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Claude Gachnang : le diamant brut de la mécanique
from ACS Auto no 299
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Le «C» de Cegga (Claude et Georges Gachnang Aigle) a rejoint le 20 avril le paradis des constructeurs automobiles. Par Pierre Thaulaz
Homme de l’ombre, Claude Gachnang a construit et préparé les voitures de course engagées par son frère Georges, que ce soit dans des courses de côte ou d’endurance aux quatre coins de l’Europe (24 Heures du Mans, 1000 km du Nürburgring, 4 Heures de Pescara, etc.). Une douzaine de Cegga, dont plusieurs font aujourd’hui partie du patrimoine de la famille: un prototype propulsé par un moteur Maserati 12 cylindres issu d’une formule 1 pilotée par Jo Siffert, ainsi qu’une monoplace avec moteur Maserati 2,9 litres. La première voiture «retravaillée» par Claude Gachnang? Une MG, en 1956. «J’ai effectué deux ou trois courses à son volant», nous avait expliqué Georges. «Et puis on a commencé à transformer les AC. Les voitures ne s’appelaient pas encore Cegga puisque la Scuderia Cegga a été créée en 1964.»
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L’autre passion de Claude? Les locomotives. Il fonde en 1989 le Swiss Vapeur Parc du Bouveret avec Georges et quelques amis, avant de replonger dans le monde automobile à la demande de son frère. Au menu: restauration d’une Cooper Monaco avec moteur Coventry Climax 9 de 2,5 litres ou construction de la Cegga Maserati Birdcage. «Mais c’est la dernière fois!», jurait Claude, qui vivait entouré de chevaux (des vrais cette fois) dans le petit village de Chessel, à quelques kilomètres d’Aigle. Georges le persuadera de poursuivre l’aventure, jusqu’à la résurrection de cette Cegga de 1965 carrossée par Drogo. La photo ci-contre a été prise en novembre 2019 à la demande d’Olivier Gachnang… Flashback.
AUTO ACS: Que ressentez-vous en voyant votre père et votre oncle réunis dans cet atelier de Saint-Triphon?
Olivier Gachnang: Ça me fait plaisir, parce que c’est l’âme de la voiture. C’est extraordinaire, autant d’années après, d’avoir les mêmes mécanos qu’à l’époque, c’est aussi ça qui va faire la valeur de la restauration. Surtout, ils ont un peu les idées de ladite époque.

Olivier, Georges et Claude Gachnang
Vous admirez beaucoup votre oncle?
Oui, parce que mon oncle, c’est un gars qui est anti-commercial, un puriste. Si quelqu’un l’emmerde, il l’envoie chier direct. Mécaniquement, je me sens assez proche de lui. J’aime comme lui que tout soit droit, précis. Autrement, je préfère enlever et refaire, c’est mon caractère. Mon oncle, par la force des choses, il fallait qu’il fasse vite. Tout devait être réalisé durant les mois d’hiver, afin que la voiture soit prête pour le début des courses. C’est pour ça que, souvent, il récupérait un châssis plié. Il ne partait pas de zéro, parce que partir de zéro, ça prend plus de temps. Toutes les réalisations de mon père et de mon oncle sont tops. Ils récupéraient un châssis de Cooper ou de Lotus 23, ils viraient les vieilleries et plaçaient des roues indépendantes, des barres de poussée, des triangles plus grands. Souvent, les mécaniques étaient démontées et réutilisées sur un châssis une année ou deux ans après. Tout simplement parce qu’ils n’avaient pas les moyens de s’acheter un moteur et une boîte de vitesses.
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