N°5- Septembre 2015
Prévention Santé au Travail EMAILS, SMS, INTRANET…
CONTRAINTE OU BÉNÉFICE DANS LA COMMUNICATION AVEC LES TRAVAILLEURS AUJOURD’HUI ?
VIOLENCES EXTERNES
COMMENT PROTÉGER VOS SALARIÉS CONTRE LES AGRESSIONS EN CAS DE CONTACT AVEC LE PUBLIC ?
PRATIQUE
TOUS LES CONSEILS POUR UNE GESTION EFFICACE DU TRAVAIL EN HORAIRES DÉCALÉS !
Prévention Santé au Quotidien DISPONIBLE EN GUYANE DÉPISTAGE DU CANCER COLORECTAL : ARRIVÉE D’UN NOUVEAU TEST PLUS PERFORMANT ! PROTECTION RENFORCÉE LANCEMENT DU PLAN DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME EN GUYANE !
Développement Durable ENTREPRISES DU SECTEUR RÉPARATION AUTOMOBILE : COMMENT GÉRER VOS DÉCHETS ?
DÉCOUVREZ LA PROCÉDURE D’URGENCE EN CAS D’INCENDIE DANS VOTRE HABITATION !
À LA UNE
UNE COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ENTREPRISE OBLIGATOIRE POUR TOUS LES SALARIÉS AU 1ER JANVIER 2016 !
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édito
PRÉVENTION GUYANE
FRANÇOIS REBSAMEN
Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
"Qualité de vie au travail, qualité du travail et performance sont à mon sens indissociables" i le travail est indéniablement un facteur d’épanouissement, S de construction de soi, il peut aussi, parfois, être source de malaise, de souffrance. Aucune de ces deux dimensions ne doit
à part entière d’une des trois négociations obligatoires annuelles. La qualité de vie au travail, c’est aussi le CHSCT. Le projet de loi prévoit de renforcer son rôle et ses prérogatives, en étendant notamment la possibilité d’être couvert par un CHSCT à tous les salariés des entreprises de plus de 50 salariés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il en va du dialogue social comme de la qualité de vie au travail : ils répondent tout à la fois à un impératif démocratique et social, et à un impératif d’efficacité économique. Une entreprise où l’on dialogue pour apporter une réponse collective aux problématiques liées à la pénibilité, au droit d’expression, à l’insertion professionnelle, une entreprise où l’égalité femmes-hommes est respectée, c’est une entreprise où les employés sont en meilleure santé, sont plus motivés et plus performants. C’est donc une entreprise qui produit plus et mieux. Qualité de vie au travail, qualité du travail et performance sont à mon sens indissociables. A l’heure où la France, métropolitaine et ultramarine, doit relever le défi de la compétitivité de ses entreprises, la qualité de vie au travail est un enjeu crucial. Vous pouvez compter sur ma détermination pour qu’elle continue d’être l’une des priorités du gouvernement.
être occultée au profit de l’autre, et il appartient à l’Etat et aux employeurs de tout faire pour protéger les salariés des risques physiques et psychologiques liés à l’exercice de leur profession. Etat, employeurs, mais aussi salariés : tous doivent dialoguer pour inventer les solutions qui permettent de faire du travail une expérience non seulement respectueuse de leur santé, mais aussi épanouissante. C’est là tout l’enjeu de la qualité de vie au travail, et c’est à mon sens le dialogue social qui en est le meilleur gardien. Je suis en effet convaincu que les salariés ont leur mot à dire sur ces questions et qu’ils doivent être, par la voie de leurs représentants, étroitement associés à toutes les décisions qui touchent à leur vie dans l’entreprise et à leur avenir. C’est le sens du projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi, que j’ai présenté en Conseil des ministres le 22 avril dernier. Et c’est parce que je suis convaincu que la qualité de vie au travail doit être placée au cœur de la vie des entreprises que j’ai souhaité qu’elle soit l’objet
SECOURISME : SST - MAC SST INCENDIE : EPI - ESI - SSIAP PRÉVENTION : PRAP 2S - PRAP IBC - CPS ID SÉCURITÉ : ASP - TITRE DIRIGEANT
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éditos
PRÉVENTION GUYANE
STKOG – SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL
CENTRE DE GESTION
"La prévention des risques et la santé au travail, un enjeu majeur pour la Fonction publique territoriale. "
"Pour une optimisation du suivi médical des salariés de l’Ouest Guyanais."
A
lors que les préoccupations budgétaires et économiques dominent dans les débats sur l’avenir des territoires, la démographie des collectivités de Guyane nous invite à considérer de façon plus attentive un facteur de performance jusqu’ici sous-évalué : la santé des agents. Aujourd’hui en Guyane, le quart des agents territoriaux a plus de 55 ans, ce qui, avec la réforme des retraite et l’allongement de la durée de vie au travail, a des impacts non négligeables sur l’activité, l’organisation du travail et la gestion les ressources humaines dans les organismes publics. Cette évolution démographique s’accompagne d’une plus grande fréquence des troubles musculo-squelettiques, des maladies contractées en service, des risques psychosociaux, comme en témoignent les avis rendus par la médecine préventive et les instances médicales. Dans un tel contexte, développer les politiques de prévention et de santé au travail devient fondamental. Il ne s’agit pas seulement de répondre aux obligations réglementaires incombant aux employeurs publics, mais de prévenir concrètement les risques d’accident et de maladie, de faire baisser l’absentéisme et les coûts qu’il engendre, et d’une manière générale d’améliorer les conditions de production d’un meilleur service public. La structuration récente des CHSCT dans nos collectivités ouvre un espace d’échanges et d’actions à un ensemble élargi d’acteurs (responsables des ressources humaines, assistants de prévention, ACFI, représentants du personnel, médecin de prévention, psychologue du travail…), comprenant les agents territoriaux eux-mêmes. Tous ces acteurs peuvent de manière coordonnée et complémentaire construire une meilleure qualité de vie au travail et du même coup, une meilleure qualité du travail lui-même. De son côté, le Centre de gestion de la fonction publique territoriale de Guyane a engagé avec plusieurs collectivités une démarche d’accompagnement à l’évaluation des risques professionnels, en vue de l’établissement ou de l’actualisation de leur DU (document unique). Une démarche qui, avec sa méthode participative, contribue également au dialogue social et à la valorisation du service public. GILLES ADELSON Président du Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de Guyane
D
ans le cadre de son agrément le Service Interentreprises de Santé au Travail de Kourou et Ouest Guyane (STKOG) doit assurer ses missions de Santé au travail à Kourou et sur l’ensemble de l’Ouest de la Guyane, incluant les communes situées le long du fleuve Maroni. Notre équipe a donc adapté son organisation et ses moyens pour faciliter l’accueil des nouveaux adhérents de ces communes. L’existence d’un deuxième centre fixe de consultation à Saint-Laurent du Maroni avec un médecin du travail résidant ainsi qu’une secrétaire médicale à temps plein (depuis 2010), est un atout dans ce développement et permet d’éviter aux salariés de se déplacer dans notre établissement principal à Kourou, trop éloigné de leur lieu de travail. Cette optimisation a notamment concerné : 1. La communication avec les salariés : en dehors de Saint-Laurent du Maroni et d’Apatou les populations s’expriment majoritairement en sranan tongo et en créole guyanais. Pour faciliter la communication, certains membres du personnel et notamment la secrétaire médicale du centre de Saint-Laurent du Maroni parlent ces langues. 2. Les déplacements : se pose la difficulté d’accès car toutes les communes ne sont pas accessibles par la route. En effet, pour se rendre dans les communes de Grand-Santi, Papaïchton, Saül et Maripasoula, les déplacements se font en avion et/ou en pirogue. Or les liaisons ne sont pas forcément quotidiennes, ce qui implique une organisation particulière et des délais de consultation parfois larges. 3. Les locaux pour les visites : un partenariat avec les communes, les centres de Santé, les centres de Secours, permet de mettre à disposition des locaux pour assurer les visites médicales des salariés et de proposer des actions de prévention. 4. Les équipements : le STKOG a dû investir dans des équipements médicaux et informatiques adaptés pour le transport. Quels que soient la taille, l’activité, le secteur (privé ou public), tous les employeurs de Kourou et de l’Ouest Guyanais doivent avoir accès à la Santé au travail avec le STKOG. CHANTAL PRÉVEAUX Directrice du Service Interentreprises de Santé au Travail de Kourou et Ouest Guyane (STKOG)
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ĂŠdito
Nos RÊdacteurs Ont collaborÊ à ce numÊro :
Le formidable dĂŠfi social de la "QualitĂŠ de vie au travail" dans les DOM !
François REBSAMEN (Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social), Gilles ADELSON (PrĂŠsident du Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de Guyane, CDG 973), Elkana JOSEPH (CDG 973), Elodie CONSTANT (CDG 973), Pascal FIGUERAS (CDG 973), Christian AGNĂˆS (PrĂŠsident du Conseil d’Administration de l’ARACT Guyane), Yann METAYER (ARACT Guyane), Camille ALLOUARD (PrĂŠsident de la DĂŠlĂŠgation Territoriale de la Croix-Rouge française en Guyane), Lucas PHANER (Croix-Rouge Française en Guyane), Alain RISSETTO (Croix-Rouge Française, National), Jean-Pierre POLLET (Directeur des Risques Professionnels, CGSS Guyane), Jean-Christophe DULIN (CGSS Guyane), Chantal PRÉVEAUX (Directrice du Service Interentreprises de SantĂŠ au Travail de Kourou et Ouest Guyane, STKOG), Equipe pluridisciplinaire du STKOG, Marie-Laure GERUSSI (IPRP, STKOG), Dr Mamadou FOFANA (STKOG), Dr Sami ZOUAOUI (Centre MĂŠdico-Chirurgical de Kourou, CMCK), AĂŻssata RIGHES (CMCK), Sylvie JANTOT (CMCK), Sarina DEFOI (CMCK), Laurent SALINIER (CMCK, CLIN), Kim-Anh DINH-VAN (CMCK, CLIN), Isabelle BATANY (Agence RĂŠgionale de SantĂŠ, ARS Guyane), Ludmiya WEISHAUPT (Observatoire RĂŠgional de la SantĂŠ de Guyane, ORSG-CRISMS), Dr Lowry SIMONEAU (Pharmacien), Sabine AINOUX (Rectorat, AcadĂŠmie de Guyane), Christelle GALLIOT (Rectorat, AcadĂŠmie de Guyane), Jean-JĂśel DECHESNE (Rectorat, AcadĂŠmie de Guyane), Julien JACQUES (CGSS Martinique), Pascal GHUNAIM (CGSS Martinique), Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF (SDIS 972), MĂŠdecin-Commandant Luc ALLARD SAINT-ALBIN (SDIS 972), Lieutenant de 1ère Classe Alexandre BOURMAUD (SDIS 972), Professeur Didier SMADJA (RĂŠseau ERMANCIA Martinique), Eric GODARD (ARS Martinique), Magali LESUEUR-JANNOYER (CIRAD, CAEC Martinique), Florence CLOSTRE, (CIRAD, CAEC Martinique), Julienne GANE (Directrice GĂŠnĂŠrale Mutuelle Mare-Gaillard), Nina GRUBO (Consultante, ALTITUDE QHSE), StĂŠphanie MARIE-LOUISE (Consultante, ALTITUDE QHSE), Anthony BAHUAUD (Consultant, ALTITUDE QHSE), Lieutenant-Colonel Jacques ZENON (SDIS 971), Capitaine Max GERION (SDIS 971), Lieutenant Thierry TRIVAL-FAULECH (SDIS 971), Lieutenant Gilles TASSIUS (SDIS 971), Johanna MATHEAU (CGSS Guadeloupe), Charles COROSINE (Croix-Rouge Française en Guadeloupe), Xavier FAREL (CGSS RĂŠunion), Dr Sandrine CARTÉGNIE (Service SantĂŠ au Travail, SISTBI RĂŠunion), Pascal LAPORTE (SISTBI RĂŠunion), JĂŠrĂ´me FRIBOURG (SISTBI RĂŠunion), Lieutenant-Colonel Paul BOUCHERON (SDIS 974), Marie-HĂŠlène MALAISÉ (Chambre de MĂŠtiers RĂŠunion, CMAR), Elodie COTTE (CMAR), Dr Jan-Dirk HARMS (MĂŠdecin consultant, ex-CHU RÉUNION-GHSR), Dr HĂŠlène ANDRÉ (CHU RÉUNION-GHSR), Dr Philippe WALKER (CHGM Saint-Paul RĂŠunion), Mona KANAAN (Docteur en Pharmacie, PEBCS RĂŠunion), Pedro DO MONTE (CHU RÉUNION-CHD FÉLIX GUYON, SAMU 974), A.DAVID (Journaliste PrĂŠvention SantĂŠ), Institut National de la SantĂŠ et de la Recherche MĂŠdicale (INSERM).
L
a notion de "QualitÊ de vie au travail (QVT)" n’a jamais ÊtÊ autant courtisÊe par les instituts de sondage en France ces derniers temps. Bien-être, relation interpersonnelle, charge et conditions de travail, modes de management, impact des nouveaux outils de communication sur la vie privÊe du salariÊ, etc., tels sont les quelques marqueurs standard passÊs au crible par les uns et les autres pour tenter de mesurer le climat santÊ-social de l’Entreprise et l’Êtat d’esprit de ses acteurs de l’intÊrieur. Inutile de dire que l’Accord National Interprofessionnel sur le sujet (signÊ en juin 2013) y est pour quelque chose. Les rÊsultats n’ont rien de reluisant, comme on peut le deviner, quand on interroge ces milliers d’actifs qui empruntent quotidiennement le "train de la morositÊ" pour se rendre au bureau. Dans une conjoncture qui prête le flanc à la critique, pas sÝr que ces derniers aient à se faire prier pour dÊnoncer la charge de travail toujours plus ÊlevÊe et le manque de reconnaissance dont ils sont victimes. Reste que, la plupart des sondages effectuÊs auprès de panels multiples, à des moments et endroits diffÊrents de l’Hexagone, rÊvèlent sans conteste l’existence d’un vÊritable malaise dans l’Entreprise d’aujourd’hui. Ces mêmes sondages pointent du doigt le stress endogène qui gangrène la productivitÊ à tous les Êtages de la sociÊtÊ. Alors que faire ? Les pouvoirs publics mettent les bouchÊes doubles. Avec nombre de dÊcrets et circulaires sur la pÊnibilitÊ professionnelle et les risques psychosociaux dans le public et le privÊ. Avec un nouveau Plan SantÊ au Travail 2015-2019 qui positionne parmi les prioritÊs de l’Etat "l’accompagnement des entreprises dans leur dÊmarche QVT". Avec un projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi (voir page 12) qui prÊconise de "mieux prendre en compte la QualitÊ de vie au travail". Certes, les actes et intentions sont bel et bien là , mais les vÊritables garants du changement ne sont ni plus ni moins que les chefs d’entreprise et les travailleurs eux-mêmes ! Qui plus est dans les DÊpartements d’Outre-mer, dominÊs à 98% par de Très Petites Entreprises et par des taux de chômage fulgurants, oÚ plus qu’ailleurs très peu de solutions d’interchangeabilitÊ existent si on n’est pas satisfait du travailleur ou de la sociÊtÊ qui nous embauche. L’option prioritaire pour le patron local ne peut dès lors consister à montrer systÊmatiquement la porte de sortie à un travailleur mÊcontent de son sort, pas plus que ce dernier ne verra ses requêtes considÊrÊes en prêchant "du mal-être et de l’abus de faiblesse" à toutes les portes. La dÊprÊciation n’est que le miroir du pessimisme. La concertation et le dialogue s’inscrivent, en revanche, durablement dans le code de vie d’une entreprise qui a l’ambition de grandir. Au-delà de cet aspect, quand on sait la prÊcaritÊ dans laquelle une majoritÊ de travailleurs vivent au quotidien dans les DOM, la notion de "QualitÊ de vie au travail" constitue un dÊfi extraordinaire en matière de solidaritÊ sociale. Et pour cause, l’employeur a l’occasion de dÊcerner honneur et dignitÊ à des femmes et des hommes auxquels il offre non seulement une voix dans la vie de sa sociÊtÊ mais Êgalement une voix dans La SociÊtÊ... Le tout sur la base de conditions de travail optimales pour qu’ils puissent s’Êlever et fournir le meilleur d’eux-mêmes dans une atmosphère de bien-être total. Avouons-le, on n’a jamais connu salariÊ plus productif que quand il est heureux dans sa bulle de travail. Cela se vaut un peu partout et un peu plus que partout dans nos territoires ultramarins oÚ l’HumilitÊ est culturelle, oÚ l’on est capable d’être Heureux avec bien peu de choses‌ ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Merci Ă tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidĂŠlitĂŠ.
PrÊvention Guyane est publiÊ aux Éditions PrÊvention
RÊdaction – Abonnements – PublicitÊ : 11 Rue des Arts et MÊtiers – Imm. Avantage – Lot. Dillon – 97200 Fort-de-France Tel : 0596 42.13.43 – Fax : 09.70.62.09.35 r 3VF $MBVEF $IBQQF m ;BD m -F 1PSU m 5FM̞ E-mail : contact@preventionguyane.com
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DÊpôt lÊgal à parution Š Copyright Septembre 2015 – N°5 CrÊdit Photos : PrÊvention RÊunionŠ, SDIS 971, Croix-Rouge française en Guadeloupe, CMCK Guyane, SRPP Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute reprÊsentation ou reproduction intÊgrale ou partielle, faite par quelque procÊdÊ que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnÊe par les articles 425 et suivants du Code PÊnal et L.335-2 et suivants du Code de la PropriÊtÊ Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
Le ComitÊ d’Ethique PrÊvention Guyane PARTENAIRES OFFICIELS
CONSEIL GÉNÉRAL
Le ComitÊ d'Ethique PrÊvention Guyane est constituÊ de nombreux organismes officiels et personnalitÊs locales qui contribuent chaque annÊe à l’Êlaboration et à la validation des principaux axes rÊdactionnels du magazine. Ces acteurs-clÊs de la prÊvention et de la santÊ en Guyane ont acceptÊ de partager leur expertise, leur savoir-faire et leur expÊrience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problÊmatiques qui relèvent de leurs compÊtences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilitÊ, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la PrÊvention en Guyane.
DIECCTE GUYANE
DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI Directeur par intÊrim : M. Michel-Henri MATTERA Directeur-adjoint, Responsable Pôle Politique du Travail : M. Patrick MARTIN Tel : 0594 29.53.53 – www.guyane.dieccte.gouv.fr
CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS)
Directeur : Colonel FÊlix ANTÉNOR-HABAZAC Responsable du Groupement OpÊrations : Commandant Jean-Albert LAMA Tel : 0594 25.96.00
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION GUYANE PrÊsident : M. Harry CONTOUT Tel : 0594 25.24.70 – www.cm-guyane.fr
Directeur GÊnÊral : M. Christian MEURIN Tel : 0594 25.49.89 – www.ars.guyane.sante.fr
OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ DE GUYANE (ORSG-CRISMS)
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE GUYANE
PrÊsident : Dr Roger-Michel LOUPEC Directrice : Dr Marie-Josiane CASTOR-NEWTON Responsable Cellule Informations : Mme Ludmiya WEISHAUPT Tel : 0594 29.78.00 – www.ors-guyane.org
PrÊsident : M. Gilles ADELSON Directeur GÊnÊral des Services : M. Gilles MARSOT Directrice GÊnÊrale Adjointe des Services : Mme Sandrine PIDERY Tel : 0594 29.00.91 – www.cdg973.org
CROIX-ROUGE FRANÇAISE
ARACT Guyane
SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE GUYANE (SDIS)
AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ DE GUYANE (ARS)
Directrice GÊnÊrale : Mme Monique HARANG Direction des Risques Professionnels – IngÊnieur-Conseil RÊgional : M. Jean-Pierre POLLET Tel : 0594 29.83.07
aract
PrÊsident : Alain TIEN-LIONG Tel : 0594 29.55.00 – www.cg973.fr
ASSOCIATION RÉGIONALE POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL PrÊsident : M. Christian AGNES Directrice : Mme Marielle BONDRON Tel : 0594 25.23.63 – www.guyane.aract.fr
DÉLÉGATION TERRITORIALE DE GUYANE PrÊsident : M. Camille ALLOUARD Directeur : M. Christophe HACKETT Tel : 0594 22.07.06 – guyane.croix-rouge.fr
SERVICE INTERENTREPRISES DE SANTÉ AU TRAVAIL DE KOUROU ET OUEST GUYANE (STKOG)
ACADÉMIE DE GUYANE – RECTORAT Recteur : M. Philippe LACOMBE Inspecteur SantÊ et SÊcuritÊ au Travail : Mme Christelle GALLIOT Tel : 0594 27.20.00 – www.ac-guyane.fr
Directrice : Mme Chantal PREVEAUX Tel : 0594 32.21.00
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Sommaire
À la Une
23 RISQUES CHIMIQUES 23 Agents chimiques dangereux : Quels sont les dangers pour la fertilité ?
Éditos – Billet 1 François REBSAMEN – Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social 2 Gilles ADELSON – Président du Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de Guyane 2 Chantal PRÉVEAUX – Directrice du Service Interentreprises de Santé au Travail de Kourou et Ouest Guyane (STKOG) 41 Camille ALLOUARD – Président de la Délégation Territoriale de la CroixRouge française en Guyane 80 Christian AGNÈS (Billet) – Président du Conseil d’Administration de l’ARACT Guyane
24 RISQUES INCENDIE – EXPLOSION 24 Comment maîtriser le risque incendie dans votre ERP ? 26 Etablissements Recevant du Public (ERP) : Quelles mesures de prévention du risque incendie devez-vous intégrer à votre Document Unique ? 27 Utilisation et stockage des aérosols : où se situent les risques ? 28 RISQUES PHYSIQUES 28 Le bruit particulièrement nocif chez les carreleurs ! 29 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 29 Violences externes : Comment protéger vos salariés contre les agressions en cas de contact avec le public ? 30 Quel accompagnement prévoir pour un salarié victime de violences internes ou externes dans le cadre de son travail ? 31 Comment organiser la reprise du travail après un épisode dépressif ?
À la Une 6 Une complémentaire santé entreprise obligatoire pour tous les salariés au 1er janvier 2016 ! 7 Interview Julienne GANE, Directrice Général Mutuelle Mare-Gaillard
32 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 32 Quels aménagements prévoir pour sécuriser la circulation dans l’entreprise ? 33 Comment intégrer le Risque Routier à votre Document Unique ? L’exemple du SDIS 971 !
Actualité
34 PRÉVENTION § SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 34 Restauration traditionnelle : Les TPE du secteur particulièrement exposées aux risques professionnels ! 35 Restauration et hygiène sanitaire : Où se cache le danger ? 36 Règlement INCO : De nouvelles obligations en matière d’information du consommateur sur les denrées alimentaires ! 37 Prévention des risques en milieu agricole : Pourquoi vous devez renforcer la sécurité des travailleurs saisonniers… 38 Opération Novembre Vert : Les acteurs de la prévention en Guyane au chevet du secteur agricole
6 Simplification du Compte Pénibilité ! 10 Les orientations du Plan Santé au Travail 2015-2019 validées ! 22 La règlementation en matière de travaux dangereux pour les jeunes assouplie !
Prévention au Travail 8 LA PRÉVENTION EN ACTION 8 Le rôle du Service Prévention de la CGSS Guyane 9 Les CHSCT dans la fonction publique territoriale : La santé au travail devient l’affaire de tous !
Prévention Santé
10 À LA LOUPE 10 La dépression est-elle compatible avec le travail ? 11 Tous les conseils pour une gestion efficace du travail en horaires décalés !
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12 PRATIQUE 12 Vous investissez pour la prévention et la sécurité dans votre entreprise ? De quels types d’aides pouvez-vous bénéficier ? 13 Une aide financière simplifiée (AFS) de la CGSS est à la disposition des entreprises en Guyane : comment en bénéficier ?
PANORAMA Lancement du Plan de lutte contre le paludisme en Guyane ! L’Education Thérapeutique du Patient sur les rails au CMCK Le nouvel ORSG-CRISMS officiellement inauguré !
44 ACTUALITÉ 44 Dépistage du cancer colorectal : Arrivée d’un nouveau test plus performant ! 45 MIEUX VIVRE 45 La douleur : une question de spécialistes ou l’affaire de tous ? 45 Peut-on venir à bout d’une sciatique ?
14 DÉCRYPTAGE 14 Emails, SMS, Intranet… Contrainte ou bénéfice dans la communication avec les travailleurs aujourd’hui ?
46 DOSSIER 46 Quels sont les facteurs de risques liés à l’accident vasculaire cérébral (AVC) ? 47 Comment faire baisser votre cholestérol ?
16 DOSSIER 16 Comment lutter contre le phénomène des vols dans votre entreprise ? 17 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 17 Comment prévenir les risques associés au travail sur écran ?
48 ZONE ROUGE 48 La DMLA véritable problème de santé publique : Quels sont les signes qui doivent vous pousser consulter ?
18 RISQUES LIÉS AUX ADDICTIONS 18 Que faire en cas de découverte d’un employé alcoolisé ? 19 Forçat du travail ? Le workaholisme peut vous jouer de mauvais tours !
Prévention Famille
20 RISQUES LIÉS AUX AGENTS CANCÉROGÈNES, MUTAGÈNES,
50 PROTECTION ENFANTS-ADOS 50 Focus Dispositif Guyane : Comment prévenir le décrochage scolaire de votre enfant ? 51 Les écrans et jeux vidéo à l’adolescence : Comment faire face à des usages problématiques ?
OU TOXIQUES POUR LA REPRODUCTION (CMR) 20 Comment procéder au repérage et à la substitution des agents cancérigènes ? 21 RISQUES BIOLOGIQUES ET INFECTIEUX 21 Pourquoi le lavage des mains est-il si indispensable pour lutter contre le risque infectieux ?
54 PRÉVENTION MAISON 52 Les règles d’or pour limiter ou faire régresser votre prise de poids de façon durable ! 53 Accidents Domestiques : Avez-vous pensé à sécuriser votre maison ?
22 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 22 Quelles mesures de sécurité autour des engins de levage ?
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Prévention des Risques Majeurs
Prévention Société
64 GESTION DE CRISE 64 Catastrophe majeure ? Quel est le rôle de la Croix-Rouge dans le schéma opérationnel d’urgence ? 65 Qui fait quoi en cas de Plan NOVI ?
54 PRÉVENTION LOCALE 58 Au cœur de la Croix-Rouge : Comment fonctionne le seul Espace Bébé Maman des Outre-mer en Guyane ? 55 FOCUS 55 Quel soutien accorder à l’aidant familial ?
66 ALERTE CATASTROPHE 66 Comment s’organisent les secours en cas d’émanations toxiques ?
56 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 56 Vous n’êtes pas à l’abri d’une intoxication alimentaire collective ! 57 Qu'est-ce qui se cache sous le label "fait maison" ?
Prévention § Développement Durable 68 ACTUALITÉ 68 Une nouvelle étude révèle que le diesel affecte la fonction hépatique ! 68 Un certificat "qualité de l’air" pour favoriser les véhicules propres à partir du 1er janvier 2016 !
Prévention § Sécurité Routière 58 ÉDUCATION ROUTIÈRE 58 Comment enseigne-t-on la sécurité routière tout au long du parcours scolaire ? 58 Bientôt une formation aux gestes de premiers secours pour les candidats au permis !
69 DÉCRYPTAGE 69 Comment prévenir les risques liés à l’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ? 70 GESTION DES POLLUTIONS 70 Rejets des eaux industrielles : comment ça marche ? 71 Contaminations environnementales : Pourquoi et comment contrôler l’état des sols ?
59 PRÉVENTION ROUTIÈRE 59 Les piétons dans la circulation
72 PROTECTION ENVIRONNEMENT 72 Pollution marine, déchets aquatiques : comment œuvrer pour la protection de notre patrimoine naturel ?
Prévention Sports § Loisirs 60 PLEIN AIR 60 Quelle est la conduite à tenir en cas de morsures et de piqûres ? 61 Vélo, marche à pied, jogging… Attention au coup de chaleur !
74 GESTION DES DÉCHETS 74 Déchets ménagers : Quels sont les risques lors des opérations d’enlèvement ? 76 Que dois-je faire de mes médicaments après usage ? 77 Entreprises du secteur réparation automobile : Comment gérer vos déchets ?
Prévention § Secourisme
78 MAITRISE DES ÉNERGIES 78 Quelles solutions pour une meilleure maîtrise de la dépense énergétique ?
62 ALERTE INCENDIE 62 Découvrez la procédure d’urgence en cas d’incendie dans votre habitation ! 63 Les détecteurs de fumées désormais obligatoires dans chaque logement !
79 PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 79 Comment organiser et mettre en œuvre un Plan d’Opération Interne (POI) ?
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MARTINIQUE Angle 46, av. J. Jaurès & 39, rue A. Trissot Terres Sainville - 97200 Fort-de-France Tél. : 0596 555 187 - Fax : 0596 554 250 ESPACE ENTREPRISES Imm. Oiseau du Paradis - 42, rue Becquerel Jarry - 97122 BAIE-MAHAULT Tél. : 0590 948 114 - Fax : 0590 860 129
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GUADELOUPE Siège social : Section Bernard - 97190 LE GOSIER Tél. : 0590 859 136 - Fax : 0590 858 023
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Ă€ la Une
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Une complÊmentaire santÊ entreprise obligatoire pour tous les salariÊs au 1er janvier 2016 ! À partir du 1er janvier 2016, une couverture complÊmentaire santÊ collective (mutuelle d’entreprise) doit être proposÊe obligatoirement par l’employeur à tous les salariÊs, n’en disposant pas dÊjà , en complÊment des garanties de base d’assurance maladie de la SÊcuritÊ sociale. SOURCE  Service-public.fr
De quoi s’agit-il ?
La loi du 14 juin 2013 prÊvoit la gÊnÊralisation de la couverture santÊ à l’ensemble des salariÊs du secteur privÊ et instaure un dÊlai de nÊgociation. À dÊfaut d’accord entre les partenaires sociaux dans les branches professionnelles, l’employeur doit nÊgocier avec les reprÊsentants du personnel de l’entreprise s’il en existe. Si ces nÊgociations n’ont pas abouti ou s’il n’y a pas de reprÊsentants du personnel dans l’entreprise, l’employeur doit mettre en place par dÊcision unilatÊrale une couverture santÊ collective obligatoire avant le 1er janvier 2016. D’ici le 1er janvier 2016, l’employeur doit souscrire un contrat auprès d’un organisme assureur de son choix et en assurer le suivi.
Quel type de contrat ?
Le contrat doit remplir les conditions suivantes : r La participation financière de l’employeur doit
ĂŞtre au moins ĂŠgale Ă 50 % de la cotisation. Ce
taux peut atteindre 100% s’il le souhaite. r -F DPOUSBU EPJU SFTQFDUFS VO TPDMF EF garanties minimales (panier de soins minimal, voir plus bas). r -B DPVWFSUVSF FTU QSÊWVF QPVS M FOTFNCMF des salariÊs et leurs ayants droit, ou pour une ou plusieurs catÊgories d’entre eux (dÊfinies à partir de critères objectifs, gÊnÊraux et impersonnels). r -F DPOUSBU FTU PCMJHBUPJSF QPVS MFT TBMBSJÊT sauf dans certains cas. X Le panier de soins minimal concerne les garanties suivantes : r *OUÊHSBMJUÊ EV UJDLFU NPEÊSBUFVS TVS les consultations, actes et prestations remboursables par l’assurance maladie sous rÊserve de certaines exceptions. r 5PUBMJUÊ EV GPSGBJU KPVSOBMJFS IPTQJUBMJFS FO DBT d’hospitalisation. r 'SBJT EFOUBJSFT QSPUI�TFT FU PSUIPEPOUJF Æ hauteur de 125 % du tarif conventionnel. r 'SBJT E PQUJRVF GPSGBJUBJSF QBS QÊSJPEF EF
ans (annuellement pour les enfants ou en cas d’Êvolution de la vue) avec un minimum de prise en charge fixÊ à 100 ₏ pour une correction simple. Si le contrat souscrit par l’entreprise est dit responsable, il ouvre droit à une exonÊration de charges sociales et fiscales à condition de respecter certaines règles sur les garanties offertes (dÊfinies par le DÊcret du 18 novembre 2014 – JO du 19.11.2014).
Prestations supplĂŠmentaires
La complÊmentaire santÊ peut proposer des prestations supplÊmentaires, par exemple : r 5JFST QBZBOU r 4FSWJDF EhBTTJTUBODF BJEF NÊOBH�SF HBSEF d'enfants, etc.). r 1SÊWFOUJPO FU BDDPNQBHOFNFOU QSJTF FO charge de dÊpistage par exemple).
Simplification du Compte PÊnibilitÊ Report de la pleine application du compte pÊnibilitÊ au 1 er juillet 2016 et fin de la fiche individuelle d’exposition ! Le 26 mai 2015, le Premier ministre a annoncÊ un report de six mois de la pleine application du compte pÊnibilitÊ. PrÊvue par la loi du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraites, la crÊation du compte personnel de prÊvention de la pÊnibilitÊ ouvre la possibilitÊ aux salariÊs du secteur privÊ, qui occupent un emploi comportant un ou plusieurs facteurs de pÊnibilitÊ, de se former pour se rÊorienter vers un mÊtier moins exposÊ, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite. Ce dispositif est entrÊ partiellement en vigueur le 1er janvier 2015, avec la reconnaissance de quatre premiers facteurs de pÊnibilitÊ (travail de nuit, en Êquipes successives alternantes, rÊpÊtitif ou en milieu hyperbare). La prise en compte de six autres facteurs de risque (postures pÊnibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mÊcaniques, tempÊratures extrêmes, bruit), qui devait intervenir le 1er janvier 2016, sera reportÊe de six mois. Le Premier ministre a prÊcisÊ que les salariÊs concernÊs ne seraient toutefois pas pÊnalisÊs, l’annÊe 2016 leur sera en effet comptÊe comme annÊe pleine. Parmi les autres mesures annoncÊes pour "simplifier la mise en place du compte pÊnibilitÊ" figurent notamment la dÊfinition d’un rÊfÊrentiel de branche et non plus l’obligation pour l’employeur d’accomplir des mesures individuelles pour chaque salariÊ concernÊ, ainsi que la rÊvision des seuils d’exposition de certains facteurs de pÊnibilitÊ. L’obligation pour l’employeur d’Êtablir une fiche individuelle recensant les travaux pÊnibles est donc abandonnÊe. Ces mesures s’inspirent en partie des prÊconisations du rapport remis au Premier ministre par Christophe SIRUGUE, GÊrard HUOT et Michel de VIRVILLE le 26 mai 2015. Source : Viepublique.fr
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À la Une COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ENTREPRISE − INTERVIEW EXPRESS
"Nous guidons les entreprises dans la mise en place de la garantie" JULIENNE GANE Directrice Générale de la Mutuelle Mare-Gaillard Je suis à la tête d’une très petite entreprise (TPE), comment dois-je m’y prendre pour mettre en place la complémentaire santé obligatoire pour mes salariés au 1er janvier 2016 ? Julienne Ganne : A la suite d’un 1er rendez-vous avec un conseiller entreprise, les données relatives à l’entreprise sont analysées (nombre de salariés, structure familiale, moyenne d’âge, etc.) afin de proposer une tarification adaptée. Tout cela tient évidement compte des demandes du chef d’entreprise (choix du niveau de participation, des niveaux de garantie). Nous guidons les entreprises dans la mise en place de la garantie : rencontre avec les salariés pour répondre aux questions, accompagnement administratif (élaboration des supports DUE, notice d’information, etc.). Comment relever le panier minimal s’il s’avère qu’il n’est pas suffisant pour couvrir certains besoins des salariés ? JG : Après la mise en place d’une couverture à caractère obligatoire, les salariés qui le souhaitent ont la possibilité de souscrire une sur-complémentaire qui renforce les taux de remboursements, notamment sur l’optique et le dentaire. Sur quoi repose la partie "Prévention et Accompagnement" de la complémentaire santé d’entreprise ? JG : Certains actes de prévention entrant dans le cadre de la Loi du 13 Août 2004, sont pris en charge, telle que la vaccination, la lutte contre le tabagisme. L’exonération de charges sociales et fiscales accordée aux entreprises dans le cadre de la complémentaire santé est un avantage non
négligeable pour les TPE dans les DOM. Cette mesure est-elle accessible et applicable à tous les employeurs ? JG : Cette mesure est accessible aux TPE, PME, et ainsi qu’aux grandes entreprises. Les travailleurs indépendants bénéficient des avantages que prévoit la Loi Madelin (déductibilité des cotisations).
Quels sont les atouts de la Mutuelle Mare-Gaillard pour faciliter la mise en place de ce nouveau dispositif dans les entreprises de la zone Antilles-Guyane ? JG : La Mutuelle Mare-Gaillard existe depuis plus de 80 ans, elle a largement démontré son sérieux et sa pérennité. Pour faire face à son développement et assurer au mieux le conseil et la mise en place des garanties pour les adhérents, nous avons constitué des équipes de conseillers dédiés et créé un service qualité clients. Nous disposons par ailleurs d’une logistique de gestion qui permet à nos adhérents de bénéficier de leur couverture santé sur tout le territoire national et des remboursements dans les meilleurs délais. Propos recueillis par ADB
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Prévention au Travail
La Prévention en Action
Le rôle du Service Prévention de la CGSS Guyane
La Caisse Générale de Sécurité Sociale de la Guyane assure localement des missions qui sont, en métropole, réparties entre plusieurs organismes. Parmi ces missions existe la gestion du risque professionnel (Accidents de travail, Maladies Professionnelles) avec notamment son volet prévention. Mais quel est son rôle ? NOTRE RÉDACTEUR Jean-Christophe DULIN, Ingénieur Conseil – Direction des Risques Professionnels, CGSS GUYANE
Quelles missions pour le Service Prévention ?
Il a pour mission, sur la région, de développer et coordonner la prévention des accidents du travail (AT) et des maladies professionnelles (MP), par des actions de conseil, d’assistance et de contrôle pour les employeurs et salariés du Régime Général de la Sécurité Sociale ainsi que pour ceux du régime agricole. Il participe à la réduction du nombre et de la gravité des AT/MP et à l’amélioration des conditions de travail en supprimant le risque ou à défaut en le diminuant.
Quels moyens d’action ? X Le conseil :
Les préventeurs (Contrôleurs de Sécurité et Ingénieurs Conseil) du service interviennent directement dans les entreprises : – soit par le biais d’actions ciblées dans le cadre de programme régionaux ou nationaux, initiées par les partenaires sociaux au regard des statistiques ou de problématiques particulières ; – soit en fonction de la sinistralité atypique (fréquence et/ou gravité importante) ; – soit sur demande de l’employeur ou des salariés ; – soit tout simplement par opportunité. Ils sont aussi invités aux Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail dans lesquels ils sont membres de droit avec voix consultative. Lors des interventions sur le terrain les préventeurs identifient et analysent les risques. Dans le but de les éliminer ou de les diminuer, ils mettent leurs compétences à disposition des entreprises pour les aider à l’analyse et à la résolution de problèmes de prévention par des conseils personnalisés et à l’intégration de la gestion de la sécurité à la
gestion générale de l’entreprise. Lors de la survenue d’un accident de travail, une enquête est réalisée afin d’identifier les causes et ainsi de pouvoir agir pour que des mesures soient prises pour que l’accident ne puisse pas se reproduire. Enfin, afin d’identifier et de caractériser certaines nuisances physiques et chimiques, les préventeurs s’adjoignent les services de laboratoires du réseau Assurance Maladie Risques Professionnels venant de métropole. Ainsi, le CIMPA (Centre Interrégional de Mesures Physiques d’Auvergne) vient en moyenne une fois par an pour réaliser des mesures de vibration, de ventilation, de vibration, de température, d’éclairement… De même, mais pour la partie "chimie", le LIC (Laboratoire Interrégional de Chimie) de Normandie vient aussi pour réaliser des mesures de niveau de poussières, de produits toxiques, cancérogènes…
X Les aides financières :
Pour faire agir les entreprises en direction de la réduction leurs risques et faire émerger et diffuser des solutions, la Direction des Risques Professionnels les encourage en leur proposant un accompagnement financier par le biais de contrats de prévention, pour les entreprises de moins de 200 salariés, qui sont des avances transformables en subventions ; ou d’Aides Financières Simplifiées, dont font partie les contrats TPE (Très Petites Entreprises), pour les entreprises de moins de 50 salariés, qui sont des subventions. L’octroi de ces aides, accordées sous certaines conditions, permet la réalisation de programmes de prévention intégrant des investissements en équipements plus sûrs, des formations, des aménagements… et l’amélioration des conditions de travail. Ces aides peuvent être
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initiées lors des interventions quotidiennes mais peuvent aussi être le fruit de demandes volontaires des entreprises qui souhaitent investir en prévention. En moyenne elles représentent 30% de l’investissement (elles sont plafonnées à 70%).
X Le contrôle :
Lors des interventions en entreprises, les préventeurs sont amenés contrôler notamment : – les conditions de travail ; – la réalisation des mesures de prévention prescrites ; – la réalisation des investissements et actions prévus dans le cadre des aides financières. La constatation de situations particulièrement graves de risques exceptionnels, le faible niveau général de prévention dans l’entreprise (manque d’implication et/ou de moyens), la répétition d’observations non suivies d’action, peut aboutir à l’envoi d’une injonction, et sans réaction de l’entreprise à une majoration de son taux de cotisation ATMP qui dans les cas extrême peut atteindre 200%
X L’information et la formation :
Un espace documentaire permet aux entreprises de pouvoir obtenir à titre gratuit toutes les publications, documentations, revues, affiches et films produits principalement par l’INRS. Des journées d’études et d’échanges avec les responsables des entreprises sont organisées. Enfin, des formations de tous les acteurs de l’entreprise existent pour développer l’aptitude à la détection et à l’analyse des situations de travail dangereuses, et à les aider à mieux intégrer la prévention dans leurs préoccupations et responsabilités professionnelles.
La Prévention en Action
Les CHSCT dans la fonction publique territoriale
La santé au travail devient l’affaire de tous !
La récente réforme de la santé au travail dans la fonction publique a vu la refonte des CHS qui deviennent des CHSCT à part entière.
NOTRE RÉDACTRICE ELKANA JOSEPH, Directrice du Pôle Santé, Conditions de Travail et Protection Sociale – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA GUYANE
Le CHSCT, qu’est-ce que c’est ?
Anciennement appelé CHS (Comité Hygiène et Sécurité), le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) intègre désormais la dimension "Conditions de Travail". Il s’agit d’un organe statutaire de consultation, dépourvu de la personnalité morale, composé de représentants du personnel et de la collectivité ou de l’établissement, qui permet aux fonctionnaires et agents non titulaires d’assurer leur droit de participation (Article 9 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983) et qui émet des avis préalablement aux décisions de l’autorité territoriale. Cette évolution est encadrée par deux textes réglementaires (Loi du 5 juillet 2010 relative la rénovation du dialogue social dans la fonction publique territoriale, accord sur la santé et la sécurité au travail dans la fonction publique signé le 20 novembre 2009) qui ont généré des modifications importantes dans la composition et le fonctionnement des CHSCT depuis le premier renouvellement général des Comités Techniques (élections professionnelles du 4 décembre 2014). Ainsi, le seuil de création obligatoire du CHSCT passe à 50 agents au lieu de 200 agents ; la durée du mandat des représentants du personnel est désormais de 4 ans renouvelable ; il n’y a plus d’obligation de parité numérique entre représentants de la collectivité et représentants du personnel; enfin, les réunions du CHSCT se tiennent au moins 3 fois par an et à la suite de tout accident mettant en cause l'hygiène ou la sécurité ou ayant pu entraîner des conséquences graves. Par ailleurs, si les représentants de la collectivité sont désignés par l’autorité territoriale, ceux du personnel le sont par les organisations syndicales, proportionnellement au nombre de voix obtenues lors de l'élection des représentants du personnel du Comité Technique. Pour les collectivités territoriales et les établissements publics de moins de 50 agents, les missions du CHSCT sont assurées par le CT (Comité technique) du Centre de Gestion de la fonction publique territoriale.
Quelles sont les missions du CHSCT ? D’une manière générale, les missions du CHSCT concernent la protection de la santé
physique et mentale et de la sécurité des agents et du personnel mis à la disposition de l'autorité territoriale et/ou placé sous sa responsabilité par une entreprise extérieure, l’amélioration des conditions de travail, notamment en vue de faciliter l'accès des femmes à tous les emplois et de répondre aux problèmes liés à la maternité, et l’observation des prescriptions légales prises en ces matières.
Quelles sont ses modalités d’intervention ?
Le CHSCT dispose de pouvoirs étendus en matière de protection de la santé et de la sécurité des agents, se traduisant par la possibilité :
X D'établir des constats et de mener des enquêtes lors d’événements graves :
– dans une procédure de droit de retrait en cas de danger grave et imminent ; En cas d’accident de service grave ou de maladie professionnelle grave ayant entraîné mort d'homme, ou paraissant devoir entraîner une incapacité permanente, ou ayant révélé l'existence d'un danger grave ; – en cas d’accident de service ou de maladie professionnelle présentant un caractère répété à un même poste de travail, ou à des postes de travail similaires, ou dans une même fonction, ou des fonctions similaires ;
X D’analyser des situations de travail, via la visite des locaux, l’analyse de la fiche
consignant les risques professionnels propres à un service, l’analyse de la pénibilité au travail et des risques pour les femmes enceintes…
X D’émettre des propositions et des suggestions à l’autorité territoriale,
telles que des mesures visant à promouvoir la prévention des risques professionnels, à améliorer l’hygiène et la sécurité, à prévenir le harcèlement moral ou sexuel, à mettre en place des actions de perfectionnement et de formation des agents…, ou encore le recours à un expert en cas de risque grave ou de changement important pouvant avoir des conséquences sur la santé des agents, ou encore la demande d’une audition ou d’observations de l'employeur d'un établissement dont l'activité expose les agents de son ressort à des nuisances particulières.
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Quand doit-on informer ou consulter le CHSCT ?
Le CHSCT doit être tenu informé des suites données aux demandes qu’il adresse à l’autorité territoriale, des conclusions d’une enquête, des visites et observations de l’agent chargé de l’inspection (ACFI), des procédures d’installations soumises à autorisation en matière d’environnement dans son ressort, des résultats de toutes mesures et analyses effectuées sur la demande du médecin de prévention, ou encore lorsque l’autorité territoriale ne suit pas l’avis de la médecine préventive ou les recommandations du programme de prévention. Devenu incontournable dans la gouvernance de la collectivité ou de l’établissement, le CHSCT est amené à suivre l’évolution des risques professionnels et doit être consulté en cas de modification des locaux, de réorganisation des services, de mesures générales prises pour la remise ou le maintien au travail des agents victimes d’accidents de travail ou de maladies professionnelles, ou dans le cadre du reclassement des agents reconnus inaptes à leur poste de travail. De même, il reçoit obligatoirement copie des documents permettant d’appréhender la mise en œuvre des mesures prises dans la collectivité ou l’établissement en matière d’hygiène, de santé et de sécurité, tels que la lettre de cadrage des assistants de prévention, la lettre de mission de l’ACFI, le rapport rédigé suite à un désaccord dans la procédure de danger grave et imminent et la réponse de l’autorité territoriale, le rapport d’activité annuel de la médecine de prévention… Le registre de santé et de sécurité au travail ainsi que le registre des dangers graves et imminents sont régulièrement tenus à sa disposition, de même que le RASSCT (Rapport Annuel sur la Santé, la Sécurité et les Conditions de Travail). Avec ces nouvelles prérogatives, le CHSCT augure d’une évolution positive de la gouvernance en matière de prévention et de santé au travail.
Prévention au Travail
À la Loupe
La dépression est-elle compatible avec le travail ?
Le récent drame de l’Airbus A320 de la Germanwings relance le débat sur une question beaucoup moins tranchée qu’elle n’y parait. NOTRE RÉDACTRICES ELODIE CONSTANT, Psychologue du Travail au Service Intercollectivités de Santé au Travail (SISAT) du CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA GUYANE ; MARIELAURE GERUSSI, Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP) – STKOG (Service Interentreprises de Santé au Travail de Kourou et Ouest Guyane)
Les questions essentielles X Pourquoi les travailleurs souffrant de dépression le dissimulent le plus souvent ?
Cette question est d’autant plus pertinente lorsque l’on sait que la dépression est en augmentation constante depuis de nombreuses années et qu’elle est à l’origine de nombreux arrêts de travail. En 2020, la dépression constituera la première cause d'invalidité au travail, déclarait, il y a deux ans l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un rapport alarmant. Elle est actuellement la cinquième cause de mortalité et de handicap dans le monde et d'après le Dr Benedetto SARACENO, directeur du département de santé mentale de l'OMS, elle devrait atteindre la deuxième place d'ici 2020.
X On entend beaucoup parler de dépression mais dans le fond, qu’estce qu’une dépression ?
La dépression est mystérieuse pour certains, niée par d’autres, faisant souvent peur. Elle est généralement assimilée à des difficultés de vie rencontrées par tout le monde, et donc, non prise en compte pour ce qu’elle est réellement : une maladie qui doit être diagnostiquée et soignée. Très répandue, elle toucherait en France plus de 3 millions de personnes et au cours de leur vie, 10% des hommes et 20% des femmes en seront atteints. La dépression est considérée pour la plupart comme une "fatalité" ou une faiblesse de caractère, et incompatible avec le monde du travail. Ainsi, les travailleurs qui en souffrent, le cachent fréquemment par crainte
des conséquences sur leur emploi et de l’exclusion sociale. Cette dissimulation est renforcée par des sentiments de culpabilité et de honte exacerbés chez les malades. Cet aveu est d’autant plus difficile lorsque la dépression survient en réaction à un contexte professionnel pathogène : la surcharge de travail, des impératifs de délais trop courts, des objectifs à atteindre trop élevés, la compétition entre collègues, le stress, le harcèlement, un management trop pressant… La dépression est un trouble de l'humeur caractérisé par une profonde tristesse, un manque de désir de vivre, un repli sur soi, une perte d'intérêt et de motivation, un changement de comportement et un ralentissement psychique et moteur qui peuvent conduire dans les cas les plus extrêmes au suicide.
X A quoi reconnaît-on la dépression ?
Il existe plusieurs formes de dépressions, variables dans le mode d’expression comme dans l’intensité. Cette souffrance s'exprime par des troubles physiologiques (insomnie, douleurs, fatigue chronique, …), par des troubles psychologiques (mal-être, dépression, épuisement, suicide …) ou par des troubles comportementaux (violence, addictions, isolement, pertes de mémoire…). C'est souvent la combinaison de plusieurs facteurs, lors d'une période de vulnérabilité psychologique, qui va conduire au trouble dépressif : événements familiaux, insomnie, divorce, environnement social, perte d’un être cher, contexte de travail délétère, crise économique, précarisation des conditions de
vie, etc. Elle est traitée grâce à des médicaments (qui soignent les symptômes) et une psychothérapie notamment.
X Qu’en est-il de la compatibilité avec le travail ?
La réponse est propre à chaque individu et à la nature du travail, des conditions de travail et du traitement médicamenteux prescrit. Par exemple, la prise de médicaments comme des antidépresseurs, est généralement incompatible avec la conduite de véhicule. Donc, selon l’activité professionnelle et ses exigences, il peut être nécessaire que le travailleur soit totalement guéri, qu'il ait cessé de prendre des médicaments ayant des effets indésirables et qu'il n’ait pas de symptômes résiduels qui puissent interférer avec son travail comme les troubles cognitifs, la fatigue, le manque d'énergie. Dans d’autres cas, le travail peut être compatible et souhaitable tant que les tâches ne dépassent pas les capacités émotives du travailleur : le travail apporte une dignité, une indépendance financière, un sentiment d’être utile et présente aussi l’avantage de se changer les idées. Une fois soigné, le salarié pourra reprendre son activité professionnelle. Car une fois, les symptômes de la maladie repérés, et une fois soigné avec les bons traitements, un malade est capable de mener une vie normale y compris un travail de responsabilité. En somme, pour permettre une reprise de l’activité professionnelle réussie, le retour doit être préparé et d’autant plus si c’est le travail qui est à l’origine de la dépression.
Plan Santé au Travail Les orientations du Plan Santé au Travail 2015-2019 validées ! La réunion du comité permanent du Conseil d’orientation sur les Conditions de Travail qui s’est tenue le 27 janvier 2015 a permis de valider les orientations du troisième Plan Santé au Travail pour la période de 2015 à 2019. Ces orientations sont l’expression d’une ambition partagée entre l’Etat et les partenaires sociaux qui affirment une approche positive du travail et la santé comme condition de performance des entreprises. Elles comprennent 7 axes : 1 r Faire de la prévention des risques une priorité, en rupture avec une approche qui fait prévaloir la réparation. 2 r Développer l’accompagnement des travailleurs et des entreprises dans la prévention de la rupture des parcours professionnels en lien avec l’état de santé et favoriser leur maintien en emploi. 3 r Accompagner les entreprises dans leur démarche "Qualité de vie au travail". 4 r Simplifier le droit pour renforcer l’efficacité et l’effectivité des règles pour une plus grande protection des salariés, notamment dans les PME/TPE. 5 r Prioriser certains risques pour renouveler la prévention d’accidents et de l’usure professionnelle. 6 r Rassembler et mettre en perspective les données de santé au travail pour aboutir à un système d’informations plus lisibles, partagées entre tous les acteurs, et davantage mises au service de l’action en matière de prévention. 7 r Améliorer la complémentarité opérationnelle des acteurs de la santé au travail pour renforcer l’efficacité de l’action publique et privée dans le domaine de la santé au travail. Ces orientations seront prochainement déclinées localement à travers le Plan Régional de Santé au Travail. Source : MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI, DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DU DIALOGUE SOCIAL
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Ă€ la Loupe
Tous les conseils pour une gestion efficace du travail en horaires dĂŠcalĂŠs !
Comment bien rÊcupÊrer, comment gÊrer au mieux les diffÊrents temps de sa journÊe ? Autant de questions auxquelles les salariÊs doivent trouver des rÊponses adaptÊes.  NOS RÉDACTEURS  L’EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE DU STKOG ; MARIE-LAURE GERUSSI, IPRP – Service Interentreprises de SantÊ au Travail de Kourou et Ouest Guyane (STKOG)
De quoi s’agit-il ?
Les horaires dÊcalÊs font partie des horaires dits "atypiques" en comparaison d’une journÊe de travail standard dont les horaires sont classiquement compris entre 8h00 et 18h00. Les plages horaires les plus connues sont le travail de nuit, le travail du matin et le travail d’après-midi. Cette organisation a de nombreux impacts sur la santÊ et la vie sociale car elle dÊsynchronise les rythmes biologiques, le comportement alimentaire et social, pouvant être à l’origine de troubles divers : somnolence, troubles du sommeil, de l'humeur, dÊpression, irritabilitÊ, baisse de la vigilance, baisse des dÊfenses immunitaires, perturbations digestives, surpoids, dÊcompensation de pathologies existantes, risque accru d'accidents.
Quelques conseils gÊnÊraux à respecter :
r $POTFSWFS VOF WJF TPDJBMF TVJWSF BV NBYJmum les rythmes des trois repas familiaux, afin de prÊserver les relations familiales, une alimentation diversifiÊe et de respecter un cycle jour/nuit sur lequel l'organisme est normalement calÊ. r $POTFSWFS VOF IZHJ�OF BMJNFOUBJSF ÊWJUF[ le grignotage entre les repas et les boissons sucrÊes. r 1SFOESF MF UFNQT QPVS MFT SFQBT NËNF TVS le lieu de travail il doit être de 30 minutes minimum. Manger trop rapidement favorise les troubles digestifs. r -B DPMMBUJPO EF OVJU QFVU ËUSF NBJOUFOVF DBS elle favorise l'Êveil, à condition qu’elle comprenne des protÊines et des glucides, et peu de graisses. r 7FJMMFS Æ VOF IZESBUBUJPO TVÎTBOUF FBV tisane, bouillon‌), tout en Êvitant les boissons sucrÊes. r "WBOU E BMMFS EPSNJS ÊWJUFS MFT SFQBT DPQJFVY et la pratique du sport. Ces contraintes horaires peuvent amener à la consommation de substances psychoactives, drogues, mÊdicaments... N’hÊsitez pas à contacter votre MÊdecin du travail. Pour les plages horaires les plus rÊpandues, il est bon d’appliquer quelques recommandations
plus spÊcifiques (voir ci-dessous), astuces et repères concrets faciles à mettre en pratique dans votre vie de tous les jours.
Le travail de nuit
Les salariĂŠs doivent rester ĂŠveillĂŠs pendant une pĂŠriode habituellement rĂŠservĂŠe au sommeil.
X Conseils :
r -F TPNNFJMĚž "WBOU MB QSJTF EF QPTUF GBJSF une sieste de deux heures environ, ou une micro sieste de quelques minutes vers 3 et 4 heures du matin. r - BMJNFOUBUJPOĚž 6O SFQBT VOJRVF MF TPJS chez soi. Une collation la nuit, un sandwich par exemple, plutĂ´t que du pain beurrĂŠ Ă la confiture. Les protĂŠines (viande, Ĺ“uf, poisson) agissent sur l'ĂŠveil et la vigilance. r ÂWJUF[ MFT BMJNFOUT SJDIFT FO HSBJTTF DIBSDVterie, fromage...), moins bien tolĂŠrĂŠs la nuit et le grignotage : salĂŠ, il ouvre l'appĂŠtit ; sucrĂŠ, il induit la somnolence. r "UUFOUJPO BV DBGĂŠĚž Æ IBVUF EPTF JM QFVU entraĂŽner des troubles de la digestion, du rythme cardiaque et du sommeil. r -F SFUPVS Æ MB NBJTPOĚž 1PSUF[ EFT MVOFUUFT de soleil sur le trajet du retour (si le soleil est dĂŠjĂ levĂŠ), pour faciliter le sommeil. Après un repas lĂŠger, recrĂŠez vos conditions de sommeil de nuit : volets clos, bouchons antibruit dans les oreilles, tĂŠlĂŠphone ĂŠteint.
Le travail le matin
C'est la plage horaire la plus difficile pour les salariĂŠs.
X Conseils :
Le sommeil : Après un repas lÊger, une nuit de sept heures est conseillÊe, ce qui revient à se coucher vers 19 heures. Pour ne pas accentuer la difficultÊ à s'endormir, Êvitez, au moins deux heures avant le coucher, les sports toniques qui augmentent la tempÊrature du corps. r - BMJNFOUBUJPO̞ VOF DPMMBUJPO FO EFVY GPJT chez soi et au travail. En cas de petit creux, privilÊgiez les sandwichs à base de protÊines. r -F SFUPVS Æ MB NBJTPO̞ BQS�T MB TJFTUF QBT de goÝter tardif qui risquerai de perturber la digestion et l'heure d'endormissement.
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Le travail d'après-midi
C'est la tranche horaire la mieux supportĂŠe, car il y a peu de dĂŠcalage.
X Conseils :
r -F TPNNFJMĚž "WBOU MB QSJTF EF QPTUF FU BQSĂ?T le dĂŠjeuner, faire une courte sieste d’une vingtaine de minutes. r - BMJNFOUBUJPOĚž 6OF DPMMBUJPO WFST IFVSFT composĂŠe, d'une boisson, d'un fruit, et d'un MBJUBHF ÂWJUFS MF HSJHOPUBHF r -F SFUPVS Æ MB NBJTPOĚž 1PVS ĂŠWJUFS MB TPNOPlence après le travail, aĂŠrer son vĂŠhicule en roulant. Si le diner est pris Ă la maison, ĂŠvitĂŠ de l'ĂŠterniser car il retarderait l'endormissement.
Cas du travail en ĂŠquipe successive alternante
Il s’agit d’un système d'organisation d'horaires de travail qui consiste à faire tourner par roulement plusieurs Êquipes sur un même poste.
X Conseils :
r *OTJTUFS TVS MB OÊDFTTJUÊ E VOF SÊHVMBSJUÊ EF l’alimentation, sa qualitÊ. r 1SBUJRVF[ VOF BDUJWJUÊ QIZTJRVF r 3PUBUJPO IPSBJSF DPOTFJMMÊF̞ 1BTTFS EV NBUJO puis d’après-midi, puis de nuit.
Prévention au Travail
Pratique
Vous investissez pour la prévention et la sécurité dans votre entreprise ?
De quels types d’aides pouvezvous bénéficier ?
Plusieurs aides permettent aujourd’hui aux entreprises de financer leurs démarches pour prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. NOTRE RÉDACTEUR YANN METAYER, Chargé de Mission – ARACT GUYANE
De quoi s’agit-il ?
Il existe 4 types d’aides reconnues par l’Etat pouvant aider les entreprises à financer leurs dispositifs de prévention et de sécurité : r Le Contrat National d’Objectifs de Prévention (CNOP) est un dispositif de la MSA avec l’entreprise demandeuse. Il permet d’établir un contrat de prévention comprenant un programme d’action pluriannuel en contrepartie d’un appui technique et financier, si besoin. r Le partenariat de l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) permet de bénéficier d’un prêt allant de 3 000 à 30 000 € HT à un taux de 1% sur 12 à 36 mois. r La Convention d’Objectif de Prévention pour le Régime Général (COPRG) mise en place par la CARSAT (CGSS dans les DOM) avec l’entreprise sous la forme de contrat de prévention. Ce contrat définit les objectifs d’engagement de l’entreprise et les aides apportées par le financeur. r Le Fond pour l’Amélioration des Conditions de Travail (FACT) est un dispositif mis en place par le réseau ANACT-ARACT pour financer des actions d’amélioration, de prévention des risques sur la santé et la qualité de vie au travail. Il soutient les entreprises dans la conception et la mise en œuvre des projets prenant en compte les facteurs organisationnels et humains des situations de travail. Le FACT privilégie les actions vers les TPE et PME.
Qui peut bénéficier de ces aides ?
r CNOP : les entreprises des filières signataires (boucherie, agriculture, vins et spiritueux, scieries, paysagiste, bois, sylviculture, CUMA, ETA…). r OPPBTP : les entreprises du BTP de moins de 50 salariés, ayant signé un contrat de progrès avec l’OPPBTP. r COPRG : les entreprises de moins de 200 salariés ayant une convention nationale d’objectifs spécifique à la branche d’activité dont l’entreprise relève. r FACT : les entreprises et établissements de moins de 250 salariés, les organisations professionnelles ou interprofessionnelles de branches nationales ou leur représentant local, plusieurs entreprises regroupées géographiquement pour traiter d’une
amélioration commune.
Quelles actions être financées ?
peuvent
r CNOP : L’achat et renouvellement du matériels ; L’aménagement de poste et d’espaces de travail ; La formation sur les risques spécifiques ; des études et analyses de l’entreprise. r OPPBTP : Acquérir des équipements de "protection collective" selon les catégories possibles (équipements mobiles d’hygiène, engins mécaniques, monte-matériaux, plateformes élévatrices, échafaudages, systèmes d’aspiration des poussières nocives…). r COPRG : Les aides à l’équipement matériel ; la formation ; l’évaluation du risque ; la prévention des TMS et les contrats de prévention (négociation entre les CRAM/CGSS et le chef d’entreprise) ; des aides financières pour un projet de travaux dans l’établissement ; des aides à l’investissement pour la prévention des TMS (mise en place ou amélioration des moyens de manutention, l’aménagement ou le réaménagement des postes de travail, études ergonomiques sur les postes à risque, développement de la formation…). r FACT : Toutes les situations visant à améliorer les conditions, la santé, la performance et la qualité de vie au travail non satisfaisantes dans votre entreprise telles que : – le stress et les risques psychosociaux ; – les troubles musculo-squelettiques (TMS) ; – la pénibilité du travail, les problèmes de maintien de poste par un travailleur vieillissant…
Gros plan sur le FACT
La subvention du FACT peut concerner différentes objectifs d’un projet de l’entreprise : – du conseil par l’accompagnement d’une ARACT sur les projets d’amélioration des conditions de travail ; – création d’outils méthodologiques permettant une meilleure qualité de vie au travail (démarche d’évaluation des risques professionnels…) ; – des études techniques pour favoriser l’implantation de nouveaux équipements auprès des salariés (ergonomie…) ; – des actions visant à mettre en avant les bonnes pratiques en entreprise (capitalisation, valorisation, diffusion).
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X Exemple de financement :
L’étude ergonomique des postes de travail du secteur informatique d’une TPE afin de comprendre le nombre important d’arrêts de travail et de proposer des solutions de réalisation du travail (posture, siège, hauteur de l’écran, matériels et outils d’amélioration, sensibilisation des salariés).
X Les montants de l’aide :
Deux catégories d’aides du FACT : r Les projets d’études techniques ayant l’objectif d’introduire de nouveaux équipements de travail : – financement maximum de 50% de la dépense prévisionnelle du projet pour un montant maximum de 50 000 €. r Les accompagnements dans les projets d’amélioration des conditions de travail : – pour une entreprise, l’aide s’élève jusqu’à 1 000€ TTC/jour sur une intervention maximum de 15 jours ; – pour une organisation pro/interprofessionnelle, l’aide est au maximum 80% du montant global du projet.
Comment demander aide du FACT ?
une
r En téléchargeant la fiche «Demande d’aide du FACT" sur le site www.anact.fr. r En contactant l’ANACT : Mme Françoise BERTOUX – Tel. 04.72.56.13.14 – E-mail : infofact@anact.fr r En contactant directement l’ARACT Guyane : Tél. 0594 25.23.63 – E-mail : a.guyane@anact.fr
Pratique
Une aide financière simplifiÊe (AFS) de la CGSS est à la disposition des entreprises en Guyane : comment en bÊnÊficier ? Les aides financières font partie des moyens d’action à disposition des agents du Service PrÊvention de la CGSS pour rÊaliser leur mission de dÊveloppement et de coordination de la prÊvention des accidents du travail et des maladies professionnelles dans la RÊgion.  NOTRE RÉDACTEUR  Jean-Christophe DULIN, IngÊnieur Conseil – Direction des Risques Professionnels, CGSS GUYANE
De quoi s’agit-il ?
En complÊment de la tarification, les incitations financières sont des outils qui ont ÊtÊ crÊÊs au service des prioritÊs de prÊvention. Leur utilisation fait partie des axes stratÊgiques de la nouvelle Convention d’Objectifs et de Gestion (COG 2014-2017). Parmi ces incitations, les Aides Financières SimplifiÊes sont apparues en 2010 avec pour objectif de promouvoir la diffusion d’un standard de prÊvention dans les TPE en accompagnant l’acquisition de matÊriels ou la rÊalisation de prestations (formations, diagnostics, plans d’action‌). Elles ont donc pour vocation de faire Êvoluer le niveau moyen d’une profession, en facilitant la diffusion des meilleures pratiques. Elles sont utilisÊes pour obtenir un effet de levier et franchir une Êtape significative. Elles s’inscrivent dans le cadre d’un programme de prÊvention adaptÊ en fonction de chaque secteur, programme dÊfini soit au niveau national, on parle alors d’AFS Nationale, soit par la CGSS (pour le cas de la GUYANE), après avis du ComitÊ Technique RÊgional, on parle alors d’AFS rÊgionale.
Les aides disponibles
Les aides financières simplifiĂŠes (AFS) disponibles au 1er juin 2015, se rĂŠpartissent ainsi : X AFS Nationales : r "26"#0/64 QPVS MFT QSFTTJOHT r "*3#0/64 QPVS MFT DFOUSFT EF DPOUSĂ”MF UFDIniques. r 13&$*4&0 QPVS MFT TBMPOT EF DPJĂVSFT
X AFS RĂŠgionales actives au 1er juin 2015Â :
r 406%"(& QPVS MFT FOUSFQSJTFT SĂŠBMJTBOU EF MB soudure. r 5.4 QPVS MF SJTRVF 5.4 r $)65&4 %& )"65&63 %"/4 -& #51 QPVS MFT
entreprises de BTP. r $.3 m ("3"(& QPVS MFT HBSBHFT
Que trouve-t-on dans les AFSÂ ?
Chaque AFS prÊcise : – les risques professionnels concernÊs ; – les mesures de prÊvention pouvant donner lieu à financement (Êquipements, interventions d'organismes conseils, IPRP et organismes de formation‌) ; – les entreprises ciblÊes, notamment en termes d’activitÊ et d’effectifs (compris obligatoirement entre 1 et 49 salariÊs) ; – les montants financiers susceptibles d’être allouÊs dans la limite de 25 000 ₏. Le taux de participation de la caisse Êtant plafonnÊ à 70% de l’investissement de l’entreprise ; – le budget total accordÊ à ce programme ; – les objectifs poursuivis retracÊs dans les indicateurs ; – la durÊe pendant laquelle ils pourront donner lieu à subvention, dans la limite maximale de quatre ans.
Je suis entrepreneur, que dois-je faire ?
La première des choses à faire avant de solliciter la CGSS est bien Êvidemment de s’assurer que son entreprise est Êligible. Pour cela, des conditions sont obligatoires. Certaines sont communes à toutes les AFS, à savoir, pour les principales : être au rÊgime gÊnÊral de la SÊcuritÊ Sociale, être à jour de ses cotisations sociales, avoir un effectif infÊrieur à 50 salariÊs et ne pas tomber sur le coup d’injonction ou de cotisation supplÊmentaire. D’autres conditions spÊcifiques peuvent être prÊcisÊes pour chaque AFS. Il peut s’agir : appartenance à un secteur d’activitÊ particulier,
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effectif compris dans certaines limites‌ Une fois ces conditions vÊrifiÊes, le chef d’entreprise doit faire une demande Êcrite argumentÊe (courrier ou e-mail) en envoyant les devis des Êquipements, prestations ou formations envisagÊs. A rÊception de ces documents, la CGSS vÊrifie la recevabilitÊ de la demande, ainsi que la disponibilitÊ budgÊtaire, et peut être amenÊe si certaines informations sont manquantes à se rapprocher de l’entreprise. Une rÊponse est alors envoyÊe et dans le cas d’un accord, une convention est signÊe reprenant les ÊlÊments dans le dÊtail. L’entreprise a alors au maximum un an pour rÊaliser ses investissements. Dès rÊception des factures, elle doit en envoyer un duplicata avec les justificatifs qui auront au prÊalable ÊtÊ mentionnÊs dans la convention afin de pouvoir toucher la subvention.
Que faire s’il n’existe pas d’AFS pour mon secteur d’activitÊ ? Pas de panique ! Les AFS ne sont pas les seules incitations financières et si l’entreprise souhaite investir en prÊvention des risques professionnels, d’autres aides existent comme les contrats TPE ou les Contrats de PrÊvention. Il existe aussi d’autres moyens pour accompagner l’entreprise dans la dÊmarche comme le conseil, la formation ou l’information. Aussi, quelle que soit la situation de l’entreprise, il ne faut pas hÊsiter à faire appel aux agents de prÊvention de la Direction des Risques Professionnels de la CGSS (Contrôleurs de sÊcuritÊ et IngÊnieurs Conseil) qui mettront leurs compÊtences et leurs moyens à votre service. Contact CGSS : Tel. 0594.29.83.04 E-mail!: prevention-rp@cgss-guyane.fr
Prévention au Travail
Décryptage Emails, SMS, Intranet
Contrainte ou bénéfice dans la communication avec les travailleurs aujourd’hui ? On ne saurait négliger aujourd’hui les multiples enjeux des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sur le quotidien des travailleurs tant on en connait les conséquences directes et indirectes sur l’équilibre vie privée et vie professionnelle. NOTRE RÉDACTEUR YANN METAYER, Chargé de Mission – ARACT GUYANE
De quoi s’agit-il ?
Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) permettent de créer, modifier ou échanger de l’information en masse, instantanément ou dans des délais très courts. Les NTIC sont principalement des composantes utilisées dans le domaine informatique, de la télécommunication et Internet. Depuis plus de 20 ans, elles ont bouleversé notre vie quotidienne dans la sphère personnelle comme dans la sphère professionnelle. Au sein de l’entreprise, les NTIC ont un lien étroit avec les systèmes d’information (ordinateurs, téléphones, réseaux, intranet, logiciels…). Lorsqu’elles sont intégrées dans la stratégie de l’entreprise, les NTIC simplifient et, dans certains cas, permettent de nouvelles organisations et de nouvelles manières d’agir pour ses acteurs tant sur le plan organisationnel que managérial. Le plus souvent, elles permettent de renforcer l’autonomie, la flexibilité des travailleurs, accroitre la productivité, développer le potentiel d’innovation et de proposition. L’essor des NTIC a participé à l’évolution en profondeur des conditions de travail sur les dernières années.
Les avantages des NTIC sur la santé et la qualité de vie au travail Les études et analyses effectuées indiquent clairement l’impact positif de l’utilisation des NTIC au sein des entreprises et sur les conditions de travail
des salariés, voici les quatre points majeurs :
X La professionnalisation :
L’utilisation des NTIC a permis de favoriser le développement des compétences des salariés par un lien plus rapide vers les formations, l’apprentissage instantané (à distance et en temps réel) ainsi que le partage des connaissances, de l’information et des bonnes pratiques par les réseaux (sociaux et intranet) qui favorise les interactions entre des protagonistes d’un même métier mais éloignés géographiquement. Les NTIC permettent aussi aux salariés, comme aux entreprises, de développer leurs propres contenus avec des formations pédagogiques telles que les MOOC et le e-learning.
X La réduction des accidents et risques au travail :
Les informations sont accessibles plus rapidement, cela permet en cas de problème de communiquer plus facilement avec les collègues pour demander de l’aide.
X La conciliation vie privée/vie professionnelle :
Internet et les modes de connexion (wifi, Bluetooth…) permettent aux salariés d’avoir une organisation personnelle. Nombreux sont ceux qui utilisent un ordinateur personnel pour des fins professionnelles… La démarche de télétravail
devient institutionnelle lorsqu’il existe un accord d’entreprise, cela permet de rester chez soi pour travailler afin de réduire le temps de transport et d’anticiper plus facilement les contraintes personnelles dans l’organisation du travail sans que sa qualité ne soit altérée.
X L’innovation par le collectif :
L’utilisation des réseaux sociaux peut faciliter les réflexions, l’exposition des idées et permettent à des solutions d’émergées. Cependant, la NTIC n’est qu’un outil. Il faut réunir les conditions d’organisation et de management afin d’être dans les meilleures conditions pour accroitre le potentiel de réflexion et d’innovation (répartition des tâches, créneaux horaires libres, sites dédiés...).
Les risques des NTIC sur la Santé et la Qualité de Vie au Travail (SQVT) Bien que l’apport des NTIC soit plus bénéfique que risqué, il ne faut pas pour autant négliger les risques indirects sur la santé encourus par la surconsommation de ces outils et sur la qualité de vie au travail des salariés. Voici les cinq risques majeurs :
X La barrière entre travail et hors travail moins présente qu’avant :
Les usages des NTIC contribuent à faire évoluer
Burnout Un nouveau guide pour prévenir le syndrome d’épuisement professionnel Risques psychosociaux (RPS), burnout, épuisement professionnel… Ces termes recouvrent aujourd’hui une diversité de situations qui, toutes, sont à analyser au regard du travail et de ses conditions d’exercice. Comme pour l’ensemble des RPS, le syndrome d’épuisement professionnel provient d’une situation de travail dégradée, mettant en jeu l’individu et l’organisation au sein de laquelle il travaille. Il est donc important de bien circonscrire ce que recouvre le syndrome d’épuisement professionnel, plus communément appelé burnout, afin de permettre à toute structure, publique comme privée, d’agir en amont pour éviter son apparition. Dans cet objectif, et, dans la continuité des travaux sur la prévention des RPS, la Direction générale du travail (DGT), l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), avec l’appui d’enseignants-chercheurs et d’experts de terrain (médecin du travail, docteur en psychologie du travail), ont publié, au mois de mai 2015, un guide pour aider l’ensemble des acteurs de la prévention (employeur, encadrement, représentants du personnel, service de santé au travail, médecin traitant, médecin spécialiste, etc.) à agir en prévention sur le syndrome d’épuisement professionnel. Le guide met notamment en évidence les facteurs liés au travail sur lesquels l’entreprise peut agir en répondant à trois questions : r 2VF SFDPVWSF MF CVSOPVU̾ r 2VFMMFT TPOU MFT BDUJPOT DPMMFDUJWFT FU JOEJWJEVFMMFT FU RVJ QFVWFOU ËUSF NJTFT FO VWSF QPVS QSÊWFOJS DF TZOESPNF̾ r 2VFMMFT SFDPNNBOEBUJPOT QFVWFOU ËUSF EPOOÊFT QPVS SÊBHJS DPMMFDUJWFNFOU FU JOEJWJEVFMMFNFOU GBDF Æ VO PV QMVTJFVST DBT EF CVSOPVU̾ Le guide est téléchargeable sur "travailler-mieux.gouv.fr", "inrs.fr" et "anact.fr". Source : INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ (INRS)
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DÊcryptage les indicateurs spatio-temporels ainsi de nombreux salariÊs se retrouvent à travailler en dehors des heures formelles de travail et une culture de la rÊactivitÊ se dÊveloppe entrainant une joignabilitÊ en dehors des heures de travail‌Cela peut, additionnellement, entrainer un risque de surmenage.
X Le sentiment d’isolement :
Les contraintes de productivitÊ et de qualitÊ amènent souvent à des interactions brèves et formelles, par manque de temps et d’organisation, avec les collègues et les clients. Dans ces conditions, les NTIC peuvent participer à un sentiment d’isolement par les manques de formalitÊs et de personnalisation des actions et des Êchanges, cela peut contribuer à des situations de souffrances au travail. L’Êvolution des espaces de travail comme le nomadisme ou le tÊlÊtravail accentue ce sentiment d’isolement en faisant Êmerger chez le salariÊ les manques d’appartenance et de considÊration liÊ à la distance.
X La surinformation :
Les NTIC offrent une masse importante de contenu en temps rÊel. La nÊcessitÊ d’analyser, de trier, de choisir et de cibler les informations pertinentes devient chronophage dans l’emploi du temps et l’organisation du travailleur.
X La hausse du rythme de travail :
L’instantanÊe des informations et de la communication a conduit à une hausse de la productivitÊ, attendu par les entreprises, conduisant à un surcroit d’activitÊs, de rÊalisation et du traitement des informations par les salariÊs. Cette situation peut entrainer pour les salariÊs une difficultÊ de priorisation des tâches, d’une surcharge de travail pouvant amener à une situation de fatigue, de stress et des difficultÊs de concentration.
X Le renforcement des contrôles :
Les usagers des NTIC sont plus autonomes que les autres salariÊs au quotidien. Cependant, selon les mÊtiers et les tâches, l’encadrement de la standardisation et de la productivitÊ est très prÊsent sur les salariÊs. Les NTIC Êtendent les possibilitÊs de contrôles dans le temps et sur les moyens par l’entreprise (localisation des vÊhicules de fonction,
listing et durÊes des appels‌). Le renforcement des contrôles peut amener à une situation de stress (liaison entre l’autonomie et le stress) mais aussi à un dÊsengagement du salariÊ (manque de reconnaissance, dÊvalorisation du travail‌).
Les facteurs d’influence
Selon les ĂŠtudes, le ratio avantages/risques de l’utilisation des NTIC par les travailleurs dĂŠpend de deux grands facteurs : t -F GBDUFVS JOEJWJEVFM̓ l’incompĂŠtence face Ă l’utilisation et la maitrise des NTIC. L’utilisation des NTIC structurent le contenu du travail et les compĂŠtences pour l’exercer. La fracture numĂŠrique existe lorsqu’on ne dispose pas des compĂŠtences et que l’utilisation des NTIC peut ĂŞtre source de dĂŠgradations de la santĂŠ et de qualitĂŠ de vie au travail. Pour y remĂŠdier, les compĂŠtences peuvent ĂŞtre acquises par le biais de formation, l’expĂŠrience ou dans l’utilisation pour ses intĂŠrĂŞts privĂŠes facilitant l’apprentissage. t -F GBDUFVS PSHBOJTBUJPOOFM EV USBWBJM̓ trop de contrĂ´le expose aux risques. L’exposition des salariĂŠs aux risques est dĂŠpendante du fonctionnement de l’entreprise. Il ressort deux caractĂŠristiques Ă prendre en compte dans l’organisation en lien avec les NTIC : – le lien entre autonomie et contrĂ´le oĂš les marges de manĹ“uvre du salariĂŠ doivent ĂŞtre plus ĂŠquilibrĂŠes face aux attentes de l’entreprise ; – la gestion de la performance oĂš la gestion est individualisĂŠe mais les critères d’Êvaluation et de rĂŠsultats sont le plus souvent collectifs dans les modes de gestion des salariĂŠs. L’association de deux dimensions amène des contextes de travail diffĂŠrents selon le management, le mĂŠtier et le marchĂŠ.
les choix structurants qu’il est amenÊ à faire. Les acteurs peuvent voir dans cette dÊmarche comme une nouvelle contrainte à intÊgrer au quotidien alors que les fruits de celle-ci ne seront visibles qu’à moyen terme. La mobilisation sur le sujet doit être perpÊtuelle d’oÚ l’importance d’offrir des lieux d’Êchanges dans l’entreprise et la nÊcessitÊ d’amÊnager l’organisation et le management. PrivilÊgier une approche globale du travail et dÊvelopper la capacitÊ de gestion par le collectif des problèmes rencontrÊs sous diffÊrentes logiques (Êconomique, technologique et sociale) sont deux conditions de succès majeures de la dÊmarche. Trois Êtapes vous sont proposÊes pour conduire à cette dÊmarche : – prendre conscience des enjeux (sociaux et humains) de l’utilisation des NTIC pour les travailleurs ; – mettre en place une maitrise de l’apport et de l’utilisation des NTIC pour les travailleurs ; – dÊvelopper un dispositif d’Êvaluation de la pertinence des NTIC pour tous les travailleurs de l’entreprise et faire Êvoluer son utilitÊ dans le temps.
Recommandations pour concilier NTIC, SQVT et performance ĂŠconomique
Une Êvolution des usages des NTIC dans un objectif de renforcement de la SQVT ne peut être mise en œuvre de manière autonome, sans lien avec les grands enjeux de l’entreprise (augmentation de la productivitÊ, renforcement de l’activitÊ commerciale, dÊveloppement de l’innovation‌). La SQVT doit constituer un des critères de dÊcision du management concernant
*%-8)7 0% 463138-32 () :386) %'8-:-8Š (%27 0) 463',%-2 291Š63
2015
%9'92 1Š(-% Š59-:%0)28 )2 +9=%2) N°4 –FÊvrier
Ĺś  Valeur  Forte  auprès  des  Dirigeants  !  Ŝ  Très  large  diffusion  sur  tout  le  DĂŠpartement  !  Chefs  d’entreprise,  DRH/CHSCT,  Artisans,  Administrations,  CollectivitĂŠs,  Points  d’accueil  Institutionnels,  Etablissements  de  santĂŠ,  Salles  d’attente  HĂ´pitaux  et  MĂŠdecins  spĂŠcialistes/gĂŠnĂŠralistes,  Pharmacies,  etc.  Ŝ  Cibles  StratĂŠgiques  Prioritaires  PrivilĂŠgiĂŠes  !  CSP+/CSP++/MĂŠnagère‌ Ĺś  Meilleurs  Taux  de  Lecture,  de  Circulation,  de  Reprise  en  main  et  d’Archivage  (Etude  AEPM)  ! Â
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PrĂŠvention au Travail
Dossier
Comment lutter contre le phÊnomène des vols dans votre entreprise ?
Les chefs d'entreprise doivent rÊgulièrement faire face à des agressions ou vols. L'article paru dans notre numÊro prÊcÊdant traitait des vols dans les commerces, stocks ou chantiers. Celui-ci donne quelques conseils utiles à usage des sociÊtÊs.  NOTRE RÉDACTRICE   CORINNE DUBOIS, ChargÊe de Mission QualitÊ et PrÊvention – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION
De quoi s'agit-il ?
En partenariat avec la gendarmerie de St-Paul de la RÊunion, les chambres consulaires ont rÊdigÊ deux fascicules d'information l'un à destination des artisans-commerçants, l'autre à destination des sociÊtÊs. Voici l'intÊgralitÊ du contenu du second. L'objectif est que chacun participe activement à sa sÊcuritÊ. Vous trouverez quelques conseils pour dissuader, protÊger, prÊvenir et rÊagir.
Évaluer le risque
Tout d’abord prenez le temps de vous interroger sur les risques rÊels auxquels est exposÊe votre sociÊtÊ, en considÊrant tous les facteurs pouvant influencer la prise de dÊcision du dÊlinquant. Il vous faudra ensuite Êvaluer les ÊlÊments de rÊsistance, de dissuasion, de dÊtection et d’alerte qu’il est nÊcessaire de mettre en œuvre. Diminuer le risque d’être victime d’un cambriolage nÊcessite Êgalement d’avoir un comportement quotidien de vigilance et de bon sens : c’est l’affaire de tous. Toute anomalie de comportement aux abords de l’entreprise doit attirer l’attention.
Principes à respecter X Dissuader le passage à l’acte :
r "NĂŠOBHFNFOU EF M FTQBDF UFSSBJO QSPQSF parking dĂŠgagĂŠ, ĂŠquipements (camĂŠra visible de l’extĂŠrieur, chiens), infrastructures (mur enceinte haut). Bloquer l’action malveillante : r $MĂ”UVSF FĂŽDBDF ĂŠDMBJSBHF Retarder l’action malveillante : r 0VWSBOUT QSPUĂŠHĂŠT CBSSFBVY BMBSNFT TFSSVSFT trois points...). r 0VWSBOUT QSPUĂŠHĂŠT CBSSFBVY BMBSNFT TFSSVSFT trois points...). RĂŠduire ses effets : r $PĂSF GPSU TDFMMĂŠ BV TPM PVWFSUVSF UFNQPSJTĂŠF Alerter et faciliter l’action de la gendarmerie : r 3BQQPSUT SĂŠHVMJFST BWFD MB HFOEBSNFSJF MJTUF numĂŠro appel, rĂŠflexe en cas de vol... r 5PVU DF RVJ SFUBSEF M BDUJPO EV NBMGBJUFVS QFVU contribuer Ă ĂŠviter le vol. r 1SPUFDUJPO NĂŠDBOJRVFĚž HSJMMF QPSUF CMJOEĂŠF barreaux aux fenĂŞtres. r 1SPUFDUJPO ĂŠMFDUSPOJRVFĚž BMBSNF WJEĂŠP
X Mesures techniques, physiques Les cambriolages des entreprises :
r 5PVUFT MFT PVWFSUVSFT EF WPUSF TPDJĂŠUĂŠ EPJWFOU
faire l’objet d’une attention particulière (protection mĂŠcanique et ĂŠlectronique). r 1PVS MFT QFUJUFT PVWFSUVSFT MVDBSOFT MB QPTF d’un barreaudage scellĂŠ peut se rĂŠvĂŠler efficace. r -B QPTF E VOF EĂŠUFDUJPO BV DIPD FU Æ M PVWFSture sur tous les ouvrants est complĂŠmentaire Ă la dĂŠtection volumĂŠtrique couramment mise en place. r *OTUBMMF[ EF MB WJEĂŠP CJFO FO ĂŠWJEFODF TVS MFT extĂŠrieurs en apposant une signalĂŠtique claire mentionnant que la zone est vidĂŠo-protĂŠgĂŠe. r -FT DBNCSJPMBHFT TF EĂŠSPVMBOU QMVT HĂŠOĂŠSBMFment la nuit, ne nĂŠgligez pas la lumière et notamment des spots avec dĂŠtecteurs de prĂŠsence. r .FUUF[ EFT WPMFUT BĂąO E ĂŠWJUFS RVF M PO QVJTTF voir Ă l’intĂŠrieur de vos bureaux. r -B NJTF FO QMBDF E VO DPĂSF GPSU EPJU ĂŠHBMFment faire l’objet d’une analyse quant Ă son emplacement son usage et la nature des biens qu’il va contenir. r 1SPUĂŠHFS WPUSF DPĂSF FU WJEF[ MF TJ WPVT EFWF[ fermer plusieurs jours. r 'BJUFT WĂŠSJĂąFS WPUSF TZTUĂ?NF E BMBSNF SĂŠHVMJĂ?SFment (au moins 1 fois par an). r /FUUPZF[ WPT BCPSET BĂąO EF EPOOFS VOF CPOOF visibilitĂŠ et aucun endroit oĂš se dissimuler. r 4VS WPT QBSLJOHT OFVUSBMJTF[ WPT WĂŠIJDVMFT RVJ restent immobilisĂŠs. r 1SPUĂŠHFS WPUSF FOSFHJTUSFVS WJEĂŠP BĂąO EF TBVWFgarder les images captĂŠes.
X Les vols de donnÊes informatiques :
r .JTF FO QMBDF EF QBSF GFV TVS UPVT WPT PSEJOBteurs. r *OGPSNBUJPO EFT FNQMPZÊT TVS MFT QSPUPDPMFT d’arrêt.
X Les vols internes :
r -B EÊNBSRVF JODPOOVF MFT WPMT QBS FNQMPZÊT̞ Mise en place d’un protocole de chargement des marchandises. r $POUSÔMFS M BDD�T EFT TPDJÊUÊT EF NBJOUFOBODF des organismes de formation, des clients et fournisseurs. r .JTF FO QMBDF E VO TZTU�NF WJEÊP JOUFSOF r .JTF FO QMBDF EF [POFT EF USBWBJM EF QSPUPDPMFT d’accès en fonction de la qualitÊ du personnel (intÊrimaire, stagiaire...).
X Mesures organisationnelles :
r /F SFTUF[ QBT QBTTJG GBDF Æ WPUSF FOWJSPOOFNFOU r $PNQPTF[ MF QPVS TJHOBMFS VO WÊIJDVMF PV
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un individu qui vous paraÎt suspect. r &YFSDF[ VOF TVSWFJMMBODF OBUVSFMMF TVS WPUSF zone de travail. r 1BSUBHF[ MFT JOGPSNBUJPOT BWFD WPT WPJTJOT FU BV sein de l’entreprise. r 'PSNF[ WPUSF QFSTPOOFM BVY NFTVSFT EF QSÊvention.
X La gestion des flux :
r "ùO E BNÊMJPSFS MB TÚSFUÊ EFT [POFT TFOTJCMFT de votre sociÊtÊ (rÊseau, informatique, coffre, bureau d’Êtudes, rÊserve ...). Il vous faut rÊglementer les accès. L’emploi d’un contrôle par badge peut vous aider dans cette dÊmarche mais il existe d’autres mÊthodes s’adaptant à vos besoins et contraintes. r -FT óVY ùOBODJFST PV EF EPDVNFOUT TFOTJCMFT doivent Êgalement faire l’objet de toute votre attention car ils reprÊsentent une cible potentielle.
RĂŠagir
Votre rôle est de faciliter les investigations des enquêteurs : r %POOF[ M BMFSUF MF QMVT WJUF QPTTJCMF BV r $POTFSWF[ WPT EJTRVFT E FOSFHJTUSFNFOU WJEÊP r %BOT M BUUFOUF EF M BSSJWÊF EFT FORVËUFVST QSÊservez les traces et les indices, fermez votre commerce ou bloquez l’accès aux zones nÊcessaires, ne touchez pas aux objets que les malfaiteurs peuvent avoir abandonnÊs (cagoules, chargeurs d’armes, douilles, vêtements...), n’ajoutez pas de traces sur les lieux de l’infraction. r -PST EF MB DPNNJTTJPO E VO GBJU EÊMJDUVFVY TVSvenu à proximitÊ de votre lieu de travail, n’hÊsitez pas à communiquer aux enquêteurs toute information pouvant faciliter la manifestation de la vÊritÊ. r %FNBOEF[ BVY UÊNPJOT EF SFTUFS TVS QMBDF PV relevez leurs coordonnÊes. r %ÊQPTF[ QMBJOUF̞ MFT GPSDFT EF TÊDVSJUÊ TFSPOU à votre Êcoute et vous accompagneront dans votre dÊmarche. r 4J WPUSF FOUSFQSJTF FOUSF EBOT VO DIBNQ E BDUJvitÊ sensible, prenez contact avec le rÊfÊrent sÝretÊ gendarmerie, il pourra vous proposer des prÊconisations spÊcifiques. &/ $"4 %h63(&/$& $0.104&; -&
Risques liĂŠs Ă l'ActivitĂŠ Physique
Comment prĂŠvenir les risques associĂŠs au travail sur ĂŠcran ?
Les consĂŠquences sur la santĂŠ, assez mĂŠconnues, sont partiellement prises en compte dans la sinistralitĂŠ dĂŠclarĂŠe.
 NOTRE RÉDACTEUR  PASCAL FIGUERAS, IngÊnieur HygiÊniste, PrÊventeur – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA GUYANE
De quoi s’agit-il ?
Les nouvelles technologies avec les ordinateurs sont devenues un ÊlÊment incontournable de notre environnement de travail. Les mÊtiers du secrÊtariat, de l’informatique (notamment très prÊsente dans les collectivitÊs) induisent des tâches prolongÊes sur Êcran de visualisation. Celles-ci peuvent, lorsque les conditions de travail et d’amÊnagement du poste sont altÊrÊes, provoquer des troubles de la santÊ d’ordre physiques ou psychiques.
Une rĂŠglementation rĂŠcente
r %ÊDSFU Ož EV NBJ BWFD EFT mesures applicables au 1er janvier 1993 et pour certaines dispositions au 1er janvier 1997. La prÊvention des risques liÊs à l’utilisation d’Êcrans de visualisation a ÊtÊ transposÊe dans le code du travail dans les articles R.4542-1 à R.454219 qui intègrent des exigences d’ergonomie dans l’organisation du travail. Ces dispositions sont applicables à tous les postes à Êcran, à l’exception de certains Êquipements (postes de conduite de vÊhicules, systèmes portables, machines à calculer, caisses enregistreuses‌).
Les consĂŠquences santĂŠ
sur
la
X Une fatigue visuelle et oculaire (lourdeur des globes oculaires, rougeurs, picotements, Êblouissements, myopie temporaire, maux de tête) provoquÊe par les reflets, les sources lumineuses Êblouissantes et la durÊe prolongÊe du travail ininterrompu. Elle sera d'autant plus marquÊe que le poste est peu ergonomique (reflets sur l'Êcran, Êclairement inappropriÊ, Êcran mal placÊ, distance œil/Êcran trop courte, mauvaise qualitÊ de l'image, durÊe de travail excessive‌ X Des troubles musculo-squelettiques (TMS) (tendinite, tÊnosynovite, syndrome canalaire) provoquÊs par une posture statique pendant de longues pÊriodes, aggravÊs Êgalement par un mauvais ajustement du siège, du clavier, de l’Êcran et une utilisation inadÊquate de la souris et du clavier. Les muscles et tendons touchÊs sont essentiellement ceux de la nuque,
des Êpaules, de la rÊgion lombaire, des poignets et des mains. Le syndrome du canal carpien (SCC) Êtant la pathologie la plus connue et la plus rÊpandue. Le stress ainsi qu’une perception nÊgative du contexte de travail pèsent dans l’apparition des TMS en occurrent une contraction musculaire qui persiste au repos. Le contenu de la tâche peut aussi avoir une influence sur la survenue de TMS avec des douleurs cervicales chez les agents effectuant des tâches monotones et non variÊes. Une concentration assidue peut aussi induire une tension musculaire dans les poignets et les mains, source de TMS. En France, la plupart des TMS sont reconnus comme maladies professionnelles (tableaux 57, 97 et 98 du rÊgime gÊnÊral). 3 à 4% des TMS seulement sont reconnus sont attribuables au travail sur Êcran. X Du stress provoquÊ par l’urgence des tâches à accomplir, la durÊe prolongÊe du travail ininterrompu, monotone et/ou rÊpÊtitif, des attentes imprÊvues (nouveaux matÊriels informatiques ou logiciels avec une formation insuffisante), une activitÊ mal organisÊe, du matÊriel‌ Il peut se traduire par des troubles Êmotionnels et psychosomatiques pouvant nuire à l'efficacitÊ de l’agent. X Les rayonnements sont dans une moindre mesure, moins dangereux car les Êtudes montrent qu’avec les nouvelles technologies et du matÊriel rÊcent, les seuils sont infÊrieurs aux valeurs limites d'exposition.
L’analyse ergonomique pour prÊvenir
Il est possible de limiter les altÊrations à la santÊ et d’amÊliorer la qualitÊ de vie des opÊrateurs en amÊnageant le poste. L’objectif Êtant de crÊer avec la participation de l’agent, un poste adaptÊ à sa manière de travailler, tout en favorisant une posture confortable. L’Êvaluation de ce risque doit être prÊcÊdÊe d’une analyse de l’activitÊ avec une approche ergonomique, qui prend en compte l'ensemble des ÊlÊments de travail qui conditionnent l'activitÊ rÊelle de
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l'agent, qui peuvent gÊnÊrer des consÊquences sur sa santÊ physique et mentale. L’analyse de la charge de travail (contraintes et consÊquences), doit être globale et envisager les composantes visuelles, posturales, musculo-squelettiques et mentales. L’Êtude du poste portera sur : – les capacitÊs physiques et psychiques de l’agent (expÊrience, âge, niveau de formation...) ; – l’organisation du travail (temps de travail, pauses‌) ; – le contenu des tâches (variabilitÊ) ; – l’implantation du poste dont, les exigences d’Êclairage, les conditions d’ambiance (thermique, sonore, ventilation) ; – l’implantation des installations Êlectriques ; – les caractÊristiques techniques des Êquipements de travail (Êcran, souris, clavier, fauteuil, et des logiciels lis à disposition ; – l’implantation des Êquipements situÊs à proximitÊ(le tÊlÊphone, l’imprimante, le porte document ; – la formation et l’information adaptÊes pour connaitre les risques et les gestes et postures à adopter. La surveillance mÊdicale obligatoire peut rÊvÊler Êgalement des altÊrations liÊes au travail sur Êcran qui seraient mÊconnues des agents. Le mÊdecin de prÊvention peut prÊconiser des amÊnagements et du matÊriel adaptÊ. Les prÊventeurs, les ergonomes sont des ressources, à mobiliser pour prÊvenir ces risques frÊquents dans tous les secteurs d’activitÊ. Des sources documentaires pour Êvaluer ce risque et amÊnager le poste de travail sont disponibles en autres, sur le site de l’INRS et de l’INSERM. rIUUQ XXX JOST GS SJTRVFT USBWBJM FDSBO QSFWFOUJPO SJTRVFT IUNM rIUUQT XXX SI JOTFSN GS */4&3. *OUSB3) 3)1VCMJDBUJPO OTG W1VC3) $ & & ' $ '' # 0QFO
Prévention au Travail
Risques liés aux Addictions
Que faire en cas de découverte d’un employé alcoolisé ?
Même consommé en privé, l’alcool et ses effets peuvent modifier le comportement d’un salarié au travail. Le salarié alcoolisé est une source de danger pour lui-même, les tiers et les biens de l’entreprise. NOS RÉDACTEURS L’EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE DU STKOG ; MARIE-LAURE GERUSSI, IPRP – Service Interentreprises de Santé au Travail de Kourou et Ouest Guyane (STKOG)
Quelles mesures de prévention ?
X Interdire l’alcool au travail : Le règlement intérieur permet d’encadrer l'introduction et la consommation de boissons alcoolisées, et même les interdire formellement pour tous les salariés (décret n° 2014-754 du 1er juillet 2014). X S'appuyer sur le Médecin du travail : Le rôle du Médecin du travail est essentiel. Il peut dépister précocement une consommation excessive d’alcool lors d’une visite médicale, et/ou suivre un agent connu pour ses problèmes liés à l’alcool. Sous couvert du secret professionnel, le suivi médical permettra d’accompagner, d’aider le salarié à résoudre ses difficultés, et d’initier des soins adaptés. X Sensibiliser au risque : Il s’agit d’informer et de responsabiliser le personnel en abordant par exemple la réglementation, les responsabilités de chacun (Codes du travail, pénal, de la route, règlement intérieur…), d’insister sur l’importance du dialogue et sur les réseaux d’aide interne et externe à l’entreprise. X Contrôler l’alcoolémie : Le chef d'entreprise ou son représentant peut confirmer l’alcoolémie par un dépistage (alcootest ou éthylomètre) à condition que cette disposition soit prévue dans le règlement intérieur. Ce dépistage doit être limité aux salariés dont le travail est de nature à exposer les personnes ou les biens à un danger (travaux ou conduite de certaines machines dangereuses…). Il doit également être assorti de garanties pour le salarié, notamment la présence d’un tiers et la possibilité d’une contre-expertise. X Établir un protocole de prises en charge des addictions : Il précise la procédure de dépistage et de
suivi des comportements à risques, la prise en charge, les conditions de retrait ou de maintien du salarié au poste de travail, et les sanctions potentielles. X Établir une politique "alcool au travail" : Sa mise en place peut faire suite à des incidents, à des problèmes de sécurité liés à l’alcoolémie, ou à la perturbation du travail. Le ministère du Travail conseille de créer deux groupes, dont les membres seront formés à l’alcoologie : comité de pilotage (en charge d’élaborer la démarche) et un groupe de prévention alcool (qui fera un état des lieux, organisera la communication sur la problématique de l’alcool, élaborera des protocoles et fera des propositions pour le règlement intérieur).
Que faire en cas d’urgence ?
Si vous constatez un comportement suspect, appelez le secouriste le plus proche ou un responsable hiérarchique. Si vous avez une autorité hiérarchique directe vous devez : – accompagner la personne vers un lieu où les risques seront limités ; – demander un avis médical en contactant le SAMU (15) ou les Pompiers (18) et la Gendarmerie (17) si le salarié se montre violent ; – utiliser éventuellement l'alcootest dans les conditions prévues dans le règlement intérieur ; – rédiger un constat détaillé et informer le Médecin du travail ; – prévoir un entretien avec le salarié pour rappeler les faits ; – organiser une consultation avec le Médecin du travail.
Retrait du poste
Il est interdit de laisser entrer ou séjourner dans les lieux de travail des personnes en état d'ivresse. Un salarié alcoolisé doit être retiré de tout poste de travail dangereux afin d’assurer la sécurité et protéger la santé physique et
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mentale des travailleurs (articles R.4228-21 et L.4121-1 Code du travail). L’employeur doit définir les mesures de prise en charge d’un travailleur hors d’état de se protéger, après avis du Médecin du travail et des services de secours d'urgence, et les consigner dans un document tenu à la disposition de l'inspecteur du travail (article R.4224-16 du Code du travail). Le fait de laisser une personne qui n'est pas en mesure de se protéger et de s’abstenir volontairement de lui porter secours constitue des délits (Articles 223-3 et 223-6 du Code Pénal).
Que risque alcoolisé ?
le
salarié
L’employeur doit prendre des mesures visant à protéger le salarié alcoolisé et les autres employés, par des sanctions disciplinaires (blâme, avertissement, mise à pied), ou envisager le licenciement. L'alcoolisme en lui-même n'est pas un motif de sanction car il relève de l'état de santé du salarié. En revanche, l'ivresse constitue un motif légitime de licenciement, dans la mesure où le salarié ne peut exercer correctement son travail. La consommation d’alcool sur le lieu et pendant le travail, en violation du règlement intérieur est considéré comme une faute grave et donc être une cause réelle et sérieuse de licenciement.
Risques liés aux Addictions Forçat du travail ?
Le workaholisme peut vous jouer de mauvais tours !
S’investir excessivement dans son travail, travailler longtemps et compulsivement en négligeant sa vie extraprofessionnelle…, tout ceci peut affecter durablement votre santé. NOTRE RÉDACTRICE DR SANDRINE CARTÉGNIE, Médecin du Travail – Service Interentreprises de Santé au Travail du Bâtiment et Interprofessionnel (SISTBI RÉUNION)
De quoi s’agit-il ?
Le workaholisme est une addiction comportementale dont certains facteurs de risque peuvent être liés à l’organisation du travail interagissant avec des facteurs de vulnérabilité individuelle. Il correspond à un investissement excessif d’un sujet dans son travail et à une négligence de sa vie extraprofessionnelle. Le terme de "workaholisme" a été créé en 1971 par Wayne E. Oates, par association des mots "work" (travail) et "alcoholism" (alcoolisme). Il compare ainsi le rapport pathologique entre une personne et son travail à l’alcoolo-dépendance. Le workaholisme, également appelé "boulomanie", "ergomanie", "présentéisme pathologique", a fait l’objet de plusieurs publications et est médiatisé depuis quelques années. Selon les auteurs des publications, le workaholisme se définit par le fait de travailler longtemps et compulsivement ou associe une forte implication et une faible satisfaction au travail. Les deux sexes et toutes les catégories socioprofessionnelles peuvent en être affectés. Il est à distinguer de l’engagement professionnel où le travailleur impliqué garde du temps pour sa famille et ses amis, une fois son travail terminé. Ce besoin d’investissement exagéré dans le travail constitue un danger pour la santé du travailleur, pour son bien-être personnel, ses relations avec autrui et sa vie en société.
Des conséquences non négligeables sur la santé
Le workaholisme entraîne des conséquences pour le sujet lui-même, sa famille mais aussi son
entourage professionnel. Trois principaux stades ont été individualisés. Le premier stade est difficile à identifier car le travailleur est alors perçu comme un collaborateur enthousiaste, impliqué, productif. Cet investissement peut lui valoir des gratifications et de la reconnaissance émis par son employeur et son collectif de travail. Il se sent valorisé par son "Organisation". A ce stade, la quantité et la qualité du travail semblent bénéficier des effets positifs de son engagement. Mais, progressivement, les frontières entre travail imposé par l’organisation et travail additionnel auto-imposé se renversent. Des difficultés familiales, professionnelles et sociales sont susceptibles d’apparaître en contrepoids d’horaires excessifs, d’une performance qui semble plus difficile à trouver, voire d’une dégradation de la qualité des prestations et des relations. Ces travailleurs passent beaucoup de leur temps au travail entraînant une perte d’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. Ils détournent leur énergie vers le travail en négligeant progressivement leur famille. Une irritabilité croissante, une dysphorie ou une dysthymie doivent être recherchées. Le sujet workaholique ne délègue pas son travail et s'intègre mal dans une équipe, ce qui est responsable de conflits fréquents avec ses collègues. De même, sa productivité peut être remise en cause. Au final, tout cela peut entrainer un syndrome d’épuisement professionnel chez le travailleur. Au-delà des deux premiers stades du workaholisme, l’altération de la santé physique du travailleur workaholique passe au premier plan avec des plaintes somatiques dont des troubles
gastro-intestinaux et musculo-squelettiques ainsi que des troubles cardiovasculaires (hypertension artérielle, troubles du rythme, insuffisance coronarienne, précordialgies atypiques). Des signes neuropsychiques sont également présents : irritabilité, troubles de l’attention et de la concentration, anxiété, dépression, troubles du sommeil, fatigue chronique. La dégradation des performances professionnelles est perceptible. Le travail en équipe est compromis et l’insuffisance professionnelle peut être évoquée. Une profonde insatisfaction au travail est susceptible d’apparaitre. Dans ce contexte, un déplacement addictif ou une poly-addiction peuvent se manifester, notamment en faveur de l’alcool et du tabac. Actuellement, aucune étude analysant le lien entre le workaholisme et la survenue d’accidents du travail n’a été retrouvée dans la littérature.
Quelle prise en charge ?
Le premier contact avec le personnel de soin spécifique est assez tardif à cause du déni face au problème existant. La prise en charge est pluridisciplinaire. Elle concerne les troubles somatiques et psychiques, la réadaptation de l’individu et la prévention des rechutes. Le principal traitement de l’addiction au travail repose sur une approche psychothérapeutique de type cognitivo-comportemental. Cette thérapie a pour objectif d’apprendre au travailleur à résister à la compulsion en adoptant des stratégies plus compatibles avec une vie équilibrée. Des thérapies de groupe peuvent également lui être proposées.
*%-8)7 0% 463138-32 () :386) %'8-:-8 (%27 0) 463',%-2 291 63
%9'92 1 (-% 59-:%0)28 (%27 0% >32) %28-00)7 +9=%2) Ŷ Valeur Forte auprès des Dirigeants ! Ŷ Très large diffusion sur tout le Département ! Chefs d’entreprise, DRH/CHSCT, Artisans, Administrations, Collectivités, Points d’accueil Institutionnels, Etablissements de santé, Salles d’attente Hôpitaux et Médecins spécialistes/généralistes, Pharmacies, etc. Ŷ Cibles Stratégiques Prioritaires Privilégiées ! CSP+/CSP++/Ménagère… Ŷ Meilleurs Taux de Lecture, de Circulation, de Reprise en main et d’Archivage (Etude AEPM) !
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PrĂŠvention au Travail
Risques liĂŠs aux Agents CMR
Comment procĂŠder au repĂŠrage et Ă la substitution des agents cancĂŠrigènes ? Comme tous les produits chimiques, les produits CMR peuvent pĂŠnĂŠtrer dans lâ&#x20AC;&#x2122;organisme par les voies respiratoires, la bouche ou la peau et provoquer des dĂŠgâts considĂŠrables.  NOTRE RĂ&#x2030;DACTEUR   XAVIER FAREL, IngĂŠnieur-conseil â&#x20AC;&#x201C; Direction de la PrĂŠvention des Risques Professionnels, CGSS RĂ&#x2030;UNION
Un petit rappel... Toute exposition Ă un produit CMR est considĂŠrĂŠe comme dangereuse pour la santĂŠÂ : en effet, certains de ces produits, mĂŞme avec de très faibles niveaux dâ&#x20AC;&#x2122;exposition, ont des effets cancĂŠrogènes ou gĂŠnotoxiques. Les cancers qui se dĂŠclenchent aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui sont le rĂŠsultat d'expositions professionnelles datant de plusieurs dizaines dâ&#x20AC;&#x2122;annĂŠes. Pour combattre les cancers de demain, câ&#x20AC;&#x2122;est donc aujourdâ&#x20AC;&#x2122;hui quâ&#x20AC;&#x2122;il faut agir.
Quel type de prĂŠvention ? La prĂŠvention des risques liĂŠs aux produits CMR rĂŠpond aux mĂŞmes exigences que toute dĂŠmarche de prĂŠvention et en particulier Ă celles de la prĂŠvention du risque chimique. Sa formalisation (ĂŠvaluer, supprimer ou rĂŠduire les risques, informer et former) est identique Ă celle mise en Ĺ&#x201C;uvre pour lâ&#x20AC;&#x2122;ensemble des risques professionnels. La dĂŠmarche de prĂŠvention impose la suppression ou la substitution des agents chimiques
dangereux. Pour les agents CMR de catĂŠgories 1A et 1B au sens du règlement CLP, la substitution est obligatoire sauf impossibilitĂŠ technique et lâ&#x20AC;&#x2122;employeur doit pouvoir justifier des tentatives de substitution effectuĂŠes. Ă&#x20AC; dĂŠfaut, les CMR pouvant provoquer des effets sur la santĂŠ mĂŞme Ă de très faibles doses, tout doit ĂŞtre fait pour ĂŠviter les expositions ou les rĂŠduire au plus bas niveau possible et toujours en dessous des valeurs limites dâ&#x20AC;&#x2122;exposition professionnelle : r 5SBWBJM FO TZTUĂ?NF DMPT r .JTF FO QMBDF E BVUSFT NFTVSFT EF QSPUFDUJPO collective techniques (captage Ă la source, encoffrement, mĂŠcanisation de certaines opĂŠrationsâ&#x20AC;Ś) et de mesures organisationnelles (rĂŠduction du nombre de travailleurs exposĂŠsâ&#x20AC;Ś). r .JTF FO QMBDF EF NFTVSFT EhIZHJĂ?OF FU EF NFTVSFT d'urgence. r -PSTRVF UPVUFT MFT BVUSFT NFTVSFT EhĂ&#x160;MJNJOBUJPO PV de rĂŠduction des risques s'avèrent insuffisantes ou
impossibles Ă mettre en Ĺ&#x201C;uvre, port dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠquipements de protection individuelle. Pour les produits chimiques utilisĂŠs au poste de travail, lâ&#x20AC;&#x2122;employeur dispose dâ&#x20AC;&#x2122;outils dâ&#x20AC;&#x2122;information (ĂŠtiquette, fiche de donnĂŠes de sĂŠcuritĂŠ) qui permettent de repĂŠrer les agents chimiques CMR. NĂŠanmoins, les salariĂŠs peuvent ĂŞtre exposĂŠs Ă ces agents Ă travers dâ&#x20AC;&#x2122;autres situations : formation par rĂŠaction chimique (synthèse chimiqueâ&#x20AC;Ś), ĂŠmissions par un procĂŠdĂŠ (soudage, ponçage, combustionâ&#x20AC;Ś). De plus, certains agents sont suspectĂŠs dâ&#x20AC;&#x2122;effets CMR mais nâ&#x20AC;&#x2122;ont pas fait lâ&#x20AC;&#x2122;objet dâ&#x20AC;&#x2122;une classification faute dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtudes suffisantes. Toutes ces situations de travail nĂŠcessitent donc une recherche dâ&#x20AC;&#x2122;informations complĂŠmentaires. Un certain nombre de documents spĂŠcifiques ont ĂŠtĂŠ ĂŠditĂŠs Ă lâ&#x20AC;&#x2122;INRS pour mettre en ĂŠvidence et caractĂŠriser ces situations de travail exposants Ă des CMR.
RESSOURCES UTILES POUR LE REPĂ&#x2030;RAGE ET LA SUBSTITUTION DES AGENTS CMR Source : INRS INFORMATIONS SUR LES DANGERS
Classification rĂŠglementaire europĂŠenne
Classification rĂŠglementaire des dangers prĂŠsentĂŠs par une substance chimique. Consulter la classification officielle figurant dans le paragraphe "Harmonised classification" Consulter ĂŠgalement les mises Ă jour des classifications harmonisĂŠes non encore prises en compte dans lâ&#x20AC;&#x2122;inventaire (rectificatif et adaptations du règlement CLP). www.echa.europa.eu/fr et www.inrs.fr
Classification du CIRC monographs.iarc.fr/ENG/Classification/index.php
Classification de mĂŠlanges, dâ&#x20AC;&#x2122;agents et de circonstances dâ&#x20AC;&#x2122;expositions en cancĂŠrogènes avĂŠrĂŠs, probables ou suspectĂŠs.
Fiches toxicologiques de lâ&#x20AC;&#x2122;INRS Synthèses techniques et rĂŠglementaires des informations concernant les risques liĂŠs Ă un produit ou Ă un groupe www.inrs.fr/publications/bdd/recherche-fiche- de produits chimiques tox-criteres.html Fiches Demeter www.inrs.fr/publications/bdd/demeter.html
Documents pour lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvaluation mĂŠdicale des substances toxiques vis-Ă -vis de la reproduction. AIDE AU REPĂ&#x2030;RAGE
Fiches dâ&#x20AC;&#x2122;aide au repĂŠrage (FAR) www.inrs.fr/publications/mediatheque
RepĂŠrage rapide des principaux agents cancĂŠrogènes pouvant ĂŞtre rencontrĂŠs dans un secteur dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ donnĂŠ.
Liste rÊglementaire des travaux ou procÊdÊs exposant à des agents cancÊrogènes
â&#x20AC;&#x201C; Fabrication dâ&#x20AC;&#x2122;auramine. â&#x20AC;&#x201C; Travaux exposant aux hydrocarbures polycycliques aromatiques prĂŠsents dans la suie, le goudron, la poix, la fumĂŠe ou les poussières de la houille. â&#x20AC;&#x201C; Travaux exposant aux poussières, fumĂŠes ou brouillards produits lors du grillage et de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlectroraffinage des mattes de nickel. â&#x20AC;&#x201C; ProcĂŠdĂŠ Ă lâ&#x20AC;&#x2122;acide fort dans la fabrication dâ&#x20AC;&#x2122;alcool isopropylique. â&#x20AC;&#x201C; Travaux exposant aux poussières de bois inhalables. â&#x20AC;&#x201C; Travaux exposant au formaldĂŠhyde.
Fiches dâ&#x20AC;&#x2122;aide Ă la substitution (FAS) www.inrs.fr
Ă&#x2030;tablies pour un produit cancĂŠrogène dans un domaine d'activitĂŠ donnĂŠ, ces fiches FAS proposent des produits et/ ou des procĂŠdĂŠs de substitution reprĂŠsentant de moindres risques pour la santĂŠ des salariĂŠs.
AIDE Ă&#x20AC; LA SUBSTITUTION
SUIVI DES ACTIONS DE PRĂ&#x2030;VENTION Grille de suivi des actions de prĂŠvention du Cette grille permet de suivre l'ensemble des actions menĂŠes pour une situation Ă risque donnĂŠe. Chaque mesure risque chimique cancĂŠrogène proposĂŠe est accompagnĂŠe de quelques pistes de contrĂ´le de son efficacitĂŠ. www.inrs.fr/media.html?refINRS=outil26
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