N°8 - Février 2017
Prévention Santé au Travail
TMS : UN CONSTAT ALARMANT, MAIS DES MOYENS D’ACTION EXISTENT ! RISQUE INCENDIE
COMMENT PRÉVENIR ET LUTTER CONTRE UN INCENDIE DANS VOS LOCAUX ?
NANOPARTICULES AU TRAVAIL
UN DANGER POUR NOS POUMONS ?
Prévention Santé Vie Pratique CANCER DE LA PROSTATE UNE PRISE EN CHARGE AU PLUS TÔT POUR AMÉLIORER LES CHANCES DE GUÉRISON PRÉVENTION ET LOISIRS VEILLEZ À RESPECTER LES RÈGLES DE SÉCURITÉ LORS DE VOTRE PIQUE-NIQUE EN FAMILLE !
À LA UNE
Développement Durable À QUELS RISQUES ÊTES-VOUS EXPOSÉ LORS DE LA POSE DE PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES ?
COMMENT DEVENIR FORMATEUR PRAP ?
RISQUES PSYCHOSOCIAUX EN MILIEU ARTISANAL : DÉTECTEZ LES RISQUES POUR MIEUX LES GÉRER ! ISSN 2266-9280 – 5.00 €
Avec la collaboration de : DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DE MARTINIQUE
DIECCTE
CGSS
CHAMBRE DE MÉTIERS
SDIS
ARS
CROIX-ROUGE
9 772266 928008
édito
Prévention MARTINIQUE
MYRIAM EL KHOMRI
Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
"La spécificité de chaque territoire sera respectée" veux commencer en souhaitant aux lectrices et lecteurs de JEn e"Prévention Martinique" une excellente année 2017. métropole comme outre-mer, 2016 a été une année particuliè-
rement active dans le champ du travail. Aide Embauche PME, Plan 500 000 formations pour les demandeurs d’emploi, lutte contre les discriminations : des politiques ambitieuses ont été engagées pour soutenir les entreprises, favoriser la mobilité professionnelle et permettre à toutes et à tous de trouver sa place dans le monde du travail. 2016 a aussi été l’année de l’adoption de la loi Travail. Je suis convaincue que son application mesure par mesure prouvera le bien-fondé économique et social de ce texte. Dans le même mouvement nous avons voulu apporter de la souplesse au niveau de l’entreprise pour renforcer notre économie, tout en créant de nombreux nouveaux droits pour les travailleurs : droit universel à la formation avec le Compte personnel d’activité, droit à la déconnexion, droits pour les collaborateurs de plateformes numériques, droit d’information sur le droit du travail pour les TPE et PME, droit à un programme d’insertion renforcé pour les jeunes précaires avec la Garantie jeunes…
Sur le plan du dialogue social, la loi Travail prévoit par ailleurs que tous les accords et conventions collectives seront applicables en Outre-mer, sauf s’ils stipulent le contraire. Dans ce cadre, la spécificité de chaque territoire sera respectée en donnant un rôle central aux partenaires sociaux locaux. En 2017, le gouvernement restera entièrement mobilisé en faveur de l’emploi. Déjà, les réformes portent leurs fruits : notre pays a créé 237 000 emplois nets depuis 6 trimestres consécutifs. Une situation inédite depuis 2008. La reprise est là, et nous continuerons à la soutenir, en métropole comme en outre-mer. Bonne et heureuse année 2017 !
Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés ! Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr
www.cgss-martinique.fr
Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !
1
éditos
PRÉVENTION SANTÉ AU TRAVAIL
CGSS MARTINIQUE
AGEFIPH ANTILLES - GUYANE
"Améliorer les conditions de travail et le fonctionnement de son entreprise en réduisant voire en supprimant la pénibilité"
"L’Agefiph agit pour prévenir la désinsertion professionnelle des salariés en situation de handicap"
révenir les facteurs de risques professionnels qui altèrent durablement la santé des salariés exposés à des situations de travail pénibles ou physiquement contraignantes, n’est pas nouveau. Les Services Prévention des Caisses de Sécurité Sociale ayant en charge la gestion de la santé au travail s’en préoccupent depuis de nombreuses années. Des résultats significatifs ont été obtenus, qui se sont traduits par une diminution progressive de la fréquence ou de la gravité des accidents du travail et des maladies professionnelles. Alors, pourquoi parle-t-on autant de pénibilité au travail aujourd’hui ? Avec l’allongement de l’espérance de vie, une majorité de personnes doit prolonger sa vie professionnelle au-delà de 60 ans. Pour autant, cette évolution laisse de côté de nombreux salariés, qui exercent ou ont exercé des métiers les exposant à l’usure physique ou à des environnements nuisibles à la santé. Souvent, ils ne peuvent pas prolonger leur carrière et arrivent à l’âge de la retraite dans des conditions physiques dégradées. On estime que 20% des salariés sont concernés. Alors depuis deux ans, un dispositif a été mis en place pour permettre aux salariés exposés au-delà de certains seuils, à certains facteurs de pénibilité (bruit, agents chimiques dangereux, gestes répétitifs, manutentions manuelles de charges…, mais aussi travail de nuit ou travail en équipes successives alternantes), de bénéficier d'un « compte personnel pénibilité » et de cumuler des points sur ce CPP tout au long de sa carrière professionnelle. Avec ces points, les salariés peuvent alors financer une formation professionnelle en vue d’accéder à un emploi non exposé ou moins exposé, compenser une réduction du temps de travail, ou encore acquérir des trimestres d’assurance vieillesse leur permettant de bénéficier plus tôt d’une retraite à taux plein. Une protection sociale plus juste, mais surtout un intérêt supplémentaire pour tout employeur d’améliorer les conditions de travail et le fonctionnement de son entreprise, en réduisant voire en supprimant la pénibilité au poste de travail, grâce à des mesures de prévention appropriées et durables.
n Antilles-Guyane, comme sur l’ensemble du territoire national, l’Agefiph intervient en proximité auprès des personnes handicapées et des entreprises qui les emploient. Ainsi, les services financés par l’Agefiph se mobilisent au quotidien en Martinique, Guadeloupe et Guyane, pour répondre aux besoins d’information des entreprises (Alther), de recrutement (Cap emploi) et de maintien dans l’emploi (Sameth). Sont également présents, les prestataires mandatés par l’Agefiph : organismes de formation, appuis à la création d’entreprise, ergonomes… Enfin, les aides de l’Agefiph sont mobilisables sur l’ensemble du territoire : plus er de 350 aides versées au 1 semestre 2016 contre 250 en 2015, soit +40%. Cette stratégie porte ses fruits, puisque les placements réalisés par Cap emploi ont progressé de 13% au 1er semestre 2016, permettant à 154 personnes d’accéder à l’emploi. Pourtant, malgré ces résultats encourageants, le niveau de chômage des personnes handicapées demeure préoccupant, et la réponse aux besoins des employeurs doit encore être améliorée. Face à cela, le Conseil d’Administration de l’Agefiph a adopté « Un nouveau positionnement pour réaffirmer l’identité de l’Agefiph », et défini ses Orientations stratégiques 2016-2018, qui s’appuient sur 5 ambitions : 1aSécuriser les parcours professionnels dans le cadre d’une offre d’intervention rénovée, en appui des dispositifs de droit commun. 2aRenforcer et mieux cibler la mobilisation du monde économique et social. 3aRenforcer l’accès des personnes handicapées à la formation de droit commun. 4aAgir sur le système d’acteurs de l’emploi, de la formation, de l’orientation et du travail. 5aAller vers une Agefiph repositionnée, plus lisible et plus visible. L’ambition n°1 vise notamment à renforcer le maintien dans l’emploi des personnes en risque de désinsertion professionnelle, par une détection et un soutien plus précoce, en lien avec nos partenaires et les acteurs concernés : CGSS et cellules PDP, SST, Sameth... Dans ce domaine, l’Agefiph Antilles-Guyane a engagé un partenariat avec l’Aract Martinique, afin de répondre à une problématique rencontrée par les employeurs : quelles démarches engager lorsqu’un collaborateur présente une Maladie Chronique Evolutive, et plus particulièrement la Drépanocytose ? L’action conduite vise à produire des outils de communication ainsi qu’un module de formation s’adressant aux responsables des ressources humaines. En complément, une démarche d’accompagnement en entreprise à la prévention de la désinsertion professionnelle est proposée.
P
E
ALEXIS TURPIN Délégué Régional de l’Agefiph Antilles - Guyane
EVELYNE PARA Directrice des Risques Professionnels de la CGSS Martinique
un collaborateur handicapé Quelles démarches ? Prenez contact avec le médecin du travail. Premier de vos interlocuteurs, le médecin du travail donne un avis sur l’aptitude du salarié à occuper son poste. Il donne des indications sur les aptitudes restantes et peut formuler des propositions au regard de l’état de santé physique et mental du salarié. Il doit être présent tout au long de la démarche. vos besoins, identifie les aides de droit commun La reconnaissance du handicap existantes et/ou les aides de l’Agefiph les mieux C’est une démarche volontaire et individuelle de adaptées à votre projet. votre salarié. Elle permet de mobiliser l’ensemble des aides et services de l’Agefiph pour lui-même Le collectif de travail et les représentants du comme pour l’entreprise. Votre salarié pourra personnel solliciter la Maison départementale des personnes Ils peuvent jouer un rôle précieux dans la démarche, handicapées (MDPH) afin d’obtenir la reconnaistant dans la communication avec le salarié concerné sance de la qualité de travailleur handicapé. que dans la recherche et la mise en oeuvre de la Prenez contact avec le Sameth Le Service d'Appui au Maintien dans l'Emploi des Travailleurs Handicapés, financé par l’Agefiph, est présent sur chaque département.
Mobilisez les aides de l’Agefiph Le conseiller Sameth vous aide à faire le point sur
solution de maintien.
Si vous être travailleur indépendant, il convient de demander un avis médical indiquant vos difficultés à poursuivre votre activité du fait de votre handicap. Le Sameth et le RSI (Régime Social des Indépendants) peuvent vous accompagner.
2
AGEFIPH Antilles-Guyane
Centre Delgrès Esc E - Hauts De Dillon 97200 Fort-de-France Tél : 05 96 71 24 66 Email : antilles-guyane@agefiph.asso.fr Sameth 971 : 05 90 32 57 91 Sameth 972 : 05 96 50 43 01 Sameth 973 : 05 94 28 98 26
édito
Nos Rédacteurs Ont collaboré à ce numéro :
L’année de la Prévention
Myriam EL KHOMRI (Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social), Evelyne PARA (Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Patrick HOUSSEL (Directeur Général de l’ARS Martinique), Alexis TURPIN (Délégué Régional de l’Agefiph Antilles-Guyane), Jocelyn MARRON (Directeur Général 2MT), Dr Monique LOUTOBY (2MT), Dr Mickaël TAUPIN (2MT), Julien JACQUES (DRP, CGSS Martinique), Odile SAINT-PRIX (DRP, CGSS Martinique), Véronique SON (DRP, CGSS Martinique), Régine ACÉLOR-NAZAIRE (DRP, CGSS Martinique), Pascal GHUNAIM (DRP, CGSS Martinique), Michel AMORY (DRP, CGSS Martinique), Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF (SDIS 972), Commandant Dominique SERBIN (SDIS 972), Médecin Hors Classe Félix THOMAS (SDIS 972), Capitaine Alexandre BOURMAUD (SDIS 972), Lieutenant de 1ère Classe Guy-Albert JORITE (SDIS 972), Loren GALLONDE (Chambre de Métiers, Martinique), Dr Jérôme GUYOMARCH (CHU Martinique), Lieutenant-Colonel Jacques ZENON (Directeur-adjoint, SDIS 971), Lieutenant-Colonel Frantz MACCOW (SDIS 971), Lieutenant-Colonel Alain TIROLIEN (SDIS 971), Commandant Gisèle GRANCHAMP (SDIS 971), Commandant Roger COMBE (SDIS 971), Capitaine Max GERION (SDIS 971), Lieutenant Gilles TASSIUS (SDIS 971), Lieutenant Guillaume VINAÏ (SDIS 971), Lieutenant Sébastien DUPUITS (SDIS 971), Lieutenant Ghislain SEX (SDIS 973), Gladys LÉOTÉ (SDIS 973), Corinne DUBOIS (Chambre de Métiers, Ile de la Réunion), David HERTHÉ (DRP, CGSS Martinique), Dr Geneviève LIBERTINO (SISTBI Réunion), Dr Martine GREFFARD (SISTBI Réunion), Geneviève RATO (SISTBI Réunion), Laurence PAYET (DPRP, CGSS Réunion), Dr Sandrine CARTÉGNIE (CHU Réunion), Adrien SIMONETTI (Stagiaire ISA, Chargé de mission UMIH Réunion), Dr Patrick LALLEMAND (SDIS 974), Dr Jan-Dirk HARMS (Médecin consultant, ex-CHU Réunion), Dr Hélène ANDRÉ (CHU Réunion-GHSR), Dr Pauline PRADERE (Pneumologue), Armelle KLEIN (Doctorante, IRD, PEBCS Réunion), Dr Léopoldine CHEN (Vétérinaire), Dr Olivier COZETTE (Vétérinaire), Michel LEBRUN (Centre Interrégional de Mesures Physiques d'Auvergne), Guy LEBERRE (Responsable du CIMPO, CARSAT Bretagne), A.DAVID (Journaliste Prévention Santé), Association Française d’Urologie, ANACT, ADEME, INSERM.
20
% des accidents du travail sont causés par des lombalgies selon les dernières statistiques nationales de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) publiées à la fin 2016. A eux seuls, les 167 000 accidents (liés aux maux de dos) recensés sont responsables de près d’un tiers des arrêts de travail de longue durée ! Les lombalgies sont aussi responsables de près de 15% des accidents de trajet et de 7% des maladies professionnelles. Parmi les secteurs les plus touchés : l’agroalimentaire, le BTP, la logistique ou encore les services à la personne (où l’on note une forte augmentation des accidents). Autant dire que la facture est plutôt salée pour la sécurité sociale (près d’un milliard d’euros par an) et pour les « entreprises malades » (impacts sur la productivité, la compétitivité, le climat de groupe…). Quand on sait les conséquences invalidantes des lombalgies à moyen terme, l’absentéisme induit par le fléau peut conduire tout droit à la désinsertion professionnelle des salariés atteints. Néanmoins, de nombreuses solutions et actions correctrices existent pour prévenir les lombalgies au travail, notamment quand il s’agit de manutentions de charges ou de personnes et de gestes répétitifs et forcés : des formations PRAP sont disponibles (voir page 17) pour aider les travailleurs à adopter les bonnes gestuelles ; les équipements ergonomiques actuellement sur le marché n’ont jamais été aussi performants et utiles pour répondre à toutes formes de contraintes posturales et améliorer la qualité de vie au travail (QVT), entre autres atouts ; les produits et matériels susceptibles d’alléger les charges que doivent supporter les travailleurs ne manquent pas (monte-charge, pont roulant, palans, chariot élévateur… ; lève-personne, lit médicalisé, barre d’appui…) ; la règlementation liée aux limites légales de port de charges pour les salariés hommes et femmes ne peut plus être négligée ; l’activité sportive régulière est recommandée sachant qu’elle aide à la mobilité et à la résistance de l’organisme… ; enfin, les aides financières simplifiées (AFS) que la CGSS apporte aux entreprises locales sont loin d’être anodines quand il s’agit d’investir et de s’investir dans une démarche de prévention dans de très nombreux secteurs d’activités (voir page 6 et encart central). Avec la nouvelle "Loi Travail" qui fait la part belle à la prévention de la pénibilité et les nombreux outils à la disposition des employeurs, tous les feux sont au vert pour faire de l’année 2017, l’année de la Prévention et de la Santé au travail. Est-il encore nécessaire de la rappeler, la clé de la performance et du succès de l’entreprise d’aujourd’hui réside sans conteste dans sa capacité à mobiliser l’ensemble de ses acteurs avec pour objectif de relier Santé, QVT et Productivité au quotidien.
Merci à tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidélité.
Prévention Martinique est publié aux Éditions Prévention Rédaction – Abonnements – Publicité : • 11 Rue des Arts et Métiers – Imm. Avantage – Lot. Dillon 97200 Fort-de-France Tel : 0596 42.13.43 – Fax : 09.70.62.09.35 • 16 Rue Claude Chappe – Zac 2000 – 97420 Le Port – Tel : 0262 55.15.05 E-mail : contact@preventionmartinique.com
www.preventionmartinique.com
Dépôt légal à parution © Copyright Février 2017 – N°8 Crédit Photos : Prévention Réunion©, CGSS Martinique, SDIS 972, SDIS 973 Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal et L.335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Le Comité d’Ethique Prévention Martinique PARTENAIRES OFFICIELS Le Comité d'Ethique Prévention Martinique est constitué de nombreux organismes officiels et personnalités locales qui contribuent chaque année à l’élaboration et à la validation des principaux axes rédactionnels du magazine. Ces acteurs-clés de la prévention et de la santé en Martinique ont accepté de partager leur expertise, leur savoir-faire et leur expérience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problématiques qui relèvent de leurs compétences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilité, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la Prévention en Martinique.
DIECCTE MARTINIQUE − DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI Directeur de la DIECCTE : Mme Monique GRIMALDI Directeur-adjoint, Responsable du Pôle Travail : M. Léandre BEAUROY 0596 71.15.00 – www.martinique.dieccte.gouv.fr CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Directrice des Risques Professionnels, Ingénieur-Conseil Régional : Mme Evelyne PARA 0596 66.51.31 – www.cgss-martinique.fr
Région Matinique
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION MARTINIQUE Président : M. Henri SALOMON Secrétaire Général : Mme France-Lise LABAN-BASSETTE 0596 71.32.22 – www.cma-martinique.com SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE LA MARTINIQUE (SDIS) Directeur : Colonel Sylvain MONTGENIE Chef du Pôle Secours : Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF 0596 59.05.81 AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ MARTINIQUE (ARS) Directeur Général : M. Patrick HOUSSEL 0596 39.42.43 – www.ars.martinique.sante.fr
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Président : M. Justin PAMPHILE Directrice Générale des Services : Mme Josiane JOURDAIN AURORE 0596 70.08.86 – www.cdg-martinique.fr
OBSERVATOIRE DE LA SANTÉ DE LA MARTINIQUE (OSM) Présidente : Mme Hélène NOL -- Directrice : Dr Sylvie MERLE 0596 61.04.82 – www.ors-martinique.org
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE Président : M. Philippe JOCK 0596 55.28.00 – www.martinique.cci.fr
IREPS MARTINIQUE INSTANCE RÉGIONALE D’ÉDUCATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ Directrice : Mme Karyne PIERRE-LOUIS 0596 63.82.62 – http://ireps.martinique.fnes.fr
ARACT − ASSOCIATION RÉGIONALE POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL - Directeur : M. Patrice LEMUS 0596 66.67.60 – www.martinique.aract.fr AIMTM − ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DE MÉDECINE DU TRAVAIL DE LA MARTINIQUE - Directrice : Mme Hikilja DETONNE 0596 71.84.38
ACADÉMIE DE MARTINIQUE – RECTORAT Rectrice : Mme Béatrice CORMIER Inspectrice Santé et Sécurité au Travail : Mme Virginie WALOSZEK 0596 59.99.48 – www.ac-martinique.fr
SIST 972 − SERVICE INTERPROFESSIONNEL DE SANTÉ AU TRAVAIL Directrice : Mme Claude SOREL 0596 50.51.71
CROIX-ROUGE FRANÇAISE − DÉLÉGATION TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Présidente : Mme Olympe FRANCIL 0596 73.85.13 – martinique.croix-rouge.fr
MARTINIQUE MÉDECINE DU TRAVAIL (2MT) Directeur : M. Jocelyn MARRON 0596 42 08 88 – www.2mt.fr
AGEFIPH Délégué Régional Antilles-Guyane : M. Alexis TURPIN 0596 71 24 66 – www.agefiph.fr
3
Sommaire Éditos – Billet 28 RISQUES INCENDIE – EXPLOSION 28 Comment prévenir et lutter contre un incendie dans vos locaux ? 29 Matières pyrotechniques : L’usage de pétards et de feux d’artifices n’est pas sans danger !
1 Myriam EL KHOMRI – Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social 2 Evelyne PARA – Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique 2 Alexis TURPIN – Délégué Régional de l’Agefiph Antilles-Guyane 41 Patrick HOUSSEL – Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé de la Martinique 80 Jocelyn MARRON (Billet) – Directeur Général Martinique Médecine du Travail (2MT)
30 RISQUES PHYSIQUES 30 De multiples avantages liés à un bon éclairage des lieux de travail 31 Que sait-on de la prévention des risques associés aux émissions de champs électromagnétiques ? 32 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 32 RPS en milieu artisanal : Détectez les risques pour mieux les gérer ! 33 RPS en milieu artisanal : Vous pouvez mettre en place immédiatement des actions simples 34 Comment agir et réagir en cas d’agression physique au travail ?
À la Une 6 La CGSS aide financièrement les entreprises qui investissent dans la prévention
36 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 36 Risque trajet domicile-travail : Sur quoi repose le Plan Déplacement ? 37 Comment obtenir le Certificat d'aptitude à la conduite en sécurité (Caces) ?
Actualité
38 PRÉVENTION § SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 38 Le saviez-vous ? Vous pouvez contracter la leptospirose chaque jour dans le cadre de votre au travail ! 39 Découvrez 8 solutions de prévention incontournables pour la restauration traditionnelle !
8 La Loi Travail crée le Compte Personnel d'Activité (CPA) 16 Risques Electriques : Du nouveau pour l’habilitation électrique 24 Affichages et règlementation : Deux décrets simplifient les obligations des entreprises
Prévention § Santé au Travail
Prévention Santé
10 RÉFLEXION 10 Agir contre le sexisme au travail 11 Nanoparticules au travail : Un danger pour nos poumons ?
42 ACTUALITÉ 42 Fin de l'épidémie de Zika... mais la surveillance continue !
12 LA PRÉVENTION EN ACTION 12 L'Anact teste une nouvelle approche de la prévention des conduites addictives en milieu professionnel 13 Quels aménagements prévoir pour améliorer la sécurité dans le secteur de l’industrie agroalimentaire ?
43 PANORAMA 43 Espoir pour les diabétiques de type 1 : Une molécule permet de régénérer les cellules produisant de l’insuline 44 GRAND ANGLE 44 Maladies cardiovasculaires : L’intégration des facteurs de risque serait capitale dans les stratégies de prévention 45 L'importance capitale du diagnostic précoce de l’hémochromatose
14 GROS PLAN 14 L’importance d’une alimentation équilibrée chez les travailleurs 15 Horaires de travail atypiques : Quelles conséquences sur la santé-sécurité ?
46 ZONE ROUGE 46 DMLA, Rétinite pigmentaire : Un espoir pour les malades ! 47 La DMLA, véritable problème de santé publique : Le rôle central de la prévention !
16 DÉCRYPTAGE 16 Médecine du travail : Le déroulement de la visite médicale du salarié 17 Comment devenir formateur PRAP ? 18 UN MÉTIER A LA LOUPE 18 Tout ce qu’il faut savoir sur la prévention des risques professionnels dans le secteur de la bijouterie !
48 MIEUX VIVRE 48 Gérer son asthme avec un traitement approprié 49 Apnée du sommeil : Quand et pourquoi doit-on s'en inquiéter ?
20 DOSSIER 20 TMS : Un constat alarmant, mais des moyens d’action existent !
50 DÉCRYPTAGE 50 Comment prévenir et dépister une insuffisance rénale ? 51 Les bienfaits et limites de la pratique d’activités physiques et sportives au travail
21 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 21 Prévention TMS : Comment manutentionner en sécurité les personnes à mobilité réduite dans les EHPAD ? 22 Syndrome du canal carpien : Quelle probabilité pour que vous en soyez atteint ? 23 TMS, Ergonomie et Santé au travail : Les conseils pratiques lorsque vous travaillez sur ordinateur portable ou sur tablette !
52 PRATIQUE 52 Comment fonctionne l’hospitalisation à domicile (HAD) ? 53 Les dangers de l’automédication : Se soigner sans prescription médicale peut très mal se terminer ! 54 DOSSIER 54 Cancer de la prostate : Une prise en charge au plus tôt pour améliorer les chances de guérison
24 RISQUES LIÉS AUX AGENTS CMR 24 Emissions des moteurs Diesel : De sérieuses conséquences pour la santé des travailleurs 25 RISQUES LIÉS AUX AMBIANCES THERMIQUES 25 Industrie agroalimentaire : Le travail en chambre froide ne s’improvise pas ! 26 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 26 Prévention des chutes de hauteur : Quels systèmes de protection privilégier ? 27 RISQUES LIÉS À LA CO-ACTIVITÉ 27 La gestion des risques liés aux travaux de réhabilitation
4
Prévention Famille
Prévention des Risques Majeurs
56 PROTECTION SENIORS 56 Un nouvel élan pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et des personnes en situation de handicap 57 Les gérontechnologies au service des personnes âgées quotidiennement
68 ALERTE CATASTROPHE 68 Les moyens d’action des autorités face au risque NRBC 69 SECOURS DOM 69 Un exemple de préparation face à un séisme majeur : Les 72 heures d’autonomie 70 La gestion du risque glissement de terrain par les sapeurs-pompiers de Guyane 71 Qui fait quoi en cas de passage d’un cyclone ?
Prévention Société 58 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 58 Le 5ème Plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes est lancé ! 59 Zéro tolérance dans l’armée pour les violences faites aux femmes
Prévention § Développement Durable 72 ENQUÊTE 72 Publication du rapport sur les expositions professionnelles aux pesticides : Pour mieux connaître et réduire les expositions
Prévention § Sécurité Routière 60 PRÉVENTION ROUTIÈRE 60 Le transport de matières dangereuses requiert la plus grande vigilance !
73 PRÉVENTION DURABLE 73 A quels risques êtes-vous exposé lors de la pose de panneaux photovoltaïques ?
61 SÉCURITÉ ROUTIÈRE 61 Comment organiser les secours en cas d’accident de la route ?
74 ÉNERGIE 74 Le solaire photovoltaïque : C’est quoi au juste ? 75 Les atouts du système de management de l’énergie pour votre entreprise
Prévention § Santé Animale 62 PREMIERS SOINS D’URGENCE 62 Votre animal est en danger ? Apprenez les réflexes de survie !
76 GESTION DES DÉCHETS 76 Identifier et gérer les déchets de mon entreprise 76 Gestion des Déchets : La règlementation relative aux DASRIA évolue
63 À LA LOUPE 63 Comment protéger votre chien contre la leptospirose ? 63 Les gestes à effectuer face à une intoxication de l’animal
78 ENVIRONNEMENT 78 Quelle organisation est mise en place en cas de pollution maritime à l’hydrocarbure ?
Prévention Sports § Loisirs 64 PLEIN AIR 64 Veillez à respecter les règles de sécurité lors de votre pique-nique en famille ! 65 SANTÉ ET LOISIRS 65 Pique-nique, Randonnée, Jardinage… : Comment prévenir les piqûres de tiques et la maladie de Lyme ?
Prévention § Secourisme 66 ALERTE SAUVETAGE 66 Quelle est la place des équipes cynotechniques dans la chaîne de secours ? 67 Focus Exercice TRIDENT : Comment s’organisent les secours en cas d’incendie à bord d’un navire de croisière ?
5
À la Une
À la Une
La CGSS aide financièrement les entreprises qui investissent dans la prévention
Chaque année entre 100 et 200 entreprises martiniquaises bénéficient des aides financières mises en place par la Direction des Risques Professionnels. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Les chefs d’entreprise soucieux de mettre en place une organisation de travail, des formations, des équipements, des aménagements de locaux ou de postes de travail, pour prévenir les risques encourus par leurs salariés et améliorer leurs conditions de travail, peuvent rencontrer des difficultés à définir et à financer ces mesures. La Direction de Risques Professionnels (DRP) de la CGSS, consciente des besoins des entreprises martiniquaises, a mis en place depuis plus d’une vingtaine d’années des aides financières, afin qu’elles puissent être accompagnées et investir dans la prévention. Cette offre de service s'est développée au cours des années et s'est adaptée aux réalités économiques et sociales de la région, ainsi qu'aux préoccupations des PME-PMI. Sur les seules 10 dernières années, 23 millions d'euros ont ainsi été versés à plus de 1 100 entreprises. Le financement de ces aides destinées à renforcer la protection de la santé au travail des salariés, à rendre l’outil de travail plus sûr et plus performant, provient d’une partie (0,6%) des cotisations patronales Accident du Travail/Maladie Professionnelle (AT/ MP) que versent les entreprises à la Sécurité Sociale.
Deux dispositifs complémentaires a Le contrat de prévention :
Depuis près de 25 ans, cette aide permet à la DRP d’aider les entreprises de moins de 200 salariés qui veulent s’engager dans une démarche de prévention visant une maîtrise globale de leurs risques professionnels. Le contrat de prévention finance des installations et des dispositifs innovants ou onéreux, qui permettent une amélioration exemplaire des conditions de travail dans la profession concernée. L’aide financière liée au contrat de prévention varie entre 15% et 70% du montant total de l’investissement à réaliser. Aujourd’hui, le niveau moyen de participation de la CGSS est de 30%. L’aide est versée sous forme d’avances financières, transformables en subventions, si le programme d’investissement est effectivement réalisé par l'entreprise.
a Les Aides Financières Simplifiées (AFS) :
Plus adaptées au fonctionnement et à la gestion des petites entreprises, ces aides sont exclusivement dédiées aux entreprises de moins de 50 salariés. Les AFS ciblent certains investissements précis, particulièrement importants pour la maîtrise de risques spécifiques ou dans des secteurs ciblés. Si les conditions sont réunies, l’aide financière est versée en une seule fois, avec un minimum
de formalités administratives. Le montant de cette aide financière est plafonnée à 25 000 euros, mais ne peut pas dépasser 40% du coût de l’investissement.
Différents types d’AFS a Aides Financières uniquement applicables en Martinique :
^ Activités ciblées couvertes par une AFS : – AFS “Bâtiment et Travaux Publics”. Tout secteur d’activité : ^ – AFS “Nuisances chimiques” ; – AFS “Risques Psychosociaux et prévention des violences externes” ; – AFS « EvRP – Évaluation des Risques Professionnels » : elle concerne la mise en place de formations-actions sur l’évaluation des risques professionnels, avec l’accompagnement personnalisé du chef d’entreprise, sur le terrain, par un Intervenant formé et référencé par la DRP de la CGSS, afin d’aider l’entreprise à élaborer son “document unique”.
a AFS applicables dans l'ensemble des départements, y compris les DOM :
^ Activités ciblées couvertes par une AFS : – Préciseo pour les salons de Coiffure ; – Aquabonus pour les pressings ; – Airbonus pour les centres de contrôle technique ; – AFS « Troubles Musculosquelettiques » Diagnostic ; – AFS « Troubles Musculosquelettiques » Action.
6 nouvelles aides de l’Assurance maladie
Avec le lancement de 6 nouveaux dispositifs d’incitation financière, l’Assurance Maladie - Risques professionnels propose au total aujourd’hui 12 aides destinées aux entreprises de moins de 50 salariés pour prévenir les accidents de travail et maladies professionnelles dans de nombreux secteurs d’activités (voir tableau ci-contre). Elles sont, pour la grande majorité, actuellement disponibles localement. Parmi les 6 nouvelles aides proposées, 4 d’entre elles s’inscrivent dans le cadre du programme TPE de la convention d’objectifs et de gestion 2014-2017 de l’Assurance Maladie – Risques professionnels. Il s’agit de : Garage plus sûr pour agir contre les ^ risques chimiques et les troubles musculosquelettiques (TMS) dans les garages. Stop essuyage pour lutter contre les ^ risques de TMS et de coupures liés à l'essuyage des verres dans les cafés, hôtels et restaurants. Transport + sûr pour réduire les risques ^
6
d'accidents du travail sur les camions à l'arrêt dans les petites entreprises du transport routier de marchandises et du BTP. Bâtir+ pour lutter contre les risques de ^ chutes et de TMS et améliorer l’hygiène et la santé sur les chantiers. Il existe également Filmeuse+ pour ^ réduire les risques associés au filmage manuel des palettes dans les secteurs industriels et logistiques et Stop Amiante. Au total, 12 aides financières nationales sont proposées par l’Assurance Maladie – Risques professionnels comme les aides TMS Pros Diagnostic et TMS Pros Action pour identifier les risques de TMS et mettre en œuvre une démarche de prévention adaptée quel que soit le secteur d’activité. D’autres visent à réduire les risques chimiques comme airbonus et aquabonus ou éviter les chutes de hauteur dans le bâtiment avec Échafaudage+. En 2015, près de 3000 entreprises nationales de moins de 50 salariés ont bénéficié d’aides financières d’un montant moyen de 5500 euros, pour investir en prévention. Les entreprises ont jusqu’au 15 juillet 2017 pour réserver ces aides auprès de la CGSS.
Où trouver les informations sur ces aides ?
Le détail des conditions d'éligibilité, des outils et mesures financés, est disponible sur www. cgss-martinique.fr, top 5 "risques professionnels", rubrique "Aides financières". Vous pouvez également obtenir des renseignements auprès du secrétariat "Aides Financières" au 05 96 66 74 37, en nous contactant par mail prevention972@cgss-martinique.fr, ou encore auprès de votre contrôleur de sécurité au 05 96 66 53 35. Si vous souhaitez connaître l'ensemble des aides financières dont peuvent bénéficier les entreprises françaises, visitez le site de l'Observatoire des Aides aux Entreprises : www.aides-entreprises.fr
À la Une AIDES FINANCIERES
PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
SECTEURS CONCERNES
NATURE DES AIDES
DATE DE RESERVATION
aquabonus
Risque cancerigène, suppression du perchloroethylène
Pressings de 1 à 49 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat dʼun ou plusieurs combinés lavage-séchage-détachage pour faire de lʼaquanettoyage
01/10/2016 au 15/07/2017
airbonus
Emissions de moteur diesel
Garages et centres de contrôle technique de 1 à 49 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat ou la rénovation dʼun système de captage des gaz dʼéchappement ou lʼacquisition dʼune cabine en supression
01/09/2016 au 15/07/2017
Préciseo
Troubles musculo-squelettiques (TMS)
Salons de coiffure de 1 à 49 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 5 000 à 50 % lʼachat de bacs de lavage ergonomiques et de sèche-cheveux légers
30/11/2013 au 15/07/2017
Chutes de hauteur
Entreprises du BTP de 1 à 49 salariés France métropolitaine et Réunion
Plafonnée à 25 000 à 50 % lʼachat dʼéchafaudages de pied ou roulants admis à la marque NF
01/06/2016 au 15/07/2017
TMS
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 70 % la formation dʼune personne en interne et une prestation ergonomique pour réaliser diagnostic et plan dʼactions
03/05/2016 au 15/07/2017
TMS
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 50 % lʼachat dʼéquipements permettant de réduire les risques de TMS
03/05/2016 au 15/07/2017
Secteurs industriels et logistiques (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 50 automatique
01/07/2016 au 15/07/2017
Echafaudage+
TMS Pros Diagnostic
TMS Pros Action
Filmeuse+
TMS, chutes et accidents des palettes
Coupures et TMS
Cafés, hôtels et restaurants (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 50 % lʼachat dʼun ou plusieurs lave-verre munis dʼosmoseurs, dispositifs permettant de limiter lʼessuyage des verres
01/07/2016 au 15/07/2017
Garage plus sûr
Risques chimiques et TMS
Garages de 1 à 19 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat de fontaines biologiques, de systèmes fermés de lavage automatique des pistolets à peinture, de démonte-pneu semi automatique…
01/07/2016 au 15/07/2017
Transport plus sûr
Chutes de hauteur, risques liés à la manutention, à la conduite et intervention sur camion à lʼarrêt
Transport routier de marchandises (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Chutes, TMS, hygiène et santé sur les chantiers
BTP (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 40 % à 50 % lʼachat de dispositifs de protection de trémies dʼescalier, grues à montage automatisées, tables élévatrices…sous certaines conditions.
01/09/2016 au 15/07/2017
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat dʼaspirateurs, unités de décontamination, systèmes de ventilation…
01/10/2016 au 15/07/2017
Stop essuyage
Bâtir+
Exposition à lʼinhalation
Stop Amiante
notamment en phase de décontamination
7
Plafonnée à 25 000 à 50 % lʼachat dʼun ou plusieurs ensembles dʼéquipements intégrés dans un poids lourd neuf
01/09/2016 au 15/07/2017
Actualité
Actualité
La Loi Travail crée le Compte Personnel d'Activité (CPA) La nouvelle mesure est entrée en vigueur le 1er janvier 2017.
SOURCE ServicePublic.fr
De quoi s’agit-il ?
Après son adoption définitive par le Parlement le 21 juillet 2016, la loi El Khomri (dite Loi Travail) a été validée par le Conseil constitutionnel et publiée au JO le 9 août 2016. Cette loi crée notamment le compte personnel d'activité (CPA), qui regroupe les droits issus du compte personnel de formation (CPF), du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) et d'un nouveau dispositif : le compte engagement citoyen (CEC). Le CPA permettra d'utiliser les droits acquis sur ces différents comptes afin de sécuriser le parcours professionnel du salarié. Le dispositif est entré en vigueur le 1er janvier 2017.
L’obligation de prévenir la pénibilité
Toute entreprise doit prévenir la pénibilité au travail, quelles que soient sa taille et ses activités. Lorsqu'un salarié est exposé à des facteurs de pénibilité au-delà de certains seuils, l'employeur doit établir une déclaration. Le salarié bénéficie alors d'un compte personnel de prévention de la pénibilité sur lequel il peut accumuler des points. La mise en œuvre du compte pénibilité est intervenue en en deux temps : au 1er janvier 2015 et au 1er juillet 2016. Depuis le 1er janvier 2017, toutes les entreprises sont redevables de la cotisation pénibilité de base au taux de 0,01 %. Celles qui exposent effectivement leurs salariés à un ou plusieurs facteurs de risques sont, en plus, redevables d’une cotisation additionnelle, applicable depuis le 1er janvier 2015 mais dont les taux seront doublés en 2017 : 0,2 % en cas de mono-exposition, 0,4 % en cas de poly-exposition.
Comment identifier la pénibilité ?
La pénibilité se caractérise par une exposition, au-delà de certains seuils, à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels pouvant laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé. Pour être prise en compte, la pénibilité doit avoir une intensité et une durée minimales. Ces valeurs
minimales sont évaluées en prenant en compte des moyens de protection collective ou individuelle mis en œuvre par l'employeur. La pénibilité peut être liée aux rythmes de travail, à un environnement physique agressif ou à des contraintes physiques importantes (voir nos éditions précédentes).
En pratique
Le nombre de points dépend des facteurs de risques et de l'âge du salarié : – salariés exposé à 1 facteur de risque : 4 points par an (8 points s’il est né avant juillet 1956) ; – salariés exposé à plusieurs facteurs de risque : 8 points par an (16 points s’il est né avant juillet 1956). Pour le salarié qui débute ou achève son contrat en cours d'année les points sont comptés par trimestre. Les points acquis sur l'année par le salarié sont reportés sur son compte une fois par an, à la suite de la déclaration de son employeur. Le nombre total de points pouvant être inscrits sur le compte est plafonné à 100 sur toute la carrière du salarié. Les points accumulés sur le compte restent acquis au salarié jusqu'à ce qu'il les utilise en totalité ou son départ à la retraite. Le compte permet au salarié d'accumuler des points pour une ou plusieurs des 3 utilisations suivantes : – partir en formation pour accéder à des postes moins ou pas exposés à la pénibilité ; – bénéficier d'un temps partiel sans perte de salaire ; – partir plus tôt à la retraite en validant des trimestres de majoration de durée d'assurance vieillesse. La salarié exposé à un ou plusieurs des facteurs de pénibilité peut acquérir des points dès 2016. Ces points seront reportés sur son compte en 2017.
La déclaration
Rappelons que l'employeur doit déclarer les situations de pénibilité aux caisses de retraite, de manière dématérialisée, dans la déclaration annuelle des données sociales, puis depuis 2017 dans la déclaration
8
sociale nominative (DSN). Le salarié affilié au régime général de la sécurité sociale ou à la Mutualité sociale agricole (MSA) bénéficie d'un compte de prévention pénibilité : s'il a un contrat de travail (CDI, CDD, intérim, apprentissage...) d'au moins un mois ; et s'il est exposé à un ou plusieurs facteurs de pénibilité. Le salarié n'a pas de démarche à faire. Son compte prévention pénibilité est automatiquement créé depuis janvier 2017 à la suite de la déclaration de son employeur, si son exposition aux facteurs de risques dépasse les seuils prévus. Il est prévenu, par mail ou courrier, par la caisse de retraite gestionnaire de son compte.
Autres dispositions de la Loi Travail
La loi n°2016-1088 du 8 août 2016 (dite Loi Travail) introduit une refonte du droit du travail avec notamment de nouvelles dispositions relatives : à la durée du travail ; à la négociation collective ; à la médecine du travail ; à la lutte contre les discriminations, le harcèlement sexuel et les agissements sexistes ; au handicap ; au « droit à la déconnexion » ; à la mise en place d’un compte personnel d’activité ; au licenciement économique, etc. Les décrets d’application étaient attendus à la fin 2016.
Au service des forces de l’entreprise
NOS ADHÉRENTS TÉMOIGNENT
BODY MINUTE "Les instituts de beauté e interentreprises sont adhérents au servic rtinique Médecine de santé au travail Ma des acteurs de la du Travail (2MT), l’un la Martinique. médecine préventive de l’ensemble de nos Ce service assure pour d’embauche, les salariés des examens la surveillance es, iqu examens périod renforcée des médicale simplifiée et is aussi des ma salariés qui en relèvent, psycholovi sui le préconisations pour liées à un ons ati cin vac les gique ainsi que centres. six ns nos risque professionnel, da mes en som s nou Depuis notre adhésion, ire du na ipli isc rid plu e relation avec le pôl ieu mil en actions service dans le cadre des e fich te, pos du travail (fiche de les ub Tro les sur d’entreprise, conseils TMS). Par ailleurs, Musculo-Squele iques sur l’amélioration 2MT nous accompagne l car nous souhaides conditions de travai liciter la Direction sol tons prochainement els (DRP) de la nn sio fes Pro des Risques à me re dans nos CGSS afin de nous aider iques pour nos ctr instituts des tables éle esthéticiennes".
"Le GARAGE BULIARD est une institution dans le paysage de la carrosserie à la Martinique. Nous avons ce e année, avec notre CHSCT, décidé de rejoindre Martinique Médecine du Travail (2MT) qui dès notre arrivée dans le service, nous a éclairé et accompagné sur l’ensemble de nos questionnements (fiche d’entreprise, santé sécurité, conditions de travail, présence et conseil au CHSCT). Nous avons commencé avec le Docteur LOUTOBY une démarche de partenariat santé basé sur la recherche de solutions avec l’ensemble des autres acteurs de la prévention nous perme ant de réduire les risques liés à notre métier". "2MT est un acteur incontournable aujourd’hui de notre nouvelle politique de santé au travail au service de nos salariés".
"MADIN MIX sont des bars à jus et smoothies qui ont choisi 2MT comme service de santé au travail depuis 2014. En phase d’installation, les conseils et actions du médecin de 2MT en mil ieu du travail nous ont beaucoup aidés à la direction de l’entreprise pour me re en place les actions de prévention à tou s les niveaux. Aujourd’hui, dans nos deu x centres, le personnel a bien compris la nécessité des actions de prévention au quo tidien". "A ce jour, grâce à ce servic e, nous avons des réponses à nos questio ns dans un environnement d’experts . En un mot, nous nous sentons bien enc adrés". Steeve VICTOIRE, Gérant
François COPPET, Directeur du GARAGE BULIARD
prenons mieux la "Aujourd’hui, nous com ce service pour ec av démarche engagée ions de travail dit con des l’amélioration l’emploi de nos et le maintien dans salariés". Madame COPPET, Gérante BODY MINUTE
Pour nous contacter : 0596 42.08.88 – www.2mt.fr – Email : 2mt972@orange.fr – Fax : 0596 61.33.28 Rue Piétonne – Rivière Roche – 97200 Fort-de-France
Prévention § Santé au Travail
Réflexion
Agir contre le sexisme au travail
83% des femmes non-cadres estiment que les réflexions et attitudes sexistes ou le fait de travailler dans un environnement de travail sexiste peut avoir des effets sur le travail et sur la santé, selon une enquête réalisée par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP). SOURCE ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail)
La place du sexisme au travail
Le sexisme au travail est plus que jamais d’actualité. L’employeur doit désormais intégrer dans sa démarche de prévention la lutte contre les agissements sexistes et intégrer leur répression dans l’entreprise dans le règlement intérieur (Loi Travail du 8 aout 2016, voir page 34). Les résultats d’une enquête (publiée par le CSEP/BVA le 24 novembre 2016), sur les relations de travail entre les femmes et les hommes non-cadres en entreprise s’inscrivent dans la continuité du plan d’actions et des nouvelles dispositions légales mises en place pour prévenir et lutter contre le sexisme. La campagne de mobilisation « Sexisme pas mon genre » permet aux entreprises de développer une information liée à l’interdiction et la prévention de l’agissement sexiste. Les chiffres clefs de cette nouvelle enquête permettent d’illustrer les tensions et la place du sexisme dans le quotidien des non-cadres. Cette enquête fait suite à l’étude précédemment menée en 2013, portant sur le sexisme au travail auprès de la population cadres salarié(e)s. L’Anact avait contribué à l’élaboration du questionnaire et les résultats avaient permis de lever le voile sur l’ampleur du sexisme ordinaire au travail et de ses effets délétères sur la qualité de vie au travail.
Une différence de perception entre hommes et femmes
Sur l’ensemble des résultats de l’enquête, il est important de noter une différence de perception significative entre les femmes et les hommes. En effet, 74% des femmes non-cadres considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail alors que seulement 54% des hommes le perçoivent. 47% des femmes non-cadres ont été personnellement confrontées au sexisme en tant que cibles ou témoins. Ces attitudes sexistes peuvent être, par exemple, de couper la parole en réunion, des remarques désobligeantes concernant l’apparence physique ou encore sur le temps de travail en cas de temps partiel. Ces attitudes sont plus prégnantes dans un environnement majoritairement masculin, dans une grande entreprise et avec un niveau d’études supérieur au baccalauréat. Des stéréotypes de sexe concernent aussi les hommes : 4 sur 10 ont déjà entendu des remarques sur leur nonconformité aux « codes de la virilité ».
Les conséquences sur le travail et la santé
8 personnes sur 10 estiment que le sexisme a des répercussions négatives sur le travail. En effet, 81% des femmes victimes de sexisme ont déjà adopté une conduite d’évitement comme ne pas prendre la parole en public, ne pas aller à certains pots ou déjeuners, faire en sorte de ne pas se faire remarquer, éviter de croiser certains collègues ou managers pour ne pas avoir à parler avec eux, ne pas porter certaines tenues vestimentaires, s’isoler, surinvestir son travail, ne pas demander de temps partiel ou de formation, éviter de prendre certaines responsabilités. Ces comportements d’évitements largement induits par des manifestations du sexisme sur le lieu de travail peuvent aller plus loin et entraîner une perte de confiance en soi, un désengagement dans le travail, jusqu’à la dépression entraînée par un mal-être au travail. Dans ces situations, 73% des femmes confrontées au sexisme ressentent un sentiment d’injustice, de colère ou d’humiliation. Mais 63% de ces femmes ont été freinées par la résignation ou la crainte pour en faire part à leurs collègues, à la hiérarchie ou aux représentants du personnel. De plus, les résultats révèlent que lorsque ces femmes décident d’en parler, la majorité n’a pas été soutenue ou écoutée. Les représentants du personnel et les professionnels des ressources humaines ont un vrai rôle à jouer dans la prévention du sexisme en entreprise : près de la moitié des femmes les citent comme des interlocuteurs privilégiés en cas de comportements sexistes.
droits, nous rappelle Laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes. L’enquête montre que plus les entreprises prennent des mesures pour combattre le sexisme et renforcer l’égalité, moins il y a de sexisme. En effet, pour inciter les entreprises à lutter contre le sexisme, les femmes préconisent un message fort de la part de la direction. • 33% des femmes non-cadres sont confrontées au sexisme quand leur entreprise le combat. • 56% des femmes sont confrontées au sexisme quand les entreprises ont une politique d’égalité professionnelle mais ne conduisent pas d’actions contre le sexisme (contre 43% des hommes). • 74% des femmes sont confrontées au sexisme quand leur entreprise ne combat pas le sexisme et n’a pas de politique d’égalité professionnelle.
Les responsabilités entreprises
Un kit “Agir sexisme“
des
En effet, depuis la loi du 8 août 2016, les entreprises ont l’obligation de faire figurer dans leur règlement intérieur l’interdiction de tout agissement sexiste au travail (art L.1321-2 CT). Dans un objectif de prévention, le code du travail exige de l’employeur de réaliser une évaluation des risques professionnels pour la santé et la sécurité des femmes et des hommes en tenant compte de l’impact différencié de l’exposition aux risques en fonction du sexe, et de planifier des mesures de prévention y compris en matière d’agissements sexistes (article L.4121-2 CT). L’un des objectifs fixés dans le plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, annoncé en octobre 2016, est d’informer, d’accompagner les employeurs et l’ensemble des salarié(e)s, mais aussi, de permettre aux femmes d’accéder à leurs
10
contre
le
Le CSEP s’empare pleinement des résultats et confirme le rôle des employeurs pour combattre le sexisme ordinaire à tous les niveaux. C’est dans ce cadre que le kit Agir contre le sexisme au travail a été lancé par le ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes. Le kit fournit des fiches juridiques, des fiches repères et propose 10 leviers d’actions à s’approprier à travers des projets concrets, et d’intégrer des initiatives portées par des entreprises à destination de leurs salariés. Ces leviers constituent des propositions d’actions susceptibles d’être mises en œuvre au sein du plan d’actions et de mobilisation contre le sexisme. L’objectif du kit est de donner envie aux entreprises de s’engager et de se saisir du sujet et, pour celles déjà engagées, de leur suggérer de nouvelles perspectives d’actions et de progression.
Réflexion
Nanoparticules au travail : un danger pour nos poumons ? D'ici 2020, on estime que près de 6 millions de travailleurs seront exposés à des nanoparticules sur leur lieu de travail. Une nouvelle étude de l’INSERM*, publiée à la fin novembre 2016, révèle que l'exposition à des doses rencontrées en milieu professionnel déclenche des signes d'inflammation et de fibrose pulmonaires... SOURCE INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
De quoi s’agit-il ?
La pollution de l'air extérieur n'est pas l'unique source de nanoparticules potentiellement nocives pour notre santé. Certains métiers exposent aussi les travailleurs à leur inhalation. Exemple ? Les soudeurs professionnels. En effet, durant une classique soudure à l'arc électrique, les nanoparticules peuvent représenter jusqu'à 80% des particules émises dans les fumées dégagées. "Il y a deux ans, nous avions découvert des nanoparticules d'oxydes métalliques dans les poumons de soudeurs professionnels", indique Sophie Lanone, chercheuse Inserm. Ces dernières avaient été retrouvées au niveau de zones montrant des signes d'inflammation et un épaississement délétère (fibrose) de leurs tissus constitutifs. Ces nanoparticules seraientelles donc responsables des inflammations et fibroses pulmonaires parfois observées dans cette catégorie professionnelle ? Pour en savoir plus, Sophie Lanone et ses collègues* ont voulu observer l'effet de ce type d'expositions professionnelles sur les poumons de souris.
Des souris exposées à des doses professionnelles Pour mimer au plus près la réalité, les chercheurs ont donc choisi quatre types de nanoparticules d'oxydes métalliques
i
représentatives de celles retrouvées dans les poumons des soudeurs professionnels : Fe3O4 (magnétite), Fe2O3 (maghémite), MnFe2O4 (jacobsite) et CrOOH (grimaldite). Ils les ont déposées dans la trachée des souris, une fois par semaine durant trois mois. Certaines souris en recevaient 5 microgrammes, soit une concentration représentative de celle à laquelle est exposée un soudeur professionnel, et d'autres 50 microgrammes mimant la dose d'exposition potentielle des personnes travaillant dans des usines de fabrication de nanoparticules d'oxydes métalliques. Car ces dernières sont aussi de plus en plus produites intentionnellement en usines pour les multiples propriétés qu'elles peuvent conférer aux produits de consommation courante : propriétés antibactériennes pour les emballages alimentaires, effets anti-agglomérants pour les produits en poudre, anti-UV pour les crèmes solaires...
Un effet "pro-fibrosant" et inflammatoire Une fois les trois mois écoulés, l'équipe a observé de près les poumons des souris soumises à ce "régime". Chez celles ayant reçu des doses répétées de 5 microgrammes de MnFe2O4
et CrOOH, le tissu pulmonaire entourant les bronchioles était presque deux fois plus épais que chez les rongeurs témoins... Chez les souris soumises à des doses répétées de 50 microgrammes, la situation était encore plus alarmante. En effet, hormis le Fe2O3, les trois autres nanoparticules ont généré un épaississement quatre fois plus élevé que chez les souris témoins touchant aussi les tissus entourant vaisseaux sanguins et alvéoles pulmonaires... le tout avec une inflammation du tissu de soutien situé entre les parois des alvéoles. "Pour la première fois, notre étude démontre que l'exposition répétée aux nanoparticules à des doses rencontrées en milieu professionnel sont potentiellement dangereuses pour les poumons", résume Sophie Lanone. Son équipe mène désormais des recherches pour élucider les mécanismes sous-jacents. En attendant, cette nouvelle étude milite pour la mise en place rapide de valeurs limites d'exposition réglementaires dédiées aux nanoparticules en milieu professionnel. *Unité Inserm 955 (Créteil), Laboratoire de Physique des Solides (Orsay), UMR-S1124 (Paris), Universités Paris Descartes et Paris Est Créteil, Laboratoire de Chimie de la Matière Condensée de Paris, CHU Henri Mondor et Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil.
Risques Électriques
Du nouveau pour l’habilitation électrique Un nouveau décret datant du 5 octobre 2016 (JO 07.10.2016) relatif aux opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage (travaux sous tension) précise que les travailleurs intervenant sur les installations électriques doivent recevoir une habilitation de leur employeur, désormais après obtention d’un document délivré par un organisme de formation agréé. L’employeur devra s’assurer, avant toute formation, que les travailleurs qui suivent la formation ont les capacités et les compétences et expérience professionnelles requises dans le domaine des opérations d'ordre électrique. La loi entrée en vigueur le 1er janvier 2017 rappelle que les organismes de formation sont agréés pour une durée d’au plus quatre ans par le ministre chargé du travail. A compter du 1er janvier 2017, les habilitations délivrées par les employeurs aux travailleurs qui effectuent des travaux sous tension conservent toutefois leur validité pendant un délai de deux ans. Les organismes chargés de la formation et de l’évaluation des travailleurs qui exercent à la date de publication du décret sont autorisés à poursuivre cette activité jusqu’à la date de leur premier agrément, qui intervient au plus tard au 1er janvier 2018. Les employeurs disposent d’un délai maximal de deux ans à compter du 1er janvier 2018 pour délivrer les habilitations spécifiques mentionnées au I de l’article R. 4544-11. Sources : Journal Officiel ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
11
Prévention § Santé au Travail
La Prévention en Action
L'Anact teste une nouvelle approche de la prévention des conduites addictives en milieu professionnel
La Martinique fait partie des régions concernées par cette expérimentation.
SOURCE ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail
De quoi s'agit-il?
La prévention des conduites addictives en milieu professionnel est une priorité du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 20132017.Dans le cadre d’un partenariat avec la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), l’Anact lance une expérimentation dans trois régions. Objectif : sortir d’une approche individuelle pour inscrire la prévention des addictions dans le champ de l’amélioration des conditions de travail.
Le contexte
Les problèmes d’addiction sont un problème pour les entreprises. Dans une enquête commandée par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) fin 2014, 85 % des dirigeants et DRH se déclaraient préoccupés par le sujet tout en ne sachant pas vraiment comment l’aborder. C’est pour construire et proposer des réponses concrètes aux acteurs du monde du travail que la Mildeca vient de conclure un partenariat avec l’Anact. La convention signée entre les deux organismes va permettre, dans le cadre d’une expérimentation, au réseau Anact-Aract d’accompagner les organismes volontaires (entreprises, collectivités territoriales) soucieux de mener une démarche de prévention des conduites addictives. Ce qui a intéressé la Mildeca ? L’approche de l’Anact, axée sur la prévention, l’organisation du travail et sa capacité à fédérer différents types d’acteurs sur un territoire. « L’Anact est un partenaire incontournable dès lors qu’on aborde la question des facteurs de risques et pas uniquement celle de la gestion des addictions. On sait qu’en matière de consommation de substances psycho-actives, il y a souvent une interaction entre facteurs personnels et professionnels. C’est sur ces facteurs de risques liés à l’environnement de travail qu’il faut travailler. L’objectif est de lever les tabous sur ces questions et d’inciter les employeurs à agir en lien avec les acteurs concernés (CHSCT, médecine du travail) et notamment les partenaires sociaux», explique
Patricia Coursault, directrice du travail, chargée de mission prévention à la Mildeca.
Une démarche collective
Trois Aract : Nouvelle Aquitaine, Centre Val de Loire et Martinique sont mobilisées et recherchent des entreprises et des collectivités locales intéressées par la démarche. Critères : la diversité des métiers exercés garantit un échantillonnage pertinent et les mutuelles qui couvrent ce secteur peuvent constituer un bon relai, car elles proposent déjà des démarches et outils de prévention aux conduites addictives. Chaque expérimentation sera menée selon le modèle des « clusters sociaux ». Chaque « cluster » régional rassemblera entre 5 et 10 collectivités et/ou entreprises. Elles feront l’objet d’un accompagnement individuel sur leurs propres projets et il y aura des temps d’animation de séances collectives pour échanger et mutualiser des outils. Les acteurs de la prévention (CHSCT, autres représentants du personnel, médecine du travail,…) et les représentants du personnel seront bien sûr partie prenante de la démarche. Pour ce projet, l’Anact s’appuie sur la démarche méthodologique proche de celle déployée dans le cadre du projet « Travail et Maladies chroniques évolutives » conduit en partenariat avec l’Institut national du cancer (INCa) et la Direction générale du travail (DGT). « L’addiction est une maladie, au même titre qu’une maladie chronique (l’OMS classe d’ailleurs les comportements liés à la consommation de substances psycho-actives parmi les maladies). Notre rôle est donc le même que lorsque nous accompagnons les entreprises sur les problématiques de maintien dans l’emploi et de prévention de la désinsertion professionnelle. Il s’agit de mener une analyse des conduites addictives dans l’activité professionnelle (sans se focaliser sur l’origine de ces conduites) et sur la recherche de solutions du côté des organisations du travail », précise Olivier Liaroutzos, responsable du département Expérimentations, développement outils et méthodes à l’Anact.
12
Les premiers résultats sont attendus d’ici à la fin 2017
Ces expérimentations associeront divers partenaires extérieurs aux entreprises et collectivités locales directement concernées et devraient permettre notamment d’améliorer les liens entre acteurs de la santé au travail et acteurs de la santé publique. L’objectif est, ensuite, de modéliser cette démarche pour la proposer à d’autres territoires. Le 3ème Plan Santé au Travail 2016-2020, qui compte parmi ses actions prioritaires la prévention des conduites addictives en milieu professionnel, devrait booster le déploiement de ces expérimentations.
Le champ professionnel, axe de travail de Mildeca
Ce nouveau partenariat avec l’Anact s’inscrit dans le prolongement d’autres actions déjà lancées par la Mildeca, en particulier la formation des médecins et infirmiers du travail et la participation à la mise en place d’un site Internet sur les addictions en milieu de travail (http://www.addictaide.fr/). Depuis 2015, la Mildeca organise une Journée nationale de prévention des conduites addictives en milieux professionnels.
La Prévention en Action
Quels aménagements prévoir pour améliorer la sécurité dans le secteur de l’industrie agroalimentaire ? Les travailleurs sont exposés à des risques multiples dans ce secteur dans lequel on relève de nombreux accidents chaque année. NOTRE RÉDACTRICE VÉRONIQUE SON, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s'agit-il?
L’industrie agroalimentaire est un secteur d’activité très hétérogène qui comprend les industries du poisson, de la viande, des boissons, des produits laitiers, des plats préparés, des produits à base de céréales, du sucre, des pâtes, des huiles… Dans ce secteur, les accidents de travail sont plus fréquents que la moyenne nationale. Il s’agit principalement de coupures, de chutes, de glissades sur des sols gras, humides ou mal entretenus et d’accidents liés à la manutention manuelle. De même, les manutentions manuelles fréquentes, les gestes répétitifs et les postures contraignantes, sont à l’origine de tvroubles musculo-squelettiques (TMS) chez les salariés qui sont affectés sur les chaînes de production. Les TMS peuvent être également favorisés par le stress et le travail au froid.
Allier sécurité alimentaire et sécurité au travail, un enjeu essentiel
Les industries agroalimentaires sont soumises à des exigences accrues en matière de sécurité alimentaire et de qualité. Ainsi, la démarche de prévention des risques professionnels doit
U
s’articuler avec l’ensemble de ces exigences et intégrer toutes les activités, depuis la livraison des matières premières jusqu’à la livraison des produits finis, en passant par le nettoyage et la maintenance des installations.
Prévenir les risques dès la conception des lieux de travail
La mise en place de mesures adaptées dès la conception des lieux et situations de travail permet de prévenir en amont certains risques, tels que : a Les risques liés aux manutentions manuelles : Mettre à la disposition des salariés des aides à la manutention (chariots, transpalettes, convoyeurs…), les entretenir, former le personnel à leur utilisation, limiter le poids des charges, définir des aires dédiées aux produits à manutentionner et au stationnement des chariots, transpalettes etc. a Les risques liés aux équipements de travail : Rédiger un cahier des charges intégrant les spécifications de sécurité avant l’achat d’une machine,
vérifier leur conformité à la réception, assurer leur maintien en conformité, former le personnel à l’utilisation des équipements de travail… a Les risques d’accidents de plain-pied : Poser des revêtements de sols antidérapants et facilement nettoyables, organiser les flux et les espaces de travail, fournir des chaussures antidérapantes, choisir un éclairage suffisant, adapté au travail et à la circulation… a Les risques liés aux nuisances sonores : Choisir des machines peu bruyantes, isoler les locaux bruyants par des cloisons acoustiques, créer des locaux moins réverbérant traités par un complexe acoustique…
Affichages et règlementation
Deux décrets simplifient les obligations des entreprises
Deux décrets publiés au JO du 22.10.2016 allègent désormais les obligations des employeurs en matière d’affichage et de transmission à l’administration de certains documents. Le décret n°2016-1417 (du 20.10.2016) remplace les obligations des employeurs en matière d’affichage par des obligations de communication par tout moyen aux salariés concernés, plus adaptées aux moyens de communication modernes. De même, diverses obligations de transmission à l’autorité administrative sont remplacées par des obligations de tenir à sa disposition certains documents. Le décret n°2016-1418 (du 20.10.2016) prévoit une modification des obligations des employeurs en matière d’affichage, et de transmission de documents à l’administration. Parmi les nouvelles dispositions : ^ L’entreprise de travail temporaire informe, par tout moyen, les salariés temporaires de chaque établissement : « 1° De la communication d’informations nominatives contenues dans les relevés de contrats de mission à Pôle emploi et au directeur de la DIECCTE ; 2° Des droits d’accès et de rectification prévus aux articles 39 et 40 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée que peuvent exercer les intéressés auprès de Pôle emploi et du directeur régional mentionné au 1°. ^ Le règlement intérieur est porté, par tout moyen, à la connaissance des personnes ayant accès aux lieux de travail ou aux locaux où se fait l’embauche (l’obligation de double affichage « à une place convenable… ainsi dans les locaux et à la porte des locaux où se fait l’embauche » n’a plus lieu d’être). ^ Il en est de même pour l’affichage des conventions collectives et accords collectifs ainsi que pour les textes de loi relatifs à l’égalité de rémunération (à présent communicables « par tout moyen » aux salariés) ^ L’ordre des départs en congé est communiqué, par tout moyen, à chaque salarié un mois avant son départ (l’obligation d’affichage « dans les locaux accessibles » est supprimée). ^ De même, l’employeur communique, par tout moyen, aux salariés, la raison sociale et l’adresse de la caisse de congés payés à laquelle il est affilié. Sources : Journal Officiel ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
13
Prévention § Santé au Travail
Gros Plan
L’importance d’une alimentation équilibrée chez les travailleurs La nutrition est une préoccupation majeure de santé publique compte tenu de l’augmentation de l’obésité et des maladies métaboliques notamment du diabète, facteurs de risque cardiovasculaire, et de leur fréquence accrue. NOS RÉDACTRICES DOCTEUR GENEVIEVE LIBERTINO, Médecin du Travail – SISTBI DOCTEUR MARTINE GREFFARD, Médecin du Travail – SISTBI
Quelle alimentation horaires normaux ?
en
Dans la population active, 2 repas posent problème : le petit déjeuner qui est souvent "oublié" pour des problèmes d’horaires ; le repas de midi qui est souvent "sacrifié". Le principe des 3 repas par jour est maintenant établi par tous, voire même 4 ou 5. a Le petit déjeuner doit être considéré comme un repas complet comportant les 3 types de nutriments : glucides, lipides et protéines et ne doit pas se limiter, comme c’est souvent le cas, à une prise de boisson (café le plus cité). Si dans le secteur tertiaire les salariés prennent souvent le temps de déjeuner le matin, le problème se pose dans les activités du BTP où les salariés prenant le travail de bonne heure ont tendance à sacrifier le petit déjeuner pour retarder leur lever. De plus la pause casse croûte est de moins en moins respectée. L’absence de petit déjeuner peut provoquer des hypoglycémies (baisse du taux de sucre dans le sang), fatigue accrue et baisse de performances .Il est donc paradoxal que les salariés travaillant aux postes les plus « durs » commencent leur activité professionnelle sans s’alimenter. Un petit déjeuner devrait comprendre : – une boisson (thé, café, tisane, eau) ; – des protéines d’origine animale (lait, fromage, yaourt) et végétale (céréales, féculents) ; – un produit laitier : lait, fromages, yaourt (également source de calcium) ; – des sucres lents : pain, céréales ; – un fruit ou un jus de fruit pour les vitamines en préférant les jus de fruits frais aux jus de fruits industriels trop riches en sucres rapides ; – un peu de graisse sous forme de beurre sur des tartines est conseillé pour son apport en vitamine A (environ 20g /jour). Les viennoiseries qui contiennent trop de sucres rapides et trop de graisses sont à prendre épisodiquement. S’il est pris très tôt ce petit déjeuner peut être partagé en 2 : une partie au réveil et une autre lors d’une pause gouter. a Le déjeuner : Il est le plus souvent pris en dehors du domicile. Sur le lieu de travail, au restaurant ou au restaurant d’entreprise, il doit à la fois constituer une pause dans la journée de travail et permettre de "recharger ses batteries" pour l’après midi. S’il ne
doit pas obligatoirement comporter une entrée, un plat et un dessert, il doit, comme le petit déjeuner, être complet et composé de : – glucides lents ou féculents (riz, grains, pâtes, pommes de terre, pain) qui apportent l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’organisme ; – protéines : viandes, poissons ou œufs qui sont des éléments de construction et de réparation de notre organisme. C’est au cours de ce repas que leur apport doit être le plus important ; – légumes et/ou fruits pour les fibres et les vitamines ; – matières grasses : huile ou beurre de préférence crues (pour l’apport énergétique). Il ne doit cependant pas être trop riche, les rations devant être adaptées aux dépenses énergétiques de la journée. Un repas trop gras et accompagné de boissons alcoolisées peut entraîner une baisse de vigilance à la reprise du travail. Ce déjeuner doit être une véritable pause dans la journée de travail : – pas de repas sur le lieu de travail (atelier, bureau, ni en conduisant…) ; – durée minimum d’une demi-heure. Un aménagement doit être mis en place afin de garantir de bonnes conditions de calme et de convivialité : – local à température modérée ; sur les chantiers prévoir un endroit couvert et bien aéré ; – mise à disposition d’eau fraîche, d’un réfrigérateur pour la bonne conservation des aliments et d’un équipement permettant de réchauffer les plats ; – les repas sont bien entendu pris assis. a Le goûter : La prise d’un goûter est conseillée : – il ne doit pas être confondu avec du grignotage ; – Il doit être à la fois coupe faim et défatigant. a Le dîner : Le dîner, pris le plus souvent en famille, doit rester léger pour faciliter digestion et sommeil. Il permet de rétablir l’équilibre alimentaire de la journée en intégrant les catégories d’aliments non consommées aux autres repas.
Alimentation et travail posté (en équipes alternantes)
Le travail posté modifie les horaires des repas. Afin de garantir un bon équilibre alimentaire il
14
est important de maintenir le rythme des 3 repas par jour en respectant les conseils suivants: a Poste du matin : – Dîner : léger mais complet, pris avant 20h ; – Au lever : collation indispensable (boisson chaude, fruit, produit laitier) ; – Casse croûte : correspond au petit déjeuner et ne doit pas être pris trop tard ; – Déjeuner : complet, pris en fin de poste, avant la sieste. a Poste de l'après-midi : – Petit déjeuner léger ; – Déjeuner : se prend à la maison avant la prise de poste ; – Collation vers 15/16h : pain, laitage, fruit ; – Dîner : plutôt léger car tardif. a Poste de nuit : – Repas du soir : unique, copieux et équilibré : privilégier les sucres lents, laitages et fruits ; – Pendant la nuit : collation vers 3h : privilégier les aliments riches en protéines (jambon, viandes froides, laitages), les féculents (pains, céréales) et les fruits ; – Boire de l’eau, éviter le café en fin de nuit ; – Eviter les graisses (charcuteries et fromages), les confiseries et les sodas ; – Ne pas grignoter ; – Avant d’aller dormir : petit déjeuner léger ; – Manger normalement au réveil.
Ce qu’il faut retenir
^ Il est important de ne pas sauter de repas et de faire au minimum 3 repas par jour. ^ La composition de l’ensemble des repas concourt à l’équilibre alimentaire de la journée. ^ Il ne faut pas oublier de s’hydrater régulièrement, l’eau restant la meilleure source d’hydratation. ^ La ration alimentaire doit être adaptée aux dépenses énergétiques ^ Une alimentation équilibrée permet de travailler efficacement en évitant les "coups de pompe", de maintenir un bon niveau de vigilance renforçant la sécurité au travail.
Pratique
Horaires de travail atypiques : quelles conséquences sur la santé-sécurité ?
La majorité des salariés, soit près des deux tiers, ont des horaires de travail considérés comme atypiques ou décalés. Ces rythmes de travail ont un impact sur la santé et la sécurité des salariés, des mesures existent pour réduire les risques professionnels spécifiques à ces cas. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Qui est concerné ?
La semaine standard se compose de 5 jours, du lundi au vendredi, les horaires de travail sont effectués entre 7h du matin et 8h du soir, ils sont également réguliers, sans pauses de plusieurs heures. La durée hebdomadaire n’excède pas 44h. De plus, les jours fériés ne sont pas travaillés. Certains salariés ne bénéficient pas de ces horaires « standard », et sont soumis à des horaires dits atypiques. C’est le cas des personnes travaillant de nuit (20% des salariés), ou ayant des journées fragmentées ou encore soumises à des changements réguliers d’horaires. Ces rythmes sont fréquents dans l’industrie, le BTP, les services (commerces, activités de loisirs,...), etc.
Des effets multiples sur la santé
Les horaires atypiques ne permettent pas au salarié d’avoir un rythme chronobiologique régulier (alternance des périodes de veille et de sommeil, moment des repas, etc.), ce qui peut favoriser l’apparition de troubles digestifs, de syndromes dépressifs, de stress, de maladies cardiovasculaires, etc. Le travail de nuit induit généralement une fatigue accrue chez le salarié : dormir en journée est moins réparateur que
dormir la nuit. Effectué sur une longue période, il provoque une usure prématurée de l’organisme, mais augmente également, de façon modérée, les risques de certains cancers. Ainsi depuis 2007, le travail de nuit figure parmi la liste des agents « probablement » cancérogènes établie par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer). À long terme, l'exposition nocturne à la lumière artificielle bloque la synthèse d'une hormone, la mélatonine, entraînant une baisse des défenses immunitaires. Cette exposition est également responsable de la dérégulation de certains gènes pouvant aboutir à la formation de cellules cancéreuses. Ainsi, de nombreuses études ont montré que le travail posté/ou de nuit, peut augmenter le risque de cancer du sein chez la femme. Des effets ont également été notés sur la santé psychologique des salariés en horaires atypiques, notamment lorsque le rythme de travail impacte négativement leur vie sociale, familiale ou leurs activités de loisirs.
Risques d’accidents mesures de prévention
et
Le manque de sommeil entraîne une baisse de la vigilance du salarié, c’est davantage le risque de gravité qui augmente, que la fréquence.
Cependant, en cas d’absence de repos hebdomadaire d’au moins 48h, le risque d’accident (sans arrêt de travail) augmente de 40%. Les effets sur la santé psychologique peuvent également favoriser le développement de maladies. L’employeur, lorsqu’il procède à l’évaluation des risques professionnels, doit prendre en compte les horaires atypiques et s’assurer que les mesures de prévention y sont également adaptées. Il est également important d’associer les salariés aux discussions sur les horaires : heures de prise de poste, rythmes, temps de pause, amplitudes des journées de travail, etc. Si les horaires sont bien acceptés par le salarié et par son entourage, les effets sur la santé psychologique sont moins importants. Si dans une même entreprise, coexistent horaires standards et horaires atypiques, il est préférable d’attribuer ces derniers aux salariés qui se portent volontaires. Un suivi médical attentionné doit également être mis en place. La Direction des Risques Professionnels de la CGSS propose des formations aux employeurs pour leur permettre de mener à bien leur évaluation des risques. Pour aller plus loin, vous pouvez également consulter la documentation ED 5023 « Horaires atypiques de travail », téléchargeable sur www.inrs.fr
Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés ! Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr
www.cgss-martinique.fr
Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !
15
Prévention § Santé au Travail
Décryptage
Médecine du travail
Le déroulement de la visite médicale du salarié
La visite médicale est un outil qui s’inscrit dans une démarche préventive et qui permet d’évaluer la santé du salarié. NOS RÉDACTEURS DOCTEUR MONIQUE LOUTOBY, Médecin du travail § DOCTEUR MICKAËL TAUPIN, Collaborateur Médecin – MARTINIQUE MÉDECINE DU TRAVAIL (2MT)
Les bases réglementaires
Le salarié doit bénéficier d'un suivi médical dans le cadre de son contrat de travail dès l’embauche et durant toute son activité professionnelle. L'examen médical a lieu soit dans le service inter-entreprises dont l'employeur est adhérent, soit dans un service de santé au travail autonome pour les entreprises qui en possède (CT, art. R4624-29). Les visites médicales se déroulent sur le temps de travail et les frais de transport sont pris en charge par l’employeur (CT, art. R4624-28). Les visites médiales s’inscrivent dans un cadre réglementaire. Certaines sont obligatoires et à l’initiative de l’employeur, d’autres sont à la demande. Le code du travail (CT) prévoit plusieurs types d’examens médicaux : ^ L’examen d’embauche, avant la fin de la période d’essai ou avant l’embauche dans le cadre d’emplois soumis à une surveillance médicale renforcée (CT, art. R. 4624-10 à R.4624-15). La loi du 8 août 2016 prévoit que cette visite soit remplacée par une visite d’information et de prévention après l’embauche (voir "Reforme"). ^ Les examens périodiques y compris ceux réalisés dans le cadre de la surveillance médicale renforcée (SMR) (CT, art. R. 4624-16 à R.4624- 19). ^ Les examens à la demande : du salarié, de l’employeur, du médecin traitant, du médecin du travail ou du médecin conseil CGSS (CT, art. R. 4624-17). ^ Les examens de reprise du travail : visite de reprise après un arrêt maladie de plus de 30 jours (dans les 8 jours qui suivent la reprise), après un congé maternité, un accident du travail, une maladie professionnelle (CT, art. R. 4624-20 à R.4624-24). ^ La visite de pré-reprise peut être sollicitée par le salarié, par l’employeur, par le médecin traitant ou le médecin conseil CGSS au cours d’un arrêt de travail dépassant 3 mois. Le salarié étant en arrêt de travail, l’employeur ne peut être à l’initiative d’une telle demande. Elle a pour but de rechercher les éventuelles mesures nécessaires à la reprise. Elle ne dispense pas d’une visite de reprise et n’est pas soumise à l’émission d’un avis d’aptitude. Ce dernier est secondairement formulé lors de la visite de reprise. Les modalités du suivi (fréquence et nature des
examens) relèvent du médecin du travail. La périodicité des visites médicales tout comme le type d’examen pratiqué peut être modifié sous réserve qu’un entretien infirmier soit réalisé dans les 24 mois ainsi que des actions en milieu de travail.
Déroulement de la visite médicale
Le salarié est convoqué par le SST pour les visites d’embauche et périodique. Les autres visites se font à la demande. La visite médicale comporte : ^ Un interrogatoire : pratiqué pour recueillir des informations sur la santé du salarié et sur le lien entre sa santé et sa situation de travail. – lors de l’embauche, recherche des antécédents personnels, médicaux, des postes de travail occupés, afin de connaître les risques auxquels le salarié a été exposé dans les entreprises précédentes ; – lors des visites ultérieures, recherche des évènements qui sont intervenus depuis la précédente visite médicale du travail: problèmes de santé, modification du poste de travail, de l’organisation du travail au sein de l’entreprise. ^ Un examen clinique : recherche de problèmes cutanés, pulmonaires, cardiologiques, etc. ^ La réalisation d’examens complémentaires : Examen de la vue, analyse d’urine, etc. Certains examens sont réalisés en fonction des risques professionnels présents dans l’entreprise: Audiométrie, Spiromètrie (exploration de la fonction respiratoire). ^ La prescription d’éventuels examens complémentaires (CT, R. 4624-25 à R.4624-27) en fonction des risques présents dans l’entreprise : biologie, cytologie urinaire, consultations spécialisées, etc. Cet examen médical permet de dégager des mesures individuelles appropriées et de recueillir des informations utiles pour l’action sur le milieu de travail. Une information est ensuite dispensée au salarié sur les risques d’exposition à son poste et le médecin lui indique les moyens de prévention et de surveillance à mettre en œuvre. Un compte rendu de l’examen est porté au dos-
16
sier médical en santé au travail. A l’issue de cet examen, le médecin du travail établit une fiche médicale d’aptitude. Un exemplaire est remis au salarié et un autre à l’employeur. Tous les salariés bénéficient d'un suivi individuel de leur état de santé intégré dans une démarche globale de prévention des risques professionnels. Ils ont l’obligation de se soumettre aux visites médicales. Un manquement à cette obligation peut mener à des mesures administratives et disciplinaires à leur encontre.
Réforme de la médecine du travail
La loi n°2016-1088 du 8 août 2016 (couramment appelée "Loi Travail") modifie l'organisation de la médecine du travail. Les décrets d’application prévus avant le 1er janvier 2017, date d’entrée en vigueur de la réforme, n’étaient pas encore publiés lors du bouclage de cette édition (27.12.2016). Parmi les principaux changements attendus : – remplacement de la visite médicale d'embauche par une simple visite d'information et de prévention (article L.4624-1 alinéa 1 modifié), qui doit avoir lieu avant la fin de la période d'essai, et au maximum trois mois après l'arrivée du salarié dans l'entreprise. Le dossier médical en santé au travail devrait être établi à l’issue de la visite ; – modification de la périodicité des visites médicales, adaptée à l’état de santé du travailleur ; – examen et suivi médicaux d'aptitude pour les travailleurs occupant des postes à risque à une périodicité restreinte ; – possibilité de réduire l’examen de constatation de l’inaptitude du salarié à une visite (deuxième visite, si nécessaire). Ces changements étant susceptibles d’évoluer avant la publication des décrets.
Décryptage
Comment devenir formateur PRAP ?
La prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) constitue un enjeu de taille pour les entreprises aujourd’hui. NOTRE RÉDACTEUR MICHEL AMORY, Animateur Prévention Risques Professionnels – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
De nombreux salariés occupent un poste avec une part plus ou moins importante d’activité physique : manutention manuelle, port de charges, etc. Les contraintes liées à l’activité physique en milieu de travail sont à l’origine de plus de deux tiers des Accidents du Travail (AT). Les risques encourus sont notamment l’apparition d’affections telles que les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) représentent plus de 85% des maladies professionnelles (MP). Pour préserver la santé des salariés, plusieurs mesures sont possibles, outre la mise en place d’équipements facilitant la manutention, des formations permettent de faire connaître aux salariés concernés les gestes et les bonnes pratiques à adopter. Il s’agit notamment de la formation Prévention des Risques liés à l’Activité Physique (PRAP). La formation de formateur en prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) permet de former des salariés capables d'animer une formation-action à la prévention des risques liés à l'activité physique dans leur entreprise et d’informer et de sensibiliser les différents acteurs. La formation de formateur PRAP vise à développer les compétences permettant d’animer un projet de démarche de prévention des risques liés à l’activité physique dans une entreprise, d’accompagner, d’informer, de sensibiliser les différents acteurs et de former les salariés à la PRAP. Cette formation PRAP des salariés est donc assurée par des formateurs certifiés. Un certificat de formateur PRAP option IBC (Industrie, Bâtiment, Commerce y compris Activités de bureau) ou 2S (Sanitaire et social) ou PE (Petite Enfance) est délivré par l’Institut National de Recherche et Sécurité (INRS) après validation de la formation par le dispensateur de la formation. Le formateur PRAP 2S est réputé détenir les prérogatives du formateur PRAP IBC.
Un engagement dans une véritable démarche de prévention
La prévention des risques professionnels, pour progresser, doit intégrer de manière transversale l’activité professionnelle de l’ensemble des acteurs internes. Elle doit se développer à partir de l’engagement de la direction, impliquer ensuite en premier lieu l’encadrement, s’appuyer sur une ou des personnes ressources et enfin mobiliser l’ensemble des professionnels. La démarche de prévention de l’établissement repose en priorité sur trois acteurs : le dirigeant, le formateur PRAP et le professionnel. La fonction de formateur, animateur de la démarche de prévention sera tenue par un salarié à plein temps ou en prolongement de son activité. Cette fonction
peut être assurée par un formateur-animateur PRAP certifié d’un organisme extérieur habilité. Totalement intégrée à la démarche de prévention de l’entreprise, la formation-action des collaborateurs à la prévention des risques liés à l’activité physique poursuit deux objectifs majeurs : ^ Permettre à chacun, et tout au long de sa vie d’acquérir les compétences lui permettant d’être un acteur de la prévention dans son entreprise ou son établissement et par conséquent acteur de sa propre prévention. (Formation initiale, formation des nouveaux embauchés et formation professionnelle continue). Le certificat «acteur prévention» des risques liés à l’activité physique délivré au salarié et au futur salarié exprime la reconnaissance de nouvelles compétences acquises et démontre le déploiement des bonnes pratiques de prévention jusqu’au poste de travail. ^ Permettre à l’entreprise, à travers ce temps de « formation-action » de dégager des pistes d’amélioration dans les domaines organisationnels, techniques, et humains aux situations de travail en vue de réduire les risques de TMS et ceux liés aux manutentions manuelles. Outre cet engagement de l’établissement, des acteurs externes devront être également sollicités : Service de santé au travail, DIECCTE, CGSS, organismes de formation, consultants, IPRP, aménageurs et fournisseurs…
Le dispositif de formation PRAP
Afin de former les salariés à être acteur prévention, l’Institut National de Recherche et Sécurité (INRS) s’appuie sur des formateurs PRAP issus : – des entreprises et des établissements qui vont former les salariés de leur propre structure, le formateur PRAP est salarié, membre de l’encadrement ; il exerce une fonction de formateur « interne » PRAP dont les modalités sont définies par son entreprise ou son établissement, elle peut être remplie à temps partiel ou à plein temps ; – d’organismes de formation (OF de niveau 1 : voir listes sur le site de la CGSS) qui vont former les salariés des entreprises et établissements qui ne disposent pas de formateur PRAP en interne. Le formateur doit être certifié et la structure habilitée (entreprise ou OF). L’action de ces formateurs est conduite conformément aux modalités définies dans un document de référence. La formation de ces formateurs est dispensée par un organisme de formation habilité de niveau 2 (formation de formateur). Le dirigeant d’entreprise ou d’organisme de formation, employeur du futur Formateur PRAP devra suivre une journée d’information / formation organisée par les organismes habilités de niveau 2 (OF : voir listes sur le site de la CGSS).
17
Les compétences du formateur PRAP
L’exercice du « métier » de formateur PRAP nécessite la mise en œuvre de trois grands domaines de compétences qui se déclinent eux-mêmes en un certain nombre de compétences majeures. ^ Domaine de compétences 1 : Elaborer un projet de formation-action PRAP intégré à la démarche de prévention de l’entreprise ou de l’établissement. ^ Domaine de compétences 2 : Réaliser, une démarche PRAP dans le cadre d’une formationaction des salariés. ^ Domaine de compétences 3 : Organiser, animer et évaluer une formation-action des salariés à la prévention des risques liés à l’activité physique.
L’activité PRAP
d’un
formateur
Le formateur PRAP participe à la réalisation et anime le projet de formation-action PRAP dans un établissement ou une entreprise. Dans ce cadre, il est amené dans l’établissement ou l’entreprise à : – proposer la mise en œuvre d’une formationaction PRAP intégrée à une démarche de prévention ; – animer le projet de formation : sensibiliser les personnels concernés et informer le plus grand nombre ; – rendre compte de l’état d’avancée et évaluer son projet de formation-action et assurer le suivi de la formation ; – former et certifier les personnels à la PRAP ; De plus, le formateur, avec les groupes PRAP à partir de leurs situations de travail, accompagne les salariés dans : – l’observation et la description de leurs situations de travail ; – le repérage des phases de l’activité pouvant poser problème ; – l’identification des déterminants à l’origine des risques liés à l’activité physique ; – l’émergence des besoins visant à supprimer ou à réduire les risques identifiés et à proposer des axes d’amélioration. Pour plus d’informations, contacter la Direction des Risques Professionnels de la CGSS et consulter le site www.inrs.fr
Prévention § Santé au Travail
Un Métier à la Loupe
Tout ce qu’il faut savoir sur la prévention des risques professionnels dans le secteur de la bijouterie !
Le savoir-faire français des joailliers jouit d'une grande renommée, c'est un métier en Or, mais très exigeant. NOTRE RÉDACTRICE CORINNE DUBOIS, Chargée de Mission Qualité et Prévention – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION
De quoi s’agit-il ?
« Orfèvre joaillier », un métier qui fait rêver ! Pour pouvoir afficher ce titre sur sa devanture, il faut être inscrit au Répertoire des Métiers. L'artisan est celui qui saura réajuster votre bague, rallonger une chaîne, fabriquer la boucle d'oreille perdue à partir d'une photo, vérifier l'authenticité de votre pierre précieuse et pour certains, régler avec précision votre montre et vous percer l'oreille. Le métier est riche mais comporte des risques multiples.
Quelques chiffres
12000 personnes travaillent en bijouteriejoaillerie en France. Plus des deux tiers (69%) travaillent en bijouterie-joaillerie traditionnelle (platine, or, argent), 21% en bijouterie fantaisie, 6% en orfèvrerie et 4% dans les pierres et perles (source ONISEP).
Naissance d'un bijou
Plusieurs étapes se succèdent pour créer un bijou, allant du travail du lapidaire, qui taille les pierres précieuses (diamants ou autres gemmes, rubis, saphirs, émeraudes...), à celui effectué dans les ateliers du bijoutier et du joailler où se déroulent la fonte des alliages (or, argent, ...), la soudure par brasure, le sertissage, le polissage, des électrodépositions pour dorure ou argenture, le décapage et le nettoyage des bijoux avec des acides ou dans
des bains à ultrasons.
Quels types de risques ?
Les ateliers des bijoutiers et des joailliers recèlent des risques. Un travail minutieux avec des postures contraignantes, des gestes répétitifs, des contraintes visuelles, l'utilisation de machines vibrantes, coupantes ...exposent les bijoutiers à de nombreuses blessures et traumatismes. De plus, la fabrication ou la réparation des bijoux sont constituées d'opérations courtes et variées, mécaniques, chimiques ou électrolytiques.
a Des postures contraignantes :
Le travail précis, rapide et monotone sur l'établi peut générer des troubles musculosquelettiques dus aux gestes répétitifs de taille, polissage, sertissage, décapage, ... associés à une position penchée pour assurer une vision rapprochée. De plus, les vibrations des machines portatives utilisées intensivement par le lapidaire ou le polisseur entraînent des risques sur les membres supérieurs (coude, poignets, épaule).
a Le risque de blessure :
De nombreux outils manuels piquants et tranchants (limes-aiguilles, cisailles...) et machines sont utilisés pour laminer, étirer, découper, estamper, percer, polir... qui occasionnent des risques importants de blessures notamment aux mains et aux doigts par coupures ou écrasements avec
18
possible inclusion de fragments métalliques et aux yeux par projection. En particulier le laminoir avec ses éléments mobiles, la perceuse électrique pour le perçage des pierres, le polissage au tour électrique avec des brosses ou des roues en feutre ou en cuir tournant à grande vitesse, les bancs à étirer, les machines à estamper ... sont sources de dangers.
a Les risques thermiques :
Du fait des procédés utilisés en bijouterie, les locaux des ateliers sont particulièrement exposés à l'énergie rayonnante des infrarouges, aux températures élevées et aux risques de brûlures thermiques. Le contact direct de la peau avec des surfaces chaudes ou des métaux en fusion peut provoquer de très graves brûlures cutanées, lors du transport du métal fondu ou par flammèches et coulures.
a Les risques auditifs et visuels :
Les fortes contraintes visuelles et l'émission de bruit exposent les bijoutiers à des risques visuels et auditifs. La fatigue visuelle par éblouissement, par travail en vision de près est fréquente. La technique du laser peut être utilisée pour les fines soudures avec exposition des yeux aux rayons et risques de dommages oculaires. Le martelage transformant le métal par le choc, les opérations d'estampage et d'emboutissage, l'utilisation de soufflettes, de meules... génèrent des bruits souvent supérieurs à 90dB, à l'origine