N°7 - Septembre 2016
Prévention Santé au Travail DES OUTILS SONT DISPONIBLES POUR ÉVALUER LES RISQUES DANS VOTRE ENTREPRISE
TRAVAIL ET FORTE CHALEUR
QUELS SONT LES BONS GESTES À ADOPTER ?
RISQUES PHYSIQUES
RÉDUIRE L’EXPOSITION DE VOS TRAVAILLEURS AUX NUISANCES SONORES ? OUI, C’EST POSSIBLE !
Prévention Santé Vie Pratique ENQUÊTE LA RÉALITÉ DE LA MALADIE D’ALZHEIMER EN MARTINIQUE AUJOURD’HUI PRÉVENTION FAMILLE QUE FAIRE EN CAS DE HARCÈLEMENT SCOLAIRE ?
Développement Durable DES CONSEILS PRATIQUES POUR RÉDUIRE LES DÉCHETS AU BUREAU
À LA UNE
APPRENEZ LA POSITION LATÉRALE DE SÉCURITÉ (PLS) !
LA CGSS MET À VOTRE DISPOSITION DEUX NOUVELLES AIDES FINANCIÈRES POUR PRÉVENIR LES TMS !
ISSN 2266-9280 – 5.00 €
Avec la collaboration de : DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DE MARTINIQUE
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Au service des forces de l’entreprise
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"Le GARAGE BULIARD est une institution dans le paysage de la carrosserie à la Martinique. Nous avons ce e année, avec notre CHSCT, décidé de rejoindre Martinique Médecine du Travail (2MT) qui dès notre arrivée dans le service, nous a éclairé et accompagné sur l’ensemble de nos questionnements (fiche d’entreprise, santé sécurité, conditions de travail, présence et conseil au CHSCT). Nous avons commencé avec le Docteur LOUTOBY une démarche de partenariat santé basé sur la recherche de solutions avec l’ensemble des autres acteurs de la prévention nous perme ant de réduire les risques liés à notre métier". "2MT est un acteur incontournable aujourd’hui de notre nouvelle politique de santé au travail au service de nos salariés".
"MADIN MIX sont des bars à jus et smoothies qui ont choisi 2MT comme service de santé au travail depuis 2014. En phase d’installation, les conseils et actions du médecin de 2MT en mil ieu du travail nous ont beaucoup aidés à la direction de l’entreprise pour me re en place les actions de prévention à tou s les niveaux. Aujourd’hui, dans nos deu x centres, le personnel a bien compris la nécessité des actions de prévention au quo tidien". "A ce jour, grâce à ce servic e, nous avons des réponses à nos questio ns dans un environnement d’experts . En un mot, nous nous sentons bien enc adrés". Steeve VICTOIRE, Gérant
François COPPET, Directeur du GARAGE BULIARD
prenons mieux la "Aujourd’hui, nous com ce service pour ec av démarche engagée ions de travail dit con des l’amélioration l’emploi de nos et le maintien dans salariés". Madame COPPET, Gérante BODY MINUTE
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édito
Prévention MARTINIQUE
ERICKA BAREIGTS
Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, Chargée de l’Egalité réelle
"Faisons ensemble progresser l’égalité en matière de Santé !" C
haque citoyen doit pouvoir, aujourd’hui en France, bénéficier des mêmes conditions de santé. Cela représente le fondement de notre Etat social. Or les écarts entre les Outre-mer par rapport à la situation hexagonale demeurent importants et sont insupportables : ils doivent cesser d’être des retards et être comblés en réaffirmant la logique de solidarité nationale. En ce qui concerne la santé, c’est notamment le cas en matière de mortalité infantile où les retards sur l’hexagone dépassent encore 20 ans.. C’est pourquoi le Gouvernement, dès 2012, a décidé de faire de la santé des habitants ultramarins une priorité. En 2013, une loi visant à garantir la qualité de l'offre alimentaire en Outre-mer a été adoptée. Ainsi, aucun aliment ne peut être vendu plus sucré dans ces territoires que dans l'Hexagone : cela est indispensable pour lutter et prévenir le diabète qui affecte tant de nos compatriotes antillo-guyanais. Le dernier texte interministériel d'application, permettant d'empêcher les produits n'existant que dans les DOM d'être plus sucrés que leurs équivalents hexagonaux, vient d’être publié. Le Premier ministre Manuel Valls a souhaité la mise en œuvre d’une véritable Stratégie de Santé pour les Outre-mer, et les ministères des Outre-mer et de la Santé ont annoncé un Plan ambitieux il y a quelques semaines. La loi « Santé » du 26 janvier 2016 fixe pour sa part des objectifs de santé publique pour les Outre-mer. Cette loi a fait de la
prévention la clé de l’efficacité de notre système de santé et a notamment renforcé le dépistage. Enfin, ce texte prévoit que toute statistique au niveau local publiée par les services du ministre chargé de la Santé comporte nécessairement des données chiffrées concernant les DOM. Je souhaite que nous continuions sur la voie du progrès en matière de santé. Avec la ministre des Outre-mer, nous définirons les voies et moyens pour aboutir à l'égalité réelle au niveau économique et parachever l’égalité sociale dans les DOM. L’élaboration, d’ici fin 2016, d’une loi « Egalité réelle Outre-mer » volontariste, porteuse de mesures concrètes, constitue dès lors une priorité politique pour le Gouvernement. Vous pouvez compter sur moi pour faire en sorte que notre système de protection sociale bénéficie toujours plus à nos concitoyens, qu’il permette à toutes et à tous de bénéficier de bonnes conditions de santé et de vie. Je m’y engage.
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éditos
PRÉVENTION SANTÉ AU TRAVAIL
ACADÉMIE DE LA MARTINIQUE
CGSS MARTINIQUE
"Eduquer à la prévention des risques et les intégrer dans nos pratiques quotidiennes"
"Prévenir les TMS est devenu un véritable enjeu social et économique"
a prise en compte de la santé et de la sécurité au travail de tous les membres de la communauté éducative est une obligation du code de l’Education Nationale. Sur le plan local, il incombe aux responsables des services de l’Académie de la Martinique de tout mettre en œuvre pour veiller à la qualité de vie des personnels (code du travail) et aussi à celle des élèves qui sont accueillis en établissement scolaire (code de l’éducation). La Martinique se trouvant par ailleurs dans un contexte géodynamique particulier, parce qu’elle est exposée à de nombreux risques majeurs (cyclones, séismes, tsunamis…), il est essentiel de sensibiliser et d’éduquer les communautés scolaires à la gestion du risque. De nombreuses actions de sensibilisation et de prévention sont menées dans plusieurs domaines. Les risques physiques et psychosociaux sont pris en compte dans le document unique d’évaluation des risques professionnels des établissements. Dans le cadre de l’amélioration du climat scolaire, des campagnes de sensibilisation sont menées pour la lutte contre les harcèlements et l’apprentissage du respect à l’école. De plus en plus, un soin particulier est apporté au traitement et à l’élimination des déchets grâce notamment aux actions de prévention du risque chimique dans les collèges et lycées. En ce qui concerne les risques majeurs, les plans particuliers de mise en sureté (PPMS) sont régulièrement mis à jour et de nombreux exercices de simulation sont organisés au sein des établissements scolaires. L’Académie de la Martinique collabore également avec les autres services de l’Etat et les Collectivités territoriales à la mise en place d’actions phares telles que le Caribe Wave, exercice de simulation de tsunami dans la Caraïbe, ou les journées Replik, axées sur le risque sismique. Depuis les attentats de novembre 2015, les PPMS prennent désormais en compte le risque intrusion. Il s’agit ainsi de préparer les communautés scolaires à se mettre à l’abri, voire à se confiner en cas de danger de ce type. De multiples défis doivent être encore relevés pour que la culture du risque trouve sa place dans l’éventail des actions éducatives. L’Académie de la Martinique reste mobilisée et réaffirme son engagement à former les futurs citoyens à la prévention des risques et aux règles de sécurité.
ans l’ensemble de nos régions, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la première cause de maladie professionnelle reconnue et leur nombre a augmenté de 60% en 10 ans. Ces pathologies sont principalement liées à des activités manuelles. Elles touchent particulièrement les tendons, les muscles, les articulations du dos et des membres supérieurs (épaules, bras, mains…). Elles sont à l’origine de douleurs qui deviennent progressivement plus gênantes. Non soignées, elles peuvent avoir des conséquences graves pouvant aller jusqu’à une incapacité permanente de travail. Elles sont aujourd’hui mieux connues grâce à une meilleure sensibilisation des salariés et médecins, et à une forte médiatisation auprès du grand public. Leur origine est le plus souvent multifactorielle : robotisation des tâches humaines, gestes répétitifs et pénibles, postures contraignantes… Toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, sont concernées. Prévenir les TMS est devenu un véritable enjeu social et économique compte tenu des conséquences humaines graves qu’ils entraînent pour les salariés et des coûts importants qu’ils génèrent pour les entreprises et la collectivité : plus de 40.000 salariés indemnisés chaque année au titre d’un TMS par l’Assurance Maladie - Risques Professionnels de la Sécurité Sociale, ce qui représente 10 millions de journées de travail perdues et près d’1 milliard d’euros de frais couverts par les cotisations des entreprises, sans compter les coûts indirects (absentéisme, perte de compétences, contentieux…). C’est pourquoi les CARSAT et CGSS déploient depuis plusieurs mois, sur tous les territoires, des actions de prévention ciblées dans le cadre d’un programme national intitulé TMS Pros. Elaboré par l’ensemble des acteurs de la Branche, ce programme permet à des entreprises ciblées pour leur sinistralité, d’acquérir une autonomie en matière de prévention des TMS. En s’appropriant la démarche et les outils mis à leur disposition, ces entreprises pourront ainsi identifier, connaître et maîtriser les risques de TMS auxquels leurs salariés sont exposés, pour transformer durablement les conditions de travail.
BÉATRICE CORMIER Rectrice de l'Académie de Martinique Chancelière de l’Université Directrice académique des services de l’Education nationale
EVELYNE PARA Directrice des Risques Professionnels de la CGSS Martinique
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Nos Rédacteurs Ont collaboré à ce numéro :
La prévention artisanale...
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ans l’ensemble des départements d’outre-mer, où le tissu d’entreprises est constitué à plus de 95% de TPE, l’artisanat représente à lui seul une économie dans l’économie. Bâtiment, bois, restauration, métiers verts, tourisme, etc., nombreux sont les secteurs d’activité dans lesquels les artisans ont voix au bottin. En sachant qu’une majorité d’apprentis en formation seront également de futurs artisans, le secteur a de beaux jours devant lui. Cette carte postale favorable à la croissance et au développement endogène de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane et de La Réunion ne comporterait, toutefois, pas l’once d’un nuage si l’on devait occulter du paysage le stress, les insomnies, la pénibilité professionnelle… et nombre de facteurs pathogènes et accidentogènes auxquels sont, chaque jour, exposés les artisans locaux. Une étude nationale (baromètre ARTI Santé BTP/CAPEB-CNAPT, voir page 19) vient ainsi de nous ramener à la réalité. 43% des artisans ne consultent que rarement voire jamais de médecins faute de temps, 53% se disent stressés, 79% souffrent de douleurs musculaires ou articulaires, près d’un sur deux accuse une fatigue importante et des troubles du sommeil, etc. Faut-il le rappeler, 96% des entreprises du secteur sont des micro-entreprises (moins de 10 salariés) subissant de plein fouet des ralentissements d’activité chroniques, grandement pourvoyeurs de stress. Malgré cela, leurs dirigeants n’ont pas besoin d’aller rechercher la définition du mot "survie" sur Google pour s’arrimer au circuit de la productivité locale. C’est bien connu, de génération en génération, l’artisan, d’où qu’il vienne, a toujours su répondre aux torrents de charges qui s’abattaient sur lui par une houle d’humilité et de résilience. A-t-il agi de la sorte au détriment de sa santé ? Au vu de cette enquête, on peut le penser. Car si la survie de son bien demeure sa priorité au quotidien, l’artisan n’est pas invulnérable. Et celui-ci n’est pas nécessairement armé pour échapper aux TMS (troubles musculo-squelettiques), aux RPS (risques psychosociaux), à l’usure professionnelle…, qui lui semblent parfois si étrangers. Pire, l’étude ARTI Santé nous révèle un sentiment d’isolement très marqué : 89% des artisans déclarent avoir besoin de soutien ! Aujourd’hui, des programmes d’action, des aides, des formations, notamment offerts par la Chambre de Métiers ou le RSI, existent et ne peuvent être ignorés tant on sait combien un accident du travail est susceptible de plonger un artisan dans une précarité durable. De surcroit, la législation HST s’applique de la même manière à toutes les tailles et catégories d'entreprises. La justice nous rappelle régulièrement qu’on ne peut plus se permettre de brader la sécurité et la santé des travailleurs (à commencer par la sienne), et ce, quels qu’en soient les motifs économiques. Autant de raisons valables pour affirmer une fois encore dans ces colonnes que le "Risque Zéro" n’existe pas. Assurément, la Prévention au travail ne saurait donc demeurer à l’état… artisanal. Prévention Martinique se renouvelle. Nous espérons que vous apprécierez cette nouvelle formule avec un format et une maquette relookés pour servir et satisfaire nos lecteurs, nos partenaires et nos annonceurs qui contribuent à faire vivre la Prévention en Martinique avec une rare implication depuis plusieurs années. Merci de votre soutien et de votre fidélité. Bonne lecture à tous ! ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Ericka BAREIGTS (Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, Chargée de l’Egalité réelle), Béatrice CORMIER (Rectrice de l'Académie de Martinique), Virginie WALOSZEK (Académie de Martinique), Franck DARTIAILH (Académie de Martinique), Manuel BAUDOUIN (Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique), Colonel Sylvain MONTGENIE (Directeur Départemental des Services d’Incendie et de secours de la Martinique), Lieutenant-Colonel JeanPaul LEVIF (SDIS 972), Lieutenant Eric PROTEAU (SDIS 972), Capitaine Alexandre BOURMAUD (SDIS 972), Sergent Maguy REMION (SDIS 972), Evelyne PARA (Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Odile SAINT-PRIX (DRP, CGSS Martinique), Miguel MARIMOUTOU (DRP, CGSS Martinique), Eric CAPGRAS (DRP, CGSS Martinique), Pascal GHUNAIM (DRP, CGSS Martinique), Véronique SON (DRP, CGSS Martinique), Régine ACÉLOR-NAZAIRE (DRP, CGSS Martinique), Alick MARVEAUX (Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Région Martinique), Eric GODARD (ARS Martinique), C. CERLAND, S. ABEL, S. PIERRE-FRANÇOIS, S. MERLE, V. YOYO-MAUGEE, T. SYMPHOR, C. PENDANT, Y. MARIE-LOUISE, M. OUKA, A. CABIE (Corevih de Martinique), Dr Jean-Luc FANON (CHUM), Dr Hélène MANDIN (CHUM), Dr Patrick RENÉ-CORAIL (CHUM), Dr José-Luis BARNAY (CHUM), Pr Didier SMADJA (Réseau ERMANCIA), Stéphane MICHEL (AMREC), Adjudant Lucien BECSANGELE (SDIS 971), Capitaine Thierry FALEME (SDIS 971), Philippe GUSTARIMAC (SDIS 971), Elisa PITTA (ARACT Guyane), Elodie CONSTANT (CDGFPT 973), Valérian GRATPAIN (ARS Guyane), Edith GRENIE (ORSG-CRISMS), Adjudant-chef Jean NIAMA (SDIS 973), Sergent Fred FLORIMOND (SDIS 973), Gladys LEOTE (SDIS 973), Corinne DUBOIS (Chambre de Métiers Réunion), Rayhana PATEL (Chambre de Métiers Réunion), Geneviève RATO (SISTBI Réunion), Laurence PAYET (DPRP, CGSS Réunion), Julien BOURGAREL (ASSER Réunion), CAUE Réunion, Michel LEBRUN (Centre Interrégional de Mesures Physiques d'Auvergne), Guy LEBERRE (Responsable du CIMPO, CARSAT Bretagne), A.DAVID (Journaliste Prévention Santé), Sécurité Routière, Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME), Institut National du Cancer (INCa), INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Merci à tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidélité.
Prévention Martinique est publié aux Éditions Prévention Rédaction – Abonnements – Publicité : • 11 Rue des Arts et Métiers – Imm. Avantage – Lot. Dillon 97200 Fort-de-France Tel : 0596 42.13.43 – Fax : 09.70.62.09.35 • 16 Rue Claude Chappe – Zac 2000 – 97420 Le Port – Tel : 0262 55.15.05 E-mail : contact@preventionmartinique.com
www.preventionmartinique.com
Dépôt légal à parution © Copyright Septembre 2016 – N°7 Crédit Photos : Prévention Réunion©, SDIS 972, SDIS 973, ARS Guyane Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal et L.335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
Le Comité d’Ethique Prévention Martinique PARTENAIRES OFFICIELS Le Comité d'Ethique Prévention Martinique est constitué de nombreux organismes officiels et personnalités locales qui contribuent chaque année à l’élaboration et à la validation des principaux axes rédactionnels du magazine. Ces acteurs-clés de la prévention et de la santé en Martinique ont accepté de partager leur expertise, leur savoir-faire et leur expérience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problématiques qui relèvent de leurs compétences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilité, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la Prévention en Martinique.
DIECCTE MARTINIQUE − DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI Directeur de la DIECCTE : M. Ronan LEAUSTIC Directeur-adjoint, Responsable du Pôle Travail : M. Léandre BEAUROY 0596 71.15.00 – www.martinique.dieccte.gouv.fr CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Directrice des Risques Professionnels, Ingénieur-Conseil Régional : Mme Evelyne PARA 0596 66.51.31 – www.cgss-martinique.fr
Région Matinique
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION MARTINIQUE Président : M. Hervé LAUREOTE Secrétaire Général : Mme France-Lise LABAN-BASSETTE 0596 71.32.22 – www.cma-martinique.com SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE LA MARTINIQUE (SDIS) Directeur : Colonel Sylvain MONTGENIE Chef du Pôle Secours : Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF 0596 59.05.81 AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ MARTINIQUE (ARS) Directeur Général : M. Patrick HOUSSEL 0596 39.42.43 – www.ars.martinique.sante.fr
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Président : M. Justin PAMPHILE Directrice Générale des Services : Mme Josiane JOURDAIN AURORE 0596 70.08.86 – www.cdg-martinique.fr
OBSERVATOIRE DE LA SANTÉ DE LA MARTINIQUE (OSM) Présidente : Mme Hélène NOL -- Directrice : Dr Sylvie MERLE 0596 61.04.82 – www.ors-martinique.org
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE Président : M. Manuel BAUDOUIN 0596 55.28.00 – www.martinique.cci.fr
IREPS MARTINIQUE INSTANCE RÉGIONALE D’ÉDUCATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ Directrice : Mme Karyne PIERRE-LOUIS 0596 63.82.62 – http://ireps.martinique.fnes.fr
ARACT − ASSOCIATION RÉGIONALE POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL - Directeur : M. Patrice LEMUS 0596 66.67.60 – www.martinique.aract.fr AIMTM − ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DE MÉDECINE DU TRAVAIL DE LA MARTINIQUE - Directrice : Mme Hikilja DETONNE 0596 71.84.38
ACADÉMIE DE MARTINIQUE – RECTORAT Rectrice : Mme Béatrice CORMIER Inspectrice Santé et Sécurité au Travail : Mme Virginie WALOSZEK 0596 59.99.48 – www.ac-martinique.fr
SIST 972 − SERVICE INTERPROFESSIONNEL DE SANTÉ AU TRAVAIL Directrice : Mme Claude SOREL 0596 50.51.71
CROIX-ROUGE FRANÇAISE − DÉLÉGATION TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE Présidente : Mme Olympe FRANCIL 0596 73.85.13 – martinique.croix-rouge.fr
MARTINIQUE MÉDECINE DU TRAVAIL (2MT) Directeur : M. Jocelyn MARRON 0596 42 08 88 – www.2mt.fr
AGEFIPH Délégué Régional Antilles-Guyane : M. Alexis TURPIN 0596 71 24 66 – www.agefiph.fr
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Sommaire 27 RISQUES LIÉS À LA CO-ACTIVITÉ 27 Le nettoyage en entreprise : une sous-traitance surexposée
Éditos – Billet 1 Ericka BAREIGTS – Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, Chargée de l’Egalité réelle 2 Béatrice CORMIER – Rectrice de l'Académie de Martinique 2 Evelyne PARA – Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique 41 Colonel Sylvain MONTGENIE – Directeur Départemental des Services d’Incendie et de secours de la Martinique 80 Manuel BAUDOUIN (Billet) – Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique
28 RISQUES INCENDIE – EXPLOSION 28 Comment gérer le risque incendie dès la conception des locaux de travail ? 29 Alarme, Signalisation, Issues de secours… Comment préparer efficacement une évacuation en cas de départ de feu dans vos locaux ? 30 Sécurité maximum requise dans les stations-service 31 RISQUES PHYSIQUES 31 Réduire l’exposition de vos travailleurs aux nuisances sonores ? Oui, c’est possible ! 32 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 32 Comment parvenir à identifier et gérer le harcèlement au travail ? 33 Quels sont les facteurs de risques susceptibles de conduire à un syndrome d’épuisement professionnel ?
À la Une 6 La CGSS met à votre disposition deux nouvelles aides financières pour prévenir les TMS !
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Actualité 8 Signature d’une Convention régionale pour développer l’Enseignement de la Santé Sécurité au Travail en Martinique 16 Représentation du Personnel : C’est parti pour la nouvelle Délégation Unique du Personnel (DUP) ! 24 La carte d’identité professionnelle du BTP désormais obligatoire
RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL La formation post-permis, pour prendre la route en toute sécurité Quelle est la bonne posture lors de la conduite ? Le rôle capital de la signalisation temporaire
37 PRÉVENTION § SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 37 Sur quoi repose la prévention des risques professionnels dans les abattoirs ? 38 Restaurateurs, améliorez les conditions de travail avec Oira ! 39 Quelles précautions d’hygiène pour éviter une intoxication histaminique en restauration ?
Prévention § Santé au Travail
Prévention Santé
10 RÉFLEXION 11 Accroître la santé et le bien-être des travailleurs : un bénéfice pour tous ! 11 Pourquoi le chef d'entreprise est-il autant exposé aux risques que ses salariés ?
42 PANORAMA 42 État des lieux du VIH en Martinique 43 La réalité de la maladie d’Alzheimer en Martinique aujourd’hui
12 LA PRÉVENTION EN ACTION 12 Partenaires sociaux : Une nouvelle mandature du CTR pour relayer les messages de prévention 13 Optimiser la gestion du risque chimique dans les établissements scolaires
44 GRAND ANGLE 44 Prévention Chlordécone : quelle est la situation à ce jour ?
14 GROS PLAN 14 Prévention de la désinsertion professionnelle : Quand la santé devient un problème pour son emploi…
45 RÉFLEXION 45 Dengue, Zika, Chikungunya… : Pourquoi la lutte contre le moustique ne peut s’autoriser aucune pause ?
15 PRATIQUE 15 Des outils sont disponibles pour évaluer les risques dans votre entreprise
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16 DÉCRYPTAGE 16 Renforcer la sécurité des travailleurs de la grande distribution 17 Les travailleurs intérimaires en situation fragile face aux risques professionnels
DOSSIER Dépistage du Cancer colorectal : le nouveau test sur les rails ! Cancer du Col de l’Utérus : N’attendez pas pour vous faire dépister ! Etat des lieux du cancer : Incidence et mortalité en baisse
48 FOCUS 48 La loi de modernisation de notre système de santé promulguée !
18 À LA LOUPE 18 Réduisez l’exposition aux fumées de soudage sans attendre les premiers symptômes ! 19 Les TPE du secteur "Transport Routier de Marchandises" confrontées à de nombreux accidents : comment agir ?
49 ENQUÊTE 49 L’OMS prévoit qu’en 2030 le diabète sera la 7ème cause de décès dans le monde 50 PRATIQUE 50 Don de moelle osseuse : ça se passe comment au juste ?
20 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 20 Travail et TMS : Mal au dos ? Osez bouger ! 21 La manutention des charges n’est pas sans danger pour votre santé !
51 MIEUX VIVRE 51 Sur quoi repose la rééducation fonctionnelle après un AVC ?
22 RISQUES LIÉS AUX AMBIANCES THERMIQUES 22 Travail et forte chaleur : quels sont les bons gestes à adopter ?
52 GROS PLAN 52 Origine, mécanismes, traitements… : Que sait-on des épilepsies aujourd’hui ? 53 Premiers Secours : Comment réagir en cas de crise d’épilepsie ?
23 RISQUE AMIANTE 23 Accompagner les artisans du BTP à la gestion du risque amiante 24 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 24 La responsabilité des maitres d’ouvrage sur les chantiers du BTP 25 L’exposition aux vibrations peut affecter durablement votre santé ! 26 RISQUES CHIMIQUES 26 Nouveauté : Seirich, pour évaluer et prévenir les risques chimiques dans votre entreprise
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Prévention Famille
Prévention des Risques Majeurs
54 PROTECTION ENFANTS-ADOS 54 Parents, victimes, témoins… Que faire en cas de harcèlement scolaire ? 55 Comment protéger vos enfants contre les dangers d’internet ?
70 ALERTE CATASTROPHE 70 Caribe Wave 2016 : un exercice riche d’enseignements ! 70 Comment agir et réagir en cas de tsunami ?
56 PROTECTION SENIORS 56 La prévention de la fracture du col du fémur est déterminante !
71 GESTION DU RISQUE 71 Sur quoi repose le Plan Particulier de Mise en Sûreté face aux risques majeurs ?
Prévention Société 58 PRÉVENTION SCOLAIRE 58 L’apprentissage du respect à l’école : de quoi s’agit-il ? 59 Un exemple de dispositif de prévention du risque d’échec scolaire : les EREA 60 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 60 Horaires décalés : Pourquoi doit-on s’alimenter le jour ? 61 L’Anses confirme de sérieux risques pour la santé liés au travail de nuit !
Prévention § Développement Durable 72 ACTUALITÉ 72 Fin de la distribution des sacs en plastique jetables 73 De nouvelles obligations pour le tri des déchets 74 GESTION DES DÉCHETS 74 Des conseils pratiques pour réduire les déchets au bureau 75 Valorisation des déchets au SDIS : l’exemple de la Guadeloupe
Prévention § Sécurité Routière
76 GESTION DE L’EAU 76 Un nouveau plan d’actions pour une gestion durable de l’eau et de l’assainissement dans les DOM
62 PRÉVENTION ROUTIÈRE 62 Attention danger ! L’enfant ne perçoit pas la route comme tout le monde !
77 TRAVAIL § ENVIRONNEMENT 77 Echouage d’algues sargasses : Renforcer les mesures de protection pour les travailleurs
63 ÉDUCATION ROUTIÈRE 63 Permis de conduire : en route pour la nouvelle épreuve du Code !
78 ÉNERGIE 78 Tous les conseils pour construire écologique !
Prévention Sports § Loisirs 64 DÉTENTE 64 Prudence ! La baignade en piscine obéit à des règles bien particulières !
79 PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 79 Ce qui change avec la nouvelle directive Seveso 3
65 PLEIN AIR 65 Les règles d’or de la sécurité en cas de sortie en mer
Prévention § Secourisme 66 66 67 68 68 69
SECOURS EN RÉGION Comment s'organise la sécurité lors des rassemblements liés au Carnaval ? La spécialité sauvetage aquatique des sapeurs-pompiers du SDIS de Guyane Traitement de l’alerte en Guadeloupe : comment ça marche ? Apprenez la Position Latérale de Sécurité (PLS) ! Adoptez sans tarder les gestes qui sauvent !
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AVOCATS DE MARTINIQUE
À la Une
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TMS Pros
La CGSS met à votre disposition deux nouvelles aides financières pour prévenir les TMS ! Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la 1ère cause de maladies professionnelles reconnues en France. Au-delà des conséquences humaines pour les salariés, les TMS sont aussi très coûteux pour les entreprises : près d’un milliard d’euros en 2014. En Martinique, les TMS représentent 89% des maladies professionnelles reconnues. NOS RÉDACTEURS ASSURANCE MALADIE – RISQUES PROFESSIONNELS ; ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
L’Assurance Maladie – Risques Professionnels vient de lancer deux aides financières dans le cadre du programme TMS Pros. Destinées aux entreprises de moins de 50 salariés, ces aides peuvent atteindre 25 000 euros chacune.
a"TMS Pros Diagnostic", pour identifier et maitriser les risques de TMS :
elle permet de financer 70% de la formation d’une personne ressource au sein de l’entreprise et/ ou la réalisation d’une étude ergonomique des situations de travail qui doit se traduire par un diagnostic et l’élaboration d’un plan d’actions.
a Qui peut en bénéficier ?
L’aide TMS Pros Diagnostic est réservée aux entreprises de 1 à 49 salariés et dépendant du régime général.
a A qui s’adresser ?
Au service prévention de la CGSS (tel : 0262 90.47.00).
a "TMS Pros Action", pour agir concrètement et durablement contre les TMS : elle permet de financer 50% de l’achat
de matériel et/ou d’équipements pour réduire les contraintes physiques, notamment lors de manutentions manuelles de charges, d’efforts répétitifs ou de postures contraignantes. Cette aide permet également la réalisation de formations adaptées. Avec un montant global de 10 millions d’euros jusqu’à fin 2017, la branche accidents du travail / maladies professionnelles pourra financer plus de 400 aides TMS Pros.
a Qui peut en bénéficier ?
L’aide TMS Pros Action est réservée aux entreprises de 1 à 49 salariés et dépendant du régime général.
a A qui s’adresser ?
Au service prévention de la CGSS (tel : 0262 90.47.00). Vous avez jusqu’au 15 juillet 2017 pour réserver ces aides auprès de la CGSS et jusqu’au 15 novembre 2017 pour envoyer tous les documents nécessaires au versement de l'aide. A noter que le cumul de ces aides avec une autre subvention publique ne doit pas dépasser 70% de l’investissement. Les aides ne sont pas de droit, mais elles doivent répondre à certaines exigences ou référentiels de l’Assurance Maladie Risques Professionnels et elles sont ouvertes dans la limite de la dotation budgétaire annuelle nationale réservée (10 millions d’euros). Aussi, les demandes seront traitées par ordre chronologique.
La problématique des TMS : un enjeu social et économique
En France, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la première cause de maladie professionnelle reconnue et leur nombre a augmenté de 60% en 10 ans. Ces pathologies peuvent toucher toutes les entreprises quels que soient leur taille et leur secteur d’activité. Leur origine est le plus souvent multifactorielle. Elles sont principalement liées à des activités manuelles. Prévenir les TMS est devenu un véritable enjeu social et économique compte tenu des conséquences humaines graves qu’ils entraînent pour les salariés et des coûts importants qu’ils génèrent pour les entreprises et la collectivité. En 2014, plus de 40 000 salariés ont été indemnisés au titre d’un TMS, ce qui représente près d’1 milliard d’euros de frais couverts par les cotisations des entreprises sans compter les coûts indirects (absentéisme, perte de compétences, contentieux…) et 10 millions de journées de travail perdues, soit 45 000 ETP (équivalent temps plein).
Pourquoi les TMS augmentent ?
Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation du nombre de reconnaissances de TMS en maladies professionnelles dont :
a La transformation des activités économiques avec notamment :
^ Dans l’industrie et la logistique : – la robotisation des tâches humaines qui fait pratiquer par les salariés des tâches monotones et répétitives, sollicitant toujours les mêmes régions musculo-squelettiques, et qui dépassent largement en pénibilité la seule mécanisation qui laissait une certaine variabilité des gestes ; – des contraintes de productivité plus élevées qui intensifient les cadences et les flux ; – des périodes de pause raccourcies empêchant la détente musculaire. ^ Le développement des activités de services comme l’aide et soins à la personne qui occasionnent beaucoup de manutentions de personnes. ^ La précarité de l’emploi qui expose davantage les salariés recrutés en intérim ou CDD car ils ne bénéficient pas toujours du même accueil et des mêmes formations qu’un salarié embauché en CDI.
a Des évolutions réglementaires : création
du
système
complémentaire
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de
reconnaissance (1993) et création des tableaux 97 et 98 concernant les affections du rachis lombaire (1999). ^ Une meilleure sensibilisation des salariés et médecins à l’origine professionnelle de ces pathologies et une forte médiatisation auprès du grand public.
Les TMS, c’est quoi ?
Les troubles musculo-squelettiques résultent d’un déséquilibre entre les capacités fonctionnelles d’une personne et les exigences de la situation de travail notamment lorsque les possibilités de récupération sont insuffisantes (hyper sollicitation). Ces affections touchent les tendons, les muscles, les articulations au niveau du cou, du haut et du bas du dos, des épaules, des bras, des mains et des membres inférieurs. Ces pathologies, maintenant bien connues, sont à l’origine de douleurs qui deviennent progressivement plus gênantes (engourdissement, picotements, gêne fonctionnelle…). Non soignées, elles peuvent avoir des conséquences graves pouvant aller jusqu’à une incapacité de travail. Les TMS peuvent être reconnus comme maladies professionnelles à partir des cinq tableaux suivants (pour le Régime général) : ^ MP 57 : affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail. ^ MP 69 : affections provoquées par les vibrations et chocs transmis par certaines machines-outils, outils et objets et par les chocs itératifs du talon de la main sur des éléments fixes. ^ MP 79 : lésions chroniques du ménisque. ^ MP 97 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basse et moyenne fréquences transmises au corps entier. ^ MP 98 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention de charges lourdes.
Les chiffres clefs En 2014 :
^ 1ère cause de maladies professionnelles reconnues avec plus de 87% des maladies professionnelles. Plus de 40 000 nouveaux salariés pris en charge au titre d’un TMS. ^ 90% des TMS reconnus d’origine professionnelle concernent les membres supérieurs. ^ Les secteurs principalement concernés par les TMS sont l’industrie agro-alimentaire, l’industrie
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automobile et la métallurgie, le BTP, la grande distribution ainsi que l’aide et soins à la personne. ^ Une forte croissance : en 10 ans, les TMS reconnus d’origine professionnelle ont augmenté de 60%. ^ Des conséquences lourdes pour les salariés : 45% des TMS entraîneront des séquelles (incapacités permanentes). ^ Un impact économique et financier majeur pour les entreprises : – près d’1 milliard d’euros versé par les entreprises sans compter les coûts indirects (absentéisme, perte de compétences, contentieux…) ; – 10 millions de journées de travail perdues, soit 45 000 (ETP) (équivalent temps plein) ; – plus de 25 000 entreprises concernées par les TMS (avec au moins un TMS en 1er règlement d'une prestation en espèces en 2014).
Un accompagnement par votre CGSS Depuis début 2014, les caisses régionales accompagnent les entreprises particulièrement
concernées par les TMS, dans le cadre de la Convention d’objectifs et de gestion 2014-2017 de la branche AT-MP. En bref, une démarche qui permet aux entreprises : – de devenir autonomes en matière de prévention des TMS sur la durée ; – de bénéficier d’un cadre structurant sur 4 étapes; – de mener une évaluation individuelle avant/ après ; – d’avoir des échanges réguliers, un suivi à distance ainsi qu’un accompagnement par le service prévention ; – d’avoir une traçabilité de toutes les actions menées ; – de bénéficier d’outils et de bonnes pratiques par secteur d’activité sur un site internet dédié.
4 étapes pour lutter contre les TMS
Destinée à toutes les entreprises quels que soient leurs tailles et leurs secteurs d’activité, la démarche TMS Pros comprend 4 étapes
essentielles : ^ La 1ère étape "En quoi suis-je concerné ?" : L’entreprise reconnaît l’intérêt d’une démarche de prévention des TMS et procède à un état des lieux pour connaître l’impact des TMS sur son activité à l’aide d’un "tableau de bord TMS". Cet outil est composé de quelques indicateurs essentiels et permet à l’entreprise de se situer et de fixer des objectifs avant d’entamer une démarche. Le suivi régulier de ce tableau de bord contribue au pilotage des actions du projet de l’entreprise. ^ Dans la 2ème étape "Par quoi commencer ?" : L’entreprise définit les actions prioritaires et les secteurs ou postes où les mener (ces postes ou ces secteurs sont identifiés en utilisant un outil de dépistage). Les salariés sont informés de ces actions. Le dirigeant ou son représentant, pilote du projet, décide de confier l’animation du projet à un prestataire extérieur ou à un salarié. Si le salarié a besoin d’acquérir des compétences nécessaires à cette mission, une offre de formation est disponible. ^ Lors de la 3ème étape "Comment agir ?" : Après un diagnostic des conditions de travail permettant d’identifier les facteurs de risque sur lesquels il faut agir, un plan d’actions est mis en place. Il peut inclure des solutions techniques, organisationnelles ainsi que des formations. ^ Enfin la 4ème étape, "Quels résultats ?" : Le "tableau de bord TMS" permet d’évaluer l’efficacité des actions engagées. Il peut être enrichi de nouveaux indicateurs pertinents pour l’entreprise au regard de son activité et de sa taille, et permettre ainsi de réaliser une veille "TMS" pour mieux anticiper son action. L’entreprise peut également évaluer sa progression et identifier des axes de progrès possibles en utilisant l’outil d’évaluation de la démarche TMS. Aujourd’hui, 85 % des entreprises les plus concernées se sont déjà inscrites à TMS Pros, 70 % en sont à l’étape 1, 34 % à l’étape 2, 8 % à l’étape 3 et 1 % à l’étape 4. Pour en savoir plus : contacter la Direction des Risques Professionnels de la CGSS Martinique : Tél. 05 96 66 53 35 – rendez-vous sur ; www.tmspros.fr; e-mail : prevention972@cgss-martinique.fr
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Actualité
Actualité
Signature d’une Convention régionale pour développer l’Enseignement de la Santé Sécurité au Travail en Martinique De plus en plus d’acteurs locaux se mobilisent pour que la Prévention soit pleinement intégrée dans les cursus d’enseignement. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Un peu d’histoire
La convention régionale de partenariat signée depuis une dizaine d’années entre la Direction des Risques Professionnels (DRP) de la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) et le Rectorat Martinique a été étendue récemment à de nouveaux partenaires. Aux côtés de l’Université des Antilles et des Centres d’apprentissage agricole qui s’étaient déjà engagés en 2011 dans ce projet visant le développement de l’enseignement de la Prévention, de nouveaux partenaires ont également signé cette convention régionale en juin 2016 : l’Ecole de Gestion et de Commerce "EGC" et sept Organisations Professionnelles (MEDEF, AMPI, BANAMART, CGPME, UMIH, CAPEB, CICRAM). Avec un objectif clair : porter l’apprentissage du Management de la Santé Sécurité au Travail jusqu’au cycle de l’enseignement supérieur, afin de promouvoir la synergie Ecole-Prévention-Entreprise. L’expérience acquise depuis plusieurs années, dans le développement des compétences en santé et sécurité au travail dans les différents cursus de la formation initiale des élèves des lycées professionnels et technologiques (CAP, brevet professionnel, baccalauréat professionnel, BTS), et dans ceux des apprentis des Centres de formation d'apprentis (CFA), permet aujourd’hui à la DRP de la CGSS de toucher également les étudiants des écoles d’ingénieurs et de management, et ceux préparant un diplôme à visée professionnelle en Université.
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Diminuer les risques professionnels chez les jeunes embauchés
De nouveaux outils développés par l’INRS et les organismes de Sécurité Sociale permettront aussi aux nouveaux arrivants d’identifier au plus tôt les situations à risques. Concrètement, l’élève pendant sa formation initiale est chargé de réaliser un diagnostic de sécurité, en utilisant un dossier spécifique SYNERGIE PEDAGOGIQUE. La continuité de cet apprentissage est réalisé en entreprise lors de l’accueil des nouveaux arrivants, grâce à l‘utilisation par les entreprises d’accueil de SYNERGIE TUTORAT. Cette mission SYNERGIE est pleinement intégrée dans le cursus de sa formation, et fait l’objet d’une notation pour la validation des examens. L’intérêt pour les élèves de CAP, est d’aboutir à la détermination de propositions d’amélioration adaptées. En Bac Pro, grâce l’utilisation des outils OIRA les élèves pourront aider le chef d’entreprises d’accueil à la révision du document unique d’évaluation des risques professionnels. Les élèves de BTS pourront aussi se servir de l’outil MAVIMPLANT pour faire des propositions dans l’amélioration des conditions de travail.
Des futurs cadres en phase avec la prévention
Les futurs cadres des entreprises martiniquaises seront également formés à l’utilisation des outils de Management de la Santé Sécurité au Travail.
Les partenaires de cette convention entendent faire de la Santé et Sécurité au Travail (S-ST), une véritable composante de la compétence et de la qualification des jeunes. Ils ont choisi de développer chez les jeunes étudiants, leur capacité à favoriser un dialogue social durable, grâce à la mise en place de méthodes de managements très novatrices. À l’heure ou le développement d’une culture de prévention au sein des équipes de management des entreprises s’impose comme un facteur de réussite des politiques de lutte contre certains risques professionnels majeurs (stress, troubles musculo-squelettiques), cette nouvelle convention s’articule autour d’une volonté commune de permettre aux futurs cadres d’intégrer le monde du travail avec de bonnes connaissances en Management de la S-ST grâce au déploiement du référentiel BES-ST et la maîtrise des grilles GPS-ST et DIGEST. L’attitude positive acquise par le jeune à l’occasion de ces périodes d’apprentissage de leur métier de futur manager, aura sans nul doute des conséquences bénéfiques pour l’ensemble de son existence, sur la route, à la maison, dans les loisirs, et bien entendu dans les entreprises. Ce dispositif qui devrait s’étendre à d’autres filières, porte principalement sur les activités de l’hôtellerie-restauration, de la maintenance et la réparation automobile, la logistique et le transport de marchandises et l’agriculture en étroite collaboration avec les professionnels concernés.
Prévention des risques
Une nouvelle étude sur les mesures de prévention mises en œuvre par les employeurs Près de 60 % des employeurs publics et privés ont pris des mesures de prévention des risques professionnels en 2013. C’est ce que révèle l’enquête Conditions de travail 2013 réalisée pour l’Insee pour la DARES et dont les résultats ont été publiés en mars 2016. Ces mesures n’ont pas toujours fait suite à une démarche formalisée d’évaluation des risques pour la santé et la sécurité de leurs salariés puisque seuls 46 % des employeurs ont élaboré ou mis à jour un document unique d’évaluation des risques professionnels, pourtant obligatoire pour toutes les entreprises depuis 2001. Globalement, les politiques de prévention des risques professionnels ont été moins actives dans la fonction publique et dans les petits et moyens établissements du secteur marchand et associatif. Les grands établissements du secteur marchand ont plus souvent mis à disposition des équipements de prévention, formé à la sécurité du personnel, modifié l’organisation du travail en vue de prévenir les risques. Ils ont notamment plus recouru à la substitution d’un produit dangereux par un autre moins dangereux en cas de risque chimique. Ils ont recouru aussi davantage aux certifications sur la santé-sécurité au travail et ont souvent fait appel à des experts externes en santé-sécurité, tout comme les établissements hospitaliers du public ou du privé. Concernant les risques psychosociaux, 24 % des établissements ont pris des mesures de prévention à dimension collective, et 22 % des mesures d’ordre individuel. Dans les établissements du secteur marchand, le télétravail a été plus répandu quand l’employeur jugeait ses salariés exposés à des risques psychosociaux. Retrouvez l’ensemble de l’Etude sur le site de la DARES : www.dares.travail-emploi.gouv.fr Source : DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques)
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Le MASE Antilles-Guyane : un acteur majeur de la Prévention pour votre entreprise Créée en 2012 sous l’impulsion des Chambres de Commerce et d’Industrie de Guadeloupe, Martinique et Guyane, l’association MASE Antilles-Guyane propose aux entreprises du secteur industriel dans un premier temps de me re en place et de faire certifier un système d’amélioration continue dans les domaines de la Sécurité, de la Santé et de l’Environnement en se basant sur les 5 axes d’un référentiel reconnu.
Réunion du 28 avril 2016 des adhérents de Martinique du MASE Antilles-Guyane A l’occasion de la Journée Mondiale de la Sécurité, le Mase Antilles-Guyane a organisé sa première réunion d’échange avec ses adhérents le jeudi 28 avril 2016. René XUEREB, et Jean Marc CLAVEAU, représentants respectivement d’EDF et de la SARA ont présidé ce e rencontre qui s’est déroulée à la centrale EDF de Pointe des Carrières, à Fort-de-France. Concernant l’application du référentiel 2014, les auditeurs qui exercent en Martinique (Mme Catherine FORTUNE de Target 9000, Mme Isabelle BASTIAN de l’Apave et M. Jérôme HEBRAS du Bureau Véritas) sont intervenus devant un auditoire d’une cinquantaine de chefs d’entreprise et leurs collaborateurs en charge de la Sécurité, de la Santé et de l’Environnement. Ils voulaient expliquer aux entreprises qu’ils auront à auditer que le rapport à instituer est un rapport d’enrichissement mutuel, pour améliorer la sécurité et non une a itude policière. Jean Claude SOUMBO, administrateur système, a montré que ce référentiel donnait une plus grande marge de manœuvre aux dirigeants des entreprises adhérentes qui définissent maintenant le niveau d’objectif qu’ils visent sur chaque axe du référentiel. Mme Isabelle SUTTER BARROT, responsable QSE à Caraib Moter, a exposé une nouvelle idée : faire un audit à blanc croisé avec un autre adhérent certifié pour 3 ans. L’objectif est d’avoir la vision d’un œil extérieur à l’entreprise sur le système mis en place, et ce au cours de 3 années de certification. Ergos Martinique et Caraib Moter expérimenteront cet audit croisé. EDes besoins ont été exprimés par les entreprises :
• Rencontrer les responsables QSE qui travaillent en Martinique. • Avoir des contacts avec des étudiants martiniquais qui se destinent à travailler dans ce domaine. Enfin, la mise en place, pour les adhérents, d’un espace informatisé d’échange concernant les bonnes pratiques en matière de sécurité, santé et environnement.
L’objectif de partage, qui est un des atouts de l’association MASE Antilles-Guyane, autour de la sécurité, la santé et l’environnement, a été a eint, même si nous comptons des entreprises concurrentes parmi nos adhérents.
Chefs d’entreprise, visez l’excellence ! Le MASE Martinique se mobilise pour développer à vos côtés une dynamique de performance à travers la prévention de la sécurité, de la santé et de l’environnement de tous les acteurs de votre entreprise. Notre objectif : Vous accompagner pour mieux structurer votre démarche SSE à l’aide des 5 axes du manuel en travaillant notamment sur la formation interne et l’organisation du travail. Pérenniser votre système de management de la sécurité par l’analyse périodique de vos résultats et par sa reconnaissance à travers l’a ribution d’une certification. Pour plus de renseignements, contactez :
• Jean-Claude SOUMBO, Responsable Travaux, Patrimoine, Préventique à la CCIM et Administrateur MASE Antilles-Guyane en Martinique 0596 55.28.21 soumbo@martinique.cci.fr • Georges CUYSSOT, Chef du service Développement Durable en charge des filières industrielles à la CCIG et Administrateur MASE Antilles-Guyane en Guyane 0594 29.96.58 g.cuyssot@guyane.cci.fr • Razane HANNA, Conseiller Technique à l’Industrie, la Sécurité et l’Innovation à la CCI IG et Administratrice MASE Antilles-Guyane en Guadeloupe 0590 93.77.20 r.hanna@guadeloupe.cci.fr
site internet : h p://mase-asso.fr
Prévention § Santé au Travail
Réflexion
Accroître la santé et le bien-être des travailleurs : un bénéfice pour tous ! En mettant en place un système de management de la santé et de la sécurité au travail, l’entreprise entre dans un schéma vertueux qui lui permet de créer certaines conditions pour réaliser ses objectifs économiques, tout en préservant le capital humain de la société et en répondant à ses obligations vis-à-vis de ses salariés. NOTRE RÉDACTRICE ÉVELYNE PARA, Directrice des Risques Professionnels – CGSS MARTINIQUE
Le contexte
De plus en plus d’entreprises sont convaincues aujourd’hui de la nécessité de réinjecter du lien dans l’entreprise. Elles s’intéressent au bien-être de leurs salariés pour le bon fonctionnement des personnes au travail, et aussi pour les performances de l’entreprise. Mais quels sont les bénéfices d’un système de management de la santé et de la Sécurité au travail pour les acteurs des entreprises ?
Le salarié a tout à gagner
Au-delà des revendications principales concentrées autour de la préservation du travail, de la rémunération salariale et de l’amélioration des conditions de travail (allègement physique et psychologique), un système de management de la S-ST répond tout naturellement aux aspirations du salarié : – une qualité du travail marquée par une ambiance agréable de fonctionnement, un management de proximité, une plus grande autonomie dans l’exécution des tâches, un contenu du travail intéressant ; – un développement de ses compétences personnelles, au travers d’activités de formation et aussi de développement personnel qui accroissent son "employabilité" ; – des perspectives de réalisation dans le travail : des responsabilités, des perspectives de carrière, des témoignages de réussite et de reconnaissance ; – un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, afin de réinvestir des
champs insuffisamment explorés (famille, loisirs, vie associative…) et bénéficier d’une meilleure qualité de vie, grâce par exemple au choix individualisé des horaires ou encore aux services des PAE proposés par l’entreprise et qui sont propices à retisser du lien social (crèches, gardes d’enfants, dispositif d’écoute en cas de problèmes sociaux, financiers ou juridiques, etc.). Toutes ces mesures, qui répondent aux aspirations des salariés et qui stimulent leur développement physique, psychologique et social afin de protéger leur santé, vont aussi renforcer et nourrir le niveau d’engagement des salariés vis-à-vis de leur entreprise, ce qui ne peut laisser indifférent leur employeur.
Pourquoi l’entreprise devrait-elle se préoccuper du bien-être de ses salariés ?
Trois types d’arguments peuvent être brièvement évoqués : parce que c’est responsable, parce que c’est nécessaire, et parce que c’est rentable. Le premier argument "parce que c’est responsable", renvoie à la nature de la relation que souhaite instaurer l’entreprise avec ses salariés. Il s’agit de recréer du lien social, de favoriser l’engagement réciproque, la confiance et le développement de chacun. Mais l’entreprise se préoccupe aussi du bien-être de ses salariés, "parce que c’est nécessaire". L’évolution du cadre légal incite les entreprises à développer la prévention et à mettre l’accent sur le caractère global
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de la notion de santé au travail, qu’elle soit physique ou mentale. Plusieurs articles du code du travail et du code pénal contraignent aujourd’hui les chefs d’entreprise à évaluer et à maîtriser leurs risques professionnels, à redoubler de vigilance sur les problèmes humains qui peuvent entraver le bon fonctionnement de l’entreprise, ce qui amène à une judiciarisation croissante des relations entre les entreprises et les salariés. Enfin, au-delà des obligations morales, légales, contractuelles, explicites et implicites, "parce que c’est économiquement rentable" d’optimiser le capital humain de l’organisation. Une politique affichée, et traduite dans des actes concrets de préservation du bien-être des employés, présente un certain nombre de bénéfices qualitatifs et quantitatifs, et cela se traduit par des économies directes (baisse du taux annuel de cotisation AT/MP par exemple), et aussi par des économies indirectes de coûts cachés : coûts des perturbations liés au traitement de la non qualité des produits ou aux réclamations des clients, coûts de régulation engendrés par les heures supplémentaires ou l’appel à la sous-traitance, coûts d’opportunité correspondant aux retards de livraison, aux pertes de marchés, ou encore à la dégradation de l’image de marque de l’entreprise... Pour tout complément d’information : Direction des Risques Professionnels de la CGSS, Tel. 0596 66.53.35 e-mail : prevention972@cgss-martinique.fr
Réflexion
Pourquoi le chef d'entreprise est-il autant exposé aux risques que ses salariés ?
La santé du chef d'entreprise est directement en lien avec celle de son entreprise. Et si l'entreprise va mal, ce sont les emplois travailleurs qui sont fragilisés. Alors, à quand une démarche des travailleurs destinée à protéger la santé et la sécurité de leur chef d'entreprise ? NOTRE RÉDACTRICE CORINNE DUBOIS, Chargée de Mission Qualité et Prévention CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION
En pratique…
Que se passe-t-il lorsqu'un artisan d'une entreprise de moins de 10 salariés a un accident ? Si aucune relève n'est effective, ce qui est parfois le cas, c'est le dépôt de bilan assuré. Alors, pourquoi la sécurité du chef d'entreprise n'estelle pas une priorité ? N'est-il pas exposé à des risques professionnels lui aussi ?
a Le chef d'entreprise met la main à la pâte :
Il est au four et au moulin et pas seulement lorsqu'il est boulanger ! Ce qui caractérise le chef d'entreprise dans une TPE, c'est qu'il doit tout faire : le commercial, le financier, le gestionnaire, le manager et surtout, produire. Selon la taille de l'entreprise, il est sur le terrain, seul ou avec ses salariés. Ce n'est que lorsque le niveau de développement de l'entreprise le permet qu'il peut recruter une personne pour le seconder. Être chef d'entreprise, c'est un marathon !
a Le chef d'entreprise est exposé aussi...
Alors, quels sont les risques auxquels sont soumis les dirigeants ? S’ils exercent la même activité que leurs salariés : ils sont exposés aux mêmes risques ! Exemples : Le menuisier utilisera la scie à ruban comme son salarié, le gérant de station-service sera soumis au même risque d'agression que ses salariés, le quincaillier portera des charges lourdes avec son équipe, le notaire sera devant son clavier aussi une bonne partie de la journée...
... mais d'une manière différente
Ce qui peut varier, c'est le temps d'exposition et la variété des risques. Car le dirigeant a bien d'autres tâches à assurer que celles qu'il confie à ces collaborateurs. Et celles-ci peuvent être porteuses de risques.
...et variable d'une entreprise à l'autre
Tous les dirigeants ne sont pas exposés de la même manière : les artisans, les commerçants, les professions libérales; chacun exerce un métier très différent. Ils s'exposent à des situations variables selon la taille de l'entreprise et selon leur propre discipline.
a Peu de données sont disponibles à ce sujet. Pourquoi ?
Depuis l'industrialisation de masse durant le 20ème siècle l'objet social est implicite : défendre les plus faibles (travail des prisonniers, des enfants et des femmes), et surtout les classes défavorisées et ouvrières. Le dirigeant, le travailleur non salarié, n'a pas été pris en considération. D'où la démarche du RSI visant à prendre soin de la santé de ses adhérents (voir le programme RSI Prévention pro sur le site www.rsi.fr).
a Le chef d'entreprise n'a pas le temps de s'occuper de sa santé...
...et personne ne le fera pour lui. Il a le nez dans le guidon, il doit avancer, et dans le meilleur des cas, prendra soin des autres avant lui. D'ailleurs, il n'est pas malade, et si il l'est, il travaille quand même, il n'a pas le choix. C'est précisément pour cette raison que la première chose que demande une banque à un dirigeant de PME emprunteur est de remplir un questionnaire de santé. Le risque pris se mesure à l'état de santé du dirigeant car le capital santé du dirigeant est le principal actif immatériel d'une PME. Plus la taille de l'entreprise est petite, plus le lien de proximité entre la santé du dirigeant et la santé de l'entreprise est fort au point de rendre l'entreprise totalement dépendante de la bonne santé de son dirigeant.
a Le chef d'entreprise fixe lui-même ses propres limites, au détriment de sa santé : Il est en permanence en surcharge de travail. Il ne connaît ni les 35 heures, ni les vacances. Un grand nombre travaille 6 jours sur 7 et leur vie professionnelle empiète largement sur leur vie de famille. Les vacances ? Certains arrivent à en prendre, d'autres se contentent d'une semaine par an, entrecoupée de coups de fils et d'envoi de messages pour éviter de perdre un client... difficile de décrocher ! Certains vont donc être très attentifs à leur forme, d'autres vont "tirer sur la corde" jusqu'au bout, ignorant parfois certains symptômes et renonçant à s'arrêter pour ne pas impacter leur activité alors que leur santé l'imposait.
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a Le chef d'entreprise en mauvaise santé :
Les maladies chroniques concernent aujourd'hui de nombreux dirigeants, ils sont également concernés par les douleurs physiques (le dos, les articulations, les migraines). Ces douleurs, ces passages à vide semblent s'accentuer. Car la raison de leur maux est le stress lié à l'activité, devant l'âge et la maladie.
Alors comment faire ?
D'abord bien s'entourer, cela réduit les risques, le stress, la charge de travail, et les erreurs. A tous les stades du projet, discuter avec des professionnels, même d'autres métiers, et confronter ses idées est essentiel pour ne pas aller dans le mur, ouvrir son esprit, et prendre du recul. Pour garder le moral, faire du sport, marcher dans la nature, passer du temps en famille, et se consacrer à d'autres activités que celles du champ professionnel : progresser ailleurs que dans le travail, c'est vital, cela ressource !
Prévention § Santé au Travail
La Prévention en Action
Partenaires sociaux
Une nouvelle mandature du CTR pour relayer les messages de prévention Les représentants des organisations professionnelles d’employeurs et de salariés agissent de concert pour améliorer l’accompagnement des entreprises dans la prévention des risques professionnels. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Le Comité Technique Régional (CTR) est une instance paritaire chargée d’assister le Conseil d’Administration (CA) de la CGSS dans la gestion des risques professionnels. Une nouvelle mandature a été mise en place en février 2016. Le CTR est composé de représentants de toutes les organisations professionnelles locales. ^ Pour le Collège Salariés : CGTM, CGTM-FSM, CGT-FO, CFDT, CFTC, CFECGC, CDMT, CSTM et UGTM. ^ Pour le Collège Employeurs : MEDEF, AMPI, CGPME, UPA et FDSEA. Y siègent 20 membres titulaires, (10 représentants des travailleurs salariés et 10 représentants des employeurs), et un nombre égal de suppléants. Le mandat de ces 40 membres est d’une durée de 4 ans, renouvelable. Un nouveau CTR a été mis en place en 2016. La Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS anime ce comité.
Rôle et missions du CTR
Les membres relaient vers les entreprises (direction, représentants des salariés), et vers les organisations qui les ont mandatés, les informations et bonnes pratiques de prévention des risques professionnels. Ils peuvent également formuler toute proposition, afin d’améliorer les actions de la DRP et leur application sur le terrain. La DRP consulte le CTR, au moins 3 fois par an, sur les orientations en matière de prévention des risques professionnels, les incitations financières à déployer, l’analyse des statistiques d'accidents du travail, etc. Cette consultation permet d'adapter en permanence la politique de prévention au monde de l’entreprise et à ses préoccupations.
La mise en place de la nouvelle mandature Le 4 février 2016 a eu lieu la première réunion de la mandature en cours. Les représentants des deux Collèges, ont élu leurs présidents respectifs. Pour le Collège Employeurs, il s’agit de M. Henri ROCHE (AMPI), et pour le Collège Salariés, M. Raphaël MAMES (CGTM-FSM).
INTERVIEWS EXPRESS a M.
Henri ROCHE, Représentant AMPI-MEDEF, Président du Collège Employeurs du Comité Technique Régional (CTR)
Comment voyez-vous votre rôle en tant que Président du Collège Employeurs du CTR ? Plutôt qu’un rôle de Président, la fonction de membre actif du CTR me semble plus représentative de l’action que nous avons à mener en matière de prévention des risques. N’oublions pas que le CTR est un organe de consultation dans le domaine de la prévention des risques professionnels. Selon vous, en quoi le CTR participe-t-il à l’accompagnement des entreprises martiniquaises dans la prévention des risques professionnels ? En tant qu’instance paritaire, sous la houlette de la Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS, le CTR promeut dans les entreprises martiniquaises, la prévention des risques. Les actions de la DRP sont ainsi relayées dans l’entreprise, à tous les niveaux (employeurs et employés), pour une prise en compte plus efficace du management de la sécurité. a M. Raphaël MAMES, Représen-
tant CGTM – FSM, Président du Collège Salariés du Comité Technique Régional (CTR)
À l'occasion de cette nouvelle mandature, quels sont les principaux thèmes sur lesquels il serait important que le CTR travaille ? Outre les thèmes incontournables, tels que les cancers professionnels ou les Troubles Musculo-Squelettiques, je pense que le CTR sera également amené à s’interroger sur la pénibilité au travail des Aidants à domicile, la posture de travail debout dans les TPE de certains secteurs professionnels, et la sécurité des salariés d’entreprises opérant sur les routes pour le nettoyage des espaces verts. Cela fait plusieurs années que vous faites partie du CTR, quelles sont les évolutions que vous avez pu observer en matière de prévention des risques professionnels ? Une meilleure prise en compte d’année en année, des actions proposées par la DRP, dans les entreprises. Ce qui se traduit dans les faits par une diminution des accidents du travail, notamment dans les secteurs à risques. Les salariés sont de plus en plus ciblés directement par les actions menées, au lieu des seuls employeurs. Une belle action réalisée par la DRP est le Salon Santé et Sécurité au Travail, dont nous avons organisé la 4e édition en novembre 2015. La DRP a également mis en place une offre de suivi des différents secteurs d'activité par les Contrôleurs.
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La Prévention en Action
Optimiser la gestion du risque chimique dans les établissements scolaires
Les manipulations de produits chimiques dans le cadre de l’enseignement des sciences expérimentales dans les collèges et les lycées amènent une réflexion sur le risque chimique même si les programmes scolaires ont réduit les risques d’exposition des élèves. NOTRE RÉDACTRICE VIRGINIE WALOSZEK, Inspectrice Santé et Sécurité au Travail (ISST), Déléguée Académique aux Risques Majeurs (DARIM) – RECTORAT DE MARTINIQUE
Evaluer les risques
Dans un premier temps il faut évaluer les risques auxquels les élèves, les enseignants et les personnels de laboratoires sont exposés et le notifier dans le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels (DUERP).
a Les principes de prévention en risque chimiques :
• Remplacer un produit dangereux par un produit non dangereux ou moins dangereux. • Prendre des mesures de protection collective. • Mettre à disposition des équipements de protection individuelle (EPI). • Limiter le nombre de personnes exposées et les durées d'exposition. • Limiter les quantités de produits dangereux. • Informer et former les personnels et les élèves.
Rappel de bonnes pratiques a Le stockage des produits chimiques :
Une bonne gestion des stocks permet d’éviter le stockage inutile de matières dangereuses. Il faut également vérifier les conditions de stockage en se référant aux Fiches de Données Sécurité (FDS). Ce document informe des dangers, des propriétés du produit, les risques pour la santé, et l’environnement, les mesures de protection à prendre et les conditions d’utilisation.
a La manipulation :
pour quoi il a été initialement prévu. On accordera une attention à la manipulation de la verrerie qui peut entrainer des coupures. • Les équipements de secours : Les douches de sécurité et les laveurs oculaires doivent demeurer accessibles et maintenus en état de fonctionnement. Une trousse de secours doit être disponible pour les premiers soins.
a La gestion des déchets :
• Un plan de gestion des déchets chimiques doit être établi. Le DUERP doit prévoir l’évacuation systématique des produits chimiques non nécessaires à la réalisation des programmes. • Les déchets doivent être regroupés par grandes familles : déchets chimiques non toxiques, déchets acido-basiques, déchets contenant des ions métalliques toxiques...
solvants utilisés. • Limiter les quantités utilisées. • Adapter le protocole à la configuration de la salle. • Rédiger le mode opératoire. • Prévoir comment seront organisées les manipulations.
a Lors du déroulement de la séance, les élèves doivent : ^ Appliquer les consignes qui seront rappelées
en début de séance.
^ Lire le protocole (l’ensemble du matériel sera
vérifié avant utilisation).
^ Réaliser le montage (la mise en route ne se
Pour prévenir les incidents qui peuvent survenir lors d’une séance de travaux pratiques, il convient de suivre un certain nombre d’étapes lors de la conception et pendant le déroulement de la séance.
fera qu’après vérification du montage par l’enseignant). ^ Réaliser l’expérience ou le TP (la paillasse doit être constamment rangée, tout récipient contenant un produit doit être identifié. ^ Stocker les résidus de la réaction dans des récipients adaptés et correctement étiquetés. ^ Laver et rincer le matériel après usage, éventuellement séché. La paillasse doit être nettoyée. Aucun récipient ne doit rester sur la paillasse. ^ Enlever la blouse et se laver soigneusement les mains avant de sortir du laboratoire.
• Rechercher les dangers des produits, réactifs,
Sources : Observatoire National de la Sécurité ; INRS (ED1506)
Les étapes de la réalisation d’une expérience ou d’une séance de travaux pratiques
a Lors de la conception de l’expérience ou du T.P. par l’enseignant :
Les consignes pour le travail en salle de travaux pratiques doivent informer les élèves : – de la tenue à porter : port de la blouse, le port des Equipements de Protection Individuels (EPI) ; – des règles d’hygiène ; – et des règles de rangement. On peut également les compléter par des consignes spécifiques aux risques rencontrés. • L’étiquetage des produits constitue la première information, essentielle et concise, fournie à l’utilisateur sur les dangers d’un produit chimique et les précautions à prendre lors de l’utilisation. • Le matériel expérimental doit être utilisé à ce
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Prévention § Santé au Travail
Gros Plan
Prévention de la désinsertion professionnelle
Quand la santé devient un problème pour son emploi...
Un dispositif d’accompagnement des salariés accidentés ou souffrant d’une affection lourde a été mis en place par la Direction des Risques Professionnels de la CGSS. Plusieurs partenaires y participent. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ? Un salarié, victime d’un accident grave ou atteint d’une maladie invalidante, quelle qu’en soit l’origine (professionnelle ou non), s’inquiète non seulement pour son état de santé, mais aussi pour son avenir professionnel. En cas de séquelles, la question de son aptitude à occuper son ancien poste de travail ou un autre emploi se pose. Beaucoup de salariés vivant cette situation, finissent par quitter le monde professionnel. Comment faire pour que la cessation d’activité d’un salarié qui a été gravement accidenté ou malade, ne soit pas une fatalité ?
Permettre au salarié de reprendre une activité professionnelle dans les meilleures conditions L’objectif de cette offre de service est le maintien du salarié dans son emploi d’origine, ou son reclassement à un autre poste de travail dans la même entreprise, ou encore son orientation vers une autre activité professionnelle compatible avec son état de santé, si l’entreprise est dans l’incapacité de le reclasser (structure trop petite, secteur d’activité ne permettant pas une grande diversité de postes, etc.).
Une démarche précoce pour un accompagnement optimal L’accompagnement doit intervenir le plus tôt possible
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pendant l’arrêt de travail du salarié. Les partenaires du réseau "Prévention de la Désinsertion Professionnelle" (PDP) se mobilisent afin d’identifier les personnes pouvant bénéficier de cet accompagnement. Le salarié concerné peut également se faire connaître directement auprès d’eux : – le médecin du travail ; – le médecin traitant ; – la DRP de la CGSS : la Cellule "Prévention de la Désinsertion Professionnelle" et le Service Prévention ; – le Service Social de la CGSS ; – le Service Médical de la CGSS ; – le SAMETH (Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés). Tous ces acteurs ont un rôle à jouer, chacun dans son domaine propre, afin de favoriser la reprise d’une activité professionnelle par le salarié.
La visite de préreprise : 1ère étape indispensable La visite de préreprise, réalisée par le médecin du travail, alors que le salarié est encore en arrêt de travail, permet d’identifier le plus tôt possible les difficultés que pourrait rencontrer le salarié lors de la reprise de son poste. Ainsi, les solutions possibles sont étudiées par la Cellule PDP, en amont de la reprise du travail : aménagement du poste de travail, reclassement, etc. Cette visite n’a aucune conséquence sur la durée de l’arrêt de travail. Le salarié s’adresse donc au médecin du travail de son entreprise pour bénéficier de ce premier pas vers son
maintien dans une activité professionnelle.
a Le suivi et l’accompagnement
Outre la visite de préreprise avec le médecin du travail, le réseau PDP peut mettre en œuvre plusieurs actions de prévention de la désinsertion professionnelle:
a Les actions préparant le retour à l’emploi, pendant l’arrêt de travail : – l’information du salarié et de son employeur ; – la formation professionnelle ; – le bilan de compétences…
a Les actions de retour à l’emploi :
– le temps partiel thérapeutique ou le travail léger afin que la reprise de l’activité soit progressive ; – l’aménagement du poste de travail…
a Les actions de reclassement :
– le contrat de rééducation professionnelle en entreprise. Son objectif est la réinsertion dans le monde du travail, par l’apprentissage d’un nouveau métier. Les frais de formation peuvent être pris en charge par la CGSS. Grâce à cet accompagnement, le salarié et l’employeur sont guidés tout au long de cette démarche qui vise à prévenir la désinsertion professionnelle. Contact : Cellule "Prévention de la Désinsertion Professionnelle", Direction des Risques Professionnels – CGSS ; e-mail : pdp@cgss-martinique.fr
Contrôle du Droit du Travail
Renforcement des pouvoirs de l’inspection du travail Une Ordonnance n°2016-413 du 7 avril 2016 (JO du 08.04.2016) relative au contrôle de l’application du droit du travail, réaffirme les compétences et les pouvoirs des agents de l’Inspection du travail et améliore leurs moyens d’intervention. En vigueur à compter du 1er juillet 2016, elle élargit à tous les secteurs d’activité la demande d’arrêt des travaux en cas de danger grave et imminent, limitée jusqu’à présent au secteur du bâtiment et des travaux publics. L’ordonnance ajoute, à la liste des situations de danger, l’utilisation de machines sans protection et les risques électriques majeurs. Elle permet également à l’inspecteur du travail, après une mise en demeure, d’imposer l’arrêt temporaire de l’activité d’une entreprise qui ne respecte pas la réglementation sur l’exposition aux agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. L’ordonnance introduit des procédures d’urgence pour les travailleurs mineurs. L’inspecteur pourra imposer le retrait immédiat d’un travailleur mineur en situation de danger et rompre le contrat de travail ou la convention de stage avec maintien de la rémunération. L’accès aux documents sera facilité en cas de harcèlement moral ou sexuel et en matière de sécurité et santé au travail. L’ordonnance introduit, en complément des amendes pénales, des amendes administratives pour les infractions relatives au temps de travail, au salaire minimum et à la dignité des travailleurs. Ce texte vient compléter la réforme de l'inspection du travail engagée en 2013 et la mise en place d'une nouvelle organisation. Source : Vie-publique.fr
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Pratique
Des outils sont disponibles pour évaluer les risques dans votre entreprise
Accompagnement adapté de la CGSS, aides financières, logiciels…, les moyens ne manquent pas pour vous aider à identifier et à prévenir les dangers auxquels vous et vos salariés sont exposés. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Pourquoi est-il indispensable d’évaluer les risques professionnels en entreprise ?
En Martinique, il y a en moyenne 2 000 accidents du travail avec arrêt de travail. Si les accidents du travail diminuent, les maladies professionnelles (MP) sont en augmentation, comme dans toute la France, atteignant le chiffre de 162 MP reconnues en 2015 pour la Martinique. Ces sinistres peuvent avoir un lourd impact sur l’entreprise et sur les salariés qui en sont victimes : coût économique (absentéisme, perte de productivité, augmentation du taux de cotisation, etc.), coût humain et social (blessures, séquelles, dégradation du climat social dans l’entreprise, etc.).
Qu’est-ce que le Document unique ?
Le "document unique" (DU) est obligatoire pour toutes les entreprises ayant au moins un salarié. Le défaut d’élaboration du document unique et l’absence de mise à jour (au moins annuelle) sont pénalement sanctionnés. Outre son caractère obligatoire, le DU est surtout un outil indispensable pour maîtriser le fonctionnement de votre entreprise. En effet, ce document recense l’ensemble des risques professionnels encourus par les salariés dans une entreprise donnée. Il précise leur fréquence et gravité, afin de les éviter ou à défaut de les maîtriser. Il a pour objectif de permettre une amélioration continue des conditions de travail. Pour chacun des risques identifiés, une ou plusieurs actions correctives ou préventives doivent être définies, planifiées et mises en œuvre par l’employeur, en concertation avec le personnel. Dans le cadre du management de la Santé-Sécurité au travail, le DU permet donc à l’employeur d’avoir une vision claire des mesures nécessaires pour protéger le personnel, pour le rendre plus performant, et améliorer les situations de travail. Ces mesures concernent la gestion des ressources humaines (formation du personnel tout au long de la vie professionnelle, surveillance médicale…), des équipements de travail, l’amélioration de l’environnement du
poste de travail et la prévention des nuisances physiques (bruit, vibrations…) ou chimiques (poussières, produits nocifs…). Le DU permet également de tracer et de valoriser les actions déjà réalisées.
Un accompagnement adapté
La Direction des Risques Professionnels de la CGSS vous accompagne dans cette démarche d’EvRP et de rédaction du DU. Les entreprises de moins de 50 salariés, sont soumises à la même réglementation imposée aux entreprises de plus grande taille, pour la mise en oeuvre d'une démarche d’évaluation des risques professionnels (EvRP) et l'élaboration du DU. Toutefois, les PME-PMI ne disposent pas des mêmes moyens (temps et ressources humaines) pour évaluer leurs risques professionnels. Pour répondre aux besoins de ces entreprises, la Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS a développé un dispositif d’accompagnement spécifique pour les PME-PMI (dispositif également accessible aux entreprises de tout effectif ).
a Ce dispositif se caractérise par :
^ La mise en place d'un réseau d’une trentaine
d’intervenants formés et référencés par la DRP. Chacun d’entre eux peut intervenir dans une entreprise, en lui apportant une offre de service de proximité, rapide et personnalisée. ^ Le déploiement de formations-actions : – l’intervenant choisi par l’entreprise demandeuse, forme le chef d’entreprise, l’encadrement et les salariés concernés. Par le biais de cette formation-action (20 heures environ étalées sur plusieurs jours), il diffuse les connaissances et les bonnes pratiques nécessaires à l’évaluation des risques, selon la démarche préconisée par la DRP de la CGSS ; – cette action se concrétise par la réalisation du DU de l’entreprise, à l’aide des outils élaborés et diffusés par la DRP de la CGSS (méthode et logiciel). ^ Une incitation financière spécifique : l’Aide Financière Simplifiée (AFS) EvRP, pour aider financièrement les entreprises de moins de 50 salariés, à réaliser cette formation-action
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dispensée par l’intervenant. Environ 200 TPE martiniquaises bénéficient de cette aide chaque année. Pour plus d’informations sur les formationsactions sur le site : www.cgss-martinique.fr, top 5 "risques professionnels", rubrique "formation", puis "formation-action". Pour les aides financières : top 5 "risques professionnels", rubrique "aides financières".
Un outil en ligne pour les très petites entreprises de 4 secteurs ciblés Afin d’aider les petites entreprises (TPE) à faire leur évaluation des risques, l’INRS développe des applications informatiques pour des secteurs ciblés dans un logiciel appelé OiRA. Ces outils en ligne très simples d’utilisation guident l’utilisateur dans sa démarche d’évaluation des risques et lui proposent des solutions de prévention adaptées à son métier pour construire son plan d’action. Chaque outil est élaboré en associant des organismes de prévention (INRS, CGSS, CARSAT, …) et des acteurs du métier concerné (organisations professionnelles…).
a Les Outils OiRA disponibles à ce jour : ^ OiRA Transport routier, destiné aux entre-
prises effectuant du transport routier de marchandises conditionnées. ^ OiRA Restauration, destiné aux restaurants traditionnels. ^ OIRA Garages, destiné aux garages automobiles et poids lourds. ^ OIRA Commerce, destiné aux commerces de détail non alimentaire. Ces logiciels reprennent les risques communément rencontrés dans les activités, et propose de bonnes pratiques de prévention. Disponibles en accès libre sur www.inrs.fr/oira, ils permettent aux entreprises d’élaborer leur document unique et de définir leur plan d’action.
Prévention § Santé au Travail
Décryptage
Renforcer la sécurité des travailleurs de la grande distribution
Un plan de prévention est plus que jamais nécessaire dans l’entreprise pour prévenir les multiples risques que les travailleurs encourent. NOTRE RÉDACTRICE VERONIQUE SON, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
L’agroalimentaire est le secteur le plus touché par les accidents de travail. Son indice de fréquence est de 36 accidents pour 1 000 salariés (la moyenne est de 21). Les salariés sont notamment exposés au risque de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), et aux risques d’accidents dans les réserves et les zones de déchargement. Ils sont soumis aux risques de TMS, notamment aux postes d’encaissement et à la mise en rayon. Ces maladies chroniques endolorissent les tendons, les muscles et les nerfs au niveau des articulations des membres supérieurs (épaules, coudes, poignets-mains), et inférieurs (genoux, chevilles). Elles sont dues aux gestes répétitifs effectués par les salariés, et aux postures contraignantes de travail.
Les articles de plus de 8kg restent dans le chariot
En faisant vos courses, vous avez sans dans doute remarqué les affiches et autocollants placés au niveau des caisses, vous incitant à laisser dans le chariot les objets lourds. Ces supports d’information fournis aux enseignes de grande distribution par la Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS ont pour objectif de sensibiliser les salariés de ce secteur, et surtout les clients, aux risques engendrés par la manipulation des articles de plus de 8 kilos. Dans un hypermarché ou un supermarché, la personne travaillant au poste d’encaissement manipule de très nombreux produits pour les scanner, et les faire passer du tapis principal vers le client. Certains de ces produits sont lourds, encombrants, ou encore difficiles à prendre
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en main. Enfin, la rapidité demandée pour effectuer ces manipulations empêche souvent d’opérer dans une bonne position. La répétition de ces gestes, et la difficulté supplémentaire due au poids de certains articles (packs de boissons, sac de nourriture pour animaux, etc.) peuvent entraîner des TMS chez ces salariés. On peut constater actuellement un nombre très important de maladies professionnelles ou d’accident de travail concernant ce personnel.
La mise en rayon, une activité à risques
La manipulation et le port des articles par les salariés pour de la mise en rayon, les exposent à des risques de douleurs des membres supérieurs et dorsolombaires (déplacement du stock au rayon et mise en place sur les linéaires). Par exemple, les palettes pouvant peser jusqu’à 300 kilos et plus, les salariés, ont donc à fournir des efforts physiques importants pour les tracter, les pousser et les stopper, lorsqu’ils utilisent des transpalettes manuelles. La Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS a ainsi mené une action pour inciter les grandes enseignes à s’équiper de transpalettes électriques. La moitié des établissements a fourni à ses salariés ces équipements qui permettent un transport aisé des articles. De plus, avec ces transpalettes pouvant élever les articles à 80 cm du sol, la mise en rayon en hauteur est facilitée. A noter qu’une recommandation (R478) de la CNAMTS, en vigueur depuis le 1er janvier 2016, propose des mesures de prévention à caractère technique, organisationnel ou individuel (elle est téléchargeable sur le site ameli.fr).
Améliorer les conditions de travail dans les réserves
Dans un hyper ou un supermarché, les accidents les plus graves surviennent dans les réserves et sur les quais de chargement/déchargement. Les établissements doivent donc s’équiper pour réduire les risques les plus fréquents dans les réserves, qui sont : – la chute de hauteur d'une personne ou la chute d'objets ; – la circulation d'engins ; – les incendies. Les mesures nécessaires sont, par exemple : la fixation au sol des racks, des dispositifs de protection de chutes d’objet, des ponts mobiles permettant le déchargement en sécurité des marchandises, etc. Il est également important que les établissements de Grande Distribution mettent en place une organisation interne permettant d'assurer la pérennité des mesures de prévention mises en œuvre. Ainsi, les mesures de sécurité visant à réduire, voire à supprimer les risques doivent être intégrées dès la conception, ou lors de travaux de rénovation, permettant d’assurer ainsi des conditions de travail plus sûres aux salariés. Pour tout accompagnement ou pour toute question, vous pouvez contacter la Direction des Risques Professionnels de la CGSS Martinique : Tél. 05 96 66 53 35 – e-mail : prevention972@cgss-martinique.fr
Représentation du Personnel
C’est parti pour la nouvelle Délégation Unique du Personnel (DUP) ! Deux décrets publiés au Journal officiel du jeudi 24 mars 2016 viennent préciser les modalités de fonctionnement de la Délégation unique du personnel (DUP) nouvelle formule et instance unique regroupant des institutions représentatives du personnel (IRP). Ces deux textes, entrés en vigueur le 25 mars 2016, font suite à la loi Rebsamen du 17 août 2015 concernant le dialogue social et l'emploi. L'employeur peut décider de regrouper les instances représentatives du personnel dans une instance commune : la délégation unique du personnel (DUP) regroupant les délégués du personnel (DP), les membres du comité d'entreprise (CE) et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Chaque élu à la DUP bénéficie d'un crédit d'heures mensuel pour l'exercice de ses attributions. La délégation unique du personnel (DUP) peut être mise en place dans une entreprise ayant entre 50 salariés et 299 salariés et au sein de chaque établissement distinct de l'entreprise si l'entreprise en comporte plusieurs et si tous les établissements ont constitué un comité d'établissement. La mise en place d'une DUP est facultative. Elle relève uniquement d'une décision de l'employeur. Pour la mettre en place, l'employeur doit consulter au préalable les délégués du personnel (DP), le comité d'entreprise (CE), et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Sa création peut avoir lieu à l'occasion soit de la constitution de l'une de ces 3 instances, soit de leur renouvellement. Dans ce cas, la durée du mandat du DP, du membre du CE ou du CHSCT peut être soit réduite, soit prorogée, de 2 ans au maximum, afin de coïncider avec la date de la mise en place de la DUP. La DUP exerce les attributions des DP, des membres du CE et du CHSCT. Le nombre d'élus à la DUP (titulaires et suppléants) varie selon l'effectif de l'entreprise (ou de chaque établissement distinct) : il va de 4 élus titulaires et 4 suppléants pour les entreprises de 50 à 74 salariés à 12 élus pour celles de 250 à 299 salariés. Pour exercer leurs missions, les élus titulaires à la DUP disposent d'un crédit d'heures par mois, qui varie (de 18 à 20 heures) selon l'effectif de l'entreprise. Les heures passées en délégation sont considérées et payées comme des heures travaillées. La DUP est convoquée par l'employeur au moins une fois tous les 2 mois. Ces réunions abordent les sujets relevant des attributions des DP, du CE et du CHSCT. Au moins 4 réunions par an doivent porter, en tout ou partie, sur des sujets relevant des attributions du CHSCT. Sources : Servicepublic.fr ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
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Décryptage
Les travailleurs intérimaires en situation fragile face aux risques professionnels Les intérimaires ont une vulnérabilité supérieure à celle des autres salariés. Des mesures doivent être mises en place dans les Entreprises Utilisatrices (EU) et les Agences d’Emploi (AE) afin d’améliorer les conditions de travail de ces salariés, et éviter les accidents. NOTRE RÉDACTEUR MIGUEL MARIMOUTOU, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Les intérimaires sont amenés à changer fréquemment "d’employeur de fait". En situation permanente de nouvel embauché, ils doivent s’adapter rapidement à des situations de travail différentes, parfois dangereuses, dans un contexte où les missions sont souvent effectuées dans l’urgence (surcroît d’activité, exigences de rentabilité immédiate…). Ils sont alors exposés à des risques d’accidents, dont les causes découlent souvent d’un défaut de relation ou de communication entre les trois partenaires que sont : l’Agence d’Emploi (AE), l’entreprise utilisatrice (EU) et le salarié intérimaire. Des actions prioritaires ont été définies par la Direction des Risques Professionnels de la CGSS, afin de réduire la fréquence et la gravité des accidents du travail dans ce secteur d’activité.
4 axes prioritaires d'amélioration pour les Entreprises Utilisatrices
a Mieux connaître la sinistralité (nombre d’accidents, de jours d’arrêt de Travail, postes concernés…) des salariés intérimaires intervenant sur leurs sites. a Formaliser et transmettre en amont à l’AE les
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caractéristiques des postes de travail sur lesquels ils délègueront des intérimaires, en précisant obligatoirement les postes à risques particuliers. a Assurer l’accueil et la formation à la sécurité des travailleurs intérimaires (livret d’accueil, transmission des consignes de sécurité, traçabilité des supports de formation, évaluation des acquis, désignation de tuteurs…). a Mener des enquêtes suite aux accidents du travail survenus aux intérimaires afin d’en analyser les causes, et communiquer à l’AE les actions correctives mises en place.
3 axes prioritaires d'amélioration pour les Agences d’Emploi
a Former les salariés permanents des Agences d’Intérim, afin d’améliorer les échanges d’informations sur les risques identifiés par l’EU et sur les moyens de prévention appropriés, l’objectif étant de sensibiliser les salariés intérimaires à l’importance des questions de sécurité, et notamment au respect des consignes de sécurité en vigueur chez l’EU ainsi qu’au port des équipements de protection individuelle (EPI) : casque, chaussures de sécurité… a Mettre en œuvre des procédures internes
permettant de recueillir les caractéristiques des postes de travail, et de s’assurer que tous les éléments indispensables à l’établissement du contrat de mission et à l’évaluation des risques ont bien été transmis par l’EU, avant toute délégation de personnels intérimaires. a Mener des enquêtes suite aux accidents du travail survenus aux intérimaires, en collaboration avec l’EU concernée, afin d’en analyser les causes.
Fonction Publique
Un décret sur les conditions d’exercice du télétravail
Durée du télétravail, demande, mentions que doit comporter l'acte d'autorisation... Les conditions et les modalités de mise en place du télétravail dans la fonction publique d'État (FPE), territoriale (FPT) et hospitalière (FPH) mais aussi dans la magistrature ont été précisées par un décret paru au Journal officiel du 12 février 2016. Ce décret, en vigueur depuis le 13 février 2106, s’applique à la fois aux fonctionnaires et aux agents publics non fonctionnaires. Le télétravail désigne toute forme d'organisation du travail dans laquelle les fonctions qui auraient pu être exercées par un agent dans les locaux de son employeur sont réalisées hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l'information et de la communication. Le télétravail est organisé au domicile de l'agent ou, éventuellement, dans des locaux professionnels distincts de ceux de son employeur public et de son lieu d'affectation. Le temps de télétravail ne peut pas être supérieur à 3 jours par semaine, le temps de présence sur le lieu d'affectation ne pouvant, pour sa part, pas être inférieur à 2 jours par semaine. L'exercice de son activité en télétravail est accordé sur demande écrite des agents auprès de leur hiérarchie qui apprécie la compatibilité de la demande avec la nature des activités exercées, l'intérêt du service et, lorsque le télétravail est organisé au domicile de l'agent, la conformité des installations. La durée de cette autorisation est d'un an maximum, autorisation renouvelable. Pour compléter le décret, d’autres textes paraitront prochainement (arrêté ministériel pour la FPE par exemple), fixant notamment les activités éligibles au télétravail mais aussi les règles à respecter en matière de : – sécurité des systèmes d'information et de protection des données ; – temps de travail, de sécurité et de protection de la santé ; – contrôle et de comptabilisation du temps de travail ; – prise en charge, par l'employeur, des coûts découlant directement de l'exercice du télétravail. Sources : Servicepublic.fr ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
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Prévention § Santé au Travail
À la Loupe
Réduisez l’exposition aux fumées de soudage sans attendre les premiers symptômes ! Les conséquences sur la santé des travailleurs peuvent être relativement sérieuses si aucune action de prévention n’est mise en œuvre. NOTRE RÉDACTEUR MIGUEL MARIMOUTOU, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Les différents procédés de soudage sont largement utilisés dans les ateliers industriels. Ils exposent les salariés à des particules et gaz contenus dans les fumées dont les effets sur la santé sont délétères : atteinte neurologique et sur le système broncho pulmonaire, agent cancérogène possible. L’action du Service Prévention de la CGSS sur cette problématique s’effectue depuis de nombreuses années. Elle est aujourd’hui concentrée sur certaines activités (chaudronnerie, constructions métalliques…) dans le cadre du programme national CMR mené sur la période 2014-2017.
Effets sur la santé
Le CIRC (Centre international de Recherche contre le cancer) classe les fumées de soudage, quelle que soit leur nature (gaz ou particules), comme agents cancérogènes possibles pour l’homme. Selon leur composition, les poussières contenues dans les fumées de soudage peuvent être à l’origine : – d’irritations, d’intoxications, d’allergies ; – de pneumoconioses, de bronchites chroniques et asthme ; – de cancers broncho-pulmonaires.
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Démarche de prévention
L’analyse de l’activité réelle est un préalable nécessaire pour préconiser une démarche de prévention susceptible de réduire l’exposition aux fumées de soudage. La substitution du procédé en place par un procédé moins dangereux sera d’abord recommandée. Par exemple, chaque fois que possible, le procédé MIG sera privilégié à tout autre procédé, car ce dernier permet d’utiliser une torche aspirante. Cet équipement est très efficace, puisqu’il permet de capter environ 80 % des fumées de soudage émises. Lorsque le recours à la torche aspirante n’est pas possible techniquement (en fonction de l’activité ou du type de soudage), il convient de favoriser : – l’utilisation de tables aspirantes (adaptées à la forme des pièces) munies de captation frontale (en partie arrière de la table) et/ou incorporée à la table elle-même (aspiration par le bas) ; – l’utilisation de bras aspirants, dont les buses d’aspiration seront être installées au plus près du cordon de soudure, afin d’avoir un captage optimal des polluants. Dans tous les cas, ces actions doivent être accompagnées par la mise en place d’une ventilation générale (en complément de la ventilation
localisée). De plus, il convient de rappeler que le recours aux équipements de protection individuelle (EPI) doit être limité aux activités où le captage à la source est techniquement impossible (travail en espace confiné, par exemple) ou de faible efficacité. L’EPI le plus adapté reste alors le casque de soudage à ventilation assistée qui permet de travailler dans une atmosphère assainie, sous réserve d’assurer une bonne formation des salariés concernés.
Surveillance médicale
Le suivi médical des salariés exposés aux fumées de soudage est obligatoire. Il vise notamment à détecter d’éventuels effets sur la santé des expositions professionnelles à ces polluants, et à permettre un dépistage précoce des anomalies de santé.
Equipements de protection individuelle (EPI)
Un nouveau règlement européen s’appliquera à tous à compter de 2018 Le règlement 2016/425 du 9 mars 2016 actualise les dispositions de la directive 89/686/CEE sur les équipements de protection individuelle (EPI) et étend son champ d’application. Comme tout règlement, il s’appliquera intégralement et directement à chaque pays membre, sans transposition par un texte français, sauf en matière de sanctions applicables aux violations du règlement. Au rang des nouveautés, certains types d’EPI s’ajoutent à liste des produits soumis à la procédure d’évaluation de la conformité la plus contraignante (lunettes de soleil, gilet fluorescent…). Les EPI à usage privé contre la chaleur (type "maniques") sont inclus dans le champ d’application du nouveau règlement. En revanche, les "produits destinés à un usage privé pour se protéger contre l'humidité et l'eau" (gants de vaisselle, parapluies...) en sont exclus. Les nouvelles règles s’appliquent à chaque équipement mis en service pour la première fois sur le marché européen après publication du règlement au Journal officiel. Elles définissent des exigences de santé et de sécurité et établissent les procédures d’évaluation de la conformité que doivent suivre les fabricants. Le marquage CE est apposé sur les produits qui satisfont aux exigences en matière de santé et de sécurité. À l’exception de quelques mesures, le règlement entrera en application le 21 avril 2018, date à laquelle la directive de 1989 sera abrogée. Durant deux ans, ce règlement va donc coexister avec la directive 89/686/CEE, et les EPI conformes à la directive de 1989 pourront continuer à être mis sur le marché. Source : Prévention BTP – OPPBTP
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À la Loupe
Les TPE du secteur "Transport Routier de Marchandises" confrontées à de nombreux accidents : comment agir ?
Les petites entreprises relevant du secteur TRM doivent faire face à de multiples contraintes. Le secteur est également marqué par une sinistralité importante. NOTRE RÉDACTEUR PASCAL GHUNAIM, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Un état des lieux dressé avec les professionnels
outils complémentaires :
– le logiciel OIRA gratuit, accessible en
Parmi les principaux risques rencontrés dans les entreprises de TRM, on peut citer : ^ Les manutentions manuelles (transport de charge, béquillage) qui constituent la première cause d’accidents du travail et de maladies professionnelles (troubles musculo-squelettiques et lombalgies). ^ Les chutes de hauteur (25% des accidents) : elles se produisent généralement lors des montées et des descentes de la cabine ou de la remorque. ^ Les chutes de plain-pied (glissade, trébuchement) qui représentent plus de 20 % des accidents.
ligne, qui permet aux employeurs de réaliser leur document unique et de définir un plan d’actions pour mettre en place les mesures de prévention adaptées à leur entreprise. Il est à découvrir sur le site www.inrs.fr ; – le Guide INRS ED 6095 : qui présente un diagramme de l'activité, la description des différentes tâches effectuées, une manière de quantifier les risques, pour permettre d'établir un plan d'actions, des exemples de bonnes pratiques.
Une démarche de prévention définie en concertation
organiser les flux et les voies de circulation engins/ piétons dans et autour des entrepôts ; veiller au bon aménagement des quais de déchargement (calage des véhicules, asservissement des portes de quai, espace, éclairage, qualité des sols, ponts de liaison adaptés) ; organiser les stockages de façon à faciliter les manutentions.
Afin d’aider les entreprises de ce secteur, la Direction des Risques Professionnels de la CGSS leur a présenté la démarche de prévention, proposée par le Réseau Prévention de la CNAMTS et les organisations professionnelles au niveau national : a Évaluer les risques auxquels sont soumis les salariés, et rechercher avec eux des mesures de prévention adaptées. Pour cela, les employeurs du secteur du transport routier de marchandises peuvent s’appuyer sur 2 principaux
U
a Intégrer la prévention lors de la
conception ou de l’aménagement des lieux et des situations de travail :
a Adapter l’organisation du tra-
vail : organiser les tâches et les horaires entre le client, l’exploitant et le conducteur pour éviter le travail dans la précipitation ; limiter le poids unitaire des colis manipulés ; définir les méthodes
d’arrimage des charges à transporter avec le client.
a Mettre à disposition des conduc-
teurs des équipements qui facilitent et sécurisent leur activité : fournir les
moyens de manutention mécanique adaptés au chargement tels que chariots ou transpalettes électriques, hayons élévateurs sécurisés, etc. ; équiper les véhicules de moyens d’assistance à la conduite ; utiliser des systèmes d’aide au bâchage et débâchage du chargement.
a Former et informer les salariés afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention liés à leur activité.
Enquête Santé au Travail
Le stress touche un artisan sur deux ! Le baromètre ARTI Santé BTP 2015, publié au mois de mars 2016, révèle que les artisans du BTP sont stressés et pessimistes. Ils consultent rarement voire jamais leur médecin. Cette enquête nationale menée en partenariat avec la Capeb et la CNATP a pour objectif d'améliorer les connaissances sur la santé et la sécurité des chefs d'entreprise artisanale du BTP. Malgré la bonne santé affichée par 78 % des artisans du BTP, on observe une hausse des affections physiques et psychologiques. 8 artisans sur 10 se disent en bonne santé, mais 53 % s'avouent stressés. Les raisons invoquées sont essentiellement les charges financières et le poids de l'administratif. Inéluctablement, 40 % des dirigeants se montrent pessimistes vis-à-vis de l'avenir de leur entreprise et manifestent un sentiment d'isolement et de manque de soutien de la part des réseaux professionnels et des autorités administratives (89% déclarent avoir besoin de soutien). L'étude révèle également que les artisans sont menacés, et pour certains victimes, de burn-out (épuisement professionnel). Paradoxalement, 43 % des artisans, pourtant bien conscients de leur état de santé, ne consultent que rarement voire jamais de médecins faute de temps. D'autres éléments tendent à démontrer que si les artisans semblent en bonne santé la réalité est moins réjouissante : 79 % souffrent de douleurs musculaires ou articulaires (contre 60 % en 2014) et 16 % souffrent de problèmes d'audition (contre 11 % en 2014). Par ailleurs, près d’un artisan sur deux accuse une fatigue importante et des troubles du sommeil. Dans un contexte économique difficile, la qualité de vie au travail reste un enjeu majeur qui ne doit pas être pris à la légère. Plusieurs études montrent en effet le lien entre la qualité de vie au travail et la performance économique de l’entreprise. Performance qui impacte directement la bonne santé de son dirigeant et de l’ensemble des salariés. Une étude menée par l'OPPBTP montre que les entreprises engagées dans des actions concrètes en faveur de l'amélioration des conditions de travail sont économiquement gagnantes.
Source : Prévention BTP – OPPBTP
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Prévention § Santé au Travail
Risques liés à l'Activité Physique
Travail et TMS
Mal au dos ? Osez bouger! La lombalgie est une cause importante de gêne au travail, mais aussi dans la vie de tous les jours. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Chaque salarié peut un jour être confronté à des douleurs dans le bas du dos, liées ou non au travail. En général, ces lombalgies ne durent pas. Cependant, pour diverses raisons, elles peuvent réapparaître ou durer, voire devenir chroniques. Elles risquent alors d'aboutir à une inaptitude dommageable au salarié et à son entreprise. La lombalgie est une cause importante de gêne au travail, mais aussi dans la vie de tous les jours. Il est possible de réduire le risque de chronicité et de rechute, en améliorant les conditions de vie au travail pour permettre au salarié atteint de lombalgies, de ne pas quitter son travail ou de le reprendre rapidement.
Pourquoi a t-on mal au dos ?
Le mal de dos est souvent dû à un effort excessif lors de manutentions manuelles de charges, des postures de travail contraignantes, un mouvement brutal, une chute ou une exposition à des vibrations, etc. Les chutes, y compris celles de plain-pied, peuvent également provoquer des lombalgies. La douleur n’est pas forcément une indication du degré de gravité, la plupart des lombalgies ne durent que quelques jours. Il faut savoir également que la plupart des douleurs du dos sont dues à des lésions des
ligaments, des muscles ou des tendons, les disques intervertébraux abîmés n’expliquent qu’une petite partie de ces douleurs. Mais lorsque la douleur est persistante, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant, pour un traitement et un suivi approprié.
Bouger pour se soigner : éviter le cercle vicieux de la douleur
Les douleurs musculaires, si elles sont mal soignées, entraînent bien souvent une crainte des mouvements, et donc une baisse de l’activité physique par réflexe, de peur de les réveiller. Lorsqu’on perd l’habitude de bouger, le corps devient plus faible et plus raide, ce qui entraîne de nouvelles douleurs. Comme tout problème musculaire, il faut donc étirer le muscle endolori, en le faisant travailler en douceur. Ainsi , pour augmenter ses chances de guérir vite, il faut reprendre les gestes de la vie courante, sans forcer, le plus rapidement possible. C’est en bougeant que le corps se muscle et se répare. Pour plus d’informations, téléchargez gratuitement un depliant, qui s'adresse à tous les salariés, présentant 4 idées fortes pour gérer sa lombalgie : ED6040 "Mal au dos. Osez bouger pour vous soigner", sur www.inrs.fr.
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Le rôle de l’employeur
Les personnes souffrant de lombalgies doivent reprendre progressivement les tâches physiques. Les postes peuvent également être aménagés pour que les salariés puissent continuer à travailler. C’est au cas par cas, en fonction des entreprises et de leur activité que la question du retour à leur poste des salariés lombalgiques doit se poser. Cette réflexion se mène en collaboration avec le médecin du travail et le CHSCT. Le risque de lombalgies doit également être pris en compte lors de l’évaluation des risques professionnels. Cette évaluation peut mener à différentes solutions : ^ L’élimination de la contrainte physique en modifiant les procédures, les postures de travail, ou en acquérant du matériel adapt. ^ La réduction de la contrainte, en modifiant son intensité ou en réorganisant le travail. ^ La formation des salariés à la Prévention des Risques liés à l’Activité Physique (PRAP), qui leur permet de pouvoir analyser leur poste de travail et ses situations à risques et d’adopter les postures adéquates. Ces salariés pourront également être ensuite force de proposition auprès de leur employeur pour l’amélioration des situations.
Risques liés à l'Activité Physique
La manutention des charges n’est pas sans danger pour votre santé ! Absentéisme, perte de compétences, désorganisation du travail, restriction d’aptitude ou inaptitude, baisse de performance sont autant de conséquences pour les entreprises, d’où l’intérêt pour elles de mettre en place une démarche de prévention liée à ces risques. NOTRE RÉDACTRICE RÉGINE ACÉLOR-NAZAIRE, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
La manutention manuelle de charges correspond à toute opération de transport ou de soutien d'une charge, dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement, qui exige l'effort physique d'un ou de plusieurs travailleurs (article R. 4541-2 du code du travail). Il s’agit d’une activité courante pour de nombreux salariés, d’autant plus que ces manutentions ne sont pas spécifiques à un secteur professionnel mais sont présentes dans divers secteurs tels que le commerce, la grande distribution, le bâtiment, l’industrie agro-alimentaire, l’hôtellerie-restauration…
Quels types de risques ?
Les risques générés par la manutention manuelle sont importants et variés : – déchirures musculaires ou tendineuses, contusions, fractures, plaie ; – accidents dorso-lombaires (lumbago, hernie discale, sciatique…) ; – aggravation d’affections cardio-vasculaires…
a Certains risques sont considérés
comme aggravants :
^ Facteurs liés à la charge : poids, taille et forme de la charge. ^ Facteurs liés à l’environnement de travail :
hauteurs de prise et de dépose des charges, espace de travail exigu, sol encombré, en mauvais état, glissant. ^ Facteurs d’ambiance : ambiance froide (entrepôt frigorifique), ou chaude (fonderie), intempéries, bruit. ^ Facteurs organisationnels : cadences rapides, gestes répétitifs, travail dans l’urgence. Chaque année, les statistiques de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) font état d’un nombre important d’accidents provoqués par des manutentions manuelles. En 2014, près de 20% des accidents du travail reconnus sont liés à la manutention manuelle de charges. Hormis les accidents du travail, la manutention manuelle de charges peut avoir pour conséquences la survenance de maladies professionnelles de type Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) reconnues au titre des tableaux N°57 (affections péri-articulaires), N° 97 (lésions chroniques du ménisque), et N°98 (affections chroniques du rachis lombaire) du régime général de la Sécurité Sociale.
Les moyens de prévention
^ Lorsque la manutention manuelle ne peut être évitée, des moyens doivent être mis à la
disposition des salariés de façon à limiter l’effort physique et à diminuer les risques notamment dorso-lombaires en cours lors de ces opérations. ^ Des aides mécaniques (engins de transport, chariots élévateurs, transpalettes électriques, palonniers, treuils, ponts roulants…) ou, à défaut, des accessoires de préhension tels que des ventouses de levage, des palans, des pinces, des crics, des vérins, et des crochets, seront utilisés pour rendre la tâche plus sûre et moins pénible. ^ Le choix des aides à la manutention doit tenir compte notamment des caractéristiques des charges à transporter ou à déplacer et du milieu de travail. Ils doivent être conformes aux normes en vigueur. ^ La mise en place de ces dispositifs d’aide à la manutention doit s’accompagner d’une formation à leur utilisation pour le personnel concerné. Certains équipements comme les engins de transport, et les chariots élévateurs nécessitent une habilitation spécifique. ^ Par ailleurs, il est nécessaire de s’assurer régulièrement en bon état du matériel et de procéder aux vérifications périodiques obligatoires. ^ De plus, les salariés chargés d’effectuer des opérations de manutention manuelle doivent bénéficier d’une formation à la Prévention des Risques de l’Activité Physique (PRAP).
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Prévention § Santé au Travail
Risques liés aux Ambiances Thermiques
Travail et forte chaleur : quels sont les bons gestes à adopter ?
Lorsque la température grimpe, elle peut avoir de graves effets sur la santé et augmenter les risques d’accidents du travail. Dans les DFA, même si nous sommes habitués à la chaleur, un changement de quelques degrés peut mener à revoir ses habitudes.
NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Quels sont les risques ?
Il n’existe pas de définition réglementaire du travail à la chaleur. Toutefois, au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés. En période de forte chaleur, le corps humain est capable de s’adapter, mais dans une certaine limite, et selon les capacités de chacun, qui sont fonction de l’âge, de la santé, de l’état de fatigue, etc.
Les conséquences sur la santé et le travail
^ Fatigue, sueurs, nausées, maux de tête, vertige, crampes… Ces symptômes courants liés à la chaleur peuvent être précurseurs de troubles plus importants, voire mortels : déshydratation, coup de chaleur. Plus la tâche est pénible, plus la chaleur joue un rôle aggravant. ^ La chaleur augmente par ailleurs les risques
U
d’accidents : baisse de vigilance, augmentation des temps de réaction. La transpiration peut aussi rendre les mains glissantes ou venir gêner la vue. ^ Le contact accidentel avec des surfaces chaudes ou des matériaux portés à haute température peut être à l’origine de brûlures parfois graves.
Les mesures préventives à adopter
L’employeur peut mettre en place des mesures adaptées, et le salarié adopter certains réflexes. a Les bons gestes du salarié : ^ Boire régulièrement de l’eau, même si la soif ne se fait pas sentir. ^ Protéger sa tête du soleil. ^ Adapter ses vêtements : couleur claire, matières naturelles et légères, etc. ^ Privilégier autant que possible les zones
ombragées lors des travaux en extérieur. ^ Éviter les repas trop gras et copieux, l’alcool et le tabac.
a Le rôle de l’employeur :
^ Installer des sources d’eau potables et fraîches à proximité des postes de travail. ^ Prévoir des aires de repos climatisées ou ombragées, et/ou fournir des ventilateurs ou brumisateurs. ^ Veiller à ce que les aides mécaniques à la manutention soient utilisées, pour limiter les efforts physiques. ^ Limiter si possible le temps d’exposition au soleil du salarié, par exemple en mettant en place des rotations de tâches si des postes sont moins exposés. ^ Eviter le travail isolé, pour pouvoir donner l’alerte en cas de malaise d’un salarié.
a En cas de malaise dû à la chaleur : (voir encadré).
Premier Soins d’Urgence
Coup de chaleur, déshydratation, épuisement lié à la chaleur… Que faire ?
^ Un coup de chaleur est susceptible de survenir lors d'un travail par forte chaleur ou lorsqu’on évolue dans un espace mal aéré. Les conséquences d’une telle situation peuvent aller de la déshydratation à la syncope, sans compter les troubles neurologiques potentiels. Les symptômes suivants sont généralement observés : température du corps élevée (parfois supérieure à 41°C) ; peau rouge, sèche (arrêt de la sudation) et chaude ou, au contraire, sueurs profuses ; pouls rapide, difficultés à respirer ; nausées, vomissements ; vertiges, perte de conscience. En cas de complications, on peut constater : état de choc ; troubles neurologiques (altération de la motricité) ; agitation, confusion mentale, hallucinations ; convulsions, coma... Alertez immédiatement les secours internes à l’entreprise et/ou le 15. Suivez les conseils du médecin régulateur. a Installez la victime dans un endroit calme, frais et ventilé et déshabillez-la. La clé du sauvetage réside, notamment, dans le processus de rafraîchissement. a Immergez-la dans de l’eau froide, pour faire baisser sa température ou, à défaut, allongez-la, arrosez-la avec de l’eau courante ou appliquez-lui sur la plus grande surface corporelle des serviettes mouillées ou des compresses fraiches. Si la personne est consciente : a Donnez-lui à boire de l’eau fraîche. Si la personne est inconsciente et respire : a Mettez-la en Position Latérale de Sécurité (PLS) et surveillez-la dans l’attente des secours. ^ La déshydratation, notamment associée à un coup de chaleur, provoque d’importantes et rapides pertes de l’organisme en eau (5% du volume total) et en sel. Elle s’accompagne des signes suivants : soif intense, langue sèche, plis cutanés (la peau reste fripée quand on la pince) ; fatigue générale croissante ; diarrhées, vomissements ; hypotension ; baisse de l'évacuation de l’urine ; délire, confusion mentale. Suite à une exposition prolongée au soleil (travaux en extérieur), une personne victime d’insolation a de fortes chances de souffrir de : température élevée ; ralentissement du pouls ; maux de tête, raideur de la nuque ; nausées, vomisse- ments ; possibles convulsions, hallucinations et perte de connaissance. ^ Un état d’épuisement lié à la chaleur peut se manifester, quant à lui, après plusieurs jours d’exposition à des températures élevées, par l'apparition de : somnolence, vertiges ; nausées et vomissements ; troubles de l’appétit ; transpiration excessive ; respiration rapide ; confusion mentale ; crampes musculaires ; pâleur et humidité de la peau ; hypotension progressive avec évanouissement. a Alertez immédiatement les secours internes à l’entreprise et/ou le 15. Suivez les conseils du médecin régulateur. a Reproduisez les mêmes gestes que pour un coup de chaleur (voir plus haut). a Donnez abondamment à boire à une personne, consciente, victime de déshydratation ou d’insolation (boissons fraîches mais non glacées). a Allongez-la et rafraîchissez-la, dans une pièce calme, fraîche et aérée. A. DAVID, Auteur du Manuel de Référence, "Prévention, Sécurité, Santé au Travail de A à Z !"
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Risque Amiante
Accompagner les artisans du BTP à la gestion du risque amiante Interdit en France depuis 1997, l’amiante est toujours présent dans les bâtiments construits avant cette date. On estime, aujourd’hui, que des millions de mètres carrés de matériaux amiantés sont encore en place. NOTRE RÉDACTEUR ALICK MARVEAUX, Chargé de Mission Environnement CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE RÉGION MARTINIQUE
Qu’est-ce que l’amiante ?
L’amiante est un matériau minéral naturel fibreux, qui a été largement utilisé dans de nombreux secteurs d’activités et plus particulièrement dans le bâtiment pour son faible coût, ses nombreuses propriétés en matière de construction.
Quels types de risques ?
L’exposition au risque amiante persiste aujourd’hui dans les bâtiments dont la construction est antérieure à 1997. Les professionnels du BTP y sont fortement exposés lors des travaux de réhabilitation, maintenance, entretien ou de rénovation dans des sites industriels ou d’habitat. Les professions du retrait et de l’encapsulage de l’amiante sont les plus concernées, ce secteur d’activité est très encadré. L’exposition survient lors de toute intervention mettant en cause l’intégrité de matériaux contenant de l’amiante (perçage, ponçage, découpe…), ce qui libèrent des poussières dangereuses d’amiante. On retrouve l’amiante dans des produits comme : – l’amiante-ciment ; – les faux-plafonds ; – le bitume ; – les dalles ou revêtements de sols en matières plastique ; – les liants (colles, peintures, joints) ; – les isolants.
Les conséquences sur la santé
Les fibres d’amiante sont composées de filaments très fins et très fragiles, elles sont 400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu, elles sont invisibles dans les poussières de l’atmosphère. Une fois inhalées, elles se déposent dans les poumons et provoquent des maladies très graves qui peuvent se déclarer jusqu’à 30 ou 40 après une exposition même faible :
– les lésions pleurales ; – l’asbestose ; – des cancers (Cancers broncho-pulmonaires, Mésothéliome pleural).
Les moyens de prévention
Si l’amiante est interdit depuis 1997, il est nécessaire de protéger les travailleurs spécialisés dans son traitement. Il existe deux solutions : – l’encapsulage dans le but de limiter les émissions, solution provisoire ; – le retrait des matériaux amiantés, solution définitive et hautement recommandé. L’ensemble des acteurs présents sur le chantier doivent se concerter afin de déterminer des mesures efficaces pour le bon déroulement des opérations : ^ Evaluation des risques avant les travaux afin de déterminer les zones et les quantités à traiter. ^ Choix des méthodes de travail. ^ Mise en place de mesures de protection collective (Isolation des zones traités) et individuelle (Combinaisons et masques de protection).
La règlementation
L’interdiction de l’amiante sous toutes ses formes et de tous les produits en contenant est inscrite dans le décret 96-1133 du 24 décembre 1996 modifié. La règlementation sur l’amiante se structure en 3 Grands axes : a La protection de la population : La réglementation organise la recherche et la surveillance de l'état de conservation de l'amiante dans les immeubles bâtis. Elle prescrit la tenue d'un dossier technique permettant un accès aux informations ainsi obtenues et prévoit les cas où il doit être procédé au retrait ou au confinement (encapsulage) de l'amiante. a La protection des travailleurs : ^ Les entreprises chargées des travaux doivent obtenir une certification auprès
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d’organismes certificateurs accrédités (arrêté du 14 décembre 2012). ^ Lors des travaux, les mesures de protection collective et les équipements individuels sont précisés dans les arrêtés (7 Mars et 8 Avril 2013). ^ Le mesurage de l’empoussièrement et le contrôle de la valeur limite doivent être réalisés par des organismes accrédités (Arrêté du 14 août 2014). ^ Les travailleurs doivent recevoir une formation spécifique amiante* (Arrêté du 23 Février 2012). Ils sont soumis à une surveillance médicale renforcée et peuvent demander à bénéficier d’une surveillance post-professionnelle. ^ Il est interdit d’employer des jeunes travailleurs d moins de 18 ans, des travailleurs intérimaires ou en CDD (Articles 4153-28 et D.4154-1 du code du travail). a La protection de l’environne-
ment :
Les déchets d’amiante sont soumis à la règlementation sur les déchets dangereux et doivent faire l’objet d’un conditionnement évitant toute fuite, un transport soumis à déclaration à la préfecture au-dessus de 100 kilos et une élimination adaptée par une installation classée pour la protection de l’environnement. A la Martinique, par exemple, il existe des solutions de collecte et de traitement des déchets d’amiante, consultez le guide des déchets d’entreprises "www. mesdechetsdentreprise.mq". *Rapprochez-vous du CFA pour toutes informations sur la formation.
Prévention § Santé au Travail
Risques liés aux Chantiers de BTP
La responsabilité des maitres d’ouvrage sur les chantiers du BTP
En prenant toutes les dispositions nécessaires, les MOA assurent de meilleures conditions de travail des salariés, un risque réduit d’accident, et donc une qualité de travail optimisée. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Sur les chantiers de construction ou de rénovation, le commanditaire, responsable du projet, est dénommé maître d'ouvrage (MOA). Le MOA, n’ayant pas de compétences pour conduire la réalisation de son projet, la confie à une maîtrise d'œuvre (MOE), qui conduira les travaux et sera responsable du produit jusqu'à sa réception. Le MOA doit cependant répondre à plusieurs obligations, notamment en matière de sécurité pour les personnes intervenant sur son chantier, les risques les plus importants étant liées aux chutes de hauteur, aux travaux de terrassement et aux manutentions manuelles (article L.4531-1 du Code du Travail).
Le MOA au cœur de la prévention
Le MOA doit veiller au respect des principes généraux de prévention : ^ Éviter les risques. ^ Évaluer les risques qui ne peuvent être évités. ^ Combattre les risques à la source. ^ Tenir compte de l’état de l’évolution de la technique. ^ Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou qui l’est moins.
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^ Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants. ^ Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle. Il doit, en outre, organiser la prévention sur son chantier. Cela consiste en premier lieu à ne pas générer de risques inutiles, par exemple à cause de choix architecturaux qui occasionneraient des travaux dangereux. Il s’assure donc dès l’élaboration du projet, que les risques sont évités, ou à défaut, réduits par le choix de mesures de prévention ou de protection. Le MOA décide et porte également la responsabilité des solutions retenues et du choix des différents intervenants. Compte-tenu de l’intervention de plusieurs entreprises sur le chantier, il établit également les modalités de coopération. La définition des exigences et des consignes à respecter lui incombe aussi, et ce dès la phase de conception. Ces exigences sont à prendre en compte par la Maîtrise d’œuvre et par le Coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé (CSPS).
Qu’est-ce qu’un Coordonnateur SPS ?
Sur la majorité des chantiers, le MOA a obligation de désigner un Coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé (CSPS), dont les rôles, missions et responsabilités sont définis par le Code du travail (articles R.4532-1 à R.453276). Le MOA confie au Coordonnateur SPS sa mission de prévention, mais doit en contrôler l’exécution.
Préparer le chantier, dès la phase de conception
Plusieurs actions, à l’initiative du MOA permettent d’intégrer au plus tôt la démarche de prévention : ^ Intégrer de manière explicite dans les pièces écrites des marchés, des mesures de prévention obligatoires à mettre en place, comme les équipements de protections collective, ou les bases-vies pour les conditions de travail et l’hygiène des salariés (toilettes, réfectoires, etc.). ^ Désigner au plus tôt le coordonnateur SPS, dès la conception du chantier. ^ Inclure des clauses de coopération avec le coordonnateur SPS lors des contrats avec la MOE et les opérateurs de travaux, etc.
Lutte contre le travail illégal
La carte d’identité professionnelle du BTP désormais obligatoire
Rendue obligatoire par la loi Macron pour lutter contre le travail illégal, la carte d'identification professionnelle des salariés du BTP a fait l'objet d'un décret publié le 23 février 2016. Celui-ci précise ses conditions de délivrance, ses caractéristiques et les sanctions encourues par l'employeur. Cette carte existe depuis 2006, mais elle était jusqu’à présent facultative. Les employeurs du BTP doivent déclarer l'embauche de tout salarié quel que soit son contrat de travail (CDD, CDI, intérimaires, ouvriers d'entreprises étrangères en détachement). Cette déclaration, payante, est effectuée auprès de l'Union des caisses de France congés intempéries BTP (réseau sur l'ensemble du territoire) qui délivre la carte d'identification professionnelle à l'employeur. La carte comprend des informations sur le salarié (nom, prénom, sexe, date de délivrance de la carte et son numéro, un identifiant, les coordonnées de l'Union des caisses de France et une photo du salarié) et sur l'employeur (nom, numéro Siren). Elle est valable pour toute la durée du contrat de travail, pendant cinq ans pour les intérimaires, et pendant la période du détachement pour les salariés détachés. Cette carte devra être présentée lors des contrôles de l'inspection du travail. En cas de manquement à l'obligation de déclaration, l'employeur risque jusqu'à 2 000 euros d'amende par salarié non déclaré (4 000 euros en cas de récidive dans l'année qui suit la première amende). À travers ce dispositif, l’objectif du gouvernement est de lutter contre la fraude aux travailleurs détachés depuis l'étranger. Selon un rapport du Sénat datant de 2013, entre 220 000 et 300 000 travailleurs sont détachés illégalement en France. Source : Prévention BTP – OPPBTP
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Risques liés aux Chantiers de BTP
Conducteurs d'engins
L’exposition aux vibrations peut affecter durablement votre santé ! Des mesures de prévention existent pour lutter contre les effets néfastes des vibrations transmises à l’ensemble du corps. NOTRE RÉDACTEUR GUY LEBERRE, Responsable du CIMPO (Centre Interrégional de Mesures Physiques de l'Ouest) – Direction des Risques Professionnels CARSAT BRETAGNE
De quoi s’agit-il ?
Les conducteurs d’engins mobiles (véhicules et engins de chantier et de manutention, tracteurs agricoles et routiers…) sont exposés à des secousses, des chocs et des vibrations transmises à l’ensemble du corps, par le siège ou par la plate-forme sur laquelle ils se tiennent debout. A moyen terme, l’exposition excessive du corps aux vibrations peut entraîner des risques pour la santé et la sécurité des salariés, notamment des lombalgies telles que la sciatique ou la hernie discale, particulièrement invalidantes au quotidien, qui peuvent être reconnues comme maladies professionnelles. Ces affections musculaires et articulaires surviennent de manière d’autant plus précoce que les salariés sont régulièrement amenés à effectuer des manutentions manuelles de charges lourdes ou à adopter des postures à risques (notamment des torsions ou des flexions du dos excessives). Pour les personnes souffrant déjà de maux de dos, l’exposition aux vibrations peut s’avérer particulièrement douloureuse. En plus d’altérer le confort et de gêner le travail, les vibrations sont également soupçonnées de provoquer des troubles digestifs ou circulatoires et d’être dangereuses pour les femmes enceintes.
Evaluation et des risques
prévention
Les employeurs doivent évaluer les risques résultant de l’exposition des salariés aux vibrations. L’INRS propose sur son site internet (www.inrs.fr) l’outil OSEV, permettant aux entreprises d’effectuer une première estimation du niveau vibratoire auquel sont exposés les conducteurs d’engins. Le résultat doit être comparé à la valeur déclenchant l’action de prévention définie par le Code du travail. Il peut être nécessaire d’avoir recours à des
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mesures de vibrations pour affiner l’estimation ou pour identifier les actions de préventions nécessaires. Parmi les principales causes de l’exposition du corps aux vibrations généralement observées figurent le mauvais état du sol et la vitesse excessive de l’engin par rapport aux conditions de roulage. Pour les conducteurs assis, l’usage d’un siège à suspension correctement adapté à l’engin peut permettre une réduction des vibrations allant de 20 % pour les plus gros engins de chantier à 70 % pour les chariots automoteurs de tonnage modéré.
LES VIBRATIONS TRANS-
MISES AUX MAINS ET AUX BRAS Effets sur la santé
Certaines machines portatives ou guidées à la main génèrent des niveaux de vibrations élevés (meuleuses, perforateurs, plaques vibrantes, clés à chocs, cloueurs …). Des vibrations peuvent également être transmises à la main et au bras par le biais d’une pièce travaillée tenue à la main (touret à meuler par exemple). L’exposition excessive à ces vibrations peut entraîner différentes affections irréversibles à long terme, parfois très invalidantes pour la vie quotidienne et pouvant être reconnues comme maladies professionnelles : – des troubles de la circulation sanguine au niveau des mains, pouvant entrainer un blanchiment des doigts (syndrome de Raynaud) généralement associé à des douleurs et à une baisse de la sensibilité augmentant le risque d’accidents (lâcher d’objet, blessures…). Ces troubles vasculaires sont généralement induits par des machines générant des vibrations à hautes fréquences (vitesse de rotation élevée par exemple) ;
– des troubles neurologiques, provoquant l’engourdissement des doigts et des mains et entrainant généralement une dégradation de la dextérité ; – des troubles musculaires, osseux et articulaires tels que l’arthrose, la tendinite, le syndrome du canal carpien. Ces affections provoquent généralement une diminution de la force musculaire. Ces affections apparaissent de manière d’autant plus précoce que les salariés sont aussi exposés à des contraintes physiques élevées (efforts de préhension, de poussée ou de traction…) et au froid.
Evaluation et des risques
prévention
Les employeurs doivent évaluer les risques liés à l’exposition aux vibrations. L’INRS met à disposition, sur son site internet, différents outils de repérage des activités et des machines dangereuses. Des mesures de vibrations peuvent être nécessaires pour affiner l’évaluation des risques ou pour identifier des actions permettant de maintenir la valeur d’exposition journalière inférieure à la valeur d’action définie par le Code du travail. Parmi les principales causes de l’exposition des mains et des bras aux vibrations généralement constatées figurent l’inadéquation des machines utilisées par rapport à la tâche et la mauvaise maintenance des machines et des outils. La valeur d’émission vibratoire déclarée par les fabricants permet de comparer plusieurs machines entre elles avant l’achat. Certaines machines peuvent être équipées de dispositifs antivibratiles qui peuvent considérablement réduire le niveau vibratoire. Pour aller plus loin : http://www.inrs.fr/risques/ vibrations/ce-qu-il-faut-retenir.html.
Prévention Chantiers
Un arrêté renforce la sécurité des travaux à proximité des réseaux Un arrêté du 22 décembre 2015, entré en vigueur le 1er janvier 2016, précise les modalités d’application de l’arrêté du 15 février 2012 modifié relatif à la réforme "antiendommagement" DT-DICT (Déclaration de travaux-Déclaration d’intention de commencement de travaux). Il renforce le contrôle des personnes intervenant sur les chantiers à proximité des réseaux en encadrant l’examen par un questionnaire à choix multiples (QCM). Ce questionnaire permet aux personnes intervenant sous la direction des responsables de projet de travaux et des exécutants de travaux d’obtenir en premier lieu une attestation de compétence délivrée par le centre d’examen et, en second lieu, une autorisation d’intervention à proximité des réseaux (AIPR) délivrée par leur employeur. Il concerne les exécutants de travaux à proximité des réseaux aériens, enterrés et subaquatiques de toutes catégories, les exploitants desdits réseaux ainsi que les centres de formation et les centres d’examen par QCM. En outre, l’arrêté ministériel prévoit également des mesures de simplification visant à limiter au strict nécessaire les catégories de personnes soumises à l’obligation d’AIPR. Des mesures de transition permettront également aux personnes disposant de titres, diplômes, certificats de qualification professionnelle ou Caces ne prenant pas encore en compte l’intervention à proximité des réseaux d’obtenir l’AIPR. Enfin, il reporte la date d’application des obligations relatives aux compétences au 1er janvier 2018, au lieu du 1er janvier 2017. Selon le ministère de l'Écologie, la première année, pas moins de 200 000 personnes sont concernées par cet examen.
Source : Prévention BTP – OPPBTP
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Prévention § Santé au Travail
Risques Chimiques
Nouveauté
Seirich, pour évaluer et prévenir les risques chimiques dans votre entreprise
L'évaluation des risques chimiques est une tâche méticuleuse qui nécessite du temps et de la rigueur : SEIRICH vous apporte une aide non négligeable. NOTRE RÉDACTEUR MIGUEL MARIMOUTOU, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Afin d’aider les entreprises à évaluer leurs risques chimiques et de les informer sur leurs obligations réglementaires, l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) a développé le logiciel SEIRICH (Système d’Evaluation et d’Information sur les Risques Chimiques). Cet outil informatique a été pensé et développé pour s’adapter aux besoins des entreprises. Il propose donc, plusieurs niveaux de connaissances et d’expertise : ^ Le niveau 1 est destiné à un public n’ayant pas ou peu de compétences en prévention des risques chimiques et qui souhaite entreprendre une démarche d’évaluation. ^ Le niveau 2 concerne un public intermédiaire, pour mettre en œuvre l’évaluation et la prévention des risques dans l’entreprise. ^ Le niveau 3 convient à un public expert en risque chimique, capable d’utiliser des outils de modélisation plus sophistiqués et d’analyser des résultats de mesures d’exposition au poste de travail. SEIRCIH est téléchargeable gratuitement sur www. seirich.fr
Un outil précieux pour la prévention du risque chimique
À travers ses nombreuses fonctionnalités, le logiciel SEIRICH propose :
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^ Une aide à la réalisation d’un inventaire des produits étiquetés et des agents chimiques dangereux émis par les procédés mis en œuvre au sein de l’entreprise (Fumées consécutives aux opérations de soudage, poussières de bois, etc.). ^ Une hiérarchisation des priorités d’évaluation à partir du risque potentiel des produits. ^ Une évaluation précise des risques aux différents postes de travail. ^ La création de tableaux de bord de synthèses des résultats et l’élaboration d’un véritable plan d’actions visant à assurer le suivi de la démarche de prévention du risque chimique. ^ L’importation, dans certains cas, d’inventaires préexistants ou de retrouver des produits utilisés sur un période donnée (Traçabilité de l’exposition ou de l’utilisation dans l’entreprise). ^ Au niveau "Expert", de simuler une substitution de produits ou une modification de procédé. ^ L’élaboration de documents de synthèse (Fiche de postes, fiches produits…). En outre, SEIRICH sert également à évaluer, audelà du volet "santé", les risques chimiques ayant un impact sur l’environnement ou pouvant générer des risques liés à l’incendie/explosion.
Les dernières évolutions
Une nouvelle version de Seirich est en ligne depuis la mi-avril 2016. Elle apporte plusieurs améliorations,
notamment : – la mise à jour des documents "Démarche d’évaluation dans Seirich" et "Guide de prise en main" (menu outils et documents) ; – l’ajout des noms chimiques de plus de 4 000 substances disponibles à partir de la saisie de leur numéro CAS dans l’onglet composition (niveaux 2 et 3) ; – l’ajout d’environ 150 fiches toxicologiques dans l’onglet composition (niveaux 2 et 3) ; – l’ajout des commentaires saisis lors des exports Excel et la refonte de l’écran d’export afin de le rendre plus ergonomique.
Pour aller plus loin
Au niveau régional, la Direction des Risques Professionnels de la Caisse Générale de Sécurité Sociale, à travers son offre de formation, dispense un apprentissage personnalisé du logiciel SEIRICH, lors du stage intitulé "Prévenir les risques liés à l’utilisation des produits chimiques –Code MRS06". Une vidéo de présentation est disponible sur www.inrs.fr
Agents chimiques dangereux
Une VLEP enfin contraignante pour le styrène
Un décret et un arrêté parus au JO du 24.03.2016 établissement une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) réglementaire contraignante pour le styrène. D’abord indicative (au 1er janvier 2017), cette VLEP (réduite de moitié) sera contraignante à compter du 1er janvier 2019. Les concentrations de styrène dans l'atmosphère des lieux de travail, dans la zone de respiration des travailleurs, ne devront pas dépasser 100 mg/m3 d'air en moyenne sur 8 heures. La VLEP à court terme (sur 15 mn) ne devra pas dépasser 200 mg/m3, compte tenu de la "possibilité de pénétration cutanée et d'une atteinte auditive en cas de co-exposition au bruit", selon le texte de loi. Le styrène, substance particulièrement nocive, a été expertisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qui a émis une mise en garde sévère contre son utilisation (notamment dans la plasturgie pour durcir la matière par action thermique avec les caractéristiques d’un solvant ou encore dans l’industrie nautique, pour fabriquer des résines en polyester). Il peut, en effet, provoquer une grave toxicité avec des conséquences non négligeables sur la santé à son contact ou par inhalation : irritation des muqueuses, maux de tête, fatigue, vertiges, troubles du système nerveux, pertes de mémoire, troubles digestifs, troubles de l’audition, etc. Classé cancérogène possible par le CIRC (Il fait partie du groupe 2B), le styrène est reconnu comme étant un "agent potentiellement cancérogène pour l’Homme avec des effets mutagènes possibles". Des mesures de substitution et de protection individuelle et collective, entre autres, sont prônées pour protéger les travailleurs concernés par une exposition potentielle. Sources : Journal Officiel ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
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Risques liés à la Co-activité
Le nettoyage en entreprise : une sous-traitance surexposée Il est nécessaire que les prestataires et donneurs d’ordre se concertent pour accorder à la prévention une place majeure dans l’organigramme fonctionnel de ce secteur. NOTRE RÉDACTEUR PASCAL GHUNAIM, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Maintenance, nettoyage, gardiennage, logistique… autant d’activités que beaucoup d’entreprises sous-traitent aujourd’hui pour se concentrer sur leur “cœur de métier”. Cette évolution des organisations doit garantir la bonne exécution et la traçabilité des prestations fournies, mais elle n’intègre pas toujours la gestion des risques professionnels. Zoom sur l’une de ces activités sous-traitées.
Une multitude de risques
Le nettoyage en entreprise est une activité particulièrement à risques. En effet, en plus des risques spécifiques à leur métier, ces prestataires de service sont soumis aux risques liés à la co-activité dans l’entreprise d’accueil. Manque de temps et d’équipements appropriés, segmentation croissante de l’organisation du travail, interventions dans des postures difficiles, dans des lieux encombrés ou pollués, parfois en hauteur, utilisation de produits nocifs pour la santé, maintenance de premier niveau… La liste des risques rencontrés dans cette activité est longue.
Une nécessaire préparation avant toute intervention
Les contraintes organisationnelles liées aux interventions au sein des entreprises utilisatrices, doivent être anticipées dès la prise de commande. En effet, une organisation en amont permet de gagner du temps, évite les incidents générateurs d’accidents, concilie qualité et sécurité. Cela exige avant toute intervention, une bonne gestion des déplacements professionnels, une définition des besoins en matériel (chariots, machines…), des produits et consommables, un effectif optimal des intervenants en s’assurant que chaque agent de service possède la pratique et les bases de connaissances nécessaires à l’accomplissement de sa mission.
Des risques liés à l’activité de mise en propreté Dans cette activité, la plupart des situations de travail comprennent de nombreuses
opérations de manutention : transport manuel de produits (bidons, seaux…), de matériel (escabeaux, aspirateurs…), manipulation de poubelles et de sacs de déchets, efforts de poussée d’engins de nettoyage, déplacements de meubles ou d’objets… a Pour prévenir ces risques, diffé-
rentes actions peuvent être mises en œuvre :
^ Organiser le travail en vue de limiter les
manutentions et le déplacement de charges.
^ Faire l’acquisition de chariots d’entretien
bien équipés, remplissant à la fois la fonction de transport du matériel d’entretien (balais, seaux, produits, recharges de papier hygiénique…) et de collecte de déchets. ^ Former les salariés à la manutention, pour adopter les bonnes postures de travail lors du soulèvement ou déplacement de charges. ^ Choisir les matériels appropriés aux opérations à réaliser. Un autre risque spécifique à ce secteur, qu’il ne faut surtout pas négliger, est l’exposition aux agents chimiques dangereux qui peuvent parfois contenir dans leur formulation des substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR). Il est donc nécessaire de bien connaître les produits utilisés (sont-ils inflammables, toxiques, irritants, allergisants?), de maîtriser la lecture de l’étiquetage et des fiches de données de sécurité (FDS), et bien sûr de procéder à la formation du personnel au risque chimique. Lors de travaux en hauteur, les premiers facteurs de risque sont l’utilisation de systèmes d’élévation improvisés ou d’équipements en mauvais état. Sur ce point, le choix du moyen d’intervention doit se faire avec le donneur d’ordre, et surtout découle d’une analyse des risques privilégiant les protections collectives.
Des risques liés à la co-activité L’intervention ajoute aux risques propres à l’activité de nettoyage, les risques existants dans l’entreprise cliente. Il faut donc organiser les relations entre les différents partenaires :
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^ Intégrer des éléments relatifs à la sécurité
dans l’appel d’offres.
^ Organiser une inspection commune. ^ Elaborer un Plan de Prévention. ^ Former le personnel sur le site. ^ Suivre l’opération.
Au sein des entreprises utilisatrices, plus de 30 % des accidents du travail ont pour cause, les chutes de plain-pied générées par l’état des sols ou leur encombrement, les escaliers, ou l’insuffisance d’éclairage. Selon le type d’opération à réaliser, les agents de propreté peuvent aussi être exposés à l’amiante et au risque de contaminations biologiques (bactéries, virus…).
Prévention § Santé au Travail
Risques Incendie-Explosion Risques incendie-Explosion
Comment gérer le risque incendie dès la conception des locaux de travail ?
La prise en compte du risque incendie est fondamentale, car la destruction même partielle par le feu d’un établissement entraîne très souvent sa fermeture définitive. NOTRE RÉDACTEUR ADJUDANT LUCIEN BECSANGELE – SDIS DE GUADELOUPE
De quoi parlons-nous ?
C’est le propre même de la prévention incendie de concevoir les locaux afin de mettre en place des mesures techniques et organisationnelles visant à éviter toute éclosion de feu et à en limiter la propagation et les effets. Qu’il s’agisse de la construction d’un nouveau bâtiment ou du réaménagement d’un local, la conception des lieux de travail présente des enjeux importants en matière de sécurité incendie. Intégrer la prévention des risques d’incendie dès cette phase est toujours plus efficace et plus économique. Cela permet d’éviter l’apparition de problèmes difficilement réversibles qui ne pourront être atténués qu’au prix d’actions correctives coûteuses et d’une efficacité limitée.
Qu’est-ce qu’un incendie ?
L’incendie est la destruction des biens par les flammes. C’est la manifestation d'une combustion rapide et persistante accompagnée d'émission de lumière et d'énergie thermique.
a Les causes de l’incendie :
L’ensemble des établissements industriels ou non utilise des matières combustibles (emballages cartons, papiers, produits chimiques inflammables). La réunion des trois éléments du triangle du feu (combustible, Comburant et énergie d’activation) est propice à l’éclosion de l’incendie. L’énergie d’activation est généralement l’élément déclencheur qui se matérialise sous plusieurs formes, notamment les travaux par points chauds, les réactions chimiques, les installations électriques non ou mal contrôlées, les imprudences, la malveillance et bien d’autres. Mais quelles sont les conséquences de ces actes volontaires ou involontaires ?
a Des conséquences désastreuses :
Les conséquences sur l’homme et les biens peuvent être désastreuses : les températures élevées et les fumées toxiques causent souvent à l’homme des lésions irréversibles avec parfois des séquelles psychologiques. L’évacuation des locaux incendiés peut-être perturbée par la panique engendrée par l’incendie. Par ailleurs la destruction des structures peut empêcher l’évacuation des occupants et conduire au décès de ceux-ci. La perte de données et d’appareils (point névralgique) peut induire une perte d’activité et d’informations vitales au développement de l’entreprise, et peut entrainer des pertes d’emploi. Enfin les coûts financiers ne sont pas négligeables.
a Les modes de propagation :
La propagation est simplement le mode de transfert de la chaleur : il s’effectue par rayonnement, convection et conduction. Le déplacement de matière en combustion est aussi pris en compte.
Quelle gestion du risque incendie ? Dès leur conception les établissements doivent répondre à des exigences règlementaires qui sont basées avant tout sur l’évacuation du public. Voilà les principales :
a Conception et desserte des bâtiments et résistance au feu des structures :
Dès leur construction tous les bâtiments doivent présenter des critères de résistance (capacité à subir l’incendie en conservant ses qualités mécanique et donc sans destruction immédiate du bâtiment) et de réaction au feu (capacité à alimenter le sinistre en matériau combustible) allant de 15 minutes à 6 heures tant au niveau de leur structure que de leur façade. L’objectif principal est de permettre aux occupants d’évacuer les locaux dans des conditions de sécurité satisfaisante. La conception doit privilégier le matériau ayant une bonne résistance au feu, et ceux dont la réaction au feu alimente le sinistre dans la plus petite proportion. Le choix des matériaux en fonction de l’usage du bâtiment revêt une grande importance. Par ailleurs entre également dans la conception les éléments de distribution intérieure, la longueur des cheminements, l’implantation des éléments de sécurité passive et active qui, en cas de sinistre, joueront un rôle déterminant dans l’évacuation du public et le développement du sinistre.
a Isolement par rapport aux tiers et les façades : L’éloignement vis-à-vis des autres établissements a pour but d’empêcher la propagation rapide de l’un à l’autre par une distance suffisante entre les bâtiments. Cette distance varie selon l’usage et l’importance des constructions. La conception des façades doit également permettre de rendre difficile la propagation d’un sinistre d’un étage à l’autre.
a Locaux non accessibles au public, locaux à risques particuliers :
Les locaux à risques d’incendie, selon leur classement, seront dotés de parois et de portes permettant de contenir le sinistre pendant un temps déterminé par la règlementation propre à chaque type d’établissement. L’objectif est ici
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de ralentir le développement du sinistre permettant l’évacuation du public et l’intervention des secours.
a Dégagements :
Les dégagements doivent permettre une évacuation rapide et sûre de l'établissement. Leur nombre et leur largeur dépendent du nombre de personnes appelées à les emprunter. Le sens d’ouverture des portes ne doit pas s’opposer au sens d’évacuation au-delà de 50 personnes. Des indications bien lisibles de jour comme de nuit doivent baliser les cheminements empruntés par le public pour l'évacuation de l'établissement. Au moins une indication doit être visible depuis n’importe quel point accessible au public, même en cas d'affluence.
a Désenfumage :
Le désenfumage a pour objet d'extraire, en début d'incendie, une partie des fumées et des gaz de combustion afin de maintenir praticables les cheminements destinés à l'évacuation du public. Ce désenfumage peut concourir également à limiter la propagation de l'incendie et à faciliter l'intervention des secours.
a Le système de sécurité incendie, moyen d’alarme :
Le système de sécurité incendie est constitué de l’ensemble des matériels servant à collecter toutes les informations ou ordres, liés à la seule sécurité incendie, à les traiter et à effectuer les fonctions nécessaires à la mise en sécurité active d’un bâtiment ou d’un établissement. Le système d’alarme générale doit être distinct de tout autre signal sonore utilisé dans l’établissement. Il doit s’entendre de n’importe quel point du bâtiment pendant la durée de l’évacuation et disposer d’une autonomie d’au moins cinq minutes. Il a pour but de provoquer l’évacuation du public.
Risques Incendie-Explosion
Alarme, Signalisation, Issues de secours...
Comment préparer efficacement une évacuation en cas de départ de feu dans vos locaux ? Compte tenu de la tournure dramatique que peuvent prendre les incendies, aucune place ne doit être accordée à l’improvisation. De l’employeur aux travailleurs, tout le monde doit être prêt à affronter pareil danger. NOTRE RÉDACTEUR CAPITAINE ALEXANDRE BOURMAUD, Responsable du Service Santé Sécurité au Travail – SDIS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
En France, la sécurité contre les risques d’incendie est basée sur un principe fondamental : tout le monde dehors ! Ainsi, bien qu’elles soient peu différentes, les réglementations concernant les Etablissement Recevant du Public (ERP) et les lieux de travail poursuivent le même objectif d’éviter l’éclosion d’un incendie, de limiter sa propagation, de permettre l’évacuation rapide et sûre de l’ensemble des occupants et de faciliter l’intervention des secours.
Les ingrédients d’une bonne évacuation
Les nombreuses dispositions, variables selon le type d’établissement et la réglementation applicable sont l’isolement par rapport aux tiers, la limitation du potentiel calorifique, la maitrise des sources d'ignition possibles (via des installations sûres), la surveillance des locaux (détection incendie), la cohérence de conception du bâtiment (distribution intérieure et matériaux adaptés), la présence de moyens de secours (extincteurs, RIA,…), la capacité à évacuer rapidement les lieux (alarme, cloisonnement, désenfumage, issues de secours, éclairage de sécurité), l’accessibilité des secours (voies, accès en façade) et l’organisation interne (moyens d’alerte, présence d’équipiers de première intervention).
Mais la technique ne suffit pas…
Quelles que soient les obligations réglementaires, l’organisation interne doit être préparée et testée par des exercices réguliers afin de s’assurer du bon fonctionnement des dispositifs présents. Sans préparation, ces derniers qui s’avèrent couteux n’atteindront pas totalement leurs objectifs respectifs. D’ailleurs, selon l’article R4227-39 du code du travail : "La consigne de sécurité incendie prévoit des essais et visites périodiques du matériel et des
exercices au cours desquels les travailleurs apprennent à reconnaître les caractéristiques du signal sonore d'alarme générale, à se servir des moyens de premier secours et à exécuter les diverses manœuvres nécessaires. Ces exercices et essais périodiques ont lieu au moins tous les six mois. Leur date et les observations auxquelles ils peuvent avoir donné lieu sont consignées sur un registre tenu à la disposition de l'inspection du travail."
Un socle étoffé
règlementaire
Pour les ERP, le code de la construction et de l’habitation et l’arrêté du 25 juin 1980 modifié, constituent le socle réglementaire de la protection contre les risques d’incendie et de panique. En fonction de leur activité et d’après les effectifs du personnel et du public, les établissements sont classés en types et en catégories. Les règles applicables à l’établissement dépendent alors de ce classement qui peut aggraver les dispositions classiques applicables aux lieux de travail. En effet, le public qui ne connait pas les locaux, devra également être pris en compte au moment du retentissement de l’alarme incendie.
De la théorie à la pratique
Afin de respecter ces dispositions légales et de montrer l’exemple, le SDIS de la Martinique a réalisé un exercice d’évacuation le jeudi 24 mars 2016 au sein de son nouvel état-major situé rue jacques Cazotte à Fort de France. En guise de préparation, une consigne de sécurité incendie a été réalisé afin de déterminer les conduites à tenir, et un point de rassemblement a été matérialisé. Les agents ont reçu une formation à l’utilisation des extincteurs, à l’évacuation et à la fonction de guide et de serre file. Les agents d’accueil et du CTA CODIS (Centre de Traitement de l’Alerte / Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours) ont également été formés
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à l’utilisation du SSI (Système de Sécurité Incendie) et notamment à la "levée de doute". Des membres de la direction ont quant à eux été formés à la fonction de responsable d’évacuation pour cet établissement. Le responsable d’évacuation lors de l’exercice était le colonel MONTGENIE, Directeur Départemental du SDIS et le résultat s’est avéré très satisfaisant dans la mesure où l’ensemble des occupants ont évacué de manière rapide et en bon ordre. L’ensemble des moyens de secours ont correctement fonctionné et les agents ont joué leurs rôles respectifs. Cet exercice a permis d’observer la bonne application des mesures prévues en cas d’incendie : comptage des personnels au point de rassemblement, constitution d’une équipe d’intervention, contacts réguliers avec le CTA CODIS, gestion des accès, accueil et guidage des secours, coupure des énergies afin d’assurer la sécurité des sapeurs-pompiers qui interviennent avec des moyens en eau.
L’évacuation ne s’improvise pas !
Cette démarche initiée par le SDIS nous montre que la mise en place d’une organisation interne face au risque incendie est une priorité afin de garantir l’efficacité des dispositifs existants et la cohérence globale des mesures prévues en vue de l’évacuation. Tout le monde doit se préparer au risque incendie (et sismique) qui est omniprésent !
Prévention § Santé au Travail
Risques Incendie-Explosion
Sécurité maximum requise dans les stations-service De par les risques multiples qu’elles recouvrent, les stations-service doivent répondre à une configuration et à des aménagements hautement sécurisés. NOTRE RÉDACTEUR LIEUTENANT-COLONEL JEAN-PAUL LEVIF – Chef du Pôle Secours du SDIS de la Martinique
De quoi parlons-nous ?
En France, le nombre de stations-service s’établissait à 11.269 en fin 2015. Ces structures sont régulièrement approvisionnées en produits pétroliers inflammables. Le public qui réside à proximité ou qui transite est-il réellement en sécurité pendant les opérations de livraison de carburant ? Ceci est manifestement l’affaire tous. En effet, les stations-service présentent des risques importants. Si ces risques sont bien maitrisés (peu d’accidents répertoriés), notamment durant les opérations de dépotage, cette performance repose sur le strict respect des consignes de sécurité et des consignes d’exploitation valables pour le personnel comme pour le public.
Quels types de risques ?
Des risques d’incendie, d’explosions, de pollution, d’intoxication… Les carburants usuels (essence, gazoil, GPL) sont des hydrocarbures liquides dont les vapeurs inflammables, en présence d’une source de chaleur, peuvent s’enflammer ou exploser s’il y a confinement. De plus, ces produits sont polluants et toxiques en cas d’inhalation des vapeurs. Des mesures efficaces s’imposent pour sécuriser les livraisons de carburant (dépotage).
Des mesures préventives dès la construction
L’arrêté du 19 décembre 2008 répertorie les stations-service en Installations Classées Pour l’Environnement (ICPE) soumises à déclaration - rubrique 1434 relative aux "installations de remplissage ou de distribution de liquides inflammables". Le texte fixe des conditions d’implantation visant à limiter les effets dus à un incendie, une explosion ou une pollution pendant le dépotage : les distances d'éloignement entre les réservoirs de remplissage et les établissements les plus proches sont fixées entre 5m
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(voie publique, petits établissements) et 17 m (habitations, grands établissements) ; l'installation doit disposer en permanence d'un accès libre de tout stationnement suffisamment dimensionné pour permettre l'intervention des services d'incendie et de secours.
Maitriser les réseaux électriques L’incendie et l’explosion étant souvent provoqués par des étincelles d’origine électrique, les installations électriques doivent être normalisées, entretenues et vérifiées. Elles comportent un dispositif de coupure générale permettant d'interrompre, en cas de fausse manœuvre, d'incident ou d'inobservation des consignes de sécurité, l'ensemble du circuit électrique ainsi que la distribution de carburant. Les canalisations électriques sont convenablement protégées contre les chocs, la propagation des flammes et l'action des produits présents dans l'installation en cause. Les équipements métalliques (réservoirs, cuves, canalisations) sont mis à la terre.
La protection contre les risques de pollution
Des dispositions sont prises pour qu'il ne puisse pas y avoir en cas d'accident (rupture de récipient, cuvette, etc.) déversement de matières dangereuses dans les égouts publics ou le milieu naturel. Ainsi, le sol des aires et des locaux de stockage susceptibles de créer une pollution de l'eau ou du sol est étanche, incombustible et équipé de façon à pouvoir recueillir les eaux de lavage et les matières répandues accidentellement. Les appareils de distribution et de remplissage sont ancrés et protégés contre les heurts de véhicules, par exemple au moyen d'îlots de 0, 15 mètre de hauteur, de bornes ou de butoirs de roues.
Le facteur humain toujours décisif en matière de prévention des risques
Cet arsenal de mesures techniques n’est efficace que si les gérants et les consommateurs respectent certaines règles : exploitation sous la surveillance, directe ou indirecte, de personnes désignées ayant une connaissance de la conduite de l'installation et des dangers des produits utilisés ou stockés dans l'installation ; maintien de l'ensemble du site en bon état de propreté de manière à éviter les amas de matières dangereuses ou polluantes et de poussières. Par ailleurs, des matériels de protection individuelle adaptés aux risques et permettant l'intervention en cas de sinistre, doivent être conservés à proximité du dépôt. Ils doivent être vérifiés une fois par an par un technicien compétent. Le personnel est formé à l'emploi de ces matériels : système d'alarme incendie générale ; dispositif permettant de rappeler à tout instant les consignes de sécurité et les conduites à tenir en cas de danger par haut-parleurs ; réserve de produit absorbant incombustible d’au moins 100 litres à proximité des bouches d'emplissage de réservoirs ; couverture spéciale anti-feu ; extincteurs répartis sur tout le site, bien visibles et facilement accessibles ; plans des locaux facilitant l'intervention des services d'incendie et de secours avec une description des dangers pour chaque local. La conception doit permettre l'évacuation rapide des véhicules en cas d'incendie.
Affichage obligatoire
Les mesures de sécurité, affichées en caractères lisibles ou au moyen de pictogrammes, concernent notamment l'interdiction de fumer, d'utiliser un téléphone portable (le téléphone doit être éteint), d'approcher un appareil pouvant provoquer un feu nu, ainsi que l'obligation d'arrêt du moteur.
Risque Gaz
Des vérifications minutieuses sur les installations de gaz
Les installations de gaz quelques soient leurs lieux d’implantation génèrent des risques. Afin de limiter ces risques, ces installations font régulièrement l’objet de vérifications. Question procédure, il s’agit tout d’abord de différencier les types d’installations ou encore de définir les récipients les alimentant. En premier lieu, les récipients fixes dont l’emplissage s’effectue sur le lieu même de leur implantation à partir d’engins ravitailleurs spécialisés sont raccordés à des conduites en tubes d’acier ou en tubes de cuivre. Certains récipients mobiles et notamment les bouteilles (80 kg) dont le déplacement nécessite l’utilisation d’un matériel de manutention peuvent également être raccordés à des conduites du même type que ceux précédemment cités. Les autres récipients mobiles (ex : bouteilles de butane commerciale) sont raccordés à des tuyaux souples. Les installations fixes sont vérifiées avant leur mise en service qui est précédée de la rédaction d’un certificat de conformité réalisé par l’installateur. Celui-ci sera remis au distributeur pour la mise en gaz. Chaque année dans les établissements recevant du public une vérification doit être réalisée par des techniciens compétant ou des personnes ou organismes agréés. L’utilisation du gaz ne peut s’effectuer qu’après cette vérification annuelle.
a Sur quoi portent les vérifications ?
Les vérifications de l’organisme de contrôle comprennent à l’ouverture et périodiquement : – l’étanchéité de l’installation à la pression d’utilisation ; l’emplacement des vannes d’arrêt et leur signalisation ; l’existence (quand la réglementation l’exige) d’un arrêt "coup de poing" ; la manœuvre des organes de coupure ; le réglage des détendeurs ; le fonctionnement des dispositifs asservissant l’alimentation en gaz à un système de sécurité ; les conditions de ventilation des locaux contenant des appareils d’utilisation ; les conditions d’évacuation des produits de la combustion. Par ailleurs, les tuyaux souples raccordés à des récipients mobiles doivent juste faire l’objet d’une attention particulière de la part des utilisateurs afin qu’ils soient changés avant leur date de péremption, portée sur le tuyau de raccordement.
ADJUDANT-CHEF RONY LACIDES – SDIS DE GUADELOUPE
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Risques Physiques
Réduire l’exposition de vos travailleurs aux nuisances sonores ? Oui, c’est possible ! Une analyse bien menée conduit généralement à des solutions de réduction du bruit peu coûteuses dont la définition et la mise en place sont l’occasion d’une optimisation de l’organisation et du fonctionnement de l’entreprise. NOTRE RÉDACTEUR MICHEL LEBRUN, Ingénieur Conseil, Centre Interrégional de Mesures Physiques d'Auvergne – CARSAT AUVERGNE
L’analyse préalable
Analyser les sources de bruit, l’environnement de travail et l’organisation des activités, est un préalable à tout projet visant la réduction de la nuisance sonore en milieu de travail. Il convient en tout premier lieu de réaliser une évaluation des niveaux sonores aux postes de travail. Cette évaluation permet de hiérarchiser les sources de bruit en fonction de l’intensité de la nuisance qu’elles génèrent. En effet, pour être efficace, la lutte contre le bruit doit être conduite de manière itérative en traitant en priorité les plus fortes sources de bruit. Celles-ci une fois traitées, des sources d’un niveau secondaire apparaissent généralement. Elles devront être traitées à leur tour si elles produisent des niveaux sonores représentant une nuisance notable.
Evaluer sonores
les
nuisances
L’évaluation passe tout d’abord par un dépistage sans mesurages qui permet de recenser les ateliers, zones d’atelier ou postes de travail reconnus par leurs utilisateurs comme bruyants. Cette opération peut être aisément menée par l’entreprise avec la collaboration des opérateurs. Ce dépistage permet de limiter les opérations de quantification de la nuisance aux seules zones à risque. Il s’agit alors de réaliser la mesure des niveaux sonores aux postes de travail. Celle-ci doit être conduite par des personnes ayant un minimum de connaissances du domaine de l’acoustique et de la sonométrie (compétence interne si disponible, aide des services de santé au travail, organismes vérificateurs, etc.).
i
Réaliser un approfondi
diagnostic
Une fois ce travail réalisé, il convient de conduire un diagnostic approfondi des sources sonores responsables de la nuisance. Des mesurages seront effectués de manière à mettre en évidence ces sources, leurs caractéristiques d’émission et l’influence de l’environnement : nature, type de fonctionnement (continu, intermittent), composantes spectrales, contribution au niveau global de nuisance, interaction avec le local notamment, tout ceci en liaison avec le niveau et la nature de l’activité. Les informations recueillies permettront de déterminer les types de traitement à appliquer et d’en définir les caractéristiques spécifiquement adaptées à la situation rencontrée. Il s’agit là de l’affaire de spécialistes (techniciens conseil des Centres de Mesures Physiques des services prévention des risques professionnels des Carsat et CGSS, bureaux d’étude en acoustiques, techniciens spécialisés des services de santé au travail).
Définir un Plan d’action
La base d’un plan d’action sera alors tracée en priorisant les mesures de prévention collective sur les mesures de prévention individuelle et en respectant un ordre de préférence lié à l’efficacité : 1^ Réduction à la source (changement de procédé, remplacement d’une machine ou d’un organe de machine). 2^ Encoffrement. 3^ Lutte contre la propagation du bruit (traitement acoustique des locaux, mise en place
d’écrans). Mise à l’abri des opérateurs (cabines de 4^ commande insonorisées). 5^ Réduction de l’exposition par éloignement ou fractionnement des activités. 6^ Equipement des opérateurs en protecteurs individuels contre le bruit. Ce plan sera établi en rapport avec une analyse de l’activité et de l’organisation de l’atelier qui conduira éventuellement à une réorganisation de l’implantation des postes de travail, notamment pour séparer les postes bruyants de ceux qui ne le sont pas. En fonction de l’ampleur des opérations à effectuer, et selon les possibilités de l’entreprise, la réalisation du plan d’action sera bien naturellement étalée sur une durée adaptée (souvent plusieurs années). Il conviendra également de mettre en place des actions de surveillance de manière à contrôler la pérennité des mesures mises en place. Des actions spécifiques d’entretien seront notamment intégrées aux plans de maintenance des installations. Pour en savoir plus (brochures téléchargeables sur www.inrs.fr) ^ TJ16 - Le bruit en milieu de travail. ^ ED 6035 - Evaluer et mesurer l'exposition professionnelle au bruit. ^ ED 962 - Techniques de réduction du bruit en entreprise. Quelles solutions, comment choisir. ^ ED 997 - Techniques de réduction du bruit en entreprise. Exemples de réalisation.
Rayonnements optiques artificiels
Un arrêté clarifie et renforce l’évaluation des risques
L’arrêté du 1er mars 2016 (JO du 18.03.2016) définit les modalités de l’évaluation des risques résultant de l’exposition aux rayonnements optiques artificiels en milieu de travail. Il précise les moyens à mettre en œuvre par l’employeur pour réaliser l’évaluation des risques et des niveaux d’exposition (analyse à partir des données documentaires techniques disponibles et de toutes sources d'information telles que les données des fabricants, les normes, les guides pratiques et publications scientifiques reconnus ; calcul et mesurage). Il précise notamment les conditions de mesurage des grandeurs caractéristiques de l’exposition aux rayonnements optiques artificiels au regard du cadre normatif existant dans ce domaine. L'évaluation du niveau d'exposition est notamment conduite à partir des caractéristiques des sources et des postes de travail. Elle prend en compte la géométrie et le spectre d'émission de la source fourni par le fabricant ou déterminé en laboratoire, la distance la séparant des travailleurs et la durée d'exposition ainsi que les situations d'exposition complexes provenant de sources multiples et de postes de travail mobiles lorsqu'elles existent. Si l'évaluation ne permet pas de conclure à l'absence de risque, une évaluation du niveau d'exposition aux rayonnements optiques artificiels est réalisée et, lorsque cette évaluation ne peut être opérée ou n'est pas conclusive, un mesurage des grandeurs radiométriques caractéristiques de l'exposition est opéré conformément à des normes spécifiques énoncées par l’arrêté. Pour les rayonnements laser, le mesurage des grandeurs radiométriques caractéristiques de l'exposition est réalisé conformément aux pratiques de la métrologie. L'employeur consigne la méthode utilisée pour réaliser ce mesurage. L’arrêté est entré en vigueur le 1er avril 2016.
Sources : Journal Officiel ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
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Prévention § Santé au Travail
Risques Psychosociaux
Comment parvenir à identifier et gérer le harcèlement au travail ? A l’heure de la mondialisation, dans une société capitaliste, où performance et objectifs ont la primeur, il n’est pas aisé de distinguer si le salarié qui se sent harcelé est juste soumis à une simple pression des résultats et objectifs ou au harcèlement moral. NOTRE RÉDACTRICE ELISA PITTA, Chargée de Mission et Infocom – ARACT GUYANE
De quoi parlons-nous ?
La loi se veut protectrice du salarié. Il pèse sur l’employeur une obligation de veiller à la sécurité et à la santé de ses salariés. Il doit notamment s’assurer que ses salariés ne soient pas exposés à des risques psychosociaux. Des salariés, femmes ou hommes, relevant de toutes catégories socioprofessionnelles, peu importe le secteur d’activités, subissent quotidiennement des faits de harcèlement au travail. Il s’agirait d’une des violences au travail les plus destructrices qui soient.
Typologie du harcèlement
^ La fréquence et la durée du harcèlement
sont déterminantes. Plus le harcèlement au travail est récent, plus il est aisé d’aider le salarié à en réparer les conséquences sur sa santé. Au début, l’organisme s’adapte à la situation d’agression et de souffrance au travail. Au fur et à mesure de l’intensité apparaissent les arrêts de travail dus : au stress ; à la fatigue ; à la nervosité ; à un amaigrissement spectaculaire ou à une prise de poids rapide ; à des troubles du sommeil ; à des troubles digestifs ; à des troubles de la thyroïde ; à des troubles cardiaques ; à des troubles psychosomatiques ; à de l’hypertension artérielle… Peu à peu, un état dépressif s’installe et justifie une prise en charge médicale : tristesse ; perte de désir ; perte de sens ; manque d’intérêt des choses qui étaient jusqu’alors intéressantes pour le salarié harcelé ; sentiment de culpabilité ; sentiment de dévalorisation ; sentiment de "seul contre tous" ; le sujet ressasse des "si j’avais fait si, si j’avais fait cela…", etc. ^ Dans le harcèlement au travail, deux sentiments prédominent par rapport aux autres formes de souffrance au travail : sentiment de honte ; sentiment d’humiliation. Une vigilance : toutes les personnes se disant harcelées ne le sont pas ! Une difficulté : la notion de harcèlement est subjective. Des salariés confrontés à une même situation ne l’interpréteront pas forcément de la même manière. Il faut tenir compte de la
personnalité du salarié, de son histoire, de l’organisation du travail, du type de management, de la personnalité de l’agresseur…
Plusieurs formes de harcèlement ^ Le harcèlement vertical descendant : celui
qui vient de la hiérarchie, en distinguant le harcèlement moral venant de l’employeur et celui qui vient de la hiérarchie. L’employeur n’est pas forcément à l’origine du comportement harcelant de son personnel encadrant. ^ Le harcèlement horizontal : celui qui vient de collègues. ^ Le harcèlement mixte, résultat de l’harcèlement vertical descendant et horizontal. ^ Le harcèlement ascendant : le supérieur est harcelé par un ou des subordonnés. L’agresseur est, dans beaucoup de cas, un pervers narcissique. Il cherche, consciemment ou non à nuire. Ses motivations sont variées, quelques exemples : détruire l’autre ; valoriser son pouvoir ; pousser à la démission ; obtenir une promotion, etc. Par ailleurs, les actes de l’agresseur sont motivés par des sentiments de peur de ne pas être à la hauteur, sentiments d’envie, de jalousie voire de rivalité vis-à-vis de la victime. L’agresseur fait en sorte d’isoler le salarié ou les salariés qu’il cible, car le harcèlement peut être individuel ou collectif. Si le terme " harcèlement" est communément employé dans le monde du travail, et utilisé de façon abusive, il est fondamental de rappeler que seul un juge a le pouvoir de caractériser le harcèlement moral et reconnaître qu’un salarié en est victime. Il ne suffit pas que le salarié se pose en situation victimaire. La dénonciation des faits, dans les médias et auprès des syndicats sans même que les faits n’aient été vérifiés, est insuffisante. Il est arrivé parfois qu’il s’agisse de fausses allégations.
Des agissements caractérisés Nous ne serons pas en mesure de vous exposer
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ici tous les agissements hostiles susceptibles de relever du harcèlement moral car il peut revêtir des formes diverses, aussi bien difficiles à repérer qu’évidentes. Ces comportements et situations suivants sont inadmissibles et indignes de conditions de travail optimales et d’une bonne qualité de vie au travail mais les décisions de justice rendues attestent qu’ils ne relèvent pas, à eux seuls, de fait de harcèlement moral : pression au travail ; conflit ouvert ; différend professionnel ; mésentente ; paranoïa ; agressions ponctuelles (invectives, insultes) ; propos sexistes ; plaisanteries grossières ; comportement tyrannique de certains managers ; propos désobligeants, brimades, humiliations ; les mauvaises conditions de travail mais encore faut-il prouver l’intention malveillante de nuire au salarié ; contraintes professionnelles telles que mutation, changement de poste… En définitive, retenons que la loi protège le salarié contre les faits de harcèlement moral (Article L1152-1 du Code du travail). Sont nécessaires : – la répétition des faits de harcèlement ; – qui entraîne une dégradation des conditions de travail du salarié ; – susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité du salarié ; – d’altérer sa santé physique ou mentale ou compromettre son avenir professionnel et que le juge reconnaisse les faits.
L’accompagnement l’ARACT
de
L’ARACT accompagne les organisations privées et administrations publiques à se doter d’une culture de prévention primaire et sensibilise à la prévention des risques psychosociaux. Si vous pensez être victime de harcèlement au travail, sortez du silence et sachez que des professionnels, tels que médecins du travail, psychiatres, psychologues, avocats, organisations syndicales voire certaines associations ainsi que des acteurs relais au sein de votre structure, sont mobilisés afin de vous aider.
Risques Psychosociaux Quels sont les facteurs de risques susceptibles de conduire à un syndrome d’épuisement professionnel ? Communément appelé "burnout", ce syndrome a aujourd’hui totalement intégré les préoccupations majeures des acteurs de la prévention au travail. NOTRE RÉDACTRICE ELODIE CONSTANT, Psychologue du Travail au Service Intercollectivités de Santé au Travail (SISAT) du CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA GUYANE
De quoi parlons-nous ?
Le syndrome d’épuisement professionnel,
également désigné par l'anglicisme "burnout", est caractérisé par une fatigue psychique et physique intense, un désinvestissement de l'activité professionnelle et, un sentiment d'échec et d'incompétence dans le travail. Ce syndrome est considéré comme le résultat d'un stress professionnel chronique : le travailleur surchargé, ne parvenant pas à faire face aux exigences adaptatives de son environnement professionnel, voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. Ainsi, il s’épuise littéralement. Au départ associé aux catégories professionnelles aidantes (travailleurs sociaux, travailleurs médicaux, enseignants, ...), il est désormais reconnu qu'il touche tous les types d'emplois, d’activités.
Quels symptômes ?
Cinq types de manifestations du syndrome d’épuisement professionnel apparaissent chez l’individu : ^ Emotionnelles : un sentiment de perte de contrôle, des peurs mal définies, des tensions nerveuses, une humeur triste ou un manque d’entrain, une irritabilité, une hypersensibilité, etc. ^ Physiques : des troubles du sommeil, une fatigue chronique, des tensions musculaires, des douleurs rachidiennes (dos, nuque), une prise ou perte soudaine de poids, des maux de tête, des nausées, des vertiges,... ^ Cognitives : une diminution de la concentration, des difficultés à réaliser plusieurs tâches simultanément, à nuancer, à prendre des décisions, des fautes, des oublis. ^ Comportementales ou interpersonnelles : un repli sur soi, tendance à l’isolement social, un comportement agressif voire violent, une diminution de sa tolérance à la frustration, des comportements addictifs (tabac, alcool,
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tranquillisants, drogues, etc.). ^ Motivationnelles ou liées à l’attitude : une baisse de motivation, de moral, une dévalorisation de soi.
Pourquoi le syndrome d’épuisement professionnel survient-il ?
L’origine de ce syndrome est souvent multifactorielle. On distingue deux grandes familles de facteurs : ceux liés au travail et ceux liés à l’individu.
a Concernant les facteurs liés au travail, on peut citer :
^ Les exigences au travail (intensité et temps de travail) : des délais et objectifs irréalistes ou mal définis, des interruptions fréquentes, une quantité de travail et des horaires excessifs. ^ Les exigences émotionnelles : des relations avec le public émotionnellement exigeantes (clients venant faire valoir leur mécontentement, personnes en détresse, etc.), des violences verbales (propos désagréables, insultants, humiliants, etc.) ou physiques. ^ Le manque d’autonomie : de faibles marges de manœuvre dans la manière de faire son travail, des contraintes de rythme de travail, une "sousutilisation" des compétences. ^ Les mauvaises relations de travail : des objectifs flous (tâches à accomplir imprécises, contradictions dans ce qui est demandé, etc.), une absence de solidarité entre collègues, une expression des travailleurs insuffisante ou inexistante (cf. instances représentatives du personnel, espaces de discussion, etc.), des violences internes (agressions physiques, comportements blessants, isolement ou exclusion d’un collègue, etc.), une non reconnaissance des contributions individuelles, un encadrement de proximité peu présent (organisation des tâches,
animation d’une équipe, résolution des difficultés, etc.). ^ Les conflits de valeur et la qualité empêchée : un sentiment de perte du sens de son travail, une impression de faire un travail inutile. ^ L'Insécurité de la situation de travail : une insécurité socio-économique (perte de son emploi, ….), une incertitude sur l’avenir de son métier, etc.
a En ce qui concerne les caractéristiques liées à l’individu, on relève :
^ Les personnalités présentant une instabilité émotionnelle (tendance à percevoir, construire et ressentir la réalité et les événements comme menaçants, pénibles et problématiques). ^ Le caractère consciencieux : être méthodique, organisé, soigné, méticuleux, persévérant, etc. ^ La place qu’occupe le travail dans la vie et l’identité du travailleur (sens donné au travail, aux valeurs qu’il véhicule) : plus cette place est primordiale plus son engagement est fort car c’est dans le cadre de son activité qu’il se sent utile, s’accomplit. En résumé, que vous arrive-t-il lorsque l’épuisement professionnel vous gagne ? Trois événements surviennent : " tout d’abord, vous vous sentez chroniquement épuisé ; puis, vous devenez cynique, vous détachez de votre travail ; et enfin, vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job" (Christina MASLACH, psychologue sociale). Et, tout comme pour l’ensemble des risques psycho-sociaux (RPS), les causes (sur lesquelles il est possible d’agir en prévention) sont à rechercher dans l’organisation, l’environnement et les relations de travail.
Enquête SUMER Risques Psychosociaux
L’organisation du travail à l’épreuve des RPS
Les risques psychosociaux auxquels sont exposés certains salariés sont susceptibles de dégrader leur santé physique et mentale. L’enquête Sumer de 2010, publiée par la DARES en janvier 2016, permet de repérer les situations de travail qui accroissent ces risques, comme la tension au travail (ou job strain) ou le manque de reconnaissance. Les salariés qui exercent des fonctions d’exécutants sont davantage exposés aux risques psychosociaux que les autres. Le job strain concerne plus les femmes en raison d’une plus faible autonomie dans le travail et de marges de manœuvre réduites. Les hommes qui exercent des fonctions occupées majoritairement par des femmes sont plus touchés par le manque de reconnaissance de leur travail. La fonction publique hospitalière s’avère particulièrement concernée par les risques psychosociaux. Les modes d’organisation du travail, comme les contraintes de rythme, influencent le risque d’exposition aux facteurs psychosociaux. Ces derniers sont fortement liés à l’impossibilité de faire correctement son travail par manque d’information, de coopération et de moyens. Travailler en contact direct avec le public est en revanche un facteur protecteur, à condition qu’il n’y ait pas de tension avec le public. Les salariés les plus exposés au job strain ou au manque de reconnaissance se déclarent en moins bonne santé que les autres et sont plus souvent concernés par des symptômes dépressifs et anxieux. Les risques psychosociaux augmentent aussi le risque d’accident du travail et d’absentéisme, notamment pour les hommes qui déclarent un manque de reconnaissance. Source : DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques)
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Prévention § Santé au Travail
Risque Routier au Travail
La formation post-permis, pour prendre la route en toute sécurité Le risque routier auquel sont exposés les salariés doit être géré comme tous les autres risques professionnels de l'entreprise. Une formation doit permettre à ces derniers de perfectionner leur conduite. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Études Clientèle DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
De nombreux salariés sont amenés à utiliser un véhicule utilitaire, dans le cadre de leur travail. Dans ce contexte, conduire est aussi un acte de travail. Mais c’est un acte loin d’être anodin, et particulièrement à risque. En effet, les accidents de la route sont à l’origine de plus de 20% des accidents mortels du travail. Ce qui constitue aujourd’hui la première cause de décès au travail. Aussi, le risque routier auquel sont exposés les salariés doit être géré comme tous les autres risques professionnels de l'entreprise. Afin d’être moins exposés au risque d’accidents de la route, les salariés "grands rouleurs" (personnel itinérant, commerciaux, techniciens chargés de maintenance sur chantiers ou chez des clients…) qui se déplacent par le fait ou à l’occasion du travail, avec leur propre véhicule ou avec un véhicule de l’entreprise, doivent suivre régulièrement des formations pour acquérir de nouvelles compétences et maintenir leur niveau de connaissances.
La formation post-permis
La formation post-permis permet aux salariés titulaires du permis B ou EB, de perfectionner leur conduite et de pouvoir acquérir les réflexes physiques et organisationnels pour prendre la route en sûreté. Cette formation a pour objectif de former individuellement les salariés au risque routier en entreprise, de façon théorique et pratique. Elle se base également sur l’analyse des situations de travail, ainsi l’enseignement est adapté aux réalités des entreprises. a Grâce aux compétences déve-
loppées dans le cadre de la formation post-permis, le salarié est en capacité de :
^ Repérer les caractéristiques propres de
son véhicule : limites et réglementation des
charges, état des pneumatiques, utilisation des dispositifs de sécurité (ABS, ESP/ESC, AFU, etc.), de la remorque et d’un hayon élévateur (option), etc. ^ Effectuer les contrôles préalables à la mission et à la décision d’utilisation du véhicule. ^ Rendre compte à l’employeur des anomalies et des difficultés rencontrées, notamment à l’aide d’un carnet de suivi et d’entretien. ^ Aménager le poste de conduite pour une utilisation efficace des équipements. ^ Charger le véhicule en sécurité : danger des charges non ou mal arrimées, risques dus à la surcharge, caractéristiques des attelages, etc. ^ Maîtriser les différentes situations lors de la circulation. ^ Connaître tous les éléments (personnels, professionnels, environnementaux, etc.) qui influent sur le comportement au volant, pour pouvoir agir en conséquence.
Comment se former ?
La Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS de la Martinique a conventionné, au niveau régional, 3 organismes de formation qui proposent aux entreprises et à leurs salariés, la formation post-permis (Icom Inser, Martinique Formation Sécurité Routière, Cé Cédille). En fonction du nombre de salariés à former, les entreprises qui le souhaitent peuvent organiser ces stages en intra, ce qui permet également d’adapter davantage l’enseignement à leur secteur d’activité. Les entreprises peuvent également faire appel aux organismes de formation conventionnés au niveau national par la CNAMTS. La liste est consultable sur le site ameli.fr. Vous pouvez également consulter la CGSS de votre département.
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Risque Routier au Travail
Quelle est la bonne posture lors de la conduite ?
S’installer confortablement dans sa voiture est primordial mais souvent négligé. Des solutions ergonomiques existent. NOTRE RÉDACTRICE GENEVIÈVE RATO, Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP) Service Interentreprises de Santé au Travail du Bâtiment et Interprofessionnel (SISTBI RÉUNION)
De quoi s’agit-il ?
Les salariés passent beaucoup de temps dans leur voiture et "l’assise en voiture" impose des postures très contraignantes, car viennent s’y ajouter l’immobilité forcée des vertèbres et/ou les vibrations dues au mauvais état de la route ou de la qualité des suspensions. La position de conduite doit permettre au conducteur de rouler longtemps de façon détendue, sans subir de fatigue excessive, mais néanmoins rester efficace.
Quelques conseils pratiques
a Monter et descendre de voiture : ^ Tourner le dos à la portière (ouverte !), poser les fesses sur le siège en gardant le dos droit. Fixer la colonne vertébrale et utiliser la flexion des jambes. ^ Introduire une jambe, puis l’autre et pivoter le bassin en même temps que l’ensemble du buste en vous aidant de vos mains pour vous. ^ Equilibrer et soulager votre dos. Maintenir la tête droite et éviter les torsions. ^ Installer-vous en plaquant vos fesses au fond du siège et poser votre dos sur le dossier. Le conducteur doit avoir le dos bien calé dans le dossier de manière à assurer un bon soutien. ^ Sortir de la voiture en effectuant la manœuvre inverse. a Le réglage du siège : ^ Un réglage optimal du siège conducteur réduit l’inconfort. a Distance entre le siège et les commandes : ^ En embrayant à fond, la jambe gauche doit être légèrement pliée. Ne pas débrayer avec la pointe du pied. ^ Câlez-vous en appuyant le pied gauche sur l’emplacement du passage de roue lorsque vous n’utilisez pas la pédale d’embrayage. a L’inclinaison du dossier : ^ S’assoir droit avec une inclinaison d’environ 15°. Le réglage de l’inclinaison du dossier doit permettre de trouver la
bonne distance entre le haut du dossier et le volant et atteindre toutes les commandes nécessaires de la voiture sans décoller les épaules du dossier du siège : – assis confortablement, le conducteur devra pouvoir atteindre le haut du volant avec la paume de sa main et ses bras ne doivent pas être en totale extension. Il devra pouvoir forcer sur le haut du volant, voire même glisser sa main derrière le haut du volant : ce qui garantit suffisamment de latitude pour tourner le volant dans toutes les directions sans effort. a L’appui-tête : ^ Celui-ci doit effleurer l’arrière de la tête et son bord supérieur doit être au niveau du sommet du crâne. Il sert aussi bien à éviter un "coup de lapin" en cas de choc arrière qu’à reposer les muscles du cou : poser la tête sur l’appui-tête à chaque arrêt et à chaque fois que possible. L’appui-tête ne doit pas repousser la tête vers l’avant. a Peaufinez la position : ^ Certaines voitures offrent la possibilité de régler la hauteur de l’assise, et le réglage du soutien lombaire. a Le réglage en hauteur : ^ En fonction de la taille du conducteur et de la configuration de la voiture, s’assurer d’avoir une bonne visibilité, aussi bien vers l’extérieur que sur le tableau de bord. a Le réglage du soutien lombaire : ^ Il permet d’adapter la mousse du siège à la cambrure du dos. a Introduire un bagage dans son véhicule : ^ Prendre le temps de poser le sac de travail et autres bagages dans le coffre du véhicule ou sur une des places passagers avant de s’installer sur son siège. a Décharger le coffre : ^ Après un long trajet, se détendre quelques minutes en effectuant quelques pas et des exercices d’étirement et d’assouplissement. ^ Collez-vous au pare-chocs en vous appuyant sur le rebord du coffre.
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^ Ramener la charge contre le rebord. ^ Plier les genoux en gardant le dos droit. ^ Soulever l’objet en le maintenant contre soi, éviter la rotation du buste. a La position des mains sur le volant : ^ La position de base de la conduite, enseignée dans les auto-écoles, est la position des mains à 10H10 ou 09H15 sur le volant, les pouces à l’intérieur du volant. Afin de reposer les épaules, dans les lignes droites, et sur les longs trajets, positionner les mains à 08H20 permet de relâcher les muscles et d’adopter une posture plus détendue. a La marche-arrière : ^ Limiter la torsion du buste en vous aidant des rétroviseurs.
ATTENTION :
^ Ne jamais effectuer de réglages de position de conduite en roulant ! ^ La position idéale trouvée, pensez à régler les rétroviseurs intérieur et extérieurs avant de démarrer. ^ Si la voiture n’est pas votre véhicule habituel, prenez le temps d’étudier la position et le fonctionnement des commandes pour éviter des hésitations qui peuvent se révéler dangereuses. ^ Lors de longs trajets, faites des pauses. ^ Effectuer la marche-arrière en vous aidant des rétroviseurs pour limiter la torsion du buste.
Prévention § Santé au Travail
Risque Routier au Travail
Le rôle capital de la signalisation temporaire La signalisation fait partie des moyens efficaces qui permettent de combattre les risques d’accidents. NOTRE RÉDACTEUR JULIEN BOURGAREL, Chargé de Logistique ASSER RÉUNION (ASSOCIATION ENTREPRENDRE POUR LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE AU TRAVAIL)
Origines et objectifs de la signalisation routière
Ce furent les romains qui inventèrent la signalisation routière par le bornage des voies qu’ils construisirent. Elles permirent à l’usager de se repérer et de se diriger en attendant le GPS… Plus tard, la signalisation directionnelle fut améliorée par les pèlerinages à Compostelle grâce à des coquillages gravés dans la pierre à chaque étape du voyage. Enfin, succédèrent les bornes royales et autres "fingerposts" partout en Europe pendant les siècles qui ont suivi. Ce n’est qu’avec l’apparition de l’automobile au début du XXème que va se développer la signalisation telle que nous la connaissons actuellement. En France, c’est en 1967 que l’état légifère dans un cadre particulièrement dramatique puisque, dans ces années-là, les accidents mortels sur les routes atteignent un sommet, en 1972 en France, de plus de 18.000 morts par an ! La signalisation fait partie des moyens efficaces qui permettent de combattre les risques d’accidents.
Principes de la signalisation temporaire
Les règles étant établies, régies par un Code, celui de la Route, il s’agit donc pour l’usager de les appliquer : un STOP, je m’arrête ; un feu ORANGE aussi ; une ligne blanche, je ne franchis pas ; un panneau triangle jaune cerclé d’un liseré rouge avec un point d’exclamation… Que dois-je faire ?! Quelle différence entre ce panneau jaune et le reste de la signalisation ? Le temps. Si dans l’espace, on retrouve les 4 mêmes principes qui régissent la signalisation – Adaptation, Cohérence, Valorisation et Lisibilité, en revanche, la signalisation temporaire est utilisée sur une période donnée, programmée ou dans l’urgence, pour prévenir l’usager d’un événement qui va ponctuellement impacter les conditions de circulation.
Danger, obligation, indication ?
Les pouvoirs publics ont à cet effet tenté de définir des signaux intuitifs : tout le monde comprend qu’un bonhomme dans un triangle jaune symbolise une activité de chantier avec des travailleurs à proximité. Ainsi, dans une logique dédiée à la compréhension de l’usager, on trouvera successivement des signaux qui serviront à avertir,
puis guider le conducteur dans un triple objectif de sécurité, sans hiérarchisation : Sécurité des usagers – Sécurité des agents de signalisation – Sécurité des travailleurs. Ce triptyque est sacré. Chacun des acteurs a la responsabilité de diminuer le risque : – l’agent de signalisation qui va modifier les conditions de circulation ; – le travailleur qui va s’intégrer dans le balisage ; – l’usager qui va emprunter la voie redéfinie, en proximité immédiate des deux premiers acteurs.
Bonnes pratiques sur un chantier sous circulation
On comprend facilement que si l’un des 3 acteurs faillit à sa mission, le drame peut arriver, si vite. Prenons l’agent de signalisation pour commencer, puisqu’il est le premier à intervenir. Sa maitrise de la route, sa technique et les moyens dont il dispose sont primordiaux à la bonne sécurité du chantier. Il est l’Homme de l’Art de la signalisation. Il fait preuve de sang-froid, de communication et de réactivité qui sont essentiels pour ses missions. Le balisage permet de séparer les flux d’usagers des flux de chantiers. C’est en procédant ainsi que l’on éloigne le danger, donc que l’on diminue le risque. Il s’agit de protéger le travailleur qui va œuvrer sous le balisage pour prévenir tout accident. L’entreprise de travaux, même en étant en zone sécurisée, a également un devoir de contrôle et d’alerte en accomplissant sa mission, sans perdre de vue le risque inhérent à la sortie de route d’un usager. A cet effet, elle doit prendre toutes les mesures nécessaires pour compléter les dispositifs de signalisation par différents moyens : le travailleur doit être visible (vêtements rétro-réfléchissants propres de préférence jaune) et protégé si possible par des moyens mécaniques faisant obstacle en cas de défaut de trajectoire d’un véhicule, en laissant une zone tampon permettant d’absorber l’énergie d’un choc. Enfin, le chantier, s’il est nocturne, doit être suffisamment éclairé sans aveugler les conducteurs. C’est dans ces conditions que l’usager pourra poursuivre son chemin sans qu’aucun des acteurs ne soit inquiété. Il sera averti, guidé puis empêché de pénétrer dans le chantier. Vous vous doutez bien que ces conditions idéales sont difficiles à mettre en œuvre et que chacun – usager,
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agent, travailleur – a des contraintes qui le conduisent à parfois négliger les risques induits par le chantier ; à défaut de pouvoir atteindre la perfection, en prenant davantage conscience de notre capacité à construire, comme à celle de détruire, nous arriverons à de biens meilleurs résultats pour la sécurité de tous, ensemble, pour une route + sûre.
Prévention Santé en milieu Agricole § Agroalimentaire
Sur quoi repose la prévention des risques professionnels dans les abattoirs ? Travail au couteau, milieux bruyants, froids et humides, manutentions et gestes répétitifs : ce "cocktail" favorise les risques dans les industries de transformation de la viande. NOTRE RÉDACTRICE LAURENCE PAYET, Ingénieur-conseil Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi s’agit-il ?
Les activités d’abattage et de découpe de viande figurent parmi les principaux secteurs professionnels à risque, avec des indices de fréquence des accidents du travail avec arrêt supérieurs à 3 à 4 fois la moyenne, et une recrudescence de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). En France, les TMS représentent plus de 87 % des maladies professionnelles reconnues. Les salariés du secteur agroalimentaire, et en particulier ceux des abattoirs, font partie de la population la plus exposée.
Evaluer pour prévenir
Afin d’aider l’employeur dans sa démarche de prévention, un guide d’évaluation des risques dans les abattoirs et ateliers de découpe a été publié par l’INRS (ED 898). Cette première étape est la base d’une meilleure gestion du danger, et doit faire l’objet d’une démarche participative associant l’ensemble des acteurs impliqués. Un guide d’autodiagnostic en bouverie-porcherie (ED 851) ainsi qu’un aide-mémoire pour la filière viande de boucherie sont également disponibles sur le site de l’INRS (www.inrs.fr)
Les actions de prévention a Intégrer la prévention dès la conception :
La conception des locaux est déterminante pour l’environnement de travail des salariés. L’ensemble des flux internes et externes doivent être analysés afin de garantir des espaces de travail et de circulation adaptés, tout en tenant compte des contraintes d’hygiène imposées au secteur agroalimentaire. Le site internet www.agrobat.fr, réalisé par les CARSAT (ex-CRAM), aborde de façon simple, pratique et exhaustive tous les aspects de la conception de locaux agroalimentaires. Il présente notamment une liste de revêtements de sols recommandés par la CNAMTS et les Services Vétérinaires, dont
le choix est primordial pour prévenir les risques de glissades et de chutes de plain-pied (représentant près de 20% des accidents du travail avec arrêt dans le secteur agroalimentaire). En effet, dans les abattoirs, les sols sont souvent usés par les nettoyages au jet d’eau haute pression, les désinfections avec des produits agressifs, les circulations intenses, et souillés de corps gras. L’éclairage est également un point essentiel : baies vitrées et ouvertures sur l’extérieur permettent de veiller au rythme biologique des salariés. Le traitement acoustique et la ventilation méritent également une attention particulière. Le bruit est souvent une contrainte pesante en abattoir : cris des animaux, bruit métalliques et jets d’air des systèmes à air comprimé, sont cause de fatigue, et peuvent à la longue entraîner des surdités professionnelles. Le bruit est de plus un facteur favorisant l’apparition des TMS, de même que les ambiances de travail humides et froides… Bien concevoir les locaux de travail est un des points clés pour la prévention, notamment dans le secteur agroalimentaire. Dans le cadre de son Plan d’Action Régional, le service Prévention de la CGSS propose des formations aux salariés des filières viandes de boucherie et de volailles, afin de revenir sur l’importance de l’entretien du couteau, outil central en abattoir. a Utiliser un "couteau qui coupe" : Le travail du couteau en abattoir et atelier de découpe retient particulièrement l’attention des préventeurs, en raison de la fréquence de son utilisation et des dangers liés à cet outil. Dans de nombreux cas en effet, l’apprentissage du couteau s’effectue "sur le tas". N’ayant pas été formés pour entretenir correctement le pouvoir de coupe de leur couteau, les salariés forcent sur le manche plus qu’ils ne devraient. Obligés de s’y reprendre à plusieurs fois, ils perdent du temps. Pour tenir les cadences, ils tentent de
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récupérer en réduisant le temps consacré à l’entretien du couteau…Ils entrent alors dans un cercle vicieux où plus ils doivent forcer sur le manche, plus ils se fatiguent et s’énervent, et moins ils trouvent de temps pour restaurer le pouvoir de coupe du couteau. Il s’ensuit des risques de blessures, avec des lames qui dérapent sous l’effet d’une trop grande poussée, et plus encore, une probabilité élevée d’apparition de TMS. Le remède consiste à un bon entretien de l’outil, avec davantage de soin porté à l’affilage et à l’affûtage, qui doivent être réalisés régulièrement et efficacement afin d’éviter que le pouvoir de coupe ne se dégrade. La démarche du "couteau qui coupe" a ainsi été mise au point par le Réseau Prévention, pour aider les professionnels de la viande à s’engager dans une conduite de projet pour améliorer le pouvoir de coupe du couteau. De nombreuses brochures portant sur ce sujet sont disponibles sur le site de l’INRS (www.inrs.fr).
Prévention § Santé au Travail
Prévention Santé en milieu Agricole § Agroalimentaire
Restaurateurs, améliorez les conditions de travail avec Oira ! L’Assurance maladie Risques professionnels propose aux entreprises un outil informatique de prévention des risques baptisé OiRA (Online interactive risk assessment). Extrêmement pratique ! NOTRE RÉDACTEUR ERIC CAPGRAS, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Les salariés de la restauration travaillent souvent à flux tendu, dans l’urgence, et sont souvent contraints d’adopter des postures pénibles ou d’effectuer des gestes répétitifs, notamment en cuisine. Ils sont alors exposés à des risques d’accident du travail (AT) ou de maladie professionnelle (MP). Dans ce secteur, composé d’une majorité de petites structures, les chefs d’entreprise ont parfois des difficultés à prendre le recul nécessaire pour évaluer les risques professionnels et prendre les mesures de prévention nécessaires. Dans la Restauration, comme dans les autres secteurs professionnels, l’intégration de certains principes et exigences de prévention est à privilégier dès la conception des lieux de travail. A défaut, des améliorations peuvent être apportées sur l’existant, afin d’améliorer les conditions de travail, tout en contribuant à la qualité des prestations et à l’accroissement de la motivation du personnel.
Des risques variés mais qui peuvent être maîtrisés
Dans ce secteur pourvoyeur d’emplois, les AT/MP entraînent de nombreux arrêts de travail. Ces sinistres sont liés notamment aux gestes répétitifs et aux postures contraignantes (nettoyage des équipements et des locaux, travail de découpe en cuisine, etc.), aux risques de chutes sur sol glissant, de coupures, de brûlures, aux risques liés aux ambiances thermiques… Tout responsable d’établissement doit évaluer ces risques, et veiller à ce que les exigences essentielles de prévention soient respectées. C’est l’occasion de passer à la loupe les équipements et procédures de travail, la formation du personnel, afin d’apporter les ajustements nécessaires. Cette évaluation et les mesures qui en découlent, visent à améliorer les situations de travail et réduire les risques
d’atteintes à la santé du personnel. Par exemple, il s’agit de : ^ Rendre les locaux, les équipements et les mobiliers, facilement nettoyables (accessibilité, visibilité…) en utilisant des moyens performants et faciles d’emploi. ^ Réduire les manutentions manuelles et les déplacements (monte-charges ou passe-plats, stockage de proximité…). ^ Mettre à disposition des matériels dotés de protection contre les coupures (trancheur, pétrins, malaxeurs…), et former les commis de cuisine à l’affûtage des couteaux. ^ Poser des sols antidérapants pour éviter les accidents de plain-pied (voir la liste de revêtements conseillés sur le site www.inrs.fr). ^ Améliorer l’ambiance thermique (hotte aspirante ou enveloppante, installée selon les normes en vigueur et à une certaine hauteur des équipements de cuisson). ^ Mettre en place une alarme intérieure dans les chambres froides, pour éviter les enfermements accidentels de salariés. ^ Organiser le travail et sensibiliser le personnel au respect des règles d’hygiène et de sécurité. ^ Aménager des vestiaires, sanitaires et salle de repos.
Un outil gratuit d’évaluation est mis à disposition : OIRA
Les TPE du secteur de la Restauration traditionnelle bénéficient d’un outil en ligne, intitulé "OiRA", afin d’évaluer leurs risques et de réaliser leur document unique. Cet outil accessible sur un site Internet dédié (www.inrs.fr/oira), est simple et gratuit. Il a été élaboré par l’INRS en collaboration avec le Réseau Prévention de l’Assurance Maladie Risques Professionnels et les organisations professionnelles du secteur. À l’aide d’OiRA, vous pourrez mettre en place les 8 solutions de prévention concrètes et incontournables dans la restauration. Elles permettent de combattre
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rapidement et efficacement les principales causes d’accidents et de maladies qui touchent la profession. Elles sont pratiques et conçues en coopération avec l’ensemble des organisations professionnelles du secteur. Vous trouverez les fiches d’information pour les mettre facilement en œuvre sur www.inrs.fr/restauration. Pour en savoir plus, vous pouvez contacter la Direction des Risques Professionnels de la CGSS.
Prévention Santé en milieu Agricole § Agroalimentaire
Quelles précautions d’hygiène pour éviter une intoxication histaminique en restauration ? Cet article prend en compte l'arrêté préfectoral n°1438 du 12/08/2015 encadrant des activités de fabrication à base de poisson cru en restauration commerciale. NOTRE RÉDACTRICE RAYHANA PATEL, Chargée de développement économique, Secteur alimentation CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION
Quelle est l’origine de l’histamine dans le poisson ?
L’histamine est une amine biogène produite après la mort du poisson sous l’action de certaines bactéries. Ces dernières produisent une enzyme qui va transformer l’histidine, acide aminé présent à forte teneur dans certains poissons, en histamine. Les micro-organismes responsables de la formation de l’histamine se développent principalement à des températures supérieures à 7-10°C dans les ouïes et les viscères des poissons.
Quelles espèces de poissons sont concernées ? Certaines familles de poissons sont riches en histidine et présentent donc un risque plus important de contenir de l’histamine. Ce sont : – les Scombridés : thon (toutes espèces), maquereau, etc. ; – les Clupéidés : sardine, hareng, etc. ; – les Engraulidés : anchois, etc. ; – l’espadon et le marlin.
Quels sont les symptômes de l’intoxication histaminique ?
Les symptômes se manifestent de quelques minutes à quelques heures après l’ingestion du poisson contaminé. • Premiers symptômes : rougeurs sur le visage et la nuque, œdème du visage, sensation de brûlure dans la gorge et la bouche, démangeaisons, picotements de la peau. • Symptômes intervenant ensuite : maux de tête, étourdissements, palpitations cardiaques. • Symptômes secondaires de type gastro-intestinal, nausées, vomissements, diarrhées. Attention, toutefois lors de la consommation du poisson contaminé, le consommateur ne perçoit pas d’altération particulière au niveau du goût.
Quelles sont vos obligations en tant que restaurateurtraiteur ?
• Les établissements qui proposent des plats à base de poisson cru doivent avoir au moins une personne formée en hygiène alimentaire (formation disponible auprès de la Chambre de Métiers). • Vous devez, dans le cadre de votre plan de maîtrise sanitaire, établir et respecter une procédure écrite spécifique aux fabrications de plats cuisinés à base de poisson cru. Cette procédure, qui doit être affichée de manière visible dans les locaux de production, décrit les différentes étapes de l’élaboration de ces plats et les points clés en matière de sécurité sanitaire de ces préparations. • Vous devez réaliser des autocontrôles destinés à rechercher l’histamine dans les produits finis et sur les matières premières selon une périodicité régulière et appropriée que vous aurez déterminée en tenant notamment compte des volumes annuels traités. • Vous devez pouvoir justifier de matériels de transport et d’entreposage garantissant le respect de la chaîne du froid et du fait que les poissons crus sont conservés à la température de la glace fondante (entre 0°C et 2 °C). • L’opération de hachage destinée à l’élaboration d’un tartare de poisson, ou d'une préparation similaire, doit être réalisée au plus près de sa présentation au consommateur final et ne peut en aucun cas excéder la durée du seul service considéré.
Quelques conseils pour prévenir l’intoxication histaminique
• Ne pas rompre la chaîne du froid, à aucun moment aussi bien lors de la capture que lors de la transformation, du conditionnement puis de la commercialisation. • Respecter les bonnes conditions d’hygiène pour éviter toute croissance des germes naturellement
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présents dans le poisson et toute contamination extérieure. • Si décongélation de poisson, l’utiliser rapidement. Attention, ni la cuisson, ni la mise en conserve, ni la congélation ne détruisent l’histamine car c’est une molécule thermostable. Le salage et le fumage n’inhibent pas toujours le développement des bactéries responsables de la formation de l’histamine. Une fois que l’enzyme favorisant la formation de l’histamine a été libérée par les bactéries, la réfrigération ne diminue pas son activité, d’où l’importance ne jamais rompre la chaîne du froid. Références réglementaires : • Arrêté préfectoral n°1438 portant encadrement des activités de fabrication de produits à base de poisson cru en restauration commerciale. • Guide de bonnes pratiques d’hygiène Mareyage. • Règlement CE 2073-2005 concernant les critères microbiologiques.
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Renseignez-vous auprès de la Direction des Risques Professionnels
Email : prevention972@cgss-martinique.fr
0596 66.76.19 www.cgss-martinique.fr Top 5 "Risques professionnels", Rubrique "Aides financières"
édito
PRÉVENTION SOCIÉTÉ
COLONEL SYLVAIN MONTGENIE Directeur Départemental des Services d’Incendie et de Secours de la Martinique
Le SDIS Martinique en route vers un Pilotage de la Performance Globale (PPG) D
epuis le 1er janvier 2016, le territoire de la Martinique est dirigé par une nouvelle collectivité territoriale, fruit du regroupement de deux anciennes structures : le conseil régional et le conseil général. Afin de permettre aux élus de cette collectivité de mieux appréhender la situation de notre établissement public, et bâtir un projet de sécurité civile fiable, le conseil d’administration a décidé la mise en place durant le dernier semestre 2016 des assises du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS). L’objectif est d’instaurer une réflexion profonde sur l’évolution de notre service public, et d’élaborer un projet d’établissement pour les années 2017 à 2021, outil stratégique pour moderniser le SDIS 972 et partager une ambition de performance à l’échéance des cinq années à venir. Ce type de projet, nécessite de la part des partenaires une confiance réciproque, que le SDIS compte développer par le biais d’une gestion efficiente, basée sur une démarche qualité. En effet, depuis décembre 2015, le SDIS 972 a rejoint un groupe expérimental de 15 SDIS dans une démarche de Pilotage de la Performance
Globale des SDIS. Cette démarche utilisatrice du modèle CAF-EFQM vise à développer et mutualiser les bonnes pratiques d’organisation et de management dans les SDIS, d’en produire une évaluation partagée à partir d’outils communs. La finalité étant l’élaboration de plans d’actions d’amélioration continue du SDIS. Portée par la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC), le Centre National de la Fonction Publique (CNFPT) et l’Ecole Nationale Supérieure des Officiers Sapeurs-Pompiers (ENSOSP), cette démarche d’évaluation et de partage des bonnes pratiques des SDIS vise à intégrer à terme un référentiel qualité dans les politiques de management public. Le SDIS de la Martinique se positionne ainsi à l’avant-garde de la mise en œuvre du concept de performance globale des acteurs publics. Nuls doutes que les retombées seront profitables, non seulement aux services d’incendie, mais aussi aux citoyens qui devraient bénéficier d’une véritable politique d’amélioration de la qualité des secours.
SECOURISME : SST - MAC SST INCENDIE : EPI - ESI - SSIAP PRÉVENTION : PRAP 2S - PRAP IBC - CPS ID SÉCURITÉ : ASP - TITRE DIRIGEANT
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Prévention § Santé Vie Pratique
Panorama
Etat des lieux du VIH en Martinique
Le COREVIH vient de publier un rapport sur les principales caractéristiques des personnes vivant avec le VIH suivies au CHUM en 2015. NOS RÉDACTEURS C. CERLAND, S. ABEL, S. PIERRE-FRANÇOIS, S. MERLE, V. YOYO-MAUGEE, T. SYMPHOR, C. PENDANT, Y. MARIE-LOUISE, M. OUKA, A. CABIE – Membres du Bureau du Comité de Coordination de la Lutte contre l’Infection par le VIH (Corevih) de Martinique
Quelques données
Selon l’enquête VESPA 2 réalisée en 2011, La Martinique fait partie des 5 régions françaises les plus touchées par l’infection par le VIH/sida. Les données du Corevih de Martinique établissent que 1.045 Personnes Vivant avec le VIH (PvVIH) étaient suivies au Centre Hospitalier Universitaire de Martinique (CHU-M) en 2015 : – 64% d’entre-elles étaient des hommes (voir tableau) ; – 59% avaient entre 40 ans et 59 ans ; – 83% étaient nées en France. Contrairement à d’autres régions de la Caraïbe, l’influence des flux migratoires est peu significative. La transmission du VIH en Martinique est essentiellement hétérosexuelle mais est marquée comme en France hexagonale par une forte dynamique de transmission chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH) (voir tableau).
a Selon l’Observatoire de la Santé de Martinique : • En 2014, en France, parmi l’ensemble des cas de sida diagnostiqués, 54% des adultes ignoraient leur séropositivité pour le VIH. • Du 01/01/2006 au 31/12/2014, 42% des nouveaux cas de sida diagnostiqués en Martinique n’avaient pas connaissance de leur séropositivité pour le VIH.
a Les données du Corevih de Marti-
nique décrivent :
• Qu’en moyenne, 50 à 60 personnes sont dépistées positives pour le VIH annuellement dont environ 1/3 d’entre-eux à un stade avancé (CD4<200/mm3 et/ou Sida au diagnostic ou dans les 3 mois suivants) entraînant une prise en charge très retardée. • Que les individus nouvellement dépistés positifs âgés entre 20 et 29 ans constituaient la tranche d’âge la plus représentée en 2015.
• En 2015, 95% des PvVIH suivies au CHU-M sont traitées avec une efficacité virologique de 95%. Ces résultats doivent être connus afin d’inciter les personnes non encore dépistées ni traitées à être prises en charge. Une attention doit être portée en direction des personnes en situation de précarité sociale ou psychologique.
Dépistage et traitement
expérimentés dans la prise en charge de l’infection par le VIH". En conclusion, nous disposons d’outils complémentaires permettant de lutter efficacement contre la transmission du VIH. • Le contrôle de l'épidémie de VIH/sida passe par le diagnostic précoce et le traitement. L'effet préventif majeur du traitement montre l'intrication et la complémentarité de la prévention, du diagnostic et des soins. La prise en charge multidisciplinaire, l’éducation thérapeutique, et l’accompagnement psycho-social sont indispensables pour une prise en charge efficace. Combinée avec les autres outils de prévention et au traitement antirétroviral, le dépistage réduirait à terme la transmission du VIH dans la population. Une PvVIH dépistée et traitée précocement a aujourd'hui la même espérance de vie qu'une personne non infectée.
• De nouveaux outils de dépistage du VIH existent : – le test rapide d’orientation diagnostique disponible à l’association AIDES territoire d’action Martinique ; – l’autotest commercialisé en pharmacie d’officine. De nouvelles structures de dépistage ont été créées au 01/01/2016, les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) des infections par le VIH et des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles. • La recommandation Répartition de la cohorte de PvVIH par mode de transmission et par sexe temporaire d’utilisation du Truvada® en proHomme Femmes phylaxie pré-exposition Nombre % Nombre % Total % disponible depuis le Transmission 04/01/2016 "s’intègre Hétérosexuel 339 50.82 363 96.03 702 67.18 dans une stratégie de 290 43.48 2 0.53 292 27.94 prévention diversifiée de HARSAH* IVDU* 15 2.25 3 0.79 18 1.72 la transmission du VIH par voie sexuelle avec notam- Inconnu 10 1.50 5 1.32 15 1.44 ment la promotion de Hémophile 6 0.90 2 0.53 8 0.77 l’usage du préservatif, qui protège non seulement Materno-fœtale 3 0.45 1 0.26 4 0.38 du VIH mais également Transfusé 2 0.30 2 0.53 4 0.38 des autres infections sexuellement transmis- AES* 2 0.30 2 0.19 sibles". Cette prescription 667 338 1045 est "à ce stade réservée Total Général aux médecins hospitaliers *IVDU : usager de drogue par voie intraveineuse / *HARSAH : hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes / *AES : Accident d’Exposition au Sang
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Renforcement du service public hospitalier
Création des groupements hospitaliers de territoire (GHT)
Le décret n° 2016-523 du 27 avril 2016 permettant aux établissements publics de santé de constituer les "groupements hospitaliers de territoire" (GHT) a été publié le 29 avril 2016 au Journal officiel. Les GHT sont un nouveau mode de coopération entre les établissements publics de santé à l’échelle d’un territoire, créé par la loi de modernisation de notre système de santé. Ils visent à offrir à tous les patients un meilleur accès aux soins, en renforçant la coopération entre hôpitaux publics autour d’un projet médical partagé. Cette nouveauté permettra, en inscrivant les hôpitaux publics dans une vision partagée de l’offre de soins, de mieux organiser les prises en charge, territoire par territoire, et de présenter un projet médical répondant aux besoins de la population. Le décret définit les conditions de création, les modalités de gouvernance de chaque groupement, ainsi que le périmètre de mutualisation des fonctions et activités permettant la mise en œuvre du projet médical partagé. Il prévoit un déploiement progressif du dispositif dans le temps pour permettre aux établissements de construire des projets médicaux sur l’ensemble de leurs activités. La loi de modernisation de notre système de santé a fixé comme échéance le 1er juillet 2016 pour la mise en place des GHT. D’autres textes d’application, concernant notamment les ressources humaines, viendront compléter le dispositif règlementaire dès cette année. Pour Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, "cette innovation majeure permettra le renforcement du service public hospitalier. Elle traduit la volonté de donner à tous les Français le même accès aux soins délivrés par l’hôpital, partout sur notre territoire". Source : Ministère des Affaires sociales et de la Santé
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Panorama
La réalité de la maladie d’Alzheimer en Martinique aujourd’hui
Plus de 8000 personnes sont atteintes dans le département et les prévisions quant à l’avenir sont mauvaises compte tenu notamment du vieillissement de la population. NOTRE RÉDACTEUR DOCTEUR JEAN-LUC FANON, Chef du Pôle de Gériatrie – CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE MARTINIQUE (CHUM)
Etat des lieux
La maladie d’Alzheimer est une affection dégénérative du cerveau qui associe des troubles cognitifs (mémoire, langage, praxies) et des troubles du comportement. Sa cause est inconnue et l’hypothèse communément admise est qu’elle résulte d’une interaction entre un terrain génétique et des facteurs environnementaux. C’est la plus fréquente des maladies neurodégénératives : elle affecte 44 millions de personnes dans le monde, 750 000 à 1 million en France et plus de 8000 en Martinique. Les perspectives sont inquiétantes : en 2040, 130 millions de malades seront atteints dans le monde, 2 millions en France (soit 3 déments pour 100 habitants) et 20000 en Martinique. Principal facteur de risque d’entrée en institution, la maladie d’Alzheimer représente la quatrième cause de mortalité dans les pays industrialisés. Si elle concerne en grande majorité les personnes âgées de plus de 65 ans, les plus jeunes ne sont pas épargnés, et ce dès l’âge de 30 ou 40 ans (30 à 60000 malades en France). En dehors de ces formes jeunes, formes monogéniques exceptionnelles (<1% des cas), pour lesquels on connait les gènes en cause, la maladie d’Alzheimer n’est pas une maladie héréditaire : elle est alors dite sporadique, c’est-à-dire qu’elle se développe de manière aléatoire.
Les facteurs de risque
a L’âge : plus on est âgé, plus le risque de développer la maladie augmente. L’incidence de la maladie double tous les 5 ans après 65 ans. Si elle concerne 5% des plus de 65 ans, la maladie d’Alzheimer intéresse 20% des plus de 80 ans et 40% des plus de 90 ans ! a Le sexe féminin : les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes, surtout après 80 ans ; 72% des malades d’Alzheimer de plus de 65 ans sont des femmes. a Les facteurs génétiques : la présence de l’allèle E4 codant pour l’Apolipoprotéine E
(un transporteur des lipides sanguins) expose davantage que si l’individu exprime l’allèle E3 (le plus fréquent dans la population caucasienne : 78%) ou E2. a Les antécédents familiaux. a Le bas niveau socio-culturel. a Les accidents vasculaires cérébraux augmentent le risque de maladie d’Alzheimer. a D’autres facteurs : l’hypertension artérielle essentielle, l’hypercholestérolémie, les antécédents de dépression, de traumatisme crânien. a Des scores de risque de démence ont été développés (score de CAIDE) et permettent de mesurer le risque de développer une démence 20 ans plus tard…
Peut-on prévenir la maladie d’Alzheimer ?
L’âge, le sexe féminin et les facteurs génétiques sont des facteurs de risque non modifiables et non accessibles à la prévention. Les autres facteurs de prévention reconnus sont : a Le niveau socio-éducatif : plus le nombre d’années d’études est important, plus le risque diminue (on connaît néanmoins plus de 50 prix Nobel atteints de cette maladie…). a Les facteurs de risque cardio-vasculaires : hypertension artérielle essentielle, diabète, dont la correction amènera à une meilleure protection du cerveau ; la perte de poids augmente par contre le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer, et est même considérée comme un signe précurseur de la maladie. Les traitements, qui deviendront probablement plus efficaces. a L’alimentation : antioxydants (les vitamines E, C), oméga 3, la consommation de poisson 2 à 3 fois/semaine réduirait de 60% le risque de maladie d’Alzheimer, les huiles végétales, les céréales et les fruits et légumes. a Des activités de loisir qui comportent de la créativité et de la planification (bricolage,
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jardinage) protègent davantage que la lecture par exemple. a L’exercice physique : la pratique du sport pendant la jeunesse et l’âge adulte diminue de 50% le risque de survenue de la maladie. Cet effet bénéfique fait actuellement l’objet d’un travail de recherche en Martinique. La correction des facteurs de risque connus peut ainsi diminuer le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer : mieux se nourrir, avoir une activité physique régulière, stimuler son esprit, traiter son hypertension artérielle et son diabète sont des conseils de bon sens qui vont contribuer à diminuer l’incidence de cette maladie dans les années à venir. D’ailleurs, plusieurs études suggèrent une réduction du risque de démence ces 25 dernières années.
A quel moment évoquer le diagnostic ?
Le diagnostic est évoqué devant l’apparition insidieuse de troubles de la mémoire, du raisonnement, du jugement. Le patient ne se repère plus dans le temps puis se perd dans des lieux habituels. Son caractère change, il évite les contacts sociaux, perd progressivement son autonomie. La maladie évolue sur des années et est souvent confondue avec l’avance en âge, ce qui explique le retard du diagnostic : on estime que la maladie d’Alzheimer évolue depuis une dizaine d’années quand le diagnostic est porté dans une consultation de la mémoire ou par un spécialiste, que seul un malade sur 2 est diagnostiqué et que un sur 4 bénéficie d’un suivi spécialisé. Les traitements spécifiques, les anticholinestérasiques, ont démontré leur efficacité dans les formes d’intensité légère à modérée et peuvent stabiliser l’évolution pendant 6 à 18 mois mais ne guérissent pas la maladie.
Prévention § Santé Vie Pratique
Grand Angle
Prévention Chlordécone : quelle situation à ce jour ?
La prévention des expositions élevées à la chlordécone est une préoccupation constante des pouvoirs publics depuis la découverte de la pollution de certains captages d’alimentation en eau potable en 1999, et la mise en évidence du transfert de la pollution du sol dans les légumes racines en 2002. NOTRE REDACTEUR ERIC GODARD, Conseiller Environnement – AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ MARTINIQUE (ARS))
Etat des lieux
a Eaux d’alimentation : 3 captages pollués
ont été abandonnés. 2 ressources secondaires, peu polluées (<0,1µg/l) sont utilisées en appoint et mélangées à d’autres, indemnes de pollution. Les eaux de la rivière Capot sont traitées avant distribution par une installation d’ultrafiltration associée à l’injection de charbon actif en poudre qui ramène le niveau de contamination à une valeur très inférieure à la norme. Les eaux embouteillées et minérale de Martinique n’ont jamais montré de signes de contamination. a Végétaux : toutes les plantes sensibles au transfert de la chlordécone du sol font l’objet de mesures de prévention avant mise en culture, mises en place à partir de 2003. Le référentiel élaboré par les organismes de recherche agronomique permet de choisir les productions adaptées au niveau de pollution du sol après analyse, préalable indispensable pour des cultures exemptes de risques de dépassement des valeurs limites de résidus (LMR=20µg/kg). Les contrôles de la DIECCTE attestent du respect de ces recommandations par les professionnels : de 2013 à 2015, 99% des contrôles réalisés étaient conformes aux LMR, sur 612 prélèvements de produits locaux et 297 de produits importés. a Produits de l’élevage : le fait d’élever un animal en contact avec un sol pollué présente le risque de dépassement de la LMR dans la viande, et plus encore dans le foie ou les œufs. Une alimentation par des aliments contaminés ou un abreuvement en eau contaminée présente également un risque de même nature.
Les animaux peuvent se décontaminer s’ils sont placés pendant une durée suffisante dans des conditions d’alimentation et d’abreuvement exempts de chlordécone, sur un sol indemne de pollution. Les éleveurs bénéficient d’une analyse des risques par le Groupement de Défense Sanitaire, et les recherches se poursuivent pour fixer les meilleures techniques d’élevage en présence de chlordécone, assorties éventuellement d’une période de décontamination. Les œufs sont pour la poule un moyen privilégié d’excrétion de la chlordécone, mais le risque de rencontrer des œufs contaminés concerne essentiellement les élevages de plein air ou les élevages familiaux sur des sols pollués, les grosses productions étant réalisées hors sol. Les bilans des contrôles de la DAAF accessibles sur son site Internet montrent un taux de conformité proche de 100% du plan de surveillance des bovins (prélèvement aléatoire de 150 animaux abattus) et plus de 90% de conformité en plan de contrôle, les carcasses non conformes étant saisies pour les élevages placés en contrôle renforcé. Pour les ovins-caprins, les plans de surveillance montrent également 100% de conformité. a Produits de la pêche : la pêche et la consommation des poissons et crustacés de rivière, qui peuvent être très fortement contaminés, est interdite depuis 2009. La contamination des organismes marins a entraîné des réglementations de la pêche depuis 2009 dans certaines zones du littoral martiniquais afin de limiter l’arrivée sur les marchés de poissons ou crustacés contaminés dépassant la LMR. Il reste
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selon les données de la DAAF environ 8% de produits mis en vente dont la contamination est supérieure aux normes sur l’ensemble des analyses réalisées, et cela concerne plutôt les marchés proches des zones impactées. a Jardins familiaux : en complément de toutes les actions concernant les professionnels de l’agriculture et de l’élevage, le programme de santé des Jardins Familiaux, démarré en 2008 et animé par l’ARS, a permis fin 2015 à plus de 1500 foyers qui cultivent et consomment les produits de leur jardin de connaître le niveau de pollution de leur terrain, en en cas de présence de chlordécone, de recevoir les conseils leur permettant de réduire leur exposition. Cette action été étendue aux élevages familiaux depuis 2014, et les diagnostics de sol à la demande sont toujours proposés et pris en charge par le plan chlordécone. En conclusion, les mesures de prévention à la production ont permis de bien maîtriser la contamination des produits végétaux mis sur les marchés. Si des progrès peuvent encore être accomplis pour les produits d’élevage, les possibilités de maîtrise resteront toujours inférieures pour les produits de la mer. Une incertitude subsiste concernant les productions informelles, qui restent peu contrôlées. L’étude Kannari, qui produira en fin d’année 2016 une actualisation des données d’exposition permettra de savoir si la baisse d’exposition attendue est confirmée et d’identifier éventuellement des groupes de population ou d’aliments sur lesquels il faudra porter l’attention.
Reflexion
Dengue, Zika, Chikungunya...
Pourquoi la lutte contre le moustique ne peut s’autoriser aucune pause ? Depuis l’apparition des premiers cas de Zika (mi-décembre 2015 en Guyane) dans les Départements Français d’Amérique, le virus n’a cessé de se développer. NOTRE RÉDACTEUR VALÉRIAN GRATPAIN, Ingénieur Sanitaire – AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ DE GUYANE
Etat des lieux
Au 30 juin 2016, les bulletins épidémiologiques communiqués par les ARS de la zone Antilles-Guyane font état de : – 31 760 cas cliniquement évocateurs de Zika en Martinique ; – 8 540 cas en Guyane ; – 17 820 cas en Guadeloupe ; – 1 095 cas à St Martin ; – 130 cas à St Barthélémy. Cette maladie est certes nouvelle dans la région mais son mode de transmission est bien connu, puisqu’elle se transmet par le moustique Aedes aegypti, vecteur également de la dengue et du chikungunya.
Caractéristiques du moustique
Rares sont les personnes qui ne se font jamais piquer par les moustiques. Ceux-ci sont de plusieurs types : certains ne piquent pas l’homme tandis que d’autres (environ 10 espèces de moustiques en Guyane) le font. Parmi ces espèces se trouvent l’Anophèle, vecteur du paludisme et l’Aedes aegypti, communément appelé moustique tigre, à cause de ses pattes rayées, vecteur de la dengue, du Chikungunya et du Zika. La femelle moustique Aedes, qui mesure 5 millimètres une fois adulte pique l’homme afin d’obtenir du sang qui permettra la formation de ses œufs. Ceuxci sont très nombreux puisque la femelle peut pondre de 50 à 300 œufs par ponte et ce jusqu’à cinq fois au cours de sa vie (environ un mois et demi). Le moustique Aedes aegypti est un moustique urbain : il a besoin de l’homme pour vivre et ses larves se développent dans des récipients d’eau propre, récipients qui sont très majoritairement dans les jardins. Contrairement à d’autres moustiques dits nuisibles, l’Aedes aegypti ne se développe pas dans les canaux ou les marécages. Cela signifie que les moustiques naissent par exemple dans
les coupelles de plantes vertes, les récipients comme des seaux, arrosoirs, et déchets de tous types. Un bouchon de bouteille contenant de l’eau est un gîte larvaire c'est-à-dire un lieu où le moustique peut pondre. Celui-ci, une fois adulte, se déplace peu puisqu’on considère que son rayon d’action est de 100 mètres autour de son lieu de naissance, ce qui signifie que dans la majorité des cas, le moustique qui nous pique est né près de chez nous.
L’importance capitale de la prévention
Il est nécessaire d’agir pour d’une part éviter de se faire piquer et d’autre part éviter que les moustiques ne pondent ou en tout cas que leurs larves ne se développent. Sur ce point, un élément est à connaître : entre 7 à 10 jours sont nécessaires pour que l’œuf ne devienne un moustique adulte. Ainsi, il est donc demandé de : – de mettre à l’abri de la pluie tous les récipients qui peuvent contenir de l’eau ; – de couvrir avec une toile moustiquaire les fûts et tuff tanks ; – de jeter à la poubelle ou aux encombrants les objets qui ne vous servent plus et peuvent constituer des nids pour les moustiques (récipients, noix de coco ouvertes, pneus usagers…). La lutte ne doit pas être limitée aux périodes épidémiques mais doit se faire tout au long de l’année. C’est bien chaque semaine qu’il est nécessaire d’agir : cela ne prend que quelques minutes et permet de supprimer une très grande majorité des gîtes larvaires. L’ensemble des habitants doit donc éliminer ces gîtes qui se développent chez eux. De plus, il faut se protéger des piqûres de moustiques. Plusieurs actions sont nécessaires, car c’est pendant la journée que le moustique pique. Ainsi, il faut se protéger via
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des barrières "physiques" : moustiquaires au lit et aux fenêtres, port de vêtements longs, amples et clairs (le moustique est attiré par les couleurs sombres). L’utilisation de répulsifs cutanés est recommandée. Ceux-ci doivent être achetés en pharmacie et les conseils d’utilisation doivent être suivis (la liste des produits répulsifs est, notamment, disponible sur le site de l’ARS Guyane : www.ars.guyane. sante.fr).
Symptômes et transmission
a Les symptômes du Zika se caractérisent
par une éruption cutanée avec ou sans fièvre. D’autres signes ont été décrits tels que : fatigue, douleurs musculaires et articulaires, conjonctivite, maux de tête et douleurs rétroorbitaires. Un grand nombre de personnes infectées ne vont présenter aucun symptôme (de l’ordre de 80 %). Le traitement est symptomatique et la guérison intervient au bout de quelques jours dans la grande majorité des cas. Cependant, des complications neurologiques peuvent apparaître notamment le syndrome de Guillain-Barré, maladie caractérisée par une atteinte des nerfs périphériques. a Dans les territoires touchés par l’épidémie de Zika, des microcéphalies et des anomalies du développement cérébral intra-utérin ont également été observées chez des fœtus et des nouveaux nés de mères enceintes ayant été touchées par le virus du Zika. a Une transmission du Zika par voie sexuelle a pu être observée dans quelques très rares cas. a L’utilisation de préservatif est donc préconisée notamment pour les femmes enceintes, afin d’éviter tout risque de contamination par le Zika.
Prévention § Santé Vie Pratique
Dossier
Dépistage du Cancer colorectal : le nouveau test sur les rails ! Un nouveau test est disponible depuis peu, parlez-en à votre médecin ! NOTRE RÉDACTEUR STÉPHANE MICHEL, Chargé de Coordination du Dépistage du Cancer Colorectal – AMREC
De quoi parlons-nous ?
Le cancer colorectal est le plus souvent une transformation maligne d’une tumeur bénigne, le polype, situé dans le gros intestin. Même si le taux de mortalité du cancer colorectal a baissé de 21% en 20 ans grâce, notamment, à une meilleure prise en charge thérapeutique, il est essentiel de poursuivre les efforts en matière de dépistage et de détection de la maladie : près de la moitié des complications liées à ces types de cancer peuvent être évitées avec un dépistage précoce ! Sans une modification des comportements des populations à risque (plus de 50 ans) et un dépistage systématique, le nombre de cancers colorectaux pourrait augmenter en Martinique au cours des prochaines années.
Un nouveau test
Le programme national de dépistage organisé propose un nouveau test aux hommes et aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Il remplace l’Hemoccult II® utilisé jusqu’en janvier 2015. a Un test plus performant : ce nouveau
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test a une sensibilité supérieure : il détecte 2 fois plus de cancers et 2,5 fois plus de polypes avancés. a Un test plus fiable : le test ne peut pas être rendu positif par le sang issue de l'alimentation (exemple : boudin). La lecture automatisée et centralisée de ce test garantit une meilleure fiabilité. a Un test plus simple : le test immunologique est plus pratique d’utilisation car il ne nécessite plus qu'un seul prélèvement de selles contre six précédemment. Afin d’en faciliter la réalisation, un dispositif de recueil des selles et une tige (pour le prélèvement) sont fournis avec le test. Une fois le prélèvement effectué, la personne envoie le test à l’unique centre de lecture (Laboratoire Cerba de Cergy-Pontoise) grâce à l’enveloppe T fournie, en y joignant une fiche d’identification complétée. Les résultats de l’analyse sont transmis par le laboratoire à la personne concernée, à son médecin traitant ainsi qu’à la structure départementale en charge de l’organisation des dépistages, en vue du suivi du programme. Le test doit être répété tous les deux ans
mais en cas de signes d’alerte entre deux tests une consultation médicale est recommandée.
Un enjeu de taille
a Avant 2015, seulement 1 martiniquais sur 3 participait au dépistage ! a Près de 14 000 nouveaux tests sont disponibles chez plus de 280 médecins. a Avec le nouveau test : 2000 lectures par mois contre 1200 avec l’Hemoccult II® a Si 50% de population participe : diminution de 20 % du nombre de cancers ; diminution de 15 % du nombre de décès.
Cancer du Col de l’Utérus
N’attendez pas pour vous faire dépister !
Le cancer du col de l’utérus est principalement provoqué par un virus appelé "papillomavirus humain" (HPV). Très fréquent, ce virus se transmet le plus souvent lors des rapports sexuels. Le préservatif ne permet pas de s’en protéger complètement. Il arrive que l’infection due au papillomavirus (HPV) provoque des lésions au niveau du col de l’utérus, qui peuvent évoluer vers un cancer. Le cancer du col de l’utérus est la 4ème localisation la plus fréquemment diagnostiquée chez la femme (8ème en France hexagonale). La Martinique est une région où le cancer du col de l’utérus (CCU) reste donc un problème de santé publique important. Pourtant, 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités avec un frottis réalisé tous les 3 ans. a Le programme de dépistage organisé à la Martinique propose un frottis cervico-utérin aux femmes âgées de 25 à 65 ans, et ce, tous les 3 ans. Ce frottis permet de repérer d’éventuelles lésions du col de l’utérus et de les soigner avant qu’elles ne se transforment en cancer. Si un cancer est détecté se sera le plus souvent à un stade précoce. Les soins seront plus légers et permettront davantage de préserver la fertilité. a Pour réaliser un frottis, vous pouvez prendre rendez-vous auprès* : d’un gynécologue ; d’un médecin généraliste ; d’une sage-femme ; d’un centre de planification familial ; d’un laboratoire d’anatomo-cytopathologie Un vaccin est disponible entre 11 et 14 ans (rattrapage jusqu’à 19 ans). Parlez-en avec un médecin ou une sage-femme. *Vous pouvez contacter l’AMREC pour obtenir votre prise en charge : 0596 60.32.48. CLAIRE PICCOTTI, Chargée de Coordination du Dépistage du Cancer du Col de l'utérus – AMREC
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Dossier
Etat des lieux du cancer
Incidence et mortalité en baisse Les dernières statistiques nationales du cancer, publiées en avril 2016, tendent à confirmer l’impact favorable du dépistage précoce et l’amélioration des traitements ces dernières années. SOURCE INSTITUT NATIONAL DU CANCER (INCa)
La photographie générale
En 2015, le nombre de nouveaux cas de cancer en France métropolitaine est estimé à 385 000 (211 000 hommes et 174 000 femmes) et le nombre de décès par cancer, à 149 500 (84 100 hommes et 65 400 femmes). Les cancers de la prostate, du sein, du côlonrectum et du poumon sont les cancers les plus fréquents. Le cancer du poumon reste de loin le cancer le plus meurtrier chez l'homme, devant le cancer colorectal et le cancer de la prostate. Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête de la mortalité ; le cancer du poumon arrive juste après et le cancer colorectal se situe toujours en troisième position. Le taux de mortalité est en baisse, la baisse étant de 1,5% par an chez les hommes (entre 1980 et 2012) et de 1% par an chez les femmes. Le taux d’incidence standardisé baisse ou tend à se stabiliser depuis 2005. Cette baisse est de 1,3% par an chez les hommes tandis que chez les femmes, on note un "ralentissement de la progression" (+0,2%/an).
Données globales
• 385 000 nouveaux cas estimés de cancer en 2015 en France métropolitaine (211 000 hommes et 174 000 femmes). • Taux d'incidence (standardisés monde) estimés en 2015 en France métropolitaine = 362,4 pour 100 000 hommes et 272,6 pour 100 000 femmes. • Âge médian au diagnostic en 2015 en France métropolitaine = 68 ans chez l'homme et 67 ans chez la femme. • 149 500 décès estimés en 2015 en France métropolitaine (84 100 hommes et 65 400 femmes, contre 85 000 hommes et 63 000 femmes en 2012). • Taux de mortalité (standardisés monde) estimés en 2015 en France métropolitaine = 124 pour 100 000 hommes et 72,9 pour 100 000 femmes. • Âge médian au décès en 2015 en France métropolitaine = 73 ans chez l'homme et 77 ans chez la femme. • Prévalence totale en France métropolitaine : le nombre de personnes de 15 ans et plus en vie en 2008 et ayant eu un cancer au cours de leur vie est de l'ordre de 3 millions : 1 570 000 hommes et 1 412 000 femmes. a Chez les enfants et les adolescents : le cancer touche en moyenne
par an 2 500 nouvelles personnes (1 700 chez les moins de 15 ans et 800 chez les adolescents de 15 à 19 ans). La survie à 5 ans des enfants et adolescents atteints de ces cancers s'est améliorée de manière très significative ces dernières décennies et dépasse aujourd'hui les 80 %. • Principales localisations chez les moins de 15 ans : leucémies (28,3 % des cas, dont 80 % de leucémies aiguës lymphoblastiques), tumeurs du système nerveux central (SNC : 24,9 %), lymphomes (11,2 %). • Principales localisations chez les adolescents : maladie de Hodgkin (22 % des cas), leucémies aiguës (12 %), cancers de la thyroïde (9 %), tumeurs osseuses (8 %), lymphomes malins non hodgkiniens (7%). • Chez les moins de 15 ans, 287 décès par cancer observés en 2010 en France métropolitaine, soit 7 % de la mortalité infantile entre 0 et 14 ans. Chez les adolescents de 15 à 19 ans, 117 décès par cancer observés en France en 2009.
Les cancers les plus fréquents a Le cancer de la prostate :
• Le cancer de la prostate se situe au 1er rang des cancers chez l'homme, nettement devant les cancers du poumon et du côlon-rectum. • 53 465 nouveaux cas estimés de cancer de la prostate en 2009 en France métropolitaine (56 841 nouveaux cas attendus pour 2012). • Taux d'incidence (standardisé monde) en 2009 = 99,4 pour 100 000 hommes. • 8 876 décès par cancer de la prostate estimés en 2012 en France métropolitaine (8 950 décès en 2009). • Taux de mortalité (standardisé monde) en 2012 = 10,2 pour 100 000 hommes (11,3/100 000 en 2009). a Le cancer du sein : • Le cancer du sein se situe au 1er rang des cancers incidents chez la femme, nettement devant le cancer du côlon-rectum et le cancer du poumon. • 48 763 nouveaux cas de cancer du sein estimés en 2012 en France métropolitaine. • Taux d'incidence (standardisé monde) en 2012 = 88,0 pour 100 000 femmes. • 11 886 décès par cancer du sein estimés en 2012 en France métropolitaine.
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• Taux de mortalité (standardisé monde) en 2012 = 15,7 pour 100 000 femmes. a Le cancer colorectal : Avec 42 152 nouveaux cas estimés en 2012 dont 55 % survenant chez l'homme, le cancer du côlon-rectum se situe, tous sexes confondus, au 3ème rang des cancers les plus fréquents après le cancer de la prostate et le cancer du sein. Chez l'homme, le cancer du côlon-rectum se situe au 3ème rang des cancers incidents masculins avec 23 226 nouveaux cas estimés en 2012. Chez la femme, il se situe au 2ème rang (18 926 cas) derrière le cancer du sein. • 42 152 nouveaux cas de cancer colorectal estimés en 2012 en France métropolitaine (23 226 hommes et 18 926 femmes). • Taux d'incidence (standardisé monde) en 2012 = 38,4 pour 100 000 hommes et 23,7 pour 100 000 femmes. • 17 722 décès par cancer colorectal estimés en 2012 en France métropolitaine (9 275 hommes et 8 447 femmes). • Taux de mortalité (standardisé monde) en 2012 = 13,3 pour 100 000 hommes et 7,9 pour 100 000 femmes. a Le cancer du poumon : Avec environ 39 495 nouveaux cas estimés en 2012 dont 71 % survenant chez l'homme, le cancer du poumon se situe au 4ème rang des cancers incidents, tous sexes confondus. Chez l'homme, il se place au 2ème rang des cancers masculins avec 28 211 nouveaux cas estimés en 2012. Chez la femme, le cancer du poumon est le 3ème cancer incident avec 11 284 nouveaux cas estimés en 2012, en progression constante. • 39 495 nouveaux cas estimés de cancer du poumon en 2012 en France métropolitaine (28 211 hommes et 11 284 femmes). • Taux d'incidence (standardisé monde) en 2012 = 51,7 pour 100 000 hommes et 18,6 pour 100 000 femmes. • 29 949 décès par cancer du poumon estimés en 2012 en France métropolitaine (21 326 hommes et 8 623 femmes). • Taux de mortalité (standardisé monde) estimé en 2012 = 37,0 pour 100 000 hommes et 12,9 pour 100 000 femmes.
Prévention § Santé Vie Pratique
Focus
La loi de modernisation de notre système de santé promulguée La loi du 26 janvier 2016 a été publiée dès le lendemain au Journal Officiel. SOURCE VIEPUBLIQUE.FR
De quoi s’agit-il ?
Présenté en Conseil des ministres le 15 octobre 2014 par Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, le projet de loi a fait l’objet de vifs débats pendant plus d’un an avant finalement d’être adopté par le Parlement. La loi de santé s’inscrit dans le prolongement de la stratégie nationale de santé lancée par le gouvernement en 2013.
Des évolutions majeures
La loi de santé s’articule autour de trois axes : la prévention, l’accès aux soins et l’innovation.
a En ce qui concerne le volet pré-
vention le texte prévoit :
• La possibilité pour les parents de choisir un médecin traitant pour les enfants âgés de 0 à 16 ans afin de promouvoir le suivi médical et de renforcer le dépistage précoce de l’obésité, des troubles de l’apprentissage ou des conduites addictives (tabagisme, consommation d’alcool ou de drogues…). • La mise en place d’une information visuelle synthétique pour informer le consommateur sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires industriels. Elle sera assurée par les partenaires de l’agroalimentaire et sur la base du volontariat. • L’incitation d’un mineur à la consommation d’alcool sera sanctionnée (mêmes sanctions que celles prévues contre le bizutage). La vente à des mineurs de tout objet vantant l'ivresse sera interdite. • La possibilité pour les médecins du travail, les infirmiers et sages-femmes de prescrire des substituts nicotiniques. • L’expérimentation pendant une durée maximale de six ans de salles de consommation de drogues à moindre risque ("salles de shoot") supervisés par des professionnels de santé. • La création de l’Institut national de prévention, de veille et d’intervention en santé publique, issu de la fusion de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et de l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS). • Le développement des stratégies de prévention innovantes, notamment la pratique des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et des autotests de dépistage des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH (disponibles en pharmacie). • La création d’un numéro national anonyme et gratuit, le 0800 08 11 11, qui permet de répondre
à toutes les demandes d’information, de conseil, de soutien et d’orientation en matière d’IVG, mais aussi de sexualité et de contraception. • La suppression du délai de réflexion de 7 jours jusque-là imposé aux femmes demandant une IVG. • L’accès à la contraception d’urgence dans les établissements scolaires du second degré auprès des infirmiers des établissements scolaires.
a Dans son volet consacré à l’accès aux soins le texte prévoit notamment :
• La généralisation du tiers-payant à tous les assurés à partir du 1er janvier 2017. Le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions qui rendaient obligatoires le tiers payant pour la part remboursée par les organismes d’assurance complémentaire. En conséquence, le tiers payant ne sera obligatoire que pour la part remboursée par la sécurité sociale. • L’extension aux bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) d’un tarif social pour les soins dentaires (prothèses et orthodontie), optiques (lunettes) et les prothèses auditives. • La création d’un numéro d’appel national pour joindre un médecin aux heures de fermetures des cabinets médicaux et d’un portail internet ("GPS santé") qui permettra de trouver un professionnel de santé (laboratoire de biologie médicale, médecin spécialiste…) à proximité ou de se renseigner sur la prévention en santé, les risques épidémiques... • La possibilité pour les victimes de mieux se défendre à travers des actions de groupe, " class action". • L’accès au dossier médical d’une personne décédée pour son concubin ou son partenaire pacsé.
a Le dernier volet consacré à l’innovation prévoit également :
• La refondation du service public hospitalier autour d’un bloc d’obligations et non plus la participation à l’une des 14 missions de service public fixées par la loi Hôpital, patients, santé et territoires du 21 juillet 2009. Des groupements hospitaliers de territoire seront créés, ils permettront aux hôpitaux proches d’élaborer un projet médical commun et de partager des missions ou des fonctions support. • L’instauration d’un service territorial de santé au public. Ce service facilitera la structuration de l’offre de santé et concernera au moins cinq domaines : les soins de proximité, la permanence des soins, la prévention, la santé mentale et l’accès aux soins des personnes handicapées.
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• La relance du dossier médical partagé (DMP), librement accessible par le patient et la remise d’une lettre de liaison pour chaque patient à la sortie de l’hôpital. • L’amélioration de l’accès aux données de santé tout en respectant la protection de la vie privée.
Autres dispositions
• Une disposition introduite à l’initiative du
gouvernement instaure un droit à l’oubli afin d’améliorer l’accès à l’assurance et à l’emprunt des personnes ayant ou ayant eu un problème grave de santé. Le Sénat renforce cette disposition en réduisant à dix ans le délai au-delà duquel aucune information médicale ne peut être recueillie par les assureurs et à cinq ans pour toutes les pathologies cancéreuses survenues avant l’âge de dix-huit ans révolus. • Des mesures ont été également adoptées afin de lutter contre l’anorexie (exercice de l’activité de mannequin conditionné à la délivrance d’un certificat médical, les photographies sur lesquelles l’apparence corporelle a été modifiée doivent porter la mention "photographie retouchée"). • Contre le tabagisme : – à partir du 1er janvier 2017, les paquets neutres seront les seuls paquets de cigarettes vendus dans les bureaux de tabac (Décret n° 2016-334 du 21 mars 2016, JO du 22.03.2016) ; – nouvelles dispositions vis-à-vis de la cigarette électronique : le vapotage est interdit dans les établissements scolaires et les établissements qui accueillent des mineurs, dans les moyens de transport collectif fermés, dans les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif. • En première lecture le Sénat adopte un amendement prévoyant la suppression des cabines à UV. Le texte définitif encadre l’utilisation des appareils de bronzage (interdit aux personnes mineures, offres promotionnelles interdites, obligation d’informer sur les risques pour la santé du bronzage artificiel).
Enquête
L’OMS prévoit qu’en 2030 le diabète sera la 7ème cause de décès dans le monde
L’organisation mondiale de la santé a consacré au diabète la journée mondiale de la santé le 7 avril 2016. SOURCE ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS) ; AGENCE DE SANTÉ OCÉAN INDIEN (ARS OI)
Quelques données En 2008, on estimait à 347 millions le nombre de diabétiques dans le monde et la prévalence augmente, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2012, le diabète a été la cause directe de 1,5 million de décès, dont plus de 80% sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7ème cause de décès dans le monde.
De quoi s’agit-il ? Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement celle qu’il produit. L’insuline, hormone qui régule la glycémie, nous donne l’énergie dont nous avons besoin pour vivre. S’il ne peut entrer dans les cellules pour être transformé en énergie, le sucre se concentre dans le sang à des niveaux dangereux. Il y a deux types principaux de diabète. Les personnes atteintes d’un diabète de type 1 ont en général un organisme qui ne produit pas d’insuline, ce qui les oblige à recourir à des injections pour survivre. Les personnes souffrant d’un diabète de type 2 – 90% des cas – ont un organisme qui produit de l’insuline mais en quantité insuffisante, ou qui l’utilise à mauvais escient. Les personnes présentant un diabète de type 2 sont le plus souvent en surpoids et sédentaires, deux paramètres qui augmentent les besoins d’insuline. Avec le temps, un indice glycémique élevé peut gravement nuire aux principaux systèmes organiques du corps, provoquer des crises cardiaques, des AVC, des atteintes nerveuses, une insuffisance rénale, une cécité, l’impotence ou des infections risquant d’entraîner des amputations.
Ce qu'il faut savoir • L’épidémie de diabète progresse rapidement dans de
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nombreux pays, l’accroissement le plus spectaculaire étant attesté dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. • Les cas de diabète sont, dans une forte proportion, évitables. L’expérience a montré que des mesures simples de modification du mode de vie pouvaient être efficaces pour prévenir ou retarder un diabète de type 2. Le maintien d’un poids normal, la pratique régulière d’un exercice physique et une alimentation saine peuvent réduire les risques de diabète. • Le diabète peut être traité. Il peut être contrôlé et pris en charge afin de prévenir les complications. Un meilleur accès au diagnostic, l’apprentissage de l’autoprise en charge et un traitement d’un coût abordable sont les éléments décisifs de la riposte à la maladie. • La prévention et le traitement du diabète supposent une action d’envergure pour réaliser l’objectif de développement durable, à savoir réduire d’un tiers d’ici à 2030 la charge de mortalité prématurée liée aux maladies non transmissibles. Bien des secteurs de la société ont un rôle à jouer : pouvoirs publics, employeurs, éducateurs, producteurs, société civile, secteur privé, médias, sans oublier les intéressés eux-mêmes.
Elargir la prévention, renforcer les soins et intensifier la surveillance Une campagne a été menée à l'occasion de la Journée mondiale de la Santé (7 avril 2016) pour permettre de : – sensibiliser davantage à la progression du diabète, à l’énorme charge qu’il représente et à ses conséquences, en particulier dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ; – lancer une série d’actions spécifiques, efficaces et abordables pour s’attaquer au diabète, parmi lesquelles
des mesures visant à prévenir le diabète, à diagnostiquer, traiter et soigner les personnes qui en souffrent ; – lancer le premier rapport mondial sur le diabète, lequel exposera la charge et les conséquences de la maladie et plaidera en faveur de systèmes de santé plus solides permettant d’améliorer la surveillance, de renforcer la prévention et de prendre en charge le diabète avec plus d’efficacité.
Une conférence de consensus à La Réunion Parce que la lutte contre le diabète est une priorité régionale, l’ARS Océan Indien, en association avec ses partenaires, a ouvert une Conférence de consensus le 28 avril 2016. Pour la 1ère fois, une centaine d’acteurs et de patients, de La Réunion et de Mayotte, se sont réunis afin de définir ensemble le contenu des actions à mettre en œuvre, et les conditions de leur efficacité, pour améliorer la prévention du diabète et l’accompagnement des malades. Cela débouchera sur la production prochaine de référentiels d’interventions dans différents domaines, allant de la prévention, jusqu’à l’accompagnement des patients. Il faut savoir qu’à La Réunion et à Mayotte, près d’une personne sur dix bénéficie d’un traitement contre le diabète ; c’est plus de deux fois le niveau national, avec des complications lourdes et handicapantes pour les patients et leur entourage. Chaque année, près de 4 000 réunionnais sont admis en Affection Longue Durée (ALD) du fait d’un diabète, chiffre amené à augmenter du fait du vieillissement de la population.
Santé Outre-mer
La Stratégie de santé pour les Outre-mer est lancée !
La ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a présenté le 25 mai 2016 la nouvelle stratégie de santé pour les Outre-mer. Ce plan attendu, composé de 5 axes et de 62 actions, s’adapte aux spécificités des territoires ultramarins dont les difficultés diffèrent souvent de la métropole : risques élevés liés à la naissance (tant sur l’enfant que sur la mère) ; obésité et surpoids ; forte prévalence du diabète ; insuffisances rénales et cardiaques et accidents vasculaires cérébraux plus nombreux ; risques liés aux maladies sexuellement transmissibles ou aux conduites addictives également plus élevés… Ce nouveau plan garantit aux citoyens, par la prévention, l’amélioration de l’accès aux soins et des prises en charge, les conditions d’amélioration de leur santé. a Axe 1 - Renforcer la prévention pour mieux lutter contre les inégalités de santé : Le plan prévoit notamment la création d’un programme régional Alimentation Activité Nutrition Santé (PRAANS) pour réduire notamment l’incidence du diabète. a Axe 2 - Améliorer la veille, l’évaluation et la gestion des risques sanitaires : Les plans de prévention et de lutte contre les maladies zoonotiques seront renforcés, les coopérations internationales sur la veille sanitaire encouragées. a Axe 3 - Mieux répondre aux besoins des citoyens dans le champ de l’autonomie : Un plan particulier visant à augmenter le nombre de places dédiées aux personnes en situation de handicap va être mis en œuvre. Le dépistage et la prise en charge précoces des handicaps seront renforcés, l’innovation dans le soutien à domicile et en milieu ordinaire soutenue. a Axe 4 - Renforcer l’efficience du système de santé : Tout sera mis en place pour renforcer la présence médicale et favoriser l’exercice pluridisciplinaire coordonné. Le processus d’allocation de ressources sera retravaillé. Le dispositif de financement d’activités isolées est désormais étendu aux Outre-mer. Les financements sur la précarité concerneront fortement ces territoires. a Axe 5 - Renforcer l’accès aux droits : La mise en place de la protection universelle maladie (PUMa) mettra fin aux ruptures de prise en charge liées aux parcours de chacun. Des modalités d’instruction pour permettre aux publics prioritaires, notamment aux femmes enceintes ou aux personnes les plus isolées géographiquement, d’être pris en charge et recevoir des soins adaptés seront mises en place. Les transferts sanitaires entre Outre-mer et avec la métropole seront sécurisés. • Si les objectifs de ces 5 axes sont communs à tous les Outre-mer, chaque collectivité va disposer de sa propre feuille de route pour mettre ce plan en application.
Source : Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes
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Prévention § Santé Vie Pratique
Protection Pratique Senior
Don de moelle osseuse : ça se passe comment au juste ?
Le registre Antillais regroupe les donneurs de Martinique mais aussi Guadeloupe et Guyane. C’est un petit registre qui comporte environ 1000 donneurs mais c’est un des plus riches en termes de diversité de typages HLA de par le métissage de la population. NOTRE RÉDACTRICE DOCTEUR HÉLÈNE MANDIN, Praticien Hospitalier – CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE MARTINIQUE (CHUM)
De quoi parlons-nous ? La moelle osseuse, située au niveau des os, est indispensable à la vie. C’est le lieu de fabrication des "cellules souches hématopoïétiques", à l’origine de toutes les cellules que nous avons dans le sang : les globules blancs pour lutter contre les infections, les globules rouges qui transportent l’oxygène et les plaquettes qui permettent d’arrêter un saignement. Lorsqu’une personne a un ou plusieurs types de cellules qui ne sont plus ou anormalement produits, la greffe de cellules souches hématopoïétiques, ou greffe de moelle osseuse, est le traitement qui permet de soigner ces patients.
Ça sert à qui ?
Aux patients qui souffrent de maladies du sang : principalement les leucémies, mais également l’aplasie médullaire quand la moelle osseuse ne produit plus de cellules souches hématopoïétiques ou la drépanocytose où les globules rouges sont qualitativement anormaux par exemple.
Ça sert à quoi ? A guérir les malades.
Qui peut donner ?
Tout le monde mais il faut respecter trois conditions : avoir plus de 18 ans et moins de 51 ans, même si l’on peut donner jusqu’à 60 ans ; être en parfaite santé et réaliser un entretien médical avec questionnaire de santé et prise de sang. La prise de sang permet d’établir le typage HLA (Histocompatibilité), véritable carte d’identité biologique qui permet d’établir la compatibilité avec les patients en attente de greffe. Un donneur a 1 chance sur 4 d’être compatible avec un membre de sa fratrie alors que la probabilité entre 2 individus non apparentés est de 1 sur 1 million. C’est pourquoi chaque inscription est une chance supplémentaire de
guérison pour les malades. Une fois inscrit sur le registre Antillais le donneur reçoit par voie postale sa carte de Donneur Volontaire de Moelle Osseuse. Le don de moelle est régi par 3 grands principes : l’anonymat, le libre consentement et la gratuité. Un donneur ne donne qu’une fois sauf : si l’état du malade nécessite un second don ou si un membre de la famille du donneur a besoin d’un don.
Comment don ?
s’effectue
ce
Deux modes de prélèvement. a Le premier est le prélèvement de cellules souches hématopoïétiques dans la moelle osseuse. Celui-ci se réalise dans les os postérieurs du bassin. Ce prélèvement se réalise sous anesthésie générale soit en ambulatoire soit en hospitalisation (48h). C’est un acte simple qui peut générer des douleurs au niveau du bassin en position assise durant quelques jours. a Le second mode de prélèvement est le prélèvement par aphérèse. Une injection de facteur de croissance, identique à celui produit par le corps humain naturellement, est réalisée en souscutanée par une infirmière une fois par jour pendant 4 jours. Cela entraine une stimulation momentanée de la moelle osseuse et le passage de cellules souches hématopoïétiques de la moelle vers le sang. Le 5ème jour une prise de sang est réalisée ; les cellules sont alors triées afin de recueillir les cellules souches hématopoïétiques et les autres cellules sont réinjectés au donneur. Un à deux prélèvements peuvent être nécessaires, d’une durée d’environ 4 heures. C’est le médecin greffeur qui choisit le mode de prélèvement au regard de la pathologie du patient en attente de greffe. Le volume prélevé est calculé en fonction du poids du donneur et de celui du malade.
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Comment s’organise le prélèvement ?
Lorsqu’un donneur, inscrit sur le registre, est compatible avec un patient en attente de greffe en France ou dans le monde, le centre donneur le plus proche le contacte pour fixer un entretien médical avec à nouveau questionnaire et prise de sang pour réaliser des examens biologiques au laboratoire. Un examen clinique est également réalisé pour valider la parfaite santé du donneur. Le centre greffeur informe de la date de prélèvement, entre 1 et 3 mois plus tard, ainsi que du mode de prélèvement. Enfin, la loi française protège le donneur c’est pourquoi un consentement est déposé au Tribunal de Grande Instance qui atteste que le donneur a été correctement informé.
Le Centre Donneur Antilles et le registre Antillais
Le Centre Donneur Antilles existe depuis 2003. Il a pour rôle, comme tous les centres français, d’accompagner le donneur tout au long de sa démarche : depuis son inscription, lors du prélèvement (prises de rendez-vous…) et après le prélèvement. Il répond aux exigences internationales puisqu’il est accrédité WMDA (World Marrow Donnor Association) et est encadré au niveau national par France Greffe de Moelle.
Mieux Vivre
Sur quoi repose la rééducation fonctionnelle après un AVC ? La rééducation intensive peut contribuer à améliorer les handicaps liés à un accident vasculaire cérébral et à les surmonter. NOS RÉDACTEURS RÉSEAU ERMANCIA (Maladies Chroniques), PROFESSEUR DIDIER SMADJA. Avec la contribution de : DOCTEUR PATRICK RENÉ-CORAIL, Spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation ; DOCTEUR JOSÉ-LUIS BARNAY, Ph ; Service de MPR du CHU de Martinique, Cité Hospitalière de Mangot-Vulcin
Contexte et définition de la Rééducation Fonctionnelle
Sous le terme de rééducation fonctionnelle, doit être rapporté différentes professions : médecins de médecine physique et de réadaptation (MPR), kinésithérapeute, orthophoniste, neuropsychologue, psychomotricien, infirmier, orthoprothésiste, etc… qui ont pour objectif de prévenir et limiter toutes déficiences éventuelles, d’évaluer les capacités fonctionnelles et de suppléer les limitations, d’améliorer l’autonomie et la qualité de vie, dans une démarche globale et pluridisciplinaire qui s’inscrit aisément dans les soins de support. L’intervention de ces professionnels est le plus souvent celle des kinésithérapeutes et des orthophonistes dans les services mais d’autres interventions peuvent être envisagées par un partenariat avec les services de MPR : consultations ou vacations médicales dans les unités de soins de support oncologiques – interventions d’unités mobiles de MPR dans certains établissements hospitaliers, offrant une approche globale de prise en charge du patient (dimension physique, psychologique et sociale).
Les conséquences d’un AVC
Elles dépendent de la rapidité de la prise en charge, de l’étendue de la zone touchée et de la zone cérébrale atteinte. C’est ainsi que les séquelles peuvent aller d’une paralysie (hémiplégie) qui récupère rapidement, ne laissant qu’une légère gène fonctionnelle, à un handicap lourd permanent. Le plus souvent, la récupération fonctionnelle survient en quelques jours voire à plusieurs mois car si des cellules cérébrales ont été détruites, la plasticité cérébrale fait que d’autres zones du cerveau peuvent développer des fonctions de remplacement. De nombreux autres troubles peuvent se manifester : trouble de la mémoire, organisation de la pensée, difficultés d’apprentissage, gestion des émotions, anomalies du champ visuel périphérique, baisse de l’audition, perte de contrôle des sphincters (incontinence urinaire ou fécale), etc. Il existe deux grands mécanismes d'Accidents Vasculaires Cérébraux, ischémiques pour la plupart et hémorragiques pour
20 %. L'origine de l'AVC peut influer sur les capacités et les délais de récupération, mais c'est surtout la variabilité individuelle, l'étendu des lésions cérébrales et l'existence de comorbidités (autres maladies ou accumulation de facteurs de risque cardiovasculaire : Hypertension artérielle, obésité, sédentarité, conduites à risque, tabac, alcool, antécédents cardiovasculaire qui peut conditionner le niveau de récupération.
La rééducation fonctionnelle après un AVC
A côté des éventuelles améliorations des séquelles en raison des capacités fonctionnelles et compensatrices du cerveau, la rééducation intensive peut contribuer à améliorer les handicaps et à les surmonter. Les séances de rééducation permettent de recouvrer et/ou d’acquérir de nouvelles fonctionnalités musculaires afin de compenser les déficits fonctionnels. L’objectif est de minimiser les handicaps et d’améliorer la qualité de vie. Pour cela, patience et persévérance sont essentielles. Rappelons que la récupération totale ou en grande partie est possible dans certains cas (35 % environ). La rééducation est initiée à l’hôpital, dès que l’état du patient le permet, puis poursuivie en ambulatoire, en centre de soin, de rééducation, ou à domicile. La prise en charge de l’AVC est médicale, mais aussi sociale (aides humaines, matérielles, financières). Lors du retour à domicile, une visite s’impose afin d’évaluer les besoins et d’apprécier l’ergonomie des lieux. Si l’adaptation du lieu de vie conditionne la qualité de vie, celle-ci est également influencée favorablement par l’éducation thérapeutique de l’entourage. Et enfin, il est impératif, en plus du suivi de la rééducation, de porter une attention toute particulière au risque de chute et à l’incontinence urinaire car ces deux points interfèrent fortement sur la qualité de vie. Le rôle du patient est primordiale dans la prise en charge médicale et fonctionnel, à l'image des patients porteurs de maladie chronique, il doit être attentif à une bonne observance médicamenteuse, un respect des règles hygiéno-diététiques, une
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contrôle optimal des facteurs de risque cardiovasculaire, le maintien d'un niveau d'activité physique régulier et cela dans l'objectif de préserver son niveau d'autonomie mais aussi de se prémunir d'une éventuelle récidive.
La plasticité cérébrale (ou neuronale, ou neuroplasticité)
La plasticité neuronale peut se définir comme l’ensemble des manifestations traduisant la capacité des neurones à se modifier et se remodeler tout au long de la vie. Tous ces mécanismes contribuent à une adaptation des neurones à un environnement moléculaire, cellulaire et fonctionnel extrêmement changeant et par voie de conséquence à des modifications fonctionnelles. Ainsi, chaque seconde, notre cerveau se modifie en fonction des expériences affectives, psychique, cognitives que nous vivons. C’est un processus physiologique d’adaptation du système soumis à l'influence de facteurs environnementaux, génétiques ou épigénétiques. Mais la plasticité peut aussi être mise en œuvre lors de processus pathologiques en réponse à une lésion ou à un processus lésionnel, en particulier après un AVC, et comporte par nécessité une réorganisation des interactions neuronales afin de préserver au mieux les capacités fonctionnelles du système
A retenir
La prise en charge de réadaptation permet, après un accident vasculaire cérébral, de favoriser le retour à un niveau d'autonomie le plus haut possible que ce soit sur le plan fonctionnel (déplacement, toilette, habillage, alimentation), sur le plan cognitif et comportemental afin de favoriser la réinsertion social, familiale et professionnelle et ainsi optimiser la qualité de vie de chacun.
Prévention § Santé Vie Pratique
Gros Plan
Origine, mécanismes, traitements...
Que sait-on des épilepsies aujourd’hui ?
Environ 50 millions de personnes vivent actuellement avec l’épilepsie dans le monde. La maladie est diagnostiquée chez 2,4 millions de personnes chaque année. NOTRE RÉDACTEUR A. DAVID, Journaliste Prévention Santé, Auteur du Manuel de Référence "Prévention, Sécurité, Santé au Travail de A à Z !" (Source : Organisation Mondiale de la Santé)
Quelques données actuelles
• L’épilepsie est une affection neurologique dont on peut souffrir à n’importe quel âge. • Dans le monde, environ 50 millions de personnes en sont atteintes, ce qui en fait l’une des affections neurologiques les plus fréquentes. • Près de 80% des personnes souffrant d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. • L’épilepsie peut être traitée dans 70% des cas environ. • Près des trois quarts des personnes affectées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne bénéficient pas du traitement dont elles ont besoin. • Les personnes atteintes et leur famille peuvent être confrontées à la stigmatisation et à des discriminations dans de nombreuses régions du monde.
De quoi s’agit-il ?
L’épilepsie est une affection chronique du cerveau qui touche toutes les populations du monde. Elle se caractérise par des crises récurrentes se manifestant par de brefs épisodes de tremblements involontaires touchant une partie du corps (crises partielles) ou l’ensemble du corps (crises généralisées). Elles s’accompagnent parfois d’une perte de conscience et du contrôle de la vessie et de l’évacuation intestinale. Ces crises résultent de décharges électriques excessives dans un groupe de cellules cérébrales. Ces décharges peuvent se produire dans différentes parties du cerveau. Les crises peuvent varier en intensité, allant de brèves pertes d’attention ou de petites secousses musculaires à des convulsions sévères et prolongées. Leur fréquence est également variable, de moins d’une fois par an à plusieurs fois par jour. Une crise unique ne signe pas l’épilepsie (jusqu’à 10% de la population mondiale en a une au cours de la vie). La maladie se définit par la survenue d’au moins deux crises spontanées. C’est l’une des affections les plus anciennement connues de l’humanité, mentionnée dans
des documents écrits qui remontent à 4000 avant J.-C. Elle a suscité pendant des siècles la crainte, l’incompréhension, les discriminations et la stigmatisation sociale. Cela continue de nos jours dans de nombreux pays et peut avoir des répercussions sur la qualité de vie des personnes atteintes et de leur famille.
Signes et symptômes
Les manifestations cliniques des crises sont variables et dépendent de la localisation de la perturbation à l’origine dans le cerveau et de sa propagation. On observe des symptômes passagers, comme une désorientation ou une perte de conscience, et des troubles du mouvement ou des sensations (visuelles, auditives, gustatives), ainsi que l’humeur ou les fonctions cognitives. Les personnes souffrant de crises ont tendance à avoir davantage de problèmes physiques (par exemple, fractures ou hématomes dus aux crises), et une fréquence plus élevée de troubles psychosociaux, comme l’anxiété ou la dépression. De même, le risque de décès prématuré est jusqu’à trois fois plus élevé chez les personnes atteintes d’épilepsie que dans la population générale; les taux les plus élevés se trouvent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et dans les zones rurales par rapport aux zones urbaines. Une proportion importante des causes de décès liés à l’épilepsie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont potentiellement évitables (chutes, noyades, brûlures et crises prolongées).
Fréquence de la maladie
Environ 50 millions de personnes vivent actuellement avec l’épilepsie dans le monde. On estime que, dans la population générale, la proportion de personnes souffrant d’épilepsie évolutive (c’est-à-dire présentant des crises chroniques ou nécessitant un traitement) à un moment donné se situe entre 4 et 10 pour 1000 personnes. Toutefois, certaines études dans les pays à revenu faible ou intermédiaire suggèrent que ce chiffre est bien plus élevé et se situerait entre
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7 et 14 pour 1000 personnes. À l’échelle mondiale, on estime que l’épilepsie est diagnostiquée chez 2,4 millions de personnes chaque année. Dans les pays à revenu élevé, le nombre annuel de nouveaux cas dans la population générale se situe entre 30 et 50 pour 100 000 personnes. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ces chiffres peuvent être jusqu’à deux fois plus élevés. Ce phénomène est vraisemblablement dû au risque accru de maladies endémiques, telles que le paludisme ou la neurocysticercose, à l’incidence accrue des blessures liées aux accidents de la route et aux lésions liées aux grossesses, et aux variations des infrastructures médicales, à la disponibilité des programmes sanitaires de prévention et à l’accès aux soins. Près de 80% des personnes atteintes d’épilepsie vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Quelles en sont les causes ?
L’épilepsie n’est pas contagieuse. Le type le plus courant de cette maladie, concernant six personnes atteintes sur dix, est appelé épilepsie idiopathique; il n’y a alors pas de cause connue. Lorsqu’on peut en déterminer la cause, on parle d’épilepsie secondaire ou symptomatique. Les causes peuvent en être : – une lésion cérébrale due à des traumatismes prénatals ou périnatals (manque d’oxygène, traumatisme à la naissance ou faible poids de naissance) ; – des anomalies congénitales ou des troubles génétiques s’associant à des malformations cérébrales ; – un traumatisme grave à la tête ; – un accident vasculaire cérébral privant le cerveau d’oxygène ; – un accident vasculaire cérébral qui réduit la quantité d’oxygène dans le cerveau ; – une infection touchant le cerveau, comme une méningite, une encéphalite ou une neurocysticercose ; – certains syndromes génétiques ; – une tumeur cérébrale.
Gros Plan traitement. • On peut diagnostiquer et traiter la plupart des personnes épileptiques au niveau des soins primaires sans avoir recours à un équipement sophistiqué. • Les projets de démonstration de l’OMS ont montré que former les agents de santé primaire au diagnostic et au traitement de l’épilepsie peut réduire efficacement la lacune thérapeutique dans ce domaine. Inversement, le manque de personnel de santé formé peut constituer un obstacle au traitement pour les personnes atteintes d’épilepsie. • La chirurgie peut être bénéfique pour les patients ne réagissant pas aux traitements médicamenteux.
La prévention
Les traitements
L’épilepsie peut être facilement traitée par la prise quotidienne de médicaments dont le coût est dérisoire (5 dollars (US $) par an. Selon des études récentes, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les médicaments anti épileptiques permettent de traiter avec succès jusqu’à 70% des enfants et des adultes chez qui une épilepsie vient d’être diagnostiquée (c’est-à-dire qu’on obtient la disparition complète des crises). De plus, au bout de 2 à 5 ans de traitement réussi et d’absence de crises, on peut supprimer les médicaments chez environ 70% des enfants
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et 60% des adultes sans rechutes ultérieures. • Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, environ trois quarts des personnes atteintes d’épilepsie ne reçoivent pas le traitement dont elles ont besoin. C’est ce que l’on appelle la "lacune thérapeutique". • Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les médicaments antiépileptiques sont peu disponibles. Selon une étude récente, la disponibilité des antiépileptiques génériques dans le secteur public des pays à revenu faible ou intermédiaire est en moyenne inférieure à 50%. Cela peut constituer un obstacle à l’accès au
Elle est impossible pour l’épilepsie idiopathique. En revanche, on peut prendre des mesures pour éviter les causes connues d’épilepsie secondaire. • La prévention des traumatismes de la tête est le moyen le plus efficace d’éviter l’épilepsie posttraumatique. • La qualité des soins périnatals permet de réduire le nombre des nouveaux cas d’épilepsie dus à des traumatismes à la naissance. • Le recours à des médicaments ou à d’autres méthodes visant à abaisser la température corporelle d’un enfant fiévreux peut réduire le risque de crises fébriles. • Les infections du système nerveux central sont des causes courantes d’épilepsie dans les régions tropicales, où l’on trouve la grande majorité des pays à revenu faible ou intermédiaire. L’élimination des parasites dans ces environnements et l’éducation pour savoir comment éviter les infections sont des moyens efficaces pour faire baisser le nombre des cas d’épilepsie dans le monde, par exemple ceux dus à la neurocysticercose.
Premiers Secours
Comment réagir en cas de crise d’épilepsie ?
On distingue deux types de crises : celles dites généralisées concernant tout le corps (les plus fréquentes), et celles dites partielles n’affectant qu’une partie du corps. a En cas de crise généralisée, on constate : – une chute brutale de la personne suite à une brève perte de conscience ; – une phase de raidissement des membres avec contractions puis relâchements intermittents. La victime est inconsciente jusqu’à la disparition des convulsions (quelques minutes). S’ensuit un relâchement des muscles qui peut provoquer une incontinence. De même, après la crise, la victime peut s’être mordue la langue, oublier les faits et présenter un état de confusion et de somnolence. a S’il s’agit d’une crise partielle, on remarque : – des secousses sur une seule partie du corps partant des doigts, parcourant le bras, le visage et la jambe ; – une altération des fonctions sensitives ainsi que des vertiges. • Protégez, dans la mesure du possible, la tête et le corps de la personne à l’aide de coussins et de couvertures permettant d’amortir la chute puis les chocs pendant les convulsions. • Alertez ou faites alerter les secours internes à l’entreprise et le 15. • Faites un bilan complet de la situation. Lorsque les convulsions ont disparu, mettez la personne en Position Latérale de Sécurité et libérez les voies aériennes (desserrez col de chemise, cravate, ceinture...). • Après la crise, surveillez-la, rassurez-la, isolez-la dans un endroit tranquille et contrôlez sa respiration dans l’attente des secours. • N’intervenez jamais pendant les convulsions et ne tentez pas de réveiller la personne, de bloquer ses mouvements, ou de la maîtriser par la force ! Toute première crise d’épilepsie doit faire l’objet d’une consultation médicale et d’examens cliniques spécifiques (électroencéphalogramme, scanner, IRM) permettant la prescription d’un traitement stabilisant la maladie. L’abus d’alcool, les drogues, le stress ou l’hyperactivité, entre autres, sont contre-indiqués. A. DAVID, Journaliste Prévention Santé, Auteur du Manuel de Référence "Prévention, Sécurité, Santé au Travail de A à Z !"
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Prévention Famille
Protection Enfants - Ados Parents, victimes, témoins...
Que faire en cas de harcèlement scolaire ?
Chacun de nous a pu connaître au cours de sa scolarité des cas de jeunes qui ont été l’objet de faits de cette nature. Peut-être même que parmi les lecteurs de cet article se trouvent certains qui ont vécu dans leur chair pareille problématique. NOTRE RÉDACTEUR FRANCK DARTIAILH – Proviseur à la Vie Scolaire de l’Académie de Martinique
De quoi parlons-nous ?
Le harcèlement scolaire est un phénomène ancien. Longtemps, il a été tu par les victimes et minimisé par l’école. Aujourd’hui les choses changent : le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps cette difficulté et l’a décrété grande cause nationale. La lutte contre le harcèlement fait désormais partie des sept piliers sur lesquels les établissements scolaires doivent s’appuyer pour développer un climat scolaire apaisé, propice à l’épanouissement de chacun avec comme finalité la réussite scolaire des élèves.
Repérer les signes précurseurs
Il est légitime d’agir contre le harcèlement. Cependant, il est encore mieux de le prévenir. Pour cela, il convient de surveiller ce que l’on appelle "les signaux faibles", c’est-à-dire ces petits détails qui paraissant insignifiants mais auxquels chacun devra être vigilant. Ces indices sont nombreux : pris individuellement, ils ne constituent pas le harcèlement mais leur accumulation peut en être constitutif. Ainsi, on surveillera toute modification du comportement du jeune : tristesse, insomnie, évitement des autres, violence des paroles et des actes, phobie scolaire, désespérance, maladies psychosomatiques (ces maladies dites "imaginaires")… Dès que l’on a repéré ces états, il convient sans tarder de se rapprocher de l’établissement. Immédiatement, ce dernier contacte les services rectoraux pour instruire l’affaire.
Définir le harcèlement
Si le jeune montre une ou plusieurs de ces difficultés, il faudra s’assurer qu’il est bien victime de harcèlement.
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Sur ce point, la loi est claire : l’article 232-33-2-2 du code pénal indique que les faits constitutifs du harcèlement doivent être agressifs, répétés et à long terme. Bien sûr, dès connaissance des difficultés qui lui auront été décrites et sans attendre les conclusions de l’instruction, l’établissement scolaire prendra les mesures appropriées pour permettre que le jeune signalé retrouve l’allant nécessaire, pour que les bourreaux ne récidivent pas, pour que les témoins des faits agissent de manière plus citoyenne. L’établissement et la famille sont alors en dialogue permanent. La direction, l’infirmière, le médecin scolaire, l’assistante sociale, l’équipe pédagogique échangent entre elles et avec les familles afin de trouver les réponses adaptées au cas concerné. Car si les symptômes sont souvent les mêmes, le traitement est individualisé.
Traiter tous les protagonistes
Il est ici fondamental de procéder à une prise en charge globale. Le jeune harceleur d’école primaire ou des premières années de collège n’est souvent pas conscient de la portée de ses actes. Les spectateurs des faits de harcèlement ne mesurent pas toujours leur responsabilité dans les faits. La loi du silence cherche à s’imposer dans les cours de récréation. Concernant les sanctions à prendre, il est utile que celles-ci empêchent aux fauteurs de réitérer : il est à noter que les collèges et lycées disposent des mesures de responsabilisation à l’extérieur de l’établissement qui amènent les jeunes concernés à réparer leur erreur en se mettant au service de la population. Aussi, la mobilisation de l’école contre le harcèlement passe par l’élaboration dans chaque établissement scolaire d’un plan de lutte contre le harcèlement.
Ce document, fruit d’un travail collaboratif de toute la communauté scolaire, comprend un volet prévention, un volet procédural et un volet partenarial qui sera évoqué plus bas. Discuté et voté en conseil d’administration, ce plan doit être connu de tous. Pour cela, la plus grande publicité doit être faite de ce document.
Mobiliser l’ensemble partenaires
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L’intérêt de ce travail commun est avéré : la coéducation est indispensable pour permettre un climat scolaire apaisé. Concernant le harcèlement, les objectifs sont de former la communauté scolaire (élèves, parents, personnels) afin d’anticiper, de repérer et de traiter. L’appel au tissu associatif et aux services de l’Etat est emblématique de cette mobilisation. Le travail étroit entre services médico-sociaux académiques et homologues des collectivités territoriales et des établissements publics à caractère administratif, entre établissements scolaires organisés en réseaux, le décloisonnement entre les services rectoraux (médecine scolaire, infirmerie scolaire, cellule vie scolaire, division des moyens et de la vie de l’élève…) sont autant de signaux forts à mettre au profit de cette lutte.
Agir sans tarder
Au moindre doute, il faut s’en ouvrir à l’établissement, que l’on soit parent, élève ou personnel. Par ce travail collaboratif, en associant tous ceux qui peuvent y apporter leur contribution, les établissements scolaires montrent ainsi qu’ils participent activement à la lutte contre le harcèlement. Lien utile : www.nonauharcelement.education.gouv.fr
Amélioration de la protection de l’enfance
La nouvelle loi relative à la protection de l’enfant votée
Adoptée par les députés le 1er mars 2016, la loi du 14 mars 2016 (JO du 15.03.2016) rénove le cadre d’exercice des missions de protection de l’enfance. Le texte prévoit notamment : • La désignation, dans chaque service départemental de protection maternelle et infantile (PMI), d’un médecin référent pour la protection de l’enfance. • L’attribution aux observatoires départementaux de la protection de l’enfance d’une mission supplémentaire pour la formation continue des professionnels de la protection de l’enfance. • La réécriture de l’article du code de l’action sociale et des familles relatif au projet pour l’enfant (PPE) afin d’en faire un véritable instrument au service de l’intérêt supérieur du mineur. • La réforme de l’adoption simple, afin de lever certains freins juridiques au développement de cette forme d’adoption et de la rendre irrévocable durant la minorité de l’adopté, sauf sur demande du ministère public pour motifs graves. • La systématisation de la désignation par le juge des enfants d’un administrateur ad hoc, indépendant du service de l’aide sociale à l’enfance (ASE), chargé de représenter les intérêts du mineur dans la procédure d’assistance éducative, lorsque ces derniers sont en opposition avec ceux des titulaires de l’autorité parentale. • La responsabilité du président du Conseil départemental pour proposer, dans l’intérêt de l’enfant, un accompagnement du parent auquel il est restitué un enfant né sous le secret ou devenu pupille de l’État. • La réforme de la procédure de la déclaration judiciaire d’abandon. De même, à compter de la rentrée scolaire 2016, la loi prévoit, lorsqu'un enfant est confié à l'aide sociale à l'enfance, le versement de l'allocation de rentrée scolaire (ARS) à la Caisse des dépôts et consignations qui en assure la gestion jusqu'à la majorité de l'enfant (ce pécule lui étant ensuite versé). La loi modifie également la définition de l'inceste et introduit cette notion dans le code pénal. Elle punit désormais systématiquement la non-dénonciation d'agression sexuelle commise sur un mineur. Enfin, la loi encadre l'utilisation de tests osseux servant à déterminer l'âge de jeunes migrants se déclarant être mineurs.
Sources : Viepublique.fr ; Servicepublic.fr.
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Protection Enfants - Ados
Comment protéger vos enfants contre les dangers d’internet ? Formidable outil de recherche, de communication et d’échanges, Internet peut également constituer un dangereux guêpier dont les prédateurs sexuels savent user et abuser. NOTRE RÉDACTEUR A. DAVID, Auteur du Guide d’Urgence "Prévention, Sécurité, Santé à l’Ecole de A à Z !"
Quels types de risques ? Les prédateurs sexuels et autres pervers manipulateurs qui chassent sur internet essaient fréquemment d’envoyer des messages insidieux en espérant que quelqu'un morde à l’hameçon. Ces messages peuvent être des invitations lors de discussions de groupe, des propositions de cadeaux ou des demandes de rendez-vous, entre autres. Passé le stade du racolage, les agresseurs qui n’obtiennent pas ce qu’ils recherchent peuvent devenir plus virulents et harceler leurs proies. On parle alors de harcèlement cybernétique ; la victime est inondée de messages et soumise à de multiples contraintes et menaces. Si un enfant n’a pas encore la faculté de discerner le bon du mauvais et de rejeter fermement ce genre d’approche, il risque alors de tomber sous l’emprise d’un "harceleur virtuel" et de céder à ses exigences criminelles par peur de représailles. Précisons qu’il peut arriver qu’un harceleur cybernétique fasse partie de l’entourage familial ou scolaire de la personne. Il en profite alors pour épier quotidiennement sa victime afin de donner du crédit à ses arguments et d’augmenter la pression sur elle. Il est impératif de dénoncer immédiatement pareille situation à la police avant qu’il ne soit trop tard. Aussi, les parents doivent-ils garder un œil attentif sur l’usage que les enfants font du web.
Les conséquences sur les victimes
Il n’est pas rare de voir des jeunes adolescents en mal de rencontre et de sensations nouvelles sombrer dans les pièges tendus sur la toile. Un rendez-vous accordé à un individu rencontré sur internet peut s’avérer particulièrement dramatique sur les plans physique et mental : séquestration ; agression sexuelle ; viol ; violences… mais également dépression, angoisse chronique, phobies, culpabilité, etc. Le harcèlement cybernétique, quant à lui, provoque chez la victime un enfermement psychique qui peut s’accompagner de : repli sur soi, phobies, sentiment de persécution, troubles de l’humeur, stress, dépression, comportement suicidaire… Sans parler des
répercussions bien néfastes sur les résultats scolaires.
Les règles d’or de la prévention à maîtriser et à enseigner Dénoncer immédiatement toute forme de dialogue non consenti avec une personne connue ou non (harcèlement cybernétique, vexations, brimades, avances, menaces…). Imprimer et conserver sur un CD les attaques dont on fait l’objet et déposer plainte sans tarder (Ndlr: les propositions sexuelles de majeurs aux mineurs de 15 ans, ou personne se présentant comme telle, via Internet sont punies de 2 ans de prison et 30 000 € d’amende; peine portée à 5 ans et 75000 euros si cette proposition est suivie d’une rencontre). Changer, si nécessaire, d’adresse email, de numéro de téléphone, de mot passe, de fournisseur de services internet et se désinscrire des groupes de discussions et des sites abritant l’agresseur. Garder systématiquement l’anonymat et rester le plus discret possible lors d’échanges de propos sur un site de discussions. Ne révéler et ne publier aucune information personnelle, que ce soit à travers son blog ou son propre site (photos de famille, noms, coordonnées…) et ne répondre d’aucune manière aux attaques éventuelles. Si un inconnu tente de vous contacter, ne répondez pas et bloquez son pseudo afin d’éviter toute récidive! Ne jamais répondre à une demande de remplir et d’expédier un formulaire révélant des indications personnelles et secrètes (numéro de carte de crédit, code secret, mot de passe…). Cette méthode délictuelle appelée "Phishing" est employée par des pirates du net qui expédient massivement des messages en usurpant l'identité d'une banque ou d'un commerce en ligne, et redirigent les internautes vers un faux site web. Penser toujours à se déconnecter après une session de discussion. L’utilisateur suivant peut, en effet, récupérer vos adresses et importuner vos amis en empruntant votre identité.
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Ne pas diffuser ni faire circuler aucune image privée, intime ou dégradante (pédophile ou pornographique) sur le net. En cas de découverte, de graves sanctions pénales vous attendent. Ne jamais organiser ni accepter un rendez-vous avec un inconnu. Celui qui se cache derrière un pseudo n’a pas forcément l’âge qu’il avance et les informations qu’il diffuse peuvent être totalement fausses ! Au cas où on tient tout de même à le faire, en parler avec une personne de confiance et s’y rendre accompagné. Se méfier de toute zone déserte, isolée et/ou non éclairée. Ne jamais suivre un inconnu et ne pas lui révéler un quelconque projet de fugue ou d’éloignement du domicile parental (si c’est le cas). Les risques d’agression, de séquestration et de viol ne sont pas négligeables. Installer l’ordinateur familial dans une pièce de la maison où il y a du passage et superviser les sollicitations émanant des groupes de discussion et l’utilisation de la webcam. Doter l’ordinateur d’un anti-spam et du contrôle parental afin de bloquer les sites sensibles. Dialoguer systématiquement avec les enfants sans tabou et sans réserve afin de connaître leurs centres d’intérêt sur Internet.
Prévention Famille
Protection Seniors
La prévention de la fracture du col du fémur est déterminante ! Les conséquences invalidantes voire mortelles d’une fracture du col du fémur chez une personne âgée doivent nous amener à considérer ce risque avec le plus grand intérêt. SOURCE AMELI SANTÉ
De quoi s’agit-il ?
La prévention des fractures du col du fémur de la personne âgée commence dès le plus jeune âge par la constitution d’un squelette solide. Une bonne alimentation qui apporte suffisamment de calcium, vitamine D et protéines et une activité physique y contribuent. L’aménagement sécurisé du lieu de vie permet de réduire les risques de chute pour les personnes âgées.
Prévenir l’ostéoporose
Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur surviennent le plus souvent chez des personnes âgées. Elles peuvent être responsables d’une perte d’autonomie. C’est pourquoi il est important de tout mettre en œuvre pour les prévenir. Ces fractures concernent généralement des personnes dont le squelette est fragilisé par une déminéralisation osseuse, ou ostéoporose. Dès le plus jeune âge, une bonne hygiène de vie associant une alimentation équilibrée et
U
une activité physique régulière permet de préserver une masse osseuse suffisante et de prévenir ainsi l’apparition de l’ostéoporose. En effet, c'est au cours des 20 premières années de la vie qu' il est essentiel de constituer une masse osseuse aussi solide que possible. Avec le vieillissement, la masse osseuse diminue et cette réduction peut s'accélérer après 50 ans.
Quelques conseils pour maintenir une masse osseuse solide
Voici quelques règles d'hygiène de vie qui peuvent vous aider à atteindre cet objectif : a Mangez suffisamment et de
manière équilibrée :
Dès l'enfance et l'adolescence, un apport en calcium et vitamine D permet la constitution de la masse osseuse. En prenant de l’âge, les besoins nutritionnels changent : contrairement aux idées reçues, ils ne diminuent pas avec l’âge et certains augmentent même. Ce serait
donc une erreur de penser qu’en vieillissant il faut manger moins. En revanche, il est important de veiller à manger mieux et à bouger tous les jours. • Privilégiez les aliments riches en calcium (laitages, eaux minérales calciques, etc. ; il est conseillé de consommer 3 ou 4 produits laitiers par jour). Pensez aussi aux eaux minérales riches en calcium (plus de 300 mg/L). • Veillez aux apports en vitamine D (jaune d'œuf, beurre, thon, maquereau, hareng, sardine, saumon…, les produits laitiers et les huiles enrichies en vitamine D), laquelle est surtout fabriquée par la peau lors de l’exposition au soleil. Un apport médicamenteux de vitamine D (associé ou non à un apport en calcium) est souvent nécessaire, en particulier pour les personnes âgées qui sortent peu. • Les protéines sont primordiales ; elles servent à fabriquer la structure de l’os et la masse musculaire qui soutient le squelette.
Etude état de santé et recours aux soins
Près d’un quart des patients décèdent un an après une fracture du col du fémur
Une étude "état de santé et recours aux soins" de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) publiée en janvier 2016, révèle que près de 95 000 patients de plus de 54 ans, assurés au régime général de l’Assurance maladie, dont trois quarts de femmes, ont été hospitalisés pour une fracture du col du fémur en 2008-2009. Toutes causes confondues, 23,5 % des patients de 55 ans ou plus meurent dans l'année qui suit une fracture du col du fémur. Ce taux de moralité est plus élevé chez les hommes (32,9 %) que chez les femmes (20,6 %) et ce, dès l'hospitalisation. Pendant l'hospitalisation, les décès surviennent deux fois plus souvent chez les hommes (6,8 %) que chez les femmes (3,4 %). Un mois après leur fracture, 10 % des hommes et 5,3 % des femmes sont morts. Trois mois après, ce taux a doublé pour les deux sexes, puis la progression ralentit. Six mois après, 25,4 % des hommes et 15,3 % des femmes sont décédés. Les types de fractures, les catégories d’établissements et les types de traitements influent peu sur la mortalité, sauf lorsque les patients ne peuvent pas être opérés. En revanche, l’état de santé du patient au moment de la fracture est déterminant. En analyse multivariée, le risque de décès à un an augmente dès qu’il existe une pathologie chronique significative et croît jusqu’à 4,6 fois chez les patients les plus graves. La mortalité à un an augmente également avec l'âge. Inférieure à 15 % avant 65 ans chez les hommes, elle est supérieure à 30 % à partir de 75 ans et atteint 64 % chez les plus âgés. Chez les femmes, elle est inférieure à 10 % avant 70 ans, elle ne dépasse 30 % qu'à partir de 90 ans, atteignant 42,4 % chez les femmes plus âgées. Référence : Philippe Oberlin, Marie-Claude Mouquet, 2016, "Quel risque de décès un an après une fracture du col du fémur ?", Études et Résultats, n°948, Drees, Janvier 2016. Source : Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES)
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Protection Seniors traitant, qui adaptera les exercices physiques à vos capacités.
Comment limiter le risque de chutes ?
Pour un apport adapté chez des adultes de plus de 50 ans (leurs besoins en protéines sont supérieurs à ceux des adultes jeunes), il faut consommer une ou 2 fois par jour de la viande, du poisson, des œufs ou des légumes secs. a Maintenez votre poids à un niveau satisfaisant : Un faible poids avec un Indice de Masse Corporelle faible inférieur à 19 favorise la survenue d'une ostéoporose. a Modérez votre consommation d'alcool : Pour votre santé, ne dépassez pas deux verres de boissons alcoolisées par jour si vous êtes une femme et 3 verres si vous êtes un homme. L'alcool fait partie des facteurs aggravants de l'ostéoporose. Il diminue la densité minérale osseuse et accroît le risque de fracture. L'alcool peut également dégrader l'état de santé général et augmente la probabilité de chutes.
a Arrêtez votre consommation de tabac : Le tabac aggrave l'ostéoporose. II existe des aides efficaces pour arrêter de fumer.
Pratiquez une activité physique adaptée
L’activité physique est indispensable à la bonne santé du squelette : – elle stimule la formation de l’os ; – elle permet d’augmenter la densité minérale osseuse. L’activité physique permet de prévenir, ou même de traiter l’ostéoporose. Elle diminue jusqu’à 50% le risque de fracture du col du fémur chez la femme. Dans ce cadre, il est conseillé de pratiquer l’équivalent d’au moins 30 minutes de marche rapide chaque jour. Quelques exercices de gymnastique seront également bénéfiques pour solliciter vos muscles. Demandez conseil à votre médecin
Quelques conseils pratiques permettent d’éviter les chutes, et de prévenir ainsi le risque de fracture de l’extrémité supérieure du fémur. • Listez vos médicaments et parlez-en à votre médecin traitant : certains d’entre eux exercent des effets secondaires sur l’équilibre. Prenez bien les traitements que votre médecin vous prescrit, mais n’en associez pas d’autres sans l’en informer. Signalez tout étourdissement survenant après la prise d’un médicament. • Faites vérifier votre vue et votre audition : ces sens vous aident à mieux vous déplacer et vous repérer dans l’espace. • Pratiquez une activité physique adaptée : vous diminuez ainsi vos troubles de l’équilibre et de la marche. Demandez conseil aux professionnels de santé médecin traitant, kinésithérapeute). Vous pouvez également vous adresser aux associations de personnes âgées (Fédération des clubs d’aînés ruraux), aux fédérations sportives ou aux centres locaux d’information et de coordination (CLICS). • Vérifiez que vos chaussures sont adaptées à vos pieds (ni trop grandes, ni trop petites). Faites appel aux soins d’un pédicure en cas de besoin. • Demandez de l'aide pour accomplir les tâches qui vous semblent dangereuses (ex : atteindre des objets en hauteur). • Si vous avez peur de tomber, utilisez une canne à l’intérieur comme à l’extérieur. • Aménagez votre intérieur : – le sol ne doit pas être glissant (attention aux parquets cirés ou aux tapis non fixés) ; – les obstacles qui pourraient être sur votre passage doivent être écartés (fils électriques, bordures de tapis, plantes vertes, animaux domestiques, etc.) ; – votre logement doit être bien éclairé, sans zones d’ombre ; – des rampes d’escalier (même pour quelques marches) et des barres d’appui sont utiles.
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Prévention Société
Prévention Scolaire
L’apprentissage du respect à l’école : de quoi s’agit-il ?
On n‘a certainement jamais autant parlé du respect à l’école. Mais chacun met derrière ce mot sa propre vision. NOTRE RÉDACTEUR FRANCK DARTIAILH – Proviseur à la Vie Scolaire de l’Académie de Martinique
Comprendre le respect
Il est nécessaire de revenir sur la définition du projet de l’éducation nationale contenu derrière sa volonté d’assurer l’apprentissage du respect à l’école. Le sens que l’Education nationale donne au mot "respect" doit être compris de façon égalitaire : respecter quelqu’un, c’est lui faire une place – reconnaître sa dignité, qui, conformément à la déclaration des droits de l’homme, est reconnue comme égale en chacun. Autrement dit : respecter un homme c’est reconnaître qu’il a une voix, qu’il compte, qu’il ne nous est pas subordonné, qu’il n’est pas là pour nous servir. Par cette nouvelle accentuation faite sur le "respect", ce que l’on conteste fondamentalement est la hiérarchie entre les hommes. La volonté exprimée par notre institution est de fabriquer des citoyens autonomes appartenant à une même collectivité humaine, à participer à l’émergence d’une société d’hommes libres dans leurs actes et dans leurs pensées.
Mettre en avant les valeurs de la République
Liberté, égalité, fraternité : le triptyque fondateur de la République est à convoquer pour faire du respect un axe incontournable des politiques scolaires. La charte de la laïcité à l’école constitue en ce sens un outil incomparable pour asseoir dans les classes l’idée d’un respect partagé. Ainsi, les articles 4 et 5 indiquent que "la laïcité permet l'exercice de la citoyenneté, en conciliant la liberté de chacun avec l'égalité et la fraternité de tous dans le souci de l'intérêt général. La République assure dans les établissements scolaires le respect de chacun de ces principes". De même, l’article 9 précise que "la laïcité […] repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre". L’appropriation des valeurs de la République est donc constitutive de l’apprentissage du respect par l’élève.
Eduquer au respect
L’éducation au respect n’est pas une matière en soi. Chaque discipline et donc chaque enseignant en est dépositaire et veille
à assurer la diffusion du respect dans la classe, à commencer par celui du respect des règles. Les règlements intérieurs sont d’excellents vecteurs de de cette éducation. De même, les valeurs de la République passent par la mixité sociale, l’expérience de la démocratie, les règles et les rites inscrits dans les projets d’établissement. L’équipe de direction est un maillon indispensable en termes d’impulsion, de pilotage et de suivi de ce projet d’établissement. Moteur de la pédagogie du respect, il lui est demandé d’accompagner la diffusion de ces valeurs en coordination avec les corps d’inspection. Certains enseignements favorisent cependant plus l’apprentissage du respect : il s’agit de l’enseignement moral et civique désormais obligatoire de la maternelle au lycée et l’enseignement laïque des faits religieux. Le premier enseignement a pour objectif de faire l’élève acquérir "une conscience morale lui permettant de comprendre, de respecter et de partager des valeurs humanistes, de solidarité, de respect et de responsabilité", le second vise à contribuer à un vivre ensemble et à poser les bases d’un comportement tolérant chez les jeunes en permettant de distinguer savoir de croyances et en développant l’esprit critique de chacun.
Développer la fraternité
La mission de l’école est particulière en ce sens qu’elle a pour tâche de préparer des citoyens autonomes et solidaires : ces deux compétences pourraient sembler opposées. Pourtant, nous convenons que la capacité à fabriquer des citoyens autonomes est liée au sentiment d’appartenir à une même collectivité humaine. La fraternité est la valeur la plus susceptible de relier les hommes. En effet, notre société a tendance à ne parler que de nos différences. Or, parler à nos élèves de fraternité, c’est les encourager à considérer comme essentielle notre appartenance commune au genre humain, c’est les amener à construire un vivre ensemble qui ne sera ni un pis-aller, ni une utopie mais un projet dans lequel chacun aura sa place.
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Reconnaissons qu’on ne naît pas fraternel mais qu’on le devient. L’enjeu est de faire partager ce vivre ensemble par une formation des élèves, des parents, des personnels. Une liberté et une égalité qui ne se soucient que d’elles-mêmes ne vaut rien sans la volonté collective d’une société dans laquelle on peut compter sur l’autre et les uns sur les autres. L’apprentissage du respect est donc une bonne entrée pour permettre aux futurs citoyens d’accéder à l’universel plutôt qu’au communautarisme, à l’entraide plutôt qu’à l’individualisme, à l’ouverture d’esprit plutôt qu’à l’emprise mentale. Apprendre le respect à l’école n’est donc pas seulement un acte pédagogique mais aussi un objectif sociétal.
Prévention Scolaire
Un exemple de dispositif de prévention du risque d’échec scolaire : les EREA
Selon les obstacles rencontrés au cours de leur scolarité, les élèves peuvent intégrer des établissements scolaires spécifiques, tels que les Etablissements Régionaux d’Enseignement Adapté (EREA). Gros plan sur la Guyane. NOTRE RÉDACTRICE EDITH GRENIE, Chargée de Mission Qualité – OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ DE GUYANE (ORSG-CRISMS)
De quoi s’agit-il ?
Les EREA, établissements du second degré, reçoivent les élèves en grande difficulté scolaire et sociale ou en situation de handicap moteur ou sensoriel ne pouvant fréquenter une classe normale. Ils dispensent un enseignement professionnel, général et technologique adapté et respectueux des programmes nationaux à des effectifs d’une dizaine d’élèves par classe. Deux types d’accompagnement y sont assurés : a Accompagnement pédagogique : Chaque élève est suivi en fonction de ses aspirations et de ses capacités, dans l’élaboration de son projet professionnelle et de formation. L’équipe pédagogique s’assure de l’acquisition d’un CAP ou un BEP (niveau V) par un encadrement et un soutien personnalisés. a Accompagnement éducatif vise à mettre en place un cadre agréable avec des règles et des habitudes de vie. Certains EREA sont dotés d’internats qui permettent aux élèves de se socialiser et d’ouvrir leurs perspectives. Des éducateurs y ont pour mission d’enseigner en prenant en compte leurs particularismes. Les EREA accueillant des élèves en situation de handicap, assurent en plus, une réponse pluri-professionnelle aux besoins particuliers liés aux handicaps. Les équipes enseignantes, de rééducation et de soins élaborent les adaptations, les ajustements pédagogiques, thérapeutiques, techniques ou technologiques indispensables pour l’autonomie des élèves. Un centre de soins est généralement situé en interne de manière à compléter la prise en charge.
Quelle réalité en Guyane ?
L’Académie de la Guyane, la plus grande en superficie de France peut être considérée comme une zone à risque d’échec scolaire par le cumul de nombreux indicateurs. Avec un taux de scolarisation de 32,1% et
une hausse des effectifs scolarisés de 1,3% entre les années scolaires 2012-2013 et 2013-2014 l’académie de Guyane est la première de France. a A la rentrée 2014, 48,0 % des collégiens guyanais relèvent du dispositif "Écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite" contre 5,5 % en France. Il concerne tous les établissements concentrant le plus de difficultés en matière de climat scolaire et de violence. a En 2014, au cours des tests de la Journée défense et citoyenneté, 47,9% des jeunes Guyanais âgés de 17 ou plus étaient des lecteurs en difficultés contre 9,9% en France entière. a Le chômage et la précarité de l’emploi sont des facteurs de l’échec scolaire par l’image négative du marché du travail qu’ils génèrent et favorisent une mésestimation de la rentabilité des études. En 2015 en Guyane, le chômage touchait 22 % de la population active au sens du Bureau international. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans actifs et les non diplômés ayant au plus un CEP (46,7 % et 34,6%) sont les plus concernés par cette problématique. (INSEE, données provisoires). a Une politique d’éducation prioritaire devait se mettre en place à la rentrée 2016, pour un meilleur encadrement des élèves. Le 24 mai 2016 à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Education nationale s'est engagée à permettre le déploiement effectif du dispositif d'éducation prioritaire renforcé à presque l’intégralité des collèges guyanais. a Les élèves en difficultés scolaires éprouvent des difficultés de compréhension, une absence de motivation ou une incapacité à progresser. A cela peuvent également s’ajouter les difficultés liées au handicap. a Il est difficile d’estimer le nombre de personnes en situation de handicap dans notre région, des bénéficiaires potentiels d’aides restent inconnus des services de
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droit commun notamment par les difficultés d’accès aux soins due à la concentration sur le littoral de l’offre. a En 2014, les établissements médicosociaux spécialisés étaient en mesure d’accueillir 166 enfants en situation de handicap. La Guyane figure parmi les départements scolarisant le plus d’enfants en situation de handicap dans les unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) soient plus de 1,2 % d’élèves en ULIS dans les collèges en 2014-2015. a Les élèves en situation de handicap ont plus de risque de ne pas poursuivre leurs études à la fin de la scolarité obligatoire et d’être en retard scolaire. En effet, on observe au niveau national, une sous représentation de ces élèves âgés entre 11 ans et moins et une baisse de leur effectif au delà de l’âge de 15 ans soit à la fin de la scolarité obligatoire. Un EREA peut être une opportunité non négligeable pour leur réussite et leur intégration.
Un projet à l’étude
Une étude, menée par l’Observatoire Régional de la Santé de Guyane, commanditée par l’ancienne Collectivité Régionale en 2014 a permis d’appréhender l’opportunité de la création d’un EREA destiné à recevoir les élèves porteurs de handicap. Cependant, l’opportunité réelle de création d’un EREA devra être confortée par une évaluation qualitative de l’offre actuelle (prise en charge du handicap, mise en place effective de la politique éducative).Puis par une étude nécessaire à s’assurer de la faisabilité technique du projet.
Prévention Société
Prévention au Quotidien
Santé et horaires décalés
Pourquoi doit-on s’alimenter le jour ?
Se nourrir à l’encontre de notre horloge biologique peut avoir des effets néfastes sur notre santé, selon une nouvelle étude. SOURCE INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉ ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE)
De quoi s’agit-il ?
S’alimenter en horaire décalé par rapport aux horloges biologiques naturelles affecte le fonctionnement de l’organisme et entraine de multiples pathologies. Une étude publiée en janvier 2016, révèle que des chercheurs viennent de décrypter les mécanismes moléculaires à l’origine de ce phénomène, associé à un décalage de ces horloges. Ainsi, se nourrir en période de repos - la nuit chez l’homme, le jour chez la souris - perturbe la machinerie corporelle : mieux vaut manger lors de sa période d’activité - le jour pour l’homme, la nuit pour la souris ! Si ce phénomène est connu depuis plusieurs années, une équipe strasbourgeoise de l’Inserm (unité 964 Inserm/ CNRS/Université de Strasbourg, IGBMC, Illkirch) vient de démontrer pourquoi.
Le contexte de la recherche
C’est au début des années 2000, alors qu’ils s’intéressaient à l’impact du rythme des repas sur les horloges biologiques, dites circadiennes, que des chercheurs suisses avaient commencé à s’intéresser à la question. Ils avaient forcé des souris à se nourrir uniquement pendant leur période quotidienne de repos. Cela n’avait pas modifié leur comportement général (elles se reposaient toujours pendant le jour et restaient actives pendant la nuit), mais leurs horloges périphériques étaient décalées de douze heures : au cours des périodes d’activité, les organes se comportaient comme s’ils étaient au repos, et réciproquement. En découlait une production inadaptée de métabolites, d’hormones ou encore de neurotransmetteurs. Ainsi, les auteurs en avaient conclu que les horloges périphériques, mais non l’horloge centrale, étaient sensibles au changement de rythme alimentaire.
Les horloges biologiques en pratique
Ces horloges sont calées sur un rythme de 24 heures, avec une alternance de périodes d’activité (le jour chez l’homme et la plupart des mammifères, mais la nuit chez la souris) et de repos (la nuit chez l’homme, le jour chez la souris). L’horloge "maîtresse" centrale, sensible à la lumière, est nichée au cœur du cerveau, au niveau de neurones
localisés dans l’hypothalamus. Son fonctionnement repose sur l’expression cyclique d’une quinzaine de gènes qui régulent des fonctions biologiques importantes. Elle synchronise aussi de semblables horloges, dites périphériques, qui contrôlent la plupart des fonctions métaboliques au niveau des organes, grâce à l’expression transitoire et coordonnée de deux groupes de gènes, spécifiques des périodes d’activité et de repos. Les chercheurs de l’IGBMC (Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire) de Strasbourg ont voulu en savoir plus sur ce décalage spécifique des horloges périphériques, afin de comprendre le phénomène au niveau moléculaire. Pour cela, ils ont soumis des souris au même rythme alimentaire décalé, puis ils ont analysé toutes les conséquences biologiques d’une alimentation restreinte à la période de repos.
Les acides gras libres incriminés
Il est alors apparu que cette inadéquation temporelle entre apports alimentaires et besoins énergétiques entraine des processus d’adaptation inhabituels… Pour produire de l’énergie en période d’activité, faute de pouvoir utiliser des glucides directement disponibles dans le sang, l’organisme procède à la libération d’acide gras dans le sang sous l’effet de l’insuline. Mais ces acides gras se lient et activent un récepteur logé dans le noyau des cellules, le récepteur PPARa. Celui-ci contrôle l’expression de nombreux gènes et son activation conduit certains d’entre eux à s’exprimer de façon inopportune. "D’où le décalage des horloges périphériques qui atteint une douzaine d’heures en quelques jours", clarifie le Pr Pierre Chambon qui a supervisé ces travaux. Les premiers troubles métaboliques apparaissent alors, avec des anomalies des taux de glucides et de lipides et, plus tardivement, avec une résistance à l’insuline évoquant un état pré-diabétique. Ces anomalies métaboliques ont elles-mêmes des répercussions sur la production d’autres facteurs tels que des hormones ou des neurotransmetteurs. De quoi engendrer des complications bien au-delà
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du métabolisme : troubles de la vigilance, troubles de l’humeur...
Adapter son rythme alimentaire
"Ces résultats expliquent pourquoi les personnes qui travaillent la nuit tout en continuant à se nourrir le jour, présentent des problèmes métaboliques. Pour l’éviter, elles devraient s’alimenter essentiellement au cours de la nuit. A l’inverse, pour les personnes vivant "normalement", ces résultats indiquent qu’elles devraient s’alimenter pendant la journée et se coucher l’estomac à moitié vide, ainsi que le préconise d’ailleurs un vieil adage", clarifie Pierre Chambon. Ces travaux ont également permis de comprendre pourquoi l’horloge centrale n’est pas affectée par le changement de rythme des repas. En effet, les chercheurs ont montré que le récepteur PPARa est absent des neurones formant l’horloge "maîtresse" : la libération d’acides gras ne peut pas décaler l’expression de ces gènes. "Cela explique que les périodes d’activité et d’inactivé normales soient conservées et restent en phase avec l’alternance jour/nuit, indépendamment du moment des repas", conclut Pierre Chambon.
Prévention au Quotidien
L’Anses confirme de sérieux risques pour la santé liés au travail de nuit !
Un avis publié le 22 juin 2016 rend compte de l’évaluation des risques sanitaires auxquels sont exposés les professionnels exerçant leur activité en horaires de nuit. SOURCE AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DE L’ALIMENTATION, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TRAVAIL (ANSES).
De quoi s’agit-il ?
L’Anses a été saisie pour évaluer les risques sanitaires pour les professionnels exposés à des horaires atypiques, en particulier au travail de nuit, régulier ou non. Cette expertise met en évidence des risques avérés de troubles du sommeil, de troubles métaboliques, et des risques probables cancérogènes, de troubles cardiovasculaires et de troubles psychiques chez les travailleurs concernés. Les enquêtes sur les conditions de travail réalisées auprès de salariés en horaires de nuit indiquent généralement des facteurs de pénibilité physique et des contraintes de travail plus présents.
Qui est concerné ?
Un nombre important de travailleurs est concerné par des horaires et rythmes de travail dits "atypiques". Sont notamment concernés le travail posté, lorsque les salariés forment des équipes différentes qui se succèdent sur un même poste de travail sans jamais se chevaucher, et le travail de nuit, exercé entre 21 h et 6 h (sur horaires fixes et alternants). En 2012, la population concernée par le travail de nuit, habituel ou occasionnel, représentait 3,5 millions de personnes, soit 15,4 % des salariés. Le travail de nuit concerne divers secteurs d’activité. Il peut être mis en place pour assurer la continuité des services d’utilité sociale (services de santé, astreintes des policiers, autres services de surveillance, etc.), ou être une modalité d’organisation du travail (entreprise qui souhaite maximiser la rentabilisation de ses équipements en faisant travailler machines et hommes par rotations 24h/24).
Les risques et conséquences
Les salariés qui travaillent la nuit sont généralement soumis à des facteurs de pénibilité physique plus nombreux, une pression temporelle plus forte (horaires, contraintes de rythmes, délais, etc.), des tensions avec leurs collègues ou le public plus fréquentes. Toutefois, les caractéristiques organisationnelles et les conditions du travail de nuit peuvent varier, notamment d’un secteur d’activité à l’autre, pouvant diminuer ou amplifier les effets du travail de nuit sur la santé des salariés. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a étudié l’impact de cette organisation du travail sur le risque de cancer, l’amenant à ajouter le travail posté qui induit la perturbation des
rythmes circadiens à la liste des agents "probablement cancérogènes" (groupe 2A) en 2007. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a également publié, en 2012, des recommandations de bonnes pratiques pour la surveillance des travailleurs postés et/ou de nuit.
Les résultats de l’expertise
Les conclusions confirment les risques pour la santé liés au travail de nuit. Celui-ci est en effet susceptible de générer des effets sur la santé des travailleurs du fait de perturbations des rythmes biologiques. Lors du travail de nuit, il se produit une désynchronisation entre les rythmes circadiens calés sur un horaire de jour et le nouveau cycle activité-repos/veille-sommeil imposé par le travail de nuit. Cette désynchronisation est aussi favorisée par des conditions environnementales peu propices au sommeil : lumière du jour pendant le repos, température en journée plus élevée qu’habituellement la nuit, niveau de bruit plus élevé dans la journée, rythme social et obligations familiales. Ainsi, les résultats mettent en évidence des effets du travail de nuit sur la santé, avec différents niveaux de preuve scientifique : • Les effets sur la somnolence, la qualité de sommeil et la réduction du temps de sommeil total, et le syndrome métabolique sont avérés. • Les effets sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde) sont probables. • Les effets sur les dyslipidémies (concentrations trop élevées de certains lipides dans le sang), l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux ischémiques, sont possibles. Considérant le cancer, l’expertise conclut à un effet probable du travail de nuit sur le risque de cancer. Il existe notamment des éléments en faveur d’un excès de risque de cancer du sein associé au travail de nuit qui serait dû aux perturbations des cycles biologiques. L’expertise souligne l’existence de mécanismes physiopathologiques qui peuvent expliquer les effets cancérogènes liés aux perturbations des rythmes biologiques. Le travail de l’Agence montre également que la fréquence et la gravité des accidents survenant lors du travail de nuit sont généralement augmentées. Toutefois,
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les effets du travail de nuit ne sont pas univoques et systématiques. Ils dépendent en effet d’un ensemble de facteurs issus des caractéristiques individuelles (chronotype), sociales et familiales (possibilité d’organiser sa vie sociale et familiale) des salariés, et des caractéristiques du travail et de la situation de travail. Ces multiples facteurs peuvent diminuer ou amplifier les effets du travail de nuit sur la santé des salariés.
Les recommandations l’ANSES
de
• L’Agence rappelle tout d’abord le principe premier de suppression des dangers auxquels sont exposés les travailleurs, dans le cadre des principes généraux de prévention des risques posés par le code du travail. Au vu des résultats de son expertise, l’Agence estime que le recours au travail de nuit peut se justifier pour des situations nécessitant d’assurer les services d’utilité sociale ou la continuité de l’activité économique (hôpitaux, services d’utilité publique, etc.). • L’Agence préconise l’optimisation des modes d’organisation du travail de nuit, afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle. En particulier, tout ce qui réduit la désynchronisation et la dette de sommeil est a priori favorable, mais des recommandations organisationnelles précises, qui ne font pas toutes, à ce jour, l’objet d’un consensus scientifique, doivent être étudiées collectivement dans les instances de dialogue social appropriées. • L’Agence recommande également de réaliser un état des lieux des pratiques de terrain visant à protéger la santé des travailleurs de nuit (durée maximale quotidienne de travail, temps de pause, repos quotidien minimal, repos compensateur ou encore suivi médical,…). • Par ailleurs, le cadre réglementaire en vigueur devrait être adapté à la protection de la santé des travailleurs de nuit, et le cas échéant, évoluer, en considérant la dimension européenne. L’Agence souligne que la continuité de l’activité économique n’est pas définie à ce jour dans la réglementation. • Enfin, l’Anses préconise d’évaluer l’impact sanitaire des effets du travail de nuit (nombre de cas pour chaque pathologie potentielle dans la population des travailleurs), et d’évaluer les coûts sociaux associés au recours au travail de nuit (arrêts de travail, maladie professionnelle, absentéisme, etc.) au regard des bénéfices potentiels.
Prévention § Sécurité Routière
Prévention Routière
Attention danger !
L’enfant ne perçoit pas la route comme tout le monde !
Un apprentissage des règles de prévention routière et d’identification des risques s’impose à l’enfant d’autant plus naturellement qu’il n’agit pas, ne réagit pas, n’entend pas et ne voit pas aussi bien qu’un adulte dans la rue. NOTRE RÉDACTEUR A. DAVID, Auteur du Guide d’Urgence "Prévention, Sécurité, Santé à l’Ecole de A à Z !"
De quoi s’agit-il ?
a La notion de danger
a La vision
a La mort
L’appréciation des distances et du danger est totalement faussée dans l’esprit d’un enfant de par son âge, sa taille et sa méconnaissance des panneaux de signalisation routière et des consignes associées. Ses capacités d’action et de réaction ne sont pas semblables à celles d’un adulte. Une vigilance de tous les instants doit être inculquée dès le plus jeune âge. Le champ visuel de l’enfant est étroit. A cause de sa petite taille, il ne peut pas voir au-dessus des voitures garées et il est aussi caché à la vue des automobilistes. Il met environ 4 secondes pour distinguer si une voiture roule ou est arrêtée et est incapable d’évaluer sa vitesse. Il confond taille et éloignement. Une voiture lui paraît plus éloignée qu’un camion.
a L’audition
Il ne détecte pas bien d’où proviennent les sons. Les bruits de la vie courante le distraient. Il n’entend que les bruits qui l’intéressent (appel d’un camarade). Il ne pense pas à la distance d’arrêt d’un véhicule. Il s’imagine qu’une voiture s’arrête net, là où elle est, dès que le conducteur appuie sur le frein.
a L’analyse de la situation
Un enfant ne sait pas réfléchir et réagir à plusieurs choses à la fois. Il est difficile d’observer pour lui le passage piéton, le petit bonhomme vert, les voitures et leurs bruits différents…
U
Plutôt que de se soucier des conséquences de ses actes, un enfant cherche avant tout à atteindre ses objectifs (courir sur la route pour rattraper un ballon, rejoindre un groupe d’amis sur le trottoir d’en face, traverser en courant pour être à l’heure à l’école…). Dans tous les cas, il se sent toujours en sécurité (et donc invulnérable) si ses parents, son école ou sa maison sont à proximité. Un enfant ne craint pas la mort puisqu’il joue au mort avec ses camarades. Il craint plus la réaction des adultes s’il fait une bêtise en traversant ou s’il est en retard à l’école.
a Le panurgisme Un enfant imite les adultes et reproduit leurs comportements pas toujours exemplaires (exemple : on traverse alors que le petit bonhomme est au rouge, on court pour traverser en dehors des passages piétons,...). Lorsqu’il est accompagné d’un camarade, il lui tient la main dans l’idée d’être conforté dans ses choix. a Les idées fausses Un enfant pense que la rue est un terrain de jeu où il peut évoluer en toute liberté. Il a confiance en la voiture "qui ne peut que le voir" puisque "les grands savent forcément conduire" et il se dit que rien ne peut lui arriver, notamment sur un passage protégé.
Règles de prudence à communiquer aux jeunes
Ce qu'il faut faire... et ne pas faire !
Traverser toujours sur le passage piéton et attendre pour cela que le petit bonhomme passe au vert. Mettre un vêtement ou un accessoire réfléchissant si on emprunte une route sombre (ou en rase campagne). Privilégier les trajets où il y a des passages protégés et apprendre à décrypter les panneaux de signalisation ! Ne pas relâcher sa vigilance en passant entre deux véhicules (qui obstruent, par exemple, un passage piéton). L’un deux risquant de reculer soudainement ! Ne jamais traverser lorsque le feu est au vert pour les véhicules même si la rue semble déserte ! Ne jamais traverser devant ou derrière un car dont on descend mais attendre qu’il s’éloigne suffisamment (on peut être renversé par une voiture qui double ou qui arrive en face) ! Éviter les déplacements avec un lecteur de musique à fond sur les oreilles ou les conversations sur les portables (notamment pendant que l’on traverse). La concentration est fortement perturbée dans ces conditions. Ne pas courir et ne pas traverser coûte que coûte pour rejoindre la boulangerie, les camarades ou aller chercher le ballon perdu sur le trottoir d’en face (les véhicules roulent souvent vite et ne remarquent pas tout) ! Ne pas courir dans la rue (même si on ne traverse pas) sous peine d’être renversé par un véhicule qui sort subitement d’un garage ou d’une cour. Ne jamais prendre de décision précipitée dans la panique si on ne sait pas quoi faire (par exemple si le feu reste bloqué au rouge pour les piétons et qu’il n’y a pas de véhicules). S’engager accompagné d’un adulte. Ne pas chahuter aux arrêts de bus et bannir les jeux de mains qui pourraient occasionner une chute fatale. A. DAVID
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Éducation Routière
Permis de conduire : en route pour la nouvelle épreuve du Code ! Depuis le 2 mai 2016, 1 000 nouvelles questions constituent la banque de l'épreuve théorique générale (ETG) du permis de conduire. Ce sont 300 de plus que dans la précédente, et toutes sont nouvelles. SOURCE SÉCURITÉ ROUTIÈRE
L'objectif de la réforme
L’objectif de la récente réforme du permis de conduire, voulue par le ministre de l’Intérieur, est d’améliorer la formation des conducteurs novices, population particulièrement à risque : en France, les conducteurs novices sont impliqués dans un quart des accidents corporels.
Les règles pour passer le code de la route ne changent pas... Dans la nouvelle épreuve théorique générale (ETG), l’épreuve ne change pas et le candidat doit toujours répondre correctement à 35 questions sur 40 pour décrocher son Code.
... Mais les questions évoluent
La nouvelle banque de questions de l’ETG rend l’examen plus réaliste pour les candidats qui doivent à la fois : connaître les règles du Code de la route, et comprendre pourquoi elles ont été mises en place. Les questions poussent le candidat à aiguiser sa prise de conscience des risques en conduisant.
Une réforme inscrite dans la politique européenne de sécurité routière La Commission européenne entend réduire de moitié le nombre de tués sur les routes d’ici à 2020. Le renforcement des exigences en matière de formation des conducteurs fait partie des mesures prises pour atteindre cet objectif. Les jeunes conducteurs de 18 à 25 ans sont en effet surreprésentés dans la
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mortalité routière de tous les pays de l’Union européenne. En France, les conducteurs novices sont présents dans un accident mortel sur cinq.
Des supports revisités : vidéos et vues aériennes
Les nouvelles questions projetées aux candidats pendant l’épreuve du Code ont été réalisées à partir : – de clichés de véritables routes, rues ou giratoires ; – d’images numériques reproduisant des vues aériennes de situations de conduite ; – de vidéos (10% des questions de la nouvelle banque) pour que le candidat se retrouve le jour de l’examen dans les conditions de conduite les plus proches de la réalité.
Une pédagogie renouvelée : comprendre et pas seulement apprendre a Conduire un véhicule est une tâche complexe : L'accident de la route n'est pas une fatalité. La nouvelle épreuve s’inspire des recherches les plus récentes pour faire évoluer l’apprentissage de la conduite vers les notions les plus importantes de la vie du jeune conducteur. Mais conduire est une tâche complexe qui doit mobiliser tout à la fois : stratégies ; connaissances ; valeurs sociales ; prises de conscience ; collaborations. a Apprendre à analyser les situations pour s'adapter au mieux : Premier principe du nouvel examen du Code : il ne
suffit pas de connaître le Code de la route et d’en appliquer les règles à la lettre, pour être un bon conducteur. Les nouvelles questions demandent aux candidats d’analyser les situations de conduite pour adapter au mieux leur comportement sur la route. Ainsi ce n’est pas parce qu’une voie est limitée à 90 km/heure que l’on doit atteindre cette vitesse. La nouvelle banque de questions intègre donc 1 000 nouveaux visuels, répartis en 9 thèmes, comme fixés par la directive européenne 2006/126 du 20 décembre 2006. Ces thèmes comportent différentes sous-familles, notamment celles concernant les gestes de premier secours ou la circulation inter-files des motards (mise en expérimentation par le décret n° 20151750 du 23 décembre 2015) : – dispositions légales en matière de circulation routière ; – le conducteur ; – la route ; – les autres usagers de la route ; – réglementation générale et divers ; – précautions nécessaires à prendre en quittant le véhicule ; – éléments mécaniques liés à la sécurité de la conduite ; – équipements de sécurité des véhicules ; – règles d’utilisation du véhicule en relation avec le respect de l’environnement. Les questions ne seront pas plus difficiles mais nécessiteront pour les candidats de bien se former. Tout ce qu’ils vont devoir apprendre et comprendre leur sauvera peut-être la vie demain.
Du côté de la loi
La règlementation Sécurité routière évolue
a Le décret mettant fin aux vitres latérales teintées à l’avant d’un véhicule à compter du 1er janvier 2017 est paru au Journal officiel le 14 avril 2016. Rappelons que tout contrevenant s’expose à une amende de 135 euros ainsi qu'à un retrait de 3 points pour le conducteur concerné par l’infraction. a Un autre décret datant du 31 mai 2016 (JO 02.06.2016) modifie, pour sa part, les conditions d’obtention des catégories A et BE du permis de conduire. Le nouveau texte de loi supprime le passage de l’épreuve pratique de la catégorie A du permis de conduire en conditionnant la possibilité de conduire une moto d’une puissance supérieure à 35 kW à une formation complémentaire qui ne pourra être suivie qu’à l’issue d’une période de deux ans après l’obtention du permis de conduire de la catégorie A2. Toutefois, pendant une période de six mois à compter de la date de publication du décret, pourront passer cette épreuve pratique les personnes remplissant les conditions suivantes : – avoir fait une demande de permis de conduire de la catégorie A avant le 2 juin 2016 ; – être âgé de 24 ans au moins au moment du passage de l’épreuve. A titre transitoire, pour accompagner la mise en œuvre de la mesure, les établissements mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 213-7 du code de la route sont autorisés, jusqu’au 31 décembre 2016, à utiliser des véhicules de la catégorie A pour assurer la formation nécessaire à l’obtention de la catégorie A2. a Le décret du 31 mai 2016 supprime également le passage de la visite médicale obligatoire initialement prévue pour l’obtention du permis remorque BE (article R221-10). Pour rappel, le permis BE est nécessaire si vous souhaitez conduire une voiture à laquelle est attelée une remorque ou une semi-remorque quand : – le poids total autorisé en charge (PTAC) de la remorque est supérieur à 750 kg et inférieur ou égal à 3500 kg ; – et que la somme des PTAC de la voiture et de la remorque est supérieure à 4250 kg.
Sources : Journal Officiel ; Alerte HST, www.editionsprevention.com
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Prévention Sports § Loisirs
Détente
Prudence ! La baignade en piscine obéit à des règles bien particulières ! Un moment de plaisir et de détente peut très vite tourner au drame en cas de négligence de consignes de sécurité de base. NOTRE RÉDACTEUR LIEUTENANT-COLONEL JEAN-PAUL LEVIF – Chef du Pôle Secours du SDIS de la Martinique, Conseiller Technique Départemental du Secours en Mer
De quoi parlons-nous ?
Chaque année en France, plus de 1000 personnes meurent par noyade en piscine, dont majoritairement des enfants de 0 à 6 ans. Pour lutter contre ce fléau, la réponse porte à fois sur le plan réglementaire et sur le plan comportemental. Quelles sont donc les règles à respecter pour que la baignade en piscine ne vire pas au drame?
Une règlementation adaptée pour chaque type de piscines
On distingue différents types de piscines que l'on peut repartir en deux grandes familles : a Les "établissements de natation" visés par la loi 51-662 du 24 mai 1951, dont l'accès est payant et qui font l'objet d'une surveillance par un maître-nageur sauveteur. Du fait de cette surveillance obligatoire par des personnels qualifies, les accidents y sont relativement rares, eut égard à la fréquentation élevée du public. a Les piscines dites "privées" soumises à la loi du 3 janvier 2003 relative à la sécurité des bassins prives: ce sont essentiellement les piscines privées de plein air, y compris les spas et jacuzzi, non closes, à usage individuel ou collectif et dont le bassin est semi-enterré ou enterré ; les piscines familiales ou réservées à des résidents ; les piscines privatives d'hôtels, de camping, de villages de vacances et de location de vacances. Les propriétaires de ces piscines ont l'obligation de choisir un dispositif normalisé (NF P. 90-30x) de sécurité parmi les quatre préconisés par la loi : les barrières de protection d'accès au bassin ; les systèmes d'alarme ; les couvertures de sécurité et dispositifs d'accrochage ; les abris de piscine. Ces dispositifs peuvent être combinés pour optimiser la sécurité. Par exemple, on peut conjuguer alarme et barrière de protection. En cas de non-respect de la loi, le propriétaire est
passible d'une peine de 45 000€ et de sanctions pénales. Les piscines privées à usage collectif, en raison de leur fréquentation importante (camping, hôtels, villages vacances), sont de surcroit soumises à l'arrêté du 14 septembre 2004 qui prescrit des mesures supplémentaires de sécurité telles que l'installation d'un arrêt d'urgence de la circulation de l'eau de type "coup de poing" (art.13 de l'arrêté), l'affichage des profondeurs d'eau du bassin (art.7), l'interdiction de plongeoirs de plus d'un mètre (art.20). De plus, tout toboggan d'une hauteur égale ou supérieure à 2 mètres doit comporter une zone d'attente avec mains courantes séparant les files d'attente. L'escalier d'accès doit être conçu de manière à n'autoriser le passage qu'à une seule personne à la fois. L'exploitant établit et met à jour un plan de sécurité des lieux qui doit regrouper la totalité des mesures de prévention des accidents et de mise en place des secours. Les procédures d'alarme et numéros d'appel des services de secours doivent faire l'objet d'un affichage visible à proximité du bassin. Les autres piscines telles que les bassins d'ornement, les piscines situées dans un bâtiment, les piscines hors sol, gonflables ou démontables échappent à toute réglementation mais n'excluent pas des mesures de sécurité valables pour toutes les baignades.
Règles communes pour toutes les baignades en piscine
La moitié des noyades en bassins privés se produit pendant la baignade en présence d'adultes. Les dispositifs préventifs de sécurité ne suffisent donc pas pour obtenir cent pourcent de sécurité. Des règles importantes relevant du domaine comportemental doivent être observées telles que la vigilance d’un adulte responsable :
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– évaluer sa forme physique et ne pas surestimer ses capacités ; – ne pas se baigner après un repas copieux, après la consommation d'alcool, après une exposition prolongée au soleil ; – rentrer progressivement dans l'eau ; – éviter les exercices en apnée prolongée ; – proscrire les jeux violents, les courses au bord du bassin ; – ne pas plonger sans vérifier la profondeur du bassin ni la vacuité du plan d'eau ; – disposer d’un téléphone à proximité afin de déclencher rapidement les secours en cas d’accident ; – être formé aux gestes de premiers secours. Pour les bassins privés, vérifier après chaque baignade que l’alarme a été réactivée (penser à changer régulièrement la ou les piles du système d'alarme piscine), que la barrière est bien fermée et verrouillée, que la couverture est en place et attachée, que l’abri est fermé et verrouillé. En conclusion, aucune baignade n'est sans danger ! On peut se noyer dans 30 cm d'eau en moins de 3 minutes, donc l'existence de piscines et la baignade en piscine sont potentiellement dangereuses mais offriront toujours des promesses de détente qui justifient pleinement le respect de ces quelques règles de bon sens.
Plein Air
Les règles d’or de la sécurité en cas de sortie en mer Les sorties en mer, qu’il s’agisse de baignade à la côte ou de navigation, restent des activités à risque si les mesures de sécurité élémentaires ne sont pas respectées. Quelles sont ces consignes ? NOTRE RÉDACTEUR LIEUTENANT ERIC PROTEAU, Adjoint au Conseiller Technique de l’Unité de Sauvetage en Mer – SDIS MARTINIQUE
Etat des lieux
En 2015, les sapeurs-pompiers spécialisés dans le sauvetage en mer ont réalisé 263 interventions de secours, dont 113 opérations dans la zone côtière des 300 mètres, et 150 opérations en moyenne et en haute mer au moyen de l’hélicoptère de la Sécurité Civile Dragon 972. On dénombrait 34 blessés légers, 8 décès et 13 personnes arrachées à une mort certaine.
L’organisation du secours en mer
Le secours en mer ainsi que la surveillance des baignades sont deux missions distinctes du fait de leurs caractéristiques juridiques et contextuelles. a Le sauvetage en mer est placé sous l'autorité du Préfet Maritime et est dirigé par le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (Antilles Guyane) (CROSSAG). Il consiste essentiellement à porter secours à toutes personnes en détresse suite à un accident de navigation aux larges des côtes, voire dans les eaux internationales en déroutant les navires les plus proches ou en dépêchant des moyens depuis la terre. a La surveillance des baignades se fait sous la responsabilité du Maire du fait de son pouvoir de police qui s’exerce jusqu'à 300 m du rivage de sa commune. Cette activité est réalisée par des maitres-nageurs sauveteurs et des surveillants de baignade (BNSSA). Les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) peuvent, par convention avec les mairies, assurer temporairement la surveillance des plages grâce à des sapeurs-pompiers
qualifiés. Sauver des vies en mer et sur le littoral implique la mise en œuvre de moyens humains et matériels considérables car il faut agir vite : il suffit de quelques minutes pour être noyé ! Cela implique : • Des moyens humains et matériels pré-positionnés et en état d’alerte permanente. • Des moyens matériels adaptés à l’urgence (hélicoptère, scooters de mer, vedettes rapides) et des secouristes qualifiés en sauvetage aquatique. • Des institutions publiques (CROSSAG, SDIS, Gendarmerie) et privées (Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM)) spécialisées en sauvetage en mer. • Une attitude responsable de la part des baigneurs ainsi que des plaisanciers et des professionnels de la mer. Ces derniers sont tenus de toujours emporter leur matériel de sécurité qui comprend des gilets de sauvetage en nombre suffisant, des fusées de détresse, une lampe torche ou une lampe flash, un émetteur-récepteur de VHF Marine (fréquence réservée aux marins et veillée par le CROSSAG et tous les navires en mer), un couteau, une trousse de secours. Par ailleurs, on veillera à informer ses proches de l’itinéraire et des heures de départ et de retour envisagés. Par prudence, selon les recommandations de la SNSM, on disposera à bord de nourriture et d’eau potable en quantité suffisante, d’une boussole, d’une carte de la région, d’un GPS, de petits matériels de dépannage moteur, de gants, d’une montre, de couvertures de survie, etc. La mer est un milieu hostile "qui demande le respect" au dire des marins-pêcheurs. L’usager
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devra toujours veiller à ne pas surestimer ses capacités, ni sous-estimer la puissance des flots. Enfin, la solidarité et l’entraide des usagers sont indispensables pour alerter et secourir.
L’exemple du SDIS de la Martinique
Le SDIS fonde son activité de secours en mer sur le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT), notamment son article L1424-2 relatif aux missions des SDIS et son article R1424-42 (Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques). Par ailleurs, le décret n° 97-1225 du 26/09/1997 relatif à l'organisation des SDIS dans le domaine du Sauvetage Aquatique (SAV) précise le fonctionnement des unités spécialisées de sapeurs-pompiers en sauvetage aquatique : l'activité se situe en surface; les sauveteurs sont équipés individuellement de palmes, masque, tuba, combinaison, casque, gilet ; le matériel collectif est constitué de scooters de mer, de canots de type "zodiacs" et de vedettes rapides adaptés à la sécurité, au sauvetage, au remorquage, au retournement. En Martinique, ces équipes et leurs moyens sont regroupés dans trois centres de secours spécialisés de l’Ile : Fort-de-France, Robert, Marin. De plus, un Sauveteur Héliporté (S.H.), qualifié en sauvetage aquatique et subaquatique, est positionné à la base hélicoptère de la sécurité Civile (Dragon 972) au Lamentin 7 jours sur 7, et assure les hélitreuillages en mer et à terre.
Prévention § Secourisme
Secours en Région
Comment s'organise la sécurité lors des rassemblements liés au Carnaval ?
Chaque année dans les Antilles Françaises et en Guyane, des milliers de personnes se rassemblent dans la liesse pour "courir" le carnaval au cœur des capitales durant 3 à 5 jours. Cet afflux massif de "carnavaliers" et de spectateurs dans un temps et un espace limités ne peut se faire sans des mesures de sécurité et de sureté exceptionnelles, pourtant inconnues du public. Quelles sont-elles ? NOTRE RÉDACTEUR LIEUTENANT-COLONEL JEAN-PAUL LEVIF – Chef du Pôle Secours du SDIS de la Martinique
Des rassemblements à hauts risques …
La concentration d'un public nombreux dans les artères des villes génère principalement des risques de mouvement de foule qui peuvent se traduire, sous l'effet de la panique, par : la chute ; le piétinement ; l'écrasement des personnes, occasionnant des blessures, des détresses respiratoires et la mort. Ces phénomènes en général liés à une peur subite généralisée ou à un déplacement compact désordonné sont par essence incontrôlables et imprévisibles. Il faut donc essayer d'en limiter les effets. Il existe des facteurs aggravants nuisibles à l'intégrité des personnes comme : l’explosion (artifices, pétards) ; le départ de feu (feux de cuisson, de véhicules) ; l’accident de la circulation ; les rixes ; la mauvaise gestion du capital-santé, qui conduisent à des blessures ou des malaises (insolations, déshydratations, traumatismes musculosquelettiques, malaises éthyliques,...).
Que dit la réglementation?
La circulaire du Ministère de l’Intérieur du 20 avril 1988 fixe aux Préfets la doctrine pour la sécurité des grands rassemblements, découpée en trois phases : la préparation de la manifestation, son suivi, et sa fin. Le maire, les organisateurs, les services d’ordre et de secours sont concernés (directeur départemental de l’Équipement, DDSIS, responsable du SAMU, Directeur de la Police, Commandant de gendarmerie, Secouristes). La préparation de la manifestation suppose une analyse du site pour identifier les éléments défavorables et favorables à la sécurité, qui conduiront, éventuellement, à une mise en garde des autorités de police et des responsables de l’événement sur les risques encourus. Le choix des axes routiers de pénétration et de dégagement est une priorité. De même, l’accès au site par les
transports en commun et leur capacité de flux de débarquement et d’embarquement doit garantir la fluidité de la distribution des secours et de la progression des forces de l’ordre. Ainsi, certaines communes ont déjà refusé des défilés carnavalesques (Grandes Parades) pour cause d’enclavement du site choisi. L’aménagement du site doit éviter les points dangereux (plans d’eau, barrières, terrains accidentés...). L’afflux massifs de touristes de croisière constitue un facteur aggravant ainsi que la simultanéité d’un autre événement important sur le territoire, les conditions climatiques,... On prend en compte les risques particuliers que représente le type de spectateur ou de manifestant (âge, risque de consommation de drogues et d’alcool, présence de mineurs non accompagnés, présence prévisible de groupes sociaux pouvant engendrer des risques d’antagonismes). La qualité, l’hygiène, le conditionnement des produits offerts à la consommation payante des participants sont vérifiés avant la manifestation par une commission ad hoc. Les emballages en verre sont interdits.
L’organisation nelle
opération-
Le Dispositif Prévisionnel de Secours (DPS) dimensionné en fonction de l’effectif du public attendu, et les différents postes de commandement opérationnels (PCO) sont intégrés dans un dispositif commun, permettant le déclenchement éventuel d’un plan de secours pour nombreuses victimes (plan NOVI ex-plan Rouge). Il est commandé par un directeur des secours désigné a priori par l’autorité préfectorale, en l’occurrence un officier du SDIS. Les PC sont composés de représentants de tous les services appelés à intervenir. Avant l’admission du public, on procède à la mise en place effective de l’ensemble du dispositif
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de secours, à la vérification des balisages des itinéraires d’évacuation, de pénétration et de circulation interne, à l’activation des différents PC et à un test des lignes de communication et d’interconnexion des réseaux de transmission. En cas d’événement grave, la décision de suspendre ou d’arrêter la manifestation sera appréciée par le directeur des secours agissant sous la responsabilité de l’autorité de police compétente. A noter le rôle important des "Grands Frères", jeunes travailleurs sociaux réquisitionnés par la mairie pour réguler les amorces de tensions dans la foule et prévenir les dérapages.
Soigner la sortie
Elle doit se réaliser en bon ordre et rapidement car c’est souvent en marge des défilés, au moment de la dislocation, que l’on observe le plus d’accidents et d’incidents malveillants. À cet effet, le dispositif de secours est maintenu après la manifestation.
Une mobilisation relâche
sans
Si le Carnaval aux Antilles a encore de beaux jours devant lui puisque les mesures de sécurité bien rôdées permettent d’accueillir sans dommages près de 100.000 personnes (par exemple à Fort-de-France le mercredi de l’incinération de "Vaval"), ce résultat est néanmoins le fruit d’un travail et d’une mobilisation importants de tous les acteurs de la sécurité et de la protection civiles.
Secours en Région
La spécialité sauvetage aquatique des sapeurs-pompiers du SDIS de Guyane Parmi les nombreuses interventions des sapeurs-pompiers de Guyane, les secours en eaux requièrent une organisation et une qualification bien spécifiques. NOS RÉDACTEURS ADJUDANT-CHEF JEAN NIAMA – Conseiller technique de la spécialité SAV du SDIS973 ; SERGENT FRED FLORIMOND – SAV2, Assistant de prévention SDIS973 ; GLADYS LEOTE – Conseiller de prévention, Responsable du Service Santé Sécurité au Travail du SDIS de la Guyane
De quoi s’agit-il ?
Le Service départemental d’incendie et de secours de la Guyane réalise les missions de protection des biens et des personnes sur l’ensemble du département. L’actualité et le contexte géographique de la Guyane ont amené progressivement à la création de quatre unités de spécialités considérées comme l’élite opérationnelle : Sauvetage Déblaiement (SDE), Risque chimique (RCH), Groupe de recherche et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), Sauvetage aquatique (SAV). L’eau est l’un de ces éléments environnementaux présent sous diverses formes en Guyane (naturelles ou artificielles). Là où l’homme accède, il est nécessaire de prévoir un mode de secours le plus adapté possible. La spécialité sauvetage aquatique (SAV) est en charge de mener cette réflexion et sa mise en œuvre sur le terrain. Avec 110 interventions en 2015 dont un tiers concerne les noyades ou personnes tombées à l’eau, comment est organisée cette spécialité au sein du SDIS97 ? Quel est son rôle et ses missions ? Quels sont les moyens de protection utilisés pour garantir la sécurité des agents ?
Un module de sauvetage
Afin de préparer les sapeurs-pompiers aux opérations de secours dans le domaine maritime sur lequel s’exerce la responsabilité des maires (sur la frange côtière des 300 mètres), la direction de la défense et de la sécurité civile a mis en place dès 1987, un module de formation aux techniques de sauvetage intitulé "sauvetage côtier". Le retour d’expérience a montré la nécessité d’étendre et d’adapter ce module aux opérations de sauvetage en eaux intérieures (rivières, fleuves, lacs, etc…) afin d’apporter une réponse rapide aux demandes de secours pour risque de noyade. En Guyane, la spécialité existe depuis 2006. 55 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires la composent. Le SAV regroupe l’ensemble des opérations aquatiques permettant de porter secours à des victimes en situation de détresse à la surface de l’eau.
La composition
Le domaine du sauvetage aquatique comprend 4 emplois : a Le nageur sauveteur aquatique (niveau de qualification SAV1) qui réalise des sauvetages de personnes en difficulté à la surface ou en eaux intérieures. a Le nageur sauveteur côtier est un équipier à bord d’une embarcation (SAV2). Il réalise les missions supplémentaires de sauvetages de personnes en difficulté en surface en mer. a Le chef de bord sauveteur côtier (SAV3) conduit et coordonne les interventions en surface et pilote l’embarcation lors des opérations de secours en eaux intérieures ou en mer. a Le conseiller technique sauvetage aquatique conseille le Commandant des opérations de secours (COS) et le directeur sur les opérations liées aux sauvetages de surface en mer ou en eaux intérieures.
Les modalités d’intervention
Elles sont précisées dans le schéma départemental de couverture et d’analyse des risques (SDCAR) du SDIS973. Dans le cadre d’un secours en eaux intérieures, l’équipe est composée de 2 nageurs SAV1 et est intégrée à l’effectif d’un véhicule de secours et d’assistance aux victimes ou d’un engin pompe. Lors d’une opération de sauvetage en mer, selon l’embarcation utilisée, l’équipe est constituée de 2 ou 3 sauveteurs, dont l’un est au moins SAV3. En juin 2014, la création de la base aérienne de la sécurité civile de la Guyane a nécessité une évolution des compétences des sauveteurs pour le secours héliporté (SH). Parmi les 55 SAV, le SDIS973 compte 18 sauveteurs SH. Ces missions sont menées avec succès et sécurité en respectant strictement : • La rigueur que requiert cette spécialité par le maintien de la condition physique : participation aux entraînements réguliers et à la préparation aux tests d’aptitude organisés annuellement. • L’utilisation de matériels de protection individuelle et collective conforme à la réglementation en vigueur.
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Le sauveteur SAV est équipé : – d’un casque pour la protection de la boîte crânienne notamment lors des évolutions en eaux vives ou à proximité de rochers ; – d’une combinaison en matière néoprène régulant la température du corps par rapport à la température des eaux. Elle est souple et très résistante à l’abrasion. Les bandes réfléchissantes au niveau de la cagoule, des poignets et des chevilles concourent à une meilleure visibilité du sauveteur. Ajoutés à cela, les chaussons pour la protection des pieds, le kit palme-masque-tuba et d’une lampe flash pour les interventions de nuit permettant au sauveteur d’être localisé, les gilets de sauvetage, et enfin les bouées tube. Les équipements de protection collective concernent essentiellement le matériel naviguant : le SDIS973 possède 19 embarcations de tout type (bateau aéro-propulsé, pneumatique, pirogue ou bateau en aluminium, et scooter des mers). La spécialité attire et nécessite chaque année de plus en plus de sapeurs-pompiers. On note une hausse du nombre de SAV de 31% en 2015. Cette mobilisation de tous les instants est justifiée par une sinistralité des plus grandissantes en Guyane. Par conséquent, il s’avère indispensable de prodiguer quelques règles d’or de sécurité en cas de sortie en mer ou en fleuve.
Rappel des règles d’or en cas de sortie en mer ou en fleuve
a Pensez à vous munir de votre permis fluvial pour les eaux intérieures et, le permis mer-côtier. a Vérifiez l’état du matériel et la date de péremption de vos équipements de sécurité (radio maritime, feux de détresse, pagaies, écopes, etc.). a Inspectez l’embarcation avant de partir notamment le moteur et le niveau de carburant. a Surveillez et respectez les conditions météorologiques. a Respectez strictement le poids maximal à bord autorisé, que ce soit en matériels ou en personnes.
Prévention § Secourisme
Secours en Région
Traitement de l’alerte en Guadeloupe : comment ça marche ? Les appels 18 sont centralisés au centre de traitement de l’alerte (CTA), basé à la Direction du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Guadeloupe. NOTRE RÉDACTEUR CAPITAINE THIERRY FALEME – SDIS DE GUADELOUPE
Que se passe-t-il lorsque vous appelez le 18 ?
Ce numéro est opérationnel et gratuit depuis le décret du 9 février 1928. Il permet de joindre les sapeurs-pompiers partout en France. En Guadeloupe, les appels 18 sont centralisés au centre de traitement de l’alerte (CTA), basé à la Direction du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Guadeloupe. Un opérateur du CTA (Sapeur-pompier professionnel ou volontaire), premier maillon de la chaîne des secours, prend votre appel et le "traite" au plus vite. Selon la situation, il va vous rediriger vers un autre service d'urgence (SAMU, Police Nationale, Gendarmerie Nationale,…) et/ou va engager, si nécessaire, les moyens de secours adaptés en déclenchant une intervention au centre d'incendie et de secours le plus proche du lieu du sinistre.
a Les principales missions du CTA sont :
• Recevoir, authentifier et enregistrer les demandes de secours (les réorienter si nécessaire vers un autre service d’urgence). • Donner l’alerte aux sapeurs pompiers qui se trouvent dans le Centre d’Incendie et de Secours compétent en vue de l’envoi des premiers secours. • Le Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours (CODIS), basé également dans les
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locaux de la direction du SDIS à proximité immédiate du CTA, est chargé de la coordination de toute l’activité opérationnelle des sapeurs-pompiers sur le département. Il est placé sous l’autorité du Directeur départemental et assure la relation avec le Préfet, les autorités départementales et municipales ainsi qu'avec les autres organismes publics ou privés qui participent aux opérations de secours. Le CTA et le CODIS, bien que très proches géographiquement, remplissent donc des missions différentes. A l’un, la mission de traitement des appels d’urgence, à l’autre, celle de la coordination des moyens en intervention. Un système informatique expert apporte aux opérateurs du CODIS et du CTA une aide à la décision, en fonction de la nature du sinistre et des éléments de contexte recueillis. Ce système intègre une localisation des appels lorsque ceux-ci sont émis à partir de téléphones fixes. Ce système permet le déclenchement rapide des centres de secours concernés par la demande de secours.
la commune où se déroule l’évènement qui motive votre appel. • Il faudra ensuite décrire le plus précisément possible ce qui est arrivé et ce que vous voyez (circonstances, nombre et état des victimes, éventualité d'un danger supplémentaire). • Votre numéro de téléphone vous sera demandé pour que les secours puissent vous rappeler s'ils ont besoin d'informations complémentaires (c'est le contre-appel). Votre anonymat sera préservé. • L'opérateur que vous aurez en ligne vous mettra éventuellement en liaison avec un autre service d’urgence (SAMU, Police, Gendarmerie…). • Surtout ne raccrochez pas tant que l'opérateur ne vous l'a pas indiqué. • Attention, le centre de traitement de l'alerte "18" reçoit les appels pour tout le département. Pour garantir l'efficacité des secours, il ne doit pas être encombré d'appels inutiles. • N’appelez jamais les sapeurs-pompiers pour plaisanter !
Quelques conseils utiles lorsque vous composez le 18
Quelques chiffres de l’activité du SDIS Guadeloupe en 2015
• Vous devez garder votre calme, parler clairement et répondre aux questions posées par l'opérateur. • On vous demandera de préciser l’adresse exacte et
• 180 396 appels 18 (494 appels/jour). • 40 510 interventions (111 interventions/jour).
Les bases du secourisme
Apprenez la Position Latérale de Sécurité (PLS) !
S’il existe une ou plusieurs icônes des gestes de premiers secours, la PLS vient à coup sûr dans le tiercé de tête ! Dès que la victime est inconsciente mais respire normalement, le geste de la mise sur le côté est indispensable. a En attendant les secours, il est indispensable de : – tout d’abord libérer les voies aériennes pour éviter l’étouffement par la chute de langue en arrière qui peut obstruer les voies respiratoires ; – placer ensuite la victime sur le côté, en position de sécurité, afin de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur (salive, vomissements, sang…) et maintenir également la langue en avant… Même dans un contexte traumatique il est nécessaire de placer un blessé inconscient qui respire sur le côté, mais si possible on aura préalablement contacté le SAMU (15) afin de décrire la situation et évaluer le risque de déplacement d’une éventuelle fracture. Dans tous les cas on évitera les gestes brusques ! Comment faire ? • Vérifiez l’état de conscience de la victime en secouant doucement ses épaules et en lui parlant : elle ne réagit pas et ne répond pas ! • Basculez doucement la tête de la victime en arrière en soulevant son menton pour décoller la langue du fond de la gorge. • Vérifiez le souffle de la respiration de la victime en approchant la joue de ses lèvres : sa poitrine doit se soulever et s’abaisser régulièrement. • Placez-la en position latérale de sécurité (PLS) : – Allongez la victime, jambes rapprochées, bien dans l’axe du corps. Mettez-vous à genoux près d’elle. – Placez son bras le plus proche de vous à angle droit de son corps, et repliez-le, paume de sa main tournée vers le haut. – Placez le dos de son autre main contre son oreille, de votre côté. Maintenez-la avec la paume d’une de vos mains. Avec l’autre main, prenez la jambe la plus éloignée de vous derrière le genou, et pliez-la tout en laissant le pied au sol. – Placez-vous au niveau du thorax de la victime, pas trop près. Faites-la rouler en tirant sur sa jambe jusqu’à ce que le genou touche le sol. Dégagez doucement votre main de sous sa tête en maintenant son coude de votre autre main pour ne pas bouger sa tête. – Placez la jambe du dessus de sorte que la hanche et le genou soient à angle droit. – Tenez la tête de la victime d’une main, et ouvrez-lui la bouche avec le pouce et l’index pour permettre l’écoulement de salive vers l’extérieur. – Vérifiez régulièrement que la respiration est normale jusqu’à l’arrivée des secours.
DR PASCAL CASSAN, Médecin Conseiller National – CROIX-ROUGE FRANÇAISE
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Secours en Région
Adoptez sans tarder les gestes qui sauvent !
Comment réagir en cas de situation d’urgence, d’accident, de danger vital… ? Des formations pratiques existent et sont accessibles à tous. NOTRE RÉDACTRICE SERGENT MAGUY REMION, Chargée de formation secourisme au Groupement Formation – SDIS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Pour sensibiliser les citoyens sur l’importance des comportements qui sauvent et faire de chacun un acteur de sa propre sécurité, l’Etat veut inciter le plus grand nombre de citoyens à suivre une formation dite de Prévention Secours Civiques de niveau 1 (PSC1). Quels moyens se donne-t-il ?
Une cause nationale…
Avec le label "Grande cause nationale 2016", le projet "Adoptons les comportements qui sauvent" porté par les associations de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France, de la Croix Rouge Française et de la Protection-Civile, c’est toute la société et les médias qui se mobilisent pour cet objectif de former le population aux gestes qui sauvent. Par la circulaire du 30 décembre 2015, le ministre de l’Intérieur a dédié les week-ends du mois de février 2016, dans tous les départements d’Outremer, à la sensibilisation et à l’initiation aux gestes qui sauvent. En Martinique le Service Interministériel de Défense et de Protection Civile de la préfecture a sollicité les associations agréées et le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) pour mener une campagne sur le territoire qui a eu un vif succès car plus de 550 personnes ont bénéficié des formations dispensées dans ce cadre.
établissements primaires de la Ville de Fort-deFrance qui ont reçu la formation PSC1. La citoyenneté et la compétence doivent commencer au plus jeune âge.
Le PSC1 : une formation rigoureuse
Seuls les organismes publics habilités ou les associations nationales agréées peuvent mettre en œuvre la formation PSC1. Pour cela, ils doivent établir un référentiel interne de formation et un référentiel interne de certification. L’objectif de la formation est que le formé soit capable d’exécuter une action citoyenne d’assistance à personne en réalisant les gestes élémentaires de secours : – assurer une protection immédiate, adaptée et permanente pour lui-même, la victime et les autres personnes face aux dangers environnants ; – assurer la transmission de l’alerte au service le plus adapté ; – réaliser immédiatement les premiers gestes de secours face à une personne victime d’une obstruction des voies aériennes, victime d’un saignement abondant, inconsciente qui respire, en arrêt cardiaque, victime d’un malaise, victime d’un traumatisme.
Qui peut en bénéficier ?
Le SDIS de Martinique accorde une grande importance aux gestes qui sauvent et a fait le choix de former tout son personnel administratif et technique au PSC1. De plus, il met en place chaque année, pendant les vacances scolaires, une formation PSC1 destinée aux enfants des personnels sapeurs-pompiers, des personnels administratifs et techniques.
La formation de base PSC1 est destinée au grand public et concerne toute personne souhaitant s’initier aux gestes qui sauvent. Accessible à tous et ne demandant aucun pré-requis, elle est vivement recommandée pour certaines activités professionnelles envers l’enfance, les soins à domicile, l’animation socioculturelle, pour les associations sportives. Elle peut être imposée dans le cadre professionnel, et est exigée par la loi pour l’exercice de métiers particuliers ou l’inscription à certains concours ou examens.
Les scolaires ne sont pas oubliés !
Le déroulement de la formation
Le SDIS en pointe…
En collaboration avec le Rectorat de la Martinique, une opération "Ti Soveté Matinik" (littéralement "Petits Sauveteurs de Martinique") a été mise en place pour la deuxième année consécutive à l’intention des enfants de 10 ans de trois
Lorsqu’elle est dispensée en présentiel, la durée minimale de la formation est de sept heures environ (réparties de façon variable). A l’issue, l’apprenant reçoit un certificat de compétences attestant de ses aptitudes à prodiguer les gestes de premiers
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secours s’il a participé à toutes les phases de la formation, réalisé tous les gestes de premiers secours au cours des phases d’apprentissage pratique et participé au moins comme sauveteur, à une activité d’application (cas concret, exercice de simulation). Il n’y a pas d’évaluation finale. A noter que la formation PSC1 est animée par des formateurs PSC confirmés, à jour de leur formation de maintien des acquis et disposant du matériel requis. Les titulaires du certificat de formateur sauveteur-secouriste du travail (SST), à jour de formation maintien et actualisation des compétences, sont autorisés à dispenser cette formation sous l’égide des organismes de formation habilités.
Alors qu’attendez-vous ?
Il convient d’encourager ceux qui n’ont pas encore franchi le pas à le faire au plus vite, car le faire c’est déjà penser à soi, à ceux qui nous entourent : chacun de nous est appelé à être le premier maillon de la chaine de secours qui peut sauver des vies. N’hésitons pas à nous former aux gestes qui sauvent. Pour cela, il suffit d’entrer en contact avec une des associations agréées en Martinique, dont la liste et les coordonnées sont tenues à jour par la Préfecture.
Prévention des Risques Majeurs
Alerte Catastrophe
Caribe Wave 2016 : un exercice riche d’enseignements ! L'UNESCO organise chaque année depuis 2011 un exercice d'alerte au tsunami dans les Caraïbes et régions adjacentes, Caribe Wave. Gros plan sur la journée du 17 mars dernier en Martinique. NOTRE RÉDACTRICE VIRGINIE WALOSZEK, Inspectrice Santé et Sécurité au Travail (ISST), Déléguée Académique aux Risques Majeurs (DARIM) – RECTORAT DE MARTINIQUE
Un peu d’Histoire…
Le tremblement de terre de Lisbonne (Portugal) a eu lieu le 1er novembre 1755 à 9 h 40 du matin. La secousse fut suivie par un tsunami et des incendies, qui détruisirent la ville de Lisbonne dans sa quasi-totalité. Les sismologues estiment sa magnitude entre 8,5 et 9 sur l'échelle de Richter. D’autres tsunamis atteignant des hauteurs de vingt mètres frappèrent les côtes de l’Afrique du Nord, ou traversèrent l’océan Atlantique jusqu'à la Martinique. La vague atteint 2m à 2m50 à Trinité.
De quoi s’agit-il ?
L'UNESCO organise chaque année depuis 2011 un exercice d'alerte au tsunami dans les Caraïbes et régions adjacentes, Caribe Wave. C’est l'occasion pour les services d'urgence des Caraïbes et des régions adjacentes, desservis par le PTWC, Centre d'alerte aux tsunamis compétent pour le Pacifique et la Caraïbe et ses régions adjacentes, de tester et de revoir leurs plans d'intervention contre les tsunamis en y associant les communautés à risque. En 2015, 6 000 Martiniquais se sont inscrits. En 2016, ils étaient plus de 22 000.
Caribe Wave 2016 et les établissements scolaires
Depuis plusieurs années, l’académie de Martinique y participe avec une implication de plus
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en plus grande : des tests d’alerte par mail les premières années, puis l’année dernière, 3 établissements qui ont évacué sur les hauteurs. Cette année, ce sont plus de 10 000 élèves Martiniquais qui ont participés à cet exercice : 8 circonscriptions, 7 collèges et 2 lycées tous placés en zone littoral. Chaque établissement a formé la communauté scolaire à la conduite à tenir en coordination avec les équipes municipales : Quel signal d’alerte ? Quel parcours suivre pour se trouver en sécurité rapidement sur les hauteurs ? Comment gérer l’attente sur la zone refuge ? Toutes ces informations sont présentes dans le PPMS (Plan Particulier de Mise en Sureté) que chaque école a rédigé.
Le scénario de l’exercice 2016 a ALERTE : un séisme de Magnitude 8.4
au nord du Venezuela génère un tsunami qui se propage dans la mer des Caraïbes et va toucher la Martinique à 11h27 après 2 heures de trajet. Voici le scénario de l’exercice de simulation tsunami qui s’est déroulé le 17 mars 2016.
a Déroulement de l’exercice de simulation Tsunami le Jeudi 17 mars 2016 : • 10h33 : réception de l’alerte de la Préfecture au Rectorat par SMS.
• 10h43 : Les mairies ont alerté les établissements scolaires et le message a été relayé par le Rectorat par l’envoi de SMS aux chefs d’établissements. • De 10h45 à 12h15 : Les établissements scolaires ont évacués vers les zones refuges en hauteur et ont envoyé aux mairies et au Rectorat leur point de situation. • 12h30 : Fin de l’alerte et débriefing dans les établissements scolaires.
Le bilan
Le retour d’expérience est positif, l’alerte a été donnée par les mairies au moyen de véhicules équipés de porte-voix, d’appels téléphoniques ou bien de personnes qui se sont déplacées. Les sapeurs-pompiers ont relayé les alertes à la population et participé à la sécurisation de l’évacuation. Cet exercice a permis de valider le cheminement vers la zone refuge avec pour certains quelques modifications à apporter pour une évacuation plus rapide, ainsi que la gestion de l’attente par des animations pour occuper les élèves en attendant la fin de l’alerte. Rendez-vous est donné en mars 2017 pour le prochain Caribe Wave.
Risque Majeur
Comment agir et réagir en cas de tsunami ?
Les tsunamis se forment à la suite de séismes (dans 85% des cas), glissement de terrain ou d’éruptions volcaniques. Leur amplitude est proportionnelle à la magnitude du séisme et dépend de la profondeur de l’hypocentre. Un tsunami local peut frapper en quelques minutes, avant l’annonce officielle d’alerte au tsunami.
a Soyez attentif aux signes naturels :
• Un séisme avec des secousses très violentes ou prolongées. • Une brusque élévation ou baisse du niveau de la mer. • Un bruit étrange ou un fort grondement venant de la mer. Si vous percevez un ou plusieurs des 3 signes : éloignez-vous rapidement du rivage vers les hauteurs. a Un tsunami d’origine lointaine : le télé-tsunami peut prendre plusieurs heures pour traverser un océan. Dans ce cas, vous recevrez une alerte officielle par la radio, la télé ou tout autre moyen de diffusion. Dès réception de l’alerte officielle : • Réagissez immédiatement aux consignes des autorités. • Evacuez la côte et les zones basses vers des endroits protégés dans les hauteurs. • Restez éloigné des rivières VIRGINIE WALOSZEK, Inspectrice Santé et Sécurité au Travail (ISST), Déléguée Académique aux Risques Majeurs (DARIM) – RECTORAT DE MARTINIQUE
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Gestion du Risque
Sur quoi repose le Plan Particulier de Mise en Sûreté face aux risques majeurs ? Les établissements scolaires peuvent être confrontés à différents risques majeurs : le séisme, le tsunami, l’inondation, le cyclone, etc. Pour y faire face les communautés scolaires doivent se préparer en rédigeant le Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS)*. NOTRE RÉDACTRICE VIRGINIE WALOSZEK, Inspectrice Santé et Sécurité au Travail (ISST), Déléguée Académique aux Risques Majeurs (DARIM) – RECTORAT DE MARTINIQUE
Une multitude de risques
En Martinique la totalité des établissements scolaires est concernée par le risque sismique auquel s’ajoute le risque tsunami pour ceux situés en zone littoral. Mais il ne faut pas oublier de nombreux autres risques potentiels : • Inondation. • Feu de forêt. • Tempête. • Cyclone. • Glissement de terrain. • Eruption volcanique. • Accident industriel résultant d’un Transport de Matières Dangereuse (TMD). • Attentat ou intrusion.
Le PPMS : un outil de gestion de crise
Il doit permettre de répondre aux questions suivantes : • Quand déclencher l’alerte ? • Comment déclencher l’alerte ? • Où et comment mettre les élèves en sûreté ? • Comment gérer la communication avec l’extérieur ? • Quelles consignes appliquer dans l’immédiat ? • Quels documents et ressources sont indispensables ? a Ce document n’a de valeur que s’il est : – le résultat d’une préparation de la communauté scolaire et de la cellule de crise ; – accompagné de l’organisation régulière d’exercices pour l’améliorer ; – mis en place dès le 1er trimestre pour s’y consacrer à plusieurs reprises tout au long de l’année.
Les étapes de l’élaboration du PPMS
• 1ère étape : se rapprocher de la Mairie pour connaitre les risques naturels et technologiques auxquels l’établissement est exposé. • 2ème étape : Constituer une équipe de crise en coordination avec :
– le Maire qui est en charge de la sécurité sur le territoire de sa commune et qui élabore le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) ; – l’autorité académique ; – le coordonnateur et les formateurs risques majeurs ; – les services des collectivités territoriales de rattachement ; – les secours locaux pour leur expérience et leurs compétences. • 3ème étape : Définir les missions des membres de la cellule de crise et de la communauté scolaire. • 4ème étape : Organiser des exercices de simulation régulièrement pour vérifier la validité du PPMS. Le PPMS doit être opérationnel et synthétique, il est l’outil de gestion de crise. Il permet de savoir : "Qui fait quoi ?", "Quels sont les procédures à suivre : alerte – mise en sûreté ?", "Qui contacter ?"
La dimension éducative
Sensibiliser les élèves à la prévention des risques relève de la loi (article D. 312-40 du code de l'éducation). De l’école maternelle au lycée, un travail éducatif pluridisciplinaire permet à l’élève de structurer des connaissances et des attitudes réfléchies et adaptées aux risques majeurs : cela prépare l’élève à devenir un citoyen acteur de sa sécurité et de celle des autres.
L'information des familles
L'adhésion des familles est un facteur déterminant d'efficacité en cas de déclenchement du PPMS. Elle est largement favorisée par la qualité des échanges, l'instauration d'un climat de confiance et d'une communication explicite sur les différents risques et les conduites à tenir.
L‘organisation d’exercices
Les établissements scolaires doivent réaliser chaque année des exercices de simulation pour les risques auxquels l’établissement est exposé. L’élaboration de scénarios permet
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à la communauté de se préparer à faire face à des situations particulières comme un séisme pendant la pause du midi, un obstacle gênant l’évacuation par un escalier, la gestion de victimes par les secouristes présents dans l’établissement scolaire… Les débriefings qui font suite aux exercices vont faire évoluer le PPMS. *D’après la circulaire n° 2015-205 du 25-112015. Sources : • http://eduscol.education.fr/cid96171/le-planparticulier-de-mise-en-surete-ppms.html • Observatoire National de la Sécurité http:// ons.education.gouv.fr
Prévention § Développement Durable
Actualité
Fin de la distribution des sacs en plastique jetables Le 1er juillet 2016 fera date. Ce jour marque l’interdiction des sacs en matières plastiques à usage unique. SOURCE MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'ÉNERGIE ET DE LA MER
De quoi s’agit-il ?
Le décret mettant fin aux sacs en plastique jetables a été publié le 31 mars 2016 au Journal Officiel. Ce texte donne corps à l’ambition portée par Ségolène Royal de réduire les impacts environnementaux considérables liés à la production et la distribution de ces sacs. Les solutions alternatives aux sacs en plastique de caisse sont désormais connues et éprouvées : – utilisation de sacs réutilisables quelle que soit leur matière ; – autres modes de conditionnement des marchandises comme par exemple des cabas, filets ou chariots). D’autres Pays, la Finlande, le Danemark ou l’Irlande, ont ainsi déjà réduit la consommation de sacs de caisse à usage unique à moins d’une trentaine de sacs par habitants et par an.
Des dégâts considérables
Les sacs en plastique non biodégradables sont utilisés quelques minutes mais mettent plusieurs centaines d’années à se dégrader. Ils sont ingérés par les animaux marins et les oiseaux. 75 % des déchets abandonnés en mer sont en plastique. Le cas le plus emblématique est celui des tortues marines, qui confondent les sacs plastique avec des méduses : 86 % des espèces de tortues marines sont touchées par ce phénomène. Les oiseaux sont également très concernés : en mer du Nord, les estomacs
de 94 % des oiseaux contiennent du plastique. En tout ce sont plus de 260 espèces qui sont impactées par les sacs en plastique.
Ce que dit la loi
Depuis le 1er juillet 2016, seuls peuvent être distribués pour emballer les marchandises dans les points de vente : – les sacs plastique réutilisables de plus de 50 µm d'épaisseur (vendus ou non en caisse), quelle que soit la matière plastique utilisée ; – les sacs pour emballage alimentaire, distribués en rayon boucherie, poissonnerie ou pour la pesée des fruits et légumes en vrac par exemple, quelles que soient l'épaisseur et la matière plastique utilisée ; – les sacs constitués d'une autre matière que le plastique (papier, carton, tissu, etc.) ; – les sacs compostables constitués de matières biosourcées, c’est-à-dire à base de matière végétale (amidon par exemple), à condition d'avoir une épaisseur supérieure à 50 µm s'ils sont distribués en caisse. Tous les commerces sont concernés, aussi bien les supermarchés que les marchés en plein air ou les commerces de proximité : boulangerie, épicerie, pharmacie, station-service... Les sacs de moins de 50 µm d'épaisseur, autorisés pour être distribués ailleurs qu'aux caisses, doivent comporter un marquage informant le consommateur de façon visible et compréhensible quant à sa teneur en matière biosourcée (valeur chiffrée et norme
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de référence). Sur tous les autres sacs, une mention doit indiquer qu'ils peuvent être réutilisés et ne doivent pas être abandonnés dans la nature. Par ailleurs, sont dorénavant interdites la production, la distribution, la vente, la mise à disposition et l’utilisation d’emballages ou de sacs fabriqués à partir de plastique oxo-fragmentable, matière dégradable, mais ni assimilable par les micro-organismes, ni compostable. À partir du 1er janvier 2017, l’interdiction est étendue : – aux sacs en matières plastiques à usage unique (de moins de 50 µm d'épaisseur) non compostables, destinés à l’emballage de marchandises au point de vente autres que les sacs de caisse, notamment les sacs distribués en rayon ; – aux emballages plastique non biodégradables et non compostables, pour l’envoi de la presse et de la publicité (mise sous blister). La teneur en matière biosourcée des sacs plastique compostables autorisés doit augmenter de façon progressive : – 30 % en janvier 2017 ; – 40 % en janvier 2018 ; – 50 % en janvier 2020 ; – 60 % en janvier 2025. En 2020, ce sera au tour de la vaisselle jetable en plastique (gobelets, verres et assiettes jetables) d’être interdite, sauf si elle est compostable en compostage domestique et constituée de matières biosourcées.
Gestion des Déchets
De nouvelles obligations pour le tri des déchets
Le décret n°2016-288 du 10 mars 2016 établit de nouvelles dispositions pour les entreprises et administrations en matière de prévention et gestion des déchets. SOURCE SERVICEPUBLIC.FR
Ce que dit la nouvelle loi
Le décret du 10 mars 2016 (JO du 12.03.2016) modifie les dispositions réglementaires relatives à l’économie circulaire et à la prévention et la gestion des déchets. Il modifie les règles applicables à la collecte des ordures ménagères par le service public de gestion des déchets. Il prévoit de nouvelles mesures pour le tri et la collecte séparée par les producteurs ou détenteurs de déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois. Il adapte les dispositions du code de l’environnement relatives à la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Il définit les modalités d’application de l’article L. 541-10-9 du code de l’environnement, qui concerne l’obligation pour les distributeurs de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels, de s’organiser pour reprendre des déchets issus de matériaux, produits et équipements du même type que ceux qu’ils distribuent. Il apporte enfin plusieurs simplifications aux mesures de prévention et de gestion des déchets, de manière à accélérer la transition vers l’économie circulaire. a Les déchets de papier de bureau : À partir de juillet 2016, les professionnels qui, par leur activité, produisent des déchets de papiers de bureau doivent les trier à la source et organiser leur collecte séparément des autres déchets pour permettre leur valorisation, s'ils ne sont pas traités sur place. S'ils ne procèdent pas eux-mêmes à la valorisation de ces déchets triés, ils doivent les céder soit à l'exploitant d'une installation de valorisation, soit à un intermédiaire assurant une activité de collecte, de transport, de négoce ou de courtage de déchets en vue de leur valorisation. Les déchets concernés sont les déchets d'imprimés papiers, de livres, de publications de presse, d'articles de papeterie façonnés, d'enveloppes et de
pochettes postales et de papiers à usage graphique. Les établissements regroupant moins de 20 personnes ne sont pas soumis à l'obligation de tri sélectif et de recyclage. L'entrée en vigueur de cette nouvelle obligation est échelonnée en fonction des effectifs de chaque établissement. Si plusieurs producteurs de déchets de papiers de bureau sont installés sur une même implantation et sont desservis par le même prestataire de gestion des déchets de papiers de bureau, le nombre de personnes s'entend comme le total des personnes regroupées sur cette implantation. Avant le 31 mars de chaque année, les exploitants d'une installation de valorisation (ou les intermédiaires) doivent délivrer aux producteurs de déchets de papier, de métal, de plastique, de verre et de bois leur ayant cédé des déchets l'année précédente une attestation mentionnant : – les quantités exprimées en tonnes ; – la nature des déchets qui leur ont été confiés l'année précédente en vue de leur valorisation ; – leurs destinations de valorisation finale. Cette attestation peut être délivrée par voie électronique.
Autres dispositions
Le décret du 10 mars 2016 rend obligatoire le tri des "cinq matériaux" (papier, métal, plastique, verre et bois) dans une majorité d’entreprises. Il impose aussi, dans certaines conditions, la reprise des déchets issus des matériaux de construction. Tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels qui exploite une unité de distribution, dont la surface est supérieure ou égale à 400 mètres carrés et dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur ou égal à 1 million d’euros, devra organiser la reprise (sur l’unité de production ou dans un rayon de 10 km) des déchets issus des mêmes types de matériaux, produits et équipements de construction qu’il distribue. Par ailleurs, le décret interdit également de "mélanger des biodéchets triés par leur producteur ou détenteur avec d’autres déchets n’ayant pas fait l’objet d’un même tri".
Entrée en vigueur de l'obligation de tri sélectif des déchets de papier de bureau Type d'établissement
Effectifs de l'établissement (nombre de personnes par implantation)
Entrée en vigueur
Administration publique de l'État et établissement public de l'État
20
1er juillet 2016
Entreprise et professionnel (artisan, commerçant, profession libérale, professeur, profession de l'information, des arts et des spectacles, ingénieur et cadre technique...)
100
1er juillet 2016
50
1er juillet 2017
20
1er juillet 2018
73
Prévention § Développement Durable
Gestion des Déchets
Des conseils pratiques pour réduire les déchets au bureau
Les activités de bureau produisent chaque année 2,4 millions de tonnes de déchets, dont une bonne partie peut être recyclée. Un salarié du tertiaire produit en moyenne chaque année 120 à 140 kg de déchets, dont 70 à 85 % de papiers et cartons. SOURCE AGENCE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA MAITRISE DE L’ENERGIE (ADEME)
Que jette-t-on au bureau ?
– des imprimés et des papiers de bureau ; – des déchets d’emballage ; – des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) dont certains sont classés comme dangereux (lampes basse consommation, tubes fluorescents, matériel informatique, téléphones, piles, accumulateurs…) ; – des déchets dangereux (toners…) ; – d’autres déchets non dangereux (fournitures de bureau, gobelets de machine à café, mobilier de bureau…).
Moins jeter de papier et mieux le trier
900 000 tonnes de papiers et cartons sont jetées par an dans les bureaux dont 35 % seulement sont recyclées. Pour moins jeter de papier, vous pouvez : • Eviter de tout imprimer : les courriels, les documents de travail en intégralité, les présentations numériques… Sélectionnez seulement ce qu’il est indispensable de conserver, ce qui nécessite d’être lu quand on n’est pas à son poste de travail, etc. • Configurer votre photocopieur et imprimante en mode recto-verso. • Imprimer les documents en 2 pages par feuille. • Imprimer uniquement le nombre d’exemplaires nécessaires, pas plus. • Utiliser des enveloppes à utilisation multiple pour le courrier interne. • Réutiliser comme brouillon les versos blancs des documents imprimés ou photocopiés. • Annuler les abonnements inutiles aux journaux et aux revues même s’ils sont gratuits. • Respectez bien les consignes de tri de l’entreprise pour permettre le recyclage… Vous pouvez laisser les agrafes, les reliures, les fenêtres des enveloppes, le système de traitement s’en chargera.
Choisir des toners réutilisables et des cartouches d’encre rechargeables
81 millions de cartouches d’impression pour imprimantes, photocopieurs et fax sont utilisées chaque année (entreprises et particuliers confondus) ce qui représente environ 19 400 t de déchets dont les 2/3 sont collectés séparément. La moitié est réutilisée (remplissage des cartouches vides) ou recyclée. Pour améliorer le réemploi de ces produits, il est important de se fournir en cartouches d’encre rechargeables ou toners d’imprimante réutilisables et/ou réutilisés. Ensuite, suivez bien la procédure indiquée : les cartouches et les toners peuvent être restitués aux fournisseurs (revendeurs, en magasins, renvoi aux fabricants dans des colis prépayés), etc.
Certains déchets peuvent être facilement évités
Moment quasi universel au bureau, la pausecafé produit aussi pas mal de déchets qui pourraient être évités : emballages de sucre, dosettes diverses, couverts en plastique, et surtout gobelets de carton ou de plastique. Préférez un mug, de la vaisselle lavable et réutilisable. Pensez aux grands conditionnements (café, sucre, biscuits…). C’est moins cher et source de moins de déchets.
Certains déchets doivent être traités avec précaution
Les piles et accumulateurs sont des déchets dangereux dont une grande partie peut être récupérée et recyclée comme matière première : oxyde de zinc, manganèse, ferraille essentiellement. Leur taux de collecte est aujourd’hui d’environ 33 % seulement. Ces déchets doivent être jetés dans des bacs de récupération (en magasins, en mairie…) ou déposés en déchèterie. Les lampes basse
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consommation et les tubes fluorescents contiennent du mercure et sont à ce titre classés dans les déchets dangereux. Ils sont recyclables en quasi-totalité. Pour en savoir plus sur la collecte des lampes et tubes fluorescents, consultez le site de Recylum. Ne jetez jamais de produits toxiques, de peintures... dans les sanitaires.
Gestion des Déchets
Valorisation des déchets au SDIS : l’exemple de la Guadeloupe La production et la gestion des déchets constituent des problématiques que le SDIS n’entend pas reléguer au second plan. NOTRE RÉDACTEUR PHILIPPE GUSTARIMAC, Ingénieur territorial principal, Chef du Groupement Infrastructure et Logistique – SDIS DE GUADELOUPE
De quoi s’agit-il ?
Est considéré comme déchet "tout résidu d’un processus de production, de transformation ou utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon" (Art. L.541-1 du Code de l’Environnement relatif aux déchets). Les déchets doivent être éliminés dans les conditions propres à préserver l’environnement. Toute activité d’entreprise génère au quotidien une très large diversité d’objets correspondant à cette définition. Pour le SDIS de la Guadeloupe la production de ces déchets représente un spectre étendu allant des emballages variés, en passant par des produits chimiques, des produits de l’industrie informatique ou automobile.
Les objectifs
Confronté à des problématiques environnementales liées dans le cadre de ses activités à la production de déchets non dangereux (papier, carton, plastique, métaux, déchets verts,...) et de déchets dangereux (déchets d’activités de soins à risques infectieux, déchets d’entretien des véhicules roulants), le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Guadeloupe ambitionne de mettre en place une gestion conforme et
optimale de ses déchets. Pour ce faire l’établissement a fait appel à un bureau d’étude pour l’accompagner. Ce processus entre dans une démarche environnementale d’amélioration continue de la performance liée à la réduction des déchets produits et permet, de manière plus générale, d’inscrire l’établissement dans une attitude éco-responsable par la participation dans le développement de l’économie circulaire.
Le contexte
Le développement de la structure en ressources humaines et l’accroissement des matériels liés à l’augmentation des actions de prévention et des opérations de secours a engendré corrélativement une production de déchets en évolution positive. L’installation dans une zone HQE du site regroupant la Direction et le centre de secours réalisant le plus d’intervention sur le département, a souligné la nécessité de traiter les déchets produits dans le cadre de la préservation du site selon les cibles définies dans la charte de la zone d’activité.
Le cadre règlementaire
Le décret 92-377 "emballages ménagers" du 1er avril 1992 oblige tout conditionneur de produits de consommation à participer à
l’élimination des déchets d’emballages issus de ses produits soit par la consigne, soit par une collecte sélective organisée par ses soins, soit par une adhésion à un organisme agréé. La loi du 13 juillet 1992 relative à l’élimination des déchets. Elle fixe l’objectif national suivant : la moitié des déchets dont l’élimination est de la responsabilité des collectivités locales doit être collectée pour récupérer des matériaux en vue de leur réutilisation, de leur recyclage, de leur traitement biologique, par compostage ou par méthanisation. La directive européenne de décembre 1994 sur les emballages renforce les objectifs nationaux en précisant l’échéancier pour le recyclage des déchets biodégradables et d’emballage. Cette directive a été transcrite en droit français par le décret du 18 novembre 1996 qui fixe l’échéance du 30 juin 2001 pour valoriser 50 à 65% en poids des déchets d’emballages et pour en recycler 25 à 45% en poids.
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Prévention § Développement Durable
Gestion de l'Eau
Un nouveau plan d’actions pour une gestion durable de l’eau et de l’assainissement dans les DOM
Les ministères chargés de l’Environnement et des Outre-Mer ont officialisé le 31 mai 2016 le lancement d’un plan d’actions pour les services d’eau et d’assainissement en Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Mayotte et Saint-Martin SOURCE MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ENERGIE ET DE LA MER
De quoi s’agit-il ?
Hébergeant 80 % de la biodiversité française, les outre-mer présentent un environnement exceptionnel. Celui-ci est toutefois très vulnérable, et confronté à des enjeux majeurs : évolution démographique, gestion des déchets, changement climatique, assainissement, gestion de la ressource en eau… Sur ce dernier thème, la COP21 (Paris, nov-dec. 2015) a été l’occasion, pour la première fois, de mettre en avant la bonne gestion de l’eau comme facteur d’adaptation au changement climatique. Les bassins ultramarins sont particulièrement concernés. Dès 2013, la conférence environnementale avait conclu qu’une action spécifique était requise dans les départements d’outre-mer pour y améliorer les infrastructures d’eau potable et d’assainissement. Depuis, une mission interministérielle a diagnostiqué en profondeur la situation, permettant de dégager les grands axes d’un plan d’actions. Le Plan d’actions pour les services d’eau potable et d’assainissement en Guadeloupe, Guyane, Martinique, la Réunion, Mayotte et Saint-Martin a été annoncé lors de la conférence environnementale d’avril 2016. Son premier objectif, tout en favorisant les investissements et les emplois dans la rénovation et la création des réseaux d’eau potable et d’assainissement, est d’améliorer le service rendu à l’usager dans sa vie quotidienne, gage de qualité de vie et d’attractivité des territoires.
Le contexte
En Guadeloupe, Guyane, Martinique, la Réunion, Mayotte et Saint-Martin, les services publics d’eau potable et d’assainissement sont confrontés à des difficultés qui constituent des freins au développement social, économique et sanitaire et à la préservation de l’environnement. Défini au plus près des territoires, le Plan d’actions a pour objectif d’accompagner les collectivités. Le Conseil général de l’Environnement et du Développement durable (CGEDD), le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et l’Inspection générale des administrations (IGA) ont mené une mission d’expertise préalable à l’élaboration de ce Plan, avec l’objectif de proposer des réponses adaptées aux spécificités de chaque territoire ultramarin. Rendre aux usagers un service de qualité rendu à un coût raisonnable doit aujourd’hui devenir une priorité et s’accompagner d’un effort
d’adaptation des infrastructures aux contraintes locales et de restauration d’un patrimoine parfois dégradé. Autant d’actions à inscrire dans des dynamiques locales, avec l’assistance des services de l’Etat et des organismes financeurs, dans le prolongement d’initiatives déjà menées par certaines collectivités.
Le plan en 6 questions 1a Un plan d’action, pourquoi ?
Garantir des services d’eau potable et d’assainissement fiables et pérennes, c’est la priorité de ce Plan d’action. Il vise notamment à : – améliorer les services d’eau potable en favorisant l’accès permanent à une eau de qualité et à un coût raisonnable ; – renforcer la gouvernance en matière d’eau potable et d’assainissement ; – remettre en état certains équipements vétustes ; – développer les services d’assainissement collectif en s’inscrivant davantage dans les objectifs européens, de la collecte jusqu’au traitement de la pollution ; – mieux intégrer les politiques d’eau potable et d’assainissement dans l’aménagement et le développement du territoire et les politiques de préservation de la biodiversité ; – optimiser la maîtrise des prix : améliorer facturation et recouvrement, développer des tarifications sociales.
2 a A qui s’adresse-il ?
Ce Plan s’adresse à toutes les collectivités gestionnaires de services d’eau potable ou d’assainissement de ces territoires. Objectifs : faire émerger des solutions à la fois globales et locales, adaptées aux réalités et aux besoins de chaque service et de chaque territoire.
3 a Quels sont les acteurs-clés ?
Dans chacun de ces territoires, la Conférence régionale des acteurs de l’eau assure la déclinaison du Plan au niveau territorial. Co-présidée par le préfet et le président du conseil régional (ou de la collectivité unique, selon les cas), elle réunit la Région, le Département ou la collectivité unique, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), l’Agence Française de Développement (AFD), la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et associe les Agences régionales de santé. Elle est appuyée localement par une équipeprojet, guichet unique du dispositif, constituée autour de la Direction de l’environnement, de
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l’aménagement et du logement (DEAL) et de l’office de l’eau.
4 a Comment se traduit-il ?
Prévu pour une durée de 10 ans, le Plan d’actions est mis en œuvre par période de contractualisation de 5 ans. La Conférence régionale des acteurs lance tous les 4 mois des appels à candidatures auprès des collectivités compétentes en eau et assainissement. Les collectivités retenues se voient proposer un nouveau mode de contractualisation. Pierre angulaire du Plan d’actions, le contrat est élaboré à l’appui d’un diagnostic partagé entre la Conférence régionale et la collectivité. Il lie les investissements à des objectifs d’améliorations des performances techniques et financières évalués par des indicateurs.
5 a Le plan d’actions sera-t-il identique dans tous les territoires ?
La Conférence régionale de chaque territoire établit, en concertation avec les collectivités compétentes en matière d’eau et d’assainissement, un document stratégique identifiant les priorités du plan d’actions pour les cinq années à venir et les lignes directrices du dispositif de contractualisation visant à mettre en œuvre les principes directeurs du Plan. Il s’agit d’adapter le dispositif au plus près du contexte local.
6 a Quel financement est associé à ce plan d’actions ?
L’État mobilise ses capacités financières et d’expertise, à l’appui de ses partenaires, afin de mettre en œuvre le Plan d’actions, notamment : – 73,5 millions d’euros dédiés à l’eau potable et l’assainissement dans le cadre des contrats de plan État-Région sur la période 2014-2020 ; – le Fonds Exceptionnel d’Investissement (40 millions d’euros en 2016 et 50 millions d’euros en 2017), dont une partie sera consacrée au financement d’équipements structurants pour l’eau potable et de l’assainissement ; – les engagements financiers de l’Agence Française de Développement et de la Caisse des dépôts et consignations : subventions, prêts bonifiés, prêts Croissance verte, etc. ; – les aides de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) au titre de la solidarité interbassins. Avec ce plan d’actions, l’État entend ainsi accompagner les collectivités déterminées à répondre aux attentes de leurs usagers, à savoir disposer d’un accès durable à une eau de qualité, répondant aux normes sanitaires et environnementales, et à un coût raisonnable.
Travail § Environnement
Echouage d’algues sargasses
Renforcer les mesures de protection pour les travailleurs
Les Antilles et la Guyane font face à des vagues successives d’échouages d’algues sargasses sur leur littoral. L’ANSES a établi des recommandations pour les travailleurs et les riverains. SOURCE AGENCE NATIONALE DE SECURITÉ SANITAIRE DE L'ALIMENTATION, DE L'ENVIRONNEMENT ET DU TRAVAIL (ANSES)
De quoi parlons-nous ?
Les Antilles et la Guyane font face à des vagues successives d’échouages d’algues sargasses sur leur littoral. Malgré les moyens de nettoyage mis en œuvre, ces algues se décomposent sur place. Leur décomposition conduit à la production de sulfure d’hydrogène (H2S), potentiellement détecté à des concentrations élevées. Les signalements de médecins liés aux effets sanitaires ressentis par la population exposée à l’H2S, ainsi que les plaintes du public relatives au problème d’odeurs, ont augmenté de façon notable. Dans ce contexte, l’Anses a été saisie par les ministères chargés de la Santé, de l’Environnement et du Travail pour la réalisation d’une expertise relative aux émanations issues d’algues sargasses en décomposition. L’Agence a publié en mars 2016 un état des connaissances actualisé sur les effets du sulfure d’hydrogène sur la santé ainsi que des recommandations à court terme. Dans son avis, elle insiste sur la nécessité de ramasser sans attendre les algues échouées et recommande que des mesures de prévention soient mises en œuvre pour protéger les travailleurs chargés du ramassage, du transport et du traitement des algues. La population doit quant à elle être informée que les algues ne doivent pas être manipulées. Pour ce travail, l’Agence s’est en particulier appuyée sur les connaissances acquises lors de travaux antérieurs relatifs aux échouages d’algues vertes, largement transposables.
Les conséquences sur la santé
L’exposition des individus au sulfure d’hydrogène a lieu majoritairement par voie respiratoire. Une absorption par les voies orale et cutanée est possible, mais ne contribue que faiblement à l’exposition globale. Si les effets chez l’Homme liés à une exposition aiguë (durant une courte durée) sont bien connus (effets neurologiques et respiratoires de gravité croissante avec la concentration d’exposition),
les effets liés à des expositions à l’H2S sur des durées plus longues sont moins documentés. Les premiers effets observés sont des symptômes irritatifs des voies aériennes supérieures et des yeux. Des effets neurocomportementaux et des symptômes neurologiques (maux de tête, pertes d’équilibre et de mémoire) sont suspectés. Par ailleurs, en l’état actuel des connaissances, au vu du faible nombre d’études disponibles, aucune conclusion ne peut être tirée quant à une potentielle cancérogénicité de l’H2S. A souligner également les fortes nuisances olfactives associées à ce gaz.
Recommandations de l’ANSES
Au vu des données actuellement disponibles, l’Agence estime que ses recommandations de prévention, formulées lors d’une expertise antérieure concernant les travailleurs au contact des algues vertes en décomposition sur les côtes bretonnes (lien vers l’avis ou l’article relatif ), sont à considérer pour les travailleurs au contact des algues sargasses.
a L’ANSES recommande :
– la mise en œuvre, dès à présent, du ramassage régulier et systématique des algues échouées sur le littoral ; – que les chantiers de ramassage des algues soient balisés, et l’accès restreint aux opérateurs ; – que la population soit informée des risques pour la santé liés à l’exposition à l’H2S, notamment à proximité des plages où des algues sont en décomposition. Par ailleurs, la population doit être informée que les algues ne doivent pas être manipulées. Lors des opérations de ramassage, de transport et de traitement des algues, l’Anses recommande : – que chaque travailleur, y compris dans les cabines des engins mécaniques, soit muni d’un détecteur portatif d’H2S, situé près des voies respiratoires ; – que les travailleurs portent des équipements de protection individuelle, notamment des
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gants, des bottes et des demi-masques filtrants anti-gaz, ou encore une cagoule à ventilation assistée lorsque la concentration en H2S dépasse 10 ppm ; – de privilégier un ramassage mécanique, en considérant les contraintes environnementales ; – que des formations et une information des travailleurs soient dispensées régulièrement ; – la mise en place d’une traçabilité des travaux exposants. L’ANSES indique par ailleurs que la mise en place d’une étude épidémiologique prospective s’intéressant particulièrement aux situations d’exposition de la population au niveau local serait utile et permettrait de renforcer les connaissances sur les effets sur la santé liés aux expositions chroniques à l’H2S à de faibles doses. Enfin, l’Agence poursuit ses travaux d’expertise sur ce sujet en investiguant l’écologie des algues sargasses, leur chimie, leur biodégradation ainsi que la cinétique des émissions d’H2S et d’autres substances, en particulier lors de la décomposition de ces algues après échouage.
Rappel
Des recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) ont été formulées dans son avis du 3 septembre 2015 : a Pour des concentrations d’H2S comprises entre 0,2 et 1 ppm sur les plages à proximité des échouages d’algues : information du public. a Pour des valeurs comprises entre 1 et 5 ppm sur les plages : information du public, accès déconseillé aux personnes sensibles et fragiles. a Pour des valeurs supérieures à 5 ppm sur les plages : accès réservé aux professionnels équipés de moyens de mesure de l’H2S individuels avec alarmes.
Prévention § Développement Durable
Energie
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De quoi s'agit-il ?
Pour les plus écolos d’entre nous, ce sacré challenge pourrait être tout à fait réalisable ! Sachez qu’il existe des solutions simples pour construire durable. Voici les dix conseils du CAUE pour bâtir votre logement "vert". 1a Choisir l’orientation idéale. Attention, les conditions climatiques sont différentes au nord et au sud de l’île, dans les hauts et dans les bas. Il est conseillé de procéder à une analyse du site en tenant compte des vents dominants, de la pluie, de la vue, de la géographie ou de la forme du terrain et de la végétation existante. La course du soleil vous permettra également de choisir l’emplacement de vos pièces : les façades Est sont ensoleillées le matin et les façades Ouest l’après-midi. Les façades Nord quant à elles, sont ensoleillées toute l’année et surtout en saison fraiche (juin/septembre) quand le soleil est plus bas. 2a Privilégier des matériaux à faible inertie. C’est-à-dire qui n’emmagasine pas la chaleur la journée pour la restituer le soir. On conservera ainsi une température agréable au sein du logement. Le bois, matériau sain et naturel, reste la solution la plus économe. Plus résistant au feu que l’acier, il est aussi un très bon isolant thermique qui n’offre pas de risque de corrosion et résiste aux agressions chimiques. 3a Ventiler le logement. Pour obtenir un confort thermique naturel dans un bâtiment, il faut favoriser la circulation de l’air et limiter les apports de chaleur à l’intérieur de celui-ci. Choisissez avec soin l’orientation des pièces et la disposition des ouvertures pour réaliser une ventilation traversante (ouvertures sur deux faces opposées). 4a Créer des ouvertures en partie haute et basse. Dans les bas de l’île, l’air chaud, qui a tendance à monter, doit pouvoir être évacué par des ouvertures situées en
partie haute. Les ouvertures en partie basse, situées à l’ombre, permettent à l’air frais de remplacer l’air chaud. Le confort thermique est ainsi assuré. 5 Protéger les ouvertures. Il faut éviter le rayonnement sur les parties vitrées susceptibles d’amplifier l’échauffement de la maison par effet de serre. Ayez recours aux varangues, auvents, stores, volets persiennés … 6a Ventiler et isoler la toiture. La toiture est la cinquième façade de la maison et la plus exposée au soleil. Il faut donc bien la ventiler et l’isoler afin d’agir sur le confort thermique naturel. Les ouvertures en toiture renforcent la ventilation par prise ou extraction d’air. Elles permettent de ventiler les pièces centrales. Dans une maison bien isolée et protégée des apports directs du soleil, la température baisse en moyenne de 2 à 5°C. 7a Traiter les abords de la case. Préférez la végétation au béton, véritable "chauffe-air" pour la maison. La végétation crée de l’ombre, favorise la ventilation, oxygène l’air et le rafraîchit. 8a Choisir avec soin les matériaux de construction. Peinture, colle, moquettes … certains matériaux libèrent des substances dangereuses pour la santé : les Composés d’Organiques Volatils (COV). Les labels NF Environnement et Écolabel ont été créés pour vous informer de la consistance des matériaux. 9a Utiliser les énergies renouvelables. Ayez recours aux capteurs solaires pour chauffer l’eau et aux panneaux photovoltaïques pour produire l’électricité. 10a Économiser au maximum l’eau. Récupérez l’eau de pluie si cela vous est possible. L’eau est une denrée précieuse qui va devenir rare donc très chère…
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Prévention des Risques Technologiques
Ce qui change avec la nouvelle directive Seveso Depuis le 1er juin 2015, la directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 dite directive Seveso 3, relative aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, est entrée en vigueur en remplacement de la directive SEVESO 2. SOURCE MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'ÉNERGIE ET DE LA MER
De quoi s’agit-il ?
La directive SEVESO 3 adapte en profondeur le champ d'application couvert par la législation communautaire, au nouveau règlement sur la classification, l'étiquetage et l'emballage des substances et des mélanges (règlement CLP). Ainsi, la liste des substances concernées par la directive Seveso 3 est alignée sur le nouveau système de classification des substances dangereuses du règlement CLP. Ce règlement établit de nouvelles méthodes de classification des substances et crée de nouvelles dénominations de dangers. La transposition de ces nouvelles dispositions dans la réglementation française a également conduit à des modifications substantielles de la nomenclature des installations classées qui a été adaptée à cette nouvelle architecture.
Un peu d’histoire
L’émotion suscitée par le rejet accidentel de Dioxine en 1976 sur la commune de SEVESO en Italie, a incité les Etats européens à se doter, à travers la mise en œuvre de la directive Seveso, d’une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs. Elle distingue deux types d’établissements, selon la quantité totale de matières dangereuses sur site : les établissements Seveso seuil haut (656 au dernier recensement du 31/12/2014) ; les établissements Seveso seuil bas (515 au dernier recensement du 31/12/2014). Une nouvelle version de la directive SEVESO, la directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 dite directive Seveso 3, relative aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, a été adoptée et publiée le 24 juillet 2012 au journal officiel de l’union européenne. Elle est entrée en vigueur en juin 2015.
La directive SEVESO 3 : pour une prévention des risques industriels majeurs
Depuis le 1er juin 2015, de nouvelles exigences sont applicables aux établissements afin de prévenir et de mieux gérer les accidents majeurs impliquant des produits chimiques dangereux. La directive SEVESO 3 adapte en profondeur le champ d’application couvert par la législation communautaire au nouveau règlement CLP (règlement sur la classification,
l’étiquetage et l’empaquetage des substances et des mélanges). Cette révision a en effet pour objectif premier d’aligner la liste des substances concernées par la directive sur le nouveau système de classification des substances dangereuses du règlement CLP, et remplace le système précédent depuis le 1er juin 2015. Ce règlement établit de nouvelles méthodes de classification des substances et il crée de nouvelles dénominations de dangers. Au-delà de la simple adaptation réglementaire, cette révision a été l’occasion de mettre à jour les différentes mesures déjà prévues par le texte actuel, dont l’efficacité est unanimement reconnue. D’autre part, la nouvelle directive SEVESO 3 renforce encore les dispositions relatives à l’accès du public aux informations en matière de sécurité, sa participation au processus décisionnel et l’accès à la justice. Le but est ainsi d’aligner la directive sur les exigences de convention d’Aarhus. Les citoyens ont ainsi un accès direct, via Internet, aux informations relatives aux installations SEVESO situées à proximité de leur domicile, aux programmes de prévention des accidents et aux mesures d’urgence pour mieux réagir en cas de nécessité. Ils pourront ester en justice s’ils estiment que leurs droits n’ont pas été pris en compte lors de l’installation d’un nouveau site SEVESO à proximité de leur domicile. La nouvelle directive comprend également des dispositions visant à améliorer la façon dont l’information est collectée, gérée, mise à disposition et partagée. En outre, la directive maintient le principe d’une proportionnalité des obligations entre établissements seuil haut et seuil bas. Certaines nouveautés sont cependant à noter, telles que le renforcement de la politique de prévention des accidents majeurs, qui doit garantir un niveau de protection accru dans tous les établissements, ainsi que de nouvelles obligations d’information à destination des populations en cas d’accidents majeurs. Par ailleurs, des plans d’inspection doivent être établis par les autorités compétentes. Enfin, l’une des nouveautés de la directive réside dans l’instauration d’un système de dérogations au niveau européen permettant de tenir compte des incertitudes liées à l’alignement avec le règlement CLP et
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des évolutions technologiques futures. Si cette nouvelle directive conserve bien les principes fondateurs qui ont permis, au fil des années, de mettre en œuvre une politique efficace et proportionnée de prévention des accidents majeurs, elle n’en aura pas moins un impact sur le système existant, son champ d’application étant profondément rénové, et des obligations nouvelles. La transposition de ces nouvelles dispositions dans la réglementation française devrait conduire à des modifications substantielles de la nomenclature des installations classées, qui devra être adaptée à cette nouvelle architecture.
L’information du public
Le droit à l’information des citoyens est un élément clé de la réglementation française. L’article L. 124-1 du code de l’environnement confirme : "Le droit de toute personne d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues, reçues ou établies par les autorités publiques" et la loi n° 2003-699 du 30/07/03 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages renforce cette information pour les risques technologiques. La directive SEVESO 2 avait déjà élargi la participation du public dans différentes procédures : accessibilité du public aux informations contenues dans les études de dangers, avis du public sur l’implantation d’un nouvel établissement, mise à la disposition du public de l’inventaire des substances dangereuses présentes dans l’établissement. De plus, les plans d’urgences externes (plan particulier d’intervention, PPI) sont élaborés en consultation avec le public après transmission des informations de l’exploitant aux autorités compétentes. Concernant les plans d’urgences internes (plan d’opération interne, POI), les représentants du personnel sont consultés lors de leur élaboration. Ces dispositions confortent les principales prescriptions françaises déjà mises en place. La directive SEVESO 3 renforce considérablement les obligations d’information du public.
Billet
PRÉVENTION SOCIÉTÉ
MANUEL BAUDOIN
Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique
"La Prévention des Risques professionnels : un investissement dans le développement durable de notre tissu économique et social."
L
a simple observation des tenues au travail d’il y a quelques années à travers des rétrospectives filmées montre le chemin parcouru jusqu’à nos jours sur le port des Equipements de Sécurité Individuel.
Cette évolution n’est pas seulement le résultat d’une évolution réglementaire qui n’est pas à sous-estimer pour autant, c’est aussi le fruit : – d’un engagement d’acteurs conscients des enjeux de la sécurité au travail, des coûts individuels et collectifs pour les entreprises et les salariés des accidents et maladies professionnels ; – d’un management au quotidien des opérateurs sur le terrain de l’analyse des risques préalablement aux interventions, de l’élaboration des plans de prévention, de l’analyse systématique des causes des accidents et quasi accidents dans le cadre d’un système de management qui assure un progrès continu dans l’évolution des indicateurs sécurité dans les entreprises et dans les branches professionnelles ; – d’un dialogue social entre les partenaires sociaux sur ce thème de la sécurité qui est l’affaire de tous dans l’Entreprise. Des objectifs partagés sur ce thème convergeant pour faire reculer le risque dans l’entreprise et protéger les Hommes, les Installations et l’Environnement. L’attention soutenue et les aides apportées par les pouvoir publics et le Service de Prévention de la Sécurité Sociale facilitent cette mutation et incitent opportunément chacun à intégrer la sécurité dans ses projets d’investissement de la conception à la réalisation puis à l’exploitation ; dans ses programmes de formation ; dans son management. Les progrès réalisés au cours des 50 dernières années se poursuivent et les mailles du filet se resserrent pour traquer au plus près les incidents et accidents et améliorer les résultats sécurité qui sont indissociables du résultat global de l’Entreprise. Le travail fait par la CCI va dans ce sens. Explorant les champs de la formation, notamment des jeunes, mais aussi de l’accompagnement des Entreprises à travers une politique de soutien et de promotion du MASE (Manuel d’assurance de la Sécurité) se traduisant par une certification ou habilitation pour des entreprises sous-traitantes à intervenir, donc à exécuter des marchés répondant aux exigences sécurité des donneurs d’ordre. La politique Santé Sécurité au travail est désormais intégrée à la stratégie de l’Entreprise. Elle doit s’amplifier et se systématiser pour porter toujours plus haut les performances en généralisant les meilleurs pratiques professionnelles. .
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