N°4 –Février 2015
Prévention Santé au Travail QUELLES SONT LES CONDITIONS DE RÉUSSITE D’UNE DÉMARCHE DE PRÉVENTION DANS VOTRE ENTREPRISE ?
CO-ACTIVITÉ
L’INTERVENTION D’UNE ENTREPRISE EXTÉRIEURE N’EST PAS SANS DANGER !
ATTENTION DANGER
LA PRATIQUE DU BRÛLIS PEUT AVOIR DES CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES !
Prévention Santé au Quotidien ÉTAT DES LIEUX
LES ANTILLES ET LA GUYANE PARMI LES RÉGIONS DE FRANCE LES PLUS TOUCHÉES PAR LE SIDA !
RÉDUCTION DES DÉCHETS
URGENCE SANTÉ PUBLIQUE
LES CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES DU SYNDROME D'ALCOOLISATION FŒTALE (SAF) !
ADOPTONS LES BONS GESTES !
À LA UNE
Risques Majeurs LE SDIS DE LA MARTINIQUE AMÉLIORE SA COUVERTURE (9 8)66-83-6)
VIOLENCES EXTERNES, INCIVILITÉS AU TRAVAIL :
POURQUOI VOUS DEVEZ AGIR IMMÉDIATEMENT !
Avec la collaboration de : ISSN 2266-9280 – 4.50 € DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI DE MARTINIQUE
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Renseignez-vous auprès de la Direction des Risques Professionnels
Email : prevention972@cgss-martinique.fr
0596 66.76.19 www.cgss-martinique.fr Top 5 "Risques professionnels", Rubrique "Aides financières"
édito
PRÉVENTION MARTINIQUE
MARISOL TOURAINE Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes
"Le projet de loi de santé intègrera dans ses priorités des enjeux qui concernent directement l’Outre-mer"
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professionnels de santé. C’est une question essentielle dans la lutte contre le Sida et les tests rapides d’orientation diagnostique que je propose apportent une réponse concrète. Ce projet de loi modernise la prise en charge des patients en organisant les parcours de santé. Je défends avec détermination l’idée que renforcer l’autonomie des patients, c’est reconnaitre leurs droits et leur permettre d’être acteurs de leur parcours de santé. Renforcer l’autonomie des patients, c’est leur permettre d’avoir les armes pour faire face à la maladie lorsqu’elle survient. Ces armes, ce sont une meilleure information, une prise en charge plus fluide, des délais de consultation plus courts et un remboursement des soins simplifié. Cette modernisation impose de rénover l’organisation et les pratiques des professionnels de santé en allant vers une plus grande coopération autour du patient. Enfin, ma priorité est de rendre la santé accessible à tous. Avec la généralisation du tiers payant, plus personne ne renoncera à se soigner faute de pouvoir avancer les frais. Avec ce projet de loi, nous réussirons la transformation dont notre système de santé a besoin pour conforter son excellence. A l’aube de cette nouvelle année, je tiens à vous assurer que nous pouvons réduire les inégalités d’accès aux soins dans l’ensemble de nos territoires. Je sais que nous pouvons développer la prévention, l’éducation, l’innovation et les droits des patients. Cette ambition mobilise toute mon énergie. Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2015.
otre système de santé est l’un des plus efficaces au monde. Il est notre bien commun et une force pour notre pays. Nous pouvons être fiers de ce modèle performant qui nous est envié à l’étranger, mais nous devons aussi être ambitieux pour l’avenir. Cette ambition, c’est celle que je porte au nom du Gouvernement avec un projet de loi pour améliorer la santé des Français, que je défendrai bientôt devant le Parlement. Nous savons que notre système de santé est confronté à des défis immenses, tels que le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques et émergentes. Il nous faut anticiper ces changements, en particulier dans nos départements d’Outre-mer dont les indicateurs de santé révèlent certaines spécificités. Le projet de loi de santé intègrera dans ses priorités des enjeux qui concernent directement l’Outre-mer. Il fait de la prévention le socle de notre politique de santé. Car lutter contre le tabagisme, l’alcool et les autres addictions, c’est permettre aux Français de se réapproprier leur santé. J’ai aussi fait inscrire dans le projet de loi l’amélioration de l’information nutritionnelle. Je veux que chaque consommateur puisse choisir ses produits en connaissant leur impact sur la santé. Concrètement, la lecture des étiquettes sera facilitée, ce qui est une véritable avancée pour les populations touchées par l’obésité et le diabète. Par ailleurs, le dépistage est trop souvent tardif dans les territoires ultra-marins. On le sait, il faut davantage se tourner vers les populations les plus éloignées des
SECOURISME : SST - MAC SST INCENDIE : EPI - ESI - SSIAP PRÉVENTION : PRAP 2S - PRAP IBC - CPS ID SÉCURITÉ : ASP - TITRE DIRIGEANT
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éditos
PRÉVENTION MARTINIQUE
CGSS
OSM
"Observer la santé dans toute sa diversité"
"Les risques engendrés par les actes de violence externe à l’égard des salariés ont un coût économique et social de plus en plus élevé"
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érer les risques professionnels auxquels sont exposés les salariés des entreprises martiniquaises, dans l’ensemble des secteurs d’activité, est notre mission. Nous déployons ainsi des actions de prévention : information et conseil auprès des employeurs et des salariés, formation, accompagnement financier…, et nous assurons aussi les dommages corporels liés au travail en calculant les taux de cotisation "Accidents du Travail et Maladies professionnelles" des entreprises de notre région. Parmi les nombreux défis à relever, nous avons à cœur d’identifier les risques émergents qui interpellent ou inquiètent les acteurs du monde du travail. L’un de ces risques fait l’objet, depuis 2014, d’un Programme d’action spécifique : il s’agit de la "Prévention des incivilités et de la violence externe en milieu de travail". Multiforme (absence de respect dans les propos ou le comportement, menaces, insultes, coups, blessures voire homicides…), cette violence externe à laquelle sont de plus en plus exposés les salariés exerçant leur activité en contact avec le public, est la conséquence de plusieurs facteurs souvent combinés. Elle s’inscrit dans une évolution d’ensemble de la société, elle-même productrice de violences sociales, économiques et urbaines. La paupérisation d’une partie de la population, l’affaiblissement des cohésions collectives, la montée de l’individualisme, le manque de règles communes et partagées d’un "savoir-vivre ensemble", la concentration urbaine… tous ces facteurs socio-environnementaux sont des facteurs exogènes à l’entreprise qui créent et favorisent les tensions sociales, vecteurs potentiels de violence. Le désœuvrement et le désarroi vécus par certains usagers face aux injustices ou aux inégalités socio-économiques dont ils s’estiment victimes, peuvent se transformer en colère et se retourner contre les salariés des entreprises, les représentants des institutions ou de l’Etat. Boucs émissaires, ces salariés se retrouvent à leur tour victimes de violences en réaction. D’autres facteurs, endogènes à l’entreprise, sont également en cause, comme ceux liés à la gestion de la relation-clientèle, au fonctionnement interne des entreprises ou encore à leur organisation du travail. Les crispations peuvent naître d’une méprise sur les facilités d’obtention des produits ou des offres de service proposées, du manque d’information sur les prestations, de l’inadaptation de celles-ci, ou encore de l’incapacité de l’entreprise à tenir ses engagements vis-à-vis de ses clients… Parfois, la standardisation des services proposés pour en limiter les coûts est peu compatible avec la diversité des usagers. Et, ce sont souvent sur les agents des lignes d’accueil, que repose la tâche de tenter de concilier standardisation et personnalisation du service. Ce fragile équilibre peut à tout moment être rompu et la situation basculer dans le conflit avec les clients en attente de réponses qui leur soient directement appropriées. Par ailleurs, certaines conditions de travail sont fortement associées aux agressions de la part du public : les horaires de travail, la rigidité organisationnelle, l’aménagement ou l’inconfort des espaces accueillant du public… peuvent contribuer également à détériorer le climat relationnel et favoriser l’occurrence d’incivilités et d’agressions entre clients et employés ou entre clients. Les risques engendrés par les actes de violence externe à l’égard des salariés ont un coût économique et social de plus en plus élevé. Ils représentent des enjeux humains, macro-économiques et sociétaux, qui dépassent le seul cadre des préoccupations des entreprises sur la santé, la sécurité physique et psychologique, la qualité de vie et le bien-être de leurs salariés. C’est pourquoi, la Direction des Risques Professionnels aura besoin de tous ses partenaires, pour mener à bien ce Programme d’action au niveau régional.
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otre région est frappée par des difficultés socio-économiques, des risques environnementaux et ces déterminants peuvent avoir un impact important sur la santé et notamment les problèmes de santé qui touchent le plus la population martiniquaise : hypertension artérielle, diabète, cancers, accidents vasculaires cérébraux, addictions, asthme ... Les acteurs de santé locaux mettent tout en œuvre pour préserver la santé de la population martiniquaise, avec plus que jamais, la prévention au centre des préoccupations et des actions. L'Observatoire de la santé de la Martinique (OSM) est un des acteurs engagés dans ce processus en observant la santé dans toute sa diversité. Il s'agit de mieux documenter la fréquence des maladies et le profil des personnes concernées mais aussi d'observer les conditions propices au développement d’une santé la meilleure possible. L’OSM est l'un des Observatoires régionaux de santé regroupés au sein de la Fédération nationale des Observatoires régionaux de santé. Association loi 1901, l’OSM contribue depuis 1986, grâce à son savoir-faire, à améliorer la connaissance de l’état de santé de la population martiniquaise et à analyser ses déterminants. Ces interventions s’inscrivent dans le cadre d’une mission d’aide à la décision au service de l'Agence régionale de santé et des autres décideurs afin que soient mis en adéquation besoins de la population et réponses apportées. L'OSM rassemble des informations sanitaires et sociales, à différents niveaux géographiques, les valorise et les met à disposition de ses partenaires et de toute personne à la recherche d'informations sur la santé des Martiniquais. Il réalise aussi des études afin d'illustrer des domaines où l'information était jusqu'alors insuffisante, voire inexistante. Enfin, il conduit des évaluations d'actions de prévention ou de programmes. Ces analyses sont réalisées en toute indépendance, ce qui assied la crédibilité de l'OSM auprès de ses partenaires. Présent dans le paysage de la santé de la Martinique depuis de nombreuses années, l'OSM est une ressource reconnue de la politique régionale de santé. L’OSM réalise des études dans des domaines variés, en fonction des besoins, mais s'implique aussi fortement dans le champ des maladies chroniques, notamment celles liées à l'état nutritionnel. C'est ainsi qu'en 2013, l’OSM a débuté une étude majeure dénommée Kannari à la demande de l’ARS et en partenariat avec l'ORS de Guadeloupe, la Cire Antilles Guyane, l'Anses et l'InVS afin de connaitre l’exposition au chlordécone, l’état de santé et les comportements alimentaires de la population antillaise. Cette enquête permettra, entre autres, d'adapter les actions de prévention dans le domaine de la nutrition.
Hélène NOL
Présidente de l'Observatoire de la Santé de la Martinique (OSM)
Evelyne PARA
Directrice des Risques Professionnels de la CGSS Martinique
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ĂŠdito
Nos RÊdacteurs Marisol TOURAINE (Ministre des Affaires sociales, de la SantÊ et des Droits des femmes), Christian URSULET (Directeur GÊnÊral ARS Martinique), LÊandre BEAUROY (Directeur du Travail, Responsable du Pôle Travail – DIECCTE Martinique), HÊlène NOL (PrÊsidente de l’Observatoire de la SantÊ de la Martinique– OSM), Dr Sylvie MERLE (Directrice, OSM), Evelyne PARA (Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Julien JACQUES (Direction des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Odile SAINT-PRIX (DRP, CGSS Martinique), Isabelle ROCHARD (DRP, CGSS Martinique), Miguel MARIMOUTOU (DRP, CGSS Martinique), VÊronique SON (DRP, CGSS Martinique), Pascal GHUNAIM (DRP, CGSS Martinique), Eric CAPGRAS (DRP, CGSS Martinique), Michèle VARASSE (Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de la Martinique), Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF (SDIS 972), Commandant Eddy CLERENCE (SDIS 972), Capitaine Joannes NORESKAL (SDIS 972), Serge DESLANCES (DÊlÊguÊ Martinique SAF France), Nadia GARDELLE (SIST 972), GaÍlle GRATALOUP (Madininair), Nadine EREPMOC (Association des DiÊtÊticiennes de la Martinique), Annick MINATCHY-CELMA (Directrice des Risques Professionnels et de la PrÊvention de la SantÊ sociale, CGSS Guadeloupe), Johanna MATHEAU (CGSS Guadeloupe), Vanessa CORNELY (Directrice de l’Observatoire RÊgionale de la SantÊ de Guadeloupe, ORSaG), CÊlie NOEL (ORSaG), JoÍl GUSTAVE (Agence RÊgionale de SantÊ, ARS Guadeloupe), Pascal FIGUERAS (Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de la Guyane), Dr Françoise JULIEN-PENA (Conseil GÊnÊral de Guyane), Isabelle BATANY (Agence RÊgionale de SantÊ, ARS Guyane), Ludmiya WEISHAUPT (Observatoire RÊgional de la SantÊ de Guyane, ORSG), DYS Guyane, Dr Patrick LALLEMAND (MÊdecinchef, SDIS 974), Alain IGLICKI (Directeur de la PrÊvention des Risques Professionnels, CGSS RÊunion) Laurence PAYET (Direction PrÊvention, CGSS RÊunion), Pascal LAPORTE (Directeur PrÊvention, SISTBI RÊunion), Olivier MARIN (SISTBI RÊunion), Corinne DUBOIS (Chambre de MÊtiers et de l’Artisanat de la RÊunion), Dr Jan-Dirk HARMS (MÊdecin consultant, ex-CHU RÊunion-GHSR), Dr HÊlène ANDRÉ (CHU RÊunion-GHSR), Dr Geneviève ROBLES (ASDR RÊunion), Dr LÊopoldine CHEN (Clinique VÊtÊrinaire du Bon Port, RÊunion), Mona KANAAN (PEBCS RÊunion), Guy LEBERRE (CIMPO, Centre InterrÊgional de Mesures Physiques de l'Ouest), A.DAVID (Journaliste PrÊvention SantÊ), ARS Martinique, CIRE Antilles Guyane, DEAL Guadeloupe, DEAL Martinique, DEAL Guyane, Institut National de la SantÊ et de la Recherche MÊdicale (INSERM), Agence nationale de sÊcuritÊ sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Compte pĂŠnibilitĂŠ et pĂŠnibilitĂŠ des comptes...
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os gouvernants dÊploient envers les entreprises toutes sortes d’incitations visant à doper l’embauche, à crÊer de la consommation, à stimuler croissance et productivitÊ‌ Mais, en même temps, ils n’oublient pas d’agiter un carton rouge dans les finances de ces mêmes entreprises qui ne seraient pas dÊcidÊes à rÊduire sÊrieusement la facture pÊnibilitÊ professionnelle dans notre pays, avec la crÊation du CPPP (Compte Personnel de PrÊvention de la PÊnibilitÊ), en vigueur depuis le 1er janvier 2015. En somme, chaque travailleur exposÊ à certains facteurs de pÊnibilitÊ va se voir attribuer un ou deux points par trimestre d’exposition. Les points peuvent être ensuite convertis en temps de formation pour quitter un emploi exposÊ, en passage à temps partiel en fin de carrière avec maintien de rÊmunÊration, ou en trimestres de retraite. Le patronat n’y voit rien d’autre qu’une mesure idÊale pour refroidir toute vellÊitÊ d’embauche et freiner la compÊtitivitÊ. Il faut bien avouer que ce sont les employeurs qui vont financer ce compte pÊnibilitÊ avec des cotisations majorÊes lorsqu'au moins un salariÊ est exposÊ à certains types de risques (cotisations doublÊes en cas d’exposition des salariÊs à plusieurs facteurs de pÊnibilitÊ simultanÊment). Reste que, ce ne sont pas moins de 45 millions de journÊes de travail qui sont perdues chaque annÊe en France en raison des accidents du travail et des maladies professionnelles (Rapport de gestion de l’Assurance maladie - Risques professionnels). Les coÝts sociaux-Êconomiques de cette perte abyssale pèsent nÊcessairement dans le budget national et altèrent ostensiblement le bon fonctionnement des entreprises. A l’Êchelle des DOM, constituÊs d’une majoritÊ Êcrasante de Très Petites Entreprises, on peut aisÊment imaginer les consÊquences dÊsastreuses d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle pour des entrepreneurs qui se battent quotidiennement pour exister : majoration de cotisations AT/MP, indemnitÊs complÊmentaires au salariÊ, impacts sur l’ambiance et la performance de groupe, absentÊisme, dÊsinsertion professionnelle‌ Naturellement, à ce prix, les employeurs domiens ne peuvent qu’être exhortÊs à adopter toutes formes de mesures destinÊes à "assurer la sÊcuritÊ et à protÊger la santÊ physique et mentale des salariÊs" comme le requiert la loi (Art. L.4121-1, Code du travail). Ceci passe par des actions de prÊvention des risques et d’amÊlioration des conditions de travail, dÊfinies en concertation avec les travailleurs eux-mêmes, le CHSCT (ou, à dÊfaut, les dÊlÊguÊs du personnel), le mÊdecin du travail‌ Des mesures susceptibles d’être en partie couvertes par la CGSS et ses aides financières simplifiÊes (AFS). A la clÊ, les chefs d’entreprise ont non seulement l’occasion de valoriser les conditions de travail mais notamment d’accroitre la productivitÊ des troupes sachant que bien souvent, un salariÊ satisfait Êvoluant dans de bonnes conditions, en sÊcuritÊ et en bonne santÊ, produit mieux et produit plus. Du point de vue des cotisations, plutôt que d’être ponctionnÊs et sanctionnÊs, dès lors qu’il y a moins de pÊnibilitÊ et d’accidents du travail dans l’entreprise, les employeurs vont bÊnÊficier de minorations non nÊgligeables. Du coup, le nouveau compte pÊnibilitÊ va Êgalement permettre à bon nombre d’entre eux de diminuer la pÊnibilitÊ‌ de leurs comptes.
Merci Ă tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien Ă cette action.
PrĂŠvention Martinique est publiĂŠ aux Editions PrĂŠvention
RÊdaction – Abonnements – PublicitÊ : r 11 Rue des Arts et MÊtiers – Imm. Avantage – Lot. Dillon – 97200 Fort-de-France
Tel : 0596 42.13.43 – Fax : 09.70.62.09.35 r 3VF $MBVEF $IBQQF m ;BD m -F 1PSU m 5FM̞ E-mail : contact@preventionmartinique.com
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DÊpôt lÊgal à parution Š Copyright FÊvrier 2015 – N°4 CrÊdit Photos : PrÊvention RÊunionŠ, Leader, Design System, CMCK, SDIS973 Maquette : Caroline GRONDIN Toute reprÊsentation ou reproduction intÊgrale ou partielle, faite par quelque procÊdÊ que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnÊe par les articles 425 et suivants du Code PÊnal et L.335-2 et suivants du Code de la PropriÊtÊ Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Le ComitÊ d’Ethique PrÊvention Martinique PARTENAIRES OFFICIELS
Le ComitÊ d'Ethique PrÊvention Martinique est constituÊ de nombreux organismes officiels et personnalitÊs locales qui contribuent chaque annÊe à l’Êlaboration et à la validation des principaux axes rÊdactionnels du magazine. Ces acteurs-clÊs de la prÊvention et de la santÊ en Martinique ont acceptÊ de partager leur expertise, leur savoir-faire et leur expÊrience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problÊmatiques qui relèvent de leurs compÊtences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilitÊ, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la PrÊvention en Martinique.
DIECCTE MARTINIQUE
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION MARTINIQUE
DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI Directeur de la DIECCTE : M. Ronan LEAUSTIC Directeur-adjoint, Responsable du Pôle Travail : M. LÊandre BEAUROY Tel : 0596 71.15.00 – www.martinique.dieccte.gouv.fr
RÊgion  Matinique
PrÊsident : M. HervÊ LAUREOTE SecrÊtaire GÊnÊral : Mme France-Lise LABAN-BASSETTE Tel : 0596 71.32.22 – www.cma-martinique.com
SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS DE LA MARTINIQUE (SDIS)
CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Directrice des Risques Professionnels, IngÊnieur-Conseil RÊgional : Mme Evelyne PARA Tel : 0596 66.51.31 – www.cgss-martinique.fr
Directeur : Colonel Sylvain MONTGENIE Chef du Pôle Secours : Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF Tel : 0596 59.05.81
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE
AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ MARTINIQUE (ARS)
PrÊsident : M. Justin PAMPHILE Directrice GÊnÊrale des Services : Mme Josiane JOURDAIN AURORE Tel : 0596 70.08.86 – www.cdg-martinique.fr
Directeur GÊnÊral : M. Christian URSULET Tel : 0596 39.42.43 – www.ars.martinique.sante.fr
ARACT
OBSERVATOIRE DE LA SANTÉ DE LA MARTINIQUE (OSM)
ASSOCIATION RÉGIONALE POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL Directeur : M. Patrice LEMUS Tel : 0596 66.67.60 – www.martinique.aract.fr
PrÊsidente : Mme HÊlène NOL Directrice : Dr Sylvie MERLE Tel : 0596 61.04.82 – www.ors-martinique.org
AIMTM
ACADÉMIE DE MARTINIQUE – RECTORAT
ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DE MÉDECINE DU TRAVAIL DE LA MARTINIQUE Directrice : Mme Hikilja DETONNE Tel : 0596 71.84.38
Rectrice : Mme Catherine BERTHO LAVENIR Inspecteur SantÊ et SÊcuritÊ au Travail : M. Abel BONHEUR Tel : 0596 59.99.48 – www.ac-martinique.fr
SIST 972
CROIX-ROUGE FRANÇAISE
SERVICE INTERPROFESSIONNEL DE SANTÉ AU TRAVAIL Directrice : Mme Claude SOREL Tel : 0596 50.51.71
DÉLÉGATION TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE PrÊsident : M. François VIVES Tel : 0596 73.85.13 – martinique.croix-rouge.fr
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Sommaire
À la Une
31 RISQUES PHYSIQUES 31 Comment gérer l’exposition des travailleurs à des champs électromagnétiques ?
Éditos – Billet 1 Marisol TOURAINE – Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes 2 Evelyne PARA – Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique 2 Hélène NOL – Présidente de l'Observatoire de la Santé de la Martinique (OSM) 41 Christian URSULET – Directeur Général ARS Martinique 80 Léandre BEAUROY (Billet) – Directeur du Travail, Responsable du Pôle Travail,DIECCTE Martinique
32 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 32 Violences externes, incivilités au travail : Pourquoi vous devez agir immédiatement ! 33 Prévention des risques psychosociaux : Pourquoi et comment former les managers de l'entreprise ? 34 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 34 Mieux gérer le risque routier dans votre entreprise... 35 Quels sont les équipements de sécurité pour vos salariés exposés au risque routier ?
Actualité 6 7 17 19
36 PRÉVENTION § SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 36 Quels sont les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires ? 37 Comment s’organise le stockage des produits phytosanitaires ? 38 Attention Danger : La pratique du brûlis peut avoir des conséquences désastreuses ! 39 Améliorer les conditions de travail dans la restauration
La baisse des accidents de travail se confirme en Martinique ! Le compte personnel de prévention de la pénibilité prend forme ! Risque élevé de cancer du poumon chez les maçons ! Une aide financière pour vos projets de prévention !
Prévention au Travail
Prévention Santé
8 RÉFLEXION 8 Quelles sont les conditions de réussite d’une démarche de prévention dans votre entreprise ? 9 Préserver les séniors en milieu de travail : une richesse pour l’entreprise !
42 PANORAMA 42 Surveillance des algues sargasses : Des risques avérés pour la santé ! 43 La pollution de l’air intérieur : une des causes de l’asthme et des allergies !
10 LA PRÉVENTION EN ACTION 10 Le Centre de Gestion de la Martinique œuvre quotidiennement pour la prévention des risques ! 11 L’intérêt du tutorat lors de l’accueil des nouveaux embauchés !
44 A LA UNE 44 Une enquête menée pendant l’épidémie de Chikungunya auprès d’une population de passage ! 45 Des troubles psychomoteurs confirmés en cas d’exposition au Chikungunya à la naissance !
12 A LA LOUPE 12 La Direction des Risques Professionnels de la CGSS dévoile une nouvelle offre de formation 2015 adaptée à vos spécificités ! 13 Secteur Réparation Automobile : Des recommandations pratiques pour gérer la prévention des risques dans votre entreprise ! 14 Services à la personne : Quand prévention et sécurité au travail riment avec qualité de la prestation...
46 GROS PLAN 46 Projet de Loi de Santé : Des changements majeurs en perspective ! 48 ZONE ROUGE 48 Etat des lieux : Les Antilles et la Guyane parmi les régions de France les plus touchées par le SIDA ! 49 Comment prévenir et traiter les hépatites aujourd’hui ?
15 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITÉ PHYSIQUE 15 Prévention des TMS dans les EHPAD : Comment manutentionner en sécurité les personnes à mobilité réduite ?
50 MIEUX VIVRE 50 Hépatite C chronique et cirrhose : l’intérêt de lutter contre le diabète ! 51 Comment prévenir et dépister une insuffisance rénale ?
16 RISQUES LIÉS AUX ADDICTIONS 16 Expérience martiniquaise : La gestion des addictions entre entreprise et service de santé au travail 17 RISQUES LIÉS AUX AGENTS CANCÉROGÈNES, MUTAGÈNES, OU TOXIQUES POUR LA REPRODUCTION (CMR) 17 Prévention des cancers professionnels : Comment réduire l’exposition des salariés aux fumées de soudage ? 18 18 20 21
RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP Quelle coordination de sécurité pour les chantiers temporaires ou mobiles ? De nombreuses formations existent pour protéger les salariés du BTP ! Quelles sont les règles d'hygiène indispensables sur un chantier ?
22 RISQUES CHIMIQUES 22 Comment évaluer le risque chimique dans votre entreprise ? 24 Comment organiser le stockage des produits chimiques ? 26 RISQUES LIÉS À LA CO-ACTIVITÉ 26 L’intervention d’une entreprise extérieure n’est pas sans danger ! 28 RISQUES LIÉS AUX ÉQUIPEMENTS DE TRAVAIL 28 Quels sont les équipements de protection individuelle indispensables à votre activité ? 30 RISQUES INCENDIE – EXPLOSION 30 Risque ATEX : Vous n’êtes pas à l’abri d’une explosion dans votre entreprise !
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Prévention Famille
Prévention § Secourisme 66 PLEINS FEUX 66 Comment devenir sapeur-pompier volontaire ? 67 Le SDIS de la Martinique améliore sa couverture du territoire !
52 PROTECTION ENFANTS-ADOS 52 Dyslexie, Dyscalculie, Dysorthographie… Comment gerer les troubles de l'apprentissage de l'enfant ? 53 Technologies 3D et vision : usage déconseillé aux enfants de moins de 6 ans, modéré pour les moins de 13 ans !
68 PREMIERS SECOURS 68 Que doit contenir la trousse de secours du voyageur ?
54 FOCUS 54 Pourquoi la prévention de la gale doit être prise très au sérieux… 55 Tatouage, Piercing, Maquillage permanent… : Attention aux nombreux risques sanitaires ! 55 Comment gérer son alimentation dans la cellule familiale ?
Prévention § Santé Animale 69 URGENCE 7PUSF BOJNBM FTU FO EBOHFS "QQSFOF[ MFT 3ÊóFYFT EF TVSWJF EF " Æ ;
56 DÉCRYPTAGE 56 L’Hospitalisation à Domicile (HAD) en 10 points ! 57 Comment s’organisent les soins palliatifs à domicile ?
Prévention Sports § Loisirs 70 LES DANGERS DE LA BAIGNADE 70 Les précautions indispensables pour se baigner en toute sécurité ! 71 Que faire en cas de noyade ?
Prévention Société 58 PRÉVENTION AU FEMININ 58 Alcool et grossesse ne font pas bon ménage : Les conséquences désastreuses du syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) !
Prévention des Risques Majeurs 72 ALERTE SÉISME 72 Risque sismique : Les Antilles sous haute surveillance !
59 ÉTAT DES LIEUX 59 Les grossesses précoces et leurs multiples conséquences dans notre société ! Gros plan sur la situation actuelle en Guyane
73 ALERTE MÉTÉO 73 Apprenez à vous protéger contre la foudre !
62 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 62 Le lien entre exposition professionnelle et cancer du sein établi dans plusieurs professions !
Prévention § Développement Durable 74 ACTUALITÉ 74 La transition énergétique concerne également les outre-mer ! 75 De nouvelles orientations prioritaires pour le 3ème Plan national santé environnement !
Prévention § Sécurité Routière 64 PRÉVENTION ROUTIÈRE 64 Attention au danger des mini-motos et des quads ! 64 Bilan de la Sécurité Routière dans la zone Antilles-Guyane
76 GESTION DES DÉCHETS 76 La réforme de la filière DEEE finalisée ! 77 Réduction des déchets : Adoptons les bons gestes !
65 LA ROUTE ET LES SECOURS 65 Comment organiser les secours en cas d’accident de la route ?
78 PREVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 78 En quoi consiste le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) ?
Ensemble, préservons la santé et la sécurité des salariés ! Contactez-nous ! Direction des Risques Professionnels Aides financières : 0596 66.74.37 Formation : 0596 66.51.33 Conseil-Expertise : 0596 66.53.35 Secrétariat général : 05 96 66.76.19 Email : prevention972@cgss-martinique.fr
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Notre travail, rendre le vôtre plus sûr !
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Actualité
Actualité
La baisse des accidents du travail se confirme en Martinique ! Pour la 3ème année consécutive, on observe une amélioration des statistiques élaborées par la Direction des Risques Professionnels de la CGSS. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Etudes Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Le contexte général
La Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS a pour mission de gérer les accidents du travail (AT) et les maladies professionnelles (MP), de développer et de coordonner la prévention de ces risques auprès des 13 000 établissements de notre région et de leurs 90 400 salariés. Elle élabore et suit également, chaque année, les chiffres de la sinistralité dans les entreprises martiniquaises. Pour la 3ème année consécutive, on observe une baisse du nombre des accidents du travail (AT) avec arrêt : il y a eu 2 071 AT en 2013, soit 14% de moins qu’en 2012, et une diminution de -20% par rapport à 2010. Outre la préservation des ressources humaines des entreprises martiniquaises, ces résultats encourageants ont aussi un impact financier sur la réduction des taux de cotisation payés par les employeurs. Toutefois, en dépit d’une tendance à la baisse des taux moyens de fréquence et de gravité des AT en Martinique sur les 3 dernières années, certains secteurs d’activités ont encore un niveau de sinistralité relativement élevé, supérieur à la moyenne régionale ou nationale. Les entreprises relevant de ces secteurs ciblés devront s’engager dans une démarche globale de management et de pilotage des principales thématiques relevant de la Santé Sécurité au Travail. Les accidents de trajet domicile-travail ont également baissé (-10%). Le nombre d’AT graves (laissant des séquelles aux victimes) est relativement stable, mais 2 accidents mortels sont malheureusement à déplorer en 2013.
Les secteurs à forte sinistralités
Agriculture, Réparation automobile, BTP, Industrie agroalimentaire, Commerce de l’alimentation, Hôtellerie-Restauration…font partie des secteurs
dans lesquels il est nécessaire de poursuivre une politique active de prévention, pour obtenir des résultats tangibles, de façon effective et durable. La DRP aidera les entreprises ciblées (2 000 environ) à s’approprier des démarches et outils leur permettant d’intégrer la prévention des risques professionnels dans leur gestion, et de maîtriser leurs indicateurs de sécurité.
Un fort pourcentage de TMS
Le nombre de maladies professionnelles (MP) continue également de baisser en Martinique, comme dans l’ensemble des régions. 123 MP ont été reconnues en 2013, ce qui représente une baisse de -11% par rapport à 2012. Les affections périarticulaires, encore appelées Troubles MusculoSquelettiques (TMS), occupent toujours une part écrasante (89%) de ces MP, en particulier dans les activités de l’Agroalimentaire et des Services. 44 entreprises ciblées, particulièrement concernées par cette problématique en Martinique, seront également accompagnées par la DRP dans le cadre d’un programme national intitulé TMS Pros (voir encadré).
Les chiffres en métropole
(Statistiques nationales CNAMTS) Sur le plan national, on observe en 2013 une baisse des accidents du travail (618 263, soit -3,5%) et des tués (541 morts, soit -3%) par rapport à l’année 2012. Il en est de même pour les maladies professionnelles (51 452, soit -4,7% ; 430 morts, soit -17,8%), désormais dénombrées par syndromes. Les accidents du trajet (93 363) sont, en revanche en progression (+3,6%), mais le nombre de tués diminue (-5,3% ; 306 morts).
Programme national de lutte contre les TMS TMS Pros, le nouvel outil pour lutter contre les Troubles Musculo-Squelettiques ! En 2012, les TMS représentent plus de 80 % des maladies professionnelles indemnisées par l’Assurance Maladie - Risques Professionnels (plus de 45 000 TMS indemnisés, 10 millions de journées de travail perdues, près d’un milliard d’euros de frais couverts par les cotisations des entreprises, 85% des maladies professionnelles reconnues par la Sécurité Sociale). Leur prévention est une priorité nationale, faisant l’objet d’une offre de service en ligne sur la période 2014-2017 : le programme TMS Pros. Ce programme permet un accompagnement individuel en ligne, conçu sur quatre ans. Il doit permettre aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité d’entreprendre une démarche de prévention des TMS. Prévenir les TMS, c’est identifier, connaitre et maitriser les risques pour transformer durablement les conditions de travail. C’est possible grâce aux outils disponibles sur le site tmspros.fr (tableau de bord, diagnostic, compétences, formations, évaluation…). Ce programme est en cours de déploiement sur le territoire national et dans les DOM.
X Comment utiliser tmspros.fr ?
Particulièrement clair et accessible, ce site aide les entreprises à mettre en place une démarche de prévention efficace en s’appuyant sur quatre étapes essentielles : En quoi suis-je concerné ? Par quoi commencer ? Comment agir ? Quels résultats pour mon entreprise ? Il propose à chaque étape des outils permettant de définir des actions de prévention adaptées : conception des outils ou des produits ; matériel ; aménagement des postes ; organisation du travail. La formalisation d’un plan d’actions et leur évaluation permettent de mener à bien son projet et d’atteindre les objectifs fixés. LAURENCE PAYET, Ingénieur conseil – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
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Actualité
Le compte personnel de prévention de la pénibilité prend forme ! Après la loi du 20 janvier 2014 qui instaure le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), 6 décrets sont parus le 9 octobre 2014 concernant les conditions d’utilisation de ce compte. NOTRE RÉDACTRICE ISABELLE ROCHARD, Documentaliste – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Issu de la loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites, le compte personnel de prévention de la pénibilité doit permettre au salarié de se former afin de changer éventuellement de métier, de réduire sa durée de travail ou de partir plus tôt à la retraite. La pénibilité au travail se définit comme une exposition à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels pouvant laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé. Les partenaires sociaux ont ainsi défini 10 facteurs de risques professionnels pour la prise en compte de la pénibilité au travail (D. 4121-5 du code du travail) : – les manutentions manuelles de charges lourdes ; – les postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ; – les vibrations mécaniques ; – les agents chimiques dangereux, y compris les poussières et les fumées ; – les activités exercées en milieu hyperbare ; – les températures extrêmes ; – le bruit ; – le travail de nuit ; – le travail en équipes successives alternantes ; – le travail répétitif (répétition d’un même geste, à une cadence contrainte).
Public concerné
Tous les employeurs du secteur privé quels que soient leur taille, leur statut juridique et leur domaine d’activité, sont concernés. Le personnel des entreprises publiques, employé dans les conditions du droit privé, est également impacté.
Un compte basé sur un système de points
Des points seront attribués et inscrits sur un compte
individuel, en fonction des expositions du salarié déclarées par l’employeur, dans la fiche individuelle de prévention des expositions aux risques. Un des décrets parus en octobre 2014 fixe les seuils associés à chaque facteur de risques et susceptibles de déclencher l’attribution des points (manutention : 600h/an, postures pénibles : 900h/an, vibrations mécaniques : 450h/an, travail de nuit : 120 nuits/an, travail répétitif : 900h/an). Le nombre maximal de points pouvant être inscrits sur le compte C3P au titre de l’ensemble de la carrière du salarié, est fixé à 100 points. Les salariés employés durant toute l’année et exposés à un seul facteur de risque professionnel acquièrent 4 points par année civile, et ceux exposés à plusieurs facteurs, se verront attribuer 8 points. Les salariés dont le contrat commence ou s’achève au cours de l’année civile acquièrent, par période de trois mois d’exposition, 1 point s’ils sont exposés à un seul facteur et 2 points en cas d’exposition à plusieurs facteurs.
Pour quelle utilisation ?
Le titulaire du compte C3P pourra utiliser les points qu’il a acquis de trois manières différentes : – financer une formation professionnelle en vue d’accéder à un emploi non exposé ou moins exposé à des facteurs de pénibilité. Chaque point permet d’acquérir 25 heures de formation. Les 20 premiers points inscrits sur le compte seront réservés à la formation professionnelle ; – financer une réduction du temps de travail, 10 points permettant de compenser une réduction du temps de travail équivalente à 50 % pendant un trimestre ; – financer une majoration de durée d’assurance vieillesse, et ainsi partir avant l’âge légal de départ à la retraite. Ainsi, 10 points permettront
d’acquérir un trimestre d’assurance.
compte basé sur un système de points
Ce dispositif sera mis en place à compter du 1er janvier 2015. Dès lors, seuls quatre facteurs seront pris en compte : le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes, le travail répétitif et les activités en milieu hyperbare. À partir du 1er janvier 2016, les 6 autres facteurs seront aussi pris en compte.
Ne pas confondre "Fiche individuelle d'exposition" et "Compte pénibilité"
Depuis la loi du 9 novembre 2010, portant sur la réforme des retraites, l'employeur avait déjà l'obligation de consigner dans une "Fiche individuelle de prévention des expositions", les conditions de pénibilité auxquelles chaque salarié est exposé. Doivent figurer sur cette fiche : les facteurs de pénibilité concernés, la période au cours de laquelle cette exposition est survenue, ainsi que les mesures de prévention (individuelles et/ou collectives) mises en œuvre pour faire disparaître ou réduire ces facteurs. Cette fiche individuelle est mise à jour lors de toute modification des conditions d'exposition pouvant avoir un impact sur la santé du salarié. Une copie de cette fiche doit obligatoirement être communiquée au Service de Santé au Travail, afin de l'intégrer au dossier médical du salarié concerné.
Enquête SUMER Pénibilité Une majorité d’ouvriers exposés à des facteurs de pénibilité au travail ! Les facteurs de pénibilité au travail ont été définis dans la loi de novembre 2010 portant réforme des retraites et confirmés dans la loi de janvier 2014. Ces dix facteurs couvrent des expositions à des contraintes physiques marquées, à un environnement physique agressif et à certains rythmes de travail. Si le nombre de salariés exposés à des facteurs de pénibilité dépend fortement des seuils qui permettent de les définir, les caractéristiques des personnes concernées restent qualitativement similaires. Selon les résultats de l’enquête Sumer 2010 publiés au mois de décembre 2014, la pénibilité concerne au premier chef les ouvriers (70 % des ouvriers sont exposés à au moins un des facteurs de pénibilité), puis les employés de commerce et de services (48%). Les secteurs les plus exposés sont la construction (66 % des salariés), l’industrie manufacturière (56%), le secteur du traitement des déchets et l‘agriculture (52%). Les salariés qui exercent des fonctions de production, d’installation, de manutention ou de nettoyage sont plus exposés que la moyenne. Les jeunes sont eux aussi plus concernés, mais les salariés de plus de 55 ans sont largement exposés dans certains secteurs tels que l’industrie manufacturière. Aux facteurs de pénibilité s’ajoutent souvent d’importants facteurs de risques organisationnels comme, par exemple, les fortes contraintes de rythme de travail et le manque d’autonomie. Source : Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES)
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Prévention au Travail
Réflexion
Quelles sont les conditions de réussite d’une démarche de prévention dans votre entreprise ? Prévenir les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles auxquels sont exposés les salariés, et leur permettre de travailler dans de bonnes conditions, relèvent des obligations de l’employeur. Pour cela, il doit mettre en œuvre une démarche de prévention des risques professionnels, structurée, efficace et porteuse de réelles améliorations. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Etudes Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Les 9 grands principes généraux de prévention
Tout chef d’entreprise doit d’abord suivre les 9 grands principes de prévention, afin d’être certain de respecter les étapes essentielles inscrites dans le Code du travail (article L. 4121-2) : 1. Eviter les risques : supprimer le danger ou l’exposition à celui-ci. 2. Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités. 3. Combattre les risques à la source. 4. Adapter le travail à l’homme. 5. Tenir compte de l’évolution de la technique. 6. Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou par ce qui l’est moins. 7. Planifier la prévention. 8. Donner la priorité aux mesures de protection collective. 9. Former et informer les salariés sur les risques et leur prévention.
X 3 valeurs et 5 recommandations pour une démarche de prévention réussie :
Afin de réussir sa démarche, le chef d’entreprise doit s’appuyer sur 3 valeurs essentielles : la personne, la transparence et le dialogue social. Ces valeurs se retrouvent dans les recommandations suivantes.
En pratique… 1z Le chef d'entreprise s'engage :
Il doit afficher sa volonté de s’engager dans une démarche de progrès, auprès de son personnel. Cela signifie : préparer la démarche, mettre en œuvre une démarche planifiée d'évaluation et de mise à disposition des ressources, organiser la communication et s'impliquer régulièrement dans la mise en œuvre des actions.
2z L'entreprise choisit ses outils :
Le chef d'entreprise utilise des outils adaptés à sa situation (organisation, taille, nature des risques, climat social, culture, sécurité,...), qui vont pouvoir lui permettre d’analyser exhaustivement les risques professionnels. Plusieurs outils existent, comme par exemple les grilles de management de la Santé-Sécurité au travail (S-ST), qui sont téléchargeables
sur le site www.cgss-martinique.fr, top 5 "risques professionnels", rubrique "conseil-expertise". Ces grilles sont une aide pour évaluer le niveau de prise en charge de la S-ST dans une entreprise, et pour définir des pistes de progrès.
3z L'entreprise s'organise pour être autonome dans sa démarche :
La réalisation du diagnostic initial et la planification des actions d’amélioration par l'entreprise elle-même, doivent être privilégiées. Son dirigeant s'appuie pour cela sur des compétences en interne. Il peut avoir recours à des ressources externes en saisissant cette opportunité pour acquérir et développer des compétences internes : la Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS, les personnes ressources externes en EvRP (Évaluation des Risques professionnels) référencées par la DRP, le médecin du travail de son entreprise, les organismes de formation, etc. Le chef d’entreprise demeure néanmoins le seul responsable des actions d’évaluation et de prévention à mettre en place.
4z Le chef d'entreprise associe les salariés :
Des échanges avec le personnel doivent être organisés en procédant à une analyse de leur poste et de leur situation de travail. Ces échanges permettent de croiser les savoirfaire professionnels des salariés et ceux des experts. Il s’agit d’une démarche concertée avec tous les acteurs de l’entreprise, qui acquièrent ainsi une plus grande maîtrise des principes de la prévention, une meilleure prise de conscience des risques auxquels ils sont exposés, et des responsabilités qui leur incombent (port des équipements de protection, règles de sécurité à respecter, alertes en cas de danger, etc.). Les situations concrètes de travail sont à prendre en compte, et non les situations idéales ou prescrites dans des procédures. Une démarche d’évaluation et de prévention des risques professionnels doit être basée sur la réalité du terrain. C’est une condition de réussite essentielle.
5z Le chef d'entreprise décide des
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actions de prévention à mettre en place :
En tant que responsable de la Santé-Sécurité au travail (S-ST) de ses salariés, c’est à lui de rechercher les solutions de prévention à mettre en place, et éventuellement faire des choix et arbitrer. Ses décisions doivent permettre en priorité la suppression des risques, et si cela n’est pas possible, garantir une protection suffisante du personnel. Un suivi des actions est à faire par le chef d’entreprise, qui devra également veiller à ce que cette démarche offre une amélioration continue.
Réflexion
Préserver les séniors en milieu de travail : une richesse pour l’entreprise ! Avec le vieillissement démographique et l’allongement de la durée de la vie professionnelle beaucoup d’entreprises voient ou vont voir leur population de quinquagénaires et maintenant de sexagénaires augmenter. NOTRE RÉDACTRICE ISABELLE ROCHARD, Documentaliste – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Les enjeux pour le bien-être des séniors au travail
Le phénomène de vieillissement conduit les entreprises à devoir s’intéresser à la population des séniors. Le législateur a donné une forte impulsion avec la loi de financement de la sécurité sociale du 17 décembre 2008 qui incite les entreprises de plus de 50 salariés à négocier un accord pour l’emploi des salariés âgés. Aussi, la prévention du vieillissement au travail doit permettre au salarié de moins ressentir de limitation due aux effets du vieillissement dans son travail. Pour cela, des outils sont proposés à l’entreprise pour lui permettre de maintenir un niveau constant d’employabilité de ses salariés en préservant leur santé, leurs compétences et leur motivation.
Travailler mieux pour travailler vieux X Réduire les facteurs de pénibilité au travail :
Avec l'âge, la force, la résistance, la rapidité et les capacités de récupération des travailleurs diminuent. Mais l'ampleur de ce déclin dépend fortement des contraintes auxquelles le salarié aura été exposé au cours de son parcours professionnel. Si les conditions ont été favorables, à 60 ans il dispose encore des potentialités nécessaires pour accomplir son travail. Si au contraire, il a connu une carrière pénible, le vieillissement s'accélère. Port de charges lourdes, postures pénibles, gestes répétitifs à l’origine de troubles musculosquelettiques (TMS), exposition à des produits nocifs ou à des nuisances physiques (bruit, vibrations…), horaires atypiques, stress… Les facteurs de pénibilité se cumulent et provoquent l'usure prématurée des travailleurs. Depuis le 1er janvier 2012, les entreprises sont d'ailleurs tenues de mettre en place des actions destinées à prévenir les facteurs de risques professionnels susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé. Elles doivent se préoccuper de la réduction de la pénibilité au poste de travail et de la prévention de l’usure professionnelle le plus tôt possible c’est-à-dire bien avant que le salarié n’ait atteint la cinquantaine.
X L’amélioration des conditions de travail : Prévenir le vieillissement en milieu de travail suppose aussi que chacun des acteurs puisse
effectuer son travail dans de bonnes conditions tout au long de sa vie, en étant bien dans son corps, bien dans sa tête, et bien dans ses relations avec les autres. Les bonnes pratiques à adopter sont nombreuses et variées. Elles concernent aussi bien la technique (automatiser les tâches pénibles, utiliser des aides mécaniques pour alléger le travail physique…), que l'organisation du travail (éviter le travail de nuit et le travail posté, prévoir des délais réalistes pour la réalisation des tâches…). Elles doivent être synonymes de qualité du travail, en privilégiant ses trois composantes : physique (gestes, postures, manutentions, déplacements…), cognitive (prise et traitement d’informations, prise de décisions, marge de manœuvre…), psychosociale (relations, coopération dans les équipes, vécu au travail, intérêt…).
X La promotion de la santé au travail :
La nécessité d’instaurer de meilleures conditions de travail pour les seniors a fait apparaître l’importance de la prévention tout au long de la vie active. Pour qu’une personne puisse travailler au-delà de 60 ans, il est déterminant qu’elle atteigne cet âge en bonne santé physique et mentale. Il convient alors de promouvoir par exemple une bonne hygiène de vie (hygiène alimentaire, pratique d’une activité physique…), de sensibiliser les salariés aux dangers des conduites addictives (tabagisme, consommation excessive d’alcool…), et faire de la santé au travail un levier de performance globale.
X La formation et la valorisation de l’expérience :
En France, les salariés seniors sont à la fois peu bénéficiaires et peu demandeurs de formation. L’accès à la formation est pourtant l’un des facteurs clés définis pour favoriser le travail des salariés âgés. D’autre part, la transmission des savoirs par le tutorat, par exemple, est un bon moyen de valoriser l’expérience des seniors et de moins les solliciter physiquement. L’objectif est de faire accompagner les jeunes qui commencent à travailler par des collègues plus âgés qui ont une longue carrière dans l’entreprise et qui sont idéalement placés pour jouer le rôle de tuteur. Cette approche vise à mettre le plus possible à profit les connaissances et l’expérience des travailleurs âgés et à faire en sorte que ces travailleurs gardent leur motivation au travail.
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Mieux vieillir au travail est donc un enjeu majeur de prévention. La poursuite d’une activité professionnelle jusqu’à un âge avancé passe davantage par la prévention précoce de l’usure prématurée que par des adaptations spécifiques aux salariés âgés. Cependant, pour optimiser le travail des seniors, il convient de mettre en place des organisations où le recours à leur expérience est possible, où des marges de manœuvre existent, où la continuité des tâches est favorisée, où la pression temporelle et l’urgence sont réduites autant que faire se peut, et où la conduite simultanée de tâches multiples est évitée.
Prévention au Travail
La Prévention en Action
Le Centre de Gestion de la Martinique œuvre quotidiennement pour la prévention des risques !
Le Centre de Gestion de la fonction publique territoriale accompagne 58 Collectivités Territoriales et Etablissements publics locaux, dans la mise en œuvre de leur politique de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. NOTRE RÉDACTRICE MICHÈLE VARASSE, Responsable du Pôle Prévention Santé Sécurité au Travail – CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA MARTINIQUE.
Le Contexte
La règlementation impose à l’autorité territoriale de garantir la santé et la sécurité des agents placés sous son autorité. Une obligation dont la mise en œuvre est parfois compliquée car les risques professionnels sont partout. En effet les agents territoriaux exercent des métiers très variés : dans les ateliers municipaux, les chantiers des services techniques, les crèches, les cantines scolaires, la police municipale… L’équipe du service Prévention des risques professionnels, composée d’un ingénieur de deux techniciens et d’une assistante de gestion, propose sur la base des textes en vigueur une assistance technique, juridique et un suivi à la réalisation des actions de prévention.
Les Missions du Service X L’inspection réglementaire :
Les ACFI (Agents chargés de la fonction d’inspection) accompagnés des assistants de prévention ou des responsables de service, effectuent des visites aux postes de travail des agents : dans les bureaux, les ateliers ou sur les chantiers. Ils contrôlent les conditions d’application des règles d’hygiène et de sécurité, et par le biais de rapports proposent à l’autorité territoriale des préconisations de nature à améliorer les conditions de travail des agents territoriaux, 98 visites ont été effectuées en 2013. Les ACFI présentent leurs observations lors des réunions des comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail. Les élus représentants de l’administration et du personnel qui les composent, peuvent ainsi se prononcer sur la validation et la mise en œuvre des actions proposées.
X Le conseil et l’assistance des élus, des cadres, et des préventeurs :
Le service propose une aide à la conduite de projets de prévention : campagnes de sensibilisation au port des équipements de protection individuelle, mise en place de communication réglementaire auprès des agents, réalisation des règlements intérieurs et consignes de sécurité. 142 interventions réalisées en 2013. Des réseaux d’acteurs de prévention ont été créés : ils concernent environ 200 personnes ce sont les directeurs et responsables des ressources humaines, des services techniques, et les assistants et conseillers de prévention. L’animation de ces réseaux, par le biais de réunions thématiques régulières, permet la diffusion des évolutions réglementaires, d’outils de prévention, et les échanges de pratiques entre participants. Des visites de postes ou de sites hors cadre inspection, sont réalisées à la demande des Collectivités, pour des projets d’aménagement ou lors de la mise en service de nouveaux locaux.
X L’assistance à la réalisation du Rapport annuel sur la Santé la Sécurité et les Conditions de Travail :
Chaque année, les collectivités territoriales doivent établir un rapport annuel, faisant le bilan de la situation générale de la santé, de la sécurité, des conditions de travail, et des actions menées au cours de l'année écoulée. Un outil commun permettant d’établir des statistiques sur les accidents du travail, les maladies professionnelles, et les actions de prévention menées, est diffusé chaque année aux collectivités par le service. La
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dernière enquête qui a concerné 6361 agents territoriaux. Elle a montré une augmentation des maladies professionnelles, et une prépondérance des accidents de service dans la filière technique. Les problématiques révélées par ces statistiques permettent d’orienter les décideurs des collectivités vers les actions de prévention à prioriser pour les années suivantes.
X L’accompagnement des Collectivités et Etablissements Publics à la réalisation du Document Unique d'évaluation des risques professionnels :
Cette mission qui a débuté en 2013, offre aux collectivités locales, l’opportunité d’identifier, d’évaluer les risques professionnels, au sein de leurs services, et d’élaborer des plans d’action, visant à réduire ces risques et à améliorer les conditions de travail des agents. La collectivité bénéficie d’une assistance tout au long de la démarche : formation des acteurs, mise à disposition d’outils d’évaluation, accompagnement des conseillers et assistants de prévention pour des visites de terrain, et la réalisation du document. 5 documents uniques ont pu être finalisés et actuellement 10 collectivités et établissements publics sont en démarche. Le service prévention des risques professionnels du centre de gestion privilégie la proximité avec les collectivités territoriales, qui s’inscrivent de plus en plus dans des démarches de prévention. Notre priorité : rester en permanence à leur écoute et leur fournir un accompagnement à la carte, dans leurs démarches d’amélioration des conditions de travail des agents territoriaux.
La Prévention en Action
L’intérêt du tutorat lors de l'accueil des nouveaux embauchés !
Le recrutement d’un salarié est un investissement sur le long terme qui nécessite la mise en place d’une démarche d’intégration dès son arrivée. Visant à la fois la formation du nouvel embauché à son poste de travail et la validation de son parcours d’intégration, elle doit s’inscrire plus largement dans la politique globale de gestion des ressources humaines de l’entreprise. NOTRE RÉDACTEUR JULIEN JACQUES, Responsable du Service Prévention – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Découvrir en toute sérénité son nouvel environnement de travail, comprendre les modes opératoires à respecter, être attentif à sa propre sécurité et à celle de ses collègues…, cet apprentissage commence dès les premiers jours de travail. À condition d’être accompagné et encadré. Par manque de confiance en soi ou encore pour faire bonne impression, un nouvel embauché n’osera pas toujours poser les questions qu’il a en tête. Accueillir un nouveau venu, c’est instaurer un échange, l’inciter à faire part de ses interrogations, lui apporter toutes les informations et les connaissances utiles à sa prise de fonction, lui transmettre des conseils et de bonnes pratiques, un savoir-faire et aussi un savoir-être.
Des étapes recommandées pour une bonne intégration X Préparer l’arrivée du "nouveau" :
Dès la décision du recrutement, cette préparation consiste à réfléchir aux conditions de formation et d’intégration du nouveau collaborateur. Un programme doit être élaboré avec le responsable hiérarchique du salarié. Il doit permettre de : – formaliser les activités confiées au salarié et les planifier dans le temps ; – responsabiliser chacune des personnes intervenant dans son parcours d’intégration.
X Désigner un tuteur :
Le tuteur sera le référent professionnel du "nouveau" tout au long de sa période d’intégration. L’exercice d’une telle fonction, nécessite une bonne sélection et une formation spécifique notamment lorsqu’il s’agit de transmettre de bonnes pratiques dans le domaine de la santé sécurité au travail. Elle doit contribuer à développer une culture de prévention dans l’entreprise (transmission de savoirfaire spécifiques), et de coopération entre salariés. Elle vise aussi à accroître le niveau de qualification de l’ensemble du personnel de l’entreprise, et à valoriser les tuteurs par la reconnaissance de leur professionnalisme. Depuis deux ans, un stage spécifique intitulé "BPR05 - Acquérir les compétences en prévention pour
la fonction de tuteur en Santé au travail" est proposé aux entreprises désireuses de former des tuteurs, par la Direction des Risques Professionnels de la CGSS Martinique.
X Accueillir le "nouveau" :
Il est important de veiller à ce qu’une personne se charge de l’accueil du "nouveau", le jour de son arrivée, afin qu’il soit présenté individuellement aux autres salariés, et accompagné dans toutes ses démarches administratives. Son programme d’intégration lui sera ensuite présenté, ainsi que l’organigramme et le règlement intérieur de l’entreprise. Il est vivement conseillé de remettre à cette occasion, un livret d’accueil expliquant le fonctionnement de l’entreprise, les risques généraux liés à l’activité, les procédures et consignes à respecter, en précisant les coordonnées des personnes à contacter en cas de difficultés. Ces informations pratiques seront complétées par une visite des locaux de travail. Parce que les accidents peuvent survenir dès les premiers jours de travail, le "nouveau" devra être rapidement formé aux procédures d’urgence (évacuation, sauvetage-secourisme…) et aux risques particuliers liés au poste de travail qu’il occupe (utilisation d’équipements ou de produits chimiques dangereux, travail en hauteur, travail sur des installations sous tension…). Utiliser des images, ou recourir à des démonstrations et exercices pratiques, sont vivement recommandés.
X Accompagner le salarié tout au long de son parcours d’intégration :
Il est essentiel de planifier des rencontres régulières, afin d’évaluer et de tracer la validation des connaissances acquises, tout au long du parcours d’intégration. Un bilan de ce parcours doit intervenir avant la fin de la période d’essai, pour confirmer l’embauche ou l’affectation à un nouveau poste de travail. L’objectif étant de : – mesurer la progression du « nouveau » dans la maîtrise de ses activités ; – identifier les difficultés qu’il rencontre, et mettre en place si nécessaire des actions correctrices (formations complémentaires…) ; – apprécier son intérêt pour l’emploi et l’entreprise ;
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– recueillir ses remarques ou suggestions concernant les améliorations possibles de son poste de travail.
Des facteurs clés de réussite
Un des premiers facteurs réside dans l’engagement et les compétences des acteurs mobilisés : le tuteur, l’apprenant, mais aussi l’implication de l’encadrement est déterminante. La réussite du dispositif de tutorat repose en grande partie sur la possibilité offerte au tuteur et au "nouveau" de disposer du temps et des moyens nécessaires. Le tuteur doit avoir une approche pédagogique, repérer des situations de travail aux effets "formateurs", en organisant le parcours de l’apprenant, en l’impliquant progressivement dans des tâches de complexité et de responsabilités croissantes. De la familiarisation avec l’environnement de travail à l’autonomie, plusieurs étapes sont à construire pour suivre la progression du "nouveau". Pour en savoir plus, consultez le Catalogue de formation sur www.cgss-martinique.fr, top 5 "risques professionnels", rubrique formation.
Prévention au Travail
A la Loupe
La Direction des Risques Professionnels de la CGSS dévoile une nouvelle offre de formation 2015 adaptée à vos spécificités ! Les accidents du travail et les maladies professionnelles ne relèvent pas de la fatalité. Ils constituent des dysfonctionnements que l’entreprise doit apprendre à gérer et à maîtriser. A ce titre, la formation s’avère être un outil de prévention incontournable. NOTRE RÉDACTRICE ODILE SAINT-PRIX, Responsable du Service Diffusion et Etudes Clientèle – DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi s’agit-il ?
Comment prévenir efficacement les risques professionnels dans son entreprise ? En y étant bien préparé ! La formation est essentielle dans une démarche pérenne de prévention des risques professionnels et de management de la Santé-Sécurité au Travail. Des méthodes, des outils existent aujourd’hui et sont accessibles à tous les acteurs de l’entreprise.
Une nécessité à tous les niveaux de l’entreprise
Les formations à la prévention des risques professionnels permettent aux stagiaires de maîtriser les méthodologies pour identifier les risques professionnels dans leurs entreprises, et surtout pour élaborer des actions efficaces visant à réduire ces risques. Leur objectif est de permettre l’amélioration des conditions de travail et de veiller à la santé et au bien-être des salariés. Des bénéfices supplémentaires découlent de la mise en œuvre des compétences acquises lors des formations : l’amélioration durable des performances de l’entreprise, une remise à plat des relations dans le travail, et le développement de l’implication des salariés. En formant son personnel dans ce domaine, non seulement l’entreprise s’acquitte de ses obligations réglementaires, mais elle décide d’en tirer le meilleur parti : elle réduit ses risques, elle maîtrise son organisation et limite ses dysfonctionnements, elle anticipe les changements, fait preuve d’innovation et améliore son image. Ces formations permettent donc aux acteurs de l’entreprise d’être capables d’agir et d’être autonomes dans la conduite de leur démarche de prévention des risques professionnels. Le management de la santé-sécurité au travail doit être intégré dans la gestion de l’entreprise. Il est donc nécessaire que tous les niveaux hiérarchiques soient formés : personnel de direction, encadrement, chargés de sécurité, opérateurs, ainsi que les instances représentatives du personnel (DP, CHSCT).
Découvrez l’offre de formation 2015 de la DRP
La Direction des Risques Professionnels (DRP) de la CGSS propose des formations adaptées à nos spécificités régionales. Elle prend à sa charge les frais pédagogiques pour la majorité de ces formations, qui ne sont donc pas facturés aux entreprises. Plus de 1.400 chefs d’entreprise et salariés sont formés chaque année par la DRP, et plus de 8.000 stagiaires le sont, par les moniteurs et formateurs conventionnés par la DRP. L’édition 2015 du
catalogue des formations présente les actions de formation dispensées par la DRP dans le domaine de la santé et sécurité au travail. Ce document est disponible sur le site www.cgss-martinique.fr (top 5 "risques professionnels", rubrique "formation"). Ce catalogue est destiné aux décideurs d’entreprises, aux directions des ressources humaines, aux responsables QHSE, au personnel d’encadrement, ou à toute autre personne concernée par la prévention de la sécurité en entreprises (Membres de CHSCT, Délégués du Personnel, formateurs internes…).
X Une offre permettant de suivre un cursus complet ou un stage ciblé :
Ces formations sont organisées selon 5 grandes thématiques, qui permettent une progression des compétences en prévention : – Organisation et management de la prévention ; – Démarche, méthodes, outils ; – Risques spécifiques ; – Secteurs professionnels ciblés ; – Formations de formateurs. Les deux premières thématiques abordent la prévention sous une approche transversale. Les trois autres traitent de risques ciblés (risques chimiques, risques de TMS liés aux manutentions manuelles, risques psychosociaux…) ou de secteurs particuliers (BTP, intérim, agriculture, Aide et Soins à domicile…). À l’issue des formations proposées, et en fonction des stages et du cursus suivi, les participants sont préparés à : – Pouvoir échanger avec d’autres acteurs impliqués dans une action de prévention ; – Concevoir des campagnes de sensibilisation et de communication autour des thèmes de la prévention ; – Savoir utiliser certains outils adaptés à l’action de prévention ; – Mener une démarche d’évaluation des risques professionnels en entreprise, et rédiger le "document unique" ; – Participer, selon leurs missions et leurs prérogatives, à une action de prévention impliquant des acteurs externes ; – Accepter une délégation de pouvoir, et Manager la prévention des risques professionnels. Dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue, les stagiaires sont interrogés sur leur appréciation. Ces enquêtes de satisfaction sont des outils permettant d’adapter chaque année les contenus des stages aux besoins exprimés et aux préoccupations d’actualités formulées par les entreprises martiniquaises et par leurs salariés.
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Ainsi en 2015, 5 nouvelles offres de stages seront proposées par la DRP, sur des thèmes comme la prévention des incivilités et de la violence externe en milieu de travail, la mission des personnes désignées compétentes en Santé et Sécurité au travail. Alors n’hésitez plus, consultez notre offre 2015 et formez-vous !
X Deux nouvelles formations dédiées aux chefs d’entreprises !
Deux formations répondent particulièrement aux préoccupations croissantes des chefs d’entreprises : r 4 FOHBHFS EBOT VOF EÊNBSDIF EF QSÊWFOUJPO des risques professionnels liés aux incivilités et à la violence externe (Réf. MRS04) : cette formation permet aux responsables d’entreprises de mettre en œuvre une démarche de prévention de ces risques professionnels, bâtie sur 5 axes de travail : l’organisation du travail, la formation du personnel, la sécurisation des locaux, etc. r .FUUSF FO VWSF VOF EÊNBSDIF EF QSÊWFOUJPO de la pénibilité au travail (Réf. BPR04) : Dans le cadre de la réforme des retraites, les entreprises sont désormais tenues de prévenir la pénibilité et d’établir des fiches individuelles d’exposition aux facteurs de pénibilité. Grâce à cette formation, les stagiaires seront en capacité de mettre en œuvre un plan d’actions "pénibilité" au sein de leurs entreprises. La gestion des âges et des seniors est également abordée.