N°10 - Janvier 2017
Prévention Santé au Travail 12 AIDES FINANCIÈRES À VOTRE DISPOSITION POUR PRÉVENIR LES RISQUES DANS VOTRE ENTREPRISE ! SYNDROME DU CANAL CARPIEN QUELLE PROBABILITÉ POUR QUE VOUS EN SOYEZ ATTEINT ?
LE SAVIEZ-VOUS ?
VOUS POUVEZ CONTRACTER LA LEPTOSPIROSE CHAQUE JOUR DANS LE CADRE DE VOTRE TRAVAIL !
Prévention Santé Vie Pratique SANTÉ MENTALE UNE ÉTUDE LÈVE LE VOILE SUR LA VÉRITABLE SITUATION À LA RÉUNION PRÉVENTION FAMILLE QUE FAIRE EN CAS DE HARCÈLEMENT SCOLAIRE ?
Développement Durable
À LA UNE
COMMENT DEVENIR FORMATEUR PRAP ?
NOUVEAU TEST DE DÉPISTAGE DU CANCER COLORECTAL : COMMENT LA RÉUNION SE MOBILISE ?
LES ATOUTS DU SYSTÈME DE MANAGEMENT DE L’ÉNERGIE POUR VOTRE ENTREPRISE Avec la collaboration de :
ISSN 2115-2527 – 5.00 €
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édito
PRÉVENTION RÉUNION
MYRIAM EL KHOMRI
Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
"La spécificité de chaque territoire sera respectée" veux commencer en souhaitant aux lectrices et lecteurs de JEn e"Prévention Réunion" une excellente année 2017. métropole comme outre-mer, 2016 a été une année particuliè-
rement active dans le champ du travail. Aide Embauche PME, Plan 500 000 formations pour les demandeurs d’emploi, lutte contre les discriminations : des politiques ambitieuses ont été engagées pour soutenir les entreprises, favoriser la mobilité professionnelle et permettre à toutes et à tous de trouver sa place dans le monde du travail. 2016 a aussi été l’année de l’adoption de la loi Travail. Je suis convaincue que son application mesure par mesure prouvera le bien-fondé économique et social de ce texte. Dans le même mouvement nous avons voulu apporter de la souplesse au niveau de l’entreprise pour renforcer notre économie, tout en créant de nombreux nouveaux droits pour les travailleurs : droit universel à la formation avec le Compte personnel d’activité, droit à la déconnexion, droits pour les collaborateurs de plateformes numériques, droit d’information sur le droit du travail pour les TPE et PME, droit à un programme d’insertion renforcé pour les jeunes précaires avec la Garantie jeunes…
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Sur le plan du dialogue social, la loi Travail prévoit par ailleurs que tous les accords et conventions collectives seront applicables en Outre-mer, sauf s’ils stipulent le contraire. Dans ce cadre, la spécificité de chaque territoire sera respectée en donnant un rôle central aux partenaires sociaux locaux. En 2017, le gouvernement restera entièrement mobilisé en faveur de l’emploi. Déjà, les réformes portent leurs fruits : notre pays a créé 237 000 emplois nets depuis 6 trimestres consécutifs. Une situation inédite depuis 2008. La reprise est là, et nous continuerons à la soutenir, en métropole comme en outre-mer. Bonne et heureuse année 2017 !
éditos
PRÉVENTION RÉUNION
AGEFIPH RÉUNION
SISTBI – LA SANTÉ AU TRAVAIL
"Favoriser l’emploi et faciliter le parcours des travailleurs handicapés"
"La Fiche d’Entreprise, un document clé dans la démarche de prévention !" Pour chaque entreprise ou établissement, l'équipe pluridisciplinaire du Service Interentreprises de Santé au travail, coordonnée par le médecin du travail, établit et met à jour une fiche d'entreprise ou d'établissement sur laquelle figurent, notamment, les risques professionnels et les effectifs de salariés qui y sont exposés (Article D4624-37). Elle est établie dans l'année qui suit l'adhésion de l'entreprise (Article D4624-38). Elle doit être adressée à l'employeur, qui la transmet au CHSCT ou, en absence de celui-ci, aux délégués du personnel, ces derniers remplissant dans ce cas les mêmes missions que le CHSCT. Elle est tenue à la disposition du directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi et du médecin inspecteur du travail, elle peut être consultée par les agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale (Article D4624-40). Cette fiche a pour objectif : l’identification des facteurs professionnels de risque pour la santé et la sécurité de salariés et l'évaluation du niveau de risque restant, en tenant compte des mesures de protection collective et individuelle prises par l'employeur ; l’état des lieux de la prévention mise en place ; d’alerter et de conseiller l’employeur sur les risques (rôle d’alerte du médecin du travail : « Lorsque le médecin du travail constate la présence d'un risque pour la santé des travailleurs, il propose par un écrit motivé et circonstancié des mesures visant à la préserver. L'employeur prend en considération ces propositions et, en cas de refus, fait connaître par écrit les motifs qui s'opposent à ce qu'il y soit donné suite. ») ; de préconiser des mesures de prévention à mettre en place ; une meilleure connaissance de l’entreprise, de son activité, de son évolution et des expositions (elle doit mentionner les indicateurs de résultats de l'entreprise en matière de santé et sécurité au travail : accidents du travail, maladies professionnelles déclarées et reconnues, maladies à caractère professionnel, autres pathologies observées) ; un échange des données issues de la visite médicale ; de renseigner les dossiers médicaux des salariés et d’orienter le suivi médical ; lors des mises à jour, d’assurer le suivi du niveau de prévention. a Fiche d’Entreprise (FE) et repérage des dangers : la FE a une forme plus littéraire pour être accessible par tous les employeurs (notamment les Très Petites Entreprises) alors que le repérage des dangers est plus technique et s’adresse à des préventeurs. Elle apporte une vision médicale (Maladies Professionnelles, pénibilité, etc.). Pour chaque facteur de risque identifié, la fiche doit préciser les effectifs exposés et le type de surveillance médicale nécessaire (simple ou renforcée). Le médecin peut y détailler également les modalités de surveillance médicale renforcée envisagée (périodicité des visites, examens complémentaires), en tenant compte des recommandations de bonnes pratiques existantes. Elle pointe les actions prioritaires à mettre en place alors que le repérage des dangers liste les risques sans les prioriser. a Fiche d’Entreprise et Document Unique : la FE donne une identification des risques non exhaustive (une seule visite par un observateur extérieur à l’entreprise) alors que le DU se doit d’être exhaustif et engage la responsabilité de l’employeur, notamment en cas d’absence. Elle donne une image instantanée alors que le DU doit être considéré comme un document de gestion au quotidien. Elle liste les risques par poste de travail alors que le DU les liste par unité de travail ou par tâche. Votre service de santé au travail se tient à votre disposition pour toute question relative à la fiche d’entreprise.
L’action de l’Agefiph au service du maintien
dans l’emploi a pour objectif d’éviter la désinsertion professionnelle des personnes reconnues handicapées ou en voie de reconnaissance, qui risquent de perdre leur emploi du fait d’une maladie, d’un accident, de la survenance ou de l’aggravation du handicap. La réussite du maintien dans l’emploi nécessite une prise en charge précoce de la situation en coordonnant l’intervention des différents acteurs et un accompagnement individuel de l’employeur et du salarié ou travailleur indépendant. 99 Services d’appui pour le maintien dans l’emploi (SAMETH) accompagnent les employeurs et les salariés handicapés pour trouver des solutions permettant le maintien dans l’emploi. Présents dans tous les départements les SAMETH interviennent en partenariat avec les acteurs du champ médical (services de santé au travail), social (services sociaux de la sécurité sociale) et professionnel (entreprises, ergonomes, organismes de formation). A La Réunion, au cours du premier semestre 2016, le Sameth a réalisé 112 maintiens dans l’emploi (+ 4% sur un an). Pourtant malgré ces résultats encourageant à la Réunion comme au plan national, le niveau de chômage élevé des personnes handicapées demeure une préoccupation majeure. La réponse aux besoins des employeurs doit encore être améliorée. L’insertion ou le maintien dans l’emploi des personnes handicapées reste toujours à développer dans certaines entreprises, et l’Agefiph doit être en capacité d’anticiper et de s’adapter aux mutations de son environnement. Face à ce constat, le Conseil d’Administration de l’Agefiph a adopté « Un nouveau positionnement pour réaffirmer l’identité de l’Agefiph » et « Les Orientations stratégiques 2016-2018 » qui s’appuient sur 5 ambitions : ^ Permettre des parcours professionnels sécurisés dans le cadre d’une offre d’intervention rénovée, évolutive et en appui des dispositifs de droit commun. Renforcer en particulier le maintien dans l’emploi des personnes en risque de désinsertion professionnelle par une détection et un soutien plus précoce, en lien avec nos partenaires et les acteurs concernés (Cellules PDP, CARSAT, SST,…) en lien avec le plan santé au travail,… ^ Renforcer et mieux cibler la mobilisation du monde économique et social pour l’emploi des personnes handicapées. Notamment les secteurs professionnels qui de par leurs particularités, présentent plus de risques d’émergence de handicaps doivent faire l’objet d’efforts particuliers, tout comme certains territoires. ^ Renforcer l’accès des personnes handicapées à la formation de droit commun, comme l’un des éléments du parcours. ^ Agir sur le système d’acteurs de l’emploi, de la formation, de l’orientation et du travail au bénéfice des personnes handicapées. ^ Aller vers une Agefiph repositionnée, plus lisible et plus visible. Un plan stratégique conduisant à la définition courant 2017 d’une nouvelle offre d’intervention a été élaboré . CHRISTOPHE CASTAGNET Délégué Régional AGEFIPH La Réunion-Mayotte
PASCAL LAPORTE
Directeur du Département Prévention du Service de Santé au Travail SISTBI
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édito
Nos Rédacteurs Ont collaboré à ce numéro :
L’année de la Prévention
Myriam EL KHOMRI (Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social), Laurent BIEN (Directeur du Centre Hospitalier Gabriel Martin - CHGM - et de l’Etablissement Public de Santé Mentale Réunion - EPSMR), Christophe CASTAGNET (Délégué Régional AGEFIPH La Réunion-Mayotte), Alain IGLICKI (Ingénieur-conseil Régional, Directeur de la Prévention des Risques Professionnels de la CGSS Réunion), Xavier FAREL (Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS Réunion), Laurence PAYET (DPRP, CGSS Réunion), Dévy ARMOURDOM (DPRP, CGSS RÉUNION), Pascal LAPORTE (Directeur Prévention Santé au Travail, SISTBI Réunion), Jérôme FRIBOURG (SISTBI Réunion), Geneviève RATO (SISTBI Réunion), Dr Geneviève LIBERTINO (SISTBI Réunion), Dr Martine GREFFARD (SISTBI Réunion), Corinne DUBOIS (Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Région Ile de la Réunion), Adrien SIMONETTI (Stagiaire ISA, Chargé de mission UMIH), Yohan GOUDE (FOCALYS), Dr Jan-Dirk HARMS (Médecin consultant, ex-CHU RÉUNION-GHSR), Dr Hélène ANDRÉ (CHU RÉUNION-GHSR), Dr Sandrine CARTÉGNIE (CHU RÉUNION, Site FÉLIX GUYON), Dr Marielle BASTY (Urgences SMUR, CHU Réunion), Dr Katia SLAMA (RUN DÉPISTAGES), Dr Pauline PRADERE, (Pneumologue), Armelle KLEIN (Doctorante, IRD, PEBCS), Dr Léopoldine CHEN (Vétérinaire), Evelyne PARA (Directrice des Risques Professionnels, CGSS Martinique), Julien JACQUES (DRP, CGSS Martinique), Odile SAINT-PRIX (DRP, CGSS Martinique), Miguel MARIMOUTOU (DRP, CGSS Martinique), Pascal GHUNAIM (DRP, CGSS Martinique), Régine ACÉLOR-NAZAIRE (DRP, CGSS Martinique), Véronique SON (DRP, CGSS Martinique), David HERTHÉ (DRP, CGSS Martinique), Virginie WALOSZEK (Académie de Martinique), Franck DARTIAILH (Académie de Martinique), Pr Didier SMADJA (Réseau ERMANCIA), Dr Hélène MANDIN (CHU Martinique), Lieutenant-Colonel Jean-Paul LEVIF (SDIS 972), Médecin Hors Classe Félix THOMAS (SDIS 972), Capitaine Alexandre BOURMAUD (SDIS 972), Lieutenant de 1ère Classe Guy-Albert JORITE (SDIS 972), Sergent Maguy REMION (SDIS 972), Commandant Gisèle GRANCHAMP (SDIS 971), Lieutenant Sébastien DUPUITS (SDIS 971), Adjudant Lucien BECSANGELE (SDIS 971), Gladys LEOTE (SDIS 973), Adjudant-chef Jean NIAMA (SDIS 973), Sergent Fred FLORIMOND (SDIS 973), Jean-Marc CONSTANTIN (ARACT Guyane), Ludmya LUCENAY WEISHAUPT (ORSG-CRISMS), Michel LEBRUN (Ingénieur Conseil, CIMPA, CARSAT Auvergne), Guy LEBERRE (Responsable du CIMPO, CARSAT Bretagne), A.DAVID (Journaliste Prévention Santé), Agence de Santé Océan Indien (ARS-OI), Observatoire Régional de la Santé (ORS Réunion), Association Française d’Urologie, Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME), INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
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% des accidents du travail sont causés par des lombalgies selon les dernières statistiques nationales de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) publiées à la fin 2016. A eux seuls, les 167 000 accidents (liés aux maux de dos) recensés sont responsables de près d’un tiers des arrêts de travail de longue durée ! Les lombalgies sont aussi responsables de près de 15% des accidents de trajet et de 7% des maladies professionnelles. Parmi les secteurs les plus touchés : l’agroalimentaire, le BTP, la logistique ou encore les services à la personne (où l’on note une forte augmentation des accidents). Autant dire que la facture est plutôt salée pour la sécurité sociale (près d’un milliard d’euros par an) et pour les « entreprises malades » (impacts sur la productivité, la compétitivité, le climat de groupe…). Quand on sait les conséquences invalidantes des lombalgies à moyen et terme, l’absentéisme induit par le fléau peut conduire tout droit à la désinsertion professionnelle des salariés atteints. Néanmoins, de nombreuses solutions et actions correctrices existent pour prévenir les lombalgies au travail, notamment quand il s’agit de manutentions de charges ou de personnes et de gestes répétitifs et forcés : des formations PRAP sont disponibles (voir page 16) pour aider les travailleurs à adopter les bonnes gestuelles ; les équipements ergonomiques actuellement sur le marché n’ont jamais été aussi performants et utiles pour répondre à toutes formes de contraintes posturales et améliorer la qualité de vie au travail (QVT), entre autres atouts ; les produits et matériels susceptibles d’alléger les charges que doivent supporter les travailleurs ne manquent pas (monte-charge, pont roulant, palans, chariot élévateur… ; lève-personne, lit médicalisé, barre d’appui…) ; la règlementation liée aux limites légales de port de charges pour les salariés hommes et femmes ne peut plus être négligée ; l’activité sportive régulière est recommandée sachant qu’elle aide à la mobilité et à la résistance de l’organisme… ; enfin, les aides financières simplifiées (AFS) que la CGSS apporte aux entreprises locales sont loin d’être anodines quand il s’agit d’investir et de s’investir dans une démarche de prévention dans de très nombreux secteurs d’activités (voir page 9 et encart central). Avec la nouvelle "Loi Travail" qui fait la part belle à la prévention de la pénibilité et les nombreux outils à la disposition des employeurs, tous les feux sont au vert pour faire de l’année 2017, l’année de la Prévention et de la Santé au travail. Est-il encore nécessaire de la rappeler, la clé de la performance et du succès de l’entreprise d’aujourd’hui réside sans conteste dans sa capacité à mobiliser l’ensemble de ses acteurs avec pour objectif de relier Santé, QVT et Productivité au quotidien.
Merci à tous de votre contribution et de vos nombreuses marques de soutien et de fidélité.
Prévention Réunion est publié aux Éditions Prévention 16, Rue Claude Chappe – Zac 2000 – 97420 Le Port Rédaction – Abonnements – Publicité : Tel. : 0262 55.15.05 – 0262 55.15.15 – Email : contact@preventionreunion.com
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Dépôt légal à parution © Copyright Janvier 2017 – N°10
Crédit Photos : Prévention Réunion©, ARS 972, Sdis 971 Maquette : Hanna Baranes - La Pâtisserie graphique Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal et L.335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle (loi du 11 mars 1957).
ALBERT DAVID BENABOU - RÉDACTEUR EN CHEF
Le Comité d'Ethique Prévention Réunion PARTENAIRES OFFICIELS
Le Comité d’Ethique Prévention Réunion est constitué de nombreux organismes officiels, experts, préventeurs, médecins, personnalités locales..., qui contribuent chaque année à l’élaboration et à la validation des principaux axes rédactionnels du magazine. Ces acteurs-clés de la prévention et de la santé à La Réunion ont accepté de partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur expérience pour mieux vous informer et rendre accessibles des problématiques qui relèvent de leurs compétences. Nous tenons à remercier l’ensemble de ces partenaires pour leur disponibilité, leur soutien et leur engagement admirable pour faire vivre la Prévention à la Réunion. DIRECTION DES ENTREPRISES, DE LA CONCURRENCE, DE LA CONSOMMATION, DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI (DIECCTE RÉUNION) Directeur : Mme Sylvie GUILLERY Directeur-Adjoint – Responsable Pôle Politique du travail : M. Alain LE POUPON Directeur-Adjoint – Pôle Travail : M. Pierre MERCARDER 0262 94.07.07 – http://reunion.dieccte.gouv.fr/ CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE (CGSS) Présidente du Conseil d’Administration : Mme Nicole ETHEVE Directeur Général : M. Christophe MADIKA Directeur de la Prévention des Risques Professionnels, Ingénieur-conseil Régional : M. Alain IGLICKI 0262 90.47.00 – www.cgss.re
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE
La Réunion
CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE DE LA RÉUNION (CDGFPT 974) Présidente : Mme Viviane MALET Directeur Général Adjoint : M. Jean-Marie MARTIN 0262 42.57.57 – www.cdgreunion.fr AGENCE DE SANTÉ OCÉAN INDIEN (ARS – OI) Directeur Général : M. François MAURY 0262 93.94.95 – www.ars.ocean-indien.sante.fr INSTANCE RÉGIONALE D’ÉDUCATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ (IREPS) Directeur : M. Cédric PEDRE 0262 71.10.88 – www.irepsreunion.org
CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT DE RÉGION Président : M. Bernard PICARDO Chargée de Mission Qualité et Prévention : Mme Corinne DUBOIS 0262 21.04.35 – www.artisanat974.re CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA RÉUNION Président : M. Jean-Bernard GONTHIER 0262 94.25.94 – www.reunion.chambagri.fr RSI (RÉGIME SOCIAL DES INDÉPENDANTS) Directrice Régionale : Mme Françoise SALÉ Directeur Santé Médical : Dr Jean-Baptiste GRAVRAND Responsable Prévention et Fraudes : Mme Sabine LEGRAND 0262 92.42.00 – www.le-rsi.fr/prevention SERVICE DÉPARTEMENTAL D’INCENDIE ET DE SECOURS (SDIS) Directeur : Colonel Jean-Marc LOUBRY Chef du Groupement Gestion des Risques : Lieutenant-Colonel Paul BOUCHERON 0262 90.76.00 SERVICE INTERENTREPRISES DE SANTÉ AU TRAVAIL DU BÂTIMENT & INTERPROFESSIONNEL (SISTBI) Directeur : M. Claude MILLASSEAU Directeur du Département Prévention : M. Pascal LAPORTE 0262 572 572 – www.sistbi.re OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA SANTÉ (ORS) Présidente : Mme Irène STOJCIC Directrice : Dr Emmanuelle RACHOU 0262 94.38.13 – www.ors-ocean-indien.org CROIX-ROUGE FRANÇAISE Délégation Territoriale – Président : M. Henri Claude ROBERT 0262 90.96.67 - www.croix-rouge.fr AGEFIPH RÉUNION-MAYOTTE Délégué Régional : M. Christophe CASTAGNET 0262 20.98.11 – www.agefiph.fr
ARVISE – ARACT
Directeur : M. Gilbert LA PORTE 0262 41.52.32 – www.arvise.aract.fr
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Sommaire
À la Une
28 Valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) : Zoom sur la norme EURO6
Éditos – Billet
29 RISQUES LIÉS AUX AMBIANCES THERMIQUES 29 Industrie agroalimentaire : Le travail en chambre froide ne s’improvise pas ! 30 Que faire en cas de travail par forte chaleur ?
1 Myriam EL KHOMRI – Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social 2 Christophe CASTAGNET – Délégué Régional AGEFIPH La Réunion-Mayotte 2 Pascal LAPORTE – Directeur du Département Prévention du Service de Santé au Travail SISTBI 49 Laurent BIEN – Directeur du Centre Hospitalier Gabriel Martin (CHGM) et de l’Établissement Public de Santé Mentale de La Réunion (EPSMR) 96 Alain IGLICKI (Billet) – Ingénieur-conseil Régional, Directeur de la Prévention des Risques Professionnels de la CGSS Réunion
31 RISQUES LIÉS AUX CHANTIERS DE BTP 31 Prévention des chutes de hauteur : Les systèmes de protection à privilégier 32 Quels sont les affichages obligatoires en matière de santé et sécurité au travail ? 33 RISQUES LIÉS À LA CO-ACTIVITÉ 33 La gestion des risques liés aux travaux de réhabilitation 34 34 34 35
À la Une 8 12 aides financières à votre disposition pour prévenir les risques dans votre entreprise !
36 RISQUES PHYSIQUES 36 Que sait-on de la prévention des risques associés aux émissions de champs électromagnétiques ? 37 De multiples avantages liés à un bon éclairage des lieux de travail
Actualité
38 RISQUES PSYCHOSOCIAUX 38 Stress au travail, une problématique d’actualité à ne pas négliger 39 Comment agir et réagir en cas d’agression physique au travail ?
8 Les Dernières Statistiques des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles 10 La Loi Travail crée le Compte Personnel d'Activité (CPA) 19 Risques électriques : Du nouveau pour l’habilitation électrique 32 Affichages et règlementation : Deux décrets simplifient les obligations des entreprises 37 Plan Régional de Santé au Travail : Le PRST 2016-2020 est lancé 39 Harcèlement sexuel et agissements sexistes : La Loi Travail introduit de nouvelles dispositions 42 Risque Phyto : La pharmacovigilance s’organise
40 RISQUE ROUTIER AU TRAVAIL 40 L’ASSER innove avec une action radar pédagogique 42 PRÉVENTION § SANTÉ EN MILIEU AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 42 Quelle utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture réunionnaise ? 43 Prévention des Risques dans le monde agricole : Un nouveau PSST en vigueur 44 Le saviez-vous ? Vous pouvez contracter la leptospirose chaque jour dans le cadre de votre travail ! 46 Découvrez 8 solutions de prévention incontournables pour la restauration traditionnelle !
Prévention au Travail 12 RÉFLEXION 12 Accroître la santé et le bien-être des travailleurs : Un bénéfice pour tous ! 14 Prévenir les risques professionnels chez les salariés en situation d’illettrisme… 15 15 16 16 17
RISQUES INCENDIE-EXPLOSION Sécurité maximum requise dans les stations-service ! Risque Gaz : Des vérifications minutieuses sur les installations de gaz Gérer le risque incendie dès la conception des locaux
Prévention Santé
LA PRÉVENTION EN ACTION Réduire l’absentéisme et la sinistralité dans le secteur médico-social Comment devenir formateur PRAP ? Zoom sur le dispositif PRAP : Un enjeu de taille pour les entreprises Les travailleurs intérimaires en situation fragile face aux risques professionnels
50 À LA UNE 50 Nouveau test de dépistage du cancer colorectal : Comment La Réunion se mobilise ? 52 PANORAMA 52 Syndrome d’alcoolisation fœtale : Pour éviter tout risque, zéro alcool pendant la grossesse ! 52 Tabac et grossesse : Mise en place d’une expérimentation pour les femmes enceintes fumeuses 54 Espoir pour les diabétiques de type 1 : Une molécule permet de régénérer les cellules produisant de l’insuline
18 GROS PLAN 18 L’Anses confirme les risques pour la santé liés au travail de nuit 19 Nanoparticules au travail : Un danger pour nos poumons ? 20 DÉCRYPTAGE 20 La certification revêt de nombreux avantages pour votre entreprise ! 21 Les TPE du secteur "Transport Routier de Marchandises" confrontées à de nombreux accidents : comment agir ? 22 UN MÉTIER À LA LOUPE 22 Tout ce qu’il faut savoir sur la prévention des risques professionnels dans le secteur de la bijouterie !
56 GRAND ANGLE 56 Les enjeux de prévention derrière le suivi des causes médicales de décès 57 Santé mentale : Une étude lève le voile sur la véritable situation à La Réunion
24 PRATIQUE 24 Syndrome du canal carpien : Quelle probabilité pour que vous en soyez atteint ? 25 TMS, Ergonomie et Santé au travail : Les conseils pratiques lorsque vous travaillez sur ordinateur portable ou sur tablette !
58 MIEUX VIVRE 58 Maladies cardiovasculaires : L’intégration des facteurs de risque serait capitale dans les stratégies de prévention 59 Sur quoi repose la rééducation fonctionnelle après un AVC ? 60 PRATIQUE 60 Don de moelle osseuse : Ça se passe comment au juste ? 61 Comment fonctionne l’hospitalisation à domicile (HAD) ?
26 RISQUES LIÉS À L’ACTIVITE PHYSIQUE 26 Travail et TMS : Mal au dos ? Osez bouger ! 27 RISQUES LIÉS AUX ADDICTIONS 27 Les addictions au travail : Un réel danger au quotidien !
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28 RISQUES LIÉS AUX AGENTS CMR 28 Expositions aux gaz d’échappement : Protégez vos salariés !
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FOCUS L’importance d’une alimentation équilibrée chez les travailleurs ZONE ROUGE Gérer son asthme avec un traitement approprié
65 ApnĂŠe du sommeil : Quand et pourquoi doit-on s'en inquiĂŠter ?
81 PLEIN AIR 81 Attention danger ! La baignade en bassin obÊit à des règles bien particulières
66 DÉCRYPTAGE 66 L'importance capitale du diagnostic prÊcoce de l’hÊmochromatose 67 DMLA, RÊtinite pigmentaire : Un espoir pour les malades !
PrÊvention § Secourisme
68 DOSSIER 68 Cancer de la prostate : Une prise en charge au plus tôt pour amÊliorer les chances de guÊrison 69 Lutte contre le SIDA : L’ÊpidÊmie VIH-SIDA toujours active
82 ALERTE SAUVETAGE 82 Quelle est la place des ĂŠquipes cynotechniques dans la chaĂŽne de secours ? 83 SECOURS DOM 83 La spĂŠcialitĂŠ sauvetage aquatique des sapeurs-pompiers du SDIS de Guyane
PrĂŠvention Famille
84 PREMIERS SECOURS 84 Quels sont les rĂ´les et missions du SAMU/SMUR de La RĂŠunion ? 85 Et si vous vous mettiez aux gestes qui sauvent ?
70 PROTECTION ENFANTS-ADOS 70 Parents, victimes, tÊmoins‌ Que faire en cas de harcèlement scolaire ? 71 L’apprentissage du respect à l’Êcole : De quoi s’agit-il ?
PrĂŠvention des Risques Majeurs
72 PROTECTION SENIORS 72 Un nouvel Êlan pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgÊes et des personnes en situation de handicap 73 Les gÊrontechnologies au service des personnes âgÊes quotidiennement
86 GESTION DES RISQUES 86 En quoi consiste le Plan Particulier de Mise en SĂťretĂŠ face aux risques majeurs ?
PrĂŠvention SociĂŠtĂŠ
87 ALERTE MÉTÉO 87 Qui fait quoi en cas de cyclone ?
74 PRÉVENTION AU QUOTIDIEN 74 Les bienfaits et limites de la pratique d’activitÊs physiques et sportives au travail
PrÊvention § DÊveloppement Durable 88 ENQUÊTE 88 Publication du rapport sur les expositions professionnelles aux pesticides : pour mieux connaÎtre et rÊduire les expositions
PrĂŠvention § SĂŠcuritĂŠ Routière 76 PRÉVENTION ROUTIĂˆRE 76 Risque trajet domicile-travail : Sur quoi repose le Plan DĂŠplacement ?
89 GESTION DE L’EAU 89 Un nouveau plan d’actions pour une gestion durable de l’eau et de l’assainissement dans les DOM
77 ÉDUCATION ROUTIĂˆRE 77 Comment obtenir le Certificat d'aptitude Ă la conduite en sĂŠcuritĂŠ (Caces) ?
90 GESTION DES DÉCHETS 90 Identifier et gÊrer les dÊchets de mon entreprise 90 Gestion des dÊchets de soins : La règlementation relative aux DASRIA Êvolue
PrÊvention § SantÊ Animale 78 PREMIERS SOINS D’URGENCE 78 Votre animal est en danger ? Apprenez les rÊflexes de survie !
92 PRÉVENTION DURABLE 92 A quels risques êtes-vous exposÊ lors de la pose de panneaux photovoltaïques ?
79 À LA LOUPE 79 Comment protÊger votre chien contre la leptospirose ?
93 ENERGIE 93 Le solaire photovoltaïque : C’est quoi au juste ? 94 Les atouts du système de management de l’Ênergie pour votre entreprise
PrÊvention Sports § Loisirs
95 ENVIRONNEMENT 95 Quelle organisation est mise en place en cas de pollution maritime à l’hydrocarbure ?
80 PRATIQUE SPORTIVE 80 Du nouveau pour les certificats de non contre-indication à la pratique d’un sport
CrÊÊe il y a plus de 60 ans par les professionnels du Transport/Logistique, l’AFTRAL (Apprendre et se Former en Transport et Logistique) s’installe à La RÊunion et ouvre 2 centres de formation pour rÊpondre aux besoins des professionnels. AFTRAL RÊunion propose dès maintenant des formations dans les domaines suivants : - Attestations de capacitÊ lourde et transports lÊgers en marchandises et voyageurs et commissionnaire - Conduite PL et VL en transport de marchandises et de personnes (Permis-FIMO-FCO-TP Conducteurs-Perfectionnements) - Matières dangereuses, SÝretÊ, SÊcuritÊ (conducteurs, conseillers à la sÊcuritÊ, IATA) - Formations MANAGERS (Perfectionnements Cadres et MaÎtrise) - Formations AMBULANCIERS - Transport multimodal international (IATA-IMDG-Douane) - Formations (niveaux IV-III-II) en Transport/Logistique - Conduite de chariots ÊlÊvateurs et engins de chantier - Formations Manutention / Magasinage s RUE (ENRI #ORNU #AMBAIE 3AINT 0AUL s !NTENNE AU AVENUE #HARLES )SAUTIER :) 3AINT 0IERRE #ONTACT 9VAN -!24(/5 4�L % MAIL YVAN MARTHOU AFTRAL COM
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12 aides financières à votre disposition pour prévenir les risques dans votre entreprise !
Avec le lancement de 6 nouveaux dispositifs d’incitation financière, l’Assurance Maladie - Risques professionnels propose au total aujourd’hui 12 aides destinées aux entreprises de moins de 50 salariés pour prévenir les accidents de travail et maladies professionnelles dans de nombreux secteurs d’activités. Elles sont, pour la grande majorité, actuellement disponibles à La Réunion. SOURCES ASSURANCE MALADIE – RISQUES PROFESSIONNELS ; CGSS RÉUNION
6 nouvelles aides adaptées à des secteurs d’activités
Les aides financières sont de véritables leviers pour inciter les petites et moyennes entreprises à investir en prévention. Parmi les 6 nouvelles proposées, 4 d’entre elles s’inscrivent dans le cadre du programme TPE de la convention d’objectifs et de gestion 2014-2017 de l’Assurance Maladie – Risques professionnels. Il s’agit de : ^ Garage plus sûr pour agir contre les risques chimiques et les troubles musculosquelettiques (TMS) dans les garages. ^ Stop essuyage pour lutter contre les risques de TMS et de coupures liés à l'essuyage des verres dans les cafés, hôtels et restaurants. ^ Transport + sûr pour réduire les
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risques d'accidents du travail sur les camions à l'arrêt dans les petites entreprises du transport routier de marchandises et du BTP. ^ Bâtir+ pour lutter contre les risques de chutes et de TMS et améliorer l’hygiène et la santé sur les chantiers. Il existe également Filmeuse+ pour réduire les risques associés au filmage manuel des palettes dans les secteurs industriels et logistiques et Stop Amiante.
12 aides au total pour agir dans tous les secteurs
Au total, 12 aides financières nationales sont proposées par l’Assurance Maladie – Risques professionnels comme les aides TMS Pros Diagnostic et TMS Pros Action pour identifier les risques de TMS
et mettre en œuvre une démarche de prévention adaptée quel que soit le secteur d’activité. D’autres visent à réduire les risques chimiques comme airbonus et aquabonus ou éviter les chutes de hauteur dans le bâtiment avec Échafaudage+. En 2015, près de 3000 entreprises nationales de moins de 50 salariés ont bénéficié d’aides financières d’un montant moyen de 5500 euros, pour investir en prévention. Les entreprises ont jusqu’au 15 juillet 2017 pour réserver ces aides auprès de la CGSS. Pour plus d’informations, contacter la Direction de la Prévention des Risques Professionnels de la CGSS Réunion (voir
également encart central) : 0262 90.47.00
Les Dernières Statistiques AT-MP
Les accidents du travail en forte hausse
A la fin 2015, la Réunion recense 25 125 sections d’établissements dans lesquels travaillent 190 674 salariés (+3,78% par rapport à 2014). Les dernières statistiques du service prévention des risques professionnels de la CGSS font apparaitre une nette augmentation des accidents du travail (AT) en 2015 par rapport à l’année précédente : 4 484 contre 3 791 en 2014 (+18,28%). Bien que les accidents graves (avec incapacité permanente partielle) régressent de 7,55% (196 AT en 2015 contre 212 en 2014), on dénombre 4 décès sur le département. Pour ce qui est de l’indice de fréquence des accidents du travail, il décolle de 13,97% par rapport à 2014. C’est le secteur "Alimentation" qui détient la palme du classement des secteurs les plus accidentogènes (984 AT ; +33,1%), devant les secteurs "Service 2 : Soins et travail temporaire" (931 AT), le secteur "Transports, eau-gaz, électricité, livre et communication" (740 AT) et le secteur "Services 1" (banques assurance, enseignement, sécurité sociale – 665 AT). Viennent ensuite les secteurs "BTP" (487 AT), "Commerces non alimentaires" (380 AT) ou encore "Métallurgie" (212 AT). Les accidents de trajet avec arrêt opèrent également une forte augmentation (de 31,3%) en 2015 (600 contre 457 en 2014), mais aucun décès constaté. Du côté des maladies professionnelles, on observe une hausse de près de 36,1% (249 MP reconnues contre 183 en 2014). Enfin, dans le secteur agricole, avec 1182 sections d’établissements et 2101 salariés chez les exploitants agricoles en 2015, on relève : 45 accidents du travail avec arrêt en 2015 (46 en 2014) ; 2 accidents graves (1 en 2014) et aucun décès (comme en 2014). L’indice de fréquence des accidents du travail dans ce secteur s’élève à 21,4 (contre 22,3 en 2014). a Les accidents du travail repartent à la hausse en 2015 sur le plan national : Les dernières statistiques nationales publiées par la CNAMTS à la fin 2016 révèlent une augmentation des accidents du travail en 2015 (près de 625 000 AT contre 621 000 AT en 2014). La pente est, selon CNAMTS, de nouveau ascendante en raison notamment des nouveaux métiers liés au service à la personne. Les accidents décollent dans ce secteur avec une moyenne de 93 accidents pour 1.000 salariés. On note, par ailleurs, une nette hausse des lombalgies liées au travail sur les 10 dernières années : celles-ci sont passées de 13 à 19%. Là aussi, le secteur des soins à la personne est particulièrement concerné puisque, durant la même période, le nombre de lombalgies a augmenté de plus de 2.200 cas par an. Source : Direction Prévention des Risques Professionnels CGSS Réunion ; CNAMTS
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À la Une AIDES FINANCIERES
PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
SECTEURS CONCERNES
NATURE DES AIDES
DATE DE RESERVATION
aquabonus
Risque cancerigène, suppression du perchloroethylène
Pressings de 1 à 49 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat dʼun ou plusieurs combinés lavage-séchage-détachage pour faire de lʼaquanettoyage
01/10/2016 au 15/07/2017
airbonus
Emissions de moteur diesel
Garages et centres de contrôle technique de 1 à 49 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat ou la rénovation dʼun système de captage des gaz dʼéchappement ou lʼacquisition dʼune cabine en supression
01/09/2016 au 15/07/2017
Préciseo
Troubles musculo-squelettiques (TMS)
Salons de coiffure de 1 à 49 salariés France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 5 000 à 50 % lʼachat de bacs de lavage ergonomiques et de sèche-cheveux légers
30/11/2013 au 15/07/2017
Echafaudage+
Chutes de hauteur
Entreprises du BTP de 1 à 49 salariés France métropolitaine et Réunion
Plafonnée à 25 000 à 50 % lʼachat dʼéchafaudages de pied ou roulants admis à la marque NF
01/06/2016 au 15/07/2017
TMS Pros Diagnostic
TMS
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 70 % la formation dʼune personne en interne et une prestation ergonomique pour réaliser diagnostic et plan dʼactions
03/05/2016 au 15/07/2017
TMS Pros Action
TMS
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 50 % lʼachat dʼéquipements permettant de réduire les risques de TMS
03/05/2016 au 15/07/2017
Plafonnée à 25 000 à 50 automatique
01/07/2016 au 15/07/2017
Filmeuse+
TMS, chutes et accidents des palettes
Ssecteurs industriels et logistiques (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Stop essuyage
Coupures et TMS
Cafés, hôtels et restaurants (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Garage plus sûr
Risques chimiques et TMS
Garages de 1 à 19 salariés France et régions dʼoutre-mer
Transport plus sûr
Chutes de hauteur, risques liés à la manutention, à la conduite et intervention sur camion à lʼarrêt
Transport routier de marchandises (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Chutes, TMS, hygiène et santé sur les chantiers
BTP (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 40 % à 50 % lʼachat de dispositifs de protection de trémies dʼescalier, grues à montage automatisées, tables élévatrices…sous certaines conditions.
01/09/2016 au 15/07/2017
Tous secteurs (de 1 à 49 salariés) France et régions dʼoutre-mer
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat dʼaspirateurs, unités de décontamination, systèmes de ventilation…
01/10/2016 au 15/07/2017
Bâtir +
Exposition à lʼinhalation
Stop Amiante
notamment en phase de décontamination
Plafonnée à 25 50 % lʼachat dʼun ou plusieurs lave-verre munis dʼosmoseurs, dispositifs permettant de limiter lʼessuyage des verres
01/07/2016 au 15/07/2017
Plafonnée à 25 000 à 40 % lʼachat de fontaines biologiques, de systèmes fermés de lavage automatique des pistolets à peinture, de démonte-pneu semi automatique…
01/07/2016 au 15/07/2017
Plafonnée à 25 000 à 50 % lʼachat dʼun ou plusieurs ensembles dʼéquipements intégrés dans un poids lourd neuf
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01/09/2016 au 15/07/2017
Actualité
Actualité
La Loi Travail crée le Compte Personnel d'Activité (CPA) La nouvelle mesure est entrée en vigueur le 1er janvier 2017.
SOURCE ServicePublic.fr
De quoi s’agit-il ?
Après son adoption définitive par le Parlement le 21 juillet 2016, la loi El Khomri (dite Loi Travail) a été validée par le Conseil constitutionnel et publiée au JO le 9 août 2016. Cette loi crée notamment le compte personnel d'activité (CPA), qui regroupe les droits issus du compte personnel de formation (CPF), du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) et d'un nouveau dispositif : le compte engagement citoyen (CEC). Le CPA permettra d'utiliser les droits acquis sur ces différents comptes afin de sécuriser le parcours professionnel du salarié. Le dispositif est entré en vigueur le 1er janvier 2017.
L’obligation de prévenir la pénibilité
Toute entreprise doit prévenir la pénibilité au travail, quelles que soient sa taille et ses activités. Lorsqu'un salarié est exposé à des facteurs de pénibilité au-delà de certains seuils, l'employeur doit établir une déclaration. Le salarié bénéficie alors d'un compte personnel de prévention de la pénibilité sur lequel il peut accumuler des points. La mise en œuvre du compte pénibilité est intervenue en en deux temps : au 1er janvier 2015 et au 1er juillet 2016. Depuis le 1er janvier 2017, toutes les entreprises sont redevables de la cotisation pénibilité de base au taux de 0,01 %. Celles qui exposent effectivement leurs salariés à un ou plusieurs facteurs de risques sont, en plus, redevables d’une cotisation additionnelle, applicable depuis le 1er janvier 2015 mais dont les taux seront doublés en 2017 : 0,2 % en cas de mono-exposition, 0,4 % en cas de poly-exposition.
Comment identifier la pénibilité ?
La pénibilité se caractérise par une exposition, au-delà de certains seuils, à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels pouvant laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé. Pour être prise en compte, la pénibilité doit avoir une intensité et une durée minimales. Ces valeurs
minimales sont évaluées en prenant en compte des moyens de protection collective ou individuelle mis en œuvre par l'employeur. La pénibilité peut être liée aux rythmes de travail, à un environnement physique agressif ou à des contraintes physiques importantes (voir nos éditions précédentes).
En pratique
Le nombre de points dépend des facteurs de risques et de l'âge du salarié : – salariés exposé à 1 facteur de risque : 4 points par an (8 points s’il est né avant juillet 1956) ; – salariés exposé à plusieurs facteurs de risque : 8 points par an (16 points s’il est né avant juillet 1956). Pour le salarié qui débute ou achève son contrat en cours d'année les points sont comptés par trimestre. Les points acquis sur l'année par le salarié sont reportés sur son compte une fois par an, à la suite de la déclaration de son employeur. Le nombre total de points pouvant être inscrits sur le compte est plafonné à 100 sur toute la carrière du salarié. Les points accumulés sur le compte restent acquis au salarié jusqu'à ce qu'il les utilise en totalité ou son départ à la retraite. Le compte permet au salarié d'accumuler des points pour une ou plusieurs des 3 utilisations suivantes : – partir en formation pour accéder à des postes moins ou pas exposés à la pénibilité ; – bénéficier d'un temps partiel sans perte de salaire ; – partir plus tôt à la retraite en validant des trimestres de majoration de durée d'assurance vieillesse. La salarié exposé à un ou plusieurs des facteurs de pénibilité peut acquérir des points dès 2016. Ces points seront reportés sur son compte en 2017.
La déclaration
Rappelons que l'employeur doit déclarer les situations de pénibilité aux caisses de retraite, de manière dématérialisée, dans la déclaration annuelle des données sociales, puis depuis 2017 dans la déclaration
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sociale nominative (DSN). Le salarié affilié au régime général de la sécurité sociale ou à la Mutualité sociale agricole (MSA) bénéficie d'un compte de prévention pénibilité : s'il a un contrat de travail (CDI, CDD, intérim, apprentissage...) d'au moins un mois ; et s'il est exposé à un ou plusieurs facteurs de pénibilité. Le salarié n'a pas de démarche à faire. Son compte prévention pénibilité est automatiquement créé depuis janvier 2017 à la suite de la déclaration de son employeur, si son exposition aux facteurs de risques dépasse les seuils prévus. Il est prévenu, par mail ou courrier, par la caisse de retraite gestionnaire de son compte.
Autres dispositions de la Loi Travail
La loi n°2016-1088 du 8 août 2016 (dite Loi Travail) introduit une refonte du droit du travail avec notamment de nouvelles dispositions relatives : à la durée du travail ; à la négociation collective ; à la médecine du travail ; à la lutte contre les discriminations, le harcèlement sexuel et les agissements sexistes ; au handicap ; au « droit à la déconnexion » ; à la mise en place d’un compte personnel d’activité ; au licenciement économique, etc. Les décrets d’application étaient attendus à la fin 2016.
PUBLI-REPORTAGE PUBLI-REPORTAGE
La santé dans votre entreprise, c’est leur mission ! Eviter toute altération de l’état de santé des salariés du fait de leur travail permet de mieux gérer les coûts. C’est pourquoi cette préoccupation occupe une place de plus en plus importante au sein d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Pour répondre aux obligations de ses adhérents, SISTBI Réunion a développé une large palette d’activités. Chefs d’entreprises, attention : Vous êtes responsables de la santé et de la sécurité de vos salariés dans votre entreprise ! «L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé, physique comme mentale, des travailleurs» énonce l’article L4121-2 du Code du travail. Pour répondre à cette obligation, chaque employeur est tenu d’adhérer à un service de Santé au Travail.
De gauche à droite : Hélène DECUN, interne - Dr Geneviève LIBERTINO, médecin du travail - Dr Nicolas RATHELOT, médecin du travail.
Plus de 40 ans au service de la santé des travailleurs réunionnais
Présent sur le territoire depuis 1971, le Service Interentreprises de Santé au Travail du Bâtiment et Interprofessionnel (SISTBI) accompagne les entreprises afin de leur permettre de satisfaire à leurs obligations. Créée à l’origine pour les entreprises du bâtiment, l’association s’est rapidement ouverte à tous secteurs d’ activité. Aujourd’hui, SISTBI Réunion compte 4 cabinets médicaux, 1 centre mobile, 1 service adhérents et 1 équipe pluridisciplinaire animée et coordonnée par 8 médecins du travail et composée de 1 infirmier, 4 Intervenants en Prévention des Risques Professionnels, 5 Assistantes techniques en Santé au Travail, pour un effectif surveillé de 30.000 salariés pour 2600 entreprises adhérentes. Les missions de l’association se sont considérablement élargies au fil de l’évolution de la réglementation ayant notamment entraîné, en 2004, le renforcement des actions de prévention en entreprise et la modifica tion de la périodicité des visites médicales. En 2012, la réaffirmation de la pluridisciplinarité des services a permis de confirmer l’évolution de la Médecine du Travail vers la Santé au Travail. Pour assister ses médecins du travail tout du long de leurs activités mé dicales (visites obligatoires et occasionnelles) comme de terrain (études, aménagements des postes, mesures de bruit, d’éclairage, évaluation des risques chimiques…), SISTBI Réunion s’entoure de l’expertise technique d’infirmières, d’intervenants en Prévention des Risques Professionnels, d’assistantes en santé au travail et de secrétaires médicales. «Les services de Santé au Travail interviennent dans tous les domaines relatifs aux risques professionnels en apportant leur aide aux em ployeurs, souvent «noyés» par la complexité du système» résume le Docteur Geneviève Libertino, médecin du travail SISTBI.
Conseiller du chef d’entreprise
Interlocuteur privilégié des entreprises dans les domaines de l’amélio ration des conditions de vie au travail, de l’adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail, de la protection des salariés contre l’ensemble des nuisances, de l’hygiène de l’établissement… le service de santé au travail participe aux réunions du Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés et intervient également en soutient aux employeurs dans la mise en place de leur document unique (obligation légale), de même que dans la mise en place de l’évaluation des risques psychosociaux, «dont l’impact est encore très souvent mésestimé par les employeurs» note le Docteur Libertino. Sur son site Internet, SISTBI met en ligne l’ensemble des documents qui permettent à l’entreprise de se tenir au courant de ses obligations et de leur évolution dans le temps. Par ailleurs, ses services administratifs restent disponibles pour répondre à toutes les demandes qui concernent la santé, la sécurité et la prévention. Avec ses partenaires (Direction du travail, Sécurité sociale, Chambres de commerce et de métiers…) réunis par une charte, SISTBI participe à des réunions régulières qui lui permettent d’initier des actions communes, à l’instar du Salon Eloïse, premier événement consacré aux problématiques de prévention à La Réunion.
SISTBI s’engage dans une démarche qualité pour être encore plus proche de ses entreprises adhérentes, le premier objectif étant de rencontrer systématiquement tout nouvel adhérent. L’occasion de faire le point et de nous poser toutes vos questions.
Nous contacter : 02.62.572.572 - sistbi@sistbi.com - www.sistbi.re Service Interentreprise de santé au travail du Bâtiment & interprofessionnel
Prévention § Santé au Travail
Réflexion
Accroître la santé et le bien-être des travailleurs : un bénéfice pour tous !
En mettant en place un système de management de la santé et de la sécurité au travail, l’entreprise entre dans un schéma vertueux qui lui permet de créer certaines conditions pour réaliser ses objectifs économiques, tout en préservant le capital humain de la société et en répondant à ses obligations vis-à-vis de ses salariés. NOTRE RÉDACTRICE ÉVELYNE PARA, Directrice des Risques Professionnels – CGSS MARTINIQUE
Le contexte
De plus en plus d’entreprises sont convaincues aujourd’hui de la nécessité de réinjecter du lien dans l’entreprise. Elles s’intéressent au bien-être de leurs salariés pour le bon fonctionnement des personnes au travail, et aussi pour les performances de l’entreprise. Mais quels sont les bénéfices d’un système de management de la santé et de la Sécurité au travail pour les acteurs des entreprises ?
Le salarié a tout à gagner
Au-delà des revendications principales concentrées autour de la préservation du travail, de la rémunération salariale et de l’amélioration des conditions de travail (allègement physique et psychologique), un système de management de la S-ST répond tout naturellement aux aspirations du salarié : – une qualité du travail marquée par une ambiance agréable de fonctionnement, un management de proximité, une plus grande autonomie dans l’exécution des tâches, un contenu du travail intéressant ; – un développement de ses compétences personnelles, au travers d’activités de formation et aussi de développement personnel qui accroissent son "employabilité" ; – des perspectives de réalisation dans le travail : des responsabilités, des perspectives de carrière, des témoignages de réussite et de reconnaissance ;
– un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, afin de réinvestir des champs insuffisamment explorés (famille, loisirs, vie associative…) et bénéficier d’une meilleure qualité de vie, grâce par exemple au choix individualisé des horaires ou encore aux services des PAE proposés par l’entreprise et qui sont propices à retisser du lien social (crèches, gardes d’enfants, dispositif d’écoute en cas de problèmes sociaux, financiers ou juridiques, etc.). Toutes ces mesures, qui répondent aux aspirations des salariés et qui stimulent leur développement physique, psychologique et social afin de protéger leur santé, vont aussi renforcer et nourrir le niveau d’engagement des salariés vis-à-vis de leur entreprise, ce qui ne peut laisser indifférent leur employeur.
Pourquoi l’entreprise devrait-elle se préoccuper du bien-être de ses salariés ?
Trois types d’arguments peuvent être brièvement évoqués : parce que c’est responsable, parce que c’est nécessaire, et parce que c’est rentable. Le premier argument "parce que c’est responsable", renvoie à la nature de la relation que souhaite instaurer l’entreprise avec ses salariés. Il s’agit de recréer du lien social, de favoriser l’engagement réciproque, la confiance et le développement de chacun. Mais l’entreprise se préoccupe aussi du bien-être de ses salariés, "parce que c’est
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nécessaire". L’évolution du cadre légal incite les entreprises à développer la prévention et à mettre l’accent sur le caractère global de la notion de santé au travail, qu’elle soit physique ou mentale. Plusieurs articles du code du travail et du code pénal contraignent aujourd’hui les chefs d’entreprise à évaluer et à maîtriser leurs risques professionnels, à redoubler de vigilance sur les problèmes humains qui peuvent entraver le bon fonctionnement de l’entreprise, ce qui amène à une judiciarisation croissante des relations entre les entreprises et les salariés. Enfin, au-delà des obligations morales, légales, contractuelles, explicites et implicites, "parce que c’est économiquement rentable" d’optimiser le capital humain de l’organisation. Une politique affichée, et traduite dans des actes concrets de préservation du bien-être des employés, présente un certain nombre de bénéfices qualitatifs et quantitatifs, et cela se traduit par des économies directes (baisse du taux annuel de cotisation AT/MP par exemple), et aussi par des économies indirectes de coûts cachés : coûts des perturbations liés au traitement de la non qualité des produits ou aux réclamations des clients, coûts de régulation engendrés par les heures supplémentaires ou l’appel à la sous-traitance, coûts d’opportunité correspondant aux retards de livraison, aux pertes de marchés, ou encore à la dégradation de l’image de marque de l’entreprise...
« La lu!e contre les violences faites aux femmes », au cœur du programme de Responsabilité Sociétale porté par la SPL AFPAR.
Le développement des compétences des femmes et des hommes au service du développement de l’économie du territoire est au fondement de la mission d’intérêt général que porte l’AFPAR depuis sa création en 1963. La mue statutaire que nous avons connue en 2015 pour devenir la SPL Assistance à la Formation Professionnelle des Adultes à la Réunion a eu notamment pour effet de réaffirmer ce#e fonction sociétale déclinée désormais au travers d’une politique RSE qui concerne aussi bien la santé et la sécurité des salariés que celles de nos stagiaires de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Ayant fait de cet axiome l’atome de notre modèle pédagogique, le personnel AFPAR s’implique de manière complémentaire à sa mission de formation professionnelle sur des sujets en résonnance avec la société réunionnaise et pouvant constituer un frein à l’épanouissement des compétences professionnelles. Dans le prolongement de l’accord d’entreprise du 17 décembre 2012 précisant que la lutte contre les violences conjugales constitue une action à mener en direction de l’ensemble des salariés, l’AFPAR a conventionné pour la première fois le 30 janvier 2013 avec le Commandement de la Gendarmerie de La Réunion afin que soient formés parmi le personnel volontaire des référents issus de tous les Centres de Formation. Tout le personnel AFPAR doit être en capacité d’orienter les victimes pour trouver de l’aide au sein comme en dehors de l’entreprise. Á l’image du partenariat avec la Cité des métiers et de l’organisation le 25 novembre 2014 de la journée 100% égalité à l’intention d’une centaine de stagiaires accompagnés de leurs formateur(rice)s, l’objectif est d’informer également l’ensemble de nos bénéficiaires. La représentation de la pièce Ménaz rouver doub koté par la troupe Sakidi, en ouvrant cette journée internationale dédiée à l’élimination des violences faites aux femmes, avait permis d’initier un débat animé par Mme Geneviève PAYET (ARIV), le Docteur Alice RANOROJAONA-PÉLERIN (AMAFAR) et l’Adjudant-Chef Thierry BARBERIS. Durant toute l’année 2015, les équipes du Collectif pour l’Élimination des Violences Intra familiales (CEVIF) ont pu mener avec l’AFPAR de St François des actions de sensibilisation tant en faveur des femmes que des hommes, tant citoyens que futurs professionnels qui seront confrontés à cette problématique dans leur pratique.
Pour accentuer le message en direction des hommes, nous avons élaboré l’action « Carton rouge contre les violences faites aux femmes » aux côtés du CEVIF, de PasseSports Océan Indien, de la Ligue Réunionnaise de Football et de la Mairie de Bras-Panon. Le 26 juin 2016, la manifestation regroupait au complexe sportif P.MOREAU un village associatif (AFECT, Académie des Dalons, Mission Locale Est…), des rencontres de football en couple, un plateau artistique animé par Alicia TANDRYA, Marie-Alice SINAMAN, Jean-Louis PRIANON, Davy SICARD… une exposition avec le Collectif d’artistes « Femmes battues, femmes battantes », deux équipes mixtes de la sélection des Jeunes de la Ligue Réunionnaise de Football pour un match amical prétexte à donner un coup de sifflet aux préjugés sexistes. Ce collectif issu de la société civile et appuyé par des acteurs économiques tels que E.Leclerc, Mado et Orange a démontré au coeur d’une séquence aussi festive que la coupe d’Europe de football, que tous les réunionnais se sentaient concernés. Une collecte de dons avait été mise en place pour financer des bourses de secours de 1ère urgence et couvrir des frais de mise à l’abri de la victime. Le public, par ailleurs, a été invité à s’exprimer au dos de cartons rouges afin que des propositions soient remontées aux organisateurs des Etats Généraux des Violences faites aux Femmes des 25 et 26 Novembre 2016. Cette opération menée en synergie et de façon plurielle illustre notre volonté de prendre toute notre part, conscients du fait que chaque famille réunionnaise compte au moins un ancien stagiaire AFPAR.
En formation professionnelle comme en football, il n’y a de science du geste que responsable ! www.afpar.com CEVIF : 0262.41.80.80
Prévention § Santé au Travail
Réflexion
Prévenir les risques professionnels chez les salariés en situation d’illettrisme La question des salariés en situation d’illettrisme est une priorité au plan national dans le cadre de la politique de prévention et de lutte contre l’illettrisme. NOTRE RÉDACTEUR JEAN-MARC CONSTANTIN, Chargé de Mission – ARACT GUYANE
Le contexte
Pour lutter efficacement contre l’illettrisme, la réflexion s’est opérée autour des éléments suivants : les savoirs de base, la prise en compte des compétences de base ou encore le "socle de compétences". Ces éléments de réflexion sont les outils utilisés pour mieux combattre l’illettrisme. Leur force et leur pertinence se situent dans le lien qu’il est possible de faire avec la réforme de la formation professionnelle. En effet, le décret du 13 février 2015 définit le socle de compétences comme "l’ensemble des connaissances et des compétences qu’il est utile pour un individu de maîtriser afin de favoriser son accès à la formation professionnelle et son insertion professionnelle. Ces connaissances et ces compétences sont également utiles à la vie sociale, civique et culturelle de l’individu". Par conséquent, de manière indirecte, il existe un second lien entre la maitrise du socle de compétences et la sphère "travail". Il s’agit des risques professionnels auxquels sont exposés ces salariés en situation d’illettrisme. La question que l’on peut donc se poser est la suivante : existe-t-il une corrélation entre la faiblesse de niveau de qualification et éventuelle surexposition aux risques professionnels. En effet, où se trouve l’articulation entre ces deux éléments de réflexion distincts ? En d’autres termes, un salarié en situation d’illettrisme est forcément plus exposé à ces risques ?
Quelques chiffres
7 % de la population française se trouve en situation d’illettrisme. Cela représente 2,5 millions des actifs scolarisés en France (Enquête IVQ – Information et Vie Quotidienne 2013). Il faut aussi noter que 51% de ces personnes en situation d’illettrisme occupent un emploi. La lutte contre l’illettrisme touche donc de très près le monde
de l’entreprise (secteur privé et public confondus). Dans les Outre-mer, Mayotte détient la palme du taux d’illettrisme le plus élevé chez les jeunes avec 74,6% ! En Guyane, ce taux est de 48 % suivi de la Martinique 34 %, la Guadeloupe 31,4 % et enfin La Réunion avec 27,7 % (taux le plus faible des DOM – Source : ministère de la défense, sept. 2016).
Quel lien avec les risques professionnels ?
Une personne en situation d’illettrisme a été à l’école en France ou dans son pays d’origine, mais elle n’a pas acquis ou n’a pas conservé des compétences en lecture, écriture ou en calcul. Une personne dite analphabète n’a jamais été scolarisée ou très peu. Il lui faut donc apprendre à lire ou écrire. Illettrisme ? Analphabétisme ? Il existe un lien de cause à effet avec les risques professionnels. Ne pas maitriser le "socle de compétences", induit que le salarié en situation d’illettrisme ne maitrisera pas les "savoirs appliqués". Par "savoirs appliqués", on entend les connaissances relatives à l’utilisation de l’informatique, les savoirs techniques, la maitrise des gestes, des postures et des règlementations et par conséquent la prévention des risques professionnels, et donc la mise en place d’outils de prévention. De ce fait, quel est l’intérêt et la pertinence de mettre en place des outils de prévention de risques professionnels si ils ne peuvent pas être assimilés et mis en œuvre par les salariés ? Maitriser ses compétences de bases dans leur ensemble, comme avancé par le socle de compétences ; c’est être en mesure de comprendre l’environnement de travail dans lequel on évolue, connaître ses droits mais aussi ses devoirs, assimiler l’ensemble des postures qui permettent d’effectuer son travail dans de conditions optimales.
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En effet, la prévention des risques et la sensibilisation pour plus de sécurité au travail repose sur plusieurs types d’informations ou de messages qui peuvent mettre en difficultés un salarié qui ne maitrise pas les savoirs de base : Les consignes de sécurité sous forme de message rédigé peuvent être un exemple concret et parlant à tous. Les questions qui restent à se poser sont les suivantes pour aller plus loin dans la réflexion : comment détecter les difficultés en compétences de base dans le cadre de la visite médicale obligatoire du salarié ? Ou encore, existe-t-il un devoir d’intégrer ce sujet dans le cadre de la santé au travail ? Désormais de nouvelles pistes de réflexion sont à envisager afin d’élaborer un plan d’action pour avancer dans la prévention des risques professionnels pour les salariés en situation d’illettrisme : Comment sensibiliser le CHSCT à la question de l’illettrisme et au lien possible avec les risques professionnels dans le cadre des formations obligatoires ? Comment aborder cette thématique dans ces formations ? Ces questions ont véritablement toute leur importance car il en va de la responsabilité de l’employeur qui a une obligation de moyens renforcés dans le cadre de la prévention des risques de ses salariés.
Réflexion
Réduire l’absentéisme et la sinistralité dans le secteur médico-social
Un plan d’actions a été établi en collaboration avec les différents acteurs du secteur. NOTRE RÉDACTRICE DÉVY ARMOURDOM, Contrôleur de Sécurité – Direction de la Prévention des Risques Professionnels, CGSS RÉUNION
De quoi s’agit-il ? A la Réunion, le secteur médico-social est l’un des secteurs les plus impactés par l’absentéisme maladie et la sinistralité AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles). En particulier, dans le secteur de l’accueil et de l’hébergement pour personnes en situation de handicap, l’indice de fréquence y était, en 2014, plus de 3 fois supérieur à celui rencontré dans le secteur du BTP (pour 1000 salariés, on enregistrait 86 accidents du travail contre 25 dans le BTP). Aussi, le secteur médico-social fait l’objet d’une action régionale prioritaire de la part du service Prévention des Risques Professionnels de la Caisse Générale de Sécurité Sociale de la Réunion et des partenaires de la prévention. L’objectif est de réduire la fréquence et la gravité des accidents du travail, en aidant le secteur à se structurer dans une démarche de prévention des risques professionnels efficiente et partagée entre les différents professionnels des établissements.
Une étude riche d’enseignements Une étude (téléchargeable sur le site www. travailetprevention.re) a été menée en 2016, par Pauline LAMBERT, étudiante en Master 2, à Science Po Grenoble, afin de caractériser l’absentéisme maladie et la sinistralité AT-MP au sein des structures médico-sociales et d’identifier les moyens de prévention qui influent sur ces taux, et en proposer un plan d’actions. Cette enquête, menée auprès de vingt-six établissements d’accueil et d’hébergement de personnes âgées et de personnes en situation de handicap, a permis de relever les problématiques liées à l’attractivité du secteur : l’ancienneté dans la structure est faible (41% ont moins de 6 ans d’expérience). Il est à noter, également, que la principale cause des départs est la fin du contrat des CDD de remplacement. Cependant, quand on retire la part des CDD, les démissions représentent la moitié des départs de la cible. A cela, s’ajoute un manque de communication : des échanges toujours plus rythmés par l’urgence et le manque de ressources humaines. Ce qui peut faire émerger des conflits et des réticences au changement. Dans ce secteur, l’absentéisme maladie est bien
plus élevé que celui lié aux accidents du travail. Concernant les arrêts maladie, ce sont les Troubles Musculo-Squelettiques dits TMS (48% des arrêts) qui occupent la première place, puis arrivent les troubles anxieux dépressifs (25% des arrêts). Les accidents du travail, quant à eux, sont principalement dus à l’activité physique, suivis des violences des résidents qui sont en forte augmentation. Le niveau de prévention a été mesuré, selon les critères : analyse des AT-MP, accueil des nouveaux, collectif de travail, santé au travail, prévention de la désinsertion professionnelle, prévention des TMS, utilisation du document unique, fonctionnement du CHSCT et qualité de service. Il a ainsi été évalué globalement moyen, bien que le secteur se développe avec la mise en place d’analyse des mobilisations et la formation des acteurs à l’utilisation des aides techniques. Pour autant, il existe un sousinvestissement dans les principes de base de la prévention, c’est-à-dire, dans l’analyse des risques à priori (document unique) et à postériori (analyse des AT-MP). Enfin, l’étude menée met en évidence des actions prioritaires à engager sur 4 axes : la prévention des risques professionnels, le management, la qualité des soins et la qualité de vie au travail.
Les actions de prévention En matière de prévention des risques professionnels, il s’agit de manager la Santé et la Sécurité au Travail comme les démarches Qualité, c’est-à-dire, dans un souci d’amélioration continue, et ainsi faire en sorte que le Document unique devienne un outil de gestion de la prévention des risques professionnels. De plus, il est demandé aux établissements de supprimer toutes les mobilisations manuelles pondérales et de poursuivre les actions d’analyse des risques des différentes mobilisations à effectuer, pour mettre en place les moyens les plus adaptés aux spécificités de chaque résident et rendre ces tâches moins contraignantes physiquement et psychologiquement pour les salariés.
a En matière de management, il s’agit de :
– fidéliser les salariés : privilégier l’intégration des nouveaux salariés et des stagiaires, mettre en place un tutorat, harmoniser les pratiques,
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réduire le nombre de CDD de remplacement, par la création de postes de remplacement permanents, rendre le secteur plus attractif… ; – manager les managers : créer des clubs de réflexion, des ateliers de formation pour les cadres sur les thématiques par exemple d’animation de la prévention ; – créer des collectifs de travail : mettre en place des groupes d’expression ou d’ateliers d’échange. La prévention des risques professionnels influe positivement sur la qualité des soins, et vice versa. Il est ainsi préconisé aux établissements de développer des partenariats avec les professionnels extérieurs pour palier à certaines difficultés, et de former les salariés aux spécificités du public accueilli, et ainsi tendre vers une meilleure qualité des services et des soins. Enfin, mener des actions pour développer la qualité de vie au travail dans les établissements permettra d'accroitre le bien-être et la productivité des salariés et de les fidéliser. Les établissements peuvent, par exemple, concevoir des environnements de travail favorables (créer des espaces pour le personnel, tels que, une salle de repos, un miro-crèche…), mettre en place des rythmes et horaires de travail, permettre l’accès aux services, loisirs, transports, … pour mieux concilier la vie au travail et la vie hors travail. Ce plan d’actions est téléchargeable sur le site www.travailetprevention.re. Il a été établi en collaboration avec les différents acteurs du secteur (professionnels de santé, étudiants, dirigeants d’établissement, DRH, et préventeurs). Il témoigne d’une volonté des professionnels de se mobiliser pour réduire l’absentéisme dans ce secteur, pour une meilleure qualité de vie au travail, un plus grand professionnalisme et une amélioration de la qualité de la prise en charge des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
Prévention § Santé au Travail
La Prévention en Action
Comment devenir formateur PRAP ? La prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) constitue un enjeu de taille pour les entreprises aujourd’hui. NOTRE RÉDACTEUR JÉRÔME FRIBOURG, Technicien Hygiène Sécurité – Service Interentreprises de Santé au Travail du Bâtiment et Interprofessionnel (SISTBI RÉUNION) (Source INRS)
Pourquoi suivre formation P.R.A.P. ?
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Les manutentions manuelles, le port de charges, les gestes répétitifs, les postures de travail prolongées, les vibrations, peuvent nuire à la santé ou entraîner des efforts inutiles ou excessifs. La formation P.R.A.P. (prévention des risques liés à l’activité physique) permet aux salariés de prendre en charge leur propre prévention et de participer aux actions de prévention des risques professionnels dans leur entreprise et/ou établissement.
La démultiplication en formation prévention
La formation est un moyen de diffuser la prévention dans les entreprises. Le Réseau prévention s'est fixé comme objectif de développer la culture prévention en augmentant l'impact des actions de formation, tant au plan quantitatif que qualitatif. Afin d'atteindre le plus grand nombre, l'INRS / Assurance maladie – Risques professionnels confie la mise en œuvre de formations à des organismes de formation ou à des entreprises habilitées (cas le plus fréquent) ou certifiés (amiante). Cette démultiplication se traduit, entre autres, par l'offre nationale de formation : une liste de stages conçus et déployés sous le contrôle du réseau des CARSAT – CRAM - CGSS, de la CNAMTS et de l'INRS. La démultiplication couvre aussi la prévention des risques liés à l'amiante. Ces stages ont été conçus conjointement par l'INRS et l'OPPBTP. Toutes ces formations restent sous le contrôle de l'INRS / Assurance maladie – Risques professionnels.
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Les deux filières P.R.A.P.
Trois dispositifs sectoriels sont proposés. Les manutentions manuelles sont présentes dans une grande diversité de Métiers. La formation comporte deux filières. Le développent de compétence s’oriente sur trois secteurs d’activité : ^ P.R.A.P. IBC (industrie, bâtiment, commerce) est une formation généraliste. ^ P.R.A.P. 2S (sanitaire et social) : la formation généraliste est complétée par une formation à la manutention des personnes malades et/ou à mobilité réduite. ^ PRAP EP (Petite Enfance). a P.R.A.P. IBC : Pour acquérir la compétence d'acteur prévention P.R.A.P. IBC : – aucun prérequis exigé ; – 14 heures de formation / certificat national valable 24 mois ; – tous les 24 mois, maintien et actualisation des Compétences : 7 heures. Formations dispensées par un formateur P.R.A.P. IBC certifié INRS / Assurance Maladie – Risques Professionnels (appartenant à l’entreprise ou à un organisme habilité). Pour devenir formateur P.R.A.P. IBC, voici les prérequis : – avoir validé l’autoformation «Acquérir des bases en prévention des risques professionnels» (formation gratuite en ligne proposée par l’INRS) ; – 70 heures de formation réparties sur 3 semaines non consécutives avec un travail en intersession dans le secteur concerné / certificat national valable 36 mois ;
– tous les 36 mois, maintien et actualisation des compétences : 21 heures. Formations dispensées par l’INRS ou par un formateur de formateurs P.R.A.P. IBC certifié INRS / Assurance Maladie-Risques Professionnels (appartenant à l’entreprise, à INRS – Assurance maladie- Risques professionnels ou à un organisme habilité). a P.R.A.P. 2S : Acquérir la compétence d'acteur prévention P.R.A.P. 2S ne nécessite aucun prérequis : – 21 heures de formation / certificat national valable 24 mois ; – tous les 24 mois, maintien et actualisation des compétences : 7 heures ; Formations dispensées par un formateur P.R.A.P. 2S certifié INRS / Assurance Maladie – Risques Professionnels (appartenant à l’entreprise ou à un organisme habilité). Pour devenir formateur P.R.A.P. 2S, voici les prérequis : – avoir validé l’autoformation «Acquérir des bases en prévention des risques professionnels» (formation gratuite en ligne proposée par l’INRS) ; – 84 heures de formation réparties sur 3 semaines non consécutives avec un travail en intersession dans le secteur concerné / certificat national valable 36 mois ; – tous les 36 mois, maintien et actualisation des compétences : 21 heures. Formations dispensées par l’INRS ou par un formateur de formateurs P.R.A.P. 2S certifié INRS / Assurance-maladie – Risques Professionnels (appartenant à l’entreprise ou à un organisme habilité).
Zoom sur le dispositif PRAP
Un enjeu de taille pour les entreprises
La prévention des risques liés à l’activité physique « PRAP » s’impose face aux enjeux humains, économiques et réglementaires (art L. 4121-1-2-3 du CT). Elle doit permettre de dégager des pistes d’amélioration dans les domaines organisationnels, techniques et humains aux situations de travail établies (ou à venir) nécessitant de la manutention manuelle, des déplacements avec ou sans port de charges, des gestes répétitifs, des postures contraignantes, des efforts importants. La mise en œuvre d’une démarche de prévention des risques professionnels, véritable plan d’actions interne, constituera la première étape d’une démarche d’amélioration continue. L’acquisition de compétences prévention par l’ensemble des acteurs, c’est à dire l’action de formation est au cœur de la démarche de prévention. Celle-ci repose en priorité sur trois acteurs : le dirigeant, le Formateur PRAP (animateur prévention) et le professionnel (Acteur PRAP). a Direction : Initier, développer et manager la prévention de son établissement au niveau général, ou régional. a Animateur/Formateur : Accompagner l’entreprise, Animer de la prévention des risques professionnels, Former les agents, opérateurs... a Les professionnels : opérateurs, agents... Participer à la maitrise des risques et à l’amélioration des conditions de travail. a La formation de formateur PRAP permet de certifier 3 domaines de compétences, à savoir : 1. La compétence « Méthodologie de projet ». 2. La compétence « Ergonomie ». 3. La compétence « Pédagogie de l’adulte ». Les 70 h (ou 84 h pour le secteur sanitaire et social) sont réparties sur trois modules de formation avec des travaux d’intersession permettant un retour d’expérience et la certification de futur formateur animateur.
YOHAN GOUDE, Consultant/Formateur Sénior, Chargé de Formation, Formateur de formateurs – FOCALYS
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Gros La Prévention Plan en Action
Les travailleurs intérimaires en situation fragile face aux risques professionnels Les intérimaires ont une vulnérabilité supérieure à celle des autres salariés. Des mesures doivent être mises en place dans les Entreprises Utilisatrices (EU) et les Agences d’Emploi (AE) afin d’améliorer les conditions de travail de ces salariés, et éviter les accidents. NOTRE RÉDACTEUR MIGUEL MARIMOUTOU, Contrôleur de Sécurité, Service Prévention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
De quoi parlons-nous ?
Les intérimaires sont amenés à changer fréquemment "d’employeur de fait". En situation permanente de nouvel embauché, ils doivent s’adapter rapidement à des situations de travail différentes, parfois dangereuses, dans un contexte où les missions sont souvent effectuées dans l’urgence (surcroît d’activité, exigences de rentabilité immédiate…). Ils sont alors exposés à des risques d’accidents, dont les causes découlent souvent d’un défaut de relation ou de communication entre les trois partenaires que sont : l’Agence d’Emploi (AE), l’entreprise utilisatrice (EU) et le salarié intérimaire. Des actions prioritaires ont été définies par la Direction des Risques Professionnels de la CGSS, afin de réduire la fréquence et la gravité des accidents du travail dans ce secteur d’activité.
4 axes prioritaires d'amélioration pour les Entreprises Utilisatrices
a Mieux connaître la sinistralité (nombre d’accidents, de jours d’arrêt de Travail, postes concernés…) des salariés intérimaires intervenant sur leurs sites. a Formaliser et transmettre en amont à l’AE les caractéristiques des postes de travail sur lesquels ils délègueront des intérimaires, en précisant
obligatoirement les postes à risques particuliers.
a Assurer l’accueil et la formation à la sécurité
des travailleurs intérimaires (livret d’accueil, transmission des consignes de sécurité, traçabilité des supports de formation, évaluation des acquis, désignation de tuteurs…). a Mener des enquêtes suite aux accidents du travail survenus aux intérimaires afin d’en analyser les causes, et communiquer à l’AE les actions correctives mises en place.
3 axes prioritaires d'amélioration pour les Agences d’Emploi
a Former les salariés permanents des Agences d’Intérim, afin d’améliorer les échanges d’informations sur les risques identifiés par l’EU et sur les moyens de prévention appropriés, l’objectif étant de sensibiliser les salariés intérimaires à l’importance des questions de sécurité, et notamment au respect des consignes de sécurité en vigueur chez l’EU ainsi qu’au port des équipements de protection individuelle (EPI) : casque, chaussures de sécurité… a Mettre en œuvre des procédures internes permettant de recueillir les caractéristiques des postes de travail, et de s’assurer que tous les éléments indispensables à l’établissement du contrat de mission et à l’évaluation des risques ont bien
été transmis par l’EU, avant toute délégation de personnels intérimaires. a Mener des enquêtes suite aux accidents du travail survenus aux intérimaires, en collaboration avec l’EU concernée, afin d’en analyser les causes.
La prévention durable par la formation
Formation des dirigeants/RH, formation d’animateurs et formateurs
APS Aide et soin à domicile / Petite enfance Prévention des risques professionnels et de la pénibilité PRAP tout secteur, secourisme, incendie, habilitation électrique
www.
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Prévention § Santé au Travail
Gros Plan
L’Anses confirme de sérieux risques pour la santé liés au travail de nuit !
Un avis publié le 22 juin 2016 rend compte de l’évaluation des risques sanitaires auxquels sont exposés les professionnels exerçant leur activité en horaires de nuit. SOURCE AGENCE NATIONALE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DE L’ALIMENTATION, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TRAVAIL (ANSES).
De quoi s’agit-il ?
L’Anses a été saisie pour évaluer les risques sanitaires pour les professionnels exposés à des horaires atypiques, en particulier au travail de nuit, régulier ou non. Cette expertise met en évidence des risques avérés de troubles du sommeil, de troubles métaboliques, et des risques probables cancérogènes, de troubles cardiovasculaires et de troubles psychiques chez les travailleurs concernés. Les enquêtes sur les conditions de travail réalisées auprès de salariés en horaires de nuit indiquent généralement des facteurs de pénibilité physique et des contraintes de travail plus présents.
Qui est concerné ?
Un nombre important de travailleurs est concerné par des horaires et rythmes de travail dits "atypiques". Sont notamment concernés le travail posté, lorsque les salariés forment des équipes différentes qui se succèdent sur un même poste de travail sans jamais se chevaucher, et le travail de nuit, exercé entre 21 h et 6 h (sur horaires fixes et alternants). En 2012, la population concernée par le travail de nuit, habituel ou occasionnel, représentait 3,5 millions de personnes, soit 15,4 % des salariés. Le travail de nuit concerne divers secteurs d’activité. Il peut être mis en place pour assurer la continuité des services d’utilité sociale (services de santé, astreintes des policiers, autres services de surveillance, etc.), ou être une modalité d’organisation du travail (entreprise qui souhaite maximiser la rentabilisation de ses équipements en faisant travailler machines et hommes par rotations 24h/24).
Les risques et conséquences
Les salariés qui travaillent la nuit sont généralement soumis à des facteurs de pénibilité physique plus nombreux, une pression temporelle plus forte (horaires, contraintes de rythmes, délais, etc.), des tensions avec leurs collègues ou le public plus fréquentes. Toutefois, les caractéristiques organisationnelles et les conditions du travail de nuit peuvent varier, notamment d’un secteur d’activité à l’autre, pouvant diminuer ou amplifier les effets du travail de nuit sur la santé des salariés. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a étudié l’impact de cette organisation du travail sur le risque de cancer, l’amenant à ajouter le travail posté qui induit la perturbation des
rythmes circadiens à la liste des agents "probablement cancérogènes" (groupe 2A) en 2007. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a également publié, en 2012, des recommandations de bonnes pratiques pour la surveillance des travailleurs postés et/ou de nuit.
Les résultats de l’expertise
Les conclusions confirment les risques pour la santé liés au travail de nuit. Celui-ci est en effet susceptible de générer des effets sur la santé des travailleurs du fait de perturbations des rythmes biologiques. Lors du travail de nuit, il se produit une désynchronisation entre les rythmes circadiens calés sur un horaire de jour et le nouveau cycle activité-repos/veille-sommeil imposé par le travail de nuit. Cette désynchronisation est aussi favorisée par des conditions environnementales peu propices au sommeil : lumière du jour pendant le repos, température en journée plus élevée qu’habituellement la nuit, niveau de bruit plus élevé dans la journée, rythme social et obligations familiales. Ainsi, les résultats mettent en évidence des effets du travail de nuit sur la santé, avec différents niveaux de preuve scientifique : r Les effets sur la somnolence, la qualité de sommeil et la réduction du temps de sommeil total, et le syndrome métabolique sont avérés. r Les effets sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde) sont probables. r Les effets sur les dyslipidémies (concentrations trop élevées de certains lipides dans le sang), l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux ischémiques, sont possibles. Considérant le cancer, l’expertise conclut à un effet probable du travail de nuit sur le risque de cancer. Il existe notamment des éléments en faveur d’un excès de risque de cancer du sein associé au travail de nuit qui serait dû aux perturbations des cycles biologiques. L’expertise souligne l’existence de mécanismes physiopathologiques qui peuvent expliquer les effets cancérogènes liés aux perturbations des rythmes biologiques. Le travail de l’Agence montre également que la fréquence et la gravité des accidents survenant lors du travail de nuit sont généralement augmentées. Toutefois,
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les effets du travail de nuit ne sont pas univoques et systématiques. Ils dépendent en effet d’un ensemble de facteurs issus des caractéristiques individuelles (chronotype), sociales et familiales (possibilité d’organiser sa vie sociale et familiale) des salariés, et des caractéristiques du travail et de la situation de travail. Ces multiples facteurs peuvent diminuer ou amplifier les effets du travail de nuit sur la santé des salariés.
Les recommandations l’ANSES
de
r L’Agence rappelle tout d’abord le principe premier de suppression des dangers auxquels sont exposés les travailleurs, dans le cadre des principes généraux de prévention des risques posés par le code du travail. Au vu des résultats de son expertise, l’Agence estime que le recours au travail de nuit peut se justifier pour des situations nécessitant d’assurer les services d’utilité sociale ou la continuité de l’activité économique (hôpitaux, services d’utilité publique, etc.). r L’Agence préconise l’optimisation des modes d’organisation du travail de nuit, afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle. En particulier, tout ce qui réduit la désynchronisation et la dette de sommeil est a priori favorable, mais des recommandations organisationnelles précises, qui ne font pas toutes, à ce jour, l’objet d’un consensus scientifique, doivent être étudiées collectivement dans les instances de dialogue social appropriées. r L’Agence recommande également de réaliser un état des lieux des pratiques de terrain visant à protéger la santé des travailleurs de nuit (durée maximale quotidienne de travail, temps de pause, repos quotidien minimal, repos compensateur ou encore suivi médical,…). r Par ailleurs, le cadre réglementaire en vigueur devrait être adapté à la protection de la santé des travailleurs de nuit, et le cas échéant, évoluer, en considérant la dimension européenne. L’Agence souligne que la continuité de l’activité économique n’est pas définie à ce jour dans la réglementation. r Enfin, l’Anses préconise d’évaluer l’impact sanitaire des effets du travail de nuit (nombre de cas pour chaque pathologie potentielle dans la population des travailleurs), et d’évaluer les coûts sociaux associés au recours au travail de nuit (arrêts de travail, maladie professionnelle, absentéisme, etc.) au regard des bénéfices potentiels.
Gros Plan
Nanoparticules au travail : un danger pour nos poumons ? D'ici 2020, on estime que près de 6 millions de travailleurs seront exposés à des nanoparticules sur leur lieu de travail. Une nouvelle étude de l’INSERM*, publiée à la fin novembre 2016, révèle que l'exposition à des doses rencontrées en milieu professionnel déclenche des signes d'inflammation et de fibrose pulmonaires... SOURCE INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
De quoi s’agit-il ?
La pollution de l'air extérieur n'est pas l'unique source de nanoparticules potentiellement nocives pour notre santé. Certains métiers exposent aussi les travailleurs à leur inhalation. Exemple ? Les soudeurs professionnels. En effet, durant une classique soudure à l'arc électrique, les nanoparticules peuvent représenter jusqu'à 80% des particules émises dans les fumées dégagées. "Il y a deux ans, nous avions découvert des nanoparticules d'oxydes métalliques dans les poumons de soudeurs professionnels", indique Sophie Lanone, chercheuse Inserm. Ces dernières avaient été retrouvées au niveau de zones montrant des signes d'inflammation et un épaississement délétère (fibrose) de leurs tissus constitutifs. Ces nanoparticules seraientelles donc responsables des inflammations et fibroses pulmonaires parfois observées dans cette catégorie professionnelle ? Pour en savoir plus, Sophie Lanone et ses collègues* ont voulu observer l'effet de ce type d'expositions professionnelles sur les poumons de souris.
Des souris exposées à des doses professionnelles Pour mimer au plus près la réalité, les chercheurs ont donc choisi quatre types de nanoparticules d'oxydes métalliques
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représentatives de celles retrouvées dans les poumons des soudeurs professionnels : Fe3O4 (magnétite), Fe2O3 (maghémite), MnFe2O4 (jacobsite) et CrOOH (grimaldite). Ils les ont déposées dans la trachée des souris, une fois par semaine durant trois mois. Certaines souris en recevaient 5 microgrammes, soit une concentration représentative de celle à laquelle est exposée un soudeur professionnel, et d'autres 50 microgrammes mimant la dose d'exposition potentielle des personnes travaillant dans des usines de fabrication de nanoparticules d'oxydes métalliques. Car ces dernières sont aussi de plus en plus produites intentionnellement en usines pour les multiples propriétés qu'elles peuvent conférer aux produits de consommation courante : propriétés antibactériennes pour les emballages alimentaires, effets anti-agglomérants pour les produits en poudre, anti-UV pour les crèmes solaires...
Un effet "pro-fibrosant" et inflammatoire Une fois les trois mois écoulés, l'équipe a observé de près les poumons des souris soumises à ce "régime". Chez celles ayant reçu des doses répétées de 5 microgrammes de MnFe2O4
et CrOOH, le tissu pulmonaire entourant les bronchioles était presque deux fois plus épais que chez les rongeurs témoins... Chez les souris soumises à des doses répétées de 50 microgrammes, la situation était encore plus alarmante. En effet, hormis le Fe2O3, les trois autres nanoparticules ont généré un épaississement quatre fois plus élevé que chez les souris témoins touchant aussi les tissus entourant vaisseaux sanguins et alvéoles pulmonaires... le tout avec une inflammation du tissu de soutien situé entre les parois des alvéoles. "Pour la première fois, notre étude démontre que l'exposition répétée aux nanoparticules à des doses rencontrées en milieu professionnel sont potentiellement dangereuses pour les poumons", résume Sophie Lanone. Son équipe mène désormais des recherches pour élucider les mécanismes sous-jacents. En attendant, cette nouvelle étude milite pour la mise en place rapide de valeurs limites d'exposition réglementaires dédiées aux nanoparticules en milieu professionnel. *Unité Inserm 955 (Créteil), Laboratoire de Physique des Solides (Orsay), UMR-S1124 (Paris), Universités Paris Descartes et Paris Est Créteil, Laboratoire de Chimie de la Matière Condensée de Paris, CHU Henri Mondor et Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil.
Risques Électriques
Du nouveau pour l’habilitation électrique Un nouveau décret datant du 5 octobre 2016 (JO 07.10.2016) relatif aux opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage (travaux sous tension) précise que les travailleurs intervenant sur les installations électriques doivent recevoir une habilitation de leur employeur, désormais après obtention d’un document délivré par un organisme de formation agréé. L’employeur devra s’assurer, avant toute formation, que les travailleurs qui suivent la formation ont les capacités et les compétences et expérience professionnelles requises dans le domaine des opérations d'ordre électrique. La loi entrée en vigueur le 1er janvier 2017 rappelle que les organismes de formation sont agréés pour une durée d’au plus quatre ans par le ministre chargé du travail. A compter du 1er janvier 2017, les habilitations délivrées par les employeurs aux travailleurs qui effectuent des travaux sous tension conservent toutefois leur validité pendant un délai de deux ans. Les organismes chargés de la formation et de l’évaluation des travailleurs qui exercent à la date de publication du décret sont autorisés à poursuivre cette activité jusqu’à la date de leur premier agrément, qui intervient au plus tard au 1er janvier 2018. Les employeurs disposent d’un délai maximal de deux ans à compter du 1er janvier 2018 pour délivrer les habilitations spécifiques mentionnées au I de l’article R. 4544-11. Sources : Journal Officiel ; Alerte HST – www.editionsprevention.com
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Prévention § Santé au Travail
Décryptage
Sécurité et Santé au travail, Qualité, Environnement
La certification revêt de nombreux avantages pour votre entreprise !
La certification fait partie des arguments phares pour se démarquer des concurrents, conserver et développer des parts de marché. NOTRE RÉDACTRICE CORINNE DUBOIS, Chargée de Mission Qualité et Prévention – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION
De quoi s'agit-il ?
La certification répond à la volonté d'apporter une preuve. La certification atteste que la qualité et les performances de produits ou de services proposés par une entreprise ont été validées par le biais d'un organisme indépendant et accrédité (les organismes de certification, sont eux-mêmes soumis au respect d'un référentiel pour pouvoir délivrer des certificats). Les critères de certification sont définis dans un référentiel reconnu et accepté par toutes les parties concernées : entreprises, utilisateurs, consommateurs, experts et administrations. Chaque certification se traduit par une marque identifiée par un logo apposé sur les produits ou les documents commerciaux. Il existe des certifications sur différents domaines : qualité, santé et sécurité au travail, environnement, mais également sécurité des denrées alimentaires, responsabilité sociétale, énergie et autres. Ces dernières peuvent aussi être appliquées à tous les types de structures, quelques soit leur ancienneté, leur taille et leur secteur d'activité, public ou privé. Certaines correspondent à une obligation réglementaire et d'autres sont d'application totalement volontaire.
Des avantages internes
Véritable projet d'entreprise, la certification séduit de nombreux dirigeants :
a Un outil de mobilisation des collaborateurs :
Comme pour un examen, un certificat, représente un thème fédérateur pour tous les collaborateurs de l'entreprise. C'est un moyen efficace de les réunir autour d'actions communes et mobilisatrices, aussi bien pour l'obtenir que pour le maintenir. De plus, lorsqu'une entreprise est certifiée, la valeur de la reconnaissance rejaillit sur tous les collaborateurs car ils ont chacun, individuellement, contribué à l'obtention du certificat. La certification est ainsi, à moyen et long termes, un outil pour mieux organiser et faciliter le travail, faire monter en compétences les salariés, les fidéliser, et gagner en compétitivité.
a Un outil de structuration :
Pour obtenir la certification, l'entreprise met en place des procédures claires et des documents types, qui peuvent également servir de supports pour la formation des nouveaux embauchés. Une veille réglementaire et un benchmarking permettent d'être alerté à temps et de réagir.
Toute l'organisation s'en trouve renforcée et consolidée.
a Un outil de maîtrise des coûts :
La certification permet d'économiser soit
directement par les bénéfices découlant naturellement de la démarche mise en place grâce à des systèmes et processus mieux conçus, soit indirectement grâce à la reconnaissance du certificat par les tiers. Par exemple, une entreprise certifiée ISO 14001 sera moins souvent contrôlée par les services publics et bénéficiera d'avantages fiscaux.
a Un outil de pérennisation :
La certification apporte le systématique, la rationalisation des process. La valeur ajoutée de chaque étape est analysée en fonction des critères demandés par le référentiel.
Des avantages externes
Ce sont eux qui sont souvent identifiés en premier, car la certification est :
a Un outil de conquête :
Facteur de différenciation et gage de confiance pour le nouveau client qui a besoin de sécurité vis-à-vis d'une société qu'il ne connaît pas, la certification ouvre de nouveaux marchés.
a Un outil de promotion :
La certification met en valeur l'entreprise auprès des clients, des partenaires, de l'administration, elle représente la possibilité de valoriser ses efforts et de les mettre en exergue. Un argument non négligeable dans un contexte de concurrence.
a Un outil de fidélisation :
Les certifications influent sur l'image de l'entreprise auprès des clients, et ces dernières sont pour eux synonymes de valeur. Elles démontrent la démarche d'amélioration continue de l'entreprise en vue de satisfaire toujours plus les besoins des clients, grâce à une amélioration de la sécurité, de la qualité et des processus. C'est une preuve d'engagement qui s'inscrit dans la durée.
a Un gage de qualité, une référence facilitant la comparaison :
La certification apporte à l'utilisateur un élément objectif permettant de juger des performances et de la qualité. Les performances d'une entreprise certifiée sont plus facilement comparables avec celles également certifiées.
a Un outil qui rassure :
Les procédures d'attribution ainsi que les textes sur lesquels reposent les certifications apportent une assurance au consommateur sur
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la qualité, la sécurité, la fiabilité et l'aptitude à l'usage du produit ou du service qu'il acquiert. La certification est une procédure qui suppose l'intervention d'une tierce partie, indépendante et compétente, qui vérifie la conformité du produit, système ou service au référentiel.
a Une ouverture vers la transparence :
Le certificat est basé sur un programme minimal, commun et public. Dès qu'une entreprise est certifiée, on connaît une partie de son organisation, en particulier celle en relation avec les clients, car elle doit se décliner à partir du contenu de la norme.
a Un outil de dialogue :
Il assure la confiance des partenaires : clients, donneurs d'ordre, administrations, investisseurs, riverains, associations de protection de l'environnement, assureurs. En conclusion, quelles que soient les motivations, s'engager dans une certification est une aventure humaine. On en sort grandi sur le plan humain comme sur le plan professionnel. L'entreprise y trouve aussi un avantage indéniable, c'est un véritable projet gagnant-gagnant. Alors, prêt pour l'aventure ?
Les référentiels les plus courants
^ Sécurité et santé au travail : – OHSAS 18001 : norme publiée par le British Standards Institute (BSI). Comme toutes les normes qui se terminent par le chiffre «1 », les textes sont issus d'un consensus obtenu de la part de tous les pays – ILO-OSH : rédigé par le BIT avec un groupe tripartite : État, Syndicats de salariés, Patronat. Le BIT fédère toute la législation du travail, respecte les textes de loi, notamment l'intégration des instances sociales dans le processus de décision. ^ Qualité : ISO 9001 : système de management de la qualité. ^ Environnement : ISO 14001 : système de management environnemental. ^ QSE : Système de management intégré Qualité, Sécurité, Environnement. ^ Systèmes propres aux grandes structures : de nombreux groupes internationaux ont bâti leur propre référentiel. Ils réalisent des audits en interne et les certificats sont délivrés sous l'égide de la maison mère. Ces référentiels
sont adaptés à l'activité : aéronautique, industrie automobile, BTP, transports, hôpitaux...
DĂŠcryptage
Les TPE du secteur "Transport Routier de Marchandises" confrontÊes à de nombreux accidents : comment agir ? Les petites entreprises relevant du secteur TRM doivent faire face à de multiples contraintes. Le secteur est Êgalement marquÊ par une sinistralitÊ importante. NOTRE RÉDACTEUR PASCAL GHUNAIM, Contrôleur de SÊcuritÊ, Service PrÊvention DIRECTION DES RISQUES PROFESSIONNELS, CGSS MARTINIQUE
Un ĂŠtat des lieux dressĂŠ avec les professionnels
outils complÊmentaires :
– le logiciel OIRA gratuit, accessible en
Parmi les principaux risques rencontrÊs dans les entreprises de TRM, on peut citer : ^ Les manutentions manuelles (transport de charge, bÊquillage) qui constituent la première cause d’accidents du travail et de maladies professionnelles (troubles musculo-squelettiques et lombalgies). ^ Les chutes de hauteur (25% des accidents) : elles se produisent gÊnÊralement lors des montÊes et des descentes de la cabine ou de la remorque. ^ Les chutes de plain-pied (glissade, trÊbuchement) qui reprÊsentent plus de 20 % des accidents.
ligne, qui permet aux employeurs de rÊaliser leur document unique et de dÊfinir un plan d’actions pour mettre en place les mesures de prÊvention adaptÊes à leur entreprise. Il est à dÊcouvrir sur le site www.inrs.fr ; – le Guide INRS ED 6095 : qui prÊsente un diagramme de l'activitÊ, la description des diffÊrentes tâches effectuÊes, une manière de quantifier les risques, pour permettre d'Êtablir un plan d'actions, des exemples de bonnes pratiques.
Une dĂŠmarche de prĂŠvention dĂŠfinie en concertation
organiser les flux et les voies de circulation engins/ piÊtons dans et autour des entrepôts ; veiller au bon amÊnagement des quais de dÊchargement (calage des vÊhicules, asservissement des portes de quai, espace, Êclairage, qualitÊ des sols, ponts de liaison adaptÊs) ; organiser les stockages de façon à faciliter les manutentions.
Afin d’aider les entreprises de ce secteur, la Direction des Risques Professionnels de la CGSS leur a prÊsentÊ la dÊmarche de prÊvention, proposÊe par le RÊseau PrÊvention de la CNAMTS et les organisations professionnelles au niveau national : a  Évaluer les risques auxquels sont soumis les salariÊs, et rechercher avec eux des mesures de prÊvention adaptÊes. Pour cela, les employeurs du secteur du transport routier de marchandises peuvent s’appuyer sur 2 principaux
a  IntÊgrer la prÊvention lors de la
conception ou de l’amÊnagement des lieux et des situations de travail :
a  Adapter l’organisation du tra-
vail : organiser les tâches et les horaires entre le client, l’exploitant et le conducteur pour Êviter le travail dans la prÊcipitation ; limiter le poids unitaire des colis manipulÊs ; dÊfinir les mÊthodes
d’arrimage des charges à transporter avec le client.
a  Mettre à disposition des conduc-
teurs des ĂŠquipements qui facilitent et sĂŠcurisent leur activitĂŠÂ : fournir les
moyens de manutention mÊcanique adaptÊs au chargement tels que chariots ou transpalettes Êlectriques, hayons ÊlÊvateurs sÊcurisÊs, etc. ; Êquiper les vÊhicules de moyens d’assistance à la conduite ; utiliser des systèmes d’aide au bâchage et dÊbâchage du chargement.
a  Former et informer les salariÊs afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prÊvention liÊs à leur activitÊ.
CrÊÊe il y a plus de 60 ans par les professionnels du Transport/Logistique, l’AFTRAL (Apprendre et se Former en Transport et Logistique) s’installe à La RÊunion et ouvre 2 centres de formation pour rÊpondre aux besoins des professionnels. AFTRAL RÊunion propose dès maintenant des formations dans les domaines suivants : - Attestations de capacitÊ lourde et transports lÊgers en marchandises et voyageurs et commissionnaire - Conduite PL et VL en transport de marchandises et de personnes (Permis-FIMO-FCO-TP Conducteurs-Perfectionnements) - Matières dangereuses, SÝretÊ, SÊcuritÊ (conducteurs, conseillers à la sÊcuritÊ, IATA) - Formations MANAGERS (Perfectionnements Cadres et MaÎtrise) - Formations AMBULANCIERS - Transport multimodal international (IATA-IMDG-Douane) - Formations (niveaux IV-III-II) en Transport/Logistique - Conduite de chariots ÊlÊvateurs et engins de chantier - Formations Manutention / Magasinage s RUE (ENRI #ORNU #AMBAIE 3AINT 0AUL s !NTENNE AU AVENUE #HARLES )SAUTIER :) 3AINT 0IERRE #ONTACT 9VAN -!24(/5 4�L % MAIL YVAN MARTHOU AFTRAL COM
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Un Métier à la Loupe
Tout ce qu’il faut savoir sur la prévention des risques professionnels dans le secteur de la bijouterie !
Le savoir-faire français des joailliers jouit d'une grande renommée, c'est un métier en Or, mais très exigeant. NOTRE RÉDACTRICE CORINNE DUBOIS, Chargée de Mission Qualité et Prévention – CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT DE RÉGION ÎLE DE LA RÉUNION
De quoi s’agit-il ?
« Orfèvre joaillier », un métier qui fait rêver ! Pour pouvoir afficher ce titre sur sa devanture, il faut être inscrit au Répertoire des Métiers. L'artisan est celui qui saura réajuster votre bague, rallonger une chaîne, fabriquer la boucle d'oreille perdue à partir d'une photo, vérifier l'authenticité de votre pierre précieuse et pour certains, régler avec précision votre montre et vous percer l'oreille. Le métier est riche mais comporte des risques multiples.
Quelques chiffres
12000 personnes travaillent en bijouteriejoaillerie en France. Plus des deux tiers (69%) travaillent en bijouterie-joaillerie traditionnelle (platine, or, argent), 21% en bijouterie fantaisie, 6% en orfèvrerie et 4% dans les pierres et perles (source ONISEP). A la Réunion, 105 artisans bijoutiers sont inscrits au Répertoire des Métiers. La formation est dispensée à l'URMA de StGilles-Les-Hauts (0262 55 68 55).
Naissance d'un bijou
Plusieurs étapes se succèdent pour créer un bijou, allant du travail du lapidaire, qui taille les pierres précieuses (diamants ou autres gemmes, rubis, saphirs, émeraudes...), à celui effectué dans les ateliers du bijoutier et du joailler où se déroulent la fonte des alliages (or, argent, ...), la soudure par brasure, le
sertissage, le polissage, des électrodépositions pour dorure ou argenture, le décapage et le nettoyage des bijoux avec des acides ou dans des bains à ultrasons.
Quels types de risques ?
Les ateliers des bijoutiers et des joailliers recèlent des risques. Un travail minutieux avec des postures contraignantes, des gestes répétitifs, des contraintes visuelles, l'utilisation de machines vibrantes, coupantes ...exposent les bijoutiers à de nombreuses blessures et traumatismes. De plus, la fabrication ou la réparation des bijoux sont constituées d'opérations courtes et variées, mécaniques, chimiques ou électrolytiques.
a Des postures contraignantes :
Le travail précis, rapide et monotone sur l'établi peut générer des troubles musculosquelettiques dus aux gestes répétitifs de taille, polissage, sertissage, décapage, ... associés à une position penchée pour assurer une vision rapprochée. De plus, les vibrations des machines portatives utilisées intensivement par le lapidaire ou le polisseur entraînent des risques sur les membres supérieurs (coude, poignets, épaule).
a Le risque de blessure :
De nombreux outils manuels piquants et tranchants (limes-aiguilles, cisailles...) et machines sont utilisés pour laminer, étirer, découper, estamper,
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percer, polir... qui occasionnent des risques importants de blessures notamment aux mains et aux doigts par coupures ou écrasements avec possible inclusion de fragments métalliques et aux yeux par projection. En particulier le laminoir avec ses éléments mobiles, la perceuse électrique pour le perçage des pierres, le polissage au tour électrique avec des brosses ou des roues en feutre ou en cuir tournant à grande vitesse, les bancs à étirer, les machines à estamper ... sont sources de dangers.
a Les risques thermiques :
Du fait des procédés utilisés en bijouterie, les locaux des ateliers sont particulièrement exposés à l'énergie rayonnante des infrarouges, aux températures élevées et aux risques de brûlures thermiques. Le contact direct de la peau avec des surfaces chaudes ou des métaux en fusion peut provoquer de très graves brûlures cutanées, lors du transport du métal fondu ou par flammèches et coulures.
a Les risques auditifs et visuels :
Les fortes contraintes visuelles et l'émission de bruit exposent les bijoutiers à des risques visuels et auditifs. La fatigue visuelle par éblouissement, par travail en vision de près est fréquente. La technique du laser peut être utilisée pour les fines soudures avec exposition des yeux aux rayons et risques de dommages oculaires. Le martelage transformant le métal par le choc,