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TEXTES LITTÉRAIRES

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NIVEAU A2-B1

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TEXTES LITTÉRAIRES NIVEAU A2 – B1

VALÉRIE LASKOW

2015 ‫הודפס בישראל‬ ©‫כל הזכויות שמורות‬ ,‫ לצלם או לאחסן‬,‫ להעתיק‬,‫אין לשכפל‬ ,‫בכל דרך או אמצעי אלקטרוני או אחר‬ ,‫כל חלק שהוא מספר זה‬ .‫מהווה עבירה פלילית‬ Motolangue :‫עריכה לשונית‬ Studio Moto :‫עריכה גרפית‬ E-mail : motolangue@gmail.com

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AVANT-PROPOS «Les études littéraires ont de nombreuses finalités éducatives, intellectuelles, morales et affectives, linguistiques et culturelles, et pas seulement esthétiques ». CECR

L'enseignement de la littérature, carrefour de la langue et de la culture, vise notamment à développer en français la capacité d’observer, d'interpréter et de construire une cohérence. La compréhension est une tâche dynamique qui sollicite la mise en commun

des

savoirs,

l'analyse

de

structures

et

la

hiérarchisation

d'informations. Les activités d’analyse sont l'occasion de mettre en œuvre des outils de compréhension tels que plan et tableau, formulation du sens, et réflexion sur la langue. Ill s'agit aussi, et peut-être surtout, dans cet ouvrage, de faire aimer à nos élèves la littérature, de partager le plaisir de lire de beaux textes, de transmettre des émotions et de vivre ensemble une expérience de nature multiple et pas seulement esthétique. «Le monde que produit un texte littéraire est un monde incomplet. C’est le propre même de la fiction. De fait, le texte n’est pas lisible si le lecteur ne lui donne pas sa forme ultime. Il n’existe pas de texte littéraire indépendamment de la subjectivité du lecteur. Chaque lecteur referme ce monde de manière différente de son voisin.» (Catherine Tauveron. Comprendre le murmure des textes).

C’est en s’impliquant eux-mêmes que les élèves feront en sorte que le "dire" scolaire sur le texte littéraire devienne un "faire" social, quel que soit leur niveau de langue. Dans un jeu interactif et une réflexion sur l'inter culturalité, ils découvriront qui ils sont et qui / où est l'Autre.


Le Tour du Monde en 80 Jours ………………………………………

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JULES VERNE Poil de Carotte………………………………..……………………….… 10 JULES RENARD La Gloire de Mon Père…..………………………..…………..……….. 16 MARCEL PAGNOL La Promesse de l'Aube ……….……………………………………….. 23 ROMAIN GARY Un Sac de Billes ………………………………………………..……… 30 JOSEPH JOFFO Le Loup et L'Agneau……………………………………………..…....

37

JEAN DE LA FONTAINE Le Joujou du Pauvre …………………………………………………… 44 CHARLES BAUDELAIRE Le Petit Prince chapitre 21 (L'amitié)...……………………………... 50 ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY Le Petit Prince chapitre 21 (Le secret) ……………………………..…..... 57 ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY Les Feuilles Mortes ……………………………………………………... 64 JACQUES PRÉVERT La Vie devant Soi …………………………………………………….... 68 ÉMILE AJAR Demain, dès l'aube ……………………….…….……………….……… 72 VICTOR HUGO Barbara ………………………………………………………………..……78 JACQUES PRÉVERT La Parure ………………………………………………………………... 85 GUY DE MAUPASSANT


JULES VERNE Londres, mercredi 2 octobre 1872 : Phileas Fogg joue aux cartes avec ses amis. - Après tout, la terre est assez vaste. dit Andrew Stuart - Elle l'était autrefois..., dit à mi-voix Phileas Fogg. - Comment, autrefois ! Est-ce que la terre a diminué par hasard ? - Sans doute, répondit Gautier Ralph. Je suis de l'avis de Mr. Fogg. La terre a diminué, puisqu'on la parcourt maintenant en dix fois plus vite qu'il y a cent ans. On en fait le tour en trois mois... - En quatre-vingts jours seulement, dit Phileas Fogg. - En effet, messieurs, ajouta John Sullivan, quatre-vingts jours, depuis que la section entre Rothal et Allahabad a été ouverte sur le "Great-Indian peninsular railway ", et voici le calcul établi par le Morning Chronicle:

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- Oui, quatre-vingts jours ! s'écria Andrew Stuart, mais non compris le mauvais temps, les vents contraires, les naufrages, les déraillements, etc... - Tout compris, répondit Phileas Fogg. - Je parierais bien quatre mille livres qu'un tel voyage est impossible, s'écria Stuart. - Très possible, au contraire, répondit Mr. Fogg. - Eh bien, faites-le donc ! - Le tour du monde en 80 jours ? - Oui. - Je le veux bien. - Quand ? - Tout de suite. - C'est de la folie ! s'écria Andrew Stuart. Eh bien, oui, monsieur Fogg, dit-il, oui, je parie quatre mille livres !... - Soit ! dit Mr. Fogg. Puis, se tournant vers ses collègues : J'ai vingt mille livres (125 000 €) déposées chez Baring frères. Je les risquerai volontiers... - Vingt mille livres ! s'écria John Sullivan. C'est une plaisanterie ! - Un bon Anglais ne plaisante jamais, quand il s'agit d'une chose aussi sérieuse qu'un pari, répondit Phileas Fogg. Je parie vingt mille livres que je ferai le tour de la terre en 80 jours. Acceptez-vous ? - Nous acceptons, répondirent MM. Stuart, Fallentin, Sullivan, Flanagan et Ralph, après s'être entendus. - Bien, dit Mr. Fogg. Le train de Douvres part à huit heures quarante-cinq. Je le prendrai. - Ce soir même ? demanda Stuart. - Ce soir même, répondit Phileas Fogg.

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LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

JULES VERNE

"LA TERRE A DIMINUÉ" Londres, mercredi 2 octobre 1872 : Phileas Fogg joue aux cartes avec ses amis.

- Après tout, la terre est assez vaste. dit Andrew Stuart - Elle l'était autrefois..., dit à mi-voix Phileas Fogg. - Comment, autrefois ! Est-ce que la terre a diminué par hasard ? - Sans doute, répondit Gautier Ralph. Je suis de l'avis de Mr. Fogg. La terre a diminué, puisqu'on la parcourt maintenant en dix fois plus vite qu'il y a cent ans. On en fait le tour en trois mois... - En quatre-vingts jours seulement, dit Phileas Fogg. - En effet, messieurs, ajouta John Sullivan, quatre-vingts jours, depuis que la section entre Rothal et Allahabad a été ouverte sur le "Great-Indian peninsular railway ", B Les personnages B Quelle est leur nationalité ? ________________________________________________________ C Que font-ils? _______________________________________________________________________

C "La Terre a diminué". B A. Stuart pense que la terre est grande. Relevez le mot qui le dit. _________________ C Est-ce que Fogg est d'accord avec cette idée ? Pourquoi ? ________________________

""ET VOICI LE CALCUL ÉTABLI PAR LE MORNING CHRONICLE"

B B Qu'est-ce que le "Morning Chronicle" ? ____________________________________________ C Combien de temps faut-il pour faire le tour du monde ? _________________________

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LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

JULES VERNE

LE PARI

- Oui, quatre-vingts jours ! s'écria Andrew Stuart, mais non compris le mauvais temps, les vents contraires, les naufrages, les déraillements, etc... - Tout compris, répondit Phileas Fogg. - Je parierais bien quatre mille livres qu'un tel voyage est impossible, s'écria Stuart. - Très possible, au contraire, répondit Mr. Fogg. - Eh bien, faites-le donc ! - Le tour du monde en quatre-vingts jours ? - Oui. - Je le veux bien. - Quand ? - Tout de suite. - C'est de la folie ! s'écria Andrew Stuart. - Eh bien, oui, monsieur Fogg, dit-il, oui, je parie quatre mille livres !... - Soit ! dit Mr. Fogg. Puis, se tournant vers ses collègues : - J'ai vingt mille livres déposées chez Baring frères. Je les risquerai volontiers... - Vingt mille livres ! s'écria John Sullivan. C'est une plaisanterie ! - Un bon Anglais ne plaisante jamais, quand il s'agit d'une chose aussi sérieuse qu'un pari, répondit Phileas Fogg. - Je parie vingt mille livres que je ferai le tour de la terre en quatre-vingts jours. Acceptez-vous ? - Nous acceptons, répondirent MM. Stuart, Fallentin, Sullivan, Flanagan et Ralph, après s'être entendus. - Bien, dit Mr. Fogg.

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LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

JULES VERNE

B Complétez un déraillement (1) / un naufrage (2) / une tempête (3) / le mauvais temps (4)

C Le pari B Qu'est-ce qu'ils parient ? ____________________________________________________________ C Combien est-ce qu'ils parient ? _____________________________________________________ D À votre avis, est-ce une grosse somme ? Comment le savez-vous ?

______________________________________________________________________________________ E Qui parie contre qui ? _______________________________________________________________ F Est-ce un pari difficile ? Comment le savez-vous ?

__________________________________________________________________ D Quels sont les problèmes que Phileas Fogg peut rencontrer ? Trouvez dans le texte: B un accident de train: ________________________________ C un accident de bateau: ______________________________ D la pluie, le froid: _____________________________________ E la tempête: __________________________________________

E Quel trait de caractère montre Philéas Fogg avec ce pari ? ___________________________________________________________________

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LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

JULES VERNE

LE DÉPART - Le train de Douvres part à huit heures quarante-cinq. Je le prendrai. - Ce soir même ? demanda Stuart. - Ce soir même, répondit Phileas Fogg.

B Le voyage B D'où partira Ph. Fogg ? _____________________________________________________________ C Comment partira-t-il ? ______________________________________________________________ D Quand est-ce qu'il partira ? E Quand devra-t-il revenir ?

___________________________________________

____________________________________________

F Phileas Fogg gagnera son pari. Pouvez-vous imaginer pourquoi ?

_________________________________________________________________

PARLONS-EN ! B Choisissez les adjectifs qui qualifient Phileas Fogg et justifiez votre réponse. arrogant / joueur / sérieux / courageux / inquiet / rêveur / précis / calme

C On dit que Jules Verne est le père de la science-fiction. Comprenez-vous pourquoi ? D Imaginez une des étapes du voyage de Phileas Fogg. E A votre avis, est-ce possible de faire le tour du monde en 80 jours: B au 19

ème

?

C de nos jours ? Justifiez votre réponse.

F Voulez-vous faire le tour du monde ? Par quelles villes passerez-vous? Racontez. G Quel pays rêvez-vous de visiter ? Pourquoi ? Donnez des exemples.

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JULES RENARD - On a encore oublié de fermer le poulailler cette nuit! Félix, si tu allais fermer ?, dit Mme Lepic. - Je ne suis pas ici pour m’occuper des poules, dit Félix. - Et toi, Ernestine ? - Oh ! moi, maman, j’aurais trop peur ! Grand frère Félix et sœur Ernestine lèvent à peine la tête pour répondre. Ils lisent, très intéressés, les coudes sur la table, presque front contre front. - Dieu que je suis bête ! dit Mme Lepic. Je n’y pensais plus. Poil de Carotte, va fermer les poules ! Elle donne ce petit nom d’amour à son dernier-né, parce qu’il a les cheveux roux et la peau tachée. Poil de Carotte, qui ne joue à rien sous la table, se dresse et dit avec timidité : - Mais, maman, j’ai peur aussi, moi. - Comment ? répond Mme Lepic, un grand gars comme toi ! C’est pour rire ! Dépêche-toi, s’il te plaît ! - On le connaît ; il est hardi comme un bouc, dit sœur Ernestine. - Il ne craint rien ni personne, dit Félix, son grand frère. Ces compliments enorgueillissent Poil de Carotte, et, honteux, d’en être indigne, il lutte déjà contre sa couardise. Pour l’encourager définitivement, sa mère lui promet une gifle. - Au moins, éclairez-moi, dit-il. Mme Lepic hausse les épaules, Félix sourit avec mépris. Seule pitoyable, Ernestine prend une bougie et accompagne son petit frère jusqu’au bout du corridor. - Je t’attendrai là, dit-elle. Mais elle s’enfuit tout de suite, terrifiée, parce qu’un coup de vent fait vaciller la lumière et l’éteint. Poil de Carotte se met à trembler dans les ténèbres. Le mieux est de se précipiter vers les poules. Au bruit de ses pas, les poules effarées s’agitent en gloussant. Poil de Carotte leur crie : - Taisez-vous donc, c’est moi ! Il ferme la porte et se sauve, les jambes, les bras comme ailés. Quand il rentre, […] il attend les félicitations, et maintenant hors de danger, cherche sur le visage de ses parents la trace de ses inquiétudes qu’ils ont eues. Mais le grand frère Félix et sœur Ernestine continuent tranquillement leur lecture, et Mme Lepic lui dit de sa voix naturelle : - Poil de Carotte, tu iras les fermer tous les soirs.

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POIL DE CAROTTE

JULES RENARD

QUI VA FERMER LA PORTE ? - On a encore oublié de fermer le poulailler cette nuit! Félix, si tu allais fermer ?, dit Mme Lepic. - Je ne suis pas ici pour m’occuper des poules, dit Félix. - Et toi, Ernestine ? - Oh ! moi, maman, j’aurais trop peur ! Grand frère Félix et sœur Ernestine lèvent à peine la tête pour répondre. Ils lisent, très intéressés, les coudes sur la table, presque front contre front. - Dieu que je suis bête ! dit Mme Lepic. Je n’y pensais plus. Poil de Carotte, va fermer les poules ! Elle donne ce petit nom d’amour à son dernier-né, parce qu’il a les cheveux roux et la peau tachée. B La famille Lepic B Comment s'appelle le fils aîné ? ______________________________ C Comment s'appelle la fille ? __________________________________ D Qui est le plus petit de la famille ? ___________________________

C

Poil de Carotte B Qui lui a donné ce surnom ? _________________________________ C Pourquoi ? ____________________________________________________ D Pensez-vous que ce surnom est "un petit nom d'amour"?

________________________________________________________________

D B Quand se passe la scène ? ___________________________________ C Pourquoi Félix et Ernestine font-ils semblant de lire ? (‫)עושים כהילו‬

_____________________________________________________________________________________ D Qui est-ce que Madame Lepic envoie ? ________________________________________ E Est-ce que ce choix est normal ? Expliquez. ___________________________________

E Complétez avec : demande / ordonne / refusent / poulailler Madame Lepic (1) _________________________ à ses enfants d’aller fermer le (2) _________________________, mais les deux grands (3) _________________________. Alors, elle (4) _________________________ à Poil de Carotte de faire ce travail.

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POIL DE CAROTTE

JULES RENARD

LES COMPLIMENTS Poil de Carotte, qui ne joue à rien sous la table, se dresse et dit avec timidité : - Mais, maman, j’ai peur aussi, moi. - Comment ? répond Mme Lepic, un grand gars comme toi ! C’est pour rire. Dépêche-toi, s’il te plaît ! - On le connaît ; il est hardi comme un bouc, dit sœur Ernestine. - Il ne craint rien ni personne, dit Félix, son grand frère. Ces compliments enorgueillissent Poil de Carotte, et, honteux, d’en être indigne, il lutte déjà contre sa couardise. Pour l’encourager définitivement, sa mère lui promet une gifle. - Au moins, éclairez-moi, dit-il. Mme Lepic hausse les épaules, Félix sourit avec mépris. Seule pitoyable, Ernestine prend une bougie et accompagne son petit frère jusqu’au bout du corridor. - Je t’attendrai là, dit-elle. B Poil de Carotte a peur. De quoi ? __________________________________________________ C B Mme Lepic prétend que Poil de Carotte n'est pas un bébé. Relevez la phrase qui le dit. ________________________________________________________________________ C Quelle qualité donnent Félix et Ernestine à Poil de Carotte ? __________________ D Pourquoi est-ce qu'ils disent ça ?_______________________________________________

D De quoi est-ce que la mère menace Poil de Carotte ?______________________________ E B Ernestine est gentille avec Poil de Carotte. Que fait-elle ? __________________________________________________________________________________ C Quel sentiment éprouve-t-elle ?________________________________________________

F Poil de Carotte accepte d'aller fermer le poulailler car : (1) Il est gentil.

(2) Il est flatté.

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(3) Il est peureux.


POIL DE CAROTTE

JULES RENARD

G Complétez. choix / peur / pitié / encourager / menace / compliments Poil de Carotte a (1) ____________________ , lui aussi, de sortir dans la nuit. Son frère et sa sœur lui font des (2) ____________________ pour l’ (3) _____________________. Et sa mère le (4) _______________________ d'une gifle. Poil de Carotte n’a pas le (5) __________________________ et Ernestine qui a (6) _______________________ de lui part avec lui.

L'ACTE HÉROIQUE Mais elle s’enfuit tout de suite, terrifiée, parce qu’un coup de vent fait vaciller la lumière et l’éteint. Poil de Carotte se met à trembler dans les ténèbres. Le mieux est de se précipiter vers les poules. Au bruit de ses pas, les poules effarées s’agitent en gloussant. Poil de Carotte leur crie : - Taisez-vous donc, c’est moi ! Il ferme la porte et se sauve, les jambes, les bras comme ailés. B B Relevez l'adjectif qui montre qu' Ernestine a peur. _____________________________ C Quelle est sa réaction ? _________________________________________________________

C B Relevez le verbe qui montre que Poil de Carotte a peur. _______________________ C Relevez l'adjectif qui montre que les poules ont peur. _________________________

D B Est-ce que Poil de Carotte réussit sa mission ? ________________________________ C Quelle qualité est-ce qu'il montre ? ____________________________________________

E Complétez les phrases. courage / peur / noir / héroïque / porte Poil de Carotte est seul dans le ____________________. Malgré sa ___________________, il réussit à fermer la _______________________ du poulailler. C’est un acte ______________________ où il montre beaucoup de ________________________.

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POIL DE CAROTTE

JULES RENARD LA DÉCEPTION

Quand il rentre, […] il attend les félicitations, et maintenant hors de danger, cherche sur le visage de ses parents la trace de ses inquiétudes qu’ils ont eues. Mais le grand frère Félix et sœur Ernestine continuent tranquillement leur lecture, et Mme Lepic lui dit de sa voix naturelle : - Poil de Carotte, tu iras les fermer tous les soirs. B Relevez la partie de phrase qui montre que Poil de Carotte est fier de lui. ______________________________________________________________________________________

C B Comment est-ce que la famille réagit quand il rentre à la maison ? __________________________________________________________________________________ C Quel sentiment éprouve Poil de Carotte, à votre avis ?

__________________________________________________________________________________

D La dernière phrase. Que montre-t-elle sur les relations de la mère avec l'enfant ? ______________________________________________________________________________________

E Complétez les phrases. féliciter / souffre-douleur / gifle / injuste / roux / menace / blessé / méchante Madame Lepic appelle son fils Poil de Carotte

parce qu'il est (1)

________________________. C'est une femme dure et (2) ________________________. Elle n'aime pas son fils, il est son (3) __________________________. Un soir, elle l'envoie fermer la porte du poulailler et (4) __________________________ de lui donner une (5) _________________________ s'il ne le fait pas. Malgré sa peur, il y va. A son retour, au lieu de le (6) ________________________ pour son courage, la mère déclare qu'il devra faire ce travail tous les soirs. Poil de Carotte est (7) ________________________ par la réaction (8) ________________________ de sa mère.

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POIL DE CAROTTE

JULES RENARD PARLONS-EN !

B Vrai ou Faux ? Justifiez votre réponse à l'aide d'un exemple. B Poil de Carotte est un enfant mal aimé. C La mère est injuste. D Madame Lepic est une femme maternelle. E Poil de Carotte est un enfant courageux. F Poil de Carotte n'a pas peur de sa mère. G Félix a peur de sa mère.

C Décrivez les relations entre frères et sœur: B dans la famille Lepic. C dans votre famille.

D Quels sont les sujets de dispute à la maison ? E A votre avis, est-ce que les parents doivent être sévères avec leurs enfants ? F Aidez-vous à la maison? Dites ce que vous faites et ce que vous ne faites pas.

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MARCEL PAGNOL Lorsqu'elle allait au marché, ma mère me laissait au passage dans la classe de mon père, qui apprenait à lire à des gamins de six ou sept ans. Je restais assis, bien sage, au dernier rang, et j'admirais la toute-puissance paternelle. Il tenait à la main une baguette de bambou : elle lui servait à montrer les mots qu'il écrivait au tableau noir. Un beau matin, ma mère me déposa à ma place, et sortit sans mot dire, pendant qu'il écrivait magnifiquement sur le tableau: « La maman a puni son petit garçon qui n'était pas sage.» Tandis qu'il arrondissait un admirable point final, je criai : « Non! Ce n'est pas vrai! » Mon père se retourna soudain, me regarda stupéfait, et s'écria :« Qu'est-ce que tu dis ? – Maman ne m'a pas puni! Tu n'as pas bien écrit! » Il s'avança vers moi : « Qui t'a dit qu'on t'avait puni? – C'est écrit. » La surprise lui coupa la parole un moment. « Voyons, voyons, dit-il enfin, est-ce que tu sais lire ? – Oui – Voyons, voyons... », répétait-il. Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir. « Eh bien, lis. » Je lus la phrase à haute voix. Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté plusieurs pages... Je crois qu'il eut ce jour-là la plus grande joie de sa vie. Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre instituteurs, qui avaient renvoyé leurs élèves dans la cour de récréation, et qui m'entendaient déchiffrer lentement l'histoire du Petit Poucet... Mais au lieu d'admirer cet exploit, elle pâlit, déposa ses paquets par terre, referma le livre, et m'emporta dans ses bras, en disant : « Mon Dieu! mon Dieu!...»

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A la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était une vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su plus tard que c'était elle qui était allée chercher ma mère, en l'assurant que «ces messieurs» allaient me faire «éclater le cerveau ». A table, mon père affirma qu'il s'agissait de superstitions ridicules, que je n'avais fourni aucun effort, que j'avais appris à lire comme un perroquet apprend à parler, et qu'il ne s'en était même pas aperçu. Ma mère ne fut pas convaincue, et de temps à autre elle posait sa main fraîche sur mon front et me demandait : « Tu n'as pas mal à la tête ? » Non, je n'avais pas mal à la tête, mais jusqu'à l'âge de six ans, il ne me fut plus permis d'entrer dans une classe, ni d'ouvrir un livre, par crainte d'une explosion cérébrale.

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LA GLOIRE DE MON PÈRE

MARCEL PAGNOL

EN CLASSE

La naissance d’une amitié Marcel a 4 ans.

Lorsqu'elle allait au marché, ma mère me laissait au passage dans la classe de mon père, qui apprenait à lire à des gamins de six ou sept ans. Je restais assis, bien sage, au dernier rang, et j'admirais la toute-puissance paternelle. Il tenait à la main une baguette de bambou : elle lui servait à montrer les mots qu'il écrivait au tableau noir.

B B Quelle est la profession du père ? ________________________________________________ C Que fait-il ? ________________________________________________________________________

C Où va la maman ? ____________________________________________________________________ D B Où est assis Marcel ? ______________________________________________________________ C Quel adjectif dit qu'il ne dérange pas ? __________________________________

E Marcel parle de "la toute-puissance" de son père. Expliquez. ____________________________________________________________________

F La mère laisse Marcel dans la classe. Comment savons-nous que ce n'est pas la première fois ? ____________________________________________________________________

______________________________________________________________

LE CHOC Un beau matin, ma mère me déposa à ma place, et sortit sans mot dire, pendant qu'il écrivait magnifiquement sur le tableau : « La maman a puni son petit garçon qui n'était pas sage.» Tandis qu'il arrondissait un admirable point final, je criai : « Non! Ce n'est pas vrai! » Mon père se retourna soudain, me regarda stupéfait, et s'écria : « Qu'est-ce que tu dis ? – Maman ne m'a pas puni! Tu n'as pas bien écrit! » Il s'avança vers moi : « Qui t'a dit qu'on t'avait puni ? – C'est écrit. »

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LA GLOIRE DE MON PÈRE

MARCEL PAGNOL

B B Quelle phrase est-ce que le père écrit au tableau ? ___________________________________________________________________________________ C De qui est-ce qu'il parle ? ________________________________________________________

C B Pourquoi est-ce que Marcel crie que c'est faux ? Que pense-t-il ? ________________________________________________________________ C Quel sentiment est-ce que l'enfant éprouve ?

________________________________________________________________

D B Pourquoi est-ce que le père est surpris ? ________________________________________________________________ C Qu'est-ce que le père découvre ?

___________________________________________________________________________________

E Entourez la bonne réponse. B Le petit Marcel a pu lire la phrase parce que :

(1) son père lui a appris à lire à la maison. (2) il a écouté son père quand il venait en classe. (3) il a pris des cours de lecture. C Son père est surpris parce que :

(1) Marcel a crié en classe. (2) Marcel a été puni. (3) Marcel a su lire la phrase qui était au tableau.

LA DÉCOUVERTE La surprise lui coupa la parole un moment. « Voyons, voyons, dit-il enfin, est-ce que tu sais lire ? – Oui – Voyons, voyons... », répétait-il. Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir. « Eh bien, lis. » Je lus la phrase à haute voix. Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté plusieurs pages... Je crois qu'il eut ce jour-là la plus grande joie de sa vie. 19


LA GLOIRE DE MON PÈRE

MARCEL PAGNOL

B Que fait le père pour vérifier que l'enfant sait lire ? _______________________________________________________________________________________

C Entoure les adjectifs qui qualifient le père. intelligent / tranquille / admiratif / fier / surpris / heureux / énervé / inquiet / curieux

D Complétez. petit / appris / habitude / surprise / seul / déranger / réagit / assis Quand Marcel était _____________________, sa mère avait l' _____________________ de le laisser dans la classe de son père. Il était _______________________ au fond de la classe pour ne pas _____________________ les élèves. C'est ainsi qu'il a _______________________ à lire, tout ___________________. Un jour, son père le découvre avec ______________________ parce que l'enfant _____________________ au "mensonge" que son père a écrit au tableau.

LA RÉACTION DE LA MÈRE Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre instituteurs, qui avaient renvoyé leurs élèves dans la cour de récréation, et qui m'entendaient déchiffrer lentement l'histoire du Petit Poucet... Mais au lieu d'admirer cet exploit, elle pâlit, déposa ses paquets par terre, referma le livre, et m'emporta dans ses bras, en disant : « Mon Dieu! mon Dieu!...» A la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était une vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su plus tard que c'était elle qui était allée chercher ma mère, en l'assurant que «ces messieurs» allaient me faire «éclater le cerveau ».

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