Les prisons A tous nos camarades tombés pour la défense de l'Algérie Française.
adimad
Ardaillon Pour faire face à une demande que ne peut plus satisfaire seul le Lycée de garçons Lamoricière, 1a construction d'un second établissement est réalisée dans le cadre du Centenaire de l'Algérie. On distingue la mention « ECOLE PRIMAIRE SUPERIEURE» sur le fronton du bâtiment (photo 1) Ce bâtiment en forme de triangle rectangle ceinturant une vaste cour (photo 2) comporte deux niveaux de classes desservies par des coursives intérieures (photos 3-4-5). Le 3ème niveau sur 2 corps de bâtiment était réservé à l’internat, tandis que sur le 3ème corps une terrasse avait été aménagée en aire de sports dont l'usage sera abandonné.
L'établissement baptisé École ARDAILLON reçoit des internes et des externes. L'enseignement est pluridisciplinaire (général et technique) Sur la photo 2, on distingue à gauche les fondations du futur Musée DEMAEGHT qui abritera aussi l'Ecole des Beaux-Arts. Sa construction a, elle aussi, été décidée dans le cadre du Centenaire.
Rapidement la capacité d'accueil de l'école va s'avérer insuffisante et un second bâtiment est construit de l'autre côté de la rue Daumesnil. Il sera opérationnel à la rentrée de 1948. Y seront transférés les ateliers de travaux pratiques. Laboratoires, classes de sténodactylo, comptabilité, dessin (photo 6). La sculpture en premier plan est l'œuvre de M.BELMONDO, père de l'acteur.
L'établissement devient alors Collège Moderne, puis Lycée. Vont y être formés des milliers d'oranais et d'oraniens. Nombreux sont ceux qui réussiront de belles carrières. Tous en conservent un souvenir ému et nostalgique.
Pour 1a petite histoire l'établissement eut, vers la fin des années 50, comme Surveillant Général de l'internat un nommé NEMICHE F.L.N. notoire, dont le frère sera plus connu sous le pseudonyme de Capitaine BAKTI, chef de la zone autonome du F.L.N. d'Oran à partir de mimai 1962.
Mais ce bel outil destiné à la diffusion du savoir va être dévoyé par un pouvoir dépassé par la mainmise progressive de l'O.A.S. sur la ville d'Oran; dépassé au point qu'il envisagea de l'abandonner !
Délaissant l'intérieur des terres où l'A.L.N. n'est plus en mesure de se battre, ce pouvoir va, à la demande instante des autorités locales, renforcer ses effectifs et implanter dans, et à la périphérie de la ville européenne, 14 escadrons de Gendarmes Mobiles et 8 Compagnies Républicaines de Sécurité nonobstant les 18 bataillons de l'armée logés dans les différents casernements. - Dès septembre 1961, plusieurs établissements scolaires d'Oran vont être
réquisitionnés, en totalité ou en partie, pour loger cette soldatesque de plus en plus nombreuse. Ce fut le cas, entre autres, des Lycée LAMORICIERE, ALI CHEKKAL et ARDAILLON.
Ce dernier situé en limite des quartiers européens et musulmans va devenir tristement célèbre en accueillant au cours du 1er semestre 1962 des milliers d'oranais âgés de 18 à 60 ans, raflés lors des bouclages et barrages quotidiens.
Pour combattre l'O.A.S. le pouvoir gaulliste va, à partir de juin 1961 élaborer une stratégie et édicter une série de mesures coercitives destinées à nous éliminer: - dès le 6 juin 1961 (note 2000/EMI/2) «la lutte contre l'O.A.S. est une des missions principales des services de policee. La recherche s'effectue plus particulièrement sur les milieux musulmans susceptibles de fournir les renseignements recherchés. Dans les méthodes à adopter : - méthodes proprement politiques : tracts, émissions radio. Non pas signés du gouvernement bien sûr, mais faits par un groupement créé «O.A.S.» ou à créer, à qui l'on fournirait des moyens d'action méthodes violentes: les employer ». - 26 décembre 1961 - sous le double parrainage des 2ème et 3ème bureaux (notes 4737/EMI/2 et 4779/EMI/3) «action des forces armées contre les organisations factieuses: aide aux services de police, recherche de renseignements y compris par l'utilisation de barbouzes. - 8 janvier 1962 (note SNA/CAb) définissant les missions de l'OCCAJ (Office Central de Coordination et d'Action Judiciaire), organisme créé spécifiquement pour combattre l'O.A.S., avec notamment la réalisation d'un aide-mémoire pour l'interrogatoire des membres de l'O.A.S. et la création d'un centre de documentation, d'un fichier d'un groupe enquêteur, une section études générales et opérations, une branche analyste. - 16 janvier 1962 à Rocher Noir . Véritable Conseil de guerre réunissant auteur du Ministre des Affaires Algériennes (JOXE), Délégué Général en Algérie (Je MORIN),les généraux AILLERET et FOURQUET l'amiral BARTHELEMY, les commandants des trois corps d'armée, les trois P.I.G.R. les Préfets de Police d'Alger et d'Oran, ainsi que tous les Préfets d'Algérie du Sahara. L'objet de cette réunion extraordinaire est d'adopter une série de mesures énergiques «face à une situation intolérable » - 23 mars 1962 En Conseil des Ministres De Gaulle déclare « faut briser et réprimer par tous moyens les commandos d'Oran d'Alger ». - 25 mars 1962 Note d'Orientation de l'EMI «En vue de reprendre l'initiative, des opérations limitées ont été décidées. Mais ceci est insuffisant et il importe maintenant de réduire une véritable insurrection. Pour ce faire il faut: quadriller; contrôler les entrées et sorties de la ville; faire de véritables opérations de guerre dans l'ensemble des quartiers européens». - 26 avril 1962 (note N°69/CAB) confirmant un entretien entre le Commandent supérieur des forces en Algérie et le Haut Commissaire de France en Algérie. On y relève: « il faut donc en premier lieu reconstituer par tous les moyens un système permanent de renseignement
global »; puis «la contrainte si elle est génératrice de protestation est indiscutablement un des facteurs essentiels agissant sur le moral de la population pour la détacher de l'O.A.S. Des mesures sévères, défense de stationner, bouclage de pâtés de maisons, sanctions telles que coupures de courant, d'eau, etc..., sont nécessaires pour faire cesser, ou diminuer la complicité avec les assassins». Et encore: «La collaboration avec l'Exécutif Provisoire et une entente préalable de celui-ci avec les groupes frontistes qui encadrent les quartiers musulmans d'Alger et d'Oran sont nécessaires au succès de l'entreprise».
La plupart de ces mesures s'étaient avérées inopérantes, on va rafler massivement, avec brutalité, tous les hommes de 18 à 60 ans susceptibles potentiellement de faire partie de l'O.A.S. Les personnes arrêtées étaient dirigées, sans ménagement, vers le Lycée Ardaillon où elles étaient interrogées par un groupe de gendarmes spécialement formés pour cette tache dans une promiscuité détestable (gendarmes mobiles haineux, souvent avinés, l'injure à 1 a bouche, moutons encagoulés, barbouzes, éléments du F.L.N. venant collaborer ).
Vitalis CROS, Préfet de Police d'Alger qui, de son propre aveu, collaborera étroitement avec le F.L.N., cite les chiffres suivants pour les derniers six mois de la guerre d'Algérie : - 11336 barrages; 31000 véhicules fouillés; 14000 perquisitions -7000 personnes appréhendées. Dans le seul mois de mai, 5000 européens furent internés. Le rapport d'activité des Forces de l'Ordre du CAO fait état pour la période du 26 Avril au 15 mai de 27 bouclages de quartiers dont 4 dans le quartier israélite.
Parmi les nombreux témoignages que j e détiens j e n'en citerai que deux. Celui de l'Officier de Police Pierre Camier. Chargé du Commissariat du 1er arrondissement .
D'Oran, alors, qu'il dressait le croquis des lieux d'un accident sur la route du port, à la demande du Procureur de la République, il est appréhendé le 9 Mai à 8 h du matin par des gendarmes mobiles. Il déclare son identité, exhibe ses papiers et sa plaque de police et demanda qu'on vérifie ses affirmations auprès du commissaire central. Il lui est répondu par des phrases telles que « ferme ta gueule » ou « on s'en fout de toi et de ton procureur ».
Il est gardé à vue de 8h à 14h dans un sous-sol du lycée Ali Chekkal. A 14 h les gendarmes mobiles du Lycée Ardaillon sont venus le chercher et malgré ses protestations, sous la menace, l'ont enchaîné et attaché aux ridelles d'un camion qui la transporté au Lycée Ardaillon faisant le tour de la ville par les quartiers périphériques musulmans. A son arrivée à Ardaillon il est placé face à un mur, les bras en l'air, jambes écartées en arrière. Ensuite il est enchaîné à des jeunes gens et promené ainsi de par les galeries du lycée devant les groupes de personnes appréhendées antérieurement. Finalement il est attaché à une rambarde, assis par terre, en plein soleil, jusqu'à 19h heure à laquelle il est détaché et libéré sur intervention du commissaire central Vincendoux.
Le chef de bord du camion qui le conduit à Ardaillon commande à ses gendarmes « mettez une balle dans le canon, gardez votre pistolet à la main, au moindre geste, à la moindre parole vous lui mettez une balle dans la tête et vous le balancez par là, celui-là qui connaît le droit et travaille pour le procureur je vous le recommande particulièrement » . En arrivant à Ardaillon, ce même chef a déclaré ceux qui le faisaient placer contre le mur « Celui-là il faut le soigner, vous m'avez compris ». Dans sa lettre du 10 mai à son supérieur M. Camier met l'accent sur la perversité des gendarmes mobiles: - en lui faisant traverser, menotté, les quartiers musulmans ils le désignaient implicitement comme un membre de l'O.A.S.; - en l'enchaînant à des jeunes gens et en l'exhibant devant toutes les salles de classe pleines de personnes arrêtées lui, officier de police que certaines personnes devaient connaître et par la même qu'il était impossible qu'il fut arrêté, ne pouvait être qu'un délateur ou un mouton.
Autre exemple. Témoignage d'un professeur cité par « Aux Ecoutes » le 11 mai 1962 à Oran. «Les CRS sont venus perquisitionner un appartement inoccupé à l'étage où j'habite Ils ont enfoncé la porte, sont entrés, puis sont venus me demander si j'avais connaissance des activités qui se déroulaient dans cet appartement. Devant ma réponse négative, ils m'ont demandé de les suivre. Ils ont également amené tous les hommes de l'étage. Nous avons d'abord été gardés dans un fourgon, sans boire ni manger pendant 7 heures puis conduits au lycée Ardaillon. Dès notre arrivée chez les gendarmes mobiles, j'ai été placé face au mur, les pieds écartés et à un mètre de ce mur, dans une position particulièrement humiliante. J'ai été frappé, jeté à terre, insulté. J'ai vu maltraiter de la même façon un Français sexagénaire; j'ai vu un garçon de 15 ans tiré par les cheveux et jeté à terre. Menottes aux mains, j'ai été ensuite assis sur une chaise, avec interdiction de me lever. J'ai passé ainsi toute la nuit, les mains fixées au dossier, la chaîne des menottes passant entre les barreaux, toujours sans la moindre nourriture ou boisson, gardé par deux gendarmes, mitraillette à la hanche et injure à la bouche.
J'ai vu un jeune garçon passer la nuit debout, les mains immobilisées contre une table par les menottes et frappé à coups de poing, bousculé sauvagement dès qu'il s'appuyait au mur ou baissait la tête. Je l'ai vu s'écrouler à deux reprises vers 3 h du matin et relevé aussitôt à coups de bottes. Le lendemain après un interrogatoire enfin correct d'un gendarme blanc, j'ai été relâché vers 13 h épuisé. Il m'est interdit de quitter la ville»
Avec mon groupe, lors de notre arrestation le 22 mai 1962, nous eûmes le triste privilège, avant d'être transférés à la P.J, d'être pendant 4 jours les hôtes involontaires des gendarmes mobiles qui sévissaient à Ardaillon. J'en ai fait la relation dans mon livre « Itinéraire Lambda ».
Dans cette spirale infernale de violence - André Pautard - dans le « Monde » du 10 juillet 1962 écrit « des individus impliqués dans des meurtres et exactions commis le 5 juillet auraient été exécutés à l'intérieur du lycée Ardaillon ».
Les nouveaux maîtres de l'Algérie, dans leur désir d'effacer toutes les traces des «colonisateurs» ont rebaptisés le lycée Ardaillon. Il se nomme désormais Lycée Ibn Badis
Il a été rendu à l'enseignement et c'est là l'essentiel.
La photo de la façade principale (photo 7) montre une certaine dégradation. Que deviendra ce beau pays dans les siècles à venir ?
Guy Pujante
Berrouaghia
Mai 1961 Le camp d'internés de l'Algérie Française. Pour le plus grand nombre, A.C. 39-40 & 42-45 : une centaine d'hommes et Mme Bosc, 63 ans. Quelques noms bien Pieds-Noirs : Sébastiani, Danarnatigues, Lagaillardie ... Au commandement : "Attention pour les Couleurs" que nous envoyions tous les matins, les CRS qui nous encerclaient, tournaient ostensiblement le dos pour ne pas avoir à présenterles armes au Drapeau Français" Al. S.
Les Baumettes
Djorf Petit village situé sur les bords du Chott-el-Hodna à 18 km au sud de M'Sila, composé de gourbis en torchis couverts de branchages qui fut détruit par un tremblement de terre dans les années 1950. Il fut reconstruit en dur afin d'essayer de fixer ses habitants Mais ce peuple nomade, n'appréciant pas ce genre de construction préféra garder ses coutumes ancestrales, les tentes de nomade. servir de 1962, ce sinistre lieu servit de camp d'internement pour les Français d'Algérie, sur les ordres de de Gaulle servi par ses barbouzes. Ils n'avaient commis le crime que de vouloir rester français sur leur terre d'Algérie, départements français.
Fresnes
Hussein Dey Ecole de police d'Hussein Dey où ont été torturés les résistants patriotes de l'Algérie Française
île de Ré Panneau installé à l’entrée de la prison de l’île de Ré par Claudine Dupont-Tingaud ( la Petite Roquette) : « Ici de 62 à 68 furent internés, sous la botte gaulliste, les résistants de l’Algérie Française. »
La Santé
Saint Maurice l'Ardoise
Thol
Toul
Tulle