Dossier 25 ans Aïda

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DOSSIER

© David Bécus

Les entreprises font chorus

A

ÏDA fête ses 25 ans d’existence. Depuis sa création, l’association se concentre à soutenir et optimiser le rayonnement de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, en France mais aussi dans le monde. Avec en parallèle une idée tenace et audacieuse : favoriser l’accès de la musique classique pour tous. Devenue une référence de mécénat collectif, AÏDA signe la marque du jaillissement d’énergie que l’on trouve chez les entrepreneurs de notre région. Ils ont compris l’importance d’être soi, « car les autres sont déjà pris » disait Oscar Wilde. L’intérêt d’être soi pour être créatif et libre… mais ensemble vers un objectif commun. AÏDA, un collectif d’individualités qui va à l’encontre du défaitisme ambiant pour nous faire aimer un présent sans lourdeur, toujours à l’affût de nouvelles idées. Conquérant.

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d’un destin collectif

Heureux qui comme FRANCIS GRASS a vécu une belle aventure : celle du mécénat d’AÏDA. 25 ans d’implication et de transmission musicale au service de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Le président de l’association nous raconte tout du beau voyage. PROPOS RECUEILLIS PAR ANDRÉ LACAMBRA

Vous fêtez cette saison les 25 ans d’AÏDA, c’est donc l’heure d’un petit bilan de ses missions historiques… Les missions historiques d’AÏDA étaient de renforcer le rayonnement de l’Orchestre du Capitole hors Toulouse en finançant des enregistrements de disques, des tournées et des spectacles particuliers. Dès 1988, Claude Goumy, fondateur et Président d’honneur de notre association, a su réunir les industriels de la Région autour de l’ONCT, alors dirigé par Michel Plasson, conscients du rayonnement international de Midi-Pyrénées et de l’orchestre. Ils ont compris la conjonction naturelle entre leur volonté de conquérir de nouveaux marchés et l’orchestre porteur de l’image d’excellence, celle de Toulouse. Le lien est né de cette prise en compte du rayonnement de l’orchestre qui n’a fait que se conforter depuis.

En 1988, date de naissance d’AÏDA, le mécénat musical à l’encontre du mécénat sportif était chose rare. Qu’en est-il aujourd’hui du mécénat culturel ? Depuis 2008, le mécénat en France a baissé de 25%, un décrochage dû à la crise. En ce qui concerne AÏDA la chute n’a été que de 8%. Depuis un an, nous menons une action plus offensive et nous constatons une hausse des recettes de 7%. Il faut dire que l’idée du regroupement d’entreprises a fait l’originalité, l’identité et la force d’AÏDA. Ce principe fondateur, créé avec 9 partenaires, est partagé aujourd’hui par 88 adhérents qui affichent une relative stabilité. L’originalité est d’avoir un destin collectif où toutes les entreprises, petites et grandes, mais aussi le monde de la recherche, de l’enseignement supérieur, de l’hôpital, acceptent de se fondre sous le nom commun d’Aïda.

Depuis 25 ans, l’association a évolué, quelles sont ses missions aujourd’hui ? L’évolution majeure vient des entreprises. Elles avaient un objectif de rayonnement vers l’extérieur, mais avec le temps ces entreprises se sont tournées vers leurs personnels. Nous avons même changé nos statuts pour donner à AÏDA une vocation de diffusion de la musique classique auprès d’un large public, et notamment auprès de ceux qui n’ont pas un accès naturel à des concerts. Utiliser le vecteur de l’Orchestre du Capitole à destination de ces publics est une nouvelle vocation loin de tout élitisme qui fonctionne très bien et que nous ne cessons d’enrichir.

Que pensez-vous de l’idée de la culture comme facteur d’émancipation contre les déterminismes sociaux, une question qui concerne également l’homme politique adjoint au Maire de Toulouse, en charge des affaires culturelles ? J’adhère tout à fait à l’idée de donner la possibilité à des gens de tous horizons de venir assister à des concerts, et c’est ce qui se passe. Les gens ont découvert la musique classique et ont vu qu’elle était accessible, simple, sans barrière. Il est vrai que nous avons institué un moment pédagogique très apprécié qui donne quelques clés de compréhension et réduit la distance. En fait, l’objectif culturel est

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© David Bécus

AÏDA ou la force


© David Bécus

de faciliter l’accès à la connaissance. Evidemment, avons offert ces places avec un accompagnement il faut avoir des porteurs artistiques de haut niveau particulier tels que la présentation des œuvres avant comme l’ONCT, mais cette excellence doit pro- le concert ou une visite technique de la Halle aux fiter au plus grand nombre. C’est ce message que Grains. Bref une opération sur mesure. Il s’agit nous voulons faire passer à la Mairie et bien sûr d’un mécénat particulier puisque ce public est dans tous les domaines artistiques : une sélectionné « hors entreprises AÏDA », excellence à portée de tous. En ce qui « Une une façon de conduire vers l’orchestre du concerne AÏDA, il s’agit d’une alchimie, excellence Capitole de nouveaux publics. d’un bouche-à-oreille qui ont construit une à portée 25 ans ont passé, quelles sont les persconfiance et vaincu les « ce n’est pas pour de tous. » pectives pour les années à venir ? moi ». L’idée du collectif est fédératrice et, par exemple, le succès des concerts où les Dans cette période de difficulté sans précollaborateurs des entreprises participent comme cédent pour les finances publiques, maintenir et chanteurs sont des moments qui remportent une renforcer un effort privé me semble très important adhésion immense. Nous préparons un concert et AÏDA doit être en mesure de continuer à mainavec un chœur des salariés AÏDA pour le 4 juillet tenir l’ONCT au meilleur niveau de rayonnement. et je peux vous dire que ce sera une fête collective Pour que le mécénat marche, il faut impliquer les formidable qui viendra sceller nos 25 ans de mécénat gens, ce qui explique l’importance d’une opération heureux et de bonheur musical. comme le chœur des salariés qui permet de nouer des liens avec les musiciens de l’orchestre. Au fil du AÏDA pratique le mécénat croisé, que recouvre temps, nous avons développé un rapprochement cette appellation ? des deux univers, l’économique et l’artistique, ce Nous sommes partis du postulat de base d’AÏDA : qui signe en partie le succès de ce mécénat, mais permettre à différents publics d’accéder à la aussi sa survie. musique. Mais ici l’idée est d’aller chercher dans les quartiers défavorisés un public pour lui offrir 25 ANS D’AÏDA EN CHIFFRES un concert de la saison de l’Orchestre du Capitole. • 250 musiciens boursiers Nous avons sélectionné 4 concerts musicalement • 88 entreprises adhérentes • une vingtaine d’enregistrements abordables, acheté 40 places pour chacun des 4 • 175 concerts • 5 millions € consacrés à l’ONCT concerts et choisi 4 groupes différents à qui nous • 30 tournées internationales 37


Donner et recevoir OLIVIER STANKIEWICZ – hautboïste à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse « AÏDA représente pour moi la plus parfaite expression que l’on puisse donner d’un partenariat public-privé efficace dans le domaine du mécénat artistique. Partenaire incontournable de l’ONCT, nous, musiciens, avons très régulièrement l’occasion de constater son implication dans le rayonnement de l’orchestre. […] Mais le partenariat d’AÏDA va encore plus loin : conduisant des projets à côté de l’orchestre, j’ai pu bénéficier d’une aide importante de la part d’AÏDA. Ils furent les premiers financeurs à oser franchir le pas, ainsi ils ont fait preuve d’un remarquable esprit d’initiative et de goût pour la nouveauté. » ETIENNE ALIBERT - Deloitte & Associés « En rejoignant AÏDA en 2012, Deloitte a souhaité s’associer à des valeurs artistiques d’ouverture et d’excellence. Le soutien apporté à l’association renforce les liens entre les acteurs économiques et institutionnels de la région au travers de moments d’émotion musicale et de convivialité. Nous sommes heureux de pouvoir faire découvrir avec AÏDA un univers musical parfois méconnu de certains ou de partager une passion pour d’autres. » AÏDA soutient un certain nombre de propositions musicales initiées par les musiciens de l’ONCT

© Patrice Nin

© DR

Audacieuse, l’architecture du projet Aïda repose sur un équilibre parfait dont le plaisir partagé est la clé de voûte. Adhérents et musiciens participent équitablement à la beauté de l’édifice.

THIERRY D’ARGOUBET Délégué Général de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse « Les entreprises adhérentes et l’Orchestre ont en commun les mêmes valeurs d’excellence et de partage. Le fonctionnement de l’orchestre, l’équipe soudée autour du chef d’orchestre, mû lui-même par une ambition d’excellence artistique, est comme un miroir du monde de l’entreprise. L’aide financière apportée par Aïda est essentielle aux tournées de l’Orchestre, elle participe à son rayonnement national et international, et à travers lui au rayonnement de la ville de Toulouse. A l’échelle régionale, la programmation musicale que propose l’Orchestre à l’association participe aussi au renouvellement de notre audience.»

• les Clefs de Saint-Pierre

• Les Sacqueboutiers

POUR REJOINDRE L’ASSOCIATION AÏDA

• le festival Toulouse les Orgues

• le cours d’été SoRubato

Association AÏDA

• l’Orchestre Mozart Toulouse Midi-Pyrénées

• le Festival de musique à Obernai

Halle aux Grains - Place Dupuy - 31000 Toulouse

• l’Orchestre Enharmonie

• le Trio Achronik

Tel : 05 61 63 62 63 / www. aida.asso.fr

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