Ramdam N°100

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N° N° janvier Mai février juin 2013

Tous les spectacles

de Midi-Pyrénées

numéro

s e é d i 0 0 1 ies e d + rt o s de


Š Baptiste Debombourg Galerie Patricia Dorfmann


© François Passerini © Ronan Lanoe

© Baptiste Debombourg Galerie Patricia Dorfmann

Vent debout

Sommaire Jan. Fév 2013

Sélections 5 Evénements

7 à 10

Musique

13 à 15

Classique

16 à 21

Théâtre

22 à 27

Danse, Cirque, rue, formes animées

28 à 35

Jeune public

37 à 39

Expos

41 à 43

Cinéma

45 et 46

L’agenda de vos sorties Les dates et lieux des manifestations culturelles en Midi-Pyrénées Les Univers de Lucie Alarcon

47 à 69 70

Ramdam rédaction : 51, rue des Paradoux, 31000 Toulouse. Téléphone : 05 34 31 26 31, Fax : 05 34 31 26 30 E-mail : info@ramdam-magazine.com Directeur de publication et Directeur de la rédaction : Pierre Combes. Responsables rédaction : André Lacambra, Virginie Peytavi. Ont participé à ce numéro : Michel Grialou, Maeva Robert, Jean Szurewski, Jean-Louis Pélissou. Publicité tél. : 05 34 31 26 31, E-mail : pub@ramdam-magazine.com Conception graphique : Sandrine Lucas Impression : Imprim 33. Dépôt légal 2346.96. ISSN 1276-6267. Commission Paritaire : 0513 K 80192. Ramdam est une publication de Ligne Sud SARL 51, rue des Paradoux. Au capital de 8000 €. Par RCS Toulouse 1998B01046. APE 7022 G. © Ligne Sud et les auteurs. Téléphone : 05 34 31 26 31 Sauf autorisation écrite de la direction, la reproduction des textes, illustrations, partiellement ou dans leur totalité est interdite. Les documents ou manuscrits non insérés ne seront pas rendus. La direction et la rédaction ne sont pas responsables des textes, dessins, illustrations, publicités publiées qui n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

«Vivre dans le vent est un destin de feuille morte» disait Milan Kundera. «Qu’importe le vent si la feuille est pleine de vie» pourrait dire Ramdam. Le vent tourne et à vouloir rester dans le sens du vent, on prend le risque de se faire blackbouler en croyant avancer. D’Autan en Vent du Nord, comment garder le cap ? À Ramdam, depuis 1996, peu soucieux de sentir le vent, nous avons toujours choisi d’écrire des papiers au plus près de la vie. La vie culturelle, la vie des artistes, la vie des lecteurs, la vie régionale. Des sujets qui s’égrènent de feuille en feuille et si parfois nous avons eu conscience que la direction du vent différait sensiblement de la nôtre cela ne nous a jamais fait dévier de notre route. Le temps nous a-t-il donné raison ? Ramdam semble aujourd’hui avoir le vent en poupe. Aurait-il créé son propre courant d’air ? Néanmoins, a fortiori dans une météo incertaine, c’est un grand bonheur de publier un numéro 100. Un Ramdam qui marque l’entrée dans la 18e année de parution du magazine. Un bonheur de compagnonnage avec vous lecteurs, compagnonnage avec vous acteurs culturels. Ramdam est porté par le souffle de votre fidélité et de celle des annonceurs qui souhaitent venir à votre rencontre. Tempête ou mer d’huile, nous tenons le cap ! Pierre Combes

Votre Pub

dans Ramdam

pub@ramdam-magazine.com 05 34 31 26 31 Tirage 20 000 exemplaires 550 points de diffusion

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A découvrir si vous l’avez raté en 2011 : la version made in Agathe Mélinand, directrice du TNT, de quatre Short Stories de Tennessee Williams. Quatre nouvelles représentatives de l’œuvre du dramaturge américain, et autant d’univers plantés pour une bande de six comédiens, attachés à les faire vivre.

© Polo Garat

Absolument Short Stories

Du 22 janvier au 9 février, tnt, tOulOuSe.

La Tuta d’Oc L’institut d’Etudes occitanes de la Haute-Garonne (IEO 31), ouvre une toute nouvelle librairie entièrement dédiée à la culture occitane. Appelée Tuta d’Oc, elle ouvre ses portes au sein de l’Ostal d’Occitania, en plein centre-ville de Toulouse.

sélections

Certainement

Festival du livre de jeunesse Midi-Pyrénées Imaginez-vous ! C’est le thème de cette prochaine édition du Festival du Livre de Jeunesse Midi-Pyrénées à Saint-Orens de Gameville, les vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27 janvier 2013. Une 11ème édition qui promet d’explorer les territoires de l’imagination. Du 25 au 27 janvier, Saint-OrenS De Gameville.

Polars d’hiver 4e édition de ce festival littéraire qui investit Cugnaux en choisissant cette année la thématique de l’arme du crime. Exposition, lecture, conférence ponctueront l’événement.

Du 7 au 9 février, Bibliothèque et théâtre Paul eluard, CuGnaux.

Eventuellement Les protéines de pastel

Si, et seulement si (mais nous savons bien que vous n’êtes pas concernés), les premiers signes de l’âge commençaient toutefois à se faire sentir, courez découvrir cette toute nouvelle gamme de soins anti-âge lancée par Graine de pastel. Après 10 ans de recherche sur la plante, la marque et l’Institut National Polytechnique de Toulouse ont en effet déposé un brevet sur l’utilisation d’un extrait de pastel dans les domaines de la cosmétologie pour ses propriétés antiâge. Graine de pastel lance une gamme complète à découvrir. www.grainedepastel.com

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Masurca

Fogo

S

on regard, perçant, voyant toujours clair dans le jeu de ses contemporains. Ses tableaux, d’une fragile et extraordinaire beauté. Son ironie, son humanité, son génie, ses chefs d’œuvre. Tout est là, sur scène, en un seul geste, dès lors que le rideau s’ouvre sur une pièce de Pina Bausch. Tout sera là, encore une fois, avec Masurca Fogo. L’absence en plus : décédée en juin 2009, la chorégraphe a laissé à ses compagnons du Tanztheater de Wuppertal le soin de prolonger son œuvre. Masurca Fogo, pièce créée pour l’expo 98 à Lisbonne propose une vision moins tragique de la condition humaine que certaine des ses précédentes pièces. Traversée par le fado d’Amalia Rodrigues, Masurca Fogo est aussi pleine d’espérance. D’une beauté foudroyante. Du 17 au 20 janvier, TNT, Toulouse. © Francesco Carbone

ÉVÉNEMENTS

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© DR


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Les ans de Figaro & Co

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ÉVÉNEMENTS

our fêter cette saison-anniversaire, la compagnie menée par Gilles Ramade a décidé de programmer six Nuits Underground dans un sous-sol du TMP à Pibrac, aménagé pour l’occasion en café-concert. Des nuits dédiées aux genres artistiques abordés par la compagnie, qui de l’opéra au théâtre en passant par le Music Hall ne s’en est à vrai dire pas refusé beaucoup. Ces soirées, centrées autour d‘un spectacle-phare, seront aussi l’occasion d’expositions, d’improvisations et de témoignages autour des productions de ces 20 dernières années (62 au total, qui ont vu défiler 800 artistes). En février donc, place à la Nuit Opéra rock avec la reprise de Jim et Janis hors limite, hommage à Jim Morrison et Janis Joplin. 23 février, Théâtre Musical de Pibrac. 15 et 16 février, la Comédie de Toulouse.

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Š Liu Bolin and Galerie Paris-Beijing


(Dés) illusions d’optique

© Liu Bolin and Galerie Paris-Beijing

Liu Bolin est l’«homme invisible», celui qui a élevé l’art de la dissimulation à une dimension internationale. De performances en photographies, son œuvre revêt plusieurs couches de sens.

ÉVÉNEMENTS

L

orsqu’on observe une photographie de Liu Bolin, le premier réflexe est celui du jeu. On cherche l’individu camouflé dans le décor. L’illusion est bluffante, la technique immuable. L’artiste, entièrement peint, met son propre corps au service de l’œuvre jusqu’à se fondre dans le paysage. Une photographie immortalise la performance. Chez Liu Bolin, cette première phase de travail, réalisée en public, a un sens. C’est la mise en lumière avant la disparition. Sur les photos, reste la présence humaine, silencieuse et presque imperceptible, qui nous dit le danger de nous faire engloutir par le monde que nous avons

bâti. Pour l’artiste chinois, le sens est plus ciblé. La connotation culturelle, voire politique, est dans certaines œuvres particulièrement explicite, pointant directement du doigt l’emprise insidieuse des pouvoirs totalitaires. L’exposition, réalisée en partenariat avec le festival Made in Asia, s’inscrit pour l’espace Ecureuil dans une saison tournée vers la question du territoire. Elle présente des photographies issues de différentes séries, avec peut-être – à suivre de près – une performance toulousaine ? Liu Bolin. Camouflages urbains. 1er février – 30 mars, espace Ecureuil pour l’art contemporain, Toulouse. 11



© DR

MuSiquE

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Trio flamenco

ttention, événement : à ne rater sous aucun prétexte, ce trio uni par une même passion dévorante, celle, brûlante, du flamenco, a promis de donner toute sa mesure sur la scène de l’Espace Croix-Baragnon à Toulouse. Unis par une même passion, une même maîtrise de leur instrument, la même générosité, Serge Lopez, Antonio Ruiz et Bernardo Sandoval se sont pourtant retrouvés pour la première fois sur une scène cet été, à la faveur du festival Toulouse d’été. Une création pour le festival porté par l’Espace Croix-Baragnon, nourrie de leur histoire, des moments de vie et

viento del pueblo

Vicente Pradal, inlassable serviteur de la poésie espagnole, propose, avec Viento del pueblo, une découverte du poète berger Miguel Hernandez. Entre musique et danse, une lecture charnelle de ce magnifique poète mort à 31 ans dans une prison franquiste. 29 janvier, odyssud, BlaGnac.

de musique de ces trois grands artistes flamencos. Car ce concert est le fruit d’une histoire d’amitiés, née voilà près de trente ans, qui a grandi au fil des rencontres, musicales, et amicales : quand Antonio Ruiz rencontre Bernardo Sandoval en 1985, il n’a que douze ans et ils vont déjà former un duo où la guitare flamenca brille par sa technique et sa profondeur. Serge Lopez, de 1981 à 1985, intègrera quant à lui le groupe de Bernardo Sandoval, partageant une grande complicité. Une soirée de retrouvailles en somme, une soirée de fête. 10 et 11 janvier, espace croix-Baragnon, Toulouse.

Flavia Coelho

Née à Rio de Janeiro, Flavia Coelho transporte depuis 2006 sa bossa nova lumineuse sous les cieux de l’hexagone. On y court ! 15 janvier, salle nougaro, Toulouse.

Bénabar

Il fait partie des chanteurs français les plus populaires, récompensé par trois Victoires de la musique : Bénabar est sur la scène du CasinoThéâtre pour y prouver encore une fois qu’il est un homme de scène. 13 février, casino-Théâtre Barrière, Toulouse.

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MuSiquE

C’est partout, impossible d’y échapper !

La 12 e édition de Détours de chant s’installe aux quatre coins de la ville et ce n’est pas une image. Toutes les salles, petites et grandes, de l’agglomération s’associent pour faire la fête à la musique, aux voix, à la chanson. La Halle aux grains, le Bijou, le Bikini, la Cave Poésie, la Salle du Sénéchal, le Théâtre des Mazades, le Chapeau Rouge, l’Espace Croix-Baragnon, l’Espace Job, le Sorano, les centres culturels de la Ville, tous sont réquisitionnés pour recevoir les têtes d’affiche comme les artistes moins connus, les talents émergents et les espoirs.

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vous avez dit éclectisme ?

Le mot paraît faible à la lecture d’une programmation qui embrasse large. Des artistes reconnus comme Juliette Gréco en tête, mais aussi Olivia Ruiz qui côtoie Emily Loizeau ou Thomas Fersen. En fait, une pluie de chanteursartistes multipistes, des acidulés, des romantiques, des bateleurs, des réalistes, des pas marrants réjouissants, des solitaires solaires et des groupes embrumés… Quelques noms : Liz Cherhal, Les Poubelles Boys, Gérard Morel, Manu Galure, Guillaume Barraband, Le Fils de Mon Chien, L’Homme Sans Tête, Bertrand Betsch, Strange Enquête, La Meute Rieuse, Gilles et Auguste, Barbara Weldens, Les Vents Malins… 14

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un festival amoureux

© Congo libre

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le festival Détours de chant

Amoureux de la chanson, de la qualité des textes, de l’originalité et de la différence. Un festival loin des formatages, au plus près des artistes défendant leur singularité, leur multiplicité. Tremplin pour les plus jeunes, Détours de chant aime consacrer les espoirs du jour une façon d’affirmer la pérennité des lendemains qui chantent. andré LaCaMBra du 23 janvier au 3 février, Toulouse eT alenTours.

© Ronan Lanoe

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bonnes raisons de ne pas rater


© Congo libre

MuSiquE

Cuba Hoy, côté villes

C’est au cœur vibrant des villes d’Amérique latine que cette 16e édition du festival Cuba Hoy ira puiser son inspiration, son énergie, son effervescence. L’espace public est choisi pour devenir le terrain d’expression de la manifestation qui multiplie les lieux de vie et les espaces de rencontres et aligne concerts, lectures, expositions et initiations aux danses latines dans un esprit de découverte et de partage. Le nouvel ancrage à l’Escale permet par ailleurs au festival d’étoffer sa programmation et d’accueillir entre autres la compagnie Octavio de la Roza, qui présentera Tango mon amour. du 1er au 3 février, Tournefeuille.

Camille

Camille est à peu près ce qui est arrivé de mieux à la scène française ces dix dernières années et rien ne dit qu’un tel talent apparaisse dans les dix prochaines ! Entre une chapelle et une salle de bain, un hommage à une sainte du Moyen Age ou une chorale d’enfants réalisée en démultipliant sa propre voix, cet Ilo Veyou est donc bien l’îlot qui cache l’archipel : sur scène, c’est forcément à une relecture totale de ce disque et des précédents que Camille va convier ses nombreux fidèles. En prenant soin, bien sûr, de nous emmener avec elle là où elle n’est jamais allée ! dP

Soirée hip-hop à l’astrada

Soirée étonnante à l’Astrada, qui s’ouvre sur le « hip-hop de chambre » porté par Oxmo Puccino, artiste toujours aussi décidé à débarrasser le rap de ses clichés et de l’enrichir au contact d’autres pratiques musicales. C’est donc un concert acoustique en compagnie du violoniste Vincent Segal (membre du groupe Bumcello) et du guitariste Edouard Ardan qui vient éclairer d’un nouveau jour le répertoire du rappeur. Hip hop toujours mais pas seulement, en deuxième partie de soirée avec le groupe Deluxe, qui mêle jazz, funk et tout ce qui groove pour laisser éclater sa contagieuse énergie. On se déleste donc de tous ses préjugés, et on file à l’Astrada pour une soirée déconcertante et enthousiasmante. 16 février, astrada, Marciac.

30 janvier, espace valentré, cahors. 15


© François Passerini

CLaSSiquE

Hommage

à Francis Poulenc

C

ette nouvelle année s’annonce particulièrement faste pour le chœur de chambre Les Eléments et son directeur Joël Suhubiette. Riche dans la diversité des projets artistiques, des rencontres musicales et des tournées nationales et internationales. On remarque également une présence affirmée sur les scènes les plus prestigieuses et dans les programmations de festivals quatre étoiles. Dans ce débordement d’activités, signalons particulièrement la création contemporaine d’un concerto pour piano et chœur de Thierry Pécou, dont le soliste sera Alexandre Tharaud. Cette création mondiale tiendra une place à part dans le cadre du festival de La Roque d’Anthéron en juillet 2013. Mais c’est dès janvier que Les Eléments retiennent notre attention avec un

quatuor diotima à l’heure américaine

Dans le cade de sa série Musiques américaines, le Parvis propose un concert avec le superbe quatuor Diotima. Des œuvres de Barber, Crumb et Reich sont au programme et dessinent le portrait d’une créativité musicale américaine loin des formalismes européens de la même époque. 13 février, Théâtre des nouveautés, TarBes.

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hommage à Francis Poulenc dont sera célébré tout au long de l’année le cinquantenaire de la disparition. Le compositeur français, dont l’éclectisme de l’inspiration fait penser à Cocteau dans sa qualité de touche à tout de talent, s’est illustré tout autant dans la musique sacrée que profane, l’opéra, la tragédie lyrique ou l’oratorio. Ainsi que dans plus de deux cents chansons dont il est le compositeur sur des textes de ses amis poètes contemporains. Joël Suhubiette choisit de dérouler une bande son à deux faces, sacré-profane, pour un concert où se côtoient sans vraiment se correspondre la Messe en sol, le Salve Regina et Les Laudes avec les sept chansons et la cantate Un soir de neige. Sans vraiment se correspondre mais avec affinités. aL 31 janvier, eglise de BlaGnac.

Beethoven raconté

A l’aide du comédien Nicolas Vaude, les quatre instrumentistes du Quatuor Ludwig racontent et jouent Beethoven. Une lecture-concert qui, à travers les 16 quatuors à cordes, les lettres et les carnets intimes, embrasse la vie du célèbre compositeur.

11 janvier, Théâtre olympe de Gouges, MonTauBan.


CLaSSiquE

soliste

Le Violoncelle pour son preMier anniversaire, la saison de Musique de chaMBre de l’oranGerie de rocheMonTès inviTe le violoncellisTe Marc coppey pour un hoMMaGe poinTu à l’insTruMenT. PrOPOS rECuEiLLiS Par andré LaCaMBra

Vous débutez votre programme par la Suite pour violoncelle seul n°1 de J.S. Bach, en quoi cette œuvre est-elle incontournable pour les violoncellistes et quel plaisir particulier vous procure-t-elle ? Bach n’a pas inventé le violoncelle mais il lui a donné ses lettres de noblesse. Avec ses

« Suites », il inscrit le violoncelle dans un mouvement dans lequel il tient une place centrale. Il l’affranchit de son rôle de basse continue pour lui offrir un rôle de soliste. La première des ces « Suites » est comme une naissance, la première pierre d’un immense édifice que sont ces 6 Suites pour violoncelle seul. Elle commence dans la simplicité comme une genèse de l’instrument. Cette si mpl icité est év idem ment très compliquée à faire vivre et demande un abandon et une liberté qu’il faut conquérir. C’est un émerveillement pour l’interprète, celui de découvrir l’aube de quelque chose de très fort, de mystérieux et qui nous dépasse. © DR

Vous sentez-vous porteur de la tradition du violoncelle français, ou pensez-vous plutôt que «la tradition» est la somme de valeurs vieillies ? La tradition est un mot discutable, je crois plutôt dans l’idée de la transmission d’un savoir. J’ai eu la chance d’avoir des maîtres qui m’ont transmis des informations sur mon instrument et son répertoire et j’ai aujourd’hui la responsabilité de transmettre à mon tour. Certes il y a des écoles, mais finalement ce qui compte c’est bien la singularité, la singularité de Beethoven, celle de Mozart et la singularité de chacune de leurs œuvres. Il en est de même pour les interprètes qui s’inscrivent dans un paysage mais qui en même temps doivent s’en évader.

La première des ces « Suites » est comme une naissance

Pouvez-vous nous expliquer les choix des œuvres de Kodaly et de Cassado en seconde partie de programme en regard de la première ? Le violoncelle connaît une éclipse au 19e et il faut attendre la fin de ce siècle et le début du 20 e

pour retrouver les instruments à cordes en soliste. C’est le cas de Kodaly et de sa Sonate pour violoncelle. Il renoue avec l’instrument en solo avec une liberté et une inventivité renouvelées notamment grâce à l’apport de la musique populaire hongroise. Ensuite Cassado est un violoncelliste catalan qui fait partie de la longue lignée des instrumentistes qui ont écrit pour leur instrument. Sa très belle Suite pour v ioloncelle seul est très marquée par une identité espagnole que l’on peut comparer musicalement avec ce que les pianistes trouvent chez Albéniz et Granados. dimanche 13 janvier, orangerie de rocheMonTès. 17


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classique

D’amour l’ardente flamme

Hector Berlioz réussit fort bien à Tugan Sokhiev et son orchestre, l’ONCT. La légende dramatique La Damnation de Faust et sa somptueuse partition pour l’orchestre ne saurait y déroger. L’apothéose de Marguerite aura bien lieu, à qui le pardon est accordé pour avoir beaucoup aimé. La mezzo soprano Olga Borodina est sauvée par le Faust du ténor Paul Groves qui apposera bien sa signature au bas du parchemin. A coup sûr, le « Voilà mon nom » sera d’un grand effet dramatique. Tandis que le Mephisto du baryton-basse John Releya sera satanique et fascinant à souhait dans ses cris « Hop ! Hop ! » pour exciter les chevaux dans leur course infernale. Les chœurs, très sollicités, doivent être superlatifs. Ils le seront puisque répondent présents, L’Orféon Donastiarra et le Chœur d’enfants La Lauzeta. 8 février, Halle aux Grains, Toulouse.

L’OCT investit à nouveau avec bonheur le tout récent lieu culturel, L’Escale à Tournefeuille, ouvert en septembre dernier. La flûtiste Juliette Hurel, « musicienne jusqu’au bout des lèvres et du souffle », donnera donc quatre concerts, deux ici et deux à Saint-Pierre des Cuisines, sa flûte vagabonde s’égayant de Joseph Haydn et l’élégantissime concerto en ré à Frank Martin et ses Etudes pour orchestre à cordes de 1956, en passant par Béla Bartók et sa Suite paysanne hongroise composée en 1920 et arrangée pour flûte et orchestre à cordes par Paul Arma en 1964. Formule bis repetita placent avec en février, Gilles Colliard, soliste chez, Vivaldi et, plus MG rare, Jean-Marie Leclair, deux contemporains. 15 et 16 janvier à L’Escale, Tournefeuille. 17 et 18 à SaintPierre-des-Cuisines, Toulouse. 7 et 8 février à L’Escale, 19 et 21 février à Saint-Pierre-des-Cuisines, Toulouse.

© Astrid Karger

L’Escale de l’Orchestre de Chambre de Toulouse

Stefano Gervasoni,

compositeur italien du XXIe siècle Cycle de créations musicales et de mises en scène d’œuvres d’aujourd’hui, la programmation Présences Vocales nous permettra d’entendre deux pièces de Stefano Gervasoni interprétées par l’ensemble vocal de Londres, Exaudi et l’ensemble instrumental de Paris, L’Instant Donné, deux ensembles, véritables étoiles montantes de la création contemporaine. Leur collaboration a bientôt trois ans. Le premier donnera une œuvre pour ensemble à six voix et sextuor à cordes, Dir – In Dir (A toi – En toi), composée sur treize distiques, conçue à partir des vers du poète mystique allemand du XVIIe siècle Angelus Silesius.

Quarante minutes de musique intense, sensible, tout au long de parties vocales (In) et instrumentales (Dir) données auparavant en alternance et désormais intégrées en une continuité formelle à la fois sensuelle et spirituelle. Puis, Descdesesasf, une œuvre pour trio ou plutôt trio-rito pour violon, alto et violoncelle. Les trois instrumentistes interprètent une musique entièrement dérivée du Fantasiestücke op.12, Warum ? de Robert Schumann tout en “mettant en scène“ le poème Aschenglorie de Paul Celan, un véritable dialogue entre passé et présent. MG 24 janvier, Théâtre Garonne, 19


© Marco Borggreve

© Jean-Louis Fernandez


© Jean-Louis Fernandez

classique

Albert Herring, Clefs de Saint-Pierre en trio Pour son concert du mois de

© Marco Borggreve

janvier, les Clefs de SaintPierre choisissent de mettre en lumière la clarinette. Au programme, le Trio pathétique de Glinka, le Trio Op 11 de Beethoven et les Huit pièces pour piano, violoncelle et clarinette de Bruch. Emilie Pinel sera à la clarinette, Sébastien Laurens au violoncelle et Hugues Chabert au piano. 21 janvier, Saint-Pierredes-Cuisines, Toulouse.

Nouvelle création au Capitole

Après Billy Budd, Peter Grimes, Curlew River de Benjamin Britten, voici donc cet opéra-comique en trois actes du compositeur britannique, fable inspirée du Rosier de Madame Husson de Guy de Maupassant. Créé en 1947 à Glyndebourne, sans succès !, il attendra 1985 pour que la réussite soit au rendez-vous. Le sujet, c’est vrai, a un certain piquant : faute de trouver une pure jeune fille pour être élue reine de Mai, les habitants d’une bourgade finissent par choisir le rejeton de l’épicière, timide, un peu l’idiot du village, et, en apparence du moins, chaste. Dans cette pochade, le metteur en scène Richard Brunel saura tirer profit du sujet pour brosser une pittoresque galerie de portraits de notables confits en bonne moralité et en bêtise, ayant inspiré moult trouvailles comiques au compositeur. Le succès se trouve assuré surtout par l’effet théâtral permanent ressortant des techniques multiples de « détournement » ponctuant l’ouvrage (l’humour anglais ?). De manipulé, moqué par son entourage, Albert, devenu le roi de Mai, un brin alcoolisé, et après une nuit au contenu mystérieux, va changer de statut. Il sera respecté et par les villageois, et par… sa mère. Du 25 janvier au 3 février, Théâtre du Capitole, Toulouse.

L’élan Gergiev

Véritable chef “énergisant “, Valery Gergiev, est Directeur artistique et général du Théâtre Mariinski de Saint-Petersbourg depuis 1988, « sa créature, son royaume indispensable, sa possession la plus précieuse ». L’arrivée du Maestro à sa tête a inauguré une nouvelle ère d’expansion fulgurante de son répertoire. En concert, dès les premières mesures, rien ne semble pouvoir arrêter l’élan vital insufflé par ce chef à ses musiciens. Chacune de ses performances est, d’une manière ou d’une autre à marquer d’une pierre blanche. Ce sera encore le cas pour ce concert du 9 janvier, tout Chostakovitch, avec les Symphonies n°1 et n°10 et le Concerto pour violoncelle n°2 avec pour soliste le tout jeune – 18 ans ! à peine - Edgar Moreau. 9 janvier, Halle aux Grains, Toulouse. 21


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THéâTrE

la cage aux mâles

d

u théâtre de Pinter, l’agrégé en ambiguë perversité, Luc Bondy assure que «c’est un théâtre de la surprise et du décalage.» De ce point de vue, Le Retour qu’il met aujourd’hui en scène ne risque pas de décevoir. Le thème : une histoire de famille où la femme quitte mari et enfants pour s’installer avec son beau-père, son frère et ses deux fils et devenir, en 24 heures, leur esclave domestique et sexuelle !!! Un sujet hors normes qu’on ne saurait expliquer selon des critères habituels, d’autant que la nouvelle traduction de la pièce – signée Philippe Djian – laisse sourdre toute une gamme de tensions. Un théâtre d’animaux en cage pour lequel Bondy a fait appel à une meute d’acteurs de haut vol : Bruno Ganz, qui joue pour la première fois en français, Emmanuelle Seigner,

quel petit vélo ?

Adaptation pour la scène du texte culte de Georges Pérec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour, la mise en scène de JeanJacques Mateu renoue avec cette épopée burlesque et savoureuse. 18 janvier, Théâtre paul eluard, cuGnaux. du 25 au 27 janvier, le hangar, Toulouse.

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invisibles

Louis Garrel, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, et Micha Lescot. Dans ce huis-clos où ne vivent que des hommes et qui n’est en réalité qu’une figure de l’enfer des familles, tout se joue sans que l’on comprenne jamais ce qui déclenche les bagarres... Parce que, sous des propos souvent passe-partout, Pinter sonde le secret des êtres, leur face cachée, leurs traumatismes les plus violents. Un théâtre qui, par-delà la foultitude de questions qu’il pose, ne manque pas de désarçonner. Parce qu’il fait écho à ces incompréhensibles faits divers contemporains liés à des séquestrations. « Les bons auteurs, dit le metteur en scène, sont toujours un peu visionnaires. Les œuvres transcendent leur contexte de création pour JLP poser des questions nouvelles.» . du 31 janvier au 2 février, TnT, Toulouse.

Après un travail de collecte de leurs paroles, de leurs histoires, dans des foyers, des cafés sociaux, Nasser Djemaï livre la trajectoire de ces travailleurs immigrés, qui ont vieilli en France et y sont restés, souvent seuls. 8 janvier, scène nationale, alBi.

Biyouna

Comédienne, humoriste, chanteuse, Biyouna livre avec la gouaille qui la caractérise un spectacle très autobiographique sur ses débuts de danseuse, ses passions, son parcours d’Alger à Paris. 29 janvier, casino-Théâtre Barrière, Toulouse.


THéâTrE par quaTre fois déjà, il a diT qu’il arrêTaiT «le ciné». Mais au ThéâTre, il ne cesse de revenir. coMMe si c’éTaiT le lieu où il pouvaiT Tourner les paGes, parfois douloureuses, de sa vie : « le seul endroiT où je peux saisir fuGiTiveMenT un peu de sens », assure jean-louis TrinTiGnanT.

Prise

de textes

Poètes

Libertaires

Pour l’heure, il a mis sa voix reconnaissable entre toutes au service de trois libertaires : Vian, Prévert et Desnos dont il nous offre des vers qui parlent de guerre, de perte, de douleur et d’amour avec une diction précise et délicate. Alternant textes poignants et drolissimes, il aligne les mots que ces poètes ont si bien su mettre sur nos maux avec une douce conviction. Comme une confidence intime : « Ces textes, je les ai choisis parce qu’ils correspondent à ma sensibilité ; parce qu’ils parlent de petites gens ; et que, même lorsqu’ils évoquent la mort, ils le font avec humour et légèreté. Je n’ai jamais eu autant de bonheur qu’avec ces trois auteurs ; je n’ai connu ce sentiment ni avec Aragon ni Apollinaire, auxquels j’ai consacré de précédents spectacles. Ce sont d’immenses poètes mais je ne les aimais pas trop

© Aglaé Bory

Ces dernières années, lui qui a des centaines de films au compteur et avec les plus grands, il est venu sur les planches le plus souvent en solo, juste accompagné d’un ou deux musiciens – accordéon et violoncelle en l’occurrence – passeur de songes et de poèmes. C’est que la poésie l’occupe beaucoup. Une passion qui le dévore depuis qu’à 13-14 ans il a découvert Paroles de Jacques Prévert. Porte ouverte sur des mondes que vinrent ensuite habiter Rimbaud, Baudelaire, Desnos, Apollinaire, Aragon ou Boris Vian. Des mots qu’il n’a cessé de lire ou de réciter. Parce que cette passion ne peut être pour lui que partageuse.

humainement, alors que ces trois-là j’aime leurs vies magnifiques, courageuses, généreuses. Je me sens proche d’eux... »

autoportrait

Et si ce florilège personnel n’était au fond qu’un autoportrait sensible du comédien : pudique, modeste, passionné. Et qui , à plus de 80 ans et malgré tout, pourrait faire siennes les rimes de Vian : « Pourquoi je vis ? Parce que c’est joli. » JL PéLiSSOu

du 10 au 12 janvier, Théâtre sorano, Toulouse. 23


THéâTrE

Con que suenas diego ? alors raconte !

Le festival tarn-et-garonnais dédié aux contes et aux conteurs propose de nombreux rendez-vous dans le département. Et un festival Off de plus en plus fourni. Renseignez-vous auprès de la médiathèque départementale. du 26 janvier au 22 février, Tarn-eT-Garonne.

Dans un camp du sud de la France. Quatre républicains espagnols et une femme à la recherche de son enfant enlevé par les franquistes. Cinq personnages qui se livrent, évoquant les combats et la privation et qui vont se battre contre le fascisme, pour la liberté. Christel Larrouy signe ici une pièce sensible, servie par le Théâtre Extensible. aM du 29 janvier au 3 février, le pari, TarBes.

Collection d’hiver

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Collection d’hiver version 2013 s’avance tous corps dehors. C’est la thématique choisie pour trouver du lien à ces propositions hors normes qui ne se laissent pas facilement enfermer dans une case pour attendre bien sagement que le temps du spectacle passe. Source d’angoisses, de désirs, objet de culte, de recherche, le corps est aussi naturellement en première ligne sur scène. Corps souffrant avec Carlotta Sagna, corps exposé avec Coraline Lamaison, corps chanté avec Fatima Miranda. Collection d’hiver accueille par ailleurs trois pièces de Camille Boitel, dont un Cabaret calamiteux, qui promet de maltraiter le spectateur à coups de numéros ratés et d’artistes déchéants. Très remarqué avec L’immédiat en 2012, Camille Boitel, maîtrisant parfaitement l’art délicat de la réaction en chaine jusqu’à la catastrophe, est à suivre absolument. du 15 au 26 janvier, le parvis, les nouveautés, TarBes.

Quand cinq jeunes gens éprouvent les premiers émois adolescents, c’est L’Eveil du printemps. Reprenant la pièce de Frank Wedekind qui, en 1891, s’était retrouvé confronté à un hypocrite et puritain silence assourdissant, le colombien Omar Porras, habituellement farceur et brillant imagier, se confronte ici aux ombres d’une tragédie assassine pour en tirer une fable cruelle sur l’adolescence, entre intense désir de liberté et prison intérieure. Et parce que passer de la chrysalide au papillon ne va pas sans souffrances, fracassant le mur de la bienséance, il en fait une sarabande onirique. Punk résolument. 7 février, scène nationale, alBi.

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n’est-on pas sérieux quand on a 17 ans ?


THéâTrE

Molly Bloom

Avec Ulysse, James Joyce construit un monument romanesque qui fait rupture dans l’Histoire de la littérature. Il y a un avant et un après Ulysse. L’écrivain suit les pas d’un simple démarcheur publicitaire nommé Léopold Bloom. Une seule journée dans la vie de cet homme ordinaire qui devient par la grâce littéraire une odyssée existentielle se déroulant dans la ville de Dublin au début du XXe siècle. Dans son tout dernier mouvement, l’œuvre donne la parole à la femme du héros, Molly Bloom. C’est ce monologue final que Laurent Laffargue porte sur scène aidé par sa compagne, l’actrice Céline Sallette, vue récemment dans L’Apollonide de Bertrand Bonello et le dernier film de Jacques Audiard De rouille et d’os. Un texte d’une incroyable modernité, sans aucune ponctuation, jaillissement incandescent de verve, de crudité, d’authenticité émotionnelle. Un portrait de femme bouillonnant sous la forme d’une unique phrase insécable. Un texte monstre pour comédienne dévorante. aL 31 janvier, Théâtre de MureT.

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entre rire et malaise

quadrille

La pièce est de Sacha Guitry, la mise en scène de Bernard Murat. Le tout signe le retour sur les planches de François Berléand. Inratable.

12 février, casino-Théâtre Barrière, Toulouse.

Tartuffe

Francis Azéma, fidèle à son amour des classiques et de Molière en particulier, présente sa version de Tartuffe : « Nous ne possédons pas le texte original de la première version du Tartuffe. Sa disparition demeure toujours un mystère. Rappelons qu’elle fut entièrement censurée dès la fin de la première représentation et qu’il faudra ensuite quatre ans à Molière pour obtenir enfin l’autorisation du Roi. Nous imaginerons ce qu’a pu être cette première représentation du Tartuffe ». 8 au 19 janvier, Théâtre du pavé, Toulouse.

De Sébastien Thiéry, on avait pu apprécier, il y a quelques saisons un Qui est Monsieur Schmitt habité par Richard Berry. Le comédien retrouve avec Le début de la fin l’univers de ce jeune auteur qui rend l’absurde désopilant dans une caustique comédie surréaliste, féroce, acérée. Face à lui, Jonathan Lambert révèle un potentiel comique explosif dans cette histoire où il est question de relation dans le couple à travers le regard, un peu usé/désabusé, d’un homme sur sa femme. Avec, au bout du compte, une belle astuce de mise en scène qui ne manquera pas de surprendre plus d’un spectateur. JLP du 4 au 6 février, odyssud, BlaGnac. 25


THéâTrE

Les Femmes savantes Eclairage aux bougies, musique jouée en direct, naturellement, et sur instruments anciens, gestuelles et diction régies par les codes de la mise en scène baroque : La Fabrique à Théâtre fait bien plus que jouer un Molière. Elle le joue dans son jus, avec comédiens en perruques et poudrés, décors reconstitués et répliques suivies à la lettre. Ce sont Les Femmes savantes qui ressuscitent ici, telles qu’en 1692, date de la création de la pièce. Créée voilà vingt ans, la Fabrique à Théâtre, compagnie dirigée par le metteur en scène et comédien Jean-Denis Monory, est constituée d‘une trentaine d‘artistes : metteurs en scène, acteurs, musiciens, danseurs, chanteurs, décorateurs, costumières, maquilleuses et techniciens qui se consacrent à la recherche, la création et la diffusion du théâtre baroque français. 15 janvier, Théâtre, casTres. 17 et 18 janvier, scène nationale, alBi. 20 et 21 janvier, circ, auch. 23 et 24 janvier, Théâtre olympe de Gouges, MonTauBan.

El tiempo todo entero

Petite maison perdue dans la campagne : on parle, on boit du café, on mange, on vomit aussi parfois. Une maladie bizarre semble avoir frappé la famille M que l’on découvre à travers le regard d’un médecin... Rire et tristesse, tendresse et dérision, difficulté à communiquer et désir inexprimé d’autre chose : pour sa première pièce, l’auteur dramatique vedette en Italie, Fausto Paravadino, déploie un univers tout en nuances entre Tchekov et Jean-Luc Lagarce. Avec un casting haut de gamme – la troupe des Comédiens-Français – son récit au scalpel ausculte sur un mode tragi-comique, le mystère de la famille, refuge et puits de névroses. A découvrir. JLP 20 janvier, astrada, Marciac. du 13 au 17 février, TnT, Toulouse.

« Pièce sur le temps et le silence », El tiempo todo entero, est une très libre inspiration de La ménagerie de verre de Tenessee Willams, mise en scène par Romina Paula, dernière révélation du prolifique théâtre argentin. Transposition de ce huis clos dans l’Argentine contemporaine, El tiempo todo entero expose la douleur de quatre personnages prisonniers, chacun à leur façon, de ce qui semble bien être l’une des obsessions du théâtre argentin : la famille. du 17 au 26 janvier, Théâtre Garonne, Toulouse. 26

© Khris Passenaud

© Raynaud de Lage

M, comme malade ?


THéâTrE Jan Karski ? Un résistant polonais qui, en 43, dévoila aux Alliés la réalité du génocide des Juifs et ne manqua pas de souligner, lui qui avait pourtant rencontré Roosevelt à ce sujet, la surdité de l’Occident à l’appel de détresse de ceux du ghetto de Varsovie. Reprenant les paroles de cet homme, telles que les a imaginées le romancier Yannick Haenel, le metteur en scène Arthur Nauzyciel en tire un spectacle bouleversant, une tragédie du silence imposé.

23 janvier, Théâtre de cahors.

6 et 7 février, estive, foix.

Ce sont les tchatcheurs qu’a délibérément choisi de mettre en avant cette édition 2013 : tous ceux qui manient le verbe avec habileté, jonglent avec les paradoxes, s’amusent ave la langue. Au programme : Fellag, Carmen Maria Vega, Bertrand Bossard et son Jeu des 1000 euros ou encore le très inspiré Gaspard Proust.

anço is Da rmig ny

?

Pour mémoire délits d’humour

Martin Mc Donagh, auteur irlandais contemporain, livre avec L’Ouest solitaire un drame rural que l’on pourrait situer entre la tragédie grecque et le cinéma de Quentin Tarantino. C’est donc noir, très noir mais avec de la déconne. Dans un petit village paumé du Connemara vivent deux frères ennemis qui vont s’affronter violemment tout au long de l’histoire. Ladislas Chollet adapte et met en scène cette « tragédie où l’on rit » d’après l’auteur. Le duo d’acteurs, Bruno Solo et Dominique Pinon, endosse brillamment les costumes et les mots de cette pièce « désespérément drôle ». aL

du 31 janvier au 9 février, le parvis, les nouveautés, TarBes.

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L’Ouest solitaire

© Khris Passenaud

Dreyfus’ art Il aimait prendre soin des mots en les faisant rire. Parce que, disait-il, « quand on se met à rire, on ne pense plus à la mort. C’est en cela que le rire est indispensable.» Amoureux de la langue française, il ne trouvait rien de mieux que de lui raconter des histoires. Déconcertantes, absurdes avec des situations aussi improbables que férocement hilarantes. Est-ce parce qu’il avoue partager avec Raymond Devos un certain embonpoint et l’œil en coulisse que JeanClaude Dreyfus – comédien aux visages multiples, au regard gourmand et à l’humour aiguisé – a voulu lui rendre un subtil hommage ? Avec piano et veste à carreaux, l’inoubliable boucher de Delicatessen taille, avec gourmandise, une bavette dans les textes écrits par le comique entre 56 et 91, y ajoutant quelques inédits trouvés dans l’arrière-boutique. Témoignant d’un respect admiratif pour l’humoriste, Dreyfus en livre une subtile relecture dans laquelle ne manque pas de passer sa vision badine et parfois inquiétante des choses. « J’aime la diversité, donner l’illusion que tout est facile et léger », assure l’artiste. Là n’est pas le moindre charme de sa nouvelle performance. JLP 11 janvier, circ, auch. comédie de Toulouse. 27


© Tristan Baudouin

danSE

Plexus F

aire le portrait de Kaori Ito est d’abord pour moi un portrait de son corps. Ce n’est pas l’étude anatomique qui m’intéresse ici, mais la mémoire d’un corps travaillé, les traces de la danse à l’intérieur de ce corps vivant. Comment toutes les cellules ont participé à ce formidable réseau de tissus musculaires, comment la danse a modelé, sculpté, et finalement agrandi ou meurtri, l’espace intérieur. » Aurélien Bory signe ici le deuxième volet d’une série de portrait de femmes entamée en 2008 avec Stéphanie Fuster dans le formidable Questcequetudeviens ? C’est la japonaise Kaori Ito, danseuse qui a travaillé

«

romeo et Juliette

La version du Malandain Ballet Biarritz démultiplie le mythe avec 18 danseurs, 9 Juliette et autant de Roméo pour interpréter ce ballet moderne et raffiné. 21 février, dôme de Gascogne, auch.

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avec de nombreux chorégraphes aux esthétiques très différentes et parfois à l’opposé, d’Angelin Preljocaj à Alain Platel en passant par James Thierrée, qui est ici le modèle et l’interprète de cette pièce sur-mesure. Ce qui intéresse Aurélien Bory, c’est justement la mise en relief de ces tiraillements, de ces influences contraires qui, exigeant du corps du danseur, ont aussi modifié son espace intérieur. Un sujet passionnant qui devrait trouver de nombreuses résonnances avec le théâtre physique, à la croisée des disciplines, porté par Aurélien Bory. vP 12 février, estive, foix. 15 février, le parvis, TarBes.

Êtes-vous donc ?

Ils ne sont jamais montés sur scène et ne sont surtout pas danseurs : ce sont eux, pourtant, 10 saint-gaudinois qui deux jours avant le spectacle ont rencontré le chorégraphe David Rolland, qui vont se produire devant vous, entourés de danseurs professionnels. 19 février, Théâtre jean Marmignon, sainT-Gaudens.


danSE

2 étoiles

du flamenco 2 Pastora Galvan

© DR

D’origine sévillane et issue d’une famille de danseurs (fille de José Galvan, directeur d’une académie et de la danseuses Eugenia de los Reyes, elle est la sœur du chorégraphe Israël Galvan), Pastora Galvan impose son flamenco sur les scènes du monde. Cultivant un précieux mélange d’avant-garde et de tradition, parfait exemple d’une nouvelle génération de danseurs et de chorégraphes qui utilisent le flamenco comme langage premier pour mieux le dépasser, Pastora Galvan déploie un flamenco unique. Une danse débarrassée de ses apparats classiques et parfois lourds à faire bouger, d’une grande modernité.

1 Eva Yerbabuena

2 février, circ, auch.

Auréolé de prix parmi les plus prestigieux, le ballet présenté à Colomiers par Eva Yerbabuena, ambassadrice d’une nouvelle génération de danseuses, va pourtant chercher ailleurs que dans les récompenses raflées auprès des jurys les plus exigeants, l’urgence absolue qu’il y a à aller l’apprécier sur scène : Cuando Yo Era, c’est de l’émotion à l’état pur, défendue avec la plus grande grâce et une impressionnante puissance par une artiste à la carrière éblouissante. Accompagnée de trois danseurs et de ses musiciens, Eva Yerbabuena livre ici sa vision intime et familiale de la guerre civile espagnole. 12 janvier, hall comminges, coloMiers.

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Š Wolfgang Runkel


© Wolfgang Runkel

danse

Rythmes de danse Rigueur, rythme et recherche de la perfection

Spiel

Rencontre entre deux imaginaires, mais aussi deux pratiques de la danse, Spiel (jeu en allemand) confronte deux personnalités aux antipodes : Akira Kasai, danseur et chorégraphe livrant sa propre vision du butô, art du mouvement et de l’improvisation né dans les années 60 au Japon. Emmanuelle Huynh, danseuse et chorégraphe, s’appuie au contraire sur une écriture précise et rigoureuse du mouvement. 8 et 9 février, Théâtre Garonne, Toulouse.

Elena’s aria Le Théâtre Garonne complète en 2013 la présentation du projet Early Works, qui regroupe les premières pièces de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker. Après l’accueil de Rosas danst Rosas (1983) puis en 2011 de Fase, Four movements to the Music of Steve Reich, pièce datant de 1982, c’est donc Elena’s Aria, pièce créée en 1984, que le Théâtre Garonne présente avec l’idée d’offrir au spectateur un panorama riche de sens sur le travail de la chorégraphe. Le projet Early Works, qui inclut un autre spectacle

formelle dirigent ce programme qui aligne trois pièces audacieuses, servies par le Ballet du Capitole : Entrelacs, The Vertiginous Thrill of Exactitude et A.U.R.A confrontent l’énergie des danseurs aux chorégraphies de Kader Belarbi, William Forsythe et Jacopo Godani.

Du 21 au 24 février, Halle aux Grains, Toulouse.

Offrandes Performance composée d’offrandes, cette fois-ci,

spécialement pour Muret, à Clément Ader, cette proposition de Myriam Naisy confronte les danseurs à un espace inhabituel puisque délaissant la scène. 15 et 16 février, Théâtre, Muret.

fondateur d’Anne Teresa De Keersmaeker, Bartók/ Mikrokosmos, permet en revoyant ces œuvres d’en mesurer l’éclat toujours aussi vif et de percevoir les évolutions d’un travail qui contient les bases du langage qu’elle a depuis choisi de développer. Ce panorama valide son intérêt par l’attention portée année après année par le Théâtre Garonne aux créations de la chorégraphe flamande. VP Du 11 au 13 janvier, Théâtre Garonne, Toulouse. 31


danse

Rendez-vous, 22 février, Cugnaux, 27 et 28 février, Auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines, Toulouse. DeSrives, 25 janvier, Le Bascala, Bruguières.

© Guy Delahaye

25 janvier, Maison de la Musique, Cap’Découverte, Le Garric.

Le Sacre du printemps

C’est un chef d’œuvre absolu qui ne cesse d’inspirer les chorégraphes : Le Sacre du Printemps, qui fête le centenaire de sa création en 2013, parvient à maintenir en fusion la bouillonnante énergie dont l’a doté Stravinski. Une énergie primitive qui porte indéniablement les nombreux chorégraphes qui se sont essayé à donner leur vision de l’œuvre, qui survit à toutes les interprétations. C’est au tour de Jean-Claude Gallotta, après le succès de L’homme à la tête de chou, et c’est un coup de maître : son Sacre frappe par son énergie, son élan et son inspiration. La pièce est précédée de deux courts avantprogrammes : Tumulte, et Pour Igor, solo interprété par Cécile Renard en hommage au compositeur. A voir absolument. 18 et 19 février, Odyssud, Blagnac.

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© Gille Vidal

La compagnie Samuel Mathieu poursuit son travail de création avec cette pièce qui vient clore un triptyque qui a déjà porté sur scène Boutès et L’Homme qui plonge. Troisième immersion au cœur de l’Odyssée d’Homère donc, Les identités remarquables met cette fois en scène l’équipage, la foule des anonymes. La pièce écrite pour 9 danseurs déroule son épopée sur la musique de Maxime Denuc, accueilli en résidence au GMEA.

présente à Toulouse et à Cugnaux sa dernière création, le bien nommé Rendez-vous et l’une des pièces emblématiques de son travail à Bruguières, DeSrives. Conçu pour provoquer la rencontre des corps, Rendez-vous confronte six interprètes à la diversité des individus. Nathalie Bard y explore les possibilités d’une danse essentiellement basée sur l’engagement physique, provoquant les contacts des corps, suivant en cela la ligne de ses précédentes pièces, dont DeSrives, qui venait en 2009 clôturer un triptyque chorégraphique choisissant d’exposer l’intelligence du corps.

© Emmanuel Deckert

Les identités remarquables

Rendez-vous + DeSrives Début d’année chargé pour la compagnie Ballet Actuel qui


© Gille Vidal

danse

Narcisses 2.0 3e volet d’un triptyque voué au mythe (triptyque que le Parvis à Tarbes présente en intégralité), Narcisses 2.0 promet d’en tracer un portrait excessif, sauvage et franchement explosif, signé Coraline Lamaison. Le premier volet prenait la performeuse Kate Strong pour interprète et sujet, le deuxième confrontait Annabelle Chambon, danseuse de la compagnie Troubleyn dirigée par Jan Fabre, à ses pulsions (et, accessoirement, à des loups s’avançant sur scène). Ce dernier opus réunit Annabelle Chambon et Els Deceukelier, interprète majeure des œuvres de Jan Fabre depuis plus de vingt ans, pour questionner le Narcisse du futur. Narcisses – 0, Narcisses-1 Ex/stase , Narcisses – 2,0, 22 janvier, Les Nouveautés, Tarbes. Narcisses 2.0 24 et 25 janvier, Théâtre Sorano, Toulouse.

Fête

Ce que le jour doit à la nuit

Douze danseurs algériens et burkinabés, pour la plupart venus du hip hop et des danses de rue servent cette chorégraphie signée Hervé Koubi, inspirée du roman de Yasmina Khadra. 11 janvier, Théâtre, Cahors.

Bal en Chine C’est dans le cadre du festival Made in Asia que Caterina Sagna présente sa dernière pièce, création qui se joue de la peur de l’étranger et de la différence. Bal en Chine –référence appuyée au chorégraphe- met en scène un immeuble et ses habitants en pleine crise d’identité. 7 et 8 février, Théâtre Garonne, Toulouse. Ad vitam, 15 janvier, Les Nouveautés, Tarbes.

de la danse

Pour célébrer ses 25 ans, Odyssud lance une invitation qui ne se refuse pas : suivre Blanca Li et son équipe sur les pistes de danse créées pour l’occasion dans tout le bâtiment et participer à un grand rassemblement festif réunissant une impressionnante palette de démonstrations et de cours (danse classique, bollywood, africaine, orientale, flamenco, salsa, hip-hop, électro, contemporaine, tango). Pour compléter la fête, découvrez la dernière création de la chorégraphe, Elektro Kif, explosion d’énergie. Du 23 au 27 janvier, Odyssud, Blagnac.Electro Kif, 31 janvier, Théâtre, Castres.

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Š Mario de Curto


danse

Les beaux orages

(qui nous étaient promis)

1ers tours de piste pour ce spectacle du collectif Petit Travers, qui met en scène 7 jongleurs et la musique de Pierre Jodlowski. 27 et 28 février, La Grainerie, Balma.

La vie devant soi

La compagnie les Chiennes Nationales, découverte avec Rouge, adapte le roman de Romain Gary. A suivre. 8 et 9 février, l’Usine, Tournefeuille.

Hans was Heiri

© Mario de Curto

Hans was Heiri : soit le nouvel opus littéralement renversant des Suisses Zimmermann & de Perrot qui partagent ici une vision pour le moins décalée et spectaculaire de leurs contemporains. Entourés de cinq artistes venus du cirque, de la danse ou du chant qu’ils malmènent en les piégeant dans une grande roue en mouvement peuplée d’une galerie de personnages singuliers, Zimmermann au mime et de Perrot aux platines, présentent un monde sens dessus dessous. Hans was Heiri, équivalent suisse allemand de l’expression Blanc bonnet et bonnet blanc, traite de l’uniformisation des individus. L’élégance de la dérision en plus.

Nez rouges

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Du 13 au 16 février, Odyssud, Blagnac.

Le voilà de retour : incontournable, le festival Nez Rouges aborde avec un enthousiasme intact et une fraicheur renouvelée au contact des arts du cirque une vivifiante 18e édition. En ouverture, les fidèles retrouveront la traditionnelle représentation menée par le Lido, Centre municipal des arts du cirque de Toulouse, qui permet aux élèves de présenter leur travail et au festivalier de garder un œil sur la relève circassienne. Inratables cette année, Far west, de la compagnie Yllana, l’une des habituées de la manifestation qui s’attaque avec son dernier spectacle à l’univers des westerns. Et l’étonnant Goma Gom, de la troupe Chapertons, dont l’univers créatif détourne avec beaucoup d‘inventivité et d’imagination de simples chambres à air. Enfantin et jubilatoire ! Du 5 au 16 février, Altigone, Saint-Orens. 35


36 Š Erik Damiano


JEunE PuBLiC

© Erik Damiano

Thriller chorégraphique Histoire à rebondissements Après Chiffonnade, la chorégraphe Michèle Dhallu poursuit son exploration des propriétés de la matière et signe L’extensible voyage d’Evéa, variations dansées autour du thème de l’élasticité. La petite Evéa porte le nom de l’arbre à caoutchouc et partage avec lui ses fascinantes caractéristiques. Son monde est un monde extensible, tout en tension, relâchement et distorsion. A l’aide de quelques accessoires, Evéa et son partenaire expérimentent au rythme des percussions toutes les possibilités d’un scénario plein de rebondissements. L’extensible voyage d’Evéa, cie carré Blanc / Michèle dhallu. 5 au 9 février, petit théâtre saint-exupère, Blagnac ; 17 et 18 février, théâtre paul eluard, cugnaux ; 20 et 21 février, centre culturel, ramonville.raMon-

Les lumières de la ville La compagnie Le Clan des Songes conclut sa trilogie pour jeune public par un hommage à l’œuvre du peintre américain Evsa Model. Une œuvre à la beauté puissante et minimale, à la croisée de l’abstraction géométrique, du constructivisme et de la figuration, qui dit toute la fascination du peintre pour la ville New York. Ces compositions saturées de gratte-ciel où souvent déambulent de frêles silhouettes ont inspiré

Peur du noir, peur du loup, peur de la solitude, fascination pour la peur… Sylvain Huc et Cécile Grassin n’ont gardé du conte du Petit chaperon rouge que les angoisses archaïques pour signer une sorte de thriller contemporain aussi jubilatoire que la mise en scène est dépouillée. Une jeune fille en survêtement rouge court dans la nuit à la seule lueur d’une lampe électrique : son angoisse est palpable. Sa rencontre avec le Loup, serial killer habité d’une violence animale, donne lieu à une succession de trouvailles chorégraphiques où la tension le dispute au rire, le plaisir au frisson. Ce duel entre les deux figures incarnées du bien et du mal renvoie comme un miroir les fantasmes et les contradictions du mode intérieur de l’enfance: séduction, tentation, agressivité… La proie est moins innocente qu’il n’y paraît et le prédateur a aussi ses faiblesses. Le petit chaperon rouge, cie divergences. 13 au 18 février, petit théâtre saint-exupère, BlaGnac.

l’univers de ce nouveau spectacle : les constructions géométriques et les aplats colorés qui caractérisent l’œuvre initiale ont donné naissance à un décor à la lisière de la figuration. Comme mille fenêtres qui s’éclairent dans la nuit, des rectangles de couleurs éclatantes apparaissent et disparaissent au fil des tribulations d’un petit personnage, fragile figurine dans l’immensité de la ville. Après La nuit s’en va le

jour et Fragile, Cité est le dernier volet de ce théâtre sans parole privilégiant l’écriture visuelle et le vagabondage de la pensée. Comme dans ses précédents spectacles, le public est au cœur du dispositif scénique, perdu et fasciné comme le héros au milieu des gratte-ciel et des lumières de la ville. Cité. cie le clan des songes. 10 au 20 février, TnT, Toulouse. 37


jeune public

L’orchestre symphonique

expliqué © Denis Rouvre

Quelle place accorder à l’éducation musicale classique ? Quels sont les enjeux ? Entrer dans le monde de la musique classique, c’est passer du divertissement à l’art. Nous sommes globalement habitués à des musiques très simples. La musique classique est à la chanson ce que le film est au clip vidéo. Prenez la symphonie : elle est comme un monde, immense, profonde, philosophique. Pour cette raison, elle demande de s’y familiariser au plus tôt. Tout le monde devrait au minimum faire partie d’une chorale. A l’heure où certaines valeurs tendent à disparaître, la musique est aussi une activité capable de redonner du sens au collectif. Les orchestres par exemple font un travail formidable ; pourquoi ne valorise-t-on pas la pratique de la musique autant que celle du sport ? Pourquoi un orchestre ne serait-il pas reçu à l’Elysée au même titre qu’une équipe de foot ?

Opéra pour objets Dans une vieille maison de campagne, un enfant est en colère et s’en prend aux objets et aux animaux qui l’entourent. Sous l’effet d’un sortilège, les objets s’animent et les animaux se mettent à parler pour donner une bonne leçon à l’enfant pas sage. Quand la fantaisie de Colette rencontre le génie orchestral de Maurice Ravel, cela donne une théière en Wedgwood chantant du ragtime, une bergère et un fauteuil s’adonnant à un menuet. L’écrivain a imaginé une histoire qui évoque le thème de la cruauté enfantine sur le mode de la féerie. Le compositeur en a fait une fantaisie lyrique où les personnages trouvent leur incarnation dans toute la diversité des genres musicaux. Dans le cadre des activités éducatives du Théâtre du Capitole, cette œuvre unique en son genre a été choisie cette saison comme objet d’étude à destination des élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse. Après sept mois de travail, il est l’heure pour l’orchestre des élèves, la maîtrise et le chœur du Conservatoire de monter sur scène. L’Enfant et les sortilèges. 16 et 17 février, théâtre du Capitole, Toulouse. 38

La musique, c’est aussi un spectacle visuel, avec ses codes, son chef d’orchestre, ses instruments aux formes étranges … Est-ce qu’il est également important de «voir» la musique pour bien l’apprécier ? Pas nécessairement. Assister à un concert de musique classique sans y avoir été initié


Accompagné de l’Orchestre national du Capitole, Jean-François Zygel, pianiste et compositeur, reprend la formule à succès du concert commenté pour livrer les clés de l’orchestre symphonique.

aux enfants © DR

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jeune public

risque de s’avéré rapidement ennuyeux : la formation de l’oreille reste la base. Ça peut passer par le spectacle, mais ce qui est vraiment important c’est de prendre les gens par la main ; et je pense que de ce point de vue, un artiste a plus de facilité à transmettre. J’estime qu’à notre époque un musicien doit consacrer une partie de son temps dans la transmission. Aujourd’hui, les orchestres font presque tous ce travail d’initiation, en premier plan ceux du Capitole et de Radio France avec lesquels je travaille régulièrement. Quelle sorte de public sont les enfants ? Honnêtement, je ne me pose pas la question. Lorsque je commente un concert, je parle aux enfants comme je parle aux adultes. Le contenu et l’intention sont les mêmes : j’entre dans les cuisines d’un compositeur pour faire entendre ce qu’il s’y passe. La seule chose à laquelle il faut être particulièrement vigilant, c’est au temps de concentration. Là où les adultes acceptent l’idée du plaisir différé, les enfants sont dans le plaisir immédiat. Le concert doit être plus rythmé, plus concentré, il ne faut jamais laisser place à l’ennui. Mais la formule «apprendre en s’amusant» est valable pour tous. 20 janvier, Halle aux Grains, Toulouse ; 24 janvier, Astrada, Marciac.

Le taureau, l’éléphant et le petit soldat Aux côtés du pianiste Jérôme Ducros et du violoniste Renaud Capuçon, Laurence Ferrari prête sa voix au récit de trois histoires au charme désuet. Elles ont en commun d’avoir rencontré un grand succès populaire auprès de plusieurs générations d’enfants, et aussi d’avoir inspiré de grands compositeurs du XXIe siècle. Francis Poulenc pour L’histoire de Babar, Claude Debussy pour le ballet pour marionnettes La Boîte à joujoux, Alan Ridout pour Ferdinand le taureau, inspiré du Carnaval des animaux de Saint-Saëns. Tous trois se sont livrés à l’exercice de l’illustration musicale en apportant à ces œuvres leur supplément d’onirisme. Le trio Ducros - Capuçon – Ferrari a choisi de ranimer par la voix et la musique ces œuvres familières et de transporter d’autant plus aisément les enfants dans un univers qui n’a rien à envier à celui de l’image, capable de produire une palette d’émotions insoupçonnée. Dimanche 3 février, Saint-Pierre-des-Cuisines, Toulouse. 39



ExPOS

Germaine

Chaumel : talent à découvrir

roger dérieux, peintures, collages, couleurs vivantes, jusqu’au 11 mars, musée henri-Martin, cahors.

jusqu’au 24 février, espace edf Bazacle, Toulouse.

© Germaine Chaumel

A l’instar de Bissière ou Hartung, Roger Dérieux est l’une des belles figures du Lot qui ont compté dans les grands courants de la peinture du XXème siècle. Des huiles sur toiles des années 50 aux récents collages, le musée Henri-Martin rend compte à travers une importante rétrospective d’une vie passée à explorer les infinies ressources de la forme et de la couleurs. Le travail de Roger Dérieux affiche une continuité sereine, guidé d’un bout à l’autre par une même recherche d’équilibre dans les compositions, d’harmonie dans le choix des couleurs, un goût pour les aplats subtils de matière. Aujourd’hui libéré du poids de la figuration, Roger Dérieux peint et froisse de fins papiers qu’il agence en compositions abstraites. Les préoccupations semblent inchangées. Pureté, élégance, liberté.

C’est une position singulière et méconnue qu’occupe la Toulousaine Germaine Chaumel dans le milieu de la photographie toulousaine. Grande admiratrice des travaux de Brassaï ou Man Ray, autodidacte, elle est entre 1935 et 1950 l’une des rares femmes dans l’univers masculin du photo-journalisme. Elle travaille pour le compte de la presse locale, nationale et internationale (elle fut correspondante pour le New York Times), avant de se choisir la mode comme nouveau cheval de bataille. Restent de cette période, une quinzaine d’années à peine, des milliers de clichés. Ils offrent un émouvant témoignage de la vie toulousaine en ces temps troubles, en même temps qu’ils révèlent une démarche artistique novatrice ; on y retrouve les prémices d’une veine humaniste qui plus tard révèlera des artistes comme Robert Doisneau ou Willy Ronis. Les Archives municipales sortent aujourd’hui de l’ombre cette personnalité à contre-courant pour lui rendre sa place dans l’Histoire de la photographie. Attention, nouveau talent ! Maëva rOBErT

rétrospective roger dérieux

une mise en abyme de la photographie Il est intéressant de noter qu’Isabelle Le Minh a fait ses gammes dans le domaine des sciences et qu’elle fut ingénieur avant d’être photographe. Elle en a gardé un esprit d’analyse affûté et s’intéresse moins à la nature du sujet photographié, qu’aux conditions de sa production et à l’intention du geste. Fascinée par le statut de l’image photographique, elle démantèle l’acte artistique comme on démonte une mécanique, pour en analyser avec dérision les rouages, les failles et les limites. du 17 janvier au 28 février, plateforme d’art, MureT. 41


expos

3 qui réinventent l’espace 1

Anthony McCall

La nouvelle exposition des Abattoirs est un objet immatériel capable de redéfinir les espaces sans toucher à rien. Elle est l’œuvre d’Anthony McCall, qui reconfigure l’architecture grâce à un dispositif lumineux baptisé «Solid light works». Objets impalpables et sculptures à la fois, ses «films de lumières solides» sont le fruit d’un travail entamé dans les années 70, puis interrompu, puis réactivé trente ans plus tard grâce aux nouvelles possibilités offertes par l’outil numérique. Le spectateur donne corps à l’œuvre en bougeant autour d’elle, en variant les angles de perception et en expérimentant ses effets. Pour mieux brouiller nos repères, le parcours de visite a été entièrement repensé. Les projections de lumière réinventent un lieu unique qui disparaît en même temps que s’éteignent les projecteurs. 22 février – 5 mai, Abattoirs, Toulouse. 42

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Dreamland

Pour accompagner l’arrivée prochaine du Pôle Culturel de la ville Cugnaux, cette nouvelle exposition interroge - à partir d’œuvres historiques ou plus récentes issues de la collection des Abattoirs - l’architecture et l’espace d’un point de vue utopique, abstrait, fictionnel. Dreamland de Berdaguer et Péjus, fait ici figure de pièce maîtresse. Le duo, qui travaille de manière récurrente à la problématique de l’architecture, a conçu une sorte de caverne futuriste imaginée comme un refuge pour échapper aux agressions du monde contemporain. Aux côtés de ce montage spectaculaire, des peintures de Dado ou d’Alberto Magnelli, un petit assemblage en bois signé Louise Nevelson, et encore des œuvres de Didier Marcel, Georges Rousse, David Tremlett déforment les architectures et rêvent l’espace chacune différemment. 22 janvier – 9 mars, espace Paul Eluard, Cugnaux.

© DR

expositions

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This is the end

Le centre d’art du Parvis fermera bientôt pour travaux, avant de renaître de ses cendres fin 2013 / début 2014. En marge de cette excitante perspective, reste l’acte de destruction, violent, que le centre d’art a souhaité accompagner et auquel il entend donner du sens. Pour sa dernière exposition entre ses murs, il a donc réuni cinq artistes autour de sa future disparition physique. Comme un geste symbolique, John Cornu, Simon Boudvin et Vincent Ganivet, Guillaume Constantin, Vincent Mauger ravivent la mémoire du lieu, interrogent ses espaces cachés, abordent la question du chantier, de la démolition et de la reconstruction. Cette ultime intervention a quelque chose du cérémonial de passage : les œuvres, toutes réalisées in situ, sont destinées à disparaître en même temps que les murs. Jusqu’ à la fin du chantier de rénovation, Parvis centre d’art, Ibos.


Blanches porcelaines A l’occasion du festival Made in Asia, l’espace Croix-Baragnon présente deux artistes dont les œuvres s’inspirent et réinventent les formes de la céramique japonaise. Chez Ruth Gurvich, le travail du papier n’est jamais loin, le biscuit blanc de ses céramiques en garde la trace. Peintes à l’aquarelle de délicats motifs japonisants, elles en ont le grain, la fragilité, et même les pliages. Les porcelaines de Kouzo Takeuchi leur répondent par leur finesse et leur blancheur, explorant comme un rituel les variations du motif alvéolaire. Dans les deux cas, elles évoquent l’esprit d’un Japon d’aujourd’hui qui cultive l’art de la forme pure, ancré dans la tradition et tourné vers l’avenir. Jusqu’au 2 mars, espace Croix-Baragnon, Toulouse.

© Baptiste Debombourg Galerie Patricia Dorfmann

© DR

expos

Poétique des ruines

Ambiance fin du monde au centre d’art du Pavillon Blanc ! Baptiste Debombourg, Florian Pugniaire et David Raffini, et Anita Molinero font acte de destruction pour bâtir les vestiges du monde moderne : un jeu d’enfant en plastique, les murs du centre d’art…. Là où les ruines d’un temps révolu engendrent un sentiment de poésie mélancolique, la destruction des formes de notre quotidien n’évoquent que désolation ; parce que ça se passe ici et maintenant. Fondre, battre, briser. 26 janvier – 13 avril, centre d’art – Pavillon Blanc, Colomiers.

Les sculptures sonores des frères Baschet Faites de barres et de plaques de métal, de cônes d’acier, de tiges de verres, de tôle pliée, les sculptures sonores des frères Baschet revendiquent dès le début des années 50 leurs réelles qualités plastiques. Tout eut été plus simple si elles s’en étaient tenues là. Il se trouve qu’elles font aussi l’objet de l’une des recherches acoustiques les plus innovantes du XXème siècle, donnant naissance à toute une génération de compositeurs «cristallistes» (du nom de l’une

des pièces emblématiques, le «Cristal Baschet»). Moitié sculptures, moitié instruments de musique, elles voyagent depuis à travers le monde qui, exposées dans les musées et les galeries sous le qualificatif de «sculptures sonores», qui, utilisées comme instruments de concerts sous l’appellation de «structures sonores». «Ma femme veut dîner à 7 heures. Moi je veux dîner à 8 heures. Ainsi nous dînons à 7 h 30, de sorte que personne n’est

content» résumait ainsi François Baschet, en citant Sacha Guitry. Si leur nature hybride a pu poser la question de leur statut d’œuvre d’art, elle n’a jamais entravé leur légitimité musicale. Le musée DenysPuech se penche sur cette singulièrement production et sur sa descendance sans perdre de vue que «la technique de la sculpture sonore n’est pas une fin. C’est le début» Jusqu’au 10 février, Musée Denys-Puech, Rodez. 43



Maniac

CinéMa

de Franck Khalfoun En 1980 sortait en France ce qui demeure l’un des chefs-d’oeuvre de l’épouvante : Maniac de William Lustig, portrait d’un serial killer interprété jusqu’à l’os par le dérangeant Joe Spinell (un copain de Sylvester Stallone apparaissant notamment dans les deux premiers Rocky) et qui est également l’auteur d’un script poisseux et glauque jusqu’à l’écoeurement. 2012, c’est le doux Elijah Wood qui reprend ce rôle culte de psychopathe à la recherche de la femme parfaite. Filmée en vue subjective, cette immersion dans la terreur s’avère paresseuse mais terriblement efficace. En suivant scrupuleusement les pas sordides du film original, rien d’étonnant. L’actrice française Nora Arnezeder (Faubourg 36) fait également partie du casting. Frissons garantis comme on dit. le 2 janvier

Zero dark Thirty de Kathryn Bigelow Il y eut le 11 septembre 2001. Et puis il y eut la traque d’Oussama Ben Laden au printemps 2011. Réalisatrice audacieuse, Kathryn Bigelow ne pouvait choisir que cette date de l’Histoire récente américain pour parler encore et toujours de cette Amérique sur la corde raide. Après Démineurs et des Oscars à la pelle, elle a eu accès à quelques documents classifiés sur Ben Laden pour alimenter ce film choc. Zero Dark Thirty signifie dans le jargon militaire minuit trente, c’est-à-dire l’heure à laquelle le raid contre Ben Laden a été programmé. Mais c’est une femme qui est à l’honneur, une analyste de la CIA interprétée avec puissance par Jessica Chastain et qui a joué effectivement un rôle majeur dans cette traque du chef d’Al-Qaida. C’est elle qui, à force de persuasion, têtue comme une mule il faut le dire, va convaincre l’Administration que Ben Laden est bel et bien au Pakistan. Kathryn Bigelow et le scénariste Mark Boal ont eux-aussi enquêté auprès de multiples sources, officielles ou non, pour reconstituer ce puzzle haletant. Ici, tout sonne vrai, il faut bien l’avouer. Une chasse à l’homme qui a déjà obtenu le prix du meilleur film au Cercle des critiques de cinéma de New York et qui est ainsi favori aux prochains Oscars. le 2 janvier

L’Homme aux poings de fer de rZa Y a-t-il du Tarantino chez le rappeur et réalisateur RZA ? L’ex-leader du Wu-Tang Clan a ainsi réuni un casting de renom pour filmer le destin d’un forgeron vaillant. Après son arrivée dans un village de la Chine féodale, il est contraint de se battre pour lui-même et pour les villageois, qu’il doit défendre contre de redoutables guerriers. Et L’homme aux poings de fer a pour lui un amour du combat et de la chorégraphie bien frappée. Une stylisation pop de la violence qui fait mouche : Lucy Liu est parfaite, Russell Crowe est charmeur, Adrien Brody décalé, du Tarantino dans la lettre. A voir. le 2 janvier 45


expos cinéma

Renoir de Gilles Bourdos Deux pour le prix d’un. 1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé. Mais une jeune fille apparait dans sa vie comme un miracle. Deux portraits pour le prix d’un, ce Renoir est à la fois crépusculaire autour du grand peintre en fin de vie, et gracieux autour grand cinéaste blessé dans les Ardennes. Michel Bouquet est magistral, Vincent Rottiers aussi, à découvrir d’urgence. Le 2 janvier

The Master de Paul Thomas Anderson Un vétéran de la Seconde Guerre mondiale revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand il rencontre un charismatique meneur d’un mouvement religieux, il tombe sous sa coupe. Le nouveau long métrage de Paul Thomas Anderson (There Will Be Blood) réunit Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman pour évoquer encore et toujours les relations complexes entre un père et son fils et le rapport à la foi. L’interprétation est magistrale. Le 9 janvier

Django Unchained de Quentin Tarantino Après le western spaghetti, le western funky, et il est évidemment mise en scène par Quentin Tarantino. Suivant les pas de Sergio Leone, il filme ici le parcours d’un chasseur de prime allemand et d’un homme noir pour retrouver la femme de ce dernier retenue en esclavage par le propriétaire d’une plantation. Autrement dit, ça va saigner. C’est surtout drôle et même hilarant parfois. Violent aussi. Et quel casting : Jamie Foxx, Leonard DiCaprio, Samuel L. Jackson et surtout Christoph Waltz, toujours aussi brillant. Le 12 janvier

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l’actualité Retrouvez toute rand Sud culturelle du g agazine.com -m m a d m a .r w sur ww

L’AGENDA

JANVIER FÉVRIER

ENVOYEZ VOS INFOS agenda@ramdam-magazine.com 47

Elektro Kif, du 23 au 27 janvier, Odyssud, Blagnac.


enseignante et chorégraphe, elle est la présidente de l’union départementale des ecoles de Musique et de danse. sa mission : mettre en réseau les structures adhérentes, harmoniser leur fonctionnement, impulser de beaux projets fédérateurs. a l’occasion des 25 ans de l’udeMd, nous l’avons rencontré.

univErS propos recueillis par Maëva robert

Lucie Alarcon

les univers de

votre satisfaction de chorégraphe ? Unir en direct et sur scène la musique et la danse, deux mondes qui ont chacun leurs particularités et qui ont tendance à se perdre. C’est un échange très formateur qui développe chez les musiciens et les danseurs des qualités d’ouverture et d’écoute. de professeur ? Transmettre ma passion. Plus qu’une satisfaction, j’estime que la transmission est un devoir pour un artiste.

autres que financières pour arriver à nos fins. A l’image du spectacle qui a eu lieu en novembre à la Halle aux Grains pour fêter les 25 ans de l’UDEMD. celui que vous aimez le moins ? Le rappel à l’ordre, souvent nécessaire pour respecter les échéances. Les membres de notre Conseil d’Administration sont tous des bénévoles et rien ne serait possible sans eux.

de présidente de l’udeMd ? Sensibiliser le public de demain ; révéler les artistes de demain. Dans les deux cas, le fonctionnement des écoles en réseau facilite les choses.

une beau souvenir ? Un duo batterie / danse avec Christian Salut. Cette rencontre artistique nous a permis de montrer que le danseur peut aussi être son propre instrument polyphonique, et que la batterie n’est pas que percussive.

l’aspect de votre fonction que vous préférez ? Impulser des projets, faire le lien dans leur réalisation ; démontrer que nous disposons de tas de ressources

un chorégraphe que vous admirez ? Jirí Kylián. Sa double formation danse et musique se ressent dans ses chorégraphies et ses choix musicaux.

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un artiste qui vous inspire ? La Roselito, mythe vivant de la danse flamenco des années 30. Cette rencontre artistique m’a permis d’avoir une autre vision du rapport musique / danse, et a beaucoup influencé ma pratique. la musique qui vous touche ? Dans l’ordre Varèse, Bach et Mozart. J’ai entamé un projet hip-hop jazz sur les suites de Bach. La période baroque en général se jazzifie très bien. ce qu’enseigne la pratique de la danse ? Le don de soi. Il y a dans la danse une grande authenticité, une générosité, on ne peut pas se cacher. de la musique ? La liberté dans la rigueur (c’est aussi le cas en danse). Une fois qu’on maîtrise la technique, on entre dans l’art. un plaisir simple ? Une belle journée.




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