BEYROUTH
UN PROJET POUR LA REGION METROPOLITAINE
TABLE DES MATIERES AVANT PROPOS
PRESENTATION D’ORDRE GENERAL LE LIBAN LA REGION METROPOLITAINE
11 13
PROSPECTIVE D’UNE METROPOLE QUEL AVENIR POUR LA METROPOLE? MILLE ET UN MODEL URBAINS POSSIBLES
21 24
PROBLEMATIQUES : MOSAÏQUES MIGRATIONS Chronologie Un problème politique et social Un problème urbain Des futurs souhaitables? Les défis du futur
30 31 34 35 39 42
LA GUERRE Chronologie Un problème logistique et matériel La question du logement La mort de la ville Les questions du futur
43 44 46 50 52 56
LES TRANSPORTS La question des infrastructures routières La question des transports publics La disparition du train La question du futur
57 58 62 64 70
LE COMMUNAUTARISME Les origines d’une bipolarisation Une métropole pluri-confessionnelle Un état pluri-confessionnel Un communautarisme culturel et social Les défis du futur
71 72 74 65 79 82
LA PLANIFICATION Chronologie Où en est-on aujourd’hui?
83 84 87
UN PROJET POUR BEYROUTH: LA TROISIEME VILLE
Vers une troisième ville Master plan de transports Un métro aérien Les noeuds
96 100 79 82
AVANT PROPOS Cité du Proche-Orient si merveilleuse et si énigmatique, la métropole Beyrouthine est le produit d’une histoire à la fois complexe, riche et explosive. Peu de métropoles présentent une si grande fragmentation de leur territoire sur la base de conflits culturels et communautaires. La métropole Beyrouthine peut se lire comme une superposition de calques produisant des dynamiques exogènes, rendant sa compréhension difficile tant par ses habitants que par des observateurs étrangers. Le projet de cette étude consiste en l’exploration d’un échantillon représentatif des problématiques de la métropole Beyrouthine. Les résultats de cette analyse seront confrontés aux défis futurs qui s’imposent à la métropole. Ces projections futures découlent du Rapport Final paru en 2009 du Schéma d’Aménagement du Territoire Libanais.
L’objectif n’étant pas tant de trouver des réponses mais de poser un ensemble de questions, les résultats de cette étude seront par la suite utilisés afin de concevoir un ensemble d’expérimentations urbaines sur la métropole Beyrouthine. Cette étude s’appuie sur un an de recherches, comprenant d’une part une expérience de deux mois de stage à Beyrouth, et se place dans la continuité de mon mémoire de Master : ‘‘BEYROUTH : Le communautarisme, une genèse de l’édification urbaine.’’
Ainsi, l’intégralité des documents – cartes, schémas, dessins – ont été produits dans le cadre de cette étude. Une bibliographie présentera l’ensemble des documents et ouvrages de références sur lesquelles se sont basé cette ouvrage..
APRIORIS
GUERRE
COMMUNAUTARISME EMBOUTEILLAGE
CORRUPTION INCOMPREHENSION
CHRETIENS
GHETTO IMMIGRATION
INTEGRISME SECTARISME
PALESTINIENS
DRUZES
RELIGION MUSULMANS
MYTHE
DOUTE CHIITES
ENCLAVE
FAIRUZ
AT THE ROYAL FESTIVAL HALL LONDON : 1986 :
On dit que mon pays est petit Et que mon pays est dessiné avec colère La dignité est colère, et l’amour est colère, c’est mon pays! Et on dit qu’on est peu, et qu’on soit peu, Notre pays est abondance et beauté Et on dit, et qu’ils disent Et peu importe ce qu’ils disent Un peu de rocher et de collines Rocher du crépuscule Et château de la rosée, mon pays! Enfant couronné très tôt à la bataille, mon pays! Petit et grand dans son droit, Et qui n’agresse jamais, mon pays! Mon pays!
PRESENTATION D’ORDRE GENERAL
Photo de Adrien Piebourg: Place des Martyrs
BEYROUTH Introduction 10 Nahr el Kebir
HALBA * Minieh
d Nahr el Bare Or o
TRIPOLI 500 km
Hermel
Zghorta
Abou
300 mi
Kornet al-Saouda
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Beyrouth
BAABDA Aley Damour
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Jdeideh Na
BEYROUTH
e nt
SYRIE
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Jabal al-Sheikh
Marjayoun
Tyr
N 50 km Bint Jbayl
ISRAËL
limite de caza limite de muhafazat CHEF-LIEU de muhafazat chef-lieu de caza Fond de plan : CNRS Liban.
11
.../LE LIBAN Le Liban, n’a été crée qu’en 1920 à la suite de la première guerre mondiale. Son histoire s’est faite en suivant une série de cycles d’instabilités économiques et étatiques.
La république libanaise, située en bordure de Méditerranée, entre l’Etat d’Israël au sud et la République Syrienne au Nord, s’inscrit géographiquement dans une région du monde agitée depuis près d’un siècle par d’importantes rivalités territoriales et confessionnelles. Depuis sa création en 1920, elle est au croisement de plusieurs sphères d’influences, politiques, économiques et religieuses. Ces influences ont contribué à façonner l’image de la ville dans le temps. L’agglomération Beyrouthine est aujourd’hui l’expression de cette sédimentation interactive de variétés territoriales opérées dans le temps.
différentes croissances dans l’espace et dans le temps car on ne saurait analyser l’urbanisation de l’agglomération beyrouthine sans tenir compte d’un coté des très forts mouvements de population pendant et après la guerre , et de l’autre, prendre en considération un mouvement d’immigration omniprésent.
Le Liban est une république parlementaire, sa constitution a été établie en 1926 et est inspirée de la constitution française de 1875. La religion divise le système politique selon un principe de ‘‘Troïka’’ religieuse, établie lors du Pacte nationale de 1943. Il n’y a pas de religion d’Etat, mais dix-sept communautés sont reconnues comme Comme l’écrit M.Roncayolo, le temps de étant des communautés religieuses dites “hisl’urbanisme est alternance de ‘’phases de re- toriques”. modelage rares et parfois violentes et de phases plus longues d’ajustement, de remplissage, de En raison des problèmes communautaires, sécrétion ’’. L’agglomération Beyrouthine a al- l’Etat n’a plus effectué de rescensement de la terné ses phases d’urbanisation en fonction des population depuis 1932. Les chiffres qui circulent périodes de stabilité ou d’instabilité politique. aujourd’hui sont donc estimatifs et tableraient C’est-à-dire passant d’un urbanisme d’Etat à aujourd’hui la population du Liban à près de quaune urbanisation sauvage, produite par les ri- tre millions de personnes. Cependant, le nombre valités communautaires et accentuée par un de non-libanais présent sur le territoire reste anarchisme immobilier. La chronologie politique une donnée totalement inconnue. est donc un premier élément d’explication des
BEYROUTH Introduction 12
Kesrouan
El Metn
Beyrouth intra-muros 500 000 h 20,6 km2
Beyrouth
5 km
Baaba Région Métropolitaine 1 500 000 h 233,8 km2
Aley N
1 km
20 km
Chouf Limite de Casa
Centre, agglomération, Limites administratives
13
.../LA REGION METROPOLITAINE La Région Métropolitaine de Beyrouth (RMB), est une métropole dense et compressée entre mer et montagne.
La région métropolitaine de Beyrouth s’étend sur environ 240 km2 et comprend plus de 1 500 000 habitants (estimations 2007). Elle s’étend sur un peu plus de 35 km de long pour 6 km sur sa partie la plus large. Les caractéristiques du site en font une métropole enclavée entre mer et montagne, favorisant une expansion en longueur. Selon une formule de P. Marthellot c’est une ville qui « remplit son site ». La métropole, en s’adaptant à la morphologie du site à favorisé un phénomène de bipolarisation selon une logique confessionnelle. En vérité, Beyrouth symbolise la division entre deux pays, entre deux confessions, entre deux mondes aux cultures opposées. Cette division est le fruit d’un pays, d’une richesse et d’une diversité communautaire rarement égalée. Cette diversité résulte d’une série d’immigrations violentes, de populations ayant fui les conflits et les régimes dictatoriaux de leur pays. La plus connue étant celle des Palestiniens, puisqu’elle est pour une grande partie à l’origine des troubles politiques que connaît le Liban depuis près de quarante ans.
_Région Métropolitaine de Beyrouth (RMB): Surface : 233 km2 Population : 1 500 000 habitants densité : environ 10 000 hab/km2 _Région Ile de France Surface : 12 000 km2 Population : 11 600 000 habitants densité : environ 1000 hab/km2
BEYROUTH Introduction 14 TRIP OLI
Les limites de la Région Métropolitaine de Beyrouht ont été défini lors d’un schéma directeur de 1986. Celle-ci est bordé à l’est par la chaîne de montagne du Mont-Liban; à l’ouest par la mer méditérranée, au nord, par le fleuve Nahr El Kalb, et au sud par le fleuve Damour. Cette configuration se fait ressentir sur les infrastructures routières, puisque seul trois autoroutes permettent d’accéder à la métropole.
A2
NAHR EL KALB
NAHR
BEYROU
TH
DAMA
S
A3
N
1 km
DAMOUR
SAIDA
A4
Autoroutes voies principales Aeroport internationale Ville de Beyrouth Limite de la Région Métropolitaine de Beyrouth (RMB)
TRIP
NAHR EL KALB
Antelias
Hamra
Borj Hammoud
Centre régionale de Jdeideh
Centre régionale de Hazmieh
NAHR
BEYROU
Centre régionale de Laylaki
TH
DAMA
S
Centre régionale de Khaldon N
1 km
Centres régionaux prévus par le SDRMB (Schéma Directeur de la Métropole Beyrouthine) DAMOUR
SAIDA
La métropole Beyrouthine ne fonctionne pas réellement selon un modèle concentrique. Le schéma directeur de 1953 projeté par M. Ecochard, préconisait déja une métropole multicentrale, afin de désaturer le centre ville. Seulement ce processus s’est accéléré durant la guerre du Liban avec une métropole qui s’est bipolarisée selon une logique confessionnelle. Aujourd’hui encore, cette bipolarisation reste présente.
OLI
Les principales voies routières de l’agglomération Beyrouthine
Centres régionaux
Centres régionaux officieux
EA
RT
CA IRE
FA
15
BEYROUTH Introduction 16
ZONE NON BATI
La métropole Beyrouthine se caractérise par une série d’enclaves urbaines causées d’une part, par une logique confessionelle, d’autre part par des infrastructures favorisant les coupures entre quartiers et municipalités. A la logique confessionelle s’ajoute donc le désastre d’une planification urbaine non coordonnée.
INFRASTRUCTURE VIAIRE
HABITATIONS RESIDENTIELLES
ZONE INDUSTRIELLE
INFRASTRUCTURE SPORTIVE
UNIVERSITE LIBANAISE
ESPACE NON BATI
QUARTIER IRREGULIER
HABITATIONS RESIDENTIELLES
HABITATIONS RESIDENTIELLES
NAHR BEYROUTH
HABITATIONS RESIDENTIELLES
INFRASTRUCTURE VIAIRE
AEROPORT INTERNATIONAL
HABITATIONS RESIDENTIELLES
AUTOROUTE
HABITATIONS RESIDENTIELLES
ZONE NON ZONE INDUSTRIELLE HABITATIONS RESIDENTIELLES BATI
ROUTE DE DAMAS
ZONE INDUSTRIELLE
AUTOROUTE
17
ESPACE NON BATI
MAHMOUD DARWICH: UNE MEMOIRE L’OUBLIE, 1994
POUR
“Personne ne comprend le Liban, pas même ses maîtres putatifs, ses destructeurs, ses constructeurs, ses alliés ou ses amis, ceux qui y rentrent et ceux qui en sorte.... Est-cequelaréalitédisloquéeestdifficileà entendreoubienparcequel’entendement disloqué ne saurait comprendre? Je ne cherche pas tant de réponse qu’une question pertinente”.
PROSPECTIVE D’UNE METROPOLE
Photo de Adrien Piebourg : Place des Martyrs, parking de l’ancien opéra
20
1.../PROSPECTIVE
Quel avenir pour la mĂŠtropole ?
21 PROJECTION EN 2030 (Selon Schéma d’Aménagement du territoire, Rapport Final, 2004 )
+21 %
1 930 000 hab
EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
La mise en place d’un système de transport en commun rapide devrait apporter la posibilité aux habitants de resider plus loin du centre et soulagerait ainsi la premiere couronne
1 600 000 hab
2000 2030 Proportion des résidents dans l’agglomération Beyrouthine (source: étude SDATL 2004) soit environ
+330 000 habitants
Tailles des ménages
1997
2030
4,8
4,2
EVOLUTION DU PARC DE LOGEMENTS
Nombre d’hab / Taille des ménages = Nombre de logements soit : En 1997 : 1 600 000 hab / 4,8 = 333 333 En 2030 : 1 930 000 hab / 4,2 = 459 623 soit environ
La croissance du parc de logements est surtout en fonction de l’augmentation du nombre de ménages. Or ce nombre augmente plus vite que la population en raison du phénomène de décohabitation : a population constante, le nombre de ménages s’accroît car la taille moyenne des ménages tend à diminuer.
+126 290 logements supplémentaires
Surface Région Métropolitaine de Beyrouth: 233 km2
Surface urbanisée 225 km2 170 km2
73%
96%
2000
2030
Proportion des résidents dans l’agglomération Beyrouthine (source: étude SDATL 2004) soit environ
+55 km2
CROISSANCE URBAINE
La croissance urbainepose un grand défi pour le Liban, tant son impact potentiel pourra, selon la manière dont elle sera géré, être fort sur la qualité de vie, la qualité et la disponibilité de la ressource eau, le coût des infrastructures, le devenir des espaces naturels, agricoles et paysagers. Elle se se fera en fonction de deux facteurs : _ L’évolution et la demande de logements, de locaux d’entreprises et d’équipements. _ L’action des pouvoirs publics : législation, réalisation d’infrastructures et d’équipements.
22
?
23
+ 330 000 habitants supplémentaires 0,6km3 logements dont 40% habitat à faibles revenus 40% habitat à moyens revenus 20% logements étudiants 0,07 km3 de bureaux 1 km3 de commerces 3 de programmes publiques 0,8 km TOTAL 2,7 km3 soit + 55 km2 de surface urbanisée
24
2.../MILLE ET UN MODELES
EXCLUSION : LA VILLE POLDER
CONCENTRATION : LES PÔLES DE DENSITE
DISPERSEMENT : LE MITAGE
25
URBAINS POSSIBLES...
UTOPIE : LA VILLE SPATIALE
ETALEMENT : NON STOP CITY
SUPERPOSITION : DENSIFIER L’EXISTANT
26
QUEL MODELE POUR LA METROPOLE BEYROUTHINE
27
?
PROBLEMATIQUES D’UNE METROPOLE : MOSAÏQUES Photo de Piebourg Adrien: Place des Martyrs, Mosquée Hariri et Eglise Saint-Georges
29
MAHMOUD DARWICH: UNE MEMOIRE L’OUBLI, 1994
POUR
“Personne ne comprend le Liban, pas mêmesesmaîtresputatifs,sesdestructeurs, ses constructeurs, ses alliés ou ses amis, ceux qui y rentrent et ceux qui en sorte.... Est-cequelaréalitédisloquéeestdifficileà entendreoubienparcequel’entendement disloqué ne saurait comprendre? Je ne cherche pas tant de réponse qu’une
1 2 3 4 5
question pertinente”.
MIGRATIONS LA GUERRE LES TRANSPORTS LE COMMUNAUTARISME PLANNIFICATION
BEYROUTH Problématiques 30
1.../MIGRATIONS
Le phénomène migratoire constitue un point d’analyse essentiel dans la compréhension de la morphologie et la géographie urbaine de Beyrouth Seule démocratie parlementaire de la région, le Liban à attiré depuis le début du XXème siècle, de nombreuses populations des pays voisin fuyant la guerre et les dictatures de leur pays. Ces migrations qui se sont opérées au sein de la métropole Beyrouthine, ont profondément marqué l’espace social et urbain. En 1975, les non-libanais représentent plus de 45% du grand Beyrouth, Aujourd’hui, sur une population estimée entre 3,5 et 4 millions de résidents dans tout le Liban, un quart de la
population active (déclaré) serait composé de travailleurs migrants, toutes nationalités confondues. Les différentes phases de ces immigrations, plus ou moins brutales selon les périodes, ont fortement contribué à marquer la Région Métropolitaine ; d’une part d’un point de vue spatial –s’implantant selon une géographie confessionnelle- et d’autre part d’un point de vue morphologique –occupation illégale de terrains, quartiers irréguliers, bidonvilles-.
.../La migration
31
.../Chronologie _ 1910-1920 _ De la montagne vers la ville _ 1920-1940 _ Arméniens et Syriaques Arméniens : plus de 150 000 _ Depuis 1950 _ Palestiniens Estimés aujourd’hui à plus de 450 000 _ 1975-1990 _ Population déplacé durant la guerre du Liban (au sein de la RMB) Plus de 460 000 _ Depuis 1990 _ Syriens et Egyptiens Syriens : entre 300 000 et 500 000 _ Depuis 1995 _ Philippins, Sri Lankais, Indiens, Ethiopiens, Soudanais Environ 120 000
ARMENIENS PALESTINIENS
SYRIAQUES
EGYPTIENS
INDIENS
SOUDANAIS
PHILIPPINS ETHIOPIENS
SRI LANKAIS
BEYROUTH Problématiques 32
JOUNIEH
s
nien Armé
L’immigration : un puissant facteur d’expansion de l’agglomération Beyrouthine (1930-1975)
niens,
Armé ns
Syrie
Antélias
BEYROUTH Kur
des
La Quarantaine
Hamra
, Tu
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Centre ville
Sandjak
Borj Hammoud Nabaa
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s
Jdaide
Mar-Elias Jisr el-Bacha Fum Ech-Chebbak
Chiyah Borj Barajné
é forc a tion ka igra la Be e l, m ura n et d a de r exo ont-Lib du M
Sabra Chatila
de
exo es
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Palestiniens
s
iite
Ch
IMPLANTATION GEOGRAPHIQUE
DYNAMIQUES URBAINES
Musulmans
Atrophie du centre
Chrétiens
Ceinture de misère
Quartier de migrants musulmans (principalement Palestiniens)
Camps Palestiniens
Quartier de migrants chrétiens (principalement Arméniens)
APPORTS DEMOGRAPHIQUES Flux migratoire
Camps Arméniens
Document réalisé dans le cadre du mémoire de Master
A la veille de la guerre, la conséquence des différents phénomènes migratoires, est la macrocéphalie de Beyrouth au dépend du reste de sa banlieue. Celle-ci forme tout autour une ceinture de misère qui asphyxie le centre ville. En 1975, les non-libanais représentent plus de 45% du grand Beyrouth. Alors que l’on parle du “miracle économique Beyrouthin”, l’accroissement dan-
gereux des inégalités entre groupes sociaux, quartiers et communautés va accentuer la bipolarisation de l’agglomération Beyrouthine et la rancoeur entre communautés. Ces inégalités allaient des conditions de vie et de logement, à l’accès aux équipements publics et sociaux, et aux perspectives de mobilité sociale et professionnelle.
.../La migration
33 Le retournement urbain (1975-1995)
JOUNIEH
de la tion ée igra Em sse ais cla
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ratio
Mig
BEYROUTH
du M
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Centre ville
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Mar-Elias
Sabra Chatila
Fum Ech-Chebbak
DYNAMIQUES URBAINES
Migration forcés des chiites du Sud-Liban
a
s iite aa ch es Bék s d e la cé for et d ion an rat -Lib Mig Sud du
IMPLANTATION GEOGRAPHIQUE
a Bék de la rcé Liban n fo tratio du Mon et
Mig
Chiyah Borj Barajné
DYNAMIQUES DEMOGRAPHIQUES
Musulmans
Explosion du centre /interface
Flux migratoires
Chrétiens
Quartiers irréguliers
Deplacement de la population au sein de l'agglomération
Quartier de migrants musulmans (principalement Palestiniens) Quartier de migrants chrétiens (principalement Arméniens)
Camps Palestiniens Camps Arméniens Nouvelles centralités
Document réalisé dans le cadre du mémoire de Master
La guerre du Liban (1975-1990), est à l’origine d’une géographie urbaine, liant nouvelles formes spatiales et répartition de groupes dans l’espace. Le premier élément à souligner est la progressive fragmentation du territoire. La route de Damas devient un élément fort dans la séparation entre secteur Est -zone chrétienneet secteur ouest -zone musulmane-. Cette ligne
est encore aujourd’hui considérée comme la limite psychologique séparant un secteur de l’autre, toute localisation spatiale et toute identité se faisant à partir de cette limite. La ligne représente l’interface entre deux espaces monolithiques, deux territoires complexes, fruits de deux évolutions historiques spécifiques.
BEYROUTH Problématiques 34
.../Un problème politique et social Désaccord politique sur les questions de: _Intégration des réfugiés palestiniens _Travailleurs étrangers victime d’ une exploitation exclavagiste
NATHALIE BONTEMS: Jours tranquilles à Beyrouth, 2007
‘‘C’est un véritable tollé au Liban. La presse,lesconversationsdesalonsetla blogsphèreLibanaisenebruissentque du reportage diffusé par France 2 hier soir et intitulé Liban pays d’esclaves. La journaliste et militante contre l’esclavage moderne Dominique Torrès y traite du personnel de maison au Liban,cesmilliersdeSriLankaises,Philippines,Ethiopiennesetautresfemmes défavoriséesfuyantla pauvreté de leur pays d’origine pour travailler dans des conditions parfois exécrables au sein des maisons.’’
La réglementation libanaise date des années 6à en ce qui concerne l’entrée, le séjour et la sortie des étrangers (adopté en 1962), ainsi que la nationalité (décret de 1925 modifié en 1960). Parce que ce pays multiconfessionnel est basé sur un La législation équilibre fragile, ces libanaise, qu’elle questions sont conconcerne les immi- sidérées comme des grés ou les émigrés, sources d’instabilité est paralysée du fait et des instruments de sa politisation politiques potentiels. confesionnelle. En l’absence de consensus politique, la régulation s’effectue de manière ad hoc, opportuniste, par voie réglementaire et administrative, et non législative.
‘‘Nous avons aujourd’hui environ un demi-million de réfugiés palestiniens au Liban. Leur taux de natalité est trois fois plus élevé que les Libanais. C’est une bombe à retardement. C’est le problème fondamental de notre pays, l’immigration Palestinienne a conduit au déclenchement de la guerre civile en 1975 et reste encore non résolue aujourd’hui. Tout le monde aujourd’hui parle de la résolution de 1559 des Nations Unies, mais personne ne mentionne la résolution 194, qui reconnaît le droit des Palestiniens au retour (en Israël). Le Liban est un petit pays et ne peut pas intégrer les Palestiniens. “
Emile Lahoud -président du LibanDiscours sur problèmes avec les immigrants, juillet 2006
.../La migration
35
.../Un problème urbain _ Camps palestiniens fermés et dirigés par l’UNRWA _Quartiers irréguliers
Au début des années 2000, environ 20% de la population de Beyrouth habite dans des quartiers irréguliers. En plusieurs lieux, des quartiers entiers sont sortis des normes en raison d’une immigration massive et incontrôlée. Les premiers bidonvilles sont constitués dès les années 1920-1930 par les camps et zones d’habitat des réfugiés arméniens et syriaques. La plupart des quartiers informels apparaissent toutefois au cours des années 1950 avec l’exode rural et l’arrivée des réfugiés palestiniens. Leur croissance, du moins en extension, est très largement interrompue au début des années 1990 avec la fin de la guerre et les politiques de régularisations et de retour des déplacés. Cet arrêt de la croissance urbaine des quartiers irréguliers ne s’accompagne toutefois pas de la stabilité de leur population, qui se diversifie et continue d’augmenter. SANDJAK QUARTIER IRREGULIER
HAY GHARBEY QUARTIER IRREGULIER
HORCH TABET
ROUAYSSET QUARTIER IRREGULIER
QUARTIER IRREGULIER
MAR ELIAS CAMP PALESTINIEN
CHATILA CAMP PALESTINIEN
HAY EL-ZAHRA QUARTIER IRREGULIER
JNAH QUARTIER IRREGULIER
HORCH AL-QATIL QUARTIER IRREGULIER
OUZAÏ QUARTIER IRREGULIER
BORJ EL BARAJNEH CAMP PALESTINIEN
L’occupation illégale s’est massivement développée dans la banlieue sud de Beyrouth pendant la guerre civile entre 1975 et 1990
RAMI QUARTIER IRREGULIER
HAY AL SELLUM QUARTIER IRREGULIER
CHOUEIFAT QUARTIER IRREGULIER
Camps palestiniens et quartiers irréguliers provoqués par l’immigration
BEYROUTH Problématiques 36
.../La migration
37
BEYROUTH Problématiques 38 L’extension s’est fait d’abord horizontalement, restreignant ainsi les voies de passage ainsi que les espaces publics ; puis verticalement, en violation de l’interdiction de construction d’étages, nuisant en cela à la qualité de l’habitat et à celle de l’hygiène publique : mauvaise isolation, manque d’ensoleillement et de ventilation. Ce schéma s’est ensuite étendu aux quartiers environnants, lorsque les réfugiés sont sortis
des camps, pour s’établir dans le voisinage. Villes et camps urbains ont souvent finit par ne plus constituer qu’un même bloc. Mais aux yeux des réfugiés, cette tendance ne signifiait nullement la dissolution des camps au sein des municipalités voisines ; bien au contraire, les camps étendaient leur espace ainsi que les réseaux sociaux qu’ils abritent au reste des villes.
.../La migration
39
.../Des futurs souhaitables?
? Camp Palestinien de Chatilla (Beyrouth, 2000)
HYPER-DENSITE
Kowloon city (Hong Kong )
? DESTRUCTION
Quartier Haret Hraik (Sud Beyrouth, 2000)
?
Quartier Haret Hraik après bombardement israëlien (Sud Beyrouth, 2006)
ENMUREMENT
Quartier irrégulier issue du processus d’immigration (Beyrouth, 2010)
Qalqilya :Ville enmurée de 45 000 habitants (Cisjordanie: 1970)
BEYROUTH Problématiques 40
IMMIGRATION
MIGRATION
.../La migration
41
DES TRAVAILLEURS ETRANGERS ET DES REFUGIES
HABITATIONS de l’urgence
?
FORCEE OU SOUHAITEE DE LA POPULATION
MOBILITE de l’habitation
?
BEYROUTH Problématiques 42
.../Les défis du futur... ...Sur l’expansion urbaine Tant que la question palestinienne ne sera pas réglée au Proche-Orient, il faut s’attendre à voir se continuer l’immigration Palestinienne dans la banlieue Sud de Beyrouth. Si l’on ajoute les autres catégories d’immigrations, ainsi que le retour des émigrés Libanais, on peut clairement s’attendre à voie l’agglomération Beyrouthine gonfler dans les années à venir. Surfaces urbanisées Population résidenteSurfaces urbani sées 2000 2000 2030 (km2) (km2) Beyrouth 20 400 000 20 Première couronne 70 900000 80 Deuxième couronne 80 300000 125 TOTAL de la métropole 170 1600000 225
Population résidente 2030 400 000 1000000 530 000 1930000
...Sur les logements et la mobilité Compte tenu des chiffres sur l’expansion urbaine, la question du logement dans l’agglomération Beyrouthine, tend à devenir une question essentielle. En l’absence d’infrastructures importantes de transport en commun, la population restera concentrée dans la première couronne de la métropole. Or c’est dans celle-ci que se concentre déja les plus fortes zones de densité, parmi lesquelles ont trouve les camps palestiniens et les quartiers irréguliers issus de l’immigration. La métropole Beyrouthine est une métropole du mouvement car les mouvements de populations -désirées ou forcées- ont été une constante durant tout le long de son histoire. Les pouvoirs publics devront trouver des solutions originales à ce phénomène.
...Sur les quartiers irréguliers
43
2.../LA GUERRE
L’agglomération beyrouthine porte les stigmates de près de quarante ans de conflits encore non résolus aujourd’hui. Amorcé au XIXème siècle et plus particulièrement depuis la seconde moitié du XXème siècle, le Liban est agité par de nombreux conflits. Ceux-ci axés sur une base tant politique que communautaire ont eu pour effet d’appauvrir considérablement le pays et de déchirer ses populations. Cette situation de ‘’guerre permanente’’, a considérablement appauvri et épuisé l’Etat. On comprend la difficulté des institutions à établir des projets d’aménagement de la ville sur du long terme. Avec la guerre du Liban (1975-1990), l’agglomération Beyrouthine a conforté de
manière violente et tragique une bipolarisation de la métropole selon une logique confessionnelle (musulmans au sud-ouest/chrétiens au nord-est). Partant de la place des Martyrs en centre ville et suivant la route de Damas, les populations se sont déchirées le long de cette ‘’ligne verte’’ (expression donnée par l’armée israélienne). Succombant à des violences doubles – violences venues de l’extérieur et de l’intérieur- la guerre a accéléré l’effondrement de la cité. Comment est-il possible de répondre urbainement à cette problématique d’une guerre sans fin?
BEYROUTH Problématiques 44
.../Chronologie
Affiche pour la milice AMAL
_ 1916 _ Nationalistes Libanais pendus par les Ottomans sur la Place des Martyrs (coeur de la ville)
_ 1975 _ Création de la milice chiite armée AMAL
_ 1960-1975 _ Problème des réfugiés Palestiniens et début des troubles civils et politiques au Liban
Statue commémorative place des Martyrs
_ 1956-1958 _ Première crise libanaise: guerilla dans la montagne entre loyalistes et insurgés
_ 1920 _ DEBUT DU MANDAT FRANCAIS Création de l’Etat du Grand Liban
Symbole des phalanges chrétiennes libanaises
_ 1982 _ Fondation du Hezbollah (“Parti de Dieu”) Mouvement politique armé chiite libanais
_ 1982 _ Massacre des camps de réfugiés palestiniens : Sabra et Chatila par les milices phalangistes chrétiennes
_ 1982 _ Assassinat de Bashir Gemayel, président de la République Libanaise
_ 1943 _ INDEPENDANCE DU LIBAN Mise en place du “Pacte National” _ 1914-1918 _
_ 1939-1945 _
_ 1975-1990 _
PREMIERE GUERRE MONDIALE
SECONDE GUERRE MONDIALE
GUERRE DU LIBAN Bashir Gemayel Entre 100 et 300 000 personnes tuées et plus 900 000 déplacés pour un pays de moins de 3millions d’habitants
1910
1930
1950
1970
1990
.../La guerre
45 Pierre Gemayel
_ 2005 _
Raffic Hariri
_ 14 Fevrier 2005 _ Assassinat de l’ancien premier Ministre Raffic Hariri
_ 1990 _ Accord de Taëf destiné à mettre fin à la guerre libanaise. _ 2000 _ Retrait des troupes israëlienne du SudLiban
Suite à l’assassinat de Rafic Hariri, instabilité politique amenant à une série d’attentats violents : _ 23mars : Trois personnes meurent dans un attentat à l’explosif. _ 6mai : 22 personnes sont blessées dans un attentat à l’explosif dans la ville chrétienne de Jounieh _ 21 juin : Georges Hawi, ancien secrétaire général du Parti communiste, est tué dans un attentat à la voiture piégée _ 12 juillet : Le ministre de la Défense Elias Murr est blessé dans un attentat à la voiture piégée _ 16 septembre : Un agent piégé explose à Jeitaoui, un mort et 28 bléssés _ 25 septembre : La journaliste May Chidiac est grièvement blessée dans l’explosion d’une bombe placée dans sa voiture _ 12 décembre : Gebrane Tuéni, député et journaliste chrétien antisyrien, est tué, avec deux de ses proches, dans un attentat à la voiture
_ 2007 _
_ 2006 _
_ 5septembre : Le lieutenant-colonel Samir Chéhadé, un haut responsable de la sécurité lié à l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, est blessé, et quatre de ses gardes du corps sont tués dans un attentat à l’explosif au sud de Beyrouth _21novembre : Pierre Gemayel, député antisyrien et ministre de l’Industrie, est tué par balles à Jdeideh, au nord de Beyrouth
_ 13 février : Trois personnes perdent la vie dans un double attentat qui souffle deux bus au nord de Beyrouth _ 13 juin : Dix personnes meurent, dont le député de la majorité parlementaire antisyrienne Walid Eido, dans un attentat sur le front de mer de Beyrouth _ 19 septembre : Un député de la majorité antisyrienne, Antoine Ghanem, est tué dans un attentat à la voiture piégée près de Beyrouth qui fait au total six morts et 56 blessés _ 12 décembre : Le général de l’armée libanaise François el-Hajj est tué dans un attentat à la voiture piégée
_ 2008 _
_ 15 janvier : Trois morts dans un attentat visant une voiture de l’ambassade des Etats Unis _ 25 janvier : Dix personnes tuées dont un officier de la sécurité libanaise dans un attentat visant un convoi de la sécurité _ 27 janvier : Heurts armée/manifestants à Beyrouth: sept morts, dont quatre militants chiites _ 12 février : Un homme clef du Hezbollah libanais périt à Damas dans l’explosion d’une voiture piégée
_ avril 2005 _ retrait définitif des troupes syriennes du Liban _ 2004 _ Résolution 1559 de l’ONU pour le retrait des troupes syriennes
_ 2009 _
Divers incidents opposants les milices chiites et l’armée libanaise font de nombreuses victimes
_ 2006 _ INVASION DU LIBAN PAR ISRAËL plus de 1200 tuées et près de 4400 bléssés. Plus d’un million de déplacés et environ 100 000 sans-abris.
1990
1995
2000
2005
2010
BEYROUTH Problématiques 46
.../Un problème logistique et matériel PLUS DE 100 000 LOGEMENTS TOUCHES DONT 16 000 DETRUITS
97 PONTS DETRUITS
630 KM DE ROUTES ET AUTOROUTES DETRUITS
142 USINES ONT ETE FRAPPEES
L’exemple de la guerre israélo-libanaise de 2006 En 2006, les dégâts causés par les bombardements de l’aviation et de la marine israéliennes ainsi que par les tentatives de pénétrations terrestre ont été très importants. En plus d’une perte économique très lourde pour le pays entier, les dégâts ont été très importants, notamment de la population chiite de Sud du pays et la banlieue sud de Beyrouth. L’armée israélienne a voulu détruire les capacités militaires du Hezbollah, en ciblant ses bases opérationnelles supposées et ses soldats, tout en entravant ses reseaux de communication sur le terrain, en particulier les ponts et routes.
D’autre part, Israël a également cherché à isoler le pays en touchant ses infrastructures de communication et d’échange avec l’extérieur : aéroport, ports et passages frontaliers avec la Syrie.
OBJECTIF : Détruire l’économie du Liban et ses infrastructures afin de renvoyer le Liban quinze ans en arrière
.../La guerre
47 A2
A3
N
1 km
Zone de bombardements Pont détruit Aeroport
A4
Relais de radio, télévision ou téléphone Port
Guerre de 2006 : Les atteintes aux infrastructures
sation sauvage, en particulier dans la banlieue sud de Beyrouth. Compte tenu de cette situation instable et considérant la main mise du Hezbollah sur le contrôle urbain de la banlieue Sud, on comprend la difficulté de l’Etat à agir en faveur d’un plan d’urbanisme connectant l’ensemble de D’autre part, les terrains laissés libres suites l’agglomération Beyrouthine. aux destructions ont été l’objet d’une urbaniLes cibles de l’armée Israëlienne lors de la guerre de 2006 étaient principalement la banlieue sud de la Région métropolitaine de Beyrouth. L’armée cherchait principalement à détruire les capacités militaires du Hezbollah.
BEYROUTH Problématiques 48
.../La guerre
49
BEYROUTH Problématiques 50
.../La question du logement La question du logement dans le cadre des conflits est un problème récurrent et inévitable. Avec près de 17 millions de dollars de pertes économique, le logement est le premier secteur touché par la guerre (estimation de la guerre de 2006). Aussi bien durant la guerre des quinze ans que durant la guerre de 2006, le parc immobilier à été gravement touché dans le secteur sud de la banlieue Beyrouthine. Au problème de l’application des normes de construction en tant de paix, s’ajoute un parc immobilier sans cesse remodelé en temps de guerre.
.../La guerre
51 Les populations sinistrées sont contraintes de venir reconstruire leur logement de façon anarchique, aboutissant à la création de quartiers totalement irréguliers.
BEYROUTH Problématiques 52
.../La mort de la ville? Durant la guerre de 1975 à 1990, la ville s’est scindée en deux le long de la route de Damas et en partant de la place des Martyrs, cœur de la ville. Ainsi, avec la disparition du centre ville, c’est l’image elle-même de la ville qui s’est effacée, estompée, jusqu’à n’être plus qu’un souvenir, qu’une commémoration de ce qui était. Jade Tabet en parle en ces mots : ‘’ Après dix années de guerre, le centre-ville semble ainsi se propager en dehors de ses propres limites jusqu’à qualifier l’espace urbain tout entier. RETOURNEMENT : Au moment même où il semble disparaître de la mémoire des générations, le centre-ville envahit par son vide l’espace de la cité.’’ Pour vaincre la résistance de Beyrouth il ne suffisait pas de l’assiéger. Il fallait la prendre. Le déchaînement de violences qui s’abat sur la ville vise ainsi à détruire les bases de l’organisation urbaine : disloquer les noyaux de centralité, couper les réseaux qui permettent à la ville de fonctionner, brouiller les systèmes de signalétiques qui assurent aux habitants la possibilité de se reconnaître. IL FAUT DESUBANISER LA VILLE. Le même processus se reproduit à chaque fois que Beyrouth entre en guerre. Déchirée de l’intérieur, attaquée par l’extérieur, la ville perd peu à peu ses repères, laissant la place à de nouvelles géographies urbaines qui à l’intérieur même de la ville, introduisent des coupures fondamentales de l’espace urbain.
L’immaginaire de cette ville semble tendre autour du fantasme de sa mort. Avec la disparition du centre ville, il s’agit ici de la disparition de la symbolique de la centralité et du rôle de centre en tant que lieu privilégié de la mémoire
.../La guerre
53
BEYROUTH Problématiques 54
ECLATEMENT
GUERRE
.../La guerre
55
DE LA VILLE, DU TERRITOIRE
NEUTRALITE
?
DES PEUPLES, DES COMMUNAUTEE RELIGIEUSES
BRASSAGE
?
BEYROUTH Problématiques 56
.../Les questions du futur... ...Sur le défi de la paix L’état de conflit permanent au Proche-Orient restreint à plusieurs égards les chances de développement des pays de la région. Ainsi les diverses conflits et l’instabilité politique qui agite le Liban depuis près de cinquante ans, pèsent un poid très lourd sur les chances de développement économique et social. En cas de paix, et face à la concurrence internatinale, le Liban ne pourra miser que sur L’instauration de la paix renforcerait la confi- l’amélioration de la qualité de son offre de serance des investisseurs et favoriserait les im- vices et d’infrastructures de transport. plantations d’entreprises, le tourisme international et les échanges commerciaux.
...Sur les moyens pour réunifier la métropole?
L’éclatement urbain de Beyrouth, tend à produire des territoires de plus en plus homogènes, tant d’un point de vue social que fonctionnel, provoqué tant par l’intermédiaire de la mobilité résidentielle, que par la culture du “entre-soi”. Les politiques urbaines ont d’abord cherché à “desenclaver”les banlieues par un investissement massif dans la voirie et l’équipement, misant sur la mobilité pour recréer la cohésion sociale et urbaine brisée par des années de guerre civile.
Seulement les actions publiques urbaines semblent se dissoudre dans le paysage urbain sans véritablement affecter les dynamique de confrontations urbaines. La mise en place de grande voies de communications ont eu tendance à renforcer parfois les dynamiques de confrontations. Le fait que ce sont précisément les larges voiries publiques qui sont devenues des principales lignes de démarcations est un exemple expressif.
57
3.../LES TRANSPORTS Les responsables politiques du Liban n’hésitent pas aujourd’hui à qualifier de désastreux les infrastructures liés au réseau routier et aux transports en communs. Au sein de la Région Métropolitaine, le mauvais état des routes et la quasi absence de réglementations et signalisations routières se conjuguent à une saturation du trafic. Il est ainsi quotidien de passer plusieurs heures à parcourir des distances inférieures à dix kilomètres.
Depuis 1995, plus aucun train ne circule au Liban. Ainsi, mis à part l’existence de services de bus, il n’existe pas d’infrastructure de transport en commun. Toutes les infrastructures et l’économie sont ainsi tournées vers l’automobile. Depuis 1990, de grands projets autoroutiers tentent d’alléger la circulation, mais leur construction s’effectue souvent au-delà de toute réglementation, ajoutant la dislocation du tissu urbain. FAIRE ATTENTION AUX : _SCOOTEURS _PIETONS _CHATS _CAMIONS _TAXIS SERVICE _NIDS DE POULES _AUX AGENTS CORROMPUS
NE PAS OUBLIER DE : _CRIER _INJURIER _KLAXONNER _PLEURER _FAIRE DES GESTES
Transport 2007 Routier
Ferroviaire
Longueur du réseau routier dont autoroutes (2005)
6 970 Km Longueur du 170 Km réseau ferroviaire
Nombre total de véhicules routiers Milliers
Trafic total de 1 155 passagers Milliers
Dont : Pour le transport de marchandises Milliers de tonnes
114
Trafic total de fret Milliers de tonnes
Maritime Nombre de ports 0 Km principaux
0
Nombre de passagers Milliers
0
Volume de fret Milliers de tonnes
Aérien Nombre d'aéroports 1 principaux Nombre total de 1 passagers Milliers
6 087
1 3 244
64
BEYROUTH Problématiques 58
.../La question des infrastructures routières A2
A3
Les principaux réseaux de voirie de l’agglomération Beyrouthine
A4
.../Les transports
59 La décomposition du tracé viaire de la municipalité de Borj Hammoud
Aujourd’hui, le tissu semble saturé, et ne répond plus aux attentes d’un traffic croissant. Les rues sont inadaptées et certaines autoroutes provoquent de véritables saignées au coeur du bâti.
Document réalisé dans le cadre du mémoire de Master
L’évolution du tracé viaire est un précieux indicateur pour la compréhension des phénomènes urbains qui ont transformé la métropole. Avant les années quarantes, le tissu se compose d’un mélange entre d’anciennes routes marchandes avec de nouvelles trames orthogonales. Avec l’arrivée massive des réfugiés palestiniens à partir des années cinquante, les tissus vont se développer de manières plus où moins ordonnée. Avec la guerre, sans doute causé par l’urgence et l’absence de planification réfléchies, les tracés seront plus aléatoires, composants avec les vides du tissu déja existant. Aujourd’hui, le tissu semble saturé, et ne répond plus aux attentes d’un traffic croissant. Les rues sont inadaptées et certaines autoroutes provoquent de véritables saignées au coeur du bâti.
BEYROUTH Problématiques 60
AUTOROUTE DU SUD
Photos extraites du film “Je veux voir “ de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
.../Les transports
61 AUTOROUTE DU NORD
Photos de Piebourg Adrien
BEYROUTH Problématiques 62
.../La question des transports publics? Le réseau routier libanais est en grande partie asphalté mais se trouve dans un état déplorable à cause des guerres successives et du entretien inexistant. Il se concentre surtout le long de la méditerranée et sur le versant occidental de la première chaine de montagne, à savoir le Mont-Liban. Les transports publics sont assurés par cinq types de locomotion: _Les bus de la compagnie d’état L.C.C. qui ne déservent que Beyrouth et sa banlieue. Le trajet est de 1000 livres libanaises ce qui équivaut à plus ou moins 50 cents d’euro. _Les bus des compagnies privées : Ils desservent principalement la liaison routière entre Tripoli et Beyrouth et les villes sur le chemin. _Les minibus privés qui déservent tout le pays. Ce sont en général des minibus bondés ou bien des cars rafistolés de manière assez cocasse. Ils sont très bon marché, un trajet entre Beyrouth et Tripoli ne coûte pas plus de 2000 L.L. ce qui équivaut à 1 euro. _Il y a ce que l’on appelle les “services”. Ce sont en fait des taxis collectifs, le plus souvent d’antiques mercedes 280, leur tarif n’est pas cher mais on doit partager sa place avec d’autres gens. Dans Beyrouth, le prix d’un trajet a doublé en deux ans et est désormais à 2000 L.L. (1 euro). Les compteurs sont inexistants et pour monter ou descendre, il suffit de faire un signe de la main. _Enfin, il existe des compagnies privées de taxis onéreux. Ces taxis circulent en général dans Beyrouth et ses environs.
LES RISQUES QUOTIDIENS DES PASSAGERS DE BUS-SERVICE ZZ Z
Z...
Z...
ZZ... Z Z...
Z...
Z...
Z... Z...
Z...
ACCIDENTS
EMBOUTEILLAGES
ATTENTATS
.../Les transports
63
La circulation automobile, au regard de la taille du pays est l’une des plus difficiles et chaotiques du monde. En effet, l’anarchie totale qui règne au niveau de la conduite dans les autres pays du Moyen-Orient est bien présente, mais en plus de cela, la signalisation routière même la plus basique est quasi-inexistante, hormis dans le nouveau centre-ville de Beyrouth où la signalisation routière recommence à faire son apparition.
BEYROUTH Problématiques 64
.../La disparition du train UN SIECLE D’HISTOIRE: En août 1895, la première ligne de chemin de fer reliant Beyrouth à Damas est tracée par les français. Traversant la chaîne de montagne du Mont-Liban, le tracé de cette ligne relève pour l’époque d’une prouesse technique. Le journaliste français J.Parisot écrira en 1898 : ‘’ […] au-
cun chemin de fer de l’Europe n’est établi suivant les proportions de celui-ci. Aucun non plus ne traverse un paysage aussi splendide. ‘’ En 1942, est construit le tronçon de chemin de fer entre Tripoli et Haïfa, permettant de relier désormais l’Europe à l’Afrique et en 1959, le Liban nationalise son réseau ferroviaire. De 1975 à 1990, la guerre entraîne l’arrêt de certaines liaisons et la destruction d’une grande partie des infrastructures. Le premier octobre 1991, le « train de la Paix » s’élance entre Beyrouth et Jbeil, grâce à la motivation et l’enthousiasme des cheminots. Le président du syndicat de chemin de fer déclarera ‘’Le sifflement du train
doit être un symbole de résurrection du pays ‘’. Pourtant, depuis 1995, plus aucun train n’a roulé au Liban.
?
.../Les transports TRIP OLI
65
NAHR EL KAL
B
3 km 5 km NAHR
BEYRO
UTH
10 km
DAMAS
15 km N
1 km
20 km
SAIDA
DAMOUR
RER Metro Limite de la Région Métropolitaine de Beyrouth (RMB)
Plan des transports en commun prévus par le schéma directeur de 1986
De 1983 à 1986, en pleine guerre civile, un schéma directeur de la région métropolitaine de Beyrouth (SDRMB) est établi par une équipe francolibanaise. Ce plan s’appuie sur le développement d’une importante offre de transports collectifs qui devrait représenter à terme 26% des déplacements motorisés. Le schéma propose une armature composée d’une ligne de chemin de
fer intra urbaine, deux lignes de métro et trois lignes de bus ou tramway en site qui s’ajoutent au réseau de transport par autobus. En réalité, aucunes des infrastructures de transport en commun du schéma directeur n’a, à ce jour, été mise en place. Seul les services de bus assurent un service en commun croissant mais encore insuffisant et mal régulé.
BEYROUTH Problématiques 66 Est présentée ici une série d’anciennes cartes postales sur lesquelles il est possible d’observer de quelle manière le tramway s’insérait au sein de la métropole Beyrouthine. Le principe du tramway était sans doute le même que celui que l’on trouve à Rio, c’est à dire un tramway où il est possible de monter et de descendre selon la demande des utilisateurs.
.../Les transports
67
BEYROUTH Problématiques 68
CONGESTION
DESTRUCTION
.../Les transports
69
DU TRAFFIC, DES INFRASTRUCTURES ROUTIERES
TRAIN/METRO /TRAMWAY ? DES INFRASTRUCTURES DE COMMUNICATION
BUNKER
?
BEYROUTH Problématiques 70
.../La question du futur... ... Sur le défi des transports en commun En 30 ans, le parc automobile aura augmenté de près de 60% et le nombre moyen de déplacements motorisés quotidiens par personne aura augmenté dans les mêmes proportions. Des infrastructures comme le train ou le tramway, présenteraient le double avantage de pallier à la congestion du trafic, et de symboliser un nouveau facteur de modernité.
Population (rappel), scénario central Transport % de ménages possédant au moins une voiture Nombre total de voitures particulières Nb de déplacements motorisés / jour / personne Nb de déplacements motorisés / jour / TOTAL
Dans la région métropolitaine de Beyrouth, la situation pourrait devenir critique à plusieurs endroits si la mise en place d’une alternative sérieuse de transports collectifs n’est pas réalisée.
2000 4 000 000
2030 5 230 000
65% 700 000 0,7 2 800 000
75% 1100 000 1, 1 5 700 000
croissance + 31% +10points +57% +57% +100%
Rapport Final du Schéma d’Aménagement du Territoire Libanais. 2004
Compte tenu de ce pronostic, et étant donné la configuration du site, l’agglomération Beyrouthine ne pourra pas adapter son infrastructure routière de manière suffisamment significative d’ici à 2030. La seule alternative qui se présente serait la mise en place d’une infrastructure lourde de transport en commun du type train ou tramway. Ces infrastructures présenteraient le double avantage de pallier à la congestion du trafic, et de symboliser un nouveau facteur de modernité.
71
4.../LE COMMUNAUTARISME
La question confessionnelle au Liban est cruciale pour comprendre les cloisonnements qui structurent le territoire du pays.
Il n’y a pas de religion d’Etat, mais depuis 1936, seules sont reconnues par l’Etat les communautés religieuses dites “historiques”, au nombre de dix-sept, dont les plus significatives politiquement sont : les maronites, les sunnites, les chiites, les grecs orthodoxes, les grecs catholiques, les druzes, les arméniens. Les réformes de l’empire, sous la pression des puissances européennes, consacreront cette primauté des communautés
dans l’ordre public, rendant illusoire la mise en application des principes libéraux et démocratiques. L’égalité des individus sera estompée par la revendication d’égalité des communautés dans l’ordre politique et social. La France a instauré au Liban les communautés religieuse comme base de l’ordre public. Les libanais ne peuvent légalement exister et obtenir un passeport que s’il appartient à l’une des communautés.
BEYROUTH Problématiques 72
.../Les origines d’une bipolarisation L’agglomération Beyrouthine peut se lire suivant deux périphéries tournant le dos à une ligne de démarcation psychologique qui part de la place des Martyrs et suit la route de Damas. On trouve au nord-est une majorité chrétienne, et au sudouest une majorité musulmane. Si la bipolarisation remonte aux premières migrations dans la métropôle Beyrouthine, lorsque la population se répartissait par confessions, c’est bien le tracé de la route de Damas qui l’a concrétisée lors de la guerre du Liban (19751990).
IS
R
A
eL
RIE
Sy
PalESTINE
SyR
IE
ZONE
OUEST
E
ZON
EST
FRANCE
Immeuble datant de la guerre, route de Damas
.../Le communautarisme
73 LA BIPOLARISATION DE LA METROPOLE BEYROUTHINE:
DE L’ENTENTE CORDIALE AUX CONFLITS
COMMUNAUTAIRES
SE PROTEGER DE L’AUTRE: VERS UNE LOGIQUE DE GHETTO
CONSEQUENCE DE LA GUERRE DU LIBAN:
FRONTIERES PSYCHOLOGIQUES
BEYROUTH Problématiques 74
.../Une métropole pluri-confessionnel Chrétiens, Arméniens Chiites
Arméniens
Camp Arméniens Chiites
Chiites, Druzes
Sunnites, Chrétiens, Druzes
Camp Palestiniens Camp Palestiniens
Chrétiens
Camp Palestiniens
Fief du Hezbollah
Camp Palestiniens Chrétiens, Druzes, Chiites
Chrétiens, Druzes
Chiites Chiites
Produite par les différentes vagues d’immigrations qui l’ont affectée, l’agglomération Beyrouthine se compose aujourd’hui d’une mosaïque de territoires confessionnels. Certains, comme les camps palestiniens, ne sont pas accessibles par une population étrangère. D’autres, comme le camp arménien de Sandjak, sont au contraire ouverts, et il est possible d’y circuler, bien que les motifs de la présence d’un étranger suscitent la curiosité. Cette carte des répartitions communautaires est symptômatique d’une
métropole polarisée selon une logique confessionnelle. La banlieue sud de l’agglomération apparaît comme véritablement fractionnée selon les différentes communautés musulmanes. En vérité, cela s’explique également par la réticence de la communauté chrétienne à l’accueil des populations d’autre confession. Malgré tout, on assiste à de nouveaux franchissements de la “ligne” mais qui ne concernent encore qu’un partie marginale de la population pour des achats exceptionnels.
Hezbollah (“Parti de Dieu”) : milice chiite formée en 1982 avec le soutien de l’Iran en réaction à l’invasion israélienne du Liban et pour faire contre-poids aux combattants palestiniens implantés au Sud-Liban. Si son objectif initial était de créer un état islamique au Liban, il inscrit aujourd’hui son action politique, sociale et paramilitaire dans la lutte contre l’Etat hébreu, prônant l’union nationale dans ce combat.
.../Le communautarisme
75
Un état pluri-confessionnel/...
Adopté lors de l’accession à l’indépendance, le Pacte national non écrit de 1943,lors à débouché sur une àrépartition de la république Adopté de l’accession l’indépendance, le Pacteattribuant na- Un: des aspects positifs du système libanais, c’est qu’il - aux maronites : la présidence de la République tional non écrit de 1943, à débouché sur une répartition de permet à toutes les communautés religieuses d’avoir une - aux sunnites : la présidence du Conseil des ministres représentation dans le gouvernement, de participer à la la- république : de l’assemblée nationale aux chiites : attribuant la présidence gestion des affaires de l’Etat, et de contribuer à son ef-
_ aux maronites : la présidence de la République fort. _ aux sunnites : la présidence du Conseil ministres Un des aspects des positif du système libanais, c’est qu’il permet à toutes les communautés d’avoirnationale une représentation dans le gouvernement, de participer à la gestion _ aux chiites : la présidencereligieuses de l’assemblée affaires de l’Etat et de contribuer à son effort.
TOTAL DES SIEGES : 128 SUNNITE : 27
MARONITE : 34
CHRETIENS : 64 SIEGES CHIITE : 27
MUSULMANS : 64 SIEGES
GREC ORTHODOXE : 14 GREC CATHOLIQUE : 8 DRUZE : 8 ARMENIEN GREGORIEN : 5 ALAOUITE : 2 PROTESTANT : 1 ARMENIEN CATHOLIQUE : 1 MINORITES : 1
‘‘L’abolition du confessionnalisme politique est un objectif national primordiale qui sera réalisé par étapes, selon un plan’’ Accord de Taëf, 1989
A CE JOUR, AUCUN PLAN N’A PREVU LA MOINDRE ETAPE EN CE SENS
“ Le liban est dirigé par une troïka -les trois présidents‘’ Le Liban est dirigé par une “ troïka” -les trois présidents- que les intérêts communautaires, les options politiques, voire les que les intérêts communautaires, les visions relations personnelles peuvent opposer.politiques, Ce risque concerne d’ailleurs essentiellement le Président du Conseil et celui de la voire les relations personnelles, peuvent opposer. Cepeut bloquer tout processus législatif ou politique. “ Chambre puisque le moindre désaccord entre eux Reconstructions Libanaises, Les Rapports du Sénat, 1995-1996 risque concerne d’ailleurs essentiellement le Président du Conseil et celui de la Chambre puisque le moindre désaccord entre eux peut bloquer tout processus législatif ou politique” Reconstructions Libanaises, Les Rapports du Sénat, 19951996
BEYROUTH Problématiques 76
Borj Hammoud: Quartier arménien
.../Le communautarisme
77
Photo de Adrien Piebourg
BEYROUTH Problématiques 78
AL-JÂRR QABLA AD-DÂR
_ (proverbe arabe)_
“ Choisis tes voisins avant de choisir ta maison”
.../Le communautarisme
79
.../Un communautarisme culturel et social La propriété d’un appartement est la condition sine qua non pour qu’un homme puisse se marier au Proche-Orient. La location est rare et aléatoire. Les femmes refusent aujourd’hui de résider dans leur belle famille. Le choix d’un appartement est dicté par les parents, sans l’aide desquels un jeune couple ne peut espérer se marier, en vertu du système néo-patriarcal. Ainsi les parents prévoient-ils un appartement pour leur fils, à proximité de chez eux et dans un quartier où ils peuvent compter sur les solidarités familiales, claniques et communautaires. Dans le cas où les familles changent de localités, elles s’installent dans des quartiers où elles peuvent retrouver ces solidarités. En l’absence de véritable Etat de droit, de services publics minimum et d’une situation économique correcte, les réseaux de solidarités sont la clé de la survie d’une famille. Au Liban, les immeubles ne sont pas régis par un syndic, les propriétaires organisent comme ils le peuvent l’entretien du bâtiment. Si vous ne voulez pas subir la fuite d’eau de votre voisin du dessus ou trouver ses ordures dans votre jardin, il est indispensable de bien s’entendre avec lui. La déficience des services publics vous oblige à partager un générateur d’électricité, une citerne d’eau … des pratiques qui ne peuvent guère exister autrement que sur une base familiale et néo-patriarcale. Les échanges de service : électricien contre couturier, pièces de voitures contre produits de la campagne … permettent à la majorité des familles de survivre malgré la faiblesse des salaires. Là encore, les solidarités familiales et communautaires sont indispensables. Ces pratiques sociales induisent une véritable territorialisation de l’espace urbain et par conséquent influencent le prix du foncier en dépit des lois du marché. Dans la partie chrétienne de Beyrouth, le prix du foncier, s’est nettement dégradé depuis 5 ans tandis qu’il continue à progresser dans la partie ouest (musulmane). Il faut corréler cela à l’accélération de l’émigration de la
jeunesse chrétienne depuis la guerre et la chute de la fécondité de cette population : diminution des mariages du fait de l’absence d’hommes, difficultés économiques … En revanche dans la partie ouest de la ville, les prix continuent d’augmenter car la population musulmane s’accroît. Les émigrés du Golfe et d’Afrique investissent dans l’immobilier, ce qui accentue la pression sur le foncier. Il est pourtant plus agréable de résider à l’Est qu’à l’Ouest : proximité du nouveau centre ville, rues plus aérées, immeubles moins élevés, et d’un point de vue européen : plus de liberté des mœurs. Mais pour les Musulmans comme pour les Chrétiens, il est difficile psychologiquement de résider de l’autre côté de l’ancienne ligne de démarcation. Les réseaux sociaux reposent essentiellement sur des bases communautaires. La dépendance économique entretient la ségrégation et limite une mobilité résidentielle qui pourrait être facteur de mixité. Le foncier devient un enjeu en tant que territoire. La territorialisation par un groupe social influence la valeur du foncier mais en même temps pour ce groupe social puisque les autres sont exclus. La territorialisation communautaire est une défense des plus démunis à l’égard des lois du marché et une réponse à l’absence d’intervention publique. De faite, au Liban, l’intervention de la puissance publique est limitée, son but étant avant tout de garantir la stabilité du régime : obtenir l’allégeance des populations dans un cas, ne pas les contrarier dans l’autre : les tendances naturelles à la ségrégation se développent puisque la puissance publique ne les régule pas.
BEYROUTH Problématiques 80
RENCONTRE
COHESION
.../Le communautarisme
81
DES CULTURES, DES PEUPLES
ESPACE PUBLIC
?
LAÏCITE
?
SOCIALE ET TERRITORIALE
BEYROUTH Problématiques 82
.../Les défis du futur... ... Sur la cohésion sociale Le liban est confronté à un défi social majeur du fait de la conjonction de plusieurs facteurs de fragilité de la société libanaise. Les séquelles de la guerre et du communautarisme s’expriment par des restrictions que bon nombre des libanais s’imposent dans leur déplacements et, surtout, dans le choix de leur lieu d’habitat.
“Confrontée à ces difficultés, la classe politique tente d’agir par la distribution d’équipements et de travaux d’infrastructures dans les régions, faisant le plus souvent appel au principe de “développement équilibré”. Mais ces réponses, si elles soulagent ponctuellement les régions, contribuent indirectement à l’accentuation de la séparation entre les quartiers. Pour exemple, la multiplication des écoles d’enseignement général, des écoles techniques et des branches de l’université libanaise ont pour effet de limiter d’autant les occasions de rencontre des jeunes des différentes localités et des différents quartiers.” Rapport Final du Schéma d’Aménagement du Territoire Libanais. 2004
Le défi majeur de la métropôle est d’affirmer le principe d’unité au travers de la liberté de circulation et de résidence sur l’ensemble de son territoire.
83
5.../LA PLANIFICATION
La métropole Beyouthine semble se développer en marge des plans et projets d’urbanisme, dans les failles des réglementations et des dispositifs mis en place pour tenter d’ordonner sa croissance.
L’intérêt d’une lecture des projets d’urbanisme réside dans l’éclairage nouveau sur les outils réglementaires et opérationels de l’urbanisme Libanais. A ce titre, il est représentatif de la difficulté des instances publiques à ordonner une une plannification à grande échelle. Pour exemple, l’aménagement de la banlieue Sud est tributaire d’autres intérêts avec lesquels le gouvernement doit composer. Dans cette région, l’urbanisme et en particulier le projet Elyssar, constitue pour les partis politiques Amal et Hezbollah un enjeu essentiel de leur stratégie politique. A leurs yeux, la préservation des intérêts des habitants du secteur, en particulier ceux qui résidaient dans les quartiers non-réglementaires menacés par le projet, représentaient une priorité politique. D’autre part, dans les projets de remblais, l’enjeu principal est la production et l’appropriation du foncier par divers groupes de promoteurs, pour partie issus de la région. A travers le foncier, se joue une forme de consolidation du pouvoir politique et des principaux acteurs régionaux.
Master plan pour Beyrouth et la banlieue Sud. Ecochard (1953)
BEYROUTH Problématiques 84
.../Chronologie _ 1920 _ _ 1931 _ _ 1942 _ _ 1943 _ _ 1952 _ _ 1953 _ _ 1963-1964 _ _ 1960-1970 _ _ 1970 _ _ 1975-1990 _ _ 1986 _
_ 1994 _ _ 1995 _
Création de l’Etat du Liban, mandat français - Plan Danger- Premier plan d’aménagement de Beyrouth. - Rapport Ecochard- Premières propositions dont l’objectif est de fixer les grandes lignes d’extension et l’emplacement général des grandes voies. Indépendance du Liban - Plan directeur- Fixe les grandes voiries sans se soucier de l’espace public. - Plan Ecochard- Plannification pour la banlieue sud de Beyrouth. - Plan Ecochard- Plan directeur de Beyrouth et de sa banlieue. Création du conseil exécutif des Grands Projets de la ville de Beyrouth. Grande période de modernisation de la ville de Beyrouth. Recherche d’une nouvelle pensée architecturale inspirée des TeamX. Guerre du Liban. Durant les courtes périodes de paix, réflexions sur la reconstruction de Beyrouth. - SDRMB - (Schéma Directeur de la Région Métropolitaine de Beyrouth). Ce document misait sur la réunification de la ville, et défendait un projet qui entendait favoriser la cohésion urbaine et l’unité nationale. Création de SOLIDERE (SOciété LIbanaise DE REconstruction), organisme privée chargé de la reconstruction du centre ville. -Plan de transport- Ce plan s’appuie sur le SDRMB, et se compose d’une armature composée d’une ligne de chemin de fer intra-urbaine, deux lignes de métro et trois lignes de bus et tramway (jamais réalisé)
.../La planification
85
Plan Ecochard (1964)
BEYROUTH Problématiques 86
.../La planification
87
.../Où en est-on aujourd’hui? ABSENCE DE SCHEMAS DIRECTEURS...
METN NORD
Depuis le plan de Michel Ecochard de 1963, aucun nouveau plan directeur tentant de réorganiser la métropole n’a été mis en place. Cela s’explique tant par la difficile coordinantion des différents acteurs politiques chargés de l’aménagement du territoire, que par le climat d’incertitude empêchant les entreprises de se projeter dans l’avenir. Ce n’est donc pas une question structurelle ou technique qui empêche de mettre en place les outils d’une planification stratégique de l’agglomération Beyrouthine, mais bien le manque d’intérêt des décideurs politiques et administratifs à mettre en place des outils d’orientation du développement à l’échelle métropolitaine. Il apparaît cependant aujourd’hui plus que nécessaire de repenser les clés d’une nouvelle forme d’organisation territoriale pouvant aider à réduire les différentes fractures sociales.
LINORD SOLIDERE
ELYSSAR
Région métropolitaine
... AU PROFIT DE VASTES OPERATIONS IMMOBILIERES En revanche, l’absence d’une politique publique ferme, favorise la prolifération d’opérations immobilières privées. Trois projets urbains sont apparus dans le schéma directeur de 1995 : Solidere pour le centre ville, Elyssar pour la banlieue Sud, et Linord pour la banlieue Nord. Au total, l’initiative privée a concentré la plus grande part des investissements dans la reconstruction, contribuant à modifier de manière substantielle la physionomie de l’agglomération depuis 1991. surface
surface
(ha)
constructible
Principales fonctions (prévisions) logement
bureaux
(milliers m²) Centre-ville
186
4690
commerce /
1959
1582
563 / 200
ELYSSAR
parc - 2 marinas promenade maritime
240
2712
1284
145
475 (tot.)
LINORD METN Nord
du projet
tourisme
(SOLIDERE) Remblais :
Autres caractéristiques
parc - marina -complexe d’assainissement des eaux
100 580
1200 6689
999 5630
38 30
62 / 91 201 / 265
marina 7500 logements sociaux nombreux équipements front de mer touristique
BEYROUTH Problématiques 88
PROJET ELYSSAR En 1995 était fondé l’établissement public Elyssar, chargé de la conduite de l’opération immobilière dans la banlieue Sud. La surface totale du projet est de 560 ha. 230 ha de constructions réglementaires et de bâtiment religieux et sociaux sont exemptés de démolition. Les 330 ha restants sont mis à l’étude; les quartiers non-réglementaires ont été détruits et seront reconstruits selon les réglements d’urbanisme précisés dans les plans directeurs. Les territoires ainsi libérés, étant à proximité de la mer, pourraient ainsi être revalorisés dans le cadre d’une zone touristique. La moitié des habitants déplacés (7400 ménages des 13900 recensés) seront relogés dans des logements sociaux. De même, les commerces et les petites industries qui font actuellement partie des quartiers nonréglementaires seront à 55% relocalisés dans un centre commerciale à Ouzaï.
.../La planification
89
PROJET LINORD
Le projet Linord, entre Beyrouth et Antélias, comprenait un programme ambiteux. Il consistait à dôter cette partie de l’agglomération des équipements techniques qui lui font défaut. Ainsi, le remblai devait incorporer des installations de traitements des eaux usées, un port de pêche, une caserne et un port de gardes-côtes. Le projet prévoyait en outre la réhabilitation de la décharge située à Borj Hammoud, utilisée massivement depuis 1991, et sa transformation en parc urbain. Les programmes résidentiels, commerciaux et de bureaux ou de tourisme constituaient des concurrents potentiels pour le centre ville. Ce projet reflétait en réalité avant tout la conception générale du developpement des investissements immmobiliers qui présidait à la reconstruction de Beyrouth. La confiance faite au secteur privé se retrouvait d’ailleurs dans le type de montage juridique proposé. Mais très vite, le montage proposé pour l’opération suscita diverses formes de contestation. Plusieurs opposants dont Greenpeace Liban remettent radicalement en cause le projet, critiquant notemment la gestion de la décharge.
N
Zone touristiques et d’habitat
Zone d’habitat
Zones commerciales
Implantations universitaires
Zone industrielle
BEYROUTH Problématiques 90
CHAOS
PROJECTION
.../Le communautarisme
91
URBAIN, SOCIAL, ENVIRONNEMENTAL
PLAN DIRECTEUR
?
UTOPIE
?
POUR L’AVENIR DE LA CITE
92
UN PROJET POUR BEYROUTH: LA TROISIEME VILLE
71
Photo de Piebourg Adrien: Ehden
ESPOIRS ANTI-CORRUPTION
LIBERTE
PAIX DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE LIBRE PENSEE
SE DEPLACER LIBREMENT
MOBILITE POUVOIR RESIDER OU ON LE SOUHAITE
LAÏCITE ETRE NI CHRETIENS, NI MUSULMANS
ETRE LIBANAIS
RÊVE
BRASSAGE CREATION ANTI-DOGME
PREMIERE LAÏQUE PRIDE AVRIL 2010
UN LIBAN LAÏQUE EGALITE RENDRE LE MARRIAGE CIVIL POSSIBLE
BEYROUTH Projet 96
1.../VERS UNE TROISIEME VILLE Neutre
Gérée et organisée par l’Etat, pas d’obligation confessionnelle pour y résider
Structurée
Offrant une bonne répartition des pôles économiques, résidentiels, touristiques, culturels
Innovante
Prenant en compte les problématiques du passé, mais ouverte sur l’avenir et l’innovation
Mobile
Permet de réduire les distances grâce à un réseau important de transports publics
Culturelle
Structurée par des programmes culturels rassemblant toutes les histoires et cultures
Environnementale
Préservation de l’environnement, optimisation du territoire
Souple
Ouverte aux changements et aux requalifications des programmes
.../Vers une troisième ville
97
Pour qui.. OĂš.. Comment..
?
Photomontage de Piebourg Adrien
BEYROUTH Projet 98
PROBLEMATIQUES
Migrations
Guerre
Transport
Communautarisme
Planification
ALTERNATIVES
habitation de l’urgence mobilité de l’habitation brassage neutralité train/metro /tramway transports publics espace public laïcité plan directeur utopie
.../Vers une troisième ville
99
espace modulable
espace neutre ossature de transports en opposition aux divisions territoriales ossature de transports
BEYROUTH Projet 100
2.../PLAN DE TRANSPORTS L’augmentation de l’offre de transport est perçue par les pouvoirs publiques comme une réponse à la division confessionnelle de l’agglomération, Une nouvelle ligne de métro aérien reprennant traverssant l’agglomération du Nord au Sud pourrait constituer une nouvelle colonne vertébrale de mobilité le long de laquelle viendrait s’implanter les programmes nécessaires à la prospective de la ville pour 2030 que nous avons vu précédemment. Artère importante dans la géographie de la ville, ce projet ouvre Beyrouth à sa dimension métropolitaine, a ses territoires contigües, sa banlieue, ses paysages. Ainsi, ce projet ne détruit rien et ouvre Beyrouth dans sa globalité.
NORD
TRAMWAY
CHRETIENS
OUEST
EST
MUSULMANS
ROUTE DE DAMAS
TRAIN/METRO AERIEN TRAMWAY METRO SUD
METRO AERIEN/TRAIN
.../Plan de transports
101
TRAIN/METRO AERIEN METRO TRAMWAY ROUTES PRINCIPALES AUTOROUTES
BEYROUTH Projet 102
Espaces aménageables ou requalifiables le long de la ligne de train/ métro aérien reliant le nord au sud Espace non aménageable
Abord du Nahr Beyrouth à aménager
Projet urbain Linord
Quartier irrégulier à restructurer
Quartier insalubre
Entreprises agricoles
Quartier insalubre
Ligne de train /metro aérien
Nahr Beyrouth
Ligne de démarcation
.../Plan de transports
103
Espaces touristiques, commerciales, ou remarquables le long des lignes de métro derservant le centre Zone industrielle et commerciale
Zone à aménager
Zones touristiques
Camps Palestiniens
Espaces vers
Stades Métro
Nahr Beyrouth
Ligne de démarcation
BEYROUTH Projet 104
Municipalités desservies par le réseau de tramways reliant la montagne à la mer
Municipalités traversées par le tramway Tramway
Nahr Beyrouth
Ligne de démarcation
.../Plan de transports
105
SUPERPOSITION DES PLANS D’AMENAGEMENTS UNE METROPOLE REQUALIFIEE
BEYROUTH Projet 106 REPRESENTATION DE LA DENSITE LUMINEUSE DE L’AGGLOMERATION AUJOURD’HUI
.../Plan de transports
107 REPRESENTATION HYPOTHETIQUE EN 2030 SUIVANT LE PLAN D’AMENAGEMENT
BEYROUTH Projet 108
3.../UN METRO AERIEN Le métro aérien, permet le franchissement au niveau du sol et des rues devenant ainsi le principal dénominateur commun à l’ensemble des enclaves communautaires de la métropole. En se concentrant sur le métro aérien, on abandonne tout ce qui ne fonctionne pas dans la ville pour raisonner seulement en terme de mobilité et de flux; flux de personnes, de marchandises, d’informations. Il peut abriter des comerces et activités qui deviennent des point focaux dans l’animation de l’espace public de la ville.
.../Un métro aérien
109
BEYROUTH Projet 110
4.../LES NOEUDS Aux croisements des nouveaux transports en communs, et suivant les symboliques urbaines de l’agglomération, se développe des programmes d’importance venant se greffer au métro aérien.
Le noeud de transports, associé à un programme d’importance constitue un point de rencontres et d’échange dans la ville. On y passe, l’on s’y rencontre, on y flane. Associé au métro aérien, il est détéritorialisé du reste de la ville pour devenir une entité neutre. Ces noeuds s’apparentraient à des espaces piranesiens, ou l’on peut voir sans être vu, oberser à l’infini les flux de circulation. La place est donné au mouvement, à l’échange.
.../Les noeuds
111 NOEUDS IMPORTANTS
NOEUD 4
NOEUD 3
NOEUD 2 Noeud urbain Tramway Métro Métro aérien
NOEUD 1
lign
e ve
rte
(rou
te d
e Da
mas
)
ESPACE AGRICOLE
ENTREE BANLIEUE SUD QUARTIERS IRREGULIERS CAMPS PALESTINIENS
NOEUD 1 : point d’entrée dans la banlieue sud
METRO AERIEN
UNIVERSITE LIBANAISE
690 m
230 m
BEYROUTH Projet
112
690 m
MUSULMANS
METRO AERIEN
N
TIO
CA
AR
EM
ED
NE D
LIG
CHRETIENS
METRO
NOEUD 2 : Au coeur de la ligne de démarcation entre banlieue chrétienne et banlieue musulmane
230 m
.../Les noeuds
113
METRO
METRO AERIEN
PROXIMITE PORT DE BEYROUTH
FLEUVE BEYROUTH
AUTOROUTE DU NORD
MUNICIPALITE DE BORJ HAMMOUD MAJORITE ARMENIENNE PÔLE COMMERCIALE
ZONE INDUSTRIELLE
NOEUD 3 : un noeud d’infrastructures
690 m
230 m
BEYROUTH Projet
114
ZONE INDUSTRIELLE
DBAIYEH MARINA
METRO AERIEN
AUTOROUTE DU NORD
MUNICIPALITE D’ANTELIAS
NOEUD 4 : une relation au litoral 690 m
230 m
.../Les noeuds
115
BEYROUTH Projet 116
5.../NOEUD 3...
.../Les noeuds
117
...UNE PHILARMONIE ...UN ESPACE PIRANESIEN
BEYROUTH Projet 118
Coupe sur l’édifice...mise en relation spatiale des programmes
.../Noeud 3
119
Coupe programmatique PHILHARMONIQUE
HOTEL
MAGASIN DE LUXE
MAGASIN DE LUXE AUTOROUTE
PARKING
METRO
SALLE DE CONFERENCE
coupe AA’ échelle 1:200
Coupe longitudinale sur le métro aérien
Plan au niveau du parvis de la philarmonie
BEYROUTH Projet
120 A
C
A’
.../Noeud 3
121
B
C’
échelle 1:200 B’
coupe BB’ échelle 1:200
BEYROUTH Projet 122
Plan masse
C
Coupe sur les magasins et la station du métro aérien
coupe AA’ échelle 1:200
.../Noeud 3
123
Axonométrie sur site
C’
Coupe sur la philarmonie et la salle de conférence
coupe CC’ échelle 1:200
BEYROUTH Projet 124
Passerelle supĂŠrieure, vue vers le parvis de la philarmonie
.../Noeud 3
125
BEYROUTH Projet 126
Passerelle supĂŠrieure, vue vers les boutiques de luxes
.../Noeud 3
127
BEYROUTH Projet 128
Espace au Rez de chaussĂŠe, espace traversant vers la philarmonie
.../Noeud 3
129
Espace central : espace piranĂŠsien
BEYROUTH Projet
130
Vue sur Espace central depuis parvis
.../Noeud 3
131
BEYROUTH Projet 132
Parvis de la philarmonie
.../Noeud 3
133
BEYROUTH Projet 134
PLACE DES MARTYRS La Place des Martyrs reprĂŠsentait le coeur et la richesse de Beyrouth durant les annĂŠes 60. Durant la guerre, elle devint le principal point d’affrontation entre chrĂŠtiens et musulmans. La statue des “Martyrsâ€? et l’ancien thĂŠatre en ruine, sont devenu les principaux symbole de cette place.
BEYROUTH Un projet pour la rĂŠgion mĂŠtropolitaine 5k
m
Adrien PIEBOURG
DILPLÔME DE MASTER Directeur de projet: Richard Scoffier
RAOUCHE La corniche de Raouche reprÊsente un des seul espaces public partagÊ par l’ensemble des communautÊs libanaises
//PRESENTATION: Nahr el Kebir
JDEIDEH Ville de près de 82 000 habitants, chef-lieu du Caza du Metn, elle se trouve à environ 7km du centre ville de Beyrouth, et constitue un centre psychologique attractif pour la communautÊ chrÊtienne de la banlieue nord.
HALBA * Minieh
d Nahr el Bare
nt
e
Or
o
TRIPOLI
500 km
Hermel
Zghorta
Abou
Kornet al-Saouda
Ali
Amioun N ah
Batroun
re
Bcharri Lib an
l Jaauz
Jbeil hr Ibrahim
An ti-
Na
Jounieh Nahr el Kal
HAMRA Hamra reprÊsente le quartier mixte de la capitale libanaise. Il est le centre culturel et l’on y trouve de nombreux bars et night club
BAALBEK *
b
Jdeideh Na
BEYROUTH
hr
Beyrouth
BAABDA
Zahleh
Aley Damour
Deir al-Qamar Awa li
Jezzine
an
NABATIEH
SYRIE
Joubb Janine
i
H
SAĂ?DA
Lit
Panneau analyse 1
PORT DE BEYROUTH L‘actuel port de Beyrouth Ă ĂŠtĂŠ fondĂŠ Ă la fin du XIXème siècle. Il n’est pas possible de se promener dans la plus grande partie du port.
Rachaya
ni ba as
Hasbaya
ligne
Jabal al-Sheikh
vert
e (r
N
FORÊT DE PINS Le plus grand parc publique de Beyrouth, Êgalement connu sous le nom de Parc des Pins ou en arabe de Horch Beyrouth. Il est cependant fermÊ depuis 1975 lors de l’Êclatement de la guerre du Liban.
ISRAĂ‹L
La rÊgion mÊtropolitaine de Beyrouth s’Êtend sur environ 240 km2 et comprend plus de 1 500 000 habitans. Terre de brassages et d’influences, elle se caractÊrise par une sÊrie d’enclaves communautaires ayant contribuÊ à faconner l’image de la ville. Ces enclaves sont cependant rarement physique, mais essentiellement communautaire et clanique. La mÊtropole beyrouthine s’apparente aujourd’hui à une mosaïque urbaine dont chaque entitÊ fonction à la fois de manière indÊpendante sans être monolitique.
SANDJAK
yrou
th (R MB)
ArmĂŠniens
Camp ArmĂŠniens
de Be
Chiites
olita ine
Chiites, Druzes
Sunnites, ChrĂŠtiens, Druzes
JNAH QUARTIER IRREGULIER
CAMP PALESTINIEN
RAMI
limite
Fief du Hezbollah
HAY EL-ZAHRA QUARTIER IRREGULIER
HORCH AL-QATIL OUZAĂ?
de la
Chiites, Druzes
Camp Palestiniens
ROUAYSSET QUARTIER IRREGULIER
CAMP PALESTINIEN
CHATILA CAMP PALESTINIEN
BORJ EL BARAJNEH
RĂŠgi
ChrĂŠtiens
Chiites
Camp Palestiniens Sunnites, ChrĂŠtiens, Druzes
HORCH TABET QUARTIER IRREGULIER
QUARTIER IRREGULIER
on MĂŠ
ArmĂŠniens
Camp ArmĂŠniens
QUARTIER IRREGULIER
HAY GHARBEY QUARTIER IRREGULIER
MAR ELIAS
QUARTIER IRREGULIER
trop
ChrĂŠtiens, ArmĂŠniens Chiites
)
QUARTIERS IRREGULIERS La banlieue sud de Beyrouth comporte les diffÊrents camps de rÊfugiÊs palestiniens ainsi que les quartiers irrÊguliers produits par les diffÊrentes phases de migrations qu’à connu l’agglomÊration depuis le dÊbut du XXème siècle.
ChrĂŠtiens, ArmĂŠniens Chiites
de Da
secteur musulmans
50 km
Bint Jbayl
oute
mas
Marjayoun
Tyr
Camp Palestiniens Camp Palestiniens
BORJ HAMMOUD MunicipalitÊ à majoritÊ armÊnienne, Borj Hammoud se caractÊrise par une très forte densitÊ de population et reprÊsente un important pôle de commerces bon marchÊ dans l’agglomÊration Beyrouthine
secteur chrĂŠtiens
QUARTIER IRREGULIER
HAY AL SELLUM ChrĂŠtiens, Druzes, Chiites
QUARTIER IRREGULIER
ChrĂŠtiens, Druzes
Camp Palestiniens Camp Palestiniens
CHOUEIFAT
ChrĂŠtiens
ChiitesCamp Palestiniens
QUARTIER IRREGULIER
Fief du Hezbollah
Camp Palestiniens
Chiites
ChrĂŠtiens, Druzes, Chiites
ChrĂŠtiens, Druzes
Chiites
Panneau analyse 2
Chiites
Camps palestiniens et quartiers irrÊguliers provoquÊs par l’immigration
BEYROUTH Un projet pour la rĂŠgion mĂŠtropolitaine
./2$
+ 330 000 habitants supplĂŠmentaires 0,6km3 logements dont 40% habitat Ă faibles revenus 40% habitat Ă moyens revenus 20% logements ĂŠtudiants 0,07 km3 de bureaux 1 km3 de commerces 0,8 km3 de programmes publiques TOTAL 2,7 km3 soit + 55 km2 de surface urbanisĂŠe
?
Adrien PIEBOURG
DILPLÔME DE MASTER Directeur de projet: Richard Scoffier
//PROSPECTIVE ET MASTER PLAN: METTRE EN PLACE UNE OSSATURE DE TRANSPORTS
+ 330 O00 hab (+ 21 %) 1 930 000 hab
+ 126 290 log (+ 28 %) 459 000 log
surface RĂŠgion MĂŠtropolitaine de Beyrouth 233 km2
surface urbanisee 225 km2 96 %
1 600 000 hab
73 %
333 330 log
2000
2030
2000
2030
2000
170 km2
L’augmentation de l’offre de transports est perçue par les pouvoirs publiques comme une rÊponse à la division confessionnelle de l’agglomÊration, Cette ligne pourrait constituer une nouvelle colonne vertÊbrale de mobilitÊ le long de laquelle viendrait s’implanter les programmes nÊcessaires à la prospective de la ville pour 2030 que nous avons vu prÊcÊdemment. Artère importante dans la gÊographie de la ville, ce projet ouvre Beyrouth à sa dimension mÊtropolitaine, a ses territoires contigßes, sa banlieue, ses paysages. Ainsi, ce projet ne dÊtruit rien et ouvre Beyrouth dans sa globalitÊ. Le mÊtro aÊrien, permet le franchissement au niveau du sol et des rues devenant ainsi le principal dÊnominateur commun à l’ensemble des enclaves communautaires de la mÊtropole. En se concentrant sur le mÊtro aÊrien, on abandonne tout ce qui ne fonctionne pas dans la ville pour raisonner seulement en terme de mobilitÊ et de flux; flux de personnes, de marchandises, d’informations. Il peut abriter des comerces et activitÊs qui deviennent des point focaux dans l’animation de l’espace public de la ville.
/5%34
%34
42!). -%42/ !%2)%. 42!-7!9 -%42/ 35$
2030
LOGEMENT POPULATION CROISSANCE URBAINE Prospective de la mÊtropole Beyrouthine selon un Rapport d’amÊnagement de 2004
VERS UNE TROISIEME VILLE.......... POUR QUI ? OU ? COMMENT ?
Noeud urbain Tramway MĂŠtro MĂŠtro aĂŠrien
lign
e ver
te (ro
ute
de Da
mas)
photomontage ‘‘Le troisième Beyrouth’’
photomontage ‘‘un mĂŠtro aĂŠrien dans Beyrouth ’’
.../Noeud 3 BEYROUTH Un projet pour la région métropolitaine
135
vers Tripoli
Remblaie
DILPLÔME DE MASTER
vers centre ville
Directeur de projet: Richard Scoffier
//POINTS STRATEGIQUES: DEVELOPPER DES PROGRAMMES AUTOUR DU METRO AERIEN
Un lieu stratégique
M
CASINO
Espace industriel requalifiable La Quarantaine vers banlieue nord ay
BANLIEUE DE BEYROUTH
Tramw vers centre ville
vers centre ville
liaison entre beyrouth et la banlieue nord
Métro
Zone du projet d’aménagement Linord
Métro aérien
BEYROUTH INTRA-MUROS
Municipalite de Borj Hammoud Pôle commerciale
vers banlieue sud Nahr Beyrouth
Le second noeud, symbolise l’entrée/la sortie entre Beyrouth intra muros et la banlieue Nord. Le programme vient se placer à l’intersection de différentes voies importantes de communication et à proximité du fleuve de Beyrouth. Il s’insère dans les résidues laissés par le tracé viaire pour constituer une nouvelle porte à la ville.
connection urbaine 1 connection urbaine 2
métro
M
Panneau analyse 3
Le premier noeud urbain pose le problème du rapport entre la ville et la mer en s’implantant le long du littoral dans la banlieue nord. Il est connecté à l’autoroute du Nord reliant Beyrouth à Tripoli, axe de circulation automobile le plus important du Liban. Le programme lié au métro aérien s’implanterait de manière à tourner le dos à l’autoroute.
Adrien PIEBOURG
Un lieu stratégique
M
M
PHILHARMONIE
connexion urbaine 3 ZONE MIXTE
Vers banlieue nord
Vers centre ville Mét
ro
Vers Jdeide
Vers centre ville
connection urbaine 4
ZONE A MAJORITE CHRETIENNE
n o aérie Métr
n aérie
Nahr Beyrouth
Lign
Vers banlieue sud
e de te de
n, rou atio
arc dém
métro
ay
Vers Hazmieh
ZONE A MAJORITE MUSULMANE
mw Tra
Métro
tramway
as Dam
Afin de donné corps à la structure urbaine qui s’implanterait le long du tracé du métro aérien, d’importants programmes sont implantés le long de la ligne à différents points stratégiques de l’agglomération. Les sites sont choisis d’une part par des logiques urbaines et de communication entre les différents systèmes de transports, et d’autre part se place à des lieux symboliques pour la ville: entrée de ville, entre de banlieue, littoral, ligne de démarcation.
De manière symbolique, le troisième noeud trouve sa place au niveau de la ligne de démarcation qui sépare la banlieue chrétienne de la banlieue musulmane. De manière tout aussi symbolique , un programme religieux vient se greffer à la structure du métro aérien.
M
M
CENTRE RELIGIEUX
BANLIEUE SUD DE BEYROUTH: QUARTIERS IRREGULIERS ET CAMPS PALESTINIENS Métro aérien
Tramway
vers Hamra/Raouche
vers banlieue Nord
Université libanaise
Tramway vers Montagne HAY AL SELLUM quartier irregulier
Prenant place à l’entrée de la M banlieue sud de Beyrouth, le quatrième noeud s’implante à proximité des quartiers irréguliers qui constituent la caractéristique la plus importante de la banlieue sud. Le programme vient de manière plus délicate, former une couverture abritant un vaste souk.
Mét
ro aér
ien
Tra
mw
ay
ENTREE DE LA BANLIEUE SUD
vers Liban sud
M
SOUKS
Panneau analyse 4
BEYROUTH Un projet pour la région métropolitaine Adrien PIEBOURG
DILPLÔME DE MASTER Directeur de projet: Richard Scoffier
// CONSTRUIRE UN PROGRAMME DE PHILARMONIE AUTOURS DU METRO AERIEN
EXTRUSION DU SITE
#/--5.!54% AUTO-PLANIFICATION
#/--5.!54%
INFRASTRUCTURE
#/--5.!54%
MOBILITE MOYENNE
#/--5.!54%
BUNKER
auroroute
LABYRINTHE
DEFINIR LES FLUX
BUNKER
MOBILITE RAPIDE
#/--5.!54%
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métro aérien chemin piétons
OBTENIR LES OUVERTURES Pour concevoir le programme venant se greffer au métro aérien, il faut s’intéresser à plusieurs paramètres du système urbain libanais. Afin de palier à l’éclatement du territoire, l’Etat s’est attaché à développé des programmes répartis dans l’ensemble de l’agglomération selon une logique de développement équilibré. En réalité, cette initiative n’a eu pour effet que d’augementer le phénomène de refermement sur soi des différentes comunautés.Il faut donc décontextualiser le programme en lui administrant un caractère neutre. Il est proposé ici de constituer de véritables pôles d’attraction programmatique venant se greffer à la structure du métro aérien. Dans le cas du noeud numero 2, l’édifice se glisse dans les résidus du tissu viaire existant, se détavchant ainsi de toute notion de territorialité communautaire. Le programme reprend donc un sens proprement urbain et ne deviens plus qu’une enclave dans laquel les différents flux de circulation se croise, se rencontre, s’affronte.
Face à la téritorialisation du territoire, détéritorialisation du programme en l’enclavant dans les residus urbains laissé par le tracé viaire.
INSERER LES PROGRAMMES
ADAPTER L’ENVELOPPE
métro
Travail effetué dans le cadre du diplôme d’architecture Adrien Piebourg adrien.piebourg@gmail.com