2014-10 BIA

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Bulletin d’Information Adventiste

Adventist News Networks©

Sommaire

Mensuel • 35e année • n° 385 - Octobre 2014

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Nouvelles des Églises adventistes

Silver Spring, Maryland, États-Unis - 18,1 millions d’adventistes dans le monde.

Silver Spring, Maryland, États-Unis - Les leaders advenistes sont encouragés à embaucher des pasteurs. Silver Spring, Maryland, États-Unis - L’Église adventiste et l’ordination des femmes pasteures.

Protestantisme

Lausanne, Suisse - La maladie psychique grande absente de la chaire.

Mouvement évangélique

Lausanne, Suisse - Jeunes évangéliques privées de subvention.

Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org

Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être reproduits avec mention de la source : BIA

Russie - La situation des chrétiens en Russie peine à évoluer.

Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Dominik Frikart Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert


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Nouvelles des Églises adventistes

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Silver Spring, Maryland, États-Unis – 18,1 millions de membres adventistes

L’organisation de l’Église adventiste du septième jour se caractérise par une structure ecclésiale mondiale et unifiée sur les croyances bibliques fondamentales, les règlements, le fonctionnement et la mission mais décentralisée dans l’utilisation des compétences, de la prise de décision et des stratégies d’évangélisation. Elle situe l’unité dans la diversité et dans ses modes d’opération. Elle est fondée sur une représentation démocratique proche du système presbytérien. Le Conseil annuel de la Conférence générale, s’est réuni au cours de ce mois d’octobre à Silver Spring, dans le Maryland aux États-Unis. Il rassemblait les principaux leaders mondiaux de l’Église adventiste. Plusieurs rapports et une variété de sujets ont été présentés et votés. Les votes seront recommandés à la 60e session plénière de la Conférence générale qui se tiendra à San Antonio avec une représentation de 2 600 délégués qui se retrouveront du 2 au 11 juillet 2015. Selon le pasteur G.T. Ng, secrétaire de la Conférence générale de l’Église adventiste, l’effectif de l’Église a atteint pour la première fois 18,1 millions de membres. Lors de la présentation de son rapport, G.T. Ng a exprimé sa consternation au sujet des pertes importantes de membres. « C’est facile de baptiser des nouveaux membres, mais c’est beaucoup plus difficile de les garder, » a t’il précisé. « La fidélité des membres et le fait de les nourrir devraient aller dans le même sens, mais apparemment le baptême amène davantage de prestige » a t-il dit. « Nourrir les membres ? Qui s’en soucie ? Cela ne m’amène aucune gloire. Nous avons donc un problème inhérent : des pertes, des pertes graves. Mais il n’y a pas beaucoup de personnes qui en parlent. » L’effectif de l’Église a augmenté de 1,5 % pour atteindre 18 143 745 membres, ce chiffre était de 17 881 491 une année plus tôt, d’après les données présentées. Pour la dixième année consécutive, plus d’un million de personnes se sont jointes à l’Église 1 091 222 personnes exactement – mais dans le même temps, 8 28 968 personnes ont été rayées du registre d’église pour cause de décès, d’abandon ou perte de contact. Certaines pertes reflètent une volonté actuelle des églises locales de mettre à jour leurs registres en supprimant le nom des membres qui ne sont plus joignables et qui n’ont pas assisté aux services depuis plusieurs années, a expliqué David Trim, directeur du bureau des archives et des statistiques de la Conférence générale. Sans ces vérifications avec sa mise à jour, l’effectif de l’Église adventiste atteindrait 25 millions de membres aujourd’hui, a dit G.T. Ng. Présentant une autre statistique difficile, G.T. Ng a indiqué que 31,8 millions de personnes ont été bapti-

sées au cours des 40 dernières années alors que 11,4 millions perdaient leur statut de membre ou étaient portés manquants. Ce chiffre n’inclut pas les décès. Pour le secrétaire général « Beaucoup de ces personnes sont reparties parce que l’Église n’a pas pris soin d’eux correctement ». Dans un exemple récent, les derniers adventistes à avoir été baptisés après une campagne d’évangélisation dans un petit village du Nord de l’Inde en 2005 se sont reconvertis à l’hindouisme en août dernier. L’incident qui a fait la une dans les médias indiens, a fait craindre aux Chrétiens que les reconversions étaient forcées, ce qui est illégal dans le pays. Mais un groupe de travail envoyé dans le village, Asroi, a découvert que les 33 anciens membres adventistes avaient reçu très peu de soutien de la part des responsables de l’Église depuis leur baptême en 2005 et dans le même temps, ils avaient été rapidement courtisés par des activistes Hindous. Seulement six personnes environ demeurent sur les registres de l’Église où ont eu lieu les reconversions. Après cette perte, les leaders de la Division de l’Asie du Sud qui comprend l’inde, sont entrés dans une démarche d’introspection. « Il nous faut prendre soin des nouveaux venus et les aider à être enracinés dans la Bible, » a dit dans un récent courriel, le pasteur T.P. Kurian, directeur des communications pour la Division de l’Asie du Sud. Lors de son rapport, G.T. Ng a défendu la pratique du décompte des membres en faisant référence aussi au dénombrement dans l’Ancien Testament réalisé par le Roi David et qui avait amené un châtiment de Dieu. G.T. Ng a expliqué que les actions de David constituaient une démonstration d’arrogance et de fierté. (...) Parmi les autres statistiques, G.T. Ng a observé que la croissance stagnait dans les pays de l’hémisphère nord et en Australie, mais qu’elle explosait dans l’hémisphère sud, en particulier en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie du Sud. De plus a t-il dit, la modeste croissance que connaissent l’Amérique du Nord et l’Europe est en grande partie due aux immigrants venant de l’hémisphère sud. Le défi est encore plus grand en Europe, a t-il dit. L’Église compte trois divisions en Europe, un héritage de sa longue présence sur ce continent, mais l’effectif de membres est faible. La Division Transeuropéenne qui comprend la Grande Bretagne est la plus petite de toutes les 13 divisions de l’Église avec 84 428 membres. L’Union des Fédérations Britanniques par exemple compte 34 512 membres, une augmentation de 464 personnes par rapport aux 34 048 membres de l’année précédente. La plupart des nouveaux membres sont des immigrés. « Qu’en est-il des britanniques autochtones ? » a dit G.T. Ng. « Je veux dire que ces personnes sont nées là-bas. Ils sont de là-bas. Qu’en est-il d’eux ? Faisons nous quelque chose pour eux ? Ce sont des questions dures. »


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G.T. Ng a déclaré que les récits missionnaires se terminent en général sur une note positive et donne l’impression que le travail a été couronné de succès. Mais, il a indiqué que les statistiques présentent une autre facette de la réalité : la plus grande partie du monde n’a pas eu le privilège d’entendre parler de la première venue de Jésus, voire la seconde venue. Il a dit que l’Église adventiste était présente dans environ 230 pays, mais 22 autres pays reconnus par les nations Unies n’ont aucune présence adventiste. De plus, un pays peut compter une importante population de membres adventistes, et pourtant avoir d’importants groupes de population qui ne comptent même pas un seul membre adventiste. Au Kenya, beaucoup des 800 000 membres d’Église viennent essentiellement de deux groupes linguistiques, alors que les 40 autres groupes linguistiques ne sont pratiquement pas touchés. C’est vrai aussi en Thaïlande où la plupart des membres proviennent de groupes de population minoritaires. « Donc cela ne signifie pas qu’une fois que vous êtes présents dans le pays, le travail est terminé, » a dit G.T. Ng. Loin de là ! »

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Silver Spring, Maryland, États-Unis – Les leaders de l’Église sont encouragés à embaucher des pasteurs, pas des administrateurs

La Conférence générale, le principal corps administratif de l’Église adventiste, comptait 282 employés en 1995. Aujourd’hui, elle en compte 287, une augmentation de seulement cinq employés. L’Église adventiste au niveau mondial n’est pas restée la même. Au cours de ces 18 années, l’effectif de l’Église est passé de 8,8 millions à 18,1 millions de membres, alors que le nombre de Divisions mondiales est passé de 11 à 13, celui des Unions est passé de 94 à 125 et le nombre de Missions est passé de 459 à 602. Le trésorier de la Conférence générale a dit que la bride placée sur l’embauche de nouveaux administrateurs est un modèle pour tous les niveaux d’administration de l’Église, et il a encouragé les leaders de l’Église à suivre la direction de la Conférence générale. « Le message que j’ai pour les leaders de l’Église est que s’ils veulent réussir à avoir de l’argent pour accomplir le travail dans le champ, ils doivent contrôler le nombre de personnes qui se trouvent dans leurs bureaux à la fédération, à l’union ou à la division, » a dit Robert Lemon dans une interview donnée en marge du Conseil annuel, une rencontre administrative majeure des leaders de l’Église qui s’est tenue à Silver Spring dans le Maryland. « Nous encourager d’ajouter des pasteurs et des employés sur le terrain, et non pas simplement au niveau administratif ». Robert Lemon a lancé cet appel aux leaders de l’Église alors qu’il présentait son rapport annuel de trésorier au Conseil annuel. Il a aussi présenté un aperçu de la situation financière de l’Église mondiale, montrant qu’elle avait reçu 2,39 milliards de dollars en

dîmes l’année dernière, une augmentation de 3,54 % par rapport aux 2,31 milliards de 2012. De ce montant, la Conférence générale a reçu près de 150 millions de dollars l’année dernière, pratiquement le même montant que celui reçu depuis 2011. Robert Lemon a rappelé au Conseil annuel à quel point les finances étaient serrées pour la Conférence générale au cours des années 1990 et comment ils ont dû ajuster les dotations et réduire le nombre d’employés. Les avantages de disposer des finances saines Il a déclaré que la Conférence générale a depuis embauché des personnes selon les besoins, y compris le directeur d’un nouveau département des Ministères auprès des enfants, mais chaque addition vient avec un coût pour une autre partie du budget. Si un département veut ajouter un membre à son personnel ou un service, il doit réduire sur quelque chose. Pour optimiser les coûts, près de tous les leaders de la Conférence générale partagent des assistants administratifs plutôt que d’en avoir chacun les leurs. « Vous allez à certains endroits où chaque année ils ajoutent deux ou trois personnes, mais si vous ajoutez deux ou trois personnes ici, vous aurez dépensé tout ce dont nous disposons, » a dit Robert Lemon. « Nous avons ajouté des positions au fil des ans, mais nous en avons ajouté peu. » En faisant référence au système politique américain, il a ajouté : « Lorsque nous le faisons, il faut des deux chambres du congrès, il faut que le président n’oppose pas son véto et que tout le monde soutienne. » Robert Lemon a indiqué que le principal objectif de la Conférence générale est seulement de maintenir suffisamment de capital roulant pour avoir un fonctionnement financier sain, couvrir les dépenses quotidiennes, et d’allouer tous les fonds excédentaires à la fin de l’année à des projets spéciaux. Ces pratiques ont permis à la Conférence générale d’absorber les ondes de choc de la crise financière mondiale de 2008-2009 et lui permettent de résister aux constantes fluctuations des devises étrangères aujourd’hui, a t-il dit. Cela signifie également que la Conférence générale a pu fournir des montants substantiels pour des projets spéciaux, y compris les initiatives en cours pour proclamer Jésus dans la Fenêtre 10/40, un territoire couvrant l’Afrique du Nord, le Moyen Orient et l’Asie. Robert Lemon a déclaré que les dépenses dans la fenêtre 10/40 sont maintenant comparables au budget d’une division. Il a invité les leaders de l’Église du monde entier à devenir plus efficaces en pratiquent la discipline financière. « Si vous voulez que vos organisations aient la capacité de réagir immédiatement comme nous le faisons pour les projets spéciaux, vous ne pouvez pas tout simplement ajouter des employés, » a t-il dit. Réduire la part de dîmes provenant de la Division Nord américaine Robert Lemon, qui prendra sa retraite l’année prochaine, a déclaré que l’amélioration de l’assise financière de la Conférence Générale lui a permis d’ajuster


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sa relation financière avec la Division Nord américaine, qui pendant des années a contribué au budget mondial de la Conférence générale avec un pourcentage de ses dîmes beaucoup plus élevé que celui des autres divisions. Robert Lemon a félicité la Division Nord américaine pour sa générosité. « Le monde à labouré le champ de la Division Nord américaine pendant longtemps, » a t-il dit au Conseil annuel. La Division Nord américaine, qui contribuait à hauteur de 10,72 % de ses dîmes, donne maintenant 7 % et donnera 6 % d’ici 2020. Le changement, qui a démarré en 2001, a rapporté à la Division Nord américaine un montant combiné de 267 millions de dollars qu’elle peut affecter à ses propres projets. Au fil des années, la contribution en dîmes des autres divisions de la Conférence générale a augmentée en passant à 2 % alors qu’elle était auparavant de 1 %. L’année dernière, 50 % des dimes et des offrandes des missions reçus par la Conférence Générale provenaient de la Division Nord américaine, et les autres 50 % du reste du monde. L’année dernière, la plus importante dépense de la Conférence générale, a été la somme de 80 millions de dollars en dotations aux divisions et institutions. Parmi les autres dépenses majeures, on trouve 23 millions de dollars pour les missionnaires inter-divisions et 44 millions de dollars pour le personnel de la Conférence générale et pour les programmes. Locaux de la Division Nord américaine Sur un autre plan, les délégués du Conseil annuel ont approuvé une recommandation de la trésorerie pour soutenir une demande de la Division Nord américaine invitant à explorer l’idée de déplacer son siège en dehors du bâtiment de la Conférence générale. Si la Division choisit de déménager, la Conférence générale donnera 3 millions de dollars pour aider à réaliser la transition. Si le nouveau site se trouve en dehors de la région du Grand Washington où se trouve le siège de la Conférence générale, la division aura besoin d’une approbation supplémentaire de la direction de la Conférence générale. « Ceci ne devrait jamais être considéré comme une initiative visant à les faire partir du bâtiment. C’est plutôt le contraire, » a affirmé le pasteur Ted Wilson, président de la Conférence générale, aux délégués du Conseil annuel après le vote. Les leaders de la Division Nord américaine discuteront du possible déménagement lors de leur rencontre administrative annuelle de fin d’année qui aura lieu en novembre.

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Silver Spring, Maryland, États-Unis L’Église adventiste et l’ordination des femmes pasteures

Lors de sa 60e session de la Conférence générale qui se tiendra du 2 au 11 juillet 2015 à San Antonio aux États-Unis, l’Église adventiste du septième jour,

décidera de prendre un vote historique pour déterminer s’il faut autoriser les femmes à être consacrées au ministère pastoral. La décision de soumettre la question au vote de cette prochaine session a été prise par le Comité exécutif de la Conférence générale au siège mondial de l’Église lors du Conseil annuel de ce mois d’octobre. Ce vote sur la consécration des femmes pourrait mettre un terme à – ou prolonger encore – un débat vieux de plusieurs décennies qui a menacé de diviser l’Église adventiste, d’après ceux qui se positionnent de part et d’autre. Avec 243 votes en faveur et 44 contre, et à la fin d’une journée de délibération au mois d’octobre, le Comité exécutif a donné son accord pour mettre cette question à l’ordre du jour de la session de juillet 2015 de la Conférence générale, rencontre qui établit les règles de fonctionnement pour l’Église. « Considérant que l’unité pour laquelle Jésus a prié est d’une importance vitale pour le témoignage de l’Église adventiste du septième jour, « Considérant que l’Église adventiste du septième jour cherche à impliquer tous les membres dans sa mission mondiale de faire des disciples de Jésus Christ parmi les personnes de toute nation, culture, langue, ethnie, « Considérant que plusieurs groupes nommés par la Conférence générale et ses Divisions ont attentivement étudié la Bible et les écrits d’Ellen G. White sur la question de l’ordination des femmes et ne sont pas parvenus à un consensus pour savoir si la consécration des femmes au ministère pastoral est unilatéralement acceptée ou rejetée, Considérant que l’Église adventiste du septième jour affirme que « Dieu a ordonné que les représentants de son Église venant de toutes les parties du monde, lorsqu’ils sont réunis dans une session de la Conférence générale, auront autorité, » Le Comité exécutif de la Conférence générale demande aux délégués, dans leur responsabilité sacrée devant Dieu lors de la Session 2015 de la Conférence générale, de répondre à la question suivante : « Après que dans une esprit de prière, vous ayez mené une étude sur la consécration dans la Bible, dans les écrits d’Ellen G. White, et les rapports des commissions d’étude, et après considération attentive de votre part de ce qui est le mieux pour l’Église et l’accomplissement de sa mission, est-il acceptable pour les comités exécutifs des Divisions, selon qu’ils le considèrent approprié dans leurs territoires, de prévoir l’ordination des femmes au ministère pastoral ? Oui ou Non. » Si la question sur la théologie de l’ordination soumise à un vote est adoptée, les leaders de chacune des 13 Divisions administratives de l’Église pourront décider si les femmes seront consacrées au ministère pastoral dans leurs territoires. Cette proposition votée par le Comité exécutif aujourd’hui a été faite devant l’assemblée comme recommandation venant des principaux dirigeants de l’Église et pourrait être considérée comme une


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façon créative de traiter les questions délicates en adoptant une position neutre. Certains partisans de l’ordination des femmes ont voté en faveur de la proposition mais ont exprimé de grandes préoccupations parce que la proposition faite devant le Comité exécutif ne contenait pas une recommandation formelle pour ou contre l’ordination des femmes. Les partisans craignent que la question ait moins de poids lorsqu’elle arrivera à la Session de la Conférence générale. « Je pense que ce corps a besoin de donner une direction à l’Église mondiale, » a dit David Weigley, président de l’Union de Fédérations de Columbia dans la Division Nord américaine. « Nous passons à côté d’une extraordinaire occasion de donner une orientation. Les dirigeants dirigent, ils donnent la direction, » a t-il ajouté. « À partir de ma compréhension de l’histoire de ce débat en particulier, il semble que le Conseil annuel a toujours joué un rôle prépondérant dans ce qui est présenté à la Session de la Conférence générale, » a déclaré Heather-Dawn Small, directrice du Ministère des Femmes pour l’Église adventiste mondiale. « Dans le passé, j’ai vu que ce qui est décidé par ce Conseil annuel influence la Session de la Conférence générale. » Le président de séance du Conseil annuel lors de la séance du jour, le vice-président Mike Ryan a suggéré que la proposition devait être impartiale, et que la question de l’ordination convenait mieux à la délégation de la Session. Plus de 20 personnes se sont exprimées Alberto C. Gulfan Jr., président de la Division de l’Asie Pacifique Sud, a dit qu’il appréciait la contribution des femmes évangélistes, mais que les membres composant sa région « ne sont pas prêts à aller de l’avant avec l’ordination des femmes au ministère pastoral. » Il a ajouté : « Nous soutenons également cette recommandation invitant à transmettre cette question lors de la Conférence générale en session et à laisser les délégués trancher une fois pour toutes. » Le président de la Conférence générale, le pasteur Ted N.C. Wilson, qui s’était opposé à de récentes décisions sur l’ordination qui sont évoquées devant le Conseil annuel, n’a pas exprimé son opinion au cours de la rencontre, mais a indiqué avant la discussion qu’il serait disposé à ajuster sa position. « Si ce corps accepte la recommandation de placer une question devant la session de la Conférence générale et que la session, après considération et analyse faites dans un esprit de prière, vote quelque chose », a annoncé Ted Wilson, « je vous promets que je suivrai ce vote de la Conférence Générale. Je voudrais demander à chacun d’entre vous d’en faire de même. » La discussion au sujet de la consécration des femmes a débuté il y a plus de 130 ans, d’après les archives de l’Église adventiste ; ce débat s’est intensifié depuis les années 1970, en particulier là où les membres demandent le changement, y compris les États-Unis, une partie de l’Europe et le Pacifique

Sud. Lors des sessions de 1990 et de 1995 de la Conférence générale, les délégués ont voté contre des propositions autorisant l’ordination des femmes, et depuis, cette question n’est plus revenue à l’ordre du jour d’une session. Cependant, lors de la session de 2010 à Atlanta en Géorgie aux États-Unis, un délégué de l’État de Pennsylvanie a demandé aux leaders de l’Église que si les femmes ne peuvent être consacrées au ministère pastoral, alors quelle est finalement la théologie de l’Église sur l’ordination ? Cette question a amené les leaders de la Conférence Générale à s’engager à ouvrir la discussion et à mettre en place le Comité d’étude sur la Théologie de l’Ordination, ou TOSC. Ce comité de 106 membres s’est vu confier la tâche de considérer en profondeur la question de l’ordination et de fournir des informations qui pourraient aider la Conférence Générale à déterminer la gestion de cette question. La réponse du TOSC a été un rapport de 127 pages qui a servi de base à la discussion d’aujourd’hui. Le rapport reconnaît que les membres du comité – venus du monde entier et qui se sont réunis quatre fois, sur plusieurs jours – n’ont pas été en mesure de parvenir à un accord pour déterminer s’il fallait soutenir ou s’opposer à l’ordination des femmes. Le TOSC a produit trois déclarations distinctes pour résumer les positions des membres. Ces positions ont ensuite été expliquées par trois universitaires dans une présentation faite au Comité exécutif. Une position, appelée déclaration n° 1, indique que seuls les hommes pouvaient être ordonnés dans toute l’Église mondiale. La déclaration n° 2 affirme que les institutions chargées d’embaucher les pasteurs devraient pouvoir prendre leurs propres décisions sur la possibilité ou non d’ordonner les femmes au ministère pastoral. La déclaration n° 3 stipule que la décision devrait être laissée à la direction « au niveau adéquat » pour qu’elle détermine si l’ordination « peut être appropriée pour leur région. » Même si la théologie de l’ordination sera placée à l’ordre du jour de la session de la Conférence générale, l’issue de la question est loin d’être certaine. Les quelques 2600 délégués votants peuvent décider d’adopter, de rejeter ou d’amender la proposition.

Protestantisme

(RNS/Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Lausanne, Suisse – La maladie psychique grande absente en chaire

Les prédicateurs protestants parlent rarement de troubles mentaux dans leurs prêches et seulement un quart des congrégations ont mis en place des outils pour venir en aide au fidèle souffrant de troubles psychiques et à leur entourage, selon une recherche d’un groupe d’étude lié à l’Église baptiste. Un américain sur quatre a été touché par une maladie psychique, pourtant cette question n’est que peu abordée dans les Églises, selon une recherche de LifeWay research. « Cela démontre le besoin d’une


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meilleure communication », estime Ed Stetzer, directeur exécutif de l’institut de sondage, ministère de LifeWay Christian Resources, agence de la convention baptiste du Sud des États-Unis.

Concernant la maladie mentale, les chercheurs constatent que : 66% des prédicateurs ne la mentionnent que rarement. Une fois par an ou jamais. 26% en parlent plusieurs fois par an. 4% en parlent environ une fois par mois. 3% en parlent plusieurs fois par mois. « Quand on compare ce que nous savons statistiquement de la prévalence de ces maladies, et le manque de prêches sur cette question, je pense qu’il y a une déconnexion », a jugé Ed Stetzer. Le sondage a été mené parmi les Églises protestantes traditionnelles et évangéliques et a été financé par l’organisation du Colorado Focus on the Family ainsi que par un donneur anonyme dont un parent souffre de schizophrénie. Il est complété par des questionnaires soumis à des pasteurs et des fidèles touchés par des troubles psychiques –dépression, troubles bipolaires ou schizophrénie– ainsi qu’à des parents de malades. Un terrible fléau Kay Warren, auteure de cette étude, en salue les résultats. Elle témoigne du « terrible fléau », qui l’a touchée, elle et son mari Rick Warren, pasteur d’une «mega-church». Leur fils de 27 ans, Matthew a souffert d’une maladie mentale et s’est tué l’an dernier. Elle encourage les dirigeants des Églises non seulement à prêcher sur ce thème, mais aussi de permettre à ceux qui sont confrontés aux troubles mentaux de témoigner dans les congrégations. « J’appelle tout pasteur ou responsable d’Église à délivrer un message sur ce thème et à mettre en avant ceux qui vivent avec des troubles psychiques afin qu’ils puissent se vivre comme humains dans ce processus », déclare Kay Warren, interrogée par téléphone. En contraste avec les résultats de l’enquête consacrée à l’attention que les pasteurs accordent à ce thème, près de 7 personnes touchées par la maladie sur 10 ont déclaré que l’Église devrait aider les familles à trouver des groupes et services locaux de soutien. Alors que 68% des pasteurs ont déclaré que leur Église dispose d’une liste des ressources locales en santé mentale, à peine 28% des familles ont dit connaître ces offres. Jared Pinton, directeur des services de conseils à Focus on the Family, déclare que les pasteurs sont tournés vers l’aide, mais que dans leur formation au séminaire ou à l’institut biblique ils n’avaient souvent reçu aucun entrainement pour répondre aux besoins en santé mentale de leurs paroissiens. L’étude montre que moins de la moitié des pasteurs, 41%, ont suivi des séminaires sur la prise en charge de la maladie mentale. Daniel Aleshire, directeur général de l’association des écoles théologiques, estime que 35 des 270 écoles membres de son association proposent des di-

plômes de niveau master en relation d’aide ou en thérapie familiale ou de couple. Une étude récente de l’Université Baylor a montré que sur les 70 séminaires offrant un Master of Divinity, la majorité offre des cours de conseils, mais que peu d’étudiants choisissaient cette option. Un quart des pasteurs touchés Malgré la réticence à aborder la question, près d’un quart des pasteurs interrogés, 23%, reconnaissent avoir été personnellement confrontés à la maladie mentale, selon le sondage de LifeWay. « Je pense que cela aide à comprendre pourquoi certains pasteurs ont un sentiment d’empathie, pas seulement de sympathie », commente Ed Stetzer. LifeWay relève également qu’un peu plus d’un quart, 27%, des Églises ont déclaré avoir un programme pour venir en aide aux familles touchées par la maladie mentale. Focus on the Family a élaboré du matériel pour les pasteurs sur la base de cette recherche, dont « des outils pratiques et des astuces pour trouver un coreligionnaire de confiance à qui demander de l’aide », promet Pingleton, ministre et psychologue clinique, lors de la conférence téléphonique avec Kay Warren. « Partager des visions du monde est vital dans une relation d’aide. Un pasteur doit savoir que s’il recommande à quelqu’un l’un des membres de son troupeau, l’un de ses moutons, ce quelqu’un ne va pas le tondre. » Un avis que ne partage pas Kay Warren. « Si j’ai des ennuis avec mon cœur, je ne m’inquiète pas de savoir si le chirurgien cardiaque est croyant ou non, compare-t-elle. Je veux le meilleur. » Le sondage de LifeWay n’a pas abordé spécifiquement la question de la foi des professionnels en santé mentale. Les résultats du sondage sont basés sur une enquête du 31 mai dernier. 1000 pasteurs protestants ont été sondés. La marge d’erreur est de 3,1%.

Mouvement Évangélique

(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Lausanne, Suisse – Jeunes évangéliques privés de subventions

Le mouvement évangélique, cette branche du protestantisme qui insiste sur la conversion individuelle et reconnaît la Bible littéralement comme la Parole de Dieu, serait-il discriminé ? C’est ce que laisse penser un article de l’édition de ce mois d’octobre du mensuel « Christianisme aujourd’hui » dans lequel il est dévoilé que plusieurs organisations évangéliques se sont vues refuser en Suisse de d’une aide de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), pour un montant total d’environ 500 000 FS, selon le périodique évangélique. Ainsi, Les Groupes bibliques des écoles et universités (GBEU), la Ligue pour la lecture de la Bible, l’Armée du Salut, les groupes de danse et de chant Adonia, et la Fondation du grain de blé ont reçu un refus après avoir déposé une demande d’aide financière au titre de l’encouragement des activités extrascolaires des enfants et des jeunes. Un choc pour certaines qui bénéficiaient de ces aides depuis une dizaine d’années. D’autant plus que, selon l’enquête


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de « Christianisme aujourd’hui », plusieurs organisations d’arrière-fond réformé ou catholique ont quant à elles, reçu de nouveau des subventions en 2014. « Nul ne peut se prévaloir d’un droit à ces subventions », souligne Eveline Zurbriggen, responsable du domaine compétent au sein de l’OFAS, contactée par Protestinfo. Le fait qu’une association soit aidée une année ne garantit en rien que cette aide sera perpétuée les années suivantes. « Il est tout à fait possible qu’une demande d’aide financière ait été acceptée il y a une année sur la base de la seule évaluation générale effectuée pour chaque demande », mais que cette année une évaluation complémentaire fasse apparaître que la demande « ne satisfait pas à toutes les exigences légales ». Or justement, « nous avons soumis à ce type d’évaluation les aides octroyées à toutes les organisations se référant à une croyance religieuse, et ce, sans prendre en considération quelque croyance que ce soit », confirme la fonctionnaire. Cette façon de procéder est, selon l’OFAS, conforme à la loi fédérale sur l’encouragement de l’enfance et de la jeunesse (LEEJ), entrée en vigueur début 2013. Eveline Zurbriggen rappelle, en outre, que « les subventions ne constituent pas des cadeaux, car elles sont obligatoirement liées à la fourniture de certaines prestations. » Aucune discrimination Cette année, un contrôle approfondi a effectivement été appliqué à toutes les demandes émanant d’organisations religieuses sans que leur appartenance confessionnelle n’entre en ligne de compte. « Plusieurs organisations confessionnelles ont reçu des subventions en 2014 ; le montant total qui leur a été alloué est de plus de 600 000 FS. Autrement dit, l’OFAS ne fait preuve d’aucune discrimination ni à l’égard de certains courants religieux ni à l’encontre de l’ensemble des organisations confessionnelles en tant que telles », insiste Eveline Zurbriggen. « Je crois que l’apport de nos organisations pour le bien de l’enfant et pour la prévention est largement sous-estimé », regrette Timo Hottinger, responsable administratif d’Adonia dans les colonnes de « Christianisme aujourd’hui ». « Ce n’est pas comme si nos organisations propageaient des valeurs contraires à celles de l’État. Les valeurs chrétiennes sont largement représentées dans les lois suisses. » Mêmes regrets pour Colin Donaldson, secrétaire général des GBEU, toujours cité par le mensuel chrétien : « La formation et l’encouragement des jeunes à prendre des responsabilités est l’un des apports des GBEU à la jeunesse. » Insuffisant pour l’OFAS, qui dans le courrier annonçant son refus écrit : « Votre organisation a pour principales missions la pratique de la foi, l’instruction religieuse et la diffusion de vos croyances/principes de foi. Votre travail avec les enfants et les jeunes ne sert qu’à favoriser la mission principale de votre organisation. » Enquête sur les statuts et rapports d’activité « Pour évaluer si les buts d’une organisation sont compatibles avec celui de la LEEJ, nous nous contentons de relever ceux que l’organisation a elle-même

définis dans ses statuts et concrétisés dans ses rapports annuels et les documents qui figurent sur son site Internet », explique Eveline Zurbriggen. Plusieurs organisations ont annoncé leur volonté de faire recours. « En résumé, j’aimerais insister sur le fait que le rejet des demandes d’aide financière n’est nullement motivé par la volonté de faire des économies, ni ne résulte d’une application plus stricte du cadre réglementaire ; il découle simplement d’une application plus correcte de la législation. Une telle correction est dans l’intérêt des organisations en faveur de l’enfance et de la jeunesse qui remplissent les conditions d’octroi, car elles peuvent ainsi recevoir un soutien financier plus important », conclut Eveline Zurbriggen.

(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Russie – La situation des chrétiens en Russie peine à évoluer

Victor Ignatenkov, pasteur russe, dont le grandpère a été tué parce qu’il était chrétien, s’est rendu aux États-Unis. Il observe les ministères de l’Église américaine, et partage son témoignage rare et personnel, celui d’une personne qui connaît le paysage religieux complexe de la Russie, maintenant que les persécutions, autrefois largement répandues, sont terminées. Pendant l’enfance de cet homme de 59 ans sous le régime soviétique, les chrétiens ne pouvaient se réunir que pour les cultes. Il n’y avait pas de service religieux, pas d’étude biblique en milieu de semaine, et définitivement aucun prosélytisme. Aujourd’hui, Victor Ignatenkov dit être libre de mener les activités qu’il veut si bien comme pasteur de l’Église centrale Baptiste dans sa propre ville de Smolensk — une ville située entre les capitales de la Russie et de l’Ukraine – que comme évêque régional de l’Union russe des chrétiens évangéliques baptistes. L’Union est un groupe d’Églises évangéliques protestantes qui a commencé à émerger en Russie il y a environ 150 ans, comme une alternative à l’institution orthodoxe russe. C’est le Programme Paix et Réconciliation internationale de l’Église presbytérienne (USA) qui a sponsorisé le voyage du ministre aux États-Unis, avec des haltes prévues au Tennessee, en Pennsylvanie, en Oklahoma et dans plusieurs autres états. Victor Ignatenkov, grâce à un interprète, s’est entretenu sur la relation proche que Vladimir Poutine entretient avec l’Église orthodoxe Russe. Vladimir Poutine a aidé à ressusciter l’Église, que l’État avait autrefois écrasée. Et bien qu’il n’y ait aucune religion d’État, l’Église russe orthodoxe bénéficie d’un traitement privilégié. « Vladimir Poutine peut bien être de la confession qu’il veut », dit Victor Ignatenkov. « Ce qui est important pour nous, ce que nous apprécierions, c’est qu’il se tienne dans une position neutre. Nous ne ressentons pas de restrictions gouvernementales parce que nous sommes baptistes ». Tous les chefs d’Églises ne peuvent pas dire la même chose. Le gouvernement refuse de reconnaître quelques religions, ce qui signifie que la liberté religieuse est de fait limitée. L’année dernière, un rapport


BIA - N° 385 - Octobre 2014 - 8 du Département d’État américain a épinglé la Russie sur le traitement qu’elle réserve aux groupes religieux minoritaires, non seulement aux Témoins de Jéhovah, aux scientologues et aux pentecôtistes, mais aussi aux musulmans. Les membres des minorités peuvent être soumis à l’arbitraire, se voir refuser l’accès aux lieux de culte ou même des visas pour les missionnaires, indique ce rapport. Pour les confessions que le gouvernement reconnaît, la Perestroïka, le mouvement de réforme politique qui a commencé au déclin de l’Union soviétique, les portes sont ouvertes pour une liberté de religion totale. Déclin de la religiosité Avant, les Russes n’avaient jamais assez de prêches évangéliques, a déclaré Victor Ignatenkov. Les centres culturels étaient utilisés pour des services religieux et les gens s’arrachaient les Bibles gratuites. Mais maintenant, la description que fait Victor Ignatenkov de ses concitoyens ressemble à ce que les évangéliques américains déplorent : les gens sont indifférents. « Probablement parce que leur qualité de vie est meilleure », avance le pasteur baptiste, « tout ce qui était interdit était bien sûr très intéressant. Ce n’est plus interdit, donc naturellement ce n’est plus intéressant maintenant. » Un centre de recherche sur les pratiques des groupes religieux majoritaires en Russie confirme les observations de Victor Ignatenkov à propos de l’intérêt des Russes pour la foi. Couvrant une période qui va de 1991 à 2008, l’étude montre une montée d’intérêt pour le protestantisme. L’Islam et le catholicisme romain. Montée d’intérêt qui s’est ensuite réduite. La part des Russes qui sont allés à l’Église une fois par mois est montée de 2% en 1991 à 9% en 1998, pour ensuite baisser à 7% 10 ans plus tard. En 2008, l’enquête a montré que 72% de la population russe sont chrétiens orthodoxes, mais il n’y a pas de corrélation avec la fréquentation des églises. Des études américaines similaires montrent qu’un cinquième des adultes américains ne s’identifient à aucune religion. Mais le pasteur russe s’est déclaré impressionné par les activités d’Église durant son voyage. Lundi 6 octobre, à Clarksville, Tennessee, à l’université d’État Austin Peay, il s’est adressé à des étudiants de science politique, avant de repartir vers Smolensk, avec des idées d’améliorations à partager avec son Église. Grand-père tué pour sa foi Les ennuis pour les chrétiens russes ont commencé en 1937, sous le dictateur Joseph Staline, a déclaré Victor Ignatenkov. Sa mère, Olga a été élevée avec ses cinq frères et sœurs dans la foi baptiste, par son père Pavel Gorbatenkov, le grand-père de Victor. C’est par le martèlement des poings des soldats sur la porte, qu’ils ont su en un instant que leur Commission paritaire 1111 G 88583 Dépôt légal N° 79 – CAB – 019 Préfecture de Seine-et-Marne

vie heureuse et paisible était terminée. Le grand-père de Victor Ignatenkov a été emprisonné, et les visites de sa famille interdite. Sa famille a tout de même continué de lui apporter de la nourriture à la prison pendant deux semaines. Après ces 15 jours, les soldats n’ont plus pris la nourriture, mais sans toutefois leur dire que Pavel Gorbatenkov avait été tué. Ce qui n’a été dit que des années plus tard. Le gouvernement a commencé à autoriser les cultes limités en 1944. Aujourd’hui, la Constitution de la Russie prévoit la liberté religieuse, mais d’autres lois, dont celle qui interdit « l’extrémisme » et une nouvelle loi sur « l’offense aux sentiments religieux des croyants » limitent la liberté religieuse, particulièrement pour les membres de groupes religieux minoritaires. L’histoire familiale de Victor Ignatenkov et la question de la liberté religieuse en Russie posent celle de savoir si les incidents rapportés par des évangéliques aux États-Unis peuvent être qualifiés de persécutions. Dans un article récent paru dans un blog de la Convention baptiste du sud, à Arington, Texas, une mère a écrit qu’elle estimait que son fils était persécuté parce que son professeur lui avait demandé de garder sa Bible pour un usage privé. Les plaintes pour persécutions des évangéliques américains font écho à celles de minorités religieuses comme les Témoins de Jéhovah, qui ont saisi la Cour suprême dans les années 1940, pour protéger leur liberté religieuse, observe James Hudnet-Beumier, professeur d’histoire des religions à la Divinity School de Vanderbilt. Mais c’est bien peu pour dire que ce qui arrive aujourd’hui en Amérique a quelque chose à voir avec la persécution, continue le professeur, particulièrement si on compare avec ce qui se passe en Russie, en Irak ou en Syrie. « Les États-Unis sont un des pays au monde les plus respectueux en matière de religion », conclut James Hudnet-Beumler. Impressionné par les ministères sociaux Après ses expériences vécues, Victor Ignatenkov va dans ce sens en disant qu’il serait peut-être plus juste de dire que les expériences négatives des chrétiens américains sont plus du ressort de la discrimination que de la persécution. De façon générale, il dit avoir été très encouragé par les Églises américaines, grandes et animées, « avec des salles pour tout. » Il a rajouté enfin avoir été vraiment intéressé par ce qu’il a vu des ministères sociaux des Églises — auprès des personnes sans domicile, dans les prisons et ailleurs — et qu’il allait en tirer des leçons pour chez lui. Il voudrait également entreprendre des efforts coopératifs entre gouvernement et Églises pour prodiguer aux Russes dans le besoin des services qui s’enracinent dans la foi.

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