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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News Networks©
Sommaire
Mensuel • 35e année • n° 386 - Novembre 2014
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Nouvelles des Églises adventistes
Silver Spring, Maryland, États-Unis - Maintien de « l’allocation logement » face à une remise en cause d’un groupe athée Silver Spring, Maryland, États-Unis – L’épouse du viceprésident des États-Unis félicite ADRA pour son action en Ukraine Silver Spring, Maryland, États-Unis – L’ONU sonne l'alarme pour mettre fin à la pandémie de la violence contre les femmes
Protestantisme international
Genève, Suisse - L’Église protestante de Genève s’interroge Genève, Suisse - Les Églises protestantes de Chine et de Suisse ravivent leurs liens Munich, Allemagne - Les Églises ne veulent pas d’une tolérance qui mette en péril leur propre identité Cottbus, Allemagne - Un temple protestant devient une synagogue
Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être reproduits avec mention de la source : BIA
Mouvement évangélique
Lausanne, Suisse – Le creuset des conventions revivalistes
Liberté religieuse
Berne, Suisse – Les protestants s’inquiètent des atteintes contre l’État de droit Genève, Suisse – Rapport avec le religieux Roumanie – Soutien de la liberté religieuse
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Dominik Frikart Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert
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Nouvelles des Églises adventistes
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis Maintien de « l’allocation logement » face à une remise en cause d’un groupe athée
Une cour fédérale des États-Unis a confirmé que les ministres du culte peuvent encore bénéficier de l’avantage fiscal sur l’allocation logement, donnant ainsi une suite favorable à un appel soutenu par l’Église adventiste du septième jour visant à contester la décision d’une cour inférieure de justice qui aurait mis un terme à l’allocation logement pour le pasteur.
Le septième circuit de la Cour d’appel à Chicago, a rendu sa décision en disant que les plaignants (la Fondation pour l’affranchissement de la Religion) manquait de fondement pour remettre en cause l’exemption fiscale, indiquant que le groupe en question n’avait pas personnellement subi de dommages.
L’Église adventiste du septième jour s’était associée, au mois d’avril, à la remise d’un document « amicus brief » – pour soutenir ce cas avec plus de 30 autres dénominations et organisations religieuses.
La décision de justice rejette ce qui aurait constitué une augmentation d’impôts de plusieurs centaines de millions pour les ministres du culte et d’autres individus bénéficiant d’exonération d’impôts pour leur logement.
La nouvelle décision représente la dernière étape d’une démarche initiée par un procès intenté en 2011 par la Fondation pour l’affranchissement de la religion, un groupe athée et agnostique établit dans l’État du Wisconsin.
Cette Fondation a assigné en justice les principaux dirigeants du Service Fiscal et du Trésor des ÉtatsUnis à cause de l’exonération votée par le Congrès en 1954. La section 107 du Code du Service Fiscal permet à un « ministre de l’Évangile » de déclarer certaines compensations comme l’allocation logement et de bénéficier pour elles d’une exonération d’impôts.
Une décision rendue l’année dernière par une cour inférieure de justice indiquait que l’exonération constituait une violation de la Clause d’Établissement du premier amendement, qui interdit au Congrès de passer une loi « concernant l’établissement de religion. »
L’adjoint du conseiller juridique de l’Église adventiste, Todd McFarland, a déclaré que l’Église était satisfaite de cette nouvelle décision.
« L’Église adventiste a une longue histoire de fidélité au principe de séparation de l’Église et de l’État. Néanmoins, accorder aux pasteurs cette exonération fiscale de longue date, ne viole aucunement la « Clause d’établissement, » a-t-il mentionné. « Le gouvernement accorde des exonérations d’impôts à toutes sortes de personnes et de sociétés. »
D’autres exonérations, a indiqué Todd McFarland, concernent les enseignants et les professeurs travaillant dans les institutions éducatives, le personnel militaire, le personnel hébergé dans l’intérêt de l’employeur, ainsi que certains contribuables vivant à l’étranger.
Aux États-Unis, depuis longtemps, beaucoup d’organisations religieuses bénéficient de l’exonération d’impôts pour financer la compensation accordée à leurs ministres du culte. Ivan Williams, directeur de l’Association pastorale pour la Division Nord Américaine de l’Église adventiste, a déclaré que les pasteurs de la dénomination reçoivent un salaire décent à la base, mais selon l’endroit où ils vivent, les ajustements par rapport au coût de la vie sont, en général, très insuffisants et ne sont pas proportionnels. L’exonération dont bénéficient les pasteurs pour leur logement, leur donne la possibilité de déduire leurs dépenses de logement de leur revenu imposable. Ivan Williams a déclaré que l’avantage après imposition pour les pasteurs adventistes se situe entre 5 et 10 % du montant total de leur compensation.
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis L’épouse du vice-président des États-Unis félicite ADRA pour son action en Ukraine
Jill Biden, l’épouse de Joe Biden, vice-président des États-Unis, a exprimé sa sympathie à l’égard d’une famille avec deux enfants qui a fui les combats dans l’Est de l’Ukraine, et elle a remercié ADRA pour l’aide apportée à cette famille ainsi qu’à de nombreuses autres personnes déplacées à cause de la violence. Jill Biden a visité un abri dans les bureaux d’ADRA à Kiev vendredi, alors que son époux était engagé dans des discussions avec le président ukrainien, Petro Poroshenko, sur des mesures destinées à gérer l’économie chancelante du pays. L’Ukraine devra faire face à un hiver sombre après sept mois de conflit entre des séparatistes qui souhaitent l’indépendance et les forces gouvernementales dans l’est de l’Ukraine. La violence a causé la mort de plus de 4 300 personnes et amené plus de 460 000 autres à fuir vers d’autres régions de l’Ukraine et au delà de la frontière. Après avoir rencontré la famille déplacée d’ukrainienne, Jill Biden a remercié l’ONG humanitaire ADRA et ses partenaires, l’agence gouvernementale USAID et le programme de développement des Nations Unies, pour leur action en Ukraine. « Mon cœur est brisé après cette rencontre, » a t-elle déclaré, à l’Union des Fédérations Ukrainiennes de l’Église adventiste. « Beaucoup de personnes exilées n’ont même pas d’hébergement temporaire. Dans une situation où l’hiver approche, cette tragédie pourrait se transformer en crise si nous n’agissons pas ensemble, » a dit Jill Biden. « Les gouvernements et la société civile, les ukrainiens et leurs amis dans le monde entier doivent agir comme une équipe, comme une même mission humanitaire. » Jill Biden a demandé à la famille exilée – Oleg et Svetlana, et leurs deux enfants, Katerina, 13 ans et Andrei, 12 ans – de lui parler de leur vie à Donetsk, de la manière dont ils vivent depuis leur fuite, d’après ce qu’indique un récit de la visite fourni par Viktor Alyeksyeyenko, président de l’Union de Fédérations Ukrainiennes.
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Svetlana précise qu’elle avait deux emplois à Donetsk, elle enseignait la psychologie à l’Université Technique Nationale de Donetsk et elle donnait aussi des cours de musique à des enfants doués dans un collège. Oleg lui indique qu’il est diplômé de musique classique, comme son épouse mais qu’il travaillait comme agent immobilier.
Svetlana et Oleg ont tous les deux remercié l’Église adventiste du septième jour qui gère ADRA, pour l’aide qu’elle leur a apportée dans leur réinstallation à Kiev, et ils ont indiqué qu’ils étaient en train de se refaire grâce à l’aide de membres d’Église.
Aujourd’hui, Svetlana donne des cours particuliers de musique et Oleg est de retour dans l’industrie du meuble. Le couple organise régulièrement des concerts pour récolter des fonds pour d’autres personnes qui ont fui l’est de l’Ukraine.
Jonathan Duffy, le président d’ADRA International également en visite en Ukraine, a dit à Jill Biden qu’il était frappé par la volonté manifestée par les ukrainiens de s’entraider. Mais il a indiqué que leurs besoins dépassaient de loin leurs ressources.
« Malheureusement, l’agence ADRA a encore beaucoup de travail à accomplir en Ukraine, » a t-il précisé.
Offrant un soutien financier, un responsable de l’USAID, E. Jed Barton, a annoncé dans les bureaux d’ADRA que son agence contribuera, à hauteur de 3 millions de dollars, au Programme alimentaire mondial des Nations Unies pour aider les personnes déplacées dont le nombre est estimé à 120 000 en Ukraine.
Vladimir Tkachuk, directeur d’ADRA pour la Division Eurasienne de l’Église adventiste, dont l’Ukraine fait partie, a dit que la visite de Jill Biden a placé sur ADRA un coup de projecteur bienvenu qui lui permettra d’amplifier ses efforts.
« Ce type de rencontre est très important pour tout le monde, » a dit Tkachuk dans une interview. « Le bureau d’ADRA en Ukraine a montré qu’il s’agit d’une organisation sérieuse capable de ben faire son travail. ADRA International a eu l’opportunité de montrer les avantages d’avoir une famille internationale unie. Mais la chose la plus importante est que beaucoup de personnes traversant actuellement un moment difficile reçoivent et recevront de l’aide. »
Au cours des récents mois, ADRA, l’Eglise Adventiste, et la chaine TV de l’Église, Hope Channel, ont collecté et distribué 200 tonnes d’aide humanitaire dans le cadre d’un projet caritatif appelé Ange de l’Est. Le projet a également permis de récolter environ 505 000 hryvnia ukrainiens (environ 35 000 dollars) en aide financière pour les personnes déplacées. Actuellement ADRA héberge cinq familles dans son abri de Kiev mais cette ONG dispose de locaux pour accueillir 20 familles. Au cours des six derniers mois, ADRA a hébergé environ 400 familles pour des périodes allant d’un jour à quatre mois.
Le pasteur Guillermo Biaggi, président de la Division Eurasienne, a remercié les donateurs qui ont
soutenu ADRA et a déclaré que lui ainsi que d’autres dirigeants de l’Église priaient pour ADRA et pour l’Ukraine.
« Nous prions pour que Dieu amène la paix dans l’Est de l’Ukraine et donne de la sagesse aux autorités de tous les pays impliqués, » a déclaré Guillermo Biaggi dans un courriel. « Nous prions aussi pour le projet d’ADRA. »
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis – L’ONU sonne l'alarme pour mettre fin à la pandémie de la violence contre les femmes
La violence contre les femmes et les filles est une pandémie mondiale qui détruit des vies, fracture des communautés et freine le développement. Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Kimoon, a déclaré que le monde d'aujourd'hui est marqué par la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes.
« Mais la violence contre les femmes et les filles ne sortent pas de nulle part. C’est tout simplement l'exemple le plus extrême de l'oppression politique, financière, sociale et économique des femmes et des filles dans le monde entier », a déclaré M. Ban Ki-moon lors d'un événement du Conseil économique et social (ECOSOC) au siège.
Plusieurs organisations et personnalités se sont jointes à la table ronde avec lui.
Le bâtiment du Secrétariat des Nations Unies et de l'Empire State Building ont été éclairés en orange, et beaucoup portaient la couleur orange pour montrer leur soutien et la solidarité pour mettre fin au fléau qui affecte une femme sur trois dans le monde entier.
M. Ban Ki-moon a expliqué que la violence contre les femmes ne se limite pas à une seule région, au système politique, à la culture ou à la classe sociale. elle est présente à tous les niveaux de la société dans le monde. Elle arrive en temps de paix et s’aggrave en période de conflit.
Cette année, nous avons vu par exemple l'enlèvement de plus de 200 filles au Nigeria ; des écolières indiennes violées, tuées et suspendues à un arbre ; des femmes irakiennes violées et l'esclavage sexuel se développe en temps de guerre ; l'intimidation des femmes continue sur Internet.
Les gouvernements, les milieux de travail, les universités et les autorités sportives intensifient l'action pour mettre fin à la violence sexuelle. Plus de 80 % des gouvernements ont adopté des lois sur la violence domestique et le harcèlement sexuel.
Cependant, leur mise en œuvre est souvent lente et inégale. Les menaces de l’extrémisme et les réaction contre les droits de femmes ne cessent de se développer.
« C’est à chacun de jouer son rôle ; les droits des femmes ne sont pas seulement l'affaire de femmes. Les hommes et les garçons prennent enfin leur place en tant que partenaires dans cette bataille. La campagne «HeForShe» lancé il y a deux mois rassemble une moitié de l'humanité à l'appui de l'autre », a déclaré M. Ban Ki-moon.
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Faisant écho à « ONU-Femmes » Mme MlamboNgcuka a expliqué que cette Journée est l'occasion de « d’allumer une lumière orange » sur la violence contre les femmes qui a lieu à la maison, dans les écoles, les nations, les villes et villages. Elle demande du soutien pour faire face à « l'horreur ».
Membre du Conseil du Consistoire (exécutif) Alain de Felice a invité les membres de cette commission à laisser libre court à leur imagination pour proposer des solutions innovantes. La commission de sept membres, quatre nommés par le Consistoire, un par le Conseil du Consistoire, un par la Faculté de théologie et un par la Compagnie des pasteurs, est par exemple invitée à réfléchir à la question de définir plusieurs catégories de membres, tel que membre sympathisant, par exemple. (...)
« Aucune culture, aucune nation, aucune femme - jeune ou âgée - n’est à l'abri de cette violation des droits de l'homme », a t-elle ajouté. « Et ces femmes sont déterminées à reprendre leur vie », dit-elle, en précisant « qu’il n'y a pas de temps pour la complaisance ou des excuses, le temps est venu d'agir. » « Nous avons besoin de jeunes, des membres du Parlement et des partis politiques, des leaders religieux et traditionnels ainsi que des hommes et des garçons pour jouer leur rôle » expliqua la responsable de « ONU-Femmes ». Enditnow est la contribution de l'Église adventiste pour soutenir les efforts des Nations Unies. Enditnow est une campagne mondiale pour sensibiliser et plaider pour la fin de la violence contre les femmes et les filles à travers le monde. Elle vise à mobiliser les adventistes du monde entier et invite les autres communautés à s’unir pour résoudre ce problème dans le monde entier.
Genève, Suisse - Les Églises protestantes de Chine et de Suisse ravivent leurs liens
« C’est un moment important que le monde prépare avec l’action 2015 », a déclaré Mme MlamboNgcuka, soulignant que la question de la lutte contre la violence contre les femmes sera placée sur le futur agenda de développement mondial.
Protestantisme international
(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - L’Église protestante de Genève s’interroge
« Nous ne sommes plus membres de l’Église protestante de Genève (EPG) par la génétique », a constaté Emmanuel Fuchs, président de l’Église protestante de Genève, devant le Consistoire (organe délibérant) qui s’est réuni jeudi 27 et vendredi 28 novembre à Malagnou. « Dans la paroisse que je sers, un bon tiers des fidèles ne sont pas nés protestants. Ces paroissiens-là n’ont jamais eu l’occasion d’exprimer leur appartenance à l’EPG », constate le pasteur.
Le Consistoire a donc donné mandat à un groupe de travail qui va réfléchir aux nouvelles façons d’être membre de l’Église dans une société où l’appartenance confessionnelle ne se déclare plus, ni par le biais des habitants, ni par celui de la tradition familiale. En réponse à un délégué au Consistoire qui se demandait si cela devait vraiment faire partie des priorités de l’Église que de travailler sur la notion de membre, Emmanuel Fuchs a cité quelques exemples concrets nécessitant de savoir qui est membre : de la convocation des jeunes au catéchisme, aux appels aux dons. « L’objectif ne doit pas être de se regarder le nombril et de pouvoir compter qui est dans l’enclos, mais bien de pouvoir ouvrir au plus grand nombre la possibilité de s’exprimer comme membre », a souligné le président.
(ERF Vaudoise/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Une délégation, conduite par Gottfried Locher, président du Conseil de la Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS s’est rendue à Shanghai et à Nankin, en République populaire de Chine, du 16 au 24 novembre 2014. Elle eut l’occasion de rencontrer ses partenaires chinois et de renouveler le « memorandum of understanding » qui les lie depuis 2005. Le principe d’une collaboration dans le cadre du jubilé de la Réforme, dès 2017, a été discuté. En renouvelant cet accord de partenariat, les Églises protestantes chinoises et suisses répètent leur intention de renforcer leur collaboration dans le domaine de la formation, en particulier de la formation post-doctorale des théologiens. Cela permettra aux responsables d’Église d’acquérir un bagage théologique moderne et ouvert à l’œcuménisme. L’Église chinoise croît à une telle vitesse qu’il est difficile de créer un sentiment d’unité et d’appartenance au sein des communautés. Présence chinoise lors du jubilé de la Réforme
Dès 2017, l’Europe protestante se prépare à commémorer les cinq cents ans de la Réforme. La FEPS collabore étroitement avec l’Église protestante en Allemagne EKD. La FEPS souhaite une forte présence suisse en 2017 à Wittenberg, ville de Luther, mais aussi une présence chinoise ; cette proposition a été chaudement accueillie à Shanghai et les deux Églises vont y travailler dès maintenant. Relations de longue date
Les Églises protestantes de Suisses entretiennent des contacts avec les Églises protestantes chinoises depuis 1985 déjà. L’Église chinoise se qualifie ellemême d’Église en devenir. Les dénominations confessionnelles, telles que nous les connaissons en Europe, ne s’y appliquent pas tel quel. La question de l’unité se pose en Chine, comme elle se pose aussi en Europe, au sein du protestantisme. Le protestantisme se développe à grande vitesse en Chine et tente de développer une théologie contextualisée dans la culture chinoise plurimillénaire.
(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Munich, Allemagne - Les Églises ne veulent pas d’une tolérance qui mette en péril leur propre identité
Les deux grandes Églises d’Allemagne s’affirment résolument favorables à une société tolérante, mais tiennent en même temps à sauvegarder leur identité respective.
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La lutte pour la vérité est importante pour toute la communauté, a indiqué Heinrich Bedford-Strohm, évêque de l’Église protestante luthérienne de Bavière, la dernière semaine d’octobre à Munich. La tolérance ne signifie toutefois pas que les religions doivent obligatoirement trouver une vérité commune, et peut-être renoncer pour cela à leur propre identité. Selon le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Conférence des évêques catholiques d’Allemagne, les religions ont le devoir de respecter les droits humains, mais aussi le droit au respect de leur identité.
Heinrich Bedford-Strohm a souligné qu’il voyait dans les efforts des religions pour rechercher la vérité « quelque chose de merveilleux ». En revanche, la tendance à donner priorité à la recherche systématique de l’harmonie « estompe le profil des religions ». Au nom d’une tolérance mal comprise, on affaiblit la diversité culturelle et religieuse. Or on peut rechercher la vérité « sans anéantir l’autre », a ajouté l’évêque régional. Pour sa part, l’archevêque de Munich a insisté sur l’importance de la tolérance dans une société plurielle, qu’il faut toutefois comprendre, selon lui, comme le souci de « s’entendre », sans que les uns ou les autres doivent renoncer pour autant à rechercher leur vérité propre.
Charlotte Knobloch, présidente de la Communauté cultuelle israélite de Munich et de Haute-Bavière, a distingué dans l’éducation des enfants à la tolérance religieuse la grande tâche de l’avenir. Soulignant que l’islam n’a pas la prétention d’être la vérité, le philosophe musulman Milad Karimi a déclaré, en référence au groupe terroriste « État islamique », que les assassins et les sadiques ne sauraient prétendre agir au nom de Dieu. Toutes les personnes croyantes sont clairement appelées à ne pas se borner à pratiquer la tolérance, mais aussi à la promouvoir activement dans le monde. Les représentants du monde religieux s’exprimaient lors d’une table ronde organisée par la Radiotélévision bavaroise BR en préparation à la « semaine à thème » de la chaîne nationale ARD, consacrée cette année à la tolérance. Cette manifestation, qui s’est déroulée du 15 au 21 novembre sous la devise « Autrement que tu penses », est placée sous la responsabilité de la chaîne BR.
(AFP/Fait religieux.com/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Cottbus, Allemagne - Un temple protestant devient une synagogue
Un temple protestant d'ex-RDA, mis en vente, est devenu une synagogue, selon la communauté protestante de Cottbus. La remise des clés officielle s’est faite le lundi 3 novembre. « Nous nous réjouissons énormément », a commenté dans le quotidien Bild Max Solomonik, l'un des dirigeants de la communauté juive locale qui se réunit jusqu'à présent dans des locaux loués à cet effet. L’État du Brandebourg, qui entoure Berlin et comprend la ville de Cottbus, a décidé de financer en grande partie l'achat de l'édifice religieux pour la communauté juive locale en pleine renaissance. C'est « un signal d'espoir après la période tragique nazie durant laquelle l'Église chrétienne a fait preuve
de trop peu de résistance », a récemment souligné Markus Dröge, le pasteur de la région.
Cottbus, une petite ville d'ex-RDA située au sudest de Berlin, n'a plus de synagogue depuis 1938 quand le régime d'Adolf Hitler avait incendié et détruit de nombreux lieux de cultes juifs en Allemagne. La communauté juive avait été anéantie par la Shoah. Une communauté juive locale, essentiellement issue de l'ancien bloc soviétique, s'est reconstituée en 1998 et compte aujourd'hui quelque 350 membres, selon son site internet.
Mouvement Évangélique
(Sébastien Fath/Regards Dammarie-les-Lys, France
protestants/BIA)
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Lausanne, Suisse – Le creuset des conventions revivalistes
Ils se conjuguent souvent en langue anglaise, histoire oblige : à la suite de la Réforme, au XVIe siècle, le protestantisme est devenu religion majoritaire en Angleterre et au Nouveau Monde (futurs États-Unis et Canada). Il en est resté quelque chose. D'orientation souvent évangélique, le protestantisme anglophone crève l'écran et rime avec christianisme de masse.
Rien de tel en France ! Après la Révocation de l'Édit de Nantes (1685), les protestants se sont retrouvés proscrits. Obligés de se cacher. Durant des générations, la discrétion était de mise. Lorsqu'on se réunissait tant bien que mal, les chaires étaient priées d'être portatives, et les Bibles, dissimulables. On ne s'étonnera pas que les grands rassemblements ont longtemps suscité peur ou méfiance. Dans la très catholique Belgique, la situation n'était guère différente, au contraire d'une Suisse vaudoise et genevoise très protestante. Ce n'est pas un hasard si c'est justement depuis cet espace helvétique qu'au début du XXe siècle, la francophonie protestante européenne (re)prend goût à la visibilité régulière de grandes foules ferventes. Retour à la visibilité des grands rassemblements
Vecteurs de défragmentation, ces rassemblements francophones ont pris deux formes : une orientation exhortative et mémorielle, au travers des Assemblées du Désert en Cévennes, et une option doctrinale et conversionniste, au travers des conventions revivalistes développées, entre Suisse et France, par le pasteur Ruben Saillens (1855-1942), natif de SaintJean-du-Gard.
Les Assemblées du Désert sont bien connues1, quoiqu'elles mériteraient un grand ouvrage de synthèse. Les conventions revivalistes de Chexbres et Morges (Suisse) le sont moins. Une nouvelle édition bienvenue nous permet aujourd'hui de revisiter ces événements. Publié une première fois en 1947, Ruben et Jeanne Saillens, évangélistes, vient d'être réédité aux éditions Ampelos. Signé par Marguerite Wargenau-Saillens, préfacé par Jacques-Émile Blocher, ce livre n'est pas un ouvrage d'histoire académique, mais cela n'enlève rien à son intérêt, son élégance d'écriture ou sa richesse documentaire.
300 tasses de thé en vingt minutes
De la page 160 à 193, on y apprend beaucoup sur ces fameuses conventions de Réveil en Suisse, qui
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battent leur plein avant la Première Guerre Mondiale. Que sont ces « conventions », inédites pour l'époque ? Il s'agit de rassemblements interconfessionnels francophones de plusieurs jours (parfois plusieurs semaines), qui combinent enseignement biblique, information sur les missions et appel à la conversion. D'orientation évangélique, axées sur le lien entre orthodoxie biblique et orthopraxie (vie pieuse), ces conventions ont débuté en 1907 à Chexbres (Canton de Vaud), se relocalisant en 1910 au bord du Léman, à Morges, où elles bénéficient de l'accueil très bienveillant du maire de la ville, M. Fleury.
Elles y attirent des milliers de fidèles venus principalement de Suisse, de France et de Belgique. Des dizaines de pasteurs et missionnaires, essentiellement francophones, se succèdent sur l'estrade, tels Émile Lenoir, Horace Monod, Daniel Lortsch, Albert Nicole, Henri Couvreu... Le pasteur Saillens a été le principal maître d'oeuvre de ces rassemblements, avec l'appui d'une équipe interconfessionnelle vouée à faire valoir le slogan « Jésus-Christ tout entier dans la Bible toute entière ». Les contraintes matérielles sont lourdes. Un « bataillon de jeunes filles venues de Suisse, de France et de Belgique » parvient à servir 300 tasses de thé en 20 minutes (p.179)...
En journée, l'assistance varie entre 100 et 300 personnes. En soirée, elle peut dépasser les 2000, mais les organisateurs veillent à conserver un rapport direct, familier, presqu'intime, avec le public. Daniel Lortsch écrivait ainsi en 1911 : « On est plus de mille, et on a autant d'abandon et de liberté que si on était au coin du feu » (p.175).
Trois sillons creusés
Décloisonnant les chapelles protestantes, ces conventions helvétiques méconnues vont nourrir trois sillons : d'une part, une hymnologie francophone renouvelée, en partie composée lors des conventions elles-mêmes. On la retrouve dans les recueils Sur les ailes de la foi. D'autre part, une dynamique de formation des laïcs, qui débouchera notamment, en France, sur la création de l'Institut Biblique de Nogent-surMarne (1921). Enfin ces conventions serviront de modèle pour d'autres manifestations du même type qui fleurissent en France : à Paris d'abord (1910, 1911), à Lézan en Cévennes (1911), Nîmes (1914)... Après la Première Guerre Mondiale, les Brigadiers de la Drôme, mobilisés pour un « réveil » parmi le protestantisme local2, s'inspireront aussi de ce modèle initié, depuis la Suisse, par un pasteur cévenol.
1. Patrick Cabanel, « Impensable pèlerinage protestant ? L'Assemblée annuelle du Musée du Désert », Archives de Sciences Sociales des Religions, 2011, p.149-164. 2. Voir notamment Jean Cadier, Le matin vient, Paris, Les bergers et les mages éditions, 1990.
Liberté religieuse
(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Berne, Suisse – Les protestants s’inquiètent des atteintes contre l’État de droit
Réunis en assemblée à Berne, les délégués des Églises protestantes de Suisse ont adopté une motion dénonçant la dérive du monde politique qui consiste à s’attaquer à la Constitution fédérale et au droit international. « Tout comme chaque individu peut se tromper, le
peuple dans sa majorité peut aussi commettre des erreurs », a déclaré Peter Schmid, vice-président de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS). C’est pour cela qu’il regrette l’évolution, qui s’est produite ces dernières années. « Nous avons une tendance à porter la volonté populaire comme une valeur absolue. Le risque est, par exemple, ainsi de limiter le pouvoir des tribunaux, car l’on considérerait que le peuple est beaucoup plus expert que les tribunaux en matière de fixation d’une peine. »
Le théologien s’exprimait lundi 3 novembre à Berne au premier des deux jours de l'assemblée des délégués de la FEPS, qui regroupe 24 Églises protestantes cantonales ainsi que l’Église évangélique libre de Genève et l’Église évangélique méthodiste en Suisse. Dans sa prise de parole, il a annoncé le soutien du Conseil de la FEPS (exécutif) à une motion de l’Église réformée de BâleCampagne demandant « le respect de la Constitution et du droit international ».
La votation sur les mesures de contraintes en 1994, l’initiative pour l’internement à vie des délinquants dangereux en 2004, ou l’initiative sur le renvoi des étrangers criminels en 2010 sont des exemples de textes acceptés par le peuple, mais qui violent des principes juridiques tels qu’égalité devant la loi, ou principe de proportionnalité. Alors que l’on voit poindre une initiative demandant que soit inscrite la primauté du droit national sur la Convention européenne des droits de l’Homme, les Églises protestantes montent au créneau et au nom de l’attachement biblique à la justice et se font les avocates « de l’État de droit harcelé », selon la formule de la motion. La proposition fait l’unanimité
Une préoccupation partagée par l’ensemble des délégués puisque la parole n’a pas été demandée pour s’opposer à la motion bâloise. Le texte a donc été adopté sans débat. Le Conseil de la FEPS devra donc rédiger et faire connaître une prise de position affirmant l’attachement des Églises à la Constitution et au droit international, seuls à même de protéger les minorités. « Nous défendons l’État de droit helvétique et sa Constitution parce qu’ils garantissent que les droits de tous sont respectés et qu’une majorité n’impose pas sa volonté à une minorité. Nous nous opposons de même à la polémique lancée contre le droit international », résume la motion de Bâle-Campagne. Le Conseil de la FEPS annonce qu’il contactera l’Église catholique romaine et divers experts pour mener à bien ce projet.
« Nous constatons avec une vive préoccupation que la Constitution est de plus en plus souvent profanée ou remise en question, et qu’État de droit et démocratie directe sont invoqués l’un contre l’autre », demande le texte bâlois. « Notre Constitution n’est-elle plus qu’un Handicap gênant, qui barre la route à l’exigence d’efficacité et de risque zéro ? Plus fortes encore sont les voix qui s’en prennent au droit international et à la Cour européenne des droits de l’Homme, dès lors qu’ils limitent de ce que l’on suppose être la volonté du peuple. »
(Joël Burri/Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Rapport avec le religieux
Le Conseil d’État a mis en consultation le rapport du Groupe de travail sur la laïcité. Des experts ont planché sur l’application du principe de laïcité décrit dans la nouvelle Constitution genevoise.
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Si aujourd’hui seules l’Église protestante de Genève et les Églises catholiques romaines et catholiques chrétiennes peuvent bénéficier des services de l’État pour la levée de la contribution ecclésiastique volontaire, dans le futur la collecte de la « contribution religieuse volontaire » pourrait bénéficier à un grand nombre de communautés religieuses.
Dans son rapport, le groupe d’experts mandatés par le Conseil d’État pour réfléchir à l’application de la laïcité telle que définie dans la nouvelle Constitution genevoise, propose, en effet, la reconnaissance de l’État à toute communauté religieuse qui en ferait la demande, pour autant qu’elle soit à but cultuel, non lucratif, qu’elle entretienne des liens avec d’autres communautés religieuses, que l’on puisse y adhérer et en sortir sans restriction et qu’elle reconnaisse sans restriction les lois cantonales et fédérales.
Rapport mis en consultation
« Nous ne faisons pas encore notre ce rapport », souligne toutefois le Conseiller d’État, Pierre Maudet, chargé du département de la sécurité et de l’économie et par voie de conséquence, ministre des Cultes. Le texte des experts chargés d’étudier l’application de la nouvelle Constitution genevoise en matière de laïcité, et en particulier de l’alinéa qui dit : « Les autorités entretiennent des relations avec les communautés religieuses », a été présenté mardi 11 novembre. Il est mis en consultation jusqu’au 16 janvier 2015. Les Églises et associations ont jusqu’à cette date pour faire connaître leurs remarques. Les retours ainsi obtenus seront pris en compte pour la rédaction du rapport final du Conseil d’État. Présenté au Grand Conseil, il guidera les modifications nécessaires de la législation.
« Plus qu’un ensemble de normes juridiques et administratives, la laïcité est un état d’esprit », conclut le rapport du groupe de travail genevois sur la laïcité. Plutôt qu’une loi sur la laïcité, les experts proposent un certain nombre de modifications de la législation genevoise. « Le rapport que nous proposons à la laïcité n’est pas celui qui prévaut en France », précise Michel Grandjean, professeur d’histoire du christianisme et membre du groupe de travail. « En France, la laïcité est un but à atteindre, à Genève nous pensons plutôt que c’est un instrument de paix. » Des droits sur le papier, mais dans les faits ?
La reconnaissance de multiples communautés religieuses aura aussi un impact sur les services d’aumôneries: toute communauté reconnue pourra disposer de présences dans les prisons, hôpitaux et autres lieux d’aumônerie du canton. Le rapport rappelle d’ailleurs clairement qu’il s’agit là d’un droit fondamental pour les personnes privées de leur liberté de mouvement. Mais l’État ne doit en aucun cas financer ces services, affirme le rapport.
Est-ce à dire que l’on se dirige vers un statu quo, puisque seules de grandes Églises pourront financer de tels emplois ? « Toutes les communautés en auront la possibilité », botte en touche Jean-Noël Cuénod, président du groupe de travail, avant de rappeler que l’État mettra par contre des salles à leur disposition. Pierre Maudet glisse toutefois que cette question pourrait être réglée par des conventions entre l’État et les communautés concernées. « Aujourd’hui, il en existe une pour les hôpitaux, mais pas encore pour les prisons. »
Pas de voile intégral, mais pas de loi
« Présenter un visage masqué sur la voie publique heurte les coutumes genevoises, portes atteinte aux liens sociaux les plus essentiels ainsi qu’au respect dû à son interlocuteur », affirme le rapport qui propose toutefois de ne pas légiférer pour le moment. « Le débat sur ces questions pouvant causer plus de dommages à la paix confessionnelle que les menaces que l’on prétend écarter en légiférant. » « On ne légifère pas sur des fantasmes », insiste Jean-Noël Cuénod. « Il y a le réchauffement climatique, il y a Ebola et on fantasmes des hordes de burqas qui descendraient du Monte Ceneri », s’exclame-t-il raillant la récente interdiction tessinoise du port de la burqa.
Le rapport ne propose pas non plus d’éléments en ce qui concerne les écoles et les cimetières, pourtant deux domaines dans lesquels l’application de la laïcité pose des questions immédiates, car ces deux questions ont été exclues du mandat du groupe de travail par le Conseil d’État. « Nous avions débattu récemment sur ces deux questions, et il ne nous paraissait pas opportun d’y revenir si rapidement », justifie Pierre Maudet.
Le rapport propose également d’interdire tout port de signe religieux par des agents de l’État, d’autoriser les Églises à se défaire de leurs temples historiques, d’inviter la Faculté de théologie à s’ouvrir à d’autres religions. Enfin, au nom de la liberté d’expression, le rapport propose d’autoriser les pratiques religieuses à l’extérieur et le prosélytisme, toutefois, ces activités ne devront pas être « invasives » ni ne contrevenir à l’ordre public. Pour Jean-Noël Cuénod, les lois en vigueur sont suffisantes, par exemple une procession religieuse ne pourrait pas être tenue à Genève : « Il y a la loi sur la circulation ! Vous ne pouvez pas interrompre la circulation automobile ! »
(EUD/AIDLR/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Roumanie – Soutien de la liberté religieuse
Plus d’une centaine de dirigeants d'universités roumaines importantes et plusieurs universités de l'Union Européenne et des États-Unis, avec des hauts fonctionnaires, des ambassadeurs et des experts internationaux, ont participé, au mois de novembre à une conférence scientifique internationale sur le thème de la liberté de religion et de croyance organisée dans la salle des droits du palais du Parlement roumain.
Initié par la section roumaine de l’AIDLR en Roumanie, (Association internationale pour la défense de la liberté religieuse) et en collaboration avec le Comité pour les questions juridiques de la Chambre des députés, l'événement a créé l'occasion pour un grand débat sur la loi, la religion et la liberté dans le contexte de la mondialisation.
« Nous voulons des dirigeants politiques et des responsables de l'éducation des générations futures de comprendre les avantages de la promotion d'une culture qui comprend toutes les religions et non seulement une culture de la tolérance envers les croyances religieuses qui représentent la majorité dans certains domaines. Il est important de donner aux générations futures un message de paix et de respect fondé sur les valeurs de la dignité humaine », a déclaré Nelu Burcea, président de l’AIDLRRoumanie. « La promotion du dialogue inter-confessionnel et l'approbation de la politique qui empêchent le dialogue interreligieux ont donné à la Roumanie un grand avantage, celui de la stabilité sociale. En soutenant la liberté
BIA - N° 386 - Novembre 2014 - 8
religieuse et en condamnant toute attaque contre les communautés religieuses, la Roumanie a également acquis une meilleure cohésion sociale, démontrant les avantages de dialogue inter-religieux », a déclaré Titus Corlatean, ministre des Affaires étrangères.
En s’adressant à des invités étrangers, ainsi qu’à des ambassadeurs et des représentants de diverses universités, le ministre des Affaires étrangères Titus Corlatean a souligné l'importance de l'activité religieuse dans toutes les confessions, sans aucune restriction, en fonction de leurs propres normes et les traditions, les croyances, les dogmes et des rituels spécifiques. « La Roumanie soutient la liberté religieuse, la tolérance religieuse, la nondiscrimination fondée sur la religion, et il condamne les attaques contre des communautés religieuses, tout en étant activement impliqués dans la communauté internationale que la promotion de ce dialogue », a déclaré le ministre Titus Corlatean.
Il a également souligné le rôle important joué par les politiciens, les médias, les faiseurs d'opinion, ainsi que les ecclésiastiques, pour promouvoir la tolérance, le dialogue inter-religieux et inter-confessionnel et, par conséquent, assurer un climat de respect mutuel, quelle que soit l’orientation religieuse.
Le chef de la diplomatie roumaine a terminé en rappelant que la diversité culturelle et religieuse représente une source de développement pour la société et que la direction actuelle de l'Europe propose également de redéfinir l'identité nationale, mais ne repose pas sur des éléments qui nous différencient, mais plutôt, fondée sur des valeurs communes.
Le même genre de messages en faveur de la liberté de religion et de conviction a été réaffirmée par un autre officiel roumain, Mihnea Costoiu, ministre délégué à l'enseignement supérieur, à la recherche scientifique et le développement technologique.
« L'acceptation du pluralisme religieux est nécessaire, mais qui n’est pas le cas pour la tolérance. Bien que les lois existantes doivent être suffisantes pour assurer un climat religieux aisé, pour prévenir et sanctionner les écarts, la nécessité est beaucoup plus grande pour le gouvernement et les représentants religieux. Ce qui est nécessaire en général, est l'éducation permanente pour leur propre peuple à comprendre et à accepter la réalité et les avantages d'une diversité religieuse global et local ».
Il a poursuivi en ajoutant : « Lorsque nous acceptons l'existence de croyances opposées à la nôtre, cela ne signifie pas renoncer à nos propres croyances, mais que nous avons appris à respecter les différents choix. »
Commission paritaire 1111 G 88583 Dépôt légal N° 79 – CAB – 019 Préfecture de Seine-et-Marne
Le ministre Mihnea Costoiu a également souligné que l'éducation peut jouer un rôle majeur dans la résolution de ces problèmes. « Avant de commencer l'éducation, nous devons comprendre que lors de l'acceptation de la diversité religieuse, des problèmes surgiront. L'histoire peut se répéter à tout moment. Il ne faut pas oublier que les lois ne sont fortes que si elles sont appliquées, que si elles sont indépendantes de nos préférences individuelles et les objectifs transitoires. Je pense que la base de l'éducation est la communication, et il doit être adapté à l'esprit ouvert et la forme de compréhension ».
Selon le ministre Costoiu, certains chefs religieux provenant de différentes régions du monde tentent de discréditer certaines minorités « en utilisant un langage désobligeant, des interprétations anciennes et des remarques stéréotypées. » Le dignitaire a également indiqué que, sans une bonne éducation sur la liberté religieuse, on peut éventuellement finir par utiliser « les stéréotypes, les préjugés et essayer d'exclure les minorités religieuses de la société ».
Pour lui, la liberté religieuse est importante et une nation doit faire tous ses efforts pour la protéger. « La relation entre un être humain et sa divinité est très personnelle, et porte sa propre responsabilité. Personne et rien n'a le droit d'intervenir pour dire comment prier, ou pour qui prier » a t’il souligné.
Parler de son tribunal compétent concernant la protection de la liberté religieuse en Roumanie, Victor Opaschi, Secrétaire d'État pour les affaires religieuses, a averti que, « lorsque nous parlons de la loi, nous pouvons parler de la qualité d'une loi, son intention ou la vision politique derrière, mais il est tout aussi important que la loi soit appliquée et respectée dans les moindres détails. C'est la force et la rigueur de la loi qui fut difficile à mettre en place en Roumanie, mais il doit être notre souci permanent de notre voyage dans la démocratie ».
« La présence des fonctionnaires des pays de la Roumanie parmi les participants, nous montre la détermination vers un respect total de la liberté religieuse, même si, de temps en temps certaines personnes ont commis des actes criminels, en ignorant les principes bibliques de la liberté et les lois du pays. Nous sommes convaincus que, tôt ou tard, ces actes seront sanctionnés juridiquement et spirituellement », a déclaré Nelu Burcea, président de l’AIDLR. John Graz et Ganoune Diop ont appréciés les progrès réalisés en Roumanie pour la liberté de religion et de conviction au cours des 25 dernières années. Ils ont remarqué les efforts constants de la section roumaine de l’AIDLR, en plus du rôle des dirigeants politiques et religieux.
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