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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News Networks©
Sommaire
Mensuel • 36e année • n° 388 - Janvier 2015
Nouvelles des Églises adventistes
2 Dammarie, France - Déclaration de l’UFA 2 Paris, France - Condoléances de l’Amitié judéo-adventiste 3 Paris, France – Le bien est entré dans l’histoire : marche républicaine et unité nationale 3 Bruxelles, Belgique – Formation au dialogue avec les musulmans 3 Dammarie, France - Bible et rencontres
Fédération protestante de France
4 Paris, France - Déclaration de la Fédération protestante de France
Mouvement évangélique
4 Genève, Suisse – Les Églises veulent évangéliser et communiquer en 2015
Dialogue interreligieux et œcuménisme
5 Nîmes, France - Les religions appellent à construire la fraternité 5 Dammarie, France – Semaine de prière annuelle pour les chrétiens 6 Dresde, Allemagne – Importance du dialogue entre chrétiens et musulmans
Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être reproduits avec mention de la source : BIA
Liberté religieuse
6 Paris, France - Journée de la liberté religieuse célébrée par l’Église adventiste
7 Paris, France - Persécution des chrétiens dans le monde 7 Paris, France - Pour les juifs de France, rien ne sera plus pareil
Sociologie
8 Paris, France – Les français veulent plus de discrétion dans les pratiques religieuses dans la rue
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Dominik Frikart Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert
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Les vœux de la rédaction
L
e service de presse adventiste, son rédacteur en chef et son équipe vous présentent leurs meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2015. Nous espérons que le fait religieux soit un facteur de paix, de compréhension et d’entente entre les hommes et les femmes de bonne volonté. Malheureusement le début de cette année a suscité bien des drames. Le fanatisme religieux sous toutes ses formes, reste toujours une déformation de la religion et il nous appartient d’éviter les amalgames, de dénoncer les déviances et de toujours respecter les personnes croyantes et incroyantes. « Dans toutes les religions il y a des croyants et des extrémistes, la différence c’est que les extrémistes mettent dieu à leur service, alors que les croyants se mettent au service de Dieu. » (Guy Gilbert) « Dans la plupart des pays, les citoyens possèdent la liberté de parole. Mais dans une démocratie, ils possèdent encore la liberté après avoir parlé. » (André Guillois). « La haine, qui naît de l'offense, tu pourras l'éviter en t'abstenant des provocations. » Sénèque (lettres à Lucilius).
Nouvelles des Églises adventistes
(UFA/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Dammarie, France - Déclaration de l’UFA
« L’Union des Fédérations adventistes de France (UFA) est consternée par la barbarie manifestée par l’intrusion d’individus radicaux dans les locaux du journal Charlie Hebdo opérant l’assassinat de journalistes et de dessinateurs présents. Pour le président de l’UFA, Ruben de Abreu, « Nous avons une pensée particulière de compassion pour les familles de toutes ces victimes, journalistes, dessinateurs et policiers. Nous invitons les membres de nos églises à intercéder pour ces familles, et en artisans de paix à favoriser dans notre environnement familial, social et professionnel un meilleur vivre ensemble au sein de la diversité de notre société française. » Le journal avait déjà suscité la colère de certains musulmans en publiant les caricatures de Mahomet voici quelques années. En 2011, les bureaux de Charlie Hebdo avaient été incendiés. En 2012, le périodique avait publié de nouvelles caricatures, cette fois avec le prophète nu dans des postures sexuelles. La provocation teintée d’humour n’est pas accessible à tous, d’autant que la plupart des musulmans s’opposent à toute représentation du prophète. La liberté d’expression a le devoir de s’exprimer en toute liberté mais la sagesse devrait aussi favoriser le respect de tous les hommes, incroyants ou non. De leurs côtés, les croyants doivent accepter l’humour et la dérision et dans bien des circonstances, prendre au second degré ce qui mérite de l’être. La piété n’est pas synonyme de gravité et le rire n’est pas un péché. Quoi qu’il en soit, le désaccord ne peut pas s’exprimer par de tels actes criminels que nous dénonçons fortement d’autant que Jésus-Christ, selon les récits évangéliques de son sermon sur la montagne enseigne aux hommes et aux femmes d’être des artisans de paix et de ne répondre à la violence que par l’amour. Les administrateurs de l’Union des Fédérations adventistes de France espèrent que de tels drames ne favoriseront pas, au sein de la société française, un élan d’islamophobie, d’antisémitisme et de nouvelles agressions à l’égard de la liberté d’expression. »
(RE/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Condoléances de l’Amitié Judéo-Adventiste de France
Le Centre d’Amitié Judéo-Adventiste de France et le pasteur Richard Elofer se sont joints à la communauté nationale pour présenter leurs condoléances au Président du Consistoire israélite de France, au Président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), au Grand Rabbin de France et au Grand Rabbin de Paris. En effet, suite à l’attaque antisémite du vendredi 9 janvier dans le supermarché Hyper Cacher près de la porte de Vincennes à Paris, plusieurs personnes ont été assassinées par un terroriste. « Je voudrais vous remercier d’une manière personnelle pour la dignité et le respect, sans débordement ni amalgame, avec laquelle la communauté juive et ses responsables ont agi durant ces moments douloureux, ce qui est tout à votre honneur. Il est très difficile de trouver les mots justes de consolation en des moments comme celui-ci, je sais que par la foi manifestée par les victimes et leurs familles que leur consolation est en Dieu et en la promesse de la résurrection qui se produira au moment de la venue du Mashiach comme nous le rappelle Maimonides dans ses 13 articles de foi. »
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, États-Unis – Condoléances de la Conférence générale adventiste
Le pasteur John Graz, responsable du département des Affaires publiques et de la Liberté religieuse de la Conférence générale des adventistes du septième jour a écrit à Monsieur Gérard Araud, ambassadeur de France à Washington en présentant les condoléances de l’Église adventiste mondiale et du président Ted Wilson. Dans son courrier du 8 janvier, il affirme : « Les adventistes ont toujours été les défenseurs de la liberté de conscience et de la liberté religieuse dans le monde. Ces libertés sont le fondement de toutes les libertés y compris la liberté d’expression. Nous défendons le droit d’avoir ou non une religion, de la partager et aussi de la critiquer. Votre Excellence, nous remercions le peuple de France qui a lutté pour ces libertés fondamentales, et ses autorités pour la liberté d’expression et de religion qu’elles protègent. Nous nous associons à la douleur des familles des victimes. Nous prions pour elles et pour ceux dont l’état de santé est critique. » [...]
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(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
(FBL/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Près de 4 millions de personnes se sont réunies à Paris et dans différentes villes de France le dimanche 11 janvier pour la marche républicaine. Selon le ministère de l'Intérieur, au moins 3,7 millions de personnes ont marché contre le terrorisme : la plus grande mobilisation jamais recensée en France. Dans les villes de province, plus de 2,5 millions de manifestants ont été décomptés par les autorités. À Paris, ils étaient entre 1,2 et 1,6 million, mais le comptage précis a été rendu impossible par l’afflux massif, a ajouté le ministère. Les dirigeants d’une soixantaine de pays, d’Angela Merkel à David Cameron en passant par Benyamin Nétanyahou, Mahmoud Abbas ou le roi de Jordanie, ont participé à cette marche républicaine, qui a réuni aussi la quasi-totalité des responsables politiques français. Le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, n’a finalement pas pris part à la marche « en raison de la présence de caricatures blasphématoires » du prophète dans le défilé, selon un communiqué officiel diffusé par l’ambassade marocaine. On n’avait jamais vu une telle marée humaine avec une mobilisation aussi massive de chefs d’États et de gouvernements. « L’attaque de septembre 2001 était une agression de l’extérieur, vécue comme telle. Là c’est de l’intérieur que ça vient », observe le maire de la ville du Havre, Edouard Philippe. À ses côtés dans le cortège, Bruno Le Maire confirme : « Aujourd’hui, les Français disent que ça ne peut pas continuer. Ce sont nos enfants qui ont tué, le produit de notre société. » Bouleversé, le maire d’Orléans, Serge Grouard voit se déployer « quelque chose de très fort et de très profond. C’est la France qui est là. On avait besoin de ça depuis longtemps. Dommage qu’il ait fallu tous ces morts ». Le secrétaire national de la section française de l’AIDLR (Association internationale pour la défense de la liberté religieuse), était présent pour marquer sa solidarité avec les familles des victimes de cette tragédie. La plupart des responsables religieux et des croyants musulmans en France ont condamné les agissements de ceux qui, d’un côté s’en sont pris à Charlie Hebdo et de l’autre au Judaïsme dans l’hyper marché casher à la porte de Vincennes, la veille du Sabbat. Pour Jean-Paul Barquon de l’AIDLR « Il est inadmissible que l’antisémitisme existe en France et qu’au nom de Dieu, on arrive à tuer pour tenter d’étouffer la liberté de pensée, de conscience et de religion. Nous avons vu par cette marche républicaine, le sursaut national des citoyens. Un manifestant juif avait cette pancarte autour du cou : « Je suis juif et j’aime les musulmans ». Il était accompagné d’un musulman arabe qui avait lui aussi une pancarte affirmant : Je suis musulman et j’aime les juifs ». Les croyants se doivent aussi de participer à lutter contre le racisme et l’antisémitisme. Les lieux de culte ne sont pas seulement des lieux de prière mais aussi des espaces où l’on a le devoir d’éduquer les croyants sur la véritable nature d’un Dieu aimant l’humanité.
Quand des chrétiens parlent avec les musulmans, on se rend vite compte que les réponses habituelles ne les aident pas beaucoup à comprendre JésusChrist et le christianisme. Du même coup, beaucoup de chrétiens n'essaient même plus d’entretenir une conversation avec eux. C'est souvent regrettable car les musulmans sont généralement ouverts pour parler de la foi. Beaucoup de musulmans sont choqués par ce qui se passe actuellement au nom de leur religion. Qui saura leur parler afin de les aider à comprendre l'amour de Dieu et surmonter leurs préjugés envers le christianisme ? Le dimanche 1er février, une journée de formation sera assurée en Belgique, par Pierre Kempf, au siège de la Fédération adventiste belgo-luxembourgeoise, à la rue Ernest Allard à Bruxelles. Pierre Kempf a résidé pendant plusieurs années en Algérie et travaille maintenant comme responsable de l'Amitié Musulmans-Adventistes au sein de l’Union franco-belge.
Paris, France – Le bien est entré dans l’histoire : Marche républicaine et unité nationale
Bruxelles, Belgique – Formation au dialogue avec les musulmans
(Le Parisien/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Dammarie, France - Bible et rencontres
Le mercredi 14 janvier, une trentaine de croyants protestants, catholiques, musulmans se sont retrouvés dans les locaux de l’Église adventiste de Dammarieles-Lys au sein du groupe « Bible et rencontres », une association née en 1995. Depuis plusieurs séances, ce groupe rassemblait des catholiques et des protestants dont des adventistes et il s’est ouvert aux autres croyants : musulmans et juifs. Cette fois-ci, il s’agissait pour l’ensemble des croyants de comprendre l’Islam. Sur les tables, on pouvait voir une Bible et un Coran, une participante a lu un poème du mystique Ibn Arabi (L’amour est ma foi et ma religion) Pour Boudjema Hammache, président de la fédération culturelle des musulmans de Melun : « Le mot paix est contenu dans le mot Islam. Le Coran commence par un verset où il est écrit Lis. ». Cette rencontre a permis de s’écouter et de mieux se comprendre. Ainsi un musulman melunais rappela que « toutes les autorités religieuses officielles ont condamné les récents attentats de Paris, sauf les groupes qui ont une lecture réactionnaire des textes. Il y a une pluralité d’interprétations avec un cadre qu’on ne peut pas dépasser. Ceux qui tuent au nom du Coran ont une compréhension des textes hors cadre. » Une prochaine rencontre est prévue au mois de mars, cette fois ce sera à la mosquée de Melun.
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Fédération protestante de France
(FPF/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Déclaration de la Fédération protestante de France
Le service Information-Communication-Documentation de la Fédération protestante de France (FPF) transmet le communiqué de presse suivant rédigé par le président François Clavairoly : « Au moment où un horrible attentat perpétré dans les locaux du journal Charlie Hebdo a fait au moins 12 victimes dont 10 journalistes et deux policiers, nous voulons exprimer ici notre plus vive émotion et surtout notre affection et notre solidarité pour les victimes, leurs familles, leurs proches, leurs amis. Au nom du protestantisme français, nous exprimons notre révolte et nous condamnons cet acte odieux qui touche nos cœurs et nos consciences. Jamais nous ne laisserons des hommes être ainsi lâchement assassinés sans réagir, ni rappeler combien la vie humaine est précieuse aux yeux de Dieu, et nous affirmons qu’aucune justification n’a de raison d’être à cet égard qui pourrait se prévaloir d’une religion quelle qu’elle soit. Nous redisons que la République laïque et ses valeurs, notamment la liberté de conscience, la démocratie et la liberté de la presse demeurent pour nous au fondement de notre vivre ensemble. »
Mouvement Évangélique (Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – 2015 : les Églises veulent évangéliser et communiquer
« L’évangélisation n’est pas perçue très favorablement dans le grand public », reconnait Paolo Mariani, porte-parole de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV). « Quand on parle d’évangélisation, on pense tout de suite au prosélytisme, pourtant l’idée c’est plutôt de se demander comment aujourd’hui on peut partager la Bonne Nouvelle. » L’évangélisation sera le thème phare de la nouvelle législature des autorités de l’EERV qui a débuté en août. « Que ce soit au niveau des différentes paroisses, des différents lieux d’Églises et des différents service, les différents projets auront pour objectif de repenser l’annonce de la bonne nouvelle. » Un objectif que partage l’Église protestante de Genève (EPG) : « Notre Église s’investit pour renouveler sa manière de témoigner de l’Évangile », écrit Alexandra Deruaz, codirectrice, responsable de la communication. « Si les gens sont moins pratiquants aujourd’hui, ils ne sont pas moins en recherche spirituelle. Toute la subtilité est de retrouver le bon moyen d’entrer en relation », ajoute-t-elle. Angélique Kocher, Responsable de la communication de l’Église réformée évangélique du Canton de Neuchâtel (EREN), met également en avant la nécessité de toucher de nouveaux publics. Par exemple par l’humour, ainsi d’ici quelques semaines, l’EPG, l’EERV et l’EREN diffuseront sur plusieurs télévisions privées et sur le web une série de vidéos comiques intitulées « Ma femme est pasteure ».
Communiquer
Mais c’est toute sa communication que l’EREN compte revoir en ce début d’année. Identité visuelle, site web et publications de différents supports. « Jusqu’à présent, nous n’avions pas de brochure sur des thèmes tels que le mariage ou le baptême, explique Angélique Kocher. Nous avons donc travaillé afin de pouvoir fournir cela aux paroisses. Notre but est vraiment que l’Église cantonale vienne au service des paroisses. » Des projets qui devraient voir le jour rapidement. « 2015 sera une année de renouvellement des autorités, rappelle Angélique Kocher, nous aimerions que ces projets soient réalisés avant que nous entrions en période d’élections au niveau paroissial et cantonal. » Ces votes ne devraient pas chambouler le Conseil synodal neuchâtelois, l’exécutif de l’EREN. La chargée de communication souhaite toutefois que le poste actuellement vacant à l'exécutif soit repourvu. En Valais aussi, la communication est au cœur des préoccupations. « Nous allons réanimer la commission médias qui devrait s’occuper de la présence de notre Église dans les médias, de la communication à l’interne et à l’externe et de la gestion des flux d’information entre les paroisses, l’Église réformée évangélique du canton du Valais (EREV) et ses membres », annonce Beat Abegglen, président du Conseil synodal de l’EREV. La création d’un nouveau site internet est également à l’étude pour ce printemps.
Collaborer
Autre grand défi de l’EREV, la collaboration avec l’Église catholique. « Avec l’arrivée du nouvel évêque Jean-Marie Lovey en automne 2014, il s’agit de reprendre ensemble les nombreux dossiers qui nous lient et qui ont été en stand-by depuis un moment », note Beat Abegglen. Parmi ces dossiers, l’aumônerie des hôpitaux, les relations avec l’État, le travail interreligieux, mais aussi le bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération en 2015. Côté vaudois, on se promet aussi de collaborer, mais avec les réformés des autres cantons. « Le projet de journal commun ou la collaboration autour des sites internet en sont des exemples. Vis-à-vis du grand public, cette unité accroît notre visibilité », souligne Paolo Mariani.
Prendre soin de leurs finances
Plusieurs Églises sont touchées par des défis financiers. Ainsi l’EREV va rechercher des pistes pour réduire son déficit structurel. L’EPG qui a réduit le nombre de ses ministres se donne pour objectif « de continuer à faire ce que nous savons bien faire dans un esprit serein, malgré ce bouleversement », note Alexandra Deruaz. L’EPG va aussi appeler les Genevois à faire un effort pour leur Église. Même stratégie du côté de Neuchâtel. « Nous allons communiquer autour des legs, mais aussi cibler les jeunes qui atteignent l’âge de la majorité. Souvent, ils sont, par défaut, inscrits comme “sans confession” dans les registres, nous allons donc insister sur l’importance qu’ils se déclarent comme protestants. » Du côté du Synode jurassien, qui regroupe les trois paroisses de la République et Canton du Jura et les 22 paroisses du Jura bernois, c’est le plan d’économie décidé par le Grand Conseil bernois qu’il faudra
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mettre en place. 17 d’entre elles verront leur dotation ministérielle diminuer. « Il va falloir faire plus avec moins », note Philippe Paroz président du Synode jurassien.
Penser à l’avenir
Mais les réformés jurassiens veulent aussi penser à leur futur. « Nous allons mettre sur pied une petite équipe pour réfléchir à l’avenir de notre Église », conclut Philippe Paroz.
Dialogue interreligieux et œcuménisme
(Midi Libre/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Nîmes, France - les religions appellent à construire la fraternité
Le dialogue interreligieux ne date pas d'hier à Nîmes. La première association regroupant les différentes religions monothéistes nîmoises a vu le jour, il y a plus de vingt ans. Pour autant, depuis quatre ans, le comité interreligieux nîmois (CIRN) s'emploie à coordonner de nouvelles initiatives telles que la collecte de sang, qui a eu lieu le 23 décembre, ou la présentation œcuménique des vœux. « Ensemble, nous souhaitons œuvrer à une connaissance des uns et des autres et permettre le dialogue par-delà les caricatures », insiste JeanMarc Breyne, secrétaire du CIRN. Ce dernier ne cache pas que la volonté du comité ne suffit pas. Les représentants des religions nîmoises ont conscience que les fidèles doivent encore « dépasser la méfiance et l'indifférence à l'égard de l'autre. Ils sont dans cette tentation. Il faut leur faire comprendre que c'est notre vocation de se reconnaître et de leur dire que la fraternité n'est jamais gagnée », poursuit Jean-François Breyne. Justement, la construction de la fraternité, c'était le thème choisi par le comité interreligieux nîmois pour les vœux œcuméniques 2015. Ils ont été présentés dimanche soir au centre socioculturel JeanPaulhan, dans le quartier Mas de Mingue. Une cérémonie conviviale qui a réuni plus de 200 personnes parmi lesquelles de nombreux élus nîmois et le représentant du préfet.
Construire la fraternité passe par la rencontre
Dans un même message, lu par Jean-François Breyne, les communautés juives, chrétiennes et musulmanes ont appelé chacun à « construire et bâtir ensemble la fraternité. Cela ne va pas de soi, ça demande un effort. Il s'agit même d'un combat contre toute tentation de repli sur soi et de volonté d'exclusion », ont écrit les représentants des religions nîmoises. Ils ont notamment expliqué que « la fraternité est autre chose que l'amitié. Elle ne dépend pas de nos affections, de nos préférences, c'est l'accueil de l'autre dans la différence. Construire la fraternité passe par la rencontre, le respect et la reconnaissance de l'autre, de sa singularité. La différence n'est pas une menace mais une chance pour pouvoir construire ». La cérémonie s'est achevée par un message personnel des différents représentants des religions. Au nom des protestants, Bernard Cavalier a insisté
sur le fait que « le comité interreligieux est là pour dire qu'on est en capacité de vivre ensemble et que tous ensemble on est appelé à construire le pays ». Pour les catholiques, Jean-Marie Pesenti a rappelé que « la fraternité est un don de soi ». Mais il a surtout salué le moment partagé, quelques heures plus tôt, à Pissevin, entre l'association des Mille couleurs et la paroisse chrétienne. D'emblée, pour poursuivre ce dialogue, le comité interreligieux nîmois a fait part de son souhait d'organiser ses vœux l'an prochain, dans le quartier de Pissevin.
Paix, shalom, salam
De son côté, pour la communauté musulmane, Abdallah Zekri a formulé le vœu que « 2015 soit un trait d'union entre tous les hommes de bonne volonté », tandis que Driss El Moudni a appelé chacun à « vivre, construire et être au service de l'autre ». Enfin, pour la communauté juive, Victor Bohbot a estimé que « la contribution du comité interreligieux prend ancrage dans le respect du prochain, la fraternité et l'altérité. Il ne faut pas juger son prochain avant de se mettre à sa place ». Quant à Paul Benguigui, il a appelé les personnes présentes à être « nos interprètes pour dire que sans mon prochain je ne suis rien et que je dois le respecter pour qu'il me respecte » La cérémonie s'est achevée par un souhait œcuménique et polyglotte à… la paix, shalom, salam.
(Le Parisien/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Dammarie, France - Semaine de prière annuelle pour les chrétiens
La semaine de prière pour l’unité chrétienne se tiendra dans le monde du 18 au 25 janvier. Dans différentes villes de France, comme chaque année, les chrétiens de différentes dénominations se rassemblent pour prier ensemble. Dans la Drôme, de nombreuses célébrations œcuméniques, (temps de prière, table-ronde…) sont organisées aux quatre coins du département. Et, particularité cette année, les caméras de France 2 seront braquées sur la Drôme choisie pour sa vitalité œcuménique. Les émissions chrétiennes (Chrétiens orientaux, Présence protestante, Orthodoxie, Le Jour du Seigneur) du dimanche 25 janvier seront toute la matinée (de 9 h 30 à 12 h) à la diffusion de reportages, d’une table-ronde et d’une célébration religieuse télévisée dans la Drôme. « C’est la cinquième fois que les émissions chrétiennes du dimanche matin proposent une matinée œcuménique. Elles ont déjà eu lieu deux fois en France, à Lyon et à Marseille. Le département de la Drôme compte une grande diversité d’Églises en tenant compte des Églises arméniennes, or 2015 est l’année du centième anniversaire du génocide arménien » indique Anne-Noëlle Clément, délégué diocésaine à l’œcuménisme. La traditionnelle cérémonie œcuménique organisée par « Chrétiens ensemble à Valence » comptera cette année trois Églises supplémentaires : l’Église orthodoxe du Royans, l’Église arménienne Maranatha, et l’Église catholique de rite arménien. Ce sont donc 10 représentants d’Églises chrétiennes qui se sont rassemblés le dimanche 18 janvier à l’église Notre-Dame, rue Berthelot à Valence : l’Armée du
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Salut, l’Église adventiste du septième jour, l’Église apostolique arménienne, l’Église catholique de rite arménien, l’Église catholique de rite latin, l’Église évangélique arménienne, l’Église évangélique arménienne Maranatha des frères arméniens, l’Église évangélique libre, l’Église orthodoxe sous la juridiction du patriarcat de Constantinople et l’Église protestante unie de France. Pour l’occasion, les quatre Églises arméniennes se sont rassemblées pour former une chorale. La célébration a repris le thème de la semaine de prière pour l’unité chrétienne qui invite cette année à méditer sur la rencontre entre Jésus et la Samaritaine à qui il demande à boire (Jean 4).
J’observe à l’inverse, dans mon environnement, (…) les chrétiens et les musulmans vivre ensemble de façon naturelle et paisible et s’inviter mutuellement à leurs célébrations religieuses.» « Quand la prétendue culture chrétienne de l’Occident est utilisée pour justifier des paroles xénophobes, racistes et dédaigneuses, c’est le contraire de la chrétienté », a-t-il déclaré en référence au mouvement Pegida, tout en appelant au « dialogue » avec les manifestants, qu’il refuse de « diaboliser ».
Liberté religieuse
(AIDLR/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Journée de la liberté reli(La Croix/Camille Le Tallec/ BIA) - Dammarie-les-Lys, gieuse célébrée par l’Église adventiste
France
L’association internationale pour la défense de la liDresde, Allemagne – Importance du diaberté religieuse (AIDLR) avec le soutien de l’Église logue entre chrétiens et musulmans adventiste du septième jour, consacre une journée
Les Églises catholique et protestante, la communauté juive et des organisations musulmanes allemandes font front commun contre l’intolérance. Alors que le mouvement islamophobe des « patriotes européens contre l’islamisation de l’occident » (Pegida) prend de l’ampleur depuis plusieurs semaines dans le pays, les responsables religieux appellent d’une même voix à des « contre-manifestations », qui ont réuni 4 500 personnes le 22 décembre à Dresde, tandis que 17 500 répondaient à l’appel de Pegida. Dans le même temps, 400 personnes se sont rassemblées dans l’Église protestante de la Sainte-Croix pour une prière œcuménique pour la paix. Hier soir, la cathédrale de Cologne a été plongée dans le noir en signe de protestation contre la manifestation voisine. La Conférence épiscopale allemande insiste sur le caractère « indispensable » du dialogue interreligieux. Dans le diocèse de Rottenburg, une rencontre annuelle a lieu, depuis 2005, entre l’évêque et des représentants d’associations musulmanes. L’an dernier, ils ont rappelé qu’aucune religion ne pouvait justiier des actes de violence. Aujourd’hui, dans ses vœux, Mgr Gebhard Fürst devait encourager la solidarité avec les réfugiés et condamner toute tentative de miner la confiance entre chrétiens et musulmans. Le 24 décembre, Mgr Ludwig Schick, archevêque de Bamberg, a lui aussi appelé au dialogue interreligieux en soulignant le sens de Noël : une fête qui « bâtit des ponts entre Dieu et les hommes, entre les peuples et entre les cultures ». Tout en souhaitant que puissent être évoquées les atrocités commises par des groupes islamistes et les craintes qu’elles suscitent, il a souligné que considérer que « l’Allemagne et l’Europe doivent se sauver » du péril islamiste est un mauvais point de départ pour une discussion ouverte. « Sans reconnaissance de l’autre et respect de chaque individu, il n’y a pas de cohabitation », a de son côté estimé le président de la Conférence épiscopale et archevêque de Munich, le cardinal Reinhard Marx. Le président de l’Église protestante, Heinrich Bedford-Strohm, considère lui aussi que « le dialogue interreligieux est la meilleure protection contre les préjugés ». « Il est évidemment toujours plus facile de projeter des peurs sur ce que l’on ne connaît pas, at-il relevé dans un entretien au quotidien Tageszeitung paru le 22 décembre.
pour les croyants sur la liberté de pensée, de conscience et de religion. L’association publie chaque année la revue Conscience et Liberté. Cette année, le numéro porte sur le respect des différences avec deux parties du dossier (Les figures influentes au cours de l’histoire, la nécessité d’éducation et du pluralisme religieux) rédigé par une variété d’auteurs universitaires, diplomates, juristes et historiens. La journée annuelle sur la liberté religieuse pour les églises adventistes a été programmée le samedi 24 janvier. Les pasteurs ont été invités à parler de cet aspect particulier des droits de l’homme. Selon les rapports établis par différents organismes (Département d’Etat américain sur la liberté religieuse, Commission des droits de l’homme de l’ONU) et de différentes ONG (Portes ouvertes, Aide de l’Église en détresse, etc.) révèlent que dans le monde plus de 50 pays persécutent 150 à 200 millions de chrétiens, sans compter les persécutions à l’égard des musulmans, des juifs, des Bahá’is. Depuis 1893, l'Église adventiste s'est intéressée aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales, notamment la liberté de pensée, de conscience et de religion. Elle a donc créé un Département des Affaires publiques (affaires juridiques) et de la Liberté religieuse dans ses différentes institutions. Celui-ci organise, chaque année au mois de janvier, une journée spéciale pour la liberté religieuse. Depuis 1978, l'AIDLR est une OING (Organisation internationale non gouvernementale) consultative auprès de l'ONU et du conseil de l'Europe dans le cadre de différentes commissions des droits de l'homme. Son but est de soutenir, pour tous les hommes au delà des étiquettes confessionnelles et philosophiques, le principe fondamental de l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée le 10 décembre 1948, ainsi que celui de l'article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales adoptée le 4 novembre 1950.
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(Portes ouvertes/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Persécutions des chrétiens dans le monde
« De l’emprisonnement à la torture en passant par la décapitation, les chrétiens n’ont jamais autant craint pour leur vie, à l’ère moderne », a constaté l’association internationale chrétienne, Portes ouvertes, dans son rapport annuel. En 2014, le nombre de croyants persécutés a atteint de nouveaux records historiques avec environ 100 millions de fidèles menacés simplement parce qu’ils pratiquent leur religion. De nombreux spécialistes pensent que si la tendance actuelle persiste l’année 2015 pourrait être encore pire. « Dans les régions où les chrétiens sont les principales cibles, les situations problématiques sont en expansion », constate David Curry, le président de Portes ouvertes. Depuis treize années consécutives, la Corée du Nord est leur pire oppresseur. Mis à part ce pays, ce sont en majorité des États d’Afrique et du Moyen-Orient qui se retrouvent en tête de liste. L’Iraq qui a connu un déplacement massif de chrétiens venant du nord du pays est à la troisième place. La Syrie se situe à la quatrième place, en partie à cause des actions terroristes des groupes armés comme celui de Boko Haram. La Somalie, l’Afghanistan, le Soudan, le Pakistan et l’Erythrée se trouvent également dans les dix premiers. Même si certains pays à majorité chrétienne ont connu des niveaux de discrimination et d’oppression sans précédent, David Curry a souligné que les extrémistes musulmans sont les principaux moteurs de persécution à travers le monde. C’est le cas dans 40 pays parmi les 50 qui se trouvent sur la liste. Todd Nettleton, un porte-parole de La voix des martyrs, une association internationale qui s’occupe des chrétiens persécutés dans les pays opprimés, soutient les propos de David Curry. « Partout où l’islam se radicalise, la persécution augmente », constate-t-il. « Même lorsqu’un État d’orientation islamiste modérée se veut pacifique – ce qui est rare –, les chrétiens n’ont pas le droit de pratiquer leur religion et sont souvent menacés de mort ». Des gouvernements extrémistes
Nina Shea, la directrice du Centre pour la liberté religieuse à l’Hudson Institute, a déclaré que les extrémistes islamiques ne sont pas uniquement présents dans les groupes terroristes, mais également dans les gouvernements des pays, par exemple en Arabie Saoudite (n° 12 de la liste) et en Égypte (n° 23 de la liste). « Cette composition a des conséquences sur la politique étrangère et a contribué à l’échec du gouvernement de Barack Obama à répondre de façon adéquate à cette situation ». David Curry et Todd Nettleton ont exprimé leur déception face à la réponse de l’administration, mais ils espèrent que la nomination du rabbin David Saperstein, comme ambassadeur américain pour la liberté religieuse internationale, soit une approche plus agressive. Les conservateurs ont critiqué Barack Obama de ne pas repourvoir ce poste plus rapidement. Et les opposants à David Saperstein trouvent que le passé libéral du rabbin ne présage rien de bon pour aborder la persécution mondiale de façon plus agressive.
Malgré tout, les responsables de Portes ouvertes pensent qu’il faut faire quelque chose pour combattre l’augmentation des persécutions. La situation a atteint des niveaux critiques : le christianisme risque de disparaître au Moyen-Orient et la persécution se développe de façon alarmante en Asie et en Afrique. « La liste de 2014 doit réveiller les pays occidentaux pour qu’ils protègent la liberté religieuse à travers le monde », conclut David Curry.
(Courrier international/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Pour les juifs de France, rien ne sera plus pareil
Pour le quotidien populaire Yediot Aharonot, « les attentats à Paris ne constituent pas un choc des civilisations, ni même des religions. Il s'agit plutôt d'une intolérance vis-à-vis de valeurs, au nom de laquelle il est possible de commettre n'importe quel crime. La France le savait fort bien, longtemps avant l'établissement de l'État islamique. » Désormais, l'autodéfense juive est devenue nécessaire en France, explique le journal. « Si la communauté juive de Paris avait mis en place des vigiles, même non armés, dans les quartiers, on aurait pu savoir plus tôt qu'un terroriste s'était introduit dans le supermarché armé d'une kalachnikov et vêtu d'un gilet pare-balles, et on aurait pu le mettre en difficulté. Il y a beaucoup de jeunes Juifs très motivés et en bonne condition physique, qui auraient pu être déployés dans le secteur où a eu lieu la tragédie. » Le quotidien propose l'aide de l'État hébreu aux Juifs de France. « Israël peut [les] faire profiter de son expérience, de son savoir-faire et de son équipement électronique, y compris pour l'entraînement et les connaissances en matière de sécurité. On ne peut pas se contenter de dire aux Juifs français de venir s'installer en Israël et que tout ira bien ; il faut les aider à se protéger. » The Jerusalem Post, premier quotidien anglophone d'Israël, assez marqué à droite, rapporte les propos du président de l'Agence juive, Natan Sharansky (célèbre ex-dissident soviétique des années 1970, devenu homme politique israélien) qui, quelques jours avant cette série d'attentats, déclarait que le « malaise éprouvé par les Juifs français dans leur propre pays devrait constituer un signal fort pour l'Europe quant aux dangers qui la menacent ». « Comment M. Sharansky est-il informé de ce malaise ? interroge le journal. Parce que plus de 7 000 Juifs français ont immigré en Israël l'an dernier ; parce que 50 000 d'entre eux se sont renseignés sur l'alya [le départ des Juifs vers Israël] en 2014 ; et parce que, sur les quelque 600 000 Juifs qui vivent en France, des centaines de milliers envisagent de quitter le pays. Selon lui, ces chiffres ne devraient pas présenter un intérêt uniquement pour Israël et pour les Juifs, mais aussi et surtout pour les Européens euxmêmes : s'ils ne sont pas prêts à fermer les mosquées où des individus prêchent la haine, alors l'Europe est condamnée. » Natan Sharansky ajoute : « Les Juifs français sont confrontés à un choix : ils peuvent faire partie d'une France libérale qui hait Israël, d'une France conservatrice qui ne considère pas les Juifs comme faisant partie de sa culture, ou d'une Europe islamique, ce qui est manifestement impossible. Ou bien, alors, ils peuvent
BIA - N° 388 - Janvier 2015 - 8
partir Ce qu'ils sont en train de faire. » « Plus vite l'Europe libérale entrera en lutte, plus elle aura de chances de préserver ses valeurs, poursuit-il. Car l'Europe non libérale elle, sera prête à lutter. Plus la France continuera de fermer les yeux sur la menace et refusera de se préparer à défendre ses valeurs libérales et nationales, plus les forces ultranationalistes et intégristes représenteront l'unique défense. » Sur un ton plus sobre, le quotidien de gauche Ha'Aretz écrit : « La prise d'otages dans une épicerie juive où quatre innocents ont trouvé la mort s'inscrit dans la continuité des attentats meurtriers perpétrés ces trois dernières années par des djihadistes français contre des sites juifs européens. (...) La tuerie au Musée juif de Bruxelles l'an dernier et celle à l'entrée de l'école juive Otzar Hatorah de Toulouse en 2012 étaient l'action de loups solitaires. Cette fois, le degré d'organisation, les armes, l'équipement et la planification sont d'un ordre différent. Le cauchemar que vit la communauté juive française, cible d'une série d'attaques récentes qui n'ont pas été très médiatisées parce qu'elles n'ont pas fait de victimes, n'en est que plus grand. Les gros titres sur l'immigration croissante de Français en Israël sont exacts, mais ils ont occulté que 98 % de la communauté juive française est restée en France, s'accrochant à une vie confortable et relativement sûre - du moins l'espérait-elle. Jusqu'à cette semaine là. Pour Ha'Aretz, « les démons du passé sont de retour. » L'ordre donné vendredi 9 janvier de fermer des dizaines de magasins et restaurants juifs parisiens [notamment rue des Rosiers], la présence policière autour des écoles juives et les appels des représentants de la communauté juive à faire preuve de prudence et à rester chez soi dans la soirée de vendredi, jour du shabbat, sont l'expression d'un climat de siège que les Juifs d'Europe occidentale n'avaient pas connu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Nous devons veiller à ne pas paniquer, ni à tirer dès maintenant des conclusions populistes. Il est, en outre, important de ne pas oublier que cette vague de terreur a commencé par un attentat qui n'était pas dirigé contre les Juifs, et que tous les citoyens français sont confrontés à une nouvelle menace, dont des millions de musulmans qui craignent un retour de flamme.
Sociologie
(Le Point/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
religieuses dans la rue mais aussi dans les entreprises. 82 % des Français veulent que les signes d'appartenance religieuse restent discrets en public. « La discrétion des appartenances religieuses, dans la vie collective, celle de tous les jours, et pas seulement dans les services publics, est le souhait d'une large majorité de Français », c'est ce que révèle une enquête de l'observatoire Sociovision, réalisée auprès de 2 099 personnes âgées de 15 à 74 ans, interrogées en face à face a l'été 2014. Parmi elles figuraient 1 018 catholiques et 122 musulmans « autodéclarés ». Le principe de laïcité est réglementé en France par la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État, qui ne concerne que les agents et les services publics, mais aussi celle de 2004 proscrivant le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires. Il existe, en outre, une loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans les lieux publics comme la rue, donc le voile intégral (niqab ou burqa), mais c'est officiellement une disposition d'ordre public qui n'est pas directement liée au principe de laïcité.
L'entreprise doit rester un endroit neutre pour 83 % des Français
Hormis ces textes, aucune mesure législative ou réglementaire n'impose une quelconque neutralité face aux religions dans les espaces collectifs, la société, l'entreprise, etc. Or, d'après l'étude Sociovision, 76 % des Français préfèrent « une société qui respecte la neutralité en matière de religion et où les pratiques religieuses restent dans le domaine privé ». Ils sont même 82 % à estimer que « les signes d'appartenance religieuse doivent rester discrets en public », soit trois points de plus qu'en 2013, selon l'observatoire, qui mène une enquête annuelle sur la société française depuis 1975. En outre, pour 83 % des Français, « l'entreprise doit rester un endroit neutre et ne pas prendre en considération les revendications d'ordre religieux », comme un aménagement du temps de travail pour le ramadan ou shabbat. Le jugement diffère, toutefois; si l'on est catholique ou musulman : ainsi 49 % seulement des premiers jugent acceptable « la possibilité de trouver dans les cantines une alimentation adaptée à tous les préceptes religieux (poisson le vendredi, plats hallal ou casher) », contre 88 % des seconds (et 55 % de l'ensemble des Français).
Paris, France – Les français veulent plus de discrétion dans les pratiques religieuses dans la rue
Selon une enquête de l’observatoire Sociovision, les Français souhaitent plus de retenue dans les pratiques
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