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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News Networks©
Sommaire
Mensuel • 36e année • n° 391 - Avril 2015
Bulletin publié par le Service de presse adventiste
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Nouvelles des Églises adventistes
Lyon, France - Rencontre des conseils d’administration des Fédérations de l’UFA. Paris, France - Dialogue entre l’UFA et le CNEF.
Garissa, Kenya - Mort de 10 étudiants adventistes lors d’un massacre à l’Université du Kenya.
Silver Spring, États-Unis - Des représentants adventistes demandent à B.Obama de défendre la liberté religieuse.
San Antonio, États-Unis – Assistance médicale gratuite offerte à la population.
Liberté religieuse
(Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être reproduits avec mention de la source : BIA
Paris, France - La laïcité à la française ne doit plus être une neutralité religieuse.
Berne, Suisse - Relation entre Église et État : une question, trois points de vue.
Sociologie
Paris, France - L’antisémitisme n’a pas disparu en France.
Chicago, États-Unis - Science et religion font bon ménage
Paris, France - Les pays les plus athées et les plus religieux du monde.
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Dominik Frikart Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert
BIA - N° 391 - Avril 2015 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Lyon, France - Rencontre des conseils d’administration des Fédérations de l’UFA
Les conseils d’administration des trois Fédérations de l’Union se sont rassemblés avec celui de l’UFA (Union des Fédérations adventistes) pour vivre ensemble du vendredi 10 avril au dimanche 12 avril une meilleure connaissance mutuelle et débattre ainsi des perspectives d’avenir.
Cette rencontre nommée aussi « intercomité » a rassemblé à Ecully, au Centre Valpré-Lyon près de 40 administrateurs sous la présidence du pasteur Ruben de Abreu, de l’Union des Fédérations adventistes de France, de Belgique et du Luxembourg.
Les sujets abordés : William Miller, l’origine de l’adventisme, la justification par la foi, statut des Écritures, l’inerrance et herméneutique, l’intercession et la médiation du Christ, Ellen White et le prophétisme, etc.
Les représentants adventistes sont Ruben de Abreu (président de l’UFA), Jean-Paul Barquon (secrétaire national de l’UFA), les professeurs Jean-Luc Rolland, Bernard Sauvagnat et Roland Meyer, doyen de la FAT (Faculté adventiste de théologie).
Les représentants du CNEF sont Étienne Lhermenault et Lydia Jaeger (professeurs à Nogent sur Marne et à Vaux sur Seine, Michel Forey et Reynald Kozycki (pasteurs).
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Garissa, Kenya - Mort de 10 étudiants adventistes lors d’un massacre à l’Université Les discussions se sont articulées sur trois axes : du Kenya.
Le profil du pasteur aujourd’hui et demain, les ministères self-supporting et les groupes dissidents, les orientations et les procédures d’invitations des personnes étrangères.
Si le sujet consacré au corps pastoral est un sujet légitime et habituel face à la crise de vocations, celui des groupes dissidents reste interpellant.
Aujourd’hui, nous trouvons sur les pages Web de quantité de sites religieux émanant d’individus et non pas des organisations religieuses officielles.
Le service de presse adventiste est consterné par cette variété qui ne reflètent pas toujours la position officielle de l’Église adventiste. Ainsi, des individus créent des sites ou des vidéos pour régler des comptes, d’autres pour se démarquer de l’Église adventiste du septième jour, diffuser des publications personnelles, donner des leçons d’orthodoxies à l’Église officielle, critiquer l’une ou l’autre de ses croyances fondamentales, développer des thématiques ou des commentaires bibliques, adopter une ligne ultra fondamentaliste en se présentant comme adventiste.
Il est nécessaire d’établir la différence en faisant toujours la distinction entre les positions des individus et les déclarations et croyances officielles émanant de l’Église adventiste du septième jour.
L’Union des Fédérations adventistes de France, de Belgique et du Luxembourg prépare un texte officiel qui sera communiqué prochainement.
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Le jeudi 2 avril, au Kenya, des tireurs ont fait irruption dans l’enceinte de l’Université de Garissa, au Kenya. On rapporte que les membres d’un groupe terroriste ont ciblé et tué des étudiants chrétiens causant la mort de147 personnes dont 10 étudiants adventistes.
Éric Nyumbuto, le leader de l’église adventiste dirigée par les étudiants sur le campus, est l’une des victimes.
Stanley Rotich, un membre de l’église locale de Garissa a raconté qu’il était dans un bâtiment à proximité quand il a entendu des coups de feu, il a immédiatement téléphoné à Nyumbuto. La conversation s’est arrêtée brutalement quand la ligne fut coupée. Il a appris plus tard la mort de son ami.
Durant l’attaque, 500 étudiants ont réussi à s’échapper et plusieurs autres ont été sérieusement blessés.
L’un des premiers policiers à répondre à l’attaque fut Philmon Okal un des directeurs de la catéchèse de l’église adventiste locale de Garissa. Il a déclaré : « Les mots ne peuvent décrire à quel point cet événement fut horrible à vivre. Mais cette attaque me rappelle que la seconde venue de Jésus est très proche. Nous devons continuer à attendre le jour où la violence, la mort et la destruction ne seront plus.»
Plusieurs personnes en lien avec l’attaque, ont été arrêtées et le gouvernement kényan a promis de juger rapidement les personnes impliquées.
Ceci est l’attaque la plus meurtrière au Kenya en Paris, France – Dialogue entre l’UFA et le presque deux décennies. Le groupe qui a revendiCNEF qué l’attaque est le même qui a commis l’attaque Depuis plusieurs mois les adventistes ont entrepris un dialogue avec les évangéliques.
Le dialogue de l’UFA (Union des Fédérations adventistes de France) et du CNEF (Conseil national des évangéliques de France) n’a pas pour but d’examiner une candidature en vie d’une adhésion au CNEF de l’Église adventiste du septième mais de permettre aux responsables de se connaître et de dialoguer sur leurs croyances respectives.
du centre commercial de Westgate en Nairobi au Kenya en 2013.
L‘Église adventiste du septième jour pleure la mort des étudiants tués la semaine dernière. Les membres de l’Église de Garissa ont déclaré : « Nos cœurs sont brisés par cette perte insensée et nous réclamons vos prières pour toutes les victimes de cette terrible tragédie ».
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(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis - Des représentants adventistes demandent à B. Obama de défendre la liberté religieuse
L’Église adventiste du septième jour a officiellement demandé au Président des États-Unis Barack Obama lors d’un petit-déjeuner à la Maison Blanche, de placer la liberté religieuse au premier plan dans la politique de son administration.
B. Obama a répondu à Dwayne O. Leslie, directeur des affaires juridiques à la Conférence Générale, qu’il avait l’intention de défendre les droits de tous les croyants.
Durant cet événement annuel B. Obama a évoqué la résurrection de Jésus-Christ. Amy Grant, une artiste, a chanté tandis que les 150 responsables religieux et politiques présents ont pu apprécier, entre autres, les talents de cette première artiste chrétienne à obtenir un disque de platine en 1982. Elle a fait l’ouverture de la rencontre en chantant « Ta Parole », accompagnée à la guitare.
Ce petit déjeuner pris lors des fêtes pascales est plus intime que celui de la prière nationale de la Maison Blanche, qui rassemble chaque année, au mois de février, près de 3 500 personnes venant d’une centaine de pays.
En 2013, ce petit déjeuner national avait déjà fait les gros titres de la presse nationale lorsque l’orateur Ben Carson, un neurochirurgien adventiste a critiqué les choix politiques d’Obama.
Pour Dwayne O. Leslie, le petit-déjeuner de Pâques fut une chance de représenter l’Église Adventiste au milieu de responsables décisionnaires en créant des liens avec eux. Selon lui, « Il existe peu d’occasions durant lesquelles se réunissent autant de leaders religieux et politiques ».
Il a ajouté qu’il avait joué le rôle d’ambassadeur entre l’Église et l’élite politique. « C’est un moyen d’atteindre les gens que nous n’atteignons pas d’habitude » a t-il affirmé dans son bureau au siège de l’Église adventistemondiale, la Conférence Générale à Silver Spring, dans le Maryland. « C’est une façon d’interagir avec les dirigeants politiques de haut niveau et leur parler de l’Église adventiste ».
Une conversation avec B. Obama
Lorsque le président Obama s’est arrêté à la table de Leslie, celui-ci l’a remercié d’avoir déclaré l’an dernier, faire de la liberté religieuse un objectif clé de la politique étrangère des États-Unis
Le président Obama était accusé de ne pas porter suffisamment d’attention à la liberté religieuse à l’époque. Il a délivré un message puissant en évoquant les problèmes sur la situation au MoyenOrient et les pays tels que la Chine, le Pakistan et la Corée du Nord.
Dwayne O. Leslie a demandé au président Obama de continuer à faire de la liberté religieuse une priorité et le Président lui a indiqué qu’il le ferait.
Depuis son origine, au milieu des années 1800, la liberté religieuse a été un problème majeur pour
l’Église adventiste. Plus récemment le pasteur Ted Wilson l’a soulevé lors d’un entretien avec le Secrétaire des Nations-Unies, Ban Ki-Moon.
Dwayne O. Leslie s’est rendu compte qu’un des invités au petit-déjeuner, le chef de l’équipe de la Maison Blanche Denis McDonough, connaissait très bien l’Église adventiste grâce à sa ville natale, Takoma Park, dans le Maryland. Dans cette ville se trouvent l’Hôpital adventiste de Washington, l’Université adventiste de Washington et l’Église adventiste Sligo. La Conférence Générale et la maison d’édition du magazine « Review and Herald » furent établies dans la ville voilà des décennies. [...] Étaient également présents, la sénatrice adventiste Sheila Jackson Lee du Texas, le conseiller principal de la Maison Blanche Valérie Jarrett et Al Sharpton un pasteur Baptiste très actif pour la défense des droits civiques. L’Église catholique romaine, l’Église méthodiste épiscopale africaine, l’Église Copte orthodoxe et d’autres encore étaient également représentées. Le président Obama a dit aux invités qu’il n’était pas un prédicateur mais qu’il se rappelait avec reconnaissance « de l’extraordinaire don du salut de Jésus » pendant la fête de Pâques.
« Nous essayons autant que nous le pouvons, de comprendre les ténèbres qu’il a enduré afin que nous puissions recevoir la lumière de Dieu » a ajouté B. Obama. « Et néanmoins même lorsque nous saisissons la grandeur du sacrifice sans faille de Jésus, à Pâques nous ne pouvons occulter le fait que l’histoire ne s’est pas terminée le vendredi. L’histoire continue. Le dimanche la résurrection glorieuse de notre Sauveur s’est produite ».
Il a aussi exprimé aux leaders religieux son appréciation pour le travail de leurs églises en déclarant : « Je veux remercier chacun ici présent pour le merveilleux travail que vous faites à travers le pays avec vos ministères remarquables ».
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
San Antonio, États-Unis - Assistance médicale gratuite offerte à la population
Dans le cadre d’une assistance médicale gratuite, 6192 personnes ont reçu des soins d’une valeur de plus de 10 millions de dollars. L’événement s’est tenu dans un stade de San Antonio.
Au début du mois d’avril, des pluies torrentielles n’ont pas terni la volonté de plus de 1700 médecins, dentistes et autres volontaires, de venir en aide à des centaines de patients par la mise en place d’une clinique gratuite installée pour 3 jours au stade Alamodome.
« Ce programme a connu un succès retentissant, » a déclaré dans Adventist Review, Costin Jordache, un porte-parole du programme Votre meilleur chemin vers la santé.
Près de 1700 Chrétiens adventistes du septième jour, venus de toute l’Amérique du Nord ont marqué la ville de San Antonio de leur présence par des manifestations tangibles de l’amour du Christ. Ils ont présenté l’espérance et offert des soins à plus de
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6000 personnes résidant dans la ville a affirmé Costin Jordache en précisant « Nous ne saurions être plus enthousiastes. »
La clinique cherchait à présenter aux résidents de San Antonio l’Église adventiste avant la session de la Conférence Générale qui se déroulera dans ce même stade en juillet prochain.
Le programme a bénéficié d’une importante couverture par les médias locaux et a suscité des témoignages de reconnaissances tant du côté des patients que du maire de la ville de San Antonio, Ivy Taylor.
« Superbe visite au programme de Your Best Pathway to Health qui se déroule actuellement à l’Alamodome, » a tweeté Ivy Taylor quelques heures avant la fermeture de la clinique vendredi après midi.
Au cours d’une visite effectuée Ivy Taylor a rencontré les bénévoles et a parlé aux patients attendant leur tour dans une longue file d’attente qui faisait le tour du bâtiment.
« Je voudrais remercier l’Église adventiste du septième jour d’avoir amené cette merveilleuse ressource dans notre communauté, » a t-elle déclaré au cours d’une interview vidéo enregistrée par la Division Nord-Américaine, co-organisatrice du programme. « Vous pouvez voir le nombre de personnes présentes ici pour profiter des soins médicaux gratuits. »
Les personnes ont commencé à faire la queue depuis le début de la semaine dès 7 heures du matin, bien avant l’ouverture de la clinique et des centaines d’autres personnes attendaient encore à l’extérieur les soirs suivants.
Le maire avait demandé à l’association Your Best Pathway to Health – dont le principal organisateur est ASI (Services et industries des laïcs adventistes) – de soigner au moins 6000 personnes, en échange de quoi, l’utilisation du stade leur serait accordée gratuitement.
Dès le premier jour, 2617 patients étaient encore reçus au moment de la fermeture des portes à 16h. 2025 patients au total ont été soignés le deuxième jour et 1550 le troisième jour au cours duquel la clinique a fonctionné pendant une plus courte période, jusqu’à 14h, a indiqué Costin Jordache, vice-président en charge de la communication pour la Fédération adventiste du Centre de la Californie.
Les chirurgiens ont procédé à 360 opérations au total – 300 opérations simples à l’Alamodome, et 60 autres plus complexes au Centre Médical du Centre du Texas qui fait partie du réseau sanitaire Adventist Health System.
« Nous avons vraiment apprécié que l’Alamodome organise cela, » a t-il dit. Costin Jordache a aussi déclaré que l’estimation du coût total des soins offerts prendrait plusieurs jours.
L’association Your Best Pathway to Health se prépare maintenant pour la troisième clinique gratuite, un programme de deux jours qui doit se dérouler à Spokane dans l’État de Washington. Cette clinique qui fonctionnera du 3 au 4 août coïncidera avec une convention annuelle d’ASI qui se tiendra également
dans cette ville de 200 000 habitants. Les organisateurs n’ont pas encore déterminé combien de personnes pourraient être soignées à Spokane.
En avril 2014, la première clinique gratuite a permis d’offrir à près de 3000 personnes des soins médicaux gratuits d’une valeur de 5,2 millions de dollars à San Francisco et à Oakland en Californie.
Frustration et Gratitude
L’organisation de cet énorme évènement à San Antonio s’est déroulée sans difficulté, malgré les frustrations pour les longues files d’attente et les failles dans la communication.
« C’était injuste pour les personnes qui attendaient dans la file pour les soins dentaires, » a écrit une personne en réponse à un article écrit dans Adventist Review au sujet de la manifestation. « Les gens attendaient des heures seulement pour s’entendre dire que des places avaient été prises par l’autre file. » Les files d’attente étaient divisées en deux : une pour les soins dentaires et l’autre pour les soins médicaux. La ligne pour les soins dentaires était beaucoup plus longue pendant les trois jours.
« J’ai attendu dans la file de 5h du matin à 13h l’après-midi » a écrit une autre personne. « Il leur a fallu un moment pour informer tout le monde qu’ils ne prendraient plus de patients… peut-être l’année prochaine. »
Costin Jordache a indiqué que les bénévoles ont fait de leur mieux pour coordonner le flot de milliers de personnes et avertir ceux qui se trouvaient en bout de ligne, longtemps avant l’heure de la clôture chaque jour, qu’ils ne recevraient vraisemblablement pas de soin ce jour-là. [...] Plusieurs patients ont été, tout de même, reconnaissants, comme par exemple cette femme de 60 ans, Célia, qui a écrit à Adventist Review pour dire « un grand merci. J’avais besoin de soins médicaux et de lunettes, et je suis vraiment heureuse et reconnaissante pour les soins que j’ai reçus.»
« J’ai 60 ans, je n’ai pas d’assurance médicale et je vis maintenant avec des revenus très faibles, » a t-elle écrit. « J’ai cherché en vain des soins médicaux à bas coût dans la région, mais je n’en ai trouvé aucun. Je voudrais simplement vous faire savoir que votre gentillesse et l’aide que vous apportez sont très appréciées. »
Liberté religieuse
(Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - La laïcité à la française ne doit plus être une neutralité religieuse
Le débat se radicalise et les religieux sont de plus en plus inquiets. Pour faire face aux extrémismes religieux, la pire méthode serait de bannir le religieux de la société. Il faut au contraire l'assumer et l'inclure.
S’il fallait une preuve supplémentaire de l’extrême confusion dans laquelle se trouve en France le débat sur la laïcité et la place des religions, on la puiserait
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dans l’attitude de Nicolas Sarkozy qui, en pleine campagne pour les départementales, a été pris en flagrant délit de flirt avec les obsessions du Front national sur l’islam et l’immigration.
Les radicaux de la laïcité
Nécessité électorale oblige, et sans crainte de heurter la communauté musulmane, le chef de l’UMP s’est ardemment prononcé contre le port du voile à l’université et contre les « menus de substitution » (à la viande de porc) dans les cantines scolaires. C’est pourtant le même Nicolas Sarkozy, président de la République, partisan d’une « laïcité ouverte », qui défendait la contribution des religions à la vie sociale, exaltait les racines spirituelles de la France à Saint-Jean-de Latran à Rome et qui, à Ryad, devant toutes les autorités de l’islam sunnite, citait, à plus de treize reprises, le nom de Dieu.
La question des « menus de substitution » dans les cantines fait partie de ces polémiques « laïques » dont raffole la France. Même au sein de l’UMP, Nicolas Sarkozy ne fait pas l’unanimité. Sa position a été désavouée par la plupart de ses lieutenants, Bruno Le Maire, Henri Guaino ou Alain Juppé. Mais les radicaux de la laïcité n’en démordent pas. Pour eux, les croyants juifs ou musulmans ont toujours la possibilité de créer leurs propres écoles et leurs cantines. Sans voir qu’ils ne font ainsi qu’encourager le communautarisme, soit l’exact opposé de ces fameuses « valeurs de la République » qu’ils prétendent vouloir protéger.
De son côté, le PS surenchérit dans le débat laïque. Il y a quelques semaines, l’un de ses élus au conseil général du Haut-Rhin a retiré le crucifix qui, depuis deux siècles, dominait la salle des débats dans ce haut lieu de la République en Alsace qui est sous régime concordataire depuis deux siècles. Le 22 mars, dans un bureau de vote de Toulouse, c’est un rabbin qui a été sommé de retirer sa kippa, toujours au nom du « principe de laïcité ». Où va-t-on, s’est exclamé il y a quelques jours le président de la conférence des évêques de France, inquiet d’une « laïcisation » outrancière de la société et appelant l’État au « respect des convictions religieuses ».
Neutralité religieuse
Devant les assauts du radicalisme musulman et l’exploitation politique des malaises et des peurs liés à l’islam s’imposait, après le 11 janvier, un débat digne sur les « valeurs » de la République, sur les racines spirituelles de la France, sur la place faite aux religions, sur l’ignorance en partie responsable de la montée des intolérances.
Après les attentats, au plus fort de la stigmatisation de l’islam, on a même entendu des voix de droite et d’extrême-droite invoquer les « racines judéo-chrétiennes » de la France, comme pour faire pièce à un islam envahissant, pour rappeler que la France n’est pas musulmane et qu’elle ne se laissera jamais imposer la charia, le foulard, la burqa, les minarets ou le hallal.
(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Berne, Suisse - Relation entre Église et État à Berne : une question, trois points de vue
Le gouvernement bernois envisage une révision totale de la loi sur les Églises et le transfert du personnel ecclésiastique de l’État aux Églises nationales. Le directeur
des affaires ecclésiastiques du canton, le président la société pastorale réformée et le président du conseil synodal des Églises réformées de Berne-Jura-Soleure, donnent chacun leur point de vue sur ces changements.
Christoph Neuhaus
Conseiller d’État, directeur de la justice des affaires communales et des affaires ecclésiastiques du canton de Berne.
« Dans le canton de Berne, la relation entre Église et État est très étroite, comme chacun le sait. Par conséquent, je considère qu’il est judicieux d’évoluer à présent grâce à une révision totale de la loi sur l’Église.
Les critiques prétendent que le gouvernement cherche ainsi seulement à économiser de l’argent, et pensent que les Églises nationales* s’en retrouveront affaiblies. Je ne le vois pas comme ça. Au contraire, si nous obtenons les changements nécessaires aujourd’hui, les Églises seront en position de force pour participer à l’élaboration du processus futur.
Néanmoins, l’Église doit aussi constamment remettre en question ce qu’elle fait, et qu’à l’avenir peut-être elle ne fera plus. Je comprends très bien que les changements n’apportent pas seulement de la joie, mais aussi leur lot d’incertitude. C’est pourquoi en tant que directeur des affaires ecclésiastiques, je vais mettre tout en œuvre pour m’assurer que les Églises ressentent à tout moment l’estime que leur porte l’État. Néanmoins, je vais introduire les changements qui sont requis par la Société. Car en fin de compte cela s’applique également aux Églises : la seule constante est le changement.
Le rapport détaillé sur les prestations des trois Églises nationales l’a bien démontré : les Églises ont une immense importance pour la société. » * Le canton de Berne reconnaît comme Église nationale l’Église réformée, membre de l’union synodale Berne-Jura-Soleure, l’Église catholique romaine et l’Église catholique chrétienne.
Michael Graf
Pasteur et président de la section Berne-Jura-Soleure de la société pastorale réformée suisse.
« En tant que société pastorale, nous n’avons aucune objection à faire à une révision de la loi de l’Église. Nous pouvons aider à encore mieux organiser les relations entre l’Église et l’État. Nous avons également à cœur d’encourager le canton à développer une politique religieuse active et inclusive.
Mais le fond du rapport présenté par le gouvernement bernois révèle qu’il s’agit de changer une chose qui a fait ses preuves depuis des décennies : les conditions de service du personnel ecclésiastique, lesquels ont une base historique dans le canton en tant que représentants du gouvernement de Berne, et qui devraient être transférés aux Églises nationales.
Et soyons honnêtes : la révision totale projetée par le gouvernement de Berne a pour but d’économiser de l’argent. Ce ne sont pas les meilleures conditions pour un processus qui doit servir l’État, l’Église et la société. En tant qu’association professionnelle, nous avons une responsabilité envers nos membres, et donc envers les 450 pasteurs du canton de Berne. Ils doivent continuer à exercer dans de bonnes conditions de travail afin de remplir leur mission avec toute la compétence et la joie possible.
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Les résultats du rapport d’experts détaillé, demandé par le Conseil d’État, montrent incontestablement que nous, les Églises nationales, nous rapportons à la société beaucoup plus que ce que nous coûtons à l’État. Aux vues de cet état de fait, les conclusions du gouvernement qui consistent à vouloir faire encore plus d’économies avec une révision totale de la loi sur les Églises nationales sont encore plus incompréhensibles. »
Andreas Zeller
Président du conseil synodal des Églises réformées de Berne-Jura-Soleure.
« Entendre qu’il “est temps de développer davantage la relation entre Église et État dans le canton de Berne, et de transférer la gestion du personnel ecclésiale aux Églises nationales”, ça sonne bien. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Dans quelle mesure les Églises nationales s’en retrouveraient-elles plus fortes ?
Si l’Église devient un jour l’employeur des pasteurs, elle s’efforcera du mieux qu’elle peut, d’être un bon employeur, moderne et juste. Cependant, cela nécessiterait une gestion appropriée en matière de ressources humaines, et pour cela, nous avons besoin de temps, et de moyens financiers. Il faut aussi des finances pour la rémunération des pasteurs : nous ne voudrions pas reprendre autour de 500 pasteurs pour environ 340 postes à temps plein, sans pouvoir les payer équitablement. Cela nécessite des garanties financières de la part du canton. Les économies continuelles et les réductions de postes successives des dernières années doivent prendre fin.
Malgré tout, j’ai appris que d’importantes demandes de l’Église avaient été prises en compte. Ainsi, la reconnaissance de droit public, la perception de l’impôt ecclésiastique, et la co-responsabilité financière de l’État.
C’est d’ailleurs de l’argent bien investi : car comme les études le montrent toujours, chaque franc d’impôt investi dans l’Église en rapporte deux à trois fois plus ! Les Églises nationales sont une plus-value pour toute la société, indépendamment du fait que les gens soient membres d’une Église ou pas.
Je suis très impatient de connaître les décisions que prendra notre synode fin mai, et celles que prendra le grand conseil en septembre. Enfin, j’espère surtout que malgré tous les problèmes structurels et financiers, il nous restera toujours suffisamment de temps et d’énergie pour accomplir notre tâche principale : la prédication actualisée de l’Évangile lors du culte, la diaconie et l’édification communautaire. »
Sociologie
(La Vie/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - L'antisémitisme n'a pas disparu en France
Le nombre d'infractions à caractère antisémite a explosé en France en 2014. Le rapport annuel de la CNCDH (Commision nationale consultative des droits de l'homme) sur le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, présenté le 9 avril à Paris, l'atteste : le chiffre a doublé par rapport à 2013. À titre de comparaison, les faits délictueux à caractère raciste ont connu une hausse légère de 8,5%.
Ces chiffres, transmis par le ministère de l'Intérieur, sont à mettre en perspective avec les sondages également exposés dans le rapport. Car pour la première fois depuis 2009, l'indice global de tolérance est en hausse. Calculé à partir de réactions à des affirmations comme « Il y a trop d'immigrés en France » ou « Les gens du voyage de nationalité française sont des Français comme les autres », cet indicateur permet de prendre la température de l'opinion publique. Dans le détail, on s'aperçoit que la minorité juive est la mieux acceptée, « avec un indice frôlant les 80, supérieur de 6 points à celui des noirs, de 17 points à celui des maghrébins et de 26 à celui des musulmans ».
Christine Lazerges présidente de la CNCDH, souligne néanmoins un paradoxe : « La minorité juive est socialement bien intégrée et reconnue comme telle, mais elle souffre de préjugés. » Comme les années précédentes, le rapport dénonce les stéréotypes liés aux juifs, et signale « une progression de l’adhésion des sondés à certains vieux préjugés antisémites, tels que le sentiment que les juifs ont trop de pouvoir ou un rapport particulier à l’argent ».
S'il est difficile d'expliquer cette résurgence, Tommasso Vitale, chercheur en sciences sociales à Sciences Po, explique que « l'antisémitisme aujourd'hui est corrélé au rejet de l'autre et de l'immigration. Il est aussi lié à l'image d'Israël et au conflit israëlo-palestinien. » Les chiffres mensuels des actes antisémites atteignent ainsi un pic entre juin et août 2014. « Il y a eu comme une importation de la guerre de Gaza. Pendant ces quelques mois, les infractions antisémites ont été très nombreuses, alors que le reste de l'année, les moyennes sont restées relativement stables », analyse Christine Lazerges. Dans ce contexte, de plus en plus de juifs français choisissent d'émigrer en Israël. L'Agence juive en recense plus de 7 000 en 2014, soit deux fois plus que l'année précédente.
Le grand nombre d'incidents antisémites signalés, notamment par rapport aux délits antimusulmans, s'explique en outre, selon Christine Lazerges « par un meilleur accompagnement à porter plainte effectué par les associations issues de la minorité juive ». La baisse de 41 % d'actes antimusulmans en 2014 par rapport à 2013 ne reflète donc pas avec exactitude la réalité des faits, et pendant les trois semaines qui ont suivi les attentats contre Charlie Hebdo, il y en a eu autant que sur l'ensemble de l'année passée.
Une nouvelle fois, la CNCDH rappelle le rôle prépondérant de l'école et de « l'éducation au vivre ensemble » pour enrayer l'intolérance. Dans ses recommandations, la commission met également l'accent sur la sensibilisation des milieux éducatifs, policiers et judiciaires à cette question et sur la nécessité de déployer des moyens de lutte contre les propos haineux qui prolifèrent sur Internet.
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(AFP/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
(Slate.fr/The Telegraph/The Independent/BIA) Dammarie-les-Lys, France
font bon ménage, révélait un sondage effectué auprès de 10 000 Américains, parmi lesquels des scientifiques et des protestants évangéliques, et qui contraste avec d’autres études.
Le Telegraph rapporte les résultats d’une récente étude réalisée par l’association en recherche marketing WIN/Gallup International au sujet de l’athéisme et des religions dans le monde. Le sondage regroupe les réponses de 64 000 personnes à travers 65 pays.
Chicago, États-Unis - Science et religion Paris, France - Les pays les plus athées et font bon ménage Science et religion aux États-Unis, un pays religieux, les plus religieux du monde
« Nous avons constaté que près de 50 % des évangéliques pensent que la science et la religion peuvent travailler ensemble et se soutenir mutuellement », a indiqué Elaine Howard Ecklund, professeure de sociologie à l’Université Rice au Texas (sud) qui a mené cette enquête.
Elle a présenté les résultats à la conférence annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science réunie ce week-end à Chicago.
« Ce score contraste avec le fait que seulement 38 % des Américains pensent généralement que la science et la religion peuvent oeuvrer de concert », at-elle souligné.
Selon le sondage, 27 % des Américains estiment que la science et la religion sont en conflit, et parmi eux 52 % prennent le parti de la religion.
Cette nouvelle enquête de l’Université Rice montre que les scientifiques et le reste de la population sont tout aussi pratiquants.
Ainsi, 18 % des scientifiques assistent à des services religieux toutes les semaines, une proportion similaire au reste de la population (20 %). De plus, 15 % des scientifiques se déclarent très religieux, contre 19 % pour la population générale.
Enfin, 19 % des scientifiques américains disent prier plusieurs fois par jour, comparativement à 26 % dans le reste de la population, et près de 36 % disent n’avoir aucun doute quant à l’existence de Dieu.
Selon le professeur Ecklund, l’idée fausse selon laquelle science et religion sont en conflit s’explique par une couverture médiatique qui met surtout en avant des sujets très controversés, comme l’enseignement du créationnisme dans les écoles.
« Il y a d’énormes stéréotypes au sujet de ces questions… et une partie de ces deux groupes — partisans de la théorie de l’évolution et créationnistes — va probablement camper sur ses positions », selon elle.
L’enquête montre aussi que près de 60 % des évangéliques (protestants) et 38 % de toutes les personnes interrogées pensent que « les scientifiques devraient être ouvert à l’idée de considérer les miracles comme une explication possible dans leur théorie ».
Par ailleurs, selon une enquête de l’institut indépendant Pew Research Center, seulement un quart des Américains souscrivent totalement à la théorie de l’évolution.
En tête des pays les plus religieux se trouve la Thaïlande, où 94 % des personnes interrogées se sont déclarées croyantes et seulement 1 % athées. Suivent l’Arménie, la Géorgie et le Maroc. En dernière position, on retrouve la Chine, avec 7 % de croyants et 61 % d’athées convaincus. Les autres pays les plus athées sont le Japon, la Suède et la République Tchèque.
L'étude démontre que la religion ne décline pas : deux tiers des moins de 34 ans interrogés se considèrent croyants contre 60 % dans les autres tranches d’âge. Jean-Marc Leger, président de Win/Gallup, explique au Telegraph :
« Nous voyons que le nombre total de personnes qui se considèrent comme religieuses est en réalité relativement élevé. De plus, avec la tendance d’une jeunesse de plus en plus croyante globalement, nous pouvons supposer que le nombre de personnes qui se considèrent comme étant religieuses va continuer à augmenter. »
Les résultats de cette étude montrent aussi que les croyants sont majoritaires dans toutes les strates de la société, même si les personnes sans éducation et les moins riches sont plus religieuses.
L’Europe de l’Ouest est la région du monde la plus athée, avec 43 % de croyants, à peu près au même niveau que l’Océanie (44 %). La France est dans la moyenne de sa région, avec 40% de croyants, 35 % de non-croyants, 18 % d’athées convaincus et 7 % d’indécis. L’Espagne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, ou encore les PaysBas sont moins croyants que la France. À l’inverse, 86 % des habitants du continent africain interrogés se sont dits croyants, avec 90 % des Algériens, 93 % des Marocains ou encore 89 % des Kenyans. L'Afrique est suivie par les habitants du Moyen-Orient (82 %) et ceux d’Amérique centrale (81 %). En Europe, l'Arménie, la Géorgie, la Pologne, la Macédoine et le Kosovo sont les pays les plus religieux. Le Telegraph précise que cette étude arrive après celle du Pew Research Center annonçant que l'islam sera la religion dominante en 2100. Le centre de recherche avait aussi étudié le paysage religieux en 2050, comme nous l'évoquions alors, et estimait que l’athéisme allait reculer dans tous les pays sauf ceux de l'Ouest. The Independent, qui relaie aussi les résultats de cette étude, souligne qu’il y a deux fois plus de croyants que de non-croyants parmi les personnes sondées. De manière globale 63 % se sont estimés religieux, 22 % non-religieux, 11 % athées et 4 % ont répondu qu’ils ne savaient pas.
BIA - N° 391 - Avril 2015 - 8
En janvier, Rue 89 exhumait le résultat d'une étude WIN/Gallup identique de 2012 publiée par le Washington Post. À l’époque, sur les 40 000 personnes interrogées dans 40 pays 59 % des personnes interrogées s’estimaient croyantes et 13 % athées convaincues. En France, les résultats du sondage donnaient 37 % de personnes religieuses (contre 40 % cette fois-ci), 34 % de non-croyants (35 %), 29 % d’athées convaincus (18%) et 1 % d’indécis (7 %).
(Slate.fr/Salon Magazine/Preposterous UniverseBIA) Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Pourquoi les intellectuels ne croient pas en Dieu ?
Devons-nous croire en Dieu ? Non, pour la plupart des professeurs de philosophie des grandes universités. Selon une étude menée dans 99 universités anglo-saxonnes, seulement 14% des philosophes interrogés ont la foi. Et la situation est encore plus nette pour les scientifiques. Les membres de l’Académie nationale des sciences des États-Unis sont seulement 7 % à avoir une croyance religieuse ! Surprenant dans un pays où il existe encore sept États où vous ne pouvez occuper une fonction officielle si vous n’êtes pas croyant !
Il y a trois siècles, la croyance en Dieu était universelle y compris parmi les savants et les instruits. Tout cela a changé à la suite du développement de la science moderne et de la capacité de l’homme à dominer et comprendre la nature par l’usage de la raison. Les croyances et autres révélations et doctrines religieuses sont aujourd’hui considérées par une majorité de grands intellectuels comme des légendes pour enfants et des créations humaines afin de conforter des pouvoirs eux-aussi très humains.
Pour autant, si les fondements historiques et scientifiques des religions sont mis à mal, les croyances sont loin d’avoir disparu, au contraire. Pourquoi, s’interroge Salon Magazine ?
La génétique et les comportements humains jouent un rôle considérable. L’attirance universelle qu’exercent les croyances religieuses a une origine biologique que confirme la science. Il y a un consensus scientifique pour considérer que la façon dont notre cerveau réagit est notamment le fruit de
Commission paritaire 1111 G 88583 Dépôt légal N° 79 – CAB – 019 Préfecture de Seine-et-Marne
la sélection naturelle. Quel rôle dans la survie et la reproduction ont donc joué les pratiques et les croyances religieuses ?
Il y a deux types d’explications. La première est que la religion donne un avantage en terme d’évolution. Elle a pu contribuer à augmenter la cohésion sociale des groupes humains et donc à améliorer leurs chances de survie.
La seconde explication, c’est que les croyances et les pratiques religieuses sont la conséquence d’autres capacités d’adaptation issues de la sélection naturelle. Par exemple, l’intelligence contribue à la survie. Et la façon dont l’intelligence humaine fonctionne consiste à lier les causes et les effets et à postuler l’existence d’autres esprits derrière ces causes et ces effets. L’idée de dieux expliquant les phénomènes naturels pourrait être née ainsi.
Et puis il y a des facteurs psychologiques. Le monde qui nous entoure prouve en permanence les progrès permis par la science et la raison, mais cela n’empêche pas les gens de préférer les pseudo sciences et la superstition. La réponse simple est que les gens croient ce qu’ils veulent croire, ce qu’ils jugent réconfortants, pas ce que les preuves réelles démontrent. En régle générale, les gens ne veulent pas savoir, ils veulent croire.
Les facteurs sociaux enfin, jouent aussi un rôle important dans les croyances religieuses. Les religions sont évidemment un facteur de pouvoir et également une façon de gérer une partie des dysfonctionnements de la société. De la rendre supportables et même de les justifier, mais pas forcément de les corriger.
Même si aucun lien de causalité n’a été établi, dans la liste des Nations-Unis des 20 pays au monde où la qualité de la vie est la meilleure, ce sont généralement des nations où le poids de la religion est le plus faible. Et la grande majorité des pays en bas de ce classement sont considérés comme très religieux. Il y a ainsi de sérieuses raisons de douter du fait que la religion améliore la vie.
Pour Salon Magazine, « les hommes doivent sortir de l’enfance. Ils doivent faire face à la vie avec toutes ces beautés et son côté sombre, la luxure et l’amour, la guerre et la paix. Ils doivent rendre le monde meilleur. Et personne ne le fera à leur place ».
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