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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News Networks©
Sommaire
Mensuel • 36e année • n° 392 - Mai 2015
Nouvelles des Églises adventistes
2 Silver Spring, États-Unis - Préparation de la session de la Conférence générale de juillet 2015
3 Bruxelles, Belgique - Assemblée administrative de la Fédération belgo-luxembourgeoise 3 Paris, France – Rencontre pastorale 4 4 4 5 6 6 7 7 8
Dossier : Bénédiction d’accueil des couples du même sexe
Paris, France - Bénir, témoins de l'Évangile dans l'accompagnement des personnes et des couples (EPUdF) Paris, France - Réaction de l’Union des Fédérations adventistes de France (UFA)
Paris, France - Réaction du conseil presbytéral de l’église protestante unie du Marais Paris, France - La situation actuelle Paris, France - Réaction du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) Paris, France - Réaction des évangéliques de la FPF
Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être reproduits avec mention de la source : BIA
Liberté religieuse
Manaus, Brésil - Célébration de la liberté religieuse
Sociologie
Salt Lake City, États-Unis – Les Mormons, grands consommateurs de bonbons
Washington, États-Unis – Les chrétiens sont surreprésentés au Congrès
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Dominik Frikart Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert
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Nouvelles des Églises adventistes
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, États-Unis - Préparation de la session mondiale de la Conférence générale
Le siège mondial de l’Église adventiste du septième jour vit les préparatifs de la prochaine session de la Conférence générale. Cette soixantième rencontre marquant les 152 années de l’histoire de la dénomination, se tiendra à San Antonio au Texas. 60 000 personnes représentant plus de 170 pays se réuniront du 2 au 11 juillet à l’Alamodome.
Le thème de cette session internationale 2015 de la Conférence Générale porte sur l’espérance du christianisme : « Lève Toi ! Brille ! Jésus revient ! » est le slogan choisi.
Ce rassemblement est essentiellement une rencontre administrative au cours de laquelle les dirigeants de l’Église mondiale sont élus, des questions cruciales sont discutées et des décisions prises pour déterminer la mission de l’Église pour les cinq prochaines années.
Origine des sessions
La première session officielle tenue par l’Église adventiste a duré une journée, le 20 mai 1863 à Battle Creek, dans le Michigan avec seulement 20 délégués présents. À cette époque la structure organisationnelle de l’Église était réduite et l’effectif comprenait quelques milliers de membres venant principalement des États-Unis d’Amérique.
Cependant, l’Église adventiste s’étendant dans plusieurs pays du monde, l’effectif de ses membres augmenta également.
Les délégués, qui sont envoyés en tant que représentants de l’Église constituée dans leurs régions d’origine, se retrouvent à la rencontre administrative de la session de la Conférence générale. Mais comment sont-ils choisis ? Quelles sont leurs responsabilités alors qu’ils participent à une session internationale ?
Les règles présidant à la sélection des délégués sont mentionnées dans les Statuts et Règlements de la Conférence générale qui définissent le rôle et le fonctionnement de l’Église mondiale et de ceux qui participent à l’assemblée administrative. [...] La structure de l’Église peut être comprise en se rappelant que les membres appartiennent à des congrégations locales. Les églises locales au sein d’un territoire géographique donné sont organisées en Fédération ou en Mission locale, et dans certains cas en Union d’églises. Un groupe de Fédérations locales ou de Missions locales composent une Union de fédérations ou de missions. Les Unions sont les composants de base de la Conférence générale.
Un terme comme « Mission » lorsqu’il est attaché aux mots Fédérations ou Unions indique en général que ces dernières sont dans une phase développement qui n’a pas encore atteint une pleine viabilité et autosuffisance financière.
Les Unions et les Divisions de la Conférence générale choisissent les délégués en respectant le quota de délégués réguliers et les processus de sélection définis par les Règlements. Les membres du Comité exécutif de la Conférence générale sont également des délégués.
Le nombre total de délégués de chaque Division doit inclure au moins 50 % de laïcs, de pasteurs ou d’autres employés non administratifs. Une majorité de ces 50 % doit être constituée de membres laïcs. Il y a deux sortes de délégués : les délégués réguliers et les délégués de droit. Les délégués réguliers représentent les unités de membres de la Conférence générale comme indiqué dans les règlements. Les délégués de droit représentent la Conférence générale et ses institutions ainsi que les Divisions et leurs institutions.
Les délégués de la session 2015
Voici quelques données intéressantes concernant les délégués à cette session 2015 Délégués réguliers : 1559 Délégués de droit : 1007 Total de délégués : 2566
Répartition selon les tranches d’âge Moins de 30 ans : 6% Entre 30 et 39 ans : 10 % Entre 40 et 49 ans : 26 % Entre 50 et 59 ans : 35 % Entre 60 et 69 ans : 19 % Plus de 70 ans : 3%
Répartition par sexe : Femmes : 17 % Hommes : 83 %
Comment sont choisis les délégués ? Une question qui ne manquera pas d’être posée à la lecture des statistiques sur la représentation par sexe peut être la suivante : pourquoi le pourcentage de femmes déléguées est-il si faible quand il apparait que les femmes sont majoritaires dans l’effectif de membres de l’Église adventiste ? La réponse est simple. Bien que des efforts soient régulièrement faits pour s’assurer que les deux sexes soient représentés dans l’ensemble de la délégation, actuellement les positions depuis lesquelles ces délégués sont choisis, et qui de plus génèrent la majorité des délégués à la session, sont occupées par des hommes. Cela changera avec le temps au fur et à mesure que davantage de femmes seront nommées à des postes de direction et dans les comités exécutifs des Fédérations et des Unions. Il est important de remarquer que les délégués réguliers à la session sont choisis par le comité exécutif des Unions et les Divisions du champ mondial. Les personnes choisies sont les représentants de leurs différentes organisations à la session de la Conférence générale. Les comités exécutifs de l’entité qu’ils représentent choisissent les délégués réguliers. Si le délégué représente une mission, le comité de l’entité mère à laquelle la mission est rattachée choisit le délégué. Les délégués constituent un mélange de laïcs, de pasteurs, d’enseignants et d’administrateurs.
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Leur travail consiste à se rendre à la session et à être présents lors des séances administratives afin de débattre, de discuter et de voter sur les points inscrits à l’ordre du jour. Ils doivent être des membres réguliers de l’Église adventiste du septième jour et ils sont souvent choisis au vu de leur intérêt et de leur engagement manifestes au sein de l’église locale.
9. FFN, membre laïc : Isabelle Monet 10. FFS, membre laïc : Ana Aurouze
Chaque délégué a une voix – c’est à dire qu’ils peuvent se présenter au micro et prendre part à la discussion. Ils ont également droit de vote – c’est à dire qu’ils peuvent voter sur le point de discussion à l’ordre du jour.
La Fédération des églises adventistes belgoluxembourgeoise a tenu son assemblée générale administrative quadriennale du 23 au 25 mai 2015. Les 130 délégués représentaient les 36 églises et groupes du Royaume de Belgique et du Grand Duché du Luxembourg ont renouvelé leur conseil d’administration en veillant à la parité homme-femme. Ils ont également nommé, pour un deuxième mandat, le président de la Fédération le pasteur Jeroen Tuinstra. Un nouveau secrétaire général, le pasteur Christian Bultinck, nommé et le trésorier, Christian Sabot a été reconduit dans sa fonction d’administrateur. Deux pôles ont été pourvus, celui de la jeunesse et celui de la mission. Le pasteur Philippe Leduc, en exercice en France, est appelé à exercer son ministère au pôle Jeunesse avec le département famille. Il devra s’entourer de collaborateurs qui seront nommés lors d’une prochaine séance du Conseil d’administration. Le pasteur Carlos Rivero est également nommé responsable du pôle Mission et Formation avec les services d’évangélisation et de la catéchèse des adultes. Il devra également bénéficier d’une équipe. Les autres services de la Fédération comme le Ministère auprès des enfants, l’association pastorale, les affaires publiques et la liberté religieuse, les cours bibliques par correspondance, etc seront pourvus lors du prochain conseil d’administration de la Fédération. Différents rapports administratifs et financiers ont été présentés ainsi que le rapport d’activités des différents départements et services de la Fédération. Les délégués votèrent plusieurs orientations sur la Jeunesse et l’Évangélisation.
Au cours des récentes années, l’Église a fait des efforts pour inclure des jeunes adultes, des femmes et des employés non administratifs dans la composition de la délégation.
Un tiers du nombre total de délégués doit être présent à la session pour qu’un quorum soit atteint et que la délégation puisse délibérer valablement.
Peu de temps après le début de la session, les délégués se retrouvent par groupes appelés encore « caucus, » une groupe par Division et Union rattachée et un groupe pour la Conférence générale et ces délégués de droit qu’elle nomme en particulier selon les règlements du Comité exécutif. L’objectif de ces groupes est de choisir des membres qui serviront dans la Commission de nominations. Le nombre de membres de la Commission de nominations provenant de chaque groupe est défini spécifiquement dans les Règlements.
Les délégués réguliers et les délégués de droit, approuvent l’ordre du jour de la Session et ils élisent les dirigeants de l’Église adventiste mondiale après avoir reçu les rapports de la Commission de nominations. [...] Il y a 2 566 délégués désignés pour déterminer qui seront les dirigeants de la Conférence générale et de ses Divisions administratives, les croyances fondamentales de l’Église, les amendements au Manuel d’Église et d’autres questions qui seront confiées à la Session par le Comité exécutif de la Conférence générale. Cependant leur plus importante tâche, et celle de l’Église en général, sera de se concentrer sur les plans et les présentations sur la mission pour exalter le Christ, sa justice, sa mission évangélique auprès du monde, le message des trois anges et sa prochaine seconde venue. L’emphase spirituelle de la session de la Conférence générale est l’aspect le plus important de son travail – unifier le peuple de Dieu afin qu’il accomplisse la mission évangélique que Dieu a placée entre ses mains. [...] Pour l’Union franco-belge, la répartition des délégués est la suivante : 1. Président d’Union (délégué de droit) : Ruben de Abreu 2. Président FBL : Jeroen Tuinstra 3. Président FFN : Gabriel Golea 4. Président FFS : Daniel Monachini 5. Représentant du corps pastoral : Jean-Jack Chafograck 6. Représentant de l’administration Jean-Paul Barquon 7. Représentant du personnel : Dina Lambert 8. FBL, membre laïc : Natasja Vranckaerts
Le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF), est invité par la Conférence générale selon le protocole. Il sera accompagné du trésorier de la FPF, Patrick Lagarde.
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Bruxelles, Belgique - Assemblée administrative de la Fédération belgo-luxembourgeoise
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Rencontre pastorale
Viviane Romana, docteur en psychologie, a entretenu les pasteurs de la Fédération du Nord de la France sur le thème de l’interculturalité lors de la convention pastorale du mois d’avril. Mémoire de l’esclavage, colonisation, Shoa, déportations, chocs de civilisations, inconscient collectif et psychologie de groupe ont été les thèmes qui ont rythmé les échanges et permis de comprendre que la foi se construit aussi avec la représentation que l’on a de soi, du monde et de Dieu., La Fédération du Nord de la France (FFN) rassemble plus de 9 200 membres dont quelques groupes linguistiques et ethniques : Ghanéens, philippins, malgaches, lusophones, hispanophones, roumains, haïtiens, anglophones...
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Dossier : Bénédiction d’accueil des couples du même sexe
(EPUdF/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Bénir, témoins de l’Évangile dans l’accompagnement des personnes et des couples
Lors du synode national de l’Église protestante unie de France (EPUdF) qui s’est tenu à Sète dans l’Hérault, du jeudi 14 au dimanche 17 mai sur le thème « Bénir, témoins de l'Évangile dans l'accompagnement des personnes et des couples ».
Sur la centaine de délégués de l’Église protestante unie de France, 94 délégués ont voté en faveur de la bénédiction des couples homosexuels au sein de leurs deux Églises qui regroupent luthériens et réformés. Ce vote donne la possibilité aux 500 pasteurs de l'EPUdF de bénir des couples homosexuels, sans pour autant y obliger ceux des pasteurs qui sont opposés à un tel geste. Deux ans après l'adoption de la loi sur le mariage pour tous, et même si le mariage n’est pas un sacrement dans le protestantisme, les couples unis en mairie peuvent juste demander à être bénis au temple de l’EPUdF.
Au sein même de l’EPUdF, née en 2012 de la fusion des Églises luthériennes et réformées, le sujet est loin de faire consensus, même si le mariage gay n'y fait pas l'objet du rejet constaté parmi les responsables catholiques et dans les mouvements évangéliques. Avant le synode, le pasteur Gilles Boucomont, vif opposant au projet, s'était inquiété de ce que « pour la première fois en France depuis 1517 » (date de la Réforme initiée par Martin Luther), « une décision synodale majeure puisse être prise contre tous les textes bibliques ».
Les réformés et luthériens de l’EPUdf n’ont pas attendu les effervescences autour du projet de loi Taubira pour se saisir des questions traitées au cours de ce synode 2015. En 1999, il avait déjà travaillé le thème de théologie pratique et de liturgie avec « Des gestes qui parlent », puis en 2002 et après.
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Réaction de l’Union des Fédérations adventistes de France
Comme l’affirme Jean-Paul Barquon, le secrétaire général de l’UFA (Union des Fédérations adventistes) et du service de presse adventiste : « Cela ne signifie pas que tous les protestants sont favorables à la pratique homosexuelle et à la célébration du mariage religieux de deux personnes du même sexe. Cela n’implique pas non plus que la Fédération protestante de France (n’étant pas une Église) incitera les 27 Unions d’Églises et les pasteurs à célébrer le mariage religieux ou la bénédiction d’accueil de personnes de même sexe sous le prétexte que l’EPUdF l’autorise pour ses pasteurs et que la Mission populaire évangélique (MPEF) autorisait jusque-là un « geste liturgique d'accueil et de prière » pour les homosexuels. La Fédération protestante de France rassemble une diversité d'Unions qui se veulent complémen-
taires. Cette diversité est une richesse, d'autant que les Unions d'Églises ne sont pas des clones les unes des autres. Elle implique le respect de tous, même lorsque nous ne sommes pas d'accord. Il est impossible, pour l’Église adventiste du septième jour attachée aux écrits bibliques, d’approuver ou de bénir un projet de vie de personnes de même sexe. Les pasteurs adventistes ne peuvent pas écarter le projet initial de Dieu sur l’hétérosexualité du couple en l’évacuant du premier livre de la Bible. Toutefois, ajoute Jean-Paul Barquon, cet attachement à la Sola Scriptura dont s'honore notre Église, comme toutes celles qui sont attachées aux Saintes Écritures, ne peut pas résoudre les personnes en souffrance dans la diversité d'homosexualités. Il importe toujours d'avoir une approche pastorale. Oui, il est possible de prier sur les personnes et pour toutes les personnes. Non, il n'est pas possible de demander à Dieu de soutenir des projets de vie qu'il ne peut approuver comme il le révèle dans l'Écriture. » La Conférence générale des adventistes du septième jour s’est aussi intéressée à cette question depuis très longtemps. Elle s’est exprimée par plusieurs déclarations, en octobre 1999, en octobre 2002 et au printemps 2014. En mars 2014, au Cap, en Afrique du Sud, 350 leaders adventistes à travers le monde se sont réunis sur le thème « À l’image de Dieu : Écriture et sexualité ». La commission d’éthique de l’Union des Fédérations adventistes a publié en avril 2014, un document de plus de 162 pages. Publié aux éditions Vie et Santé, ce document a le mérite de diffuser une diversité de points de vue de différentes personnes ayant une approche pastorale à l’égard de l’homosexualité. Il offre également trois études menées par des théologiens adventistes, ainsi que le témoignage d’une dizaine de personnes (homosexuels ou anciens homosexuels). Sur le plan international, deux ouvrages furent traités en 1998 et en 2008 par différents universitaires adventistes, sur le plan biblique, théologique, médical et psychologique.
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Réaction du Conseil presbytéral de l’église protestante unie du Marais.
Dans un communiqué intitulé : « Synode 2015, une bénédiction unanime », le conseil presbytéral de l’église protestante unie du Marais, dont Gilles Boucomont officie en tant que pasteur, précise sa pensée. « Après avoir pris connaissance de la décision du synode national votée à Sète le dimanche 17 mai 2015 sur la bénédiction des couples de même sexe, le Conseil presbytéral de l’Église protestante unie du Marais s’est interrogé sur le fait de rester ou non membre de l’union nationale (EPUdF), compte tenu du désaccord profond qu’elle constate entre ses convictions et celles qu’exprime cette décision. Considérant néanmoins son attachement aux fondements solides établis par les réformateurs, et sur lesquels repose l’Église protestante unie de France, le Conseil presbytéral du Marais fait le choix, aujourd’hui ,de rester dans cette dénomination, pour y dire, haut et fort, ce qu’il croit avoir reçu du Christ.
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Fin 20121, le conseil presbytéral du Marais avait proposé un texte intitulé « Convictions et propositions », avant même que le débat sur le mariage civil soit engagé dans la société : nous restons sur les mêmes fondements bibliques que dans ce texte, et n’entendons pas répondre favorablement à des demandes de bénédiction de couples de même sexe. Par ailleurs, nous continuons à rejeter toute forme d’homophobie et de discrimination, accueillant un grand nombre de personnes homosexuelles, et faisant de cet accueil concret une priorité de chaque jour, bien au-delà d’une brève manifestation liturgique.
Nous croyons que la lettre du texte biblique est fondamentale pour tout chrétien, qu’elle résiste parfois à nos interprétations, quand bien même notre lecture doit être mûrie, distanciée, et aussi inspirée par l’Esprit Saint. C’est la base même du Sola Scriptura propre à la Réforme protestante que d’affirmer l’autorité souveraine des Saintes Écritures telles que la fonde le témoignage intérieur du Saint-Esprit, reconnaissant en elles la règle de la foi et de la vie2.
La lecture que nous faisons, notamment de Genèse 1-2, nous conduit à penser que la conjugalité, dans le projet de Dieu, implique la différenciation sexuelle homme-femme. Jésus s’est réapproprié ce texte de la Genèse, en le citant lui-même. Dans son rapport à la Loi, Jésus n’abolit rien, mais a plutôt tendance à pousser plus loin encore les commandements, comme il le fait par exemple pour l’adultère en Matthieu 5.27. Il fait cela pour susciter en chacun le désir, non pas d’être « validé » par la loi mais, de marcher avec Dieu. Dès lors, marcher avec Dieu ne signifie pas contraindre Dieu à marcher sur nos pas. Cela signifie, avant tout, se laisser rejoindre par lui, pour qu’il nous questionne, nous interpelle et nous révèle ses projets. Tel est le sens que nous donnons à l’accompagnement que l’Église se doit d’apporter aux hommes et aux femmes, aux couples qui poussent ses portes aujourd’hui en quête d’une parole de vérité pour leur vie.
La bénédiction a pour but de nous faire entrer dans le projet de Dieu et non de cautionner nos propres projets, de répondre terme à terme à nos désirs ou aux attentes d’une société en perte de repères. Elle ne nous appartient pas, car elle est d’abord une parole qui vient de Dieu.
C’est pourquoi, nous regrettons vivement la décision prise par le synode de bénir les couples de même sexe, et nous nous étonnons qu’une telle décision ait pu être votée par le synode, sans aucun argumentaire biblique, notamment par rapport aux cinq passages bibliques convergents traitant de l’homosexualité (Lévitique 18.22, Lévitique 20.13, Romains 1.24-38, 1 Corinthiens 6.9-10, 1 Timothée 1.9-10). Même l’unique citation biblique (1 Pierre 3.9) du texte de la décision, est instrumentalisée, sachant que ce chapitre y traite en son début de la complémentarité homme-femme…
Nous sommes conscients de la difficulté de l’exercice synodal sur ce sujet, et que beaucoup a été fait dans un souci de respect de la diversité. Nous sommes reconnaissants que le texte synodal laisse aux paroisses et aux pasteurs la liberté de ne pas bénir ce type de conjugalité, mais nous craignons que dans bien des communautés cette décision provoque des tensions, notamment entre pasteurs et conseils.
Nous sommes inquiets quant aux divisions profondes ou sentiments de trahison que ce processus risque d’installer dans l’Église, entre les croyants, les paroisses, ou les différentes dénominations chrétiennes. Il nous semble que le résultat du vote est incroyablement décalé et peu représentatif des débats et positionnements dans les paroisses. Aujourd’hui, c’est la confiance dans le processus synodal et dans l’institution ecclésiale qui est entamée pour beaucoup.
(Paris, le mercredi 20 mai 2015, adopté à l’unanimité du conseil presbytéral) Notes :
1. Ce texte a été finalisé et voté au conseil presbytéral de janvier 2013, et publié dans le journal paroissial La Flamme en mars 2013 au verso de cette déclaration. 2. Déclaration de l’ERF
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – La situation actuelle
Au sein du christianisme protestant, il existe différentes attitudes à l'égard des bénédictions de couples homosexuels : 1. les Églises qui célèbrent leur mariage, au même titre que celui d'un homme et d'une femme ; 2. les Églises qui bénissent les couples de même sexe, sans célébrer de mariage ; 3. les Églises qui ne procèdent pas à des bénédictions spécifiques pour les couples homosexuels. De nombreuses Églises protestantes, issues du courant luthéro-réformé, procèdent à des bénédictions de couples homosexuels. En Europe, sur 20 Églises allemandes régionales, unies au sein de l'Église évangélique allemande, 13 bénissent les couples de même sexe. L'Église protestante des Pays-Bas, l'Église d'Écosse presbytérienne, l'Église évangélique vaudoise d'Italie, font de même. Aux États-Unis et au Canada, l'Église luthérienne d'Amérique du Nord et l'Église unie du Christ (réformée) bénissent également les couples homosexuels. Dans le monde, seules cinq Églises chrétiennes, issues du protestantisme libéral, célèbrent le mariage entre personnes de même sexe. L'Église anglicane du Canada permet depuis 2004 la célébration religieuse d'un mariage civil homosexuel. L'Église anglicane, dite « épiscopalienne », des États-Unis, a adopté en 2012 une liturgie nuptiale pour les couples de même sexe. Enfin, les Églises luthériennes de Suède et du Danemark célèbrent les mariages homosexuels depuis 2009 et 2011. L'Église du Danemark, a été contrainte par un vote parlementaire impulsé par le gouvernement. En juin 2014, l'Église presbytérienne des États-Unis a changé sa définition du mariage comme l'union de « deux personnes », et s'apprête à célébrer des unions de même sexe. En Alsace, l’Union des églises protestants d’AlsaceLorraine (UEPAL) avait abordé la question de la bénédiction des couples de même sexe en juin 2014 avant de se donner un délai de trois ans pour y réfléchir à nouveau.
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(CNEF/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Réaction du CNEF
Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a jugé « consternante » la décision de permettre la bénédiction liturgique des couples homosexuels mariés prise la veille par l’Église protestante unie de France (EPUdF : luthériens et réformés). Le CNEF transmet le communiqué suivant :
« En ouvrant la possibilité de pratiquer une bénédiction liturgique des couples de même sexe, le synode de l’Église Protestante Unie a pris, le 17 mai 2015 à Sète, une décision consternante. Le Conseil national des évangéliques de France redoutait un tel choix, mais a été surpris par le vote massif des délégués synodaux en sa faveur.
Précédée par toute une réflexion sur le sens de la bénédiction, cette décision repose néanmoins sur des choix contestables. Le premier d’entre eux, c’est de confondre le souci louable d’accueillir en Église les personnes homosexuelles avec la bénédiction d’une pratique condamnée sans équivoque par la Bible. C’est ensuite de faire de la bénédiction un simple accompagnement de la volonté des personnes demandeuses au lieu d’en faire une occasion pastorale de découverte, avec elles, de la volonté de Dieu. C’est enfin de promouvoir une grâce à bon marché bien éloignée de l’Évangile de Jésus-Christ et de ses exigences en matière d'éthique de vie.
Pour toutes ces raisons, alors qu’il est interrogé par de nombreux médias, le Conseil national des évangéliques de France juge nécessaire de rappeler que tous les protestants n’approuvent pas cette décision, en particulier les protestants évangéliques qui représentent plus de 70 % des pratiquants réguliers du protestantisme en France.
Pour autant, ces derniers ont le souci d’accueillir dans leurs Églises toutes les personnes, quel que soit leur arrière-plan social, culturel, religieux voire leur orientation sexuelle. Mais, ils ont soin de préciser qu’accueillir ne veut pas forcément dire cautionner. En outre, ils ne veulent pas simplement suivre les tendances de la société, mais exprimer, à l’exemple des premiers Réformateurs, une voix libre. Leur préoccupation est avant tout d’appeler tout homme et toute femme à se convertir à Jésus-Christ, puis de les accompagner, avec sensibilité et respect, en les aidant à vivre selon l’Évangile.
Nul doute que la décision de l’Église Protestante Unie marquera de façon négative les relations qu’elle entretient avec les protestants évangéliques et compliquera aussi les relations avec les autres Églises. »
(CNEF/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Réaction des évangéliques membres de la FPF
Le pasteur Jean-Marc Potenti pour la coordination évangélique rappelle les positions prises par la Coordination Évangélique avec les points suivants :
« ➢ Nous reconnaissons la liberté pour chaque Église d’entreprendre les réflexions de son choix. La Coordination a suivi avec intérêt les travaux de L’UEPAL et de l’EPUdF sur l’accompagnement des homo-
sexuels chrétiens au sein de leurs Églises. En effet, la qualité des documents mis à disposition ouvre la voie à de nombreuses réflexions et offre un modèle d’annonce de « l’Évangile de libération et de grâce » auprès de personnes à orientation homosexuelle, dans le contexte plus global de l’évolution des Lois encadrant le mariage en France.
➢ Avec toutes les Églises de la FPF, les Églises de la Coordination se sentent concernées par le rejet et la stigmatisation à caractère homophobe que peuvent connaître encore aujourd’hui les personnes à orientation homosexuelle dans notre société, y compris, malheureusement parfois, par les membres de ses propres communautés.
➢ Nous affirmons que, quels que soient les conclusions et les choix de chaque Église, la démarche consiste pour chacune d’elle à mettre en cohérence, autant que possible, nos disciplines internes avec notre compréhension de la grâce qui nous rassemble.
➢ Nous affirmons aussi que chaque Église est animée du respect de l’autorité de l’Écriture telle qu’elle la conçoit, même si nos conclusions diffèrent parfois.
➢ La Coordination Évangélique quant à elle se retrouve dans les conclusions du document « Aimer mon prochain homosexuel », publié par la Commission d'Ethique Protestante Evangélique dont voici un extrait : « il nous semble que deux attitudes extrêmes sont à exclure, celles des Églises qui rejettent sans autres considérations les personnes homosexuelles et celles qui bénissent leur union. Pourtant, entre ces deux extrêmes, […] il existe dans l’Église un espace pour l’accueil et l’accompagnement des personnes homosexuelles.
➢ C’est pourquoi nous redisons notre détermination à développer et à renforcer la nécessaire écoute et l’accueil inconditionnel dans nos pratiques pastorales envers tous.
➢ Nous souhaitons redire notre compréhension de la grâce à travers cette parole de l’Évangile « va et ne pêche plus » rendue possible seulement mais pleinement dans la rencontre avec le Christ. Nous affirmons notre foi dans la grâce qui transforme. En effet, l’Évangile questionne nos choix de vie, notre condition humaine marquée par le péché et nous conduit tous à des prises de conscience, à des renoncements libérateurs et à des transformations vécus de manière libre, responsable et joyeuse, dans l’expérience de l’amour inconditionnel de Dieu manifesté en JésusChrist.
➢ Nous réfutons l’argument selon lequel nous serons amenés tôt ou tard à suivre l’évolution de la société comme si celle-ci était synonyme de progrès et de libération. Cette affirmation nous paraît contredire toute liberté de Dieu à nous inviter à la conversion et conduire l’Église à un suivisme fade et sans saveur. Nous n’y reconnaissons pas la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu dans sa dimension libératrice.
➢ Nous ne cèderons pas à la crainte de l’amalgame entre les positions respectives de chaque Église et celle de la Fédération Protestante. D’une part, cela équivaudrait au refus de la liberté de chaque Église à déterminer son positionnement propre. D’autre part, nous savons la Fédération Protestante à travers son
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Président, responsable dans sa communication et respectueuse de la diversité qui la compose.
➢ Nous sommes reconnaissants de l’appel de la charte de la Fédération à l’interpellation réciproque et entendons bien souligner la légitimité de chaque Église à y répondre sans chercher à imposer son choix et ses positions en aucune façon. Nous encourageons chaque Église à saisir l’occasion de ce débat pour réinvestir, de façon positive, leur engagement dans la dynamique de communion et de témoignage commun à la société proposé par la FPF.»
Liberté religieuse
(SNA/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Manaus, Brésil - Célébration de la liberté religieuse
Plus de 7000 personnes se sont réunies à Manaus au Brésil – la plus grande ville de l’Amazonie – afin d’exprimer leurs remerciements au gouvernement pour le rôle qu’il joue dans la protection de la liberté religieuse. Le programme qui s’est déroulé le samedi 23 mai, était le troisième festival de la liberté religieuse à avoir lieu au Brésil ; il a été organisé par la section Sud Américaine de l’Association Internationale pour la Liberté Religieuse (IRLA).
John Graz, le secrétaire général d’IRLA, était l’un des orateurs internationaux intervenant dans le festival. Il a déclaré que la liberté religieuse est souvent considérée comme acquise, et il a demandé à ceux qui l’écoutaient d’imaginer la vie sans le droit de pratiquer librement sa foi. « Sans la liberté religieuse, les parents n’auraient même pas le droit d’élever leurs enfants dans leur foi ou selon leurs croyances, » a dit John Graz.
John Graz a mis l’accent sur le fait que de grands programmes comme ceux là, organisés par IRLA dans de nombreux pays, n’ont qu’un objectif : exprimer de la gratitude pour les droits fondamentaux de l’homme d’adorer selon sa conscience. Depuis 2009, lorsque le premier Festival de la liberté religieuse a eu lieu à Lima au Pérou, il y a eu quelques 25 rallyes en soutien à la liberté religieuse dans de nombreux pays dont la République Dominicaine, le Brésil, l’Indonésie et le Mexique. Le plus grand festival à avoir été organisé à la date d’aujourd’hui s’est déroulé en Angola dans le sud de l’Afrique et a attiré quelques 45 000 personnes.
Un des intervenants du festival qui a eu lieu à Manaus a mis l’accent sur l’importance du respect des croyances religieuses. Le « designer » Diego Arlinson, qui travaille pour l’Église adventiste dans les États d’Amazonas, de Rondônia, de Roraima et d’Acre, a remporté des prix pour son œuvre, mais durant plusieurs années il n’a pas été en mesure de récupérer ses prix en raison de son indisponibilité le samedi.
« J’ai décidé, au cours des années précédentes, que je ne m’y rendrais pas et par conséquent j’ai envoyé un courrier aux organisateurs leur expliquant que je ne serai pas présent pour des raisons religieuses, » a dit Diego Arlinson. « J’ai été surpris de constater que lors de la dernière édition, la date de remise des prix avait été changée et avait été déplacée au jeudi. J’avais une fois de plus remporté un prix et cette fois, j’ai pu aller et le recevoir sans que cela ne pose un problème quelconque au niveau de mes croyances. »
Au programme du festival, qui s’est tenu à l’Auditorium Canaã à Manaus, il y avait des hommages musicaux de trois groupes brésiliens bien connus, Solanza et Art Trio, avec le chanteur Marquinhos Maraial. Plusieurs dirigeants d’IRLA aux niveaux régional, national et mondial ont été honorés avec des médailles et des certificats en reconnaissance de leurs efforts pour la promotion de la liberté religieuse dans le pays.
Sociologie
(Salt Lake Tribune/RNS/Protestinte/BIA) - Dammarieles-Lys, France
Salt Lake City, États-Unis - Les Mormons, grands consommateurs de bonbons
Alors qu’un grand nombre de résidents dans l’État de l’Utah évitent l’alcool, le café et le tabac, ils se laissent tenter par les douceurs. Selon les données de vente de Hershey’s – une entreprise américaine spécialisée dans la fabrication de confiserie - l’Utah achète la plus grande quantité de bonbons parmi tous les États américains. Les habitants de l’Utah, majoritairement mormons, sont particulièrement friands des Twizzlers (sorte de torsade) à la réglisse de Hershey’s, explique Lisha Bassett, la directrice des ventes chez Hershey’s pour le district de Salt Lake City, qui comprend l’ensemble de l’Utah et des parties de l’Idaho, du Nevada et du Wyoming. Mais les Twizzlers rouges, à la fraise, restent les favoris. « Les chocolats ont aussi un énorme succès en Utah, ce qui est unique pour notre marché », ajoute Lisha Bassett.
L’industrie des friandises pèse plusieurs milliards de dollars aux États-Unis. Chaque année, des bonbons sont vendus pour un montant de 17 à 18 milliards de dollars, précise Bob Goodpaster, le gestionnaire de Hershey’s. « À l’échelle nationale, environ 15 000 dollars de bonbons sont vendus pour un million de dollars consacré à l’alimentation globale », ajoute-t-il. En Utah, cette proportion s’élève à 23 000 dollars pour un million. Ainsi, cet État obtient le pourcentage le plus élevé du pays. La Pennsylvanie en seconde place
Le district de Pennsylvanie, où se trouve le siège central de Hershey’s, « est le plus proche concurrent de l’Utah, mais il reste constamment à la seconde place », constate Bob Goodpaster. Les chiffres actuels proviennent des données de vente entre juin 2013 et juin 2014. Glenn Christensen, professeur de marketing à l’école de gestion Marriott de l’Université Brigham Young, dans l’Utah, explique pourquoi les habitants de cet état sont les plus grands adeptes de bonbons. Plus de 60% des habitants sont des mormons qui pour la plupart s’abstiennent de consommer de l’alcool, du café et du tabac. « Face à ces vices désapprouvés, les bonbons sont un plaisir acceptable », relève-t-il. En effet, les friandises sont omniprésentes lors des rencontres familiales et des réunions de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. « Nous ne buvons pas d’alcool, nous ne fumons pas et nous évitons de boire du café, mais nous consommons du sucre », explique Glenn Christensen. « C’est le seul petit plaisir qui est autorisé ». L’Utah comprend éga-
BIA - N° 392 - Mai 2015 - 8
lement une forte proportion d’enfants qui sont les premiers adeptes des sucreries. En 2013, 31% des résidents de l’Utah avaient moins de 18 ans alors que la moyenne nationale se situe à 23%. Hershey’s s’intéresse de près aux statistiques des ventes dans l’Utah pour savoir « quel produit il faut mettre en évidence dans les rayons et en faire la promotion dans le reste du pays », ajoute Bob Goodpaster.
Hausse de la consommation de barres chocolatées en été
Les études de l’industrie du bonbon ont révélé d’autres bizarreries : c’est au Minnesota que les paquets contenant six barres chocolatées Hershey ont le plus de succès et particulièrement pendant l’été. La raison ? Ces barres en chocolat sont utilisées pour faire un dessert, traditionnellement mangé près d’un feu de camp l’été, qui consiste à glisser une barre de chocolat ainsi qu’un morceau de guimauve grillé entre deux biscuits. Les statistiques montrent également que les Latino-américains sont les plus grands consommateurs de bars Cookies ‘n’ Creme.
(Pew ResearchProtestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Washington, États-Unis – Les chrétiens sont surreprésentés au Congrès
Selon une récente étude de l’Institut de recherche Pew Research, l’appartenance religieuse des représentants politiques au Congrès des États-Unis n’est pas représentative de l’appartenance religieuse de la population globale du pays. Et malgré le changement de majorité politique de ce début d’année, les représentations confessionnelles n’ont que peu évolué. Selon Pew Research, 92% des membres du nouveau Congrès sont chrétiens, alors que la population globale adulte des États-Unis est composée de 73 % de chrétiens. L’étude révèle surtout que si environ 20 % des Américains déclarent n’avoir aucune appartenance religieuse, une seule députée, celle de l’Arizona, la démocrate Krysten Sinema qui s’engage pour un second mandat, a déclaré lors de l’étude n’avoir « aucun lien avec la religion ». Neuf politiciens n’ont donné aucune réponse quant à leur foi. Ce qui amène le chiffre des membres du Congrés se déclarant sans appartenance religieuse à 0,2 %.
Une majorité de protestants
Ce sont les républicains qui ont repris le plein contrôle du Capitole où le 114e Congrès, élu en novembre 2014, a prêté serment et s’est réuni pour la
Commission paritaire 1111 G 88583 Dépôt légal N° 79 – CAB – 019 Préfecture de Seine-et-Marne
première fois en janvier 2015. Mais même avec ce changement de couleur politique, il n’y a que peu de changement dans la composition religieuse globale de la chambre du Sénat, selon l’analyse de Pew Research : le Congrès reste majoritairement chrétien, 57 % sont protestants et 31 % sont catholiques, alors que la population globale compte 49 % de protestants et 22 % de catholiques selon des chiffres de 2003. Par ailleurs, le nouveau Congrès comprend 7 membres qui sont des ministres ordonnés.
Les juifs sont aussi bien représentés, avec une proportion en baisse
Avec 5 % de sénateurs et députés, les juifs continuent aussi d’être plus représentés au Congrès que dans la population globale où ils ne sont que 2 %. Mais il y a cinq membres en moins par rapport à 2005-2006 (28 dans le Nouveau Congrès contre 33 dans le précédent, et 45 en 2010). Parmi les membres du parti républicain (GOP : Grand Old Party) qui ont prêté serment en début d’année, il n’y avait qu’une seule personne de confession juive : Lee Zeldin du premier district de New York. Le 113e Congrès ne comptait lui aussi qu’un seul juif républicain, l’ancien chef de la majorité Éric Cantor, de Virginie, qui a perdu sa course aux primaires l’année dernière.
Les autres religions sont sous-représentées
D’autres confessions religieuses ne sont pas plus proportionnellement représentatives de la population américaine. On remarque même des chiffres qui s’inversent : alors que les bouddhistes, musulmans et les hindous sont 2 % dans la population, ils ne sont représentés que par 1 % de membres du Congrès. Seulement deux bouddhistes, deux musulmans et un hindou siègent actuellement au Congrès.
Quelques chiffres
Le Congrès des États-Unis se compose de 100 sénateurs et 435 députés. 92 % des membres de ce 114e Congrès sont chrétiens, toutes confessions confondues, et plus de la moitié sont protestants (57 %). Deux tiers des républicains qui sont entrés au Congrès sont protestants (67 %), un quart sont catholiques (27 % ), et 5 % sont mormons. Sur les 234 démocrates du 114e Congrès, 44 % sont protestants, 35 % sont catholiques, 12 % sont juifs, 1 % mormon, deux sont bouddhistes, deux sont musulmans, un seul est hindou et enfin, un seul déclare de manière claire n’appartenir à aucune religion.
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