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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 36e annÊe • n° 397 - Novembre 2015
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Nouvelles des Églises adventistes
Paris, France - DÊclaration de l’UFB sur la consÊcration des femmes pasteures. Paris, France - Consternation, tristesse et condolÊances.
Paris, France - Vigilance, devoir citoyen et comportement chrĂŠtien.
Protestantisme international
Genève, Suisse - Les rÊformÊs s’inquiètent du manque d’enthousiasme pour le jubilÊ de la RÊforme.
LibertĂŠ religieuse
Tirana, Albanie - Discrimination, persÊcution, martyre : suivre l’exemple du Christ.
L’œcumÊnisme
Loccum/Mßnster - Les catholiques doivent aussi assumer l’antisÊmitisme.
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
SociĂŠtĂŠ
Paris, France - La Toussaint est la tradition religieuse qui rÊsiste le mieux dans notre sociÊtÊ. Marbourg, Allemangne - Le souhait de Dieu n’est pas de faire concurrence à la science. Paris, France - Les enfants non religieux sont plus altruistes que ceux ÊlÊvÊs dans un famille de croyants. Paris, France - L’athÊisme, quatrième  religion  dans le monde.
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra JĂŠthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions MĂŠlanie Padre
BIA - N° 397 - Novembre 2015 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
de reconnaÎtre que le rÊsultat du vote ne change pas la comprÊhension du ministère des femmes dans la vie et la mission de l'Église, que les femmes, tout comme les hommes, peuvent être consacrÊes (UFB/BIA) - Dammarie-les-Lys, France anciens d'Église tout en exerçant un ministère pasParis, France – DÊclaration de l’UFB sur la toral ; consÊcration des femmes pasteures de rÊaffirmer les ministères que les femmes ont Après le vote de la session de la ConfÊrence gÊ- au sein de l’Église, dans sa croissance et dans sa nÊrale de l'Église adventiste du septième jour de thÊologie en leur manifestant toute notre gratitude San Antonio (États-Unis), en juillet dernier, les admi- pour la variÊtÊ de leurs talents, de leurs compÊnistrateurs de l’UFB se sont exprimÊs dès le soir du tences, de leurs sensibilitÊs, et de leurs complÊmen16 juillet dans un communiquÊ transmis par le ser- taritÊs, des vÊritables bÊnÊdictions enrichissant le vice de presse BIA au sujet du rÊsultat de ce vote corps du Christ ; (cf.BIA n°394, Juillet-aoÝt 2015, p.3). d’encourager les femmes au ministère pastoral ; Quatre mois plus tard, le Conseil d’administration de l’Union franco-belge rÊuni à Paris, les 10 et 11 d’inviter toutes les Êglises locales à consacrer à l’anciennat et au diaconat sans distinction de genre ; novembre 2015, fait la dÊclaration suivante :  ConsidÊrant les diffÊrents paliers mis en de s’impliquer dans un processus qui permettra place dans l’organisation de l’Église adventiste du une Êvolution progressive des mentalitÊs au sein septième jour par les diffÊrentes sessions de la des diffÊrentes structures administratives et ecclÊConfÊrence gÊnÊrale1, en donnant naissance à dif- siales, pour arriver à la consÊcration sans distinction fÊrentes commissions thÊologiques pour examiner de genre ; le principe de consÊcration (ordination) des femmes de rechercher l’unitÊ de l’Église dans sa diversitÊ au ministère pastoral ; en lien avec la ConfÊrence gÊnÊrale dont la structure ConsidÊrant les travaux de la Commission de s’est avÊrÊe positive par tous les tÊmoins de l’hisrecherche biblique de la Division IntereuropÊenne et toire du mouvement adventiste auquel nous du vote unanime de son comitÊ exÊcutif (Madrid, sommes attachÊs : novembre 2013) recommandant la consÊcration des d’inviter l’UFB et ses trois fÊdÊrations d’Êglises : femmes au ministère pastoral ; ➤ à nommer des responsables à tous les niveaux ConsidÊrant que le vote de San Antonio2 n’acde l’Église sans distinction de genre en raison de cordant pas la possibilitÊ aux 13 Divisions adminisleurs dons spirituels et de leurs compÊtences ; tratives de l’Église adventiste mondiale de  prendre ➤ à continuer d’encourager les Êglises à faciliter la des dispositions pour la consÊcration des femmes consÊcration des femmes pasteurs à l’anciennat au ministère pastoral , ne s’oppose pas au minisau sein de la communautÊ locale ; tère pastoral des femmes ni à la consÊcration des femmes dans l’Église locale (anciennat, diaconat) ; ➤ à travailler dans le cadre administratif actuel pour trouver des moyens permettant à une femme exerConsidÊrant le document 172-15G de la ConfÊçant le ministère pastoral de progresser et de rence gÊnÊrale nommÊ  Appel et gratitude de la s’Êpanouir dans l’exercice de sa vocation dans des ConfÊrence gÊnÊrale suite au vote de la session conditions identiques à celles de ses homologues 2015  ; masculins ; ConsidÊrant que dans les universitÊs et les facultÊs adventistes les Êtudes de thÊologie ont tou➤ à crÊer les conditions nÊcessaires pour perjours ÊtÊ ouvertes aux femmes pour accÊder aux mettre aux femmes pasteurs d’obtenir le même mêmes diplômes acadÊmiques que les hommes taux de salaire qu’un pasteur consacrÊ selon les (licence, master, doctorat) ; procÊdures d’Êvaluation administrative en vigueur ; à Êviter l’incomprÊhension au sujet du vote de San ConsidÊrant les diffÊrentes appellations des Antonio, en tÊmoignant de l’apprÊciation de l’Union femmes à cette vocation pastorale dans l’histoire et de ses FÊdÊrations à toutes les femmes implide la dÊnomination (lectrice biblique, assistante pasquÊes dans les activitÊs de l'Église tant au niveau torale, pasteur, etc.) ; des membres que des femmes engagÊes dans le ConsidÊrant que le ministère fÊminin est une ministère (pastoral) de l’Évangile.  richesse pour l’Église au sein du corps pastoral et qu’il ne peut s’inscrire dans une discrimination ra- ComitÊ de l’Union franco-belge du mercredi 11 nociale, ethnique, sexuelle, sociale et culturelle (cf. vembre 2015. Working Policy, BA60 05) ; Notes VOTÉ 1. Les sessions de la ConfÊrence gÊnÊrale de1950 à San Francisco, de 1975 à Vienne (Autriche), de 1990 à Indianapolis, de prendre acte du rÊsultat du vote de la session de 1995 à Utrecht (Pays-Bas). de San Antonio de la ConfÊrence gÊnÊrale qui s’est 2. Vote du mercredi 8 juillet 2015, à 18h15 : nombre de dÊlÊguÊs inscrit dans une procÊdure dÊmocratique de consulvotants : 2363 (dont 17% de femmes), RÊsultat : 977 OUI, 1381 NON, 5 abstentions. tation des dÊlÊguÊs prÊsents conformÊment aux règlements de l’Église adventiste du septième jour ;
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(UFB/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Consternation, tristesse et condolÊances le samedi 14 novembre
Le pasteur Ruben de Abreu, prÊsident de l’Union des FÊdÊrations adventistes de France et de Belgique, exprime sa profonde consternation face aux attentats odieux qui ont endeuillÊ de nombreuses familles la nuit du vendredi 13 novembre. Ruben de Abreu et les FÊdÊrations adventistes expriment leurs condolÊances et leur affection aux familles des victimes en souhaitant que l’espÊrance de l’Évangile, cette promesse de JÊsus-Christ pour un temps oÚ  il essuiera toutes larmes... oÚ la mort ne sera plus et oÚ il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur...  (Apoc 21.4) se rÊalise bientôt. Ce jour de sabbat, bien que les lieux de culte restaient fermÊs dans la ville de Paris, et la rÊgion parisienne pour des raisons de sÊcuritÊ, sur ordre de la PrÊfecture, les membres de l’Église adventiste ont priÊ pour les familles des victimes. Du 7 au 14 novembre, les Églises adventistes ont vÊcu au sein de leurs communautÊs, une semaine de prière annuelle portant en 2015 sur le vÊcu de l’attente de la rÊalisation de l’espÊrance de la seconde venue de JÊsus-Christ. Le pasteur Mario Brito, prÊsident de la Division IntereuropÊenne a exprimÊ dans un communiquÊ de presse  sa profonde consternation  au sujet de ces ÊvÊnements à Paris :  Nous exprimons notre solidaritÊ avec tous les Français . Le prÊsident de la ConfÊrence gÊnÊrale, le pasteur Ted N. Wilson exprime Êgalement sa solidaritÊ en affirmant  qu’une situation dramatique comme celle-ci rÊveille en nous le besoin de Dieu et de son amour pour qu’il soit notre guide suprême dans nos vies...  (UFB/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Vigilance, devoir citoyen et comportement chrÊtien
ConformÊment à l’Êtat d’urgence dÊcrÊtÊ par le prÊsident de la RÊpublique française et aux informations transmises par arrêtÊ prÊfectoral, le samedi 14 novembre, les Êquipements publics Êtaient fermÊs jusqu’au lundi 16 novembre 8h. L’Êquipe de la FÊdÊration adventiste du Nord de la France sous la responsabilitÊ du pasteur Gabriel Golea a invitÊ les pasteurs et les responsables des Églises adventistes de l’Ile-de-France de garder les lieux de cultes fermÊs pour la journÊe du samedi 14 novembre. Ainsi les membres adventistes de la rÊgion parisienne sont donc restÊs chez eux. Les adventistes, en effet cÊlèbrent leur jour de culte le samedi, septième jour de la semaine se fondant ainsi sur les textes bibliques et sur l’histoire bien rÊvÊlatrice de l’Êvolution dominicale.
Ce samedi 14 novembre, les membres des Églises adventistes parisiennes Êtaient invitÊs à intercÊder chez eux pour les familles endeuillÊes, les forces de l’ordre et le personnel soignant des hôpitaux de Paris, selon les recommandations des pasteurs Gabriel Golea et Ruben de Abreu, prÊsident de l’UFA (Union des FÊdÊrations adventistes). Les membres adventistes professionnels de santÊ de l’Ile-de-France ont proposÊ leur service auprès des centres mÊdicaux conformÊment à leur formation professionnelle et à leur vocation chrÊtienne. Tous les membres de Églises adventistes de Paris sont Êgalement encouragÊs dès lundi à donner leur sang ou d’autres interventions spÊcifiques en se mettant à la disposition des services compÊtents. Pour le responsable du service de presse adventiste :  Le christianisme ne consiste pas seulement à parler mais à vivre du même esprit que celui qui animait JÊsus-Christ dans son comportement relatÊ dans l’Évangile. Il est important de toujours œuvrer pour la paix et la justice mais aussi de rÊsister à toute forme de fanatisme . Le service de presse adventiste remarque que l’annÊe 2015 en France a ÊtÊ marquÊe par une sÊrie d’attentats meurtriers : - 7 janvier : Attentat des Frères Kouachi à Charlie Hebdo : 12 morts. - 8 janvier : Coulibaly tue Clarissa Jean-Philippe à Montrouge. - 9 janvier : Attentat de Coulibaly à l’Hypercasher : 4 morts. - 3 fÊvrier : Nice, 3 militaires agressÊs au couteau devant un centre juif. - 19 avril : Glam soupçonnÊ d’avoir tuÊ une femme et d’avoir projetÊ un attentat à Villejuif. - 26 avril : dÊcapitation d’HervÊ Cornara par Yassin Salhi. - 13 juillet : Projet de dÊcapitation d’un officier militaire par 4 jeunes dans le camp de Fort BÊar. - 21 aoÝt : Tentative d’attentat dÊjouÊ par les passagers dans le Thalys. - 10 novembre : Projet d’attentat dÊjouÊ à Toulon. - Maintenant 13 novembre : 130 morts et 352 blessÊs à Paris... Le responsable du service de presse ajoute  Face à cette recrudescence dans notre pays, il importe de se montrer non seulement vigilant et prudent, mais aussi d’adopter un comportement citoyen et chrÊtien alors que l’on dÊnature la religion en l’enfermant dans l’obscurantisme et la barbarie .
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Protestantisme international
(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - Les rÊformÊs s’inquiÊtent du manque d’enthousiasme pour le jubilÊ de la RÊforme
À une annÊe du lancement des festivitÊs, l’AssemblÊe des dÊlÊguÊs de la FÊdÊration des Églises protestantes de Suisse tire la sonnette d’alarme ! Personne ne se rÊjouit de l’approche des cÊlÊbrations liÊes aux 500 ans de la RÊforme. Des mesures doivent être prises pour dynamiser le projet.
Trop confus, trop cher, pas enthousiasmant. Le rapport du Conseil de la FÊdÊration des Églises protestantes de Suisses (FEPS) sur l’avancÊe des projets liÊs au JubilÊ de la RÊforme a ÊtÊ fraÎchement reçu par l’AssemblÊe des dÊlÊguÊs. Lundi 2 novembre, au premier des deux jours de cette rÊunion à Berne, les reprÊsentants de plusieurs Églises membres ont demandÊ s’il y avait un pilote dans l’avion, elles ont souhaitÊ que le Conseil prenne en main ces projets.  Quand je vais sur le site du JubilÊ, j’apprends que je peux acheter une tasse Ref500, mais je n’ai aucune idÊe du contenu des cÊlÊbrations , a rÊsumÊ une dÊlÊguÊe.
Pourtant le compte à rebours a commencÊ le 3 novembre 2016, le camion de la rÊforme prendra la route à Genève, citÊ de Calvin et siège du Conseil œcumÊnique des Églises pour se rendre à Wittenberg, oÚ Luther a dÊfendu ses thèses il y a 500 ans. Il fera des Êtapes dans 60 villes d’Europe, dont Lausanne, Neuchâtel, Berne ou Coire. Il s’agit là d’un des 13 projets liÊs au JubilÊ de la RÊforme, mais tous ces projets ne semblent pas aussi aboutis.  Le rapport du Conseil nous dÊçoit , a rÊsumÊ la Commission d’examen de la gestion de la FEPS.  Les noms des personnes responsables et les lieux ne sont même pas dÊsignÊs dans ce texte.  La commission se dit Êgalement  prÊoccupÊe sur l’avancÊe des prÊparatifs  et s’inquiète que  le feu sacrÊ attendu a disparu. 
Ce flou a poussÊ deux groupes d’Églises à prÊsenter diverses mesures. Leurs motions n’ont pas pu être traitÊes puisque ce point sur le JubilÊ Êtait une information sans prise de dÊcision, mais après une interruption de sÊance, Gottfried Locher, prÊsident du Conseil de la FEPS a assurÊ avoir entendu les prÊoccupations des dÊlÊguÊs. Dans un dÊlai de deux semaines, le Conseil se rÊunira et informera les Églises membres. (ProtestInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - Pas de manifestation pour valoriser le ministère fÊminin
 Le nombre croissant de femmes pasteures contribue à la baisse de frÊquentation des offices religieux.  C’est ainsi que Le Matin rÊsumait, en janvier 2015, les propos de Gottfried Locher, prÊsident du
Conseil de la FÊdÊration des Églises protestantes de Suisse (FEPS). Une dÊclaration qui a fâchÊ dans le canton de Vaud. L’Église ÊvangÊlique rÊformÊe du canton de Vaud (EERV) a dÊposÊ une interpellation demandant que  le discours public de la FEPS ne soit plus entachÊ par des propos dÊnigrant le ministère fÊminin  et que la FEPS organise  un ÊvÊnement suisse cÊlÊbrant, avec reconnaissance, la diversitÊ des ministères hommes/femmes, laïcs, diacres et pasteurs, donnÊs à l’Église.   Cette demande a ÊtÊ formulÊe au printemps dans une assemblÊe rÊgionale. Elle a ÊtÊ prÊsentÊe en juin au Synode de l’EERV qui a demandÊ à ses reprÊsentants de la transmettre à l’AssemblÊe des dÊlÊguÊs de la FEPS , a expliquÊ la dÊlÊguÊe et conseillère synodale de l’EERV, Myriam KarlstÜm.  Cette question vient donc directement de paroissiens et paroissiennes de l’Église vaudoise. Donc, du peuple de l’Église. 
 Le Conseil de la FEPS se rÊjouit vivement des femmes et des hommes dans le ministère. J’ai dÊfendu cette position à tout moment , a rÊpondu Gottfried Locher. Il a ensuite ÊgrainÊ les diffÊrentes actions dÊjà menÊes par la FEPS en faveur de l’ÊgalitÊ entre hommes ou femmes, telles que l’obtention du label  famille et profession  ou la prÊparation d’un guide de langage Êpicène. En consÊquence de quoi le conseil de la FEPS n’estime pas utile de donner suite à la demande de journÊe nationale de reconnaissance.
LibertĂŠ religieuse
(EEMNI/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Tirana, Albanie - Discrimination, persĂŠcution, martyre : suivre ensemble le Christ
Dans une consultation organisÊe par le Forum chrÊtien mondial du 1er au 5 novembre à Tirana (Albanie), des dirigeants d’Églises venus de 56 nations se sont penchÊs sur le sort des communautÊs chrÊtiennes en butte à des discriminations, des persÊcutions et des violences. Catholiques, orthodoxes et protestants ont entendu le tÊmoignage de nombreux chrÊtiens privÊs de libertÊ, contraints de fuir, de se cacher, de ne pas dÊclarer ouvertement leur propre foi. Et dans le monde, ils sont quelque 200 millions de chrÊtiens à être menacÊs dans leur existence en raison de leur foi.
Dans leur dÊclaration finale, les participants au Forum chrÊtien mondial appellent les Églises du monde entier à prier et à manifester leur soutien à tous ceux souffrent la persÊcution à cause de leur foi. Ils exhortent Êgalement les gouvernements à respecter et protÊger la libertÊ religieuse et les mÊdias à ne pas ignorer les discriminations dont les chrÊtiens sont victimes. Voici le message final.
Les Églises examinent la signification de la discrimination, de la persÊcution et du martyre.
BIA - N° 397 - Novembre 2015 - 5
Que signifie suivre le Christ quand on fait face Ă la discrimination, Ă la persĂŠcution et au martyre ?
Cette question Êtait le thème de la rÊcente consultation du Forum chrÊtien mondial1 (FCM) ouverte par les responsables des Églises albanaises à plus de 150 participants reprÊsentant un Êventail divers de dÊnominations chrÊtiennes du monde entier.
Lors de la sÊance d’ouverture, le cardinal Kurt Koch, prÊsident du Conseil Pontifical pour l’UnitÊ ChrÊtienne, a lu un message du pape François. Celuici a envoyÊ ses salutations aux participants reprÊsentant les Églises qui subissent la persÊcution et celles qui travaillent en solidaritÊ avec les communautÊs chrÊtiennes confrontÊes à la persÊcution. Il a qualifiÊ la consultation d’ expression de l’unitÊ dÊnominationnelle des chrÊtiens .
Faisant allusion à la situation des chrÊtiens vivant au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, oÚ les communautÊs ont ÊtÊ la cible de violences et ont ÊtÊ forcÊes à fuir en raison de leur foi, le pape a ajoutÊ :  Nous ne sommes pas indiffÊrents à la souffrance de nos frères et sœurs .
Également lors de la sÊance d’ouverture, Anastasios, archevêque de Tirana, de Dßrres et de toute l’Albanie, a ÊvoquÊ la persÊcution des Églises albanaises sous l’empire ottoman et sous le rÊgime communiste. Il a expliquÊ comment toute expression religieuse fut complètement interdite à partir de 1967, ce qui eut pour consÊquence la destruction de la plupart des Êglises et des monastères.
Anastasios nota que l’expÊrience historique des Églises albanaises correspond au thème de la consultation et montre que  l’Église souffrante peut se relever après la persÊcution .
monte Ă un rassemblement du FCM en IndonĂŠsie il y a environ quatre ans.
À son avis,  la discrimination, la persÊcution et le martyre des chrÊtiens n’ont pas ÊtÊ seulement source d’unitÊ. Ils ont aussi ÊtÊ la cause de conflits entre frères et sœurs et au moins de mÊfiance rÊciproque. Mais la prise de conscience de ce fait n’a fait que renforcer la conviction que le moment Êtait venu pour nous de nous atteler ensemble au problème. Il a ajoutÊ que les Églises engagÊes dans les prÊparatifs de la consultation s’Êtaient accordÊes pour dire que la persÊcution des chrÊtiens est un problème qu’il faut aborder ensemble. Pour le pasteur David Wells, prÊsident de l’Association pentecôtiste mondiale, la consultation montre comment  l’Église universelle peut faire face à la dÊtresse des croyants qui souffrent.  Il a ajoutÊ:  Nous venons de diffÊrentes traditions avec diffÊrentes Êtiquettes mais nous sommes unis en tant que corps de Christ pour tendre la main avec compassion aux membres de notre famille chrÊtienne subissant la discrimination, la persÊcution et le martyre à cause de leur foi.
1. Le FCM est un organisme mondial qui rÊunit des Églises et des organisations chrÊtiennes de tous les grands courants du christianisme mondial. C’est un espace ouvert oÚ tous les chrÊtiens peuvent se rencontrer pour rechercher l’unitÊ en encourageant le respect et la comprÊhension mutuels et en abordant ensemble des problèmes qui leur sont communs.
L’œcumÊnisme
(ProtesIntert/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Loccum/Mßnster – Les catholiques doivent aussi assumer l’antisÊmitisme
Pour la thÊologienne catholique Dorothea Sattler, les catholiques et les protestants ont une  responsabilitÊ commune  envers les juifs.  L'Église catholique ne peut pas renvoyer de manière unilatÊrale aux textes Le pasteur Akil Pano de l’Alliance ÊvangÊlique d’Al- antisÊmites Êcrits par le rÊformateur protestant, Martin banie se fit l’Êcho de cette perspective, soulignant que Luther (1483-1546), à la fin de sa vie , a-t-elle souliles Églises albanaises ont subi la persÊcution pendant gnÊ, lors d'une confÊrence de l'AcadÊmie protestante des siècles, entre autres sous l’empire ottoman, mais de Loccum, dans la rÊgion de Nienburg.  Il n'y a auqu’elles se sont relevÊes de leurs cendres. Selon lui, cune raison d'insister sur Luther car nous aussi les Églises albanaises sont un exemple de ce qu’est sommes concernÊs à notre manière.  À Loccum, des thÊologiens et des historiens ont dÊbattu sur le thème  l’Église qui souffre .  Martin Luther et les Juifs . Olaf Fykse Tveit, secrÊtaire gÊnÊral du Conseil D'après Dorothea Sattler, les recherches ont monŒcumÊnique des Églises, parlant de la violence à latrÊ que les thÊologiens catholiques de l'Êpoque de la quelle sont confrontÊs les chrÊtiens, a dit que cette consultation venait  à point nommÊ . Il a soulignÊ RÊforme, comme Johannes Eck, le rival de Luther, que les chrÊtiens de toutes les dÊnominations doivent avaient des vues similaires à celles du rÊformateur se rÊunir pour travailler pour leurs  frères et sœurs concernant les Juifs. Ils auraient soutenu que les Juifs passant par des temps difficiles  et pour les soutenir. avaient tuÊ JÊsus, et qu'ils Êtaient par consÊquent coupables de la mort du fils de Dieu. Cette version antisÊMonseigneur George Frendo, qui transmit les salu- mite de l'Histoire doit être dÊpassÊe. Toutefois, pour tations de l’Église catholique romaine albanaise, a qua- Dorothea Sattler, les thÊologiens comme Eck s'en lifiÊ la consultation d’  expression de foi, d’espÊrance sont tenus à une position thÊologique, alors que Luet d’amour . Selon lui, le dialogue menÊ par le Forum ther en a Êgalement tirÊ des consÊquences politiques. chrÊtien mondial est  une expression de charitÊ qui Par exemple, dans ses derniers Êcrits, Luther a nose traduit en amour et en solidaritÊ avec les victimes tamment appelÊ à expulser les Juifs.  Son discours de la persÊcution et avec leurs familles . Êtait impulsif et virulent , explique-t-elle.  Il a souvent Larry Miller, secrÊtaire du FCM a expliquÊ que ÊtÊ excessif dans ses propos, avec toutes les terribles l’idÊe d’organiser une consultation sur le thème de la consÊquences historiques que cela a eues.  discrimination, de la persÊcution et du martyre, re-
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Un patrimoine juif Comme le souligne la professeure, dans son ensemble, la thÊologie n'a pas assez tenu compte du fait que la chrÊtientÊ devait ses croyances au peuple d'IsraÍl.  Le judaïsme est bien trop rarement reconnu dans sa spÊcificitÊ.  Du point de vue catholique, les Juifs seraient, entre autres, accusÊs d'avoir profanÊ les hosties. C'est pourquoi les Juifs, y compris au cours des derniers siècles et jusqu'à l'Êpoque du national-socialisme, ont ÊtÊ si peu protÊgÊs par les chrÊtiens. L'hostlitÊ de l'Église à l'encontre des Juifs a crÊÊ un climat de  lÊthargie . La thÊologienne s’est rÊjouie que l'Église protestante d'Allemagne (EKD) aborde aujourd'hui,  de façon constructive et avec beaucoup d'autocritique , l'antisÊmitisme hÊritÊ des temps de la RÊforme. La communautÊ juive attend, avec raison, une explication de l'EKD à ce sujet.  Nous pouvons soutenir ce mouvement collectivement, de manière œcumÊnique, en reconnaissant que nous sommes tous concernÊs , a dÊclarÊ la spÊcialiste de l'œcumÊnisme. Dorothea Sattler a Êgalement saluÊ le fait qu'à l'occasion du 500e anniversaire de la RÊforme, qui aura lieu en 2017, les Êvêques protestants et catholiques souhaitaient voyager en IsraÍl dès l'automne 2016.  Là -bas, les occasions ne manqueront pas de reconnaÎtre ouvertement cette responsabilitÊ historique partagÊe. Il s'agit d'un signe d'espoir œcumÊnique. 
SociĂŠtĂŠ
(Le Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - La Toussaint est la tradition religieuse qui rĂŠsiste le mieux dans notre sociĂŠtĂŠ
La Toussaint est la tradition religieuse qui rÊsiste le mieux dans notre sociÊtÊ. D'une part, car le besoin de rendre hommage aux morts, que ce soit lors des obsèques ou d'une commÊmoration, n'a pas diminuÊ. D'autre part, car les Français sont même davantage en demande de religiositÊ depuis quelques annÊes. Cette demande ne concerne pas que les rites funÊraires, elle traverse l'ensemble de la sociÊtÊ. Face à la crise morale, financière, Êcologique, que nous traversons, chacun d'entre nous cherche à trouver du sens. Les rites funÊraires n'y Êchappent pas. Au contraire, la mort est un rÊvÊlateur social. Les rÊseaux sociaux ont-ils bouleversÊ la façon dont nous rendons hommage aux dÊfunts ? Notamment avec les profils mÊmoriels sur Facebook... Chaque Êpoque cÊlèbre la mort à sa façon, chaque Êpoque adapte les cÊlÊbrations aux possibilitÊs offertes. La mort est beaucoup plus vivante qu'on ne le croit ! Oui, aujourd'hui se dÊveloppent donc de nouvelles coutumes. On crÊe des pages mÊmoires sur Facebook, on dÊpose ses condolÊances sur des sites dÊdiÊs, on installe des Flashcode sur les tombes des dÊfunts pour pouvoir tÊlÊcharger des photos rappelant des souvenirs heureux avec la personne, etc. Ces pratiques sont nouvelles et originales, mais, dans le fond,
ce mouvement est très banal. Dans les annÊes 80, quand la sociÊtÊ s'est prise de passion pour le toutplastique, on a fleuri les tombes avec des fleurs en plastique. Au dÊbut du XXème siècle, la sociÊtÊ française est traversÊe par un violent dÊbat sur la laïcitÊ. C'est dans ces circonstances qu'a ÊtÊ crÊÊe la crÊmation, l'inhumation Êtant considÊrÊe comme une cÊrÊmonie religieuse. Il s'agissait d'offrir à ceux qui le souhaitaient une cÊrÊmonie laïque et athÊe. À l'Êpoque, cette pratique avait suscitÊ de la stupÊfaction. On le constate encore, les mouvements des rituels funÊraires sont toujours rÊvÊlateurs des mouvements traversÊs par la sociÊtÊ. À terme, les cimetières tels que nous les connaissons continueront-ils d'exister ? Oui. Les Français tiennent beaucoup aux cimetières. Même s'ils n'y vont pas très souvent, il est important pour eux de savoir oÚ repose la personne dÊfunte. Pour les fleurs et l'entretien des tombes, ils ont très largement recours aux services de professionnels qui prennent en charge ces tâches. En revanche, leur organisation devrait changer. À Strasbourg et Mulhouse, les cimetières sont conçus comme des itinÊraires culturels, un peu comme le Père-Lachaise. Partout ailleurs, la vÊgÊtation tend à sa dÊvelopper dans les cimetières, rÊvolution Êcologique oblige. La mort se modernise sous tous ses aspects, comme elle n'a jamais cessÊ de le faire. (Aletia/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Marbourg, Allemagne - Le souhait de Dieu n’est pas de faire concurrence à la science
Le mathÊmaticien britannique John Lennox a expliquÊ à Marbourg en Allemagne, à la Studenten Mission in Deutschland (SMD), une association qui rÊunit de nombreux chrÊtiens de l’enseignement supÊrieur qui souhaitent vivre leur foi dans le monde de la connaissance, pour quelle raison les athÊes, d’après lui, ne croient pas en Dieu et avec quels arguments les chrÊtiens peuvent rÊpondre à leur discours. Il n’y a, d’après ce cÊlèbre mathÊmaticien, aucune contradiction entre la science et la foi. Il juge ainsi, comme le raconte le magazine Pro, l’influence mondiale de ceux que l’on appelle les  nouveaux athÊes  dÊvastratrice : si l’on prend par exemple un auteur comme Richard Dawkins, dÊveloppe-t-il, il s’agit non seulement de nier Dieu mais de considÊrer l’influence de la religion et de la foi comme nocive. Ces athÊes critiquent ainsi non seulement l’existence de Dieu mais Êgalement l’existence de la foi. Ils souhaitent donc remplacer la religion par la science. Des athÊes particulièrement aggressifs voudraient même que l’on considère Dieu comme une vÊritable hallucination mentale, et donc faire des croyants des individus ayant des problèmes psychiques ou psychologiques. Lennox poursuit en disant que s’il n’y a pas de contradiction entre Dieu et la science, il y a bien une opposition entre deux visions du monde : d’un cotÊ l’athÊisme et de l’autre le thÊisme. Le problème, c’est que les athÊes ne comprennent pas en quelle sorte de Dieu les croyants ont foi.  Dans la Grèce antique, les
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hommes avaient peur du tonnerre, explique t-il, c’est pour ça qu’ils ont inventÊ le dieu du tonnerre. Or aujourd’hui, on peut très bien expliquer les phÊnomènes orageux. Donc on n’a plus besoin du dieu du tonnerre. Le dieu du tonnerre est effectivement un dieu inventÊ pour combler une lacune de connaissance. Celui qui s’imagine un tel dieu se croit donc obligÊ de devoir choisir entre Dieu et la science.  Mais ce dieu là , ce n’est pas le Dieu de la Bible. Par exemple, le chercheur et chrÊtien Isaac Newton ne s’est pas dit, après la dÊcouverte de la loi de la gravitÊ :  Parfait je n’ai plus besoin de Dieu, mais :  Quel merveilleux Dieu ! . Et plus Newton comprenait le monde, plus il Êtait fascinÊ par ce Dieu qui a crÊÊ le monde. Pour des chercheurs comme Newton ou Kepler, la foi n’est pas un obstacle, elle est même la force motrice de leurs recherches scientifiques. Le mathÊmaticien anglais a ensuite pris l’exemple du phÊnomène de l’Êbullition et du thÊ pour expliquer son point de vue : on peut rÊpondre à la question :  Pourquoi l’eau bout ?  de deux manières. On peut expliquer par exemple que lorsqu’une flamme chauffe la bouilloire, les molÊcules d’eau accelèrent et chauffent à leur tour. Mais on peut rÊpondre aussi que l’eau bout parce que quelqu’un a envie de boire du thÊ. Ces deux niveaux d’explication ne sont pas contradictoires. Elles expliquent chacune à leur manière les raison qui font que cette eau bout à tel instant T. De même, l’explication scientifique du monde n’exclut pas la prÊsence et l’action de Dieu dans la CrÊation. À la fin de la soirÊe, le mathÊmaticien a Êgalement ÊvoquÊ sa relation personnelle avec Dieu.  Dieu n’est pas simplement une thÊorie, c’est aussi une personne.  La proximitÊ de cette personne est, selon lui, l’une des dimensions les plus fascinantes du christianisme. Même s’il n’a jamais directement entendu la voix de Dieu, il a senti en lisant et en Êtudiant la Bible que Celui-ci s’adressait à lui.  On peut parler de ses problèmes avec Dieu, et Il nous aide à trouver des solutions qui vont au delà des rÊponses toutes faites.  Le christianisme peut aisÊment être mis à l’Êpreuve, a t-il dÊclarÊ à l’intention des sceptiques :  JÊsus Christ nous a promis de nous offrir une nouvelle vie quand nous L’acceptons comme Seigneur et Sauveur de l’humanitÊ et que nous confessons nos pÊchÊs . Or, raconte t-il, de très nombreuses fois, il a vu des personnes ayant des problèmes de drogue ou autres se libÊrer de leur dÊpendance et renaÎtre à la vie en rencontrant le Christ.  Dieu nous entend personnellement, et Il enrichit nos vies jusque dans les plus petites choses !  (CitizenPost/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - L’athÊisme, quatrième  religion  dans le monde
Selon un think tank amÊricain, plus d’un quart de la population mondiale est non-croyante. L’athÊisme reprÊsenterait le quatrième groupe de personnes partageant la même conviction, à quelques dÊtails près. Il y a dans le monde 5,8 milliards de croyants : 2,2 milliards de chrÊtiens, 1,6 milliard de musulmans et
1 milliard d’hindouistes. Il y a Êgalement 1.1 milliard de non-croyants (16 % de la population mondiale) qui sont gÊnÊralement considÊrÊs comme athÊes par les croyants. Et pourtant, chez les laïcs, il existe de nombreuses diffÊrences. L’athÊisme est une conviction fondÊe sur le principe du rationnel (donc niant formellement l’existence de Dieu), et reprÊsente la majoritÊ des non-croyants. Cependant, sur les 1.1 milliard de laïcs, il existe des variantes qui sont expliquÊes dans une vidÊo ÊlaborÊe par le Courrier International sur la base des analyses du think tank amÊricain Pew Research et de la psychologue Valerie Tarico du site amÊricain Alter Net. Les athÊes sont donc les personnes qui nient l’existence de Dieu alors que les antithÊistes considèrent la religion comme dangereuse. Les agnostiques pensent qu’on ne peut pas savoir, qu’il est difficile de trancher sur l’existence d’une entitÊ supÊrieure et crÊatrice tandis que les humanistes cherchent à faire la promotion du bien-être gÊnÊral par la compassion et l’ÊgalitÊ. Selon une Êtude de Pew Research, les persÊcutions sur les minoritÊs religieuses sont en augmentation depuis 6 ans, mais les non-croyants sont Êgalement victimes de menaces et d’incomprÊhension. Dans des pays très pieux, il est souvent malvenu d’être noncroyant, par exemple en Inde oÚ la journaliste indienne Neha Dixit explique dans un article à quel point il lui a ÊtÊ difficile d’obtenir un mariage laïc, ce dernier encadrÊ par le Special mariage act par la lÊgislation depuis 1954. La journaliste indique Êgalement que dans certaines provinces indiennes, le simple fait de choisir son partenaire peut être puni de mort. En Arabie saoudite, le site Sabq s’inquiète de la  montÊe des athÊes , et lance un appel à l’aide :  Au secours, notre jeunesse se dÊtourne de l’Islam  en dÊnonçant par exemple des groupes Facebook tels que Saudi Atheists, l’association des athÊes saoudiens. Selon l’institut de sondage suisse Win Gallup International, 13 % de la population se dÊclare appartenant à l’athÊisme, et en 10 ans, les athÊes ont augmentÊ de 3 % alors que les croyants ont diminuÊ de 9 %. Cette baisse des croyants peut être illustrÊe par les ÉtatsUnis, car, s’ils furent 82 % des AmÊricains (en 1958) à croire que la religion pouvait être une rÊponse aux maux de la sociÊtÊ, ils ne sont plus que 57 % aujourd’hui. D’ailleurs 30 % des AmÊricains considèrent aujourd’hui la religion comme Êtant vieux jeu et dÊconnectÊe du monde contemporain. (Le Monde/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Les enfants non religieux sont plus altruistes que ceux ĂŠlevĂŠs dans une famille de croyants
Certains observateurs attentifs de l’actualitÊ des derniers millÊnaires l’avaient dÊjà notÊ : la religion n’est pas toujours un gage de concorde et de fraternitÊ. Une Êtude publiÊe jeudi 5 novembre dans la revue Current Biology suggère que le mode de transmission des valeurs et des pratiques religieuses d’une gÊnÊration à l’autre risque de faire perdurer cette situation.
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MenÊe dans six pays auprès de 1 170 enfants de cinq à douze ans, elle montre que l’altruisme n’est pas la chose la mieux partagÊe chez ceux issus de familles pratiquant une religion. Ils prÊsenteraient aussi une prÊdilection pour l’application de châtiments plus sÊvères que les rejetons de familles se dÊfinissant comme  non religieuses . Conduite au Canada, en Chine, en Jordanie, en Tuquie, aux États-Unis et en Afrique du Sud, cette Êtude dirigÊe par Jean Decety (DÊpartement de psychologie de l’universitÊ de Chicago) avait pour objectif de mesurer si la religion, ainsi qu’on le croit frÊquemment, renforce les comportements dits  prosociaux . L’enquête est financÊe par une bourse de la Fondation amÊricaine John Templeton. D’inspiration chrÊtienne, celle-ci avait en 2007 remis son prix (mieux dotÊ que le Nobel) au philosophe canadien Charles Taylor, qui dÊfend l’idÊe selon laquelle les sociÊtÊs laïques occidentales ne sont pas aptes à satisfaire la quête humaine de sens. Sont-elles pour autant moins  morales  ? La fondation risque d’être dÊçue par la rÊponse. Les chercheurs rÊunis par Jean Decety concluent en effet que leurs observations  remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le dÊveloppement moral, et appuient l’idÊe que la sÊcularisation du discours moral ne va pas diminuer la bontÊ humaine – en fait, elle fera tout le contraire . Un manifeste politique, inhabituel dans une revue de biologie. Jean Decety y tient, notamment du fait qu’aux États-Unis, oÚ ce Français naturalisÊ amÊricain est installÊ depuis 14 ans, il est impossible à quiconque se dÊclarant non croyant d’espÊrer accÊder à de hautes fonctions, notamment Êlectives,  car il serait suspectÊ d’être immoral, voire amoral . CapacitÊ d’empathie Qu’a montrÊ son Êquipe ? Elle a d’abord mesurÊ le niveau de pratique religieuse des familles dont elle a ÊtudiÊ les enfants. Pour des raisons de robustesse statistique, ceux-ci ont ÊtÊ divisÊs en trois groupes – non religieux (dont athÊes), chrÊtiens, musulmans – les autres cultes Êtant sous-reprÊsentÊs dans l’Êchantillon. Les chercheurs ont demandÊ aux parents d’Êvaluer la capacitÊ d’empathie et la sensibilitÊ à l’injustice de leurs enfants. Les chrÊtiens et musulmans les estimaient plus ÊlevÊes que ce que rapportaient les parents non croyants. Les chercheurs ont ensuite fait visionner par chaque enfant des petites vidÊos montrant d’autres enfants se poussant ou se faisant trÊbucher, de façon intentionnelle ou non, en leur demandant de noter le niveau de  mÊchancetÊ  et celui des punitions mÊritÊes par les fautifs, sur une Êchelle graduÊe, mais non spÊcifique –  on ne proposait pas 40 coups de fouets ! , prÊcise Commission paritaire 1111 G 88583 DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne
Jean Decety. Les enfants religieux estimaient en moyenne ces actes plus rÊprÊhensibles, et – que les mÊfaits aient ÊtÊ ou non volontaires – proposaient des punitions plus sÊvères que les athÊes, les petits musulmans Êtant les plus intransigeants.  Jeu du dictateur  Enfin, pour Êvaluer la gÊnÊrositÊ des enfants, les chercheurs ont fait appel à une adaptation du  jeu du dictateur , imaginÊ par les Êconomistes : parmi trente autocollants, ils leur ont proposÊ de choisir leurs dix prÊfÊrÊs, en prÊcisant qu’ils n’auraient pas le temps d’en distribuer à tous les Êcoliers. Ils leur demandaient ensuite s’ils seraient prêts à en donner pour leurs camarades moins chanceux. Le nombre d’autocollants cÊdÊs, hors de la vue de l’expÊrimentateur, augmentait avec l’âge (un effet dÊjà connu du dÊveloppement de l’altruisme chez l’enfant). Mais les petits athÊes se montraient significativement plus gÊnÊreux que leurs pairs croyants, chez qui les dons Êtaient inversement proportionnels à l’intensitÊ de la pratique religieuse –  quelle que soit la culture, c’est-à -dire le pays d’origine , prÊcise Jean Decety, en rÊponse à des objections sur la rÊpartition statistique des donnÊes. [...] Certes, Voltaire lui-même se mÊfiait de l’athÊisme,  estimant qu’il fallait des limites religieuses pour cacher les comportements moraux , rappelle-t-il. Mais dès le XIXe siècle, on avait constatÊ que les prisons de droit commun comptaient une proportion très faible d’athÊes, et dans les annÊe1940 aux États-Unis, des psychologues avaient montrÊ la moindre gÊnÊrositÊ et la plus grande prÊvalence des prÊjugÊs envers les minoritÊs chez les croyants,  ce qui avait constituÊ un grand choc . En Afrique du Sud, la majoritÊ des opposants blancs à l’apartheid Êtaient des non-croyants,  juifs sÊculiers , souligne aussi Jean Decety, actuellement en annÊe sabbatique dans ce pays. Benny Beit-Hallahmi estime que les chercheurs qui traquent l’avantage Êvolutif offert par la religion se fourvoient :  la coopÊration sociale, observÊe chez d’autres animaux, est un comportement tellement ÊlÊmentaire qu’elle n’a pas besoin de substrat moral. Le vrai enjeu moral, c’est de faire le bien envers autrui, quel qu’il soit, indÊpendamment de la crainte d’être puni dans l’au-delà .  Une exigence apparue, selon lui, rÊcemment dans l’histoire du monde, incarnÊe par des organisations sÊculières,  universalistes , comme MÊdecins sans frontière.  Il y a un siècle, rappelle-til, faute d’athÊes, une telle Êtude comparative aurait ÊtÊ impossible.  Aujourd’hui, 5,8 milliards d’humains, soit 84 % de la population de la planète, s’identifient comme croyants, rappellent Jean Decety et ses collègues.
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