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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 36e annÊe • n° 398 - DÊcembre 2015
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Nouvelles des Églises adventistes
Berne, Suisse - Mise au point sur la candidature aux ĂŠlections prĂŠsidentielles amĂŠricaines du Dr Ben Carson.
Portmore, Jamaïque - Première clinique mÊdicale et dentaire mobile en Jamaïque.
ActualitĂŠ
Paris, France - Les religions sont-elles vraiment violentes ? Paris, France - Les organisations musulmanes de France proclament un ÂŤ manifeste citoyen Âť.
Protestantisme international
Emdem, Allemagne - Alliance rÊformÊe mondiale : les chrÊtiens doivent donner l’exemple. Genève, Suisse - La religion relève t-elle du service public ?
Genève, Suisse -  RÊformÊs  remplacera  Bonne nouvelle et les deux  Vie protestante .
Indianapolis, États-Unis - Les chrÊtiens sont fatiguÊs d’être dans le camp des  mÊchants .
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
LibertĂŠ religieuse
Paris, France - La rĂŠponse des maires aux attentats : crĂŞches interdites.
ArchĂŠologie biblique
JÊrusalem, IsraÍl - DÊcouverte d’un sceau d’Ezechias
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra JĂŠthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions MĂŠlanie Padre
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Nouvelles des Églises adventistes
(CD-EUD News/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Berne, Suisse – Mise au point sur la candidature aux Êlections prÊsidentielles amÊricaines du Dr Ben Carson
La Division IntereuropÊenne de l'Église adventiste du septième jour estime qu'il n'y a pas besoin d'Êmettre une dÊclaration sur la candidature du Dr Ben Carson aux Êlections prÊsidentielles amÊricaines. La Division nord-amÊricaine a produit la mise au point suivante, qui rÊpond bien aux questions essentielles sur ce sujet :  Comme le cycle Êlectoral 2016 aux États-Unis commence, l'Église adventiste du septième jour est consciente de l'intÊrêt croissant pour la candidature aux Êlections prÊsidentielles du Dr Ben Carson. L'histoire du Dr Carson est bien connue de la plupart des adventistes, en tant que mÊdecin très respectÊ. L'Église adventiste a depuis longtemps la position de ne pas soutenir ou de contrecarrer un candidat à un poste Êlectif. Ce poste est fondÊ à la fois sur notre position historique de sÊparation de l'Église et de l'État et de la loi fÊdÊrale applicable concernant le statut d’exonÊration de l’impôt sur les Églises. Alors que sur le plan personnel, les membres de l’Église sont libres de soutenir ou pas tout candidat à un poste Êlectif, il est essentiel pour l’Église, en tant qu’institution, de rester neutre par rapport aux candidats en lice pour un poste Êlectif. Des prÊcautions doivent être prises pour que les locaux de l'Église restent toujours un espace neutre en la matière. Les employÊs de l'Église doivent aussi rester prudent en n’exprimant pas leurs opinions politiques et leurs prÊfÊrences pour un candidat, y compris lorsqu’il s’agit du Dr Ben Carson. Nous voulons aussi rappeler à nos membres d'Église, aux pasteurs et aux administrateurs la position officielle de l'Église attachÊe à la sÊparation de l'Église et de l'État. L'Église a travaillÊ avec diligence pour protÊger la libertÊ religieuse de tous les êtres humains, quelles que soient leurs croyances religieuses.  Les adventistes devraient donc travailler dans le but d'Êtablir une pleine libertÊ religieuse pour tous et ils ne devraient pas utiliser leur influence sur les dirigeants politiques et les notables pour faire progresser leur foi ou entraver celle des autres. Les adventistes devraient prendre leurs responsabilitÊs civiques très au sÊrieux. Ils devraient participer à la procÊdure de vote qui leur est accessible, lorsqu'il est possible de le faire en leur âme et conscience, et ils devraient partager la responsabilitÊ de construire la sociÊtÊ à laquelle ils appartiennent. Les adventistes ne devraient cependant pas se prÊoccuper de politique ou se servir de la chaire dans l'Êglise locale ou de leurs publications pour promouvoir des thÊories politiques.  (DÊclaration de la ConfÊrence gÊnÊrale de Juillet 2001, Les relations de l'Église et de l'État) in DÊclarations Éthiques et faits de sociÊtÊ, vol.II, p. 24-25, Éditions Vie et SantÊ, 2003.
De même que les dirigeants de l'Église, les membres peuvent être contactÊs par les mÊdias locaux ou nationaux pour faire des commentaires sur la candidature du chirurgien Ben Carson, en particulier en ce qui concerne son appartenance à l'Église adventiste. Étant donnÊ les implications nationales de cette question, les interrogations des mÊdias sont mieux traitÊes au niveau de la Division nord-amÊricaine des adventistes du septième jour. Ainsi, il est recommandÊ de diriger tous les reporters ou demandes de renseignements concernant le Dr Carson aux Êlections prÊsidentielles vers le dÊpartement des communications de la Division Nord amÊricaine, Dan Weber ou son associÊ Julio Munoz. L'Église adventiste du septième jour valorise le Dr Carson comme elle le fait pour tous ses membres. Toutefois, il est important pour l'Église de maintenir son soutien historique depuis son origine sur la sÊparation de l'Église et de l'État en ne souscrivant, ni en contrecarrant un candidat.
(DIA/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Portmore, Jamaïque – Première clinique mÊdicale et dentaire mobile en Jamaïque
L’Église adventiste du septième jour de Braeton, dans le Centre de la Jamaïque, est maintenant prête à amener des soins mÊdicaux et dentaires de base à la porte des rÊsidents des communautÊs voisines de l’Église, avec la crÊation de la première clinique mÊdicale et dentaire mobile adventiste qui sera lancÊe à la Jamaïque. Dans ce territoire, l’Église aide plus de 600 personnes grâce à son expo santÊ annuelle organisÊe dans la communautÊ depuis 2003, et elle espère qu’avec la clinique mobile, elle pourra avoir un impact plus grand sur la communautÊ. Randal Williams, responsable des ministères de la santÊ à l’Église adventiste de Braeton, a dÊclarÊ que l’idÊe d’une clinique mobile a vu le jour lorsque l’Êglise a rÊalisÊ que certaines personnes Êtaient dans l’impossibilitÊ de venir à la clinique de l’Êglise à cause de difficultÊs financières.  L’idÊe a ÊtÊ alors partagÊe avec la congrÊgation en 2013, et après deux annÊes de planification, de travail et de collecte de fonds, la clinique mobile est maintenant une rÊalitÊ,  a expliquÊ Randal Williams. La clinique est construite dans un container de 20 pieds qui repose sur une remorque de 23 pieds et possède son propre système gÊnÊrateur d’ÊlectricitÊ et d’eau. La clinique dispose de trois salles : deux pour les services mÊdicaux de base et une pour les services dentaires. Patric Rutherford, Directeur gÊnÊral de l’Hôpital adventiste Andrews Memorial, qui Êtait l’orateur invitÊ, a fÊlicitÊ l’Église pour ses efforts visant à amener la santÊ vers la communautÊ.  Vous avez fait quelque chose d’extraordinaire et je suis impatient d’Êtablir un partenariat avec vous pour dÊmontrer l’amour de JÊsus dans la communautÊ,  a t’il affirmÊ. L’Honorable Fitz Jackson, membre du Parlement reprÊsentant le Sud de Sainte Catherine, Êtait prÊsent lors du lancement et a transmis des salutations.
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 Ce que votre Église rÊalise dans le domaine de l’offre de services sanitaires est vraiment bienvenu à mon niveau et au niveau du gouvernement, parce que ce que fait le gouvernement n’est pas suffisant et ne sera pas suffisant. Ce que vous faites aide en soulageant de ce fardeau les hôpitaux publics.  a-t-il dÊclarÊ. Le pasteur Roy Dennis, directeur des ministères de la santÊ pour la FÊdÊration du Centre de la Jamaïque, a Êgalement fÊlicitÊ l’Église pour son travail, et le fait qu’elle s’occupe de la communautÊ et qu’elle rÊalise l’action que JÊsus aurait fait.  Je voudrais vous fÊliciter parce que vous rÊpondez aux besoins pratiques des individus dans votre communautÊ. C’est un ministère extraordinaire que celui du ministère de JÊsus Christ,  a dit le pasteur R. Dennis. L’inauguration de la clinique mobile a eu lieu le 14 novembre sur le site de l’Église adventiste de Braeton devant de nombreux membres d’Êglise et de rÊsidents de la communautÊ.
ActualitĂŠ
(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Les religions sont-elles violentes ?
Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, commis au nom de l’islam, les religions sont à nouveau en accusation, soupçonnÊes d’être à l’origine de la violence. Sont-elles vraiment cause des conflits ? En soi, les religions ne sont pas intrinsèquement porteuses de violence. Pas plus que de paix d’ailleurs.  La violence n’est jamais identifiable à une cause unique, à une institution , rappelle le P. Paul Valadier, jÊsuite et philosophe.  Regardez l’État moderne, la banque ou même le mariage : toutes ces institutions peuvent être des lieux de violence, même si celle-ci est loin d’être leur objectif premier.   Les pages des journaux sont au moins aussi pleines de crimes passionnels ! Puisque l’amour aussi semble dangereux, va-t-on l’interdire ? , ironise le Fr. Adrien Candiard, membre de l’Institut dominicain d’Êtudes orientales.
passages violents. Un certain nombre d’Églises chrÊtiennes et de courants du judaïsme sont engagÊs dans un travail d’interprÊtation et de hiÊrarchisation de leur corpus.  Il faut toujours remettre de l’histoire, celle des textes et celle des hommes qui sont d’ailleurs toujours imbriquÊes , martèle l’historien Rachid Benzine, qui à la suite de RenÊ Girard, met en garde contre  l’excès de sacralitÊ  des textes religieux.
Reprise du travail d’interprÊtation
Plus que d’autres, l’islam est aujourd’hui concernÊ en raison de la montÊe en son sein de courants littÊralistes tirant du Coran la justification d’actes violents. Pour Adrien Candiard, si celui-ci offre un imaginaire  qui n’est pas non-violent , rien n’interdit en revanche une  lecture radicalement non-violente du Coran . La solution, longue et dÊlicate dans un contexte de tensions à l’intÊrieur du monde musulman, passe par une reprise du travail d’interprÊtation à la lumière de la tradition musulmane. Celui-ci doit être accompagnÊ, selon Rachid Benzine d’une  lecture scientifique qui, seule, permet d’analyser l’ensemble du corpus . À force d’Êcouter des jeunes musulmans radicalisÊs, obsÊdÊs par  des idÊaux de puretÊ et de purification  et une immense  culpabilitÊ , le psychanalyste Fethi Benslama identifie aussi comme un risque la montÊe d’une  religiositÊ dÊconnectÊe de toute religion instituÊe  et sujette à  la plus grande sauvagerie . Un risque dÊjà dÊcrit en 2012 par le politologue Olivier Roy dans son livre La sainte ignorance : le temps de la religion sans culture (Éditions du Seuil).
Les religions sont-elles vraiment causes de conflits ? Lesquels ?
S’il n’est pas question de nier la dimension religieuse de conflits tels que les croisades ou, plus rÊcemment, la guerre des Balkans, l’anthropologue franco-amÊricain Scott Atran relève un regain de vigueur depuis le 11 septembre 2001, notamment dans le monde universitaire, d’un athÊisme militant associant la religion à la guerre. Dans un article paru en 2012 dans la revue Science, il avance que les religions ne sont que rarement les causes initiales des conflits. Selon une EncyclopÊdie des guerres, publiÊe en Pourquoi les religions peuvent-elles être ten- 2007 par deux chercheurs amÊricains, Charles Philips et Alan Axelrod, seuls 7 % des guerres de l’histÊes par la violence ? toire mondiale seraient motivÊes par la religion. En Une vision absolue de la  vÊritÊ  dont les religions revanche, prÊcise Scott Atran, elles peuvent les ens’estiment porteuses peut conduire à la violence. Face à cela, un seul remède pour Adrien Candiard : se sou- venimer.  Lorsqu’un conflit est rÊcupÊrÊ par des chefs venir que la religion  est du domaine de l’opinion et religieux qui y ajoutent des valeurs sacrÊes, la violence non de l’identitÊ .  Quand je rencontre un croyant peut persister pendant des dÊcennies, voire des d’une autre religion, je crois que j’ai raison, mais pour siècles , Êcrit ce chercheur au CNRS et à l’UniversitÊ que la discussion soit possible, je dois lui reconnaÎtre du Michigan. Les conflits initialement matÊriels (perce droit symÊtrique, explique-t-il. À l’inverse, confondre sonnes, lieux, objets, ÊvÊnements) deviennent alors religion et identitÊ – c’est-à -dire s’identifier à sa religion des luttes existentielles, comme lorsqu’une terre deau point de rendre indiscutables tous ses contenus de vient une Terre sainte.  Une analyse qu’il applique nofoi – est le meilleur moyen d’en venir à l’affrontement.  tamment au conflit israÊlo-palestinien, qui concerna d’abord un territoire avant de prendre une dimension L’Église catholique a pris cet enjeu à bras-le-corps religieuse. au concile de Vatican II par ses dÊclarations Dignitatis Pour l’historien du christianisme Yves Chiron,  la dihumanae et Nostra aetate. Mais il reste en chantier mension religieuse est constitutive de toute sociÊtÊ. dans d’autres traditions, pas seulement monothÊistes, Cela peut surprendre dans nos sociÊtÊs laïques, parce comme en tÊmoignent les courants nationalistes boudque nous ne la prenons plus en compte, mais je pense dhistes en Birmanie ou au Sri Lanka. que la raison religieuse – comme la race ou la langue Les textes  saints , qu’il s’agisse de la Bible ou – peut ressurgir naturellement dans un conflit . du Coran, sont eux aussi pointÊs du doigt pour leurs
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Dans le cas de l’Église catholique, l’historien observe  un effort constant et ancien pour endiguer la violence, religieuse ou non , qui passe notamment par  la distinction entre la force et la violence . Un rapide coup d’œil sur les conflits du XXe siècle suffit par ailleurs à dÊmontrer que les idÊologies les plus meurtrières ne sont pas nÊcessairement religieuses : le nazisme, le stalinisme ou le gÊnocide khmer en tÊmoignent assez. Anne-BÊnÊdicte Hoffner et Gauthier Vaillant
(Le Monde/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Les organisations musulmanes de France proclament un manifeste citoyen
L’amphithÊâtre de l’Institut du monde arabe Êtait comble, dimanche 29 novembre, à l’occasion du  rassemblement citoyen des musulmans de France . OrganisÊ par le Conseil français du culte musulman (CFCM), deux semaines après les attentats du 13 novembre. Cet ÊvÊnement avait pour ambition de rÊunir à Paris les reprÊsentants des fÊdÊrations musulmanes et des grandes mosquÊes pour rÊpÊter que  le terrorisme n’a pas de religion . Près de 400 responsables musulmans de sensibilitÊs très diverses Êtaient prÊsents lors de ce rassemblement dominical qui se voulait le plus large, puisque y participaient, entre autres, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), la fÊdÊration Tabligh al Dawa Il Allah ou la fÊdÊration Invitation et mission pour la foi et la pratique.  Le CFCM a le mÊrite de rÊunir aujourd’hui quasiment toutes les mosquÊes. La communautÊ Êtait globalement reprÊsentÊe , a relevÊ Amar Lasfar, prÊsident de l’UOIF. L’heure n’Êtait donc pas à la critique du CFCM qui continue pourtant de pâtir de son manque de reprÊsentativitÊ.
PrĂŠvenir le basculement dans le radicalisme
Se succÊdant au micro, les participants ont ÊvoquÊ des chantiers, pour la plupart dÊjà identifiÊs depuis des annÊes, pour lutter contre  le flÊau de la radicalisation . Mohamed Iqbal Zaïdouni, du Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche du Maroc) a ainsi plaidÊ pour  la formation des imams, aumôniers et Êducateurs pour promouvoir les valeurs du juste milieu de l’islam  ou la mise en place de  programmes Êducatifs pour convertis et reconvertis . Tarik Abou Nour, de la FÊdÊration nationale de musulmans de France (FNMF, proche du Maroc) a proposÊ de  crÊer un centre de thÊologie pluridisciplinaire  oÚ toutes les sensibilitÊs de l’islam seraient reprÊsentÊes.  En 2003, nous avions proposÊ (la crÊation) d’une commission de thÊologie au sein du CFCM , a rappelÊ quant à lui Khalil Merroun, responsable du Centre culturel islamique de la grande mosquÊe d’Evry-Courcouronnes (Essonne). Ahmet Ogras, du ComitÊ de coordination des musulmans turcs de France, a ÊvoquÊ de son côtÊ la nÊcessitÊ de  donner la place aux jeunes , et rÊclamÊ  un plan Marshall pour la formation des imams et religieux . Aslam Timol, reprÊsentant de la grande mosquÊe de Saint-Denis de la RÊunion, a insistÊ sur le volet Êconomique en imaginant une souscription auprès des
musulmans pour aider les jeunes de banlieues. À l’issue de l’après-midi, conclue par une Marseillaise, et à laquelle ont participÊ le prÊsident de la FÊdÊration protestante de France (FPF), le pasteur François Clavairoly, reprÊsentant les autres cultes français ainsi que le dÊlÊguÊ interministÊriel à la lutte contre le racisme et l’antisÊmitisme, Gilles Clavreul, un  manifeste citoyen des musulmans de France  a ÊtÊ prÊsentÊ. Ce texte invoque un  attachement profond au pacte rÊpublicain , une condamnation des actes terroristes, un appel au dialogue interreligieux ou encore une mise en garde contre les actes islamophobes. Un manifeste que le prÊsident du CFCM, Anouar Kbibech, a qualifiÊ d’ historique et fondateur .  Après le temps de l’Êmotion, de la condamnation, de la compassion, le temps de l’action est venu, pour comprendre et prÊvenir le basculement d’un certain nombre de nos jeunes dans la violence et le radicalisme. 
RĂŠunion dĂŠbut 2016 sur la lutte contre la radicalisation
Ensuite, le ministre de l’intÊrieur Bernard Cazeneuve a annoncÊ que la deuxième rÊunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France, mise en place en juin, serait avancÊe  au tout dÊbut  de l’annÊe 2016, et son thème principal serait  la lutte contre la radicalisation des jeunes . M. Cazeneuve a par ailleurs dÊfendu les actions mises en œuvre depuis l’entrÊe en vigueur de l’Êtat d’urgence qui visent notamment  ceux qui exaltent des valeurs contraires à la RÊpublique  et dÊfendent des  discours obscurantistes . Il a rappelÊ que  deux mosquÊes ont ÊtÊ fermÊes  ainsi que des  lieux de culte clandestins , qu’une vingtaine de perquisitions avaient ÊtÊ menÊes dans des salles de prières et que plusieurs ministres de culte Êtaient assignÊs à rÊsidence. Un peu plus tôt, Azzedine Aïnouche, de la mosquÊe Al Islah de Marseille, s’Êtait dit  mal à l’aise  face à  certaines mesures prises sans discernement . Il Êvoquait ainsi avoir ÊtÊ pris à partie à neuf reprises par des  victimes de certaines interpellations musclÊes .  On ne comprend pas très bien certaines de ces actions. Le CFCM et les fÊdÊrations doivent aussi parler au nom de ces mosquÊes montrÊes du doigt et fermÊes ; comme si fermer une mosquÊe, c’est arrêter le terrorisme.  Julia Pascual
Protestantisme international
EPD/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Emden, Allemagne - Alliance rÊformÊe mondiale : les chrÊtiens doivent donner l’exemple
InvitÊ au synode de l’Église ÊvangÊlique rÊformÊe d’Allemagne, le prÊsident de la Communion mondiale des rÊformÊs appelle à la cohÊrence entre paroles et actes. Le prÊsident de la Communion mondiale des Églises rÊformÊes (CMER) a exhortÊ les chrÊtiens à mettre en application dans les faits leurs appels pour plus de justice.  Personne ne nous prendra au sÊ-
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rieux si nous ne mettons pas nous-mêmes en pratique ce que nous prêchons , a dÊclarÊ la semaine passÊe le thÊologien Jerry Pillay, de l’Église presbytÊrienne d’Afrique du sud, au dÊbut du synode de l’Église protestante rÊformÊe à Emden. Il est pertinent que les prÊoccupations majeures de l’Église, dans une sociÊtÊ moderne, visent à plus de justice et que l’Église se positionne clairement sur cette question, a soulignÊ Jerry Pillay. Les chrÊtiens devraient s’interroger sur la pauvretÊ et l’injustice, sur leur attitude envers les rÊfugiÊs et sur les inÊgalitÊs. En 2017, le jubilÊ des 500 ans de la RÊforme devrait aussi être un appel pour le changement et la rÊnovation de l’Église. La reconnaissance de l’hÊritage de Martin Luther ne devrait pas seulement conduire à un renouveau à l’intÊrieur de l’Église, mais devrait aussi être visible dans les actions de l’Église à l’extÊrieur. La Communion mondiale des Églises rÊformÊes reprÊsente dans le monde entier 229 Églises protestantes rÊformÊes avec environ 80 millions de membres sur tous les continents. L’an dernier, elle a transfÊrÊ son siège de Genève à Hanovre. Les membres allemands sont l’Église protestante rÊformÊe, l’Église rÊformÊe ancienne, l’Église du Land de Lippe, et l’Alliance rÊformÊe. En 2017, l’assemblÊe gÊnÊrale de la Communion mondiale se tiendra à Leipzig. Les Églises rÊformÊes sont hÊritières de Jean Calvin et Ulrich Zwingli, et d’autres rÊformateurs du XVIe siècle. Les communautÊs rÊformÊes donnent un pouvoir important à la base, la direction d’Église se rÊfÊrant au modèle synodal et presbytÊrien, à la diffÊrence des Êglises dirigÊes sur le modèle Êpiscopal. L’Église protestante rÊformÊe d’Allemagne a son siège à Leer. Elle compte environ 180 000 membres pour 145 communautÊs, rÊparties entre la Frise orientale et l’Allgau. Elle est l’une des 20 Églises membres de l’Église protestante d’Allemagne (EKD).
(Le temps/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - La religion relève-t-elle du service public ?
Contrainte d'Êconomiser 40 millions, la RTS va supprimer trois programmes religieux. TollÊ et mise en ligne d'une pÊtition qui exige, notamment, que soit redÊfini le service public Mauvais timing. Le 17 novembre, trois jours après les sanglants attentats de Paris, la RTS annonçait qu’elle allait supprimer dès 2017 trois programmes œcumÊniques, pour des raisons d’Êconomies. Deux à la radio,  À vue d’Esprit  (Espace 2),  Hautes frÊquences  (la première) et une à la tÊlÊvision :  Faut pas croire  (RTS Un). Une rÊduction de 1,2 million sur un budget de 2,8 millions, soit 40% de la somme allouÊe aux Êmissions religieuses. C’est totalement disproportionnÊ estiment les branches mÊdias des Églises, Cath-Info et MÊdiaspro, qui cofinancent la structure RTS religion.  À l’heure oÚ la radicalisation religieuse est à l’œuvre, [‌] ce choix Êditorial est incomprÊhensible , estiment-elles.
Plusieurs personnalitÊs – dont le philosophe Alexandre Jollien, l’ancien directeur de l’Office fÊdÊral de l’environnement Philippe Roch et Micheline Calmy-Rey – partagent cette opinion, convaincus que seuls l’information, la pÊdagogie et le dialogue permettent d’Êviter les replis sectaires. Ils ont donc lancÊ une pÊtition pour que la RTS revienne sur cette dÊcision, jugÊe à la fois inadÊquate en ces pÊriodes de violences, cruelle (la suppression Êquivaut au dÊmantèlement de la rÊdaction RTSreligion, un centre d’expertise et de compÊtence) et hâtive puisque le Parlement attend un rapport sur la dÊfinition du service public.
Mission de service public
De son côtÊ, le patron de la RTS, Gilles Marchand, Êvoque la nÊcessitÊ urgente d’Êconomiser et d’adapter l’entreprise à la rÊalitÊ de ses moyens. S’il ne conteste pas l’importance des thÊmatiques religieuses et spirituelles, il s’interroge sur la pertinence de les rÊserver à des cases dÊdiÊes. Il prÊfÊrerait, pour augmenter leur audience, les intÊgrer aux grands rendez-vous de l’actualitÊ auxquels sont attachÊs une majoritÊ de Romands. À cet argument, la conseillère nationale socialiste Ada Marra lui rÊtorquait dans Forum :  Quand il n’y a plus de cases exclusives, les thèmes ont tendance à disparaÎtre des grilles . Et d’ajouter :  Je regrette que l’Audimat soit le chef des programmes.  Dans son blog, le directeur d’Avenir Suisse, Tibère Adler, considère que  c’est prÊcisÊment la mission d’un service public financÊ par tous que de stimuler la production de contenus non rentables, ou qui ne peuvent pas (ou difficilement) être produits directement par des acteurs privÊs . Il estime d’autre part que le service public des mÊdias est un bien trop prÊcieux pour être laissÊ à la direction de la SSR.
LaĂŻcisme outrancier
Cette suppression relève-t-elle d’une logique d’audience ou cède-t-elle  à la mode d’un laïcisme outrancier, à l’instar de la nouvelle mouture de la loi genevoise ? , s’interroge l’abbÊ François-Xavier Amherdt. RÊponses sur le site de la Tribune de Genève qui posait la question :  Faut-il maintenir les Êmissions religieuses ? . Plusieurs internautes vont dans le sens de son abolition, à l’image de ce commentaire :  L’État est laïc, et tous payent Billag. Donc soit on rajoute des Êmissions sur l’islam, le judaïsme, le bouddhisme et les autres, soit on enlève tout.  Sur les rÊseaux sociaux qui se sont emparÊs du dÊbat, on constate trois tendances. D’abord les anti purs et simples qui se demandent comment on pourrait guÊrir des excès de la religion par la religion ? Ensuite, ceux qui estiment que la religion relève de la vie privÊe et qu’elle doit donc être bannie de la sphère collective, enfin, les croyants ou non croyants, le plus nombreux, qui pensent que la religion est une culture, à la fois politique et sociale, et qu’à ce titre elle fait partie des obligations du service public. Un service public, dont il est grand temps de dÊfinir les objectifs, les missions et les cahiers de charges. Sur ce point, il y a unanimitÊ.
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(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse -  RÊformÊs  remplacera  Bonne nouvelle  et les deux  Vie protestante 
 Nous n’avons plus les moyens de nous offrir un journal de culture protestante ! Notre journal doit participer à la Mission de l’Église de proclamer l’Évangile  a argumentÊ Emmanuel Fuchs, prÊsident de l’Église protestante de Genève (EPG) lors de l’assemblÊe gÊnÊrale de la ConfÊrence des Églises rÊformÊes romandes (CER). Ce n’est pas moins de huit amendements que l’EPG a prÊsentÊs le samedi 5 dÊcembre à Yverdon lors du dÊbat de la charte rÊdactionnelle de la future publication. Le point concernant le personnel de la rÊdaction a notamment ÊtÊ largement commentÊ :  Une charte rÊdactionnelle n’est pas qu’une grille d’engagement du personnel , a argumentÊ Line DÊpraz, conseillère synodale de l’Église ÊvangÊlique rÊformÊe du Canton de Vaud (EERV).  C’est une vitrine. Cela dit à l’extÊrieur que les Églises se dotent de journalistes professionnels et ne font pas que de la communication.  À contrario, Emmanuel Fuchs a insistÊ  c’est quand même problÊmatique que dans la charte d’un journal d’Église n’apparaissent pas les mots Bible, Évangile, ou JÊsus-Christ !  Finalement l’EPG, Êditrice de  La Vie protestante – Genève  a pu trouver des compromis avec l’EERV, Êditrice de  Bonne nouvelle , ainsi qu’avec l’Église rÊformÊe ÊvangÊlique du canton de Neuchâtel (EREN) et l’Union synodale Berne-JuraSoleure (BeJuSo), toutes deux Êditrices, au travers d’une fondation, de  La Vie protestante – Neuchâtel, Berne, Jura . Si l’assemblÊe a refusÊ de demander aux collaborateurs du futur titre d’accepter la dimension  confessante  de la publication, elle a acceptÊ d’ajouter la mention de sa dimension  ecclÊsiale . La prÊsence de mÊditations basÊe sur une lecture ouverte des textes bibliques a Êgalement ÊtÊ ajoutÊe.
Frustration autour de la rĂŠpartition des coĂťts
Le choix de la clÊ de rÊpartition des coÝts de rÊdaction, fabrication et diffusion de la future publication, estimÊs à 1,9 million de francs suisses pour la première annÊe, a par contre donnÊ lieu à un dÊbat tendu. Trois scÊnarios de rÊpartition des coÝts Êtaient envisagÊs. Dans les trois, l’EERV commanditaire de 170 000 des 220 000 exemplaires payera plus cher pour le journal fusionnÊ qu’elle ne paie aujourd’hui pour  Bonne nouvelle . Suivant le scÊnario ce surcoÝt passe de 15 000 à 96 000 fr. Les trois autres Églises rÊaliseront par contre des Êconomies. Les dÊlÊguÊs de l’EERV ont clairement fait savoir que seule l’option la moins chère avait des chances d’être acceptÊe par son synode, un appel entendu par l’assemblÊe gÊnÊrale. Une solidaritÊ qui a un coÝt pour les autres Églises : l’Êconomie pour l’EPG qui aurait pu être de 138 000 fr ne sera finalement que de 112 000 fr. FâchÊ, Emmanuel Fuchs a fait savoir que  cela sera compliquÊ devant le Consistoire . Les dÊlÊguÊs de l’EPG ont pourtant largement contribuÊ à la hausse des coÝts de fabrication en militant, lors des prÊcÊdentes assemblÊes gÊnÊrales, contre une simple impression de type journal,
telle que pratiquÊe aujourd’hui par les publications des autres Églises partenaires. L’assemblÊe gÊnÊrale a, par contre, acceptÊ sans grand dÊbat que la future publication soit titrÊe  RÊformÊs . L’hebdomadaire français  RÊforme  a ÊtÊ contactÊ pour s’assurer que cela ne lui poserait pas problème. Les dÊlÊguÊs ont aussi acceptÊ de crÊer une sociÊtÊ à responsabilitÊ limitÊe (Sà rl), en avril après que les synodes de l’EERV, de l’EREN et de BeJuSo, ainsi que le Consistoire de l’EPG, auront validÊ le projet. Les derniers numÊros de  Bonne nouvelle  et des deux  Vie protestante  devraient paraÎtre durant l’ÊtÊ 2016 et le premier de  RÊformÊs  devrait sortir en automne pour le lancement des manifestations du JubilÊ des 500 ans de la RÊforme. Les Églises rÊformÊes valaisanne et fribourgeoise Êgalement membres de la CER pourraient se joindre au projet plus tard.
(USA Today/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Indianapolis, États-Unis - Les chrÊtiens sont fatiguÊs d’être dans le camp des  mÊchants 
C’est de la discrimination, de la haine, de la bigoterie ! Voici la teneur des propos utilisĂŠs par les dĂŠfenseurs des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Ces avocats, luttant contre les chrĂŠtiens conservateurs qui sont fidèle Ă leurs croyances du bien et du mal, se demandent pourquoi certaines personnes pourraient refuser aux autres leurs droits. Mais plusieurs chrĂŠtiens rĂŠpliquent qu’ils sont fatiguĂŠs d’être considĂŠrĂŠs comme des mĂŠchants, comme des bigots ou des dĂŠtracteurs. Ces derniers ressentent ces accusations de la mĂŞme façon : du fanatisme, de la haine et de la discrimination dirigĂŠs contre eux. Ils ont l’impression d’être ÂŤ victimes d’intimidation Âť. Dans un pays oĂš la majoritĂŠ semble se dĂŠplacer loin des interdictions bibliques, ils estiment que le gouvernement les abandonne. Autrefois au cĹ“ur de la politique amĂŠricaine, certains ĂŠvangĂŠliques se sentent de plus en plus relĂŠguĂŠ Ă la frange, trahis par leurs propres lĂŠgislateurs conservateurs. Les droits des LGBT que d’autres voient de plus en plus comme une question de droits civils, certains ĂŠvangĂŠliques les considèrent comme une faute morale. Ils craignent que des protections ĂŠtendues crĂŠent des ÂŤ droits spĂŠciaux Âť pour le LGBT qui pourraient ainsi supplanter leur droit Ă la parole contre l’homosexualitĂŠ. Une menace pour la libertĂŠ de croyance ÂŤ Pour ces chrĂŠtiens, – et c’est une question qui divise de nombreux chrĂŠtiens – les droits des LGBT reprĂŠsentent une menace. Et c’est au gouvernement de dĂŠcider si leur droit Ă l’expression religieuse se termine oĂš les droits des autres commencent Âť, a expliquer Arthur Farnsley, le directeur adjoint du Centre pour l’Êtude de la religion et de la culture amĂŠricaine Ă l’UniversitĂŠ Purdue, en Indiana. ÂŤ Ă€ partir d’un certain point, on va dire aux gens : Vous pouvez avoir vos croyances religieuses et vos opinions. Et vous pouvez les pratiquer dans vos ĂŠglises, vos synagogues et vos mosquĂŠes. Mais dans l’espace public, vous allez devoir faire face Ă
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la plus grande diversitÊ et reconnaÎtre les lois sur les droits civils , a expliquÊ Arthur Farnsley. Mais oÚ sera Êtablie la ligne entre la religion et la sphère publique ? Au siège du Congrès de l’Indiana, le RÊvÊrend Ron Johnson de l’Alliance des pasteurs de l’Indiana s’est adressÊ à la foule en ces termes :  Nous ne sommes pas ici aujourd’hui parce que nous sommes en colère. Nous ne sommes pas ici parce que nous dÊtestons les gens. Nous sommes ici parce que nous aimons JÊsus . Les adeptes ont portÊ les paroles du rÊvÊrend jusqu’au Capitole de l’État.
La position du gouvernement controversĂŠe
 Je ne connais pas meilleur endroit pour louer Dieu que les couloirs du gouvernement , a-t-il ajoutÊ.  Comment le gouvernement peut-il forcer des personnes à agir contre leur conscience religieuse – contre une croyance inÊbranlable que le mariage consiste en l’alliance d’un homme et d’une femme ? , a demandÊ Ron Johnson. Selon lui, la dÊcision de la Court Suprême de reconnaÎtre le mariage pour les personnes de même sexe ne change pas sa vision traditionnelle des choses. Ron Johnson ne peut pas adhÊrer à l’idÊe d’orientation sexuelle et d’identitÊ de genre, soulignant que ces concepts ont ÊtÊ crÊÊs par les dÊfenseurs de LGBT. Et, d’ailleurs, il ne croit pas que la discrimination de LGBT est une question de droits civils. Il ne reconnaÎt pas l’existence d’un prÊjudice causÊ à l’Êgard de la communautÊ LGBT, prÊcisant que personne ne leur refuse un logement ou un emploi. Selon lui, être gay ou transgenre n’est pas une caractÊristique immuable.  Étendre les droits civils pour inclure les questions d’orientations sexuelles et d’identitÊ de genre accorderait un statut spÊcial aux couples de même sexe qui souhaitent organiser des cÊrÊmonies de mariage, conduisant ainsi à des amendes et des sanctions pour les propriÊtaires d’entreprises chrÊtiennes qui ne veulent pas violer leurs croyances , a expliquÊ Ron Johnson.  Nous sommes ceux qui avons besoin d’un statut spÊcial de protection car nous sommes attaquÊs de toute part. La façon dont on nous dÊpeint ne correspond pas du tout à la rÊalitÊ , a-t-il ajoutÊ.
La vĂŠritĂŠ se trouve dans la Bible
Josh Boss, un jeune homme de 29 ans qui fait partie de l’Église Pierres Vivantes, est contre tout ce qui n’est pas dans la Bible.  La vÊritÊ se trouve dans la Bible. Si nous n’avons pas de rÊfÊrences pour le bien et le mal, qui sommes-nous ? , a-t-il demandÊ.  Mais l’État essaie d’imposer d’autres vÊritÊs. Ce n’est pas que nous voulons imposer nos croyances aux autres, nous voulons pouvoir dire à la sociÊtÊ ce qui est vrai pour nous sans être punis pour cela . Cela signifie, a-t-il ajoutÊ, être en mesure de condamner l’homosexualitÊ comme un pÊchÊ, comme Dieu appelle à le faire. Cela signifie avoir le droit de dire qu’en raison de la crÊation d’Adam et d’Éve, Dieu n’a pas l’intention de marier deux hommes ou deux femmes. Pour de nombreux ÊvangÊliques, la religion est sans limite. Elle imprègne chaque partie de leur être,
ce qu’ils sont et ce qu’ils font, ainsi que la façon dont ils Êlèvent leurs enfants ou qu’ils gèrent leur travail. La religion va bien au-delà des murs de l’Êglise. Cette libertÊ de religion – la libertÊ de pratiquer et d’exprimer – est garantie par la Constitution.
Le gouvernement doit protĂŠger la religion
Le sÊnateur de l’État d’Indiana Jim Tomes a dÊclarÊ dernièrement devant une foule de partisans religieux :  Les gens me disent : Il y a une sÊparation entre l’Église et l’État, ne le comprenez-vous pas ? Non ! Je ne le comprends pas . Ce jour-là plusieurs pasteurs ont encouragÊ ces propos soulignant que le gouvernement n’Êtait pas Dieu, mais qu’il avait besoin de Dieu. Ils soutiennent que le gouvernement ne peut pas empiÊter sur la religion mais a le devoir de la protÊger par-dessus tout. Pour ces ÊvangÊliques, qui sont guidÊs par l’Alliance des pasteurs de l’Indiana et par des groupes de lobbying conservateurs influents comme l’Institut de la famille de l’Indiana, il n’y a pas de compromis. Étendre la loi sur les droits civils pour y inclure l’orientation sexuelle et l’identitÊ de genre comme des catÊgories protÊgÊes serait vÊcu comme une trahison de leurs propres droits constitutionnels.  Est-ce que le gouvernement peut s’opposer à leur foi , a demandÊ Peter Scaer, un des pasteurs de l’Alliance et professeur associÊ au SÊminaire de thÊologie Concordia à Fort Wayne.  Il n’est pas juste question de politique. C’est à propos de ce que nous sommes. Comment un pays peut-il transformer une faute morale en un droit civil ?  Beaucoup d’ÊvangÊliques affirment qu’ils ne font pas confiance aux mÊdias et pensent qu’ils agissent contre eux. Ces personnes ont ÊtÊ beaucoup plus rÊticentes à parler avec la presse que les dÊfenseurs des LGBT par crainte d’être rejetÊs et considÊrÊs comme bigots. Ils ont ainsi l’impression que leur point de vue n’a pas reçu la même attention.
Un soutien aux LGBT
Mais pas tous les chrÊtiens partagent la même opinion. Certains d’entre eux ainsi que d’autres groupes religieux soutiennent la politique de nondiscrimination pour les LGBT, y compris une coalition chrÊtienne et un groupe de 141 responsables religieux qui ont signÊ une lettre de soutien. L’Êvêque William Gafkjen, qui dirige les congrÊgations de l’Église luthÊrienne amÊricaine en Indiana et au Kentucky, a affirmÊ que l’ajout de droits civils ne menaçait pas sa libertÊ religieuse.  Parfois, à force de se crier dessus, nous oublions que la libertÊ religieuse existe dÊjà , a-t-il dit. Pour lui, servir son prochain  l’emporte dans la sphère publique. Et il a citÊ ce que le fondateur de son Église, Martin Luther, avait dit à propos du cordonnier chrÊtien : il a honorÊ Dieu, non pas en mettant des petites croix sur chaque chaussure, mais en rÊalisant les meilleures chaussures qu’il pouvait. Conserver la libertÊ religieuse Jennifer Luedtke, âgÊe de 40 ans, est Êgalement membre de l’Eglise Pierres Vivantes. Elle s’est rendue à Indianapolis avec son fils, Riley, de 4 ans, pour se battre pour la libertÊ religieuse.  Nous voulons juste nous battre pour conserver ce que nous avons , a-t-elle dit.
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C’est la peur qui porte toute cette problÊmatique : les conservateurs religieux perdent du terrain. Ainsi sur des questions comme celles des droits pour les LGBT,  certaines personnes vont forcÊment ressentir une perte , a expliquÊ Arthur Farnsley. Si les ÊvangÊliques vont dans ce sens, s’ils perdent un tout petit peu de leur libertÊ, que va-t-il se passer ensuite ? Dans quelle mesure, se demandent-ils, leurs droits religieux vont-ils être ÊrodÊs ? Pour Jennifer Luedtke, cette peur est justement ce qui l’a amenÊe au Capitole pour encourager, applaudir et prier. Elle s’inquiète pour l’Êducation de son fils. Que faire s’il ne peut pas dire  que Dieu te bÊnisse  quand quelqu’un Êternue ou s’il ne peut pas exprimer son opinion sur la crÊation ?  Je ne veux pas qu’il aille en prison , a-t-elle ajoutÊ.  Et si un jour, il crÊe sa propre entreprise, je veux qu’il puisse agir en toute conscience sans être pÊnaliser par le gouvernement .
LibertĂŠ religieuse
(Riposte laĂŻque/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - La rĂŠponse des maires aux attentats : crĂŞches interdites
L’Association des maires de France, prÊsidÊe par François Baroin, a rendu son verdict : il ne doit plus y avoir de crèches de NoÍl ni dans les mairies ni aucun bâtiment public. Ce rapport sur la LaïcitÊ, appelÊ Vade-mecum, exposÊ par l’AMF, couvait d’ailleurs depuis novembre 2014, les dÊcisions rendues par certains tribunaux accordant au maire de BÊziers, Robert MÊnard, pour exemple, le droit d’installer une crèche dans ses locaux n’ayant pas eu l’heur de lui plaire, au motif que la crèche doit  être regardÊe comme ayant le caractère d’un emblème religieux . En outre, les premiers attentats, en janvier, ont, paraÎt-il  ravivÊ ce besoin de clarification  chez les Êlus‌ Dès sa première page, ce vade-mecum Êtablit ainsi sans vergogne une relation entre terrorisme et crèches dans des bâtiments publics, justifiant leur suppression par le devoir des dits Êlus  de porter la laïcitÊ qui est à la fois une condition du vivre-ensemble et un puissant facteur d’Êmancipation de l’être humain . La foi chrÊtienne, un obstacle au vivre-ensemble ? Par envie d’Êmancipation, les revendications communautaristes ? Semblable assertion laisse coi. Ce n’est pas tout. Si l’AMF prÊconise la neutralitÊ des Êlus lors de cÊrÊmonies religieuses – interdiction de faire le signe de croix ? -, elle considère comme des entorses à cette règle le fait de soutenir des  manifestations traditionnelles à caractère spirituel, tels les processions, les baptêmes de navires, ou encore les bÊnÊdictions de bâtiments . En revanche, elle  invite les Êlus à apporter la forme de respect qu’ils souhaitent quand ils pÊnètrent dans un Êdifice cultuel  , rappelant que ne pas enlever ses chaussures à l’entrÊe d’une mosquÊe pourrait être une  offense grave vis à vis de cette religion et donc une entorse à la laïcitÊ .
Commission paritaire 1111 G 88583 DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne
Tandis que se couvrir le chef d’une kippa relève  d’un simple usage . Le but de ces 36 pages truffÊes d’interprÊtations mensongères et d’insanitÊs ? Enterrer dÊfinitivement les racines chrÊtiennes de la France sous couvert d’une  approche philosophique du vivre-ensemble que l’on peut qualifier d’humaniste parce qu’elle ne se rÊfère à aucun dogme religieux, ni à aucune vÊritÊ rÊvÊlÊe  . Autrement dit, comme l’analyse l’AbbÊ Pierre Grosjean dans le Figaro, selon l’idÊologie laïciste,  croire et faire partie d’une Église s’opposerait au vivre ensemble . Trahir le message de JÊsus, c’est abject, c’est une ignoble trahison à ce qui constitue le cœur des Français, y compris pour de nombreux incroyants. Ainsi, alors que la France vient d’être frappÊe par les attentats les plus meurtriers de son histoire par des fanatiques religieux haineux de ce qu’elle reprÊsente à leurs yeux – dont l’objectif revendiquÊ est la crÊation d’un Califat mondial – et qu’il conviendrait, pour le moins, de s’interroger sur la proclamation de nos racines chrÊtiennes afin de reconsolider les murs porteurs de notre Maison – seuls remparts aux idÊes et actes islamistes -, les Êlus français, en enterrant dÊfinitivement notre religion sÊculaire, non seulement trahissent leur pays, taillent un boulevard royal à une religion de plus en plus belliqueuse, mais nous livrent en pâture à la partie des extrÊmistes qui la composent. Le RÊpublicain Baroin espère vraiment nous faire gober ça, plus de crèches, plus d’attentats ? Mais que trouvera-t-il à dire si  plus de crèches et toujours des attentats ?  Caroline Artus
ArchĂŠologie biblique
(BBC/Reuters/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
JÊrusalem, IsraÍl – DÊcouverte à JÊrusalem d’un sceau d’ÉzÊchias, roi de JudÊe entre 716 et 687 avant JÊsus-Christ
Un petit objet d’environ 1 centimètre fut trouvÊ en 2009 lors de fouilles près de la muraille de JÊrusalem. Il fut alors stockÊ sans qu’il soit possible, à l’Êpoque, de dÊterminer à quoi il faisait rÊfÊrence. Ce n’est que rÊcemment que les archÊologues ont pu dÊchiffrer l’inscription qui se trouvait dessus. Ce sceau servait à sceller un rouleau de papyrus dont les fils ont laissÊ des traces encore visibles aujourd’hui. L’inscription figurant sur le sceau porte :  Appartient à ÉzÊchias [Fils de] Achaz Roi de Juda  ce qui est conforme aux informations rapportÊes par la Bible sur la gÊnÊalogie du roi ÉzÊchias. Le sceau porte Êgalement des motifs Êgyptiens dont un disque solaire ailÊ et une ankh, le hiÊroglyphe qui signifie  vie . Eilat Mazar, de l’Institut ArchÊologique de JÊrusalem, a affirmÊ que  c’Êtait la première fois qu’un sceau d’un roi de JudÊe ou d’IsraÍl Êtait dÊcouvert lors de fouilles scientifiques archÊologiques  et que le roi ÉzÊchias avait certainement  tenu ce sceau dans ses mains .
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