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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 37e annÊe • n° 407 - Octobre 2016
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Nouvelles des Églises adventistes
Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Lancement du film adventiste  Dites-le au monde  Genève, Suisse - La libertÊ de conscience mÊrite d’être dÊfendue Melun, France - Abraham dans les trois monothÊismes Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Statistiques de l’Église adventiste Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Les adventistes sont invitÊs à hendiguer l’hÊmoragie des membres Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Dans un climat Êconomique incertain, l’Église doit faire face à l’avenir incertain
FĂŠdĂŠration protestante de France
Paris, France - Tensions dans le protestantisme français
Protestantisme international
Genève, Suisse - Vers un droit au suicide assistÊ ?
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
LibertĂŠ religieuse
Paris, France - Le port de signe religieux freine l’Êvolution de carrière Paris, France - Les crèches seront-elles bientôt bannies des mairies françaises ? Washington, États-Unis - DÊfendre la libertÊ religieuse contre les accusations de  prÊtexte à la dÊnomination  Genève, Suisse - Le dÊbat sur la burka engendre un  climat de dÊfiance  en Allemagne
Ĺ’cumĂŠnisme
Genèse, Suisse - Musulmans et chrÊtiens s’engagent contre la discrimination
SociĂŠtĂŠ - Analyses
Paris, France - Les français mitigÊs face à l’ÊvangÊlisation directe
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra JĂŠthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Benjamin Senty
BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Sylver Spring, États-Unis - Lancement du film adventiste  Dites-le monde 
L’Église adventiste du septième jour lance officiellement le film : ÂŤ Dites-le au monde Âť. Le 21 octobre, l’Église adventiste du septième jour a placĂŠ sur internet (YouTube) son film d’Êvocation historique. Cette production cinĂŠmatographique a ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠe par une ĂŠquipe d'Australiens avec Hope Channel Australie. ÂŤ Nous ne devons pas oublier notre histoire Âť, a affirmĂŠ le pasteur Chester Stanley, prĂŠsident de l'Église adventiste en Australie, Ă la sortie du film. La jeunesse adventiste doit ĂŞtre informĂŠe sur les origines de l'Église et apprendre ÂŤ comment Dieu nous a conduit Âť, a ajoutĂŠ C. Stanley. L’Église adventiste comprend aujourd’hui dans le monde 19,5 millions de membres baptisĂŠs et inscrits dans leurs ĂŠglises. Ce film d’anthologie prĂŠsente six parties sur leurs pionniers avec leurs pionniers et les premières annĂŠes de cette Église du 19e siècle en AmĂŠrique du Nord. Le film montre la recherche sĂŠrieuse de la vĂŠritĂŠ des pionniers adventistes qui ont menĂŠ des recherches et dĂŠbats thĂŠologiques avec le rĂ´le de la cofondatrice de l’Église, Ellen Gould White. CinĂŠastes et rĂŠalisateurs du film se sont fondĂŠs sur les recherches historiques pour s’approcher le plus fidèlement possible de la rĂŠalitĂŠ. Certaines des scènes ont ĂŠtĂŠ filmĂŠes dans un village ÂŤ historique et typique Âť au Canada, oĂš les rĂŠsidents vivaient en utilisant des outils, des matĂŠriaux, comme leurs ancĂŞtres, il y a 170 ans Cette anthologie en six parties a ĂŠtĂŠ publiĂŠe dans diffĂŠrentes langues. La ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des ĂŠglises adventistes recommande l’utilisation de ce film comme un outil de rĂŠflexion et d’ÊvangĂŠlisation Ă utiliser en groupe. Ce film est offert aux membres adventistes pour leur rappeler leurs racines et renforcer leur esprit missionnaire. Mais il est aussi destinĂŠ Ă un plus large public afin de leur faire connaĂŽtre la naissance du mouvement adventiste et de son Église. Version française du film : https://www.youtube.com/playlist?list=PL-k2GbDBYo-Ba2CcYOXqiovXSw28t_MD
(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - La libertÊ de conscience mÊrite d’être dÊfendue
L’Église adventiste a organisÊ une journÊe de rÊflexion sur la libertÊ religieuse. Ce droit est plus fragile qu’il n’y paraÎt.  Pour nous, la libertÊ religieuse, c’est la mère de toutes les libertÊs , explique Giampiero Vassallo du dÊpartement de la LibertÊ religieuse de la fÊdÊration des Églises adventistes de la Suisse romande et du Tessin (FSRT). Il a participÊ à l’organisation, au dÊbut du mois, de la première
journÊe en Suisse romande sur ce thème.  Même pour l’Église, en Europe, la libertÊ religieuse est mal comprise , complète John Graz, ancien secrÊtaire de l’association internationale de la LibertÊ religieuse.  La crainte est que ce soit la porte ouverte au prosÊlytisme.   Dès l’instant oÚ l’on respecte les convictions des autres, pourquoi multiplier les règlements ? , s’inquiète John Graz, pour qui les divers règlements sur les symboles religieux sont des atteintes à la libertÊ d’expression. EngagÊ pour cette cause depuis des dizaines d’annÊes, il constate qu’alors même que personne ne dit vouloir combattre la libertÊ religieuse, les expressions de foi ou de l’absence de croyance sont malgrÊ tout de plus en plus rÊprimÊes tant dans les pays occidentaux, oÚ la sÊcularisation amène la mÊfiance à l’encontre de toute expression religieuse, que dans les autres rÊgions du monde, oÚ ce sont souvent par conviction que des minoritÊs sont persÊcutÊes.  Les Églises adventistes sont probablement les seules à disposer d’un vÊritable dÊpartement de la libertÊ religieuse , souligne John Graz.  C’est une longue tradition dans notre communautÊ de promouvoir la religion comme une libertÊ fondamentale , explique-t-il.  C’est aussi en accord avec notre conviction thÊologique que Dieu nous a crÊÊs libres et qu’il faut respecter cela !  Le spÊcialiste rappelle en outre que  JÊsus n’a jamais forcÊ personne à le suivre !  Il reconnaÎt toutefois :  j’espère que si un jour notre Église devenait majoritaire, elle resterait fidèle à ces principes !  Divers Êvènements sont prÊvus dans les mois à venir pour inciter à dÊbattre de cette question.  J’aimerais organiser des repas oÚ reprÊsentants des communautÊs religieuses, des mÊdias, des ONG et du monde politique pourraient se rencontrer pour discuter de cette thÊmatique , dÊvoile Giampiero Vassallo. Une journÊe comme celle qui a eu lieu le 8 octobre devrait Êgalement avoir lieu. Lors de cette première rencontre, plusieurs confÊrences et dÊbats ont suscitÊ la rÊflexion, dont une intervention de Jean-François Mayer, directeur de l’institut  Religioscope  qui a prÊsentÊ ses rÊflexions sur les facteurs du changement dans la perspective du pluralisme religieux en Suisse.
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Melun, France - Abraham dans les trois monothĂŠismes
Le mardi 18 octobre, en soirÊe, une confÊrence publique a ÊtÊ donnÊe à Melun à l’espace Saint Jean sur le thème : Abraham dans les trois monothÊismes (Judaisme, Christianisme, Islam). OrganisÊ par  Bible et rencontres , une association interconfessionnelle existant depuis 1995, les Intervenants furent Gabriel Hagaï, rabbin, Bernard Sauvagnat, pasteur et Jacob Mahi, professeur en islamologie. Une centaine de personnes de diffÊrents horizons ont apprÊciÊ le dÊveloppement des orateurs et ont pu dÊbattre et mesurer l’impact d’Abraham dans ces trois traditions.
BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 3
Statistiques de l’Église adventiste dans le monde
(Extrait du 152e rapport du bureau des archives, des statistiques et de la recherche de la ConfÊrence gÊnÊrale des adventistes du septième jour - 12501 Old Columbia Pike • Silver Spring, Maryland 20904-6600).
ÉGLISES Membres
Pasteurs
Institutions
Membres baptisÊs Églises Groupes (futures Êglises) Baptêmes et professions de foi au cours de l'annÊe 2015 Pasteurs consacrÊs Pasteurs chargÊs de mission Pasteurs accrÊditÊs dans l'administration Pasteurs retraitÊs de la dÊnomination Pays : prÊsence de l'Église Pays dans lesquels les adventistes ne sont pas prÊsents Langues ou dialectes parlÊes Nombre d'Unions : - Unions de fÊdÊrations - Unions de missions - Unions d'Êglises Nombre de fÊdÊrations Nombre de missions
ÉDUCATION
MÉDICAL
ADRA
Écoles primaires Écoles secondaires Écoles supÊrieures et universitÊs Écoles de formation professionnelle RÊpartition du corps enseignant : - primaire - secondaire - universitaire - formation technique Hôpitaux et sanatoriums Cliniques et dispensaires Orphelinats et Maisons de retraite Personnel mÊdical salariÊ Pays : prÊsence de l'ADRA Personnel salariÊ ADRA Projets humanitaires rÊalisÊs Personnes secourues Produits distribuÊs
ALIMENTAIRE
Industries alimentaires SalariĂŠs
PUBLICATIONS
Maisons d'ĂŠditions EmployĂŠs Revues BaptĂŞmes suscitĂŠs par les revues Langues utilisĂŠes dans les publications mondiales ReprĂŠsentants (plein temps) ReprĂŠsentants (mi-temps) ReprĂŠsentants (ĂŠtudiants)
COMMUNICATIONS RADIO ET TV Centres MĂŠdias Stations de radios Stations de TV
19 126 438 81 552 69 909 1 229 267 18 913 1 087 1 410 6 472 215 22 974 60 58 10 363 270 5 332 2 296 115 49 50 330 32 070 12 839 500 175 385 169 122 795 131 14 095 7 733 14 787 780 176 136 469 dollars 22 3 726 62 2 016 365 82 799 379 13 584 15 379 20 618 166 853 441
BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 4
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis - Les adventistes sont invitÊs à endiguer l’hÊmorragie des membres
Au cours du dernier Concile de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des adventistes du septième jour qui s’est tenu au dĂŠbut du mois d’octobre Ă Sylver Spring en rassemblant les leaders des diffĂŠrentes institutions (Divisions et Unions), le secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale G.T. Ng, a prĂŠsentĂŠ son rapport annuel le dimanche 9 octobre. Il a dĂŠclarĂŠ que les campagnes d’ÊvangĂŠlisation et les baptĂŞmes sont des ĂŠlĂŠments clĂŠs dans la rĂŠalisation du mandat ĂŠvangĂŠlique de l’Église conformĂŠment aux propos de JĂŠsus-Christ confiĂŠ Ă ses disciples dans le rĂŠcit de Matthieu 28.19-20. Mais il ajouta que prendre soin des membres est tout aussi important. (...) ÂŤ Le baptĂŞme puis l‘accompagnement fraternel se complètent Âť a -t-il affirmĂŠ Ă un auditoire comble en ajoutant : ÂŤ Baptiser sans prendre soin du membre est une dĂŠmarche incomplète, et prendre soin sans baptiser est irresponsable. Âť Au cours de ces 15 dernières annĂŠes, les pertes au niveau de l’effectif de membres se sont accentuĂŠes. En l’an 2000, 43 nouveaux membres baptisĂŠs sur 100 finissaient par abandonner l’Église, a-t-il dit, citant des chiffres en provenance du Bureau des archives, des statistiques et de la recherche. Les derniers chiffres indiquent que 49 nouveaux membres sur 100 abandonnent l’Église. ÂŤ Ce taux d’apostasie de 49 % est alarmant et constitue une grave dĂŠperdition des ressources humaines et financières de l’Église, Âť a dit G.T. Ng dans un communiquĂŠ par e-mail adressĂŠ au journal Adventist Review. ÂŤ Qu’arrive t-il Ă une armĂŠe qui connaĂŽt un taux de dĂŠsertion de 49 % parmi ses soldats ? Qu’arrive t-il Ă une ĂŠcole oĂš 49 % de ses ĂŠtudiants quittent l’Êcole ? Qu’arrive t-il Ă une entreprise oĂš 49 % de ses employĂŠs dĂŠcident de partir ? Âť Pire mĂŞme, a-t-il dit, les membres qui quittent l’Église sont parfois oubliĂŠs. L’Église adventiste compterait 28,5 Ă 30 millions de membres aujourd’hui si aucun membre n’avait abandonnĂŠ l’Église au cours des 50 dernières annĂŠes. L’effectif de l’Église est actuellement de 19,5 millions de membres. G.T. Ng a reconnu que la question de la perte de membres n’Êtait pas un problème nouveau et qu’elle avait fait l’objet de discussions rĂŠpĂŠtĂŠes avec les leaders de l’Église. C’est un dĂŠfi qui a ĂŠgalement plongĂŠ d’autres dĂŠnominations religieuses dans la perplexitĂŠ.
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis - Dans un climat Êconomique incertain, l’Église doit faire face à l’avenir avec confiance
Dans le monde, l’Église adventiste du septième jour fait face aux mêmes conditions Êconomiques que confronte n’importe quelle autre entreprise.
Le trÊsorier Juan Prestol-Puesån a dit aux dÊlÊguÊs au Concile annuel le lundi 10 octobre, que la force du dollar amÊricain face à huit devises mondiales signifie que les  revenus, les liquiditÊs, et les capitaux de fonctionnement mettront du temps avant de retrouver les niveaux qu’ils avaient avant de chuter en 2015.  Parmi les devises qui ont perdu de la valeur face au dollar amÊricain on peut citer le dollar canadien, le rÊal brÊsilien, le peso mexicain, l’euro, le dollar australien, le rand sud africain, le won sud corÊen et la livre sterling britannique. Du fait de la diminution des taux de change, les devises qui entrent aux États-Unis donnent moins de dollars lors de leur conversion, ce qui affecte le montant disponible pour le budget de l’Église. Juan Prestol-Puesån et le prÊsident Ted N.C. Wilson ont prÊsentÊ les dÊfis financiers lors d’une rencontre spÊciale avec les employÊs en septembre 2016.  L’impact de ces dÊvaluations continuera de se faire sentir pour l’instant tant que la valeur de ces devises demeurera infÊrieure à celle qu’elles avaient en 2014,  a dit Juan Prestol-Puesån aux dÊlÊguÊs.  Nous espÊrons que le dollar amÊricain fort ne durera pas plus de deux ou trois ans,  a-til ajoutÊ.  Si cette prÊvision s’avère erronÊe, des changements important devront être faits au niveau du budget.  Une des consÊquences immÊdiates est que le ComitÊ de planification stratÊgique et de budgÊtisation de l’Église adventiste a recommandÊ une suspension de plans afin d’ajouter 1% par annÊe au capital de fonctionnement, ce qui lui permettra de rester à 45 % du budget jusqu’à l’an 2020. À ce moment, le moratoire sera reconsidÊrÊ par le Concile annuel de cette annÊe là .  Nous faisons de notre mieux pour fonctionner dans les limites des ressources dont nous disposons  a dit Juan Prestol-Puesån  Notre budget pour 2017 est ÊquilibrÊ, mais il a besoin de la bÊnÊdiction du Seigneur.  Il a aussi invitÊ ceux qui font partie de la direction mondiale de l’Église à rÊaliser que ce sont les sacrifices des 19,5 millions de membres adventistes à travers le monde qui permettent de financer la mission de l’Église.  Lorsqu’ils retournent leurs dimes et donnent leurs offrandes, ils partagent une portion de leurs propres vies,  a -t-il dit.  Chers leaders, rappelons nous que lorsqu’ils donnent c’est la fin de leur dÊmarche de gestion chrÊtienne et le commencement de la nôtre. 
FĂŠdĂŠration protestante de France
(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Tensions dans le protestantisme français
La possibilitÊ de bÊnir les couples homosexuels, ouverte en mai par l’Église protestante unie de France, a tendu les relations entre la FÊdÊration protestante et le Conseil national des ÊvangÊliques de France.
BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 5
Les reprÊsentants du protestantisme français, dont le dialogue a ÊtÊ suspendu, cherchent dÊsormais le moyen de sortir de l’ornière. La dÊcision, adoptÊe le 17 mai 2015, avait marquÊ l’opinion. Ce jour-là , les reprÊsentants de l’Église protestante unie de France (EPUdF), rassemblÊs à Sète, dans l’HÊrault, autorisaient ses pasteurs à bÊnir des couples homosexuels. Une première en France pour une Église chrÊtienne. Ses dirigeants soulignaient alors qu’il s’agissait d’abord d’une dÊcision interne. Et pourtant. Quelques heures après la publication du texte, un communiquÊ du Conseil national des ÊvangÊliques de France (CNEF) traduisait son incomprÊhension. Il se terminait sur cette annonce :  La dÊcision de l’Église protestante unie marquera de façon nÊgative les relations qu’elle entretient avec les protestants ÊvangÊliques et compliquera aussi les relations avec les autres Églises.  Un avertissement lancÊ à la FÊdÊration protestante de France (FPF) dont l’Église unie est l’un des membres historiques. Huit mois plus tard, les faits lui ont donnÊ raison.
Crispations
Signe le plus visible de la crispation : l’organisation de ÂŤ Protestants en fĂŞte Âť, un ĂŠvĂŠnement prĂŠvu Ă Lyon en 2017 pour cĂŠlĂŠbrer les 500 ans de la RĂŠforme, a ĂŠtĂŠ revue de fond en comble depuis qu’en juin 2015 les Églises locales du CNEF ont annoncĂŠ ne plus vouloir participer Ă sa mise en Ĺ“uvre aux cĂ´tĂŠs des Églises membres de la FPF. ÂŤ C’est devenu inenvisageable pour eux, d’autant plus que le thème de l’annĂŠe ĂŠtait : “Laissez-vous rĂŠconcilierâ€?‌ Âť commente Étienne Lhermenault, le prĂŠsident du CNEF. Quant au groupe de discussion rĂŠunissant quatre fois par an des reprĂŠsentants des deux instances, il a, pour l’heure, suspendu ses travaux. La rĂŠunion de juin a ĂŠtĂŠ annulĂŠe Ă la dernière minute. La sĂŠance d’octobre a quant Ă elle ĂŠtĂŠ dĂŠdiĂŠe Ă une ÂŤ franche explication Âť, ÂŤ mais pas suffisante pour autant Âť, selon l’un de ses membres. Et la date de la prochaine rĂŠunion n’a toujours pas ĂŠtĂŠ fixĂŠe.
DiffÊrentes conceptions ?
 Des pistes de collaboration plus profondes Êtaient sur le point de germer, mais elles n’aboutiront pas , constate ClÊment Diedrichs, directeur du CNEF et co-animateur de ce groupe avec son homologue de la FPF, Georges Michel.  Il y avait l’espoir que les membres du CNEF rejoignent l’esprit de communion qui anime les Églises de la FÊdÊration protestante de France, rappelle Étienne Lhermenault. C’Êtait une façon de reconnaÎtre une même autoritÊ de la Bible, une même façon d’être Église. Mais de ce point de vue, la dÊcision de l’EPUdF a rendu les choses impossibles  Avant de poser une question :  Quelle est la nature du lien exact qui unit l’EPUdF et ses alliÊes de la FÊdÊration protestante de France (FPF) ?  Autrement dit, la FÊdÊration protestante de France partage-t-elle la conception de l’autoritÊ biblique esquissÊe par l’EPUdF ?
DiversitĂŠ des convictions
Pour sortir de l’ornière, la FÊdÊration a confiÊ à un groupe de travail le soin de rÊflÊchir au lien qui unit ses Églises membres.  Contrairement au CNEF, nous ne sommes pas liÊs par une confession de foi
commune. La charte qui unit les Églises membres de la FÊdÊration parle de �communion�, mais il nous semble nÊcessaire de prÊciser ce terme , explique Georges Michel, le secrÊtaire gÊnÊral de la FPF. Les travaux, appuyÊs par la thÊologienne baptiste ValÊrie Duval-Poujol et le pasteur rÊformÊ alsacien Christian Krieger, devraient courir tout le long de l’annÊe 2016.  L’issue de ce travail sera dÊterminante , admet le prÊsident de la FPF, François Clavairoly, qui relativise toutefois les difficultÊs.  Nous sommes dans une situation d’entre-deux, reconnaÎt-il. Mais je reste confiant. Le protestantisme est ainsi fait : il doit assumer cette diversitÊ de convictions. Nous devons accepter de porter un tÊmoignage commun.   Le seul chemin pour sortir d’une issue difficile est de dialoguer , insiste pour sa part Georges Michel.  Il nous reste encore bien des sujets communs ! En rÊalitÊ, des membres du CNEF travaillent encore ensemble tous les jours.  De fait, la collaboration continue, notamment sur des questions techniques. Les aumôniers de prison, d’hôpitaux ou de l’armÊe sont nommÊs avec l’aval des deux structures. Il en va de même pour des services comme la FÊdÊration de l’entraide protestante (qui coordonne l’accueil des rÊfugiÊs), ou les Êmissions religieuses tÊlÊvisÊes ou radiophoniques.
 Les raisons d’être ensemble sont plus fortes que nos dÊsaccords 
Au-delà de cette  coopÊration du quotidien , les partisans du dialogue comptent aussi beaucoup sur les Églises à la fois membres du Cnef et de la FPF. Car la FÊdÊration abrite en son sein des Églises ÊvangÊliques, regroupÊes au sein d’une coordination. Et neuf d’entre elles sont Êgalement membres du CNEF. C’est par exemple le cas de la Communion des Églises de l’espace francophone (CEEF), dont Jean-Marc Potenti fait partie. Ce pasteur du sud de la France prÊside depuis quinze ans la  coordination ÊvangÊlique  de la FPF.  Que nous appartenions à une structure, à l’autre ou aux deux, les ÊvangÊliques ont tous ÊtÊ attristÊs par la dÊcision de l’Église unie. Les dÊsaccords sont douloureux. Mais malgrÊ tout, les raisons d’être ensemble sont plus fortes que nos dÊsaccords. Nous sommes trop minoritaires pour nous diviser encore. 
Protestantisme international
(RĂŠseau Suisse/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Vers un droit au suicide assistÊ ?
Dans un arrêt du 13 septembre 2016 et publiÊ le 5 octobre, le Tribunal fÊdÊral a rejetÊ le recours de l’ArmÊe du Salut contre la loi neuchâteloise sur l’assistance au suicide adoptÊe en 2014. L’ArmÊe du Salut estime que cette loi – qui a pour consÊquence concrète de l’obliger à permettre l’assistance au suicide dans son EMS  Le Foyer  - porte atteinte à sa libertÊ de conscience. Le RÊseau ÊvangÊlique suisse regrette la dÊcision du Tribunal fÊdÊral, qui confirme un glissement de la libertÊ à recourir à l’assistance au suicide vers un droit à l’assistance au suicide.
BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 6
Après le canton de Vaud, oÚ la question avait ÊtÊ soumise à la votation populaire en 2012, c’est le canton de Neuchâtel qui adoptait en 2014 une loi sur l’assistance au suicide obligeant les Êtablissements mÊdico-sociaux (EMS) bÊnÊficiant de subventions publiques, à autoriser l’assistance au suicide dans leurs bâtiments. Les Êtablissements chrÊtiens concernÊs avaient tentÊ, en vain, de faire valoir leur droit à une objection de conscience. En effet, une telle loi ne porte-t-elle pas atteinte à leur libertÊ de religion ? La question a eu le mÊrite d’être posÊe devant le Tribunal fÊdÊral par l’ArmÊe du Salut. Celui-ci aura donc tranchÊ pour le maintien de la loi adoptÊe par le canton de Neuchâtel. On peut s’attendre à ce que d’autres cantons emboÎtent le pas.
Une restriction ÂŤ supportable Âť de la libertĂŠ de conscience
Dans son arrêt, le Tribunal fÊdÊral reconnaÎt que la loi cantonale est une restriction à la libertÊ de conscience de l'ArmÊe du Salut. S'appuyant sur le cadre lÊgal suisse et la jurisprudence, il estime toutefois qu'il faut aussi tenir compte de la libertÊ de la personne de pouvoir choisir, dans certaines conditions, de mettre un terme à sa vie et d'obtenir de l'aide à cette fin. Dans ce contexte, selon le tribunal, l’atteinte à la libertÊ de conscience de l'ArmÊe du Salut est jugÊe  supportable . Pour les juges de Mon-Repos, il convient notamment de tenir compte du fait que l’institution chrÊtienne n'aura pas à prendre une part active dans ce processus de l'assistance au suicide  et qu'il lui incombera uniquement de le tolÊrer , si elle souhaite continuer de recevoir les subventions publiques.
Un glissement vers un ÂŤ droit Âť au suicide assistĂŠ
Le RÊseau ÊvangÊlique suisse (RES) regrette cette dÊcision. Non seulement, le Tribunal fÊdÊral n'a pas tenu compte du fait que l'assistance au suicide ne concerne pas que la personne souhaitant mettre fin à ses jours, mais Êgalement ses proches, ses corÊsidents et le personnel de santÊ. Mais il valide aussi un glissement d’une libertÊ d’obtenir une assistance au suicide à un droit à l’assistance au suicide. Chaque vie humaine est un don prÊcieux qu’il s’agit de valoriser et de protÊger autant que possible. Le RES prend note du fait que l'ArmÊe du Salut ait dÊcidÊ de respecter la dÊcision du Tribunal fÊdÊral. Au cœur de la mission de cette dernière, il y a un combat constant en faveur d’une vie digne pour tous. Le RES est convaincu que l’ArmÊe du Salut continuera de s’acquitter de cette mission avec bravoure.
LibertĂŠ religieuse
(Le Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Le port de signe religieux freine l'Êvolution de carrière
Le cinquième baromètre du Medef sur la perception de l'ÊgalitÊ des chances souligne que seul l'indice de facilitÊ de carrière des personnes affichant un signe religieux diminue en 2016. Le port de signe religieux est de plus en plus perçu comme un frein à la carrière en 2016 tandis que l'impact de tous les autres motifs de discrimination sur l'Êvolution professionnelle a diminuÊ.  Les entre-
prises sont dÊsemparÊes sur cette problÊmatique , commente Pierre Gattaz, prÊsident du Medef, lors de la prÊsentation du baromètre. Selon les 1010 salariÊs du privÊ interrogÊs en mai dernier lors du cinquième baromètre national de perception de l'ÊgalitÊ des chances, rÊalisÊ par le Medef et publiÊ ce jeudi 6 octobre 2016, une personne portant un signe religieux sera moins facilement recrutÊe (56 % des personnes interrogÊs), aura moins de chance d'occuper un poste en contact direct avec la clientèle (45 %) ou à haute responsabilitÊ (46 %) qu'une femme, qu'une personne homosexuelle ou noire ou obèse, ou peu diplômÊe ou souffrant d'un Êtat de santÊ altÊrÊ durablement ou d'un handicap visible ou encore qu'une mère d'enfants en bas âge. L'indice de facilitÊ de carrière pour les personnes portant un signe religieux visible est non seulement au plus bas (49 %) mais il s'est dÊgradÊ passant de 52 % à 49 % en un an. MalgrÊ tout, seulement 6% des sondÊs estiment qu'ils pourraient être victimes de discrimination du fait de leur religion. Le critère de discrimination potentiel le plus souvent ÊvoquÊ, et de loin, reste l'âge (36% des sondÊs). En seconde position, on trouve le niveau d'Êtudes (20%). Selon le baromètre, en entreprise, les signes religieux très visibles dÊrangent davantage que le physique, les convictions politiques ou les allusions à caractère sexuel, le niveau de diplôme ou l'affichage de son orientation sexuel par exemple. Pour rÊpondre à cette problÊmatique de plus en plus prÊsente en entreprise, le Medef a publiÊ un guide pour manager les singularitÊs. Il a mis à disposition un e-learning avec des outils pratiques pour aider les dirigeants et managers face aux diffÊrents cas de figure. Enfin, l'organisation patronale est en train de tester un numÊro vert qui deviendra public d'ici  quelques semaines ou quelques mois , annonce Pierre Gattaz.
Pas un thème prioritaire pour les salariÊs
Alors que les salariÊs considèrent pour 15 % (20 % des managers et 22 % des recruteurs) que le port de signes religieux très visibles perturbe l'ambiance au travail, Pierre Gattaz prÊconise :  le fait religieux doit être traitÊ comme un problème personnel et pas autrement . En d'autres termes, si un salariÊ souhaite poser une journÊe pour une fête religieuse, cette demande doit être apprÊhendÊe comme celle d'un jour pour accompagner son enfant à une sortie scolaire par exemple.  Le pire qui puisse arriver, c'est de laisser faire , avertit Pierre Gattaz pour qui la loi n'est pas la solution. En bref, la religion ne doit pas dÊtenir un statut à part dans l'entreprise. Et à peine 6 % des salariÊs interrogÊs souhaitent que le fait religieux soit une prioritÊ d'action de leur entreprise.  Dans 95 % des cas, le fait religieux en entreprise concerne la religion musulmane , avait constatÊ Lionel HonorÊ, professeur des universitÊs et directeur de l'Observatoire du fait religieux en entreprise, lors de la remise de l'Êtude sur le fait religieux en entreprise le mois dernier. Cette enquête est d'ailleurs ÊvoquÊe, ce jeudi, lors de la prÊsentation du baromètre du Medef.  Les attentats ont une influence manifeste sur le climat en France. Il est très difficile de dÊconnecter
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la question du fait religieux et de celle des origines. Les deux dimensions s'articulent dans le vĂŠcu de la discrimination. Il faut apprĂŠhender la question du fait religieux en ĂŠtroite relation avec la question des origines Âť, ajoute Nathalie Bajos, reprĂŠsentante du DĂŠfenseur des droits.
Sujet difficile Ă aborder
Autre fait marquant de ce baromètre, le thème des convictions religieuses est celui qui semble le plus difficile à aborder cette annÊe talonnÊ par la prÊcaritÊ financière. Un total de 56 % des salariÊs estime facile d'en discuter contre 61 % en 2015, soit un Êcart de 5 points entre les deux annÊes. Pour tous les sujets qui concernent la situation personnelle, le baromètre du Medef constate aussi des variations, mais moins fortes, dans la libÊration de la parole : la situation familiale difficile (76 % estiment qu'il est facile d'en parler en 2016 contre 75 % en 2015), l'origine sociale (76 % contre 77 % en 2015), la rÊmunÊration ou les primes (57 % contre 54 % en 2015), les convictions politiques ou syndicales (56 % contre 58 % en 2015), l'orientation sexuelle (56 % contre 58 % en 2015). Le baromètre rÊvèle toutefois un ÊlÊment positif. Les moqueries concernant tous les critères de discrimination ÊvaluÊs dans cette Êtude se stabilisent ou diminuent, notamment en ce qui concernent les convictions religieuses.
(EvangĂŠliquePointInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – LaïcitÊ : Les crèches serontelles bientôt bannies des mairies françaises ?
À l’approche des Fêtes de fin d’annÊe, la question sur l’installation de crèches de NoÍl dans les bâtiments administratifs est relancÊe. Le Conseil d’État français examinera cette question en octobre. Tout l’enjeu du dÊbat consiste alors à dÊterminer si ces reprÊsentations de la NativitÊ est un acte de  prosÊlytisme religieux , comme l’affirment certains, ou un acte purement culturel, s’inscrivant dans la tradition. L’an dernier, la prÊsence de crèche dans certaines mairies avait provoquÊ une vive polÊmique, portÊe à plusieurs reprises devant les tribunaux. Les 17 juges du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de France, avait ÊtÊ saisie suite à deux dÊcisions contradictoires. La cour administrative d'appel de Paris avait ordonnÊ dans un arrêt du 8 octobre 2015 le retrait de la crèche de la mairie de Melun, estimant que cet  emblème religieux  n'y avait pas sa place. À l’inverse, la Cour administrative d'appel de Nantes avait optÊ quelques jours plus tard pour le maintien de la crèche qui  dans le cadre d'une tradition relative à la prÊparation de la fête familiale de NoÍl  ne revêtait pas la nature d'un  signe ou emblème religieux . L'Observatoire de la laïcitÊ estime, pour sa part, dans la dernière version de son Guide de la laïcitÊ que la loi de 1905  laisse une large marge d'apprÊciation dans la qualification ou non d'emblème religieux de ces reprÊsentations figuratives . Selon cette instance, une crèche,  prÊsentÊe dans un cadre culturel pour une courte durÊe  peut être considÊrÊe comme une  exposition , une exception prÊvue et autorisÊe dans l'article 28 de la loi de 1905.
(EvangĂŠliquePointInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Washington, États-Unis – DÊfendre la libertÊ religieuse contre les accusations de  prÊtexte à la discrimination 
Plusieurs reprÊsentants religieux ont adressÊ une lettre, le 7 octobre, à Barak Obama. Ils rÊagissaient alors à une remarque du rapport rendu par la Commission nationale sur les droits civils (USCCR), rendu courant septembre. Ce dernier dÊplorait alors que certains groupes religieux  utilisaient le prÊtexte de leurs doctrines religieuses pour faire de la discrimination . Le prÊsident de la commission y dÊclarait encore que  le terme de libertÊ religieuse n’Êtait au final qu’une formule hypocrite pour excuser la discrimination, l’intolÊrance, le racisme, le sexisme, l’homophobie, l’islamophobie, la suprÊmatie chrÊtienne ou encore toute autre forme d’intolÊrance . EmmenÊs par le prÊsident de la Commission Éthique et LibertÊ religieuse (ERLC), les signataires exhortent alors le prÊsident amÊricain à renier cette dÊclaration faisant de la  libertÊ religieuse un prÊtexte à la discrimination . Les signataires incluaient aussi bien des chrÊtiens ÊvangÊliques que des catholiques, des mÊthodistes africains, des juifs, des musulmans ou encore des mormons. (ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Le dÊbat sur la burka engendre  un climat de dÊfiance  en Allemagne
Le rapporteur spÊcial de l'ONU sur la libertÊ de religion, Heiner Bielefeldt, rejette l'interdiction de la burka comme une mesure  purement symbolique , un sujet qui fait dÊbat actuellement.  Ce type de revendications politiques engendre un climat de dÊfiance, divise la sociÊtÊ et touche de surcroÎt surtout les femmes , a dÊclarÊ cet expert des droits de l'homme. Il n'y a, selon lui, aucun rapport entre le fait de porter la burka et les actes terroristes. D'après Heiner Bielefeldt, les religions devraient exiger de la politique un strict respect des droits de l'homme et de la libertÊ de religion dans le combat contre la violence et le terrorisme.  Les groupes de discussion interreligieux ont eux aussi un mandat politique , a dÊclarÊ ce professeur d'universitÊ. Le dialogue interreligieux aurait jusqu'à ce jour ÊtÊ très fortement sous-estimÊ  en Allemagne.  Tous ceux qui refusent la violence au nom de la religion doivent l'affirmer haut et fort , a dÊclarÊ le thÊologien. Il s'est dit en dÊsaccord avec l'allÊgation selon laquelle la violence n'aurait absolument rien à voir avec les religions, qui seraient seulement instrumentalisÊes.  La violence pour motifs religieux ne se limite absolument pas à l'islam , a poursuivi Heiner Bielefeldt. Il cite comme exemples les ecclÊsiastiques chrÊtiens appelant à la  chasse aux homosexuels  dans les pays d'Afrique, les groupes terroristes juifs en IsraÍl, les actions de moines bouddhistes contre des musulmans au Myanmar ou encore le nationalisme hindou en Inde.  Il serait faux de prendre pour principe que la violence fait quasiment partie intÊgrante de l'ADN de l'islam ou de toutes les religions monothÊistes , a-t-il soulignÊ.
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Ĺ’cumĂŠnisme
(COE/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Musulmans et chrÊtiens s’engagent contre la discrimination
Le Conseil œcumÊnique des Églises (COE) et le Conseil musulman des ainÊs (MCE) ont signÊ rÊcemment un engagement commun à Genève. Rejeter toute forme d’extrÊmisme et toute discrimination basÊe sur la religion, la race, le sexe ou l’origine ethnique; encourager les responsables religieux à travailler avec les autoritÊs et organisations nationales appropriÊes pour amÊliorer l’enseignement religieux et l’image des religions; soutenir et reproduire des initiatives visant l’unitÊ telle que  la Maison de famille  fondÊe en Égypte par la MosquÊe Al-Azhar et l’Église orthodoxe copte ; explorer ensemble les contributions vitales que peuvent proposer les femmes, en particulier dans le domaine de la consolidation de la paix basÊe sur la religion ; renforcer les engagements des jeunes au sein des communautÊs religieuses ; encourager la fin de la course à l’armement qui menace la sÊcuritÊ de tous et encourager plutôt l’utilisation de ressources nationales pour combattre la pauvretÊ, l’ignorance et la maladie qui pèsent tant sur les pays pauvres que riches ; tels sont les engagements qui ont ÊtÊ pris par les deux organisations religieuses. Ce texte a ÊtÊ adoptÊ après une sÊrie de discussions, vendredi 30 septembre et samedi 1er octobre à Genève et au château de Bossey (VD). Les intervenants ont particulièrement insistÊ sur le rôle des religions, des responsables religieux et des organisations religieuses dans la construction de la paix et sur le lien entre pauvretÊ et violence religieuse. Les participants ont convenu de poursuivre leur travail et de se rencontrer à nouveau en 2017 au Caire, en Égypte. Le COE qui regroupe 348 Églises protestantes, orthodoxes et anglicanes dans 120 pays, soit 550 millions de chrÊtiens Êtait reprÊsentÊ par Agnes Abuom, modÊratrice du comitÊ central et par le rÊvÊrend Olav Fykse Tveit, secrÊtaire gÊnÊral. Le MCE Êtait reprÊsentÊ par le grand imam de la MosquÊe Al-Azhar, Ahmad al-Tayyeb. Par ailleurs, Ahmad al-Tayyeb a donnÊ une confÊrence publique à l’occasion du 70e anniversaire de l’institut de formation œcumÊnique du château de Bossey qui se tenait ce week-end Êgalement.  Une occasion de marquer les 70 ans de travail pour la rÊconciliation non seulement entre les Églises, mais plus largement entre les nations , a soulignÊ Dagmar Heller, doyenne de l’institution.
Alors que les missions d’ÊvangÊlisation font preuve de plus en plus de crÊativitÊ pour parler, le mieux possible, de JÊsus-Christ, un  Sondage sur les Français et les religions  publiÊ samedi 8 octobre, rÊvèle que quatre Français sur dix considèrent que  la foi est une affaire privÊe  et qu’ il n’est pas normal que les chrÊtiens souhaitent communiquer leurs idÊes et leurs croyances avec quiconque . EffectuÊ sur un Êchantillon de 1 106 personnes âgÊes de 18 ans et plus par l’institut BVA, ce sondage commandÊ par la commission ÉvangÊlisation du Conseil national des ÊvangÊliques de France (Cnef), prÊcise que 29 % seulement des Français seraient ainsi ouverts à l’ÊvangÊlisation directe en public et 19 %, auprès des proches.
Un ÂŤ refus de dialogue Âť
Un rÊsultat  Êtonnant  pour le pasteur David Brown, prÊsident la commission ÉvangÊlisation du Cnef. S’il tient à Êvoquer tout de même un passif historique – RÊvolution, conception actuelle de la laïcitÊ entre autres – qui pourrait expliquer une telle frilositÊ, il constate pour autant que ces chiffres rÊvèlent  un refus de dialogue  aujourd’hui avec les religions au sein de la sociÊtÊ française. Le pasteur reconnaÎt d’ailleurs que ces rÊsultats sont l’une des causes du dÊlai avec lequel a ÊtÊ publiÊ le sondage, rÊalisÊ en juin 2015.  Nous avons dÊsirÊ, rencontrer, avant toute publication, les associations membres du Cnef pouvant rÊaliser des missions d’ÊvangÊlisation directe, explique-t-il ainsi. Pour pouvoir leur soumettre les rÊsultats observÊs, les leur expliquer et en parler avec elles , ajoute-t-il en prÊcisant que, par ailleurs, le sondage montre qu’une grande majoritÊ de Français prÊfère obtenir des informations sur une religion directement auprès de personnes de la communautÊ concernÊe et dans un cadre familial ou amical (62 %), ou sur Internet (45 % chez les 18-24 ans).
Investir le Web
 Cela nous invite à investir davantage le Web, commente-t-il. Et à ne plus s’en servir comme un fourre-tout oÚ sont communiquÊes des informations à l’intention de nos seules communautÊs, ajoute-t-il. Nous devons expliquer, sur cette plate-forme et de façon claire, ce en quoi nous croyons pour pallier l’ignorance et la dÊsinformation des Français quant à la religion, qui apparaÎt, en creux, dans ces chiffres.  (La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France Autre rÊsultat de ce sondage qui avait pour objectif initial Paris, France – Les Français mitigÊs face à de savoir si les Français connaissent les protestants Êvanl’ÊvangÊlisation directe gÊliques : les deux tiers des Français dÊclarent appartenir CommandÊ par le Conseil national des ÊvangÊliques de à une religion. 59 % de l’Êchantillon se sont ainsi dÊclarÊs France (Cnef), un sondage de l’institut BVA rÊvèle que chrÊtiens (57 %, catholiques, 2 %, protestants), 5 % mu38 % des Français trouvent anormal que les chrÊtiens sou- sulmans et 31 % sans religion. La part des pratiquants rehaitent communiquer leurs idÊes et leurs croyances avec prÊsenterait, selon le sondage, un dixième de la population. quiconque.
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