2016-10 BIA

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Bulletin d’Information Adventiste

Adventist News NetworksŠ

Sommaire

Mensuel • 37e annĂŠe • n° 407 - Octobre 2016

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Nouvelles des Églises adventistes

Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Lancement du film adventiste ÂŤ Dites-le au monde Âť Genève, Suisse - La libertĂŠ de conscience mĂŠrite d’être dĂŠfendue Melun, France - Abraham dans les trois monothĂŠismes Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Statistiques de l’Église adventiste Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Les adventistes sont invitĂŠs Ă hendiguer l’hĂŠmoragie des membres Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Dans un climat ĂŠconomique incertain, l’Église doit faire face Ă l’avenir incertain

FĂŠdĂŠration protestante de France

Paris, France - Tensions dans le protestantisme français

Protestantisme international

Genève, Suisse - Vers un droit au suicide assistÊ ?

Bulletin publiĂŠ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PĂŠpinières 1020 Renens, Suisse. RĂŠdaction TĂŠl. 01 64 79 87 00 communications.uî‚’@adventiste.org

Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA

LibertĂŠ religieuse

Paris, France - Le port de signe religieux freine l’Êvolution de carrière Paris, France - Les crèches seront-elles bientĂ´t bannies des mairies françaises ? Washington, États-Unis - DĂŠfendre la libertĂŠ religieuse contre les accusations de ÂŤ prĂŠtexte Ă la dĂŠnomination Âť Genève, Suisse - Le dĂŠbat sur la burka engendre un ÂŤ climat de dĂŠfiance Âť en Allemagne

Ĺ’cumĂŠnisme

Genèse, Suisse - Musulmans et chrĂŠtiens s’engagent contre la discrimination

SociĂŠtĂŠ - Analyses

Paris, France - Les français mitigĂŠs face Ă l’ÊvangĂŠlisation directe

Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra JĂŠthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Benjamin Senty


BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 2

Nouvelles des Églises adventistes

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Sylver Spring, États-Unis - Lancement du film adventiste  Dites-le monde 

L’Église adventiste du septième jour lance officiellement le film : ÂŤ Dites-le au monde Âť. Le 21 octobre, l’Église adventiste du septième jour a placĂŠ sur internet (YouTube) son film d’Êvocation historique. Cette production cinĂŠmatographique a ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠe par une ĂŠquipe d'Australiens avec Hope Channel Australie. ÂŤ Nous ne devons pas oublier notre histoire Âť, a affirmĂŠ le pasteur Chester Stanley, prĂŠsident de l'Église adventiste en Australie, Ă la sortie du film. La jeunesse adventiste doit ĂŞtre informĂŠe sur les origines de l'Église et apprendre ÂŤ comment Dieu nous a conduit Âť, a ajoutĂŠ C. Stanley. L’Église adventiste comprend aujourd’hui dans le monde 19,5 millions de membres baptisĂŠs et inscrits dans leurs ĂŠglises. Ce film d’anthologie prĂŠsente six parties sur leurs pionniers avec leurs pionniers et les premières annĂŠes de cette Église du 19e siècle en AmĂŠrique du Nord. Le film montre la recherche sĂŠrieuse de la vĂŠritĂŠ des pionniers adventistes qui ont menĂŠ des recherches et dĂŠbats thĂŠologiques avec le rĂ´le de la cofondatrice de l’Église, Ellen Gould White. CinĂŠastes et rĂŠalisateurs du film se sont fondĂŠs sur les recherches historiques pour s’approcher le plus fidèlement possible de la rĂŠalitĂŠ. Certaines des scènes ont ĂŠtĂŠ filmĂŠes dans un village ÂŤ historique et typique Âť au Canada, oĂš les rĂŠsidents vivaient en utilisant des outils, des matĂŠriaux, comme leurs ancĂŞtres, il y a 170 ans Cette anthologie en six parties a ĂŠtĂŠ publiĂŠe dans diffĂŠrentes langues. La ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des ĂŠglises adventistes recommande l’utilisation de ce film comme un outil de rĂŠflexion et d’ÊvangĂŠlisation Ă utiliser en groupe. Ce film est offert aux membres adventistes pour leur rappeler leurs racines et renforcer leur esprit missionnaire. Mais il est aussi destinĂŠ Ă un plus large public afin de leur faire connaĂŽtre la naissance du mouvement adventiste et de son Église. Version française du film : https://www.youtube.com/playlist?list=PL-k2GbDBYo-Ba2CcYOXqiovXSw28t_MD

(Protestinfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Genève, Suisse - La libertĂŠ de conscience mĂŠrite d’être dĂŠfendue

L’Église adventiste a organisĂŠ une journĂŠe de rĂŠflexion sur la libertĂŠ religieuse. Ce droit est plus fragile qu’il n’y paraĂŽt. ÂŤ Pour nous, la libertĂŠ religieuse, c’est la mère de toutes les libertĂŠs Âť, explique Giampiero Vassallo du dĂŠpartement de la LibertĂŠ religieuse de la fĂŠdĂŠration des Églises adventistes de la Suisse romande et du Tessin (FSRT). Il a participĂŠ Ă l’organisation, au dĂŠbut du mois, de la première

journĂŠe en Suisse romande sur ce thème. ÂŤ MĂŞme pour l’Église, en Europe, la libertĂŠ religieuse est mal comprise Âť, complète John Graz, ancien secrĂŠtaire de l’association internationale de la LibertĂŠ religieuse. ÂŤ La crainte est que ce soit la porte ouverte au prosĂŠlytisme. Âť ÂŤ Dès l’instant oĂš l’on respecte les convictions des autres, pourquoi multiplier les règlements ? Âť, s’inquiète John Graz, pour qui les divers règlements sur les symboles religieux sont des atteintes Ă la libertĂŠ d’expression. EngagĂŠ pour cette cause depuis des dizaines d’annĂŠes, il constate qu’alors mĂŞme que personne ne dit vouloir combattre la libertĂŠ religieuse, les expressions de foi ou de l’absence de croyance sont malgrĂŠ tout de plus en plus rĂŠprimĂŠes tant dans les pays occidentaux, oĂš la sĂŠcularisation amène la mĂŠfiance Ă l’encontre de toute expression religieuse, que dans les autres rĂŠgions du monde, oĂš ce sont souvent par conviction que des minoritĂŠs sont persĂŠcutĂŠes. ÂŤ Les Églises adventistes sont probablement les seules Ă disposer d’un vĂŠritable dĂŠpartement de la libertĂŠ religieuse Âť, souligne John Graz. ÂŤ C’est une longue tradition dans notre communautĂŠ de promouvoir la religion comme une libertĂŠ fondamentale Âť, explique-t-il. ÂŤ C’est aussi en accord avec notre conviction thĂŠologique que Dieu nous a crĂŠĂŠs libres et qu’il faut respecter cela ! Âť Le spĂŠcialiste rappelle en outre que ÂŤ JĂŠsus n’a jamais forcĂŠ personne Ă le suivre ! Âť Il reconnaĂŽt toutefois : ÂŤ j’espère que si un jour notre Église devenait majoritaire, elle resterait fidèle Ă ces principes ! Âť Divers ĂŠvènements sont prĂŠvus dans les mois Ă venir pour inciter Ă dĂŠbattre de cette question. ÂŤ J’aimerais organiser des repas oĂš reprĂŠsentants des communautĂŠs religieuses, des mĂŠdias, des ONG et du monde politique pourraient se rencontrer pour discuter de cette thĂŠmatique Âť, dĂŠvoile Giampiero Vassallo. Une journĂŠe comme celle qui a eu lieu le 8 octobre devrait ĂŠgalement avoir lieu. Lors de cette première rencontre, plusieurs confĂŠrences et dĂŠbats ont suscitĂŠ la rĂŠflexion, dont une intervention de Jean-François Mayer, directeur de l’institut ÂŤ Religioscope Âť qui a prĂŠsentĂŠ ses rĂŠflexions sur les facteurs du changement dans la perspective du pluralisme religieux en Suisse.

(BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Melun, France - Abraham dans les trois monothĂŠismes

Le mardi 18 octobre, en soirĂŠe, une confĂŠrence publique a ĂŠtĂŠ donnĂŠe Ă Melun Ă l’espace Saint Jean sur le thème : Abraham dans les trois monothĂŠismes (Judaisme, Christianisme, Islam). OrganisĂŠ par ÂŤ Bible et rencontres Âť, une association interconfessionnelle existant depuis 1995, les Intervenants furent Gabriel HagaĂŻ, rabbin, Bernard Sauvagnat, pasteur et Jacob Mahi, professeur en islamologie. Une centaine de personnes de diffĂŠrents horizons ont apprĂŠciĂŠ le dĂŠveloppement des orateurs et ont pu dĂŠbattre et mesurer l’impact d’Abraham dans ces trois traditions.


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Statistiques de l’Église adventiste dans le monde

(Extrait du 152e rapport du bureau des archives, des statistiques et de la recherche de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des adventistes du septième jour - 12501 Old Columbia Pike • Silver Spring, Maryland 20904-6600).

ÉGLISES Membres

Pasteurs

Institutions

Membres baptisÊs Églises Groupes (futures Êglises) Baptêmes et professions de foi au cours de l'annÊe 2015 Pasteurs consacrÊs Pasteurs chargÊs de mission Pasteurs accrÊditÊs dans l'administration Pasteurs retraitÊs de la dÊnomination Pays : prÊsence de l'Église Pays dans lesquels les adventistes ne sont pas prÊsents Langues ou dialectes parlÊes Nombre d'Unions : - Unions de fÊdÊrations - Unions de missions - Unions d'Êglises Nombre de fÊdÊrations Nombre de missions

ÉDUCATION

MÉDICAL

ADRA

Écoles primaires Écoles secondaires Écoles supÊrieures et universitÊs Écoles de formation professionnelle RÊpartition du corps enseignant : - primaire - secondaire - universitaire - formation technique Hôpitaux et sanatoriums Cliniques et dispensaires Orphelinats et Maisons de retraite Personnel mÊdical salariÊ Pays : prÊsence de l'ADRA Personnel salariÊ ADRA Projets humanitaires rÊalisÊs Personnes secourues Produits distribuÊs

ALIMENTAIRE

Industries alimentaires SalariĂŠs

PUBLICATIONS

Maisons d'ĂŠditions EmployĂŠs Revues BaptĂŞmes suscitĂŠs par les revues Langues utilisĂŠes dans les publications mondiales ReprĂŠsentants (plein temps) ReprĂŠsentants (mi-temps) ReprĂŠsentants (ĂŠtudiants)

COMMUNICATIONS RADIO ET TV Centres MĂŠdias Stations de radios Stations de TV

19 126 438 81 552 69 909 1 229 267 18 913 1 087 1 410 6 472 215 22 974 60 58 10 363 270 5 332 2 296 115 49 50 330 32 070 12 839 500 175 385 169 122 795 131 14 095 7 733 14 787 780 176 136 469 dollars 22 3 726 62 2 016 365 82 799 379 13 584 15 379 20 618 166 853 441


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(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Silver Spring, Maryland, États-Unis - Les adventistes sont invitÊs à endiguer l’hÊmorragie des membres

Au cours du dernier Concile de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des adventistes du septième jour qui s’est tenu au dĂŠbut du mois d’octobre Ă Sylver Spring en rassemblant les leaders des diffĂŠrentes institutions (Divisions et Unions), le secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale G.T. Ng, a prĂŠsentĂŠ son rapport annuel le dimanche 9 octobre. Il a dĂŠclarĂŠ que les campagnes d’ÊvangĂŠlisation et les baptĂŞmes sont des ĂŠlĂŠments clĂŠs dans la rĂŠalisation du mandat ĂŠvangĂŠlique de l’Église conformĂŠment aux propos de JĂŠsus-Christ confiĂŠ Ă ses disciples dans le rĂŠcit de Matthieu 28.19-20. Mais il ajouta que prendre soin des membres est tout aussi important. (...) ÂŤ Le baptĂŞme puis l‘accompagnement fraternel se complètent Âť a -t-il affirmĂŠ Ă un auditoire comble en ajoutant : ÂŤ Baptiser sans prendre soin du membre est une dĂŠmarche incomplète, et prendre soin sans baptiser est irresponsable. Âť Au cours de ces 15 dernières annĂŠes, les pertes au niveau de l’effectif de membres se sont accentuĂŠes. En l’an 2000, 43 nouveaux membres baptisĂŠs sur 100 finissaient par abandonner l’Église, a-t-il dit, citant des chiffres en provenance du Bureau des archives, des statistiques et de la recherche. Les derniers chiffres indiquent que 49 nouveaux membres sur 100 abandonnent l’Église. ÂŤ Ce taux d’apostasie de 49 % est alarmant et constitue une grave dĂŠperdition des ressources humaines et financières de l’Église, Âť a dit G.T. Ng dans un communiquĂŠ par e-mail adressĂŠ au journal Adventist Review. ÂŤ Qu’arrive t-il Ă une armĂŠe qui connaĂŽt un taux de dĂŠsertion de 49 % parmi ses soldats ? Qu’arrive t-il Ă une ĂŠcole oĂš 49 % de ses ĂŠtudiants quittent l’Êcole ? Qu’arrive t-il Ă une entreprise oĂš 49 % de ses employĂŠs dĂŠcident de partir ? Âť Pire mĂŞme, a-t-il dit, les membres qui quittent l’Église sont parfois oubliĂŠs. L’Église adventiste compterait 28,5 Ă 30 millions de membres aujourd’hui si aucun membre n’avait abandonnĂŠ l’Église au cours des 50 dernières annĂŠes. L’effectif de l’Église est actuellement de 19,5 millions de membres. G.T. Ng a reconnu que la question de la perte de membres n’Êtait pas un problème nouveau et qu’elle avait fait l’objet de discussions rĂŠpĂŠtĂŠes avec les leaders de l’Église. C’est un dĂŠfi qui a ĂŠgalement plongĂŠ d’autres dĂŠnominations religieuses dans la perplexitĂŠ.

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Silver Spring, Maryland, États-Unis - Dans un climat Êconomique incertain, l’Église doit faire face à l’avenir avec confiance

Dans le monde, l’Église adventiste du septième jour fait face aux mĂŞmes conditions ĂŠconomiques que confronte n’importe quelle autre entreprise.

Le trĂŠsorier Juan Prestol-PuesĂĄn a dit aux dĂŠlĂŠguĂŠs au Concile annuel le lundi 10 octobre, que la force du dollar amĂŠricain face Ă huit devises mondiales signifie que les ÂŤ revenus, les liquiditĂŠs, et les capitaux de fonctionnement mettront du temps avant de retrouver les niveaux qu’ils avaient avant de chuter en 2015. Âť Parmi les devises qui ont perdu de la valeur face au dollar amĂŠricain on peut citer le dollar canadien, le rĂŠal brĂŠsilien, le peso mexicain, l’euro, le dollar australien, le rand sud africain, le won sud corĂŠen et la livre sterling britannique. Du fait de la diminution des taux de change, les devises qui entrent aux États-Unis donnent moins de dollars lors de leur conversion, ce qui affecte le montant disponible pour le budget de l’Église. Juan Prestol-PuesĂĄn et le prĂŠsident Ted N.C. Wilson ont prĂŠsentĂŠ les dĂŠfis financiers lors d’une rencontre spĂŠciale avec les employĂŠs en septembre 2016. ÂŤ L’impact de ces dĂŠvaluations continuera de se faire sentir pour l’instant tant que la valeur de ces devises demeurera infĂŠrieure Ă celle qu’elles avaient en 2014, Âť a dit Juan Prestol-PuesĂĄn aux dĂŠlĂŠguĂŠs. ÂŤ Nous espĂŠrons que le dollar amĂŠricain fort ne durera pas plus de deux ou trois ans, Âť a-til ajoutĂŠ. ÂŤ Si cette prĂŠvision s’avère erronĂŠe, des changements important devront ĂŞtre faits au niveau du budget. Âť Une des consĂŠquences immĂŠdiates est que le ComitĂŠ de planification stratĂŠgique et de budgĂŠtisation de l’Église adventiste a recommandĂŠ une suspension de plans afin d’ajouter 1% par annĂŠe au capital de fonctionnement, ce qui lui permettra de rester Ă 45 % du budget jusqu’à l’an 2020. Ă€ ce moment, le moratoire sera reconsidĂŠrĂŠ par le Concile annuel de cette annĂŠe lĂ . ÂŤ Nous faisons de notre mieux pour fonctionner dans les limites des ressources dont nous disposons Âť a dit Juan Prestol-PuesĂĄn ÂŤ Notre budget pour 2017 est ĂŠquilibrĂŠ, mais il a besoin de la bĂŠnĂŠdiction du Seigneur. Âť Il a aussi invitĂŠ ceux qui font partie de la direction mondiale de l’Église Ă rĂŠaliser que ce sont les sacrifices des 19,5 millions de membres adventistes Ă travers le monde qui permettent de financer la mission de l’Église. ÂŤ Lorsqu’ils retournent leurs dimes et donnent leurs offrandes, ils partagent une portion de leurs propres vies, Âť a -t-il dit. ÂŤ Chers leaders, rappelons nous que lorsqu’ils donnent c’est la fin de leur dĂŠmarche de gestion chrĂŠtienne et le commencement de la nĂ´tre. Âť

FĂŠdĂŠration protestante de France

(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France - Tensions dans le protestantisme français

La possibilitÊ de bÊnir les couples homosexuels, ouverte en mai par l’Église protestante unie de France, a tendu les relations entre la FÊdÊration protestante et le Conseil national des ÊvangÊliques de France.


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Les reprĂŠsentants du protestantisme français, dont le dialogue a ĂŠtĂŠ suspendu, cherchent dĂŠsormais le moyen de sortir de l’ornière. La dĂŠcision, adoptĂŠe le 17 mai 2015, avait marquĂŠ l’opinion. Ce jour-lĂ , les reprĂŠsentants de l’Église protestante unie de France (EPUdF), rassemblĂŠs Ă Sète, dans l’HĂŠrault, autorisaient ses pasteurs Ă bĂŠnir des couples homosexuels. Une première en France pour une Église chrĂŠtienne. Ses dirigeants soulignaient alors qu’il s’agissait d’abord d’une dĂŠcision interne. Et pourtant. Quelques heures après la publication du texte, un communiquĂŠ du Conseil national des ĂŠvangĂŠliques de France (CNEF) traduisait son incomprĂŠhension. Il se terminait sur cette annonce : ÂŤ La dĂŠcision de l’Église protestante unie marquera de façon nĂŠgative les relations qu’elle entretient avec les protestants ĂŠvangĂŠliques et compliquera aussi les relations avec les autres Églises. Âť Un avertissement lancĂŠ Ă la FĂŠdĂŠration protestante de France (FPF) dont l’Église unie est l’un des membres historiques. Huit mois plus tard, les faits lui ont donnĂŠ raison.

Crispations

Signe le plus visible de la crispation : l’organisation de ÂŤ Protestants en fĂŞte Âť, un ĂŠvĂŠnement prĂŠvu Ă Lyon en 2017 pour cĂŠlĂŠbrer les 500 ans de la RĂŠforme, a ĂŠtĂŠ revue de fond en comble depuis qu’en juin 2015 les Églises locales du CNEF ont annoncĂŠ ne plus vouloir participer Ă sa mise en Ĺ“uvre aux cĂ´tĂŠs des Églises membres de la FPF. ÂŤ C’est devenu inenvisageable pour eux, d’autant plus que le thème de l’annĂŠe ĂŠtait : “Laissez-vous rĂŠconcilierâ€?‌ Âť commente Étienne Lhermenault, le prĂŠsident du CNEF. Quant au groupe de discussion rĂŠunissant quatre fois par an des reprĂŠsentants des deux instances, il a, pour l’heure, suspendu ses travaux. La rĂŠunion de juin a ĂŠtĂŠ annulĂŠe Ă la dernière minute. La sĂŠance d’octobre a quant Ă elle ĂŠtĂŠ dĂŠdiĂŠe Ă une ÂŤ franche explication Âť, ÂŤ mais pas suffisante pour autant Âť, selon l’un de ses membres. Et la date de la prochaine rĂŠunion n’a toujours pas ĂŠtĂŠ fixĂŠe.

DiffÊrentes conceptions ?

ÂŤ Des pistes de collaboration plus profondes ĂŠtaient sur le point de germer, mais elles n’aboutiront pas Âť, constate ClĂŠment Diedrichs, directeur du CNEF et co-animateur de ce groupe avec son homologue de la FPF, Georges Michel. ÂŤ Il y avait l’espoir que les membres du CNEF rejoignent l’esprit de communion qui anime les Églises de la FĂŠdĂŠration protestante de France, rappelle Étienne Lhermenault. C’Êtait une façon de reconnaĂŽtre une mĂŞme autoritĂŠ de la Bible, une mĂŞme façon d’être Église. Mais de ce point de vue, la dĂŠcision de l’EPUdF a rendu les choses impossibles Âť Avant de poser une question : ÂŤ Quelle est la nature du lien exact qui unit l’EPUdF et ses alliĂŠes de la FĂŠdĂŠration protestante de France (FPF) ? Âť Autrement dit, la FĂŠdĂŠration protestante de France partage-t-elle la conception de l’autoritĂŠ biblique esquissĂŠe par l’EPUdF ?

DiversitĂŠ des convictions

Pour sortir de l’ornière, la FĂŠdĂŠration a confiĂŠ Ă un groupe de travail le soin de rĂŠflĂŠchir au lien qui unit ses Églises membres. ÂŤ Contrairement au CNEF, nous ne sommes pas liĂŠs par une confession de foi

commune. La charte qui unit les Églises membres de la FĂŠdĂŠration parle de â€?communionâ€?, mais il nous semble nĂŠcessaire de prĂŠciser ce terme Âť, explique Georges Michel, le secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de la FPF. Les travaux, appuyĂŠs par la thĂŠologienne baptiste ValĂŠrie Duval-Poujol et le pasteur rĂŠformĂŠ alsacien Christian Krieger, devraient courir tout le long de l’annĂŠe 2016. ÂŤ L’issue de ce travail sera dĂŠterminante Âť, admet le prĂŠsident de la FPF, François Clavairoly, qui relativise toutefois les difficultĂŠs. ÂŤ Nous sommes dans une situation d’entre-deux, reconnaĂŽt-il. Mais je reste confiant. Le protestantisme est ainsi fait : il doit assumer cette diversitĂŠ de convictions. Nous devons accepter de porter un tĂŠmoignage commun. Âť ÂŤ Le seul chemin pour sortir d’une issue difficile est de dialoguer Âť, insiste pour sa part Georges Michel. ÂŤ Il nous reste encore bien des sujets communs ! En rĂŠalitĂŠ, des membres du CNEF travaillent encore ensemble tous les jours. Âť De fait, la collaboration continue, notamment sur des questions techniques. Les aumĂ´niers de prison, d’hĂ´pitaux ou de l’armĂŠe sont nommĂŠs avec l’aval des deux structures. Il en va de mĂŞme pour des services comme la FĂŠdĂŠration de l’entraide protestante (qui coordonne l’accueil des rĂŠfugiĂŠs), ou les ĂŠmissions religieuses tĂŠlĂŠvisĂŠes ou radiophoniques.

 Les raisons d’être ensemble sont plus fortes que nos dÊsaccords 

Au-delà de cette  coopÊration du quotidien , les partisans du dialogue comptent aussi beaucoup sur les Églises à la fois membres du Cnef et de la FPF. Car la FÊdÊration abrite en son sein des Églises ÊvangÊliques, regroupÊes au sein d’une coordination. Et neuf d’entre elles sont Êgalement membres du CNEF. C’est par exemple le cas de la Communion des Églises de l’espace francophone (CEEF), dont Jean-Marc Potenti fait partie. Ce pasteur du sud de la France prÊside depuis quinze ans la  coordination ÊvangÊlique  de la FPF.  Que nous appartenions à une structure, à l’autre ou aux deux, les ÊvangÊliques ont tous ÊtÊ attristÊs par la dÊcision de l’Église unie. Les dÊsaccords sont douloureux. Mais malgrÊ tout, les raisons d’être ensemble sont plus fortes que nos dÊsaccords. Nous sommes trop minoritaires pour nous diviser encore. 

Protestantisme international

(RĂŠseau Suisse/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Genève, Suisse – Vers un droit au suicide assistĂŠ ?

Dans un arrĂŞt du 13 septembre 2016 et publiĂŠ le 5 octobre, le Tribunal fĂŠdĂŠral a rejetĂŠ le recours de l’ArmĂŠe du Salut contre la loi neuchâteloise sur l’assistance au suicide adoptĂŠe en 2014. L’ArmĂŠe du Salut estime que cette loi – qui a pour consĂŠquence concrète de l’obliger Ă permettre l’assistance au suicide dans son EMS ÂŤ Le Foyer Âť - porte atteinte Ă sa libertĂŠ de conscience. Le RĂŠseau ĂŠvangĂŠlique suisse regrette la dĂŠcision du Tribunal fĂŠdĂŠral, qui confirme un glissement de la libertĂŠ Ă recourir Ă l’assistance au suicide vers un droit Ă l’assistance au suicide.


BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 6

Après le canton de Vaud, oĂš la question avait ĂŠtĂŠ soumise Ă la votation populaire en 2012, c’est le canton de Neuchâtel qui adoptait en 2014 une loi sur l’assistance au suicide obligeant les ĂŠtablissements mĂŠdico-sociaux (EMS) bĂŠnĂŠficiant de subventions publiques, Ă autoriser l’assistance au suicide dans leurs bâtiments. Les ĂŠtablissements chrĂŠtiens concernĂŠs avaient tentĂŠ, en vain, de faire valoir leur droit Ă une objection de conscience. En effet, une telle loi ne porte-t-elle pas atteinte Ă leur libertĂŠ de religion ? La question a eu le mĂŠrite d’être posĂŠe devant le Tribunal fĂŠdĂŠral par l’ArmĂŠe du Salut. Celui-ci aura donc tranchĂŠ pour le maintien de la loi adoptĂŠe par le canton de Neuchâtel. On peut s’attendre Ă ce que d’autres cantons emboĂŽtent le pas.

Une restriction ÂŤ supportable Âť de la libertĂŠ de conscience

Dans son arrêt, le Tribunal fÊdÊral reconnaÎt que la loi cantonale est une restriction à la libertÊ de conscience de l'ArmÊe du Salut. S'appuyant sur le cadre lÊgal suisse et la jurisprudence, il estime toutefois qu'il faut aussi tenir compte de la libertÊ de la personne de pouvoir choisir, dans certaines conditions, de mettre un terme à sa vie et d'obtenir de l'aide à cette fin. Dans ce contexte, selon le tribunal, l’atteinte à la libertÊ de conscience de l'ArmÊe du Salut est jugÊe  supportable . Pour les juges de Mon-Repos, il convient notamment de tenir compte du fait que l’institution chrÊtienne n'aura pas à prendre une part active dans ce processus de l'assistance au suicide  et qu'il lui incombera uniquement de le tolÊrer , si elle souhaite continuer de recevoir les subventions publiques.

Un glissement vers un ÂŤ droit Âť au suicide assistĂŠ

Le RĂŠseau ĂŠvangĂŠlique suisse (RES) regrette cette dĂŠcision. Non seulement, le Tribunal fĂŠdĂŠral n'a pas tenu compte du fait que l'assistance au suicide ne concerne pas que la personne souhaitant mettre fin Ă ses jours, mais ĂŠgalement ses proches, ses corĂŠsidents et le personnel de santĂŠ. Mais il valide aussi un glissement d’une libertĂŠ d’obtenir une assistance au suicide Ă un droit Ă l’assistance au suicide. Chaque vie humaine est un don prĂŠcieux qu’il s’agit de valoriser et de protĂŠger autant que possible. Le RES prend note du fait que l'ArmĂŠe du Salut ait dĂŠcidĂŠ de respecter la dĂŠcision du Tribunal fĂŠdĂŠral. Au cĹ“ur de la mission de cette dernière, il y a un combat constant en faveur d’une vie digne pour tous. Le RES est convaincu que l’ArmĂŠe du Salut continuera de s’acquitter de cette mission avec bravoure.

LibertĂŠ religieuse

(Le Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France – Le port de signe religieux freine l'ĂŠvolution de carrière

Le cinquième baromètre du Medef sur la perception de l'ÊgalitÊ des chances souligne que seul l'indice de facilitÊ de carrière des personnes affichant un signe religieux diminue en 2016. Le port de signe religieux est de plus en plus perçu comme un frein à la carrière en 2016 tandis que l'impact de tous les autres motifs de discrimination sur l'Êvolution professionnelle a diminuÊ.  Les entre-

prises sont dÊsemparÊes sur cette problÊmatique , commente Pierre Gattaz, prÊsident du Medef, lors de la prÊsentation du baromètre. Selon les 1010 salariÊs du privÊ interrogÊs en mai dernier lors du cinquième baromètre national de perception de l'ÊgalitÊ des chances, rÊalisÊ par le Medef et publiÊ ce jeudi 6 octobre 2016, une personne portant un signe religieux sera moins facilement recrutÊe (56 % des personnes interrogÊs), aura moins de chance d'occuper un poste en contact direct avec la clientèle (45 %) ou à haute responsabilitÊ (46 %) qu'une femme, qu'une personne homosexuelle ou noire ou obèse, ou peu diplômÊe ou souffrant d'un Êtat de santÊ altÊrÊ durablement ou d'un handicap visible ou encore qu'une mère d'enfants en bas âge. L'indice de facilitÊ de carrière pour les personnes portant un signe religieux visible est non seulement au plus bas (49 %) mais il s'est dÊgradÊ passant de 52 % à 49 % en un an. MalgrÊ tout, seulement 6% des sondÊs estiment qu'ils pourraient être victimes de discrimination du fait de leur religion. Le critère de discrimination potentiel le plus souvent ÊvoquÊ, et de loin, reste l'âge (36% des sondÊs). En seconde position, on trouve le niveau d'Êtudes (20%). Selon le baromètre, en entreprise, les signes religieux très visibles dÊrangent davantage que le physique, les convictions politiques ou les allusions à caractère sexuel, le niveau de diplôme ou l'affichage de son orientation sexuel par exemple. Pour rÊpondre à cette problÊmatique de plus en plus prÊsente en entreprise, le Medef a publiÊ un guide pour manager les singularitÊs. Il a mis à disposition un e-learning avec des outils pratiques pour aider les dirigeants et managers face aux diffÊrents cas de figure. Enfin, l'organisation patronale est en train de tester un numÊro vert qui deviendra public d'ici  quelques semaines ou quelques mois , annonce Pierre Gattaz.

Pas un thème prioritaire pour les salariÊs

Alors que les salariÊs considèrent pour 15 % (20 % des managers et 22 % des recruteurs) que le port de signes religieux très visibles perturbe l'ambiance au travail, Pierre Gattaz prÊconise :  le fait religieux doit être traitÊ comme un problème personnel et pas autrement . En d'autres termes, si un salariÊ souhaite poser une journÊe pour une fête religieuse, cette demande doit être apprÊhendÊe comme celle d'un jour pour accompagner son enfant à une sortie scolaire par exemple.  Le pire qui puisse arriver, c'est de laisser faire , avertit Pierre Gattaz pour qui la loi n'est pas la solution. En bref, la religion ne doit pas dÊtenir un statut à part dans l'entreprise. Et à peine 6 % des salariÊs interrogÊs souhaitent que le fait religieux soit une prioritÊ d'action de leur entreprise.  Dans 95 % des cas, le fait religieux en entreprise concerne la religion musulmane , avait constatÊ Lionel HonorÊ, professeur des universitÊs et directeur de l'Observatoire du fait religieux en entreprise, lors de la remise de l'Êtude sur le fait religieux en entreprise le mois dernier. Cette enquête est d'ailleurs ÊvoquÊe, ce jeudi, lors de la prÊsentation du baromètre du Medef.  Les attentats ont une influence manifeste sur le climat en France. Il est très difficile de dÊconnecter


BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 7

la question du fait religieux et de celle des origines. Les deux dimensions s'articulent dans le vĂŠcu de la discrimination. Il faut apprĂŠhender la question du fait religieux en ĂŠtroite relation avec la question des origines Âť, ajoute Nathalie Bajos, reprĂŠsentante du DĂŠfenseur des droits.

Sujet difficile Ă aborder

Autre fait marquant de ce baromètre, le thème des convictions religieuses est celui qui semble le plus difficile à aborder cette annÊe talonnÊ par la prÊcaritÊ financière. Un total de 56 % des salariÊs estime facile d'en discuter contre 61 % en 2015, soit un Êcart de 5 points entre les deux annÊes. Pour tous les sujets qui concernent la situation personnelle, le baromètre du Medef constate aussi des variations, mais moins fortes, dans la libÊration de la parole : la situation familiale difficile (76 % estiment qu'il est facile d'en parler en 2016 contre 75 % en 2015), l'origine sociale (76 % contre 77 % en 2015), la rÊmunÊration ou les primes (57 % contre 54 % en 2015), les convictions politiques ou syndicales (56 % contre 58 % en 2015), l'orientation sexuelle (56 % contre 58 % en 2015). Le baromètre rÊvèle toutefois un ÊlÊment positif. Les moqueries concernant tous les critères de discrimination ÊvaluÊs dans cette Êtude se stabilisent ou diminuent, notamment en ce qui concernent les convictions religieuses.

(EvangĂŠliquePointInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France – LaĂŻcitĂŠ : Les crèches serontelles bientĂ´t bannies des mairies françaises ?

Ă€ l’approche des FĂŞtes de fin d’annĂŠe, la question sur l’installation de crèches de NoĂŤl dans les bâtiments administratifs est relancĂŠe. Le Conseil d’État français examinera cette question en octobre. Tout l’enjeu du dĂŠbat consiste alors Ă dĂŠterminer si ces reprĂŠsentations de la NativitĂŠ est un acte de ÂŤ prosĂŠlytisme religieux Âť, comme l’affirment certains, ou un acte purement culturel, s’inscrivant dans la tradition. L’an dernier, la prĂŠsence de crèche dans certaines mairies avait provoquĂŠ une vive polĂŠmique, portĂŠe Ă plusieurs reprises devant les tribunaux. Les 17 juges du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de France, avait ĂŠtĂŠ saisie suite Ă deux dĂŠcisions contradictoires. La cour administrative d'appel de Paris avait ordonnĂŠ dans un arrĂŞt du 8 octobre 2015 le retrait de la crèche de la mairie de Melun, estimant que cet ÂŤ emblème religieux Âť n'y avait pas sa place. Ă€ l’inverse, la Cour administrative d'appel de Nantes avait optĂŠ quelques jours plus tard pour le maintien de la crèche qui ÂŤ dans le cadre d'une tradition relative Ă la prĂŠparation de la fĂŞte familiale de NoĂŤl Âť ne revĂŞtait pas la nature d'un ÂŤ signe ou emblème religieux Âť. L'Observatoire de la laĂŻcitĂŠ estime, pour sa part, dans la dernière version de son Guide de la laĂŻcitĂŠ que la loi de 1905 ÂŤ laisse une large marge d'apprĂŠciation dans la qualification ou non d'emblème religieux de ces reprĂŠsentations figuratives Âť. Selon cette instance, une crèche, ÂŤ prĂŠsentĂŠe dans un cadre culturel pour une courte durĂŠe Âť peut ĂŞtre considĂŠrĂŠe comme une ÂŤ exposition Âť, une exception prĂŠvue et autorisĂŠe dans l'article 28 de la loi de 1905.

(EvangĂŠliquePointInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Washington, États-Unis – DÊfendre la libertÊ religieuse contre les accusations de  prÊtexte à la discrimination 

Plusieurs reprÊsentants religieux ont adressÊ une lettre, le 7 octobre, à Barak Obama. Ils rÊagissaient alors à une remarque du rapport rendu par la Commission nationale sur les droits civils (USCCR), rendu courant septembre. Ce dernier dÊplorait alors que certains groupes religieux  utilisaient le prÊtexte de leurs doctrines religieuses pour faire de la discrimination . Le prÊsident de la commission y dÊclarait encore que  le terme de libertÊ religieuse n’Êtait au final qu’une formule hypocrite pour excuser la discrimination, l’intolÊrance, le racisme, le sexisme, l’homophobie, l’islamophobie, la suprÊmatie chrÊtienne ou encore toute autre forme d’intolÊrance . EmmenÊs par le prÊsident de la Commission Éthique et LibertÊ religieuse (ERLC), les signataires exhortent alors le prÊsident amÊricain à renier cette dÊclaration faisant de la  libertÊ religieuse un prÊtexte à la discrimination . Les signataires incluaient aussi bien des chrÊtiens ÊvangÊliques que des catholiques, des mÊthodistes africains, des juifs, des musulmans ou encore des mormons. (ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Genève, Suisse – Le dĂŠbat sur la burka engendre ÂŤ un climat de dĂŠfiance Âť en Allemagne

Le rapporteur spÊcial de l'ONU sur la libertÊ de religion, Heiner Bielefeldt, rejette l'interdiction de la burka comme une mesure  purement symbolique , un sujet qui fait dÊbat actuellement.  Ce type de revendications politiques engendre un climat de dÊfiance, divise la sociÊtÊ et touche de surcroÎt surtout les femmes , a dÊclarÊ cet expert des droits de l'homme. Il n'y a, selon lui, aucun rapport entre le fait de porter la burka et les actes terroristes. D'après Heiner Bielefeldt, les religions devraient exiger de la politique un strict respect des droits de l'homme et de la libertÊ de religion dans le combat contre la violence et le terrorisme.  Les groupes de discussion interreligieux ont eux aussi un mandat politique , a dÊclarÊ ce professeur d'universitÊ. Le dialogue interreligieux aurait jusqu'à ce jour ÊtÊ très fortement sous-estimÊ  en Allemagne.  Tous ceux qui refusent la violence au nom de la religion doivent l'affirmer haut et fort , a dÊclarÊ le thÊologien. Il s'est dit en dÊsaccord avec l'allÊgation selon laquelle la violence n'aurait absolument rien à voir avec les religions, qui seraient seulement instrumentalisÊes.  La violence pour motifs religieux ne se limite absolument pas à l'islam , a poursuivi Heiner Bielefeldt. Il cite comme exemples les ecclÊsiastiques chrÊtiens appelant à la  chasse aux homosexuels  dans les pays d'Afrique, les groupes terroristes juifs en IsraÍl, les actions de moines bouddhistes contre des musulmans au Myanmar ou encore le nationalisme hindou en Inde.  Il serait faux de prendre pour principe que la violence fait quasiment partie intÊgrante de l'ADN de l'islam ou de toutes les religions monothÊistes , a-t-il soulignÊ.


BIA - N° 407 - Octobre 2016 - 8

Ĺ’cumĂŠnisme

(COE/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Genève, Suisse – Musulmans et chrĂŠtiens s’engagent contre la discrimination

Le Conseil Ĺ“cumĂŠnique des Églises (COE) et le Conseil musulman des ainĂŠs (MCE) ont signĂŠ rĂŠcemment un engagement commun Ă Genève. Rejeter toute forme d’extrĂŠmisme et toute discrimination basĂŠe sur la religion, la race, le sexe ou l’origine ethnique; encourager les responsables religieux Ă travailler avec les autoritĂŠs et organisations nationales appropriĂŠes pour amĂŠliorer l’enseignement religieux et l’image des religions; soutenir et reproduire des initiatives visant l’unitĂŠ telle que ÂŤ la Maison de famille Âť fondĂŠe en Égypte par la MosquĂŠe Al-Azhar et l’Église orthodoxe copte ; explorer ensemble les contributions vitales que peuvent proposer les femmes, en particulier dans le domaine de la consolidation de la paix basĂŠe sur la religion ; renforcer les engagements des jeunes au sein des communautĂŠs religieuses ; encourager la fin de la course Ă l’armement qui menace la sĂŠcuritĂŠ de tous et encourager plutĂ´t l’utilisation de ressources nationales pour combattre la pauvretĂŠ, l’ignorance et la maladie qui pèsent tant sur les pays pauvres que riches ; tels sont les engagements qui ont ĂŠtĂŠ pris par les deux organisations religieuses. Ce texte a ĂŠtĂŠ adoptĂŠ après une sĂŠrie de discussions, vendredi 30 septembre et samedi 1er octobre Ă Genève et au château de Bossey (VD). Les intervenants ont particulièrement insistĂŠ sur le rĂ´le des religions, des responsables religieux et des organisations religieuses dans la construction de la paix et sur le lien entre pauvretĂŠ et violence religieuse. Les participants ont convenu de poursuivre leur travail et de se rencontrer Ă nouveau en 2017 au Caire, en Égypte. Le COE qui regroupe 348 Églises protestantes, orthodoxes et anglicanes dans 120 pays, soit 550 millions de chrĂŠtiens ĂŠtait reprĂŠsentĂŠ par Agnes Abuom, modĂŠratrice du comitĂŠ central et par le rĂŠvĂŠrend Olav Fykse Tveit, secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral. Le MCE ĂŠtait reprĂŠsentĂŠ par le grand imam de la MosquĂŠe Al-Azhar, Ahmad al-Tayyeb. Par ailleurs, Ahmad al-Tayyeb a donnĂŠ une confĂŠrence publique Ă l’occasion du 70e anniversaire de l’institut de formation Ĺ“cumĂŠnique du château de Bossey qui se tenait ce week-end ĂŠgalement. ÂŤ Une occasion de marquer les 70 ans de travail pour la rĂŠconciliation non seulement entre les Églises, mais plus largement entre les nations Âť, a soulignĂŠ Dagmar Heller, doyenne de l’institution.

Alors que les missions d’ÊvangĂŠlisation font preuve de plus en plus de crĂŠativitĂŠ pour parler, le mieux possible, de JĂŠsus-Christ, un ÂŤ Sondage sur les Français et les religions Âť publiĂŠ samedi 8 octobre, rĂŠvèle que quatre Français sur dix considèrent que ÂŤ la foi est une affaire privĂŠe Âť et qu’ il n’est pas normal que les chrĂŠtiens souhaitent communiquer leurs idĂŠes et leurs croyances avec quiconque Âť. EffectuĂŠ sur un ĂŠchantillon de 1 106 personnes âgĂŠes de 18 ans et plus par l’institut BVA, ce sondage commandĂŠ par la commission ÉvangĂŠlisation du Conseil national des ĂŠvangĂŠliques de France (Cnef), prĂŠcise que 29 % seulement des Français seraient ainsi ouverts Ă l’ÊvangĂŠlisation directe en public et 19 %, auprès des proches.

Un ÂŤ refus de dialogue Âť

Un rĂŠsultat ÂŤ ĂŠtonnant Âť pour le pasteur David Brown, prĂŠsident la commission ÉvangĂŠlisation du Cnef. S’il tient Ă ĂŠvoquer tout de mĂŞme un passif historique – RĂŠvolution, conception actuelle de la laĂŻcitĂŠ entre autres – qui pourrait expliquer une telle frilositĂŠ, il constate pour autant que ces chiffres rĂŠvèlent ÂŤ un refus de dialogue Âť aujourd’hui avec les religions au sein de la sociĂŠtĂŠ française. Le pasteur reconnaĂŽt d’ailleurs que ces rĂŠsultats sont l’une des causes du dĂŠlai avec lequel a ĂŠtĂŠ publiĂŠ le sondage, rĂŠalisĂŠ en juin 2015. ÂŤ Nous avons dĂŠsirĂŠ, rencontrer, avant toute publication, les associations membres du Cnef pouvant rĂŠaliser des missions d’ÊvangĂŠlisation directe, explique-t-il ainsi. Pour pouvoir leur soumettre les rĂŠsultats observĂŠs, les leur expliquer et en parler avec elles Âť, ajoute-t-il en prĂŠcisant que, par ailleurs, le sondage montre qu’une grande majoritĂŠ de Français prĂŠfère obtenir des informations sur une religion directement auprès de personnes de la communautĂŠ concernĂŠe et dans un cadre familial ou amical (62 %), ou sur Internet (45 % chez les 18-24 ans).

Investir le Web

ÂŤ Cela nous invite Ă investir davantage le Web, commente-t-il. Et Ă ne plus s’en servir comme un fourre-tout oĂš sont communiquĂŠes des informations Ă l’intention de nos seules communautĂŠs, ajoute-t-il. Nous devons expliquer, sur cette plate-forme et de façon claire, ce en quoi nous croyons pour pallier l’ignorance et la dĂŠsinformation des Français quant Ă la religion, qui apparaĂŽt, en creux, dans ces chiffres. Âť (La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France Autre rĂŠsultat de ce sondage qui avait pour objectif initial Paris, France – Les Français mitigĂŠs face Ă de savoir si les Français connaissent les protestants ĂŠvanl’ÊvangĂŠlisation directe gĂŠliques : les deux tiers des Français dĂŠclarent appartenir CommandĂŠ par le Conseil national des ĂŠvangĂŠliques de Ă une religion. 59 % de l’Êchantillon se sont ainsi dĂŠclarĂŠs France (Cnef), un sondage de l’institut BVA rĂŠvèle que chrĂŠtiens (57 %, catholiques, 2 %, protestants), 5 % mu38 % des Français trouvent anormal que les chrĂŠtiens sou- sulmans et 31 % sans religion. La part des pratiquants rehaitent communiquer leurs idĂŠes et leurs croyances avec prĂŠsenterait, selon le sondage, un dixième de la population. quiconque.

SociĂŠtĂŠ

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