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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 37e annÊe • n° 408 - Novembre 2016
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Nouvelles des Églises adventistes
Sylver Spring, Maryland, États-Unis - Prix Nobel de la CÊcitÊ Clapiers, Montpellier, France - Prix national remis à l’EHPAD, maison de retraite adventiste
Protestantisme international
Magdebourg, Allemagne - Les protestants se positionnent contre  l’alarmisme populiste  Rome, Italie - Les baptistes italiens rÊflÊchissent à une bÊnÊdiction des couples du même sexe Lausanne, Suisse - Les secrets de la RÊforme passÊs à la loupe Genève, Suisse - Les Églises europÊennes dÊplorent la haine croissante envers les minoritÊs MontrÊal, Canada - Les fidèles protestants canadiens tournenent le dos à la thÊologie libÊrale
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
LibertĂŠ religieuse
Paris, France - La libertÊ religieuse est en recul dans le monde Paris, France - CrÊches de NoÍl en Mairie, le Conseil d’État se prononce Saigon, Vietnam - Loi sur les croyances et les religions
SociĂŠtĂŠ - Analyses
Paris, France - 1,3 milliards de catholique dans le monde Paris, France - La mort est-elle encore un acte religieux en France ?
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra JĂŠthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert
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Nouvelles des Églises adventistes
(AW/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Sylver Spring, États-Unis - Prix nobel de la cÊcitÊ
Pour la première fois, le prix nobel de la cĂŠcitĂŠ a ĂŠtĂŠ dĂŠlivrĂŠ Ă un professeur adjoint Ă Andrews University, (dans le Michigan aux États-Unis). Il est atteint de cĂŠcitĂŠ et il a reçu rĂŠcemment le prix Nobel de la cĂŠcitĂŠ après avoir codĂŠ en braille d’anciennes langues bibliques. Responsable de l’association ÂŤ Semitic Scholars Âť ce prix prestigieux Jacob Bolontin, dĂŠcernĂŠ par la FĂŠdĂŠration nationale des aveugles, s’accompagne de 20 000 dollars pour la contribution de l’association Ă l’intĂŠgration des aveugles dans la sociĂŠtĂŠ. Ce prix a ĂŠtĂŠ dĂŠcernĂŠ Ă un groupe de trois universitaires aveugles qui ont crĂŠĂŠ un code braille pour les anciennes langues bibliques, afin que les documents sources de textes religieux puissent ĂŞtre ĂŠtudiĂŠs indĂŠpendamment par des ĂŠtudiants aveugles dans leur contexte. Le groupe se compose de Ray McAllister, de Sarah Blake LaRose, transcripteur en braille, professeur d’hĂŠbreu et ancienne ĂŠtudiante Ă l’universitĂŠ Anderson, en Indiana et de Matthew Yeater, prĂŠsident de Michiana, en Indiana, une succursale de la FĂŠdĂŠration nationale des aveugles. Ray MacAllister est donc le premier adventiste aveugle bĂŠnĂŠficiaire de ce prix. En 2010, il est devenu le premier aveugle Ă obtenir un doctorat en thĂŠologie avec spĂŠcialitĂŠ en Ancien Testament de l’UniversitĂŠ Andrews. Pour mener Ă bien son projet en braille, Ray a d’abord utilisĂŠ un ordinateur lui permettant de convertir sa propre version des symboles grecs et hĂŠbreux en lettres en braille. Ensuite, il les a montrĂŠs sur un dispositif faisant surgir les mots en code braille. Mais, a-t-il expliquĂŠ, il s’est rendu compte qu’il lui fallait quelque chose qui apparaĂŽtrait davantage comme le grec et l’hĂŠbreu, juste avec des symboles supplĂŠmentaires. Il a donc dĂŠveloppĂŠ un code pour ces symboles, lesquels n’Êtaient pas encore ĂŠtablis en braille. (BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Clapiers, Montpellier, France - Prix national remis à l’Ehpad,  Foyer du Romarin , un Êtablissement adventiste
Le directeur de l’Ehpad, Michel Aimonetti et le chef cuisinier RenÊ Galibert ont reçu le prix national dans la catÊgorie  la santÊ dans l’assiette . Le jeudi 10 novembre, Edouard Chaulet, maire de Barjac, pionnier des cantines bio en France, a remis à l’Hôtel de ville de Paris, au directeur du Foyer du Romarin de Clapiers et au chef cuisinier RenÊ Galibert le prix national. C’est un jury de spÊcialistes de la restauration collective qui a dÊcernÊ plusieurs prix remis par des parrains aussi cÊlèbres qu’impliquÊs tels que Julie Andrieu (les carnets de Julie sur France 3), Émilie Aubry, journaliste sur Arte (Thema) ou Thierry Marx chef cuisinier très mÊdiatisÊ.
L’initiative revient à l’’association  Un plus bio  dans le cadre de sa première Êdition des  Victoires des cantines rebelles . Cette association nationale vise à distinguer en France les acteurs qui portent un projet de restauration collective bio, locale, saine et juste sur leur territoire. À l’heure oÚ les cantines scolaires et la restauration collective affichent un taux moyen de 3,2% de bio dans les assiettes,  Un plus bio  veut montrer que certains ont fait le choix de miser sur des solutions alternatives qui demain feront Êcole sur de nouveaux territoires.
Protestantisme international
(EPD/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Magdebourg, Allemagne – Les protestants se positionnent contre  l’alarmisme populiste 
Le synode de l’Église protestante allemande a ÊtÊ marquÊ par les rÊsultats de l’Êlection prÊsidentielle des États-Unis. Les dÊlÊguÊs ont rÊaffirmÊ avec d’autant plus de vigueur que la protection et l’accueil des Êtrangers sont une  part inaliÊnable de l’existence chrÊtienne . L’Église protestante a dÊnoncÊ le populisme de droite en Allemagne et en Europe. En novembre, à Magdebourg, le Synode de l’Église protestante en Allemagne (EKD) a rÊagi à la situation actuelle en Europe :  Nous prenons position clairement contre l’alarmisme populiste et les campagnes de dÊnigrement de la droite.  La fin des quatre jours de pourparlers du parlement de l’Église protestante a ÊtÊ marquÊe par la victoire de Donald Trump aux Êlections prÊsidentielles amÊricaines. Le prÊsident du Conseil de l’EKD Heinrich Bedford-Strohm a rÊagi avec stupÊfaction aux rÊsultats des Êlections. Il a ainsi dÊclarÊ en marge des rÊunions du Synode :  Parce que les dÊclarations de Donald Trump au cours de la campagne Êlectorale ont tant semÊ la discorde et ont ÊtÊ si dÊgradantes envers d’autres groupes humains, nous devons nous inquiÊter de savoir qu’il dispose d’un tel pouvoir politique.  Il a exprimÊ l’espoir que le ton employÊ par D.Trump lors de la campagne Êlectorale ne sera pas le même que celui qu’il emploiera à l’avenir en tant que prÊsident. Heinrich Bedford-Strohm est mariÊ à une citoyenne amÊricaine et a ÊtudiÊ aux États-Unis. Ses trois fils ont Êgalement un passeport amÊricain. Au dÊbut du dernier jour du synode, sa prÊsidente Irmgard Schwaetzer a dÊclarÊ que, selon elle,  la victoire de Trump aux Êlections amÊricaines est un dÊfi lancÊ aux chrÊtiens.   Parce qu’ils dÊfendent des valeurs telles que la charitÊ et la compassion dans la sociÊtÊ , a expliquÊ l’ancienne ministre fÊdÊrale libÊrale-dÊmocrate, qui prÊside aujourd’hui l’organe dÊlibÊrant de l’Église. L’Êvêque de l’EKD Petra BosseHuber, qui reprÊsente l’Église à l’Êtranger, a dÊclarÊ au site Internet  evangelisch.de  que si seulement la moitiÊ des promesses de campagne de D.Trump Êtaient mises en œuvre, cela entrainerait une dÊtÊrioration massive de l’Êtat des choses en matière de dÊmocratie aux États-Unis.
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Les 120 membres du parlement de l’Église ont rÊagi aux Êlections amÊricaines dans leur dÊclaration autour du thème central  L’Europe dans la solidaritÊ : Êlans ÊvangÊliques.  Il y est expliquÊ qu’il existe un souhait de discuter avec les gens en proie à la peur et une volontÊ de ne pas abandonner les esprits et les cœurs de ceux qui, par dÊsarroi, cherchent des rÊponses faciles. Il est ajoutÊ dans cette même dÊclaration que le rÊsultat de l’Êlection prÊsidentielle amÊricaine montre selon eux clairement que  ces enjeux ont aussi une très grande importance en dehors de l’Europe . Le Synode appelle concrètement à un rÊgime d’asile europÊen commun. Celui-ci devrait proposer  des parcours sÝrs et lÊgaux pour les personnes cherchant protection . Il est affirmÊ plus loin dans le communiquÊ que la charitÊ, la justice et l’amour du prochain ont posÊ les fondements d’une coexistence pacifique en Europe, et qu’il serait nÊcessaire  de voir la question des rÊfugiÊs Êgalement comme une question de justice . La protection des rÊfugiÊs et des Êtrangers est ainsi  une part inaliÊnable de l’existence chrÊtienne . Toujours selon cette dÊclaration, l’Europe  ne peut pas durablement dÊlÊguer à des pays tiers sa responsabilitÊ envers les personnes cherchant protection sans perdre sa crÊdibilitÊ. 
(ProtesInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Rome, Italie - Les baptistes italiens rĂŠflĂŠchissent Ă une bĂŠnĂŠdiction des couples de mĂŞme sexe
L’AssemblÊe baptiste rÊitère son engagement contre l’homophobie et la violence fondÊe sur le genre. Une motion sur l’inclusion des personnes homosexuelles dans l’Église a ÊtÊ approuvÊe par une large majoritÊ des participants à la 44e assemblÊe de l’Union chrÊtienne ÊvangÊlique baptiste d’Italie, qui s’est tenue du 29 octobre au 1er novembre à Chianciano Terme (Toscane). Le texte dÊbattu proposait de dÊmarrer un processus qui  mène à la bÊnÊdiction des couples homosexuels qui en font la demande.  Cette motion s’inscrit dans un contexte oÚ les Églises baptistes ont une vision toujours plus inclusive. Le texte tient compte de la nouvelle loi sur les unions civiles et reprend les mesures adoptÊes lors des assemblÊes baptistes de 2012 et 2014 ainsi que du Synode de 2007, dernière sÊance commune avec avec les communautÊs vaudoise et mÊthodiste d’Italie. La motion encourage les Églises membres à poursuivre ou à commencer une rÊflexion sur la pleine inclusion et sur la place des personnes homosexuelles dans la vie d’Église. Il espère que ce processus aboutira à la bÊnÊdiction des couples de même sexe qui en font la demande. Une autre motion a permis à l’assemblÊe de rÊitÊrer sa ferme opposition à toute forme d’homophobie, y compris l’affirmation que l’homosexualitÊ est une maladie du corps ou de l’âme. Par consÊquent, l’assemblÊe a invitÊ les Églises membres à aider les pasteurs dans leur tâche d’Êcoute, de mÊdiation et de catÊchèse afin que les prises de position sur l’homosexualitÊ s’inscrivent dans un climat de respect, de fraternitÊ et de paix. Parmi les dÊcisions prises, notons encore une motion contre la violence machiste envers les femmes. Ce thème a ÊtÊ rÊcurrent au cours des dernières assemblÊes. La motion renouvelle le soutien aux initiatives
existantes dans les Églises pour contrer la culture qui encourage les actes de violence fondÊs sur le sexe, et renforce le groupe d’hommes qui travaillent sur la violence sexiste depuis quelques annÊes dÊjà . Des initiatives seront proposÊes aux Églises locales et aux associations rÊgionales. Les deux pÊtitions d’engagement proposÊes par la FÊdÊration des femmes protestantes d’Italie, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes, ont Êgalement ÊtÊ remises lors de cette assemblÊe.
(ProtesInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Lausanne, Suisse - Les secrets de la RĂŠforme passĂŠs Ă la loupe
Quels ont ÊtÊ les effets pernicieux de la RÊforme ? L’Espace culturel des Terreaux organise sept dÊbats qui interrogent les forces, mais surtout les manques de ce mouvement, de novembre 2016 à octobre 2017. La première soirÊe s’est dÊroulÊe lundi 7 novembre, à Lausanne. Un peu partout en Suisse et en Europe commencent les festivitÊs pour l’annÊe du JubilÊ de la RÊforme protestante. À cette occasion, l’Espace culturel des Terreaux à Lausanne organise sept rencontres qui visent à interroger les effets et les côtÊs sombres de ce mouvement en 1517.  Paris, France - Nous avons souhaitÊ crÊer des dÊbats sur les questions controversÊes, afin que cet anniversaire ne soit pas seulement une glorification de la RÊforme et du protestantisme. Il s’agit d’ouvrir des discussions sur les bons côtÊs, mais aussi sur les effets pervers. C’est ainsi que l’histoire peut vÊritablement être instructive pour nous aujourd’hui , explique Pierre Gisel, professeur honoraire de la FacultÊ de thÊologie et de sciences des religions et prÊsident du Conseil de Fondation de l’Espace culturel de Terreaux. Le premier dÊbat du 7 novembre, s’est s’intÊressÊ à l’utilitÊ de rÊformer les religions, en particulier le christianisme, le judaïsme et l’islam.  Il y a eu des mouvements de rÊforme tout au long de l’histoire chrÊtienne et globalement la question se pose pour n’importe quelle religion. Critiquer et rÊformer les religions leur permet de s’articuler sur le monde d’aujourd’hui , souligne Pierre Gisel. Toutefois, cette dÊmarche ne se fait pas sans heurts.  Toutes les rÊformes crÊent des conflits et tous les conciles ont engendrÊ des schismes. 
RĂŠforme et radicalitĂŠ
 Par exemple, certaines rÊformes rÊcentes, notamment par rapport à la question de l’homosexualitÊ, gÊnèrent de profondes divisions et ravivent les extrêmes. Globalement, les radicalitÊs en appellent à la tradition, mais elles la rÊinventent, elles font rÊfÊrence à un passÊ fantasmÊ, tout en le regardant avec un filtre moderne , relève le professeur honoraire qui modÊrera le premier dÊbat rÊunissant le rabbin Floriane Chinsky, le sociologue Philippe Gonzalez et l’islamologue Haoues Seniguer. Les sept rencontres qui se dÊrouleront entre novembre 2016 et octobre 2017 aborderont entre autres la position des rÊformateurs face au judaïsme et la question de la libertÊ du chrÊtien.  Luther a Êcrit des textes extrêmement violents par rapport au judaïsme, il est essentiel de ne pas faire l’impasse sur ces côtÊs sombres de l’histoire protestante. Lors de ces ren-
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contres, il s’agira de reprendre les questions qui sont centrales au protestantisme pour les approfondir, les problÊmatiser ainsi qu’approfondir les ÊlÊments ambivalents et pervers. Si on fait l’impasse sur ces points, on est triomphaliste et on n’apprend rien .
(ProtesInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - Les Églises europÊennes dÊplorent la haine croissante envers les minoritÊs
Les Églises se mobilisent contre l’accroissement des discours haineux envers les minoritÊs, lors de la ConfÊrence des Églises europÊennes à Zagreb. Les Églises europÊennes s'inquiètent de l'accroissement des discours de haine et des actes de violence envers les minoritÊs en Europe.  Ni les crimes de haine, ni les appels allant dans ce sens et les prÊjugÊs agressifs ne sont compatibles avec les valeurs fondamentales de l'Europe , peut-on lire dans une dÊclaration prÊsentÊe par le service de presse de l’Église protestante d’Allemagne, publiÊe en conclusion d'une consultation de trois jours de la ConfÊrence des Églises europÊennes (KEK) à Zagreb. Dans leur communiquÊ, les participants à cette rÊunion insistent sur la responsabilitÊ des religions, des organisations non gouvernementales et de l'État, lesquels ont pour mission de dÊfendre une sociÊtÊ oÚ chacun puisse sans crainte dÊvelopper ses particularitÊs et ses identitÊs diverses. Pour briser un  cycle de violence , les États europÊens doivent chercher à collaborer avec la sociÊtÊ civile, les Églises et les communautÊs religieuses. Environ 120 Églises anglicanes, orthodoxes et protestantes font partie de la ConfÊrence des Églises europÊennes. Parmi les coorganisateurs de la consultation de Zagreb, l’ Anti-Racism and Diversity Intergroup  (ARDI) du Parlement europÊen, la Commission des Églises pour les migrants en Europe (CCME), tout comme la mÊtropole de Zagreb et de Ljubljana de l'Église orthodoxe serbe en Croatie.
(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
MontrÊal, Canada - Les fidèles protestants canadiens tournent le dos à la thÊologie libÊrale
Les Églises protestantes plus  conservatrices thÊologiquement  grandissent beaucoup plus vite que les plus libÊrales, rÊvèle une Êtude canadienne dont les rÊsultats ont ÊtÊ en partie publiÊs jeudi 17 novembre par le quotidien britannique The Guardian. Selon plusieurs Êtudes rÊcentes menÊes ces dernières annÊes aux États-Unis et au Royaume-Uni, la thÊologie n’Êtait pas un facteur dÊterminant dans la baisse de la pratique religieuse des chrÊtiens. Le travail menÊ par plusieurs chercheurs canadiens,  Theology matters : Comparing the traits of growing and declining mailine protestant church attendees and clergy  ( la thÊologie compte  : comparaison des caractÊristiques de croissance et de dÊclin des fidèles et du clergÊ des Églises protestantes), prouverait le contraire. Dans leur Êtude, parue dans la prestigieuse publication spÊcialisÊe Review of Religious Research, et dont le quotidien britannique The Guardian a rÊcemment publiÊ les principales conclusions, les chercheurs mon-
trent le succès des Églises ÊvangÊliques à la thÊologie plus  conservatrice  au dÊtriment des Églises protestantes plus libÊrales. Ainsi, le  système de croyance le plus susceptible de mener à une croissance numÊrique parmi les Églises protestantes  est celui de la  thÊologie protestante conservatrice , qui apparaÎt comme clairement  gagnante , affirme dans ce journal David Haskell, à la tête de l’Êquipe de recherche.
Prière et lecture de la Bible
Les chercheurs ont interrogÊ 2 225 fidèles, une trentaine de reprÊsentants du clergÊ et 195 membres d’Églises chrÊtiennes en Ontario pour mener à bien leur Êtude. Les rÊsultats montrent que les Églises en croissance accordent une place importante aux  croyances traditionnelles du christianisme , mais aussi à la prière et à la lecture de la Bible. Sur l’Êchantillon interrogÊ, 46 % des personnes frÊquentant des Églises ÊvangÊliques lisent la Bible au moins une fois par semaine, contre seulement 26 % des personnes qui se rendent dans des Églises en dÊclin. Pour les membres du clergÊ, ces proportions passent de plus de 70 % à moins de 20 %. Leur rapport à l’ÊvangÊlisation est Êgalement très diffÊrent. En effet, selon cette Êtude, 50% du clergÊ des Églises en perte de vitesse considère comme  très important d’encourager les non-chrÊtiens à devenir chrÊtiens , contre 100% du clergÊ des Églises en expansion. Autre chiffre-clÊ : les deux tiers des personnes qui se rendent dans des Églises dÊclinantes ont plus de 60 ans, tandis que les deux tiers des fidèles des Églises en croissance ont moins de 60 ans.
Mesures innovantes
 Le dÊsir de rejoindre l’autre donne aux protestants conservateurs la volontÊ de mettre en place des mesures innovantes, y compris des changements de style et de contenus lors des cultes , explique encore David Haskell. Il Êvoque notamment l’exemple de l’animation musicale, à base de guitare et de percussions d’un côtÊ et d’orgue de l’autre. Par ailleurs, les convictions conservatrices sont volontiers plus  unifiÊes , avance l’Êtude, plus claires en termes de  ce qui est bon ou mauvais  et les fidèles de cette tendance sont plus sÝrs d’eux. Or, indique le chercheur,  la confiance est persuasive  et donc capable d’attirer. À ses yeux, cette enquête ne manquera pas de faire trembler les Églises protestantes dites  historiques , en perte de vitesse dans plusieurs pays du monde, notamment en Angleterre et aux États-Unis, à l’inverse des ÊvangÊliques, en plein boom depuis quelques dÊcennies.  Si vous êtes dans une Église historique et que cette Église est en train de mourir, a-t-il notÊ, et que l’on vous dit que votre position thÊologique est probablement ce qui est en train de la tuer, cette remarque ne vous fera pas plaisir .
LibertĂŠ religieuse
(Le Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – La libertÊ religieuse est en recul dans le monde
L'association Aide à l'Église en DÊtresse (AED) pointe dans son rapport bisannuel la montÊe de  l'hyper-extrÊmisme islamiste  et d'une  nouvelle vague de rÊpression  en Chine notamment, pour expliquer une  nette augmentation de l'intolÊrance religieuse  dans le monde.
La situation a empirĂŠ dans 14 pays
La libertÊ religieuse est en net recul dans le monde. C'est ce que montre le rapport 2016 de l'association Aide à l'Église en DÊtresse (AED) qui vient en aide aux chrÊtiens persÊcutÊs aux quatre coins du globe. Ce rapport bisannuel, qui couvre donc la pÊriode juin 2014 - 2016, fait un point dÊtaillÊ sur la situation de 20 pays pratiquant la persÊcution religieuse.  Sur les 196 pays ÊtudiÊs, 38 ont montrÊ des preuves indubitables de violations importantes de la libertÊ religieuse , Êcrivent les auteurs. Sur ces 38 pays, la situation a empirÊ dans un tiers des cas (37 %, soit 14 pays). Parmi les pays oÚ la libertÊ religieuse a empirÊ, on trouve la Chine, le Pakistan, le Soudan, le Niger, ou encore les pays en guerre comme la Libye et le YÊmen. Les pays oÚ il y a eu une amÊlioration sont rares : le Qatar, l'Égypte (notamment en raison des signes encourageants pour l'unitÊ nationale entre musulmans et chrÊtiens donnÊs par le gÊnÊral Al-Sissi), et le Bouthan.
ÂŤHyper-extrĂŠmismeÂť islamiste
 Force est de relever que cette dÊgradation est Êgalement la consÊquence d'une augmentation considÊrable des attaques islamiques contre les chrÊtiens , souligne le directeur de l'AED Marc Fromager. Le rapport dÊfinit un  nouveau phÊnomène de violence qualifiÊ d'hyper-extrÊmisme islamiste ,  sans prÊcÊdents dans ses manifestations violentes . Cet hyper-extrÊmisme se distingue par  un système radical de droit et de gouvernement  ainsi que  des tentatives systÊmatiques pour anÊantir ou expulser tous les groupes qui ne sont pas conformes à leurs perspectives, y compris les coreligionnaires modÊrÊs et ceux de traditions diffÊrentes . Les responsables de la persÊcution dans 12 des 23 pays les plus incriminÊs sont des organisations non-gouvernementales, rappelle l'AED, c'est-à -dire les fondamentalistes ou les organisations militantes, dont Daech constitue l'exemple le plus connu. L'Irak, oÚ l'État islamique a plantÊ son drapeau noir en juin 2014, constitue un cas à part dans la persÊcution religieuse, en raison des chrÊtiens chassÊs de la plaine de Ninive par les djihadistes après la prise de Mossoul, mais aussi du conflit entre sunnites et chiites qui se persÊcutent mutuellement. Mais l'absence de libertÊ religieuse a des racines plus profondes, note l'association.  Dans son ensemble, la libertÊ religieuse en Irak souffre d'un conflit profondÊment sectaire qui ne semble pas susceptible d'être rÊsolu prochainement , Êcrivent les auteurs, notant que  la situation est meilleure pour les chrÊtiens  dans la zone contrôlÊe par les Kurdes. Les auteurs Êvoquent aussi la Syrie en  situation de guerre sectaire , oÚ les persÊcutions sont commises aussi
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bien par les rebelles islamistes, que les Kurdes dans le nord, et le gouvernement d'Assad.
RÊpression d'État
Certains pays comme l'Inde, le Pakistan, la Birmanie, oÚ il existe une religion d'État, mènent une rÊpression organisÊe envers les minoritÊs religieuses. La CorÊe du Nord, dictature oÚ la religion est interdite au profit d'un culte exclusif de la personnalitÊ des dirigeants, se distingue comme un des pires pays pour ce qui est de l'intolÊrance religieuse. Le rapport considère Êgalement l'Arabie saoudite  comme un des pires contrevenants à la libertÊ de culte , son gouvernement pouvant être considÊrÊ comme responsable de  violations systÊmatiques, persistantes et flagrantes de la libertÊ religieuse . Et de citer la Commission amÊricaine sur la libertÊ religieuse dans le monde, qui rappelle que ce pays  continue à poursuivre, à emprisonner et à fouetter des individus pour dissidence, apostasie, blasphème, et sorcellerie , qu'il s'agisse d'athÊes, de chrÊtiens ou de la minoritÊ chiite, qui  souffre toujours de discrimination sociale, lÊgale, Êconomique et politique . Le rapport pointe Êgalement une  nouvelle vague de rÊpression  non liÊe à l'islam, sur les groupes religieux, signalÊe en Chine et au TurkmÊnistan. Le rapport rappelle des incidents rÊcents en Chine : la dÊmolition de 2000 croix des Êglises, des prêtres sÊquestrÊs, des fidèles arrêtÊs, et des Êtudiants expulsÊs de l'universitÊ.
Lien entre paix et libertĂŠ religieuse
Face à cet Êtat des lieux plutôt catastrophiste, Marc Fromager insiste sur  le lien qui existe entre la libertÊ religieuse et la paix .  Si nous voulons la paix, nous devons protÊger et dÊvelopper la libertÊ religieuse , Êcrit le directeur de l'AED. Un propos repris par le père Jacques Mourad, prêtre catholique de Syrie capturÊ par Daech et emprisonnÊ à Raqqa pendant 80 jours qui Êcrit en prÊambule du rapport :  Notre monde est au bord d'une grande catastrophe car l'extrÊmisme menace d'anÊantir toute trace de diversitÊ dans la sociÊtÊ. Or, s'il y a une chose que la religion nous enseigne, c'est la valeur de la personne humaine, la nÊcessitÊ de respecter les uns les autres comme un cadeau de Dieu.  Un vœu pieux pour l'avenir. (La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Crèches de NoÍl en mairie, le conseil d’État se prononce
Le rapporteur avait estimÊ que la loi de 1905 ne s’oppose pas par principe à l’installation d’une crèche, mais à condition que cette installation ne manifeste pas la reconnaissance d’un culte.
Une municipalitÊ ou un conseil gÊnÊral a-t-il le droit d’installer une crèche de NoÍl dans un bâtiment rÊpublicain ? À la veille de l’Avent – et des manifestations culturelles ou commerciales qui l’accompagnent – le conseil d’État tranche cette question qui en cache une autre : une crèche de NoÍl est-elle une tradition culturelle ou un rite religieux incompatible avec le respect de la laïcitÊ ?
Le dÊbat sur la distinction entre culturel et religieux n’est pas nouveau mais a rebondi l’automne dernier à l’occasion de dÊcisions contradictoires rendues par
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le juge. La Cour administrative d’appel de Nantes avait validÊ l’installation d’une scène de la nativitÊ au conseil gÊnÊral de VendÊe estimant qu’elle s’inscrit dans une  tradition relative à la prÊparation de la fête familiale de NoÍl . Celle de Paris avait au contraire donnÊ raison à une association laïque qui contestait l’installation d’une crèche à la mairie de Melun (Seineet-Marne), considÊrant qu’elle devait être  regardÊe comme ayant le caractère d’un emblème religieux .
Un contexte de tensions identitaires
Dans le contexte troublÊ par la montÊe des tensions identitaires et des polÊmiques sur la laïcitÊ, le conseil d’État a choisi de se rÊunir en  assemblÊe du contentieux , formation de 17 juges qui ne statue que sur les affaires d’importance majeure.
Lors de l’audience, le 21 octobre dernier, le rapporteur public, dont l’avis est gÊnÊralement suivi par les juges, avait estimÊ que la loi de 1905 et le principe de neutralitÊ  n’interdisent pas par principe l’installation d’une crèche sur le domaine public, mais uniquement l’installation d’une crèche qui manifesterait un geste de reconnaissance d’un culte. 
Pour en arriver à cette conclusion, la magistrate AurÊlie Bretonneau a dÊveloppÊ toute une rÊflexion, à la fois historique et sociologique, sur la signification de la crèche. D’oÚ il ressort qu’elle est  un objet mixte, porteur d’une pluralitÊ de significations, ce qui nous semble la seule approche honnête.  Pour la magistrate, cette nature mixte de la crèche, à la fois objet culturel et symbole religieux, interdit de lui appliquer un  interdit lÊgislatif de facture binaire  qui se rÊsumerait soit à l’interdit total soit à l’accueil inconditionnel.
Des crèches, juste à NoÍl et pour la fête
Cette autorisation des crèches doit être assorti de conditions strictes  : que l’installation de la crèche ne soit pas permanente mais s’inscrive  dans le temps festif liÊ à la cÊlÊbration de NoÍl  ; qu’elle ne soit accompagnÊe d’aucune  initiative teintÊe de prosÊlytisme religieux ; et qu’elle revête le  caractère d’une manifestation culturelle ou à tout le moins festive .
AurÊlie Bretonneau ne mÊconnaÎt pas les tensions qui agitent aujourd’hui la sociÊtÊ française sur les questions identitaires. Ces dernières annÊes, certaines municipalitÊs notamment d’extrême droite ont pu vouloir instrumentaliser la crèche.  L’apparition soudaine d’une crèche (‌) dans un contexte local de crispation sur la question religieuse, pourra être l’indice d’une revendication , souligne le rapporteur.
Une vision libĂŠrale de la laĂŻcitĂŠ
Dans un rÊcent rapport, une dÊcision sur le port du burkini, le conseil d’État avait estimÊ que cette tenue pouvait être autorisÊe tant qu’un trouble à l’ordre public n’est pas avÊrÊ. De la même façon, la magistrate s’en tient à vision libÊrale de la laïcitÊ.
 Nous ne croyons pas que ce contexte vous impose d’instruire par principe le procès de la crèche au risque, à vouloir trop traquer le religieux derrière la tradition festive ou le folklore, d’attiser des soupçons et des controverses qu’il vous appartient plutôt d’apaiser , a conclu la rapporteuse, appelant les juges à  privilÊgier la dimension pacificatrice de la laïcitÊ .
Fondamentalistes de la laĂŻcitĂŠ
Ces conclusions avaient suscitÊ des rÊactions critiques dans les rangs des associations laïques, notamment du côtÊ des Libres penseurs, à l’origine des recours en question. Elle avait au contraire ÊtÊ saluÊe par de nombreux observateurs qui en appelaient à une approche pragmatique. Ainsi dans son avis du 5 dÊcembre 2014, l’Observatoire de la laïcitÊ soulignait qu’il appartenait au juge d’apprÊcier  au cas par cas  et que les traditions locales doivent être prises en compte.
 La visÊe du rapporteur, qui a toutes les chances d’être suivi par l’instance de jugement, est de prÊserver la neutralitÊ de l’État (‌) sans aseptiser totalement l’espace public. C’Êtait dÊjà contre les fondamentalistes de la laïcitÊ, l’intention de Briand‌  commentait dans la Croix le spÊcialiste de la laïcitÊ Philippe Portier.
(Le Courrier du Vietnam/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Saigon, Vietnam – Le Vietnam se dote d’une loi sur les croyances et les religions
L’AssemblÊe nationale du Vietnam a adoptÊ ce vendredi après-midi 18 novembre la Loi sur les croyances et les religions. ComposÊ de 9 chapitres, soit 68 articles, le texte stipule les libertÊs de croyance, de religion, les activitÊs religieuses, les organisations religieuses, les droits et les devoirs des organismes, organisations, individus relatifs aux activitÊs croyantes, aux activitÊs religieuses. La loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2018, dispose que les citoyens ont les libertÊs de croyance, de religion et le droit de pratiquer ou ne pas pratiquer une religion. Les personnes adhÊrant à des croyances, les fidèles ont le droit d’exprimer leur foi, de pratiquer leurs cÊrÊmonies de culte et de prières, de participer aux formes d’activitÊs festives communautaires, à la cÊlÊbration des cÊrÊmonies religieuses et à l’Êtude de la doctrine de la religion à laquelle elles adhèrent. Les citoyens ont le droit de s’engager dans la vie religieuse dans des Êtablissements religieux ou les Êtablissements de formation des religieux. Les mineurs s’engageant dans la vie religieuse dans des Êtablissements religieux ou les Êtablissements de formation des religieux doivent avoir l’approbation de leurs parents ou de leur tuteur. Les dignitaires ecclÊsiastiques, les agents religieux subalternes, les religieux peuvent pratiquer des cÊrÊmonies religieuses dans les limites de leurs responsabilitÊs. Ils ont le droit de prêcher la religion à l’intÊrieur des Êtablissements religieux ou dans des lieux approuvÊs conformÊment aux prescriptions de la loi.
L’État respecte et protège le droit aux activitÊs croyantes
En particulier, afin de garantir les droits de l’homme prÊvus par la Constitution, la Loi sur les croyances et les religions affirme que les personnes placÊes en dÊtention provisoire, purgeant une peine de prison ou faisant l’objet d’un placement dans un centre Êducatif en conformitÊ avec les prescriptions de la loi, ont le droit d’utiliser des livres liturgiques, d’exprimer leur foi.
BIA - N° 408 - Novembre 2016 - 7
Les organisations religieuses ont le droit de mener des activitÊs religieuses conformÊment à leur charte, à leur règlement, de publier les livres religieux, de rÊhabiliter ou de construire leurs Êtablissements religieux. Elles peuvent recevoir des offrandes et des dons volontaires des organismes et des individus du pays, ainsi que des organismes et individus de l’Êtranger, conformÊment aux prescriptions de la loi. Dans le but de garantir les libertÊs de croyance et de religion, la loi dispose clairement que l’État respecte et protège le droit aux activitÊs croyantes, aux activitÊs religieuses conformÊment aux prescriptions de la loi, fait en sorte que les religions soient Êgales devant la loi. L’État respecte et protège les valeurs positives de la tradition du culte des ancêtres, la mÊmoire et l’exaltation des personnes ayant acquis des mÊrites à l’Êgard du pays et de la communautÊ, contribuant ainsi à rÊpondre aux besoins spirituels du peuple. Les lieux de culte des croyances et des religions sont protÊgÊs par la loi. Le Front de la Patrie du Vietnam, dans le cadre de sa mission et des pouvoirs qui lui sont impartis, a la charge de rassembler les compatriotes qui adhèrent à une croyance, une religion et ceux qui n’y adhèrent pas pour Êdifier la grande union du peuple tout entier ; Êdifier et dÊfendre la Patrie. Il a la responsabilitÊ de reflÊter, en temps opportun, les opinions et les aspirations du peuple en ce qui concerne les questions en rapport avec la croyance et la religion pour en faire Êtat auprès des organes compÊtents de l’État. Le Front de la Patrie du Vietnam a Êgalement la charge de participer à sensibiliser et à mener campagne auprès des dignitaires ecclÊsiastiques, des religieux, des fidèles, des croyants, des organisations religieuses et du peuple pour que tous appliquent la lÊgislation sur la croyance et la religion. Il doit aussi participer à l’Êdification et au contrôle de la mise en œuvre de la lÊgislation concernant les croyances et les religions. Les organisations religieuses sont une personne morale non commerciale à partir du jour de sa reconnaissance par un organe d’État compÊtent. Pour se faire enregistrer et obtenir l’autorisation d’entrer en activitÊs, elles doivent satisfaire à certaines conditions, notamment possÊder une charte, des biens ne correspondant pas à ceux d’un autre particulier, d’une autre organisation. Elles doivent Êgalement avoir une doctrine, un droit canon, des cÊrÊmonies en conformitÊ avec les bonnes mœurs et les intÊrêts de la nation, un règlement mettant en pratique les principes directeurs, les objectifs, une orientation de la pratique religieuse ne s’opposant pas aux prescriptions nationales.
SociĂŠtĂŠ
(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – 1,3 milliards de catholiques dans le monde
Ă€ l’occasion de la JournĂŠe missionnaire mondiale, le dimanche 23 octobre 2016, l’Agence vaticane Fides a prĂŠsenteĚ un panorama statistique de l’Église catholique dans le monde au 31 dĂŠcembre 2014. Le nombre de catholiques, d’ÊvĂŞques, de prĂŞtres et de diacres continue d’augmenter. Par contre, celui des religieux et religieuses et des sĂŠminaristes est en recul. Selon les chiffres du Vatican, les catholiques repreĚ sentent 17,77% de la population mondiale. Le nombre des catholiques ĂŠtait en 2014, de 1 272 281 000, avec une augmentation totale de 18 355 millions. L’augmentation concerne tous les continents Ă l’exception de l’Europe. Elle est la plus importante en Afrique (+8 535 millions) et en AmĂŠrique (+6 642 millions), suivies par l’Asie (+3 027 millions) et l’OceĚ anie (+208 000). L’Europe voit en revanche le nombre des catholiques diminuer de 57.000 unitĂŠs.
416 000 prĂŞtres pour 5 237 ĂŠvĂŞques
415 792 prĂŞtres ĂŠtaient au service de cette population catholique, soit une lĂŠgère augmentation de 444. L’Europe subit toujours une diminution constante du nombre de ses preĚ‚tres ( 2 564). Dans une moindre mesure, l’AmĂŠrique ( 123) et l’OcĂŠanie ( 86) connaissent aussi un recul. L’Afrique (+ 1 089) et l’Asie (+ 2 128) sont en progression. Le nombre des grands sĂŠminaristes, diocĂŠsains et religieux, a globalement diminueĚ de 1 312 unitĂŠs, pour un total de 116 939. Les augmentations concernent seulement l’Afrique (+ 636) tandis que le nombre des grands sĂŠminaristes diminue en AmĂŠrique ( 676), en Asie ( 635), en Europe ( 629) et en OcĂŠanie ( 8). Le nombre total des ĂŠvĂŞques dans le monde a augmenteĚ de 64 unitĂŠs atteignant un total de 5 237 dont 3 992 diocĂŠsains et 1 245 religieux. Le nombre des diacres permanents dans le monde a augmentĂŠ de 1 371 et arrive au total de 44 566. Les augmentations les plus fortes concernent l’AmĂŠrique (+ 965) et l’Europe (+ 311), continents auxquels s’ajoutent l’Afrique (+ 25), l’Asie (+ 65) et l’OcĂŠanie (+ 5).
Religieux et religieuses en recul
Le nombre des religieux non prêtres a diminuÊ globalement pour la deuxième annÊe consÊcutive, de 694 unitÊs et arrive à un total de 54 559. Les augmentations concernent l’Afrique (+ 331) et l’Asie (+ 66) alors que les diminutions sont relatives à l’ArmÊrique ( 362), à l’Europe ( 653) et à l’OcÊanie ( 76). La diminution globale du nombre des religieuses se confirme, supÊrieure encore, cette annÊe, à celle de l’annÊe prÊcÊdente (– 10 846). Les religieuses restent tout de même au nombre de 682 729. Les augmentations concernent, une fois encore, l’Afrique (+ 725) et l’Asie (+ 604) alors que les diminutions intÊressent l’AmÊrique (– 4 242), l’Europe ( 7 733) et l’OcÊanie (– 200).
216 500 instituts d’instruction et d’Êducation
Dans les domaines de l’instruction et de l’Êducation, l’Église gère de par le monde 73 580 Êcoles maternelles, 96 283 Êcoles primaires et 46 339 Êtablissements d’enseignement secondaire.
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116 060 instituts sanitaires, de bienfaisance et Mais cela signifie-t-il pour autant que le sacrÊ disparaisse ? d’assistance
Les instituts de bienfaisance et d’assistance dirigÊs par l’Église dans le monde comprennent : 5 158 hôpitaux ; 16 523 dispensaires ; 612 lÊproseries principalement en Asie,15 679 maisons de retraite pour personnes âgÊes, malades chroniques et handicapÊs, 9 492 orphelinats ; 12 637 jardins d’enfants ; 14 576 centres de consultation matrimoniale; 3 782 centres d’Êducation ou de rÊÊducation sociale et 37 601 institutions d’un autre genre. (cath.ch apic/fides/mp)
(FranceInter/Isabelle de Gaulmyn/BIA) Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – La mort est-elle encore un acte religieux en France ?
Oui, et c’est face à la mort que le Français se montre encore le plus croyant. Si moins d’un un français sur dix, de son vivant, va à la messe le dimanche, ce sont encore près de 7 français sur dix qui sont enterrÊs religieusement (c’est le fameux  une messe est possible  de F. Mitterrand). Beaucoup plus que le baptême ou le mariage, la mort reste encore le moment par lequel on Êprouve un besoin de sacrÊ même dans une sociÊtÊ sÊcularisÊe. D’ailleurs, le jour des morts, qui suit celui de la Toussaint, est un moment oÚ, pratiquants ou non, les Français vont massivement se recueillir sur les tombes. À noter que cette fête de la Toussaint a ÊtÊ instaurÊe vers l’an 800, à l’Êpoque pour christianiser la fête païenne de Samhain d'origine celtique qui cÊlÊbrait le souvenir des ancêtres et le dÊbut d'une nouvelle annÊe.
Mais alors, rien n’a changÊ concernant les rites funÊraires ?
Si, parce que ce religieux se marque de manière très diffÊrente. On peut même dire que, en moins de trente ans, on a vÊcu une rÊvolution en profondeur de la ritualisation de la mort, en France. Autrefois, le cercueil passait par un lieu de culte (Êglise, ou temple protestant). DÊsormais, c’est à peine le cas de 50 % des dÊfunts. Pour les autres, il y a toujours un moment religieux, temps de recueillement, de prière, mais qui se fait gÊnÊralement au cimetière. Surtout, et c’est le grand bouleversement, de plus en plus de Français choisissent la crÊmation : 38 % selon les dernières Êtudes, alors qu’en 1980, c’Êtait moins de 1 % ! Une tendance qui ne fait que se confirmer. La crÊmation est sans doute ce qui correspond aux aspirations de notre sociÊtÊ : plus individualiste, puisque plutôt que de rejoindre les autres morts de la collectivitÊ dans un cimetière commun, les cendres sont privatisÊes, remises à la famille ; une sociÊtÊ aussi oÚ l’on ressent moins le besoin d’inscrire l’individu dans une filiation, comme le faisait le caveau familial.
Commission paritaire 1111 G 88583 DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne
Non, et c’est pour cela qu’il faut nuancer ces Êvolutions. Lorsque la crÊmation est apparue en France, à la fin du XIXe siècle, c’Êtait un combat de militants laïcs et anticlÊricaux qui voulaient ainsi affirmer une idÊologie positiviste, et s’Êlever contre l’influence de l’Église. D’ailleurs, cette dernière a aussitôt ripostÊ, en interdisant la crÊmation pour ses fidèles. C’Êtait donc un acte de militance athÊe. Mais du côtÊ de l’Église, les choses ont ÊvoluÊ, et en 1963, elle a reconnu que rien, dans la thÊologie chrÊtienne, ne pouvait justifier d’interdire la crÊmation. Un texte de Rome, la semaine dernière, vient d’ailleurs encore de rappeler que l’Église n’y est pas opposÊe. De l’autre côtÊ, dans les crÊmatorium, le rite a pris une place de plus en plus importante, autrefois, les tenants de la crÊmation ne voulaient, justement, aucune cÊrÊmonie : la mort marquait la fin. DÊsormais, et de plus en plus, tout un rituel est proposÊ pour les crÊmations, même si la famille du dÊfunt ne choisit pas des funÊrailles religieuses proprement dites : les entreprises de Pompes funèbres ont prÊvu des chambres, dans les crÊmatorium, et elles organisent une sorte de liturgie laïque, oÚ l’on choisit des musiques, des temps de tÊmoignage, des textes que l’on lit. Même si, officiellement, il ne s’agit pas d’un rituel religieux, la frontière est en rÊalitÊ très mince avec des cÊrÊmonies confessionnelles. Sans doute parce que, au moment de la mort, on ne peut pas Êviter de se poser la question du sens de la vie, et donc de la mort du dÊfunt. Il y a donc encore bien un rituel, mais ce rituel est privatisÊ, au sens oÚ il est pris en charge non plus par les cultes, mais par des entreprises privÊes, les Pompes funèbres, qui ont prÊvu cela dans leur catalogue de prestation et en font un acte commercial.
C’est une Êvolution qui marque toutes les religions en France ?
Non, et notamment pas l’islam, totalement hostile à l’incinÊration. De plus, les musulmans, comme les juifs, veulent que leurs morts soient enterrÊs avec des gens partageant la même foi. Comme depuis 1881, en France, les cimetières constituent des espaces laïques et neutres, et que les distinctions en raison des croyances sont même interdites par la loi de 1884, des circulaires (la dernière en date de 2004) ont progressivement autorisÊ des regroupements par confession, ce que l’on appelle les  carrÊs . Mais ces carrÊs sont encore peu nombreux, et surtout, les musulmans prÊfèrent, à plus de 80% !, aller enterrer leurs morts dans leur pays d’origine, pour être sÝr d’être enterrÊ selon les prescriptions de leur religion : dans un linceul à même la terre, sans cercueil, face à la Mecque. Ce qui reste un frein puissant à une vÊritable intÊgration à la communautÊ nationale.
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