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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 37e annÊe • n° 409 - DÊcembre 2016
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Nouvelles des Églises adventistes
Paris, France - Les dÊclarations et l’enseignement officiel de l’Église adventiste du septième jour Paris, France - VidÊo à l’intention du service du culte des Êglises le premier samedi de janvier Bruxelles, Belgique - Sois courageux ! Congrès J.A.
FĂŠdĂŠration protestante de France
Marseille, France - Paroisse renouvelÊe en se recentrant sur les fondamentaux de l’Évangile
Protestantisme international
Genève, Suisse - Supprimer l’intÊrêt, et rÊformer le système monÊtaire Wittenberg, Allemagne - Les protestants allemands renoncent officiellement à convertir les juifs
L’œcumÊnisme
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
Genève, Suisse - Le ComitÊ exÊcutif du COE publie une dÊclaration sur la justice climatique Genève, Suisse - DÊclaration sur la justice climatique
LibertĂŠ religieuse
Pakistan - Les chrÊtiens inquiets de la lÊgislation sur les mÊdias Genève, Suisse - Religion, paix et sÊcuritÊ : un sommet mondial à l’ONU
SociĂŠtĂŠ - Analyses
Paris, France - La dynamique des religions chez les immigrĂŠs et leurs descendants
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra JĂŠthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert
BIA - N° 409 - DÊcembre 2016 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Les dÊclarations et les enseignements officiels de l’Église adventiste
Le service de presse adventiste met en garde contre plusieurs mÊprises qui circulent depuis quelque temps sur l’Église adventiste du septième jour comme sur d’autres dÊnominatons. Par exemple, des individus ou des associations se prÊtendant être affiliÊs ou membres de l’Église adventiste diffusent des enseignements tendancieux qui n’ont aucun rapport avec l’enseignement ou les agissements de l’Église ou de l’une des institutions adventistes de France ou de Belgique. Ainsi une personne d’origine amÊricaine pratique des massages tantriques  Êrotiques  en ayant crÊÊ plusieurs centres oÚ la nuditÊ du personnel est de mise. Sur le site internet de cette sociÊtÊ, l’auteur a placÊ des versets bibliques pour justifier la valeur de la nuditÊ, du naturisme et des massages. Il a Êgalement placÊ des liens vers des sites chrÊtiens, humanitaires et adventistes dont il se rÊfère pour entrer, à partir du livre de l’Apocalypse dans la propagande de ses idÊes qu’il assimile à une ÊvangÊlisation. D’autres sites internet tenus par une diversitÊ de groupes se rÊclament de valeurs adventistes en se rÊfÊrant à des paroles empruntÊes à la rÊformation protestante, aux pionniers de l’adventisme, aux rÊcits prophÊtiques en ajoutant des interprÊtations fantaisistes, insolentes à l’Êgard de leurs contemporains. En Êcartant volontairement le contexte d’un livre comme celui de l’Apocalypse, ces sites utilisent la thÊorie du complot pour dÊnoncer la religion, la politique, la sociÊtÊ, les instances internationales comme l’ONU, le Conseil de l’Europe, etc. Enfin, une sÊrie de sites veulent donner des leçons de prosÊlytisme à l’Église adventiste du septième jour dont les dirigeants et les membres ne leur paraissent pas assez parfaits, quelques sites rejettent la doctrine de la trinitÊ et autres enseignements bibliques. Pour Êviter la confusion avec ces phÊnomènes reflÊtant une dÊformation de l’Église adventiste il est toujours nÊcessaire de distinguer entre ce qui est officiel et ce qui ne l’est pas. C’est dans ce sens qu’un premier communiquÊ du BIA avait ÊtÊ diffusÊ au premier trimestre de cette annÊe. En effet, une dÊclaration avait vu le jour le 1er mars 2016 avec le texte  Ce qui est officiel et ce qui ne l’est pas  par l’Union des FÊdÊrations adventistes de France et de Belgique (cf BIA n° 401, mars 2016, p. 2 cf. www.adventiste.org/actualite.html/688).
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - VidÊo à l’intention du service du culte du premier samedi de janvier
Pour la troisième annÊe consÊcutive, le samedi 7 janvier 2017 sera une journÊe particulière pour les Êglises adventistes des FÊdÊrations de l’Union des FÊdÊrations de France et de Belgique.
Chaque Êglise aura la possibilitÊ de voir et d’entendre, sur Êcran, une prÊdication qui ouvrira l’annÊe en montrant l’impact de la Bible dans la vie d’une variÊtÊ d’hommes et de femmes adventistes.
La lecture de la Bible sera faite dans la diversitÊ des langues du territoire de l’Union, les tÊmoignages montreront l’attraction de la Bible dans la vie quotidienne et le message biblique sera assurÊ par le prÊsident de l’Union, le pasteur Ruben de Abreu.
Les pasteurs recevront des informations utiles par courriel, pour favoriser la connexion sur grand Êcran dans leurs Êglises locales (tÊlÊchargement assurÊ plusieurs jours à l’avance). La vidÊo sera mise sur le site de l’Union (www.adventiste.org) et restera en ligne à compter du 7 janvier. Cette annÊe, cette production peut être lisible aussi bien par des membres initiÊs au langage, à l’expression et à la culture religieuses que par des non-initiÊs. (FBL/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Bruxelles, Belgique - Sois courageux ! Congrès de la jeunesse adventiste
Lors du week-end de l’Armistice, du 10 au 13 novembre, 260 jeunes se sont retrouvÊs au congrès de jeunesse organisÊ par l’Église adventiste internationale de Bruxelles sur le thème  Sois courageux . Le Congrès des jeunes s’est tenu à Malines, une ville nÊerlandophone situÊe en RÊgion flamande dans la province d'Anvers.
L’oratrice principale Êtait Janet Page. Elle exerce aux États-Unis comme responsable des ministères de prière et coordinatrice du ministère des femmes aussi bien à la confÊrence gÊnÊrale de l’Eglise adventiste que dans les FÊdÊrations de Pensylvanie et de Californie.
DiffĂŠrents ateliers ont ĂŠtĂŠ assurĂŠs par des spĂŠcialistes de jeunesse, invitĂŠs pour la circonstance : Leandro Fonseca, Stefan Hartmann, Ricardo Pereira, Johan Vanbrabant, sans oublier Philippe Leduc, le responsable du dĂŠpartement de la jeunesse adventiste de la FĂŠdĂŠration belgo-luxembourgeoise (FBL).
Les intervenants ont pu partager diffÊrents aspects interpellants pour la vie de leurs auditeurs qu’ils ont encouragÊs à oser croire dans les promesses divines, à vivre une vie de prière, en conformitÊ avec la pensÊe des auteurs bibliques et de Dieu pour comprendre la puissance que Dieu peut encore exercer aujourd’hui.
Le texte biblique de ce congrès Êtait empruntÊ à un livre de l’Ancien testament, celui de DeutÊronome au chapitre 31 et verset 6 avec son interpellation :  Soyez forts et courageux ! N’ayez pas peur, ne vous laissez pas effrayer par eux : le Seigneur, ton Dieu, marche lui-même avec toi ; il ne te dÊlaissera pas, il ne t’abandonnera pas .
FĂŠdĂŠration protestante de France
(Regards Protestants/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Marseille, France - Paroisse renouvelÊe en se recentrant sur les fondamentaux de l’Évangile
Au cœur de la Canebière à Marseille, non loin du Vieux Port et de la rue Paradis, se trouve la paroisse protestante de Grignan, temple historique de la ville à l’architecture nÊoclassique sur fond de colonnes doriques1. Soit l’une des quatre paroisses de l’Eglise Protestante Unie de Marseille2. Car la ville phocÊenne, catholique et musulmane, peut aussi se targuer de figurer parmi les capitales historiques du protestantisme français. Rue Grignan, le dÊnommÊ  vieux temple  inaugurÊ en 1825, accueille quelque 550 familles. Une paroisse qui s’interroge depuis plusieurs annÊes dÊjà sur son Êvolution et l’ouverture à donner face au monde qui change.  L’assemblÊe de nos paroissiens s’est totalement renouvelÊe ces dernières annÊes , annonce Anne Faisandier, pasteure depuis deux ans de la paroisse de Grignan. Après avoir passÊ douze ans à la paroisse Lyon Rive Gauche avec son mari, Olivier Raoul-Duval, Êgalement pasteur. Et de poursuivre :  Plus de la moitiÊ de nos paroissiens ne sont pas issus d’une famille protestante. L’assemblÊe affiche une grande diversitÊ d’origines gÊographiques, spirituelles et sociales avec de nombreux parents cÊlibataires. Nous sommes totalement sortis du modèle protestant d’autrefois, de type HSP, traditionnel français. Plus la même histoire, plus la même culture et plus les mêmes codes qui constituaient le ciment d’antan. Du reste, le conseil presbytÊral, de 14 membres, reflète cette nouvelle diversitÊ. 
S’adapter et s’appuyer sur les atouts de cette diversitÊ
C’est pourquoi, Anne Faisandier, donne à son arrivÊe une nouvelle configuration au catÊchisme, le système traditionnel s’avÊrant essoufflÊ. Plus de catÊchisme au sens traditionnel du terme mais des  journÊes croisières , un dimanche par mois au temple, rÊunissant, avec succès, parents et enfants ensemble, condition sine qua non, du culte au goÝter autour d’un thème toujours diffÊrent. À chaque fois, une quarantaine de participants, pas toujours les mêmes, sur un potentiel d’environ 90 personnes. Autre exemple d’adaptation à cette nouvelle donne sociologique : les  groupes de maison . Ils sont ainsi une quarantaine, rÊpartis en quatre groupes (une dizaine de personnes pour chacun), à se rÊunir, deux fois par mois, afin d’Êchanger, prier, chanter dans un contexte amical, le pasteur les rencontrant environ une fois par trimestre. Un animateur par groupe, formÊ et accompagnÊ par le pasteur. Enfin, l’accueil, depuis janvier dernier, d’une famille chrÊtienne irakienne (parents et deux petites filles), demandeuse d’asile.  Tout fonctionne en rÊseau, raconte Anne Faisandier, mère de trois adolescentes de 11 à 18 ans. La paroisse fournit le logement et prend en charge les frais. L’Entraide et une institutrice à la retraite se sont chargÊs des do-
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cuments officiels, en lien avec la Cimade. Ce qui a permis à la famille d’obtenir un titre de sÊjour. Les petites filles sont aujourd’hui scolarisÊes. Meubles et cartes de transports ont ÊtÊ fournis. Jusqu’au boulanger qui fournissait le pain gratuitement. Cela a crÊÊ un lien formidable au sein de la paroisse. Chacun a apportÊ une pierre à l’Êdifice. Un vrai cadeau pour nous car c’est en accueillant les autres que nous nous accueillons les uns les autres. 
1. Paroisse de Grignan, 15 rue Grignan 13006 Marseille. 04 91 33 03 70/erfgrignan@free.fr 2. Consistoire Arc PhocĂŠen-Marseille est constituĂŠ de six paroisses : Marseille Grignan ; Marseille Provence ; Marseille Sud Est-Magnan ; Marseille Nord-Vitrolles. Aubagne et La Ciotat.
Protestantisme international
(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Supprimer l’intÊrêt, et rÊformer le système monÊtaire
Au XVIe siècle, Jean Calvin a ÊtÊ le premier thÊologien à cautionner la pratique du prêt à intÊrêt en Europe. Dans le cadre des 500 ans de la RÊforme, retour en deux volets sur cet aspect peu connu de l’œuvre du cÊlèbre rÊformateur. Et sur la pertinence de cette pratique dans l’Êconomie moderne. Le prêt à intÊrêt s’est dÊveloppÊ en Europe dans les siècles qui ont suivi la RÊforme. LÊgitimÊ au XVIe siècle par Calvin, il est aujourd’hui remis en question par certains acteurs de l’Êconomie, car ses effets se font lourdement sentir dans la sociÊtÊ. L’exemple le plus souvent citÊ est celui des États, qui doivent parfois s’endetter pour rembourser les intÊrêts de leurs dettes. Mais du côtÊ des entreprises et des particuliers, la situation n’est pas meilleure.  Les intÊrêts sont inclus dans chaque prix que nous payons , souligne l’urbaniste et Êcologiste allemande Margrit Kennedy, auteure du livre  LibÊrer l’argent de l’inflation et des taux d’intÊrêt , paru en 1996. En Allemagne, selon ses calculs,  en moyenne 50% des prix de nos biens et services correspondent au coÝt du capital. Dans ces conditions, si nous supprimions les intÊrêts et les remplacions par un autre mÊcanisme capable d’assurer la circulation monÊtaire, la plupart d’entre nous pourraient être deux fois plus riches ou bien rÊduire de moitiÊ leur temps de travail, tout en conservant le même niveau de vie . Margrit Kennedy souligne ainsi que seule une minoritÊ profite du système : les rentiers, qui vivent des intÊrêts de leur capital. Aymeric Jung, associÊ gÊrant à Genève de Quadia Impact Finance et chroniqueur à Bilan, illustre cette situation avec un exemple :  PlacÊe à 3 % pendant 250 ans, la fortune de Bill Gates, estimÊe en 2016 à 75 milliards de dollars, reprÊsenterait alors le Produit intÊrieur brut mondial actuel, qui est de 70 trillions . Pour lui, il est donc clair que  les systèmes monÊtaires fonctionnant avec des taux d’intÊrêt sont intenables à long terme . Pour pallier à cette pratique, sa sociÊtÊ propose des investissements à caractère social rÊmunÊrÊs en pourcentage du chiffre d’affaires attendu. L’entrepreneur paie une prime de risque remboursable au plus tard dans un dÊlai fixÊ au moment du prêt. Le taux d’intÊrêt est ainsi remplacÊ par un taux de rendement. Plus le succès de l’entrepreneur est rapide, plus le taux de ren-
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dement est ÊlevÊ. En Europe, plusieurs autres Êtablissements proposent des prêts sans intÊrêt, ou à des taux très bas. C’est le cas notamment de la banque coopÊrative JAK en Suède, ou de la banque Wir en Suisse.
L’interdit islamique
La finance islamique offre Êgalement des services de ce type. À l’instar de l’Ancien Testament et des Évangiles, le Coran condamne en effet sans ambiguïtÊs la pratique du prêt à intÊrêt (Sourate II, versets 278 et 279). Selon le livre sain de l’Islam,  le temps appartient à Dieu. L’argent ne peut donc pas fructifier ex nihilo, sans qu’il n’y ait de travail et par le seul fait de l’Êcoulement des jours , souligne Caroline MarieJeanne, MaÎtre de confÊrence à l’universitÊ d’Angers, dans un article paru en 2013 dans la Revue d’Êconomie financière. La finance islamique propose donc deux types principaux de contrats  licites . Dans le premier, celui qui prête de l’argent participe aux bÊnÊfices de l’emprunteur, selon un pourcentage fixÊ lors de l’octroi du prêt. Dans le second, l’argent est rÊmunÊrÊ par une marge sur une opÊration de prêt de biens tangibles non-monÊtaires, comme un appartement. Pour certains, ces opÊrations ne font que contourner l’interdit, en dÊguisant l’intÊrêt. Quoi qu’il en soit, la finance islamique a le vent en poupe depuis les annÊes 1970. Selon le rapport de Jouini et PastrÊ de 2008, elle pourrait peser 1300 milliards de dollars au niveau mondial à l’horizon 2020. En Suisse, aucune institution financière n’est encore spÊcialisÊe dans ce segment. Mais plusieurs banques comme J. Safra Sarasin proposent une palette de services compatibles avec le Coran.
Une monnaie non-marchande
En dehors de la religion, des spÊcialistes comme Margrit Kennedy sont allÊs encore plus loin dans la rÊflexion fondamentale. Pour juguler les consÊquences de l’intÊrêt, ils suggèrent de repenser en profondeur le fonctionnement du système monÊtaire. Ils s’appuient notamment sur les idÊes de l’Êconomiste Silvio Gesell (1862-1930). Celui-ci a dÊfini en 1916, dans son livre  L’ordre Êconomique naturel , les principes d’une monnaie  fondante , qui perdrait pÊriodiquement de sa valeur (demeurage). Ainsi,  au lieu de payer des intÊrêts à ceux qui ont davantage d’argent qu’ils n’en ont besoin, les gens devraient payer un droit minime s’ils ne mettent pas leur argent en circulation , souligne Margrit Kennedy. La somme ainsi rÊcoltÊe irait dans les caisses des collectivitÊs publiques. Aujourd’hui, le Chiemgauer, une monnaie rÊgionale allemande crÊÊe en 2003, fonctionne selon ce principe. L’Êconomiste franco-suisse Michel Laloux milite Êgalement pour ne plus considÊrer la monnaie comme une marchandise, mais uniquement comme un instrument de mesure de l’Êchange. Un peu à l’instar de ce que prÊconisaient les scolastiques et Aristote. Dans son livre  DÊpolluer l’Êconomie , il imagine la mise en place d’un système monÊtaire fonctionnant sans banques centrales, et la crÊation d’instituts de financements d’un type nouveau, entièrement gÊrÊs par la sociÊtÊ civile et octroyant des crÊdits sans intÊrêts. Utopie irrÊalisable et sans lendemains ?  La transformation de la monnaie telle que nous l’avons dÊcrite est si profonde qu’il semble difficile de l’envisager en une seule
Êtape , prÊcise Michel Laloux.  Non pas en raison de problèmes techniques à rÊsoudre‌ L’obstacle est ailleurs. Il rÊside dans la rÊsistance au changement propre à la forme particulière de nos dÊmocraties .
(ProtesInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Wittenberg, Allemagne - Les protestants allemands renoncent officiellement Ă convertir les juifs
Bien que des mesures avaient dÊjà ÊtÊ prises en ce sens, l’Église protestante d’Allemagne a formellement renoncÊ à ÊvangÊliser les juifs lors de son dernier Synode annuel. Cette dÊcision a suscitÊ quelques rÊticences du côtÊ des membres ÊvangÊliques de cette Église. S'attaquant à une question dÊlicate au dÊbut de l’annÊe jubilaire des 500 ans de la RÊforme, la principale Église protestante d'Allemagne a officiellement renoncÊ à sa mission de convertir les juifs au christianisme. Dans les faits, l'Église protestante d’Allemagne (EKD), composÊe de 20 Églises rÊgionales à la fois luthÊriennes, rÊformÊes et unies, avait majoritairement renoncÊ à convertir les juifs dans les dÊcennies qui ont suivi l'Holocauste, et renoncer à cette pratique aurait dÝ être une formalitÊ. Mais abandonner officiellement la  Judenmission , ou mission auprès des juifs, a comportÊ quelques difficulÊs thÊologiques. Dans l'Évangile de Matthieu, JÊsus ordonne à ses apôtres de  faire des disciples de toutes les nations . Certains petits groupes d'ÊvangÊliques, s'opposent depuis longtemps à une dÊclaration officielle contre la conversion, malgrÊ les sollicitations des groupes juifs. Le synode annuel de l'EKD, (le Parlement de l’Église), a finalement rÊdigÊ une rÊsolution qui a ÊtÊ adoptÊe à l'unanimitÊ le 9 novembre à Magdebourg. Celle-ci affirme que les chrÊtiens  ne sont pas appelÊs à montrer à IsraÍl le chemin vers Dieu et son salut. Puisque Dieu n'a jamais renoncÊ à son alliance avec les juifs, son peuple Êlu, ils n'ont pas besoin d'embrasser la nouvelle alliance chrÊtienne pour être sauvÊs. Tous les efforts pour convertir les juifs contredisent notre conviction que Dieu est fidèle et IsraÍl demeure Êlu.  Le fait que les chrÊtiens voient JÊsus comme leur sauveur et pas les juifs est  l’affaire de Dieu . Josef Schuster, prÊsident du Conseil central des Juifs en Allemagne, s'est fÊlicitÊ de cette dÊcision, que ses coreligionnaires demandaient à l'EKD depuis plusieurs annÊes.  Cette renonciation claire de la Mission auprès des Juifs signifie beaucoup pour notre communautÊ,  a-t-il affirmÊ.  Avec ce geste, l'EKD reconnaÎt la souffrance qu’a engendrÊe la conversion forcÊe de nombreux juifs au cours des siècles .
L'antisĂŠmitisme de Luther
Au cours de la dernière dÊcennie, l'EKD a travaillÊ pour prÊparer l’annÊe de commÊmorations des 95 thèses de Luther, dont la tradition prÊcise qu'il les a clouÊes sur la porte de l'Êglise de Wittenberg le 31 octobre 1517. Les luthÊriens du monde entier marqueront l'anniversaire, mais l’Êpicentre des cÊlÊbrations sera en Allemagne. Bien qu'il ait initialement exprimÊ son inquiÊtude pour le sort des juifs dans l'Europe mÊdiÊvale, et espÊrÊ les amener à la foi chrÊtienne, Luther a ensuite changÊ sa manière d’agir et, dans un traitÊ intitulÊ
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 Des Juifs et de leurs mensonges , il a conseillÊ à ses lecteurs de brÝler leurs maisons et leurs synagogues, et de confisquer leur argent. La renonciation de la Mission auprès des juifs fait partie d’une campagne plus vaste de l'EKD pour affronter ces origines antisÊmites embarrassantes, afin que le JubilÊ de la RÊforme puisse se concentrer sur les autres legs de Luther. Le synode de l'EKD a dÊnoncÊ l'annÊe dernière la  haine explicite à l’encontre des juifs  dans les Êcrits de Luther, et a reconnu que son antisÊmitisme avait inspirÊ les nazis plusieurs siècles plus tard. Dans les faits, le synode de l’EKD avait rompu avec l'antisÊmitisme thÊologique traditionnel en 1950, lorsqu’il a dÊclarÊ que l'alliance de Dieu avec les juifs Êtait toujours valide. Mais ce n'est que dans les annÊes 1990 que la plupart des Églises membres se sont clairement positionnÊes contre les efforts d'ÊvangÊlisation. L'EKD n’est pas la seule Église à avoir mis du temps à changer son approche des juifs : l’Église catholique romaine a renoncÊ à son antisÊmitisme thÊologique en 1965 avec le document pionnier  Nostra Aetate  lors du Concile Vatican II. En dÊcembre dernier, soit cinquante ans plus tard, le Vatican a publiÊ une dÊclaration claire selon laquelle  l’Église ne mènera ni ne soutiendra une mission institutionnelle spÊcifique dirigÊe vers les juifs .
Une autre approche chez les luthĂŠriens amĂŠricains
L’Église ÊvangÊlique luthÊrienne en AmÊrique, le plus grand groupe luthÊrien des États-Unis et l’une de ses dÊnominations principales, a dÊnoncÊ l'antisÊmitisme thÊologique dans une dÊclaration de 1994 et exhorte ses membres engagÊs dans le dialogue avec les juifs à  respecter les prÊoccupations de nos prochains . Le Lutheran Church-Missouri Synod, la deuxième plus grande Église luthÊrienne aux EtatsUnis, a Êgalement dÊnoncÊ les diatribes de Luther contre les juifs mais suit son injonction  de prier pour eux, afin qu'ils puissent se convertir . En Allemagne, la plupart des ÊvangÊliques n'appartiennent pas à l'EKD qui compte 23 millions d'habitants, mais à l'Alliance ÊvangÊlique allemande, qui compte plus d'un million de membres. Cependant, certains ÊvangÊliques sont restÊs dans les Êglises rÊgionales de l’EKD et ont longtemps dÊfendu une sorte d’ÊvangÊlisation des juifs. Ils sont les plus nombreux dans l’Église rÊgionale du Wurtemberg, autour de Stuttgart, oÚ un groupe appelÊ le Service de l'Évangile pour IsraÍl s'oppose à la conversion pure et simple, mais soutient les  juifs messianiques  qui acceptent JÊsus comme le sauveur d'IsraÍl. Ce groupe prÊtend compter plus de 1000 membres, dont des migrants venus de Russie depuis la chute du communisme en 1991. En Bavière, une communautÊ se faisant appeler ChrÊtiens confessants – nom qui Êvoque les protestants qui s'opposaient à Hitler – Êtait contre la renonciation aux efforts d'ÊvangÊlisation, arguant que cela limiterait la libertÊ religieuse puisque l’on refuserait aux juifs le droit de changer de foi. Les Juifs messianiques posent problème Les dÊbats internes en amont du synode ont portÊ sur les prÊcisions à apporter à cette dÊcision. Le texte final dÊnonçait les efforts pour convertir les juifs mais
ne mentionnait pas spÊcifiquement les juifs messianiques, qui acceptent JÊsus comme sauveur mais qui ne sont pas considÊrÊs comme juifs par le judaïsme traditionnel. On y lit que  le secret de la rÊvÊlation de Dieu inclut à la fois l'attente du retour du Christ dans la splendeur et la confiance que Dieu sauvera le peuple qu’il a appelÊ en premier . Certains membres du synode ont estimÊ que la dÊclaration aurait dÝ inclure spÊcifiquement les juifs messianiques et craignaient que cette omission ne soit comprise comme un moyen de toujours encourager les juifs à se convertir. Josef Schuster a affirmÊ qu'il comprenait la renonciation à l'ÊvangÊlisation comme  s'appliquant Êgalement aux soi-disant juifs messianiques, qui ne sont pas juifs . Aussi, Detlef Klahr, un haut fonctionnaire du synode, a dÊclarÊ aux journalistes qu'il n'y avait pas d’ Êchappatoire  dans la rÊsolution, et que l'ÊvangÊlisation des juifs Êtait dÊsormais clairement exclue.
L’œcumÊnisme
(COE/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - Le ComitÊ exÊcutif du COE publie une dÊclaration sur la justice climatique
RÊuni à Nanjing et Shanghai, en Chine, du 17 au 23 novembre, le ComitÊ exÊcutif du Conseil œcumÊnique des Églises (COE) a publiÊ une dÊclaration sur la justice climatique dans laquelle il rÊitère sa vive inquiÊtude concernant les changements climatiques, et appelle tous les États à respecter les engagements de l’Accord de Paris. L’Accord de Paris, adoptÊ lors de la ConfÊrence des Nations Unies sur les changements climatiques, en dÊcembre 2015 est entrÊ en vigueur après un rapide processus de ratification rejoint par la Chine et les États-Unis d’AmÊrique. Dans l’Accord de Paris, les pays s’engagent à maintenir l’augmentation mondiale de la tempÊrature en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour limiter la hausse au seuil infÊrieur de 1,5 °C. Le ComitÊ exÊcutif du COE salue et note avec satisfaction l’exemple du gouvernement chinois qui a ratifiÊ l’Accord de Paris et  qui est leader mondial des investissements dans le dÊveloppement des Ênergies renouvelables . La dÊclaration encourage le gouvernement chinois à  faire preuve de davantage de leadership en rÊduisant ses Êmissions de gaz à effet de serre, conformÊment aux engagements de l’Accord de Paris . Le texte rÊaffirme Êgalement l’importance centrale de l’action œcumÊnique continue pour la justice climatique dans le cadre du Pèlerinage de justice et de paix, et de l’intensification de la coopÊration interreligieuse pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Le ComitÊ exÊcutif du COE  appelle tout particulièrement les pays riches industrialisÊs à augmenter leurs aides (y compris via un transfert de technologies) et à respecter leur engagement de consacrer 100 milliards de dollars par an à l’attÊnuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets à partir de 2020 . La dÊclaration exprime aussi de l’inquiÊtude concernant la promesse du prÊsident Êlu des États-Unis, Donald Trump, de se retirer de l’Accord de Paris, et
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appelle le gouvernement amÊricain à tenir et à respecter les engagements qu’implique la ratification de l’Accord de Paris. Notant que les changements climatiques ont dÊjà des consÊquences nÊgatives sur les ÊlÊments qui sont à la base de la subsistance des êtres humains, à savoir l’eau et la nourriture, le texte du ComitÊ exÊcutif salue et encourage les travaux du RÊseau œcumÊnique de l’eau du COE et de la campagne l’Alimentation pour la vie du COE – Alliance œcumÊnique  agir ensemble . Le ComitÊ exÊcutif du COE se rÊunit deux fois par an, surveille les activitÊs en cours, approuve les plans et supervise le budget approuvÊ par le ComitÊ central. C’est la première fois qu’un organe directeur du COE se rÊunit en RÊpublique populaire de Chine. La rÊunion s’est dÊroulÊe à Shanghai et à Nanjing du 17 au 23 novembre. Elle Êtait accueillie par le Conseil chrÊtien de Chine et le ComitÊ du Mouvement patriotique des Trois autonomies. Le 24 novembre, à PÊkin, la direction du Conseil œcumÊnique des Églises a rencontrÊ le ministre Wang Zuoan, directeur de l’administration d’État pour les Affaires religieuses.
(COE/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse - DÊclaration sur la justice climatique
 Au Seigneur, la terre et ses richesses, le monde et ses habitants ! C’est lui qui l’a fondÊe sur les mers et la tient stable sur les flots.  (Psaume 24.1-2) Le 4 novembre 2016, l’accord adoptÊ lors de la ConfÊrence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris, en dÊcembre 2015 (COP21), est entrÊ en vigueur après un rapide processus de ratification rejoint par la Chine et les États-Unis d’AmÊrique. Dans l’Accord de Paris, les pays s’engagent à maintenir l’augmentation mondiale de la tempÊrature en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour limiter la hausse au seuil infÊrieur de 1,5 °C. ConformÊment à l’Accord, les pays dÊveloppÊs doivent aider les pays en dÊveloppement à s’adapter et à croÎtre de manière propre et durable, et à Êlaborer des moyens de remÊdier aux pertes et prÊjudices, y compris aux pertes non Êconomiques. Le Conseil œcumÊnique des Églises et ses Églises membres, Alliance ACT (Alliance de 125 Êglises et organisations connexes qui collaborent dans le domaine de l’aide humanitaire, du plaidoyer et du dÊvloppement), les communions chrÊtiennes mondiales et de nombreuses autres organisations d’inspiration religieuse et de la sociÊtÊ civile militent depuis longtemps pour obtenir ces rÊsultats. Nous saluons en particulier le rôle pionnier qu’a jouÊ le Patriarcat œcumÊnique dans la lutte contre les changements climatiques et la dÊfense de l’environnement depuis 1981. L’Accord de Paris a ÊtÊ accueilli très favorablement et largement applaudi par la communautÊ internationale et la sociÊtÊ civile. Le COE salue notamment le fait que cet accord traduise une approche plus juste des rÊponses apportÊes à la crise climatique, donnant un signe d’espoir très attendu à ceux qui sont les plus vulnÊrables à ses consÊquences. Comme l’a fait remarquer la Dixième AssemblÊe du COE à Busan, en 2013, les victimes des changements climatiques sont le nouveau visage du pauvre, de la veuve et de l’Êtranger, que Dieu aime tout particulièrement. La Dixième AssemblÊe du COE a invitÊ les Églises et les organisations œcumÊniques à faire pres-
sion sur leurs gouvernements respectifs pour qu’ils assument, au-delà de leurs intÊrêts nationaux, leurs responsabilitÊs à l’Êgard de la crÊation de Dieu et de notre avenir commun, et à les exhorter à protÊger et à faire avancer les droits humains fondamentaux des personnes qui sont menacÊes par les consÊquences des changements climatiques. Les membres de la dÊlÊgation œcumÊnique (rÊunie par le COE et Alliance ACT) participant à la ConfÊrence des Nations Unies sur les changements climatiques à Marrakech (COP22), du 7 au 18 novembre 2016, ont appelÊ la COP22 à transformer l’espoir suscitÊ par l’Accord de Paris en ambitions plus grandes et en mesures concrètes. Ils ont Êgalement notÊ que les contributions dÊterminÊes au niveau national Êtaient insuffisantes pour Êviter une ÊlÊvation de la tempÊrature de la planète supÊrieure à 2 °C, sans parler de l’objectif plus ambitieux de 1,5 °C. La dÊlÊgation œcumÊnique a Êgalement invitÊ les pays à amorcer une transition rapide vers une Êconomie à faible Êmission de carbone, notamment en mettant fin aux subventions accordÊes aux Ênergies fossiles et en augmentant les investissements dans les Ênergies renouvelables, et a demandÊ aux pays riches et industrialisÊs d’aider les pays pauvres en dÊveloppement dans leur transition via des transferts financiers et des transferts de technologies. C’est justement à Marrakech, il y a 15 ans, pendant la COP7, que le COE a organisÊ le tout premier colloque permettant d’Êchanger les points de vue chrÊtiens et musulmans sur l’environnement et les changements climatiques. Lors de cette rencontre, chrÊtiens et musulmans avaient affirmÊ :  les communautÊs religieuses s’unissent pour signer la paix avec la Terre . Depuis, la coopÊration et le dialogue interreligieux sur les changements climatiques se sont dÊveloppÊs, contribuant à la dynamique qui a menÊ à l’Accord de Paris. Le ComitÊ exÊcutif du COE, rÊuni à Nanjing, en Chine, du 17 au 23 novembre 2016 : RÊitère la vive inquiÊtude des Églises du monde entier concernant les changements climatiques et ses effets nÊfastes sur l’ensemble de la crÊation, notamment sur les communautÊs autochtones, pauvres et vulnÊrables, les irrÊversibles dÊgradations de l’environnement et pertes de biodiversitÊ, l’augmentation du risque de tensions sociales et politiques, de conflit et de dÊplacement dans un monde soumis aux contraintes climatiques. Le ComitÊ exÊcutif rappelle Êgalement l’obligation morale de dÊsinvestissement des Ênergies fossiles, et d’investissement dans des technologies à faibles Êmissions de carbone pour parvenir à un bienêtre Êconomique, social et environnemental, et pour assurer la pÊrennitÊ de l’ensemble de la crÊation. RÊaffirme l’importance centrale de l’action œcumÊnique continue pour la justice climatique dans le cadre du Pèlerinage de justice et de paix, et de l’intensification de la coopÊration interreligieuse pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Salue et note avec satisfaction l’exemple du gouvernement chinois qui a ratifiÊ l’Accord de Paris et qui est leader mondial des investissements dans le dÊveloppement des Ênergies renouvelables. Encourage le gouvernement chinois à faire preuve de davantage de leadership en rÊduisant ses Êmissions de gaz à effet de serre, conformÊment aux engagements de l’Accord de Paris.
BIA - N° 409 - DÊcembre 2016 - 7
Appelle tous les États à respecter les engagements de l’Accord de Paris grâce à une coopÊration et à des actions locales, nationales et internationales, pour rÊduire les Êmissions de gaz à effet de serre, mettre fin à la dÊforestation, s’assurer que la hausse de la tempÊrature de la planète ne dÊpasse pas 2 °C (en essayant d’atteindre l’objectif d’une ÊlÊvation infÊrieure à 1,5 °C), et augmenter les investissements dans les technologies des Ênergies renouvelables afin que la part de celles-ci atteigne 100% d’ici 2050. Appelle tout particulièrement les pays riches industrialisÊs à augmenter leurs aides (y compris via un transfert de technologies) et à respecter leur engagement de consacrer 100 milliards de dollars par an à l’attÊnuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets à partir de 2020. Exprime son inquiÊtude concernant la promesse du prÊsident Êlu des États-Unis, Donald Trump, de se retirer de l’Accord de Paris, et appelle le gouvernement amÊricain à tenir et à respecter les engagements qu’implique la ratification de cet accord essentiel. Exprime son soutien aux travaux du programme du COE pour la justice Êconomique et Êcologique (JEE) cherchant à mettre au point des activitÊs thÊologiques et Êducatives sur les solutions durables pour la rÊduction de la pauvretÊ et la justice Êcologique, travaux qui soulignent la nÊcessitÊ de modifier les styles de vie pour remÊdier aux causes profondes de l’injustice climatique. Remarque que les changements climatiques ont dÊjà des consÊquences nÊgatives sur les ÊlÊments qui sont à la base de la subsistance des êtres humains, à savoir l’eau et la nourriture, et soutient donc le travail du RÊseau œcumÊnique de l’eau (ROE) qui conduit le COE à devenir une  communautÊ bleue  (en reconnaissant l’eau comme un droit humain, en disant  non  à la vente d’eau en bouteille lorsque l’eau du robinet est potable, et en militant pour des services de distribution et de traitement de l’eau financÊs, possÊdÊs et exploitÊs par les pouvoirs publics), ainsi que la campagne l’Alimentation pour la vie de l’Alliance œcumÊnique  agir ensemble  qui dÊfend la justice alimentaire, le droit humain à la nourriture et une production alimentaire agro-Êcologique et durable.
LibertĂŠ religieuse
(AED/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Pakistan : les chrĂŠtiens inquiets de la lĂŠgislation sur les mĂŠdias
Pour le gouvernement pakistanais, la nouvelle loi venant encadrer la cybercriminalitÊ Êtait nÊcessaire pour lutter contre les menaces terroristes. DÊsormais, toute personne reconnue coupable de cyberterrorisme sera passible de quatorze annÊes d’emprisonnement. Toute incitation à la haine basÊe sur des critères  ethniques, religieux ou sectaires  sera passible de sept ans de camps de travaux forcÊs, et toute personne parodiant publiquement sur Internet un autre individu encourra trois ans d’emprisonnement.
Une loi sur la cybercriminalitĂŠ controversĂŠe
Pour les dĂŠfenseurs des droits de l’homme, cette nouvelle loi, très floue, est inquiĂŠtante car elle risque de rĂŠduire la libertĂŠ d’expression, et d’être utilisĂŠe Ă
mauvaise escient pour faire condamner des personnes injustement.  Les termes très vagues contenus dans cette loi, ainsi que l’absence de dÊfinition prÊcise, nous font craindre qu’en cas d’accusation, les citoyens pakistanais sans instruction ni connaissance de cette nouvelle loi, se retrouvent pris au piège de ces peines très lourdes , dÊnonce Nighat Daad, fondateur de Digital Rights Foundation, auprès de l’agence Reuters.
Une crainte est partagÊe par les minoritÊs chrÊtiennes, qui subissent dÊjà les consÊquences du dÊtournement de la loi anti-blasphème, utilisÊe contre eux pour des motifs qui n’ont rien à voir avec le blasphème. Le cas le plus connu est celui d’Asia Bibi, condamnÊe à mort en 2010.
 Internet est un moyen de communication important pour diffuser la parole de Dieu et former à la foi chrÊtienne dans une rÊpublique islamique. Beaucoup de prêtres utilisent Facebook pour informer leurs communautÊs dans les rÊgions sensibles. Restreindre Internet, c’est restreindre les possibilitÊs d’ÊvangÊlisation , confie le P. Qaiser Feroz, directeur du National Catholic Communication Center. Selon lui, la nouvelle loi sur la cybercriminalitÊ est ambigße et risque d’être mal interprÊtÊe.
Alors que les communautÊs musulmanes peuvent facilement poster leurs croyances sur Internet, les minoritÊs religieuses, chrÊtiennes notamment, se heurtent à de très rÊelles limites par crainte d’être accusÊes de prosÊlytisme et de subir les reprÊsailles des fondamentalistes musulmans.
Interdiction de diffusion des chaĂŽnes de TV chrĂŠtiennes
Pour les chrÊtiens, Internet reste pourtant une des dernières alternatives encore possibles actuellement, depuis que onze chaÎnes de TV chrÊtiennes ont ÊtÊ fermÊes par la Pakistan Electronic Media Regulatory Authority (PEMRA), le conseil supÊrieur des mÊdias Êlectroniques, le 15 octobre dernier.
Toutes ces chaÎnes de TV chrÊtiennes, exceptÊ deux d’entre elles, diffusaient leurs programmes depuis l’Êtranger. Catholic TV, gÊrÊe par l’archidiocèse catholique de Lahore, a Êgalement ÊtÊ contrainte de fermer ses portes.  Depuis la fermeture, nous publions notre programme sur Facebook et nous postons nos vidÊos sur YouTube , explique Jasber Ashiq, directeur de Catholic TV.
 Quel est l’avenir des mÊdias d’Église au Pakistan ? Nous traversons une pÊriode très difficile actuellement. Nous cherchions juste à rejoindre notre propre communautÊ, ignorÊe par les autres chaÎnes de tÊlÊvision , a dÊclarÊ le P. Morris Jalal, prêtre de l’archidiocèse de Lahore, fondateur et directeur gÊnÊral de Catholic TV. Au Pakistan, la diffusion de messages chrÊtiens sur les chaÎnes de TV pakistanaises n’est autorisÊe que pour NoÍl et Pâques, soit moins d’une heure de diffusion par an.
BIA - N° 409 - DÊcembre 2016 - 8
(AIDLR/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Genève, Suisse – Religion, paix et sÊcuritÊ : un sommet mondial à Genève
L’association internationale pour la dÊfense de la libertÊ religieuse (AIDLR) a organisÊ, du 23 au 25 novembre 2016, à Genève, en Suisse, au Palais des Nations de l’ONU, un sommet mondial sur les religions, la paix et la sÊcuritÊ. L’objectif Êtait de promouvoir des sociÊtÊs pacifiques et inclusives en favorisant la libertÊ religieuse et en empêchant la violence de l'extrÊmisme religieux et les crimes d'atrocitÊ. Les 50 intervenants prÊsents ont exprimÊ leur sensibilitÊ et leur engagement professionnel à promouvoir la dÊfense des droits de l'homme, attirant l'attention sur le respect inconditionnel et l'expression de la foi personnelle. Des appels à l'ensemble de la communautÊ, et en particulier aux institutions concernÊes, ont ÊtÊ prÊsentÊs à plusieurs reprises, en se concentrant surtout sur les politiciens, les universitaires et les diplomates. Il s’agissait aussi de sensibiliser l'opinion publique à la libertÊ religieuse sur tous les fronts. Ce Sommet impliquait Êgalement la coopÊration du ministère des Affaires Êtrangères du gouvernement espagnol. À l’occasion, du 70ème anniversaire de l'AIDLR, une cÊrÊmonie des Prix Internationaux d'Excellence  Ambassadeurs pour la LibertÊ et la Paix - Jean Naussbaum et Eleanor Roosevelt  a ÊtÊ organisÊe pour identifier plusieurs  ambassadeurs de la paix  reconnus pour leur intÊrêt et leur engagement en faveur de la dÊfense de la libertÊ religieuse. Des paroles d'apprÊciation ont ÊtÊ adressÊes pour l’organisation de ce sommet à Liviu Olteanu, SecrÊtaire gÊnÊral de l'AIDLR, pour sa clairvoyance et sa participation à la table ronde des diffÊrentes personnalitÊs des Nations Unies, des diplomates, des politiciens et des universitaires. L'objectif de cette rencontre Êtait de promouvoir la poursuite d'un dialogue nÊcessaire, crÊant un accord pour rÊussir à obtenir les rÊsultats escomptÊs.
SociĂŠtĂŠ
(INED/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – La dynamique des religions chez les immigrÊs et leurs descendants
La sÊcularisation de la population française se poursuit depuis plusieurs dÊcennies : près de la moitiÊ de cette dernière se dÊclare en effet sans religion. Le catholicisme, qui demeure la première religion en France, a vu et continue de voir son nombre de fidèles diminuer. Dans ce contexte de dÊprise du religieux, renforcÊ par le cadre politique de la laïcitÊ, quel(s) rapport(s) les immigrÊs et descendants d’immigrÊs entretiennent-ils avec leur religion ? L’immigration modifie certes les structures religieuses de la sociÊtÊ française mais celle-ci transforme Êgalement la religiositÊ des immigrÊs. Commission paritaire 1111 G 88583 DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne
Le profil religieux des immigrÊs et des descendants d’immigrÊs
À une immigration en provenance de pays europÊens majoritairement catholiques, a succÊdÊ depuis les annÊes 1950 une population venant de pays oÚ l’islam reprÊsente la principale religion, et, souvent tient de religion officielle. Ainsi, au sein de la population âgÊe de 18 à 50 ans et rÊsidant en France mÊtropolitaine, plus de trois-quarts des immigrÊs et de leurs descendants dÊclarent avoir une religion, quand 45% de l’ensemble des individus se disent agnostiques ou athÊes.
Une religiositÊ variable selon l’origine et la confession
La religion revêt dans les communautÊs immigrÊes une fonction culturelle et sociale qu’elle a en partie perdue pour la population majoritaire. Cependant, la religiositÊ n’est pas d’intensitÊ identique entre les diffÊrentes origines et c’est parmi les musulmans et les juifs que l’on observe les plus fortes religiositÊs (environ 75% disent que la religion joue un rôle important dans leur vie). Les descendants de deux parents immigrÊs, et principalement musulmans, prÊsentent pour leur part une religiositÊ plus forte et des taux de dÊsaffection nettement plus faibles que la population majoritaire, en particulier les catholiques, mais aussi que les descendants de couples mixtes. De fait, la mixitÊ religieuse (entre parent athÊe et religieux, ou entre diffÊrentes religions) rend plus rare la transmission d’une religion.
De manière gÊnÊrale, les descendants d’immigrÊs originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et de Turquie ont un fort niveau de religiositÊ à la diffÊrence des descendants d’immigrÊs d’Europe du Sud et d’Asie du Sud-Est dont la religiositÊ est en baisse. Ces diffÊrences entre origines reflètent en rÊalitÊ des diffÊrences entre religions. Le renforcement du sentiment religieux chez les descendants d’immigrÊs ne concerne par contre qu’une minoritÊ : un peu plus de la moitiÊ des 18-50 ans vivant en France mÊtropolitaine se considèrent moins religieux que leurs parents, 40% estiment se trouver dans la continuitÊ et environ 7% se voient plus investis dans la religion.
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