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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 38e annÊe • n° 411 - FÊvrier 2017
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Nouvelles des Églises adventistes
New-York, États-Unis - Symposium sur le rÊtablissement de la paix aux Nations Unies Kiev, Ukraine - Formation de la prochaine gÊnÊration de leaders Lyon, France - La communication non violente pour les pasteurs, une rencontre de l’UFA
Protestantisme international
Genève, Suisse - L’Église protestante ne sait plus à quel registre se vouer
LibertĂŠ religieuse
Collonges-sous-Salève, France - Inauguration du Centre international pour les Affaires publiques et la libertÊ religieuse Paris, France - Clôture de la troisième session nationale de l’Institut du monde religieux Paris, France - La laïcitÊ garantit-elle l’ÊgalitÊ femmeshommes ? Paris, France - Le serment juratoire et la discrimination
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
États-Unis, France - Plus de 700 signatures pressent Donald Trump d’agir pour la dĂŠfense des libertĂŠs religieuses dans le monde
Bible
IsraÍl - Une douzième grotte ayant abritÊ des manuscrits de la Mer Morte dÊcouverte
SociĂŠtĂŠ - Analyses
Lausanne, Suisse - Les maisons d’Êditions amÊricaines veulent davantage d’auteurs musulmans
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Olivier Maire Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert
BIA - N° 411 - FÊvrier 2017 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
New-York, États-Unis – Symposium sur le rÊtablissement de la paix aux Nations Unies
AssociÊe au dialogue sur le rÊtablissement de la paix aux Nations Unies, l’Eglise adventiste du septième jour a pu apporter sa contribution à travers son reprÊsentant à un symposium. Le 23 janvier 2017, dans les bâtiments de l’ONU de New York, aux États-Unis, Ganoune Diop, secrÊtaire gÊnÊral de l’IRLA (international religious liberty association) a prÊsentÊ un certain nombre d’observation au 130 reprÊsentants de diverses agences de l’ONU et à des OING (Organisations internationales non gouvernementales) lors du troisième symposium annuel sur le rôle de la religion et des groupes confessionnels dans les affaires internationales.  Construire la paix n'est pas une entreprise limitÊe , a dÊclarÊ Ganoune Diop dans sa première prÊsentation de la journÊe.  Cela signifie envisager et s'engager avec toute la gamme de la vie humaine spirituelle, morale et physique. Oui, la paix exige l'absence de violence, mais elle exige Êgalement la prÊsence de tout ce qui est nÊcessaire pour soutenir la dignitÊ humaine.  Ainsi, ajoute-t-il, les conditions prÊalables à la paix incluent les nÊcessitÊs de la vie, La contrainte et la peur. La nÊcessitÊ pour les artisans de paix est de plus en plus urgente, a dÊclarÊ beaucoup de prÊsentateurs, y compris le Dr Jeffrey Haynes, directeur du Centre pour l'Êtude de la religion, le conflit et la coopÊration à l'UniversitÊ de Londres Metropolitan. Haynes a citÊ des statistiques montrant une intensification des conflits mondiaux ces dernières annÊes. En 2008, quelque 56 000 personnes sont mortes de conflits dans le monde, le nombre atteignant 125 000 en 2014. En 2015, selon les chiffres les plus rÊcents, environ 180 000 personnes sont dÊcÊdÊes en consÊquence directe du conflit - le nombre annuel le plus ÊlevÊ depuis le gÊnocide rwandais 1994. Un panel de confÊrenciers venus des Philippines et de la Colombie, deux pays victimes de conflits civils sanglants, a rappelÊ aux participants que le rÊtablissement de la paix implique beaucoup plus que des thÊories universitaires ou une diplomatie de haut niveau.  Le travail de rÊtablissement de la paix sauve des vies , a dÊclarÊ JÊsus Dureza, conseiller prÊsidentiel pour le processus de paix pour les Philippines. Le docteur Miguel Ceballos ArÊvalo, doyen de l'École de politique et de relations internationales de l'UniversitÊ Sergio Arboleda à Bogota et ancien vice-ministre de la Justice de Colombie, a fait Êcho à cette idÊe - la signification de vie et de mort du rÊtablissement de la paix. D'autres intervenants de ce colloque ont ÊvoquÊ de l'immense contribution que les religieux et les organisations religieuses peuvent apporter dans les deux conflits de mÊdiation et comment ils peuvent aider à construire des sociÊtÊs fortes et stables qui soutiennent la paix. Son Excellence M. Pekanbaru Metso, ambassadeur gÊnÊral du dialogue interculturel et interreligieux pour la Finlande, a dÊclarÊ que les gouvernements ne devraient pas sous-estimer  le rôle
important et l'influence de la religion dans la sociÊtÊ, même dans ce que l’on nomme l'âge sÊculier . Adama Dieng, conseiller spÊcial du secrÊtaire gÊnÊral des Nations Unies pour la prÊvention du gÊnocide, a exhortÊ les organisations civiles, y compris les organisations religieuses, à  se tenir prêtes à soutenir les gouvernements dans le travail de protection et de protection des droits humains des citoyens.  Il a soulignÊ la grande influence des organisations religieuses dans la sociÊtÊ et a encouragÊ les organisations religieuses à promouvoir la paix.  Les actions d'un individu peuvent sembler insignifiantes, dit-il, mais ensemble, nous pouvons prendre des mesures importantes pour la paix.  Ganoune Diop a aussi soulignÊ la valeur de l’orientation adventiste et la perspective d'être entendu aux Nations Unies.  Nous avons d'importantes contributions pratiques et thÊologiques à apporter dans la discussion publique sur le rÊtablissement de la paix et la promotion de la dignitÊ humaine , a dÊclarÊ G. Diop.  En tant qu'organisation mondiale, l’Église adventiste dispose d’un Êventail de services - y compris des services Êducatifs, spirituels, sanitaires et humanitaires - qui favorisent l'Êpanouissement de communautÊs saines.  Toutes ces institutions et services parlent des efforts de l'adventisme pour  amÊliorer la vie des populations et affirmer la valeur de chaque être humain.  Le dÊpartement des affaires publiques et de la libertÊ religieuse de l’Église adventiste mondiale a ÊtÊ l'un des trois organisateurs de ce symposium, coparrainÊ Êgalement par le Groupe de travail inter institutions des Nations Unies pour l'engagement avec les organisations confessionnelles et le Bureau des Nations Unies afin de prÊvenir tout gÊnocide.
(Adventist Mission/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Kiev, Ukraine - Formation de la prochaine gĂŠnĂŠration de leaders
Les dirigeants mondiaux de l’Église adventiste du septième jour ont appelÊ à la formation de la prochaine gÊnÊration de leaders afin d’achever la mission de l’Église qui est de proclamer l’Êvangile de JÊsus-Christ.
Environ 40 dirigeants, de nos diffÊrentes institutions, Divisions, UniversitÊs ainsi que des responsables de la ConfÊrence gÊnÊrale, ont parlÊ du rôle des jeunes lors du dixième Sommet mondial sur le leadership qui s’est dÊroulÊ à Kiev. Ce programme annuel encourage les divisions administratives mondiales à proposer rÊgulièrement à leurs membres des opportunitÊs de formation en leadership. Plusieurs dÊlÊguÊs ont fait remarquer lors d’une discussion en table ronde, le jour de l’ouverture du sommet de trois jours, que l’Église ne pouvait pas espÊrer maintenir son identitÊ et accomplir sa mission sans prendre de meilleures mesures visant à former de jeunes leaders.  C’est une chose vitale que d’encourager le leadership spirituel chez ceux qui occupent des fonctions de dirigeants d’Église,  a dÊclarÊ le pasteur Ted N.C. Wilson, prÊsident de la ConfÊrence gÊnÊrale de l’Église adventiste dont l’intervention d’ouverture pour le sommet Êtait intitulÊe :  Vision d’IdentitÊ. 
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 En fait, il vous faut être proactif en aidant les plus jeunes leaders à se dÊvelopper,  a dit Ted Wilson.  Ils doivent se sentir vraiment concernÊs par la vision d’identitÊ du mouvement adventiste, c’est à dire qui nous sommes, la raison pour laquelle nous sommes ici, et oÚ nous allons. 
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Lyon, France - La communication non violente pour les pasteurs, une rencontre de l’UFA
Une centaine de pasteurs adventistes de France et de Belgique accompagnÊs de leur famille, Êpouse et Guillermo Biaggi, prÊsident du sommet et vice- enfants, se sont retrouvÊs lors du week-end du 17 au prÊsident de l’Église adventiste mondiale, a indiquÊ 19 fÊvrier près de Lyon, au domaine Saint-Joseph. que les parties du monde oÚ les jeunes tÊmoignent OrganisÊe par l’association pastorale de l’Union activement tendent à connaÎtre une croissance plus des fÊdÊrations adventistes (UFA), cette rencontre importante de leur effectif de leurs membres, alors pastorale a portÊ sur  La communication non vioque l’Église  vieillit  dans les endroits qui font face lente, une ressource pour notre couple . au matÊrialisme et à la sÊcularisation. L’invitÊe, Françoise Keller, Docteur IngÊnieur (ECP)  Par consÊquent, il nous faut trouver des devenue consultante en management, coach et formoyens de communiquer avec la jeune gÊnÊration matrice indÊpendante a apportÊ sa contribution dans de manière à les aimer, les inspirer, les inclure dans la communication inter-personnelle, de couple, de fanos programmes d’Êglise et aussi les inviter à par- mille et de pasteur avec des apports de la communiticiper à la direction,  a dit Guillermo Biaggi à cation non violente dans une perspective chrÊtienne. Adventist Mission.  Ils peuvent apporter l’Ênergie Cinq sÊquences importantes furent prÊsentÊes dont on a besoin dans les moments difficiles.  (empathie, un chemin pour s’accompagner mutuellement, les Êtapes de l’Êcoute, etc.) La formatrice s’est [...] aussi appuyÊe sur les travaux du Dr Anne van Des reprÊsentants de diverses divisions adminis- Stappen que les participants sont censÊs avoir lu tratives dans le monde ont partagÊ leurs initiatives prÊalablement. Le pasteur Rainer Wanitschek, resen matière de formation locale. En 2016, la Division ponsable europÊen de l’association pastorale et son de l’Afrique du Centre-Est a organisÊ son premier Êpouse Elvira ont participÊ à cette formation en dÊvesommet sur le leadership pour l’ensemble du terri- loppant les valeurs spirituelles du couple. toire et envisage d’organiser un tel sommet tous les deux ans, a dit Philip Baptiste, assistant spÊcial auprès du prÊsident de la division. Des confÊrences de moindre envergure sur le leadership sont plani- (ProtestInfo.ch/BIA) - Dammarie-les-Lys, France fiÊes les prochaines annÊes dans d’autres institu- Genève, Suisse - L’Église ne sait plus à quel tions, les Unions notamment. registre se vouer Le prÊsident de la Division Inter EuropÊenne, Qui est membre de l’Église? Les Églises ont longMario Brito, a fait passer une liste de 51 formations temps pu compter sur les contrôles des habitants pour en leadership et de rencontres de dÊveloppement tenir à jour les listes. Mais, aujourd’hui, les administraprÊvues pour 2017. tions sont soit muettes soit imprÊcises sur la question de l’appartenance confessionnelle. La Division Nord AmÊricaine, reprÊsentÊe au Dieu n’oublie pas ses fidèles, par contre l’Église peutsommet de Kiev par son secrÊtaire exÊcutif G. Alexander Bryant et son trÊsorier Tom Evans, a très être prise d’amnÊsie. Dans la plupart des cantons, la tôt soulignÊ la volontÊ de la Division d’impliquer de liste des membres d’une paroisse dÊpend des donnÊes jeunes leaders. Treize personnes âgÊes de moins fournies par le contrôle des habitants. Or, la transmisde 30 ans faisaient partie des 341 dÊlÊguÊs avec sion de donnÊe par les communes va de moins en droit de parole et de vote lors de cette rencontre, et moins de soi. leur nombre augmentera après le vote de la Divi J’ai dÊcouvert que dans les administrations comsion invitant 10 Êtudiants adventistes issus d’uni- munales, les employÊs ne reçoivent pas de consigne versitÊs publiques à prendre part à son ComitÊ claire quant à la manière d’inscrire la confession des exÊcutif, sa principale entitÊ dirigeante. personnes. Ainsi, quand un enfant naÎt, certains emTed Wilson a dÊclarÊ que les dirigeants d’Église ployÊs communaux ont pris l’habitue de l’inscrire devraient avoir une dÊmarche intentionnelle en comme la mère, d’autres comme le père, d’autres inscrivent systÊmatiquement sans confession , relate faveur de la formation des jeunes à la direction. Diane Friedli. Ce tÊmoignage a ÊtÊ prÊsentÊ lors du  Une dÊmarche intentionnelle de la part des diri- dernier synode de l’Église rÊformÊe du canton de Neugeants actuels est nÊcessaire pour inviter les jeunes châtel (EREN). La pasteure prÊsentait une motion pour leaders à participer non seulement en acceptant la que l’Église entame une rÊflexion sur un système de fimission gÊnÊrale que Christ nous a confiÊe, mais chier efficace.  Aujourd’hui, notre fichier dÊpend des aussi en dÊveloppant les mÊthodes pratiques pour donnÊes sur les personnes inscrites dans les adminisaccomplir cette mission en comptant totalement sur trations communales. Les informations qu’elles nous lila puissance du Saint-Esprit,  a-t-il dit. vrent sont prÊcieuses, mais il nous faut nous poser la Ted Wilson a dÊclarÊ que les jeunes leaders question de savoir si nous voulons confier entièrement avaient besoin d’être impliquÊs dans le service et à un tiers la gestion des listes de nos membres.  l’action missionnaire, ce qui les aiderait à bien com- Garantir des donnÊes prÊcises dans la loi prendre et ensuite promouvoir  le message proVoir le petit dernier d’une famille protestante ne pas phÊtique unique confiÊe à l’Église adventiste afin être invitÊ au catÊ est une crainte partagÊe à Berne. qu’elle la proclame.  [...] L’union synodale Berne-Jura-Soleure craint qu’au nom
Protestantisme international
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de la protection des donnÊes, les paroisses ne reçoivent à l’avenir que des informations lacunaires sur leurs membres. À l’occasion de la mise en consultation du projet de nouvelle loi sur les Églises nationales, le synode a attirÊ l’attention des autoritÊs sur le fait que  les paroisses ont besoin des donnÊes personnelles de leurs fidèles pour la tenue du registre des votants et de celui de leurs membres. L’actualitÊ des registres servant à organiser la vie de l’Église, revêts pour elles une importance particulière. (‌) Les listes de membres permettent aux paroisses de faire connaÎtre à leurs fidèles les offres de l’Église ainsi que les services, confessionnels ou temporels, qu’elles proposent, et de les inviter de manière ciblÊe à participer à la vie de l’Église. Elles doivent permettre la sÊlection de groupes prÊcis, par exemple pour les services religieux spÊcifiquement destinÊs aux jeunes paroissiens de 16 à 20 ans, des vacances rÊservÊes aux personnes âgÊes de plus de 80 ans habitant un lieu donnÊ, ou encore des offres destinÊes aux fidèles sÊjournant dans diffÊrents foyers, mais toujours rattachÊs à la paroisse.  L’Église ÊvangÊlique rÊformÊe du canton de Vaud (EERV) a ÊtÊ confrontÊe à ce problème, il y a quelques annÊes.  Certaines communes ont supprimÊ la confession de leur registre , explique Paolo Mariani, porte-parole de l’EERV. Les Églises ont alors alertÊ le canton.  Les autoritÊs ont bien compris quels Êtaient nos besoins , explique le porte-parole. Cette mention a donc ÊtÊ rÊtablie dans les registres et les trois Églises reconnues (rÊformÊe, catholique romain et communautÊ israÊlite) ont rÊdigÊ un document commun remis aux personnes qui s’inscrivent dans une commune. Ce papillon explique ce que les Églises font des donnÊes transmises et prÊcise qu’elles n’ont aucune influence fiscale en terre vaudoise.
L’Église tient la liste de ses membres
À Genève par contre, depuis 2010, les Églises ne reçoivent plus d’informations cantonales.  Depuis cette date, le registre est alimentÊ de façon volontaire par les protestants du canton, à travers notamment les activitÊs des paroisses, les demandes d’affiliation à l’EPG, les actes pastoraux (mariages, baptêmes, etc.) , explique Pauline Cressier, chargÊe de communication à l’Église protestante de Genève (EPG).  Certaines paroisses, notamment en campagne, font des envois sur leurs activitÊs et le catÊchisme, soit en tout mÊnage, soit dans leur feuille paroissiale , ajoute Pauline Cressier.
LibertĂŠ religieuse
(Sources : Campus adventiste/JJ Henriot/BIABIA) Dammarie-les-Lys, France
dÊpartement des Affaires publiques et de la LibertÊ religieuse à la ConfÊrence gÊnÊrale des adventistes. L’ÊvÊnement a eu lieu sous le regard attentif de John Graz, qui dirigea ce même dÊpartement des Affaires publiques et de la LibertÊ religieuse de 1995 à 2015 et qui prend aujourd’hui la direction du nouveau Centre ; Centre dont la crÊation a ÊtÊ saluÊe par de nombreuses personnalitÊs de l’Église adventiste en France, en Suisse et dans le monde. Jean-Philippe Lehmann, directeur gÊnÊral du Campus adventiste qui accueille le nouveau centre, situÊ à l’Êtage de la bibliothèque Alfred Vaucher, a rappelÊ les raisons qui ont conduit à la rÊalisation de ce projet. Des raisons historiques. Dans son passÊ, le Campus a ÊtÊ marquÊ par des personnalitÊs engagÊes dans la dÊfense de la libertÊ religieuse telles que le docteur Jean Nussbaum qui fonda l’AIDLR (Association internationale pour la dÊfense de la LibertÊ religieuse), Pierre Lanarès qui Êlargit considÊrablement l’audience de la revue Conscience et LibertÊ ou encore Jean Weidner,  juste parmi les nations  pour sa conduite pendant la seconde guerre mondiale. Des raisons gÊographiques. La proximitÊ de Genève, haut lieu de la RÊforme et siège de nombreuses organisations internationales, notamment dans le domaine de la dÊfense des droits de l’Homme. Des raisons pÊdagogiques. Le Campus abrite un groupe scolaire, un institut de français langue Êtrangère et une facultÊ de thÊologie. Le centre contribuera à dÊvelopper la notion de respect des personnes et des diffÊrences, dÊjà chère à l’institution. Nul doute que le Centre suscitera des recherches, produira des publications, organisera des rencontres et contribuera à la formation des Êtudiants. Quelques idÊes relevÊes dans les exposÊs et l’Êchange qui ont prÊcÊdÊ l’inauguration. Pour Ganoune Diop :  la libertÊ religieuse est la première des libertÊs. Elle contient la libertÊ de pensÊe, de choix, de conscience, d’expression, de transmission... Les droits de l’Homme sont interdÊpendants et indivisibles . Pour John Graz :  le dialogue interreligieux et avec les autoritÊs permet de dÊterminer ce qui nous distingue mais aussi les niveaux oÚ l’on peut être ensemble. C’est ainsi que nous pouvons être des artisans de paix . InterrogÊ sur l’importance, à ses yeux, du Centre international pour la libertÊ religieuse et les Affaires publiques, Ibrahim Salama prÊcise que les religions doivent jouer un rôle majeur dans la dÊfense des droits de l’Homme.
Collonges-sous-Salève, France – Inaugura- Raison d’être du Centre 1. La recherche des fondements bibliques et histotion du Centre international pour les Affaires riques de la libertÊ religieuse et des relations extÊpubliques et la libertÊ religieuse au Campus rieures de l’Église ; adventiste du Salève 2. La publication d’articles, de livres et de travaux
Le samedi 4 fÊvrier a ÊtÊ inaugurÊ au Campus adventiste du Salève le Centre international pour les Affaires publiques et la libertÊ religieuse. Le ruban bleu a ÊtÊ coupÊ par Monsieur l’Ambassadeur Ibrahim Salama, directeur de la Division des traitÊs relatifs aux droits de l’Homme au Bureau des Nations unies du Haut Commissariat aux droits de l’Homme, à Genève et par Ganoune Diop, directeur du
universitaires ; 3. L’organisation d’ÊvÊnements publics et l’invitation des autoritÊs politiques, d’experts et des membres de la communautÊ diplomatique et des organisations internationales ; 4. La participation a des congrès, symposiums festivals internationaux et autres ÊvÊnements offrants une opportunitÊ pour promouvoir le Centre ;
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5. La formation pratique des directeurs des affaires publiques et de la libertÊ religieuse par des sÊminaires, des stages, des voyages d’Êtudes, des rencontres avec des officiels ‌ Le Centre est engagÊ dans plusieurs ÊvÊnements publics pour la promotion des Droits de l’homme et de la libertÊ religieuse. Il est associÊ en tant que partenaire aux festivals, congrès, symposiums organisÊs par d’autres institutions. Il contribue par ses relations, sa prÊsence et ses activitÊs à l’Êmergence à la fois d’une Église fidèle aux principes bibliques de son origine et ouverte à la communautÊ. Une Église, au service des autres qui contribue à un monde de justice et de libertÊ, en tant que signe du royaume de Dieu.
(Le Point/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Clôture de la troisième session nationale de l’Institut du monde religieux
Le ministre de l'IntÊrieur, Bruno Le Roux, a dÊfendu mercredi soir une  laïcitÊ d'intelligence  en jugeant  difficile de comprendre la motivation des nouveaux comportements  confessionnels  si l'on ne se frotte pas à l'Êtude du fait religieux . Le locataire de l'hôtel de Beauvau, chargÊ des cultes, s'exprimait lors de la clôture de la troisième session nationale de l'Institut des hautes Êtudes du monde religieux (IHEMR), dont les auditeurs viennent de l'entreprise, du secteur associatif, du monde politique, des mÊdias, etc.  La formation dispensÊe dans le cadre de cette session nationale contribue concrètement, je le pense, à l'Êmergence dans notre pays d'une laïcitÊ d'intelligence, pour reprendre l'expression de RÊgis Debray , a estimÊ Bruno Le Roux. Pour le ministre de l'IntÊrieur,  notre sociÊtÊ a ÊvoluÊ : sÊcularisation accÊlÊrÊe d'un côtÊ, qui a conduit nombre de nos concitoyens à perdre le lien culturel qui les unissait au religieux, Êmergence de l'autre de nouvelles identitÊs religieuses dans notre pays .
Instances de dialogue
 Face à ces dÊfis, le dÊni et l'abstention ne sont pas des solutions. Il est difficile de comprendre la motivation des nouveaux comportements religieux et le rapport parfois très sensible que les Français entretiennent avec eux si l'on ne se frotte pas à l'Êtude du fait religieux , a-t-il poursuivi. Pour Bruno Le Roux, les rÊunions des  instances de dialogue  nouÊ par l'État avec les cultes – notamment avec l'islam à partir de 2015, sur le modèle, amplifiÊ, de ce qui existe avec l'Église catholique depuis 2002 – entrent  totalement dans le cadre de la laïcitÊ d'intelligence .  Les chantiers d'ampleur ne concernent pas que l'islam , a encore soulignÊ le ministre, citant  l'accueil des rÊfugiÊs, pour lequel des organisations confessionnelles, notamment catholiques et protestantes, se sont notablement investies .  Elles se sont totalement investies dans cette tradition du christianisme social, dÊfenseur des plus pauvres et des plus faibles et ont rÊpondu – et je souhaite que nous les soutenions – aux exhorta-
tions du pape François appelant l'Église et les chrÊtiens à se rapprocher des pÊriphÊries existentielles , a saluÊ Bruno Le Roux.
(Le Monde des religions/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – La laïcitÊ garantit-elle l’ÊgalitÊ femmes-hommes ?
Après plus d'un an de concertations et trois Êchanges de vue (au lieu d'un pour les dossiers ordinaires), la prÊsidente de la DÊlÊgation aux droits des femmes a prÊsentÊ un Êpais corpus rÊalisÊ le 12 janvier 2017. IntitulÊ  La laïcitÊ garantit-elle l'ÊgalitÊ femmeshommes ? , il expose un travail de recherche approfondi, riche d'observations de terrain, pointant la dÊgradation des droits des femmes dans la sphère religieuse en France. Ces constats ont permis aux sÊnateurs –la dÊlÊgation est composÊe de vingt-cinq femmes et onze hommes – de prÊsenter trois sÊries de recommandations respectivement destinÊes au lÊgislateur, au gouvernement, et aux acteurs de la vie sociale et politique. Tout en prenant en compte la diversitÊ des croyances et des traditions, avec le  souci constant (‌) de ne pas stigmatiser un culte plus qu'un autre , ces propositions ont pour vocation  à aller plus loin dans l'ÊgalitÊ femmes-hommes, sans tenir le religieux à distance , explique Chantal Jouanno. Les membres de la dÊlÊgation ont Êgalement souhaitÊ rÊaffirmer les droits sexuels et reproductifs, porter le sujet de la laïcitÊ et de l'ÊgalitÊ dans les grandes instances internationales et  conjurer l'influence des extrÊmismes religieux . La publication du rapport final en ce dÊbut d'annÊe vise aussi à  interpeller les candidat(e)s à l'Êlection prÊsidentielle de 2017 , appelÊs à se prononcer sur les propositions phares du rapport.
Une nouvelle approche de la laĂŻcitĂŠ
La nÊcessitÊ de se saisir du sujet de l'ÊgalitÊ femmes-hommes dans la laïcitÊ est apparue à la prÊsidente de la dÊlÊgation lors d'une rencontre avec le collectif Femmes sans voile d'Aubervilliers. Sa cofondatrice, Nadia Ould-Kaci, lui avait alors prÊsentÊ une sÊrie de photographies prises dans la banlieue Est de Paris et montrant des petites filles portant le voile. Ces clichÊs, prÊsentant une situation à laquelle un enfant ne peut consentir, interrogent alors Chantal Jouanno. Le climat tendu des derniers mois a Êgalement contribuÊ à mettre le sujet de la laïcitÊ et des femmes sur le devant de la scène, notamment avec les dÊbats sur le burkini l'ÊtÊ dernier. Cette atmosphère, faisant des vêtements fÊminins un objet de dÊbat et un moteur d'animositÊ, transforme l'actualitÊ en  imaginaire social  dÊfavorable aux droits des femmes, affirme Houria Abdelouahed, psychanalyste et maÎtre de confÊrences à l'universitÊ Paris VII. La dÊlÊgation avait dÊjà soulevÊ le sujet des droits fÊminins en 2003, en se penchant sur les mariages forcÊs et les crimes d'honneurs, et avait amorcÊ une rÊflexion gÊnÊrale sur la laïcitÊ en mars 2015. Le dÊbat s'ouvre alors sur ce constat fusionnant les deux thèmes :  On s’aperçoit que la laïcitÊ n'est pas en soi porteuse d'ÊgalitÊ. 
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S'amorce alors un long parcours de rÊflexion. Après une première table ronde en janvier 2016, en prÊsence de douze personnalitÊs investies dans les questions religieuses (dont onze femmes, parmi lesquelles Anne Soupa, Delphine Horvilleur, Hanane Karimi‌), auditions et rÊunions se sont succÊdÊes avant de s'accorder sur le contenu du rapport, validÊ le 3 novembre 2016. La commission du 12 janvier a clos ce processus avec tous les acteurs impliquÊs dans le projet, lançant une phase de dÊcision plus concrète. S’emparer de la loi Si l'intÊgralitÊ du rapport n'a pas fait consensus, les recommandations jugÊes prioritaires par la dÊlÊgation ont ÊtÊ unanimement saluÊes, voire accueillies avec  gratitude  et  reconnaissance  par les participant(e)s. Parmi ces prioritÊs, la modification de l'article premier de la Constitution, pour y insÊrer la notion d'ÊgalitÊ femmes-hommes. Le premier alinÊa mentionne dÊjà l'ÊgalitÊ devant la loi de tous les citoyens sans distinction  d'origine, de race ou de religion , mais il ne mentionne pas l'ÊgalitÊ des sexes. Cet ajout aurait pour effet de soumettre toutes les lois au respect du principe d'ÊgalitÊ entre les femmes et les hommes, car il n'apparaÎt aujourd'hui que dans le prÊambule de la loi fondamentale. La dÊlÊgation souhaite par ailleurs  crÊer un dÊlit autonome d'agissement sexiste  afin d'Êlargir cette notion, qui est pour l'instant cantonnÊe au code du travail et ne permet de dÊnoncer les comportements sexistes que dans le cadre professionnel. De même, la commission invite à sanctionner les associations appelant à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison du sexe. Les plaintes des femmes victimes d'inÊgalitÊs sexistes seraient donc Êtendues. Autre point de concorde, les parties prenantes du dÊbat ont collectivement pointÊ la nÊcessitÊ  d'interroger le suivi et le contrôle des mesures prises , comme l'a soulignÊ Marie-ThÊrèse Besson, Grande MaÎtresse de la Grande Loge FÊminine de France. Le flou juridique ne pourra en effet être levÊ qu'en fonction de l'aboutissement du rapport, et la manière dont s'en saisissent les acteurs politiques. Frictions sur le sport, les signes religieux et la loi de 1905 Les institutions publiques – Êcoles, hôpitaux, communes – et le milieu associatif ont fait l'objet d'une attention particulière. La dÊlÊgation a pris en compte des situations concrètes relatÊes dans le rapport, comme des cas d'hommes qui refusent de serrer la main de collègues fÊminines, ou de femmes qui s’opposent à être soignÊes par des mÊdecins de sexe masculin. Le groupe de sÊnateurs appelle à Êtablir des mÊcanismes de remontÊe directe pour signaler les incidents aux ministères concernÊs, sans filtrage hiÊrarchique. Il demande par ailleurs la nomination de rÊfÊrents laïcitÊ et d'aumôniers formÊs aux questions d'ÊgalitÊ femmes-hommes. Lors du dÊbat, cet appel a ÊtÊ appuyÊ par deux aumônières musulmanes et une aumônière militaire israÊlite, ainsi qu’une spÊcialiste de la laïcitÊ en milieu hospitalier, Isabelle LÊvy. D'un point de vue plus global, les communes, partis politiques et entreprises ont ÊtÊ invitÊs à adopter des codes de bonne conduite en matière de laïcitÊ et d'ÊgalitÊ des sexes.
Le sport, le port de signes religieux à l'universitÊ et le statut de la loi de sÊparation des Églises et de l'État ont ÊtÊ les seuls points d'achoppement au cours du dÊbat. Bien que les perceptions divergent sur ces thèmes, aucun(e) participant(e) n'a remis en cause la volontÊ collective de clarifier les limites d'exercice des croyances, athÊisme y compris. Virginie Larousse, rÊdactrice en chef du Monde des Religions, a notamment rappelÊ l'importance de  se sentir investi du droit de continuer à critiquer les religions  bien que  s'attaquer aux symboles [soit] souvent perçu comme une entrave à l'intimitÊ . L'une des dernières intervenantes, Liliane Vana, docteure en sciences des religions et fière d'affirmer son identitÊ de juive orthodoxe, a donnÊ le mot de la fin avec humour :  Dieu merci, la loi de 1905 existe. 
(Lamy/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Le serment juratoire et la discrimination
Une salarieĚ e peut-elle refuser de prĂŞter serment en refusant la formule ÂŤ je le jure Âť Ă cause de sa religion chrĂŠtienne ? Peut -elle proposer une formule alternative ? Dans l’hypothèse d’un licenciement, celui-ci est-il discriminatoire ? Les rĂŠponses de la Cour de cassation qui rĂŠaffirme son attachement aux libertĂŠs fondamentales. Après Baby loup et en attendant la Cour de Justice de l’Union europĂŠene qui doit se prononcer sur le port du voile et les exigences de la clientèle, la chambre sociale de la Cour de cassation vient de trancher une affaire particulièrement intĂŠressante dans laquelle une salariĂŠe invoque sa religion chrĂŠtienne pour refuser de prĂŠter serment en disant ÂŤ je le jure Âť. La formule alternative qu’elle propose est rejetĂŠe par le tribunal de grande instance qui prend acte sur procès verbal de l’absence de serment, ce qui vaut Ă la salariĂŠe un licenciement pour faute grave. La chambre sociale conclut au caractère discriminatoire du licenciement, liĂŠ aux convictions religieuses de la salariĂŠe. Elle confirme ainsi sa ligne dure initiĂŠe avec l’arrĂŞt Baby loup du 19 mars 2013. La chambre sociale ne badine pas avec la libertĂŠ de religion.
Un refus de prĂŠter serment
Un an après avoir ÊtÊ embauchÊe Mme B. est admise dans le cadre permanent de la RATP. Son admission aux fonctions d’agent de contrôle est toutefois subordonnÊe à l’obtention de son assermentation devant la première chambre civile du Tribunal de grande instance de Paris, comme l’exige l’article 23 de la loi du 15 juillet 1845 sur la police des chemins de fer. Lors de la cÊrÊmonie, l’intÊressÊe refuse de prononcer le serment aux motifs que ses croyances religieuses lui interdisent de  jurer . Elle propose au prÊsident du TGI de l’autoriser à prononcer un serment diffÊrent en ces termes :  J’acquiesce vos propos quant à mes devoirs de fidÊlitÊ et de probitÊ au sein de la RATP. Toutefois mes croyances religieuses m’interdisant de lever la main droite et de jurer, je suis en revanche autorisÊe àfaire une affirmation solennelle de la même substance dans la-
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quelle je m’engage à respecter la rÊglementation et la lÊgislation liÊe à mes fonctions professionnelles et de tÊmoigner la vÊritÊ, et de parler sans haine et sans crainte.  En rÊponse, le juge lui indique qu’ il faut choisir entre prêter serment ou quitter la RATP . Il lui demande de prÊciser sa religion puis fait noter à sa greffière dans le procès verbal que Mme B. a refusÊ de prêter serment parce qu’elle est chrÊtienne. Le licenciement de l’intÊressÊe ne tarde pas. Le contrat est rompu pour faute grave aux motifs qu’elle a refusÊ de prêter serment.
Un licenciement discriminatoire
Le conseil des prud’hommes de Paris la dĂŠboute de sa demande d’indemnisation pour licenciement sans cause rĂŠelle et sĂŠrieuse. La cour d’appel confirme le jugement en indiquant que l’employeur ĂŠtait nĂŠcessairement ĂŠtranger Ă un dĂŠbat circonscrit entre le prĂŠsident du TGI et la salariĂŠe. Entre temps, une QPC a ĂŠtĂŠ dĂŠposĂŠe et sera rejetĂŠe par la Cour de cassation. Au visa de l’article 9 de la Convention europĂŠenne de sauvegarde des droits de l’Homme sur la libertĂŠ de religion et de l’article L. 11321 du Code du travail relatif au principe de discrimination, la chambre sociale frappe fort. Elle casse l’arrĂŞt d’appel. Le licenciement a ĂŠtĂŠ prononcĂŠ en raison des convictions religieuses, il est donc discriminatoire et par suite nul : ÂŤ il rĂŠsulte de l’article 23 de la loi du 15 juillet 1845 sur la police des chemins de fer que le serment des agents de surveillance exerçant au sein des entreprises visĂŠes par cette disposition peut ĂŞtre reçu selon les formes en usage dans leur religion ; qu’il s’ensuit que la salariĂŠe n’avait commis aucune faute en proposant une telle formule et que le licenciement prononcĂŠ en raison des convictions religieuses de la salariĂŠe ĂŠtait nul Âť. Comment dĂŠcrypter un tel attendu ? Le raisonnement de la chambre sociale est le suivant : – l’article 23 de la loi de 1845 ne preĚ voit pas par lui meĚ‚me la formule de serment. Autrement dit, il n’oblige pas Ă dire ÂŤ je le jure Âť ; – la formule d’usage ÂŤ je le jure Âť prĂŠsente un caractère religieux Ă la diffĂŠrence de la formule alternative proposĂŠe par la salariĂŠe qui n’engage qu’elle ; – la salariĂŠe ne commet aucune faute en proposant une formule alternative. C’est d’ailleurs le sens d’une jurisprudence ancienne de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui permet Ă ceux qui n’entendent pas jurer de faire une promesse solennelle, suivant les rites et usages dans leur religion (Cass. crim., 17 sept. 1883, Bull. crim. n° 237 ; 8 mars 1924, Bull. crim. n° 117) ; – la formule alternative n’est recevable que si elle s’impose du fait de la religion de l’intĂŠressĂŠe. Par consĂŠquent, il ne s’agit pas de refuser de dire ÂŤ je le jure Âť pour des motifs farfelus. En revanche, si la religion l’impose, comme pour les anabaptistes, le refus est lĂŠgitime ; si ces conditions sont rĂŠunies, le licenciement prononcĂŠ en raison du refus de dire ÂŤ je le jure Âť est en lien avec les convictions religieuses de la salariĂŠe et revĂŞt un caractère discriminatoire.
Un serment de nature religieuse
Reprenons. Un des points centraux de l’affaire ĂŠtait celui de savoir si le serment juratoire est ou non de nature religieuse. Dans sa motivation, la Cour de cassation est plutĂ´t discrète sur le sujet, probablement pour ne pas ĂŞtre taxĂŠe après la polĂŠmique Baby loup, de cĂŠlĂŠbrer la libertĂŠ de religion tout en niant la laiĚˆcitĂŠ Ă la française. Et pourtant, Ă lire l’avis de l’avocat gĂŠnĂŠral RaphaĂŤl Weissmann et le rapport de Jean Guy Huglo, le dĂŠbat s’est cristallisĂŠ sur ce point. (Françoise Champeaux).
(Pew Research Center/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
États-Unis - Plus de 700 signataires pressent Donald Trump d’agir pour la dÊfense des libertÊs religieuses dans le monde
Plus de 700 dÊfenseurs des droits de l’homme et des libertÊs religieuses, ont signÊ une lettre destinÊe au PrÊsident Donald Trump, pour demander la nomination rapide d’un ambassadeur itinÊrant pour la dÊfense de la libertÊ religieuse internationale. Selon les signataires, leaders religieux, Êducateurs, intellectuels, entrepreneurs ou dÊfenseurs des droits et des libertÊs, les pays ayant une politique d’inclusion de toutes les religions sont  moins soumis à la violence et moins susceptibles d’exporter le terrorisme . La lettre rÊdigÊe à l’initiative de 21st Century Wilberforce Initiative, rÊclame la nomination d’un Ambassadeur pour la libertÊ religieuse internationale, dans les 100 premiers jours du mandat. La lettre met en avant les rÊsultats de l’Êtude du Pew Research Center, selon laquelle, 74% de la population mondiale vivrait dans un lieu oÚ la persÊcution est haute ou très haute. Le courrier nomme une à une, les situations oÚ des populations sont en proie à la persÊcution quotidienne, en 2017. - Le gÊnocide perpÊtrÊ par Daech à l’encontre des chrÊtiens, des yÊzidis et des autres minoritÊs religieuses ont conduit ces populations au bord de l’extinction. - L’augmentation de l’antisÊmitisme en Europe. - Les lois sur le blasphème utilisÊes pour contraindre les populations au silence. Le cas le plus cÊlèbre est celui d’Asia Bibi, toujours captive. - La rÊpression des moines tibÊtains. Une centaine se sont immolÊs par le feu en signe de protestation. - Les attaques et les meurtres de blogueurs au Bangladesh. - Le dÊplacement et la dÊchÊance de nationalitÊ des citoyens musulmans de l’ethnie Rohingya, au Myanmar. - Les familles nigÊrianes faisant face à la famine et à l’une des organisations terroristes les plus violentes, Boko-Haram.  Les États-Unis ont une longue histoire de dÊfense de cette première libertÊ dans le monde, un droit Êtroitement liÊ aux autres droits de l’homme, à l’Êconomie et à la sÊcuritÊ .
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Bible
(The Hebrew University of Jerusalem/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
IsraÍl : Une douzième grotte ayant abritÊ des manuscrits de la Mer Morte dÊcouverte !
 C’est la dÊcouverte la plus importante des 60 dernières annÊes . Les archÊologues de l’UniversitÊ HÊbraïque viennent de rÊvÊler qu’une douzième grotte de la mer Morte, a abritÊ des manuscrits de la pÊriode du second Temple. Les cÊlèbres  rouleaux de la mer Morte  sont des manuscrits qui avaient ÊtÊ cachÊs quelques dÊcennies avant la naissance du Christ, pour les protÊger de l’armÊe romaine. Une nouvelle grotte a ÊtÊ fouillÊe sur les falaises Ouest de Qumran, sur la rive nord. Les ÊlÊments retrouvÊs dans la grotte dÊmontrent que des manuscrits de la pÊriode du second Temple y ont bien ÊtÊ cachÊs, avant d’être finalement dÊrobÊs lors d’un pillage, au milieu du siècle dernier. Cette dÊcouverte surprenante, reprÊsente une Êtape importante des Êtudes sur les  Rouleaux de la mer Morte , faites par les Dr Oren Gutfeld et Ahiad Ovadia, de l’UniversitÊ hÊbraïque de l’Institut d’archÊologie de JÊrusalem, avec la collaboration du Dr Randall Price et les Êtudiants de la Liberty University en Virginie. Les fouilles ont ÊtÊ soutenues par l’administration civile de JudÊe et de Samarie, et l’AutoritÊ des AntiquitÊs d’IsraÍl (IAA). Elles font partie de la nouvelle opÊration  Scroll  lancÊe à l’IAA par son directeur gÊnÊral, Israel Hasson. L’objectif de l’opÊration est de procÊder à des fouilles systÊmatiques de toutes les grottes du dÊsert de JudÊe. Les archÊologues ont dÝ se rendre au fond d’un tunnel avant de mettre au jour des jarres destinÊes à contenir des manuscrits, des fragments de tissus utilisÊs pour les envelopper, une pièce de cuir, les tendons et morceaux de peau utilisÊs pour relier, ainsi que des lames de silex et des pointes de flèches. Mais les manuscrits n’y sont plus. Une pioche de fer des annÊes 1950 rÊvèle la date du pillage. Dr IsraÍl Hasson, directeur gÊnÊral de l’AutoritÊ des antiquitÊs d’IsraÍl, s’est exprimÊ ainsi :  La dÊcouverte d’une autre grotte tÊmoigne que beaucoup de travail reste à faire dans le dÊsert de JudÊe, et que des vestiges d’une grande importance sont toujours en attente d’être dÊcouverts‌ Nous sommes dans une course contre le temps. Les pilleurs d’antiquitÊs volent des biens patrimoniaux dans le monde entier pour un gain financier‌
Commission paritaire 0217 G 88583 DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne Impression : Syren System Melun 10, rue Saint-Etienne
L’État d’IsraÍl doit mobiliser et allouer les ressources nÊcessaires pour lancer une opÊration historique‌ Pour mener à bien une approche systÊmatique d’excavation de toutes les grottes du dÊsert de JudÊe. 
SociĂŠtĂŠ, Analyses
(ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Lausanne, Suisse – Les maisons d’Êdition amÊricaines veulent davantage d’auteurs musulmans
En rÊaction aux mesures prises par Donald Trump et pour  faire naÎtre davantage de tolÊrance dans ce monde , plus de 70 maisons d’Êdition amÊricaines ont appelÊ les auteurs de confession musulmane à leur envoyer leurs manuscrits. Tous les genres littÊraires sont les bienvenus.  Nous sommes tous d’accord sur le fait que le climat politique actuel exige que les auteurs de tradition musulmane soient davantage prÊsents dans le marchÊ du livre. Nous avons entrepris cette initiative afin de faciliter cette prÊsence , Êcrivent-ils.
La compassion par les livres
Plus de 70 maisons d’Êdition ont adhÊrÊ à cette initiative sur Internet, et leur nombre ne cesse d’augmenter. L’appel a ÊtÊ lancÊ lorsque le prÊsident amÊricain a dÊcidÊ d’interdire aux ressortissants de sept pays musulmans l’entrÊe aux États-Unis pendant 90 jours, suspendant à durÊe indÊterminÊe l’immigration provenant de Syrie. Des juges fÊdÊraux ont entre-temps suspendu l’application de cet ordre. Les maisons d’Êdition participant à cette action ont prÊcisÊ que tous les genres Êtaient les bienvenus.  À travers les livres, les maisons d’Êdition ont la chance unique de contribuer à faire naÎtre davantage d’empathie, de compassion, de comprÊhension et de tolÊrance dans ce monde. Nous sommes à la recherche des voix que l’on n’entend pas afin de les faire entendre par d’autres , Êcrivent les signataires.
Un pas dans la bonne direction
Sheba Karim, un Êcrivain basÊ à Nashville dont les nouvelles Êcrites pour de jeunes adultes mettent en scène des personnages amÊricains musulmans, s’est fÊlicitÊ de cet appel.  Bien qu’il soit regrettable qu’il ait fallu une interdiction d’entrÊe des immigrants de sept pays à majoritÊ musulmane pour que cette initiative soit lancÊe, c’est un pas dans la bonne direction. Pour voir un vÊritable changement, il faudrait cependant s’attaquer aussi au manque de diversitÊ à l’intÊrieur du marchÊ de l’Êdition , a-t-il estimÊ.
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