2017-02 BIA

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Bulletin d’Information Adventiste

Adventist News NetworksŠ

Sommaire

Mensuel • 38e annĂŠe • n° 411 - FĂŠvrier 2017

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Nouvelles des Églises adventistes

New-York, États-Unis - Symposium sur le rÊtablissement de la paix aux Nations Unies Kiev, Ukraine - Formation de la prochaine gÊnÊration de leaders Lyon, France - La communication non violente pour les pasteurs, une rencontre de l’UFA

Protestantisme international

Genève, Suisse - L’Église protestante ne sait plus Ă quel registre se vouer

LibertĂŠ religieuse

Collonges-sous-Salève, France - Inauguration du Centre international pour les Affaires publiques et la libertĂŠ religieuse Paris, France - ClĂ´ture de la troisième session nationale de l’Institut du monde religieux Paris, France - La laĂŻcitĂŠ garantit-elle l’ÊgalitĂŠ femmeshommes ? Paris, France - Le serment juratoire et la discrimination

Bulletin publiĂŠ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PĂŠpinières 1020 Renens, Suisse. RĂŠdaction TĂŠl. 01 64 79 87 00 communications.uî‚’@adventiste.org

Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA

États-Unis, France - Plus de 700 signatures pressent Donald Trump d’agir pour la dĂŠfense des libertĂŠs religieuses dans le monde

Bible

IsraÍl - Une douzième grotte ayant abritÊ des manuscrits de la Mer Morte dÊcouverte

SociĂŠtĂŠ - Analyses

Lausanne, Suisse - Les maisons d’Êditions amÊricaines veulent davantage d’auteurs musulmans

Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Olivier Maire Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert


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Nouvelles des Églises adventistes

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

New-York, États-Unis – Symposium sur le rÊtablissement de la paix aux Nations Unies

AssociĂŠe au dialogue sur le rĂŠtablissement de la paix aux Nations Unies, l’Eglise adventiste du septième jour a pu apporter sa contribution Ă travers son reprĂŠsentant Ă un symposium. Le 23 janvier 2017, dans les bâtiments de l’ONU de New York, aux États-Unis, Ganoune Diop, secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de l’IRLA (international religious liberty association) a prĂŠsentĂŠ un certain nombre d’observation au 130 reprĂŠsentants de diverses agences de l’ONU et Ă des OING (Organisations internationales non gouvernementales) lors du troisième symposium annuel sur le rĂ´le de la religion et des groupes confessionnels dans les affaires internationales. ÂŤ Construire la paix n'est pas une entreprise limitĂŠe Âť, a dĂŠclarĂŠ Ganoune Diop dans sa première prĂŠsentation de la journĂŠe. ÂŤ Cela signifie envisager et s'engager avec toute la gamme de la vie humaine spirituelle, morale et physique. Oui, la paix exige l'absence de violence, mais elle exige ĂŠgalement la prĂŠsence de tout ce qui est nĂŠcessaire pour soutenir la dignitĂŠ humaine. Âť Ainsi, ajoute-t-il, les conditions prĂŠalables Ă la paix incluent les nĂŠcessitĂŠs de la vie, La contrainte et la peur. La nĂŠcessitĂŠ pour les artisans de paix est de plus en plus urgente, a dĂŠclarĂŠ beaucoup de prĂŠsentateurs, y compris le Dr Jeffrey Haynes, directeur du Centre pour l'ĂŠtude de la religion, le conflit et la coopĂŠration Ă l'UniversitĂŠ de Londres Metropolitan. Haynes a citĂŠ des statistiques montrant une intensification des conflits mondiaux ces dernières annĂŠes. En 2008, quelque 56 000 personnes sont mortes de conflits dans le monde, le nombre atteignant 125 000 en 2014. En 2015, selon les chiffres les plus rĂŠcents, environ 180 000 personnes sont dĂŠcĂŠdĂŠes en consĂŠquence directe du conflit - le nombre annuel le plus ĂŠlevĂŠ depuis le gĂŠnocide rwandais 1994. Un panel de confĂŠrenciers venus des Philippines et de la Colombie, deux pays victimes de conflits civils sanglants, a rappelĂŠ aux participants que le rĂŠtablissement de la paix implique beaucoup plus que des thĂŠories universitaires ou une diplomatie de haut niveau. ÂŤ Le travail de rĂŠtablissement de la paix sauve des vies Âť, a dĂŠclarĂŠ JĂŠsus Dureza, conseiller prĂŠsidentiel pour le processus de paix pour les Philippines. Le docteur Miguel Ceballos ArĂŠvalo, doyen de l'École de politique et de relations internationales de l'UniversitĂŠ Sergio Arboleda Ă Bogota et ancien vice-ministre de la Justice de Colombie, a fait ĂŠcho Ă cette idĂŠe - la signification de vie et de mort du rĂŠtablissement de la paix. D'autres intervenants de ce colloque ont ĂŠvoquĂŠ de l'immense contribution que les religieux et les organisations religieuses peuvent apporter dans les deux conflits de mĂŠdiation et comment ils peuvent aider Ă construire des sociĂŠtĂŠs fortes et stables qui soutiennent la paix. Son Excellence M. Pekanbaru Metso, ambassadeur gĂŠnĂŠral du dialogue interculturel et interreligieux pour la Finlande, a dĂŠclarĂŠ que les gouvernements ne devraient pas sous-estimer ÂŤ le rĂ´le

important et l'influence de la religion dans la sociĂŠtĂŠ, mĂŞme dans ce que l’on nomme l'âge sĂŠculier Âť. Adama Dieng, conseiller spĂŠcial du secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral des Nations Unies pour la prĂŠvention du gĂŠnocide, a exhortĂŠ les organisations civiles, y compris les organisations religieuses, Ă ÂŤ se tenir prĂŞtes Ă soutenir les gouvernements dans le travail de protection et de protection des droits humains des citoyens. Âť Il a soulignĂŠ la grande influence des organisations religieuses dans la sociĂŠtĂŠ et a encouragĂŠ les organisations religieuses Ă promouvoir la paix. ÂŤ Les actions d'un individu peuvent sembler insignifiantes, dit-il, mais ensemble, nous pouvons prendre des mesures importantes pour la paix. Âť Ganoune Diop a aussi soulignĂŠ la valeur de l’orientation adventiste et la perspective d'ĂŞtre entendu aux Nations Unies. ÂŤ Nous avons d'importantes contributions pratiques et thĂŠologiques Ă apporter dans la discussion publique sur le rĂŠtablissement de la paix et la promotion de la dignitĂŠ humaine Âť, a dĂŠclarĂŠ G. Diop. ÂŤ En tant qu'organisation mondiale, l’Église adventiste dispose d’un ĂŠventail de services - y compris des services ĂŠducatifs, spirituels, sanitaires et humanitaires - qui favorisent l'ĂŠpanouissement de communautĂŠs saines. Âť Toutes ces institutions et services parlent des efforts de l'adventisme pour ÂŤ amĂŠliorer la vie des populations et affirmer la valeur de chaque ĂŞtre humain. Âť Le dĂŠpartement des affaires publiques et de la libertĂŠ religieuse de l’Église adventiste mondiale a ĂŠtĂŠ l'un des trois organisateurs de ce symposium, coparrainĂŠ ĂŠgalement par le Groupe de travail inter institutions des Nations Unies pour l'engagement avec les organisations confessionnelles et le Bureau des Nations Unies afin de prĂŠvenir tout gĂŠnocide.

(Adventist Mission/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Kiev, Ukraine - Formation de la prochaine gĂŠnĂŠration de leaders

Les dirigeants mondiaux de l’Église adventiste du septième jour ont appelĂŠ Ă la formation de la prochaine gĂŠnĂŠration de leaders afin d’achever la mission de l’Église qui est de proclamer l’Êvangile de JĂŠsus-Christ.

Environ 40 dirigeants, de nos diffĂŠrentes institutions, Divisions, UniversitĂŠs ainsi que des responsables de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale, ont parlĂŠ du rĂ´le des jeunes lors du dixième Sommet mondial sur le leadership qui s’est dĂŠroulĂŠ Ă Kiev. Ce programme annuel encourage les divisions administratives mondiales Ă proposer rĂŠgulièrement Ă leurs membres des opportunitĂŠs de formation en leadership. Plusieurs dĂŠlĂŠguĂŠs ont fait remarquer lors d’une discussion en table ronde, le jour de l’ouverture du sommet de trois jours, que l’Église ne pouvait pas espĂŠrer maintenir son identitĂŠ et accomplir sa mission sans prendre de meilleures mesures visant Ă former de jeunes leaders. ÂŤ C’est une chose vitale que d’encourager le leadership spirituel chez ceux qui occupent des fonctions de dirigeants d’Église, Âť a dĂŠclarĂŠ le pasteur Ted N.C. Wilson, prĂŠsident de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale de l’Église adventiste dont l’intervention d’ouverture pour le sommet ĂŠtait intitulĂŠe : ÂŤ Vision d’IdentitĂŠ. Âť


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 En fait, il vous faut être proactif en aidant les plus jeunes leaders à se dÊvelopper,  a dit Ted Wilson.  Ils doivent se sentir vraiment concernÊs par la vision d’identitÊ du mouvement adventiste, c’est à dire qui nous sommes, la raison pour laquelle nous sommes ici, et oÚ nous allons. 

(BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Lyon, France - La communication non violente pour les pasteurs, une rencontre de l’UFA

Une centaine de pasteurs adventistes de France et de Belgique accompagnĂŠs de leur famille, ĂŠpouse et Guillermo Biaggi, prĂŠsident du sommet et vice- enfants, se sont retrouvĂŠs lors du week-end du 17 au prĂŠsident de l’Église adventiste mondiale, a indiquĂŠ 19 fĂŠvrier près de Lyon, au domaine Saint-Joseph. que les parties du monde oĂš les jeunes tĂŠmoignent OrganisĂŠe par l’association pastorale de l’Union activement tendent Ă connaĂŽtre une croissance plus des fĂŠdĂŠrations adventistes (UFA), cette rencontre importante de leur effectif de leurs membres, alors pastorale a portĂŠ sur ÂŤ La communication non vioque l’Église ÂŤ vieillit Âť dans les endroits qui font face lente, une ressource pour notre couple Âť. au matĂŠrialisme et Ă la sĂŠcularisation. L’invitĂŠe, Françoise Keller, Docteur IngĂŠnieur (ECP) ÂŤ Par consĂŠquent, il nous faut trouver des devenue consultante en management, coach et formoyens de communiquer avec la jeune gĂŠnĂŠration matrice indĂŠpendante a apportĂŠ sa contribution dans de manière Ă les aimer, les inspirer, les inclure dans la communication inter-personnelle, de couple, de fanos programmes d’Êglise et aussi les inviter Ă par- mille et de pasteur avec des apports de la communiticiper Ă la direction, Âť a dit Guillermo Biaggi Ă cation non violente dans une perspective chrĂŠtienne. Adventist Mission. ÂŤ Ils peuvent apporter l’Ênergie Cinq sĂŠquences importantes furent prĂŠsentĂŠes dont on a besoin dans les moments difficiles. Âť (empathie, un chemin pour s’accompagner mutuellement, les ĂŠtapes de l’Êcoute, etc.) La formatrice s’est [...] aussi appuyĂŠe sur les travaux du Dr Anne van Des reprĂŠsentants de diverses divisions adminis- Stappen que les participants sont censĂŠs avoir lu tratives dans le monde ont partagĂŠ leurs initiatives prĂŠalablement. Le pasteur Rainer Wanitschek, resen matière de formation locale. En 2016, la Division ponsable europĂŠen de l’association pastorale et son de l’Afrique du Centre-Est a organisĂŠ son premier ĂŠpouse Elvira ont participĂŠ Ă cette formation en dĂŠvesommet sur le leadership pour l’ensemble du terri- loppant les valeurs spirituelles du couple. toire et envisage d’organiser un tel sommet tous les deux ans, a dit Philip Baptiste, assistant spĂŠcial auprès du prĂŠsident de la division. Des confĂŠrences de moindre envergure sur le leadership sont plani- (ProtestInfo.ch/BIA) - Dammarie-les-Lys, France fiĂŠes les prochaines annĂŠes dans d’autres institu- Genève, Suisse - L’Église ne sait plus Ă quel tions, les Unions notamment. registre se vouer Le prĂŠsident de la Division Inter EuropĂŠenne, Qui est membre de l’Église? Les Églises ont longMario Brito, a fait passer une liste de 51 formations temps pu compter sur les contrĂ´les des habitants pour en leadership et de rencontres de dĂŠveloppement tenir Ă jour les listes. Mais, aujourd’hui, les administraprĂŠvues pour 2017. tions sont soit muettes soit imprĂŠcises sur la question de l’appartenance confessionnelle. La Division Nord AmĂŠricaine, reprĂŠsentĂŠe au Dieu n’oublie pas ses fidèles, par contre l’Église peutsommet de Kiev par son secrĂŠtaire exĂŠcutif G. Alexander Bryant et son trĂŠsorier Tom Evans, a très ĂŞtre prise d’amnĂŠsie. Dans la plupart des cantons, la tĂ´t soulignĂŠ la volontĂŠ de la Division d’impliquer de liste des membres d’une paroisse dĂŠpend des donnĂŠes jeunes leaders. Treize personnes âgĂŠes de moins fournies par le contrĂ´le des habitants. Or, la transmisde 30 ans faisaient partie des 341 dĂŠlĂŠguĂŠs avec sion de donnĂŠe par les communes va de moins en droit de parole et de vote lors de cette rencontre, et moins de soi. leur nombre augmentera après le vote de la DiviÂŤ J’ai dĂŠcouvert que dans les administrations comsion invitant 10 ĂŠtudiants adventistes issus d’uni- munales, les employĂŠs ne reçoivent pas de consigne versitĂŠs publiques Ă prendre part Ă son ComitĂŠ claire quant Ă la manière d’inscrire la confession des exĂŠcutif, sa principale entitĂŠ dirigeante. personnes. Ainsi, quand un enfant naĂŽt, certains emTed Wilson a dĂŠclarĂŠ que les dirigeants d’Église ployĂŠs communaux ont pris l’habitue de l’inscrire devraient avoir une dĂŠmarche intentionnelle en comme la mère, d’autres comme le père, d’autres inscrivent systĂŠmatiquement sans confession Âť, relate faveur de la formation des jeunes Ă la direction. Diane Friedli. Ce tĂŠmoignage a ĂŠtĂŠ prĂŠsentĂŠ lors du ÂŤ Une dĂŠmarche intentionnelle de la part des diri- dernier synode de l’Église rĂŠformĂŠe du canton de Neugeants actuels est nĂŠcessaire pour inviter les jeunes châtel (EREN). La pasteure prĂŠsentait une motion pour leaders Ă participer non seulement en acceptant la que l’Église entame une rĂŠflexion sur un système de fimission gĂŠnĂŠrale que Christ nous a confiĂŠe, mais chier efficace. ÂŤ Aujourd’hui, notre fichier dĂŠpend des aussi en dĂŠveloppant les mĂŠthodes pratiques pour donnĂŠes sur les personnes inscrites dans les adminisaccomplir cette mission en comptant totalement sur trations communales. Les informations qu’elles nous lila puissance du Saint-Esprit, Âť a-t-il dit. vrent sont prĂŠcieuses, mais il nous faut nous poser la Ted Wilson a dĂŠclarĂŠ que les jeunes leaders question de savoir si nous voulons confier entièrement avaient besoin d’être impliquĂŠs dans le service et Ă un tiers la gestion des listes de nos membres. Âť l’action missionnaire, ce qui les aiderait Ă bien com- Garantir des donnĂŠes prĂŠcises dans la loi prendre et ensuite promouvoir ÂŤ le message proVoir le petit dernier d’une famille protestante ne pas phĂŠtique unique confiĂŠe Ă l’Église adventiste afin ĂŞtre invitĂŠ au catĂŠ est une crainte partagĂŠe Ă Berne. qu’elle la proclame. Âť [...] L’union synodale Berne-Jura-Soleure craint qu’au nom

Protestantisme international


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de la protection des donnĂŠes, les paroisses ne reçoivent Ă l’avenir que des informations lacunaires sur leurs membres. Ă€ l’occasion de la mise en consultation du projet de nouvelle loi sur les Églises nationales, le synode a attirĂŠ l’attention des autoritĂŠs sur le fait que ÂŤ les paroisses ont besoin des donnĂŠes personnelles de leurs fidèles pour la tenue du registre des votants et de celui de leurs membres. L’actualitĂŠ des registres servant Ă organiser la vie de l’Église, revĂŞts pour elles une importance particulière. (‌) Les listes de membres permettent aux paroisses de faire connaĂŽtre Ă leurs fidèles les offres de l’Église ainsi que les services, confessionnels ou temporels, qu’elles proposent, et de les inviter de manière ciblĂŠe Ă participer Ă la vie de l’Église. Elles doivent permettre la sĂŠlection de groupes prĂŠcis, par exemple pour les services religieux spĂŠcifiquement destinĂŠs aux jeunes paroissiens de 16 Ă 20 ans, des vacances rĂŠservĂŠes aux personnes âgĂŠes de plus de 80 ans habitant un lieu donnĂŠ, ou encore des offres destinĂŠes aux fidèles sĂŠjournant dans diffĂŠrents foyers, mais toujours rattachĂŠs Ă la paroisse. Âť L’Église ĂŠvangĂŠlique rĂŠformĂŠe du canton de Vaud (EERV) a ĂŠtĂŠ confrontĂŠe Ă ce problème, il y a quelques annĂŠes. ÂŤ Certaines communes ont supprimĂŠ la confession de leur registre Âť, explique Paolo Mariani, porte-parole de l’EERV. Les Églises ont alors alertĂŠ le canton. ÂŤ Les autoritĂŠs ont bien compris quels ĂŠtaient nos besoins Âť, explique le porte-parole. Cette mention a donc ĂŠtĂŠ rĂŠtablie dans les registres et les trois Églises reconnues (rĂŠformĂŠe, catholique romain et communautĂŠ israĂŠlite) ont rĂŠdigĂŠ un document commun remis aux personnes qui s’inscrivent dans une commune. Ce papillon explique ce que les Églises font des donnĂŠes transmises et prĂŠcise qu’elles n’ont aucune influence fiscale en terre vaudoise.

L’Église tient la liste de ses membres

Ă€ Genève par contre, depuis 2010, les Églises ne reçoivent plus d’informations cantonales. ÂŤ Depuis cette date, le registre est alimentĂŠ de façon volontaire par les protestants du canton, Ă travers notamment les activitĂŠs des paroisses, les demandes d’affiliation Ă l’EPG, les actes pastoraux (mariages, baptĂŞmes, etc.) Âť, explique Pauline Cressier, chargĂŠe de communication Ă l’Église protestante de Genève (EPG). ÂŤ Certaines paroisses, notamment en campagne, font des envois sur leurs activitĂŠs et le catĂŠchisme, soit en tout mĂŠnage, soit dans leur feuille paroissiale Âť, ajoute Pauline Cressier.

LibertĂŠ religieuse

(Sources : Campus adventiste/JJ Henriot/BIABIA) Dammarie-les-Lys, France

dĂŠpartement des Affaires publiques et de la LibertĂŠ religieuse Ă la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des adventistes. L’ÊvĂŠnement a eu lieu sous le regard attentif de John Graz, qui dirigea ce mĂŞme dĂŠpartement des Affaires publiques et de la LibertĂŠ religieuse de 1995 Ă 2015 et qui prend aujourd’hui la direction du nouveau Centre ; Centre dont la crĂŠation a ĂŠtĂŠ saluĂŠe par de nombreuses personnalitĂŠs de l’Église adventiste en France, en Suisse et dans le monde. Jean-Philippe Lehmann, directeur gĂŠnĂŠral du Campus adventiste qui accueille le nouveau centre, situĂŠ Ă l’Êtage de la bibliothèque Alfred Vaucher, a rappelĂŠ les raisons qui ont conduit Ă la rĂŠalisation de ce projet. Des raisons historiques. Dans son passĂŠ, le Campus a ĂŠtĂŠ marquĂŠ par des personnalitĂŠs engagĂŠes dans la dĂŠfense de la libertĂŠ religieuse telles que le docteur Jean Nussbaum qui fonda l’AIDLR (Association internationale pour la dĂŠfense de la LibertĂŠ religieuse), Pierre Lanarès qui ĂŠlargit considĂŠrablement l’audience de la revue Conscience et LibertĂŠ ou encore Jean Weidner, ÂŤ juste parmi les nations Âť pour sa conduite pendant la seconde guerre mondiale. Des raisons gĂŠographiques. La proximitĂŠ de Genève, haut lieu de la RĂŠforme et siège de nombreuses organisations internationales, notamment dans le domaine de la dĂŠfense des droits de l’Homme. Des raisons pĂŠdagogiques. Le Campus abrite un groupe scolaire, un institut de français langue ĂŠtrangère et une facultĂŠ de thĂŠologie. Le centre contribuera Ă dĂŠvelopper la notion de respect des personnes et des diffĂŠrences, dĂŠjĂ chère Ă l’institution. Nul doute que le Centre suscitera des recherches, produira des publications, organisera des rencontres et contribuera Ă la formation des ĂŠtudiants. Quelques idĂŠes relevĂŠes dans les exposĂŠs et l’Êchange qui ont prĂŠcĂŠdĂŠ l’inauguration. Pour Ganoune Diop : ÂŤ la libertĂŠ religieuse est la première des libertĂŠs. Elle contient la libertĂŠ de pensĂŠe, de choix, de conscience, d’expression, de transmission... Les droits de l’Homme sont interdĂŠpendants et indivisibles Âť. Pour John Graz : ÂŤ le dialogue interreligieux et avec les autoritĂŠs permet de dĂŠterminer ce qui nous distingue mais aussi les niveaux oĂš l’on peut ĂŞtre ensemble. C’est ainsi que nous pouvons ĂŞtre des artisans de paix Âť. InterrogĂŠ sur l’importance, Ă ses yeux, du Centre international pour la libertĂŠ religieuse et les Affaires publiques, Ibrahim Salama prĂŠcise que les religions doivent jouer un rĂ´le majeur dans la dĂŠfense des droits de l’Homme.

Collonges-sous-Salève, France – Inaugura- Raison d’être du Centre 1. La recherche des fondements bibliques et histotion du Centre international pour les Affaires riques de la libertĂŠ religieuse et des relations extĂŠpubliques et la libertĂŠ religieuse au Campus rieures de l’Église ; adventiste du Salève 2. La publication d’articles, de livres et de travaux

Le samedi 4 fĂŠvrier a ĂŠtĂŠ inaugurĂŠ au Campus adventiste du Salève le Centre international pour les Affaires publiques et la libertĂŠ religieuse. Le ruban bleu a ĂŠtĂŠ coupĂŠ par Monsieur l’Ambassadeur Ibrahim Salama, directeur de la Division des traitĂŠs relatifs aux droits de l’Homme au Bureau des Nations unies du Haut Commissariat aux droits de l’Homme, Ă Genève et par Ganoune Diop, directeur du

universitaires ; 3. L’organisation d’ÊvĂŠnements publics et l’invitation des autoritĂŠs politiques, d’experts et des membres de la communautĂŠ diplomatique et des organisations internationales ; 4. La participation a des congrès, symposiums festivals internationaux et autres ĂŠvĂŠnements offrants une opportunitĂŠ pour promouvoir le Centre ;


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5. La formation pratique des directeurs des affaires publiques et de la libertĂŠ religieuse par des sĂŠminaires, des stages, des voyages d’Êtudes, des rencontres avec des officiels ‌ Le Centre est engagĂŠ dans plusieurs ĂŠvĂŠnements publics pour la promotion des Droits de l’homme et de la libertĂŠ religieuse. Il est associĂŠ en tant que partenaire aux festivals, congrès, symposiums organisĂŠs par d’autres institutions. Il contribue par ses relations, sa prĂŠsence et ses activitĂŠs Ă l’Êmergence Ă la fois d’une Église fidèle aux principes bibliques de son origine et ouverte Ă la communautĂŠ. Une Église, au service des autres qui contribue Ă un monde de justice et de libertĂŠ, en tant que signe du royaume de Dieu.

(Le Point/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France - ClĂ´ture de la troisième session nationale de l’Institut du monde religieux

Le ministre de l'IntÊrieur, Bruno Le Roux, a dÊfendu mercredi soir une  laïcitÊ d'intelligence  en jugeant  difficile de comprendre la motivation des nouveaux comportements  confessionnels  si l'on ne se frotte pas à l'Êtude du fait religieux . Le locataire de l'hôtel de Beauvau, chargÊ des cultes, s'exprimait lors de la clôture de la troisième session nationale de l'Institut des hautes Êtudes du monde religieux (IHEMR), dont les auditeurs viennent de l'entreprise, du secteur associatif, du monde politique, des mÊdias, etc.  La formation dispensÊe dans le cadre de cette session nationale contribue concrètement, je le pense, à l'Êmergence dans notre pays d'une laïcitÊ d'intelligence, pour reprendre l'expression de RÊgis Debray , a estimÊ Bruno Le Roux. Pour le ministre de l'IntÊrieur,  notre sociÊtÊ a ÊvoluÊ : sÊcularisation accÊlÊrÊe d'un côtÊ, qui a conduit nombre de nos concitoyens à perdre le lien culturel qui les unissait au religieux, Êmergence de l'autre de nouvelles identitÊs religieuses dans notre pays .

Instances de dialogue

ÂŤ Face Ă ces dĂŠfis, le dĂŠni et l'abstention ne sont pas des solutions. Il est difficile de comprendre la motivation des nouveaux comportements religieux et le rapport parfois très sensible que les Français entretiennent avec eux si l'on ne se frotte pas Ă l'ĂŠtude du fait religieux Âť, a-t-il poursuivi. Pour Bruno Le Roux, les rĂŠunions des ÂŤ instances de dialogue Âť nouĂŠ par l'État avec les cultes – notamment avec l'islam Ă partir de 2015, sur le modèle, amplifiĂŠ, de ce qui existe avec l'Église catholique depuis 2002 – entrent ÂŤ totalement dans le cadre de la laĂŻcitĂŠ d'intelligence Âť. ÂŤ Les chantiers d'ampleur ne concernent pas que l'islam Âť, a encore soulignĂŠ le ministre, citant ÂŤ l'accueil des rĂŠfugiĂŠs, pour lequel des organisations confessionnelles, notamment catholiques et protestantes, se sont notablement investies Âť. ÂŤ Elles se sont totalement investies dans cette tradition du christianisme social, dĂŠfenseur des plus pauvres et des plus faibles et ont rĂŠpondu – et je souhaite que nous les soutenions – aux exhorta-

tions du pape François appelant l'Église et les chrĂŠtiens Ă se rapprocher des pĂŠriphĂŠries existentielles Âť, a saluĂŠ Bruno Le Roux.

(Le Monde des religions/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France – La laïcitÊ garantit-elle l’ÊgalitÊ femmes-hommes ?

Après plus d'un an de concertations et trois ĂŠchanges de vue (au lieu d'un pour les dossiers ordinaires), la prĂŠsidente de la DĂŠlĂŠgation aux droits des femmes a prĂŠsentĂŠ un ĂŠpais corpus rĂŠalisĂŠ le 12 janvier 2017. IntitulĂŠ ÂŤ La laĂŻcitĂŠ garantit-elle l'ĂŠgalitĂŠ femmeshommes ? Âť, il expose un travail de recherche approfondi, riche d'observations de terrain, pointant la dĂŠgradation des droits des femmes dans la sphère religieuse en France. Ces constats ont permis aux sĂŠnateurs –la dĂŠlĂŠgation est composĂŠe de vingt-cinq femmes et onze hommes – de prĂŠsenter trois sĂŠries de recommandations respectivement destinĂŠes au lĂŠgislateur, au gouvernement, et aux acteurs de la vie sociale et politique. Tout en prenant en compte la diversitĂŠ des croyances et des traditions, avec le ÂŤ souci constant (‌) de ne pas stigmatiser un culte plus qu'un autre Âť, ces propositions ont pour vocation ÂŤ Ă aller plus loin dans l'ĂŠgalitĂŠ femmes-hommes, sans tenir le religieux Ă distance Âť, explique Chantal Jouanno. Les membres de la dĂŠlĂŠgation ont ĂŠgalement souhaitĂŠ rĂŠaffirmer les droits sexuels et reproductifs, porter le sujet de la laĂŻcitĂŠ et de l'ĂŠgalitĂŠ dans les grandes instances internationales et ÂŤ conjurer l'influence des extrĂŠmismes religieux Âť. La publication du rapport final en ce dĂŠbut d'annĂŠe vise aussi Ă ÂŤ interpeller les candidat(e)s Ă l'ĂŠlection prĂŠsidentielle de 2017 Âť, appelĂŠs Ă se prononcer sur les propositions phares du rapport.

Une nouvelle approche de la laĂŻcitĂŠ

La nĂŠcessitĂŠ de se saisir du sujet de l'ĂŠgalitĂŠ femmes-hommes dans la laĂŻcitĂŠ est apparue Ă la prĂŠsidente de la dĂŠlĂŠgation lors d'une rencontre avec le collectif Femmes sans voile d'Aubervilliers. Sa cofondatrice, Nadia Ould-Kaci, lui avait alors prĂŠsentĂŠ une sĂŠrie de photographies prises dans la banlieue Est de Paris et montrant des petites filles portant le voile. Ces clichĂŠs, prĂŠsentant une situation Ă laquelle un enfant ne peut consentir, interrogent alors Chantal Jouanno. Le climat tendu des derniers mois a ĂŠgalement contribuĂŠ Ă mettre le sujet de la laĂŻcitĂŠ et des femmes sur le devant de la scène, notamment avec les dĂŠbats sur le burkini l'ĂŠtĂŠ dernier. Cette atmosphère, faisant des vĂŞtements fĂŠminins un objet de dĂŠbat et un moteur d'animositĂŠ, transforme l'actualitĂŠ en ÂŤ imaginaire social Âť dĂŠfavorable aux droits des femmes, affirme Houria Abdelouahed, psychanalyste et maĂŽtre de confĂŠrences Ă l'universitĂŠ Paris VII. La dĂŠlĂŠgation avait dĂŠjĂ soulevĂŠ le sujet des droits fĂŠminins en 2003, en se penchant sur les mariages forcĂŠs et les crimes d'honneurs, et avait amorcĂŠ une rĂŠflexion gĂŠnĂŠrale sur la laĂŻcitĂŠ en mars 2015. Le dĂŠbat s'ouvre alors sur ce constat fusionnant les deux thèmes : ÂŤ On s’aperçoit que la laĂŻcitĂŠ n'est pas en soi porteuse d'ĂŠgalitĂŠ. Âť


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S'amorce alors un long parcours de rĂŠflexion. Après une première table ronde en janvier 2016, en prĂŠsence de douze personnalitĂŠs investies dans les questions religieuses (dont onze femmes, parmi lesquelles Anne Soupa, Delphine Horvilleur, Hanane Karimi‌), auditions et rĂŠunions se sont succĂŠdĂŠes avant de s'accorder sur le contenu du rapport, validĂŠ le 3 novembre 2016. La commission du 12 janvier a clos ce processus avec tous les acteurs impliquĂŠs dans le projet, lançant une phase de dĂŠcision plus concrète. S’emparer de la loi Si l'intĂŠgralitĂŠ du rapport n'a pas fait consensus, les recommandations jugĂŠes prioritaires par la dĂŠlĂŠgation ont ĂŠtĂŠ unanimement saluĂŠes, voire accueillies avec ÂŤ gratitude Âť et ÂŤ reconnaissance Âť par les participant(e)s. Parmi ces prioritĂŠs, la modification de l'article premier de la Constitution, pour y insĂŠrer la notion d'ĂŠgalitĂŠ femmes-hommes. Le premier alinĂŠa mentionne dĂŠjĂ l'ĂŠgalitĂŠ devant la loi de tous les citoyens sans distinction ÂŤ d'origine, de race ou de religion Âť, mais il ne mentionne pas l'ĂŠgalitĂŠ des sexes. Cet ajout aurait pour effet de soumettre toutes les lois au respect du principe d'ĂŠgalitĂŠ entre les femmes et les hommes, car il n'apparaĂŽt aujourd'hui que dans le prĂŠambule de la loi fondamentale. La dĂŠlĂŠgation souhaite par ailleurs ÂŤ crĂŠer un dĂŠlit autonome d'agissement sexiste Âť afin d'ĂŠlargir cette notion, qui est pour l'instant cantonnĂŠe au code du travail et ne permet de dĂŠnoncer les comportements sexistes que dans le cadre professionnel. De mĂŞme, la commission invite Ă sanctionner les associations appelant Ă la discrimination, Ă la haine ou Ă la violence en raison du sexe. Les plaintes des femmes victimes d'inĂŠgalitĂŠs sexistes seraient donc ĂŠtendues. Autre point de concorde, les parties prenantes du dĂŠbat ont collectivement pointĂŠ la nĂŠcessitĂŠ ÂŤ d'interroger le suivi et le contrĂ´le des mesures prises Âť, comme l'a soulignĂŠ Marie-ThĂŠrèse Besson, Grande MaĂŽtresse de la Grande Loge FĂŠminine de France. Le flou juridique ne pourra en effet ĂŞtre levĂŠ qu'en fonction de l'aboutissement du rapport, et la manière dont s'en saisissent les acteurs politiques. Frictions sur le sport, les signes religieux et la loi de 1905 Les institutions publiques – ĂŠcoles, hĂ´pitaux, communes – et le milieu associatif ont fait l'objet d'une attention particulière. La dĂŠlĂŠgation a pris en compte des situations concrètes relatĂŠes dans le rapport, comme des cas d'hommes qui refusent de serrer la main de collègues fĂŠminines, ou de femmes qui s’opposent Ă ĂŞtre soignĂŠes par des mĂŠdecins de sexe masculin. Le groupe de sĂŠnateurs appelle Ă ĂŠtablir des mĂŠcanismes de remontĂŠe directe pour signaler les incidents aux ministères concernĂŠs, sans filtrage hiĂŠrarchique. Il demande par ailleurs la nomination de rĂŠfĂŠrents laĂŻcitĂŠ et d'aumĂ´niers formĂŠs aux questions d'ĂŠgalitĂŠ femmes-hommes. Lors du dĂŠbat, cet appel a ĂŠtĂŠ appuyĂŠ par deux aumĂ´nières musulmanes et une aumĂ´nière militaire israĂŠlite, ainsi qu’une spĂŠcialiste de la laĂŻcitĂŠ en milieu hospitalier, Isabelle LĂŠvy. D'un point de vue plus global, les communes, partis politiques et entreprises ont ĂŠtĂŠ invitĂŠs Ă adopter des codes de bonne conduite en matière de laĂŻcitĂŠ et d'ĂŠgalitĂŠ des sexes.

Le sport, le port de signes religieux Ă l'universitĂŠ et le statut de la loi de sĂŠparation des Églises et de l'État ont ĂŠtĂŠ les seuls points d'achoppement au cours du dĂŠbat. Bien que les perceptions divergent sur ces thèmes, aucun(e) participant(e) n'a remis en cause la volontĂŠ collective de clarifier les limites d'exercice des croyances, athĂŠisme y compris. Virginie Larousse, rĂŠdactrice en chef du Monde des Religions, a notamment rappelĂŠ l'importance de ÂŤ se sentir investi du droit de continuer Ă critiquer les religions Âť bien que ÂŤ s'attaquer aux symboles [soit] souvent perçu comme une entrave Ă l'intimitĂŠ Âť. L'une des dernières intervenantes, Liliane Vana, docteure en sciences des religions et fière d'affirmer son identitĂŠ de juive orthodoxe, a donnĂŠ le mot de la fin avec humour : ÂŤ Dieu merci, la loi de 1905 existe. Âť

(Lamy/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France – Le serment juratoire et la discrimination

Une salarieĚ e peut-elle refuser de prĂŞter serment en refusant la formule ÂŤ je le jure Âť Ă cause de sa religion chrĂŠtienne ? Peut -elle proposer une formule alternative ? Dans l’hypothèse d’un licenciement, celui-ci est-il discriminatoire ? Les rĂŠponses de la Cour de cassation qui rĂŠaffirme son attachement aux libertĂŠs fondamentales. Après Baby loup et en attendant la Cour de Justice de l’Union europĂŠene qui doit se prononcer sur le port du voile et les exigences de la clientèle, la chambre sociale de la Cour de cassation vient de trancher une affaire particulièrement intĂŠressante dans laquelle une salariĂŠe invoque sa religion chrĂŠtienne pour refuser de prĂŠter serment en disant ÂŤ je le jure Âť. La formule alternative qu’elle propose est rejetĂŠe par le tribunal de grande instance qui prend acte sur procès verbal de l’absence de serment, ce qui vaut Ă la salariĂŠe un licenciement pour faute grave. La chambre sociale conclut au caractère discriminatoire du licenciement, liĂŠ aux convictions religieuses de la salariĂŠe. Elle confirme ainsi sa ligne dure initiĂŠe avec l’arrĂŞt Baby loup du 19 mars 2013. La chambre sociale ne badine pas avec la libertĂŠ de religion.

Un refus de prĂŠter serment

Un an après avoir ĂŠtĂŠ embauchĂŠe Mme B. est admise dans le cadre permanent de la RATP. Son admission aux fonctions d’agent de contrĂ´le est toutefois subordonnĂŠe Ă l’obtention de son assermentation devant la première chambre civile du Tribunal de grande instance de Paris, comme l’exige l’article 23 de la loi du 15 juillet 1845 sur la police des chemins de fer. Lors de la cĂŠrĂŠmonie, l’intĂŠressĂŠe refuse de prononcer le serment aux motifs que ses croyances religieuses lui interdisent de ÂŤ jurer Âť. Elle propose au prĂŠsident du TGI de l’autoriser Ă prononcer un serment diffĂŠrent en ces termes : ÂŤ J’acquiesce vos propos quant Ă mes devoirs de fidĂŠlitĂŠ et de probitĂŠ au sein de la RATP. Toutefois mes croyances religieuses m’interdisant de lever la main droite et de jurer, je suis en revanche autorisĂŠe aĚ€faire une affirmation solennelle de la mĂŞme substance dans la-


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quelle je m’engage Ă respecter la rĂŠglementation et la lĂŠgislation liĂŠe Ă mes fonctions professionnelles et de tĂŠmoigner la vĂŠritĂŠ, et de parler sans haine et sans crainte. Âť En rĂŠponse, le juge lui indique qu’ il faut choisir entre prĂŞter serment ou quitter la RATP Âť. Il lui demande de prĂŠciser sa religion puis fait noter Ă sa greffière dans le procès verbal que Mme B. a refusĂŠ de prĂŞter serment parce qu’elle est chrĂŠtienne. Le licenciement de l’intĂŠressĂŠe ne tarde pas. Le contrat est rompu pour faute grave aux motifs qu’elle a refusĂŠ de prĂŞter serment.

Un licenciement discriminatoire

Le conseil des prud’hommes de Paris la dĂŠboute de sa demande d’indemnisation pour licenciement sans cause rĂŠelle et sĂŠrieuse. La cour d’appel confirme le jugement en indiquant que l’employeur ĂŠtait nĂŠcessairement ĂŠtranger Ă un dĂŠbat circonscrit entre le prĂŠsident du TGI et la salariĂŠe. Entre temps, une QPC a ĂŠtĂŠ dĂŠposĂŠe et sera rejetĂŠe par la Cour de cassation. Au visa de l’article 9 de la Convention europĂŠenne de sauvegarde des droits de l’Homme sur la libertĂŠ de religion et de l’article L. 11321 du Code du travail relatif au principe de discrimination, la chambre sociale frappe fort. Elle casse l’arrĂŞt d’appel. Le licenciement a ĂŠtĂŠ prononcĂŠ en raison des convictions religieuses, il est donc discriminatoire et par suite nul : ÂŤ il rĂŠsulte de l’article 23 de la loi du 15 juillet 1845 sur la police des chemins de fer que le serment des agents de surveillance exerçant au sein des entreprises visĂŠes par cette disposition peut ĂŞtre reçu selon les formes en usage dans leur religion ; qu’il s’ensuit que la salariĂŠe n’avait commis aucune faute en proposant une telle formule et que le licenciement prononcĂŠ en raison des convictions religieuses de la salariĂŠe ĂŠtait nul Âť. Comment dĂŠcrypter un tel attendu ? Le raisonnement de la chambre sociale est le suivant : – l’article 23 de la loi de 1845 ne preĚ voit pas par lui meĚ‚me la formule de serment. Autrement dit, il n’oblige pas Ă dire ÂŤ je le jure Âť ; – la formule d’usage ÂŤ je le jure Âť prĂŠsente un caractère religieux Ă la diffĂŠrence de la formule alternative proposĂŠe par la salariĂŠe qui n’engage qu’elle ; – la salariĂŠe ne commet aucune faute en proposant une formule alternative. C’est d’ailleurs le sens d’une jurisprudence ancienne de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui permet Ă ceux qui n’entendent pas jurer de faire une promesse solennelle, suivant les rites et usages dans leur religion (Cass. crim., 17 sept. 1883, Bull. crim. n° 237 ; 8 mars 1924, Bull. crim. n° 117) ; – la formule alternative n’est recevable que si elle s’impose du fait de la religion de l’intĂŠressĂŠe. Par consĂŠquent, il ne s’agit pas de refuser de dire ÂŤ je le jure Âť pour des motifs farfelus. En revanche, si la religion l’impose, comme pour les anabaptistes, le refus est lĂŠgitime ; si ces conditions sont rĂŠunies, le licenciement prononcĂŠ en raison du refus de dire ÂŤ je le jure Âť est en lien avec les convictions religieuses de la salariĂŠe et revĂŞt un caractère discriminatoire.

Un serment de nature religieuse

Reprenons. Un des points centraux de l’affaire ĂŠtait celui de savoir si le serment juratoire est ou non de nature religieuse. Dans sa motivation, la Cour de cassation est plutĂ´t discrète sur le sujet, probablement pour ne pas ĂŞtre taxĂŠe après la polĂŠmique Baby loup, de cĂŠlĂŠbrer la libertĂŠ de religion tout en niant la laiĚˆcitĂŠ Ă la française. Et pourtant, Ă lire l’avis de l’avocat gĂŠnĂŠral RaphaĂŤl Weissmann et le rapport de Jean Guy Huglo, le dĂŠbat s’est cristallisĂŠ sur ce point. (Françoise Champeaux).

(Pew Research Center/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

États-Unis - Plus de 700 signataires pressent Donald Trump d’agir pour la dÊfense des libertÊs religieuses dans le monde

Plus de 700 dĂŠfenseurs des droits de l’homme et des libertĂŠs religieuses, ont signĂŠ une lettre destinĂŠe au PrĂŠsident Donald Trump, pour demander la nomination rapide d’un ambassadeur itinĂŠrant pour la dĂŠfense de la libertĂŠ religieuse internationale. Selon les signataires, leaders religieux, ĂŠducateurs, intellectuels, entrepreneurs ou dĂŠfenseurs des droits et des libertĂŠs, les pays ayant une politique d’inclusion de toutes les religions sont ÂŤ moins soumis Ă la violence et moins susceptibles d’exporter le terrorisme Âť. La lettre rĂŠdigĂŠe Ă l’initiative de 21st Century Wilberforce Initiative, rĂŠclame la nomination d’un Ambassadeur pour la libertĂŠ religieuse internationale, dans les 100 premiers jours du mandat. La lettre met en avant les rĂŠsultats de l’Êtude du Pew Research Center, selon laquelle, 74% de la population mondiale vivrait dans un lieu oĂš la persĂŠcution est haute ou très haute. Le courrier nomme une Ă une, les situations oĂš des populations sont en proie Ă la persĂŠcution quotidienne, en 2017. - Le gĂŠnocide perpĂŠtrĂŠ par Daech Ă l’encontre des chrĂŠtiens, des yĂŠzidis et des autres minoritĂŠs religieuses ont conduit ces populations au bord de l’extinction. - L’augmentation de l’antisĂŠmitisme en Europe. - Les lois sur le blasphème utilisĂŠes pour contraindre les populations au silence. Le cas le plus cĂŠlèbre est celui d’Asia Bibi, toujours captive. - La rĂŠpression des moines tibĂŠtains. Une centaine se sont immolĂŠs par le feu en signe de protestation. - Les attaques et les meurtres de blogueurs au Bangladesh. - Le dĂŠplacement et la dĂŠchĂŠance de nationalitĂŠ des citoyens musulmans de l’ethnie Rohingya, au Myanmar. - Les familles nigĂŠrianes faisant face Ă la famine et Ă l’une des organisations terroristes les plus violentes, Boko-Haram. ÂŤ Les États-Unis ont une longue histoire de dĂŠfense de cette première libertĂŠ dans le monde, un droit ĂŠtroitement liĂŠ aux autres droits de l’homme, Ă l’Êconomie et Ă la sĂŠcuritĂŠ Âť.


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Bible

(The Hebrew University of Jerusalem/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

IsraÍl : Une douzième grotte ayant abritÊ des manuscrits de la Mer Morte dÊcouverte !

ÂŤ C’est la dĂŠcouverte la plus importante des 60 dernières annĂŠes Âť. Les archĂŠologues de l’UniversitĂŠ HĂŠbraĂŻque viennent de rĂŠvĂŠler qu’une douzième grotte de la mer Morte, a abritĂŠ des manuscrits de la pĂŠriode du second Temple. Les cĂŠlèbres ÂŤ rouleaux de la mer Morte Âť sont des manuscrits qui avaient ĂŠtĂŠ cachĂŠs quelques dĂŠcennies avant la naissance du Christ, pour les protĂŠger de l’armĂŠe romaine. Une nouvelle grotte a ĂŠtĂŠ fouillĂŠe sur les falaises Ouest de Qumran, sur la rive nord. Les ĂŠlĂŠments retrouvĂŠs dans la grotte dĂŠmontrent que des manuscrits de la pĂŠriode du second Temple y ont bien ĂŠtĂŠ cachĂŠs, avant d’être finalement dĂŠrobĂŠs lors d’un pillage, au milieu du siècle dernier. Cette dĂŠcouverte surprenante, reprĂŠsente une ĂŠtape importante des ĂŠtudes sur les ÂŤ Rouleaux de la mer Morte Âť, faites par les Dr Oren Gutfeld et Ahiad Ovadia, de l’UniversitĂŠ hĂŠbraĂŻque de l’Institut d’archĂŠologie de JĂŠrusalem, avec la collaboration du Dr Randall Price et les ĂŠtudiants de la Liberty University en Virginie. Les fouilles ont ĂŠtĂŠ soutenues par l’administration civile de JudĂŠe et de Samarie, et l’AutoritĂŠ des AntiquitĂŠs d’IsraĂŤl (IAA). Elles font partie de la nouvelle opĂŠration ÂŤ Scroll Âť lancĂŠe Ă l’IAA par son directeur gĂŠnĂŠral, Israel Hasson. L’objectif de l’opĂŠration est de procĂŠder Ă des fouilles systĂŠmatiques de toutes les grottes du dĂŠsert de JudĂŠe. Les archĂŠologues ont dĂť se rendre au fond d’un tunnel avant de mettre au jour des jarres destinĂŠes Ă contenir des manuscrits, des fragments de tissus utilisĂŠs pour les envelopper, une pièce de cuir, les tendons et morceaux de peau utilisĂŠs pour relier, ainsi que des lames de silex et des pointes de flèches. Mais les manuscrits n’y sont plus. Une pioche de fer des annĂŠes 1950 rĂŠvèle la date du pillage. Dr IsraĂŤl Hasson, directeur gĂŠnĂŠral de l’AutoritĂŠ des antiquitĂŠs d’IsraĂŤl, s’est exprimĂŠ ainsi : ÂŤ La dĂŠcouverte d’une autre grotte tĂŠmoigne que beaucoup de travail reste Ă faire dans le dĂŠsert de JudĂŠe, et que des vestiges d’une grande importance sont toujours en attente d’être dĂŠcouverts‌ Nous sommes dans une course contre le temps. Les pilleurs d’antiquitĂŠs volent des biens patrimoniaux dans le monde entier pour un gain financier‌

Commission paritaire 0217 G 88583 DĂŠpĂ´t lĂŠgal N° 79 – CAB – 019 PrĂŠfecture de Seine-et-Marne Impression : Syren System Melun 10, rue Saint-Etienne

L’État d’IsraÍl doit mobiliser et allouer les ressources nÊcessaires pour lancer une opÊration historique‌ Pour mener à bien une approche systÊmatique d’excavation de toutes les grottes du dÊsert de JudÊe. 

SociĂŠtĂŠ, Analyses

(ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Lausanne, Suisse – Les maisons d’Êdition amÊricaines veulent davantage d’auteurs musulmans

En rÊaction aux mesures prises par Donald Trump et pour  faire naÎtre davantage de tolÊrance dans ce monde , plus de 70 maisons d’Êdition amÊricaines ont appelÊ les auteurs de confession musulmane à leur envoyer leurs manuscrits. Tous les genres littÊraires sont les bienvenus.  Nous sommes tous d’accord sur le fait que le climat politique actuel exige que les auteurs de tradition musulmane soient davantage prÊsents dans le marchÊ du livre. Nous avons entrepris cette initiative afin de faciliter cette prÊsence , Êcrivent-ils.

La compassion par les livres

Plus de 70 maisons d’Êdition ont adhÊrÊ à cette initiative sur Internet, et leur nombre ne cesse d’augmenter. L’appel a ÊtÊ lancÊ lorsque le prÊsident amÊricain a dÊcidÊ d’interdire aux ressortissants de sept pays musulmans l’entrÊe aux États-Unis pendant 90 jours, suspendant à durÊe indÊterminÊe l’immigration provenant de Syrie. Des juges fÊdÊraux ont entre-temps suspendu l’application de cet ordre. Les maisons d’Êdition participant à cette action ont prÊcisÊ que tous les genres Êtaient les bienvenus.  À travers les livres, les maisons d’Êdition ont la chance unique de contribuer à faire naÎtre davantage d’empathie, de compassion, de comprÊhension et de tolÊrance dans ce monde. Nous sommes à la recherche des voix que l’on n’entend pas afin de les faire entendre par d’autres , Êcrivent les signataires.

Un pas dans la bonne direction

Sheba Karim, un ĂŠcrivain basĂŠ Ă Nashville dont les nouvelles ĂŠcrites pour de jeunes adultes mettent en scène des personnages amĂŠricains musulmans, s’est fĂŠlicitĂŠ de cet appel. ÂŤ Bien qu’il soit regrettable qu’il ait fallu une interdiction d’entrĂŠe des immigrants de sept pays Ă majoritĂŠ musulmane pour que cette initiative soit lancĂŠe, c’est un pas dans la bonne direction. Pour voir un vĂŠritable changement, il faudrait cependant s’attaquer aussi au manque de diversitĂŠ Ă l’intĂŠrieur du marchĂŠ de l’Êdition Âť, a-t-il estimĂŠ.

18 â‚Ź Abonnement France Outre Mer 19 â‚Ź d’un an CEE et Suisse 20 â‚Ź Autres pays et abonnement en cours d’annĂŠe : nous consulter. Au nom du ÂŤ BIA Âť Règlement CCP – La Source 46 727 83 C


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