2017-03 BIA

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Bulletin d’Information Adventiste

Adventist News NetworksŠ

Sommaire

Mensuel • 38e annĂŠe • n° 412 - Mars 2017

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Nouvelles des Églises adventistes

Sylver Spring, États-Unis - Des milliers de personnes crÊent un impact dans leurs communautÊs Riverside, Californie, États-Unis - Projet archÊologique pour une universitÊ adventiste

Protestantisme international

Genève, Suisse - Les protestants et les catholiques allemands cÊlèbrent un service de rÊconciliation Kaiserslautern, Allemagne - Luther, un bon support publicitaire

LibertĂŠ religieuse

Paris, France - Enseigner les faits religieux Ă l’Êcole : un projet laĂŻque ! Genève, Suisse - Les camps chrĂŠtiens exclus de Jeunesse et Sport Kuala Lumpur, Malaisie - Les minoritĂŠs religieuses marginalisĂŠes Paris, France - Observatoire de la laĂŻcitĂŠ sur les arrĂŞts de

Bulletin publiĂŠ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PĂŠpinières 1020 Renens, Suisse. RĂŠdaction TĂŠl. 01 64 79 87 00 communications.uî‚’@adventiste.org

Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA

la Cour de justice de l’Union europĂŠenne du 14 mars

QuÊbec, Canada - Jours fÊriÊs religieux : au QuÊbec, c’est à la carte (ou presque)

SociĂŠtĂŠ - Analyses

États-Unis - Les synagogues conservatrices acceptent officiellement des membres non-juifs États-Unis - Des projets de loi pour enseigner le crÊationnisme au lycÊe

Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Olivier Maire Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert


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Nouvelles des Églises adventistes

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Silver Spring, Maryland, États-Unis – Des milliers de personnes crÊent un impact dans leurs communautÊs

Le samedi 18 mars, des milliers d’adventistes ont crĂŠĂŠ un impact dans leurs communautĂŠs dans plus de 100 pays, Ă l’occasion du programme de la JournĂŠe mondiale de la Jeunesse. Alors que des photos et des vidĂŠos ĂŠtaient partagĂŠes sur les rĂŠseaux sociaux avec le hashtag #GYD17, la campagne a gĂŠnĂŠrĂŠ un impact de plus de 137 millions d’impressions sur Facebook, Twitter, Instagram. Cela ĂŠtablit un nouveau record des adventistes sur les rĂŠseaux sociaux. Sam Neves, directeur adjoint des Communications au sein de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale des adventistes et coordinateur pour la JournĂŠe mondiale de la Jeunesse de la stratĂŠgie sur les rĂŠseaux sociaux, a dĂŠclarĂŠ : ÂŤ Nous sommes une Église mondiale : 20 millions de membres, 924 langues, 150 000 congrĂŠgations locales dans 208 pays et territoires. La journĂŠe mondiale de la Jeunesse est la plus grande opportunitĂŠ que nous ayons de faire l’expĂŠrience de l’unitĂŠ alors que nous nous rassemblons dans le cadre de la mĂŞme mission en ĂŠtant les mains et les pieds de JĂŠsus dans nos communautĂŠs. Âť Sam Gungaloo, pasteur dans le sud de l’Angleterre et Kehrys Sterling de Vancouver au Canada, ont prĂŠsentĂŠ les 24 heures de retransmission depuis le plateau de la JournĂŠe mondiale de la Jeunesse – un avion appelĂŠe avec Ă propos ÂŤ AirGYD Âť. Partant de l’Allemagne, AirGYD a virtuellement ÂŤ volĂŠ Âť autour du monde en prĂŠsentant les actions missionnaires de #GYD17 lors de la diffusion vidĂŠo en ligne en direct. Le programme de 24 heures ĂŠtait diffusĂŠ sur Hope Channel et YouTube Live. Le thème du service proposĂŠ pour cette annĂŠe ĂŠtait le don du sang. Il a ĂŠtĂŠ rappelĂŠ Ă chacun que pour chaque demi-litre de sang, trois vies peuvent ĂŞtre sauvĂŠes. Cependant, les jeunes Ă travers le monde ont trouvĂŠ d’autres moyens ÂŤ d’être le sermon Âť dans leurs communautĂŠs. Les jeunes en Australie ont tondu la pelouse pour leurs voisins. Les jeunes taiwanais ont encouragĂŠ leurs nouveaux amis dans les maisons de retraite. En Espagne, les jeunes de Madrid ont organisĂŠ une ÂŤ Love-Expo Âť (expo-amour) au cours de laquelle les passants pouvaient dĂŠcouvrir comment exprimer l’amour envers les autres Ă travers leur propre ÂŤ langage de l’amour Âť. Les prĂŠsentateurs au PĂŠrou ont mis en lumière les interventions lors des inondations ĂŠclair et une prière spĂŠciale proposĂŠe par l’Êquipage en faveur de ceux qui ont tant perdu dans des catastrophes naturelles. Une retransmission depuis l’intĂŠrieur d’une prison kenyane pour #GYD17 a gĂŠnĂŠrĂŠ beaucoup de discussion sur la manière d’aider les prisonniers. Un panel de jeunes situĂŠ Ă Silver Spring dans le Maryland a rĂŠflĂŠchi sur le fait que de nombreux hĂŠros bibliques ont ĂŠtĂŠ emprisonnĂŠs Ă cause de leur foi.

Les ÂŤ Sofas du Sabbat Âť ont ĂŠgalement ĂŠtĂŠ un grand succès lors de #GYD17. Dans plusieurs endroits de Grande-Bretagne, des jeunes adventistes ont placĂŠ des sofas dans des lieux de grande frĂŠquentation piĂŠtonne. Les ĂŠquipes de Sofas du Sabbat font la promotion du repos du septième jour en invitant des passants Ă s’asseoir pour prendre une pause et discuter. Alors que le marathon de 24 heures touchait Ă sa fin, le Commandant de Air GYD, le vice-prĂŠsident de l’Église adventiste du septième jour au niveau mondial, Abner De Los Santos, a rappelĂŠ Ă tous ceux qui regardaient le programme en direct qu’à travers #GYD17, il s’agissait de beaucoup plus que l’action d’une journĂŠe. Il a encouragĂŠ la jeunesse adventiste Ă faire de ce type de service un style de vie. Le prĂŠsident de la ConfĂŠrence gĂŠnĂŠrale, Ted N.C. Wilson a participĂŠ Ă la JournĂŠe mondiale de la Jeunesse en AmĂŠrique du Nord. ÂŤ C’est quelque chose de puissant dans ces temps de la fin avant le retour de JĂŠsus, d’être en mesure de partager les messages des Trois anges de manière pratique et aussi Ă travers la prĂŠdication. Les gens auront pour vous beaucoup de respect s’ils voient que ce que vous dites correspond aussi Ă ce que vous faites, Âť a dit Ted Wilson. Ted Wilson a appelĂŠ cette action missionnaire : ÂŤ Implication totale de la Jeunesse, tout le monde fait quelque chose pour JĂŠsus. Âť

(UniversitĂŠ de la Sierra/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Riverside, Californie, États-Unis - Projet archÊologique avec des implications bibliques pour une universitÊ adventiste

Le centre archÊologique d’une universitÊ adventiste sera directement impliquÊ dans le dÊveloppement d’un musÊe dernier cri, planifiÊ de longue date dans une ancienne ville ayant une importance biblique. Douglas Clark, directeur du Centre pour l’ArchÊologie au Proche Orient à l’UniversitÊ de La Sierra, une Êcole adventiste qui se trouve à Riverside en Californie aux États-Unis, a rÊcemment signÊ pour recevoir une subvention qui permettra de lancer le projet dans la ville jordanienne de Madaba.

Douglas Clark conduira une ĂŠquipe multinationale d’archĂŠologues et de responsables des antiquitĂŠs venus des États-Unis, d’Italie et de Jordanie dont l’objectif est de prĂŠserver encore davantage le riche passĂŠ culturel de la Jordanie avec la crĂŠation du MusĂŠe ArchĂŠologique RĂŠgional de Madaba et du Parc ArchĂŠologique Ouest de Madaba. Le musĂŠe permettra de voir les monuments de la rĂŠgion datant de toutes les pĂŠriodes, en particulier les pĂŠriodes Romaines-Ottomanes entre les IIe et XIXe siècles.

Le musĂŠe hĂŠbergera ĂŠgalement des pièces provenant de nombreuses excavations dans la rĂŠgion y compris celles menĂŠes par l’UniversitĂŠ de La Sierra. Au moins 13 sites de fouilles oĂš ont travaillĂŠ les archĂŠologues de La Sierra pendant des dĂŠcennies ont permis de dĂŠcouvrir des dizaines de milliers d’objets et de vestiges datant de l’Age de Fer.


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Ces objets anciens ont ĂŠtĂŠ gardĂŠs dans un musĂŠe vieillissant situĂŠ loin du centre ville.

La subvention de 117 232 dollars est accordĂŠe par le Projet d’HĂŠritage Culturel Durable Ă Travers l’Engagement de CommunautĂŠs Locales (SCHEP), un programme de l’Agence AmĂŠricaine pour le DĂŠveloppement International (USAID). La subvention du SCHEP couvrira les coĂťts des activitĂŠs qui se dĂŠrouleront entre janvier 2017 et mars 2018, y compris le dĂŠblaiement et le nettoyage d’une sĂŠrie de vieilles maisons Ottomanes, l’enlèvement d’arbres et de feuillages du site du musĂŠe, la crĂŠation et la maintenance d’une base de donnĂŠes des collections, la conception d’un site web et d’un logo, l’embauche et la formation d’un personnel, et la finalisation des plans architecturaux.

ÂŤ Les maisons Ottomanes formeront le rez-dechaussĂŠe du nouveau musĂŠe qui sera construit sur des piliers au dessus de ces vestiges, Âť a dĂŠclarĂŠ Douglas Clark. ÂŤ L’Êtage au dessus hĂŠbergera des pièces des pĂŠriodes prĂŠcĂŠdentes dans la rĂŠgion de Madaba. Âť Ces pièces dirigĂŠes par Douglas Clark incluront plusieurs objets provenant des fouilles saisonnières rĂŠalisĂŠes Ă Umayri, l’ÊtĂŠ dernier, par l’UniversitĂŠ de la Sierra.

Le projet du nouveau musĂŠe reprĂŠsente ĂŠgalement une opportunitĂŠ pour les ĂŠtudiants de La Sierra et ceux qui ont rĂŠcemment ĂŠtĂŠ diplĂ´mĂŠs, et qui, en mai prochain aideront Ă dĂŠblayer les maisons Ottomanes et Ă prĂŠparer le site pour les restaurateurs et les architectes professionnels.

La rÊgion est bien connue de Douglas Clark et de son Êquipe. Douglas Clark qui est titulaire d’un diplôme en Bible HÊbraïque et en Ancien Testament de l’UniversitÊ de Vanderbilt, est engagÊ dans les fouilles archÊologiques en Jordanie depuis 1973 lorsqu’il a dÊbutÊ en tant que bÊnÊvole à Tall Hisban. En 1984 il a rejoint l’archÊologue de La Sierra, Larry Geraty, sur le site de Tall al-Umayri.

Au fil des annĂŠes, Douglas Clark a rencontrĂŠ Ă plusieurs reprises des archĂŠologues, des artistes et des ĂŠrudits, y compris des reprĂŠsentants du DĂŠpartement d’ArchĂŠologie de la Jordanie et du Ministère du Tourisme. Ces rencontres visaient Ă considĂŠrer les façons de mieux prĂŠserver la longue histoire et le riche hĂŠritage culturel du pays.

La rĂŠgion de Madaba est riche en histoire biblique. ÂŤ Madaba est mentionnĂŠe plusieurs fois dans l’Ancien Testament, Ă commencer par l’entrĂŠe d’IsraĂŤl dans la rĂŠgion après l’Exode, Âť a dit Douglas Clark. ÂŤ Parfois elle est listĂŠe comme faisant partie du territoire Moabite et quelquefois Ammonite. Âť

Douglas Clark a expliquĂŠ qu’il s’agissait d’une riche rĂŠgion agricole, et au fil des siècles, de nombreuses personnes ont cherchĂŠ Ă s’y ĂŠtablir. ÂŤ Tout le monde voulait un morceau de ce riche gâteau Âť. Il a expliquĂŠ que la ville est souvent mentionnĂŠe en rapport avec Heshbon (Hisban), et apparaĂŽt Ă plusieurs reprises dans l’histoire et dans les livres prophĂŠtiques de l’Ancien Testament.

Douglas Clark a indiquÊ que l’archÊologie biblique contribue à la recrÊation des temps et de la

culture bibliques.  L’archÊologie biblique Êclaire notre lecture de la Bible,  a-t-il ajoutÊ.  Elle permet Êgalement d’obtenir une composante essentielle dans l’Êtude de la Bible, si nous voulons comprendre et apprÊcier la Bible dans son contexte d’origine. 

Protestantisme international

(EPD/ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Genève, Suisse - Les protestants et les catholiques allemands cÊlèbrent un service de rÊconciliation

Dans le cadre d’un processus de guĂŠrison des mĂŠmoires, catholiques et protestants allemands se sont rĂŠunis pour un processus commun. C’est par un service commun que les protestants et les catholiques allemands ont poursuivi leur rĂŠconciliation, samedi 11 mars Ă l’occasion du 500e JubilĂŠ de la RĂŠforme. Sous l’intitulĂŠ ÂŤ guĂŠrir la mĂŠmoire, tĂŠmoigner de JĂŠsus-Christ Âť, les confessions chrĂŠtiennes souhaitent rappeler ce qu’elles ont entrepris au cours du siècle dernier pour demander pardon et ÂŤ nous engager devant Dieu Ă poursuivre l’approfondissement de nos ĂŠchanges Âť, peut-on lire dans la ÂŤ parole commune pour l’annĂŠe 2017 Âť publiĂŠe en avant-propos. Le service de pĂŠnitence et de rĂŠconciliation organisĂŠ Ă l’Êglise Saint-Michel de Hildesheim a ĂŠtĂŠ retransmis en direct par l’ARD le 11 mars Ă partir de 17 heures. Il fait partie du processus ÂŤ Healing of Memories Âť (guĂŠrison des mĂŠmoires), qui a fait l’objet d’un accord entre protestants et catholiques. Par cette dĂŠmarche, les confessions souhaitent pour la première fois faire d’un JubilĂŠ de la RĂŠforme une occasion non pas de sĂŠparation, mais de rapprochement. Parmi les invitĂŠs du service de Hildesheim figuraient notamment la chancelière Angela Merkel (CDU), le PrĂŠsident de la RĂŠpublique sortant Joachim Gauck, le prĂŠsident du Parlement Norbert Lammert (CDU) et le prĂŠsident de la Cour constitutionnelle fĂŠdĂŠrale Andreas VoĂ&#x;kuhle. Si les diffĂŠrentes confessions parvenaient Ă l’avenir Ă ne plus laisser parler leurs idĂŠes prĂŠconçues les unes vis-Ă -vis des autres, mais plutĂ´t Ă considĂŠrer l’autre comme un don, ÂŤ alors nous aurions dĂŠjĂ gagnĂŠ beaucoup Âť, a dĂŠclarĂŠ Thies Gundlach, thĂŠologien et viceprĂŠsident de l’Église protestante d’Allemagne (EKD), avant le service Ă l’agence de presse protestante allemande EPD. Des diffĂŠrences thĂŠologiques demeurent malgrĂŠ tout, par exemple, dans la vision des fonctions religieuses et de la Cène. Ainsi, pendant le service de Hildesheim retransmis Ă la tĂŠlĂŠvision, la Cène n’a pas ĂŠtĂŠ cĂŠlĂŠbrĂŠe. Pour Thomas Sternberg, prĂŠsident du ComitĂŠ central des catholiques allemands, ÂŤ l’eucharistie commune Âť reprĂŠsente ÂŤ le sujet dĂŠcisif Âť de l’œcumĂŠnisme. Bien que la rĂŠponse Ă cette question tarde Ă venir, ÂŤ on attend depuis trop longtemps une grande dĂŠclaration commune et officielle, qui devrait s’appliquer Ă tous les croyants Âť, a critiquĂŠ ce reprĂŠsentant des comitĂŠs laĂŻques catholiques lors d’un entretien avec l’EPD. Le service a ĂŠtĂŠ menĂŠ par Heinrich Bedford-Strohm, prĂŠsident du Conseil de l’EKD, et Reinhard Marx, prĂŠsident de la ConfĂŠrence des ĂŠvĂŞques catholiques allemands.


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L’ÊvĂŞque mĂŠthodiste Rosemarie Wenner et l’archiprĂŞtre grec orthodoxe Constantin Miron, tous deux reprĂŠsentants de la CommunautĂŠ de travail des Églises chrĂŠtiennes, y ont ĂŠgalement participĂŠ. L’Église protestante cĂŠlèbre jusqu’au mois d’octobre les 500 ans de la rĂŠforme. Le 31 octobre 1517, Martin Luther (1483-1546) a publiĂŠ ses 95 thèses contre les abus de l’Église de son temps. Le lĂŠgendaire affichage des thèses est considĂŠrĂŠ comme le point de dĂŠpart d’un mouvement de rĂŠforme mondial, lequel a entraĂŽnĂŠ la sĂŠparation des Églises protestante et catholique.

(EPD/ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Kaiserslautern, Allemagne - Luther, un bon support publicitaire

Une bonne histoire et un bon personnage. Ce n’est pas par hasard que Luther prend tant de place dans la commĂŠmoration de la RĂŠforme, selon une spĂŠcialiste en gestion culturelle. La marque ÂŤ Martin Luther Âť est un cadeau pour les professionnels du marketing, selon Astrid MĂźhlmann, directrice gĂŠnĂŠrale de l’Office d’État allemand ÂŤ Luther 2017 Âť. Le JubilĂŠ de la RĂŠforme se vivra donc dans un rapport de tension entre la culture et le commerce, a-telle annoncĂŠ lors de la soirĂŠe de prĂŠsentation du contenu et de la mise en scène de la commĂŠmoration Ă Kaiserslautern en Allemagne. MĂŞme si le boom Luther conduit parfois Ă d’Êtranges dĂŠrives, il reste une opportunitĂŠ pour faire connaĂŽtre la RĂŠforme. Bien sĂťr, la RĂŠforme ne se rĂŠsume pas Ă Luther, souligne la spĂŠcialiste en gestion culturelle. Mais il reprĂŠsente tout ce qui rend un support publicitaire captivant. L’affichage des thèses est une image inoubliable. L’ÊvĂŠnement fait de Luther une figure dĂŠchirĂŠe et rend l’histoire de la RĂŠforme palpitante. D’ailleurs, le battage autour de Luther n’est pas un phĂŠnomène nouveau. DĂŠjĂ lors des jubilĂŠs de 1817 et 1917, le rĂŠformateur avait ĂŠtĂŠ massivement promu. Mais le mercantilisme n’aura pas la place centrale durant l’ÊvĂŠnement, prĂŠvient Astrid MĂźhlmann. Ce sont les influences de la RĂŠforme sur la musique, l’art et l’Êducation qui seront mis en avant. Ce n’est pas un hasard si, dans les länder allemands, la supervision du jubilĂŠ a ĂŠtĂŠ assurĂŠe par les ministères de la Culture ou de l’Éducation et non par les responsables du tourisme.

LibertĂŠ religieuse

(Slate/Isabelle St Martin/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Paris, France – Enseigner les faits religieux à l’Êcole : un projet laïque !

Pour dĂŠvelopper Ă l’Êcole la laĂŻcitĂŠ et le respect mutuel, parions que le progrès des connaissances est le meilleur rempart contre les peurs et les prĂŠjugĂŠs. Enseigner les faits religieux n’est pas une entorse Ă la laĂŻcitĂŠ mais la pleine application de son principe. Il faudrait complĂŠter une approche historique pour ouvrir au monde contemporain et prĂŠsenter les systèmes de reprĂŠsentation du monde en situant ĂŠgalement la place de l’athĂŠisme et de l’agnosticisme. Enseigner les faits religieux Ă l’Êcole, la proposition n’est pas neuve ! Pourtant elle revient rĂŠgulièrement dans les discours des politiques ou de personnalitĂŠs de la sociĂŠtĂŠ civile, comme si rien n’avait ĂŠtĂŠ fait, ou comme s'il y avait lĂ une solution miracle pour amĂŠliorer ÂŤ le vivre ensemble Âť face aux attentats, ou aux tensions

suscitĂŠs par les rĂŠaffirmations religieuses. D’autres au contraire s’inquiètent d’un projet qui remettrait ÂŤ Dieu Âť Ă l’Êcole sous couvert de dĂŠcouverte des religions ou de prise en compte du spirituel. Clarifier les attentes, prĂŠciser ce qui est vraiment fait ou reste Ă faire doit permettre de passer d’une formule incantatoire Ă une mise en Ĺ“uvre dans le cadre de l’Êcole laĂŻque.

Enseigner les faits religieux : de quoi parle-t-on ?

Le rapport de RĂŠgis Debray sur l’enseignement du fait religieux Ă l’Êcole laĂŻque est portĂŠ par le contexte des attentats du 11 septembre 2001 mais ne propose pas une rĂŠvolution! Il s’inscrit dans une sĂŠrie de rĂŠflexions qui depuis les annĂŠes quatre-vingt soulignent l’inculture croissante des ĂŠlèves en ce domaine. La perte de sens d’une partie du patrimoine culturel, la difficultĂŠ Ă comprendre les soubresauts d’un monde contemporain oĂš les religions sont partie prenante de conflits, comme la capacitĂŠ Ă prendre en compte la pluralitĂŠ religieuse de la sociĂŠtĂŠ française, sont en jeu. Il s’agit alors de promouvoir une connaissance des religions comme faits de civilisation. Hors d’une approche confessionnelle, c’est au sein des disciplines scolaires existantes que le choix français veut saisir les rĂŠfĂŠrences au religieux dans une approche distanciĂŠe et critique.

Des craintes qui font obstacle

Si l’expression ÂŤ fait religieux Âť s’est imposĂŠe, elle suscite une double crainte. Certains y voient une essentialisation du religieux, vu comme une norme dans laquelle chacun aurait Ă s’inscrire. Or, il n’existe pas de ÂŤ fait religieux Âť Ă l’Êtat pur – indĂŠpendant d’un contexte historique, sociologique, anthropologique toujours complexe. PrivilĂŠgier l’emploi du pluriel, comme l’a fait l’IESR, voudrait souligner la pluralitĂŠ de ces manifestations et la nĂŠcessitĂŠ d’une approche interdisciplinaire et contextualisĂŠe. D’autres redoutent par cet aspect ÂŤ factuel Âť une approche très rĂŠductrice. Il ne s’agit certes pas de se contenter de statistiques mais bien de donner sens Ă l’examen des mythes, rites, expressions symboliques et artistiques des religions sans considĂŠrer qu’il y a lĂ un domaine rĂŠservĂŠ ou tabou. Cet enseignement ne relève pas du tĂŠmoignage mais de l’analyse. Il n’est pas une entorse Ă la laĂŻcitĂŠ, mais la pleine application de son principe dans un esprit de connaissance.

Le choix français reste peu lisible : une portÊe rÊelle mais limitÊe

Les faits religieux sont abordĂŠs essentiellement en histoire avec une rĂŠelle prĂŠsentation des trois monothĂŠismes au collège mais dans une approche ponctuelle qui reste très centrĂŠe sur les origines. CantonnĂŠes Ă un passĂŠ lointain, les religions risquent d’apparaĂŽtre toute constituĂŠes de rites et pratiques qui ĂŠvoluent peu dans l’histoire et disparaissent quasiment après la RĂŠvolution. Ceci n’aide guère Ă comprendre le prĂŠsent et tend Ă renforcer les discours identitaires. Tout en assumant le refus d’une discipline spĂŠcifique, cet enseignement serait plus lisible et mieux ĂŠtayĂŠ scientifiquement en s’inscrivant dans une dimension curriculaire avec un programme pluridisciplinaire ĂŠchelonnĂŠ selon les niveaux Ă l’instar de ce qui a ĂŠtĂŠ proposĂŠ en histoire des arts.


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Il pourrait ainsi : - DĂŠvelopper l’approche historique pour souligner les ĂŠvolutions et la pluralitĂŠ interne Ă chaque tradition afin de lutter contre les lectures fondamentalistes et ouvrir la perspective sur le monde contemporain. - Associer davantage la littĂŠrature et l’histoire des arts qui permettent de saisir, par la mĂŠdiation des Ĺ“uvres, diffĂŠrents univers symboliques et de distinguer mythe et histoire. - Prendre en compte une dimension anthropologique prĂŠsentant les rites, pratiques et croyances dans une approche comparĂŠe des systèmes de reprĂŠsentation du monde qui gagnerait Ă aborder la place des religions d’Asie et doit intĂŠgrer les convictions humanistes par l’histoire et l’actualitĂŠ de l’agnosticisme et de l’athĂŠisme

Pourquoi l’aborder à l’Êcole ?

Alors que la France est l’un des pays les plus sĂŠcularisĂŠs du monde, il est tentant de penser que la question du religieux disparaĂŽtra d’elle-mĂŞme avec la baisse continue de la pratique et de suspecter d’arrière-pensĂŠe prosĂŠlyte ceux qui veulent renforcer l’enseignement des faits religieux. Pourtant l’actualitĂŠ ne cesse de le rappeler, la rĂŠfĂŠrence au religieux n’a pas disparu du champ social, politique ou culturel au sens large. Pour en comprendre la place, il faut faire le pari que le progrès des connaissances est toujours la meilleure rĂŠponse contre les peurs et les prĂŠjugĂŠs afin de faire advenir une sociĂŠtĂŠ oĂš, selon l’espoir de Gabriel SĂŠailles, Ă la veille de la loi de 1905, on puisse ÂŤ ĂŞtre athĂŠe sans ĂŞtre traitĂŠ de scĂŠlĂŠrat et croire en Dieu sans ĂŞtre traitĂŠ d’imbĂŠcile Âť.

(RĂŠseau ĂŠvangĂŠlique Suisse/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Genève, Suisse – Les camps chrĂŠtiens exclus de Jeunesse et Sport

Cette semaine, l’OFSPO s’est adressĂŠe par courrier Ă une dizaine d’associations de jeunesse chrĂŠtiennes1 pour leur retirer leur autorisation Ă rĂŠaliser des activitĂŠs dans le cadre de Jeunesse et Sport et Ă obtenir des subventions pour celles-ci, Ă compter de 2018. Cette dĂŠcision a choquĂŠ et profondĂŠment dÊçu les associations concernĂŠes, qui ĂŠtaient pourtant, depuis plusieurs dĂŠcennies, des partenaires apprĂŠciĂŠs et fiables dans la branche ÂŤ Sport de camp / trekking Âť. Plusieurs d’entre elles (notamment BESJ) ont mĂŞme activement participĂŠ Ă la crĂŠation des contenus des formations de Jeunesse et Sport. La dĂŠcision de l’OFSPO fait suite Ă une dĂŠcision similaire de l’Office fĂŠdĂŠral des assurances sociales (OFAS) de ne plus octroyer de subventions Ă plusieurs associations chrĂŠtiennes, une dĂŠcision confirmĂŠe par le Tribunal administratif fĂŠdĂŠral. L’OSFPO a emboĂŽtĂŠ le pas, en affirmant que les associations qui poursuivent ÂŤ des buts essentiellement religieux, centrĂŠs sur la transmission de la foi Âť et pour qui ÂŤ le sport est uniquement un outil qu’elles mettent au service d’autres fins (de nature religieuse Âť, ne s’inscrivent pas dans le cadre des objectifs inscrits dans la Constitution fĂŠdĂŠrale et la loi sur l’encouragement des jeunes.

Les associations chrÊtiennes visent un dÊveloppement holistique de l’enfant et du jeune

Le RES et les associations concernĂŠes contestent fermement ces arguments. Selon eux, les activitĂŠs chrĂŠtiennes ne sont pas incompatibles avec le dĂŠveloppe-

ment des enfants et des jeunes prĂŠvus dans la loi et les activitĂŠs sportives ne sont pas instrumentalisĂŠes Ă des fins religieuses. Au contraire, la foi chrĂŠtienne les motive Ă contribuer Ă un dĂŠveloppement holistique des jeunes et des enfants, en encourageant Ă la fois le dĂŠveloppement physique et social, mais aussi spirituel de la personne, et ceci, dans le plein respect de la libertĂŠ de conviction de chacun. Ces principes sont dĂŠtaillĂŠs dans la Charte pour le service chrĂŠtien parmi les jeunes et les enfants (www.ccej.ch).

La ConfÊdÊration tourne le dos à une offre d’intÊrêt gÊnÊral

Des milliers d’enfants et de jeunes bĂŠnĂŠficient chaque annĂŠe de la multitude d’activitĂŠs et de camps proposĂŠs par ces associations. Le RES dĂŠplore d’autant plus ce changement de cap de la ConfĂŠdĂŠration que ces associations prĂŠsentent une offre de très grande qualitĂŠ Ă des prix imbattables, et qui remportent un franc succès auprès d’un large public, issu de diffĂŠrents contextes sociaux ou religieux. La grande majoritĂŠ de ces activitĂŠs est accomplie par des bĂŠnĂŠvoles. Elles constituent ainsi une importante contribution Ă la promotion de la santĂŠ des jeunes et des enfants, et ceci Ă moindre coĂťt.

Pas d’Êpisodes nÊgatifs à signaler dans la pratique

Le RES relève aussi que cette dĂŠcision ne se fonde sur aucun ĂŠpisode nĂŠgatif dans la pratique. Tant les enfants et les jeunes participants Ă ces activitĂŠs que leurs parents ont toujours montrĂŠ une grande satisfaction envers les offres de Jeunesse et Sport de ces associations, et ceci, quel que soit leur arrière-plan confessionnel. De mĂŞme, Jeunesse et Sport s’est jusqu’à prĂŠsent toujours montrĂŠ satisfait de la collaboration et les associations concernĂŠes ont toujours veillĂŠ scrupuleusement Ă respecter les directives et les valeurs de Jeunesse et Sport dans leurs activitĂŠs. Le RES n’a pas connaissance de plaintes concernant une ĂŠventuelle instrumentalisation des activitĂŠs sportives proposĂŠes, Ă des fins religieuses.

Les associations concernĂŠes se concertent actuellement pour dĂŠcider de la suite Ă donner Ă cette dĂŠcision. Elles continueront Ă offrir aux enfants et aux jeunes des activitĂŠs visant Ă favoriser leur dĂŠveloppement intĂŠgral.

1. Le RÊseau ÊvangÊlique suisse (SEA-RES) a eu connaissance de 10 associations concernÊes au minimum à ce jour, dont 5 sont Êtablies en Suisse romande : Association Repère, Cycle formation jeunesse (Cyfoje), Grain de BlÊ, Jeunesse Adventiste, Ligue pour la Lecture Biblique (LLB), Jungscharen der Evangelisch-methodistischen Kirche EMK und vom Bund Evangelischer Schweizer Jungscharen BESJ, Youthnet der Schweizerischen Pfingstmission, Youthplus der BewegungPlus, Adventjugend.

(Slate/Isabelle St Martin/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

Kuala Lumpur, Malaisie – Les minoritÊs religieuses marginalisÊes

La prĂŠsence de l’islam sunnite s’accentue dans tous les aspects de la vie quotidienne malaisienne. Introduction de la charia ou tension autour de l’usage du mot ÂŤ Allah Âť par des non-musulmans pour dĂŠsigner Dieu, inquiètent les fidèles des confessions minoritaires.

L’islam en tant que religion de l’Êtat se positionne de plus en plus dans la sphère politique. Ce changement touche l’Êquilibre entre les religions, constate avec d’autres Hermen Shastri. Ce pasteur mĂŠthodiste et se-


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crĂŠtaire gĂŠnĂŠral du Conseil des Églises de Malaisie est très familier avec la culture occidentale puisqu’il a obtenu son doctorat en 1989 Ă Heidelberg. Il s’engage beaucoup dans le dialogue interreligieux et dans les relations entre l’État malaisien et les religions. Avec une jeune femme engagĂŠe, Victoria Cheng, il ĂŠtait invitĂŠ Ă participer Ă un ĂŠchange informel Ă Kuala Lumpur, lors du sĂŠminaire interreligieux de l’Association internationale des femmes religieuses libĂŠrales (IALRW), prĂŠsidĂŠe pour la première fois par une musulmane, Kamar Oniah Kamaruzaman.

Hermen Shastri s’est interrogĂŠ sur le ÂŤ libĂŠral Âť figurant dans le nom de l’association. La fondation de IALRW date de 1910 lors du ÂŤ congrès mondial pour un christianisme libĂŠral et un progrès religieux Âť Ă Berlin, organisĂŠ par des thĂŠologiens libĂŠraux. Leur organisation, fondĂŠe en 1900 Ă Boston comme ÂŤ conseil des penseurs unitariens et autres penseurs et travailleurs libĂŠraux Âť, correspond Ă l’association internationale pour la libertĂŠ religieuse (IARF) actuelle avec laquelle l’IALRW est toujours très nouĂŠe.

ÂŤ ĂŠtre libĂŠral est une lutte continuelle, mais c’est la beautĂŠ de la diversitĂŠ Âť, a soulignĂŠ Hermen Shastri. Pour lui, les libĂŠraux sont les plus engagĂŠs pour les Droits de l’homme. Ils soutiennent un ĂŠchange libre, un ÂŤ Ĺ“cumĂŠnisme Âť aussi entre les chiites et les sunnites. Une rĂŠflexion qui ne se fait guère en Malaisie, les chiites ne reprĂŠsentant qu’un faible pourcentage de la population. ÂŤ La Malaisie est-elle un ĂŠtat religieux ou laĂŻque ? Âť, se demande Hermen Shastri. Pour esquisser une rĂŠponse, il prĂŠsente plusieurs controverses actuelles qui secouent le pays.

le cas en Arabie Saudite ou en Iran. Le juriste musulman, Chandra Muzaffar, professeur à l’Institut international de pensÊe et civilisation islamiques à l’UniversitÊ islamique de Kuala Lumpur et prÊsident de l’ONG Mouvement international pour un monde juste (JUST) explique la problÊmatique sous-jacente des religions minoritaires en Malaisie. Il a pris position officielle comme musulman en commun avec d’autres reprÊsentants de religions non-musulmanes contre l’introduction de cette loi. Dans une Êtude publiÊe en 2014, le Conseil consultatif du bouddhisme, christianisme, hindouisme, sikhisme et taoïsme constate clairement que la charia contredit aux prescriptions du Coran et qu’elle n’est pas compatible avec la Constitution malaisienne et son droit pÊnal.

Dans les États oĂš la charia est appliquĂŠe, les femmes et les non-musulmans sont marginalisĂŠs. Elle discrimine les musulmans aussi bien que les non-musulmans, car le poids du tĂŠmoignage dans beaucoup de dĂŠlits pèse du cĂ´tĂŠ des victimes surtout dans le cas de viol. Les femmes et les non-musulmans n’ont pas le droit de tĂŠmoigner. Ainsi trois quarts de la population seront disqualifiĂŠs comme tĂŠmoins.

Chandra Muzaffar continue : ÂŤ Nous avions une harmonie relative ; seuls les musulmans avaient une libertĂŠ restreinte, car ils n’ont pas le droit de questionner la pratique de l’islam. Mais peu Ă peu, l’influence de l’islam a grandi. Il s’en est suivi l’apparition d’une bureaucratie et de règles de la vie quotidienne que mĂŞme des musulmans considèrent parfois comme imposĂŠes. Âť

Le mot Allah rĂŠservĂŠ aux musulmans

Une autre controverse survenait avec l’usage du mot ÂŤ Allah Âť par des non-musulmans. Chandra Muzaffar Un traitement inĂŠgal pour les minoritĂŠs cite la revue catholique ÂŤ HeraldÂť qui insiste sur l’usage La prĂŠsence de l’islam s’accentue dans tous les as- du mot ÂŤ Allah Âť qui est utilisĂŠ surtout par des chrĂŠtiens pects de la vie quotidienne. Officiellement, un dialogue de la Malaisie de l’Est. Ils lisent la bible en malais, ou interreligieux est maintenu avec le bouddhisme, le ÂŤ Allah Âť est utilisĂŠ pour Dieu. Le Coran ne parle pas taoĂŻsme, le sikhisme, le christianisme et l’hindouisme, d’une exclusivitĂŠ dans l’usage de ce mot, explique Mumais cela n’est pas satisfaisant. D’un point de vue cri- zaffar, et ne le dĂŠfend pas aux autres croyants. Des tique, les minoritĂŠs religieuses ne sont pas traitĂŠes Ă chrĂŠtiens du Proche Orient l’utilisaient bien avant l’arril’Êgal de l’islam majoritaire. Par ailleurs, l’islam peut ĂŞtre vĂŠe de l’islam. MĂŞme les sikhs l’utilisent dans leurs ĂŠcritrès conservateur et les progressifs ne sont pas recon- tures sacrĂŠes ; dans des hymnes hindous, le mot nus comme partenaire dans le dialogue interreligieux. ÂŤ Allah Âť existe ĂŠgalement. En IndonĂŠsie depuis le miActuellement, toutefois, la formation de mouvements lieu du XVIIe siècle des bibles sont en usage avec le mot affiliĂŠs Ă Daesh dans le pays inquiète le gouvernement. ÂŤ Allah Âť. Mais dĂŠsormais, cela pose problème. ÂŤ Les Pour Hermen Shastri, il faut revenir Ă la reconnais- reprĂŠsentants d’autres religions peuvent prendre posisance et Ă la comprĂŠhension de l’Êtat sĂŠculier tel que tion. Mais le mieux serait que le changement vienne du prĂŠvu dans la Constitution de 1957. L’islam comme re- cĂ´tĂŠ musulman Âť, estime Chandra Muzaffar. ligion. Les Malais comme ethnie. Pour illustrer la perte (Observatoire de la laĂŻcitĂŠ/BIA) - Dammarie-les-Lys, de cet idĂŠal, il montre sa carte d’identitĂŠ qui contient un France espace. Pour les musulmans il y figure ÂŤ islam Âť, chez lui, il y a un vide. C’est ÂŤ deux poids, deux mesures Âť, Paris, France – Observatoire de la laĂŻcitĂŠ sur explique-t-il. Bien que l’influence de l’Islam augmente, les arrĂŞts de la Cour de justice de l’Union euils devraient garder et promouvoir une vue libĂŠrale. Un ropĂŠenne du 14 mars 2017 (affaire C-157/15 exemple actuel pour l’influence de l’islam est l’usage de et affaire C-188/15). la dĂŠsignation ÂŤ halal Âť comme signe de bontĂŠ, de puL’Observatoire de la laĂŻcitĂŠ salue les arrĂŞts de la retĂŠ. Les mĂŠdias critiques en donnent un exemple : la vente de pinceaux : jusqu’alors, ils n’avaient pas besoin Cour de justice de l’Union europĂŠenne (CJUE) qui, d’attestation prouvant qu’ils ĂŠtaient halal, c’est Ă dire sans modifier le droit positif français, permettent de qu’ils ne contenaient pas de soies de porc. Ils doivent prĂŠciser l’application des restrictions Ă la manifestation des convictions individuelles dans le cadre de l’entredès maintenant ĂŞtre bien dĂŠclarĂŠs. prise privĂŠe lorsqu’elle n’exerce aucune mission de service public. La charia en Malaisie La Cour rappelle que l’interdiction du port d’un signe Ces dernières annĂŠes, des tensions et controverses convictionnel (quel qu’il soit : religieux, politique ou phisont survenues entre les religions Ă la suite de la proposition d’introduire la charia en Malaisie, comme c’est losophique) ne constitue pas une discrimination et est


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possible dans une entreprise privĂŠe Ă la condition que celle-ci soit ÂŤ objectivement justifiĂŠe Âť, ÂŤ appropriĂŠe et nĂŠcessaire Âť. Par ailleurs, la Cour prĂŠcise qu’une telle interdiction ne doit pas instaurer de diffĂŠrence de traitement directement fondĂŠe sur une conviction. Concernant la relation avec la clientèle, la CJUE rappelle qu’elle ne saurait constituer un motif Ă lui seul suffisant pour justifier une interdiction du port de signes convictionnels. Plus largement, l’Observatoire de la laĂŻcitĂŠ rappelle que les dĂŠcisions des juridictions nationales peuvent ĂŞtre diffĂŠrentes entre la Belgique et la France. En effet, la Belgique connaĂŽt un système de ÂŤ laĂŻcitĂŠ organisĂŠe Âť qui considère la laĂŻcitĂŠ comme une ÂŤ conviction Âť (librepenseur, athĂŠe ou agnostique) et comporte la reconnaissance de la notion d’ entreprises de tendance Âť, notamment ÂŤ laĂŻques Âť, synonymes de ÂŤ neutres Âť. Or, en France, la laĂŻcitĂŠ n’est pas rĂŠductible Ă une ÂŤ tendance Âť ou une ÂŤ conviction Âť mais est un cadre commun Ă tous, que l’on soit croyant ou pas. La laĂŻcitĂŠ n’y est absolument pas synonyme de ÂŤ neutralitĂŠ gĂŠnĂŠralisĂŠe Âť (seules les personnes qui exercent une mission de service public sont soumises Ă un strict devoir de neutralitĂŠ convictionnelle). En droit français, la notion ÂŤ de tendance Âť n’est admise que lorsqu’elle constitue l’objet mĂŞme de la structure (Ă savoir les partis politiques, les syndicats, les organisations religieuses et les obĂŠdiences maçonniques). (Le Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

QuĂŠbec, Canada : Jours fĂŠriĂŠs religieux : au QuĂŠbec, c'est Ă la carte (ou presque)

En proposant l'instauration de nouveaux jours fÊriÊs pour des fêtes musulmane et juive, la Fondation Terra Nova relance un vieux dÊbat. Au QuÊbec, les employeurs doivent nÊgocier les demandes de congÊs pour une fête religieuse de leurs salariÊs dans le cadre des  accommodements raisonnables . Deux nouveaux jours fÊriÊs, pour Yom Kippour, le  jour du grand pardon  pour les juifs, et l'Aïd elKÊbir, qui marque la fin du ramadan pour les musulmans. La proposition formulÊe aujourd'hui par la Fondation Terra Nova revient de 2003, annÊe oÚ elle apparait dans le rapport Stasi sur l'application du principe de laïcitÊ, avant d'être à nouveau proposÊe par Eva Joly en 2012. En contrepartie,  pour que toutes les confessions soient traitÊes à ÊgalitÊ , Terra Nova propose que les lundis de Pâques et de Pentecôte soient supprimÊs, car ils  ne correspondent à aucune solennitÊ particulière . Le groupe de rÊflexion proche du PS passe cependant à côtÊ d'une autre suggestion de la commission Stasi :  permettre aux salariÊs de choisir un jour de fête religieuse sur leur crÊdit de jours fÊriÊs . Une idÊe importÊe du QuÊbec, oÚ les employeurs sont tenus de les accepter.

Une obligation pour les employeurs

Au QuĂŠbec, ÂŤ les employeurs sont obligĂŠs de rechercher activement une solution permettant Ă un employĂŠ d'exercer pleinement ses droits Âť, rĂŠsume un site du gouvernement quĂŠbĂŠcois. Parmi les obligations des employeurs, ÂŤ autoriser une journĂŠe de congĂŠ pour permettre la participation Ă une fĂŞte religieuse. Âť C'est le principe des ÂŤ accommodements raisonnables Âť, destinĂŠs Ă lutter contre les discrimi-

nations. Dans la pratique, il n'y a pas de texte de loi fixant prÊcisÊment les modalitÊs des jours de congÊs religieux. Certaines conventions collectives les encadrent, mais la majoritÊ se nÊgocient au cas par cas, directement entre employeurs et employÊs. CollectivitÊs comme entreprises le permettent. Il peut s'agir de congÊs sans salaire, ou de congÊs payÊs, mais que le salariÊ doit piocher dans sa banque de jours ou compenser en travaillant plus à un autre moment. Un système parfois compliquÊ à gÊrer qui attend encore d'être dÊbattu en France.

SociĂŠtĂŠ, Analyses

(ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France

États-Unis – Les synagogues conservatrices acceptent officiellement des membres nonjuifs

Ă€ 94 voix contre 8, le mouvement du judaĂŻsme conservateur aux États-Unis a dĂŠcidĂŠ d’accueillir officiellement des membres qui ne sont pas juifs. Ce mouvement prĂ´ne une plus grande ouverture envers les couples interreligieux. Bien que certaines synagogues conservatrices aient dĂŠjĂ accueilli des non-juifs comme membres, l’organe qui gouverne le deuxième plus grand courant de judaĂŻsme aux États-Unis a approuvĂŠ officiellement cette pratique. L'assemblĂŠe gĂŠnĂŠrale des Synagogues unies du judaĂŻsme conservateur (United synagogue of conservative judaism USCJ) - le groupe qui chapeaute les synagogues du mouvement – a acceptĂŠ Ă 94 voix contre 8 de permettre aux congrĂŠgations individuelles de dĂŠcider si elles ĂŠtendraient l'adhĂŠsion aux non-juifs. ÂŤ L'AssemblĂŠe rabbinique croit que la vie Ă la synagogue devrait ĂŞtre ouverte Ă ceux qui souhaitent faire partie de la communautĂŠ juive. Nous sommes enrichis par leur prĂŠsence Âť, a dĂŠclarĂŠ le rabbin Stewart Vogel, trĂŠsorier de l'AssemblĂŠe rabbinique, l'association des rabbins conservateurs.

IntĂŠgrer les couples interreligieux

Stewart Vogel est Êgalement vice-prÊsident de la Commission pour la communautÊ et l’engagement de l'USCJ. Ce groupe s'est rÊuni, l'an dernier, pour Êtudier les moyens de collaborer avec des couples interreligieux.  Nous encourageons un esprit d'accueil qui peut renforcer les liens entre tous , a-t-il relevÊ. Le vote sur l’intÊgration de membres non-juifs arrive à un moment oÚ le taux de mariages interreligieux parmi les juifs aux États-Unis oscille autour de 60%. Si par le passÊ, le mouvement proposait l'adhÊsion officielle uniquement pour les juifs, les non-juifs Êtaient toutefois considÊrÊs comme des membres dans quelques synagogues conservatrices, s’ils faisaient partie de familles membres. Le mouvement conservateur se situe entre celui des rÊformÊs, le plus grand courant de judaïsme aux États-Unis avec son interprÊtation moins stricte de la loi juive, et diverses branches du judaïsme orthodoxe, le courant le plus petit et le plus traditionnel. MalgrÊ son nom, que de nombreuses personnes ne trouvent plus en phase avec la rÊalitÊ, le judaïsme conservateur consacre des femmes rabbins et sanctifie le mariage pour les couples homosexuels.


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Actuellement, il y a certaines pressions au sein de l'USCJ pour ĂŞtre encore plus accueillant envers les couples interreligieux et permettre au clergĂŠ de prĂŠsider des mariages interreligieux - une option maintenant ouverte dans le mouvement rĂŠformĂŠ. Une ĂŠtude du Pew Research Center, de 2013, a montrĂŠ que 18% des juifs amĂŠricains s'identifiaient au mouvement conservateur.

(Documentation catholique/BIA) - Dammarie-lesLys, France

Aux États-Unis, des projets de loi pour enseigner le crÊationnisme au lycÊe

Depuis le dĂŠbut de l’annĂŠe, quatre États amĂŠricains ont ĂŠtudiĂŠ des lois visant Ă autoriser l’enseignement, lors des cours de sciences au lycĂŠe, des thèses crĂŠationnistes au mĂŞme titre que la thĂŠorie de l’Êvolution. Une actualitĂŠ qui met en lumière l’avancĂŠe dans les mentalitĂŠs amĂŠricaines d’un ultra-conservatisme religieux, qui compte dĂŠsormais des partisans au plus haut niveau de l’État. CrĂŠationnisme contre thĂŠorie de l’Êvolution. L’opposition n’est pas neuve aux États-Unis, oĂš partisans des thèses de Charles Darwin et religieux ultraconservateurs, dĂŠfenseurs d’une lecture littĂŠrale du rĂŠcit biblique de la Genèse, s’affrontent depuis près d’un siècle devant les tribunaux. Mais ces thèses, très rĂŠpandues aujourd’hui dans les milieux ĂŠvangĂŠliques, en particulier dans le sud du pays, semblent gagner du terrain dans l’opinion ameĚ ricaine. L’Êcole est au cĹ“ur de la controverse. Ces joursci encore, une loi est Ă l’Êtude au Parlement du Texas, visant Ă autoriser l’enseignement des thèses crĂŠationnistes au mĂŞme titre que la thĂŠorie de l’Êvolution lors des cours de sciences au lycĂŠe. Depuis le dĂŠbut de l’annĂŠe 2017, le Texas est le quatrième État Ă ĂŠtudier une loi similaire, après l’Oklahoma, le Dakota du Sud et l’Indiana. 42 % des AmĂŠricains croient que l’homme a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠ tel qu’il existe aujourd’hui. Les États-Unis sont habituĂŠs aux joutes judiciaires sur ces questions. Sur les treize dernières annĂŠes, pas moins de 70 projets de loi sur l’enseignement des thĂŠories de la crĂŠation auraient ĂŠtĂŠ prĂŠsentĂŠs Ă travers le pays, selon le Centre national pour l’enseignement des sciences. C’est que le crĂŠationnisme, presque inexistant en France, a de très nombreux partisans outre-Atlantique : selon une ĂŠtude de 2014 de l’institut amĂŠricain Gallup, 42 % des AmĂŠricains croient que l’homme a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠ tel qu’il existe aujourd’hui. ÂŤ La culture religieuse et la vision mythologique que les AmĂŠricains ont de leur pays, expliquent en grande partie cette particularitĂŠ Âť, expliquait l’historienne Blandine ChĂŠlini-Pont, professeur Ă l’univerCommission paritaire : renouvellement en cours DĂŠpĂ´t lĂŠgal N° 79 – CAB – 019 PrĂŠfecture de Seine-et-Marne Impression : Syren System Melun 10, rue Saint-Etienne

siteĚ d’Aix-Marseille et spĂŠcialiste des religions aux États-Unis, dans un article de 2011. Loin d’être une curiositĂŠ folklorique, ÂŤ le dĂŠbat sur l’enseignement de la thĂŠorie scientifique de l’Êvolution a particulièrement contribuĂŠ Ă dĂŠgager la laiĚˆcitĂŠ scolaire amĂŠricaine Âť, ĂŠcrivait-elle ĂŠgalement.

Un discours moins ouvertement religieux

Depuis le fondateur ÂŤ procès du singe Âť en 1925 – qui vit un enseignant du Tennessee condamnĂŠ pour avoir enseignĂŠ la thĂŠorie de l’Êvolution Ă ses ĂŠlèves – le discours crĂŠationniste a changĂŠ de forme, mais pas de fond. Dans sa forme la plus extrĂŞme, ce dernier affirme que l’univers a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠ en six jours, il y a environ 10 000 ans. Mais depuis un arrĂŞt de la Cour suprĂŞme de 1987 affirmant que la ÂŤ science de la crĂŠation Âť ĂŠtait une conviction religieuse et non scientifique et que son enseignement ĂŠtait donc inconstitutionnel, ses dĂŠfenseurs ont tentĂŠ de rendre leur discours moins ouvertement religieux. Le ÂŤ nĂŠocrĂŠationnisme Âť prĂŠsente dĂŠsormais ses arguments comme des thĂŠories scientifiques. Depuis les annĂŠes 1990, le concept du ÂŤ dessein intelligent Âť a ainsi fait son apparition au centre du discours creĚ ationniste. ÂŤ Leurs positions sont dĂŠfendues par des pseudo-scientifiques, en se basant sur quelques fouilles archĂŠologiques, parfois inventĂŠes. Mais au fond, c’est le mĂŞme discours un peu maquillĂŠ Âť, rĂŠsume Mokhtar Ben Barka, chercheur Ă l’universitĂŠ de Valenciennes et spĂŠcialiste des ĂŠvangĂŠliques amĂŠricains.

Un effet Trump ?

ÂŤ La progression du crĂŠationnisme dans les esprits n’est pas ĂŠtonnante Âť, selon lui. ÂŤ Les ĂŠvangĂŠliques sont en progression aux États-Unis, tandis que les courants protestants libĂŠraux sont en net recul. Cette avancĂŠe d’un ultra-conservatisme religieux va de pair avec celle du conservatisme politique, dans un contexte de crispation face Ă la modernitĂŠ Âť. Et la montĂŠe en puissance de cette mentalitĂŠ ne peut que se sentir encouragĂŠe par la prĂŠsence au gouvernement de plusieurs personnalitĂŠs ouvertement crĂŠationnistes. Ben Carson, secrĂŠtaire d’État au logement, de confession adventiste du septième jour, a par le passĂŠ qualifiĂŠ la thĂŠorie de l’Êvolution de ÂŤ satanique Âť et le big bang de ÂŤ conte de fĂŠes Âť. Betsy DeVos, secrĂŠtaire d’État Ă l’Êducation et par ailleurs riche philanthrope, soutient financièment des groupes soutenant le ÂŤ dessein intelligent Âť. Le système lĂŠgislatif amĂŠricain, est fait de telle sorte que les ministres de Donald Trump ne pourront pas peser directement sur le dĂŠbat. ÂŤ Mais leur prĂŠsence au plus haut niveau de l’État, par ricochet, va renforcer ce mouvement Âť, assure Mokhtar Ben Barka.

18 â‚Ź Abonnement France Outre Mer 19 â‚Ź d’un an CEE et Suisse 20 â‚Ź Autres pays et abonnement en cours d’annĂŠe : nous consulter. Au nom du ÂŤ BIA Âť Règlement CCP – La Source 46 727 83 C


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