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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 38e annÊe • n° 413 - Avril 2017
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Nouvelles des Églises adventistes
Sylver Spring, États-Unis - L’amÊlioration financière est le rÊsultat de l’intervention de Dieu Riverside, Californie, États-Unis - Programme d’alphabÊtisation menÊe en AmÊrique centrale Mexique - Protocole d’accord avec l’AcadÊmie nationale française de mÊdecine
FĂŠdĂŠration protestante de France
France, France - L’Êglise ÊvangÊlique armÊnienne d’Alfortville dÊgradÊe Leipzig, Allemagne - Les Êvêques rÊgionaux de Saxe dÊclarent qu’il n’y aura pas de cène commune Paris, France - Appel de la FÊdÊration protestante de France :  Politique, Éthique et SociÊtÊ 
LibertĂŠ religieuse
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
Strasbourg, France - Quand les attentats deviennent un ÂŤ marronnier Âť
SociĂŠtĂŠ - Analyses
Versailles, France - Un Temple mormon à deux pas du château de Versailles Paris, France - Messagers de l’apocalypse de l’Êcologie ? Les religions et le dÊbat gouvernemental
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Olivier Maire Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert
BIA - N° 413 - Avril 2017 - 2
Nouvelles des Églises adventistes
(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Silver Spring, Maryland, États-Unis – L’amÊlioration financière est le rÊsultat de l’intervention de Dieu
Juan Prestol-Puesån, administrateur-trÊsorier de la ConfÊrence gÊnÊrale des adventistes du septième jour, a dÊclarÊ que l’amÊlioration financière constatÊe au siège de l’Église en 2016 n’est rien de moins que l’intervention de Dieu. Il a fait cette remarque au moment oÚ il prÊsentait son rapport du TrÊsorier lors de la première journÊe des rencontres de printemps du ComitÊ exÊcutif de la ConfÊrence gÊnÊrale, une des deux principales rencontres administratives de l’Église. La ConfÊrence gÊnÊrale qui a terminÊ l’annÊe 2015 avec un dÊficit de 20 millions de dollars dans ses actifs nets, a retrouvÊ son Êquilibre en terminant même l’annÊe 2016 avec un surplus de 1 million de dollars US. Ce redressement de 21 millions de dollars, a affirmÊ Juan Prestol-Puesån,  tÊmoigne des rÊponses que Dieu apporte à la prière.  Juan Prestol-Puesån a reconnu que plusieurs changements dans les domaines politiques et Êconomiques ont favorisÊ un rÊsultat plus positif dans le rapport de 2016. Il a mentionnÊ plusieurs ÊlÊments, comme par exemple le dÊclin traditionnel attendu sur le marchÊ amÊricain après une Êlection qui ne s’est pas produite, et le montant brut total des dÎmes indiquÊ par la Division Nord-amÊricaine qui a atteint un milliard de dollars pour la première fois. Le trÊsorier a Êgalement soulignÊ le rÊtablissement partiel de la devise brÊsilienne, ainsi que la discipline fiscale appliquÊe au siège mondial de l’Église. Ce dernier ÊlÊment a jouÊ un rôle important pour permettre de maintenir les dÊpenses au niveau des budgets prÊvus ou au dessous, permettant ainsi de retrouver l’Êquilibre et de garder davantage de sa viabilitÊ financière. En dÊpit des efforts faits par l’Êquipe, Juan PrestolPuesån a dÊclarÊ que le changement intervenu est le rÊsultat de  l’intervention de Dieu.  En prÊsentant son rapport, il a marquÊ une pause afin de demander une prière spÊciale pour remercier le Seigneur d’avoir pris soin de l’Église. Ted N.C. Wilson, prÊsident de la ConfÊrence gÊnÊrale s’est fait l’Êcho des paroles de Juan PrestolPuesån.  Ce n’est rien de moins que l’intervention de la main de Dieu,  a-t-il dit, en fÊlicitant le trÊsorier et son Êquipe pour leur  approche pleine de prÊcaution  dans un climat Êconomique mondial incertain ou l’on continue d’avoir des fluctuations au niveau de certaines devises.
Signes positifs
Juan Prestol-Puesån a partagÊ le fait que grâce à une Êvaluation minutieuse et à un plan de rÊduction des dÊpenses, le montant total utilisÊ pour le fonctionnement du siège de l’Église mondiale a diminuÊ de 14,9 millions de dollars entre 2015 et 2016. Les dÊpenses de fonctionnement du bureau, cependant, ont atteint 99,2 % du plafond de 2 % du total brut des dimes, ce qui correspond au montant maximum de dimes que la ConfÊrence gÊnÊrale est autorisÊe à uti-
liser dans son budget de fonctionnement pour les dÊpenses de fonctionnement du siège, comme cela est autorisÊ par le ComitÊ exÊcutif. Autre ÊlÊment positif, Juan Prestol-Puesån a indiquÊ que les dÊpenses de voyage n’ont atteint que 68,1 % du budget allouÊ aux dÊpenses de dÊplacement.  Nous avons dit aux employÊs dans tous les bureaux et dans les diffÊrents services (dÊpartements) : planifiez vos dÊplacements minutieusement. N’entreprenez aucun voyage spÊcifique à moins d’avoir quelque chose de significatif à faire.  Ils ont entendu et ont pris des dispositions en consÊquence, a dÊclarÊ le trÊsorier. Cependant, Juan Prestol-Puesån a lancÊ un appel afin d’Êviter tout sentiment de confiance exagÊrÊe.  Nous avons plongÊ de manière significative. Nous sommes remontÊs à la surface. Il nous faut maintenant rester en surface,  a-t-il dit.
Les dĂŠfis Ă venir
Un des principaux dÊfis auquel aura à se confronter le siège de l’Église adventiste mondiale au cours des quatre prochaines annÊes est la diminution des revenus de dimes, a soulignÊ Juan Prestol-Puesån. Selon le manuel des règlements de la ConfÊrence gÊnÊrale article V 09 05 2d, la Division Nord-AmÊricaine (NAD) qui en 2016 a contribuÊ à hauteur de 6,85 % de ses dimes pour le fonctionnement de la ConfÊrence GÊnÊrale, contribuera cette annÊe à hauteur de 6,60 % et en 2018 de 6,35 %. En 2018, la division transfèrera 6,10 % du montant de ses dimes pour finalement parvenir à une contribution de 5,85 % à partir de 2020, laissant ainsi plus de fonds de la NAD disponibles pour la mission sur le territoire de la Division NordAmÊricaine. D’autres chiffres importants, a expliquÊ Juan Prestol-Puesån, n’ont pas atteint les montants des annÊes prÊcÊdentes. De manière spÊcifique, le taux recommandÊ pour le fond de roulement, qui en 2014 avait atteint 102,7 %, n’Êtait que de 88,0 % en 2016. De même, le pourcentage de liquiditÊs par rapport aux engagements, qui en 2014 avait atteint 124,8 %, s’Êlevait à la fin de l’annÊe 2016 à 98,9 %.  C’est la rÊalitÊ à laquelle nous faisons face, mais nous gardons un œil vigilant sur ces chiffres,  a-t-il ajoutÊ. Un autre dÊfi pour le siège de l’Église mondiale est le plafond de fonctionnement de 2 % du montant brut des revenus de dimes, qui a ÊtÊ affectÊ par les fluctuations des devises internationales au cours des dernières annÊes. On s’attend à ce que, alors que le dollar US continue de se consolider, la ConfÊrence gÊnÊrale soit au dessus du plafond cette annÊe et au delà . Dans cette perspective, le ComitÊ de planification stratÊgique et de budgÊtisation a recommandÊ au ComitÊ exÊcutif d’augmenter et de passer à 2,12 % pour 2017 et 2,18 % pour 2018. Les membres du comitÊ ont votÊ la recommandation qui a ÊtÊ approuvÊe à l’unanimitÊ. Globalement, Juan Prestol-Puesån a exprimÊ sa profonde apprÊciation pour les efforts rÊalisÊs par son Êquipe, et pour la fidÊlitÊ des membres d’Êglise à travers le monde. Cependant, il a indiquÊ que finalement la gloire revient à Dieu.  Rappelez-vous que lorsque nous faisons de notre mieux, Dieu fait le reste,  a-til dit.  Nous prenons nos responsabilitÊs au sÊrieux, mais c’est Dieu qui porte les fardeaux. 
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(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Riverside, Californie, États-Unis - Programme d’alphabÊtisation menÊ en AmÊrique Centrale
Le 12 avril 2017, lors du ComitÊ de Printemps de la ConfÊrence gÊnÊrale, Daniel R. Jackson, prÊsident de l’Église adventiste du septième jour en AmÊrique du Nord (NAD) et Bill Knott, rÊdacteur en chef du magazine Adventist World, ont partagÊ un rapport sur le programme d’alphabÊtisation international inter-divisions de Partenaires en Mission. Une partie du rapport s’illustrait d’une vidÊo tournÊe lors du voyage rÊalisÊ par la NAD en janvier 2017, au Salvador. Dans la vidÊo, Maintland DiPinto, directeur adjoint des Services communautaires adventistes (ACS) et coordinnateur de Partenaires en mission prÊsente un rapport sur les progrès de l’initiative et sur les vies qu’elle a permis de transformer. Hope for Humanity (Espoir pour l’HumanitÊ), un service d’ACS, propose une formation à l’alphabÊtisation au Mozambique, en Inde ainsi que dans d’autres pays en AmÊrique Centrale depuis plus de 15 ans. Selon l’article publiÊ dans la revue Adventist World de ce mois  Alors que le programme d’alphabÊtisation dans l’Union adventiste du Salvador, se prÊcise, un nombre sans cesse croissant de membres adventistes ont rejoint l’un des 200 cercles d’alphabÊtisation qui couvrent cette petite nation de 6,5 millions d’habitants. EncouragÊs par la persÊvÊrance de la Division Inter-amÊricaine visant à faire le lien entre alphabÊtisation et appartenance à l’Église, des milliers d’adventistes au Salvador qui ne savaient pas lire ou Êcrire se sont inscrits dans les cercles d’alphabÊtisation et ont achevÊ une, deux voire trois classes de huit mois.  L’article continue en disant :  Avec près de 200 000 membres dans 1000 congrÊgations dans cette petite nation d’AmÊrique Centrale, les adventistes ne reprÊsentent qu’une minoritÊ de 3 % de la population mais ils se rÊvèlent comme Êtant le mouvement religieux le plus dynamique lorsqu’il s’agit d’aider leurs compatriotes à atteindre l’objectif de base de l’alphabÊtisation.  Maintland DiPinto,  est l’un des principaux acteurs de l’accord entre les deux Divisions administratives, et il a effectuÊ plus d’une douzaine de visites au Salvador afin d’inspecter, d’Êvaluer et de promouvoir l’initiative de l’alphabÊtisation.  Dans la vidÊo, Maintland DiPinto dÊclare :  L’Église adventiste est une famille‌et nous sommes unis dans la mission qui consiste à toucher le monde avec le message biblique adventiste, un message distinct qui offre l’espÊrance et la guÊrison‌ est ouverte à l’idÊe d’être partenaire dans un vaste Êventail d’initiatives missionnaires, mais elle voit un intÊrêt particulier à aider au dÊveloppement de l’initiative d’alphabÊtisation pour les adultes que la NAD aide à soutenir depuis de nombreuses annÊes dans plusieurs pays.  [...]
(DIA/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Mexique - L’Église adventiste signe un protocole d’accord avec l’AcadÊmie nationale française de mÊdecine
L’Église adventiste dans le Nord du Mexique, qui a menÊ l’initiative  Je veux vivre en bonne santÊ  dans les Êglises, les Êcoles et les communautÊs du Nord du Mexique et dans d’autres pays, a signÊ un protocole d’accord avec l’AcadÊmie nationale française de mÊdecine. L’accord a ÊtÊ signÊ à Paris le 17 mars 2017, au siège de cette AcadÊmie nationale française de mÊdecine. C’est la première collaboration du genre entre l’Église et l’organisation internationale qui se consacre au progrès de la mÊdecine dans le secteur public. L’annÊe dernière, l’Église adventiste dans le Nord du Mexique a signÊ un protocole d’accord avec le gouvernement de la ville de Monterrey afin de promouvoir un style de vie sain dans plus de 300 000 foyers. Le programme  Je veux vivre en bonne santÊ  tourne autour du message sur la santÊ qui met l’accent sur le bien être physique, mental et spirituel de la personne. L’accord de collaboration vise à coordonner les efforts de recherche pour mettre en place des modèles sanitaires et Êducatifs afin d’amÊliorer la santÊ et le bien-être de la population mexicaine, d’Êchanger des informations, et d’encourager de meilleures pratiques sanitaires et une meilleure attention mÊdicale dans le Nord du Mexique, ont indiquÊ les dirigeants de l’Église. L’UniversitÊ de Montemorelos et l’UniversitÊ adventiste Navojoa, des institutions de l’Église, prendront part aux efforts collaboratifs pour incorporer l’ÊlÊment santÊ spirituelle dans le NutriNet, un projet de recherche dirigÊ par la Fondation MÊdicale Franco-Mexicaine et le rÊseau International EPODE – une organisation non gouvernementale à but non lucratif dont l’objectif est de soutenir à travers le monde des programmes de prÊvention de l’obÊsitÊ chez l’enfant, grâce au partage de meilleures pratiques et le dÊveloppement de capacitÊ. Les dirigeants de l’Église au Mexique sont très heureux parce que l’accord aide le programme  Je veux vivre en bonne santÊ  à se positionner comme un grand projet sanitaire viable auprès des gouvernements et des institutions. [...] Le programme revêt un intÊrêt particulier pour le Dr Armando Barriguete, prÊsident de l’EPODE au Mexique. Il a coordonnÊ le protocole d’accord avec l’AcadÊmie nationale française de MÊdecine. Le Dr Barriguete a dÊclarÊ que la diffÊrence entre le programme de l’Église et les autres est que le programme  Je veux vivre en bonne santÊ  contient une dimension spirituelle qui peut permettre au programme d’avoir du succès. L’AcadÊmie nationale française de MÊdecine servira de conseiller scientifique dans le dÊveloppement de modèles probants pour les adolescents et les femmes et de NutriNet pour le rÊseau sanitaire de l’Église au Mexique. Le protocole d’accord a ÊtÊ signÊ par les responsables de l’AcadÊmie nationale française de mÊdecine, le Dr AndrÊ Parodi le prÊsident, le Dr Daniel
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Couturier, le secrÊtaire ; le Dr Armando Barriguete, prÊsident d’EPODE, le pasteur Arturo King, prÊsident de l’Église adventiste dans le Nord du Mexique, le Dr Zeno Charles-Marcel, directeur adjoint des ministères de la santÊ de la ConfÊrence gÊnÊrale ; Saúl Hernåndez, prÊsident de l’UniversitÊ adventiste de Navojoa ; le Dr Roel Cea de l’UniversitÊ de Montemorelos, directeur exÊcutif du rÊseau  Je veux vivre en bonne santÊ,  et le pasteur Juan Caicedo, prÊsident de l’Église adventiste dans le Sud de la Colombie. Les associÊs du rÊseau  Je veux vivre en bonne santÊ  incluent les organisations suivantes : l’UniversitÊ de Montemorelos, l’UniversitÊ adventiste Navojoa, l’Hôpital La Carlota, Alimentos Col-Pac, les Êditions de Montemorelos, les Êditeurs de GEMA ainsi que l’Union adventiste du Sud de la Colombie.
FĂŠdĂŠration protestante de France
(Le Figaro/Le Parisien/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - L'ĂŠglise ĂŠvangĂŠlique armĂŠnienne d'Alfortville dĂŠgradĂŠe
Un dÊbut d'incendie a ÊtÊ maÎtrisÊ dimanche devant la porte de l'Êglise, dont la façade a ÊtÊ caillassÊe une semaine plus tôt. Les dÊgradations ont commencÊ après la visite d'un pasteur irakien venu parler de la situation des chrÊtiens orientaux. Un caillassage suivi une semaine plus tard d'une tentative d'incendie : l'Êglise ÊvangÊlique armÊnienne d'Alfortville a essuyÊ deux actes de vandalisme en une semaine.  Dimanche, nous avons ÊtÊ rÊveillÊs par les flammes qui Êclairaient la fenêtre de notre chambre , explique le pasteur Gilbert LÊonian dont la chambre est situÊe au-dessus de l'Êglise. Une poubelle remplie d'essence a ÊtÊ enflammÊe devant la porte de l'Êdifice.  Ma femme a appelÊ les pompiers qui sont immÊdiatement intervenus , poursuit le rÊvÊrend. L'incendie est rapidement maÎtrisÊ, seules la façade et la croix ont ÊtÊ noircies par les flammes.
Troisième Êglise ÊvangÊlique vandalisÊe en quelques mois
 Je suis en colère, les autoritÊs n'ont pas pris la mesure de ce qui s'est passÊ une semaine plus tôt , dit le pasteur Gilbert LÊonian qui a portÊ plainte contre X. Dimanche 26 fÊvrier, la façade Êtait caillassÊe et l'interphone arrachÊ. Le double vitrage de la porte d'entrÊe est brisÊ par les jets de pierres.  Après l'incendie d'hier, on a placÊ des vigiles devant notre porte mais maintenant, la peur s'est installÊe en nous , poursuit-il. Le service d'enquête de proximitÊ d'Alfortville s'est saisi de l'investigation. À ce stade, aucune piste n'est privilÊgiÊe.  Mais dans le contexte actuel, on ne peut nÊgliger aucune piste , explique une source policière. Sans pouvoir Êtablir de lien clair avec ce fait, le rÊvÊrend a constatÊ que le caillassage est intervenu deux jours après la venue en France de Norek HovsÊtian, le pasteur de l'Êglise ÊvangÊlique armÊnienne de Bagdad. Le pasteur d'Alforville l'a invitÊ pour une sÊrie de confÊrences sur la situation des chrÊtiens orientaux.  Les agressions contre notre communautÊ rÊveillent des souvenirs douloureux , poursuit le rÊvÊrend LÊonian.  Nous avons connu le gÊnocide par nos grands-pa-
rents, nous avons traversÊ la guerre au Liban, les persÊcutions en Iran, la guerre aujourd'hui en Syrie... Notre mÊmoire est blessÊe.  Le Conseil national des ÊvangÊliques de France a condamnÊ la dÊgradation, rappelant que c'Êtait  la troisième Êglise ÊvangÊlique visÊe en quelques mois par des actes malveillants , après celle de Manosque et celle de Calais en 2016. La FÊdÊration protestante de France a tÊmoignÊ de son indignation face à cet acte agressif et inquiÊtant. Elle a exprimÊ son soutien à l’ensemble de la communautÊ armÊnienne d’Alfortville et à son pasteur Gilbert LÊonian. (ProtestInter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Leipzig, Allemagne - Les Êvêques rÊgionaux de Saxe dÊclarent qu’il n’y aura pas de cène commune
Le souhait de rÊunir protestants et catholiques autour de la table de communion à l’occasion du jubilÊ de la RÊforme ne pourra pas être rÊalisÊ. Les diffÊrences restent trop importantes dans la conception de la cène. Les plus hauts reprÊsentants des Églises protestante et catholique de Saxe ont exclu la possibilitÊ d’une cÊlÊbration de la cène commune à toutes les confessions à l’occasion du 500e anniversaire de la RÊforme.  Il serait irrÊaliste d’espÊrer une telle communautÊ autour de la cène cette annÊe , a dÊclarÊ Carsten Rentzing, Êvêque rÊgional protestant de Saxe, à l’hebdomadaire de Leipzig  Der Sonntag . Trop de clarifications touchant à la conception de la fonction religieuse et à la question de l’essence de l’Église sont encore à faire pour cela, a-t-il poursuivi. Heinrich Timmerevers, Êvêque catholique de DresdeMeissen, a dÊclarÊ, fin mars, au journal :  Malheureusement, il y a encore de grandes diffÊrences dans la conception de l’eucharistie . Il est cependant capital de continuer à aller vers un rapprochement. Les 80 dernières annÊes de l’histoire des Églises ont d’ores et dÊjà amenÊ  d’immenses changements  dans le processus œcumÊnique. Les deux Êvêques ont cÊlÊbrÊ dans la cathÊdrale de Meissen un service œcumÊnique commÊmorant la rÊforme. L’Église protestante fête les 500 ans de la rÊforme jusqu’en octobre de cette annÊe. Le 31 octobre 1517, Martin Luther (1483-1546) a publiÊ ses 95 thèses contre les abus de l’Église de son Êpoque. Le lÊgendaire affichage des thèses est considÊrÊ comme le point de dÊpart d’une rÊforme mondiale, qui a entraÎnÊ la sÊparation des Églises protestante et catholique. (FPF/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Appel de la FÊdÊration protestante de France :  Politique, Éthique et SociÊtÊ 
CommuniquÊ de la FÊdÊration protestabte de France :  Pour notre dÊmocratie, pour notre pays, pour notre sociÊtÊ s’approche l’heure de choix dÊcisifs que cristallise l’Êlection du PrÊsident de la RÊpublique. En ce moment particulier, nous, Églises, communautÊs, œuvres et mouvements que rÊunit la FÊdÊration protestante de France, nous, la famille protestante, hÊritiers de 500 ans d’une histoire si souvent violente et tourmentÊe qui nous fait mesurer le prix inestimable de la paix civile et de la concorde religieuse, nous qui
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sommes Ă tous niveaux fortement impliquĂŠs dans la vie de la CitĂŠ, mais qui avons portĂŠ Ă l’origine et faisons vivre et rayonner la laiĚˆcitĂŠ, nous minoritĂŠ parmi les minoritĂŠs, c’est Ă l’ensemble de nos concitoyens que nous voulons adresser, dans toute leur diversitĂŠ, prĂŠcisĂŠment depuis cette place singulière qui est la nĂ´tre dans notre pays. Non pas aux seuls paroissiens du ÂŤ petit troupeau Âť protestant, mais Ă chacun qui aujourd’hui au vu de la campagne ĂŠlectorale telle qu’elle se dĂŠroule doute, hĂŠsite, se pose la question de son vote. Et c’est Ă l’ensemble des candidats que nous voulons exprimer nos inquiĂŠtudes et nos convictions. Nous croyons Ă la noblesse et Ă la grandeur du politique. Nous sommes viscĂŠralement attachĂŠs Ă la dĂŠmocratie, que nos Églises vivent dans leur organisation interne depuis la RĂŠforme. Nous considĂŠrons que dessiner un projet d’avenir collectif pour notre communautĂŠ nationale dans des contextes plus difficiles et plus incertains que jamais est une tâche majeure. Nous aspirons Ă la confrontation sincère et franche des idĂŠes, des questions, des propositions, pour que chacun fasse selon un esprit de libre examen qui est au fondement de nos convictions le choix ĂŠclairĂŠĚ qui lui appartient, et Ă lui seul. Le dĂŠbat est la vie dĂŠmocratique mĂŞme. Le dialogue peut ĂŞtre rude, tendu, incisif, dĂŠrangeant. Mais quand il devient jeux de postures, propos cyniques, horions verbaux, quand il ĂŠlude les sujets de fond pour se focaliser sur des rivalitĂŠs de personnes, quand il s’abstrait de l’exigence du respect de l’autre, quand il se dissout dans un thÊâtre d’ombres oĂš l’on privilĂŠgie plutĂ´t que l’effort de vĂŠritĂŠ la mise en accusation, quand l’autoabsolution vaut excuse publique, alors ce n’est pas seulement l’autoritĂŠ et la dignitĂŠ de la fonction Ă laquelle on aspire qui est compromise, c’est la politique mĂŞme, sa vocation essentielle, sa lĂŠgitimitĂŠ qui est mise en cause. Et c’est en dĂŠfinitive la dĂŠmocratie que l’on sape. Monte en effet une colère, s’avivent des frustrations, grandissent des tensions qui se renforcent les unes les autres au risque, nous le sentons bien, de remettre en cause d’abord insidieusement, puis brutalement peut-ĂŞtre un jour, ce qui nous rassemble autour de valeurs partagĂŠes et d’une mĂŞme conception de faire sociĂŠtĂŠ. Le climat devient de plus en plus dĂŠlĂŠtère, fait de suspicion et de mĂŠfiance qui s’exacerbent. La violence affleure deĚ jaĚ€ quand l’interpellation n’est pas entendue, quand les attentes ne sont pas prises en compte, quand les rĂŠponses sonnent faux, quand l’espĂŠrance collective est mise Ă mal par la force coalisĂŠe d’intĂŠrĂŞts particuliers. Il est de la responsabilitĂŠ première de ceux qui aspirent Ă la plus haute fonction de notre pays de casser cette dangereuse spirale du pire. Redonner tout son sens Ă la politique ne peut se rĂŠussir que dans le retour Ă l’Êthique. Éthique de comportement d’abord : ne pas s’excepter soi-mĂŞme de l’effort qu’on demande aux autres, ne pas se mettre en risque de conflit d’intĂŠrĂŞt par rapport aux intĂŠrĂŞts particuliers et aux groupes de pression, ne fĂťt-ce que par l’apparence, faire des moyens publics un usage parcimonieux et frugal, ne jamais oublier que la finalitĂŠ de la politique c’est se mettre au service d’autrui, ce sont les conditions indispensables Ă la confiance sans laquelle rien de grand, rien de durable ne peut eĚ‚tre fait, quelle que soit la majoritĂŠ ĂŠlectorale dont on dispose. Éthique de conviction ensuite : ne pas cĂŠder Ă la facilitĂŠ des discours trompeurs et enjĂ´leurs, construire et porter un projet exigeant Ă la hauteur des enjeux d’un monde incertain et d’une sociĂŠtĂŠ Ă la peine et qui rouvre
l’avenir, savoir l’incarner et le faire partager, mettre en son cĹ“ur ce qui lui donne sens en termes de valeurs, avoir pour seules boussoles le bien commun, la justice et la solidaritĂŠ, voilĂ les leviers qui rendent possibles les changements nĂŠcessaires, si hardis soient-ils, non pas dans la facilitĂŠ - ne tombons pas dans un irĂŠnisme bĂŠat ! - mais dans la tĂŠnacitĂŠ de l’effort que guide l’intĂŠrĂŞt gĂŠnĂŠrale. Éthique de responsabilitĂŠ enfin : ne pas faire de promesses intenables, ne pas sacrifier les rĂŠformes indispensables dans le temps prĂŠsent Ă l’illusion des utopies pour demain, dire ce que l’on va faire et ensuite faire ce que l’on a dit, ce n’est pas se rĂŠsigner Ă une fatalitĂŠ qui ĂŠviterait d’agir, ce n’est pas se borner Ă gĂŠrer le quotidien, c’est redonner Ă la politique sa vĂŠritĂŠ : elle n’est pas une pensĂŠe magique, mais un levier de transformation ĂŠtape après ĂŠtape de notre sociĂŠtĂŠ autour d’orientations partagĂŠes et d’un sens retrouvĂŠ. Elle n’est pas le fait d’un homme seul, elle est le fruit d’un ĂŠlan collectif. L’Êlection prĂŠsidentielle est bien ce moment de vĂŠritĂŠ : sur nous-mĂŞmes, qui avons tendance Ă trouver refuge dans la sphère de l’individuel quand se joue l’avenir de notre sociĂŠtĂŠ ; sur cette dernière, fragilisĂŠe et si souvent fracturĂŠe, ballottĂŠe de crise en crise, en perte grandissante de repères stables dans un monde qui change Ă toute vitesse, et oĂš montent les inĂŠgalitĂŠs et les injustices ; sur ceux qui aspirent Ă nous gouverner, leur 1oi nous appelons ceux qui se prĂŠsentent Ă l’Êlection Ă la prĂŠsidence de la RĂŠpublique Ă porter le projet d’une sociĂŠtĂŠ plus juste, plus fraternelle, plus riche d’avenir pour chacun, quel qu’il soit, d’oĂš qu’il vienne, quelles que soient ses origines, son histoire, sa religion, ses convictions philosophiques et politiques, la sociĂŠtĂŠ de confiance et d’espĂŠrance qu’attend dĂŠsespĂŠrĂŠment notre pays pour un nouvel ĂŠlan qui le rassemble. C’est pourquoi nous appelons nos concitoyens Ă refuser avec nous, ÂŤ qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas Âť, les crispations identitaires qui se manifestent aujourd’hui avec toujours plus d’intensitĂŠ pour affirmer au contraire la libertĂŠ irrĂŠĚ ductible, la valeur irremplaçable et la singularitĂŠ essentielle de tout homme et de toute femme, sur quoi repose notre RĂŠpublique.Âť
LibertĂŠ religieuse
(Portes ouvertes/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Strasbourg, France – Pâques : quand les
attentats deviennent un ÂŤ marronnier Âť
Le dimanche 9 avril, l’Égypte. L’annĂŠe dernière, le Pakistan. L’annĂŠe d’avant, le Kenya. Les attentats contre des chrĂŠtiens Ă la pĂŠriode de Pâques vont-ils devenir un inexorable ÂŤ marronnier Âť ? Pourtant Ă chaque fois, les signes avant-coureurs ĂŠtaient lĂ .
Égypte : encore un drame malheureusement prÊvisible
Deux semaines auparavant, mercredi 30 mars, les forces de sÊcuritÊ Êgyptiennes avaient dÊmantelÊ une bombe à l'extÊrieur de l'Êglise St Georges de Tanta, là oÚ a eu lieu l’un des attentats de dimanche. En janvier et fÊvrier, 7 chrÊtiens ont ÊtÊ tuÊs par des extrÊmistes islamiques dans la ville d'Al-Arish dans la rÊgion du Sinaï, entraÎnant un exode de la population chrÊtienne (plus de 118 familles sur 160 sont parties). En fÊvrier, le groupe État islamique a publiÊ une vidÊo dans laquelle ils expliquaient leur intention d'Êradiquer
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les chrÊtiens coptes Êgyptiens et de  libÊrer Le Caire . Le 11 dÊcembre 2016, un kamikaze s'est fait exploser à l'intÊrieur d'une Êglise jouxtant la cathÊdrale copte au Caire, tuant 29 personnes. Les attentats meurtriers de ce dimanche des Rameaux (49 morts) visant deux Êglises coptes en Égypte et revendiquÊs par le groupe État Islamique ont choquÊ mais n’ont surpris personne, alors que les menaces des extrÊmistes islamiques contre les chrÊtiens augmentent depuis plusieurs mois.
Pâques : un attentat par an depuis 3 ans
Les extrÊmistes islamiques utilisent les fêtes chrÊtiennes pour faire disparaitre toute prÊsence et activitÊ chrÊtienne. Leur message ne fait aucun doute : partez ou mourrez. Pâques 2016 : Plus de 70 morts au Pakistan. Le dimanche 27 mars 2016, en pleine cÊrÊmonie de Pâques, un kamikaze taliban s’est fait exploser dans un parc proche du centre-ville de Lahore, alors que des chrÊtiens s’Êtaient rÊunis. Là encore l’attentat Êtait prÊvisible. Pâques 2015 : 148 morts au Kenya. Le jeudi 2 avril 2015, un massacre est perpÊtrÊ à l'universitÊ de Garissa, dans le Nord-Est du Kenya, lors de la pÊriode de Pâques. Les Êtudiants sont triÊs selon leur confession, les chrÊtiens systÊmatiquement tuÊs. Le pays qui se plaçait en 43e place de l'Index Mondial de PersÊcution des ChrÊtiens en 2015 est dÊsormais en 18e place.
Aider les chrĂŠtiens Ă rester malgrĂŠ tout
Depuis plus d’un quart de siècle, de tels attentats, ainsi que l’extrÊmisme islamique et les guerres civiles ont entraÎnÊ l’exode massif des communautÊs entières de chrÊtiens qui sont parties des terres oÚ elles vivaient depuis les premiers siècles.  Portes Ouvertes salue le courage des chrÊtiens qui dÊcident de rester malgrÊ tout. Mais qu’est-ce qui est fait sur le plan international pour rassurer les chrÊtiens, garantir leur sÊcuritÊ et montrer qu’on voudrait qu’ils puissent rentrer chez eux ?  demande Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes. Pour tenter d’enrayer cet exode et aider ceux qui dÊcident de rester, Portes Ouvertes a lancÊ une campagne de pÊtition,  Espoir pour le Moyen-Orient  qui sera remise à l’ONU. Elle cible particulièrement les chrÊtiens du Moyen-Orient mais reflète aussi les aspirations de tous les chrÊtiens vivant dans le monde musulman : celles d’être reconnus et respectÊs dans leurs droits de rester là oÚ leurs ancêtres ont vÊcu depuis des siècles.
SociĂŠtĂŠ, Analyses
(BIA) - Dammarie-les-Lys, France Versailles, France – Un Temple mormon à deux pas du château de Versailles Les mormons s'installent près du château de Versailles. Un lieu sacrÊ pour les  mariages Êternels , les baptêmes par procuration pour les morts, la mÊditation : les mormons ouvrent au cours de ce mois d’avril les portes de leur premier Temple, au Chesnay dans les Yvelines. Ce premier Temple en France est celui de l'Église de JÊsus-Christ des saints des derniers jours. Il n’est pas à confondre avec leurs 110 Êglises locales dans les dÊpartements français avec la cÊlÊbration du culte
dominicale et l’action d’ÊvangĂŠlisation assurĂŠe par 300 jeunes gens endimanchĂŠs, missionnaires bĂŠnĂŠvoles originaires notamment des États-Unis. Il s’agit du 156e Temple dans le monde et du premier Temple en France. Les mormonisme est beaucoup plus visible en outre-mer avec ses batiments (pour 28 000 membres) qu’en France mĂŠtropolitaine avec plus d’une centaine d’Êglise pour 38 000 fidĂŠles. En PolynĂŠsie francaise, sur l’Île de Tahiti et dans la ville de Papeete, un Temple avait ĂŠtĂŠ consacrĂŠ en 1983. La France mĂŠtropolitaine est restĂŠe Ă l'ĂŠcart du mouvement, bien que l'implantation de cette foi se revendiquant comme chrĂŠtienne y soit ancienne, avec une première petite paroisse dès 1850, vingt ans après la publication, aux États-Unis, du Livre de Mormon par le fondateur Joseph Smith. L’Église de JĂŠsus-Christ des saints des derniers jours affiche près de 16 millions de membres dans le monde. InterrogĂŠ par l’Agence France-Presse, le maire du Chesnay a confiĂŠ n’avoir pas ĂŠtĂŠ très heureux mais ajoute t’il : ÂŤ Quand on a su que ça n'ĂŠtait pas une secte, on a non pas favorisĂŠ, mais accompagnĂŠ leur installation.Âť Les mormons ÂŤ n'ont amĂŠnagĂŠ que 7 000 mètres carrĂŠs, ce qui a permis de crĂŠer un jardin ouvert au public, un endroit très calme. Les riverains trouvent que c'est très bien Âť, se rassure le maire du Chesnay, estimant le coĂťt global de l'opĂŠration Ă ÂŤ peut-ĂŞtre 80 millions d'euros Âť. Les dirigeants mormons, soucieux de contrĂ´ler leur communication, ne confirment ni ne dĂŠmentent ce chiffre. Mais ils soulignent que l'intĂŠgralitĂŠ du budget a ĂŠtĂŠ prise en charge par la maisonmère, Ă Salt Lake City dans l'Utah aux États-Unis. Porte-parole de l'Église mormone en France, Dominique Calmels n'est pas peu fier de ce bâtiment en pierre de taille, de ses vitraux fleuris, de son amĂŠnagement intĂŠrieur cossu... Il y manque juste l'ange Moroni, ce prophète soufflant dans une trompette qui orne tant de temples mormons. ÂŤ Ă€ quelques centaines de mètres de l'entrĂŠe du château de Versailles, on ne peut pas construire ce que l'on veut Âť, admet-il. Les temples sont toujours construits selon les mĂŞmes critères. La première salle fait ressortir les fonts baptismaux reposant sur le dos de douze bĹ“ufs symbolisant les tribus d’IsraĂŤl (2 Chroniques 4.2-4). Il se tiendra lĂ les baptĂŞmes par immersion de mormons – fĂŠrus de gĂŠnĂŠalogie – en faveur du salut des personnes dĂŠcĂŠdĂŠes. Depuis le parking souterrain, on accèdera Ă l'accueil en rez-de-chaussĂŠe et, au premier ĂŠtage, aux salles ÂŤ d’ordonnances Âť et de ÂŤ scellement Âť, oĂš l'on liera pour l'ĂŠternitĂŠ les ĂŠpoux entre eux et les enfants Ă leurs parents. L’accès aux diffĂŠrentes salles du Temple n’est rĂŠservĂŠ que pour certains mormons rĂŠvĂŞtus d’une tunique blanche. Après plusieurs semaines de portes ouvertes, le Temple avec ses salles sera consacrĂŠ le 21 mai. Il sera ensuite inaccessible aux non-mormons, comme Ă tous les ÂŤ saints des derniers jours Âť qui n'ont pas une recommandation en bonne et due forme de la part de leur ĂŠglise locale.
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(ProtestinterBIA) - Dammarie-les-Lys, France Genève, Suisse – Augmentation du nombre de bÊbÊs musulmans Les naissances musulmanes devraient dÊpasser les naissances chrÊtiennes d'ici 2035. Les parents musulmans sont plus jeunes et plus fertiles. En 20 ans, le nombre de naissances musulmanes devrait dÊpasser les naissances chrÊtiennes - bien qu'il y ait encore actuellement davantage de chrÊtiens dans le monde. Les musulmans reprÊsentent actuellement environ 24% de la population mondiale, contre 31 % pour les chrÊtiens, selon l’Institut de recherches le Pew Research Center. Mais une nouvelle Êtude de ce centre a rÊvÊlÊ qu’en raison des taux de fÊconditÊ plus ÊlevÊs et d'une population relativement jeune, le nombre de bÊbÊs musulmans est en augmentation. Alors que 31 % de toutes les naissances entre 2010 et 2015 Êtaient dans des familles musulmanes, contre 33 % chez les chrÊtiens, les proportions devraient être à ÊgalitÊ avec 225 millions au dÊbut des annÊes 2030. L'Êtude prÊvoit que, deux dÊcennies plus tard, entre 2055 et 2060, environ 36 % des bÊbÊs seront nÊs de mères musulmanes contre 35 % pour les femmes chrÊtiennes. Cela Êquivaut à un Êcart de 6 millions de bÊbÊs. Alors que le christianisme se dÊveloppe en Afrique subsaharienne et dans d'autres parties du monde, les chrÊtiens sont gÊnÊralement plus âgÊs et vivent moins longtemps que les musulmans - en particulier en Europe, concluent les auteurs de l'Êtude.  En Allemagne, par exemple, on estime qu’il y a eu 1,4 million de dÊcès chrÊtiens de plus que de naissances entre 2010 et 2015. Un modèle qui devrait se poursuivre dans une grande partie de l'Europe dans les dÊcennies à venir , note le rapport. Les personnes sans religion particulière, qui reprÊsentent maintenant 16 % de la population mondiale, ont eu 10 % des bÊbÊs du monde durant cette pÊriode. Mais en quatre dÊcennies, 9 % des bÊbÊs seront nÊs sans affiliation religieuse. Le rapport repose sur une base de donnÊes de plus de 2 500 recensements, enquêtes et registres de population du monde entier.
(Centre Interdisciplinaire d’Étude des Religions et de la LaïcitÊ/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France – Messagers de l’apocalypse Êcologique ? Les religions et le dÊbat environnemental
La publication de l’encyclique Laudato Si du pape François a ÊtÊ un peu partout saluÊe comme un fait rÊvÊlateur : celui d’une volontÊ des organisations religieuses de s’impliquer plus avant et surtout de manière plus explicite et significative dans les dÊbats autour de l’Êcologie et, par extension, des questions relatives aux effets de la globalisation. Mais le catholicisme romain est loin d’être le premier ou le seul à s’être manifestÊ. Un peu partout sur la planète, les organisations religieuses ou  spirituelles  paraissent empressÊes de montrer qu’elles peuvent elles aussi (au même titre que des acteurs Êconomiques, comme les grosses entreprises industrielles, ou politiques, comme les États) contribuer à limiter le prÊjudice environnemental de l’activitÊ humaine. Si toutes les traditions religieuses semblent s’exprimer d’une même voix pour dÊnoncer la destruc-
tion de l’environnement par l’Homme, toutes n’ont nÊanmoins pas le même  potentiel  de rÊponses à la crise environnementale, ni le même positionnement idÊologique et politique par rapport à elle. Et dans la course à la religion la plus  Êcologique , le christianisme accuse, avec les autres monothÊismes, un certain retard. D’autres traditions occupent, en effet, une place bien plus en vue et enviable dans les dÊbats autour des enjeux environnementaux du monde actuel. C’est prÊcisÊment l’objet de cet article que d’essayer de comprendre ces Êcarts. Toutes les traditions religieuses engagÊes dans le grand dÊbat Êcologique n’ont pas, loin s’en faut, de mêmes reprÊsentations de ce qu’on appelle la Nature, dont il faut rappeler que la notion – telle qu’on la pense actuellement comme cadre biotique et abiotique d’existence des populations humaines – a connu de significatifs changements de signification depuis la Phusis grecque jusqu’aux thÊories Êcologiques modernes. La  Nature  au sens Êcologique du terme, c’est bien connu, est un concept d’apparition tardive et qui est aussi le fruit d’une sÊcularisation de la pensÊe. Pourtant, les voix religieuses (des grandes ou petites organisations) affirment que les ressources de sens et d’action que leurs philosophies offrent pourraient et même devraient participer à rÊduire l’impact humain sur l’environnement, en suscitant des comportements vertueux de prÊservation ou de conservation des espaces naturels, de rÊduction des volumes de production alimentaire et de biens de consommation, de diminution des polluants atmosphÊriques ou terrestres‌ Bref, être des modèles d’Êcologie. Comme si les religions, qui produisent essentiellement des choses symboliques, des croyances et des rites, et de manière dÊrivÊe seulement, des choses matÊrielles (art, architecture monumentaire, objets liturgiques, produits Êconomiques‌), pouvaient inflÊchir les problèmes environnementaux qui sont principalement liÊs à l’activitÊ Êconomique des grosses industries ou à la consommation des mÊnages des sociÊtÊs les plus dÊveloppÊes, qui sont aussi les plus sÊcularisÊes. Les dÊbats sur l’Êcologie, en France, mais aussi ailleurs, ont donnÊ lieu à un Êtonnant mouvement d’œcumÊnisme puisque les voix religieuses se sont exprimÊes en même temps et d’ailleurs sur invitation des politiques à la COP 21, en 2015. Étonnamment, les religions sont depuis invitÊes à s’exprimer sur des questions sÊculières alors qu’en retour, les instances sÊculières (États, organisations internationales, observatoires, groupes de recherche‌) rÊsonnent toujours plus d’accents eschatologiques, donc religieux, lorsqu’ils Êvoquent par exemple une  apocalypse  Êcologique‌ Curieux croisement des rÊpertoires, donc, qui explique sans doute en partie la collusion de ces registres sÊculier et religieux, à une Êpoque oÚ le concept d’Anthropocène offre de nouveaux horizons, voire de nouvelles cosmologies, et que les milieux acadÊmiques (Bruno Latour et Philippe Descola en tête) entreprennent de rÊviser les multiples rapports entre les  natures  et les systèmes de croyances associÊs dans les sociÊtÊs traditionnelles hors de l’Occident moderne — alors que, prÊcisÊment, se constitue progressivement dans l’imaginaire collectif l’image de sociÊtÊs spirituelles  primordiales  Êcologiquement plus responsables que les sociÊtÊs sÊ-
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culières modernes. En Europe, les grandes politiques climatiques intÊressent dÊsormais les religions, et le sociologue et politologue RaphaÍl Liogier (2013) Êvoque même le softpower des traditions religieuses qui montrent actuellement un activisme militant dans les lieux de dÊcision politique, alors que parallèlement  l’hypothèse Gaïa  (la terre comme être vivant) de Lovelock (1970) se dissÊmine toujours plus dans les pensÊes culturelles qui furent, un temps, alternatives et qui sont dÊsormais largement acceptÊes. Les religions qui sont ainsi partie toujours plus prenante des dÊbats publics et politiques à Êchelle globale, ne parlent nÊanmoins pas toujours d’Êcologie avec une même voix, n’expriment pas les mêmes vues et n’entendent pas promouvoir les mêmes choses, et la notion de  nature  est dÊclinÊe sous des formes et à des Êchelles diffÊrentes, de l’univers jusqu’à l’environnement. En examinant de manière prÊcise les contenus philosophiques, les reprÊsentations cosmologiques et les prescriptions et proscriptions, il apparait que les monothÊismes dÊfendent, au-delà de leurs diffÊrences de thÊologies ou de liturgies, l’idÊe que l’ordre du monde est un donnÊ, inaliÊnable, ontologique, car issu d’une volontÊ divine : le sacrÊ est transcendant, dominÊ par une figure anthropomorphe et omnipotente, qui impose une relation verticale (des cieux à la Terre et rÊciproquement) fondÊe sur l’obÊissance : c’est Dieu qui dicte aux Hommes (et aux Femmes) les modalitÊs d’utilisation de leur environnement, et c’est donc lui, et pas les Hommes, qui a le pouvoir de dÊtruire ou de maintenir le monde en l’Êtat. Les traditions asiatiques, du monde indien (hindouisme, bouddhisme) comme du monde sinisÊ (confucianisme, taoïsme), et d’Extrême-Orient (shintoïsme) dans une moindre mesure, sont au contraire des traditions cosmiques pour lesquelles l’Univers est aussi un donnÊ, mais non dÊterminÊ. L’Homme y est dans un rapport d’horizontalitÊ avec le sacrÊ dont le monde est pÊtri, il s’y inscrit à travers une  participation  mÊditative ou rituelle à l’unitÊ fondamentale du monde. Dans ce contexte spirituel, il convient donc d’avoir à l’endroit de la nature (environnante) des attitudes respectueuses parce que cette Êcologie immÊdiate est la transposition, sur un
Commission paritaire : renouvellement en cours DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne Impression : Syren System Melun 10, rue Saint-Etienne
plan microcosmique, d’un ordre plus large qui est celui du macrocosme, dont il est parfois la transposition terrestre. L’observance des principes Êthiques et spirituels inhÊrents à ces traditions induit donc un respect des espaces naturels, de la faune et de la flore, une relation esthÊtique à la gÊographie, une certaine modÊration et même une frugalitÊ dans les consommations alimentaires ou ÊnergÊtiques — qui sont des idÊaux ascÊtiques poursuivis au sein de petites communautÊs mais bien difficiles à mettre en œuvre à l’Êchelle de sociÊtÊs entières‌ Ce n’est toutefois pas seulement en vertu de ces principes que les religions de l’Asie apparaissent plus eco-friendly que d’autres. Elles profitent aussi grandement des idÊologies et imaginaires à travers lesquelles elles ont ÊtÊ pensÊes en Occident et dont elles ont pris les couleurs : humanisme, sÊcularisme, scientisme et dÊsormais Êcologisme. Traditions asiatiques qui doivent enfin, et surtout, d’être mobilisÊes dans les dÊbats actuels en vertu d’un fantasme orientaliste qui les a constituÊes comme des alternatives spirituelles en phase avec les valeurs de la modernitÊ et les grands dÊfis sociÊtaux, là oÚ les anciennes traditions ont ÊtÊ affrontÊes de manière bien plus conflictuelle et abrasive à cette même modernitÊ. Il y a donc au regard de ces ÊlÊments, de sensibles Êcarts de positionnement et d’attitude des religions envers les enjeux Êcologiques et climatiques. Si les monothÊismes ont tardivement dÊcidÊ de s’engager dans la vague environnementaliste, ce n’est pas exactement pour les mêmes raisons que les polythÊismes, qui n’ont pas la même trajectoire dans les imaginaires de la modernitÊ. Dans le grand jeu actuel à somme nulle de l’Êcologisation des religions et de la religionisation de l’Êcologie, ce sont les polythÊismes asiatiques qui semblent le mieux tirer leur Êpingle du jeu : non seulement les principes qui rÊgissent leurs cosmologies participent d’une conception englobante et interdÊpendante du monde en phase avec la conscience globale de l’environnementalisme, mais la vague de sympathie qui les porte, et l’imagination orientaliste qui les transfigure depuis un siècle et demi en font des candidats plus à même de proposer des solutions spirituelles à une crise Êcologique qui ne l’Êtait pas‌
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