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Bulletin d’Information Adventiste
Adventist News NetworksŠ
Sommaire
Mensuel • 38e annÊe • n° 414 - Mai 2017
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Nouvelles des Églises adventistes
Bucarest, Roumanie - La radio adventiste cherche à s’adapter aux changements de tendances et de technologies Russie - RÊactions aux fausses informations circulant à propos du statut de l’Église Calhoun, Georgie, États-Unis-  L’hôpital le plus sÝr de la Georgie  prÊsentÊ sur des chaines d’information
Protestantisme international
Wittenberg, Allemagne - L’exposition universelle de la RĂŠfirme a dĂŠbuttĂŠ le 20 mai Ă Wittenberg PĂŠrigueux, France - Lire la Bible 24 heures sur 24 pendant trois jours et trois nuits
LibertĂŠ religieuse
Bruxelles, Belgique - Diplomatie europĂŠenne et libertĂŠ de religion Casablanca, Maroc - Les Marocains convertis veulent pratiquer librement Paris, France - Les nouveaux aumĂ´niers doivent se former Ă la laĂŻcitĂŠ
Bulletin publiÊ par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des PÊpinières 1020 Renens, Suisse. RÊdaction TÊl. 01 64 79 87 00 communications.u@adventiste.org
Site web : www.adventiste.org Les communiquĂŠs peuvent ĂŞtre reproduits avec mention de la source : BIA
SociĂŠtĂŠ - Analyses
Oklahoma City, États-Unis - Les États fondamentalistes remettent en question la peine de mort Paris, France - 3% des mariages sont des unions homosexuelles
Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon RĂŠdaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Olivier Maire Jeroen Tuinstra Rickson Nobre Corrado Cozzi SecrĂŠtaire de rĂŠdaction Dina Lambert Abonnements - ExpĂŠditions Dina Lambert
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Nouvelles des Églises adventistes
(EUD/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Bucarest, Roumanie - La Radio adventiste cherche à s’adapter aux changements de tendances et de technologies
Le monde de la radio est en train de changer. Le système analogique passe au système numÊrique ; les transmissions en AM et en FM passent à la Diffusion Audio NumÊrique (DAB), et aux services en ligne et à la demande. L’auditeur a plus de choix, et dans le groupe des plus jeunes (adolescents), seuls trois pourcent Êcoutent la radio en direct. Spotify et les rÊseaux sociaux rÊpondent à leurs besoins. Le public et les attentes du public changent Êgalement. OÚ tout cela laisse-t-il les diffuseurs adventistes ? C’est une des questions posÊes à quarante et un producteurs radio et experts en mÊdias lors d’un conseil consultatif paneuropÊen qui a eu lieu à Bucarest en Roumanie au dÊbut de ce mois. L’Union Roumaine et le centre audiovisuel de Speranta TV (Hope Channel) a accueilli la rencontre organisÊe par la Radio Adventiste Mondiale et la Division IntereuropÊenne ; des participants venus de la Lettonie à la Moldavie en passant par le Portugal se sont familiarisÊs avec les nouvelles tendances, ont acceptÊ le dÊfi de mettre à jour leurs styles de diffusion et ont ÊtÊ testÊs à travers une sÊrie d’ateliers. Ils ont Êgalement ÊtÊ introduits à l’idÊe de Radio 2.0 oÚ les webcams ou les vraies camÊras de tÊlÊvision sont ajoutÊs à un environnement radiophonique, donnant une opportunitÊ d’avoir une plus grande interaction avec les auditeurs. Vers la Radio Interactive Nicolas Moulard, un des principaux promoteurs de Radio 2.0 en Europe et consultant en nouveaux mÊdias a conduit plusieurs sessions. Dans sa principale intervention, il a indiquÊ le fait qu’en France il y a 25,5 millions d’auditeurs de contenus audio numÊriques, ce qui reprÊsente 50 % de la tranche d’âge des plus de 15 ans. Il a aussi fait observer que les programmes à la demande ont connu une augmentation de 76 % et que, en dÊveloppant du contenu, les diffuseurs et les responsables de communication doivent considÊrer d’abord le mobile vu que c’est la façon à travers laquelle la plupart des gens accèdent au contenu. Nicolas Moulard a Êgalement mis l’accent sur le besoin  d’être social,  faisant remarquer que, que vous le vouliez ou non, Facebook est le premier rÊseau social.  Il y a un besoin qui est d’aller là oÚ se trouve votre public,  a-t-il soulignÊ. Dans cette lutte pour retenir l’attention, il a expliquÊ que l’audio est maintenant crÊÊ directement pour les rÊseaux sociaux et que cela peut être diffÊremment de l’expÊrience de la radio. Cela ne signifie pas que la radio est morte, mais qu’elle doit s’adapter. Branchez-vous sur la BBC Radio ou tout autre importante sociÊtÊ de radiodiffusion, et vous trouverez des prÊsentateurs qui donnent aux auditeurs des liens vers les sites web ou les rÊseaux sociaux, et très souvent donnent aux auditeurs l’opportunitÊ de regarder ou d’entrer en interaction à travers un lien vidÊo. Les petites sociÊtÊs de radiodiffusion rÊalisent aussi que, ce qu’on appelle l’expÊrience Radio 2.0 est avantageuse.
David Elisabeth de Radio Advent Life Ă Paris en France ne le sait que trop bien. ÂŤ Dans ce monde moderne, tout peut changer en un clin d’œil, Âť a-t-il dit. ÂŤ J’ai appris l’importance d’être connectĂŠ avec mon public mĂŞme en dehors du studio. Âť Camille Decure a appuyĂŠ. ÂŤ Ceci nous permet de ne pas considĂŠrer la radio comme une fin en soi, mais comme un domaine oĂš tout reste Ă faire. Âť David Hermy gère une petite station de radio adventiste Ă St Malo dans le Nord de la France. Deux camĂŠras GoPro dans son studio permettent aux auditeurs d’avoir une expĂŠrience amĂŠliorĂŠe. ÂŤ J’ai trouvĂŠ cela difficile au dĂŠbut, Âť a-t-il avouĂŠ, ÂŤ vu que cela signifiait ĂŞtre plus conscient de l’apparence visuelle du studio. Âť Il a dit qu’au dĂŠbut, il se demandait : ÂŤ Dois-je regarder la camĂŠra ou alors me concentrer sur le micro ? Comment puis-je contrĂ´ler une autre sĂŠrie de boutons dans un studio que je fais tourner moi-mĂŞme ? Âť Mais maintenant, il ne pourrait pas s’en passer. Speranta TV en Roumanie et Radio RCS au Portugal sont allĂŠes encore plus loin. Elles combinent radio et TV dans le mĂŞme studio, dans des productions conjointes qui s’adressent Ă leur public FM et Ă Hope Channel sur les ĂŠcrans de tĂŠlĂŠvision ou les ĂŠcrans d’ordinateurs. RĂŠactions positives Une telle convergence donne davantage d’opportunitĂŠ pour l’interaction, et par voie de consĂŠquence pour le tĂŠmoignage. Stefan Stanciu qui fait partie d’une ĂŠquipe dont l’objectif est de lancer une station numĂŠrique Ă Londres a dĂŠclarĂŠ que la confĂŠrence ĂŠtait d’une valeur inestimable. Selon lui, ÂŤ elle a permis de montrer des façons pratiques de travailler. Âť Roberto Vacca, de RVS Ă Florence, a dit que le fait ÂŤ d’entendre l’expĂŠrience d’autres stations de radio, avec leurs approches diffĂŠrentes, reprĂŠsentait Ă la fois un peu de fraicheur mais aussi un dĂŠfi. Âť Juris KarÄ?evskis et Agris Janisauskis de Lettonie, ont exprimĂŠ Ă quel point ils ont apprĂŠciĂŠ les intervenants expĂŠrimentĂŠs en plus des conversations informelles et de grande valeur. ÂŤ Nous avons ressenti un intĂŠrĂŞt profond de la part des membres de notre ĂŠquipe pour trouver des solutions techniques et des idĂŠes pouvant amĂŠliorer notre travail dans le studio. Âť Le vice-prĂŠsident de la Radio Adventiste Mondiale, Greg Scott, a dĂŠclarĂŠ que le programme avait dĂŠpassĂŠ ses attentes. ÂŤ Le niveau d’enthousiasme manifestĂŠ pour dĂŠcouvrir les nouvelles possibilitĂŠs de Radio 2.0 a ĂŠtĂŠ une source d’inspiration, Âť a-t-il dit. ÂŤ J’Êtais vraiment heureux de voir l’importance de la mise en rĂŠseau entre les diffĂŠrents groupes, les diffĂŠrentes langues et les diffĂŠrentes radios. Âť Globalement, le programme a montrĂŠ qu’à travers l’Europe sĂŠculière, les prĂŠsentateurs, les techniciens et les managers ont reçu un dĂŠfi qui est de penser diffĂŠremment, de s’adapter aux nouvelles technologies, d’entrer en interaction avec leur public en utilisant de nouvelles mĂŠthodes, et de se concentrer sur l’Implication totale de la Radio pour proclamer l’espĂŠrance. Daniel Galaio l’a bien rĂŠsumĂŠ : ÂŤ Dieu ĂŠquipe ceux qui sont appelĂŠs. Pendant ces jours passĂŠs ici, j’ai eu le sentiment que Dieu a formĂŠ sa grande ĂŠquipe parce qu’Il est un Dieu avec une mission. Âť Ă€ son retour Ă Radio EspĂŠrance en Martinique dans la caraĂŻbe, Michel Giberne a ĂŠgalement exprimĂŠ ce mĂŞme dĂŠfi qui repose
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sur eux tous.  Je ressens l’assurance que, par la grâce de Dieu, je pourrai mettre en pratique ce que j’ai appris afin de prendre part à la proclamation de la bonne nouvelle du salut en JÊsus-Christ.  (ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Russie - RÊactions aux fausses informations circulent à propos du statut de l’Église
Les dirigeants de l’Église adventiste du septième jour de la Division Eurasienne, un territoire qui inclut la FÊdÊration Russe, ont publiÊ un communiquÊ officiel dans une dÊmarche visant à contrecarrer de fausses informations circulant au sujet du statut de l’Église dans ce pays. La dÊclaration, signÊe par le prÊsident de l’Église dans la rÊgion, M.F. Kaminsky, et le directeur des affaires publiques et de la libertÊ religieuse, O.Y. Goncharov, vise à dissiper les craintes après que des informations erronÊes circulant en ligne aient indiquÊ que l’Église adventiste Êtait sur le point d’être bannie de la Russie. DÊclaration officielle de la Division Eurasienne au sujet de la fausse information sur l’activitÊ de l’Église adventiste du septième jour dans la FÊdÊration Russe :  Suite à l’information diffusÊe sur internet concernant la mise en place de plans visant à bannir l’activitÊ de l’Église adventiste du septième jour en Russie, nous indiquons officiellement que toute information de ce type Êmanant de sources non officielles ne correspond pas à la rÊalitÊ. L’Église adventiste dans la FÊdÊration Russe est une dÊnomination qui focalise sur la communautÊ, elle compte plus de 130 ans de prÊsence et de service dans ce territoire ; c’est une fraternitÊ de citoyens qui respectent la loi, qui font de leur mieux, dans leur vie et dans leur ministère, pour crÊer un impact positif sur la sociÊtÊ environnante. Au cours des rÊcentes annÊes, l’Église a Êtabli, dans l’esprit de respect mutuel, un dialogue constructif avec les autoritÊs de l’État qui permet d’ouvrir de nouvelles possibilitÊs d’utiliser les ressources de l’Eglise adventiste du septième jour pour rÊpondre aux besoins de la sociÊtÊ. En effet, le programme  SantÊ de la Famille, SantÊ de la Nation,  visant à prÊvenir les maladies liÊes au style de vie, est mis en place grâce à une subvention publique dans le cadre d’un dÊcret du prÊsident de la FÊdÊration Russe. C’est une chose qui atteste du fait que les autoritÊs de l’État ont une haute opinion de la participation de l’Église adventiste dans la vie publique. En raison de cela, nous dÊclarons solennellement une nouvelle fois qu’il n’y a aucune raison de croire qu’il existe une raison justifiÊe ou raisonnable de restreindre ou de bannir l’activitÊ de l’Église adventiste du septième jour dans la FÊdÊration Russe . DÊclaration signÊe par : M.F. Kaminsky, prÊsident de la Division Eurasienne de la ConfÊrence gÊnÊrale des adventistes du septième jour. O.Y Goncharov, directeur des Affaires publiques et de la LibertÊ religieuse pour la Division Eurasienne de la ConfÊrence gÊnÊrale des adventistes du septième jour, et membre du Conseil consultatif pour la coopÊration avec les Associations religieuses sous la direction du prÊsident de la FÊdÊration Russe.
(Adventist Review /BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Calhoun, GÊorgie, États-Unis -  L’Hôpital le plus sÝr de la GÊorgie  prÊsentÊ sur des chaines d’information
L’Hôpital Gordon, un Êtablissement mÊdical adventiste qui se trouve à Calhoun en GÊorgie aux États-Unis, a rÊcemment fait l’objet d’un reportage sur des chaines rÊgionales d’information après que deux agences de notation des Êtablissements de soins mÊdicaux aient accordÊ leurs meilleures notes à l’Êtablissement. L’hôpital de 69 lits, qui est gÊrÊ par le Système de SantÊ adventiste, a reçu du Leapfrog Group, un A dans la catÊgorie sÊcuritÊ du patient, et cinq Êtoiles par les Centres FÊdÊraux pour les Services Medicare et Medicaid. Les deux notations font de l’Hôpital Gordon le meilleur de l’État de GÊorgie, d’après plusieurs chaines rÊgionales d’information qui ont fait un reportage sur l’institution mÊdicale. Les reportages dans les mÊdias ont soulignÊ la claire affiliation religieuse et l’environnement de l’hôpital.  L’hôpital proclame son message religieux depuis les murs du hall d’entrÊe jusqu’à la signalÊtique, une grande colombe est placÊe sur les vitraux d’une fenêtre au dessus du toit,  a affirmÊ Andy Miller pour news.wabe.org. Les mêmes chaines d’information ont citÊ le porteparole de l’hôpital, Garrett Nudd, qui a dÊclarÊ que la mission de l’Hôpital Gordon est de  dÊvelopper la mission de guÊrison du Christ.  Il a ajoutÊ que le personnel de l’hôpital a pour objectif  de traiter les gens comme vous voulez être traitÊ,  et que dans leur cas, il s’agit en fait de voisins qui prennent soin de leurs voisins.  Vous n’avez pas besoin d’être chrÊtien pour travailler ici,  a dit Garrett Nudd aux mÊdias.  Mais vous devez comprendre et croire dans notre mission .
Programme de SantĂŠ CREATION
Dans le cadre de son engagement dans une approche holistique de la santÊ, l’Hôpital Gordon est fière de proposer SantÊ CREATION,  un programme de transformation du style de vie conçu pour aider les gens à vivre une vie pleine en se concentrant sur les huit principes universels de santÊ pour l’intÊgralitÊ de la personne que Dieu a donnÊs à l’origine à la crÊation.  En phase avec la vision holistique de la santÊ adoptÊe par l’Église adventiste, le programme, qui comprend des cours sur la santÊ et le style de vie, met l’accent sur le bien-être. Plus que simplement l’absence de maladie, est-il indiquÊ, le programme vise à aider les gens à être en bonne santÊ  mentalement, physiquement, socialement et spirituellement. 
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Protestantisme international
(EPD/Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Wittenberg, Allemagne - L’exposition universelle de la RÊforme dÊbutera le 20 mai à Wittenberg
À partir du 20 mai, une exposition pour les 500 ans de la RÊforme dans l’enceinte de la vieille ville de Wittenberg s’intÊressera aux ÊvÊnements historiques et à leurs consÊquences jusqu’à notre Êpoque. Sept  Portes de la libertÊ  serviront jusqu’à la mi-septembre de surface de prÊsentation à plus de 80 exposants. Des Églises et des organisations issues du monde entier s’y questionneront sur les dÊfis de notre Êpoque et proposeront information, discussions et cÊlÊbrations. Ces portes proposeront aussi bien un espace d’information et de discussion que de divertissement. Elles doivent donner simultanÊment une prÊsence physique et concrète aux sept grands axes thÊmatiques de l’exposition : La porte  Bienvenue  invite les participants arrivant à la gare centrale de Wittenberg au sommet d’une tour panoramique de 25 mètres, dont la forme est inspirÊe par la Bible de Luther republiÊe à l’occasion du JubilÊ. Juste à côtÊ se tient le camion qui a accompli ces derniers mois un pÊriple à travers l’Europe. Dans la zone  SpiritualitÊ , près de la maison de Luther, un rÊseau de passerelles est censÊ symboliser l’ascension biblique de la montagne et devenir par là même un lieu de prière et de mÊdiation. Des services religieux seront cÊlÊbrÊs tous les jours, le matin et à midi, sur la colline-bunker. Le mot clÊ  Jeunesse  aborde, dans un labyrinthe fait de stèles de bois, la quête de direction, l’ÊgalitÊ des chances, l’avenir et la dÊmocratie. La porte  Justice, paix et intÊgritÊ de la crÊation  aspire à dÊbattre sur les thèmes de l’asile et des migrations grâce à une installation artistique sur l’Êtang aux cygnes de la vieille ville, faite de bateaux de rÊfugiÊs authentiques ou reconstituÊs.  Mondialisation. Un monde  est consacrÊ à l’environnement, à la protection du climat et aux relations durables avec la nature. On doit pouvoir y voir la  LichtKirche  (Êglise lumière), un espace cuisine ouvert et destinÊ à permettre le dialogue, ainsi que le chapiteau  Eine-Welt-Zelt , gÊrÊ par des œuvres de bienfaisance et des organisations missionnaires. Les 500 arbres du jardin de Luther sont l’une des attractions de l’espace  ŒcumÊnisme et religion . La coexistence pacifique, les points de convergence et les rencontres des religions et des cultures y sont le point central. Sur une grande roue, les participants peuvent s’y entretenir avec des responsables religieux. La porte  Culture  doit reprÊsenter une passerelle entre art et religion. Sur son pÊrimètre se trouvent l’Êglise du château, très importante pour la RÊforme avec sa porte oÚ ont ÊtÊ affichÊes les thèses de Luther, la vieille prison, thÊâtre de l’exposition artistique  Luther et l’avant-garde , comme des scènes de concert. On verra s’y produire aussi bien les musiciens allemands Joris, Laith Al-Deen, Klaus Hoffmann et Culcha Candela que des troupes de danseurs, des troupes de thÊâtre et des chorales. Du 20 mai au 10 septembre, l’exposition universelle de la RÊforme proposera 16 semaines thÊmatiques
comptant chacune plus de 100 manifestations. Elle sera toujours ouverte du mercredi au lundi, entre 10 et 18 heures. Depuis l’affichage datÊ au 31 octobre 1517 des thèses du moine Martin Luther, Wittenberg est considÊrÊe comme le berceau du mouvement de rÊforme dont est nÊe l’Église protestante. En hommage au rÊformateur, la ville est aussi surnommÊe  Lutherstadt Wittenberg , la ville de Luther. (France Bleu PÊrigord/BIA)
PĂŠrigueux, France - Lire la Bible 24 heures sur 24 pendant trois jours et trois nuits
La dixième Êdition des Voix de la Bible a eu lieu du 9 au 12 mai à PÊrigueux. Le principe simple Êtait une lecture du livre sacrÊ 24h sur 24 par des chrÊtiens catholiques, orthodoxes, adventistes ou encore protestants. 120 ChrÊtiens, catholiques, orthodoxes protestants ou encore anglicans se relayaient pour lire des chapitres du livre saint dans la cathÊdrale de PÊrigueux. C'est la dixième annÊe consÊcutive que l'ÊvÊnement est organisÊ et cette annÊe, le thème Êtait la  FraternitÊ dans la Bible . Trois jours trois nuits, pour lire l'essentiel de l'ouvrage sacrÊ. Pour l'occasion la cathÊdrale Êtait ouverte au public, même la nuit. NouveautÊ cette annÊe : les lecteurs pouvaient lire sur le parvis du monument pendant deux heures chaque jour. Chaque chrÊtien lisait pendant un quart d'heure, puis passent le relais à un chrÊtien d'une autre croyance (orthodoxe, protestant...).  C'est vrai que dans ce cas-là , on lit un peu pour soit, mais dans une ambiance de repos et de paix assez extraordinaire  a dÊclarÊ un catholique.  C'est enrichissant, et c'est important de pouvoir l'annoncer publiquement. La Bible, c'est le point commun de tous, c'est le point commun des Églises, on donne un message fort. Même s'il y a des diffÊrences on tente d'avancer sur les points qui nous rendent plus forts ensemble  explique Myriam, une membre de l'Église ÊvangÊlique de PÊrigueux. Cette annÊe, des lectures en hÊbreu ont ÊtÊ organisÊes, mais aussi en anglais, par des Anglicans du PÊrigord.
LibertĂŠ religieuse
(Observatoire des religions et de la laĂŻcitĂŠ (ORELA)/BIA) Dammarie-les-Lys, France
Bruxelles, Belgique - Diplomatie europĂŠenne et libertĂŠ de religion
L’Union europÊenne a pris ces dernières annÊes une sÊrie d’initiatives pour la promotion de la libertÊ de religion dans le monde. Cette action a ÊmergÊ alors même que la cause perdait de son lustre dans les relations internationales et elle a questionnÊ la conception europÊenne des droits fondamentaux comme un bloc indivisible. Elle rÊvèle Êgalement la recherche d’un Êquilibre entre diffÊrents facteurs : affichage symbolique d’unitÊ autour de grands principes et dÊfense rÊaliste des intÊrêts parfois divergents de l’UE, des États membres et des diffÊrentes institutions communautaires ; prioritÊ donnÊe au droit pour circonscrire la dimension conflictuelle du religieux, mais nÊcessaire pragmatisme politique pour s’adapter aux rÊalitÊs de terrain.
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L’importance prise par la notion de libertÊ religieuse dans les affaires internationales va de pair avec la  sÊcuritisation de la religion , à savoir le traitement de cette dernière comme un facteur de risque. La religion est en effet vue avant tout comme source ou victime de violence. La dÊfense de la libertÊ religieuse vise dès lors à protÊger la  bonne religion  respectant les règles de modÊration inhÊrentes à la dÊmocratie contre les extrÊmismes, dans l’espoir que le libre exercice de sa foi par chacun prÊvienne le conflit. Cela a ÊtÊ le leitmotiv des stratÊgies diplomatiques face à la rÊsurgence du sacrÊ sur un mode traumatique (terrorisme, guerres, etc.) depuis les annÊes 1970, et plus encore après le 11 septembre 2001. Paradoxalement, l’UE adopte cette approche lors même que les pays prÊcurseurs en la matière tendent à s’en distancier. Les États-Unis avaient Êtabli la libertÊ religieuse comme axe structurant de leur action extÊrieure en adoptant un texte fondateur en 1998 (International Religious Freedom Act) et en dÊployant un dispositif institutionnel fourni tant au sein du dÊpartement d’État que via des organes indÊpendants (notamment la U.S. Commission on International Religious Freedom). Sans être dÊlaissÊe, la libertÊ religieuse se voit maintenant concurrencÊe par d’autres approches plus pragmatiques dans la diplomatie amÊricaine, comme la sollicitation des acteurs religieux en tant que partenaires et relais d’influence. Le Canada a pour sa part fermÊ son service dÊdiÊ aux affaires religieuses dans son ministère des Affaires Êtrangères, et ce pour revenir à une politique plus globale de droits de l’homme. L’Êmergence d’une stratÊgie europÊenne de promotion de la libertÊ religieuse ne dÊcoule pas directement des traitÊs, dans la mesure oÚ l’UE n’a pas de compÊtence ad hoc, et notamment pas celle de dÊfinir ce qu’est une religion. Le prisme des droits de l’homme, mission fondamentale et justification ultime de l’UE, est donc le rÊpertoire d’action obligÊ. Sa dimension consensuelle se marie au mieux avec l’aversion des diplomates pour tout enjeu susceptible de compliquer la difficile mission de faire parler vingt-huit États membres d’une même voix. Cela explique que le Service europÊen pour l’Action extÊrieure (SEAE), lancÊ en 2011, a trouvÊ dans la libertÊ religieuse une cause symbolique pour s’affirmer à moindre frais comme acteur politique vis-à -vis des pays tiers mais aussi des autres institutions de l’UE. Les choses se compliquent toutefois notablement dès lors que l’on passe de l’affichage des principes à leur mise en pratique. L’une de nos recherches a ainsi visÊ à analyser le cas des  lignes directrices pour la promotion et la protection de la libertÊ de religion et de croyance , document ambitionnant de structurer l’approche des agents et partenaires de la diplomatie europÊenne sur le terrain. PubliÊ en 2013, le texte a fait l’objet d’une enquête auprès des dÊlÊgations du SEAE à travers le monde en 2015-2016 et est soumis à une Êvaluation d’impact officielle en 2017. Les principaux enseignements de cette recherche confirment d’abord la secondaritÊ de la religion dans la pratique diplomatique. Quelle que soit son importance comme problème à traiter et sa visibilitÊ politique, elle continue à susciter indiffÊrence, mÊfiance ou hostilitÊ parmi les professionnels des affaires Êtrangères dont l’ethos vise à la rationalisation des enjeux pour la re-
cherche de compromis mÊnageant les intÊrêts de chacun. Même rÊduite à la notion de libertÊ religieuse, ce qui est dÊjà une codification juridique limitant son potentiel de controverse, la religion reste une variable trop incontrôlable pour trouver aisÊment place dans la boÎte à outil du diplomate europÊen. L’UE est exposÊe aux travers de toute politique de promotion de la libertÊ religieuse qu’ont mis en exergue des auteurs comme Elizabeth Shakman Hurd. Trois dangers guettent : la rÊgionalisation, la confessionnalisation et la religionalisation. RÊgionalisation d’abord : la rÊduction de la religion à la libertÊ religieuse aboutit à ne voir la première que là oÚ la seconde est menacÊe, la masquant ainsi comme variable politique à l’œuvre dans les dÊmocraties Êtablies et renforçant le risque d’opposer un monde occidental sÊculier et pacifiÊ à un monde en dÊveloppement, dominÊ par les passions religieuses et les violations des droits fondamentaux. Confessionnalisation ensuite : la mesure de la libertÊ religieuse met l’accent sur les pratiques individuelles, au nom d’une conception de la religion fortement influencÊe par le modèle judÊo-chrÊtien, mais qui ne rend pas forcÊment compte des rÊalitÊs d’autres traditions spirituelles marquant moins la distinction entre sacrÊ et profane et entre individuel et collectif. Les inÊgalitÊs entre religions peuvent être accrues au bÊnÊfice de celles qui disposent de hiÊrarchies et de porte-paroles pour se faire entendre. Dans certains cas, la rupture d’ÊgalitÊ est explicite, par exemple quand des acteurs politiques europÊens dÊfendent l’idÊe que l’UE devrait protÊger avant tout les minoritÊs chrÊtiennes en danger dans des pays tiers, au nom de son hÊritage civilisationnel. Religionalisation, enfin : le  parapluie  de la libertÊ religieuse tendue par l’UE et d’autres institutions internationales peut inciter certains groupes sociaux ou individus à reformuler leurs revendications à l’origine sÊculières en termes religieux, et ce pour profiter de l’effet d’aubaine. Des clivages sociaux, Êconomiques, culturels ou territoriaux peuvent ainsi être investis d’une charge spirituelle qui les durcit et rend la rÊsolution des diffÊrends plus difficiles. Un dernier avatar de la politique europÊenne sur la libertÊ religieuse qui a fait erreur ! RÊfÊrence de lien hypertexte non valide. a ÊtÊ la nomination en 2016 par le prÊsident de la Commission Jean-Claude Junker d’un envoyÊ spÊcial pour la promotion de la libertÊ de religion et de croyance. Cette singularisation de la notion a accentuÊ la rupture avec la vision europÊenne des droits fondamentaux comme bloc indivisible. La personnalitÊ de son dÊtenteur (le slovaque Jån FigeĞ, ancien commissaire connu pour être un fervent catholique) et l’annonce de sa crÊation en prÊsence du pape au Vatican a donnÊ à la fonction une connotation culturaliste. Enfin, le rattachement de cet envoyÊ spÊcial non au SEAE mais au Commissaire en charge du dÊveloppement, contribue à renforcer l’assignation des problÊmatiques religieuses aux parties du monde les plus dÊshÊritÊes et ne clarifie guère la logique d’action de l’UE en la matière. Au cours du premier mandat de douze mois de Jån FigeĞ, la fonction a gagnÊ une certaine visibilitÊ et s’est insÊrÊe sans heurts majeurs dans la galaxie institutionnelle communautaire, mais son impact rÊel reste incertain. Le renouvellement du mandat
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de l’envoyÊ spÊcial annoncÊ en avril 2017 pour une annÊe supplÊmentaire n’a pas tranchÊ les ambiguïtÊs de son rôle, ni vaincu les rÊsistances qu’il suscite.
(Le Salon Beige/LibertÊ politique.comBIA) - Dammarie-les-Lys, France Casablanca, Maroc - Les Marocains convertis veulent pratiquer librement Les chrÊtiens du Maroc, pays oÚ la religion d’État est l’islam, parlent haut et fort et exigent le droit de pratiquer librement conformÊment à leur foi.  Nous exigeons le droit de donner à nos enfants des prÊnoms chrÊtiens, de prier dans des Êglises, d’être inhumÊs dans des cimetières chrÊtiens et de nous marier selon notre religion , a dÊclarÊ à l’AFP Moustapha qui s’est converti au christianisme en 1994. Avec d’autres anciens musulmans qui ont embrassÊ le christianisme, il a Êcrit une requête au très officiel Conseil national des droits de l’homme pour obtenir la fin de la persÊcution des chrÊtiens au Maroc. Le christianisme est une religion minoritaire au Maroc. Les musulmans reprÊsentent 99,6 % de la population marocaine, alors que les chrÊtiens ÊvangÊliques en forment 0,4 %. [‌] Toutefois, et bien que la religion d’État soit l’islam, la Constitution marocaine de 2011 autorise la libertÊ religieuse. Les autoritÊs affirment n’appliquer qu’une forme modÊrÊe de l’islam qui laisse de l’espace à la tolÊrance religieuse. Cependant, dans la rÊalitÊ, les chrÊtiens marocains continuent à souffrir de persÊcution. Pendant deux dÊcennies, Moustapha a tenu secrète sa foi dans le Christ. Il raconte qu’il a ÊtÊ d’abord attirÊ par le christianisme parce qu’il Êtait devenu  fatiguÊ des contradictions de l’islam  et qu’il cherchait comment  combler un vide spirituel . Il arriva à prendre contact avec un groupe religieux en Espagne, avec lequel il entretint une correspondance. Il devint chrÊtien et commença à suivre un enseignement à distance proposÊ aux États-Unis dont il obtint de devenir pasteur. Voici un peu moins de deux ans, Moustapha dÊcida de sortir de la clandestinitÊ et de dÊclarer publiquement sa foi au Christ. Il a publiÊ en ligne une vidÊo sur sa conversion au christianisme. MalgrÊ la promotion supposÊe de tolÊrance religieuse de l’État, Moustapha fut grandement persÊcutÊ par sa famille et ses amis :  Ils me tournèrent le dos, dÊclara-t-il, on m’Êvitait au travail et mes enfants Êtaient intimidÊs à l’Êcole . Le Code pÊnal, en ce qu’il dispose des partis politiques et de la sociÊtÊ, ne suit pas l’orientation donnÊe par la Constitution de 2011 pour ce qui concerne la libertÊ religieuse, avertit Moustapha. [‌]
(La Croix/HeloĂŻse Fayet/BIA) - Dammarie-les-Lys, France
Paris, France - Les nouveaux aumĂ´niers doivent se former Ă la laĂŻcitĂŠ
Un nouveau dÊcret exige dÊsormais des aumôniers l’obtention d’un diplôme après une formation civique et civile. Les cultes saluent la dÊcision mais regrettent un manque de discussion avec le ministère. Qu’ils exercent dans les prisons, les hôpitaux ou les bataillons, tous les aumôniers devront dÊsormais être formÊs à la laïcitÊ. Un dÊcret paru le 5 mai, rend obligatoire la possession d’un diplôme  sanctionnant une formation civique et civile agrÊÊe  pour les futurs au-
môniers pÊnitentiaires, hospitaliers et militaires. Le texte concerne uniquement les  aumôniers rÊmunÊrÊs et nouvellement recrutÊs , qui devront donc être dÊjà diplômÊs lors de leur recrutement, ou s’engager à l’être dans les deux ans. Fruit d’une longue Êlaboration au ministère de l’intÊrieur, ce dÊcret  assure à des acteurs qui ont un rôle particulier le partage d’un socle commun de connaissances sur les valeurs et les principes de la RÊpublique , explique-t-on au ministère.  On ne peut pas nier la nÊcessitÊ d’un tel diplôme, surtout après les attentats de 2015 , ajoute un responsable qui a participÊ à sa rÊdaction aux côtÊs de Bernard Cazeneuve et de Manuel Valls, vÊritables instigateurs du projet. Une façon à peine dissimulÊe de dÊsigner le vÊritable destinataire du texte : les aumôniers de prison de culte musulman, en première ligne pour lutter contre la radicalisation, selon le ministère.  Tous les acteurs de la prÊvention de la radicalisation doivent être associÊs, et l’aumônier pÊnitentiaire n’est pas un acteur anodin .
les reprÊsentants musulmans ne s’opposent pas à ce dÊcret
Une position critiquÊe par le pasteur Brice DeymiÊ, aumônier national des prisons à la FÊdÊration protestante de France :  il ne faut pas instrumentaliser l’aumônier, et la lutte contre la radicalisation n’est pas notre boulot . Cependant, les reprÊsentants musulmans ne s’opposent pas à ce dÊcret.  Cela apportera un plus à nos aumôniers et sera bÊnÊfique pour tout le monde , estime Hassan el-Alaoui Talibi, aumônier gÊnÊral musulman des prisons.  Les formations doivent se gÊnÊraliser . Mais tous critiquent le manque de consultation des aumôniers par le ministère concernant ce projet.  Il faut nous Êcouter, et d’abord parler de notre statut ! , s’exclame le pasteur DeymiÊ.  On dirait que le ministère ne connaÎt pas la vie sur le terrain : nos besoins n’ont pas ÊtÊ entendus . Un reproche partagÊ par le Père Jean-Marie Onfray, responsable du pôle SantÊ à la ConfÊrence des Évêques de France pour qui  on ne nous demande jamais notre avis . Pourtant, en 2015, les discussions  avaient bien dÊmarrÊ , selon le pasteur DeymiÊ, avec notamment un dialogue entre les diffÊrents cultes.
Ces formations doivent comprendre 120 Ă 160 heures de cours
C’est donc une  occasion manquÊe , selon le pasteur, regrettant un moment qui aurait pu donner lieu à une  construction collective  avec les autres cultes. D’autant qu’il juge  très positif  le fait d’avoir une formation, et ne s’oppose donc pas à ce que l’État propose un tel dÊcret.  Cela fait d’ailleurs plusieurs annÊes que nous avons un DU [Diplôme Universitaire] pour nos aumôniers, centrÊ sur la pratique, mais il n’a pas ÊtÊ homologuÊ , regrette-t-il. De son côtÊ, le ministère indique n’avoir jamais reçu de demande d’agrÊment de ce DU sur lequel il ne dispose  même pas d’informations exhaustives . En effet, pour être reconnus comme des  DU sur la laïcitÊ , ces formations doivent comprendre 120 à 160 heures de cours sur le fait religieux, le fonctionnement des institutions françaises ou le dialogue interreligieux.
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Un nombre d’heures  trop ÊlevÊ , selon le pasteur DeymiÊ, qui demande  une cinquantaine d’heures  au maximum, ou un système d’Êquivalences qui permettrait de faire reconnaÎtre des diplômes prÊexistants. La question des Êquivalences est Êgalement au cœur des prÊoccupations des catholiques.  Tant qu’il n’y a pas les mesures d’application [qui devraient paraÎtre procainement dans un arrêtÊ, NDLR], je dis à mes collègues de ne pas s’exciter, mais la question de la validation de nos formations nous inquiète quand même , reconnaÎt le Père Onfray.  Cela va compliquer la vie et le recrutement des aumôniers pÊnitentiaires , ajoute le Père Jean-François Penhouet, aumônier gÊnÊral catholique des prisons, secondÊ par Hassan el-Alaoui, son homologue musulman. InquiÊtude infondÊe, selon le ministère de l’intÊrieur.  L’usager ne doit pas être pÊnalisÊ , assure-t-on place Beauvau, et  nous allons trouver une solution avec des Êquivalences et des passerelles . Seize  diplômes universitaires de laïcitÊ  existent dÊjà en France, notamment à Strasbourg, Aix, Lyon et Montpellier. D’autres universitÊs pourront faire homologuer leur diplôme si celui-ci respecte  des critères d’horaires et de contenus  ainsi que la charte d’homologation dÊjà existante.
peine de mort . Mais la semaine dernière – alors que l'Arkansas terminait l'exÊcution de quatre condamnÊs juste avant que l'un de ses mÊdicaments d'injection mortelle expire –, la Commission d'examen de la peine de mort d'Oklahoma a recommandÊ que le moratoire soit prolongÊ. [‌]
Trouver un meilleur moyen
Selon le rapport approfondi de la Commission, beaucoup de rÊsultats sont dÊrangeants et les membres de la Commission se demandent si la peine de mort ne pourrait pas être administrÊe de telle façon qu’aucune personne innocente ne meurt. Dans certains cas,  les procureurs d'Oklahoma ont utilisÊ un langage incendiaire pour minimiser le sens des responsabilitÊs des jurÊs dans les affaires capitales, comme invoquer Dieu et la Bible en plaidant pour la peine de mort , selon une dÊcouverte citÊe à la page 81 du document de 272 pages. Le groupe a notÊ que l'Oklahoma - avec 112 condamnations à mort prononcÊes depuis la rÊintÊgration de la Cour suprême des États-Unis en 1976 bÊnÊficie du taux d'exÊcution par habitant le plus ÊlevÊ du pays. Cependant, la dernière exÊcution de l'Êtat, datant de janvier 2015, avait fait les manchettes Les aumôniers en chiffres de la presse internationale lorsqu'un journal avait rÊDans les prisons. Au 1er janvier 2015, selon le mi- vÊlÊ neuf mois plus tard que les mauvais mÊdicanistère de l’intÊrieur, les prisons françaises comptaient ments avaient ÊtÊ utilisÊs pour exÊcuter Charles 1 628 intervenants d’aumônerie, dont 972 bÊnÊvoles. Frederick Warner. Le culte catholique est le plus reprÊsentÊ, avec 760 au- [‌] môniers. Viennent ensuite le culte protestant (377 interTrouver la justice venants) et le culte musulman (193 intervenants). Connie Johnson, la prÊsidente de la Coalition d'OkDans les armÊes. 200 aumôniers catholiques serlahoma pour abolir la peine de mort, a dÊclarÊ que vent sous les drapeaux, ainsi que 76 protestants, 35 les conclusions de la Commission  avaient ouvert musulmans et 30 israÊlites, dont la majoritÊ exerce à toutes sortes de possibilitÊs pouvant conduire à la temps partiel. 16 aumôniers sont dÊployÊs en permajustice . Cette ancienne sÊnatrice d’État dÊmocrate, nence en opÊration extÊrieure. est membre de longue date de l'Église, the Church of Dans les hôpitaux. Aucun recensement n’est dispo- the living God, à Oklahoma City. Son frère a ÊtÊ une nible mais tous les hôpitaux doivent disposer d’une victime de meurtre. Elle a dit avoir pardonnÊ à Êquipe d’aumôniers pluri-confessionnelle. Le culte ca- l'homme qui a tuÊ son frère, tout comme elle croit que tholique dispose d’environ 1 200 aumôniers hospita- JÊsus est mort pour que ses propres pÊchÊs puissent liers, selon la ConfÊrence des Êvêques de France. être pardonnÊs.  En tant qu'abolitionniste, je peux parler en ayant vÊcu une perte , a dÊclarÊ Connie Johnson.  Quand les gens me disent : Vous penseriez autre(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, France ment si quelqu'un tuait un de vos proches, je peux rÊOklahoma City, États-Unis - Les États fondamenta- pondre : Mon frère a ÊtÊ victime de meurtre et la listes remettent en question la peine de mort peine de mort n'est pas le bon moyen de punir son La plupart des habitants de l’État d’Oklahoma croient agresseur . que le diable est rÊel. Le reprÊsentant de l'État, Mike L'ancien gouverneur Brad Henry, un dÊmocrate Ritze, pense que c’est la raison pour laquelle ils sou- dont l'administration a prÊsidÊ plus de 40 exÊcutions tiennent largement la peine capitale, en dÊpit des pro- de 2003 à 2011, a ÊtÊ l'un des trois coprÊsidents de blèmes très mÊdiatisÊs liÊs aux substances la commission qui a examinÊ la sentence pour onze injectables mortelles qui ont incitÊ les fonctionnaires personnes. Brad Henry, qui a enseignÊ l'Êcole du dide l'État à mettre un moratoire temporaire sur les exÊ- manche à l'Église baptiste de sa ville natale avant de cutions en 2015. travailler pour l’administration, a dÊcrit la pagaille pro Notre population a la foi et nous croyons qu'il y a voquÊe par les injections lÊtales qui ont donnÊ lieu à du mal dans le monde , a soulignÊ Mike Ritze, un l'enquête comme à des manifestations. diacre baptiste du Sud qui a coÊcrit une mesure propeine de mort soutenue par 66% des votants lors des Des problèmes dans le processus  Il y a des problèmes systÊmiques tout au long Êlections gÊnÊrales de novembre 2016.  Nous croyons en un diable et nous croyons en un Dieu , du processus de peine de mort, à commencer par a ajoutÊ le lÊgislateur rÊpublicain.  Par consÊquent, les interrogatoires, les identifications des tÊmoins les habitants de l’Oklahoma sont très favorables à la oculaires ainsi que les diverses techniques mÊdico-
SociĂŠtĂŠ, Analyses
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lÊgales qui ont ÊtÊ utilisÊes comme science valable , a expliquÊ Brad Henry aux journalistes.  Dans la commission, il y avait des membres pour l'abolition de la peine de mort. D’autres Êtaient des dÊfenseurs fidèles de ce procÊdÊ. Mais ce que nous avions tous convenu, c’Êtait que la peine de mort devait se faire correctement , a ajoutÊ l'ancien gouverneur. [‌] À l'Êchelle nationale, le soutien à la peine de mort a actuellement atteint son niveau le plus bas depuis quarante ans : 49% des AmÊricains sont pour cette pratique et 42% sont contre, selon le Pew Research Center. Les deux tiers des États-Unis ont interrompu les exÊcutions ou les ont complètement arrêtÊes, selon le Centre d'information sur les peines de mort. Mais en Oklahoma, oÚ 4 rÊsidents sur 5 se qualifient de  très religieux  ou de modÊrÊment religieux, selon les sondages Gallup – la plupart d’entre eux considèrent la peine de mort comme une forme de punition. [‌]
GĂŠnĂŠrer la peur
 La perspective d’une peine de mort est nÊcessaire , a dÊclarÊ Bill Hulse, dont la congrÊgation baptiste du Sud compte en moyenne 700 personnes prÊsentes le dimanche.  Je sais que la prison n’est pas un endroit idÊal, mais pour certaines personnes, ce n'est pas une punition importante. Elles y ont la tÊlÊvision par câble, des soins mÊdicaux et trois repas par jour . Toutefois, les dirigeants religieux qui s'opposent à la peine capitale ont exprimÊ l'espoir que le rapport de la Commission amènera la majoritÊ des habitants de l’Oklahoma à reconsidÊrer leur position.  J'espère que notre État finira par compter sur d'autres moyens disponibles pour administrer une peine juste sans recourir à des mesures mortelles , a dÊclarÊ Paul S. Coakley, l'archevêque catholique romain d'Oklahoma City.  Nous ne mettons pas fin au cycle de violence en commettant plus de violence. Dans tous ces crimes, nous avons perdu une vie et la peine de mort ne sert qu'à dÊvaloriser davantage la dignitÊ humaine , a-t-il ajoutÊ.  La justice ne peut jamais être rÊalisÊe en tuant un être humain . Jon Middendorf, le pasteur responsable de l’Église, the First church of the Nazarene, à Oklahoma City, a dÊclarÊ qu'il s'opposait à l'avortement et à la peine de mort. Sa congrÊgation ÊvangÊlique progressive compte 1 300 membres et prÊvoit que le soutien à la peine de mort diminuera, même en Oklahoma, oÚ les jeunes chrÊtiens gagnent du pouvoir.  Je pense que les choses sont en train de changer parce que les nouvelles gÊnÊrations ressentent une frustration avec une plus ancienne, plus fondamentaliste et plus lÊgaliste vision de l'ÊvangÊlisme .
Commission paritaire : renouvellement en cours DÊpôt lÊgal N° 79 – CAB – 019 PrÊfecture de Seine-et-Marne Impression : Syren System Melun 10, rue Saint-Etienne
(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, France Paris, France - En France, 3 % des mariages sont des unions homosexuelles On dispose dÊsormais d’une vue prÊcise de l’ampleur des unions homosexuelles en France. Quatre ans après l’entrÊe en vigueur de loi Taubira, ces dernières restent, au final, très limitÊes en nombre. PrononcÊes surtout dans les grandes villes – et notamment à Paris –, elles concernent surtout les couples de femmes. DÊcryptage. Les premières unions homosexuelles ont ÊtÊ scellÊes dans la foulÊe de la loi Taubira, promulguÊe le 17 mai 2013. On avait recensÊ cette annÊe-là pas moins de 7 324 mariages entre personnes de même sexe. Après un pic l’annÊe qui a suivi – 10 399 unions prononcÊes –, leur nombre a ÊtÊ decrescendo ensuite : 7 751 en 2015 et quelque 7 000 en 2016 (1).  Beaucoup de couples, notamment ceux ayant une longue vie commune derrière eux, se sont mariÊs dans la foulÊe de la loi, explique Martine Gross, chercheuse en sciences sociales au CNRS. Les choses se sont stabilisÊes depuis. Ces mariages ont dÊsormais atteint leur rythme de croisière en tournant autour de 7 000 par an en moyenne. 
Des mariages trois fois plus nombreux Ă Paris
Les unions homosexuelles s’avèrent donc ultra-minoritaires. Elles ont, lors du pic de 2014, reprÊsentÊ 4,4 % du total des mariages cÊlÊbrÊs en France. Un record. Depuis, seules 3 % des cÊlÊbrations en mairie concernent des personnes de même sexe. Voire lÊgèrement moins en 2016‌ Autre constat : Les couples de même sexe convolent surtout dans les grandes villes. En 2013, 23 % de ces unions ont ÊtÊ cÊlÊbrÊes dans des mÊtropoles comptant plus de 200 000 habitants. Paris constitue un cas à part, puisque près d’un mariage sur 10 concerne des personnes de même sexe.  C’est un chiffre à rapporter au nombre de couples homosexuels, prÊsents en plus grand nombre dans les grandes villes et, a fortiori, dans la capitale, estime Martine Gross. L’homosexualitÊ y est mieux vÊcue qu’ailleurs du fait de la diversitÊ et de l’anonymat. Elle y est aussi mieux acceptÊe. 
L’inconnue du nombre d’adoptions
Les femmes homosexuelles convolent, statistiquement, davantage que les hommes.  L’enjeu de l’adoption l’explique en partie, analyse Martine Gross. Le mariage permet en effet d’adopter l’enfant de son conjoint et de sÊcuriser juridiquement les liens avec lui.  Les enfants se retrouvent ainsi majoritairement dans les couples de femmes, celles-ci pouvant recourir à l’aide mÊdicale à la procrÊation (PMA), tandis que les hommes dÊsireux d’être parents ne peuvent pas plus compter sur cette technique que sur la GPA, interdite en France, ou sur l’adoption internationale, qui leur est largement fermÊe.
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