05/2020 Compassion et conflit Page 10 Le Sabbat mondial des réfugiés Page 20 Le coronavirus Page 27
L’Église à laquelle je désire appartenir est…
COMPATISSANTE
L’Église à laquelle je désire appartenir est…
COMPATISSANTE 10 Compassion et conflit
Gerald A. Klingbeil
12 Le modèle de Jésus
14 Miséricordieux envers tous
Shelley Nolan Freesland
Différents auteurs
16 Perspective mondiale Fidèles envers Dieu et son Église Ted N. C. Wilson 18 Au premier plan Ça y est presque ! Sandra Blackmer 20 Foi en action Le Sabbat mondial des réfugiés Sandra Blackmer, Victor J. Hulbert, Corrado Cozzi 22 Session de la GC C’est le business – comme toujours Merle Poirier 23 Place aux jeunes À quelle église appartiens-tu ? Frederick Kimani 24 Rétrospective Les deux principes de la générosité systématique Kevin M. Burton 26 La Bible répond Réflexions sur la méditation 27 Santé & bien-être Le coronavirus 28 « Je vais vous raconter… » La voix de Dieu 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Ah, les fraises !
Le coût de la sollicitude BILL KNOTT
« Mais Jésus répondit : Quelqu’un m’a touché, car j’ai connu qu’une force était sortie de moi. » (Luc 8.46) Je me souviens encore du matin où j’ai appris la vraie signification de la compassion. Pendant mon culte personnel quotidien, je lisais un livre sur les guérisons miraculeuses du Christ. Ainsi, chaque matin, je jouissais d’une compréhension plus profonde du contexte social et culturel des nombreux miracles de Jésus, de la sensibilité remarquable du Seigneur envers les marginalisés de la société, de la volonté du doux Guérisseur d’adapter sa sollicitude aux besoins uniques de chaque individu. Mais lorsque j’ai lu l’histoire de la femme dans la foule qui a été guérie simplement en touchant le bord de la tunique de Jésus, je me suis arrêté pour absorber le point de vue essentiel du commentateur. Il en a coûté quelque chose à Jésus pour guérir la femme souffrante, constatet-il. Une force était sortie de lui, et il le savait. Comme beaucoup de mes confrères adventistes, j’identifiais la « compassion » avec les choses faciles que l’on fait pour servir la communauté – chanter dans des maisons de retraite locales ; collecter des conserves chez les voisins pour les distribuer à ceux qui tombent à travers les mailles du filet de la sécurité sociale ; et dans le cadre de la collecte annuelle, aller de maison en maison en décembre, dans la glace et la neige, pour recueillir des « dollars pour les nécessiteux ». Hormis l’inconfort occasionnel d’une soirée glaciale passée à sonner aux portes, cela ne nous coûte, à mes collègues et à moi, que fort peu ! Nous n’investissons que notre temps libre – notre surplus de temps et d’énergie – et, de façon générale, quand il s’intègre dans nos calendriers de travail, de jeu et d’étude. La compassion telle que nous la pratiquons est certainement une bénédiction pour les personnes âgées et les personnes seules, les familles qui souffrent de tragédies et de pertes, les victimes lointaines de la pauvreté et de la guerre. Mais surtout, elle nous donne ce sentiment chaleureux et confortable de faire quelque chose qui ressemble à la sollicitude de Jésus. Ce matin-là – il y a longtemps – j’ai commencé à prendre conscience du fossé béant entre le don facile de mon superflu, et le don profond de lui-même que Jésus a apporté à ceux qui sont dans le besoin. Comment pourrais-je, selon les mots d’une chanson chrétienne, « offrir quelque chose qui ne me coûte rien » ? Et c’est ainsi que, par la grâce, mon monde a commencé à changer, souvent lentement, parfois ralenti par l’orgueil ou la précipitation. J’en suis venu à considérer la compassion du Christ comme le don de sa sollicitude et de son temps – deux choses qui, pour lui, ont eu un coût, et qui en auront un pour moi aussi. J’en suis venu à chérir les hommes et les femmes pieux qui ont pratiqué la compassion de Jésus en partageant – à un grand coût – leur temps et leur amour avec moi. J’ai vu en eux l’image de mon sauveur et de mon guérisseur, et j’ai appris à prier pour ceux qui ne font pas partie du cercle de mes amis. La compassion, comme toute autre vertu, est toujours un « travail en cours ». Dans la grâce, nous apprenons la signification profonde des choses que nous pensions connaître. Notre vision devient plus claire, nos mains se détendent, notre cœur se réchauffe. Nous ouvrons davantage que nos portefeuilles et nos sacs à main. Et dans le laboratoire de chaque congrégation, nous commençons à pratiquer des compétences en matière de bonté et de don de soi, lesquelles doivent encore s’étendre dans les quartiers, les favelas, les bourgs, les arrondissements, les barrios, et les bidonvilles. L’Église à laquelle je désire appartenir est… compatissante.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2
Mai 2020 AdventistWorld.org
Sur le vif
On aperçoit ici une pierre de forme cylindrique portant une inscription, découverte à Khirbat Ataruz, en Jordanie, dans un temple vieux de 3 000 ans. Cette inscription fait référence à une bataille menée et gagnée par le roi moabite Méscha en révolte contre un roi d’Israël. Il s’agit probablement de la plus ancienne mention écrite connue du nom « Hébreux ». C’est Chang-ho Ji, professeur et archéologue de l’Université La Sierra, et plusieurs étudiants de La Sierra qui ont découvert cette pierre. Photo : Christopher Rollston
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En bref
« Bien que le clergé soit un groupe quelque peu sousétudié, il est essentiel que nous ayons une meilleure idée de son bien-être mental et émotionnel, ainsi que des façons d’atténuer les problèmes lorsqu’ils surviennent. Notre but ultime est de mieux comprendre comment prendre soin de notre clergé et des communautés qu’il dessert, et de les soutenir le mieux possible. » – Martin Shaw, chercheur principal pour une nouvelle étude menée par l’Université AdventHealth en Floride, et par AdventHealth – l’un des plus vastes systèmes de santé confessionnels en Amérique du Nord. L’étude vise à mieux comprendre la santé et le bien-être du clergé.
Session de la Conférence générale de 2020 Avis est donné par la présente que la soixante et unième session de la Conférence générale des adventistes du septième jour se tiendra du 25 juin au 4 juillet 2020, au Lucas Oil Stadium, à Indianapolis, en Indiana, aux États-Unis. La première réunion commencera le 25 juin 2020, à 8 heures. Les délégués dûment mandatés sont instamment priés de respecter l’heure indiquée. Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale G. T. Ng, secrétaire de la Conférence générale
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150 Le nombre de participants à un récent congrès sur le leadership dans le domaine de la santé qui s’est tenu en Inde. La faculté de santé de l’Université de Loma Linda, en collaboration avec Adventist Health International, a organisé cet événement. Y ont participé des dirigeants du secteur de la santé venus de l’Inde, du Népal, du Bangladesh, de la Malaisie, et des ÉtatsUnis. Lors de ce congrès, on a abordé cinq éléments constitutifs du système de santé : la planification stratégique, le développement du personnel, les systèmes d’information sur la santé, les finances, et le leadership. Les participants ont pris part à des consultations avec leurs collègues afin de mieux répondre à certains défis au sein de leur institution.
« Depuis le jour où j’ai été mis en prison, j’ai prié Dieu d’utiliser cette situation pour glorifier son nom devant tout l’Angola. Et c’est exactement ce qu’il a fait. » – Burns Musa Sibanda, trésorier de l’Union des missions du nord-est de l’Angola, lequel a passé 62 jours en prison. Quatre pasteurs, y compris Burns Sibanda et deux laïcs, ont été faussement accusés d’enlèvement et d’extorsion dans une affaire que les dirigeants de l’Église et le gouvernement ont liée à la corruption endémique dans le pays. Lors d’un récent voyage en Angola, Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, a rendu visite à João Lourenço, président de l’Angola, et à d’autres dignitaires pour les remercier de leur intervention dans cette affaire.
Avis de réunion régulière des membres de la corporation de la Conférence générale des adventistes du septième jour Avis est donné par la présente que la prochaine réunion régulière des membres de la Corporation de la Conférence générale des adventistes du septième jour se tiendra au Lucas Oil Stadium, à Indianapolis, en Indiana, le dimanche 28 juin 2020, afin de traiter toute question qui pourrait être soumise à la réunion. Les membres de cette corporation sont les délégués à la soixante et unième session de la Conférence générale. Daisy Jane F Orion Secrétaire corporative
« Notre mission en tant qu’Église est de servir. Nous ne voulons pas que les enfants manquent davantage de journées d’école. » – Jose Rodríguez, président de l’Union des fédérations portoricaines. Suite à une série de séismes au début de 2020, lesquels ont entraîné la fermeture de 800 écoles publiques, l’Église adventiste de Porto Rico a offert d’inscrire gratuitement des enfants dans ses différentes écoles d’église. Plus de 130 enfants ont été inscrits. Certaines des écoles d’église partiellement détruites ou endommagées ont décidé de terminer l’année scolaire dans des tentes temporaires qu’on a spécialement montées pour le reste de l’année scolaire.
En bref
2 150 Le nombre de mètres carrés de la nouvelle École nationale adventiste en Jordanie, au Moyen-Orient. Cette école, laquelle fonctionne depuis 78 ans en Jordanie, a récemment doublé sa taille en raison de l’élargissement de son programme. Ce programme inclura désormais des cours parascolaires sur la santé, des cours de langue et de musique pour la communauté locale. Les cours de musique et d’anglais seront également offerts par l’école, laquelle est située dans un quartier très achalandé de restaurants et de magasins, près du centre-ville d’Amman.
Le 29 janvier 2020, des dirigeants de l’Église et d’autres dignitaires ont coupé le ruban rouge à l’École nationale adventiste à Amman, en Jordanie. Photo : Chanmin Chung, MENA
Un Dieu personnel
On a posé la question suivante aux adventistes du monde entier : « Croyez-vous en un Dieu personnel qui cherche à établir une relation avec les êtres humains ? » Source : Sondage de 2018 auprès de l’effectif mondial, n = 57,520
« Nos frères et sœurs en Chine comptent chaque jour sur la force du Seigneur. Ils font aussi l’impossible pour soutenir les hôpitaux et les travailleurs de la santé de première ligne pendant cette période difficile. » – Robert Folkenberg Jr, président de l’Union de la mission chinoise de l’Église adventiste, dans un message annonçant le décès du premier membre de l’Église adventiste en Chine, imputable au nouveau coronavirus COVID-19.
Correction
73,5 % Fortement d’accord
2,9 % Je ne suis pas sûr
20,5 % D’accord
1,5 % En désaccord 1,6 % Fortement en désaccord
Dans le numéro de mars (p. 24), nous avons mal identifié la femme de John Loughborough. Sa première femme, Maggie, est morte en 1875, soit trois ans avant le service de John en Angleterre. Il a épousé en secondes noces Anna Driscoll Loughborough. C’est elle que l’on voit debout derrière lui.
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Actualités
Lutte contre le réchauffement climatique : il est essentiel de réduire la consommation de viande
Selon une étude, un changement de régime permettrait de réduire les gaz à effet de serre ainsi que l’utilisation des terres et de l’eau.
Larry Becker, Service des Nouvelles de l’Université de Loma Linda
Selon une recherche menée à l’Université de Loma Linda, l’adoption d’un régime végétarien à l’échelle mondiale aurait un impact significatif dans la lutte contre le réchauffement climatique et autres préoccupations environnementales. La production alimentaire a été identifiée comme un facteur majeur de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Elle consomme 70 pour cent de l’eau douce et est responsable de 80 pour cent de la déforestation mondiale. L’amélioration de la technologie agricole et la réduction des déchets alimentaires ont été présentées comme des solutions potentielles à ces préoccupations environnementales. Mais Joan Sabaté, professeur de nutrition et d’épidémiologie à la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda, a constaté que des changements dans les choix alimentaires et dans les modèles d’alimentation auraient un effet positif bien plus important sur la durabilité environnementale. « Vegetarian diets : Planetary Health and Its Alignment With Human Health » [Régimes végétariens : la santé planétaire et son alignement sur la santé humaine] est une méta-analyse de 49 études publiées qui se focalisent sur l’impact des régimes végétariens et végétaliens sur les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation de l’eau et du sol. En combinant les données de ces 49 études, Joan Sabaté a constaté que le passage des normes alimentaires
actuelles aux régimes ovo-lacto-végétarien et végétalien réduirait les niveaux de gaz à effet de serre de 35 pour cent en moyenne, l’utilisation du sol pour la production alimentaire de 42 pour cent en moyenne, et celle de l’eau à des fins agricoles de 28 pour cent en moyenne. « De nombreuses autres études ont démontré clairement les avantages des régimes végétarien et végétalien pour la santé. Cette analyse confirme que le passage à ces types de régime alimentaire est également très respectueux de l’environnement », a déclaré Joan Sabaté. Joan Sabaté dirige le programme de recherche sur la nutrition environnementale à la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda. Ce programme explore les interrelations entre les impacts environnementaux et sanitaires des choix alimentaires et cherche, en fin de compte, à améliorer la durabilité, la santé, et l’équité des systèmes alimentaires. Il est l’éditeur du livre Environmental Nutrition : Connecting Health and Nutrition With Environmentally Sustainable Diets, publié en 2019. Un signe précurseur de l’engagement croissant des gens à modifier leur régime alimentaire en raison des préoccupations climatiques est apparu plus tôt en 2020. En choisissant de servir des repas entièrement végétaliens à des centaines de célébrités et d’invités, deux cérémonies prestigieuses de remise de prix de l’industrie du divertissement - les Golden Globes
Photo : Sven Scheuermeier 6
Mai 2020 AdventistWorld.org
Awards et les Screen Actors Guild Awards – ont suscité une sensibilité publique accrue et favorisé le dialogue au sujet du lien entre l’agriculture durable et le changement climatique. Bien que le domaine des régimes alimentaires durables et des impacts environnementaux n’en soit qu’à ses débuts, Joan Sabaté a participé à de nombreuses études de recherche, lesquelles montrent un lien évident entre le régime alimentaire et les facteurs climatiques. En 2017, il a fait partie d’un groupe qui a publié une étude bien connue sur les avantages climatiques du remplacement de la viande par des haricots dans les régimes alimentaires. Joan Sabaté et d’autres chercheurs travaillant dans le cadre du programme de nutrition environnementale de l’Université de Loma Linda ont publié plus de 30 articles qui examinent la relation entre les choix alimentaires, la durabilité environnementale, et la santé de la population. Selon Joan Sabaté, il faut des recherches supplémentaires sur la manière dont les changements dans les approches agricoles ont un impact sur l’environnement dans les pays à faible et à moyen revenu. Il souligne également la nécessité de mener des recherches pour faire la comparaison entre les grandes exploitations agricoles et les petites exploitations familiales. « Dans les sociétés où la consommation quotidienne de viande est la norme sociale, la réduction drastique de la consommation de viande est un défi majeur », a déclaré Joan Sabaté. En outre, l’élimination de la viande dans les pays à faible et à moyen revenu pourrait avoir des effets négatifs sur la situation nutritionnelle déjà marginale de ces populations. »
Actualités
Deux missions de la Papouasie-Nouvelle-Guinée fondent près de 800 congrégations en 2019
Selon les dirigeants de l’Église, les programmes de lecture de la Bible et les écoles du sabbat annexes ont fait leurs preuves.
Maryellen Fairfax, Adventist Record
En PapouasieNouvelle-Guinée (PNG), les participants à la formation des pasteurs se sont réjouis de lire la Bible ensemble. Photo : Danijela Schubert Facebook, Adventist Record
Selon les données recueillies lors de récentes réunions de pasteurs et de formations au discipulat qui se sont tenues en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), l’Église a connu une croissance significative au cours des 12 derniers mois grâce à la mise en place du programme Discovery Bible Reading (DBR) [À la découverte de la Bible]. En voici un bref aperçu : la Mission Simbu de l’est des Highlands a établi au cours de l’année dernière 592 « églises-antennes », et la Mission Madang Manus, elle, en a établi 185. Les responsables de l’Église ont formé les églises de la PNG à mettre en place des stratégies claires et simples pour le discipulat, dont la méthode DBR, que suivent presque toutes les nouvelles églises-antennes et les écoles du sabbat annexes dans le pays. « Dans ces villes et ces régions de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le discipulat se multiplie là où l’on suit les méthodes simples, reproductibles, et gratuites de Jésus », a dit Peter Roennfeldt, lequel a dirigé certaines des formations de discipulat. « Au cours des trois dernières années, l’équipe du Ministère du discipulat (DMT) de la Division Pacifique Sud a constamment utilisé la méthode DBR comme fondement. Maintenant,
on assiste à une multiplication de nouveaux groupes. » Dans la Mission Simbu de l’est des Highlands, 222 églises organisées ont établi, entre elles, 592 églises-antennes, ainsi que des groupes et des petits groupes. La plus grande partie de cette croissance s’est produite au cours de l’année dernière, grâce à la création intentionnelle d’écoles du sabbat annexes. « Les écoles du sabbat annexes sont dirigées par des équipes de l’École du sabbat régulière. Ces équipes réunissent des familles près de leurs maisons. Là, elles chantent et lisent les Évangiles en utilisant la méthode DBR », a expliqué Peter Roennfeldt. Au total, 158 des 222 églises organisées dans la Mission Simbu de l’est des Highlands se sont restructurées pour faciliter l’établissement d’écoles du sabbat annexes, divisant leurs classes en groupes plus petits selon leur situation géographique. Dans la Mission Madang Manus, l’histoire se répète. En effet, 62 églises organisées ont établi 185 nouvelles églises entre elles. Au total, 51 des 62 églises organisées de la Mission Madang Manus se sont restructurées pour faciliter les écoles du sabbat annexes. « Les données font état d’une mul-
tiplication étonnante résultant d’un équipement progressif sur trois ans », a déclaré Christina Hawkins (directrice de l’équipe du Ministère du discipulat de la Division Pacifique Sud), laquelle a assuré la formation à Goroka. « La constance est payante pour le Royaume. » Outre Peter Roennfeldt et Christina Hawkins, Danijela Schubert, Nick Kross et Leigh Rice ont également tenu pendant 2020 des formations dans toute la PNG, notamment à Madang, sur l’île de Manus, dans les villes suivantes : Alotau, Goroka, Wewak, Vanimo, Port Moresby, ainsi qu’à la Fédération du centre de la Papouasie. « À Madang, j’ai vu des gens affluer de toute la province, certains pendant la nuit, pour assister à la formation, a déclaré Danijela Schubert. Ils ont dormi dans de petites tentes, se sont entassés dans de petites salles de classe, sous les arbres, autour du bâtiment sur du béton. Quelle consécration extraordinaire ! » Les présentateurs se sont concentrés sur la mise en place de stratégies claires et simples de discipulat, dont la méthode DBR et d’autres processus simples, le recrutement d’anciens pour baptiser, la tenue régulière de services de communion en différents lieux, et l’introduction de nouvelles ressources. AdventistWorld.org Mai 2020
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Coup d’œil sur… la Division intereuropéenne (EUD)
178 829 Effectif de la Division intereuropéenne au 30 juin 2019
« On ne peut réussir si on ne s’arrête pas aux besoins de la société environnante. Il faut être attentif à la manière de toucher le cœur de ceux avec qui on entre en contact. » – Mario Brito, président de la Division intereuropéenne (EUD), s’adressant au comité exécutif de l’EUD. Il a souligné la mission de l’Église et appelé les dirigeants et les membres à être cohérents dans l’accomplissement de cette mission, et à se focaliser sur ce qui unit l’Église.
« Ne critiquez pas ceux qui font des sécularisés de nouveaux disciples. Ce n’est qu’une façon différente de prêcher l’Évangile. » – Wayne Krause, directeur de l’établissement d’églises, du discipulat, et d’« Opération métropoles » dans les villes de la Division Pacifique Sud. Wayne Krause a été invité à prendre la parole devant le comité exécutif de l’EUD au sujet du ministère contextualisé envers les sécularisés.
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Le nombre d’années pendant lesquelles l’Église adventiste en Allemagne a participé à un travail organisé pour la communauté des sourds à la Grindelberg Advent House, à Hambourg, en Allemagne. La commémoration du centenaire a célébré les réalisations de ce ministère et a attiré l’attention sur la situation des malentendants au sein de l’Église adventiste.
« Quand on voit le comportement altruiste de ces Explorateurs, on peut être sûr que la sensibilité aux besoins d’autrui fait partie de leur caractère. » – João Martins, directeur exécutif d’ADRA Europe, à propos des Explorateurs qui se sont réunis pour le camporee des Explorateurs de l’EUD. Les Explos ont gagné des récompenses (appelées talents) pour leur participation à différentes activités tout au long de l’événement. On leur a ensuite proposé de les dépenser pour eux-mêmes ou de les donner à ADRA pour un projet spécifique. Les enfants ont fait don de 76 951 talents, soit près de huit fois l’objectif initial. (^-)
« Pour l’Église adventiste, impliquer les jeunes dans l’évangélisation par les médias est, à coup sûr, le meilleur investissement. » – Corrado Cozzi, directeur de la communication de l’EUD, à propos d’une Académie des médias organisée en Bulgarie pour améliorer l’utilisation des compétences en communication afin d’atteindre les gens avec l’Évangile. Les orateurs invités ont parlé du rôle des médias dans les activités d’évangélisation ; de la façon de faire paraître les événements de l’église locale dans les nouvelles ; de la façon d’éviter le piège de la fausse info ; et enfin, de la façon dont membres et bénévoles de l’Église pourraient devenir des employés des médias à plein temps.
Jonathan Tejel, directeur de la jeunesse de l’EUD, aide à montrer les « talents » que les jeunes Explorateurs régionaux ont donnés pour soutenir un projet de responsabilité sociale. Photo : courtoisie d’ADRA Europe 8
Mai 2020 AdventistWorld.org
Point de vue
Division transeuropéenne
Photo : Clay Banks
Préjugés raciaux antérieurs : la Division transeuropéenne présente ses excuses Après une série de consultations et un temps de réflexion, la Division transeuropéenne a présenté des excuses officielles. En 2019, la Division transeuropéenne a célébré le 90e anniversaire de sa formation en tant que région de la Conférence générale. D’abord établie sous le nom de Division nord-européenne, elle a subi au fil des ans plusieurs reconfigurations. D’une unité principalement basée en Scandinavie et dans les îles britanniques, elle s’est développée pour englober aujourd’hui les pays du centre et du sud-est de l’Europe. Au fil des décennies, elle a également eu un impact missionnaire spécifique en Afrique de l’Ouest, au Pakistan, et au Moyen-Orient. Si l’héritage de notre division était européen, en revanche, le don de la mission depuis nos pionniers jusqu’à aujourd’hui a fait de notre division une entité hautement multiculturelle et diversifiée. Cette entité se compose de 22 pays et d’une multitude de cultures plus grande encore – chacune dotée de sa propre richesse et devant être valorisée et prise en considération dans nos congrégations. Pourtant, malheureusement et trop souvent, l’ampleur de la diversité ne conduit pas toujours à une richesse de l’unité, ou forcément à une richesse de compréhension. Alors que nous avons célébré nos 90 ans d’histoire de mission et d’évangé-
lisation – même à travers les difficultés entraînées par les deux guerres mondiales, des conflits régionaux, et la persécution à l’époque communiste, nous notons d’autres parties de notre histoire que nous regrettons sincèrement. Nous reconnaissons qu’un parti pris inconscient, l’ignorance, les préjugés, les craintes, les ressentiments et les soupçons ont affecté l’Église, plus particulièrement au sein de l’Union des fédérations britanniques. À cet égard, Ellen White est claire : « Le cœur de Christ en est affligé. » Elle poursuit : « Nous avons le même Père céleste et le même Rédempteur, lequel nous a aimés et s’est donné pour nous tous sans faire de distinction. » Puis, elle insiste : « Quand l’amour du Christ sera entretenu dans le cœur comme il se doit, […] il n’y aura ni caste, ni orgueil national. Personne ne fera de différence en raison de la couleur de la peau. » Enfin, elle conclut : « La couleur de la peau n’est pas un critère de la valeur de l’âme. […] Dieu nous a pris – toutes classes, toutes nations, toutes langues, […] et nous a fait entrer dans son atelier où il nous prépare à occuper une place dans son temple*. » Nous ne pouvons, évidemment, récrire l’histoire. En tant que dirigeants de la Division transeuropéenne, nous reconnaissons que, par le passé, des mesures contraires à l’idéal divin ont été prises. Nous nous excusons sincèrement pour les échecs de l’Église à cet égard. Alors que nous nous focalisons sur la mission à travers la riche diversité géographique, culturelle, historique et en constante évolution de notre division, nous nous engageons à fournir un modèle de leadership dont toutes
les communautés pourront bénéficier indépendamment de leurs origines, et de la même manière que Jésus a modelé les relations positives – que ce soit avec l’éminent Nicodème, la Samaritaine méprisée, le mendiant aveugle rejeté, ou Simon le pharisien. Ces exemples, que l’on retrouve dans les Évangiles, conduisent à la merveilleuse prière d’unité de Jésus consignée dans le 17e chapitre de l’Évangile de Jean : que nous puissions être un, unis, tout comme le Fils et le Père sont un. Nous aspirons à une telle unité ; nous la désirons et la recherchons de tout notre cœur. Bien que nos excuses soient profondes, nous reconnaissons qu’elles ne suffisent pas. Nous devons travailler vigoureusement et intentionnellement pour éradiquer toute trace de préjugé et d’intolérance. Avec les dirigeants, les présidents des champs et le comité exécutif de notre division, nous revoyons actuellement nos politiques et nous focalisons sur notre cadre stratégique pour les cinq prochaines années, afin d’améliorer nos processus de leadership et de prise de décision. En tant que dirigeants de la Division transeuropéenne, nous prions pour que les adventistes de cette division puissent vraiment « être un » – pour que nous incarnions l’union du Père, du Fils, et du Saint-Esprit ; pour que nous « revêtions l’amour » ; pour que nous réalisions « une parfaite unité » alors que nous laissons Dieu nous modeler dans son atelier, indépendamment de notre classe, race, sexe, nationalité ou langue ; pour que nous puissions achever ensemble la mission que le Christ nous a confiée. * Ellen G. White à W. S. Hyatt, 15 février 1900.
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L’Église à laquelle je désire appartenir est…
COMPATISSANTE
L
e vénérable dictionnaire anglais Merriam-Webster définit ainsi la compassion : « Conscience empathique de la détresse d’autrui associée à un désir de la soulager »1. Et en voici quelques antonymes : « Insensibilité, froideur, dureté de cœur, sans cœur ». Personne n’aime être traité d’« insensible » ou de « sans cœur » ! Mais on se demande fréquemment à quoi ressemble vraiment la compassion. Les réponses des politiciens et des chefs religieux aux crises de réfugiés incessantes à l’échelle mondiale font souvent référence à la compassion. Malheureusement, on est aussi témoin d’autres réactions – peur, rejet, nationalisme. Ce qui est de la compassion pour certains signifie « déserter » pour d’autres. La compassion est un sujet brûlant, semble-t-il – un sujet qui déclenche, bien souvent, des conflits passionnés. « ÉMU DE COMPASSION »
Le ministère de Jésus était riche de compassion – et de conflits. Les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) contiennent de multiples références à la compassion de Jésus envers ceux qu’il croisait sur son chemin. Alors qu’il parcourait la Judée et la Galilée, Jésus, voyant la foule le suivre, « fut ému de compassion pour elle » (Mt 9.36 ; voir aussi Mc 6.34). Cette compassion était une réponse aux besoins de ceux qui l’entouraient.
Compassion et conflit
Jésus vit cette foule, et sut « qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger » (Mt 9.36). Les moutons peuvent être têtus et stupides – mais si un berger ne s’occupe pas de leurs besoins, ils sont perdus. Jésus voyait vraiment les gens autour de lui. Il ne se contentait pas de jeter un coup d’œil ou d’écumer la foule. Il connaissait les blessures, la culpabilité, le cœur et le corps malades de tous. La compassion le poussait à guérir leurs blessures, à pardonner leurs péchés, à renouveler leur cœur, et à restaurer leur corps (Mt. 14.14). C’est la compassion qui le poussa à nourrir une foule de plus de 4 000 personnes qui l’avaient suivi pendant trois jours (Mt 15.32-38 ; Mc 8.1-10). Mais la compassion de Jésus ne se limitait pas aux foules ou à un « monde » anonyme. Christ s’intéressait à chaque individu. Par exemple, il toucha deux mendiants aveugles à l’extérieur de Jéricho et leur rendit la vue (Mt 20.34). Il toucha et guérit un lépreux qui le suppliait de le purifier (Mc 1.41,42). Le fait de toucher un lépreux le rendit cérémoniellement impur. Il ne pouvait pas entrer dans le temple à moins de passer par la
purification rituelle. Lorsque Jésus vit la douleur d’une veuve dont la mort venait de lui ravir son fils unique (et, par conséquent, son seul soutien financier), sa compassion pour cette femme éplorée le poussa à agir. « Ne pleure pas ! » (Lc 7.13) signifiait en réalité que la mort ne pouvait l’emporter. « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (v. 14) anticipe une victoire certaine. Pendant son séjour terrestre, Jésus a ressuscité un certain nombre de personnes. Ces résurrections ont toutes démontré sa compassion infinie et son engagement à sauver les âmes perdues et moribondes. Jésus connaissait le pouvoir de la compassion. Les mobiles et les attitudes ont profondément marqué son enseignement. Dans l’une de ses histoires les plus célèbres, la parabole du bon Samaritain, le manque de compassion distingue le bon des méchants (Lc 10.33) : c’est le Samaritain, l’étranger détesté, qui a compassion du blessé et prend soin de lui – pas le prêtre, ni le Lévite. Mais dans le judaïsme du premier siècle, ce n’était pas ainsi qu’on racontait les histoires ! Prêtres, Lévites et scribes étaient ceux qui faisaient la volonté de Dieu – du moins, c’est ce qu’ils prétendaient publiquement et continuellement. COMPASSION ET CONFLIT
L’engagement de Jésus envers le leadership juif était complexe. Il prit le temps de nourrir la foi naissante de Nicodème au cours d’une conversation nocturne (Jn 3). Il répondit à la supplication de Jaïrus, chef d’une synagogue locale, en guérissant sa fille (Mc 5.21-43 ; Lc 8.40-56). Il mangea à maintes reprises dans les maisons des pharisiens (Lc 7.36-50 ; 14.1). Jésus savait que le monde entier – y compris les pharisiens, les scribes et les sadducéens – avait besoin de sa grâce. Cependant, il se retrouva souvent en conflit avec les dirigeants juifs. Ces ergoteurs épiaient chacun de ses mouvements ; ils lui tendaient
des pièges et échafaudaient des stratagèmes pour lui faire dire la seule chose qui, au bout du compte, signerait son arrêt de mort. Bien que ne faisant aucun compromis sur les questions en litige, Jésus ne tirait aucune joie des conflits. Il pleurait plutôt sur ceux qui avaient vacciné leur cœur contre l’influence adoucissante du Saint-Esprit (Lc 19.41-44 ; Mt 23.37-39). C’est avec larmes qu’il prononça un jugement contre les dirigeants juifs de son temps (Mt 23.13-39)2. Même s’il ne chancelait jamais sous leurs critiques incessantes, son cœur aspirait à leur transformation. La compassion de Jésus n’englobe pas seulement la nation juive. Son salut vise le « monde » (Jn 3.16). Son dernier commandement, rapporté dans l’Évangile de Matthieu, exhorte ses enfants à « faire de toutes les nations des disciples » (Mt 28.19). Ses offres de grâce ne sont jamais petites ou limitées. LA MENTALITÉ DE JÉSUS
Philippiens 2.5-8 – un hymne décrivant la mentalité et l’attitude de Jésus – est la clé pour comprendre la compassion de Jésus. Le Créateur de l’univers, égal à Dieu, « s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur », et s’est humilié « jusqu’à la mort ». Comment est-ce possible ? Ce genre d’engagement n’est possible que lorsqu’il est motivé par un amour désintéressé, généreux, immuable. Nous voyons des aperçus d’un tel amour lorsque nous parcourons l’histoire de Jésus dans les Écritures. Nous avons des indices de cet engagement tandis que nous voyons Jésus s’engager envers son monde – y compris ses ennemis. L’amour de Jésus, l’amour de Dieu, est le seul moteur viable suscitant la compassion pour un monde déterminé à faire du mal à Christ, et finalement, à le mettre à mort. Ellen White résume admirablement ce type d’amour : « Comparés à l’amour infini de Dieu, tout
Jésus voyait vraiment les gens autour de lui. Il ne se contentait pas de jeter un coup d’œil ou d’écumer la foule. Il connaissait les blessures, la culpabilité, le cœur et le corps malades de tous. l’amour paternel que les hommes se sont manifesté de génération en génération, toutes les marques de tendresse qui ont fait vibrer leur âme, ne forment qu’un tout petit ruisseau devant un océan sans limite. La langue ne peut exprimer l’amour divin, ni la plume le décrire. Vous pouvez en faire le sujet de vos méditations tous les jours de votre vie ; vous pouvez sonder avec ardeur les Écritures, vous pouvez faire appel à toutes les facultés que Dieu vous a données sans arriver à comprendre l’amour compatissant de notre Père céleste qui livra son Fils à la mort pour le salut de l’humanité. L’éternité elle-même ne pourra suffire à nous le révéler complètement3. » C’est ce genre d’amour dont j’ai besoin dans ma vie ! Voir www.merriam-webster.com/dictionary/compassion, consulté le 6 février 2020. 2 Voir Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 618 : « Une pitié divine paraissait sur le visage du Fils de Dieu tandis qu’il jetait un dernier regard sur le temple et sur ses auditeurs. La voix brisée par l’émotion, il s’écria avec des larmes amères : “Jérusalem, Jérusalem […]” ». 3 Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 393. 1
Gerald A. Klingbeil est rédacteur en chef adjoint de Adventist World.
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L’Église à laquelle je désire appartenir est…
COMPATISSANTE Feature
Le modèle de Jésus
A
La compassion – version simplifiée
lors que la dame française masse doucement ses mains rugueuses, Hamia* sent les larmes lui monter aux yeux. Elle est tellement fatiguée, tellement inquiète ! Après avoir quitté son mari, un homme violent, en Afrique du Nord, elle attend maintenant avec anxiété dans un petit village de France. Sa demande d’asile sera-t-elle acceptée ? Reverra-t-elle un jour ses enfants ? Quand elle a été forcée de les laisser derrière, elle a senti son cœur se briser. Mais pendant ces quelques minutes de détente, elle se libère de ses inquiétudes et s’imprègne tant de la tendresse de sa nouvelle connaissance que du parfum de lavande de la lotion. « Le service de massage des mains peut sembler insignifiant, ou même ridicule », dit Marie-Jo Guth, l’une des bénévoles du Ministère des femmes de l’église adventiste d’Anduze qui passe du temps avec Hamia et d’autres femmes du refuge dans le village. « Mais elles aiment vraiment cette possibilité d’avoir un contact physique avec quelqu’un, de recevoir un massage en douceur, et de profiter de conversations paisibles. Toutes ces femmes ont les mains rudes. Leurs mains ne sont pas celles de femmes travaillant à l’ordinateur, mais de femmes travaillant dans les champs ou s’acquittant de travaux de nettoyage. Ces mains usées ne sont pas habituées à la crème pour les mains. C’est beaucoup trop cher pour elles ; c’est un luxe. » L’activité principale de ces rencontres de weekend – lesquelles ont lieu plusieurs fois par année – est en fait la fabrication de cartes et les créations en papier. « Nous choisissons des fournitures aux couleurs très vives, très joyeuses, dit Guth. Ces femmes n’ont aucun revenu, aucun endroit où aller, et dans la plupart des cas, elles parlent à peine 12
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le français. Mais le fait de se concentrer sur une activité créative leur permet de se détourner de leurs problèmes… au moins pour l’après-midi. » UN DON COMPATISSANT
Guth et les autres membres de son église sont un bel exemple de la compassion en action, ce que certains qualifient de don compatissant. C’est la notion familière mais toujours puissante selon le modèle de Jésus : sortir des murs de l’église, passer du temps avec les gens là où ils sont, et répondre à leurs besoins sans autre ordre du jour. Dans la vie ô combien surchargée, il est facile de penser qu’il est impossible d’ajouter une chose de plus au calendrier. Ou bien, on ne sait par où commencer. Voici donc quelques idées pour vous inspirer, et un aperçu des avantages inattendus qui pourraient très bien vous revenir. Construisez sur votre passion. L’un des moyens les plus naturels d’entrer
en contact avec les gens, c’est l’intérêt mutuel. Quels sont vos talents, vos passions ? Votre passe-temps favori peut-il servir vos semblables ? Lorsque Roberto Valencia était professeur de design à l’École des arts et de la communication à l’Université de Montemorelos, au Mexique, lui et ses étudiants ont fait l’expérience d’un service communautaire requérant leurs compétences créatives uniques. Ils ont mis au point un projet visant à fournir des portraits photographiques aux membres de la communauté qui, typiquement, n’ont pas de tels souvenirs. « Il s’agit de personnes à faible revenu qui triment dur pour gagner leur vie au jour le jour. Évidemment, se faire prendre en photo est bien la dernière chose à laquelle elles pensent, explique Roberto. Mais quand de nouvelles générations de familles arrivent, elles veulent savoir d’où viennent leurs parents ou leurs grands-parents. Une photo peut évoquer des tas de choses et être un point de départ pour raconter ces histoires. Les familles avec enfants sont celles qui ressortent le plus dans ma mémoire. Les parents travaillaient dur et ne passaient pas beaucoup de temps avec leurs enfants. Ils ont été reconnaissants pour leurs photos. C’était très spécial pour eux. » Écoutez votre cœur. Ici-bas, les besoins sont innombrables. Une seule personne ne peut les satisfaire tous. Par conséquent, faites une pause et focalisez-vous sur ce que votre cœur vous dicte ! Vous aimez lire et ne pouvez imaginer être illettré ? Il y a sans doute des adultes dans votre communauté qui ont raté l’occasion de maîtriser cette compétence vitale. Votre tutorat pourrait transformer leur monde. Rendre visite à des personnes âgées qui deviennent aveugles et leur faire la lecture est un cadeau inestimable. Privilégiez les petits commencements. Il peut être décourageant de s’engager dans une activité hebdomadaire, ou même mensuelle. Cherchez plutôt des mini-projets ponctuels que vous pouvez entreprendre plus facilement. Les fêtes saisonnières se prêtent
bien à ce genre d’activité. Par exemple, ma sœur et sa fille ont fait des cartes de Saint-Valentin qu’elles ont ensuite distribuées à d’anciens combattants âgés. Pour Noël, elles ont emballé des paires de chaussettes et les ont apportées à un refuge pour sans-abri. Si vous êtes un cycliste enthousiaste et que vous avez un don pour la mécanique, pourquoi ne pas tenir dans votre ville une clinique d’un jour de réparation de vélos ? Une miche de pain maison peut être un bon moyen de démarrer une conversation avec votre voisin. Si vous le préférez, soyez un soldat plutôt qu’un général. Tout le monde n’est pas appelé à être un dirigeant, et c’est parfaitement normal. « Dans différentes activités, on peut avoir différents niveaux d’implication, dit Valencia. J’ai souvent constaté que le simple fait d’être présent encourageait ceux qui ont davantage la capacité d’apporter une aide significative. » Les possibilités de service ne doivent pas forcément s’effectuer toutes dans le cadre de l’église. De nombreuses organisations font un travail extraordinaire et possèdent une expertise approfondie dans le créneau qu’elles ont choisi. En vous associant à elles, vous pouvez accroître leur impact, vivre une expérience d’apprentissage enrichissante, et établir des relations avec vos collègues bénévoles et ceux que vous servez. Comprenez que Jésus est votre partenaire. Beaucoup d’entre nous sont plus ou moins à l’aise de témoigner à voix haute. Sachez que Jésus est toujours à vos côtés. Il vous amènera des gens si vous cultivez un cœur ouvert, et vous donnera les mots à partager lorsque vous leur parlerez. « Lors de nos entretiens avec Hamia, celle-ci a mentionné le nom de Dieu à maintes reprises, dit Guth. Nous avons saisi cette occasion pour lui parler du Créateur, pour lui dire que nous avons le même Dieu. » Préparez-vous à recevoir des bénédictions. « Nous avons tous des défis », déclare Philip Stanley,
directeur de l’action communautaire de l’église adventiste de l’Asie du Sud, au Maryland (États-Unis). « Mais souvent, lorsque nous aidons les gens, lorsque nous entrons en contact avec eux et découvrons leurs circonstances, ces défis s’estompent rapidement. Le service pratique nous transforme. C’est très gratifiant. » Le service à la communauté peut aussi transformer les congrégations. Pendant des années, Philip a organisé des activités de service pour les membres de l’École de sabbat des jeunes adultes, allant de l’alimentation des sans-abris aux voyages missionnaires, en passant par le partenariat avec des organisations nationales. « Souvent, l’église devient une porte tournante pour ce groupe d’âge, explique-t-il. De plus, nos jeunes peuvent se sentir mal à l’aise d’amener un ami non adventiste à nos services religieux. Mais le service à la communauté est une occasion parfaite pour eux d’inviter leurs amis à se joindre à une activité adventiste et à servir ensemble. » Guth se fait l’écho de ce témoignage : « Notre église ne compte qu’une centaine de membres, mais nous avons des activités tous les sabbats et weekends. C’est très attrayant pour les amis non adventistes de nos ados ! Grâce à ces activités, nous avons chaque année deux, trois ou quatre baptêmes. Maintenant, les demandes d’adhésions à notre club d’Explorateurs explosent ! Notre église est désormais trop petite pour nous occuper de tous ces jeunes. » Sortir des murs de votre église pour servir vos semblables ? Vous rendre compte, finalement, que ces murs sont devenus trop petits pour accueillir tous ceux qui veulent rejoindre votre famille d’église ? Voilà une vision qui vaut la peine d’être embrassée ! * Nom fictif
Shelley Nolan Freesland écrit depuis Columbia, au Maryland (États-Unis). AdventistWorld.org Mai 2020
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L’Église à laquelle je désire appartenir est…
COMPATISSANTE
De l’aide aux sans-abris : Tous les mercredis après-midi, Margarita et son équipe distribuent de la nourriture et des vêtements aux sans-abris. Ils leur offrent également une écoute compatissante.
ÉTATS-UNIS
E
Feature
Miséricordieux envers tous La compassion fait partie de notre ADN Lorsque nous nous sommes mis en quête d’adventistes impliqués dans le service à leurs communautés, nous n’avons pas eu à chercher bien loin. Des adventistes dans pratiquement chaque ville et chaque village sont impliqués dans des ministères de compassion. Nous avons choisi les quatre témoignages suivants pour illustrer la créativité et la variété de ceux qui, dans le monde entier, manifestent le caractère compatissant du Christ. – La rédaction ARGENTINE
J
e travaille principalement dans une maison de retraite à Buenos Aires, en Argentine, à titre d’assistante. Cependant, j’ai un second emploi. En tant que directrice des services à la communauté de l’église adventiste de Palerme, je collecte des vêtements et des denrées alimentaires pour les nécessiteux. Chaque mercredi, mon équipe et moi nous retrouvons à l’église locale, et pendant deux heures, nous aidons environ 25 personnes, dont beaucoup vivent dans la région. Nous tenons un registre des présences et notons ce que nous donnons à chacun, pour une distribution aussi équitable que possible. Nous soutenons également d’autres congrégations adventistes. Une semaine, des membres de l’église de Nueva Pompeya, dans le sud de la ville, sont venus prendre tous les vêtements et la nourriture que nous avions collectés pour aider les gens de leur quartier. Par ailleurs, des familles adventistes ont déménagé pour travailler dans le nord de l’Argentine – une région pauvre. Après avoir pris connaissance des besoins de cette région, elles nous ont contactés pour savoir dans quelle mesure nous pouvions les aider. Ce qui importe le plus, ce n’est pas ce que nous faisons, mais la raison pour laquelle nous le faisons. L’objectif de notre équipe est simple : suivre Jésus – ce qui exige non seulement de prêcher la Parole, mais aussi de la traduire en actes, dans le but ultime d’amener les gens à connaître Jésus. En plus de distribuer de la nourriture et des vêtements, nous proposons aux gens des études bibliques. En conséquence directe de ce ministère, chaque année, plusieurs demandent le baptême. Pour nous, la clé est ce verset de l’apôtre Jean : « N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » (1 Jn 3.18)
Margarita Sandoval est coordinatrice du Service à la communauté de l’église adventiste de Palerme, à Buenos Aires, en Argentine.
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Photo : Lisandro Batistutti, ACES
n 2008, lorsqu’une récession a frappé les États-Unis, les membres de l’église adventiste Paradise Valley, à San Diego, en Californie, se sont sentis poussés par Dieu à lancer un ministère alimentaire envers leur communauté. Will James, alors pasteur de l’église, a dit : « Par le biais de ce ministère, nous avons découvert que San Diego abrite plus de 250 000 réfugiés, et que ces réfugiés avaient besoin de bien plus que de nourriture. Par conséquent, nous avons lancé le ministère “Friendships For Hope” (FFH). « FFH se propose de devenir la famille que ces réfugiés ont laissée derrière eux alors qu’ils fuyaient pour sauver leur vie, a expliqué Will. En plus de leur apprendre l’anglais, nous leur offrons une formation professionnelle dans notre boutique d’articles d’occasion, et les accompagnons dans leur apprentissage d’une nouvelle culture. Nous les aidons à se familiariser avec notre système de santé, leur procurons de la nourriture et des vêtements, et leur enseignons même les règles d’hygiène de base. » Au cours des 10 dernières années, FFH a aidé plus de 300 familles à acquérir des compétences linguistiques et professionnelles suffisantes pour qu’elles puissent subvenir à leurs propres besoins et devenir des citoyens productifs. Chaque semaine, FFH distribue plus de 4 500 kilos de nourriture et plus de 400 articles vestimentaires. Cinq jours par semaine, ce ministère offre des cours d’anglais en tant que langue seconde. Grâce à son jardin communautaire, les réfugiés peuvent cultiver des aliments de leur pays d’origine. FFH a changé l’église Paradise Valley à tout jamais ! Des personnes représentant plus de 60 nationalités adorent Dieu ensemble, et participent aux différentes classes de l’École du sabbat – en français, créole, laotien, espagnol, tagalog, et swahili. Pour en découvrir davantage sur ce ministère, consultez le site FriendshipsForHope.org.
GHANA
J
’aime aider mes semblables. J’ai commencé à aider les autres dès mon enfance. Je rassemblais de jeunes enfants et faisais des choses pour eux. Adolescente, je cousais des robes pour les autres. Quand je suis entrée sur le marché du travail, j’ai décidé de consacrer une partie de mon salaire aux défavorisés de ma collectivité. J’étais heureuse de partager ma nourriture. Et quand j’ai connu le Christ, mon désir inné d’aider mes semblables a été poli par son amour. Dieu m’a amenée à choisir une profession dans le domaine du travail social. Avec l’aide de mon mari, nous avons lancé le Club des enfants Ponacka en 2011. Ponacka est un mot indien qui signifie « eaux tranquilles ». Notre but est d’encourager les enfants à devenir des leaders. Notre devise est « Leaders en herbe ». Chaque dimanche après-midi, une soixantaine d’enfants viennent chez nous pendant environ trois heures. Au programme : chorégraphie, musique, développement du leadership, et visites occasionnelles de lieux d’intérêt. Nous avons amené les enfants visiter la Ghana Broadcasting Corporation, pour leur faire découvrir l’émission Curious Minds (Les esprits curieux), dans laquelle des enfants discutent de divers sujets. L’un des enfants a envoyé le message suivant : « Maman, merci pour la formation spéciale que j’ai reçue à Ponacka. Elle me permet de me développer. » Lorsque nous sommes venus habiter à Ashiyie en 2011, nous nous sommes rendu compte que plusieurs familles squattaient des bâtiments Photo: Frederick Asamoah
inachevés. Nous avons référé dix enfants de trois de ces familles à des amis des Pays-Bas qui dirigent une ONG du nom de KAEME. Tous les enfants reçoivent maintenant différents types de soutien de la part des étudiants de l’Université Valley View. Lors d’une visite, nous avons rencontré une fillette de 7 ans pour laquelle nous avions prié. La jeune fille fréquente une école là où et au moment où quelqu’un est prêt à lui enseigner. KAEME est en train de mettre en place une école de six classes qui sera connue sous le nom de « God Is Good Academy », à Agormeda. Les sabbats après-midi, ma famille et moi nous rendons à l’hôpital de Dodowah afin de prier pour les patients. En général, les étudiants en théologie de l’Université Valley View nous accompagnent. Enfin, nous dirigeons une équipe de travailleurs sociaux et de psychologues en collaboration avec le Département de la sécurité sociale. Nous identifions les enfants qui sont dans les orphelinats non parce qu’ils n’ont pas de famille, mais en raison de leur pauvreté. Nous les réunissons à leurs familles et les soutenons afin qu’ils vivent chez eux plutôt que dans une institution. Nous avons réuni 119 enfants de divers orphelinats à Ashanti, dans le Grand Accra, et dans les régions centrales du Ghana. Ces enfants vivent maintenant avec leurs familles dans huit régions.
Helena Obeng-Asamoah est ancienne directrice du Ministère des enfants, du Ministère des femmes, et des Affaires des enfants.
CHINE
E
n janvier 2020, 180 000 Chinois travaillant et faisant des affaires dans la ville de Wuhan sont rentrés chez eux, tous atteints de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Malheureusement, une ville chinoise voisine a remporté la triste palme du plus grand nombre de cas confirmés de ce virus à l’extérieur de la province de Hubei. La quasi-totalité du pays étant mobilisée pour stopper la propagation de la maladie à Wuhan, les institutions médicales des autres villes ont commencé à demander l’aide des communautés locales et mondiales. Nous avons demandé aux membres de la communauté impliqués dans la lutte contre l’épidémie ce que nous pouvions faire pour les aider. Nous avons ensuite encouragé les membres d’église à faire des dons et à prier Dieu de les guider et de les protéger. Nous avons récolté environ 9 000 dollars US et les avons utilisés pour acheter des masques, du désinfectant pour les mains, des lunettes de protection, des thermomètres infrarouges, et des nouilles instantanées. Le 20 février, le premier lot de fournitures et 10 boîtes de nouilles instantanées ont été expédiés au personnel local impliqué dans la campagne dans différents quartiers. Ce petit geste a été salué par la population, le service de police, et les membres de la communauté impliqués dans la lutte contre l’épidémie. Certains de ceux qui ont participé à cette lutte ont exprimé leur volonté d’assister aux services religieux une fois la menace de l’épidémie passée. Quelques-uns ont même accepté Jésus comme Sauveur ! Nous avons été honorés de servir le Christ alors que nous servions notre communauté, à l’instar de la promesse de Jésus : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Mt 25.40)
Cet article est basé sur un rapport reçu de Chine en mars dernier. – La rédaction AdventistWorld.org Mai 2020
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Ce qui suit est une adaptation d’une allocution d’ouverture lors du Sommet mondial du leadership au Cap, en Afrique du Sud, le 4 février 2020. – La rédaction
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Perspective mondiale
Fidèles envers Dieu et son Église Demeurons en Christ
u fil des siècles, avant même la création de ce monde, Dieu a demandé à ses créatures de lui être loyales et fidèles. Mais il ne l’a pas exigé. La fidélité et la loyauté ne se forcent pas. Elles sont des réponses automatiques à la vérité et à l’amour salvateurs de Dieu, lesquels font fondre les cœurs réceptifs dans une soumission humble et entière à Dieu. La fidélité et la loyauté résultent donc de notre relation avec Dieu et de notre amour pour lui. Ce n’est que lorsque Lucifer commença à douter de Dieu que la déloyauté, de façon insidieuse, entra en scène. À la chute de l’humanité, la méfiance et la déloyauté s’infiltrèrent dans l’existence humaine. Elles ne firent que s’accélérer à mesure que Satan répandait ses demi-vérités et son cynisme au cœur même de l’existence humaine et dans le peuple du reste de Dieu – l’Église adventiste du septième jour. Il n’existe qu’un remède à l’infidélité et à la déloyauté : s’humilier devant Christ, l’incarnation même de la fidélité et de la loyauté envers la vérité. La relation personnelle et les bénédictions spirituelles qui accompagnent notre connaissance de Jésus-Christ, de ses enseignements, de sa vérité et de sa mission nous vaccinent contre le virus satanique de la déloyauté et de la rébellion, lequel est en constante évolution. Ce n’est qu’en adoptant la « pensée de Christ » (Ph 2.5-8) et en demeurant en lui – le Cep – à tout moment (Jn 15.1-8) que nous avons, par sa grâce et la puissance du Saint-Esprit, un moyen sûr de nous aligner du côté de la fidélité et de la loyauté envers Dieu. APPELÉS À ÊTRE FIDÈLES
Nous sommes appelés à être loyaux et fidèles envers Dieu, sa Parole, sa vérité, son Église, sa mission, et envers notre vocation de disciples du Christ et de proclamateurs de sa Parole. Alors que nous sommes confrontés aux tout derniers jours de l’histoire de la terre, il est indispensable que nous soyons totalement engagés envers Dieu. La compréhension historiciste et prophétique de Daniel et de l’Apocalypse nous dit que le retour de Jésus est imminent. Dans le cadre du dernier message de Dieu au monde transmis par son peuple élu – l’Église adventiste du septième jour – nous découvrons notre place en termes de fidélité à sa Parole et de loyauté envers sa proclamation. La démonstration ultime de notre engagement personnel envers la vérité biblique tout entière et envers le mandat divin de la proclamer se présentera comme une occasion extraordinaire de proclamer au monde et à l’univers notre fidélité et notre loyauté. Photo : Michal B.
Le peuple de Dieu du temps de la fin subira la même épreuve que celle à laquelle Lucifer a été confronté. En fin de compte, les chrétiens authentiques et fidèles démontreront leur complète allégeance à Dieu, à sa Parole, à sa vérité, à son Église, et à sa mission. Il ne s’agira pas d’une loyauté aveugle, mais d’une loyauté profonde, empreinte d’humilité – d’une loyauté qui ne sera pas influencée par quelque correction politique dominante. Dieu nous appelle à humilier nos cœurs devant lui. Cette fidélité et cette loyauté totales ne participeront pas à une confusion tous azimuts, ni à des revendications égocentriques des droits et de l’importance personnels. Elles ne participeront pas non plus à un relativisme erroné, égocentrique, humaniste et existentiel à l’instar des diverses tendances, y compris des développements ecclésiastiques émergents. UN BUT PRÉCIS
Le peuple de Dieu fidèle et loyal aura un but précis, lequel provient d’une profonde familiarité avec la Bible et les instructions de Dieu tirées de l’Esprit de prophétie. Le peuple du mouvement adventiste proclamera avec une sainte audace la vérité biblique, le message des trois anges (Ap 14.6-12), et celui du quatrième ange (Ap 18.1-4) confiés à l’Église adventiste. Ces caractéristiques et ces messages prévaudront au sein du peuple de Dieu, et démontreront leur loyauté sans filtre ni entrave. Leur loyauté, c’est l’or pur produit quand on s’approprie le message donné solennellement par le Témoin véritable à l’église de Laodicée (Ap 3.14-22) ; c’est le résultat puissant d’une entière et humble confiance en les directives du Saint-Esprit en vue de la démonstration ultime de la fidélité et de la loyauté envers Dieu. Ellen White a écrit : « Je demandai ce que signifiait le criblage que j’avais vu. On me répondit qu’il était causé par le conseil du Témoin véritable à l’église de Laodicée. Ce conseil aura son effet sur le cœur de celui qui le reçoit ; il l’amènera à exalter la vérité. Quelques-uns ne l’accepteront pas ; ils le combattront, et c’est ce qui produira le criblage parmi le peuple de Dieu. J’ai vu que le témoignage du [Témoin véritable] n’a été écouté qu’à moitié. Ce témoignage solennel dont dépend la destinée de l’Église a été considéré à la légère, sinon complètement méprisé. Il doit produire une sérieuse repentance. Tous ceux qui le reçoivent vraiment s’y conformeront et seront purifiés1. » Si nous voulons voir la pluie de l’arrière-saison se déverser dans un proche avenir, nous devons nous humilier et regarder à Christ et à sa justice agissant en nous par sa puissance de justification et de sanctification. Notre soumission à Christ et notre proclamation du témoignage clair de Dieu ouvriront la voie à l’effusion de la pluie de l’arrière-saison du Saint-Esprit. DES EXEMPLES PUISSANTS
Dieu nous donne partout dans la Bible de nombreuses illustrations de fidèles et loyaux disciples : Job, Abraham,
La fidélité et la loyauté résultent de notre relation avec Dieu et de notre amour pour lui. Joseph, Moïse, Josué, Déborah, Samuel, Élie, Esther, Pierre, Jean, Paul, Dorcas, et bien d’autres encore. Dieu utilise également des démonstrations de déloyauté et d’irrespect pour souligner notre besoin d’humilité dans notre service envers lui. L’un des récits les plus dramatiques est celui du prophète Élisée récemment désigné par Dieu, duquel se moque une bande de jeunes (2 R 2.23). Se moquer de qui que ce soit est inapproprié, et manquer de respect aux chefs spirituels revient à s’associer aux efforts malveillants pour déstabiliser l’Église. Élisée affronta donc les moqueurs infidèles et déloyaux en prononçant une malédiction sur eux (v. 24). Deux ours sortirent des bois et tuèrent 42 de ces jeunes. Ellen White nous donne des détails sur cet épisode : « Si le prophète n’avait pas relevé ces railleries, on aurait pu continuer à le ridiculiser et à l’injurier. Or sa mission, qui consistait à instruire le peuple et à le sauver à un moment de grave péril national, risquait d’échouer. Cet acte d’extrême sévérité suffit au prophète pour imposer le respect à tous jusqu’à la fin de sa vie. […] La bonté même doit avoir des limites. Il faut maintenir l’autorité par une ferme sévérité, sinon elle risque d’être accueillie par la raillerie et les sarcasmes. La prétendue tendresse, la cajolerie, l’indulgence témoignées par les parents aux enfants sont les plus grands maux dont souffre la jeunesse. La fermeté, la rigueur, l’intransigeance dans les principes sont des qualités essentielles dans la famille. […] On devrait témoigner aussi de la révérence pour les représentants de Dieu : les pasteurs, les professeurs, les parents qui sont appelés à parler et à agir à la place du Maître. Dieu est honoré en fonction du respect témoigné à ses représentants2. » La fidélité, la loyauté et le respect mutuel de notre part, peu importe notre âge, sont des signes de notre relation directe avec Dieu, alors que nous manifestons les éléments spirituels essentiels que sont la transparence, l’intégrité, la fidélité, la responsabilité, et la loyauté. Reconnaissons pleinement notre besoin du Christ et de sa justice infinie pour former des caractères à sa ressemblance. Tandis que nous entrons dans les derniers jours de l’histoire de la terre et sentons l’urgence de proclamer le message des trois anges et le retour imminent du Christ, puissions-nous être fidèles et loyaux envers Dieu et son Église ! 1 2
Ellen G. White, Premiers écrits, p. 270. Idem., Prophètes et rois, p. 180.
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson. AdventistWorld.org Mai 2020
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Au premier plan
Ça y est presque ! Les éditeurs vont bientôt lancer l’Encyclopedia of Seventh-day Adventists SANDRA A. BLACKMER
A
u cours des cinq dernières années, des érudits et des administrateurs adventistes du monde entier ont collaboré à la production de l’Encyclopedia of Seventh-day Adventists (ESDA) [Encyclopédie des adventistes du septième jour] – un nouvel ouvrage de référence en ligne approuvé par le comité exécutif de la Conférence générale (GC) lors de sa réunion du printemps, laquelle s’est tenue le 14 avril 2015. L’ESDA n’est pas une mise à jour de l’Encyclopédie des adventistes du septième jour, publiée à l’origine il y a plus de 50 ans, soit en 1966, avec une deuxième édition publiée trois décennies plus tard ; il s’agit plutôt d’un tout nouvel ouvrage de référence. Dirigée par David Trim (historien de l’Église adventiste, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la GC, et éditeur de ce projet totalisant 1,6 million de dollars US) et par Dragoslava Santrac (directrice de rédaction), l’édition en ligne de l’ESDA sera lancée lors de la session de la GC de 2020 à Indianapolis, en Indiana, aux États-Unis, avec un premier lot de 2 000 articles. Le projet devrait être achevé d’ici la fin de 2022. « Dieu a conduit de façon merveilleuse notre Église tout au long de son histoire, dit David Trim. En même temps, les adventistes ont parfois échoué dans les projets de Dieu. L’Encyclopédie des adventistes du septième jour racontera, sans fard et avec autorité, les histoires de ce qu’Ellen White a appelé les “luttes, les défaites, et les victoires” de l’Église et du peuple de Dieu de la fin des temps, d’une manière qui peut nous amener au réveil, à la réforme, à la repentance, et à un engagement renouvelé dans la mission prophétique de l’Église adventiste. » S’appuyant sur l’expertise de milliers d’érudits, de professeurs et d’auteurs de nombreuses régions du monde, les éditeurs considèrent l’ESDA comme un outil véritablement international. Une vingtaine de rédacteurs régionaux et d’autres rédacteurs des 13 divisions et de l’Union des missions du MoyenOrient et de l’Afrique du Nord ont travaillé en équipe pour ce projet. Le comité de rédaction de l’ESDA – dont David Trim assure la présidence – se réunit chaque année. Il rassemble les rédacteurs adjoints régionaux, les conseillers et les consultants en rédaction, et le concepteur du site Web. Lors de sa dernière réunion en janvier dernier, explique David Trim, « nous avons examiné la version bêta du nouveau site Web. Tous les rédacteurs ont été enthousiasmés par sa fonctionnalité et son look épuré, moderne, et attrayant. » Dragoslava Santrac qualifie le projet d’historique, car l’édition en ligne de l’ESDA sera le tout premier ouvrage de référence en ligne gratuit de l’Église adventiste.
Pépites historiques adventistes L’histoire adventiste… Vous connaissez ? U N E C O M P I L AT I O N D E D R AG O S L AVA S A N T R AC
En 1888, Francis Dolphijn a été l’un des premiers convertis adventistes indigènes au Ghana. Comme beaucoup d’autres à cette époque, Dolphijn a accepté le message adventiste par le biais des imprimés. La Main de Dolphijn, un monument sur la côte d’Apam, lieu natal de Francis Dolphijn, commémore les efforts des colporteurs et les origines de l’Église adventiste au Ghana.
Amalia GalladzhevaLöbsack et son mari, Aleksei Galladzhev, ont servi en tant que pionniers en Géorgie et en Arménie. Lorsque Aleksei fut emprisonné pendant la période de répression religieuse massive dans l’ancienne Union soviétique, Amalia continua à s’occuper de leur église. Elle fut emprisonnée à son tour, puis exécutée le 4 février 1942. Amalia représente de nombreuses femmes de l’ancienne Union soviétique qui ont servi l’Église adventiste dans des temps difficiles et dont nous ne connaissons pas les noms.
« Nous avons travaillé avec diligence et prière pour produire l’ESDA en ligne, dit Dragoslava Santrac. Lors de son lancement à la session de la Conférence générale de 2020, elle contiendra déjà plus d’articles que l’Encyclopédie des adventistes du septième jour. Des milliers d’autres articles seront ajoutés au cours des prochaines années. Donc, bien qu’on ait réalisé beaucoup, il reste encore du travail à faire. Cependant, en comparaison des sacrifices et de l’héritage des personnes dont nous voulons préserver et partager l’histoire, rien de ce que nous faisons ne semble trop difficile. » « [J’espère que l’ESDA en ligne] nous aidera à nous souvenir de notre héritage spirituel, à le commémorer, et à le communiquer à nos jeunes et au monde, poursuit Dragoslava. Nous voulons aussi inciter les gens à préserver l’histoire de leurs églises locales afin qu’elle ne soit pas oubliée. » « Une vue d’ensemble de la direction divine dans l’histoire nous aide à voir notre place, et pas seulement pour le présent, ajoutet-elle. Elle nous donne de l’espoir pour l’avenir. » Pour en découvrir davantage, écrivez à l’adresse courriel suivante : encyclopedia@gc.adventist.org, ou consultez le site www.adventistarchives.org/encyclopedia, ou suivez ESDA sur Twitter @EncyclopediaSDA.
ESDA – un projet de diversité Le projet ESDA s’appuie sur l’expertise d’une vingtaine de rédacteurs régionaux dans le monde. En raison d’une telle diversité, nous avons demandé à quelques-uns d’entre eux de répondre à deux questions : 1. En quoi voyez-vous l’ESDA comme un atout pour les membres de votre division ? 2. Y a-t-il des éléments propres à votre région que vous considérez comme des contributions particulièrement pertinentes pour l’Église mondiale et au-delà ? Voici leurs réponses. – La rédaction
Barry Oliver, Division Pacifique Sud Pour bien des gens, les personnes et les lieux de notre passé sont, au mieux, vagues et en grande partie inconnus. L’ESDA donne l’occasion de faire revivre notre histoire – aussi précisément que possible – à partir des sources primaires d’information. Cette encyclopédie ne traite pas de rumeurs ou d’insinuations. Si un fait ou un incident est invérifiable, il n’est pas mentionné. L’histoire de l’Église adventiste dans le Pacifique Sud est une saga étonnante de providence et de persévérance : très petits bateaux sur de vastes océans ; petits avions plongeant dans les nuages pour atteindre des villages reculés ; soleil et sable mélangés aux ouragans, séismes et volcans ; gens de foi, d’espérance et de vision prêts à sacrifier leur vie pour l’amour de l’Évangile. Les histoires du Pacifique Sud présentent une Église dynamique qui s’acquitte fort bien des tâches courantes et s’acquitte encore mieux des tâches passionnantes.
Myrna Costa, Division interaméricaine L’ESDA apporte espoir et unité aux membres de la Division interaméricaine (IAD) en nous informant sur ce qui a été accompli sur le territoire de la division. Nous louons Dieu lorsque nous découvrons les histoires de nos ancêtres, de nos missionnaires, et des laïcs locaux qui ont pénétré dans des régions encore vierges, saisissant l’ampleur de l’intervention de Dieu sur leur vie et sur les efforts, l’engagement et la croissance de l’Église mondiale. L’IAD est reconnaissante pour son rôle d’évangélisation et de propagation de l’Évangile sous la direction de Dieu depuis son instauration en 1922. La division s’est développée depuis la publication de la SDA Encyclopedia (Encyclopédie de l’Église adventiste du septième jour) en 1996 – elle est passée de 1 385 517 à 3 787 546 membres ; de 4 617 à 14 524 églises ; et de 11 à 24 unions de fédérations, lesquelles desservent aujourd’hui 42 pays culturellement divers – apportant ainsi de l’information supplémentaire à l’ESDA 2020 à l’égard de son territoire.
Passmore Hachalinga, Division Afrique australe/Océan indien L’ESDA permettra aux membres de ma division de mieux connaître et comprendre les origines et le développement de l’Église adventiste en Afrique australe et ailleurs dans le monde. Elle fournira également une image des succès et des défis de l’Église adventiste. En tant qu’Église, nous avons souvent été très occupés à travailler, mais n’avons consacré que fort peu de temps à l’évaluation de notre travail. Les informations contenues dans l’Encyclopédie des adventistes du septième jour ont été rédigées par des auteurs provenant principalement de l’Amérique du Nord. Ces informations manquaient de perspective africaine et de profondeur. L’ESDA présentera l’histoire adventiste en Afrique australe d’une perspective africaine, et donnera une explication claire de nos enjeux culturels. Elle fournira également une réflexion théologique sur les questions propres à notre région.
Salam Fargo a été missionnaire en Irak, son pays. Elle a été baptisée à Mossoul en 1923. Connue sous le nom de « Dorcus », Salam a soutenu les pauvres entre les deux guerres mondiales à partir de ses maigres revenus et a distribué des milliers de tracts. Un « fingerfone » est un petit gramophone en plastique « contrôlé par les doigts » pour des disques vinyles 45 tours. C’est au cours des années 1950 et 1960 que ce petit appareil est devenu un outil d’évangélisation de premier plan en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) et ailleurs. Ces gramophones en métal peu coûteux, de type « moule à gâteau », ont permis aux missionnaires de partager des leçons bibliques dans 40 langues de la PNG. Images : courtoisie du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la GC
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Des réfugiés recherchent de l’aide auprès d’ADRA BosnieHerzégovine.
Foi en action
Le Sabbat mondial des réfugiés Comment pouvons-nous célébrer ce jour spécial ? S A N D R A A . B L A C K M E R , AV E C L E R E P O R TA G E D E VICTOR J. HULBERT ET DE CORRADO COZZI
R
econnaissant la situation désespérée des réfugiés et la nécessité de sensibiliser le monde entier à leur situation, les Nations unies (ONU) ont institué en 2001 la Journée mondiale des réfugiés, célébrée chaque année le 20 juin. En 2016, l’Église adventiste y est allée de sa propre emphase en instaurant le premier Sabbat mondial des réfugiés, lequel se tient le sabbat précédant la Journée mondiale des réfugiés. Cette année, les deux tombent le 20 juin. Les Nations unies définissent ainsi le terme réfugié : « Personne qui a été forcée de fuir son pays en raison de la persécution, de la guerre, ou de la violence ». Les réfugiés ont « une crainte fondée de persécution pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d’opinion politique ou d’appartenance à un groupe social particulier », et « ne peuvent probablement pas rentrer chez eux ou ont peur de le faire »1. Les principales causes citées de leur fuite sont la violence ethnique, tribale, et religieuse2. En 1950, l’Assemblée générale des Nations unies a créé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), afin de prendre l’initiative de protéger ces personnes les plus vulnérables en préservant leurs droits et leur bien-être3. Selon les statistiques, plus de 70 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde, 37 000 d’entre elles fuyant leur foyer chaque jour en raison des conflits armés ou des persécutions. La plupart d’entre elles sont originaires de trois pays : le Soudan du Sud, l’Afghanistan, et la Syrie. L’Europe accueille environ 17 pour cent de toutes les personnes déplacées4. Une récente attaque aérienne et l’escalade des combats dans la province syrienne d’Idlib ont entraîné l’afflux de près d’un million de réfugiés en Turquie et en Grèce5. 20
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LA TED ET L’EUD RETROUSSENT LEURS MANCHES
Bien que les réfugiés se trouvent dans de nombreuses régions du monde, la division transeuropéenne (TED) et la Division intereuropéenne (EUD) sont, en raison de la grande concentration de réfugiés sur leur territoire respectif, particulièrement attentives à la possibilité de servir les réfugiés et de célébrer le Sabbat mondial des réfugiés. « Au cours des quatre dernières années, je me suis impliqué dans le Sabbat mondial des réfugiés en m’entretenant avec des réfugiés en France, en Grèce, en Italie, en Serbie, et en coordonnant des rapports à travers l’Europe », dit Victor J. Hulbert, directeur du Département des communications et du Département des publications de la TED. « J’ai vu dans ces personnes l’humanité ; j’ai vu comment l’homme d’affaires d’aujourd’hui peut, sans que ce soit de sa faute, devenir le réfugié de demain. La compassion chrétienne nous contraint d’agir. » Dans le cadre du Sabbat mondial des réfugiés, le Département des communications de la TED et celui de l’EUD fournissent de nombreux documents, outils et rapports à leurs unions ainsi qu’à la communauté adventiste élargie. Ces documents seront traduits et mis à disposition dans différentes langues (voir l’encadré). BOSNIE-HERZÉGOVINE
Un rapport du Sabbat mondial des réfugiés se focalise sur la Bosnie-Herzégovine – un pays de la péninsule des Balkans dans le sudest de l’Europe dont la population de réfugiés traverse des circonstances particulièrement éprouvantes. Victor J. Hulbert : « À cause de son service impartial lors de la crise des Balkans des années 1990, y compris le siège de Sarajevo, ADRA [l’Agence de développement et de secours adventiste] est fort respectée en Bosnie-HerPhoto : courtoisie de la TED et de l’EUD
Selon les statistiques, plus de
70 millions
de personnes ont été déplacées de force dans le monde. zégovine. Avec la Croix-Rouge, c’est l’une des rares organisations caritatives à fournir un soutien indispensable aux réfugiés oubliés, coincés en Bosnie-Herzégovine dans des conditions hivernales extrêmes6. » ADRA soutient activement les réfugiés du camp d’Ušivak, près de Sarajevo, établi en 2018 dans une ancienne base militaire. Avant, les migrants campaient dans des bâtiments inoccupés ou dormaient dans les rues, même en hiver. « Les conditions au camp sont loin d’être parfaites, explique Victor J. Hulbert. Mais ADRA s’est engagée à faire le maximum pour aider les réfugiés. » De nombreux enfants de migrants fréquentent avec les enfants de la région une école primaire voisine du camp. Même si la collectivité est pauvre, les habitants locaux s’associent à ADRA Pays-Bas pour procurer de la nourriture et des vêtements aux réfugiés. Dans la Serbie voisine, ADRA gère un centre communautaire à Belgrade. Ce centre facilite l’éducation des enfants qui accusent un retard scolaire, dirige des services pour les femmes ainsi que des formations d’apprentissage, et offre un espace sûr aux personnes qui ont besoin de se rétablir de leur passé difficile. Les étudiants inscrits au programme Une année de service dans la mission de l’Institut d’enseignement supérieur Newbold, en Angleterre, font partie des bénévoles. DUNKERQUE, FRANCE
En raison d’un changement d’orientation au sein du gouvernement local, l’aide dont les réfugiés bénéficiaient auparavant n’est plus disponible. « Ces derniers mois, la situation des réfugiés s’est beaucoup détério-
rée », explique Claudette Hannebicque, directrice d’ADRA Dunkerque, dans le nord de la France. « L’hiver dernier, les dirigeants de la ville de Dunkerque ont ouvert un centre pour les familles et un gymnase pour les hommes seuls, mais cette année, ce n’est pas le cas. » Quelque 700 réfugiés en quête d’aide se sont rendus dans cette région. Les équipes médicales – Médecins du monde et la CroixRouge, entre autres – sont, disentils, débordées. « L’eau disponible est rare. Il n’y pas de toilettes, et on ne dispose que de quelques douches », dit Corrado Cozzi, directeur des communications de l’EUD. « C’est totalement insuffisant pour répondre à leurs besoins. » « Les réfugiés prennent de plus en plus de risques en tentant de rejoindre le Royaume-Uni en canoë, ajoute Claudette Hannebicque. Il y a souvent des sauvetages en mer, des personnes disparues, des morts. On a même du mal à raconter ces histoires. » CHAQUE CHRÉTIEN EST UN MISSIONNAIRE
Souvenons-nous : « Chaque chrétien doit aussi être un missionnaire. Il nous faut travailler avec sympathie et compassion en faveur de ceux qui ont besoin d’aide, cherchant avec une ferveur désintéressée à soulager les malheurs d’une humanité souffrante7. » Que chacun d’entre nous s’efforce de vivre et de servir à l’exemple de Jésus ! Pour en découvrir davantage, consultez le site adra.org, ou informez-vous auprès de votre fédération ou de votre union de fédérations. https://www.un.org/press/fr/2019/agshc4278.doc.htm. Ibid. https://www.un.org/fr/events/refugeeday/un-action.shtml. 4 https://www.un.org/press/fr/2019/agshc4278.doc.htm. 5 apnews.com/9dd7b9b3674a5a635f789c0d9489cc66. 6 www.bbc.com/news/world-europe-50700345. 7 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 80.
Ressources pour le Sabbat mondial des réfugiés
L
es communications de la TED et de l’EUD fournissent de nombreux documents, ressources, et rapports à leurs unions de fédérations et à leurs églises pour le Sabbat mondial des réfugiés, dont les suivants : ■ le script d’un sermon complet accompagné d’un sermon vidéo sur les réfugiés avec le prédicateur Marjukka Ostrovljanovic. Spécialiste de l’Ancien Testament et originaire de la Finlande, Marjukka Ostrovljanovic est pasteur d’un district en Allemagne qui a la possibilité d’aider de nombreux réfugiés dans la communauté ; ■ une série de courts reportages vidéo à présenter dans les églises et à partager sur les médias sociaux. Les rapports mettront en valeur des activités et des histoires sur : • des églises locales et l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) en Allemagne ; • un club d’Explorateurs en Irlande composé exclusivement d’enfants réfugiés et migrants ; • une église à Dunkerque, en France, dont les membres apportent un soutien physique et social aux migrants qui dorment dans les rues et dans les bois en attendant de traverser la Manche pour se rendre au Royaume-Uni ; et • la Bosnie-Herzégovine – un pays de la péninsule des Balkans dans le sud-est de l’Europe dont la population de réfugiés traverse des circonstances particulièrement éprouvantes (voir l’article principal).
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Session de la GC
C’est le business – comme toujours Peut-on tirer des leçons des sessions passées de la Conférence générale ?
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n 1913, les délégués de la 38e session de la Conférence générale se réunirent sous une tente à Takoma Park, au Maryland (États-Unis)*. Ils venaient des 48 États américains, de presque tous les continents, et de plusieurs îles. Au cours des six jours qui suivirent le début de la session, ils écoutèrent des rapports, des discours, des statistiques. Le 21 mai 1913, les délégués entendirent une proposition : la formation de la Division européenne. C’était la première fois qu’une division de la Conférence générale (GC) serait formée. On passa à la lecture de la nouvelle constitution de la division, puis cette lecture fut suivie d’une proposition de modification de la constitution de la GC. L’instant d’après, un délégué lança la motion suivante : reporter la démarche afin que les délégués puissent étudier le document. Les délégués s’attaquèrent donc à la lecture de sept rapports volumineux. Vers la fin de la journée, l’heure était venue de lever la séance. Les délégués étaient fatigués. Mais J. N. Loughborough, alors âgé de 81 ans, ne l’entendait pas de cette oreille ! Il exprima son désir de parler. « Je veux vous parler de la naissance d’un petit enfant. […] Cet enfant est né il y a 50 ans, aujourd’hui même, le 21 mai 1863. » De quoi J. N. Loughborough parlait-il donc ? De la naissance même de la Conférence générale ! Cinquante ans plus tôt, jour pour jour, 20 délégués avaient voté l’instauration de l’Église adventiste 22
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du septième jour. La lecture de la constitution révisée de la GC 50 ans après le jour où elle avait été lue pour la première fois réveilla sans doute la nostalgie de J. N. Loughborough. A. G. Daniells, président de la GC, admit que cet anniversaire ne lui avait pas échappé. Certains avaient discuté de l’idée d’une « célébration jubilaire ». Mais les dirigeants de l’Église s’étaient finalement dit que la meilleure façon de célébrer, c’était de continuer à travailler ! « Nous avons présenté aux délégués ces rapports merveilleusement encourageants en provenance de pays lointains », déclara A. G. Daniells, suggérant qu’au final, ces rapports pourraient être une célébration suffisante. « Maintenant, poursuivit-il, si ce matin certains des frères n’avaient pas obtenu rapidement un vote pour reporter la mesure sur le rapport concernant l’organisation de la Division européenne, j’aurais fait une motion d’aller de l’avant. Nous aurions pu ainsi organiser la Division européenne le jour même du jubilé de la Conférence Générale. » En d’autres termes, la décision prise plus tôt ce jour-là de reporter le vote au lendemain n’était pas ce qu’il avait à l’esprit. Il estimait que voter la formation d’une division en ce jour spécial serait approprié. Un par un, les délégués exprimèrent leur opinion. E. R. Palmer se lança le premier. Entièrement d’accord avec cette idée, il fit l’éloge de A. G. Daniells, puis présenta une motion enthousiaste : « Votons ! »
W. A. Spicer prit ensuite la parole. « L’intention est noble, mais il serait plus sage d’attendre », dit-il. L’un après l’autre, les participants débattirent soit pour voter en faveur d’une division ce même jour, soit pour dire que les dirigeants étaient emportés par l’émotion. On essaya d’abréger la proposition, mais en vain. Le débat se poursuivit jusqu’à ce que F. M. Wilcox, éditeur de la Review, proposât brusquement d’ajourner. Un délégué protesta, mais le président demanda un vote. Et la réunion prit fin. La formation de la Division européenne ne fut pas votée le 21 mai, mais plutôt le 22 – bref, 50 ans et un jour après la fondation de la Conférence générale. C’est ainsi que se déroulent les sessions de la Conférence générale. Partout où deux ou plus sont réunis, les décisions se compliquent. Si l’on y ajoute des langues, des cultures et des perspectives différentes, ça se corse. En 1913, les délégués trouvèrent finalement une solution, mais il fallut faire un compromis : on vota la formation de la division, oui, mais pas à la date proposée. La session de la Conférence générale de 2020 aura un ordre du jour bien rempli. Les questions seront différentes des sessions précédentes, mais une chose ne changera pas : on priera Dieu de déverser son Esprit, de guider l’Église comme il l’a fait par le passé, comme il le fait aujourd’hui, et comme il le fera demain. * On peut lire le compte rendu complet de cette réunion dans le General Conference Bulletin de 1913, p. 95-101.
Merle Poirier est gestionnaire des opérations de Adventist World.
Photo : Archives de la Conférence générale
Place aux jeunes
À quelle église appartiens-tu ?
À
quelle église appartiens-tu ? » Pendant la majeure partie de l’année 2019, j’ai redouté cette question. Chaque fois que j’ai tenté d’y répondre de manière honnête, la réaction qu’elle provoquait constamment m’a fait frémir. L’endroit où je me trouvais – au travail avec des collègues, en compagnie de membres de ma famille que je n’avais pas vus depuis un bout de temps, avec mes camarades de classe, ou même parmi des étrangers chez le coiffeur – n’avait aucune importance. Les réactions variaient, mais elles allaient toujours dans le même sens. « Pourquoi fréquentes-tu cette église ? » « Avec toute la pub négative qu’on lit et qu’on entend sur les membres de ton église, pourquoi professes-tu encore leur foi ? » « Y a-t-il vraiment des chrétiens remplis de l’Esprit dans ton église ? » « J’ai toujours eu du respect pour les adventistes parce qu’ils ont toujours été des chrétiens solides, sobres, aimants, et dotés d’une solide doctrine. Que leur est-il donc arrivé ? » Cette dernière réponse d’un confrère médecin de mon hôpital m’a fait l’effet d’une flèche décochée en plein cœur. Je suis resté sans voix. Comment pouvais-je répondre à cette question, compte tenu de ce qui circulait dans les médias ? La télévision, les journaux et les stations de radio de mon pays avaient été inondés d’histoires de luttes intestines entre les membres des églises locales – certains d’entre eux allant même jusqu’à s’exprimer violemment sur des questions controversées. Comment pouvais-je défendre mon église au milieu des manifestations publiques de colère, d’amertume et de conflit de la part de certains de ses membres ? Ces comportements n’étaient-ils pas tout le contraire des principes fondamentaux du christianisme ? Il m’a fallu beau-
Je me suis alors demandé à quel genre d’église je désire appartenir.
coup de courage pour défendre ma foi et ma communauté ecclésiale, pour être un fidèle porte-drapeau – surtout quand le drapeau avait été entaché par des reportages sur les membres d’église qui se battaient entre eux. Enfant, j’ai grandi en sachant que dans ma partie du monde, les adventistes ont toujours été considérés comme un peuple « particulier » (c’est-à-dire « bizarre », et non dans le sens où l’apôtre Pierre l’utilise [1 P 2.9]) – un peuple connu surtout pour son goût du soja et son refus de participer aux activités scolaires et professionnelles le septième jour de la semaine. Or, en ce début d’année 2020, les sentiments populaires des adventistes leur sont beaucoup plus attachés que je ne l’aurais jamais imaginé. Je me suis alors demandé à quel genre d’église je désire appartenir. Je veux que mon église soit connue pour son amour et son acceptation. En tant qu’adventiste, je veux être connu pour ma compassion envers tous, pour mon ouverture à tous, pour mon acceptation de tous – sans peur, sans faveur, sans préjugés. Je veux être connu pour ma gentillesse, ma bonté, ma fidélité, ma douceur, entre autres fruits de l’Esprit (Ga 5.22-23). Je veux être connu pour mon intégrité, ma loyauté, ma générosité, ma chaleur, et ma joie. Mais il y a plus important encore : si Jésus était un adventiste vivant en 2020, pour quoi voudrait-il être connu ? Certainement pas pour les disputes locales féroces de 2019… Il nous rappelle plutôt, avec insistance : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13.35 ; c’est moi qui souligne). Cet amour commence avec vous et moi. Comment traitons-nous ceux qui nous entourent – même lorsque personne ne nous regarde ? Gardons-nous notre calme ? Proclamons-nous le message d’amour du Christ dans nos actes ? Nous connaît-on d’abord et avant tout comme la confession chrétienne la plus aimante icibas, ou surtout pour notre penchant marqué pour la doctrine à tout prix ? L’église à laquelle je désire appartenir est... compatissante. L’église à laquelle je désire appartenir a l’amour pour centre de tout.
Frederick Kimani est médecin consultant à Nairobi, au Kenya. AdventistWorld.org Mai 2020
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Rétrospective
Les deux principes de la générosité systématique Premier soutien du ministère de l’Évangile – et plus encore
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eux qui connaissent l’histoire adventiste se souviendront que nos pionniers adventistes ont adopté un plan financier pour les dons – connu sous le nom de « Plan de générosité systématique » – précurseur de notre pratique actuelle de la dîme. Lors de leurs déplacements pour prêcher l’Évangile, des pasteurs adventistes observateurs du sabbat tels que John N. Loughborough et John Nevins Andrews avaient du mal à subvenir à leurs besoins financiers. Découragés, certains finissaient par abandonner le travail de prédicateur. Devant cette réalité, nos pionniers prirent rapidement conscience de la gravité de la situation. UN SYSTÈME CORRECTIF
Pour remédier à l’épuisement pastoral et faciliter la prédication de l’Évangile, les dirigeants de l’Église adoptèrent en 1859 un plan connu sous le nom de Plan de générosité systématique. Dans leur récit de notre patrimoine, les historiens soulignent que le système adventiste de la dîme est ancré dans le soutien financier aux pasteurs qui prêchaient activement l’Évangile. Ce récit « standard » n’est cependant qu’à demi vrai. L’un des deux principes de notre système de dîme a malheureusement été oublié, du moins dans le récit de notre histoire. Selon l’historien religieux James Hudnut-Beumler, de nombreux chrétiens aux États-Unis commencèrent à promouvoir la générosité systématique au milieu du 19e siècle. La générosité systématique était enracinée dans « deux grands objectifs que Dieu avait placés devant l’humanité : prendre soin des pauvres et répandre l’Évangile »1. Conscients de ces développements, et après avoir étudié attentivement la question, les dirigeants adventistes adoptèrent le plan de générosité systématique lors d’une session de la Conférence générale, laquelle se tint à Battle Creek, au Michigan, en juin 1859. À l’instar de leurs contemporains non adventistes, les adventistes soulignaient que ce nouveau plan systéma-
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Mai 2020 AdventistWorld.org
tiserait la mission de l’Église en concentrant l’attention sur « les deux grands objets » de la générosité : le soutien financier et matériel envers les pauvres, les personnes âgées, les pasteurs, et les missionnaires. UN NOUVEAU JOURNAL
Au cours de l’été 1859, Ellen et James White lancèrent une nouvelle publication pour promouvoir les deux principes de la générosité systématique. Ce nouveau journal s’intitulait The Good Samaritan (Le bon Samaritain). Malheureusement, seuls trois numéros, à ce qu’on sache, existent aujourd’hui. Le premier fait partie de ceux qui manquent, mais il parut probablement au début du mois d’août 1859 – environ un mois après l’adoption du plan de générosité systématique. Ce journal trimestriel, promoteur de ce nouveau plan de dons financiers, fut « publié presque entièrement en référence à l’aide aux nécessiteux et aux personnes en détresse » sous la devise figurant sur son en-tête : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22.39)2. Le bon Samaritain fut volontiers approuvé lors d’une réunion d’affaires tenue le 7 août 1859 à Battle Creek, au Michigan. On nomma un comité ayant la responsabilité « de recevoir les dons d’argent ou d’articles vestimentaires pour les pauvres ». Faisaient partie de ce comité entièrement composé de femmes Harriet N. Smith, Ann J. Kellogg, et Huldah Godsmark. À vrai dire, les femmes étaient la force motrice du plan de générosité systématique (ce qui explique peut-être pourquoi il devint connu sous le nom de « Sœur Betsy » dans les cercles adventistes). Ce comité commença d’abord par nommer 48 agents – toutes des femmes – dans chaque État ayant une présence adventiste. Ces femmes devaient recueillir des fonds et des vêtements pour les pasteurs et les laïcs dans le besoin. Ellen White, coéditrice de facto du journal, rapporta et publia personnellement les actions du comité dans le second numéro du Bon Samaritain, lequel parut en décembre 18593.
Photos : Archives de la Conférence générale
Ann J. Kellogg
Lorsque Lois J. Richmond lut pour la première fois Le bon Samaritain, elle pleura de joie parce qu’elle croyait que c’était le plan de Dieu pour son Église. Au cours des mois suivants, Ellen et James White « défendirent la cause des nécessiteux », donnèrent « force à cet appel », et « donnèrent l’exemple en donnant largement eux-mêmes ». Leurs actes en poussèrent d’autres à défendre les deux principes de la générosité systématique. Par exemple, Abigail Palmer, de Jackson, au Michigan, acheta un livre pour que « chaque membre de la famille ou de l’église » puisse y consigner ses dons hebdomadaires en faveur « des veuves, des orphelins de père, et des pauvres parmi les observateurs du sabbat ». Lorsque Lois J. Richmond lut pour la première fois Le bon Samaritain, elle pleura de joie parce qu’elle croyait que c’était le plan de Dieu pour son Église. Lois, bien qu’étant elle-même pauvre, était convaincue qu’elle pouvait encore contribuer à la cause. Elle y parvint en organisant un groupe d’adultes et d’enfants dont la tâche consistait à tresser des chapeaux en feuilles de palmier trois heures par semaine. On les vendait, et on achetait avec le produit de la vente « des vêtements pour les pauvres et les nécessiteux ». En un mois, le cercle de tressage de Lois avait recueilli « un peu plus de quatre dollars en argent et en vêtements ». Elle envoya le tout à Ellen White, pour être distribué aux défavorisés et aux opprimés4.
Huldah Godsmark
Harriet N. Smith
Le bon Samaritain fut apparemment publié avec une certaine régularité jusqu’au début de 1861. En mars de cette année-là, James White déplora le fait que trop peu de documents écrits avaient été soumis pour qu’on le publie, et déclara qu’il était pratique de ne le publier qu’occasionnellement. Après l’éclatement de la guerre civile en avril, il devint encore plus difficile de soutenir trois périodiques adventistes. Le dernier numéro connu du Bon Samaritain parut donc en juin 1861. UN SYSTÈME CONTINU
Cependant, le plan de générosité systématique ne s’éteignit pas avec le journal. Alors que l’Église s’organisait officiellement et continuait à se développer, les pionniers adventistes continuèrent d’insister sur les deux principes de ce plan et d’agir selon ceux-ci. Aujourd’hui, de nombreux adventistes ont oublié que notre système de dîme s’est développé à partir d’une compassion collective pour les pauvres, les veuves, les orphelins et les personnes âgées, ainsi que pour le soutien des pasteurs et des missionnaires. Ce sont ces deux principes qui rendent notre mission systématique – une mission de générosité empreinte de compassion qui sert à la fois le corps et l’âme. James Hudnut-Beumler, In Pursuit of the Almighty’s Dollar: A History of Money and American Protestantism, Chapel Hill, N.C., University of North Carolina Press, 2007, p. 6-31 ; R. F. Cottrell, « From Bro. Cottrell », The Good Samaritan, décembre 1859, p. 8. 2 J. N. Andrews, G. H. Bell, et U. Smith, Defense of Elder James White and Wife: Vindication of Their Moral and Christian Character, Battle Creek, Mich., Steam Press, 1870, p. 18, 19 ; Joseph Bates et U. Smith, « Business Meeting of B. C. Church », Advent Review and Sabbath Herald, 11, août 1859, p. 96. 3 Bates et Smith ; E. G. White, « [Business Meeting of the B. C. Church] », The Good Samaritan, décembre 1859, p. 6 ; James White, « Eastern Tour », Advent Review and Sabbath Herald, 1er septembre 1859, p. 116. 4 Abigail Palmer, « From Sister Palmer », The Good Samaritan, février 1860, p. 12 ; Lois J. Richmond, « From Sister Richmond », The Good Samaritan, décembre 1859, p. 8. 1
Kevin M. Burton est professeur d’histoire et de science politique à l’Université adventiste Southern, au Tennessee (États-Unis).
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La Bible répond
Réflexions sur la méditation Q
Qu’est-ce que la Bible enseigne au sujet de la méditation religieuse ?
R
Pour certains, la méditation est une expérience intérieure qui transcende la conceptualisation. Elle a été directement liée au mysticisme en ce qu’elle promet de transcender l’expérience ou la perception personnelle. La méditation est considérée, même dans certaines traditions chrétiennes, comme l’effort de l’âme immortelle (captive d’un corps matériel) pour parvenir à l’union avec un Dieu détaché du monde matériel. Dans certaines religions du monde, la méditation transcendantale n’a pas d’objet spécifique pour diriger le mouvement du moi ; elle propose de vider le moi de sa conscience, peut-être pour faire partie d’une conscience cosmique mystique. Or, la compréhension biblique de la méditation est radicalement différente. 1. SON CONTENU
La méditation biblique n’est pas une tentative de rencontrer Dieu en s’échappant du monde dans lequel nous vivons. Elle se fonde, au contraire, sur la révélation personnelle de Dieu. La communion avec Dieu par la méditation se fait toujours par le biais de ses déclarations consignées dans la Parole écrite. C’est une réflexion intérieure, parfois décrite comme « la méditation de mon cœur » (Ps 19.15, SER)*, comprise comme le centre rationnel et volitif d’une personne. Cela suggère en soi que l’élément rationnel et la capacité humaine de prendre des décisions ne sont pas transcendés ou rendus sans importance dans l’acte qui consiste à méditer. Le contenu spécifique de la méditation est identifié comme des « préceptes » divins (Ps 119.15) ou des « ordonnances » (v. 23) divines, c’est-à-dire la Torah ou l’instruction de Dieu (voir Jos 1.8 ; Ps 1.2). Le but était de découvrir la volonté de Dieu afin de vivre en harmonie avec lui et avec les autres. Les croyants méditaient également sur les « promesses » de Dieu (hébreu : ‘imrah, littéralement « parole » [Ps 119.148]). Ils s’imprégnaient de ces promesses et méditaient sur leur contenu pour renforcer leur confiance en Dieu, enrichir leur vie spirituelle, et faire l’expérience de la paix intérieure. Ils méditaient également sur les 26
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puissants actes de salut de Dieu en leur faveur (Ps 143.5 ; voir Ps 77.14). L’esprit était absorbé par les œuvres rédemptrices passées de Dieu, ce qui infusait la foi dans le psalmiste, lequel avait besoin d’être délivré de l’oppression des ennemis (Ps 143.3,4). Les actions salvatrices providentielles passées et présentes de Dieu, en particulier son œuvre salvatrice en Christ, continuent à remplir les cœurs de joie et possèdent une puissance de guérison. « L’amour que le Christ répand dans l’être tout entier est une puissance vivifiante, a écrit Ellen White. C’est lui qui guérit notre cœur, notre cerveau, nos nerfs […] Il libère l’âme de sa culpabilité et de sa tristesse, de ses anxiétés et de ses soucis. Il […] répand dans notre âme […] une joie dans le Saint-Esprit, qui est une source de vie et de santé »*. 2. UNE EXPÉRIENCE GLOBALE
La méditation biblique ne nie pas les qualités de la nature physique des êtres humains. Elle n’est pas l’expérience d’une âme éternelle résidant dans un corps humain, mais l’expérience de la personne tout entière. Il est intéressant de noter que les verbes hébreux rendus par « méditer » signifient aussi « dire, parler, réfléchir » (siakh), et « prononcer, parler » (hagah). La méditation n’est pas seulement une expérience mentale intérieure – c’est aussi une activité physique. Ceux qui méditaient mémorisaient des passages et les récitaient à voix basse tout en réfléchissant à leur signification. Deux personnes s’engageaient dans l’acte consistant à méditer : l’adorateur et le Seigneur, la voix de celui-ci étant entendue à travers sa Parole. Les croyants comprenaient clairement les différences entre ces deux personnes. Ils ne cherchaient pas à se fondre dans le divin, mais plutôt à renforcer leur foi en Dieu, à mieux le connaître, et à faire l’expérience de sa puissance salvatrice. La méditation chrétienne guérit dans le sens qu’en réfléchissant sur la révélation personnelle de Dieu consignée dans les Écritures, les croyants font l’expérience de l’acceptation, du pardon, et de la joie. On ne peut séparer la méditation de l’œuvre de l’Esprit qui éclaire notre être intérieur par la lecture de la Bible, laquelle fournit à la méditation son contenu. * Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 90.
Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a été directeur de l’Institut de recherche biblique.
Santé & bien-être
Le coronavirus
Pour plus d’information :
Les moyens d’éviter d’être infecté
Flambée de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) – https://www.who.int/fr/ emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019 Conseils pour le grand public – https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/ novel-coronavirus-2019/advice-for-public Conseils aux voyageurs – https://www.who.int/ith/2019-nCoV_advice_ for_international_traffic/fr/
La propagation du coronavirus dans le monde m’inquiète. Comment pouvons-nous éviter d’être infectés ?
E
n décembre 2019, une forme nouvelle et agressive d’infection respiratoire – récemment baptisée COVID-19 – a été découverte à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine. Le virus – un coronavirus – fait partie de la même famille que le virus qui a causé l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003. La transmission se fait par des gouttelettes qui se propagent lorsque les personnes infectées toussent ou éternuent, et entrent dans l’organisme par les voies respiratoires (poumons). En voici les symptômes : fièvre, toux, douleurs musculaires, essoufflement, fatigue ; certains patients peuvent avoir la diarrhée ; d’autres n’éprouvent que des symptômes très légers, voire aucun. L’évolution de la maladie peut entraîner une pneumonie grave, la destruction des tissus pulmonaires, et la mort. Le coronavirus s’est propagé partout dans le monde. Impossible de prédire l’ampleur et la gravité de cette pandémie. De nombreux pays ont établi des mesures pour contenir la propagation, notamment la quarantaine. La période d’incubation dure de 2 à 14 jours. La quarantaine (isolement des autres), elle, est de deux semaines. Aucun vaccin n’est encore disponible, et le traitement reste symptomatique. Aucun médicament antiviral COVID-19 connu n’est actuellement disponible. La production d’un vaccin – bien que prioritaire – peut prendre jusqu’à un an pour prouver son efficacité et sa sécurité. Les personnes qui n’ont pas été vaccinées contre la grippe semblent présenter des symptômes plus graves et des résultats moins bons. Il est difficile d’évaluer avec précision le taux de mortalité dû à la COVID-19, car tous les cas n’ont pas été signalés. Actuellement, il est estimé à 2 pour cent. Pour éviter d’être infecté, veuillez appliquer les précautions universelles standard : ■ Lavez-vous fréquemment les mains avec de l’eau et du savon, ou avec un produit de nettoyage à base d’alcool. ■ Toux et éternuements : éternuez dans le pli du coude ou dans un papier mouchoir. Si vous voyagez, apportez des masques. Si vous rencontrez des personnes qui, se trouvant à proximité, toussent et éternuent, n’hésitez pas à utiliser votre masque (aéroports, cabines d’avion, halls d’entrée, centres commerciaux, salles de classe, autres rassemblements, etc.) ■ Maintenez une distance sociale – deux mètres minimum – entre vous et les autres personnes. Évitez tout contact étroit avec ceux qui toussent ou reniflent. ■ Évitez de toucher ou de frotter les yeux, le nez et la bouche. ■ Si vous vous mettez à tousser et que votre respiration se modifie, consultez rapidement un médecin et communiquez vos antécédents de voyage à des professionnels de la santé.
■ Évitez les marchés ouverts et le contact direct avec des animaux ou des produits d’origine animale. ■ Soyez prudent en matière de sécurité alimentaire (aliments bien cuits, produits propres, lait pasteurisé, etc.) ■ Faites-vous vacciner contre la grippe. ■ Évitez de vous rendre dans les zones endémiques ; consultez les conseils aux voyageurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et évitez tout voyage en Chine*. ■ Si vous pensez avoir été exposé par un voyage ou un contact avec une personne affectée, consultez votre médecin. N’oubliez pas de mentionner vos antécédents de voyage. Nous avons ici une prise de conscience mondiale. L’heure n’est pas à la panique – restons calmes, et fions-nous entièrement à Dieu. * https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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La voix de Dieu E « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
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n 2012, par une chaude journée d’été, Misha Kovach sort Oksana, sa femme. Ils partent d’Ouzhhorod, la ville frontalière où ils habitent en Ukraine, pour se rendre à Nyíregyháza, en Hongrie. « C’était comme une petite sortie spéciale d’un jour, rien que pour nous deux, raconte Misha. Nous sommes allés faire du shopping. » Misha est récemment devenu chrétien, mais Oksana, elle, a refusé l’idée. Elle se dit que pour croire à de telles chimères, son mari a, pour sûr, perdu l’esprit. Misha stationne leur voiture à la gare. Ensuite, le couple monte à bord d’un train dans la ville voisine de Chop, dans l’ouest de l’Ukraine, près de la frontière séparant la Slovaquie de la Hongrie. Chop se trouve juste de l’autre côté de la rivière Tisza, laquelle traverse la ville hongroise de Záhony. Il y a des postes de contrôle très stricts de chaque côté du pont qui traverse la rivière. *** Le train emmène Oksana et Misha à travers Záhony, puis parcourt 65 kilomètres de plus jusqu’à Nyíregyháza, leur destination. Ils marchent toute la journée dans toute la ville, histoire de faire du shopping dans différentes boutiques. Pour Oksana, ce n’est pas une mince affaire, car la culture ukrainienne exige qu’elle porte un vêtement chic et des talons hauts. Bientôt, Oksana et Misha sont tous deux épuisés. Une fois le shopping terminé, ils prennent le train qui retourne de Nyíregyháza à Záhony. Mais à la gare, ils se heurtent à un
problème d’horaire majeur. Le train qui doit les emmener de l’autre côté de la rivière et parcourir les six kilomètres restants jusqu’à Chop, où ils ont laissé leur voiture, est en retard. Il n’arrivera que dans quatre heures. C’est tout un problème, car ils ont laissé leurs deux filles, Anastasia, 10 ans, et Sophia, 3 ans, seules à la maison. Ils veulent à tout prix rentrer chez eux le plus vite possible. Épuisée, impatiente, et anxieuse de retrouver ses filles, Oksana décide qu’elle n’attendra pas quatre heures pour le prochain train. « À quelle distance se trouve notre voiture ? » demande-t-elle à Misha. « Il y a environ un kilomètre et demi jusqu’à la frontière, et ensuite cinq kilomètres jusqu’à la voiture », répond-il. Oksana est déterminée, inquiète, fatiguée, stressée, et d’humeur un peu bougonne. Et en plus, il y a cette chaleur encore intense – autour de 30 degrés Celsius ! Oksana passe de bougonne à carrément malheureuse. Leur belle sortie de couple, bien planifiée, n’a plus rien d’amusant. « Pourquoi as-tu organisé cette sortie ? crie-t-elle. Maintenant, nous devons marcher 1,5 km jusqu’à la frontière, trouver quelqu’un qui nous la fera traverser, puis marcher encore 5 km ! » Et ils entreprennent leur kilomètre et demi jusqu’à la frontière. Là, ils font signe aux différentes voitures qui passent, et demandent aux conducteurs de les prendre avec eux pour traverser la rivière. Mais ceux-ci répondent, l’un après l’autre : « Désolé, je ne peux pas vous prendre. » Ils craignent qu’ils ne cachent de la drogue ou quelque autre produit de Photo : William Felker
Le conducteur sort de la voiture, les regarde avec curiosité, puis demande : « Alors, vous montez ou pas ? »
contrebande – ce qui les enverraient tous en prison. *** Comme aucune de leurs tentatives n’aboutit, Misha se tourne vers sa femme. « Oksana, notre Dieu connaît nos problèmes. Nous n’avons qu’à le prier, et il arrêtera une voiture pour nous. » « Tu es fou ! lance Oksana. Je ne veux pas entrer dans ton illusion qu’un Dieu interviendra pour faire arrêter une voiture. Mais voyons qui peut le faire en premier – moi, ou toi avec ton Dieu ! » Ceci étant dit, Oksana traverse la route et se tient face à son mari, à environ 15 mètres de lui. Elle est bien déterminée à « lui donner une bonne leçon ». « Père, prie Misha, assez fort pour qu’Oksana puisse l’entendre, nous voulons rentrer rapidement chez nous. Nos enfants nous attendent ! Tu sais que nous avons besoin d’une voiture pour traverser la frontière. Je t’en prie, envoie-nous une voiture ! Au nom de Jésus, amen. » Environ 60 secondes après la prière de Misha, une voiture ralentit et s’arrête entre Misha et Oksana. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’a fait signe au conducteur. Celui-ci sort de sa voiture, les regarde avec curiosité, puis demande : « Alors, vous montez ou pas ? » « Connais-tu cet homme ? » dit Misha. « Non ! Je ne l’ai jamais vu. Et toi, tu le connais ? » « Non », répond-il. « Vous nous invitez à monter dans votre voiture ? » demande Misha au conducteur. « Oui ! Montez ! » répond l’homme. Après le poste de contrôle hongrois, et
alors que sa voiture est encore sur le pont, le conducteur se tourne vers le couple assis sur la banquette arrière. « Écoutez, il faut que je vous dise quelque chose. Je ne me suis jamais arrêté pour quelqu’un avant parce que c’est très dangereux. Mais alors que j’approchais de la frontière, j’ai entendu une voix. Elle m’a dit de m’arrêter et de prendre dans ma voiture le couple que je verrais dans quelques secondes. Vous allez sans doute penser que je suis fou, mais… » « Vous n’êtes pas fou ! répond rapidement Misha. Je sais que vous avez entendu cette voix, car une minute avant que vous ne vous arrêtiez, j’ai demandé à Dieu de trouver quelqu’un qui accepterait de nous prendre dans sa voiture ! » En constatant que Dieu a parlé directement à deux personnes différentes et les a interconnectées, le conducteur est abasourdi. « Alors, c’est clair que votre Dieu a répondu à votre prière ! s’exclamet-il. « Lui seul peut établir des connexions comme ça. » Le conducteur, encore sous le choc, conduit Misha et Oksana directement à leur voiture à Chop, en Ukraine. Il sort de sa voiture et achète au couple quelque chose à boire. Mais Misha proteste : « Ce n’est pas à vous de nous acheter quelque chose, mais à nous de vous offrir une boisson ! » « Ça non, absolument pas ! J’achète, car aujourd’hui, pour la toute première fois de ma vie, je sais à 100 pour cent que mon Dieu me parle ! » Le temps passe. Aujourd’hui, Oksana et Misha se souviennent de cette journée comme l’une de leurs meilleures sorties de couple. Oksana est devenue chrétienne par la suite. Elle dit que cet événement et la foi de son mari ont été sa première expérience de la réalité de Dieu et de sa sollicitude envers chacun de ses enfants.
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateforme numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 16, n° 5
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
Ah, les fraises !
L
es fraises rouge vif font partie des plus beaux fruits du monde. Si on faisait un concours du fruit préféré le plus sucré, beaucoup voteraient pour la fraise ! Bien que les fraises soient cultivées dans de nombreux pays de l’hémisphère nord, la plupart des gens s’entendraient sans doute pour dire que les meilleures sont celles que l’on cueille soi-même, directement du plant. Que l’on cultive ses propres fraises ou qu’on les achète au marché, les fraises fraîches sont délicieuses. Voici une façon simple de les préparer. Lave-les sous l’eau courante. Enlève les tiges et les parties abîmées ou trop mûres. Tranche-les à l’aide d’un couteau (demande l’aide d’un adulte) ou utilise un hachoir pour les couper en petits morceaux afin d’en libérer le jus. Metsles ensuite dans un bol. Si elles sont déjà sucrées, c’est parfait ! Si elles ont besoin d’un extra de douceur, ajoute un peu de sucre. On peut servir les fraises dans une salade, en brochette avec d’autres fruits frais, avec des céréales, du pain grillé, des crêpes, des gaufres, du gâteau, sur de la glace, ou dans un smoothie. Tu pourrais profiter de la saison des fraises (ou de la saison de ton fruit préféré) pour inviter des personnes que ta famille ne connaît pas très bien ! Il se peut qu’un membre de ton église qui vient juste d’être baptisé essaie de s’intégrer dans sa nouvelle communauté de foi. Et qu’en est-il des voisins qui ont récemment déménagé dans ta région ? Je suis sûre qu’ils seraient heureux de rencontrer ta famille ! Ça peut sembler un peu drôle, mais les fraises et l’amitié semblent être de bons copains. Le partage de quelque chose que tu aimes pourrait bien mener à une merveilleuse amitié dont Jésus serait fier !
Cet article a d’abord paru dans KidsView en mai 2011. Pour découvrir d’autres pages amusantes pour les enfants, visite le site www.kidsview.com. 30
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Illustration : Xuan Le
NANCY KYTE
Perle biblique « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous aime. Le plus grand amour que quelqu’un puisse montrer, c’est de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15.12,13, BFC)
Réfléchis Comment peux-tu utiliser des fraises, ou toute autre chose que tu aimes, pour exercer l’hospitalité ?
Essaie ceci : Tiens dans ta main ton fruit préféré. Prends ensuite une photo de toi tenant ce fruit, et envoie-la-nous. N’oublie pas d’écrire ton nom et ton pays d’origine. Explique-nous comment tu vas utiliser ce fruit pour égayer la journée de quelqu’un. Si nous recevons suffisamment de photos, nous les imprimerons dans une prochaine rubrique Growing Faith. N’oublie pas d’obtenir l’autorisation de tes parents ! AdventistWorld.org Mai 2020
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L’ÉCOLE.
POUR CHAQUE ENFANT.
PARTOUT.
#EveryChildInSchool
AUJOURD’HUI, 15 000 ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS SONT MORTS DE CAUSES POUR LA PLUPART ÉVITABLES.
Joignez-vous au mouvement adventiste mondial pour assurer l’éducation des enfants partout dans le monde en signant la pétition sur le site ADRA.org/InSchool. 20-043.03 | Photo : © 2019 ADRA | Arjay Arellano