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Mieux vaut être prêt

À pied sec

Cinquante ans de mission

Octobre 2019 L’Église à laquelle je désire appartenir est…

PRÊTE

POUR JÉSUS


Jusqu’à ce qu’il vienne BILL KNOTT

C Couverture Åsne Bergland, 7 ans, habite sur une île dans les îles Vesterålen – un archipel dans le nord de la Norvège, au-delà du cercle arctique. L’été, le soleil ne se couche pas pendant deux mois, et l’hiver, il ne se lève pas pendant deux mois. Le père d’Åsne est pasteur des églises adventistes de la région. Åsne a de nombreuses expériences merveilleuses de prières exaucées. Elle est très consciente qu’elle est une missionnaire pour Jésus dans sa collectivité, à l’école, et parmi ses amis. La première lettre de son nom se prononce comme le « a » dans le mot « hall ». Photo : Tor Tjeransen/ADAMS

L’Église à laquelle je désire appartenir est…

PRÊTE

POUR JÉSUS

10 Mieux vaut être prêt 14 Recherché : un avenir plus lumineux 15 1844 en contexte La Parole 20 À pied sec 26 La Bible répond Mon Église 16 Êtes-vous prêt ? 22 Compétition et vie chrétienne 27 Santé & bien-être Foi vivante 18 Place aux jeunes 19 14th + U pour vous

e mois-ci, des millions d’adventistes du monde entier souligneront le 175e anniversaire de ce que nous appelons encore « La grande déception ». Ironie, n’est-ce pas, à la fois douce et triste… Douce, parce que l’Esprit s’est servi du désespoir presque total de ce jour d’octobre 1844 pour pousser une petite bande d’hommes et de femmes déçus – n’avaient-ils pas tout misé sur la croyance que Jésus reviendrait sur la terre ? – à entreprendre une étude plus approfondie des Écritures. Leur exploration intensive de la Parole aboutit à la conscience de l’importance du sanctuaire céleste dans le plan du salut, au rétablissement de la vérité sur le sabbat du septième jour, et à la redécouverte du plan édénique de Dieu pour la santé et l’intégrité de l’être humain. À la suite du passage de ce jour décevant, des dizaines de millions d’individus dans le monde entier ont vécu plus sainement, plus heureux, et oui, dans une plus grande sainteté. Triste, parce que 175 ans d’attente du retour de notre sauveur et meilleur ami engendrent aussi, à tous points de vue, un serrement de cœur particulier. Les disciples de Jésus ne seront pleinement satisfaits que lorsqu’ils entreront enfin en la présence physique du Seigneur – en la présence de celui qui a prouvé, en devenant l’un de nous, à quel point notre réalité matérielle lui est précieuse. La grâce, en son fondement, exige un jour – en fait, une éternité – d’étreinte et de conversation, car la gratitude ne peut jamais être pleinement exprimée dans un unique et quelconque « merci ». Le même amour divinement déversé qui nous fait chercher la présence d’autres croyants chaque sabbat, nous fait aussi souffrir – et il en sera ainsi jusqu’au jour où la distance et la séparation disparaîtront dans la réalité d’être enfin avec Jésus. Six semaines après ce 22 octobre 1844 décourageant, plusieurs lignes furent écrites. Ces lignes guident toujours mon cheminement de vie en tant qu’adventiste engagé. William Miller – le fermier baptiste qui avait prêché pendant des années sa croyance du retour de Jésus ici-bas au point culminant de la prophétie des 2 300 soirs et matins de la prophétie de Daniel 8 – a écrit ces propos remarquables : « J’ai fixé mon esprit sur un autre temps, et ici, j’ai l’intention de tenir ferme jusqu’à ce que Dieu me donne davantage de lumière – c’est-à-dire aujourd’hui, AUJOURD’HUI, et AUJOURD’HUI, jusqu’à ce qu’il vienne. Et alors, je verrai enfin celui après qui mon âme soupire1. » Ce sont là des paroles pour une fraternité mondiale à la fois définie et habilitée par sa disposition à attendre, jusqu’à ce que l’Époux paraisse. C’est pourquoi l’Église à laquelle je désire appartenir est… prête pour Jésus.

24 Cinquante ans de mission 28 « Je vais vous raconter… »

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William Miller, cité dans The Midnight Cry, 5 décembre 1844, p. 179, 180.

30 Foi en herbe – le coin des enfants Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Sur le vif

Dans le territoire de l’Union polonaise, près de 50 pour cent des décisions pour le baptême résultent des activités pastorales au camp pour les jeunes et les Explorateurs, à Zatonie, en Pologne. Photo : Union des fédérations polonaises

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En bref

« L’Église doit beaucoup à ces retraités. » – Roger Caderma, président de l’Union des fédérations du sud des Philippines (SPUC), au sujet des participants au tout premier congrès des retraités, lequel s’est tenu à Mindanao. SPUC célèbre le fait qu’un habitant sur 40 dans le sud des Philippines est adventiste en honorant les ouvriers de la confession, maintenant à la retraite, qui ont permis cette croissance.

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Le nombre de draps neufs que des femmes adventistes de l’est du Guatemala ont distribué à quatre hôpitaux dans les villes de Chiquimula, Zacapa, Jalapa, et Jutiapa. De nombreux hôpitaux locaux manquent de fournitures et la durée de vie de la literie dans un hôpital est d’environ trois mois. Les fonds pour l’achat des draps ont été recueillis dans des églises adventistes locales.

« Nous devons séparer la politique des gens, surtout les vulnérables et les faibles. » – Clifford Jones, président de la Fédération Lake Region, aux ÉtatsUnis. Accompagné d’un groupe d’administrateurs et de pasteurs régionaux, Clifford Jones a visité un centre à Ciudad Juárez, México, où des migrants qui se sont vus refuser l’entrée aux États-Unis sont logés, les demandes d’asile étant en instance à la frontière. Des kits de produits personnels et de toilette ont été distribués aux migrants. Ces kits ont été financés par les neuf fédérations régionales (historiquement des unités administratives de l’Église noire) aux États-Unis.

90 minutes La somme de temps qu’il faut au cerveau humain pour boucler un cycle du sommeil, y compris le sommeil rapide, qui est le sommeil paradoxal (mouvements oculaires rapides), ou REM. À moins d’être passée par les différents cycles du cerveau, une personne ne se sentira pas reposée à son réveil. Ce concept ainsi que des idées pour jouir d’un meilleur sommeil naturel ont été présentés par Daniel Giang, vice-président de la faculté de formation médicale de premier cycle de l’Université de Loma Linda, lors du troisième Congrès mondial de la santé et du mode de vie. CORRECTION Dans l’infographie de la page 5 du numéro de juillet de Adventist World décrivant le régime des membres d’église adventistes, nous avons mélangé la séquence de certaines catégories. Nous aurions dû lire : Végétaliens (5 pour cent) ; Végétariens (14 pour cent) ; Pescovégétariens (11 pour cent) ; Consomment de la viande une fois ou moins par semaine (32 pour cent) ; Consomment de la viande quelques fois par semaine (24 pour cent) ; Consomment de la viande la plupart du temps (14 pour cent). Toutes nos excuses. – La rédaction

« Le fanatisme est une fuite loin de la faillibilité, et être un être humain, c’est être faillible. » – Torben Bergland, psychiatre adventiste, lors du troisième Congrès mondial de la santé et du mode de vie à l’Université de Loma Linda. Torben Bergland, directeur adjoint du Département du Ministère de la santé, a donné une présentation intitulée « L’aspect malsain du fanatisme », dans laquelle il a dévoilé de quelle façon l’esprit fanatique pense et travaille, et comment le prévenir. Photo : Adventist News Network 4

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En bref

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Le nombre de sujets qui ont été soumis à l’examen des participants à la réunion GAIN Europe cette année, dans le cadre d’un projet international plurimédias collaboratif. C’est le sujet « L’incertitude » qui a été proclamé sujet gagnant. Au cours de l’année prochaine, plusieurs centres des médias, auteurs, et professionnels de la communication du monde entier travailleront sur une variété d’éléments, lesquels aborderont et exploreront le sujet de l’incertitude humaine dans le contexte de la pensée chrétienne.

Le pourcentage d’adventistes qui sont d’accord pour dire que Dieu a créé le monde en six jours de 24 heures chacun dans un passé relativement récent Source : Sondage de 2018 de la Conférence générale auprès de l’effectif de l’Église adventiste mondiale

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D’accord

« Vous êtes le président du conseil d’administration de votre santé. Ne laissez donc pas les autres agir pour vous. » – Wes Youngberg, professeur adjoint en enseignement clinique à la faculté de santé publique et à la faculté de médecine de l’Université de Loma Linda. Il est également spécialiste certifié en nutrition et auteur de Memory Makeover: How to Prevent Alzheimer’s and Reverse Cognitive Decline. Wes Youngberg a fait ce commentaire lors du troisième Congrès mondial de la santé et du mode de vie à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis, alors qu’il abordait le déclin cognitif et la possibilité de le renverser.

Incertain

En désaccord

Tout à fait en désaccord

Plus de 1 000 jeunes participent à une campagne d’évangélisation en Mongolie Au début de 2019, les dirigeants du Ministère sur les campus publics (PCM) en Mongolie ont organisé ce qu’on pensait être impossible : une campagne d’évangélisation à laquelle 1 000 jeunes participeraient. À la quatrième soirée, plus de 1 000 jeunes se trouvaient dans l’auditoire. Quatrevingt-dix pour cent des participants n’étaient pas adventistes, ont rapporté les organisateurs. Plus de 250 jeunes ont manifesté leur décision de suivre Jésus et de mener une vie de mission et de service. Le 4 mai, le premier groupe de soixante participants s’est engagé dans les eaux du baptême.

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Actualités

Au milieu d’une épidémie d’Ebola, ADRA s’occupe des enfants mal nourris

En République démocratique du Congo, l’agence adventiste apporte son soutien humanitaire

Kimi-Roux James, Agence de développement et de secours adventiste

L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), la branche humanitaire de l’Église adventiste, œuvre en République démocratique du Congo (RDC) depuis 1984. Pendant ce temps, l’équipe a réagi au virus Ebola, lequel a frappé le pays à 10 reprises. L’éclosion la plus récente, qui a débuté en août 2018, serait la plus longue et la seconde plus grande épidémie à frapper le pays jusqu’ici. ADRA a apporté son soutien en fournissant de l’eau potable, des installations sanitaires, et des instructions sur les meilleures pratiques en matière d’hygiène. Les plus vulnérables de la population – les femmes et les enfants – font face à des besoins extrêmes pendant l’épidémie. VUE D’ENSEMBLE DE LA CRISE

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) – une agence des Nations Unies qui se préoccupe de la santé publique internationale – a récemment annoncé dans une déclaration officielle que la maladie d’Ebola en RDC est devenue une urgence sanitaire mondiale. Depuis l’éclosion actuelle commen-

cée en 2018, plus de 1 700 décès ont été confirmés, plus de 2 500 personnes ont été infectées, et 17 000 personnes pouvant avoir été en contact avec le virus sont sous surveillance. Les vaccins, selon l’OMS, aident à minimiser la propagation de la maladie ou l’exposition à la maladie, mais en raison d’un conflit en cours et de la résistance de la collectivité, en partie à cause de la pauvreté, d’une information erronée, des pratiques culturelles, et de la marginalisation, il a été difficile pour les ouvriers de première ligne de la contenir. EBOLA ET INTERVENTION D’ADRA

ADRA compte des succursales dans 17 provinces de la RDC – dont six au Nord Kivu et en Ituri. En partenariat avec d’autres organismes humanitaires et autorités locales, elle travaille à la mise en œuvre d’un programme « Vivres contre travail » pour aider les collectivités les plus affectées par l’épidémie. Mario Oliveira, directeur de l’Intervention d’urgence pour ADRA : « Notre première priorité consiste à travailler

Cette photo de l’épidémie d’Ebola 2014-2015, en Afrique de l’Ouest, montre le personnel d’ADRA désinfectant des ambulances et des articles ménagers de patients atteint du virus Ebola. Photo : ADRA 6

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avec les dirigeants de la collectivité pour qu’ils nous aident à gagner la confiance des collectivités et à collaborer avec elles. Nous voulons jeter différents ponts en matière de soins pour pouvoir offrir de l’aide humanitaire. » ADRA a développé un programme de nutrition pour les enfants de l’UNICEF pour travailler dans les zones de soins de santé de Katwa, de Butembo, de Beni, de Mabalako, et d’Oicha, dans la province du Nord Kivu. « Le principal objectif de cette intervention d’urgence consiste à réduire le risque de malnutrition chez les enfants âgés de 26 mois et moins, et chez les femmes enceintes et celles qui allaitent affectées par le virus Ebola », a dit Mario Oliveira. Le projet, selon ADRA RDC, inclut également l’établissement de stations d’allaitement maternel dans les centres de traitement et les centres de santé pour les enfants de 2 ans et moins. L’initiative inclut aussi l’achat d’articles nécessaires à l’allaitement ; la formation d’assistants psychosociaux et d’assistants en nutrition – y compris le personnel d’ADRA, en intervention d’urgence en nutrition chez les bébés et les jeunes enfants ; et la formation d’infirmières licenciées pour qu’elles transmettent les instructions pour contrôler l’infection, ainsi que les méthodes de prévention. Jusqu’ici, ADRA a atteint plus de 170 000 bénéficiaires par la prévention et par des activités de mobilisation communautaire. Il faut travailler davantage pour maîtriser le virus, croit Mario Oliveira. « L’épidémie d’Ebola sera finalement maîtrisée, mais, nous l’espérons, avant d’aller de pire en pire et de se répandre au-delà des frontières », a-t-il conclu.


Actualités

Le message adventiste de la santé est-il en train de changer ?

Le troisième Congrès mondial de la santé et du mode de vie apporte une nouvelle focalisation sur les positions historiques de l’Église

Marcos Paseggi, Adventist World

Plus de 800 dirigeants de l’Église, de professionnels de la santé, et de défenseurs du mode de vie sain de 90 pays se sont rendus à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis, pour assister au troisième Congrès mondial de la santé et du mode de vie ayant pour thème « Votre cerveau, votre corps ». Organisé par le Département du Ministère de la santé de l’Église adventiste, cet événement, qui s’est tenu du 9 au 13 juillet 2019, a apporté une focalisation et une emphase renouvelées sur la position historique de l’Église sur les questions de santé, croit Peter Landless, directeur de ce département. « Nous voulons mettre l’emphase sur l’importance du lien entre la raison, le corps, l’esprit, le social, et l’émotionnel, a dit Peter Landless. Nous voulons aussi montrer de quelle façon le mode de vie influence toutes ces dimensions. » LE MESSAGE DE LA SANTÉ RECHARGÉ

Les dirigeants de l’Église responsables du Ministère de la santé croient que le message adventiste de la santé n’a pas changé depuis les révélations révolutionnaires d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste. « Depuis les jours de Battle Creek [établissement du premier sanatorium de l’Église adventiste] jusqu’à présent, le monde a eu soif de réponses aux questions auxquelles nous sommes uniquement positionnés pour répondre », a écrit Richard Hart, président de la faculté de santé de l’Université de Loma Linda, dans son mot de bienvenue aux participants. « Ce que nous apprendrons ici cette semaine sera une source formidable d’espérance pour les gens, partout. » L’événement a aussi pour objectif de doubler la focalisation sur des

Le 9 juillet dernier, quelques heures avant l’ouverture du troisième Congrès de la santé et du mode de vie, Peter Landless, directeur du Ministère de la santé de l’Église adventiste, a présenté certains dirigeants de la santé ainsi que le comité organisateur de l’événement. Photo : Marcos Paseggi, Adventist World

domaines qui pourraient avoir été, dans une certaine mesure, négligés au cours des dernières décennies. Prenez, par exemple, la santé mentale. « La santé mentale est extrêmement importante et ne doit plus être stigmatisée », a expliqué Peter Landless. Il a mentionné la dépression, notant que même si elle est la cause principale de l’invalidité dans le monde aujourd’hui, une emphase insuffisante a été placée sur le bien-être global, même parmi les adventistes. Au cours des dernières années, l’Église adventiste mondiale s’est davantage focalisée sur l’importance de la santé mentale pour la santé générale. L’année dernière, Torben Bergland, un psychiatre, a été nommé directeur adjoint du Département du Ministère de la santé. Il travaille actuellement sur Mindwell – un programme en ligne qui vise à enseigner la sensibilisation à la santé mentale. MINISTÈRE DE LA POSSIBILITÉ

Un autre domaine avec une emphase renouvelée est celui des besoins particuliers, a dit Peter Landless. « Les gens affligés de handicaps de toutes sortes doivent être traités avec équité », a-t-il souligné. Ceci inclut d’accommoder les membres souffrant de handicaps lors des services religieux et d’ajouter ce groupe aux initiatives d’évangélisation.

Larry Evans, assistant spécial du président de l’Église mondiale pour les besoins particuliers, est d’accord. Selon lui, il s’agit « d’un congrès délibérément inclusif ». Les dirigeants de l’Église et les professionnels de la santé ont été invités à rester un jour de plus après la clôture du Congrès de la santé pour participer à un événement surnommé « Congrès du Ministère de la possibilité ». Des présentations ont été conçues pour créer une sensibilisation et pour fournir une formation de base aux dirigeants de l’Église afin de mieux répondre aux différents besoins des gens atteints de handicaps. DYNAMISER LES PARTICIPANTS

Peter Landless a souligné un objectif final de cet événement. « Nous voulons dynamiser les gens, a-t-il précisé. Nous voulons qu’ils mettent en pratique ce qu’ils ont appris. Ma prière, c’est que nous gagnions en connaissance, et soyons inspirés à retourner à nos lieux de service […] dynamisés, enthousiastes, prêts à partager la santé totale et à servir nos semblables. Au fond, être prêts à étendre concrètement le ministère de la guérison de Jésus. » Pour d’autres articles sur le troisième Congrès mondial de la santé et du mode de vie, consultez le site AdventistWorld.org. AdventistWorld.org Octobre 2019

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Coup d’œil sur… la Division transeuropéenne (TED)

88 215 Effectif de la TED au 31 mars 2019

« Il est très clair que les communautés de Hackney se préoccupent de nos jeunes. Le conseil d’administration et moi, en tant que maire, croyons en nos jeunes. Des marches comme celle-ci sont importantes pour montrer que la collectivité peut se rassembler dans un esprit de paix et d’harmonie. » – Philip Glanville, maire de Hackney, un district de Londres, félicitant l’église adventiste locale d’avoir organisé une marche silencieuse pour soutenir les collectivités locales affectées par la violence. (^-)

« Nous ne nous attendions pas à une telle réaction. Sur Facebook, la première vidéo a été partagée des centaines de fois, partout dans le monde. » – Clive Coutet, l’un des principaux producteurs de Lineage – une série vidéo Internet qui explore les liens et les antécédents peu connus dans le développement de l’Église adventiste, de même que la croissance du christianisme lui-même. L’équipe de production est basée à Londres, en Angleterre, alors que les épisodes sont tournés sur différents sites du monde entier. La série vise principalement un public séculier.

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Le nombre de dirigeants départementaux et d’employés de l’Église à travers l’Estonie, la Lettonie, et la Lituanie, lesquels ont maintenant une plus grande compréhension de la façon de traiter des problèmes de santé mentale grâce à une série de formation en trois volets présentée par l’Union des fédérations baltiques au cours de l’année dernière. Le cours a été conçu pour aider les employés de l’Église à avoir une meilleure écoute, alors qu’ils comprennent les émotions et les besoins relationnels de leurs semblables, surtout en périodes de crise.

Quatre-vingt-dix Le nombre d’années d’existence de la Division transeuropéenne depuis son établissement. En dépit de plusieurs changements de nom au fil des décennies, la mission a toujours été son élément central, ont expliqué les dirigeants lors d’une célébration récente marquant cette étape.

« Votre mission commence là où vous êtes, et non là où vous pensez que vous devriez être. » – Raafat Kamal, président de la TED, dans un commentaire écrit relatant l’histoire de David et de Svea Flood, missionnaires suisses au Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo). Svea Flood s’est éteinte dans le champ missionnaire, et David a quitté la foi chrétienne, découragé de n’avoir converti personne. Cinquante ans plus tard, un homme s’est présenté à la fille de David Flood et lui a dit qu’il avait entendu parler de Jésus par les Flood chaque jour alors qu’enfant, il livrait des œufs à leur porte arrière. Il est maintenant un dirigeant chrétien en République démocratique du Congo, et est responsable de la croissance de l’Église chrétienne dans ce pays.

Photo : Service des nouvelles de la Division transeuropéenne 8

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Point de vue

Bruce Manners, Adventist Record

Photo : NASA

Un atterrissage inoubliable Quand on considère l’ensemble de l’univers, la terre est insignifiante. Mais pas pour Dieu. Cette année, nous célébrons le cinquantième anniversaire de l’atterrissage qualifié de « bond de géant pour l’humanité ». Quelle étape enthousiasmante et significative dans l’histoire de notre planète ! La plupart des gens suffisamment âgés pour s’en souvenir raconteront la façon dont ils se sont réunis devant le téléviseur pour regarder en direct les images granuleuses en noir et blanc, alors que Neil Armstrong puis Buzz Aldrin sont devenus les deux premiers êtres humains à marcher sur la lune. Après l’atterrissage du module lunaire, Buzz a demandé à tous les spectateurs « de s’arrêter un moment pour contempler les événements des quelques heures passées et de rendre grâces, chacun à sa manière ». Dans le silence qui s’est ensuivi, il a lu les paroles de Jésus : « Je suis le

cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15.5) Ensuite, il a pris le pain et le vin (pour un service de communion privé) qu’il avait apportés pour l’occasion. Plus tard, Buzz s’est demandé si une telle célébration convenait, sachant qu’en tant qu’astronautes, Neil et lui représentaient l’ensemble de l’humanité, peu importe sa croyance. « Mais à l’époque, je n’ai trouvé rien de mieux que de remercier Dieu pour saluer l’expérience d’Apollo 11 », a dit Buzz Aldrin. Descendant l’escalier du module lunaire à la surface de la lune, Neil Armstrong a prononcé cette phrase préparée d’avance : « Un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité ». Et il a dit vrai. Deux ans plus tard, en 1971, Jim Irwin a passé trois jours sur la lune. On se souvient surtout de Jim grâce aux images où David Scott et lui bondissent sur la surface de la lune dans un rover lunaire. Jim a été le premier passager automobile sur la lune [c’était David Scott qui conduisait]. Il

se souvient d’une occasion où, debout sur la lune, il a pris un moment pour regarder la terre. Il a levé le bras, pouce en l’air, et a fermé un œil. La terre disparaissait derrière son pouce. Dans un sens, toute notre planète était sous son pouce ! C’est alors que Jim s’est senti « terriblement petit ». Nous pouvons dire que notre planète n’est qu’un autre rocher dans l’univers. Oui, elle soutient la vie. La vie intelligente. La vie suffisamment créative pour envoyer des êtres humains dans un espace inhospitalier et les faire atterrir. Cependant, dans le grand ensemble de l’univers, la terre est insignifiante. Mais pas pour Dieu. Il a démontré cela par un atterrissage à Bethléhem, il y a 2 000 ans, avec la naissance de Jésus. C’est ce qui rend notre planète grande. Significative. Ce n’est pas à cause de ce que nous sommes, de ce que nous sommes devenus, de nos capacités, ou de notre sagesse. C’est Dieu qui fait la différence. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné » (Jn 3.16). C’est un pas de géant pour l’humanité.

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L’Église à laquelle je désire appartenir est…

PRÊTE POUR JÉSUS

Mieux vaut être prêt WILLIAM MILLER

Le sermon qui suit* a été prêché par William Miller en 1842. Le langage présente clairement les traits du 19e siècle ; mais les idées sont solidement bibliques, intemporelles, et font écho à la fois à l’urgence et à la passion. – La rédaction

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Photo : Benjamin Lambert


Bibliothèque numérique adventiste

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etons un coup d’œil sur les résultats de la promulgation de cette doctrine [celle du retour de Christ], et voyons de combien de preuves nous disposons montrant qu’elle procède de Dieu. Premièrement, où que ce sujet ait été présenté en toute impartialité, on a dit invariablement – et vous en êtes vous-mêmes témoins – qu’il a suscité une lecture et une exploration générales de la Bible. Nos ennemis eux-mêmes en sont aussi témoins. On ne peut donc qualifier un tel résultat de mauvais. Deuxièmement, partout où ce fruit [« l’exploration de la Bible »] a été vu, il a produit chez la grande majorité une révolution complète en matière de foi et d’espérance. Et tandis que certains ne croyaient pas que Christ reviendrait sur la terre, ou que s’il revient, ce ne sera que dans un temps fort éloigné, et qu’il est donc inutile de veiller, maintenant ces mêmes individus attendent sa glorieuse apparition avec impatience. Ce sujet doit exercer l’influence la plus heureuse sur l’esprit et la vie de tous ceux qui croient ainsi. […] Maintenant, ils sont convaincus de l’approche imminente de la résurrection, de l’union finale de tous les saints – de ceux qui sont au ciel et de ceux qui sont sur la terre. Ils croient que tous les enfants désormais à la maison savoureront le grand sabbat en tant que jour de repos. Il y a une grande différence entre leur foi ancienne et leur foi présente, entre leur espérance ancienne et leur espérance présente. Vous pouvez tous juger de ce qui est le plus scripturaire, et agréable au cœur chrétien. Troisièmement, beaucoup, vraiment beaucoup, dormaient et sommeillaient sur ces sujets importants que sont le retour de Jésus, le jour du jugement, et le règne glorieux. Maintenant, dans chaque partie du monde chrétien retentit ce cri : « Voici l’époux, allez à sa rencontre ! » et on entend la réponse : « Venez, parlez-nous de ces choses. » Mes frères, beaucoup d’entre vous m’êtes témoins que des centaines, des milliers ont été rivés à leur siège pendant des heures, aussi silencieux que la tombe, pour entendre parler de ce sujet. Quatrièmement, partout où ce sujet a été judicieusement prêché et où la nécessité de se repentir a été appliquée correctement, le sceptique, le déiste, l’universaliste, l’impénitent et l’insouciant issus de toutes les classes ont, par la puissance de l’Esprit, vu et senti leur danger. Ils ont cherché le pardon de leurs péchés par la repentance devant Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Nombre d’entre vous, mes frères, pouvez être témoins de l’influence salvatrice de la prédication du message « Le royaume de Dieu est proche » en tant que mobile de la repentance, et en vue d’une vie et d’une conversation empreintes de piété.

William Miller (1782-1849) a prêché le retour de Jésus pendant plus de 13 ans et a été l’une des forces motrices du Grand Réveil qui a gagné les États-Unis avant 1844.

Cinquièmement, nous sommes consolés en voyant nombre de nos meilleurs pasteurs renoncer à la doctrine du millénium temporel. Ils croient que le second avènement est là, à la porte ; que le royaume de Dieu dans son état glorifié est sur le point d’être établi sur les ruines des royaumes de ce monde. Ils croient à la résurrection des justes, au jugement des saints, au règne de Christ sur la terre pendant 1 000 ans, à la résurrection des méchants, et enfin, au jugement dernier. […] Mais qu’est-ce qui a causé, à un moment donné, ce grand mouvement ? Nos périodiques ? Non, mes frères. Il y a cinq ans, on ne trouvait aucun individu ayant suffisamment de courage moral pour publier un article défendant ces doctrines. Des sociétés ont-elles été formées pour faire circuler la nouvelle ? Non. Des missionnaires ont-ils été envoyés par un comité ou une secte [confession] ? Non. Les professeurs des séminaires ont-ils enseigné à leurs étudiants l’approche de leur Seigneur béni, puis les ont-ils envoyés le dire à leur Église ? Non. Qui a donc apporté aux enfants de Dieu souffrants cette nouvelle ravivant l’âme ? Les méchants ? Nos opposants n’osent pas nous accuser de la sorte. Qui alors a fait pousser ce cri béni : « Voici l’époux ! » ? Satan ? Regardez bien les résultats de AdventistWorld.org Octobre 2019

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ce mouvement, et dites-moi dans quel but l’ennemi s’opposerait à son propre royaume. Combien il serait incohérent de sa part de s’opposer ainsi à ses propres enfants ! Voyez combien ils seraient en colère, combien cela dérangerait leurs rangs ! Allons, Béelzébul chasserait-il les démons ? […] *** Maintenant, permettez-moi de m’adresser à vous en particulier, mes frères dans le ministère évangélique de chaque secte [confession] – à vous qui croyez à la prompte venue de notre divin maître, le Seigneur Jésus-Christ. Un grand nombre de nos pères dans l’Évangile ont fortement désiré voir ce jour – imminent, comme vous le voyez – mais se sont endormis en Christ et ne l’ont pas vu. Pour nous, les vivants, est réservé le temps le plus important que l’homme ait jamais vu sur la terre ; le temps où ce ciel et cette terre s’enrouleront comme un livre qu’on roule, et où l’histoire du monde et de l’Église fera face au jugement. […] Mes frères, « ne pouvez[-vous] discerner les signes des temps » ? Je sais que beaucoup parmi vous les discernez. Quelle époque passionnante, alors ! Quelle époque terrifiante, aussi – surtout pour ces serviteurs qui peuvent dire dans leur cœur « Mon maître tarde à venir » ou « Paix et sûreté ! » – « Alors une ruine soudaine les surprendra ». Réveillons-nous, tous et chacun, pour la lutte – pas pour une lutte sanglante, mais pour la bataille pour la vérité. Ne nous mêlons pas aux divisions de l’époque pour mettre en place des hommes ou des mesures, ne nous disputons pas pour savoir qui sera le plus grand. Que nos conversations respirent l’atmosphère du ciel, d’où nous attendons le Sauveur. Soyons comme les serviteurs qui attendent leur Seigneur. Si nous croyons que nous nous tiendrons bientôt devant le trône du jugement de Christ, cela ne nous poussera-t-il pas à accomplir 12

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notre œuvre, et à bien l’accomplir, afin de ne pas rougir de honte devant lui le jour de sa venue ? Si nous croyons aux prophètes, notre foi ne se manifestera-t-elle pas par nos œuvres ? Si nous croyons que le cri de minuit retentit en cet instant même, n’afficherons-nous pas notre amitié avec l’Époux ? Pouvons-nous voir dans les cieux moraux les signes qui s’épaississent autour de nous et rester insensibles ? Voyons-nous les dernières plaies se déverser sur ce monde coupable alors que nos voix annonciatrices ne se mêlent pas à l’explosion ? Est-ce là la moisson du monde, et nous, croisons-nous les mains pour dormir ? *** Posons-nous nous-mêmes ces questions solennelles, et répondons-y devant Dieu et notre âme en toute honnêteté. Allons-nous voir certains de nos frères s’approcher de l’entrée en scène et recevoir les traits des moqueurs, les traits enflammés du malin, les flèches des ennemis, alors que par peur ou lâcheté, nous croisons les mains ? Non, mes frères, je suis persuadé de meilleures choses de votre part. Si vous avez suffisamment de courage pour affirmer vos principes dans ce siècle de moqueurs, vous aurez la grâce suffisante qui vous protégera au temps de la bataille. Continuez donc vers la victoire et la gloire ! Apportez toute votre force au champ, ne donnez à vos ennemis aucun avantage sur vous. Revêtez toute l’armure de Dieu, soyez inébranlablement fixés sur cette seule chose : rester des nuits entières, s’il le faut, à votre tour d’observation. Nous montrerons ainsi notre amour pour Dieu en accomplissant fidèlement l’œuvre qu’il nous a assignée. Manifestons notre amour pour les âmes par notre façon d’agir en toute vérité, et en avertissant fidèlement méchants et impénitents du danger qu’ils courent. Prenons la Bible pour guide, et enseignons à nos semblables le chemin de la vie.

Alors, si Christ revient, nous serons trouvés prêts. Et s’il ne revient pas au moment que je crois être spécifié dans la Bible, encore une fois, cela ne peut nous nuire ; car veiller pour son retour constitue un devoir maintenant, et cela ne sera pas moins un devoir alors… J’ai souvent entendu murmurer les mots suivants : « Puisse Dieu nous accorder qu’il en soit ainsi. » J’ai souvent, très souvent, entendu de la part d’un cœur passionné et animé, la forte réponse à voix haute : « Amen ! » J’ai souvent senti, en quittant la salle de culte, la chaleureuse pression d’une main, accompagnée d’un « Dieu vous bénisse, mon frère ! » J’ai reçu de nombreuses lettres, remplies d’expressions d’amour et de gratitude envers Dieu pour la bonne nouvelle d’un sauveur qui vient. Ai-je besoin de dire à de telles personnes « Veillez, de peur qu’il ne vienne soudainement et ne vous trouve endormies » ? Non, tout comme je ne dirais pas à une maman remplie de tendresse : « N’oubliez pas votre magnifique bébé. » Que dirai-je donc ? Je dirai : Réjouissez-vous, car votre salut de tout péché approche ! Gardez la foi, et bientôt, vous recevrez la couronne réservée à tous ceux qui auront aimé son avènement. […] Continuez, mes frères, à faire le bien ; encouragez, je vous en prie, ces précieux serviteurs qui sont disposés à publier la nouvelle d’un sauveur qui vient, à annoncer l’imminence du royaume des cieux. Vous savez comment vos âmes ont été nourries. Maintenant, nourrirez-vous celles de vos semblables ? Souvenez-vous que ceux qui sont disposés à prêcher cette bonne nouvelle sont, pour beaucoup, des serviteurs pauvres et persécutés ; même leurs propres sectes [confessions] les traitent durement, les chassent de leurs églises, leur interdisent leurs chaires. En ce jour glorieux, Dieu vous dira-t-il : « Toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de


Si vous avez suffisamment de courage pour affirmer vos principes dans ce siècle de moqueurs, vous aurez la grâce suffisante qui vous protégera au temps de la bataille.

ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites » ? […] Un mot à ceux qui, en lisant ou en entendant les conférences sur la venue du Fils de l’homme, ont été convaincus de péché, de justice, et de jugement, et ont cherché refuge en leur sauveur béni : Tenez bon par la foi, ne laissez aucun homme vous ravir votre couronne de joie ; ne serez-vous pas en présence de notre Seigneur JésusChrist à son retour ? […] Le temps est proche. Veillez, affermissez le reste qui est près de mourir : car Dieu écrasera bientôt Satan sous vos pieds. J’espère vous rencontrer là où il n’y aura plus de soupirs ni d’affliction, où il n’y aura plus d’ennemis, où le dernier ennemi, la mort, sera vaincu à tout jamais, et où la famille des rachetés se rassemblera en une seule assemblée générale. Oh, ce sera la joie et la vie éternelle lorsque nous nous retrouverons ! *** Par conséquent, permettez-moi de vous persuader d’être fidèles jusqu’à la fin. Si vous sentez votre cœur se refroidir, si vous vous détendez au lieu d’accomplir votre devoir, et si vous avez de sérieux doutes de votre intérêt

Photo : Priscilla Du Preez

pour le royaume, allez à la Bible, priez l’Esprit de Dieu de vous aider, et examinez la doctrine du retour de Jésus, celle de la résurrection, et celle du jugement. Si vous êtes un enfant de Dieu, vous aimerez cette doctrine ; dans le cas contraire, vous la haïrez. Quoi que vous puissiez penser de vous-mêmes, quels que puissent être vos doutes ou vos craintes, votre cœur doit être le thermomètre à cet égard. Vos affections, comme le mercure, monteront ou descendront alors que vous entrez en contact avec ce thème glorieux. Si un homme aime Christ, il aimera son apparition ; s’il le hait, il haïra le voir revenir sur les nuées du ciel. Cette règle ne peut pas être enfreinte. […] Permettez-moi de vous prier, au nom de Jésus : soyez réconciliés avec Dieu ! Il y a une religion pour vous – une religion libre comme le torrent de la montagne, aussi abondante que la rosée de l’Hermon, aussi riche que les fruits en automne, aussi verte que le feuillage au printemps, et il y en a plus qu’il n’en faut. Alors, pourquoi péririez-vous ? Quelles raisons pouvez-vous donner pour justifier votre rejet de Christ ? Il

est celui dont nos pères ont désiré voir le jour, et que des rois ont attendu. Les prophètes ont prédit sa naissance et annoncé son œuvre depuis les temps anciens. Ne croirez-vous pas ? N’entendrez-vous pas Moïse et les prophètes, Christ et ses disciples ? Dans la négative, c’est en vain que j’aurai essayé de vous persuader de vous approprier cette religion. […] Permettez-moi de terminer en vous citant les paroles de l’apôtre Pierre dans Actes 3.19-21 : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. » * Ce sermon a été publié dans la brochure From Scripture and History of the Second Coming of Christ about the Year 1843; Exhibited in a Course of Lectures, Boston, Joshua V. Himes, 1842.

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Recherché :

UN AVENIR PLUS LUMINEUX Nous avons demandé à nos lecteurs : Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez à « la bienheureuse espérance » ? De quelle façon la réalité du retour de Jésus a-t-elle affecté votre expérience chrétienne, de même que celle de votre famille et de vos amis ? Voici quelques-unes de leurs réponses. – La rédaction

Axel, Colorado, États-Unis

Chaque fois que je songe à « la bienheureuse espérance », une mission de sauvetage en notre faveur me vient immédiatement à l’esprit. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le général Douglas MacArthur reçut l’ordre de quitter les Philippines en raison d’une invasion ennemie imminente. MacArthur s’enfuit de Corregidor en faisant une promesse solennelle : « Je reviendrai. » Et effectivement, il revint aux Philippines. Il annonça son retour triomphant à la radio : « Voici la voix de la liberté. […] Je suis revenu. » Comme MacArthur, Dieu tiendra sa promesse de revenir et de nous emmener au ciel. Jayvee, Quezon, Bukidnon, Philippines

Peu importe à quel point la vie semble difficile ici-bas, j’ai la force de continuer. Il est parfois difficile d’aimer nos semblables et de nous en occuper. Ils peuvent être désagréables et dénués d’amour. Cependant, quand je pense au retour imminent du Christ, je me souviens que mon Seigneur ne reviendra pas seulement pour moi, mais pour le monde entier. Il aime tous les êtres humains, aussi mauvais qu’ils puissent paraître. Il est mort sur la croix pour nos péchés. Quand je suis tenté de me mettre en colère contre quelqu’un, je me tourne vers Jésus. Le fait de penser à son retour me remplit de joie, de paix, de force, et me donne l’assurance que la laideur en ce monde aura une fin. La bienheureuse espérance me presse d’aimer mes semblables, tout comme Dieu nous aime.

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James, Nairobi, Kenya

Je suis né dans un foyer catholique. On m’a appris qu’à la mort, on va au ciel après une période passée au purgatoire. Un jour, j’ai découvert ces paroles de Jésus : « Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jn 14.2,3) La bienheureuse espérance, c’est que Christ nous recevra lui-même, et que nous hériterons du royaume éternel de Dieu. Mais je ne veux pas aller au ciel tout seul ! Si nous gardons la foi, ma femme, notre fils, nos deux filles et moi monterons ensemble à la cité de Dieu. Tandis que je prêche cet Évangile aux autres, je prie pour que ma famille, comme celle de Noé, soit sauvée. Nous nous rencontrerons là-haut ! Lailanie, Silang, Cavite, Philippines

J’ai perdu trois êtres chers en trois années successives (un frère en 2011, une sœur en 2012, et mon père en 2013). Ces morts subites et

de graves maladies ont durement éprouvé notre famille. Bien que je sache que la souffrance est une bénédiction pas nécessairement appréciée de tous, il me tarde de voir revenir Jésus. En ce jour, il nous donnera la vie éternelle et réveillera mes êtres chers du sommeil de la mort. Je soupire après le jour où la mort, la maladie, la souffrance et la douleur ne seront plus. La bienheureuse espérance concerne aussi notre acceptation de Jésus en tant que Sauveur et Avocat. Nous vivons en des temps de trouble. Cependant, grâce au Saint-Esprit, nous pouvons avoir la paix parmi le chaos. J’aime partager la bienheureuse espérance avec mes semblables. Pamela, New Hampshire, États-Unis

« La bienheureuse espérance », c’est le don que chaque individu sur cette planète a reçu de la part de notre admirable créateur. Pour ceux qui se l’approprient, la bienheureuse espérance a la puissance de sauver leur vie, de transformer leur pensée, et de leur procurer paix et joie en un monde d’incertitude et de souffrance. Je suis éternellement reconnaissante de ce que mes deux parents aient entretenu ce don ineffable. Même s’ils

Paola, Colombie

La bienheureuse espérance m’aide à me lever chaque jour avec la force et la volonté de faire face à un monde dépourvu de foi. Elle ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de Dieu, petites et grandes. Par-dessus tout, elle m’aide à apprécier le don de la vie, et à utiliser le temps que Dieu me propose de passer avec lui comme je le ferais avec un bon ami.


dorment maintenant en Jésus, je suis réconfortée en sachant que je les reverrai et que je pourrai remercier notre Sauveur de ce don. Romario, Jamaïque

La réalité du retour de Jésus affecte de façon drastique mon expérience chrétienne. Elle me met dans l’état d’esprit nécessaire pour vivre avec empressement, comme s’il ne me restait ici-bas qu’une heure, qu’une minute, qu’une seconde à vivre. Ceci affecte aussi mes amis, parce qu’après leur avoir cité mon exemple, je les informe qu’il ne nous reste que peu de temps sur cette terre. Comme le retour de Jésus est imminent, ils doivent mettre de l’ordre dans leur maison. Sandra, Californie, États-Unis

La bienheureuse espérance me donne la paix, car en dépit de ce qui se produit maintenant et de ce qui doit venir, je verrai Jésus et serai avec lui pendant l’éternité. Shylet, Zimbabwe

Dans mon pays, le stress et l’insécurité ponctuent notre vie en raison de l’incertitude politique et de la stagnation économique. Beaucoup ont fui un avenir qui semble sombre. Je peux envier ceux qui se relocalisent dans des pâturages plus verts, mais je me rends compte que même ces pâturages ont leurs propres problèmes – les sociétés postmodernes se dégradent rapidement. Seul le retour de Jésus peut résoudre mes problèmes, ceux de mon pays et ceux du monde, et les remplacer par une joie et une paix infinies. Tandis que je navigue sur les circonstances uniques de mon pays d’origine, le retour de Jésus me réconforte. Bientôt, Christ reviendra pour établir un monde parfait.

1844 en contexte

Le 22 octobre 1844, de nombreux millérites attendirent le retour de Jésus sur le Rocher de l’ascension, non loin de la ferme de William Miller.

Passer de la déception à la mission

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l y a 175 ans ce mois-ci, nous nous souvenons de ce qu’on appelait alors La grande déception. Sur le plan historique, le 22 octobre 1844 fut bien différent de la plupart des autres jours. Des milliers d’individus s’attendaient, en effet, à voir Jésus revenir sur les nuées du ciel. Ils l’attendaient aux États-Unis, mais aussi en Europe, en Amérique du Sud, et en de nombreux autres endroits du monde. Cette attente du retour de Jésus n’avait rien de local, ni même d’un passe-temps régional. C’était une attente mondiale – et biblique. Dans le monde entier, les étudiants de la Bible avaient commencé à décoder les prophéties. Petit à petit, les prophéties des chapitres 7 à 9 de Daniel commençaient à avoir du sens ! Comme William Miller, beaucoup avaient calculé le timing prophétique de Dieu. Ils pensèrent que la purification du sanctuaire consignée dans Daniel 8.14 se référait au retour de Jésus tel qu’apparaissant dans le contexte du jugement de la petite corne. Mais Jésus ne revint pas ! Et ils pleurèrent à chaudes larmes. Beaucoup abandonnèrent la religion. D’autres réintégrèrent leur ancienne confession. Un petit groupe, cependant, retourna aux Écritures. Ces croyants découvrirent que si le calcul de la période prophétique était tout à fait juste, en revanche, l’événement prédit ne l’était pas. La fin de la

Photo : Gerald Klingbeil

période prophétique marquait non le retour de Jésus sur la planète terre, mais plutôt le commencement du jugement investigatif public de Dieu de son peuple. C’était là une partie importante du plan du salut. Ce petit groupe de premiers croyants adventistes apprit une leçon précieuse. Lorsqu’ils sondèrent de nouveau les Écritures, ils commencèrent à trouver des réponses. Les Écritures sont toujours notre sûr refuge. Mais, à l’instar des premiers chrétiens, ils comprirent aussi que la déception avait un but. Dieu voulait atteindre le monde, et pas seulement la Nouvelle-Angleterre ou l’Amérique du Nord – toute nation, toute tribu, toute langue, et tout peuple. Il leur fallut des décennies pour vraiment comprendre la vision de la mission globale ; mais une fois comprise, ils ne firent jamais marche arrière. Comme les premiers chrétiens, ils savaient que Jésus reviendrait. Nous attendons et travaillons toujours dans l’attente de ce grand jour, lequel marquera la fin de tout péché, de toute souffrance, de toute déception.

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World. Les plus grandes déceptions de sa vie lui ont appris les plus grandes leçons.

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Perspective mondiale

Êtes-vous prêt ? Jésus reviendra

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e retour de Jésus est le pouls même de notre espérance en tant qu’adventistes. Il a été l’espérance du peuple de Dieu depuis des milliers d’années. Il y a 2 000 ans, 11 hommes se tenaient sur le mont des Oliviers. Ils regardaient Jésus monter dans les nuées, ses mains étendues pour les bénir. Soudain, les disciples remarquèrent avec surprise deux êtres vêtus de blanc se tenant à côté d’eux. « Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. » (Ac 1.11) La Parole de Dieu foisonne de promesses du retour du Christ. Jésus a donné à ses disciples cette merveilleuse promesse : « Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jn 14.3) Le Seigneur explique de quelle façon il reviendra : « Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. […] Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. » (Mt 24.27-30) Et l’apôtre Paul écrit : « Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel » (1 Th 4.16). 16

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Le livre de l’Apocalypse proclame : « Voici, il vient avec les nuées. Et tout œil le verra » (Ap 1.7). La Bible enseigne clairement que le retour du Christ « sera littéral, personnel, visible et de portée mondiale »1. Mais quand Jésus reviendra-t-il ? Lui-même fournit la réponse dans le dernier chapitre de l’Apocalypse. Il nous dit à trois reprises : « Et voici, je viens bientôt. – Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! » (Ap 22.7) « Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre. » (v. 12) « Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. » (v. 20) BIENTÔT, C’EST QUAND ?

Pour vous ou moi, ce pourrait être aujourd’hui puisque que nous ne savons pas si nous vivrons demain. Pour ceux qui dorment dans la mort, il ne s’agit que d’un moment jusqu’à ce qu’ils voient Jésus venir sur les nuées2. Mais ce peut aussi être bientôt pour les vivants ! Personnellement, je crois de tout mon cœur que ça sera ainsi. Les prophéties dans Daniel et l’Apocalypse sont presque accomplies. La condition présente du monde ainsi que son agitation socioéconomique pointent vers le retour imminent du Christ. À l’échelle mondiale, de nombreux indicateurs signalent son retour. Néanmoins, les opposants ricanent : « Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création. » (2 P 3.4) Malheureusement, il y a même des adventistes qui doutent que Jésus reviendra de leur vivant, si bien qu’ils choisissent de se focaliser sur la terre plutôt que de se préparer pour le ciel. Il ne s’agit pas d’une recommandation d’être « disposé pour le ciel au point de Photo : Tom Barret


ne plus être bon pour la terre » ! Il s’agit plutôt de vivre pleinement dans l’attente du retour imminent de Jésus. VIVRE PLEINEMENT DANS L’ATTENTE

Voici ce que Jésus a dit alors qu’il parlait de son retour : « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait ». Ensuite, il a exhorté ses disciples : « Prenez garde, veillez et priez ; car vous ne savez quand ce temps viendra. Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l’autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison […] Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. » (Mc 13.32-37) Vivre pleinement dans l’attente du retour de Jésus consiste, entre autres, à accomplir fidèlement l’œuvre que le Maître nous a confiée. Jésus a dit : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. » (Mt 24.14) « Le monde entier s’ouvre à l’Évangile, écrit Ellen White. […] [De] tous les coins de cette terre, monte le cri des cœurs blessés par le péché et avides de connaître le Dieu d’amour. Des millions et des millions de gens n’ont jamais entendu parler de Dieu ni de son amour révélé en Christ. Ils ont le droit de le connaître, de recevoir la miséricorde divine, au même titre que nous. Et il nous incombe, à nous qui avons reçu ces connaissances, à nos enfants avec qui nous les partageons, de répondre à leur cri3. » Aujourd’hui, cet appel est plus pertinent encore. Il est essentiel que chaque adventiste participe à l’Implication totale des membres – que chacun, partout, partage « l’Évangile du royaume » qui donne la vie ! La messagère du Seigneur déclare : « Son royaume ne sera pas établi avant que la bonne nouvelle de sa grâce ait été portée à la terre entière, c’est pourquoi, lorsque nous nous consacrons à Dieu et que nous lui gagnons des âmes, nous hâtons la venue de ce royaume4. » Quelle merveilleuse pensée ! Nous pouvons hâter le retour du Christ en accomplissant l’œuvre qu’il nous a appelés à faire ! REPRODUIRE LE CARACTÈRE DU CHRIST

Une autre façon par laquelle nous pouvons être prêts pour le retour de Jésus, c’est de permettre au Seigneur de reproduire son caractère en nous. Dieu nous aime et nous invite à venir à lui tels que nous sommes. La Bible nous fait cette promesse : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jn 1.9) Quelle merveilleuse assurance que Dieu non seulement

nous pardonne, mais aussi nous purifie en cet instant même ! La lettre de Paul à Tite mentionne en outre cette puissante promesse : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. » (Tt 2.11-14) Élaborant ce point, Ellen White nous donne un autre conseil inspiré : « Il faut enseigner au croyant, dès le début de son expérience religieuse, les principes fondamentaux de la vie chrétienne. Il faut lui apprendre qu’il n’est pas sauvé seulement par le sacrifice de Jésus, mais qu’il doit refléter le caractère du Christ et vivre de sa vie. Enseignez à chacun qu’il doit porter des fardeaux et délaisser ses inclinations naturelles. Qu’il ait une idée exacte du bonheur qu’on éprouve à travailler pour le Christ, à le suivre dans la voie du renoncement et à tout supporter comme un bon soldat. Qu’il apprenne à se confier en son amour, à lui abandonner ses soucis, et qu’il goûte la joie qu’apporte le salut des âmes. Dans son amour pour ceux qui périssent, il s’oubliera lui-même ; les plaisirs du monde perdront leur puissance d’attraction, et les fardeaux ne réussiront pas à le décourager. La charrue de la vérité fera son œuvre […]. Elle ne se contentera pas de couper les épines ; elle les déracinera complètement5. » Ami lecteur, Jésus revient bientôt ! C’est maintenant le temps de nous abandonner complètement à lui chaque jour, de saisir ses promesses non seulement de pardon, mais aussi de purification de toute injustice, et de le laisser œuvrer à travers nous pour que nous lui gagnions de nombreuses âmes. Êtes-vous prêt pour le retour de Jésus ? Ce que croient les adventistes…, p. 441. Ibid., p. 463, 464. Ellen G. White, Éducation, p. 295. 4 Idem., Heureux ceux qui, p. 90. 5 Idem., Les paraboles de Jésus, p. 42. 1 2 3

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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Place aux jeunes

Une poursuite intense

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’il vous plaît, docteur, juste une fois encore ! » Je fige sur place. L’insistance de Belinda1 me rend perplexe. Ma patiente enceinte insiste désespérément pour que j’oublie mes devoirs médicaux et lui masse le bas du dos, histoire de la soulager des douleurs de plus en plus intenses de l’accouchement. Selon mon évaluation obstétrique, elle en a pour au moins 10 heures encore avant d’accoucher. Ça signifie 600 minutes à son chevet, au milieu de la nuit, et il me reste encore 20 femmes enceintes à examiner avant de pouvoir aller dormir ! La nuit sera longue. C’est que plus tôt, dans un mouvement d’empathie, j’ai proposé à Belinda de lui masser le bas du dos pour la soulager. J’ai sous-estimé combien elle apprécierait mes efforts ! À peine ai-je commencé à masser son dos que la patiente sur le lit adjacent s’est mise à réquisitionner mes « services de massage apaisant du dos ». J’ai alors compris que je serais coincé dans cette chambre pour le reste de la nuit, oscillant entre le dos des deux femmes, lesquelles n’avaient surtout pas l’intention de se partager mes mains. Oh ! C’est le temps de changer de patiente. Sitôt entré dans la chambre voisine pour évaluer d’autres patientes, j’entends un cri très fort, perçant, du corridor : « Daktari ! Daktari2 ! Où êtes-vous ? Venez masser mon dos ! » Mince ! Belinda remporte le prix des patientes les plus persistantes de l’année. Je me dis que sa ténacité et sa détermination vont se calmer dans quelques minutes. Ces minutes se transforment en heures. Alors que se termine ma tournée, j’entends encore Belinda crier après moi depuis sa chambre. À peine suis-je assis au poste du personnel infirmier qu’elle apparaît dans le corridor, demandant à toutes les infirmières qu’elle croise si elles n’auraient pas vu le gentil « médecin aux quatre yeux » (se référant à mes lunettes) qui a gracieusement fait de mystérieuses merveilles pour elle. Je me cache derrière un mur, espérant qu’elle ne me remarquera pas. Prises d’un fou rire, les infirmières se moquent de moi le reste de la nuit. Aujourd’hui encore, je me souviens de Belinda me « pourchassant » inlassablement dans les corridors de l’hôpital. Elle a pris l’initiative de me poursuivre. Ayant désespérément besoin d’être soulagée de ses douleurs, elle était déterminée à obtenir ce qu’elle voulait à n’importe quel prix. C’est 18

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ça la persistance. Si c’est ce dont un être humain est capable, que dire alors de la persistance de Dieu ? En réfléchissant sur les événements de cette nuit, je me souviens à quel point Dieu nous poursuit sans relâche. Peu importe à quelle distance ou à quelle vitesse nous nous enfuyons de lui, il continue de nous poursuivre. Il court vers nous, tout comme le père a couru vers son fils prodigue. Qui peut courir plus vite ? Le psalmiste a déclaré : « Oui, bonheur et fidélité me poursuivent tous les jours de ma vie » (Ps 23.6, TOB)3. La poursuite du Créateur est tellement intense qu’il est devenu le Dieu-homme et nous a poursuivis dans les corridors de la terre. Et il ne s’est pas arrêté là ! Il est allé au-delà de la poursuite et a échangé sa vie parfaite contre notre triste sort – alors que nous étions encore pécheurs (voir Rm 5.8). Il n’a pas attendu que nous soyons parfaits. Il s’est fait pauvre pour que par sa pauvreté, nous fussions enrichis (voir 2 Co 8.9). De sa propre volonté, il a pris mon examen (noté E, pour Échec), y a effacé mon nom, et a écrit le sien dessus. Puis il a pris son examen parfait (noté A, pour Avec mention), y a effacé son nom, et a écrit mon nom dessus. Un jour, lorsque nous nous tiendrons devant notre divin juge, nous verrons les notes parfaites de Christ attachées à nos noms. Jésus nous poursuit encore aujourd’hui. Il frappe à la porte de notre cœur dans l’espoir que nous le laisserons entrer (voir Ap 3.20). Pourquoi ? Il dit : « Parce que tu as du prix à mes yeux, parce que tu es honoré et que je t’aime, je donne des hommes à ta place, et des peuples pour ta vie. » (Es 43.4) Céderons-nous à sa poursuite ? Nom fictif. Terme swahili pour médecin. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1 2 3

Frederick Kimani est médecin consultant à Nairobi, au Kenya. Avec passion, il s’efforce de jeter des ponts entre Dieu et les jeunes par le biais de la musique.


Au premier plan

14th + U pour vous L’actualité, les nouvelles pertinentes, et une dose de spiritualité… Ça vous intéresse ? WILONA KARIMABADI

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wain Esmond et Cliff Goldstein, respectivement directeur adjoint du White Estate et éditeur du Questionnaire adulte de l’École du sabbat, sont assis dans un restaurant, bavardant avec animation tout en sirotant du jus d’orange, de l’eau, et en dégustant des chips accompagnées de salsa. Ce soir, ils discutent de leurs différentes expériences en matière de racisme, et cherchent à savoir s’il y a eu des changements sur cette question aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Non, je n’ai pas assisté à leur conversation privée dans un restaurant public. Mais je l’ai regardée lors de 14th + U – une nouvelle émission fort intéressante sur la plateforme télé de Adventist Review. Et vous le pouvez aussi. 14th + U est une émission qui se concentre sur l’intersection d’événements d’actualité et de sujets qui façonnent notre monde aujourd’hui, tout en examinant les leçons spirituelles que nous pourrions en tirer. Elle s’adresse aux 18 à 55 ans qui, bien que ne se disant pas religieux, aiment rester au top de l’actualité et des nouvelles mondiales. L’émission présente aussi des bribes d’entrevues avec des gens de tous les jours, enregistrées au coin de la 14e rue et de la rue U à Washington, D.C., aux États-Unis. Ces clips sonores « vox populi » ou « voix du peuple » donnent aux téléspectateurs une idée de ce dont la société parle, et servent aussi de sujets de conversation qu’exploitent Dwain Esmond et Cliff Goldstein. Alors que l’action semble se dérouler dans un restaurant local, elle est, en réalité, filmée dans un studio au siège de la Conférence générale. Ce cadre donne aux téléspectateurs l’impression d’écouter une conversation animée entre deux amis. Selon Rico Hill, directeur de la programmation et du développement de Adventist Review Ministries TV, l’objectif de 14th + U répond immédiatement à un besoin réel. « 14th + U est d’abord et avant tout conçue pour augmenter la pertinence de l’Église adventiste dans le monde, tout en offrant une perspective spirituelle et morale sur les questions qui

surgissent chaque jour, chaque semaine. Elle se propose d’interpeler ceux qui ont des opinions ou qui peuvent même être outragés par les événements dans le cycle des nouvelles, mais qui n’ont pas connaissance du récit biblique plus large, et de son fondement moral. » Si vous aimez les vidéos ou les podcasts plus courts, 14th + U présente son contenu suscitant la réflexion dans un format que vous apprécierez. « Cette émission est conçue pour plaire à ceux qui, respectivement, regardent des vidéos et écoutent des podcasts audios, dit Rico Hill. Nous voulions aller plus loin et enlever l’esthétique enregistrée typique pour lui donner davantage d’authenticité. Nous avons décidé que deux gars qui discutent dans un restaurant tout en restant des “commentateurs” était beaucoup plus intéressant à regarder. » Selon Rico Hill, le but clé de l’émission est fort simple. « Nous espérons faire de cette émission un outil d’évangélisation en montrant les questions du jour pour attirer les gens, pour ensuite partager l’histoire spirituelle plus large qui inclut la prophétie et l’Évangile. » Pour regarder 14th + U, consultez le site www.artvnow. com et créez un compte gratuit. Cette émission est aussi disponible sur un podcast audio de AR audio. De nouveaux épisodes sont disponibles sur demande et sont archivés pour en faciliter le partage sur les médias sociaux. AdventistWorld.org Octobre 2019

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Méditation

À pied D sec

ix fois. La Bible se réfère au moins 10 fois aux trois circonstances où des individus ont traversé un fleuve ou une mer à pied sec. Alors que Pharaon les pourchassait, les Israélites traversèrent la mer Rouge… à pied sec. Au terme de leurs 40 ans de pérégrinations dans le désert, Josué et les Israélites traversèrent le Jourdain… à pied sec. De nombreux siècles plus tard, les prophètes Élie et Élisée traversèrent le Jourdain… à pied sec ! Pas sur un sol mou, boueux, fangeux, couvert de flaques d’eau. À pied sec. Ce fameux « à pied sec » m’a tout aussi impressionnée – si pas davantage – que le miracle initial du partage des eaux. Ce partage, j’en conviens, est un merveilleux prodige ! Mais que dire de l’assèchement instantané du

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Photo : Patrick Hendry


sol pour fournir un chemin praticable à ceux qui devaient traverser ? C’est, pour chacun de ces miracles, la cerise sur le gâteau ! LE DIEU DES DÉTAILS

Ce détail, plus qu’admirable, est rassurant et encourageant. Le même Dieu qui regarde l’ensemble du tableau se charge aussi des détails. S’il s’est occupé des détails dans les trois cas mentionnés, alors il a été parfaitement capable de le faire lors d’autres événements fort importants. Prenons d’abord la création. C’est un sujet d’actualité dans de nombreux cercles – y compris dans les cercles adventistes. Certains voudraient que nous croyions que quelque chose ou quelqu’un a mis toutes ces choses en place pour ensuite se tirer et – comme un propriétaire absent – laisser la création suivre son cours… ce qui n’a aucun sens. Ce serait comme partager les eaux, puis laisser les Israélites, ou Élie et Élisée, marcher d’un pas lourd dans la boue vers leur destination. Mais Dieu n’est pas comme ça ! La Bible nous dit à maintes reprises qu’ils ont traversé « à pied sec ». Vient ensuite la question de l’adoration. Dieu n’a pas donné quelque ordre vague au sujet du culte à lui rendre. Il a été très spécifique. Il veut que nous passions le sabbat du septième jour en sa compagnie. Il veut que nous le servions en étant en bénédiction aux autres – y compris le jour du sabbat (Es 58). Notre Dieu est le Dieu des détails. J’apprécie beaucoup que mon créateur non seulement voit l’ensemble du tableau, mais aussi se focalise sur les détails. En dernier lieu, il y a la question du salut. Dieu a été très clair : nul ne peut être sauvé en dehors de son Fils. Point final. Le pardon est un don gratuit. Point final. Nous n’avons pas à marcher péniblement dans la boue de l’auto-rédemption pour atteindre l’autre côté du Jourdain ou de la mer Rouge. Dieu a « partagé » les eaux par la mort de son Fils sur la croix, puis il a asséché le sol en ressuscitant Christ des morts. Par conséquent, s’il a pu faire cela pour Jésus – le ressusciter des morts – alors nous pouvons avoir l’assurance qu’il planifie quelque chose d’également spectaculaire pour ses enfants – tant les morts que les vivants – qui attendent le retour de Jésus. LE DIEU QUI NOUS A VRAIMENT À CŒUR

Plus près de nous maintenant, le même Dieu qui a fait tout ce que je viens de mentionner se soucie, à coup sûr, des détails de notre vie quotidienne. Pour certains, cette idée est incompréhensible. Ils sont tout disposés à reconnaître que Dieu prend soin des grandes choses (comme le partage des eaux), mais croient que les petites choses sont sans importance pour lui. Ils ont le sentiment que nous devons patauger tout seuls dans la boue.

Dieu a été très clair : nul ne peut être sauvé en dehors de son Fils. Point final. Une telle idée n’a aucun sens ! Pour Dieu, il n’y a pas de grandes ou de petites choses dans la vie de ses enfants. Elles sont d’importance égale. Le même Dieu qui nous fait respirer et vivre seconde après seconde peut nous aider à traverser les hauts et les bas de la vie quotidienne. Il est là lorsque nous perdons un être cher, ou notre emploi, ou notre maison. Il est là lorsque nous perdons nos clés ou une lentille cornéenne, ou un document important. Il est là lorsque nous nous demandons comment nous passerons à travers la prochaine session de chimiothérapie ou de radiothérapie, ou comment nous arriverons, à la fin du mois, à joindre les deux bouts. Il est là lorsque nous nous efforçons de toucher le cœur de notre conjoint ou que nous sommes profondément blessés par notre entourage. De temps en temps, il attend jusqu’à la dernière minute avant de nous faire traverser « à pied sec ». Mais ce n’est pas parce qu’il est incompétent ou impuissant ! Parfois, il s’agit d’une circonstance semblable à celle où l’ange a dit à Daniel qu’il lui avait fallu trois semaines pour répondre à sa prière parce que lui – le messager – avait dû composer avec le prince du royaume de Perse pendant tout ce temps (Dn 10.13). Parfois, certains événements doivent s’aligner correctement pour que nous puissions voir le plan de Dieu s’accomplir. C’est ce dont j’ai fait, plus d’une fois, l’expérience. Le point, c’est que nous devons attendre par la foi que Dieu non seulement partage les eaux, mais aussi assèche le sol. Nous devons étirer les muscles de notre foi et exercer notre confiance. C’est là l’essentiel. Adam et Ève ont, hélas, échoué le test de la confiance, et depuis, des millions d’autres individus aussi. Mais nous pourrons renverser les dommages résultant de notre manque de confiance si, par la grâce de Dieu, nous déterminons, en cet instant même, de ne pas lâcher. Le Dieu qui a créé l’univers, qui a séparé les eaux et a asséché le sol pendant la semaine de la création, est le même Dieu qui peut nous faire traverser aujourd’hui… à pied sec. Il n’y a qu’à attendre… et à le regarder agir.

Sharon Clark, titulaire d’une maîtrise en leadership éducatif, enseigne à l’Académie chrétienne Colquitt – une école adventiste domiciliée à Shreveport, en Louisiane, aux États-Unis.

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À la découverte de l’Esprit de prophétie

Compétition et vie chrétienne Ni les salles de réunions, ni les terrains de jeux n’en sont exemptés

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ompétition. À l’ouïe de ce mot, l’image d’une arène sportive nous vient souvent à l’esprit. Comme cette image est sans doute la plus courante, prenons un peu de recul pour considérer l’ensemble de la question. Ce faisant, nous ne sommes pas seuls. Ellen White a abordé, elle aussi, le sujet de la compétition sur le terrain de jeux. Dans le contexte des courses de vélos qui accaparaient Battle Creek, elle a observé : « Certains essayaient de dominer. […] Il y avait un esprit de discorde et de dispute parmi eux pour savoir qui devrait être le meilleur. » Cet esprit était similaire à celui que l’on retrouve dans les jeux de balle, sur le terrain de l’école, et constituait, a-t-elle ajouté, « une offense à Dieu »1. Néanmoins, la messagère du Seigneur a écrit plus souvent sur le sujet de la compétition dans le contexte plus large de la vie. Elle a fréquemment décrit la compétition comme étant une lutte pour la suprématie et le désir d’être le premier. Elle a aussi utilisé les termes compétition et rivalité indistinctement. Au sujet du ministère des publications, par exemple, elle a écrit : « Il existe une rivalité dans l’œuvre [des publications]. […] Les éditeurs et les auteurs qui participent à une telle rivalité perdront la grâce de Dieu dans leur cœur2. » EXEMPLES TIRÉS DE LA BIBLE

Dans la discussion sur la compétition et la rivalité, Ellen White a eu fréquemment recours aux Écritures. La soif de gloire personnelle de Lucifer (Es 14.12), observe-telle, « avait provoqué un conflit dans les parvis célestes »3. L’esprit de rivalité entre Jacob et Ésaü (Gn 25.29-34 ; 27) mena à la duperie, et la rivalité entre Léa et Rachel – les deux sœurs étant épouses de Jacob – assombrit la vie de celui-ci4. « Salomon s’imaginait que d’imposants bâtiments et un ameublement 22

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magnifique donnent du caractère à l’œuvre de Dieu. Ce fut-là une triste caractéristique de l’expérience de ce monarque. » Ses efforts « pour se conformer au monde et rivaliser avec lui entraînèrent ce triste résultat »5. Christ observa un esprit de rivalité parmi ses disciples alors qu’ils se disputaient pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand (Mt 18). Dans le livre Jésus-Christ, Ellen White décrit ses efforts pour les amener à se concentrer sur autre chose. Il leur expliqua qu’alors que la société sécularisée brigue le poste le plus élevé, ceux qui font partie de son royaume doivent chercher, eux, à servir (Mc 10.35-45)6. Ailleurs, Ellen White mentionne la métaphore de Paul des anciennes courses et de la vie chrétienne (1 Co 9.24-27). D’une part, l’apôtre invite les croyants à imiter l’engagement des concurrents pour obtenir le prix. D’autre part, il fait une distinction certaine entre les courses populaires, où un seul reçoit le prix, et la course céleste, dans laquelle les réalisations des uns ne diminuent pas celles des autres. Photo : Abigail Keenan


Dans la course cosmique de cette vie où nous jouons tous un rôle (Gn 3.15), « nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang » (Ep 6.12). En fait, dans le grand conflit, Satan a pour stratégie « de nourrir l’esprit de rivalité »7. CONTEXTES ORGANISATIONNELS

Ellen White a abordé le sujet de la compétition et de la rivalité dans différents contextes. Lorsque des membres d’église ouvrirent un sanatorium à Boulder, au Colorado, pour entrer en concurrence avec l’institution déjà établie, elle a déclaré : « [Ces individus font] l’œuvre de Satan. […] [Le Seigneur] ordonne que cette misérable rivalité cesse8. » Autre exemple : un esprit de concurrence surgit entre les maisons d’édition. « Mon cœur est malade, affligé, déçu, a-t-elle écrit. Un méprisable esprit de rivalité, un esprit en quête de suprématie, prévaut9. » De quelles façons ces institutions rivalisaient-elles ? En multipliant les illustrations dans leurs publications, et par le biais de leurs périodiques phares. Dans son livre Medical Ministry, Ellen White soutient que les institutions de l’Église ne doivent pas tenter de rivaliser avec des entités non confessionnelles. « Ne comptons jamais sur la réputation et le rang que nous accorde le monde. Ne cherchons pas non plus à rivaliser en grandeur et en splendeur avec ses institutions10. » PARAMÈTRES PERSONNELS

La messagère du Seigneur s’inquiétait non seulement de la rivalité institutionnelle, mais aussi de la rivalité sur le plan individuel. « On ne devrait trouver aucune trace de rivalité entre les ouvriers »11. Elle a averti les pasteurs et les médecins de ne pas rivaliser entre eux. Les membres laïques ont été aussi avertis. Dans le domaine des affaires, elle a observé que certains croyants négociaient

tellement fort que pour les incroyants, ils étaient « les concurrents les plus avides, cherchant toujours à tirer le maximum des échanges commerciaux ». En conséquence, les croyants « ont perdu leur discernement spirituel », et le monde, lui, « a perdu, dans une grande mesure, la conviction que les adventistes sont un peuple particulièrement loyal envers Dieu »12. Ellen White se souciait particulièrement de la rivalité au sein de la famille : « Dans leur soif d’ostentation et d’étalage, de nombreux parents se rendent coupables du péché de la concurrence avec leurs voisins et les membres d’église13. » CONSÉQUENCES POUR LA VIE

Ceux qui entretiennent un esprit de compétition et de rivalité en subiront les conséquences, prévient Ellen White. Un tel esprit suscite la désunion et la dispute, la suspicion et la jalousie. « La grande faiblesse des églises découle de leur esprit de rivalité, de leur quête de préséance14. » Un tel esprit affecte également la vie spirituelle et compromet le témoignage. « [L’esprit de rivalité] blessera puis ruinera finalement toute âme qui s’y livre15. » La vérité sera déformée, et la cause de Dieu, rejetée ; l’esprit de rivalité « évincera l’esprit missionnaire »16. La tragédie, c’est que lorsque la rivalité surgit, le Saint-Esprit en est attristé. Les anges qui veillent sur nous sont bannis, et l’objectif divin, contrecarré17. Cependant, pour traiter cette question de façon positive, Ellen White a écrit : « Quand il n’y aura ni rivalité ni lutte pour la primauté, quand l’unité prévaudra, […] alors les ondées de la grâce du Saint-Esprit descendront sûrement »18. COMMENT FAUT-IL DONC VIVRE ?

Tandis qu’Ellen White abordait directement les périls d’un esprit de compétition et de rivalité, elle a mis

avant tout l’accent sur le remède – la coopération, l’unité, et un esprit de service désintéressé. Elle a fait référence à la coopération 10 fois plus souvent qu’à la compétition et à la rivalité combinées, et plus souvent encore à l’unité et au service. « Le plan de Dieu est caractérisé non par la rivalité, mais par la coopération […]19. » Lorsque « le moi disparaîtra et que Christ sera exalté, il y aura un effort déterminé non pour la rivalité, non pour exalter le moi, mais pour s’entendre avec les autres20. » Les contre-mesures envers l’esprit de compétition se trouvent dans les attributs de l’humilité, de la grâce, et de l’amour. Ultimement, l’antidote à la compétition et à la rivalité consiste à recevoir l’Esprit de Christ. « Si vous voulez édifier mon royaume avec succès, dit Jésus, vous devez recevoir mon Esprit. Alors, il n’y aura plus aucune rivalité, aucune recherche du propre intérêt, aucun désir d’obtenir la première place21. » Avec Dieu au centre, on ne verra pas « de rivalité périlleuse », mais plutôt un lien mutuel débouchant sur l’harmonie céleste22.

John Wesley Taylor V est directeur adjoint du Département de l’éducation à la Conférence générale des adventistes du septième jour. Ellen G. White, Lettre 23b, 1894. Voir aussi R. Graybill, « Ellen G. White and Competitive Sports », Ministry, juillet 1974, p. 4-7. Idem., Lettre 133, 1899. 3 Idem., Jésus-Christ, p. 431. 4 Idem., Patriarches et prophètes, p. 168. 5 Idem., dans Review and Herald, 18 janvier 1906. 6 Idem., Jésus-Christ, p. 432. 7 Idem., dans Review and Herald, 6 août 1901. 8 Idem., Lettre 262, 1907. 9 Idem., Manuscrit 2, 1902. 10 Idem., Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 141. 11 Idem., Lettre 53, 1887. Adressée aux frères et sœurs assistant à la réunion d’Oakland. 12 Idem., Manuscrit 41, 1901. 13 Idem., Manuscrit 12, 1898. 14 Idem., Lettre 136, 1900. 15 Idem., Manuscrit 139, 1899. 16 I dem., Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 7, p. 173. 17 Idem., dans Review and Herald, 6 août 1901. 18 Idem., Messages choisis, vol. 1, p. 206. 19 Idem., The Publishing Ministry, Hagerstown, MD, Review and Herald Pub. Assn., 1983, p. 158. 20 Idem., Lettre 152, 1899. 21 Idem., Jésus-Christ, p. 436. 22 Idem., Manuscript 176, 1901. 1

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Dans le village de Serata, au Kenya, les femmes samburues se rassemblent pour puiser de l’eau à leur nouveau puits fourni par Maranatha.

Foi en action

Cinquante ans de mission Maranatha célèbre cinq décennies de construction, de service, et de transformation de vies

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n une journée de juillet chaude et ensoleillée, une scène particulière se déroule sur le campus de l’École secondaire adventiste de Kiutine, au Kenya. Une piscine ronde en plastique a été installée au milieu d’un paysage composé de terre rouge, d’acacias, et de simples bâtiments en blocs de béton. De nombreux ados entourent la piscine. Le cœur rempli d’espoir, ils observent une jeune femme y entrer, où un homme vêtu de noir l’attend. L’homme lève son bras et s’adresse aux spectateurs. « Voici Zhenzhu. Au cours de ce voyage, elle est tombée de nouveau amoureuse de Jésus. Et elle a décidé de vivre pour lui ! Zhenzhu, parce que tu aimes Jésus et que tu veux faire de lui le Seigneur de ta vie, je te baptise au nom du Père, de son Fils Jésus-Christ, et du Saint-Esprit. » Et il plonge la jeune femme dans l’eau. Lorsqu’elle en émerge, la foule éclate de joie ! Cette scène se reproduit maintes fois – 37, en fait – avec des ados et des adultes faisant la file pour s’engager de nouveau envers le Seigneur, ou lui donner leur cœur. Une fois la cérémonie de baptême terminée, le fond de la piscine est couvert d’une fine couche de poussière rouge. Mais personne ne semble le remarquer. Tous sont trop occupés à s’étreindre, à pleurer, et à chanter. UN ENTRAÎNEMENT INTENSE

C’est là la scène qui s’est déroulée lors du dernier sabbat de Ultimate Workout (UW) – un voyage missionnaire annuel organisé exclusivement pour les ados par Maranatha Volunteers International. En cette 29e édition du projet, 111 bénévoles se sont rendus à Kiutine, au Kenya, pour construire un dortoir pour les garçons et une salle de classe. Ce travail physique d’UW qui se focalise sur la construction et l’évangélisation n’a qu’un objectif : Jésus. Chaque jour commence et se termine par un culte pendant lequel les jeunes se branchent sur Dieu. Ajoutons à cela un nouvel environnement, de nouvelles relations, une nouvelle vulnérabilité, et il en résulte une transformation spirituelle. « Tout le monde devrait vivre cette expérience, dit Elise Hall, 16 ans, du Texas, aux États-Unis. Elise était au nombre des personnes baptisées le sabbat. « Tout le monde devrait pouvoir sortir de sa zone de confort, se retrouver dans un endroit non familier, avec des gens qui ne lui sont pas familiers, et simplement apprendre à s’adapter et à aimer ces gens qu’il ne connaît pas, et à grandir avec eux. » UW est l’un des projets les plus populaires de Maranatha, attirant chaque été de 100 à 200 ados de partout. Alors que Maranatha célèbre son cinquantième anniversaire cette année, il est intéressant de se pencher sur la façon dont les jeunes ont été une source de motivation dans la création de l’organisation. L’HISTOIRE DE MARANATHA

L’histoire de Maranatha remonte à 1969. Freeman, photographe et pilote originaire du Michigan, veut que ses filles fassent une expérience dans le service. Il organise donc une équipe de jeunes et recrute des amis pilotes pour transporter le groupe. En décembre, 28 bénévoles s’envolent vers les Bahamas pour construire l’église adventiste Eight-Mile Rock. C’est ainsi que Maranatha Flights International voit le jour ! Ce programme commence par quelques voyages missionnaires, et a principalement recours à des pilotes bénévoles aux commandes de leur propre avion vers le chantier de construction. Les premiers projets incluent des endroits tels que le Guatemala, le Photo : Maranatha Volunteers International


Honduras, et la Colombie, avec une poignée de participants. Deux ans plus tard, Caris Lauda, directeur de l’École du sabbat pour l’Église adventiste en Amérique du Nord, contacte Freeman. « Il a dit : “Il nous faut une église à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Vous êtes partants ?” » raconte Freeman lors d’une entrevue en 2008 (il s’est éteint en 2017). Ce projet est de loin le plus imposant proposé à Maranatha jusque-là ! Caris Lauda promet de recruter des bénévoles en publicisant le projet partout en Amérique du Nord. Maranatha accepte de relever le défi, et en 1973, 140 bénévoles à bord de 23 avions privés s’envolent à destination du Canada. En deux semaines, ils construisent l’église. Le projet, qui connaît un franc succès, ne passe pas inaperçu. L’histoire de Yellowknife circule dans les publications adventistes et est présentée dans Mission Spotlight. « Je pense que Yellowknife a joué un rôle très important dans Maranatha. […] Ce projet a envoyé un signal à l’Église mondiale qu’il était bon pour l’Église, bon pour les gens », dit Leon Slikkers, l’un des membres du conseil d’administration original. En 1982, le conseil recrute Don Noble pour le poste de président de Maranatha. Puis, en 1989, Maranatha fusionne avec Volunteers International – une organisation domiciliée en Virginie. L’organisation est renommée Maranatha Volunteers International. Cette année-là, le siège social, domicilié à Berrien Springs, au Michigan, déménage à Sacramento, en Californie. UNE CROISSANCE EXPONENTIELLE !

Dans les années qui suivent, la mission de Maranatha se développe de façon exponentielle grâce à des initiatives majeures, telles que la construction d’églises en République dominicaine et en Inde, la construction d’un séminaire dans le Cuba communiste, et le forage de puits en Afrique. Dans certains cas, Maranatha établit un partenariat avec d’autres organismes tels que la revue Insight et ASI (Association des entrepreneurs adventistes). Aujourd’hui, Maranatha a à son actif la construction de plus de 11 000 bâtiments, le forage de 1 000 puits, et la mobilisation d’environ 90 000 bénévoles dans près de 90 pays. Plus de 2 200 bénévoles participent à des voyages missionnaires chaque année. PLUS QUE DES CHIFFRES

Si les chiffres donnent une perspective globale des résultats généraux de l’organisation, en revanche, ils masquent ce qui compte vraiment : l’histoire d’individus sur qui les missions de Maranatha ont eu un impact. « Je crois que Maranatha a fourni plus que des écoles, plus que des églises. Elle a pourvu au développement d’individus qui ont participé à ces projets, et ainsi, a changé leur vie et leur témoignage pour Dieu partout où ils sont allés par la suite », a dit Robert Bainum, fondateur de Volunteers International et ancien membre du conseil d’administration de Maranatha. Prenez, par exemple, Maritza Piedra, à Cuba. Cette femme

participait aux services religieux d’une église tellement petite que les gens devaient s’asseoir dehors et écouter par les fenêtres. Elle a prié Dieu de leur accorder une nouvelle église pendant tellement longtemps qu’elle a développé des callosités aux genoux. Le jour où l’on a inauguré une église pouvant accueillir 750 personnes, Maritza a pleuré de joie et de gratitude pour sa prière exaucée. Ou la tribu turkana de Chumviere, au Kenya. Chaque jour, les femmes de cette tribu devaient marcher des kilomètres pour atteindre le puits le plus proche, et ainsi, passaient des heures à chercher de l’eau. Aujourd’hui, cette tribu a un puits directement dans son village. Ou Mia Goldman, de la Californie, aux États-Unis. Cette ado âgée de14 ans, issue d’une famille relativement privilégiée, ne connaissait rien des adventistes. Elle n’allait à l’église qu’une ou deux fois par année, pendant le temps des Fêtes. Un jour, un voisin lui a parlé de Maranatha et du champ missionnaire. Inspirée, Mia et ses amis ont organisé une levée de fonds grâce à laquelle ils ont recueilli plus de 15 000 dollars US pour le forage d’un puits. Après cela, le même voisin a invité Mia à un voyage missionnaire. Mia, ainsi que sa mère et son frère, se sont rendus au Kenya, où ils ont bâti une salle de classe dont on avait grandement besoin à l’École préparatoire adventiste, dans le district de Gucha. Cette expérience a ouvert les yeux de Mia sur la réalité de la vie à l’extérieur de sa bulle. Lorsqu’elle a été témoin de la relation que ses collègues bénévoles au Kenya avaient avec Dieu, elle s’est sentie appelée à en découvrir davantage sur lui. « Je me demandais : Qu’est-ce que Dieu a fait pour ces gens, si bien qu’ils désirent l’adorer et se consacrer davantage à lui ? Et je me suis demandée si je pourrais me rapprocher de lui », dit-elle. UNE FOCALISATION SUR LA MISSION

Quand on fait un voyage missionnaire, le bruit du monde a tendance à s’éloigner, remplacé par une simple focalisation sur le service. Au cours des cinq dernières décennies, beaucoup de choses ont changé à Maranatha – depuis ses conceptions de bâtiments jusqu’au processus de sélection des bénévoles. Une seule constante demeure : une focalisation simple et unique sur le mandat évangélique. Maranatha partage l’amour de Dieu avec les congrégations qui prient pour avoir une église, avec les enfants qui ont besoin d’une école, avec les collectivités qui ont désespérément besoin d’eau, et avec les bénévoles qui cherchent à renouveler leur relation avec Jésus-Christ. Ou, dans le cas de Mia Goldman, à le rencontrer pour la première fois. Pour en découvrir davantage sur Maranatha Volunteers International, visitez le site Maranatha.org.

Julie Z. Lee est vice-présidente du marketing pour Maranatha Volunteers International, domiciliée à Roseville, en Californie, aux États-Unis.

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La Bible répond

Éternellement humain, éternellement divin Q R

Je comprends pourquoi Jésus est devenu humain. Mais pourquoi demeurera-til humain éternellement ? Vous posez une bonne question ! L’incarnation est un mystère parce que notre pensée rationnelle n’est pas assez profonde pour la comprendre. Examinons ensemble certaines preuves bibliques selon lesquelles l’incarnation du Fils de Dieu sera préservée pendant l’éternité. Ensuite, je donnerai quelques raisons théologiques à l’égard de votre préoccupation. 1. PERPÉTUITÉ DE L’INCARNATION

La preuve biblique est claire : l’union de la nature humaine et de la nature divine du Christ est indissoluble. « La parole a été faite chair » (Jn 1.14*) et est « né[e] d’une femme » (Ga 4.4). Jésus a grandi en tant qu’être humain (Lc 2.40) et est demeuré ainsi tout au long de son ministère (He 5.7). Alors qu’il était cloué sur la croix, du sang est sorti de ses mains et de son front ; il a eu soif (Jn 19.28) et s’est senti abandonné de Dieu (Mt 27.46). Comme pour tous les êtres humains, il a finalement rendu l’âme (Jn 19.30). Il est sorti du tombeau en tant qu’être humain dans un corps glorifié (Jn 20.27) et a été vu par Marie (v. 18) et les disciples (Jn 21.1). Christ est monté au ciel avec son corps physique humain, apportant la nature humaine au trône de Dieu (Ac 1.11). Il intercède maintenant pour nous devant le Père : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme [anthrōpōn, “êtres humains”] » (1 Tm 2.5). Jean affirme que les faux prophètes nient l’incarnation, c’est-à-dire qu’ils « ne confessent point que JésusChrist est venu en chair » (2 Jn 7). Paul ajoute qu’une fois le conflit cosmique terminé, toutes choses seront de nouveau soumises au Père, et que « le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15.28). L’incarnation est perpétuelle. Christ est devenu humain à tout jamais. Son sacrifice est un sacrifice éternel. 26

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2. UN SAUVEUR INCARNÉ

La perpétuité de l’incarnation reflète la nature même de l’incarnation. Si cette incarnation n’était pas éternelle, il ne s’agirait alors pas d’une incarnation, mais seulement de la présence temporaire de Dieu dans un corps humain. L’incarnation est, en fait, deux natures dans une personne, et non deux personnes demeurant ensemble pouvant se séparer facilement l’une de l’autre chaque fois qu’elles le souhaitent. Jésus n’existe pas indépendamment de l’incarnation. En lui, l’humain et le divin coexistent dans une union indissoluble, ce qui nous permet d’être unis à Dieu de nouveau. Cet acte salvateur divin sera toujours une réalité dans l’univers. La fin de l’incarnation serait la fin de notre sauveur divino-humain. Cela est tout simplement impossible ! Jésus est, et demeurera à tout jamais, notre sauveur. Ce qui s’est produit à l’incarnation n’était pas quelque chose pouvant être défait une fois son objectif atteint. 3. FIN DU PÉCHÉ ET PERPÉTUITÉ DE L’INCARNATION

En explorant la nature permanente de l’incarnation, il nous faut aussi considérer le fait que le péché est à la fois un phénomène cosmique et un phénomène temporel, et qu’ainsi, sa résolution est aussi cosmique et temporelle. Grâce à l’œuvre de Christ, le péché sera éliminé de l’univers (cosmos) à tout jamais (l’élément temporel) et ne reparaîtra jamais plus. La solution au problème du péché est cosmique et permanente. Ce n’est pas seulement un événement historique qui s’est produit à une période particulière dans le passé – l’acte salvateur de Dieu est un événement perpétuel et éternellement efficace. Dieu s’est humilié en devenant humain afin de mourir pour une race coupable. La préservation éternelle de cette humiliation nous assure que le péché ne paraîtra pas deux fois. L’incarnation fait partie du sacrifice du Christ pour nous. * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

Le charbon activé Est-il un bon agent de détox ? Je m’intéresse aux bienfaits du charbon activé. Un ami m’a dit qu’il est formidable en détox. Est-ce vrai ?

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ous avez posé deux questions intéressantes : une sur le charbon activé, et l’autre sur la « détox ». Un tour d’horizon éclair sur Internet vous dirigera vers de nombreux sites, la plupart commerciaux, qui chantent les louanges des jus, potions et poudres, depuis les extraits de plantes jusqu’aux probiotiques pour « détoxiquer » notre corps. Nous sommes « des créatures merveilleuses », conçues par un créateur qui a tenu compte de tous nos besoins métaboliques. Chaque jour, notre corps s’engage activement dans la gestion de tous ses déchets, auxquels on donne parfois le nom de « toxines ». En concentrations élevées, certains de ces déchets – tels que l’urée et le dioxyde de carbone – sont nuisibles. Les poumons, le foie, les reins, le système gastrointestinal, et le processus de transpiration se chargent de détoxiquer le corps des produits nuisibles du métabolisme. Il nous est impossible d’améliorer ce concept. Nous pouvons obtenir le maximum d’efficacité du processus de détoxication intégré en buvant suffisamment d’eau pure ; en adoptant un régime alimentaire riche en fibres, composé d’une variété de fruits, de légumes, de céréales entières, de noix, de graines, et de légumineuses ; en faisant régulièrement de l’exercice. Toutes ces habitudes peuvent améliorer la fonction générale et la fonction cognitive du corps, et stimuler et renforcer l’immunité – une situation vraiment gagnant-gagnant. L’ajout de charbon activé en tant que supplément ou traitement n’améliore pas ce processus. Le charbon activé (dans cet article, nous dirons « charbon ») est produit par la surchauffe de sources naturelles de carbone, telles que le bois, ainsi qu’un gaz activateur pour favoriser l’extension de la superficie. Le charbon a été utilisé pendant de nombreuses décennies dans le traitement de l’empoisonnement. Comme il est poreux et donc, couvre une large superficie, il est capable de prendre au piège (d’adsorber) certains produits chimiques et des drogues suite à une overdose (intentionnelle ou pas). Il n’est pas utile dans les empoisonnements dus à l’alcool, au lithium, au cyanure, ou à une overdose de comprimés de fer. En cas d’empoisonnement, ne faites pas que deviner si le charbon sera utile ; appelez toujours pour obtenir de l’aide d’urgence et professionnelle, et rendez-vous à l’hôpital. Si le charbon est spécifiquement recommandé, il faut l’administrer le plus tôt possible.

C’est peut-être en raison de son utilité dans les cas d’empoisonnement et d’overdoses que le charbon est publicisé à titre d’agent de détox aux individus en bonne santé. La recherche et la science ne soutiennent pas cela. Par conséquent, il ne faudrait pas l’utiliser en tant qu’agent de détox général. Le charbon peut réduire les ballonnements et la flatulence, mais la littérature scientifique est divisée sur sa réelle efficacité. Il peut être utile dans les cas de diarrhée et peut ligoter les toxines. Il est généralement inoffensif lorsque utilisé en doses appropriées. Les effets secondaires du charbon pris oralement incluent une langue noire, des selles noires, le vomissement, la diarrhée, ou la constipation. Il ne faut pas l’utiliser en combinaison avec des médicaments pour la constipation. À cause de sa capacité de piéger les substances chimiques ou les drogues, il peut influencer la disponibilité et l’absorption de médicaments pris régulièrement. Demandez à votre médecin si votre utilisation personnelle de charbon est de mise.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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La source dans la citerne Q « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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uand la poussière forme un nuage autour des souliers au cours d’une promenade à pied, on sait que le temps est sec. En juillet, ce nuage de poussière monte jusqu’à mi-jambe. Pas de pluie. Pas d’orages. Les sources sont à sec. Pas une goutte ne coule des citernes de stockage. Il y a à peine assez d’eau pour tirer la chasse de toutes les toilettes du camp trois fois. Dire que 200 campeurs âgés de 9 ans arriveront dimanche – dans sept jours exactement ! Nous prions. Tout le personnel du camp supplie Dieu d’envoyer la pluie, lui rappelant que Pine Springs Ranch est « son camp d’été » et que le ministère que nous faisons ici en faveur des enfants est « son ministère ». Nous prions Dieu pour qu’un orage éclate (sans qu’il n’allume de feux de forêt) et remplisse le lac. Nous le prions de nous envoyer l’eau du ciel, sur le nuage de son choix. Nous intercédons, certains qu’il entendra et que sa réponse sera rapide et puissante – une réponse directe à nos prières. Mais rien ne change. Lundi soir, Mare Judson, notre chef d’écurie, vient au camp avec une amie qui a besoin d’aide pour garder son cheval pendant quelques jours. Nous acceptons Cindy en tant que nouveau membre du personnel. Elle écoute nos prières de requête d’eau, étonnée de notre conviction, et s’interroge sur ce Dieu qui ne répond pas. *** Mardi, nous convoquons une assemblée de camp spéciale. « Nous avons un problème plus grand encore que la sécheresse, dit notre

directeur. Le Service des forêts nous dit que si nous n’avons pas d’eau – beaucoup plus d’eau – nous devrons annuler le camp. » De quoi intensifier nos prières et nous transformer en avides « observateurs de nuages » ! Jeudi, ils arrivent enfin, tout blancs, comme des mèches boursouflées flottant au sommet des montagnes… pour disparaître dans la chaleur torride du ciel d’été. Pas d’eau. Pas une seule goutte ! Vendredi, nous sommes totalement découragés. Dans la Division nord-américaine de l’Église adventiste, Pine Springs Ranch est l’une des « stars » des camps d’été. Chaque été, 2 000 enfants remplissent la forêt poussiéreuse de rires joyeux et de chants de feu de camp. Dans les montagnes au-dessus de San Bernardino, en Californie, ils font de l’équitation, du canoë, du tir à l’arc. Ils se font de nouveaux amis et en découvrent davantage sur Dieu. Ceci est « manifestement » le camp de Dieu, et ce dernier s’assurera que tout aille comme sur des roulettes. Vrai ? Faux ! Nos prières passent du « s’il te plaît » à des ordres directs. Nous savons ce que Dieu devrait faire et lui demandons de le faire MAINTENANT ! Pas d’eau. Pas une seule goutte ! Vendredi soir, le directeur et moi nous promenons sur le site. Nous dépassons le camp des garçons et atteignons les citernes d’eau géantes nichées en dessous des pins. La capacité de chaque citerne excède 10 000 gallons (37 850 litres), et toutes les citernes sont presque à sec. Les tuyaux dans lesquels coule l’eau limpide et froide


provenant de la source sont chauds. Il n’y a pas d’eau. À moins d’un miracle de dernière minute, nous devrons fermer le camp. Nous disons à Dieu que le temps est venu de faire un miracle. Nous lui décrivons l’intensité appropriée de l’orage, et lui disons même au-dessus de quelle montagne il doit éclater. Le sabbat, un conseiller demande la permission de prendre la parole avant le début du culte. « Nous avons commandé à Dieu de faire quelque chose, alors que nous n’avons nous-mêmes rien fait du tout. Nous lui avons demandé la pluie, mais si un gros orage éclate, l’eau s’écoulera directement dans la vallée. Elle ne remplira pas notre lac, et ne contribuera pas à notre approvisionnement en eau. Nous devons mettre nos énergies dans ce projet, faire notre part, et ne pas nous contenter d’attendre que Dieu envoie la pluie. » Et alors, il nous passe des pelles, des binettes et des râteaux, et nous montre où il faut creuser des tranchées, où il faut enlever les aiguilles de pin, et où il faut placer des monticules de terre pour endiguer la pluie que Dieu va nous envoyer. Nous annulons le service de culte, nous attelons à la tâche, et faisons « notre part ». *** Et tandis que nous travaillons d’arrache-pied, Dieu envoie un orage ! Un gros orage. Le grondement des cumulus gris-blancs promet d’exaucer nos prières. Nous crions de joie, nous louons Dieu pour sa générosité et célébrons chaque goutte de pluie qui tombe. L’euphorie, toutefois, est de courte durée : à peine trois gouttes de pluie tombées, les nuages s’éloignent et le ciel, de nouveau, se teinte du bleu terrible d’un aride jour d’été. Après le coucher du soleil, nous nous rencontrons, le cœur lourd, à la cafétéria. En voilà un triste groupe de conseillers, d’archers, de cuisiniers, et de dirigeants… Nous avons perdu courage. Nous prions. Avec peu de conviction. Nous chantons. C’est encore pire. Soudain, Cindy se lève, se dirige lentement vers le centre de notre cercle pitoyable, et prend finalement la parole. « Les amis, vous me rendez malade. Vous m’avez parlé toute la semaine de ce Dieu merveilleux que vous servez ; de la façon dont vous pouvez lui

confier votre vie et toutes choses ; de la façon dont il va envoyer la pluie parce qu’il pense que c’est le meilleur camp d’été de la planète. Maintenant, lorsqu’il pousse votre foi à sa limite en vous laissant à sec, vous êtes complètement débinés et pleurez comme s’il vous avait oubliés, comme s’il vous avait laissés seuls sur la montagne, comme s’il vous avait abandonnés dans la poussière. » Nous regardons tous Cindy silencieusement, écoutant ce qu’elle est en train de dire, mais sans vraiment le sentir. « Si vous croyez tant que ça en votre Dieu, alors cessez de vous lamenter au sujet de ce qu’il choisit de faire. Et en passant, vous vous êtes bornés à lui demander la pluie, à lui demander qu’il fasse les choses à votre manière. Et s’il avait une meilleure idée ? Maintenant, sortez d’ici ; allez quelque part, et demandez pardon à Dieu. » Nous sortons. Le cœur contrit. La repentance sur nos lèvres. En soirée, plusieurs d’entre nous conversent humblement près du ruisseau asséché qui passe à travers le camp. Jack et Don – deux des conseillers – souhaitent bonne nuit à tous, puis se dirigent vers le camp des garçons. Quelques instants plus tard, nous entendons un cri… C’est Jack ! Il crie comme si un cougar l’attaquait ! Je cours, guidé par les cris stridents d’un Jack en danger. Les autres me suivent. Nous le découvrons se tenant à côté d’une citerne d’eau de 10 000 gallons. De l’eau froide en déborde et l’arrose copieusement ! À peine deux heures avant, la citerne était vide à 98 pour cent. Maintenant, elle est remplie de l’eau de Dieu ! Je prends une courte douche, puis me rends vers le tuyau d’alimentation, vous savez, celui qui amène l’eau de la source jusqu’à la citerne. Le tuyau en acier est toujours chaud et sec… Pas une goutte d’eau ne coule dans la citerne. Ce soir-là, et pendant tout le reste de l’été, nous servons dans l’admiration de la source dans la citerne. De l’eau. Dieu nous a envoyé de l’eau. De l’eau limpide et froide. Plus qu’il nous en fallait. À sa manière.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateforme numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 15, n° 10

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ». AdventistWorld.org Octobre 2019

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Pourquoi comptes-tu ?

Tu te demandes pourquoi tu es ici ? Tu es ici simplement parce que tu peux changer les choses.

U

n jour, à Byron Bay, une petite ville australienne, j’ai remarqué une enseigne qui disait : « Aujourd’hui, j’ai vu l’univers changer ». Celui qui a écrit ces mots était certainement attentif à ses semblables ! Tout ce que nous faisons change les choses. C’est toute une responsabilité – mais nous ne sommes pas seuls. Dieu, qui nous a créés et nous a donné la capacité de choisir, nous aidera aussi à prendre de bonnes décisions si nous lui demandons son aide. Dieu pouvait faire de nous des 30

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machines. Ou des esclaves. Ou des agents moraux libres (des êtres capables de choisir et d’agir). Il a choisi la troisième option, de sorte que nous faisons des choix et des choses qui ont un impact éternel. Dieu a créé l’humanité « à son image » (Gn 1.27, Parole de vie), et chaque être humain a le pouvoir de penser et de faire des choses. Ce que nous faisons compte ! Nos actes créent des relations, positives ou négatives, qui autrement n’existeraient pas. Il y a des gens – de vraies personnes avec des noms et des visages –

qui sont ce qu’elles sont et aiment ce qu’elles aiment simplement à cause de nous. Tout acte d’amour de notre part change le cours de l’histoire et, par conséquent, dans le plan éternel de la réalité même. Considère cela de la manière suivante : si je prononce une parole d’encouragement à quelqu’un qui a le cœur lourd, cela compte sur une grande et céleste échelle. Si je rends visite à un malade et lui manifeste de la compassion, cet acte signifie quelque chose d’infiniment précieux. Si je nourris un enfant affamé, cet

Illustration : Xuan Le


TY GIBSON

Perle biblique « L’homme élabore de nombreux plans, mais seule la décision du Seigneur se réalise. » (Proverbes 19.21, Bible en français courant)

acte constitue une expérience de générosité vitale dans la vie de cet enfant, de même que dans l’existence de Dieu en tant que Créateur aimant cet enfant comme lui-même. Ces idées peuvent être difficiles à comprendre au début ! Mais voici une importante question que nous devrions nous poser : Que feronsnous de notre vie aujourd’hui, en cette heure même ? Regarde autour de toi. Hommes, femmes et enfants attendent que nous ayons un impact sur eux, ont soif de notre amour, et peuvent être bénis spirituellement par

notre exemple. Ils peuvent être ranimés par nos paroles aimables, et sauvés éternellement parce que nous leur avons révélé le cœur du Sauveur – et ils ont choisi le Sauveur grâce à notre exemple. « Aujourd’hui, j’ai vu l’univers changer. » Il a changé à cause de mes choix et des tiens. Cet article a été écrit par Ty Gibson et adapté pour KidsView. Il a d’abord paru dans le numéro de juillet 2013 de KidsView.

Que peuxtu faire ? Fais la liste de cinq façons par lesquelles tu vas montrer l’amour de Dieu aux autres cette semaine.

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