09/2020 Jésus, l’Innovateur Page 10 La bénédiction de l’isolement Page 20 Les anges de l’approvisionnement Page 28
Un héritage d’innovations
Une innovation transformatrice BILL KNOTT
10 Jésus, l’Innovateur
14 Leadership et innovation
Eike Mueller
Lowell Cooper
12 Le cerveau : brillant et novateur
16 Pleins feux sur l’évangélisation numérique
Daniel Bruneau
Karen Glassford
18 Perspective mondiale Dieu – l’Innovateur ultime Ted N. C. Wilson 20 Méditation La bénédiction de l’isolement Gerald A. Klingbeil 22 Place aux jeunes Il calme encore nos tempêtes Frederick Kimani 23 Foi en action Le retour à la maison Karen J. Pearson
26 La Bible répond Pas trois, mais quatre 27 Santé & bien-être Leçons tirées de la COVID-19 28 « Je vais vous raconter… » Les anges de l’approvisionnement 30 Foi en herbe – Le coin des enfants « Crie de toutes tes forces ! »
La pandémie de COVID-19 ayant un impact sur les finances de l’Église mondiale, le numéro d’octobre de Adventist World ne paraîtra qu’en format numérique, incluant également la plupart des traductions. Il sera disponible sur www.adventistworld.org, sur les sites Web des divisions et du centre des médias, et sur d’autres sites disponibles.
« La meilleure expérience de dévotion, c’est la découverte d’une nouvelle idée. » Le prédicateur s’arrêta pour scanner les visages de 150 étudiants aux études supérieures qui le regardaient, perplexes. Il répéta alors ce qu’il venait de dire – lentement – histoire d’accentuer : « La meilleure expérience de dévotion, c’est la découverte d’une nouvelle idée. » Nous n’étions pas vraiment opposés à ce qu’il avait dit, mais nous tentions d’évaluer sa vérité par rapport à nos années d’effort pour pratiquer notre culte personnel de façon suivie. À 19, 20 et 21 ans, les étudiants sérieux dans leur foi n’entrevoient que rarement le temps qu’ils passent avec Dieu chaque jour comme un lieu d’expérimentation ou d’innovation. Une chose aussi vitale que se brancher sur le Dieu de l’univers nécessite un modèle, un rythme, une ressemblance – ou c’est, du moins, ce que nous pensions. On se lève à 5 heures du matin ; on commence la journée par une prière sincère ; on ouvre la Parole de Dieu pour passer une heure de réflexion ; et on termine par une prière informée par la lecture de la Parole. Quelle est donc cette nouvelle idée dont parlait le prédicateur ? Avec bienveillance, il déballa son expression provocatrice. La pratique du culte personnel quotidien, nous rappela-t-il, se transforme trop souvent en une routine prévue et immuable. Les structures que nous construisons pour notre façon de prier et de lire la Parole de Dieu sont souvent construites sur le temps, et non sur la qualité : nous atteignons notre but si nous tenons le coup une heure, voire la moitié. Mais un Dieu d’une si grande créativité, un Dieu qui a créé les complexités intriquées du cerveau humain – et qui chérit les neurones qu’il a créés – est plus facile à rencontrer lorsque nous nous passionnons pour quelque nouvelle façon de le rencontrer. La routine et le rythme ont leur place, certes, mais le Père recherche avant tout une relation vitale et dynamique avec les prodigues et les frères aînés – une relation où ce qui se produit investit en nous une nouvelle vie, une nouvelle puissance, et des occasions de croître. Comme Luther, nous pouvons trouver la vérité de la grâce en gravissant l’escalier du rituel. Comme John Wesley, nous apprenons que nos cœurs aussi peuvent être « étrangement réchauffés » lorsque nous découvrons un amour si vaste et si profond qu’aucune catégorie ne peut le contenir. Comme Ellen White, nous pouvons commencer à pratiquer ce qu’elle a si souvent appelé « une expérience personnelle des choses de Dieu ». Au lieu de vous fier à la parole d’autrui, faites vous-même cette expérience. La pratique est un savoir issu de l’expérience. L’expérience personnelle des choses de Dieu est ce dont nous avons besoin maintenant. « Sentez, et voyez combien l’Éternel est bon1 ! » La curiosité sanctifiée qui demande fidèlement « Pourquoi ? », « Comment ? », et « Quand vas-tu restaurer ton peuple, Seigneur ? » obtient des réponses d’un Seigneur qui se réjouit qu’on lui demande ce que nous considérons comme des « choses difficiles ». Le récit biblique des questions fidèles formulées par ceux qui connaissaient bien Dieu – dans Job, Psaumes, Lamentations – nous rappelle qu’un point d’interrogation (?) peut être aussi pleinement un symbole de la foi qu’un point d’exclamation (!). Chaque fois que nous nous passionnons pour Dieu – chaque fois que nous recherchons une vie plus profonde de sainteté et d’adoration – notre tête à tête quotidien avec lui est à nouveau dynamisé. « Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui2 ? » (Rm 8.32) Alors que vous lisez ce numéro lumineux, novateur, de Adventist World, priez pour obtenir la grâce de faire fidèlement l’expérience d’une relation renouvelée avec Jésus. 1 2
Ellen G. White, Vers Jésus, p. 171. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.
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Septembre 2020 AdventistWorld.org
Sur le vif
Sara Luz et d’autres encore ont prié pendant de nombreuses années pour obtenir une nouvelle église pour leur congrégation Mi Peru C, dans la banlieue poussiéreuse de Lima, au Pérou. Maranatha Volunteers International prévoyait construire une nouvelle église pour cette congrégation au printemps 2020, mais les bénévoles n’ont pas pu venir au Pérou en raison de la pandémie de COVID-19. Des plans sont en cours pour atteindre cet objectif au début de 2021. Photo : Tom Lloyd, Maranatha Volunteers International
AdventistWorld.org Septembre 2020
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En bref
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Le nombre d’agglomérations de 1 000
habitants ou moins situées sur le territoire de la Fédération Rocky Mountain, domiciliée à Denver, au Colorado (États-Unis). Une nouvelle initiative, #TinyTowns4Jesus, a recentré les énergies des étudiants qui
Nombre de personnes desservies par un médecin… À l’échelle mondiale, l’accès aux professionnels de la santé tels que le personnel infirmier, les sages-femmes, et les médecins varie considérablement d’une région à l’autre. = 1 médecin Source : Données basées sur les = 1 personne Statistiques sanitaires mondiales de 2020, recueillies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). EUROPE : 293
faisaient du porte à porte (lesquels ne pouvaient plus rendre visite aux habitants du Colorado pendant la pandémie) pour
AMÉRIQUES : 417
qu’ils recueillent suffisamment de fonds en se servant des smartphones et des médias sociaux. Cet argent servira à expédier par la poste des tracts GLOW et des exemplaires de personnes habitant dans ces petites
« Ça a été une lutte pendant de nombreuses années jusqu’à présent. Nous voyons maintenant les fruits de nos efforts. [C’est quelque chose qui] va encore renforcer l’initiative de l’Église consistant à développer le terrain au profit de tous. »
MÉDITERRANÉE ORIENTALE : 989
ASIE DU SUD-EST : 1 239
– Kepsi Eoldo, président de l’Union des missions de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, commentant le processus long de 33 ans, lequel a finalement abouti à la remise officielle du titre foncier de l’Église adventiste du septième jour de Buimo Road, à Lae, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
3 000 Le nombre de dirigeants, y compris des administrateurs, des directeurs de départements, des responsables d’institutions, des pasteurs et des anciens de la Division interaméricaine qui se sont rencontrés en ligne via Zoom du 6 au 9 juillet 2020 pour discuter du leadership en cette période d’incertitude. La conférence sur le leadership a offert 10 séances plénières et 42 séminaires en petits groupes se focalisant sur des besoins spécifiques en matière de leadership.
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Septembre 2020 AdventistWorld.org
Le nombre de podcasts gratuits disponibles en portugais sur 7Cast – un site de podcast lancé par la Division sud-américaine en juillet dernier. Les podcasts de durée variable sont divisés en 15 catégories – actualité, Bible, méditations, ados, Explorateurs, musique, santé et mode de vie, vie chrétienne, entre autres. Les podcasts sont également disponibles sur d’autres plateformes, notamment Apple, Deezer, Spotify, et Google.
PACIFIQUE OCCIDENTAL : 533
de La tragédie des siècles. Des milliers communautés recevront ces imprimés.
1 000+
AFRIQUE : 3 324
« Je suis redevable d’abord à Dieu pour son appel au ministère, puis à ceux qui ont enrichi ma vie au fil des ans. Je suis profondément touché de la confiance que le pasteur Wilson, notre président, et les comités exécutifs de la NAD et de la GC m’ont accordée en me nommant à ce poste. Cette tâche est trop importante pour une seule personne ou un seul bureau. Il est tout à fait clair pour moi qu’il nous faut tous travailler ensemble pour faire avancer le royaume de Dieu. Je soupire profondément après vos prières. » – G. Alexander Bryant, suite à son élection le 9 juillet 2020 en tant que président de la Division nord-américaine par le comité exécutif de la Conférence générale.
En bref
« Si j’en suis capable, alors je dois y aller. Certaines situations exigent qu’on y réponde si on en a la capacité. » – Stephen Scheffler, un infirmier diplômé de l’Institut d’enseignement supérieur Union, aux États-Unis, concernant sa décision de quitter son emploi de chef infirmier à Loveland, au Colorado, pour une affectation temporaire dans un hôpital débordé de cas de COVID-19, à New York. En 2015, il s’était porté volontaire pour servir pendant neuf semaines en Sierra Leone lors d’une épidémie d’Ébola.
« Nous avons tous des handicaps et des obstacles plus ou moins évidents. Chaque jour, nous sommes tous confrontés à des problèmes mentaux, émotionnels et spirituels – personne n’en est exclu. » – Larry Evans, directeur de Adventist Possibility Ministries, lors d’un comité virtuel de trois jours réunissant environ 200 responsables de ministères du monde entier travaillant en faveur des handicapés. Larry Evans a souligné l’importance des programmes et des activités visant l’inclusion et le partage « pour créer un climat d’acceptation de toutes les formes de diversité ».
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Le nombre d’appareils novateurs pour se laver les mains construits par les étudiants de l’Institut technique de Kismayo, une école professionnelle en Somalie. Cette initiative est soutenue par l’Agence norvégienne de coopération au développement (NORAD) et par l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA), en réponse à l’accent mis sur le lavage des mains pendant la pandémie de COVID-19. ADRA soutient l’Institut technique de Kismayo depuis 2015. Depuis lors, 1 758 (1 142 hommes et 616 femmes) jeunes et femmes vulnérables ont reçu une formation professionnelle. Photo : ADRA Somalia AdventistWorld.org Septembre 2020
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Actualités
Au Royaume-Uni, le confinement augmente l’offre d’e-badges électroniques des Explorateurs
Le podcasting et le Ministère de diffusion médiatique comptent parmi les plus récentes options
Marcos Paseggi, Adventist World
Comme beaucoup d’autres dans le monde, les membres du club des Explorateurs de l’Église adventiste au Royaume-Uni ont beaucoup perdu après l’ordre de confinement en mars 2020. Les camps et les grands rassemblements de jeunes, par exemple, ont été annulés pour une durée indéterminée. Certains dirigeants pensent qu’il y a un avantage à cette « nouvelle normalité », car elle a déclenché une augmentation de l’offre d’e-badges, ou de cours que les membres peuvent suivre en ligne pour acquérir de nouvelles compétences couvrant toute une gamme d’intérêts. Au sein de l’Union des fédérations britanniques (BUC) – un territoire de l’Église comprenant l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse, et l’Irlande – la nouvelle réalité s’est traduite par une utilisation croissante des outils technologiques pour attirer et former une nouvelle génération d’Explorateurs, a déclaré Daryl Gungadoo, directeur du laboratoire médiatique de Adventist Review. Daryl Gungadoo, domicilié au Royaume-Uni, a joué un rôle déterminant en tant que développeur et instructeur de plusieurs des nouvelles options d’e-badges. « Cette initiative a débuté lors de conversations avec Dejan Stojkovic, responsable de la jeunesse de BUC », a expliqué Daryl Gungadoo après avoir donné l’un des cours e-badges à la fin de juin 2020. « Organisée initialement
Le badge du podcasting e-Badge Photo : Getty Images/Adventist Review Media Lab 6
Septembre 2020 AdventistWorld.org
sur Zoom et Facebook Live pour le territoire de la Grande-Bretagne, elle s’est rapidement développée en tant que service à l’échelle mondiale. » Daryl Gungadoo a révélé qu’entre 200 et 500 participants viennent chaque semaine du Royaume-Uni, des États-Unis, des Caraïbes, de l’Australie, du MoyenOrient, et de l’Asie du Sud-Est. L’E-BADGE DU PODCASTING
L’une des options les plus récentes des e-badges est le podcasting – une initiative conjointe de BUC et de Adventist Review Ministries. Selon Daryl Gungadoo, le podcasting est un marché qui connaît une croissance exponentielle depuis le milieu des années 2010 en raison d’une tendance sociale où les gens veulent jouir de la mobilité, de la flexibilité, et du choix. Ce que Netflix a créé pour la télévision, le podcasting l’a fait pour la radio, suivant la devise « N’importe quel contenu, n’importe où, n’importe quand », a-t-il expliqué. Selon lui, le premier objectif du nouvel e-badge est que les Explos puissent élargir leurs connaissances en matière de podcasts spécialisés (en tant que consommateurs) à une époque de confinement. « Les Explos qui ont une bonne connaissance des technologies peuvent montrer à leurs aînés comment s’abonner aux podcasts, ce qui est particulièrement utile pour les personnes “coincées” dans des maisons de retraite », a dit Daryl. En même temps, il pense qu’en créant des podcasts basés sur leur église ou leur expérience personnelle, les Explos peuvent refléter et exprimer leur foi. LE PROGRAMME DU PODCASTING
Le programme e-badge du podcasting comprend l’apprentissage de la
définition des termes Really Simple Syndication (RSS), agrégateur, et Digital Audio Workstation (DAW), entre autres. Les participants doivent montrer qu’ils connaissent le matériel d’enregistrement, dont les microphones et les mixers, ainsi que les outils DAW (Digital Audio Workstation) tels qu’Adobe Audition et Audacity. « Les Explos doivent aussi démontrer leur compétence à publier leurs podcasts, à les montrer en ligne et à les partager, a déclaré Daryl Gungadoo. Ce faisant, ils sont également invités à réfléchir à la façon dont on peut utiliser le podcasting pour l’évangélisation et l’éducation spirituelle ». Daryl Gungadoo a dit qu’il n’est pas difficile de commencer un podcast pour autant qu’on dispose d’un bon microphone, d’un ordi, et de compétences en édition audio. Lorsque les idées s’épuisent, a-t-il précisé, il est plus difficile de persévérer et de continuer à produire des épisodes de façon quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. « Les podcasts populaires et à succès sont ceux qui sont constants au fil du temps », a-t-il dit. LES FUTURS E-BADGES
Selon Daryl Gungadoo, ce n’est pas la fin, car d’autres compétences auparavant marginalisées, en quelque sorte, sont maintenant utilisées pour s’adapter à la « nouvelle normalité ». « Nous pourrions augmenter notre offre avec des sujets tels que “Comment diffuser votre église en direct” ou “Diffuser en direct une église de maison”. Dans un proche avenir, ce genre de compétences pourrait aussi être considéré comme des badges d’Explorateurs », a conclu Daryl.
Actualités
À Cuba, l’Église adventiste se réjouit de l’expédition « de Dieu »
La réponse internationale permet de contourner une pénurie de papier
Libna Stevens, Division interaméricaine, et Adventist World
Des employés de l’Église adventiste à Cuba reçoivent les palettes de papier et les questionnaires du troisième trimestre de l’École du sabbat expédiés à Cuba. Ils sont arrivés des mois après que l’imprimerie de l’Église ait dû fermer en raison d’une pénurie de papier sur l’île. Photo : Aldo Perez, Union des fédérations de Cuba
Lorsqu’une pénurie de papier a frappé Cuba, l’imprimerie adventiste a dû fermer. Ne pouvant trouver de papier nulle part sur l’île au moment où le monde est entré dans un confinement en raison de la pandémie de coronavirus au début de 2020, l’Église adventiste à Cuba a été confrontée à un grave problème. Comme l’accès à la radio chrétienne, à la télévision et aux programmes en ligne est restreint ou trop cher pour la plupart des adventistes et des habitants de Cuba, les questionnaires imprimés de l’École du sabbat sont devenus le matériel le plus précieux pour renforcer l’étude de la Bible parmi les membres, a déclaré Aldo Perez, président de l’Église adventiste à Cuba. Les dirigeants locaux ont cherché en vain des fournisseurs de papier à l’extérieur de Cuba. « Nous avons prié à ce sujet, et envisagé de dire à nos membres de commencer à étudier la leçon précédente de l’École du sabbat sur le livre de Daniel. Enfin, nous avons présenté notre situation à l’administration de la Division interaméricaine en avril, a expliqué Aldo Perez. C’était une situation très stressante. » Dans les années 1980 et 1990, l’Église a été contrainte de réutiliser
plusieurs questionnaires d’étude de la Bible, mais au cours des dernières décennies, elle n’avait pas été confrontée à une situation aussi désastreuse, a expliqué Aldo Perez. En raison du coût élevé de l’expédition, l’Association des publications de la Division interaméricaine (IADPA) envoie le contenu du questionnaire de l’École du sabbat à Cuba pour le faire imprimer sur place, à l’imprimerie adventiste de l’Église. Les questionnaires sont livrés au siège de la fédération. Ensuite, les pasteurs locaux viennent les chercher et les distribuent à leurs congrégations. Lorsque, le 29 juin 2020, un chargement contenant 11 000 questionnaires de l’École du sabbat pour adultes et enfants, ainsi que des palettes de papier est arrivé dans le port de La Havane, dirigeants et membres de l’Église se sont réjouis en voyant leur prière exaucée. « Pour notre Église ici, c’est comme de l’or pur », a déclaré Dayami Rodríguez, directeur des communications de l’Église adventiste à Cuba. « L’Église à Cuba n’avait jamais vu un questionnaire trimestriel d’une telle qualité et d’une telle beauté. » Les dirigeants locaux ont reçu la cargaison le 6 juillet et se sont empressés de distribuer le matériel dans toute l’île.
Aldo Perez : « L’Église adventiste à Cuba est vraiment heureuse parce qu’elle a vu Dieu accomplir un autre miracle en sa faveur. Beaucoup ont appelé à nos bureaux, reconnaissants de pouvoir étudier ce questionnaire du troisième trimestre, lequel est rempli de messages fort importants pour les temps dans lesquels nous vivons. » Par ailleurs, Aldo Perez a déclaré que la semaine précédente, les églises ont commencé à rouvrir partiellement pour les services de culte, et que les membres se réjouissent des bénédictions de Dieu. Les membres sont toujours confrontés à de nombreux défis sur l’île, mais jusqu’à présent, aucun cas de COVID-19 n’a été signalé parmi eux. L’imprimerie de l’Église commencera bientôt à imprimer les leçons du quatrième trimestre et les mettra à la disposition des membres à la fin de septembre. « Au-delà de cette date, on remet ça entre les mains de Dieu », a conclu Aldo Perez. L’Union des fédérations de l’Église adventiste à Cuba compte près de 38 000 membres répartis en 491 églises et congrégations. Elle comporte quatre fédérations, un séminaire de théologie, et une imprimerie. AdventistWorld.org Septembre 2020
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Coup d’œil sur… la Division Afrique centre-est (ECD)
CFMS
4 445 737 Effectif de la Division Afrique centre-est (ECD) au 31 mars 2020
7 430 Le nombre de mètres carrés disponibles dans le nouveau complexe polyvalent de Lindsay Thomas Jr, Ph.D., sur le campus de l’Université adventiste de l’Afrique. Ce complexe polyvalent comprend un auditorium de 1 200 places, huit salles de classe à la fine pointe de la technologie pouvant accueillir des groupes, des amphithéâtres intérieurs et extérieurs, des vérandas-terrasses avec vue sur les collines environnantes et les alentours, des bureaux administratifs, et une grande cafétéria.
Le nouveau système de gestion des fonds de l’Église conçu pour simplifier la collecte, la gestion et le rapport de la dîme et des offrandes au sein du territoire de l’ECD. Les paiements peuvent être effectués par téléphone, en ligne, par virement bancaire, par chèque, et en espèces. Le CFMS est disponible au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, et au Rwanda. L’Éthiopie, le Burundi, la République démocratique du Congo, et Djibouti devraient avoir accès à ce système d’ici la fin de 2020.
« Des bénévoles de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) sont venus me chercher à ma cordonnerie et m’ont ramené chez moi après m’avoir donné des fournitures provenant de l’église adventiste de Kibera. Je me suis senti aimé et pris en charge. C’est la première fois qu’on me traite comme ça. » – Samuel Onang’o, un cordonnier handicapé habitant à Nairobi, au Kenya. Il a reçu un kit d’hygiène de la part d’ADRA, lequel lui permet de répondre aux exigences du gouvernement (dont une station de lavage des mains) et par conséquent, de maintenir sa cordonnerie ouverte. Au cours de la pandémie de COVID-19, ADRA Kenya a cherché à soutenir les familles qui comptent des handicapés. (^-)
« Le Dieu qui a tant fait pour nous est aussi celui qui nous a appelés à être une seule famille. […] Lorsque nous nous réunissons pour le culte, cela nous rappelle que nous sommes ce que nous sommes grâce à lui, et qu’ensemble, nous sommes une famille et un corps sous le leadership du Créateur – et du Créateur seul. » – Blasious Ruguri, président de la division Afrique centre-est (ECD), dans un sermon publié le 16 mai 2020 sur Facebook à l’intention des membres de l’ECD. De nombreux pays de la division avaient promulgué des décrets de confinement pour leurs citoyens en réponse à la pandémie de COVID-19.
Photo : ADRA Kenya 8
Septembre 2020 AdventistWorld.org
Point de vue
Marcos Paseggi, Adventist World
Photo : Eberhard Grossgasteiger
Du sang sera versé Le fait d’être épargné par la COVID-19 ne signifie pas que nous sommes exempts de ses conséquences. « Connu de Dieu. » Couramment utilisée sur les pierres tombales des soldats inconnus morts au combat, cette épitaphe pourrait très bien s’appliquer aux décomptes officiels des personnes infectées et emportées par la COVID-19 en 2020. Malgré les meilleurs efforts des entités publiques et privées, on estime que les chiffres réels pourraient ne jamais être connus1. Les chiffres présumés actuels incluent des milliers d’adventistes qui, dans de nombreux pays, ont aussi été infectés. On croit que jusqu’à présent, la COVID-19 a fauché la vie de plusieurs centaines de membres d’église2. Alors qu’elle fait rage, la pandémie semble frapper plus près de chez nous – de plus en plus d’adventistes disent connaître au moins un parent ou une connaissance qui a contracté le virus ou en est décédé. PURIFIÉ DE LA PLAIE
Selon Lévitique 14, les lépreux qui croyaient être guéris devaient suivre une loi précise. Le texte se lit comme suit : « On l’amènera devant le sacrificateur. […] Si le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre, le sacrificateur
ordonnera que l’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs » (v. 2-4). Les versets suivants donnent les détails de ce rituel : « Le sacrificateur ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive. Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope ; et il les trempera, avec l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive. Il en fera sept fois l’aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre. Puis il le déclarera pur » (v. 5-7). La plupart des commentateurs chrétiens soulignent les aspects messianiques directs de cette cérémonie. Un oiseau innocent verse son sang, et le mélange de sang et d’eau vive est aspergé sur l’individu auparavant malade, lequel est alors déclaré pur et libre de partir. TREMPÉ DANS LE SANG
En même temps, d’autres mettent en évidence les éléments humains simultanés du rituel. Le sacrificateur choisit, parmi deux oiseaux apparemment identiques, celui qui doit vivre ou mourir. Après avoir égorgé l’oiseau sélectionné, le sacrificateur trempe l’oiseau vivant « dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive » (v. 6) et le lâche ensuite « dans les champs » (v. 7). On peut imaginer combien il était difficile et même traumatisant pour l’oiseau relâché de voler après que ses ailes aient été enduites du sang de l’un de ses congénères. Peut-être inca-
pable de s’envoler dans le ciel à cause du poids et de la viscosité du sang de son compagnon, l’oiseau, abasourdi, voletait à travers champ. On peut aussi imaginer le présumé dialogue entre deux personnes se retrouvant par hasard devant cet oiseau. « Mais cet oiseau saigne ! Serait-il en train de mourir ? » En y regardant de plus près, la réponse serait : « Non, il n’est pas en train de mourir. Mais il saigne en raison de la mort d’un autre ! » LEUR SANG EST SUR NOUS
Même si, par la grâce de Dieu, la plupart d’entre nous sont épargnés par le pire de la pandémie de COVID-19, le fardeau des nombreux autres qui ne l’ont pas été restera indubitablement avec nous. Comme l’oiseau du Lévitique trempé dans le sang, nous porterons les marques de ces frères et sœurs qui, dans l’insondable sagesse de Dieu, subissent les conséquences à long terme du virus dans leur corps, ou ont été appelés à se reposer dans la mort pendant un certain temps. C’est l’héritage des vivants de s’assurer que ceux qui ont succombé à la maladie ne restent pas connus seulement de Dieu. Il nous incombe de marcher en leur nom jusqu’à ce que, libérés de toute trace de sang, nous puissions à nouveau nous envoler. Ensemble. Sans COVID-19. Débordants de vie. www.ctvnews.ca/health/coronavirus/why-the-exact-death-toll-forcovid-19-may-never-be-known-1.4881619 2 https://www.adventistemagazine.com/275-membres-covid-19mexique/ 1
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Sous les projecteurs
Jésus, l’Innovateur Plus que ce que l’on voit
A
u passage du 19e au 20 e siècle, dans un ouvrage classique sur la vie et le ministère de Jésus, le missionnaire et théologien Albert Schweitzer a accusé l’institution religieuse de son époque de faire de Jésus un « Jésus de sa propre invention »*. Les valeurs et la culture de l’Europe du 19e siècle avaient influencé les théologiens, les pasteurs et les membres des Églises à un point tel que, sciemment et inconsciemment, le Jésus « fait de main d’homme » s’était confortablement installé sur les bancs des églises et des cathédrales. Au lieu d’être transformés en « contemplant Jésus », les chrétiens avaient fait de « Jésus » un produit de leur imagination. L’accusation de Schweitzer est également vraie pour l’institution religieuse aux jours de Jésus. Au lieu de reconnaître Jésus comme le Messie tant attendu, les chefs religieux l’ont crucifié. Même si les Juifs du premier siècle étaient imprégnés de la lecture publique de l’Ancien Testament, même s’ils suivaient la loi de Moïse comme une question d’identité nationale, et même s’ils se comprenaient comme étant à la croisée des chemins de la prophétie biblique, ils n’ont pas reconnu Jésus en tant que Sauveur. C’est que Jésus ne correspondait pas à leurs attentes. La plupart d’entre eux n’étaient pas disposés à le laisser remodeler leur vision du Messie. 10
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L’INNOVATION THÉOLOGIQUE
Le paysage du judaïsme au premier siècle est, de bien des façons, semblable à celui d’aujourd’hui : une nation juive fragmentée et polarisée au milieu d’un sentiment de fin-des-temps très répandu. Tous attendent que Dieu nomme un agent humain en tant que « oint » promis, lequel, comme Cyrus, les délivrera. Les sadducéens et les hérodiens se sont arrangés avec le système politique et culturel dominant et s’appliquent à maintenir un équilibre des pouvoirs délicat. Les pharisiens, eux, attendent un messie politique qui les délivrera de la Rome païenne et inaugurera un État-nation juif. Les zélotes cherchent une solution militaire au problème. Les Esséniens, frustrés par une religion corrompue, se retirent dans des collines isolées pour travailler à leur propre salut. Ils observent méticuleusement toutes les règles de pureté et attendent que le « Maître de la justice » confirme leur sainteté et leur justice. Tous ces groupes y vont de leurs textes préférés pour étayer leur vision respective du Messie et de la fin des temps. Mais Jésus, lui, évite toutes ces perspectives. Il encourage ses auditeurs à plonger dans toutes les Écritures, et pas seulement dans leurs passages préférés. La première innovation de Jésus consiste à rassembler de multiples éléments de l’Ancien Testament dans son enseignement et son ministère. Jésus se comprend lui-même comme étant l’accomplissement de l’alliance abrahamique et de la lignée royale de David – ce qui correspond aux attentes des Juifs. Mais il s’attribue également le rôle du nouveau Moïse – il délivrera Juifs et Gentils par son sang ; la position antitype d’Élisée – il entretient et renouvelle la foi de ceux qui cherchent Dieu ; et le rôle de Juge eschatologique – tel que présenté Photo : Scott Rodgerson
dans la vision de Daniel du Fils de l’homme (Dn 7 ; Mt 24). Il n’est pas étonnant alors que tous les efforts des compatriotes de Jésus pour le cataloguer échouent lamentablement. Contre l’idée d’un messie national, Jésus cite l’alliance fondatrice avec les Israélites : toutes les nations seront bénies en Abraham (Gn 22.18 ; Mt 1.1-14). Contrairement à un messie pour les justes, Jésus partage sa mission, laquelle consiste à « sauver les pécheurs » (Mc 2.17). Contre la prétention de puissance terrestre, Jésus indique que son trône est à la droite de Dieu. Bien que Jésus ait fondé son ministère sur les Écritures, ses compatriotes sont tellement absorbés par leur propre vision du Messie qu’ils ne peuvent pas voir Jésus pour ce qu’il est vraiment : le Sauveur de toute l’humanité – non pas les uns des autres, mais du péché. LE TEMPLE VIVANT
La première innovation de Jésus est controversée, certes, mais ne mérite pas la peine de mort. En revanche, sa deuxième innovation porte l’accusation de blasphème et une condamnation à mort : Jésus revendique la divinité en affirmant son autorité sur le temple, allant même jusqu’à remplacer la structure en pierre par son propre corps. Les « oints » ou figures messianiques dans l’Ancien Testament pouvaient être des rois, des prêtres ou des dignitaires étrangers agissant au nom de Dieu pour son peuple (Es 45.1). Personne donc ne s’attend à ce que le Messie soit une figure divine. Jésus, cependant, prétend être plus qu’un messie humain. Il est le Messie et le Fils de Dieu (Mt 4.17 ; 16.16). Pour transmettre ce message à son auditoire, il choisit de se comparer au temple. Au procès de Jésus, le souverain sacrificateur reconnaît sans le vouloir la prétention de Jésus dans sa sentence : Jésus a déclaré que son corps remplacerait le temple (Mt
26.61). Pour les Juifs, quel sacrilège ! Le temple n’est pas seulement un lieu saint, mais le lieu très saint. C’est la demeure personnelle de Dieu au sein de l’humanité, et donc, synonyme de Dieu et de son caractère. Revendiquer l’autorité et la supériorité sur le temple, c’est usurper Dieu lui-même ! Dès la création, Dieu a sculpté un temps sacré, le sabbat, mais aussi un lieu de rencontre sacré : le premier « temple » étant le jardin d’Éden, où il se promenait avec Adam et Ève. Puis, au Sinaï, Dieu a ordonné à Moïse de construire un sanctuaire selon le modèle divin en y ajoutant des rituels sacrificiels pour symboliser le rétablissement de la relation entre l’humanité et Dieu. Salomon a transformé cette tente temporaire en une pure merveille architecturale, digne de la manifestation de la shékinah de Dieu lui-même. Mais Jésus remet en question cette demeure en pierre permanente de diverses manières. Premièrement, il revendique l’autorité sur le temple en purifiant ce dernier (Mt 21.12,13). Deuxièmement, de sa propre autorité – « Je vous le dis » – il proclame les commandements (Mt 5-7) comme s’il était l’Auteur même du décalogue. Troisièmement, il va jusqu’à pardonner les péchés sans exiger de sacrifice, sans égards aux rituels du temple (Mc 2.1-11). Enfin, debout dans les parvis du temple, il met en contraste son propre corps avec le bâtiment en pierre. « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » (Jn 2.19) Jésus prévoit que la croix fera perdre à ce temple toute sa signification. Dieu ne résidera plus dans le temple. Son Fils remplacera entièrement la fonction du temple par son corps brisé et ressuscité. En Jésus, Dieu rencontre l’humanité et, par le sang de son Fils, délivre tous les êtres humains du péché. Du début à la fin, l’Évangile de Matthieu affirme que Jésus, en tant que Fils de Dieu, a légitimement usurpé le temple. En Jésus, Dieu a marché avec nous. Il est
Jésus ne correspondait pas à leurs attentes. La plupart d’entre eux n’étaient pas disposés à le laisser remodeler leur vision du Messie. Emmanuel, « Dieu avec nous » (Mt 1.23). Et par la croix, Dieu a restauré l’humanité. Le temple est désormais vide de sens (Mt 27.51). L’évaluation d’Albert Schweitzer met également en accusation les croyants d’aujourd’hui. Il est naturel de créer une image mentale de Jésus et d’associer à cette image des valeurs, des traits de caractère et des caractéristiques physiques. Tout comme ceux qui attendaient la première venue de Jésus, les chrétiens attendent la seconde venue avec la même certitude quant à leur sauveur. Souvent, ces idées sont le reflet de la culture et de l’époque dans lesquelles nous vivons, ainsi que de nos luttes et de nos désirs personnels. Le vrai Jésus nous surprendra toujours. Il est plus que notre image de lui, et plus que la somme de nos passages bibliques préférés. Il l’est, à l’évidence, sinon il ne serait pas « Dieu avec nous ». * Albert Schweitzer, The Quest of the Historical Jesus: A Critical Study of its Progress from Reimarus to Wrede, trans. W. Montgomery, 2e éd., Londres, Adam and Charles Black, 1911, p. 397.
Eike Mueller, titulaire d’un doctorat, est professeur agrégé d’études du Nouveau Testament, et doyen adjoint du Séminaire de théologie de l’Institut international adventiste d’études avancées, à Silang, dans la province de Cavite, aux Philippines.
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Sous les projecteurs
Devenir un penseur novateur
Le cerveau : brillant et novateur I
ncontestablement plus complexe que toute structure de l’univers connu, le cerveau humain est un coup de maître du pouvoir créateur de Dieu. Chargé de plus d’un trillion de cellules et alimenté par 100 milliards de neurones pulsés, c’est une œuvre d’art malléable, orientée vers le libre arbitre, incomparable, qui exploite bien plus de connexions qu’il n’y a d’étoiles connues dans la Voie lactée. À vrai dire, « l’esprit est la capitale du corps »1. L’œuvre de Dieu est stupéfiante et constitue une toile de fond remarquable pour deux questions importantes pour notre époque : 1) La science du cerveau peut-elle nous aider à comprendre la mécanique mentale de ce qui motive l’innovation ? et 2) Les traits novateurs ne se trouvent-ils que chez certains individus ? RECENTRER LE PARADIGME DE L’INNOVATION
Le monde est à l’aube de la quatrième révolution industrielle – un changement profond dans l’histoire de l’humanité entraîné par des modifications exponentielles de notre façon de vivre, de travailler, et de nous comporter les uns avec les autres – en raison de l’adoption de technologies et de tendances perturbatrices telles que l’Internet des objets (IdO) et l’intelligence artificielle (IA). En conséquence, nous sommes confrontés à la réalité suivante : pour survivre, il faut innover dans tous les domaines2. Mais que signifie innover, et qui devraient être ces innovateurs ? Parmi la myriade de définitions possibles de l’innovation, voici la plus complète : « Processus de création de valeur par l’application de solutions nouvelles à des problèmes significatifs3. » On a souvent pensé que la pratique de l’innovation n’était que l’affaire d’un club exclusif de penseurs perturbateurs qui ont boule12
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versé le statu quo de l’industrie. En conséquence, les réalisations des innovateurs ont souvent été mises en lumière, et en comparaison, on n’a que peu ou relativement pas accordé d’attention à la pensée innovante proprement dite, laquelle sous-tend l’essence même de ce que signifie proposer des idées, créer4. En d’autres termes, il est tout aussi important d’apprendre comment innover que d’apprendre pourquoi nous devons innover. Et alors que certains individus trouvent leur point fort en générant les « grandes idées », l’essentiel est que nous pouvons tous apprendre à être novateurs de différentes façons, et appliquer cette pensée à la résolution de problèmes dans notre façon d’accomplir notre mission, de gérer nos affaires, et de vivre notre vie. LA NÉCESSITÉ DE LA PENSÉE CRÉATIVE
Chose intéressante, la recherche sur le cerveau a pointé vers la créativité comme moteur de l’innovation. Par exemple, lorsque des scientifiques ont étudié les scans cérébraux (à l’aide de la technologie IRM) de personnes à qui l’on avait demandé de trouver des utilisations inventives pour des objets de la vie quotidienne, ils ont constaté que les penseurs les plus créatifs activaient plusieurs régions du cerveau, et pas seulement une5. Plus précisément, il a été déterminé que les régions cérébrales essentielles au brainstorming (par exemple, la mémoire, l’imagination, les émotions, la pensée spontanée) étaient activées en conjonction avec les régions cérébrales qui déterminent quels stimuli méritent notre attention, et avec le lobe frontal impliqué dans la régulation de la cognition et du comportement. Cette synchronisation cerveau-système dissipe la croyance répandue selon laquelle l’hémisphère droit dominerait la pensée créative par rapport à l’hémisphère gauche,
Innovateurs adventistes
Leonard Lee Bailey (1942-2019) É TAT S - U N I S
Réalisation : spécialiste en chirurgie cardiaque, lequel a transplanté un cœur de babouin chez un bébé né prématurément. Leonard Bailey est connu pour son travail de pionnier dans le domaine des transplantations cardiaques inter-espèces chez les nourrissons. Ses efforts ont ouvert la voie à d’autres innovations dans le domaine de la transplantation cardiaque. Le Dr Bailey a travaillé pendant 42 ans à l’Université de Loma Linda*. * lluh.org/leonard-bailey
en soulignant que la créativité est un « effort cérébral global »6. En conséquence, les individus qui ont des connexions fonctionnelles plus fortes entre ces réseaux ont tendance à produire davantage d’idées originales7. La formation de ces liens plus forts dépend, en partie, du « réveil » des traits créatifs qui stimulent l’innovation, tels que la curiosité, la pensée abstraite et la résolution de problèmes (pour n’en citer que quelques-uns) – traits que presque tout le monde possède. En fait, des recherches récentes ont commencé à révéler qu’il existe même un précurseur de la pensée créative : « l’inspiration »8. La clé de cette notion, c’est que l’innovation est rarement créée par un seul individu qui a de l’inspiration ; souvent, elle nécessite plutôt que plusieurs individus apportent de nouvelles idées supplémentaires pour améliorer l’idée originale9. Ainsi, grâce à la collaboration, nous sommes tous capables, individuellement et collectivement, d’allumer nos traits de pensée créative qui stimulent l’innovation. En fait, notre cerveau change tout au long de notre vie. Appelé
neuroplasticité, ce fait est clairement démontré par la simple observation quotidienne que nous ne cessons jamais d’apprendre. La pensée créative est intimement liée à l’apprentissage parce qu’elle implique la découverte de nouvelles connexions neuronales. UN BIJOU DANS LA BOÎTE À OUTILS DE L’INNOVATEUR
Comment pouvons-nous donc commencer à développer nos traits novateurs ? Une approche consisterait à apprendre à partir des nombreuses ressources de développement disponibles sur le thème de la pensée novatrice. Si nombre de ces ressources sont importantes, en revanche, les Écritures sont, je crois, l’outil le plus puissant de la boîte à outils de l’innovateur. En effet, alors que la science du cerveau se fait la championne de la découverte relativement récente de la neuroplasticité, la capacité du cerveau à changer est enracinée dans le dessein de Dieu depuis la création : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence » (Rm 12.2). Il s’ensuit donc que si l’inspiration est un précurseur de la pensée créative, et que la pensée créative exige l’engagement combiné des fonctions cognitives exécutives du cerveau avec les régions associées à la mémoire et aux émotions, il n’y a pas meilleur endroit pour commencer à éveiller
notre processus de pensée novatrice que la Parole de Dieu – laquelle inspire la pensée, renforce notre intellect, et remue les profondeurs mêmes de nos émotions. Après tout, puisque nous avons été créés « à l’image de Dieu » (Gn 1.27), il n’est que logique que grâce à l’inspiration de sa Parole, notre cerveau puisse changer, ce qui stimule notre capacité à créer et à innover. Ellen White l’a magnifiquement exprimé : « L’esprit trouve dans la Parole de Dieu le sujet des pensées les plus profondes, des aspirations les plus élevées10 . » Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 1, p. 72. https://www.cipe.org/newsroom/innovation-as-a-necessity-for-survival/. 3 https://digintent.com/what-is-innovation/. 4 V. Poirier et al., « Thoughts on Improving Innovation: What Are the Characteristics of Innovation and How Do We Cultivate Them? », Technology and Innovation, vol. 18, p. 319-330. 5 Harvard University, « The Creative Brain Is Wired Differently », ScienceDaily, 17 janvier 2018, extrait du site www.sciencedaily.com/ releases/2018/01/180117163954.htm. 6 E. B. Roger et al., « Robust Prediction of Individual Creative Ability From Brain Functional Connectivity », Proceedings of the National Academy of Sciences, 2018 ; 201713532 DOI: 10.1073/ pnas.1713532115. 7 Ibid. 8 Poirier. 9 Ibid. 10 Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 1, p. 92. 1 2
Daniel Bruneau, titulaire d’un doctorat, se spécialise dans l’interaction homme/ordinateur (combinant la neuroscience cognitive, l’innovation technologique, et la conception de l’expérience). Il est en charge de la stratégie créative de Adventist Review Ministries. Daniel, Sierra, sa femme, et Adelaide, leur fille récemment née, habitent près d’Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis.
Innovateurs adventistes
Margaret Caro (18481938)
NOUVELLE-ZÉLANDE Réalisation : première femme inscrite au Registre des dentistes de la Nouvelle-Zélande. Margaret Caro est devenue adventiste après avoir assisté à une campagne d’évangélisation tenue par A. G. Daniells en 1888. Margaret Caro (née Malcolm) est née à Richmond, en Nouvelle-Zélande, en décembre 1848. Avec son mari médecin, elle s’est occupée des besoins médicaux des populations des communautés minières démunies. Première femme inscrite au Registre des dentistes de la Nouvelle-Zélande, elle a été une adepte fervente du message de la santé. En 1898, elle a fondé la Bethany Rescue Home pour les femmes et les enfants maltraités*. * teara.govt.nz/en/biographies/2c8/caro-margaret
Photo : Ellen G. White Estate AdventistWorld.org Septembre 2020
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Sous les projecteurs
Leadership et innovation De meilleures solutions pour des situations nouvelles
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he Calf Path » [« Le sentier du veau »], un poème satirique de Sam Walter Foss, raconte comment une piste sinueuse laissée par un veau errant est devenue un sentier, un chemin, une route, une rue, et finalement, une artère. Les organisations peuvent, d’une certaine manière, suivre ce même chemin. Les systèmes et les procédures auparavant conçus à des fins spécifiques deviennent une pratique normale ; avec un usage répété, ils s’infiltrent dans la culture de l’organisation et obtiennent un statut protégé. Dans toute organisation, l’une des tâches du leadership les plus importantes consiste à adopter l’innovation – soit l’application de meilleures solutions dans un environnement modifié. De façon subtile, les dirigeants sont tentés de préserver le système et la structure en tant que moyen de poursuivre et de protéger la mission. Les organisations qui raisonnent ainsi deviennent à la fois inefficaces et inefficientes. L’organisation et les systèmes sont nécessaires, certes, mais ils doivent faire preuve
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d’une souplesse suffisante pour répondre au changement – tant interne qu’externe. Comment les équipes de leadership peuvent-elles assimiler l’innovation tout en restant concentrées sur la mission ? L’histoire de l’Église adventiste nous donne un aperçu de la question. La réorganisation de la structure initiée en 1901 a apporté des changements radicaux à des systèmes devenus lourds et non coordonnés. Rien d’étonnant alors à ce que certains se demandent si, 120 ans plus tard, à la lumière des circonstances et de la technologie actuelles, il y a lieu de revoir la structure. Y a-t-il des moyens d’être plus efficaces, plus performants ? Cet article ne se propose pas de suggérer des réponses à cette question. Il cherche plutôt à attirer l’attention sur la façon dont les dirigeants pourraient créer une culture organisationnelle qui encourage l’innovation. Voici cinq idées.
1 Pensez en termes de possibilités. Une crise au sein d’une organisation est certainement une menace, et une action défensive peut être nécessaire de toute urgence. Cependant, une perturbation peut également entraîner un changement durable et bénéfique. Il faut pour cela une mentalité suffisamment flexible pour envisager de nouvelles façons de faire les choses. La pandémie mondiale de COVID-19 est un défi incontournable par rapport aux choses « comme nous les avons toujours faites ». Organisations et individus ont été contraints d’adopter d’autres modes de fonctionnement. La façon dont les réunions sont menées a changé, la nécessité de voyager beaucoup a été revue et drastiquement réduite. Même la répartition des pouvoirs a été révisée – certains problèmes doivent être résolus immédiatement et localement. 2 Faites de l’innovation l’affaire de tous. Encouragez tous les employés ou membres d’une organisation à réfléchir à de nouvelles solutions pour relever les défis actuels. Faites en sorte que ces idées soient partagées et critiquées. Laissez une certaine place à l’expérimentation. La centralisation et la microgestion étouffent l’initiative et l’innovation. 3 Écoutez les nouveaux arrivants. Les nouveaux employés et les nouveaux membres sont souvent ceux qui posent des questions sur ce que les anciens ont accepté comme étant normal et nécessaire. Ces nouvelles paires d’yeux peuvent voir plus clairement les habitudes ancrées des procédures au
Innovateurs adventistes
Jean Nussbaum (1888-1967)
FRANCE/SUISSE Réalisation : fondateur de l’Association internationale pour la défense de la liberté religieuse. Médecin, Jean Nussbaum a été élu directeur du Département de la liberté religieuse de la Division sud-européenne en 1933. Lors de ses nombreux voyages, il a parlé en faveur des protestants, des chrétiens, et des chrétiens orthodoxes*. * aidlr.org/history.php
Photo : Joshua Woroniecki
Innovateurs adventistes
Anna Knight (1874-1972) É TAT S - U N I S Réalisation : fondatrice de l’Association nationale des professeurs de couleur. Au sein de l’Église adventiste, Anna Knight est connue pour son service missionnaire en Inde. Éducatrice, infirmière et fondatrice de l’Association nationale des professeurs de couleur (NCTA), elle a contribué à la fondation de l’Université Oakwood à Huntsville, en Alabama. Au cours de son mandat de présidente de la NCTA, elle s’est concentrée sur le financement des étudiants, l’ouverture d’écoles, l’amélioration des installations, et l’aide aux étudiants en difficulté*. * ahu.edu/blog/mission-ministries/blackhistory-month-anna-knight
niveau des institutions et des églises locales. Leurs questions et observations servent à remettre en question des suppositions invisibles et sont des invitations à considérer d’autres moyens d’atteindre les résultats souhaités. 4 Tenez-vous informé des nouvelles tendances technologiques. Un récent rapport de la McKinsey Global Initiative estime qu’« environ la moitié des activités pour lesquelles les gens sont payés dans le monde pourrait être automatisée en adaptant les technologies actuellement démontrées »*. À quand remonte votre plus récente utilisation d’une gomme à effacer ? D’un téléphone public ? D’une carte routière papier ? Les temps ont changé et continuent de changer ! Les administrateurs et les dirigeants des églises d’aujourd’hui doivent rester informés des tendances qui ont un impact direct sur la vie et la mission des organisations. Il n’est pas nécessaire d’être à la fine pointe de l’évolution
technologique, j’en conviens, mais nous sommes tout de même au 21e siècle ! 5 Écoutez « ce que l’Esprit dit aux églises » (Ap 3.22). C’est une folie de supposer qu’il n’y a rien de nouveau à apprendre en ce qui concerne les choses spirituelles ou la façon dont l’Église s’engage dans la mission de Dieu. Jésus a promis que lorsque « le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jn 16.13). Dans le Nouveau Testament, le livre des Actes des apôtres présente un compte-rendu fascinant de la façon dont le Saint-Esprit a conduit les premiers croyants vers de nouvelles façons de voir et de se comporter – des innovations dans la vie spirituelle. Les premiers chapitres du livre des Actes offrent un véritable escalier d’ascension vers de nouvelles visions de ce que signifie être un disciple de Jésus-Christ. Notez ces exemples : 1) Actes 2.1-12 : le Saint-Esprit est démocratisé – tous sont stupéfaits ; 2) Actes 8.1,4 : la persécution à Jérusalem disperse les croyants, de sorte que la mission est établie dans de nouveaux territoires ; 3) Actes 9 : la conversion de Saul et son appel au ministère – un terroriste devient un évangéliste ; 4) Actes 10 : la rencontre de Pierre avec Corneille confronte l’ethnocentrisme et les préjugés ; 5) Actes 11.19-23 : l’église d’Antioche – un résultat non supervisé de l’initiative des laïcs ; 6) Actes 15.1-29 : de nouvelles dimensions dans la compréhension de la théologie et de la doctrine. Le Saint-Esprit a continué la mise à jour de la carte missionnaire de l’Église primitive. Il a guidé les croyants à travers des expériences qui ont fondamentalement changé leurs perceptions et leurs attentes. Grâce à la direction du Saint-Esprit, l’Église a acquis une compréhension nouvelle, plus profonde et plus large de Dieu et de ses desseins dans ce monde. Le Saint-Esprit ne nous a pas éloignés de la Bible ; il nous a plutôt apporté une compréhension plus claire et plus complète des choses et des vérités déjà adoptées ou prédites dans les Écritures. Le Saint-Esprit dirige, guide
et convainc les individus et l’Église de manière à ajuster notre pensée et nos présuppositions, et aligne notre esprit sur celui de Dieu. C’est là, sans contredit, le type d’innovation le plus essentiel. * www.mckinsey.com/featured-insights/digital-disruption/harnessingautomation-for-a-future-that-works, consulté le 7 juin 2020.
Lowell Cooper est un ancien vice-président de la Conférence générale. Lowell et Rae, sa femme, habitent à Kennewick, dans l’État de Washington, aux États-Unis.
Innovateurs adventistes
Johan Hendrik Weidner Jr (1912-1994) PAY S - B A S Réalisation : gestion d’un réseau clandestin pour les personnes fuyant les persécutions nazies lors de la Seconde Guerre mondiale. Fils d’un pasteur adventiste, Johan Weidner (également connu sous le nom de Jean Henri) était un homme d’affaires néerlandais spécialisé dans l’import/export. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il a contribué à la coordination d’un réseau clandestin pour les Juifs et d’autres personnes, les sauvant de l’extermination en les faisant passer en Espagne ou en Suisse. Capturé par l’ennemi, Johan Weidner s’est échappé alors qu’il était en route vers un camp de travail allemand. Il a immigré aux États-Unis dans les années 1950. * encyclopedia.ushmm.org/content/en/id-card/ dr-johan-hendrik-weidner
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Au premier plan
Pleins feux sur l’évangélisation numérique Il est
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arek* s’asseye dans son lit. Quel est ce bruit ? Vient-on pour le tuer ? Il tourne la tête et voit sa femme dormir profondément à côté de lui. Ses enfants dorment, eux aussi, en toute sécurité. Il essaie de se rendormir, mais n’y arrive pas. Sa famille et lui sont devenus chrétiens – un changement, pour beaucoup, impardonnable. Hanté par la certitude que tôt ou tard, sa foi en Dieu lui coûtera la vie – malgré l’excellence de son diplôme et de son travail – Tarek s’échappe avec les siens, grâce à l’aide de Dieu, dans un autre pays où l’on est plus libre. Dans cette nouvelle vie de réfugiés, le découragement les envahit souvent. Qu’il est épuisant de ne jamais se sentir en sécurité ou chez soi ! Tarek regarde Cami Oetman, de la Radio adventiste mondiale (AWR), dans la série « Unlocking Bible Prophecies » (UBP – Révélation des prophéties bibliques). En ce moment,
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nécessaire de servir de nouvelles manières
c’est précisément ce dont il a besoin. Il décide de soumettre une requête de prière sur le site Web de l’évangélisation numérique d’AWR. Leanne, une jeune bénévole, lui répond avec la prière suivante : « Mon Dieu, merci pour ce lien que j’ai pu établir avec Tarek aujourd’hui. Je prie pour lui, alors qu’il fait face aux défis concrets d’un réfugié. Je te loue, Seigneur, car tu es un refuge dans les moments d’épreuve. Tu es notre lieu sûr. Ce que l’ennemi a orchestré pour le mal, tu peux le transformer en bien (Gn 50.20). Je te remercie de ce que tu n’oublies pas nos cris (Ps 9.9-12). Merci pour ta promesse selon laquelle tu ne nous quitteras ni ne
nous abandonneras jamais (He 13.5). Je te demande d’envoyer ton Esprit Saint à Tarek et à sa famille afin qu’il les guide. Merci d’avoir écouté notre prière. Au nom de Jésus, amen. » Elle s’adresse ensuite à Tarek : « Tarek, je continuerai de prier pour vous et votre famille. Donnez-moi de vos nouvelles. Et si vous avez d’autres requêtes de prière ou des questions sur la Bible, je vous en prie, n’hésitez pas à nous contacter. » Quelques jours plus tard, Tarek répond : « Merci beaucoup ! Vous n’avez pas idée à quel point vous m’avez encouragé. Je crois que Dieu entend notre voix. N’oubliez pas ma famille et moi dans vos prières. » DERRIÈRE LES ÉCRANS
Cette histoire, et bien d’autres encore, réjouissent le cœur des bénévoles du Centre pour l’évangélisation numérique (CDE) de la Radio adventiste mondiale aux Philippines. Les missionnaires numériques du CDE sont logés temporairement dans un espace de travail surpeuplé. De nouveaux logements et un bureau beaucoup plus grand sont en cours de construction. En raison de la COVID-19, les progrès ont été retardés. Il a fallu davantage de bénévoles pour la série UBP. Finalement, Dieu a fourni des bénévoles supplémentaires, lesquels travaillent depuis leur domicile aux Photo : Kobu Agency
États-Unis, aux Philippines, au Brésil, et en Thaïlande. Qui est Leanne, la bénévole qui a prié pour Tarek ? Elle a été recrutée par une de ses amies proches, Christina – une étudiante de l’Université adventiste Southern. « Si on me l’avait demandé plus tôt cette année, je n’aurais jamais deviné que je passerais mes après-midis à faire du bénévolat pour AWR, raconte Leanne. J’ai vu Christina utiliser deux écrans d’ordinateur pour arriver à répondre à toutes les requêtes de prière pressantes et aux questions bibliques. Mais le rythme était tel que ni elle ni les bénévoles aux Philippines ne pouvaient suffire à la demande. Soudain, elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a demandé : « Ça te dirait de nous donner un coup de pouce ? » Diplômée en soins infirmiers et non en théologie, Leanne avait des réserves. Elle ne se sentait pas qualifiée pour répondre aux requêtes, et n’avait jamais été très à l’aise de prier avec des étrangers. Mais une fois qu’elle a commencé à faire du bénévolat, elle a fini par se sentir à l’aise. Si on lui posait une question trop compliquée pour qu’elle puisse y répondre, elle la transférait au pasteur de service. Elle a également découvert que AWR dispose d’une base de données pleine de matériel, ce qui simplifie de beaucoup la rédaction de prières personnalisées ou de réponses bibliques. Chaque jour, Leanne est impatiente de faire son bénévolat, car, comme elle dit, « il n’y a rien de tel que d’être là pour ceux qui cheminent avec Dieu. Même si ce bénévolat était très différent de ce que j’avais d’abord prévu pour l’été, j’ai décidé de continuer, car j’étais aux premières loges pour voir Dieu à l’œuvre. » À la fin de la série UBP, Leanne a pu mettre des personnes souhaitant se joindre à l’Église adventiste en relation avec un pasteur local ou un ouvrier biblique dans des pays tels que le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Inde, les Philippines, et le Canada. Et qui est Christina, l’amie de Leanne ? C’est une enfant de missionnaires qui assiste Karen Glassford, directrice des centres d’évangélisation numérique d’AWR.
Dès que le site Web d’évangélisation (awr.org/bible) a été mis en ligne, les messages ont commencé à affluer. Comme il fallait de l’aide supplémentaire, Christina s’est attelée à la tâche. « Un message s’est alors affiché à l’écran : « Il y a quelqu’un ? » « Oui, je suis là. Comment puis-je vous aider ? » a répondu Christina. Son interlocutrice a alors dévoilé les détails de sa situation désespérée. Le suicide lui paraissait être la seule solution. Christina lui a parlé, partageant, entre autres choses, des paroles bibliques d’encouragement. Elle lui a assuré que sa vie était inestimable et qu’elle comptait pour Dieu et pour beaucoup d’autres. Tard dans la nuit, lorsqu’elle a finalement fermé son ordinateur portable, Christina a poussé un profond soupir. « Eh bien, je ne m’attendais vraiment pas à ça ! J’étais censée voyager à l’étranger cet été, mais me voilà chez moi, partageant l’espérance avec des gens du monde entier. » Au fil de la série, Christina a participé à la formation de nouveaux bénévoles et a répondu à leurs questions afin qu’ils soient le plus efficaces possible. LE CHAMP MISSIONNAIRE NUMÉRIQUE
Si vous demandiez à Tobias Kazmierzak, directeur du CDE aux Philippines, et à sa femme Julia, ce qu’ils pensent des missionnaires du numérique, ils vous répondraient : « Alors que nous réfléchissons aux moyens d’atteindre et de suivre les gens par le monde numérique, c’est vraiment inspirant de voir l’enthousiasme qui se dégage du visage de chaque bénévole. Il est touchant de voir combien les gens sont reconnaissants lorsque nous répondons à leurs messages ! Quelle joie de pouvoir faire ça avec des jeunes gens inspirés ! » Les bénévoles du CDE tels que Pratik et Surrender ont aidé à mettre en relation un homme de confession non chrétienne avec une église adventiste locale. Et cet homme y a trouvé les réponses qu’il cherchait. Dianne vous racontera des histoires de vies transformées, passant du désespoir à
un but et à un sens. Écoutez Mellen ou Van Nezza raconter l’histoire d’anciens adventistes qui sont retournés à l’Église et qui atteignent maintenant leurs amis avec l’Évangile. Ah, si vous pouviez voir les bénévoles du CDE qui servent de mentors aux nouveaux bénévoles, afin de les aider à répondre aux questions alors qu’ils s’efforcent de se familiariser avec cette nouvelle façon de travailler et avec les subtilités du logiciel et du système de suivi ! AWR a même reçu des messages en provenance de pays fermés du genre : « J’accepte Dieu et le sabbat du septième jour que je veux observer de tout mon cœur. Mais je subis des attaques de toutes parts. Priez Dieu de me donner la force, le courage et la paix dont j’ai besoin. » Aujourd’hui, grâce aux médias sociaux, aux smartphones, aux sites Web, à YouTube et à plus encore, nous pouvons toucher le monde d’une manière dont nos pionniers ne pouvaient que rêver. Le prophète Ésaïe a dit : « J’entendis la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je ? Et qui ira pour nous ? Et j’ai dit : Me voici. Envoie-moi ! » (És 6.8) Si vous entendez l’appel de Dieu et êtes intéressé à vous joindre à l’équipe du CDE aux Philippines, ou si vous souhaitez en découvrir davantage sur le bénévolat depuis votre domicile, veuillez contacter la Radio adventiste mondiale. Le mois prochain, la deuxième partie de cet article paraîtra sur le site Web de Adventist World. Vous y trouverez aussi des histoires sur la façon dont d’autres bénévoles se sont associés à AWR afin d’avoir un impact concret sur le monde pour Jésus. Vous pouvez, vous aussi, devenir bénévole – même si vous avez un emploi à plein temps ou êtes étudiant à plein temps. Des aventures passionnantes avec Dieu vous attendent ! * Noms fictifs
Karen Glassford est gérante de l’évangélisation numérique pour la Radio adventiste mondiale. AdventistWorld.org Septembre 2020
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Perspective mondiale
Des moyens simples pour des résultats miraculeux
Dieu – l’Innovateur ultime
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’était incroyable. Enthousiasmant. Spectaculaire. Les anges contemplaient la scène avec émerveillement : « Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par le souffle de sa bouche. […] Car il dit, et la chose arrive ; il ordonne, et elle existe. » (Ps 33.6-9) Dieu, notre créateur, a fait naître l’univers et créé le monde par sa parole. Mais c’est par ses mains que « l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre » à son image (Gn 2.7). Dieu n’est pas seulement un créateur, mais aussi un innovateur – l’Innovateur ultime. L’innovation, par définition, c’est « une idée nouvelle, des pensées créatives, de nouvelles imaginations dans un dispositif ou une méthode ». Innover, c’est être créatif, c’est être capable de penser en dehors des sentiers battus. C’est ce qu’il fallait pour sauver l’humanité après être tombée entre les mains de Satan.
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Quand Adam et Ève succombèrent à son habile tentation, l’ennemi crut avoir triomphé. Il était certain que la race humaine serait à jamais victime de son emprise diabolique. Mais dans leur sagesse infinie et leur clairvoyance, le Père, le Fils et le Saint-Esprit avaient élaboré – bien avant la chute – un plan novateur pour sauver le monde (voir Za 6.13). Ce plan entra en action lorsque, obéissant à l’instruction divine, Adam égorgea le premier agneau sacrificiel, lequel pointait vers le Sauveur à venir. DES MÉTHODES NOVATRICES
Tout au long de l’histoire, Dieu a continuellement utilisé des méthodes novatrices pour accomplir ses desseins. Alors que la méchanceté foisonnait sur terre, Dieu, plutôt que de détruire toute la race humaine, dit à Noé de construire une arche – du jamais vu ! – pour sauver autant de personnes que possible du Déluge à venir. Alors que la méchanceté recommençait à se manifester, Dieu intervint de nouveau, cette fois en créant plusieurs langues, de sorte que les gens se dispersèrent sur la terre. Pour assurer le déroulement de son plan du salut, Dieu promit à Abraham d’élever une nation par son intermédiaire, même si le patriarche était « usé de corps » (He 11.12). Lorsque Abraham et Sarah décidèrent d’innover indépendamment du plan de Dieu, les résultats furent désastreux ; mais dès qu’ils laissèrent Dieu agir, la promesse divine s’accomplit. Lorsque neuf frères, fils de Jacob, remplis de haine et de jalousie, vendirent leur jeune frère Joseph comme esclave, le plan novateur de Dieu prit le mal qu’ils avaient projeté de faire et le changea en bien (voir Gn 50.20). Plus tard, alors qu’un
Photo : Billy Huynh
nouveau pharaon cherchait à anéantir le peuple de Dieu, Dieu intervint par un moyen novateur mais simple : un bébé dans un panier flottant. Et la liste s’allonge : de l’eau jaillissant d’un rocher ; des murs qui s’effondrent simplement en marchant autour d’eux ; un géant tué par une pierre et une fronde ; un prophète nourri par des corbeaux ; un officier militaire guéri de sa lèpre en s’immergeant dans l’eau d’un fleuve boueux ; un roi puissant converti après avoir vécu sept ans comme une bête… Ce ne sont là que quelques-unes des voies étonnantes de Dieu. LE SOMMET DE L’INNOVATION
Et l’innovation a atteint un sommet : un bébé reposant dans une humble mangeoire, et à l’âge adulte, cloué sur une croix pour sauver une race – la race humaine – qui ne l’a pas reconnu. « Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. » (Jn 1.11) Heureusement – loué soit Dieu ! – le passage continue : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » (v. 12,13) Grâce à la nouvelle naissance offerte par le plan novateur divin, Dieu promet de nous donner le pouvoir de devenir « enfants de Dieu »… Prodigieux ! Avant de monter au ciel, Jésus promit à ses disciples le don du Saint-Esprit et la puissance d’être ses témoins « à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1.8). Une fois ce don reçu, les disciples du Christ bouleversèrent « le monde » (Ac 17.6). À LA RECHERCHE DE MÉTHODES POUR AUJOURD’HUI
Aujourd’hui encore, Dieu agit par
des moyens novateurs, parfois de façons spectaculaires, mais souvent par des méthodes très simples : un coup frappé à la porte, un sourire sincère, un toucher de guérison, un repas chaud, un message bienveillant, une étude biblique intéressante, une conversation profonde, une oreille attentive. Les moyens de Dieu sont illimités. La seule limite que Dieu a, c’est notre volonté d’aller – notre disposition à être ses mains et ses pieds pour exécuter son ordre : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28.19,20) Alors que nous cherchons à trouver divers moyens efficaces d’atteindre nos semblables pour Christ, il est encourageant de noter ce conseil donné par Ellen White : « On ne doit pas s’évertuer à trouver des idées totalement différentes de celles des autres. Il faut plutôt suivre la ligne directrice de l’Esprit du Seigneur ; on aura alors différentes images et différentes façons de présenter, qui intéresseront et éduqueront différents esprits1. » « Certains cherchent constamment à trouver quelque chose d’original, et de ce fait, s’exposent à un grand danger. Ils échafaudent quelque idée nouvelle en opposition à la Parole de Dieu. Ils sont incapables de discerner le véritable mal résultant de leur soif de surpasser quelqu’un d’autre par des idées nouvelles et étranges. Ainsi, l’erreur leur apparaît comme une vérité, et ils la présentent comme une nouvelle lumière merveilleuse, alors qu’il s’agit, en réalité, d’une innovation qui annule l’effet d’un “Ainsi parle l’Éternel”. « Puissent tous se placer sous l’influence puissante du Saint-Esprit !
Lorsque ce don magnifique est soumis à la direction du SaintEsprit, il n’y a pas de limite à ce que Dieu peut faire et à ce qu’il fera pendant ces derniers jours de l’histoire de la terre par son Église, par le biais de l’implication totale des membres. Sous sa direction, on peut utiliser les mêmes expressions que celles d’un collègue de travail dirigé par le même Esprit. Nul besoin de s’efforcer de le faire ou de ne pas le faire ; laissons le Saint-Esprit agir sur l’esprit. La chose que tous doivent faire, c’est de s’efforcer de « conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix » [Ep 4.3]2. La capacité de créer et d’innover est un don merveilleux que Dieu a fait aux êtres humains. Elle illustre un aspect important de ce que signifie être « créé à l’image de Dieu ». Lorsque ce don magnifique est soumis à la direction du Saint-Esprit, il n’y a pas de limite à ce que Dieu peut faire et à ce qu’il fera pendant ces derniers jours de l’histoire de la terre par son Église, par le biais de l’implication totale des membres. Ellen G. White, The Publishing Ministry, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 1983, p. 100. 2 Ibid., p. 102., consulté le 7 juin 2020. 1
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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e sentir isolé et seul peut être une expérience dévastatrice. Pour certains, cependant, elle peut être aussi une bénédiction, car le silence et la solitude peuvent apporter la guérison à notre cœur et nous préparer à de plus grandes tâches. « LE PLUS HEUREUX QUE J’AIE JAMAIS ÉTÉ »
Chris Lewis, un ancien parachutiste britannique de 39 ans, a connu des moments difficiles après s’être retiré de son régiment et de la vie militaire. Sans abri et dormant dans la rue ou dans des voitures, il a eu du mal à faire face à la vie civile. Finalement, il a contacté l’Organisation caritative des Forces armées britanniques (SSAFA), laquelle lui a apporté aide et soutien1. En août 2017, il est parti de chez lui, à Swansea, pour un long périple : le parcours à pied de toute la côte du RoyaumeUni. L’objectif : recueillir 100 000 livres sterling (125 000 dollars US) pour la SSAFA, en remerciement de l’aide qu’il
avait reçue. Le 23 mars 2020, alors que le Royaume-Uni décrétait le confinement de son territoire en raison de la COVID-19, Chris, en compagnie de Jet, son chien, marchait sur l’île principale des Shetland et dormait dans une tente. Il avait alors parcouru environ 19 300 kilomètres à pied. En mars, comme il n’avait pas de domicile fixe sur l’île et ne pouvait se confiner dans une tente, le propriétaire de Hildasay – une petite île de 108 hectares au large de la côte ouest de la Shetland continentale, habitée par 15 moutons et des milliers d’oiseaux – lui a donné la permission de se loger dans une ancienne cabane de berger. Bien que cette cabane n’ait ni eau courante, ni électricité, ni chauffage, Chris Lewis est très reconnaissant : « Ça m’a vraiment donné l’occasion de profiter de l’île », a-t-il déclaré dans un article de la BBC. « Ça me permet de réfléchir à cette marche jusqu’ici, de constater à quel point elle m’a aidé personnellement, et de découvrir combien il y a des gens formidables au RoyaumeUni. Je n’ai jamais été aussi heureux2. »
Méditation
La bénédiction de l’isolement
Se préparer à de plus gros défis et à de plus grandes occasions
UNE PÉRIODE PRÉPARATOIRE
Je me demande combien d’entre nous peuvent décrire les cinq derniers mois de la façon dont Chris Lewis l’a fait. Les ordres de confinement, les directives sur la quarantaine, ou les consignes sur la distanciation sociale ont provoqué des pressions émotionnelles inconnues pour la plupart d’entre nous. Nous nous demandons quand nous pourrons enfin visiter et serrer dans nos bras un parent vieillissant, un petit-enfant, ou un ami précieux. Pourtant, les périodes d’isolement peuvent nous aider à nous recentrer sur les priorités, à les réorganiser, et à reconnaître les dangers et les défis inhérents à nos vies saturées de médias. Nous avons besoin de silence et d’isolement. Dans les Écritures, le silence et l’isolement précèdent souvent les moments décisifs. Par exemple, Noé et sa famille restèrent pendant sept jours dans l’arche à attendre quelque chose qu’ils n’avaient jamais vu, senti ou vécu. Pendant cette période d’attente, les railleries à l’extérieur de l’arche ont dû leur être bien pénibles. Moïse fut berger pendant 40 ans dans le désert semi-aride de la péninsule du Sinaï, se demandant ce que Dieu avait prévu pour sa vie. Pendant 40 jours, Jésus fut exposé aux tentations du grand trompeur dans le désert. Il ne s’est pas retrouvé simplement comme ça dans un endroit inhabité. La Bible déclare explicitement qu’il « fut emmené par l’Esprit dans le désert » (Mt 4.1). D’une façon ou d’une autre, les périodes d’isolement et de solitude nous aident à saisir la vision de Dieu. VIVRE EN PRÉSENCE DE DIEU
Dans 1 Rois 17.1-6, nous lisons que le prophète Élie entra dans le palais du roi Achab en Samarie, et proclama le verdict de l’Éternel : « L’Éternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur ! Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. » (v. 1) Puis, suivant l’ordre de Dieu, Élie alla se cacher près du torrent de Kerith. Là, pas de supermarchés pratiques, pas d’options d’achat en ligne ; aucun accès à FaceTime, WhatsApp, Skype, et Zoom. Le papier hygiénique n’avait même pas encore été inventé ! Là, tout seul près du lit d’un torrent saisonnier, Élie fut nourri deux fois par jour par des corbeaux. Et le menu était plutôt fastueux ! En effet, à l’âge de fer d’Israël, personne ne mangeait de la viande et du pain deux fois par jour – personne, sauf, peut-être, les privilégiés de la cour royale. Dieu s’occupait bien des besoins physiques de son prophète. Mais qu’en était-il de ses besoins émotionnels ? Jour après jour, Élie devait dépendre totalement de Dieu. Dieu était son auditoire quand il priait et quand il chantait. Dieu l’écoutait quand il pleurait et s’inquiétait des personnes qu’il avait été appelé à servir. Il entendait même ses aspirations et ses requêtes silencieuses. L’isolement nous oblige à recentrer nos vies. En l’absence de relations normales, nous sommes poussés à nous rapprocher de Dieu pour vivre vraiment en sa présence. Combien de temps Élie passa-t-il au torrent de Kerith ? Le récit biblique ne le dit pas. En m’appuyant sur le contexte plus Photo : Dimitry Anikin
Les périodes d’isolement peuvent nous aider à nous recentrer sur les priorités.
large, je dirais plusieurs mois. Quand, un matin, le torrent fut à sec, Dieu parla de nouveau à son serviteur. « Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure là. Voici, j’y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir. » (1 R 17.9) Imaginez la réaction d’Élie. Dieu voulait qu’il se rende à l’endroit même d’où venait Jézabel, Phénicienne et femme du roi Achab. Bref, il l’envoyait directement dans le territoire de Baal ! Élie obéit à son commandant en chef et devint, à Sarepta, une bénédiction pour une veuve, son fils, et leurs voisins. Ces derniers entendirent parler du pot de farine qui ne se vidait jamais et du pot d’huile d’olive qui ne s’épuisait jamais. Ils furent tous témoins de la résurrection du fils de la veuve et, par l’intermédiaire d’Élie, découvrirent le Dieu d’Israël, dont le domaine s’étendait sur toute la terre, et dont la puissance était illimitée. Dieu utilise les périodes d’isolement et de solitude pour nous préparer à de plus gros défis et à de plus grandes occasions. C’est à ces moments-là que la croissance se produit. C’est à ces moments-là que Dieu peut faire ce que lui seul peut faire pour restaurer son image en nous. Lorsque nous nous sentons impuissants, isolés, seuls, et peut-être même oubliés, nous avons l’assurance que Dieu a un plan beaucoup plus vaste. Ellen White semble décrire de telles périodes – ces périodes où nous sommes appelés à nous focaliser sur la présence de Dieu : « Rien n’est apparemment plus faible, et cependant plus invincible, que l’âme qui comprend son néant et se repose entièrement sur les mérites du Christ. Par la prière, l’étude de sa Parole, par la foi en sa présence, le plus faible des hommes peut s’approcher du Sauveur et saisir sa main qui ne l’abandonnera jamais3. » Ainsi, les périodes d’isolement et de solitude peuvent être pour nous l’occasion de découvrir la poigne solide de la main invisible de Dieu. Si nous le reconnaissons dans notre vie, nous pourrons alors nous retrouver tout simplement sur la rampe de lancement de quelque chose de plus gros que ce dont nous avons toujours rêvé. ssafa.org.uk/. « Coronavirus: Ex-soldier self-isolating on ‘uninhabited’ Hildasay », BBC News, 20 avril 2020, bbc.com/news/ uk-scotland-north-east-orkney-shetland-52344025. 3 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 154. 1 2
Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World. AdventistWorld.org Septembre 2020
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Place aux jeunes
Il calme encore nos tempêtes
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onjour, Daktari1. C’est l’infirmière qui vous parle. » Un coup de fil au petit matin ne peut signifier qu’une chose. Alors que je m’arrête pour entendre ces mots terribles, mon cœur bat tellement vite que j’ai l’impression qu’il va éclater. « Je suis désolée de vous informer que Peter vient de mourir. » En entendant cette mauvaise nouvelle que je redoutais, mon corps se crispe. « Je m’occupais de votre patient comme d’habitude, et nous conversions normalement. Tout à coup, sans que rien ne le signale, il a cessé de respirer. Nous avons tenté de le réanimer, mais sans succès. » Les événements de la semaine dernière défilent alors dans mon esprit. J’ai rencontré Peter2, un homme de 47 ans, dans ma clinique. Il était accompagné de sa femme et de son fils. Cet homme frêle, maladif manquait d’appétit, perdait du poids, et toussait légèrement depuis trois mois. Ses deux mains tremblaient – un symptôme caractéristique de sevrage de l’alcool. Sa condition était pire que ce que je pensais au départ. La distanciation sociale et les ordres de rester à la maison pour atténuer la propagation communautaire de la pandémie mortelle de COVID-19 n’ont pas amélioré sa situation. Je ne pouvais qu’imaginer les ténèbres et l’anxiété qui l’ont assailli ces derniers mois. Comme il présentait des symptômes respiratoires, je l’ai rapidement admis à l’hôpital. Je l’ai mis sous oxygène et sous traitement de soutien, conformément à son diagnostic de COVID-19. Il n’a fallu que cinq jours pour que Peter succombe à la maladie, laissant dans le deuil une femme et deux fils adultes avec des questions auxquelles je n’ai pas de réponse.
Cet homme frêle, maladif manquait d’appétit, perdait du poids, et toussait légèrement depuis trois mois.
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Matthew, le fils de Peter, est livide. « Docteur, comment avez-vous pu laisser mon père mourir ? crie-t-il. J’étais sûr que vous le sauveriez ! Je pensais qu’il allait déjà mieux et qu’il rentrerait bientôt à la maison. Qu’avez-vous fait pour le tuer ? » Que puis-je dire ? Comment lui enlever sa douleur ? Surtout quand je sais que sa mère a aussi un diagnostic positif à la COVID-19. Elle a refusé catégoriquement de se faire traiter à l’hôpital. Tout ce que je peux faire, c’est prier – prier pour que « le Dieu de toute consolation » (2 Co 1.3) réconforte cette famille endeuillée. Je n’arrive pas à trouver les mots qui peuvent atténuer leur douleur. Alors je prie. Je prie pour que « l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Rm 8.26). Je prie pour que Matthew, ainsi que tous ceux qui, à l’échelle mondiale, ont été infectés et affectés par la COVID-19, ne s’affligent pas « comme les autres qui n’ont point d’espérance » (1 Th 4.13). Au moment où j’écris ces lignes, plus de 15 millions de personnes ont été infectées dans le monde, et plus de 600 000 décès sont imputables au coronavirus mortel. La pandémie de COVID-19 a pris le monde d’assaut, avec des vagues d’incertitude qui secouent les vies partout. Mais notre sauveur peut marcher sur l’eau ! Il calme les vents et les vagues de notre agitation et de nos angoisses, et nous invite à faire l’expérience d’une paix qui dépasse toute compréhension. Au cœur même de la tempête, il dit : « Silence ! tais-toi ! » (Mc 4.39) Un jour, notre Seigneur triomphant nous donnera des sièges aux premières loges pour assister à sa victoire tant attendue – la mort de la Mort elle-même. Alors nous chanterons : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? » (1 Co 15.54,55) 1 2
« Docteur » en swahili. Les noms dans cet article sont des pseudonymes.
Frederick Kimani est médecin consultant à Nairobi, au Kenya.
Foi en action
Le retour à la maison Un voyage de découverte de soi troublant
J
e ne pense pas que Maman passera la nuit », me dit ma sœur au téléphone, l’air fatigué. Notre mère s’est mise à tomber de plus en plus souvent. En ce moment, elle est à l’hôpital à cause d’une blessure à la tête et d’une importante hémorragie interne. Je me sens soudain bien loin de chez moi. Je dépose une valise sur mon lit pendant que mon fils cherche sur Internet un billet de Boise, en Idaho, à destination du Cap, en Afrique du Sud. Trois heures plus tard, tandis que je me rends à l’aéroport, je prie Dieu de faire en sorte que j’arrive à temps pour dire au revoir à Maman. Pas facile de vivre loin de chez soi… Nous sommes là – quatre filles des quatre coins du monde réunies autour d’un lit d’hôpital, essayant de prendre les bonnes décisions pour leur mère. Au cours des jours suivants, tout n’est que montagnes russes : parfois, Maman a toute sa tête ; mais le plus souvent, elle essaie de comprendre pourquoi ses filles sont toutes là en même temps. Elle nous supplie de la ramener chez elle. Et ça nous brise le cœur. UNE DÉCISION DIFFICILE
Une semaine plus tard, deux de mes sœurs rentrent chez elles. Moi, je reste pour aider Maman à passer du centre de rééducation à un centre de soins pour personnes de santé frêle. Elle ne progresse que lentement. Lorsque son médecin lui recommande de rester plus
Photo : Freddy Castro
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longtemps, je décide de retarder mon retour. Au même moment, la pandémie de COVID-19 commence à s’étendre rapidement dans le monde entier. L’Europe est devenue le nouveau point chaud, dépassant la Chine. Mais tout indique qu’il est fort probable que d’autres points chauds surgissent partout. Mon fils me téléphone de Washington, D.C., inquiet pour mon retour et craignant que je reste coincée là si je reporte mon vol. D’emblée, tout semble devenir hallucinant ! Mon désir de retourner chez moi me serre le cœur. Comment choisir quand on a son chez-soi à deux endroits ? Finalement, je décide de rentrer aux États-Unis. Je passe les quelques jours qui me restent en Afrique du Sud avec Maman. Je me promène sur la plage, vais dîner avec une amie, et termine de ranger l’appartement de Maman. Deux jours avant mon départ, le président sud-africain Cyril Ramaphosa déclare l’état de catastrophe nationale et ferme 35 points d’entrée. D’autres pays africains lui emboîtent immédiatement le pas, et les consulats étrangers contactent leurs citoyens, les exhortant à rentrer chez eux. Alors que je dis au revoir à Maman, la Commission européenne annonce que l’Union européenne va bientôt fermer ses frontières pour tous les voyages non essentiels. Absorbée par l’état de ma mère, je n’ai pas pris le temps de me tenir au courant des nouveaux développements. LE VOYAGE COMMENCE
À l’aéroport international du Cap, le désordre éclate. Les expatriés et les touristes cherchent désespérément un vol. En pesant mes bagages au comptoir d’enregistrement de la Lufthansa, je découvre que ma
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correspondance à Francfort a été annulée. Mais je n’ai d’autre choix que de prendre un vol pour l’Europe ! Que vais-je faire une fois arrivée en Allemagne ? Lorsque l’avion atterrit à Francfort, l’Union européenne a déjà activé l’ordre de la Commission européenne et, dans une mesure sans précédent, a fermé ses frontières à la plus grande partie du monde extérieur. Nous débarquons de l’avion en silence. Un policier armé prend mon passeport et m’ordonne de me tenir avec tous les autres voyageurs qui ne sont pas de nationalité allemande. Je retiens mon souffle et prends mon téléphone, anxieuse de voir si j’ai des messages. Et il y en a un ! Mon fils a trouvé un vol de correspondance et redirigé mon vol vers Boise, via Chicago. Je me sens fatiguée, mais ô combien soulagée ! Quelqu’un m’appelle. Je m’avance pour montrer la preuve de ma correspondance et on me fait signe de passer. Quelques minutes plus tard, on m’arrête de nouveau. Cette fois, cinq policiers armés forment une barrière humaine à l’entrée de l’aéroport. Un petit groupe de voyageurs anxieux se tient devant eux alors que l’un des agents s’écrie : « Je vous l’ai dit déjà cinq fois ! La frontière est fermée ! L’Europe est fermée ! Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? » Je m’avance, lui tends mon téléphone, et il me laisse passer. Au-delà du point de contrôle, l’aéroport semble désert. Un silence lugubre plane. La file d’attente au comptoir d’assistance se déplace lentement, tandis que des étrangers partagent leurs histoires à voix basse et serrée par le stress. Une jeune mère verse à maintes reprises du désinfectant sur les mains de sa fille. J’arrive au comptoir et reçois avec reconnaissance mes cartes d’embarquement. En me dirigeant
vers ma porte, je recommence enfin à respirer. Vingt heures plus tard, j’arrive à Boise juste avant minuit, chancelante et épuisée. QUAND LA VIE FRAPPE COMME UN CONVOI DE MARCHANDISES
Il est difficile de faire face à la vie quand elle fonce vers soi comme un convoi de marchandises. Mais avec l’ordre de confinement, j’ai eu le temps de réfléchir. Les crises avec ma mère et la pandémie de COVID-19 ont fusionné et, pour être honnête, m’ont rendue perplexe. Je passe des jours dans le flou, pas tout à fait présente d’esprit, alors que j’essaie de comprendre ce qui se passe autour de moi et en moi. Je ne cesse de me parler pour sortir de ce flou. Mais comment revenir à la normale quand plus rien n’est normal ? J’en ai assez du bruit, des mèmes, des jeux des médias sociaux. Je suis fatiguée de tous les posts d’encouragement qui me disent de « garder le moral ». Je suis découragée par les posts qui disent que comme Dieu en a eu assez de nous voir nous battre, il nous a envoyés dans nos chambres. Je suis alarmée par les posts qui prétendent que tout cela n’est qu’un canular. Peu après mon arrivée aux ÉtatsUnis, mon fils et ma belle-fille sont diagnostiqués positifs au coronavirus. Je passe mes nuits à prier à chaque heure. Seigneur, fais en sorte qu’ils continuent à respirer ! Impuissante, désespérée, je suis avec obsession les statistiques sur la pandémie. Je perds mon sentiment de paix et lutte pour trouver le calme. J’ai besoin de repos. J’ai l’ennui de chez moi. UN RAPPEL À LA RÉALITÉ
Pendant la nuit la plus sombre, alors que mes enfants sont au plus mal,
je me souviens de la file d’attente au bureau d’assistance de la Lufthansa, à Francfort. Une gentille grand-mère de Floride se tenait devant moi et nous avons discuté comme de bonnes vieilles amies. Après une pause, elle m’a regardé et m’a dit : « Finalement, tout se résume à mettre notre confiance dans le Seigneur, n’est-ce pas ? » Croyant en un même Dieu, nous avons reconnu cela en nous souriant. Mais maintenant, sa question revient et me hante. Alors que je me tiens silencieusement dans l’obscurité, elle me brise le cœur en mille morceaux et le met à nu. Je suis horrifiée en comprenant que dans cette crise à deux visages, je craque. En théorie, je fais confiance au Seigneur, mais en réalité, je me retrouve paralysée par la peur, immobilisée par l’inconnu, et réduite au silence par mon incapacité de contrôler l’issue de la crise. Tout compte fait, je ne suis pas aussi forte que je le croyais. Ma foi a en quelque sorte été engloutie dans ma faiblesse, et je me vois maintenant telle que je suis vraiment : malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue devant Dieu et devant moi-même. Soudain, j’imagine le regard de Pierre au moment où il fut confronté à un aveu semblable. Le chant du coq retentissait encore dans l’obscurité qui précédait l’aube lorsque Jésus se retourna et regarda son disciple égaré. Ce regard brisa le cœur de Pierre en mille morceaux. Dans la crise, le renégat craqua, lui aussi. Comme moi, il n’avait pas été aussi fidèle qu’il l’avait cru. Plus tard, juste avant de monter au ciel, Jésus prépara le petit déjeuner sur la plage pour ses disciples. Il avait une question pour Pierre. De toutes les questions qu’il aurait pu poser, il lui demanda simplement : « Pierre, m’aimes-tu ? » Remarquez bien qu’il ne dit pas :
« Pierre, sais-tu que je t’aime ? » C’est parce que, du point de vue de Dieu, son amour n’est jamais remis en question. Il est constant. Fiable. Immuable. Éternel. Il ne vacille jamais, ne faiblit jamais. L’amour de Dieu pour nous est infaillible. Il l’a toujours été, et le sera toujours. Lorsque les épreuves nous accablent, lorsque la vie nous déprime et que les difficultés nous stressent, l’amour de Dieu tendre, compatissant, nous entoure. Personne ne peut nous aimer comme Jésus nous aime. CONNAÎTRE SA VOIX
À chaque réponse de Pierre à la question de Jésus, celui-ci lui dit : « Pais mes agneaux. » Pierre avait été sous la protection du bon Pasteur pendant trois ans et demi. Il avait marché avec lui dans de verts pâturages, et bu de l’eau vive à des eaux paisibles. Maintenant, le bon Pasteur restaurait son âme. Jésus renouvelait la force de Pierre, car dans les années à venir, ce dernier devait savoir que même lorsqu’il marcherait dans les vallées les plus sombres, il ne serait jamais seul. Celui qui avait promis de marcher à ses côtés l’avait précédé. « Je suis le bon Berger, dit Jésus. Le bon Berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10.11) « Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père1. » (Jn 10.27-29) Le chemin du retour à la maison nous conduit toujours à travers la vallée. Jésus sait qu’il n’est pas facile de vivre si loin de chez soi. Et tandis que notre cœur aspire à rentrer chez nous, le cœur de
Jésus, lui, aspire bien davantage à ce que nous y soyons enfin. Parfois, il est nécessaire qu’une crise nous brise en mille morceaux pour que nous puissions voir notre cœur, pour connaître son véritable état. Et ce que l’on découvre est rarement beau… Regardons les choses en face : nous sommes tous en train de nous débattre. Nous sommes tous épuisés. Nous tâtonnons tous dans l’obscurité de cette vallée, désespérés d’entendre la voix de notre berger. Voici ce que notre bon Pasteur nous dit maintenant : « Es-tu fatigué ? Épuisé ? Brûlé par la religion ? Viens à moi. Partons ensemble et tu retrouveras ta vie. Je vais te montrer comment prendre un vrai repos. Marche et travaille avec moi – regarde comment je fais. Apprends les rythmes naturels de la grâce. Je ne t’imposerai rien qui te soit lourd ou mal adapté. Accompagne-moi, et tu apprendras à vivre librement et avec légèreté2. » (Mt 11.28-30, Message3) Si nous écoutons et suivons la voix de notre berger, nous rentrerons tous chez nous sains et saufs. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 2 Textes tirés de la version biblique The Message. Copyright ©1993, 1994, 1995, 1996, 2000, 2001, 2002. Avec la permission de NavPress Publishing Group. 3 Traduction libre de la traductrice. 1
Karen J. Pearson est pasteur adjoint de l’église adventiste de Meridian, en Idaho. Elle est aussi coordinatrice du Ministère de la prière pour la Fédération des églises adventiste de l’Idaho.
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La Bible répond
Pas trois, mais quatre Q
Dans Daniel 3.25, qui est le personnage semblable à « un fils des dieux » ?
R
Ce verset a pour contexte l’histoire des trois amis de Daniel, lesquels furent jetés dans la fournaise ardente parce qu’ils refusaient de se prosterner devant la statue érigée par le roi Nebucadnetsar (Dn 3.1-15). Alors qu’il suivait la scène du regard, le roi vit soudain à l’intérieur de la fournaise quatre personnes et s’écria : « La figure du quatrième [homme] ressemble à celle d’un fils des dieux » (v. 25). Voilà une description intrigante ! 1. UNE TRADUCTION JUSTE
L’expression « ressemble » est très probablement une tentative du roi pour différencier ce « quatrième » personnage des trois Hébreux, lequel semble appartenir au royaume divin. L’expression araméenne « un fils des dieux » pourrait également être traduite par « comme le fils de Dieu » (NKJV), ce qui implique une signification messianique. C’est là une compréhension courante du passage parmi les chrétiens. Les traducteurs ont tendance à accepter la première option ou des options semblables. On fait valoir que le locuteur est un roi non israélite pour qui l’expression « fils des dieux » désignait des déités inférieures ou des êtres divins. Le pluriel araméen, ’elahin, comme l’hébreu ’elohim, pourrait être rendu au singulier. Pour que le roi utilise l’expression dans le sens de « comme un fils de Dieu », il faudrait supposer qu’il avait acquis une compréhension hébraïque de l’expression grâce à ses contacts précédents avec Daniel. Bien que cette possibilité soit difficile à démontrer à partir du texte, elle ne va pas à l’encontre de celui-ci. À l’aide de la grammaire araméenne, on peut soutenir les deux traductions.
Le roi est convaincu qu’aucun dieu ne pourrait les délivrer de sa main (Dn 3.15). Cela implique que lorsque le roi voit un être divin dans la fournaise, il observe un être unique qui peut sauver ses serviteurs (v. 29). Ce Dieu est, selon le roi, le « Dieu suprême » (v. 26). Dans le livre de Daniel, seul Dieu peut délivrer ses serviteurs de la mort aux mains de leurs ennemis (par ex., Dn 3.17,28 ; 6.16, 20-22 ; 12.1) – un fait théologique que Nebucadnetsar reconnaît. 3. L’ANGE
À la fin de l’histoire, le roi fait référence de façon surprenante à la quatrième personne à l’intérieur de la fournaise : pour lui, il s’agit d’un ange envoyé par Dieu pour délivrer les trois Hébreux (Dn 3.28). Ainsi, toute compréhension polythéiste de l’expression ambiguë « fils de Dieu/des dieux » est supprimée. Plus tard, lorsque Daniel est sauvé des lions, le crédit est donné à la fois au Seigneur et à son ange (Dn 6.16,20-22). Cela pourrait signifier que l’ange était l’instrument de Dieu pour sauver ses serviteurs. Mais il semble y avoir plus que cela, comme le suggère le titre « fils de Dieu/ des dieux ». Dans Daniel, un ange, l’archange Micaël (en hébreu : « Qui est semblable à l’Éternel ? »), se tient au-dessus de tous les anges (Dn 10.13,21 ; 12.1 ; 1 Th 4.16). Spécifiquement identifié comme étant « le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple » (Dn 12.1 ; voir Dn 10.21), il exerce des fonctions sacerdotales (Dn 8.11) et judiciaires (Dn 12.1). À d’autres endroits, cet ange est appelé « l’ange de l’Éternel », et est souvent identifié comme étant l’Éternel (par ex., Ex 3.1-4 ; Jg 6.14,16 ; 13.15,16,22 ; voir Jg 2.1-4). En combinant ces preuves bibliques, on peut conclure que Micaël, l’ange de l’Éternel, participe à l’identité de Dieu, et que le titre de « Fils de Dieu », ou Être divin, pourrait lui être appliqué sans nuire au monothéisme biblique. Dans Daniel, le roi a vu le Fils de Dieu ou Micaël, l’Ange de l’Éternel, sauver ses serviteurs. Pour la plupart des chrétiens, cet Être divin était le Christ préincarné.
2. LE RÔLE DE L’ÊTRE DIVIN
Le contexte nous révèle que l’Être divin est dans la fournaise pour délivrer les trois Hébreux d’une mort inévitable. 26
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Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a occupé le poste de directeur de l’Institut de recherche biblique.
Santé & bien-être
Leçons tirées de la COVID-19 Nous avons entendu des tas de choses sur la COVID-19 – la maladie, les complications, les nombreux décès. Y a-t-il des leçons à tirer de la façon dont la pandémie a modifié les modèles de maladie et les interventions sanitaires ? Ces derniers mois, le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 a précipité toute une série de crises – sanitaires, hospitalières, économiques, politiques, et éducatives (fermeture des écoles et des universités). Les statistiques sur les personnes affectées, infectées, et mourantes changent chaque jour – ce qui confirme que ce virus ne va pas simplement atteindre son pic et disparaître. Au cours de cette perturbation mondiale, on a signalé moins de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux que d’habitude. Ce n’est pas parce que la santé des gens s’est améliorée, mais surtout parce que les gens ont eu peur de se rendre dans des établissements de soins où ils pourraient être exposés à la COVID-19. Par conséquent, certains ont subi des dommages irréversibles à leur santé ou sont même morts inutilement. On a également constaté une baisse des signalements de blessures dues à la violence conjugale, les victimes étant dans l’impossibilité de demander de l’aide pendant le confinement. Suite à la déclaration de la pandémie mondiale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 11 mars 2020, un autre défi a surgi : la baisse de l’activité physique. Ce phénomène a été constaté aussi tôt que 10 jours après la déclaration de l’OMS et se poursuit toujours. Cette baisse a été constatée à l’échelle mondiale – même dans les pays qui n’ont pas pris de mesures de confinement strictes, comme la Corée du Sud, le Japon, et Taïwan. Trois messages importants découlent de votre question : N’ignorez surtout pas les nouveaux symptômes qui peuvent être révélateurs de problèmes de santé – douleurs thoraciques, essoufflement, vertiges, difficulté d’élocution, changements de conscience (signes Photo : Ketut Subiyanto
avant-coureurs de problèmes cardiaques et/ou d’accidents vasculaires cérébraux). Demandez de l’aide ! Une activité physique régulière est essentielle pour tous les aspects du bien-être global, et cela inclut le maintien du système immunitaire à son meilleur niveau d’efficacité. Faites donc de l’exercice quotidiennement. Des examens de santé réguliers sont importants pour rester en bonne santé, et devraient être soigneusement planifiés et mis en œuvre malgré la pandémie. Ces examens peuvent sauver la vie. Nous sommes confrontés à ce que l’on appelle la nouvelle normalité, ou comme beaucoup le disent : « On ne peut plus continuer comme si de rien n’était. » On ne peut que spéculer sur ce à quoi l’avenir ressemblera. Par conséquent, compte tenu de nos circonstances, prenons soin de notre santé le mieux possible. Heureusement, nous savons que Dieu est fidèle et qu’il ne nous abandonnera et ne nous délaissera jamais. « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus […]. C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour*. » (2 Co 4.8-16) Quoi qu’il arrive dans cette vie, nous avons l’espérance, la bienheureuse espérance, de la vie éternelle, où il n’y aura plus ni maladie, ni mort, ni agonie, « car les premières choses ont disparu » (Ap 21.4). Dans une joyeuse attente, nous pouvons donc dire avec Jean : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22.20) Maranatha ! * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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Flora Lewis (à droite), membre de l’église adventiste de Sharon, se prépare à livrer des boîtes de produits, tandis que la directrice du PACS, Laura Pascoe, charge les œufs.
Les anges de l’approvisionnement V « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
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oici une histoire de miracle. D’un miracle qui a commencé un jeudi soir, bien que nous n’en n’ayons eu connaissance que le vendredi matin. L’histoire commence dans un quartier de Portland, en Oregon, où de nombreuses familles sont sans travail et ont faim. Les membres de l’église adventiste de Sharon apportent une lueur d’espoir à ces familles grâce à une banque alimentaire qui livre le vendredi midi à chaque famille des boîtes contenant suffisamment de nourriture pour une semaine. « Lors du confinement imputable à la COVID-19, les besoins ont augmenté de façon incroyable, explique Garth Dottin, pasteur de cette église. Nous avons été obligés de demander l’aide d’autres organisations pour répondre aux besoins de notre quartier. » L’organisation de soutien la plus importante de l’Église est Portland Adventist Community Services (PACS) – un centre adventiste de services à la communauté qui livre des milliers de boîtes de nourriture aux personnes affamées dans tout Portland. « Les dernières semaines ont été très difficiles, dit Laura Pascoe, directrice du PACS.
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Avant la COVID-19, nous fournissions de la nourriture à 40 ou 50 familles par jour. Mais depuis le début de mars, le nombre de personnes affamées que nous aidons a beaucoup augmenté. Maintenant, on voit souvent 150 voitures ou plus faire la file avant même l’ouverture du PACS. » En plus de servir les familles qui font la file, le PACS fournit des boîtes de produits, des boîtes de lait et du pain à plusieurs autres banques alimentaires gérées par les églises adventistes de la région de Portland. *** Mardi matin, Laura reçoit un appel de Garth Dottin. Ils n’ont plus de nourriture, explique-t-il, et se demandent si le PACS pourrait leur fournir des boîtes de nourriture pour 120 familles. « Il nous faut ces boîtes pour vendredi matin à 11 h 30, dit Garth. Nos membres iront chercher la nourriture dans le stationnement de l’église et la livreront aux affamés figurant sur leur liste du quartier. Pouvez-vous nous aider ? » « Nous ferons de notre mieux », répond Laura. Elle donne un coup de fil à Tim, lequel est responsable de la distribution des aliments du PACS. Tim téléphone tout de suite au fournisseur et ajoute 120 boîtes Photo : Dick Duerksen
à leur commande. « Pas de problème, promet le fournisseur. Venez les chercher vendredi matin. » Laura envoie un texto au pasteur Dottin. « Nous aurons vos boîtes à 11 h 30 vendredi matin. » Mercredi matin, Tim téléphone au fournisseur pour vérifier la commande. « Pas de problème. Nous aurons deux grandes palettes pleines et prêtes pour vous. Vous inquiétez pas. » Jeudi après-midi, Tim rappelle. « Oui. Vos palettes sont là, prêtes à être ramassées demain matin. » Juste pour être sûr, Tim rappelle encore vendredi matin. « J’ai une bien mauvaise nouvelle pour vous, dit doucement le responsable de l’entrepôt. Je ne sais pas pourquoi, mais hier soir, un membre de notre équipe a donné vos deux palettes à une autre organisation qui avait besoin de cette nourriture. Je suis vraiment désolé. Nous n’avons rien à vous donner, si ce n’est environ 400 douzaines d’œufs. Est-ce que ça ferait votre affaire ? Peutêtre que vous pourriez les utiliser ? Ah, oui, nous avons aussi un peu de lait en surplus. Le voulez-vous ? » Tim répond rapidement. « Nous allons prendre le lait et les œufs. Je vous envoie un camion tout de suite. » Il raccroche et va voir Laura, la directrice du PACS. « Nous avons une urgence. Nous devons prier. » Et ces deux dirigeants chrétiens prient, là, autour du bureau du directeur, rappelant à Dieu la condition des gens du quartier de l’église de Sharon. Puis ils commencent désespérément à appeler tous ceux qu’ils croient être en mesure de les aider. Dix minutes plus tard, au beau milieu de leurs appels frénétiques et de leurs prières désespérées, un énorme camion de Pacific Coast Produce s’engage dans l’allée de livraison du PACS. Un homme saute du siège du conducteur et dit : « O. K., je suis là avec la livraison d’aujourd’hui. » « Mais nous n’attendons pas de livraison de votre part aujourd’hui ! répond Tim au chauffeur. D’habitude, vous ne venez que les mardis et jeudis. » « Ça, j’suis pas au courant, mais en tout cas, aujourd’hui, c’est votre jour de chance ! dit le chauffeur en riant. Vous êtes sur ma liste, et j’ai une livraison juste pour vous ! » Le chauffeur ouvre alors la porte arrière de son camion. Tim a du mal à en
croire ses yeux : sur deux palettes, il y a 120 boîtes de produits soigneusement empilées, bien attachées, prêtes à être livrées. Des boîtes de produits COVID-19 fournies par le gouvernement américain. Des boîtes de beurre, fromage, brocolis, oignons, pommes de terre, céleris, un gallon de lait, et une boîte de fraises fraîches cueillies hier à Santa Maria, en Californie. Le chargement comporte la quantité exacte de nourriture nécessaire. Elle est tombée du ciel pour répondre aux besoins de l’église de Sharon. C’est un miracle ! Un miracle qui n’a pas été demandé, mais un miracle préparé et livré par les anges de l’approvisionnement – juste à temps. Dieu a répondu aux prières de Tim et de Laura jeudi soir, alors que Pacific Coast Produce remplissait ses camions. En plus, c’était avant même que Tim et Laura ne sachent qu’ils devaient prier ! Alors que j’engage le camion à travers le portail de l’église de Sharon, une file de plus de 20 voitures serpente dans le stationnement. Chaque chauffeur est prêt avec une liste de voisins, de membres d’église, et d’amis sans-abris qui vivent à proximité. C’est que, voyez-vous, les chauffeurs ne sont pas là pour ramasser de la nourriture pour euxmêmes, mais pour la distribuer dans la communauté et déposer chaque boîte là où ils savent déjà que quelqu’un a faim. Alors que nous déchargeons les boîtes, les œufs et le lait du camion du PACS, je raconte ce miracle au pasteur Dottin. Il s’arrête, les bras chargés de plusieurs douzaines de boîtes d’œufs, et me regarde, les yeux embués. « Tu sais, on avait vraiment besoin de cette nourriture aujourd’hui. Dieu est venu à notre secours, encore une fois ! » Nous citons le verset suivant ensemble. « Avant qu’ils m’invoquent, je répondrai ; avant qu’ils aient cessé de parler, j’exaucerai. » (Es 65.24) Oui. Comme toujours, les anges de l’approvisionnement ont fait leur travail à la perfection. Et cette fois, ils ont même inclus des fraises !
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 16, n° 9
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
« Crie de toutes tes forces ! » Rien n’est trop effrayant pour Dieu
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st-ce que tu pries ? Si oui, qui ou qu’est-ce que tu pries ? La Bible nous dit que nous devrions prier Dieu. Dieu nous dit que nous pouvons lui demander n’importe quoi, et promet de nous répondre (lis Matthieu 7.7). Parfois, sa réponse ne ressemble pas vraiment à ce qu’on a demandé, mais, tu sais, Dieu est très sage ! Il nous exauce avant tout pour notre plus grand bien. Un jour, quand j’avais 11 ans, je suis allée un sabbat à une église 30
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qui se trouvait à la campagne. Il y avait deux fermes juste à côté de l’église. Entre l’École du sabbat et le service de culte, mon amie Deanna et moi sommes allées dehors avec Jonathan, mon petit frère âgé de deux ans. Le culte allait bientôt commencer et tous les autres étaient retournés dans l’église. C’est à ce moment-là que Deanna a vu un chien traverser le champ. Ça c’était chouette ! Et elle l’a appelé. Le chien s’est approché de nous. Il avait une très grosse coupure
sur le nez. Sa gueule était pleine de salive blanche et mousseuse. Comme il avait l’air gentil, Deanna s’est mise à le caresser. Moi, j’avais un peu peur ! Mais je me suis décidée à le caresser aussi. Tout à coup, le chien est devenu complètement fou. Il s’est mis à secouer la tête en grognant et en aboyant. En un clin d’œil, Deanna a attrapé mon frère. Elle a traversé l’allée en courant et a grimpé l’escalier de l’église. Il ne restait que le chien et moi. Illustration : Xuan Le
K I M B E R LY L U S T E M A R A N
Perle biblique « Il est attaché à moi, dit le Seigneur, je le mettrai donc à l’abri ; je le protégerai parce qu’il sait qui je suis. S’il m’appelle au secours, je lui répondrai. Je serai à ses côtés dans la détresse, je le délivrerai, je lui rendrai son honneur. » (Psaumes 91.14,15, BFC)
Qu’est-ce que j’avais peur ! Il avait peut-être la rage, il allait peut-être me mordre ! Je me suis alors imaginé que je me sauvais à toute vitesse, que le chien me sautait dessus et me jetait par terre. Comme je ne savais pas quoi faire, j’ai prié. J’ai demandé à Jésus de me protéger. Le chien avait du sang sur son nez et dans sa gueule. La salive blanche et mousseuse dégouttait de ses babines. Il s’est rapproché de moi en grognant de nouveau et en me montrant les dents.
Au même instant, une voix dans ma tête (la voix de Dieu !) m’a dit de crier de toutes mes forces, et alors, le chien aurait peur et s’enfuirait. En ne lâchant pas le chien des yeux, j’ai pris une grande respiration… et j’ai crié ! Il a eu tellement peur qu’il a pris la poudre d’escampette. J’ai remercié Jésus de tout mon cœur, puis j’ai rejoint Deanna et Jonathan dans l’église. J’avais crié si fort que ma voix est revenue seulement au bout de plusieurs minutes. Ouf, je n’ai pas été mor-
due par le chien enragé ! Jésus a entendu ma prière et y a répondu. DISCUTONS
As-tu déjà vécu une expérience effrayante où tu as eu besoin d’être secouru ? Comment Dieu t’a-t-il aidé ? * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Bible en français courant.
Cette histoire est tirée de Kidsview, novembre 2017.
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JOURS DE PRIÈRE
EN QUÊTE D’UN RÉVEIL 6-16 janvier 2021
« Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. » ZACHARIE 4.6, SER
W W W.T E N D AY S O F P R AY E R . O R G