AW French 2012-1001

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Revue internationale des adventistes du septième jour

Janv ie r 2012

Quand

passion evangelisation rime avec

20

Nés pour

communiquer

24

Africain, infirme, et

missionnaire

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Des

feuilles porteuses de guérison


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C O U V E R T U R E

C R OYA N C E S

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Quand passion rime avec évangélisation

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Rien ne pouvait la détourner de sa loyauté envers son Dieu et son pays.

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pour communiquer 20 Nés Cintia Paseggi

La véritable intimité procède des familles solides.

22 Où est Dieu quand on a

À L A D É C O U V E R T E D E L’ E S P R I T D E P R O P H É T I E

besoin de lui ? Ellen G. White

et réforme : un an après 8 Réveil Ted Wilson P E R S P E C T I V E

F O N DA M E N TA L E S

M O N D I A L E

La publication de l’un des grands livres d’Ellen White coïncide avec l’une de ses plus grandes luttes spirituelles.

Quelle a été la réponse de l’Église mondiale à l’initiative Réveil et réforme ?

infirme, et missionnaire 24 Africain, Zebron Ncube PAT R I M O I N E

de tes paroles » 12 «BillÀetcause Heather Krick M É D I TAT I O N

Pourquoi un handicap majeur l’empêcherait-il de témoigner ?

L’une des histoires les plus extraordinaires de la Bible sur la prière.

14 Jean-Luc Lézeau V I E

A DV E N T I S T E

Un sens indéfectible de la mission Quel rapport y a-t-il entre les offrandes missionnaires et l’achèvement de l’œuvre ?

D É PA RT E M E N T S 3

R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour

11

S A N T É

26

L A

Les infections urinaires B I B L E

R É P O N D

Des feuilles porteuses de guérison

27 28

É T U D E

B I B L I Q U E

Il y a de l’espoir D E S I D É E S À PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 13 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Janvier 2012

P H O T O

D ’ O K S A N A S E R G I Y E N K O : C O U R T O I S I E D U M I N I S T È R E D E S F I N A N C E S D E L A R U S S I E


Changement… et fidélité

RAPPORT MONDIAL

Selon le premier ministre, les adventistes font du bien aux

Bahamas

M Á R Q U E Z / I A D

■ Le 30 octobre 2011, le chef national des Bahamas a félicité l’Église adventiste pour ses contributions envers la société et son œuvre au sein de la collectivité. Hubert Ingraham, premier ministre des Bahamas, a qualifié l’Église « d’exemple pour le pays grâce à sa fidélité dans le service et l’économat chrétien », citant son œuvre parmi les jeunes de même que ses efforts pour solidifier les familles et leur proposer un style de vie sain. Hubert Ingraham : « Vous avez également apporté une contribution importante à l’éducation aux Bahamas en formant de jeunes gens qui, à leur tour, ont contribué au développement de la collectivité ÉLOGES : Le 30 octobre 2011, et du pays. » Hubert Ingraham, premier Le premier ministre y est allé de ces ministre des Bahamas, a fait commentaires lors de l’inauguration du l’éloge de l’Église adventiste nouveau siège de l’Union des missions des Caraïbes atlantiques. Cette région adlors de l’inauguration du nouveau ministrative supervise l’œuvre de l’Église siège de l’Union des missions adventiste aux Bahamas, aux îles Caïmans, des Caraïbes atlantiques. et aux îles Turques et Caïques. Auparavant, l’union des missions servait un effectif de près de 30 000 adventistes depuis le siège temporaire situé à la Summer Winds Plaza, à Nassau. En mai 2011, Hubert Ingraham avait félicité l’Église adventiste lorsque le Parlement des Bahamas avait voté de reconnaître l’Union des missions des Caraïbes atlantiques nouvellement établie en tant qu’entité juridique de l’Église aux Bahamas. Les dirigeants de l’Église ont d’abord créé l’union des missions lors de la séparation de l’ancienne Union des fédérations des Antilles en deux régions administratives, compte tenu de la croissance de l’Église dans les Antilles et de son autonomie financière. Israel Leito, président de la Division interaméricaine, a dit au premier ministre que les adventistes des Bahamas apprécient la liberté religieuse que son gouvernement confère au pays. A B E L

T

andis que vous ouvrez cette 65e édition de Adventist World, vous remarquerez plusieurs changements modestes mais importants qui, nous l’espérons, augmenteront la valeur de cette revue édifiante à vos yeux et à ceux de tous ceux avec qui vous la partagez. ■ Une table des matières améliorée, donc plus facile à lire. Elle vous aidera à trouver rapidement vos sections et rubriques préférées. ■ Une section des nouvelles arborant un nouveau design. Elle vous permettra de rester bien au courant des progrès de l’Église dans près de 200 pays. ■ Un nouveau look pour les pages « bibliques » de la revue – La Bible répond, d’Angel Rodríguez, et Étude biblique, de Mark Finley. ■ « Des idées à partager » – une rubrique de partage réinventée que l’on trouve dans les quatre dernières pages de la revue. Cette rubrique foisonne de faits, de requêtes de prière, de lettres et de résultats de sondages qui vous garderont bien branché sur les millions d’adventistes du monde entier. Cependant, notre engagement à vous apporter le meilleur de ce que l’adventisme a à offrir – dans les nouvelles, les histoires missionnaires, l’information en matière de santé, l’étude biblique, le patrimoine adventiste, et la méditation, n’a pas changé du tout. Les professionnels consacrés qui produisent Adventist World – ils sont de sept pays et parlent six langues – environnent d’une atmosphère de prière la chaîne de production de chaque numéro, et ce, du début à la fin. Nous savons que cette revue change des vies : c’est vous qui nous le dites dans les douzaines de lettres qui, chaque mois, nous parviennent de partout. Prêtez une attention toute particulière à l’article de ce mois-ci intitulé « Quand passion rime avec évangélisation » de la rubrique En couverture. Andrew McChesney raconte l’histoire remarquable d’une jeune femme adventiste au sein du gouvernement russe. Cette histoire constitue un puissant témoignage du meilleur de ce que ce mouvement a à offrir sur le plan de la loyauté envers Dieu et du service envers autrui. Pendant votre lecture, pourquoi ne pas réfléchir à votre propre engagement et prier pour les nombreux adventistes que Dieu a appelés à servir dans des postes gouvernementaux de par le monde ? Adventist World. Une revue qui vous aide à garder les yeux sur le royaume.

Suite e n p age 4

Janvier 2012 | Adventist World

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RAPPORT MONDIAL

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Adventist World | Janvier 2012

D E

■ Des centaines de dirigeants adventistes sud-américains et leurs conjoints ont consacré la fin de l’avant-midi d’un sabbat à distribuer des exemplaires de La grande espérance. Ce livre missionnaire – une version moderne de La tragédie des siècles, d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste – retrace le plan de Dieu à travers l’histoire et fournit des réponses à notre monde perturbé. Les adventistes de par le monde se sont engagés à distribuer des millions d’exemplaires du livre à leurs amis et à leurs voisins en 2012, dans le cadre de l’initiative de l’Église intitulée Réveil et réforme. Rien que dans la Division sudaméricaine, les dirigeants prévoient distribuer 52 millions d’exemplaires. Cette région est connue pour ses campagnes de distribution massive d’imprimés. Le 29 octobre 2011, on a procédé à une « avant-première » de la distribution principale, laquelle devrait commencer en mars 2012, ont dit les dirigeants de l’Église de cette division. Dans une région seulement du Brésil, plus de 120 pasteurs et leurs femmes ont distribué 5 000 exemplaires de La grande espérance. Des distributions semblables ont également eu lieu au Pérou, en Bolivie, en Équateur, au Paraguay, en Uruguay, en Argentine et au Chili. Rosa Maria Dantas Ferreira, propriétaire d’un restaurant, est au nombre de ceux qui ont reçu un exemplaire. Elle a été très heureuse de recevoir ce livre. Elle a dit aux dirigeants qu’il était la motivation dont elle avait besoin pour chercher Dieu.

N E U B E R

Au Brésil, « avantpremière » de l’initiative La grande espérance

O L I V E I R A

Dans son allocution, le pasteur Leito a aussi rappelé à ses auditeurs pourquoi ils étaient rassemblés – non pour consacrer le bâtiment, mais ceux qui y travaillent « pour servir le peuple de Dieu et la collectivité ».

LA GRANDE ESPÉRANCE : Un pasteur adventiste tend un exemplaire de La grande espérance à une employée d’un dépanneur au Brésil. Les dirigeants adventistes de l’Amérique du Sud ont distribué des milliers d’exemplaires de ce livre missionnaire le 29 octobre 2011.

Erton Kohler, président de la Division sud-américaine, a dit que la distribution se produit à une époque où tous les habitants de la terre cherchent des réponses. La grande espérance offre une perspective biblique équilibrée des derniers événements de la terre, a-t-il dit.

En Allemagne, une aumônière adventiste est honorée ■ L’initiative « Le berceau des anges », lancée il y a 11 ans à Berlin, en Allemagne, dans le district de Zehlendorf pour sauver la vie de bébés abandonnés, a été reconnue par le gouvernement national. Ainsi, Gabriele Stangl, aumônière de l’hôpital adventiste de Waldfriede, a reçu la Médaille du mérite de la République fédérale allemande lors d’une cérémonie présidée par Norbert Kopp, maire de Steglitz-Zehlendorf. « Le berceau des anges » est en fait un guichet muni d’une porte et doté de détecteurs. Une maman peut y déposer son enfant de façon anonyme puisqu’il n’y a pas de vidéosurveillance. « Une mère ouvre la porte et couche son nouveau-né dans la couveuse, explique

DISTINCTION HONORIFIQUE : Gabriele Stangl, aumônière adventiste, et Norbert Kopp, maire de Steglitz-Zehlendorf, à Berlin, lors d’une cérémonie au cours de laquelle Gabriele a reçu la Médaille du mérite de la République fédérale d’Allemagne pour son œuvre en faveur des bébés abandonnés. C O P Y R I G H T, D I S T R I C T D E S T E G L I T Z Z E H L E N D O R F, O F F I C E D E P R E S S E


L E T I C I A

Gabriele Stangl. Quelques secondes plus tard, les détecteurs envoient un signal au personnel de la maternité. Ainsi, la mère a le temps de quitter la zone sans qu’on la remarque. » On emmène immédiatement le bébé à la pouponnière de l’hôpital où il reçoit les soins médicaux nécessaires. On trouve ensuite une famille d’accueil pour prendre soin du bébé, lequel peut être réclamé pendant une période de huit semaines. Dans le cas contraire, il devient éligible à l’adoption. Gabriele Stangl a eu cette idée après avoir accompagné une mourante âgée de 80 ans qui regrettait la mort de son bébé, et conseillé d’autres femmes qui, pour diverses raisons, ne voulaient pas qu’on sache qu’elles étaient enceintes. La ville de Hambourg, au nord de l’Allemagne, avait établi un refuge semblable. Dans ses temps libres, Gabriele Stangl a reproduit ce programme à Waldfriede. Pendant ses 11 ans de fonctionnement, environ 20 bébés ont été déposés dans « le berceau des anges », et 110 autres femmes ont pu accoucher à l’hôpital sous le couvert de l’anonymat. Établi il y a 91 ans, l’hôpital adventiste de Waldfriede dispose de 170 lits. Il a traité 9 000 patients et 18 000 malades en consultation externe au cours de l’année dernière. – Herbert Bodenmann, Service de presse adventiste, Suisse

Des pasteurs adventistes cubains se rencontrent lors d’une retraite historique ■ L’automne dernier, l’Église adventiste à Cuba a réuni ses 150 pasteurs et leurs familles lors d’une retraite historique. L’événement, lequel s’est tenu du 23 au 25 septembre 2011 à Santa Clara, est devenu le premier en 50 ans à rassembler autant de pasteurs et leurs familles. Ceci leur a permis de fraterniser et d’établir des contacts tandis qu’ils s’efforcent de servir l’Église en plein essor sur l’île.

D E

L O S

S A N T O S / I A D

RETRAITE À CUBA : Les pasteurs et leurs familles se sont réunis pour participer à la première retraite pastorale de cette envergure. Cette retraite s’est tenue le 24 septembre 2011 à Santa Clara, à Cuba. L’événement a permis aux familles pastorales de se rapprocher et d’établir des contacts tandis qu’elles s’efforcent de servir l’Église en pleine croissance sur l’île.

Aldo Perez, président de l’Église adventiste à Cuba : « Ça a été tout un exploit de réunir notre corps pastoral pour ce concile ! Nous nous sommes réunis pour partager des messages spirituels, pour passer du temps avec les familles pastorales, pour prier ensemble et unir nos efforts dans l’accomplissement de notre mandat évangélique. » Près de 400 personnes se sont réunies au camp Canaan, au centre de Cuba, pour cette retraite au cours de laquelle des messages destinés aux pasteurs, à leurs épouses et à leurs enfants ont été présentés. Hector Sanchez, secrétaire pastoral de la Division interaméricaine, a encouragé les pasteurs et leurs familles à continuer de servir Dieu et à s’efforcer de satisfaire aux besoins multiples du peuple cubain. Hector Sanchez : « Des conciles de ce genre donnent aux pasteurs et à leurs familles l’occasion de renouveler leur engagement et leur appel, et de sentir que

l’Église ne les a ni oubliés, ni abandonnés. Ils rappellent également aux pasteurs qu’ils sont non seulement bergers du troupeau, mais aussi maris et pères. » Pour le pasteur Sanchez, Santa Clara était la dernière étape d’une visite de quatre régions de l’Interamérique. Jamais il n’oubliera cette retraite. « Ce fut une expérience incroyable que d’être avec nos pasteurs, de prier avec eux et d’entendre parler des grandes bénédictions dont l’Église à Cuba est l’objet », a-t-il dit. Leticia De Los Santos, directrice de Shepherdess de la Division interaméricaine, s’est adressée aux épouses de pasteurs. Elle leur a enseigné comment développer un ministère de soutien solide au sein de l’Église. En outre, elle s’est adressée à des douzaines d’enfants de pasteurs pour leur parler de leur mission et de leur héritage dans un monde incertain. Organisée en 1905, l’Église adventiste à Cuba compte trois fédérations, une mission, un séminaire, et plus de 32 000 membres répartis en plus de 280 églises.

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RAPPORT MONDIAL

En visite au

Japon,

Ted N. C.Wilson

encourage les adventistes victimes du séisme

Un constat des défis de l’évangélisation au pays SukHee Han, directeur des communications de la NSD, et l’équipe rédactionnelle de Adventist World

■ Lors de sa visite au Japon en novembre 2011, Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, a constaté les défis de l’évangélisation tels qu’ils se présentent dans un environnement hostile. Bien que l’Église adventiste œuvre depuis plus de 100 ans au Japon, on ne compte qu’environ 15 000 membres dans cette nation de 128 millions d’habitants. Selon les statistiques, 261 personnes se sont jointes à l’Église adventiste au Japon en 2009. Cependant, si l’on considère que 207 adventistes sont décédés ou figurent au registre comme « ayant abandonné ou disparus », il s’agit d’un gain net de 54 personnes seulement. À la question de Ted Wilson à ce propos, les dirigeants locaux ont répondu que le Japon est une société fortement sécularisée. Il est difficile d’apporter le message adventiste à des gens qui connaissent mal les enseignements chrétiens et manifestent peu d’intérêt. Ils ont aussi reconnu qu’avec le temps, certains adventistes ont perdu le feu sacré pour l’évangélisation.

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Adventist World | Janvier 2012

Ted Wilson, dans sa réponse aux dirigeants de l’Église au Japon : « Il est clair que l’Église adventiste japonaise est en butte à de nombreuses difficultés et à des défis de tailles, mais si elle s’arme de la Parole de Dieu et se revêt du Saint-Esprit, le Seigneur fera sûrement un miracle ici. » Pendant son séjour d’environ une semaine, Ted Wilson était accompagné de Nancy Wilson, sa femme, de même que de Jairyong Lee, président de la Division Asie-Pacifique Nord, et de Akeri Suzuki, secrétaire. Masumi Shimada, président de l’Église adventiste au Japon, a accueilli les visiteurs à Hiroshima, première étape de ce voyage. Hiroshima, ville portuaire et centre militaire de l’armée impériale du Japon, a été détruite par une bombe atomique le matin du 6 août 1945. « Bien que Hiroshima ait été dévastée par une bombe atomique, a-t-il dit aux 400 étudiants et membres d’église réunis dans l’auditorium de l’école secondaire adventiste de Hiroshima, les Japonais ont fait de cette ville un symbole de paix grâce à leur volonté et à leur courage

indomptable. Si nous nous appuyons solidement sur la Parole de Dieu, si nous dépendons du Seigneur et faisons de notre mieux pour prêcher l’Évangile de paix, alors l’Église adventiste au Japon sera vraiment ravivée. » Toujours à Hiroshima, Ted Wilson a rencontré Sumiko Ueki, une survivante du bombardement atomique âgée de 83 ans. À l’époque, elle travaillait à l’usine de munitions de Hiroshima. L’usine n’étant qu’à deux kilomètres du secteur bombardé, elle a échappé de peu à la mort. Après cet incident, elle a envoyé sa fille à une école adventiste, et plus tard, elle s’est jointe à l’Église adventiste. Le 2 novembre, Ted Wilson et ses collègues ont d’abord visité l’école secondaire Okinawa Junior, à Okinawa, où les étudiants ont interprété de la musique traditionnelle de cette ville. Ensuite, ils se sont rendus à l’endroit où Desmond Doss, un brancardier militaire adventiste américain et objecteur de conscience, a sauvé la vie de ses compagnons d’armes pendant


Page précédente : PRÉDICATION AU JAPON : Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, a prêché dans une église du Japon lors de sa visite récente aux congrégations et institutions adventistes de ce pays. L’adventisme compte plus de 100 ans d’existence au Japon. Ci-dessus : SURVIVANTE D’HIROSHIMA : Ted Wilson et Nancy, sa femme, sont au nombre de ceux qui ont rencontré Sumiko Ueki, une survivante du bombardement atomique de Hiroshima de 1945 âgée de 83 ans. Le pasteur Jairyong Lee, président de la Division Asie-Pacifique Nord, est au centre de la photo. À gauche : SIÈGE DE YOKOHAMA : Les pasteurs Jairyong Lee, Ted N. C. Wilson et Masumi Shimada, président de l’union japonaise, devant le siège de l’Église adventiste à Yokohama. P H O T O S

la guerre. Sur place, on leur a rappelé la consécration de cet homme au Seigneur et à la nation. Desmond Doss, lequel a reçu la Médaille d’honneur du Congrès, s’est éteint en 2006. En soirée, les membres d’église se sont réunis à l’école adventiste d’Okinawa pour entendre Ted Wilson parler du réveil. De leur nombre, mentionnons le pasteur Saburo Arakaki. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été condamné à mort pour meurtre et

:

N S D

emprisonné à Hawaï. Pendant son séjour en prison, il s’est sincèrement repenti et s’est vu accorder une amnistie spéciale. De retour au Japon, il est devenu pasteur après avoir étudié la théologie. Après la réunion, Ted Wilson s’est entretenu avec Saburo Arakaki. Il lui a dit qu’il appréciait ses efforts pour le développement de l’œuvre missionnaire à Okinawa de même que pour l’établissement d’une école adventiste en cette ville. Saburo Arakaki a remercié

le pasteur Wilson d’avoir visité l’école d’Okinawa en sa qualité de président et a ajouté qu’il priait pour lui. Après un vol qui les a ramenés à l’île principale de l’archipel nippon, Ted Wilson et son groupe se sont rendus à Fukushima en TGV japonais. On se souviendra que cette ville a été frappée par un séisme et un tsunami. Ted Wilson a exprimé aux membres d’église de Fukushima et de Sendai, la ville voisine, la solidarité de la famille adventiste mondiale avec les victimes. Ted Wilson : « Au nom des adventistes du monde entier, j’offre mes plus sincères condoléances à tous les adventistes de Fukushima et de Sendai qui souffrent encore des effets du séisme, du tsunami et de la radioactivité. Psaumes 121.2 dit : “Le secours me vient de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre.” Seul le Seigneur nous garde de tout mal et nous sauve. Comme le sarment ne peut porter de fruit par lui-même, nous devrions rester près de la Parole de Dieu, lequel est notre Créateur, Rédempteur, Sauveur et Seigneur. J’espère que vous pourrez surmonter toutes vos souffrances grâce à ses paroles et triompher finalement au nom du Christ. » Le sabbat 5 novembre 2011, Ted Wilson s’est adressé à 1 300 membres à l’église de Yodobashi, dans le district Shinjuku de Tokyo. « Comme le révèle le nom “Adventiste du 7e jour”, a-t-il dit, nous sommes un peuple unique et spécial ayant pour mission de prêcher la bonne nouvelle du retour de notre Seigneur. Cette œuvre doit s’accompagner de la puissance du Saint-Esprit. » Au cours de son voyage au Japon, Ted Wilson a visité plusieurs institutions adventistes, dont l’Union des fédérations du Japon, l’hôpital adventiste de Tokyo, et plusieurs écoles adventistes. Il s’est également rendu en République de Corée et a participé aux réunions de fin d’année 2011 de la Division Asie-Pacifique Nord. ■

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Bill Knott, éditeur de Adventist World, s’est entretenu récemment avec Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, au sujet de la décision historique, prise à la fin de 2010, de publier un appel au réveil et à la réforme. Il y a 15 mois, les dirigeants de la Conférence générale (GC) se sont engagés publiquement à faire une expérience personnelle de réveil et de réforme. Ils ont lancé un appel à l’Église que nous avons publié dans le numéro de janvier 2011 de Adventist World. Cet appel recommandait vivement aux adventistes du monde entier de sonder profondément leur état spirituel individuel et collectif. Vous vous êtes rendu dans tous les continents (excepté l’Antarctique) au cours de l’année dernière, et vous avez tâté le pouls de l’engagement de l’Église envers cette idée. Quelle a été la réponse de l’Église mondiale à un tel appel ?

L’Église mondiale a répondu de façon phénoménale. Je crois que cela est imputable à la puissance du Saint-Esprit, en plus des efforts et des prières d’un grand nombre de personnes consacrées. Une telle réponse montre bien de quoi relèvent le réveil et la réforme, comme le souligne merveilleusement 2 Chroniques 7.14 : « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et recherche ma face, s’il revient de ses mauvaises voies, moi, je l’écouterai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays. » Cet appel de la part des dirigeants de l’Église a touché une corde sensible chez nos membres d’église engagés parce que ceux-ci reconnaissent que l’Église adventiste est plus qu’une religion ordinaire. Elle a une destinée et une véritable raison d’être. Pourquoi sommes-nous devenus adventistes ? La raison de cet engagement peut s’être empoussiérée avec le temps. Mais si nous prenons le temps de réfléchir, nous allons nous souvenir pourquoi nous nous sommes joints à ce mouvement, ou pourquoi nous avons choisi d’y rester. Par ailleurs,

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Adventist World | Janvier 2012

et éveil R réforme : un an

après

les membres d’église se rendent compte qu’ils doivent se préparer et préparer les autres pour le retour du Christ, et que cela n’est possible qu’en se soumettant au Seigneur. Nous n’essayons pas de tracer notre parcours vers le ciel ni de nous purifier nous-mêmes. Nous venons au Seigneur et lui demandons de prendre le contrôle total de notre vie.

Croyez-vous que l’emphase sur le réveil et la réforme a changé la culture du leadership de l’Église, et si oui, de quelles façons ?

Oui, je le crois. Dans de nombreux cas, cette emphase a permis à de nombreux dirigeants de saisir davantage l’urgence de cette initiative. Ceux-ci comprennent la raison d’être de notre administration –


nous ne sommes pas là pour entretenir une organisation complexe, mais pour proclamer un message, pour préparer un peuple. Cette compréhension semble avoir transformé de nombreux dirigeants. Même ici [à la Conférence générale] ?

Eh bien, je vous dirais que l’impact se fait sentir particulièrement ici. Nous voulons mettre de côté ce qui est secondaire pour nous focaliser sur les choses importantes. Nous voulons ressembler au Christ dans nos relations interpersonnelles et dans notre travail, étant conscients que nos objectifs ultimes dépassent de loin la sécurité d’emploi et nos intérêts personnels. Nos objectifs deviennent des objectifs célestes quand nous voyons au-delà de nos personnes et que le thème de la grande controverse s’impose plus clairement à notre esprit. Vous avez laissé entendre que l’initiative « Réveil et réforme » n’est pas un programme, et il semble que les preuves ne manquent pas à cet égard. Je suis ce dossier depuis le début et jamais je n’ai vu une méthodologie particulière se greffer à cette initiative. Et pourtant, celle-ci s’est déjà répandue dans le monde entier. Doit-on comprendre que les croyants s’approprient le réveil et la réforme d’une façon très personnelle ?

Absolument. Je pense aussi qu’en tant qu’administrateurs et dirigeants, nous comprenons davantage notre besoin de prier avec simplicité et humilité. Ce matin même, lors de la réunion du comité exécutif de la GC, nous avons eu une session de prière intense. Prier ensemble, c’est quelque chose ! Il faut demander à Dieu sa sagesse et ne pas s’en tenir à une courte prière d’introduction. Au cours de l’année dernière, j’ai remarqué que dans l’initiative « Réveil et réforme », on a mis l’emphase surtout sur le réveil. Mais logiquement, une réforme doit s’ensuivre. Comment percevez-vous cette réforme ? Il

faudra un certain temps, sans aucun doute, pour qu’elle se tisse dans la vie de l’Église. À votre avis, en quoi une Église adventiste réformée différerat-elle de l’Église adventiste actuelle ?

Je pense qu’en comparaison, elle fonctionnera d’une manière plus simple, plus pure. De solides principes bibliques seront à la base des décisions, et non l’opportunisme. La réforme se verra dans la façon dont nous traitons les questions importantes aux enjeux éternels. Elle changera notre manière d’utiliser l’argent dans l’Église et sur le plan personnel. Elle changera notre utilisation du temps et des talents. Se réformer, c’est changer quelque chose : si rien ne change, alors nous nous serons livrés à un exercice dépourvu de sens. En ce qui me concerne, la réforme consiste à aborder des questions telles que les suivantes : dans mon calendrier chargé, est-ce que je prévois suffisamment de temps avec le Seigneur pour croître spirituellement ? Est-ce que je m’organise pour marcher trois kilomètres par jour, pour dormir suffisamment ? Et en ce qui concerne les dirigeants, la réforme implique de considérer les questions fondamentales qui affectent l’Église tout entière. Comment rendre nos écoles aussi rédemptrices et adventistes que possible ? Comment organiser nos églises locales pour qu’elles nous nourrissent vraiment de la Parole de Dieu le sabbat au lieu de faire du culte une routine, et qu’elles nous motivent à faire du travail missionnaire pratique ? Comment réformer notre assiette et améliorer la présentation de notre précieux message sur la santé à nos voisins ? Comment nous réformer en matière de divertissement et de style de vie ?

tous réformés. » Cette expérience se vit au quotidien et doit se focaliser sur notre relation personnelle avec Jésus. Vous avez suggéré certaines réformes collectives aussi bien que personnelles, et vous avez utilisé le terme « simplifié ». Pouvez-vous élaborer ?

Vous croyez donc que ce qui a commencé avec cette initiative constitue, en fait, un long processus ?

Mais bien sûr. Notre monde est de loin trop occupé, trop complexe. Il nous faut revenir à la simplicité, sinon, nous serons tous engloutis par la complexité de la vie. Je pense que le message adventiste propose une approche simplifiée de notre vie personnelle et de notre vie d’église. Nous devons vivre de façon équilibrée. Or, cet équilibre ne peut se produire que lorsque le Saint-Esprit dirige notre vie. Nous ne pouvons faire ces choses par nous-mêmes. La simplicité ne garantit pas forcément que notre vie soit moins compliquée, mais qui sait, peut-être deviendra-t-elle moins frénétique ! Sous la conduite du Saint-Esprit, nous apprendrons à mettre les choses dans la bonne perspective et à leur conférer une juste priorité. Ne cherchons pas à tout faire parce que nous sommes le mouvement des derniers jours : il est impossible de tout faire. Établissons plutôt nos priorités. En ces derniers jours, le diable essaie de nous distraire de notre mission par tous les moyens possibles. C’est d’ailleurs l’un des plus grands dangers que courent les adventistes. Satan complique notre vie à un point tel que nous perdons de vue nos priorités. En revanche, le SaintEsprit nous aide à mettre de l’ordre dans nos priorités personnelles et collectives. Il agit comme le bouton « reset » (redémarrer) d’un ordinateur. Quand l’ordinateur fige, quelle frustration ! Nous n’avons qu’à appuyer sur le bouton « reset », ou qu’à changer la pile et à le redémarrer.

Le réveil et la réforme constituent le fondement de tout ce que nous édifions jusqu’au retour du Seigneur. On ne peut pas dire : « Dans cinq ans, nous serons

De ce changement surgit une structure nouvelle, plus claire, plus simple, une structure qui permet une fois de

Janvier 2012 | Adventist World

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Une

plus de discerner le chemin menant à notre objectif. Pour de nombreux membres d’église qui vivent leur foi dans des circonstances très éprouvantes en des régions où il n’existe aucune culture institutionnelle, que signifient le réveil et la réforme ?

Je pense que le réveil et la réforme leur servent d’ancre, non seulement pour maintenant, mais aussi pour plus tard. Ils contribuent à les guider vers une pleine compréhension de leur identité de fils ou de fille de Dieu. Pour nombre de ceux qui sont pauvres en biens de ce monde, il est beaucoup plus facile de comprendre la valeur de la vie éternelle. Pour ceux parmi nous qui semblent avoir été bénis parce qu’ils habitent dans des pays où ils sont matériellement dans l’abondance, la vie est, en fait, plus ambiguë. Ceux qui possèdent moins distinguent souvent plus clairement le tableau ultime de la restauration. Mais ceux qui sont distraits par leur confort sont tentés de vouloir rester sur la terre un peu plus longtemps… Tout le monde sait que dans l’hémisphère sud, la croissance de l’Église est plus rapide, plus dynamique que dans l’hémisphère nord. Ne serions-nous pas en train d’apprendre quelque chose sur la façon dont le Seigneur travaille dans « les pays en voie de développement », comme nous avions l’habitude de les appeler ? Serions-nous en train d’apprendre de ceux-ci ?

Je ne sais pas si nous apprenons d’eux autant que nous le devrions, mais en tout cas, ils nous enseignent certainement quelque chose. J’espère que nous retiendrons que la vie, c’est plus que la réussite. C’est se soumettre au Seigneur et à des valeurs qui surpassent de loin tout ce que nous pourrions obtenir ici-bas. Les croyants des régions en voie de développement nous donnent des leçons. Ils montrent ce que signifie un don total de nos biens et de notre personne au Seigneur et à sa cause. ■

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Adventist World | Janvier 2012

église en un jour Namatunu, Malawi

« C’est tout près de la ville. Juste à 20 minutes. » L’évaluation de la distance que nous donne Élie nous convient. Nous nous préparons à ce trajet de 20 minutes à travers les collines rocailleuses du Malawi, soit depuis Blantyre jusqu’au village d’Élie. Environ 20 minutes plus tard, nous quittons les routes congestionnées de la ville en compagnie d’Élie et de Richard, deux employés malawiens de Maranatha, et commençons à nous faufiler à travers les collines. Les deux hommes nous montrent divers points d’intérêt le long du chemin. « Vous voyez, ici, à flanc de coteau, ces reflets à côté des toits de chaume ? C’est une église que nous avons construite ! En bas, à côté de la plantation de canne à sucre, nous avons aussi bâti cette autre église ! » Deux heures plus tard, Richard s’arrête au sommet d’une haute colline et nous indique au loin la vallée. « C’est là qu’Élie habite. » Et Élie nous raconte qu’il a découvert Jésus grâce à un représentant évangélique qui lui a vendu un exemplaire du livre Jésus-Christ. « Nous avons démarré une église sous l’arbre derrière notre maison, poursuit Élie, mais les gens ne venaient pas quand il pleuvait. Nous sommes donc venu de ce côté de la vallée, où un homme nous a permis de construire une église en brique crue. Elle s’est vite remplie, mais nous n’avions toujours pas les moyens d’y ajouter un toit qui nous protégerait de la pluie. » Richard reprend le volant pour descendre au fond de la vallée. Au bout de cinq minutes, Élie lui demande d’arrêter. « Quand j’ai entendu dire que Maranatha allait construire des églises dans mon pays, je me suis dit qu’il nous en fallait une pour notre congrégation. Nous avons parlé au propriétaire et lui avons demandé le prix d’un terrain suffisamment grand pour y construire une église en acier en un jour. Il nous a vendu ce terrain 1 000 $US. » Et là, tout près, au flanc de la colline rouge, se dresse une nouvelle « église en un jour ». « Nous n’avions pas d’argent, poursuit Élie, mais l’un de nos anciens a proposé que nous élevions des poules pour payer le terrain. Nous avons donc acheté 16 poules en ville – une par famille – puis nous avons consacré notre projet à Dieu. Nous lui avons demandé de rendre ces poules suffisamment fécondes pour vendre beaucoup d’œufs et de poulets, ce qui nous permettrait de payer les 1 000 $ demandés. Nous aurions enfin un endroit pour établir une nouvelle congrégation adventiste. » À ce moment, les membres d’église se dirigent vers nous depuis leur nouvelle église au toit en acier, tout en chantant un cantique d’action de grâces. Le programme « Une église en un jour » est le fruit d’une collaboration entre l’Église adventiste, l’Association des entrepreneurs adventistes (ASI), et Maranatha Volunteers International. Ce programme a été créé et développé au départ par Garwin McNeilus, homme d’affaires du Minnesota et membre d’ASI. Des histoires comme celle-ci vous parviennent grâce à Dick Duerksen, le « conteur d’histoire » de Maranatha.


Les

S A N T É

infections

urınaıres

Allan R. Handysides et Peter N. Landless

Selon le médecin, j’ai souffert d’une infection urinaire résistant aux antibiotiques. Il m’a donc prescrit un antibiotique coûteux par voie intraveineuse. J’ai été très malade. Pouvez-vous m’en dire plus ? Depuis cette infection, je suis nerveuse et je veux faire l’impossible pour éviter une rechute. J’ai 45 ans, je suis mariée et mère de deux enfants âgés de 14 et 16 ans.

L

es infections urinaires (IU) sont monnaie courante chez les femmes. En fait, sur 100 femmes âgées de 20 à 24 ans, 12 l’attrapent. Plus de 40 % des femmes en font une dans leur vie, et quelque 25 à 33 % font plus qu’une simple infection. Les IU sont causées, le plus souvent, par le germe Escherichia coli (E. coli). Ces dernières années, un nombre croissant de ces germes sont devenus résistants à de multiples antibiotiques parce qu’ils produisent une enzyme qui détruit les antibiotiques « bêta-lactamines ». On les appelle organismes producteurs de bêtalactamase au spectre étendu, ou BLSE. Les bactéries E. coli qui ont cette particularité de causer des IU se fixent aux glycoprotéines des parois de la vessie. Ces bactéries sont spécifiquement dangereuses pour les voies urinaires parce qu’elles se collent sur les cellules de la vessie à l’aide de petits fimbriae (doigts), ce qui les empêche d’être facilement délogées. Certaines de ces E. coli sécrètent aussi des toxines qui endommagent la muqueuse de la vessie et favorisent l’infection. Pour se défendre, la vessie produit des substances permettant de résister quelque peu à l’infection, et les reins produisent aussi des protéines qui enrobent les fimbriae de E. coli. En cas

d’échec de ces mécanismes de défense, l’infection se produit. Dès que les femmes prennent de l’âge et deviennent post-ménopausées, elles sont plus à risque parce que le lactobacillus (une bactérie vaginale appelée aussi bactérie « amie »), lequel conserve l’acidité du vagin et ralentit la croissance de E. coli, diminue en nombre. De même, l’utilisation d’un antibiotique peut aussi diminuer le nombre de ces lactobacillus. En outre, l’anatomie féminine favorise la pénétration des bactéries du côlon (E. coli) dans la vessie. Différentes méthodes recommandées – telles que la direction de l’essuyage et l’utilisation de la douche – n’ont pas montré une réduction du risque des IU. Dans cette rubrique, nous mettons l’emphase sur la prévention. Ainsi, les femmes aux prises avec une IU doivent boire beaucoup d’eau – assez pour obtenir une urine claire. Ce simple geste permet d’éliminer naturellement et fréquemment les bactéries de la vessie. Bien entendu, toute anomalie anatomique que l’on peut corriger devrait être traitée. Le jus de canneberge, si disponible dans la région du monde où vous habitez, rend l’urine acide et bloque vraisemblablement l’adhérence de la bactérie à la paroi de la vessie. On a administré du lactobacillus à titre de probiotique sous forme de capsule pour peupler le vagin. Cependant, l’efficacité de telles mesures pour réduire l’incidence des IU n’a pas encore été prouvée. Chez la femme post-ménopausée, une crème vaginale topique à base d’œstrogène peut aider à rétablir les cellules vaginales et le lactobacillus, ce qui entraîne un environnement plus acide et inhibe, de ce fait, E. coli. Toutefois, les études n’appuient pas toutes uniformément un tel traitement.

Malgré l’augmentation des formes hautement résistantes de E. coli, il reste encore quelques stratégies pour combattre les infections urinaires. Les carbapénems, une forme d’antibiotique, doivent être administrés par voie intraveineuse, mais sont capables d’éradiquer les BLSE. Les cultures d’urine révèlent souvent une sensibilité à des antimicrobiens moins chers et plus courants, lesquels devraient être utilisés pour les IU symptomatiques. En Europe et au Japon, on a administré de la fosfomycine, un médicament antibactérien, lequel s’avère jusqu’ici satisfaisant en simple dose de 3 grammes. Cependant, comme il ne peut venir à bout de la pyélonéphrite ni de la sepsie, il est contre-indiqué pour ces infections graves. En laboratoire, l’acide clavulanique semble agir contre les BLSE qui produisent E. coli, mais en pratique, il ne s’est pas montré aussi efficace. Les recherches se poursuivent avec des combinaisons variées d’antibiotiques. Entre-temps, la consommation de beaucoup d’eau et d’autres liquides, une hygiène personnelle impeccable, et l’utilisation éventuelle d’œstrogènes locaux si post-ménopausée, constituent pour une femme les meilleurs moyens d’éviter les IU. ■

Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Peter N. Landless, cardiologue en cardiologie nucléaire, est directeur adjoint du Ministère de la santé.

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M É D I T A T I O N

Q

ui n’aime pas le livre de Daniel ? Beaucoup d’entre nous apprécient cette perle prophétique familière qui remonte à notre enfance : la fournaise ardente, les lions, la précision remarquable des prophéties contenues dans ce livre. Mais dans les coulisses, on trouve une histoire extraordinaire au sujet de la prière et du surnaturel. Peut-être plus encore que partout ailleurs dans les Écritures, Dieu lève un bref instant le rideau séparant le visible de l’invisible pour nous donner un aperçu fascinant de ce qui se produit quand nous prions.

La puissance de la prière Daniel – un vieillard maintenant – sait que le peuple et la cité de Dieu sont dans une situation catastrophique. La restauration de Jérusalem se heurte à une opposition farouche. En réponse à cette crise, Daniel jeûne (Dn 10.3) et

prie. Au bout de 21 jours, il reçoit une vision. Stupéfait, le vieux prophète peut à peine respirer ; il s’effondre sur le sol et tremble de tous ses membres. Un ange le touche et le fortifie. Grâce à son aide, Daniel se relève, tout tremblant, sur ses genoux et ses mains (v. 10). Alors, l’ange lui dit : « Daniel, homme bien-aimé, comprends les paroles que je vais te dire, et tiens-toi debout à la place où tu es ; car je suis maintenant envoyé vers toi. » (v. 11) Quel encouragement ! En réponse à la prière fervente de son serviteur, Dieu passe à l’action : il lui envoie un ange – comme il l’a déjà fait par le passé (Dn 9.23). L’ange continue : « Daniel, sois sans crainte ; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre […], tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que je suis venu. » (Dn 10.12) Incroyable – Dieu agit en réponse à nos prières !

À

Dans les coulisses Mais attendez, dites-vous – Daniel a prié pendant 21 jours. Pourquoi ce retard ? Le verset suivant nous surprend, nous déroute peut-être même. Dans notre esprit, il s’agit indéniablement de l’un des passages les plus fascinants des Écritures. Écoutez bien l’explication de l’ange à propos de ce qui s’est passé « en chemin » : « Le prince du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours ; mais Michel, l’un des premiers princes, est venu à mon secours, et je suis resté là, auprès des rois de Perse. » (v. 13, NBS) Quoi ? Il a été « retardé » en chemin ? Ce « prince » lui a barré la route pendant les 21 jours où Daniel jeûnait et priait ? Quel prince, et pourquoi (et comment ?) celui-ci l’a-t-il retardé ? Quelle sorte de résistance a-t-il offerte ? Et pourquoi l’ange a-t-il eu besoin « d’aide » – comme

cause de

tes paroles Coup d’œil dans les coulisses Bill and Heather Krick

C Y N T H I A T U R E K


s’il ne pouvait venir à bout de l’obstacle sans ce coup de main ? De toute évidence, Dieu a envoyé l’ange « dès le premier jour », mais aucune réponse n’est venue pendant 21 jours à cause de l’action surnaturelle qui se déroulait dans les coulisses. Pour rendre les choses encore plus mystérieuses, le mot hébreu traduit par « prince » se trouve 420 fois dans l’Ancien Testament, mais jamais il ne se réfère à un roi1. Ceci a conduit certains traducteurs à rendre l’hébreu du verset 13 par « le prince esprit » (NLT), « le prince ange » (TEV ; Message), ou même par « ange protecteur » (BFC). De nombreux commentateurs2 en concluent que ce « prince » contre lequel l’ange lutte (encore au verset 20) est, en fait, un être méchant et surnaturel affecté au peuple de l’empire perse3. Que l’ange lutte soit contre un prince surnaturel, soit contre un prince humain, il est clair que Cyrus bloquait la route du succès au peuple de Dieu.

Dernièrement, juste avant de s’endormir, notre fille de 8 ans a réitéré, sans le savoir, le cri inexprimé de notre monde. Elle a demandé : « Est-ce que Dieu m’entend vraiment quand je prie ? Il y a des millions de personnes dans le monde. » Dans Psaumes 33.13-15, il est écrit : « Du haut du ciel, l’Éternel regarde la terre. Il voit tous les humains. […] Il a formé leur cœur à tous, et il reste attentif à chacun de leurs actes. » Deuxièmement, un délai ne veut pas dire que Dieu est inactif dans les coulisses. Il s’agit peut-être d’une situation difficile, voire impossible avec un conjoint ou un enfant. Or, lorsque vous priez, on dirait que les choses empirent. Quand Dieu semble sourd, passif, indifférent et très éloigné, souvenez-vous des paroles de l’ange à Daniel. Dieu a entendu les prières humbles et soumises de Daniel immédiatement, mais l’action surnaturelle en coulisses a occasionné un délai. « Des êtres célestes sont désignés pour répondre aux prières de ceux qui

Quand Dieu semble sourd, passif, indifférent, et très éloigné, souvenez-vous des paroles de l’ange à Daniel. Et nos prières ? Ici, maintes leçons importantes impliquant nos prières se dégagent : Premièrement, dès que nous commençons à prier, Dieu nous entend. Combien les parents attendent avec enthousiasme, pour ne pas dire avec impatience, les premiers mots de leur enfant ! Ils tendent l’oreille pour ne pas rater ces quelques syllabes mémorables. Ainsi, au fur et à mesure que nos enfants grandissent, nous aspirons encore à connaître leurs besoins, et à leur dire : « Ne pleure pas. Dis-moi ce dont tu as besoin. » À combien plus forte raison le Seigneur tendrat-il l’oreille pour entendre la moindre de nos prières ! « Une main divine se tend vers vous. La main de l’Infini s’étend au-dessus des remparts célestes pour saisir la vôtre4. » Quelle image saisissante de Dieu – du haut des remparts célestes, il se penche et descend jusqu’à nous !

œuvrent de façon désintéressée. […] Chaque ange a un poste qu’il ne lui est pas permis de laisser pour aucun autre. S’il devait le quitter, les puissances des ténèbres auraient l’avantage5. » Parfois, Dieu permet un délai uniquement pour notre bien. Jusqu’à l’âge de 27 ans, j’ai prié (moi, Heather) pour que Dieu m’accorde le mari idéal, si bien sûr je devais me marier. Dieu a-t-il entendu ma prière immédiatement ? Certainement. Y a-t-il répondu sur-lechamp ? Eh bien, j’ai attendu sept ans « M. Le Mari Idéal », lequel attendait, lui aussi, l’exaucement de ses requêtes. Avec un peu de recul, je me réjouis de ce délai de sept ans ! « Dieu ne répond pas toujours à nos prières la première fois que nous nous adressons à lui ; s’il le faisait, nous pourrions croire que nous méritons toutes les bénédictions ou faveurs dont il nous comble. Au lieu de

sonder nos cœurs pour voir si nous ne cultivons pas le mal, si nous ne caressons pas quelque péché, nous deviendrions négligents et finirions par oublier que nous dépendons de lui6. » Ainsi, qu’arriva-t-il avec l’ange de Daniel 10 ? « Pendant trois semaines, Gabriel combattit contre les puissances des ténèbres ; il s’efforça de contrecarrer les influences qui s’exerçaient sur l’esprit de Cyrus. […] La victoire était finalement remportée ; les forces du mal avaient été tenues en échec pendant tout le règne de Cyrus7. » Pour certaines raisons qui nous échappent encore, « il entre dans le plan de Dieu de nous accorder, en retour de la prière de la foi, ce que nous n’obtiendrions pas si nous ne le demandions pas8. » Si vous intercédez pour les autres, soyez de ceux qui décident de prier « constamment, sans jamais se décourager » (Lc 18.1). Vos paroles sont entendues ! Et dans le plan magistral de la grande controverse entre le bien et le mal, Dieu a décidé d’une façon ou d’une autre qu’il agira si nous prions, qu’il répondra si nous demandons. ■ 1 F. D. Nichol, éd., The Seventh-day Adventist Bible Commentary, Review and Herald Pub. Assn., Washington, D.C., 1955, vol. 4, p. 859. 2 Ellen White y va de cette interprétation : « Pendant trois semaines, Gabriel combattit contre les puissances des ténèbres » (Prophètes et rois, p. 432). Le SDA Bible Commentary adopte aussi cette interprétation. Cependant, des commentateurs tels que William Shea croient que ce terme ne se réfère en fait qu’à l’un des hauts fonctionnaires de Cyrus. Voir William Shea, Daniel: A Reader’s Guide, Pacific Press Pub. Assn., Boise, Idaho, 2005, p. 236-238. 3 Si l’interprétation « prince esprit » est adoptée, ne pas confondre avec le concept des « esprits territoriaux », concept souvent utilisé par les interprètes pentecôtistes/charismatiques ; remarquez que nulle part Daniel n’ordonne que le démon de la Perse soit chassé. 4 Ellen G. White, dans Bible Echo, 1er décembre 1892. 5 Ellen G. White, Lift Him Up, p. 370. 6 Ellen G. White, Our Father Cares, p. 100. 7 Ellen G. White, Prophètes et rois, p. 432, 433. 8 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 573.

Bill et Heather Krick habitent en Californie. Bill

est directeur du ministère des représentants évangéliques de la Fédération du centre de la Californie. Quant à Heather, elle fait l’école à la maison à Savannah et Heidi, leurs deux filles.

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nfant, j’aimais particulièrement le bulletin missionnaire de 15 minutes présenté chaque sabbat à l’église. On y parlait de gens extraordinaires qui vivaient des expériences incroyables dans des pays que je ne connaissais pas. Ces gens, on les appelait des missionnaires. Ils quittaient leur pays pendant de nombreuses années pour parler de Jésus à ceux qui n’avaient jamais entendu son nom. Avec du recul, je constate que ces histoires missionnaires m’ont sans doute préparé pour mon séjour de 11 ans en Afrique. Aujourd’hui, tandis que je réfléchis aux statistiques des offrandes missionnaires de l’Église adventiste, je me souviens que le sabbat, au moment de l’histoire missionnaire que j’écoutais avec attention, mes parents donnaient aux missions 65 cents pour chaque dollar versé en dîme. C’était dans les années 1930. Un tel engagement financier pour les missions est rare de nos jours – on parle de 4 cents pour chaque dollar de dîme1. Cette baisse serait-elle imputable au fait que dans la plupart des églises locales, on ne raconte plus, ou presque plus, des histoires missionnaires comme celles dont je raffolais il y a bien des années ? Il faut dire que les besoins des églises locales se sont drôlement accrus – et il est facile de comprendre pourquoi, surtout dans les grandes villes. Les taxes et les dépenses que suscitent les exigences de l’administration publique quant à la sécurité, au stationnement, etc., ont grimpé en flèche. Mais le problème est plus complexe que ça. Ce que je crains, c’est que nous ayons perdu de vue l’ensemble du tableau, comme par exemple, la raison d’être de l’Église adventiste. Quel est notre objectif ? Un équipement à la fine pointe de la technologie ? une climatisation efficace ? un tapis dont la couleur s’assortit aux bancs de l’église ? Sincèrement, je ne pense pas que nos pionniers se préoccupaient de telles vétilles ! Une seule chose retenait leur attention : la mission. Quand l’Église envoya pour la première fois des missionnaires dans

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Se pourrait-il différentes régions de l’Amérique du Nord et ailleurs, les dirigeants constatèrent qu’en général, ils ne disposaient pas de fonds pour soutenir leur œuvre. À cette époque, aucun pasteur ne recevait de salaire régulier. Les membres d’église leur faisaient des dons en argent quand ils se sentaient poussés à le faire. La plupart de ces membres, cependant, travaillaient dur pour soutenir leurs familles. Par conséquent, les missionnaires qui s’aventuraient dans des secteurs inconnus ne disposaient d’aucun contrat stipulant leur salaire. Mais comme l’Église avait la mission « dans le sang », ses dirigeants se tournèrent vers la Parole de Dieu en quête d’une solution. Ils étudièrent les principes bibliques de la dîme, puis les présentèrent à l’Église. Ellen White encouragea James, son mari, à convoquer les pasteurs et à demander à J. N. Andrews de leur donner une étude biblique sur le concept du soutien à l’égard des pasteurs. Cette étude se déroula à Battle Creek, en 1859. À la fin de la réunion, on conclut que « le système de la dîme est aussi obligatoire qu’autrefois. […] Appelons-le plan de bienfaisance systématique fondé sur le principe de la dîme2. » Tandis que l’Église et son œuvre missionnaire se développaient, les membres jouèrent un rôle de plus en

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que nous perdions la mission de vue ? plus vital en soutenant la mission par des offrandes volontaires régulières, outre la dîme. Ils étaient impatients d’achever le mandat évangélique et de propager le message de l’Évangile dans le monde entier. La collecte lors des services religieux fut initiée non par les dirigeants, mais par les membres. Ce n’est que des années plus tard que cette pratique fut établie officiellement au sein de l’Église. Avec le temps, un système d’offrandes complet fut mis en place. La mission était toujours l’objet de ces offrandes. L’Offrande de l’École du sabbat débuta en 1878, son objectif étant de soutenir la mission en Australie. Le fonds d’investissement débuta à New York dans les années 1880. Cette offrande fut désignée, elle aussi, comme partie de l’Offrande du budget mondial pour la mission. L’Offrande de remerciements/ d’action de grâces commença en 1905. Elle fait partie de l’Offrande du budget mondial pour la mission. La collecte annuelle vit le jour en 1908 et, encore une fois, la mission en est la bénéficiaire. La semaine de l’Offrande de sacrifice fut lancée en 1911 au profit de l’Offrande du budget mondial pour la mission. L’Offrande du 13e sabbat fut établie C O L I N

B R O U G H / M O D I F I C AT I O N

N U M É R I Q U E

en 1912. Une partie de cette offrande est réservée aux projets missionnaires spéciaux. Pendant des années, les offrandes missionnaires ont constitué la source principale de financement des missions adventistes. L’Église adventiste gère l’argent de façon unique. Les membres d’église qui rendent fidèlement leur dîme et font des offrandes peuvent dire qu’ils participent à la mission mondiale de notre Église. Autant que je sache, aucune autre Église ne jouit d’un tel système. Ce système béni repose sur des principes bibliques. Il a permis à l’Église d’envoyer des milliers de missionnaires d’un bout à l’autre du monde, y compris dans des territoires qui n’ont pas encore été atteints. Et il en reste encore beaucoup à atteindre. En tant qu’adventistes, nous avons perdu quelque peu notre raison d’être. N’êtes-vous pas fatigué de la condition de notre monde ? Votre âme ne soupiret-elle pas après le retour imminent de Jésus ? Si oui, considérez ce qui suit. 1. Assurez-vous que votre église présente régulièrement le DVD de Mission adventiste et/ou le bulletin des missions pour garder les membres à jour quant aux offrandes missionnaires. 2. Lors d’un appel à la générosité, dites à la personne en charge de bien

mentionner à quel projet missionnaire cette offrande est destinée. 3. Donnez généreusement aux missions. Aux dernières nouvelles, j’ai constaté que la mission de Dieu pour l’Église du temps de la fin demeure la même : « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28.19). Mes amis, je vous invite à vous engager à propager l’Évangile dans le monde entier au moyen de la prière et des offrandes missionnaires. ■ 1«

Rapport du trésorier de la Conférence générale » présenté par Robert Lemon lors du Concile annuel du printemps, lequel s’est tenu le 6 avril 2010 à la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). 2 J. N. Loughborough, dans Pacific Union Recorder, le 6 octobre 1910. Cité dans Arthur White, Ellen G. White: The Early Years, vol. 1, p. 388.

Pour en découvrir davantage, visitez le site

www.adventistmission.org

Jean-Luc Lézeau a rédigé

cet article alors qu’il était directeur adjoint du Département de l’économat de la Conférence générale. Actuellement, il est gérant de projets pour la revue Adventist World.

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E N C O U V E RT U R E

Quand

D AV I D

K U L A K O V

rime avec passion evangelisation Andrew McChesney

L’histoire d’Oksana Sergiyenko

« Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés ! » (Es 58.1, LSG) Été 2008. Dans une salle de conférence à Moscou, l’atmosphère est tendue. Autour de la longue table prennent place le premier ministre russe et d’autres hauts dirigeants du gouvernement. Au cœur de la récession mondiale, le cabinet des ministres s’est réuni et s’apprête à couper dans les dépenses. Les ministres s’entendent sur la question des prestations de retraite : il faut en annuler l’augmentation. Mais un fonctionnaire gouvernemental s’oppose à cette idée. « Je suis croyante, dit Oksana Sergiyenko. Je ne vois pas comment nous pourrions en arriver à un tel geste. Par contre, si nous décidons aujourd’hui de ne pas geler les prestations de retraite, mais plutôt de les ajuster selon l’inflation, tout au moins, Dieu va bénir notre pays. » Alors, une chose étonnante se produit. Les ministres approuvent à l’unanimité de se conformer à cette sage recommandation. Une fois cette décision prise, Dieu ne tarde pas à se manifester, raconte Alexei Sergiyenko, frère d’Oksana, et analyste de marché à la Sberbank, la plus grande banque de la Russie.

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« Dieu nous a bénis de telle manière que le prix du pétrole a presque triplé entre 2008 et 2011. Ainsi, le budget pour le versement des prestations de retraite a toujours été respecté. » Et ce n’est pas tout. Quelques semaines après qu’Oksana se soit interposée, le premier ministre lui offre une promotion : il la nomme sous-ministre des Finances. Oksana Sergiyenko s’est retrouvée au poste gouvernemental le plus élevé qu’un adventiste du 7e jour russe ait jamais occupé. Elle a exprimé courageusement son amour pour Dieu et pour son pays, et a montré à tous les adventistes que l’on peut servir fidèlement à la fois Dieu et son pays. Mais comment sa carrière-éclair a-t-elle débuté ? Dès son arrivée à Moscou, sans ressources et sans toit, Oksana a décroché un poste au ministère des finances. En une décennie, elle a grimpé les échelons gouvernementaux, et ce, malgré l’opposition farouche suscitée par sa foi. Puis, le 30 août 2011, elle s’est endormie après un rude combat contre le cancer. Elle n’avait que 37 ans.

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les


S E R G I Y E N K O F A M I L L E L A D E C O U R T O I S I E

De gauche à droite : UN DERNIER ADIEU : Alexei Sergiyenko, frère d’Oksana, tient la main de Larisa, sa mère (à droite), lors des funérailles d’Oksana à un cimetière de Moscou. SŒURETTE ET FRÉROT : Oksana (à gauche) et son frère, Alexei, à l’école primaire.

opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug ; partage ton pain avec celui qui a faim […] » (Es 58.6,7, LSG) Oksana aime beaucoup Ésaïe 58. C’est aux promesses de bénédictions de ce texte qu’elle s’est accrochée lorsqu’elle a pris position en faveur des retraités pendant la séance ministérielle. Ce n’est pas la première fois qu’un principe biblique permet à la Russie de réussir. En 2003-2004, tandis que des milliards de dollars générés par les prix élevés du pétrole remplissent les coffres du gouvernement, Oksana et son patron, Alexei Kudrin, ouvrent un fonds gouvernemental pour recueillir cette manne. Oksana et Alexei passent des jours et des nuits à esquisser des plans pour ce fonds de stabilisation, un fonds qu’elle estime correspondre au conseil que Dieu avait donné à Joseph. En effet, Dieu avait dit à Joseph d’emmagasiner du grain pendant les sept années d’abondance en vue de la famine à venir. Et avec la récession de 2008 viennent évidemment les années de vaches maigres. Le ministre des finances reçoit des éloges du monde entier pour sa prévoyance en mettant de côté plus de 200 milliards de dollars. Dans cette affaire, le rôle d’Oksana passe pour ainsi dire inaperçu– et c’est exactement ce qu’elle veut. « Oksana n’a jamais voulu qu’on l’encense », dit Larisa Sergiyenko, sa mère, une ancienne économiste. Mais Oksana n’a pas toujours été comme ça. Née le 19 mars 1974, à Dushanbe, au Tajiskistan, Oksana a tous les traits d’une enfant fière et ambitieuse, explique sa mère. Athée déclarée, elle n’a qu’un but : être première. Après avoir reçu son diplôme en économie d’un institut d’enseignement supérieur de l’Ouzbékistan, elle mise sur une carrière à Moscou. Elle et Alexei, son cadet de quatre ans, arrivent à Moscou sans le sou. Ils logent d’abord chez un ami. Plus tard, ils déménagent dans un dortoir tandis qu’Oksana complète ses études en économie. Les temps sont durs. Parfois, Oksana et Alexei doivent tenir le coup pendant une semaine avec un seul pain pour toute

nourriture. Certains jours, il n’y a rien à manger. C’est pendant cette période – la plus difficile et misérable de sa vie, selon son frère – qu’Oksana prie Dieu pour la première fois. Dans une interview réalisée en 2010 avec la chaîne de télévision 3ABN Russie, Oksana explique qu’à la même époque, elle a aussi commencé à lire la Bible – et qu’elle a trouvé le secret du bonheur. « Nous sommes égoïstes dès notre naissance. Quand un enfant vient au monde, il dit : “Donne !” plutôt que “Bonjour !” ajoute-t-elle au cours de cette interview. Il dit : “Donne, donne, donne !” Pendant de nombreuses années, j’étais comme ça. Mais quand j’ai rencontré Dieu, celui-ci m’a montré un style de vie complètement différent. Il a dit qu’il vaut mieux donner que recevoir. […] Le jour où j’ai commencé […] à mettre ce principe en pratique, Dieu n’a pas tardé à me combler de bénédictions incomparables. » Au nombre de ces bénédictions, il y a le travail. Oksana ne veut surtout pas d’un travail routinier. Par conséquent, elle téléphone hardiment à la Banque centrale, au ministère du Développement économique et du Commerce, et au ministère des Finances. Pourtant, aucun poste n’a été affiché. Étonnamment, le ministère des Finances convie Oksana à une entrevue, et par la suite, lui offre un poste de débutant moyennant un salaire de 100 $ par mois en 1999. Oksana ne s’intéresse pas à l’argent, dit sa famille – une disposition qui révèle un véritable patriotisme de sa part.

« Si tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, […] alors tu mettras ton plaisir en l’Éternel, et je te ferai monter sur les hauteurs du pays. » (Es 58.13,14) En 2000, Oksana prend ce qu’elle appelle la décision la plus importante de sa vie : elle se fait baptiser. « J’ai contracté une alliance avec le Seigneur, dit-elle lors de son interview télévisée. Ma vie a complètement changé. » Oksana n’a pas embrassé l’adventisme du jour au lendemain. Sa mère était baptisée depuis des années déjà. Combien de fois a-t-elle invité Oksana et son frère à entrer dans une relation d’amitié avec Dieu ! Mais ceux-ci faisaient la sourde oreille. En fait, ils étaient tellement furieux contre leur mère qu’à un moment donné, ils l’ont chassée de l’appartement qu’ils partageaient en Ouzbékistan. « J’ai vraiment honte de la façon dont nous l’avons traitée », dit Alexei, baptisé un an après sa sœur. Ainsi, Oksana prend position pour Dieu. Elle décide que jamais plus elle ne participera à une réunion ou à une conférence gouvernementale le sabbat. De nombreuses fois, les rencontres doivent être reportées pour qu’elle puisse y assister. « Je n’ai jamais eu de problème à cet égard parce que j’ai remis cette question entre les mains de Dieu, dit-elle. Dieu me bénit, et mes collègues de travail s’en rendent bien compte. »

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S E R G I Y E N K O F A M I L L E L A D E C O U R T O I S I E : P H O T O S

Elle attribue aussi les bénédictions qu’elle reçoit au temps qu’elle passe avec Dieu – une heure tous les matins. « Même si je n’ai que deux ou trois heures de sommeil, je règle mon réveille-matin une heure plus tôt pour pouvoir passer du temps avec Dieu et lire sa Parole. » Et les bénédictions se mettent à affluer ! Sa mère conserve précieusement les lettres officielles adressées à Oksana de la part du président, du ministre des Finances et d’autres dirigeants haut placés, lesquelles soulignent le patriotisme d’Oksana et sa contribution à la sécurité nationale. En 2007, Poutine (le président d’alors) remet à Oksana la Médaille de l’Ordre du Mérite pour la Patrie, seconde classe. Mais les activités d’Oksana vont au-delà des avant-projets de modèles macroéconomiques pour la prospérité de la Russie. Elle incorpore Dieu dans sa journée de travail, ce qui se voit rarement dans les bureaux administratifs et encore moins dans les ministères gouvernementaux. Une fois par semaine, Oksana réunit dans son bureau des fonctionnaires de son ministère. Ensemble, ils forment un groupe de prière qu’elle anime. En outre, elle organise des concerts de Noël et de Pâques à deux différents ministères où elle invite des musiciens adventistes. Les concerts se jouent à guichets fermés dans les salles de concert d’une capacité de 200 personnes. Oksana s’assure que chaque spectateur reçoive un cadeau – une Bible. Au cours de l’interview télévisée, Oksana affirme qu’une foi non partagée se réduit à un simple formalisme. « Quand on achète une nouvelle machine à laver, un poste de télévision, ou tout appareil qui facilite le travail, qui ajoute au confort de la vie ou permet d’économiser, on en parle tout de suite à ses voisin et à ses amis, n’est-ce pas ? Combien plus important est-il de parler à ceux qui n’ont pas encore découvert la lumière du Dieu que nous, croyants, avons trouvé ! » Oksana prépare aussi ce qu’elle appelle un « cadeau spirituel », soit un sac-cadeau contenant une Bible, des études bibliques préaffranchies, et un DVD d’elle et de son frère prêchant à une église adventiste. Elle offre ces sacs-cadeaux à de hauts dirigeants russes lors de leurs anniversaires et des fêtes religieuses, à des hommes d’État étrangers, et même à des agents de bord pendant ses voyages d’affaires. Satan prend bonne note de ces choses. L’une des épreuves les plus terribles survient quelques jours à peine après la diffusion de l’interview télévisée de 3ABN : un journal l’accuse de passer davantage de temps à promouvoir l’adventisme qu’à travailler pour le gouvernement. « Selon des sources du ministère des Finances, des réunions de prière, des séminaires religieux et des études bibliques se tiennent toutes les semaines dans le bureau d’Oksana Sergiyenko, rapporte le journal Vek. « Entre ces activités, s’il leur reste du temps, les dirigeants du ministère travaillent sur la planification budgétaire », ajoute-t-il. Le journal insinue – noire accusation – qu’Oksana est une espionne payée par les Américains dans le but de nuire aux intérêts de la Russie. Repris par d’autres médias, l’article déchaîne une tempête dans un pays où l’Église orthodoxe russe est la religion principale et où les protestants, y compris les adventistes, sont

De gauche à droite : ÉTUDIANTE : Oksana (au centre) pose avec deux camarades de classe à l’Institut d’enseignement supérieur en Ouzbékistan où, en 1996, elle a obtenu son premier diplôme en économie. DE PRÉCIEUX SOUVENIRS : Oksana, alors sousministre des Finances, et sa mère, Larisa.

considérés comme membres d’une secte. Les législateurs du Parlement russe demandent alors au Bureau du Procureur général de faire enquête. On passe toutes les facettes de sa vie au peigne fin : travail, enfance, études, famille, amis, appartenance religieuse. Mais les agents chargés de l’enquête ne trouvent aucune faute, aucun indice de méfaits. Les résultats de l’enquête font, en quelque sorte, écho au rapport des satrapes du gouvernement à l’époque du prophète Daniel, lesquels cherchaient quelque motif d’accusation contre lui : « Mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune erreur, parce qu’il était fidèle, et qu’on ne trouvait chez lui ni négligence, ni erreur. » (Dn 6.4) Les procureurs se rendent compte qu’Oksana est fidèle à Dieu, et que, par conséquent, elle est encore plus fidèle à son pays. Ils sont forcés d’admettre que la Russie a besoin d’elle comme économiste de haut niveau. L’enquête est terminée. Oksana conserve son travail. Entre-temps, elle poursuit ses efforts d’évangélisation. Les imprimés qu’elle préfère partager, c’est Hidden Treasure (Trésor caché), un journal adventiste qu’elle distribue dans les immeubles d’appartements presque tous les dimanches, et ce, pendant huit ans. Le tirage de ce journal passe de 300 000 exemplaires par mois au début de 2010 à 1,7 million un an plus tard, une hausse stupéfiante attribuable en grande partie à son exemple.


« Ta guérison germera promptement ; ta justice marchera devant toi, et la gloire de l’Éternel sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras, et l’Éternel répondra ; tu crieras, et il dira : Me voici ! » (Es 58.8,9) En juin 2011, Oksana, affaiblie par un cancer, est admise à l’hôpital. Toujours aussi passionnée pour l’évangélisation, elle commande immédiatement des Bibles pour tous les autres patients. La douleur s’intensifie de plus en plus. Oksana est consciente qu’elle ne s’en tirera pas. Le 29 août, tandis que sa mère quitte son chevet pour la dernière fois, elle lui murmure : « Maman, je t’aime beaucoup. » Le dernier passage qu’elle lit, c’est Psaumes 31.15-17 : « Mes destinées sont dans ta main ; arrache-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs ! Fais briller ta face sur ton serviteur, sauve-moi par ta bienveillance ! Éternel, que je ne sois pas dans la honte quand je t’invoque. Que les méchants soient dans la honte, qu’ils descendent en silence au séjour des morts ! » Svetlana, la femme d’Alexei, s’arrête à l’hôpital cette nuit-là. Les deux femmes prient ensemble. Oksana termine en disant :

« Jésus, prends-moi. » Et alors, elle ferme les yeux pour la dernière fois. Quelques semaines plus tard, sa mère me reçoit chez elle à bras ouverts. Elle avoue ne pas comprendre pourquoi sa fille est morte. « C’était sa première maladie, et elle l’a emportée. » Mais c’est peut-être par sa mort qu’Oksana a la plus grande occasion de témoigner de Dieu. Étant une femme d’État, elle aura droit à des obsèques nationales. Selon l’une de ses dernières volontés, son pasteur sera le célébrant. Alexei, cependant, subit une pression terrible quand il organise les funérailles en deux parties : 30 minutes pour le service adventiste et 30 minutes pour le service gouvernemental. Des dirigeants anonymes du gouvernement lui téléphonent à la dernière minute pour l’avertir de ne pas se servir de la mort de sa sœur pour promouvoir l’adventisme. Ils sont catégoriques : aucun homme d’État n’assistera aux funérailles en présence d’adventistes. Alexei ne bronche pas. Le jour des funérailles, la plupart des hommes d’État se tiennent à l’écart. Mais plusieurs chefs du gouvernement se joignent aux dirigeants du ministère des Finances, et, après avoir écouté le service adventiste d’une demi-heure, ils utilisent leurs 30 minutes pour faire un éloge sincère d’Oksana – et de son amour pour Dieu. « L’amour nous a quitté », dit l’un. « Sa foi en Dieu l’aidait dans son travail et stimulait le nôtre », renchérit un autre. « Il est triste qu’elle nous ait dit adieu à 37 ans. C’est si jeune ! s’écrie un troisième. Mais son Jésus est mort encore plus jeune, à 33 ans. » L’un d’entre eux la compare à une étoile filante. « Elle a brillé avec force, puis elle est partie. » Les adventistes présents sont profondément remués par ces témoignages. « Quand j’ai entendu ces magnifiques paroles aux funérailles, j’ai désiré qu’un jour, on puisse dire la même chose de moi », dit Vasiliy Stolyar, vice-président de la Division euro-asiatique. Ainsi, même à ses funérailles, le nom de Dieu est glorifié. Et il peut l’être encore dans la vie de tout adventiste qui travaille dur, qui sert fidèlement son Dieu et son pays. Glorifier le nom de Dieu, tel était le désir suprême d’Oksana. ■

« Si tu offres à l’affamé ce que tu désires toi-même, si tu rassasies l’appétit de l’indigent, ta lumière se lèvera sur les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi. » (Es 58.10)

Andrew McChesney est journaliste. Il habite en Russie.

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C R O Y A N C E S

F O N D A M E N T A L E S

Cintia Paseggi

NUMÉRO 23

pour és N communiquer Le dessein parfait de Dieu pour les familles

J

e n’oublierai jamais ce moment-là. Trois heures plus tôt, j’avais mis au monde mon premier-né. Maintenant, l’infirmière entrait dans la chambre pour la première fois avec mon bébé. Il pleurait, mais au son de ma voix, il s’est tu immédiatement, avant même que je ne le touche. Je venais de vivre l’un des moments les plus sublimes de ma vie – le commencement d’une nouvelle relation avec un être humain dont le bien-être, la sécurité et la protection dépendaient totalement d’un autre être humain : sa mère. Sans m’en rendre compte, j’entrais dans une nouvelle dimension du mariage et de la famille. Une croyance comme nulle autre Typiquement, on ne considère pas l’institution de la famille comme une croyance fondamentale parce que c’est quelque chose que nous vivons au quotidien. Nous en faisons partie, n’est-ce pas, et de ce fait, nous n’y pensons généralement pas en tant que doctrine essentielle. Cependant, les adventistes reconnaissent que le « mariage a été institué par Dieu en Éden. Jésus a déclaré qu’il s’agit d’une union à vie entre un homme et une femme. » Nous affirmons aussi que « Dieu bénit la famille et désire que ses membres se prêtent mutuellement assistance en vue d’atteindre une pleine maturité. » En outre, nous croyons que le « resserrement des liens familiaux est l’un des signes distinctifs du dernier message évangélique1. » Tandis que nous approchons des dernières scènes de la grande controverse, nous devrions nous battre pour un tel resserrement, l’entretenir et le souligner. D’accord, mais, comment ? Une ressource comme nulle autre En 1950, l’Organisation mondiale de la santé a demandé au psychiatre anglais John Bowlby d’étudier la santé mentale des enfants sans-abri de l’Europe de l’après-guerre. Dans son rapport, il a noté que pour qu’un bébé ou un petit enfant jouisse

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d’une bonne santé mentale, il est essentiel qu’il fasse « l’expérience d’une relation chaleureuse, étroite et continue avec sa mère (ou avec un substitut maternel permanent) dans laquelle tous deux tirent satisfaction et bonheur2. » Avec le temps, John Bowlby a appelé ce lien « attachement parent-enfant »3. Tout être humain a été créé par Dieu pour chercher spontanément une assise solide chez sa mère ou son substitut, surtout en période de détresse. C’est grâce à une telle assise qu’une personne peut développer suffisamment de confiance pour sortir et explorer le monde. Le lien parent-enfant est affectif et social ; il prend du temps à construire et dure toute la vie4. Quand un bébé voit le jour, ses besoins sont principalement physiques. Cependant, ce bébé les interprète comme étant aussi psychologiques. Quand Maman et Papa le nourrissent, le réchauffent et le protègent, il se sent en sécurité. Si ces besoins sont constamment satisfaits, il apprend avec le temps – habituellement pendant les premières années de sa vie – à faire confiance aux autres. En outre, il apprend à avoir confiance en lui, car il se rend compte qu’il donne les signaux appropriés pour manifester ses besoins. Entouré et dorloté par ses parents, le bébé commence à ressentir sa valeur. Quelqu’un prend le temps de s’occuper de moi, donc, je dois avoir de la valeur. Par conséquent, son estime de lui-même se développe. En même temps, il commence à estimer ou à valoriser la personne qui prend soin de lui. Quand l’enfant reçoit des soins dans ces situations d’intimité significative, il apprend à communiquer de façon appropriée avec son parent (ou substitut de parent), et se prépare ainsi pour ses relations intimes ultérieures. Une autre dimension importante de l’attachement, c’est celle du contrôle et de la façon de l’exercer adéquatement. Quand les besoins du bébé sont satisfaits normalement, celui-ci apprend à contrôler son environnement immédiat – lui-même et les autres – de façon saine5.


Un dessein comme nul autre C’est là le dessein parfait de Dieu pour les jeunes enfants, dessein conçu pour qu’ils développent un attachement solide avec la personne qui prend soin d’eux – habituellement la mère ou le père, selon le plan originel de Dieu. Au fur et à mesure de sa croissance, l’enfant commence à étendre aux autres son attachement – ou liens affectifs profonds – qu’il s’agisse de parents, de camarades ou de professeurs. À l’adolescence ou au début de l’âge adulte, ce lien d’attachement s’oriente de plus en plus vers le sexe opposé. Quand, en tant que parents, nous suivons le plan de Dieu pour aimer nos enfants et en prendre soin, nous préparons ceux-ci à devenir des adultes responsables, fiables, capables de choisir selon des critères valables. Ils seront stables, auront confiance en eux-mêmes et feront confiance aux autres. Ils sauront établir des relations appropriées et exercer un contrôle adéquat tant sur eux-mêmes que sur leur environnement. Il est très probable que les jeunes dotés d’un attachement solide choisiront leurs partenaires de vie avec sagesse parce qu’ils ont les outils nécessaires pour le faire. Au sein d’un mariage heureux et solide, il y a de fortes chances que la famille soit saine, que les enfants soient bien élevés et capables d’un attachement solide. Et la boucle est bouclée. Suivre son dessein Le dessein parfait de Dieu en vue de l’épanouissement de la famille se fonde sur les relations interpersonnelles et la communication, Dieu étant lui-même un être relationnel cherchant à communiquer avec ses enfants. Il dit : « Comme une mère qui console son enfant, moi aussi, je vous consolerai. » (Es 66.13) « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous. » (Jn 14.18) À maintes reprises, les auteurs bibliques nous rappellent que le secret d’une relation fructueuse avec Dieu repose sur la proximité

et l’attachement (voir, par exemple, Jc 4.8 ; He 4.16), et que même notre attachement le plus fondamental procède de lui (voir Ps 22.9). Nous avons été créés à l’image même de Dieu (Gn 1.26), ce qui comprend le besoin essentiel de se lier, de communiquer, d’abord avec nos parents (ou substituts de parents), puis avec nos camarades, la famille élargie, et nos amis. Ces liens ne peuvent pas toujours être expliqués : « Un lien mystérieux unit les cœurs des hommes », écrit Ellen White6. Mais alors même que nous nous efforçons d’identifier chaque composante du modèle divin, Dieu nous demande de suivre son idéal. Dans ce contexte, un lien solide d’attachement sera le meilleur legs que les parents puissent laisser à leurs enfants : un legs qui tisse la vie d’une personne, qui transcende frontières et cultures. Le dessein divin est parfait. Il n’en tient qu’à vous et moi de demander à Dieu son aide pour l’exécuter tel que conçu à l’origine (Ps 25.4). ■ 1 Voir

la Croyance fondamentale dans l’encadré. (C’est nous qui soulignons.) Bowlby, Maternal Care and Mental Health, Organisation mondiale de la santé, Genève, 1951, p. 11. 3 Voir John Bowlby, A Secure Base: Parent-Child Attachment and Healthy Human Development, Routledge, Londres, 1988. 4 Voir Graham Music, Nurturing Natures: Attachment and Children’s Emotional, Sociocultural and Brain Development, Psychology Press, Hove, Eng., 2011. 5 Voir Laurie Anne Pearlman, Trauma and Attachment Belief Scale Manual, Western Psychological Services, Los Angeles, 2003. 6 Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, p. 632. 2 John

Mariageet famille

Le mariage a été institué par Dieu en Éden. Jésus a déclaré qu’il s’agit d’une union à vie entre un homme et une femme, union caractérisée par un climat d’amour. Aux yeux du chrétien, les vœux du mariage l’engagent aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis de son conjoint et ne devraient être échangés qu’entre des personnes qui partagent la même foi. L’amour, l’estime, la responsabilité et le respect mutuels constituent la trame des liens conjugaux qui ont à refléter l’amour, la sainteté, l’intimité et la

Cintia Paseggi est l’heureuse mère de deux jeunes garçons. Elle a travaillé en Argentine à titre de conseillère pour les étudiants au niveau supérieur, et en tant que psychologue. Elle habite maintenant à Ottawa, en Ontario, au Canada.

permanence des liens unissant le Christ à son Église. Concernant le divorce, Jésus a enseigné que la personne qui – sauf pour impudicité – se sépare de son conjoint et en épouse un autre commet un adultère. Bien que certaines relations familiales puissent ne pas atteindre l’idéal, les époux qui se dévouent l’un à l’autre en Christ peuvent néanmoins réaliser leur unité d’amour grâce à la direction du Saint-Esprit et au ministère de l’Église. Dieu bénit la famille et désire que ses membres se prêtent

mutuellement assistance en vue d’atteindre une pleine maturité. Les parents doivent élever leurs enfants de manière qu’ils aiment le Seigneur et lui obéissent. Par la parole et par l’exemple, ils leur enseignent que le Christ est un maître aimant, bienveillant et attentif à nos besoins, qui souhaite les voir devenir membres de son corps et appartenir à la famille de Dieu. Le resserrement des liens familiaux est l’un des signes distinctifs du dernier message évangélique. (Gn 2.18-25 ; Mt 19.3-9 ; Jn 2.1-11 ; 2 Co 6.14 ; Ep 5.21-23 ; Mt 5.31, 32 ; Mc 10.11, 12 ; Lc 16.18 ; 1 Co 7.10, 11 ; Ex 20.12 ; Ep 6.1-4 ; Dt 6.5-9 ; Pr 22.6 ; Ml 4.5, 6)

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E S P R I T

D E

P R O P H É T I E

Dieu

Où est quand on a de

lui ?

besoin

John Skrzypaszek

terrible et interminable. « Au cours des quatre derniers mois de souffrance et d’infirmité, j’ai constamment supplié Dieu de m’aider2. » L’intensité de sa lutte était épouvantable. « Il me semblait que mon corps était broyé. […] Je n’arrivais à bouger mes membres qu’au prix de grands efforts. Je ne savais pas où j’étais3. » « La nuit dernière, je n’ai pour ainsi dire pas dormi4. » « La nuit a été longue et éprouvante. De 22 h 30 à 2 h 30, je n’ai pu trouver le sommeil en raison de douleurs nerveuses5. »

Ellen White et la souffrance

D

es nombreux chapitres édifiants du livre Jésus-Christ, un classique d’Ellen White sur la vie de Jésus, celui intitulé « Lazare, sors ! » est particulièrement fascinant et enrichissant. Les réflexions spirituelles qui s’en dégagent semblent émerger des profondeurs d’un auteur qui a souffert d’une détresse émotionnelle intense au point de perdre tout intérêt. En de telles circonstances, combien l’âme soupire après la présence, les directives et la guérison divines ! Le cœur s’élève alors au-dessus des circonstances inexplicables dans l’espoir d’entendre ces mots de réconfort : « Ne t’inquiète pas, je suis maître de la situation. »

DES IMAGES HISTORIQUES : Ici, la seule photo connue d’Ellen White lors de son séjour en Australie (prise en 1899), de même que la page du 14 juillet 1892 de son journal intime.

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Affronter l’adversité En 1892, peu après son arrivée en Australie, Ellen White poursuivit la rédaction de son ouvrage principal portant sur la vie du Christ. Le 14 juillet, elle écrivit dans son journal intime : « J’écris maintenant sur la vie du Christ. Je sais que l’ennemi fera tout en son pouvoir pour m’en empêcher, mais je ne quitterai pas Jésus d’une semelle, car c’est de lui dont je dépends1. » Dès le début de son séjour en Australie, Ellen fut affligée d’un mal

« La nuit dernière, j’étais tourmentée, je me demandais que faire pour soulager mes nerfs et mes muscles douloureux6. » Des moments tels que ceux-ci ont de quoi rendre perplexe et soulever des questions. Ellen White ne fut pas exempte de telles expériences. « Je ne comprends pas pourquoi je suis allongée ainsi, incapable de travailler pour le Seigneur7. » « J’avais espéré que ma captivité prendrait fin immédiatement ; mon jugement borné me faisait estimer qu’ainsi Dieu serait glorifié8. » « Je désire plus que tout présenter à notre peuple le message que le Seigneur m’a donné, à savoir que le Christ nous a fait siens, qu’il nous a rachetés à un prix au-delà de toute mesure9. » « Quand je prie avec ferveur pour mon rétablissement, et qu’il me semble que le Seigneur ne répond pas, mon courage m’abandonne presque10. » « Lorsque le mal qui m’afflige depuis plusieurs mois m’a surprise, j’ai été étonnée de voir qu’il n’était pas écarté immédiatement en réponse à la prière11. » Dieu nous entoure de ses bras éternels En examinant les notes du journal intime d’Ellen White, de même que ses lettres et manuscrits, je n’ai pu m’empêcher moi aussi de me dire : Eh bien, où est Dieu quand on a besoin de lui ? C O U R T O I S I E

D U

E L L E N

G .

W H I T E

E S TAT E


Comment tenir le coup quand l’adversité frappe ? Remarquons dans ce contexte qu’Ellen, en proie à des luttes terribles, se réfugia dans les promesses divines. L’histoire de Lazare faisait particulièrement l’objet de ses réflexions. « Ces derniers temps, j’ai beaucoup réfléchi à Marthe et à Marie, et à leur expérience à l’heure de la mort et de la résurrection de Lazare12. » Cependant, même si la Bible était la source de sa force, ses réflexions trahissent une tension entre sa confiance en Dieu et ses attentes. Elle écrit : « Quand Lazare tomba malade, elles firent parvenir à Jésus ce message : “Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.” [Jn 11.3] Elles s’en tinrent à ces paroles, jugeant inutile de signaler l’urgence de la situation. Elles étaient convaincues que leur Ami bien-aimé viendrait immédiatement et guérirait leur frère13. » Mais les deux sœurs furent déçues dans leur attente. Et Ellen White aussi. Elle écrit : « Le cœur lourd, les sœurs préparèrent le corps de Lazare pour son enterrement, tout en attendant anxieusement le Christ. Il leur tardait de le voir, et d’entendre ses paroles de réconfort14. » Je crois qu’à travers sa façon de décrire l’impatience fébrile de Marthe et de Marie, Ellen White laissait transparaître ses propres luttes avec la souffrance, et son désir éperdu d’être guérie. « Le Christ savait que leur foi au Rédempteur serait soumise à une rude épreuve au moment où elles verraient leur frère mort. Mais il savait aussi que, grâce à la lutte qu’elles devraient soutenir, leur foi resplendirait d’un éclat plus vif15. » Il n’est pas étonnant que ses réflexions soient si authentiques, si convaincantes : « Pour tous ceux qui s’efforcent de saisir la main de Dieu, afin d’être dirigés par lui, le moment du découragement le plus grand est celui-là même où le secours divin se trouve le plus près16. » Au cœur même de ses propres luttes, Ellen White exprima son espérance avec passion et conviction : « Je ne suis ni abattue, ni troublée. Je me réjouis et j’espère en Dieu. Je sais qu’il m’accordera

la force dont j’ai besoin. Je ne suis pas exempte des épreuves et des tentations ; cependant, j’ai l’assurance que Dieu est capable de me garder17. » Sa foi et sa patience reçurent leur récompense : le soutien de la grâce divine. « Ainsi, je suis consolée pendant les heures longues et pénibles de la nuit18. » Ses promesses nous garantissent sa présence Faute d’espace, nous ne pouvons nous livrer ici à un examen exhaustif de tous les passages qui traitent de la maladie d’Ellen White lors de son arrivée en Australie. Toutefois, retenons ceux-ci : « Je ne comprends pas pourquoi je suis couchée ici, incapable de travailler pour le Seigneur ; mais Dieu comprend, et cela me suffit19. » « Je trouve ma consolation dans l’assurance que bien que je souffre de façon chronique, Dieu ne m’oublie pas. Je mets ma confiance en celui qui est trop sage pour se tromper et trop bon pour me faire du mal. Il me rendra la santé. Je proclamerai encore ses louanges devant la congrégation des saints. Je suis bien déterminée à lutter contre le découragement et la tristesse20. » Pour Ellen White, la vérité sur Dieu allait au-delà de la théorie. Sa compréhension de Dieu se développait progressivement. Sa connaissance de celui-ci se fondait sur l’expérience, c’est-à-dire sur sa foi en ses promesses infaillibles. Elle savait, tant en pratique qu’en théorie, que Jésus est le « Régénérateur, celui qui seul peut mettre en lumière la vie et l’immortalité21 ». « La maladie et la souffrance peuvent mettre notre patience et notre foi à rude épreuve, mais la lumière de la présence divine nous éclaire. Par conséquent, cachons notre moi derrière Jésus22. » « Parlez de courage à l’Église23. » Au terme de sa maladie éprouvante en Australie, Ellen White écrivit une lettre aux dirigeants de la Conférence générale. « Dès les premières semaines de mon affliction, je n’ai jamais remis en question ma mission dans ce champ éloigné. Je dirais même que mes souf-

frances ont contribué à augmenter ma confiance dans le plan de mon Père céleste. S’il m’est impossible actuellement de discerner les voies de Dieu, j’ai cependant l’assurance qu’une telle affliction entre dans son plan. C’est pourquoi je me réjouis et me sens tout à fait sereine24. » Comment peut-on exprimer un tel courage au sein de la détresse ? La réponse jaillit de la bouche d’une personne qui connaissait Dieu personnellement : « Quand il me semblait impossible d’endurer la douleur, quand je ne pouvais trouver le sommeil, j’ai regardé à Jésus par la foi, et sa douce présence a dissipé les ténèbres […] La chambre même fut illuminée de sa divine présence25. » La profondeur de l’intégrité spirituelle d’Ellen White incite l’Église qu’elle aimait à faire face aux réalités de la vie avec une confiance implicite en Dieu. ■ 1 Ellen G. White Diary, 14 juillet 1892, dans Ellen G. White, Manuscript Releases, Ellen G. White Estate, Silver Spring, Md., 1993, vol. 21, p. 125. 2 Diary, 22 avril 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 109. 3 Diary, 10 mai 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 110. 4 Diary, 22 mai 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 111. 5 Diary, 15 juin 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 112. 6 Diary, 19 juin 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 114. 7 Diary, 22 avril 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 109. 8 Messages choisis, vol. 2, p. 269. 9 Diary, 20 juin 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 115. 10 Diary, 10 juillet 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 123. 11 Messages choisis, vol. 2, p. 275. 12 Diary, 22 avril 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 109. 13 Ibid. 14 Ibid. 15 Jésus-Christ, p. 524. 16 Ibid. 17 Ellen White à S. N. Haskell, 17 juillet 1892. 18 Ibid. 19 Diary, 22 avril 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 109. (C’est nous qui soulignons.) 20 Diary, 9 mai 1892, dans Manuscript Releases, vol. 21, p. 109, 110. 21 Jésus-Christ, p. 524. 22 Ellen White à Haskell, le 17 juillet 1892, dans Manuscript Releases, Ellen G. White Estate, Silver Spring, Md., 1990, vol. 2, p. 37. 23 Ellen G. White, dans Signs of the Times, 2 octobre 1892. 24 Ellen G. White lettre 2d, 23 décembre 1892, dans General Conference Daily Bulletin, 27 février 1893. 25 Ibid.

John Skrzypaszek est le directeur du Centre de recherche adventiste Ellen White à l’Institut d’enseignement supérieur d’Avondale à Cooranbong, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Janvier 2012 | Adventist World

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P A T R I M O I N E

O

n l’appelait « Magaqa », ce qui signifie « celui qui rampe », parce que depuis sa naissance jusqu’à sa mort, il n’a jamais pu marcher normalement. Il se déplaçait à l’aide de ses mains et de ses genoux. Et cependant, dans toute l’histoire de l’adventisme au Zimbabwe, peu de personnes n’imposent davantage de respect et d’appréciation que Judas Singazi Bhebe. Jamais, pendant ses 45 années de service pour Dieu et pour l’Église adventiste, il n’a permis à son handicap physique de le décourager. Voici donc l’histoire de Judas, une histoire qui devrait stimuler tous ceux qui sont aux prises avec des handicaps physiques débilitants.

Zebron Ncube

Africain,

infirme, et mıssıonnaıre

Ci-dessus : Youth’s Instructor, 1944

La trempe d’un héros

Son enfance Le 1er mai 1901 à Sikombingo, Judas Singazi Bhebe voit le jour, soit huit ans après l’entrée de l’adventisme en Rhodésie du Sud (le Zimbabwe depuis 1979), un pays de l’Afrique australe. Il passe sa petite enfance dans la Réserve Lower Gwelo1, dans la province des Midlands. Comme la plupart des Africains ne connaissent pas les fauteuils roulants ou n’ont pas les moyens de s’en payer un, Judas doit se contenter de coussinets pour ses genoux et ses mains. Il apprend à lire avant même d’aller à l’école avec le livre Cetshwayo, lequel raconte l’histoire d’un frère de Shaka, le célèbre roi zoulou du Zimbabwe. Impressionné par ses talents, on lui conseille d’aller s’instruire à la mission adventiste de Lower Gwelo. Mais au lieu de s’y inscrire comme étudiant, Judas demande le baptême au responsable de la mission, le pasteur John N. de Beer, lequel le baptise le 3 décembre 1921. Études et service Deux ans plus tard, soit en novembre 1923, l’école de Sikombingo ouvre ses portes. Judas y étudie pendant trois ans sous la tutelle de Paul M. Moyo et de Sihlabo Ncube,

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deux des premiers professeurs originaires du Zimbabwe. Puis, Sihlabo Ncube et F. Burton Jewel, un missionnaire en charge du district, invitent Judas à devenir prof à cette même école. Il y enseigne de 1927 à 1930. En 1931, il travaille six mois à la mission, puis on l’envoie à la mission Solusi pour y suivre une formation de professeur-évangéliste – une condition pour devenir pasteur. Plus tard, nombre de ses camarades de classe contribueront eux aussi de façon significative au développement de l’œuvre éducative et pastorale au Zimbabwe. Si leurs noms ne sont pas connus, leurs œuvres, elles, les suivent2. Historiquement, l’adventisme au Zimbabwe relevait des professeurs et des écoles. Les premières stations de mission mettaient l’emphase sur l’éducation. Les missionnaires ont développé l’Église et atteint les collectivités grâce à leur travail dans les écoles. Malgré son handicap physique, le pasteur Bhebe s’est aussi inscrit dans cette tradition. Mais revenons à son histoire. À la fin de sa formation en 1934, Judas tient des campagnes d’évangélisation à Mayembe, à quelques kilomètres à l’ouest de Solusi. Le pasteur R. Mote, responsable de l’œuvre en Rodhésie du Nord (aujourd’hui la


Zambie), l’appelle alors à se rendre à Monze, dans le sud, où l’Université adventiste de la Zambie se trouve aujourd’hui. Là, il enseigne aux Ndébélés pendant quatre ans et apprend à parler le tonga. En 1939, on le transfère à Ndlola, dans le nord, pour enseigner à la mission de Musofu. Au cours de ses années de service à cette mission, il épouse Esther Velaphi Moyo, une charmante jeune femme qu’il y a rencontrée. En juin 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il retourne à Lower Gwelo (la mission de Somabula), en Rhodésie du Sud (Zimbabwe) comme prof et précepteur. Au cours des années suivantes, Judas sert dans différentes écoles : Shagari (1946-1949), Lower Gwelo (1950-1951), et Jonkola (1952). De 1953 à 1955, il exerce son pastorat à l’église Mtapa, dans la ville de Gweru, et entreprend la construction d’une église. Ses bonnes relations avec les fonctionnaires lui permettent de solliciter un don pour ce projet auprès du ministère de l’Éducation, à Harare. Il reçoit 100 $ – une somme rondelette à cette époque. De 1955 à 1959, Judas reprend le collier pastoral à Lower Gwelo, en remplacement de Simeon B. Dube. En 1957, les pasteurs Ralph S. Watts, président de la Division de l’Afrique australe, Edward Trumper, secrétaire-trésorier de la Mission de la Rhodésie du Sud, et Simeon B. Dube, lequel deviendra plus tard le premier président africain de l’œuvre adventiste de la Rhodésie du Sud d’alors, ont le bonheur de le consacrer au ministère pastoral. En 1960, alors qu’il exerce son pastorat, on l’appelle au

difficiles ? N’oublions pas que ces missionnaires ne disposaient d’aucune des commodités dont la plupart d’entre nous jouissent aujourd’hui : voiture, téléphone, électricité, Internet, etc. En 1927, lorsque le pasteur Bhebe avait commencé à enseigner, l’Église adventiste au Zimbabwe comptait un peu plus de 1 500 membres. Aujourd’hui, l’effectif se chiffre à plus de 600 000 membres pour une population de 12 millions d’habitants ! Ce sont des pionniers tels que Judas Bhebe qui, malgré leurs infirmités, ont préparé le terrain pour une œuvre missionnaire agressive. Lors d’une semaine de prière à l’Institut d’enseignement supérieur de Solusi, j’ai eu le privilège de voir Judas et de l’entendre prêcher. Pour être visible depuis la chaire, il a « assis » ses genoux sur une chaise. Il s’est adressé directement à son auditoire en bon anglais, et ce, sans aucune note. Parfois, il posait son coude sur la chaire et plaçait sa main sous son menton – un signe culturel traduisant la confiance, la sincérité, et la compassion. Dans une interview avant sa mort, Judas m’a raconté un incident survenu à Gweru. Alors qu’il marchait sur ses genoux et ses mains sur le trottoir de la rue principale, il a vu un homme maudissant et harcelant son serviteur qui poussait son fauteuil roulant. Abasourdi, Judas s’est assis sur le trottoir et s’est adressé à l’homme en question : « Eh, l’ami, pourquoi harcelez-vous celui qui vous aide ? Regardez-moi ! Je marche sur mes genoux et je n’ai personne pour me pousser ! » Puis il s’est

Judas s’était écrié à travers ses larmes : « Seigneur, ce n’est pas ma faute si je suis infirme ! » siège de la mission de Gweru à titre de traducteur. Cette nouvelle responsabilité lui attire un auditoire plus vaste au sein de l’Église. Grâce à cette promotion, il obtient un tricycle qu’il peut conduire avec ses mains. Désormais, il ne rampe que pour entrer dans les bâtiments. Bien que l’heure de la retraite sonne en 1966, Judas continue de travailler jusqu’en 1972, année où il prend véritablement sa retraite. Au nombre des collègues de Judas, il y a Jackson Ncube, au service de Dieu pendant de nombreuses années malgré ses jambes infirmes en raison de la polio ; Isaac Xhiba, premier Africain à assister à une session de la Conférence générale en tant que délégué ; et Moses Donga, l’un de ses grands mentors. Quand il avait pris contact avec Moses Donga en 1930, Judas s’était écrié à travers ses larmes : « Seigneur, ce n’est pas ma faute si je suis infirme ! » Dans son découragement, il avait demandé à Moses de l’envoyer à l’école Ngigeni, dans le secteur de Zhombe. Mais le Seigneur l’a plutôt réorienté vers la mission de Solusi pour qu’il soit formé en tant que professeur-évangéliste. Des contributions inestimables Quand on parle de l’œuvre missionnaire à ses débuts, comment ne pas mentionner les missionnaires indigènes, hommes et femmes, qui se sont rendus dans les lieux les plus

tourné vers le serviteur : « Laisse-le tout seul, on va bien voir comment il se débrouille sans toi ! » À cette époque de colonisation, ce genre de confrontation était absolument impensable. Cet incident montre de quelle trempe était Judas ! Jamais il n’a permis à son handicap de le démoraliser ni d’entraver les desseins de Dieu à son égard. Il a voyagé et travaillé énormément sans s’inquiéter de son infirmité. Son ministère d’enseignement et de prédication constitue un legs pour l’éducation adventiste et l’Église, et incite celle-ci à préparer l’humanité au retour de Jésus. Nous devons bien cela à Judas et à tous nos courageux pionniers. ■ 1 Gwelo

porte aujourd’hui le nom de Gweru. les contributeurs largement méconnus de cette période, mentionnons Kaiser Mlalazi, Bafanana Sithole, Lewis Nikane Sibanda, Naomi Mbuyisa (Mme Mackenzie Nkomo), Dickson Dumba, Isaac Gurure, et P. J. Ngono. 2 Parmi

Zebron Ncube est pasteur senior de l’église

adventiste de Highland Avenue, à Benton Harbor, au Michigan (États-Unis). Peggie, sa femme, et lui ont deux filles, Lindile et Nozipho, et un fils, Nhlalo.

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L A

B I B L E

R É P O N D

Des

feuilles porteuses de

Dans quel sens les feuilles de l’arbre de vie d’Apocalypse 22.2 sont-elles utilisées pour la guérison des nations ?

Puisque le verset auquel vous vous référez décrit la vie dans la nouvelle Jérusalem, j’assume que ce qui vous préoccupe, c’est le besoin de guérison sur la nouvelle terre. En vérité, le texte biblique ne répond pas directement à votre question. Ainsi, dans notre quête d’une réponse, s’il en existe une, il nous faut examiner d’autres textes et tirer certaines conclusions. Mais tout d’abord, jetons un coup d’œil sur le terme « feuilles » dans la Bible. 1. Les feuilles dans les Écritures. Dans la Bible, les feuilles ont des connotations négatives et positives. Un arbre aux feuilles vertes exprime la beauté et la fertilité ; un arbre dont les feuilles flétrissent signale qu’il est mort ou stérile. Le dépérissement des feuilles représente l’œuvre funeste du péché sur la flore, de même que sur le peuple de Dieu (Es 1.30 ; Jr 8.13). Les feuilles vertes sont un symbole de prospérité, de renouvellement de la vie (Pr 11.28 ; Ps 1.3), et même d’espérance (Gn 8.11). Un arbre magnifique au feuillage abondant était un symbole de fertilité et jouait un rôle important dans la religion des Cananéens (1 R 14.23 ; Ez 6.14). Bien que le péché eût endommagé les arbres, ceux-ci demeuraient toujours utiles. Dans certains cas, les feuilles comportaient des vertus thérapeutiques – par exemple, on utilisait les feuilles du sycomore pour panser les blessures. 2. D’autres passages bibliques. Dans l’Apocalypse, la nouvelle Jérusalem est décrite comme un jardin bien arrosé et doté d’une flore magnifique (Ap 22.1-3). Cette image d’un jardin ramène le lecteur au jardin d’Éden. Dans les deux cas, il y a abondance d’eau et l’arbre de vie (Ap 22.1,2 ; Gn 2.9-11). En Éden, l’arbre de vie est clairement associé avec la perpétuité de la vie humaine (Gn 3.22). Après la chute, les humains se virent interdire l’accès à l’arbre de vie. Celui-ci n’était pas un symbole de guérison. C’est dans Ézéchiel 47.1-12 que l’on trouve la relation entre les arbres, les feuilles et la guérison. Le prophète vit un petit ruisseau couler de dessous le seuil du temple vers l’est, puis vers le sud. Le ruisseau devint un torrent profond dont les eaux atteignirent la mer Morte et lui apportèrent la vie (v. 8,9). Sur les rives du torrent, il y avait beaucoup d’arbres :

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guérison

« Le long du torrent, sur chacune de ses rives, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers dont le feuillage restera toujours vert […]. Chaque mois ils porteront de nouveaux fruits […] leurs feuilles serviront de remèdes. » (v. 12, SEM) Dans Ézéchiel et dans l’Apocalypse, le torrent coule depuis le temple de Dieu et les feuilles des arbres procurent la guérison. Dans Ézéchiel, il y a de nombreux arbres – mais aucun arbre de vie ; dans l’Apocalypse, il semble n’y avoir qu’un seul arbre situé sur les deux bords du fleuve. Dans les deux cas, le texte nous ramène à la condition première de la terre. Ézéchiel ne dit pas explicitement de quelle nature est la guérison apportée par les feuilles de l’arbre. 3. La guérison et la nouvelle Jérusalem. L’information que nous avons recueillie est utile mais ne répond pas clairement à votre question. Nous pouvons affirmer que dans la nouvelle Jérusalem, la nature retrouvera sa beauté et sa fertilité originelles ; les feuilles ne flétriront plus jamais. Quant à l’arbre de vie, le peuple de Dieu y aura accès désormais (Ap 2.7 ; 22.14), et ses feuilles serviront à « la guérison des nations ». (Ap 22.2) Cette guérison peut être associée avec ce qui est mentionné au verset suivant : « Il n’y aura plus de malédiction. » (v. 3, NBS) C’est là l’ultime guérison décrite plus spécifiquement dans Apocalypse 21.4 : « Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur. » La malédiction du péché ne sera plus ! Jésus-Christ, le vrai arbre de vie, guérira les humains et la nature. Si notre interprétation est juste, nous pouvons suggérer qu’une fois « admis à manger de l’arbre de vie dans l’Éden retrouvé, les rachetés croîtront (Ml 4.2) “à la mesure de la stature” de notre race en sa gloire première. Les derniers vestiges de la malédiction [seront] effacés. » (Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 699) En outre, la consommation des feuilles de l’arbre de vie pendant l’éternité pourrait aussi constituer – je spécule ici – un acte d’adoration qui commémore le fait que Jésus est l’auteur de notre guérison. Pourrions-nous qualifier ceci de médecine préventive ? ■

Angel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi l’Église pendant plusieurs décennies, et plus récemment à titre de directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.


A H M E D

É T U D E

A L- S H U K A I L I

B I B L I Q U E

Il y a de l’espoir Mark A. Finley

P

ushchino, située à deux heures de Moscou, était une ville fermée sous l’ère soviétique. Même les citoyens russes ne pouvaient y entrer sans une autorisation en bonne et due forme. Dans cette ville, des scientifiques se livraient à des recherches sur la guerre biologique et chimique, entre autres. Après la chute du mur de Berlin et du communisme, on m’a invité à donner trois conférences bibliques à ces scientifiques, au centre culturel de la ville. Ma dernière conférence traitait du retour de Jésus. Au cours de la période de questions, un thème est revenu constamment : « Y a-t-il de l’espoir pour nous ? Pour notre monde ? »

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Au-delà des ressources spirituelles que nous accorde le Saint-Esprit, quelle est la grande espérance de l’Église devant un avenir incertain ? Lisez Jean 14.1-3.

1 Dans leur quête d’espérance, vers quoi les gens se tournent-ils typiquement ?

Le Christ ne s’est pas contenté de venir une fois – il reviendra. Son retour constitue la seule espérance pour cette planète dévastée par la pauvreté, la pollution, la guerre, la maladie et la mort.

La Bible se spécialise dans l’espérance. C’est un livre d’espérance. L’apôtre Paul écrit : « Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. » (Rm 15.4)

6 Lisez 1 Jean 5.13. En plus d’attendre impatiemment le retour de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, quelle merveilleuse espérance avons-nous en Jésus et par Jésus ?

2

En quoi la Bible est-elle un livre d’espérance ?

Le mot « espérance » est mentionné plus de 125 fois dans la Bible. L’apôtre Paul l’utilisa 41 fois ; c’était l’un de ses mots favoris. Quel verset, histoire ou personnage biblique illustre pour vous le type d’espérance dont les chrétiens ont besoin de nos jours ?

3 Lisez Romains 8.15-17. Quel impact votre adoption dans la famille de Dieu a-t-elle sur vous ? 4

Lisez Romains 5.1-5. Nommez trois choses qui contribuent à l’espérance que nous avons en Christ. Le fait d’être chrétien ne nous épargne ni la souffrance, ni les tentations de Satan. Cela signifie tout simplement que nous espérons en quelque chose d’extérieur à nous. Quand nous avons besoin de soutien spirituel, le Saint-Esprit veille à nous rappeler cette vérité.

La vie éternelle est une réalité présente pour tous ceux qui mettent en Christ leur espérance. L’esclavage du péché est brisé ; désormais, nous ne sommes plus esclaves du péché – nous sommes fils et filles de Dieu.

7 Lisez Tite 2.11-14. En quoi le retour de Jésus constitue-t-il « la bienheureuse espérance » ? Sur quoi devrions-nous nous focaliser tandis que nous attendons le retour du Christ ? 8 La Bible mentionne le retour de notre Seigneur 1 500 fois. De Moïse à Jean, les prophètes déclarent que Jésus revient. Son retour est un thème constant de la Genèse à l’Apocalypse. Que signifie pour vous le retour du Christ ? Jésus a un plan pour nous. Il a un plan pour ce monde. Son plan et ses desseins triompheront. Ainsi, que votre cœur se remplisse d’espérance ! Jésus est notre Sauveur, notre Seigneur, et notre Roi qui vient. Voilà de quoi remplir notre cœur d’espérance aujourd’hui ! ■

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DES IDÉES À PARTAGER

G I L L E S VA N E N L E E U W

Courrier Les pieds que mon Sauveur a lavés J’ai été touchée par l’honnêteté de Carissa McSherry dans l’article intitulé « Les pieds que mon Sauveur a lavés » (octobre 2011). J’ai fait une expérience quelque peu semblable lors d’un culte dans un autre pays, sauf que c’est moi qui ai lavé les pieds d’une inconnue – des pieds pas très propres. Ce sabbat-là, en commençant à laver ses pieds, j’ai senti clairement, au-delà du devoir, le Saint-Esprit toucher mon cœur et me rappeler que celui-ci est de loin plus souillé. Ce souvenir, lequel refait surface à chaque service de communion auquel je participe, constitue pour moi une bénédiction permanente et un rappel à la véritable humilité. Alison Cover Valdese, Caroline du Nord, États-Unis

top Les universités adventistes qui comptent les plus grands nombres d’inscriptions sont :

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Nous (les adultes) avons tendance à compliquer les choses, mais les enfants, eux, voient les choses telles qu’elles sont, un point c’est tout. Nicole Benoit-Roy, Brooklyn, New York, États-Unis

Le royaume leur appartient J’ai beaucoup apprécié l’article intitulé « Le royaume leur appartient » de Addison Hudgins (septembre 2011, rubrique « Méditation »). Jusqu’à ce que je lise cet article, je n’étais pas consciente que je ne comprenais pas le récit biblique de cette histoire. J’ai été particulièrement éclairée quand l’auteur a dit que ceux qui ressemblent aux enfants sont « ceux qui explorent, qui cherchent, qui écoutent hardiment, intentionnellement, avec ouverture d’esprit. » Les paroles de Madeleine L’Engle sur l’intuition enfantine resteront sans doute gravées à tout jamais dans ma mémoire. Selon l’auteur, elle a dit que « lorsqu’elle souhaitait communiquer un message difficile aux adultes, elle le faisait passer par ses écrits pour les enfants ». Nous (les adultes) avons tendance à compliquer les choses, mais les enfants, eux, voient les choses telles qu’elles sont, un point c’est tout. Nicole Benoit-Roy Brooklyn, New York, États-Unis

Université adventiste du Brésil São Paulo, Brésil

Université de l’Union péruvienne Lima, Pérou

Université Sahmyook Séoul, Corée du Sud

Université du nord des Caraïbes Mandeville, Jamaïque

Université adventiste Babcock Ogun State, Nigeria

Source : Département de l’éducation de la Conférence générale

Adventist World | Janvier 2012

J’espère que dans son article, Addison Hudgins n’affirme pas que « l’intuition d’enfant » soit infaillible en se basant uniquement sur sa propre expérience. En fait, sa déclaration « Au fil des semaines, des mois, voire des années, les personnes avec lesquelles je n’étais pas à l’aise et qui constituaient même un danger pour moi ont révélé leur malhonnêteté et leur duplicité » s’applique-t-elle sans exception à toutes les personnes qu’elle a rencontrées ? Il va de soi que l’intuition est un don divin, mais n’oublions jamais la réalité dure et indéniable du péché. Comme nous sommes tous nés pécheurs, même l’exercice des dons divins doit être examiné à la lumière des Écritures. Ce n’est certainement pas faire « rationnellement » « la sourde oreille à la voix du Saint-Esprit » que d’examiner de façon « logique » pour voir s’il existe quelque fondement raisonnable pour des craintes telles que l’auteur mentionne. Barry Gowland Fishermead, Milton Keynes, Royaume-Uni

Prière 

LOUANGE S’il vous plaît, priez pour mon père qui doit bientôt se faire opérer. Gideon, Éthiopie L’une de nos petites-filles songe sérieusement à épouser un jeune médecin pour qui le sabbat semble sans importance. Merci de vos prières. Betty, États-Unis


Réveil et réforme : en Afrique J’ai lu les articles du numéro de janvier 2011 de Adventist World, et je suis heureux de la réforme dans notre Église. À ce propos, n’oubliez pas l’Afrique. Jusqu’ici, je n’ai vu aucun article qui parle de la République démocratique du Congo. James Ombeni Nzabandora République démocratique du Congo Merci Merci de publier cette revue. Je suis particulièrement reconnaissant pour l’article « Le Dieu des indignes » d’Angel Manuel Rodríguez (octobre 2007). Cet article m’a aidé à comprendre que j’ai moi aussi une place dans l’assemblée du Seigneur. Talaki Mezehani Tchalla Lomé, Kégué, Togo Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@adventistworld.org Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

Je vous demande de prier avec moi pour les nombreuses personnes qui n’ont pas accès à la Bible dans leur langue. Priez aussi pour les traducteurs. Curt, États-Unis Priez pour moi, s’il vous plaît. Ma petite amie est décédée récemment. Je projetais de l’épouser. Thabo, Afrique du Sud

DITES-LE EN

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MOTS...

Mon

cantique ... préféré J’aime beaucoup les paroles du cantique Great is Thy Faithfulness (Grande est ta fidélité). Elles m’ont aidé à survivre à la mort de mon mari, lequel est décédé d’un cancer l’année dernière. ■

– Anne, Grand Rapids, Michigan, États-Unis

Le premier cantique que j’ai appris quand j’ai commencé à fréquenter les écoles adventistes, c’est A Shelter in the Time of Storm (Un refuge dans la tempête). Ses paroles m’ont toujours encouragé. Je me retrouve souvent en train de fredonner la mélodie. ■

– Sean, Londres, Angleterre, Royaume-Uni

Je viens de Guam. Enfant, j’avais l’habitude d’entendre les marins américains chanter Eternel Father, Strong to Save (Père éternel, Sauveur tout-puissant) pendant leur service de culte du dimanche matin sur les bateaux ancrés au port. La mélodie et les harmonies étaient (et sont) superbes ! ■

– Hideko, Osaka, Japon

La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre personnage biblique préféré. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Intitulez votre envoi « Dites-le en 50 mots… ».

Je vous saurais gré de prier pour que je puisse aller à l’université et étudier la théologie. Hairam, Philippines Prière & Louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

Janvier 2012 | Adventist World

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DES IDÉES À PARTAGER

2 878

2

par jour

7o

E N

Q U E L Q U E S

C H I F F R E S

En 2010, 1 O5O 312 personnes sont devenues adventistes. On parle d’une moyenne de :

Il y a

ans

par minute

120

par heure

Source: Bureau des archives et des statistiques de la GC

« Bonjour l’Amérique »

C’est avec ces paroles que Fordyce Detamore, animateur de radio, a commencé la première émission du ministère radiophonique La voix de la prophétie, d’un océan à l’autre, aux États-Unis. H. M. S. Richards Sr (sur la photo), a été le premier orateur de l’une des premières émissions de radio chrétiennes aux États-Unis. Au cours de cette première année de diffusion nationale, plus de 2 000 personnes se sont inscrites au cours de Bible par correspondance.

La vie éternelle a toujours été et sera toujours un don de la grâce. – Zvikomborero Zihanzu, au camp-meeting de Karumazondo, au Zimbabwe, en août 2011

Source : Memorable Dates: From Our Adventist Past, de James R. Nix.

FA I T E S

C O N N A I S S A N C E

!

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Adventist World | Janvier 2012

M A R T I N

R Y S Z E W S K I

Les baptêmes sont toujours un événement phare dans la vie des candidats et de l’Église. Le 24 septembre 2011, nous avons célébré un baptême très spécial au Séminaire de Bogenhofen : trois générations d’une famille pastorale se sont retrouvées ensemble dans les eaux baptismales. Kurt Hasel a baptisé sa petite-fille Lea Sikora, et Frank Hasel a baptisé son fils Daniel. L’événement multi-générationnel a été un motif de réjouissances et d’actions de grâce.


« Oui, je viens bientôt... »

D’où

photo ? B E C K Y

B L E I C H E R

vient cette

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk ; Chun, Jung Kwon ; Park, Jae Man Rédacteur en ligne Carlos Medley Coordinatrice technique et service au lectorat Merle Poirier Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley Conseiller principal E. Edward Zinke Assistante exécutive auprès du rédacteur Rachel J. Child Assistants administratifs Alfredo Garcia-Marenko, Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson

RÉPONSE: À Vilcabamba, en Équateur, une chorale d’enfants chante pour la première fois dans sa nouvelle église. L’église a été construite par les membres locaux et des membres de l’extérieur de l’Équateur, lesquels ont dirigé au cours de la construction une clinique de santé, et ont tenu une École biblique de vacances de même que des campagnes d’évangélisation.

Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Fatima Ameen L A

S A N T É

E N

P O U R C E N TA G E

Plus de 96 000 adventistes aux États-Unis et au Canada participent à l’Étude adventiste sur la santé nº 2, laquelle est menée par l’École de santé publique de l’Université de Loma Linda. Parmi les participants à cette étude :

% 8 sont végétaliens

(régime excluant la viande rouge, le poisson, la volaille, les produits laitiers et les œufs)

Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.

Vol. 8, nº 1

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Chaque mois, la revue Adventist World tombe entre « les mains du miracle » Ben Carson* lit Adventist World pour rester en contact avec sa famille adventiste de par le monde. Vous aussi, restez en contact en demandant à votre département des communications d’en assurer une distribution régulière dans votre église.

*Le docteur Ben Carson est le premier chirurgien au monde à avoir réussi à séparer des jumeaux siamois reliés par la tête.

Ma famille. Ma revue. Adventist World.


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