Revue internationale des adventistes du septième jour
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Les
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maladies
liées au choix
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C O U V E R T U R E
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pouvons-nous faire pour 14 Que les sauver ? V I E
Les sourds : les entendons-nous ?
A DV E N T I S T E
Cecilia Cornejo
Larry R. Evans
Quel est le meilleur moyen de garder nos enfants branchés sur l’église ?
Une compassion personnalisée envers ceux qui présentent des besoins particuliers.
20 Les délices du sabbat C R OYA N C E S
F O N DA M E N TA L E S
Raúl Quiroga
Si le sabbat n’est pas un jour de délices pour vous, alors, c’est que vous ne le gardez pas correctement.
8 « Afin que tous soient un » P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Ted N. C. Wilson
L’un des plus grands défis auxquels nous faisons face, c’est celui de l’unité.
24 Un partenariat inhabituel S E R V I C E
Chek Yat et Sally Lam-Phoon
12 Si l’un tombe, l’autre le relève M É D I TAT I O N
En Chine, des jeunes adventistes bénéficient d’occasions éducationnelles uniques.
Gilbert Vega
Nous tombons tous, un jour ou l’autre. Dieu soit loué pour ceux qui nous relèvent !
D É PA RT E M E N T S 3 11
R A P P O R T
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Nouvelles en bref Reportage
S A N T É
Les maladies liées au choix
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R É P O N D
Notre Consolateur, et plus encore
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B I B L I Q U E
La foi au temps de la fin D E S I D É E S PA R TA G E R
À
31 Une église en un jour
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 13 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Février 2012
Couverture : Une femme sourde interprète un chant dans la langue des signes pour une congrégation d’entendants adventistes à Toronto, au Canada. Les gants blancs donnent de l’élégance à son interprétation. P H O T O
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B L A K E / M O D I F I C AT I O N
N U M É R I Q U E
Un monde silencieux Dans la Bible, nous avons tous une histoire sur Jésus qui nous frappe particulièrement – un récit qui nous remue bien au-delà de ce que les mots peuvent exprimer. En ce qui me concerne, il s’agit de la rencontre de Jésus avec un sourd-muet (Mc 7.31-37). Étrange, cette histoire, et pleine de trucs bizarres, du moins en apparence ! Mais tout compte fait, nous avons là un récit inégalé du Seigneur prêt à franchir n’importe quelle barrière pour atteindre ceux qui sont meurtris, ceux qui souffrent de solitude. Au moyen de gestes, de signes et du pantomime, Jésus entre dans le monde silencieux d’un être qui ne peut ni entendre, ni parler. La Parole de Dieu devient, pour ce seul homme, le Signe de Dieu communiquant sans parole la grâce et l’amour, lesquels le guérissent et le restaurent à sa collectivité. Alors que l’histoire se termine, nous sommes stupéfaits, non de ce que Jésus peut rendre l’ouïe à un sourd, mais de ce que sa compassion est si personnalisée, si focalisée qu’il fait ce qu’aucun autre de ses contemporains ne ferait pour communiquer à ce sourd-muet l’étonnante affection de Dieu. Cette histoire de guérison se veut également une parabole pour son Église, toute accoutumée qu’elle est de penser « au plus grand bien du plus grand nombre » – aux majorités, aux compétences, et à ce que la plupart des gens désirent. Jésus veut que l’Église qui agit en son nom manifeste la même compassion personnalisée – la même attention aux défis et aux dons uniques – qui caractérisait son propre ministère. Chez tout individu qu’il rencontrait – femmes et hommes, personnes de toutes ethnies, locuteurs de toutes langues, entendants et sourds, voyants et aveugles – le Seigneur discernait le disciple potentiel et mettait sur pied un plan conforme à son besoin. Tandis que vous lirez l’article de la rubrique « En couverture » de ce mois-ci, vous découvrirez avec délices comment votre Église atteint les millions de personnes ici-bas qui s’identifient tout particulièrement à l’histoire que l’on trouve dans Marc 7. Et au cours de votre lecture, priez Dieu de vous accorder un cœur rempli de compassion, un cœur désireux de franchir n’importe quelle barrière avec la bonne nouvelle qui guérit et restaure.
RAPPORT MONDIAL
Wintley Phipps apporte l’espérance à une prison slovène
■ Wintley Phipps, pasteur et chanteur de l’Église adventiste, a visité la prison de Dob, en Slovénie. Invité par Lojze Peterle, un député de l’Union européenne (UE), il a donné un concert aux prisonniers, à leurs familles et au personnel de la prison, de même qu’à des convives du monde politique et ecclésial. Wintley a commencé son concert par la pièce « The Lord’s Prayer » (Notre Père). Il a poursuivi avec des chants d’adoration et des negro-spirituals bien connus. Enfin, il a terminé ce concert de VOIX DE L’ESPÉRANCE : Wintfaçon majestueuse avec « Amazing Graley Phipps, pasteur adventiste ce ». Grâce aux messages de ces chants et chanteur de gospel, dans un et à ses brefs commentaires entre eux, concert en Slovénie. Wintley a vraiment « apporté l’espérance à nous tous », a dit Joze Podrzaj, directeur de la prison, dans son discours de remerciement. Les détenus ont chaudement applaudi Wintley Phipps et l’ont remercié en lui remettant un panneau de ruche artisanal, un souvenir traditionnel slovène. Lojze Peterle, dans sa déclaration à la presse adventiste : « Cette visite d’une personne spéciale qui consacre sa vie à encourager ceux qui ont le plus besoin d’encouragement a été des plus édifiantes. » Wintley Phipps est parti de Bruxelles avec sa femme, Linda, pour se rendre en Slovénie. Il s’est produit lors du Déjeuner de prière annuel des députés de l’UE. Au cours de sa brève visite, il a aussi rencontré Robert Friskovec, coordinateur du ministère de l’aumônerie dans les prisons slovènes, et Zmago Godina, président de la Fédération slovène de l’Église adventiste. – Un reportage de TEDNews
À l’extrémité sud du Chili, une école secondaire adventiste procède à sa première cérémonie de remise de diplôme ■ Après 57 ans de vie académique, l’Académie adventiste de Punta Arenas a procédé à sa première remise de diplôme de niveau secondaire. Dans une cérémonie remplie d’émotion, 29 étudiants de la classe sortante de 2011 ont reçu leur diplôme. De leur nombre, certains ont été acceptés dans des programmes d’ingénierie, de médecine, ou d’éducation pour les études supérieures. Fondée en 1954 et dotée d’un seul professeur – la femme du pasteur – l’Académie adventiste de Punta Arenas compte aujourd’hui 520 inscrits Suite e n p age 4
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CÉRÉMONIE DE REMISE DE DIPLÔME : Plusieurs dirigeants se sont réunis pour la première cérémonie de remise de diplôme de niveau secondaire à l’Académie adventiste de Punta Arenas, au Chili, une école (du système d’éducation adventiste) située à l’extrême-sud du Chili. À partir de la gauche : Cesar Beroiza, Lisa Beardsley-Hardy, Juan Carlos Díaz, et Mauricio Galdamez.
fidèles, quelle que soit la tâche qu’on leur confie, et à placer leurs rêves devant Dieu par la prière, car celui-ci désire les bénir et bénir les autres par leur entremise. Juan Carlos Diaz Costa a dit qu’il est important que le corps étudiant développe sa foi. Il a salué l’œuvre de ceux qui ont joué un rôle dans le développement de l’institution. Il a fait spécialement mention de Cesar Beroiza et de sa femme, de même que de Mauricio Galdamez, lequel sert maintenant à Talca et à Angol, au Chili. Les deux professeurs, lesquels étaient les invités spéciaux de la classe sortante, ont été reconnus pour leur œuvre significative pour l’école. La chorale de l’école et Lt. Fernando Leiva, un célèbre trompettiste de l’armée chilienne, ont présenté de la musique spéciale. – Un reportage de David Mauricio Sandoval Romero, de l’Académie adventiste de Punta Arenas. Traduction en anglais : Myrta Rojas
Lancement de l’initiative His Word ■ Une nouvelle initiative de la Conférence générale coordonnée par le comité du mouvement « Réveil et réforme » et intitulée « Réveillés par sa Parole » a été spécialement conçue pour renforcer l’expérience spirituelle de chaque membre d’église grâce à la lecture de la Bible. Armando Miranda, vice-président
de la Conférence générale et président du comité de l’initiative « Réveil et réforme » : « Rien ne peut remplacer le fait d’écouter Dieu nous parler par sa Parole. La méditation des Écritures dans une attitude de prière est une source principale de force spirituelle. » « Réveillés par sa Parole » constitue une approche unique à la lecture de la Bible dans son entier. Les membres d’église de par le monde seront encouragés à s’unir dans la lecture ou l’écoute d’un chapitre de la Bible par jour dès le 17 avril 2012, lors du Concile annuel du printemps. Le plan de lecture de la Bible touchera à son terme lors de la Session de la Conférence générale, laquelle se tiendra à San Antonio, au Texas, en 2015. Il y a 1171 jours à partir du Concile annuel du printemps jusqu’au 2 juillet 2015, premier jour de la Session de la Conférence générale. La Bible compte 1189 chapitres. En lisant un chapitre par jour et deux chapitres lors de la Session de la Conférence générale, des millions de membres participants complèteront leur lecture de toute la Bible à la fin de la session. Sur la page Web de l’initiative « Réveil et réforme », page sponsorisée par l’Association pastorale de l’Église mondiale, une composante permettra aux participants de partager internationalement des réflexions spirituelles. L’initiative « Réveillés par sa Parole » s’étend bien au-delà de la lecture ou de l’écoute d’un chapitre par jour de la
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depuis la maternelle jusqu’à la 12e année. Dix des 29 diplômés de cette année y ont fait toutes leurs études. Dans la région, on apprécie cet établissement pour ses programmes et ses valeurs chrétiennes. Il existe une liste d’attente de demandes d’admission. De nos 7 806 écoles du système d’éducation adventiste, l’École adventiste de Punta Arenas, située sur le détroit de Magellan face à l’Antarctique, est celle qui se trouve la plus au sud. À l’échelle mondiale, ce système compte 1 680 153 étudiants. Étaient présents Augusto Aguila et Isolina Olivares, ainsi que le couple Melgarejo-Andrade. Ils représentent la génération qui a vu la réalisation de ce rêve, soit ouvrir une école d’église adventiste dans cette ville à l’extrême-sud du monde. Parmi les invités, mentionnons Cesia Aguila et Eliana Dobson, lesquelles ont reçu une reconnaissance spéciale à titre de premiers professeurs de l’institution. Étaient aussi présents Margarita Goic, avocate du secrétaire de l’éducation de la région Magallanes, et Nelson Santana, superviseur du Département de l’éducation de la province de Magallenes, tous deux représentant le ministre de l’Éducation du Chili. « Nous continuerons à soutenir l’école », a dit Margarita Goic, laquelle a joué un rôle-clé dans l’obtention de l’autorisation de décerner des diplômes de niveau secondaire. Juan Carlos Diaz Costa, directeur de l’école : « Madame Goic a constitué un atout et un soutien formidables pour l’école. » La cérémonie a revêtu un aspect historique grâce à la présence de Lisa Beardsley-Hardy, directrice du Département de l’éducation de la Conférence générale. Prenant la parole devant les plus de 300 personnes rassemblées dans le gymnase, madame Beardsley-Hardy a exhorté les diplômés à poursuivre leur éducation chrétienne et les a encouragés à se montrer aventureux en choisissant parmi les 111 instituts d’enseignement supérieur et universités adventistes de par le monde. Elle les a invités à être
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À Moscou, un congrès souligne la liberté religieuse ■ Des participants à un congrès de haut niveau sur la liberté religieuse, lequel s’est tenu à Moscou, ont exprimé le vœu de s’engager à braquer en permanence les feux de la collectivité internationale sur les minorités religieuses persécutées au Moyen-Orient et en Afrique. Selon les organisateurs du Congrès international sur la liberté religieuse et la discrimination envers les chrétiens, environ 100 millions de chrétiens du monde entier – principalement au Moyen-Orient et dans certaines parties de l’Afrique – souffrent de persécution ou sont victimes de violents conflits religieux.
D’une durée de trois jours, ce congrès a commencé le 30 novembre 2011 et a réuni un groupe de dirigeants des confessions orthodoxe, protestante, juive, catholique romaine, et islamique. En tête de l’ordre du jour figurait la croissance de ce que certains ont appelé la « christianophobie » dans de nombreux pays où les religions dominantes ou les idéologies exercent une puissance politique et sociale significative. Vasiliy Stolyar, directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Division euro-asiatique, a dit que les participants de ce congrès se sont unis dans leur résolution de faire plus pour réduire les difficultés des minorités religieuses aux prises avec la persécution dans le monde. Lors du congrès, les discussions ont tourné autour de l’impact du soi-disant printemps arabe sur les droits des minorités religieuses dans des pays qui ont fait l’expérience d’un changement politique important. John Graz, secrétaire de l’Association internationale de la liberté religieuse,
a dit que les problèmes traités lors du congrès constituent un sujet de « préoccupation significative croissante pour les défenseurs de la liberté religieuse ». John Graz a dit qu’au cours de l’année dernière, l’IRLA a noté une reprise du harcèlement social et des attaques contre les minorités religieuses dans la région, dont une aggravation du sentiment antichrétien. Il a aussi mentionné les rapports des Nations Unies qui ont suivi de près l’exode constant des chrétiens de l’Irak, et plus récemment de la Libye – une tendance qui indique un malaise significatif parmi les groupes religieux minoritaires. « Nous encourageons les gouvernements du monde entier, de même que les corps internationaux tels que les Nations Unies, à faire tout en leur pouvoir pour s’assurer que la liberté religieuse, en tant que droit humain fondamental, soit à la fois reconnue et protégée dans ces pays », a-t-il conclu. – Un reportage de Bettina Krause/Adventist News Network
S T O LYA R
Bible. Elle attirera l’attention de tout l’effectif sur l’importance de connaître Jésus par sa Parole. – Un reportage de Mark Finley, assistant du président de la Conférence générale
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PLEINS FEUX SUR LA LIBERTÉ : Des partisans de la liberté religieuse se sont rencontrés à Moscou pour proposer des moyens de garder le grand public informé des persécutions que subissent les minorités religieuses.
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RAPPORT MONDIAL
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des Ministère rencontres éclair
Ansel Oliver/Adventist News Network
Des aumôniers aux aéroports ?
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ous les jeudis, José A. Barrientos Jr. quitte son foyer peu après 5 h pour se rendre à l’aéroport international Dulles de Washington, afin de répondre aux besoins de son « troupeau ». Au lieu de membres d’église assis sur des bancs, ses paroissiens sont, en fait, des banlieusards et des employés qui traversent à la hâte l’un des plus grands aéroports internationaux des États-Unis. José A. Barrientos, pasteur adventiste, est l’un des 18 aumôniers adjoints de cet aéroport très fréquenté. Il est non seulement le plus jeune, mais aussi le seul qui soit hispanique, ce qui fait de lui l’homme de la situation quand il s’agit de servir les passagers d’expressions espagnole, portugaise et italienne, de même que le personnel d’entretien, dont la majeure partie est hispanique. Tandis qu’ils parcourent les terminaux, José et ses collègues offrent leur aide aux passagers en quête d’informations et calment ceux qui n’ont pas encore récupéré leurs bagages. De plus, ils scrutent les multiples visages pour découvrir les personnes ayant éventuellement besoin de consolation. Une fois par mois, le mercredi soir, José tient un service protestant à la chapelle interconfessionnelle du terminal international. José Barrientos travaille principalement à titre de pasteur des enfants à l’église adventiste Community Praise Center près d’Alexandrie, en Virginie. En outre, il donne plusieurs heures de bénévolat chaque semaine à l’aéroport. Les dirigeants de l’Église espèrent que cette idée de pasteurs adventistes
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servant d’aumôniers dans les aéroports fera son chemin. Gary Councell, directeur du Ministère de l’aumônerie adventiste (ACM), une agence de l’Église : « Nous n’avons d’influence que lorsque nous nous mêlons aux gens et passons du temps avec eux, pour eux, et non pour nous. » Les pasteurs adventistes approuvés par ACM servent en des lieux tels que les grandes entreprises, les services d’incendie et de police, lors d’événements sportifs, et sur les bateaux de croisière. Maintes personnes parlent à un aumônier dans les aéroports rien que pour partager leur bonne humeur pendant quelques minutes. D’autres cherchent désespérément un soutien spirituel, comme, par exemple, cette femme qui sanglotait pendant un service à la chapelle après avoir découvert l’infidélité de son partenaire. D’autres encore cherchent autre chose. « Avez-vous besoin d’aide pour trouver votre porte d’embarquement ? » demande José à un homme qui erre dans un corridor en cul-de-sac, avec ses bagages – un grand sac à dos, un portable, et un oreiller de voyage. José est pasteur, mais il sert aussi de guide, de critique de restaurant et de représentant de premier ordre des relations publiques. Il vante l’architecture des nouveaux terminaux et se répand en louanges sur les rénovations à venir. L’aéroport Dulles est actuellement impliqué dans le projet de construction de transport public le plus important au pays. « Vous allez l’aimer. Une fois les
travaux terminés, vous allez dire : “Je veux voyager encore plus !” » dit-il aux passagers. Ouvert en 1962, l’aéroport international Dulles se trouve à 42 kilomètres du centre-ville de Washington D.C., et emploie près de 30 000 personnes. Selon son site Web, il a desservi près de 24 millions de passagers l’année dernière. En 2009, il était le neuvième aéroport américain le plus fréquenté en termes de trafic international de voyageurs, avec un peu moins de 6 millions de voyageurs internationaux enregistrés. « Vous allez voir, c’est un endroit gigantesque, dit José, aux petites heures du matin, alors qu’il se dirige vers les terminaux. Êtes-vous prêts à marcher beaucoup ? »
Son superviseur, Ralph Benson, porte un podomètre. Ce pasteur baptiste américain estime que José marche de 8 à 14 kilomètres par jour quand il est de service. Il le voit fréquemment pendant sa ronde et lui demande son aide quand il s’agit de s’adresser à des hispanophones qui ne parlent pas l’anglais. « Il est merveilleux, tout le monde l’aime », dit Ralph, directeur pastoral du Metro Washington Airports Interfaith Chapels, Inc. Cette organisation à but non lucratif fournit ses services à
la Metropolitan Washington Airports Authority, propriétaire de l’aéroport international Dulles et de l’aéroport international Reagan. José a les cheveux noirs et hérissés. Il porte un complet gris foncé, une chemise habillée assortie d’une cravate verte. Les aumôniers peuvent s’habiller comme ils le désirent. José a choisi, pour sa part, un habillement formel – parce que selon lui, il a besoin de toute la crédibilité possible. Il a 28 ans, son visage est jeune, joyeux, et sa stature, mince. De nombreux
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Ci-dessus : AIDER LES AUTRES : José Barrientos, un aumônier bénévole à l’aéroport international Dulles de Washington, aide les Ribeiro à trouver une navette vers un centre commercial à proximité, pendant leur escale de cinq heures entre Rio de Janeiro et Orlando. José offre un soutien pratique aux passagers d’expression espagnole et portugaise et prie parfois avec ceux qui ont besoin de réconfort spirituel. Page précédente : MAINTES ÉTAPES : José Barrientos, à gauche, aide un voyageur à trouver sa porte d’embarquement. Certains jours, il rencontre des gens à la chapelle de l’aéroport, et d’autres jours, il marche plusieurs kilomètres pour informer les passagers. À gauche : UN GARS TRÈS SYMPA : José Barrientos fait souvent un détour pour saluer les employés hispaniques de l’aéroport Dulles. Ici, il converse brièvement avec un garde de sécurité dans l’aéroport international.
hispaniques, explique-t-il, ne s’attendent pas à ce qu’un pasteur soit jeune. « Mais vous êtes tout jeune ! » lance en espagnol un passager, l’air interrogateur, dans un train reliant les terminaux. Les passagers sont souvent surpris de voir qu’un tel poste existe. « Je ne savais même pas que les aéroports avaient des aumôniers », dit Betsy Buckner, laquelle a voyagé toute la nuit avec son mari après avoir visité des amis en Argentine. Le couple cherche la salle réservée aux passagers des classes affaires d’Air France pendant l’escale de cinq heures, avant de s’envoler de nouveau pour rentrer à San Diego, en Californie. « En général, les passagers sont soit très heureux, soit très tristes », explique José. De nombreux passagers vont visiter des êtres chers, alors que d’autres sont en deuil. Le ministère de l’aéroport va vite – un aumônier doit faire connaissance avec une personne rapidement, et tout aussi rapidement, la laisser aller. « C’est facile pour moi, j’aime me faire des amis, dit-il après un brin de conversation avec un gardien de sécurité. [Ma petite amie] vous dira que je parle trop ! » Quand il ne converse pas avec des employés ou qu’il n’oriente pas les passagers, José informe les gens de l’existence de la chapelle et de ses services. Sur le présentoir d’imprimés, on aperçoit, entre autres, El Camino a Cristo, la version espagnole de Vers Jésus, écrit par Ellen G. White, co-fondatrice de l’Église adventiste du 7e jour. Selon lui, c’est ce livre qui part le plus. Environ 300 personnes visitent la chapelle chaque jour. La première chapelle dans un aéroport des États-Unis a été établie en 1951 à l’aéroport international Logan de Boston, au Massachusetts. Selon l’Association internationale des aumôniers de l’aviation civile, une organisation à but non lucratif, on compte aujourd’hui plus de 140 aéroports du monde entier dotés de chapelles dites habituellement « interconfessionnelles ». ■
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Afin que tous soıent
e Seigneur a béni abondamment l’Église adventiste, laquelle n’a commencé que par une poignée de croyants fidèles au milieu du 19e siècle. Aujourd’hui, cette Église est devenue un mouvement mondial œuvrant dans des centaines de langues, et englobant une grande diversité de millions de croyants répartis en 206 pays. Assurément, le Seigneur nous a bénis. Toutefois, des défis se dressent devant nous. Non seulement habitons-nous dans un monde complexe, diversifié, aux cultures multiples et en proie à un sécularisme endémique, mais encore devons-nous comprendre les cultures variées dans l’Église, les différentes interprétations des règlements, les défis socioéconomiques, et d’autres facteurs. De leur nombre, l’unité constitue l’un des plus grands défis auxquels nous faisons face en tant que corps mondial des croyants.
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Garder le reste uni Ted N. C. Wilson
L’unité, par définition, c’est être uni ou joint pour former un tout. C’est l’harmonie ou l’accord qui existe entre des gens ou des groupes. Dieu aspire à ce que ses croyants, son Église, soient unis. Quelques heures avant la crucifixion, Jésus, en route vers Gethsémané, plaida avec son Père pour l’unité des croyants, « afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous […] moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement un » (Jn 17.21-23). Jésus connaissait les forces et les faiblesses de chacun de ses disciples. « Ces premiers disciples offraient entre eux de notables différences. Ils devaient porter au monde l’Évangile, et ils représentaient des types extrêmement variés de tempéraments. Afin de s’acquitter avec succès de la tâche qui leur était confiée, ces hommes qui différaient par leur personnalité et leurs mœurs avaient besoin de parvenir à une unité de sentiment, de pensée et d’action. Cette unité, c’était le but de l’œuvre du Christ. […] Sa prière constante pour eux était qu’ils soient sanctifiés par la vérité […]. Il savait […] que la vérité, armée de la toute-puissance du Saint-Esprit, triompherait dans la lutte contre le mal […]. » (Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 22) De prime abord, la prière de Jésus pour l’unité sembla inexaucée. Effrayés et honteux, les disciples abandonnèrent leur Maître tandis qu’il était arrêté et emporté par la foule. Après la crucifixion, confus et découragés, ils se cachèrent par crainte de la persécution. Pourtant, seulement 50 jours plus tard, ces mêmes disciples étaient confiants et unis tandis qu’« ils étaient tous ensemble dans le même lieu » (Ac 2.1). Comment se fait-il qu’en si peu de temps ils passèrent du découragement, de la division et d’un moral à zéro à la réconciliation, la confiance, la transformation ? Que pouvons-nous apprendre d’eux tandis que nous recherchons cette unité que le Christ désire pour nous ? Il existe au moins sept leçons que nous pouvons tirer de l’expérience des disciples du Christ. Sept étapes vers l’unité 1. La confiance et les croyances des disciples reposaient sur les Écritures. La première chose que Jésus fit pour ses disciples après la résurrection, ce fut d’ouvrir leur intelligence « pour qu’ils comprennent les Écritures » (Lc 24.45, SEM). Il avait essayé de faire cela plus tôt, mais « jusqu’ici, les disciples ne les avaient pas comprises, car l’absurdité des traditions rabbiniques leur avaient caché la vérité » (Ellen G. White, That I May Know Him, p. 340). Commençant par Moïse, et parcourant David et tous les prophètes, il leur expliqua que le Messie devait souffrir, mourir, et ressusciter le troisième jour (voir Lc 24.44,45). Prenant chaque passage point par point, il leur montra de quelle façon
il avait accompli chaque prophétie. Quelle étude biblique ce dut être ! Au cours des 40 jours suivants, Jésus apparut à ses disciples en divers endroits, les enseignant et les encourageant. Vers la fin de cette période, ils comprirent la prophétie et son accomplissement, de sorte que leur foi s’enracina fermement dans les Écritures. Ils furent prêts à recevoir le don du Saint-Esprit. Il en est de même pour nous aujourd’hui. Dans la mesure où nous verrons l’accomplissement de la prophétie dans la naissance du mouvement adventiste, et notre dessein en accomplissant la prophétie, c’est-à-dire en proclamant le message des trois anges et en préparant le monde pour le retour du Christ, nous serons prêts à recevoir le Saint-Esprit. 2. Leur crainte de la mort disparut. Pendant trois ans et demi, Jésus enseigna à ses disciples les principes importants de son royaume par la parole et par l’exemple. Cependant, ils étaient lents à comprendre et à croire. Mais quand ils virent leur Seigneur ressuscité, ils furent beaucoup plus disposés à écouter et à croire, parce qu’il avait vaincu la mort. Comme ils ne craignaient plus la mort (ni quoi que ce soit), ils répondirent courageusement à l’appel de Jésus (voir Jn 2.14,15). Nous n’avons pas vu Jésus de nos yeux, mais qu’importe ! Nous pouvons toujours nous réclamer de sa promesse : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » (Jn 20.29) 3. Ils reconnurent leur grand besoin. Les disciples commencèrent à comprendre l’immensité de la tâche à laquelle Jésus les appelait. Comment arriveraient-ils à s’acquitter du mandat évangélique avec succès (voir Mt 28.19,20) ? Jésus leur ordonna de commencer leur œuvre à Jérusalem, le champ le moins prometteur qu’on puisse imaginer. Ils savaient aussi que leurs ennemis les plus acharnés seraient les « principautés » et les « puissances ». « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Ep 6.12) Ils comprirent qu’ils ne réussiraient qu’à condition de dépendre d’une puissance supérieure à eux-mêmes. Nous devons reconnaître notre grand besoin et demander à Dieu le don promis. 4. Ils crurent en la promesse que leur Seigneur ressuscité serait avec eux. L’assurance que Jésus leur communiqua juste avant de monter au ciel retentissait encore à leurs oreilles : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20) et « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (v. 18). Ce n’est pas par hasard que le mandat évangélique s’encadre de ces deux promesses. Avant de les envoyer dans une mission impossible sur le plan humain, Jésus leur donna l’assurance qu’il serait avec eux et qu’il les remplirait de sa puissance. 5. Ils obéirent au commandement de Jésus d’attendre à Jérusalem de recevoir la puissance du Saint-Esprit et de
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commencer leur proclamation de l’Évangile en cette ville. L’endroit de la crucifixion fut probablement le dernier où les disciples souhaitaient commencer leur œuvre ! Mais ils ne se dispersèrent pas, ils obéirent à cet ordre. Ils crurent en la promesse que bientôt ils seraient « revêtus de la puissance d’en haut » (Lc 24.49). Lorsque le Saint-Esprit vint sur eux, leurs efforts furent couronnés de succès. C’est par le don du
trop grand en foulant les sentiers dans lesquels Jésus les conduirait. Ils n’avaient qu’un but : ressembler à leur Maître et en gagner le plus possible à son royaume. Dans l’Église aujourd’hui, de nombreuses choses contribuent à notre unité – nos croyances communes, nos règlements, les mêmes leçons de l’École du sabbat dans le monde entier, une équipe de dirigeants en relation étroite de
L’unité constitue l’un des plus grands défis auxquels nous faisons face en tant que corps mondial des croyants. Saint-Esprit que « le Christ réalise en faveur de ses disciples une union vivante avec lui-même et avec le Père. Grâce à l’action du Saint-Esprit sur l’esprit humain, l’homme est rendu parfait dans le Christ Jésus. L’union avec le Sauveur crée des liens réciproques. Cette union est pour le monde la preuve la plus convaincante de la majesté, de l’efficacité du Christ, et de son pouvoir d’éliminer le péché. » (Ellen G. White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 1, p. 30) 6. Les disciples ne furent pas inactifs en attendant le don du Saint-Esprit. Après l’ascension du Christ, ils « étaient continuellement dans le temple et bénissaient Dieu » (Lc 24.53). En outre, ils prièrent pendant 10 jours avec une ferveur intense pour recevoir le don du Saint-Esprit et la sagesse de conduire leurs auditeurs au Christ. 7. Après avoir reçu le don du Saint-Esprit, les disciples n’avaient qu’une ambition : « refléter le caractère du Christ, [et] travailler à l’édification de son royaume » (Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 44). Les disciples se souvinrent de la vie pure et sainte de Jésus, de son service humble et désintéressé dont ils avaient été témoins au cours des trois années et demie passées. Leur pensée et leur comportement changèrent de façon radicale. Ils ne briguaient plus la première place. Avec humilité, ils soupiraient après l’esprit du Christ, « lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur […], il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2.6-8). Ils conclurent qu’avec l’aide du Saint-Esprit, aucune œuvre ne serait trop difficile, aucun sacrifice ne serait
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par le monde, et notre merveilleuse croyance dans le retour imminent du Christ. Cependant, la vraie unité procède de la puissance du Saint-Esprit, tel que nous avons pu le constater chez les disciples après qu’ils aient prié Dieu et se soient humiliés devant lui. Ceci s’applique à nous aujourd’hui. C’est le Saint-Esprit qui garde l’Église adventiste unie. Tandis que nous recherchons l’unité dans l’Église, gardons les yeux fixés sur Jésus. Étudions diligemment les Écritures, comme Jésus l’a fait avec ses disciples, et réaffirmons les fondements de notre foi. Demandons avec ferveur le don promis du Saint-Esprit, car Jésus nous dit que « quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. Lui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. » (Jn 16.13,14) Armés de cette unité, de la vérité et de la puissance divine, allons vers un monde qui se meurt, et proclamons la bonne nouvelle d’un Sauveur ressuscité qui vient bientôt pour ramener son peuple à la maison. ■
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste mondiale.
C H O J O H N
Les
maladiesliées auchoix Allan R. Handysides et Peter N. Landless
J’ai entendu dire que les « maladies non transmissibles » constituent dans le monde entier un important sujet en rapport avec la santé. Quelles sont ces maladies ? Les maladies infectieuses menacent-elles davantage la santé mondiale ? Suis-je à risque ?
L
a question que vous soulevez est fort d’actualité. Dernièrement, les maladies non transmissibles (MNT) ont fait la une des nouvelles. En septembre 2011, les Nations Unies ont organisé une réunion de haut niveau pour résoudre la crise mondiale due à l’augmentation de ces maladies, pour la plupart évitables. Les paroles du secrétaire général des Nations Unies soulignent l’inquiétude soulevée par ces maladies. « Notre collaboration est plus qu’une nécessité pour la santé publique. Les maladies non transmissibles constituent une menace pour le développement. Elles frappent particulièrement les pauvres et les vulnérables, et les enfoncent davantage dans la pauvreté*. » Ces paroles ont été prononcées après la description des sombres perspectives dues à l’incidence rapidement croissante des MNT dans toutes les parties du monde. Les pays pauvres et en voie de développement font en particulier face à des défis et à une augmentation plus élevée. Vous avez raison de dire que les maladies transmissibles demeurent un problème majeur. Des conditions telles que la tuberculose, le VIH et le SIDA, la malaria, la gastroentérite, lesquelles fauchent toujours des millions de vie chaque année, l’illustrent indubitablement. Pendant de nombreuses décennies, on s’est focalisé à l’échelle mondiale sur des initiatives pour combattre ces maladies, telles que l’amélioration des mesures de salubrité, de la qualité de l’eau et de la sécurité alimentaire, de même que des tentatives de modification du comportement et des pratiques sexuelles à haut risque. Alors qu’on faisait pleins feux sur ces maladies infectieuses, les MNT ont augmenté de façon alarmante… À l’échelle mondiale,
elles constituent une cause majeure de mort évitable et contribuent aussi à la pauvreté et à la perte de productivité. Les MNT incluent principalement les maladies cardiovasculaires, les attaques d’apoplexie, le cancer, le diabète, et les maladies respiratoires chroniques. Elles affectent tous les humains et toutes les collectivités. Les principaux facteurs de risque sont bien connus et similaires partout : ■ Le tabac ■ Les aliments riches en gras saturés et en gras trans ■ L’excès de sel ■ L’alcool ■ L’excès de sucre, spécialement de boissons sucrées ■ L’inactivité physique ■ L’obésité Cette liste de facteurs de risque va vous permettre de découvrir si vous êtes à risque ou non. Chaque jour, plus de 1 milliard de personnes fument ou chiquent du tabac, entretenant ainsi leur dépendance à la nicotine. Au moins 5 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au tabagisme. On peut prévenir ces maladies en évitant le tabac et sa fumée (y compris la fumée secondaire). Bien que le tabagisme ait diminué dans beaucoup de pays à revenus élevés, on constate qu’il augmente de façon alarmante dans de nombreux pays à revenus faibles et intermédiaires, les adolescents étant une cible de choix pour l’industrie du tabac. Afin de réduire le nombre de décès reliés au tabac et aux MNT, il faut non seulement réduire le taux d’initiation au tabac, mais aussi adopter et implanter des stratégies anti-tabac. On estime que la consommation d’aliments élevés en gras saturés et en
S A N T É
gras trans, en sel et en sucre, est la cause de 40 % de tous les décès annuels dus aux MNT (un chiffre avoisinant 14 millions). De nombreuses études ont montré les effets négatifs de ces aliments. Les études adventistes sur la santé ont fait figure de pionnières en montrant les bienfaits d’un régime à base de végétaux, faible en gras saturés, et constitué d’une variété de céréales, de légumes, de fruits et d’un peu de noix (une petite poignée par jour). La consommation d’alcool est la troisième cause de mort évitable. Elle contribue à la formation de différents cancers. Il n’existe aucun niveau sécuritaire de consommation d’alcool en matière de prévention de ce danger particulier. Soixante pour cent des décès liés à la consommation d’alcool résultent des MNT. L’inactivité physique est reliée à la pandémie d’obésité que nous connaissons actuellement, et aussi au diabète de type 2. L’exercice régulier conduit à une meilleure santé cardiaque, à une meilleure gestion du poids, à la prévention et à l’amélioration du diabète de type 2, et à une diminution de certains cancers (sein et côlon). En résumé, les MNT représentent une menace mondiale majeure. Il nous faut une action concertée et un leadership à tous les niveaux pour réfréner ce fléau destructeur de maladie. On peut prévenir un grand nombre de MNT. Ceux qui sont à risque sont facilement identifiables. Chaque congrégation jouit d’une occasion en or d’être un centre de santé pour la collectivité, et chaque membre, d’être un champion de la santé, en vue d’un changement positif dans ce monde brisé qu’est le nôtre. ■ * www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=39600&Cr=non+c ommunicable+diseases
Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Peter N. Landless, cardiologue en cardiologie nucléaire, est directeur adjoint du Ministère de la santé.
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M É D I T A T I O N
A
u début des années 1800, l’Amérique fut la scène d’un changement radical, spécialement le long de la côte est. Dans son désir d’accroître ses richesses et son espace habitable, elle repoussa d’importants segments de la population autochtone vers l’intérieur du continent. Ainsi, en 1830, le gouvernement fédéral des États-Unis viola un ordre de la Cour suprême du pays en ordonnant l’expulsion des Amérindiens. Il les chassa de leurs terres ancestrales dans le sud-est pour les relocaliser dans le territoire de l’Oklahoma.
d’autre choix que de s’enfuir. Quelle scène pathétique : un roi âgé en larmes abandonnant son palais et sa cité bien-aimée ! Un roi qui touche le fond Pour David, ce n’était, hélas, que le commencement des larmes. Son palais, sa fortune personnelle, tous ses biens tombèrent aux mains des conspirateurs. Par son inaction, la capitale salua implicitement un acte de trahison et de rébellion. Un grand nombre des conseillers du roi en fuite se joignirent à la révolte. Les autres enfants, femmes et concubines de celui-ci étaient maintenant en grand danger. David touchait le fond ! À Jérusalem, les événements se précipitèrent. Absalom pénétra dans la résidence royale avec l’aide d’Achitophel, un sage conseiller de David. Cet homme, qui avait la confiance de la cour et qui s’était joint à la conspiration, arracha violemment la couronne au fils d’Isaï2. Bientôt, le roi apprit que Mephiboscheth – un fils de Jonathan à qui il avait accordé de nombreuses
Si l’un
tombe, l’autre le relève
Cette déportation fut humiliante, éprouvante et funeste. Au cours de cette expédition dévastatrice vers l’Ouest, des milliers d’Amérindiens perdirent la vie. Angoissés d’abandonner leurs foyers, accablés d’épreuves, les Cherokees surnommèrent ce périple nuna-da-ul-sun-y, c’est-à-dire « la piste où ils pleurèrent – la Piste des larmes1. »
Un roi détrôné Il y a fort longtemps, le roi David, un héros national à la réputation légendaire, foula lui aussi la piste des larmes. Absalom, son troisième fils, briguait le trône. Il fomenta une conspiration avec un groupe de supporters. À un moment convenu d’avance, ceux-ci firent retentir la trompette et le proclamèrent roi d’Israël. En apprenant que le prétendant au trône n’était nul autre que son propre fils, David fut terriblement secoué. Dans sa jeunesse, il se serait tiré d’affaire. Mais maintenant, usé par les années, il n’eut
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Gilbert Vega
faveurs – lui avait aussi tourné le dos et qu’il s’était joint à l’insurrection (2 S 16.1-4, LSG). Tandis que le roi et sa suite traversaient le Jourdain, ils rencontrèrent un autre sujet mécontent. Il s’agissait de Schiméï, de la tribu de Benjamin, donc parent de Saül jusqu’à un certain point puisque ce dernier avait aussi appartenu à la même tribu. Il semble que celle-ci nourrissait beaucoup de ressentiment envers le roi. Profitant au maximum de la vulnérabilité de David, Schiméï proféra des malédictions et jeta des pierres sur l’escorte royale (2 S 16.5-10). David touchait le fond ! Lorsqu’un individu touche le fond, on peut s’attendre à divers comportements de la part de son entourage. Certains le quittent rapidement – ce n’est pas « cool » de s’associer à un perdant… D’autres font pis : ils usent de représailles – n’est-ce pas le moment idéal ? Les vieilles rancunes refont surface, les expériences passées sont sous les feux des réalités présentes. C’est l’heure du règlement de comptes ! Le train du mépris se remplit rapidement de tels opportunistes. Ainsi était Schimeï. Qu’il est facile de donner un coup de pied aux blessés, de piétiner ceux qui sont tombés ! Vengeurs par nature, nous manifestons souvent un esprit de vengeance. Des actions aussi viles sont si courantes que nous avons consacré des expressions pour les décrire : piétiner les blessés, s’acharner sur les morts, frapper quelqu’un à terre, le fouler aux pieds.
Se relever Cet épisode difficile de la vie de David révèle l’inconstance du cœur humain. Beaucoup tirèrent parti de l’affliction du moment et sautèrent tout bonnement dans le train du mépris. D’autres restèrent fidèles à leurs principes malgré le danger et l’opposition. Ils auraient pu se joindre aisément aux masses qui accablaient la famille royale, ou ignorer entièrement la crise en faisant comme si de rien n’était – opter pour la facilité, quoi ! Certains empruntèrent le sentier étroit, difficile du service et de la compassion. Sortant de l’ombre, ils affichèrent courageusement leur loyauté en fournissant de la nourriture, en offrant leur réconfort et leur amitié au cœur de circonstances cruelles et inattendues. Quelle noblesse ! Si la trahison est méprisée, même par ceux qui en tirent profit, en revanche, la loyauté est largement admirée et universellement respectée. Chaque fois que nous voyons un pèlerin trébucher et tomber, nous pouvons réagir de différentes manières. Nous pouvons l’ignorer, le fouler aux pieds ou le relever. Les deux premières attitudes sont honteuses et lâches ; seule la troisième est vertueuse. En général, le sentier de la moindre résistance est un sentier de compromis. Par conséquent, même en face d’une opposition insurmontable, même si nous sommes les
Lorsqu’un individu touche le fond, on peut s’attendre à divers comportements de la part de son entourage. Au secours du roi Les conseillers de David suggérèrent de traverser le Jourdain et de chercher refuge en dehors de la Judée – même s’il faisait nuit. Ils traversèrent précipitamment le Jourdain à gué et atteignirent Mahanaïm3. David était émotionnellement à bout, physiquement épuisé, et politiquement mort. Le monde tel qu’il le connaissait était anéanti. En quelques heures, sa vie entière avait basculé. Tandis que David et sa suite erraient dans la partie montagneuse du pays, ils furent reçus chaleureusement par des chefs locaux – Schobi, Makir, et Barzillaï – lequel procura aux fugitifs les aliments et fournitures dont ils avaient désespérément besoin (2 S 17.27-29, LSG). Affamés, ils mangèrent avec reconnaissance. À l’heure où le roi se sentait complètement dévasté, une telle démonstration de loyauté, de respect et de gentillesse fut d’autant plus appréciée. Le monarque fut tellement touché par le noble geste de Barzillaï que plus tard, en guise d’appréciation, il offrit à cet homme une place à ses côtés, à Jérusalem – honneur suprême pour un sujet du roi.
seuls à penser ainsi, ne tremblons pas, n’abandonnons pas. Il ne faut pas évaluer ce qui est droit, noble et approprié à la lumière du sentiment populaire. Lorsque nous relevons un être humain (quel qu’il soit), nous nous tenons du côté du roi… du Roi Jésus ! ■ 1 Family
Encyclopedia of American History, Reader’s Digest Assn., Pleasantville, N.Y., 1975, s.v. “Trail of Tears.” 2 Psaumes 41 et 55 expriment l’angoisse d’avoir été trompé par un ami intime – une référence possible à Achitophel. Voir Hans K. LaRondelle, The Israel of God in Prophecy, Mich. Press, Université Andrews, Berrien Springs, 1987, p. 69. 3 Psaumes 3-5 rapportent le pathétique et l’angoisse de la révolte perçus par David tandis qu’il fuyait Absalom.
Gilbert Vega est pasteur senior de l’église adventiste espagnole en Californie, aux États-Unis.
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V I E
«
A D V E N T I S T E
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etty ne veut plus aller à l’église, me dit madame Pérez, une mère en proie à une détresse profonde. Nous nous sommes disputées tout à l’heure. Elle m’a dit qu’elle déteste l’église, qu’elle ne veut plus être manipulée, et que personne ne va décider pour elle ce qu’il faut croire et ne pas croire, ajoute-t-elle. « Dès sa tendre enfance, nous avons impliqué notre fille dans l’église. Elle a fait partie des Explorateurs et de la chorale des enfants. Elle a participé aux saynètes et aux différentes activités de l’église. Je ne m’explique pas ce qui lui arrive. » La famille Pérez est arrivée aux États-Unis il y a 25 ans. Dans leurs efforts pour réaliser leur version du « rêve américain », les parents de Betty ont travaillé sans relâche. Mais dans le processus, ils ont négligé inconsciemment ce qui constitue certainement l’une des responsabilités les plus importantes d’un parent chrétien : instruire « l’enfant selon la voie qu’il doit suivre » (Pr 22.6). Ils pensaient qu’il suffisait que Betty aille à l’église et participe à ses activités intéressantes chaque sabbat pour apprendre à connaître Jésus et à l’aimer personnellement. Leur démarche est louable, sans aucun doute. Se pourraitil, toutefois, qu’ils aient oublié l’essentiel ? Maintenant, accablée de douleur, madame Pérez pose une question à arracher le cœur : « Que puis-je faire pour sauver ma fille ? » Aller à l’église ne suffit pas La participation de nos enfants aux activités et aux programmes de l’église de même qu’un environnement d’église sont des éléments valables et nécessaires de la responsabilité des parents chrétiens. Mais ces choses suffisent-elles à garder nos enfants sur le sentier divin ? Ces activités et programmes les aident, à coup sûr, à faire bon usage des talents que Dieu
Que pouvons-nous faire
pour les Amener nos
enfants à l’église ne suffit pas 14
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sauver ? Cecilia Cornejo
R E U E L
W H I T E / M O D I F I C AT I O N
N U M É R I Q U E
Faisons l’impossible pour suivre de près l’expérience spirituelle de nos enfants. leur a accordés. Mais, face à l’ennemi qui essaie farouchement de nous arracher nos enfants, leur unique sauvegarde consiste à faire personnellement l’expérience de l’amour de Jésus et de la foi en lui. « Les jeunes ont le privilège, alors qu’ils croissent en Jésus, de croître en grâce et en connaissance1. » Parmi de nombreuses familles bien intentionnées, une fausse croyance fait ses ravages : on pense que la croissance spirituelle des enfants ne relève que des conditions extérieures. En voici un exemple. La famille Rodríguez a déménagé dans une petite ville où la plupart des habitants étaient membres de l’église locale. Les parents pensaient qu’un environnement chrétien suffirait à garder leurs enfants de la tentation. Par conséquent, ils ne se sont pas vraiment arrêtés aux quelques changements négatifs dans le comportement de leurs jeunes. Bientôt, hélas, l’un de leurs enfants est devenu père célibataire et a quitté l’école à l’âge de 18 ans. « Je sentais bien que quelque chose ne tournait pas rond », dit madame Rodríguez. Bien qu’elle ait remarqué que son fils semblait lutter contre des problèmes spirituels, elle n’a pas trouvé le temps d’en discuter avec lui. Et maintenant, la même question douloureuse a franchi ses lèvres : « Que puis-je faire pour sauver mon fils ? » Il existe une œuvre sacrée avec laquelle beaucoup de parents peuvent lutter. « Les parents remplissent leur esprit de toutes sortes de choses à l’exclusion de ce qui importe le plus – enseigner avec patience et bonté à leurs enfants les voies du Seigneur2. » Salomon utilise deux termes importants quant à l’attitude des parents à l’égard de la vie spirituelle de leurs fils : « Applique-toi à connaître l’état de tes brebis et donne tes soins à tes troupeaux. » (Pr 27.23, OST) Dans ce texte, « connaître » implique que l’on réfléchisse et médite sérieusement. Le sage s’empresse d’ajouter qu’il faut être diligent et constamment sur nos gardes de peur de nous écarter du droit sentier ou de nous laisser distraire. Dans notre « application à connaître » l’état spirituel de nos enfants, seul l’Esprit peut nous guider. Ainsi, soyons constamment diligents à cet égard afin de les amener à aimer Dieu « de tout [leur] cœur, de toute [leur] âme et de toute [leur] force » (Dt 6.5). Les mots « donne tes soins » dans Proverbes 27 signifient aussi veiller à être diligents, réfléchis, et attentifs dans ce que nous entreprenons. Cette approche ne se limite pas à une simple réflexion ; elle est aussi un appel à l’action. Nous prenons grand soin de ce qui nous est précieux, n’est-ce pas ? Nous veillons à ne pas l’user, l’abîmer, ou le détruire.
De même, nous devons prendre soin de la santé spirituelle de nos enfants avec un amour inébranlable, si nous voulons obtenir des résultats éternels. Revenir à l’essentiel Faisons l’impossible pour suivre de près l’expérience spirituelle de nos enfants grâce à une pratique simple et efficace : le culte personnel et de famille. Si nous enseignons à nos enfants les bénéfices du culte personnel, ils apprendront à chercher Dieu et à le rencontrer chaque jour. Il deviendra leur Père, leur Ami et leur Sauveur. Fournissons-leur des exemples de choix grâce à des lectures intelligentes et encourageantes, à des expériences solides de croissance spirituelle et de service envers autrui. S’ils n’apprennent pas à aimer Jésus personnellement, toute activité en soi de l’église finira par perdre son sens. Tout comme « Élie rétablit l’autel de l’Éternel qui avait été renversé » (1 R 18.30), collaborons avec Dieu pour qu’il puisse ramener à lui le cœur de nos enfants (v. 37). Transformons notre culte de famille en moments de croissance spirituelle par la prière, la louange au Seigneur, et l’étude de sa Parole. Comme la vie est compliquée, difficile et exigeante ! Dans ce tourbillon, il peut nous arriver à nous, parents, de perdre Dieu de vue, et de ne prendre guère le temps de tourner nos enfants vers le ciel. Mais le Seigneur est toujours là pour nous accorder sa grâce et son pardon. Souvenez-vous que Jésus a donné sa vie pour quiconque croit en lui (Jn 3.16). Il est venu chercher et sauver nos enfants perdus (Lc 19.10), et il ne veut qu’aucun périsse (2 P 3.9). Chers parents, renouvelez votre relation avec Dieu chaque jour et remettez entre ses mains la vie de vos enfants (Jb 1.5). N’oubliez jamais que Dieu est assez puissant pour ramener le fils prodigue à la maison ! Oh, puissiez-vous entendre sa voix rassurante : « Je délivrerai tes enfants » ! (Es 49.25, OST) ■ 1 Ellen 2 Id.,
G. White, That I May Know Him, p. 161. Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 106.
Cecilia Cornejo est l’épouse du pasteur de l’église hispano-américaine de Collegedale, au Tennessee (États-Unis). Février 2012 | Adventist World
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E N C O U V E RT U R E
Les
Larry R. Evans
sourds les
entendons-nous ? L’inclusion et la reconnaissance sont essentielles dans le service envers les sourds
En haut : KENYA : Un quatuor de sourds à Nairobi. À droite : CORÉE : Larry Evans, agent de liaison du Ministère international des sourds de la GC (première rangée, deuxième à partir de la droite), s’exprime par signes avec un groupe de sourds adventistes en Corée. Page suivante : BRÉSIL : Une classe de l’École du sabbat pour les sourds, à Hortolandia.
La bonté est un langage que le sourd peut entendre et que l’aveugle peut voir. – Mark Twain
E
n tant que représentant de l’Église mondiale, je prends fréquemment la parole dans les églises et lors de réunions. Or, au cours de l’un de mes voyages au Brésil, j’ai eu le privilège – pendant un sabbat comme les autres à bien des égards – de m’adresser à un groupe particulier de membres d’église, lesquels assistaient à un grand rallye régional. À la fin de mon message, je les ai invités à se lever et à se tenir par la main pendant la prière. Un geste courant, n’estce pas, mais maladroit dans ce cas : mes auditeurs étaient sourds1. « Nous ne nous tenons pas par la main, m’a expliqué l’un d’eux gentiment, parce que nous utilisons nos mains pour prier. À l’occasion, nous nous touchons plutôt les pieds en symbole d’unité tandis qu’une personne utilise ses mains pour prier et que le reste d’entre nous la regarde. » Heureusement que je ne leur ai pas demandés d’incliner la tête et de fermer les yeux ! À titre de directeur adjoint du Département de l’économat de la Conférence générale et d’agent de liaison du Ministère international des sourds de l’Église, l’une de mes responsabilités consiste à développer un ministère pour les adventistes du monde entier atteints de surdité. Pendant plus de deux décennies, j’ai appris à connaître graduellement la culture unique de ces gens dont les sentiments d’isolement, d’exclusion et de solitude échappent aux entendants de ce monde. Après toutes ces années, je me rends compte qu’il me reste encore beaucoup à apprendre.
dant, il est fort probable que ceux qu’on dit être « durs d’oreille » fassent partie de ces chiffres. Selon le Ministère mondial des sourds, si tous les sourds « se rassemblaient en un seul lieu, ils formeraient la quatrième plus grande nation au monde »2. Je me contenterai donc de dire qu’il existe une grande population internationale de sourds. Comme ils ont de la difficulté à communiquer avec les entendants, peu d’entre nous se rendent compte du vaste champ missionnaire qu’ils représentent. On estime que seulement 2 % de ceux qui font partie de la culture des sourds sont chrétiens3. L’évangélisation des sourds constitue un défi en soi, un défi qui s’aggrave par le fait qu’il n’existe pas de langue des signes unique utilisée couramment. Dans certains pays, on utilise de multiples dialectes de la langue des signes. Une recherche récente réalisée par les Traducteurs de la Bible Wycliffe a conclu qu’il existe près de 400 langues des signes identifiables de par le monde. Or, il n’existe de traduction de la Bible sous une certaine forme visuelle que pour 40 d’entre elles4. Ce fait, à lui seul, devrait nous amener à nous arrêter et à considérer l’urgence d’atteindre ce groupe distinct de personnes. Contrairement à certains groupes de personnes, les sourds ne se concentrent pas dans des secteurs géographiques spécifiques. On les retrouve plutôt dans la population générale. La plupart du temps, il est difficile de communiquer avec eux. L’un des plus grands défis, toutefois, repose sur les méprises à l’endroit des sourds.
Les sourds de par le monde Il est difficile de calculer le nombre de sourds de la planète. On parle de 93 millions à plus de 300 millions. Cepen-
Handicap ou culture ? Cela peut en surprendre certains, mais si on leur en donnait la possibilité, ce ne sont pas tous les sourds qui
P H O T O S
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C O U R T O I S I E
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choisiraient d’entendre. Voici ce que j’ai demandé à beaucoup de sourds de divers pays : « Désireriez-vous entendre si cela était possible ? » Plus de la moitié d’entre eux ont répondu non ! Pourquoi ? Parce que pour les sourds, les relations sont vitales. Se mettre à entendre reviendrait essentiellement à quitter leur monde relationnel. Le terme sourd fait souvent naître à l’esprit un autre terme : handicapé – mais handicapé comparé à qui ? Comparé à l’entendant, évidemment – comme si tout individu, entendant ou sourd, devait être compétent en toutes choses ! Ce concept « d’handicapé » est, hélas, largement promu par l’affichage public, c’est-à-dire par les « panneaux pour handicapés », lesquels indiquent, en réalité, une accessibilité réduite. Aucune culture dans son ensemble n’apprécierait porter l’étiquette d’« handicapée ». Il est tout à fait normal que de nombreux sourds soient allergiques à cette étiquette. La surdité implique beaucoup plus que l’incapacité d’entendre. Par exemple, les sourds développent un lien très fort entre eux. Ce lien transcende leur incapacité d’entendre comme les autres. Les cultures des sourds sont aussi résilientes et significatives que les autres cultures du monde. Le terme « culture » fait référence à toute la gamme des modèles de comportements acquis et à un sens de l’identité. Chez les sourds, les réunions telles que les services de culte ou de sainte Cène, les repas en commun ou les réunions entre amis foisonnent de modèles de comportement distinctif. Ainsi, pour communiquer non seulement les mots, mais aussi toute une gamme de concepts, leur langue inclut les expressions faciales et les gestes des mains.
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Parfois, les entendants peuvent sembler involontairement indifférents aux sourds parce qu’ils ne comprennent pas leur culture. Et comme il n’existe pas de langue des signes unique, courante et mondiale pour les sourds, les cultures des sourds varient selon les régions. L’exercice de la bonté commence donc par la sensibilisation envers les sourds et leur culture. Caractéristiques uniques des sourds Pour mieux comprendre les sourds, il faut s’intéresser sincèrement à eux et être délibérément à leur écoute. Pour ce faire, nous devons reconnaître certaines de leurs caractéristiques uniques. Voici quelques indications notables et utiles à cet égard : 1. La langue des signes est une langue reconnue, et pour la plupart dans le monde des entendants, c’est une langue étrangère. Il s’agit d’une langue visuelle et gestuelle possédant ses propres expressions idiomatiques. La communication avec les sourds va au-delà de la maîtrise de cette langue. La relation établie avec la personne est essentielle. Grâce à la communication du cœur, on franchit une première étape de taille. 2. La surdité n’est pas un signe d’un quotient intellectuel plus faible. La plupart des sourds ont un processus d’apprentissage différent des entendants. Toutefois, « différent » ne signifie pas inférieur. Un sourd pense habituellement non en termes de mots, de phrases ou d’abstractions, mais plutôt dans le contexte de modèles de pensée visuels, spatiaux, et concrets.
3. L’humour des sourds diffère de celui des entendants. Parce qu’une bonne partie de l’humour des entendants se base sur les jeux de mots, les sourds « pigent » ou « ne pigent pas ». Ils ont leur propre sens de l’humour, lequel se manifeste dans les rencontres de sourds. Beaucoup de sourds vont rire en voyant les autres rire suite à une blague, mais en réalité, ils ne pigent pas l’humour de la blague. 4. La musique des sourds se fonde sur le rythme ou les ondes vibratoires. Elle comporte trois éléments : le temps, le débit, et la coordination. L’audition de la musique comporte, elle aussi, trois éléments : la mélodie, l’harmonie, et le rythme. Ne concluez pas que les sourds ne sont pas musicaux parce qu’ils n’entendent pas ! 5. Les sourds sont visuels. Il est important pour eux de s’asseoir là où ils voient bien l’interprète de la langue des signes. Beaucoup préfèrent être dans les premiers bancs de l’église, car il y a moins de distractions visuelles. Un orateur sourd est à la fois le présentateur et l’acteur du message. En reconnaissant et en appréciant ces caractéristiques uniques, les entendants peuvent en venir à comprendre que les sourds ne sont pas des handicapés. Ils sont « outillés » différemment des entendants, et en général, ils ont des capacités que l’on ne retrouve généralement pas chez les entendants. La bonté voit l’individu et reconnaît sa valeur personnelle. Écoutons-nous ? Bien que les sourds partagent activement leurs préoccupations et leurs espérances, leurs paroles tombent souvent dans « l’oreille des sourds ». Je me suis
rendu compte de cela pour la première fois il y a quelque 25 ans alors que j’étais l’assistant spécial d’un président de fédération pour les ministères multiculturels, en Amérique du Nord. Alors que j’assistais à des réunions pastorales, j’ai remarqué que le seul pasteur sourd de notre fédération ne comprenait pas un traître mot de ce qui s’y disait. Il assistait à ces réunions simplement par loyauté. Je l’ai invité dans mon bureau, et à l’aide de l’ordinateur, j’ai partagé avec lui les faits saillants des réunions. Pourquoi n’ai-je pas songé à engager un interprète ? me suis-je demandé. Cette expérience m’a servi d’introduction à la culture des sourds. Un vent de changement Les temps changent, et une sensibilisation à la culture des sourds se développe graduellement. Récemment, lors d’une rencontre avec des sourds à Nairobi, au Kenya, j’ai appris que plusieurs adventistes sourds allaient à l’église le dimanche. Ces églises étaient les seules où ils pouvaient adorer dans leur propre langue. J’ai été ravi lorsque ce groupe a choisi d’assister à la réunion d’église à Nairobi et d’adorer Dieu avec nous le sabbat. Ils ont aussi amené leurs amis aux services du sabbat. Le président de l’union de cette région demande maintenant à chaque fédération de son territoire de former au moins un pasteur sourd et de l’embaucher. En Corée, les dirigeants de la fédération ont acheté un temple pour les sourds. Les membres d’église disent qu’ils sont très reconnaissants d’avoir ce bâtiment
Sites Web du
Ministère des sourds UNE COMPILATION DE LARRY R. EVANS
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Site Web adventiste brésilien pour les sourds :
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www.surdosadventistas.com.br ■
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www.deafchurchonline.org
Site Web russo-ukrainien :
www.deafasd.com Three Angels Deaf Ministries :
www.3angelsdeafministries.org
Fraternisation des sourds du Sud (Service du sabbat diffusé chaque semaine) :
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Canadian Deaf Ministries International :
www.deafhope.org
leur église pour les sourds, car elle et son mari « veulent servir d’exemple pour les entendants en faisant aux autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous ».
UKRAINE : Un groupe de jeunes adultes sourds de l’Europe de l’Est faisant du tourisme à Kiev suite à un congrès pour les sourds de la division. qui leur sert à la fois de lieu de culte et de centre d’évangélisation pour les sourds. Au cours d’une importante réunion de sourds au Brésil, l’enthousiasme, les rapports et les ressources ont révélé ce que des dirigeants laïcs sourds et entendants peuvent accomplir en travaillant de concert. Lors de cette même rencontre, les jeunes adultes atteints de surdité ont illustré par leur vitalité et leur exubérance leur grand potentiel de témoignage. Ainsi, la puissance de l’inclusion et de la reconnaissance peut changer la vie tant des entendants que des sourds. Des défis persistants Malheureusement, de nombreux défis existent toujours. Un sourd de nationalité canadienne raconte la souffrance qu’il a endurée – tout seul – suite à une grave crise familiale. Parce qu’il était sourd, les obstacles impliqués dans la communication avec les entendants et dans l’obtention de soutien de leur part ont été trop difficiles à surmonter. En France, des adventistes atteints de surdité ont écrit : « Les sourds passent souvent inaperçus. On les considère rarement [comme faisant partie de l’Église]. Ils font face à l’exclusion dans la société des entendants et parfois même dans l’Église. » Aux États-Unis, on dispose de peu de fonds pour embaucher des interprètes pour les sourds. Si les sourds pouvaient avoir de tels interprètes, les services de culte et autres réunions et événements de l’église seraient significatifs pour eux aussi. Une entendante, épouse d’un pasteur sourd, interprète les sermons de son mari pour les entendants qui viennent à P H O T O S
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Atteindre les sourds Dans notre service envers les autres cultures, y compris celle des sourds, notre attitude peut faire une énorme différence. On peut servir de façon passive et unilatérale. Cette approche est, à coup sûr, la moins efficace. On peut servir de façon active, mais toujours unilatérale. C’est déjà mieux, mais tout de même insuffisant. Le ministère actif envers les sourds qui inclut l’échange ouvre la porte au partenariat et au mentorat. C’est avec cette approche que nous soulignons la stratégie de service suivante : ■ Aimez les sourds et manifestez-leur de la compassion. Tout ministère efficace trouve son fondement et sa motivation dans l’amour jumelé à la compassion. ■ Écoutez et observez. Les stratégies imposées ne sont ni bienvenues ni appréciées. Commencez par découvrir le « cœur » des sourds de votre collectivité. ■ Développez une compréhension empathique. Pour vous identifier avec les sourds, intéressez-vous sincèrement à eux et impliquez-vous. ■ Faites preuve de transparence et de fiabilité. Les sourds se méfient des entendants qui leur font continuellement des promesses en l’air. Il faut du temps pour bâtir la confiance. Or, celle-ci constitue la clé d’une relation durable. ■ Établissez des partenariats dans la structure de la mission. Les sourds ne sont pas incultes. Ils ont de l’expérience, des idées et des projets. Entrez dans un partenariat de service avec eux. ■ Développez le leadership des sourds. Pour qu’un ministère ait un impact à long terme, il faut développer le leadership à tous les niveaux de l’Église. C’est là une étape cruciale quand on prend au sérieux l’évangélisation des sourds. Ne limitez pas l’implication des sourds strictement aux ministères en faveur des sourds ! Ceux-ci peuvent apporter de précieuses contributions à toute la gamme des ministères de l’Église. ■ Implémentez des stratégies missionnaires destinées aux sourds. Ceci est possible dans la mesure où les étapes précédentes ont été suivies.
Un ministère en faveur des sourds qui bouge et inclut l’échange va beaucoup plus loin que les ministères passifs et unilatéraux. Un tel ministère souligne le besoin de plus de pasteurs sourds et d’interprètes. Nous ne ferions rien de moins pour tout autre groupe à qui nous aimerions apporter l’Évangile, n’est-ce pas ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les aveugles, les sourds et ceux qui sont blessés parmi nous sont tous des parties importantes pour l’intégralité du corps du Christ. Ils nous rappellent que toutes les parties du corps sont indispensables (voir 1 Co 12.22,23). Et ils fournissent à l’Église l’occasion de manifester son vrai caractère. Ellen White commente : « J’ai vu qu’il était conforme à la volonté de Dieu que des veuves, des orphelins, des aveugles, des boiteux […] fussent placées en étroits rapports avec son Église […]. Cela constitue pour Dieu un test de notre caractère5. » Notre façon de nous traiter les uns les autres dans ce monde de diversité en dit long sur notre identité individuelle et ecclésiale. En contraste avec la sagesse et les pratiques conventionnelles de ce monde, l’Église doit servir de phare d’espérance, et montrer que la valeur d’une personne commence par le cœur. La question vitale que chaque partie du corps du Christ doit demander est donc la suivante : « Les entendons-nous ? » Si oui, comment répondrons-nous ? La bonté n’est que la première étape, mais c’est là, indubitablement, que le parcours doit commencer. ■
Pour plus d’information, envoyez un courriel à l’adresse suivante :
gcstewardship@gc.adventist.org 1 Dans cet article, l’auteur souligne le fait que les individus sourds forment une culture unique. Par conséquent, il se réfère à eux en utilisant l’expression « les sourds ». 2 www.deafworldministries.com/CDA_project.htm. 3 Ibid. 4 Wycliffe Bible Translators a fourni cette information à l’auteur par courriel. 5 Ellen G. White, Service chrétien, p. 234.
Larry R. Evans est directeur
adjoint du Département de l’économat de la Conférence générale, et aussi agent de liaison auprès de la Conférence générale pour le Ministère des sourds.
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’ai 18 ans et suis de foi catholique, mais de nom seulement. Un jour, mon confesseur me dit quelque chose d’étonnant. Il pense qu’il n’est pas nécessaire de se confesser chaque semaine. Ses propos m’amènent à faire un pas de plus : désormais, je n’irai plus à l’église, et la religion sera pour moi une affaire personnelle.
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mes favoris parce que son contenu semble contredire mon style de vie. Puis, un autre livre capte mon attention : Maranatha. C’est un des livres préférés de mon ami. Il le lit tous les matins pendant ce qu’il appelle son « culte personnel ». Intrigué, je le lui emprunte. Ce petit livre ouvre non seulement des fenêtres mais encore des portes
sublime ! Au commencement, Dieu a béni le jour du sabbat. Il l’a mis à part et l’a rempli d’une ambiance de joie et de festivité. Le premier sabbat fut un jour de louange au Créateur et une commémoration de la création de notre monde. Dans ce sens, le sabbat a quelque chose que les autres jours n’ont pas. Ce n’est
délices du Raúl Quiroga
Vers cette époque, un ami me donne une Bible en cadeau. Intrigué, j’en commence la lecture. Je ne comprends pas vraiment ce que je lis, et pourtant, les histoires de la Genèse produisent une telle impression sur moi que je me plais à les relire. Trois ans plus tard, je décide d’explorer mon pays armé de ma guitare et de certains livres, dont ma Bible. À une auberge de jeunesse, je fais la connaissance d’un jeune adventiste de mon âge. Nous commençons à nous entretenir de religion. Cette conversation se transforme en un parcours de trois mois avec mon nouvel ami où je fais de merveilleuses découvertes qui transformeront ma vie à tout jamais. Un cheminement personnel Mon ami a plusieurs livres avec lui. Il me prête Messages à la jeunesse. Ce livre ne devient pas tout de suite l’un de
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toutes grandes pour moi. J’y découvre le retour de Jésus, la grâce imméritée, le pardon. J’y découvre aussi l’appel à obéir aux commandements de Dieu, de même que l’Église du reste. Et, ô merveille, j’y rencontre Jésus ! Je l’accepte comme mon Sauveur personnel. Dès lors, il devient le centre de ma vie. Plus tard, j’accompagne mon ami à une église locale pour voir de quoi retourne « l’observation du sabbat ». Ce premier sabbat devient pour moi un style de vie qui se poursuivra au cours des 33 années suivantes. Au fil de mon étude, je comprends que le sabbat a été créé différemment des six autres jours de la création, qu’il s’y est produit quelque chose de spécial. En ce premier sabbat, Dieu a cessé son œuvre créatrice et s’est reposé pour passer du temps de qualité avec nos premiers parents. Quel rendez-vous
pas seulement ce dont nous nous abstenons de faire qui rend ce jour spécial, qui en fait un jour de délices, mais aussi ce que Dieu peut faire avec nous en ce jour. Le repos du sabbat Aucun autre des six jours de la semaine ne peut fonctionner comme un sabbat, parce que seul le septième jour constitue un mémorial de la création que le Seigneur a établi en tant qu’alliance avec les humains qu’il a créés. Dieu a sanctifié et béni cette relation avec les premiers humains au moyen de ce jour spécial. Dans les Écritures, le septième jour est le seul jour de la semaine qui porte un nom. Les autres jours sont nommés en relation avec le sabbat. On parle du premier jour après le sabbat, ou du jour de préparation pour le sabbat
Le
(Lc 23.54 ; 24.1). Ce n’est que le septième jour que Dieu appelle son jour. Jésus s’identifie lui-même comme étant le Seigneur du sabbat (Mc 2.27,28). Il ne réclame pas spécifiquement la seigneurie de tous les jours de la semaine ou de n’importe quel jour de la semaine. Dans ce sens, les êtres humains sont maîtres des six jours de la semaine (Gn 1.28), mais le sabbat, ils reconnaissent la seigneurie de Dieu : Dieu est Seigneur de toutes choses. Le sabbat est un véritable don de Dieu à l’humanité (Mc 2.27). Ce fut le premier jour complet qu’Adam et Ève passèrent en tant qu’enfants de Dieu et leur premier jour en tant que couple marié (Gn 2.1-3). Le sabbat, nous mettons de côté nos luttes quotidiennes (Ex 20.8-11). Nous ne faisons pas que nous reposer : n’importe quel jour de la semaine pourrait faire l’affaire à cet égard. La différence entre le sabbat et un autre jour de la semaine, c’est que le sabbat offre un repos nous permettant d’entreprendre des activités semblables à celles du sabbat en Éden. Il ne s’agit pas de rester inactif, mais de reprendre notre souffle (Ex 31.17) grâce à un changement d’activité. Chose intéressante, Jésus critiqua l’inactivité que les chefs religieux de son temps tentaient d’imposer le jour du sabbat. Il déclara : « Mon Père travaille jusqu’à présent. Moi aussi, je travaille » (Jn 5.17). Il se référait, bien entendu, à l’œuvre rédemptrice du sabbat et non à la routine quotidienne de la semaine (Mt 12.7). L’idée de repos de Dieu à notre endroit nous libère de nous-mêmes et de nos inquiétudes pour que nous puissions avoir le temps et l’espace pour différentes activités. Selon Jésus, le sabbat est le jour idéal pour être en bénédiction aux autres (v. 9-14). En ce jour, nous nous livrons à des activités qui se centrent sur la rencontre de Dieu avec l’humanité – avec ceux qu’il a formés de la poussière de la terre. En ce jour, nous célébrons la relation entre
Au terme des six jours de la création, l’Auteur de tout bien s’est reposé le septième jour et a institué le sabbat comme mémorial de la création pour toute l’humanité. Le quatrième commandement de la loi divine et immuable requiert l’observation de ce septième jour de la semaine comme jour de repos, de culte et de service, en harmonie avec les enseignements et l’exemple de Jésus, le Seigneur du sabbat. Le sabbat est un jour de communion joyeuse avec Dieu et entre nous. Il est un symbole de notre rédemption en Christ, un signe de notre sanctification, un témoignage de notre fidélité et un avant-goût de notre vie future dans le royaume de Dieu et Dieu. Le sabbat est le signe permanent de l’alliance l’humanité, éternelle de Dieu avec son peuple. L’obserentre les membres vation joyeuse de ce temps sacré d’un de la famille ainsi soir à l’autre, d’un coucher de soleil que nos liens envers toute à l’autre, est une célébration des la création. Le sabbat nous œuvres créatrice et rédemptrice ramène à l’Éden. Par lui, Dieu de Dieu. (Gn 2.1-3 ; Ex 20.8nous dit qu’il désire avoir une relation 11 ; Lc 4.16 ; Es 56.5,6 ; intime avec nous, que nous sommes 58.13,14 ; Mt 12.1-12 ; Ex plus importants pour lui que tout ce 31.13-17 ; Ez 20.12,20 ; quand qu’il a créé. Dt 5.12-15 ; He Dieu le 4.1-11 ; Lv 23.32 ; fit sortir Les joies du sabbat Mc 1.32) d’Égypte par Le sabbat est une nécessité, non son bras puissant seulement une obligation. Tout comme (Dt 5.12-15). Nous nous avons besoin d’air, de lumière, faisons du sabbat nos d’eau et de nourriture pour survivre, délices (Es 58.13). Chanous avons besoin du sabbat pour une que sabbat, non seulement vie optimale. Le sabbat est aussi un jour nous recevons les bénédicd’adoration : nous nous agenouillons tions de ce jour spécial, mais devant Dieu et reconnaissons qu’il est nous renouvelons aussi notre le Seigneur. « C’est lui qui nous a faits, alliance avec Dieu et et nous sommes à lui » (Ps 100.3). Le confirmons publiquement notre sabbat remet les pendules à l’heure. désir d’être ses enfants. Nous consacrons les six autres jours de La vraie compréhension du sabbat la semaine à nos objectifs personnels. a changé ma vie il y a des dizaines d’anOr, dans notre organisation de notre nées. Des millions dans le monde font de temps et de nos activités, nous courons sabbat leurs délices. Imaginez chaque le danger de commencer à nous les célébrations extraordinaires qui nous considérer égaux ou même supérieurs attendent dans notre demeure céleste – à Dieu. Le sabbat nous rappelle chaque en face à face avec notre Créateur et semaine que tout ce que nous faisons, Sauveur ! ■ que nous pouvons faire, et que nous planifions nous vient de notre Créateur. Le sabbat est aussi un jour de recréation. Quand tout dans la vie semble se désintégrer, le sabbat nous ramène à l’Éden. Et, de nouveau, le Seigneur crée toutes choses à partir du néant. Lorsque nous sommes faibles, nous Raúl Quiroga, titulaire devenons forts. Le chaos se change en d’un doctorat en théologie, ordre, la peur en joie, l’incertitude en était professeur d’Ancien certitude et en confiance. La justice Testament à l’Université divine chasse l’injustice et l’oppression, adventiste River Plate, en Argentine, la culpabilité cède le pas au pardon. quand il a écrit cet article. Il a déménagé Ce moment de rédemption se reflète récemment à Cochabamba, en Bolivie, pour servir à l’Université adventiste de la Bolivie. dans l’expérience du peuple d’Israël
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Ellen G. White
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Le sabbat nous unit à Dieu «
e leur ai aussi donné mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils reconnaissent que je suis l’Éternel qui les sanctifie. » (Ez 20.12) Comme le sabbat était le signe caractéristique d’Israël lorsqu’il sortit d’Égypte pour entrer dans la Canaan terrestre, de même ce jour est le signe distinctif du peuple de Dieu au moment où il se dispose à entrer dans la Canaan céleste. Il indique les liens de parenté qui unissent le Seigneur et son peuple ; par lui on reconnaît que celui-ci honore sa loi. Il distingue ses fidèles sujets de ceux qui transgressent ses commandements.
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Un sujet de délices Le sabbat sera un sujet de délices pour tous ceux qui le reçoivent comme un signe du pouvoir créateur et rédempteur du Christ. Voyant le Christ dans cette institution, ils font de lui leurs délices. Le sabbat leur fait voir dans les œuvres de la création une preuve de son infinie puissance rédemptrice. Tout en évoquant le souvenir d’un heureux paradis perdu, il fait penser au paradis retrouvé par le moyen du Sauveur. Ainsi, tout ce qui est dans la nature répète son invitation : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mt 11.28) Le sabbat est une agrafe d’or qui unit Dieu et son peuple.
Le sabbat désigne celui qui nous a créés et qui nous sanctifie Il [le sabbat] appartient au Christ. […] S’il a fait toutes choses, il a aussi fait le sabbat. C’est lui qui l’a établi pour être un mémorial de l’œuvre créatrice servant à le désigner comme le Créateur et comme celui qui sanctifie, proclamant que celui qui a créé toutes choses et qui les soutient est aussi le chef de l’Église, par le pouvoir de qui nous sommes réconciliés avec Dieu. En parlant d’Israël, il dit : « Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour leur faire connaître que je suis l’Éternel qui les sanctifie. » Le sabbat est donc un signe indiquant que le Christ est capable de nous rendre saints. Et il est donné à tous ceux que le Christ sanctifie. En tant que signe de son pouvoir sanctifiant, le sabbat est donné à tous ceux qui, grâce au Christ, sont incorporés à l’Israël de Dieu.
L’importance de se souvenir du sabbat Le Créateur commence le quatrième commandement par ces mots : « Souviens-toi. » Il savait que l’homme, absorbé par ses affaires et ses soucis, serait tenté de ne pas se conformer à toutes les exigences de la loi, ou d’en oublier l’importance sacrée. C’est pourquoi il dit : « Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. » (Ex 20.8) Il faut se souvenir du sabbat pendant toute la semaine afin de se préparer à l’observer selon le commandement. Quand on se souviendra ainsi du jour du repos, le temporel n’empiétera pas sur le spirituel. Aucun devoir des six jours ouvrables ne sera négligé jusqu’au sabbat. Toutefois, on ne s’épuisera pas pendant la semaine au point que le septième jour, ce jour où le Seigneur se reposa de ses œuvres, on soit trop fatigué pour vaquer à son service.
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Le
sabbat est
une agrafe d’or qui unit Dieu et son peuple.
Se préparer pour ce jour spécial Ainsi donc, le vendredi, que la préparation soit complète. Assurez-vous que tous les vêtements soient en bon état, et que rien ne reste à cuisiner. Le sabbat ne doit pas être consacré à raccommoder ses vêtements, à faire la cuisine, à rechercher ses plaisirs, ou à se livrer à quelque autre occupation mondaine. Avant le coucher du soleil, que tout travail séculier soit mis de côté ainsi que tout journal profane. Parents, expliquez à vos enfants ce que vous faites, ainsi que l’objet que vous avez en vue ; qu’ils s’associent à votre préparation afin d’observer le sabbat selon le commandement. Une autre tâche ne doit pas non plus être négligée le jour de la préparation : celle qui consiste à régler les différends qui auraient pu s’élever, soit dans la famille, soit dans l’église. Que toute amertume, toute colère, toute malice soient bannies du cœur. Confessez humblement « vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres. » (Jc 5.16) Avant le coucher du soleil, que les membres de la famille se réunissent pour lire la Parole de Dieu, chanter et prier. Nous devons veiller jalousement sur le commencement et la fin du sabbat. Souvenons-nous que chaque instant de ce jour est saint, consacré au Seigneur. ■
Cet article est un extrait du livre The Faith I Live By, p. 33, 34. Les adventistes du 7e jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public. S I M O N A
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Un
partenariat
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N U M É R I Q U E F O R M A N / M O D I F I C AT I O N
u cours de la dernière décennie, l’enseignement privé laïc a explosé en Chine. Toutefois, les écoles qui incorporent l’enseignement de la Bible dans leur programme font face à de nombreux défis. Pour les écoles chrétiennes, le processus d’enregistrement est fort complexe. Il doit passer par le Mouvement patriotique des trois autonomies de l’Église protestante chinoise (TSPM), lequel contrôle toute l’activité religieuse en Chine. La façon d’éduquer les jeunes Chinois s’est heurtée à différentes opinions qui, malheureusement, ont engendré de nombreux désaccords, dont certains ont même retenu l’attention des médias.
M A R K
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inhabituel
Grâce à lui, des jeunes s’instruisent et témoignent Chek Yat et Sally Lam-Phoon
L’éducation adventiste a toujours constitué une priorité pour les adventistes. Étant donné la situation en Chine, les membres d’église ont établi au cours des 10 dernières années des écoles de maison pour les enfants des membres, dans la région nord-est du pays. Lorsqu’ils ont constaté qu’elles n’étaient plus viables, ils ont prié Dieu de leur donner la possibilité d’offrir tout de même une éducation adventiste à leurs jeunes. Un contact avec la collectivité En 2008, les dirigeants de l’Église ont développé une excellente relation avec le directeur d’une école professionnelle. En apprenant leur désir de fournir une éducation adventiste à leurs jeunes, ce dirigeant a offert de collaborer avec eux pour répondre à leurs besoins. « Cette nouvelle possibilité nous a tellement enchantés que nous avons décidé de l’essayer. Quelle qu’elle soit, c’est bien mieux que rien », a dit Enn Chun Wong*. Cette école professionnelle offre des formations en mécanique automobile, couture, nutrition, restauration, tourisme, comptabilité informatisée, science de l’informatique, hydroélectronique, soudure, et coiffure. Elle exige que tous les étudiants choisissent une matière principale. Cependant, nos étudiants adventistes devaient en choisir deux afin de s’assurer que tous les gars et les filles restent ensemble, et limitent, de ce fait, l’influence négative des autres étudiants. En outre, des arrangements ont été pris pour que l’avant-midi soit consacré aux matières principales, en sorte qu’ils aient suffisamment de temps en après-midi pour assister à leur cours biblique à l’église.
Ainsi, on a inscrit à cet établissement 40 étudiants adventistes. L’église leur servait de logis. Sur place, des professeurs se chargeaient de leur enseignement spirituel. Le programme commençait par le culte du matin et la prière à 4 h 30. Après le petit déjeuner, un autobus scolaire les transportait à l’école professionnelle. Les profs adventistes accompagnaient les étudiants à l’école pour les aider à jeter un pont entre les cours du programme et leur formation religieuse. En après-midi, on les ramenait à l’église pour le cours de Bible. « Nous leur rappelions constamment le témoignage qu’ils devaient rendre de Jésus-Christ à l’école. Leur comportement témoignait de la puissance du christianisme », a dit l’un des profs. Bénis pour être en bénédiction Le groupe s’est rapidement forgé une réputation d’élèves modèles, excellant dans les cours et faisant preuve de discipline sur le plan social. Les étudiants des autres classes donnaient souvent du fil à retordre aux profs : bruyants et indisciplinés, ils dormaient pendant les cours et refusaient de faire leurs devoirs. « Notre école a certainement besoin d’un plus grand nombre d’étudiants exemplaires tels que les adventistes, a observé le directeur de l’école. Nous en voulons davantage afin qu’ils exercent une influence sur le reste des étudiants. » Lorsque l’année scolaire s’est terminée en 2008, l’école professionnelle a encouragé l’Église à recruter un second groupe de 40 étudiants, pour un total de 80. Mais un problème se posait : les locaux de l’église étaient trop petits pour accommoder autant d’étudiants. Une fois mis au courant de leur dilemme, le directeur de l’école a mis une école désaffectée à leur disposition. Vers le milieu d’avril 2009, les rénovations de ce bâtiment étaient complétées : il y avait désormais des lits, de l’eau, et de l’électricité. Puisque ce bâtiment, lequel sert de dortoir, se trouve à une certaine distance de l’école professionnelle, celle-ci a consenti à fournir un service d’autobus quotidien aux 80 étudiants.
Les parents adventistes sont maintenant impatients d’envoyer leurs enfants à cette école professionnelle, et pour cause : la transformation des participants à ce programme expérimental est visible. Après une année de formation, ces jeunes ont atteint une indépendance de pensée et de dessein. Ils font leur propre lessive, cuisine, ménage, et partagent la Parole de Dieu avec les autres. Beaucoup d’entre eux ont été nommés dirigeants d’un groupe cellule dans l’église où ils adorent Dieu. L’été, les enfants reviennent à la maison. Les parents s’étonnent des changements qu’ils perçoivent en eux. « Mon fils a tellement changé ! a dit l’un d’eux. Il a vraiment gagné en maturité. Depuis son retour à la maison, il a été une merveilleuse bénédiction. Il est attentif, serviable, il s’offre pour les travaux ménagers. C’est ça qu’il a dû apprendre à l’école ! » Cette façon créative d’offrir une éducation adventiste fonctionne si bien que les parents adventistes souhaitent inscrire leurs enfants à cette école. Une question, toutefois, demeure : que se passera-t-il après les deux ans de formation professionnelle ? Que peut-on faire encore pour fournir à ces étudiants un enseignement supérieur plus complet, une éducation qui les forme tout spécialement à servir les masses en Chine par leur profession, et à préparer un peuple pour le royaume éternel de Dieu ? Nous sollicitons vos prières à cet égard, tandis que les anciens locaux continuent à dialoguer et à entreprendre des approches toujours plus innovantes pour le développement de nos jeunes en Chine grâce au fondement solide de l’éducation adventiste. ■ * Nom fictif.
Chek Yat Phoon est directeur du Département de l’éducation, et sa femme, Sally Lam-Phoon, est directrice du Ministère des enfants, de la famille et des femmes de la Division Asie-Pacifique Nord. Février 2012 | Adventist World
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B I B L E
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Notre
Pourquoi l’Esprit est-il appelé « Consolateur » dans l’Évangile de Jean ?
Consolateur, et plus
Le terme grec parakletos, traduit par « Paraclet » dans certaines versions bibliques, n’a pas d’équivalent exact en français. On l’utilisait dans la littérature grecque pour se référer à un individu qui répondait à un appel au secours, ou qui comparaissait devant un tribunal au nom d’une personne à titre de conseiller, d’intercesseur, de médiateur, d’aide ou de défenseur. Quand Jésus applique ce terme au Saint-Esprit, cela nous donne des aperçus de la nature et des fonctions de l’Esprit. Puisque parakletos est utilisé exclusivement dans les écrits de Jean, je me pencherai sur ces passages. 1. Jésus et le Consolateur. Dans l’Évangile de Jean, de même que dans le reste du Nouveau Testament, Jésus et l’Esprit, bien que très étroitement liés, ne sont pas la même personne. Dans Jean, Jésus assimile le parakletos avec l’Esprit (16.15), le Saint-Esprit (14.26), et l’Esprit de vérité (14.17 ; 15.26 ; 16.13). En d’autres termes, il utilise une nouvelle terminologie pour se référer au Saint-Esprit. Lorsque Jésus dit « un autre Consolateur » (14.16 ; voir 1 Jn 2.1), impliquant qu’il est lui aussi un consolateur, il établit une distinction claire entre lui-même et l’Esprit. Cette différence entre Jésus et le Consolateur s’accentue aussi par le fait que l’Esprit (parakletos) est envoyé par le Père à la requête du Fils (14.16, 26), et que l’Esprit vient après le départ de Jésus vers le Père (16.7). L’Esprit (parakletos) demeure avec son peuple éternellement (14.16). Ainsi, contrairement à Jésus, il ne retourne pas au Père tant et aussi longtemps que le peuple de Dieu se trouve ici-bas. Il prend la place de Jésus sur la terre. 2. Fonctions du Consolateur. Trois fonctions principales sont assignées à l’Esprit (parakletos). Il est un enseignant : il « vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (14.26, LSG). Ainsi, l’Esprit édifie l’Église conformément aux enseignements de Jésus en rappelant ceux-ci aux disciples et en leur en révélant le sens profond. Il leur révèle aussi le contenu eschatologique du message de Jésus (16.13). C’est seulement dans ce sens que l’Esprit « vous conduira dans toute la vérité » (16.13). Deuxièmement, et étroitement lié avec ce qui précède,
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encore
l’Esprit glorifie le Christ. Jésus est glorifié lorsque l’Esprit prend ce qui appartient à celui-ci et nous le révèle (16.14). Il se glorifie lui-même, non en nous apportant des nouveautés, mais en nous disant que ce que nous recevons vient entièrement de Jésus. Troisièmement, l’Esprit a pour rôle de témoigner au nom de Jésus et de son peuple contre le monde. La venue de l’Esprit atteste que les croyants appartiennent à Dieu, radicalisant ainsi la distinction entre eux et le monde. En collaboration avec les croyants, l’Esprit témoigne aussi au nom de Jésus en appelant les humains à venir au Sauveur glorifié (15.25,26). Il témoigne ensuite de ce que le monde a rejeté Jésus, du péché qu’un tel rejet représente, et du jugement de Dieu à l’égard du mal (16.8-11). 3. Nature de l’Esprit. En appelant l’Esprit « un autre Consolateur », Jésus a établi une fois pour toutes que l’Esprit est une personne tout comme lui. Bien que le nom grec « esprit » (pneuma) soit neutre, le nom « Consolateur » (parakletos) est masculin et personnel. L’Esprit n’est pas une chose ou une puissance, mais bien un être divin personnel. Jésus révèle la divinité du Saint-Esprit par ces paroles : « l’Esprit de vérité qui provient du Père » (15.26). Le verbe « provient » (ekperuomai) indique la place d’origine de l’Esprit. Sa place naturelle d’existence se trouve dans le mystère de la Trinité, et c’est Dieu qui l’envoie. En identifiant l’Esprit en tant que parakletos, Jésus nous a clairement révélé que l’Esprit est une personne. Par conséquent, nous pouvons nous représenter l’Esprit comme un consolateur, comme une personne qui nous aide en temps de besoin, qui nous accompagne au cours de notre pèlerinage, qui nous soutient, nous transforme, et nous révèle ce qui appartient à Jésus. L’Esprit, le parakletos, nous parle, et parle pour nous. ■
Angel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi l’Église pendant de nombreuses années à titre de directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.
É T U D E
B I B L I Q U E
au foi temps de la fin La
Mark A. Finley
U
n soir, après un séminaire biblique à Chicago, une femme d’âge moyen m’a sollicité un entretien. Elle souffrait d’un cancer du sein. Dans sa détresse, elle m’a demandé, en toute sincérité : « Pasteur Finley, si Dieu ne me guérit pas, est-ce parce que je n’ai pas suffisamment de foi ? Si ma foi était plus grande, serais-je immédiatement guérie ? « Je vous le demande, a-t-elle ajouté, parce que certains de mes amis affirment que mon problème, ce n’est pas vraiment le cancer, mais mon manque de foi. Est-ce vrai ? » Dans notre leçon d’aujourd’hui, nous allons explorer ensemble ce qu’est la foi, puis découvrir comment l’exercer et l’augmenter.
1 Lisez Proverbes 3.5, 6. Dans ce texte, comment la foi est-elle définie ? Sur qui la foi authentique se focalise-t-elle ? La foi, c’est faire confiance à Dieu comme à un ami intime. La foi croit que Dieu ne nous fait pas de mal et qu’il ne désire que notre bien (Jr 29.11). Au lieu de lui demander des réponses, elle cherche à découvrir ce qui le glorifiera dans chacun des aspects de notre vie. Elle ne se focalise pas sur notre volonté, mais plutôt sur la sienne (voir Mt 26.39).
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Lisez 2 Corinthiens 12.7-9. L’apôtre Paul pria sincèrement pour être délivré d’une affliction physique. De nombreux érudits de la Bible croient qu’il s’agissait d’un problème visuel. Comment Dieu répondit-il à la prière de Paul ? Qu’est-ce que sa réponse nous révèle sur la foi ?
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Lorsque David passa par l’affliction, comment sa foi lui permit-elle d’établir un rapport avec l’épreuve ? Lisez Psaumes 119.67, 68. Du sein de son affliction, que déclara-t-il sur Dieu ? Qu’est-ce que cela nous révèle sur la foi ? Les épreuves peuvent nous rendre soit amers, soit meilleurs. L’affliction peut soit nous rapprocher du cœur de Dieu, soit nous en éloigner ; tout dépend de notre perception de notre Créateur. Si nous lui faisons confiance et croyons qu’il est bon, nous aurons foi en sa providence même dans les moments les plus difficiles de la vie.
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Lisez 1 Corinthiens 10.13, Philippiens 4.19, et Psaumes 46.1. Quand les épreuves surviennent, quelles promesses divines pouvons-nous saisir par la foi ? Tandis que vous lisez ces passages, réfléchissez à ce que Dieu vous dit en de telles circonstances.
5 Notre foi peut sembler faible de temps en temps. Que faire pour l’augmenter ? Lisez Romains 10.17. La lecture de la Parole de Dieu édifie notre foi et la fortifie. Le même Saint-Esprit qui a inspiré la Bible nous inspirera tandis que nous la lisons. Plus nous connaîtrons Dieu, plus nous lui ferons confiance. La Parole de Dieu est puissante (voir He 4.12) ; elle construit notre foi et la fortifie.
6 Est-il possible de lire la Bible mais de n’en retirer pas grand-chose ? Pourquoi ? Lisez Hébreux 4.2. Ce passage vous étonne-t-il ? Ce passage décrit ceux qui entendent la Parole de Dieu mais n’en tirent aucun avantage. Pourquoi ? Manifestement, ils écoutent de leurs oreilles sans internaliser toutefois les vérités qu’ils entendent. Ils ne les méditent pas et ne les appliquent pas à leur vie par la foi. Qu’est-ce que ceci vous révèle sur votre propre étude biblique ?
7 Lisez Romains 15.4. Tandis que nous lisons les expériences des personnages bibliques, que se passe-t-il dans notre vie ? L’étude de la Parole de Dieu nous donne une vision nouvelle de la vie. Elle approfondit notre confiance en Dieu, augmente notre foi et nous remplit d’espérance. Tandis que nous apprenons à marcher « par la foi et non par la vue » (2 Co 5.7), notre confiance en Dieu augmente. En fait, Jean a décrit le peuple de Dieu du temps de la fin comme ayant « la foi de Jésus » (Ap 14.12, LSG). À l’heure la plus sombre de sa crucifixion, Jésus remit sa vie entre les mains de son tendre Père. Il lui fit confiance en dépit de ce qu’il ne comprenait pas. Nous pouvons en faire de même, nous aussi ! C’est là la foi authentique, biblique que j’ai partagée avec une femme en détresse il y a de nombreuses années, à Chicago. ■
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DES IDÉES À PARTAGER
L’unité dont l’Église a besoin
procède de Jésus et de sa vérité. Ken Lemky, Creston, Colombie-Britannique, Canada
Courrier Dans les villes Mille mercis pour le reportage approfondi intitulé « Dans les villes » (octobre 2011) ! J’ai une question : pourquoi ne parlons-nous que du nombre (grand ou petit) d’adventistes qui habitent dans une ville donnée (voir en bas de la page 17) ? Pourquoi ne comptons-nous pas aussi les autres chrétiens qui habitent dans ces villes ? N’y a-t-il que les adventistes qui doivent y prêcher l’Évangile ? Dans les Normes du travail de notre Église, nous lisons ceci : « Nous reconnaissons toute activité/organisation qui exalte le Christ devant l’humanité comme faisant partie des plans divins pour l’évangélisation du monde. Nous respectons hautement les hommes et les femmes chrétiens des autres dénominations qui cherchent à gagner des âmes pour le Christ » (Normes du travail de la Conférence générale des adventistes du 7e jour, 1926, Section O 75). Si nous croyons cela, pourquoi écrivons-nous dans ces articles comme si les autres chrétiens ne jouaient aucun rôle dans l’évangélisation des villes, et pourquoi n’encourageons-nous pas la coopération avec eux ? Ceci ne signifierait nullement que nous abandonnions nos convictions adventistes particulières ! André Liebig Allemagne
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Nous partageons, certes, de nombreuses doctrines avec les chrétiens d’autres confessions. Cependant, les messages spéciaux donnés à l’Église adventiste exigent que nous apportions ceux-ci en ces lieux où l’Évangile du Christ peut avoir déjà été prêché. – Les éditeurs. La mosaïque de Dieu Je vous écris au sujet de l’article de Cheryl Doss intitulé « La mosaïque de Dieu – La merveille de l’unité dans la diversité » (octobre 2011). Je pense que l’Église a besoin d’éducation en matière de diversité culturelle. Il y a ce qui est inoffensif et innocent, ce qui est nuisible et inacceptable. Or, toutes les cultures contiennent ces deux antipodes. Tout l’ensemble de la diversité ne vient pas de Dieu et ne trouve pas nécessairement son approbation. Il nous faut donc faire preuve de discernement. L’unité dont l’Église a besoin procède de Jésus et de sa vérité. Elle seule peut souder les enfants de Dieu, peu importe leur culture. Il n’existe pas de raccourcis, de détours, de substitutions ou de méthodologies alternatives qui réussissent à atteindre cet objectif. Nous avons donc le choix d’aller de l’avant selon les enseignements de Jésus, ou de faire du surplace, de tourner constamment en rond avec nos propres conceptions. Ken Lemky Creston, Colombie-Britannique, Canada
Attendre Je réponds à l’article intitulé « Attendre » de Frank Hasel (octobre 2011). Combien je l’ai apprécié ! Je suis loin d’être patiente quand il s’agit d’attendre. Attendre, c’est tellement contraire à ma nature ! Frank Hasel a bien raison de dire que nous attendons tous au moins une fois (ou deux) par jour. Alors, pourquoi ne pas en faire un moment de communion avec Dieu ? Pour réduire mon impatience, je prends des « mini-vacances » dans ma tête en attendant que les feux rouges passent au vert ; en attendant les autres sur le sofa, en attendant dans ces fichues files d’attente au supermarché. Eh bien, je pense qu’à partir de maintenant, je vais plutôt en profiter pour communier avec Dieu ! Rebecca Whited Escondido, Californie, États-Unis Redécouvrir le vrai culte L’interview de Bill Knott, éditeur de Adventist World, avec Ted Wilson, président de la Conférence générale (août 2011), m’a beaucoup encouragée. L’engagement du leadership envers le réveil et la réforme a commencé en 2010 lors du Concile annuel de l’automne, et se poursuit depuis. Les messages et les ressources que l’on trouve sur le site http://www. revivalandreformation.org m’ont bénie et fortifiée. Le Saint-Esprit désire enflammer notre cœur individuellement et collectivement. Le temps est venu. Cathy Law Par courriel
Observer le jour de délices Mon cœur a vraiment été touché à la lecture de l’article « Un jour de délices » (juillet 2011) de Ted N. C. Wilson. J’ai appris dans cet article comment avoir une communion fraternelle avec mes amis adventistes et comment observer le saint jour de Dieu. Mes sincères remerciements à Adventist World pour sa rubrique Prière & louange. J’ai l’assurance que Dieu va répondre à ces prières. Lalrodinga Falam, Chin State, Myanmar
DITES-LE EN
5O
MOTS...
Mon
personnage biblique... préféré
Mon personnage biblique préféré, c’est Pierre. Souvent, on le critique parce qu’il « parlait d’abord et réfléchissait ensuite ». Pour ma part, je l’admire parce que dans l’épisode où il a marché sur l’eau, il n’a pas hésité à sortir du bateau pour se rapprocher de Jésus (voir Mt 14.27-31).
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– Sergio, Rio de Janeiro, Brésil
Bien que nous ne connaissions même pas son nom, mon personnage biblique préféré, c’est la petite Israélite qui a parlé à son maître du pouvoir de guérison de Dieu à travers le prophète Élisée (2 R 5). Nous devrions tous faire preuve d’un tel courage quand vient le temps de partager notre foi.
■ Merci Merci pour la revue mensuelle Adventist World. Elle m’aide à garder un esprit positif ! Lovemore Kashawo Harare, Zimbabwe
– Cora, San Francisco, Californie, États-Unis Je lis tous les numéros de Adventist World avec beaucoup d’intérêt et de plaisir. Je suis très reconnaissant de ce que nous recevions aussi la traduction allemande de la revue en Autriche. Merci beaucoup à tous ceux qui se chargent de toutes les traductions. Ceci constitue un énorme travail. Puisse Dieu bénir tous les membres de l’équipe de traduction pour qu’ils puissent continuer leur importante contribution pour l’Église. Merci également aux rédacteurs et à tous les auteurs pour les articles qui nous renouvellent et nous enrichissent spirituellement. L’Église en est richement bénie ! Anja Kaluza Lustenau, Autriche Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@adventistworld.org Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
J’ai beaucoup de personnages bibliques préférés, mais comment passer à côté de David ? Il a vécu passionnément sa vie. Celle-ci n’a pas toujours été admirable ou digne d’exemple. Mais comme il était enraciné spirituellement, Dieu l’a appelé un homme « selon son cœur » (1 S 13.14).
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– Hee Mun, Jeju-do, Corée La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre livre biblique préféré. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Intitulez votre envoi « Dites-le en 50 mots… »
7milliards
Population mondiale
On compte environ un adventiste sur 407 personnes dans le monde. Dans certains pays, ce ratio est beaucoup moins élevé, et dans d’autres, beaucoup plus. Source: Bureau des archives et des statistiques de la Conférence générale
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DES IDÉES À PARTAGER
’où D vient cette
top
photo ?
Voici les divisions de l’Église mondiale qui comptent l’effectif le plus élevé : Division interaméricaine
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Division du centre-est de l’Afrique
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Division Afrique australe/ Océan Indien
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Division sud-américaine
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Division Asie du Sud
RÉPONSE : Voici une photo de l’une des toutes premières églises adventistes au Brésil : l’église de Gaspar Alto, dans le sud du pays. Cette photo a été donnée récemment à Sérgio Lessa par un ancien de l’église de Blumenau, à Santa Catarina.
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Dans la vie, chacun fait face à des défis de toutes sortes. Sachons que si nous nous cachons derrière les difficultés, nous ne ferons que nous empêcher de comprendre la mesure de la grâce de Dieu, laquelle peut faire de nous ce que le Seigneur veut que nous soyons et fassions. – Larry R. Valorozo, lors d’une étude biblique à Bologne, en Italie
Prière
LOUANGE Auriez-vous la bonté de prier pour que j’obtienne un emploi qui me permette de prendre soin de ma famille ? Je recherche un investisseur pour une industrie du bois. Seth, Sierra Leone Priez s’il vous plaît pour mon fils. À l’âge de 8 ans, il a perdu presque totalement l’ouïe suite à une maladie. Il a maintenant 20 ans et est très en colère contre Dieu. Priez pour sa réconciliation avec Dieu, et pour qu’il fasse de sa vie quelque chose d’utile. Helen, États-Unis
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Je vous demande de prier pour une jeune femme qui fait partie d’un programme d’évangélisation pour les aborigènes. Elle est à l’hôpital en soutien vital – la raison de sa maladie n’est pas connue, et elle semble jouir d’une bonne santé. Rod, Australie
S’il vous plaît, priez pour que Dieu nous trouve un moyen de payer notre projet d’une nouvelle salle de classe et d’un gymnase. Ron et Holly, États-Unis
J’ai besoin d’un réveil spirituel dans ma vie. Puisse Dieu me garder du péché ! Je prie également pour obtenir un emploi, un endroit pour étudier, et pour l’unité dans ma famille. Vera, Nigeria
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
« Oui, je viens bientôt... »
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.
Une
église en un jour Montadas, Brésil
A
u Brésil, plus de 600 collectivités sont dépourvues de présence adventiste. Mais grâce à la consécration des églises adventistes du pays, cet état de choses change rapidement. Et l’initiative « Une église en un jour » fait partie de la solution. Les congrégations adventistes d’un bout à l’autre du Brésil sponsorisent des familles pour qu’elles aillent à titre de planteurs d’églises dans les villes qui n’ont pas encore été atteintes. Montadas est l’une de ces collectivités. Le Ministère des femmes de l’Union du nord du Brésil l’a adoptée. Il y a un an, il a sponsorisé Patricio et Cristina Silva, un couple laïc, pour qu’ils déménagent à Montadas et commencent à se faire des amis. Les Silva ont rapidement découvert que personne dans cette ville n’avait entendu une seule fois le nom adventiste du 7e jour ! Les Silva ont commencé une petite réunion de prière et ont offert des études bibliques à leurs nouveaux amis. Devant l’intérêt croissant de ces gens, le besoin d’une église est devenu évident. Le 10 août 2011, une équipe de constructeurs de Maranatha Volunteers International a monté en un jour une structure d’église en acier. Les membres d’église et les bénévoles du Ministère des femmes ont ensuite ajouté des murs, des plafonds, des bancs, et même une rallonge pour les classes de l’École du sabbat des enfants. La nouvelle église de Montadas a été inaugurée libre de toutes dettes le 25 octobre 2011. L’église compte déjà 53 membres, et plus de 50 personnes ont demandé le baptême. « Revenez dans un an, disent les Silva, et vous verrez que l’église aura tellement grandi qu’elle sera prête à se diviser en deux congrégations ! » Le programme « Une église en un jour » est le fruit d’une collaboration entre l’Église adventiste, l’Association des entrepreneurs adventistes (ASI), et Maranatha Volunteers International. Des histoires comme celle-ci vous parviennent grâce à Dick Duerksen, le « conteur d’histoires » de Maranatha.
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk ; Chun, Jung Kwon ; Park, Jae Man Rédacteur en ligne Carlos Medley Coordinatrice technique et service au lectorat Merle Poirier Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Adjointe à la rédaction Marvene Thorpe-Baptiste Assistante du rédacteur Gina Wahlen Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Fatima Ameen Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.
Vol. 8, nº 2
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Chaque mois, la revue Adventist World tombe entre « les mains du miracle » Ben Carson* lit Adventist World pour rester en contact avec sa famille adventiste de par le monde. Vous aussi, restez en contact en demandant à votre département des communications d’en assurer une distribution régulière dans votre église.
*Le docteur Ben Carson est le premier chirurgien au monde à avoir réussi à séparer des jumeaux siamois reliés par la tête.
Ma famille. Ma revue. Adventist World.