AW French - March 2019

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Une victoire assurĂŠe

Le reste de l’histoire

Les oranges du pasteur Anderson

Mars 2019


Des églises en santé, une mission en santé BILL KNOTT

« Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. » (Mt 7.17,18)

L

chinE

Couverture Ma Huan, photographiée le jour de son mariage, porte une robe de mariage traditionnelle chinoise. Originaire de la Chine, elle est venue à l’Institut international adventiste d’études avancées (AIIAS) afin d’être mieux outillée pour partager l’amour de Jésus en tant que professeur. C’est à AIIAS qu’elle a rencontré Lin Huiguang, son mari, lequel y étudiait pour devenir pasteur. Le couple est retourné en Chine en vue du service. Photo : Eike Mueller

Sous les projecteurs 10 Une victoire assurée La Parole 14 Le reste de l’histoire 27 La Bible répond Mon Église 16 Perspective mondiale 18 Les fauteurs de trouble 19 Place aux jeunes 22 À la découverte de l’Esprit de prophétie Foi vivante 20 Mission 24 Foi en action 28 « Je vais vous raconter… » 30 Foi en herbe – le coin des enfants

a sagesse inspirée de ce célèbre proverbe de Jésus est claire pour ceux qui s’y connaissent en arbres fruitiers – ou en êtres humains. Notre famille a habité pendant plusieurs années dans une propriété agrémentée d’un petit verger dans la cour arrière. Lorsque nous nous y sommes établis vers la fin septembre, une abondance de poires, de pommes et de prunes nous attendait, même si le verger n’avait presque pas été entretenu cette année-là. Grâce à un arboriculteur – plus sage et expérimenté que moi – qui avait planté judicieusement ses arbres, les avait bien arrosés et bien taillés, le verger a produit une récolte d’une abondance telle qu’en plus de faire des confitures et des gelées (dont nous avons profité à de nombreux repas), nous avons eu le bonheur de donner une partie de ces fruits magnifiques à nos amis. Les bons arbres avaient produit de bons fruits. Rien d’étonnant alors à ce que le proverbe de Jésus aille au-delà d’une sagesse toute agricole ! Le Seigneur a décrit la relation essentielle entre de bonnes sources et de bons résultats, entre des gens consacrés et des comportements pieux. Après tout, on ne peut s’attendre à ce qu’une mauvaise racine produise un bon fruit ! Ici, nous découvrons l’exigence sous-jacente pour des congrégations sages et encourageantes en tant que source et soutien de la mission vitale de l’Église envers le monde. Tout comme c’est folie de s’attendre à des poires magnifiques et sans tache d’un arbre ratatiné, malade, planté dans un sol desséché, ainsi est-il déraisonnable de s’attendre à un témoignage solide et renouvelé de ceux qui n’ont jamais goûté l’excellence de la communion fraternelle telle que Jésus et le Nouveau Testament la décrivent. Le mandat évangélique – « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28.19) – ne peut s’accomplir que dans le cadre de l’Église créée par l’Évangile – un endroit où le pardon, la guérison, la restauration, et la transformation prennent toujours place. Jésus ne nous propose pas l’énigme frustrante « soit/ou » : soit avoir des congrégations en bonne santé, ou avoir une puissante mission qui fait le tour du monde. Mais il indique clairement qu’il y a une relation directe entre ces deux choses nécessaires. Il a envoyé des disciples loin de lui, comme il les a appelés à revenir à lui avec des histoires de la puissance et des miracles de Dieu (Lc 10.1-12,17-20). Les voyages missionnaires de Paul procédaient tant d’une congrégation qui l’envoyait, l’habilitait, l’aimait, et priait pour lui, que d’un retour à la congrégation accueillante dont le soutien était essentiel à son succès. La santé engendre la santé : la prière, le soutien, et la réconciliation au sein des congrégations produisent des missionnaires qui disposent d’un témoignage personnel de guérison et de restauration à partager avec le monde. Le fruit de la mission adventiste est rendu possible par les communautés de foi adventiste dynamiques, lesquelles constituent la racine même de la mission. Ainsi, où que Dieu vous envoie – pour édifier votre église locale, ou pour sortir et gagner davantage de cœurs à Jésus – les joies de la mission sont, à juste titre, vôtres.

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Sur le vif

Des ouvriers plâtrent un mur dans la nouvelle cafétéria de l’Université adventiste du centre de l’Afrique (AUCA), à Kigali, au Rwanda. On prévoit que la construction de la cafétéria et du nouvel édifice des sciences médicales sera terminée avant l’inauguration officielle de cette nouvelle faculté de médecine, laquelle est prévue pour septembre 2019. Photo : Gerald A. Klingbeil

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En bref

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Habitudes des membres adventistes relatives à la lecture de la Bible 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

3%—Ne lisent jamais la Bible

– Ivon Antônio de Souza, un ingénieur électricien que la Division sud-américaine (SAD) a engagé pour construire un nouvel auditorium au siège de la division. Ivon s’était senti confus au sujet de la Bible et voulait en savoir davantage. Alors qu’il continuait de travailler sur des projets de l’Église, il a découvert plusieurs occasions d’augmenter sa connaissance de la Bible, y compris une réunion pour les contracteurs organisée par la SAD, intitulée « Plus qu’une entreprise ». Ivon a laissé cette note après cette réunion. Récemment, il a été baptisé par Erton Koehler, président de la SAD, dans l’auditorium même auquel il a contribué à la construction.

aux États-Unis. Cette fédération a récemment inauguré un ministère d’évangélisation-camionnette appelé « Showers of Blessing », lequel servira la population sans-abri de New York grâce à des douches mobiles. On leur fournira aussi des serviettes propres, des vêtements lavés, et des sous-vêtements neufs.

8%—Lisent la Bible moins d’une fois par mois

« Après la réunion, j’ai laissé une note disant que je souhaitais en découvrir davantage sur la Bible. »

– Luis Biazotto, directeur du Service adventiste à la communauté pour la Fédération du grand New York,

41%— Lisent la Bible une fois par semaine et plus

Le nombre d’étudiants inscrits à l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Sonoma, à Rabaul, en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG). L’institut, lequel a ouvert ses portes en 1968 avec 21 étudiants inscrits dans deux cours, et à l’époque sans électricité, a récemment célébré son 50e anniversaire. Les administrateurs de l’établissement rapportent que la promotion sortante a contribué jusqu’ici à un total de 350 années de service envers l’Église adventiste.

48%— Lisent la Bible une fois par jour ou plus souvent

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« On voit les résultats après 10 minutes seulement. Quand ils s’en vont, la plupart d’entre eux nous disent : “Vous avez changé ma vie.” Nous leur rappelons qu’il faut garder espoir. »

0 Source : Sondage auprès des membres de l’Église mondiale, 2017

« On m’a rappelé combien la justice est importante pour nous en tant que chrétiens, comme un aspect de notre foi que nous avons parfois oublié. Il est stimulant de parler en faveur de ceux dont les voix ne sont pas entendues en ces lieux. » – John Smilek, coordinateur régional bénévole pour ADRA, à Victoria, en Australie. John a fait ce commentaire après une première participation avec une équipe de représentants d’ADRA qui, avec des représentants d’autres agences d’aide humanitaire, ont discuté de questions d’aide humanitaire avec 90 dirigeants élus de l’Australie.

24/7

Suite à près de deux ans d’approche avec l’industrie de la télévision par câble en Haïti, l’Église adventiste a récemment lancé Hope Channel Inter-Amérique en Haïti. Espérance TV – la chaîne de télévision de Hope Channel en Inter-Amérique, basée en Martinique – dirige la programmation en français par l’Église adventiste 24 heures par jour, sept jours sur sept. Elle est maintenant disponible en Haïti.


En bref

« Il y a 70 ans, les soldats japonais sont venus dans ce village et ont emmené tous les hommes. Soixante-dix ans plus tard, des jeunes Japonais sont venus pour poursuivre l’œuvre évangélique dans ce même village. » – Le membre adventiste le plus âgé dans le village de Menangkin, en Malaisie, dans un commentaire sur le récent voyage missionnaire de 13 jeunes Japonais venus au village malaisien pour y construire une église. Deux mois avant le projet d’implantation d’église, ce village de montagne a été électrifié.

Cinquante Le nombre de membres de l’église Adventist Memorial (à Mansfield, en Louisiane, aux États-Unis) actifs dans un ministère envers les prisonniers. Ce ministère, appelé « Un jour avec Papa », a été créé pour réduire la récidive pénitentiaire en réconciliant les détenus avec leurs familles. Il facilite des rencontres amusantes entre les enfants et leurs pères incarcérés. On espère que ces réunions favoriseront la guérison des blessures émotionnelles des détenus, et qu’elles feront naître chez eux un désir renouvelé d’être un jour réintégrés dans leur foyer et dans leur communauté en tant que membres productifs de la société.

Les fondateurs de l’équipe de chirurgie cardiaque outre-mer de l’Université de Loma Linda s’éteignent Joan Coggin et Ellsworth E. Wareham, fondateurs de l’équipe de chirurgie cardiaque outre-mer de l’Université de Loma Linda, sont décédés récemment, à seulement deux semaines d’intervalle. Joan Coggin s’est éteint le 29 novembre 2018, à l’âge de 90 ans, et Ellsworth E. Wareham, le 15 décembre 2018, à l’âge de 104 ans. Fondée en 1963, l’équipe de chirurgie cardiaque outre-mer a effectué un plus grand nombre d’opérations à cœur ouvert que toute autre organisation semblable. Ici, Joan Coggin et Ellsworth E. Wareham posent avec l’équipe de chirurgie cardiaque outre-mer et Richard Nixon, ancien président des États-Unis. Photo : Wikimedia Commons/BTIDevelopment AdventistWorld.org Mars 2019

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Actualités

Les étudiants brésiliens ont maintenant le droit de ne pas se présenter aux examens et aux cours le jour du sabbat

Le projet de loi a été signé par le nouveau président

Felipe Lemos, Service des nouvelles de la Division sud-américaine, et Adventist World

Les défenseurs de la liberté religieuse au Brésil estiment qu’un projet de loi récemment adopté par une commission de la Chambre des députés – la Chambre basse du Parlement brésilien – marque un tournant pour les étudiants qui observent le sabbat du septième jour biblique dans cette nation sud-américaine. Le 27 novembre 2018, les membres de la Commission de la Constitution, de la justice, et de la citoyenneté (CCJ) ont adopté le projet de loi de substitution 130 – un projet de loi de la Chambre des Députés datant de 2009. Le projet de loi traite de l’administration des examens et de l’assiduité en classe des étudiants qui ne peuvent s’y présenter pour des raisons religieuses et de liberté de conscience. La législation, rédigée par le Sénat, a reçu « une approbation décisive », ce qui signifie qu’au lieu d’être présentée à une session plénière de la Chambre, elle s’est rendue directement au bureau du président en vue de sa signature. Jair Bolsonaro, nouveau président du Brésil, a signé la loi le 3 janvier 2019, deux jours après son investiture. QU’EST-CE QUE CELA IMPLIQUE ?

Les dirigeants adventistes ont dit que, dans la pratique, les étudiants observateurs du sabbat qui fréquentent des écoles publiques ou privées disposent désormais d’un instrument juridique garantissant la prise en compte de leur liberté de conscience et de croyance religieuse. « Le texte prévoit le droit des étudiants à tout niveau – sauf dans la formation militaire – de ne pas se présenter aux examens ou aux cours pendant leur jour de culte, lorsque leur foi s’oppose à de telles activités », ont-ils expliqué.

La CCJ, laquelle a examiné le projet de loi, a inclus des solutions alternatives auxquelles peuvent recourir les établissements scolaires qui accordent des dérogations. Parmi les alternatives, mentionnons, entre autres, la mise en place d’examens ou de cours de remplacement, et la proposition d’autres dates permettant ainsi de se conformer aux exigences des cours. Elle a aussi dressé une liste de projets de recherche de remplacement, dont les sujets, les objectifs, et les dates butoir sont définis par chaque institution éducative. Les documents officiels montrent que Marcos Vinícius de Campos avait proposé un projet de loi semblable en 1997. Cependant, selon les documents de la Chambre fédérale, ce projet de loi a été reporté et a été finalement enregistré en 1999. LA LIBERTÉ RELIGIEUSE GARANTIE

Maria do Rosário, députée fédérale et auteur du projet de loi dans la CCJ, a examiné la nature du respect de la liberté d’expression religieuse. Elle a souligné que l’article 5 de la Constitution brésilienne, lequel garantit le caractère inviolable de la liberté religieuse, doit être protégé. Maria do

Rosário : « Personne ne sera privé de ses droits à cause de ses croyances religieuses, ou de ses convictions philosophiques ou politiques. » Helio Carnassale, directeur du Département des Affaires publiques et de la liberté religieuse (PARL) de la Division sud-américaine, a dit que cette approbation constitue une victoire majeure pour la liberté religieuse, surtout pour les milliers d’étudiants qui observent des jours religieux. Il a aussi rendu hommage à ceux qui ont joué un rôle dans l’aboutissement de ce projet de loi. « De nombreuses personnes ont contribué, au fil des années, à un tel résultat – y compris des représentants élus et des dirigeants de l’Église », mentionnant certains d’entre eux par leur nom. Selon les dirigeants de l’Église, il est difficile de déterminer combien d’étudiants se prévaudront de cette mesure législative. Il y a, cependant, un chiffre révélateur associé au projet de loi. « La dernière enquête du ministère de l’Éducation a révélé qu’approximativement 100 000 étudiants observateurs du sabbat ont passé l’examen national de l’école secondaire », ont-ils dit.

Des défenseurs de la liberté religieuse et des membres de la Commission de la Constitution, de la justice, et de la citoyenneté (CCJ) de la Chambre des députés ont célébré l’adoption du projet de loi sur la liberté religieuse le 27 novembre 2018. Ce projet de loi a été signé par le nouveau président du Brésil le 3 janvier 2019.

Photo : Service des nouvelles de la Division sud-américaine 6

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Actualités

Douze mille enfants baptisés en InterAmérique

Le programme célèbre le succès de l’Année de l’enfant et de l’adolescent à l’échelle de la division

Libna Stevens, Service des nouvelles de la Division interaméricaine

Dinorah Rivera (deuxième à partir de la droite), directrice du Ministère des enfants et des adolescents de l’IAD, parle du travail acharné des enfants à travers la division. Pendant l’Année de l’enfant et de l’adolescent, les enfants ont témoigné auprès des autres par le biais de l’initiative « Le sac à dos qui parle ». Dinorah a pris la parole lors de la célébration diffusée en ligne le 8 décembre 2018. Photo : Libna Stevens, Service des nouvelles de la Division interaméricaine

L’Église adventiste en Inter-Amérique a célébré récemment le point culminant des initiatives et des activités de son Année de l’enfant et de l’adolescent. L’initiative a renforcé les valeurs chrétiennes et encouragé les enfants à étudier, à vivre, et à partager le message de l’Évangile avec leurs amis et leurs voisins. Cette initiative d’une durée de 12 mois a guidé les enfants et les ados dans un parcours couvrant les 66 livres de la Bible. Elle a aussi présenté « Le sac à dos qui parle » – un programme qui a permis aux enfants et aux ados de se mériter des écussons et des épinglettes alors qu’ils découvraient et étudiaient les traits qui forment le caractère tels que l’honnêteté, la courtoisie, le respect, la reconnaissance, le pardon, la ponctualité, le service, la responsabilité, l’obéissance, l’intégrité, l’optimisme, et la bonté à travers différentes activités à l’église locale, de même que dans les écoles adventistes à travers le territoire. Les écussons et les épinglettes ont été placés sur des sacs à dos spéciaux portés par de nombreux enfants, leur donnant ainsi une occasion de forger des amitiés et de témoigner partout où ils allaient, a

expliqué Dinorah Rivera, directrice du Ministère des enfants et des adolescents de la Division interaméricaine. Selon Dinorah Rivera, cette initiative visait à créer une plus grande sensibilisation de l’importance d’impliquer les enfants dans toutes les facettes de la mission de l’Église. Dinorah Rivera : « Il s’agit de préparer les enfants à défendre les valeurs et les principes qu’un chrétien devrait posséder, de les aider à s’efforcer d’avoir un caractère comme celui de Jésus, à avoir un esprit de service et de mission, et à participer au mandat évangélique de l’Église, lequel consiste à atteindre nos semblables pour le royaume de Dieu. » Elie Henry, président de la Division interaméricaine (IAD), a félicité les directeurs et les professeurs régionaux, ainsi que tous ceux qui ont contribué au succès de cette initiative en Inter-Amérique. Elie Henry : « Quelle merveilleuse façon de prêcher Christ en partageant ce que les enfants ont appris dans les écoles, les églises, et chez eux tout au long de cette année pour mener une vie chrétienne ! Il faut que Dieu soit important dans notre vie. Il cherche des témoins fidèles tant chez les enfants que chez les adultes. »

Les dirigeants de l’initiative ont suivi un manuel, utilisé une boîte de valeurs, des écussons, des épinglettes, des sacs à dos, et une application mobile appelée VE.app, laquelle proposait des activités, des versets, des messages, et des jeux renforçant le trait de caractère mensuel souligné chaque semaine et chaque mois de l’année. Selon Dinorah Rivera, plus de 12 000 enfants et ados ont accepté Christ comme Sauveur personnel grâce aux efforts de cette initiative. « Nous avons été bénis au-delà de toute mesure par cette initiative, et nous en rendons gloire à Dieu », a-t-elle dit. Dinorah a expliqué que cette initiative pour les enfants et les ados relève de l’initiative de l’IAD intitulée « Seigneur, transforme-moi ! », laquelle encourage l’établissement de contacts, le partage de l’espoir du salut dans les communautés, et l’implication de chaque membre dans la mission de l’Église. Les enfants et les ados de chaque union de fédération de la division qui ont donné un service exceptionnel en complétant l’initiative ont reçu un certificat, un trophée, et un nouveau sac à dos.

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Coup d’œil sur… la Division eurasienne (ESD)

109 023 Effectif de l’ESD au 30 septembre 2018

« Nous aurons davantage de succès dans notre mission, et notre relation sera beaucoup plus profonde, parce qu’ici, nous avons appris à nous comprendre les uns les autres en dépit des différences d’opinion. » – Mikhail Kminskiy, président de l’ESD, dans un commentaire fait lors de la session du Concile annuel de 2018 à Battle Creek, au Michigan, aux États-Unis.

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Le nombre approximatif de membres laïques et de dirigeants de l’Église qui se sont rencontrés lors du cinquième Congrès de l’Association des entrepreneurs adventistes de l’Ukraine, dans la ville de Lviv. Parmi les projets présentés lors du congrès, il y a eu le site Web de la mission de l’Église adventiste en Ukraine, et un système d’éducation en ligne qui inclut des cours pour les jeunes écrits dans « une langue vivante et facile » sur différents sujets spirituels et sociaux.

« Nous rêvons d’un ministère social similaire dans chaque ville. » Les dirigeants du programme caritatif Good Hands, mis en place il y a trois ans par une église locale dans la ville russe de Yoshkar-Ola. Lors d’un événement récent, les invités ont découvert les dernières données scientifiques sur les effets positifs de l’exercice physique dans la réduction de la probabilité de souffrir de conditions de santé graves. Les visiteurs de la communauté se sont ensuite fait offrir une sélection gratuite d’aliments santé, des vêtements usagés, et ont été invités à d’autres réunions traitant de sujets spirituels.

L’Université adventiste en Russie aura 30 ans L’Université adventiste de Zaoksky (ZAU) a célébré récemment trois décennies d’encouragement aux étudiants à « Apprendre, servir, inspirer » comme le dit la devise de l’établissement. Pendant 30 ans, l’université, située à Zaoksky, dans l’oblast de Toula, a été un symbole de l’éducation adventiste dans la Russie post-soviétique. De nombreux ouvriers de l’Église servant maintenant en Russie, et dans d’autres anciennes nations soviétiques, peuvent faire remonter leurs racines éducatives à cette institution. Les célébrations entourant l’anniversaire de ZAU incluaient des invités du siège de l’Église adventiste et du gouvernement de la fédération de Russie. (^-)

« C’est là une preuve convaincante que parmi les résidents de Minsk, il y a beaucoup de gens aimables et sympathiques attentifs aux besoins des gens qui vivent avec des handicaps. » – Un organisateur de projet en Biélorussie qui a coordonné la cueillette de paquets d’aliments pour les gens affligés de handicaps. Approximativement 2 500 kilos de nourriture ont été donnés. Les membres et les dirigeants adventistes à travers la Division eurasienne ont dirigé de plus en plus l’attention du public au sort des gens vivant avec des handicaps.

Université adventiste de Zaoksky

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Point de vue

Nelu Burcea, directeur adjoint du Département des Affaires publiques et de la liberté religieuse

Photo : Vladislav Klapin

Un document sur les droits de l’homme vieux de 70 ans a une signification particulière Comment les droits de l’homme reflètent les valeurs célestes Il y a 70 ans, la communauté internationale a conclu une entente révolutionnaire pour faire respecter un ensemble de principes et de valeurs partagé qui guiderait l’humanité dans son cheminement vers l’avenir. Sept décennies plus tard, cette entente – la Déclaration universelle des droits de l’homme – est devenue partie intégrale du paysage international. Elle est devenue une expression fondamentale des différents droits que les nations doivent conserver afin que leurs citoyens aient une vie épanouie et digne. Aujourd’hui, la Déclaration universelle des droits de l’homme peut être lue dans un nombre toujours croissant de langues et de dialectes – 514 au dernier compte – ce qui fait d’elle, selon le Livre Guinness des records, le document le plus traduit au monde. Qualifiée d’idéaliste, cette déclaration – laquelle comprend un large éventail de valeurs sociales, politiques, et économiques – présente certainement une vision globale des droits humains. Parmi ses 30 articles, on retrouve le droit à l’égalité devant la loi, le droit à la liberté en dehors de toute discrimination, le droit à la liberté de rassemblement, le droit au

travail et à l’éducation, et le droit de ne pas être détenu de façon arbitraire. Elle inclut même le droit au repos et aux loisirs, et le droit de participer librement à la vie culturelle, artistique et scientifique de la communauté. En 2017, dans un effort pour souligner l’importance de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les Nations Unies ont lancé une campagne de sensibilisation publique d’un an. Cette campagne, qui a atteint son point culminant le 10 décembre 2018, avait un objectif fort simple : familiariser de nouveau le monde avec ces droits humains fondamentaux. Il s’agissait d’une tentative, à une époque où la violence et la répression font encore la une des journaux, de souligner le besoin urgent d’un ensemble convenu de normes fondamentales en matière de droits de l’homme. LES DROITS DE L’HOMME ET LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

Pour moi, en tant que croyant, l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme revêt une signification toute spéciale. Nous lisons : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. » Bien que l’article 18 traite spécifiquement de la liberté religieuse, il ne s’agit pas d’un droit humain isolé et autonome. Il est inextricablement lié à de nombreuses autres libertés

fondamentales, telles que la liberté de rassemblement, la liberté de pensée, la liberté d’expression, etc. En tant qu’adventiste, je suggère qu’il existe une expression plus antérieure, plus fondamentale même de l’article 18. Au fil de ma lecture de la Bible, je découvre que nous sommes tous nés libres et égaux ; que tous les êtres humains, par leur créateur, sont dotés de l’étincelle du divin ; que tout homme, toute femme, et tout enfant sont égaux devant Dieu en valeur et en dignité. Mais il y a plus : les Écritures nous enseignent que toute personne a le droit personnel – l’obligation, en fait – de choisir librement d’adorer ou d’ignorer Dieu, de suivre ou de méconnaître sa volonté. UNE RESPONSABILITÉ INCONTOURNABLE

Qu’est-ce que cela signifie pour les adventistes ? Pour moi, alors que je représente notre Église aux Nations Unies ? Simplement que nous avons la responsabilité constante de défendre la liberté de religion ou de croyance de chaque individu, peu importe sa nationalité, ses antécédents, ses traditions religieuses – que nous soyons d’accord ou en désaccord avec ses croyances. Plus important encore : cela signifie que nous devrions défendre et promouvoir la liberté religieuse et de croyance non seulement parce qu’elle constitue un droit humain fondamental ratifié par la communauté internationale, mais d’abord et avant tout parce qu’elle reflète le tendre caractère de notre Père céleste.

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Sous les projecteurs

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Christ fait de nous tous des conquĂŠrants


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LESLIE N. POLLARD

otre demeure en Alabama se trouve près d’une réserve naturelle. À cause de certaines espèces animales ou végétales menacées, le gouvernement des États-Unis croit que la préservation de l’habitat aidera l’écosystème de la région. Un dimanche matin, je décide de planter un jardin de pastèques et de cantaloups – deux fruits d’été. De cette manière, Genesis, ma petite-fille âgée de 2 ans, pourra en cueillir avec moi et en garder un souvenir impérissable. Comme je dois prendre l’avion en après-midi pour le Concile annuel qui se tiendra à la Conférence générale, ma femme me suggère : « Prends des boîtes à vêtements et pose-les à plat sur les mauvaises herbes. À ton retour, elles seront mortes, et il sera facile de les arracher. » Je prends donc quatre grandes boîtes, les ouvre à plat et les pose sur l’herbe. Une semaine plus tard, je me dis : Voyons un peu comment les mauvaises herbes se sont comportées sans soleil, sans pluie, sans vent. Levant la première boîte, j’aperçois un serpent d’environ 75 cm de long ! Et je me dis : C’est un serpent-roi, un membre non venimeux des reptiles de la région. L’instant d’après, je décide tout de même – par intuition – de vérifier. Je prends donc une planche d’environ 10 cm de large, 1,2 cm d’épaisseur, et 1,2 m de long. Je me place à une bonne distance du serpent et le frappe avec ma planche. Surpris, il s’enroule en position d’attaque et s’en prend à la planche. Je le touche de nouveau, et il riposte immédiatement. À sa troisième tentative, je remarque que l’intérieur de sa gueule est blanc comme neige : ce serpent est un mocassin d’eau de la réserve ! Je n’ai alors qu’une envie : m’enfuir. Mais je ne peux laisser cet intrus dans mon jardin ! J’imagine ma petite Genesis jouant pieds nus dans la cour, et le serpent venimeux l’attaquer. Je prends alors l’une des planches de 1,2 m, la positionne au-dessus de la tête du serpent, la soulève comme s’il s’agissait d’un marteau de forgeron, et dans un formidable élan, frappe la tête du serpent. UN INTRUS DANS LE JARDIN

Dans un jardin appelé Éden, un serpent y élut domicile. Il se présenta à Adam et à Ève non comme une menace, mais comme un ami. Et cependant, il les frappa ! Le serpent ancien, appelé diable et Satan (Ap 12.7), s’en prit au cœur et à l’esprit de nos premiers parents, infectant ainsi l’univers du venin du péché. Le péché tue. Il tue les familles, les mariages, les relations, la paix. Mais nous, la famille humaine, n’avons pas cru que le péché tue. Pendant 4 000 ans, nous avons essayé de nous sauver nous-mêmes de la puissance du péché. Nous avons offert des sacrifices humains. Nous avons prié, versé des larmes, construit des monuments, érigé des autels. Pendant 4 000 ans, nous avons déployé nos meilleurs efforts – absolument en vain.

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« Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils » pour nous racheter (Ga 4.4). Dans son sang se trouve l’antivenin, déversé sur une croix. Jésus a porté une croix – sa croix et la nôtre – et a versé son sang en sacrifice. À la croix, notre Christ victorieux a brisé la tête du serpent. Le diable est vaincu ; la puissance du mal a été brisée ; le titre de propriété de la planète Terre est reconquis. Une eschatologie adventiste qui n’annonce pas cette victoire échoue le test des Écritures. Car l’eschatologie n’est pas tant de faire correspondre les manchettes quotidiennes à des versets bibliques ou de mesurer les événements actuels selon l’histoire, bien que chacune de ces démarches ait certainement une place appropriée. L’eschatologie – l’étude des événements des derniers jours – n’a pas pour objectif d’effrayer les auditoires avec les rugissements des créatures apocalyptiques, ou d’enfanter des spéculations étranges sur les conspirations papales, ou d’attaquer d’autres confessions. L’eschatologie adventiste est synonyme de victoire – celle de Jésus, pas de la nôtre ! Le Fils de Dieu et sa victoire se trouvent au cœur même de notre message eschatologique. « Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères » (Ap 12.10). Ainsi, nous annonçons la victoire du Christ et la défaite de notre ennemi ! D’un bout à l’autre de l’Apocalypse, Satan apparaît comme un perdant. Dans Apocalypse 12.7,8, il lance la guerre dans le ciel, mais il perd. Dans Apocalypse 12.14, il persécute la femme enveloppée du soleil. « Et la terre ouvrit sa bouche » (v. 16). Et il perd. Dans Apocalypse 12.13, il attaque l’enfant mâle de la femme, lequel est enlevé au ciel. Et il perd. Dans Apocalypse 12.17, il lance contre le reste une guerre à trois volets avec deux alliés – la bête et le faux prophète (Ap 13). Les saints affrontent la force écrasante de ce puissant triumvirat. Mais dans Apocalypse 14.1-3, le reste se tient victorieux sur la montagne de Sion. Et Satan perd ! Les saints se tiennent-ils sur cette montagne parce qu’ils sont parfaits ? Non ! Ils se tiennent en tant que bénéficiaires de la victoire de l’Agneau ! « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage » (Ap 12.11). L’Agneau gagne et l’adversaire perd. Si, à un certain moment Satan semble triompher (Ap 11.7 et 13.7), il ne s’agit, en réalité, que d’un revers temporaire pour les deux témoins et les saints – tout comme l’apparente victoire de Satan à la croix s’est écroulée sous la puissance de la résurrection de l’Agneau crucifié. L’eschatologie adventiste est synonyme de victoire ! DIEU EST EN CHARGE

Voici ce que l’eschatologie adventiste doit déclarer, dans les termes du célèbre cantique : 12

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« Ce monde est celui de mon Père ! Oh, puissé-je ne jamais oublier, Que bien que le mal semble souvent l’emporter, Dieu est toujours le Maître*. » Voyez les instantanés de la victoire dans l’Agneau, lequel se tient comme s’il avait été immolé (Ap 5). Après les horribles événements du Calvaire, après le désespoir du prophète exilé qui s’effondre dans un flot de larmes en entendant le cri retentissant : « Qui est digne ? », personne n’est trouvé digne ! Un terrible désespoir accable Jean, parce que si personne n’est digne, notre salut est cause perdue. Alors, l’un des anciens s’avance : « Ne pleure pas, Jean. Quelqu’un est digne. » Jésus est digne parce qu’il est resté debout là où Adam a trébuché. Il est digne parce qu’il s’est enfui de là où Adam a chuté. Il est digne parce qu’il a tenu bon là où Adam a flanché. Que le message adventiste proclame donc : « Christ est digne » ! Jetons maintenant un coup d’œil sur une autre vision de victoire dans Apocalypse 19. « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. [… Il] était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. [… Il] foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. » (Ap 19.11-16) Le Christ descend du ciel sur un cheval blanc. Il porte un vêtement teinté de sang. Mais cette image de victoire est rendue plus puissante encore lorsqu’on reconnaît son lien avec la prophétie suivante : « Qui est celui-ci qui vient d’Édom, de Botsra, en vêtements rouges » ? demande le prophète Ésaïe (Es 63.1). Et : « Pourquoi tes habits sont-ils rouges » ? (v. 2) La réponse ne tarde pas : « J’ai été seul à fouler au pressoir » (v. 3). Gethsémané et le Calvaire représentent l’effusion de sang requise pour racheter un monde perdu. Dans Apocalypse 19, Jésus n’est plus l’Agneau meurtri et ensanglanté du Calvaire. Il vient en tant que Lion de la tribu de Juda. L’image du soldat vêtu de cramoisi est gardée pour Apocalypse 19.11 : notre histoire n’est pas seulement une histoire de sang, mais la promesse de la victoire. « Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc » – un symbole de victoire. L’image équestre de l’Apocalypse est fort convaincante. Le premier cheval de l’Apocalypse est un cheval blanc galopant avec l’Évangile (Ap 6.2). Le dernier cheval (Ap 19) est également blanc. L’Évangile qui a commencé dans la victoire se terminera dans la victoire. Il a commencé dans la gloire et se terminera dans la gloire. Le thème de l’Apocalypse est la victoire, la victoire de Jésus, sur toutes les forces déployées pour le vaincre.


J’aime la partie suivante : « Celui qui le montait s’appelle Fidèle » (Ap 19.11). Dans nos meilleurs jours, nous chancelons. Mais Jésus est fidèle de par son nom et son caractère. Nous, nous sommes fidèles, à l’occasion. Mais la bonne nouvelle de l’Évangile, c’est que la fidélité de Christ est notre ticket pour la gloire. Satan accuse : « Ils ne sont pas dignes ! » Dieu riposte : « Mets ça sur le compte de mon Fils. » UN VÊTEMENT TEINTÉ DE SANG

Jean continue en reprenant la vision d’Ésaïe d’un soldat vêtu de cramoisi. L’apôtre voit les vêtements rouges de celui qui vient d’Édom, mais cette fois, ils sont entièrement couverts du sang de la victoire : « Il était revêtu d’un vêtement teint de sang » (v. 13). Il n’est pas la victime ; il est victorieux. Nous passons beaucoup de temps à prêcher sur le thème de la robe blanche de justice. Mais je me réjouis de la signification de la robe rouge de la victoire. Dans cette vision finale, Jésus vient pour établir la justice. Le monde est injuste. Il tue les innocents. Il fait du profilage racial. Il exclut ceux qui sont dignes et élit ceux qui sont dégradés. Exploitation économique, trafic sexuel, oppression sexiste, persécution religieuse, exclusion basée sur le rang social : les systèmes de notre monde sont injustes. Le Cavalier sur le cheval blanc nous rappelle que toute puissance ennemie corrompue sera détruite. Mais un reste sera sauvé et la justice sera établie à tout jamais. Je conclus par l’observation suivante sur la robe rouge de la victoire. 1. Dans Apocalypse 19, l’intertextualité et l’allusion entrent en jeux. Le seul autre vêtement des Écritures trempé dans le sang fut le manteau de Joseph dans Genèse 37. Il fut trempé dans le sang pour tromper un père âgé. En revanche, la robe de Jésus trempée dans le sang pointe vers la transparence de sa victoire. Jésus a combattu dans une transparence totale. Aucune duplicité en lui. Sa victoire fait preuve d’intégrité, il est fidèle et véritable. La robe teintée de sang dit : « Fais-moi confiance. » 2. Cette robe teintée de sang pointe vers la singularité de sa victoire. Nous voyons un guerrier vêtu de vêtements rouge rubis chevauchant sur un coursier blanc comme la neige. Une armée auréolée d’une gloire éclatante, revêtue d’un fin lin blanc et pur, l’escorte. Une vague déferlante de gloire éblouissante est dirigée par le Commandant céleste drapé d’une robe teintée de sang. Par contre, son armée est revêtue d’un fin lin blanc et pur (v. 14), sans aucune goutte du sang de la bataille. Pourquoi la cavalerie céleste est-elle revêtue d’un « fin lin, blanc, pur » ? Personne ne porte de blanc dans une bataille ! Elle l’est parce que c’est la victoire du Seigneur, et celle de personne d’autre. C’est sa bataille, pas la nôtre. La bataille est celle du Seigneur. Sa robe est rouge sang, et leurs robes sont d’un blanc

Le premier cheval de l’Apocalypse est un cheval blanc galopant avec l’Évangile (Ap 6.2). Le dernier cheval (Ap 19) est également blanc. L’Évangile qui commence dans la victoire se terminera dans la victoire. immaculé pour une seule et unique raison : la bataille est celle du Seigneur ! Dieu est suffisamment grand et fort pour protéger et guider son Église. Cessez de consulter des sites Web, de pointer du doigt, et de faire des accusations anonymes comme si nul autre que vous n’était suffisamment adventiste. Le témoignage direct est-il une longue liste de choses à faire et à ne pas faire ? Ou l’Apocalypse est-elle le témoignage direct du Témoin fidèle afin d’« acheter de [Jésus] de l’or éprouvé par le feu » (Ap 3.18) ? Au lieu de nous pointer mutuellement du doigt, pourquoi ne pas tourner les yeux vers Jésus et regarder éperdument son sublime visage ? 3. Cette robe teintée de sang pointe vers la totalité de sa victoire. Elle porte le monogramme « Roi des rois et Seigneur des seigneurs ». Jésus porte « plusieurs diadèmes ». Cette robe rouge de la victoire signifie donc son droit à un gouvernement universel. Un jour, « tout genou fléchira devant [lui], et toute langue donnera gloire à Dieu » (Rm 14.11). La robe rouge sang proclame : « Louez-le ! » Chacun dans notre domaine, invitons nos étudiants, nos institutions, nos églises, et nos communautés à louer le Seigneur. Parce que pour tout adventiste, l’eschatologie est synonyme de victoire ! * Maltbie D. Babcock, « This Is My Father’s World », The Seventh-day Adventist Hymnal, n° 92.

Leslie N. Pollard, titulaire d’un doctorat, d’un doctorat en ministère pastoral, et d’une maîtrise en administration des affaires, est président de l’Université Oakwood. Il est un théologien du Nouveau Testament spécialisé en littérature apocalyptique.

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Ce que nous croyons

La grande controverse

Le reste de l’histoire

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’œuvre d’art de littérature, de divertissement fracassant tous les records de vente – quelle que soit la façon dont on veut la placer – c’est la Bible. Ceux qui lisent ce livre deviennent bientôt des « croyants », ou encore, des « disciples ». Ils sont aussi connus en tant que chrétiens et représentent le groupe religieux le plus nombreux sur la terre. Mais au fil des 2 000 dernières années, ce groupe a été tout sauf homogène. Les croyants adorent Dieu différemment, utilisent différentes versions du Livre, ont des croyances et des visions du monde variées, et cependant, prétendent toujours suivre les enseignements – pour la majeure partie – du Livre. Que faisons-nous d’un si grand nombre d’opinions conflictuelles trouvées dans cette vaste conglomération appelée le christianisme ? La religion est-elle la réponse aux problèmes du monde, ou selon certains, la cause même de ces problèmes ? Quoi qu’il en soit, il est bon de comprendre une vision du monde à laquelle près de un individu sur trois dans le monde adhère, surtout si l’on considère que neuf individus sur 10 déclarent être « religieux » ou « spirituels ».

avec l’un ou l’autre, ou parce qu’on lui a enseigné à en avoir peur ou à s’en méfier ? Ou – pire encore – parce qu’il a rencontré quelqu’un qui lui a dit de quoi et de qui il s’agit, alors que cet individu ne l’a même pas rencontré personnellement ? C’est à nous de remonter à la source pour voir si les gens donnent une description exacte de la véritable histoire biblique, ou s’ils n’en donnent que des bribes. Tout comme quelqu’un qui raconte de nouveau une histoire, un film, ou un livre en omettant les détails clés, il est possible que l’on raconte souvent la grande histoire consignée dans la Bible en omettant les détails clés.

COMPRENDRE LE CONTEXTE

C’est à nous de comprendre l’histoire, le contexte derrière la raison pour laquelle quelqu’un croit quelque chose. Si un individu dit qu’il a peur des serpents ou qu’il les déteste, est-ce parce qu’il a été attaqué par l’un d’eux, ou parce qu’on lui a enseigné à craindre les serpents ? Si quelqu’un dit qu’il a peur ou se méfie de la Bible ou de Jésus, est-ce parce qu’il a eu une rencontre personnelle 14

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LE COMMENCEMENT DU LIVRE

Jetons donc un coup d’œil sur la première page de la Bible. « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » (Gn 1.1)


C’est la toute première phrase des Écritures. « Au commencement… » Le commencement de quoi ? De toutes choses dans l’univers, ou seulement de toutes choses sur la terre ? Qu’est-ce que ceci signifie pour la théorie de l’évolution ? Qui est Dieu ? Pourquoi Dieu créerait-il une nouvelle planète et la remplirait-il d’animaux, de végétaux, et d’êtres humains ? C’est ici que la Bible commence, mais pas l’histoire. Nous devons lire le récit en entier pour découvrir pourquoi cette phrase est utilisée pour commencer le saint Livre. Comme pour toute histoire fascinante, on se retrouve parfois en plein milieu, et l’on doit déterminer ce qui s’est produit avant, et ce qui peut se produire après. D’où la question : la création de la terre et des êtres humains était-elle une solution ayant le potentiel de résoudre un problème ? LE COMMENCEMENT DE L’HISTOIRE

Alors que nous commençons à découvrir des parties de l’histoire, nous prenons connaissance d’éléments clés qui mettent chaque chose à sa place. L’histoire commence avec ce que nous appelons le ciel. Je n’en connais pas l’emplacement exact. Mais en ce lieu, tout est paix. Les citoyens chantent. Ils mangent. Ils voyagent. Ils passent du temps ensemble. Ils travaillent. Ils jouent. Ils ne pleurent pas, ne meurent pas, ne mentent pas. C’est cette dernière phrase qui est la clé ! Au ciel, nous dit-on, un principe – une loi – régnait dans cette utopie. Lorsque Satan se rebella contre la loi de Dieu, la pensée même qu’il existait une loi vint aux anges, pratiquement comme la découverte de quelque chose dont ils n’avaient pas eu la moindre idée*. Avant l’entrée du péché, comment la vie était-elle dans l’univers ?

Aucun des citoyens célestes ne vivait juste pour lui-même. Pour eux, servir et aimer leurs semblables était tout naturel. En fait, aucun d’eux ne faisait quoi que ce soit le moindrement teinté d’égoïsme. C’est donc dire que personne ne volait. Personne ne couchait avec la douce moitié de son prochain. Personne ne se mettait en colère. Tous étaient animés d’une même joie : ils aimaient leur prochain comme eux-mêmes. Les citoyens n’étaient pas tous des copies conformes, s’adonnant au même travail et menant une vie monotone. Cette société caractérisée par l’ordre comportait une hiérarchie. Tous étaient heureux de leurs dons et de leurs positions. Le reste de l’histoire se trouve dans les Écritures. On y raconte spécifiquement pourquoi la controverse entre le bien et le mal commença. Ésaïe 14 et Ézékiel 28 y vont de précisions supplémentaires : il y avait, dans la salle du trône, un chérubin protecteur, un chérubin parfait, magnifique. Son nom ? Lucifer – « le porte-lumière ». Lucifer devint, hélas, Satan – l’adversaire. Dans sa soif insatiable d’être l’égal de Dieu, il brisa la loi du ciel (Ez 28.15). Au lieu de faire de la terre un endroit heureux, il en déroba la joie, y tua la vie, et y ravagea même les villes (voir Jn 10.10 ; Es 14.14,17). Job nous dit qu’à l’occasion, il reçut même la puissance de manipuler les conditions atmosphériques et de provoquer des catastrophes naturelles (Jb 1). Il déteste tellement l’humanité qu’en Éden, il a tout fait pour tromper Adam et Ève (Gn 3). Aujourd’hui, il fait tout pour bouleverser la planète et continue de provoquer des catastrophes naturelles. IMPORTANT, LE CONTEXTE ?

Comprendre cette toile de fond, comprendre comment et pourquoi le mal a commencé, et comment il se terminera, est certes le plus grand

don que l’Église adventiste puisse offrir au monde. À la lumière de cette guerre qui fait rage, le sabbat revêt, en tant que jour de repos, une toute nouvelle signification : il nous rappelle non seulement que nous avons été créés, mais aussi pourquoi nous l’avons été. Dans ce paradigme, nous comprenons pourquoi l’enseignement du sanctuaire céleste revêt une si grande importance ; pourquoi notre compréhension de la loi est au cœur de la controverse ; pourquoi Lucifer était jaloux du Fils de Dieu ; et comment la rébellion contre la loi d’amour a abouti à une guerre dans le ciel. Tous ces récits sont essentiels, car ils donnent un sens au monde qui nous entoure aujourd’hui. Armés d’une telle compréhension, nous pouvons expliquer plus facilement qu’une guerre se livre dans la galaxie – une guerre dont la fin est non seulement promise, mais encore imminente. Par les livres de Daniel et de l’Apocalypse, et aussi à travers le prisme du sanctuaire céleste, Dieu, dans sa grâce, a expliqué au monde les événements actuels et ceux sur le point de se produire. La bonne nouvelle, c’est que le diable « sait qu’il a peu de temps » (Ap 12.12), parce que Jésus a promis : « Voici, je viens bientôt » (Ap 22.12). * Ellen G. White, Heureux ceux qui, p. 90.

Jared Thurmon est directeur de marketing et d’innovation de Adventist World. Il habite avec sa famille – et de nombreux alpagas ! – près d’Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis.

Découvrez-en davantage sur Ce que nous croyons sur le site www. adventist.org/en/beliefs/.

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T

Perspective mondiale

Bienvenue aux « jours de Noé » Trouver grâce aux yeux de Dieu Cet article est une adaptation d’un sermon présenté le 16 juin 2018, lors du Congrès biblique international à Rome, en Italie. Nous avons conservé des éléments du style oratoire. – La rédaction

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rois jours seulement avant sa crucifixion, Jésus parla à ses disciples de son retour. Il compara les événements du temps de la fin aux jours de Noé : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. [… Les] hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme. » (Mt 24.37-39) Aujourd’hui, les normes sociales et culturelles du passé, édifiées sur les fondements bibliques, disparaissent rapidement. Selon la Bible, l’homosexualité et d’autres perversions sexuelles sont des péchés. Aimons les êtres humains, oui, mais amenons-les au pied de la croix où Christ peut contrôler leur vie. La stabilité économique et politique est incertaine. Le paysage œcuménique change quotidiennement et reflète la prédiction d’Apocalypse 13 : le monde s’étonne, s’émerveille de la puissance de la bête, et suit la bête. C’est dans un tel cadre que les adventistes ont été appelés à proclamer Christ, sa Parole, sa justice, son service du sanctuaire, sa puissance salvatrice dans la grande controverse, son message des trois anges, son message de la santé, sa mission des derniers jours envers le monde, et son prochain retour. N’oublions jamais à quel point Dieu nous a conduits, n’oublions jamais ses directives actuelles et futures. Alors que nous nous rapprochons de son imminente apparition, Dieu et sa vérité ne changent pas. TROUVER GRÂCE

Le monde antédiluvien était saturé d’égoïsme violent – le même que celui d’aujourd’hui. « L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. […] Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel. » (Gn 6.5-8) Trouvons-nous, comme Noé, grâce aux yeux de Dieu ? Lui sommes-nous fidèles ? Remercions-le de ce qu’aux « jours de Noé », il y avait Noé ! Par la grâce divine, nous pouvons, nous aussi, être fidèles à l’appel de Dieu à son peuple du reste des derniers jours. Tandis que nous proclamons ce précieux message adventiste, son peuple constituera, par sa grâce et sa justice, sa dernière génération sur la terre. Comme Noé, nous devons nous engager résolument dans notre proclamation des événements eschatologiques. « Noé, cependant, solide comme le roc, opposait au mépris et à la dérision des foules une fermeté et une fidélité inébranlables, écrit Ellen White. Durant cent vingt ans, soutenu par une force irrésistible émanant de Photo : Michael Weidner


sa communion avec Dieu, sa parole, écho du Tout-Puissant, fit entendre à cette génération l’approche d’événements qui, à vues humaines, paraissaient impossibles1. » LE SYNDROME DES « JOURS DE NOÉ »

Selon le Nouveau Testament, notre époque sera témoin d’une même opposition : « Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création. Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent autrefois par la parole de Dieu, de même qu’une terre tirée de l’eau et formée au moyen de l’eau, et que par ces choses le monde d’alors périt, submergé par l’eau » (2 P 3.3,6). Ne tombons pas dans le syndrome des « jours de Noé » en jetant le doute et le cynisme sur le second avènement. À l’instar de Noé qui proclama son message des derniers jours, continuons à proclamer les événements du temps de la fin – lesquels pointent vers le retour imminent du Christ. Le retour du Seigneur est le salut auquel nous aspirons impatiemment dans l’attente bien affichée de la vie éternelle, peu importe le cynisme et les railleries du monde. Cette même grâce céleste qui a sauvé Noé nous sauvera également. LA PUISSANCE DE L’ITM ET DE LA VÉRITÉ

L’année dernière, dans le cadre de l’Implication totale des membres (ITM), j’ai eu, avec de nombreux autres prédicateurs, le privilège de prêcher lors d’une campagne d’évangélisation qui s’est tenue sur 161 sites dans tout le Japon. L’ITM a révolutionné nos 15 000 membres d’église vieillissants au Japon. Membres et pasteurs sont maintenant embrasés pour le Seigneur alors qu’ils portent à nouveau leur attention sur l’eschatologie et notre récompense ultime : être avec Jésus. L’ITM comprend chaque aspect des semailles, du soin à apporter aux semences, de la moisson, et de l’encouragement à donner aux membres pour qu’ils sèment encore davantage. Ellen White nous dit : « L’œuvre de Dieu sur cette terre ne sera pas achevée à moins que les hommes et les femmes qui composent nos églises ne se mettent au travail et unissent leurs efforts à ceux des prédicateurs et des membres officiants de l’Église2. » En tant que dernière génération de Dieu – et j’espère effectivement que nous le sommes – nous devons, par sa puissance, exemplifier sa justice imputée et sa justice impartie dans notre vie et notre témoignage. La justice du Christ est le point central du message des trois anges d’Apocalypse 14. Et c’est Christ, duquel nous acceptons la justice par la foi, qui nous donne la puissance de vaincre. L’extraordinaire purification du sanctuaire céleste, laquelle a commencé en 1844, se poursuit en cet instant

même. Mais la justice du Christ qui se déroule dans le service du sanctuaire, dans le lieu très saint, touchera bientôt à son terme. N’inventons pas, ne promouvons pas de nouvelles compréhensions des vérités bibliques fondamentales que le ciel nous a confiées à la formation de ce grand mouvement adventiste. Ne nous pensons pas plus sages que l’Esprit de prophétie, avec son instruction amplificatrice et révélatrice, et son affirmation absolue de la sainte Parole de Dieu. Satan ne lâchera pas le morceau. Il ne ménagera aucun effort pour neutraliser les messages eschatologiques distinctifs que Dieu a demandé aux adventistes de proclamer en ces derniers jours. Nous devons présenter clairement la vérité biblique telle qu’elle est en Jésus, afin que personne ne soit trompé par Satan. UN DÉROULEMENT RAPIDE

Les événements qui se déroulent maintenant prouvent que très bientôt, on tentera de forcer l’union de l’Église et de l’État. « La question du jour de repos – le point de la vérité particulièrement contesté – sera la grande pierre de touche de la fidélité, écrit Ellen White. Lorsque les hommes seront soumis à cette épreuve finale, une ligne de démarcation claire et précise sera établie entre ceux qui servent Dieu et ceux qui ne le servent pas3. » Les derniers événements se dérouleront rapidement, et seront déclenchés par la puissance du Saint-Esprit agissant dans le cœur de croyants humbles qui se soucient de la destinée éternelle des âmes4. Demandons avec ferveur la pluie de l’arrière-saison du Saint-Esprit, tandis que nous nous humilions devant Dieu et préparons notre cœur pour la proclamation finale, inspirée du Saint-Esprit, du retour de Jésus-Christ. Un jour, très bientôt, nous verrons apparaître à l’orient une petite nuée noire. Formée de millions d’anges et entourée d’un arc-en-ciel lumineux, elle deviendra de plus en plus grande et brillera de plus en plus. Et là, au milieu de cette extraordinaire nuée, se trouvera celui que nous avons attendu : notre Seigneur et sauveur, Jésus-Christ, venant en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Quel jour glorieux ce sera ! Je veux être là par sa grâce et sa justice. Et par la grâce de Dieu, j’espère vous y voir aussi ! Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 71. Idem., Instructions pour un service chrétien effectif, p. 86. Idem., La tragédie des siècles, p. 657. 4 Ibid., p. 664. 1 2 3

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Vous pouvez le suivre sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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Méditation

Les fauteurs de trouble M on père était pasteur. Chaque fois qu’il s’établissait ailleurs en raison d’une nouvelle mission, les fidèles le prévenaient : il y avait des « fauteurs de trouble » dans leur congrégation – ceux qui donnent constamment des maux de tête lors des comités, à l’église, ou au travail. Papa s’arrêtait particulièrement aux grincheux, aux irritables, aux bougons. Il cherchait les bonnes choses en chacun d’eux et colportait leurs forces. Ces « fauteurs de trouble », il les matait littéralement ! Bien souvent, ils devenaient ses plus fidèles supporteurs. Ils auraient fait presque n’importe quoi pour lui. S’il lui arrivait de se mettre en colère contre eux, il s’humiliait rapidement et s’excusait. Lorsque Maman et lui étaient appelés à une nouvelle fédération, les fauteurs de troubles pleuraient son départ. Des années plus tard, j’ai rencontré quelques-uns d’entre eux. Quels témoignages d’affection envers mon père, et des façons dont il a été en bénédiction pour eux ! LA PRIÈRE : ÇA MARCHE !

Comment gérons-nous ceux qui semblent nous diminuer ou nous critiquer ? Comment réagissons-nous aux regards de colère, aux paroles dures, au comportement contraire à celui de Christ ? Si, en cet instant même, vous vous sentez attaqué, je peux vous dire que la prière – vous ne le croirez peut-être pas – ça marche ! Priez – priez sans cesse. Dites à Dieu ce que vous ressentez et à quel point vous souffrez. Demandez-lui de 18

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changer votre cœur, de vous aider à voir cette personne comme lui la voit. Un matin, alors que j’essayais de lire ma Bible pendant mon culte personnel, je n’arrivais pas à me concentrer. Frustrée, j’ai décidé d’interrompre ma lecture et de parler à Dieu à cœur ouvert. Je me suis plainte d’une certaine personne. À ce moment-là, j’ai lu un verset biblique. Soudain, j’ai eu le sentiment très net que Dieu parlait directement à mon cœur. Il m’a demandé de prononcer une prière de bénédiction pour cette personne. Il voulait que je le loue et le remercie pour elle ! « Quoi ? Mais je ne veux pas que cette personne soit bénie, moi ! Je ne veux pas qu’elle ait l’air meilleure que moi sur le plan spirituel. Je n’éprouve vraiment pas de reconnaissance pour elle. » Finalement, j’ai rendu les armes. Sachant que c’était ce que mon Dieu désirait, j’ai décidé de prier pour elle. Seigneur, bénis-la spirituellement et émotionnellement. Je te remercie – même si je n’en ai pas envie – de la connaître. Au même instant, quelque chose d’étrange s’est produit. Dieu a rempli mon cœur de compassion et d’amour pour cette personne. Pas évident, mais ô combien libérateur ! Mes sentiments offensés ont disparu. Je dirais même qu’une joie toute céleste a rempli mon cœur. Pourquoi ai-je donc traîné les pieds en faisant ce que Dieu m’a demandé de faire, alors que je sais à quel point il est étonnant ? DES LEÇONS PRÉCIEUSES

Voici les leçons que j’ai tirées de cette expérience.

L’humilité. Il est bon de s’humilier devant Dieu et de prier ainsi : « Seigneur, aide-moi à comprendre ce que Jésus a dû subir pour moi lors de sa crucifixion. Change mon cœur, rends-moi capable de te demander de pardonner à ceux qui m’ont fait de la peine » (voir Jr 17.9). Les actions de grâces. Remercions Dieu de faire disparaître nos blessures. Même si nous sentons encore la morsure de la souffrance, remercions-le à l’avance pour la guérison de notre cœur. Dieu a des façons étonnantes de faire fondre notre souffrance. La prière. Demandons à Dieu de quelles façons nous pouvons aimer nos semblables et les encourager. Prions pour les voir comme il les voit. Essayons de comprendre combien la vie peut être difficile ou frustrante pour eux. La louange. Louons Dieu de les avoir mis dans notre vie. Une telle louange a un réel impact sur nous. Nous connaissons la réalité de la grande controverse. Dieu a désespérément besoin de croyants désireux de mourir à eux-mêmes et de lui permettre de modeler leur cœur à l’image du sien. L’heure est venue de laisser Jésus aimer nos semblables – même nos ennemis – à travers nous !

Janet Page est secrétaire adjointe de l’Association pastorale pour les épouses et les familles de pasteurs, et du Ministère de la prière à la Conférence générale. Cet article a d’abord paru dans The Journal: A Resource for Ministry Spouses, troisième trimestre 2014.


Place aux jeunes

Une source d’inspiration

A

ao kahani sunte hai – « Venez écouter une histoire ! » C’est là l’invitation que reçoivent chaque sabbat après-midi les enfants qui vivent dans des habitations de fortune construites près de chaque grand chantier de construction. Tandis que nous allons de maison en maison pour les inviter, les enfants, reconnaissant nos voix, quittent les genoux de leur mère ou laissent leurs jouets et leurs compagnons de jeu pour participer à l’École du sabbat annexe. Comme des petits nomades, ces enfants suivent leurs parents d’un projet de construction à l’autre. L’École du sabbat annexe est probablement leur seul accès à une certaine forme d’éducation. Qu’il est stimulant de chanter, de partager et d’enseigner la bonne nouvelle ! Les enfants aiment les chansons interactives et la musique. Les images les captivent. Mais la plupart attendent les douceurs et la nourriture que nous avons apportées. Si vous voyiez leur regard s’illuminer quand nous leur racontons les histoires de la Bible ! L’une des préférées depuis toujours, c’est celle de David et Goliath accompagnée de chansons hindis. Lorsque nous jouons l’histoire devant eux, ils ne quittent pas des yeux les personnages et rient de bon cœur. « Voici, des fils sont un héritage de l’Éternel », écrit le psalmiste (Ps 127.3). Ces enfants sont tellement précieux ! C’est ce que je constate tandis que j’assiste grand-mère Margaret Nathaniel lors de l’École du sabbat annexe et du club des Aventuriers qu’elle a organisés dans différentes parties de Hosur, une ville dans l’État du Tamil Nadu, en Inde. Sa passion et sa consécration envers les enfants sont contagieuses ! Pendant la semaine, elle prépare le matériel pour les leçons, les distinctions ou les activités. Puis, elle envoie le tout aux différents moniteurs. Elle ne manque jamais de m’impliquer dans son ministère, même pendant mes brèves visites à Hosur. Grand-mère Margaret, comme je l’appelle, est une source d’inspiration non seulement pour moi, mais aussi pour de nombreux autres. Elle m’apprend combien il est important de prendre soin de ces enfants à l’esprit impressionnable. Le don du mentorat n’a pas de prix. Si je suis capable de m’occuper et

d’aimer les enfants qui vivent dans une pauvreté abjecte près des chantiers de construction de Hosur, c’est grâce aux valeurs que Grand-mère Margaret m’inculque. En outre, elle m’enseigne à faire et à exécuter des plans bénéfiques non seulement aux enfants, mais aussi à leurs parents. Sa consécration envers Dieu et son amour pour les gens qui l’entourent sont, par-dessus tout, ma plus grande source d’inspiration. Elle m’apprend à être le sel de la terre tandis que nous marchons et vivons dans ce monde – ce que je chérirai et retiendrai toujours. Ainsi, inspirée par Grand-mère Margaret, je me joins à EYES, un groupe de jeunes de l’église anglaise de Hosur qui développe des façons de toucher la collectivité environnante. Nous visitons fréquemment l’orphelinat Love, ce qui contribue à forger un lien spécial entre les orphelins et les ados et les jeunes adultes de l’église. Un jour, EYES décide d’organiser une sortie au musée de la science à Bangalore, la ville la plus près de Hosur. Les enfants, radieux d’enthousiasme, collent leur visage aux fenêtres du véhicule tandis qu’ils s’imbibent de ce qu’ils voient et entendent en ville. Ils sont enchantés de découvrir de nouvelles choses au musée. Ce jour-là, ces orphelins font l’expérience du don du temps et de l’amour. Ceci a été rendu possible par les efforts souvent invisibles des adultes qui soutiennent EYES, lesquels s’efforcent d’inculquer un sens de responsabilité et d’attention à la jeunesse de l’église. Chaque Timothée a besoin d’un Paul, n’est-ce pas ? L’héritage se transmet lorsque nous passons notre passion du service envers le Maître d’une génération à l’autre.

Beersheba Maywald, originaire du Tamil Nadu, en Inde, poursuit actuellement une maîtrise en religion, avec une spécialité en Nouveau Testament, à l’Institut international adventiste d’enseignement supérieur, à Silang, dans la province de Cavite, aux Philippines.

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Mission

Lumière dans la J jungle Un jeune découvre la vérité et la partage

uan sort du bus et regarde autour de lui pour se repérer. Ce jeune ne s’est jamais trouvé dans une grande ville auparavant. Pour la première fois, il voit d’imposants bâtiments et des rues encombrées. Mais il n’a pas le temps de contempler la scène, car il est en mission. Par où doit-il commencer ? Il incline la tête et prie : « Mon Dieu, dirige-moi vers des croyants qui gardent ton sabbat. » Errant dans la ville, il passe devant des boutiques achalandées, évite des voitures dans une circulation ponctuée de coups de klaxon. Soudain, il aperçoit un théâtre. Des gens y entrent. Que se passe-t-il ici ? se demande-t-il. Il grimpe l’escalier et se retrouve devant de larges portes. Une dame l’accueille dans un grand hall rempli de monde. LE LONG PARCOURS DE JUAN

Juan a grandi dans un petit village isolé de la jungle du sud-ouest de l’Équateur. Son peuple ne savait pas grand-chose de Dieu. Désireux de s’instruire au maximum, il a fréquenté l’école secondaire dans une petite ville non loin de là. Un jour, quelqu’un lui a remis un Nouveau Testament. Et il s’est empressé de le lire ! Au fil de sa lecture, Juan a découvert des vérités sur Dieu jusqu’alors inconnues de lui. Sa soif d’en savoir davantage s’intensifiait à un point tel qu’il a prié Dieu de lui enseigner à suivre Jésus. Juan allait souvent faire les courses pour sa famille dans une autre ville. Une fois, alors qu’il y faisait ses achats, il a découvert un livre écorné sur un tas d’ordures et l’a ramassé. « Principles of Life », d’Ellen G. White… Ça a l’air intéressant ! Sa curiosité éveillée, il en a commencé la lecture. À sa grande surprise, tout ce qu’il y lisait confirmait ce qu’il avait lu dans sa Bible ! Dans ce livre, il a aussi découvert une importante vérité : le sabbat. C’était


Après sa quête personnelle de la vérité biblique, Juan a contribué à l’organisation d’une congrégation adventiste dans son village. C’est dans ce bâtiment que les croyants se réunissent.

la première fois qu’il entendait parler d’une Église qui observe le sabbat. Obéissant au désir de son cœur, il est parti, à l’âge de 19 ans, à la recherche de croyants qui observent le sabbat. Après trois jours de marche pour se rendre à la ville la plus proche, Juan a demandé à des passants s’il y avait là des gens qui adoraient Dieu le sabbat. Mais personne ne connaissait d’observateurs du sabbat dans cette ville. « Va à Ambato », lui a suggéré quelqu’un. Avec ses derniers dollars, Juan a acheté un billet d’autobus pour se rendre à Ambato. Dès son arrivée tard en après-midi, il a commencé sa recherche du peuple de Dieu. C’est alors qu’il a aperçu le théâtre. EN QUÊTE DU PEUPLE DE DIEU

Juan s’asseye dans la grande salle. Bientôt, un homme se lève et prend la parole. Il parle de Dieu, du sabbat, et d’autres vérités que Juan a découvert dans sa Bible ! De plus en plus enthousiaste, Juan est certain que Dieu l’a guidé depuis sa demeure dans la jungle jusqu’à ce théâtre pour qu’il y trouve des chrétiens qui gardent ses commandements. Au terme de la réunion, Juan s’adresse au pasteur : « Je veux être baptisé ! » lance-t-il avec ferveur. Surpris, le pasteur lui donne rendez-vous pour le lendemain matin. Un membre laïque propose à Juan de l’héberger pour la nuit et de l’emmener le matin suivant chez le pasteur. Dans son entretien avec Juan, le pasteur se rend vite compte que ce garçon connaît bien la Parole de Dieu. Et il accepte avec joie de le baptiser ! Le jour de son baptême, Juan se joint pour la toute première fois à une église adventiste. UN TÉMOIN ENTHOUSIASTE

Animé d’un grand désir de partager sa nouvelle foi, Juan rentre chez lui. Il dit aux villageois : « Dieu nous aime ! Il veut que nous le rencontrions en son jour du sabbat. Il a de nom-

breuses choses à nous enseigner. » Au début, quelques villageois seulement s’intéressent au message de Juan. Mais alors que le jeune homme partage sa foi au cours des quatre mois suivants, certains commencent à accepter les précieuses vérités bibliques. Juan est conscient que les villageois ont besoin d’en apprendre davantage. Il retourne donc à Ambato et demande un coup de main au pasteur. Et le pasteur accepte ! Les deux hommes atterrissent sur une piste aménagée dans la forêt tropicale. Ils engagent des hommes pour les aider à transporter le matériel du pasteur. Pendant un jour et demi, ils marchent, dans une chaleur étouffante, à travers la jungle infestée de moustiques, et traversent plusieurs rivières. Ils atteignent enfin Saant, le village du jeune homme. PREMIERS FRUITS DE LA FOI

Juan a déjà enseigné aux villageois toutes les vérités bibliques qu’il connaît. Le pasteur complète ses efforts en donnant des études sur la santé, le mariage, et la vie familiale, de même que des études bibliques. À la fin de la semaine, 15 personnes sont prêtes à être baptisées ! Plusieurs hommes ont accepté les enseignements de la Bible ; cependant, ils ne peuvent être baptisés parce qu’ils ont deux femmes. Mais ils promettent d’être prêts pour le baptême à la prochaine visite du pasteur. Après le départ du pasteur, Juan continue de partager la Parole de Dieu non seulement dans son village, mais aussi dans les villages environnants. Cinq mois plus tard, le pasteur revient, et pendant son séjour d’une semaine, il enseigne les villageois et baptise ceux qui sont prêts à l’être. Pendant son absence, les villageois ont construit une simple église de bois et de chaume. Elle est remplie d’adorateurs le sabbat !

Photo : courtoisie de l’auteur

L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) décide de sponsoriser un programme d’alphabétisation pour que les villageois puissent lire la Bible pour eux-mêmes. Des membres de l’église d’Ambato viennent prêter main-forte à Juan. Sur place, ils dirigent un vaste programme de la santé et une école biblique de vacances. UNE ÉGLISE EN PLEINE CROISSANCE

Aujourd’hui, de nombreux habitants du village de Juan ont donné leur vie à Dieu et été baptisés au sein de l’Église adventiste. Certains d’entre eux aident Juan à répandre l’Évangile aux habitants d’autres villages qui désirent, eux aussi, l’entendre. Depuis, de simples chapelles ont été construites dans plusieurs de ces villages. Juan remercie Dieu de l’avoir dirigé vers l’Église adventiste et de l’aider à partager le message de l’Évangile avec ses semblables.

Charlotte Ishkanian habite dans l’État du Maryland, aux États-Unis. Elle a passé de nombreuses années à voyager de par le monde et à écrire des histoires missionnaires pour les publications de l’Église.

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À la découverte de l’Esprit de prophétie

Une athée confirme les conseils d’Ellen White

J

e suis une adventiste de quatrième génération. Par conséquent, mes parents m’ont laissé un héritage de foi d’une grande richesse auquel j’ai souvent réfléchi. Une fois, ma mère m’a dit : « Les bénédictions de l’adventisme se sont sûrement infiltrées dans tes gènes et dans tes chromosomes maintenant ! » Le sabbat et le don prophétique d’Ellen White ont toujours fait partie de ma vie. Cependant, alors que je grandissais, quelques voix adventistes remettaient en question certains aspects des écrits d’Ellen White. Voilà qui était troublant ! Par exemple, certains suggéraient que ses récits historiques pouvaient ne pas être fiables, que ses conseils pour une vie saine pouvaient être dépassés. Ces propos m’ont laissée perplexe. Le Dieu de la vérité ne garderait-il pas les messages dont il a confié la proclamation aux prophètes ? Ne me sentant pas suffisamment ferrée pour résoudre de telles questions, j’ai décidé de m’en occuper plus tard. Lorsque mon mari a été assigné en tant que pasteur en Arizona, nous nous sommes établis près d’une université d’État. J’ai décidé de m’y inscrire pour étudier en nutrition. Ce serait l’occasion parfaite d’explorer certaines des questions que j’avais laissées en suspens dans mon esprit. Cette expérience a finalement changé ma vie, car elle a enraciné et amplifié les écrits d’Ellen White bien au-delà de mes attentes. ELLEN WHITE MISE À L’ÉPREUVE

J’ai pris plus de 30 heures de cours par semestre donnés par différents professeurs. Le premier jour, dans le cours « Nutrition avancée », je dresse l’oreille quand la prof commence à décrire pourquoi elle est athée. Quelle bonne occasion pour moi d’apprendre les principes nutritionnels avancés d’une athée qui n’aurait aucun « ordre du jour » pour prouver ou réfuter les écrits d’Ellen White ! Mme Phillips a enseigné la nutrition pendant plus de 30 ans. Elle vient juste d’arriver en Arizona après avoir enseigné à l’Université Purdue, laquelle est réputée pour son solide programme de nutrition. Mon premier cours avec elle me convainc de sa compétence à un point tel que je décide de m’inscrire à tous ses cours. Je pourrai ainsi poser toutes mes questions sur la nutrition. Lorsque nous couvrons les aspects nutritionnels des hydrates de carbone et des céréales, elle mentionne qu’on devrait renoncer au bicarbonate de soude en raison des problèmes qu’il entraîne. Jetons un coup d’œil sur ce qu’Ellen White a écrit il y a plus d’un siècle : « Le bicarbonate de soude – ou poudre-levure – utilisé dans la fabrication du pain est nuisible et nullement indispensable ; il irrite l’estomac et empoisonne souvent tout l’organisme. Beaucoup de cuisinières croient Photo : Brooke Cagle


qu’elles ne peuvent faire du bon pain sans recourir au bicarbonate de soude, mais c’est une erreur. Si elles se donnaient la peine de s’initier à d’autres méthodes, elles arriveraient à faire un pain meilleur, plus sain, plus naturel, et plus savoureux1. » Mme Phillips nous explique ensuite que la poudre à pâte a été développée pour aider les cuisiniers à faire des biscuits sans certains des effets nuisibles du bicarbonate de soude. Elle permet un meilleur équilibre du pH des produits de boulangerie ; par contre, certains des autres ingrédients ajoutés peuvent déséquilibrer les bienfaits escomptés. De plus, l’ajout tant de la poudre à pâte que du bicarbonate de soude aux pâtes à pain ou à biscuits peut réduire la disponibilité de la vitamine C, de la riboflavine, et de la thiamine, mais pas celle de la niacine et de l’acide folique. Par conséquent, mieux vaut utiliser, autant que possible, la levure – l’agent levant le plus sain. Et le vinaigre ? Sans mentionner la raison de ma curiosité, je demande à Mme Phillips ce qu’elle en pense. Voici son explication : « Le vinaigre est fait à partir d’acide acétique – un acide nuisible en concentrations élevées – et d’eau distillée. » « D’accord ! Mais peut-on dire qu’il est vraiment dangereux, puisqu’une petite quantité d’acide acétique est diluée dans autant d’eau ? » « Tout dépend à quel point vous désirez diluer votre poison ! » Sa réponse me rappelle alors ce qu’Ellen White a écrit il y a un siècle sur la nocivité du vinaigre : « Lorsque les salades sont assaisonnées d’huile et de vinaigre, la fermentation s’installe dans l’estomac. La nourriture ne digère pas mais se gâte et se putréfie ; il en résulte que le sang n’est pas nourri, mais devient impur, et que le foie et les reins sont touchés2. » À la section des protéines, Mme Phillips y va d’une autre déclaration

étonnante : « Je suis athée, mais je dois quand même dire que le Dieu des Hébreux avait raison ! » Et elle se lance dans un exposé sur l’interdiction des anciens Hébreux de manger le gras et le sang des animaux. On sait que les deux nuisent à la santé. Même si on enlève tout le gras visible de la viande, ses tissus contiennent encore des quantités significatives de gras saturé « invisible » et du cholestérol. Si le gras et le sang pouvaient être entièrement enlevés, la viande aurait une couleur peu attirante, une texture très caoutchouteuse, et peu de saveur. « Les animaux, poursuit Mme Phillips, obtiennent leurs protéines des végétaux. Les êtres humains pensent qu’ils ont besoin de viande pour obtenir leurs protéines ; ce qu’ils consomment, en réalité, ce sont des protéines “de seconde main”. » Ses paroles ne sont que l’écho de ce qu’Ellen White a écrit il y a bien longtemps : « Ceux qui consomment de la viande absorbent en réalité – mais de seconde main – les éléments contenus dans les céréales et les légumes, puisque l’animal s’en nourrit. La vie des céréales et des légumes passe dans l’animal, et nous la recevons en mangeant la chair de l’animal. Ne serait-il pas préférable de prendre directement cette vie dans les aliments que Dieu nous a destinés3 ? » Mme Philipps enfonce ensuite le clou : « On a enseigné aux êtres humains qu’ils ont besoin d’une grande quantité de protéines. La réalité est toute autre ! L’excès de protéines constitue une charge pour les organes. Ce dont le corps a principalement besoin, c’est de l’énergie (calories) provenant des hydrates de carbone non raffinés, et non pas des protéines ! » Elle passe ensuite à une section qui me glace d’horreur : le traitement moderne des animaux de la ferme, dont l’engraissement d’animaux dans des espaces confinés (CAFO). Nous découvrons l’effroyable traitement de ces animaux – poulets, oies, dindes, vaches, veaux, porcs, poissons, agneaux

– tous élevés pour l’abattage. Chaque année, aux États-Unis seulement, des milliards de ces animaux sont confinés dans d’horribles conditions, de la naissance à l’abattage, uniquement pour satisfaire les palais dénaturés des êtres humains. À ce moment-là, je n’avais aucune idée d’un tel traitement. Je me rappelle alors ce qu’Ellen White a écrit il y a plus de 100 ans, avant même l’introduction de ces méthodes modernes : « La chair n’a jamais été la meilleure nourriture. Pourtant, sa consommation est doublement insupportable puisque la maladie, chez les animaux, augmente rapidement. Ceux qui consomment les aliments carnés savent peu de choses au sujet de ce qu’ils mangent. S’ils pouvaient souvent voir ces animaux vivants et connaître la qualité de la viande qu’ils consomment, ils s’en détourneraient avec répugnance4. » UNE FOI CONSOLIDÉE

Mme Phillips n’a jamais su pourquoi je m’intéressais autant à la nutrition. Mais il est clair qu’en matière de chimie alimentaire, elle a fait ses devoirs ! Elle a confirmé plus fortement encore que je ne l’aurais imaginé de nombreux principes de santé donnés des décennies plus tôt par Ellen White. Ses explications ont éclairci tout, et plus encore : elles m’ont convaincue que Dieu a appelé les adventistes à être une « lumière sur la montagne » en partageant les bénédictions des bons principes sanitaires. Quel dommage que nous ayons été aussi lents à être la bénédiction que nous pouvons être ! Ellen G. White, Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 375. Ibid., p. 412. Ibid., p. 371. 4 Idem., Conseils à l’Église, p. 185. 1 2 3

Jo Ann Davidson, titulaire d’un doctorat, est professeur de théologie systématique au Séminaire adventiste de théologie, à l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis).

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Foi en action

Une « nouvelle direction » pour le projet de l’Encyclopédie des adventistes La directrice de rédaction révèle les objectifs et les moyens par lesquels l’encyclopédie change des vies Lors de la réunion du printemps qui s’est tenue au siège de l’Église adventiste le 14 avril 2015, le comité exécutif de la Conférence générale a approuvé un budget pour le projet Encyclopedia of Seventh-day Adventists (ESDA) [Encyclopédie des adventistes du septième jour]. L’ESDA est un tout nouvel ouvrage de référence. En mai 2018, Dragoslava Santrac, titulaire d’un doctorat, a accepté le poste de directrice de rédaction pour ce projet. Sandra Blackmer, assistante de rédaction de Adventist World, s’est récemment entretenue avec elle au sujet de ses responsabilités dans le projet ESDA, des objectifs du projet, et du changement que cette encyclopédie apporte déjà à des membres d’église de tout âge à travers le champ mondial. – La rédaction Quelles sont vos responsabilités en tant que directrice de rédaction du projet ESDA ? En résumé, ce poste consiste à gérer et à guider les processus et les fonctions exigées pour développer et lancer l’encyclopédie, y compris à générer à ce projet un soutien continu, à le promouvoir en écrivant des articles, à faire des présentations, à coordonner les sélections et le déroulement des opérations du personnel impliqué dans son développement, à développer des processus de ressources, et à diriger le processus en vue d’un lancement réussi. Qu’est-ce qui vous a utilement préparée à ce rôle ? Avec mon parcours universitaire et professionnel [voir l’encadré], je dois dire que le travail préparatoire a été dirigé par mes parents, lesquels m’ont enseigné à aimer Dieu et son Église. Ils m’ont aussi enseigné la valeur du travail acharné, de l’engagement, et de l’intégrité. Comme j’ai vécu et travaillé dans quatre divisions [de l’Église mondiale], je possède une vaste perspective mondiale des cultures diverses et des nombreuses façons différentes dont les gens vivent et pensent. J’ai aussi appris qu’il y a beaucoup plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous séparent. 24

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Le projet ESDA est-il sous les auspices du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche [ASTR] de la Conférence générale ? Oui. Le projet est dirigé et basé à l’ASTR. David Trim, directeur de l’ASTR, en est l’éditeur. Dans quel pays êtes-vous née et avez-vous été élevée ? Je suis née en France. J’y ai passé les huit premières années de ma vie. Mes parents sont ensuite retournés en Serbie, leur pays d’origine. Ma petite église de village composée de 25 membres m’a vraiment modelée. Les membres prenaient soin les uns des autres. Au cours de ces années, j’ai appris qu’un bon témoignage parle plus fort que les mots – ce qu’aujourd’hui je reconnais alors que je cherche les biographies des premiers adventistes et des premiers pionniers. Deux décennies se sont écoulées depuis la seconde édition révisée de l’Encyclopédie des adventistes du septième jour, et plus de 50 ans depuis la première édition. Quels changements ou informations supplémentaires planifiez-vous donc inclure ? La nouvelle encyclopédie n’est pas une mise à jour de l’ancienne, mais un tout nouveau projet. Certains peuvent demander : « Pourquoi ne pas simplement mettre à jour

Photo : Merle Poirier


l’encyclopédie actuelle ? Pourquoi une nouvelle encyclopédie ? » La rédaction de nouveaux articles pour l’ESDA ne suggère pas que nous réécrivions l’histoire – bien que cela implique de corriger de l’information inexacte, s’il s’en trouve dans l’encyclopédie actuelle. De nouvelles recherches apporteront une perspective nouvelle, laquelle parlera aux générations contemporaines des adventistes, de même que de l’information actualisée. Les auteurs vérifieront les anciennes sources et incluront de nouveaux documents pertinents. Nous ajoutons de nombreux nouveaux articles. En 50 ans, il s’est produit un important développement et une vaste croissance de l’Église en termes de chiffres et d’érudition. Par conséquent, la nouvelle encyclopédie embrassera et incorporera cette croissance. Nous faisons des tas de nouvelles recherches, et espérons qu’au moins l’édition imprimée de l’encyclopédie comportera plus de 8 500 articles – soit presque le double de l’encyclopédie actuelle. Nous nous focalisons d’abord sur une édition en ligne que nous prévoyons lancer lors de la session de la Conférence générale de 2020. Il s’agira d’un site Web gratuit qui s’étendra et sera mis à jour tous les ans, au fil de la croissance de l’Église.

Quelles autres différences trouverons-nous dans cette nouvelle encyclopédie ? Nous inclurons des données historiques des régions du monde qui, auparavant, ne faisaient pas partie de l’encyclopédie. En effet, même si les auteurs des éditions précédentes ont essayé de présenter une perspective internationale à l’échelle mondiale, certains ont l’impression qu’elles ont été écrites principalement à partir d’une perspective nord-américaine. Nous comptons donc sur l’expertise de milliers d’érudits, de professeurs, et d’auteurs dans le monde entier. Environ 20 assistants de rédaction et d’autres issus des 13 divisions et de l’Union des missions du MoyenOrient et de l’Afrique du Nord (MENA) travaillent avec nous sur ce projet [voir l’encadré]. Autre avantage de l’implication à l’échelle mondiale : les assistants de rédaction peuvent recueillir des documents de leurs églises locales – lettres, journaux intimes, etc. – que les membres conservent et ne pensent jamais à partager, à moins qu’on ne le leur demande. Ils peuvent aussi recueillir de l’information basée sur la tradition en réalisant des entrevues avec des parents

Expérience et antécédents de Dragoslava Santrac Dragoslava Santrac, titulaire d’un doctorat, est la directrice de rédaction (depuis mai 2018 jusqu’à présent) du projet Seventh-day Adventist Encyclopedia (Encyclopédie des adventistes du septième jour), lequel est domicilié à la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis), et professeur adjoint de religion à l’Université adventiste de Washington, à Takoma Park, au Maryland (États-Unis) (depuis 2015 jusqu’à présent).

DIPLÔMES Baccalauréat en théologie du Séminaire de théologie de Belgrade, en Serbie (1997) Maîtrise ès arts en religion de l’Université Andrews, aux États-Unis (1999) Doctorat en études de l’Ancien Testament de l’École de théologie Greenwich, au RoyaumeUni (affiliée à l’Université du nord-ouest, en Afrique du Sud) (2013). La thèse de Dragoslava Santrac,

survivants ou des gens qui sont au courant d’événements historiques spécifiques. Malheureusement, une telle information peut disparaître si on ne la met pas par écrit. Cette implication dans le projet apporte-t-elle un changement dans ces régions ? Absolument ! De nombreuses églises locales sont ravivées parce qu’elles croient maintenant que ce qui a été fait ou s’est produit dans leur partie du monde compte pour l’Église mondiale, que cela constitue une partie importante de l’histoire de l’Église. Les adventistes qui habitent dans des régions reculées se sentent parfois séparés de l’Église mondiale. Ce projet les aide à se sentir approuvés et branchés. Notre assistant de rédaction de la Division sud-américaine m’a dit que ses étudiants, des jeunes des églises locales, et lui ont planché sur 45 biographies. Ce travail a entraîné un réveil et une réforme parmi eux. Les jeunes lui ont dit qu’ils se sentent maintenant branchés sur l’Église et son histoire. Ils n’arrivaient pas à croire qu’autant de gens dans leur histoire et leur secteur avaient fait autant de choses merveilleuses pour Dieu, et que Dieu avait fait de grandes choses par leur entremise. Ils disent

intitulée « Sanctuary Cult in Relation to Religious Piety in the Book of Psalms », a été publiée par Lambert Academic Publishing (2013).

EXPÉRIENCE Rédactrice en chef de Zivot i Zdravlje et de Teofil pour l’Union du sud-est de l’Europe (1999-2006) Registraire du Séminaire de théologie de Belgrade Quinze ans d’enseignement : Séminaire de théologie de Belgrade, en Serbie ; Université du sud des Caraïbes, à Trinité, dans les Antilles ; Université

adventiste de Washington, aux États-Unis Rédactrice adjointe du Seventh-day Adventist International Biblical-Theological Dictionary (depuis 2016) Elle a vécu et travaillé dans quatre divisions de l’Église : intereuropéenne, transeuropéenne, interaméricaine, et nord-américaine.

FAMILLE Son mari, Aleksandar, est président du Département de religion à l’Université adventiste de Washington. Le couple a deux filles.

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maintenant qu’ils doivent, eux aussi, faire quelque chose pour la mission, sinon, cet esprit mourra. « Notre génération ne doit pas permettre qu’une telle chose se produise, ont-ils dit. Nous devons continuer. » Ce mode de fonctionnement élève le projet ESDA au-delà de la page imprimée, depuis le niveau intellectuel jusqu’au niveau spirituel parce qu’il affecte et transforme les croyants. Nous voulons qu’ils sachent que ce ne sont pas que des gens tels que James White et Joseph Bates qui ont fait changer les choses ; bien d’autres le font également.

Review Ministries, l’Institut international adventiste des études avancées, le Centre universitaire adventiste de São Paulo, l’Université de Friedensau, l’Université Oakwood, et l’Université adventiste de Washington. Ils tiennent un rôle consultatif et nous fournissent un feed-back de la révision des pairs.

Selon vous, en quoi l’ESDA estelle importante pour l’Église ? Nous ne voulons pas que les adventistes n’aient que des bribes de l’histoire ; nous voulons que cette encyclopédie leur fournisse un tableau général de la direction divine du peuple adventiste tout au long de l’histoire. Ainsi, nous pouvons voir où est notre place. Nous nous rendons compte que chacun « fait partie d’une communauté historique, et qu’il a un rôle à jouer ». Un tel tableau général de la direction divine dans l’histoire nous aide à discerner notre place, et pas seulement pour le présent ; il nous donne de l’espoir quant à l’avenir. Ceci favorise également la force et l’identité des individus et de l’Église en tant que communauté. Lorsque nous voyons un développement et un déroulement des desseins divins tout au long de l’histoire, nous comprenons que nous allons relever n’importe quels défis et problèmes actuels dont nous faisons l’expérience. Dieu contrôle toutes choses !

Y a-t-il autre chose qu’il est important de savoir pour nos lecteurs ? Oui. Nous invitons les chercheurs, les professeurs, les étudiants, et les membres qui ont de l’expertise dans de nombreux sujets donnés – et pas seulement des érudits en histoire et en théologie – à fournir des articles sur des sujets qui n’ont pas encore été couverts par notre processus rédactionnel sur invitation seulement. Nous acceptons également de l’aide dans d’autres secteurs, y compris la révision des pairs ; la relecture ; la tenue d’entrevues pour recueillir de l’information historique fondée sur les traditions générales ; la soumission de lettres, de photographies et d’artéfacts missionnaires. Nous sommes également ouverts à considérer de nouvelles recherches et des articles non planifiés. Ce projet n’est pas seulement pour les érudits, mais pour tout le monde.

Collaborez-vous avec d’autres départements au siège de la Conférence générale ? Oui, et aussi avec des entités externes. Nos partenaires institutionnels incluent le Ellen G. White Estate, le Centre de recherche adventiste à l’Université Andrews, la Bibliothèque numérique adventiste, Adventist 26

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Qui menait auparavant ce projet ? Benjamin Baker. Il continue de le soutenir en tant qu’auteur et réviseur. Je lui suis profondément reconnaissante pour le travail accompli et pour son soutien continu.

Pour contacter Dragoslava Santrac, envoyez un courriel à encyclopedia@gc.adventist.org, ou consultez le site www.adventistarchives. org/encyclopedia, ou suivez ESDA sur Twitter@EncyclopediaSDA.

L’équipe d’ESDA Bureau principal d’ESDA : David Trim, éditeur ; Dragoslava Santrac, directrice de rédaction ; Patricia Brauer, assistante de bureau Rédacteurs régionaux : Nathaniel Walemba (ECD), Daniel Heinz (ESD), Stefan Hoeschele (EUD), Felix Cortez, Glenn Phillips (IAD), Farid El Khoury (MENA), Douglas Morgan (NAD), Bruce Lo (NSD), Adolfo Suarez (SAD), Passmore Hachalinga (SID), Barry Oliver (SPD), Remwil Tornalejo (SSD), Gordon Christo (SUD), Paul Lockham (TED), Onaolapo Ajibade (WAD) Rédacteurs thématiques : Michael Campbell, Frank Hasel, Tim Poirier, Alberto Timm Sous-rédacteurs et assistants de rédaction régionaux : Carlos Flávio, John Fowler, Denis Kaiser, Samuel London, Daniel Plenc, Dennis Pettibone, Gluder Quispe, Renato Stencel, Melanie Wixwat, Chigemezi Wogu Conseillers à la rédaction : secrétaires de division ou choisis par la division Conseillers à la rédaction disciplinaires : Bruce Anderson, Lisa Beardsley-Hardy, Lisa Clark-Diller, Cheryl Doss, Bruce Lo, Duane McBride, Ekkehardt Mueller, Dan Shultz, Ella Simmons, Karl Wilcox Comité de rédaction : Artur Stele, président ; David Trim, secrétaire ; la directrice de rédaction ; les représentants choisis de la Conférence générale ; les conseillers à la rédaction des divisions ; le président, le secrétaire et le trésorier de la Conférence générale


La Bible répond

La loi de l’Esprit de vie Q

Qu’est-ce que « la loi de l’Esprit de vie » dont Paul parle dans Romains 8.2 ?

R

Romains 8.1-4 se fonde sur ce dont Paul a discuté dans les chapitres précédents, particulièrement sur le lien entre la loi, le péché, et la mort. Romains 8.1-4 semble développer spécifiquement Romains 7.6, où l’on trouve les deux idées présentes dans notre passage : l’affranchissement de la loi, du péché, et de la mort, et une vie nouvelle en Christ (voir 6.1-14). 1. ORGANISATION DE ROMAINS 8.1-4

Paul commence la discussion avec une déclaration sommaire (v. 1) qui est développée dans les versets suivants. Il insiste principalement sur la vie des croyants. Il conjugue la libération par « la loi de l’Esprit de vie » avec la mort de Jésus (v. 2). Il dit littéralement : « En effet, la loi de l’Esprit de vie [la source d’une vie nouvelle] en/par Jésus-Christ t’a affranchi [singulier, c’est-à-dire “le croyant”] de la loi du péché et de la mort. » Ce que Christ a fait change la vie des croyants ! C’était nécessaire, car il y avait quelque chose que la loi ne pouvait faire, mais cela a été accompli par Christ (v. 3). Paul explique ces deux concepts pour clarifier la signification de la déclaration « la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (v. 4). 2. LA DÉCLARATION

« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Le « maintenant » indique que le nouveau est arrivé, résolvant le problème de la condamnation de la loi que Paul associe au péché d’Adam (Rm 5.12,17). La chute d’Adam a constitué l’humanité en une masse indistincte de pécheurs destinés à la mort ; mais Christ est venu avec une puissance libératrice. Ceux qui sont en Christ sont libres de la condamnation de la mort dans la nouvelle vie. Paul explique comment ceci se produit.

3. LA LOI DE L’ESPRIT

Au verset 2, Paul explique le verset 1 : « En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. » Ces deux lois s’avèrent être la même loi vue de deux perspectives différentes : la loi de la chair mène à la mort, tandis que la même loi, sous la puissance de l’Esprit, mène à une vie nouvelle. Christ nous délivre des puissances cosmiques du péché et de la mort (justification), et l’Esprit nous délivre de la puissance d’asservissement du péché dans notre vie quotidienne (sanctification). Selon Paul, la loi de Dieu a été mal utilisée par le péché, ce qui a entraîné la condamnation et la mort (Rm 7.7-12). Les êtres humains ont fait mauvais usage de la loi divine en cherchant l’acceptation de Dieu par les œuvres de la loi, c’est-à-dire, « la loi du péché et de la mort ». La « loi de l’Esprit de vie » est la même loi branchée sur l’Esprit, non pas sur la chair. Il existe un endroit approprié pour la loi de Dieu dans la vie chrétienne. 4. LA LOI, CHRIST, ET L’ESPRIT

Le problème, explique Paul, n’était pas la loi en elle-même, mais la faiblesse de la « chair » (Rm 8.3). Confrontée au péché et à la mort, la loi était sans force parce qu’elle est hostile à Dieu et « ne [peut se soumettre] à la loi de Dieu » (v. 7). La solution, c’est la mort sacrificielle du Fils de Dieu, lequel a condamné le péché dans la chair, nous libérant de la condamnation de la loi (v. 3), et nous rendant capables de vivre dans l’obéissance à la volonté de Dieu par l’Esprit. Maintenant, la loi est restaurée à sa juste place et appelée « la loi de l’Esprit de vie ». Christ est mort pour nous « afin que la justice de la loi [la loi de l’Esprit de vie] fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair [chercher à être acceptés de Dieu par les œuvres de la loi], mais selon l’Esprit » (v. 4). La faiblesse de la chair est vaincue, et l’Esprit nous rend capables d’obéir aux justes exigences de la loi de Dieu.

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.

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« Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

Les oranges du pasteur Anderson

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n 1895, Harry Anderson étudiait à l’Institut d’enseignement supérieur de Battle Creek, aux États-Unis, pour être professeur, prédicateur, et peut-être même missionnaire. Il fréquentait Nora, une jeune femme brillante qui partageait son rêve missionnaire. Les deux avaient été élevés à de grandes fermes. L’occasion de réaliser leur rêve se présenta plus tôt qu’ils ne se l’imaginaient. Dix semaines avant l’obtention de leur diplôme, la Conférence générale demanda à Harry et à Nora de partir « sur-le-champ » pour l’Afrique, où ils travailleraient à Solusi – une nouvelle école en Rhodésie (aujourd’hui le Zimbabwe). Les Anderson tentèrent sans succès de convaincre les dirigeants de l’Église de repousser leur départ après la remise de diplôme. « Nous voulons également une ferme à cette école, dit le directeur de la mission. Vous devez être là pour la lancer. » Par une froide matinée de mars, ils commencèrent leur long voyage à destination du Cap, en Afrique du Sud. Les Anderson se joignirent à deux autres familles missionnaires à Solusi. Ils commencèrent à construire des salles de classe, à préparer le terrain, à ensemencer, et à apprendre la langue du pays. Quel travail pénible dans ce climat impitoyable ! Les autres familles missionnaires tombèrent malade au point de devoir quitter l’école. La Conférence générale envoya alors des familles pour les remplacer. Bientôt, elles contractèrent la malaria et d’autres maladies tropicales, et n’eurent d’autre choix que de rentrer chez elles. Le cimetière de l’école eut bientôt plusieurs pierres tombales soulignant les sacrifices de ces familles missionnaires. *** Huit années passèrent. L’école de Solusi était maintenant remplie d’étudiants enthousiastes. On demanda alors aux Anderson de s’établir dans le nord de la Rhodésie (aujourd’hui la Zambie) pour y démarrer une autre école. Harry Anderson commença un voyage de quatre mois en direction nord, en 28

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quête du terrain idéal. « Il faut qu’il soit proche d’un grand centre urbain, dit-il, qu’il ait un puits artésien, un grand terrain plat au sol riche permettant la culture de citrins, de blé, et de nombreuses autres cultures. Et il faut qu’il soit près de la voie ferrée. » Après de longues recherches, Harry négocia finalement avec Monze, chef du peuple Batonga, le prix de 5 000 acres de terrain en un lieu appelé Rusangu. Un an plus tard, avec un chariot tiré par 16 bœufs, Harry, Nora, et Naomi, leur jeune fille, campèrent près de la source de Rusangu. « Cette source, leur dit de nouveau Harry, est la meilleure en Afrique ! » Cette nuit-là, la famille dormit dans sa tente en toile. Au matin, Harry ouvrit le rabat de la tente et aperçut un grand Africain qui se tenait là, près d’un arbre, et le regardait. Harry parlait anglais. Il avait aussi appris le sentebale à Solusi. Mais cet homme ne parlait pas anglais et ne connaissait que quelques mots de sentebale. Sa langue maternelle était le chitonga. Il se mit à parler dans cette langue en faisant de nombreux signes pour se faire comprendre. « Êtes-vous le professeur ? » « Oui. » Photo : Dick Duerksen


« Alors enseignez-moi. Je veux aller à l’école. » Harry essaya de lui expliquer qu’il devait d’abord construire une maison et des salles de classe, puis défricher une partie du terrain pour ses orangers. Mais l’homme ne comprenait pas ! « Enseignez-moi maintenant ! » Le matin suivant, d’autres hommes se présentèrent. Se tenant près de la source, ils demandèrent au professeur de les enseigner – maintenant. C’est Nora Anderson qui résolut le problème. « Harry, dit-elle en souriant, ne sommes-nous pas venus ici pour démarrer une école ? » Ce jour-là, le professeur Anderson prit les hommes avec lui dans la forêt, et commença à couper des arbres pour construire les bâtiments, tables, lits et bureaux de la future école. Les après-midis de grande chaleur, ils s’asseyaient sous un arbre et étudiaient les langues et les Écritures ensemble. Deux ans plus tard, les salles de classe de Rusangu étaient remplies d’étudiants, les champs de la ferme regorgeaient de grains mûrs, et les petits orangers de l’orangeraie produisaient leurs premières oranges ! Un après-midi, alors que Harry rentrait chez lui après avoir donné un cours de Bible, 10 hommes étranges s’approchèrent de l’orangeraie. Les Anderson parlaient maintenant le chitonga et le sentebale, et avec un peu d’anglais, les conversations demandaient beaucoup moins d’effort. « Donnez-nous des oranges », dirent les hommes. « Je ne peux donner à chacun de vous une orange, répondit Harry. Il ne reste qu’une orange de la récolte de cette année. Mais si vous venez chez moi demain après-midi, je vous donnerai quelque chose de mieux qu’une orange. » *** Le lendemain après-midi, les 10 hommes attendaient l’horticulteur Anderson à côté de l’orangeraie. Il les salua, puis sortit de son sac une orange et un canif. Il la pela soigneusement et la divisa en 10 sections – un quartier par homme.

Vous auriez dû entendre le claquement des lèvres alors que chacun d’eux s’assurait de savourer toutes les gouttes de cet excellent fruit ! Une fois l’orange dévorée, Harry invita les hommes chez lui et leur offrit un cadeau spécial. « Ça, c’est bien mieux qu’une orange », leur dit-il. Et il leur donna un petit oranger, suffisamment grand pour être planté dans l’orangeraie, mais suffisamment petit pour qu’il tienne dans leurs mains. « Voici un oranger, dit le prof. Je vais vous montrer où le planter dans le verger. Je vais vous aider à le planter, et ensuite, vous montrer comment l’entretenir. Si vous suivez mes instructions et prenez bien soin de votre arbre tous les jours, il vous donnera au moins une orange l’an prochain. » Les 10 hommes n’en revenaient pas. Quel cadeau extraordinaire ! Ils suivirent Harry au verger et obéirent soigneusement à ses instructions : ils préparèrent le sol, y ajoutèrent de l’engrais de poisson, et arrosèrent chacun leur arbre. « Vous devez l’arroser tous les jours, leur expliqua Harry. Sans exception. Grâce à vos bons soins, il prospérera. » Les hommes plantèrent leur arbre et rentrèrent chez eux. Le lendemain, chacun d’eux amena sa famille à Rusangu pour voir leur oranger et l’entretenir. Et ils vinrent, jour après jour, s’occuper de leur arbre et découvrir l’existence de Dieu. Des années plus tard, je me suis tenu devant la maison d’Harry Anderson pour profiter de la fraîcheur de l’ombre en compagnie de Life Mutaka, directeur de l’éducation de l’Union des fédérations du sud de la Zambie, et membre du conseil d’administration de l’une des plus grandes universités adventistes au monde : l’Université adventiste Rusangu. « Mon grand-père était l’un de ces 10 hommes, m’a dit Mutaka en souriant. C’est là qu’il a rencontré Jésus. Et pour moi, rien ne bat encore une orange bien fraîche, bien juteuse ! »

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateforme numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan PrestolPuesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 209046600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 15, n° 3

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Gratitude et bonne attitude Manifeste ta gratitude – c’est important !

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uand j’étais petite et que ma mère me demandait un service, il m’arrivait de vouloir n’en faire qu’à ma tête. Mais je savais aussi que ce n’était pas vraiment cool de répondre à Maman : « Non, j’ai pas envie ! » Je faisais donc ce qu’elle demandait, mais souvent en rechignant – autrement dit, en bougonnant ! À ces moments-là, 30

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je n’obéissais pas à Maman par amour, mais par obligation. Dieu nous a tout donné – notre temps, nos capacités, notre argent, nos biens, notre corps, l’environnement. Il nous demande, en tant qu’économes (gérants) fidèles de tout ce qu’il nous a donné, de manifester notre gratitude, mais dans une autre attitude. Sa Parole appelle ça une attitude de gratitude. « Remerciez Dieu le Père toujours et pour tout, au nom de notre Seigneur JésusChrist. » (Éphésiens 5.20, PDV) Dieu veut que nous profitions

des dons qu’il nous accorde – même lorsque ces dons exigent que nous fassions ce que nous n’avons pas toujours envie de faire. Par exemple, il veut que nous lui rendions un septième de notre temps en observant le jour que nous appelons sabbat. En l’honorant en ce jour, nous pouvons être reconnaissants de ce que nous avons un jour de repos, profitons de sa création, et passons du temps avec nos amis à l’église. Il nous demande de lui rendre un dixième de ce que nous gagnons. C’est là une façon de lui Illustration : Xuan Le


B O N I TA J O Y N E R S H I E L D S

Perle biblique « Remerciez Dieu le Père toujours et pour tout, au nom de notre Seigneur JésusChrist. »

Des façons « d’exercer » la gratitude Dis « merci » C’est facile : tu peux remercier quelqu’un de vive voix pour quelque chose qu’il a fait, dit, ou t’a donné, ou en lui écrivant une petite note de remerciement.

(Éphésiens 5.20, PDV)

Compte les bienfaits de Dieu

dire merci de nous avoir donné la capacité de travailler. Il nous demande aussi de faire de bonnes choses pour les autres. C’est là un moyen de les aider et de leur manifester sa bonté. Mais il y a plus : savais-tu que ceux qui expriment leur gratitude sont beaucoup plus heureux et ont de meilleurs résultats scolaires ? Qui aurait cru que l’expression de leur reconnaissance les aiderait à faire mieux à l’examen de maths !

Réfléchis à ce chant : « Compte les bienfaits de Dieu, metsles tous devant tes yeux ! Tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand. » Quel bon conseil ! Tous les jours, arrête-toi quelques minutes pour réfléchir à tes motifs de reconnaissance.

Partage Je sais que tu as entendu ce que je vais te dire depuis que tu es tout petit, mais que veux-tu, c’est vrai ! Mets de côté des jouets et des vêtements en bonne condition. Ta famille et toi pourrez les distribuer aux nécessiteux. Être reconnaissant pour ce que nous avons nous aide à remarquer plus facilement ceux qui n’ont pas nos bénédictions.

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Let those who have ears, listen!

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