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Un congrès biblique se focalise sur l’eschatologie
Perdu et retrouvé à Hiroshima
L’ange sur un vélo
Septembre 2018
Il faut une Église Bill Knott
« Il dit encore : Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. » (Mc 4.26,27)
C JAPON
Couverture Ai Onisuka travaille comme psychologue clinicienne indépendante au Japon. Sa mère, maintenant décédée, fréquentait l’église adventiste de Kamenokoyama. Ai Onisuka y allait avec elle simplement pour lui apporter son soutien. Mais lorsque la santé de sa mère s’est détériorée, Ai Onisuka a soupiré après l’espérance qui animait sa mère et a décidé de se faire baptiser. Photo : Tetsu Ohguro
Sous les projecteurs 10 Maranatha Japon 2018 La Parole 22 Méditation 26 La Bible répond Mon Église 17 Place aux jeunes 18 Perspective mondiale 20 Rétrospective Foi vivante 24 Foi en action 27 Santé & bien-être 28 « Je vais vous raconter… » 30 Foi en herbe – le coin des enfants
haque fois que je suis là, dans un baptistère ou dans un lac, aux côtés d’un néophyte radieux que je viens de baptiser, je songe à ces paroles de Jésus. Même si j’ai passé des semaines – parfois des années – à étudier avec lui les grandes vérités de la Parole de Dieu avec soin, avec patience, même si j’ai investi des dizaines – voire des centaines – d’heures pour l’aider à comprendre la vie à laquelle Jésus l’appelle, je ne suis, en réalité, qu’une petite partie du processus ayant abouti à ce jour de réjouissances. En effet, derrière chaque bonne décision de consacrer sa vie à Jésus et de faire partie de son Église du reste, il y a une histoire généralement inconnue – une histoire impliquant des dizaines d’autres croyants et des centaines d’interventions divines. Prenons, par exemple, cette femme d’âge mûr qui se fait baptiser maintenant. Eh bien, quelqu’un l’a invitée à une école biblique de vacances alors qu’elle avait 10 ans. C’est là qu’elle a entendu parler de Jésus pour la première fois. Des années plus tard, alors qu’elle pleurait un frère vaincu par le cancer, un autre croyant lui a apporté de la nourriture. Lors de cette épreuve douloureuse, il s’est tenu à ses côtés et a glissé doucement son bras autour de ses épaules. Un jour, un autre encore – ne sachant absolument rien de ces choses – a distribué dans la rue de cette femme des tracts annonçant une campagne d’évangélisation. Et l’Esprit l’a poussée à y assister ! Soir après soir, un membre d’église a amené cette candidate au baptême aux 16 réunions de cette campagne d’évangélisation tenue par un pasteur jeune, ardent, et a conversé avec elle sur le chemin du retour. Un autre encore l’a guidée à la table du premier repas en commun auquel elle participait, l’aidant à identifier les aliments qu’elle souhaiterait peut-être essayer. Moniteurs de l’École du sabbat, dirigeants du programme pour les enfants, préposés à l’accueil, et – oh, oui, pasteurs – tous ont contribué à ce moment béni où cette femme s’est tenue dans l’eau, sa robe baptismale ruisselante, et ses yeux inondés de larmes. Derrière chaque jour où l’on célèbre une décision de suivre Jésus, il y a des dizaines – que dis-je, des centaines – de moments conduits par l’Esprit auxquels tant d’individus ont contribué ! En conséquence, chaque fois que j’ai le grand privilège d’être dans un baptistère ou dans un lac avec un néophyte radieux, je pense à eux – je pense à vous. Tandis que vous lisez les histoires remarquables de ce numéro de Adventist World, lequel braque les projecteurs sur le récent projet Maranatha Japon 2018, joignez-vous à moi pour remercier Dieu pour ces nombreux héros invisibles, méconnus, qui ont rendu ces joyeux résultats possibles.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matins pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.
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Sur le vif
La campagne d’évangélisation « Maranatha Japon 2018 » s’est tenue à 161 sites, dont à celui de l’église adventiste d’expression portugaise située à Yaizu, au Japon. Almir Maroni, originaire du Brésil, directeur du Ministère des publications de la Conférence générale, en a été l’orateur. Près de 200 000 Brésiliens habitent au Japon. Photo : Tetsu Ohguro
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En bref
Roland R. Hegstad, rédacteur en chef de longue date de la revue Liberty, s’éteint à l’âge de 92 ans Roland Hegstad, rédacteur en chef de la revue Liberty pendant 35 ans, s’est éteint le 17 juin 2018 à l’âge de 92 ans. Il a commencé en tant qu’évangéliste à la Fédération Upper Columbia aux États-Unis, et s’est rapidement retrouvé dans le travail de rédaction. En 1954, il est devenu assistant de rédaction de la revue These Times. En 1959, le siège mondial de l’Église adventiste l’a appelé à servir en tant que rédacteur en chef de la revue Liberty ; il a servi simultanément en tant que directeur adjoint du Département des Affaires publiques et de la liberté religieuse. Pendant son mandat, la revue Liberty a reçu six fois le « Prix du mérite » pour son excellence générale de la part de l’Associated Church Press, ainsi que 80 autres prix.
1,7 million Le nombre de livres missionnaires 2018 que les adventistes de Pará, d’Amapá, et de Maranhão – des États dans le nord du Brésil – ont distribué jusqu’ici dans deux centres urbains populeux et dans de nombreuses petites agglomérations. Le livre a pour titre O Poder da Esperança [La puissance de l’espérance]. Les bénévoles ont voyagé non seulement en voiture ou à pied, mais aussi en vélo, en patins à roulettes, et par ferry-boat pour atteindre les demeures des citadins, ainsi que celle des habitants des collectivités et des îles isolées, près de l’embouchure du fleuve Amazone.
800,000 Selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre d’individus qui se suicident chaque année, soit l’équivalent de 1 suicide à toutes les 40 secondes. « On peut comprendre qu’un individu refuse de consulter un professionnel de la santé mentale parce qu’il craint d’être étiqueté comme “malade mental”. Toutefois, cela ne règle en rien le problème fondamental », dit Melissa J. Pereau, psychiatre au Centre de médecine comportementale de l’Université de Loma Linda. « C’est comme si l’on ne voulait pas consulter un médecin de crainte d’être étiqueté comme diabétique. Il n’en demeure pas moins qu’on a la maladie. »
Top cinq des pays aux taux de suicide les plus élevés Lithuanie Fédération russe Guyane Corée du Sud Biélorussie Photo : courtoisie de Sheri Clarke/famille Hegstad 4
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Source : Organisation mondiale de la santé
« Quel que soit le résultat, nous espérons construire quelque chose de mieux pour la collectivité et avec elle. Nous voulons être une lumière sur la colline. » – Marco Jackson, un ancien US Marine des États-Unis, lequel habite maintenant à Okinawa, au Japon. Lors de l’initiative « Maranatha Japon 2018 », Marco Jackson s’est occupé de la table des imprimés dans le hall d’entrée de l’église adventiste internationale d’Okinawa. Il a interagi avec les visiteurs qui entraient dans l’église, et qui partaient après les réunions.
En bref
« N’amenez pas ces gens à votre église, ne les sortez pas de leur secteur, parce que si vous le faites, vous les perdrez. Allez plutôt vers eux, travaillez avec eux, et une fois qu’ils auront décidé d’accepter Jésus, ils deviendront des missionnaires pour leur propre peuple. » – Chester Kuma, directeur du Ministère de la santé de la Division Pacifique sud, alors qu’il s’adressait aux membres de l’église adventiste de Naha, dans les îles Salomon. Les professionnels de la santé de l’église de Naha ont tenu une clinique santé et des réunions d’évangélisation au village d’Aenalaema, en banlieue d’Honiara. Près de 1 000 visiteurs ont passé des examens médicaux gratuitement et 200 ont demandé à suivre des études bibliques. Certains membres de l’église de Naha seront transférés au village d’Aenalaema pour se lier aux habitants de la collectivité et pour y démarrer un groupe.
Comment la foi informe les questions sociales pour les adventistes « J’applique ma foi à des questions politiques/sociales… » 23 % — Souvent 77 % — Parfois/Rarement/Jamais
Source : Sondage auprès des membres de l’Église mondiale (2013)
« Ce n’est pas comme un ouragan ou une tornade, où l’on s’accroupit dans un abri, où quelques heures plus tard, tout est fini, et que le rétablissement commence. » – Rene Lopez, pasteur des églises adventistes de Puna et d’Hilo, sur la grande île d’Hawaii, dans un commentaire sur la durée prolongée de la dernière éruption volcanique à Hawaii. Le volcan Kilauea, lequel a craché de la lave sur l’île d’Hawaii (connue sous le nom de « grande île ») pendant des mois, a détruit plus de 600 maisons. Rene Lopez travaille de concert avec le Service adventiste à la communauté et les membres d’église pour apporter aux victimes du soutien et pour leur procurer des abris. Chaque jour, il collabore avec les organismes d’aide humanitaire locaux pour venir en aide à la population. Photo : Rene Lopez, Service des nouvelles de la Division nord-américaine AdventistWorld.org Septembre 2018
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Actualités
Un congrès biblique international se focalise sur l’eschatologie
En 10 jours, plus de 100 présentations théologiques ont été faites
Costin Jordache, directeur des communications et rédacteur aux informations, Adventist World
Plus de 360 théologiens, professeurs universitaires, et administrateurs adventistes se sont réunis à Rome, en Italie, du 11 au 21 juin dernier, pour le quatrième Congrès biblique international (CBI). Ce rassemblement, qui se tient tous les deux ou trois ans, cherche à explorer, par la présentation de documents, de tables rondes et de réseautage professionnel, un thème choisi associé aux études théologiques. L’événement a été organisé par l’Institut de recherche biblique (BRI), lequel existe pour « promouvoir l’étude et la pratique de la théologie et du mode de vie adventistes telles que comprises par l’Église mondiale » en fournissant des ressources théologiques fondées sur la recherche, et en « facilitant le dialogue au sein de la communauté théologique adventiste ». Ce congrès qui s’est tenu à Rome a eu pour thème principal l’eschatologie – un terme qui se réfère à « l’enseignement des dernières choses » et décrit l’étude des événements des derniers jours et de leurs sujets connexes. Le choix du lieu, en partenariat avec le thème, était significatif, a expliqué Elias Brasil de Souza, directeur de BRI. Rome – les jambes de fer dans le rêve épique de Nebucadnetsar, lesquelles représentent tant une puissance séculière que religieuse – joue un rôle significatif dans le récit prophétique. « Le fait que nous nous réunissions précisément ici
pour assister à un congrès sur l’eschatologie n’est pas sans signification », a écrit Elias Brasil de Souza dans la brochure du programme de cet événement. Au cours des remarques liminaires, Ted Wilson, président de l’Église adventiste du septième jour, a salué les érudits et partagé son profond intérêt pour le sujet. « Ce qui me motive, m’anime, m’empêche de m’éloigner du but, c’est le retour de Jésus, a-t-il lancé. Je crois que ce congrès sera un moment extraordinaire, et qu’il se focalisera sur un sujet extraordinaire. » Les orateurs pléniers se sont penchés sur de vastes sujets, lesquels ont encadré le dialogue sur de nombreux autres sujets spécifiques et spécialisés. Parmi les nombreux présentateurs pléniers, Ángel Manuel Rodríguez, ancien directeur de BRI, a livré une analyse en sept parties de l’eschatologie adventiste, soulignant le rôle central de la Bible. Frank Hasel, directeur adjoint de BRI, a abordé l’eschatologie et l’herméneutique, définies en tant qu’ensemble de principes pour l’interprétation du texte biblique et d’approches à celle-ci. En outre, Ekkehardt Mueller, directeur adjoint de BRI, a parlé de la relation entre l’eschatologie adventiste et la vision historiciste de la compréhension du contenu apocalyptique dans la Bible. Parmi les aspects mémorables du Congrès biblique international, à Rome, il y a eu le nombre stupéfiant de documents présentés en six pistes
Photo : Adventist World 6
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parallèles. Des érudits de toutes les parties du monde ont présenté, outre les sessions plénières, un total de 102 documents sur toute une gamme de sujets. Les pistes ont permis aux participants de choisir à partir de séminaires parmi les secteurs de spécialités suivants : théologie de l’Ancien Testament, théologie du Nouveau Testament, histoire de l’Église, missiologie, et études adventistes. Les sujets des séminaires et des documents présentés ont largement varié. Larry Lichtenwalter, président de l’Université du Moyen-Orient, a présenté le sujet suivant : « L’Apocalypse et l’éthique : eschatologie et imagination morale dans le livre de l’Apocalypse ». La relation entre l’éthique et l’eschatologie a été abordée par plusieurs présentateurs et a émergé en tant que thème récurrent. Plusieurs présentateurs, dont Kwabena Donkor, directeur adjoint de BRI, et Tim Standish, scientifique en chef de l’Institut de recherche Geoscience, ont réexaminé un second thème, à savoir l’adoption croissante de l’évolution théiste en tant que moyen de réconcilier foi et science. Les présentateurs ont discuté des graves implications que cette vision du monde en expansion entraîne pour l’eschatologie adventiste. Au terme des 10 jours du congrès, les participants ont voté une Déclaration de consensus, réaffirmant la compréhension adventiste de la prophétie biblique, des événements de la fin, et de ses implications missiologiques pour l’Église. Pour un reportage intégral du quatrième Congrès biblique international, visitez la page des nouvelles sur AdventistWorld.org.
Actualités
Une cachette pour les Juifs est convertie en centre de jeunesse adventiste
À Budapest, en Hongrie, l’Église invite les jeunes à s’y rencontrer, à y étudier, et à s’y amuser
Krisztina Sándor et Boldizsár Ócsai, Service des nouvelles de la Division transeuropéenne
Photo : Service des nouvelles de la Division transeuropéenne
En Hongrie, un sous-sol ayant servi à cacher des dizaines de Juifs aux forces d’occupation lors de la Seconde Guerre mondiale a été converti récemment en centre où les jeunes adventistes et leurs amis peuvent se rencontrer, étudier, et s’amuser. Le 15 mai 2018, le Centre de la jeunesse de Duna a ouvert ses portes sur la Székely Bertalan Street, à Budapest, capitale du pays. Approximativement 30 jeunes ont assisté à l’ouverture, laquelle a été pour eux l’occasion d’être témoins de l’accomplissement d’un rêve de longue date. La Fédération de Duna rêvait, depuis de nombreuses années, d’ouvrir un lieu dans la capitale où les jeunes pourraient se détendre en sirotant une boisson, bavarder, lire, ou plonger dans l’univers des jeux de table. « C’est pour nous tous une grande joie de voir que ce centre pour les jeunes a finalement ouvert ses portes », ont dit les dirigeants locaux. Ceux qui ont assisté à la cérémonie d’ouverture ont apprécié la méditation d’István Stramszki, trésorier de la Fédération de Duna. Dans une atmosphère de bonne humeur accompagnée
de glaces, le lieu a été officiellement inauguré avec un discours de bienvenue donné par Ernő Ősz-Farkas, président de la Fédération de Duna. Ernő Ősz-Farkas a expliqué ce qui différencie ce sous-sol de tous les autres. « Habituellement, on met au soussol ce que l’on veut jeter ou oublier, a-t-il dit. Mais le but de cet endroit est exactement le contraire. » Ernő Ősz-Farkas a expliqué que si l’on regarde la plaque au-dessus de l’entrée, on apprend qu’un grand nombre de Juifs ont été sauvés grâce à cette cachette et aux gens qui servaient ici. « Nous aimerions poursuivre la tradition en faisant de ce sous-sol un sanctuaire pour chaque jeune en quête de tranquillité, de repos, de régénération spirituelle, et de bonne compagnie, a-t-il observé. Nous avons l’intention de démarrer notre ministère ici avec ce message, gardant toujours à l’esprit le même objectif. » D’un point de vue historique, les dirigeants ont dit qu’ils sentent le poids de ce ministère sur leurs épaules. Ce-
pendant, ajoutent-ils, ils croient que Dieu « donnera la force nécessaire et bénira chaque initiative ayant pour but de chercher et de garder ceux qui lui appartiennent ». Ernő Ősz-Farkas : « Nous avons la certitude que ce lieu offre une grande occasion d’atteindre cet objectif. Dans ce sous-sol, nous ne mettrons pas des choses oubliées, mais plutôt des choses que nous voulons conserver. » Le Centre pour la jeunesse est ouvert tous les soirs de la semaine entre 16 h et 22 h (et jusqu’à minuit le samedi soir). Tous les visiteurs sont bienvenus, ont dit les dirigeants, surtout ceux qui désirent apprendre et se reposer. Ils ont aussi informé les visiteurs potentiels qu’ils travaillent déjà sur l’organisation d’événements spéciaux pour les jeunes, dont des soirées consacrées à des activités artistiques et à des jeux de table. « Nous vous demandons de soutenir notre ministère par vos prières, ont demandé les dirigeants aux membres d’église. Nous vous invitons à participer à cette grande initiative ! » AdventistWorld.org Septembre 2018
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Coup d’œil sur la Division intereuropéenne (EUD)
178 979 Effectif de l’EUD au 31 mars 2017 En République tchèque, une appli de jeu aide des réfugiés syriens En République tchèque, une nouvelle appli du smartphone est conçue pour aider les réfugiés syriens. Cette appli mobile a été développée en partenariat avec ADRA République tchèque. Les fonds destinés aux réfugiés sont générés par des achats au moyen de l’appli – une façon bénévole de gagner des points bonus par un jeu basé sur une appli ou en regardant des vidéos sponsorisées. Ce jeu a pour objectif d’aider le personnage principal – un chien Husky – à secourir des chiots sans se faire attraper.
« Nous avons un précieux message, un message porteur d’espérance ; un message qui doit être vécu et transmis aux autres ; un message capable de transformer la vie de ceux qui l’acceptent, de ceux qui ont peut-être emprunté le mauvais sentier. » – Mario Brito, président de la Division intereuropéenne, dans un commentaire lors de la célébration récente du 90e anniversaire de l’Union des fédérations des églises adventistes de l’Italie. En tout, 750 personnes se sont entassées dans l’église située à Piazza Vulture, à Rome, pour participer à cet événement historique.
34 539 Le nombre de paquets que des enfants en Allemagne ont envoyé à Noël dernier aux enfants nécessiteux en Europe de l’Est, par le biais de l’initiative Aktion Kinder helfen Kindern [Enfants aidant des enfants]. Cette initiative a été organisée par l’Agence de secours et de développement adventiste (ADRA) de l’Allemagne.
« À la vue de ce nombre important de professionnels adventistes de la santé, je suis impressionnée et plus enthousiaste encore que je ne l’avais d’abord prévu. » Sorina Pintea, ministre de la Santé de la Roumanie, lors de sa visite au second Congrès européen sur la santé de l’Église adventiste, organisé à Bucarest, en Roumanie.
« Alors que les dirigeants sont occupés à débattre de la solution appropriée, laquelle semble de plus en plus lointaine, la liste des noyés et des disparus ne cesse de s’allonger. » – Extrait d’une déclaration récente de l’EUD au sujet de la crise des réfugiés le long de la côte méditerranéenne. La déclaration souligne la raison pour laquelle les réfugiés fuient leur pays, et souligne le lancement du « Sabbat mondial des réfugiés ». Cet événement, lequel s’est tenu le 16 juin 2018 par ADRA Serbie, incluait des rapports sur l’engagement adventiste envers les réfugiés en Belgique et en France. Sur cette photo, le personnel et les bénévoles posent devant une murale ayant pour thème la paix. Elle a été réalisée par des enfants, beaucoup d’entre eux étant des réfugiés. (^-)
Photo : Service des nouvelles de la Division intereuropéenne et de la Division transeuropéenne 8
Septembre 2018 AdventistWorld.org
Point de vue
Dwight Nelson
Photo : Dil Assi
Premières étapes d’un long parcours Shusaku Endo, un auteur chrétien japonais, a secoué le monde littéraire avec son livre Silence – une reconstitution dramatique de la mission sanglante du christianisme accomplie dans cet ancien pays. Pendant des siècles, le Japon a été « le tombeau des missionnaires ». Même notre propre communauté de foi a, au cours des 120 dernières années, lutté pour s’implanter dans un pays sous la sombre emprise du shintoïsme, du bouddhisme, et dernièrement, du sécularisme matérialiste occidental. Ainsi, pour Masumi Shimada, président de l’Union des fédérations du Japon, le fait d’encourager son équipe de dirigeants et de pasteurs à renverser la décroissance de l’effectif au sein de l’Église adventiste dans ce pays a constitué, en soi, une position courageuse. Les jours des missionnaires (dont mes parents) de l’après Seconde Guerre mondiale, où ceux-ci établissaient des églises et des centres d’évangélisation dans les villes et les villages japonais, sont révolus depuis longtemps. L’ère post-missionnaire a précipité le passage de ce qui était considéré comme de l’évangélisation publique de style occidental à des méthodes plus indigènes. Mais la rétrospective collective reconnaît maintenant mondialement que lorsque l’Église abandonne sa proclamation publique du message des trois anges, elle précipite encore
davantage le déclin de l’effectif. En janvier, j’ai écouté attentivement alors que le pasteur Shimada recrutait ses ouvriers pour une campagne d’évangélisation sans précédent, laquelle se déroulerait simultanément sur 163 sites pendant le mois de mai. J’avais pour mission de m’occuper des étudiants et de la faculté de l’Institut d’enseignement supérieur Saniku Gakuin, à l’extérieur de Tokyo – de 201 étudiants, dont 70 pour cent ne sont pas chrétiens. Vous parlez d’un défi ! À cet égard, l’église Pioneer Memorial et l’Université Andrews ont, en avril dernier, collaboré lors d’une session de 24 jours de jeûne et de prière en faveur du pays du soleil levant. En outre, matin et soir pendant la campagne, 30 soldats de la prière ici, chez nous, ont prié par appel conférence, jour et nuit, aux moments mêmes où le traducteur et moi prêchions. Onze sessions pour présenter les vérités les plus importantes de la Bible à 140 jeunes adultes – c’est le même défi auquel notre communauté de foi fait constamment face pour atteindre ce monde qui se sécularise rapidement ! Les Japonais chérissent le concept de ce qu’ils appellent wa – la valeur sacrée de l’harmonie relationnelle tant dans la société que dans la culture. Ainsi, dans chaque session, le traducteur (Tadashi Yamagi du Département de théologie de l’institut s’est chargé de la plus grande partie de la traduction) et moi avons continué de construire sur cette valeur relationnelle par le biais du thème – « Le Créateur de toutes
choses m’aime et désire mon cœur ». C’est la vérité de l’Évangile. Le syncrétisme shintoïste et bouddhiste a enchâssé dans la psyché nationale un portrait fracturé, effrayant des dieux et des esprits ancestraux qui vivent après la mort. Notre mission consiste à contrecarrer cette crainte ténébreuse par le contraste qui brille de la manière la plus éclatante dans la vie, la mort, la résurrection, et le retour imminent de Jésus. À chaque session, nous avons invité nos auditeurs à répondre par des cartes de décision. À la fin de la semaine, Koken Kondo, pasteur du campus, a rapporté que 27 individus ont exprimé par écrit leur désir de suivre Jésus dans le baptême (beaucoup d’entre eux ont conservé l’anonymat). Mais dans un Japon qui n’est pas chrétien, de telles réponses anonymes constituent une première étape vitale d’un long parcours dans l’étude biblique et la fréquentation de l’église avant le baptême. Néanmoins, au sujet de Jésus et du Japon, la Bible y va de cette promesse : « Le peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière ; et sur ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort la lumière s’est levée. » (Mt 4.16) C’est pourquoi je crois qu’un jour, le Japon sera vraiment le pays du Fils levant.
Dwight K. Nelson est né à Tokyo de parents missionnaires. Ayant passé 14 ans au Japon, il parle japonais. Il est pasteur en chef de l’église Pioneer Memorial, située sur le campus de l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis).
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Sous les projecteurs
Japon : une campagne d’évangélisation d’envergure à l’échelle du pays De nombreuses réunions ont couvert le pays de l’Évangile
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LA RÉDACTION DE ADVENTIST WORLD
ans le cadre de l’initiative « Implication totale des membres » (ITM) – laquelle cherche à impliquer tous les membres adventistes dans la mission – l’Église adventiste au Japon a organisé récemment un effort d’évangélisation marquant. Tout au long du mois de mai, 161 sites à travers le Japon ont tenu simultanément une campagne d’évangélisation – un effort pour explorer l’efficacité de l’évangélisation publique dans un pays où la population chrétienne représente un pour cent seulement. UNE PRÉSENCE DÉCLINANTE
Pourquoi le Japon a-t-il été choisi en tant que site principal de l’ITM en 2016 ? En partie parce que l’on s’est rendu compte que l’effectif adventiste au Japon est en déclin depuis 15 à 20 ans, et que les congrégations adventistes ont vieilli. « Un grand nombre d’églises sont très petites – on parle de 15 à 25 membres », explique Ron Clouzet, directeur de la pastorale de la Division Asie-Pacifique nord (NSD), laquelle comprend aussi le Japon. « Une église de taille idéale compte 50 membres. Et la plupart d’entre eux sont vieillissants. » Le défi s’axe sur l’avenir de l’Église au pays du soleil levant. « Les membres sont fidèles et consacrés, mais quand ils ferment les yeux pour toujours, il n’y a pas de relève », dit Ron, lequel a travaillé sans relâche avec les pasteurs au Japon avant la tenue de cette campagne. De concert avec leurs homologues administrateurs de la NSD, Ron et les dirigeants de l’Union des fédérations en sont arrivés à la conclusion suivante : « Nous devons faire quelque chose, sinon, [l’Église au Japon] va disparaître. » PLUS DE SITES QUE D’ÉGLISES
L’église adventiste de Toyohashi, au Japon, était au nombre des 161 sites où s’est tenue la campagne d’évangélisation en mai dernier.
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Le Japon a constitué un choix significatif parce que selon Duane McKey, coordinateur de l’ITM de l’Église mondiale, « jamais auparavant [l’Église au] Japon n’avait essayé de tenir simultanément de nombreuses réunions dans ce pays ». En outre, depuis plus d’une décennie, elle ne tenait plus de campagne d’évangélisation étalée sur plusieurs soirées. Par conséquent, elle a fait des plans en 2017 en vue d’« une campagne d’évangélisation [qui se déroulerait simultanément] sur plus de 160 sites » dans un territoire ne comptant que 94 églises organisées. Selon le plan annoncé, les réunions se tiendraient « non seulement dans les églises, mais aussi dans les groupes, les petits groupes, et les institutions adventistes », ont expliqué les dirigeants locaux. Cette campagne a été intitulée « Maranatha Japon 2018 ». Cependant, ce projet a suscité diverses réactions. Allant bien au-delà de ce que l’Église au Japon avait fait jusqu’ici sur le plan de l’évangélisation, cette approche n’était évidemment pas conforme aux normes culturelles. Les discussions se sont centrées sur
le fait de savoir si cette méthode serait efficace au Japon, et si les pasteurs locaux pourraient imaginer de nouveau des réunions tenues sur plusieurs soirées en tant qu’étape finale menant au baptême, plutôt que de s’en tenir à des réunions initiales pour familiariser les visiteurs à l’Église adventiste. ESSAIS PRÉLIMINAIRES
Sensibles aux réactions prudentes de nombreux adventistes au Japon, les dirigeants ont mis sur pied deux essais préliminaires qui permettraient à l’Église au Japon de se familiariser davantage avec l’évangélisation publique. Le premier essai a été un voyage missionnaire à l’île de Mindoro, aux Philippines, en été 2017. Quarante-huit pasteurs et présentateurs du Japon se sont rendus dans ce pays voisin pour y tenir une campagne d’évangélisation – une première pour nombre d’entre eux. Ce voyage a été organisé par la Radio adventiste mondiale (AWR). AWR a commencé à diffuser des messages évangéliques à Mindoro avant et pendant la campagne, invitant les résidants à assister à cette campagne sur l’île. Selon Duane McKey, lequel est également président d’AWR, les habitants de 29 villages ont exprimé le désir de devenir adventistes. « Cette campagne à laquelle les Japonais ont participé non seulement a eu un impact sur leur vie, mais a aussi transformé des villages tout entiers », a-t-il expliqué. Le second essai a pris la forme d’un séminaire d’évangélisation tenu par Ron Clouzet en automne 2017, à l’église d’Amanuma – la plus grande église adventiste du pays. Une formation approfondie et des modèles organisationnels de l’évangélisation ont été présentés, suivis d’une campagne d’évangélisation de plusieurs semaines tenue à l’église locale. Selon Ron, le séminaire d’évangélisation a démontré qu’en suivant un plan soigneusement établi, l’évangélisation publique au Japon est une option viable et produit des résultats. MAI 2018
Avec l’arrivée du printemps, l’Église adventiste au Japon a été prête à accueillir tant les membres d’église que les visiteurs à travers le pays. Les rallyes à l’intention des dirigeants et des présentateurs sur le continent et sur l’île d’Okinawa ont mis l’accent à la fois sur les défis et les possibilités. Prenant la parole lors de ces deux rallyes, Ted Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, a souligné que sur les 127 millions d’habitants du Japon, seulement 15 000 sont adventistes. « Il faut que les habitants du Japon entendent la Parole de Dieu ! a-t-il lancé. Mais comment cela se produira-t-il ? Par la puissance du Saint-Esprit à travers vous. » Ted Wilson et Nancy, sa femme (présentatrice des conférences sur la santé), ont séjourné au Japon pendant trois semaines pour tenir une campagne d’évangélisation complète à l’église d’Amanuma. Le pasteur Wilson était accompagné d’une poignée de dirigeants du siège de Photos : Tetsu Ohguro
l’Église mondiale, dont G. T. Ng, secrétaire exécutif, et Tim Aka, trésorier adjoint. D’autres orateurs étrangers sont venus du siège de la NSD, dont Ron Clouzet, ainsi que German Lust, trésorier de la NSD. Cependant, ils étaient de loin la minorité. En effet, près de 90 pour cent des présentateurs étaient des résidants indigènes du Japon. Tout au long de la campagne, les présentateurs et les organisateurs des sites ont dû relever des défis très réels au Japon. De leur nombre, il y a le fait que le pays n’est désormais plus monoethnique. De nombreux individus de la Chine, des Philippines et du Brésil, sans compter les membres américains actuels et anciens de l’armée, y habitent. À la plupart des sites, on a donc eu recours à la traduction. De plus, comme l’éthique de travail est extrêmement élevée dans ce pays, certains ne peuvent assister aux réunions en raison de leurs responsabilités professionnelles. L’IMPACT
Malgré tout, la campagne s’est déroulée jusqu’au bout sur les 161 sites – une aventure dans l’inconnu visant à partager les messages d’espérance de la Bible. Tandis que des initiatives semblables peuvent engendrer de nombreux baptêmes dans d’autres parties du monde, l’Église au Japon, elle, a visé de façon conservatrice – les organisateurs diraient de façon réaliste – soit 100 baptêmes. À date, 120 personnes ont été baptisées. Selon Ron Clouzet, l’impact de « Maranatha Japon 2018 » s’étend peut-être plus encore. « Nous espérons que [cette campagne] puisse être un point tournant pour les églises au Japon – de la formation des membres à la mission, d’une focalisation interne à une focalisation externe. » « Les églises au Japon ont été capables de réaffirmer et de saisir résolument l’importance de l’évangélisation et de l’œuvre qui consiste à gagner des âmes », conclut Masumi Shimada, président de l’Union des fédérations du Japon. « L’évangélisation au Japon n’est pas facile. On le sait. Mais elle n’est pas impossible. » Quant à Duane McKey, il a annoncé que l’Église au Japon planifie une autre campagne d’évangélisation en 2019, et plusieurs centaines d’autres dans tout le territoire de la NSD.
Yutaka Inada, secrétaire exécutif de la NSD, salue des visiteurs après avoir prêché à l’église d’Ashiya, dans le sud du Japon continental.
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Sous les projecteurs
Perdu et retrouvé à Hiroshima Au Japon, campagne d’évangélisation rime avec possibilités MARCOS PASEGGI, ADVENTIST WORLD
Dans le cadre de la couverture de la campagne d’évangélisation « Maranatha Japon 2018 », Marcos Paseggi, correspondant principal de Adventist World, a visité plusieurs villes au Japon pour y recueillir des histoires tirées de cet événement marquant. Il nous livre ensuite des pensées et des réflexions sur les défis et les possibilités de l’évangélisation au Japon. – La rédaction
À
Hiroshima, au Japon, un dimanche ensoleillé tourne bientôt en un sombre après-midi. Le Shinkansen (train à grande vitesse) me dépose à la gare d’Hiroshima en début d’aprèsmidi. L’église adventiste locale, où la campagne d’évangélisation se tient, n’est qu’à 1,8 kilomètre du lieu où la toute première bombe atomique est tombée le 6 août 1945. Comme il est encore tôt, je décide de m’arrêter au Peace Memorial et au musée commémoratif non loin de là. Quel endroit triste et gris ! Un rappel, peut-on dire, de la capacité de l’humanité de s’anéantir. Au moment où je quitte, il pleut. Encore un peu abasourdi par les terribles souvenirs de destruction que je viens juste de voir, je cours pour éviter de me faire tremper… et monte dans la mauvaise navette fluviale ! Lorsque je me rends compte de mon erreur, il est trop tard. Au lieu de se diriger vers le nord, le bateau me conduit à une demi-heure 12
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au sud à travers une mer ouverte – soit à l’île Miyajima. Tandis qu’à Miyajima j’attends le prochain bateau qui me ramènera en ville, je suis les foules vers le sanctuaire Itsukushima non loin de là – un sanctuaire célèbre dans le monde entier. Même sous une pluie battante, des centaines de Japonais et de touristes étrangers s’y entassent comme des sardines pour rendre hommage au kami – l’esprit que les disciples de la religion shintoïste révèrent. J’observe attentivement les adorateurs. Comme ils sont nombreux ! Et comme ils semblent sincères ! De quelle façon l’Église adventiste pourra-t-elle jamais percer dans cette nation non seulement païenne, mais aussi de plus en plus sécularisée ? LES DÉFIS LIÉS À L’ÉVANGÉLISATION
Dans un sens, il est plus difficile de faire connaître Jésus au Japon que dans de nombreuses autres nations,
Lors du rallye précédant la campagne « Maranatha Japon 2018 », les membres à Okinawa se sont réunis et ont prié pour que Dieu dirige la campagne d’évangélisation du début à la fin.
dit Masumi Shimada, président de l’Union des fédérations du Japon. « La culture japonaise […] est traditionnellement adepte du polythéisme – une vision du monde très inclusive, explique-t-il. Le christianisme, lui, défend le monothéisme – une vision du monde très exclusive. Or, il se trouve que dans la culture japonaise, on chérit davantage les relations humaines que la relation avec l’Être suprême. » Le défi, ajoute-t-il, consiste donc à partager l’Évangile éternel absolu dans un pays qui chérit la relativité. Compte tenu de cette particularité et d’autres encore, existe-t-il au Japon une méthode d’évangélisation qui fonctionne mieux que les autres ? Pas forcément, dit Masumi Shimada. « Je crois qu’il n’existe […] aucune façon supérieure de faire de l’évangélisation au Japon. » En même temps, il concède que le succès de la campagne d’évangélisation de cette année a défié certaines notions traditionnelles. « La campagne d’évangélisation traditionnelle avait été considérée comme dépassée, mais [la campagne d’évangélisation] qui a eu lieu cette année nous a poussés à changer de mentalité », dit-il. Ron Clouzet, secrétaire pastoral de la Division Asie-Pacifique nord, est d’accord. « La compréhension générale du Japonais, c’est qu’aucune méthode utilisée ailleurs n’est susceptible de fonctionner au Japon, explique-t-il. [Mais] j’ai découvert que ce n’est pas aussi vrai que la plupart pensent. » Selon Ron, lequel a lui-même tenu une campagne d’évangélisation au Japon en 2017 et en 2018, « la seule méthode qui fonctionne le mieux au Japon, c’est celle qui fonctionne le mieux n’importe où ailleurs dans le monde : l’évangélisation en tant que mode de vie, le réveil des membres, une planification minutieuse, une formation en évangélisation qui soit suffisante, et des réunions publiques Photo : Adventist World
importantes générant une moisson, avec l’objectif de conduire les gens à Christ, à ses enseignements, et à son Église. » UNE SAGESSE TOUTE PRATIQUE
Et que dire de l’affirmation que les Japonais réagissent moins à la « prédication émotionnelle » et mieux à un message « rationnel » sur lequel ils peuvent méditer ? Cette affirmation est exacte, dit Ron, comme elle l’est aussi pour d’autres Asiatiques et Européens. Les changements sociaux récents pèsent de plus en plus dans la balance. Masumi Shimada explique que jusqu’aux années 1970, les gens qui se réunissaient dans des églises chrétiennes au Japon étaient principalement des jeunes étudiants. Mais dans les années 1980, vers la période où la croissance économique s’est mise à changer, les croyants qui se réunissaient dans les églises se sont mis à changer, eux aussi. « D’une certaine manière, les églises ont commencé à aspirer non seulement à des messages logiques, mais aussi à des messages émotionnels et spirituels », dit-il. Ces changements ne veulent pas dire que l’Église doive partager un message différent. « Il n’est pas question ici de changer le cœur de notre message », explique Masumi Shimada. [Par contre,] nous devons trouver un moyen d’adapter notre message aux différentes cultures. Et [pour ce faire], il nous faut une sagesse toute pratique. » Au Japon ou ailleurs, les éléments clés d’une évangélisation fructueuse sont les mêmes. « La clé, c’est une exposition suffisante et soutenue à la Parole de Dieu », dit Ron. Et Masumi ajoute : « Nous devons penser non seulement au type de message à partager, mais aussi à la nécessité, en tant qu’Église, de mûrir spirituellement, sous la direction du Saint-Esprit. » LA GRÂCE SURABONDANTE
Ce soir, encore trempé mais rempli d’attentes, j’arrive au lieu où se tient la campagne. Je découvre bientôt qu’Hiroshima est une ville importante pour les adventistes japonais. L’Église adventiste y dirige, outre une église imposante, deux écoles, dont un pensionnat. Dans une ville autrefois plongée dans la mort et la destruction, la grâce surabondante de Dieu triomphe ! De façon stratégique, les campagnes d’évangélisation ne se tiennent pas dans la salle de culte, mais dans une petite annexe plutôt exiguë. On me dit que 24 non-membres y assistent ce soir. Le pasteur, vêtu d’une tenue décontractée, semble très sympathique. Je ne comprends ni le programme japonais, ni le message. Par contre, je constate, grâce aux diapos, qu’il parle de la loi de Dieu. Les visiteurs rient et réfléchissent. Ils ouvrent leur Bible avec l’aide des membres, saisissant chaque mot, chaque phrase. L’expression de leur visage me dit que la Parole de Dieu touche leur cœur. À la fin de la réunion, je quitte la salle rempli d’enthousiasme. Oh, combien j’anticipe un nouveau réveil, un réveil lumineux du message adventiste au Japon ! « Cet effort nous a donné espoir quant à l’évangélisation au Japon, dit Masumi Shimada. Nous avons été témoins de baptêmes. Nous avons retrouvé des membres manquants. Nous avons vu la réconciliation, et entendu des témoignages touchants. De nombreuses églises planifient une autre campagne d’évangélisation pour cet automne. » Et il conclut : « Du fond du cœur, nous remercions l’Église mondiale pour ses prières et pour son soutien à la mission au Japon. » AdventistWorld.org Septembre 2018
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Sites de la campagne d’évangélisation de l’ITM
1
Sites de la campagne d’évangélisation par secteur
Hokkaido
161
Nombre total des sites de la campagne d’évangélisation
17
Tokyo Préfecture d’Hiroshima
Aichi
La religion au Japon
15 160 88,7 millions (69,8 %)
1,9 million (1,5%)
8,8 millions (6,9%)
Préfecture d’Okinawa
89,5 millions (70,4 %)
Nombre d’adventistes au Japon
Disciples shintoïstes
Bouddhistes
Chrétiens
Autres religions
(Les totaux excèdent la population du Japon puisque de nombreux Japonais adhèrent à plus d’une religion)
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Septembre 2018 AdventistWorld.org
Maranatha Japon 2018
Le visage changeant du Japon
Dans les coulisses
127 183 341 Population totale du Japon
700 000+ Individus d’origine chinoise habitant au Japon. Nombre d’entre eux descendent de dynasties impériales dont l’histoire remonte à de nombreux siècles.
450 000 Nombre estimé de Coréens habitant au Japon. Il s’agit du second groupe le plus grand des habitants qui ne sont pas japonais.
250 000 — 300 000 Philippins résidant au Japon. Les mariages nippo-philippins sont fréquents dans ce pays.
Près de 250 000 Vietnamiens au Japon – l’une des populations étrangères à la croissance la plus rapide.
Près de 200 000 Brésiliens au Japon – la population d’expression portugaise la plus grande en Asie.
50 000 — 60 000 Péruviens habitant au Japon. Nombre d’entre eux descendent des premiers immigrants japonais au Pérou.
50 000 Individus travaillant et habitant sur environ deux douzaines de bases militaires américaines à travers le Japon, dont 70 pour cent d’entre eux à Okinawa. * Ces données sont tirées de différentes sources, dont le ministère de la Justice du Japon ; le Rapport annuel des statistiques sur les migrants légaux ; l’Institut national de la population et de la recherche sur la sécurité sociale (2018) ; et le Centre de recherche Pew.
TED WILSON, PRÉSIDENT DE L’ÉGLISE ADVENTISTE DU SEPTIÈME JOUR
Dans le cadre de l’« Implication totale des membres » (ITM), pourquoi a-t-on choisi de tenir une campagne d’évangélisation au Japon en 2018 ? Au fil des années, nos merveilleux membres d’église au Japon ont été témoins d’un déclin continuel de l’évangélisation active. Il y avait donc un grand besoin de revigorer l’Église par des activités destinées à gagner des âmes, ainsi que des efforts d’évangélisation. De concert avec la Conférence générale et la Division Asie-Pacifique nord, l’administration de l’Union des fédérations du Japon a donné une direction exceptionnelle aux approches de l’ITM afin d’impliquer pasteurs et membres d’église dans une nouvelle emphase sur l’évangélisation. La récente campagne d’évangélisation – une campagne sans précédent – qui s’est tenue simultanément sur 161 sites s’est donc inscrite dans le cadre de cette démarche.
De quelle façon vous êtesvous personnellement impliqué au Japon ? Nancy, ma femme, et moi nous sommes impliqués à l’église adventiste d’Amanuma à Tokyo, juste à côté de l’Hôpital adventiste de Tokyo. Nancy s’est chargée de donner les conférences sur la santé chaque soir. De mon côté, j’ai présenté les messages bibliques/ prophétiques de l’Apocalypse et d’autres livres de la Bible. Qu’est-ce qui vous a impressionné le plus ? Ce qui m’a impressionné le plus, c’est le baptême de deux adventistes vers la fin de la campagne, et la façon dont le Seigneur a touché leur cœur de nombreuses manières – dont l’influence de membres adventistes sur leur vie, ainsi que la prédication directe de la Parole de Dieu, alors qu’ils entendaient la vérité. On s’attend à ce que 3 à 4 autres personnes se fassent bientôt baptiser. Quelles leçons importantes tirons-nous de « Maranatha Japon 2018 ? » Les adventistes au Japon en sont venus à constater que l’évangélisation publique fonctionne dans un cadre séculier, à condition d’aller de l’avant dans la prière et la foi. Je crois que c’est là une grande leçon pour les pays développés et sophistiqués du monde qui ont besoin de l’approche évangélique de l’ITM. Chacun de ces pays devra, bien entendu, contextualiser son approche. AdventistWorld.org Septembre 2018
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Maranatha Japon 2018
Dans les coulisses
RON CLOUZET, DIRECTEUR PASTORAL DE LA DIVISION ASIE-PACIFIQUE NORD
Des pasteurs japonais se sont rendus aux Philippines en 2017 pour faire l’expérience de l’évangélisation publique. Quel était l’objectif stratégique d’un tel voyage ? Ce voyage avait pour objectif de donner à ces pasteurs un aperçu du succès. Les habitants des Philippines sont habitués, en effet, à préparer
les gens, à aller vers les autres, et à donner des études bibliques à ceux qui ne sont pas membres. Ainsi, la plupart des pasteurs qui avaient des programmes ambitieux pendant le projet Japon 2018 faisaient partie des participants à Mindoro l’année dernière. Forts de cette expérience, ils ont pu envisager ce qu’il fallait faire. En quoi vous êtes-vous impliqué spécifiquement et distinctement dans la campagne « Maranatha Japon 2018 » au cours du mois de mai ? Des Japonais d’expression espagnole de l’Amérique du Sud – Pérou, Brésil, Argentine, Colombie, etc. – sont revenus au Japon. Le président de la mission sur Okinawa a donc eu la vision d’atteindre aussi ces gens-là. Par conséquent, Lisa, ma femme, et
campagne d’évangélisation, comment la tenir, et bien d’autres choses encore.
MASUMI SHIMADA, PRÉSIDENT DE L’UNION DES FÉDÉRATIONS DU JAPON
Quelles étapes préparatoires votre union a-t-elle suivies avant la campagne « Maranatha Japon 2018 » ? En 2017, le Dr Ron Clouzet a tenu des séminaires d’évangélisation au Japon. Cette formation s’est donnée principalement à l’église adventiste d’Amanuma. De nombreuses autres églises ont regardé le séminaire et ont beaucoup appris des activités qui se sont déroulées à cette église. Grâce à ce séminaire, nous en avons découvert davantage sur le réveil. Nous avons appris comment préparer une 16
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Quels sont les faits saillants mémorables de cette campagne pour vous personnellement ? Actuellement, nous n’avons qu’environ 60 pasteurs, la plupart étant âgés. Dans une telle situation, je trouve absolument mémorable que les églises japonaises aient tenu 161 réunions d’évangélisation simultanément. Au cours des 40 dernières années, la plupart des églises au Japon n’ont pas tenu de réunions qui duraient plus longtemps qu’un séminaire d’un week-end. Dans ce contexte, le fait que 90 églises aient tenu simultanément une campagne d’évangélisation de plus de 10 jours est extraordinaire ! En conséquence, le Saint-Esprit a fait des merveilles et accompli des miracles dans la vie des gens. En quoi la campagne « Maranatha Japon 2018 » a-t-elle affecté
moi nous sommes impliqués dans l’implantation de la première église d’expression espagnole sur l’île japonaise d’Okinawa. Selon vous, qu’est-ce qui a vraiment bien marché dans cette campagne ? Pour moi, c’est la masse critique d’églises et de pasteurs qui ont saisi une vision nouvelle et claire de la mission adventiste dans leur monde, se considérant eux-mêmes comme des catalyseurs pour faire vraiment changer les choses dans la collectivité parce qu’ils ont quelque chose à offrir. Nous devons offrir un message – un message que personne d’autre n’a.
l’Église adventiste au Japon ? Grâce à « Maranatha Japon 2018 », les églises au Japon ont pu réaffirmer et saisir fermement l’importance de l’évangélisation et de l’œuvre qui consiste à gagner des âmes. S’il est vrai que l’œuvre d’évangélisation au Japon n’est pas facile, en revanche, elle n’est pas impossible. Dieu aime les habitants du Japon. Nous espérons avoir de nouvelles occasions de prêcher l’Évangile dans ce pays. Suite à « Maranatha Japon 2018 », y a-t-il des plans futurs en vue ? Actuellement, plusieurs églises planifient déjà une autre campagne d’évangélisation pour cet automne. L’Union des fédérations du Japon, pour sa part, continuera de planifier et de promouvoir une campagne d’évangélisation en 2019 et en 2020. De nombreux membres d’église motivés se proposent de trouver un moyen d’avoir une campagne d’évangélisation plus efficace encore dans l’avenir.
Place aux jeunes
Aluminé – avec Jésus !
L
e sifflet retentit six fois. Des enfants âgés de 10 à 15 ans accourent avec leurs conseillers et forment un carré parfait composé de 140 personnes. Tous savent ce qu’il faut faire, où se tenir, comment regarder. Cette scène, je l’ai vue chez tous les clubs des Explorateurs depuis l’âge de 4 ans. Les pays étaient différents, mais l’ordre parfait et les objectifs clairs étaient les mêmes. Je ne sais plus combien de fois j’ai noué le foulard jaune, mais je n’ai pas oublié les moments où Dieu m’a enseigné son amour à travers ce ministère si noble, si salutaire qui favorise une relation étroite non seulement avec lui, mais aussi avec la nature et les autres. Aujourd’hui, je suis l’un des aumôniers du plus grand club des Explorateurs en Argentine, soit l’un des sept clubs qui représentent 20 pour cent de la population tout entière de notre petite collectivité : Aluminé, Benei Elohim, CCC, Kerispen, Shamayin, Shekinah, et Suyai. Ces noms, en hébreu ou en dialectes maternels, se focalisent sur Jésus en tant que Lumière du monde et Espérance dont nous avons si désespérément besoin. Fondé en 1960, le Club CCC a été le premier club des Explorateurs en Argentine. Le club Benei Elohim vient juste d’être lancé cette année. En mars, malgré nos histoires et nos couleurs différentes, nous nous sommes tous réunis à l’amphithéâtre extérieur local et avons demandé à Dieu sa bénédiction spéciale pour que nous transformions notre petite ville pour lui. Peu de ministères captent autant l’attention des jeunes. Les Explorateurs atteignent des buts qui surpassent l’acquisition de nouveaux badges ; ils se préparent pour le leadership, sont des membres engagés de l’Église, et attendent activement le retour de Jésus. Beaucoup d’entre eux viennent de foyers brisés, mais à travers leurs unités, ils ont la chance de découvrir de nouvelles familles en Christ. Ma tâche va au-delà des activités hebdomadaires du dimanche. Je prie pour les membres de mon club chaque jour et essaie de garder contact avec le plus grand nombre d’entre eux possible pendant la semaine. Face à
cette tâche colossale, je me sens souvent incompétente. Mais Dieu me rappelle constamment que c’est sa puissance qui compte, pas la mienne. Tandis que nous nous occupons des spécialités, des cours avancés, des objectifs des camporees, et des différentes exigences inhérentes à l’organisation de groupes aussi grands, il est parfois facile de perdre de vue le véritable objectif : « Sauver du péché et guider en vue du service ». Heureusement, sa grâce toute patiente nous suffit et nous guide dans tout cela. Tous les dimanches matins, les ados se réveillent à 8 h pour participer à notre groupe d’étude biblique avant de se lancer dans les activités de la journée. Certains sont formés pour prêcher l’Évangile à un jeune âge. Chaque fois que nous allons camper, tous se réveillent à l’aube pour lire leur Bible avant d’être appelés à l’exercice. Voilà qui n’est pas un comportement de jeune typique ! Par conséquent, lorsque je les vois sortir de leurs tentes, c’est aussi l’armée de jeunes au service de Dieu que je vois sortir, dans l’anticipation de ce qu’Ellen White a décrit : « Avec l’armée que formeraient nos jeunes, bien préparés, la bonne nouvelle de notre sauveur crucifié, ressuscité, prêt à revenir, serait vite portée au monde entier* ! » Alors, où que vous soyez, participez à ce ministère ! Fondez un club des Explos, si nécessaire. Dieu vous en rendra capable. Ce sont les heures non payées de service authentique envers les jeunes qui leur donnent le plus le sentiment de leur valeur. Un jour, nous ne porterons pas d’uniforme, mais une robe blanche ; pas d’écharpe, mais une couronne ; pas d’écussons, mais des joyaux. Et le Chefguide de tous les chefs-guides appellera ses rachetés à former un carré parfait. Oh, combien il me tarde d’être là ! * Ellen G. White, Éducation, p. 304.
Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, à Libertador San Martín, en Argentine. Elle se passionne pour la mission et aime travailler avec les enfants et les ados.
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L’église d’Amanuma est la plus grande église adventiste au Japon. Elle est située près de l’Hôpital adventiste de Tokyo. =
Perspective mondiale
Tout vrai disciple est un missionnaire par le biais de l’Implication totale des membres
D
ans Jean 4, la Bible nous raconte une histoire révélatrice. Les Juifs évitaient généralement toute interaction avec les Samaritains. Jésus, lui, fit quelque chose de différent. Il s’arrêta au puits de Jacob, en Samarie, parce qu’il avait là une mission à accomplir, une mission relevant de l’« Implication totale des membres » (ITM). Il commença par demander à une Samaritaine de lui donner à boire. Dans notre interaction avec les autres, il est souvent bon de demander une faveur. L’inspiration nous assure que « la confiance engendre la confiance »1. Jésus cherchait la clé du cœur de cette Samaritaine. Ses principes en quatre étapes pour gagner des âmes sont encore et toujours le secret du succès de l’ITM aujourd’hui : • Éveiller chez une personne le désir de quelque chose de meilleur. • Éveiller chez elle une conviction de son besoin. • L’amener à le reconnaître en tant que Messie. • L’encourager à prendre une décision. Le Saint-Esprit peut nous aider à trouver la « clé » qui ouvre les portes de l’interaction spirituelle. La femme fut étonnée. La conversation s’orienta rapidement vers des questions spirituelles. Jésus toucha son cœur en lui offrant l’eau de la vie. « Seigneur, donne-moi cette eau », s’exclama-t-elle (v. 15). À ce point, les choses prirent une tournure toute personnelle. « Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici. » (v. 16) Elle lui répondit qu’elle n’avait pas de mari. Jésus attesta qu’elle disait vrai, puisqu’elle avait eu cinq maris, et que l’homme avec qui elle habitait actuellement n’était pas son mari. La Samaritaine fut saisie d’un tremblement. Elle essaya pourtant de détourner un sujet aussi scabreux vers des questions philosophiques. Jésus la laissa parler. C’est un 18
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Photo : Tetsu Ohguro
exemple pour nous ! Lorsque nous nous engageons auprès des gens, soyons patients envers eux. Laissons-les parler au lieu de leur dire immédiatement ce que nous estimons qu’ils devraient savoir. Jésus éleva ensuite ses pensées au-dessus de la forme et de la cérémonie. « Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » (v. 23) C’est là le même message qu’il donna à Nicodème (Jn 3). Ces paroles eurent un si grand impact sur la Samaritaine que remplie de conviction, elle s’écria : « Je sais que le Messie doit venir » (v. 25). Et Jésus lui répondit directement : « Je le suis, moi qui te parle. » (v. 26) Cette déclaration déclencha la foi dans le cœur de cette femme. Remplie d’enthousiasme, elle laissa sa cruche et se précipita vers la ville. Lorsque les disciples retournèrent et pressèrent Jésus de manger, il leur répondit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. » (v. 32) C’est là un magnifique exemple de la façon dont le Saint-Esprit travaillera à travers nous tandis que nous attirons l’attention de nos semblables sur Jésus, par le biais de l’ITM. La Samaritaine ne se tenait plus de joie ! Son cœur débordant de bonheur illuminait son visage. Elle devint une nouvelle créature en Christ Jésus (voir 2 Co 5.17). Et elle devint une missionnaire, participant à l’ITM alors qu’elle s’adressait à la ville tout entière : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » (v. 29) Le zèle missionnaire de la Samaritaine fut tellement efficace que les gens de la ville vinrent entendre Jésus et
On aperçoit ici Ted Wilson en compagnie de Norio et de Yuko Masuda. Norio (à gauche) a été baptisé après avoir assisté à la campagne d’évangélisation.
insistèrent pour qu’il reste. Il changea donc ses plans de voyage et passa deux jours dans cette ville. Et beaucoup de Samaritains crurent en lui. DIEU NOUS APPELLE
Dieu nous appelle à l’ITM où que nous soyons. Il utilise tous ceux qui sont disposés à être utilisés – à se vider du moi et à s’engager à croître en Christ par l’étude de la Bible, l’étude de l’Esprit de prophétie, et la prière. Si nous sommes engagés envers Christ, et si nous sommes désireux d’apprendre comment atteindre nos semblables par la puissance du Saint-Esprit, Dieu nous utilisera. L’ITM englobe tout – distribution d’imprimés, évangélisation par la santé, études bibliques, services à la communauté, évangélisation par les médias, témoignage de porte à porte, implication des jeunes, séminaires sur la prophétie, évangélisation publique, et bien plus encore – conjuguant toujours les réunions et focalisant les gens vers une évangélisation publique et des occasions personnelles de gagner des âmes. L’ITM AU JAPON
En mai dernier, lors de la campagne d’évangélisation « Maranatha Japon 2018 » de l’ITM, Nancy et moi avons eu le privilège de participer à cette campagne à l’église adventiste d’Amanuma, à Tokyo. Nous sommes venus pour aimer ces âmes précieuses. Quel privilège de partager la Bible les uns avec les autres et avec le monde ! Au cours de la campagne, une femme a commencé à revenir à l’église. Elle avait grandi en tant qu’adventiste, mais avait épousé un catholique et était devenue ellemême catholique. Mais après un divorce difficile, elle s’est sentie poussée à revenir à l’église adventiste grâce au témoignage de sa fille, une adventiste fidèle. Cette femme a assisté aux réunions avec deux amis, Norio et Yuko Masuda. Yuko était adventiste, mais pas Norio, son mari. Au début de la campagne, Norio, bien que poli, n’avait pas l’air convaincu du tout. Mais lorsque nous avons abordé la vérité du sabbat et le changement du jour d’adoration du sabbat au dimanche, il a été tellement impressionné qu’il a continué de venir aux réunions. Je pouvais voir sur son visage que le Saint-Esprit était en train de le convaincre. Un soir, Norio nous a dit : « Je veux être baptisé le plus tôt possible ! » Et sa foi en Jésus croissait de jour en jour ! Par la grâce de Dieu, Norio a été baptisé à l’église d’Amanuma. Le lendemain soir, nous avons reçu une magnifique carte de remerciements de la part de Norio et de Yuko : « Nous apprécions vraiment votre chaleureux soutien, lequel nous a permis de connaître la vérité et d’être baptisés. Grâce à votre présentation, j’ai [découvert] la vérité de l’amour de Dieu, l’importance d’observer le
Photo : Ted N. C. Wilson
septième jour et de se conformer à la Bible, ainsi que le retour de Jésus. Je suis tellement reconnaissant de savoir ces choses et d’être membre de l’Église adventiste ! À partir de maintenant, je vivrai avec Dieu, Jésus, la Bible, les adventistes, et ma femme qui m’a amené à l’église d’Amanuma. » Nous louons Dieu pour ce qu’il a fait dans la vie de Norio, et pour ce qu’il fait dans la vie d’autres individus. Leur ancienne amie catholique leur a dit qu’elle voulait continuer les études bibliques et être baptisée de nouveau. Quel privilège de voir ce que le message divin des derniers jours fera dans le cœur des gens par la puissance du Saint-Esprit, tandis que nous nous rapprochons du retour de Jésus ! L’ITM : ÇA COMMENCE PAR NOUS
C’est lorsque les membres d’église s’impliquent activement que l’ITM commence vraiment. Qu’il est formidable de voir que par la puissance du Saint-Esprit, nous pouvons apporter un changement éternel dans la vie d’un individu, d’un groupe, d’un village, d’une ville, d’une nation ! Ellen White observe : « Tout vrai disciple devient un missionnaire dès son entrée dans le royaume de Dieu. Celui qui a bu des eaux de la vie devient lui-même une source de vie. Dès qu’il a reçu, il commence à donner. La grâce du Christ dans une âme est comme une source dans le désert, jaillissant pour rafraîchir tous les passants, donnant à ceux qui allaient périr le désir de boire des eaux de la vie2. » Par conséquent, à l’exemple de la Samaritaine et de tant d’autres, prenez la bonne nouvelle et partagez-la ! Tandis que nous participons à l’ITM par la puissance du Saint-Esprit, l’œuvre de Dieu s’achèvera partout – dans notre quartier et dans le monde entier. Maranatha ! Jésus revient bientôt ! 1 2
Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 165. Ibid., p. 177.
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Vous pouvez le suivre sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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Rétrospective
Lentement mais sûrement L’histoire de la mission adventiste au Japon
L
es racines du christianisme au Japon peuvent remonter à l’œuvre des missionnaires jésuites en 1549. Vers la fin du 16e siècle, 300 000 chrétiens environ habitaient au Japon. Mais au 17e siècle, les shoguns, alors prospères, persécutèrent cruellement les chrétiens, car ils soupçonnaient que l’on se servait des nouveaux convertis pour saper l’ordre social japonais traditionnel. Au cours des 30 années suivantes, on crucifia les croyants, on les jeta même vivants dans des volcans, éradiquant ainsi largement l’Église chrétienne japonaise indigène. Déterminé à empêcher tout contact avec des chrétiens de l’extérieur, le gouvernement interdit même à la plupart des étrangers de mettre les pieds au Japon.
LA MISSION CHRÉTIENNE ÉMERGE DE NOUVEAU
Dans les années 1850, les puissances occidentales forcèrent le Japon à signer des traités et à ouvrir son port. En 1855, les missionnaires chrétiens purent
Enfants d’ouvriers adventistes en 1918
travailler de nouveau au Japon. En 1888, plus de 44 500 Japonais catholiques romains ainsi que 25 500 protestants cohabitaient avec des membres d’autres confessions. L’année suivante, un adventiste visita pour la première fois ce pays. Abram LaRue, un missionnaire de soutien, avait fait de Hong Kong sa base en mai 1888. En 1889, il se rendit au Japon et y distribua des imprimés. L’année suivante, S. N. Haskell, un important dirigeant adventiste américain, visita le Japon et rapporta ce qui suit : « Nous avons baptisé un homme au Japon. » Comme il s’agissait probablement d’un expatrié (cet homme avait peut-être lu des imprimés qu’Abram LaRue avait distribués), S. N. Haskell remarqua avec intérêt : « Nous avons découvert que des Japonais ont discuté de la question du sabbat1. » LA MISSION AU JAPON
William C. Grainger fut le tout premier missionnaire que l’Église adventiste envoya officiellement en Asie de l’Est. Il fut appelé à servir au Japon alors qu’il était président de l’Institut d’enseignement supérieur Healdsburg, en Californie. Il arriva au Japon en novembre 1896. La première église adventiste locale fut formée au début de 1899, l’année même où William lança Owari no Fukuin (L’Évangile pour les derniers jours) – premier périodique mensuel adventiste en japonais. Plus tard cette année-là, William (que l’on voit ici avec Elizabeth, sa femme, à Tokyo) tomba malade. Il s’éteignit, hélas, le 31 octobre 1899. Cependant, grâce à d’autres missionnaires et à des ouvriers locaux qui poursuivirent l’œuvre de William Grainger, l’œuvre adventiste progressa. Le sanatorium Kobe – première institution médicale adventiste – fut établi en 1903. En l’espace de 12 mois, la Mission du Japon fut officiellement organi-
William C. Grainger et Elizabeth, sa femme, dans une rue de Tokyo, au Japon.
sée. En 1914, le premier institut de formation des ouvriers, appelé Nihon Dendo Gakko (École japonaise d’évangélisation), fut établi. En 1919, la Mission du Japon devint l’Union des missions du Japon, laquelle se composait de 14 églises, 305 membres, sept pasteurs consacrés, et 38 autres ouvriers adventistes. Jusque dans les années 1930, le fardeau de l’œuvre adventiste au Japon fut largement porté par les missionnaires, connus pour leur coopération étroite et harmonieuse avec les ouvriers locaux2. NATIONALISME ET GUERRE MONDIALE
Dans les années 1930, le gouvernement du Japon devint de plus en plus totalitaire. Prévoyant une guerre avec les puissances occidentales, les dirigeants du Japon devinrent profondément méfiants à l’égard des confessions « étrangères ». En 1939, la Loi sur les organisations religieuses chercha à unifier de force tous les corps protestants sous des dirigeants désignés par le gouvernement. Comme l’Église indigène Holiness Church, l’Église anglicane du Japon, et l’Union des missions adventistes du Japon refusèrent de s’y joindre, le gouvernement procéda à leur dissolution. Peu après, les missionnaires occidentaux furent expulsés du pays, de sorte que le leadership de l’Église incomba aux dirigeants indigènes. Pendant la guerre, les adventistes subirent un traitement particulièrement dur3 : 42 dirigeants furent jetés en prison, et quatre d’entre eux moururent de mauvais traitements. RENAISSANCE CHRÉTIENNE D’APRÈS-GUERRE
La victoire des Alliés et l’occupation du Japon affectèrent énormément l’estime de soi japonaise. Pendant 20 ans, on assista à une ouverture au christianisme sans précédent – probablement depuis le 16e siècle – considérée (à tort ou à raison) comme Photos : Archives de la Conférence générale
distinctement américaine. En 1945, le nombre de chrétiens au Japon était d’environ 200 000 ; mais en 12 ans, ce chiffre grimpa à plus de 352 000. Les adventistes connurent, eux aussi, une croissance certaine : ils passèrent de 600 en 1946 à 3 900 en 1958. La solide focalisation de l’Église sur la santé et l’impression positive crée par les membres d’église en raison de leur cohérence – ils refusaient de boire de l’alcool et de fumer – contribuèrent à cette croissance. L’Église reçut également l’aide de nombreux missionnaires, leurs services étant de nouveau essentiels compte tenu de l’impact de la guerre. Cependant, ils avaient pour objectif d’aider l’Église japonaise à atteindre une certaine maturité. Ils atteignirent cet objectif en 1984, lorsque le comité exécutif de la Conférence générale vota de réorganiser le Japon en tant qu’union de fédérations, dès le 1er janvier 19854. LA CROISSANCE PLAFONNE
Dans les années 1970, tandis que le Japon entrait dans un essor économique et que les économies de l’Amérique du Nord et de l’Europe, elles, connaissaient des ratés, l’idée que les Japonais devraient fixer les yeux sur les occidentaux pour tout type de réponses perdit de sa puissance. La croissance chrétienne dans le pays chancela et tomba au point mort. En 1963, les chrétiens japonais se chiffraient autour de 750 000 dans un pays de 90 millions d’habitants. Trois ans plus tard seulement, soit en 1966, ils passèrent à 1 million. Mais en 1985, ils se chiffraient toujours à un peu plus de 1 million. Les chiffres adventistes équivalents étaient de 5 500 en 1963. Ils grimpèrent à 6 400 en 1966, puis à 11 600 en 1985. Ainsi, au cours de cette période de stagnation pour le christianisme japonais en général, l’Église adventiste grandit, mais la tendance générale finit par la rattraper. En 2003, l’effectif de l’Union des fédérations du Japon atteignit 15 000 membres pour la première
fois ; mais aujourd’hui, soit 15 ans plus tard, elle n’atteint que 15 200. L’AVENIR
Il n’existe pas de solutions faciles. Malgré tout, nous avons des raisons d’être encouragés. En mai 2018, le Japon a été le théâtre d’une campagne d’évangélisation dans le cadre de l’« Implication totale des membres ». Il n’a jamais été question de baptiser des dizaines de milliers de personnes, comme au Rwanda en 2016. On a désiré plutôt mobiliser les membres de l’Église japonaise et les focaliser de nouveau sur l’évangélisation. Des signes avant-coureurs indiquent que ce but a été atteint. En outre, pendant de nombreuses années, les adventistes japonais ont rendu fidèlement la dîme, tout en ayant n’importe où ailleurs l’un des taux d’offrandes les plus élevés par rapport à la dîme. Les membres d’église de l’Union des fédérations du Japon sont solidement engagés envers leur Église. Douze décennies après la création de la Mission du Japon, les adventistes au Japon veulent que leurs compatriotes entendent la bonne nouvelle d’un sauveur ressuscité. Quatre cents ans plus tôt, le christianisme s’est répandu au Japon comme une traînée de poudre. Cela peut encore se produire, avec la puissance de Dieu et l’implication totale des membres d’église. « Movements of Missionaries », Review and Herald 67, 26 août 1890, 518. Tadaomi, Shinmyo, « A History of the Seventh-day Adventist Church in Japan from 1896 to 1950 », M.A. thesis, Philippine Union College, 1972, p. 257. 3 A. Hamish Ion, « The Cross under an Imperial Sun », dans Mark R. Mullins, éd., Handbook of Christianity in Japan, Leiden, Brill, 2003, p. 93. 4 Comité exécutif de la Conférence générale, 23 août 1984, minutes 1984, p. 269, 270. 1 2
David Trim, titulaire d’un doctorat, est le directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche au siège mondial de l’Église adventiste, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
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Méditation
Le feu du fondeur
L
es difficultés… Elles sont pour nous une source fréquente de frustration. Elles peuvent nous mettre en colère contre les autres, et même contre Dieu. Souvent, nous avons le sentiment d’en être les victimes. Le doute de soi et le désespoir se glissent dans notre cœur. En face des difficultés, il est rare que nous réagissions bien. S’il en est ainsi, c’est que nous manquons parfois de ressources intérieures et d’une ferme détermination. Et pourtant, que de choses nous apprendrions si nous affrontions les difficultés ! C’est, en effet, l’adversité et non la prospérité qui révèle le caractère. La souffrance peut nous sembler absurde ; cependant, la douleur que Dieu permet dans notre vie a un objectif. UN OBJECTIF DIVIN
Jacques dit : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien1. » (Jc 1.2-4) Ou bien Jacques ne comprenait pas la réalité, ou bien il considérait les épreuves comme une occasion de mûrir spirituellement. Une « joie complète » dans les épreuves ? Voilà qui semble étrange, peut-être même d’un autre monde ! « Regardez » signifie réfléchir, compter, ou considérer quelque chose en se basant sur l’évaluation et la comparaison des faits. Ce verbe indique un jugement délibéré et éclairé résultant d’une preuve extérieure, bref, un jugement objectif, et donc non basé sur les sentiments. En temps de grandes épreuves, nous éprouvons de fortes émotions ; mais une fois qu’elles se sont calmées un peu, nous devons réfléchir à ces épreuves d’un point de vue biblique. Selon Jacques, les difficultés ont pour objectif « l’épreuve de notre foi ». Ici, le mot « épreuve » ne veut pas dire que Dieu nous fait passer par des épreuves pour examiner notre foi et voir si elle obtient la note de passage. Dans ce texte de Jacques, ce terme est utilisé relativement à l’épreuve des métaux. On teste le métal pour le débarrasser de ses impuretés, afin d’accroître sa force et son intégrité. Lorsque nous passons par des épreuves, nous exerçons notre confiance en Dieu, et ainsi, nous constatons qu’il est digne de confiance. La joie biblique dans les épreuves est plus qu’un optimisme naturel ou que la pensée positive. Il s’agit de la joie de l’espérance en Dieu et en ses promesses. Apprendre
à vaincre la souffrance est une partie essentielle du développement du caractère. Les épreuves se manifestent dans notre vie de différentes façons, mais quelles qu’elles soient, nous pouvons faire l’expérience de la victoire par la foi en Christ. Ce passage nous enseigne que les épreuves devraient être considérées non comme des ennemies, mais comme des amies. Dieu choisit ce que nous traverserons, et nous, nous choisissons comment nous le traverserons. Dans notre cheminement personnel, nous pouvons nous attendre à ce que des épreuves surgissent pour éprouver notre foi. Ces temps d’affliction viennent, certes, mais pas pour rester. Ils ne sont que des expériences passagères et purificatrices. C’est ce que nous endurons qui fait de nous ce que nous sommes. « C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1 P 1. 6,7). « Les épreuves sont destinées à rendre plus étroit notre contact avec le Père céleste, à nous amener à nous soumettre à sa volonté, et à nous rendre capables de présenter à l’Éternel une offrande de justice. Le Seigneur envoie à ses enfants des épreuves répétées dont il augmente l’intensité jusqu’à ce qu’une humilité parfaite emplisse leur cœur et que leur caractère soit transformé ; alors ils remportent la victoire sur eux-mêmes et sont en harmonie avec le Christ et les esprits célestes. La purification du peuple de Dieu ne peut pas s’opérer sans souffrance. [...] L’Éternel nous fait passer à plusieurs reprises par le feu de l’épreuve pour estimer notre vraie valeur2. » Tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, on trouve de nombreuses références à l’épuration de l’or et de l’argent en tant que parallèle de l’épuration à laquelle Dieu procède par le biais de douloureuses épreuves. Cette illustration mémorable nous aide à comprendre l’objectif au-delà de notre souffrance – notre conformité au caractère du Christ. Manifestement, on ne développe pas le caractère du Christ d’un seul coup. Un tel caractère se forge avec le temps, particulièrement à travers de dures épreuves. AFFRONTER LE FEU DU FONDEUR
Voici maintenant six concepts spirituels utiles illustrés par le processus de purification. Étape n° 1 : le broyage. Dans les temps bibliques, un fondeur commençait par broyer le minerai brut revêtu de minéraux communs tels que l’étain, le cuivre, et le zinc. Cette roche était promesse de métaux précieux cachés à l’intérieur. Le broyage de la roche est nécessaire pour exposer les métaux précieux à la chaleur. Le Seigneur nous
transmet son plan parfait pour nous ; nous sommes des pierres brutes ayant besoin du feu purificateur. Étape n° 2 : le creuset. Le fondeur dépose le minerai broyé, écrasé dans un contenant résistant à une chaleur extrême, puis le met dans la fournaise, de sorte que la qualité ne puisse être ternie par d’autres métaux. Tout comme la fournaise purifie l’argent dans le creuset, notre fondeur utilise la chaleur pour purifier notre cœur et notre caractère. Étape n° 3 : les scories. Tandis que le minerai fond dans le creuset sous l’œil attentif du fondeur, une couche d’impuretés appelées « scories » se forme finalement à la surface. Pour nous, les scories représentent tout ce qui nous empêche d’être ce que Dieu veut que nous soyons. Étape n° 4 : la chaleur. La fournaise ardente fait monter les impuretés à la surface. Tandis que la chaleur fait son œuvre, le fondeur enlève minutieusement les impuretés. Certaines d’entre elles ne sont libérées qu’à des degrés élevés de température. Étape n° 5 : la purification. Le fondeur enlève les scories avec l’art et la patience des fondeurs les plus chevronnés. Il ne reste ensuite que l’or étincelant et l’argent brillant, plus purs et précieux qu’auparavant. Le fondeur évalue les progrès en recherchant leur réflexion sur la surface. Plus il y a de scories enlevées, plus le métal brille. Dieu, notre fondeur, supervise le processus d’épuration pour nous purifier : « Il sait néanmoins quelle voie j’ai suivie ; et, s’il m’éprouvait, je sortirais pur comme l’or. » (Jb 23.10) Étape n° 6 : le reflet. Le processus est complet lorsque que l’on peut voir un clair reflet. Finalement, l’argent atteint son plus haut degré de pureté – une description des tendres desseins du Fondeur alors qu’il permet que nous passions par la « fournaise de l’adversité ». Tandis que nous avons l’assurance qu’il utilise les épreuves pour purifier notre caractère et notre cœur, nous commencerons à en voir le côté positif. Dieu dit : « Je t’ai mis au creuset, mais non pour retirer de l’argent ; je t’ai éprouvé dans la fournaise de l’adversité. » (Es 48.10). La chaleur n’est pas destinée à nous détruire, mais seulement à conformer notre caractère à celui du Christ. C’est la façon dont nous réagissons sous pression qui révèle notre véritable caractère. Les temps difficiles peuvent nous enseigner la persévérance. Lorsque nous acceptons d’affronter calmement les difficultés, nous découvrons que finalement, elles ne sont pas comme elles semblaient d’abord l’être – un obstacle – mais qu’elles sont, en réalité, un moyen de faire de nouvelles expériences. 1 2
Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. Ellen G. White, Avec Dieu chaque jour, p. 98.
Julie Guirgis est écrivain pigiste. Elle habite à Sydney, en Australie.
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Foi en action
Un parcours générationnel Un père et son fils retournent à leurs racines pastorales familiales au Japon
Tim Aka (à gauche) et Max, son fils, en compagnie de Tsuyoshi Noha, un ancien de l’église adventiste d’Okinawa.
D
ans leur désir de partager le message de l’Évangile avec les autres – même dans un pays où le christianisme peut être « très difficile à vendre » – Tim et Max Aka, père et fils respectivement, se sont rendus en mai dernier à Okinawa, depuis les États-Unis, pour participer à la campagne d’évangélisation « Maranatha Japon 2018 ». Il faut dire que le Japon les attire tout particulièrement. « Mon père a été le premier pasteur adventiste sur l’île d’Okinawa », dit Tim, trésorier adjoint de la Conférence générale. Tim et son fils ont prêché pendant trois semaines aux gens et ont également dirigé un programme pour les enfants d’âge scolaire. « Lorsque j’ai découvert le programme “Maranatha Japon 2018”, j’ai dit : “Inscrivez-moi !” Ensuite, j’ai recruté Max. » En 1950, alors que Koei, père de Tim, avait 19 ans et étudiait à l’Université de Ryukyus, à Okinawa, il fut engagé en tant que traducteur par le missionnaire adventiste Ejler Jensen*. Bien que connaissant peu le christianisme et que n’ayant aucune connaissance de la Bible, Koei se joignit tout de même à Ejler Jensen à Okinawa. Bientôt, il se fit baptiser au sein de l’Église adventiste. « Mon père a contribué à l’organisation de cinq églises à Okinawa, et à une levée de fonds pour la construction d’un centre médical, explique Tim. Il s’est impliqué corps et âme dans l’établissement de l’Église adventiste sur l’île. » Il semble que certains membres d’église de l’endroit se souviennent encore de Koei. Au nombre des faits saillants du voyage missionnaire, dit Tim, il y a eu la rencontre avec une femme âgée de 101 ans qui, grâce à l’œuvre pastorale de Koei à Okinawa, a découvert Jésus et a été baptisée
Koei Aka, père de Tim Aka, alors qu’il était traducteur en 1959.
au sein de l’Église. Bien qu’à l’époque elle habitât dans une région reculée de l’île, le père de Tim marchait, se souvient-elle, jusqu’à son village pour lui donner des études bibliques. « Quand elle a découvert qui j’étais, elle s’est mise à pleurer, raconte-t-il. C’était très touchant. » UN RETOUR AUX RACINES FAMILIALES
Né au Japon, Tim n’avait que 3 ans lorsque ses parents ont émigré à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). Même s’il est retourné à Okinawa dans le cadre d’une brève visite alors qu’il avait 9 ans, il n’a guère de souvenirs précis de sa jeune vie sur l’île – sauf un. « Je me souviens très clairement du jardin de mon grand-père, raconte-t-il. Peu après la Seconde Guerre mondiale, mon grand-père a acheté une propriété à Okinawa, y a construit une maison et aménagé un magnifique jardin. Plus tard, cette maison a été rénovée et transformée en restaurant. Mais le jardin, lui, est toujours là ! Max et moi avons eu l’occasion de manger à ce restaurant et d’en admirer le jardin. Il est exactement le même qu’alors. Quelle expérience formidable ! » Max, concepteur-rédacteur et gestionnaire de projet pour le programme « Je crois » d’Adventist Learning Community, au Michigan, décrit le jardin de son arrière-grandpère comme étant « surréel ». « Il y a tant d’histoires familiales qui m’y ont précédé ! raconte-t-il. Ça Photo : courtoisie de la famille Aka
a été vraiment intéressant d’être là, de comprendre qu’il y a là toutes ces précieuses expériences de vie, et dont je n’en ai, à vrai dire, qu’un bref aperçu. » Poursuivant une maîtrise en pastorale, Max, 28 ans, marche – dans une certaine mesure, tout au moins – sur les pas de son arrière-grand-père. « L’aumônerie sur le campus m’intéresse beaucoup, explique-t-il. J’aime travailler avec des étudiants universitaires. Je peux interagir avec eux dans ce temps formateur de leur vie. » En plus de la prédication à Okinawa, Max a pu aussi exercer ses talents de guitariste. Il a contacté des jeunes adultes de Toronto pour qu’ensemble ils jouent, lors de leurs visites scolaires, de la musique aux élèves. « Comme je connaissais les chants, je n’ai eu qu’à me joindre à eux pour remplir cette partie du programme », précise-t-il. « Dans les écoles, nous avons pu parler aux gens, particulièrement aux enfants, ajoute-t-il. Ce type d’interaction est, à mon avis, très important. »
LE TABLEAU GÉNÉRATIONNEL
Évoquant la vie de son père avant l’association de ce dernier avec Ejler Jensen (Koei habitait alors dans un camp d’internement à Okinawa où la nourriture se faisait rare et où, en quête de bouts de papier pour faire ses devoirs, il faisait les poubelles), Tim qualifie le parcours générationnel de sa famille de « remarquable ». Pour lui, cette occasion de participer à l’œuvre de son père est « incroyablement gratifiante ». « Je me suis rappelé combien Dieu est miséricordieux, conclut-il. Il a atteint un jeune de 19 ans à Okinawa il y a bien des années, et maintenant, je suis ici, travaillant au siège mondial de l’Église adventiste. Max, de même que Sharon, ma femme, et nos deux filles s’investissent toujours à fond dans l’Église. C’est là une histoire de la grâce de Dieu et de sa merveilleuse sollicitude envers nous. Quel Dieu étonnant ! » * am.adventistmission.org/360-3465-jensen.
Sandra Blackmer est rédactrice adjointe pour Adventist World.
On aperçoit ici le petit Tim Aka (à droite) dans le jardin de son grand-père, en 1971. Il est avec son père, son frère, sa sœur, et sa grand-mère.
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La Bible répond
Une place à la table du Seigneur Q
J’ai remarqué que certains membres d’église ne participent pas aux ordonnances du lavement des pieds et de la Cène. Que pouvons-nous faire pour les amener à y participer ?
R
Ceux qui ne se conforment pas aux ordonnances de la Cène s’en abstiennent sans doute pour plusieurs raisons – dont un manque de compréhension de leur importance pour la vie chrétienne. 1. LE LAVEMENT DES PIEDS
Lorsque Jésus lava les pieds de ses disciples, il démontra concrètement le but même de son ministère : il était venu non pour être servi, mais pour servir. Sa vie, toujours dépourvue d’intérêts égoïstes, était consacrée au service désintéressé envers les autres. Par la cérémonie du lavement des pieds, il appela ses disciples à mettre de côté l’égoïsme et à devenir semblables à lui. Alors que ses enfants se remémorent son amour au cours de cette cérémonie, le Christ est particulièrement présent par l’Esprit. Chose surprenante, ceux qui participent au lavement des pieds ont, selon Jésus, déjà été purifiés et n’ont besoin que d’avoir leurs pieds lavés (Jn 13.10 ; 15.3). Sur le plan théologique, ils ont été couverts par la justice imputée du Christ. Or, lors du lavement des pieds, cette expérience initiale de la vie chrétienne s’étend aux péchés commis après le baptême. C’est alors que le Saint-Esprit parle tendrement à notre cœur, nous invite à la contrition et à la repentance, et nous donne l’assurance absolue du pardon de nos péchés. Cet important service renforce la vie spirituelle et morale des croyants et les unit dans le service les uns envers les autres et envers leur sauveur. 2. LA CÈNE
La Cène est le mémorial de la souffrance et de la mort sacrificielle du Christ. La vie des croyants peut être remplie de préoccupations quotidiennes au point où ceux-ci ont à 26
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peine le temps de réfléchir à leur vie spirituelle. Ne voulant pas être oublié, Jésus nous a laissé une ordonnance qui, si observée convenablement, gardera vivante à notre souvenir l’immensité de son sacrifice éternel et nous remplira de reconnaissance. Le Seigneur ne doit jamais être oublié, parce que sans son sacrifice rédempteur, il n’y aurait aucun avenir pour le genre humain. Ceci explique l’association de cette cérémonie avec le retour du Christ. Des hauteurs de la croix, nous attendons avec impatience un avenir plus glorieux. Pour l’instant, lorsque nous nous souvenons de Jésus, l’efficacité du sacrifice se manifeste une fois de plus dans le cœur, l’imprégnant de la grâce et de l’amour du Sauveur. En nous attardant sur le calvaire et non sur nos imperfections ou celles des autres, les émotions sacrées du cœur sont éveillées et notre communion avec Christ s’approfondit. Par conséquent, passons davantage de temps à contempler l’œuvre expiatrice insondable du Christ ! La Cène est l’une des occasions où ceci se fait personnellement et collectivement dans l’unité de la foi et de l’amour. 3. LES ORDONNANCES
Pour les croyants, la participation aux ordonnances sacrées du lavement des pieds et de la Cène n’est pas facultative. Concernant le pain et le vin, Jésus a été très clair : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Co 11.24,25). Quant au lavement des pieds, il a dit : « Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. » (Jn 13.15) Ce commandement exige que nous imitions l’exemple de Jésus. Ne pas participer aux ordonnances révèle que l’on n’est pas disposé à bénéficier de la communion éternelle avec Christ (v. 8). C’est là une question sérieuse ! Le sabbat est un mémorial de la création établi par le divin Exemple, et nous l’observons avec joie. La même chose s’applique pour les ordonnances. Ceux qui, parmi nous, sont encore des pécheurs doivent participer à la cérémonie du lavement des pieds, puis s’asseoir à la table du Seigneur pour contempler sa grâce et sa beauté.
Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.
Santé & bien-être
L’acouphène Existe-t-il un remède ? J’ai 60 ans et mène une vie équilibrée. Par contre, j’entends des tintements dans mes oreilles. Un ami m’a recommandé le ginkgo biloba. Comment devrais-je procéder ?
T
out d’abord, nous vous conseillons de consulter un professionnel de la santé. Ce problème que vous décrivez correspond à une condition appelée acouphène. L’acouphène, c’est la sensation d’un son qui paraît venir de l’intérieur plutôt que des sons habituels de notre environnement. C’est comme s’il se produisait directement de la tête (ce qui, en fait, est juste). Il peut être perçu de façon égale dans les deux oreilles, ou davantage dans une oreille que dans l’autre. Ce son a été décrit de plusieurs façons – tintement, bourdonnement, sifflement, grondement même. Certains disent qu’il ressemble au chant des cigales. L’acouphène est une condition courante qui se produit chez plus de 25 pour cent des gens âgés de plus de 18 ans. Il se produit plus fréquemment avec l’âge et atteint son point culminant lorsqu’on atteint la soixantaine. Au cours des 10 dernières années, on a remarqué que l’acouphène affecte un plus grand nombre d’individus plus jeunes, probablement en raison de leur exposition croissante au bruit et à la musique forte (ainsi qu’à l’utilisation répandue des écouteurs pendant de longues périodes). On retrouve un certain degré de perte auditive chez un pourcentage élevé de gens souffrant d’acouphène. Heureusement, ceux qui disent que
Photo : J. D. Mason
leur acouphène affecte leur capacité de fonctionner ne représentent qu’un petit pourcentage. L’acouphène tend aussi à s’améliorer et à devenir moins gênant avec le temps chez approximativement la moitié de ceux qui en sont atteints. L’acouphène peut être associé à l’infection de l’oreille moyenne, ou même à un bouchon de cérumen dans le canal auditif qui peut être proche du tympan. Une fois ces conditions traitées (l’infection est guérie, ou le cérumen a été retiré), tant l’audition que l’acouphène s’améliorent habituellement. Dans votre cas, une évaluation professionnelle s’impose. Les antécédents et l’examen cliniques guideront le processus et identifieront facilement les causes traitables. Si l’acouphène ou une diminution de l’ouïe est plus manifeste d’un côté que de l’autre, ou s’il existe des signes de dommage du système nerveux, on peut procéder à une imagerie. Si l’acouphène se produit d’un côté seulement, s’il persiste depuis six mois ou plus, ou si vous éprouvez une difficulté auditive, il vous faut alors passer une évaluation audiologique (examen auditif ). De nombreuses études sur des médicaments spécifiques (par ex., les antidépresseurs) et sur des suppléments (par ex., le ginkgo biloba) ne se sont pas avérées utiles dans le traitement de l’acouphène. Dans le cas de perte auditive, des appareils auditifs se sont montrés utiles tant pour l’ouïe que pour la réduction de l’acouphène. Si l’acouphène est associé au stress et aux troubles de l’humeur, un spécialiste bien informé peut conseiller de chercher de l’aide pour en gérer les défis. Quel que soit le problème de santé que nous affrontons, notre prière est que même dans la maladie, nous entendrons la voix de Dieu disant : « Voici le chemin, marchez-y ! » (Es 30.21)
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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L’ange sur un vélo L « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
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e cirque a débarqué en ville ! Karla veut absolument y aller pour voir les lions, mais son père refuse. « Le cirque n’est pas un bon endroit pour ma fille, explique-t-il. Non, cet endroit n’est pas pour toi. En plus, les lions pourraient te blesser. » Pour Karla, les lions n’en sont que plus attirants encore. Elle se met alors à imaginer des moyens de se glisser hors de la maison. Dimanche, en fin de matinée, une dame arrive chez ses parents et demande comment se rendre à la maison de la professeur Norma. « La prof Norma ne vit plus ici, Papa. Mais je sais comment on peut se rendre chez elle », dit Karla, sautant sur l’occasion. Je peux y conduire la dame. » Papa finit par accepter, à condition que Karla promette de revenir immédiatement à la maison. « Immédiatement ! » Karla est tellement contente qu’elle court presque dans les rues de la ville jusqu’à la maison de Norma. La dame la suit comme elle peut, en trébuchant. Dès que Karla a présenté la dame à Norma, elle met son plan à exécution et désobéit à son père. Délibérément. Avec enthousiasme. L’appel des lions est beaucoup plus fort que l’ordre qu’il lui a donné. « Merci Karla d’avoir conduit cette dame
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jusque chez moi, dit la prof. Maintenant, mieux vaut que tu retournes rapidement chez toi. » « Ce n’est pas nécessaire, répond Karla d’un air parfaitement innocent à son amie professeur. Papa a dit que je peux emprunter le long chemin à travers la ville. » *** Il se trouve que ce « long chemin » mène justement au cirque. Karla passe par l’homme aux ballons, puis par les stands où les gens lancent des balles de baseball sur des marionnettes, et arrive finalement en haut de la colline. C’est là que se trouve la cage aux lions. « Dans mon excitation et ma hâte de voir les lions, me raconte Karla – de vrais lions venus directement d’Afrique ! disaient les gens – j’ai à peine regretté les pièces de monnaie que j’avais dû payer pour entrer dans le site du cirque. » Attirée par les lions, Karla se fraie un chemin à travers les tentes du cirque, puis aperçoit l’enseigne où l’on peut lire « Leones de Africa » (« Lions d’Afrique »). Et elle arrive à la cage ! Ce qu’elle voit alors la surprend et la déçoit. Les lions sont galeux, laids, et puent tellement qu’elle craint d’avoir la nausée. Prenant ses jambes à son cou, Karla quitte le site du cirque et se retrouve dans la rue bondée de monde. C’est sa ville. Elle la connaît aussi bien qu’un enfant de 8 ans connaît sa cour. Elle dépasse l’épicerie du coin, puis une station-service. Mais absorbée par la pensée des lions puants et de la punition qui l’attend quand elle rentrera chez elle, Karla se retrouve peu après dans une partie de la ville qu’elle ne connaît pas. Des heures s’écoulent, depuis le
Photo : Rikki Chan
déjeuner jusqu’au coucher du soleil. En se souvenant de cet épisode, Karla essuie ses yeux. « Au début, je me suis dit que je trouverais bien un point de repère au prochain coin de rue. Ensuite, je me suis rendu compte que je ne reconnaissais rien du tout, pas même les arbres en bordure du chemin. J’étais perdue, totalement perdue ! Pourquoi m’étais-je mise dans un tel pétrin ? » Karla ferme les yeux un instant et revoit toute la scène. « Tu sais, dit-elle d’une voix fêlée, à l’école, Norma avait essayé de me montrer à prier, surtout quand les choses allaient de travers. Mais je n’avais pas encore compris comment formuler une prière. Ce que j’avais appris, toutefois, c’était les paroles du psaume 23 de David – le psaume du berger. J’ai donc répété ces mots sans arrêt, espérant que Dieu m’entendrait et saurait ce dont j’avais besoin. » Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien… « Et j’ai marché, tout en priant, sur une longue route poussiéreuse bordée de grands arbres, sur une route que je n’avais jamais empruntée auparavant. » Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien… « J’avais tellement peur que je me suis assise sur un grand rocher. Et je me suis mise à pleurer, à pleurer si fort que j’aurais dû verser d’abondantes larmes. Mais seul mon corps était secoué. » *** Soudain, Karla sent une main sur son épaule, la main puissante d’un très grand homme. Levant la tête, ses yeux croisent les siens. Elle se dit qu’elle devrait avoir peur de cet étranger. Mais curieusement, seule la confiance envahit son cœur. L’homme – grand et fort – a l’air très gentil. Il se tient sur un vélo. Cet homme imposant la soulève comme une mère soulève son petit bébé. Puis il l’installe sur le cadre du vélo et se met à pédaler. Karla s’appuie sur sa poitrine. Elle en sent la respiration puissante, régulière, ce qui lui donne le sentiment de faire partie de son cœur. Sandales aux pieds, il
pédale comme une machine humaine qui la conduit prudemment en lieu sûr. Karla se sent tellement en sûreté qu’elle s’endort tandis que le grand homme pédale sur la route d’abord en gravier, puis en asphalte, et finalement en pierre, juste à quelques maisons de la demeure de la petite. Il s’arrête, réveille Karla, et la dépose sur la route. Juste à ce moment, sa mère l’aperçoit depuis la porte d’entrée. En voyant l’homme musclé soulever sa petite Karla et la déposer par terre, elle crie à sa fille de courir vers elle. Et Karla court très vite – plus vite qu’un animal qui s’enfuit devant un lion affamé ! Elle se hâte tellement qu’elle en oublie même de regarder derrière et de remercier celui qui l’a ramenée chez elle à vélo… L’homme attend au coin de la rue, jusqu’à ce que Karla ait rejoint sa mère. Puis il sourit et repart tranquillement. Jamais elles ne le reverront. Maman écoute doucement tandis que Karla confesse sa désobéissance et ses mensonges, décrit les lions puants, raconte comment elle s’égarée, et conclut par sa rencontre avec l’homme aimable sur un vélo. « Eh bien, Karlita, as-tu eu ta leçon ? » « Oui, Maman. Je ne mentirai plus jamais. Je veux t’obéir et obéir à Papa. » « Entre alors, dit Maman. Je pense qu’il est temps de dîner. » Maman ouvre la porte à Karla, mais ne la suit pas immédiatement. Elle reste plutôt sur la véranda, regarde là où elle a vu l’homme aimable sur un vélo… l’étranger aux bras forts et aux jambes puissantes… l’ange qui sait comment trouver les petites filles perdues et les ramener chez elles.
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur.
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».
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Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 209046600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Thinkstock 2017. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
Dieu prend soin de toi Il le fait parfois d’étranges manières, mais il le fait toujours !
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Dieu règle une grosse facture
À
combien s’élève habituellement la facture d’eau de ta famille ? Elle peut varier d’une maison à l’autre. Dans le cas d’une église, d’une école, d’un hôpital, elle est évidemment plus salée. Mais lorsque les dirigeants de l’église adventiste d’Amanuma à Tokyo, au Japon, ont reçu leur facture et découvert qu’elle était deux fois plus élevée que celle du mois précédent, ça a été le choc ! Les dirigeants ont tout de suite contacté la compagnie des eaux, laquelle a découvert qu’un tuyau souterrain avait éclaté. Comme ce tuyau n’était pas réparable, l’église a été avisée d’installer une conduite d’eau hors terre. Le 30
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coût : 7 millions de yen (54 812 euros, 70 000 US, 4 368 750 roupies, etc. – vous imaginez un peu…). Mais personne ne disposait d’une telle somme ! Que pouvaient-ils faire ? Ils avaient déjà de grosses dépenses pour d’autres projets d’église. C’était une situation vraiment stressante. Ils ont donc décidé de prier à ce sujet. Immédiatement après la prière, le pasteur adjoint de l’église est allé à son bureau sur le campus de l’Hôpital adventiste de Tokyo. Là, sur son bureau, il a découvert 3 millions de yens en espèces ! Mais d’où venaient-ils donc ? Le sabbat suivant, les dirigeants ont exposé la situation de la conduite d’eau à la congrégation.
Le pasteur adjoint a partagé le miracle de l’argent apparu sur son bureau et a demandé aux membres de contribuer à leur tour. Plus tard, au moment des offrandes, une surprise se trouvait sur le plateau d’offrandes : une enveloppe contenant 1 million de yens ! De nouveau, qui avait pu faire cela ? Les dirigeants de l’église ont bientôt découvert le généreux donateur, et ont voulu s’assurer que cette personne sache la façon dont ils l’utiliseraient. De nouveau, c’était une grosse somme d’argent ! Une dame aimable leur a raconté quelque chose de miraculeux. « J’ai fait un rêve la nuit dernière, a-t-elle dit. Dans ce rêve, quelqu’un
Illustration : Xuan Le
WILONA KARIMABADI
Perle biblique « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins, selon sa magnifique richesse, par Jésus-Christ. » (Philippiens 4.19, BFC*)
m’a dit de faire un don à une église chrétienne. Je ne suis pas chrétienne, et je ne connais aucune église chrétienne. J’en ai donc cherché une, et je suis tombée sur la vôtre. » Après ce sabbat, on n’a jamais revu cette aimable dame. Et à ce jour, les dirigeants ne savent toujours pas qui a donné les fameux 3 millions de yens. Grâce à de tels miracles, l’église a pu recueillir l’argent nécessaire pour l’installation du tuyau, et aussi pour d’autres dépenses importantes. Qui a réglé la facture de cette église ? Nous le savons. C’est celui-là même qui satisfera aussi à tous nos besoins !
Raconte-nous ton histoire !
Les histoires qui racontent comment Dieu a pris soin des gens sont un moyen puissant d’édifier la foi. Ton histoire nous intéresse ! Dieu s’occupe de tous nos besoins, petits ou grands. Si tu as une histoire à nous raconter, envoie-nous-la à l’adresse suivante : kidsview@adventistreview. org. Si nous recevons suffisamment d’histoires, il se peut que tu voies la tienne figurer dans ces pages, dans un prochain numéro de Adventist World !
(Réimprimé et adapté avec permission) * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Bible en français courant.
Photo : Abigail Keenan
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Voici le journal historique de la foi adventiste en version moderne !