Page 9
Page 10
Page 16
Ne laissez pas vos enfants lire ceci
Un reste choisi par grâce
Jonas et la mission du reste
Octobre 2018
Invités à appartenir Bill Knott
A É TAT S - U N I S
Couverture Tsega Sileshi T. est née dans un foyer adventiste en Éthiopie. Établie aux États-Unis depuis sept ans, elle poursuit actuellement un diplôme en biologie à Chattanooga, au Tennessee, où elle fréquente l’église adventiste East Ridge. Tsega a deux passions : aider ses semblables et profiter du plein air. Elle rêve de servir les autres dans le domaine médical et pense au retour de Jésus avec enthousiasme. Photo : Tim Pethel
Sous les projecteurs 10 Un reste choisi par grâce 14 Fidèles à sa Parole 16 Jonas et la mission du reste 18 Vivre avec un reste imparfait 22 Jésus a ses raisons La Parole 26 La Bible répond Mon Église 13 Place aux jeunes 20 Perspective mondiale 24 À la découverte de l’Esprit de prophétie Foi vivante 27 Santé & bien-être 28 « Je vais vous raconter… » 30 Foi en herbe – le coin des enfants
vant même d’atteindre l’âge de 6 ans, j’ai découvert une vérité centrale au sujet du reste. Ma tante Gladys était l’une de ces femmes remarquables qui ont illustré la « jonglerie » bien avant que le terme ne soit en vogue. Pourquoi ? Parce qu’elle faisait toujours plusieurs choses en même temps. Par exemple, tout en racontant de longues et fascinantes histoires ou tout en jouant à des jeux de mots compliqués, elle crochetait, tressait un tapis, ou cousait des chemises que les petits garçons portaient avec fierté… Passer des après-midis avec tante Gladys, c’était entrer dans un monde de projets – ce qui impliquait de fréquentes visites au « magasin du reste ». Parmi les rouleaux de coton imprimé et les mètres de tissus colorés, tante Gladys cherchait des morceaux de tissu – retailles, coupons – que son œil exercé et son sens de l’économie pouvaient imaginer pour son projet suivant. Nous ressortions du magasin avec des sacs bourrés de « restes » – de carrés et de triangles de tissu qui, bientôt, seraient intégrés dans une autre courtepointe ou dans un autre tapis robuste fait main. Par définition et par observation répétée, un « reste », c’était une chose créée par le choix de quelqu’un d’autre – quelque chose laissé pour compte lorsque les plus grandes pièces avaient rempli leur mission désignée. Aucun carré de vichy carrelé rouge ou de tissu fleuri n’a jamais choisi d’être un reste ! Un reste était une chose devenue précieuse parce qu’un artiste et créateur avait su en discerner les possibilités. Cette compréhension, plantée dans mon esprit avant même que je ne commence l’école, m’a toujours aidé lorsque la rhétorique du « reste » semblait impliquer une identité exclusive ou choisie personnellement pour ceux qui se qualifient eux-mêmes, à juste titre, de « peuple du reste de Dieu du temps de la fin ». Les Écritures sont on ne peut plus claires : nous ne choisissons pas plus de faire de nous-mêmes un reste que nous ne pouvons prétendre être responsables de notre salut. Ce reste, c’est l’appel gracieux à suivre Jésus, lequel crée l’identité et l’objectif de son reste. Ce reste, c’est son acte qui consiste à rassembler des fragments insignifiants – fréquemment rejetés par d’autres causes, par d’autres groupes confessionnels – selon un modèle que le Seigneur seul peut voir. Notre sauveur met sa gloire à faire « toute chose bonne en son temps » (Ec 3.11) – y compris ce qu’il fait de ceux que le monde rejette ou persécute. La multitude vaste, innombrable que l’apôtre Jean a aperçue en vision est assemblée à partir des fragments que d’autres ont rejeté ou estimé sans valeur –une courtepointe, si vous voulez, de nuances et de modèles plaisant à l’Artiste qui leur a donné un nouvel objectif. L’appel de Dieu crée le reste de Dieu : la grâce divine nous lie, encore et toujours, aux millions d’autres croyants qui diffèrent dans tellement de catégories humaines, mais qui trouvent leur place satisfaisante dans sa conception. Réjouissez-vous donc en ce que vous avez été invité par grâce à appartenir à ce reste précieux pour le Seigneur, à savoir « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » (Ap 12.17).
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matins pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2
Octobre 2018 AdventistWorld.org
Sur le vif
Pedro Valença, un participant d’ADRA Connections Extreme d’UNASP-Brésil, transporte des provisions tandis qu’il travaille à un établissement scolaire de l’Amazone. Photo : ADRA International
AdventistWorld.org Octobre 2018
3
En bref
« Ça a été une belle leçon d’humilité. De nombreux membres de la collectivité et de membres d’église ont assisté au lancement. » – Apisalome Seru, directeur financier de Mission adventiste au Vanuatu, alors qu’il participait au lancement d’un projet de rénovation d’école subventionné par le gouvernement, sur l’île de Tanna, au Vanuatu. C’est la première fois que l’Église adventiste dans la région transpacifique a reçu du financement de la part du gouvernement pour rénover une école adventiste. Le financement total pour le projet se chiffre à près de 2 millions de dollars AU (1,48 million de dollars US). S’adressant à l’auditoire, Jean-Pierre Nirua, ministre de l’Éducation du Vanuatu, a remercié les membres de la collectivité pour leur patience, leurs prières, et leur engagement envers ce projet.
Le nombre d’acres (équivalent à 80 937 hectares ou à 809 kilomètres carrés) en proie aux flammes en Californie lorsque la Fédération du centre de la Californie a annulé les sessions de Camp Wawona, son camp d’été, pour le reste de la saison. Cette décision a été prise parce que l’indice de la qualité de l’air avait atteint des niveaux très malsains. Quelques jours plus tard, un ordre d’évacuation a été donné à tous ceux qui se trouvaient dans ce secteur.
4
Octobre 2018 AdventistWorld.org
36 % 31 %
J’éprouve un grand sens de responsabilité pour réduire la souffrance.
200 000
Source : Sondage mondial auprès de l’effectif adventiste mondial, effectué en 2013 par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche.
Je donne une portion significative de mon temps/de mon argent pour aider mes semblables.
La première phase de la faculté de médecine de la Division Afrique centre-est (ECD) au Rwanda sera, selon les prévisions, prête en mars 2019, ont rapporté les dirigeants adventistes régionaux. Une fois terminée, la faculté de médecine abordera certains des défis de l’Afrique en matière de santé. Le ratio médecins/ patients à travers le territoire de l’ECD est très bas. Au Rwanda, on compte un médecin par 15 625 habitants. Les dirigeants prévoient aussi que le nouveau programme médical soutiendra les 10 hôpitaux missionnaires adventistes et les 166 cliniques à travers le territoire de l’ECD.
L’aide humanitaire adventiste
Je me préoccupe beaucoup de la réduction de la pauvreté dans mon pays/le monde entier.
La première phase de la faculté de médecine au Rwanda sera complétée en 2019
47 %
« La jeunesse chrétienne d’aujourd’hui veut comprendre la foi et les origines, et doit entendre de quelle façon les plus grands scientifiques, tels que Walton, ont développé leur sentiment d’émerveillement devant la création de Dieu. » — Victor Hulbert, directeur des communications de la Division transeuropéenne, dans un commentaire sur le lancement d’un nouvel épisode de la série Seeking Understanding. L’épisode présente John Walton, professeur de chimie de l’Université de St. Andrews, et souligne l’une des visions scientifiques principales de ce scientifique sur les origines de la vie. Victor Hulbert a organisé une avant-première du film sur le campus de l’Institut d’enseignement supérieur Newbold.
En bref
« Nous n’avons pas encore pu transmettre le message du salut, mais les choses vont changer. » – Dany Perla, président de la Fédération de Metropolitan El Salvador, félicitant un groupe de jeunes membres adventistes à San Salvador qui ont décidé de prendre un cours de base en langage des signes pour pouvoir servir les personnes sourdes. Dany Perla a dit à ces jeunes que si l’Église a tellement peu de membres avec des déficiences auditives, c’est « simplement parce que nous n’avons pas été capables de communiquer avec ces gens ».
350 Nombre de victimes de mutilations génitales féminines (MGF) qui ont reçu de l’aide médicale et une chirurgie reconstructive au Desert Flower Center situé à l’Hôpital adventiste Waldfriede à Zehlendorf, à Berlin, en Allemagne. Ce centre a été lancé en 2013 avec le soutien de Waris Dirie, une ancienne top-modèle. Selon les statistiques des Nations Unies, plus de 250 millions de femmes à travers le monde sont affectées par cette procédure destructrice.
8 742 Le nombre de patients servis pendant une période de trois jours par une méga-clinique organisée à Palawan, aux Philippines. Cet événement résulte d’un effort conjoint de la Radio adventiste mondiale et de LifeSource International Medical Clinics, un service humanitaire associé à l’Église adventiste. Les patients se sont vus offrir toute une gamme de services médicaux gratuits, dont des soins dentaires, une consultation médicale, de la petite chirurgie, des services optiques, des tests de laboratoire, une pharmacie, et du counseling.
Des fournisseurs de soins dentaires à l’un des 8 742 patients à la méga-clinique organisée à Palawan, aux Philippines. Photo : Division Asie-Pacifique sud AdventistWorld.org Octobre 2018
5
Actualités
Le comité administratif fait un pas en avant dans le processus de l’unité
Le document sera considéré lors du Concile annuel de 2018
Adventist World et ANN
Le comité administratif de la Conférence générale (ADCOM) a voté mardi le 17 juillet dernier un document recommandé par la Commission de supervision de l’unité. Ces recommandations – fruit de neuf mois d’écoute et de consultation avec les entités de l’Église du monde entier – ont souligné un processus consistant à s’adresser aux entités en non-conformité avec les mesures d’une session de la Conférence générale (GC), du comité exécutif de la GC, ou du règlement de travail. Le processus souligné inclut de mettre sur pied de nombreux comités de révision de conformité, lesquels aborderont des questions spécifiques de non-conformité et feront des recommandations au comité administratif de la Conférence générale. Le Comité de supervision de
l’unité a été informé par des données quantitatives et qualitatives de la part des dirigeants de l’Église à travers le monde, de même que de dialogues avec les 13 divisions mondiales, le Concile du leadership de la Conférence générale, et les institutions de la GC. Les commentaires des membres du comité exécutif pendant les conciles annuels précédents ont aussi été considérés. Le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche a reçu la tâche de développer un questionnaire et d’administrer un sondage de tous les présidents d’union et de division à l’échelle mondiale. Tous les participants au sondage ont soumis une réponse, même si dans certains cas ils ont choisi de ne pas répondre à toutes les questions. Les résultats
du sondage ont été publiés dans un article précédent, et ont révélé qu’une majorité de présidents d’union de l’Église mondiale ont préféré une sorte de processus dans le traitement de la non-conformité. Suivant le processus et le protocole standards, le document voté le 17 juillet par l’ADCOM de la GC sera aussi discuté par les officiers du comité de la Conférence générale et de division. Il sera envoyé au comité exécutif de la GC lors de son Concile annuel en octobre pour examen. L’intégralité du document voté par le comité administratif de la Conférence générale peut être lue sur le site suivant : www.AdventistWorld.org/UnityOversightCommittee.
Photo : Brandon Roberts/Communications de la GC 6
Octobre 2018 AdventistWorld.org
Actualités
En Allemagne, l’Église adventiste tient le Congrès mondial des dirigeants de la jeunesse de 2018
Les dirigeants ont pour défi de « passer le flambeau » aux prochaines générations
Costin Jordache, directeur des communications et rédacteur aux informations, Adventist World
Plus de 1 600 dirigeants du Ministère de la jeunesse du monde entier se sont réunis à Cassel, en Allemagne, pour le Congrès mondial des dirigeants de la jeunesse de 2018. Ainsi, du 31 juillet au 4 août 2018, les participants se sont penchés sur d’importants défis et possibilités liés au service envers les ados et les jeunes adultes dans différents contextes culturels. Un total de 120 langues ont été parlées par les participants lors de ce congrès. Cette année, le Congrès mondial de la jeunesse – auparavant ouvert aux jeunes comme aux dirigeants de la jeunesse – a été développé spécifiquement pour les dirigeants du Ministère de la jeunesse. Ce changement de focalisation a provoqué une certaine déception chez ceux qui n’ont pas été invités à y assister. Dans une lettre aux participants passés, Gary Blanchard, directeur du Ministère de la jeunesse de l’Église adventiste, a expliqué : « Ce que nous n’avons pas mais dont nous avons désespérément besoin, c’est d’un congrès pour les dirigeants de la jeunesse et des jeunes adultes. » Offrant ses excuses à tous ceux que cette décision a déçus, Gary Blanchard a souligné que l’Église mondiale organise des événements IMPACT en partenariat avec les sessions de la Conférence générale, lesquelles fonctionnent, au départ, en tant que congrès mondiaux de la jeunesse. Le prochain événement se déroulera à Indianapolis, en Indiana, aux États-Unis, en 2020. Lors d’une conférence de presse organisée le jour de l’ouverture, Jonatán Tejel, directeur de la jeunesse pour la Division intereuropéenne (EUD), a expliqué qu’en général, les divisions organisent elles-mêmes leurs propres congrès de la jeunesse, et a réitéré la
nécessité d’une formation spécialisée en leadership pour les jeunes à l’échelle mondiale. Gary Blanchard a indiqué que pendant leur séjour en Allemagne, tous les dirigeants de la jeunesse des différentes divisions discuteraient des possibilités d’avenir. UN THÈME AUX MULTIPLES FACETTES
Organisé autour du thème « Passe le flambeau ! », le Congrès du leadership a visé à « équiper, engager, et stimuler une génération de dirigeants remplis du Saint-Esprit pour passer l’héritage de la Réforme », ont dit les organisateurs. Lors de la soirée d’ouverture, ce thème a été développé par Gary Blanchard, ainsi que par Andrés Peralta, directeur adjoint du Ministère de la jeunesse de l’Église mondiale. Selon Gary Blanchard, « Identité, mission, et leadership » constituent trois des valeurs spécifiques que les dirigeants de la jeunesse sont encouragés à passer aux générations futures. Les organisateurs se sont focalisés sur un modèle spécifique de leadership de la jeunesse, modèle que l’on veut transmettre et intégrer non seulement dans les générations futures, mais aussi dans les églises locales actuelles dans le monde. Développé en partenariat avec le Centre d’évangélisation de la jeunesse (CYE), l’EUD, et la Division transeuropéenne, le modèle des églises de refuge intergénérationnelles (iCOR) cherche à créer « des environnements spirituels inclusifs, accueillants, orientés vers la communauté, situés de façon stratégique, et sûrs pour les jeunes adultes », a expliqué Ron Whitehead, directeur exécutif du CYE. La TED et l’EUD ont poussé le concept un peu plus loin en dévelop-
Photo : Dejan Stojkovic
pant et en soulignant l’aspect intergénérationnel du modèle. iCOR « prévoit fournir aux églises un soutien orienté vers les valeurs en faisant de ce foyer spirituel une réalité pour toutes les générations, toutes les cultures, et toutes les classes sociales », explique le site Web de l’initiative. « Dans l’acronyme iCOR, on parle d’un “i” [“je”] commun », a souligné Stephan Sigg, président de l’Union des fédérations suisses, et l’un des orateurs principaux de l’événement. « Ce qui veut dire que nous croissons, servons, et apprenons ensemble. » En 2016, l’Église mondiale a adopté l’iCOR comme stratégie principale dans l’identification des églises locales en tant que « cible première du Ministère mondial de la jeunesse ». À ce titre, tous les aspects du Congrès mondial de la jeunesse ont été organisés en composantes telles que iGrow, iCare, iLearn, et iThink. Parmi les principaux orateurs figuraient David Assherick et Ty Gibson, lesquels ont présenté chacun des séries en plusieurs volets tout au long de l’événement ; Ted Wilson, président de l’Église mondiale, qui a pris la parole le sabbat matin ; A. Allan Martin, pasteur enseignant de Younger Generation Church ; et Gilbert Cangy, ancien directeur de la jeunesse de l’Église mondiale. Pour davantage d’histoires sur le Congrès mondial des dirigeants de la jeunesse, consultez le site AdventistWorld.org.
AdventistWorld.org Octobre 2018
7
Coup d’œil sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA)
4 026 Effectif de MENA au 31 mars 2018
« Nous servons dans un secteur où la guerre a entraîné de grands changements démographiques. Actuellement, nos étudiants sont principalement des non chrétiens. La confiance que nous recevons des parents et de la communauté nous a permis de continuer à travailler avec un potentiel maximal et prometteur. » – Elias Choufani, directeur de l’École secondaire adventiste Mouseitbeh (MASS) à Beyrouth ouest, au Liban. Les membres du personnel de MENA ont récemment fait une visite orientée sur le service à l’école. Ils ont raconté des histoires dans les salles de classe, fait des peintures murales sur le terrain de jeu, ont joué au foot avec les enfants, et effectué des travaux d’entretien. MASS compte approximativement 700 étudiants de la maternelle à la 12e année, dont 99,9 pour cent viennent d’un contexte musulman.
« Être apte à servir le plus grand nombre et à satisfaire leurs besoins, c’est revenir à la méthode de Jésus pour aider les gens. » – Myron Iseminger, ancien sous-secrétaire de la Conférence générale. Il a accepté une invitation à servir en tant que président du champ ÉgypteSoudan. Myron Iseminger a servi auparavant en tant que trésorier de ce champ avant de se joindre au Département du secrétariat de l’Église mondiale.
96 Le nombre de villes dans MENA comptant une population de 500 000 habitants ou plus, dont nombre d’entre elles n’ont aucune présence adventiste.
19,5 milliards de dollars US L’ampleur prévue du marché des soins de santé aux Émirats arabes unis en 2020. À travers le pays, la sensibilisation sanitaire a rapidement augmenté en raison des troubles liés au mode de vie tels que l’obésité, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, et la maladie cardiovasculaire. L’Église adventiste à Doubaï a organisé récemment une expo santé, laquelle a attiré 200 personnes. Les visiteurs ont eu l’occasion de vérifier leur taux de cholestérol et de glucose, de passer un examen de la vue et un test d’évaluation de leur condition physique. Enfin, ils ont reçu un bilan de santé.
« En tant qu’Église, nous croyons qu’il est de notre devoir d’être en bénédiction à la collectivité et d’assister les gens pour qu’ils vivent pleinement. L’ouverture du Centre culturel Ramses est notre façon de démontrer nos valeurs en tant qu’organisation en rehaussant la dignité de nos semblables, et en répandant sur eux tous l’amour de Dieu. » – Rick McEdward, président de MENA, dans un commentaire sur la nouvelle consécration d’une église adventiste rénovée au Caire, en Égypte, laquelle est aussi un centre communautaire. L’installation offrira une garderie, une clinique dentaire, un centre de fitness, une salle de massage, des appartements, une cuisine pour donner des cours de cuisine, et sept salles de classe où l’on donnera des conférences sur le bien-être et des cours d’anglais. L’Église adventiste compte 800 membres en Égypte, un pays de 100 millions d’habitants. Ted Wilson, président de l’Église adventiste, a consacré de nouveau le complexe de quatre étages et a appelé les membres d’église à se souvenir qu’une partie clé de la mission de l’Église consiste à aider les gens dans les grandes villes.
Les dirigeants de l’Église adventiste coupent le ruban rouge lors de l’inauguration du Centre culturel Ramses, au Caire. À partir de la gauche : Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste du septième jour ; Rick McEdward, président de MENA ; Johnny N. Salib, secrétaire du champ Égypte-Soudan ; et Kheir Boutros, trésorier adjoint de MENA. Photo : Chan Min Chung, Service des nouvelles de MENA 8
Octobre 2018 AdventistWorld.org
Point de vue
Jared Thurmon, agent de liaison stratégique des partenariats pour Adventist Review Ministries
Photo : Hal Gatewood
Ne laissez pas vos enfants lire ceci L’exposition aux écrans érode la créativité des enfants, et peut-être aussi la nôtre Lorsqu’on a demandé à Steve Jobs, cofondateur d’Apple, ce que ses enfants pensaient du iPhone, il a répondu : « Mes enfants ne l’utilisent pas. Chez nous, nous ne le permettons pas. » Avant que vous ne pensiez que c’était une réponse atypique d’un géant de la technologie, sachez qu’une école près de San Francisco, en Californie, aux États-Unis, n’utilise presque pas la technologie. L’École Waldorf de la Péninsule ne permet ni iPhones, ni iPads, ni ordinateurs. Selon cette institution, les parents de 75 pour cent des enfants qui la fréquentent sont cadres dans une entreprise… de technologie ! Ainsi, qu’en est-il des écrans auxquels certains des novateurs les plus riches du monde ne désirent pas que leurs enfants soient exposés ? Les Écritures nous disent qu’un jour, le prophète Samuel se rendit chez Isaï pour oindre le prochain roi d’Israël. À son arrivée, il remarqua sept beaux jeunes hommes, tous candidats potentiels, lui semblait-il, à la royauté. Mais celui que Dieu avait choisi n’était pas celui auquel Samuel aurait pensé. « L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur. » (1 S 16.7)
Par conséquent, qu’est-ce qui avait préparé David à être un meilleur dirigeant que ses frères ? Les détails que nous connaissons nous montrent que ce jeune homme passait une grande partie de son temps dans la nature à prendre soin des animaux, et à puiser dans sa créativité pour composer et jouer de la musique. En Éden, Dieu assura au premier couple « l’ouvrage le plus favorable à son épanouissement – la charge des plantes et des animaux », nous dit Ellen White. Le soin apporté aux plantes et aux animaux, ainsi que les sommes énormes de temps passé en plein air sonnent plutôt révolutionnaires dans un monde où les gadgets pullulent. Ainsi, qu’est-ce que les écrans ont-ils d’aussi inquiétants ? « J’ai travaillé avec des centaines d’accros à l’héroïne et d’accros à la méthamphétamine cristallisée. Ce que je peux dire, c’est qu’il est plus facile de traiter un accro à l’héroïne qu’un vrai accro à l’écran », explique Nicholas Kardaras, un expert en dépendance. Il détaille combien l’utilisation compulsive de la technologie et la dépendance à l’écran peuvent endommager neurologiquement le développement du cerveau d’un enfant de la même manière que la dépendance à la drogue le peut. » Si vous êtes un parent, ou un futur parent, cette dernière affirmation de Kardaras devrait attirer votre attention. Se pourrait-il que le temps passé devant l’écran pendant les années de formation d’un enfant retarde le potentiel de vie d’un enfant ? La réponse
semble être « oui ». Kardaras poursuit : « Des études montrent que la consommation de drogue et l’usage excessif des écrans affectent le cortex frontal et réduisent la matière grise dans cette partie du cerveau. Ainsi, les jeux hyper-excitants provoquent un double coup dur. Ils entraînent la dépendance, et ensuite, la dépendance se perpétue elle-même en ayant un impact négatif sur la partie du cerveau qui peut intervenir en cas d’impulsivité et lorsqu’il faut prendre une bonne décision. » Les Écritures font souvent référence au front. Par exemple, Dieu – ou encore Lucifer – y appose son sceau ou sa marque. Le concept sous-jacent parle du cortex préfrontal (c’est-à-dire du lobe frontal). C’est, outre la créativité et la pensée critique, le siège du jugement, de la moralité, et du caractère. Ellen White écrit : « [Chaque] membre du peuple de Dieu sera marqué sur son front – il ne s’agit pas d’un sceau ou d’une marque visibles, mais d’une pratique quotidienne de la vérité, à la fois sur le plan intellectuel et spirituel, de sorte qu’on ne peut plus s’en écarter ». Alors que nous mettons nos espoirs dans la prochaine génération pour passer le flambeau de l’espérance, soyons aussi novateurs que possible, même si cela signifie de devoir faire marche arrière. Ellen G. White, Éducation, p. 50. www.vice.com/en_us/article/how-screen-addiction-is-ruining-thebrains-of-children. 3 Ibid. 4 Ellen G. White, Événements des derniers jours, p. 166. 1 2
AdventistWorld.org Octobre 2018
9
Sous les projecteurs
Un reste choisi par grâce
FELIX H. CORTEZ
Photo : Javardh
E
n 1926, Nikolai Vavilov a peut-être eu « la révélation scientifique la moins acclamée de l’ère moderne »1. Il comprenait qu’il était nécessaire de préserver les semences des variétés parentes sauvages et inconnues des récoltes que nous mangeons afin de préserver les gènes à partir desquels nous pourrions produire à l’avenir les caractéristiques essentielles dont les récoltes ont besoin pour lutter contre les maladies, pour développer la résistance aux parasites, ainsi que la capacité de résister à des conditions climatiques extrêmes. Ce que Vavilov a conçu était, en quelque sorte, l’équivalent de l’arche de Noé pour protéger un reste des semences du monde – une banque de semences qui, en cas de catastrophe, protégerait les semences qui pourraient assurer la survie des récoltes alimentaires futures. Vavilov et son équipe considéraient l’importance de cette banque à un point tel qu’ils la protégèrent au prix de leur vie. Neuf de ses collègues moururent de faim pendant le siège de Leningrad (aujourd’hui St. Petersburg) pendant la Seconde Guerre mondiale, protégeant 400 000 semences, racines, et fruits entreposés dans leur banque. L’un d’entre eux accompagna cette énorme collection intouchée d’une lettre : « Alors que le monde entier est en proie aux feux de la guerre, nous garderons cette collection pour l’avenir des êtres humains2. » Aujourd’hui, il existe environ 1 400 banques de semences sur le globe. LA PROMESSE D’UN RESTE
Trompés par Satan, le serpent (Ap 12.9), Adam et Ève chutèrent dans le jardin d’Éden – une catastrophe d’une portée inimaginable qui menaça l’avenir de l’humanité. Satan avait usurpé le royaume de ce monde (Jn 12.31 ; 14.30 ; 16.11) ; s’il parvenait à la domination totale, l’humanité aurait à être détruite avec lui (Rm 6.23 ; 5.12-14). Pour assurer la survie de l’humanité, Dieu décida de préserver une « semence » qui tiendrait tête à la domination du serpent et qui, finalement, triompherait de lui, même si ceci devait lui coûter sa propre vie. Ainsi, Dieu annonça qu’il mettrait « inimitié » entre le serpent et la « semence3 » de la femme, et que la « semence » écraserait finalement la tête du serpent (Gn 3.15). Dieu conserverait un reste de l’humanité qui s’engagerait à lui être loyal et s’opposerait à la domination de Satan. Il fournirait aussi un descendant – celui
qui détruirait la puissance de Satan4. L’histoire de la rédemption de l’humanité retrace cette inimitié. Elle suit les interventions divines pour conserver un reste en tant qu’enclave de son royaume et porteur de la connaissance de Dieu face aux tentatives incessantes de Satan de le détruire et de parvenir au contrôle total de l’humanité5. L’OBJECTIF DU RESTE
Selon les Écritures, le premier reste remonte à Noé et à sa famille (Gn 7.23). Lorsque les habitants de la terre atteignirent un niveau de dépravation au point où « toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal » (Gn 6.5,11), Dieu préserva un avenir pour l’humanité et les animaux par le biais de Noé, un homme juste (Gn 6.8 ; 7.1). Il confia à Noé un message d’avertissement au monde au sujet de l’imminente destruction, et lui demanda de construire une arche pour protéger ceux qui entendraient son appel (He 11.7 ; 1 P 3.20 ; 2 P 2.5). Dieu avait pour objectif de préserver non seulement un reste de l’humanité, mais aussi la connaissance de lui-même pour les générations futures. Malheureusement, les enfants de Noé ne restèrent pas tous fidèles à Dieu (Gn 9.25). Cependant, la connaissance de Dieu fut conservée à travers la lignée de Sem, lequel reconnaissait Dieu en tant que Souverain, et Dieu habita parmi eux (Gn 9.27). Un reste, alors, n’est pas simplement ceux que Dieu est capable de protéger d’une catastrophe, mais plutôt un instrument visible qu’il utilise pour maintenir la connaissance de Dieu et pour appeler le monde à revenir à lui. Dieu continua de préserver un reste lors de crises ultérieures6. Suite à la rébellion des nations de la terre à la tour de Babel, Dieu choisit Abraham – descendant de la lignée de Sem et fidèle à l’appel original de Dieu (Gn 11.31) – pour le bénir et pour bénir, à travers ses descendants, toutes les nations de la terre (Gn 12.1-3 ; 22.16-18). Dieu destinait la semence d’Abraham – le peuple d’Israël – à devenir la précieuse possession à qui il confierait sa loi et sur qui il déverserait ses bénédictions (Ex 19.5 ; Dt 4.5-8 ; 28 1.-4). Ils seraient un « royaume de sacrificateurs » dont l’œuvre consisterait à disséminer la connaissance de Dieu parmi les nations (Ex 19.6 ; Ml 2.7). Ainsi, Dieu protégea Israël en tant que reste des nations et en tant qu’instrument par qui il appellerait les nations à revenir à lui (Gn 45.7 ; Am 5.15). Malheureusement, Israël ne glorifia pas Dieu et profana son nom parmi les nations (Ez 36.20-23 ; 39.7).
AdventistWorld.org Octobre 2018
11
DES RESTES IMPARFAITS ET UNE PURIFICATION FUTURE
Tout au long de l’histoire, Dieu a œuvré par ceux qui lui sont demeurés loyaux au milieu d’une apostasie généralisée. Mais ces restes ont toujours consisté en individus et en groupes de gens imparfaits ayant tout autant besoin de la grâce salvatrice de Dieu que les individus que ce dernier voulait sauver par eux. Noé et ses enfants, Abraham et ses descendants, Juda et ceux qui furent emmenés à Babylone, commirent tous de graves erreurs. Le paradoxe de l’instrument imparfait est probablement mieux exprimé dans la description que Dieu fait de son peuple en tant que sa vigne ou son vignoble. Dieu choisit une « vigne » de l’Égypte et la planta « sur un coteau fertile » pour qu’elle étende ses branches sur les nations. Mais Israël devint une « vigne sauvage » qui produisit de « mauvais raisins »7. Le problème des Israélites était profond. Leurs échecs répétés étaient imputables au fait qu’ils étaient devenus « une vigne sauvage ». Ceux qui composaient le « reste » avaient beaucoup plus besoin d’un changement de nature que d’une modification de leurs actions. Cette vérité s’applique à tous les restes tout au long de l’histoire. Les prophètes prédirent, toutefois, que Dieu purifierait le reste de son peuple comme on purifie l’argent (Za 13.8,9). L’orgueil, la tromperie, la jalousie, les trébuchements, et ceux qui font le mal seraient retranchés d’eux et Dieu mettrait sa loi et son Esprit dans leur cœur8. Ce reste purifié inclurait des gens issus de nombreuses nations (Za 8.20-23 ; 14.16) et inviterait le monde à revenir à Dieu (Es 2.2-4 ; 60.1-3). JÉSUS ET LES 144 000
Cependant, Dieu avait révélé la solution de l’énigme du reste fragile depuis le tout début. La « semence » de la femme était à la fois un groupe d’individus et une personne. Dieu prédit qu’il y aurait inimitié entre le serpent et la « semence » de la femme tout au long de l’histoire, mais que ce serait « elle », un « lui » qui écraserait la tête du serpent (Gn 3.15, DRB)9. Paul expliqua aussi que la « semence » d’Abraham était un seul – Christ (Ga 3.16, DRB)10. Jésus lui-même souligna ceci lorsqu’il dit : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. » (Jn 15.1) Jésus fut parfaitement fidèle11, révéla le Père en expliquant le vrai sens et la profondeur de la loi de Dieu12, et attira toute l’humanité à Dieu13. Ainsi, Dieu fournit en Jésus la solution dont tant le reste que les nations avaient besoin. Ceux qui s’engagent à être loyaux envers Dieu se
12
Octobre 2018 AdventistWorld.org
joignent à Christ. Ils sont des « sarments » arrachés aux vignes sauvages et greffés à la « vraie vigne ». Alors qu’ils ouvrent leur être au cep et se désaltèrent de sa sève, ils partagent la vie du cep et sa nature (2 P 1.4). C’est là le miracle d’une nouvelle naissance pour les sarments, lesquels doivent croître vers toutes les nations pour que leur fruit puisse donner gloire au divin « Vigneron » (Mt 28.18-20 ; Jn 15.8). L’œuvre du Christ atteindra son accomplissement culminant dans la dernière génération de croyants sur cette terre. Les prédictions dans les Écritures d’un futur reste purifié s’accompliront en eux14. Ce sont ceux qui, parmi les églises, « vaincront » (Ap 2 ; 3). L’Apocalypse se réfère à eux en tant que les 144 000, lesquels ont été scellés et demeurent fidèles parmi le peuple nominal de Dieu15. Ils ont été purifiés dans le sang de l’Agneau (Ap 7.4-14). Dans le moment le plus sombre de l’histoire, en face des menaces du dragon et des bêtes (Ap 13), ils demeureront purs, parce qu’ils « suivent l’agneau partout où il va » (Ap 14.1-5). Ils continueront de témoigner de la vérité en gardant « les commandements de Dieu », en ayant « le témoignage de Jésus », et en appelant les « habitants de la terre » à revenir à Dieu (Ap 14.6-12 ; 12.17). Ils réussiront parce que le cep sur lequel ils ont été solidement greffés n’échouera jamais. Charles Siebert, « Food Ark », National Geographic 220, n° 1, juillet 2011, p. 108-131. Dans Al Gore, « The Edge », The Future: Six Drivers of Global Change, Kindle éd., New York, Random House, 2013, chap. 6.3. Le mot hébreu rendu par « postérité » signifie aussi « semence » (zera‘). 3 Le mot hébreu rendu par « postérité » signifie aussi « semence » (zera‘). 4 Voir l’analyse par Jacques Doukhan, « The Seed », On the Way to Emmaus: Five Major Messianic Prophecies Explained, Clarksville, Md, Lederer, 2012, chap. 1. 5 Sur l’idée d’un reste qui préserve l’humanité en face de l’extinction, voir Angel M. Rodríguez, éd., Toward a Theology of the Remnant: An Adventist Theological Perspective Silver Spring, Md, Biblical Research Institute, 2009, p. 24. 6 Élie et 7 000 fidèles individus (1 R 19.14,18) ; Juda (2 R 17.18) ; des captifs emmenés à Babylone (2 R 25.11) ; ceux qui reviendraient de l’exil (Jr 31.7-9, 31-34) ; voir Rodríguez, p. 25-33. 7 C’est une image composite tirée des versets suivants : Ps 80.9-19 ; Es 50.1-7 ; Jr 2.21 ; 5.10, 6.9 ; Ez 1-5 ; 17.1-21 ; 19.10-14 ; Os 10.1,2; Jl 1.7. 8 Es 11.10-13 ; Jr 31.7-9,31-34 ; Ez 36.22-32 ; So 3.11-13 ; Ml 3.16-4.3 ; Mt 13.24-30,37-43 ; 25.1-4,31-33. 9 Voir Doukhan. 10 Voir aussi Rodríguez, p. 201-203. 11 He 4.15 ; 7.26-28. 12 Jn 1.14-18 ; Mt 5.17-48. 13 Jn 12.32 ; 17.4,6. 14 Voir la note 8. 15 Rodríguez, p. 91-94. 1 2
Felix H. Cortez, titulaire d’un doctorat, est professeur adjoint de littérature du Nouveau Testament au Séminaire adventiste de théologie à l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis).
Place aux jeunes
« Et vous me connaîtrez enfin »
I
maginez Dieu qui pense à vous. Selon vous, que ressent-il dès que vous lui venez à l’esprit1 ? » Cette déclaration d’ouverture d’un livre fait naître une question qui résonne dans mon cœur : « Comment vois-tu vraiment Dieu ? » Tandis que l’auteur de ce livre s’étend sur la façon dont notre réponse à sa question en dit long sur la nature de notre parcours spirituel et sur notre connaissance de Dieu, je ne sais où me mettre. Je dois reconnaître que lorsque je pense à Dieu, je l’imagine souvent déçu de moi. Lointain. Indifférent. Il y a un fossé entre ce que j’ai lu à son sujet et ma réelle connaissance de sa personne. Je n’ai pas pleinement compris que Dieu veut être connu ! J’ai parlé, certes, d’une « relation personnelle » avec lui, mais il y a un décalage certain entre ma tête et mon cœur. Cependant, c’est quelque chose que Dieu ne cesse de soulever, surtout en cette période difficile que je vis en ce moment : Une relation vient juste de se terminer. Que dois-je faire de ma carrière ? On dirait qu’en général, ma vie n’est qu’un gâchis… Dieu commence à me parler d’espérance et de restauration de nombreuses façons, mais aussi de quelque chose de plus profond qu’il désire faire pendant ce mauvais quart d’heure de ma vie. Un soir, alors que je sanglote, assise sur le plancher de ma chambre, Dieu attire soudain mon attention sur un passage d’Osée. Dans ce passage, il dit aux enfants d’Israël qu’il peut transformer leur vallée du désespoir en une porte d’espérance. Puis il ajoute : « Ce jour-là, déclare l’Éternel, tu m’appelleras : ‘Mon mari’ et tu ne m’appelleras plus : ‘Mon maître !’ […] Je te fiancerai à moi par la fidélité, et tu connaîtras l’Éternel. » (Voir Os 2.16-22, S212) Dans ces versets, je peux entendre les aspirations du cœur divin. Par le langage métaphorique du mariage, Dieu offre à ses enfants l’intimité la plus
profonde, la plus engagée possible. Après cette nuit-là, le concept de la connaissance de Dieu apparaît constamment, et partout. Tel un murmure, Dieu me parle à travers des sermons, des médias, des étrangers. Mon église tient une série de conférences avec Tim Jennings, psychiatre et auteur. Il explique de quelle façon notre perception du Créateur modèle littéralement notre cerveau, et l’impact que ça a sur notre vie. Au travail, j’interviewe une artiste gospel. Elle me parle de Dieu comme s’il s’agissait d’un ami en chair et en os, et me décrit combien il s’implique dans sa vie. Dans chaque situation, Dieu m’appelle. « Il est possible de me connaître profondément. Et c’est ce que je désire pour toi. » Connaître Dieu… Idée simple, semblet-il, mais je crois qu’elle est au cœur même de ce que signifie faire partie du reste. Selon Ellen White, Dieu désire essentiellement que son Église le connaisse tel qu’il est vraiment et partage généreusement ce que cela signifie avec le monde3. Nous devons être les représentants de Dieu ! Autrement dit, nous devons connaître Dieu, et ne pas simplement posséder des vérités intellectuelles. Dieu aspire à ce que nous ayons une relation avec lui. C’est ce dont David a fait l’expérience, tel que consigné dans l’un de mes nouveaux versets préférés : « Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face ! Je cherche ta face, ô Éternel ! » (Ps 27.8) Dieu désire que nous le connaissions. Comment répondrons-nous à son appel ? David G. Benner, Surrender to Love, Downers Grove, Ill., IVP, 2015, p. 19. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 3 Voir particulièrement le premier chapitre intitulé « Le dessein de Dieu à l’égard de son Église », dans Conquérants pacifiques d’Ellen G. White, p. 11-17. 1 2
Lynette Allcock, diplômée de l’Université adventiste Southern, habite à Watford, au Royaume-Uni, où elle produit et anime des émissions pour la Radio adventiste de Londres.
AdventistWorld.org Octobre 2018
13
Sous les projecteurs
Fidèles à sa Parole Les Écritures ont toujours été un point central du peuple du reste de Dieu
À
travers les siècles, Dieu a toujours eu un reste fidèle à lui et à sa Parole, peu importe les circonstances. Par exemple, dans le monde antédiluvien dépravé, Noé et les siens mirent leur confiance en Dieu et obéirent à sa parole, en apparence illogique et impossible à accomplir (Gn 6.1-9.29 ; He 11.7). Lorsque le roi Achab et Jézabel, sa femme païenne, entraînèrent Israël dans une idolâtrie profonde, Élie, Élisée, et sept mille autres restèrent dans le camp de Dieu et ne fléchirent pas les genoux devant Baal (1 R 16-19). À la cour de Babylone, Daniel et ses trois compagnons demeurèrent loyaux envers Dieu, en dépit des pressions sociopolitiques les plus terribles (Dn 1.1-21 ; 3.1-30 ; 6.1-28). On trouve dans Hébreux 11 plusieurs autres exemples édifiants de loyauté. Christ lui-même « s’est humilié […], se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Ph 2.8 ; voir Mt 26.39,42,44). Nombre de ses premiers disciples et de ses disciples suivants choisirent de mourir plutôt que de trahir leur maître et ses enseignements. Au cours du Moyen-Âge, le haut clergé catholique enleva la Bible aux laïcs et adapta les enseignements bibliques à ses propres traditions extrabibliques. Mais de courageux pré-réformateurs tels que Jean Wiclef, Jean Hus, Jérôme de Prague, et les Vaudois tentèrent de restaurer l’unique primauté du Christ et l’autorité exclusive des Écritures. Ils contribuèrent à paver la voie à l’emphase protestante renouvelée sur l’autorité de la Bible en tant que Parole fiable de Dieu. LA RÉFORME PROTESTANTE
La Réforme du 16e siècle fut d’abord et avant tout une réforme herméneutique qui ébranla l’autoPhoto : Nguyen Nguyen
La Réforme au 16e siècle fut d’abord et avant tout une réforme herméneutique.
devrait être considérée comme un processus durable consistant à s’éloigner toujours de l’erreur et à se rapprocher de plus en plus des enseignements bibliques, comme l’exprime bien la devise suivante : « L’Église réformée, et constamment en réforme selon la Parole de Dieu »2. Chose regrettable, cependant, la notion d’une réforme en continu fut largement perdue sous la tendance post-Réforme qui consistait à lier la compréhension des Écritures à l’autorité des credo ecclésiastiques. Mais de nouveaux mouvements de restauration émergèrent, remettant l’accent sur l’autorité de la Bible et dévoilant certains de ses enseignements cruciaux. Nombre d’entre eux souscrivirent au principe sola Scriptura, mais aucun autre mouvement contemporain n’a pris le principe tota Scriptura aussi au sérieux que les adventistes. LA RÉFORME ADVENTISTE
rité de l’Église catholique romaine et donna une fois de plus à la Bible le droit de parler directement à chaque croyant. La Bible retrouva sa place centrale à travers les principes de sola Scriptura (l’exclusivité des Écritures) et tota Scriptura (la totalité des Écritures). Au-delà du salut par grâce par la foi (Ep 2.8-10), cependant, les réformateurs magistraux (dont Luther, Zwingly, et Calvin) n’allèrent pas assez loin vers la restauration d’autres doctrines bibliques majeures devenues obscures dans l’ère postapostolique. Mais ces réformateurs jetèrent quand même le fondement permettant de redécouvrir les principes herméneutiques clés qui, avec le temps, mèneraient à davantage de restaurations doctrinales profondes1. Beaucoup plus qu’un simple événement dans le temps, la Réforme
Habituellement, nous parlons de l’adventisme primitif comme d’un mouvement prophétique qui s’est finalement organisé en Église. À partir d’une perspective ecclésiologique, c’est vraiment le cas. Mais d’un point de vue herméneutique, nous pouvons considérer l’adventisme comme une réforme majeure du 19e siècle, réforme qui utilisa les principes herméneutiques protestants et les appliqua de façon plus consistante et plus étendue aux Écritures. Par conséquent, plusieurs enseignements bibliques importants furent découverts et intégrés dans une plateforme solide de vérité3. Ellen White commente : « De tous les grands mouvements religieux qui se sont succédé depuis les jours des apôtres, aucun n’a été moins entaché par les imperfections humaines et les pièges de Satan que celui de l’automne de 18444. » En 1894, elle a écrit : « La vérité pour ce temps-ci est vaste et à longue portée ; elle embrasse bien des
doctrines qui, isolées, perdent de leur valeur ; unies par des fils d’or, elles constituent un tout harmonieux dont le Christ est le centre. Les vérités bibliques que nous présentons sont aussi fermes et immuables que le trône de Dieu5. » Cette conviction, cependant, ne devrait jamais servir d’excuse pour cesser notre quête permanente de vérité biblique. « Quiconque adopte la position qu’il n’y a plus de vérité à être révélée, et que toutes nos présentations des Écritures sont sans erreur, est sans excuse6. » Ainsi, depuis le commencement de l’histoire humaine, le reste de Dieu a toujours été caractérisé par une fidélité inconditionnelle envers Dieu et par « toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4.4). Rien d’étonnant à ce que dans les derniers jours (Ap 12.17 ; 14.12), Dieu aura aussi « sur la terre un peuple qui s’attachera à sa Parole et qui en fera la pierre de touche de toute doctrine et le fondement de toute réforme »7. Comprenant que la quête de vérité est un processus sans fin, nous pouvons affirmer qu’un véritable membre du peuple de Dieu, c’est quelqu’un vivant conformément à la lumière déjà comprise de la Parole de Dieu, et qui cherche constamment de nouveaux jets de lumière. Alberto R. Timm, « Historical Background of Adventist Biblical Interpretation », dans George W. Reid, éd., Understanding Scripture: An Adventist Approach, Silver Spring, MD, Biblical Research Institute, 2005, p. 3, 4. 2 Edward A. Dowey, « Always to Be Reformed », dans John C. Purdy, éd., Always Being Reformed: The Future of Church Education, Philadelphie, PA, Geneva Press, 1985, p. 9, 10. Voir aussi Michael Bush, « Calvin and the Reformanda Sayings », dans Herman J. Selderhuis, éd., Calvinus sacrarum literarum interpres: Papers of the International Congress on Calvin Research, Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2008, p. 285-299. 3 Voir Alberto R. Timm, The Sanctuary and the Three Angels’ Messages: Integrating Factors in the Development of Seventh-day Adventist Doctrines, Berrien Springs, MI, Adventist Theological Society Publications, 1995. 4 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 434. 5 Idem., Messages choisis, vol. 2, p. 99. 6 Idem., Counsels to Writers and Editors, Nashville, Tenn., Southern Publ. Assn., 1946, p. 35 ; voir aussi p. 28-54. 7 Idem., La tragédie des siècles, p. 645. 1
Alberto R. Timm, originaire du Brésil, sert en tant que directeur adjoint du Ellen G. White Estate.
AdventistWorld.org Octobre 2018
15
Sous les projecteurs
Jonas et la mission du reste La mission et le peuple du reste de Dieu
16
Octobre 2018 AdventistWorld.org
L
’histoire de Jonas et du grand poisson qui l’engloutit puis le vomit sur une plage trois jours plus tard impressionne tant les adultes que les enfants. Cette histoire, qui illustre la puissance de Dieu et sa capacité de prendre soin de ses créatures, a aussi beaucoup à enseigner sur la mission divine en faveur de l’humanité perdue. Cet article se propose de suivre le récit du livre de Jonas à la recherche d’idées sur la mission divine et celle du peuple du reste. Jonas était un vrai prophète du peuple d’Israël – les descendants d’Abraham que Dieu choisit en tant que peuple particulier pour accomplir la mission divine pour toutes les nations (Gn 12.1-3). Étant missionnaires de Dieu, les Israélites devaient être un royaume de sacrificateurs et une nation sainte (Ex 19.6), et par conséquent, fonctionner en tant que roi spirituel, amenant les nations à observer le culte de Yahvé à Jérusalem, à le découvrir, et à y participer. L’emplacement géographique d’Israël, véritable plaque tournante de la circulation entre l’Afrique, l’Asie, et l’Europe, rendait cela possible. Occasionnellement, des missionnaires tels que Jonas sortaient d’Israël pour prêcher aux nations. Dans le livre de Jonas, le mot « reste » n’apparaît pas. Cependant, le concept du reste est implicite dans ce livre et dans tout l’Ancien Testament. Un reste, c’est un groupe que Dieu, dans sa grâce, choisit pour accomplir la mission divine sous sa direction1. Jonas était donc un missionnaire du reste envoyé par Dieu à Ninive. L’histoire de Jonas est un chapitre tiré du récit plus large de la mission du Dieu trin en faveur de l’humanité. Dieu le Père initia cette mission pour l’humanité perdue après la chute (Gn 3.15). Dieu le Fils incarna la mission divine en lui-même et accomplit l’expiation, rendant ainsi la rédemption possible (Rm 3.25). Dieu le Saint-Esprit activa et supervisa la mission (Ac 2.1-4). Dieu achèvera glorieusement sa mission en Photo : Christopher Michel
n
son propre temps (Ac 1.7). Le peuple du reste de Dieu de tous les siècles se compose d’agents humains de Dieu en vue de la mission. Jonas fut l’un d’entre eux. MOUVEMENTS DIVINS DANS LE LIVRE DE JONAS
Dans le premier acte de l’histoire, Dieu ordonna à Jonas de proclamer un jugement contre Ninive (Jn 1.2) – aujourd’hui Mossoul, en Irak. Mais son engagement envers Dieu, si fort fut-il, ne l’empêcha pas de refuser. Le voyage d’Israël à Ninive serait long et ardu. La pensée de confronter seul la ville païenne avait sans aucun doute de quoi glacer le sang ! Ninive était l’une des capitales de l’Assyrie, l’ennemie jurée d’Israël. Or, Jonas savait que Dieu était miséricordieux, compatissant, disposé à pardonner. Mais le prophète n’était pas de cet avis. Pour lui, les païens de cette ville ne méritaient absolument pas le pardon divin (4.1-3) ! Dans le second acte, Jonas trouva un navire et s’embarqua pour Tarsis. Pour stopper sa fuite et le ramener à l’ordre, Dieu fit se lever une tempête, puis sauva son prophète récalcitrant par un grand poisson (1.4-3.10). La prière de Jonas dans le ventre du poisson est un chef-d’œuvre spirituel. Dans le troisième acte, Dieu appela Jonas de nouveau. Cette fois, le prophète obtempéra (3.1-3). D’une façon ou d’une autre, il accomplit ce long trajet de quelque part sur la Méditerranée jusqu’à Ninive. Arrivé sur les lieux, il proclama le jugement imminent de Dieu avec puissance. Les Ninivites se repentirent, implorèrent Dieu, lequel suspendit la destruction (3.4-10). Le quatrième acte aurait dû nous parler d’un Jonas louant Dieu. Mais le prophète récalcitrant fut tellement irrité en constatant que Dieu avait usé de grâce et de compassion envers Ninive qu’il demanda carrément au Créateur de lui ôter la vie (4.1-3) : « J’avais raison, Seigneur ! Je savais avant même de partir de chez moi que tu pardonnerais à Ninive parce que tu es toute grâce. C’est pour ça que je me suis enfui à Tarsis. » Dans la scène suivante, on retrouve un Jonas assis à un point d’observation à l’extérieur de Ninive, dans l’attente de ce qui arriverait à la ville (4.5-11). Il est possible qu’il attendait parce qu’il comprenait qu’une simple repentance ne produirait pas de changement durable au sein d’une culture aussi dépravée. Peut-être croyait-il que la ville méritait quand même d’être détruite… Tandis qu’il attendait et observait, son Dieu miséricordieux fit pousser un ricin qui lui procura de l’ombre sous le soleil brûlant. Mais ensuite, il fit venir un ver qui piqua le ricin et le fit mourir. De nouveau, Jonas s’irrita et demanda la mort. Dans cette scène finale, Dieu confronta Jonas. « Tu as pitié du ricin qui ne t’a coûté aucune peine et que tu n’as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille
hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre2 ! » (Jon 4.10,11) Dieu était le Créateur de Jonas, le Créateur de l’arbre qui avait procuré de l’ombre au prophète, le Créateur des ignorants, des gens dans l’erreur, et des animaux de Ninive. La colère de Dieu contre Ninive, que Jonas partageait, était justifiée. Mais il entrait dans le caractère de Dieu d’être gracieux et compatissant, selon son bon plaisir. Ni Jonas ni la nation d’Israël n’avaient un droit exclusif sur la grâce de Dieu. Manifester la grâce divine n’aurait en rien diminué le peuple choisi. LEÇONS TIRÉES DU RESTE
Le reste missionnaire de Dieu, imprégné de la connaissance de Dieu et poussé à accomplir la mission divine, doit reconnaître que la mission divine relève de la grâce divine. Jonas et les Israélites les plus pieux de son époque ne méritaient pas plus la faveur divine et le salut que les Ninivites. Si tous recevaient exactement ce qu’ils méritaient, tous seraient consumés par la colère divine envers le péché. Si le reste de Dieu accorde une attention particulière à la croyance, au comportement, et au mode de vie, en revanche, il ne devrait jamais oublier la déclaration suivante : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Ep 2.8) Le reste peut parfois faire preuve d’exclusivisme et d’égocentrisme. Jonas démontra qu’il se focalisait sur l’exclusivisme d’Israël, son peuple. Bien qu’ayant un message pour toutes les nations, les Israélites estimaient qu’ils devaient être les bénéficiaires exclusifs de la compassion et de la miséricorde divines. Jésus, lui, aborda ce même exclusivisme en disant aux pharisiens de ne pas se vanter d’avoir « Abraham pour père » (Mt 3.9). Mais la mission de Dieu appartient à Dieu ! Et ça, le reste ne doit jamais l’oublier. Cette mission était beaucoup plus grande que Jonas, et est toujours plus grande que l’Église. Jonas ne se soumit pas pleinement à la mission divine, même après avoir prêché avec succès le jugement de Dieu sur Ninive. Le livre de Jonas se termine sur une incertitude quant à la relation de Jonas avec son Dieu et à la mission qu’il lui avait confiée. Dans l’intérêt du prophète récalcitrant et dans l’intérêt de sa mission, nous pouvons espérer que son cœur fut changé et que finalement, il dise à Dieu : Oui, Seigneur. Tu as le droit d’être miséricordieux et compatissant envers qui tu veux. Je suis ton humble serviteur. Envoie-moi partout où tu le désires et utilise-moi comme bon te semble ! Tarsee Li, « The Remnant in the Old Testament », dans Toward a Theology of the Remnant, éd. Ángel Manuel Rodríguez, Silver Spring, MD, Biblical Research Institute, 2009, p. 25-32. 2 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1
Gordon R. Doss, titulaire d’un doctorat, est professeur de mission mondiale au Séminaire adventiste de théologie à l’Université Andrews. Il habite à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). AdventistWorld.org Octobre 2018
17
Sous les projecteurs
Vivre avec un reste imparfait C
’était l’une de ces photos impressionnantes où le photographe avait croqué une scène à la milliseconde près. À l’ouïe de mon commentaire, il s’est mis à rire. « Cette photo a été prise par temps gris et désagréable. Je l’ai simplement retouchée avec Photoshop jusqu’à ce que j’obtienne une couleur équilibrée. Ne me dites pas que vous êtes naïve au point de croire que n’importe quelle image que vous voyez est l’originale ! La réalité est sans importance. Il s’agit avant tout de présenter l’image parfaite. » Dans un monde obsédé par la présentation d’une vie « parfaite » par le biais d’images « parfaites », un défi surgit alors que nous sommes confrontés à une réalité moins que parfaite chez nous, au travail, à l’école, et dans l’Église. Demandez à n’importe quel membre, jeune ou vieux, ce qu’il pense de l’Église. Tôt ou tard, les critiques jaillissent. « Il est temps de procéder à une mise à jour. Il est temps pour l’Église de vivre avec son temps – le 21e siècle. Nos structures sont tellement dépassées ! Pourquoi l’Église ne peut-elle être plus… ». La liste est longue. Si seulement tous voyaient le monde de notre perspective, alors nous aurions l’Église parfaite, non ?
18
Octobre 2018 AdventistWorld.org
LES CINQ P
L’Église est un foyer pour les pécheurs, lesquels sont, par définition, des individus brisés vivant dans un monde imparfait. Ils ne sont donc pas les individus les plus faciles à vivre. Tôt ou tard, des tensions surgiront. Mais ceci n’a rien de nouveau ! Jésus a fait l’expérience du même problème avec ses disciples. Malgré trois années en compagnie de Jésus, les disciples se chamaillaient toujours pour savoir qui était le plus grand, et qui devrait occuper le poste le plus prestigieux du royaume. Eh bien, 2 000 ans plus tard, il existe toujours des tensions et des difficultés – ça vous étonne ??? – au sein du peuple du reste de Dieu. Les cinq P suivants peuvent constituer la clé permettant de faire davantage que de survivre : préférence, perspective, préjugé, pratique, et principe. PRÉFÉRENCE
Certaines choses ne sont qu’une question de préférence. Personne n’a raison, personne n’a tort – il ne s’agit que d’une préférence. Par exemple, nous devrions manger cinq portions de fruits et de légumes par jour. J’aime certains fruits et légumes plus que d’autres : c’est ma préférence. La même chose s’applique dans l’église. Je peux préférer un tapis rouge, et mon frère, un bleu. Aucun de nous
n’a raison ou tort, ou n’est meilleur que l’autre. C’est une question de préférence, voilà tout ! Et cependant, des églises ont été divisées sur la simple question de la couleur du tapis ou d’autres ameublements… Ainsi, avant de lancer une nouvelle croisade, il vaut toujours la peine de demander : est-ce une vérité biblique ou une préférence ? Si nous sommes honnêtes, après quelques semaines, nous ne remarquons même plus le tapis bleu que nous détestions tant… PERSPECTIVE OU PRÉJUGÉ ?
La cathédrale St-Michel de Coventry, en Angleterre, a été bombardée lors de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, une chapelle de l’unité a été construite en forme de tente de croisé. Les « plis » de la tente forment des niches le long des murs. On peut voir toutes les niches seulement en se tenant au centre de la chapelle et en tournant lentement sur soi. D’une autre position, il y a toujours quelque chose qui obstrue la vue. Nous avons tous des « angles morts », ou préjugés ; des opinions ou des sentiments qui ne se fondent pas sur des faits, sur la logique, ou sur l’expérience. Des choses qui obstruent notre vision, de sorte qu’il nous est difficile de voir et de comprendre les choses du point de vue de l’autre. Le Photo : Ivan Vranic
Il n’existe pas de raccourci pour le ciel, pas de multiples points de départ, et cependant, nos parcours peuvent être très différents.
fait de laisser tomber nos préjugés et nos perspectives nous ouvre d’innombrables possibilités. C’est ce que Jésus démontra au puits de Jacob, où il s’entretint avec une femme peu recommandable. Il fit tomber ses préjugés et changea la perspective qu’elle avait d’elle-même, si bien que tout un village découvrit le Sauveur, et que les semences furent jetées pour que les disciples développent une meilleure compréhension de la mission. PRATIQUE
Au cours de leur croissance, les enfants en arrivent à un point où ils demandent « Pourquoi ? » Pourquoi est-ce que je dois me brosser les dents ? Pourquoi est-ce que je dois aller à l’école ? Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Ces nombreux « pourquoi » sont une composante normale et naturelle de la croissance. Chaque nouvelle génération pose les mêmes questions à l’Église et défie l’ancienne génération. Ceci peut, bien entendu, occasionner des conflits. Nous devrions encourager l’examen de notre façon de faire les choses, ne pas nous entêter, ne pas nous cramponner à une préférence. Ainsi, en cherchant à voir comment se remettre en question, on peut demander : Est-ce une pratique, une façon de faire les choses, une simple préférence personnelle, ce
qu’on a toujours traditionnellement fait, ou un principe ? PRINCIPE
Certaines choses sont non négociables : le salut par la foi, le sabbat, le sanctuaire, le retour de Jésus, la sainte loi de Dieu. Ces vérités éternelles constituent le cœur même de notre identité et identifient le reste. Cependant, il nous arrive d’envelopper notre expression de ces principes de nos propres préférences et pratiques, ce qui n’aide pas les autres à comprendre de tels principes. Jésus a dit à ses disciples : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn 14.6) Jésus est toujours le chemin, la vérité, et la vie. Il n’existe pas de raccourci pour le ciel, pas de multiples points de départ, et cependant, nos parcours peuvent être très différents. Tandis que nous nous éloignons de l’aéroport, pour mes yeux occidentaux, c’est le chaos. Mais pour mon conducteur, c’est normal. Voitures, ânes, vélos, chameaux, camions, et piétons se partagent tous la route. Tous vont dans la même direction, mais nos expériences sont très différentes. Assis dans une voiture climatisée, nous sommes protégés de la chaleur et de la poussière. Le confort relatif d’un dos d’âne ou de chameau est préférable à
la marche. Les cyclistes arrivent à se faufiler rapidement à travers la circulation, et les piétons, eux, se fraient un chemin comme ils peuvent. Nous sommes tous dans le même périple. L’endroit où nous vivons, nos expériences de vie et nos possibilités donnent à notre façon de voir le monde sa touche de couleur. Certains voyagent dans des voitures climatisées, tandis que d’autres marchent en portant de lourdes charges dans la chaleur et la poussière. Le long du chemin, nous devons nous demander quelles sont la préférence, la perspective, le préjugé, la pratique, et le principe. Si nous n’aboutissons à aucun des quatre premiers, alors peut-être devons-nous accepter que notre vue est imparfaite. Ce qui compte vraiment, c’est Jésus ! Avec Jésus au centre de notre vie et de notre Église, nous pouvons voir davantage et faire preuve d’une plus grande acceptation mutuelle. Nous sommes tous, comme l’a dit le sage, imparfaits : « Quand l’Éternel approuve les voies d’un homme, il dispose même ses ennemis à faire la paix avec lui. » (Pr 16.7, S21)
Audrey Andersson, originaire d’Irlande, est secrétaire exécutive de la Division transeuropéenne. Elle habite à St. Albans, au Royaume-Uni.
AdventistWorld.org Octobre 2018
19
Perspective mondiale
La vérité pour aujourd’hui Relique du passé ?
À
Buffalo, une ville située sur le côté nord-est du lac Érié, dans l’État de New York, une tempête se préparait. Cette ville n’avait jamais subi de vents aussi forts, aussi violents que ceux du début d’octobre 18441. Mais en dépit du mauvais temps, les foules vinrent entendre Charles Fitch expliquer pourquoi Jésus revenait très bientôt. À l’aide d’un tableau prophétique qu’il avait conçu quelques années plus tôt, Charles Fitch guida ses auditeurs à travers les prophéties de Daniel et de l’Apocalypse, leur montrant, une bête à la fois, comment la prophétie s’était accomplie avec précision. Prédicateur instruit, Charles Fitch avait travaillé aux côtés du célèbre évangéliste Charles G. Finney. Il avait aussi été pasteur de plusieurs églises en Nouvelle-Angleterre, dont la riche Marlboro Street Congregational Church, à Boston. Connu en tant qu’abolitionniste, Charles Fitch écrivit une brochure en 1837 intitulée Slaveholding Weighed in the Balance of Truth, and Its Comparative Guilt Illustrated. Tentant de décrire les horreurs de l’esclavage, il confessa : « Le mal est d’une magnitude telle que je ne puis le décrire ; il est d’une culpabilité telle qu’on ne peut la dépeindre, si ce n’est par une plume trempée dans la nuit d’un gouffre sans fond2. » UN INTÉRÊT INOUÏ
Tandis que Charles Fitch se trouvait à Boston, quelqu’un lui remit un exemplaire des conférences de William Miller intitulées Evidence From Scripture and History of the Second Coming of Christ3. Charles les étudia attentivement, puis écrivit à William Miller : « J’ai éprouvé un intérêt inouï, intérêt qu’aucun autre livre, excepté la Bible, n’a suscité en moi »4. À son église, Charles prêcha le retour de Jésus, suscitant un vif intérêt parmi ses paroissiens. Trois jours plus tard, il présenta ce sujet à des collègues de l’Association pastorale à Boston. S’attendant à une chaleureuse réception, il apporta 12 exemplaires d’Evidence de Miller pour les distribuer. Malheureusement, « la réaction de ses associés fut si négative et accompagnée d’une telle risée et d’un tel mépris que pendant un certain temps, [Charles Fitch] perdit confiance [en le message adventiste] et retomba dans ses anciennes positions »5. VISIONS DE LA SANCTIFICATION
Bien que Charles cédât à la pression des pairs, il continua d’étudier sa Bible avec diligence. En 1839, alors qu’il était pasteur de l’église Free Presbyterian Church à Newark, au New Jersey, il écrivit Views of Sanctification6 – fournissant sa déclaration de foi et, par les Écritures, insistant sur la sanctification par la grâce divine. Le livre de Charles amena certains à étiqueter ce dernier de « perfectionniste ». Un comité fut désigné pour « conseiller » Charles Fitch par rapport à ses opinions. Ce comité se conclut par une motion de censure, dans laquelle on qualifiait ses opinions de « dangereuse erreur » et exigeait qu’il cesse de prêcher sur ce sujet. Réfutant ces accusations, Charles écrivit : « Comment pourrais-je dire aux enfants de Dieu que pendant leur vie tout
Images : Centre de recherche adventiste
entière, ils n’ont aucun sauveur qui les sauve du péché ? Que bien qu’ils vivent aussi longtemps que possible, travaillent d’arrache-pied pour trouver le sentier de la vie, prient avec toute la ferveur possible, se confient autant qu’ils le peuvent en leur sauveur quant à l’accomplissement des promesses, ils sont désespérément condamnés à pécher plus ou moins contre le Rédempteur qu’ils aiment, même à l’heure de leur mort ? Comment pourrais-je leur dire que tous leurs cris et leurs luttes en vue de recevoir de l’aide sont vains, et qu’ils doivent, dans une certaine mesure, se rebeller contre le cœur de l’amour infini, jusqu’à ce que le monstre lugubre de la mort apparaisse pour les délivrer7 ? » Charles ne broncha pas. Il n’avait plus peur du ridicule ou de la censure. Croyant qu’il était appelé à prêcher l’« heureuse doctrine de la sanctification par la foi en Christ »8, il se retira bientôt du presbytère de Newark. L’ESPÉRANCE ADVENTISTE ET LA SANCTIFICATION
En 1841, Josiah Litch, physicien et prédicateur millérite, conseilla vivement à Charles Fitch de reconsidérer la vérité adventiste : « Charles, ce dont tu as besoin, c’est d’unir la doctrine du retour de Jésus à celle de la sainteté9. » Après une étude plus approfondie et des prières plus ferventes, Charles embrassa entièrement le message du retour du Christ. Connu pour sa compassion envers les autres, pour sa ferveur à l’égard de leur salut, et pour la profondeur de son étude des Écritures, il devint l’un des prédicateurs millérites les plus respectés et aimés. En 1843, Charles comprit à partir de son étude d’Apocalypse 14 et 18 que la Babylone « tombée » incluait non seulement l’Église catholique romaine, mais aussi les Églises protestantes apostates. Il prêcha un puissant sermon intitulé « Sortez du milieu d’elle, mon peuple »10 et le publia peu après. Des milliers y répondirent : ils laissèrent l’Église de leur enfance et
se joignirent au peuple qui, basant sa foi sur la Bible, attendait le retour imminent du Christ. BAPTÊME AU LAC ÉRIÉ
Alors que Charles Fitch prêchait pendant ce jour venteux à Buffalo, dans l’État de New York, ses auditeurs furent convaincus qu’il enseignait la vérité biblique. De nouveaux croyants demandèrent le baptême et furent baptisés dans le lac Érié. Après la cérémonie de baptême, le vent soufflait toujours. Charles quitta les lieux, trempé de la tête aux pieds. Il n’avait pas parcouru un long chemin qu’il rencontra un autre groupe désirant le baptême. Il retourna donc au lac et les baptisa. Alors qu’il se rendait de nouveau chez lui, un troisième groupe vint à sa rencontre et lui demanda le baptême. Même s’il grelottait à cause du vent et de ses vêtements mouillés, il retourna au lac et les baptisa11. Le lendemain, Charles se sentit malade. Ne tenant pas compte de son état, il parcourut plusieurs kilomètres pour se présenter à un rendez-vous. Malheureusement, il contracta une pneumonie et mourut le 14 octobre 1844, à l’âge de 39 ans12. Bien que n’ayant pas vécu suffisamment longtemps pour faire partie du « petit troupeau » dont les membres devinrent plus tard adventistes du septième jour, Charles Fitch fit preuve des mêmes qualités de caractère et de courage spirituel que les pionniers adventistes et prêcha une bonne partie de leur message. Quant à eux, ils continuèrent de sonder les Écritures, de partager la lumière avec les autres, et établirent finalement l’Église adventiste du septième jour. En fait, Charles Fitch fait partie des rares noms d’individus qu’Ellen White mentionne avoir vus au ciel13. FABLE OU FAIT ?
Aujourd’hui, croyons-nous toujours au message biblique qui amena des âmes honnêtes à sortir « de Babylone » et à devenir une partie du reste – de « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont
le témoignage de Jésus » (Ap 12.17) ? Croyons-nous toujours à « la parole prophétique » (2 P 1.19) ? Les prophéties de Daniel et de l’Apocalypse sont-elles toujours pertinentes, ou ne sont-elles que des reliques du passé ? Embrassons-nous le message du ministère du Christ dans le sanctuaire céleste ? Croyons-nous toujours que Dieu est non seulement assez miséricordieux pour nous justifier, mais aussi assez puissant pour nous sanctifier ? Attendons-nous toujours avec impatience et hâtons-nous « l’avènement du jour » (2 P 3.12) du retour du Christ ? La vérité divine, telle que révélée dans la Bible, est-elle toujours plus importante que les opinions des autres ? Ma prière, c’est que nous reconnaissions tous que nous n’avons pas suivi « des fables habilement conçues » lorsque, dit Pierre, « nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 P 1.16), mais que nous retenions « fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle » (He 10.23). Maranatha ! Jésus revient bientôt ! « The ‘October Surprise’ of 1844 », www.buffalohistorygazette. net/2010/09/the-lake-erie-seiche-disaster-of-1844.html. 2 Charles Fitch, Slaveholding Weighed in the Balance of Truth, and Its Comparative Guilt Illustrated, Boston, Isaac Knapp, 1837, p. 3, https:// ia802502.us.archive.org/28/items/ASPC0001888700/ASPC0001888700. pdf. 3 Disponible sur le site suivant : https://m.egwwritings.org/en/ book/1321.13#13. 4 Lettre de Charles Fitch à William Miller, 5 mars 1838, www.earlysda. com/miller/william-miller-biography-5.html. 5 LeRoy Edwin Froom, The Prophetic Faith of Our Fathers, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1954, 1982, vol. 4, p. 534, m.egwwritings. org/en/book/1583.3109. 6 Disponible sur le site suivant : m.egwwritings.org/en/book/1259.7#7. 7 Charles Fitch, « Letter to the Presbytery of Newark », 1840, p. 19, m.egwwritings.org/en/book/1014.95#95. 8 Charles Fitch, « Reasons for Withdrawing From the Newark Presbytery », 1845, p. 1, https://play.google.com/store/books/details/ Reasons_for_withdrawing_from_the_Newark_Presbytery?id=HocxBHexWocC&hl=en. 9 Dans Froom, p. 536. 10 Charles Fitch, « Come Out of Her My People », Rochester, N.Y., J. V. Himes, 1843, m.egwwritings.org/en/book/2006.2#0. 11 Dans Froom, p. 545. 12 Ibid. 13 Ellen G. White, Premiers écrits, p. 17. 1
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Vous pouvez le suivre sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
AdventistWorld.org Octobre 2018
21
Ce que nous croyons
L’Église
Jésus a ses raisons P
resque tout ce que l’Église de Dieu défend semble compromis depuis le commencement. Et cependant, sachant tout ce qui doit se produire, Jésus établit son Église. LES DÉBUTS DE L’ÉGLISE
À Césarée de Philippe, au cours de l’été 30 apr. J.-C., Jésus fit cette promesse : « Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Mt 16.18). Il fit cette déclaration à 12 hommes qu’il avait appelés du milieu d’un groupe de « ceux qu’il avait lui-même choisis ». De ce groupe, il en désigna 12 « pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons » (Mc 3.14,15). C’est ainsi qu’il jeta « les premiers fondements de l’organisation de l’Église qui devait, après son départ, représenter le Christ sur la terre »1. Et c’est la confession de l’un des hommes qu’il avait voulus, appelés, et désignés qui suscita sa réponse impressionnante selon laquelle l’Église est invincible. À la question du sondage public de Jésus, les disciples sortirent une bonne liste : les gens pensaient qu’il
22
Octobre 2018 AdventistWorld.org
pouvait être Jean-Baptiste, ou Élie, ou Jérémie, tous prophètes. Ils firent fi de la mauvaise liste [mangeur, buveur, ami des publicains et des gens de mauvaise vie (Mt 11.19 ; Lc 15.1)]. Jésus leur demanda alors ce qu’euxmêmes pensaient. Et Pierre déclara : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Mt 16.16) Sa confession « constitue le fondement de la foi [de chaque] croyant »2. L’ÉGLISE MAL COMPRISE
Au grand désarroi de tous, le discernement spirituel de Pierre ne dura que fort peu longtemps. Bientôt, il contredit Jésus lorsque ce dernier parla de ses souffrances à venir (Mt 16.21). Se sentant poussé à aider son maître, il le prit discrètement à part et lui reprocha ses paroles qu’il jugeait dépourvues de bon sens : « À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » (v. 22) Pierre se fit l’émissaire de Satan de façon tellement directe que Jésus lui répondit en réprimandant Satan lui-même : « Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » (v. 23)
Il sait comment bâtir son Église
Une telle réprimande envers Jésus – en dépit de la confession précédente de Pierre – reflète les mêmes limites pathétiques paraissant dans la réponse des disciples à la première question de Jésus sur les opinions publiques à son sujet. Le fait d’étiqueter quelqu’un de prophète les affirmait spirituellement. Et Pierre voulait le summum pour Jésus en tant que champion politique. Néanmoins, les réponses de Pierre et de ses amis furent toutes deux des échecs lamentables de compréhension spirituelle, même si elles sortaient de la bouche de ceux que Jésus avait voulus, appelés, et choisis pour diriger son Église sur la terre. L’ABOUTISSEMENT DE L’ÉGLISE
Ici, le terme « aboutissement » est synonyme de « but », de « dessein ». L’Église de Dieu peut être composée d’êtres humains, mais son objectif et sa destinée ne sont pas humainement limitées. Étonnamment, cependant, lorsque Dieu brise les portes de l’enfer pour délivrer ses enfants de Satan, il utilise de nombreuses faiblesses humaines qui semblent carrément gêner ses desseins. Heureusement, Photo : Mike Kenneally
depuis les jours de Pierre jusqu’à aujourd’hui, Jésus lui-même a clarifié, dans l’intérêt de tous, ce qu’il va faire ou ne pas faire en bâtissant son Église. La séparation. Jésus bâtit le caractère distinctif de son Église, mais sans suffisance ou discrimination liée à l’exploitation. Le terme grec pour « Église » exige la « séparation » : la foule complètement folle dans un théâtre d’Éphèse criant pendant deux heures, « la plupart ne [sachant] pas pourquoi ils s’étaient réunis » (Ac 19.32), est, en effet, identifiée par ekklesia – le même mot qui étiquette le corps du Christ, récipient de tous ses dons spirituels (1 Co 12.28). Que ce soit de leur maison, des rues de la ville, ou de l’unité de pensée et d’action avec le reste de la société, ces deux groupes sont sortis. À l’encontre d’autres métaphores telles que celle du sel qui doit se mélanger, l’Église de Dieu entend constamment la métaphore de la voix forte de l’ange qui insiste : « Sortez » (Ap 18.1-4) ! Passez des ténèbres à l’admirable lumière de la vérité salvatrice (1 P 2.9 ; Jn 8.32 ; 14.6) ! À l’encontre de l’ambition d’une mère pour ses fils (Mt
20.20,21), à l’encontre de la focalisation temporelle de leurs amis, il y a la focalisation sur la sainteté, sur la piété, but fixé par celui qui est « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs » (He 7.26) ; parce que contrairement à notre logique, il ne peut y avoir continuité entre son illumination morale et les ténèbres qui facilitent le mal ; aucune familiarité fraternelle entre les justes et les injustes (2 Co 6.14,15). Au lieu de cela, l’Église du Christ est totalement distincte du monde qui l’entoure, « choisie », « royale », « sainte », « acquise » (1 P 2.9 ; voir Ex 19.6). Le salut. Jésus bâtit pour le salut, non pour la popularité politique : son royaume n’est pas de ce monde (Jn 18.36). La grâce qui offre le salut à tous (Tt 2.11) cédera bientôt le pas à une gloire phénoménale (Ap 1.7). Entre-temps, l’Église est l’agence de Dieu, diffusant la bonne nouvelle de son royaume actuel et de celui à venir (Mt 28.18-20). À l’encontre de la triste réaction de ses hommes qu’il avait voulus, appelés, et choisis – ils l’avaient lâchement abandonné à Gethsémané – il y a le miracle des millions d’individus venant des quatre coins du globe pour se mettre ensemble « à table dans le royaume de Dieu » (Lc 13.29). À l’encontre de la honteuse dispersion de la veille de la crucifixion, Jésus voit à travers les siècles le rassemblement croissant de la famille (Ep 1.5), de gens qui, désormais, lui appartiendront et appartiendront les uns aux autres à tout jamais. L’éternité. Jésus bâtit pour l’éternité : son royaume « ne passera point sous la domination d’un autre peuple ; il […] subsistera éternellement. » (Dn 2.44) Sa construction a commencé avec l’appel des 12 apôtres (Lc 6.13). Ce royaume avance sous la direction de l’Esprit (Rm 8.14). Son progrès confond toute stratégie conçue par les anciens rassemblés aux portes de l’enfer, tenant conseil partout où leur dirigeant, le diable, étend ses revendications territoriales. Un Être plus fort
Jésus lui-même a clarifié, dans l’intérêt de tous, ce qu’il va faire ou ne pas faire en bâtissant son Église. que lui transgresse constamment ses revendications et son conseil tandis qu’il « survient et le dompte », affranchissant constamment les captifs du péché (Lc 11.22 ; Jn 8.36). La fiabilité. Le témoignage de Jésus aux 12 est qu’il bâtit son Église sur le roc inébranlable de son Moi immuable. À l’encontre de l’abandon et du déni par l’un des siens, il a établi son Église sur sa propre intégrité. Comme en témoigne Paul, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus (Rm 35-39). Rien ne l’intimide. Notre Seigneur qui ne change jamais sera toujours à nos côtés pour prendre soin de nous (Ml 3.6). Ainsi, rien ne prévaudra contre l’Église de Christ, parce qu’en dépit des êtres humains faibles et défaillants qui la composent, elle est bien plus qu’une institution humaine. Sa crédibilité, sa durabilité et son universalité sont divines. Elles appartiennent à Christ. Nous pouvons, dès lors, avoir l’assurance qu’elle subsistera éternellement. 1 2
Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 279. Ibid., p. 407.
Lael Caesar, rédacteur adjoint de Adventist World, se sent en sûreté dans le fait que l’Église de Dieu est d’origine divine.
Découvrez-en davantage sur Ce que nous croyons sur le site www.adventist.org/en/beliefs/. AdventistWorld.org Octobre 2018
23
À la découverte de l’Esprit de prophétie
Le témoignage de Jésus et sa signification pour aujourd’hui
A
pocalypse 12.1-6,13-17 fournit une brève esquisse de l’histoire de l’Église, depuis le temps de Jésus (v. 5) jusqu’au temps de la fin (v. 17), alors que Satan, le dragon (v. 9), fait « la guerre aux restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » (v. 17). Qui sont donc les « restes de sa postérité » ? Les membres fidèles de l’Église de Dieu au temps de la fin. Tout au long de la période des 1 260 années, le dragon s’est démené pour détruire la femme (la véritable Église de Dieu) (v. 6). Maintenant, il dirige sa colère contre le reste de ses fidèles croyants, identifié par deux caractéristiques principales : ils « gardent les commandements de Dieu » et « ont le témoignage de Jésus ». Quels que soient les commandements auxquels nous pouvons penser à inclure dans la première marque distinctive, nous devons certainement
24
Octobre 2018 AdventistWorld.org
inclure les dix commandements. Ainsi, la loyauté envers les commandements de Dieu – y compris le quatrième, le commandement du sabbat – constitue le premier signe identificateur de l’Église du reste. Dans Apocalypse 12.17, Dieu dit essentiellement : « À la fin des temps, j’aurai une Église visible – l’Église du reste – que l’on reconnaîtra par le fait qu’elle garde les commandements que je lui ai donnés au commencement, dont le commandement du sabbat. » La seconde marque distinctive est expliquée dans une vision où Jean tombe aux pieds de l’ange pour l’adorer. L’ange s’écrie : « Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. – Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie. » (Ap 19.10) L’ESPRIT DE PROPHÉTIE
Qu’est-ce que l’Esprit de prophétie ?
Cette expression ne se rencontre qu’une fois dans la Bible, seulement dans ce texte. Le parallèle le plus proche se trouve dans 1 Corinthiens 12.8-10. Là, Paul se réfère au Saint-Esprit qui accorde, entre autres dons, le don de prophétie. L’individu qui reçoit ce don est appelé prophète (1 Co 12.28 ; Ep 4.11). Dans l’Apocalypse, tout comme dans 1 Corinthiens 12.28, ceux qui ont le don de prophétie sont appelés prophètes. Ainsi, ceux qui ont l’Esprit de prophétie dans Apocalypse 19.10 sont aussi appelés prophètes dans Apocalypse 22.8,9. Dans ces deux passages, la situation est la même. Jean tombe aux pieds de l’ange pour l’adorer. Les paroles de l’ange sont presque identiques, et cependant, la différence est significative. Dans Apocalypse 19.10, les croyants sont identifiés par l’expression « ceux qui ont le témoignage de Jésus ». Dans Apocalypse 22.9, les croyants sont simplement Photo : Anja Osenberg
Ap 19.10
Ap 22.8,9
Et je tombai à ses pieds pour l’adorer ; mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. – Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.
Et quand j’eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer. Mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.
appelés « prophètes ». En appliquant le principe protestant selon lequel les Écritures s’interprètent par ellesmêmes, on arrive à la conclusion que « l’Esprit de prophétie » dans Apocalypse 19.10 n’est pas la possession des membres d’église en général, mais seulement de ceux qui ont été appelés par Dieu à être prophètes. Certains écrits d’autres érudits montrent qu’une telle interprétation n’est pas purement adventiste. L’érudit luthérien Hermann Strathmann, par exemple, dit au sujet d’Apocalypse 19.10 : « Selon le parallèle 22.9, les frères auxquels on se réfère ne sont pas les croyants en général, mais les prophètes. Ici, ils sont aussi caractérisés comme tel. C’est là le point du verset 19.10c. S’ils ont le marturia lesou [le témoignage de Jésus], ils ont l’Esprit de prophétie, c’est-à-dire qu’ils sont prophètes, comme l’ange, qui se tient simplement au service du marturia lesou1. » LE TÉMOIGNAGE DE L’ANCIEN TESTAMENT
Aux jours de Jean, les lecteurs juifs savaient ce qu’on entendait par l’expression « esprit de prophétie ». Elle leur était familière parce que tirée des targums (traductions du texte hébreu de l’Ancien Testament en araméen), où elle apparaissait fréquemment. Par exemple, là où le texte hébreu dit dans Genèse 41.38 : « Et Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l’esprit de Dieu ? », on lit dans le Targum araméen : « Et
Pharaon dit à ses serviteurs : Trouverions-nous un homme comme celui-ci, en qui se trouve l’Esprit de prophétie du Seigneur ? » Les Juifs comprenaient l’expression « esprit de prophétie » en tant que référence au Saint-Esprit, lequel accorde le don prophétique. F. F. Bruce, un érudit du Nouveau Testament, en vient à la même conclusion : « L’expression “Esprit de prophétie” est courante dans le judaïsme postbiblique : elle est utilisée, par exemple, dans une circonlocution targumique pour l’Esprit de Yahvé, lequel vient sur ce prophète-ci ou ce prophète-là. Ainsi, le Targum Jonathan rend les mots d’ouverture d’Ésaïe 61.1 en ces termes : “L’Esprit de prophétie de devant le Seigneur Dieu est sur moi”. […] Dans Apocalypse 19.10, cependant, c’est par les prophètes chrétiens que l’Esprit de prophétie témoigne. Ce que les prophètes de l’ère préchrétienne ont prédit est proclamé en tant que fait accompli par les prophètes de la nouvelle ère, parmi lesquels Jean occupe un poste de dirigeant2. » Ainsi, nous pouvons dire que l’Église du reste visible, qui selon la prophétie existe après la période des 1 260 jours (après 1798), possède deux caractéristiques identificatrices spécifiques :1) elle garde les commandements de Dieu, dont le commandement du sabbat tel que Dieu l’a donné ; et 2) elle a le témoignage de Jésus – l’Esprit de prophétie ou le don prophétique en son sein.
L’ÉGLISE ADVENTISTE DU SEPTIÈME JOUR
Depuis ses tous débuts en 1863, le mouvement adventiste a toujours réclamé ces signes identificateurs pour lui-même. Nous, adventistes, proclamons les dix commandements, dont le sabbat, et croyons qu’en tant qu’Église, nous avons le témoignage de Jésus, que Dieu a manifesté luimême dans la vie et l’œuvre d’Ellen G. White. Ainsi, l’Église adventiste n’est pas qu’une Église parmi tant d’autres, mais une Église annoncée prophétiquement. Nous, adventistes du septième jour, sommes membres de l’Église du reste de Dieu. Mais cette identification avec l’Église du reste ne nous confère pas un statut exclusif avec Dieu. Le salut n’est pas garanti par le fait d’appartenir à une Église, quelle qu’elle soit ; les êtres humains sont sauvés en tant qu’individus et non en tant qu’Église. Néanmoins, c’est un privilège d’appartenir à l’Église que Dieu a appelée à l’existence dans le but de proclamer le message des trois anges à un monde agonisant. Hermann Strathmann, « Martyrs », Theological Dictionary of the New Testament, trans. G. W. Bromiley, 10 vols., Grand Rapids, MI, Eerdmans, 1964-1974, vol. 4, p. 501. 2 F. F. Bruce, The Time Is Fulfilled, Grand Rapids, Eerdmans, 1978, p. 105, 106. 1
Gerhard Pfandl, titulaire d’un doctorat, est maintenant à la retraite. Il a servi en tant que directeur adjoint de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale. AdventistWorld.org Octobre 2018
25
La Bible répond
Les « Trois grandes » du chapitre de l’amour Q R
Dans 1 Corinthiens 13.13 (S21), quelle est la relation entre la foi, l’espérance, et l’amour ? Paul a écrit : « Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande des trois, c’est l’amour. » (1 Co 13.13, S21) Cette triade de vertus chrétiennes est fréquemment mentionnée dans le Nouveau Testament, ce qui montre son importance pour la vie chrétienne (par ex., 1 Th 1.3 ; 5.8 ; Ga 5.5,6 ; He 6.10-12 ; 1 P 1.21,22). Au milieu de la triade de notre passage, il y a l’espérance, comme si elle tenait ensemble les deux autres ou jetait, à tout le moins, un pont entre la foi et l’amour. L’espérance oriente les chrétiens vers l’avenir, la foi fournit un contenu à l’espérance, et l’amour stimule l’une et l’autre pour le service. Je commenterai ici la relation entre chacune d’elles, ainsi que la fonction possible de la triade. 1. LA FOI ET L’ESPÉRANCE
L’espérance pointe la foi vers l’avenir et l’exhorte à persévérer au cœur même de grandes adversités en lui rappelant qu’il y a plus à venir que ce que nous voyons maintenant, et que ce dont nous faisons l’expérience. Le présent n’est pas l’expression finale de la réalité cosmique. Quelque chose de nouveau et de merveilleux pointe à l’horizon ; en tant que tel, l’espérance imprègne la foi d’attente. Par conséquent, l’espérance est toujours disposée à attendre, à faire confiance, à supporter, procurant ainsi à la foi la stabilité ; l’espérance est comme une ancre (He 6.19,20). Puisque l’espérance consiste à nous fier pleinement aux promesses de Dieu alors que nous reconnaissons sa fiabilité, la foi, elle – en tant que confiance en Dieu et dépendance de lui – est inséparable de l’espérance. La foi informe l’espérance que Jésus n’est pas seulement celui qui viendra, mais aussi celui qui est déjà venu, nous apportant la réconciliation, et dans le processus, fournissant l’espérance d’un fondement 26
Octobre 2018 AdventistWorld.org
solide et fiable pour la période d’attente. De concert, la foi et l’espérance rappellent aux croyants qu’ils sont des pèlerins en route vers la cité céleste (He 11). 2. L’ESPÉRANCE ET L’AMOUR
L’espérance est dynamique, et du coup, ne permet pas à l’amour de devenir pur sentimentalisme, obsédé à fond par son objet immédiat – les besoins présents des êtres humains – au point d’oublier la consommation du salut. Mais l’amour encourage l’espérance à agir dans le présent. Il prend l’existence des derniers jours futurs caractérisés par l’absence d’égoïsme et de souffrance, et fait ressentir sa présence ici et maintenant dans une sollicitude désintéressée envers les autres (voir He 6.10,11). En d’autres termes, l’amour rend l’espérance pertinente dans le maintenant de l’existence humaine. Le modèle pour ce type de vie, c’est Jésus lui-même (Mt 4.23). Des éléments de l’attente des derniers jours (par ex., l’absence de la maladie et des puissances du mal) étaient présents dans le ministère de Jésus pour illustrer la qualité de la vie dans le futur royaume de Dieu. 3. LA FOI, L’ESPÉRANCE, L’AMOUR
Ces trois vertus théologiques ne sont pas inhérentes aux êtres humains. Elles résultent plutôt de la présence divine dans notre vie par la puissance de l’Esprit. La plus grande de ces vertus, c’est l’amour, parce que sans l’amour, la foi et l’espérance entre les mains d’êtres humains corrompus pourraient devenir des forces oppressives pendant la période d’attente. Dans cette triade, l’amour nous assure que la foi et l’espérance trouvent leur source en Dieu, lequel est amour par nature. Nous pourrions même suggérer que la foi, l’espérance et l’amour constituent ensemble le profil de base des croyants. En d’autres termes, ceux qui sont unis à Dieu par Christ ont, au centre de leur expérience religieuse, foi en l’œuvre du Christ en leur faveur, en l’espérance qui annonce la consommation imminente d’un si grand salut, et en l’amour qui brise leur asservissement à l’égoïsme et motive leur service envers Dieu et leurs semblables.
Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite, après une carrière en tant que pasteur, professeur, et théologien.
Santé & bien-être
Sauvés par la santé ? Lumière sur le rôle du message de la santé Dans un sondage récent auprès de membres d’église, la déclaration suivante m’a fait sourciller : « “La conformité au message de la santé m’assure le salut” ‘d’accord/en désaccord’ ». Est-ce vraiment le cas ?
N
on. Nous sommes sauvés en acceptant Jésus, sa justice, et sa mort sur la croix à notre place : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ep 2.8,9) Heureusement, ceci inclut toutes les formes d’actes et d’actions – y compris les bonnes habitudes et les comportements sains en matière de santé. Nous ne gagnons pas le salut par l’exercice, le repos, ou même le régime alimentaire. Le salut est un don ! Un nombre important de répondants au sondage de l’Église mondiale que vous citez ont répondu qu’ils pensaient que la conformité au message de la santé assurait leur salut. Il est donc d’une importance vitale d’éclaircir cette question. En tant qu’Église et qu’individus, nous avons été bénis par un message de la santé merveilleux, intégral, préventif, préservateur, et parfois même curatif, empreint de grâce. Après la vision d’Otsego, au Michigan (ÉtatsUnis) de juin 1863, Ellen White déclara que nous recevions le message de la santé parce que notre œuvre n’était pas encore achevée. Bref, nous sommes sauvés pour servir, et non en santé pour être sauvés ! Permettons aux écrits d’Ellen White d’élucider le but d’une vie équilibrée en demandant le quoi, le pourquoi, et le comment de tout ça. Le message de la santé est global et touche à tous les aspects de notre être – physique, mental, spirituel, social, et émotionnel. « En enseignant les principes de la santé, ne perdez pas de vue l’essentiel de la réforme, à savoir, assurer le développement le plus élevé du corps, de l’âme et de l’esprit. Faites comprendre que les lois de la nature étant celles Photo : Emma Simpson
de Dieu, elles sont établies pour notre bien ; que notre soumission à ces lois nous procure le bonheur ici-bas et nous prépare pour la vie à venir1. » Grâce au ministère global de la santé, nous pouvons éduquer sur la santé, satisfaire les besoins de nos semblables de façon pratique, et démontrer l’amour de Dieu. « En tant que peuple, nous avons été chargés de faire connaître les principes de la réforme sanitaire. D’aucuns pensent que le problème de la nutrition n’est pas assez important pour être inclus dans leur programme d’évangélisation. Ils commettent une grave erreur. La Parole de Dieu déclare : “Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.” (1 Co 10.31) Le sujet de la tempérance, avec toutes ses applications, occupe une place importante dans l’œuvre du salut2. » Dans notre vie quotidienne, des choix judicieux en matière de santé et une vie de tempérance peuvent améliorer notre communication avec Dieu et notre relation avec lui. « [Les] énergies nerveuses, qui communiquent avec l’organisme tout entier, sont le seul moyen par lequel le ciel peut entrer en relation avec l’homme et agir sur sa vie intime. Tout ce qui trouble la circulation des courants électriques du système nerveux diminue l’intensité des forces vives et aboutit à émousser la sensibilité de l’esprit3. » La bonne nouvelle, c’est que sauvés par sa grâce, nous pouvons partager l’intégrité et servir nos semblables. 1 2 3
Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 121. Idem., Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 541. Idem., Conseils à l’Église, p. 80.
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
AdventistWorld.org Octobre 2018
27
La prière de Maman L « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
28
Octobre 2018 AdventistWorld.org
a requête du rédacteur est simple, et cependant, difficile : « Apportez-nous une photo d’une chèvre de montagne se tenant sur une aspérité rocheuse et regardant un sombre canyon. » « Ok, me dis-je. Pas de problème. » Tout compte fait, un gros problème. J’ai des photos de mamans chèvres, de boucs, de chevreaux, de troupeaux de chèvres, et de chèvres individuelles dormant sur des rochers de granite. Mais pas de photo de chèvre individuelle regardant un sombre canyon. Je demande à l’éditeur quelques semaines supplémentaires et commence à prier Dieu de faire en sorte que la photo parfaite me tombe dessus. Nous sommes justement en train d’organiser un voyage à travers le Parc national de Glacier, au Montana. Qui sait, peut-être découvrirons-nous une chèvre quelque part sur la route Going-to-the-Sun ; peut-être réussirons-nous à l’amadouer suffisamment pour qu’elle se tienne sur une aspérité rocheuse et regarde en direction d’un canyon ! Ça vaut la peine d’essayer. Nous suivons donc la fameuse route qui serpente d’ouest en est jusqu’au sommet du Parc national de Glacier. Notre vieille camionnette Dodge loge parfaitement ma femme, moi, et nos trois enfants d’en dessous de 8 ans. Nous l’avons remplie de nourriture, de vêtements, de livres, d’appareils photo… et de prières. *** Près du sommet, là où la route est étroite et semble s’étirer vers l’Arizona, j’épie une chèvre juchée sur la montagne devant nous. Je gare la camionnette à 300 mètres en bas de la colline, dans le plus vaste
espace possible, lequel aurait été idéal, en fait, pour une petite Smart. J’attrape mon attirail photographique et promets aux miens de revenir « tout de suite ». Maman et les enfants me font au revoir de la main. Je me dirige avec enthousiasme vers une cascade de granite en direction de ma proie éloignée. Maman, sachant que mon « tout de suite » peut s’allonger jusqu’à une heure, sort le matériel d’étude et s’installe pour faire l’école aux enfants dans la camionnette. « Je ne pouvais laisser personne sortir du véhicule, se souvient-elle. Il y avait de nombreux précipices non loin de la camionnette ! » Je grimpe jusqu’à ce que mes genoux n’en puissent plus. Dès que possible, je reprends l’escalade, suivant toujours l’insaisissable chèvre de montagne. Elle est là, mais toujours au-dessus de la prochaine montée. Après une heure de randonnée, la chèvre et moi sommes finalement amis. Elle se demande ce que je veux, et je prie Dieu de m’aider à parler le langage des chèvres. « S’il te plaît, dis-je à la chèvre, juchetoi là, sur ce roc en granite, et regarde le canyon à ta gauche ! » Impassible, la chèvre continue à mâcher son festin de fleurs jaune clair du printemps. Je saute, supplie, pointe le rocher. Ah, si seulement elle comprenait ce dont j’ai besoin ! J’installe mon trépied et me prépare à prendre une photo 400mm parfaite. *** À la camionnette, ma femme commence à s’inquiéter. Quatre-vingt-dix minutes, c’est un peu plus long que ce qu’elle a prévu. Soucieuse, éprouvant une bonne Photo : Dick Duerksen
dose de frustration qui se mêle aux voix des enfants, elle est en proie à ce qu’on appelle une crise de mère. « J’espérais qu’il n’était pas étendu là-haut avec une jambe cassée, raconte Brenda. Je l’attendais de pied ferme, prête à l’assommer à son retour. » Finalement, la chèvre de montagne m’entend, ou du moins, me voit pointer le canyon. Elle s’y dirige alors, histoire de voir ce qu’il peut bien y avoir là. Et elle se tient là, directement dans ma photo « espérée », bien en vue, et regardant le sombre canyon. C’est la pose parfaite ! Sauf qu’elle regarde en bas et a l’air tellement déprimée qu’on dirait qu’elle va sauter dans le précipice. « Seigneur, je t’en prie, fais en sorte qu’elle lève la tête et me regarde ! » La pose suivante est parfaite. C’est certainement une réponse à ma prière, car là, dans la camionnette, Brenda supplie Dieu de me ramener sain et sauf. J’emballe mon matériel et fais demitour. Ouah, il sera plus difficile de descendre que de monter ! Ma montre me dit que je suis absent depuis cinq heures – bref, une éternité ! Ce n’est pas juste pour Brenda et les enfants. Je dévale la montagne aussi vite que je peux. *** Dix minutes plus tard, je trébuche sur une saillie en granite, tombe à genoux, et me retrouve face à face avec un grizzly géant à seulement 9 mètres de moi ! L’ourse, très grande, se tient là, debout derrière un petit saule. De mauvaise humeur, elle grogne : « VA-T-EN ! » Je lui obéirais joyeusement, mais son grognement me coupe les jambes. « Les enfants, dit Maman, il faut prier pour Papa. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas en ce moment. » « Seigneur Jésus, prie l’un des enfants, protège Papa ! » L’ourse se met à quatre pattes et se dirige en plein vers moi. Le vent souffle en ma direction. L’odeur de l’animal est terrible. Je supplie Dieu de m’aider. Mais je n’arrive pas à me souvenir de ce qu’il faut faire quand on rencontre un ours.
Faut-il rester tranquille, ou sauter tout en faisant beaucoup de bruit ? Comme je suis trop faible et terrifié pour faire quoi que ce soit, je reste immobile et essaie de goûter aussi mauvais que possible. L’ourse se lève de nouveau, respire l’air de la brise, grogne comme un éléphant mâle, retombe sur ses quatre pattes, et s’éloigne lentement sur la colline. « Merci, Seigneur, de prendre soin de Papa », prie Maman. Quinze minutes plus tard, mes genoux acceptent finalement de me supporter. Je me tiens debout avec hésitation. M’appuyant sur mon trépied en guise de canne, je me dirige lentement vers le bas de la colline. Après ces cinq heures passées là-haut, je boîte douloureusement et suis inquiet. J’ai été parti bien trop longtemps ! « Regarde, Maman ! s’écrie l’un des enfants. Voilà enfin Papa ! Je pense que sa jambe est blessée. » Brenda court à ma rencontre, prête à me gronder pour ma longue absence, impatiente de m’étreindre parce que je suis encore en vie, et inquiète de l’état de ma jambe. « J’étais sur le point d’aller chercher un garde forestier, explique-t-elle tandis qu’elle m’aide à m’installer dans la camionnette. À quelle heure t’es-tu blessé ? » Je le lui dis, et elle sourit. Son sourire me réconforte, même si je n’ai pas encore été pardonné. « C’est exactement à cette heure que nous avons prié spécialement pour toi. » Et alors, je lui raconte ma mésaventure avec le grizzly.
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis. Il est connu dans le monde entier en tant que « pollinisateur itinérant de la grâce ».
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; German Lust ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Chun, Pyung Duk ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Chun, Pyung Duk ; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 209046600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Thinkstock 2017. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 14, n° 10
AdventistWorld.org Octobre 2018
29
Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
Jésus est ton ami pour toujours
B
rawn Kyan a 6 ans. Ses parents bouddhistes décident de l’inscrire à l’école adventiste pour qu’il y apprenne l’anglais. Mais il apprend encore bien d’autres choses ! Cette école est vraiment différente, se dit Brawn. Les profs sont patients et gentils ! Et ils parlent tous les jours d’un homme appelé Jésus. Brawn n’a jamais entendu parler de Jésus auparavant. Chaque jour, il apprend à le connaître davantage grâce à un livre spécial : la Bible. Il aime les histoires bibliques telles que celles de David et Goliath, Joseph, Daniel dans la fosse aux lions, et de nombreuses autres. Bientôt, il décide d’aller à l’église et de participer aux nombreuses activités pour les enfants. Et il en raffole ! « Dis, Brawn, maintenant que
30
Octobre 2018 AdventistWorld.org
ça fait quelques années que tu fréquentes nos écoles, aimerais-tu étudier la Bible pour connaître encore mieux Jésus ? lui demande son prof. Le Seigneur peut rendre ta vie heureuse ! Il te donnera une paix que personne d’autre ici-bas ne peut te donner. » « Oui, j’aimerais beaucoup étudier la Bible, répond Brawn avec enthousiasme. Quand pouvons-nous commencer ? » Pendant un an, Brawn étudie régulièrement la Bible avec son prof. Il connaît tellement plus Jésus maintenant qu’il veut le suivre éternellement. Il parle à ses parents de sa nouvelle découverte, ce qui ne les enchante pas du tout… Un jour, en 2016, son prof lui annonce une nouvelle intéressante. « Brawn, nous allons tenir une campagne d’évangélisation pour les enfants pendant 10
soirées. J’aimerais que tu sois l’un de nos orateurs. » « Quoi, moi ? répond Brawn avec surprise. Oh non, je ne suis pas assez calé pour prêcher aux enfants, ou à quiconque ! » « Ne t’en fais pas, Brawn, Jésus te donnera la puissance dont tu as besoin, lui assure son prof. De mon côté, je t’aiderai à préparer tes sermons. Il n’y en a que trois. » « O. K., j’essaierai. Chaque jour, je demanderai à Jésus de m’aider à comprendre sa Parole, pour que je parle pour lui comme il se doit. » Cinq cents enfants assistent tous les soirs à la campagne d’évangélisation. Des amis et des camarades de classe de Brawn dirigent le chant et présentent des causeries sur la santé. Brawn prêche son premier sermon sur Jean 3.16. À chaque prédication, il sent le Saint-Esprit toucher son cœur, si bien qu’il aime Illustration : Xuan Le
WILONA KARIMABADI
Puzzle Que devons-nous faire pour que Jésus soit éternellement notre ami ? Trouve la réponse en biffant toutes les lettres, sauf les noires.
Jésus de plus en plus. Finalement, Brawn prêche son dernier sermon qui a pour thème « Suivre Jésus éternellement ». À la fin du sermon, il appelle tous ceux qui veulent suivre Jésus et être baptisés à s’avancer vers l’estrade. De nombreux enfants s’approchent. Brawn sent le Saint-Esprit lui parler très fort. Il descend donc de l’estrade et se joint aux enfants qui se sont avancés, indiquant ainsi qu’il veut, lui aussi, être baptisé. Le sabbat suivant, il y a de la joie dans le ciel alors que 104 enfants et quelques adultes sont baptisés. Brawn est particulièrement rempli de joie tandis que le pasteur le baptise. « Jésus est mon ami pour toujours ! Il ne me quittera jamais ! » s’écrie Brawn avec allégresse.
ANSOUDSK RPEWPEVN MATKITRV GELMTBÊA TSPROETK ISAVUQVT ÉZSDIANS RFLSESWA PNUGDEYY OFZHJMMÉ LSKTUOSW AdventistWorld.org Octobre 2018
31
« Rien n’est plus propre à fortifier l’intelligence que l’étude des Écritures. » – Ellen G. White, Vers Jésus, p. 137.
RECOMMENCEZ À ZÉRO, UN CHAPITRE PAR JOUR ! CROYEZ EN SES PROPHÈTES Commence le 13 octobre par le livre de la Genèse. Inscrivez-vous et téléchargez le calendrier de lecture sur le site suivant : revivalandreformation.org/BHP