Adventist World French - January 2021

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01/2021 On repart à zéro ! Page 10 « Je ne vous connais pas » Page 20 « Je t’en prie, multiplie nos cadeaux ! » Page 28

Enfin !


10 On repart à zéro !

12 Prendre soin les uns des autres

Gerald A. Klingbeil

Marissa Leslie

14 Notre mandat │ Imaginez ça ! │ Serrons les coudes ! │ Son Église, son identité Auteurs variés

17 Place aux jeunes Foi et courage Beersheba Jacob 18 Perspective mondiale Tournons-nous vers l’avenir ! Ted N. C. Wilson 20 Méditation « Je ne vous connais pas » Leandro J. Velardo 22 Foi en action Les enfants en point de mire Agata Rubak 24 Rétrospective La puissance du christianisme authentique David J. B. Trim 26 La Bible répond Un jour de repos ? 27 Santé & bien-être Le meilleur exercice 28 « Je vais vous raconter… » « Je t’en prie, multiplie nos cadeaux ! » 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Sept choses que les chiens nous enseignent sur Dieu Session de la Conférence générale de 2021 Avis est donné par la présente que la soixante-et-unième session de la Conférence générale des adventistes du septième jour se tiendra du 20 au 25 mai 2021, au Lucas Oil Stadium, à Indianapolis, en Indiana, aux États-Unis. La première réunion commencera le 20 mai 2021, à 8 heures. Les délégués dûment mandatés sont instamment priés de respecter l’heure indiquée. Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale G. T. Ng, secrétaire de la Conférence générale

Des sources d’espérance BILL KNOTT

Enfant, j’étais fasciné par les sources naturelles qui parsemaient les forêts de pins et de feuillus près de la cabane de mon père, dans les collines. Pour un garçon habitué à tourner une poignée chromée pour remplir son verre de liquide filtré et fluoré, l’idée d’une source d’eau jaillissant continuellement de la terre avait une puissante signification. Dans une vallée fluviale du Berkshire, il y avait, sur un banc d’herbe en bordure de route, une source baignée de soleil. Mon père s’y arrêtait chaque fois que nous roulions sur la route sinueuse. Mes frères et moi y étanchions notre soif grâce à un tuyau froid d’où jaillissait en permanence un courant d’eau glacée. Quelques kilomètres plus loin, un autre tuyau avait été installé dans une falaise de granit moussu recouverte de feuilles. Le débit de cette eau glacée était si rapide que les voyageurs pouvaient remplir leur carafe de pique-nique et leur bouteille d’eau en un rien de temps. Mais ma source préférée, c’était la source en bordure de route où un fermier attentionné avait placé un grand baril en métal. Quand on se mettait à plat ventre pour boire à cette source – c’était la seule façon d’y arriver – on voyait très clairement les bulles d’air qui marquaient toujours l’afflux d’une eau nouvelle remplissant le baril. Les sources sont précieuses, m’avait-on dit, parce qu’elles se renouvellent constamment grâce à l’eau douce d’un aquifère souterrain bouillonnant dérobé à nos yeux. Et donc, à chaque fin d’année, je pense aux sources et aux veines de renouvellement. Dans notre frustration et notre hâte, nous souhaitons souvent claquer la porte sur l’année qui s’en va, ou bannir les souvenirs douloureux et tristes qui l’ont écorchée. Mais il y a – il doit y avoir – de grandes continuités qui lient l’ancienne année à la nouvelle. Nous vivons dans les mêmes corps ; nous habitons dans les mêmes maisons. Nous conservons les mêmes liens familiaux ; nous avons le même travail. Nous adorons Dieu avec les mêmes croyants ; nous étudions la même Parole. C’est donc le renouveau, et non une rupture nette avec le passé, qui nous procure notre plus grande espérance en 2021. Comment notre corps peut-il être renouvelé ? Cette année sera-t-elle celle où nous serons transformés par le renouvellement de notre intelligence (Rm 12.2) ? Comment une vie de couple monotone trouvera-t-elle de nouvelles sources de résilience et de rire ? Pourra-t-on restaurer les amitiés sèches et rompues ? Nous désirons ardemment la source éternelle et inépuisable de tout renouveau, la grâce et la miséricorde de notre Seigneur révélées dans les pages de sa Parole. Ce n’est qu’en nous y abandonnant – qu’en nous mettant à plat ventre pour boire sa vérité limpide et éternelle – que la nouvelle année sera différente de l’ancienne et que nous serons abreuvés d’une sainte joie. « Car celui qui a pitié d’eux sera leur guide, et il les conduira vers des sources d’eaux. » (Es 49.10) En 2021, buvez donc à grand trait à la Parole de Dieu. Et restez dans la grâce !

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Sur le vif

Des adventistes de Fortaleza, une ville dans le nord du Brésil, ont partagé l’édition portugaise du livre missionnaire Le grand espoir de façon originale. À la surprise des promeneurs, ils ont « livré » ce livre par des drones sur la promenade de la plage. Parfois, les bénédictions de Dieu nous parviennent par des moyens insoupçonnés. Photo : Joseph Redfield, Service des nouvelles de la Division sud-américaine

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En bref

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Le nombre d’années qu’Allira House, un refuge adventiste pour femmes récemment relocalisé à Mount Hutton, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, a desservi les collectivités de Cooranbong et de la région Lakes. Ce refuge offre du counseling, un logement de remplacement sûr, ainsi qu’une assistance médicale et juridique à une centaine de femmes et d’enfants chaque année. Il est financé par huit friperies locales.

« Le centre a pour mission d’enseigner des habitudes saines pour un mode de vie équilibré, y compris la dimension spirituelle. Nous suivons la méthode du Christ, laquelle consiste à entrer en contact avec les gens, à devenir leurs amis, et à partager des messages qui apportent de l’espoir dans leur vie. » – Lorena Neria, coordinatrice générale du nouveau centre en ligne AMICUM Life and Hope Center, géré par l’Université adventiste de Montemorelos, dans le nord du Mexique. Ce centre virtuel de services à la communauté offre des cours en ligne sur une vie saine, lesquels se focalisent sur les aspects physiques, mentaux et spirituels. Les forums modérés ciblent les mères en deuil, les jeunes handicapés, ceux qui cherchent de l’aide pour leurs finances personnelles, etc.

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Engagement envers Jésus-Christ Lors du sondage de 20172018 de l’Église adventiste mondiale auprès des membres d’église – une initiative de la Conférence générale – les chercheurs ont demandé laquelle des déclarations suivantes décrivait le mieux l’engagement des participants envers Jésus-Christ.

48 000 Le nombre de personnes mal desservies qui seront atteintes par un nouveau bateau-clinique financé par l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) dans le district côtier de Dakop, au Bangladesh. Ce bateau-clinique transporte du personnel médical formé pour donner un traitement de base et un accès à des spécialistes.

Dîme solidaire Motion votée à l’unanimité par le comité exécutif de la Division intereuropéenne (EUD) lors de ses réunions virtuelles de fin d’année. Le plan, qui reflète le modèle biblique de solidarité figurant dans le livre des Actes, suggère que les unions confrontées à une baisse significative de plus de 2 pour cent de la dîme reçoivent une aide de la part des unions qui ont connu une augmentation en 2020.

37,9 % Mon engagement envers Christ s’est développé graduellement. 30,3 % Je me suis engagé envers Christ depuis l’enfance. 16,2 % Mon engagement envers Christ est venu subitement et j’ai été transformé. 6,9 %

Je ne suis pas sûr d’être engagé envers Christ.

6,8 %

Je me suis engagé envers Christ, mais ça n’a pas duré.

1,9 %

Je ne suis pas engagé envers Christ.

Source : Équipe de recherche et d’évaluation ASTR, en collaboration avec l’équipe de recherche Méta-Analyse, Université Andrews, n = 51,507

Missions spéciales Nom d’une nouvelle unité administrative voté par le comité exécutif de la Division sud-américaine (SAD) en novembre 2020, lors de ses réunions de fin d’année. Ces missions spéciales auront une empreinte administrative réduite, recevront un soutien financier important de la division, et seront établies pour faire avancer les missions et pour servir plus efficacement les régions qui éprouvent des difficultés financières. Ce modèle commencera à fonctionner sur le territoire de la SAD dès 2022.


En bref

« Ce qui m’intéresse le plus, c’est la possibilité pour la petite famille de l’église de Priština d’offrir son amitié empreinte de tendresse à des jeunes et à des jeunes familles issus d’un milieu très différent. » – Dragan Grujičić, président de l’Union européenne du Sud-Est, commentant la décision de créer un centre de services à la communauté dans la ville de Priština, au Kosovo. Ce centre desservira une population de 205 000 personnes. Ce projet est le fruit d’un partenariat entre la Conférence générale, la Division transeuropéenne, l’Union européenne du Sud-Est, et Adventist Frontier Missions.

« Nous sommes un mouvement prophétique qui se focalise sur le retour de Jésus. Beaucoup, pour ne pas dire la plupart, des membres adventistes de la base pensent que la prophétie consiste exclusivement à prévoir les événements futurs, sans se rendre compte que son témoignage dans les Écritures s’adresse principalement au présent. » – Jeffrey Rosario, candidat au doctorat à l’Université de Cambridge, dans une présentation le 2 novembre 2020, lors des réunions de fin d’année de la Division nord-américaine. Sa présentation se focalisait sur la justice biblique dans un monde d’agitation sociale.

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Le nombre de paquets de vêtements neufs (pour hommes, femmes et enfants) et de couvertures distribués par l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) du Salvador, peu après que des pluies torrentielles aient frappé le nord-ouest du pays. Ces pluies ont provoqué des glissements de terrain massifs, entraînant la perte de vies humaines et la destruction ou l’endommagement de centaines de maisons. Les clubs des Explorateurs de tout le pays ont aidé à assembler des colis de nourriture et de vêtements. ADRA a également servi 400 repas aux premiers intervenants à la recherche de survivants, et a distribué 300 masques pour aider à prévenir la propagation de la COVID-19 pendant les opérations de secours. Photo : Union du Salvador AdventistWorld.org Janvier 2021

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Actualités

L’évangélisation par les médias remporte un franc succès en Afrique centre-est

Une campagne d’évangélisation dans cinq pays anglophones génère des milliers de baptêmes

Prince Bahati, Division Afrique centre-est, et Adventist World

Selon les derniers rapports, plus de 34 000 personnes ont été baptisées grâce à une campagne d’évangélisation virtuelle qui s’est tenue dans cinq pays anglophones de la Division Afrique centre-est (ECD). Ce chiffre est imputable aux efforts d’évangélisation menés par les médias adventistes au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, en Éthiopie, et au Soudan du Sud. Lors de la planification initiale, la division avait mobilisé les médias de l’Église en vue de cette initiative missionnaire. Cependant, les dirigeants ont vite compris qu’ils ne seraient pas à la hauteur de la tâche en raison de contraintes logistiques et financières. Les difficultés financières les empêchaient, en effet, de couvrir de vastes territoires ou de disposer d’une connexion Internet suffisamment adéquate pour diffuser le message en direct. Par conséquent, le comité directeur a jugé bon d’inviter des médias non adventistes de la région. Nombre d’entre eux ont diffusé cette campagne d’évangélisation en continu tout à fait gratuitement. Dans son rapport, Joel Okindoh, coordinateur de l’évangélisation de l’ECD, s’est dit impressionné de ce que le Seigneur a fait. Joel Okindoh : « J’apprécie l’engagement de tous ceux qui ont joué un rôle en invitant

les gens à lire, à écouter, ou à regarder ces messages de salut. Par-dessus tout, je loue Dieu de ce qu’il a amené la division à adopter cette nouvelle méthode d’évangélisation pendant la pandémie de COVID-19. » Bien que l’anglais soit la langue principale, le message a été traduit en différents dialectes pour atteindre le plus grand nombre de personnes possible. Cette campagne avait pour thème « Plus que vainqueurs ». Les orateurs en étaient Alain Coralie, secrétaire exécutif de l’ECD, et Caroline, sa femme. Dans un commentaire sur le thème de cette campagne d’évangélisation, Alain Coralie a rappelé aux auditeurs leur identité en Christ. Alain Coralie : « Nous devons nous élever au-dessus des défis de cette vie et des limites que le monde essaie de nous imposer. J’exhorte tout le monde à découvrir son identité en Christ, laquelle permet à ses enfants d’être des vainqueurs. » Selon Alain Coralie, la pandémie de COVID-19 a contribué à secouer le peuple de Dieu de sa léthargie spirituelle. Il a invité les adventistes à s’impliquer dans la prédication de l’Évangile. Dans ce contexte, il a déclaré que « les médias sont le meilleur outil de l’heure ». Parlant du discipulat et de la rétention des nouveaux membres, Alain

Caroline et Alain Coralie (à gauche), orateurs de la campagne d’évangélisation « Plus que vainqueurs », en compagnie de l’animatrice Night Abuto. Photo : Division Afrique centre-est 6

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Coralie a rappelé aux auditeurs la devise de la division : « Gagnez-en un et n’en perdez aucun ». « Le baptême n’est pas l’objectif final. Dieu nous appelle à faire des disciples, de vrais disciples du Christ », a-t-il souligné tandis qu’il invitait les congrégations locales à enraciner les nouveaux croyants en Christ par l’étude de la Bible et un service actif. Au cours des cinq dernières années, l’ECD a franchi la barre des 4,5 millions de membres − une croissance exponentielle. Blasious Ruguri, président de l’ECD, a qualifié cette croissance de « miracle de Dieu » et l’attribue à la méthode du Christ pour répondre aux besoins des gens. « J’ai constaté que les membres d’église ont soif de servir leurs semblables », a-t-il déclaré. Selon Blasious Ruguri, les membres d’église ont travaillé de concert avec leurs dirigeants pour répondre aux besoins de la population. Blasious Ruguri : « Nos membres d’église et nos institutions ont répondu aux besoins réels des gens en distribuant de la nourriture aux affamés, des vêtements aux personnes nues, des chèvres et des vaches à la collectivité. Ils ont aussi rendu visite aux patients dans les hôpitaux. Nous avons permis à Dieu de nous guider, et les résultats ont surpris non seulement le monde, mais aussi nous-mêmes. » Au début de la pandémie de COVID-19, les dirigeants de l’ECD ont décidé de tirer parti des possibilités offertes par les médias en matière d’évangélisation dès qu’il est devenu évident que les rassemblements physiques ne seraient plus possibles. La première campagne d’évangélisation s’est tenue en République démocratique du Congo et dans d’autres pays francophones. Selon les dirigeants, plus de 30 000 personnes ont été baptisées.


Actualités

Après quatre typhons consécutifs, les adventistes philippins continuent de prêter main forte

Les bénévoles prient et aident des milliers de personnes chaque jour

Edward Rodriguez, Division Asie-Pacifique Sud, et Adventist World

Le 11 novembre 2020, le typhon Ulysses (Vamco) a ravagé les régions de l’est et du nord des Philippines déjà balayées par les vents et les pluies, et encore sous le choc des dévastations causées par les typhons Pepito (nom du Bureau météorologique mondial : Saudel), Quinta (Molave), et Rolly (Goni). Tandis que le dernier typhon entrait dans le périmètre du pays, l’Administration des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques des Philippines (PAGASA) a augmenté d’un cran l’avertissement météo, le faisant passer au n° 3 – tempête – pour les provinces se trouvant sur sa trajectoire. Les habitants des zones inondables ont été évacués, mais la plupart ont été surpris par les pluies torrentielles que le typhon a déversées sur les parties du centre et du nord de Luçon, détruisant récoltes, infrastructures, et moyens de subsistance. Le typhon Vamco, lui, a rendu les routes impraticables à cause des inondations et a renversé les pylônes électriques et de communication. Dans les régions montagneuses de la Sierra Madre, plusieurs glissements de terrain ont été signalés, rendant les opérations de secours difficiles. Les principaux barrages de la région nord ont débordé, provoquant des inondations atteignant jusqu’à 15 mètres de haut dans les villes et les barangays, ou quartiers, situés en aval. Le gouvernement philippin a fait état de 73 morts et de 19 personnes disparues après le passage de Vamco. Saw Samuel, président de l’Église adventiste de la division AsiePacifique Sud (SSD), a appelé tous les membres du territoire à prier pour la sécurité et le réconfort des personnes victimes de ce typhon. « C’est pendant cette période que nous cherchons sin-

Aux Philippines, les eaux de crue se sont élevées autour de l’un des nombreux bâtiments de l’Église adventiste frappés par une série de typhons dévastateurs. Photo : Service des nouvelles de la Division Asie-Pacifique Sud

cèrement la protection de Dieu contre la violence de telles catastrophes naturelles. Quelle que soit l’ampleur des tempêtes qui se présenteront, nous nous souvenons toujours que Dieu est notre refuge », a-t-il déclaré. LES ADVENTISTES VIENNENT EN AIDE AUX FAMILLES DÉPLACÉES

L’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) aux Philippines est présente sur le terrain depuis que les trois typhons précédents ont frappé, répondant aux besoins des individus et des familles affectées. Dès que le typhon Vamco a quitté les Philippines, l’équipe d’ADRA a mené des évaluations rapides dans les zones affectées afin d’identifier les principaux besoins de la communauté et d’y répondre. ADRA Philippines a réagi par l’intermédiaire des équipes de services à la communauté (ACS) de l’endroit, grâce à un financement provenant d’ADRA et de donateurs individuels, de sorte que 500 familles ont pu être atteintes. Elle a octroyé 250 000 pesos philippins (environ 5 200 dollars US) à la mission de l’Église adventiste du nord-est de Luçon où l’ACS est le fer de lance des opérations de secours dans la région. Selon les responsables d’ADRA, la nourriture, les médicaments, les couvertures et l’eau potable sont les principaux besoins des familles dans les sites d’évacuation.

LES ÉVANGÉLISTES DU NUMÉRIQUE CONTINUENT DE SERVIR

Les Philippines accueillent plus de 150 bénévoles connus sous le nom de « guerriers de la prière ». Ce groupe comprend des missionnaires du numérique qui prient 24 heures sur 24 pour des requêtes provenant du monde entier. Les modérateurs répondent également aux courriels, suivent les tchats, dispensent des soins pastoraux, et donnent des études bibliques. Selon les dirigeants des églises locales, la plupart de ces missionnaires du numérique viennent de régions frappées durement par la série de typhons qui ont récemment frappé les Philippines. Malgré leur dure épreuve, ces missionnaires restent fidèles à leur engagement de prier et de remplir leurs devoirs chrétiens, a rapporté Ace Vhirsul, le chef d’équipe. Ace Vhirsul : « Nombre de nos missionnaires ont été touchés par le typhon. Malgré les pannes d’électricité et la connexion Internet intermittente, les bénévoles ont constamment fait preuve d’ingéniosité pour accomplir les tâches qu’on leur a assignées », a-t-il déclaré. Selon les responsables des églises régionales, les missionnaires du numérique touchent plus de 4 000 personnes chaque jour.

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Coup d’œil sur… la Division nord-américaine (NAD)

1 264 347 Effectif de la Division nord-américaine (NAD) au 30 septembre 2020

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Le pourcentage de la dîme reçue dans la NAD par le biais des dons en ligne effectués sur le site adventistgiving.org, suite au déclenchement de la pandémie de COVID-19. Avant l’apparition de la pandémie, ce pourcentage était de 22 pour cent.

« Nous sommes les enfants de Dieu, ses frères et ses sœurs, ses fils et ses filles. Nous avons autant besoin du Saint-Esprit qu’un enfant affamé a besoin d’un morceau de pain pour sa subsistance. » – G. Alexander Bryant, président de la Division nord-américaine, au cours du service de culte ayant pour thème « Viens, ô Saint-Esprit ». Ce service s’est tenu le 31 octobre 2020, lors de la réunion (virtuelle) de fin d’année de la NAD. Le pasteur Bryant a invité les membres de cette division à suivre l’action du Saint-Esprit et à se lever pour accomplir l’œuvre que Dieu a confiée à l’Église.

Le Dépôt spirituel Un ministère du type église de maison s’adressant principalement aux Chinois qui s’expriment en mandarin dans la région métropolitaine de Vancouver, au Canada. Bon nombre d’entre eux sont des étudiants internationaux séparés de leur famille et de leur culture. Les réunions du vendredi soir proposent de la nourriture chinoise faite maison, de la musique entraînante, et des messages d’espérance. Les groupes d’études bibliques hebdomadaires invitent les participants à se décharger de leurs fardeaux et à rencontrer le Dieu des Écritures.

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Le nombre d’inscrits − près de trois fois le nombre d’inscrits des congrès précédents – qui ont participé au Congrès virtuel de la Société des communicateurs adventistes, lequel s’est tenu les 14 et 15 octobre 2020. Parmi les sujets abordés, mentionnons « Diffusion en continu pour les pasteurs », « Communication + justice sociale », « Les adventistes et le cinéma », « Tu ne déroberas point : loi sur les droits d’auteur et le “père Fouettard” », entre autres. On peut regarder les présentations enregistrées sur le site suivant : www.adventistcommunicator.com/2020-recorded-sessions.

Photo : Canadian Adventist Messenger 8

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Point de vue

Anneliese Wahlman

Photo : fizkes / iStock / Getty Images Plus / Getty Images

Dire la vérité avec amour Qu’est-ce que ça veut dire ? La plupart des chrétiens croient qu’il faut dire la vérité avec amour. L’idée de l’amour dans tous les domaines nous plaît, mais dans certaines conversations, il n’est pas question de l’intégrer. C’est comme si on souffrait d’amnésie morale sélective : on plaide pour la moralité tout en faisant fi de la moralité dans la façon de traiter ceux qui ont une opinion différente. Si Jésus nous dit que le mal se répandra de plus en plus au temps de la fin, et qu’alors, l’amour du plus grand nombre se refroidira, en revanche, il nous exhorte à tout supporter avec amour. Il sait que personne n’oublie ses opinions ; cependant, nous oublions de faire jaillir l’amour à partir des coins sombres de notre cœur pour en imprégner nos conversations. Ainsi, à la lumière d’une telle exhortation, je vous propose les six principes suivants d’une communication empreinte d’amour.

n’est-ce pas ? Alors, mettons plutôt l’accent ce qui nous unit ! ÉCOUTER POUR COMPRENDRE, PAS POUR RÉPLIQUER

Il est important d’écouter. Ça, nous le savons. Mais en général, ce que nous comprenons par écoute, c’est simplement attendre notre tour de parler ! En fait, la véritable écoute consiste à se taire, à résister à l’envie d’interrompre l’autre, et à réfléchir à ce que notre interlocuteur dit en réalité. En l’écoutant sincèrement, on peut découvrir de nouvelles choses sur son point de vue opposé. On peut aussi l’aider à se sentir en sécurité et le rendre plus disposé à écouter ce qu’on a à dire.

des valeurs de l’autre, les chances de le convaincre de la validité de notre point de vue diminuent considérablement. ÊTRE PLUS AFFABLE QUE JAMAIS QUAND ON COMMUNIQUE EN LIGNE

Dans nos communications en ligne, il ne suffit pas de ne pas être méchant ; nous devons être intentionnels et faire preuve d’une grande bienveillance − tant dans la rédaction de nos « posts » que dans l’interprétation de ceux des autres. Soyons plus gentils, plus compréhensifs que nous pensons devoir l’être − surtout dans nos communications en ligne.

GARDER NOTRE OPINION POUR NOUS-MÊMES

FAIRE PREUVE D’HUMILITÉ ET D’EMPATHIE

Lorsque nous discutons d’un sujet controversé, il arrive que la meilleure chose à faire soit de s’abstenir d’exprimer notre opinion. C’est lorsqu’on se sent vraiment aimé qu’on devient le plus disposé à apprendre, et c’est lorsqu’on se sent écouté qu’on se sent aimé. Par conséquent, laissons de temps en temps l’autre partager son point de vue et gardons notre opinion pour une autre occasion.

Lorsque j’étais étudiante au pensionnat, le chauffeur de bus a dit un jour, lors d’une causerie spirituelle : « C’est quand on a raison qu’on pèche le plus. » Dans nos conversations avec les autres, soyons humbles. Après tout, il peut nous arriver d’avoir tort. Si nous faisons de notre propre rectitude une idole, nous finirons par nous maltraiter les uns les autres. Même si une personne a tort (oui, ça peut arriver, car il existe des vérités absolues), ne soupçonnons pas le mal. Bien qu’animée de motifs purs, elle peut quand même arriver à des conclusions erronées. Ce n’est pas en piquant son amour-propre que nous l’aiderons à corriger ses erreurs. Faisons preuve de tolérance et d’amour.

TROUVER UN TERRAIN D’ENTENTE

BANNIR L’INSOLENCE, LE SARCASME, OU L’ARGUMENTATION

Si nous voulons discuter de façon constructive et utile avec une personne dont l’opinion diffère de la nôtre, cherchons d’abord un terrain d’entente. Lorsqu’on se sent compris, on est plus disposé à écouter, on peut même devenir très ouvert à la critique. Pour y parvenir, trouvons autant de points communs que possible. Nous savons déjà ce qui nous divise,

Nous vivons dans une société qui préfère les répliques et les ripostes à la gentillesse et à la courtoisie. On applaudit à tout rompre celui qui a le dernier mot. Mais comme le dit l’auteur Bob Goff : « Une telle attitude n’a jamais convaincu personne de changer d’avis. » Dès qu’une conversation devient conflictuelle, dès qu’on commence à se moquer des idéaux ou

Anneliese Wahlman est écrivain créatif pour Lightbearer.

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Sous les projecteurs

On repart à zéro ! Grâce, reconnaissance, et nouveaux commencements

« On rencontre parfois des gens, de parfaits étrangers même, qui nous intéressent au premier coup d’œil, d’une manière ou d’une autre, d’un seul coup, avant même qu’ils n’aient ouvert la bouche1. » — Fiodor Dostoïevski

A

ux jours du Messie, de nombreux auditeurs de Jésus et témoins de ses actes se sentirent remués comme jamais auparavant. Nicodème, chef juif bien branché, membre honoré du sanhédrin et pharisien respecté, était l’un d’entre eux. Comme bien d’autres Juifs habitant en Palestine à cette époque, il attendait la venue du Messie. Ayant consacré sa vie à l’étude de la Torah – la loi – il jouissait d’une profonde connaissance des Écritures. 10

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UN ENTRETIEN NOCTURNE

C’est l’apôtre Jean qui raconte l’entretien nocturne entre Jésus et Nicodème (Jn 3.1-21). Nicodème décide de rencontrer le jeune rabbin de Nazareth à la faveur de la nuit. Son cœur a été remué – et cependant, un doute l’assaille encore. Il a donc préparé son entrée en matière avec soin : « Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. » (Jn 3.2) D’entrée de jeu, Nicodème est courtois et respectueux. « Rabbi » – ce qui signifie « maître, professeur » – est la façon appropriée de s’adresser à un chef spirituel. Notez par contre qu’il ne se compromet pas : il ne s’adresse pas à Jésus en tant que « Messie » ou « Christ » – même s’il a reconnu la source de ses miracles et de ses prodiges comme renvoyant finalement à Dieu. Mais Jésus ne se laisse pas distraire par un titre ou un langage flatteur.

Ne laissant aucune place à l’incertitude, il répond directement par une affirmation solennelle : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (v. 3) Dans le texte grec, Jésus reprend un verbe (dunatai) dont Nicodème s’est servi dans son introduction par rapport à la capacité du « rabbi » de « faire » ces miracles. Ce verbe, il l’accompagne d’une condition – si – affirmant ainsi avec insistance qu’en dehors de la nouvelle naissance, on ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème sait pertinemment ce que « faire » signifie. En bon pharisien, il s’est engagé à « faire » (ou « garder ») la loi. Mais que signifie naître de nouveau, ou « d’en haut » comme le rendent d’autres versions bibliques ? L’image d’une nouvelle naissance n’est pas entièrement nouvelle pour Nicodème. Le judaïsme l’utilise pour décrire l’expérience des nouveaux convertis. La réponse très personnelle Photo : Alex Hockett


arrache de notre zone de confort. Heureusement, Nicodème ne tourne pas les talons pour disparaître dans les ténèbres de la nuit. Il reste pour entendre le jeune rabbin parler de ce nouveau départ. Il pose des questions (v. 9) et est très attentif. Lorsque Jésus lui présente l’exemple du serpent élevé dans le désert, il commence soudain à voir le rapport. Alors qu’il rentre chez lui soir-là, il est prêt à poursuivre sa recherche. LA DÉCISION

et pointue de Jésus, cependant, touche un point sensible chez ce docteur de la loi. « Il ne sent pas le besoin d’un changement, écrit Ellen White. D’où la surprise qu’il éprouve en entendant parler le Sauveur. L’application directe et personnelle des paroles de Jésus l’irrite. L’orgueil du pharisien lutte contre le désir sincère de connaître la vérité2. » La réponse de Nicodème à cette déclaration de Jésus trahit une partie de cette irritation. N’est-il pas absurde de dire qu’un vieil homme (comme moi) doit naître une seconde fois ? Allons, parlons plutôt de prophétie et de théologie ! Mais Jésus ne veut pas parler de prophétie ou de théologie. Il veut parler de Nicodème et de son besoin de naître d’eau et d’Esprit (v. 5). Cette réaction de Nicodème, nous pouvons la comprendre. Nous n’aimons pas, nous non plus, que quelqu’un s’approche trop près de nous pour nous encourager – surtout si cette personne, c’est Jésus qui nous

Les évangélistes et les professeurs de théologie pratique ont longtemps étudié l’art d’aider les gens à prendre des décisions. Jésus semblait adapter son approche aux besoins et à la situation particulière de chaque individu. À certains, il disait simplement « Suis-moi » (Mt. 4.19 ; 8.22 ; etc.). À d’autres, il posait une question. Et qu’en est-il de Nicodème ? On ne dispose d’aucun document biblique concluant sur la façon dont sa conversation avec ce docteur de la loi s’est terminée. Ellen White nous fournit quelques indications utiles : « Ce n’est pas par des controverses et des discussions qu’une âme est éclairée. Il faut regarder et vivre. Nicodème comprit et garda la leçon. Dès lors, il sonda les Écritures d’une manière différente, non pas pour discuter d’une théorie, mais pour vivifier son âme. Il commença de voir le royaume de Dieu parce qu’il se soumit à la direction du Saint-Esprit3. » La décision de Nicodème dut s’amplifier au fil du temps. Sa rencontre avec Jésus ayant eu lieu au début du ministère de ce dernier, il disparaît du radar des auteurs bibliques – à l’exception d’une brève référence dans Jean 7.50 où il rappela à ses collègues que, selon la loi biblique, Jésus ne devait pas être condamné sans qu’on l’ait d’abord entendu, sans avoir subi un procès en bonne et due forme. Ses collègues, hélas, accueillirent son intervention avec sarcasme. Mais Nicodème ne sembla pas s’en formaliser, car la fois suivante où il apparaît dans le texte biblique, il apporte un grand récipient d’un mélange coûteux de myrrhe et d’aloès

pour embaumer Jésus (Jn 19.39). Et tout à la fin, alors que la plupart des disciples avaient pris leurs jambes à leur cou, il se leva pour déclarer publiquement son allégeance envers Christ – une autre victoire pour le doux Guérisseur de Nazareth qui avait pris le temps de rencontrer cet homme qui cherchait vraiment le Messie. UN NOUVEAU DÉPART

Où que nous le rencontrions – sur une route de Damas, lors d’une rencontre nocturne clandestine, dans un cercle familial où l’on célèbre le culte ensemble, dans une classe de maths ou d’histoire – Jésus est prêt à nous tendre la main de façon à ce que nous puissions le comprendre. Il ne pousse pas. Il ne manipule pas. Il se contente d’inviter. Dès que nous reconnaissons notre besoin de sa grâce, notre cœur se met à déborder de reconnaissance. Quelque chose de nouveau commence à grandir. Une nouvelle naissance mène à un nouveau départ. Nous sommes impatients de partager ce don avec nos semblables. Nous sommes prêts à être en bénédiction à notre monde. Nous sommes enthousiastes à l’idée d’aller là où notre sauveur nous conduira. Pour certains, cela peut signifier un changement de culture et de pays ; pour d’autres, un service placide, régulier et engagé à titre d’enseignant de l’École du sabbat, de diacre, de musicien ou d’ancien dans une congrégation locale. Et pour nous tous, c’est un rappel quotidien de sa souveraineté créatrice, car Dieu seul peut faire de chacun de nous une nouvelle créature. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Co 5.17) On peut trouver cette citation en anglais sur le site suivant : www. goodreads.com/quotes/92639-we-sometimes-encounter-people-evenperfect-strangers-who-begin-to. 2 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 152. 3 Ibid., p. 157. 1

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World.

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Sous les projecteurs

Prendre soin les uns des autres Nous sommes mieux préparés à de nouveaux départs lorsque nous prêtons une attention particulière à tout ce qui contribue à notre restauration. La santé mentale en est un élément important. En raison des changements drastiques que nous vivons tous au fur et à mesure de la pandémie, il est très important de demander de l’aide et d’intégrer les conseils des professionnels de la santé comme il se doit. Après tout, nous sommes tous dans le même bateau. — La rédaction

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’impact de la COVID-19 sur la santé mentale ne cesse de s’amplifier. Des chercheurs canadiens, lesquels suivent de près les données de 56 études sur la COVID-19 et la santé mentale dans le monde entier, ont établi un lien entre cette maladie et l’augmentation du stress, de l’anxiété, de la dépression, et des traumatismes dans divers groupes démographiques. En raison de l’éloignement social, de l’incertitude économique, du chagrin et de la peur, on s’attend à de telles conditions. Mes collègues spécialistes de la santé compor12

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Faisons face à cette pandémie ensemble !

tementale et moi-même aidons les patients et la communauté locale à gérer les émotions liées à la pandémie pour prévenir les cas de dépression et d’anxiété plus graves. Chad Lennon, psychiatre, et l’un de mes collègues du Adventist HealthCare Shady Grove Medical Center, est d’accord. « Nous traversons une période sans précédent en ce moment. La plupart des gens ne savent pas trop comment réagir. Quand on est confronté à ce qu’on n’a jamais vécu, il est facile d’ignorer ce qu’on ressent. Malheureusement, les conséquences peuvent être néfastes. » Selon lui, de fortes réactions émotionnelles peuvent apparaître après avoir contracté la COVID-19 ou après avoir pris soin d’une personne atteinte de cette maladie. Les travailleurs de la santé, les premiers intervenants et les autres personnes à risque en premières lignes peuvent subir un traumatisme. Pour les personnes indirectement touchées par la COVID-19, tous les changements dans la vie quotidienne peuvent encore être d’importants facteurs de stress. Au fil du temps, le stress peut avoir un impact sur les individus – même s’ils ne s’en rendent pas compte. Photo : Sneksy / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


Les êtres humains réagissent de différentes manières. Certains constatent des changements dans leurs habitudes de sommeil et leur régime alimentaire ; d’autres éprouvent des problèmes de concentration ; d’autres encore sont inquiets parce qu’ils craignent pour leur santé ou celle de leurs proches. Ceux qui souffrent de maladies chroniques peuvent également voir leur état de santé s’aggraver. CONSÉQUENCES POUR LES ENFANTS ET LES PERSONNES ÂGÉES

La COVID-19 peut affecter lourdement le bien-être émotionnel des enfants. Bon nombre d’entre eux ne saisissent pas pleinement ce qui se passe. Leurs parents doivent donc leur expliquer clairement pourquoi leur routine scolaire et leur vie sociale ont été bouleversées, veiller à ce qu’ils se sentent en sécurité, et leur dirent qu’il est tout à fait normal de se sentir à côté de la plaque. Parents, soyez à l’affût de tout signe d’irritabilité excessive chez vos enfants. Certains enfants peuvent, en effet, se mettre à agir de façon plus jeune que leur âge, à dire qu’ils ont du mal à dormir, ou à faire des cauchemars. Les enfants peuvent aussi éviter les choses qu’ils aimaient auparavant. Si ces comportements interfèrent avec leur vie quotidienne ou la dynamique familiale, consultez alors des spécialistes en santé mentale ou des dispensateurs de soins primaires. Quant aux personnes âgées, lesquelles ont un risque physique accru de contracter la COVID-19, il y a aussi des considérations supplémentaires de santé mentale. L’une d’elles est l’impact d’un conflit supplémentaire avec les proches qui incitent les personnes âgées à rester chez elles. Il faut avoir ces conversations délicates avec nos proches âgés, où les rôles sont inversés. Les familles doivent maintenir un front uni, tout le monde partageant les mêmes messages sur la distanciation sociale. Il est également important de rassurer les personnes âgées qui nous sont chères et de maintenir le contact avec elles. Appelez-les, communiquez avec elles par FaceTime [ou toute autre appli de communication], frayez avec elles et aidez-les à se sentir bien connectées. OPÉRATION BIEN-ÊTRE MENTAL

En ces temps difficiles, je vous recommande d’essayer les stratégies suivantes pour maintenir votre bien-être mental. Veillez à bien manger. L’heure est à une alimentation équilibrée ! Évitez la tentation de garder chez vous des aliments réconfortants du genre « malbouffe ». Les fruits et les légumes sont particulièrement importants, notamment ceux qui contiennent des vitamines et des minéraux qui stimulent le système immunitaire. Elizabeth Bilodeau, diététicienne diplômée d’Adventist HealthCare Shady Grove Medical Center, recommande les agrumes, les épinards, le poivron rouge et le kiwi pour renforcer l’immunité. Reposez-vous suffisamment. Couchez-vous tôt et toujours à la même heure. Se réveiller à une heure régulière est tout aussi important. La routine est importante, même si elle est perturbée.

Ayez confiance. Si l’inquiétude vous saisit en pensant à la COVID-19, sachez que ce n’est pas un signe de faiblesse spirituelle. N’oubliez jamais de vous confier en Dieu, de vous appuyer sur sa capacité de sauver, de guérir, de réconforter, car c’est là l’unique outil d’adaptation du croyant. Concentrez-vous donc activement sur la puissance de Dieu plutôt que sur la douleur et la souffrance générées par la COVID-19. Si la souffrance est toujours présente, en revanche, la paix éternelle de Dieu le sera aussi avec le temps. Souvenez-vous des personnages bibliques qui ont subi des tribulations et découvrez comment ils les ont surmontées avec Dieu à leurs côtés. Faites de l’exercice. Faire de l’exercice pendant au moins 30 minutes, cinq jours sur sept, contribue au maintien d’une bonne santé physique et à l’amélioration de la santé mentale. En hiver, faites des activités à la lumière naturelle du soleil et soyez attentif aux changements d’humeur ou aux niveaux d’énergie. Si vous présentez des symptômes tels que l’irritabilité ou un excès de sommeil incontrôlable pendant deux semaines ou plus, demandez de l’aide. Limitez votre consommation de médias. Une surexposition aux nouvelles ou le tri de messages contradictoires sur les médias sociaux peuvent déclencher des symptômes de stress traumatique. Lisez ou regardez juste assez de nouvelles pour rester informé, puis passez à quelque chose de plus agréable. Restez en contact avec les gens. Même si nous sommes physiquement éloignés, nous avons plus que jamais besoin de liens sociaux. La technologie peut être un outil formidable pour rester en contact avec nos amis et notre famille. Communiquez avec vos proches plusieurs fois par semaine pour garder les lignes de communication ouvertes. En cette période d’isolement, il est important de parler aux amis et aux membres de la famille de ce que l’on ressent, même si ça semble difficile. Il se pourrait bien qu’ils éprouvent la même chose que vous. Si c’est le cas, faites-y face ensemble ! Créez un kit de soins personnels. Dressez une liste d’articles ou d’activités qui vous procurent de la joie. Cela peut faire toute la différence alors que vous faites face à la crise. Faites tout ce qui peut vous apporter espoir et inspiration. Soyez tolérant envers vous-même. Ne vous sentez pas obligé de vous lancer dans des rénovations, d’être le meilleur professeur d’école à la maison, d’apprendre une nouvelle langue ou de faire tout ce que vous suggèrent les médias sociaux. Faites tout simplement de votre mieux. Concentrez-vous sur le maintien de votre santé et de celle de votre famille. Demandez de l’aide. Si vous avez besoin de parler à quelqu’un, de nombreux professionnels de la santé proposent des services de télésanté et de counseling en ligne. Si vous ne savez pas par où commencer, demandez de l’aide à votre médecin traitant. Enfin, alors que nous sommes aux prises avec la COVID19, sachez que nous traversons cette épreuve ensemble, et que nous allons en guérir ensemble.

Marissa Leslie est psychiatre diplômée pour adultes, enfants et adolescents. Elle participe au culte virtuel chaque semaine, tout comme nous, pour parer à la situation, et exerce à Rockville, au Maryland (États-Unis). AdventistWorld.org Janvier 2021

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Sous les projecteurs Nous avons demandé à quatre jeunes adventistes de partager avec nous leurs espoirs et leurs rêves pour l’Église en 2021. Voici leurs réponses.

Notre mandat Pas question de chômer !

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our la plupart d’entre nous, l’année 2020 a été l’une des années les plus imprévisibles. Il y a eu des guerres, des famines, des tremblements de terre, des catastrophes naturelles, et pour couronner le tout, une pandémie mondiale qui a secoué le monde et a tout bouleversé. Jésus nous a prévenus de ces choses : « Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. » (Mt 24.8) Mais le Fils de l’homme viendra sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire (v. 30). Quel jour glorieux ce sera ! Imaginez un peu : une vie sans chagrin, sans douleur, sans larmes, puisque toutes les choses passées ont disparu – même les répercussions de la COVID-19. Jésus l’a dit ! Par conséquent, nous pouvons le croire. En attendant avec impatience 2021, j’ai demandé à Dieu de renouveler ma foi et la foi de ceux qui m’entourent, y compris ceux de mon église. L’église a été l’un de mes plus grands points d’ancrage. Elle n’offre pas seulement la communion fraternelle et la chaleur d’une famille – elle est aussi un lieu de vérité où je peux étudier plus profondément l’amour de celui qui m’a aimé le premier. En 2021, je souhaite voir ma famille ecclésiastique remplir le mandat évangélique, lequel consiste à prêcher la bonne nouvelle à tous les peuples (Mt 28.18,19). J’espère que nous permettrons à celui qui a commencé cette bonne œuvre en nous de nous aider jusqu’au jour de son retour (Ph 1.6).

Imaginez ça !

Transformer les rêves en réalité

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on rêve pour 2021, c’est que l’Église s’efforce d’être accueillante et bienveillante envers ses membres et ses visiteurs. Alors que les gens émergent lentement du confinement imposé par la

COVID-19, les églises devraient être des lieux où ils peuvent à nouveau ressentir l’étreinte d’un amour semblable à celui de Christ. Je lutte contre l’incertitude du comportement humain. Je trouve difficile de chercher l’amour, la valeur et l’acceptation chez les autres, et de ne pas les trouver. Nous ne sommes tous que des êtres humains. En répondant aux besoins des autres, nous sommes tous confrontés à nos défis et nos luttes. Mais c’est le désir de donner et de recevoir de l’amour qui fait de nous ce que nous sommes. Après tout, nous avons été créés à l’image de Dieu, et Dieu est amour ! Il nous incombe donc de montrer cet amour à nos semblables. Ne pas manifester un tel amour est peut-être le signe que nous ne comprenons ni le Christ, ni le christianisme. Imaginez la scène suivante. C’est le sabbat matin. Vous vous préparez à aller à l’église. En montant dans la voiture, vous ne vous inquiétez pas de tomber sur l’ancien qui, croyez-vous, est resté fâché contre vous après la réunion enflammée du comité d’église – parce que ça n’arrivera pas. Vous ne pensez pas à la façon dont votre classe de l’École du sabbat vous jugera pour ne pas avoir terminé l’étude de la leçon – parce que ça n’arrivera pas. À votre arrivée à l’église, on vous accueille par des sourires. Quelqu’un vous demande comment s’est passée votre semaine. Un autre s’approche

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J’espère aussi que nous manifesterons la vie de Jésus, même si nous sommes en butte aux épreuves : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus » (2 Co 4.8,9). Puissions-nous fixer de nouveau les yeux sur la Parole de Dieu et être renouvelés par elle, afin de poursuivre l’œuvre spéciale qui nous a été confiée ! Je prie pour l’unité de l’Église, pour que nous soyons un, tout comme Jésus est un avec le Père (Jn 17. 22). Par-dessus tout, je prie pour qu’en tant qu’Église en 2021, nous nous souvenions avec une vigueur renouvelée de la promesse de Christ : « Oui, je viens bientôt. » (Ap 22.20) Répondons unanimement par cette puissante acclamation : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! »

Ellen Njeri, nouvellement mariée, habite à Nairobi, au Kenya.

Serrons-les coudes ! Nous avons besoin les uns des autres

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’espère qu’en 2021 tous les membres de l’Église vivront un vrai changement personnel qui aboutira à une véritable unité. Pendant trop longtemps, nous avons construit sur les fondements

que d’autres ont jetés. Les fondements que nous avons aujourd’hui ont été construits il y a des années par nos ancêtres adventistes. Je souhaite que nous prenions l’initiative de lire la Bible pour nous-mêmes et que nous demandions à l’Esprit de nous guider alors que nous l’étudions ensemble. Un courant sous-jacent de racisme est présent dans notre société, et même dans nos églises. J’espère qu’en 2021, nous serons en mesure de

et dit : « Merci de m’avoir aidé à réparer la clôture de mon jardin, tu m’as sauvé la vie ! Je remercie Dieu de ton coup de main. » Au cours du service religieux, vous vous sentez suffisamment à l’aise pour partager une requête de prière car vous ne craignez pas d’être jugé par la congrégation. Après le service, plusieurs croyants vous invitent à déjeuner ou simplement à passer un bon moment avec eux. Vous leur faites confiance comme à un membre de votre famille ou à un ami. Pourquoi doit-on imaginer ces scénarios ? Est-ce que ça ne se passe pas ainsi dans les églises du monde entier ?… Devenir plus accueillant et manifester un amour chrétien authentique à un monde qui en a grandement besoin, voilà mon rêve pour l’Église.

voir au-delà de la couleur et de nous étreindre les uns les autres dans une véritable harmonie. J’espère aussi que 2021 soit une année où nous nous soucions vraiment de nos semblables au sein de la collectivité. S’il est une chose que la COVID-19 nous a apprise, c’est que nous avons besoin les uns des autres. Nous l’avons constaté dans un geste fort simple : tous les jeudis soir, des gens sont venus témoigner leur reconnaissance aux professionnels de la santé en première ligne dans la lutte contre la pandémie. Ceux-ci ont vraiment apprécié de voir ces visages souriants ! Beaucoup ont lutté tant bien que mal pendant la pandémie, alors qu’il était interdit aux familles de rendre visite à leurs aînés et de veiller sur eux. J’espère que l’année prochaine, nous pourrons tous travailler ensemble pour établir un fondement solide entre la génération précédente et la suivante. En tant que parents, efforçons-nous davantage de former nos enfants pour qu’ils restent dans l’Église, afin que notre mouvement ne s’essouffle pas, mais continue de croître. Je souhaite que nous puissions tous être fidèles envers nous-mêmes. Au lieu de nous replier sur nous-mêmes, pourquoi ne pas profiter de cette période d’isolement pour nous tourner vers l’extérieur ? Après tout, Jésus a dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22.39) Enfin, comme tout le monde, je souhaite que 2021 nous rapproche

Andrew Lombart est coach de carrière pour les étudiants de l’Université de Canterbury, au Royaume-Uni. Il se découvre actuellement une passion et un appel au ministère pastoral.

du retour de Jésus-Christ. Puissions-nous tous être mieux préparés à le rencontrer !

Preethy Christopher, 33 ans, habite au Royaume-Uni avec son mari et leur fille.

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Son Église, son identité

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’Église : organisme social, lieu, bâtiment, peuple. Ce sont là certains des attributs associés au concept de l’Église. Si tous ces éléments sont justes, la définition qui se rapproche le plus de ce que nous trouvons dans le texte sacré, c’est « le corps du Christ ». Nous vivons l’une des périodes les plus technologiques de l’histoire – ce qui nous permet d’avoir un accès maximal, avec un minimum d’efforts et à un coût abordable, à pratiquement tout – que ce soit la nourriture que nous nous procurons ou les études que nous poursuivons. C’est un univers d’applis, de canaux, de pages, de profils et d’un nombre infini de liens. Heureusement – ou malheureusement – un tel univers technologique a modifié radicalement notre mode de vie, chamboulé nos priorités, et façonné notre idée du monde dans son ensemble, y compris celle de l’Église. Malgré l’ubiquité de l’Évangile, il semble qu’un décalage entre l’Église et ceux qu’elle cherche à atteindre persiste. Pasteurs et congrégations continuent passionnément de se lancer dans des missions pour chercher et sauver les âmes perdues. William Temple (1881-1944) a déclaré un jour : « L’Église existe principalement pour le bien de ceux qui n’en font pas partie. » Cette déclaration, prononcée il y a plusieurs décennies, est toujours vraie. L’époque à laquelle nous vivons est également marquée par la réalité indéniable d’une « culture du bannissement » et d’une « ère de spiritualité » au détriment de la religion. La culture du bannissement s’assure que les individus, les institutions et les organisations soient susceptibles d’être ostracisés et marginalisés s’ils choisissent de défendre des valeurs et une morale qui ne correspondent pas à celles de la croyance populaire. La spiritualité plutôt que la religion, alias la religion du Nouvel âge, s’assure que les individus qui connaissent la Parole mais choisissent de n’en appliquer que certaines parties aient une alternative. L’Église doit embrasser son identité en tant que corps du Christ, indépendamment de la polarisation prophétisée dans la Bible. Essayer de modifier ses valeurs et ses principes fondamentaux pour attirer les croyants ne fera que nous désavantager et blesser ceux qui essaient sincèrement de vivre une vie axée sur la quête de Dieu et en préparation pour le royaume. Quel est donc mon espérance pour l’Église en 2021 ? Simplement qu’elle embrasse sans regret son identité, Christ. Alors, tout le reste se mettra en place. Les solutions aux problèmes de race, de musique, de styles de culte, et même de leadership deviendront plus évidentes, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix (1 Co 14.33). L’heure est venue de nous réévaluer et de nous mettre au diapason de Dieu. Le Fils de l’homme est à la porte ! Si nous – l’Église – saisissons avec audace les attributs de celui qui est mort pour nous, alors, nous pourrons revêtir l’identité de Christ !

Naomy J. Rodrigues, originaire du Cap-Vert, est diplômée de l’Université adventiste de Washington (2020). Elle habite au Maryland (États-Unis), et entrera à la faculté de droit cette année.

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Place aux jeunes

Foi et courage

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e 7 septembre 2020, 13 de mes collègues se sont lancés dans l’exploration des vérités bibliques fondamentales telles que crues et enseignées par l’Église adventiste. Ils ont décidé de s’engager plus à fond dans le service envers Dieu, envers son peuple, et envers la collectivité en général. L’Église adventiste en Inde a pris des dispositions pour que ses employés qui n’ont pas reçu d’éducation officielle dans les domaines de la Bible, de l’histoire et de la théologie à partir d’une perspective adventiste reçoivent une telle éducation avant de travailler pour l’Église. Ce « programme d’enrichissement » est conçu pour les instruire des croyances et de l’héritage de l’Église adventiste, et pour les inciter à intégrer les valeurs chrétiennes dans leur vie. J’ai eu le privilège d’enseigner l’un de ces cours. Le premier jour de cours, j’ai posé à mes étudiants deux questions essentielles : « Que croyez-vous ? Et pourquoi le croyez-vous ? » Au début, on aurait pu entendre une mouche voler. Finalement, les plus courageux ont exprimé leur opinion. Nous avons entendu différentes réponses. Ensuite, je les ai invités à les noter quelque part, car nous y reviendrions plus tard. Nous avons remarqué que bon nombre de nos croyances ont été façonnées par des personnes en position d’autorité. Nous avons souvent du mal à reconnaître ce qui a façonné nos convictions fondamentales. J’ai dit à mes étudiants qu’au cours des quatre semaines suivantes, nous étudierions des tas de choses merveilleuses sur Dieu, mais que tout ça n’aurait de sens que si nous y croyions. La foi et la croyance en Dieu sont au cœur même du christianisme. Notre foi en Dieu et en sa Parole vivante inculque l’amour, fait naître l’espoir, et fortifie dans les moments difficiles. La foi nous permet de reconnaître la gloire de Dieu. Tout comme Jésus a dit à Marthe : « Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (Jn 11.40), j’ai exhorté mes collègues à croire parce qu’ils avaient vu personnellement

les bénédictions de Dieu et en avaient fait l’expérience de première main. Nous avons décidé de nous efforcer d’avoir un cheminement personnel avec Jésus, de le chercher de tout notre cœur, et de désirer voir sa gloire. Les quatre semaines ont donc été consacrées à l’étude rigoureuse des croyances de l’Église adventiste. Consciente de l’énorme tâche qui m’attendait, j’ai passé davantage de temps aux pieds de Jésus – à apprendre de lui, à lui demander la sagesse à chaque étape du chemin. Ce cours ne se limitait pas à informer l’esprit. Je voulais donner à mes étudiants un aperçu de l’éternité et les aider à discerner la possibilité d’une vie joyeuse dans une relation personnelle avec Christ. Le dernier jour de cours, nous avons revu les deux questions de départ : « Que croyez-vous ? Et pourquoi le croyezvous ? » J’ai apprécié les réponses des participants. Certains de mes collègues avaient travaillé dans diverses écoles et entreprises du monde. J’ai eu le bonheur de constater leur désir d’observer le sabbat, leur dévouement, et leur engagement dans le service désintéressé. Alors que nous terminions notre cours, j’ai partagé un bon conseil d’un de mes profs à l’Institut adventiste des études avancées : « Courage. » Je les ai encouragés à prendre courage et à continuer de servir Dieu au mieux de leurs capacités – malgré les difficultés en chemin. En tant que professeurs de soins infirmiers, administrateurs adjoints, superviseurs de l’entretien, comptables, ils auraient tous leur part de défis. Mais je leur ai rappelé de rester fidèles jusqu’à la fin, car notre récompense est auprès de notre juste juge, notre Dieu et notre sauveur. Alors que nous sommes confrontés à un avenir incertain et au temps de la fin, notre foi sera, elle aussi, mise à l’épreuve. Notre seule force sera en Dieu. La foi nous permet de voir la lumière au bout du tunnel, et le courage nous aide à supporter la nuit. Foi et courage.

Beersheba Jacob est coordinatrice des ressources humaines et assistante auprès du vice-président à l’Institut d’enseignement supérieur Lowry Memorial, à Bangalore, en Inde. Elle est l’épouse d’Andrew Jacob.

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Perspective mondiale

Tournons-nous vers l’avenir ! Christ nous montrera le chemin

andémie mondiale, troubles sociaux, catastrophes naturelles, instabilité politique et économique… Personne, assurément, n’oubliera l’année 2020. Beaucoup d’entre nous sont heureux de la voir enfin derrière eux. Mais pouvons-nous nous attendre à mieux en 2021 ? Il y a un an à peine, nous ne savions pas encore ce que les 12 mois suivants nous réserveraient. Personne n’aurait pu prévoir à quel point la vie allait changer rapidement pour nous tous. Et qu’en est-il de l’Église ? Comment avons-nous surmonté la tempête de 2020 ? Que pouvons-nous espérer pour l’avenir ? Je suis heureux d’annoncer qu’en dépit des nombreux défis de l’année passée, la mission de Dieu s’est poursuivie grâce à son Esprit. Alors que la pandémie de coronavirus s’est répandue dans le monde entier au début de l’année 2020, églises, écoles, lieux de travail, communautés, pays entiers ont été confinés dans un effort pour stopper sa propagation. Avec les restrictions en place, toutes nos réunions dans nos églises et d’autres activités ont été suspendues : École du sabbat, services de culte et repas communautaires ; réunions de jeunesse adventiste ; camps et autres activités des Explorateurs et des Aventuriers. Les grandes campagnes d’évangélisation dans des endroits publics ont été annulées, et de nombreux programmes de sensibilisation à la santé et d’autres programmes publics ont dû être reconsidérés. L’ŒUVRE DE DIEU SE POURSUIT

Néanmoins, l’œuvre de Dieu s’est poursuivie. Avec énergie et créativité, les dirigeants et les membres d’église ont réfléchi à de nouvelles façons créatives de continuer à répandre la Parole de Dieu et à rassembler son peuple de diverses manières.

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Photo : Ricardo Gomez Angel


Une série de messages vidéos, intitulée Cher Coronavirus, a été conçue par des responsables des communications en Europe. Cette série a été rapidement traduite en de nombreuses langues et envoyée dans le monde entier. Les médias sociaux ont été utilisés comme jamais auparavant pour envoyer des messages d’espoir et d’encouragement. Les présidents de division se sont adressés directement aux membres de leur territoire par le biais de messages vidéos bourrés de nourriture spirituelle. Les églises locales qui n’avaient jamais envisagé de diffuser leurs services en direct ont commencé à le faire en diffusion continue. Les campagnes d’évangélisation se sont tenues en ligne, avec des dizaines de milliers de personnes les regardant chaque soir. Des chorales virtuelles ont rapidement fourni en ligne une musique très appréciée. Les podcasts ont permis d’atteindre un grand nombre de personnes avec des messages d’espoir. Une programmation créative pour les enfants et les jeunes – incluant les programmes de l’École du sabbat, les écoles bibliques de vacances, et même des camps de jeunesse virtuels – a été proposée sur Internet. Zoom et d’autres plateformes semblables ont été utilisées pour des réunions en petits et en grands groupes. Nous louons également Dieu de ce que dans de nombreux domaines, le ministère en présentiel ait pu se poursuivre, avec, évidemment, les précautions sanitaires appropriées. L’Agence de développement et de secours adventiste a continué de fournir une aide indispensable à un grand nombre de collectivités vulnérables. De nombreuses églises locales ont distribué de la nourriture aux plus démunis. Les missionnaires médicaux de première ligne ont poursuivi leur important ministère auprès des malades et ont dispensé une excellente éducation sanitaire.

Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses façons dont le peuple de Dieu a proclamé la vérité, l’amour, la justice et l’espoir. Le Saint-Esprit nous a motivés et dirigés dans le monde entier pour que nous proclamions son précieux message par tous les moyens possibles. Qu’il est passionnant de savoir que même en ces temps difficiles, le message des trois anges a fait le tour du monde ! DE NOUVELLES MÉTHODES, MAIS UN MÊME MESSAGE, UNE MÊME MISSION

En regardant vers l’avenir, soyons assurés que quoi qu’il arrive, Dieu nous fournira les moyens de poursuivre sa mission. Dans les jours à venir, nous continuerons à utiliser une grande partie de ce que nous avons appris et des méthodes créatives dont nous nous sommes servies pendant cette pandémie. Ces circonstances nous ont simplement donné davantage de moyens d’atteindre le monde pour Christ et nous fournissent des occasions de ministère continu. Si nos méthodes doivent s’adapter à l’évolution des circonstances, en revanche, le message et la mission que Dieu nous a confiés restent les mêmes : apporter espoir et guérison à un monde blessé et confus, proclamer le message des trois anges, inviter chacun à adorer son créateur, à accepter sa justice par la foi, et à s’abandonner pleinement et complètement à lui. Le message de Dieu – son enseignement contenu dans sa Parole, la Bible – défie le temps. Il a traversé d’innombrables tempêtes à travers les siècles. « L’herbe sèche, la fleur tombe ; mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement. » (Es 40.8) BÂTIR SUR LE ROC

Il ne fait aucun doute que Christ nous invite à bâtir sur le roc. Alors

qu’il terminait son sermon sur la montagne, Jésus a dit : « C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. » (Mt 7.24-27) Ellen White nous donne ce conseil opportun : « Des temps orageux sont devant nous, mais ne prononçons pas un seul mot de doute ou de découragement. Souvenons-nous que nous sommes porteurs d’un message de guérison à un monde peuplé d’une foule de gens accablés sous le poids du péché*. » Mes amis, nous avons traversé des périodes orageuses en 2020. Nous savons, par le biais de la sûre Parole prophétique, que d’autres se pointent à l’horizon. Cependant, celui qui nous a laissé cette promesse « Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (He 13.5) nous ordonne de bâtir sur le Roc, puis d’aller dans le monde entier et de l’atteindre pour lui. Il nous montrera le chemin. * Ellen G. White, Instructions pour un service chrétien effectif, p. 166.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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Méditation

« Je ne vous connais pas »

Un fait de l’eschatologie biblique souvent négligé

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Photo : phive2015 / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


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nfant, j’aimais beaucoup une série de dessins animés bibliques fort bien faits, tant pour sa qualité artistique que pour son adaptation respectueuse du texte biblique. Ces dessins animés recréaient diverses histoires du Nouveau Testament. Maintenant que je suis père, il m’arrive encore de les regarder avec mes enfants. L’une des histoires de cette série pour enfant est la célèbre parabole des dix vierges (Mt 25.1-13). Vers la fin de la parabole, lorsque l’époux s’adresse aux vierges folles, on entend une réponse qui, à bien des égards, saisit l’esprit du texte biblique : « Si vous êtes mes amies, alors pourquoi n’êtes-vous pas venues à l’annonce de mon arrivée ? […] Désolé, mais je ne vous connais pas. » Dans ce qui suit, je me concentrerai brièvement sur certaines nuances linguistiques du texte grec de Matthieu 25.11,12, et plus précisément sur la signification de l’expression : « Je ne vous connais pas ». QUELQUES DÉTAILS IMPORTANTS

Dans cette parabole de Jésus, la scène décrite est caractérisée par une profonde solennité. Cela se traduit par l’utilisation du présent dans la langue originale lors de la narration d’une situation passée. Les érudits appellent cette caractéristique linguistique « le présent historique » – un décalage temporel qui ajoute un sens aigu à une scène1. Les lecteurs remarquent l’accent qui est mis, se demandent ce qui se passe, et sont plus attentifs. En outre, le verset 11 contient la double mention du mot « Seigneur » dans la supplication des cinq vierges qui ont raté la venue de l’époux : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous [!] » Voici la traduction littérale du début du verset 12 : « Mais répondant, il dit ». Cette forme d’expression traditionnelle est la façon dont le peuple hébreu s’exprimait. Elle ne reflète en rien l’usage typique du grec classique ou hellénistique. La réponse de l’époux utilise la formule solennelle « Vraiment, je vous le déclare » ou « En vérité, je vous le dis », suivie d’une forme du verbe grec oida (« connaître ») qui, dans ce contexte, atteste l’absence d’un lien significatif entre l’époux et les cinq vierges folles2. Ce verbe souligne le désarroi qui semble accabler l’époux. SAISIR LE TON

La traduction « Je ne vous connais pas », fournie par la plupart des versions modernes de la Bible, est appropriée. Cependant, comme c’est parfois le cas, cette traduction ne rend pas pleinement la force de la déclaration dans la langue originale. Certaines traductions modernes offrent des alternatives utiles. « Je ne sais pas qui vous êtes [nous n’avons pas de relation] » nous dit la Bible du Semeur3. La paraphrase de la Bible PVV donne cet équivalent : « Vraiment, je vous l’assure : je ne sais pas qui vous êtes4. »

Les vierges folles ne sont pas victimes des circonstances, mais héritières et protagonistes inévitables de leurs propres décisions. Les deux traductions offrent un meilleur aperçu de la formulation emphatique du texte grec original de Matthieu 25.12. Les commentaires d’Ellen White sur la parabole des dix vierges font écho à l’affirmation musclée du texte grec : « Mais ceux que symbolisent les vierges folles se sont contentés d’une expérience superficielle, et n’ont pas connu Dieu véritablement. Ils ne se sont pas appliqués à sonder son caractère, ils n’ont pas entretenu de communion avec le Seigneur ; voilà pourquoi ils ne savent comment faire pour croire et pour vivre leur foi. […] Ici-bas, ils n’ont pas goûté la communion avec le Christ, c’est pourquoi ils ne connaissent pas le langage du ciel et sont privés de ses joies5. » Plus loin dans le chapitre, elle ajoute : « Il est impossible d’éloigner le Christ de sa vie présente et d’être prêt à jouir de sa compagnie dans le ciel6. » La teneur de la déclaration de l’époux ne repose donc pas sur une indifférence obstinée de l’époux, ni sur son incapacité présumée à identifier les vierges manquantes à cause de l’obscurité. Les vierges folles ne sont pas victimes des circonstances, mais héritières et protagonistes inévitables de leurs propres décisions. Elles sont les architectes de leur malheureuse réalité, faute d’une relation intime et précieuse avec celui qui doit être l’essence même de toute célébration. Le langage utilisé dans le dessin animé de la Bible offre un verdict sans appel étant donné l’absence totale d’un lien étroit avec l’époux qui justifie leur participation au mariage : « Si vous êtes mes amies, pourquoi n’êtes-vous pas venues quand j’ai annoncé mon arrivée ? […] Désolé, mais je ne vous connais pas. » Entre une indifférence prophétique et la frénésie des derniers jours, il y a la nécessité d’approfondir notre lien avec notre Maître bien-aimé. Matthieu 25.12 est un rappel intemporel de l’importance vitale et de la signification éternelle de notre marche quotidienne avec Jésus. Certains érudits soutiennent même que l’utilisation de Matthieu du « présent historique » met en évidence les moments clés du récit. Voir, par exemple, S. Wolfgang, « Das Präsens Historicum als makrosyntaktisches Gliederungssignal im Matthäusevangelium », New Testament Studies 22.4, 1976, p. 475. 2 Voir ici W. Bauer, W. F. Arndt, F. W. Gingrich, et F. W. Danker, Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature, troisième éd., Chicago, Chicago University Press, 2000, p. 693. 3 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 4 Voir ici www.thepassiontranslation.com/scripture-search/?query=Matt+25%3A12. 5 Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 360. 6 Ibid., p. 362. 1

Leandro J. Velardo est professeur de Nouveau Testament à la faculté de théologie de l’Université adventiste de la Plata. Sa famille et lui habitent à Libertador San Martín, dans la province d’Entre Ríos, en Argentine.

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Foi en action

Les enfants en point de mire

L’Union des fédérations polonaises ouvre sa première école primaire

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odkowa Leśna – une petite ville entourée de forêts à l’est, au sud, et au nord – est située à 40 kilomètres au sud-ouest de Varsovie, capitale de la Pologne. L’Institut d’enseignement supérieur polonais de théologie et de sciences humaines (PCTH) est établi dans cette ville depuis 1959. Plus récemment, l’École de langues étrangères y a également ouvert ses portes. PCTH est la seule école adventiste de la Pologne – un pays de 38 millions d’habitants. « Les parents adventistes rêvaient depuis des décennies d’envoyer leurs enfants dans une école adventiste [primaire] », explique Dorothy Porawski-Orzechowska, première directrice d’un programme scolaire de la maternelle à la 3e année, sur le campus du l’institut depuis 2015. Les inscriptions pour ces niveaux comprennent actuellement 10 enfants adventistes et cinq enfants de l’endroit. En 2018, on a élargi le programme, si bien que les inscriptions ont atteint leur capacité maximale, avec, en bonus, une liste d’attente ! Selon Mirosława Grześkowiak, actuelle directrice de la maternelle à la 3e année, « l’éducation adventiste est une combinaison du développement des capacités sociales, émotionnelles, Photo : Union des fédérations polonaises


intellectuelles, physiques, et spirituelles de chaque enfant », même à un âge précoce. GENÈSE DU PROJET

En 2014, il n’a pas été difficile pour les dirigeants adventistes et les membres d’église déjà engagés envers l’éducation adventiste au niveau tertiaire d’envisager aussi l’ouverture d’une école primaire. Totalement conscients du défi qu’un tel projet comportait, ils se sont dit : Où allonsnous envoyer nos enfants une fois qu’ils auront terminé la maternelle, et quelle sorte d’enseignement vont-ils recevoir ? « Dès le début, j’ai constaté que l’ouverture d’une école maternelle et maintenant d’une école primaire était un pas dans la bonne direction, dit Anna Słonecka-Połok, rectrice de PCTH. Nous avons pris un risque et sommes entrés dans le “Jourdain” avec l’assurance que Dieu nous aiderait. Nous avons mis sur pied les classes de la maternelle à la troisième année, et maintenant, nous en voyons les résultats positifs. » L’Union des fédérations polonaises, l’Institut d’enseignement supérieur (PCTH), ASI Pologne et la Division transeuropéenne (TED) financent désormais conjointement l’emploi d’un enseignant pour les enfants de la 4e à la

8e année. L’école primaire agrandie est située sur le campus du collège. « Pour l’Église adventiste en Pologne, quel moment historique élevant notre potentiel missionnaire à un nouveau palier ! » lance Ryszard Jankowski, président de l’Union des fédérations polonaises. « Il s’agit, au sein du cinquième État membre le plus peuplé de l’Union européenne, de la première école primaire adventiste, laquelle s’appuie sur notre engagement en faveur de l’éducation adventiste en Pologne. Tout a commencé par notre institut d’enseignement supérieur. Ensuite, nous avons ajouté la maternelle, et maintenant, nous avons une école primaire. Nous avons pu voir la direction divine dans ce projet. Ce n’est que grâce aux conseils de Dieu que nos rêves sont devenus réalité », explique-t-il. UNE PARTIE INTÉGRANTE DE LA MISSION

Quelle différence cette école maternelle et primaire adventiste à Podkowa Leśna fera-t-elle pour la mission de l’Église adventiste ? Sa liste d’attente d’enfants désireux de la fréquenter s’allonge toujours, ce qui prouve que l’éducation offerte est attrayante pour les familles locales et qu’elle établit un lien avec l’Église

adventiste. Pour Agata Rubak, enseignante de maternelle, tout est une question de mission. « Nous prions pour chaque enfant qui vient à nous et pour toute sa famille, explique Mme Rubak. La construction de relations chaleureuses et amicales avec les enfants et leurs parents nous ouvre une porte pour parler de Christ. » Pour Daniel Duda, directeur de l’éducation de la TED, l’ouverture de la première école primaire en Pologne constitue l’aube d’une ère nouvelle pour l’éducation adventiste dans cette région. « Lors de mes visites au campus de PCTH depuis 2015, j’ai été inspiré en voyant l’enthousiasme et l’engagement des profs, ainsi que la joie dans les yeux des enfants, dit-il. Nous célébrons avec eux, et prions non seulement pour que l’école croisse en Christ, mais aussi pour chaque enfant. » Cet article a d’abord été publié sur le site Web de l’Union des fédérations polonaises suivant : adwent.pl/rozwojedukacji-adwentystycznej-w-polsce/.

Agata Rubak est enseignante de maternelle à l’école adventiste de Podkowa Leśna.

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n 1899, les premiers missionnaires de l’Église adventiste débarquèrent en Égypte. Leurs efforts, hélas, ne furent pas couronnés de succès. À l’automne 1908, on ne comptait que 10 adventistes en Égypte : trois d’entre eux étaient des missionnaires, et les sept autres, les seuls Égyptiens gagnés en près de dix ans. En septembre 1908, George et Mary-Ann Keough – deux nouveaux missionnaires – vinrent en Égypte. DES MISSIONNAIRES BIEN TREMPÉS

On aperçoit ici des dirigeants de l’Église adventiste en Égypte devant la maison de George Keough, à Beni Adi, en 1968. Cette maison unique se trouvant des deux côtés de la rue était reliée par un couloir.

Rétrospective

La puissance du christianisme authentique Reproduire le ministère de Jésus

George Keough naquit en Écosse et grandit en Irlande du Nord. Mary-Ann, elle, était originaire du Yorkshire. Ces deux régions ont la réputation de produire des personnes à la volonté bien trempée. Dans leur mission, il leur faudrait, effectivement, être persévérants et avoir confiance en soi-même. George constata rapidement (comme il le rappela plus tard) que l’œuvre missionnaire adventiste en Égypte « était réservée aux expatriés, lesquels n’avaient aucune influence sur la population locale ». Dès son arrivée, on lui dit qu’il était inutile d’apprendre l’arabe, et qu’il était impossible de gagner la population. Mais George fit exactement le contraire ! Il apprit l’arabe qu’il finit par parler et écrire couramment. Il apprit aussi la forme d’arabe parlée par les fellahs – des paysans formant 90 pour cent de la population égyptienne. Désirant ardemment trouver un moyen d’établir des relations avec eux, les Keough quittèrent le Caire en 1911 et s’installèrent à Assiout – une ville importante de Haute-Égypte sur la rive occidentale, à 400 kilomètres en amont du Nil. Ce fut un grand pas pour la famille (George et MaryAnn étaient parents d’un fils depuis 1909). Très peu d’Européens vivaient à Assiout. Et comme il n’y avait pratiquement pas de sites archéologiques, les Européens ne visitaient que rarement la région. Par conséquent, les Keough étaient exceptionnellement isolés. Le prosélytisme auprès des musulmans étant illégal en Égypte, les possibilités d’évangélisation étaient fort limitées. Par ailleurs, il était difficile de témoigner auprès des chrétiens coptes de souche en raison de leurs sociétés très fermées. En 1912, cependant, Dieu intervint. Yacoub Bishai Yacoub, un chrétien et un personnage important du village de Beni Adi, entra en contact avec George. Photos : courtoisie de l’auteur


Convaincu du quatrième commandement, Yacoub et sa famille avaient commencé à observer le sabbat du septième jour. Ayant entendu parler d’un Européen qui observait lui aussi le sabbat, il écrivit à George et lui demanda de lui rendre visite. Bientôt, George baptisa Yacoub et son fils. C’est ainsi qu’à Ben Adi, George put compter sur un patriarche ayant autorité sur sa parenté et un statut certain dans l’ensemble de la communauté. Entre novembre 1912 et mai 1913, il baptisa 18 hommes et sept femmes, faisant passer l’effectif adventiste en Égypte à plus du double. Par la suite, George utilisa les réseaux de parenté de ceux qu’il avait baptisés et commença à travailler autour de Beni Adi. En 1917, 16 autres personnes furent baptisées. George organisa des églises dans les villages de Beni Adi, Beni Shaaran, Masarah et Tatalya, ainsi que dans la ville d’Assiout. Dans la plupart des régions du monde, ces chiffres peuvent sembler insignifiants. Mais au Moyen-Orient de l’époque, ils étaient sans précédent, et ont été rarement égalés depuis. Comment expliquer un tel résultat ? LE MINISTÈRE DE JÉSUS REPRODUIT

George Keough organisa son ministère d’après celui de Jésus en faveur d’une population qui était, il le savait, profondément méfiante à l’égard de ses enseignements. Sa capacité extraordinaire de se lier d’amitié avec les gens lui venait en partie de ce que pour lui, l’amitié n’était pas une tactique. Les gens sentaient que son amitié pour eux était sincère. Des décennies plus tard, alors qu’il enseignait à l’Institut d’enseignement supérieur Newbold dans les années 1970 et 1980, George entra en contact avec des étudiants dans la vingtaine, alors que les profs plus jeunes n’y arrivaient pas. Les adventistes de Beni Adi racontent encore aujourd’hui des histoires transmises il y a 100 ans sur la façon dont cet Européen a fait ce que les Occidentaux, eux, n’ont jamais accompli : il entrait dans les maisons en brique de

terre crue, s’asseyait sur le sol en terre battue, leur parlait dans leur propre langue et mangeait leur nourriture. Dans la culture moyen-orientale, il est impardonnable de ne pas exercer l’hospitalité. Comme bien des hôtes de George Keough étaient pauvres, ils lui offraient des mets peu appétissants. Prenons le mish, par exemple. Il s’agit d’un fromage égyptien que l’on produit en faisant fermenter du fromage salé pendant des mois, des années même. On obtient un fromage à saveur très forte. Ce fromage a la réputation, du moins autour d’Assiout, d’être infesté d’asticots. Les membres d’une famille de Tatalya racontent encore que George Keough mangeait du mish avec leurs grands-parents et arrière-grands-parents, sans se soucier le moins du monde des vers grouillants et bien visibles ! En mangeant tout ce que ses hôtes lui servaient, George honorait leur hospitalité. En s’asseyant avec eux plutôt que de se tenir à l’écart, il gagna leur affection. Il déménagea dans le village de Beni Adi avec sa femme, leur fils, leur fille encore petite, et y construisit sa propre maison. Comme il y avait beaucoup de bandits dans la région, le chef de police d’Assiout avertit George que la protection des quatre membres de sa famille était loin d’être garantie. Heureusement, les villageois les protégèrent parce que pour eux, les Keough faisaient partie de la communauté. S’ADAPTER AU CONTEXTE

George Keough ne parlait pas seulement aux gens dans leur propre langue ; il la parlait et l’écrivait si bien qu’il réussit à contextualiser à la fois les histoires de la Bible et les croyances adventistes de manière à les rendre compréhensibles et conformes à l’original. Il rendit le christianisme adventiste authentique pour le contexte égyptien. Les convertis ne devenaient pas complètement étrangers à leur culture ; ils continuaient à vivre selon elle. Ainsi, personne ne les chassa de leurs villages. Du coup, ils furent mieux équipés pour témoigner auprès des membres de leurs communautés.

George et Mary-Ann Keough, photographiés peu après leur mariage en 1908.

Par conséquent, la Haute-Égypte a toujours été la région où l’Église adventiste est la plus solide en Égypte. Les églises que j’ai mentionnées plus haut existent toujours ; j’ai eu le privilège de les visiter en 2012. Grâce à leur ministère, George et Mary-Ann Keough ont établi des églises durables. LA PUISSANCE DU VRAI CHRISTIANISME

J’ai entendu l’histoire du mish en 2012, quand un ancien de l’église de Beni Adi m’a également raconté ce que son oncle lui a dit : « Par George, les gens ont vu le vrai christianisme, et pas seulement des revendications sur le christianisme. » En 1943, George écrivit qu’il espérait que « la bonne nouvelle d’un puissant sauveur devant revenir bientôt sur terre [fasse] une percée certaine [au] Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». L’Église adventiste ne connaît encore qu’un succès mitigé dans une grande partie de cette région. Une « percée certaine » nécessitera sûrement davantage que l’enseignement du christianisme adventiste. La puissance du christianisme authentique devra se manifester dans la vie de ceux qui œuvrent à la proclamation du message des trois anges.

David J. B. Trim est directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche au siège de l’Église adventiste mondiale à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). AdventistWorld.org Janvier 2021

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La Bible répond

Un jour de repos ? Q

Est-il juste de dire que Jésus s’est reposé dans le tombeau le jour du sabbat ?

R

Aucun passage de la Bible ne dit explicitement qu’après sa mort, Jésus soit allé dans le tombeau pour se reposer le jour du sabbat. Par contre, on dispose de suffisamment de preuves bibliques pour soutenir cette conclusion.

Testament (LXX). Ce passage est une proclamation de la fiabilité, de la véracité et de l’irrévocabilité de la Parole de Dieu. Dès que Dieu prononce une parole de salut, cette parole ne revient pas à lui « tant que ce que j’ai voulu n’aura pas été accompli » (LXX). Si on prend en considération Ésaïe 55.4, on constate que la « parole » évoquée au verset 11 a un contenu messianique. La parole ultime que Dieu enverrait était sa Parole – le Messie. Si Jean avait ce passage à l’esprit, alors Jésus, en tant que Parole de Dieu, a apporté le message du salut qui était effectif, et a proclamé sur la croix que son œuvre rédemptrice était désormais accomplie, achevée. Il était maintenant prêt à retourner vers le Père.

JÉSUS EST MORT LE VENDREDI

À quelques exceptions près, les chrétiens ont toujours cru que Jésus avait été crucifié le vendredi et qu’il était ressuscité le dimanche matin. Les preuves bibliques soutiennent cette chronologie de la crucifixion. Selon Matthieu, la résurrection de Jésus eut lieu « [a]près le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine » (Mt 28.1). Marc, lui, indique que Jésus mourut « la veille du sabbat » et que lorsque les femmes « se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever » (Mc 15.42 ; 16.2), Jésus était déjà ressuscité. Luc nous informe que lorsque le corps de Jésus fut déposé dans le tombeau, « le sabbat allait commencer » (Lc 23.54), et que les femmes rentrèrent chez elles pour « se [reposer] le jour du sabbat, selon la loi » (v. 56). Luc indique aussi que « le premier jour de la semaine, [les femmes] se rendirent au sépulcre de grand matin », mais n’y trouvèrent qu’un tombeau vide (Lc 24.1), car la résurrection de Jésus avait eu lieu de très bonne heure le dimanche matin. Pendant le sabbat, Jésus se trouvait bel et bien dans le tombeau. « TOUT EST ACCOMPLI » ET LA PAROLE

En essayant de comprendre les dernières paroles de Jésus sur la croix, les érudits ont cherché dans l’Ancien Testament un contexte pour l’expression tetelestai (« Tout est accompli » – du verbe teleō (« compléter, accomplir ; achever »). Ils ont proposé deux passages principaux, et tous deux sont importants pour notre propos. Le premier, c’est Ésaïe 55.11, où le verbe sunteleō (« compléter, achever »), dont les racines sont de la même famille que teleō, est utilisé dans la Septante – la traduction grecque de l’Ancien

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« TOUT EST ACCOMPLI » ET LE REPOS

Le deuxième passage de l’Ancien Testament proposé en tant qu’arrière-plan du verbe tetelestai (« Tout est accompli »), c’est Genèse 2.2, où l’on retrouve encore dans la traduction grecque de l’Ancien Testament le verbe sunteleō (« compléter, achever »), mais cette fois, dans le contexte de la création : « Dieu acheva [grec : sunteleō] le sixième jour, ses œuvres, les œuvres qu’il avait faites ; et il se reposa le septième jour de ses travaux, de tous les travaux qu’il avait accomplis » (LXX). On trouve ici deux idées importantes également présentes dans l’Évangile de Jean, à savoir que quelque chose est achevé – dans la création de la Genèse et dans la rédemption de l’Évangile de Jean – et suivi du repos le septième jour. Dans Jean, la proclamation de Jésus (Jn 19.30) est immédiatement suivie d’une référence au sabbat : « C’était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour (v. 31). Jésus s’est effectivement reposé pendant le sabbat après avoir achevé son œuvre de rédemption (recréation), comme Dieu s’est reposé le sabbat après son œuvre de création. Ainsi, Dieu fait chair s’est reposé dans le tombeau le sabbat du septième jour, jour qu’il a institué pour le bien de l’humanité (Mc 2.27).

Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite après sa longue carrière de pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

Le meilleur exercice Ne le trouve-t-on que dans les gyms ? J’ai 24 ans. Je suis franchement découragé par tout ce qui s’est passé en 2020 à cause de la pandémie. Suite à la fermeture des gyms, la santé physique et mentale de ma famille s’est détériorée – nous avons pris du poids par manque d’exercice régulier. Aujourd’hui, nos difficultés financières sont telles que nous n’avons plus les moyens de nous payer un abonnement au gym. En plus, je m’inquiète pour mes parents, à cause de leurs antécédents familiaux de cancer et de maladies cardiaques. Quelle activité physique me recommandez-vous ?

C

’est en mars 2020 qu’a été déclarée la pandémie de Coronavirus. Nous avons été témoin de tout ce qui s’est ensuivi – maladie, décès, confinement, effondrement économique, pertes d’emploi et fermetures d’écoles. Pendant cette période, nous avons assisté à une augmentation de la consommation d’alcool, de tabac et d’autres drogues, ainsi qu’à une hausse de la violence domestique, de la pornographie et d’autres dépendances. Outre les décès dus au SARS-CoV-2 (COVID-19), le nombre de décès qu’on aurait pu éviter a augmenté de manière significative car de nombreux patients souffrant de maladies cardiaques, d’AVC et d’autres maladies infectieuses ont évité les urgences par crainte de contracter la COVID-19. Malgré ces problèmes, nous avons de bonnes nouvelles ! Nous recommandons la marche – un exercice absolument sans frais ! Les recherches en cours montrent clairement que la santé s’améliore à bien des égards chez ceux qui marchent de 8 000 à 10 000 pas par jour. On observe une diminution claire et significative du taux de mortalité et, chose intéressante, spécifiquement du taux de cancer et de maladies cardiaques – les deux conditions que vous avez mentionnées. Pour un maximum de bienfaits, il faut marcher entre 10 000 et 12 000 pas par jour ; toutefois, la santé s’améliore considérablement lorsque l’on fait plus de 8 000 pas par jour1. Cette forme d’exercice semble fonctionner pour tous les groupes sociaux. Elle améliore de nombreuses conditions de santé, y compris la prévention et le contrôle du diabète de type 2, le maintien de la perte de poids, et le retard/la prévention de l’apparition de la démence. Il y a de nombreuses années, notre Père céleste miséricordieux a partagé un message de santé simple, débordant de grâce, par les écrits d’Ellen White : « Dans tous les cas où c’est possible, la marche constitue le meilleur Photo : Camylla Battani

remède pour les corps malades, car dans cet exercice, tous les organes du corps sont réquisitionnés. […] Aucun exercice ne saurait remplacer la marche. Elle améliore grandement la circulation du sang2. » La science continue de confirmer cet excellent conseil. La Parole de Dieu nous encourage : « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. » (2 Ch 20.20) Alors que nous entrons dans cette nouvelle année avec ses événements inconnus et inexplorés à venir, prenez la décision de marcher quotidiennement pour votre santé, et d’emmener les membres de votre famille avec vous. Vous jouirez tous d’une meilleure santé. Marcher ensemble encourage une meilleure conformité et une plus grande responsabilité ; on a moins d’excuses pour sauter ce moment d’exercice. Et c’est beaucoup plus amusant ! Pour se motiver davantage encore, on peut ajouter un peu de piquant à la marche par une compétition sympa, juste pour le plaisir. Ainsi donc, profitez de l’extérieur chaque fois que c’est possible ; mais où que vous fassiez de l’exercice – dans un centre commercial, en montant et descendant les escaliers, sur un tapis roulant – n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seul. Dieu a promis de ne jamais nous quitter, de ne jamais nous abandonner (He 13.5). P. F. Saint-Maurice, R. P. Troiano, D. R. Bassett, et al., « Association of Daily Step Count and Step Intensity With Mortality Among U.S, Adults », Journal of the American Medical Association 323, n° 12, 2020, p. 1151-1160, doi:10.1001/ jama.2020.1382. 2 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 3, p. 78. 1

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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« Je t’en prie, multiplie nos cadeaux ! »

D « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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ans les hautes montagnes du Honduras se trouve un petit village niché entre les champs de canne à sucre – un village pauvre débordant d’enfants qui s’ennuient. « Cet endroit est parfait pour une école biblique de vacances (EBV) ! lance le pasteur. Notre petite église dispose d’un espace ouvert où les enfants peuvent jouer. Nos enfants ont besoin de découvrir l’amour de Dieu. Pourriez-vous tenir une EBV dans notre village ? » La directrice des voyages missionnaires pour l’École biblique de vacances se tient là, dans l’espace ouvert, imaginant 50 enfants jouant à des jeux bibliques et faisant du bricolage. Cette petite église est un endroit idéal ! Oui, son groupe d’ados bénévoles pourrait enseigner des chansons aux enfants et présenter des histoires bibliques. « Je pense que ça va marcher, répond-elle au pasteur. Voyez si vos membres aiment l’idée, puis dites-nous combien d’enfants viendront pour que nous puissions planifier les bricolages et les cadeaux. » *** La directrice a tenu des dizaines d’écoles bibliques de vacances pour des milliers d’enfants du monde entier. Cette EBV sera comme les autres, pense-t-elle. Ce sera un voyage missionnaire familial, il sera donc facile de recruter une douzaine d’ados pour les cinq jours de l’EBV. « Il faut s’attendre à recevoir de 75 à 100 enfants », précise le pasteur. Elle planifie donc pour 150.

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Crayons, bâtonnets d’artisanat en bois, papier de bricolage, gobelets et assiettes en carton ; costumes des temps bibliques et feuilles de chants en espagnol pour les ados ; et des centaines d’autres choses encore pour que le programme soit une réussite. « N’oublie pas les cadeaux », se répètet-elle, imaginant les sacs-cadeaux que les ados offriront à chaque enfant hondurien le dernier jour de l’EBV. La distribution des cadeaux est toujours le point culminant des programmes missionnaires de l’EBV. Parmi les cadeaux spéciaux offerts aux filles, on trouve une Bible, une poupée, un animal en peluche, un cahier à colorier en espagnol, des bonbons. Les garçons, eux, recevront une Bible, une voiture ou un camion miniature, un ballon, un masque rigolo, et des bonbons. *** « Dieu a fait un miracle », me raconte la directrice de l’EBV alors que dimanche après-midi, l’équipe se rend au village de montagne. « Les douaniers ont demandé pourquoi nous apportions autant de matériel. Quand j’ai expliqué le programme de l’EBV et les cadeaux, ils ont ri et nous ont fait signe de passer. » Les ados vérifient l’acoustique de l’église et le terrain de jeu extérieur, puis distribuent des invitations aux maisons du village. Tout est prêt pour le lundi après-midi. La directrice et ses 12 ados assistants sont prêts à 13 heures. La musique est au point. Les costumes des temps bibliques sont ajustés. Le tableau de feutrines est Photo : Dick Duerksen


prêt. La limonade aussi ! Alors, tous les membres de l’équipe se donnent la main. Ils prient pour que de nombreux enfants s’inscrivent à l’EBV et pour que le programme soit couronné de succès. À leur surprise, seuls 25 enfants s’inscrivent. Bien que déçus, les ados jouent de la musique, présentent l’histoire biblique, et servent le casse-croûte avec des sourires faisant penser à celui de Dieu. Alors que les enfants rentrent chez eux, les ados se donnent de nouveau la main, remercient Dieu pour ce bon lundi, et prient pour que d’autres enfants s’inscrivent le lendemain. *** Mardi, 50 enfants se pointent. Mercredi, 70, et jeudi, une centaine ! « Bon, combien de sacs-cadeaux on prépare ? » demande l’un des ados. « Allons-y pour 150 », répond la directrice. On verra bien combien d’enfants Dieu nous enverra. » Jeudi soir, tous les participants du voyage missionnaire passent quelques heures à préparer les sacs-cadeaux – 75 pour les garçons et 75 pour les filles. Tout est soigneusement mis dans ces sacs : d’abord les bibles, puis les voitures, les poupées, les animaux en peluche, et enfin, les bonbons. « Autant mettre les bonbons en dernier, lance l’un des ados, comme ça, les enfants ne perdront pas de temps à les chercher au fond des sacs. » Vendredi, je me joins à l’EBV pour photographier les musiciens, les différents bricolages, et la distribution des cadeaux. Il y a plus de 150 enfants ; mais à l’heure de la distribution, nous en comptons 225. Aïe ! Il nous manque 75 cadeaux ! « Qu’est-ce qu’on va faire ? Pas évident de décider qui aura un cadeau, et qui repartira les mains vides ! Est-ce qu’on peut faire d’autres sacs-cadeaux en enlevant un certain nombre de choses des sacs déjà prêts ? » Nos ados sont inquiets. « Entrons dans l’église et prions », dit la directrice. Nous la suivons tous dans le sanctuaire. Sa prière est simple et empreinte de confiance. « Seigneur, nous pensions avoir préparé assez de sacs-cadeaux, mais il en manque. Nous t’en prions, multiplie-les ! » « Placez-vous en deux lignes, crie la

directrice aux enfants. Les gars de ce côté, les filles de l’autre. » Les enfants rayonnent d’enthousiasme. Les ados commencent à distribuer les cadeaux. Je me tiens dans l’église et regarde les grandes boîtes en carton se vider rapidement. En écho à la prière de la directrice, je prie à mon tour : « Seigneur, s’il te plaît, multiplie les sacs ! » Une ado prend le dernier lot de sacs-cadeaux. Ça y est. Les boîtes sont vides maintenant. Et il y a encore tant d’enfants… *** « Voici d’autres sacs-cadeaux », dit un jeune Hondurien en lui remettant, tout sourire, un sac à ordures en plastique noir. La jeune fille s’approche, ramasse les sacs-cadeaux, et aidée des autres ados, les distribue à ceux qui n’ont pas encore reçu le leur. « Regarde, il y en a d’autres dans l’église ! » Le jeune homme lui remet deux autres grands sacs à ordures, tout pleins de sacs-cadeaux soigneusement préparés. Quelques instants plus tard, la distribution de cadeaux se termine. Deux cent vingt-cinq enfants sont assis là, devant l’église, jouant avec des poupées et des voitures, mangeant des bonbons et riant joyeusement. « Il y a eu juste assez de sacs cadeaux, murmure la directrice. D’où sont venus les autres ? » « Ils étaient dans de grands sacs à ordures en plastique empilés dans un coin de l’église », répond un ado. «Mais nous n’avons pas mis les cadeaux dans des sacs en plastique ! » s’écrie un autre ado. « Qui les a trouvés ? » demande un autre. « Un jeune Hondurien nous les a apportés, explique l’un d’entre eux. Il se tenait juste là, avec un grand sourire. Vous ne l’avez pas vu ? » Si, nous l’avons vu. Nous avons remarqué son sourire. Nous avons distribué joyeusement les cadeaux qu’il nous a donnés. Mais maintenant, il est parti. Personne ne sait qui il est, où il a pris les sacs-cadeaux, ni où il s’en est allé. Tout le monde se tait. Et soudain, nous savons.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 17, n° 1

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Sept choses que les chiens nous enseignent sur Dieu

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’ai deux chiens : Brody, un golden retriever de 5 ans que nous avons eu alors qu’il était petit, et Coco, un caniche croisé âgé de 4 ans que nous avons sauvé. Brody et Coco m’enseignent constamment des leçons étonnantes sur Dieu. En voici quelques-unes. L’amour inconditionnel. Les chiens nous aiment et nous acceptent tels que nous sommes. Notre niveau d’intelligence, les vêtements que nous portons ou les bêtises que nous avons faites à l’école ne les dérangent pas. Ils nous regardent simplement comme s’ils nous adoraient et se plaisent à nous contempler. Dieu nous dit de nous aimer les uns les autres comme il

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nous aime. On pourrait dire aussi en second lieu que nous devons nous aimer les uns les autres comme nos chiens nous aiment ! Une confiance absolue. Mes chiens ne se demandent pas avec inquiétude d’où leur viendra leur prochain repas. Ils ne se demandent pas non plus si je serai là pour prendre soin d’eux. Oui, il peut m’arriver de ne pas être à la hauteur de leur confiance en moi, mais ils ne semblent même pas s’en rendre compte. Mon mari et moi sommes au centre de leur amour, de leur foi et de leur confiance – une confiance absolue en nous. Voilà le type de confiance que nous devrions avoir en notre Dieu, lequel ne nous déçoit jamais.

Trouver la joie dans les choses simples. Brody, mon golden retriever, raffole d’aller attraper les choses qu’on lui lance. Quand je lui lance une balle, il déborde de joie ! Mes chiens aiment se promener, chasser un oiseau dans un champ, renifler des myriades de choses le long d’un sentier. Ils vivent ces petits moments pleinement, sans le moindre stress, et sans se soucier de la vie. Ils reflètent vraiment les paroles de Jésus : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : le lendemain se souciera de luimême. » (Mt 6.34, BFC) Nous ne sommes pas seuls. Quand on a un chien, on ne se sent jamais seul. Lorsque mon mari doit voyager pour son travail,

Illustration : Xuan Le


SANDRA BLACKMER

Perle biblique « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain : le lendemain se souciera de luimême. » (Matthieu 6.34, BFC)

je ne reviens jamais dans une maison vide. Mes chiens sont toujours là, ravis de me voir. Les chiens sont des compagnons fidèles tout le temps où nous avons le privilège de les avoir avec nous ! Mais Dieu, lui, nous offre sa compagnie pour l’éternité. La patience. Mes chiens passent beaucoup de temps à m’attendre. Nous faisons des promenades quotidiennes, mais l’horaire de sortie est loin d’être routinier. Chaque jour, ils doivent attendre que je puisse insérer cette activité dans le calendrier de mes responsabilités. Au lieu de me harceler, ils attendent patiemment le bon timing pour moi. Nous aussi, nous devons attendre le timing de Dieu.

Mais en général, je ne suis pas aussi patiente que mes chiens ! Faire preuve de tolérance. Je ne suis pas une aussi bonne personne que mes chiens le pensent. Il m’arrive de « péter les plombs » ou de négliger de leur donner de l’attention, ou de m’occuper de certains de leurs besoins – mais cela ne semble jamais affecter leur amour et leur dévouement envers moi. Ils sont d’une tolérance sans faille à l’égard de mes défauts et ne me gardent pas rancune. Si seulement nous pouvions être aussi tolérants les uns envers les autres ! Surmonter la peur par l’amour. Nous avons sauvé notre chienne Coco d’une situation dangereuse.

Quand nous l’avons emmenée chez nous, elle tremblait de peur et d’effroi. Avec douceur et gentillesse, je lui ai accordé beaucoup d’amour et d’attention. Avec le temps, elle a répondu à mes efforts. Même si elle est encore nerveuse avec les étrangers, sa confiance et sa dévotion envers moi éclipsent celles de beaucoup d’autres chiens que j’ai eus. Coco me rappelle que Dieu est amour, et que l’amour gagne.

Sandra Blackmer est rédactrice adjointe de Adventist Review Ministries.

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JOURS DE

PRIÈRE

POUR LE MONDE ET POUR VOTRE MISSION 16 AVRIL – 25 MAI 2021

EMPAREZ-VOUS DE LA JOIE DU SERVICE •• FAITES L’EXPÉRIENCE D’UN RÉVEIL PERSONNEL •• TROUVEZ UN BUT EN TEMPS DE CRISE

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