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La SID : Éclairer le continent division avec la vérité présente

pionnière de l’Afrique

La Division Afrique australe/ océan Indien (SID) a célébré son 100e anniversaire en 2020. Cet article passe en revue certains aspects de l’œuvre adventiste dans cette division depuis son organisation. — La rédaction

Le message adventiste a atteint l’Afrique du Sud en 1871, alors que le prospecteur minier William Hunt arriva à Kimberley dans le cadre d’une expédition de chasse aux diamants. Seulement trois ans auparavant, cet homme, originaire du Nevada, aux États-Unis, avait assisté à une campagne d’évangélisation dirigée par J. N. Loughborough à Healdsburg, en Californie. Ayant accepté les vérités bibliques présentées, il s’était joint aux croyants adventistes, promettant à Loughborough de partager le message de l’Évangile partout où il voyagerait.

Fidèle à sa promesse, William Hunt confia la revue Signes des temps à J. H. G. Wilson, un prédicateur méthodiste local qui, avec sa femme, avait embrassé la foi adventiste. Une lettre de Wilson, publiée dans le numéro du 6 juin 1878 de la Review and Herald, rapportait que plusieurs personnes étaient devenues pleinement convaincues de la vérité enseignée par les adventistes.

Les efforts de William Hunt pour témoigner auprès de George Van Druten et de Pieter Wessels, lesquels avaient commencé à observer le sabbat de manière indépendante, aboutirent à l’arrivée des missionnaires C. L. Boyd et D. A. Robinson à Kimberley en juillet 1887.

Leur première congrégation, située à Beaconsfield, comptait 26 membres1. En 1889, une autre congrégation vit le jour au Cap. Peu après, la Fédération sud-africaine fut organisée par A. T. Robinson, lequel en devint le premier président.

Au Cap, l’Église établit l’Institut d’enseignement supérieur Claremont de l’union, l’orphelinat de Plumstead, le sanatorium de Claremont et une petite imprimerie. Ensuite, elle organisa en 1902 l’Union des fédérations sud-africaines.

L’Union des fédérations élargit ensuite son champ d’action en Afrique du Sud et dans les pays du nord connus aujourd’hui sous le nom de Malawi et de Zambie, en se donnant pour base la Mission Solusi à Bulawayo, au Zimbabwe. Cette croissance de l’Église en Afrique australe ouvrit la voie à l’organisation de la division.

ORGANISATION DE LA DIVISION Lorsque Elmer E. Andross, un

William H. Branson

vice-président de la Conférence générale, se rendit en Afrique du Sud en juillet 1919, l’Union des fédérations sud-africaines vota de demander à la Conférence générale d’envisager la possibilité d’organiser le champ africain en division2. La Conférence générale approuvant la requête, elle vota le 16 octobre 1919 la création de la Division africaine.

William H. Branson fut élu vice-président de la Conférence générale en charge de la Division africaine3. En août 1920, il arriva avec les siens en Afrique du Sud pour assumer les devoirs de sa charge. Les bureaux de la division se trouvaient alors à Claremont, au Cap4, et l’effectif de l’Église, au nombre de 2 705, était réparti en trois unions.

William Branson et d’autres dirigeants de l’Église visitèrent les départements du gouvernement et de l’État pour faire connaître aux autorités du pays les principes et idéaux de l’Église. On leur accorda la reconnaissance légale et le statut d’Église adventiste du septième jour dans la région5 .

MÉTHODES DE CROISSANCE

En 1901, William H. Anderson, l’un des premiers missionnaires en Afrique, déclara : « Toutes les sociétés missionnaires œuvrant en Afrique sont d’accord pour dire que les établissements scolaires sont le meilleur moyen d’atteindre les indigènes6 . » Par conséquent, l’Église établit des écoles pour les jeunes adventistes, et invita les enfants de tous les milieux religieux à s’y inscrire eux aussi.

Adolf Chitauro

En 1946, H. A. Morrison, un éducateur et administrateur adventiste, déclara : « La Division de l’Afrique australe a été une pionnière dans l’établissement d’écoles et, par leur intermédiaire, a converti des âmes à Dieu. En conséquence, ces écoles sont très fréquentées et l’œuvre s’est développée très rapidement7 . » Aujourd’hui, il existe sept universités dirigées par l’Église, ainsi que plusieurs instituts d’enseignement supérieur et écoles dans tout le territoire.

L’œuvre missionnaire médicale fut aussi une méthode pionnière. Ellen White a écrit : « L’œuvre missionnaire médicale doit être considérée comme une œuvre pionnière, et doit être le moyen d’abattre les préjugés. Tel le bras droit, elle doit ouvrir les portes au message de l’Évangile8 . » Conformément à ce conseil, six hôpitaux et plusieurs dispensaires furent établis dans différents pays entre 1920 et 1940. Plus tard, deux hôpitaux durent fermer leurs portes, mais les autres fonctionnent encore aujourd’hui.

Pour étendre leur prédication, les premiers adventistes distribuèrent des imprimés. En 1875, Ellen White y alla de ce conseil : « Dieu a mis à la disposition de son peuple les avantages que procure la presse qui, associée à d’autres actions, sera couronnée de succès en propageant la connaissance de la vérité. Selon les besoins, des brochures, des journaux et des livres devraient être répandus dans toutes les villes et dans tous les villages du pays9 . »

Les premiers colporteurs autochtones de la division furent Richard Moko en Afrique du Sud, David Kalaka au Basutoland, et Jim Mayinza en

Bureaux actuels de la SID situés à Pretoria, en Afrique du Sud

Vue aérienne de l’Université Rusanga, en Zambie

Isaac Chiyokoma

Rhodésie du Sud. On améliora l’approvisionnement des imprimés grâce à la création de maisons d’édition régionales10 .

CONTRIBUTIONS DE LA DIVISION

La Division Afrique australe/océan Indien apporta plusieurs contributions à l’Église mondiale, notamment en pilotant le système départemental de l’Église en 1892, lequel fut adopté par la Conférence générale en 1901, et en lançant l’Association des enfants de pasteurs (Pakia), que l’on retrouve maintenant dans d’autres divisions.

Les pionniers et leurs successeurs avaient pour motivation première d’achever la prédication de l’Évangile et d’être témoins du retour de Jésus (Mt 24.14). Les tombes trouvées dans des stations missionnaires telles que celle de Solusi, au Zimbabwe, attestent leur esprit de sacrifice.

Aujourd’hui, plus de 100 ans plus tard, les dirigeants de la division continuent de marcher sur leurs traces en insistant sur le sacrifice pour la mission en tant que mode de vie, en se faisant champions de la liberté, de la

L’Église établit des écoles pour les jeunes adventistes, et invita les enfants de tous les milieux religieux à s’y inscrire eux aussi.

santé globale, de l’espérance en Jésus, et en restaurant l’image de Dieu en leurs semblables.

1 C. L. Boyd, «South Africa», Review and Herald, 8 novembre 1887, p. 699. 2 L. Francois Swanepoel, «The Origin and Early History of the Seventh-day Adventist Church in South Africa, 1886-1920», thèse de maîtrise, Université de l’Afrique du Sud, 1972, p. 150. 3 Dans les décennies qui suivirent, la Division africaine connut plusieurs réalignements territoriaux et changements de nom, depuis la Division africaine (1920-1930), la Division sud-africaine (19311964), la Division transafricaine (1964-1983), et la Division de l’Afrique de l’Est (1983-2003), jusqu’à la Division Afrique australe/océan Indien (2003 jusqu’à présent). 4 Plus tard, les bureaux ont été transférés à Harare, au Zimbabwe, avant de revenir à Pretoria, en Afrique du Sud, en 2007. 5 Charles L. Thompson, «A History of the Growth and Development of the Seventh-Day Adventist Church in Southern Africa, 1920-1960», 1977, p. 2, 3. 6 William H. Anderson, On the Trail of Livingstone, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1919, p. 143; en 1913, C. P. Crager a déclaré: «J’attends avec impatience le jour où nous aurons des écoles confessionnelles dans toute l’Afrique du Sud, et où nos écoles auront un groupe d’étudiants qu’on formera pour travailler sur le terrain.» Voir C. P. Crager, «The Convention Paper on Educational Work», South African Missionary, 24 février 1913, p. 2. 7 H. A. Morrison, «The Department of Education», Advent Review and Sabbath Herald, June 10, 1946, p. 96. 8 Ellen G. White, Ellen G. White 1888 Materials, Washington, D.C., Ellen G. White Estate, 1987, vol. 4, p. 1738. 9 Idem., Évangéliser, p. 150. 10 Tels que Sentinel Publishing Company en Afrique du Sud (1916), Malamulo Publishing House (1926), Madagascar Publishing House (1930), Casa Publicadora Angolana (1937), et Zambia Adventist Press (1989).

Passmore Hachalinga, titulaire d’un doctorat en théologie et d’un doctorat en pastorale, est actuellement directeur du Centre de recherche et du patrimoine Ellen G. White, à l’Institut d’enseignement supérieur Helderberg, près du Cap, en Afrique du Sud.

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