Adventist World April 2023 French

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04/2023 8 milliards de raisons Page 16 Assis à une longue table Page 25 Un psaume de louange Page 28

Recentrer l’approche des missions


10 La mission : un véritable miracle Erton C. Köhler

12 Le message adventiste au monde entier David J. B. Trim

15 Recentrer l’approche des missions Karen Porter et German Lust

16 8 milliards de raisons Gary Krause Couverture : John Cameron

18 Au premier plan Le message des trois anges dans des contextes non chrétiens Jaimie Eckert 22 Au premier plan Le monde sécularisé et le monde postchrétien Kleber Gonçalves 24 Perspective mondiale Fidèles à notre appel Ted N. C. Wilson 25 Place aux jeunes Assis à une longue table Carolina Ramos 26 La Bible répond Achever les souffrances de Christ 27 Santé & bien-être La science est-elle notre seul guide ? 28 « Je vais vous raconter… » Un psaume de louange 30 Foi en herbe « Au secours, je me suis perdue ! » Wilona Karimabadi

Le feu brûle, encore et toujours GERALD A. KLINGBEIL

Au cours des cinq dernières décennies, la mission a constitué le récit sous-jacent de ma vie et de celle de ma famille. Tout a commencé au début des années 1980 – alors que j’étais un ado : je me suis joint à l’équipe d’un café chrétien dans une ville de taille moyenne de l’Allemagne. C’est ce qui m’a poussé à lancer ensuite un ministère musical visant à toucher mes amis sécularisés et non croyants. Qu’est-ce qu’on en a passé des heures à parler à des inconnus dans de nombreuses villes européennes ! Nous les invitions à venir à nos concerts, à entamer une conversation sur la vie, sur Dieu, et sur le vide que nous ressentons tous dans notre âme. Plus tard, Dieu m’a appelé à un ministère à plein temps et, après notre mariage, Chantal, ma femme, et moi avons passé 15 ans à enseigner à de jeunes universitaires en Amérique du Sud et en Asie. Il y a maintenant 14 ans, je me suis joint à l’équipe de rédaction de Adventist World en tant que rédacteur adjoint. C’est alors que ma mission a changé de visage : je suis passé du statut d’enseignant à celui d’auteur et de rédacteur, mais toujours dans le même cadre : la mission. Aujourd’hui, c’est la dernière intro que j’écris pour Adventist World. Au cours des deux dernières années, Chantal et moi avons prié au sujet de notre mission. Et nous avons finalement compris que Dieu nous appelle à revenir en Allemagne où, tout en étant plus proche de ma mère âgée de 84, ans, nous pourrons exercer un ministère auprès des habitants d’une société postchrétienne et sécularisée. La mission n’est limitée ni par la géographie, ni par notre vision, ni par les occasions, ni même par le financement. Pourquoi Chantal et moi avonsnous été attirés par la mission interculturelle ? Simplement parce que le Dr Humberto Rasi, ancien directeur du Département de l’éducation de la Conférence générale, a un jour pris le temps de s’asseoir, d’écouter, et de « contaminer » un jeune couple (lequel résidait alors en Afrique du Sud) avec le désir de servir Dieu. Et nous sommes partis ! Nous avons dû apprendre une nouvelle langue, puis découvrir et comprendre de nouvelles cultures. Nous avons servi dans des circonstances parfois difficiles. Et alors que la mission transformait ceux que nous servions, elle nous a transformés, nous aussi. Ce numéro de Adventist World met en lumière un pivot important dans la mission adventiste : passer d’une approche administrative et structurelle à une approche adaptée aux endroits difficiles, puis investir dans les travailleurs de première ligne qui, un petit pas à la fois, comprendront, aideront et transformeront les cultures qu’ils serviront, et seront eux-mêmes transformés par elles. D’un bout à l’autre des Écritures, la mission divine n’a jamais changé. Dieu se charge, encore et toujours, d’atteindre les cœurs de ceux qui n’ont jamais entendu parler de lui, et de transformer les esprits de ceux que Satan enchaîne – même si nos méthodes et les circonstances peuvent changer. Alors, que ce soit en Afrique du Nord, aux confins de l’Asie, dans les plus grandes villes de la planète, ou dans la petite ville où vous habitez, êtesvous partant, ami lecteur, pour vous impliquer dans la mission de Dieu ?

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2

Avril 2023 AdventistWorld.org


Sur le vif

Une jeune femme montre en souriant une carte d’ADRA, laquelle lui permet de se payer de la nourriture et des articles de première nécessité. ADRA – la branche humanitaire de l’Église adventiste – vient en aide à des milliers de personnes qui, tout comme cette femme, sont gravement touchées par des années de sécheresse en Afrique de l’Est. Photo : ADRA International

AdventistWorld.org Avril 2023

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En bref

« Comme j’ai consacré ma vie à aider les autres à comprendre les prophéties bibliques, je me réjouis de participer à Creation Sabbath. Alors que la prophétie nous donne une compréhension éclairée de l’histoire et du rôle que nous y jouons, malgré tous les changements qui se produisent au fil du temps, une constante demeure : le sabbat, que Dieu a établi lors de la création et qu’il célèbre avec les saints dans la nouvelle création annoncée par la prophétie. En tant que créateur, je suis impatient de rencontrer le Créateur de toutes choses ! » — Steve Creitz, illustrateur de prophéties bibliques, au sujet de son œuvre d’art pour le Sabbat de la création 2023. Chaque année, dans le cadre de la préparation du Sabbat de la création, une nouvelle œuvre d’art est produite. L’histoire du salut est présentée sous la forme d’une séquence circulaire d’événements commençant par le désastre dans le jardin d’Éden et menant à la nouvelle création. L’œuvre d’art de cette année s’inspire du même thème du salut.

Plus de 5 400 Le nombre de membres et d’amis de l’Église qui ont participé à la première marche de 5 km à l’échelle du territoire. Cette marche, organisée par l’Union des fédérations de l’est du Venezuela, a eu lieu le 22 janvier. Elle a été précédée de huit jours de promotion d’un mode de vie sain sur les plateformes des médias sociaux de l’Église. Les posts invitaient les lecteurs à marcher, à effectuer des tâches extérieures, à planter un arbre, ainsi qu’à faire des exercices d’aérobie et de musculation. Ces activités et d’autres encore mettent en avant les huit remèdes naturels promus par l’initiative « Je veux vivre de façon équilibrée ».

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Engagement dans le service missionnaire N=56,397 Source : Sondage de l’Église mondiale de 2017-2018 auprès des membres Données fournies par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale

Les membres de l’Église ont été invités à évaluer leur implication personnelle dans l’évangélisation de leur collectivité par leur église. 3 % Ne s’applique pas 2 % Doit diminuer considérablement 4 % Doit diminuer quelque peu 19 % Est au bon niveau 40 % Doit augmenter quelque peu 31 % Doit augmenter considérablement

Plus de 100 Le nombre d’éducateurs qui ont participé à un atelier de formation du 26 au 29 janvier 2023, aux Fidji. Six sessions figuraient au programme : 1) appliquer le wellness au sein des écoles adventistes ; 2) initier un enseignement biblique efficace ; 3) développer le caractère particulier des écoles adventistes ; 4) promouvoir le cadre des écoles adventistes de qualité ; 5) valoriser les caractéristiques essentielles de la philosophie adventiste, lesquelles sont en déclin dans les écoles adventistes ; et 6) partager les meilleures pratiques sur la façon de promouvoir efficacement la philosophie adventiste dans les écoles adventistes. Les éducateurs qui ont suivi l’atelier avec succès ont été encouragés à retourner dans leurs écoles respectives et à former leurs collègues sur la façon de promouvoir et de maintenir efficacement la philosophie et l’identité adventistes.


En bref

« Peu importe la tempête que nous traversons, Dieu s’implique dans nos affaires, dans nos vies, et dans nos familles. Lorsque nous sommes au milieu du voyage, de la tempête, de l’obscurité effrayante, nous souffrons ; mais tout ça pourrait bien être notre invitation à revenir à [la] lumière [divine]. » — Keira Bullock, aumônière du sanatorium de la Nouvelle-Zélande, pendant sa réflexion spirituelle lors du Congrès de l’Association adventiste des aliments sains, lequel s’est tenue du 12 au 17 février. Cette association relie les usines alimentaires gérées par l’Église adventiste dans le monde entier. Au cours des réunions, on a présenté aux participants des rapports de performance, des mises à jour des meilleures pratiques, des défis et des occasions pour l’industrie des aliments sains.

Plus de 1 000 Le nombre d’adventistes qui ont défilé dans les rues principales de Guatemala City, au Guatemala, le 21 janvier dernier. Cette marche s’inscrit dans le cadre des efforts continus de l’Église adventiste pour sensibiliser le public à la liberté religieuse.

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« Lorsqu’on pense à une œuvre missionnaire efficace, ce qui vient d’abord à l’esprit, c’est les efforts d’évangélisation, la conversion et le baptême d’autant de personnes que possible. Eh bien, Dieu s’est servi de notre humble mission de ramassage d’ordures pour nous envoyer des tas de gens. Et nous leur avons parlé ! Qui sait ce qui se passera ensuite ? Nous n’avons, en fait, que semé des graines. » — Marek Micyk, directeur de la jeunesse de l’Union des fédérations polonaises, à propos d’un voyage missionnaire en Israël. La plupart des participants étaient des étudiants de l’Institut polonais d’enseignement supérieur de la théologie et des sciences humaines de Podkowa Leśna. Ce voyage avait pour principaux objectifs d’instruire les étudiants en terre sainte et de servir la communauté locale en nettoyant les rives de la mer de Galilée. (->) Photo : Union des fédérations polonaises AdventistWorld.org Avril 2023

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Actualités

Un État du Nigeria accueille plus de 10 000 nouveaux membres

La cérémonie donne le coup d’envoi des célébrations du centenaire du message adventiste dans la région

Abraham Bakari, Division Afrique centre-ouest, et Adventist World

Après deux semaines d’une campagne d’évangélisation ayant pour thème « Presque à la maison », plus de 10 000 personnes ont été baptisées le 22 janvier 2023 à Aba, dans l’État d’Abia, au Nigeria. Selon les dirigeants, les 650 sites de cette campagne ont produit des résultats sans précédent dans l’histoire de l’Union des fédérations de l’est du Nigeria (ENUC). Cet événement a donné le coup d’envoi des célébrations du centenaire du message adventiste dans la région. Bassey Udoh, président de l’ENUC : « Nous louons Dieu pour ce qu’il fait. Il doit y avoir plus de 80 000 membres réunis ici. Quelle foule ! Ce n’est vraiment pas facile d’en évaluer le nombre. C’est impressionnant ! » L’organisateur Azukoye Amadi a dit qu’il s’attendait à ce qu’environ 1 500 personnes soient baptisées, alors que l’Église, elle, en avait prévu 2 000. Azukoye Amadi : « Mais maintenant, deux des 16 fédérations en sont à 3 520 [personnes prêtes au baptême]. Quand on confie un projet à Dieu, il fait vraiment des merveilles. Ce que nous voyons maintenant est une réponse à nos prières. Nous avons loué 40 000 chaises, mais aujourd’hui, elles sont loin de suffire ! »

Robert Osei-Bonsu, président de la Division Afrique centre-ouest (WAD), a exprimé sa gratitude envers Dieu pour les résultats époustouflants de cette campagne. Robert Osei-Bonsu : « Nous remercions Dieu pour cette journée de jeûne et de prière bien organisée, laquelle a conduit à un baptême de masse phénoménal de plus de 10 000 personnes. La participation a été extraordinaire et a dépassé toutes les attentes », a-t-il déclaré. S’adressant aux personnes qui assistaient à la célébration, Robert Osei-Bonsu a félicité les employés de l’Union des fédérations pour « leur leadership visionnaire et novateur ». Il a ajouté : « Pour nous, c’est vraiment merveilleux ! Nous avons toutes les raisons de remercier Dieu. » Les pasteurs ont baptisé les candidats dans 34 piscines baptismales mobiles. Au nombre des orateurs invités à travers les 650 sites, mentionnons les directeurs de départements de la WAD ainsi que Robert Osei-Bonsu. « Je suis heureux de cette cérémonie de baptême. J’ai découvert la vérité sur Jésus et le sabbat. Je me sens bien parce que ma vie a changé », a dit Ngozi, un homme d’âge moyen originaire de Mewi, au nombre des baptisés.

Robert Osei-Bonsu, président de la Division Afrique centre-ouest, baptise l’un des nouveaux convertis. Photo : Service des nouvelles de la Division Afrique centre-ouest 6

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Chioma, une femme d’une quarantaine d’années, a dit : « Je suis très, très heureuse. Mon cœur déborde de joie ! Je remercie Dieu de mon baptême aujourd’hui. » Une jeune fille du nom de Grace n’a pas pu retenir sa joie. « Je suis heureuse parce que maintenant je suis membre à part entière de l’Église adventiste. J’ai compris que cette Église proclame la vérité. » Le message était clair pour les habitants de la région affectés par les récentes inondations, lesquelles ont laissé plus de 25 000 adventistes sans maison ni biens. De nombreux villages qui n’avaient pas encore été atteints ont ouvert leurs portes au message adventiste, et les membres y ont lancé plusieurs groupes et établi plusieurs églises. Robert Osei-Bonsu : « Chaque région de l’union peut organiser un programme semblable une fois par an. L’évangélisation s’étendra dans toute la région, et de nombreuses âmes seront gagnées pour le royaume. » Okezie Victor Ikpeazu, gouverneur de l’État d’Abia, y est allé d’une déclaration officielle : « Je déclare officiellement ouvertes les activités du centenaire dans ce champ, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Sa déclaration a été suivie d’un feu d’artifice. Et la chorale, composée de plus de 1 000 choristes adventistes, a entonné l’« Alléluia » de Haendel. « Ce baptême de masse a envoyé un signal fort aux membres : chacun doit gagner une personne à Christ d’ici la fin de l’année, a dit Osei-Bonsu. Leur réponse est encourageante ! À mon avis, si nous travaillons tous ensemble, il sera tout à fait possible d’atteindre l’objectif de 100 000 membres d’ici la fin de l’année. »


Actualités

L’évangélisation par le numérique répand l’espoir dans des endroits difficiles à atteindre

Une technologie de pointe aide les adventistes à faire connaître Jésus

Edward Rodriguez, Division Asie-Pacifique Sud, et Adventist World

Dans notre monde, on considère que le nombre de personnes les moins atteintes par l’Évangile s’élève à 3 milliards, et que 7 000 groupes de population n’ont pas encore été atteints. On parle ici de plus de 40 pour cent de la population mondiale totale ! Devant cet énorme problème auquel l’Église mondiale est confrontée, comment la Parole porteuse d’espérance peut-elle parvenir au monde entier ? C’est là que l’Initiative d’évangélisation par le numérique (IEN) entre en jeu. Menée par une jeune équipe, cette initiative de prière et d’étude biblique en ligne cherche à utiliser la technologie multimédia pour rendre l’Évangile accessible dans l’environnement numérique. L’IEN a participé au Congrès des communications et de l’évangélisation par le numérique, lequel s’est tenu du 26 au 29 janvier 2023 à Pasay City, aux Philippines. Lors de ce congrès, l’équipe a été officiellement présentée à la délégation de la Division Asie-Pacifique Sud de l’Église adventiste. Cette présentation visait à encourager les collègues communicateurs en leur montrant comment l’œuvre des médias a prospéré et permis aux efforts d’évangélisation en ligne de l’Église d’atteindre de nouveaux sommets. Selon les dirigeants, l’IEN vise à imprégner les chercheurs sur Internet d’infos adventistes et à leur faire découvrir le mode de vie adventiste. Ace Sintos, chef de l’IEN aux Philippines : « En 2019, le Département des communications de la Conférence générale a financé un projet visant à accroître la portée des plateformes de médias sociaux de l’Église adventiste. C’est ainsi qu’est née l’Initiative d’évan-

L’équipe de l’Initiative d’évangélisation par le numérique s’est jointe aux responsables des communications adventistes à Pasay City, aux Philippines.

gélisation par le numérique – un groupe diversifié de créatifs visionnaires chargés de faire connaître Jésus et son amour au moyen de la pub sur la prière, de conceptions Web, d’essais, de vidéoclips, de films, d’études bibliques en ligne, et de divers autres médias. » L’IEN est un terrain d’essai pour des moyens novateurs de rendre l’Évangile accessible sur plusieurs plateformes numériques, ont expliqué les dirigeants. Une équipe d’évangélistes du numérique spécialisés travaillant à distance depuis les Philippines gère le réseau de médias sociaux de l’Église mondiale, stimulant l’optimisation des moteurs de recherche (OMR) et étendant notre portée. L’initiative fonctionne 24/7 pour créer du matériel, pour concevoir des visuels et créer des films Web qui fournissent d’importantes infos sur l’Église par le biais de l’environnement numérique. Daniel Reyes, directeur de l’unité de production numérique de l’IEN : « L’Initiative d’évangélisation par le numérique vise à utiliser tout le potentiel de la technologie numérique pour atteindre le monde entier au moyen de multiples canaux médiatiques. » Selon lui, le lien entre les créatifs et les Écritures représente un instrument formidable à notre époque pour atteindre, en ligne, des milliards d’individus en quête d’espoir et de guérison. Lors du congrès, l’IEN a été présenté aux participants pour qu’ils puissent

comprendre pleinement l’efficacité de ses méthodes et de quelles façons elle entraîne des changements dans la vie Photo : Unionqu’elle des fédérations du nord des Philippines de ceux a touchés grâce aux ressources numériques, aux prières en ligne, et aux soins pastoraux. « Nous avons reçu une demande de prière inattendue d’une femme espagnole », explique Roenna Sintos, directrice de l’unité en ligne de soins pastoraux et de gestion des communautés de l’IEN. « Quelques jours plus tard, cette femme a rappelé pour nous dire que sa prière avait été exaucée. Dès lors, elle a participé à des rassemblements de prière et a activement prié pour d’autres personnes. » Et ça ne s’est pas arrêté là, poursuit Roenna. « L’année dernière, cette même femme nous a de nouveau appelés pour nous dire qu’elle avait accepté Jésus dans sa vie, qu’elle avait été baptisée, et qu’elle était maintenant membre de l’Église adventiste. » « Tandis que l’IEN explore de nouvelles stratégies d’évangélisation, elle découvre continuellement de nouvelles idées dans le ministère du numérique, ont expliqué les dirigeants. Et tandis que le monde passe à la vitesse supérieure, effectuant la transition vers la technologie la plus avancée disponible, cette équipe de créatifs missionnaires ne cessera jamais de créer une influence sur le vaste espace numérique du monde », ont-ils conclu. AdventistWorld.org Avril 2023

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Coup d’œil sur la Division nord-américaine (NAD)

1 234 397 Effectif de la Division nord-américaine (NAD) au 31 décembre 2022

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Le nombre de filiales basées dans les villes à travers la NAD que Adventist Young Professionals [Jeunes professionnels adventistes] espère lancer d’ici l’été 2023. Cette organisation a vu le jour en 2019 en tant que moyen d’engager les jeunes professionnels dans l’Union des fédérations midaméricaines. Depuis ses humbles débuts, elle n’a cessé de croître. Elle relie actuellement environ 7 000 jeunes professionnels adventistes dans la NAD.

« Matthieu 28.18-20 nous promet puissance et autorité, nous envoie dans le monde, et nous promet la présence de Dieu. C’est le mic drop de Jésus – nous ne partons jamais seuls. Du coup, nous devons y aller. » — G. Alexander Bryant, président de la NAD, alors qu’il soulignait la focalisation sur la mission de la région en 2023.

« J’étais tellement fier de chacun des étudiants, car ils ont presque immédiatement commencé à contribuer au débat lors du congrès. […] Les lycées de l’Union de Columbia ont été fort bien représentés dans un congrès comprenant des étudiants de plus de 200 établissements scolaires du monde entier. » — Jonathan Scriven, directeur de la modélisation des Nations Unies de l’Institut d’enseignement supérieur Honors (Honors College), à l’Université adventiste de Washington, à propos du Congrès international de la modélisation des Nations Unies de La Haye, lequel s’est tenue aux PaysBas en janvier dernier. Dix-sept étudiants de Highland View Academy, de Pine Forge Academy, de Spencerville Adventist Academy et de Takoma Academy y ont participé. (^-)

« Une cohorte d’étudiants [en médecine] apprennent dans un cadre qui partage des visions semblables et des valeurs communes en mettant l’accent sur les soins à la personne entière, à l’exemple de l’Université de Loma Linda. » — Tamara Thomas, doyenne de la faculté de médecine de l’Université de Loma Linda, à propos d’un nouveau partenariat de campus régional avec AdventHealth Orlando. Le nouveau campus de la faculté de médecine de l’Université de Loma Linda-AdventHealth Orlando offre aux étudiants en médecine la possibilité de se former dans le centre de la Floride afin de diversifier leur formation clinique dans une variété de cadres et d’environnements de soins aux patients.

Photo : Jarrod Lutz 8

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Point de vue

Adventist World, et l’Union des missions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord

Photo : Mahmoud Sulaiman

Quand la catastrophe frappe Quel est notre devoir en tant qu’adventistes ?

Les chrétiens qui croient en la Bible ne sont pas du monde, mais vivent dans le monde (voir Jn 17.14,15). Du coup, ils sont touchés par les événements qui ont un impact négatif sur notre monde. Les tremblements de terre, les inondations, les incendies et les guerres affectent les êtres humains au-delà de toute distinction de race, nationalité, ou statut social. Quand une catastrophe survient, elle constitue pour eux un rappel que le retour de Jésus est, plus que jamais, à nos portes. Mais cela ne les entraîne pas à une réflexion stérile, car ils savent qu’ils sont les mains et les pieds de Jésus sur cette planète souffrante. Investis de cette grande responsabilité, les chrétiens, et plus particulièrement les adventistes, sont prêts à montrer l’amour de Jésus en portant secours à tous ceux qui subissent les conséquences de la vie dans un monde de péché. L’une des dernières répétitions majeures de cet appel à l’aide urgent a eu lieu le 6 février 2023, soit après le tremblement de terre dévastateur qui a frappé une région de la Turquie et de la Syrie. Au milieu de l’atroce bilan humain, les membres des églises de la région se sont hâtés de porter secours aux sinistrés.

Jean Jack Kareh, directeur général de l’Union des missions du MoyenOrient et de l’Afrique du Nord, raconte : « Peu après le tremblement de terre, quelques adventistes dans l’ouest de la Turquie ont rapidement conjugué leurs ressources pour acheter de l’eau aux habitants de la région sinistrée. Un homme d’affaires du coin a mis son camion semi-remorque à leur disposition pour transporter l’eau et leur a servi de chauffeur. Ils ont voyagé ensemble pendant plusieurs heures sur une autoroute encombrée de véhicules envoyant de l’aide. Et ils ont profité de ce trajet pour échanger, ce qui les a rapprochés les uns des autres. Un adventiste accompagnant l’expédition a commenté : “À un moment donné, le chauffeur nous a dit, les larmes aux eux, combien il était encouragé en voyant que nous étions là pour secourir son peuple, même si nous ne sommes pas des Turcs.” « Le lendemain du tremblement de terre, tandis que le monde entier, incrédule, suivait de près les événements, des adventistes dans plus de deux dizaines de sites en Turquie se sont réunis en ligne pour réfléchir à ce qu’ils pouvaient faire au cœur de cette catastrophe épouvantable. En raison des difficultés logistiques dans la région, ils savaient qu’il ne serait pas possible d’apporter une aide officielle. Ils se sont demandé : “Qu’est-ce qu’on peut faire ? Quelles sont les ressources dont on dispose ? Qu’est-ce qu’on peut donner à ces pauvres gens ?”

« Ils ont posé ces questions en considérant que chaque membre adventiste en Turquie avait été pris en compte. Face à une telle responsabilité, un membre a fait remarquer : “On ne peut pas rester planté là en spectateurs. On est ici pour offrir ce dont on dispose.” « En quelques jours, des adventistes ont mis la main dans leur poche pour acheter 30 couvertures. D’autres ont pris à même leurs étagères de la nourriture, des couvertures et des vêtements chauds, et les ont ensuite apportés aux centres de distribution du gouvernement. « Dans toute la Turquie, les adventistes ont donné temps et argent, joignant leurs efforts à ceux des autres, contribuant aux projets gouvernementaux, et pleurant avec ceux qui pleurent. “Tout est détruit. La mort est partout. Devant une telle désolation, il y a si peu qu’on puisse faire”, a dit un adventiste alors qu’il conduisait un chargement de vivres vers l’une des zones dévastées. “Mais on peut certainement prier.” « Un autre adventiste, lequel s’implique à fond dans l’assistance 24/7, a expliqué : “On aide et on contribue autant que possible, et ce, en étroite collaboration avec le gouvernement. Mais les zones les plus touchées sont fermées aux civils.” Ce qui les réconforte – et leur donne espoir – c’est de savoir que Dieu peut agir au-delà de toute restriction, de toute limitation. “Alors on prie et on fait tout ce qu’on peut”, a-t-il ajouté. »

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Sous les projecteurs

La mission : un véritable miracle Se mobiliser pour atteindre tout le monde

ERTON C. KÖHLER

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enser à la mission dans nos communautés locales tout en ayant une vision d’une Église mondiale peut être un grand défi. Mais lorsque nous comprenons que notre appel doit être local-mondial, et que du coup, cela implique non seulement une responsabilité locale mais aussi des besoins mondiaux, alors là, ça nous semble complètement impossible. Et pourtant, nous avons pour mission d’agir au niveau local et d’apporter notre soutien au niveau mondial, car, comme l’a noté Ellen White, « le monde est notre champ de travail missionnaire »1. Chaque nation, tribu et groupe linguistique a besoin du salut. Par conséquent, nous sommes appelés à prêcher l’Évangile du royaume au monde entier (Mt 24.14). DE GRANDS DÉFIS

La mission mondiale est colossale. On le comprend aisément dès que l’on compare la population mondiale avec l’effectif actuel de l’Église adventiste. En novembre 2022, notre planète a atteint la barre des 8 milliards d’habitants et notre Église, elle, celle des 22 millions de membres dans la même année. Nous pouvons célébrer notre grande famille ; par contre, ce chiffre est presque insignifiant par rapport à la taille de la population mondiale. Comment 22 millions d’adventistes arriveront-ils à atteindre les 8 milliards d’habitants de la planète ? Chaque année, la population mondiale augmente d’environ 72 10

Avril 2023 AdventistWorld.org

millions d’individus, alors que nous, nous ne comptons en moyenne qu’un million d’adhésions pour la même période de temps. Si l’on considère les langues du monde, le défi est plus grand encore. Selon les érudits, il existe environ 7 100 langues dans le monde. Or, l’Église adventiste ne travaille que dans 496 langues, lesquelles comprennent évidemment les principaux groupes linguistiques du monde. Mais avez-vous déjà pensé aux près de 6 600 langues dans lesquelles nous ne sommes pas en mesure de communiquer le message d’espérance biblique ? Notre défi missiologique numéro un, c’est la fenêtre 10/40. Cette fenêtre représente un rectangle imaginaire s’étendant entre le 10e et le 40e degré nord sur la carte du monde, là où se concentre la majeure partie de la population mondiale. Mais aujourd’hui, les missiologues multiplient les « fenêtres » présentant un défi : outre la fenêtre 10/40, il y a une fenêtre postchrétienne et une fenêtre urbaine. La fenêtre 10/40 – soit une zone comprenant près de 60 pour cent de la population mondiale – compte environ 5,2 milliards d’habitants sur un total de 8 milliards ! Cette région est le berceau de trois grandes religions mondiales : l’islam, l’hindouisme, et le bouddhisme. Les 10 pays les plus dangereux pour les chrétiens et un grand nombre de pays où la religion et l’État ne font qu’un se trouvent à l’intérieur de cette fenêtre. Huit personnes sur 10 dans la fenêtre 10/40 vivent dans une extrême pauvreté. La réalité de l’Église adventiste dans cette région est complexe. Nous y comptons environ 3 millions de membres. Les 19 millions d’adventistes restants habitent en dehors de la fenêtre 10/40. Et puis, il y a la fenêtre postchrétienne. Contrairement à la fenêtre 10/40, elle ne tient pas dans un rectangle sur une carte ; par contre,

Photo : Mission globale


on peut la délimiter sur le plan géographique. Cette fenêtre comprend l’Europe, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et de nombreux autres pays du monde qui, de nos jours, s’éloignent rapidement de la vision chrétienne du monde. Le contraste entre le christianisme et le postchristianisme est très clair : le christianisme croit que le meilleur est dans la vie à venir, alors que la philosophie postchrétienne ou sécularisée soutient que le meilleur est dans la vie présente. Le christianisme enseigne que croire au surnaturel est une preuve de foi, tandis qu’une culture postchrétienne pense que croire au surnaturel est une preuve de limites culturelles et d’un retard intellectuel. La sécularisation a un impact de taille sur la croissance de l’Église. Enfin, la fenêtre urbaine est un sérieux enjeu pour notre mission. Cette fenêtre atteint tous les continents et se développe rapidement. La liste des 10 plus grandes zones urbaines du monde comprend des villes comme Tokyo, Delhi, Shanghai, Dhaka, Le Caire, Beijing, Mumbai, et Osaka. Dans cette liste, seules les villes de São Paulo et de Mexico ont une présence adventiste significative. Par ailleurs, 543 villes du monde comptent 1 million d’habitants ou plus avec une moyenne de 1 adventiste sur 89 000 habitants, alors que la moyenne mondiale est de 1 adventiste sur 358 habitants. Parmi ces villes, 49 comptent moins de 10 adventistes et 43 n’ont aucune présence adventiste. Comment pouvons-nous atteindre autant de gens ? DIEU A BESOIN DE TOUS SES EFFECTIFS

Pour relever ce défi missiologique colossal et atteindre tout le monde, on a besoin de tout le monde. Notre investissement majeur dans les projets missionnaires devrait passer des régions du monde ayant une grande capacité missionnaire à celles ayant une capacité moindre. Certaines régions ont besoin d’aider, tandis que d’autres ont besoin d’être

aidées. C’est là la beauté d’une Église mondiale comportant une structure et une unité mondiales ! Gorden Doss, professeur émérite du Département de la mission du Séminaire adventiste de théologie de l’Université Andrews, suggère que les régions qui produisent des ressources missionnaires peuvent aider celles qui consomment des ressources missionnaires. Il a organisé toutes les divisions et unions rattachées à la Conférence générale en deux groupes : les « 6 Grandes » (comprenant la Division nord-américaine, la Division interaméricaine, la Division sud-américaine, la Division Afrique centre-est, la Division Afrique australe/Océan Indien, et la Division Pacifique Sud) et les « Diverses 8+ » (comprenant la Division eurasienne, la Division intereuropéenne, la Division transeuropéenne, la Division Asie-Pacifique Nord, la Division Asie du Sud, la Division Asie-Pacifique Sud, la Division Afrique centre-ouest, l’Union des fédérations ukrainiennes, l’Union des missions chinoises, l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et le champ d’Israël). Les « 6 Grandes » divisions regroupent 77,4 pour cent de tout l’effectif adventiste, et seulement 21,1 pour cent de la population mondiale. Elles peuvent être considérées comme des zones à faible besoin stratégique. Malgré de nombreux défis, elles disposent des outils nécessaires pour accomplir la mission dans leurs régions. Les « Diverse 8+ » représentent 78,9 pour cent de la population mondiale, mais seulement 22,6 pour cent de notre effectif. Elles démontrent réellement un besoin stratégique élevé2. Seule une réorganisation de nos ressources missionnaires, de nos stratégies et de l’envoi de missionnaires nous aidera à être plus efficaces pour relever l’immense défi de notre mission mondiale. Nous appelons cette initiative Recentrage de l’approche des missions. Il s’agit d’un appel à certaines régions – lesquelles ont accueilli par le passé des missionnaires étrangers pour lancer l’œuvre

et qui, aujourd’hui, sont dynamiques et fortes – à commencer à faire de même pour d’autres régions difficiles du monde. « Pensons à nos missions en pays païens, à ceux qui luttent pour avoir ne serait-ce qu’un pied-à-terre. Ils sont dénués de tout. Au lieu d’améliorer ce qui est déjà très confortable, établissez l’œuvre dans ces champs nécessiteux », a écrit Ellen White il y a bien des années3. Jésus ne reviendra pas seulement sur le territoire des « 6 Grandes », mais aussi sur le territoire des « Diverses 8+ ». Cela signifie que tous les membres de la famille adventiste doivent prendre ensemble la responsabilité d’apporter « le salut jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 13.47). Ellen White est on ne peut plus claire : « [Le] royaume [de Dieu] ne sera pas établi avant que la bonne nouvelle de sa grâce ait été portée à la terre entière »4. La mission mondiale qui nous attend est, humainement parlant, impossible. Mais, tout compte fait, ce n’est pas la nôtre ! Nous ne sommes que les instruments du Propriétaire de la mission. Tous nos projets, toutes nos stratégies et disponibilités missionnaires sont importants, certes ; mais seuls les miracles de Dieu permettront d’atteindre tous les coins du globe. La mission n’est pas un processus humain, mais un véritable miracle. Ce n’est que par la puissance du Saint-Esprit et par la pluie de l’arrière-saison que les portes s’ouvriront, que des miracles se produiront, et qu’ensemble, nous pourrons accomplir la mission « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1.8). Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, CA, Pacific Press Pub. Assn., 1902, vol. 7, p. 12. 2 Gorden Doss, Introduction to Adventist Mission, Silver Spring, MD, Institute of World Mission, 2018, p. 279-283. 3 Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 82. 4 Idem., Heureux ceux qui, p. 90. 1

Erton C. Köhler est le secrétaire exécutif de la Conférence générale.

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Sous les projecteurs

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ors des assemblées administratives de la Conférence générale de 1901 et 1903, l’Église adventiste a entrepris une réorganisation spectaculaire, laquelle lui permettrait d’apporter l’Évangile au monde entier. Souvent, lorsqu’on raconte l’histoire de la réforme de notre Église au début du 20 e siècle, on parle surtout d’une restructuration administrative. Mais à mon avis, la mentalité des hommes élus aux postes de direction de la Conférence générale (GC) en 1901 et 1903 était tout aussi importante, sinon plus. Arthur Daniells a été le président de la GC de 1901 à 1922 ; William Spicer en a été le secrétaire de 1903 à 1922, puis le président jusqu’en 1930. Ces deux hommes étaient de remarquables visionnaires de la mission à l’échelle mondiale. Daniells, Spicer, les trésoriers et les

Envoi de nouveaux missionnaires 1901-1940 350

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Un bref tour d’horizon de l’entreprise missionnaire adventiste1

vice-présidents de la GC qui servaient à leurs côtés, et l’équipe du secrétariat que Spicer avait réunie autour de lui avaient tous une passion commune : amener le message adventiste dans des territoires qui n’avaient pas encore été pénétrés, et à des gens qui n’avaient pas encore été atteints. Comme Spicer l’a dit lors de l’assemblée administrative de la GC de 1922 qui l’avait élu président : « La cause des missions à l’échelle mondiale n’est pas un ajout à l’œuvre régulière de l’Église. […] Porter l’unique message du salut à tous les peuples […] constitue le but de chaque fédération, de chaque église, de chaque croyant. » Ainsi, à la restructuration s’est ajoutée la passion collective des dirigeants de la Conférence générale pour repousser les limites de la mission ; ensemble, ces facteurs ont eu un impact considérable.

1904

Le message adventiste au monde entier

ALLER PARTOUT, PARTOUT

À partir de 1901, le nombre de nouveaux ouvriers de l’Église envoyés dans le champ missionnaire depuis leur pays d’origine augmenta progressivement jusqu’au début de la Première Guerre mondiale.


Envoi de nouveaux missionnaires 1940-1970 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970

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En 1909 et 1910, on en envoya plus de 150 – soit le triple du nombre d’envois de 1901. Le nombre de nouveaux missionnaires désignés plafonna pendant la Première Guerre mondiale, mais connut ensuite un pic en 1920 avec 310 – soit deux fois plus que 10 ans auparavant. Au cours des 20 premières années qui suivirent les réformes de 1901, l’Église adventiste envoya au total 2 257 nouveaux missionnaires. Dès lors, elle connut une expansion mondiale, entre autres résultats. En 1920, les adventistes de l’Amérique du Nord représentaient 51,7 pour cent du total de l’effectif, et ceux du reste du monde, 48,3 pour cent ; les chiffres correspondants en 1921 étaient de 49,83 pour cent et de 50,17 pour cent. C’est donc en 1921 que l’effectif adventiste au-delà de l’Amérique du Nord dépassa finalement celui à l’intérieur du continent. Cela était dû en grande partie au nombre de missionnaires, ainsi qu’au ministère sur le terrain (suivant l’exemple du Christ) accompli par les missionnaires de cette époque. Si le chiffre de 300 nouveaux missionnaires ne fut égalé qu’après la Seconde Guerre mondiale, le nombre annuel de nouveaux missionnaires tout au long des années 1920 resta supérieur à 150. La Grande Dépression provoqua un déclin spectaculaire : le nombre de nouveaux missionnaires passa sous la barre de 100 par an pendant trois ans. Mais ensuite, pendant le reste des années 1930, plus de 100 nouveaux missionnaires furent envoyés chaque année, malgré les graves contraintes financières auxquelles l’Église était confrontée. Ce nombre chuta à nouveau avec le début de la Seconde Guerre mondiale ; mais avant même la fin de la guerre, il recommença à grimper grâce à la planification remarquablement audacieuse et visionnaire de J. Lamar McElhany, alors président de la Conférence générale, et d’Ernest D. Dick, le secrétaire, dans les moments les plus sombres de la guerre. Il est frappant de constater que, même au cours des 15 années Photo : Mission globale

entre le début de la Grande Dépression et la fin de la Seconde Guerre mondiale, 1 597 nouveaux missionnaires furent désignés. Le quart de siècle qui suivit la guerre – soit de 1946 à 1970 – fut l’âge d’or du programme missionnaire à l’étranger de l’Église adventiste : au cours de ces 25 années, le nombre d’« ouvriers envoyés dans les champs missionnaires » (c’était alors la terminologie officielle de l’Église) atteignit 7 385. En 1969-1970, le nombre de nouveaux missionnaires s’éleva à 970 – de loin le plus grand nombre de nouveaux missionnaires envoyés au cours de toute période de deux ans dans l’histoire de l’Église. Mais comme l’illustre le graphique, ce n’est pas une coïncidence si les années 1969-70 ont marqué le point culminant de l’entreprise missionnaire, car 1970 a conclu un quart de siècle de croissance presque constante du nombre de missionnaires. Au cours des années 1945-1947, de nombreux missionnaires furent envoyés à l’étranger. Mais les chiffres étaient gonflés artificiellement parce qu’un grand nombre d’entre eux avaient dû attendre que les conditions mondiales pour voyager s’améliorent avant de partir. C’est ce qui conduisit, en partie, au déclin de 1948-1950, l’autre cause d’un tel déclin étant l’effondrement de l’Église en Chine. Ensuite, il y eut des pics et des creux occasionnels dans les années 1950 et 1960. Mais dans l’ensemble, la trajectoire connut une hausse, et après 1950, de façon durable. Le graphique 2 montre plus que des chiffres annuels : il comporte une ligne de tendance polynomiale de quatrième ordre, laquelle révèle plus clairement la trajectoire ascendante constante de cette époque. ESSOR ET DÉCLIN

Au cours des 25 années qui suivirent la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’essor de la mission adventiste fut attribuable à l’énorme effort d’équipe concerté de la part des administrateurs de l’Église, des éducateurs, des dirigeants médicaux et, bien sûr, des membres en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique du Sud, et en Australasie. Mais le leadership était important. La croissance observée au cours de ces années, tout comme AdventistWorld.org Avril 2023

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Au cours des 25 années qui suivirent la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’essor de la mission adventiste fut attribuable à l’énorme effort d’équipe concerté de la part des administrateurs de l’Église, des éducateurs, des dirigeants médicaux et, bien sûr, des membres en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique du Sud, et en Australasie. Mais le leadership était important. l’expansion spectaculaire des trois décennies suivant la réorganisation de l’Église en 1901, doit beaucoup à l’engagement des dirigeants de la GC envers la mission. Reuben R. Figuhr, président de la GC de 1952 à 1966, et Robert H. Pierson, son successeur, avaient tous deux servi de nombreuses années en tant que missionnaires, loin de leur patrie américaine. Walter Beach, lequel avait été secrétaire général de la GC de 1954 à 1970, avait été missionnaire, lui aussi. Il n’aurait pu être plus clair dans sa déclaration lors du Concile annuel de 1964 : « Nous sommes une Église missionnaire mondiale – et pas simplement une Église avec des missions dans le monde entier. » Mais revenons aux années 1969 et 1970 – années qui ont vu le nombre le plus élevé et le deuxième plus élevé des nouveaux missionnaires désignés de notre histoire : 473 et 470 respectivement. Ces deux années ont été le point culminant de l’envoi de missionnaires. Depuis lors, l’histoire, sur le plan quantitatif, sinon qualitatif, en a été une de déclin. En résumé, si l’on considère les 120 années qui se sont écoulées depuis la réorganisation de 1901, on constate une croissance constante du nombre de nouveaux missionnaires désignés. Cette croissance n’a été interrompue qu’en raison de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été suivie d’une remarquable croissance, pour atteindre un plateau à la fin des années 1960. Depuis lors, le nombre de missionnaires à long terme a, inexorablement, connu une courbe descendante. Pourtant, cela s’est produit alors que l’effectif de l’Église augmentait ! La proportion des ressources que l’Église consacre à la mission à l’échelle mondiale, exprimée en pourcentage de l’effectif, a diminué plus fortement et plus longtemps que le déclin du nombre réel de missionnaires à long terme. En outre, la nature du travail des missionnaires a changé : ceux-ci ne servent plus à aussi long terme qu’auparavant. 14

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LE MINISTÈRE SUR LE TERRAIN

Voici quelques exemples de missionnaires et de leur service. George D. Keough et son épouse Mary Ann, de la Grande-Bretagne, ont été missionnaires au Moyen-Orient à trois reprises. Commençant en 1908, leur service dans cette région a duré 33 ans. Ajoutons à cela quatre autres années passées à la Conférence générale, et on obtient un total de 37 ans de service missionnaire. Les Keough ont commencé leur troisième tour de service alors que George avait 65 ans – un âge auquel d’autres prendraient leur retraite ; et ils ne sont retournés dans leur pays pour la dernière fois que lorsque George avait 72 ans. George et Laura Appel se sont rendus en Extrême-Orient en 1920 et ont passé les 38 années suivantes en service missionnaire – 30 en Chine et ailleurs en Extrême-Orient, ainsi que huit au Moyen-Orient. Dick et Jo Hayden ont, eux aussi, servi en tant que missionnaires pendant 38 ans, à partir de 1930. Ils ont travaillé dans les montagnes et les jungles du Pérou, de la Bolivie, et de l’Équateur. Merritt et Wilma Warren ont servi en Chine et aux Philippines. Ils ont commencé leur service missionnaire en 1913, lequel a duré 47 ans. Ils ne sont rentrés dans leur patrie américaine que lorsque Merritt avait 69 ans, et Wilma, 72 ans (ils ne devaient plus s’y sentir chez eux !). Ezra et Inez Longway ont vécu l’aventure missionnaire pendant 55 ans ! À partir de 1918, ils ont passé 30 ans dans la Division de la Chine et 25 ans dans la Division de l’Extrême-Orient. Keough, Appel, Warren et Longway ont tous été présidents d’union, tandis qu’Appel a été président de la Division du Moyen-Orient et que Longway et Keough, eux, ont été directeurs de départements de divisions. Mais tous ont passé de nombreuses années à travailler d’abord en tant que missionnaires de première ligne. Par exemple, George Keough et sa famille ont passé la plupart de leurs 21 premières années en tant que missionnaires dans l’arrière-pays égyptien. George en visitait les habitants, s’asseyant sur le sol de leurs maisons, mangeant la nourriture qu’ils lui servaient, et les gagnant à Christ en leur représentant Christ2. En revanche, les missionnaires d’aujourd’hui ont tendance à être basés dans des institutions et des sièges administratifs. On a besoin, bien évidemment, de médecins, de comptables et de professionnels de l’informatique compétents pour servir l’Église mondiale ; mais aujourd’hui, on a encore besoin de missionnaires, appelés du monde entier et envoyées dans le monde entier, pour représenter Jésus auprès des gens qui ne le connaissent pas. Le secrétariat de la GC a reconnu ce fait, et c’est ce qui l’a incité à proposer le Recentrage de l’approche des missions. Cet article est principalement basé sur A. L. Chism, D. J. B. Trim, et M. F. Younker, « “We aim at nothing less than the whole world”: The Seventh-day Adventist Church’s Missionary Enterprise and the General Conference Secretariat », 1863–2019, Silver Spring, MD, Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche, 2021, disponible sur Amazon. 2 Voir D. J. B. Trim, « “The power of real Christianity”: George and Mary-Ann Keough’s ministry », Adventist World, 17.1, janvier 2021, p. 24, 25. David J. B. Trim est directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale des adventistes du septième jour. 1

David J. B. Trim est le directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale des adventistes du septième jour.


Sous les projecteurs

Recentrer l’approche des missions

KAREN PORTER ET GERMAN LUST

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onscients que chaque être humain doit entendre parler de l’amour de Jésus, les missionnaires entendent encore l’appel de Dieu à porter le message du salut aux quatre coins du monde ! L’Église adventiste compte plusieurs types de missionnaires – des bénévoles, des pionniers de Mission globale, des étudiants vaudois, des faiseurs de tente, et des travailleurs internationaux entièrement soutenus financièrement par l’Église. On appelle ces derniers « Employés pour le service international » (ISE). Ce sont d’eux dont il sera question dans cet article. Au cours des sept dernières années, 524 familles missionnaires soutenues financièrement à 100 pour cent ont quitté leurs pays pour travailler dans d’autres parties du monde. Même pendant la pandémie et en dépit de circonstances difficiles et de nombreux délais, les familles missionnaires n’ont cessé de partir. Dieu est intervenu de façon miraculeuse, de sorte que les visas, les permis de travail et les voyages ont été organisés juste au bon moment. Actuellement, 349 familles missionnaires, lesquelles proviennent de 64 pays et de toutes les divisions de l’Église mondiale, servent à l’international – plus précisément dans 80 pays. RECENTRAGE DE L’APPROCHE DES MISSIONS : OBJECTIFS ET PRIORITÉS

Lors de sa réunion d’avril 2022, le comité pour la mission de la Conférence générale a voté en faveur du recentrage des ressources missionnaires. Dorénavant, on affectera les missionnaires internationaux à des postes financés par la Conférence générale selon six critères. On visera à ce que 35 pour cent des affectations répondent à ces critères d’ici à cinq ans, et 70 pour cent d’ici à 10 ans. Voici les objectifs votés pour le recentrage des ressources missionnaires. 1 Envoyer davantage de missionnaires dans les régions du monde que nous n’avons pas encore touchées. 2 Encourager les régions bénéficiant actuellement de la présence d’un grand nombre de missionnaires à penser non seulement à recevoir des missionnaires, mais aussi à envoyer elles-mêmes des missionnaires dans d’autres parties du monde de façon intentionnelle. 3 Faire le maximum d’efforts pour recentrer les ressources missionnaires. 4 Renouveler le mouvement missionnaire de l’Église pour qu’il redevienne ce qu’il était auparavant, c’est-à-dire lorsque la plupart des missionnaires étaient envoyés vers des populations qui n’avaient pas encore été atteintes, et dans des pays où le message adventiste n’était pas encore parvenu. Les affectations de missionnaires se feront conformément aux six critères suivants. Affecter des missionnaires qui apporteront l’Évangile là où des populations n’ont jamais entendu parler de Jésus, et où l’Église organisée n’est que peu ou pas présente du tout : Î dans les régions de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de l’Asie, lesquelles comprennent la majorité des musulmans, des hindous et des bouddhistes du monde ; Photo : Mission globale

Î dans les grandes villes et leurs banlieues comptant plus de 1 million d’habitants ; Î dans les pays ou régions où la religion est absente depuis si longtemps que toute influence chrétienne précédente a été en grande partie perdue ; Î dans les pays, régions ou populations où il n’y a que très peu d’adventistes. Former et gérer des ouvriers qui iront ensuite répandre l’Évangile et établir l’œuvre parmi ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus, et où l’Église organisée n’est que peu ou pas présente du tout. Le temps est venu de recentrer la mission, d’aligner nos cœurs et nos esprits, nos personnes et nos ressources, afin d’atteindre les laissés-pour-compte et de leur apporter la bienheureuse espérance. Recentrer les priorités de la mission sera, à coup sûr, un défi ! L’heure est venue de réfléchir à la façon dont chacun peut contribuer à la mission de l’Église. Il faut, pour cela, un esprit de sacrifice. Quels sacrifices pouvez-vous faire pour que ceux qui n’ont pas encore entendu parler de Jésus puissent apprendre à le connaître et à découvrir son sacrifice en leur faveur ? Allez-y, relevez ce défi avec nous !

Karen Porter et German Lust sont codirecteurs des Services du personnel et des ressources internationaux (IPRS) à la Conférence générale.

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Sous les projecteurs

8 milliards de raisons Cinq nouvelles tendances dans les missions GARY KRAUSE

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e 15 novembre 2022, le cri d’un nouveau-né sur la planète a signalé que la population mondiale avait atteint la barre des 8 milliards d’habitants. Compte tenu des tendances démographiques actuelles, il y a de fortes chances que ce bébé soit né quelque part en Afrique. Selon les experts, d’ici 2050, la majeure partie de la croissance démographique se produira dans huit pays seulement : la République démocratique du Congo, l’Égypte, l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Inde, le Nigeria, le Pakistan, et les Philippines. Les données démographiques peuvent être époustouflantes ! Prenez, par exemple, l’île de Java. Cette île indonésienne relativement petite compte 145 millions d’habitants. C’est plus que la plupart des pays du monde, y compris la Russie, le Canada, tous les pays d’Europe, et tous les pays du continent africain, à l’exception du Nigeria. Et que dire de l’Uttar Pradesh, l’un des 28 États de l’Inde ? La plupart d’entre nous en ont entendu parler parce que c’est là que se trouve le célèbre Taj Mahal. Eh

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bien, si l’Uttar Pradesh était un pays plutôt qu’un État, il serait le cinquième le plus populeux du monde. LE POUVOIR DES VILLES

Selon des chercheurs, en 2009, le centre de gravité démographique du monde a changé à tout jamais. Pour la première fois de l’histoire, la plupart des gens habitaient dans des villes. D’après les projections démographiques, le taux d’urbanisation devrait avoisiner les 70 pour cent en 2050. Les villes ne couvrent pourtant que trois pour cent de la surface de la terre ! Mais leur pouvoir et leur influence dominent le monde. Prenez, par exemple, la mégalopole du nord-est des États-Unis, laquelle s’étend de Boston à Washington D.C. Il s’agit d’une zone géographique relativement petite, mais considérez son impact dans les quatre domaines suivants. Éducation. Cet épicentre de l’éducation abrite des centaines d’établissements d’enseignement supérieur et d’universités, dont de nombreuses écoles de l’Ivy League telles que Harvard, Yale, Princeton, et le MIT [Institut de technologie du Massachusetts]. Ce n’est pas peu dire, car ce qu’on enseigne aujourd’hui dans les salles de classe universitaires détermine l’ordre du jour de demain pour la culture populaire et la vie des gens. Économie. De toutes les mégalopoles du monde, c’est elle qui a la plus grande production économique. C’est là que se trouve le siège de grandes sociétés financières, dont Photo : Mission globale


un tiers des entreprises du classement Fortune Global 500. Information et divertissement. Cette mégalopole abrite le siège des principaux réseaux de télévision américains, ainsi que certains des conglomérats médiatiques et des journaux les plus influents au monde. Politique. C’est là que sont domiciliées des puissances politiques telles que la Maison Blanche, le Capitole, et les Nations Unies. Les décisions prises par quelques-uns ici affectent la vie de milliards d’individus partout dans le monde. Ceci dit, l’influence des centres urbains de divertissement et de médias de la Californie est aussi à considérer. Hollywood. Sur quelques kilomètres carrés seulement, à Los Angeles, se trouvent les studios Universal, Walt Disney, Warner Brothers, Paramount Pictures, etc. Les émissions de télévision et les films produits dans cette petite zone urbaine sont visionnés dans le monde entier, depuis les grandes villes asiatiques jusqu’aux petits villages africains. Silicon Valley. À quelques centaines de kilomètres au nord d’Hollywood se trouve Silicon Valley, à San Francisco. Ce petit espace urbain abrite les sièges sociaux des géants de la technologie et des médias sociaux tels que Twitter, YouTube, Instagram, Facebook, WhatsApp, Alphabet, et Apple. Imaginez le pouvoir et l’influence émanant de cet espace réduit [200 km2]… Si Facebook était à lui seul un pays, il serait le pays le plus populeux du monde ! TENDANCES MISSIOLOGIQUES ACTUELLES

Sur cette toile de fond démographique, nous pouvons observer cinq tendances missiologiques clés. 1. L’entreprise en tant que mission. On reconnaît de plus en plus le potentiel inexploité des centres urbains d’influence, des faiseurs de tentes*, et des membres d’église qui recentrent leurs entreprises sur la mission. Les Nations Unies ont recommandé ce qu’elles appellent le concept de « Ville du quart d’heure ». Par le biais de ce concept, on vise à ce que les habitants des villes puissent satisfaire la plupart de leurs besoins quotidiens dans un délai de 15 minutes à pied, à vélo, ou en transports publics. Et si les adventistes s’engageaient dans leur propre concept de « Ville du quart d’heure » ? On viserait à ce qu’il y ait une église, un groupe, un centre urbain d’influence, ou une entreprise adventiste focalisée sur la mission à 15 minutes de trajet au maximum pour toute personne habitant dans les grandes villes du monde. 2. La mission globale. Elle fait partie de notre fondement en tant qu’adventistes. Il ne devrait pas y avoir de séparation artificielle entre l’évangélisation et le service envers nos semblables – les deux devraient être intégrés dans une mission globale telle que démontrée par Jésus. Bien sûr, notre service envers les autres doit être inconditionnel – autrement dit, il ne doit jamais se limiter à ceux qui acceptent Jésus dans leur vie ou qui se joignent à l’Église adventiste. 3. Les ouvriers missionnaires indigènes. On constate de plus en plus que les adventistes de différentes régions du monde assument la responsabilité de la mission dans leurs propres territoires. Des pionniers régionaux de Mission

On constate de plus en plus que les adventistes de différentes régions du monde prennent la responsabilité de la mission dans leurs propres territoires. globale établissent des églises parmi leurs propres groupes de population. Les dirigeants indigènes s’approprient la mission. Bien que nous ayons toujours besoin de centaines de missionnaires interculturels supplémentaires, le rôle de ces derniers devrait de plus en plus consister à contribuer au renforcement des ouvriers locaux et à atteindre les populations qui ne l’ont pas encore été. 4. Les missionnaires du Sud global. Le nombre de missionnaires du Sud global est en constante augmentation. Un simple coup d’œil sur l’Église adventiste mondiale nous permet de voir où se trouve notre force. Si l’Église adventiste était un village de 100 habitants, 89 d’entre eux viendraient de l’Afrique, de l’Asie, de l’Inter Amérique, et de l’Amérique du Sud. Actuellement, ceux pour qui les missionnaires ont été en bénédiction par le passé se tournent de plus en plus vers les autres pour leur être en bénédiction. 5. Croissance de la population sécularisée et postchrétienne. Lors du recensement britannique du 21 mars 2021, 46,2 pour cent des gens ont coché la case « chrétien ». Cela signifie que pour la première fois dans l’histoire, moins de la moitié de la population britannique s’est identifiée comme étant chrétienne. La Grande-Bretagne et l’Europe constituent donc un avertissement de ce qui va se produire dans le reste du monde. En Amérique, par exemple, on s’attend à ce que d’ici 2050, si ce n’est avant, les « nones » – ou individus qui ne professent aucune croyance religieuse – surpassent les chrétiens en nombre. ON BOUCLE LA BOUCLE

« Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier », nous a promis Jésus (Mt 24.14). Il n’a pas dit « J’espère » ou « peut-être », ou « éventuellement ». Il a dit qu’il sera prêché. Dieu nous invite ainsi à participer à sa mission qui consiste à prêcher l’amour, l’espoir et le salut au monde entier. Alors que nous observons les tendances démographiques et missiologiques autour de nous, puissions-nous être comme les hommes d’Issacar, lesquels « savaient discerner les temps » (1 Ch 12.32, NBS) ! Et en matière de mission, puisse le Saint-Esprit nous guider dans nos efforts pour recentrer nos priorités, adapter nos méthodes, et utiliser nos ressources avec sagesse ! * Faiseur de tentes : personne qui utilise sa profession pour travailler dans une région fermée du monde afin d’y répandre la bonne nouvelle de Jésus.

Gary Krause est le directeur du Siège de Mission adventiste de la Conférence générale.

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Au premier plan

Le message des trois anges dans des contextes non chrétiens Rendre la vérité compréhensible


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JAIMIE ECKERT

u début, Zamira1 n’était qu’une partenaire d’étude de langue, mais rapidement, nous sommes devenues des amies proches. Lorsque nous avons commencé à étudier la Bible ensemble, sa famille a regardé ça d’un œil approbateur, et lui a même permis de placer une Bible en arabe sur la même étagère que le Coran. Au début, Zamira aimait lire les Écritures. Elle appréciait particulièrement les histoires ! J’ai cependant remarqué qu’elle surlignait de grandes sections de l’Évangile de Jean. Tout ce qui insinuait la divinité du Christ la rendait perplexe. Nous y sommes allées doucement et avons étudié étape par étape. Finalement, elle a accepté l’inspiration des Écritures, puis la vérité de la mort de Jésus sur la croix pour ses péchés – un pas très important pour une personne de foi musulmane. Mais lorsque nous avons étudié la divinité de Jésus, elle a commencé à se rendre compte qu’il y a un point de rupture entre l’islam et le christianisme. Zamira posait des questions intenses, pénétrantes, et j’ai fait de mon mieux pour y répondre. Je me souviens encore du jour où nous avons terminé notre dernière étude sur la divinité du Christ. « Je comprends, a-t-elle dit très calmement. Tout ça tient la route. » Il y a eu une longue pause. « Si les choses que nous étudions sont vraies, lui ai-je demandé doucement, quelle devrait être notre réponse logique à Jésus ? » « Nous devrions l’adorer ! » a-t-elle dit sans hésiter. « Zamira, aimerais-tu adorer Jésus, pas seulement en tant que grand prophète de l’histoire, mais en tant que Sauveur… en tant que Dieu, ton Dieu ? » L’espace de quelques instants, ses yeux se sont remplis de larmes. Quelle conviction, quelle peur, quelle sincérité pouvais-je y lire ! Mais ce jour-là, au lieu de donner son cœur à Dieu, Zamira a mis fin à nos études bibliques et à notre amitié… sans explication. Quelques semaines plus tard, elle a quitté le pays. Je ne l’ai jamais revue. QU’EST-CE QUI A MAL TOURNÉ ?

Dans la tâche que Dieu nous a confiée de partager le message des trois anges avec le monde, nous nous engageons dans un processus important de « maximisation de l’effort missionnaire », appelé parfois « contextualisation critique ». Il s’agit d’une tentative, motivée par la théologie, de développer de meilleures explications et pratiques pour la mission. Ma propre expérience avec Zamira a fait naître en moi un profond intérêt pour une telle maximisation. Qu’est-ce que j’aurais pu faire de mieux ? Aurais-je pu lui expliquer le message plus clairement ? Aurais-je dû consacrer plus de temps à ses préoccupations sociales vis-à-vis l’acceptation de la vérité ? Au niveau de la vision du monde, y avait-il des objections profondes à la théologie trinitaire qu’elle ne pouvait pas formuler, et auxquelles je ne pouvais pas répondre ? La vérité impliquait Photo : Mission globale

sans doute toutes ces questions et bien d’autres encore. Peut-être avez-vous votre propre histoire de témoignage raté. Il est certain que seul Dieu comprend parfaitement comment une personne sera touchée par notre témoignage. Par ailleurs, de nombreux non-chrétiens ont été attirés à Christ par des explications de l’Évangile présentées de façons maladroites et peu claires. Fort heureusement, le Saint-Esprit agit malgré nos échecs. Néanmoins, presque tous ceux qui se sont engagés dans l’évangélisation de première ligne ont, un jour où l’autre, pu dire : « Ça a mal tourné ! » Comment pouvons-nous donc améliorer notre témoignage ? Plus spécifiquement, comment pouvons-nous améliorer notre présentation des vérités vitales du message des trois anges à ceux qui en ont le plus besoin – les musulmans, les hindous, les bouddhistes, les Juifs, et les postchrétiens du monde entier ? Une clé pour nous tous se trouve peut-être dans les principes de la maximisation de l’effort missionnaire. POURQUOI DEVONS-NOUS « AMÉLIORER » NOS MÉTHODES MISSIONNAIRES ?

Saviez-vous que la plupart de nos convertis viennent d’autres Églises chrétiennes ? Même dans la fenêtre 10/40, où nous établissons des églises au cœur de nations bouddhistes, hindoues et musulmanes, des pourcentages très élevés de nos membres d’église indigènes proviennent d’autres Églises chrétiennes. Cela n’a pas de quoi surprendre. Un examen approfondi de nos méthodes missionnaires révèle une pléthore de livres, de tracts, de sermons et de guides d’études bibliques créés par des chrétiens pour des chrétiens. Lorsque nous partageons des imprimés sur le message des trois anges ou prêchons sur ce message, nous avons tendance à supposer que notre public sait déjà comment trouver le livre de l’Apocalypse, ce qu’est un « ange », comment la création s’est produite, et quels sont les commandements de Dieu. Ces suppositions révèlent notre public caché : les chrétiens. Mettez-vous dans la peau d’un non-chréAdventistWorld.org Avril 2023

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tien habitant dans la fenêtre 10/40. Vous avez grandi sans la moindre exposition aux idées bibliques. Vous, ainsi que des centaines de millions d’autres personnes, ne savez pas qui est Jésus. Vous ne savez pas ce qu’est une Bible, ni comment trouver ses différents livres, chapitres ou versets. Vous ne connaissez pas la signification de termes tels qu’« Évangile », « salut », ou « reste ». Et nombre des symboles les plus riches du christianisme – manger le corps du Christ et crucifier le moi – vous paraissent carrément étranges, répugnants même ! Les non-chrétiens habitant dans la fenêtre 10/40 ne sont pas les seuls à être déroutés par nos enseignements. Musulmans, bouddhistes, hindous, Juifs et postchrétiens habitent maintenant dans les pays occidentaux. Ils sont à nos côtés, dans nos gyms, nos supermarchés, nos lieux de travail, et nos quartiers. Où que nous soyons, qui que nous soyons, il est nécessaire de nous engager dans la maximisation de l’effort missionnaire. Ellen White a écrit : « Les habitants de chaque pays ont leurs caractéristiques propres et distinctives. Nous devons donc agir en toute sagesse, nous adapter à leurs idées particulières, et présenter la vérité en vue de leur bien2. » L’ÉCHAFAUDAGE MISSIONNAIRE : L’ENCHAÎNEMENT INTELLIGENT DES SUJETS

Tandis que nous cherchons à maximiser notre témoignage auprès des non-chrétiens, commençons par trois principes cruciaux. Premier principe : la séquence. Il est important de choisir un ordre approprié pour partager de nouveaux sujets spirituels avec nos amis non chrétiens. Le témoignage fonctionne mieux lorsque nous commençons par des sujets « communs » et que nous progressons vers des « vérités difficiles ». De façon intuitive, nous utilisons une sorte d’échafaudage missionnaire qui commence là où ils sont et se développe vers le haut jusqu’à l’endroit où nous souhaitons les amener3. 20

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Un tel échafaudage peut être observé dans l’ordre prévisible des ressources conçues par des chrétiens pour des chrétiens. Souvent, la première séquence d’études ou de sermons comprendra des sujets communs tels que : La validité des Écritures Le salut par la foi en la mort et la résurrection de Jésus Le caractère et l’amour du Dieu trin Si ces thèmes permettent d’établir des relations avec des amis chrétiens, imaginez maintenant que vous suiviez cette séquence avec un ami musulman. Ces trois études bibliques « d’ouverture », parfaitement séquencées pour un public protestant, présentent les trois principales vérités difficiles pour l’islam ! Partager d’emblée ces vérités semble, à tout le moins, être un moyen calculé pour engendrer dans l’esprit d’un musulman des préjugés contre le message. Selon Ellen White, l’enchaînement des sujets est important dans la mission : « Il faut vous occuper des personnes à qui vous parlez avec le plus grand soin. N’insistez pas premièrement sur les points délicats de notre foi. Vous risqueriez de fermer leur cœur à ces vérités nouvelles pour elles4. » Alors que nous essayons de séquencer les sujets de manière progressive, prenons garde à deux erreurs courantes dans l’échafaudage missionnaire. La première erreur consiste à rester en bas de l’échafaudage parce qu’on ne va jamais plus loin que les points communs. Du coup, le message des trois anges n’est pas présenté dans sa plénitude, ce qui produit des croyants faibles et une Église édulcorée. L’erreur opposée est peut-être tout aussi mauvaise – on commence trop en haut de l’échafaudage en présentant la vérité de manière telle que même une compréhension de base est hors de portée du public cible. Lorsque nous ne parvenons pas à descendre suffisamment de l’échafaudage en rendant les limites de la vérité « accessibles » à des personnes qui ne l’ont jamais entendue aupa-

ravant, les dommages peuvent être irréversibles. Ellen White nous donne ce conseil : « Présentez-les [les points délicats] à mesure qu’elles sont capables de les comprendre et de les apprécier [… Si] tous les principes leur étaient présentés dans leur totalité, ces personnes ne pourraient pas les assimiler et elles préféreraient partir et ne plus jamais revenir5. » Une partie importante de la maximisation de l’effort missionnaire consiste donc à ordonner nos sujets en étapes gérables et progressives, sans commencer trop haut ni finir trop bas, afin que les non-chrétiens puissent atteindre une pleine compréhension de notre message. DES MOTS QU’ILS COMPRENNENT

Voici le second principe pour maximiser notre témoignage auprès des non-chrétiens : adapter la terminologie religieuse que nous utilisons. Le « jargon chrétien » est difficile à comprendre. Des mots simples qui ont un sens dans notre vision du monde occidentale et judéo-chrétienne peuvent être profondément étrangers aux non-chrétiens du monde. Prenez, par exemple, le mot « salut ». Dans de nombreuses langues en Inde, il n’existe pas de traduction précise de ce mot. L’une des traductions les plus proches, c’est moksha, ce qui signifie littéralement « libération ». Mais ce terme s’accompagne d’un bagage, car pour les Hindous, moksha est compris comme étant la libération du cycle de la réincarnation, lorsque l’âme d’une personne rejoint l’unité divine de toute vie, vivant pour toujours dans un néant bienheureux. Ce n’est clairement pas ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de salut à un Hindou ! L’utilisation de termes généralisés sans explication peut engendrer de la confusion et un syncrétisme religieux. En outre, ce n’est pas parce qu’un Hindou a émigré dans un pays occidental et parle couramment le français qu’il comprend ce que nous voulons dire lorsque nous utilisons


le mot « salut ». Il interprète les mots à travers sa vision du monde sous-jacente. Du coup, si nous ne lui expliquons pas ce que nous entendons par « salut », il l’interprétera par défaut selon les schémas mentaux qui existent déjà dans son esprit. Ainsi, être attentif à la terminologie que nous utilisons est vital pour maximiser la mission. En cas de doute, n’hésitez jamais à demander à votre ami non chrétien : « Quand je dis _______, qu’est-ce que tu comprends par là ? » CHOISIR DES SUJETS SIGNIFICATIFS POUR EUX, PAS POUR NOUS

Le troisième principe important pour la maximisation de l’effort missionnaire implique la sélection des sujets dans nos tracts, nos études bibliques, et nos sermons. Les sujets que nous avons tendance à privilégier révèlent, une fois de plus, notre public caché : les chrétiens. Par exemple, nos ressources d’évangélisation de chrétien à chrétien insistent sur le fait que l’enfer n’est pas un lieu de tourments éternels – l’enfer étant un enseignement qui ronge de nombreux chrétiens consciencieux. Mais les bouddhistes et les Hindous ne s’interrogent pas principalement sur l’enfer ! Ils se demandent plutôt comment ils peuvent être réincarnés dans une sphère supérieure. Avonsnous des études bibliques qui traitent de la réincarnation de façon sympa, sensible et biblique ? Non ? Alors nous avons là l’occasion de maximiser l’effort missionnaire. Voici un autre exemple. La plupart des ressources évangéliques adventistes mettent l’accent sur le quand et le comment du retour de Jésus. Il s’agit en partie de répondre au mythe de l’enlèvement secret, une préoccupation des évangéliques. Mais les musulmans ne croient pas à l’enlèvement secret ! Ils croient déjà au retour littéral et visible de Jésus. Pour eux, Jésus reviendra comme un grand prophète qui tuera tous les porcs, brisera toutes les croix, et fera en sorte que tous les chrétiens Photo : Mission globale

se convertissent à l’islam. Ce dont ils ont besoin, c’est donc d’une étude abordant la raison pour laquelle Jésus revient. Une partie de la maximisation de l’effort missionnaire consiste à nous informer des principaux points de vue et objections des personnes d’autres confessions afin de pouvoir parler avec elles de sujets pertinents. Nous devons être prêts, en toute occasion, à répondre à leurs questions, pas aux nôtres. UNE TÂCHE COMPLEXE, MAIS Ô COMBIEN BELLE !

Ceci dit, bien que nous fassions de notre mieux pour maximiser notre présentation du message des trois anges, les gens peuvent toujours se méprendre. Nous pouvons construire des amitiés significatives mais être quand même rejetés. Nous pouvons essayer d’écarter autant que possible les obstacles sociaux à la conversion, mais échouer à amener nos amis à Christ. Dieu a doté chaque être humain du libre arbitre. Par conséquent, même un témoignage percutant peut ne pas sauver une âme. Mais dans la plupart des cas, une meilleure pratique de la mission se traduira par un meilleur gain d’âme. Bien qu’il n’existe pas de formule pour la mission, nous savons qu’un témoignage amélioré donne aux gens de meilleures chances d’accepter

le message des trois anges – dernier avertissement pour notre monde. Commençons donc à maximiser notre témoignage auprès des non-chrétiens en développant une méthode personnalisée. Croyons que les non-chrétiens peuvent comprendre toutes les vérités du message des trois anges si nous présentons le message de manière intelligente et avec amour. Faisons-nous un devoir d’en découvrir davantage sur les autres religions afin de pouvoir utiliser une séquence, une terminologie et des sujets appropriés. Et alors que nous cherchons à faire de notre mieux dans la vigne du Seigneur, souvenons-nous : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. » (1 Co 3.6,7) Nom fictif. Ellen G. White, Testimonies to Ministers and Gospel Workers, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1923, p. 213. 3 Pour des exemples de la façon dont Jésus et les apôtres utilisaient l’échafaudage missionnaire, voir Actes 2 ; Jean 16,12 ; les écrits suivants d’Ellen White : Conquérants pacifiques, p. 159, 160 ; Le ministère évangélique, p. 87, 88 ; Les paraboles de Jésus, p. 223, 224. 4 Ellen G. White, Évangéliser, p. 134. 5 Ibid. 1 2

Jaimie Eckert a étudié et mis en pratique les principes de la missiologie alors qu’elle travaillait loin de son pays d’origine. Michael, son mari, et elle habitent actuellement au Maryland, aux États-Unis.

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K L E B E R D . G O N Ç A LV E S

Au premier plan

Le monde sécularisé et le monde postchrétien : existe-t-il encore des occasions d’y accomplir la mission ?

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es changements socioculturels survenus au cours des dernières décennies ont profondément affecté la façon dont nos contemporains perçoivent et pratiquent la religion à l’échelle mondiale. En raison de la croissance continue de la sécularisation, laquelle consiste à éliminer tout ce qui a trait à la religion ou à la spiritualité, la mission de Dieu a été sérieusement mise à mal. Bien des gens ont développé des attitudes de rejet du christianisme et de l’Église dans son ensemble – en particulier de la religion institutionnalisée. Mais pour nous, adventistes, la mission est toujours la même : partager la bonne nouvelle de « l’Évangile éternel » (Ap 14.6) au monde entier – même si celui-ci a changé. LA RÉALITÉ DE LA SÉCULARISATION ET DU POSTCHRISTIANISME

Certains de ces changements sont plus importants que ce que nous pouvons discerner. Considérons le grand nombre d’individus que ce groupe représente : environ 1,1 milliard de personnes dans le monde. En d’autres termes, un individu sur sept sur cette planète s’identifie comme étant « religieusement non affilié ». Il s’agit d’un groupe très diversifié et complexe composé d’athées, d’agnostiques, d’irréligieux (i. e. de « nones » [un terme parfois utilisé pour désigner les personnes sans affiliation religieuse aux États-Unis]), ou de tout individu n’adhérant à aucune tradition religieuse ou foi particulière. Quand on examine le défi que représentent la sécularisation et le postchristianisme, le monde occidental vient tout de suite à l’esprit. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment les efforts délibérés pour éliminer la religion de la vie publique et sociale. Par exemple, selon des recherches effectuées par le Centre de recherche Pew, environ 3 adultes sur 10 aux États-Unis se considèrent comme non affiliés à une religion. Dans ce même pays, une vision du monde sécularisée ou non religieuse est maintenant adoptée par environ un quart de la population. Au cours des 15 dernières années, le nombre de ceux qui s’identifient au christianisme a diminué de 15 pour cent. Le nombre de ceux qui déclarent n’avoir aucune appartenance religieuse a augmenté de 13 pour cent. Ces chiffres sont encore plus élevés si l’on inclut dans ce cocktail les jeunes générations, telles que la génération Y et la génération Z. À certains égards, les problèmes liés à l’irréligiosité en Europe de l’Ouest sont beaucoup plus complexes. Dans ce qui était auparavant un continent chrétien, force est de constater que très peu de gens vont régulièrement à l’église. Le nombre d’Européens indifférents au christianisme et pour qui la religion est dépassée ne Photo : Mission globale


cesse d’augmenter. Une tendance semblable se dessine aussi en Australie, où le rejet de la foi religieuse est en hausse. Près de 10 millions d’Australiens, soit environ 38 pour cent de la population, affirment n’avoir aucune religion. Avec l’avancée de la mondialisation et des nouvelles technologies de communication, les vagues d’irréligiosité ne s’abattent pas seulement sur les rivages occidentaux. Dans les régions euro-asiatiques, cette tendance ne cesse de croître. Par exemple, la montée de la sécularisation en tant qu’ordre social et politique a coïncidé avec le renouveau de la religion dans les régions postsoviétiques. En Russie, les citoyens, à raison de 28 pour cent, n’adhèrent à aucune tradition religieuse, et 13 pour cent ne croient pas en Dieu. En outre, l’Asie est devenue le foyer de cinq des 10 pays les moins religieux du monde : la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Corée du Nord, et Hong Kong. À titre d’exemple, au cours des 25 prochaines années, un temple bouddhiste sur trois au Japon risque de fermer en raison du manque de fidèles et de prêtres. Des attitudes semblables sont aussi perceptibles chez les « musulmans culturels » – en particulier chez les jeunes, lesquels s’identifient à l’islam par des liens culturels et sociaux mais ont tendance à se déconnecter de la foi de leurs parents. On observe le même phénomène chez les Juifs. Parmi ceux âgés de 20 ans ou plus qui habitent en Israël, 44 pour cent se disent laïcs. Et aux États-Unis, lorsqu’on leur demande d’expliquer leurs opinions en matière de religion, 25 pour cent se disent agnostiques, athées, ou ne croyant en « rien de particulier ». Les vagues d’athéisme, d’agnosticisme et de sécularisation ont aussi un impact sur le continent africain. En Afrique du Sud, plus de 15 pour cent des gens se considèrent comme athées. Au Mozambique, 14 pour cent se déclarent non religieux, contre 20 pour cent au Botswana. Au moins 30 millions d’individus en Afrique subsaharienne s’identifient en tant que « nones », attestant ainsi qu’ils n’adhèrent à aucune foi religieuse. Et l’Amérique latine ? Il n’est pas surprenant d’y trouver des parallèles semblables. Avec l’effondrement de l’autorité catholique dans de nombreux pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, la sécularisation se répand sous diverses formes. En Uruguay, le pays le moins religieux de l’Amérique du Sud, environ 47 pour cent de la population ne croit pas en l’existence de Dieu. En outre, environ 10 pour cent de la population mexicaine est aujourd’hui non religieuse, ce qui en fait le groupe sécularisé à la croissance la plus rapide en Amérique centrale. Ce ne sont là que quelques exemples de la réalité mondiale causée par une attitude sécularisée et postchrétienne. Que se passe-t-il ensuite ? Avec le développement d’une vision relativiste de la religion, beaucoup tentent maintenant de créer leur propre « spiritualité » exclusivement autour de choix personnels, ce qui conduit à un dévelop-

pement progressif du pluralisme religieux dans lequel, en fin de compte, toute religion – ou attitude non religieuse – est appropriée et acceptable… En même temps, on assiste à une montée de la méfiance à l’égard de l’autorité institutionnelle, ce qui conduit au rejet et à l’aliénation de toute forme de religion institutionnalisée. Mais une question demeure : dans des contextes sécularisés et postchrétiens, est-il encore possible d’accomplir la mission ? Tout dépend de la façon dont on discerne les occasions qui se présentent et dont on en tire parti. TIRER LE MEILLEUR PARTI DE CHAQUE OCCASION

En tant qu’adventistes, suivant le conseil de Paul de tirer le meilleur parti de chaque occasion (Ep 5.16), nous pouvons développer des « points de contact » intentionnels pour faire connaître l’amour de Dieu à un monde non religieux, principalement par notre mode de vie. La prévention et les soins en matière de santé, l’accent mis sur la famille et la communauté, et le message de repos du sabbat sont quelques-uns de ces « points de contact » que nous pouvons utiliser pour forger des liens et partager l’Évangile éternel avec des gens non affiliées à une religion. La mise en œuvre du concept de « troisième lieu » – soit créer une option entre le premier lieu (domicile) et le deuxième (lieu de travail) – est une autre occasion formidable de se brancher de façon significative sur les mentalités sécularisées et postchrétiennes chez lesquelles les approches missionnaires traditionnelles n’ont pas autant de succès. Ce concept et d’autres approches ont été mis en œuvre et testés dans le cadre de projets pilotes soutenus par le Centre pour la mission envers les sécularisés et les postchrétiens (CMSP) au Siège de Mission adventiste1. Le CMSP aide l’Église adventiste mondiale à faire des disciples dans les sociétés sécularisées et postchrétiennes en préparation au retour de Jésus-Christ. Mais ne perdons surtout pas de vue le fait que notre message d’espoir doit se focaliser sur la réalité future du royaume de Dieu et sur l’espoir dont nos amis sécularisés et postchrétiens ont un urgent besoin – souvent sans s’en rendre compte – aujourd’hui. Les gens changent, oui, mais la mission, elle, reste la même : « L’Église a pour mission de sauver les pécheurs. Elle doit faire connaître l’amour de Dieu pour les hommes et les gagner au Christ par la vertu de cet amour2. » Dieu peut-il compter sur nous dans l’accomplissement de sa mission ? 1 2

Pour plus d’information sur le CMSP, consultez le site https://cspm.globalmissioncenters.org/. Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 1, p. 413.

Kleber D. Gonçalves sert l’Église mondiale en tant que directeur du Centre pour la mission envers les sécularisés et les postchrétiens (CMSP) au Siège de Mission adventiste.

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Perspective mondiale

Fidèles à notre appel Mise au point sur la mission

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vez-vous déjà remarqué quelque chose de flou ? Peutêtre qu’avant la prolifération des smartphones vous utilisiez un appareil photo 35 mm, duquel vous deviez tourner l’objectif pour faire la mise au point sur un objet. Parfois, on a besoin de lunettes pour faire la mise au point – si on est myope, par exemple, ou presbyte. Et la plupart d’entre nous ont besoin, en vieillissant, de lunettes pour voir nettement ce qu’ils lisent ! La mission, c’est parfois comme ça. Il est facile de se laisser distraire, de perdre de vue ce qui importe le plus – atteindre les âmes pour Christ dans le cadre unique du message des trois anges de la fin des temps (Ap 14). UN SENS AIGU DE LA MISSION

L’Église adventiste est née avec un sens aigu de la mission : annoncer au monde que Jésus revient bientôt ! Et bien qu’elle ait connu un essor extraordinaire dans le monde depuis les premières années de son établissement, il y a encore des millions et des millions de gens qui n’ont pas entendu la merveilleuse nouvelle que nous avons à partager. Plus que jamais, l’heure est venue de recentrer l’approche des missions. Lorsqu’on pense au recentrage de l’approche des missions, un personnage biblique nous vient immédiate24

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ment à l’esprit : Joseph. En réfléchissant à sa vie et à sa mission, laquelle s’est développée progressivement, on peut comprendre pourquoi il a été important pour lui de se recentrer à certains moments de sa vie. UN CARACTÈRE QUI BRILLE

Au cours de sa croissance, Joseph fut particulièrement privilégié. C’est dans ce contexte qu’il pensait savoir quelle serait sa mission. Mais suite à des rêves étranges qu’il avait reçus de Dieu, ses frères le prirent en grippe et son père se montra quelque peu réticent. Joseph garda ces rêves dans son cœur, tout comme les leçons spirituelles que son père lui avait enseignées. Après avoir été jeté dans une citerne, puis vendu comme esclave par ses propres frères, Joseph fut propulsé dans une réalité aussi effrayante que nouvelle. Cependant, plutôt que de se focaliser sur son traumatisme, il se recentra par rapport à sa mission : « De toute son âme, vibrante d’une sainte émotion, il prend d’héroïques résolutions. « Il […] servira [le Roi des rois] de tout son cœur ; il affrontera les plus amères épreuves avec courage et il sera fidèle dans tous ses devoirs1. » Lorsqu’on le jeta au cachot suite aux mensonges de la femme de Potiphar, Joseph choisit de se concentrer sur la mission divine plutôt que de s’apitoyer

sur son sort. Et il demeura fidèle à son Dieu – même en prison ! « Le caractère de Joseph brille jusqu’au fond de son cachot. Si ses années de fidélité chez Potiphar ont été mal récompensées, il n’en est pas aigri. La paix que lui donne le sentiment de son innocence lui reste, et il remet toute cette affaire entre les mains de Dieu2. » Finalement, Joseph passa de la prison au palais. Et même là, alors que sa mission se recentrait sur sa nouvelle réalité, il demeura fidèle à Dieu et mit en lui toute sa confiance. Aujourd’hui, Dieu nous appelle, vous et moi, à nous recentrer par rapport à sa mission. Il nous invite à atteindre nos semblables pour lui – quelles que soient nos circonstances. Tout ce dont il a besoin, c’est d’un cœur bien disposé et d’une détermination, par sa puissance, à le servir partout où il nous appelle. « Dieu donne les occasions : le succès dépend de l’usage qu’on en fait3. » 1 2 3

Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 192. Ibid., p. 194. Ibid., p. 199.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

Photo : Petra Richli / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


Place aux jeunes

Assis à une longue table

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n jour, un jeune homme du Brésil et une jeune femme du Kazakhstan m’ont invitée à me joindre à leur tout petit groupe pour étudier la Bible avec eux. J’ai donc pris place à une longue table où ils étaient assis côte à côte. Comme il s’exprimait en portugais, elle en russe, et moi en espagnol, nous avons fait notre étude biblique en anglais. Ces jeunes adultes étaient étrangers dans mon pays. Nous avons eu le bonheur de voir comment « Dieu donne un foyer à ceux qui sont solitaires » (Ps 68.7, S21). Le temps que nous avons passé à prier et à lire la Bible ensemble nous a montré que l’amour de Dieu va vraiment au-delà des barrières culturelles. Ils avaient choisi d’étudier le livre de Néhémie. Au cours de notre étude, j’ai découvert de nombreux enseignements précieux qui m’avaient échappé jusque-là. Bientôt, nous allons nous séparer en raison de nos différents projets. Je suis heureuse de ce que notre amitié ait un ingrédient spécial : elle trouve son origine dans la Bible, transcende la distance et la langue, et ne revient jamais vers Dieu à vide. Il n’est jamais trop tard pour cultiver de telles amitiés ! Nous avons discuté, entre autres choses, de la façon dont les valeurs familiales sont attaquées sur de nombreux fronts, de la nécessité de faire attention à ce que nous regardons sur les médias sociaux, ou de la facilité avec laquelle nous pouvons nous laisser distraire. Après l’exil, alors que les Juifs de retour au pays reconstruisaient la muraille, ils furent confrontés à de nombreux défis. Fatigués, découragés, ils devenaient une cible facile pour leurs ennemis. C’est à ce moment-là que Néhémie intervint : « C’est pourquoi je plaçai, dans les enfoncements derrière la muraille et sur des terrains secs, le peuple par familles, tous avec leurs épées, leurs lances et leurs arcs. » (4.13) Ce que nous devons protéger le plus, ce sont nos moments les plus sombres, nos endroits les plus vulnérables, les situations qui nous rendent sans défense. C’est en de tels moments, de tels endroits, de telles situations que nous devons, en tant que familles, nous rassembler et nous préparer au combat. C’est là que nous prenons « l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu » (Ep 6.17). De retour chez eux, les Juifs s’étaient focalisés sur les ruines, sur les décombres, et sur leurs ennemis. Néhémie les encouragea d’abord à reconstruire leurs liens familiaux, ensuite, à ne pas avoir peur, et enfin,

à se souvenir du Seigneur. C’était aussi « simple » que ça. Dans nos sociétés de plus en plus sécularisées, il est facile de perdre de vue les valeurs établies en Éden, de perdre espoir, de douter des grandes choses que Dieu peut faire pour nous lorsque nous sommes confrontés à différents combats. Il peut nous arriver, à nous aussi, de nous focaliser sur les ruines, sur les décombres, et sur nos ennemis. De croire les messages trompeurs proclamés dans les rues, dans les livres, sur les médias sociaux, ou à la télé. Le message biblique ne s’adresse pas seulement aux maris et aux femmes, mais aussi aux grands-parents, aux enfants, aux célibataires, et à ceux qui sont seuls pour d’autres raisons. Où que nous soyons, nous pouvons combattre pour nos familles (pour celles auxquelles nous appartenons et pour celles qui doivent encore être formées). Si les nombreuses voix qui nous environnent peuvent être fortes et bruyantes, la voix de Dieu, elle, est plus grande et plus impressionnante encore ! Et si notre créateur s’adresse parfois à nous dans un murmure doux et paisible, en revanche, il a toujours un plan débordant de bénédictions et de promesses. Nul n’est tenu de combattre seul ! Nous avons notre famille spirituelle à nos côtés et dans de nombreuses régions du monde. Lisez la suite de l’histoire de Néhémie, et découvrez comment certaines des stratégies utilisées à cette époque peuvent être pleinement efficaces aujourd’hui. Nous qui étions assis à la longue table, nous attendons avec impatience le jour où, alors que des myriades seront assises à la plus longue table jamais vue, Dieu célébrera sa grande victoire. D’ici là, prions pour nos familles et nos communautés, et sachons que le Seigneur combattra pour nous une fois de plus !

Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, en Argentine.

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La Bible répond

Achever les souffrances de Christ Q

Que veut dire Paul quand il déclare que dans ses souffrances, il achève dans sa chair « ce qui manque aux souffrances de Christ » (Col 1.24) ?

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Permettez-moi de citer le verset au complet : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair ». C’est là un texte difficile pour lequel de nombreuses interprétations différentes ont été fournies – notamment l’affirmation selon laquelle la mort expiatoire de Jésus doit être complétée par les souffrances des croyants. DES SOUFFRANCES NON EXPIATOIRES

D’entrée de jeu, il nous faut exclure totalement l’idée que la mort du Christ est insuffisante à nous racheter, et qu’elle doit être complétée par les souffrances de Paul. Dans le Nouveau Testament tout entier, il est clairement indiqué qu’en vertu de la souffrance et de la mort de Christ, le problème du péché a été résolu une fois pour toutes. En fait, dans Colossiens 1.20-22, Paul affirme catégoriquement que le sang du Christ nous a réconciliés avec Dieu ; nous avons déjà toute plénitude en lui (2.10, OST). Par conséquent, il ne nous manque rien ! Sa mort expiatoire est tout ce qu’il nous faut pour être acceptés de Dieu (Rm 3.24,25), car Jésus « [a aboli] le péché par son sacrifice » (He 9.26). Dans notre passage, Paul ne parle donc pas des souffrances expiatoires du Christ. LE CONTEXTE

Colossiens 1.24-29 forme une unité de pensée qui pourrait nous aider à comprendre le sens du verset 24. Premièrement, la mission de l’Église en constitue le sujet principal. Elle est représentée par l’appel ministériel de Paul à prêcher, à enseigner et à annoncer à

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toute personne l’Évangile du salut par Jésus-Christ (v. 25-28 ; cf. Ep 3.1-7). Deuxièmement, en servant Dieu, Paul passe par des « souffrances » (v. 24 ; grec pathema, « souffrance, malheur ») pour le bénéfice des croyants juifs et païens qui constituent l’Église (v. 24,27 ; cf. Ac 9.16). Il souffre pour eux en sa propre personne (« dans sa chair ») en ce sens que, pour leur avoir apporté l’Évangile et avoir exercé son ministère auprès d’eux, il a été persécuté et affligé. Mais le résultat final a été leur salut par Christ (cf. Col 1.5,6 ; Ep 3.13). Il peut donc se réjouir de sa souffrance. Paul sait que, comme lui, les croyants souffrent aussi dans leur service pour Christ (2 Co 1.6,7) – ils souffrent tous pour lui (cf. Ac 14.22 ; Rm 8.17 ; 1 Th 3.3 ; 2 Tm 3.12). LES SOUFFRANCES DES CROYANTS ET CHRIST

C’est dans ce contexte que Paul offre une compréhension de la souffrance chrétienne qui va assez loin. Nous devons prendre le texte au sérieux lorsqu’il affirme qu’en souffrant pour les croyants, « ce qui manque [grec husterema, “besoin, carence, manque”] aux souffrances [grec thlipsis, « affliction, épreuve »] de Christ, « je [Paul] l’achève [grec antanapleroro, “compléter, achever”] en ma chair » (Col 1.24). Bien que de nombreuses explications aient été fournies, le texte peut indiquer que les souffrances de Christ n’ont pas pris fin après son ascension et que, par conséquent, il continue à s’identifier à l’Église (cf. Ac 9.4). Ce qui manque à son œuvre de médiation s’achève par son interaction avec les expériences de l’Église sur terre, plus précisément avec les souffrances des croyants. Alors qu’ils accomplissent la mission de l’Église, Christ est maintenant affligé par leurs souffrances – ce qui suggère qu’il les vit en lui-même, en quelque sorte. C’est lors de son retour en gloire que tout cela prendra fin (Ap 21.3,4).

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

La science est-elle notre seul guide ? Il semble qu’en matière de santé, la science soit devenue notre principal guide. Certains disent même qu’en fait, elle remplace le message adventiste de la santé. Est-ce vrai ?

L

e message adventiste de la santé n’a certainement pas été remplacé par les sciences de la santé. Selon le Règlement de travail de la Conférence générale, les Écritures forment la base du Ministère de la santé de notre Église et de sa pratique. En outre, il déclare que « les pratiques qui ne reposent pas sur des preuves solides et qui ne sont pas fondées sur la Bible ou sur l’Esprit de prophétie doivent être découragées1. » Par ailleurs, il met l’accent sur l’Esprit de prophétie, lequel nous fournit un éclairage à travers les écrits d’Ellen White. « Lorsqu’elles sont correctement comprises, la science et la Parole écrite s’accordent, chacune éclairant l’autre »2. En gardant à l’esprit cette déclaration inspirée, on a inclus aux principes de la Bible et de l’Esprit de prophétie, et non à la place de ceux-ci, les sciences de la santé fondées sur des preuves et leur documentation évaluée par les pairs, en tant que guide supplémentaire. Ce règlement, voté à une forte majorité lors du Concile annuel de 2008, s’est avéré très utile, notamment lorsque des traitements douteux, voire dangereux, et des philosophies en marge se font passer pour des pratiques exemplaires et sont promues en tant que telles. (L’examen par les pairs est le processus d’évaluation de la validité, de l’exactitude et de l’intégrité de la recherche par des experts travaillant dans le même domaine). Pourquoi inclure les sciences de la santé dans notre évaluation des pratiques, de l’éducation et des principes sanitaires sûrs en vue d’une santé optimale ? Des pratiques nocives et non testées basées sur des preuves anecdotiques concernant des coutumes traditionnelles dangereuses ont été promues en différentes circonstances à travers le monde. Des gens ont carrément perdu la vie ; l’Église a aussi été exposée à des risques de litiges lorsque des pratiques dangereuses et non fondées ont été promues et enseignées dans le cadre du Ministère de la santé et de l’éducation adventiste. Les principes de santé que nous enseignons et partageons au sein du Ministère de la santé, et la pratique à chaque niveau de soins dans nos institutions de santé devraient être sûrs et testés. La valeur propre aux sciences de la santé telles qu’évaluées par les pairs et fondées sur des preuves scientifiques est incluse pour encourager fortement nos institutions de santé et nos initiatives en matière de santé à avoir des directives claires et prouvées scientifiquement afin de nous renseigner sur les pratiques les plus sûres et les meilleures. La documentation et le partage des expériences, y compris les événements malencontreux et les échecs, conduisent à l’abandon des approches peu sûres

ou dangereuses, à une pratique plus sûre, à de meilleurs résultats, et à une meilleure qualité de vie pour tous. Les recherches et les examens en cours ont démontré les nombreux avantages des appareils médicaux, des chirurgies, des interventions et des médicaments qui sauvent des vies et améliorent même la longévité. Les valves cardiaques artificielles, l’insuline de remplacement, les stimulateurs cardiaques, la chirurgie corrective pour les maladies cardiaques congénitales, les lentilles implantables pour les cataractes, les remplacements articulaires, les traitements contre le cancer, et les suppléments de fluorure pour prévenir la carie dentaire n’en sont que quelques exemples. L’Église adventiste célèbre les bienfaits du mode de santé adventiste que Dieu nous a donné par sa Parole, qu’il a amplifié par les écrits d’Ellen White – sa prophétesse des temps modernes – et qu’il a confirmé par les sciences de la santé. Qu’il est triste de voir de nombreux membres répugner à adopter ce plan efficace et rempli de grâce en vue de la plénitude, malgré notre inévitable fragilité, alors que nous attendons et proclamons le retour imminent de Jésus… Puisse ce dernier venir au secours de notre incrédulité ! (voir Mc 9.24) 1 2

General Conference Working Policy 2021/22, p. 385. Ellen G. White, Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 344.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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Un psaume de louange C

’est impossible – tout aussi impossible que de reconstituer un puzzle avec des pièces provenant d’une dizaine de boîtes différentes. Nous sommes sur le point d’abandonner, de renoncer à nos objectifs, de faire nos valises et de rentrer chez nous. Nous avons loué un chalet au sommet des montagnes Rocheuses et nous nous y sommes installés tous les quatre – confiants que nous arriverions à concevoir un plan de marketing que DICK DUERKSEN 12 universités pourraient utiliser dans le cadre d’un recrutement « équitable » des élèves du secondaire. Nous avons été choisis par nos confrères – des dirigeants avisés qui croient que nous avons le pouvoir d’accomplir un petit miracle ! Mais, après plusieurs jours et des dizaines de grandes idées, nos poubelles débordent de solutions froissées. Rien ne marche. « On a besoin d’une parole du Seigneur », soupire l’un d’entre nous. « Écoutez les gars, qu’est-ce que David faisait quand il était au pied du mur ? Il écrivait un psaume, non ? » Vendredi soir. Là, sous le porche, nous contemplons le magnifique coucher de soleil et lisons les psaumes du roi. « Eh, Dick, t’as vécu dans les montagnes, toi ! » me dit soudain l’un de mes collègues en me pointant du doigt. « Quand il fera jour, amène-nous dans un endroit où nous pourrons entendre la voix de Dieu. » Je souris. « Pas de problème, je connais l’endroit idéal ! » *** Le sabbat est un jour de repos. Un temps pour mettre de côté le travail et célébrer le don de la grâce. Un temps parfait pour écouter la voix de Dieu. Après avoir préparé un pique-nique composé de pommes et de sandwichs au beurre d’arachide et à la gelée, nous prenons une douzaine de bouteilles d’eau, montons dans la voiture, et nous enfonçons dans les Rocheuses. Chemin faisant, je gratifie mes collègues de quelques infos sur l’endroit. « Le Mont Evans est l’un des 58 sommets du Colorado qui font plus de 4 267 mètres de haut. Celui-ci fait 4 347 mètres, et il y a une route qui serpente presque jusqu’au sommet. »

« Je vais vous raconter… »

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Nous roulons donc jusqu’au bout de la route, empruntant des tas de virages « trop serrés » au-delà des foules du lac Echo, au-dessus d’une forêt d’arbres rabougris, et le long de blocs de granit disposés comme des os de dinosaures au repos. À notre passage, des bêtes de montagne – pikas et marmottes – sifflent des avertissements. Partout, la montagne offre, sur des milliers de kilomètres, une vue à couper le souffle. Nous nous arrêtons souvent et parlons doucement, avec révérence. Entre chaque arrêt, Serge lit le psaume 98 à haute voix. « Que les fleuves battent des mains, Que toutes les montagnes poussent des cris de joie, Devant l’Éternel ! » Juste en dessous de 3 962 mètres, le lac Summit nourrit des familles de fleurs sauvages dans une vaste zone de toundra arctique. Nous nous garons dans le parking, enfilons des vestes, mettons des bonnets et des gants épais. Ensuite, nous empruntons le sentier rocailleux qui longe le lac jusqu’à un endroit où j’ai souvent vu des chèvres blanches sauvages. C’est un endroit dangereux de la montagne : des blocs de granit géants et des plaques d’herbe verte avoisinent une chute d’eau de 609 mètres se déversant dans un sombre canyon. *** Alors que nous nous installons à côté de quelques gros rochers, mes collègues, peu habitués à l’altitude et à l’exercice, respirent en sifflant, tâchant de reprendre leur souffle. « Rappelle-moi pourquoi nous sommes Photo : Alli Reefer


là-haut », me lance l’un d’eux d’un air accusateur. « Eh bien, simplement parce que tu voulais être dans un endroit où nous pourrions entendre la voix de Dieu et recevoir une parole du Seigneur ! » Petit à petit, notre respiration redevient à peu près normale. Nous pouvons enfin profiter de la vue. C’est alors qu’une grande chèvre de montagne choisit de faire une entrée majestueuse avec ses deux chevreaux. Elle sait que nous sommes là, mais ça ne la dérange pas le moins du monde. Elle nous contourne sans crainte, guidant ses deux petits vers un terrain herbeux à côté de nos rochers. Bien qu’ils nous aient remarqués, ils suivent l’exemple de Maman : ils nous ignorent tandis qu’ils mangent des fleurs rouge vif en guise de dessert. C’est Serge qui parle le premier. « Je n’ai jamais été aussi près d’un animal sauvage ! » « Moi non plus », répondent les autres. « Est-ce qu’on est en sécurité ici ? » dit l’un. « Est-ce qu’on peut parler ? » dit un autre. « Est-ce qu’elles vont nous mordre ? » lance un troisième. Puis tout redevient silencieux, à l’exception des bruits de mastication des chèvres de montagne. « Gloire à Dieu notre créateur… » Qui a commencé à chanter ça ? C’est la doxologie, tout droit sortie du recueil de cantiques. Dans le ton juste, ou à peu près. Nous joignons nos voix à la sienne, si bien que son solo se transforme rapidement en quatuor, en imitation – version montagne ! – des King’s Heralds. Surprises, les chèvres cessent de mastiquer, nous regardent, et inclinent la tête – comme si elles essayaient de comprendre les paroles. Nous enchaînons avec « Grâce étonnante », puis « J’entends ta douce voix », puis « Dans le jardin », et ensuite, avec tous les cantiques et les chœurs que nous chantons à l’École du sabbat, au service de culte, et au culte familial. Nous chantons à voix mixtes – ténor, basse, baryton, la mélodie, et d’autres notes improvisées. J’ai vraiment l’impression que ça sonne mal, mais les chèvres, elles, raffolent de notre prestation ! Maman secoue la tête et dit à ses enfants d’écouter attentivement. Ceux-ci font la sourde oreille et jouent à chat

autour des rochers – jusqu’à ce que nous ayons épuisé notre répertoire. C’est Serge, il me semble, qui abandonne le premier. « J’ai chanté tous les cantiques que je connais ! » Nos voix se taisent. Les deux petits accourent en bondissant vers leur mère, s’allongent et nous regardent avec attention – comme s’ils se demandaient quel serait notre prochain numéro. Maman les ignore et se contente de nous regarder. Finalement, elle s’adresse à nous. « Merci d’être venus dans notre cathédrale à flanc de montagne et d’avoir chanté de si beaux chants pour nous. » Elle n’a pas dit ça avec des mots, bien évidemment. C’est plutôt son regard, la façon dont ses oreilles frémissent, et les tons dans lesquels elle chevrote qui rendent sa voix presque humaine. « J’ai vraiment apprécié vos chants ! C’est vraiment gentil d’être venus. En plus, vous avez été gentils avec mes enfants. Je suis heureuse de ce que le Créateur nous ait réunis pour ce moment de culte. » Nous la remercions pour sa gentillesse, son écoute et son acceptation – même si nous avons chanté quelques fausses notes. Elle rit – du moins c’est l’impression qu’on a – alors qu’elle se lève, appelle ses petits, et entame la descente de la falaise surplombant le canyon. Soudain, elle s’arrête, flanquée de ses deux rejetons, et nous parle clairement. « Bêê-ê, mbéé-é, mbéé-é, bêê-ê, bêê-ê ! » L’instant d’après, le trio s’en va. Et nous, nous restons assis là, en silence, pendant un long moment. « Souvenez-vous du psaume 98, chuchote l’un de nous. Les montagnes chantent, les fleuves battent des mains, et (peut-être) même, les chèvres de montagne chantent des louanges à Dieu ! Si le berger roi avait été ici aujourd’hui, il aurait ajouté au texte de son psaume une ligne sur les chèvres de montagne qui chantent des louanges à Dieu. » De retour au chalet, il ne nous faut qu’environ 30 minutes pour rédiger le plan parfait.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur/Directeur de Adventist Review Ministries Justin Kim Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu Rédacteurs adjoints/directeurs adjoints à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sikhululekile Daco, Gerald A. Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Wilona Karimabadi, Enno Müller, Beth Thomas Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Conseiller E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Yo Han Kim, président ; Justin Kim, secrétaire ; Hong, Myung Kwan ; Karnik Doukmetzian ; SeongJun Byun ; Gerald A. Klingbeil ; Hiroshi Yamaji ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; Membres d’office: Paul H. Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 19, n° 4

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

« Au secours, je me suis perdue ! » E st-ce que tu t’es déjà perdu ? Vraiment, vraiment perdu ? Si oui, alors tu sais ce que Katie, 5 ans, a ressenti quand elle s’est perdue alors qu’elle était à un camp-meeting. Écoute bien son histoire. Katie habite au Botswana, un pays magnifique. Le camp-meeting où elle se trouve avec sa grandmère se déroule dans une grande zone de brousse située près d’un barrage. Le jeudi après-midi, elle s’en va jouer avec ses amis près du barrage. Au bout d’un certain temps, elle décide de partir. « Bye, bye, les amis, je retourne dans ma tente ! » Et elle s’en va toute seule rejoindre sa grand-mère. Mais en revenant, elle se trompe de chemin ! Au lieu de se diriger vers sa tente, elle prend la direction contraire, sans se rendre compte qu’elle s’éloigne du camp. Plus tard, les autres enfants retournent à leur tour dans la tente de leurs parents. « Les enfants, où es Katie ? » demande Grand-mère. « Ben, on sait pas ! Elle est partie toute seule avant nous ! » Bientôt il fera nuit, se dit 30

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Grand-Mère. Inquiète, elle fait le tour du camp, demandant à tous ceux qu’elle croise si par chance ils auraient vu sa petite-fille. Malheureusement, personne ne se souvient exactement de quand on l’a vue pour la dernière fois. Au Botswana, il fait chaud le jour ; mais après le coucher du soleil, il peut faire froid très rapidement. Le problème, c’est que Katie ne porte qu’un T-shirt et une jupe. Pauvre petite ! se dit Grand-mère. Après la tombée de la nuit, elle va avoir froid ! À la réunion du soir, l’animateur passe une annonce urgente. « Chers frères et sœurs, la petite Katie s’est perdue. Il nous faut des bénévoles prêts à partir à sa recherche. Prions Dieu de la protéger et de faire en sorte qu’on la retrouve saine et sauve ! » Les bénévoles se dispersent et commencent les recherches. Certains se précipitent vers le lac où quelqu’un pense avoir vu Katie pour la dernière fois. Soudain, l’un des bénévoles trouve des empreintes de chaussures d’enfant dans le sable humide. Ces empreintes sont-elles celles des chaussures de Katie ? Peutêtre ! Encouragés, ils suivent les

empreintes jusqu’à ce qu’elles disparaissent dans les hautes herbes. Il est 22 heures maintenant. Les bénévoles sont vraiment fatigués. Mais pas question d’arrêter les recherches ! De toute façon, ils ne pourraient pas dormir avant d’avoir retrouvé Katie. Peu après, quelqu’un arrive avec un gros projecteur de la ville. D’autres chercheurs marchent devant un camion, éclairés par les feux. « Eh, y a d’autres empreintes de chaussures ici ! » crie l’un des bénévoles. Ils les suivent à travers des petits ruisseaux et des hautes herbes. Puis les traces s’enfoncent dans une épaisse forêt. « Regardez ces marques sur le sol, dit un autre. On dirait que Katie a ôté ses chaussures ! » Ils suivent ces nouvelles pistes de pieds nus. « Zut, nos piles s’épuisent ! dit l’un des bénévoles. Les gars, vite ! Il faut trouver Katie le plus tôt possible avant que nos lampes ne s’éteignent ! » Finalement, vers 1 heure du matin, ils aperçoivent, à la faible lueur de leurs lampes, la petite fille, endormie sur le sol en plein milieu du sentier. « Regarde ! dit l’un des bénévoles. Elle a posé la tête sur ses bras. Et elle a mis ses chaussures juste Illustration : Mugi Kinoshita


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « L’ange du Seigneur monte la garde autour des fidèles et les met hors de danger. » Psaumes 34.8, BFC

Si tu te perds, qu’est-ce que tu dois faire ? J’espère que ça ne t’arrivera jamais, mais si tu te retrouves un jour perdu et/ou séparé de tes parents ou de tes tuteurs, sauras-tu ce qu’il faut faire ? Réponds à ce petit questionnaire pour t’assurer que tu es bien préparé. 1. La première chose à faire est de pleurer et de crier comme un fou/comme une folle. faux Vrai 2. Trouver un gendarme en uniforme, une dame, ou une maman avec des enfants et demander de l’aide. ou

faux

3. Rester calme et demander immédiatement à Jésus de t’aider.

Vrai

faux

ou

faux

faux

3. Vrai

4. Faux

5. Vrai

ou

ou

5. À l’avance, parle aux adultes avec qui tu es. Conviens avec eux d’un endroit où tu iras les attendre si tu venais à te perdre, et restes-y jusqu’à ce qu’ils t’y rejoignent.

2. Vrai

Vrai

Vrai Cette histoire a été publiée pour la première fois dans KidsView en septembre 2015. Elle m’a été fournie par mes amis de Mission adventiste de la Conférence générale des adventistes du septième jour.

ou

1. Faux

Vrai

4. Avant d’aller quelque part, dire à tes parents que tu vas te promener tout seul où tu en as envie.

RÉPONSES

à côté d’elle… Pauvre petite ! Elle doit être crevée ! » Quelqu’un se penche et touche doucement Katie. Elle ouvre lentement les yeux, lève la tête et regarde le cercle de visages inquiets au-dessus d’elle. Parmi eux, il y a un homme qu’elle connaît bien : c’est son pasteur ! Un bénévole la prend doucement dans ses bras et un autre l’enveloppe d’une veste chaude. Tout le monde est impatient de rendre la petite Katie à sa grand-mère ! Au retour des bénévoles, la terre s’ébranle des cris de joie de tous ceux qui les attendaient ! Les campeurs se réunissent ensuite sous la grande tente. Les bénévoles leur racontent en détail leur recherche, puis tous chantent, prient et remercient Dieu. La voix qu’on entend le plus fort, c’est celle de Grand-mère ! Elle remercie Dieu de ce que sa petite Katie a été retrouvée saine et sauve.

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