Adventist World May 2023 French

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05/2023 « C’est ce qu’il a fait ! » Page 16 Leçons tirées de la tragédie de Waco Page 24

L’histoire époustouflante derrière Adventist World

Quand Dieu appelle Page 28


10 Aux quatre coins du monde

Sandra Blackmer

16 « C’est ce qu’il a fait ! »

Jae Man Park Couverture : Pacific Press Publishing Association

18 Perspective mondiale Achever la course Ted N. C. Wilson 20 À la découverte de l’Esprit de prophétie Coup d’œil sur les bibliothèques d’Ellen White Tim Poirier 22 Rétrospective 160 ans plus tard Ashlee Chism 23 Place aux jeunes Une espérance « invraisemblable » Beersheba Maywald-Jacob 24 Au premier plan Leçons tirées de la tragédie de Waco, au Texas Ganoune Diop

26 La Bible répond Un message, ou deux ? 27 Santé & bien-être L’hypertension 28 « Je vais vous raconter… » Quand Dieu appelle 30 Foi en herbe Une demeure céleste

La synergie de la symphonie Justin Kim

En tant qu’Église, des tas de choses nous divisent. Avec près de 22 millions de membres, nous sommes constamment menacés de discorde à l’échelle mondiale. C’est pourquoi il nous faut mettre continuellement l’accent sur ce qui nous unit en tant que mouvement. Nous sommes unis dans ce que nous croyons au sujet de Dieu – ce qui est formulé dans nos 28 croyances fondamentales. Nous sommes unis dans notre manière de diriger grâce au Manuel d’Église. Nous sommes unis lorsque nous étudions la Bible à l’aide des guides d’étude biblique de l’École du sabbat. Nous sommes unis dans la mission, les dons, et le service pour Christ. Enfin, nous sommes unis dans notre communication à travers le monde entier grâce aux revues Adventist Review et Adventist World. Avec d’autres événements rassembleurs – l’assemblée administrative de la Conférence générale, les camp-meetings et d’autres convocations régionales – les adventistes consacrent des moyens importants à ces événements. Pourquoi ? En raison de la synergie qui s’en dégage. Le monde comprend près de 200 nations, des milliers de cultures et de langues, des dizaines de milliers de groupes d’individus et, après novembre 2022, 8 milliards d’individus. L’Église a été chargée d’annoncer l’Évangile éternel au monde entier : « à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple » (Ap 14.6). Comment notre mouvement bourré d’êtres humains déchus et brisés peut-il y parvenir – surtout s’il est instable, éphémère, et enclin à la division ? Vesta M. Kelly a dit : « Les flocons de neige sont l’une des choses les plus fragiles de la nature, mais regardez ce qu’ils peuvent faire lorsqu’ils se collent les uns aux autres. » L’unité oriente notre mouvement vers la concentration, l’objectif, l’ordre, les ressources, l’élan, et finalement, la synergie. Mais qu’est-ce, au juste, que la synergie ? C’est le résultat combiné qui est supérieur à la somme de ses parties. En d’autres termes, si A et B valent 1 chacun, mais que la combinaison de A et B donne 5, ces 3 de plus constituent une précieuse synergie ! L’unité n’est pas un slogan politique flou, mais un moyen d’obtenir des résultats productifs. Il est impossible de profiter de cette synergie quand on travaille tout seul dans son coin. L’Église du reste des derniers jours n’est pas un mouvement national, local ou paroissial, mais un mouvement mondial. Avec le potentiel de surmonter la discorde à l’échelle mondiale, imaginez la synergie possible avec 22 millions de croyants travaillant ensemble ! Et il n’y a pas qu’une synergie horizontale : imaginez la synergie verticale possible lorsque liée à des ressources divines ! Du coup, l’Église du reste n’est pas une Église homogène au sein d’un seul pays, d’une seule culture, d’une seule langue ou d’un seul groupe de personnes, car « il y a un seul corps et un seul Esprit, […] une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Ep 4.4-6). Mieux vaut une maison qui fonctionne de concert qu’une maison qui fonctionne en solo ! Par la puissance du Saint-Esprit et dans le grand amour de notre Père, puissions-nous nous « coller les uns aux autres » pour mener à bien le mandat évangélique que Jésus nous a confié !

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2

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Sur le vif

Des bénévoles d’ADRA déchargent des appareils de chauffage fournis par ADRA Roumanie, après le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé le sud et le centre de la Turquie, ainsi que le nord et l’ouest de la Syrie le 6 février 2023. ADRA a été l’une des premières ONG sur le terrain après la catastrophe. Photo : Nikolay Stoykov/Adventist Media Exchange

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En bref

Plus de 1 500 Le nombre de communicateurs, d’évangélistes du numérique, et de leaders d’opinion adventistes dans tout le Chiapas, au Mexique, qui se sont réunis pour le tout premier Congrès du réseau Internet adventiste mondial (GAiN). Cet événement s’est tenu les 17 et 18 février à Tuxtla Gutiérrez. Les centaines de participants présents au Chiapas Convention Center, principalement des jeunes, ont été encouragés à saisir toutes les occasions de servir l’Église avec leurs dons et les outils fournis pendant l’événement.

« Après avoir longuement travaillé auprès de la collectivité, nous avons identifié l’un de ses besoins les plus importants : la santé mentale. Du coup, nous pensons que l’offre d’un service de counseling à un prix abordable s’avérera utile. » — Paul Ranking, gérant de la friperie, en parlant d’une nouvelle collaboration entre l’Université d’Avondale et l’une des plus grandes friperies en Australie, laquelle est gérée par l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA). Cette collaboration entre les deux entités permettra à la population locale de bénéficier de ce service à un prix abordable.

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« L’hôpital adventiste de Palangka Raya offrira des services de soins de santé essentiels à notre communauté, le tout dans un esprit d’excellence et de compassion. Ce sera un lieu où individus et familles pourront recevoir des soins médicaux ainsi qu’un soutien émotionnel et spirituel – des éléments essentiels à la guérison. » — Sugih Sitorus, président de l’Union des missions de l’ouest de l’Indonésie, lors de l’inauguration d’un nouvel hôpital dans la province de Kalimantan central, en Indonésie. Cet hôpital ultramoderne de 51 lits offrira des services médicaux complets aux habitants de Palangka Raya et des communautés voisines. On y retrouvera, entre autres services, la médecine générale, la chirurgie, l’obstétrique et la gynécologie, la pédiatrie, et les soins intensifs.

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« Nous croyons que Catalyst verra l’émergence d’une nouvelle culture d’engagement pour nos jeunes dans l’Église, de sorte qu’ils soient équipés et aptes à prendre leur place au centre de la vie et de la mission de l’Église. Ils seront un atout considérable pour la croissance de nos églises et de nos groupes locaux. C’est là une façon tangible d’assurer la pérennité de notre Église. » — Gilbert Cangy, directeur du Centre de formation de disciples de la Division Pacifique Sud, à propos de l’initiative Catalyst. Ce programme s’adresse aux jeunes et à d’autres en quête d’un but. L’expérience est immersive : les participants passent une semaine dans la nature avant de se rendre à l’Université d’Avondale pour approfondir leur compréhension des Écritures, pour découvrir l’histoire du christianisme, et pour comprendre le caractère unique du message adventiste. Ce programme dure trois mois.

Plus de 6 000 Le nombre de nouveaux membres baptisés au terme de la campagne d’évangélisation hybride intitulée Earth’s Final Countdown, laquelle s’est tenue à Davao, dans le sud des Philippines. Cette campagne s’est déroulée au Davao del Sur Coliseum, à Digos City, où plus de 10 000 membres d’église se sont rassemblés. Elle a été diffusée simultanément sur plus de 27 stations de radio adventistes et huit stations de télévision.


En bref

« Le Seigneur vient ! Il compte sur chaque membre pour accomplir sa mission. Retournez dans vos églises et partagez le feu que vous avez reçu ici. Un feu commence toujours par une simple étincelle. Si vous devenez cette étincelle, elle finira par devenir un feu. Nous terminerons alors le travail et rentrerons chez nous, car la lumière de Dieu prévaudra. » — Luis Rivera, président de l’Union portoricaine, aux participants d’un festival laïc, pastoral et de l’École du sabbat. Cet événement visait à familiariser les pasteurs avec l’initiative GROW Your Church du Département de l’École du sabbat et des ministères personnels de la Conférence générale. Il visait aussi à soutenir une communauté ecclésiale qui a été fortement touchée par l’émigration au cours des dernières années. Plus de 700 responsables laïcs de toute l’île se sont réunis au centre de jeunesse Eliezer Meléndez, à San Juan, capitale du pays.

« Le thème “L’amour est un verbe” met l’accent sur la nécessité de mettre l’amour en action. Parler d’amour ou exprimer ses sentiments pour quelqu’un ou quelque chose ne suffit pas. L’amour exige des actes. Il nous demande de sortir de nos zones de confort et de faire quelque chose pour servir nos semblables. » — Ron Genebago, directeur du Ministère de la jeunesse de la Division AsiePacifique Sud, au sujet de la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ) de 2023. L’événement de cette année, intitulé « L’amour est un verbe » était un appel aux jeunes à passer à l’action en vue d’un impact positif sur leurs communautés et sur le monde. Les jeunes participant aux initiatives de la JMJ ont pu choisir parmi toute une gamme d’activités de service – fournir de la nourriture aux sans-abri, rendre visite aux personnes âgées, nettoyer l’environnement, et bien d’autres choses encore. L’objectif : avoir un impact sur la vie des gens dans le besoin.

Plus de 12 000 Le nombre de membres d’église qui ont défilé dans les rues principales de Bogota, en Colombie, pour célébrer les 100 ans d’existence de l’Église adventiste dans cette ville. Au nom de la commission sénatoriale du pays, Lorena Ríos Cuéllar, sénatrice de la Colombie, a décerné une reconnaissance spéciale à l’Église adventiste pour sa contribution spirituelle, sociale et humanitaire dans le pays. La cérémonie d’inauguration de la station Esperanza Colombia Radio 96,3 FM, acquise en 2022 grâce au soutien de la Radio adventiste mondiale (AWR), s’est aussi déroulée dans le cadre de cet événement. Cette station de radio atteint 14 millions de personnes à Bogota et dans la région métropolitaine. (->) Photo : Mateo Orozco AdventistWorld.org Mai 2023

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Actualités

En Afrique, l’Église adventiste connaît une croissance explosive

Ted Wilson entreprend un voyage dans huit pays pour encourager les membres

Andrew McChesney

Le Saint-Esprit agit de manière puissante en Afrique alors que l’Église adventiste connaît une croissance explosive – ce qui donne aux membres des occasions extraordinaires de témoigner, a dit Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, à l’issue d’une visite éclair dans huit pays. Ted Wilson, lequel a notamment rencontré des chefs d’État et des membres de tribus royales, a salué la fidélité des membres de l’Église et déclaré que l’Afrique était un exemple de ce que le Saint-Esprit peut faire dans le monde entier. « Dieu fait quelque chose d’époustouflant en Afrique, a-t-il dit. Nous louons son nom pour cette croissance fulgurante et pour l’influence que nos membres exercent aujourd’hui sur la société grâce à leur nombre impressionnant et à leur témoignage fidèle. » Sa visite de trois semaines et demie a commencé en Zambie – un pays comptant 1,2 million d’adventistes. Il s’agit du premier pays africain à avoir atteint un million de membres en 2015. Selon le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la GC, l’effectif de l’Église adventiste mondiale se chiffre à 21,9 millions. Après la Zambie, Ted Wilson s’est rendu au Kenya, en Tanzanie, et en République démocratique du Congo. Il a terminé son voyage en Afrique du Sud, en Eswatini (anciennement le

Swaziland), au Lesotho, et en Namibie. Accompagné de Nancy, sa femme, il a visité en chemin des institutions adventistes – hôpitaux, universités, écoles, organisations médiatiques, ministères de soutien. Il a aussi prêché devant plusieurs milliers de personnes réunies dans des stades et des salles pleins à craquer. Ted Wilson : « Nous avons eu de merveilleuses réunions avec nos membres d’église, lesquels sont enflammés par les initiatives ITM, « J’irai », et par les efforts d’évangélisation. » Créées par l’Église mondiale, l’initiative ITM (Implication totale des membres) et l’initiative « J’irai » incitent chaque membre de l’Église à partager avec quelqu’un d’autre la bienheureuse espérance : le retour imminent de Jésus. Le pasteur Wilson a aussi encouragé des dirigeants africains lors d’entretiens en tête-à-tête. « Nous avons rencontré des chefs d’État et d’autres hauts dignitaires qui apprécient les adventistes », a-t-il souligné. Au nombre des autres dignitaires qu’il a rencontrés, mentionnons Lubosi Imwiko II, un roi tribal zambien dont le prédécesseur a donné un terrain à l’Église où se trouve aujourd’hui l’hôpital adventiste de Yuka ; Mangosuthu Buthelezi, 94 ans, prince du royaume zoulou en Afrique du Sud, dont la mère était adventiste ; des membres de la famille royale de l’Eswatini, dont certains sont adventistes ; le vice-président de la Namibie ; le vice-premier ministre du Lesotho et

Ici, Ted et Nancy Wilson saluent quelques-uns des plus de 5 000 membres de l’Église assistant à une réunion à Kitwe, en Zambie, le 28 janvier 2023. Photo : Andrew Silumesi/NKJ Media 6

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deux législateurs nationaux, lesquels sont adventistes ; un gouverneur kenyan et un groupe de législateurs nationaux, tous adventistes. Blasious Ruguri, président de la Division Afrique centre-est de l’Église adventiste, dont le territoire comprend le Kenya, la Tanzanie et la République démocratique du Congo, s’est dit particulièrement ému par les rencontres avec les présidents du Kenya et de la République démocratique du Congo. Blasious Ruguri, lequel a assisté aux réunions : « Ce fut une grande bénédiction pour eux deux. Le pasteur Wilson a partagé avec eux un certain nombre de choses, notamment l’imminence du retour du Seigneur Jésus, comme en témoignent les signes que nous pouvons tous voir clairement. » Selon lui, « les membres se sont sentis très stimulés lorsque le dirigeant mondial a lu des passages des Écritures et des citations de l’Esprit de Prophétie montrant la place importante qu’ils occupent dans la volonté d’achever l’œuvre de Dieu ». Gideon Reyneke, secrétaire exécutif de la Division Afrique australe/Océan Indien, a qualifié l’impact de la visite de Ted Wilson d’« énorme » pour la division, dont le territoire comprend l’Afrique du Sud, l’Eswatini, le Lesotho, et la Namibie. « Les gens ont vu et constaté qu’ils sont une partie importante de la famille du reste de Dieu à travers le monde dans l’Église adventiste », a-til déclaré. S’adressant aux membres de l’Église partout dans le monde, Ted Wilson a ajouté : « La fin des temps est à nos portes et le Saint-Esprit agit d’une manière puissante… Jésus revient ! Impliquez-vous ! »


Actualités

L’Université adventiste en Argentine ouvre un centre de la création

On y trouve un musée, un laboratoire et salle de classe pour la recherche en géosciences

Marcos Paseggi, Adventist World

Au mois de mars dernier, un nouveau centre de ressources a officiellement ouvert ses portes sur le campus de l’Université adventiste de la Plata (RPAU), en Argentine. On y trouve un musée, un laboratoire et salle de classe pour la recherche en géosciences. Les dirigeants de l’Institut de recherche en géosciences et les dirigeants de l’université ont organisé une cérémonie et une visite des installations à la fin de 2022. Au cours de l’événement, ils ont donné un bref aperçu du projet, y compris les spécifications et les objectifs des installations physiques. Au nombre des invités spéciaux à la cérémonie figuraient Ronald Nalin, directeur de l’Institut de recherche en géosciences (GRI) de la Conférence générale ; Marcos Natal, directeur du GRI de la Division sud-américaine ; et Roberto Biaggi, paléontologue et ancien directeur du GRI de RPAU. Les dirigeants de RPAU ont également assisté à la cérémonie. Horacio Rizzo, président de RPAU : « Je remercie Dieu et les dirigeants du GRI pour leur soutien et leur participation active à la réalisation de ce centre. Par sa promotion d’une vision du monde fondée sur la création, ce dernier exercera une influence puissante dans notre région et ailleurs. Marcos Natal est d’accord : « Je remercie le Seigneur d’avoir pu être témoin de ce moment. Ce type de projet est extrêmement important pour la mission de l’Église adventiste et pour l’identité de ses membres en tant que peuple de Dieu. » Ronald Nalin a aussi fait part de sa joie de participer à la cérémonie et en a souligné l’importance. « C’est un autre exemple d’éducation dans le cadre des liens entre science et

Les dirigeants de l’Église et les dirigeants de l’université participent à la cérémonie d’inauguration du nouveau centre de ressources. Photo : Université adventiste de la Plata

foi », a-t-il expliqué. Samuel Abdala, nouveau directeur du GRI de RPAU, a auparavant planché sur des projets au siège du GRI à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis. Après la traditionnelle cérémonie de coupure du ruban, les dirigeants et les invités ont visité les lieux et examiné les ressources déjà exposées. Ronald Nalin, lors d’une entrevue en marge de la cérémonie : « Ce centre s’adresse plus particulièrement à deux groupes de personnes. Tout d’abord, aux étudiants, lesquels arrivent souvent dans cet établissement d’enseignement supérieur sans connaître suffisamment les origines de la terre. Ce lieu leur fournira les connaissances, les outils didactiques et pédagogiques qui les aideront à trouver des réponses valables à leurs questions. » Le deuxième groupe, a souligné Ronald Nalin, c’est le grand public. « Il ne fait aucun doute que ce centre générera un réseau de connexions avec d’autres établissements d’enseignement de la région qui le visiteront. Il attirera aussi des chercheurs qui, grâce à leurs connaissances en géologie ou en paléontologie, pourront contribuer aux discussions. Les échanges de ce type sont généralement très productifs. » Horacio Rizzo est d’accord. « Ce

centre est bien plus qu’un musée ! C’est un gardien des ressources locales, dont l’objectif est d’accroître, d’un point de vue scientifique, les arguments en faveur d’une vision créationniste du monde. Il s’agit d’un espace qui accueillera les habitants de la région pour leur permettre d’explorer des ressources qui, en général, ne sont pas faciles à voir. Les vestiges fossiles à exposer sont un exemple de ces ressources. » Au-delà de l’approche scientifique du centre, a souligné Horacio Rizzo, « l’un des objectifs déclarés du nouveau centre est de reconnaître la main créatrice de Dieu en toute chose et d’admirer les abondantes preuves que l’on trouve dans notre région ». Le nouveau centre comprendra le musée David Rhys, ainsi que le laboratoire et salle de classe de recherche en géosciences. En outre, il servira de succursale à l’Institut de recherche en géosciences de RPAU. Le musée David Rhys encouragera la conservation et la protection du patrimoine paléontologique, géologique et de la biodiversité locale, ont expliqué les dirigeants. Par ailleurs, le laboratoire et salle de classe de recherche en géosciences permettront aux étudiants d’en découvrir davantage sur des sujets liés à la biodiversité et aux sciences de la terre. AdventistWorld.org Mai 2023

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Actualités

Au Costa Rica, l’Église adventiste inaugure un studio de radio et des bureaux

AWR a fait don de cette propriété à l’administration de l’Église régionale

Libna Stevens, Division interaméricaine, et Adventist World

Lors d’une cérémonie spéciale qui s’est tenue le 13 mars à Alajuela, au Costa Rica, les dirigeants de l’Union des missions d’Amérique centrale et du Sud (SCAUM) ont inauguré les studios et les bureaux de Radio Lira – une station de radio administrée par l’Église adventiste. Les dirigeants de la Radio adventiste mondiale (AWR) – un ministère de la radio de la Conférence générale – ainsi que les administrateurs régionaux ont réfléchi à la façon dont Dieu les avait conduits à la propriété de près de 4 hectares surplombant la ville d’Alajuela. « C’est un miracle ! » a lancé Ricardo Marin, président de la SCAUM. Il a remercié AWR de leur avoir cédé la propriété. « Nous louons Dieu pour sa bonté et nous engageons à continuer à répandre l’Évangile du salut », a-t-il ajouté. UNE HISTOIRE PARTICULIÈRE AVEC AWR

Ray Allen, l’un des vice-présidents de Radio Lira : « Radio Lira a une histoire particulière avec AWR. Elle était auparavant le centre d’AWR pour cette région. Je me souviens que les programmes produits ici étaient diffusés sur ondes courtes dans tous les pays hispanophones. Le bâtiment, siège d’AWR pour les Amériques, desservait la Division interaméricaine et la Division sud-américaine de l’Église adventiste. « En 2004, plusieurs bureaux d’AWR ont dû fermer dans la région, de sorte qu’il a fallu mettre la propriété en vente. Tous ceux qui en faisaient la visite disaient, après coup, “Non, ça ne convient pas”. Nous nous demandions vraiment pourquoi ! Regardez comme c’est beau… Comment pouvez-vous résister à une propriété

comme celle-ci ? Dieu a empêché cette propriété de se vendre, comme s’il nous disait que nous devions la garder pour pouvoir continuer à proclamer l’Évangile. » D’une certaine manière, a poursuivi Ray Allen, « c’est comme si on inaugurait cette propriété de nouveau. Nous nous sommes déjà trouvés ici avec Dieu, et aujourd’hui, y sommes encore avec Dieu. Puisse le Seigneur continuer à bénir cette propriété afin que l’amour incarné dans le message des trois anges puisse atteindre davantage d’âmes pour lui ! » La signature de la propriété a eu lieu en 2022 au siège d’AWR à la Conférence générale, dans le Maryland, aux États-Unis. Ricardo Marin a remercié publiquement Duane McKey, président d’AWR, et Israel Leito, ancien président de l’IAD, tous deux ayant joué un rôle déterminant dans le processus de transfert. RÉPANDRE L’ÉVANGILE

Les dirigeants croient que Dieu a préservé la propriété et son objectif en vue de la mission. Ricardo Marin : « Tout ce que nous faisons devrait avoir pour but de prêcher ce magnifique message de salut, et nous nous engageons, en tant qu’Église, de continuer à avancer et à grandir. »

Royner Ramirez, directeur des communications de la SCAUM, supervise la production avec un directeur de la production, un directeur de la programmation, un directeur du marketing, et un directeur adjoint de la production. Ensemble, ils font rouler la station 24/7. Royner Ramirez : « Nous voulons mettre en place un véritable Centre Hope media ici même, sur cette propriété, afin de cibler ceux qui ont besoin de connaître Jésus et son amour. » Un petit studio de télévision a été installé, mais des plans sont en cours d’élaboration en vue d’un centre médiatique complet. L’EFFET BOOMERANG DE DIEU

Miguel Lara, lequel travaille à Radio Lira depuis près de 20 ans, a dit qu’il lui était incroyable d’être de retour sur cette propriété pour y faire ce qu’il a aimé faire depuis tant d’années. Il a commencé à y travailler en tant qu’étudiant à l’âge de 19 ans. « Je considère que c’est un privilège de faire partie d’un endroit où tant de choses ont été produites pour diffuser le message d’espérance », a-t-il dit. D’une certaine manière, Radio Lira suit les traces d’AWR, en reprenant là où AWR s’est arrêtée, a déclaré Ray Allen. « J’appelle ça l’effet boomerang de Dieu, où tout revient en boucle. »

Les dirigeants visitent le studio de production principal dans les nouveaux locaux de Radio Lira. Photo : Libna Stevens/IAD

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Point de vue

Vanesa Pizzuto, Division transeuropéenne

Photo : Zac Wolff

ChatGPT, éducation, et compassion L’intelligence artificielle doit passer d’une approche axée sur les données à une approche axée sur les valeurs

Lors d’une récente formation en gestion de crise à laquelle j’ai assisté, notre formateur a passé un temps fou à vanter les mérites de ChatGPT. Comme je n’avais aucune idée de ce à quoi il se référait, j’ai fait, à la dérobée, une recherche sur mon cellulaire. ChatGPT, ou Chat Generative Pre-trained Transformer, est en fait un agent conversationnel ou dialogueur – soit un logiciel utilisé pour les conversations en ligne, doté d’une intelligence artificielle (IA) et conçu par OpenAI, un laboratoire de recherche situé en Californie, aux États-Unis. ChatGPT peut fournir à n’importe quelle question des réponses qui ressemblent étonnamment aux réponses humaines. Mais ce n’est pas tout ! ChatGPT peut créer des programmes informatiques et composer de la musique. Il peut même rédiger des essais et écrire des poèmes. Pour démontrer sa simplicité d’utilisation et la puissance de ses résultats, notre formateur nous a fait une démonstration. Il a simplement connecté ChatGPT à Google Forms et lui a demandé d’écrire l’index d’un article sur la « gestion de crise » ainsi que quelques paragraphes. Quelques secondes d’attente… et voilà ! Nous avions devant nous un texte d’une cohérence et d’une précision remarquables.

LE DROIT D’AUTEUR, C’EST IMPORTANT

Après être revenue de ma surprise, j’ai demandé ce que tout auteur digne de ce nom aurait demandé : « Et les droits d’auteur, alors ? » Après tout, ChatGPT a été formé en utilisant une quantité massive de données provenant d›Internet, dont certaines sont protégées par le droit d’auteur… Une zone grise, quoi ! À l’heure actuelle, on ne sait pas si ChatGPT modifie suffisamment les œuvres originales pour éviter les violations des droits d’auteur. Ce qui est clair, c’est qu’OpenAI n’est pas responsable des dommages. Par conséquent, si les utilisateurs sont confrontés à une action en justice, ils sont pratiquement livrés à eux-mêmes. Les implications en matière de droits d’auteur mises à part, une chose est sûre : avec le lancement par Google de son propre chatbot nommé Bard, l’IA fait désormais partie de notre vie quotidienne, plus que jamais. QUELQUES IMPLICATIONS POUR L’ÉDUCATION

Presque tous les membres de ma famille sont profs. Il n’est donc pas surprenant qu’une fois la formation terminée, mon esprit se soit porté directement sur les implications pour l’éducation. J’ai tout de suite téléphoné à Inés, ma sœur jumelle, laquelle est directrice d’une école bilingue en Argentine. Nous avons discuté un moment de la manière dont l’IA obligerait les établissements d’enseignement à repenser la question du plagiat. Mais très vite, nous avons navigué dans des eaux plus profondes, discutant des critères d’évaluation et des objectifs

fondamentaux de l’éducation. « Je pense que les progrès de l’IA nous obligeront à nous concentrer encore davantage sur l’éducation émotionnelle et la pensée critique, a déclaré ma sœur. À une époque où un ordinateur peut donner une réponse en une nanoseconde, nous devons mettre l’accent sur le discernement, et non sur la régurgitation des contenus. » ET L’ÉGLISE DANS TOUT ÇA ?

En tant qu’Église, nous avons souvent adopté une approche simpliste, laquelle consiste à diaboliser les nouvelles technologies lorsque nous sommes confrontés à des scénarios complexes comme celui-ci. C’est, à mon avis, une terrible erreur, parce que d’une part, ces technologies ne vont pas disparaître, et d’autre part, plus nous tardons à nous y engager, plus nous sommes vulnérables aux abus potentiels et moins nous sommes en mesure d’avoir un impact positif sur la société. Après tout, ce n’est que lorsque le sel se mélange à la nourriture qu’il donne à celle-ci sa saveur ! En outre, nous devons défendre la valeur de la compassion en tant qu’élément clé de l’IA. Le mot « compassion » est rarement associé à l’IA. J’espère qu’il le sera souvent dans l’avenir ! Ce pourrait être le cas si nous commencions à enseigner à l’IA la culture et l’éthique. Nous pouvons faire en sorte que les développements de l’IA tels que ChatGPT améliorent de façon considérable notre vie et notre société. Une IA compatissante n’est pas seulement possible, elle est aussi absolument nécessaire. Ce n’est qu’à cette condition que l’IA pourra apporter une contribution significative à notre mission. AdventistWorld.org Mai 2023

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Sous les projecteurs

Aux quatre coins du mon L’histoire d’une mission époustouflante et d’un Dieu absolument incroyable

Une partie de la revue Adventist World sort des presses de Pacific Press Publishing Association à Nampa, en Idaho, aux États-Unis.

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« Cette entrevue avec Bill Johnsson a eu lieu le 2 février 2023, soit quelques semaines seulement avant sa mort subite le 11 mars. Le texte demeure tel qu’écrit à l’origine. » — La rédaction

S

ur son calendrier, une date était inscrite : le 18 février 2004. William (Bill) Johnsson, alors éditeur de Adventist Review, avait pris rendez-vous avec Jan Paulsen, président de la Conférence générale, pour discuter d’un problème avec lui. Mais lorsqu’il est entré ce jour-là dans le bureau du président, celui-ci a vite écarté son problème pour lui soumettre le sien. « Bill, il nous faut une revue, un véhicule commun, pour aider les adventistes de l’Église mondiale à rester unis, a lancé Jan Paulsen. J’aimerais que l’équipe de Adventist Review étudie les moyens d’y parvenir. » Quelle était donc la mission spécifique de l’équipe ? Faire parvenir cette revue gratuitement à environ un million de foyers dans le monde entier, se focalisant d’abord sur les régions du monde où l’on parle anglais. Si des fonds étaient disponibles par la suite, la publication pourrait être traduite dans d’autres langues. Jan Paulsen a ensuite ajouté : « Actuellement, on n’a aucun budget disponible pour ce projet, et on ne peut pas vous fournir de personnel supplémentaire. Il se peut donc que tous vos efforts ne servent à rien, parce que l’argent ne sera peut-être pas au rendez-vous. » FAIRE FACE À L’IMPOSSIBLE 1

C’était là une tâche colossale ! Mais « Bill s’est tout de suite montré très enthousiaste », raconte Jan Paulsen. Il entend encore Bill lui répondre : « C’est une merveilleuse idée… dans la mesure où nous parvenons à la réaliser. » Bill Johnsson a à peu près les mêmes souvenirs. « J’ai été totalement surpris, dit-il, mais franchement, très heureux. » Décrivant la mission principale de la publication comme contribuant à « souder les membres pour renforcer l’unité de notre Église merveilleusement diverse », Bill ajoute : « J’ai personnellement senti qu’il s’agissait d’un grand besoin. Des tas de pensées se sont alors bousculées dans mon esprit. Je n’étais qu’à quelques mois de mon 70 e anniversaire et j’envisageais de prendre ma retraite dans un an ou deux. Néanmoins, j’ai fait savoir au pasteur Paulsen que oui, je soutiendrais ce projet et que j’essaierais de faire en sorte que mon personnel s’y associe lui aussi. » L’idée d’une revue de l’Église mondiale n’est pas née d’un coup de tête de Jan Paulsen, lequel a été président de la Conférence générale de 1999 à 2010. Depuis de nombreuses années, il ressentait le besoin de développer des moyens de renforcer l’unité entre les adventistes dans les 13 divisions et les bureaux administratifs de l’Église. Photo : Pacific Press Publishing Association

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« Je suis arrivé à la Conférence générale en tant que vice-président en 1995. Ayant déjà vécu dans plusieurs pays, j’étais une sorte d’internationaliste, explique-t-il. J’ai toujours été très préoccupé par la façon dont la famille adventiste allait rester unie. Cette question me pesait lourdement. Comment allions-nous rester unis en tant que famille internationale, laquelle est tellement diversifiée ? Les différences entre les cultures ne sont pas minimes – elles sont colossales. » Jan Paulsen précise que les membres de l’Église sont curieux de savoir à quoi « ressemble » la famille adventiste internationale en dehors de leur région. Ils se demandent quel est l’impact de ces différences sur l’Église. Alors qu’ils envisageaient la faisabilité d’une revue de l’Église mondiale, les dirigeants de l’Église se sont posé les questions suivantes : Quelles sont les valeurs fondamentales qui nous définissent en tant qu’adventistes ? Ces valeurs changent-elles lorsque transférées ailleurs ? Dans ma culture, certaines valeurs ont-elles plus de poids que dans la vôtre ? « C’était là des questions difficiles », fait remarquer Jan Paulsen. « Il fallait que cette revue nourrisse, informe, stimule et affirme nos valeurs communes, explique-t-il. Elle devait dire à nos membres que nous formons une seule et même famille dans le monde entier. « Alors que l’Église grandit et s’étend rapidement, nous devons nous assurer qu’il existe une façon d’atteindre et de découvrir la nouvelle communauté d’adventistes. En ce sens, elle devait aussi servir d’outil d’évangélisation », ajoute-t-il. ON RELÈVE LE DÉFI !

Bill Johnsson a ensuite lancé le défi à son équipe. « J’ai convoqué les membres du personnel presque immédiatement et leur ai exposé ce que le chef m’avait dit, explique Bill Johnsson, éditeur de Adventist Review de 1982 à 2006. Du même souffle, je leur ai précisé qu’on ne disposait d’aucun budget pour ça et qu’on ne recevrait aucune aide supplémentaire. Il n’y avait que la vision, laquelle risquait de n’aboutir à rien. À l’époque, nous mettions sous presse toutes les semaines ; c’est dire que nous avions déjà beaucoup à faire. Il est donc compréhensible qu’un ou deux membres de l’équipe se soient montrés d’abord quelque peu réticents à l’idée d’un tel projet. Mais ils se sont rapidement ralliés à l’idée. L’équipe s’est fort bien débrouillée. » Roy Adams, éditeur adjoint, était l’un de ceux qui hésitaient à assumer une telle responsabilité supplémentaire. « Nous produisions déjà quatre éditions de Adventist Review par mois : Division nord-américaine, World, Cutting Edge et AnchorPoints, explique Roy Adams. Et en arrière-plan des délais implacables qu’impliquaient ces éditions, il y avait le fait qu’une assemblée administrative 12

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Dès le début, j’ai eu la conviction que le SaintEsprit nous aidait à réaliser ce projet.

de la Conférence générale allait avoir lieu – un événement qui nécessitait des mois et des mois de préparation exhaustive, sans parler de la « course folle » pour couvrir l’événement proprement dit. Le fait que la directive ne s’accompagnait d’aucune promesse de personnel supplémentaire faisait penser aux maîtres d’œuvre égyptiens exigeant des esclaves israélites qu’ils se procurent euxmêmes la paille pour fabriquer des briques ! « Mais une fois que j’ai surmonté ces émotions initiales, mes sentiments se sont alignés sur le but et l’objectif de la nouvelle entreprise, ajoute Roy. J’ai toujours pensé que si notre entreprise était mondiale, nos principaux dirigeants devaient alors disposer d’un organe de communication direct et permanent avec l’ensemble de la communauté adventiste dans le monde. Cette conviction m’a poussé à mettre l’épaule à la roue et à me joindre au reste de l’équipe pour mener à bien cette mission difficile. » Bill Johnsson décrit le plan de développement de la revue de l’Église mondiale en le qualifiant de multidimensionnel. Les différents aspects comprenaient la rédaction, la conception, la production, la distribution, les finances, et l’impact sur la revue hebdomadaire Adventist Review. Plus l’équipe et lui-même y réfléchissaient, plus la tâche devenait considérable et compliquée. « Nous avions là une mission époustouflante, de grande ampleur, mondiale dans ses dimensions2. » Il fallait explorer les possibilités d’impression non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans d’autres régions du monde. Bill Johnsson devait aussi réfléchir aux options d’expédition et à la manière de faire parvenir la revue dans des délais raisonnables. Se rendant compte qu’il avait besoin de quelqu’un pour l’aider à rassembler toutes les données, il a présenté le dilemme à son personnel lors d’une réunion hebdomadaire. Plus tard dans la journée, Merle Poirier, coordinatrice technique de Adventist Review à l’époque, et actuellement gestionnaire des opérations pour les deux revues, a proposé son aide. « Merle a apporté une aide inestimable, dit Bill Johns-


Trust Tru Katsande

Le tirage du premier numéro de Adventist World s’est élevé à 1,1 million d’exemplaires en septembre 2005.

son. Elle a le souci du détail, et de plus, est très douée pour l’organisation. Ça a été un excellent choix pour nous. « Il n’y avait aucun modèle sur lequel nous pouvions nous appuyer, poursuit Bill. Une revue envoyée dans le monde entier… Peut-être que seuls les adventistes pourraient concevoir un tel projet ! » ajoute-t-il en riant. L’équipe de la Review a dû changer aussi sa façon de penser. Au lieu de produire du contenu pour un public en grande partie nord-américain, il lui fallait désormais penser à l’échelle mondiale. « Comme cette revue devait être mondiale, j’ai demandé aux rédacteurs de ne pas utiliser des expressions et des idiomes américains, d’éviter les illustrations provenant d’Amérique, ajoute Bill. Nous devions trouver un contenu qui conviendrait à l’Église mondiale – une transition très difficile pour nous. » ET LE FINANCEMENT ?

Outre l’espoir et le rêve, il y avait la question pratique du financement. D’où viendrait l’argent ? Bill Johnsson pense que le Saint-Esprit a fourni la réponse par Steve Rose, à l’époque sous-trésorier de la GC. « Contrairement à ce que certains pensent, la Conférence générale n’a pas les poches pleines ni des fonds illimités. Elle dispose d’un petit fonds de prévoyance, mais pour le reste, tous les fonds sont budgétisés. Il n’y avait donc pas d’argent disponible, explique Bill. Steve avait ce projet tellement à cœur qu’il a travaillé en étroite collaboration

Ici, Bill Johnsson, rédacteur en chef, et Bill Knott, rédacteur en chef adjoint (tous deux au centre) ont rencontré l’administration et les éditeurs coréens pour discuter du projet Adventist World. Le pasteur P. D. Chun est le troisième à partir de la gauche.

avec nous. Il espérait que l’Église en Corée du Sud ferait partie de la solution. En Corée du Sud, les fonds de l’Église devant normalement être transférés à la Conférence générale s’étaient accumulés. Pourquoi ? Parce que la législation pénalisait leur transfert en devises fortes. Seuls les transferts en won, la devise coréenne, pouvaient se faire sans être lourdement fiscalisés. « Steve et moi nous sommes rendus en Corée du Sud et avons rencontré un avocat fiscaliste de haut niveau, se souvient Bill. Il nous a expliqué le régime fiscal dont les conditions semblaient impossibles à respecter. Pour pouvoir débloquer les fonds, il fallait que l’éditeur soit l’Église AdventistWorld.org Mai 2023

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en Corée du Sud, et pas la Conférence générale. Nous sommes donc revenus de la Corée en nous demandant comment les choses allaient tourner. P. D. Chun, récemment retraité en tant que président de la Division Asie-Pacifique Nord, a alors pris le taureau par les cornes. Bill se souvient qu’il lui a dit : « Laissez-moi essayer. » P. D. Chun a rencontré en privé un haut fonctionnaire qui, après avoir compris le dilemme de l’Église, a dit : « Oui, c’est la loi, mais il peut y avoir des exceptions. » Deux éditeurs sud-coréens de la maison d’édition adventiste coréenne de Séoul se sont ajoutés à l’équipe de rédaction, et les revues pour la Corée ont été imprimées dans la maison d’édition adventiste de cette ville. P. D. Chun est devenu membre du comité de Adventist World. Ainsi, grâce à ces ajustements, la Conférence générale a pu rester l’éditeur de la revue, et les fonds ont pu être débloqués et utilisés pour financer le projet. « C’est, à mon avis, le plus grand miracle de Adventist World – la façon dont les fonds ont été débloqués, et ce, assez tard dans le processus, dit Bill. Seul le Seigneur a pu faire ça ! » « Ça a été incroyable de voir comment cette tâche, alors presque inimaginable, s’est concrétisée aussi rapidement et a pu fonctionner – y compris le financement, dit Jan Paulsen. C’est là, je crois, un produit inspiré du ciel. » LE POINT CRITIQUE

La Review and Herald Publishing Association (RHPA) de Hagerstown, au Maryland, a joué un rôle important dans la planification et le développement de Adventist World. Elle ne disposait cependant pas d’un personnel technique suffisant pour couvrir tous les aspects de la conception. C’est pourquoi on a eu recours à Dever Designs, propriété de Jeff Dever, un adventiste, pour développer le modèle initial de la nouvelle revue de 32 14

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Claude Richli

Claude Richli, lequel a servi en tant qu’éditeur adjoint, examine les épreuves de Adventist World Digest avec le Dr Calvin Joshua à la maison d’édition Oriental Watchman, à Pune, en Inde.

pages, avec un look qui conviendrait à des régions telles que l’Afrique et l’Europe, ainsi qu’à l’Amérique du Nord. La RHPA, quant à elle, devait se charger de la conception mensuelle. « Alors que la date de lancement du premier numéro de Adventist World se profilait à l’horizon et que la date limite pour l’envoi des fichiers numériques de la maquette à toutes les imprimeries [les presses incluaient celle de la RHPA, une autre aux États-Unis, ainsi que Korean Publishing House à Séoul, et Signs Publishing Company en Australie] approchait, nous nous sommes rendu compte que nous n’y arriverions pas sans aide, explique Bill Johnsson. C’était un point critique. Nous devions lancer la revue lors du Concile annuel au siège de la GC en septembre [2005], et nous étions au début du mois d’août ! J’étais en vacances à la plage avec ma famille cette semaine-là quand il est devenu évident que nous avions un gros problème. Au pied levé, Jeff Dever a accepté d’apporter son aide et s’est chargé du contenu et de la maquette de la revue. « Dever Designs a travaillé jour et nuit, de sorte que nous avons été en mesure de respecter le délai pour les presses », explique Bill. Dever Designs est resté le concepteur graphiste de Adventist World jusqu’en 2017. LE LANCEMENT

Le concept de Adventist World a été voté lors de la réunion administrative de l’automne 2004 de l’Église, et sa maquette a été présentée le 2 juillet lors de la cinquante-huitième assemblée administrative de la Conférence générale à St.Louis. Le premier numéro a été lancé en septembre 2005 et, selon le procès-verbal du comité de publication de Adventist World du 3 octobre 2005, le premier tirage s’est chiffré à 1,1 million d’exemplaires. Le coût annuel était estimé à 2,5 millions de dollars. Le procès-verbal mentionnait aussi cinq éditions : Corée, Pacifique Sud, Amérique du Nord, Inter-Amérique, et Trans-Europe. L’article de couverture du premier numéro avait pour titre « L’Église clandestine ». Compte tenu de l’utilisation potentielle de la revue en tant qu’outil de partage, Bill a estimé à 5 millions le nombre de lecteurs de chaque numéro. Les revues étaient expédiées directement aux divisions, lesquelles se chargeaient ensuite de les faire parvenir aux différentes unions, fédérations et églises. « Lors du lancement, certains ont dit : “Vous allez voir ! Cette idée-là va disparaître quand vous prendrez votre retraite, et ils passeront à autre chose, se souvient Bill. Mais 18 ans plus tard, la revue est toujours là. Dieu soit loué ! » En ce qui concerne le développement rapide de Adventist World – de sa conception en février 2004 à sa naissance en septembre 2005 – Bill Johnsson dit : « C’est entièrement l’œuvre du Seigneur ! « Ces mois ont été d’une grande intensité et d’une exigence incroyable. Adventist World a envahi ma vie. Je me couchais avec un défi à relever, sans savoir où nous allions, et le lendemain matin, j’avais la réponse. Et ça s’est produit à maintes reprises. Il n’y a aucun doute : le tout venait du Seigneur. » Jan Paulsen est d’accord. « Dès le début, j’ai eu la conviction que le Saint-Esprit nous aidait à réaliser ce projet », dit-il.


ÉTENDRE LA PORTÉE

RÉTROSPECTIVE

Lorsqu’il repense à son expérience avec Adventist World, à sa croissance rapide et à sa portée mondiale, Bill Johnsson en attribue toute la louange et la gloire à Dieu. « Pendant toute la période où j’ai été éditeur de Adventist Review, ma plus grande préoccupation a été la baisse de sa diffusion, explique-t-il. C’était ça qui me dérangeait. Nous avons travaillé dur pour la faire remonter. Mais comme Internet et les publications en ligne faisaient leur apparition, c’était une bataille perdue d’avance. Lorsque j’ai pris la direction de l’édition, j’ai dit à qui voulait m’entendre que je ne dormirais

Le tirage était de 1,1 million d’exemplaires, alors que moi, j’en avais rêvé de 100 000 !

Claude Richli

Bien que le premier numéro de Adventist World ait été imprimé en anglais, les dirigeants de l’Église étaient déterminés à étendre sa portée en augmentant le nombre de langues. Vers la fin de 2006, Bill Knott a été élu éditeur des revues Adventist Review et Adventist World après le départ à la retraite de Bill Johnsson. Il a invité Claude Richli à rejoindre l’équipe en 2007. À l’époque, Claude était secrétaire exécutif adjoint de la Division Afrique centre-est. Il avait beaucoup voyagé, était polyglotte, et se sentait chez lui sur trois continents. Selon lui, c’est en raison de cette expérience que Bill Knott l’a choisi pour occuper le poste d’éditeur adjoint et de directeur du marketing. « Je crois qu’il pensait que j’apporterais de nombreux contacts grâce auxquels l’expansion de la revue serait facilitée, explique-t-il. « J’ai constaté que cette revue avait un grand potentiel, en particulier en Afrique, parce que de nombreux membres là-bas n’avaient que peu de matériel de développement spirituel à leur disposition. Pour moi, c’était évident qu’elle pouvait aussi servir d’outil d’évangélisation. » Pendant les huit années passées par Claude Richli au bureau de Adventist Review/Adventist World, lequel a adopté plus tard l’acronyme ARMies, Adventist World a atteint une distribution mondiale en 33 langues (en version imprimée et en ligne) dans plus de 150 pays3. Le nombre total d’exemplaires imprimés est passé à environ 1,5 million, grâce à 19 partenaires d’impression et de publication dans le monde entier4. Aujourd’hui, environ 1,6 million d’exemplaires sont distribués dans 10 des 13 divisions mondiales, 11 mois par an, et publiés en neuf langues. En octobre 2020, le lancement d’un nouveau canal WhatsApp a permis aux plus de 2 millions d’adventistes parlant et lisant le swahili d’accéder à Adventist World dans leur propre langue5. Le personnel d’ARMies produit également des histoires vidéo et audio sur la façon dont Dieu change la vie des gens6. Reconnaissant le besoin d’une revue ecclésiastique plus courte pour certaines unions et régions plus petites du monde, Claude Richli a lancé la production de Adventist World Digest – un condensé de 16 pages de matériel adapté de Adventist World, et publié tous les trimestres plutôt que tous les mois. « On a adapté Adventist World Digest selon les besoins et les possibilités financières des unions locales, explique Claude. Il s’est développé très rapidement. »

On aperçoit ici Claude Richli à la Review and Herald Publishing House avec des palettes de Adventist World prêtes à être expédiées dans le monde entier.

pas bien tant que nous n’aurions pas atteint un tirage de 100 000 exemplaires. Nous avons donc essayé à maintes reprises, mais en vain : les chiffres ne cessaient de baisser. J’ai fini par me réconcilier avec moi-même : on n’y arriverait pas. Et puis, presque à la fin de ma carrière, Adventist World est née. Lorsque j’ai vu le premier numéro imprimé sur quatre presses différentes, je suis resté bouche bée. Le tirage était de 1,1 million d’exemplaires, alors que moi, j’en avais rêvé de 100 000 ! « C’est là le Seigneur que nous servons. Il est un Dieu d’abondance, et fait bien au-delà de ce que nous demandons ou même imaginons. Notre Dieu est vraiment un grand Dieu ! » Ce sous-titre est tiré du livre Embracing the Impossible, de William Johnsson, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 2008. Avec permission. 2 Ibid., p. 215. 3 https://adventistreview.org/author/claude-richli/. 4 Ibid. 5 https://www.adventistworld.org/millions-of-kiswahili-speakers-can-now-read-adventist-world-in-theirmother-tongue/. 6 https://www.adventistworld.org/media/. 1

Sandra Blackmer, maintenant à la retraite, a servi en tant que rédactrice adjointe pour Adventist World et Adventist Review pendant plus de 18 ans.

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Sous les projecteurs

« C’est ce qu’il a fait ! »

À Pacific Press Publishing Association, des revues Adventist World emballées et prêtes pour l’expédition.

JAE MAN PARK

L

orsqu’une nouvelle voie s’ouvre, des obstacles inattendus se mettent en travers du chemin – c’est inévitable. Le lancement de Adventist World n’y a pas échappé. Jae Man Park, rédacteur en chef de la maison d’édition coréenne, s’est entretenu avec le pasteur Pyung Duk Chun, lequel a contribué à poser les fondations du projet. Jae Man Park : Depuis la première publication de Adventist World jusqu’à il y a quelques années, vous avez travaillé en tant que directeur international de la publication pour cette revue. J’ai entendu dire que la Corée avait joué un rôle important dans ce projet. De quoi s’agitil exactement ? Pyung Duk Chun : À l’instar des autres unions et fédérations, l’Union des fédérations coréennes envoie des offrandes à la Conférence générale, y compris celles de l’École du sabbat. Comme l’envoi d’argent à l’étranger n’était pas possible en raison de la Loi sur le contrôle des devises en Corée, ces offrandes sont restées bloquées dans ce pays pendant des

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décennies – une somme, vous l’imaginez, considérable. L’Église adventiste a pour principe que les offrandes doivent être utilisées conformément à l’intention des donateurs, mais les circonstances rendaient la chose impossible. Cette problématique a certainement suscité de nombreux doutes, mais il n’y avait aucun moyen de la résoudre. C’est alors qu’il a été question de Adventist World.

C’est ainsi qu’il a été proposé de créer une revue internationale. La nécessité de distribuer une telle revue s’est imposée dans le but d’unifier davantage l’Église mondiale. En outre, une revue mondiale aiderait les membres à accepter facilement les 28 croyances fondamentales de l’Église, à partager les dernières nouvelles du champ mondial, et à encourager les missions.

Comment la Conférence générale communiquait-elle avec l’Église mondiale à cette époque ? L’Église adventiste avait et a toujours un périodique représentatif, Adventist Review, mais le lectorat se trouve principalement en Amérique du Nord. Il n’existait pas de revue confessionnelle distribuée gratuitement dans le monde entier. À l’époque, certains ministères publiaient leurs propres revues et les distribuaient dans le monde entier. Jan Paulsen, alors président de la Conférence générale, trouvait dommage que l’Église mondiale n’ait pas de revue officielle représentative de l’Église adventiste.

Adventist World ferait donc d’une pierre deux coups ? Absolument ! C’était une bonne idée d’utiliser les offrandes bloquées en Corée pour ce ministère. Mais quand nous nous sommes mis au travail, c’était comme si notre chat était mort dès le début. À l’époque, les dirigeants de la Conférence générale avaient traité le dossier par l’intermédiaire d’un grand cabinet d’avocats en Corée. Cependant, ils n’avaient reçu que des réponses négatives de la part du ministère de la Culture et du Tourisme (actuellement ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme), lequel gère la publication des revues en Corée. Pour Photo : Pacific Press Publishing Association


pouvoir publier une revue internationale en Corée, il faut que plus de 50 pour cent des éditeurs et des auteurs soient coréens. À l’époque, j’étais le seul Coréen impliqué dans ce projet. Parlez-nous un peu de la façon dont ça s’est passé. Au début de 2005, ça faisait déjà deux ans que j’étais à la retraite (j’avais été président de la Division Asie-Pacifique Nord). L’assemblée administrative de la Conférence générale de juillet 2005 approchait à grands pas. On prévoyait de distribuer le premier numéro de Adventist World au cours de cette session, mais les circonstances nous empêchaient d’y arriver. Pour être honnête, j’observais la situation de loin. Je n’aimais pas la façon dont le cabinet d’avocats gérait les choses. Puisqu’ils avaient été payés, ils auraient pu se pencher sur la question, mais ils ne semblaient pas avoir la volonté active de la résoudre. Alors, une idée m’est venue – je ne sais trop d’où. J’ai dit aux dirigeants de la Conférence générale et à William Johnsson : « Lorsqu’on s’occupe de ce genre de choses, il y a souvent d’autres portes que la plupart des gens ne connaissent pas bien. Si vous me le permettez, j’essaierai d’en ouvrir une. » Tout le monde a été surpris de mon intervention ! Ils m’ont dit : « Mais qu’est-ce que vous allez faire ? » Que leur avez-vous suggéré ? Je leur ai dit : « Écoutez, je ne peux pas garantir que j’y arriverai, mais en tout cas, je vais essayer. Quand il est impossible de passer par la porte principale, on se sert de la porte arrière. Mon appartement en a une, et les gens aiment entrer par là – c’est donc la porte qu’ils utilisent officiellement. Je me suis dit qu’une porte comme celle-là, ça doit bien exister quelque part ! » Quand, par le passé, j’avais eu des difficultés à utiliser les fonds de la Division Asie

On aperçoit ici Jan Paulsen, alors président de la Conférence Générale ; le pasteur P. D. Chun, alors président de la Division Asie-Pacifique Nord ; et Bill Johnsson, alors éditeur des revues Adventist Review et Adventist World.

Pacifique-Nord, j’avais contacté un haut fonctionnaire du Service de surveillance financière coréen que je connaissais et je lui avais dit : « Nous avons un problème ! Pourriez-vous nous aider, s’il y a une solution ? Je ne vous demande pas de nous enseigner comment nous faufiler de façon illégale, mais de nous trouver des moyens légaux de résoudre notre problème. » Je n’ai pas perdu mon temps à donner les détails de notre situation. Je lui en ai simplement donné les grandes lignes avec sincérité. Et ça a fonctionné ! C’est ce que j’ai expliqué aux gens de la Conférence générale : que je trouverais un moyen. Et comment vous y êtes-vous pris ? Je me suis tourné vers le ministère de la Culture et du Tourisme. L’un des directeurs de l’Union des fédérations coréennes m’a dit qu’il connaissait quelqu’un avec qui il avait étudié à l’université et qui était vérificateur au ministère de la Culture et du Tourisme. Nous sommes donc allés le voir ensemble. Nous avons parlé ouvertement de notre situation et demandé de l’aide. Nous avons alors appris que l’approbation des revues ne relevait pas du ministère de la Culture et du tourisme, mais du bureau du gouvernement provincial. Je n’ai même pas eu à me rendre à ce bureau. Le vérificateur a lui-même logé un appel téléphonique depuis

son bureau, et une porte s’est ouverte. J’ai ensuite reçu l’autorisation de m’enregistrer. Ainsi, le problème a été résolu sans dépenser un centime. Lorsque j’ai dit à la Conférence générale que nous avions carte blanche, sur le coup, personne ne m’a cru ! Cependant, le permis d’enregistrement a été délivré en juillet de cette même année, lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale. Je l’ai reçu par fax de la Corée, je l’ai traduit puis l’ai remis à la Conférence générale. Et c’est ainsi que la publication de Adventist World a pu se faire ? Oui. Dès que nous avons reçu l’approbation, nous nous sommes attelés à la tâche. Comme il était trop tard pour publier le premier numéro lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale de juillet, le premier numéro est sorti en septembre 2005. Jan Paulsen et William Johnsson pensent que j’ai fait une sorte de miracle, mais ce n’est pas le cas ! Nous connaissons tous celui qui est capable de tourner les crises en occasions et les pierres d’achoppement en tremplins, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est ce qu’il a fait !

Une entrevue de Jae Man Park, Ph.D., éditeur de Korean Publishing House et éditeur de Adventist World, à Séoul, en Corée.

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es milliers de personnes venues de toute la Grèce et d’ailleurs se rendaient avec empressement aux grands Jeux isthmiques, lesquels se tenaient tous les deux ans non loin de l’antique ville de Corinthe. L’enthousiasme était palpable ! Au printemps de l’an 51, l’apôtre Paul se trouvait à Corinthe depuis quelques mois déjà, prêchant et établissant des contacts avec les habitants. C’est là qu’il fit la connaissance de Priscille et d’Aquilas, des faiseurs de tentes. La fabrication de tentes était une excellente entreprise, en particulier à l’époque des grands festivals sportifs, car « l’air printanier [était] suffisamment frais pour nécessiter un abri ; de plus, les fréquentes averses et les violentes rafales de vent qui secouent la région isthmique rendaient cet abri indispensable »1 pour les nombreux invités qui affluaient dans la région à l’occasion de cet important festival. Paul et ses amis avaient sans doute de nombreux clients et, grâce à leur entreprise, non seulement ils leur fournissaient un abri, mais aussi avaient l’occasion de partager l’Évangile. Les jeux eux-mêmes constituaient une attraction considérable, et il ne fait aucun doute que l’apôtre en avait beaucoup entendu parler, et qu’il aurait très bien pu y assister lui-même. Il aurait vu l’incroyable engagement des athlètes, lesquels consacraient tout à un objectif unique : « gagner la course ». Plus tard, il a utilisé cette illustration en écrivant à l’église de Corinthe : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. » (1 Co 9.24) Ici, l’apôtre fait référence à la course chrétienne. Il poursuit : « Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences » (v. 25).

UNE CONCENTRATION TOTALE

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Photo : Paul Bradbury / OJO Images / Getty Images

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Les athlètes sérieux prennent le temps de s’entraîner et de se préparer. Ils sont prudents. Ils s’organisent et s’entraînent avec un seul objectif en tête : gagner. Cela demande de la concentration, de la détermination, et de la discipline. Si vous avez déjà participé à une course, vous savez qu’il ne faut pas même jeter un coup d’œil derrière soi. Si on se tourne pour voir si le concurrent est proche, on perd de précieuses secondes et risque de perdre la course. L’unique objectif est la ligne d’arrivée. On ne peut se laisser distraire par quoi que ce soit. Paul souligne que lors des Jeux isthmiens, il n’y avait qu’un seul vainqueur pour chaque épreuve – pas de deuxième ni de troisième place. Seul le vainqueur recevait le prix. Il ajoute : « Ils le font pour obtenir


une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible » (v. 25). Les vainqueurs des Jeux isthmiques recevaient une couronne de feuilles spéciales qu’on leur mettait sur la tête. Ils rentraient chez eux, dans leur ville d’origine. Là, on perçait une nouvelle porte dans le mur de la ville et y gravait leur nom. Ils recevaient de grands honneurs, mais ce n’était que temporaire. Combien de temps dure une couronne de feuilles ? Quelques jours seulement ! Quelques années plus tard, les gens regardaient la porte de la ville et se demandaient qui pouvait bien s’être mérité un tel honneur. Dans ce monde, les réussites sont très temporaires, elles aussi. Mais vous et moi sommes engagés dans une course. Comme Paul l’a écrit dans Philippiens 3.14, nous courons « vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ ». Dieu appelle chacun d’entre nous à participer à sa mission, laquelle consiste à atteindre le monde pour lui. Il ne veut pas que nous nous laissions distraire de quelque manière que ce soit. Et ce qu’il y a de beau dans la course chrétienne et dans le fait d’amener nos semblables au pied de la croix, c’est que tout le monde peut être vainqueur en Jésus-Christ. Alors que nous nous focalisons sur cette course, nous nous dirigeons vers une couronne impérissable. UNE RÉCOMPENSE CÉLESTE

Ne sera-ce pas merveilleux lorsque nous arriverons au paradis ? Il y aura d’innombrables personnes et, par la grâce de Dieu, vous et moi y serons aussi ! Jésus prendra le temps de placer une couronne impérissable sur notre tête – une couronne qui ne fanera jamais. Et nous, nous allons prendre ces couronnes et les déposer aux pieds de Jésus, en disant : « Le ciel est bon marché ! » En d’autres termes, tout ce à quoi nous avons renoncé pour être des disciples de Jésus était insignifiant, parce que Jésus nous a donné le salut et la vie éternelle par sa grâce et son sang. Quelle merveilleuse occasion pour nous de partager avec Jésus notre immense gratitude pour

avoir couru la course chrétienne et ne pas nous être laissés distraire ! Paul poursuit : « Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure » (1 Co 9.26). En d’autres termes, nous ne courons pas sans but, « non pas comme battant l’air », dit-il, faisant allusion à ceux qui participaient aux combats de boxe isthmiens. Ils ne se contentaient pas de boxer en l’air ; ils faisaient en sorte que chaque mouvement compte. En conclusion du passage, Paul écrit : « Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » (v. 27) Frères et sœurs, ne laissez pas le diable vous distraire de la course que vous menez pour avoir la vie éternelle par la grâce et le sang de Jésus, ni du partage de votre espérance avec quelqu’un d’autre. L’apôtre Jean explique bien le but du partage de cette espérance : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils JésusChrist. » (1 Jn 1.3) L’« Implication totale des membres » consiste à dire : « Oui, Seigneur, j’irai. » Je participerai au réveil et à la réforme. Je participerai à « Opération métropoles ». Je participerai au Ministère global de la santé. Je participerai aux services communautaires. Je participerai à la distribution des imprimés adventistes et du livre La tragédie des siècles. Ainsi, ne laissez rien vous distraire de cette formidable occasion de permettre à Dieu de travailler à travers vous. UNITÉ DANS LA MISSION

La plume inspirée nous dit : « Recherchez l’union avec ardeur. Priez, travaillez pour l’obtenir. […] Crucifiez le moi. Considérez les autres comme plus excellents que vous-mêmes2. » Ne permettez pas au diable d’introduire la désunion dans votre église locale, votre famille, votre lieu de travail, votre communauté ou votre association avec sa précieuse et merveilleuse Église. Effacez votre « moi » en Jésus. Concentrez-vous sur

Dieu appelle chacun d’entre nous à être uni en lui alors que nous avançons vers le fil d’arrivée – le but de notre noble vocation en Jésus-Christ. lui et sur son objectif. Dieu appelle chacun d’entre nous à être uni en lui alors que nous avançons vers le fil d’arrivée – le but de notre noble vocation en Jésus-Christ. Tandis que vous partagez ce message, Dieu veut se servir de vous d’une manière remarquable et puissante. Gardez les yeux sur Jésus et sur la précieuse Parole de Dieu. Ne quittez jamais des yeux les instructions données par l’Esprit de prophétie. Ne vous laissez jamais distraire de la prière personnelle. Étudiez la Parole et faites partie du peuple de Dieu – le peuple du Livre. Ne vous laissez jamais distraire du partage de la merveilleuse Parole de Dieu avec vos semblables – la vérité qui vous a affranchi, la vérité qui a fait de vous ce que vous êtes en tant qu’adventiste à la fin des temps, attendant le retour imminent de Jésus. Gardez les yeux sur Jésus, car il revient bientôt ! Oscar Broneer, « The Apostle Paul and the Isthmian Games », The Biblical Archaeologist 25, n° 1, février 1962, p. 20. 2 Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 458. 1

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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A À la découverte de l’Esprit de prophétie

Coup d’œil sur les bibliothèques d’Ellen White

u début du mois de novembre 1871, Ellen White interrompit une lettre qu’elle était en train d’écrire à son ado Willie. Elle devait se rendre à Boston, au Massachusetts, avec le célèbre réformateur de la santé Diocletian Lewis. Quelques semaines plus tôt, James et elle étaient partis de Battle Creek, dans le Michigan, pour une tournée de deux mois à travers le nord-est des ÉtatsUnis. Au moment de leur visite, ils séjournèrent chez les Stratton, non loin de la résidence du médecin. Après sa visite chez le Dr Lewis, Ellen reprit sa plume et poursuivit la rédaction de sa lettre à Willie. Elle lui raconta qu’ils avaient d’abord été assis sur un canapé, puis avaient été « élevés de quatre étages par la force de la vapeur. Au quatrième, nous sommes entrés dans le salon du médecin. […] Nous y avons trouvé un homme très affable, sociable, et au grand cœur ». Les White et le Dr Lewis avaient un intérêt commun pour les bienfaits de l’exercice et l’utilisation de remèdes naturels. « [Notre] entretien fut des plus agréables. Nous avons bavardé aussi familièrement que si nous rencontrions des amis de longue date. » Au cours de leur conversation, le Dr Lewis suggéra à ses invités de visiter la célèbre bibliothèque Boston Athenæum – l’une des plus importantes bibliothèques semi-privées du monde. Au cours de cette visite, Ellen fut littéralement captivée. « C’est tout un spectacle ! écrivit-elle. On y trouve des curiosités sous forme de livres de presque toutes les dates. Certains sont vieux de centaines d’années. Le style des caractères, les marges, la disposition des matières sont une curiosité littéraire. Sur chaque étagère, d’un étage à l’autre, il y a des livres, des livres, encore des livres de toutes descriptions, et de tous ordres1. » D’autres documents confirment sa fascination pour la variété des productions littéraires : Ellen était une grande bibliophile. Elle appréciait la vue et l’odeur des vieilles librairies, et éprouvait de la satisfaction chaque fois qu’elle ajoutait le bon volume à sa collection personnelle croissante. Ellen White encourageait aussi ses semblables à acquérir des ouvrages de qualité. Par exemple, elle recommandait Life of St. Paul de Conybeare et Howson, en tant que « livre de grand mérite et d’une rare utilité pour l’étudiant sérieux de l’histoire du Nouveau Testament »2. UNE BIBLIOTHÈQUE PERSONNELLE, UNE AUTRE POUR LE BUREAU

Ellen White possédait deux bibliothèques : l’une personnelle, et l’autre, destinée à son personnel de bureau. Selon un inventaire des deux collections effectué peu après sa mort, elle s’était procurée environ 1 400 titres de son vivant. Cependant, comme près de 600 d’entre eux avaient été achetés en 1913 à Clarence C. Crisler, Photos : courtoisie du Ellen G. White Estate


son secrétaire, il est probable qu’elle n’ait jamais utilisé la plupart d’entre eux. Au cours de sa vie, on pourrait dire, pour être réaliste, qu’elle s’est procuré environ 800 livres. Aujourd’hui, le Ellen G. White Estate possède environ 500 livres originaux de sa bibliothèque – l’impression du plus ancien datant de 16003. Quarante d’entre eux contiennent sa signature manuscrite à l’intérieur de la couverture, ainsi que des marques occasionnelles dans le texte. Comment savons-nous que c’est bien Ellen White qui a marqué ces passages, puisqu’elle avait acheté certains de ses livres dans des librairies d’occasion ? Elle traitait ses livres dans un style bien à elle, tout comme certains d’entre nous surlignent et soulignent des passages, alors que d’autres ne s’avisent aucunement d’écrire sur une page. Contrairement à J. N. Andrews, lequel, au cours de la lecture d’un livre, corrigeait les fautes d’orthographe et ajoutait des références supplémentaires, Ellen White avait un style beaucoup plus « discret ». On voit parfois des traces de doigts tachés d’encre sur le bord des pages ; par contre, le texte imprimé est dépourvu de toute marque gênante. Elle n’avait pas l’habitude de souligner. Elle faisait plutôt de simples traits de plume verticaux dans les marges, d’une longueur d’à peine plus d’un centimètre, à côté des lignes qui l’intéressaient particulièrement. Parfois, elle faisait un petit « x » à côté d’un paragraphe ou repliait simplement le coin de la page. UNE FENÊTRE SUR SA COLLECTION

Quels types de livres Ellen White avait-elle dans ses bibliothèques4 ? Il n’est pas surprenant qu’elle ait collectionné des livres sur les sujets qui l’intéressaient le plus – histoire et commentaire bibliques, vie et enseignements du Christ, santé, éducation, histoire et biographies des Églises, vie chrétienne pratique.

Ellen White était une grande bibliophile. Elle éprouvait de la satisfaction chaque fois qu’elle ajoutait le bon volume à sa collection personnelle croissante. Ci-dessus : un livre acheté par Ellen White dans un magasin d’occasion. Ci-contre : marques d’Ellen White dans la marge de l’un de ses livres.

Elle s’est référée à nombre d’entre eux dans ses propres écrits. Des auteurs adventistes figurent évidemment parmi les titres ; cependant, la grande majorité proviennent d’auteurs non adventistes. Cela s’explique en partie par le nombre limité de livres écrits par des adventistes du vivant d’Ellen White5. Celle-ci ne pensait pas qu’une personne ou un groupe détenait le monopole de la vérité. En réponse à une question sur les habitudes de lecture de sa mère, W. C. White a écrit : « J’étais présent alors que des âmes consciencieuses citaient ce qu’elle [Ellen White] avait écrit avec autorité à l’égard des lectures à écarter, à l’exception de la Bible. J’ai trouvé sa déclaration très intéressante quand on a attiré son attention sur ce point. Voici sa position : ces choses écrites par des hommes pieux, lesquelles contiennent des arguments scripturaires et présentent des vérités bibliques, devaient aussi être incluses dans notre lecture6. » Bien que nous devions passer ce que nous lisons au « tamis de l’Évangile »7 pour ne pas confondre erreur et vérité, Ellen White reconnaissait que dans l’étude de la Parole de Dieu, le Saint-Esprit impressionne des esprits nombreux et variés par des joyaux de vérité. Cette fenêtre sur les bibliothèques

d’Ellen White révèle son goût prononcé pour la bonne littérature ; cependant, elle connaissait pleinement les défauts des productions purement humaines. « De tous les livres qui ont inondé le monde, aussi précieux soient-ils, la Bible est le Livre des livres, et elle mérite l’étude et l’attention les plus attentives. Elle donne non seulement l’histoire de la création de ce monde, mais aussi une description du monde à venir. Elle contient des instructions sur les merveilles de l’univers et révèle à notre intelligence l’Auteur des cieux et de la terre »8. Cet Auteur vit toujours ! Et c’est lui que nous rencontrerons bientôt. Ellen G. White, à W. C. White, 10 novembre 1871, lettre 17, 1871. Dans Signs of the Times, 22 février 1883, p. 96. Elle a aussi suggéré le livre History of the Reformation, de J. H. Merle D’Aubigne, en tant que cadeau des fêtes « intéressant et profitable ». Voir Review and Herald, 26 décembre 1882, p. 789. 3 Après la mort d’Ellen White, beaucoup de ses livres ont été donnés à des institutions éducatives adventistes ou vendus. 4 L’inventaire complet peut être consulté sur le site suivant : https:// library.llu.edu/heritage-research-center/egw-estate-branch-office/ egw-private-and-office-libraries. 5 En 1911, un catalogue des publications de l’International Tract Society de l’Église répertoriait moins de 30 titres anglais autres que ceux d’Ellen White. 6 W. C. White, à L. E. Froom, 14 février 1926. 7 Se référant aux membres de l’Église soignés dans des établissements de santé populaires, Ellen White a écrit qu’« ils doivent toujours porter sur eux le tamis de l’Évangile et passer au crible tout ce qu’ils entendent, afin de choisir le bon et de refuser le mauvais », Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub.Assn., 1948, vol. 1, p. 490. 8 Ellen G. White, dans Review and Herald, 21 août 1888. 1 2

Tim Poirier est vice-directeur du Ellen G. White Estate.

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Rétrospective

160 ans plus tard L

e numéro du 26 mai 1863 de la Review va sûrement être plein de nouvelles, se dit Sarah, surtout après la conférence de Battle Creek ! Cette conférence s’était tenue à seulement 88 kilomètres de la demeure de Sarah Philo à Bunker Hill, dans le Michigan, aux États-Unis. Elle ouvrit le périodique et hocha la tête avec enthousiasme en lisant que les délégués avaient rédigé, débattu et adopté une constitution de l’Église. Pourquoi s’étaient-ils organisés ? Simplement « dans le but d’assurer l’unité et l’efficacité du travail, de promouvoir les intérêts généraux de la cause de la vérité présente, et de perfectionner l’organisation des adventistes du septième jour », lut-elle1. Sarah avait accepté le message du troisième ange sept ans plus tôt, à l’âge de 60 ans, après la visite de prédicateurs adventistes qui observaient le sabbat du septième jour. Elle savait comment promouvoir la cause de la vérité présente. Au début, elle était la seule habitante de sa région à observer le septième jour2. Mais grâce à son exemple, en 1861, une femme des environs se mit à observer le sabbat avec elle3. En 1862, Sarah écrivit à la Review pour demander à « Frère Cornell » de venir passer une semaine à Bunker Hill, et lui lança le défi suivant : « Cher frère, vous avez semé la graine quand vous étiez ici ; venez donc voir si elle ne lève pas4. » Et la graine avait bel et bien poussé ! En avril 1864, John Byington – alors président de la Conférence générale – supervisa l’organisation d’une église officielle à Bunker Hill, laquelle comptait 18 membres5, dont Sarah faisait évidemment partie. Le 9 janvier 1877, Sarah mourut. Une grande partie de l’histoire adventiste n’avait pas encore eu lieu. L’Église adventiste comptait au total 18 fédérations, ainsi que la Mission du Texas et la Mission européenne, où John N. Andrews avait été envoyé tout juste trois ans auparavant en tant que premier missionnaire outre-mer officiel de l’Église. L’Église comptait alors 11 708 membres répartis en 478 églises. Un an avant la mort de Sarah, le Western Health Reform Institute était devenu le Battle Creek Medical and Surgical Sanitarium. Ce n’est que 24 ans plus tard que l’Église allait se réorganiser et déplacer l’Institut d’enseignement supérieur de Battle Creek à Berrien Springs. Son siège et la Review and Herald Publishing Association n’allaient pas déménager à Washington D.C. avant plusieurs années (et il faudra attendre encore 106 et 112 ans avant que ces institutions ne déménagent respectivement à Hagerstown et à Silver Spring,

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dans le Maryland). Sarah n’aurait pas pu savoir qu’en décembre 2021, l’Église adventiste compterait un effectif officiel de 21 912 161 membres répartis en 742 fédérations locales et missions, et en 95 297 églises ! La plupart des gens n’ont pas entendu parler de Sarah Philo. Mais 160 ans après l’organisation de l’Église adventiste en 1863, sa vie « consacrée aux vérités qui lui étaient les plus chères »6 a laissé son propre héritage. Les semailles patientes et persistantes de Sarah ont eu pour résultat que beaucoup de ses descendants ont travaillé dur, eux aussi, pour promouvoir les intérêts généraux de la cause de la vérité présente7. Et vous ? Quelles graines semez-vous aujourd’hui ? « Report of General Conference of Seventh-day Adventists », Review and Herald, 26 mai 1863, p. 204, 205. 2 Review and Herald, 16 décembre 1858, p. 31. 3 Review and Herald, 24 septembre 1861, p. 135. 4 « Extracts From Letters », Review and Herald, Jan. 7, 1862, p. 47. 5 « Report From Bro. Byington », Review and Herald, 10 mai 1864, p. 188, 189. 6 Hannah Janes, « Obituary Notice », Review and Herald, 15 février 1877, p. 55. 7 Pour l’exemple de son arrière-petit-fils, voir https://encyclopedia.adventist.org/ article?id=D8BQ. 1

Ashlee Chism, arrière-arrière-arrièrearrière-petite-fille de Sarah Philo, est archiviste. Elle travaille au Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale.

Photo : Galeanu Mihai / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


Place aux jeunes

Une espérance « invraisemblable »

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a semble tellement invraisemblable ! Avez-vous déjà reçu une réponse semblable d’une personne que vous espériez encourager ? Ou de quelqu’un que vous vouliez réconforter ? En ce qui me concerne, je n’étais pas prête du tout à répondre à ça. Comme je ne savais que dire, je me suis bornée à écouter tout en me demandant si ce que j’avais dit était, somme toute, exagéré. Au cours des derniers mois, j’ai beaucoup apprécié l’échange avec mes collègues étudiants en Ukraine. J’ai, en effet, le privilège de leur enseigner l’anglais en ligne dans le cadre de ma bourse d’études à AIIAS. Les cours d’anglais de niveau 2 ont commencé en ligne en août 2022. Mes étudiants espéraient qu’ils pourraient les continuer en présentiel dans quelques mois. Mais la paperasserie a traîné, et leur espoir d’aller à AIIAS a commencé à s’évanouir. Au début des cours, j’avais cinq étudiants. Mais en novembre, il ne m’en restait plus que deux. Pour les encourager, je partageais avec eux des pensées spirituelles tirées de passages bibliques – des pensées porteuses de réconfort et d’espoir. Nous passions un peu de temps à partager nos expériences ou nos requêtes de prière. Parfois, je leur décrivais la vie aux Philippines, en particulier la vie ici à AIIAS – ciel bleu, temps chaud, campus verdoyant, averses de pluie, parc pour les enfants, etc. J’espérais ainsi donner vie à l’image qu’ils avaient d’AIIAS. « Ça semble tellement invraisemblable ! » m’a répondu l’un de mes collègues étudiants. Sa réponse m’a confrontée à la réalité : comparée à ce qu’ils vivaient, ma description semblait tellement en dehors de la réalité ! Pour moi – une personne pragmatique, repérant facilement ce qui manque,

L’espérance grandit dans les endroits les plus improbables. Elle insuffle la vie à ceux qui sont fatigués et ont le cœur brisé.

disséquant et décortiquant les situations – l’espérance peut s’évanouir en un instant. Au milieu du chaos dans lequel mes étudiants étaient plongés, serais-je capable, moi, de distinguer le bon Berger? Au milieu des attaques aériennes, des coupures d’électricité continues et du manque de chauffage, verrais-je encore le bon Berger – celui qui nous protège et pourvoit à nos besoins ? Est-ce que mon espérance tiendrait le coup ? L’espérance, c’est un choix. C’est ce que j’ai appris récemment. Lorsqu’on se retrouve face à des géants, on peut choisir de rester ou d’abandonner l’espérance à laquelle on prétend s’accrocher. L’espérance grandit dans les endroits les plus improbables. Elle insuffle la vie à ceux qui sont fatigués et ont le cœur brisé. L’espérance, c’est le rameau d’olivier dans le bec de la colombe après l’apocalypse. Elle prend vie quand on arrive au bout de soi-même et qu’on remet sa vie entre les mains d’un Être bien plus grand que soi. L’espérance qu’on a en Jésus-Christ est sûre, vraie, éternelle, personnelle et disponible pour tous ceux qui sont disposés à la choisir. Notre espérance vient de Dieu. Ses promesses sont éternelles, car il ne change jamais. Ainsi, face à des circonstances décourageantes, je prie Dieu de m’accorder une espérance « invraisemblable ».

Beersheba Maywald-Jacob poursuit un doctorat en études interculturelles et en missiologie à l’Institut international adventiste des études avancées, à Cavite, aux Philippines. Elle est l’épouse d’Andrew et mère d’un nouveau-né.

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Au premier plan

Leçons tirées de la tragédie de Waco Jusqu’où les choses peuvent-elles aller quand la Bible est mal interprétée et que les libertés humaines sont bafouées ?

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e 19 avril 1993, d’horribles images ont secoué le monde. Les membres d’une secte apocalyptique de la fin des temps à Waco, au Texas (États-Unis), ont péri dans les flammes. Beaucoup d’entre eux avaient choisi de mourir parce qu’ils croyaient que c’était une partie nécessaire de la purification par le feu avant l’avènement du royaume de Dieu (Dn 8.14). Selon des témoins oculaires, une femme a émergé des flammes mais a tenté de revenir pour accomplir la mission de mourir. Elle l’aurait fait si un agent du FBI ne l’en avait empêchée. Ainsi, il y a 30 ans, 82 hommes, femmes et enfants sont morts dans cet incendie parce qu’un individu prétendait avoir été choisi par Dieu pour révéler les secrets des sceaux de l’Apocalypse pour la fin des temps. Il attestait être non seulement le septième ange des trompettes, mais aussi l’Agneau de Dieu lui-même. Ce groupe dissident de l’Église adventiste a péri au cœur d’une effroyable tragédie. UNE PUISSANCE D’ÉGAREMENT

Les ramifications ou les groupes dissidents naissent souvent parce qu’un ou plusieurs individus rompent avec la compréhension de ce que l’Église enseigne. Comme leurs enseignements deviennent trop extrêmes, ils finissent par être exclus de leur église locale. Ils décident alors de réformer l’Église même qu’ils ont quittée parce qu’ils pensent que c’est elle qui a apostasié, pas eux. Ensuite, ils s’efforcent de recruter d’autres adventistes sous prétexte de former ce qu’ils croient être les futurs 144 000. Cela conduit à la nécessité d’un futur déplacement à Jérusalem où le nouveau royaume de Dieu sera établi. Comment éviter une tragédie comme celle de Waco ? La compréhension des points suivants peut nous aider à éviter de nous éloigner de la foi biblique authentique. La foi adventiste a pour principe absolu la suprématie et la suffisance de Jésus-Christ. Toutes les hérésies, anciennes ou modernes, diminuent ou supposent les droits absolus de Jésus, le seul Seigneur et Sauveur. Jésus-Christ est notre seule espérance (1 Tm 1.1). C’est là le fondement même du mouvement adventiste. Personne ne doit soumettre sa conscience au contrôle d’une autre personne. Ne suivons pas un être humain, mais Dieu seul. Il a un accès direct à nous, et nous avons un accès direct à lui. L’ère de la médiation est révolue. Jésus a assumé toutes les fonctions des précédents représentants de Dieu. Jésus (Dieu) est le seul roi (fils

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de David), le seul prêtre (fils d’Abraham), et le seul sacrifice. Jésus est le chemin, la vérité et la vie (Jn 14.6). Les dirigeants adventistes dits « réformateurs », lesquels prétendent avoir été désignés par Dieu pour diriger le peuple de la fin des temps, s’arrogent à tort les droits uniques de Dieu. Seul Dieu est qualifié pour diriger son peuple. Seul Dieu peut susciter un réveil et une réforme. C’est ce que l’Apocalypse nous rappelle à plusieurs reprises : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises » (Ap 2.7,11,17,29 ; 3.6,13,22 ; c’est nous qui soulignons). Aucun être humain ne peut prendre la place de la divinité. Christ est vivant ! Le Saint-Esprit est l’Esprit vivant et omniprésent de Dieu. Les dirigeants des sectes apocalyptiques au temps de la fin interprètent mal la Bible. Ils utilisent des mots faisant autorité et en abusent. Ils imposent et dominent au lieu de servir – exactement le contraire de ce que Jésus a dit de faire. Personne n’a de secret exclusif sur l’interprétation des textes apocalyptiques. Méfiezvous lorsque quelqu’un vous dit qu’il est le seul à pouvoir interpréter les Écritures. La Bible est donnée à tous pour qu’ils l’étudient et découvrent la volonté de Dieu pour son peuple (Rm 12.2 ; 2 Tm 3.14-17 ; Ac 17.11 ; Ep 6.11-17). Dieu veut sauver tout le monde – même ses ennePhoto : gouvernement des États-Unis


Que s’estil passé à Waco, au Texas ?

D mis. Méfiez-vous de ceux qui prétendent être les seuls fidèles, les seuls élus chargés de punir les méchants, c’est-à-dire ceux qui ne pensent pas comme eux. L’amour est absent de leurs récits et de leurs imprimés. Ils ont pour langage principal la peur, souvent la violence, et l’annonce de la destruction des méchants. Cependant, Dieu ne veut pas que les méchants périssent, mais qu’ils se repentent et soient sauvés. Il veut que tous les hommes parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tm 2). L’appartenance à une secte, à un culte apocalyptique ou à une Église n’équivaut pas à être sauvé. Jésus est le seul Sauveur. Le salut vient du Seigneur. La manière de lire la Bible et la méthodologie utilisée sont critiques. Par exemple, la mauvaise lecture du Psaume 45 a conduit Vernon Howell (alias David Koresh) à prétendre qu’il devait prendre les femmes de ses disciples afin de produire 24 enfants qui seraient des princes dans le nouveau royaume. En outre, sa croyance et son interprétation erronée des sept sceaux de l’Apocalypse et du septième ange ont conduit au dénouement catastrophique du complexe à Waco, au Texas. Il est important de préserver la liberté de conscience de chacun. Personne ne doit être contraint ou effrayé dans ses croyances. Seul Dieu est digne d’être suivi. L’Église adventiste ne peut être tenue responsable des

ramifications qui revendiquent le nom d’adventiste mais dérivent vers l’extrémisme. Elle est protégée par des déclarations officielles clairement articulées, votées lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale, par le comité exécutif de la Conférence générale, et par le comité administratif. Au nombre de ses documents officiels, il y a les 28 croyances fondamentales de l’Église adventiste, les Règlements de travail, et le Manuel d’Église. Ils empêchent toute personne ou tout groupe de s’arroger le droit de contrôler les esprits ou d’imposer des objectifs en dehors de la mission de l’Église. À ceux qui sont tentés de suivre des dirigeants qui prétendent représenter Dieu, je rappelle que l’une des preuves les plus évidentes que quelqu’un est guidé par Dieu est le fruit du Saint-Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5.22-23, S21). Le fruit du Saint-Esprit est incompatible avec la violence et/ou le contrôle des esprits créés à l’image de Dieu. Que la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, garde nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ (Ph 4.7) !

Ganoune Diop, titulaire d’un doctorat, est le directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse à la Conférence générale des adventistes du septième jour. On peut lire l’article intégral sur le site suivant : adventistliberty.org.

ans les années 1930, un homme mécontent de l’Église adventiste s’est séparé d’elle et a fondé son propre mouvement : les Davidiens. Après sa mort, un autre homme a pris le contrôle du mouvement et l’a rebaptisé « Branche davidienne ». En 1962, ce groupe s’est installé dans un vaste complexe à Waco, au Texas. En quête d’indices bibliques sur la façon dont le monde finirait, la secte étudiait en particulier le livre de l’Apocalypse. En 1978, le second dirigeant est mort, laissant sa femme diriger le groupe en tant que « prophétesse ». Quelques années plus tard, Vernon Howell est arrivé au complexe. Il s’est lié avec la femme de l’ancien dirigeant et a fini par prendre le contrôle du groupe en 1990. Vernon Howell a changé son nom pour celui de David Koresh, prétendant être un « messie » et « l’agneau » de l’Apocalypse capable d’ouvrir les sceaux du livre de l’Apocalypse. Au nombre de ses pratiques, il prenait de nombreuses « épouses spirituelles » parmi ses adeptes pour engendrer ses enfants. Le gouvernement des États-Unis a fini par confronter la Branche davidienne à des accusations liées à la violation de la réglementation sur les armes à feu et à la maltraitance des enfants. S’est ensuivi un siège de 51 jours avant que les agents fédéraux n’interviennent. Un incendie s’est alors déclaré, détruisant le complexe et tuant 82 personnes, dont plus de 25 enfants. On a découvert par la suite que certaines personnes à l’intérieur avaient succombé à des blessures par balle. Au cours du siège, quatre agents fédéraux ont été tués lors d’une fusillade, ce qui porte à 86 le nombre total des victimes à Waco. AdventistWorld.org Mai 2023

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La Bible répond

Un message, ou deux ? Q

Paul prêchait aux Juifs et aux Gentils. Sur quels aspects de son message insistait-il lorsqu’il s’adressait à eux ?

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Je ne peux vous fournir qu’un échantillon de l’approche de Paul à l’égard des Juifs et des Gentils, ce qui, je l’espère, vous incitera à étudier plus amplement le sujet. Je commenterai un passage dans lequel Paul s’adresse aux Juifs, et un autre dans lequel il s’adresse à une communauté à prédominance païenne. J’utiliserai ces passages à titre d’exemples. 1. AUX JUIFS

Le premier texte se trouve dans Actes 17.2,3 : « Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d’après les Écritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ. » Ce message contient les éléments suivants : 1) il était fondé sur les Écritures, source commune d’autorité, ce qui facilitait le dialogue ; 2) il parlait du « Christ », le Messie promis, l’espérance d’Israël ; 3) il parlait du Messie souffrant biblique, de sa mort, de sa résurrection, de son exaltation, et de sa seconde venue (cf. Ac 3.20) ; 4) il parlait de l’accomplissement des prophéties messianiques dans la personne, l’œuvre et l’expérience d’un homme appelé Jésus. Paul proclamait « le Christ » aux Juifs.

a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir ». Ce message que Paul adressait aux païens convertis contenait tout au moins les éléments suivants : 1) la proclamation d’une foi monothéiste – l’adoration du vrai Dieu ; 2) la mort et la résurrection de Jésus, le Fils de Dieu, ce qui implique que Paul leur parlait de la personne et du ministère de Jésus et partageait avec eux la signification de sa mort sur la croix. Ce qu’il leur prêchait, c’était l’Évangile du salut – Christ « mort pour nous » (1 Th 5.10) ; 3) Christ revenant du ciel – ce qui implique aussi qu’il leur enseignait l’ascension de Jésus. Son message contenait une part importante de l’attente eschatologique chrétienne. C’était un message d’espérance qui pointait vers l’avenir, vers le jour où le Fils de Dieu, Jésus, reviendrait ; 4) Paul leur proposait une vision apocalyptique du monde comportant deux éléments principaux : premièrement, le retour imminent de Jésus pour consommer leur salut – un mouvement de la croix à la gloire – et deuxièmement, leur délivrance de la colère de Dieu lors du jugement final et de la destruction des méchants (1 Th 1.4-7).

3. LE CŒUR DU MESSAGE

Il est clair que le message de Paul était fondamentalement le même, tant pour les Juifs que pour les Gentils : l’Évangile du salut par la foi en Jésus, le Messie. Jésus était considéré comme le Messie juif/biblique et le Sauveur du monde en ce sens qu’il est mort pour les Juifs et pour les Gentils. Avec la conversion de ces derniers, l’œuvre d’instruction ne faisait que commencer. Il était important pour eux de comprendre toutes les implications de l’acceptation de l’existence d’un seul Dieu, et de vivre dans l’attente du retour de Jésus – de celui qui les avait sauvés par sa mort et sa résurrection.

2. AUX GENTILS

Dans 1 Thessaloniciens 1.9,10, nous lisons : « Car on raconte […] comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il

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Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

L’hypertension Comment puis-je contrôler ma pression artérielle ? Je suis un étudiant universitaire dans un pays à revenu faible à moyen. Mes deux parents, lesquels souffrent d’hypertension, ne prennent pas leurs médicaments de façon régulière. Existe-t-il d’autres mesures qui les aideront (et qui pourraient m’aider) à contrôler la tension artérielle ?

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’approche la plus efficace et la plus sûre pour gérer l’hypertension est la combinaison de médicaments et d’un mode de vie sain. Une pression artérielle élevée est une condition grave qui augmente considérablement le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, et d’insuffisance rénale. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)1, 1,28 milliard d’adultes dans le monde souffrent d’hypertension – les deux tiers d’entre eux habitant dans des pays à revenu faible à intermédiaire. L’hypertension est l’une des principales causes de décès prématuré. Moins de la moitié des adultes souffrant d’hypertension sont sous traitement. Environ la moitié des gens souffrant d’hypertension dans le monde sont inconscients de ce diagnostic, et parmi ceux qui suivent un traitement, seuls 20 pour cent contrôlent adéquatement leur tension artérielle. Dans plus de 90 pour cent des cas, il n’y a pas de cause spécifique identifiable. L’hypertension, dont l’origine est en grande partie génétique, est fortement influencée par le mode de vie. L’hypertension a été qualifiée de « tueur silencieux » parce que les personnes qui en souffrent ne présentent souvent aucun symptôme. Lorsque les symptômes apparaissent, ils peuvent être graves et associés à des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, ou des lésions rénales. Il est donc important de procéder régulièrement à un dépistage intentionnel et régulier afin d’identifier les personnes à risque. C’est là l’occasion idéale pour les congrégations de nos églises de servir les communautés avec des programmes de dépistage et d’éducation en matière de santé. Un mode de vie sain est essentiel au bien-être en général, mais plus encore en cas d’hypertension. Toute personne présentant une tension artérielle anormale doit être orientée vers un centre de santé pour y être évaluée et traitée. Des médicaments sont souvent nécessaires pour assurer un contrôle adéquat de la tension artérielle et doivent toujours être utilisés en complément d’une modification du mode de vie2. Les interventions de base à l’égard du mode de vie contribuent à réduire la charge de morbidité de l’hypertension. Elles comprennent l’abstinence en matière de tabac et d’alcool, la perte de poids si nécessaire, et le maintien d’un poids corporel/indice de masse corporelle (IMC) normal. En consultation avec le médecin, on encourage l’activité physique quotidienne : 150 minutes d’exercice aérobique modéré ou 75 minutes d’exercice aérobique Photo : Cesar Wild

vigoureux par semaine sont recommandées. L’objectif : faire au moins 30 minutes d’exercice par jour. Le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) et les études DASH Low Sodium3 ont confirmé l’importance de la nutrition dans la prise en charge de l’hypertension. Le régime DASH met l’accent sur la consommation de fruits et de légumes, la réduction des aliments contenant des graisses saturées et trans, et la réduction de la consommation totale de sel à moins d’une cuillère à café de sel (chlorure de sodium) par jour. Le sel et la sensibilité au sel font l’objet de discussions en cours, mais la recommandation générale pour une meilleure santé est de réduire la consommation de sodium, que l’on souffre d’hypertension ou non. Lisez les étiquettes des produits alimentaires et n’ajoutez pas trop de sel à vos aliments. Jésus nous appelle à être « le sel de la terre » (Mt 5.13). Mais en ce qui a trait à la consommation de sel, allez-y mollo ! https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/hypertension https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/364487/9789240061460fre.pdf?sequence=1 3 https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM200101043440101 1 2

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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Quand Dieu appelle

« Je vais vous raconter » DICK DUERKSEN

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« Oui bonjour ! J’appelle du bureau de Ronald Reagan, gouverneur de la Californie. Je vous remercie de prendre mon appel. Le gouverneur aimerait parler au président de votre église, le pasteur Robert Pierson, si je ne m’abuse. Oui, j’attends. Merci ! » L’appel était, comme on dit, « sorti de nulle part » et allait faire des vagues dans le monde entier. « Bonjour Pasteur Pierson ! Ici Ronald Reagan. Écoutez, j’ai un problème personnel que vous pourriez peut-être résoudre pour moi. Il s’agit du docteur Saleem Farag. Je sais qu’il doit retourner en tant que missionnaire sur les hauts plateaux de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Je voudrais qu’il reste ici pour occuper le poste de directeur de la santé de la Californie. Dites-moi, est-ce que c’est possible ? » Les parents du Dr Saleem Farag furent les premiers à être baptisés en tant qu’adventistes au Caire, en Égypte. Son père, un cadre supérieur des chemins de fer égyptiens, perdit son poste parce qu’il observait le sabbat. Il dut ensuite se démener pour subvenir aux besoins de sa femme et de leurs huit enfants. Les expériences vécues pendant ces années en Égypte contribuèrent à forger chez leur fils Saleem un engagement solide : écouter l’appel de Dieu et suivre ce dernier là où il le mènerait. Au nombre de ces appels, le Dr Saleem Farag, sa femme Grace et leurs trois petites filles ont été envoyés en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Là, il devait occuper le poste de directeur du Ministère de la santé pour l’Église adventiste. Pendant que Grace s’occupait des filles, Saleem se rendait dans des centaines de petits villages disséminés dans les collines escarpées de l’île. Partout, il enseignait et démontrait les principes essentiels d’une bonne santé qu’il avait appris en tant qu’étudiant et en tant qu’enseignant à la faculté de santé publique de l’Université de Loma Linda : l’eau potable, une alimentation équilibrée, et l’exercice. La partie « exercice » passait bien. Par contre, la propreté, l’alimentation et l’eau potable étaient des idées totalement nouvelles pour les habitants.

Lorsqu’ils sont arrivés en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le taux de mortalité infantile avoisinait les 50 pour cent – ce qui signifie que plus de la moitié des bébés mouraient avant l’âge de deux ans. Le Dr Farag s’est donné pour mission de changer cette situation. « Assainissez vos sources d’eau, sortez les animaux de la maison et faites vacciner vos bébés », enseignait-il à tous ceux qui voulaient bien l’entendre. Après trois ans de travail, d’enseignement et de démonstration du meilleur mode de vie, il a établi une école de soins infirmiers, une école de santé publique, et a ouvert 60 cliniques rurales. En outre, le taux de mortalité infantile a chuté à 2 pour cent ! Trois ans plus tard, l’Église a proposé aux Farag un congé bien mérité. Ils étaient épuisés et impatients de rentrer chez eux, en Amérique. RÉFORME DES SOINS DE SANTÉ POUR LA CALIFORNIE

Mais Saleem ne voulait pas se contenter de rendre visite à la famille et de se prélasser sous le porche. Il voulait en savoir davantage sur la santé publique, découvrir de meilleurs moyens d’assainir l’eau, et bien d’autres choses encore. Un jour, il a appris que Ronald Reagan, le nouveau gouverneur de la Californie, invitait les professionnels de la santé à postuler pour la rédaction d’un document de synthèse sur la réforme des soins de santé pour son administration. Saleem a souri et s’est mis à écrire. Sa candidature s’est retrouvée avec des dizaines d’autres sur le bureau du gouverneur. Et c’est elle que ce dernier a retenue ! Bien qu’étant « un missionnaire de la PNG en permission », maintenant il travaillait aussi pour Ronald Reagan ! Il a rédigé une proposition visant à transformer les soins de santé en Californie, à les rendre plus pratiques, plus focalisés sur les enfants et sur la prise en charge de la « personne globale » plutôt que sur les soins hospitaliers. Lorsque le gouverneur a lu la proposition de Saleem, les Farag étaient déjà à bord d’un bateau en partance pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Quand leur bateau a accosté à Honolulu, un message les attendait de la part de Reagan. « Je vous en prie, revenez ! disait-il. Je veux que vous soyez directeur de la santé de la Californie ! » « Je suis heureux et désolé à la fois, a répondu le Dr Farag. Heureux de ce que Photo : courtoisie de l’auteur


vous approuviez mon document, et désolé de ne pas pouvoir accepter votre offre. J’ai pris l’engagement d’aller là où Dieu m’appelle, et actuellement, il m’appelle à retourner en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour aider les habitants des hauts plateaux à améliorer leur santé. » À l’ouïe de cette réponse, Ronald Reagan a immédiatement demandé à son bureau de téléphoner au président de l’Église adventiste. UN APPEL PLUS ÉLEVÉ

Jamais auparavant un gouverneur d’État n’avait demandé à l’Église d’annuler l’appel d’une famille missionnaire et de la faire rentrer chez elle. Après la conversation, le président Pierson a téléphoné à plusieurs vice-présidents, puis au président de l’Université de Loma Linda, pour leur demander ce qu’il devait faire. Peu après, les Farag ont reçu un message à leur arrivée à Sydney, en Australie. La note commençait par « Frère Farag ». Il y avait d’abord un beau paragraphe dans lequel le président félicitait Saleem pour le bon travail qu’il avait déjà accompli en Papouasie-Nouvelle-Guinée, puis un deuxième dans lequel il demandait aux Farag de prendre le prochain bateau pour la Californie. « Nous croyons, a dit le président, que vous avez reçu un appel plus élevé. » Les huit années suivantes ont été marquées par un tourbillon de comité, de consultations, de séances de planification et de changements communautaires positifs en Californie. Puis, comme cela arrive souvent en politique, le gouverneur Reagan, un républicain conservateur, est passé à autre chose après que Jerry Brown, un démocrate libéral, ait été élu au poste de gouverneur. Du coup, Saleem a commencé à faire ses valises. « Je ne savais pas du tout où nous irions, se souvient-il, mais je savais que je ne travaillerais plus avec le gouverneur de la Californie. » C’est alors que le gouverneur – le « nouveau » gouverneur – a contacté Saleem. « Dr Farag, j’aimerais que vous continuiez à occuper le poste de directeur de la santé de la Californie, a dit le gouverneur Brown. J’ai appris que vous n’étiez pas un politicien, mais que vous serviez de manière impartiale, honnête et juste. Un peu comme Daniel ! J’apprécie votre

travail et j’aimerais vous avoir dans mon équipe. » « Entendu, a dit le Dr Farag au gouverneur. Oh, encore une chose : comme je suis adventiste du septième jour, je ne serai pas disponible du vendredi au coucher du soleil jusqu’au samedi au coucher du soleil. J’espère que ça ne pose pas problème. » « Aucun problème ! » a répondu le gouverneur. Les Farag ont donc défait leurs bagages et se sont installés pour une nouvelle aventure pastorale. LE SABBAT PLUTÔT QUE LA POLITIQUE

Un sabbat matin, juste au moment où la famille partait à l’église, le téléphone a sonné. C’était le gouverneur. « Écoutez, nous avons une réunion urgente du cabinet dans environ une heure, a dit le gouverneur. Je pense que vous avez des informations qui seraient importantes pour la discussion. » L’espace d’un instant, Saleem s’est souvenu du jour où son père et lui étaient allés voir la momie du pharaon qui avait pris la place de Moïse. « Pharaon est ici, avait dit son père, mais Moïse, lui, est au ciel. » L’appel de Dieu était clair. « J’ai dit que j’étais désolé de ne pas pouvoir venir et j’ai donné une explication détaillée, se souvient Saleem. Puis je suis allé à l’église avec ma famille, sachant que je venais probablement de perdre mon emploi. » Le lundi matin, le gouverneur a convoqué une nouvelle réunion de ses proches conseillers, dont Saleem. « Mon mari s’y est rendu, s’attendant à être congédié parce qu’il avait refusé de participer à la réunion du samedi, se souvient Grace. Mais lorsque le gouverneur est entré et s’est assis dans son fauteuil, il s’est tourné vers son secrétaire et lui a dit : “Veuillez noter que le Dr Farag ne doit jamais être appelé le samedi, car c’est son sabbat.” » Suite dans le numéro de juin de Adventist World.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur/Directeur de Adventist Review Ministries Justin Kim Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu Rédacteurs adjoints/directeurs adjoints à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sikhululekile Daco, Gerald A. Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Wilona Karimabadi, Enno Müller, Beth Thomas Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Conseiller E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Yo Han Kim, président ; Justin Kim, secrétaire ; Hong, Myung Kwan ; Karnik Doukmetzian ; SeongJun Byun ; Gerald A. Klingbeil ; Hiroshi Yamaji ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; Membres d’office: Paul H. Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 19, n° 5

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Une demeure céleste

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orsque j’étais enfant (il y a très, très, très longtemps), dans la classe « Primaire » de l’École du sabbat nous chantions parfois un chant qui commençait ainsi : « Ma couronne est prête dans le ciel là-haut… ». Après avoir chanté ce chant, la monitrice expliquait qu’au ciel, nous habiterions dans de belles maisons – des demeures, comme le dit la Bible – et que, puisque nous sommes fils et filles du Roi, nous porterions des couronnes. Cela me semblait extraordinaire ! Es-tu déjà allé quelque part où tu as vu une magnifique demeure – par exemple un palais, ou un manoir ? Ces demeures sont, en général, plus grandes que tout ce que tu as vu auparavant. Et si tu en as fait une visite guidée, tu as vu plus de chambres à coucher 30

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qu’il n’y avait de personnes pour les remplir ! Peut-être qu’au bout d’un certain temps, vivre dans ce type d’endroit te paraîtrait bien solitaire – à moins que toute la ville n’y habite aussi. Mais peut-être que tu t’imagines une maison plus petite, plus confortable, qui sent le bon pain ou le gâteau à longueur de journée… D’autres rêvent d’une maison près de l’océan, où ils peuvent s’endormir au son des vagues. D’autres encore souhaitent se réveiller avec une belle vue sur les montagnes enneigées depuis un chalet où il fait bon chaud. Quelle que soit l’idée que tu te fais d’une demeure sensass, dis-toi que Dieu l’a déjà planifiée pour toi au ciel. Et non seulement ce sera un bel endroit pour y vivre, mais tu seras aussi

entouré des gens que tu aimes – Jésus y compris ! Beaucoup d’entre nous sont d’accord pour dire que ce qui fait d’une maison un véritable foyer, ce sont les personnes merveilleuses qui s’y trouvent. La prochaine fois que les choses te sembleront difficiles ou que tu passeras une journée particulièrement ennuyeuse, souviens-toi de ceci : le meilleur est à venir ! Pour tous ceux qui aiment Jésus et veulent être avec lui pour toujours, vivre pour lui signifie qu’il nous prépare des choses qui seront bien meilleures que tout ce que nous avons ici sur terre. Alors, réclame-toi de la promesse de la perle biblique sur la page suivante, puis attends avec impatience le ciel. Qui sait, nous y serons peut-être voisins ! Illustrations : Mugi Kinoshita


WILONA KARIMABADI

Il te faut : z différentes éponges

ménagères ordinaires (inutilisées ou bien nettoyées) z des feutres z une règle z une assiette

Construis une minimaison en herbe ! Ce bricolage amusant peut être aussi créatif ou aussi simple que tu le souhaites !

Perle biblique

z une paire de ciseaux

pointus z des cure-dents z de la colle z un vaporisateur

rempli d’eau z des graines à

croissance rapide (tu peux essayer des grains de blé, des graines de chia ou de luzerne, par exemple)

Comment procéder Rince bien les éponges. Laisse-les

1 sécher jusqu’à ce qu’elles soient humides. C’est très important.

À l’aide d’un feutre, dessine sur les

2 éponges des portes et des fenêtres, puis découpe-les avec tes ciseaux. Construis ta maison sur un comptoir,

3 un morceau de bois, une table, ou une autre surface plane et solide. Utilise des cure-dents ou de la colle pour maintenir les éponges ensemble. Asperge la maison d’eau à l’aide du

4 vaporisateur. Fais en sorte qu’elle soit bien humide, mais pas détrempée. Saupoudre maintenant les graines sur la maison. Asperge à nouveau ta maison d’eau.

5 Place-la ensuite dans un endroit

ensoleillé pour que les semences poussent rapidement. Taille l’herbe au fur et à mesure qu’elle

6 pousse et arrose-la à l’aide du vaporisateur. Si tu le souhaites, décore le tout avec des perles ou des paillettes. Ce qui précède a paru dans KidsView, mars 2023.

« Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14.2-6, LSG) AdventistWorld.org Mai 2023

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La norme adventiste pour la prochaine génération Ce que des lecteurs enthousiastes en disent…

« Cette collection de commentaires est sensass ! Je l’aime vraiment beaucoup ! » « Le commentaire est de lecture facile. J’ai plaisir à le lire d’un bout à l’autre. » « Ces commentaires sont une ressource formidable pour approfondir la Parole de Dieu. La lecture de certaines parties de l’Ancien Testament m’a aidé à discerner plus clairement le cœur de Dieu. »

Andrews Bible Commentary : le compagnon idéal de l’étude biblique Andrews Study Bible.

COMMANDEZ VOTRE EXEMPLAIRE DÈS AUJOURD’HUI !

Adventist Book Center : 800-765-6955 Andrews University Press : 800-467-6369 or universitypress.andrews.edu

Un commentaire accessible, rédigé par les érudits de l’Église pour les gens de l’Église


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