12/2023 La psychologie du bonheur Page 14 Vaincre l’ennemi intérieur Page 16 Visions sur le message de la santé et la mission Page 24
La lutte intérieure
10 Assiégés
Cinq fois JUSTIN KIM
Ron Coffen
12 La santé émotionnelle, c’est important ! JongKeun Han
14 La psychologie du bonheur Darren Morton
16 Vaincre l’ennemi intérieur Candis Braxton Couverture : Vitaliy Gavrushchenko
19 Place aux jeunes Quand Dieu nous appelle à changer Lynette Yoon 20 Perspective mondiale Une vie plus abondante Ted N. C. Wilson 22 Foi en action Le Dieu d’Abraham, de Samson, et de Nebucadnetsar Patricia Gustin 24 À la découverte de l’Esprit de prophétie Visions sur le message de la santé et la mission Theodore Levterov
26 La Bible répond Un cantique et le Christ cosmique 27 Santé & bien-être Vivre sa vie au maximum 28 « Je vais vous raconter… » Boîte n° 231 30 Foi en herbe La lumière brillante de l’espoir
Cinq fois. Il y a peu de sujets où Jésus dit cinq fois la même chose. Dans la plupart des cas, la même pensée est citée à plusieurs endroits, comme dans Matthieu, Marc et Luc. Mais dans Matthieu 6, Jésus répète cinq fois quelque chose (v. 25,27,28,31,34), et ce, dans un seul et même contexte. Et que répète-t-il ? « Ne vous inquiétez pas ». Ne vous en faites pas, dit Jésus. Facile à dire, certes, mais plutôt difficile, voire impossible, à appliquer. Comment ne pas s’inquiéter ? Dans le cycle d’information continue, comment ne pas réfléchir à des petits conflits qui se transforment en guerres mondiales, à une nouvelle pandémie, à une nouvelle catastrophe biologique, ou encore à des économies qui courent à la ruine ? Ou à toutes ces calamités à la fois, et à bien d’autres choses encore ? Peut-être êtes-vous le type de personne qui rumine des questions personnelles du genre « Qu’est-ce qui va m’arriver ? Que va-t-il advenir de mes finances ? De mes relations et de mes proches ? De mes enfants et petits-enfants ? De mon mariage, de mon avenir, de ma retraite ? » (Peut-être que vous ne vous en faisiez pas trop… enfin, jusqu’à ce que vous lisiez cet article !) Vers la fin de Matthieu 6, Jésus énonce son fameux verset : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (v. 33) Ici, cherchez indique que l’on cherche sincèrement quelque chose que l’on n’avait pas au départ. Et premièrement indique l’ordre et la priorité donnée, que ce soit en termes de temps, de focalisation, de quantité et/ou d’intensité. Bref, le royaume et la justice désignent le fait de vivre la vie du Christ à l’extérieur et à l’intérieur, avec le fruit et le caractère de Jésus. L’expression qui nous intéresse, cependant, c’est toutes ces choses. Le verset 32 dit que les païens les recherchent et, par déduction, que les vrais disciples de Dieu ne les recherchent pas. Deuxièmement, le Père sait que nous avons besoin de « toutes ces choses ». Et si nous les recherchons, nous affirmons, par déduction, que le Père n’est pas au courant de ça. En d’autres termes, l’anxiété des enfants nie l’omniscience du Père. Se pourrait-il que notre état émotionnel nous dicte notre théologie inhérente ? Que sont donc toutes ces choses ? Matthieu 6.19,20 dit qu’il s’agit des trésors terrestres. Le problème, c’est que, qu’on ait affaire aux mites (décomposition biologique), à la rouille (corrosion environnementale) ou au vol, ces choses terrestres recherchées avec diligence seront, au final, perdues. Plutôt que de les rechercher avec anxiété, cherchons d’abord Dieu, et il nous donnera toutes ces choses par la suite. Lui et toutes ces choses ne font pas bon ménage ; il faut choisir un seul maître. Comme le dit Jésus, les « vrais Juifs » (NBS) cherchent Dieu, mais les « païens », eux, cherchent toutes ces choses. Ainsi, « Ne vous inquiétez pas » signifie investir dans le ciel avec le meilleur taux d’intérêt de l’univers. Il ne s’agit pas d’un ordre ou d’un conseil, mais d’une promesse (réitérée cinq fois) – d’une promesse qui a la puissance créatrice de réorganiser la vie spirituelle, si seulement nous nous approprions les paroles de Jésus par la foi. Puisse sa paix émerger de notre anxiété tout comme la lumière a émergé du néant !
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.
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Décembre 2023 AdventistWorld.org
Sur le vif
Ana-Marija Bulajic, une créatrice de contenu du Monténégro, enregistre Williams S. Costa Jr., directeur du Département des communications de la Conférence générale, alors qu’il prie lors de l’événement GAiN Europe, lequel s’est tenu à Budva, au Monténégro. Tor Tjeransen / Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)
AdventistWorld.org Décembre 2023
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En bref
« Les cinéastes sont les conteurs des temps modernes ! Ils comblent le fossé entre les mondes séculier et religieux, et guident finalement les gens vers le royaume de Dieu. » — Heshbon Buscato, directeur du Département des communications de la Division Asie-Pacifique Sud, lors de l’atelier de quatre jours sur la réalisation de films et le jeu d’acteur. Plus de 50 participants du centre et du sud des Philippines se sont réunis à Cebu City. Les participants ont été exposés à divers aspects de la réalisation et du jeu d’acteur, y compris la théorie et les pratiques cinématographiques, les principes de base de la réalisation, la gestion de la production et le flux de travail, l’utilisation de drones, l’écriture de scénarios, le développement de l’intrigue, la narration visuelle, le jeu d’acteur, la coiffure et les techniques de maquillage dans la réalisation de films.
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Le nombre de personnes qui se sont réunies à l’Université et Institut d’enseignement supérieur Fulton, à Sabeto, aux Fidji, pour assister à la formation de disciple du numérique de 2023. Promu par le Département de la jeunesse de l’Union des missions transpacifiques, cet événement a mis l’accent sur la nécessité de tirer parti des outils de l’ère numérique tout en restant ancré dans la foi. Le programme a exploré les multiples facettes de la technologie, soulignant son potentiel pour faire avancer l’Évangile et relever des défis. 4
Décembre 2023 AdventistWorld.org
Le message adventiste de la santé et la santé mentale On a demandé aux membres de l’Église s’ils étaient d’accord avec la déclaration suivante : Le message adventiste de la santé met l’accent sur la santé physique, la santé mentale, le bien-être émotionnel, le soutien social, et les relations dans le cadre de la croissance spirituelle.
« Cette institution a non seulement préparé les étudiants sur le plan académique, mais aussi leur a inculqué les valeurs du service et de la compassion. C’est un phare d’espérance et de lumière dans notre région. » — Roger Caderma, président de la Division Asie-Pacifique Sud, au sujet de la célébration des 100 ans de mission et de service de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur et séminaire Lakpahana. Cet institut, domicilié à Mailapitiya, au Sri Lanka, a célébré son incroyable parcours pendant cinq jours.
Tout à fait d’accord 59 % D’accord 33 % Je ne suis pas sûr 6 % Pas d’accord 1 % Pas du tout d’accord 1 %
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N=56,715 Source : 2017-18 Global Church Member Survey, p. 66-67 Données fournies par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale
« Nous voulons que les participants apprennent deux choses dans notre centre : comment adopter un mode de vie optimal pour se réaliser au maximum, et comment continuer à aller de l’avant avec un état d’esprit positif. […] Pour moi, c’est à ça que la médecine devrait ressembler. On parle ici de passer du temps de qualité avec les patients, de travailler avec eux et d’adopter une approche globale. » — Andrea Matthews, directrice médicale d’ELIA Lifestyle Medical Centre (ELMC). Le premier ELMC du Pacifique Sud est devenu une lueur d’espoir pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé liés à leur mode de vie. Le centre, situé à l’hôpital adventiste de Sydney, a déjà produit des résultats notables au cours des mois qui ont suivi son lancement officiel le 26 mars dernier.
En bref
« Les habitants des grandes villes vivent seuls, et souvent, sans soutien ni groupe social. […] Ce que nous avons constaté dans la Division interaméricaine, c’est que le Ministère des petits groupes peut répondre aux besoins émotionnels et spirituels de manière positive, non seulement pour les membres d’église, mais aussi pour les membres de la communauté. » — Melchor Ferreyra, directeur des Ministères personnels de la Division interaméricaine (IAD) et producteur exécutif de la série télévisée intitulée Conocidos, au sujet de la nouvelle série télévisée diffusée sur Hope Channel Inter-Amérique. Cette série de huit épisodes raconte l’histoire de plusieurs personnages qui se rencontrent et apprennent à se connaître dans le cadre d’un groupe d’étude biblique. Conocidos a été créée pour mettre en évidence un réseau d’amitiés saines dont on peut faire l’expérience au sein d’un petit groupe.
Plus de 100 Le nombre de coordinateurs et de dirigeants hispaniques de la Division nord-américaine (NAD) qui se sont réunis pour faire part des efforts pastoraux régionaux qui ont eu du succès, et pour contribuer à l’élaboration de stratégies visant à atteindre les communautés hispaniques. Chaque jour, au cours des réunions, les dirigeants des ministères hispaniques des unions et des fédérations ont partagé des initiatives pastorales et des expériences de croissance des églises dans les territoires qu’ils desservent au sein des neuf unions de la NAD.
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Plus de 194 000 Le nombre de baptêmes qui ont eu lieu après la campagne d’évangélisation Espoir pour l’Afrique, laquelle s’est tenue en septembre dernier. Cette campagne, parrainée par Hope Channel, en collaboration avec la Division Afrique centre-est et la Radio adventiste mondiale, a vu la mise en place sans précédent de 20 000 points de liaison descendante dans 11 pays de la région. La série a été largement diffusée par le biais de deux satellites, de la télévision terrestre sur les antennes nationales de Hope Channel, de sites Web, de l’appli Hope Channel, de la plateforme vidéo YouTube, et de plusieurs plateformes de médias sociaux. (->) Photo : Hope Channel AdventistWorld.org Décembre 2023
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Actualités
Un appel à recentrer l’approche des missions
Le secrétaire de la GC suggère de transformer les défis en occasions
Marcos Paseggi, Adventist World
Le 8 octobre dernier, Erton Köhler, secrétaire de la Conférence générale, a dit dans son rapport qu’il a donné lors du Concile annuel de 2023, que Dieu a appelé l’Église adventiste pour cette période de changements, de défis et d’occasions sans précédent. « Les changements n’ont rien de nouveau pour nous », a-t-il précisé dans son message aux centaines de membres du comité exécutif de la Conférence générale (EXCOM) réunis à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). « Mais les changements d’aujourd’hui sont tout à fait différents : ils sont profonds, rapides, et ont un réel impact. Nous ne devons pas avoir peur des changements. Cependant, ils peuvent nous obliger à sortir de notre zone de confort, à être éveillés, à utiliser toutes nos ressources et les meilleures initiatives, alors que nous répandons le message biblique d’espérance dans ce monde. » Face à cette nouvelle réalité, Erton Köhler a célébré le recentrage de l’approche des missions en cours de l’Église, laquelle compte 22 millions de membres. En même temps, il a appelé l’Église à continuer de relever les défis par la puissance du Saint-Esprit, et par des actions audacieuses, focalisées sur la mission. LE RÔLE DU RECENTRAGE DE L’APPROCHE DES MISSIONS
« Pour faire face à cette période de changement, nous avons, au nombre de nos priorités, le recentrage de l’approche des missions », a souligné Erton Köhler, faisant référence à une initiative de l’Église mondiale qui cherche à réorienter les efforts de planification et les fonds pour atteindre d’autres personnes pour 6
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Jésus – en particulier dans les régions difficiles du monde. Le recentrage de l’approche des missions ne concerne pas seulement l’envoi de missionnaires et l’intégration, mais aussi « un ajustement de notre manière d’accomplir la mission pour que nous puissions atteindre efficacement un monde confronté à de profonds changements » a-t-il expliqué. Selon Erton Köhler, les résultats commencent à se faire sentir ! « Après quelques mois de prières, de discussions et d’évaluations, nombre de nos organisations et institutions ont établi des plans pour adopter et envoyer des missionnaires dans des endroits difficiles du monde entier », a-t-il expliqué. « C’est impressionnant de voir comment différentes organisations et institutions ont pensé au-delà de leurs frontières géographiques et ont fait des sacrifices pour faire partie de cette initiative à l’échelle mondiale. Certains de nos champs attachés d’intervention, lesquels ont besoin d’un soutien supplémentaire pour accomplir leur mission, contribuent maintenant à aider les autres. » DES DÉFIS URGENTS
Erton Köhler a passé beaucoup de temps à énumérer certains des défis urgents auxquels l’Église adventiste est confrontée dans l’accomplissement de sa mission. Il a mentionné les retombées de la COVID-19 et les guerres en cours, lesquelles ont accru l’instabilité politique mondiale et fait grimper en flèche le nombre de réfugiés. Il a aussi mentionné une crise écologique sans précédent, des défis pour l’économie mondiale, des défis sociaux, y compris une génération de natifs du numérique, lesquels sont
« émotionnellement faibles mais, en même temps, désireux de défendre la justice et cherchant constamment à vivre une vie qui a du sens ». Un autre défi est lié à la compréhension qu’a la société de la sexualité humaine, a ajouté Erton Köhler, à la polarisation sociale, au cynisme à l’égard de toute autorité, ainsi qu’aux défis qu’entraîne la technologie. DES OCCASIONS POUR LA MISSION
Le défi consiste à considérer ces changements et défis mondiaux comme des occasions pour la mission, a précisé Erton Köhler. En ce qui concerne l’investissement financier de l’Église dans la mission, il a dit : « Si Dieu nous envoie davantage, alors investissons davantage. » Il a souligné aussi l’importance de préserver notre identité. Dans ce contexte, la meilleure façon d’aborder la génération actuelle est de mettre en avant notre message biblique d’espérance, a-t-il poursuivi. « Un monde sans espérance cherche une Église pleine d’espérance », a-t-il lancé. La technologie change aussi la donne pour la mission, car elle permet d’atteindre tout le monde, partout et à tout moment. Erton Köhler : « Nous avons tout ce qu’il faut pour aller de l’avant avec un sentiment d’urgence. Encourageons les changements guidés par Dieu [et] les changements fondés sur la Bible. C’est ce que nous appelons le recentrage de l’approche des missions à une époque de changement. »
Actualités
Au Panama, des enfants et des ados apprennent à dépendre de Jésus
Ils ont été exhortés à faire de bons choix et à devenir des dirigeants
Kayc James et Libna Stevens, Service des nouvelles de la Division interaméricaine
Sur l’estrade, Edith Ruiz de Espinoza (à gauche), directrice du Ministère des enfants et des ados de la Division interaméricaine, prie pendant la cérémonie d’ouverture. Photo : Union des missions du Panama
Des centaines d’enfants et d’ados âgés de 7 à 14 ans sont venus de tous les coins du Panama pour participer à un congrès national, lequel s’est tenu les 22 et 23 septembre 2023. Lors de ce congrès, ils ont non seulement appris des principes bibliques, mais aussi en ont découvert davantage sur l’amour de Jésus et sur le but de leur vie. Accompagnés de leurs profs et de leurs dirigeants, ces jeunes ont profité d’une série de messages spirituels, ont prié, et ont pris part à des activités sociales à l’auditorium de l’École adventiste métropolitaine de Panama City, au Panama. Rosalinda De Gracia, directrice du Ministère des enfants et des ados de l’Union des missions de l’Église adventiste au Panama : « Pour nous, il s’agit d’un événement crucial, très important, pour aider les enfants et les ados à développer leur foi et à fortifier leur relation avec Dieu dès leur plus jeune âge. » Il s’agit d’investir du temps et des ressources pour qu’ils apprennent à faire confiance à Dieu, pour qu’ils acquièrent de l’assurance dans le leadership au fur et à mesure de leur croissance, et pour qu’ils deviennent des dirigeants spirituels. » JÉSUS, UN REFUGE SÛR
Sous le thème « Jésus : notre rocher éternel », cet événement avait pour objectif de transmettre un message clair aux enfants et aux ados, et de leur fournir des outils leur permettant de prendre
des décisions sages et d’avoir l’assurance que Jésus, en tant que « Rocher », est leur protection et leur salut. « Nous voulions leur réaffirmer que Jésus est un refuge sûr, notre force, notre aide, notre consolateur, notre défenseur, et le meilleur Guide et Ami qu’ils puissent avoir », a dit Rosalinda De Gracia. La jeune délégation représentait les quelque 13 000 enfants et ados répartis dans les églises et les groupes du Panama, a-t-elle indiqué. Près de 50 des enfants présents n’étaient pas adventistes, a-t-elle ajouté. Lors de la soirée d’ouverture du congrès, des enfants composant une délégation étaient vêtus de blancs et portaient chacun une couronne, en référence aux robes blanches que les rachetés porteront au paradis. Sofia Hernández, 9 ans : « J’ai beaucoup aimé le look que nous donnaient nos vêtements blancs. Je veux aller au ciel et voir tous les enfants et Jésus habillés en blanc, comme moi. » On visait à laisser des impressions durables, a expliqué Rosalinda De Gracia. Les jeunes ont découvert les bienfaits de la câlinothérapie, la création, l’importance du repos du sabbat, l’utilisation des médias sociaux et leurs dangers, et l’importance du mariage en tant qu’institution biblique établie par Dieu entre un homme et une femme. À LA TENTE DE PRIÈRE
Les jeunes délégués ont fait la queue devant la tente de prière. Des
pasteurs les y attendaient, prêts à les écouter et à prier pour leurs préoccupations et leurs requêtes spécifiques. « La file d’attente était si longue que deux pasteurs supplémentaires sont venus en renfort dans la tente de prière », a expliqué Rosalinda De Gracia. De nombreuses requêtes comprenaient des prières pour que leurs parents trouvent un emploi ou ne divorcent pas, ainsi que des prières pour la guérison. Rosalinda De Gracia : « Un enfant particulier a demandé des prières pour que lui et sa famille puissent avoir de la nourriture parce que ses parents n’ont pas pu trouver de travail et étaient affamés. » Peu après, les dirigeants de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) du Panama, mis au courant de cette situation, se sont rendus chez cette famille et lui ont apporté des vivres et de l’aide. JÉSUS, LE FONDEMENT
Edith Ruiz de Espinoza, directrice du Ministère des enfants et des ados de la Division interaméricaine de l’Église adventiste, a exhorté les jeunes délégués à se cramponner à Jésus, et à faire de lui le fondement et la source de la sagesse dans leur vie, alors qu’ils vaquent à leurs activités quotidiennes. « Vous êtes une lumière pour Jésus ! Brillez, brillez pour ceux qui vous entourent ! » a-t-elle conclu.
AdventistWorld.org Décembre 2023
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Actualités
En Zambie, un centre de formation professionnelle ouvre ses portes
Les nouvelles installations contribueront à lutter contre la pénurie de main-d’œuvre dans la région
Ezra Muntanga et Noel Sibanda, Division Afrique australe/Océan Indien, et Adventist World
Le 8 octobre, les membres des sociétés Dorcas et Adventist Men Organization (DORCAMO) ont célébré l’ouverture officielle de la première phase du nouveau centre de formation professionnelle DORCAMO à Choma, en Zambie. Des centaines de membres de l’Église et de dirigeants de la Fédération de la Zambie du Sud (FZS) étaient présents. Felix Mutati, ministre zambien de la science et de la technologie, a inauguré les installations qui, une fois achevées, devraient permettre de mettre en œuvre différentes initiatives relatives aux compétences en matière de survie. Dans un discours prononcé en son nom par Michael Inambao, directeur adjoint de la planification, Felix Mutati a dit : « Ce moment important marque une avancée significative dans notre engagement en faveur de l’éducation, de l’autonomisation, et du développement communautaire en tant que nation. […] Au nom du président Hakainde Hichilema, le gouvernement est reconnaissant pour les sacrifices et le dévouement consentis lors de la construction de ces installations. » Felix Mutati a ajouté que le gouvernement zambien était très intéressé par le fait que des organisations telles que l’Église adventiste travaillent dur pour compléter les efforts du gouvernement en matière
de réduction du chômage. Felix Mutati : « Je suis heureux de voir l’Église adventiste améliorer la vie des individus et des communautés. [C’est] un témoignage de l’engagement inébranlable de l’Église adventiste à avoir un impact positif non seulement dans le domaine spirituel, mais aussi dans les aspects pratiques de la vie. » Felix Mutati : « [Les nouvelles installations sont] le reflet de notre conviction commune de l’importance de doter les individus des compétences et des connaissances dont ils ont besoin pour s’épanouir dans un monde en constante évolution. Elles incarnent la croyance et l’engagement de l’Église adventiste en faveur d’un développement global. » La Zambie et l’Afrique dans son ensemble sont actuellement confrontées au défi de la main-d’œuvre non qualifiée, ont expliqué les dignitaires gouvernementaux. « Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir que l’Église adventiste s’attaque à certains de ces défis », ont-ils dit. Felix Mutati a profité de l’occasion pour annoncer les cours qui seront dispensés au centre par du personnel qualifié, notamment la métallurgie, la mécanique, la restauration, la couture, la plomberie, la maçonnerie, et le plâtrage. Il a aussi mentionné d’autres offres futures, telles que des cours d’électricité et
On aperçoit ici l’une des salles de classe où les membres de la communauté de Choma pourront acquérir des compétences en matière de couture et de confection. Photo : Ezra Muntanga 8
Décembre 2023 AdventistWorld.org
d’entrepreneuriat, des programmes préscolaires, des options de gymnastique et de counseling, sans compter les initiatives en faveur des démunis. Au nombre des centaines de membres de l’Église et de la communauté qui ont assisté à la cérémonie de mise en service figuraient des dirigeants et des membres de DORCAMO. Ils sont venus assister à la réalisation de « leur rêve tant attendu dans la province ». Miriam Scott, ancienne présidente de FZS Dorcas, était également présente et a fait don d’un bœuf pour nourrir les délégués à la fin de la cérémonie. Des sympathisants venus des quatre coins de la FZS étaient aussi présents. Parmi eux, mentionnons Gladwin M. Mang’watu, président de la fédération, tous les directeurs de département et les dirigeants de district. Bednock Banji, directeur des Ministères personnels de la FZS, a retracé l’histoire de cette initiative. Il a expliqué que le centre a été créé en 2005 avec l’achat d’un terrain. Bednock Banji : « En raison du manque de fonds, les travaux n’ont pas pu commencer immédiatement. Sur les 15 plans approuvés par le conseil municipal de Choma, celui qui a été inauguré en premier est le bloc de salles de classe pour la couture et la restauration. » La structure actuelle a été construite par DORCAMO grâce aux contributions recueillies lors des rallyes, a-t-il expliqué. « Jusqu’à présent, environ 26 000 membres ont contribué à la collecte de fonds pour ce noble projet », a dit Bednick Banji. « Nous louons Dieu pour [ces nouvelles installations] ! Elles contribueront au développement, à l’équipement et à l’autonomisation de la communauté locale. »
Gros plan sur la mission
Marcos Paseggi, Adventist World
Les dirigeants de la Conférence générale tiennent une cérémonie spéciale de consécration de la famille Contero, d’Espagne, laquelle servira en Suisse. Photo : Lucas Cardino / AME (CC BY 4.0)
La mission adventiste est bien vivante ! Des membres du monde entier s’engagent à partager l’espérance en Jésus
Selon Jésus, ses disciples peuvent choisir comment réagir lorsqu’ils pensent que leur Maître « tarde à venir » (Lc 12.45). D’une part, ils peuvent s’endormir (Mt 25.1-13) ou se mettre à battre les serviteurs du Maître (Lc 12.45). D’autre part, ils peuvent veiller (Mt 25.13), rester actifs, exécuter les ordres du Maître et gérer son domaine (Lc 12.35-44). Les adventistes peuvent être reconnaissants de ce qu’un pourcentage important de membres et la plupart des dirigeants ont choisi cette dernière option. Les adventistes ont été choisis de manière unique pour la mission, a rappelé Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, aux membres du comité exécutif lors du Concile annuel de 2023, lequel s’est tenu au siège de l’Église, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). C’est là une mission globale qui, depuis 160 ans, pousse les missionnaires à aller de partout pour partager le message de Dieu avec les gens en quête d’espérance. « L’œuvre mondiale de Dieu est florissante parce que nous avons été choisis pour la mission, a dit Ted Wilson. Rien ne peut arrêter la mission de Dieu. »
En 2024, l’Église adventiste commémorera les 150 ans de l’envoi de son premier missionnaire à l’étranger. Selon David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de l’Église, on parle de « 150 années au cours desquelles l’Église adventiste a fait passer la mission globale au premier plan, devant ses intérêts locaux ». Selon Erton Köhler, secrétaire de la GC, on devrait même considérer les changements et les défis actuels comme des occasions sans précédents pour la mission. « Nous pouvons tous faire quelque chose pour rester focalisés sur la mission et pour faire face à nos défis mondiaux considérables », a-t-il souligné. Les programmes et initiatives officiels de l’Église mondiale ainsi que les commentaires et rapports ponctuels montrent que de nombreux adventistes fidèles entretiennent la passion pour la mission. Ces disciples de Jésus animés d’un esprit missionnaire ne sont pas limités à une région ni même à une époque. Des jeunes bénévoles de « Mission Caleb » à Porto Rico aux missionnaires médicaux au Tchad, en passant par les ouvriers d’ADRA en Roumanie et les bénévoles retraités à travers les États-Unis, des milliers de membres d’église continuent de sortir de leur zone de confort pour servir et aider à changer des vies par la puissance du Saint-Esprit. Les dirigeants adventistes continuent de travailler en partenariat avec d’autres organisations et entreprises pour trouver des moyens novateurs d’accomplir leur mission. Ils programment même un robot pour donner des études bibliques et par-
tager les croyances adventistes, lesquelles sont fondées sur la Bible. De nouveaux outils ont été développés pour connecter et associer les candidats missionnaires aux occasions de service. Quel que soit le nombre de programmes et d’initiatives proposés par les organisations ecclésiales et les ministères qui les soutiennent, les besoins restent énormes. Et pourtant, aucun programme ou initiative ne réussirait sans la participation des membres. C’est cette passion pour la mission inculquée à travers les récits missionnaires mondiaux – mais aussi dans chaque École du sabbat, dans chaque église locale, dans chaque salle de classe, clinique, usine alimentaire et centre médiatique, qui permet à la mission adventiste de progresser. Et lors du Concile annuel de 2023, un programme missionnaire du 6 octobre a permis aux dirigeants de l’Église d’apprendre, de réfléchir, et de réaffirmer leur engagement dans la mission adventiste. De temps en temps, des prophètes de malheur proclament que la mission adventiste est morte. Des opposants dénoncent les fonds injectés dans la mission tout en collectant eux-mêmes des fonds en vue d’une plus grande diffusion de leurs opinions pessimistes. Cependant, ceux qui aiment la mission du Seigneur vont de l’avant, car il existe encore un monde assoiffé d’espérance, un monde rêvant d’une issue. C’est le privilège de chaque membre de s’impliquer dans une telle entreprise mandatée par le ciel.
AdventistWorld.org Décembre 2023
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Sous les projecteurs
Assiégés Un combat contre les ennemis de la détresse émotionnelle et cognitive RON COFFEN
Image : PDQ1000 / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
H
ébreux 11 dresse la liste de gens de foi – ces fameux héros bibliques loués par Dieu. Des gens de foi ? Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Étaientils irréprochables ? Exempts de peur ? Avaient-ils évité, « par la foi », toutes les adversités physiques1, les troubles émotionnels2 et la détresse cognitive3 ? Non, comme le révèle un examen rapide de leur vie. Pourtant, Dieu fait l’éloge de ces gens-là dans le chapitre sur la foi de l’épître aux Hébreux. Il les décrit comme ayant un cœur semblable au sien, collabore avec eux dans la célébration de leur fidélité alors qu’ils sont confrontés chaque jour à des troubles émotionnels, à une détresse cognitive, et à des comportements mal adaptés, sans répit ni soulagement. De même, Jésus indique que ceux qui meurent dans des accidents tragiques ne sont pas plus pécheurs que les autres (Lc 13.4), et que la pluie (physique et métaphorique) tombe sur les justes et les injustes. Dans un monde que la grande controverse précipite vers le chaos, tous sont à la merci du temps et des circonstances, ce qui entraîne la détresse chez chacun d’eux (Ec 9.11). De ce côté-ci du ciel, il n’existe aucune promesse selon laquelle les fidèles échapperont à l’adversité physique, aux troubles émotionnels, et à la détresse cognitive. LES FACTEURS CONTRIBUTIFS
Quelles sont donc les causes de la détresse mentale ? Le fait de vivre dans un monde éloigné de plusieurs centaines de générations du moment de la création parfaitement ordonnée de Dieu nous place tous sur un champ de bataille où, en matière de santé mentale, trois facteurs majeurs sont à l’origine de la détresse : les facteurs de longue date, les déclencheurs, et les facteurs de maintien. Les facteurs de longue date peuvent être génétiques, innés, ou survenir tôt dans la vie. Bien qu’ils puissent être directement à l’origine de la détresse, bien souvent, ils ne font qu’exposer la personne au risque de se retrouver
en détresse. Un exemple de facteur physique de longue date est le fait de mesurer 2,1 mètres. Une taille comme celle-là ne provoque évidemment pas de commotions cérébrales. Cependant, elle entraîne un risque de commotion cérébrale dans une société où les portes font, en général, 2,07 mètres de hauteur. Les déclencheurs sont des événements qui se produisent juste avant l’apparition de la détresse. Voici, par exemple, un déclencheur psychologique pour une personne au tempérament réactif : la mort subite d’un ami proche. Cette perte pourrait provoquer une détresse émotionnelle de grande ampleur : la personne endeuillée vit dans la crainte d’un éventuel décès d’un autre être proche, ou de maladies potentielles, ou possiblement, d’une crise financière. Les facteurs de maintien psychologique sont des événements qui entretiennent l’état de détresse. En voici quelques exemples : s’absenter du travail quand on craint d’être jugé, ou d’être incapable de s’intégrer, ou d’être maladroit sur le plan social. Pour celui qui s’absente du travail, la réduction de la détresse immédiate est attribuée à l’évitement du travail ; ainsi, on évite de plus en plus le travail quand on est en détresse, ce qui maintient l’anxiété. Dieu nous a dotés d’émotions – véritable système d’alarme ayant pour rôle de nous alerter lorsque nos besoins ne sont pas satisfaits. Les émotions ne nous disent pas comment résoudre le problème ; elles ne font que signaler le problème et fournir de l’énergie. Quand on néglige ce signal, la détresse s’exacerbe. TROUVER DES SOLUTIONS
Lorsqu’un individu de foi est confronté à une détresse cognitive et à un désarroi émotionnel, Dieu résout parfois le problème de manière miraculeuse. Par contre, ces solutions rapides ne sont pas garanties par une promesse. Au contraire, Dieu a déclaré qu’il n’est pas bon d’être seul. Par conséquent, il a prévu une communauté de soutien composée d’individus qui prennent soin de leurs semblables
en détresse avec sagesse, connaissance et discernement en vue de leur guérison (Ep 4.11-12, 1 Co 12.7-11). Ces aidants ont souvent recours à des modes de solutions comprenant le changement interne, tel que l’apprentissage de quelque chose de nouveau, ou le passage à une compétence différente ; le changement externe, telle que la prise de médicaments, l’exercice physique, et un régime alimentaire équilibré pour aider le corps et les substances chimiques à retrouver un fonctionnement idéal ; la gestion, laquelle comprend le développement de compétences mentales et émotionnelles pour gérer la détresse chronique, par exemple en développant de l’humour face aux défis, en ajustant les attentes, ou en parlant régulièrement de la difficulté aux personnes qui offrent leur soutien. La terre est le champ de bataille de la grande controverse. Même en étant du côté des vainqueurs, nous connaîtrons la détresse jusqu’à ce que Dieu mette un terme à la bataille. D’ici là, soyez un soutien sûr pour vous-même et pour ceux qui sont assiégés par les troubles émotionnels et la détresse cognitive4. Dans le cadre de cet article, voici ma définition pratique de l’adversité physique : État corporel qui interfère avec un fonctionnement optimal. Cette définition décrit l’extrémité opposée du continuum de l’élément physique de la définition de la santé donnée par l’Organisation mondiale de la santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, […] et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », https://www.who.int/fr/about/governance/constitution. 2 Dans le cadre de cet article, voici ma définition pratique du trouble émotionnel : État physiologique d'origine psychologique qui crée des pulsions comportementales et interfère avec un fonctionnement optimal. Cette définition s’appuie sur la définition des émotions que donne l’American Psychological Association : « Réactions mentales conscientes […] subjectivement ressenties comme des sentiments forts, […] typiquement accompagnées de changements physiologiques et comportementaux dans le corps », https://www.apa.org/topics/emotions. 3 Dans le cadre de cet article, voici ma définition pratique de la détresse cognitive : État mental qui interfère avec le fonctionnement optimal et dans lequel les pensées d’une personne l’amènent à anticiper des résultats indésirables. Cette définition s’appuie sur la définition de la détresse que donne l’American Psychological Association : « Stress qui résulte du fait d’être dépassé par les exigences, les pertes ou les menaces perçues. Il a un effet néfaste en générant une inadaptation physique et psychologique », https://dictionary. apa.org/distress, et cf. https://dictionary.apa.org/stress. 4 Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 194. 1
Ron Coffen est psychologue et professeur à l’Université Andrews. Il est aussi directeur du Centre communautaire de counseling, lequel dispense des services dans la compassion et la sollicitude du Christ.
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La santé émotionnelle, c’est important ! Être consolé pour pourvoir consoler JONGKEUN HAN
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l y a quelques années, j’ai rencontré une femme qui avait été adventiste de longue date. Elle était venue à mon église pour rendre visite à sa nièce. Elle avait l’air douée intellectuellement et chantait vraiment bien. Après le culte, nous avons eu une brève conversation. Elle m’a dit : « J’ai perdu mon mari il y a plusieurs mois. La veille de sa mort, nous nous sommes mis au lit comme d’habitude. Mais à mon réveil, je l’ai trouvé sans vie, là, à côté de moi. Après les funérailles, je me suis sentie anxieuse chaque nuit, craignant que quelqu’un ne vienne m’enlever la vie. » Quelques mois après l’avoir rencontrée, j’ai reçu une triste nouvelle : cette femme éplorée avait sombré dans la démence. UNE DÉCOUVERTE INATTENDUE
Pendant plus de 30 ans, j’ai été pasteur au sein de l’Église adventiste. J’ai foi en l’Évangile, et suis passionné de l’Évangile. J’ai conduit des gens à Christ et j’ai servi le peuple de Dieu. Croire en la Parole de Dieu et vivre par la foi sont au cœur même de ma vie. En réfléchissant à mes années de service, j’ai constaté que la plupart de mes sermons portaient sur la foi. Dans mes conseils pastoraux, je parlais de la foi. Je crois profondément que la foi doit s’appliquer à tous les aspects de la vie. Mais en même temps, cette certitude m’a conduit à ignorer et à réprimer mes émotions les plus profondes. 12
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Ma femme est une conjointe très dévouée. Elle est pondérée et entretient de bonnes relations avec les autres. En tant qu’épouse de pasteur, elle porte un fardeau assez lourd, qu’elle gère dans un bon état d’esprit. Il m’est arrivé, par le passé, de crier après elle et de lui exprimer ma colère en privé. Après coup, je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune raison de me comporter ainsi. Bien que je me sois excusé, je me sentais sans cesse coupable parce que je me disais que si j’avais eu suffisamment de foi en Jésus, jamais je ne l’aurais traitée ainsi. À l’époque, je ne me rendais pas compte que j’avais des émotions négatives qui avaient été refoulées. Je pensais que la foi et la santé émotionnelle étaient la même chose. Si ma foi était solide, je ne serais pas censé éprouver de la colère, de l’anxiété, de la dépression, de la déception, et de la frustration. Je pensais que le fait de ressentir ces émotions prouvait mon manque de foi. Mon doctorat porte sur le ministère de la famille. J’ai rédigé ma thèse que j’ai intitulée « Prévention et éducation en matière de violence conjugale ». En étudiant la violence conjugale, j’ai fait des recherches sur la violence physique et émotionnelle dans les relations intimes. Ce faisant, je me suis examiné et j’ai découvert que j’étais émotionnellement violent envers ma charmante femme. Je criais après elle, je l’ignorais et violais son espace. Même si je croyais être un pasteur doté d’une foi solide en Jésus, j’ai constaté – à ma grande surprise – que sur le plan émotionnel, j’avais un comportement malsain en tant que mari et pasteur. DÉCOUVRIR LA SANTÉ GLOBALE BIBLIQUE
La Bible nous donne des exemples de différentes réactions émotionnelles aux difficultés. La première réaction émotionnelle à une situation négative qu’elle mentionne, c’est la peur. Après avoir mangé le fruit interdit par Dieu, Adam se cacha de lui parce qu’il avait peur (Gn 3.10). Suite à cette expérience, la peur est devenue une émotion courante dans l’expérience humaine. Job, un homme de foi, exprima sa lutte émotionnelle : « soupirs… cris… frayeur… appréhension… absence de calme, de tranquillité, de repos… agitation » (Jb 3.24-26, NBS). Quant à Moïse, il fut accablé au point de demander à Dieu de le tuer parce que « le fardeau » de conduire les Israélites qui ne cessaient de se plaindre était « trop lourd » pour lui (Nb 11.14,15). En tant que création de Dieu, les êtres humains réagissent aux événements négatifs par des émotions – peur, anxiété, colère, déception, dépression, regret, culpabilité, entre autres. Les émotions sont des réactions naturelles qui surgissent du plus profond de soi. Mais lorsqu’elles ne sont pas gérées, elles conduisent à un état émotionnel malsain, et finissent par provoquer des maladies mentales telles que l’anxiété et la dépression. Par conséquent, il est important de prendre soin de notre santé émotionnelle. Paul écrit : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Th 5.23) Il y a une trinité pour la santé : le corps (le physique), l’âme (le spirituel) et l’esprit
Même si je croyais être un pasteur doté d’une foi solide en Jésus, j’ai constaté – à ma grande surprise – que sur le plan émotionnel, j’avais un comportement malsain en tant que mari et pasteur. (l’émotionnel) – trois éléments distincts mais étroitement liés. Tout comme les chrétiens fidèles peuvent perdre leur santé physique, ils peuvent aussi perdre leur santé émotionnelle. J’ai compris que souvent, lorsque moi-même ou d’autres membres sincères de l’Église agissons de manières inacceptables, c’est à cause d’émotions négatives non gérées. LE MINISTÈRE DE LA CONSOLATION ÉMOTIONNELLE
Peter Scazzero résume bien la situation en ces termes : « La spiritualité chrétienne, sans l’intégration de la santé émotionnelle, peut être mortelle – pour vous-même, pour votre relation avec Dieu, et pour votre relation avec votre entourage*. » Après avoir étudié la psychologie du counseling, je suis devenu conseiller professionnel agréé et certifié au niveau national. Mon église, l’Église adventiste coréenne de Santa Maria, a voté en 2022 la création d’un « Centre pour l’évangélisation internationale en santé mentale » et a lancé le « Ministère de la consolation émotionnelle » – un ministère de la santé mentale qui se focalise sur la santé émotionnelle. Le prophète Esaïe écrit : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. » (Es 40.1) Le Ministère de la consolation émotionnelle cherche d’abord à encourager les membres à trouver consolation pour leur propre chagrin, puis à consoler leurs familles, et enfin, à consoler leur prochain. Nous visons à ce que chaque membre de l’Église devienne un consolateur. Paul dit dans 2 Corinthiens 1.3,4 : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction ! » Nous avons tous besoin d’être consolés par Dieu et par nos semblables. * Peter Scazzero, Emotionally Healthy Spirituality: Unleash a Revolution in Your Life in Christ, Thomas Nelson, Nashville Tennessee, 2006, p.9.
Jongkeun Han, titulaire d’un doctorat en pastorale, est pasteur, ainsi que président du Centre pour l’évangélisation internationale en santé mentale à Santa Maria, en Californie, aux États-Unis.
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La psychologie du bonheur Choisir de s’épanouir DARREN MORTON
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n 1997, le Dr Martin Seligman a été élu président de l’Association américaine de psychologie. Après son élection, il a décidé de consacrer son énergie et son influence à un nouveau domaine de la psychologie. Ce faisant, il a constaté que traditionnellement, la psychologie ne s’intéressait qu’au négatif, si bien qu’elle consacrait toute son attention à remédier aux états psychologiques dysfonctionnels. Il a donc décidé d’étudier et de promouvoir ce qu’il a appelé la psychologie positive. Au départ, la littérature sur la psychologie positive s’est focalisée sur le bonheur. Quelles sont les causes du bonheur ? Comment l’atteindre ? À quoi sert-il ? Cependant, bien que le bonheur soit une quête louable, le domaine de la psychologie positive a noté qu’il faut plus que des sourires et des rires pour prospérer dans la vie. Plus récemment, le Dr Seligman a suggéré qu’il existe un idéal plus élevé : s’épanouir. Examinons donc les cinq domaines de l’épanouissement. LES CINQ DOMAINES
L’émotion positive. Les émotions positives sont à la base d’une vie qui s’épanouit. Cependant, ces émotions représentent bien plus que des sensations ou du plaisir bon marché. Essayer de construire son bien-être et son bonheur sur le plaisir seul est problématique. Le plaisir n’est jamais permanent, et le rire, jamais sans limites. Pour mener une vie qui s’épanouit à travers la poursuite du plaisir, il faut être constamment à la recherche de celui-ci. En fait, plusieurs études ont montré que le plaisir ne contribue pas autant à la satisfaction globale de la vie que les autres facteurs évoqués ci-dessous. 14
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L’engagement. Le docteur Mihaly Csikszentmihalyi, chercheur pionnier dans le domaine de la psychologie positive, a étudié de manière intensive une expérience qu’il appelle le « flow ». Il s’agit d’un état de focalisation et de plaisir accrus qui se manifeste dans des activités telles que l’art, le jeu et, croyez-le ou non, même le travail. Il n’est pas surprenant de constater que les gens qui font état d’un niveau élevé de flow conduisant à un engagement dans leurs activités quotidiennes font aussi état d’un niveau plus élevé de satisfaction et d’épanouissement dans leur vie. Étant donné que cet « engagement » contribue fortement à notre capacité de nous épanouir, il est idéal de trouver un emploi qui nous engage, étant donné qu’on passe une grande partie de son temps au travail. J’espère que vous êtes engagé dans votre travail ! Si ce n’est pas le cas et que les circonstances vous empêchent de changer, il est d’autant Image : Catalin Pop
plus important que vous vous adonniez régulièrement à des activités ludiques, c’est-à-dire à des activités que vous faites par pur plaisir, sans récompense extrinsèque. L’accomplissement. Un sentiment d’accomplissement, de réussite ou de maîtrise aide les gens à s’épanouir. Parfois, l’accomplissement est mesuré par des normes convenues, telles que des concours, des prix, ou des performances d’un niveau particulier. Le sentiment d’accomplissement peut enrichir la vie indépendamment d’une émotion positive ou d’un engagement bénéfique. Les relations. Ensemble, on se sent mieux ! Ainsi, Dieu nous a conçus pour nous épanouir au sein d’une communauté. Les êtres humains sont des créatures relationnelles, et notre bien-être le plus profond semble se réaliser en aimant et en étant aimé. Nous recherchons à nous attacher et cet attachement nous aide à nous épanouir. Le sens. Avoir un sens à sa vie est un besoin humain fondamental. Il est difficile, voire impossible, de vivre une vie véritablement épanouie en l’absence de sens. À cet égard, le sens pourrait être considéré comme le plus important de tous les ingrédients. On peut vivre une vie remplie de moments agréables, être engagé dans ses activités quotidiennes, accomplir des réalisations notables et avoir des relations positives, mais dans les moments plus calmes, on se demande : À quoi ça rime tout ça ? Le Dr Seligman définit le sens en ces termes : « Sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi et de le servir1. » Plus récemment, Emily Esfani Smith a développé la définition de Seligman dans son livre The Power of Meaning (Le pouvoir du sens) en explorant quatre chemins permettant d’accéder au sens. QUATRE CHEMINS
Le premier chemin est celui de l’appartenance. Il implique d’être connecté aux autres et d’avoir le sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi. Comme nous l’avons vu, nous sommes conçus pour exister en communauté, ce qui
donne un sens à notre vie. Pour moi, le fait de croire que j’appartiens à quelque chose ou à quelqu’un de plus grand que moi crée un fort sentiment d’estime de soi et une identité solide. Vous avez besoin, vous aussi, de savoir que vous êtes un être de valeur. Lorsque mon deuxième enfant, Elijah, n’était encore qu’un bambin, je l’embrassais chaque soir en le bordant dans son lit et je lui disais : « Papa t’aime », et chaque soir il me demandait « Pourquoi ? » C’est devenu une sorte de jeu ! Chaque soir, je lui donnais une raison différente : « Parce que tu es vraiment doué pour grimper aux arbres » ou « Parce que tu es super intelligent ». Ce n’est qu’au bout d’un mois environ que j’ai réalisé à quel point mes réponses étaient inadéquates, que j’ai compris ce que je devais répondre. Ce soir-là, je l’ai embrassé pour lui souhaiter bonne nuit et lui ai dit, comme d’habitude, « Papa t’aime ». Et, comme on pouvait s’y attendre, il y est allé de sa question habituelle : « Pourquoi ? » Sans hésiter, j’ai répondu : « Parce que tu es à moi. Et il n’y a rien que tu puisses faire, en bien ou en mal, pour changer ça. » Cette idée est soulignée dans les Écritures: « Ainsi parle maintenant l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! Celui qui t’a formé, ô Israël ! Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! » (Es 43.1) Le troisième chemin, c’est le but. Comprendre et reconnaître l’amour de Dieu nous donne un but, et ce but implique de contribuer à quelque chose de plus grand que soi et de le servir. Fait intéressant, on a constaté que d’avoir un but dans la vie est associé à une plus grande longévité. Selon une étude, un but plus important dans la vie était associé à un risque réduit de mortalité, toutes causes confondues, chez les personnes âgées habitant dans la communauté étudiée2. Le troisième chemin, c’est la transcendance, laquelle renvoie à l’expérience d’être élevé vers quelque chose de plus grand que soi. La transcendance peut être vécue de différentes
Il faut plus que des sourires et des rires pour s’épanouir dans la vie.
manières : par la nature, l’art, la musique, ou les pratiques religieuses. La transcendance conduit à des moments d’admiration et d’émerveillement, et nous rappelle que la vie ne se résume pas à l’ordinaire. Enfin, le quatrième chemin d’accès au sens, c’est la narration. La narration a fait partie de la civilisation humaine depuis l’Antiquité et elle est présente dans les communautés indigènes. La narration d’une histoire nous aide à donner un sens au monde et à l’expérience que nous en avons – c’est l’une des façons par lesquelles elle cultive le sens. Les histoires partagées avec d’autres peuvent être profondément significatives. Alors, quelle histoire racontez-vous ? Quel rôle jouez-vous ? Que vous le vouliez ou non, vous racontez une histoire à travers la façon dont vous vivez votre vie. Comment voulez-vous que votre histoire soit racontée ? Comment voulez-vous qu’elle se termine ? Il n’est jamais trop tard pour en écrire un nouveau chapitre ! Seligman, Martin E.P., Flourish: A Visionary New Understanding of Happiness and Well-Being, Atria Books, 2012. 2 Boyle P.A., Barnes L.L., Buchman A.S., Bennett D.A., « Purpose in Life is Associated with Mortality Among Community-dwelling Older Persons », Psychosom Med., juin 2009, 71(5), p. 574-9, doi: 10.1097/ PSY.0b013e3181a5a7c0. Epub 2009 May 4. PMID, 19414613 ; PMCID, PMC2740716. 1
Darren Morton est auteur, professeur à temps partiel, et directeur du Lifestyle Medicine and Health Research Centre à l’Université d’Avondale. Cet article est adapté d’une leçon qu’il a écrite pour The Lift Project – une organisation à but lucratif dont la mission consiste à « remonter 10 millions de vies » dans le monde.
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Vaincre l’ennemi intérieur
Mon combat contre le discours intérieur négatif
CANDIS BRAXTON
D
ans la douche, j’ai éclaté soudain en sanglots. Ça faisait une semaine que j’avais subi mon opération dans la bouche et j’avais du mal à rester tranquille. C’était beaucoup plus facile lorsque les analgésiques comateux ne me laissaient pas d’autre choix. Mais maintenant, les médicaments étaient trop forts pour ce qui me restait de douleur. Il me fallait donc décider moi-même à quelle somme de repos je devais m’astreindre. Dans mon esprit, cependant, le discours intérieur sur mon besoin de repos devenait épuisant. Je me suis retrouvée à nouveau dans un match de boxe mental avec le Discours Intérieur Négatif [DIN], lequel gagnait en force*. Ce n’était pas un nouveau concurrent sur le ring de mon esprit, non ; il s’agissait plutôt d’un vieil ennemi. Et de son point de vue, ce repos dont mon corps pensait avoir besoin était injustifié. Cette semaine-là, les choses n’avaient pas été particulièrement difficiles. L’opération avait été simple. À mon réveil, je m’étais sentie complètement désorientée. Quelqu’un m’avait immédiatement réconfortée avec beaucoup de gentillesse. Plus tard, soutenue par des bras puissants, je suis rentrée chez moi en toute sécurité. Des amis m’ont apporté des repas et se sont assurés qu’à la maison, tout le monde allait bien. J’ai joui de 24 heures d’un sommeil paisible et ininterrompu, induit par les opioïdes, pendant que des amis précieux ont gracieusement pris les enfants chez eux pour me donner le repos dont j’avais besoin. L’amour manifesté à notre famille ayant facilité mon rétablissement, je me suis dit que je n’avais plus besoin de repos. « T’as aucune raison de te reposer. Faut reprendre le collier. Allez, remue-toi, bouge ! » m’a exhorté DIN [discours intérieur négatif ]. Mais chaque fois que je l’écoutais et que j’essayais de faire la cuisine, la lessive, ou d’aider un ou deux clients, mon corps et mon esprit ne tardaient pas à me faire savoir qu’ils en avaient assez. Que j’avais encore besoin de temps et de repos pour que mes plaies buccales guérissent et que mon corps se débarrasse complètement des médicaments qu’on lui avait administrés. Cependant, DIN a refusé de reconnaître cette réalité. Il s’est plutôt efforcé de me faire sentir suffisamment coupable pour me mettre en branle en minimisant les implications de l’opération que j’avais subie… tout comme il l’avait fait avec des événements majeurs de mon enfance, lesquels ont renforcé sa domination sur moi. CES « PETITS » ÉVÉNEMENTS MAJEURS
Un vendredi après-midi, alors que je faisais la queue à la caisse de l’épicerie de notre quartier, la personne qui m’accompagnait a mentionné avec désinvolture que j’avais été victime d’agression sexuelle avant même de savoir parler. Comme la violence sexuelle est une réalité tacite qui touche de nombreuses branches de mon arbre généalogique, cette nouvelle ne m’a pas trop bouleversée. Ce qui m’a frappé, cependant, c’est l’idée que ça ne devrait pas m’affecter puisque cet événement s’est passé il y a des lunes. Du point de vue de la personne qui m’accompagnait, mon mariage se portait bien, j’avais un foyer stable et une famille magnifique. De toute évidence, j’avais été épargnée de tout dommage « réel ». Cependant, cette personne ne Image : Golubovy / Marjorie Anastacio / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
connaissait pas mes luttes intérieures autour de l’intimité physique, ni ma tendance à rejeter ce que je ressentais au sujet de ces luttes. Vous voyez, bien avant que je ne connaisse son nom, DIN avait établi une voix dans ma vie – une voix répercutée par les sentiments de mon entourage. Même si, d’un point de vue professionnel, théologique et expérimental, je n’étais pas d’accord avec l’évaluation de la personne qui m’accompagnait, évaluation selon laquelle je n’avais pas été affectée par ces agressions, au fond de moi, je luttais pour rejeter sa conclusion. « C’est pas si grave, a ricané DIN lorsque je suis entrée dans ma voiture. Tu ne peux même pas te souvenir de quoi que ce soit. Pourquoi te sentir mal ? D’autres ont vécu bien pire que toi. Arrête donc de pleurer, là ! » Mais l’étreinte de mon mari lorsque je suis arrivée chez moi m’a communiqué quelque chose de bien différent. Je suis en sécurité ici. Je n’ai pas besoin d’être forte ; ses bras puissants peuvent supporter mon poids. Lorsque j’ai fini par consulter un thérapeute, je me suis rendu compte qu’une rencontre que j’avais minimisée depuis mon adolescence s’était soldée, en fait, d’une agression sexuelle, et qu’en ce moment, je souffrais d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Parfois, des images mentales de cette rencontre ressurgissaient et me mettaient particulièrement mal à l’aise lorsque j’allaitais mon enfant ou lors de relations intimes avec mon mari. Il ne s’agissait pas d’expériences qu’on devrait supporter simplement en serrant les dents, mais de signes d’un traumatisme non traité. Je m’agitais souvent, facilement, et me sentais sur le qui-vive, comme si un danger me guettait à tout moment. Par conséquent, mes réactions aux infractions les plus mineures étaient considérablement amplifiées. Les crises de colère et le repli sur moi étaient mes modes de communications habituels. À AdventistWorld.org Décembre 2023
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cause de mes accès de colère, j’avais souvent l’impression que je ne méritais pas d’être auprès de mon mari ou de mes enfants, et que tout compte fait, mieux valait pour tout le monde que je disparaisse. Des pensées telles que « À quoi ça sert d’être ici, de toute façon ? » ont fini par progresser en spirale jusqu’à devenir une autocritique accrue, un isolement plus grand et, lorsque la situation a atteint son paroxysme, à des idées suicidaires. « Qu’est-ce qui ne va pas, Candis ? T’as une belle vie ! Mais enfin, ressaisis-toi un peu ! » m’ordonnait DIN. Mais comme je n’y arrivais pas, j’ai décidé de chercher de l’aide professionnelle. Si vous êtes comme moi, chercher de l’aide professionnelle à cette époque n’était pas une priorité. L’agression sexuelle, de mon point de vue limité, n’était assimilée qu’au viol, et mes expériences n’avaient quand même pas été aussi graves. Si vous êtes comme moi, vous pensez probablement que puisque je n’avais pas été violée, je n’avais pas à me plaindre, bref, que ça irait. Cependant, le fait que mes expériences passées se retrouvaient dans mon présent indiquait qu’elles m’avaient affectée bien plus profondément que ce que je m’étais permis de l’admettre. DIN s’en frottait les mains parce que ces événements lui donnaient la puissance de créer des récits qui avaient un impact sur mes croyances fondamentales sur moi-même, sur la façon dont je m’engageais dans le monde, et sur mes relations avec les autres. DIN tentait de minimiser ces événements parce qu’ils étaient la source même de sa force. MON VOEU ET LE SIEN
Soudain, je me suis aperçue que si rien n’était fait, mes pires craintes allaient se réaliser ; DIN finirait par influencer la pensée de mes enfants. J’ai alors pris sur-le-champ la décision de lutter contre lui. Dès l’instant où j’ai pris davantage conscience de la manière dont mes propres traumatismes d’enfance non résolus 18
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contribuaient aux déficits émotionnels à partir desquels je fonctionnais, et de la manière dont ils contribuaient aux schémas de dysfonctionnement dans mes relations avec mes enfants et mon mari, j’ai su que je devais faire quelque chose. J’ai refusé d’être utilisée pour faire autant de mal à mes enfants. J’ai refusé autant que possible d’être le vecteur de dysfonctionnement dans leur vie. C’est alors que j’ai fait le vœu de briser le cycle d’agression et de dysfonctionnement qui a persisté dans ma famille au fil des générations. DIN a gagné en force grâce aux agressions sexuelles commises dans mon enfance qui, comme des surtensions massives, ont court-circuité ma capacité à traiter de manière appropriée l’agression et à donner un sens aux messages préjudiciables qui les accompagnent. Pour détruire le pouvoir de DIN, j’ai dû traiter de manière adéquate les agressions, évaluer les implications émotionnelles, sociales et spirituelles de ce qui a été fait, et corriger leurs messages correspondants. Si je savais que les messages de DIN étaient criblés de mensonges et n’avaient aucune valeur, alors je devais me fortifier avec ce que Dieu m’avait dit être réellement vrai. Faire face à DIN a été un élément essentiel de la façon dont il perdrait son pouvoir et son influence sur moi. Chaque fois que je l’ai combattu, ses mensonges ont perdu du terrain et il s’est affaibli à son tour. Il y a eu des moments où – comme l’a révélé ma dépression émotionnelle sous la douche – bien qu’engagée dans le processus, la fatigue s’est ensuivie. J’en ai eu assez de résister à l’emprise paralysante de DIN sur mon esprit pendant la journée. J’en ai eu assez des doutes qu’il suscitait souvent autour des décisions que j’avais prises, tout désireux qu’il était de me faire croire une fois de plus que j’avais fait le mauvais choix. J’en ai eu assez de ses mensonges me martelant que je n’étais pas à la hauteur, que la productivité confirmait mon existence, et que le rejet de mes propres sentiments était le seul
moyen d’établir des liens intimes avec les autres, y compris avec mon mari et mes enfants. J’en ai eu assez de devoir réguler et réinitialiser mes émotions pour me sentir personnellement acceptable. Au final, ce qui m’a aidée à sortir de mes coups de blues et à reprendre la bannière, c’est le conseil que Dieu m’a donné : Compte sur ma force parfaite dans ce combat (2 Co 12.9). N’abandonne pas ; je ne te décevrai pas (Ps 37.7), car ce que je désire pour toi, c’est un esprit sain et affranchi de DIN (2 Tm 1.7). Si Jésus dit que je peux avoir un esprit équilibré et une influence honorable, alors c’est ce que je veux ! INVITATION
Faire face à un traumatisme passé n’est pas un processus facile. Ça prend du temps. Il faut mettre de côté la sensiblerie et rassembler ses souvenirs. Ça exige du courage. De la volonté. Il faut s’investir et tenir bon. Il faut des prières et faire sa part. Il faut de l’aide extérieure, autrement dit, le soutien de relations saines dans sa vie. Il faut un miracle. Il faut Dieu. Oui, résoudre les traumatismes de votre passé est difficile. Mais, mon ami[e], si Dieu dit qu’il sortira quelque chose de meilleur une fois cette épreuve terminée, alors ça en vaut vraiment le coup. Dieu vous invite à rééquilibrer votre esprit, à faire l’inventaire des pensées et des croyances erronées sur vous-même, à faire l’inventaire de vos relations dysfonctionnelles avec les autres, et à transformer tout ça. Les pleurs peuvent durer toute une nuit, mais je vous en prie, ne vous méprenez pas : au matin, la joie viendra. *Les discours intérieurs négatifs (DIN) sont des pensées dans l’esprit d’une personne qui la découragent ou lui font peur. Dans cet article, DIN tient le rôle d’un individu qui vit dans la tête de l’auteur – aucune personne réelle n’est visée.
Candis Braxton est thérapeute matrimoniale et familiale. Elle habite à Fayetteville, en Caroline du Nord, aux États-Unis.
Place aux jeunes
Quand Dieu nous appelle à changer
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adame Lynette, je vous aime. S’il vous plaît, ne partez pas. Ne partez pas. Ne partez pas ! » En lisant ces mots de mon élève griffonnés au-dessus de son dessin qui nous représentait toutes deux, mon cœur se brise un peu. Ces derniers temps, j’ai reçu beaucoup de notes et de dessins de la part de mes élèves, car le compte à rebours sur mon tableau blanc nous rappelle que le jour de mon départ est proche. Après deux ans en tant que missionnaire professeur d’anglais dans cette école, il est temps pour moi de passer à autre chose. C’est aigre-doux. Je suis heureuse d’avoir fait une différence chez ces jeunes vies précieuses. Je me réjouis de pouvoir enfin emménager avec mon mari après plusieurs mois de « vie de couple de week-end » pendant que je terminais mes engagements missionnaires. Mais mes enfants vont aussi me manquer. Et je suis triste de perdre la communauté et les structures qui ont façonné mon séjour en Corée jusqu’à ce moment-là. Prête pour un nouveau chapitre, je suis ravie à l’idée d’entamer quelque chose de nouveau dans la vie. Mais je me sens aussi quelque peu dépassée par tant de changements : emballer, déménager, et déballer (c’est déjà la troisième fois que je déménage en l’espace d’un an), m’habituer à une nouvelle église où je me sens parfois isolée par les différences linguistiques et culturelles, et trouver mon chemin au sein d’une nouvelle communauté. Bien que mon mari me soutienne beaucoup et que les membres d’église soient super gentils, je me sens parfois frustrée, irritée, ou tout simplement épuisée tandis que je me fraie un chemin à travers toutes ces nouveautés. Intérieurement, je me débats avec « la façon dont les choses devraient être faites ». En réalité, c’est simplement la façon que je préfère, ou la façon dont
j’ai l’habitude de faire les choses. Je sais qu’il s’agit d’une réaction de protection. C’est pourquoi je désire davantage de grâce pour m’adapter aux différences que je rencontre maintenant, tout en gardant mes valeurs et mes limites personnelles. Après une journée particulièrement chargée en émotions, je me retrouve à consulter les étapes de la transition. Selon le modèle de transition de Bridges, il est normal de se sentir découragé, apathique et désorienté dans la zone située entre une fin et un nouveau départ. Ces sentiments ne dureront pas toujours. Le fait de se trouver dans une situation émotionnelle difficile ne veut pas forcément dire que je suis sur la mauvaise voie ! Dieu nous guide souvent vers le changement. Un changement de cœur, de lieu, de carrière, ou de mode de vie. Il nous dit : « Ne pensez plus aux événements passés, et ne considérez plus ce qui est ancien. Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d’arriver : Ne la connaîtrez-vous pas ? » (Es 43.18,19) Mais nous oublions que le changement est parfois difficile. Même un bon changement. Si Dieu vous appelle à un changement, ne soyez pas consterné si la transition est plus difficile que vous ne le pensiez. Cela ne signifie pas nécessairement que vous avez mal entendu Dieu ou que vous vous êtes trompé de chemin. Le changement est tout simplement difficile. Il est normal de passer par l’enthousiasme, le chagrin, la résistance, l’anxiété, l’exploration, et l’espérance au cours du voyage. Dans tous les hauts et les bas de la transition, Dieu est toujours présent. Il nous donne de la force, du soutien et de merveilleux dons pour nous encourager tout au long du chemin. Dans tous les changements de la vie, il reste constant. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. » (He 13.8)
Lynette Yoon, originaire de l’Angleterre, habite en Corée du Sud, et y a enseigné l'anglais.
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Perspective mondiale
Une vie plus abondante offerte dans la Parole de Dieu
L
’un des passages les plus profonds des Écritures se trouve sans doute dans Jean 1 : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » (v. 1-4) Il y a de la puissance dans cette Parole ! Elle crée la vie, et c’est en elle que « nous avons la vie, le mouvement, et l’être » (Ac 17.28). Cette Parole « a été faite chair, et elle a habité parmi nous » (Jn 1.14), et elle n’a pas cessé de parler une fois montée au ciel. Cette Parole nous parle depuis le commencement. Depuis ses premiers mots consignés dans Genèse 1.3, « Que la lumière soit ! » jusqu’à sa bénédiction dans Apocalypse 22.20, « Oui, je viens bientôt », la Parole n’a cessé de se faire entendre à nous. 20
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La Parole de Dieu s’adresse à tous les aspects de la vie, comme l’indique le passage suivant : « Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme1. » (3 Jn 2) Notre Créateur veut que nous soyons en bonne santé, physiquement, mentalement et spirituellement. « Les rapports entre l’esprit et le corps sont très intimes », a écrit Ellen White. « Lorsque l’un est affecté, l’autre s’en ressent. L’état d’esprit influe sur la santé beaucoup plus qu’on ne le croit généralement. Bien des maladies sont dues à la dépression mentale. Le chagrin, l’anxiété, le mécontentement, le remords, la méfiance tendent à briser les forces vives et à provoquer l’affaiblissement et la mort2. » Alors que nous considérons les aspects importants de la santé mentale, j’aimerais suggérer trois façons par lesquelles la Parole de Dieu peut contribuer de manière puissante à la promotion d’une bonne santé mentale.
LA CERTITUDE
La Bible est un guide fiable et immuable dans un monde incertain. Le monde qui nous entoure est littéralement en train de s’effondrer. Nous le voyons dans les pandémies, les troubles sociaux, les catastrophes météorologiques, la violence débridée, et dans bien d’autres défis quotidiens qui font craindre pour la sécurité collective et la sécurité individuelle. La vie est devenue incertaine pour tous ceux qui sont pris dans une destruction cataclysmique. Ils ont besoin d’entendre le message d’espérance et de guérison que la Parole de Dieu, la Bible, leur apporte. Ce qu’il faut, ce n’est pas une solution politique, militaire ou sociale, mais un retour passionné au fondement biblique – la sûre Parole de Dieu. « L’herbe sèche, la fleur tombe ; mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement. » (Es 40.8) Nous avons tous connu des tempêtes dans notre vie et nous en
connaîtrons certainement d’autres. Heureusement, la Parole de Dieu constitue le fondement solide sur lequel nous pouvons bâtir notre foi. Jésus nous dit : « C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. » (Mt 7.24,25) LA PAIX
La Bible apporte la paix dans le présent. Voici ce que déclare l’Organisation mondiale de la santé : « Les troubles anxieux sont les troubles mentaux les plus courants dans le monde ; en 2019, 301 millions de personnes en étaient atteintes3. » Les gens sont anxieux alors qu’ils regardent avec angoisse le monde s’écrouler autour d’eux. L’inspiration nous dit : « La paix, le repos de l’esprit n’a qu’une source, celle que Jésus indiquait dans cette promesse : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne” (Jn 14.27) ; et dans ce conseil : “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.” (Mt 11.28) Cette paix ne peut donc être obtenue que par le Christ. N’essayons pas de la chercher ailleurs4. » Le Christ nous parle aujourd’hui à travers sa Parole écrite. C’est en passant du temps dans sa Parole, en écoutant sa voix et en le suivant que nous pouvons trouver sa paix. Nous lisons dans Le ministère de la guérison : « L’avenir, avec ses problèmes ardus et ses horizons incertains, ne doit pas accabler nos cœurs, ni faire chanceler nos genoux et retomber nos bras. “Qu’on […] me prenne pour refuge, qu’on […] fasse la paix avec moi” (Es 27.5), dit le Seigneur. Ceux qui se soumettent Photo : Allef Vinicius
au Tout-Puissant et s’engagent à le servir ne seront jamais placés dans une situation à laquelle il n’ait pas pourvu. En toutes circonstances, si nous obéissons à sa Parole, nous aurons un guide indéfectible. Quelle que soit notre perplexité, notre tristesse, notre deuil, ou notre solitude, nous aurons un sûr conseiller, un ami compatissant5. »
La Parole de Dieu constitue le fondement solide sur lequel nous pouvons bâtir notre foi.
L’ESPÉRANCE
La Bible offre une espérance dont nous pouvons nous réclamer aujourd’hui et dans l’avenir. Force est de constater que les épisodes dépressifs majeurs et les sentiments de désespoir sont en hausse. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des statistiques mondiales, l’Institut national de la santé mentale aux États-Unis rapporte qu’en 2021, environ 23 millions d’adultes (âgés de 18 ans ou plus) aux États-Unis « ont connu au moins un épisode dépressif majeur ». En outre, il indique que « la prévalence des adultes ayant connu un épisode dépressif majeur était la plus élevée chez les personnes âgées de 18 à 25 ans (18,6 pour cent) »6. Les gens, en particulier les jeunes, sont à la recherche d’un sens, d’un but dans leur vie, et d’une espérance pour l’avenir. Ils se demandent : « Pourquoi est-ce que je suis ici ? » « Quel est mon but ici-bas ? » « Est-ce tout ce qu’il y a dans la vie ? » La Parole de Dieu nous indique l’espérance à laquelle nous pouvons prétendre aujourd’hui et dans l’avenir. Jésus nous dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. » (Jn 10.10) « Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jr 29.11) Et en plus de savoir que Dieu veut que nous ayons une vie abondante ici et maintenant, nous pouvons nous réjouir de l’espérance ultime de
son retour imminent et de la place extraordinaire qu’il nous a préparée. « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. […] Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Ap 21.1,3,4) Chers amis, la Parole de Dieu nous apporte l’espérance et l’assurance dont nous avons besoin. Je vous encourage à prendre le temps de la lire chaque jour, et à écouter ce que Dieu a à vous dire aujourd’hui pour votre santé spirituelle, physique, sociale et mentale. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 2 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 207. 3 « Troubles anxieux », Organisation mondiale de la santé, site consulté le 5 octobre 2023, Troubles anxieux (who.int). 4 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 212. 5 Ibid., p. 214. 6 « Major Depression », National Institute of Mental Health, www.nimh. nih.gov/health/statistics/major-depression, site consulté le 5 octobre 2023. 1
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Vous pouvez le suivre sur X (anciennement Twitter) : @ pastortedwilson, et sur Facebook : @ PastorTedWilson. AdventistWorld.org Décembre 2023
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ors d’un programme de formation de Mission globale au Soudan du Sud, j’ai vécu une expérience tout à fait inattendue pendant le moment de prière du matin. Alors que nous demandions aux participants de formuler des requêtes de prière, un jeune homme assis à l’arrière de la salle a levé la main. « Prions pour Al Shabaab. » Al Shabaab ? me suis-je dit. Ce groupe extrémiste était pourtant responsable de nombreuses attaques terroristes en Afrique de l’Est ! Puis un autre homme a levé la main : « Oui, et prions aussi pour Boko Haram et ISIS. » Vraiment ? J’ai supposé qu’ils voulaient que nous priions Dieu de nous protéger des groupes terroristes qui ont frappé l’Afrique et d’autres parties du monde. C’était tout à fait logique ! Quelques instants plus tard, je me suis agenouillée avec mon partenaire de prière, l’un des directeurs régionaux de Mission globale. « Seigneur, ce matin, nous te prions en particulier pour Al Shabaab et Boko Haram, a-t-il dit. Nous savons que tu es le Dieu de Nebucadnetsar. Nous savons que tu as envoyé des rêves et des visions à ce roi terroriste et que tu as changé son cœur. Je prie pour que tu touches les cœurs de ces groupes dangereux dans notre monde aujourd’hui, comme tu l’as fait avec Nebucadnetsar. Envoie des rêves et des visions ; touche-les par des manifestations de ta puissance. » Mon partenaire de prière ne priait pas seulement pour être protégé des terroristes, même si c’était important. Il priait pour leur transformation ! Et l’histoire qui lui a donné le courage de prier avec une telle foi, c’est celle de Dieu et de Nebucadnetsar (voir Dn1-4). PRIER POUR DES TERRORISTES ?
Foi en action
Je me suis mise à réfléchir à l’idée de prier pour des terroristes. Nebucadnetsar n’est pas le seul terroriste que Dieu a touché et transformé. Il y a aussi Naaman, le Syrien (2 R 5). Dieu est sorti « des sentiers battus » pour Naaman. Il a utilisé l’une des captives de cet homme – une jeune esclave israélienne – enlevée lors d’un raid terroriste, pour témoigner de lui. Et qu’en est-il des Ninivites ? (Voir Jonas) La liste de leurs cruautés et de leurs atrocités fait paraître les activités d’ISIS bien légères… En plus, Dieu a dû travailler avec Jonas – un prophète têtu, bourré de préjugés et réticent – pour donner
Le Dieu d’Abraham, de Samson, et de Nebucadnetsar Il est le Dieu de nous tous
à Ninive une chance de le connaître. Jonas ne se souciait pas d’eux, mais Dieu, lui, si. Ce rappel d’une telle sollicitude envers ce peuple méchant m’a donné une leçon d’humilité. Je n’avais jamais pensé à prier pour les terroristes d’aujourd’hui. Comme Jonas, je ne m’attendais pas à ce que Dieu les sauve. Je ne m’étais jamais souciée suffisamment d’eux pour intercéder en leur faveur. Cette expérience de prière au Soudan du Sud a insufflé à mes prières une nouvelle focalisation et un nouveau type de puissance. J’ai commencé à prier régulièrement pour les terroristes du monde entier, sachant que le Dieu de Naaman, des Ninivites et de Nebucadnetsar se soucie d’eux et veut qu’ils le connaissent. Leurs histoires me rappellent que rien n’est trop difficile pour Dieu. Elles révèlent aussi qu’il dispose de moyens surprenant de toucher le cœur des gens. Ceux d’entre nous qui ont grandi dans le christianisme se voient souvent rappeler que nous servons et prions le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Lorsque je prie le Dieu de ces patriarches, je me souviens que ma foi est enracinée dans le Dieu qui appelle les gens ordinaires et les conduit en toutes circonstances – bonnes ou mauvaises. Il pardonne et guide. Il peut aussi faire l’impossible. ÉLARGIR NOS PRIÈRES
Depuis ce jour au Soudan du Sud, j’ai élargi et enrichi toutes mes prières en me rappelant les histoires
Les centaines d’histoires de la Bible révèlent comment Dieu a travaillé avec toutes sortes de personnes dans toutes sortes de circonstances. d’autres personnages de la Bible qui ont été en contact avec Dieu. Le fait d’enraciner mes prières dans le Dieu qui se révèle dans ces histoires étonnantes a accru ma foi de manière incommensurable. En voici quelques exemples : Pour les situations impossibles, Dieu a béni Sara (Gn 20 ; 21), Anne (1 S 1), et Élisabeth (Lc 1) de façon puissante. La volonté de Dieu de travailler avec des gens imparfaits et de les bénir malgré leurs défauts apparaît clairement dans les histoires de Gédéon (Jg 6), de Samson (Jg 13-16), et de Pierre (Jn 21.15-19). Les appels de Dieu à Moïse (Ex 3), à Ésaïe (Es 6), et à Jérémie (Jr 1) renforcent ma foi en la capacité de Dieu à combler mes lacunes. Lorsque je me sens abandonnée, je me souviens du Dieu de Joseph, d’Élie, et de David. L’histoire incroyable de Dieu et du roi Manassé (2 Ch 33) me rappelle que Dieu peut pardonner même les péchés les plus odieux lorsque nous revenons à lui. Il y a le Dieu de Jonas, de Jacques et de Jean. Il est patient avec des disciples imparfaits, à la tête forte, et même vengeurs. Le Dieu de Marie-Madeleine, de Zachée, des lépreux et de la Samaritaine au puits de Jacob est le Dieu qui se soucie des parias de la société. Et cette liste n’est qu’un début ! Les centaines d’histoires de la Bible révèlent comment Dieu a travaillé avec toutes sortes de personnes dans toutes sortes de circonstances. Ces histoires sont « une mine d’or de prière » pour la construction de la foi. Grâce à elles, nous pouvons nous rappeler (et rappeler à Dieu) ce qu’il a fait par le passé et ce qu’il est plus que disposé à faire dans le présent et dans l’avenir. Il est vraiment le Dieu d’Abraham, de Samson, de Nebucadnetsar – le Dieu de nous tous.
Patricia Gustin, maintenant à la retraite, a servi auparavant en tant que directrice de l’Institut de Missions mondiales, à l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan.
Photo : Sergey Pesterev
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À la découverte de l’Esprit de prophétie
Visions sur le message de la santé et la mission Le message sanitaire adventiste a 160 ans
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epuis 1863, les adventistes sont devenus progressivement connus pour leur promotion d’un mode de vie sain. Plusieurs études récentes ont démontré que les adventistes sont en bien meilleure santé que la population générale et vivent en moyenne sept à dix ans de plus qu’elle1. Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste, a joué un rôle de premier plan dans l’établissement des pratiques de mode de vie adventistes distinctives, lesquelles sont à l’origine de bon nombre de ces résultats récents. C’est en 1863 et en 1865 que la messagère du Seigneur reçut ses deux principales visions concernant la réforme sanitaire. D’une certaine manière, ces deux visions furent en quelque sorte le « point tournant » de la jeune Église adventiste du septième jour. Les adventistes devinrent non seulement des réformateurs en matière de santé, mais ils intégrèrent aussi la santé dans leur mission globale pour le monde. Le message de la santé devint une partie de leur identité distinctive. LA VISION DE 1863
C’est le 21 mai 1863, à Battle Creek, au Michigan, que les adventistes observateurs du sabbat s’organisèrent officiellement pour former l’Église adventiste du septième jour. Environ deux semaines plus tard, soit le 6 juin, Ellen White reçut sa première grande vision sur la santé. Cette vision contenait des principes généraux « fondamentaux » relatifs à l’importance d’une vie saine, ainsi que des instructions spécifiques pour James et Ellen White. Le message de cette première vision était, dans l’ensemble, assez simple : les adventistes, y compris James et Ellen White, devaient s’occuper davantage de leur santé. En outre, cette vision décrivait la santé en termes globaux et en soulignait l’importance. Une bonne santé devait constituer une expérience globale. Elle dépendait de l’ensemble du mode de vie. Cette vision marqua le début de l’insistance d’Ellen White sur la santé, tant dans sa conception que dans ses écrits. Un an plus tard, elle écrivit et élabora davantage ce que Dieu lui avait montré. Dans son long exposé publié sous le titre « Health » dans le 4e volume de l’ouvrage Spiritual Gifts, elle s’étendit sur le régime alimentaire et les dangers de l’intempérance, l’importance de maîtriser l’appétit, l’interdiction de manger de 24
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la chair de porc, les bienfaits d’un régime végétarien, l’effet toxique du tabac et d’autres stimulants, l’importance de l’hygiène et de l’air frais, l’équilibre entre le travail et le repos, les bienfaits de l’eau, l’utilisation de remèdes naturels pour la guérison au lieu de la « prise de médicaments » habituelle, l’importance de croire en Dieu, et d’autres applications pratiques en matière de santé2. Elle commença à décrire la santé en termes globaux, c’est-à-dire en lien avec les aspects essentiels de la vie – physique, émotionnel et spirituel3. LA VISION DE 1865
Chose curieuse (ou peut-être pas si curieuse que ça), peu d’adventistes
Le message de la santé est partie intégrante de notre identité distinctive.
répondirent au message d’Ellen White (ou plutôt de Dieu) disant de faire de la santé leur priorité. Après tout, Jésus revenait bientôt, pensaient-ils, de sorte que la santé ne faisait pas partie de la mission des adventistes. Le 25 décembre 1865, Ellen White reçut une deuxième vision d’importance sur la santé à Rochester, dans l’État de New York. Elle écrivit : « Il m’a été montré que les observateurs du sabbat ont négligé d’agir conformément à la lumière donnée par Dieu en ce qui concerne la réforme sanitaire et que, en tant que peuple, nous avons trop tardé à suivre la providence divine alors que Dieu a choisi de nous conduire. Il m’a été montré que Photo : Juliane Liebermann
l’œuvre de la réforme sanitaire était à peine entamée. » Elle nota ensuite que de nombreux croyants étaient soit indifférents, ou ne croyaient pas à l’importance de la santé, ou avaient simplement fait de leur « goût » et de leur « appétit » leur dieu4. Cependant, la vision sur la santé de 1865 n’était pas seulement une mise en garde contre la négligence. Il fut montré à Ellen White que la santé allait devenir un élément essentiel de la mission globale des adventistes. « Il m’a été montré que la réforme sanitaire constitue une partie du message du troisième ange, auquel elle est aussi étroitement rattachée que ne le sont la main et le bras au corps humain. J’ai vu que notre dénomination devait progresser dans cette œuvre importante5. » Si les croyants adventistes devaient pratiquer la réforme sanitaire, l’Église, elle, avait l’obligation spirituelle d’enseigner à la population la signification et les avantages d’une telle réforme. Cette deuxième vision exhortait les adventistes à établir leurs propres institutions de santé, lesquelles soutiendraient les efforts missionnaires médicaux de l’Église. En fait, Ellen White nota que l’évangélisation médicale avait le potentiel d’atteindre les gens que d’autres types d’évangélisation laissaient indifférents. « Notre peuple devrait établir ses propres institutions et en assurer l’administration pour le bénéfice des malades et de ceux qui souffrent parmi nous, écrivit-elle. Une telle institution, bien gérée, serait un moyen de faire connaître notre point de vue à de nombreuses personnes qu’il nous serait impossible d’atteindre par la voie habituelle de la promotion de la vérité. Comme les incroyants auront recours à une institution consacrée au traitement efficace des maladies et dirigée par des médecins qui observent le sabbat, ils seront directement placés sous l’influence de la vérité… En étant ainsi placés sous cette influence, certains n’obtiendront pas seulement un soulagement de leurs infirmités corporelles, mais leurs
âmes malades du péché trouveront un baume de guérison6. » D’une certaine manière, Ellen White souligna la relation devant exister entre les ministères de l’Évangile et de la santé. Après tout, Jésus faisait les deux – enseigner et guérir, mais il consacrait « plus de temps à soigner […] qu’à prêcher »7. De plus, ses pratiques de guérison transcendaient la guérison des seules afflictions physiques. « Chaque guérison était, pour le Sauveur, une occasion d’implanter des principes divins dans l’âme et l’esprit. Tel était le but de son œuvre8. » Le ministère de guérison de Jésus incluait la guérison de la personne tout entière – un exemple que les adventistes devaient suivre. Avec le temps, les adventistes répondirent aux visions et aux appels d’Ellen White, de sorte que finalement, l’Église devint, à l’échelle mondiale, une entité de premier plan dans la promotion de la santé globale et d’un mode de vie sain. Aujourd’hui, elle est propriétaire du plus grand réseau de santé protestant au monde, avec ses centaines d’hôpitaux, de cliniques, de maisons de retraite et de maisons de santé dans le monde entier. Tout ça a commencé par un simple message, il y a 160 ans, selon lequel la santé devait faire partie de l’identité de l’Église adventiste et de sa mission envers le monde. Voir par exemple : Gary E. Frasier, Diet, Life Expectancy, and Chronic Disease: Studies of Seventh-day Adventists and Other Vegetarians, New York, Oxford University Press, 2003 ; Dan Buettner, « The Blue Zones: Lessons for Living Longer from the People Who’ve Lived the Longest », Washington, DC, National Geographic, 2008, p. 123-165. 2 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 2, p. 511. 3 Herbert Douglas a dressé une liste assez complète des principes contenus dans la première vision d’Ellen White dans son livre Messenger of the Lord. Voir Herbert E. Douglas, Messenger of the Lord: The Prophetic Ministry of Ellen G. White, Nampa, ID, Pacific Press, 1998, p. 283-284. 4 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 9, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, p. 485, 486. 5 Ellen G. White, Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 87. 6 Idem., Testimonies for the Church, vol. 9, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, p. 492, 493. 7 Idem., Le ministère de la guérison, p. 19. 8 Ibid. 1
Theodore Levterov est directeur adjoint du Ellen G. White Estate à Silver Spring, au Maryland (ÉtatsUnis).
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La Bible répond
Un cantique et le Christ cosmique
Q R
J’ai lu que Colossiens 1.15-20 est un cantique chrétien. Est-ce vrai et, dans l’affirmative, quel est son but ? On pense en général que Colossiens 1.15-20 est un cantique chrétien primitif exprimant, de manière succincte, élégante, profonde et poétique, la magnificence du Christ en tant que Créateur et Rédempteur. S’il s’agit effectivement d’un cantique, il contient deux strophes : le Christ Créateur (v. 15.17), et le Christ Rédempteur (v. 18-20). 1. LE CHRIST COSMIQUE (V. 15-17)
La première strophe nous donne un aperçu important de l’œuvre cosmique du Christ. Jésus nous est présenté comme étant « l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création » (v. 15, « premier » dans le sens de la suprématie sur la création). La signification de ces deux titres est développée en affirmant que toutes les choses ont été créées « en lui » – il est le Créateur du cosmos, ce qui signifie qu’il a créé toutes les choses dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, de même que tous les êtres célestes (« trônes, dignités, dominations, autorités »). Trois prépositions sont utilisées pour décrire l’acte de création : tout a été créé « en lui » (dans l’unité avec lui ; en l’absence de péché), « par [indique l’agent] lui » et « pour lui » (orienté vers lui en tant que centre). Le cantique poursuit en précisant que le Fils de Dieu n’était pas une créature car « il est avant toutes choses » parce que celles-ci ont été « créées par [dia] lui et pour [eis] lui ». Le texte précise enfin que « toutes choses subsistent en lui » (v. 17) – Jésus est celui qui maintient la cohésion du cosmos et préserve son existence. La première strophe nous dit qui est le Fils par rapport à la création (il est l’image du Dieu invisible, le Créateur et le Soutien), 26
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et indique sa supériorité et sa suprématie sur toute la création (le premier-né de la création) en tant que son créateur et son soutien. 2. CHRIST LE RÉDEMPTEUR (V. 18-20)
La deuxième strophe identifie le Fils comme étant la tête de son corps, l’Église, et comme étant le commencement d’une nouvelle humanité. Le titre « premier-né d’entre les morts » souligne sa suprématie parmi ceux qui seront ressuscités, car sans sa résurrection, il n’y a pas de résurrection des morts. Le concept de suprématie est encore défini par l’expression « afin d’être en tout le premier » – c’est-à-dire que le Fils rétablira ce qui était sien lorsqu’il a créé toutes choses. Cela est possible grâce à son incarnation : « Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ». Le but de l’incarnation est énoncé : réconcilier toutes les choses – dans les cieux et sur la terre – par sa mort sacrificielle. D’une manière ou d’une autre, le cosmos tout entier sera réconcilié avec le Fils (Ph 2.9-11). 3. COMMENTAIRES SUR LE CANTIQUE
La première strophe présente le Fils en tant que Créateur, lequel est essentiellement différent de la création – il est divin. Sa suprématie sur la création et son rôle principal au sein de celle-ci sont clairement indiqués. Il est l’image du Dieu invisible dans le cosmos. En tant qu’image de Dieu et premier-né de la création, sa responsabilité première consiste à révéler au cosmos la bonté de Dieu. C’est à ce moment-là de l’histoire cosmique qu’il assume ce rôle primordial. La première strophe décrit l’état de l’univers en l’absence de conflit cosmique. La deuxième strophe présuppose le conflit cosmique et décrit l’œuvre du Fils comme consistant en la réconciliation de tout le cosmos. L’efficacité de cette œuvre est aujourd’hui visible dans la suprématie du Fils au sein de l’Église et atteindra des dimensions cosmiques par la réconciliation cosmique.
Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.
Santé & bien-être
Vivre sa vie au maximum Le fait de se conformer au message de la santé garantit-il le salut ? Je suis un adventiste pratiquant depuis 10 ans. J’accepte les enseignements de la Bible sur les aliments purs et impurs, ainsi que la position de l’Église sur le tabac et l’alcool. Par ailleurs, je choisis les parties du message adventiste de la santé que je souhaite suivre. J’ai entendu dire qu’il y a des adventistes dans le monde entier qui croient que le fait de se conformer au message sur la santé de façon stricte garantit le salut. Est-ce le cas, et sur quelles bases cette croyance peut-elle être justifiée ?
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ans le sondage de l’Église adventiste mondiale auprès des membres, 47 pour cent des personnes interrogées pensent que l’adhésion totale au message sur la santé nous assure le salut. Cependant, aucun texte biblique ou de l’Esprit de prophétie ne soutient ce point de vue, lequel est formellement contraire à notre doctrine officielle résumée par l’apôtre Paul : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ep 2.8,9) Nos œuvres ne nous assurent pas le salut, car celui-ci est un don de la grâce de Dieu ! Notre prière, c’est qu’à l’avenir, il n’y ait plus de confusion là-dessus. Quelques détails supplémentaires tirés du sondage peuvent être utiles. Ce sondage a confirmé que plus de 80 pour cent des personnes interrogées acceptent le message adventiste de la santé et que ce message est au cœur des croyances de l’Église adventiste. Ils reconnaissent aussi qu’il est confirmé par la science de la santé, et qu’il peut améliorer à la fois la qualité et la durée de la vie. Plus de 90 pour cent des membres s’abstiennent d’alcool et 97 pour cent de toute forme de tabac. Bien que l’Église recommande vivement un régime végétarien équilibré, seuls 19 pour cent des personnes interrogées ont déclaré être végétariennes ou végétaliennes. Dès la création, Dieu a mis l’accent sur le bien-être global, en commençant par nos parents dans le jardin d’Éden : soins spirituels, exercice physique, aliments équilibrés, relations affectueuses entre les membres de la toute première famille. Après la chute et le Déluge, il a donné des instructions sur les aliments purs et impurs, l’hygiène et la propreté. Jésus lui-même s’est développé de manière harmonieuse en stature (corps), en sagesse (esprit), et en grâce (spirituel) devant Dieu et devant Photo : Eduardo Barrios
les hommes (relationnel ; voir Lc 2.52). Il a clairement déclaré qu’il était venu pour que nous ayons la vie « en abondance » (Jn 10.10, NBS). Lorsqu’on lui a demandé pourquoi l’Église naissante avait reçu le message de la réforme sanitaire, Ellen White a répondu que c’était parce que notre œuvre n’était pas encore terminée. La santé est importante pour que nous puissions servir, mais aussi pour que nous ayons l’esprit clair et soyons capables de discerner les vérités éternelles. Le message de la santé ne sauve personne. Une vie saine favorise une clarté mentale qui nous permet d’entendre plus clairement la voix du Saint-Esprit et d’affiner notre compréhension de la Parole de Dieu. Cela est particulièrement vrai lorsque notre esprit n’est pas obscurci par l’alcool, le tabac, et d’autres drogues. Vivre le message de santé peut renforcer notre cheminement spirituel. Ne nous contentons pas de l’accepter, adhérons-y pleinement ! « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiezvous en ses prophètes, et vous réussirez. » (2 Ch 20.20)
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., interniste, est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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« Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
Boîte n° 231 C
haque jour, juste après l’appel du courrier, Art descend dans le hall de l’école et marche lentement vers le mur où se trouvent les boîtes aux lettres munies d’un couvercle en laiton. La porte de chacune de ces boîtes mesure environ 10 cm carrés, et est munie d’un mécanisme de verrouillage complexe qui garantit la sécurité du contenu. La sienne, c’est la boîte n° 231. Mais depuis le début de décembre, elle est vide. La veille de Noël, Art reste longtemps devant les boîtes. Il est à presque un cheveu de s’en aller. Finalement, il reste, déterminé à vérifier si aujourd’hui, les choses seront différentes. Finalement, il s’avance et compose le code spécial ouvrant sa boîte. Son cœur est triste, mais en même temps, plein d’espoir. « VOUS ME MANQUEZ ! »
Art, un garçon amérindien âgé de 13 ans et membre de la tribu Mohican, fréquente un pensionnat gouvernemental à Lawrence, au Kansas. Il aurait préféré vivre avec ses parents, ses trois sœurs et deux frères, dans la réserve Menominee dans le Wisconsin, mais il n’y a pas d’école. Le gouvernement des États-Unis a conclu une entente contractuelle avec l’École Haskell, une école privée située à Lawrence. Les chefs du conseil tribal ont donné leur accord pour y inscrire leurs enfants. À l’exception des chauds mois d’été et des deux brèves semaines de Noël, l’École Haskell est devenue la maison d’Art. Elle est dirigée par une main de fer, pour ne pas dire de façon militaire. La nourriture ? Ça n’a rien à voir avec celle que sa mère prépare pour ceux qui sont encore à la maison ! Chaque jour, Art doit porter l’uniforme obligatoire : une chemise carrelée rouge et noir vif qui porte l’étiquette d’« Indien » – une personne censée avoir moins de valeur que ses profs ou que les autres habitants de la ville. Art se sent rabaissé et seul. Son cœur lui fait si mal qu’il croit qu’il 28
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va se briser. Il essaie de ne pas regarder les autres élèves, persuadé qu’ils vont apercevoir les larmes qui lui montent aux yeux. À chaque instant, il souhaite à fond être chez lui, avec sa famille, dans la réserve de Menominee. Surtout en ce Noël-là ! Son foyer n’est pas vraiment dans le Wisconsin. Il se trouve, en fait, loin à l’est, dans les montagnes [aujourd’hui, il s’agit de l’État de New York]. Mais comme le gouvernement voulait ces terres, toute sa tribu de Mohicans a été « déplacée » et « transplantée » dans les forêts et étendues sauvages du Wisconsin. À leur arrivée, chaque Mohican a reçu un nouveau nom et on a octroyé à la famille 36 hectares de terre. Lorsque le grand-père d’Art s’est présenté devant l’agent des Indiens dans sa nouvelle réserve, celui-ci lui a dit que tous les nouveaux noms avaient été pris. « Je vais donc vous donner mon nom, dit l’agent. Je viens d’Angleterre et je m’appelle Church. Vous serez Monsieur George Church. » Quelqu’un a été chargé d’apprendre aux Indiens d’Amérique à devenir fermiers, mais sans grand succès. Le père d’Art a plutôt choisi de devenir un bâtisseur, un maître charpentier utilisant des arbres indigènes et des blocs d’ardoise facilement disponibles pour construire de solides maisons pour ses compatriotes indiens. Il était un entrepreneur minutieux, mais la construction de bâtiments en pierre Photo : courtoisie de l’auteur
était un travail difficile qui nécessitait les compétences de tous ses fils, dont Art. Quel boulot ! Les gars travaillaient de longues heures, construisant petit à petit une entreprise prospère. C’est à l’âge de 11 ans que Art a demandé à ses parents s’il pouvait aller à l’école. Une décision difficile pour eux. Finalement, ils ont accepté et réservé un billet de train – un billet à destination du Kansas. Un endroit très loin de chez lui. À l’école, Art est heureux d’apprendre. Mais il ne vit que pour les vacances. Surtout pour Noël. LE MEILLEUR CADEAU
Cette année-là, sa troisième à l’École Haskell, une terrible épidémie de grippe sévit dans le monde entier et cause de nombreux décès dans toute l’Amérique, en particulier chez les Amérindiens dans les réserves. Craignant que les élèves en vacances ne ramènent la maladie avec eux, les administrateurs de Haskell ferment l’école, mettent les élèves en quarantaine, et annulent tous les billets de train réservés pour les vacances. Ainsi, pas de vacances de Noël pour personne ! Art a l’impression que même Noël est annulé et craint de ne jamais rentrer chez lui. Mais revenons à la boîte aux lettres. Art entend enfin le clic du mécanisme et ouvre la porte. À l’intérieur, une petite enveloppe l’attend. Sur l’enveloppe, il distingue une écriture maladroite – l’écriture de sa mère. Il sort rapidement l’enveloppe de la boîte, l’enfouit profondément dans la poche de sa veste, et s’élance dans le froid de l’après-midi du Kansas. Son cœur explose de bonheur et ses pieds dansent au rythme de sa joie ! Une lettre de chez lui ! Une lettre de Maman ! Pendant un instant, tout semble bien aller. Il court jusqu’à son coin tranquille, sous la cage d’escalier du dortoir – un endroit où personne ne le trouvera. Il ouvre soigneusement l’enveloppe. À l’intérieur, il y a une carte postale toute simple, faite par Maman. « Joyeux Noël, mon fils ! » a-t-elle écrit avec un crayon de couleur foncée. Elle a ensuite dessiné un joli cœur et écrit les
C’était une vraie fortune pour un garçon portant une chemise rouge et noire, en train de pleurer de joie sous l’escalier !
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur/Directeur de Adventist Review Ministries Justin Kim Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu Rédacteurs adjoints/directeurs adjoints à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sikhululekile Daco, John Peckham, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Enno Müller, Beth Thomas Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle
mots suivants : « On attend avec impatience que tu rentres à la maison. » Sous le cœur, Art lit quelques mots encore – des mots de la famille qui résument tout ce qu’il sait de Dieu, de Jésus, de Noël, et de la famille. « Je t’aime, mon fils. Maman. » Il y a encore une chose. Maman a soigneusement cousu à la carte une pièce brillante de dix cents. Elle ne dit pas à son fils comment la dépenser, ni pourquoi elle la lui a envoyée. Elle s’est contentée de la coudre solidement pour qu’elle ne tombe pas dans le courrier. Ce qu’il en fera lui appartient ! Une pièce de 10 cents… Une vraie fortune pour un garçon portant une chemise rouge et noire, en train de pleurer de joie sous l’escalier ! Il frotte doucement son pouce sur la pièce de dix cents et lit les mots de la carte encore et encore. Noël, ce n’est pas une affaire de cadeaux, non ; c’est une affaire de famille ! Les siens l’aiment ! Ils veulent qu’il rentre à la maison ! Art dit souvent que la carte postale faite par sa mère – la joie de l’amour de sa famille – est le plus beau cadeau qu’il ait jamais reçu ! Ce 10 cents, il ne l’a jamais dépensé.
Directeur de l’intégration des systèmes et de l’innovation Daniel Bruneau Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Conseiller E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Yo Han Kim, président ; Justin Kim, secrétaire ; Hong, Myung Kwan ; Karnik Doukmetzian ; SeongJun Byun ; John Peckham ; Hiroshi Yamaji ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; Membres d’office: Paul H. Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 19, n° 12
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
La lumière brillante de l’espoir
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arah est une fille gentille, toujours prête à saluer chaleureusement les autres et à leur faire un beau sourire. Mais un jour, un nuage sombre semble s’installer dans son cœur, sans qu’elle puisse en expliquer la raison. Elle se sent triste et inquiète tout le temps – au point où ses amis et sa famille remarquent que quelque chose ne va vraiment pas. Un matin ensoleillé, alors que Sarah est assise seule à l’ombre d’un grand chêne, sa grand-mère, Mamie Ruth, s’approche d’elle et lui sourit tendrement. Mamie Ruth a une façon bien à elle de comprendre les choses. « Sarah, dit-elle, tu m’as l’air d’avoir le cœur très lourd. Voudrais-tu m’en parler ? » Les yeux de Sarah se remplissent de larmes. « J’sais pas, Mamie. J’me sens triste et effrayée tout le temps. J’sais pas ce qui se passe en moi. » Mamie Ruth entoure Sarah de son bras et l’emmène dans un coin confortable sous le chêne. Elle sort une petite Bible de la poche de sa jupe et l’ouvre à un verset qui, elle le sait, réconfortera sa petite-fille. Elle lit à haute voix Philippiens 4.6-7 (BFC*) : « Ne vous 30
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inquiétez de rien, mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, et faites-le avec un cœur reconnaissant. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer, gardera vos cœurs et vos pensées en communion avec Jésus-Christ. » Sarah écoute attentivement ces paroles et essuie ses larmes. « Mais comment est-ce que j’peux faire ça, Mamie ? Qu’est-ce que j’peux faire pour arrêter d’être anxieuse ? » Mamie Ruth sourit chaleureusement et répond : « C’est un cheminement, ma chérie. Comme n’importe quel cheminement, il commence par un simple pas. Tout d’abord, nous allons prier ensemble et confier tous tes soucis à Dieu. Il s’intéresse profondément à toi et veut t’aider. » Sarah et Mamie Ruth s’agenouillent sous le chêne et prient ensemble, confiant à Dieu toutes les craintes et les inquiétudes de Sarah. Celle-ci sent une lueur d’espoir s’allumer, comme une petite lumière qui brille dans l’obscurité de son cœur. Alors qu’elles se relèvent, Mamie Ruth lui prend la main et toutes deux commencent à
marcher sur le chemin menant à la maison. Elles restent silencieuses pendant un moment, puis Mamie dit : « Tu sais, Sarah, tu n’es pas la seule. Il y a beaucoup d’autres personnes dans le monde qui ont éprouvé les mêmes sentiments que toi ! Même les grands héros de la Bible, comme David, ont connu des moments de tristesse et de peur. Dans les Psaumes, David parle de ses luttes. Il a écrit : « Dès que les fidèles appellent au secours, le Seigneur entend et les délivre de toutes leurs angoisses. » (Psaumes 34.18, BFC) Ma chérie, il suffit simplement que tu te souviennes que dans tes luttes, tu n’es jamais seule. Dieu est toujours avec toi, prêt à t’écouter et à t’aider. » Sarah écoute attentivement, les yeux remplis d’espoir. Mamie Ruth lui parle de Joseph, un autre personnage de la Bible. « Joseph a connu lui aussi des moments difficiles dans sa vie. Sa mère est morte quand il était très jeune ; ses frères étaient si jaloux de lui qu’ils l’ont vendu comme esclave ; en plus, il a été accusé d’une chose terrible qu’il n’avait pas faite et s’est retrouvé en prison pour ça ! Mais dans Genèse 50.20 (BFC), il dit : « Vous aviez voulu me Illustration : Mugi Kinoshita
BETH THOMAS
faire du mal, mais Dieu a voulu changer ce mal en bien ». D’une certaine manière, Joseph a pu voir que même lorsque les choses semblent difficiles, Dieu peut les transformer en quelque chose de magnifique. » En pensant à ces histoires, Sarah sent une lueur d’espoir s’allumer dans son cœur. Peut-être, juste peut-être, que Dieu a un plan pour sa tristesse à elle aussi. Au cours des semaines et des mois qui suivent, Sarah continue de prier et de chercher de l’aide auprès de ses parents et d’un médecin très attentionné. Elle apprend à partager ses sentiments avec ses amis, et ceux-ci lui offrent leur amour et leur soutien. Un jour, alors que Sarah est assise sous le même chêne, elle se rend compte que le lourd nuage qui s’est installé au-dessus de son cœur a disparu. Elle se souvient alors d’un autre verset que Mamie Ruth a partagé avec elle : « Il [le Seigneur] est proche de ceux qui ont le cœur brisé,
il sauve ceux qui ont l’esprit abattu. » (Psaumes 34.19, BFC) Sarah sait que Dieu a toujours été avec elle, qu’il l’a guidée à travers les ténèbres de l’anxiété et de la tristesse et l’a conduite vers la lumière éclatante de l’espoir et de la guérison. Depuis, elle partage son histoire avec les autres, et leur rappelle que même dans les moments les plus sombres, ils ne sont jamais seuls. Avec la foi, la prière et le soutien de leurs proches, ils peuvent, eux aussi, trouver la paix et la guérison. * Bible en français courant
Beth Thomas est rédactrice adjointe pour Adventist Review Ministries.
QUESTIONS :
1 2
T’es-tu déjà senti triste ou inquiet comme Sarah ?
Qu’est-ce que Mamie Ruth a dit à Sarah au sujet de la présence et de l’aide de Dieu dans les moments difficiles ? Essaie
de t’en souvenir quand ton moral est à zéro.
3
Te rappelles-tu d’une fois où quelque chose qui te semblait mauvais a finalement tourné au bien, comme c’est arrivé pour Joseph ?
4
Quels sont les moyens de parler à Dieu et de lui demander de l’aide lorsque tu te sens triste ou anxieux ?
5
De quelle façon le fait de parler à des membres de ta famille ou à des amis en qui tu as confiance, comme l’a fait Sarah, peut-il t’aider à te sentir mieux lorsque tu traverses une période difficile ?
6
Rappelle-toi toujours que Dieu t’aime et qu’il est toujours là pour t’écouter et t’aider, comme le dit Psaumes 34.18. Maintenant que tu le sais, qu’est-ce que tu en ressens ?
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JOURS DE
PRIÈRE
LES PRIORITÉS DE LA FOI Du 10 au 20 janvier 2024
« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu. » MICHÉE 6.8
W W W.T E N D AY S O F P R AY E R . O R G
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