Adventist World January 2024 French

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01/2024 Les ministères de soutien Page 10 Qui fait partie de votre équipe ? Page 14 Profils de mission Page 16

Tisser la toile de la mission de l’Église


10 Les ministères de soutien Philip Baptiste

13 Définir l’Œuvre Todd McFarland

14 Qui fait partie de votre équipe ? Ernesto Douglas Venn

16 Profils de mission Beth Thomas Couverture : Sergio Gonzalez

20 Perspective mondiale Chanter avec les anges Carlos A. Steger 22 Au premier plan « Ce que j’ai appris en 100 ans » Nicole Brown-Dominguez 24 À la découverte de l’Esprit de prophétie Ici je dresse mon Eben-Ezer Audrey Andersson 26 La Bible répond La mission de Dieu et l’Église 27 Santé & bien-être La prise de poids 28 « Je vais vous raconter… » Une journée ordinaire 30 Foi en herbe Brille comme le Fils ! Corrections Dans le numéro de septembre 2023, dans l’article intitulé Abraham, un témoin Diriger par l’exemple nous avons indiqué à tort que les deux lieux de sacrifice étaient les mêmes. Le texte a été corrigé en ligne comme suit : Ils étaient loin de se douter que ce serait à l’endroit même où ils étaient appelés à aller que Dieu bâtirait le temple, lequel indiquerait le sacrifice de son Fils bien-aimé pour notre salut.

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Entre le témoin et la Mariée Justin Kim

Bien que les cultures occidentales soient en grande partie plus égalitaires, lors d’un mariage, c’est la mariée, vêtue d’une superbe robe blanche, qui est au centre de l’attention. Dernière à pénétrer dans la salle, elle entre au bras de son père, et les convives se lèvent. C’est elle qui prend les décisions finales (à l’évidence, de manière charmante, histoire de donner l’illusion que le marié y a aussi participé !). La mariée est, indubitablement, la star du jour ! Dans les cultures orientales, lesquelles sont, en général, plus patriarcales qu’en Occident, la mariée partage la vedette avec le marié. Tous deux portent des vêtements chatoyants, lesquels revêtent une importance particulière. Selon la culture, le marié, la mariée ou les deux ont des traditions d’entrée élaborées. Et, dans certaines ethnies, c’est le marié qui est la star. Les images néotestamentaires du mariage, telles que celles du témoin et de la mariée, sont plus proches de ces dernières et sont utilisées pour illustrer le ministère. Jean 3.28-30 (NBS*) fait référence à l’ami du Marié, lequel se tient debout, entend la voix du Marié et s’en réjouit. Cette image du témoin renvoie au ministère de Jean-Baptiste, lequel habitait dans le désert, était vêtu d’un vêtement de poils de chameau, et se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il préparait un peuple pour le Messie en prêchant le « témoignage fidèle » et en appelant ses auditeurs à la repentance. L’une des caractéristiques du ministère du témoin était son humilité (Mc 1.7). Son but dans la vie était de voir le Marié croître, et lui, diminuer (Jn 3.30). Éphésiens 5.23-26 et Apocalypse 19.7-9 décrivent le Christ en tant que Marié, et l’Église, en tant que Mariée. Flanqués de 2 Corinthiens 11.2, ces passages soulignent la pureté de la Mariée et la nécessité pour elle de revêtir le vêtement blanc de la justice du Christ. Bien que cette illustration ait ses limites, ces deux rôles ont des parallèles contemporains. Le travail des ministères de soutien est très similaire à celui du témoin, c’est-à-dire au ministère de Jean-Baptiste. Ce travail, de concert avec celui de la Mariée – l’Église – peut faire des choses glorieuses pour l’Évangile. L’Église est active en tant qu’organisation et entité financière et légale dans de nombreux pays du monde afin que l’Évangile soit prêché. Mais il existe d’autres domaines où le ministère de soutien complète, fait avancer même, l’œuvre de Jésus parce que l’Église organisée peut être contrainte à des restrictions. Lorsque les deux travaillent de concert, ils éprouvent des joies qu’aucun des deux ne pourrait connaître en solo. Lors du mariage, le témoin ne devait pas être la Mariée. Il ne devait pas chercher à faire ses propres disciples. Les donner au Marié était sa plus grande joie. Et il n’appelait pas non plus la Mariée « une prostituée de Babylone ». Sachant à quel point le Marié aimait la Mariée, il faisait tout pour que le mariage soit réussi. Leur union était son unique objectif. De même, la Mariée ne se soustrayait pas au travail du témoin. Elle ne contrôlait pas tous les aspects de son ministère. Elle ne l’excluait pas de la cérémonie parce qu’elle voulait avoir le Marié pour elle toute seule. Elle ne le calomniait pas, car elle savait qu’il était le témoin du Marié. Ainsi, le témoin et la Mariée tournaient autour du Marié, la star du grand Mariage. Comment le témoin et la Mariée s’entendent-ils aujourd’hui ? Et dans quelle mesure fixons-nous les yeux sur Jésus, notre Marié ? * Sauf mention contraire, dans cet article, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version NBS.


Sur le vif

En 1952, Paul Sigira a eu un rêve, lequel s’est finalement transformé en réalité. Il a fait don d’un terrain pour la construction d’une église et d’une école adventiste sur sa propriété. Aujourd’hui, des élèves comme Sharon Ngatia ont la possibilité de fréquenter l’école adventiste de Kimogoro, au Kenya. Photo : Christina Lloyd, Maranatha Volunteers International

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En bref

« Dieu nous envoie pour élargir nos tentes afin d’atteindre tous les peuples. Par sa grâce, nous espérons avoir des gens disposés à faire bouger les choses non seulement au palier local, mais aussi jusqu’aux extrémités de la terre. »

Fréquentation de l’église à distance On a demandé aux membres de l’Église à quelle fréquence ils avaient assisté à des services religieux à distance, soit par radio, télévision ou Internet, au cours des 12 derniers mois.

— Bruno Raso, vice-président de la Division sud-américaine, à propos de l’initiative « Recentrage de l’approche des missions » de la division. Cette initiative a été créée pour les personnes désireuses de rester dans le champ missionnaire pendant un an ou plus. Les candidats seront sélectionnés et formés en 2024, puis envoyés en 2025 pour répondre aux besoins d’autres divisions de l’Église.

Plus de 370 Le nombre de personnes qui ont été baptisées au sein de l’Église adventiste à Cúcuta, en Colombie, suite à la campagne d’évangélisation organisée par Robert Costa, orateur et directeur d’Escrito está (Il est écrit). Cette campagne s’est tenue du 14 au 21 octobre et avait pour thème « N’abandonnez jamais, il y a encore de l’espoir ». Elle s’inscrivait dans le cadre d’une initiative d’évangélisation plus vaste visant à prêcher l’Évangile dans l’ensemble du pays. Après un premier départ dans l’Union du nord de la Colombie, la caravane d’évangélisation s’est déplacée dans l’Union du sud de la Colombie, dans la ville d’Ibagué. Au total, 128 personnes ont été baptisées à la suite de cette campagne.

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14 %

Plus d’une fois par semaine

19 %

Chaque semaine

14 %

Presque chaque semaine

7%

Une fois par mois

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Au moins une fois par trimestre

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Seulement une fois ou deux

26 %

Jamais

N=140,642 Source : Sondage de l’Église mondiale auprès des membres 2022-23 (Rapport préliminaire juillet 2023) Données fournies par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale.

« Conscients du climat actuel [des États-Unis] de politique partisane et de schismes sociaux, nous nous sommes donnés pour ce congrès l’objectif de souligner comment, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à rejeter cet esprit d’hostilité, et à continuer de vivre et de servir en tant qu’ambassadeurs du Christ. » — Melissa Reid, directrice adjointe des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Division nord-américaine, lors d’un congrès de deux jours sur la liberté religieuse. Au cours de ce congrès, on s’est focalisé sur l’état actuel de la liberté religieuse et sur sa place dans la prophétie biblique. De plus, on a exploré des moyens de faire face aux divisions politiques croissantes à travers les États-Unis et dans les églises.

« Nous devons rentrer chez nous remplis d’inspiration pour apporter des changements, et pour nous efforcer de faire preuve de plus de créativité, d’innovation et de collaboration au sein de l’Église adventiste. […] Nous ne voulons pas que cet événement soit un atelier, mais plutôt un ensemble de conférences inspirantes et motivantes qui peuvent nous permettre de faire davantage pour la mission de l’Église. » — Abel Márquez, directeur des communications de la Division interaméricaine (IAD), s’adressant aux participants du Sommet des communications de la Division interaméricaine, lequel s’est tenu les 7 et 8 novembre à Miami, en Floride, aux États-Unis.


En bref

« Dieu veut que nous jouissions de la vie éternelle ici et maintenant. Ça ne veut pas dire que nous nous attendons à vivre pour toujours dans notre condition actuelle. Nous attendons et proclamons le retour imminent du Seigneur. Du coup, ça veut dire que nous pouvons et devons vivre et partager les principes d’amour de son royaume, ici et maintenant, chaque jour, et avec tout le monde. » — Mario Brito, président de la Division intereuropéenne (EUD), partageant son point de vue lors de la réunion de fin d’année de la division. Les membres du comité exécutif de l’EUD ont voté un document qui met l’accent sur l’utilisation plus efficace des technologies de l’information et des communications pour soutenir le travail missionnaire.

Plus de 300 Le nombre de jeunes des quatre coins de la Bulgarie qui se sont réunis pour le Congrès national de la jeunesse, lequel s’est tenue les 3 et 4 novembre, sous le thème « Dieu a du talent ». Lors de cet événement, les jeunes ont exploré leurs talents et leurs possibilités de servir Dieu. Ils ont participé à des ateliers et ont été édifiés par les sermons.

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Le nombre de personnes qui ont bénéficié d’une intervention chirurgicale ophtalmologique gratuite effectuée par des spécialistes de l’Hôpital La Carlota (HLC). La campagne chirurgicale de trois jours s’est déroulée à l’Institut de la vision de l’HLC – un département d’ophtalmologie de l’Hôpital La Carlota appartenant à l’Université de Montemorelos. Outre les 40 opérations de la cataracte et les 30 traitements rétiniens réalisés, on a mis au calendrier 120 autres opérations de la cataracte gratuites pour le mois de janvier, redonnant ainsi espoir à de nombreuses personnes souffrant de ces affections. Les procédures ophtalmologiques initiales ont été réalisées par une équipe de spécialistes qualifiés de l’Institut de la vision, lesquels ont fait don de leur temps et de leur expertise. (->) Photo : Hôpital adventiste La Carlota AdventistWorld.org Janvier 2024

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Actualités

Un culte de masse couronne les cérémonies du centenaire de la présence adventiste dans l’est du Nigeria

Des dirigeants de la GC et des dignitaires du gouvernement assistent à la cérémonie

Marcos Paseggi, Adventist World

Le 4 novembre dernier, des dizaines de milliers de personnes – membres de l’Église adventiste, dirigeants et invités spéciaux – ont remercié Dieu d’avoir retardé la pluie annoncée alors qu’ils étaient réunis pour célébrer les 100 ans de présence adventiste à Aba, dans l’État d’Abia, dans l’est du Nigeria. Le Stade international Enyimba était plein à craquer ; des milliers d’autres spectateurs ont suivi le service depuis l’extérieur. Au nombre des invités spéciaux de la Conférence générale (GC) figuraient Ted N. C. Wilson, président de la GC ; Paul H. Douglas, trésorier de la GC, ainsi que George Egwakhe, trésorier adjoint, et leurs épouses. Figuraient aussi parmi les invités de marque Alex Chioma Otti, gouverneur de l’État d’Abia, lequel est aussi un membre adventiste, ainsi que des représentants d’autres confessions. Parmi les invités spéciaux, mentionnons Okezie Victor Ikpeazu, ancien gouverneur de l’État d’Abia, lequel est aussi membre de l’Église adventiste, ce que Ted Wilson n’a pas manqué

de souligner. « Je ne pense pas avoir jamais parlé à un public où le gouverneur actuel et l’ancien gouverneur sont des adventistes ! a-t-il lancé. Vous pouvez tous deux, alors que vous travaillez de concert sous la puissance du Saint-Esprit, apporter des progrès étonnants et la réconciliation pour aider le peuple du grand État d’Abia. Je veux prier pour vous deux. » « Frères et sœurs, dans peu de temps, nous rentrerons chez nous : Jésus revient bientôt ! » a dit, d’entrée de jeu, Ted Wilson à son vaste auditoire. « Le diable va tout faire pour détourner votre attention, mais Dieu a une mission spéciale pour chacun d’entre vous. Vous avez été choisis pour la mission ! » ATTIRER TOUT LE MONDE À JÉSUS

Ted Wilson a invité les membres à réfléchir à la signification des paroles de Jésus dans Jean 12.32 : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. » « Cette déclaration n’a rien de vantard. Elle nous dit simplement que nous ne

Lors du service de culte le 4 novembre dernier, un chœur de femmes a présenté une sélection musicale spéciale. Photo : Marcos Paseggi, Adventist World 6

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sommes sauvés que par Jésus-Christ. C’est là une prescription que nous devons suivre [partout] dans la mission [qui nous a été confiée]. » Par ailleurs, Ted Wilson a aussi attiré l’attention sur le service du sanctuaire dans l’Ancien Testament, où tout représentait et reflétait Jésus. « Le service du sanctuaire, avec tous ses aspects, [et] la mise à mort d’un agneau innocent […] représentaient Jésus. Le sang qui était ensuite versé représentait Jésus. Le souverain sacrificateur qui allait plaider devant Dieu […] représentait Jésus, notre souverain sacrificateur. Jésus est notre tout en tout. Nous n’avons aucune excuse pour ne pas être sauvés par le sang du Christ. Jésus a fait tout ce qui était possible pour que nous soyons avec lui. C’est à nous d’en parler aux autres. Tout le monde doit entendre ce message. […] Exaltez Jésus dans tout ce que vous faites. » LES YEUX FIXÉS SUR L’OBJECTIF

Ted Wilson a ensuite cité le message de Paul aux Philippiens, dans lequel il appelle les croyants à ne pas se laisser distraire, mais à aller de l’avant : « Oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » a-t-il lu, alors qu’il appelait chaque membre à s’impliquer dans le « dernier cri » du message de Dieu pour le monde. Ted Wilson : « Dieu appelle chacun d’entre vous à garder les yeux sur Jésus, à garder les yeux sur le but final. Nous sommes reconnaissants pour ce que Dieu a fait au cours de ces 100 ans. Mais notre plus grande espérance, c’est de ne pas avoir à célébrer un autre centenaire. Nous sommes presque à la maison. »


Actualités

La Division interaméricaine : fer de lance des Les congrégations obtiennent des résultats efforts pour atteindre les communautés urbaines grâce à des modèles non traditionnels Libna Stevens, Service des nouvelles de la Division interaméricaine

De nouvelles congrégations adventistes sont de plus en plus reconnues au sein de la Division interaméricaine (IAD). Les fidèles se réunissent ailleurs que dans des églises. Le culte ne suit pas le format habituel, soit l’École du sabbat et ensuite un sermon. Aucun emblème d’église, ni même le logo de l’Église adventiste, n’est visible. Mais il y a de la musique, des messages centrés sur la Bible, et des activités et événements spécifiques le jour du sabbat et pendant la semaine. Surnommées « Églises sympas », ces congrégations suivent un plan lancé en 2021, année où les dirigeants de la division se sont focalisés sur des moyens d’atteindre les non-croyants dans des lieux spécifiques des zones urbaines. Les groupes ou petites congrégations sont gérés par l’Église adventiste au sein de la fédération ou de la mission où ils servent. ATTEINDRE UN PUBLIC SÉCULARISÉ

Les « Églises sympas » visent les étudiants universitaires, les chefs d’entreprise, les professionnels, et tous ceux qui n’ont pas envie de visiter un bâtiment religieux ou de participer à un service religieux formel, explique Hiram Ruiz, directeur du Ministère sur les campus publics de l’IAD. La religion organisée ne les intéresse pas. Cette initiative est née après la pandémie et souligne la nécessité d’atteindre les croyants et les non-croyants qui n’éprouvent aucun intérêt pour les églises, quelles qu’elles soient, a-t-il ajouté. « Nous avons compris qu’il fallait offrir un lieu confortable où ils pourraient parler et écouter des choses spirituelles, sans que la musique soit au centre des préoccupations, sans code vesti-

Une photo de groupe de la Comunidad Oriente de Medellín, en Colombie.

mentaire particulier, et où ils auraient l’occasion de comprendre l’intervention de Dieu dans leur vie. » Il existe 10 congrégations complètes de ce type au Mexique, au Panama, en Colombie, et au Salvador. La plupart ont été lancées depuis le début de l’année.

bitants. Selon Hiram Ruiz, Photoces : Kevin églises Mendoza ont été conçues pour être un type différent d’église adventiste, dotées d’une approche de discipulat continu. Hiram Ruiz : « Il est merveilleux de voir l’impact spirituel que ces congrégations ont dans la vie de tant de personnes habitant dans les grandes villes ! »

UNE APPROCHE COMPLÈTEMENT DIFFÉRENTE

RIEN À VOIR AVEC LES CHIFFRES

L’IAD a été la première division de l’Église mondiale à participer à ce nouveau programme, a dit Kleber Gonçalves, directeur du Centre de Mission globale pour les études sur la sécularisation et le post-modernisme à la Conférence générale. Kleber Gonçalves : « Il s’agit d’une approche complètement différente de celle à laquelle les pasteurs ont été formés dans notre Église. Le processus consistant à amener d’autres personnes à Christ pourrait prendre plus de temps que ce à quoi s’attendent les dirigeants ou les membres de l’Église dans le cadre traditionnel de l’Église adventiste. Mais jusqu’à présent, il s’est avéré efficace. Nous avons vu comment Dieu a fait grandir le ministère dont la mission consiste à chercher des sécularisés en quête de réponses. » Chacune des « Églises sympas » établies se trouve dans une grande ville peuplée d’au moins un million d’ha-

Le succès du projet « Églises sympas » ne se mesure pas au nombre de baptêmes, de visiteurs et de visiteurs réguliers, a poursuivi Hiram Ruiz. « Les liens, la croissance spirituelle du groupe se fait par le biais d’un programme de discipulat contextualisé, et non par le biais d’un format d’évangélisation adventiste traditionnel », a-t-il expliqué. Cependant, les groupes des « Églises sympas » donnent leur dîme et leurs offrandes, et contribuent à l’organisation de l’église adventiste à laquelle ils appartiennent, a-t-il ajouté. Le Centre de Mission globale pour les études sur la sécularisation et le post-modernisme de la Conférence générale et l’IAD travaillent actuellement à l’élaboration d’un manuel décrivant le processus, les recommandations et les résultats obtenus par les « Églises sympas » établies sur l’ensemble du territoire. Ce manuel devrait être disponible avant la fin de 2024. AdventistWorld.org Janvier 2024

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Actualités

Au Maroc, des familles reçoivent les clés de nouveaux abris

ADRA Espagne vient en aide aux survivants du tremblement de terre

Olga Calonge, ADRA Espagne, et Adventist World

Les familles qui dormaient dans des tentes et des abris temporaires après le tremblement de terre du 8 septembre, lequel s’est produit dans les montagnes de l’Atlas au Maroc, bénéficient déjà d’abris plus permanents avant que les températures plus fraîches de l’automne ne s’installent, ont dit les dirigeants de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) en Espagne. Le 28 octobre a été un jour de célébration pour tous, car ADRA Espagne a participé à la remise officielle des clés aux 32 familles qui occupent déjà les huit abris temporaires financés avec l’aide du réseau international d’ADRA. Des représentants du gouvernement marocain ont aussi assisté à la cérémonie. Daniel Abad, coordinateur d’ADRA Espagne au Maroc, a assisté à la cérémonie de remise des clés et de signature des accords temporaires. Dans les accords signés, les familles s’engagent à prendre soin des maisons tant qu’elles les occupent, jusqu’à ce que leurs villages soient reconstruits. Selon les dirigeants d’ADRA, ces installations seront réaffectées plus tard pour abriter, entre autres utilisations, des écoles, ou des boutiques d’artisanat local pouvant fournir du travail à des femmes de la région. PLUS QUE DES MAISONS PRÉFABRIQUÉES

Daniel Abad : « Ces maisons préfabriquées sont isolées, et donc, efficaces contre l’humidité et la chaleur. Nous les louons pour la durée nécessaire à la construction de la ville. Par la suite, elles seront démontées et transportées vers d’autres endroits où on a besoin d’écoles ou d’espace de stockage pour le matériel provenant d’entrepôts. »

Daniel Abad a ajouté que toutes les rues de la zone ont été goudronnées afin que les résidents ne soient pas affectés par la pluie. ADRA a inclus des parterres de fleurs, des toilettes communes, et une aire de jeu pour les enfants. « Toutes les maisons sont conformes aux réglementations locales et disposent de l’électricité, a-t-il ajouté. Tout le monde peut aussi accéder à une cuisine commune bien équipée. » Selon les dirigeants d’ADRA, ces maisons ont été construites en deux ou trois jours seulement, en collaboration avec un organisme local à but non lucratif. Le projet consiste en huit maisons préfabriquées de 16 mètres carrés, comprenant chacune quatre pièces, des latrines, des douches, et une cuisine commune. PLUS DE 4 000 PERSONNES DESSERVIES

ADRA Espagne, en étroite collaboration avec ADRA International, continue de coordonner la réponse humanitaire d’urgence déployée dans les montagnes de l’Atlas pour faire face aux conséquences du tremblement de terre de Marrakech-Safi. La première phase de cette réponse a impliqué un investissement de 150 000 dollars, ce qui a permis d’assister directement 812 familles et un total de 4 226 personnes affectées. Au cours de ces quatre premières semaines, ADRA a distribué un total de

2 595 kits d’urgence à un total de 519 familles. Les kits distribués comprenaient de la nourriture, des couvertures et des vêtements chauds, des lampes de poche, des chaussettes, du savon pour l’hygiène personnelle, des serviettes sanitaires pour les femmes, et des lingettes hygiéniques à utiliser là où il n’y a pas d’accès à l’eau. ADRA a aussi distribué des chaussettes et des vêtements chauds pour les enfants, ainsi que des fournitures scolaires, notamment des sacs à dos, des cahiers, des crayons de couleur, et des stylos. DES CHÈVRES POUR 30 FAMILLES

Au nombre des projets lancés par ADRA, mentionnons la livraison de 150 chèvres et de la nourriture pour les nourrir pendant deux mois à un total de 30 familles dans quatre villages situés dans les montagnes de l’Atlas. Ce projet, développé par ADRA en collaboration avec un organisme local à but non lucratif, a nécessité un investissement d’environ 10 000 euros. Ces projets, ainsi que l’ensemble de la réponse humanitaire déployée au Maroc par ADRA, ont pu se concrétiser grâce au financement désintéressé de plusieurs partenaires, a dit ADRA Espagne. Cela inclut d’autres branches du réseau ADRA International, dont ADRA Allemagne, ADRA Japon, ADRA Australie, ADRA France, ADRA Canada, ADRA Pays-Bas, ADRA Belgique, ADRA Autriche, entre autres.

Le 28 octobre dernier, des familles ont reçu les clés de leurs nouveaux abris dans les montagnes de l’Atlas, au Maroc. Photo : ADRA Espagne

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Gros plan sur la mission

Jefferson Paradello, Division sud-américaine, et Adventist World

Photo : Gustavo Leighton

adventistes et des bureaux L’Amérique du Sud institutions régionaux, ainsi que des membres desà Dieter Bruns a souligné la nécessité d’encourager les nouvelles générations s’impliquer dans la mission.de accélère l’envoi congrégations locales. L’initiative « Recentrage de l’apmissionnaires dans proche des missions » cherche des perd’autres régions sonnes disponibles pour rester dans Ce nouvel élan s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Recentrage de l’approche des missions »

La Division sud-américaine (SAD) de l’Église adventiste va augmenter le nombre de missionnaires envoyés dans d’autres régions du monde, ont dit les dirigeants de l’Église adventiste régionale. L’objectif est de partager le message biblique, en particulier la vérité du retour imminent de Jésus, dans des régions où la présence adventiste est faible ou inexistante, ont-ils ajouté. Les dirigeants de l’Église ont indiqué que le premier pas dans cette direction a eu lieu en 2015, lorsque 25 familles se sont jointes au projet « Missionnaires pour le monde », lequel est toujours en cours. Ce projet entrera bientôt dans sa deuxième phase, avec un afflux de ressources financières et des occasions pour davantage de personnes de servir dans des endroits où le soutien est nécessaire pour étendre la prédication de l’Évangile. C’est à Brasilia, au Brésil, que ce plan a été présenté le 6 novembre dernier, lors du Concile annuel de 2023 de la SAD – ce dernier étant composé de huit pays d’Amérique du Sud. Il s’agit d’une expansion qui vise à renforcer le « Recentrage de l’approche des missions » – une initiative adventiste qui cherche à mobiliser des employés des

le champ missionnaire pendant un an ou plus, ont indiqué les dirigeants. Elle propose aussi des voyages missionnaires de courte durée pour répondre à des besoins spécifiques. Pour ce faire, l’Église adventiste s’appuiera sur les ressources des organisations ecclésiastiques et de leurs membres, ont indiqué les responsables. Les candidats seront sélectionnés et formés en 2024 après avoir pris en compte plusieurs critères, notamment une vision missionnaire claire, la maîtrise de l’anglais, et la santé émotionnelle. L’envoi des candidats est prévu en 2025 pour répondre aux besoins des autres divisions mondiales qui ont déjà soumis des projets nécessitant du soutien. COMMENT ÇA MARCHE ?

Dès leur arrivée dans leur territoire de service, les familles missionnaires auront trois mois pour avoir une vue d’ensemble des défis locaux, et pour trouver un projet en rapport avec les principaux défis de cette communauté, projet qu’elles soumettront à la SAD. La proposition de projet fera l’objet d’une évaluation et, si elle est approuvée, après six mois, elle permettra aux missionnaires d’accueillir deux bénévoles envoyés par Adventist Volunteer Service (AVS). Les dépenses liées à l’hébergement, à la nourriture et aux indemnités de ces bénévoles seront financées par la SAD. Dieter Bruns, secrétaire adjoint

et directeur d’AVS de la SAD : « Le travail dans le champ missionnaire est souvent solitaire. Nous voulons que ces hommes et ces femmes répondent au grand besoin identifié dans chaque région et soutiennent le travail effectué par les missionnaires. » Un an après l’arrivée de la famille missionnaire sur le territoire, celle-ci peut être éligible pour recevoir un voyage missionnaire ou davantage, soit de la part de bureaux ou d’institutions ecclésiastiques, soit de la part de membres de l’église locale, ont expliqué les dirigeants. Ces voyages ont pour objectif de soutenir les initiatives développées dans la communauté, telles que le service dans divers domaines et les campagnes d’évangélisation. SE PRÉPARER À L’AVANCE

Mais d’où viendront la plupart des gens ? Des églises locales, selon Dieter Bruns. « Nous voulons que chaque membre soit conscient du défi mondial et renforce cette réalité en s’engageant dans des initiatives missionnaires, desquelles on ne parlait que peu jusqu’à récemment », a-t-il spécifié. Les dirigeants adventistes encouragent maintenant les jeunes et les familles à prier, à planifier, et à soutenir la diffusion du message biblique dans les endroits qui ont besoin d’entendre parler du Christ. « Cela peut se faire principalement en participant à des écoles missionnaires, en s’impliquant dans des initiatives locales ou régionales, et par-dessus tout, en étudiant l’anglais, ce qui permettra de construire des ponts nous reliant avec d’autres cultures et communautés », ont-ils conclu. AdventistWorld.org Janvier 2024

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Sous les projecteurs

Les ministères de soutien Tisser ensemble les fondements de la foi et de la mission adventistes PHILIP BAPTISTE, DOCTEUR EN PASTORALE

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ans la toile de l’Église adventiste, les ministères de soutien apparaissent comme des éléments dynamiques, ajoutant profondeur et diversité à la mission de l’Église. Tandis que ces entités autonomes ne sont pas sous le contrôle direct de la structure administrative de l’Église, elles partagent les croyances et les valeurs fondamentales de l’adventisme et travaillent de concert dans l’accomplissement du mandat évangélique. Les racines, missions et objectifs des ministères de soutien sont aussi variés que les besoins auxquels ils répondent ; cependant, tous ont un but commun : illustrer l’amour du Christ et proclamer le message des trois anges d’Apocalypse 14.6-12. MISSION ET OBJECTIF

La mission des ministères de soutien est vaste et varie d’une institution à l’autre. Cependant, l’objectif principal demeure : renforcer et complémenter les efforts de l’Église adventiste en atteignant les communautés et les individus qui sont souvent hors de portée des méthodes traditionnelles. Ces ministères, dans leur propre style de soutien, se focalisent sur les domaines suivants : éducation, santé, publication, médias, évangélisation, aide humanitaire. Ils sont liés par un objectif commun : faire progresser l’Évangile et préparer leurs semblables au retour de Jésus. Leur rôle au sein de l’adventisme consiste à agir comme des laboratoires novateurs pour la mission. Ils font l’expérience de nouvelles méthodes d’évangélisation, répondent rapidement aux besoins émergents, et atteignent 10

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souvent des régions ou des groupes démographiques où l’Église officielle est peu présente. Ils servent aussi de terrain de formation pour les laïcs, leur permettant de jouer un rôle actif dans le ministère et l’évangélisation. La relation entre l’Église adventiste et les ministères de soutien est de nature coopérative. Ces ministères – véritables compléments dynamiques et souples au plan stratégique de l’Église organisée – sont souvent les pionniers de l’action dans des territoires qui n’ont pas encore été pénétrés, ou parmi des groupes de population qui n’ont pas encore été atteints. Ceci dit, l’Église fournit les fondements théologiques, un réseau mondial et une identité commune qui confèrent crédibilité et soutien à ces ministères. Pour que cette relation soit saine, il doit y avoir un esprit de coopération et de respect mutuel. Les dirigeants de l’Église sont encouragés à reconnaître les contributions des ministères de soutien en tant que partie du corps du Christ, à faciliter leurs efforts plutôt qu’à les réglementer. En matière de mission, une communication et une collaboration ouvertes peuvent mener à des résultats plus efficaces. L’HÉRITAGE DE L’INSTITUT D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR MADISON

Les ministères de soutien remontent au début du 20 e siècle. Parmi les pionniers les plus remarquables de ce domaine figure l’Institut d’enseignement supérieur Madison, établi en 1904 au Tennessee. Inspirés par les conseils d’Ellen G. White sur l’éducation et l’évangélisation, E.A. Sutherland et Percy Magan, fondateurs de Madison, ont cherché à créer une institution autonome. Madison est devenu un phare de l’innovation, fonctionnant sans financement de l’Église et se focalisant sur le christianisme pratique, la santé, la formation agricole, et l’évangélisation. Le modèle de Madison a littéralement déclenché un mouvement ! Après avoir quitté Madison, des étudiants et des Photo : Analuisa Gamboa


membres du personnel ont souvent établi des institutions ou des ministères de soutien similaires, lesquels ont prospéré en s’appuyant sur les principes de l’autonomie et du service chrétien. Cette vague n’était pas une rébellion contre la structure de l’Église, mais une réponse à un besoin croissant de méthodes diverses en matière d’évangélisation. Au chapitre de l’éducation et de la mission, l’approche de Madison est devenue un modèle pour de nombreux ministères de soutien. Elle a incarné le principe selon lequel chaque membre est un ministre, entremêlant le travail séculier et le service spirituel. Aujourd’hui, l’esprit de Madison se perpétue à travers l’œuvre de l’Association des entrepreneurs adventistes (ASi), laquelle est officiellement reconnue par la Division nord-américaine (NAD) de l’Église adventiste. Servant d’organisation faîtière pour les ministères de soutien et les entrepreneurs adventistes, ASi fonctionne comme un département officiel de la NAD. Elle joue un rôle crucial dans la promotion de l’unité et de la collaboration entre les différents ministères indépendants. Les membres d’ASi constituent un réseau d’entreprises, de professionnels et de dirigeants de ministères qui partagent un engagement commun envers Christ et le message adventiste. Par le biais d’ASi, les membres trouvent des occasions de réseautage, de fraternité et de collaboration. Les congrès et conférences d’ASi sont des lieux d’échange d’idées et de formation de partenariats. En offrant ces possibilités de réseautage, ASi aide les entités partageant les mêmes idées à unir leurs efforts pour avoir un plus grand impact dans l’œuvre missionnaire. Dans le parcours partagé de la mission globale de l’Église adventiste, les sections internationales d’ASi sont des partenaires essentiels. Ces sections ne se résument pas à de simples organisations ; elles sont

plutôt des communautés dynamiques de croyants qui se consacrent à la diffusion de l’amour de Dieu à travers les nations. Collaborant étroitement avec les entités de l’Église, elles tissent une histoire de foi et d’engagement qui s’étend à travers le monde. Toutes les sections d’ASi de par le monde reflètent la riche diversité de notre Église. Elles comprennent les cultures uniques dans lesquelles elles servent, élaborant des moyens de partager notre message adventiste qui résonnent dans les cœurs, tout en défendant fidèlement nos croyances communes. Ces sections internationales sont plus que des structures de soutien ; elles participent activement à une mission conjointe. En réunissant les ministères de soutien, elles créent un réseau d’objectifs communs, renforçant ainsi notre portée mondiale. Ces partenariats vont au-delà de la planification stratégique ; ils constituent des collaborations sincères animées d’un objectif commun : la propagation de l’Évangile. Tout en respectant l’individualité de chaque ministère, ASi les aide à intégrer leurs efforts dans la toile plus large de la mission de l’Église. Dans leur rôle de conseillères, les sections internationales d’ASi offrent plus que des conseils ; elles partagent les voix et les histoires des ministères sur le terrain, s’assurant que nos stratégies missionnaires à l’échelle mondiale répondent aux inspirations et aux besoins locaux. En plus de mobiliser des ressources matérielles, elles cultivent un esprit de partage et de foi collective, encourageant les ministères à apprendre les uns des autres et à grandir ensemble en Christ. L’effort de collaboration des sections internationales d’ASi est un élément crucial du récit missionnaire de notre Église. Il démontre notre engagement collectif à répandre la Parole de Dieu de manières variées et significatives, en atteignant les quatre coins de la terre avec son message d’espérance.

S’ENGAGER DANS LES MINISTÈRES DE SOUTIEN

Dirigeants et membres de l’Église adventiste peuvent s’engager de plusieurs manières dans les ministères de soutien. Projets en partenariat. Les églises locales peuvent collaborer avec les ministères de soutien dans le cadre de projets ou d’initiatives spécifiques correspondant à la mission et aux objectifs de l’Église. Ces efforts peuvent apporter des ressources et des compétences supplémentaires aux activités communautaires, aux programmes sanitaires, et aux campagnes d’évangélisation. Formation partagée. Les membres de l’Église peuvent bénéficier des programmes de formation proposés par les ministères de soutien. Grâce à de tels programmes, ils améliorent leurs compétences dans divers domaines de service et de ministère. Planification stratégique. Lorsque les entités ecclésiales s’engagent dans la planification stratégique, le fait d’inclure les ministères de soutien dans la discussion peut conduire à des stratégies inclusives pour l’évangélisation. Ces ministères peuvent avoir une connaissance de base des besoins des communautés et peuvent fournir de précieuses informations. Prière et soutien spirituel. La prière est un moyen de soutien vital qu’il ne faut pas sous-estimer. Prier pour le succès de ces ministères et reconnaître leurs défis et leurs contributions au sein de l’Église favorise un environnement de soutien. L’intersection des ministères de soutien avec l’ensemble de l’Église doit maintenir un équilibre délicat entre l’autonomie et l’unité. Ces ministères utilisent leur liberté pour innover et s’adapter à des contextes spécifiques tout en s’alignant sur les croyances, la mission et les normes éthiques de l’Église adventiste. Pour maintenir cet équilibre, il est essentiel de mettre en place des AdventistWorld.org Janvier 2024

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canaux clairs de dialogue et de redevabilité. Les ministères de soutien peuvent bénéficier des conseils et du soutien des dirigeants de l’Église et, de la même manière, les dirigeants de l’Église peuvent obtenir de nouvelles perspectives et idées de la part de ces ministères entrepreneuriaux. Cet échange mutuel favorise un environnement de croissance et de respect, ce qui fait progresser la mission collective de l’Église. Pour mettre en place un effort de collaboration qui honore à la fois les ministères de soutien et l’Église adventiste, il est essentiel de suivre une stratégie claire et d’avoir un respect mutuel, le tout profondément enraciné dans les principes bibliques. Alliance de distinction et de soutien mutuel. Dans la veine de la métaphore paulinienne du corps composé de nombreuses parties, cha-

cune ayant sa propre fonction (1 Co 12), veillez à ce que les plateformes de communication – allant des documents officiels jusqu’aux médias numériques – articulent le rôle du ministère en tant qu’entité distincte qui fonctionne en harmonie avec la structure confessionnelle adventiste, mais n’en fait pas légalement partie. Cet engagement en faveur de la clarté soutient la mission de l’Église et préserve l’intégrité du ministère en tant que participant distinct dans le corps du Christ. Doctrine et intégrité dans le partenariat. Alignez-vous étroitement sur l’engagement apostolique en faveur de la saine doctrine (Ac 2.42), en consultant régulièrement les dirigeants de l’Église pour garantir l’unité théologique. Adoptez une transparence financière qui reflète l’économat biblique, et procédez à

Terminologie des différents ministères

De nombreux termes sont utilisés pour décrire les relations entre les différents ministères et l’Église adventiste. Vous trouverez ci-dessous quelques descriptions susceptibles de clarifier quelque peu les complexités du paysage des différents ministères sur le terrain. Ces termes ne sont pas exclusifs mais peuvent être utilisés en combinaison ou en opposition les uns avec les autres.

Ministère de soutien – Cette appellation désigne les

Ministère de soutenance – Bien que cette appellation res-

ministères qui ne sont pas officiellement associés à la structure et à la gouvernance de l’Église adventiste. Ils ont généralement leurs propres règlements et leur propre direction. Leur personnel n’est pas payé par la dîme de l’Église. Ils peuvent soutenir ou non le leadership et les enseignements adventistes.

semble à « Ministère de soutien », elle en diffère en ce sens qu’elle décrit un ministère dans lequel on encourage ses adhérents à suivre les enseignements et les doctrines de l’Église adventiste. Plus qu’un simple effectif et qu’une simple organisation, cette appellation désigne l’Église comme un mouvement du temps de la fin – le peuple du reste de Dieu, lequel a la responsabilité unique de communiquer au monde le message des trois anges d’Apocalypse 14.

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une délimitation claire des ressources, soulignant ainsi l’engagement commun à faire progresser l’Évangile. Efforts stratégiques et coopératifs du ministère. Soyez à l’affût d’occasions stratégiques pour le ministère qui reflètent la collaboration de Néhémie pour la reconstruction des murs de Jérusalem, soit travailler côte à côte, mais sur des sections distinctes. Engagez-vous activement au sein de la communauté adventiste, en renforçant l’impact du ministère par des efforts complémentaires. Collaboration constructive avec le leadership de l’Église. Suivant l’exemple du Christ qui a reconnu la diversité des rôles au sein de son ministère (Jn 13.14-17), collaborez avec le leadership de l’Église dans un esprit qui reconnaît à la fois le rôle de soutien du ministère et son identité opérationnelle distincte.

Ministère indépendant – Bien qu’il ait à certains égards la même signification que « Ministère de soutien », son utilisation familière a une connotation négative au sein de l’Église adventiste. En général, cette appellation fait référence à une organisation autonome qui ne soutient pas l’Église et qui a son propre ensemble d’enseignements, de pratiques et d’objectifs. Bien que des organisations légales puissent fonctionner et être décrites comme étant « indépendantes », leur contexte habituel n’est pas favorable à l’Église. Ces ministères peuvent être de l’un ou l’autre bord idéologique et avoir des capacités financières qui peuvent varier.


Définir l’Œuvre Célébration de l’engagement commun et des réalisations collectives. Partagez et célébrez les succès du ministère en tant que reflets de l’unité pour laquelle Christ a prié (Jn 17.21-23). Faites en sorte que ces histoires de collaboration mettent en évidence la consécration commune à la mission, en insistant sur l’unité dans le service plutôt que sur l’affiliation organisationnelle. En appliquant ces stratégies, les ministères de soutien pourront articuler efficacement leur rôle de soutien par rapport à l’Église adventiste, et renforceront ainsi leur mission commune grâce à une relation de collaboration clairement définie. UNE VISION POUR L’AVENIR

L’héritage d’entités telles que l’Institut d’enseignement supérieur Madison et ASi souligne l’engagement de l’Église en faveur d’une participation active et inclusive dans le champ missionnaire. Grâce à une coopération continue et à la célébration de valeurs communes, l’Église adventiste peut profiter des différentes forces de ces ministères tant indépendants que de soutien. En soutenant activement les ministères de soutien et en établissant des partenariats stratégiques avec eux, l’Église reconnaît que ces entités sont des alliées essentielles dans la propagation du message d’espérance et de plénitude. Une telle relation, fondée sur la prière, le respect et la collaboration, permettra à l’Église d’avancer dans l’unité alors qu’elle répand l’Évangile éternel dans un monde qui en a désespérément besoin.

Philip Baptiste est directeur de département de l’Association des entrepreneurs adventistes (ASi) pour la Division nord-américaine, et secrétaire/trésorier d’ASi.

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es adventistes ont établi dès le début de l’Église des structures pour répandre l’Évangile. Qu’il s’agisse de l’Association internationale pour la liberté religieuse en 1893, de la Advent Review en 1849, ou du Sanatorium de Battle Creek en 1866, la création d’une structure et d’organisations fait partie de notre bagage génétique. Au fil du temps et d’une expérience durement acquise, l’Église adventiste a élaboré des règlements et des pratiques autour des relations entre toutes ces organisations juridiques distinctes. Cela s’ajoute, bien entendu, à la structure de l’église locale, de la fédération, de l’union, de la division, et de la Conférence générale. Il peut être compliqué de comprendre comment tous ces groupes différents travaillent ensemble. La distinction la plus importante est celle qui existe entre les entités confessionnelles et les ministères de soutenance (aussi connus sous le nom de ministères de soutien). Les entités confessionnelles sont directement liées à l’Église. Outre la fédération et l’union locales, des organisations telles que Stanbourough Press ou Hope Channel sont des entités légales distinctes mais de par leur structure liées à l’Église adventiste. Les entités confessionnelles ont soit une assemblée constituante (telle qu’une fédération), soit un conseil d’administration composé de représentants de l’Église. Bien qu’elles conservent un statut juridique distinct et soient gérées et gouvernées par leurs propres règlements, conseils d’administration et assemblées constituantes, elles ont une relation avec l’Église dans son ensemble. Ces entités collaborent sur le plan administratif sur des questions telles que les salaires, la retraite, et les exigences en matière d’éducation. Elles font aussi partie de l’Église adventiste dans son ensemble et contribuent à définir les croyances, la mission et les objectifs de l’Église. Les organisations figurant dans l’Annuaire adventiste sont des entités confessionnelles. Les ministères de soutien sont différents car, bien qu’ils coopèrent avec les buts et objectifs de l’Église adventiste, ils ne font pas partie de la structure plus large. Le conseil d’administration et les dirigeants sont des laïcs adventistes fidèles, mais à part le fait qu’ils sont membres de l’Église adventiste, ni eux ni leur ministère n’ont de lien juridique avec la structure de l’Église. Des ministères tels que Three Angels Broadcasting Network ou Fletcher Academy en Caroline du Nord, aux États-Unis, s’efforcent depuis des années à promouvoir les enseignements de l’Église adventiste. Mais ils ne sont pas des institutions adventistes parce qu’ils se sont organisés en dehors de la structure de l’Église adventiste. Cela ne signifie pas que leurs dirigeants ne soient pas des adventistes fidèles, ni qu’ils enseignent et prêchent un Évangile contraire aux croyances adventistes. Les ministères de soutien, pour toutes sortes de raisons, estiment que leur ministère est mieux exercé en tant qu’entité de soutien plutôt que confessionnelle. Par le passé, les ministères de soutien ont aussi été appelés « ministères indépendants ». De nombreux ministères de soutien estiment que ce terme implique qu’ils ne travaillent pas en harmonie et en coopération avec l’Église, et du coup, évitent de l’utiliser. Ceci contraste avec un « groupe dissident » qui s’évertue à critiquer ou à démolir l’Église plutôt qu’à coopérer avec elle et à la soutenir. En Amérique du Nord, les ministères de soutien sont définis comme étant membres de l’Association des entrepreneurs adventistes (ASi).

Todd McFarland est le conseiller général adjoint au Bureau du conseiller général de la Conférence générale des adventistes du septième jour.

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Sous les projecteurs

Qui fait partie de votre équipe ? Collaborer avec les ministères de soutien ERNESTO DOUGLAS VENN

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u cours des 30 dernières années, j’ai eu l’occasion de servir à différents titres dans mon pays et à l’étranger, dans des contextes variés. Ce faisant, j’ai constaté que lorsque les membres travaillent ensemble en équipe, ils accomplissent davantage pour le royaume de Dieu. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Prenons un exemple biblique. Un jour, Jésus et ses disciples passèrent à côté d’un homme qui, bien que n’étant pas l’un des Douze, était disciple du Christ. Cet homme chassait les démons au nom de Jésus. Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Maître, arrête cet homme ! Il ne fait pas partie de notre groupe. » Les disciples avaient une mentalité fermée. Selon eux, ils étaient les seuls à pouvoir jouer le jeu ou à être impliqués dans le ministère de Jésus. Dans sa réponse, Jésus élargit leur définition de qui fait partie de l’équipe. Il leur dit : « Laissez-le, car celui qui n’est pas contre moi est pour moi. » (Mc 9.38-39 ; Lc 9.49-50) L’idée que Jésus se faisait de l’équipe était beaucoup plus grande que celle des disciples ! Leur vision limitée leur faisait penser qu’ils étaient les seuls à pouvoir faire quoi que ce soit. D’autres exemples bibliques révèlent que Jésus avait une

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vision élargie de la mission : outre les disciples qui voyageaient avec lui tous les jours, il incorporait une brochette d’individus – collecteurs d’impôts, pharisiens, Cananéens, et bien d’autres encore. TROIS LEÇONS

En travaillant avec des ministères de soutien dans le but d’étendre le royaume de Dieu, j’ai appris trois leçons. Chacun a un appel spécifique et un rôle distinct à jouer dans l’avancement et le partage du message des trois anges. Le rôle et la fonction des ministères qui soutiennent la mission de l’Église adventiste consistent à suivre leur appel dans le cadre légal de la ville, de l’État ou du pays où ils agissent, et de contribuer à faire des disciples parmi les groupes de gens qui n’ont pas encore été atteints. Cette action se fait en soutien de la mission de l’Église adventiste et de concert avec elle. L’histoire de l’Église nous montre qu’à la fin des années 1890 et au début des années 1900, l’évangélisation de la ville de New York était très diversifiée. Certaines des entités ou des partenaires de ministère impliqués étaient des hommes d’affaires et des entrepreneurs adventistes. Ces gens-là n’étaient pas des employés rémunérés de l’Église. Ils faisaient

partie de la même équipe qui parlait de Jésus dans la ville et faisait des disciples parmi la classe ouvrière, les agents de change de Wall Street, et les groupes de population qui, à l’époque, n’avaient pas encore été atteints. L’Église se focalise normalement sur la prédication de l’Évangile, l’enseignement, le ministère de la santé, et les ministères d’aide tels que la prise en charge des veuves, des orphelins et des personnes présentant des besoins particuliers. Cependant, il nous arrive de nous laisser distraire ! C’est là que la deuxième étape entre en jeu. Nous sommes beaucoup plus efficaces ensemble parce que chacun complète le travail de l’autre. Certaines entités peuvent considérer les ministères de soutien comme des concurrents. Je sais que parfois, pas nécessairement dans un cadre mondial, il y a eu des conflits et des malentendus qui ont entraîné de la méfiance, de la confusion, et un manque d’unité entre un ministère de soutien et une entité confessionnelle établie, par exemple une église locale, une fédération, une union, une division… ou même la Conférence générale ! Mais si nous regardons Éphésiens 4 et voyons comment Dieu a équipé tous les croyants par des dons spirituels, nous constatons qu’il peut

Photo : matimix/ iStock / Getty Images Plus / Getty Images


y avoir un rôle complémentaire pour les ministères de soutien dans les régions et parmi les groupes ethniques où l’Église n’a pas de présence active. Ensemble, nous sommes beaucoup plus performants ! Chacun doit connaître son rôle. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Simplement qu’en tant que pasteur adventiste, missionnaire, planteur d’églises et défenseur, je travaille avec les conseils d’administration de différentes entités ecclésiastiques et j’en fais partie. Ça inclut l’église locale dont je suis membre, ma fédération locale, peut-être mon union, ou même ma division ou la Conférence générale. À ces paliers de représentation, je peux faire entendre ma voix, voter sur des questions, donner des conseils et des orientations, et faire partie d’un processus. C’est là que j’apporte ma contribution en tant que dirigeant de l’Église. Par conséquent, comment les dirigeants ou les employés de l’Église peuvent-ils communiquer avec ceux qui exercent des ministères de soutien ? Nous pouvons communiquer les uns avec les autres dans le cadre de nos rôles respectifs. Quels sont les défis missionnaires qui se dressent devant nous ? Quels sont ceux qui subsistent ? Ensemble, nous pouvons prier Dieu de guider, d’inspirer et

d’enflammer les cœurs des femmes, des hommes, des entrepreneurs et des jeunes adultes, tous étant appelés, doués, financés et équipés par lui de manières différentes que par l’Église. Nous sommes donc en contact par la communication, l’élaboration de stratégies, et la prière. La collaboration est un autre moyen de travailler dans le cadre de nos rôles distincts. Une partie de cette collaboration consiste à se demander « Quels sont les besoins ? Comment pouvons-nous travailler ensemble ? » – chacun dans son propre cadre légal et sa propre entité. Il peut y avoir un esprit de coopération entre les deux. Pour faire avancer la mission, on n’essaie pas de contrôler l’autre, et on respecte les limites légales dans lesquelles chacun fonctionne. C’est en travaillant ensemble et en se soutenant mutuellement qu’on obtient les meilleurs résultats. FAIRE AVANCER L’ŒUVRE

Dans les Règlements de travail de la Conférence générale, la section 1 est consacrée aux ministères de soutien et à leur définition. Il existe un processus par lequel des entités légales indépendantes et distinctes (ou des organisations à but non lucratif aux États-Unis) peuvent travailler en collaboration avec l’Église dans son travail missionnaire, mais dans le contexte propre à chacune d’entre elles. Dans certaines villes dont le nom a été voilé pour protéger la mission, j’ai vu comment Dieu a utilisé différentes entités pour atteindre certains groupes de personnes qui n’ont pas encore été atteints, et qu’il est impossible pour l’Église d’atteindre. Je m’explique. Dans le contexte actuel de la mission, il y a des endroits où l’on dit : « Missionnaire, rentre chez toi. » En tant que pasteur consacré, je ne serais pas le bienvenu dans ces endroits-là ! Heureusement, Dieu a doté son corps de nombreux dons, et le rôle pastoral en est un qui

L’idée que Jésus se faisait de l’équipe était beaucoup plus grande que celle des disciples !

peut être partagé. Le pastorat n’est pas le seul don ! Il y a aussi les dons d’aide et de guérison. Une personne qui possède ces compétences ou aptitudes, ainsi que les titres de sa formation, peut travailler dans des contextes interculturels où il me serait absolument interdit de mettre les pieds. C’est de cette façon que l’Église et les ministères de soutien peuvent travailler en collaboration, afin de poursuivre la mission de l’Église – pas pour nous contrôler les uns les autres, mais pour utiliser nos dons spirituels et démontrer notre vocation divine à faire des disciples et à édifier le corps du Christ. Alors, quelle est la taille de votre équipe ? On a besoin de tout le monde pour remplir la mission qui nous a été confiée – apporter l’espérance et la guérison à un monde plongé dans la douleur et les ténèbres. Manifestons un esprit de coopération et de respect pour la variété de dons et de vocations que le Seigneur a accordés à chacun d’entre nous, et travaillons ensemble pour l’avancement du royaume des cieux ! Working Policy of the General Conference of Seventh-day Adventists, Nampa, Idaho; Pacific Press Pub. Assn., 2022, p. 473. *

Ernesto Douglas Venn est l’assistant du président de la Conférence générale chargé du Ministère adventiste des possibilités. Pour en découvrir davantage, consultez le site suivant : www.possibilityministries.org.

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Foi en action

Profils de mission Coup d’œil sur les ministères de soutien dans le monde BETH THOMAS

Photo : Shane Rounce


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es ministères de soutien relèvent de nombreuses catégories différentes de mission et de service. De leur nombre, on compte des établissements de santé, des établissements d’enseignement ; certains de ces ministères sont strictement de nature évangélique ou axés sur le service. Quelle que soit la catégorie, ces entités autonomes ont toutefois une chose en commun : amener les gens à entrer dans une relation salvatrice avec Jésus et les orienter vers la source de l’espérance et de la guérison. Les profils suivants offrent un bref aperçu de l’étendue des ministères de soutien dans le monde entier. LE RÉSEAU ADVENTISTE D’ÉVANGÉLISATION MÉDICALE (AMEN)

Le Réseau adventiste d’évangélisation médicale (AMEN) – une organisation dynamique à l’intersection des soins de santé et de l’évangélisation – se consacre à l’amélioration du bien-être physique et spirituel des individus et des communautés dans le monde entier. Fort d’une histoire riche et d’un engagement résolu envers le message sanitaire de l’Église adventiste, AMEN joue un rôle essentiel dans la promotion de la guérison globale et la diffusion de l’Évangile de Jésus-Christ. AMEN a été fondé sur les principes du service chrétien, de l’éducation sanitaire, et de l’œuvre d’évangélisation médicale. Depuis sa création, il s’est développé en un réseau mondial de professionnels de la santé, de bénévoles et de supporters unis par une mission commune. L’objectif premier de l’organisation consiste à fournir des soins médicaux et à partager l’amour de Jésus avec les populations défavorisées et vulnérables. AMEN offre toute une gamme de services, allant des cliniques de santé gratuites et des missions médicales aux programmes d’éducation sanitaire et au counseling sur le mode de vie. AMEN se distingue par ses cliniques médicales et dentaires, lesquelles sont souvent situées dans des zones reculées où l’accès aux soins de santé est limité. Ces cliniques fournissent des services médicaux essentiels, des soins dentaires, et de

l’éducation préventive en matière de santé à des milliers de personnes qui, autrement, ne recevraient pas des soins appropriés. Les équipes de professionnels de la santé et de bénévoles de l’organisation veillent à ce que ces services non seulement apportent la guérison du corps, mais aussi nourrissent les âmes par la prière et le soutien spirituel. L’engagement d’AMEN envers l’éducation sanitaire et le coaching en mode de vie est aussi évident dans ses ateliers, ses séminaires, et ses programmes de wellness. Ces différentes activités permettent aux individus d’acquérir les connaissances et les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées en ce qui concerne leur santé, et leur donne la capacité de mener une vie plus saine. L’engagement de ce réseau envers le bien-être global reflète l’importance que l’Église adventiste accorde à un mode de vie sain et équilibré, enraciné dans la foi. En abordant les dimensions physiques, mentales et spirituelles de la santé, le réseau AMEN continue de transformer des vies et des communautés. Son œuvre témoigne de la capacité des organisations confessionnelles à apporter des changements significatifs dans la vie de ceux qu’elles servent. Dans un monde souvent en proie à la souffrance physique et émotionnelle, AMEN apporte l’espérance, la guérison, et dispense des soins spirituels. Grâce à son engagement en matière de soins de santé et d’évangélisation, AMEN est un exemple lumineux de la façon dont

Ces missions médicales ne répondent pas seulement à des besoins sanitaires aigus, mais favorisent aussi la santé et le bien-être à long terme en fournissant des ressources aux travailleurs de la santé locaux.

la compassion, la foi et l’expertise peuvent se combiner pour avoir un impact positif sur les individus et les communautés du monde entier. Pour plus d’infos, consultez le site https://amensda.org. L’ASSISTANCE INTERNATIONALE À L’ENFANCE (ICC)

L’Assistance internationale à l’enfance (ICC) est une organisation mondiale à but non lucratif dont la mission consiste à transformer la vie des enfants et des familles vulnérables dans le monde entier. Depuis son établissement en 1978, ICC fournit des soins complets, une éducation et un soutien aux enfants dans le besoin. En activité dans de nombreux pays, ICC s’efforce de briser le cycle de la pauvreté, de la maltraitance et de la négligence par le biais de son approche globale. Ses programmes englobent la prise en charge des orphelins, l’éducation et les initiatives de renforcement des familles, l’objectif principal étant de veiller à ce que chaque enfant grandisse dans l’amour, la sécurité, et qu’il ait l’occasion d’un avenir meilleur. AdventistWorld.org Janvier 2024

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L’une des caractéristiques d’ICC, c’est son modèle de prise en charge familiale, lequel privilégie le placement des enfants dans des familles chaleureuses et stables plutôt que dans un cadre institutionnel. Les enfants vivent dans un foyer avec une structure maternelle et paternelle autochtone. Cette approche s’est avérée efficace dans la promotion d’un développement émotionnel équilibré et la construction d’un sentiment d’appartenance. Malgré les contraintes financières, cette organisation s’efforce d’offrir un accès à une scolarité de qualité au niveau souhaité par les enfants. ICC comprend que l’éducation est essentielle pour briser le cycle de la pauvreté. Une partie intégrante du programme d’ICC consiste à mettre des enfants en contact « avec des sponsors bienveillants qui souhaitent établir une relation avec un enfant. Ces sponsors sont encouragés à correspondre avec l’enfant. C’est très important pour ces enfants. Pour cette raison, ICC s’ef-

Une partie intégrante du programme d’ICC consiste à mettre des enfants en contact avec des sponsors bienveillants qui souhaitent établir une relation avec un enfant. 18

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force de les aider à se forger une image positive d’eux-mêmes. C’est aussi important pour les sponsors, lesquels ont ainsi l’occasion de se focaliser sur les besoins d’autrui1. » Cette mission qui consiste à élever, à protéger et à éduquer les enfants vulnérables fait d’ICC une lueur d’espérance dans le paysage mondial du bien-être de l’enfance. Pour plus d’infos sur le parrainage d’un enfant ou sur le programme en général, visitez le site https:// forhiskids.org. MISSIONS CANVASBACK

Missions Canvasback, un ministère de soutien de l’Église adventiste, se consacre à l’amélioration de la santé et du bien-être des communautés des îles du Pacifique. En mettant l’accent sur les soins de santé, l’éducation et le développement communautaire, cette organisation à but non lucratif a, depuis plus de 30 ans, un impact positif sur la vie des gens qui habitent dans les régions reculées du Pacifique. Missions Canvasback a été fondée en 1985 par Larry et Cindy Hart, lesquels ont été inspirés par leur foi et un profond sens de la compassion. Depuis sa création, cette organisation s’est donnée pour mission d’apporter aux nécessiteux l’espérance, la guérison, et la possibilité d’une vie transformée. Grâce à sa collaboration avec les missions adventistes locales et avec d’autres partenaires, elle offre des services médicaux essentiels et du soutien à la communauté. Les soins de santé figurent parmi les principaux domaines d’intervention de Missions Canvasback. L’organisation envoie des équipes de professionnels de la santé, notamment des médecins, des infirmières, des dentistes et des chirurgiens. Ces gens qualifiés fournissent gratuitement des soins médicaux et des services chirurgicaux aux communautés mal desservies des îles du Pacifique. Ces missions médicales ne répondent

pas seulement à des besoins sanitaires aigus, mais favorisent aussi la santé et le bien-être à long terme en fournissant des ressources aux travailleurs de la santé locaux. Le développement communautaire est un autre aspect essentiel de l’œuvre de Missions Canvasback. Par le biais du Centre de wellness Canvasback, situé sur l’atoll de Majuro, les professionnels de la santé encouragent les gens à améliorer leur mode de vie par le biais d’un régime alimentaire équilibré et de l’exercice physique ; ils enseignent aux habitants comment cultiver de bons légumes, lesquels sont difficiles à obtenir dans les îles. En outre, ils luttent contre le changement climatique par le biais d’une agriculture durable. Les valeurs fondamentales de l’organisation sont ancrées dans la foi chrétienne et mettent l’accent sur l’amour, la compassion, et le service envers autrui. Les Missions Canvasback illustrent les principes de l’Église adventiste en cherchant activement à faire une différence tangible dans la vie de ceux qu’ils servent. Leur dévouement est une démonstration de la puissance du travail humanitaire confessionnel. Pour en découvrir davantage, consultez le site https://canvasback.org. LA FERME KIBIDULA

Nichée dans le centre-sud de la Tanzanie, la ferme Kibidula est un brillant exemple d’agriculture durable. Fondée en 1989, elle s’étend sur 1 932 hectares. Mais Kibidula, c’est bien plus qu’une ferme ! Kibidula gère une école de jour pour les élèves locaux ; une « école d’agriculture qui dispense une formation professionnelle, spirituelle et pratique aux jeunes à risque qui ne sont pas en mesure de poursuivre leurs études secondaires, et une école d’évangélisation ». Cette organisation « gère aussi un centre de mode de vie, construit des églises,


publie des imprimés (santé du corps, de l’âme et de l’esprit), imprime des études bibliques, des tracts et des petits livres, fournit des Bibles, et s’efforce de faire découvrir aux gens l’espérance en Jésus-Christ par l’intermédiaire d’ouvriers bibliques, et bien plus encore »2. La ferme Kibidula a pour mission de transformer des vies « par l’éducation pratique, l’agriculture, la santé, et le service à la communauté »3. Ne manquez pas l’infolettre de Kibidula pour découvrir ce qui se passe à la ferme : https://kibidula.org. L’AVIATION ADVENTISTE MONDIALE (AWA)

L’Aviation adventiste mondiale (AWA) est une organisation humanitaire à but non lucratif qui fournit un service d’aviation aux communautés isolées et mal desservies du monde entier. Forte de ses fondements que sont les principes de la compassion et du service, AWA soutient la mission mondiale de l’Église adventiste. Fondée en 1995, AWA utilise une flotte d’avions et un personnel qualifié pour combler le fossé entre les communautés isolées et les ressources essentielles. Elle a pour mission d’apporter l’espoir, la guérison, et le message de l’amour de Dieu à des régions inaccessibles en raison de problèmes géographiques, logistiques, ou d’infrastructure. L’équipe dévouée de pilotes, de mécaniciens et de personnel de soutien d’AWA effectue des évacuations médicales, transporte des équipes médicales, apporte de l’aide humanitaire, et participe aux efforts de secours lors de catastrophes. Leur engagement à servir les personnes habitant dans des endroits isolés et souvent d’accès difficile a eu un impact profond sur la vie d’innombrables personnes et communautés. Pour de plus amples infos, consultez leur site : https://flyawa.org.

LIFESTYLETV : UNE FENÊTRE SUR UN MODE DE VIE SAIN ET LES VALEURS ADVENTISTES

LifestyleTV est une chaîne de télévision captivante domiciliée au cœur de la Suède. Elle offre aux téléspectateurs un mélange unique de contenu informatif, lequel promeut un mode de vie sain et partage les principes de la foi adventiste. Grâce à son engagement en faveur du bienêtre et de l’épanouissement spirituel, LifestyleTV a acquis un auditoire mondial, allant au-delà des frontières culturelles et religieuses. La promotion d’un mode de vie global est au cœur même de la mission de LifestyleTV. Elle offre à ses téléspectateurs des émissions montrant les avantages d’une alimentation équilibrée, de la forme physique, d’une bonne santé mentale, et du bien-être spirituel. Grâce à une gamme variée d’émissions – démonstrations culinaires, exercices physiques, messages édifiants, etc. – LifestyleTV permet aux individus de faire des choix éclairés pour leur santé physique et spirituelle. Fondée en Suède, la chaîne LifestyleTV est devenue un phare mondial pour ceux qui cherchent à vivre une vie plus saine et plus significative. Sa portée s’étend bien au-delà de ses racines scandinaves, captivant un auditoire dans le monde entier grâce à des émissions par satellite et en ligne. En rendant son contenu accessible à tous, quelle que soit la situation géographique, LifestyleTV diffuse son message de bien-être total et de foi auprès d’un public diversifié et international. Les émissions de LifestyleTV correspondent aux valeurs adventistes, dont l’adoption d’un régime végétarien, l’observation du sabbat, et encouragent un sens de la communauté et de la communion fraternelle. LifestyleTV fait le lien entre la communauté adventiste et le grand public, en offrant des infos et des

Dans le monde des émissions télévisées, LifestyleTV offre une perspective unique là où la foi et le mode de vie se croisent.

conseils précieux pour tous. Dans le monde des émissions télévisées, LifestyleTV offre une perspective unique là où la foi et le mode de vie se croisent. Qu’on soit un adventiste convaincu, un passionné de santé, ou simplement quelqu’un qui cherche à améliorer son mode de vie, LifestyleTV offre un trésor de ressources pour aider les gens dans leur quête d’une vie plus épanouie. Pour des infos supplémentaires sur LifestyleTV, visitez le site https:// arkiv.lifestyletv.se/about/. Nombre de ses programmes sont disponibles en anglais. 1 2 3

https://forhiskids.org/hestia-front/our-mission/ https://kibidula.org Ibid.

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Perspective mondiale

Chanter avec 1 les anges Principes bibliques pour la musique d’adoration

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a musique – en particulier la musique religieuse – est l’un des sujets les plus débattus au sein du christianisme. C’est un secret de polichinelle ! Chaque fois qu’on est confronté à une question aussi complexe et difficile à résoudre, il est essentiel d’étudier les Écritures et les écrits d’Ellen G. White pour trouver des principes directeurs de ce que devrait être notre musique d’adoration. Le sujet est d’autant plus actuel que nous approchons de la crise finale de l’histoire de ce monde. Selon Apocalypse 13 et 14, l’adoration sera le point central qui définira la destinée de chaque être humain. Nous devrons choisir qui adorer : soit la bête (et son image), soit Dieu. Adorer le vrai Dieu est aussi important que de l’adorer de la bonne manière. Se pourrait-il que même avec les meilleures intentions du monde, de nombreux chrétiens adorent Dieu de la mauvaise manière en raison d’une musique inappropriée ? La Bible foisonne d’exemples de gens qui ont adoré Dieu et explique les raisons pour lesquelles ils l’ont fait. Sur la base de ces informations, on donne la définition suivante de l’adoration : « Attitude d’humilité, de révérence, d’honneur, de dévotion et d’adoration »2 des êtres créés envers leur Créateur, en reconnaissance de ses attributs (Ps 99.9 ; Ap 15.4), de ses œuvres créatrices (Ap 4.10 ; 14.7), de sa rédemption (2 R 17.36 ; Ap 5.9) et de sa providence (Ps 59.17 ; 118.21). L’adoration est non seulement une expérience personnelle, mais aussi une activité familiale et communautaire. Notre compréhension de Dieu détermine la manière dont nous l’approchons et l’adorons3. Il est donc essentiel

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de savoir qui Dieu est selon la Bible. L’attribut divin de sainteté apparaît comme essentiel à la nature de Dieu. LA SAINTETÉ DE DIEU ET SON PEUPLE

Après la chute d’Adam et Ève, l’adoration rendue par les êtres humains a été entachée en raison du péché qui nous a tous affectés. Ce n’est pas le cas des anges qui ne sont pas tombés dans le péché. L’un des passages les plus instructifs sur l’adoration céleste est Ésaïe 6, « le texte biblique clé sur l’adoration »4. Ésaïe a vu le Seigneur assis sur son trône, entouré de séraphins qui chantaient : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Es 6.3) La même description se retrouve dans le livre de l’Apocalypse, où Jean voit quatre créatures vivantes autour du trône de Dieu, disant : « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient ! » (Ap 4.8) Le fait que Dieu soit saint exige que ses enfants le soient aussi. Le problème, c’est que nous sommes pécheurs par nature. Cependant, lorsque nous nous repentons de nos péchés et les confessons à Dieu, il nous accepte pour ses enfants, pardonne nos péchés et nous déclare saints, nous mettant à part pour lui. Ce nouveau statut nous permet, par la foi en lui et par sa grâce, de grandir dans le processus de sanctification, lequel est « l’œuvre […] de toute une vie » (Rm 6.19,22 ; 1 Th 4.3)5. Un Dieu saint, lequel accorde gracieusement le statut de saint à ses enfants et leur ordonne de grandir dans la Photo : Kinsco / Lightstock


sainteté morale tout au long de leur vie, exige aussi que tout ce qui touche à l’adoration soit saint, que ce soit dans la vie privée, chez soi, ou dans l’Église. Le chant offert par le chœur des séraphins (Es 6.3 ; Ap 4.8) est un modèle que nous devrions suivre lorsque nous faisons de la musique en présence du Seigneur. « La musique fait partie du culte rendu à Dieu dans les cours célestes. Aussi devons-nous, dans nos cantiques de louanges, nous rapprocher le plus possible des chœurs angéliques6. » Le cantique d’adoration des anges révèle que la reconnaissance de la sainteté de Dieu est à la base du culte véritable et de la musique religieuse.

manière ou d’une autre, les paroles religieuses sont censées transformer cette musique mondaine en un chant sacré11. » Mais les Écritures enseignent que les choses saintes ne sanctifient pas les objets impies ; au contraire, lorsque ces deux catégories entrent en contact, le profane contamine le sacré (Ag 2.12,13). Le résultat de cette combinaison est que l’effet de la musique elle-même, laquelle est contraire aux valeurs chrétiennes, l’emporte complètement et sape le message des paroles. La musique la plus appropriée est celle dans laquelle les mots et la musique correspondent parfaitement12, de sorte que les paroles et la musique véhiculent le même message.

LA SAINTETÉ DE DIEU ET LA MUSIQUE RELIGIEUSE

CHANTER AVEC LES ANGES

De notre compréhension du concept biblique de la sainteté de Dieu et des écrits d’Ellen G. White, des principes spécifiques émergent pour la musique religieuse, au niveau personnel et au niveau corporatif. La nécessité de « distinguer ce qui est saint de ce qui est profane » (Lv 10.10) dans la musique aujourd’hui est plus pertinente que jamais. Toute musique produit intrinsèquement chez les auditeurs une association d’idées et d’expériences. « Les styles musicaux sont accompagnés d’un ensemble culturel. Ils sont souvent associés à des lieux, des gens, des actes »7. Nous associons certains types de musique à des environnements, à des attitudes et à des modes de vie spécifiques. C’est pourquoi « la musique sacrée ne doit pas évoquer des associations séculières ou inviter à se conformer à des modes de pensée ou d’action mondains »8. En ce qui concerne la musique vocale, des paroles fondées sur la Bible ne suffisent pas pour qu’un chant soit propre à l’adoration du Seigneur. Le caractère de la musique elle-même doit « élever les pensées vers les choses nobles et pures, et éveiller dans l’âme des sentiments d’amour et de reconnaissance envers Dieu »9. Cependant, ce ne sont pas tous les styles de musique qui remplissent cet objectif. Les styles musicaux ont été créés pour atteindre des objectifs précis dans des environnements spécifiques. Ainsi, contrairement à une idée bien répandue, le style musical n’est pas un vecteur neutre du message chrétien. « Nombre d’études musicologiques ont montré que, plutôt que d’être une ardoise vierge pour injecter un contenu propositionnel par le biais de paroles chantées, le style musical lui-même communique un ensemble spécifique d’idées et de valeurs à des auditeurs enculturés. » En fait, « les styles musicaux sont chargés de valeurs religieuses – et sont de véritables incarnations de croyances sur la réalité10. » Néanmoins, la combinaison de paroles religieuses et de styles musicaux profanes est de plus en plus courante. « Malheureusement, une grande partie de la musique chrétienne contemporaine d’aujourd’hui s’appuie sur la même saveur de rythme, d’instrumentation, d’arrangement et de sonorité que la musique du monde. Pourtant, d’une

Il n’existe pas de solutions faciles à la question complexe de la musique religieuse ou « chrétienne » et de la musique d’adoration. Limiter toute la musique religieuse aux hymnes traditionnels n’est pas la solution, car la question n’est pas de choisir entre musique traditionnelle et contemporaine. Le plus important n’est pas la date à laquelle une chanson a été écrite, mais le message qu’elle véhicule en paroles et en musique. « La religion du Christ affine le goût, sanctifie le jugement, élève, purifie et ennoblit l’âme13. » Au lieu d’incorporer des styles musicaux inappropriés dans notre musique religieuse, offrons plutôt une musique sainte et édifiante à Dieu et à ceux qui nous entourent. « Apprenons dès maintenant à chanter le cantique des anges pour pouvoir nous unir à eux quand nous ferons partie de leurs glorieuses phalanges14. » Par la grâce de Dieu, puissions-nous « être prêts à [nous] joindre aux adorateurs de Dieu, là-haut, dans les cours célestes ou tout est pureté et perfection, ou chaque être témoigne une parfaite révérence pour Dieu et pour sa sainteté »15. Abrégé de Carlos A. Steger, « Music in the Presence of a Holy God: Principles for Religious Music Based on the Biblical Concept of Holiness », Reflections, Janvier-mars 2021, https://bit.ly/PrinciplesforWorshipMusic. 2 Siegfried H. Horn, The Seventh-Day Adventist Bible Dictionary, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1979, s.v. « Worship ». 3 Fernando Canale, « Principles of Worship and Liturgy », Journal of the Adventist Theological Society 20, n° 1-2, 2009, p. 98. 4 Lilianne Doukhan, In Tune With God, Hagerstown, Md., Autumn House, 2010, p. 99. 5 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 500. 6 Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 583. 7 Doukhan, p. 71. 8 « A Seventh-day Adventist Philosophy of Music », Conférence générale des adventistes du septième jour. 9 Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 583. 10 Wolfgang H. M. Stefani, « The Concept of God and Sacred Music Style: An Intercultural Exploration of Divine Transcendence/ Immanence as a Stylistic Determinant for Worship Music With Paradigmatic Implications for the Contemporary Christian Context », thèse de doctorat, School of Graduate Studies, Université Andrews, 1993, p. 278, https://bit.ly/SacredMusicStyle. 11 John Thurber et Cari Haus, The Music of Heaven, Coldwater, Mi., Remnant Publications, 2001, p. 68. 12 Austin C. Lovelace et William C. Rice, Music and Worship in the Church, New York, Abingdon Press, 1960, p. 20. 13 Ellen G. White, Avec Dieu chaque jour, p. 276. 14 Ellen G. White, Patriarchs and Prophets, p. 260. 15 Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 240. 1

​ arlos A. Steger, ancien doyen du Département de C théologie de l’Université adventiste de la Plata, en Argentine, est aujourd’hui à la retraite.

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Au premier plan

George W. Brown, ancien président de la Division interaméricaine, célèbre son 100 e anniversaire le 11 janvier. Nicole, sa petite-fille, s’est entretenue avec lui pour discuter de son héritage. — La rédaction

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ès mon plus jeune âge, j’ai su que George W. Brown était un grand homme. Ma compréhension de sa grandeur ne m’est pas venue par l’étude de ses efforts pastoraux, mais plutôt de mon observation de lui lors de moments passés personnellement avec lui. Étant sa petite-fille, j’ai l’heureux privilège de le voir en tant qu’époux, père, grandpère, et ami. Avec ses petits-enfants, je l’ai vu être espiègle, faire des blagues, et parler avec un humour incroyable ! Je suis aussi un témoin attentif de son intelligence. Mon papi possède une sagesse vénérable et fait preuve d’une grande diplomatie. Et je suis à même de découvrir la complexité profonde de son caractère. C‘est lors de l’assemblée administrative de 2010 de l’Église adventiste, laquelle s’est tenue à Atlanta, que j’ai commencé à comprendre l’impact de mon papi en tant que personnalité publique et dirigeant spirituel. Quand on est enfant, les membres de la famille n’existent que dans le

contexte de leur rôle. Ma mère. c’était simplement Mama, pas Arlene. Mon père, c’était Papa, pas Miguel. Et mon grand-père, c’était simplement Papi, pas George W. Brown ! À l’époque, je n’avais pas la capacité de comprendre ses plus de 40 ans au service de l’Église, dont 13 ans en tant que président de la Division interaméricaine. Ce que je savais, c’est que nous avions eu droit aux premières loges de ces assemblées, et qu’il nous avait fallu près de 40 minutes pour quitter la salle simplement parce que des gens l’arrêtaient à tout bout de champ pour lui dire bonjour, ou pour lui exprimer à quel point son temps consacré au ministère avait eu un merveilleux impact sur leur vie. Au fur et à mesure que j’ai grandi et que j’ai commencé à m’intéresser au ministère et aux partenariats confessionnels, il est devenu de plus en plus

« Ce que j’ai appris en 100 ans » La sagesse de George W. Brown

Photo: Inter-American Division

important pour moi de rechercher la sagesse de mon grand-père et de son ministère. En l’honneur de son précieux héritage, je lui ai posé des questions qui, je l’espère, seront utiles aux croyants de tout âge. Nicole Brown-Dominguez : Papi, qu’est-ce que tu as appris sur Dieu tout au long de ta vie et de ton ministère ? George Brown : Au cours de ma longue

vie et de mon long ministère, j’ai appris de façon progressive des tas de choses sur Dieu. Le Dieu que je connais, que j’aime et que je sers est plus que le Dieu transcendant, tout-puissant, omniscient et omniprésent, plus que le Créateur, le Soutien, et le Protecteur. Il est l’incarnation même du don de soi, de l’amour inconditionnel, de la miséricorde, et de la grâce. Tout ce que Dieu est s’est manifesté dans la vie, le

On aperçoit ici le pasteur George W. Brown, lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale, laquelle s’est tenue en 2015 à San Antonio, au Texas.


ministère et le sacrifice de Jésus-Christ pour toute l’humanité. J’ai appris que sans lui, je ne peux pas vivre et que sans lui, je n’ose pas mourir. ND : Et le ministère ? Qu’est-ce qu’il t’a permis d’apprendre ? GB : J’ai appris que le ministère est

une invitation de Dieu empreinte de grâce à travailler avec lui (2 Co 6.1) dans sa stratégie de rédemption de l’humanité déchue. J’ai appris que le terme ministère englobe bien plus que le ministère pastoral. Toutes les activités de l’Église qui répondent aux besoins humains – que ces derniers soient spirituels, émotionnels, physiques ou intellectuels – font partie du ministère divin de la réconciliation, soit la restauration de l’image de Dieu dans l’humanité. Le ministère est un don de soi, un service rédempteur en faveur de nos semblables. ND : Pourrais-tu nous donner un aperçu du temps passé dans un poste de leadership ? GB : Eh bien, j’ai appris que le vrai

leadership est guidé par le modèle du leadership servant du Christ. Ce modèle est à l’opposé du concept séculier de leadership. Au cours de mes nombreuses années de leadership pastoral et administratif, j’ai appris que le leadership authentique est rédempteur et transformateur, toujours centré sur Christ, et mû par le service. Philippiens 2.5-8 résume succinctement l’essence du leadership chrétien. Le fait de se conformer au modèle de leadership du Christ nous permet de diriger avec humilité, intégrité, amour, et fidélité. ND : Le discipulat… Dis-moi ce que ça signifie pour toi. GB : Le discipulat est exigeant. C’est

l’une des principales choses que j’en ai apprises. Dietrich Bonhoeffer, dans son livre Le coût du discipulat, définit le discipulat comme un « attachement exclusif » à la personne de JésusChrist. Cet attachement est l’une des

plus grandes exigences du discipulat. Le véritable discipulat est mû par un amour qui se donne sans limite. Par ailleurs, il exige une obéissance spontanée à la seigneurie de Jésus-Christ. Pour le vrai disciple, l’obéissance n’est jamais un fardeau, mais une joie et un privilège inestimables. C’est ce que laisse entendre Matthieu 28.18. Le discipulat, c’est plus que découvrir l’Évangile ; c’est vivre et donner l’Évangile, en sorte que l’on fait des disciples pour le Maître. ND : Quel devrait être l’objectif premier des membres de l’Église ? GB : Parmi les nombreuses choses

que j’aimerais que notre Église se souvienne, il y a le fait que Dieu appelle son Église de la fin des temps à se tenir fermement sur la plateforme de la vérité biblique qu’il nous a donnée en tant que son peuple des derniers jours. Il est impératif de nous souvenir de notre riche héritage, de notre origine prophétique, et du mandat universel urgent qu’il nous a confié, lequel est incarné dans le message des trois anges d’Apocalypse 14.6-12. N’oublions pas que l’adventisme n’est pas qu’une Église protestante parmi tant d’autres. C’est un mouvement prophétique doté d’un message mondial unique – l’Évangile éternel. En tant qu’Église, nous sommes invités à « maintenir les solides piliers de notre foi. Les principes de vérité que Dieu a révélés constituent notre seul vrai fondement. Ce sont eux qui ont fait de nous ce que nous sommes*. » ND : Qu’aimerais-tu que les gens sachent avant de se lancer dans le ministère ? GB : J’aimerais avant tout qu’ils

sachent que la clé principale d’un ministère prospère, c’est la puissance du Saint-Esprit (Ac 1.8 ; Za 4.6). Le Saint-Esprit ne donne pas de puissance à des machines, à des institutions, à des organisations, ou à des technologies de pointe. Il déverse sa puissance sur les

hommes et les femmes qui s’abandonnent pleinement à l’autorité de Jésus-Christ. Tous ceux qui se lancent dans le ministère doivent se prémunir avec vigilance contre les maux que sont l’institutionnalisme, le sécularisme, et l’apathie laodicéenne. Le succès du ministère est assuré à condition de se focaliser sur Christ, de se laisser conduire par l’Esprit, de s’appuyer sur la Bible, et d’être propulsé par la mission ! Rares sont ceux qui déposent tout ce qu’ils ont accompli dans la vie aux pieds de leur Père céleste et qui le font de tout leur cœur. Alors qu’il traçait les étapes de sa vie en fonction de la croissance de sa foi, Papi a refusé de stagner dans quelque domaine que ce soit, se mettant lui-même au défi, ainsi que son Église, de toujours revenir aux Écritures, implorant l’introspection avec l’intention de grandir au lieu de supposer qu’on a fait le tour de l’immense beauté de la Parole de Dieu. Vous devriez voir sa bibliothèque ! Des livres sur tous les sujets en garnissent les étagères. Cette bibliothèque constitue un monument à sa foi, à sa famille et à sa carrière. Des plaques honorant sa vie dans le ministère tapissent les murs parsemés de photos de sa famille biologique et autre. Mon papi – cet homme aimant, brillant, et plein d’esprit – a vécu sa vie en glorifiant Dieu avec humilité. Il a toujours dit : « Tout ce que je suis et tout ce que j’ai accompli, je le dois à la grâce étonnante de Dieu, ainsi qu’à l’enseignement et au soutien de son Église bien-aimée. » Pour George W. Brown, l’Église adventiste a eu, indubitablement, un profond impact sur sa vie. * Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 235.

Nicole Brown-Dominguez est écrivain pigiste, animatrice de balado, et productrice. Elle habite dans la région métropolitaine de Chicago, aux États-Unis.

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À la découverte de l’Esprit de prophétie

Ici je dresse mon Eben-Ezer Il est important de se souvenir

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ujourd’hui, Eben-Ezer n’est pas un nom courant. On pourrait presque dire qu’il s’agit d’un prénom saisonnier apparaissant chaque année en décembre ! Une expérience n’ayant rien de scientifique menée auprès d’amis et de collègues semble le confirmer. Ils ont tous associé ce prénom avec Ebenezer Scrooge, personnage principal du livre Un conte de Noël de Charles Dickens. Bien que ce conte n’ait rien à voir avec la véritable histoire de Noël – celle d’un sauveur né pour sauver le monde – elle a pour objectif de rappeler aux gens d’aimer leur prochain. Dans la Bible, on rencontre un Eben-Ezer différent. Le prophète Samuel a érigé une pierre commémorative et l’a appelée du nom d’Eben-Ezer (1 S 7.12, NBS). Eben-Ezer signifie littéralement « pierre du secours ». En l’occurrence, il s’agissait de rappeler aux Israélites que jusqu’ici, le Seigneur les avait secourus. Après une série de défaites, lesquelles avaient abouti à la perte de l’arche de l’alliance, Israël se repentit et le Seigneur lui donna la victoire. Après cette victoire, Samuel prit une pierre en guise de monument et l’appela du nom d’Eben-Ezer. Ce lieu était destiné à ce que les parents y amènent leurs enfants et leur racontent l’histoire de la bonté, de la miséricorde et de la délivrance divine dont ils avaient été l’objet. 24

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Où que vous alliez dans le monde, vous trouverez des monuments commémoratifs de formes et de tailles différentes : statues, arches, pyramides et bâtiments racontent tous une histoire, afin que les événements qui se sont produits il y a longtemps ne tombent pas dans l’oubli. SE SOUVENIR DE LA DIRECTION DE DIEU

Ellen G. White comprenait combien il est important de se souvenir, de raconter comment Dieu a conduit son peuple. À plusieurs reprises, elle a écrit sur la nécessité de se souvenir. Dans Conseils à l’Église, nous lisons : « En jetant un coup d’œil sur notre Photo : Rainier Ridao


passé, après avoir fait chaque pas en avant avec notre mouvement, je puis m’écrier : Loué soit Dieu ! Lorsque je vois ce que le Seigneur a opéré en notre faveur, je suis remplie d’admiration et de confiance en notre chef Jésus-Christ. Nous n’avons rien à craindre de l’avenir, si ce n’est d’oublier les enseignements du Seigneur et la manière dont il nous a conduits dans le passé*. » Pour paraphraser, lorsqu’on se souvient de la façon dont Dieu nous a conduits dans le passé, on peut aller de l’avant avec confiance. Mais comment arriver à se souvenir à une époque où le monde semble échapper à tout contrôle, à une époque où les guerres, les tremblements de terre et les catastrophes se produisent si rapidement qu’aussitôt après avoir fait la une des journaux, ils sont remplacés par les prochaines manchettes, tout aussi inimaginables ? Comment avoir ce genre de confiance dont parle Ellen G. White ? L’un des moyens est de recourir à des « Eben-Ezers » collectifs et personnels. Adventist Heritage Ministries – un ministère dont la mission consiste à nous aider à nous souvenir – a été fondé en 1981 sous la devise « Le passé a un avenir ». Appelé à l’origine Adventist Heritage Properties, son nom a été changé pour celui d’Adventist Heritage Ministries en 1994. Aujourd’hui, ce ministère possède et gère quatre sites patrimoniaux d’une importance particulière pour l’histoire de notre Église. Comme son nom l’indique, la ferme Miller était la demeure de William Miller, lequel a prêché la venue imminente de Jésus depuis la fin des années 1830 jusqu’à 1844. Près de la maison, on trouve une chapelle construite par Miller lui-même, ainsi qu’un rocher, connu sous le nom de Ascension Rock. S’il est peu probable que des croyants se soient tenus sur ce rocher en attendant Jésus, en revanche, il s’agit d’un rappel symbolique de l’espérance animant ceux qui attendaient Jésus, qui désiraient et espéraient voir son retour le 22 octobre 1844. La ferme d’Hiram Edson se compose d’un terrain et d’une grange se rappor-

tant à l’expérience d’Hiram Edson peu après la Grande déception. Edson a eu une vision du sanctuaire céleste avec ses deux compartiments, et a vu Jésus passer du lieu saint au lieu très saint, ce qui a permis de comprendre correctement ce qui s’était passé en 1844. Ce jour-là ne marquait pas le retour de Jésus, mais plutôt le commencement du jugement investigatif. Cependant, Jésus reviendrait bientôt. Le village historique adventiste est situé à Battle Creek, au Michigan. Une grande partie de l’histoire des premiers adventistes est centrée sur Battle Creek. De nombreuses maisons et bâtiments se trouvent dans ce village et, à proximité, on trouve d’autres sites tels que le cimetière Oak Hill et les tombes de la famille White. C’est dans la maison Bates, à Fair Haven, que Joseph Bates a grandi. Son histoire n’intéresse pas seulement les adventistes, mais aussi les habitants de Fair Haven. Pour eux, il s’agit non seulement d’un fondateur de l’Église adventiste du septième jour, mais aussi d’un personnage historique important. DE PUISSANTS TÉMOINS

Chaque site est différent, mais chacun est un témoignage puissant de la bonté de Dieu et de sa fidélité envers ses enfants en des temps de terrible déception, alors qu’ils semblaient environnés de ténèbres et avaient l’impression d’avoir été abandonnés. Ces sites racontent les histoires d’hommes et de femmes imparfaits. Bien qu’ayant des défauts, tout comme nous, Dieu les utilisa pour annoncer aux autres la bonne nouvelle du jugement, la fin de la douleur et de la souffrance dans ce monde, et pour préparer la seconde venue de Jésus. Il ne s’agit pas de bâtiments morts, absorbant temps, énergie et ressources financières, non ; ce sont des centres vivants où l’histoire adventiste prend vie, où nous pouvons nous souvenir de la direction du Seigneur et tirer des leçons du passé. Ce sont des lieux où les jeunes peuvent venir et être inspirés, et où ceux qui ne

Lorsqu’on se souvient de la façon dont Dieu nous a conduits dans le passé, on peut aller de l’avant avec confiance. connaissent pas notre histoire peuvent venir et découvrir un Dieu qui est fidèle. Ils sont comme des phares qui témoignent de la bonté de Dieu. Les sites historiques adventistes ne se limitent pas à ces quatre lieux : il y en a beaucoup d’autres ! Il est important de les trouver, de s’en occuper, et de les laisser raconter leur histoire. On dit que « ceux qui ne tirent pas les leçons de l’histoire sont condamnés à la répéter ». Ne pas connaître notre histoire collective, c’est risquer de répéter les erreurs du passé. Il en va de même pour notre histoire personnelle. Près de mon lit, il y a deux textes encadrés qui me sont très précieux. Lorsque je les regarde, je me souviens des circonstances dans lesquelles ils ont pris tout leur sens. Cela m’apporte toujours du réconfort, du courage, et une confiance renouvelée en le Seigneur. Dieu ne faillit jamais. Tandis que nous commençons l’année 2024, pourquoi ne pas rechercher les Eben-Ezer individuels et collectifs, et nous souvenir de la manière dont Dieu nous a conduits dans le passé ? Ceci nous permettra, à coup sûr, d’aborder la nouvelle année dans l’espérance et la confiance ! * Ellen G. White, Conseils à l’Église, p. 290 (c’est nous qui soulignons).

Audrey Andersson est vice-présidente de l’Église adventiste. AdventistWorld.org Janvier 2024

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La Bible répond

La mission de Dieu et l’Église Q

Pourquoi est-ce que Dieu ne peut pas accomplir sa propre mission – la proclamation de l’Évangile – sans la participation de l’Église ?

R

Dieu atteint les gens par l’Esprit dans des endroits où l’Église du reste n’est pas présente. C’est là un fait incontestable ! Il me semble que ce que vous voulez savoir, c’est pourquoi il ne devrait pas faire la même chose partout, déchargeant ainsi l’Église de la responsabilité de la mission. Bien que Dieu puisse, évidemment, faire tout ce qu’il juge être le mieux dans l’accomplissement de sa volonté salvatrice, il a choisi de nous inclure, nous, l’Église, dans la réalisation de sa mission, et ce, pour d’excellentes raisons.

le ministère, la mort et la résurrection du Christ ont manifesté la vérité sur le caractère rempli d’amour de Dieu, démasquant ainsi la tromperie du mal. Jésus a été le principal témoin de la défense (Ap 1.5 ; 3.14). Notre implication dans le conflit atteint une étape majeure lorsque, par amour, nous devenons des témoins proclamant ce que Christ a accompli pour rétablir l’harmonie entre les pécheurs et Dieu (2 Co 5.17-20). Puisque tous sont impliqués dans le conflit cosmique, Satan utilise, lui aussi, les êtres humains pour témoigner en faveur de sa propre mission dans le monde, par laquelle il promeut la tromperie et le détrônement de Jésus. L’implication de l’Église dans la mission, c’est l’actualisation d’un privilège divin qui lui a été divinement accordé par Jésus : être un témoin du Christ dans le conflit entre la lumière et les ténèbres. 3. RESTAURER L’IMAGE DE DIEU EN NOUS

1. L’OBÉISSANCE À CHRIST

La soumission de l’Église à Christ se manifeste d’une manière particulière dans la proclamation de l’Évangile à un monde en perdition. Au cours de son ministère terrestre, Jésus a formé ses disciples pour la mission (Lc 10.1-11). Après sa résurrection, il leur a formellement confié le mandat évangélique (Mt 28.18-20), et après son ascension, il leur a donné le pouvoir d’accomplir leur mission (Ac 1.8). C’est ce que l’Église fait par le biais de l’obéissance au Seigneur. On peut affirmer sans risque de se tromper que l’Église est l’Église du Christ lorsqu’elle s’incarne elle-même dans l’œuvre missionnaire. L’Église et la mission sont comme l’âme et le corps ; l’Église n’existe que dans l’union des deux. La mission que Dieu nous confie est impossible sans l’Église, et sans mission, l’Église est morte. Lorsque l’Église, dans l’obéissance au Seigneur, accomplit la mission, elle est une Église vibrante et pleine de vie par la puissance de l’Esprit. 2. PARTICIPATION DE L’ÉGLISE DANS LE CONFLIT COSMIQUE

Les forces du mal ont obscurci la vérité divine, ce qui a entraîné un conflit d’une ampleur cosmique. La vie, 26

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Dieu restaure son image chez les pécheurs repentants en les impliquant, entre autres, dans la mission. Il est vrai, à coup sûr, que la mission est une tâche d’origine divine et qu’elle est accomplie par l’œuvre de Dieu. Avant que l’Église n’existe, la Divinité avait déjà formulé une mission de sauvetage à laquelle les trois membres de la Divinité devaient participer. En ce sens, le premier missionnaire a été la Divinité, et sa mission est devenue visible dans toute sa plénitude grâce à l’œuvre glorieuse du Fils de Dieu. Dieu nous a intégrés dans la réalisation de sa mission, de sorte que lorsqu’il ne trouve aucun être humain disponible qu’il peut employer, la mission se poursuit quand même. L’Esprit lui-même l’accomplit. Lorsque, dans l’obéissance à Christ, nous nous acquittons du privilège de témoigner pour lui au cœur du grand conflit cosmique, nous sommes transformés à l’image de celui-là même qui est l’incarnation suprême de la mission de Dieu.

Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite après avoir servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

La prise de poids Explorer les causes cachées et les solutions En général, je sais quand j’ai négligé mon alimentation et que j’ai pris du poids sans le vouloir. Actuellement, malgré mon emploi du temps surchargé, je n’ai pas l’impression de trop manger, mais mon poids augmente légèrement. Y a-t-il des causes de prise de poids autres que la suralimentation ?

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a cause la plus fréquente de prise de poids est une augmentation du tissu adipeux due à un apport calorique accru par rapport à la dépense d’énergie en raison de l’exercice et des activités physiques. De petites fluctuations quotidiennes du poids peuvent refléter des changements dans l’équilibre hydrique et la rétention d’eau. Une consommation accrue de sel peut entraîner une rétention d’eau supplémentaire. La variation des hormones féminines (œstrogène et progestérone) peut entraîner une rétention d’eau accompagnée de changements de poids au cours du cycle menstruel mensuel chez la femme. Certaines maladies peuvent entraîner une prise de poids. L’une d’entre elles est une diminution de la production d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie). L’insuffisance cardiaque peut entraîner une accumulation de liquide, une rétention de sel et une prise de poids. Il peut y avoir un gonflement associé des chevilles, des pieds, et même de l’abdomen. Les symptômes supplémentaires seraient l’essoufflement et la fatigue. Le dysfonctionnement rénal peut également entraîner une rétention d’eau et une prise de poids sans rapport avec un apport alimentaire/calorique excessif. Vous avez mentionné que vous avez un calendrier surchargé. Cela peut certainement contribuer à la prise de poids, car le stress entraîne une augmentation du cortisol – une hormone qui stimule l’appétit et augmente le stockage des graisses dans le corps. Le stress peut aussi être associé à la consommation d’aliments de confort qui sont généralement riches en calories, riches en sucre, en mauvais gras et en sel. De plus, de mauvaises habitudes de sommeil peuvent augmenter les niveaux d’hormones qui encouragent à manger, et diminuer les hormones qui assurent la sensation de satiété lors d’un repas. Certains médicaments peuvent affecter le poids. Les anti-inflammatoires couramment utilisés peuvent provoquer une rétention d’eau accompagnée de fluctuations dans les mesures de poids quotidiennes. Certains antidépresseurs peuvent stimuler l’appétit, entraînant une prise de poids ultérieure. Photo : Antonio Santos / iStock / Getty Images Plus / Getty Images

Nous avons mentionné à plusieurs reprises la rétention d’eau. Buvez de l’eau pure et évitez les boissons sucrées. Même les jus de fruits purs sont riches en fructose (sucre de fruit, et donc, calories), lequel favorise la prise de poids sans le bénéfice des fibres quand on consomme le fruit entier. Méfiez-vous des édulcorants artificiels. Nous en reparlerons davantage dans un prochain article. Le début d’une nouvelle année est un bon moment pour réévaluer nos habitudes en matière de santé. Ne nous contentons pas de prendre des résolutions que nous violerons bientôt. Fixons-nous plutôt, par la grâce de Dieu, des objectifs réalistes avec un partenaire à qui nous sommes redevables (conjoint, ami proche, etc.). Considérez cinq choses à faire cette année : Pesez-vous chaque matin avant le petit-déjeuner et avant de boire de l’eau. Les personnes qui se pèsent quotidiennement sont plus susceptibles de perdre du poids et de maintenir cette perte de poids. Consignez votre poids par écrit. Buvez principalement de l’eau pure et fraîche. Mangez vos repas à heures régulières et évitez les collations entre les repas et avant le coucher. Faites un bilan de santé annuel et un examen métabolique comprenant le sucre, le cholestérol et les lipides, ainsi qu’un dépistage de la thyroïde. Mesurer le taux de thyréostimuline (TSH) peut suffire. Enfin, souvenez-vous de l’encouragement de l’apôtre Paul : « Je puis tout par celui qui me fortifie. » (Ph 4.13) Puisse cette nouvelle année en être une de santé et de bonheur en Jésus ! Maranatha !​

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., interniste, est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale. AdventistWorld.org Janvier 2024

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Une journée ordinaire D « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

es centaines de pasteurs sont venus en ville, saluant de vieux amis, s’en faisant rapidement de nouveaux. Tous affluent vers le Palais des congrès pour les grandes réunions. De grands panneaux annoncent qu’ils vont apprendre des façons de mieux partager l’amour de Dieu. Dans le parc en face du Palais des congrès, un pasteur est assis, tout seul. « C’était dur, m’a-t-il raconté plus tard. J’étais venu pour les réunions, mais alors que je me dirigeais vers la porte, Dieu m’a arrêté et m’a dit que j’étais censé m’asseoir ici, à cette table-là dans le parc, au lieu d’entrer. » COMMENT LE POUVAIENT-ILS ?

Il observe la foule occupée, puis une femme attire son attention. Elle est jeune, invisible, apparemment, aux yeux des centaines de pasteurs qui ouvrent et ferment les portes du Palais des congrès. Une de ces sans-abri débraillés qui traînent dans les foules avec des pancartes proclamant leur besoin et leur faim. Elle se tient aussi près de la porte que possible, l’odeur de son corps crasseux se répandant dans le hall chaque fois que les grandes portes vitrées s’ouvrent ou se forment. « J’ai observé la scène, a poursuivi le pasteur renégat. J’attendais qu’on lui donne à manger, une bouteille d’eau, un sourire. Au lieu de ça, même s’ils la voyaient tous, chacun a soigneusement évité de la remarquer. » Elle agite sa pancarte. Elle saute, mais pas très haut. Elle chante quelques notes brisées. Elle pleure. Mais rien ne fonctionne. Ses poches restent vides. Le flot de pasteurs ralentit tandis que de la musique gospel emplit le hall, atteint les oreilles de la passante qu’on avait ignorée,

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et se noie finalement dans les bruits de la circulation de la journée. La jeune femme s’appuie contre le mur de béton. Elle se lamente, soupire, s’interroge, essuyant ses larmes avec la manche de sa veste poisseuse. Aujourd’hui, c’est comme tous les autres jours – un jour marqué par la faim, la douleur, le rejet, et les larmes. Le pasteur commence à préparer un sermon qu’il aimerait prêcher à tous les autres pasteurs qui ont ignoré cette femme. « Tout ça m’a mis très en colère, a-t-il grogné. Voici cette jeune fille dont la pancarte indique qu’elle est sans abri et qu’elle a besoin d’aide, mais aucun de ces pasteurs ne l’a aidée ! À ce moment-là, Dieu n’a pas dû être très fier de moi. Que de mauvaises pensées dans mon cœur ! J’étais en train de me mettre dans une de ces colères ! » Alors Dieu parle. « Hé, toi ! Oui, pasteur Gabe, toi ! Tu sais comment faire ça, toi. Pourquoi ne vas-tu pas lui dire bonjour ? » « Bien sûr que je vais y aller, sourit le pasteur Gabe. C’est ma spécialité ! » ​ QU’EST-CE QUE JE POURRAIS BIEN FAIRE ?

Il se lève et traverse lentement la rue jusqu’à la porte du Palais des congrès. « Bonjour ! » dit-il, ses yeux croisant les siens, une expression d’ouverture et d’acception sur son visage. « Je m’appelle Gabe. » « Je m’appelle Monica », marmonne la femme, resserrant instinctivement sa veste, comme pour se protéger des abus qui, pense-t-elle, ne sont pas très loin. « Y a une table là-bas avec un peu d’ombre. Tu veux bien t’y asseoir et qu’on cause un peu ? » Son invitation n’est pas celle à laquelle elle s’attend. Elle le suit, comme un chaton

Photo : Lerone Pieters


à qui on offre un bol de lait. Gabe lui dit ce que Dieu pense d’elle, que pour lui elle est belle et qu’il l’aime énormément. Puis il lui demande si elle a déjà entendu parler de Jésus, si elle a déjà eu une rencontre avec lui, et si elle pense que ce serait cool d’avoir une relation avec lui. Monica dit oui. Tous les deux pleurent, et ensuite, prient – lui, le pasteur, et la jeune femme, attablés à l’ombre, devant le Palais des congrès. « De quoi as-tu besoin ? » demande le pasteur Gabe. « Ça fait des années que je dors dehors. La nuit, j’arrive pas à dormir. La rue, c’est trop dangereux. Je suis si fatiguée ! Non, je suis épuisée. Je veux une douche. C’est rendu que j’me sens même plus une femme. J’me sens comme si j’étais un animal. » « Y a-t-il un endroit où tu aimerais loger ? » « Oui. » Elle fait une pause. « Combien ça coûte ? » continue Gabe. « Ça coûte trop cher. » Dieu a préparé le pasteur Gabe pour ce moment. Juste avant de venir au congrès, il a reçu la visite d’une vieille connaissance. L’homme avait conduit trois heures, avait demandé au pasteur Gabe de le rejoindre pour le petit-déjeuner, puis lui avait remis mille dollars. De l’argent comptant. « C’est l’argent de Dieu », avait dit le donateur. « Utilise-le pour le ministère. » « Et si je pouvais te faire passer 10 nuits dans une chambre ? » demande le pasteur Gabe. Les yeux de Monica brillent d’un feu oublié depuis longtemps. Ça prend un peu de temps, mais le pasteur Gabe lui trouve un bon logement et de la bonne nourriture. Douche. Lit propre. Seule. Dix nuits et jours. En toute sûreté. QU’EST-CE QUE JE PEUX FAIRE DE PLUS ?

Le pasteur Gabe retourne lentement au Palais des congrès, se souvenant du sourire sur le visage de Monica, regardant autour de lui pour que quelqu’un d’autre le remarque.

Tu sais comment faire ça, toi. Pourquoi ne vastu pas lui dire bonjour ? « Là-bas, murmure Dieu. Tu vois cet homme à quelques pâtés de maisons, assis tout seul sur l’herbe ? Je veux que tu ailles vers lui, que tu t’assoies à côté de lui, et que tu lui demandes s’il vient de la Jamaïque. » Le pasteur Gabe attend que les taxis passent, traverse la rue, et se dirige lentement vers l’homme qui est assis tout seul sur l’herbe, regardant le ciel d’un air maussade. « Salut, lance Gabe. J’ai beaucoup d’amis chez moi qui sont tout simplement les gens les plus cools que je connaisse. Et, euh, ils viennent de la Jamaïque. Et quand ils traversent une période difficile, euh, tu sais, ils se mettent juste à chanter et tout d’un coup, la vie leur semble différente, et leur moral est remonté. Et soudain, ils éprouvent de la joie là alors qu’ils n’en avaient pas auparavant. As-tu déjà vécu ça ? » L’homme lève les yeux vers Gabe, lui fait un clin d’œil et commence à chanter. Au cours des trois jours suivants, Gabe et ses nouveaux amis sont partout en ville. Du ghetto au parc en passant par le zoo, partout, ils rassemblent ceux qui veulent faire partie de quelque chose de spécial. « J’ai dû parler de Jésus à des centaines de personnes, et j’ai prié avec elles ! Et cette grande foule de gens a passé les trois jours suivants à se promener dans le centre-ville avec moi. Dimanche matin, je les ai tous emmenés prendre un petit-déjeuner dans un restaurant. Nous avons rempli l’endroit et nous nous sommes bien amusés. C’était tout simplement incroyable. J’aurais pu établir une église ! »

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur/Directeur de Adventist Review Ministries Justin Kim Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu Rédacteurs adjoints/directeurs adjoints à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sikhululekile Daco, John Peckham, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Enno Müller, Beth Thomas Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Directeur de l’intégration des systèmes et de l’innovation Daniel Bruneau Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Conseiller E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Yo Han Kim, président ; Justin Kim, secrétaire ; Hong, Myung Kwan ; Karnik Doukmetzian ; SeongJun Byun ; John Peckham ; Hiroshi Yamaji ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; Membres d’office: Paul H. Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 20, n° 1

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Brille comme le Fils !

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n jour, j’ai aperçu Ben, mon fils âgé de 5 ans, prenant un bain de soleil près de la fenêtre. Il souriait de toutes ses dents ! Je lui ai dit : « C’est bon le soleil, hein, Ben ? » « Oh, Maman, c’est si bon d’être assis au soleil ! C’est tellement chaud, tellement confortable ! Ça me fait sentir comme si j’étais avec Mamie. » Sa réflexion m’a impressionnée ! Même un petit enfant se rend compte que les gens peuvent être comme le soleil ; ils peuvent être chaleureux, invitants, et faire en sorte que les autres se sentent acceptés et spéciaux. Sais-tu que ton attitude rayonnante peut être un puissant témoignage pour Jésus ? Notre monde est plein de gens découragés. Le simple fait de voir le sourire d’un enfant peut semer beaucoup de joie autour de toi. Bien des gens sont touchés par un enfant gentil et poli.

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RENDRE LES GENS HEUREUX

J’ai connu quelqu’un comme ça. Elle s’appelle Delinda. On était amies à l’école secondaire et aux études supérieures. Cette fille était l’une des personnes les plus heureuses que je connaissais. On aurait dit qu’elle souriait toujours ! Elle faisait des tas de choses gentilles pour les autres. Un été, Delinda et moi avons travaillé à l’hôpital de notre ville. Notre travail consistait à entretenir les jardins. Nous désherbions soigneusement les plates-bandes et arrosions les fleurs. Souvent, les patients ou les visiteurs venaient s’asseoir dans la gloriette pour profiter des fleurs et de l’air frais. La gloriette se trouvait au milieu de la cour où nous travaillions et offrait une vue bien plus agréable que celle d’une chambre d’hôpital ! Un jour, alors que nous désherbions, Delinda a remarqué que beaucoup de gens avaient l’air

tristes, fatigués, ou inquiets. « C’est sûr qu’à l’hôpital, y a beaucoup de gens tristes », a dit Delinda. « T’as raison ! Si seulement on pouvait faire quelque chose pour les aider à se sentir mieux », ai-je répondu. « J’ai une idée. On pourrait compter le nombre de personnes qu’on réussit à faire sourire ! » a lancé Delinda avec enthousiasme. « D’accord, mais comment on va faire ça ? » ai-je dit. « J’sais pas. Peut-être qu’on a juste à sourire nous-mêmes, ou peut-être qu’on pourrait leur dire bonjour ou parler un peu avec eux », a-t-elle répondu. « Entendu ! Défi accepté ! » ai-je dit en riant. FAIRE SOURIRE LES GENS

Et nous avons commencé tout de suite ! Tout d’abord on a essayé, autant que possible, d’établir un contact visuel avec les visiteurs

Illustration : Mugi Kinoshita


CHERYL BERNARD

Perle biblique « De la même façon, votre lumière doit briller devant tout le monde. Alors les autres verront le bien que vous faites. Ils pourront chanter la gloire de votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5.16, Parole de vie)

tout en continuant à faire notre travail. Après avoir travaillé dans la cour, nous avons attaqué les plates-bandes près de la façade de l’hôpital. Ensuite, nous nous sommes retrouvées devant l’entrée des urgences. Tout au long de la journée, nous avons vu avec plaisir de nombreuses personnes nous sourire. Parfois, il nous suffisait de leur sourire. D’autres fois, elles nous souriaient après une courte conversation. Ça marchait tellement bien qu’on a arrêté de compter le nombre de personnes qui nous souriaient. Quelle façon amusante de passer le temps ! Avons-nous fait quelque chose d’extraordinaire ? Pas vraiment. Nous espérons que ces gestes tout simples ont apporté un peu de gaieté aux patients et à leurs familles ! Excepté les sourires reçus en retour, nous ne pouvons mesurer l’impact que ça a eu sur eux. Quelque chose d’aussi simple qu’un sourire lumineux peut faire

une grande différence ! Un tel sourire montre à nos semblables que ceux qui suivent Jésus sont heureux et joyeux comme lui. Ta joie peut refléter ce que dit 2 Samuel 23.4 [Parole de vie] dit : « [Il] est pareil à la lumière du matin, au soleil brillant dans un ciel sans nuages. Grâce à sa chaleur, les plantes sortent de terre après la pluie. » Je ne sais pas ce qu’il en est pour toi, mais en général, il y a beaucoup de nuages là où j’habite. Quand le soleil brille, ça me remplit de joie ! Ce serait vraiment cool si, comme le soleil qui brille, tu apportais de la joie à ceux qui t’entourent ! ​À mon église, je suis monitrice de l’École du sabbat. Dans ma classe, nous chantons une chanson pour enfants. Peut-être que tu la connais : « Ce monde a besoin de sourires, de sourires qu’on peut donner ; de sourires joyeux, doux et attentionnés, là où l’on travaille et habite. Alors, S-O-U-R-

I-S, S-O-U-R-I-S, c’est ce dont le monde a besoin : S-O-U-R-I-S ! » Comme c’est vrai ! Notre monde a besoin de davantage de sourires : ton sourire ! Tandis que Delinda et moi nous occupions des fleurs, nous ne profitions pas seulement de leur parfum. Nous partagions aussi le parfum de l’amour de Dieu par les petits gestes suggérés par mon amie. Ces petits actes de gentillesse ont réchauffé le cœur des autres, tout comme les chauds rayons du soleil rappelaient à Ben l’amour de sa grand-mère. Et toi ? De quelles manières peux-tu cultiver la joie et être un témoin de Dieu ? Demande au Seigneur de t’aider à trouver des moyens non seulement de briller comme le soleil, mais aussi de briller comme LE FILS : Jésus.

Cheryl Bernard est directrice adjointe du Ministère des enfants pour la Fédération du Michigan.

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Un souffle d’inspiration et une médiathèque complète au bout des doigts !


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