Adventist World February 2024 French

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02/2024 Des oreilles pour entendre Page 10 Dieu nous parle… par sa Parole Page 20 Le soutien social Page 27

L’étude de la Bible : un art


10 Des oreilles pour entendre

Félix H. Cortez

14 La personnalité et la divinité du Saint-Esprit

John Peckham

16 Galerie d’étude de la Bible

20 Perspective mondiale Dieu nous parle… par sa Parole Ted N. C. Wilson 22 Au premier plan Les avantages de l’étude de la Bible Ellen G. White 24 Rétrospective La force est dans ce qui est petit Norma Collins

26 La Bible répond Le Roi divin 27 Santé & bien-être Le soutien social 28 « Je vais vous raconter… » Aux petites choses… les grandes prières ! 30 Foi en herbe Les nouveaux amis de Clara

Les sept niveaux de l’étude de la Bible Justin Kim

Il existe, vous dira tout amateur, différents niveaux d’appréciation de l’art. Qu’il s’agisse d’amateurs de livres qui sentent le papier, de collectionneurs de pièces de monnaie qui mordent dans le métal, ou de fanatiques de la gastronomie qui étudient l’origine géographique d’un ingrédient spécifique, l’art porte une activité à un niveau d’appréciation plus élevé. En tant que peuple du Livre, les adventistes ne devraient-ils pas apprécier l’étude de la Bible au niveau suivant ? Voici sept façons d’atteindre ce niveau supérieur. Écouter. Pendant un certain temps, l’audio a été en voie de disparition. Mais aujourd’hui, à l’ère des livres audio et des balados, l’art de l’écoute est plus populaire que jamais. Entendre la Parole nous ramène aux temps anciens où on lisait les Écritures à haute voix devant les foules. L’écoute nécessite du temps, une interaction avec la voix, et un calme patient pour assimiler ce qui a été entendu. Trouvez un enregistrement de bonne qualité et écoutez – écoutez vraiment. Lire. Dans nos emplois du temps chargés, la lecture exige engagement et discipline pour prendre le temps de lire une partie de l’ouvrage chaque jour, que ça soit silencieusement ou à voix haute. On peut varier les styles de lecture : lecture rapide, lecture lente à haute voix, balayage, lecture réfléchie dans la prière, ou lecture en soulignant ou en surlignant. Compte tenu de la diversité des traductions de la Bible, essayez de lire une version différente chaque année ou presque. Écrire. Employée par les anciens scribes, l’écriture des versets bibliques permet d’en approfondir le sens alors que la main en transcrit chaque mot. À l’ère des écrans tactiles, l’écriture est devenue un art rare. Mais lorsqu’elle est appliquée aux Écritures, elle réveille cette discipline spirituelle et imite, ne serait-ce qu’à moitié, ce que les auteurs originaux ont vécu. Procurez-vous un bon journal et créez une version manuscrite de votre livre biblique préféré. Comprendre. Sans cette habitude fondamentale, tout le reste est vain. Comprendre implique d’étudier, d’observer, de comparer, de contraster, d’esquisser, d’organiser, d’analyser, et de s’enquérir des schémas de pensée des Écritures. Mais surtout, il faut que le Saint-Esprit donne la bénédiction d’interpréter ce qu’il a inspiré. Mémoriser. Nombreux sont ceux qui, à l’âge adulte, perdent cet art. Mais la mémorisation est particulièrement nécessaire et bénéfique pour ceux dont la mémoire est affaiblie. La mémorisation des Écritures fortifie le cœur et aiguise l’esprit. Jésus a appris de grandes parties de l’Ancien Testament et nous a encouragés à revendiquer ses promesses dans la bataille spirituelle pour nos âmes. Méditer. Alors que les religions orientales cherchent à faire le vide dans l’esprit, la Bible, elle, nous enseigne à faire le plein. La méditation prend un verset (mémorisé) et le répète en mettant l’accent sur un mot différent chaque fois. De cette manière, on fait l’expérience de la pleine signification du verset en mettant l’accent sur chaque mot. Appliquer. À quoi servira tout qui précède si nous ne l’appliquons pas concrètement à notre vie ? En vérité, la Parole de Dieu ne peut être rendue efficace que par la puissance du Saint-Esprit. Puisse la Parole vivante nous donner l’enthousiasme et l’envie d’aller plus loin dans notre voyage avec la Parole écrite !

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Sur le vif

Une congrégation interconfessionnelle du village de Nueva Unión, dans le sud du Mexique, est récemment devenue une église adventiste, grâce au travail d’un pasteur et de membres laïcs qui ont visité régulièrement ce lieu isolé et étudié la Bible avec la population locale. Photo : Juan Colina

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En bref

« C’était un moyen parfait de combler le fossé entre l’Église et la communauté des sourds, surtout pendant Noël – un événement célébré dans le monde entier… Espérons que cet [événement] incitera les membres de la communauté adventiste à en découvrir davantage sur les possibilités d’atteindre une population qu’on ne peut toucher autrement, et même à envisager d’apprendre un peu l’Auslan [la langue des signes australienne] pour eux-mêmes. » — Jessica Stekla, pasteur stagiaire de la Fédération du Grand Sydney, au sujet de la première présentation en langue des signes de la pièce de théâtre Road to Bethlehem. Cette mise en scène de l’histoire de la naissance de Jésus, laquelle s’est tenue à l’Institut adventiste d’enseignement supérieur Mountain View de Sydney, en Australie, est le fruit d’un partenariat entre Christian Services for the Blind & Hearing Impaired et l’Institut Mountain View.

« Ce centre n’est pas L’étude seulement une cold’artéfacts ; de la Bible lection c’est un témoignage On a demandé aux membres de l’Église à quelle fréquence ils lisaient la Bible : 49 % Tous les jours ou plus d’une fois par jour 26 % Plus d’une fois par semaine 10 % Environ une fois par semaine 8 % Une ou plusieurs fois par mois 5 % Moins d’une fois par mois 2 % Jamais

— Edgar Bryan Tolentino, coordinateur de l’Esprit de prophétie et directeur du Centre du patrimoine adventiste de la Division Asie-Pacifique Sud, au sujet du nouveau Centre du patrimoine adventiste. Situé à Silang, dans la province de Cavite, aux Philippines, ce centre préserve et met en valeur la croissance, les contributions et les jalons de la communauté adventiste dans la région.

N=143,220 Source : Sondage 202223 de l’Église mondiale auprès des membres Données fournies par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale

Plus de 240 Le nombre de communicateurs adventistes et d’administrateurs de l’Église qui se sont réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 6 au 9 décembre, à l’occasion du Congrès de Global Adventist Inter Network (GAiN) 2023. Cet événement a rassemblé des gens qui servent dans les ministères de la radio, de la télévision, de l’imprimerie, et des ministères du numérique à travers le continent africain pour la formation, le réseautage, la discussion, et l’inspiration. 4

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vivant de notre parcours en tant qu’Église. Il est une source d’inspiration pour nos membres actuels, et une fenêtre pour les autres afin de comprendre notre mission et nos valeurs. »

Plus de 300 Le nombre de personnes qui ont reçu un traitement médical lors d’une Expo santé de trois jours, laquelle s’est tenue à l’Église adventiste de Dapcha, au Népal. Un groupe coréen a proposé des services de santé, des activités pour les enfants, des visites à domicile, des coupes de cheveux gratuites, et des photos de famille. L’équipe a mis en place une clinique temporaire équipée de matériel médical et de technologie. Cette clinique a offert des examens médicaux généraux, des vaccinations, des consultations, des médicaments, et de l’éducation en matière de santé.


En bref

« Nous avons pris l’engagement permanent de soutenir la jeunesse. C’est, en particulier, une bénédiction de voir le groupe de jeunes d’Athènes se développer en une église organisée avec un objectif missionnaire clair. Nous prévoyons transformer l’église en un réseau de groupes de jeunes dans la région d’Athènes, afin de renforcer leur impact auprès de leurs pairs. » — Claudio Gulyas, président de la Mission grecque, à propos de la croissance du groupe de jeunes d’Athènes. Pendant la pandémie, les dirigeants de l’Église ont créé un ministère en ligne pour les jeunes. Le groupe est resté en contact après la pandémie et s’est développé. Aujourd’hui, une trentaine de jeunes adultes se réunissent chaque sabbat pour le culte et la communion fraternelle

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Le nombre de baptêmes qui ont eu lieu à la fin de la campagne d’évangélisation qui s’est tenue à San Fernando et à Sitio Natampod, à Namnam, aux Philippines. Cet événement, lequel s’est déroulé du 26 novembre au 2 décembre, était un effort conjoint de la Mission centrale de Mindanao et de la Radio adventiste mondiale.

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« Cette station de radio a pour but de former et d’équiper nos étudiants pour qu’ils deviennent des dirigeants chrétiens confiants dans leurs propres communautés, partageant des histoires sur eux-mêmes, et des histoires avec lesquelles leurs communautés peuvent vraiment se connecter à un niveau profond et personnel. » — David Garrard, directeur sortant de l’Institut d’enseignement supérieur Mamarapha, au sujet du nouveau studio construit sur le campus avec l’aide de Faith FM. L’Institut d’enseignement supérieur Mamarapha est situé à Karragullen, en Australie occidentale. La station de radio permet à tous les Australiens de partager leurs histoires dans leur propre langue. (->) Photo : Adventist Record AdventistWorld.org Février 2024

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Actualités

En Afrique, le premier Congrès de GRI explore l’intersection de la science et de la foi

Cet événement a permis d’acquérir une expérience pratique et une formation

Emeraude Victorin Tobias, Institut de recherche Geoscience

En novembre 2023, l’Institut de recherche Geoscience (GRI) – un centre de recherche scientifique de l’Église adventiste – a tenu son premier Congrès sur le terrain en Tanzanie, sur le continent africain. Les congrès sur le terrain vont au-delà des réunions et des exposés traditionnels ; ils plongent les participants dans des expériences pratiques, les exposant directement à des caractéristiques naturelles pertinentes pour une compréhension biblique des origines. Alors que de nombreux congrès sur le terrain ont été organisés depuis plusieurs décennies par GRI en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, et en Australasie, cet événement novateur en Afrique a marqué une étape importante dans l’engagement de l’Institut et son service envers l’Église mondiale. La décision de GRI de s’associer à la Division Afrique centre-est (ECD) de l’Église adventiste pour le congrès souligne le statut de la division en tant que centrale de l’éducation adventiste. Avec environ 750 000 élèves et étudiants répartis dans plus de 3 400 institutions, l’ECD peut se targuer d’avoir la plus grande empreinte éducative adventiste à l’échelle mondiale. Pour optimiser l’impact, 60 personnes ont été sélectionnées de façon stratégique pour participer au congrès, représentant des acteurs clés de l’éducation, y compris des professeurs de sciences de l’enseignement secondaire, des

professeurs de sciences d’institutions tertiaires, des directeurs de l’éducation d’union, des administrateurs d’université, et des étudiants dirigeants du Ministère sur les campus publics. La Tanzanie a été délibérément choisie comme toile de fond de ce congrès parce qu’elle fournit un canevas d’exploration des principaux domaines cruciaux pour l’application d’un cadre biblique dans la compréhension des modèles d’origine, ont expliqué les organisateurs. Andrew Mutero, directeur de l’éducation de l’ECD : « Le Congrès sur le terrain a eu un effet d’entraînement. Cet effet se fera sentir dans les 11 pays de la Division Afrique centre-est. Nous sommes maintenant formés, informés, et motivés à fond. Nous allons nous mettre au travail. » Les expériences sur le terrain ont été complétées par des conférences données par un panel international composé de scientifiques de GRI et de représentants provenant des divisions mondiales de l’Église adventiste. Les sujets abordés allaient de l’ajustement fin du cosmos à l’équilibre délicat entre scientisme et fondamentalisme. Deux ateliers ont réuni trois groupes distincts – dirigeants, étudiants et enseignants – et ont permis à chacun d’entre eux de prendre des résolutions et d’établir des objectifs concrets pour l’année à venir. Ben Clausen, scientifique principal pour le GRI et directeur du congrès :

Un groupe de 60 éducateurs a rejoint les scientifiques de l’Institut de recherche Geoscience pour un voyage à travers les paysages à couper le souffle de la Tanzanie. Photo : Institut de recherche Geoscience 6

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« Les participants ont été un groupe formidable avec lequel il a été possible de travailler. Nous avions pour objectifs d’apprendre de nouvelles notions de géologie et de biologie, de comprendre les questions temporelles en relation avec les modèles d’histoire de la terre, de favoriser une attitude positive en relation avec la science et la foi, et d’accroître la confiance en Dieu et en sa Parole. » Le succès du congrès a ouvert la voie à une future collaboration entre GRI et l’ECD. Les projets comprennent l’établissement d’une antenne de GRI, le développement d’une formation conduisant à un diplôme pour les enseignants de l’Université adventiste de l’Afrique dans le domaine de l’intersection de la foi et de la science, et l’organisation d’une série d’événements de formation dans la division prévue pour l’année prochaine. Alfaxad Mussa Chacha, professeur de biologie et de chimie au lycée Ikizu, au Rwanda : « Je remercie Dieu pour ce congrès. Ensemble, nous en avons découvert davantage sur la création. En tant que biologiste, je profiterai de l’occasion d’enseigner la génétique pour montrer à quel point nous sommes des créatures merveilleuses. » Alors que les échos du congrès sur le terrain du GRI résonnent à travers l’ECD avec le retour des participants dans leurs pays respectifs, de nouvelles voies pour comprendre l’intersection de la foi et de la science illuminent le témoignage de l’Église sur notre tendre créateur, ont déclaré les organisateurs. « Cet événement a permis à une nouvelle génération d’éducateurs et de dirigeants de porter le flambeau de la connaissance dans leurs communautés respectives », ont-ils conclu.


Actualités

Une équipe de LLU offre des services dentaires gratuits à Cuba

À La Havane, des étudiants en médecine dentaire ouvrent la porte à la santé communautaire

Libna Stevens, Service des nouvelles de la Division interaméricaine, avec la contribution de Dayami Rodriguez

Photo : Université de Loma Linda

Un groupe d’étudiants et de professeurs de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Loma Linda s’est récemment rendu à La Havane, à Cuba, pour participer à la toute première Foire de la santé dentaire. Les cliniques de quatre jours ont été coordonnées par l’Union cubaine de l’Église adventiste, ainsi que par des officiers du Bureau des affaires religieuses et de la santé publique à Cuba. Selon les organisateurs, plus de 300 personnes ont reçu des soins dentaires gratuits lors de cette foire. Gary A. Kerstetter, directeur et professeur de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Loma Linda, ainsi qu’une équipe composée d’étudiants de troisième et quatrième année en médecine dentaire, ont effectué des obturations, des nettoyages, des extractions. Une poignée de dentistes adventistes et de professionnels locaux ont participé aux procédures. Les cliniques se sont tenues au Séminaire de théologie de La Havane (SETAC), et à la Clinique de santé publique de la municipalité de Boyeros, à La Havane. L’équipe en a aussi profité pour sensibiliser chaque patient aux aspects de la santé bucco-dentaire. Gary A. Kerstetter : « Nous avons pu participer à un effort missionnaire prodiguant des soins dentaires tout en fournissant à nos étudiants une expérience clinique leur permettant de travailler avec des patients. De plus, on leur a donné l’occasion de faire une expérience culturelle dans

un pays étranger où ils peuvent aider des personnes vivant dans une situation très différente. » L’équipe de Loma Linda a apporté un appareil de radiographie portable, des outils dentaires, du matériel et des fournitures, a précisé Gary Kerstetter. « Chaque jour, six à huit patients ont été examinés sur cinq chaises. Ils ont été très reconnaissants envers notre équipe pour les soins qui leur ont été administrés », a-t-il expliqué. Il s’agit là de cliniques à caractère historique et extraordinaire, a dit Orquídea Ferrer Hurtado, directrice du Réseau de services médicaux chrétiens – une organisation qui regroupe des professionnels de la santé par l’intermédiaire du Ministère cubain de la santé publique. Orquídea Ferrer, laquelle est aussi professeur à la faculté de médecine dentaire de La Havane, a déclaré que l’intervention de l’équipe de l’Université de Loma Linda avait une grande importance pour elle et pour les dix professionnels de la santé qui se sont joints à elle pour participer à ces cliniques. Orquídea Ferrer : « Nous avons pu apporter notre aide, et partager nos expériences professionnelles ainsi que la façon dont les choses fonctionnent ici. Ils ont appris de nous, et nous avons appris d’eux, tout simplement. » Yaremis Leyva Ross, une habitante du quartier : « Je suis plus que reconnaissante envers Dieu ! Ces étudiants qui sont venus nous aider ont fait un travail magnifique sur moi et mes enfants. »

« Cette foire de la santé dentaire a ouvert une porte ici », a dit M. Paneque. Des membres d’église et de la communauté figurent parmi les patients qui en ont bénéficié. « Nous sommes incroyablement reconnaissants ! Nous avons constaté que ça rendait des tas de gens heureux, et avons senti que les autorités gouvernementales ont été satisfaites, elles aussi, de la Foire de la santé dentaire », a-t-il dit. Obed Carrera, responsable du programme des étudiants de l’Université de Loma Linda pour le Service missionnaire international, a expliqué que plusieurs voyages avaient été organisés à Cuba au cours des six dernières années. Beaucoup d’entre eux comprenaient des missions multidisciplinaires deux fois par an, mais cette année a apporté un nouveau niveau de services de soins médicaux, a-t-il dit. Krystal Robinson, laquelle a voyagé en tant qu’infirmière pour l’équipe et a participé à des voyages missionnaires logistiques à Cuba pendant plusieurs années, a déclaré que le dernier voyage a été une bénédiction. Krystal Robinson : « Les étudiants se souviennent surtout de la résilience des gens et voient à quel point ils sont heureux, reconnaissants et prêts à vous donner tout ce qu’ils ont pour vous exprimer leur gratitude. » Gary Kerstetter : « Ce voyage a changé notre vie ! Nous espérons avoir d’autres occasions de faire preuve d’un peu de compassion humaine à l’égard des Cubains. » AdventistWorld.org Février 2024

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Actualités

La toute première opération à cœur ouvert au Malawi : de l’espoir pour des millions de personnes

Cet exploit fait partie du ministère d’ASi Hearts for Mission International

Missions ASi, et Adventist World

Le 1er novembre, Hearts for Mission International (H4MI) – un nouveau ministère de l’Association des entrepreneurs adventistes (ASi) – s’est embarqué pour un voyage extraordinaire qui pourrait changer la vie d’innombrables personnes en Afrique subsaharienne. La toute première opération à cœur ouvert a été réalisée avec succès par H4MI à l’Hôpital adventiste de Blantyre, au Malawi. H4MI, avec une équipe consacrée de 20 membres du personnel médical et du personnel des États-Unis et du Kenya, y compris deux chirurgiens cardiovasculaires chevronnés, a réalisé un exploit historique en effectuant deux opérations à cœur ouvert cette semaine-là. Cette initiative vise à fournir des solutions vitales aux problèmes cardiovasculaires à l’Afrique subsaharienne – une région en proie à un nombre important de décès liés aux maladies cardiaques, et au ratio stupéfiant d’un seul chirurgien cardiothoracique pour 14,3 millions d’habitants. Nan Wang et Arega Fekadu Leta, chirurgiens cardiothoraciques, ainsi qu’une équipe consacrée de médecins, de personnel infirmier et de personnel hospitalier et administratif, ont mené ces opérations révolutionnaires. Jason Blanchard, PDG de H4MI : « Jusqu’à présent, seuls les patients qui

avaient les moyens de s’envoler pour l’Afrique du Sud ou pour l’Inde pouvaient bénéficier d’opérations chirurgicales qui leur sauveraient la vie. En tant que département de ASi Missions Inc., H4MI s’est rendu au Malawi où, grâce à une collaboration avec le gouvernement, il prodigue des soins à la population. C’est vraiment une histoire porteuse d’espérance pour le pays. » Nan Wang : « En touchant physiquement le cœur de quelques personnes, nous avons atteint et touché le cœur de la nation et de son peuple. Ce voyage missionnaire a aussi ému l’équipe cardiaque à bien des égards. Nous sommes tous transformés à jamais parce que nous avons vu la foi en action. […] Nous reviendrons ! » Eliza Frank, 33 ans et mère de quatre enfants, vivait aux limites de la subsistance au moment où elle a contracté une cardiopathie rhumatismale. Ses symptômes, notamment de l’essoufflement et des palpitations cardiaques au moindre effort, l’ont obligée à cesser son activité agricole et à compter sur le soutien de sa mère et de sa sœur. L’accès aux interventions médicales étant limité, la situation d’Eliza était pratiquement sans espoir. Cependant, elle a été l’un des deux patients sélectionnés pour subir une intervention qui a changé sa vie,

La première opération à cœur ouvert au Malawi a eu lieu le 1er novembre 2023, grâce à Hearts for Mission International. Photo : ASi Missions 8

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devenant ainsi la première personne au Malawi à être opérée à cœur ouvert. Et l’opération a été un succès retentissant ! Eliza est maintenant sur la voie de la guérison à l’hôpital de Blantyre. « Nous sommes non seulement reconnaissants envers Dieu, mais aussi envers notre incroyable équipe de donateurs et de professionnels médicaux dévoués qui ont transformé ce rêve en une remarquable réalité », ont dit les dirigeants de H4MI. Halima Daud, vice-ministre de la santé du Malawi, s’est rendue à l’hôpital adventiste de Blantyre pour exprimer son soutien sincère aux patients et à l’équipe de H4MI. Halima Daud : « Le gouvernement a alloué des fonds substantiels pour envoyer des patients en Inde pour des opérations chirurgicales. En tant que pays, nous sommes ravis de cette évolution, car elle permet à ces opérations d’être réalisées ici même, au Malawi. » Il reste encore beaucoup à faire, ont dit les responsables de H4MI. Des millions de personnes dans cette région souffrent de maladies cardiovasculaires sans grand espoir de guérison. Selon une étude récente, les maladies cardiovasculaires touchent environ 1,3 million de personnes en Afrique subsaharienne, et ce chiffre devrait augmenter. H4MI s’engage à poursuivre son œuvre en fournissant des soins qui changeront bien des vies, et prévoit d’organiser plusieurs campagnes d’interventions cardiaques à l’étranger chaque année, en plus d’ouvrir un programme de formation pour fournir aux habitants locaux l’éducation dont ils ont besoin, ont rapporté les dirigeants. « Il s’agit là d’un moment extraordinaire ! L’impact de ce nouveau ministère se fera sentir dans les générations à venir », ont-ils conclu.


Gros plan sur la mission

Tracey Bridcutt, Adventist Record, et Adventist World

L’équipe du Border Bicycle Ministry se prépare à franchir la frontière séparant la PNG de l’Indonésie. Photo : Adventist Record

L’équipe du Border Bicycle Ministry parle de Jésus dans des villages reculés Un voyage de deux semaines couvre des régions de la PapouasieNouvelle-Guinée et de l’Indonésie

Un groupe de cyclistes adventistes a récemment achevé un périple de deux semaines à travers le sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) et en Indonésie. L’équipe du Border Bicycle Ministry était composée de sept membres du personnel de l’Université adventiste du Pacifique, d’un membre de la Fédération du centre de la Papouasie, et de deux fils de deux des participants. Leur voyage, lequel a commencé à Daru, les a conduits à travers plusieurs villages. Les habitants les ont chaleureusement accueillis. Ils ont exprimé leur hospitalité par des danses et des chants traditionnels. Dans chaque village, l’équipe a profité de l’occasion pour faire une pause et parler du message de Jésus avec les villageois. Une vidéo de 19 minutes retraçant le voyage capture des moments importants, notamment la traversée de la rivière Morehead, une escorte par l’armée de la PNG, la rencontre avec le chef de l’immigration frontalière, et la visite de l’Église adventiste à Sota, en Indonésie. La vidéo présente aussi une brève

entrevue avec le commandant des forces de défense de la PNG, lequel a dit : « En tant que militaires, nous avons prêté serment. Ce serment consiste à servir Dieu et à servir le peuple de cette nation. Je me sens obligé d’aider [l’] Église parce que je vois que [dans] cette région […], [les gens] ont besoin de directives spirituelles et de bien-être spirituel. Je veux changer leur mentalité et leur façon de voir la vie. » Martin Sungu, président de la Mission adventiste du sud-ouest de la Papouasie, apparaît aussi dans la vidéo. On l’y voit accueillir chaleureusement les cyclistes avant qu’ils ne franchissent la frontière. Martin Sungu : « C’est passionnant de voir commencer l’évangélisation sur le terrain en préparation [à la campagne] PNG pour Christ ! » UN MOT SUR PNG POUR CHRIST

PNG pour Christ est une campagne d’évangélisation qui se déroulera en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Qualifiée par les dirigeants d’« expérience absolument unique », PNG pour Christ est « une occasion unique de rapprocher les gens de Jésus ». Cette initiative ambitieuse s’étendra sur l’ensemble du pays et comprendra environ 2 000 sites d’évangélisation. Pendant deux semaines, soit du 26 avril au 12 mai 2024, des réunions en soirée se tiendront afin d’engager et d’inspirer les individus dans leur cheminement spirituel. Un nombre important de prédicateurs seront du coin. Cependant, on a un pressant besoin de bénévoles supplémentaires

en provenance d’Australie, de Nouvelle-Zélande, et des îles du Pacifique, ont spécifié les dirigeants régionaux. Les organisateurs ont indiqué qu’ils recherchaient non seulement des pasteurs et des évangélistes, mais aussi toute personne passionnée par le partage de l’Évangile. On fournira à tous les participants de la formation et des ressources. Gary Webster, directeur de l’Institut d’évangélisation publique de la Division Pacifique Sud de l’Église adventiste : « Notre objectif principal est d’amener les gens au Seigneur – c’est le but de PNG pour Christ. Il nous faut au moins 300 prédicateurs venant de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des îles du Pacifique. Ce sera une expérience extraordinaire et édifiante ! J’encourage toutes les personnes intéressées à saisir cette occasion. » Récemment, Gary Webster s’est rendu à Goroka, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour former certains des prédicateurs qui participeront activement à la campagne de 2024. « L’Esprit agit en PNG ! Nous savons que d’innombrables âmes seront amenées au royaume grâce à cet événement, a-t-il dit. Ne manquez donc pas cette occasion de contribuer à quelque chose de vraiment spécial en rapprochant les gens de Jésus ! » a-t-il conclu.

Pour découvrir le périple de deux semaines des cyclistes à travers le sud de la Papouasie-NouvelleGuinée, scannez ce code QR.

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Sous les projecteurs

Des oreilles pour entendre Comment étudier la Bible et laisser les Écritures parler d’elles-mêmes FÉLIX H. CORTEZ

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ous êtes-vous déjà demandé pourquoi la croix a pris les disciples de Jésus de court ? À plusieurs reprises, Jésus avait clairement dit à ses disciples qu’il devait « beaucoup souffrir [… et] être mis à mort » (Mt 16.21; voir aussi Mt 17.22-23 ; 20.17-19). Comment les disciples ont-ils ignoré des avertissements aussi clairs ? Leurs oreilles étaient-elles fermées ? Ne voulant pas croire que Jésus allait mourir, ils ont tout simplement résisté à l’idée (Mt 16.22-23 ; Mc 8.32-33). Après tout, ils aspiraient à ce que Jésus soit un roi terrestre ! Négligeant ou oubliant les prophéties, ils sont passés à côté du Messie souffrant ; à côté du fait qu’en écrasant la tête du serpent, il serait blessé au talon (Gn 3.15) ; qu’il serait « retranché » (Dn 9.26), « blessé pour nos péchés » et « brisé pour nos iniquités » (Es 53.5). Ces passages allaient drastiquement à l’encontre de ce qu’ils avaient toujours cru à propos du Messie – et peut-être plus important encore, à l’encontre de leur puissant désir de voir Jésus mater les Romains et établir un royaume terrestre. Bref, ils n’avaient pas « d’oreilles pour entendre » ! Alors, vous vous demandez peut-être comment avoir des « oreilles pour entendre » ce que Dieu dit à travers sa Parole, la Bible. Comment peut-on étudier la Bible d’une manière qui la laisse parler d’elle-même ? Cet article présente quelques étapes simples et pratiques pour étudier la Bible avec soin, après avoir cherché la direction du Saint-Esprit par la prière1. PRIEZ ET DEMANDEZ AU SAINTESPRIT DE VOUS GUIDER

La première étape consiste à aborder la Bible avec la bonne attitude, c’est-à-dire en demandant à Dieu de nous guider afin que nous puissions voir au-delà de nos propres inclinations et désirs. Demandez au Saint-Esprit de vous guider dans toute la vérité (Jn 16.13). En d’autres termes, demandez à Dieu d’ôter vos désirs et vos incompréhensions, et de vous donner des oreilles pour entendre. Après sa résurrection, Jésus est apparu à deux disciples sur le chemin d’Emmaüs. « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Lc 24.27) Écrasés par la déception et en quête de réponses, les disciples avaient désormais des oreilles pour entendre ce que les Écritures avaient à dire sur Jésus. Nous devons, tout comme eux, être disposés à écouter Dieu à travers la Bible, à entendre « toutes les Écritures », même si certains passages contredisent nos croyances ou nos désirs. Ellen G. White écrit : « Si Jésus était au milieu de nous aujourd’hui, il nous dirait ce qu’il a dit à ses disciples : “J’ai encore bien des choses à vous dire : mais elles sont maintenant au-dessus de votre portée.” (Jn 16.12, Synodale). Jésus désirait vivement ouvrir devant les esprits de ses disciples des vérités profondes et vivantes, mais il ne le pouvait pas, à cause Photo : Fa Barboza

de leur compréhension terrestre, obscure, déficiente. Ils ne pouvaient profiter de vérités grandes, glorieuses, solennelles. Par manque de croissance spirituelle on ferme sa porte aux riches rayons de la lumière émanant du Christ. Nous n’atteindrons jamais un moment où nous n’aurons pas besoin d’une lumière accrue2. » Souvent, les fausses interprétations des Écritures ne viennent pas de la tête, mais du cœur (voir 2 Th 2.10,12 ; 2 Tm 4.1-4). Demandez donc à Dieu d’ouvrir votre cœur pour recevoir ses enseignements. ANALYSEZ LE TEXTE

Comprendre un texte nécessite des efforts, y compris la lecture non seulement de textes individuels, mais aussi la lecture de textes individuels à la lumière d’autres textes qui les entourent. Commencez par sélectionner un paragraphe – l’unité de compréhension de base dans la Bible. Les Bibles identifient parfois les paragraphes avec un espace supplémentaire entre les lignes, ou avec une indentation au début de la phrase. Dans la plupart des cas, un chapitre de la Bible n’est pas la même chose qu’un paragraphe. Ensuite, analysez le paragraphe selon les quatre étapes suivantes. Premièrement, identifiez l’idée principale du paragraphe. Qu’est-ce que l’auteur essaie de dire ? Deuxièmement, considérez comment il développe cette idée. Quelle est la structure logique du paragraphe et la forme de ses affirmations ? Troisièmement, identifiez les éléments historiques et culturels qui pourraient avoir un impact sur le sens du texte. Comment une meilleure compréhension de l’auteur, du public et des circonstances historiques pourrait-elle nous aider à mieux comprendre le passage ? Quatrièmement, cherchez les mots importants. Y a-t-il des mots que nous devons mieux comprendre ? Une fois ces quatre étapes franchies, lisez le même paragraphe dans deux ou plusieurs autres traductions (si possible)3. ​E XPLOREZ LA STRUCTURE LITTÉRAIRE

Pour comprendre le rôle que joue le passage dans la transmission du message du livre et du message global des Écritures, nous devons comprendre la structure littéraire du livre dans lequel se trouve notre paragraphe. Si le message du paragraphe ne semble pas bien correspondre au message du livre, alors cela indique que nous n’avons pas interprété correctement le paragraphe. Le paragraphe est une pièce de puzzle qui s’aligne avec les autres pièces des Écritures. Le problème des disciples, c’est qu’ils avaient manqué de croire tout ce que les prophètes avaient dit à propos de Jésus (Lc 24.25). Par exemple, si on veut comprendre l’instruction de Paul selon laquelle les femmes gardent le silence à l’église, AdventistWorld.org Février 2024

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on doit regarder d’autres versets qui parlent des femmes dans l’église. En faisant ainsi, on constate que les conseils de Paul concernaient l’ordre pendant le culte et non le fait d’empêcher les femmes de parler (comparez 1 Corinthiens 14.34-35 avec 14.33,40 ; Lc 2.36 ; Ac 21.9). De bonnes Bibles d’étude et de bons commentaires bibliques fournissent des infos sur la structure et la fonction littéraires dans l’introduction de chaque livre de la Bible. Ces introductions décrivent le message du livre et la structure de ce message. Rappelons cependant que les commentaires et notes d’étude sont rédigés conformément aux hypothèses de leurs auteurs. Recherchez ceux qui ont une haute opinion des Écritures – qui croient que les Écritures sont la Parole inspirée de Dieu (2 Tm 3.16). Et donnez toujours la priorité à ce que disent les Écritures elles-mêmes. Les écrits d’autrui peuvent vous aider à comprendre les enseignements de la Bible, mais ne doivent jamais être utilisés pour juger les enseignements de la Bible ou les remplacer. CONSIDÉREZ LE GENRE

Ensuite, considérez le type d’écriture (le genre) d’un passage et le livre dans lequel il se trouve. S’agit-il d’un récit, d’une poésie, ou de quelque chose d’autre (par exemple, d’écrits sapientiaux ou prophétiques, ou d’une épître) ? Ce détail fait une grande différence dans la façon dont le passage doit être compris. Par exemple, les récits tels que Genèse 1, ou 1 et 2 Samuel, décrivent des événements historiques. Mais en règle générale, ils ne nous disent pas exactement quelles leçons tirer de ces histoires. Abraham, Jacob et David ont eu plus d’une femme, mais la Bible n’approuve pas la polygamie. Au contraire, ces histoires décrivent simplement ce qui s’est passé avec précision. Nous devons examiner les conséquences de tels actes, décrites dans les livres eux-mêmes, pour comprendre la leçon et nous tourner vers d’autres enseignements clairs des Écritures sur l’idéal de Dieu (Gn 2.24). Les épîtres (lettres) de la Bible, en revanche, proposent des leçons spécifiques, mais sont écrites pour un public spécifique et bien distinct (davantage d’infos à ce sujet ci-dessous). Par exemple, lorsque Paul a laissé Timothée comme pasteur à Éphèse (1 Tm 1.3), il lui a demandé de ne pas inscrire sur la liste des veuves assistées par l’Église celles âgées de moins de 60 ans, et a exprimé son désir que les jeunes veuves se marient et aient des enfants (1 Tm 5.9-16, SEM). À Corinthe, cependant, il a suggéré que les célibataires et les veuves ne se marient pas s’ils pouvaient l’éviter (1 Co 7.1-9). Paul ne se contredisait pas ; il parlait de circonstances historiques et culturelles différentes à Éphèse et à Corinthe. ​Les passages poétiques utilisent un langage figuratif ou métaphorique pour imprimer un message dans nos esprits ; cependant, la poésie n’est pas censée être comprise littéralement. Lorsque Jésus parlait du feu éternel ou 12

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inextinguible qui détruirait les méchants, il faisait référence au langage poétique d’Ésaïe 34.9-15. Ce passage parle de la destruction d’Édom comme d’un feu éternel qui a tout détruit pour toujours. Il est clair que le feu n’a pas duré éternellement puisque le passage dit aussi que des animaux et des oiseaux habiteraient dans ce pays. EXPLOREZ LE CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL

Il est important de comprendre les valeurs culturelles, les coutumes, les symboles et les pratiques pertinents à un passage pour en comprendre correctement la signification. Par exemple, on ne peut comprendre pleinement l’histoire du bon Samaritain si on oublie la restriction culturelle et légale interdisant aux prêtres de toucher le cadavre de quiconque, à l’exception de leurs plus proches parents (voir Lv 21.1-4). De même, on comprend mal la démarche de Ruth (voir Rt 3.6-15) ou les instructions de Paul concernant le voile (1 Co 11.2-16) si on ne comprend pas d’abord les coutumes culturelles et légales de l’époque. Vous pouvez en découvrir davantage sur le contexte historique et culturel d’un passage à partir d’un bon dictionnaire ou commentaire biblique. Cependant, donnez toujours la priorité à ce que la Bible enseigne sur l’histoire et la culture en rapport avec le passage. Premièrement, il est essentiel d’interpréter le passage dans le contexte de l’histoire humaine. Par exemple, il nous faut comprendre les épîtres de Paul dans le contexte de l’histoire de l’Église dans les Actes. Nous ne comprendrons pas l’épître aux Galates si nous ne savons pas d’abord ce qui s’est passé au Concile de Jérusalem (Ac 15). Nous ne pourrons pas comprendre correctement Daniel 8 et 9 indépendamment des prophéties de Jérémie. De même, Malachie sera mieux compris dans le contexte de la vie et du ministère de Néhémie. Deuxièmement, il est essentiel d’interpréter le passage dans le contexte de l’histoire du salut. La meilleure façon de comprendre l’évolution des relations de Dieu avec l’humanité est de lire l’histoire racontée dans les Écritures. De merveilleux aperçus de cette histoire peuvent être trouvés dans les cinq volumes de la série « La grande controverse » d’Ellen White (Patriarches et prophètes, Prophètes et rois, JésusChrist, Conquérants pacifiques, et La Tragédie des siècles). EXPLOREZ LA SIGNIFICATION DES MOTS IMPORTANTS DANS LE PASSAGE

Vous pouvez approfondir les mots importants d’un passage en utilisant une concordance ou une Bible numérique4. Les concordances répertorient chaque utilisation d’un mot par un auteur biblique ou dans toute la Bible. Comprendre comment les mots clés d’un passage sont utilisés dans d’autres parties de la Bible nous aide à mieux comprendre les concepts, les personnages ou les thèmes


bibliques. Par exemple, une recherche sur le mot « berger » nous permet de découvrir que lorsque Jésus dit qu’il est « le bon Berger » (Jn 10.11), il prétend, indirectement, être Yahvé, venant secourir ses brebis maltraitées et dispersées (Jn 10.11) (voir Ps 23 ; 80.2 ; Jr 23 ; Ez 34). De plus, quiconque parle plus d’une langue sait que les différentes langues n’ont souvent pas d’équivalents exacts pour certains mots. Par exemple, le mot grec teleios signifie « parfait », mais aussi « mûr », « adulte », et « initié ». Ainsi, « perfection » dans le Nouveau Testament ne signifie pas exactement la même chose qu’en français. Un bon commentaire peut vous aider à cet égard. Il existe aussi des sites Web gratuits qui donnent accès aux mots originaux de la Bible, lesquelles peuvent être utilisées même par ceux qui ne lisent pas ces langues5.

Plus nous mettrons en pratique ce que nous apprenons, plus nous comprendrons Dieu et l’aimerons.

LISEZ LA BIBLE AVEC D’AUTRES PERSONNES

Dieu nous demande de nous rassembler pour lire les Écritures et nous encourager les uns les autres (He 3.13 ; 10.25 ; 1 Th 5.27 ; 1 Tm 4.13). Lire la Bible avec d’autres personnes est important car cela nous aide à voir nos propres hypothèses et nos angles morts. En lisant ensemble les Écritures et en étudiant son texte pour en comprendre le sens, nous pouvons nous entraider en vue d’une compréhension biblique plus riche et plus profonde6. METTEZ EN PRATIQUE CE QUE VOUS AVEZ APPRIS

​Enfin, l’obéissance est une étape importante dans la compréhension des Écritures. Jésus a dit que ceux qui choisissent de faire la volonté de Dieu connaîtront la vérité (Jn 7.17). Ce fut le cas des disciples sur le chemin d’Emmaüs. Lorsqu’ils exhortèrent Jésus à rester avec eux, suggérant qu’ils avaient accepté son message et qu’ils en voulaient davantage, « leurs yeux s’ouvrirent » et ils purent le reconnaître (Lc 24.31). D’un autre côté, les Écritures expliquent que le défaut crucial de ceux qui seront séduits à la fin des temps ne sera pas le manque de connaissance, mais le manque d’amour de la vérité (voir 2 Th 2.9-12). ​Le premier pas vers la tromperie n’est pas l’ignorance, mais le manque de disposition à obéir. Jésus a comparé ceux qui entendent ses paroles et les mettent en pratique à un homme qui a bâti sa maison sur le roc. Lorsque la pluie est tombée, que les torrents sont venus et que les vents ont soufflé, sa maison a tenu bon. Mais il compare ceux qui entendent ses paroles et ne les mettent pas en pratique à un homme qui a bâti sa maison sur le sable. Lorsque les vents des fausses doctrines et des faux enseignements sont venus, sa maison s’est effondrée (Mt 7.24-27). En outre, Paul nous prévient qu’il « viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres Photo : Tim Wildsmith

désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » (2 Tm 4.3-4). ​Plus nous mettrons en pratique ce que nous apprenons, plus nous comprendrons Dieu et l’aimerons. Un amour accru rendra possible une meilleure compréhension. En faisant l’expérience de la vérité de sa Parole, notre confiance dans le fait que sa Parole est vraie, et que ses promesses sont certaines, s’accroîtra. Et en faisant l’expérience de la bonté de la Parole de Dieu, nous ne voudrons pas – en fait, nous ne pourrons même pas – rester silencieux ! Tout comme les disciples d’Emmaüs. Ces principes décrivent l’approche historico-grammaticale. Voir « Methods of Bible Study » dans Biblical Hermeneutics: An Adventist Approach, éd. Frank M. Hasel, Biblical Research Institute Studies in Hermeneutics, vol. 3, Silver Spring, MD, Biblical Research Institute/Review and Herald Academic, 2020, p. 463-473. 2 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 471. 3 L’une des ressources est la suivante : www.biblegateway.com. 4 Par exemple, biblegateway.org 5 Des sites Web tels que www.biblehub.com donnent accès aux mots originaux de la Bible en hébreu et en grec et répertorient d’autres endroits où ces mots apparaissent dans la Bible. 6 Pour obtenir des ressources pour vous aider à interpréter des passages difficiles de la Bible, consultez le site Web du Biblical Research Institute : www.adventistbiblicalresearch.org. 1

Félix H. Cortez est professeur de littérature du Nouveau Testament au Séminaire adventiste de théologie, à l’Université Andrews. AdventistWorld.org Février 2024

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Étude biblique

La personnalité et la divinité du Saint-Esprit JOHN PECKHAM

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e Saint-Esprit est au cœur même de la mission de Dieu. Par conséquent, nous avons besoin d’une compréhension biblique de l’identité et de la nature du Saint-Esprit. Cette étude biblique aborde les questions clés suivantes : Le Saint-Esprit est-il une personne ou une simple puissance de Dieu ? Le Saint-Esprit est-il distinct du Père et du Fils (Christ) ? Le Saint-Esprit est-il vraiment divin ? Pour répondre à la première question, on doit reconnaître que le mot « personne » dans ce contexte ne signifie pas une personne humaine ou une personne limitée à un corps physique comme le sont les êtres humains. On parle ici tout simplement d’une personne qui possède des caractéristiques personnelles que seules les personnes possèdent, telles que la conscience de soi, la raison, et la volonté. 1. À partir des textes suivants, faites la liste des caractéristiques personnelles attribuées au Saint-Esprit.

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. » (Ep 4.30) « […] personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu ». (1 Co 2.11) « Un seul et même Esprit opère toutes ces choses [les dons spirituels], les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1 Co 12.11) Le Saint-Esprit : peut être ___________________. __________________ les choses de Dieu. distribue les dons aux individus comme il _______________. Ces textes bibliques et d’autres encore décrivent le Saint-Esprit avec des caractéristiques personnelles. Une simple force ou puissance ne peut être attristée (ce qui 14

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Image : Gospel Perspective


Ici et ailleurs, les Écritures identifient le Saint-Esprit comme étant une personne, et se réfèrent à lui comme ayant des caractéristiques que seules les personnes possèdent.

exige une conscience de soi), ne peut connaître les choses de Dieu (ce qui exige la raison), et ne peut vouloir accorder des dons spirituels à des individus (ce qui exige la volonté). 2. Quelles autres caractéristiques personnelles du Saint-Esprit trouve-t-on dans les textes suivants ?

« […] le Saint-Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire. » (Lc 12.12) « […] nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Rm 8.26). Seules des personnes peuvent être attristées (Ep 4.30), connaître (1 Co 2.11), vouloir (1 Co 12.11), enseigner (Lc 12.12), intercéder (Rm 8.26), témoigner (Jn 15.26), se faire mentir et être testées (Ac 5.3-4,9), parler (Ac 8.29), admonester (Ne 9.30), conduire et guider (Ps 143.10 ; Ac 8.29), être appelées au ministère et y être envoyées (Ac 13.2-4), interdire ou permettre (Ac 16.6,7), etc. Ici et ailleurs, les Écritures identifient le Saint-Esprit comme étant une personne, et se réfèrent à lui comme ayant des caractéristiques que seules les personnes possèdent1. 3. Comment les textes suivants identifient-ils le Saint-Esprit, le Fils et le Père en tant que personnes distinctes ?

« Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14.26) Le Saint-Esprit (le consolateur) est envoyé par ____________ au nom de _____________. « Quand sera venu le consolateur, que je [Jésus] vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ». (Jn 15.26) Le Saint-Esprit (le consolateur) est envoyé par _______________ de la part du ________________. Envoyé par le Père au nom de Jésus (Jn 14.26) et envoyé par Jésus de la part du Père (Jn 15.26), le Saint-Esprit ne peut être ni le Père ni le Fils ; il est distinct du Père et du Fils. Ainsi, selon les Écritures, le Saint-Esprit n’est pas la même personne que le Fils (Christ) ou le Père (ou une partie de l’un ou de l’autre). Le Saint-Esprit est une personne distincte (voir aussi Mt 12.32 ; Lc 3.21-22 ; Jn 14.16). En outre, nous verrons que les Écritures identifient le Saint-Esprit en tant que personne divine avec le Père et le Fils, au nom duquel les croyants sont baptisés (Mt 28.19). 4. Dans Ésaïe 6.8-10, Dieu transmet un message spécifique à Ésaïe. Dans Actes 28, Paul cite ce même message. Mais qui, selon lui, a transmis ce message ? Complétez le texte ci-dessous.

« L’Esprit saint a bien parlé à vos pères, par l’entremise du prophète Ésaïe ». (Ac 28.25, NBS*) Selon la Bible, les paroles prononcées par Dieu dans Ésaïe 6.8-10 ont été prononcées par l’_______ __________. De même, Hébreux 3.7 cite les paroles prononcées par Dieu dans Psaumes 95.7-11 en disant « comme le dit le Saint-Esprit ». Ces textes et d’autres encore font référence au Saint-Esprit en tant que Dieu. 5. À qui Ananias a-t-il menti lorsqu’il a décidé de garder une partie du produit de la vente de son champ tout en prétendant en avoir donné la totalité ?

« Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. » (Ac 5.3,4) Lorsqu’Ananias a menti au Saint-Esprit, il n’a pas menti à _____, mais à ______. Mentir au Saint-Esprit revenait à mentir à Dieu. Ainsi, les Écritures se réfèrent au Saint-Esprit en tant que Dieu (voir aussi Mt 28.19). Seul Dieu est éternel, omniscient et présent partout (omniprésent). Et cependant, les Écritures se réfèrent à lui comme étant éternel (9.14), omniscient (1 Co 2.10-11), et omniprésent (Jn 14.16), tous attestant ainsi sa divinité. Selon les Écritures, le Saint-Esprit est donc une personne (il possède des caractéristiques), est distinct du Père et du Fils, et est divin – l’une des trois personnes coéternelles de la Divinité (Trinité)2. Ellen White commente : « Le Saint-Esprit est une personne […]. Le Saint-Esprit possède une personnalité ; sinon, il ne pourrait pas rendre témoignage à et avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Il est aussi de toute évidence une personne divine ; autrement, il n’aurait pas la faculté de pénétrer les secrets cachés dans la pensée de Dieu. » (Évangéliser, p. 551) Ailleurs, elle ajoute : « Le Saint-Esprit est le Consolateur, au nom du Christ. Il personnifie le Christ, tout en étant une personnalité distincte. » — White, MS 93, 1893, dans Manuscript Releases, vol. 20, Silver Spring, MD, Ellen G. White Estate, 1993, p. 324. 2 Pour en découvrir davantage sur le Saint-Esprit, voir John C. Peckham, God with Us: An Introduction to Adventist Theology, Berrien Springs, MI, Andrews University Press, 2023, chap. 5. * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1

John Peckham est directeur adjoint de Adventist World, professeur de recherche en théologie et philosophie chrétienne à l’Université Andrews. AdventistWorld.org Février 2024

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Galerie d’étude de la Bible Parmi ceux qui étudient les Écritures, certains écrivent dans leur Bible, alors que d’autres préfèrent prendre des notes sur un autre support. Mais une Bible annotée a quelque chose de beau, de nostalgique même. Alors que vous la parcourez, elle vous rappelle vos pensées, vos réflexions, vos idées. Voir des preuves manuscrites de l’œuvre de l’Esprit dans votre propre esprit lorsque vous lisez des mots – lesquels ont eux-mêmes été inspirés par l’Esprit – a quelque chose de réconfortant. Dans ce numéro consacré à la méthode d’étude de la Bible, nous avons demandé à plusieurs personnes – administrateurs, évangélistes, pasteurs et théologiens – de partager une photo de leurs Bibles annotées. On pourrait qualifier ces images, à juste titre d’ailleurs, d’« œuvres artistiques ».

DAESUNG CHOI (Coréen) Membre pionnier, église adventiste de Bosung, en Corée

ELLEN G. WHITE (Commentaire sur Jean 5.39) Pionnière de l’Église adventiste du septième jour

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ARTUR STELE (Russe) Vice-président de la Conférence générale

ALEJANDRO BULLÓN (Espagnol) Évangéliste à la retraite

ERTON KOHLER (Portugais) Secrétaire de la Conférence générale

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HENSLEY MOOROOVEN (Français) Sous-secrétaire de la Conférence générale

TED N. C. WILSON Président de la Conférence générale

JIŘÍ MOSKALA Doyen du Séminaire de théologie de l’Université Andrews 18

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JAEHEE LEE (Coréen) Pasteur à la retraite, Fédération coréenne centre-ouest

VALMY KAREMERA (Kinyarwanda) Investisseur à Houston, au Texas

JOHN BRADSHAW Président d’« Il est écrit »

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Perspective mondiale

Dieu nous parle… par sa Parole

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e numéro de Adventist World aborde un sujet d’une importance vitale : la Parole de Dieu. Les Écritures sont le moyen principal par lequel Dieu communique avec nous – c’est sa Parole, le don qu’il nous a fait pour tous les temps. C’est par les Écritures qu’il nous révèle qui il est, combien il nous aime, notre histoire et son plan pour notre salut, le secret d’une vie heureuse, notre bienheureuse espérance, et bien d’autres choses encore. En vérité, comme l’a dit le psalmiste, « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » (Ps 119.105) Dans l’Évangile de Jean, nous lisons cette merveilleuse déclaration dès le premier chapitre et le premier verset : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » (Jn 1.1) Quelle magnifique description de Jésus, le Fils de Dieu et le Fils de l’homme, un mélange parfait de l’humain et du divin ! Comment peut-il en être ainsi ? Nous ne le comprenons pas exactement, mais nous le savons. Et Jésus-Christ nous a donné ses paroles de vie à travers les Saintes Écritures, la Parole vivante et puissante de Dieu (He 4.12). En parlant des Écritures, Jésus a affirmé : « Ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jn 5.39). La Bible, c’est le message de Dieu donné à l’humanité, dans le langage de l’humanité, par des hommes divi20

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nement inspirés, comme l’explique 2 Pierre 1.21 : « C’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » UN FONDEMENT SOLIDE

Les Saintes Écritures sont le fondement sur lequel nous basons toutes nos croyances en tant qu’adventistes. C’est pourquoi notre toute première croyance fondamentale s’intitule « Les Saintes Écritures ». Elle se lit comme suit : « Les Saintes Écritures – l’Ancien et le Nouveau Testament – sont la Parole de Dieu écrite, donnée par l’inspiration divine. Les auteurs inspirés ont parlé et écrit sous l’impulsion du Saint-Esprit. Dans cette Parole, Dieu a confié à l’humanité la connaissance nécessaire au salut. Les Saintes Écritures constituent la révélation suprême, souveraine et infaillible de sa volonté. Elles sont la norme du caractère, le critère de l’expérience, le révélateur irrévocable des doctrines, et le récit digne de confiance des interventions de Dieu dans l’histoire1. » De nombreux textes affirment la beauté et la puissance des Écritures. Dans Proverbes 30.5,6, nous lisons cette

promesse et cet avertissement : « Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge. N’ajoute rien à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. » Ésaïe 8.20 y va de cet avertissement : « À la loi et au témoignage ! Si l’on ne parle pas ainsi, Il n’y aura point d’aurore pour le peuple. » Dans Jean 17.17, nous entendons à nouveau Jésus affirmer l’importance des Écritures. Dans sa prière pour ses disciples, il demande à son Père céleste : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. » Dans la lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul déclare aux croyants : « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la Parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. » (1 Th 2.13) ATTRIBUER AUX PAROLES DES ÉCRITURES LEUR SENS PROPRE

La Bible révèle la vérité divine et nous rapproche de Dieu lorsque nous

Photo : Robert Sijan / Oatawa / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


Les Écritures sont le moyen principal par lequel Dieu communique avec nous – c’est sa Parole, le don qu’il nous a fait pour tous les temps.

suivons ses conseils divins décrits dans ses précieuses pages. Mais pour vraiment entendre Dieu parler, nous devons aborder les Écritures en croyant qu’elles sont réellement « la révélation suprême, souveraine et infaillible de sa volonté »2. Le livre La tragédie des siècles nous donne l’avertissement suivant : « Les vérités le plus clairement révélées dans les Écritures ont été mises en doute par des savants qui, s’attribuant une grande sagesse, enseignent que les Écritures ont un sens mystique, secret, spirituel, qui ne paraît pas dans les termes employés. Ces hommes sont de faux docteurs. C’est à eux que Jésus dit : “Vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu.” (Mc 12.24) Là où il n’y a ni figures ni symboles, il faut donner aux termes de la Bible leur sens le plus évident. “Si quelqu’un veut faire sa volonté [de Dieu], il connaîtra si ma doctrine est de Dieu.” Si l’on voulait attribuer aux paroles de l’Écriture leur sens propre, s’il n’y avait pas de faux docteurs pour égarer et troubler les esprits, il s’accomplirait sur la terre une œuvre qui réjouirait les anges et grâce à laquelle des milliers de brebis qui errent

maintenant dans les ténèbres seraient introduites dans le céleste bercail3. » Mais aujourd’hui, on constate dans certains endroits un manque de compréhension de la Bible et de la manière de l’interpréter, ainsi qu’un véritable antagonisme à l’égard de la Parole de Dieu. Néanmoins, l’Église adventiste croit en l’authenticité et en l’autorité de la Parole de Dieu, la Sainte Bible, laquelle s’adresse à tous les hommes, partout et pour toujours. Comme l’indique son document officiellement voté, « Méthodes d’étude de la Bible », l’Église n’accepte que la méthode historico-biblique ou historico-grammaticale d’interprétation des Écritures, permettant ainsi à la Bible de s’interpréter elle-même ligne après ligne, verset après verset, précepte après précepte, par la puissance du Saint-Esprit4. Malheureusement, certains utilisent la méthode historico-critique et d’autres méthodes humanistes d’interprétation biblique. Mais ces méthodes ne sont pas centrées sur Dieu. Avec la méthode historico-critique, c’est le lecteur qui détermine ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. C’est une façon très peu fiable de lire la Sainte Parole de Dieu, car, comme l’indique Jérémie 17.9, « Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : qui peut le connaître ? » DES PREUVES SUFFISANTES

Je vous exhorte à laisser le Saint-Esprit vous guider dans la compréhension des Écritures. Pour comprendre les prophéties bibliques, n’utilisez que l’approche historiciste – non pas la méthode prétériste, non pas la méthode futuriste, non pas la

méthode historico-critique, mais la méthode historico-biblique. Dans le livre Spiritual gifts, vol. 3, nous lisons : « Dieu a donné suffisamment de preuves sur lesquelles on peut fonder sa foi si l’on veut bien croire. Dans les derniers jours, la terre sera presque dépourvue de la foi véritable. Au moindre prétexte, la Parole de Dieu sera considérée comme n’étant pas digne de confiance, tandis que le raisonnement humain, lui, sera accepté – même s’il entre en flagrante opposition avec les déclarations formelles des Écritures5. » Frères et sœurs, ne vous laissez pas influencer par ceux qui, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Église, ignorent, dénigrent ou déprécient la Parole de Dieu. En tant qu’adventistes, nous sommes fermement attachés à une compréhension claire de la Parole de Dieu, et à l’acceptation de la totalité de son contenu tel qu’il est. Je vous encourage à passer du temps avec Dieu dans sa Parole chaque jour, en mettant de côté toute idée préconçue, et en demandant au Saint-Esprit de vous guider. Vous en serez richement récompensés. Les croyances fondamentales, croyance fondamentale n° 1, https:// sdaqc.org/les-croyances-fondamentales/. 2 Ibid. 3 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 649 ; c’est nous qui soulignons. 4 « Methods of Bible Study », document voté lors du Concile annuel du comité exécutif de la Conférence générale, lequel s’est tenu à Rio de Janeiro, au Brésil, le 12 octobre 1986, www.adventist.org/documents/ methods-of-bible-study/. 5 Ellen G. White, Spiritual Gifts, vol. 3, p. 94. 1

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Vous pouvez le suivre sur X (anciennement Twitter) : @ pastortedwilson, et sur Facebook : @ PastorTedWilson.

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Au premier plan

Les avantages de l’étude de la Bible La Bible présente le plan du salut ELLEN G. WHITE

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oute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. » La Parole de Dieu contient tout ce qui est essentiel au perfectionnement de l’homme de Dieu. Elle est comme la maison du trésor, pleine de réserves précieuses. Mais nous n’apprécions pas ses richesses ; nous ne nous rendons pas compte de la nécessité de nous équiper des trésors de la vérité. Nous ne comprenons pas à quel point il est nécessaire de sonder les Écritures pour nous-mêmes. Beaucoup négligent leur étude de la Bible pour poursuivre un intérêt mondain ou pour s’adonner à un plaisir passager. Une affaire insignifiante sert d’excuse à l’ignorance des Écritures.

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DES INSTRUCTIONS DIVINES

« Inspiré de Dieu », donnant « la sagesse en vue du salut », adaptant et préparant « l’homme de Dieu » « à toute bonne œuvre », le Livre des livres est infiniment digne de notre attention et de notre révérence. Au lieu de nous contenter d’une connaissance superficielle, recherchons plutôt la pleine signification des paroles de la vérité, afin de nous abreuver en profondeur à la source des oracles sacrés. Une étude superficielle ne peut pas répondre aux exigences de Dieu envers nous, ni nous fournir les avantages qu’il nous promet. La lecture quotidienne d’un certain nombre de chapitres, ou la mémorisation d’une quantité déterminée des Écritures sans réfléchir attentivement au sens du texte, ne sert pas à grand-

chose. L’étude d’un passage jusqu’à ce que sa signification soit claire pour l’esprit et que sa relation avec le plan du salut soit évidente, a plus de valeur que la lecture de nombreux chapitres sans but précis et sans instructions positives. On ne peut pas obtenir la sagesse de la Parole de Dieu sans accorder une attention sérieuse, dans un esprit de prière, à son étude. Il est vrai que certaines parties des Écritures sont trop simples pour être mal comprises ; mais il y en a beaucoup d’autres dont le sens ne peut être perçu d’un seul coup d’œil, car la vérité ne se trouve pas en surface. Pour comprendre le sens de tels passages, il faut comparer les Écritures entre elles, faire des recherches approfondies, et réfléchir avec prière. Une telle étude sera

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et laissez Jésus purifier et sanctifier votre cœur. Confessez vos fautes et abandonnez-les entièrement et résolument. Croyez aux promesses de Dieu et montrez votre foi par vos œuvres. Si les vérités de la Bible sont intégrées dans la vie pratique, elles élèveront l’esprit au-dessus de la terre et de l’avilissement. Ceux qui connaissent les Écritures sont des hommes et des femmes qui exercent une influence positive. En recherchant les vérités révélées par le Ciel, l’Esprit de Dieu est mis en relation étroite avec le cœur. La compréhension de la volonté révélée de Dieu élargit l’esprit, le développe, l’élève, et le dote d’une nouvelle vigueur, en mettant ses facultés en contact avec une vérité stupéfiante. Aucune étude n’est mieux à même de donner de l’énergie à l’esprit, de fortifier l’intellect, que l’étude de la Parole de Dieu. Aucun autre livre que la Bible – laquelle contient les vérités les plus ennoblissantes – n’est aussi puissant pour élever les pensées et pour donner de la vigueur aux facultés. Si la Parole de Dieu était étudiée comme elle devrait l’être, nous constaterions une plus grande largeur d’esprit, une plus grande stabilité des objectifs, et une plus grande noblesse de caractère. UNE ÉTUDE INTENSE

richement récompensée. De même que le mineur découvre de précieuses veines de métal cachées sous la surface de la terre, de même celui qui sonde la Parole de Dieu avec persévérance comme il le fait pour un trésor caché, trouvera des vérités de la plus grande valeur, lesquelles échappent au chercheur négligent. Mais si vous ne faites pas des enseignements sacrés de la Parole de Dieu la règle et le guide de votre vie, la vérité ne sera rien pour vous. La vérité n’est efficace que lorsqu’elle est appliquée dans la vie pratique. Si la Parole de Dieu condamne une habitude que vous avez prise, un sentiment que vous avez entretenu, un esprit que vous avez manifesté, détournez-vous non pas du pédagogue sacré, mais plutôt du mal de vos actes,

Mais l’étude de la Bible est reléguée au second plan, ce qui entraîne une grande perte. L’intelligence prend le niveau des choses avec lesquelles elle se familiarise. Si tous les hommes faisaient de la Bible leur étude, nous verrions un peuple mieux développé, capable de penser plus profondément – un peuple qui manifesterait une plus grande intelligence que ceux qui ont étudié avec soin les sciences et l’histoire du monde, en dehors de la Bible. La Bible donne au véritable chercheur de vérité une discipline mentale avancée ; il émerge de la contemplation des choses divines en possession de facultés enrichies. Tandis que Dieu et sa vérité révélée sont exaltés, le moi, lui, fait place à l’humilité. C’est parce que les hommes ne connaissent pas les précieuses histoires de la Bible que

l’homme est mis sur un piédestal et que si peu d’honneur est rendu à Dieu. La Bible contient ce qui rendra le chrétien fort en esprit et en intelligence. Le psalmiste dit : « La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples. » La Bible est un livre merveilleux, une histoire qui nous ouvre les siècles passés. Sans elle, nous en serions restés aux conjectures et aux fables en ce qui concerne les événements des siècles passés. La Bible est la Parole de Dieu, une prophétie qui dévoile l’avenir. Elle nous révèle le plan du salut et nous indique la voie à suivre pour échapper à la mort éternelle et obtenir la vie éternelle. Elle dévoile non seulement l’histoire de ce monde, mais aussi donne une description du monde à venir. Elle contient des instructions sur les merveilles de l’univers et révèle à notre intelligence le caractère de l’Auteur des cieux et de la terre. Elle est la révélation de Dieu à l’homme. L’étude de tous les livres de philosophie et de science ne peut pas faire pour l’esprit et la fibre morale ce que l’étude de la Bible, elle, peut faire, à condition qu’elle soit mise en pratique. Celui qui étudie la Bible est à l’écoute des patriarches et des prophètes. Il entre en contact avec la vérité revêtue d’un langage élevé, lequel exerce un pouvoir fascinant sur l’esprit et élève les pensées des choses de la terre à la gloire de la vie future et immortelle. Quelle sagesse humaine peut se comparer à la révélation de la grandeur de Dieu ? L’homme fini, lequel ne connaît pas Dieu, cherche à diminuer la valeur des Écritures en prétendant que sa soi-disant connaissance de la science ne s’harmonisera pas avec la Parole de Dieu ; mais la Parole divine est une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier.

Ce qui précède est tiré de The Bible Echo (BEcho), 1er octobre 1892, par. 1-6. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

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Rétrospective Cette histoire est une adaptation de Heartwarming Stories of Adventist Pioneers de feu Norma J. Collins. — La rédaction

La force est dans ce qui est petit

H

eman et Eliza Gurney étaient des millérites de la première heure et des amis de Joseph Bates. Au nombre des premiers à accepter le sabbat, ils devinrent de fervents défenseurs de James et Ellen White, finançant même la moitié du coût de la publication de la vision d’Ellen White « Au petit reste dispersé à l’étranger ». Bien que l’on ne sache que fort peu de choses sur les Gurney, quelques histoires ont émergé de la vie d’Heman, lesquelles ont pour toile de fond des voiliers et sont marquées de l’intervention miraculeuse de Dieu. Voici l’une de ces expériences.

L’intervention miraculeuse de Dieu dans la vie d’Heman Gurney

Photo : courtoisie des Archives de la Conférence générale des adventistes du septième jour

PERDU ET RETROUVÉ

Heman, forgeron, travaillait pour un certain M. Sherman et un certain M. Hall à West Island, au large de Fairhaven, au Massachusetts (États-Unis). M. Sherman avait dit au jeune Heman qu’il pouvait emprunter son bateau chaque fois qu’il souhaiterait rendre visite à sa famille. Un après-midi, ayant un peu le mal du pays, Heman demanda à M. Sherman la permission de prendre le bateau pour se rendre sur le continent et voir ses parents. Il prévoyait revenir le lendemain. Le brouillard s’est déjà installé sur les eaux, mais il connaissait si bien le chemin qu’il n’avait pas peur de se perdre. Après avoir parcouru environ 4 kilomètres, il entendit soudain une voix lui crier : « Tiens la barre ! Tiens la barre ! » ce qui veut dire : « Pousse-toi de là ! » Se baissant vite sous la voile, Heman aperçut un bateau à deux doigts de son embarcation. Il tenta de s’écarter mais passa sous la bôme du mât. Ses mâts et son gréement furent entraînés et le bateau se renversa partiellement. Les marins de l’autre bateau repêchèrent Heman et le hissèrent à bord. Il fut bien embarrassé lorsqu’on lui demanda ce qu’il faisait dans une petite embarcation par un jour de brouillard… Les hommes tentèrent de remorquer le petit voilier, mais après une courte distance, la corde se rompit. Ils durent l’abandonner à la merci du vent et des vagues. Heman se sentit très mal. Il était convaincu que si le bateau était retrouvé, ce serait à l’extrémité inférieure de West Island, en mille morceaux après s’être fracassé sur les rochers. Le bateau qui l’avait renversé et l’avait ensuite sauvé des flots l’emmena à New Bedford, au Massachusetts. Craignant que ses amis de West Island ne s’inquiètent pour lui, Heman s’arrêta vite chez lui pour prendre un


autre chapeau – il avait perdu celui qu’il portait lorsqu’il était tombé à l’eau – puis repartit rapidement. Alors qu’il réfléchissait à ce qu’il allait dire à M. Sherman, son mal du pays se transforma en crainte, pour ne pas dire en une certaine frayeur. Comment allait-il lui expliquer que son précieux voilier avait été perdu et s’était brisé sur les rochers ? À environ huit kilomètres de la plage, il se retrouva en face de West Island. La nuit était presque tombée maintenant, mais il put trouver un propriétaire de bateau du coin qui l’emmena jusqu’au quai d’embarcation de Hall. Cet homme le fit traverser sans encombre à bord de son bateau à rames, puis rentra avant qu’il ne fasse trop sombre pour se guider. Heman ne savait pas trop pourquoi il se donnait cette peine, mais il décida d’aller voir le quai de M. Sherman avant de se rendre chez lui. Et il n’en crut pas ses yeux ! Le petit voilier était là, bien amarré à sa place habituelle. Mais comment était-ce possible ? Il l’examina lentement, de la proue à la poupe. Cela semblait incroyable, mais l’embarcation n’avait subi aucun dommage ! C’est un Heman Gurney abasourdi mais reconnaissant qui dormit profondément cette nuit-là, malgré sa journée harassante. Le lendemain matin, il alla voir M. Sherman. Après l’avoir salué, il balbutia : « Eh bien, je vois, euh, que vous avez trouvé votre bateau ! » « Trouvé mon bateau ? demanda M. Sherman, perplexe. Que veux-tu dire ? Il est juste là ! » Heman soupira et lui raconta sa mésaventure. M. Sherman n’avait pas pensé au bateau depuis qu’Heman était parti avec ; il n’avait même pas remarqué qu’il avait disparu. Pourtant, il était là, à sa place, bien amarré, et surtout, intact ! Un récif de rochers entoure West Island. À marée basse, une partie du récif est visible, mais à marée haute, il est entièrement recouvert. Il n’y a qu’un seul chenal, d’une largeur d’environ 10 mètres, à travers lequel les bateaux peuvent passer en toute sécurité. Au quai, on avait enlevé les pierres, créant ainsi une voie de passage d’environ 4,5 mètres de large pour tirer un bateau. C’était une véritable énigme ! Le jeune homme et l’homme plus âgé savaient tous deux qu’il était impossible qu’un bateau ait pu passer par l’étroit chenal menant au débarcadère. Et même s’il l’avait fait, personne n’était là pour le guider et l’amarrer. Pour Heman, il ne fit aucun doute qu’un « agent invisible » s’était chargé de s’occuper du bateau depuis l’endroit où il l’avait laissé. Cette histoire impressionnante le remplit d’humilité à l’idée que des anges célestes avaient été désignés pour s’occuper de lui. UN HOMME D’ACTION

Heman S. Gurney était un homme de prière et d’action. Plusieurs fois dans ses écrits, Ellen White mentionne

Cette histoire est un rappel que la force de l’Église adventiste réside dans la vie et le travail des « petites » personnes – inconnues et méconnues, mais qui s’occupent tranquillement des affaires de leur Père : gagner des âmes pour son royaume.

qu’il était présent lorsque l’on priait pour la guérison des malades. Le but principal de sa vie était d’annoncer aux autres la venue du Seigneur et de les aider à s’y préparer. Non seulement Heman était doué avec son enclume, mais aussi il avait une voix magnifique, mélodieuse, qu’on entendait souvent résonner depuis son atelier de forgeron. Connu dans les cercles millérites et adventistes sous le nom de « forgeron chantant », il était très demandé comme soliste lors des campagnes d’évangélisation. Une grande assemblée d’observateurs du sabbat s’était établie à Memple, au Michigan. Heman et Eliza s’y installèrent à leur tour en 1866. Pendant 30 ans, Heman occupa le poste d’ancien de l’église locale, veillant sur le troupeau, faisant siens leurs intérêts et leurs problèmes. Il fut même président de la Fédération du Michigan en 1869. Il était très apprécié, tant dans l’Église que dans la communauté. Un jour, sa santé se mit à décliner. Le temps vint où il dut céder sa place à quelqu’un d’autre. Il mourut le 4 août 1896 et fut enterré avec l’assurance de « la bienheureuse espérance » : rencontrer son Seigneur lorsqu’il viendra réclamer les siens. L’histoire de la vie de ce pionnier consacré est, du début à la fin, un rappel que la force de l’Église adventiste réside dans la vie et le travail des « petites » personnes – inconnues et méconnues, mais qui s’occupent tranquillement des affaires de leur Père : gagner des âmes pour son royaume.

Norma Collins a travaillé pour le Ellen G. White Estate pendant 30 ans, d’abord comme secrétaire d’Arthur White, petit-fils d’Ellen White, avant de devenir la première femme directrice adjointe du E. G. White Estate en 1995. Norma s’est éteinte en 2022.

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La Bible répond

Le Roi divin Q

Pourquoi le roi israélite était-il appelé « Fils de Dieu » ?

R

L’étude des pratiques du Proche-Orient ancien pourrait être utile pour identifier les similitudes et les différences par rapport au texte biblique. Le sujet que vous avez soulevé pourrait constituer l’une de ces pratiques. Dans ce cas, la Bible offre une perspective particulière. 1. IDÉES DU PROCHE-ORIENT ANCIEN

Dans tout le Proche-Orient ancien, les rois étaient considérés comme des fils de dieu(x). En Égypte, Pharaon était littéralement un fils de dieu, et du coup, était considéré comme étant divin. Dans le reste du Proche-Orient ancien, les rois étaient-ils aussi considérés comme tel ? Cette question est toujours débattue. Certains érudits, influencés par les idées du ProcheOrient ancien, ont soutenu que les rois israélites étaient aussi considérés comme étant divins. En réalité, en dehors de l’Égypte, les preuves de la divinité des rois ne sont pas nombreuses, ce qui implique que la royauté divine n’était peut-être pas le point de vue commun en Mésopotamie, en Assyrie, et peut-être en Canaan. Le titre « fils de dieu » désignait les rois en tant que représentants légitimes des dieux, peut-être dotés de caractéristiques et de fonctions quasi-divines. 2. LE ROI ISRAÉLITE

En général, les érudits s’accordent à dire qu’en Israël, le titre royal de « fils de Dieu » ne signifiait pas que le roi était divin, mais que, lors de la cérémonie d’intronisation, le roi était adopté en tant que fils de Dieu. Psaumes 2.7 est considéré comme le texte clé : « Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. » Cette phrase est considérée comme une formule d’adoption prononcée par l’adoptant pour légaliser l’adoption. Il s’agit d’une position médiane dans l’interprétation du titre qui, bien que possible, est remise en question par 26

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d’autres. Il n’existe aucune preuve de l’utilisation de cette « formule d’adoption » spécifique dans l’Ancien Testament, et elle n’est pas non plus utilisée en tant que telle dans le Proche-Orient ancien. On trouve un langage semblable en Égypte, appliqué au pharaon, mais dans ce cas, il décrit la conception réelle du roi en tant que dieu. Dans Psaumes 2.7, l’expression « fils de Dieu » est utilisée de manière métaphorique, comme le montre la phrase parallèle « je t’ai engendré aujourd’hui ». Il ne s’agit pas d’une naissance naturelle ou d’une adoption, mais de l’utilisation du langage pour désigner le moment où l’individu est, pour ainsi dire, « né » en tant que roi, au sens où il est désigné comme tel par Dieu en tant que vassal par le biais de l’onction (2.2). Le langage filial est utilisé pour décrire la nouvelle relation établie entre Dieu et le roi (2 S 7.14 ; Ps 89.28). Le nouveau roi « né » est sous la protection et le soin de Dieu. La proclamation divine d’Israël comme fils de Dieu (Ex 4.22,23), laquelle en a fait le peuple de Dieu, constitue peut-être un bon parallèle. Le concept central est l’élection divine et pas nécessairement l’adoption. 3. FILS DE DIEU ET MESSIE

Il existe des parallèles entre l’utilisation du titre de « fils de Dieu » en Israël et dans d’autres nations. Après tout, les rois accomplissaient de nombreuses tâches similaires. Il est très probable qu’en Israël, le titre ait eu dès le début une signification messianique, indiquant la venue du véritable et unique Fils de Dieu, lequel était vraiment divin (cf. Ps 45.7 ; Es 9.6). La trajectoire biblique de la venue du Sauveur commence par la promesse d’un fils faite à Adam et Ève (Gn 3.15). Tout au long des récits patriarcaux, la promesse d’un fils constitue un fil conducteur (par ex., Gn 12.7 ; 15.3-4). Avec l’institution de la monarchie, Dieu réunit la royauté et la promesse du fils messianique (cf. 2 S 7.12-14 ; 1 Ch 17. 11-13). Cette promesse a trouvé son accomplissement en Emmanuel, Fils d’une femme, et Fils de Dieu (Mt. 1.23 ; Lc 1.32).

Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite après avoir servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.


Santé & bien-être

Le soutien social Une partie vitale du message de la santé Je suis à l’université et j’apprends l’importance des relations interpersonnelles positives et du soutien social pour une bonne santé. Notre Église parle beaucoup d’alimentation et de santé ; ne serait-il pas temps pour elle de mettre l’accent sur les relations ?

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n régime végétarien (à base de végétaux) équilibré est un élément important du message adventiste de la santé. Cependant, le régime alimentaire n’est pas le seul aspect important d’un mode de vie sain, bien qu’en matière de santé, « l’assiette » ait tendance à éclipser d’autres bonnes habitudes – peut-être parce que la nourriture est quelque chose de visible et de mesurable ! Cela peut même donner lieu à de vives conversations, voire à des disputes qui sèment la discorde. Lorsque nous laissons les guerres alimentaires nous diviser, nous sacrifions une partie des avantages évidents d’une alimentation saine et mesurée. Vous avez tout à fait raison : nous devons mettre davantage l’accent sur les bienfaits pour la santé d’une connectivité positive et du soutien social – les relations. Au début des années 1950, Abraham Maslow a proposé une hiérarchie des besoins humains soulignant que l’amour est aussi essentiel à la croissance de l’être humain que les vitamines, les minéraux et les protéines. Notre Église mondiale s’est particulièrement intéressée aux bienfaits de la connectivité sur la santé depuis 2002, lorsque le Ministère de la santé de la Conférence générale a lancé une initiative de santé utilisant l’acronyme CELEBRATIONS® : Choix, Exercice, Liquides, Environnement, Croyance [Belief ], Repos, Air, Tempérance, Intégrité, Optimisme, Nutrition, Soutien social1. Remarquez que le soutien social est au nombre des composantes vitales. Au fil du temps, les chercheurs en sciences sociales ont écrit de plus en plus d’articles sur les avantages d’un lien social positif. Et ils ne sont pas les seuls ! Des chercheurs en cancérologie ont démontré que les femmes en rémission d’un cancer du sein sont moins susceptibles de souffrir d’une récidive de la maladie si elles bénéficient d’un soutien social fort de la part de leur famille et de leurs amis. Des études épidémiologiques, psychologiques, sociologiques et sanitaires continuent de renforcer l’importance et les avantages globaux des relations dans notre vie en ce qui concerne les maladies cardiaques. D’éminents chercheurs en mode de vie2 mettent l’accent sur l’amour (la connectivité) en tant que médicament, lequel renforce les comportements équilibrés. Les relations saines et la connectivité sont essentielles au développement de la résilience, en particulier chez les jeunes. La résilience – la capacité de maintenir un fonctionnement compétent face aux principaux facteurs de

Photo : Dario Valenzuela

stress de la vie –constitue un élément clé de l’initiative Youth Alive3 de notre Église, laquelle encourage les jeunes à mener une vie saine et équilibrée, exempte de comportements à risque. L’élément essentiel pour développer la résilience consiste à cultiver une relation étroite avec au moins une personne importante (parent-enfant, élève-professeur, époux-épouse). Une relation personnelle et stimulante avec Dieu libère le potentiel d’une signification profonde dans les relations avec les autres. Alors que nous accomplissons le grand mandat d’aller dans le monde entier pour prêcher, enseigner et guérir, Ellen White nous encourage à entretenir des relations en suivant la méthode du Christ pour atteindre les gens : « Si nous voulions nous humilier devant Dieu, devenir aimables, courtois et compatissants, il se produirait cent conversions à la vérité là où il ne s’en produit qu’une aujourd’hui4. » Des relations significatives, empreintes d’amour et des liens étroits sont la preuve de notre relation avec Jésus, tel qu’il l’a confirmé : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13.35). Nous pourrons alors profiter pleinement de la vie ! https://www.healthministries.com/celebrations/ https://lifestylemedicine.org/overview/ https://youthaliveportal.org/en 4 Ellen G. White, Le ministère de la bienfaisance, p. 67. 1 2 3

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., interniste, est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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DICK DUERKSEN

N « Je vais vous raconter… »

Aux petites choses… les grandes prières !

on mais ! C’était pourtant dans ma poche il y a quelques minutes à peine ! » Les photographes transportent souvent trop de choses. Caméra, trépied, objectif long, objectif court, zoom, nettoyeur d’objectif, piles supplémentaires. Le défi, c’est de faire entrer tout ce dont on pourrait avoir besoin dans le sac à dos le plus petit possible, tout en le gardant suffisamment léger pour ne pas ralentir l’ascension de la montagne. Comme j’ai déjà passé une heure sur le sentier et que j’ai décidé exactement ce que je veux photographier, je laisse le sac à dos dans la voiture et n’apporte qu’un lourd trépied, une caméra, et deux objectifs. L’un d’eux est un zoom, ce qui me permettra de photographier assez large ou de zoomer un peu plus près. Le second est un petit objectif ultra-grand-angle, que j’ai mis dans la poche de ma veste. Je vais l’utiliser pour une photo spécifique – une photo regroupant l’herbe courte et dorée au bas de l’image et un pin effiloché au sommet de l’image. Si j’y parviens, la photo montrera comment Dieu a créé les arbres et l’herbe de façon à ce qu’ils survivent dans des rochers escarpés sur le flanc d’une falaise très abrupte. Effrayant ? Oui. Pour prendre la photo, je dois d’abord m’allonger, puis me pencher au bord de la falaise et tout aligner dans le viseur. Après ? Il ne me reste qu’à retenir mon souffle pendant que je clique sur l’obturateur de l’appareil photo – tout ça sans bouger le trépied. J’essaie de prendre la photo avec mon objectif normal, mais il n’arrive pas à cadrer assez large. Je cherche alors dans la poche de ma veste mon petit objectif ultra-grand-angle. Il n’y est pas. INTROUVABLE !

Pendant toute la journée, je reconstitue mes va-etvient, j’essaie de me rappeler où j’ai vu cet objectif pour la dernière fois et ce que j’ai bien pu en faire. Pire encore, je me mets à imaginer où il aurait pu tomber de ma poche et jusqu’où l’aurait amené sa dégringolade. Et soudain, je me sens bien triste… Comme le soleil n’est pas encore levé, il n’y a que moi au sommet du Wolf Creek Pass. Je laisse donc la caméra et le trépied là où ils se trouvent – en toute sécurité au bord d’une falaise de 610 mètres – et parcours lentement le long chemin qui me ramène à la voiture. Je scrute le sol là où mes pieds atterrissent, les rochers tout autour, et même les quelques plantes qui poussent près du sentier. Je regarde attentivement jusqu’au belvédère de Wolf Creek, l’endroit où ma voiture est garée. Ici, on parle d’une altitude de 3 350 mètres – de quoi ralentir ma respiration… et ma marche. 28

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Photos : Dick Duerksen


Une fois arrivé au stationnement, je passe ma voiture et mon équipement photo au peigne fin – sièges, coffre, chaque poche et chaque étui d’objectif – jusqu’à ce que je sois certain que l’objectif n’y est pas. Je n’arrête pas de me dire qu’après tout, ce n’est pas un objectif très cher, mais c’est tout de même une dépense que je ne peux me permettre de nouveau. L’objectif est perdu. Disparu. Caché sous un buisson près du sentier. Ou, au pire, tombé de ma poche. Je l’imagine alors rebondir sur les rochers et se précipiter sur les arbres jusqu’au fond de la vallée, à 610 mètres plus bas. UNE PRIÈRE EXAUCÉE

J’ai déjà prié – probablement dès que j’ai remarqué que l’objectif n’était pas dans ma poche. C’était une prière rapide du genre « Seigneur, aide-moi à retrouver cet objectif ! » Mais maintenant, je prie. Avec ferveur. Avec sérieux. Avec beaucoup de mots. Une sorte de prière à l’espoir déterminé. « Seigneur, j’ai besoin de cet objectif aujourd’hui, aujourd’hui ! Je n’ai pas les 300 dollars en poche pour le remplacer. Je suis vraiment désolé et triste d’avoir été négligent. S’il est encore là, sur le flanc de la colline, je t’en prie, montre-le-moi ! » Je verrouille la voiture et entame la longue marche raide qui me ramène à ma caméra et son trépied. Mes recherches et mes prières ont pris tellement de temps que les touristes commencent à arriver. La plupart d’entre eux se contentent de regarder la vallée par-dessus la barrière de sécurité. Ils prennent un selfie, puis remontent dans leur voiture et repartent. Un couple est différent, toutefois. Ils sont en train d’« explorer » et me dépassent en se dirigeant vers la falaise où mon trépied m’attend. Je me joins à eux et, à leur demande, je leur montre ce que je pense être le meilleur endroit pour prendre un selfie qui les fera ressembler à des chèvres de montagne.

Tout en appréciant la conversation, je jette un coup d’œil autour de moi pour repérer les endroits où j’aurais pu faire tomber mon objectif. Rien. J’aide le couple à préparer son dangereux selfie, puis je lui montre la photo que j’avais espéré prendre : une drôle de petite herbe jaune en bas, un arbre grêle poussant dans la roche au sommet, une falaise tombant dans les prairies bien en contrebas. Et ils craquent pour l’idée ! Alors que je me tourne pour récupérer mon trépied et ma caméra, ma botte heurte une petite pierre et la catapulte au-dessus du précipice. Mes yeux suivent son trajet, et là, juste à droite d’un petit pin, se trouve un étui à objectif en cuir noir sur lequel est écrit « Canon ». Et nous applaudissons tous les trois ! Je me déplace très lentement, conscient que tout mouvement pourrait déloger l’objectif de son support. Un seul petit morceau de racine de pin le suspend au-dessus du précipice de 610 mètres. Le voir pour le perdre ensuite serait pire que de ne pas l’avoir retrouvé ! Je rampe maintenant, petit à petit, avec deux amis qui me chuchotent des encouragements, jusqu’à ce que j’aie récupéré l’objectif ! « Vous devez connaître Dieu pas mal bien, hein ? » me dit l’homme en souriant. « Il me connaît, et moi, j’apprends. » Le couple me salue et s’en va. Je reste assis là, près de ma caméra pendant environ une heure. À réfléchir. À faire de grandes prières. Prières de remerciements. Prières d’amitié. Prières de louange. Je les adresse toutes à haute voix à mon meilleur ami. ​Je remonte jusqu’à mon trépied, change d’objectif et prend la photo. C’est sa photo. La photo de celui qui s’intéresse à moi – même aux petits objectifs ultra-grand-angle.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur/Directeur de Adventist Review Ministries Justin Kim Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu Rédacteurs adjoints/directeurs adjoints à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sikhululekile Daco, John Peckham, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Enno Müller, Beth Thomas Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Directeur de l’intégration des systèmes et de l’innovation Daniel Bruneau Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Conseiller E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Yo Han Kim, président ; Justin Kim, secrétaire ; Hong, Myung Kwan ; Karnik Doukmetzian ; SeongJun Byun ; John Peckham ; Hiroshi Yamaji ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; Membres d’office: Paul H. Douglas ; Erton Köhler ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 20, n° 2

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Les nouveaux amis de Clara

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aman, pourquoi est-ce qu’on va chez Halima ? » Clara est curieuse. C’est la première fois qu’elle va mettre les pieds chez une famille de réfugiés. « Eh bien, chérie, répond Maman alors qu’elle conduit la voiture, Halima et les membres de sa famille sont heureux de l’aide que nous leur avons apportée pour s’installer. Ils veulent nous remercier ! » « Ça me stresse un peu », murmure Clara. « Pourquoi chérie ? » demande Maman. Clara a du mal à expliquer ce qu’elle ressent. « Ben, parce que j’les connais pas. Et si j’sais pas quoi dire ? Et si ces gens ne comprennent pas ce que je leur dis ? » « Ils sont gentils, Clara ! répond Maman d’une voix rassurante. En plus, Halima a deux filles qui ont à peu près ton âge. Je pense que tu vas bien t’entendre avec elles. » Maman a aidé Halima et les siens pendant un certain temps en leur procurant les choses dont ils avaient besoin. Clara a même aidé à choisir les articles de nettoyage pour la famille. Et elle a bien aimé ça ! Elle a aussi fait

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le tri de ses propres vêtements et jouets et a choisi les choses qu’elle voulait donner aux enfants d’Halima. Mais aller chez ces gens-là ? C’est une autre histoire ! Halima et sa famille sont des réfugiés musulmans provenant d’Afghanistan. Qu’est-ce que ça veut dire ? Clara n’en a pas la moindre idée. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’ils ont des croyances différentes des siennes. Elle se demande s’il y a des idoles dans leur demeure. Clara joue nerveusement avec sa ceinture de sécurité. « Clara, tout ira bien, dit Maman. Ne t’en fais pas, tu verras, ce sont des gens sympas ! » « Bon. Est-ce que je suis obligée de manger quand nous serons chez eux ? » Pour Clara, essayer de nouveaux aliments, c’est pas évident ! « Et si j’aime pas ça ? » « Rien qu’un peu. Il devrait y avoir du riz et du pain, donc tu auras certainement quelque chose de connu à manger ! » « Et si j’sais pas de quoi parler avec eux ? » demande Clara, car elle est timide avec les nouvelles

personnes. « Intéresse-toi simplement à eux et souris. Tu t’en feras des amis. » Maman tend la main derrière le siège et serre celle de Clara. « On va prier pour ça, chérie. » « O. K., » murmure Clara. « Seigneur Jésus, prie Maman, Clara stresse à l’idée d’aller rendre visite à Halima et à sa famille. S’il te plaît, sois avec elle et donne-lui ta paix. Rappelle-lui que tu l’aimes et que tu vas prendre soin d’elle. Aide-nous à être en bénédiction à cette famille de réfugiés. » Bientôt, Maman s’arrête dans une rue de maisons en rangée aux courtes allées. Comme ça semble étrange à Clara ! Ça n’a rien à voir avec sa maison dans les montagnes avec une longue allée et beaucoup d’arbres. Maman sort de la voiture et serre Clara dans ses bras. « Tout ira bien, ma chérie », la rassure-t-elle. Ensuite, elles sortent du coffre leur cadeau pour la famille d’Halima et se dirigent vers la porte d’entrée. ​Halima les accueille en souriant. En voyant l’intérieur, Clara écarIllustration : Mugi Kinoshita


S H E N A LY N P A G E

Perle biblique « Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. » Jean 13.35, Parole de Vie

quille les yeux. Ça ne ressemble en rien à ce à quoi elle s’attendait ! Il y a un tapis aux couleurs chaudes rehaussé d’élégants motifs. Des canapés en cuir blanc, des petites tables en verre et en or, et un grand miroir au mur rendent la pièce lumineuse et intéressante. Il n’y a rien qui fasse peur ! Par contre, tout est très différent de la maison de Clara avec ses meubles en bois, son piano, et son canapé marron super confortable. « Voici Beheshta et Samira », dit Halima en désignant deux jeunes filles. Qu’est-ce qu’elles sont jolies avec leur peau châtain clair et leurs épais cheveux noirs ! « Veux-tu venir dans notre chambre ? » demande la plus âgée avec un sourire. « Vas-y, Clara », dit maman en la poussant doucement. Clara suit lentement les deux filles à l’étage, essayant de se souvenir de leurs noms. ​« Voici notre chambre ! Veux-tu faire du bricolage avec nous ? » Beheshta lui tend une boîte de perles aux couleurs vives. « J’sais pas comment », dit

Clara en regardant ses orteils. À vrai dire, elle n’aime pas les perles. Elles tombent toujours du fil avant qu’elle ait fini, et ça, ça lui tape sur les nerfs. « On va te montrer ! rigole Samira. C’est pas difficile. » Elle sort un fil et montre à Clara comment enfiler les perles. Au début, les doigts de Clara sont maladroits, mais au fur et à mesure qu’elle s’entraîne, c’est de moins en moins difficile. Bientôt, Maman appelle Clara et les filles pour qu’elles viennent manger. Clara jette un coup d’œil sur la nourriture et pousse un soupir de soulagement. Il y a du curry, mais aussi du pain de riz et de la salade. Après le dîner, les filles remontent à l’étage pour faire des dessins. Clara préfère ça. Plus tard, Maman lui dit qu’il est temps de rentrer. Déjà ? Comme ça a passé vite ! se dit Clara. « Maman, c’est quoi des musulmans ? » demande Clara sur le chemin du retour. Elle est un peu surprise ! Ils ne sont pas aussi différents qu’elle l’avait d’abord imaginé. « Les musulmans sont enfants de

Dieu tout comme nous. Ils croient au Dieu créateur et l’appellent Allah, explique Maman. Mais ils ne croient pas que Jésus est Dieu. Ils pensent qu’il était un grand prophète. Ils suivent aussi un livre appelé Coran au lieu de la Bible. » « Alors ils croient en Dieu ? » « Oui, répond Maman, mais ils ne comprennent pas pleinement l’amour de Dieu ni comment Jésus est venu nous sauver de nos péchés. C’est à nous de leur démontrer l’amour de Jésus. » Clara doit réfléchir un peu à ça. « J’suis tellement contente de notre visite chez Halima et sa famille ! ditelle finalement. Beheshta et Samira sont très gentilles. » Maman sourit. « Alors, tu penses que tu aimerais leur rendre encore visite ? » Clara rigole. « Oui, oui ! On s’est beaucoup amusées ensemble. »​

Shenalyn Page est écrivain pigiste et mère faisant l’école à la maison dans le nord de la Californie. Elle et sa famille ont eu le privilège de se lier d’amitié avec de nombreuses familles de réfugiés afghans depuis 2020. AdventistWorld.org Février 2024

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