03/2024
Stephen Smith et le témoignage dans la malle
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Des Ă©tapes empreintes dâamour
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« Le plus béni de tous »
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Une discipline rédemptrice
10 Une perspective rédemptrice
Daniel Gambo Dauda
14 Stephen Smith et le témoignage dans la malle
Arthur L. White
16 Des Ă©tapes empreintes dâamour
Ramon J. Canals
18 Justice. Miséricorde. Humilité.
Paul H. Douglas et Ted N. C. Wilson
Couverture : sezer66 / iStock / Getty Images Plus / Getty Images
22 Foi en action
« Le plus béni de tous »
Beth Thomas et Arthur Weaver
24 Ă la dĂ©couverte de lâEsprit de prophĂ©tie
« Afin que tous soient un »
Tim Poirier
26 La Bible répond
La souveraineté de Dieu dans un monde fragmenté
27 SantĂ© & bien-ĂȘtre
Que la nourriture soit ton médicament
28 « Je vais vous raconterâŠÂ »
« Sâil te plaĂźt, mon Dieu »
30 Foi en herbe
La légende
Correction
Dans le numéro de janvier 2024, les fondateurs de Canvasback Missions, Inc. ont été cités à tort. Jamie et Jacque Spence ont lancé le ministÚre au début des années 1980.
Le grand équilibre entre la fermeté et la douceur
Justin Kim
Que ce soit dans lâadministration, la gouvernance, la sociĂ©tĂ© civile, ou mĂȘme lâĂ©ducation des enfants, on obtient de bons rĂ©sultats lorsquâil y a un Ă©quilibre entre la fermetĂ© et la douceur. La fermetĂ© comprend les rĂšgles, la loi, la justice, lâordre, lâadhĂ©sion, la stabilitĂ©, la prĂ©sĂ©ance, et la discipline ; la douceur, elle, la compassion, le pardon, la comprĂ©hension, la sympathie, la nuance, les conditions, et la misĂ©ricorde. Un juste Ă©quilibre permet dâĂ©viter les extrĂȘmes : trop de fermetĂ© entraĂźne la rupture, tandis que trop de douceur ne permet pas de tirer des leçons, de changer, ou de progresser. Dâaccord, mais comment atteindre cet Ă©quilibre ?
Par exemple, vous avez peut-ĂȘtre Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la police pour une infraction mineure au code de la route. La fermetĂ© se dresse devant vous : la loi. LâĂ©quilibre consisterait Ă payer une amende proportionnelle Ă lâinfraction. Mais si vous Ă©tiez en excĂšs de vitesse parce que vous Ă©tiez en train de conduire en urgence une femme enceinte Ă lâhĂŽpital, la souplesse entrerait en scĂšne pour compenser la fermetĂ©, et lâĂ©quilibre sâensuivrait. Si la loi exigeait que vous perdiez vos doigts pour un feu arriĂšre brisĂ©, on aurait lĂ un dĂ©sĂ©quilibre. Si la loi vous obligeait Ă prĂ©senter de simples excuses aprĂšs avoir provoquĂ© un accident de la route impliquant 14 voitures, on aurait lĂ aussi un dĂ©sĂ©quilibre.
La recherche de ce juste Ă©quilibre a Ă©tĂ© le grand objectif de lâhistoire du droit. Les religions paĂŻennes, les sciences sociales modernes, et les philosophes de toutes les Ă©poques ont recherchĂ© cet Ă©quilibre. Les postmodernistes, eux, ont Ă©cartĂ© la question gĂȘnante. La culture populaire nous divertit en prĂ©sentant les extrĂȘmes. Mais câest dans le christianisme que lâon trouve la manifestation la plus claire de lâĂ©quilibre entre la fermetĂ© et la douceur. Dans sa comprĂ©hension du mĂ©tarĂ©cit de la grande controverse, lâadventisme prĂ©sente (sans doute) ce grand Ă©quilibre sous son jour le plus large, depuis la perspective de lâunivers.
La croix du Christ est le point culminant de la tension. Elle est la rĂ©vĂ©lation parfaite du bien et du mal. Câest le lieu oĂč la paix et la douleur coexistent. Câest le salut et la condamnation. Câest la beautĂ© et lâhorreur, la splendeur et le scandale, la majestĂ© et la misĂšre. La mort de JĂ©sus montre la fermetĂ© dans le maintien de la justice de Dieu, mais aussi la douceur qui rĂ©vĂšle lâamour de Dieu pour lâhumanitĂ©. « La bontĂ© et la fidĂ©litĂ© se rencontrent, la justice et la paix sâembrassent » (Ps 85.11).
En mĂ©ditant sur la croix, les parents peuvent recevoir la perspicacitĂ© et la patience nĂ©cessaires pour rĂ©primander leurs enfants avec amour et Ă©quilibre. Les Ă©glises peuvent recevoir lâindulgence et le cĆur du Christ pour discipliner leurs membres avec rĂ©demption. Les fĂ©dĂ©rations peuvent faire preuve dâĂ©quitĂ©, mais aussi de compassion, dans leurs relations avec les pasteurs et les Ă©glises. Les unions peuvent vivre les commandements et le caractĂšre du Christ dans lâadministration des institutions. LâĂglise mondiale et ses divisions peuvent faire preuve de la plus haute intĂ©gritĂ© associĂ©e Ă la plus grande compassion pour mener Ă bien la mission du Christ jusquâaux extrĂ©mitĂ©s de la terre.
Cet Ă©quilibre ne se trouve pas Ă lâintĂ©rieur. Il nâest pas enchĂąssĂ© dans la connaissance, la culture, ou lâexpĂ©rience. Il trouve sa source dans le grand fondement issu de lâextĂ©rieur : la croix de JĂ©sus, aurĂ©olĂ©e de fermetĂ© et de douceur.
2 Mars 2024 AdventistWorld.org
En Zambie, les Ă©quipes de Maranatha Volunteers International visitent plusieurs sites de puits par jour. Ils Ă©valuent de maniĂšre prĂ©ventive les puits existants que le ministĂšre a aidĂ© Ă forer et remplacent les piĂšces, au besoin. LâaccĂšs gratuit Ă lâeau multiplie les occasions de dĂ©veloppement communautaire et les occasions missionnaires Ă travers le pays.
Photo : Maranatha Volunteers International
Sur le vif
3 AdventistWorld.org Mars 2024
Plus de 1 600
Le nombre de personnes qui ont assistĂ© le 21 dĂ©cembre dernier Ă un concert sur le thĂšme de NoĂ«l organisĂ© par lâĂ©glise adventiste Quisqueya Central Ă Saint-Domingue, en RĂ©publique dominicaine, au Sambil Event Hall. Cet Ă©vĂ©nement gratuit de deux heures et demie, intitulĂ© « LâĂ©toile de lâespoir », a Ă©tĂ© le plus grand Ă©vĂ©nement communautaire organisĂ© par lâĂ©glise en 2023. Câest la premiĂšre fois en 15 ans quâelle organise un Ă©vĂ©nement dâĂ©vangĂ©lisation en dehors de son temple afin dâaccueillir un public plus nombreux.
120 ans
La durĂ©e de la mission adventiste en CorĂ©e du Sud. LâUnion des fĂ©dĂ©rations corĂ©ennes entend faire de cet anniversaire un catalyseur pour rajeunir les efforts missionnaires. Un large Ă©ventail dâactivitĂ©s commĂ©morant les 120 ans de mission dans le pays est prĂ©vu pour 2024. Dans le cadre de cet Ă©vĂ©nement commĂ©moratif et de ses initiatives, on mettra lâaccent sur la gratitude, lâhonneur, la relance des missions, et la prĂ©paration de lâavenir.
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Médias sociaux
On a rĂ©cemment demandĂ© aux membres de lâĂglise adventiste sâil leur Ă©tait difficile dâarrĂȘter dâutiliser les mĂ©dias sociaux lorsque cela sâavĂ©rait nĂ©cessaire.
141,418
14 % Je nâutilise pas les mĂ©dias sociaux
15Â % Pas du tout dâaccord
28Â % Pas dâaccord
13 % Je ne suis pas sûr
22Â % Dâaccord
8Â % Tout Ă fait dâaccord
Plus de 250
La distance en kilomĂštres quâHenry Smith, membre du MinistĂšre de la jeunesse, ainsi que les explorateurs Millicent Anna Stella Asane et Lawrence Manful ont parcourue Ă pied pour pouvoir participer au quatriĂšme camporee des Explorateurs de la Division Afrique centre-ouest, lequel sâest tenu du 24 au 30 dĂ©cembre. Parti le 21 dĂ©cembre, le trio a parcouru plus de 250 kilomĂštres pour arriver Ă la cĂ©rĂ©monie dâouverture du camporee le 25 dĂ©cembre. Ce pĂšlerinage, dirigĂ© par Henry Smith, est une tradition depuis 1996 et a pour but de recueillir des fonds pour les orphelins.
« Nous avons Ă©tĂ© inspirĂ©s, enrichis, et responsabilisĂ©s. Cette Ă©tape de la tournĂ©e a servi de catalyseur pour faire avancer les conversations sur le MinistĂšre des jeunes adultes au sein de notre union [âŠ], pour faire connaĂźtre ces incroyables adultes Ă©mergents qui ont une passion et un enthousiasme pour leur foi. »
â Gregory Taylor, directeur du MinistĂšre de la jeunesse et des jeunes adultes pour lâUnion des fĂ©dĂ©rations du sud, au sujet de la troisiĂšme Ă©tape du Young Adult LIFE Tour de la Division nord-amĂ©ricaine (NAD). LâĂ©vĂ©nement a eu lieu Ă lâĂ©glise Spring Meadows, dans le centre de la Floride, aux Ătats-Unis, et constitue le cadre du discipulat des jeunes adultes de la NAD, dans lequel on met lâaccent sur les points suivants : lâimpact du leadership, les relations intergĂ©nĂ©rationnelles, le dĂ©veloppement de la foi et la compassion au quotidien.
En bref
4 Mars 2024 AdventistWorld.org
Source 2022-23 Global Church Member Survey N =
« Je suis honorĂ© dâavoir participĂ© au 100e anniversaire du SĂ©minaire et Institut adventiste dâenseignement supĂ©rieur du Pakistan. Ă travers le concours Quiz de la Cloche dâor sur le livre La grande controverse, jâai pu ressentir la passion des jeunes Pakistanais qui aiment la Parole de Dieu. Et la cĂ©rĂ©monie de baptĂȘme qui a eu lieu le sabbat aprĂšs-midi a Ă©tĂ© une expĂ©rience inoubliable. »
â Ho Young Choi, directeur de la jeunesse de la Division Asie-Pacifique Nord, Ă propos de lâĂ©vĂ©nement de rĂ©veil qui sâest tenu fin novembre au SĂ©minaire et Institut adventiste dâenseignement supĂ©rieur du Pakistan, dans le district de Sheikhupura, dans lâĂtat du Pendjab. Plus de 700 personnes se sont rassemblĂ©es chaque soir Ă lâĂ©glise de lâuniversitĂ©. Ă la fin de lâĂ©vĂ©nement, 148 personnes ont Ă©tĂ© baptisĂ©es. Cette rĂ©alisation devrait contribuer Ă plus de 2 000 baptĂȘmes au Pakistan en une seule annĂ©e, ce qui serait une premiĂšre dans lâhistoire du pays.
« Sa passion et son engagement Ă©taient Ă©vidents. Son amour et son zĂšle lâont poussĂ©e Ă se battre pour le bien-ĂȘtre [des femmes]. Elle sâest battue pour donner aux femmes du monde entier les moyens de devenir fortes spirituellement, mentalement et physiquement, afin de donner naissance Ă une gĂ©nĂ©ration de femmes encore meilleure pour la gloire de Dieu. »
â Dinorah Rivera, ancienne directrice du MinistĂšre des femmes de la Division interamĂ©ricaine, Ă propos du travail de Heather-Dawn Small. Heather-Dawn Small, dirigeante et militante de longue date de la cause des femmes adventistes, est dĂ©cĂ©dĂ©e le 2 janvier des suites dâun cancer. Pendant plusieurs dĂ©cennies, Mme Small a servi lâĂglise adventiste Ă divers titres. Elle a servi Ă TrinitĂ©-etTobago en tant quâassistante du prĂ©sident de lâUniversitĂ© des CaraĂŻbes du Sud et directrice du MinistĂšre des enfants, et plus tard, en tant que directrice du MinistĂšre des femmes de lâUnion des fĂ©dĂ©rations des CaraĂŻbes. En 2001, elle est devenue directrice adjointe du MinistĂšre des femmes de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, et en a Ă©tĂ© Ă©lue directrice en 2005, poste quâelle a occupĂ© jusquâĂ sa mort.
Le nombre dâannĂ©es Ă©coulĂ©es depuis lâĂ©tablissement de lâUniversitĂ© adventiste de Washington (WAU). Cette universitĂ© a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1904 Ă Takoma Park, au Maryland (Ătats-Unis). Au fil des ans, elle sâest consacrĂ©e Ă lâĂ©ducation, Ă la foi, et Ă la communautĂ©. Pour marquer cette importante occasion, lâĂ©tablissement a prĂ©vu divers Ă©vĂ©nements et activitĂ©s tout au long de lâannĂ©e, lesquels permettront Ă la communautĂ© de WAU de se rassembler et de cĂ©lĂ©brer lâhĂ©ritage de lâuniversitĂ© en matiĂšre de service, de leadership et de foi.
En bref
(->)
Photo : David B. Sherwin/Adventist Review
120
5 AdventistWorld.org Mars 2024
La maison
dâĂ©dition corĂ©enne publie des imprimĂ©s
en ourdou
Plusieurs projets rĂ©cents de la Maison dâĂ©dition corĂ©enne (KPH), domiciliĂ©e en CorĂ©e du Sud, soulignent son soutien aux efforts missionnaires adventistes, ont dit rĂ©cemment les dirigeants de la Division Asie-Pacifique Nord (NSD) de lâĂglise adventiste.
Le 2 dĂ©cembre 2023, lors du culte du sabbat Ă lâoccasion du centenaire du SĂ©minaire et Institut dâenseignement supĂ©rieur adventiste du Pakistan, les dirigeants ont consacrĂ© une sĂ©rie dâĂ©tudes prophĂ©tiques et bibliques en ourdou. Avec le soutien de KPH, ces initiatives et dâautres encore contribuent Ă apporter lâĂvangile aux personnes dâexpression ourdoue en Asie du Sud, et particuliĂšrement au Pakistan, pays dont lâourdou est la langue nationale, et dans laquelle sâexpriment plus de 200 millions de personnes.
KPH a aussi soutenu la distribution de 10 000 exemplaires de Vers JĂ©sus et de 3 000 exemplaires de JĂ©sus-Christ â deux livres ayant pour auteur Ellen G. White, cofondatrice de lâĂglise adventiste. Le premier projet a Ă©tĂ© financĂ© dans le cadre de la mission de publication indĂ©pendante de la maison dâĂ©dition, tandis que le second rĂ©sulte dâune collaboration avec des partenaires faisant partie du corps pastoral, impliquant des frais de traduction, de production,
dâimpression et de transport, ont rapportĂ© les dirigeants.
Lâengagement de KPH au Pakistan nâa rien de nouveau, puisque par le passĂ©, la maison dâĂ©dition a dĂ©jĂ envoyĂ© des imprimĂ©s adventistes au Pakistan â un pays oĂč la plupart des habitants sont de confession musulmane.
Selon Gee Sungbae, prĂ©sident du SĂ©minaire et Institut dâenseignement supĂ©rieur adventiste du Pakistan, la rĂ©ponse Ă ce projet a Ă©tĂ© extrĂȘmement positive. Il a soulignĂ© lâimportance du livre Vers JĂ©sus, le dĂ©crivant comme « un texte essentiel qui prĂ©sente le cĆur du christianisme aux musulmans qui manifestent de lâintĂ©rĂȘt ». Ce livre, dit-il, a pour objectif de guider les chrĂ©tiens â quâils soient adventistes de longue date ou rĂ©cemment convertis â loin des croyances syncrĂ©tiques, et vers une vĂ©ritable comprĂ©hension de lâessence du christianisme.
« JĂ©sus-Christ sera distribuĂ© aux dirigeants adventistes et aux protestants locaux. Par ailleurs, on lâutilisera comme guide dâĂ©tude biblique au sĂ©minaire », a-t-il ajoutĂ©.
Nam Soo-myung, directeur général de KPH, a aussi souligné le potentiel missionnaire de ces ressources.
Nam Soo-myung : « JâespĂšre que ces livres serviront dâoutil puissant pour rĂ©pandre lâĂvangile dans des pays tels que le Pakistan. Ă lâavenir, KPH prĂ©voit de soutenir activement lâĂ©vangĂ©lisa-
Des imprimĂ©s adventistes sont dĂ©sormais distribuĂ©s au Pakistan et dans dâautres pays
tion. J âinvite donc toutes les Ă©glises et tous les croyants Ă sâintĂ©resser de prĂšs Ă cette initiative et Ă sây engager. »
En plus de KPH, des donateurs individuels ont gĂ©nĂ©reusement fourni 1 000 exemplaires de la sĂ©rie dâĂ©tudes bibliques « Il est Ă©crit ». Gee Sungbae : « Ces ressources sont conçues comme des guides dâĂ©tude pour les missionnaires, les pasteurs, et les membres dâĂ©glise qui ont Ă©tĂ© formĂ©s. JâespĂšre quâelles sâavĂ©reront prĂ©cieuses dans le cadre des initiatives dâĂ©vangĂ©lisation, car de nombreux Pakistanais ont soif de dĂ©couvrir la Bible. »
Ce nâest que rĂ©cemment que la NSD a intĂ©grĂ© le Pakistan Ă son territoire, suite Ă une demande votĂ©e par la division et soumise Ă la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale (GC) en 2022. Le 8 octobre 2023, lors du Concile annuel de lâĂglise adventiste, lequel sâest tenu Ă Silver Spring, au Maryland, les membres du comitĂ© exĂ©cutif de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale (EXCOM) ont votĂ© en faveur de ce changement.
Le Pakistan â une nation en majeure partie musulmane situĂ©e dans le nord-ouest du sous-continent indien â a obtenu son indĂ©pendance de la domination britannique en 1947. Initialement, la rĂ©gion Ă©tait divisĂ©e entre le Pakistan oriental et le Pakistan occidental. En 1971, le Pakistan oriental est devenu indĂ©pendant et a pris le nom de Bangladesh, tandis que le Pakistan occidental, lui, est devenu ce que lâon appelle aujourdâhui le Pakistan. Avec une population de 240 millions dâhabitants, le Pakistan est le cinquiĂšme pays le plus peuplĂ© du monde. Selon les statistiques, prĂšs de 97 pour cent de la population est musulmane, les chrĂ©tiens ne reprĂ©sentant quâune petite minoritĂ©, dont moins de 20 000 membres adventistes baptisĂ©s.
Actualités
Division Asie-Pacifique Nord, et Adventist World
Le 2 dĂ©cembre dernier, des dirigeants de la Division Asie-Pacifique Nord et du Pakistan ont consacrĂ© des imprimĂ©s en langue ourdou au SĂ©minaire et Institut dâenseignement supĂ©rieur adventiste du Pakistan.
6 Mars 2024 AdventistWorld.org
Photo : Division Asie-Pacifique Nord
Le
congrĂšs « Meilleures, pas âMaraâ » attire plus de 2 000 femmes en Zambie
Maggie Chikhambi,
Division Afrique australe/Océan Indien, et Adventist World
Les orateurs du congrĂšs soulignent le rĂŽle essentiel des femmes adventistes pour lâĂglise
Ă Monze, en Zambie, plus de 2 000 femmes adventistes de la Division Afrique Australe/OcĂ©an Indien ont adorĂ© Dieu et ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©es dans la communion entre sĆurs lors dâun congrĂšs rĂ©gional.
Division
Pour de nombreuses femmes adventistes de la Division Afrique Australe/ OcĂ©an Indien (SID), la premiĂšre semaine de septembre 2023 nâa pas Ă©tĂ© une semaine comme les autres.
Plus de 2 000 femmes provenant de six unions de lâĂglise adventiste du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe ont assistĂ© Ă un congrĂšs rĂ©gional Ă lâUniversitĂ© Rusangu, prĂšs de Monze, en Zambie. Deux cent quatre-vingt-dix dâentre elles provenaient de lâUnion des fĂ©dĂ©rations du Malawi. Le thĂšme du congrĂšs rĂ©gional Ă©tait « Meilleures, pas âMaraâ [amĂšres] ».
Margery Herinirina, directrice du MinistĂšre des femmes de la SID, a Ă©tĂ© lâoratrice principale des moments de mĂ©ditation. Elle a partagĂ© avec les dĂ©lĂ©guĂ©es Ruth 1.20 et 2.11. Margery Herinirina : « Il est bon pour les femmes dâĂȘtre meilleures et pas amĂšres, car lâamertume dans le cĆur est un poison qui consume les bonnes pensĂ©es. » Elle a aussi encouragĂ© les femmes Ă garder espoir lorsquâelles sont confrontĂ©es Ă des dĂ©fis.
« Ayez confiance en Dieu et vous serez transformĂ©es », a dit Margery. Elle a poursuivi en encourageant les femmes Ă ĂȘtre gentilles les unes envers les autres, car grĂące Ă leur gentillesse, des gens pourront ĂȘtre transformĂ©s et se mettre Ă faire confiance Ă Dieu.
Harrington Simui Akombwa, prĂ©sident de la SID, Ă©tait prĂ©sent lors du congrĂšs. Il a dit quâil Ă©tait grand temps pour les femmes de se lever et de bril-
ler au nom du Seigneur. « Nous vivons dans un monde rempli de défis, mais levons-nous, brillons et prions, et les défis disparaßtront » a-t-il lancé.
Dâautres dirigeants ont fait des prĂ©sentations sur divers sujets. Trymore Mutimwii, directeur de lâĂ©conomat de lâUnion des fĂ©dĂ©rations de lâest du Zimbabwe, a parlĂ© des femmes et de lâĂ©vangĂ©lisation. Gift Mweemba, pasteur Ă la retraite et dirigeant de lâUnion des fĂ©dĂ©rations de lâAfrique du Sud, a aussi encouragĂ© les participantes Ă ĂȘtre meilleures, et non amĂšres. Gift Mweemba : « Les femmes doivent avoir une haute estime dâelles-mĂȘmes parce quâelles sont des individus Ă part entiĂšre. Ayez confiance en vous et sachez que vous pouvez faire mieux. [âŠ] Soyez fiĂšres de vous, car JĂ©sus lui-mĂȘme avait confiance en sa mĂšre lorsquâil Ă©tait sur terre. »
Precious Milingo, membre de lâĂ©glise adventiste Olive Ă Kampala, en Ouganda, et fondatrice de Utano Health Solutions, a prĂ©sentĂ© aux invitĂ©s des sujets liĂ©s Ă la santĂ© des femmes. Mercy Kumbatira, directrice exĂ©cutive de la Banque centrale du Malawi, a fait une prĂ©sentation sur le thĂšme des femmes et des finances. En ce qui concerne les femmes et la violence, Maimba Ziela, gestionnaire adjointe chez Lusitu Chamber et directrice des MinistĂšres personnels de lâUnion des fĂ©dĂ©rations du nord de la Zambie, a donnĂ© le conseil suivant : « Si vous ĂȘtes victime de maltraitance, ne vous cachez pas, ne
Indien gardez pas le silence. Allez chercher de lâaide. » En ce qui concerne les femmes qui sont sur le marchĂ© du travail et lâĂ©quilibre professionnel, Linda Sibanda, directrice du MinistĂšre des femmes de lâUnion des fĂ©dĂ©rations du nord de la Zambie, a conseillĂ© aux femmes dâacquĂ©rir des compĂ©tences en matiĂšre de gestion du temps.
« Pour Ă©viter lâĂ©puisement, apprenez Ă valoriser ceux qui vous entourent et Ă travailler en Ă©quipe avec eux. Apprenez aussi Ă dire non. »
Nokanyo Lulu Ndholvu, originaire de lâAfrique du Sud, a Ă©tĂ© lâoratrice principale aux rĂ©unions de priĂšre et aux rĂ©unions du soir. Nokanyo Lulu Ndholvu : « Chaque fois que nous sommes confrontĂ©s Ă des difficultĂ©s, choisissons lâespĂ©rance et la gratitude plutĂŽt que lâamertume. Remercions Dieu en toute chose et notons par Ă©crit les bonnes choses que le Seigneur nous a accordĂ©es. Si nous vivons dans un esprit de priĂšre, nous Ă©prouverons de la gratitude et nos enfants nous imiteront. »
Au cours de cet Ă©vĂ©nement, les femmes ont participĂ© Ă des activitĂ©s extĂ©rieures. Elles ont visitĂ© lâHĂŽpital missionnaire de Monze, la prison de Monze, et lâĂ©cole Choongo pour les enfants handicapĂ©s. Les femmes ont distribuĂ© des articles tels que des pantoufles, du savon, des livres, et de lâargent.
Dâune durĂ©e de quatre jours, ce congrĂšs a Ă©tĂ© clĂŽturĂ© par les cortĂšges des unions et des prĂ©sentations culturelles.
Actualités
Photo :
Afrique australe/Océan
7 AdventistWorld.org Mars 2024
Des jeunes adventistes du Canada répondent aux besoins des peuples autochtones
ADRA Canada, et Adventist World
LâAgence de dĂ©veloppement et de secours adventiste (ADRA) au Canada assure la gestion des situations dâurgence et le dĂ©veloppement dans le monde entier. Ă bien des Ă©gards, cette agence est le reflet et le prolongement de lâĂglise adventiste dans le monde entier. Ce ne sont pas seulement les bureaux dâADRA dans plus de 100 pays qui assurent le succĂšs dâADRA, mais aussi la communautĂ© ecclĂ©siastique dans son ensemble qui crĂ©e et anime la vision de ce Ă quoi peut ressembler le service Ă nos communautĂ©s.
Les jeunes et les jeunes adultes de lâĂglise adventiste au Canada avaient une vision de ce que voudrait dire faire bouger les choses chez eux : travailler Ă lâamĂ©lioration de la vie des gens en rĂ©pondant concrĂštement Ă leurs vrais besoins. De cette vision est nĂ© un objectif : faire quelque chose pour aider les peuples autochtones dâune maniĂšre tangible, pratique et non manipulatrice, ce qui favorise une relation et une amitiĂ© vĂ©ritables.
En 2023, quatre groupes de jeunes adventistes bĂ©nĂ©voles se sont rendus dans diverses communautĂ©s autochtones du nord de lâOntario. La relation de longue date quâADRA entretient avec Independent First Nations Alliance (IFNA) â une organisation partenaire sur le terrain â a permis Ă ces groupes dâadventistes de sâasso-
cier Ă des peuples autochtones pour effectuer un travail significatif et pratique sur la prĂ©vention des incendies et la sĂ©curitĂ© en matiĂšre dâincendie. Câest lĂ un sujet qui tient Ă cĆur Ă de nombreux Canadiens, surtout aprĂšs une annĂ©e marquĂ©e par des feux de forĂȘt dâune ampleur inattendue.
Aux cĂŽtĂ©s de Daniel Saugh, ancien directeur des programmes nationaux dâADRA Canada, et de Randy Sidaoui, stratĂšge en levĂ©es de fonds numĂ©riques et en mĂ©dias sociaux, lesquels ont accompagnĂ© le groupe Ă Whitesand, les Ă©quipes de jeunes adultes adventistes ont rĂ©pondu aux besoins et aux projets qui comptaient dans ces rĂ©serves.
Randy Sidaoui : « Notre objectif premier consistait Ă ĂȘtre solidaires des communautĂ©s autochtones qui travaillent Ă la prĂ©vention des incendies, Ă la protection et Ă lâaide au rĂ©tablissement. CâĂ©tait aussi lâoccasion dâapprendre de ces peuples leurs prĂ©cieuses techniques de prĂ©servation des terres. Notre Ă©quipe remplie dâenthousiasme les a aidĂ©s Ă installer des systĂšmes dâalarme-incendie dans des maisons qui nâen avaient pas. Elle a aussi dĂ©blayĂ© des broussailles sĂšches et dâautres dĂ©bris dâun pare-feu.
Les Ă©quipes ont aussi vĂ©rifiĂ© les systĂšmes dâalarme-incendie dĂ©jĂ installĂ©s pour sâassurer quâils fonctionnaient toujours, et ont effectuĂ©
Ce partenariat dâADRA a contribuĂ© Ă la rĂ©alisation dâun projet de sĂ©curitĂ© en matiĂšre dâincendie
diverses tĂąches pour soutenir les travailleurs du coin : nettoyage des camions et de la caserne, numĂ©rotation et mise Ă jour des informations sur les maisons de la rĂ©gion pour amĂ©liorer lâefficacitĂ© de la rĂ©ponse aux catastrophes, et fourniture de repas aux travailleurs en guise dâamitiĂ©.
Avant de travailler aux cĂŽtĂ©s de personnes issues de ces nations, les membres de lâĂ©quipe ont reçu une formation. Les organisateurs les ont encouragĂ©s Ă suivre le programme de formation Four Seasons of Reconciliation (Les quatre saisons de la rĂ©conciliation), créé par lâUniversitĂ© des PremiĂšres Nations et mis Ă disposition par le Bureau des ministĂšres indigĂšnes de lâĂglise adventiste canadienne. Ces ressources de formation ont permis de garantir que les Ă©changes entre les bĂ©nĂ©voles canadiens et les populations autochtones soient aussi respectueuses et amicales que possible.
Randy Sidaoui : « Ăa a Ă©tĂ© un voyage incroyable au cours duquel nous avons rencontrĂ© des gens Ă©tonnants et accueillants. Nombre de jeunes que nous y avons rencontrĂ©s sont trĂšs attachĂ©s Ă leur communautĂ© et travaillent dâarrache-pied pour protĂ©ger ceux qui les entourent. Cette expĂ©rience parmi des indigĂšnes pendant une semaine, le fait de manger avec eux et de participer Ă lâune de leurs cĂ©rĂ©monies traditionnelles a Ă©tĂ© une vĂ©ritable bĂ©nĂ©diction et une expĂ©rience qui nous a ouvert lâesprit. Les meilleurs moments de cette expĂ©rience ont Ă©tĂ© lâaccueil chaleureux que nous avons reçu dans la communautĂ©, et lâoccasion de forger des liens qui, nous lâespĂ©rons, deviendront de nouvelles amitiĂ©s pour la vie. »
Actualités
ADRA Canada a contribuĂ© Ă ce que des jeunes adventistes passent du temps avec les peuples autochtones du nord de lâOntario et apprennent dâeux.
8 Mars 2024 AdventistWorld.org
Photo : ADRA Canada
Gros plan sur la mission
CĂ©sar et Gaby MartĂnez, deux influenceurs des mĂ©dias sociaux, ont rĂ©alisĂ© leur rĂȘve de visiter la Terre Sainte. Cette aventure a donnĂ© lieu Ă une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e diffusĂ©e sur Hope Channel InteramĂ©rique.
Comment un voyage en Terre Sainte est devenu une source dâinspiration
La visite dâun jeune couple fait dĂ©sormais lâobjet dâune sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e sur Hope Channel InteramĂ©rique
Un jeune couple adventiste du Mexique a trouvĂ© une façon attrayante de marcher sur les pas de JĂ©sus : partager son voyage de rĂȘve en Terre Sainte Ă travers ce qui est devenu une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e sur Hope Channel InteramĂ©rique.
Lorsque CĂ©sar MartĂnez, 30 ans, et Gaby Chagolla, 26 ans, se sont mariĂ©s en 2019, ils avaient un rĂȘve : profiter au maximum de leur lune de miel en faisant un voyage en Terre Sainte, en IsraĂ«l. AprĂšs avoir constatĂ© quâils ne disposaient pas de fonds suffisants, ils ont quittĂ© Tuxtla GutiĂ©rrez, dans lâĂtat du Chiapas, et se sont trouvĂ© de nouveaux emplois. Ils ont travaillĂ© Ă fond et fait des Ă©pargnes. Un soir de 2021, alors quâils Ă©tudiaient le livre de Jean avec des amis, CĂ©sar et Gaby se sont sentis Ă nouveau inspirĂ©s par lâidĂ©e de visiter JĂ©rusalem et ses environs. Estimant que ce rĂȘve Ă©tait rĂ©alisable, ils ont dĂ©cidĂ© de le remettre entre les mains de Dieu.
« Nous voulions vivre une expĂ©rience spirituelle non seulement pour nous-mĂȘmes, mais aussi pour
la partager avec les autres », a dit CĂ©sar. Ă cet effet, ils ont Ă©chafaudĂ© un plan. Ils allaient faire ce voyage et le diffuser sur la chaĂźne YouTube SĂ©ptima EstaciĂłn (Station 7) de Gaby. Sur cette chaĂźne, elle partage des versets bibliques, des leçons spirituelles, et des messages positifs avec ses plus de 30 000 adeptes. « Nous voulions ĂȘtre sĂ»rs que le contenu puisse toucher un grand nombre de personnes », a expliquĂ© Gaby.
CĂ©sar est dâaccord. « Alors que nous continuions Ă prier pour notre rĂȘve, notre mode de vie a changĂ©. Nous avons commencĂ© Ă mettre de lâargent de cĂŽtĂ©, Ă revoir nos dĂ©penses Ă la baisse, et Ă faire confiance Ă Dieu. »
AprĂšs avoir Ă©conomisĂ© tout ce quâils pouvaient pendant un an, ils ont achetĂ© leurs billets. Puis, ils ont commencĂ© Ă faire des recherches plus approfondies sur leur voyage et Ă trouver des informations Ă partager. Et ils ont intitulĂ© leur aventure en Terre Sainte Pase de Abordar (Carte dâembarquement).
Alors quâils pensaient dâabord Ă toucher des gens en ligne, ils se sont ensuite demandĂ© : « Pourquoi ne pas viser un public plus large ? » « Nous en avons parlĂ© aux dirigeants de Hope Channel InteramĂ©rique. Ils ont aimĂ© lâidĂ©e, et un autre rĂȘve est nĂ© : la production dâune sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e », a dit Gaby. En novembre 2022, CĂ©sar et Gaby se sont rendus Ă JĂ©rusalem et ont filmĂ© six Ă©pisodes couvrant la GalilĂ©e, BethlĂ©em, le jardin de GethsĂ©manĂ©, et dâautres lieux bibliques importants.
« Nous avons partagĂ© chaque Ă©tape de notre voyage avec notre auditoire sur les mĂ©dias sociaux. Les rĂ©actions venant dâun aussi grand nombre de personnes nous sont allĂ©es droit au cĆur », a poursuivi Gaby.
Leur expĂ©rience a comportĂ© de nombreux moments marquants. « Il nây a rien de plus beau que de voir les endroits oĂč JĂ©sus est allĂ© et de voir de nos propres yeux des preuves historiques mentionnĂ©es dans la Bible », a ajoutĂ© CĂ©sar.
Pour Gaby, commencer le sabbat du septiĂšme jour devant le mur des Lamentations dans la vieille ville de JĂ©rusalem et visiter lâĂ©glise adventiste la plus proche a Ă©tĂ© une expĂ©rience inoubliable. « Le jour du sabbat, nous avons participĂ© Ă une belle fĂȘte spirituelle et apportĂ© nos louanges Ă Dieu », a-t-elle dit.
Le public a rĂ©agi positivement Ă lâĂ©mission « Carte dâembarquement », ce qui a Ă©tĂ© une vĂ©ritable bĂ©nĂ©diction, a expliquĂ© Gaby. « Les gens nous ont remerciĂ©s et ont dit quâils avaient regardĂ© chaque Ă©pisode avec leurs collĂšgues, leurs amis, et leurs familles. »
Selon Abel MĂĄrquez, directeur exĂ©cutif de Hope Channel InteramĂ©rique, lâĂ©mission « Carte dâembarquement » est la premiĂšre sĂ©rie diffusĂ©e sur Hope Channel InteramĂ©rique qui se veut plus pratique, sociale, et axĂ©e sur les jeunes. « Nous avons lĂ un couple dĂ©sireux de partager le message dâamour et dâespĂ©rance trouvĂ© en JĂ©sus. Et nous apprenons de leur expĂ©rience. »
Image : Leslie Torres/HCIA
Libna Stevens, Division interaméricaine, et Adventist World
9 AdventistWorld.org Mars 2024
Une perspective rédemptrice
La discipline ecclésiastique dans Matthieu 18
DANIEL GAMBO DAUDA
10 Mars 2024 AdventistWorld.org
Sous les projecteurs
Les Ă©lĂ©ments du processus suggĂšrent Ă quel point lâhumanitĂ© et les relations humaines sont prĂ©cieuses pour Dieu.
La Bible propose des lignes directrices sur la maniĂšre dont nous devrions nous comporter les uns envers les autres Ă tous les niveaux. RĂ©tablir les pĂ©cheurs â quelle que soit la gravitĂ© de leur faute â dans une relation salvatrice avec Christ est une tĂąche qui incombe Ă lâĂglise1. Ce fait se reflĂšte dans les divers aspects de lâenseignement du Christ, car sa vie et ses enseignements Ă©taient centrĂ©s sur le salut. Par exemple, lorsquâon lui a demandĂ© pourquoi il frĂ©quentait ceux qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme malhonnĂȘtes dans leurs transactions (les collecteurs dâimpĂŽts) et les parias (les pĂ©cheurs) de la sociĂ©tĂ©, il a rĂ©pondu sans Ă©quivoque en soulignant le but de sa mission, Ă savoir sauver les pĂ©cheurs (Lc 5.31,32). Cela dĂ©finit donc le but de lâexistence de lâĂglise : fournir un environnement propice au renouvellement ou Ă lâamĂ©lioration dâune relation avec Christ par le biais de la communautĂ©.
Matthieu 18 prĂ©sente quelques Ă©tapes menant Ă un effort significatif pour racheter les pĂ©cheurs. Les Ă©lĂ©ments du processus suggĂšrent Ă quel point lâhumanitĂ© et les relations humaines ont de la valeur aux yeux de Dieu. Ă la lumiĂšre de ce qui prĂ©cĂšde, lâempressement Ă satisfaire aux exigences des procĂ©dures et des rĂšgles ecclĂ©siastiques en matiĂšre de discipline ne doit pas Ă©clipser de la communautĂ© des croyants lâobjectif rĂ©dempteur de son existence.
LA JURISPRUDENCE BIBLIQUE
Les exemples de discipline â quâelle soit imposĂ©e directement par Dieu ou des individus sous ses ordres â abondent dans la Bible. Les pĂ©chĂ©s de Nadab et Abihu âdeux des fils dâAaron â ont immĂ©diatement suscitĂ© la colĂšre de Dieu (Lv 10). JĂ©roboam, fils de Nebath, a Ă©tĂ© frappĂ© pour sa rĂ©bellion (2 Ch 13). Les pĂ©chĂ©s de JĂ©zabel (2 R 9) ont attirĂ© le dĂ©plaisir de Dieu. Voici dâautres exemples : la dĂ©sobĂ©issance dâUzza (2 S 6), lâordre formel de Dieu de mettre Ă mort les faux prophĂštes (Dt 13), la profanation du sabbat (Ne 13.15-22), lâadultĂšre et la bestialitĂ©, eux aussi punis de mort (Lv 20). Samson a Ă©tĂ© puni pour son pĂ©chĂ© de lascivitĂ© (Jg 16-18) et David a Ă©tĂ© chĂątiĂ© par Dieu (2 S 12.9,10).
Les Juifs du Nouveau Testament exerçaient la discipline ecclĂ©siastique, comme en tĂ©moigne la crainte des parents de lâaveugle dâĂȘtre exclus de la synagogue (Jn 9) par les dirigeants juifs (verset 22). La mort dâAnanias et de Saphira, sa femme, survenue suite Ă leur dĂ©sobĂ©issance dĂ©libĂ©rĂ©e aux principes Ă©tablis en matiĂšre de dons (Ac 5), suggĂšre aussi lâexistence dâune discipline ecclĂ©siastique. Un autre exemple tirĂ© du livre des Actes est la convocation dâĂtienne devant le conseil juif, laquelle a abouti Ă son assassinat (Ac 6 ; 7). Les Ă©pĂźtres de Paul donnent, eux aussi, des aperçus de la discipline ecclĂ©siastique. Le plus pertinent dâentre eux se trouve sans doute dans 1 Corinthiens 5.1-12, oĂč Paul reproche Ă lâĂ©glise sa tolĂ©rance Ă lâĂ©gard dâun membre qui avait des relations sexuelles avec sa belle-mĂšre. Paul a clairement indiquĂ© quâune telle personne devait ĂȘtre radiĂ©e de lâĂ©glise. Au sujet de ceux qui suscitaient la controverse dans lâĂglise, lâapĂŽtre Paul a recommandĂ© de prendre des mesures disciplinaires (Tt 3.10,11 ; figurent au nombre dâautres passages apparentĂ©s 1 Tm 1.19 ; 5.19-21 ; 2 Th 3.14,15 ; Ga 6.1 ; 2 Co 2.6-8). LâAMOUR,
FONDEMENT DE LA DISCIPLINE ECCLĂSIASTIQUE
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Frank
11 AdventistWorld.org Mars 2024
Selon Matthieu, il y a trois Ă©tapes Ă franchir pour racheter une Ăąme Ă©garĂ©e. Tout dâabord, il faut faire savoir Ă lâoffenseur quâil a mal agi (Mt 18.15). Si cet effort ne donne pas le rĂ©sultat escomptĂ©, il faut alors faire venir un ou deux tĂ©moins (v. 16). Si cet effort de rĂ©conciliation Ă©choue Ă nouveau, lâĂglise doit ĂȘtre informĂ©e de la situation (v. 17). Ă ce point, lâoffenseur risque de perdre son statut au sein de la communautĂ© : sâil reste sourd aux conseils prodiguĂ©s, il assumera alors la position de « collecteur dâimpĂŽts » et de « publicain »2. Certains peuvent penser que cette troisiĂšme Ă©tape conduit Ă la radiation, Ă lâabandon ou Ă une autre forme de relĂ©gation sociale. Cela ne semble toutefois pas ĂȘtre le cas, car le pĂ©cheur ne doit pas ĂȘtre mĂ©prisĂ© ou nĂ©gligĂ©, quelle que soit lâĂ©normitĂ© de la faute commise3. Au contraire, une nouvelle phase dâĂ©ducation, de soins et dâĂ©lagage de la part de lâĂglise sâoffre Ă lui.
On retrouve une idĂ©e semblable dans HĂ©breux 12.4-13, oĂč les mesures correctives forment une confluence entre la discipline et lâamour. Lâamour, en tant que fondement de lâadministration de la discipline, est essentiel pour atteindre son objectif idĂ©al. Accentuant encore la base de la discipline, Paul souligne Ă juste titre que ceux qui ne sont pas disciplinĂ©s ne sont pas convenablement greffĂ©s dans la famille de Dieu, car la dĂ©monstration de lâamour de Dieu pour ses enfants se reflĂšte aussi dans le chĂątiment quâils reçoivent de sa part (v. 8). Il convient toutefois de noter que Dieu ne dĂ©sire pas soumettre ses enfants Ă un Ă©tat perpĂ©tuel dâaliĂ©nation de la pleine communion de lâĂglise, mais plutĂŽt les inciter Ă faire lâexpĂ©rience dâune condition spirituelle plus saine.
LâidĂ©e dâĂ©tablir une affaire devant plus dâun tĂ©moin (Mt 18.16) fait Ă©cho Ă DeutĂ©ronome 19.15 : « Un seul tĂ©moin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou
un pĂ©chĂ©, quel quâil soit ; un fait ne pourra sâĂ©tablir que sur la dĂ©position de deux ou de trois tĂ©moins. » Les dĂ©positions des tĂ©moins vont soit libĂ©rer lâaccusĂ© (le dĂ©lier), soit lâemprisonner (le lier). Dans le texte grec, Matthieu 18.18 se traduit par « aura Ă©tĂ© liĂ© » et « aura Ă©tĂ© dĂ©liĂ© », et transmet lâidĂ©e que toute dĂ©cision terrestre est dĂ©terminĂ©e ou guidĂ©e par la dĂ©cision dâen haut4. Implicitement, la ratification au ciel de la dĂ©cision de lâĂglise dĂ©pend de lâadhĂ©sion de cette derniĂšre aux principes Ă©noncĂ©s dans la Bible â lâamour, la compassion et la sollicitude â pour traiter les Ă©garĂ©s.
LA SOLLICITUDE POSTDISCIPLINAIRE
« Je vous dis encore que, si deux dâentre vous sâaccordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordĂ©e par mon PĂšre qui est dans les cieux5. » (Mt 18.19) « Car lĂ oĂč deux ou trois sont assemblĂ©s en mon nom, je suis au milieu dâeux. » (v. 20) Le sens contextuel de cette dĂ©claration nâest sans doute pas trĂšs Ă©loignĂ© des deux tĂ©moins mentionnĂ©s dans les versets prĂ©cĂ©dents (15,16). Ainsi, la rĂ©union des deux tĂ©moins a pour but de rĂ©soudre une question litigieuse ; la rĂ©conciliation est donc fortement attendue. Le systĂšme judiciaire juif exige que les deux tĂ©moins soient les premiers Ă exĂ©cuter le jugement du tribunal (Dt 17.7), Ă proposer une rĂ©conciliation, et/ou Ă offrir une « priĂšre dâexĂ©cration lors de la radiation juive ; ou bien elles peuvent reprĂ©senter des priĂšres pour le repentir et le pardon consĂ©cutif de la personne radiĂ©e »6
En rejetant le conseil de lâĂglise, lâĂ©garĂ© sâest sĂ©parĂ© lui-mĂȘme du corps des croyants et a relĂ©guĂ© son statut au niveau de « paĂŻen et [de] publicain » (Mt 18.17). Cela nâimplique pas que lâĂ©garĂ© soit nĂ©gligĂ©, puisque les paĂŻens et les collecteurs dâimpĂŽts nâont pas Ă©tĂ© exclus du plan de salut, comme JĂ©sus lâa dĂ©montrĂ© lorsquâil
a Ă©tĂ© pointĂ© du doigt alors quâil mangeait avec des pĂ©cheurs et des collecteurs dâimpĂŽts et sâassociait Ă eux (Mc 2.13-17). La nature inclusive de lâĆuvre du salut exige quâon mette en place tous les mĂ©canismes nĂ©cessaires pour garantir un effort en vue de rĂ©cupĂ©rer la personne Ă©garĂ©e, tout comme cela pourrait ĂȘtre fait pour un paĂŻen ou un collecteur dâimpĂŽts qui a un besoin urgent dâun sauveur. Les croyants doivent veiller Ă ne pas donner Ă lâĂ©garĂ© une raison de se sentir traitĂ© de façon injuste. De mĂȘme, les membres doivent faire preuve de prudence afin de ne pas sâassocier au pĂ©chĂ© en participant au mal ou en lâapprouvant ultĂ©rieurement par une forme quelconque de fausse sympathie.
LA DISCIPLINE ECCLĂSIASTIQUE CONTEMPORAINE
ET
MATTHIEU 18.15-20
Dans le processus dâadministration de la discipline ecclĂ©siastique, les Ăcritures dĂ©crivent clairement les Ă©tapes Ă suivre. Au chapitre des mesures disciplinaires, le principe le plus important pour lâapplication de Matthieu 18.15-20 dans lâĂglise contemporaine est que la discipline a pour but de racheter un croyant Ă©garĂ©. Il ne sâagit pas simplement de satisfaire aux exigences de la politique de lâĂglise, telle que dĂ©crite dans le Manuel de lâĂglise, lequel peut indiquer quâune action est nĂ©cessaire. Selon Glenn Waddell, « chaque Ă©tape de Matthieu 18.1-17 [âŠ] doit ĂȘtre franchie dans le but et lâesprit de promouvoir la repentance, la rĂ©conciliation et la restauration au sein de la communautĂ© de lâalliance »7. La position adoptĂ©e par les « paĂŻens » ou les « collecteurs dâimpĂŽts » impĂ©nitents place lâĂglise dans un Ă©tat de responsabilitĂ© plus Ă©levĂ© pour assurer le salut du membre Ă©garĂ©, tout comme elle le ferait pour un paĂŻen. Câest lĂ la raison mĂȘme de lâexistence de lâĂglise. Wyman L. Richardson postule que « câest, aprĂšs
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tout, aux paĂŻens et aux collecteurs dâimpĂŽts, Ă des personnes indignes que lâespĂ©rance de lâĂvangile a Ă©tĂ© offerte en Christ. Nous devons donc traiter notre frĂšre dĂ©chu comme un missionnaire traiterait quiconque nâa pas entendu lâĂvangile. Nous devons lui expliquer lâĂvangile, lui rĂ©apprendre ce que signifie ĂȘtre chrĂ©tien, et plaider avec lui pour quâil revienne8 »
LES BĂNĂFICES DE LA DISCIPLINE ECCLĂSIASTIQUE
Les mesures disciplinaires sont bĂ©nĂ©fiques lorsquâelles sont prises sous les auspices du Saint-Esprit. Dans certains cas, les membres corrigĂ©s en viennent Ă apprĂ©cier lâintervention lorsquâils comprennent quâelle avait pour but de les aider spirituellement. La discipline donne aux membres errants lâoccasion de sâenraciner plus profondĂ©ment dans la foi tandis quâils prennent plus au sĂ©rieux les enseignements et les instructions religieuses. En outre, les mesures disciplinaires contribuent Ă dissuader les autres de suivre lâexemple dâun mauvais comportement, et du coup, Ă protĂ©ger la communautĂ© des croyants. Comme Paul lâa recommandĂ© Ă TimothĂ©e : « Ceux qui pĂšchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi Ă©prouvent de la crainte. » (1 Tm 5.20)
La discipline ecclĂ©siastique offre Ă lâĂglise la possibilitĂ© de vivre une relation meilleure et plus solide avec JĂ©sus et les uns avec les autres. « Faites disparaĂźtre le vieux levain, afin que vous soyez une pĂąte nouvelle » (1 Co 5.7). Lorsque la discipline est administrĂ©e avec amour et selon les directives Ă©noncĂ©es dans les Ăcritures, elle peut prĂ©server lâintĂ©gritĂ© spirituelle et morale de lâĂglise. Ellen White souligne que « le mal doit alors apparaĂźtre tel quâil est et ĂȘtre Ă©liminĂ© afin quâil ne se rĂ©pande
pas de plus en plus »9. En outre, la discipline ecclĂ©siastique favorise la croissance spirituelle et la prospĂ©ritĂ© de lâĂglise10. La rĂ©demption dâun pĂ©cheur de la puissance du pĂ©chĂ© et de ses consĂ©quences est au cĆur mĂȘme du plan du salut pour lâhumanitĂ© (Col 1.12,13).
CONCLUSION
LâĂglise est un moyen inestimable de faciliter le salut des gens. Les actions disciplinaires sont des mesures correctives qui devraient crĂ©er une atmosphĂšre de rĂ©demption pour les Ă©garĂ©s. En mĂȘme temps, la discipline ecclĂ©siastique aide Ă maintenir un niveau Ă©levĂ© dâhorreur du pĂ©chĂ© â horreur qui a tendance Ă jeter lâopprobre sur la cause de Dieu et, par consĂ©quent, Ă ternir son appellation de « lumiĂšre du monde ». Chaque membre de la communautĂ© a la noble responsabilitĂ© dâaider les Ă©garĂ©s, en tant que candidats pour le ciel, Ă revenir sur leurs pas et Ă retrouver une relation salvatrice avec Dieu. Il est du ressort de lâĂglise de mettre en place des mĂ©canismes pour donner de lâespoir aux Ă©garĂ©s, ainsi que des moyens pour les aider Ă surmonter leurs tendances au pĂ©chĂ©.
1 Ellen G. White, TĂ©moignages pour lâĂglise, vol. 3, p. 234.
2 Roger E. Dickson, Dicksonâs Teachers Bible: International King James Version With Commentary and Encyclopedic Study Guide, Le Cap, Afrique du Sud, Africa International Mission, 2001, p. 1109.
3 âThe Seventh-day Adventist Bible Commentary, Ă©d. Francis D. Nichol, Washington, D.C., Review & Herald Pub. Assn., 1980, vol. 5, p. 448.
4 Ibid.
5 Sauf mention contraire, toutes les citations des Ăcritures sont tirĂ©es de la version Louis Segond 1910.
6 Craig S. Keener, The IVP Bible Background Commentary: New Testament, p. 91.
7 Glenn G. Waddell, « The Meaning of Matthew 18:17B in Its Historical and Literary Context and its Application in the Church Today », Reformed Theological Seminary, 2014, p. 71.
8 Wyman Lewis Richardson, Walking Together: A Congregational Reflection on Biblical Church Discipline, Eugene, Oreg, Wipe & Stock, 2007, p. 101.
9 E. G. White, TĂ©moignages pour lâĂglise, vol. 3, p. 237, 238.
10 Ibid.
Daniel Gambo Dauda, titulaire dâun doctorat en philosophie, est chargĂ© de cours au DĂ©partement des Ă©tudes religieuses de lâUniversitĂ© Babcock, au Nigeria.
La ratification au ciel de la dĂ©cision de lâĂglise dĂ©pend de lâadhĂ©sion de cette derniĂšre aux principes Ă©noncĂ©s dans la Bible â lâamour, la compassion et la sollicitude.
13 AdventistWorld.org Mars 2024
Stephen Smith, un adventiste convaincu de la vĂ©ritĂ©, dĂ©cida un jour de suivre sa propre voie. Son histoire dans les lignes qui suivent rĂ©vĂšle comment la jeune Ăglise adventiste a traitĂ© la discipline ecclĂ©siastique et comment le Saint-Esprit a opĂ©rĂ© en Stephen Smith un changement spirituel. â La rĂ©daction
En 1850, Stephen Smith, originaire dâUnity, dans le New Hampshire, se mit Ă faire la promotion de sa foi. Mais Ă cette Ă©poque, comme câest parfois le cas aujourdâhui, des voix discordantes se firent entendre, car de temps en temps quelquâun venait apporter une soi-disant nouvelle lumiĂšre. Stephen Smith fut alors sĂ©duit par un enseignement erronĂ©. Il refusa dâaccepter les avertissements, adopta dâautres idĂ©es Ă©tranges, et se rangea dans les rangs de lâopposition. Lors dâune confĂ©rence Ă Medford, au Massachusetts, James et Ellen White furent confrontĂ©s Ă son activitĂ©.
James Ă©crit : « Ă notre arrivĂ©e, la division rĂ©gnait parmi les frĂšres, et pour cause : ils avaient reçu la visite de Stephen Smith et de Josiah Hart. Ces deux hommes avaient tentĂ© de les dresser contre nous. MĂȘme si leur tentative avait eu un impact nĂ©gatif, nous avons poursuivi la rĂ©union.
« Lâessentiel de la rĂ©union a consistĂ©
Au premier plan
Ă dĂ©signer les erreurs de S. Smith et de H. W. Allen, et Ă montrer combien il importait que lâĂglise prenne des mesures face Ă lâattitude de certains frĂšres. Dans une vision, Dieu a montrĂ© Ă Ellen que sa colĂšre Ă©tait sur nous en tant que peuple. Pourquoi ? Parce quâil y avait de lâinterdit dans le camp â câest-Ă -dire des erreurs parmi nous â et que par consĂ©quent, lâĂglise se devait dâagir, et que la seule façon de faire du bien aux frĂšres Allen et Smith dans leur position Ă©tait de les retrancher de la communautĂ© de foi. Tous ont agi en fonction de la lumiĂšre donnĂ©e, tous ont acceptĂ© la vision, et tous, Ă lâunanimitĂ©, ont levĂ© la main pour les radier de lâĂglise. »
LA FĂDĂRATION DE WASHINGTON, AU NEW HAMPSHIRE
Ellen White dĂ©crit en dĂ©tail une rĂ©union Ă Washington (1851) en donnant des aperçus rĂ©vĂ©lateurs de ce qui sây est passĂ©.
Stephen Smith et le témoignage dans la malle
« Ă Washington, le Seigneur a pris lui-mĂȘme la direction de la rĂ©union. Stephen Smith et E. P. Butler ainsi que 75 autres, tous dans la foi, Ă©taient prĂ©sents. Stephen Smith Ă©tait animĂ© dâun esprit erronĂ© J. Hart et lui-mĂȘme avaient farci lâesprit de beaucoup dâentre eux de prĂ©jugĂ©s contre nous ; de faux rapports avaient circulĂ©. Ceux qui composaient ce groupe avaient sombrĂ© et perdu la puissance du message du troisiĂšme ange. Ils Ă©taient malades et nâen connaissaient pas la cause. La raison, câest quâil y avait de lâinterdit dans le camp et que, avec lâaide de Dieu, nous essayions de lâen ĂŽter.
« Le sabbat, jâai Ă©tĂ© ravie en vision. LâĂ©tat des choses mâa Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© Ă Washington, ce que je leur ai clairement dĂ©clarĂ©. La vision a eu un effet puissant. Tous ont proclamĂ© leur foi dans les visions â Ă lâexception des frĂšres E. P. Butler et S. Smith. Nous en avons tous conclu quâil Ă©tait de notre devoir dâagir et, par un vote unanime des frĂšres, S. Smith a Ă©tĂ© exclu de lâĂglise jusquâĂ ce quâil abandonne Ă jamais ses opinions erronĂ©es. »
Environ un an aprĂšs avoir Ă©tĂ© radiĂ©, Stephen Smith se rendit compte de ses erreurs, confessa son pĂ©chĂ© et fut rĂ©tabli au sein de lâĂglise (1852). Ce revirement perdura pendant quelques mois, aprĂšs quoi, il sâattacha de nouveau Ă des opinions erronĂ©es, ce qui aboutit de nouveau Ă sa radiation de lâĂglise. En 1857, il revint dans le droit chemin pour, hĂ©las, une courte pĂ©riode seulement.
Quelque part dans les annĂ©es 1850, aprĂšs lâune de ses dĂ©faillances, Ellen White lui avait Ă©crit un tĂ©moignage dans lequel elle lâavertissait de
La maison de Stephen Smith Ă Unity, au New Hampshire (Ătats-Unis), situĂ©e Ă environ 20 kilomĂštres de lâĂ©glise de Washington, au New Hampshire.
G. White Estate Photo : Ellen G. White Estate
Stephen
Smith Ellen
ce que serait sa vie sâil persistait dans cette voie. Craignant que cette lettre ne fĂ»t un tĂ©moignage de rĂ©primande, il dĂ©cida de ne pas la lire. Il quitta le bureau de poste, rentra chez lui et la rangea, intacte, au fond dâune malle.
Pendant prĂšs de 30 ans, Stephen Smith resta en dehors de lâĂglise Sâopposant Ă ses anciens frĂšres, il se montra mĂ©chant et tranchant dans ses critiques. Comme sa femme, elle, Ă©tait restĂ©e fidĂšle, la Review parvenait Ă leur domicile chaque semaine. Un jour, Stephen prit la revue et y lut un article dâEllen White. Il continua Ă lire ses articles dans les numĂ©ros subsĂ©quents. Ils parlĂšrent Ă son cĆur, lequel commença Ă sâadoucir.
RĂVEIL ET RĂFORME
En 1885, E. W. Farnsworth organisa des rĂ©unions de rĂ©veil Ă lâĂ©glise Ă Washington. Stephen Smith parcourut 20 kilomĂštres pour assister Ă la rĂ©union du sabbat. Ă la fin du sermon, il se leva et demanda la parole. Lâauditoire, sur ses gardes, sâattendait Ă un dĂ©ferlement de critiques et de mĂ©chancetĂ©s de sa part.
« Mes frĂšres, je ne veux pas que vous ayez peur de moi, dit-il. Je ne suis pas venu pour vous critiquer. Jâai abandonnĂ© ce genre de comportement. » Et alors, il passa en revue le passĂ©, sa haine de lâorganisation ecclĂ©siastique, son adhĂ©sion Ă diffĂ©rents partis dâopposition quâil avait vus sâeffondrer lâun aprĂšs lâautre, suite Ă quoi leurs sympathisants sâĂ©taient retrouvĂ©s dans la confusion. « Les faits, dit-il, sont incontestables : ceux qui se sont opposĂ©s Ă cette Ćuvre ont Ă©chouĂ©, tandis que ceux qui lâont soutenue ont prospĂ©rĂ©, se sont affermis, sont devenus davantage consacrĂ©s et Ă lâimage de Dieu. Par contre, ceux qui sây sont opposĂ©s nâont
appris quâĂ se battre et Ă dĂ©battre. Ils ont perdu lâessence mĂȘme de leur religion.
« Aucun honnĂȘte homme ne peut sâempĂȘcher de voir que Dieu est avec eux et contre nous. Je veux ĂȘtre en communion avec ce peuple dans mon cĆur et au sein de lâĂglise. » Stephen Smith se rappela alors de la lettre dâEllen White qui se trouvait dans sa malle. De retour chez lui, il ouvrit cette derniĂšre et prit lâenveloppe. Il la dĂ©cacheta et en lut le contenu.
Il retourna Ă Washington le sabbat suivant, oĂč il entendit E. W. Farnsworth prĂȘcher sur le sujet de lâEsprit de prophĂ©tie. Ă la fin du sermon, il se leva.
« Mes frĂšres, jâai moi-mĂȘme reçu un tĂ©moignage il y a 28 ans. Je lâai emportĂ© chez moi et lâai rangĂ© dans ma malle. Ce nâest que jeudi dernier que je lâai lu. » Il prĂ©cisa quâil nâavait pas cru au tĂ©moignage, mĂȘme sâil nâen avait pas lu un seul mot. Il avait eu peur de le lire parce quâil croyait que ça le rendrait fou. Mais, dit-il, « câest moi qui ai Ă©tĂ© fou, tout le temps, ou presque ».
« FrĂšres, chaque mot du tĂ©moignage qui mâa Ă©tĂ© adressĂ© est vrai et je lâaccepte. Jâen suis arrivĂ© Ă croire quâils [les tĂ©moignages] viennent tous de Dieu. Si jâavais Ă©coutĂ© celui que Dieu mâa
envoyĂ© aussi bien que les autres, cela aurait changĂ© tout le cours de ma vie, et jâaurais Ă©tĂ© un homme trĂšs diffĂ©rent.
« Tout homme honnĂȘte doit reconnaĂźtre que les TĂ©moignages conduisent toujours lâhomme vers Dieu et la Bible. Sâil est honnĂȘte, câest ce quâil dira ; sâil ne le dit pas, câest quâil est malhonnĂȘte. Si je les avais Ă©coutĂ©s, ils mâauraient Ă©vitĂ© bien des ennuis. Je pensais en savoir autant que les « visions dâune vieille femme », comme jâavais lâhabitude de les appeler. Ă ma grande consternation, jâai dĂ©couvert que ces visions Ă©taient justes et que lâhomme qui pensait tout savoir se trompait sur toute la ligne. Puisse Dieu me pardonner ! Les tĂ©moignages sont justes, et, moi, jâai tort.
« FrĂšres, je suis trop vieux pour dĂ©faire ce que jâai fait. Je suis trop faible pour me rendre Ă nos grandes rĂ©unions, mais je veux que vous disiez partout Ă notre peuple quâun autre rebelle sâest rendu. »
Ainsi, un vĂ©ritable changement sâest produit dans la vie et lâexpĂ©rience de Stephen Smith, si bien quâon se souvient de lui, dans les derniĂšres annĂ©es de sa vie, comme dâun adventiste aimable, doux et sincĂšre.
Ce qui précÚde est tiré de The Early Years (1827-1862), par Arthur L. White, p. 216-218 ; 490-492.
AdventistHeritage.org 15 AdventistWorld.org Mars 2024
LâĂ©glise de Washington, au New Hampshire, oĂč le premier groupe dâadventistes observait le sabbat du septiĂšme jour.
Photo :
Sous les projecteurs
Des Ă©tapes empreintes dâamour
Réflexions sur une expérience disciplinaire
RAMON J. CANALS
Dans une Ă©glise dont jâĂ©tais pasteur au dĂ©but de mon ministĂšre, jâai rencontrĂ© un ingĂ©nieur bien instruit et bien branchĂ©, issu dâune famille trĂšs aisĂ©e. Apparemment, les pasteurs qui mâavaient prĂ©cĂ©dĂ© nâavaient jamais abordĂ© un problĂšme concernant cet individu âproblĂšme dont tout le monde dans lâĂ©glise Ă©tait au courant. Ils nâavaient tout simplement pas trouvĂ© le moyen dây remĂ©dier ! Le problĂšme touchait Ă lâobservation du sabbat : cet homme travaillait le jour du sabbat. Il venait Ă lâĂ©glise chaque fois quâil le pouvait,
mais la plupart des sabbats, il travaillait. Et ça, lâĂ©glise le savait.
Dans lâĂ©glise, certains disaient : « On doit faire quelque chose lĂ -dessus. Cet homme transgresse le sabbat. Comment peut-on demander aux gens dâobserver la loi de Dieu alors quâon lui permet de transgresser le sabbat, et quâon ne fait rien depuis des annĂ©es ? » Dâautres, plus souples, disaient : « Il est encore jeune ! Et puis, nâoublions pas quâil est trĂšs fidĂšle dans la dĂźme et les offrandes. » Inutile de dire que ça causait des problĂšmes au sein de lâĂ©glise.
DES MESURES Ă PRENDRE Quand je suis arrivĂ© Ă cette Ă©glise, jâai vu les deux cĂŽtĂ©s de la mĂ©daille. Et ça mâa obligĂ© Ă mâinterroger : « Quâest-ce que je dois faire ? Quelle est ma responsabilitĂ© ? » En Ă©tudiant la Bible, lâEsprit de prophĂ©tie et le Manuel dâĂg lise, jâai compris que je devais bouger. Pas Ă cause de ceux qui voulaient que je retire le nom de ce membre des registres ou que jâamĂšne son cas devant lâĂ©glise, mais bouger pour lâaider. Voici lâapproche que jâai choisie : ne pas mâen prendre sĂ©vĂšrement Ă cet homme en le menaçant
Photo : PeopleImages / iStock / Getty Images Plus / Getty Images 16 Mars 2024 AdventistWorld.org
de consĂ©quences sâil ne se conformait pas au 4e commandement â ce que certains membres dâĂ©glise auraient pourtant voulu que je fasse. Ils avaient fait pression sur les pasteurs prĂ©cĂ©dents jusquâĂ ce que ces derniers aient dĂ©cidĂ© de passer outre. Mais ce nâĂ©tait pas une option pour moi.
Dâabord, jâai commencĂ© Ă prier pour lui. AprĂšs un certain temps, je lui ai dit que je voulais lui rendre visite. Il Ă©tait un peu nerveux parce quâil avait devinĂ© la raison pour laquelle je voulais le voir. Mais finalement, il a acceptĂ©. Lors de ma premiĂšre visite, je nâai mĂȘme pas parlĂ© du sabbat. Jâai juste eu une conversation amicale avec lui, jâai priĂ© avec lui et je suis parti. Il Ă©tait trĂšs content car il se prĂ©parait Ă une confrontation. Lors de ma visite suivante, nous avons discutĂ©, jâai priĂ© avec lui, et nâai rien mentionnĂ© de sa situation avec le sabbat. Nous avons cependant parlĂ© de sa vie spirituelle et de lâimportance de grandir spirituellement. Nous avons aussi parlĂ© de lâimportance de la loi de Dieu. Au fur et Ă mesure de mes visites, nous avons Ă©tabli un modĂšle de visite.
Finalement, lors dâune de nos visites, jâai abordĂ© la question du sabbat. « Eh bien, tu sais, mâa-t-il rĂ©pondu, je fais ça depuis des annĂ©es ! Bien des pasteurs sont passĂ©s par ici et ils ne mâen ont jamais parlĂ©. » Apparemment, la compagnie pour laquelle il travaillait avait refusĂ© de donner suite Ă sa demande de congĂ© du sabbat. « Ils ont dit non. Ils ne peuvent pas me donner ce privilĂšge parce que sâils me le donnent, ils devront le donner aussi Ă dâautres employĂ©s. »
« Serais-tu prĂȘt Ă rĂ©essayer ? lui ai-je demandĂ©. Faisons de ça un sujet de priĂšre. Ce nâest pas ce que je veux dont il est question ici, mais ce que Dieu veut pour ta vie. Ce nâest pas que lâĂ©glise te dicte ton devoir, mais plutĂŽt que tu puisses venir adorer Dieu Ă lâĂ©glise le jour du sabbat. »
Mais il a rĂ©sistĂ©. « Non, ça ne mâintĂ©resse pas vraiment. Je ne veux pas rĂ©essayer. »
Ă ce moment-lĂ , je lui ai fait savoir que je nâavais dâautre choix que
dâapporter son cas devant lâĂ©glise, et câest elle qui trancherait ensuite la question. « Tu ne peux rien me faire ! » a-t-il rĂ©torquĂ© dans un ton de dĂ©fi. Je lui ai assurĂ© que je voulais seulement lâaider, lui et sa famille. Amener lâĂ©glise Ă sâen occuper Ă©tait lâĂ©tape suivante. AprĂšs avoir priĂ© avec lui, je suis parti.
PARFOIS, ĂA MARCHE
Le sabbat suivant, il Ă©tait Ă lâĂ©glise. Rappelons-nous quâauparavant, il ne venait Ă lâĂ©glise quâune fois par mois. Ce sabbat-lĂ , il est venu et a demandĂ© Ă me parler en privĂ©. « Je tiens Ă te remercier de mâavoir aidĂ© Ă voir ce que je ne voyais pas. Pendant des annĂ©es, jâai transgressĂ© la loi de Dieu, sachant que je faisais quelque chose de mal. MĂȘme si je me sentais coupable, personne ne mâa jamais parlĂ© comme tu lâas fait, alors je me suis Ă©nervĂ© contre toi ! Mais maintenant, je me rends compte que tu essayais seulement de mâaider spirituellement et je tiens Ă tâen remercier. »
Ă partir de ce jour, il est venu Ă lâĂ©glise avec enthousiasme chaque sabbat. Il a mĂȘme dit aux membres dâĂ©glise Ă quel point il Ă©tait heureux que nous ayons Ă©tĂ© capables de discuter et de rĂ©soudre le problĂšme sans avoir Ă impliquer lâĂ©glise dans lâaffaire.
Mon expĂ©rience mâa appris que des mesures peuvent ĂȘtre prises pour aider un frĂšre Ă©garĂ© ou une sĆur Ă©garĂ©e avant dâen arriver Ă la discipline ecclĂ©siastique. Jâappelle ces mesures des Ă©tapes dâamour. On aime vraiment la personne concernĂ©e, on prie pour elle, on lui rend visite, on Ă©tudie la Bible avec elle, et on prend soin dâelle. En faisant ça, on nâaura peut-ĂȘtre pas Ă aller jusquâaux mesures disciplinaires extrĂȘmes de lâĂglise. Ceci dit, est-ce que ça marche toujours ? Malheureusement pas. Il se peut que certaines personnes disent : « Ăa non alors ! Laisse tomber. » Mais parfois, ça marche ! Et câest la bonne maniĂšre de le faire, car discipliner, câest chercher Ă racheter nos semblables. Il ne sâagit pas de punir les gens pour leurs actes rĂ©prĂ©hensibles, mais plutĂŽt de les rappeler Ă une bonne relation
Il ne sâagit pas de punir les gens pour leurs actes rĂ©prĂ©hensibles, mais plutĂŽt de les rappeler Ă une bonne relation avec JĂ©sus.
avec JĂ©sus. Et quand ils rĂ©pondent Ă lâappel, le ciel tout entier se rĂ©jouit, et les gens se rĂ©jouissent aussi.
Il fut un temps oĂč lâĂglise disciplinait les membres pour chaque petite entorse. Aujourdâhui, on est plutĂŽt enclin au laisser faire. Mais on doit ĂȘtre honnĂȘte avec les gens. Ăviter les problĂšmes nâaide en rien. Oui, lâĂ©glise est une communautĂ© de personnes pleines de lacunes. Nous avons tous des problĂšmes ; nous avons tous nos formes de dysfonctionnement. Nous nous rĂ©unissons en tant quâĂglise pour former une famille en Christ, chacun apportant son propre genre de malfonctionnement, lequel a besoin dâĂȘtre rĂ©glĂ©. Pour administrer la grĂące, lâamour et le pardon aux membres Ă©garĂ©s, on a besoin de dirigeants qui connaissent et comprennent la grĂące Ă partir dâune expĂ©rience personnelle. Nâest-il pas prĂ©fĂ©rable dâessayer dâaider quelquâun avec amour plutĂŽt que de le laisser continuer sur le chemin de la destruction ?
Ramon J. Canals est secrĂ©taire de lâAssociation pastorale de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale des adventistes du septiĂšme jour.
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Perspective mondiale
Justice. Miséricorde. Humilité.
Les ingrédients de la discipline ecclésiastique
PAUL H. DOUGLAS ET TED N. C. WILSON
Notre mission â ce grand partenariat que nous avons avec Dieu pour proclamer au monde le message des trois anges â est au bĂ©nĂ©fice dâune structure et dâune organisation. Lorsque nous y consentons tous, la structure de lâĂglise adventiste fournit un systĂšme pour guider la proclamation efficace de lâĂvangile. Il arrive cependant que des organisations ne sâalignent pas sur les conditions convenues par une majoritĂ© reprĂ©sentative de lâĂglise. Dans cet article, nous aborderons la nature de la convention entre les organisations de lâĂglise adventiste et les moyens par lesquels on peut parvenir Ă lâunitĂ©.
UN IMPĂRATIF
Tout dâabord, la discipline ecclĂ©siastique nâĂ©mane pas de lâĂglise, mais de Dieu. Les dix commandements, expression mĂȘme du caractĂšre dâamour de Dieu, dĂ©crivent la maniĂšre dont nous devons nous comporter avec Dieu et avec nos semblables. En tant que pĂ©cheurs, nous avons enfreint la loi dâamour parfaite de Dieu, mais lorsque nous acceptons son salut, Dieu nous justifie sans que nous le mĂ©ritions. La sanctification intervient ensuite, pour que nous lui ressemblions de plus en plus grĂące Ă sa puissance. Ce processus nĂ©cessite des mesures disciplinaires empreintes de bontĂ© pour nous amener Ă une meilleure relation avec lui,
alors quâil cherche Ă restaurer son image en nous. La discipline fait donc partie intĂ©grante du plan du salut. Câest un moyen dâĂ©tablir une relation plus Ă©troite avec le Seigneur.
MichĂ©e 6.8 fournit un cadre pour la discipline ecclĂ©siastique. Il nous dit que Dieu nous a montrĂ© ce quâon attend de nous, Ă savoir, premiĂšrement, faire ce qui est juste ou bien. Nous devons aimer et observer les commandements de Dieu et faire les choses comme il se doit. Cependant, alors mĂȘme que nous comprenons que nous devons faire ce qui est juste, nous nây arrivons pas toujours ! Le deuxiĂšme point de MichĂ©e est donc que nous devons aimer la misĂ©ricorde.
La misĂ©ricorde â un autre aspect de la discipline â vise Ă nous rapprocher de Dieu dans une relation dâamour. Dieu ne nous coupe pas les
18 Mars 2024 AdventistWorld.org
Ici, on aperçoit les dĂ©lĂ©guĂ©s en priĂšre lors de lâassemblĂ©e administrative de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de 2015, laquelle sâest tenue Ă San Antonio, au Texas (Ătats-Unis).
vivres simplement parce que nous ne faisons pas ce qui est juste ! Il use de misĂ©ricorde envers nous. Suivons donc son exemple ! Ăa ne veut pas dire que nous excusons ce qui est mal, mais plutĂŽt que nous nous focalisons sur la rĂ©conciliation avec Dieu et avec nos semblables. La derniĂšre partie de la formule disciplinaire de MichĂ©e nous dit que nous devons marcher humblement avec notre Dieu, et soumettre tout effort disciplinaire Ă ses directives remplies de sagesse.
LâĂglise nâa pas pris dâĂ©tranges mesures disciplinaires simplement parce quâelle en avait envie.
« La Bible et lâEsprit de prophĂ©tie enseignent avec clartĂ© et sans la moindre ambiguĂŻtĂ© que le peuple de Dieu a la responsabilitĂ© solennelle de prĂ©server sa puretĂ©, son intĂ©gritĂ© et son ardeur spirituelle. Si des
membres de lâĂglise sâen Ă©cartent ou se refroidissent et tombent dans lâindiffĂ©rence spirituelle, elle doit tenter de les reconquĂ©rir pour le Seigneur1. » Le concept de discipline ecclĂ©siastique est liĂ© Ă la restauration ultime des ĂȘtres humains Ă lâimage de Dieu.
Au dĂ©but de notre existence en tant quâĂglise, avant mĂȘme dâavoir une structure comme la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, les croyants Ă©taient trĂšs rĂ©ticents Ă accorder une quelconque dĂ©fĂ©rence Ă un dogme qui les forcerait Ă croire dâune certaine maniĂšre. Tout Ă©tait laissĂ© Ă lâindividu. Ils ne voulaient pas de credo en dehors de la Bible dans tout son ensemble. Cependant, au fur et Ă mesure que lâĂglise se dĂ©veloppait, le besoin dâordre augmentait et il est devenu Ă©vident, lorsque lâĂglise adventiste du septiĂšme jour a Ă©tĂ© constituĂ©e, que certains rĂšglements et processus permettraient le bon fonctionnement de lâĂglise.
UN ACCORD
Les paliers administratifs de lâĂglise fournissent des lignes directrices, et dans certains cas des rĂšglements, sur la façon dâagir, de se comporter, et de faire partie du peuple du reste de Dieu des derniers jours. Ces lignes directrices et ces rĂšglements sont inscrits dans les rĂšglements de lâĂglise, et votĂ©es lors dâassemblĂ©es convoquĂ©es Ă cet effet. Le Manuel dâĂglise est dâune importance telle que, tandis que des changements peuvent ĂȘtre votĂ©s sous forme de recommandations lors des rĂ©unions du Concile annuel ou du comitĂ© exĂ©cutif, ils sont ensuite transmis pour un vote Ă la session plĂ©niĂšre de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Le Manuel dâĂglise traite principalement de la discipline ecclĂ©siastique dans le contexte de lâĂglise locale. On peut cependant voir comment il sâapplique aussi aux fĂ©dĂ©rations, aux unions, aux divisions de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, ainsi quâĂ la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale reprĂ©sentant le champ mondial, puisque chaque employĂ© de lâĂglise
est membre dâĂ©glise locale.
Lorsquâune personne ayant acceptĂ© JĂ©sus-Christ comme Sauveur personnel devient membre de lâĂglise adventiste, elle accepte le systĂšme de croyances de lâĂglise et sâengage Ă vivre en consĂ©quence. Si, un jour, elle ne croit plus ce que croient les adventistes ou choisit de ne plus vivre comme les adventistes sâengagent Ă le faire, elle renonce Ă son ancien engagement en tant que membre dâĂglise. Le statut de membre de lâĂglise adventiste se fait par le consentement des membres de lâĂ©glise locale.
De mĂȘme, sur le plan administratif, lâĂglise adventiste fonctionne par consentement mutuel. Câest par ce consentement que sont Ă©laborĂ©s les rĂšglements de lâĂglise. Il sâagit dâaccords communĂ©ment acceptĂ©s sur la maniĂšre dont nous allons mener Ă bien la mission de lâĂglise sans nous mettre des bĂątons dans les roues et sans nous battre les uns contre les autres. Bien que ces accords ne soient pas la Bible, ils sont basĂ©s sur des principes bibliques qui nous permettent de travailler harmonieusement sous la direction du Saint-Esprit pour accomplir sa mission. Notez que le but ultime de lâĂglise adventiste nâest pas simplement dâavoir une organisation qui fonctionne bien, qui essaie de servir ses membres et dâaider la communautĂ© â bien que tout ça en fasse certainement partie. Le but principal de lâĂglise adventiste est de proclamer le message des trois anges afin de prĂ©parer nos semblables au retour imminent de JĂ©sus.
LâautoritĂ© des rĂšglements Ă©crits Ă©laborĂ©s par lâĂglise repose sur notre structure de gouvernance, laquelle est « reprĂ©sentative dans sa forme, la responsabilitĂ© exĂ©cutive et lâautoritĂ© Ă©tant attribuĂ©es Ă une variĂ©tĂ© dâantennes et dâinstitutions, ainsi quâĂ leurs assemblĂ©es constituantes, conseils dâadministration et officiers respectifs par le biais de constitutions ou dâarticles dâincorporation, de rĂšglements et de politiques et lignes
Dominik
Zeh / Adventist Review
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directrices de fonctionnement »2
Le fait que notre gouvernance soit reprĂ©sentative signifie que les voix du champ mondial sont reprĂ©sentĂ©es dans les dĂ©cisions des politiques. Tous les Ă©lĂ©ments de lâĂglise participent Ă la dĂ©finition des politiques et consentent ainsi Ă les respecter.
Les diverses antennes administratives ne peuvent pas simplement dĂ©cider, sans porter atteinte Ă lâintĂ©gritĂ© structurelle de lâĂglise, de faire ce quâelles veulent. Nous sommes liĂ©s par le consentement de lâorganisation Ă faire partie de la famille adventiste. « Le statut dâorganisation est accordĂ© Ă une assemblĂ©e constituante sur la base de la confiance. La reconnaissance officielle [âŠ] nâest pas autogĂ©nĂ©rĂ©e, automatique ou perpĂ©tuelle. Elle est le rĂ©sultat dâune dĂ©cision officielle dâun comitĂ© exĂ©cutif ou dâune assemblĂ©e constituante Ă des paliers supĂ©rieurs de lâorganisation. Lâeffectif et le statut administratif de lâorganisation sont confiĂ©s Ă des antennes qui remplissent certaines conditions, notamment la fidĂ©litĂ© aux croyances fondamentales adventistes, la conformitĂ© aux pratiques et politiques confessionnelles, la dĂ©monstration dâun leadership et dâune capacitĂ© financiĂšre adĂ©quats, et la rĂ©activitĂ© face aux dĂ©fis et occasions de la mission. Lâeffectif et le statut peuvent ĂȘtre rĂ©examinĂ©s, rĂ©visĂ©s, modifiĂ©s ou retirĂ©s par le palier administratif qui les a accordĂ©s3 »
« La prise de dĂ©cision est basĂ©e sur des processus de groupe qui permettent la participation des membres. » Une seule personne, mĂȘme sâil sâagit du prĂ©sident de lâorganisation, ne peut Ă©mettre de dĂ©crets de politiques ou dĂ©cider du statut dâune organisation. « Dans le cadre des pouvoirs accordĂ©s Ă chaque palier administratif confessionnel, le plus haut palier dâautoritĂ© rĂ©side dans lâassemblĂ©e constituante4 » Toute dĂ©cision ou mesure prise par une organisation peut ĂȘtre rĂ©visĂ©e ou annulĂ©e par son assemblĂ©e constituante. En outre, toute dĂ©cision dâune assemblĂ©e constituante ou dâun comitĂ© exĂ©cutif peut ĂȘtre rĂ©examinĂ©e par lâantenne de palier supĂ©rieur. « Lorsque des divergences
surgissent au sein des organisations et des institutions ou entre elles sur des questions qui ne sont pas dĂ©jĂ traitĂ©es dans les Statuts et rĂšglements, dans le RĂšglement de travail de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale ou dans les dĂ©cisions du comitĂ© exĂ©cutif de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale prises lors dâun concile annuel, il convient de faire appel Ă lâorganisation du prochain palier en amont qui nâest pas directement impliquĂ©e dans lâaffaire5. » Le plus haut palier dâautoritĂ© administrative est la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale rĂ©unie en assemblĂ©e administrative, laquelle a prĂ©sĂ©ance sur toutes les assemblĂ©es constituantes.
Les Statuts et rĂšglements de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, la DĂ©claration de mission et les politiques accumulĂ©es ou rĂ©visĂ©es adoptĂ©es par la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale rĂ©unie en assemblĂ©e administrative, et le Concile annuel du comitĂ© exĂ©cutif de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale se trouvent dans le RĂšglement de travail de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale. « Elle [la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale] est donc la voix habilitĂ©e de lâĂglise dans tout ce qui a trait Ă la mission et Ă lâadministration de lâĆuvre de lâĂglise adventiste du septiĂšme jour dans toutes les parties du monde6 » Les rĂšglements de lâĂglise ne constituent pas une seconde Bible. Par contre, ils reprĂ©sentent ce que toutes les antennes administratives de lâĂglise ont acceptĂ© de suivre par le biais de la gouvernance reprĂ©sentative de notre organisation. Bien que des points de dĂ©saccord en termes de politique puissent survenir, notre structure est telle que nous nous soumettons aux dĂ©cisions prises par lâantenne reprĂ©sentative respective. La conformitĂ© stricte aux rĂšglements de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale contribue Ă prĂ©server lâunitĂ© de lâĂglise. Sâil devient nĂ©cessaire de sâĂ©carter de ces rĂšglements, les organisations doivent demander lâapprobation prĂ©alable du comitĂ© exĂ©cutif de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale. « Dans le cas oĂč des lois ou des changements dans les lois rĂ©gissant un pays semblent faire de la conformitĂ© aux politiques confessionnelles une vio-
lation de la loi, lâorganisation agira en harmonie avec la loi, Ă condition que : a) lâavis des dirigeants de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale (prĂ©sident, secrĂ©taire, et trĂ©sorier/chef des finances) ait Ă©tĂ© sollicitĂ©, et quâil soit Ă©tabli que les politiques confessionnelles violent effectivement la loi ; b) la conformitĂ© Ă la loi ne constitue pas une violation des principes scripturaires7 »
Les employĂ©s des organisations qui occupent des postes de direction doivent rendre compte de leurs actes Ă leurs organes directeurs. « Officiers et administrateurs sont censĂ©s travailler en harmonie avec le RĂšglement de travail de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Ceux qui font preuve dâincapacitĂ© ou de rĂ©ticence Ă gĂ©rer leur travail en harmonie avec ces rĂšglements ne devraient pas ĂȘtre maintenus Ă la tĂȘte de lâorganisation par leurs assemblĂ©es constituantes ou par les conseils/comitĂ©s dâadministration8 »
Ellen White Ă©crit : « Ă maintes reprises, le Seigneur mâa montrĂ© que le jugement dâun homme ne devrait jamais ĂȘtre soumis Ă celui dâun autre. »
Le Seigneur respecte le droit des gens Ă leurs propres opinions ; par consĂ©quent, nous ne devrions pas les forcer non plus. « Ne considĂ©rons pas lâintelligence dâun seul ou mĂȘme de quelques-uns comme suffisante pour diriger lâĆuvre avec sagesse, et dĂ©cider quels plans doivent ĂȘtre suivis. Mais lorsque, dans une session de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, les frĂšres venus de toutes les parties du monde se sont prononcĂ©s, on ne doit pas maintenir obstinĂ©ment une indĂ©pendance personnelle et un jugement privĂ©. Il faut se soumettre. Quâun ouvrier du Seigneur ne considĂšre jamais comme une vertu le fait de maintenir avec insistance une position indĂ©pendante malgrĂ© les dĂ©cisions de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale9 » Marcher humblement devant Dieu, câest accepter la rĂ©alitĂ© selon laquelle lâesprit dâun seul ou celui de quelques-uns ne suffit pas en sagesse. Nous sommes plus forts ensemble. Câest pourquoi nous dĂ©cidons des politiques et des Ă©lĂ©ments du Manuel dâĂglise en tant que groupe de personnes plus large. Le Saint-Esprit agit
20 Mars 2024 AdventistWorld.org
sous la direction dâun corps collectif, comme nous le disent les Ăcritures : « Le salut est dans le grand nombre des conseillers » (Pr 11.14).
Nous devons nous soumettre dâabord au Seigneur, puis au corps des croyants, et reconnaĂźtre que nous nâavons sans doute pas nous-mĂȘmes toutes les rĂ©ponses. Nous pouvons demander au Seigneur de nous aider Ă mieux comprendre comment aborder un point particulier avec lequel nous sommes en dĂ©saccord, et le Seigneur nous conduira dans toute la vĂ©ritĂ© et nous unira. Certains confondent unitĂ© et uniformitĂ©. LâunitĂ© ne signifie pas que tout le monde doit croire que la couleur bleue est la meilleure, mais plutĂŽt que nos cĆurs seront unis dans un but prĂ©cis, sans colĂšre ni animositĂ© contre ceux qui prĂ©fĂšrent le tapis vert au tapis bleu pour leur Ă©glise.
Lâun des meilleurs moyens de parvenir Ă lâunitĂ© et Ă lâharmonie est de nous focaliser sur notre relation personnelle avec JĂ©sus et sur sa mission pour lâĂglise. Ellen White Ă©crit :
« Mes frĂšres et sĆurs, ne laissez rien vous sĂ©parer les uns des autres et de Dieu. Ne parlez pas des diffĂ©rences dâopinion, mais unissez-vous dans lâamour de la vĂ©ritĂ© telle quâelle est en JĂ©sus. PrĂ©sentez-vous devant Dieu et rĂ©clamez-vous du sang rĂ©pandu par le Sauveur pour obtenir du secours dans votre combat contre le mal. Je vous assure que vous ne plaiderez pas en vain10 » Nous devons comprendre quâune grande partie de la discipline dĂ©pend de notre relation personnelle avec le Seigneur, et de notre volontĂ© de nous soumettre Ă ce que Dieu veut et Ă ce quâil a montrĂ© Ă travers son organisation sous une forme reprĂ©sentative.
Si lâorganisation ecclĂ©siale a votĂ© sur certaines politiques, mais quâune organisation ne fonctionne pas en harmonie avec la politique convenue, on se retrouve en situation difficile. Les politiques, rĂšglements et pratiques de notre Ăglise reposent sur une hypothĂšse de base : nous sommes tous convertis. Toutefois, ce nâest peut-ĂȘtre pas vrai pour tout le
monde, Ă tout moment et Ă tous les paliers administratifs. Câest ici que rĂ©side le problĂšme. Si nous Ă©tions tous convertis et branchĂ©s sur JĂ©sus, lâinfraction ne se produirait jamais, et si elle se produisait, nous nous repentirions dĂšs que nous en aurions eu connaissance. « Si lâon mettait de cĂŽtĂ© lâorgueil et lâĂ©goĂŻsme, cinq minutes suffiraient pour rĂ©gler la plupart des difficultĂ©s dont ces gens se plaignent11. »
Que ce soit au sein dâune Ă©glise locale, lors dâune rĂ©union du comitĂ© exĂ©cutif dâune fĂ©dĂ©ration, dâune union, dâune division, ou de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, ou lors dâune assemblĂ©e constituante, lâorgueil peut amener un individu ou une antenne Ă se rebeller, Ă se mettre en colĂšre et Ă provoquer parce quâon ne lâa pas Ă©coutĂ©. Ce quâil faut, câest ĂȘtre humble et reconnaĂźtre quâune seule personne nâa pas toutes les rĂ©ponses. ConsidĂ©rez que le corps le plus grand, sous lâinfluence du Saint-Esprit, a dirigĂ© lâĂglise mondiale et attend du Seigneur une lumiĂšre supplĂ©mentaire. Puisse notre attitude ĂȘtre celle dâune humble soumission Ă Dieu dans sa Parole dâabord, puis Ă ses moyens dĂ©signĂ©s pour gouverner nos relations humaines ! Unis dans un mĂȘme objectif, nous pouvons remplir notre mission de faire des disciples de JĂ©sus-Christ qui vivent comme ses tĂ©moins remplis dâamour, et proclament Ă tous lâĂvangile Ă©ternel du message des trois anges, en prĂ©paration du retour imminent de JĂ©sus.
1 Manuel dâĂglise, Ă©dition française de lâouvrage Church Manual, rĂ©v. 2022, p. 81.
2 Working Policy, B05.1, p. 65.
3 Working Policy, B05.3, p. 66.
4 Working Policy, B05.5, p. 66.
5 Working Policy, B10.22, p. 72.
6 Working Policy, B15.05, p. 76.
7 Working Policy, B15.10, p. 76.
8 Working Policy, B15.15, p. 77.
9 Ellen G. White, TĂ©moignages pour lâĂglise, vol. 3, p. 485.
10 Idem., Levez vos yeux en haut, p. 257.
11 Idem., Premiers écrits, p. 119.
Paul H. Douglas est le trĂ©sorier de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale des adventistes du septiĂšme jour. Ted N. C. Wilson est le prĂ©sident de lâĂglise adventiste du septiĂšme jour.
Le concept de discipline ecclĂ©siastique est liĂ© Ă la restauration ultime des ĂȘtres humains Ă lâimage de Dieu.
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Foi en action
« Le plus béni de tous »
Retour sur la vie bien remplie dâun centenaire
ARTHUR WEAVER, AVEC BETH THOMAS
Le 29 novembre 1923, dans le dortoir des garçons de lâĂcole secondaire Bethel, au Wisconsin (Ătats-Unis), tout est silencieux. Ernest Weaver, doyen des gars, et son Ă©pouse Olive, infirmiĂšre de lâĂ©cole, attendent avec impatience la naissance de leur bĂ©bĂ©. Wilma, leur petite fille ĂągĂ©e dâun an et demi, dort Ă poings fermĂ©s dans une chambre voisine, inconsciente du miracle qui est en train de se produire : Arthur est sur le point de naĂźtre !
Six mois plus tard, le pĂšre dâArthur accepte le poste de directeur de lâĂcole secondaire Fox River, domiciliĂ©e Ă Sheridan, dans lâIllinois, aux Ătats-Unis. La famille y habite pendant plusieurs annĂ©es. LorsquâArthur atteint lâĂąge de sept ans, son pĂšre dĂ©cide de retourner aux Ă©tudes. Il sâinscrit Ă lâInstitut missionnaire dâenseignement supĂ©rieur Emmanuel, aujourdâhui lâUniversitĂ© Andrews.
AprĂšs avoir terminĂ© ses Ă©tudes, Ernest dĂ©mĂ©nage avec sa famille grandissante Ă Ithaca, au Michigan (Ătats-Unis), oĂč se trouve une Ă©cole dâĂ©glise Ă proximitĂ©. DĂ©sirant que ses enfants aient une Ă©ducation chrĂ©tienne, il racle les fonds de tiroir et Ă©pargne au maximum pour pouvoir sâacquitter des frais de scolaritĂ©. AprĂšs un an Ă Ithaca, Ernest reçoit un appel pour devenir directeur de lâĂcole secondaire Adelphian, Ă Holly, au Michigan. Câest Ă lâĂ©cole dâĂ©glise de ce village quâArthur commence sa quatriĂšme annĂ©e.
PREMIĂRES ASPIRATIONS
DĂšs son jeune Ăąge, Arthur a su quâil aimerait devenir un mĂ©decin missionnaire. Il attribue cela aux histoires missionnaires que ses parents lui lisaient. En septembre 1941, il sâinscrit en prĂ©-mĂ©decine Ă lâInstitut missionnaire dâensei-
gnement supĂ©rieur Emmanuel. En octobre de la mĂȘme annĂ©e, il reçoit une lettre du prĂ©sident des Ătats-Unis lâenjoignant Ă servir dans le conflit de la Seconde Guerre mondiale.
En janvier 1942, il se joint Ă des centaines dâautres jeunes pour suivre une formation de base au camp Barkeley, au Texas, aux Ătats-Unis. On lâinvite Ă suivre le programme de formation dâofficiers, mais il refuse, sachant pertinemment quâon va lui demander de porter les armes. Avant de terminer sa formation de base, Arthur est sĂ©lectionnĂ© pour suivre une formation en pharmacie Ă lâHĂŽpital gĂ©nĂ©ral Fitzsimmon, au Colorado. LĂ -bas, il apprend Ă fabriquer diffĂ©rentes pommades, des mĂ©dicaments contre la toux, et bien plus encore.
Le capitaine en charge du programme de pharmacie dit Ă Arthur quâil sâagit dâun programme de six jours par semaine. LorsquâArthur lui dit quâil ne peut ĂȘtre disponible le samedi, le capitaine rĂ©pond : « Tu nâarriveras probablement pas [Ă rĂ©ussir ce programme], mais tu peux toujours essayer. » Providentiellement, il donne Ă Arthur une clĂ© du laboratoire pour quâil puisse rattraper le dimanche les devoirs du samedi. Ă la fin du programme de trois mois, Arthur dĂ©croche la meilleure note et est Ă©lu meilleur soldat du camp, lequel compte 5 000 soldats !
De lâhĂŽpital Fitzimmons, on envoie Arthur Ă San Francisco, en Californie, aux Ătats-Unis. Bien quâil soit dans lâarmĂ©e, il passe deux ans et demi sur un bateau naviguant Ă travers la rĂ©gion du Pacifique, acheminant ou Ă©vacuant des troupes en zones de combat. Lors du dĂ©ploiement des troupes du Pacifique, il obtient son premier congĂ© et peut rentrer chez lui.
Arthur raconte ce qui sâest passĂ© un soir, pendant son congĂ©. « Natalie Wheeker et moi Ă©tions dans le salon de mes parents. La lumiĂšre Ă©tait tamisĂ©e. Je me suis dit que câĂ©tait le bon moment pour lui demander si
Photos : courtoisie dâArthur Weaver 22 Mars 2024 AdventistWorld.org
elle accepterait de mâĂ©pouser. AprĂšs avoir pris mon souffle, je me suis jetĂ© Ă lâeau : « Natalie, aimerais-tu cuisiner pour moi le reste de ta vie ? » Elle lui rĂ©pond : « ChĂ©ri, jâaimerais beaucoup essayer. » Câest ainsi quâils se marient le 26 juin 1945, lors du deuxiĂšme congĂ© dâArthur.
Ă Detroit, au Michigan, et enseigne la chirurgie pendant 32 ans Ă lâHĂŽpital de lâadministration des services aux anciens combattants ainsi quâau Centre mĂ©dical de DĂ©troit, tout en dirigeant activement de nombreuses cliniques pour cesser de fumer.
En novembre 1945, Arthur est libĂ©rĂ© avec les honneurs de lâarmĂ©e amĂ©ricaine. Il sâinscrit alors Ă un programme prĂ©-mĂ©dical de lâInstitut dâenseignement supĂ©rieur de lâUnion du Pacifique, dans le nord de la Californie. AprĂšs seulement trois annĂ©es dâĂ©tudes universitaires, il est admis Ă lâInstitut dâenseignement missionnaire mĂ©dical, aujourdâhui lâUniversitĂ© de Loma Linda. AprĂšs avoir obtenu son diplĂŽme en 1952, Arthur retourne avec sa femme au Michigan. Câest lĂ quâil fait son internat et son stage de rĂ©sident en chirurgie, lesquels sont suivis de cinq annĂ©es de pratique privĂ©e, toujours en chirurgie.
DES SERVITEURS
BIEN DISPOSĂS
Ă lâĂ©tĂ© 1960, Arthur reçoit une invitation de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale Ă servir en tant que chirurgien missionnaire Ă Karachi, au Pakistan âune rĂ©alisation de son rĂȘve dâenfant. En novembre, la famille, laquelle comprend dĂ©sormais six enfants de moins de 12 ans, monte Ă bord dâun navire, passe un mois en mer avec tous ses biens, et arrive Ă Karachi le 1er janvier 1962.
Arthur raconte : « Ces cinq annĂ©es que jâai passĂ©es au Pakistan en tant que chirurgien en chef de lâHĂŽpital adventiste de Karachi, alors considĂ©rĂ© comme le premier hĂŽpital du pays, ont Ă©tĂ© parmi les plus productives et les plus intĂ©ressantes de toute ma vie â une bĂ©nĂ©diction inestimable pour ma famille ! »
En 1966, les Weaver retournent aux Ătats-Unis. Arthur se joint Ă la facultĂ© de lâUniversitĂ© dâĂtat de Wayne,
En 1998, Ă lâĂąge de 75 ans, Arthur prend sa retraite. Cela lui permet dâinvestir davantage de temps dans le service. Pendant des annĂ©es, Arthur et son ami Dick Lane organisent des voyages missionnaires avec Maranatha Volunteers, construisant des Ă©glises en AmĂ©rique centrale et en AmĂ©rique du Sud. Arthur et Natalie deviennent trĂšs actifs dans la planification de retraites de santĂ© annuelles au Camp AuSable de la FĂ©dĂ©ration du Michigan. Ils y aident les gens Ă cesser de fumer, ainsi quâĂ amĂ©liorer leur santĂ© et leur mode de vie. Les Weaver deviennent bien connus dans la communautĂ© pour leur hospitalitĂ©. Un article du numĂ©ro de dĂ©cembre 1978 de la revue Ministry parle du couple en ces termes :
« Le Dr Weaver a organisĂ© dans la rĂ©gion de Detroit plusieurs sessions trĂšs mĂ©diatisĂ©es du Plan de cinq jours pour cesser de fumer. GrĂące Ă ses cours de cuisine vĂ©gĂ©tarienne, Natalie jouit dâune rĂ©putation telle que les journaux de DĂ©troit et les stations de radio et de tĂ©lĂ©vision lui envoient parfois des personnes qui sâintĂ©ressent aux principes dâune vie saine et Ă©quilibrĂ©e. Câest ainsi que les Weaver ont commencĂ© Ă inviter des participants Ă manger chez eux â une ou plusieurs personnes Ă la fois â pendant plusieurs semaines. Ensuite, ils les ont invitĂ©s Ă se joindre Ă un groupe dâĂ©tude biblique interconfessionnel, associĂ© Ă un repas de type buffet. Plusieurs membres du groupe dâĂ©tude ont Ă©tĂ© baptisĂ©s. Les Weaver ont
particuliĂšrement veillĂ© Ă ne faire pression sur personne, de sorte que ceux qui nâont pas pris le baptĂȘme se sentent Ă lâaise dans le groupe. Et comme ce sont eux qui choisissent la plupart des sujets bibliques Ă Ă©tudier, ils ont poursuivi leur Ă©tude de la Bible et le Seigneur a continuĂ© Ă travailler dans leurs cĆurs. »
FĂ©vrier 2017. Natalie, partenaire dĂ©vouĂ©e dâArthur depuis 72 ans, a Ă©tĂ© hospitalisĂ©e en raison de problĂšmes abdominaux. AprĂšs avoir passĂ© un mois Ă lâhĂŽpital, elle sâest Ă©teinte paisiblement. En 2018, Arthur a Ă©pousĂ© la veuve Mary Lou Ford Steinweg.
En novembre 2023, famille et amis ont cĂ©lĂ©brĂ© avec joie le 100 e anniversaire dâArthur. En repensant Ă sa vie remarquable, il a dit en riant : « La principale chose que je peux dire, câest que de tous les gens, je suis le plus bĂ©ni ! Du dĂ©but Ă la fin, câest Ă Dieu que jâattribue une vie longue, productive et bien remplie (et ce nâest pas encore fini !). Arthur et Mary Lou sont toujours actifs : ils servent le Seigneur Ă travers un ministĂšre par correspondance en faveur des prisonniers.
LâhĂ©ritage de service dâArthur sâest Ă©tendu Ă ses enfants et petits-enfants, lesquels sont chirurgiens, mĂ©decins, assistants mĂ©dicaux, travailleurs sociaux, hygiĂ©nistes dentaires, physiothĂ©rapeutes, infirmiĂšres, et Ă©ducateurs.
* https://www.ministrymagazine.org/archive/1978/12/mealtime-evangelism
Arthur Weaver est chirurgien, éducateur, missionnaire et auteur à la retraite résidant au Michigan. Beth Thomas est rédactrice adjointe pour Adventist Review Ministries.
Ă gauche : le Dr. Weaver pendant lâune de ses nombreuses confĂ©rences sur la santĂ©. Ă droite : une photo de famille prise avant de partir Ă Karachi.
23 AdventistWorld.org Mars 2024
Ă la dĂ©couverte de lâEsprit de prophĂ©tie
« Afin que tous soient un »
Dans sa priĂšre consignĂ©e dans Jean 17.21, JĂ©sus a demandĂ© le don de lâunitĂ© entre les croyants
Dans la vie et les Ă©crits dâEllen White, on trouve de nombreux exemples oĂč le don de prophĂ©tie a servi Ă encourager lâunitĂ© au sein de lâĂglise â non seulement parmi les membres de lâĂglise, mais aussi parmi les institutions de celle-ci. Voici un exemple moins connu â un tĂ©moignage quâEllen White a Ă©crit en 1899 aux « directeurs et responsables » de six de nos principales maisons dâĂ©dition. Elle commence sa lettre de neuf pages comme suit.
« Je suis alarmĂ©e par lâesprit de rivalitĂ© qui se rĂ©pand dans nos maisons dâĂ©dition. Câest dans nos plus anciennes imprimeries quâil est le plus manifeste ; mais le mĂȘme esprit est aussi Ă lâĆuvre ailleurs. Cet esprit, oĂč quâil surgisse, dĂ©plaĂźt Ă Dieu. Si on lui permet dâexister, il grandira et se renforcera, et en grandissant et en se renforçant, il Ă©crasera lâesprit missionnaire. Il attristera lâEsprit de Dieu et conduira Ă une ligne de conduite qui Ă©loignera de lâinstitution et de ses ouvriers les anges envoyĂ©s pour collaborer avec ceux qui chĂ©rissent la grĂące de Dieu1 »
Comment les dirigeants de nos maisons dâĂ©dition ont-ils reçu un tel tĂ©moignage ? Dans un cas au moins, nous le savons. Henry Franz Schuberth nous en raconte lâhistoire2
JUSTE Ă TEMPS
NĂ© en 1868 en Allemagne, Henry Franz Schuberth, Ă©migra aux Ătats-Unis alors quâil Ă©tait au dĂ©but de la vingtaine. Il commença Ă collaborer avec lâĂglise en tant quâouvrier biblique et colporteur pour la mission dâOakland, en Californie. Lors de son tout premier camp-meeting, soit en septembre 1889, il fut prĂ©sentĂ© Ă Ellen G. White par le pasteur Nathaniel McClure, surintendant de la mission de cette ville. Elle lui demanda : « Eh bien, si vous ĂȘtes prĂȘt Ă mâaider, vous pouvez vous occuper du cheval et du buggy quâune sĆur mâa prĂȘtĂ©s pour mon sĂ©jour Ă Oakland. » Henry accepta avec plaisir ! Il conduisit souvent son buggy pour ses visites et ses courses. Selon son habitude envers les jeunes, Ellen White sâintĂ©ressa Ă lâavenir de ce jeune homme. Elle lui demanda sâil souhaitait sâinscrire Ă la nouvelle formation en allemand
Photo : PeopleImages / iStock / Getty Images Plus / Getty Images 24 Mars 2024 AdventistWorld.org
organisĂ©e par lâInstitut adventiste dâenseignement supĂ©rieur de Battle Creek. Il lui rĂ©pondit quâil avait demandĂ© Ă Dieu dâouvrir cette porte, mais quâil nâavait pas lâargent nĂ©cessaire. Son pĂšre Ă©tait formel : tant et aussi longtemps quâil sâassocierait aux adventistes, pas question de le soutenir financiĂšrement.
Ellen White reprit : « Ăa nâa aucune importance. Nous prendrons soin de toi et nous tâemmĂšnerons Ă Battle Creek. » Il se trouve quâelle sây rendait justement pour lâassemblĂ©e administrative de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Comme lâInstitut nâouvrait pas avant trois semaines, elle invita Henry Ă loger chez elle. Plus tard, il Ă©crivit : « [Mon expĂ©rience pendant les semaines de cette assemblĂ©e] ont fait une impression si profonde sur mon esprit que je ne lâoublierai jamais. »
Mais revenons au tĂ©moignage dâEllen White adressĂ© aux dirigeants de la maison dâĂ©dition en 1899. AprĂšs
avoir terminĂ© ses Ă©tudes, Henry enseigna Ă lâInstitut dâenseignement supĂ©rieur Union au Nebraska, puis, en 1894, on lui demanda de retourner en Allemagne et dây diriger lâĂ©cole de formation de 15 Ă©tudiants qui venait dâouvrir Ă Hambourg. On lui confia aussi la responsabilitĂ© de la maison dâĂ©dition de Hambourg, aux cĂŽtĂ©s du pasteur L. R. Conradi. Voici la suite de lâhistoire avec les propres mots dâHenry.
« Les ouvriers de cette institution [la maison dâĂ©dition] ont connu quelques difficultĂ©s. Il sâagissait dâun plan de travail missionnaire dans la ville aprĂšs les heures de travail. JâĂ©tais Ă lâavantgarde dâun certain plan et je le prĂ©conisais. Un frĂšre en particulier nâĂ©tait pas dâaccord avec ces propositions, et dâautres frĂšres se sont joints Ă lui. Un esprit de division sâest installĂ© lors de nos rĂ©unions, entraĂźnant une situation qui mâa beaucoup troublĂ©.
« Un dimanche, jâai demandĂ© Ă diffĂ©rents membres du personnel dâassister Ă une rĂ©union dans la chapelle le lendemain soir pour un conseil spĂ©cial. Jâavais le sentiment que nous devions, dâune maniĂšre ou dâune autre, rĂ©gler les difficultĂ©s. Le lundi matin, je me suis rendu Ă mon bureau. Jây ai trouvĂ© une lettre portant des timbres australiens, et Ă©crit dans le coin, le nom âE. G. Whiteâ. Jâai ouvert lâenveloppe. Elle contenait un message dâEllen White, lequel traitait prĂ©cisĂ©ment des questions Ă lâorigine des problĂšmes dans nos institutions.
« Ce soir-lĂ , lors de la rĂ©union, jâai demandĂ© aux ouvriers : âQuand ai-je convoquĂ© cette rĂ©union ?â
« âHierâ, ont-ils rĂ©pondu.
« âEh bien, sachez que ce matin, jâai reçu par la poste un message de Mme White en provenance dâAustralie. Il traite prĂ©cisĂ©ment du sujet dont je voulais vous parler.â
« AprĂšs leur avoir lu le tĂ©moignage, jâai parlĂ© de ma propre relation avec les conseils quâil contenait. AussitĂŽt, le frĂšre qui avait causĂ© la difficultĂ© sâest levĂ© et a pris une belle position chrĂ©tienne. Les autres frĂšres ont suivi, les uns aprĂšs les autres, et le Seigneur nous a aidĂ©s Ă rĂ©gler toutes nos difficultĂ©s.
« On pourrait penser quâĂ©tant donnĂ© que je connaissais bien Mme
White, je lui avais Ă©crit en Australie. Mais Ă lâĂ©poque, il fallait environ six semaines pour que le courrier en provenance de Hambourg atteigne lâAustralie. Or, toute la difficultĂ© avait surgi au cours des trois semaines prĂ©cĂ©dentes. Le message de Mme White avait donc quittĂ© lâAustralie environ trois semaines avant que le problĂšme ne surgisse Ă Hambourg, et il est arrivĂ© le matin mĂȘme de ce jour oĂč jâavais besoin dâaide. »
Henry Ă©crivit immĂ©diatement Ă W. C. White, le fils dâEllen White, pour lui dire combien il avait apprĂ©ciĂ© cette instruction opportune.
« Cher frĂšre : Jâai reçu votre lettre du 25 septembre et le tĂ©moignage [dâEllen White] le matin mĂȘme oĂč jâavais lâintention de chercher un tĂ©moignage Ă lire lors dâune rĂ©union avec nos ouvriers. Jâavais prĂ©vu de chercher le Seigneur ce mĂȘme soir ; ce tĂ©moignage est donc arrivĂ© Ă point nommĂ© et nous a fait du bien. Nous avons tous reconnu que câĂ©tait exactement ce dont nous avions besoin et sommes reconnaissants dâavoir pu nous voir sous notre vrai jour, confesser nos torts, et recevoir le pardon3 »
« Ainsi nous parviendrons tous ensemble Ă lâunitĂ© dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, Ă lâĂ©tat dâadultes, Ă un stade oĂč se manifeste toute la plĂ©nitude qui nous vient du Christ. » (Ep 4.13, BFC) « Amen ! Viens, Seigneur JĂ©sus ! » (Ap 22.20)
1 Ellen G. White, Lt 148, 24 septembre 1899.
2 Sauf mention contraire, toutes les citations des Ăcritures sont tirĂ©es de la version Louis Segond 1910.
3 H. F. Schuberth Ă W. C. White, 8 novembre 1899.
Tim Poirier est vice-directeur du Ellen G. White Estate.
25 AdventistWorld.org Mars 2024
Henry et Elisabeth Schuberth Ellen G. White Estate
La Bible répond
La souveraineté de Dieu dans un monde fragmenté
RQPourquoi JĂ©sus a-t-il reçu toute autoritĂ© aprĂšs sa rĂ©surrection (Mt 28.18) ? Ne lâavait-il pas auparavant ?
En rĂ©ponse Ă votre question, je rĂ©sumerai briĂšvement lâautoritĂ© de JĂ©sus pendant son ministĂšre terrestre, le problĂšme du conflit cosmique, et lâoctroi divin de toute autoritĂ© Ă JĂ©sus.
LâAUTORITĂ DE JĂSUS
Dans Matthieu, le ministĂšre terrestre de JĂ©sus est caractĂ©risĂ© par une manifestation constante de son autoritĂ©. Il enseignait comme ayant autoritĂ© (7.29) et avait mĂȘme lâautoritĂ© ici-bas pour pardonner les pĂ©chĂ©s (9.6,8, NBS) â anticipant ainsi la plĂ©nitude de son Ćuvre salvatrice pour nous. Certains chefs juifs remettaient en question son autoritĂ© (21.23), mais contrairement Ă eux, un centurion romain reconnut publiquement que JĂ©sus avait lâautoritĂ© pour guĂ©rir les malades (8.5-13). JĂ©sus lui-mĂȘme tĂ©moigna de son autoritĂ© pour travailler en faveur des autres (21.27) et dĂ©clara clairement que le PĂšre lui avait remis toutes choses, les plaçant sous son autoritĂ© (11.27). Il est donc Ă©vident que JĂ©sus possĂ©dait une autoritĂ© donnĂ©e par Dieu avant sa rĂ©surrection.
LE CONFLIT COSMIQUE ET LA SOUVERAINETĂ DIVINE
Lors de son ministĂšre terrestre, JĂ©sus ne pouvait pas manifester pleinement sa souverainetĂ© universelle. Une partie de la crĂ©ation avait rejetĂ© lâautoritĂ© de Dieu en revendiquant son indĂ©pendance. Sur cette partie de la crĂ©ation, JĂ©sus nâavait pas encore la pleine autoritĂ©, câest-Ă -dire la capacitĂ© dâutiliser sa puissance pour apporter un changement radical. Il enseigna aux disciples Ă prier « Que ton rĂšgne vienne, que ta volontĂ© soit faite sur la terre comme au ciel » (6.10, S21)*, mais ce nâĂ©tait pas encore le cas. Lorsque Satan tenta JĂ©sus en lui demandant de lâadorer et de devenir son corĂ©gent sur les royaumes de ce monde, ce dernier sâen tint Ă le rĂ©primander (4.8-9). Le conflit Ă©tait intense car Satan sâopposait constamment Ă lâĆuvre messianique (13.19 ; 16.23). Les dĂ©mons remettaient en question lâautoritĂ© de JĂ©sus qui les empĂȘchait dâagir, argumentant quâil nâavait pas,
du moins pour lâinstant, lâautoritĂ© de les dĂ©truire (8.29 ; cf. Lc 4.34). Ils semblaient savoir quâun changement radical allait bientĂŽt se produire.
RĂTABLIR LA SOUVERAINETĂ DIVINE
Suite Ă la mort sacrificielle de JĂ©sus, les choses ont changĂ©. Le Seigneur peut dĂ©sormais mettre en Ćuvre le plan divin qui consiste Ă juger le monde entier, Ă sĂ©parer les justes des mĂ©chants, Ă donner Ă chacun sa rĂ©compense Ă©ternelle (25.31-46), et Ă dĂ©truire une fois pour toutes Satan et ses dĂ©mons (Mt 8.29 ; 25.41). Il peut dĂ©sormais exercer son autoritĂ© non seulement pour sauver, mais aussi pour condamner et exterminer les mĂ©chants. Plus aucun segment de la crĂ©ation nâĂ©chappe Ă son autoritĂ© : « Tout pouvoir mâa Ă©tĂ© donnĂ© dans le ciel et sur la terre. » (28.18)
En donnant sa vie en rançon pour une multitude (20.28, NBS), JĂ©sus a lĂ©gitimĂ© lâautoritĂ© divine de sauver ceux qui mettent leur confiance en lui (26.28 ; 25.34). LâintĂ©gritĂ© du caractĂšre de Dieu ne peut plus ĂȘtre remise en question lorsquâil sâagit de sauver les pĂ©cheurs repentants (cf. Rm 3.25-26) ou de condamner les pĂ©cheurs impĂ©nitents (Ph 2.10-11 ; Ap 5.13). Les paroles que JĂ©sus adressa aux disciples aprĂšs sa rĂ©surrection contiennent quatre idĂ©es principales (Mt 28.18). PremiĂšrement, Christ a reçu toute autoritĂ© et, par consĂ©quent, personne ne peut lui disputer le titre de Seigneur souverain. DeuxiĂšmement, il est maintenant corĂ©gent avec Dieu, couronnĂ© en tant que roi dans les cieux. Il est le Roi messianique, le Roi des rois. TroisiĂšmement, il se prĂ©sente aux disciples en tant que MĂ©diateur entre eux et le PĂšre. LâautoritĂ© que JĂ©sus a reçue du PĂšre, il la partage avec eux lorsquâil les appelle Ă proclamer lâĂvangile (Mt 28.19-20). QuatriĂšmement, lâexpression « le ciel [âŠ] la terre » souligne lâĂ©tendue universelle de lâautoritĂ© de JĂ©sus. Il nây a aucun coin de lâunivers qui ne sera pas sous la tendre domination de Dieu. Cette autoritĂ© sera universellement manifestĂ©e lors du retour de JĂ©sus.
* Sauf mention contraire, toutes les citations des Ăcritures sont tirĂ©es de la version Louis Segond 1910.
Ăngel Manuel RodrĂguez maintenant Ă la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et thĂ©ologien.
26 Mars 2024 AdventistWorld.org
Que la nourriture soit ton médicament
Lâalimentation peut-elle guĂ©rir les maladies ?
Jâhabite dans une zone rurale oĂč lâaccĂšs aux soins mĂ©dicaux et aux hĂŽpitaux est difficile. On entend dire que la nourriture devrait ĂȘtre notre mĂ©dicament et que les mĂ©dicaments devraient ĂȘtre dans notre nourriture. VoilĂ qui est trĂšs attrayant pour nous qui disposons de soins de santĂ© limitĂ©s ! Mais est-ce vrai ?
La dĂ©claration « Que ta nourriture soit ton mĂ©dicament et que ton mĂ©dicament soit dans ta nourriture » est souvent attribuĂ©e Ă Hippocrate, un mĂ©decin grec de lâAntiquitĂ©. Les chercheurs ont soigneusement examinĂ© les documents disponibles : une telle affirmation nâa pas Ă©tĂ© trouvĂ©e dans ses Ă©crits*. Hippocrate a soulignĂ© les liens importants entre la santĂ©, lâalimentation, lâexercice et la mĂ©decine, mais nâa pas confondu leurs rĂŽles spĂ©cifiques et combinĂ©s. Quelles que soient ses origines, cette affirmation est une arme Ă double tranchant, Ă la fois vraie et dangereuse parce quâelle simplifie Ă lâexcĂšs la cause et lâeffet.
La nutrition est lâun des nombreux facteurs qui dĂ©terminent notre santĂ© et notre bien-ĂȘtre. Lorsquâon consomme des aliments riches en calories et hautement raffinĂ©s, sans tenir compte de la taille des portions, et quâon arrose le tout avec dâinterminables portions de boissons sucrĂ©es, on prĂ©pare, Ă coup sĂ»r, le terrain pour lâobĂ©sitĂ©, le diabĂšte de type 2, lâhypertension artĂ©rielle, les maladies cardiaques, et mĂȘme le cancer.
Au nombre des autres facteurs figurent les circonstances socio-Ă©conomiques, les soins de santĂ© prĂ©ventifs, lâenvironnement immĂ©diat, la gĂ©nĂ©tique, lâexercice, le sommeil, lâabstinence de lâalcool, du tabac, et dâautres comportements Ă risque ; tout ça contribue de maniĂšre significative Ă la qualitĂ© de vie. La disponibilitĂ© dâaliments sains et nourrissants, dâespaces ouverts, et la possibilitĂ© de faire de lâexercice en plein air en toute sĂ©curitĂ© sont des facteurs Ă©vidents qui expliquent Ă quel point la longĂ©vitĂ© est davantage liĂ©e Ă lâendroit oĂč lâon habite quâĂ tout autre facteur !
On peut, sans le vouloir, couvrir les gens de honte lorsquâon dit « On est ce quâon mange » sans tenir dĂ»ment compte des circonstances individuelles telles que les grandes zones urbaines oĂč on ne trouve aucune Ă©picerie, la mauvaise sĂ©curitĂ© alimentaire, les soins de santĂ© inaccessibles et souvent inabordables, et les disparitĂ©s socio-Ă©conomiques gĂ©nĂ©rales qui prĂ©valent dans le monde entier.
Il faut enseigner les faits et prĂ©senter des solutions avec compassion et bontĂ©. Il sâagit notamment dâenseigner Ă choisir les options les plus saines parmi les aliments disponibles et abordables, et Ă prĂ©parer des repas savoureux et nourrissants. Les congrĂ©gations adventistes peuvent dĂ©montrer
la valeur des jardins communautaires en cultivant des produits frais pour tous ceux qui en ont besoin. Une utilisation judicieuse des aliments favorise la santé et peut prévenir les maladies liées au mode de vie.
Le rĂ©gime alimentaire peut-il guĂ©rir les maladies ? LâĂ©limination du gluten du rĂ©gime alimentaire de ceux qui souffrent de sensibilitĂ© au gluten est le remĂšde actuel Ă ce problĂšme spĂ©cifique. Dans le cas du scorbut, lequel est causĂ© par une carence en acide ascorbique (vitamine C), la consommation dâagrumes et dâautres aliments riches en vitamine C est curative. Une alimentation saine Ă©vitant les sucres raffinĂ©s, le tout associĂ© Ă lâexercice physique, Ă la perte de poids, Ă la gestion du stress, et Ă lâĂ©vitement dâune approche culpabilisante du style « câest bien de ta faute si tu es malade », peuvent amĂ©liorer, voire inverser, le diabĂšte de type 2. Une alimentation saine constitue une grande partie du traitement, jumelĂ©e avec des mĂ©dicaments sâil le faut. Il faut Ă©galement savoir que dâĂȘtre obnubilĂ© Ă vouloir sâalimenter de maniĂšre parfaite peut conduire Ă des troubles alimentaires graves. Voici donc, en bref, la rĂ©ponse Ă votre question : la nutrition compte, les mĂ©dicaments comptent aussi. Que nous soyons en bonne santĂ© ou malades, recherchons donc lâĂ©quilibre entre la prĂ©vention, le traitement, et les meilleures pratiques mĂ©dicales. Nous avons lâoccasion de dĂ©montrer lâamour et la compassion de Dieu en prenant soin de nos semblables, en partageant avec eux, et en rĂ©pondant Ă leurs besoins de façons pratiques. Câest ce que JĂ©sus faisait, et câest ensuite quâil invitait ses auditeurs Ă le suivre. Par consĂ©quent, faisons de mĂȘme !
* Diana Cardenas, « Let not thy food be confused with thy medicine: The Hippocratic misquotation », e-SPEN Journal, vol. 8, n° 6, 2013, p. e260-e262, https://doi.org/10.1016/j.clnme.2013.10.002, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2212826313000924.
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du MinistÚre de la santé de la Conférence générale. Zeno L. CharlesMarcel, M.D., interniste, est directeur adjoint du MinistÚre de la santé de la Conférence générale.
Michael 27 AdventistWorld.org Mars 2024
SantĂ© & bien-ĂȘtre Photo : Luke
« Sâil te plaĂźt, mon Dieu »
L« Je vais vous raconter⊠»
DICK DUERKSEN
e visage dâHerb se plisse en un masque de dĂ©sespoir. Puis un murmure intense brise le silence. « NON ! Pas mes lunettes ! »
Nous sommes en bateau sur la baie de San Francisco. Nous avons contournĂ© lâĂźle dâAlcatraz, puis avons captĂ© le vent dâĂ©tĂ© en direction du Golden Gate Bridge. En cette journĂ©e nuageuse de Californie, les vents sont forts, les vagues, dĂ©ferlantes, et la camaraderie, enjouĂ©e.
Nous avons passĂ© sous le pont en compagnie de plusieurs autres voiliers, avons profitĂ© dâun bref moment en pleine mer, puis avons fait demi-tour vers Angel Island.
QUAND LA JOIE TOURNE AU DĂSASTRE
Nous sommes lĂ parce quâun ami a invitĂ© les membres du conseil dâadministration (ADCO) de lâInstitut dâenseignement supĂ©rieur de lâUnion du Pacifique Ă monter Ă bord de son beau et grand bateau pour une journĂ©e de navigation. Le Dr Maxwell, prĂ©sident de notre institut et passionnĂ© de voile, a rapidement acceptĂ©. Puis il nous a appelĂ©s pour nous annoncer la bonne nouvelle.
« Ce sera mardi prochain, a-t-il lancé. Vous allez en raffoler ! »
Une fois sur le quai, nous avons Ă©coutĂ© attentivement les instructions du capitaine. Celles-ci comprenaient lâemplacement des gilets de sauvetage, comment marcher lorsque le bateau est ballotĂ© par de grosses vagues, comment tirer la chasse dâeau, et quand les sandwichs seraient prĂȘts.
Compris, ai-je pensé en resserrant ma veste dans le vent froid.
Quelques mois plus tĂŽt, le reste de notre famille Ă©tait allĂ© Ă Angel Island lors dâun voyage scolaire Ă vĂ©lo. Moi, je nây Ă©tais pas allĂ©. Angel Island est la plus grande Ăźle de la baie de San Francisco. Depuis la fin des annĂ©es 1800, elle a servi de « dernier arrĂȘt » pour des milliers de soldats de la Seconde Guerre mondiale qui traversaient le Pacifique, et de centre de traitement de lâimmigration. Aujourdâhui, câest un parc dâĂtat de la Californie agrĂ©mentĂ© de collines et de plages â lâidĂ©al pour les familles qui aiment faire du vĂ©lo.
Nous avons laissé nos vélos à la maison, mais nous étions impatients de visiter certains des anciens bùtiments gouvernementaux aprÚs avoir
accosté à Ayala Cove.
Alors que notre capitaine nous conduisait lentement sur le quai, Herb Ford â lâun de nos administrateurs, a sautĂ© sur le quai flottant en disant quâil donnerait un coup de main pour lâarrimage. Mais Ă peine ses pieds ont touchĂ© le quai en bois que tout a bougĂ©. Et nous lâavons vu, dans toute notre impuissance, catapultĂ©, pour ainsi dire, dans lâeau. Alors que sa tĂȘte Ă©mergeait de lâeau, nous avons vu tout de suite que ses lunettes avaient disparu ! Elles se trouvaient maintenant quelque part au fond des eaux troubles de la baie de San FranciscoâŠ
Pendant quelques instants, il me semble que tous retiennent leur souffle.
Herb, au sourire dâordinaire facile, affiche un air de dĂ©sespoir. « NON ! murmure-t-il. Pas mes lunettes ! »
Herb est érudit, écrivain et un artisan de mots, bref, un homme dont les yeux sont toujours occupés à rassembler des couleurs, des formes et des idées. Beaucoup de gens « regardent » ; Herbe, lui, « voit ». Quand ses lunettes sont posées sur son nez, il voit clair. Sans elles, il est un homme perdu.
Chaque membre de lâADCO ressent immĂ©diatement la douleur de leur ami. Notre aventure Ă la voile a tournĂ© en dĂ©sastre.
EST-CE QUE DIEU SâEN SOUCIE ?
Nous regardons par-dessus le bord du bateau, dans lâespoir de voir les lunettes pendant Ă une corde ou retenues par une
Dick
28 Mars 2024 AdventistWorld.org
Photo :
Duerksen
algue. Nous descendons sur le quai, puis nous agenouillons et nous penchons au-dessus de lâeau pour voir plus clairement. Nous parlons avec lâhomme qui a vĂ©rifiĂ© notre laisser-passer du State Park.
« Dites, quelle est la profondeur de lâeau sous notre bateau ? » lui demandons-nous. « Est-ce quâon y voit clair ? » « Est-ce quâil y a des requins ? » « Avezvous du matĂ©riel de plongĂ©e que nous pourrions emprunter ? »
Ses rĂ©ponses rendent la situation impossible. Il nây a pas dâĂ©quipement de plongĂ©e disponible. Lâeau, froide et trĂšs boueuse, fait environ 3,7 mĂštres de profondeur. « Croyez-moi, vous ne verrez rien. Et si vous dĂ©cidez de plonger, il vous faudra une combinaison, dit-il en fronçant les sourcils. DĂ©solĂ©. » Puis il retourne au travail.
Je mâassieds sur le quai en pensant aux lunettes, Ă Dieu, et Ă la priĂšre. « Est-ce que Dieu se soucie des lunettes dâHerb ? »
Deux pĂȘcheurs nettoient leurs prises sur la plage. Je mâapproche dâeux, me demandant comment ils pourraient mâaider et ce que je devrais leur demander. Ă mi-chemin, Dieu me suggĂšre de prier. Encore. Et je me dis : Tout compte fait, peut-ĂȘtre quâil se soucie des lunettes dâHerb.
Seigneur, Herb est aveugle sans ses lunettes. Oui, il voit les formes et les ombres, mais rien de plus. Il en a vraiment besoin. En fait, il en a besoin maintenant ! Sâil y a un moyen, je tâen prie, montre-le-moi.
Je salue les pĂȘcheurs en essayant de me donner un air intelligent. « Vous savez quoi ? Un de mes amis vient de perdre ses lunettes dans lâeau, Ă cĂŽtĂ© du quai. Est-ce que vous pourriez lâaider ? »
Mais pourquoi est-ce que je pose une question aussi bĂȘte ?
« Ben, pas vraiment ! sâexclame lâun dâeux. Jâsais pas ce quâon pourrait faire, mais on a un tuba et des lunettes. Vous pouvez les utiliser si vous dĂ©cidez de plonger. »
Lâautre homme se met Ă rire. « Jâpourrais vous prĂȘter une combinaison de plongĂ©e. » Il mesure lentement ma taille des yeux. « Ouais, jâpense que ça peut aller. »
APPRENDRE UNE LEĂON
Quoi ? Mais je ne veux pas plonger dans les eaux troubles du quai dâAyala Cove, moi ! Je ne veux pas enfiler une combinaison trop petite de deux tailles ! Je ne veux pas mettre
mes mains propres dans la boue, la glu et toutes les choses innommables qui peuvent se cacher sous le quai. Je ne veux pasâŠ
Je pense aux lunettes dâHerb, dit doucement Dieu Ă mon oreille. Tuba, masque et combinaison. De quoi dâautre as-tu besoin ?
Mais, mon Dieu⊠Ma conversation ressemble davantage Ă une plainte quâĂ une priĂšre. JâespĂ©rais que tu pourrais les faire flotter ou envoyer un plongeur expert avec une grosse lampe de poche sous-marine. Ăa fait quelques annĂ©es que je nâai pas fait de plongĂ©e en mer et je nâai pas prĂ©vu de plonger aujourdâhui !
Toi, dit Dieu. Maintenant.
La combinaison nĂ©cessite une compression et une expiration considĂ©rables, mais le tuba et le masque font lâaffaire. Lâeau est froide, certes, mais sans icebergs. La boue ? Bien pire que ce que jâai imaginĂ©. Alors que mes doigts vont et viennent Ă travers les couches profondes de « choses innommables », jâessaie de ne pas imaginer perdre ma main Ă cause dâune bouteille cassĂ©e ou dâun dragon de mer.
« Rien, Herb. Je suis désolé. »
« Je tâen prie, Dick, essaie encore ! Je prierai pour toi. »
DeuxiĂšme tentative. Je refais surface les mains vides. Et voilĂ quâune petite foule se rassemble pour me voir Ă©chouer.
Seigneur, Herb a besoin de ses lunettes. Et moi, jâai besoin que ce soit ma derniĂšre plongĂ©e. Sâil te plaĂźt, envoie-moi les lunettes !
Quelque chose de collant et de gluant glisse entre mes doigts, puis ma main droite touche quelque chose de dur et dĂ©licat â avec des poignĂ©es ! Je lâattrape fermement, et dâun coup de pied remonte Ă la surface â main droite premiĂšre. Au moment oĂč je soulĂšve mon masque, Herb se penche, crie Ă tue-tĂȘte et prend ses lunettes de ma main !
Dieu se souciait-il des lunettes dâHerb ? Herb le croit. Les pĂȘcheurs aussi. Câest ce que pense lâofficier du State Park. Le capitaine et les autres membres de lâADCO aussi.
Et moi ? Je pense que Dieu sait que jâavais besoin dâune leçon de confiance, et il me lâa donnĂ©e⊠de façon dĂ©trempĂ©e !
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite Ă Portland, en Oregon, aux Ătats-Unis
Ăditeur
Adventist World est une revue internationale de lâĂglise adventiste du septiĂšme jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale des adventistes du septiĂšme jour en est lâĂ©diteur.
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Vol. 20, n° 3
29 AdventistWorld.org Mars 2024
La légende
Il est assis lĂ , au milieu des huttes de son village africain, regardant tranquillement le feu. Petit Ă petit, dâautres villageois sâamĂšnent. AprĂšs une dure journĂ©e de travail, ils sont crevĂ©s â mais aucun ne veut manquer ça. Câest lâheure du conte !
Le vieil oncle lĂšve les yeux et regarde ses auditeurs. Tout le monde fait silence. Les enfants frissonnent dâenthousiasme et se blottissent contre leur mĂšre. Alors, quâest-ce quâil va dire ce soir ? Est-ce quâil va rĂ©pĂ©ter lâune des histoires de nos ancĂȘtres ? Ou bien rĂ©citer un long poĂšme ? Parfois, le vieillard leur parle de lâactualitĂ© mondiale. Dâautres fois, il dĂ©crit soigneusement une plante, un oiseau, un insecte, un animal, leur milieu de vie, et la façon de sâen occuper et de lâutiliser. Mais quâest-ce quâil va raconter ce soir ?
Finalement, quand tout le monde est lĂ , il se lĂšve lentement et sâĂ©claircit la gorge.
« Il Ă©tait une fois un homme qui dĂ©cida de faire un long voyage. » En entendant ces mots, les auditeurs ont lâimpression que les
soucis de la journĂ©e disparaissent dans lâobscuritĂ©. Et ils se disent : Ah, ce soir, ça va ĂȘtre une lĂ©gende ! Le vieil oncle est un maĂźtre conteur ! BientĂŽt tout le monde oublie tout, ou presque â le conteur, les Ă©toiles, le feu, lâair frais de la nuit. Chacun sâimagine en train de marcher pĂ©niblement Ă travers les sables chauds du dĂ©sert quâil est en train de dĂ©crire.
« Le voyageur Ă©tait parti tĂŽt, poursuit lâoncle. Ah, quâest-ce quâil faisait chaud ! Vers midi, il se rendit compte quâil avait des ennuis. Il avait dĂ» rater un virage et sâĂ©tait perdu dans le dĂ©sert aride.
« Il voulut boire de lâeau, mais malheureusement, il nâen avait plus. Oh non ! Quâest-ce que je vais faire maintenant ? Toutes mes bouteilles sont vides ! Il secoua une bouteille au-dessus de sa bouche pour en recueillir les derniĂšres gouttes et dĂ©cida de marcher.
« Il marcha pendant des kilomĂštres, sans vraiment savoir oĂč il allait, mais sachant Ă coup sĂ»r quâil devait continuer ou mourir. Soudain, il sâarrĂȘta. Câest quoi ça ? Il se frotta les yeux pour sâassurer que ce nâĂ©tait pas un mirage. Il y avait un
arbre au loin ! Un arbre, un vrai ! En haletant, le voyageur se prĂ©cipita aussi vite que son corps dĂ©shydratĂ© le lui permettait. Finalement, alors quâil pensait ne pas pouvoir faire un pas de plus, il atteignit lâarbre et sâeffondra sous ses branches.
« Maintenant, sâil devait mourir, ce serait au moins Ă lâombre ! Alors quâil Ă©tait allongĂ© lĂ , il entendit quelque chose. Flic, flac, floc. De lâeau ? De lâeau qui coule ? Il sâassit et regarda autour de lui avec empressement. LĂ , un filet dâeau sortait de lâarbre et tombait goutte Ă goutte dans le sable !
« Lâhomme assoiffĂ© sortit vite sa bouteille vide et la posa dans le sable. Flic, flac, floc. Il se lĂ©cha les lĂšvres. Il dĂ©cida dâattendre quâelle soit presque pleine, puis il boirait. Mais quand on a aussi soif, câest vraiment dur dâattendre ! Flic, flac, floc. Ă maintes reprises, il tendit la main pour saisir la bouteille, mais la ramenait aussitĂŽt Ă lui.
« Encore quelques gouttes et il pourrait boire. Quelques instants plus tard, sa bouteille fut enfin pleine ! Mais juste au moment oĂč il allait la prendre, quelque chose sortit de lâarbre, heurta la bouteille
en herbe Pages amusantes pour les plus jeunes
Foi
Illustration : Mugi Kinoshita 30 Mars 2024 AdventistWorld.org
et renversa lâeau prĂ©cieuse dans le sable du dĂ©sert.
« Nooon ! » cria-t-il Ă lâoiseau qui, en sâenvolant, avait renversĂ© sa bouteille.
« Des larmes brĂ»lantes de colĂšre et de dĂ©ception coulĂšrent sur ses joues. Il attrapa la bouteille et la replaça dans le sable. Flic, flac, floc. Cette fois, il monta la garde. Encore quelques gouttes et il pourrait boire lâeau prĂ©cieuse. Whooshhh ! Lâoiseau arriva dâune autre direction, renversa la bouteille et se posa dans lâarbre.
« Hurlant de rage, lâhomme remit la bouteille en place. Flic, flac, floc. Quatre fois de plus, alors que la bouteille Ă©tait presque pleine, lâoiseau sauta de lâarbre, passa entre ses jambes, ou sous ses bras, et renversa la bouteille au moment mĂȘme oĂč il allait boire. Hors de lui, lâhomme remarqua alors une pierre Ă proximitĂ©. Il plaça sa bouteille dans le sable pour la septiĂšme fois. Ensuite, il ramassa la pierre. Il nâentendait quâĂ moitiĂ© lâeau qui tombait goutte Ă goutte. Il ne remarquait quâĂ moitiĂ© que la bouteille se remplissait Ă nouveau lentement. Il attendait, tenant la pierre dans ses
mains, juste au-dessus de sa tĂȘte. Et tout se passa tel que prĂ©vu : dĂšs que sa bouteille fut presque pleine, lâoiseau sâenvola et la renversa.
« Aaaggghhhh ! » cria le voyageur en lançant la pierre sur lâoiseau qui sâĂ©loignait. Elle le frappa et il tomba sur le sol. « Tiens, ça tâapprendra ! Maintenant je vais pouvoir enfin boire. » Mais alors quâil remettait la bouteille en place, il remarqua quelque chose. « Non, non ! cria-t-il. Tu ne peux pas tâarrĂȘter maintenant ! » Plus une goutte dâeau ne tombait de lâarbre.
« Dans sa colĂšre, lâhomme cria, sâeffondra et sanglota. Tout Ă coup, il sâarrĂȘta. Quâest-ce que câĂ©tait que ça ? LĂ , juste au-dessus de lui ? Dans lâarbre dâoĂč lâeau coulait ? CâĂ©tait un Ă©norme serpent ! Il aperçut ses crocs juste au-dessus dâoĂč le venin mortel sortait, coulant goutte Ă goutte dans la bouteille. Abasourdi, il se rendit compte que la petite colombe lui avait sauvĂ© la vie. Et lui, il lâavait tuĂ©e ! »
Le vieil oncle sort lentement de la lumiĂšre vacillante du feu. Personne nâa bougĂ©. Tous sont plongĂ©s dans leurs rĂ©flexions et
Perle biblique
« Car Dieu a tellement aimĂ© le monde quâil a donnĂ© son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne soit pas perdu mais quâil ait la vie Ă©ternelle. »
(Jean 3.16, Bible en français courant)
se demandent quâelle leçon il faut tirer de cette histoire.
« Quand jâai entendu cette histoire pour la premiĂšre fois, jâĂ©tais un petit gars du village », mâa dit mon ami Peter. « Je nâavais aucune idĂ©e de ce que ça voulait dire ! Mais maintenant que je suis chrĂ©tien, je le sais. Un vieux serpent, appelĂ© le diable et Satan, essaie par tous les moyens de nous dĂ©truire. JĂ©sus nous a sauvĂ©s du venin du « serpent » et nous, nous lâavons clouĂ© sur une croix alors quâil ne voulait quâune seule chose : nous sauver ! »
Peter a alors souri. « Mais je loue Dieu, car dans cette histoire, il y a davantage que ce que le vieil oncle nous a raconté. Jésus est mort pour nous, oui, mais il est aussi ressuscité ! Il est sorti du tombeau. Il est vivant et revient pour nous sauver ! »
Homer Trecartin, maintenant Ă la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, administrateur, et missionnaire.
HOMER TRECARTIN
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31 AdventistWorld.org Mars 2024
Un souffle dâinspiration et une mĂ©diathĂšque complĂšte au bout des doigts !