Adventist World July 2024 French

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Comme des flots de lumière

07/08/2024

D’un petit commencement, des flots de lumière

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C’est le temps !

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Continuez à choisir la bonté

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20 Perspective mondiale

Messagers de la vérité

Ted N. C. Wilson

22 À la découverte de l’Esprit de prophétie

Philanthropie et mission

Hebe Soares

24 Au premier plan

C’est le temps !

Nina Atcheson

26 La Bible répond Réveil, conversion, persévérance

27 Santé & bien-être

La colère chronique

28 « Je vais vous raconter… »

Continuez à choisir la bonté

30 Foi en herbe

Le chien « tueur »

L’audace de la jeunesse

Souvent, les jeunes ne savent pas ce qu’ils ne savent pas. Ainsi, lorsque Dieu les appelle à faire quelque chose, ils disent oui. C’est pourquoi le Seigneur utilise les jeunes pour réaliser des choses audacieuses. Il s’est servi des jeunes adultes dans l’Église primitive, pendant la Réforme, à travers divers mouvements ecclésiastiques, dans les organisations missionnaires internationales, et au début du mouvement adventiste.

C’est en 1848 que le Seigneur demanda à Ellen et James White, avec d’autres jeunes adultes en fin d’adolescence et en début vingtaine, originaires du nord-est des États-Unis, de lancer une publication qui serait diffusée dans le monde entier. Comment allaient-ils accomplir cela ? Comment la publication serait-elle répandue dans le monde entier ? D’où viendraient les fonds ? Plutôt que de se laisser envahir par l’anxiété, ils s’investirent avec une foi intrépide dans le lancement de ce que vous découvrirez dans ce numéro : les « flots de lumière » qui « inonderaient le monde ».

L’imagerie des « flots » désigne des courants en mouvement constant et dynamique. Ils purifient ce qui est pollué, humidifient les endroits rocailleux et inhabités, et apportent une vie précieuse au désert. On trouve des courants émanant de la cité de Dieu (Ps 46.5), mais aussi des torrents jaillissant du rocher dans le désert (Ps 78.16,20). Les flots désignent aussi l’eau vivante, ou en mouvement. Ni stagnants, ni viciés, ces cours d’eau sont synonymes de vitalité, de mouvement, et d’énergie.

L’imagerie des flots est combinée à celle de la lumière. Alors que le feu provoque de la chaleur qui peut aller jusqu’à la brûlure, la lumière, elle, brille dans son innocence. Elle fait son apparition dans les Écritures avec la capacité de diviser et de séparer les ténèbres. Chaque matin, la lumière met fin aux ténèbres de la nuit et inaugure une toute nouvelle journée. Elle a accompagné les enfants d’Israël dans le désert et continue à nous accompagner dans les Écritures (Ps 119.105) jusqu’à ce que nous arrivions enfin à notre Canaan. Et tout comme les flots, la « lumière » indique un certain dynamisme qui croît en volume et en intensité (Pr 4.18).

Ces ondes fluides de rayonnement devaient faire le tour du monde ! Le fait que des jeunes gens audacieux aient cru pouvoir atteindre le monde entier témoigne de leur foi. Après 175 ans du ministère de la revue Adventist Review, y compris la naissance de la revue Adventist World, nous pouvons regarder en arrière et constater que c’est Dieu qui a inspiré, dirigé, et déversé la puissance. Et nous savons que Dieu continuera à voir ces « flots de lumière » se réverbérer. Alors que nous naviguons sur ces flots, priez avec nous pour que ce ministère continue à apporter l’eau de la vie et la lumière divine au monde entier.

16 La page imprimée à l’ère numérique
Seth Roberts
15 Le reste de l’histoire
10 D’un petit commencement, des flots de lumière
Beth Thomas
Couverture : Jeremy Perkins / Billy Huynh

L’initiative « PNG pour Christ » a attiré des milliers de personnes sur plus de 2 000 sites répartis dans toute la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Plus de 260 000 personnes ont été baptisées au cours de cette campagne d’évangélisation, laquelle s’est déroulée du 26 avril au 11 mai.

Photo : Gilmore Tanabose, Adventist Record

412

Le nombre de personnes qui ont été baptisées suite à une campagne d’évangélisation qui s’est tenue simultanément dans 11 localités de la province d’Agusan del Sur, aux Philippines, du 19 au 24 mai. Cet événement a été organisé par la Radio adventiste mondiale et son Centre d’évangélisation par le numérique. L’implication du centre met en évidence la puissance de l’utilisation des médias de masse en tant que moyen puissant de répandre l’Évangile. L’œuvre du ministère des médias a directement contribué au succès des réunions, et les dirigeants de l’Église ont attribué à ce ministère des médias une croissance significative de la Mission du sud-est de Caraga.

« Nous voulons raviver et renouveler l’esprit missionnaire dans l’ensemble de la SPD. En tant que division diversifiée, nous devons continuer à travailler avec des cultures différentes pour favoriser la compréhension et la croissance mutuelles. »

— Glenn Townend, président de la Division du Pacifique Sud (SPD), à propos du partenariat entre la SPD et la Division Asie-Pacifique Sud (SSD). Ce partenariat s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative Recentrage de l’approche des missions annoncée par la Conférence générale en 2022, pour relancer l’engagement de l’Église adventiste envers l’évangélisation à l’échelle mondiale.

Environ 400

Le nombre d’Aventuriers, de parents, de moniteurs et de directeurs qui ont participé à la première Foire des Aventuriers organisée par le Gulf Field, situé à Ras Al Khaimah, aux Émirats arabes unis. Les foires permettent aux membres des clubs de forger des amitiés avec les membres d’autres clubs, de voir ce que font les autres clubs, et de constater qu’ils font partie d’une organisation bien plus vaste.

Aide dans un ministère d’une église locale

Les membres de l’Église ont été interrogés sur la fréquence à laquelle ils ont apporté leur aide dans un ministère de l’église au cours des 12 derniers mois.

« Ça

m’a fait chaud au cœur d’entendre les récits puissants des partenaires ELIA, lesquels utilisent la boîte à outils ELIA pour répondre aux besoins des habitants de la communauté, et pour établir des relations avec eux afin qu’ils puissent vivre une vie meilleure aujourd’hui et pour l’éternité. »

Plus d’une fois par semaine – 10 %

Chaque semaine – 19 %

Presque chaque semaine – 13 %

Une fois par mois – 9 %

Au moins une fois par trimestre – 9 %

Une ou deux fois seulement – 16%

Jamais – 24 %

Implication avant la pandémie

N=147,337

Source : Sondage de 2022-2023 auprès des membres de l’Église mondiale Données fournies par le Bureaudes archives, des statistiques, et de recherche de la Conférence générale

— Geraldine Przybylko, directrice exécutive d’ELIA Wellness, et directrice de la « Stratégie adventiste de la santé » de la Division Pacifique Sud, lors du Sommet sur le bien-être « Promouvoir l’innovation et encourager les défenseurs du mode de vie » (ELIA), lequel s’est tenu du 24 au 26 mai sur la Côte d’Or du Queensland, en Australie. Lors de ce sommet, on a présenté les dernières découvertes en matière de médecine par le mode de vie, et de l’impact sur les communautés. Plus de 170 dirigeants de la santé de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la PapouasieNouvelle-Guinée et des Fidji ont participé à l’événement. Le sommet a eu lieu sur la Côte d’Or afin de promouvoir l’objectif stratégique de la fédération locale, à savoir l’établissement de 50 centres de bien-être ELIA d’ici 2025.

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« Aujourd’hui, nous sommes ici parce que nous ne voulons plus être des spectateurs dans le paysage des conflits historiques et émergents. Nous voulons être des acteurs sur la scène mondiale pour apporter des solutions pacifiques significatives. »

— Catherine Anthony Boldeau, ancienne directrice de l’Agence de développement et de secours adventiste du Royaume-Uni (ADRA-UK), lors de l’événement « La foi dans la paix », lequel s’est tenu dans la salle Churchill de la Chambre des Communes à Westminster, à Londres, au Royaume-Uni, le 20 mai dernier. Organisé par ADRA-UK et animé par Dean Russell, membre du Parlement de Watford, cet événement– premier d’une semaine de célébrations marquant le 40e anniversaire d’ADRAUK en tant qu’organisation non gouvernementale – a réuni 82 invités.

170

Le nombre d’étudiants universitaires et de professionnels qui se sont réunis à Montserrat, à Barcelone, en Espagne, du 3 au 5 mai, pour célébrer le 50e anniversaire de l’Association des étudiants et diplômés universitaires adventistes en Espagne. Au cours des 50 dernières années, cette association a fourni un contexte sûr aux étudiants et aux diplômés pour poser des questions et discuter des perspectives, et pour qu’il y ait un renforcement mutuel de la foi. Au cours de la dernière décennie, l’association a collaboré avec le Département de la jeunesse de la fédération locale pour préparer les étudiants adventistes de niveau secondaire aux rigueurs d’un environnement universitaire athée dominant dans les universités d’État, et pour les aider à préserver leur foi adventiste.

« Les caravanes sont très importantes pour Novo Tempo Network, car elles constituent une occasion unique pour nous, en tant que radiodiffuseurs, de rencontrer directement nos téléspectateurs avec une partie de nos présentateurs. Nous avons la joie de réunir des milliers de personnes en même temps […] et de renforcer cette relation directe avec eux. »

— Antonio Tostes, directeur général de TV Novo Tempo Network, à propos des deux premières caravanes qui ont eu lieu depuis le début de l’année dans l’État de Pará et dans l’État de Maranhão, dans le nord du Brésil. Le sabbat 18 mai à Marabá, dans l’État de Pará, l’équipe a présenté des mini-programmes tels que Family Clinic, Bible Goodness, Easy Bible, In the Sights of Truth, et bien d’autres encore. Environ 1 500 personnes ont assisté à cet événement. Le lendemain, l’équipe s’est rendue dans la ville d’Imperatriz, dans l’État de Maranhão, et a présenté des programmes à une foule d’environ 1 200 personnes.

Photo : Luiz Ricardo

Escrito Está, le ministère d’Il Est Écrit en espagnol, a 30 ans

Escrito Está, le ministère d’Il Est Écrit en espagnol, célèbre ses 30 ans d’existence en 2024. Créé pour atteindre le monde hispanophone, Escrito Está a filmé sa première émission le 5 avril 1994, avec Milton Peverini comme animateur. Peverini, lequel avait été un dirigeant dans l’évangélisation par les médias pendant de nombreuses années, a produit pour Il Est Écrit des émissions et des chansons en espagnol, lesquelles ont commencé à être diffusées par câble en 1995, aux États-Unis.

À l’automne 1996, Escrito Está a été lancé dans l’ensemble du Chili et y a reçu un accueil phénoménal. Alors que la qualité et le message de ces émissions en espagnol touchaient des milliers de personnes, d’autres pays ont rapidement emboîté le pas. Aujourd’hui, Escrito Está est diffusé dans le monde entier.

En 2002, Robert Costa a rejoint ce ministère pour en coordonner les campagnes d’évangélisation, et en 2006, il a succédé à Peverini en tant qu’orateur/directeur. Robert

Costa : « Le 30 e anniversaire d’Escrito Está est une occasion spéciale de nous souvenir que Dieu nous a conduits jusqu’ici. Trente ans, c’est un vrai miracle ! Mais le plus grand des miracles, ce sont les cœurs qui sont transformés par la puissance du Saint-Esprit. Pendant ces 30 ans, Dieu a fait d’Escrito Está une partie de sa mission dans le monde entier. »

Escrito Está est actuellement l’émission télévisée en espagnol la plus diffusée de l’Église adventiste. Elle est très présente sur les chaînes de télévision nationales de plusieurs pays d’Amérique latine. Un important réseau de télévision d’un pays très peuplé d’Amérique du Sud ne diffuse aucun programme religieux, à l’exception d’Escrito Está. Lorsque Escrito Está a été diffusé dans un pays d’Amérique centrale, le propriétaire de la chaîne a été tellement impressionné par l’émission qu’il en a étendu la diffusion à l’ensemble du pays et l’a fait passer d’une fois par semaine à deux fois par semaine – sans frais supplémentaires. L’augmentation des

: It Is Written

Créé pour toucher les populations de l’Amérique du Nord, il s’est étendu à d’autres régions du monde

demandes d’études bibliques qui en a résulté a obligé l’Église à employer du personnel de renfort pour y répondre.

Robert Costa : « Les médias n’ont pas de limites, ni l’Évangile de barrières

Jusqu’à présent, on a des téléspectateurs de 142 pays. Comme le dit la Bible, l’Évangile sera prêché à toute nation, à toute langue, et à tout peuple. Je suis très heureux de ce qu’Escrito Está et It Is Written font partie de l’accomplissement de cette prophétie ! »

En plus de son programme phare, Escrito Está produit deux autres émissions permanentes et tient chaque année une quinzaine de campagnes d’évangélisation dans le monde entier, lesquelles aboutissent à des milliers de baptêmes par an. En outre, Robert Costa participe à des camp-meetings, à des rallyes, et donne des formations sur l’évangélisation pour les pasteurs et les membres laïcs. Les réunions se tiennent dans des lieux de toutes tailles – des petites églises jusqu’aux stades – et de là, les messages sont diffusés en direct dans tout le pays. Dans certains pays, Robert Costa se joint à une caravane, ce qui lui permet de prêcher chaque soir dans une ville différente.

Grâce au ministère d’Escrito Está, Dieu a atteint au fil des ans des gens de tous les niveaux de la société –notamment des dirigeants gouvernementaux, des pasteurs d’autres confessions, des personnalités de la télé, des habitants de la jungle amazonienne, et même des populations d’endroits difficiles à atteindre tels que la Chine et les pays musulmans. « Alors que nous attendons avec impatience le retour imminent de Jésus, il est formidable de faire partie du mouvement final pour raconter toute l’histoire au monde entier », a conclu Robert Costa.

Cassie Matchim Hernandez et Carolina Bonilla, It Is Written
Robert Costa et Carolina Bonilla, coordinateurs d’Escrito Está, ont récemment exprimé leur gratitude envers Dieu et envers le personnel pour leur soutien.
Photo

À Port Moresby, 5 000 personnes s’engagent pour Jésus par le baptême

Dans la nuit du vendredi 10 mai, des équipes des communications et de l’audiovisuel ont installé de grands hautparleurs le long de la plage Ela à Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ensuite, ils ont testé l’équipement et ont terminé le tout le 11 mai, vers 4 heures du matin. Alors qu’il faisait encore nuit, les premiers membres de l’Église adventiste sont arrivés pour une cérémonie de baptême de masse devant commencer à 7 heures. Beaucoup ont marché pendant des kilomètres ; d’autres ont utilisé des véhicules privés, des transports affrétés, et plusieurs autres moyens pour arriver à temps au lieu de la cérémonie.

« Il y a 5 000 personnes qui attendent d’être baptisées, ont déclaré les organisateurs. On doit terminer avant midi – moment où la marée basse rendra le baptême par immersion impossible. »

Au début de la cérémonie, des milliers de candidats, de membres d’église, de dirigeants et d’invités faisaient déjà la queue et s’asseyaient sur les brise-vagues aux deux extrémités de la plage. Tandis que les dirigeants des églises régionales priaient pour ceux qui s’engageaient envers Dieu par le baptême prescrit par la Bible, les

12 premiers pasteurs ont commencé à baptiser. Quelques heures plus tard, 48 pasteurs baptisaient les candidats. La cérémonie s’est terminée à 11 heures.

UN IMPACT MONDIAL

Le baptême dans l’océan figurait au nombre des cérémonies qui ont couronné le dernier jour officiel de la campagne d’évangélisation « PNG pour Christ 2024 ». Le projet a combiné les efforts de la Radio adventiste mondiale, de l’initiative « Implication totale des membres », de la Division Pacifique Sud, de l’Union des missions de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et des églises locales pour partager l’Évangile dans tout le pays. Selon les organisateurs, des orateurs internationaux et nationaux ont prêché sur plus de 2 000 sites. Lors de cette campagne d’évangélisation, laquelle s’est tenue du 26 avril au 11 mai et a servi de « campagne de moisson », les participants se sont réjouis d’accueillir des milliers de nouveaux membres après des mois d’études bibliques avec leurs voisins et amis. La radio et la télévision adventistes ont aussi soutenu le travail assidu de centaines de pasteurs, de membres d’églises laïcs, et d’ouvriers bibliques sur le terrain.

Cette cérémonie a couronné le dernier jour de la campagne d’évangélisation PNG pour Christ

UNE COORDINATION SANS FAILLE

Le baptême du 11 mai sur la plage Ela a été sans doute la plus importante des nombreuses cérémonies de clôture simultanées. Cet événement a nécessité une organisation logistique impressionnante impliquant des centaines de dirigeants d’églises régionales, de pasteurs d’églises locales, d’anciens, de diacres et de diaconesses, ainsi que d’autres bénévoles. Pendant le déroulement du baptême, les diacres et les diaconesses ont accompagné les candidats qui se dirigeaient, en longues files, vers l’eau. D’autres diacres sont restés dans l’eau, aidant les candidats à rejoindre les pasteurs qui les baptisaient et à revenir sur la plage. Des diaconesses, munies de serviettes et de guirlandes de fleurs, ont accueilli et embrassé les nouveaux baptisés. Chaque fois que les pasteurs dans l’eau signalaient qu’ils étaient prêts à baptiser un autre candidat en levant la main, un pasteur prononçait une prière au micro. Entre-temps, des chorales chantaient des chants spéciaux, diffusés le long du rivage et au-delà par des haut-parleurs alimentés par des génératrices.

« C’est une fête spirituelle, a commenté un membre d’église, une fête spirituelle comme nous n’en avons jamais vue ! »

Une fois la cérémonie terminée, il restait encore beaucoup à faire pour les nombreux bénévoles.

« Au moins, c’est le dernier jour. Demain, vous pourrez enfin vous reposer ! » a dit l’un des invités à un membre de l’église locale.

Et ce membre a répondu : « Demain ? Pas vraiment, car nous allons lancer notre programme de rétention des nouveaux convertis ! »

Le 11 mai, 48 pasteurs adventistes ont baptisé 5 000 personnes sur la plage fort populaire Ela, à Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Photo : Marcos Paseggi, Adventist World

Grâce au Symposium du Ministère adventiste des possibilités, les adventistes en Jamaïque sont porteurs d’espoir

Lors d’un symposium spécial sur la technologie d’assistance et la santé, lequel s’est tenu récemment à l’église adventiste Andrews Memorial, à Kingston, l’Église adventiste de la Jamaïque, par l’intermédiaire du Ministère adventiste des possibilités, a fait don de 10 chaises roulantes au Concile jamaïcain pour les personnes handicapées. Cette initiative est le fruit d’une collaboration entre l’Union des fédérations de la Jamaïque, l’Hôpital Andrews Memorial, et l’Association des entrepreneurs adventistes (ASi).

Levi Johnson, secrétaire de l’Union des fédérations jamaïcaines, s’est adressé à l’auditoire au nom de l’Église. « Avant même que l’Église adventiste dans son ensemble n’ait donné son approbation au Ministère adventiste des possibilités, le pasteur Everett Brown, président de l’Union des fédérations jamaïcaines, et les dirigeants de l’Église ont pris la décision de ne pas seulement prendre une journée pour reconnaître le travail du Ministère adventiste des possibilités, mais bien une semaine entière. »

« Ça a été une décision audacieuse de la part du président de notre union », a ajouté Levi Johnson, compte tenu qu’à l’époque, le ministère n’en était qu’à ses premiers balbutiements. « Le monde entier s’inspire de l’Union des fédérations jamaïcaines. »

Alors qu’il racontait l’histoire du Ministère adventiste des possibilités en

Jamaïque, Adrian Cotterell, directeur de ce ministère, a dit : « En 2015, nous avons lancé ce qu’on appelait à l’époque le Ministère des besoins spéciaux. Lors de notre lancement, notre président, le pasteur Everett Brown, a fait une proclamation solennelle : on célébrera chaque deuxième semaine de mars la Semaine du Ministère adventiste des possibilités. Pendant cette semaine, on montrera au monde que nous aimons ce ministère et que les gens ont une grande valeur à nos yeux. »

Un an plus tard, l’union a établi la première église pour les sourds dans le territoire de la Division interaméricaine, et l’Église a lancé le Symposium annuel sur la technologie d’assistance et la santé pour fournir des appareils auditifs, a expliqué Adrian Cotterell. « Nous considérons les handicaps sous l’angle transformateur des possibilités, du potentiel, des aptitudes, des capacités et des compétences, et de ce que nous pouvons faire et devenir par la grâce de Jésus », a-t-il expliqué.

Adrian Cotterell a dit que l’Église adventiste en Jamaïque a distribué au cours des dernières années 50 chaises roulantes par an, pour un coût de plus de 25 millions de dollars jamaïcains (environ 160 000 dollars américains).

Adrian Cotterell : « Cette année, nous nous associons à l’Hôpital Andrews Memorial pour distribuer

Cette initiative apporte des changements transformateurs aux personnes atteintes d’un handicap

150 autres chaises roulantes, pour un total de plus de 9 millions de dollars jamaïcains (environ 57 000 dollars américains) », a-t-il ajouté. Le ministère a aussi distribué chaque année des dizaines de déambulateurs, de béquilles, de cannes, d’ordinateurs, et de chèques-cadeaux.

Dans son discours, Donmayne Gyles, directeur général de l’Hôpital Andrews Memorial, a félicité les dirigeants régionaux de la Fédération des églises adventistes de l’est de la Jamaïque, et les dirigeants de l’Union des fédérations jamaïcaines pour leur collaboration au cours de leur 80 e année d’impact sur la vie des Jamaïcains.

Donmayne Gyles : « Cet événement collaboratif est le symbole d’un rassemblement basé sur la foi, la compassion, et le service offert à notre communauté. L’ensemble du concept vise à apporter de l’espoir, la guérison et un changement transformateur aux personnes dans le besoin au sein de notre société. Je crois pouvoir dire sans l’ombre d’un doute qu’il s’agit là d’un témoignage de notre engagement commun à avoir un impact positif sur la vie de nos semblables. » Dans sa méditation, Nigel Coke, directeur des communications de l’Union des fédérations jamaïcaines, a dit que « s’occuper des aveugles, des personnes physiquement immobiles, des personnes qui ont des problèmes de santé mentale, des orphelins, des enfants vulnérables, de ceux qui pleurent la perte d’un conjoint et de ceux qui les soutiennent n’est pas une option pour l’Église adventiste, mais un impératif ». Il a rappelé à son auditoire que les pauvres sont placés parmi nous « pour tester notre compassion, et [que] nous devons toujours faire preuve de bonté »

Phillip Castell, Union jamaïcaine, et le Service des nouvelles de la Division interaméricaine
Des membres de la communauté des personnes handicapées à Kingston, en Jamaïque, assistent au Symposium spécial du Ministère adventiste des possibilités.
Photo : Fédération de l’est de la Jamaïque

Gros plan sur la mission

Ici, on aperçoit des jeunes tenant une banderole. Ils ont accueilli les participants au Congrès de la jeunesse Maranatha de la Division sudaméricaine, à Brasilia.

Le Congrès de la jeunesse de la Division sud-américaine met en lumière l’appel

de Dieu à la mission

Cet événement de formation, d’évangélisation et d’inspiration a attiré 20 000 jeunes

Près de 20 000 jeunes adventistes de la Division sud-américaine (SAD) se sont rassemblés à Brasilia, au Brésil, pour le Congrès de la jeunesse Maranatha, lequel s’est tenu du 29 mai au 1er juin. Ces jeunes membres de l’Église et leurs dirigeants des huit pays de la SAD se sont réunis à l’Aréna Mané Garrincha BRB pour profiter de quelques jours de prédication biblique, d’ateliers, d’expositions, et d’activités d’évangélisation. La tenue de ce congrès a nécessité une logistique importante, puisque 18 000 jeunes ont campé dans le stationnement de l’aréna. L’installation comprenait des douches et des toilettes, ainsi que deux restaurants en plein air où l’on a servi plus de 50 000 repas par jour.

S’ABANDONNER POUR SERVIR

Le 29 mai, la cérémonie d’ouverture a rappelé des décennies de convocations de jeunes adventistes et a passé en revue certaines des chansons thé-

matiques composées pour ces événements. La plupart de ces chansons ont pour fil conducteur le désir de faire confiance à Jésus et de l’imiter, ainsi que l’engagement à s’abandonner à lui pour être ses témoins et le servir en servant les autres selon ce qu’il considère le mieux.

Carlos Campitelli, directeur de la jeunesse de la SAD : « Vous êtes venus ici parce qu’un appel très puissant résonne en vous ! Cet appel coule dans vos veines et vous savez bien qu’il ne peut être ignoré. C’est la raison pour laquelle vous êtes adventistes. Alors que nous vivons les derniers jours de l’histoire de cette terre, Dieu vous a mis à part pour une mission très spéciale, laquelle consiste à refléter son image. En étant ici, vous lui dites : “Me voici, Seigneur. Tout ce que je suis, tout ce que j’ai, est à toi. Utilise-moi maintenant.” » Stanley Arco, président de la SAD, a expliqué la raison d’être du congrès. « Nous avons rêvé d’un tel congrès parce que notre objectif est de faire en sorte que tous vos concitoyens puissent être sauvés. Et chacun d’entre vous doit, pour être sauvé, développer une relation personnelle avec Jésus, puis parler de cette belle relation à tous ceux qui l’entourent. Notre rêve, c’est que chacun d’entre vous devienne un missionnaire –quelqu’un qui puisse amener d’autres personnes à Jésus, qui puisse vivre et manifester Jésus dans sa vie. »

TROUVER LE BUT DE SA VIE

Elbert Kuhn, directeur de Adventist Volunteer Service, la Conférence générale, a été l’orateur principal du 29 mai. « Je vous invite, a-t-il lancé, à découvrir ce soir la volonté et le but de Dieu pour votre vie »

Citant l’écrivain américain Mark Twain, il a dit : « Il y a deux jours importants dans votre vie. D’abord, le jour de votre naissance, et ensuite, le jour où vous découvrez la raison pour laquelle vous êtes né. »

Au cours des minutes suivantes, Elbert Kuhn a lancé un appel aux jeunes adventistes : « [Embrassez] une mission que même les anges aimeraient avoir – [en d’autres termes,] placez tous les dons et talents dont Dieu vous a dotés pour être en bénédiction à vos semblables et pour faire bouger les choses dans ce monde. »

Elbert Kuhn a insisté sur le fait que, même s’il y a beaucoup de choses qu’ils ne peuvent pas faire pour changer l’état actuel de ce monde, il y a tout de même quelque chose qu’il leur est possible de faire : « Décidez de faire partie d’un mouvement prophétique, [en mettant] toute votre vie, vos talents, votre créativité, vos ressources et tout ce qu’il vous a donné pour être en bénédiction à d’autres personnes, pour être, [en quelque sorte,] le visage de Dieu pour elles. »

Marcos Paseggi, Adventist World
Photo : Damáris Gonçalves

En 1949, le livre Origin and History of Seventh-day Adventists (Origine et histoire des adventistes du septième jour) a été imprimé. Il incluait cette peinture ainsi que plusieurs autres de Harry Anderson. On pense que ces illustrations ont été commandées pour la première fois pour figurer dans ce livre.

Harry Anderson, jeune artiste doué, a travaillé sur des campagnes publicitaires pour une longue liste de sociétés américaines. En 1944, sa femme et lui se sont convertis à l’adventisme. Tout en continuant son travail commercial, il s’est mis à produire des œuvres d’art sur des thèmes religieux, créant finalement environ 300 illustrations pour la Review and Herald Publishing Association. L’illustration de droite est une peinture d’Harry Anderson de la vision qu’Ellen White a eu en 1848 sur l’œuvre des publications. Sont assis derrière Ellen White, James White (à gauche) et Joseph Bates, tous deux présents lors de la vision. On aperçoit Bates en train de noter les mots qu’elle prononçait pendant la vision. Le monde au-dessus, à droite, représente les flots de lumière qui encercleraient finalement le globe grâce à l’œuvre des publications.

Sous les projecteurs

Rien ne pouvait entraver
l’accomplissement de la vision

D’un petit commencement, des flots de lumière

Note de l’éditeur : Ce qui suit contient des extraits des livres Life Sketches et Premiers écrits, dans lesquels Ellen White brosse un tableau des débuts du Ministère des publications.

Alors que les premiers pionniers adventistes commençaient à découvrir des vérités bibliques telles que l’œuvre de Jésus dans le sanctuaire céleste et le sabbat du septième jour, ils se réunissaient souvent pour étudier et prier ensemble. Ils étaient fortement impressionnés par la nécessité de partager ces informations avec d’autres. Mais comment ? Ce fut au cours d’une série de conférences portant spécifiquement sur le sabbat qu’une solution inattendue émergea.

• • •

« Peu de temps après la cinquième des conférences qui eurent lieu en 1848, une autre réunion se tint dans la maison d’Otis Nichols, à Dorchester, près de Boston (Massachusetts). Les frères étudièrent et prièrent ensemble au sujet des responsabilités qui leur incombaient en tant que messagers des lumières que le Seigneur avait fait luire sur leur sentier. À ce moment-là, Ellen White fut ravie en vision. Dans la révélation qui lui fut donnée, Dieu lui montra que les frères devaient publier les vérités qui leur avaient été confiées. Voici ce qu’elle dit dans Life Sketches of Ellen G. White, p. 125 [Premiers écrits, p. XXII] :

« La vision terminée, je dis à mon mari : “J’ai un message pour toi. Tu dois commencer à imprimer un petit journal et le répandre parmi le peuple. Qu’il soit petit d’abord ; à mesure que les gens le liront, ils enverront de l’argent pour l’imprimer, et il aura du succès dès le début. Il m’a été montré que de ce petit commencement des flots de lumière inonderaient le monde.”

« C’était un appel à l’action. Mais que pouvait faire James White ? Il était dénué des biens de ce monde. Toutefois, la vision était positive, et il avait le sentiment qu’il devait marcher par la foi. Il se mit donc à l’œuvre avec les petits moyens dont il disposait. Il prépara des articles sur le sabbat et d’autres sujets pour être imprimés dans un petit journal. Tout cela

prit du temps, mais il arriva à faire le nécessaire, et le tout fut porté à un imprimeur de Middletown, dans le Connecticut, qui voulut bien se charger de ce travail. Puis frère White alla chercher ces imprimés pour les porter chez la famille Belden, où lui et Ellen avaient trouvé un refuge temporaire. Le journal mesurait 15 centimètres sur 22, et avait 16 pages. Il portait comme titre The Present Truth (La vérité présente), et comme date juillet 1849. Le petit paquet fut déposé sur le parquet. Alors les frères et sœurs présents se mirent à genoux autour de ces journaux, et les larmes aux yeux, ils demandèrent au Seigneur de les bénir pour qu’ils accomplissent leur œuvre. Puis James White reprit le paquet et le porta à la poste, distante d’une douzaine de kilomètres. Et c’est ainsi que débuta l’œuvre des publications adventistes1. »

Les White voyageaient beaucoup, mais ils parvenaient tout de même à imprimer des numéros de The Present Truth. C’est pendant qu’ils séjournaient chez la famille Harris à Auburn, dans l’État de New York, qu’ils ajoutèrent un second journal, plus long, à leur œuvre des publications. Il s’agissait d’une revue mensuelle qu’ils appelèrent Adventist Review. Il ne s’agissait pas de Advent Review and Sabbath Herald – un journal qui devait voir le jour plus tard – mais d’un autre journal qu’ils envoyaient aux croyants entre les numéros de The Present Truth. James White présenta le nouveau document de 48 pages comme suit : « Par cette revue, nous nous proposons de réconforter et de raviver les vrais croyants, en montrant l’accomplissement de la prophétie dans la merveilleuse œuvre passée de Dieu, en appelant un peuple qui attend le second avènement de notre cher sauveur à se séparer du monde et de l’Église nominale2 » En novembre 1850, les croyants tinrent une conférence à Paris, dans le

Maine. L’un des sujets de discussion était l’œuvre croissante des publications. Après réflexion, ils décidèrent de développer le journal et choisirent un nom approprié : The Advent Review and Sabbath Herald3

LES ATTAQUES DE L’ENNEMI

Ellen White raconte une série d’événements survenus alors qu’elle logeait chez la famille Harris. Il s’agissait d’attaques certainement destinées à entraver l’œuvre qu’ils venaient juste de commencer.

« Nous devions nous rendre à Port Byron pour lire les épreuves du journal qui était imprimé à Auburn. Il nous semblait que Satan essayait d’empêcher la publication de la vérité que nous nous efforcions de présenter aux gens. Nous sentions que nous devions commencer sur la base de la foi. Mon mari a dit qu’il irait à Port Byron. Nous l’avons aidé à atteler le cheval et je l’ai accompagné. Le Seigneur l’a fortifié en chemin. Il a reçu son épreuve et une note indiquant que le journal sortirait des presses le lendemain et que nous devions être à Auburn pour le recevoir.

« Cette nuit-là, nous avons été réveillés par les cris de notre petit Edson, lequel dormait dans la chambre au-dessus de la nôtre. Il était environ minuit. Notre petit garçon s’accrochait à sœur Bonfoey [une amie et compagne des White] ; il leva les deux mains en l’air, et ensuite, terrorisé, il cria : “Non, non” et s’accrochait encore plus à nous. Nous savions qu’il s’agissait d’une tentative de Satan pour nous ennuyer, et nous nous sommes agenouillés pour prier. Mon mari a réprimandé le mauvais esprit au nom du Seigneur, et Edson s’est endormi tranquillement dans les bras de sœur Bonfoey, et s’est bien reposé toute la nuit. Puis, mon mari a été attaqué à nouveau. Il souffrait beaucoup. Je me suis agenouillée à son chevet et j’ai prié le Seigneur de

renforcer notre foi. Je savais que Dieu avait fait quelque chose pour lui et qu’il avait vaincu la maladie ; nous ne pouvions pas lui demander de faire ce qui avait déjà été fait. Mais nous avons prié le Seigneur de poursuivre son œuvre. Nous avons répété ces mots : “Tu as entendu notre prière. Tu as agi. Nous croyons sans l’ombre d’un doute. Poursuis l’œuvre que tu as commencée.” Pendant deux heures, nous avons plaidé devant le Seigneur. Pendant que nous priions, mon mari s’est endormi et s’est reposé jusqu’au lever du jour. Lorsqu’il s’est levé, il était très faible […].

« Nous nous sommes fiés à la promesse de Dieu et avons décidé de marcher par la foi. Nous étions attendus à Auburn ce jour-là pour recevoir le premier numéro du journal. Nous pensions que Satan essayait de nous en empêcher ; mon mari a décidé d’y aller, confiant dans le Seigneur. Frère Harris a préparé la voiture et sœur Bonfoey nous a accompagnés. Il nous a fallu aider mon mari à monter dans le chariot, mais à chaque kilomètre parcouru, il reprenait des forces. Nous avions l’esprit fixé sur Dieu et notre foi était constamment mise à l’épreuve, tandis que nous avancions, paisibles et heureux. Lorsque nous avons reçu l’exemplaire du journal et sommes retournés à Centerport, nous avons eu la certitude d’avoir fait notre devoir. La bénédiction de Dieu reposait sur nous. Nous avions été très malmenés par Satan, mais grâce à Christ qui nous fortifiait, nous sommes sortis victorieux. Nous avions avec nous un gros paquet de documents contenant de précieuses vérités pour le peuple de Dieu. Nous étions prêts à vivre chichement pour assurer la survie du journal. Les amis de la cause étaient peu nombreux et pauvres en richesses matérielles ; quant à nous, nous étions quand même contraints de lutter contre la pauvreté et un

grand découragement. Nous étions très occupés ; il nous arrivait souvent de rester debout jusqu’à minuit, parfois jusqu’à deux ou trois heures du matin, pour lire les épreuves.

« Le travail excessif, les soucis et l’anxiété, le manque de nourriture adéquate et nourrissante, et l’exposition au froid lors de nos longs voyages d’hiver, étaient trop lourds pour mon mari, et il a ployé sous le fardeau. Il est devenu si faible qu’il pouvait à peine marcher jusqu’à l’imprimerie. Notre foi a été mise à rude épreuve. Nous avions volontairement enduré les privations, le labeur et la souffrance, mais nos motivations étaient mal interprétées et on nous considérait avec méfiance et jalousie. Peu de ceux pour le bien desquels nous avions souffert semblaient apprécier nos efforts.

« Nous étions trop perturbés pour dormir ou nous reposer. Les heures de sommeil dont nous avions besoin, nous les avons souvent passées à répondre à de longues communications provoquées par l’envie. Pendant que les autres dormaient, nous veillions de nombreuses heures

à pleurer et à nous lamenter devant le Seigneur. Enfin, mon mari a dit : “Ellen, ça ne sert à rien d’essayer de lutter plus longtemps. Ces choses m’écrasent et m’emporteront bientôt dans la tombe. Je ne peux pas aller plus loin. J’ai écrit une note pour le journal, indiquant que je ne publierai plus rien.” Alors qu’il franchissait la porte pour porter la note à l’imprimerie, je me suis évanouie. Il est revenu et a prié pour moi. Sa prière a été exaucée et j’ai été soulagée.

« Le lendemain matin, alors que je priais en famille, j’ai été ravie en vision et j’ai reçu des instructions à ce sujet. J’ai vu que mon mari ne devait pas abandonner le journal, car Satan essayait de le pousser à prendre une telle mesure et travaillait par l’intermédiaire d’agents pour y parvenir. Il m’a été montré que nous devions continuer à publier et que le Seigneur nous soutiendrait4. »

Le Seigneur, en effet, a soutenu l’œuvre. Depuis ce début peu prometteur, Adventist Review reste l’une des plus anciennes publications de l’Église aux États-Unis, publiée sans interruption depuis 1849,

malgré divers changements de noms et de marques.

DES FLOTS SE RÉPANDENT DANS LE MONDE

Mais comment une revue basée en Amérique du Nord a-t-elle pu devenir « des flots de lumière » que Mme White a vus rayonner aux quatre coins du monde ?

En 2004, Jan Paulsen, alors président de la Conférence générale (GC), s’est adressé à Bill Johnsson, rédacteur en chef de Adventist Review à l’époque, pour lui faire une proposition à la fois stimulante et intimidante. « “Il nous faut une revue, un véhicule commun, pour aider les adventistes de l’Église mondiale à rester unis”, a lancé Jan Paulsen. Quelle était donc la mission spécifique ? Faire parvenir cette revue gratuitement à environ un million de foyers dans le monde entier, se focalisant d’abord sur les régions du monde où l’on parle anglais. Si des fonds étaient disponibles par la suite, la publication pourrait être traduite dans d’autres langues5 »

Ce n’était pas une idée impulsive.

Ci-dessus : James et Ellen White À droite : Un exemplaire original de The Present Truth – le premier journal publié par James White.
Ellen G. White Estate

Paulsen y songeait depuis son arrivée à la GC en tant que vice-président en 1995. Il tenait beaucoup à ce que l’Église reste unie. « Il fallait que cette revue nourrisse, informe, stimule et affirme nos valeurs communes, explique Jan Paulsen. Elle devait dire à nos membres que nous formons une seule et même famille dans le monde entier. »

Bill Johnsson a ensuite lancé le défi à son équipe. À l’époque, ils mettaient la Review sous presse toutes les semaines. Certains de l’équipe étaient préoccupés. Comment pourraient-ils produire du contenu supplémentaire pour la nouvelle revue, en particulier pour un public international ? Roy Adams, alors éditeur adjoint de la Review : « J’ai toujours pensé que si notre entreprise était mondiale, nos principaux dirigeants devaient alors disposer […] d’un organe de communication direct et permanent avec l’ensemble de la communauté adventiste dans le monde. Cette conviction m’a poussé à mettre l’épaule à la roue et à me joindre au reste de l’équipe pour mener à bien cette mission difficile. » Puisque cette revue devait être

internationale, « il fallait explorer les possibilités d’impression non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans d’autres régions du monde »6. La réponse pour le financement et la publication est venue sous une forme miraculeuse par l’intermédiaire de l’Église en Corée du Sud7. « Ça a été incroyable de voir comment cette tâche, alors presque inimaginable, s’est concrétisée aussi rapidement et a pu fonctionner – y compris le financement, dit Jan Paulsen. C’est là, je crois, un produit inspiré du ciel8 » Ce produit inspiré est devenu ce que vous lisez aujourd’hui : Adventist World.

« Le concept de Adventist World a été voté lors de la réunion administrative de l’automne 2004 de l’Église, et sa maquette, présentée le 2 juillet lors de la 58e assemblée administrative de la Conférence générale, à St.Louis. Le premier numéro a été lancé en septembre 2005 et, selon le procès-verbal du comité de publication de Adventist World du 3 octobre 2005, le premier tirage s’est chiffré à 1,1 million d’exemplaires. Le coût annuel était estimé à 2,5 millions de dollars. Le procès-verbal mentionnait

aussi cinq éditions : Corée, Pacifique Sud, Amérique du Nord, Inter-Amérique, et Trans-Europe9 » Aujourd’hui, tels « des flots de lumière », la revue Adventist World est envoyée par la poste à 1,6 million de foyers dans le monde ; par ailleurs, les articles et autres médias de Adventist World et de Adventist Review sont accessibles à des milliers d’autres personnes par le biais des plateformes en ligne, des sites Web, et d’ARtv – un service de diffusion vidéo en continu. Et, fidèles à l’intention initiale, Adventist Review et Adventist World continuent à « encourager et à revivifier le vrai croyant, en montrant l’accomplissement de la prophétie dans l’œuvre merveilleuse passée de Dieu, en appelant et en séparant du monde et de l’Église nominale un peuple qui attend le second avènement de notre cher Sauveur ».

1 Ellen G. White, Premiers écrits, p. XXII, XXIII.

2 Ellen G. White, Life Sketches (1915), p. 136, tiré de https://egwwritings. org/book/b666.

3 Ibid., p. 137-139.

4 Ibid., p. 140.

5 Tiré de https://issuu.com/adventistworldmagazine/docs/aw202305_french_web.

6 Ibid.

7 Pour en découvrir davantage, lisez le numéro de mai 2023 de Adventist World, sur le site https://issuu.com/adventistworldmagazine/ docs/aw2023-05_french_web.

8 Ibid.

9 Ibid.

Beth Thomas est assistante de rédaction de Adventist World. Dans cet article, elle a intégré les propres mots d’Ellen White.

Premier numéro de Adventist World

Le reste de l’histoire

James White suivit le conseil de Dieu – donné par l’intermédiaire d’Ellen, sa femme – de publier « un petit journal » (histoire en pages 10-14). Au début, ils firent imprimer chaque numéro par des imprimeurs. Cependant, une chose finit par les préoccuper de plus en plus : ils n’avaient aucun contrôle sur le moment où le journal serait imprimé, ce qui pouvait inclure les heures du sabbat. En 1852, ils prirent la décision d’acheter une presse d’imprimerie dès que possible.

Une fois la presse achetée, l’œuvre adventiste déménagea à Rochester, dans l’État de New York, aux États-Unis. Les White y louèrent une maison dans laquelle ils établirent leur propre imprimerie dans l’une des pièces. Chaque membre du mouvement naissant faisait sa part dans les tâches suivantes : imprimer, découper, et faire parvenir la Review aux croyants.

Cent ans plus tard, la Review and Herald Publishing Association était en plein essor près de Washington, D.C., aux États-Unis. Si les pionniers avaient pu voir la Review sortir des presses, ils auraient été stupéfaits. Et si, encore une fois 70 ans plus tard, on leur disait que la Review avait une publication sœur, Adventist World, laquelle serait imprimée encore plus rapidement dans les maisons d’édition du monde entier et envoyée aux quatre coins de la planète, ils se seraient émerveillés de la façon dont le Seigneur a agi au sein de son peuple. Les progrès de la technologie ont considérablement amélioré la capacité de l’Église adventiste à répandre la bonne nouvelle en plusieurs langues – non seulement par le biais de l’imprimerie, mais

À gauche : Uriah Smith (à droite), rédacteur en chef de la Review, se tient devant la première presse d’imprimerie avec les mêmes hommes qui, lorsqu’ils étaient jeunes, travaillaient à l’impression de la Review

Ci-dessus : Grâce à la technologie, Pacific Press Publishing House à Boise, en Idaho, aux ÉtatsUnis, peut imprimer rapidement Adventist World pour certaines parties du monde.

aussi par d’autres méthodes. L’Église continue d’explorer Internet, les sites Web, et la diffusion rapide de nouvelles et d’informations. Adventist World ne fait pas exception à la règle. Nous avons continué à étudier les tendances et à explorer la meilleure gestion des finances de l’Église, ce qui nous a amenés à prendre la décision de changer la façon dont Adventist Review répondra aux besoins de la page imprimée dans le monde entier.

Adventist World est notre instrument de prédilection depuis près de 20 ans ! En janvier 2025, nous dévoilerons une nouvelle publication qui combinera le meilleur de Adventist Review et de Adventist World, mais sous le nom et la marque Adventist Review Offerte gratuitement aux membres adventistes, cette revue sera traduite en plusieurs langues et imprimée dans le monde entier. Mais par-dessus tout, le contenu continuera à adhérer à la mission d’unir l’Église en préparation du retour imminent de Jésus.

Pacific Press Publishing Association
Ellen G. White Estate

Sous les projecteurs

La page imprimée à l’ère numérique

Comment nos publications s’inscrivent dans la méthode du Christ pour atteindre les gens

Certains pensent que l’œuvre des publications adventiste est un exemple parfait de la réticence de notre Église à s’adapter à un monde en mutation. À l’ère d’Internet, comment les périodiques imprimés, la représentation évangélique et la distribution de prospectus peuvent-ils constituer une utilisation judicieuse de l’argent destiné à l’évangélisation ? S’il est vrai que notre dispositif des publications actuel peut être en décalage avec les besoins pastoraux de l’Église, l’œuvre des publications, elle, est tout aussi essentielle à l’accomplissement de la mission de notre Église aujourd’hui que lorsqu’elle a été créée en 1849.

L’œuvre des publications était cruciale pour l’évangélisation à deux égards. Premièrement, elle donnait aux gens auprès desquels les adventistes avaient témoigné (que ce soit lors de réunions publiques ou de conversations personnelles) la possibilité d’examiner pour eux-mêmes le message qui leur avait été communiqué, et ce, à leur propre rythme. Deuxièmement, elle permettait à l’Église de se lier d’amitié avec des personnes en quête de vérité dans le monde entier et d’en faire des disciples lorsqu’un témoin « en personne » n’était pas disponible. Bien que le monde ait radicalement changé depuis les années 1860, ces deux objectifs centraux de l’œuvre des publications sont toujours de grande actualité pour la mission de notre Église au 21e siècle.

Alors que le monde a changé, certaines façons dont nous utilisons notre matériel imprimé (et aujourd’hui, numérique) dans notre évangélisation n’ont cependant pas emboîté le pas. Résultat ? La documentation adventiste est devenue de moins en moins pertinente pour nos efforts d’évangélisation. Où nous sommes-nous donc trompés ? Pour le comprendre et découvrir comment y remédier, examinons comment l’Église adventiste des tout débuts utilisait les imprimés pour l’avancement de sa mission.

PARTENARIAT ENTRE LE PRÉDICATEUR ET LE JOURNAL

Au cours de leur première décennie, les adventistes s’appuyaient presque exclusivement sur les efforts des prédicateurs en personne pour propager leur message de la fin des temps. Les prospectus et les brochures devinrent donc un outil essentiel dans leurs efforts. Pourquoi ? Comme l’expliqua James White en 1872, le système de la vérité adventiste était trop complexe pour être pleinement compris lors d’une réunion publique. Le prédicateur pouvait « susciter la conviction », mais pour que notre message soit accepté, il devait être

Image : Robert Koorenny

« lu, étudié, et bien compris ». Sans cette aide, la prédication évangélique n’accomplirait « que bien peu ». Alors que de nombreux croyants prenaient l’initiative de distribuer des prospectus « sans discernement », James White en vint à désapprouver cette pratique qu’il considérait comme un gaspillage des précieux fonds de l’Église, encourageant les membres à distribuer plutôt des prospectus lors de nos réunions publiques, « lorsque la foule est impressionnée par un sujet important », disait-il1. Ce qui fonctionnait le mieux, c’était l’union de la prédication et des publications. Dix ans plus tard, les adventistes découvrirent aux publications une seconde utilité pour assister le prédicateur : le colportage [appelé aujourd’hui représentation évangélique]2. Cette nouvelle méthode de distribution de nos publications présentait deux avantages majeurs : a) les personnes qui n’étaient pas chaudes à l’idée d’assister aux réunions publiques pouvaient prendre connaissance de notre message par le biais de nos prospectus et de nos livres, et être encouragées ensuite par le colporteur à entrer en contact avec l’Église, et b) contrairement aux prédicateurs à plein temps, le colporteur pouvait subvenir à ses propres besoins. Ces deux avantages rendirent le colportage essentiel à l’expansion de l’Église dans les années 1880 et 1890. Les colporteurs jouèrent un rôle central dans le lancement de l’Œuvre, notamment aux Samoa et à Hawaï3, en Grande-Bretagne, aux Fidji, en Jamaïque, au Chili, et en Inde4 Il est clair que l’Église adventiste n’avait aucune intention de déconnecter les publications de l’évangélisation personnelle et publique ! Bien au contraire : l’œuvre des publications fut cruciale pour sa réussite, car elle l’utilisait pour renforcer la seule méthode d’évangélisation qui garantisse un véritable succès : passer du temps avec les gens, compatir à leurs luttes, les aider dans leurs besoins, gagner leur confiance, puis les appeler à suivre Jésus5

ET SI LE PRÉDICATEUR

LES ATTEINDRE ?

À ses débuts, l’Église adventiste dépendait fortement d’un nombre relativement restreint de prédicateurs pour répandre son message. Il y avait de vastes territoires à travers le monde où l’Église ne disposait tout simplement pas des ressources nécessaires pour envoyer des missionnaires. Ses périodiques et ses prospectus devinrent un moyen de se lier d’amitié avec ceux qui étaient à la recherche de la vérité à travers le monde et d’en faire des disciples par le biais des services de la poste.

La première branche de ce ministère de « prédicateur silencieux » – les périodiques – fonctionnait à peu près comme une infolettre moderne. Lorsque quelqu’un s’abonnait à la Review (soit à sa propre demande, soit à la demande d’un ami adventiste qui s’était d’abord assuré que l’individu « la lirait de bonne foi »6), il se joignait à la version des années 1800 d’une « campagne au goutte-àgoutte ». Chaque nouveau numéro expliquait un aspect différent du message adventiste, proposait l’achat de prospectus supplémentaires, annonçait les événements à venir, et encourageait le lecteur à écrire pour obtenir plus d’informations7

Alors que les membres étaient fortement encouragés à vendre des abonnements aux périodiques, Ellen White exhorta les auteurs à préparer des articles « aussi attrayants que possible », et dotés d’une « puissance de persuasion »8. Suivant l’exemple de James White, les rédacteurs travaillèrent d’arrache-pied pour sélectionner un contenu qui se propagerait « de bouche à oreille ». En Grande-Bretagne, Stephen Haskell ajouta des illustrations à La vérité présente pour répondre à l’évolution des goûts de ses lecteurs9. En Afrique du Sud, l’Église lança deux périodiques traitant des questions de liberté religieuse locales 10. De même, le Signs of the Times de 1922 traita de l’intolérance raciale en réponse à la renaissance du Klu Klux Klan11

Selon les critères d’aujourd’hui, la Review et les dizaines de périodiques

qui suivirent connurent un succès incroyable. En 1884, les huit périodiques nord-américains avaient un « tirage mensuel global de 200 000 exemplaires »12 – soit 11 fois plus que l’effectif de membres en Amérique du nord à l’époque (17 711)13 À l’étranger, le contraste était souvent plus grand encore : en 1887, The Present Truth, version britannique, jouissait d’un tirage national de près de 30 fois supérieur au nombre de membres14, tandis qu’en 1895, la Sentinelle sud-africaine avait un tirage national de 21 fois supérieur15

La deuxième branche du ministère du « prédicateur silencieux », les Missionary and Tract Societies, permit à l’Église de se lier d’amitié de façon proactive avec des gens qu’elle ne pouvait pas atteindre par d’autres formes d’évangélisation (en raison de la distance ou des préjugés) et de les encadrer spirituellement. Voici comment ça fonctionnait : les membres envoyaient des périodiques et des prospectus (à leurs frais) aux non adventistes, accompagnés d’une lettre personnelle16, laquelle tentait de « [faire] ressortir les véritables sentiments [du destinataire]»17 à l’égard des imprimés. Ils leur demandaient s’ils étaient intéressés à en découvrir davantage sur la foi adventiste. Dans de nombreux cas, cette démarche entraînait un va-etvient de lettres et de prospectus, le tout aboutissant à une conversion.

Lancé par un petit groupe de femmes de la Nouvelle-Angleterre en 1870, le ministère, sous l’impulsion de Stephen Haskell et de James White, se transforma rapidement en un mastodonte de l’évangélisation. Au début des années 1880, les sociétés de prospectus du monde entier distribuaient près de « 5 millions de pages de matériel par an » par le biais de cette méthode de correspondance, « entraînant autant de conversions que les campagnes d’évangélisation traditionnelles »18 Même lorsqu’elle ne pouvait échanger en personne avec ceux qui étaient à la recherche de la vérité, l’Église adventiste mettait en œuvre la méthode du Christ pour atteindre les gens, en principe, en se liant d’amitié avec eux, en les suivant par le biais

du service postal, et en combinant un matériel profondément pertinent avec des invitations régulières à prendre contact directement avec l’Église.

LES PUBLICATIONS

DANS UN MONDE EN

ÉVOLUTION CONSTANTE

La méthode du Christ pour sauver les âmes est, encore et toujours, « la seule qui réussisse19 » De même, le rôle des publications – lequel consiste à renforcer le travail du témoin en personne et à encadrer ceux qui sont à la recherche de la vérité que nous ne pouvons pas atteindre en personne – est tout aussi pertinent aujourd’hui qu’il l’était en 1849. Au cours du siècle et demi qui s’est écoulé depuis, le monde a radicalement changé de trois manières, lesquelles nous obligent à adapter nos moyens pour mieux atteindre les mêmes objectifs.

L’ère de l’information. La technologie a donné lieu à une explosion de la publicité et à un accès accru à l’information – ce qui a conduit les consommateurs à ignorer de plus en plus l’une et l’autre. Par exemple, le consommateur moyen reçoit plus de 3 000 messages de publicité par jour20, tandis que plus de 500 000 nouveaux livres sont publiés chaque année rien qu’aux États-Unis21

L’ère du divertissement. L’arrivée de nouveaux moyens de communication – radio, télé, Internet, médias sociaux – a fait basculer la communication vers des supports essentiellement visuels. Le contexte et la clarté de la pensée, valorisés dans une culture basée sur les imprimés, ont été remplacés par la valeur de divertissement en tant que qualité principale22 – une tendance clairement démontrée par la montée des applis addictives telles que TikTok et Instagram.

L’ère de l’authenticité. La culture occidentale est passée d’un paradigme chrétien (où le christianisme est le système de croyance par défaut) à un paradigme séculier (où le christianisme est l’un des nombreux systèmes de croyance acceptables). Ce changement reflète un rejet de l’hypocrisie et du scandale perpétuellement associés à la religion

organisée, tout en conservant le désir de faire l’expérience d’un sens à la vie authentique et d’un but plus élevé23 En cette ère de divertissement à gogo, seule la méthode du Christ pour atteindre les gens sera couronnée de succès. Les personnes blasées par la religion organisée, mais en quête d’une expérience spirituelle authentique, ne seront convaincues que lorsqu’elles verront la « puissance de la grâce du Christ […] [à l’œuvre dans notre] propre cœur »24. Dans cette nouvelle ère, les deux rôles des publications sont tout aussi nécessaires, à condition d’adapter leurs méthodes aux réalités du 21e siècle : Renforcer le témoignage vivant. À une époque où les gens sont plus sceptiques que jamais, les imprimés qui répondent aux questions les plus profondes et les plus difficiles d’une personne en quête de vérité peuvent témoigner d’une attention particulière et expliquer le raisonnement logique derrière un témoignage personnel authentique.

Discipuler à distance. Pour ceux que nous ne pouvons pas atteindre directement, Internet offre une occasion sans précédent de diffuser un contenu numérique pertinent (balados, vidéos, bobines, billets de blogues, etc.) tout en encourageant les spectateurs/lecteurs à « s’inscrire » à des infolettres (les périodiques du 21e siècle) et à se connecter directement avec des adventistes qui peuvent les guider dans leur cheminement vers la vérité – de la même manière que les périodiques et les sociétés de prospectus l’ont fait dans les années 1800.

L’ ÉTAT DE L’ŒUVRE DES PUBLICATIONS ADVENTISTES

Les publications continuent de prospérer dans de nombreuses divisions à travers le monde25. Par contre, dans notre monde en évolution constante, certains ajustements s’imposent pour éviter que cet outil ne devienne inutile pour nos efforts d’évangélisation. La distribution de prospectus et la représentation évangélique connaissent un succès relatif, mais ces efforts ne réalisent pas leur plein potentiel lorsqu’ils

ne sont pas intégrés dans un cycle d’évangélisation plus large. Prospectus. L’utilisation des imprimés a été largement séparée du reste de nos efforts d’évangélisation, empêchant une intégration profonde dans d’autres ministères. Lorsque la distribution des imprimés est mise en avant, elle est souvent considérée comme une activité de « semailles » dans laquelle les prospectus sont distribués sans discernement, sans autre lien avec l’Église que le nom de l’église sur le prospectus ou sur le dépliant qui l’accompagne. En outre, certains pensent que l’utilisation des imprimés en combinaison avec d’autres événements n’est qu’une duplication des efforts (par exemple : « Pourquoi devrions-nous leur donner un prospectus alors qu’ils viennent juste d’écouter une présentation sur le même sujet ? » En raison de telles opinions, les églises qui cherchent à mettre l’accent sur la méthode de témoignage relationnel du Christ considèrent la page imprimée comme un produit sans intérêt d’une époque d’évangélisation « au petit bonheur » révolue. Représentation évangélique. La représentation évangélique [appelée autrefois colportage] est de plus en plus déconnectée de l’église locale et de ses efforts d’évangélisation. Lorsque les livres Raconte-nous une histoire et Les belles histoires de la Bible, plus chers, sont devenus la principale source de revenus des colporteurs dans les années 1950, l’œuvre du colportage est passée d’un partenariat centré sur la mission avec l’église locale à une entreprise commerciale, laquelle a fini par être victime d’un endettement insoutenable. Les programmes étudiants « magabook », introduits aux États-Unis au milieu des années 1990, représentent un retour bien nécessaire à un modèle focalisé sur le ministère, mais comportent encore des lacunes importantes : alors que les programmes recueillent des intérêts pour des études bibliques pour leur église d’accueil pendant l’été, une mauvaise coordination entraîne souvent un suivi limité, voire inexistant, de la part

de l’église.

Périodiques. Nos périodiques ont eu du mal à s’adapter à l’ère numérique. En réponse, les dirigeants de l’Église ont investi des ressources importantes dans nos périodiques et nos maisons d’édition, reconnaissant que « si nous n’investissons pas dans le monde numérique, nous nous retrouverons dans la même situation que Kodak »26. Il reste cependant beaucoup à faire, et nos journaux n’ont pas encore retrouvé le lectorat non adventiste qui faisait autrefois de nos périodiques un puissant outil d’évangélisation.

QU’EST-CE QUE MON ÉGLISE

LOCALE PEUT FAIRE ?

Si nos livres, nos prospectus (et maintenant nos contenus numériques) doivent retrouver leur place en tant que composante essentielle de notre œuvre, nous devons être prêts à modifier radicalement la façon dont nous les utilisons pour répondre aux besoins de l’ère séculière du 21e siècle, en suivant les principes qui nous ont conduits au succès en premier lieu. Bien que la responsabilité de développer des publications pertinentes, d’adopter une stratégie de périodiques « numériques d’abord » et de reconstruire nos opérations de prospection incombe à nos maisons d’édition et à la direction des fédérations/unions, les étapes les plus importantes vers un partenariat plus efficace entre le prédicateur et le journal doivent être franchies par nos églises locales. Intégrer les imprimés dans l’évangélisation. Nous devons intégrer les imprimés dans le ministère de chaque église locale qui communique avec sa communauté. Des livres et des prospectus en rapport avec chaque événement de l’église devraient être vendus (selon le cas) ou distribués – qu’il s’agisse d’un cours sur la santé, d’un cours de cuisine, d’une école biblique de vacances, d’un séminaire sur la prophétie, d’un plan pour cesser de fumer, ou d’un centre de services à la communauté. La stratégie d’évangélisation d’une église devrait inclure la distribution d’imprimés à chaque occasion ou événement, permettant

à chaque destinataire de comprendre notre message dans le contexte d’une relation avec son église locale. Élaborer des documents pertinents pour le monde. Les livres et les prospectus que nous partageons avec nos communautés doivent être profondément pertinents pour elles27 Veillons à sélectionner du matériel qui correspond à nos caractéristiques démographiques individuelles et aux besoins ressentis. En prenant l’exemple de GLOW, utilisez « Une foi intelligente ? » dans un quartier laïc et éduqué ; « La certitude dans un monde incertain » dans une région politiquement instable ; « Quand la liberté meurt » dans un quartier d’une région où l’on pratique encore la religion ; et « Les morts peuvent-ils parler ? » dans une communauté animiste.

Semez des graines avec une touche personnelle. Pour les églises qui n’ont pas de calendrier d’évangélisation actif, les imprimés peuvent aider à développer des relations avec la communauté – comme l’ont fait les Missionary and Tract Societies à la fin des années 1800. Par exemple, les membres peuvent assembler des kits simples contenant des articles de tous les jours (snacks, lotion, etc.), quelques prospectus pertinents, et une note manuscrite avec une invitation à poursuivre la relation. Lorsque vous entamez une conversation avec un étranger, partagez avec lui un message convaincant et proposez-lui de poursuivre la conversation. Au Japon, par exemple, cette approche toute simple a conduit un pêcheur local à suivre des études bibliques et à se faire baptiser28.

CONCLUSION

Les publications étaient au cœur même de l’œuvre de l’Église adventiste à ses débuts. Elles ont renforcé l’œuvre du témoignage en personne et permis de suivre les gens en quête de vérité que nous ne pouvions pas atteindre en personne. De la même manière que les publications ont aidé à construire l’Église adventiste au départ, elles peuvent aider à faire avancer la mission de l’Église à la fin de son œuvre. Aujourd’hui, les ouvrages publiés,

sous forme imprimée ou numérique, peuvent donner aux gens l’occasion d’examiner pour eux-mêmes le message que nous partageons avec eux, à leur convenance et selon leur emploi du temps. Si nous agissons de façon intentionnelle, nous pouvons aussi utiliser les ouvrages publiés pour nous lier d’amitié avec les personnes de nos communautés immédiates ou du monde entier, en faire des disciples, et partager des vérités spirituelles qui correspondent aux temps qu’on vit.

1 James White, An Appeal to the Working Men and Women in the Ranks of Seventh-day Adventists, Steam Press, 1872, p. 2-10.

2 Martinez, German. « King, George Albert (1847 – 1906) », Encyclopedia of Seventh-day Adventists, 27 octobre 2022, https://encyclopedia. adventist.org/article?id=GJK9, consulté le 9 mai 2024.

3 J. N. Loughborough, The Great Second Advent Movement, Southern Publishing Association, 1909, p. 352, 361.

4 Wheeler, Gerald. S. N. Haskell: Adventist Pioneer, Evangelist, Missionary, and Author, Pacific Press Publishing Association, 2017, p. 106, 354, 355, 357, 360.

5 Ellen White, Le ministère de la guérison, p. 118.

6 Publishing Committee, « How Shall We Circulate Publications? », Second Advent Review and Sabbath Herald, vol. 1, p. 7.

7 For example, see Second Advent Review and Sabbath Herald, vol. 1, n° 4, janvier 1851, p. 7.

8 Ellen White, « Address and Appeal, Setting Forth the Importance of Missionary Work », Review and Herald, vol. 52, n° 25, 19 décembre 1878, p. 1.

9 Wheeler, p. 126.

10 Loughborough, p. 351.

11 Wheeler, p. 336.

12 N. Andrews, « Seventh-day Adventists », The Present Truth, vol. 1, mai 1884, p. 2.

13 « Seventh-day Adventist Statistics, 1884 », Adventist Archives, https:// documents.adventistarchives.org/Statistics/ASR/ASR1884.pdf, consulté le 9 mai 2024.

14 The Present Truth avait un tirage national de 3 400 exemplaires, cf. Wheeler, p. 126, lors que la mission britannique comptait 115 membres en 1887 ; voir https://documents.adventistarchives.org/ Statistics/ASR/ASR1887.pdf#search=1887.

15 Le journal anglais avait un tirage national de 4 000 exemplaires, alors que la Fédération sud-africaine de 1895 comptait 184 membres ; voir Loughborough, p. 351.

16 Loughborough, p. 363, cf. Wheeler, p. 84, 178.

17 Ellen White, « Address and Appeal, Setting Forth the Importance of Missionary Work », Review and Herald, vol. 52, n° 25, 19 décembre 1878, p. 1.

18 Ibid, p. 88.

19 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 118.

20 Seth Godin, Permission Marketing. Simon & Schuster, 1999, p. 29.

21 Dean Talbot, « Number of Books Published Per Year », Wordsrated, 2 février 2022, https://wordsrated.com/number-of-books-publishedper-year-2021/, consulté le 9 mai 2024.

22 Postman, Neil. Amusing Ourselves to Death: Public Discourse in the Age of Show Business. Penguin, 2005, p. 87.

23 Charles Taylor, A Secular Age, Harvard University Press, 2007, p. 506.

24 Ellen White, Le ministère de la guérison, Pacific Press Publishing Association, 1905, p. 469.

25 William G. Johnsson, « Publish or Cherish » Adventist Review, 9 juin 1983.

26 Robert Lemon, cite dans McChesney « With goal of repositioning its media, Adventist church overhauls North American publishing operations », Adventist Review, 18 juin 2014, https://adventistreview. org/adventist-church-overhauls-u-s-publishing-operations/adventist-church-overhauls-north-american-publishing-operations/.

27 La pertinence n’implique pas un manque de fidélité à la vérité doctrinale. Pour appliquer la réflexion d’Alec Moyter sur la prédication par rapport aux documents écrits, chaque auteur a deux responsabilités : « D’abord à l’égard de la vérité, ensuite à l’égard de ce groupe particulier de personnes. Quelle est la meilleure façon pour ces dernières d’entendre la vérité ? Comment devons-nous la façonner et la formuler de manière à ce qu’elle leur parvienne d’une manière acceptable, qu’elle soit entendue de la manière la plus réceptive possible, et qu’elle évite de les blesser inutilement ? », cité dans Tim Keller, Preaching: Communicating Faith in an Age of Skepticism, Viking, 2015, p. 21. 28 Kimiyoshi, « Japanese Fisherman Caught by Jesus », Adventist Mission n.d. https://www.adventistmission.org/japanese-fisherman-caught-byjesus, consulté le 14 mai 2024.

Seth Roberts, originaire de Sydney, en Australie, sert actuellement en tant que directeur adjoint pour le Département du Ministère des imprimés à la Fédération des églises adventistes du Michigan.

Messagers de la vérité

Briller dans le monde entier

Une semaine seulement avant son 21e anniversaire, Ellen White reçut sa fameuse vision des « flots de lumière », ouvrant la voie au Ministère des publications pour ce qui deviendra plus tard l’Église adventiste du septième jour.

Dans cette vision bien connue, Ellen reçut l’ordre de transmettre à James, son mari, le message de Dieu selon lequel il devait « imprimer un petit journal ». Au fil du temps, cet imprimé finirait par devenir « des flots de lumière » inondant le monde. Ce qui est peut-être moins connu, c’est le cadre dans lequel s’inscrivait cette vision historique.

Le 19 novembre 1848, quatre ans seulement après la grande déception, quelques croyants adventistes se réunirent à Dorchester, dans le Massachusetts, pour discuter des résultats de l’étude de la Bible, en particulier du sabbat du septième jour, du sceau de Dieu, et du scellement des 144 000 tel que décrit dans l’Apocalypse.

Dans son étude des Écritures en profondeur sur ce sujet, Joseph Bates avait établi un lien entre le sabbat et le scellement décrit dans Apocalypse 7. Cette compréhension fut encouragée et, dans une certaine mesure, clarifiée par la vision donnée à Ellen White lors de la réunion de Dorchester, dans laquelle elle identifia la vérité du sabbat au sceau de Dieu, vérité qui, comme la lumière du soleil croît en intensité pendant la journée, « devient de plus en plus brillante »1

Il est significatif que ce soit après cette vision remarquable qu’Ellen ait dit à son mari qu’il devait imprimer un journal pour les croyants adventistes, et que de celui-ci « des flots de lumière inonderaient le monde »2. En d’autres termes, par le biais de la page imprimée, le message de scellement du sabbat du septième jour se répandrait dans le monde entier, ouvrant la voie aux événements finaux, et préparant les gens à recevoir le sceau de Dieu.

Quelques mois après la vision de Dorchester, Ellen eut une autre vision, dans laquelle il lui fut dit : « Il [James White] doit écrire, écrire, écrire, et marcher par la foi »3 Heureusement, James prit ce message à cœur et, comme Ellen l’écrivit plus tard, « il s’attela immédiatement à la tâche. Quand il se heurtait à un passage difficile, nous nous unissions dans la prière, demandant à Dieu de nous révéler la vraie signification de sa Parole »4.

LA VRAIE SIGNIFICATION DE LA PAROLE DE DIEU

C’est la vraie signification de la Parole de Dieu qui brûlait dans le cœur des premiers adventistes et qui les poussa à publier The Present Truth [La vérité présente] – un journal qui, bien que petit au début, fut le début de ces « flots de lumière » prophétiques. Comme nous le savons, ce petit journal continua à se développer. Il devint Advent Review and Sabbath Herald, et plus tard, Adventist Review. Cette revue, laquelle connut d’humbles débuts, est aujourd’hui l’une des plus anciennes revues des États-Unis5

Pour James White, l’objectif des publications adventistes était clair. Dans The Advent Review, une brochure de 48 pages publiée entre les numéros 10 et 11 de The Present Truth, il déclara :

« Par cette revue, nous nous proposons de réconforter et de raviver les vrais croyants, en montrant l’accomplissement de la prophétie dans la merveilleuse œuvre passée de Dieu, en appelant un peuple qui attend le second avènement de notre cher sauveur à se séparer du monde et de l’Église nominale »6

Les premiers adventistes étaient si désireux de répandre le message de la vérité qu’ils consacrèrent leur temps, leur argent et leur énergie à la diffusion d’imprimés dans le monde entier. En commençant par The Present Truth en juillet 1849, l’œuvre des publications des adventistes se développa rapidement – de nombreux autres imprimés s’y ajoutèrent.

LA PUISSANCE DES PUBLICATIONS

Voici ce que J. N. Andrews, le plus grand érudit des débuts de l’adventisme, déclara dans son livre History of The Sabbath and First Day of the Week (Histoire du sabbat et du premier jour de la semaine), publié en 1873, pour souligner la puissance des publications : « De nombreux imprimés sur la prophétie, les signes des temps, la venue du Christ, le sabbat, la loi de Dieu, le sanctuaire […] ont été publiés au cours des 20 dernières années et ont eu une large diffusion, s’élevant, dans l’ensemble, à plusieurs millions de pages »7.

Voilà qui est remarquable, si l’on considère qu’en 1873, l’Église adventiste ne comptait que 5 875 membres8 !

Depuis lors, ces thèmes – la prophétie, les signes des temps, la venue du Christ, le sabbat, la loi de Dieu, le sanctuaire – devinrent les pierres angulaires du message

Les

premiers adventistes étaient si désireux de répandre le message de la vérité qu’ils consacrèrent leur temps, leur argent et leur énergie à la diffusion d’imprimés dans le monde entier.

adventiste. Des millions de personnes découvrirent ces vérités grâce aux publications adventistes, notamment Adventist Review et, depuis 2005, sa publication sœur, Adventist World. Cette dernière est imprimée mensuellement en sept langues et distribuée dans plus de 140 pays. Sous forme numérique, elle disponible en 12 langues.

MESSAGERS DE LA VÉRITÉ

Après la publication du tout premier numéro de The Present Truth, raconte Ellen White, « les précieuses feuilles imprimées furent apportées dans la maison et posées sur le sol. Ensuite, un petit groupe des intéressés se rassembla. Nous nous agenouillâmes autour des exemplaires du journal et, avec humilité et d’abondantes larmes, nous suppliâmes le Seigneur de faire reposer sa bénédiction sur ces imprimés, messagers de la vérité »9

Aujourd’hui, continuons à prier Dieu pour ces « messagers de la vérité » qui, tels des flots de lumière, se répandent dans le monde. Puissent-ils apporter aux lecteurs une bonne compréhension biblique et les remplir d’espérance !

1 Ellen G. White, The Publishing Ministry, Hagerstown, MD, Review and Herald Pub. Assn., 1983, p. 15.

2 Ellen G. White, Premiers écrits, p. XXIII. Voir aussi Life Sketches of Ellen G. White, Mountain View, CA, Pacific Press, 1915, p. 125.

3 Ellen G. White, Life Sketches of Ellen G. White, p. 125.

4 Ibid.

5 William G. Johnsson, « Our Roots and Mission », Adventist Review, 14 octobre 2023, https://adventistreview.org/ about/our-roots-and-mission/, consulté le 2 mai 2024.

6 Life Sketches, p. 136.

7 J.N. Andrews, History of the Sabbath and First Day of the Week, 2e éd., Battle Creek, MI, Steam Press of the Seventh-day Adventist Publishing Association, 1873, p. 505.

8 Voir « Church Membership Statistics », https://www.adventistarchives.org/church-membership, consulté le 12 mai 2024.

9 Life Sketches, p. 126.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @ PastorTedWilson.

À la découverte de l’Esprit de prophétie

Philanthropie et mission

Elles marchent main dans la main

Le dictionnaire Webster donne de la philanthropie la définition suivante : « Bonne volonté envers les autres membres de la race humaine ; acte ou don fait à des fins humanitaires par une organisation pour soutenir des objectifs humanitaires1 » En d’autres termes, la philanthropie, c’est l’amour pour l’homme et pour l’humanité. Mais quel lien y a-t-il entre la philanthropie, la foi et la mission adventistes ?

LA PHILANTHROPIE ET LA MISSION ADVENTISTE

Les croyants disposent de bien des moyens pour exprimer leur amour pour l’homme et pour l’humanité. Certains donnent de leur temps. On parle ici des nombreux bénévoles de l’Église qui sont moniteurs des différentes classes de l’École du sabbat, des dirigeants du Club des Explorateurs, des anciens, des diacres, des personnes assignées à l’accueil, etc. D’autres soutiennent le ministère de l’Église par leurs contributions financières. Toutes ces activités font partie de la mission de l’Église. En fait, la philanthropie fait partie de la mission chrétienne depuis l’époque des apôtres !

Le livre des Actes des apôtres nous rappelle que les premiers chrétiens soutenaient généreusement ceux qui étaient dans le besoin. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme. Personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. Avec une grande puissance, les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. Parmi eux, en effet, personne n’était dans le dénue-

ment » (Ac 4.32-34, NBS). Leur générosité désintéressée est devenue une signature de leur identité.

Aux États-Unis, la pratique du don remonte au début de la période coloniale, avec l’établissement de l’Institut d’enseignement supérieur Harvard et d’autres institutions religieuses similaires. Cette pratique prenait la forme de dons volontaires et caritatifs. Les premiers adventistes observateurs du sabbat donnaient aussi régulièrement à ceux qui étaient dans le besoin. Ellen White considérait l’exercice de la générosité comme un acte consistant à suivre l’exemple de Jésus. « Nous avons compris l’intérêt que portait le Christ aux hommes et aux femmes alors qu’il était ici-bas. […] Nous devons l’imiter. » En outre, ce sont ces actes de bonté qui firent disparaître la « suspicion » et les « préjugés » à l’égard des croyants, de sorte que plusieurs « acceptèrent la vérité »2.

Ellen White elle-même donnait régulièrement des vêtements aux nécessiteux, aidait ses voisins, achetait de la nourriture et d’autres articles pour les indigents. Elle accueillait chez elle des étudiants ou des colporteurs, parfois pendant des mois, jusqu’à ce que leur situation financière s’améliore. En 1889, Ellen mit un frère au défi d’égaler le don de 100 dollars américains qu’elle avait fait à Nellie L., une veuve dans le besoin, et à ses trois enfants, car ils vivaient dans la pauvreté et avaient besoin d’aide3.

La collaboration entre la foi et la philanthropie peut donner des résultats fructueux. Mais si les dons religieux ont représenté, au cours des 25 dernières années, la majeure partie des dons caritatifs aux États-Unis (27 pour cent au total), pour les adventistes, les dons, c’est bien

plus qu’un acte charitable4. Il ne s’agit pas d’une fin en soi. Le don est lié à la mission même que Dieu a confiée à ses disciples : proclamer « l’Évangile éternel » à un monde qui a désespérément besoin de Jésus et de sa grâce salvatrice. En fait, l’Église adventiste a été fondée par des personnes dévouées qui ont donné de leur temps, de leur énergie, de leurs talents et de leurs moyens financiers pour faire de ce mouvement ce qu’il est aujourd’hui. Et l’œuvre est loin d’être terminée !

MINISTÈRES ET MISSION DU PATRIMOINE ADVENTISTE

L’une des façons de nous inspirer et de suivre les traces de nos premiers pionniers, d’être remplis de leur enthousiasme et de leur passion pour Jésus, c’est de remonter le temps pour nous rappeler leurs histoires. Adventist Heritage Ministries [Ministère du patrimoine adventiste] est une organisation particulière que peu d’adventistes connaissent. Cette organisation travaille en étroite collaboration avec le Ellen G. White Estate Inc. Elle possède et gère quatre sites historiques, lesquels ont joué un rôle important dans le développement de l’Église adventiste et de nos croyances distinctives.

Le Village historique adventiste de Battle Creek, dans le Michigan, comporte plusieurs bâtiments importants liés aux débuts du mouvement adventiste, notamment le Centre de découverte Dr. J. H. Kellogg, et la demeure de James et Ellen White – le plus ancien site adventiste connu à Battle Creek. Vous pouvez visiter ces sites tout au long de l’année pour y découvrir l’organisation officielle et les premiers accomplissements des adventistes.

La ferme de William Miller est un autre site d’intérêt située entre Whitehall (New York) et Fairhaven (Vermont). Ce site comprend la maison des Miller, plusieurs bâtiments agricoles, et le prétendu rocher de l’Ascension. On peut aussi avoir une visite guidée de la chapelle de William Miller. Les tombes de William et de Lucy, sa femme, se trouvent à proximité. Il est passionnant et stimulant d’apprendre à connaître le « père » de l’adventisme !

La maison d’Hiram Edson est située dans l’ouest de l’État de New York, entre Clifton Springs et Port Gibson. Le site a restauré la grange d’Hiram où les premiers pionniers se réunissaient et discutaient de leurs croyances. On peut facilement dire qu’il s’agit du lieu de naissance de la théo-

logie adventiste. On se souvient aussi d’Hiram pour avoir redéfini la doctrine du sanctuaire après la grande déception de 1844.

La maison d’enfance de Joseph Bates a été acquise par le Ministère du patrimoine adventiste en 2005. Construite en 1742, elle est la plus ancienne maison existante à Fairhaven, dans le Massachusetts. Joseph, à l’époque capitaine de navire, accepta le message millérite et devint un prédicateur adventiste. Après la grande déception, il accepta le sabbat du septième jour et le présenta aux croyants déçus, dont James et Ellen White. Ici, on peut découvrir l’histoire de sa vie et de son travail, et être initié au message du sabbat. L’extérieur de la maison a été entièrement restauré et des travaux sont actuellement en cours à l’intérieur pour créer un musée interactif de première classe.

Entre 10 000 et 15 000 personnes visitent ces sites chaque année. On peut dire qu’ils constituent littéralement un outil puissant pour faire connaître l’histoire de l’adventisme, inspirant jeunes et moins jeunes à s’engager pour Jésus de la même manière que les premiers croyants. Grâce à ces sites, les visiteurs découvrent les fondateurs de l’adventisme et leur cheminement de foi. En outre, les sites présentent Jésus et les croyances uniques des adventistes à ceux qui ne connaissent pas l’Église et sa théologie.

C’est ici que vous et moi pouvons nous associer au Ministère du patrimoine adventiste. Vous pouvez faire une différence dans la vie des visiteurs grâce à votre soutien financier. J’espère que vous vous renseignerez sur l’œuvre du Ministère du patrimoine adventiste et que vous deviendrez partenaire de ce ministère vital à l’approche de la fin des temps5. Après tout, la philanthropie, dans le contexte de l’adventisme, c’est avant tout une question de mission !

1 « Philanthropy Definition & Meaning », Merriam-Webster Dictionary, https://www.merriam-webster.com/ dictionary/philanthropy.

2 Ellen G. White, Le ministère de la bienfaisance, p. 245.

3 Ibid., p. 326.

4 Voir Anna Pruitt, « Giving to Religion in Giving USA 2023 », Lake Institute on Faith & Giving, 9 janvier 2024 ; tire de https://lakeinstitute.org/resource-library/insights/july-issue1-2023/.

5 Pour plus d’info sur le Ministère du patrimoine adventiste, consultez le site www.adventistheritage.org.

Hebe Soares est directrice du développement pour le Ellen G. White Estate et le Ministère du patrimoine adventiste à la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, dans le Maryland.

La grange d’Hiram Edson
La ferme de William Miller
La maison d’enfance de Joseph Bates

Au premier plan

C’est

le temps !

Un nouveau programme de l’École du sabbat des enfants

Notre monde n’a jamais été aussi séduisant, aussi tentant et aussi déroutant pour nos enfants qu’aujourd’hui. Chaque jour, il nous bombarde de différents messages – des messages sur ce que nous devrions désirer, sur la façon de passer notre temps, sur ce qui fait notre valeur. Mais très peu de ces messages sont fondés sur celui qui nous a créés – celui qui a un plan et un avenir pour nos enfants. En tant que parent d’ados, je vois la bataille faire rage pour l’esprit et le cœur de mes enfants… C’est peutêtre aussi votre cas !

En tant que mère, je prie chaque jour pour que mes enfants aient leur propre cheminement avec Dieu – pour que la foi soit vivante et réelle pour eux. Si vous êtes parent ou grand-parent, je suis sûre que vous avez prié pour ça, vous aussi. Comme moi, vous vous êtes peut-être posé des questions : Dieu agit, mais est-ce que je peux faire davantage pour que mes enfants apprennent à le connaître et à l’aimer ?

Au fil des ans, j’ai vu Dieu répondre à ma prière alors que mes enfants croissaient en lui. Je les vois choisir de passer du temps avec lui parce qu’ils le veulent vraiment. Et j’observe la façon dont le temps passé avec lui les stabilise comme rien d’autre ne peut le faire. Je les vois grandir en connaissance et en conviction tandis qu’ils

réfléchissent profondément à leur foi. Je suis heureuse de voir qu’ils ont le désir de faire découvrir Dieu et notre message adventiste à leurs semblables Mais bien que mon mari et moi ayons toujours essayé de faire du culte familial une partie significative et vibrante de nos journées, il n’a pas toujours été facile de trouver des ressources accessibles, adaptées à l’âge, qui construisent délibérément un amour pour Jésus et pour sa Parole vivante.

Alors que notre monde s’agite et gémit, je crois que c’est le temps d’être encore plus déterminés avec la prochaine génération – de construire un amour pour Jésus et une connaissance solide des vérités éternelles de sa Parole. Si vous avez eu l’occasion de consulter les statistiques, vous savez que nos jeunes comprennent mal certaines de nos doctrines les plus fondamentales. Pour que nos enfants vivent bien à cette époque de l’histoire de la terre, ils ont besoin de davantage. Je crois que c’est le temps pour nous de nous focaliser sur ce point. C’est le temps de donner l’exemple d’une amitié avec Jésus qui transforme la vie et de montrer à nos enfants comment passer un temps significatif avec Dieu dans sa Parole et dans la prière.

C’est le temps d’ajouter davantage de profondeur et de rigueur à ce que

nous enseignons à nos enfants et à nos jeunes, afin qu’ils puissent être convaincus de ce qu’ils croient, tout en façonnant intentionnellement une vision du monde bibliquement bien informée, y compris les 28 croyances fondamentales.

C’est le temps d’équiper les parents chargés et fatigués avec des leçons bibliques adaptées à l’âge qui rassemblent les familles chaque jour pour partager ces messages de manière attrayante, stimulante au niveau personnel et de nature missionnaire.

C’est le temps d’équiper les moniteurs/trices de l’École du sabbat avec les meilleures méthodes et de nombreuses nouvelles ressources, ainsi qu’avec des idées sur la façon de développer une culture saine dans leurs classes.

Oui, c’est le temps ! Le Département de l’École du sabbat et des Ministères personnels de la Conférence générale vous invite à prier tandis que nous développons le nouveau programme de l’École du sabbat Al ive in Jesus [Vivant en Jésus] pour les enfants et les jeunes, dont le lancement est prévu en janvier 2025 dans le monde entier1. Au fur et à mesure de son déploiement, ce nouveau programme remplacera GraceLink, Junior PowerPoints, RealTime Faith, et Cornerstone Connections.

QUOI

LES PARENTS ?

Nos bébés ont toujours été regroupés dans la classe Berceau. Mais en matière de développement, il y a une grande différence entre un enfant de 5 mois et un enfant de 3 ans ! Par conséquent, Vivant en Jésus propose de toutes nouvelles ressources pour les bébés (de la naissance à 12 mois), afin d’aider les parents à s’impliquer dans la croissance spirituelle de leur enfant dès sa naissance. Le guide des parents offre un encouragement spirituel et des conseils pour les étapes importantes, ainsi que quatre programmes simples qui tournent principalement autour de petits chants. Le guide de la monitrice comprend ces mêmes quatre programmes, lesquels sont aussi partagés chaque semaine à l’École du sabbat. Ensuite, on consacre un temps aux parents, lors duquel on leur remet des documents destinés aux petits groupes de parents. Ces documents ont été conçus pour nourrir leur foi. Magnifiquement conçus, ils s’adressent aussi bien aux parents qui fréquentent l’église qu’à ceux qui vivent dans la communauté. À vrai dire, les ressources pour les bébés se concentrent d’abord sur la croissance spirituelle des parents afin de les aider à transmettre une image claire de Dieu à leur nouveau bébé. L’accent mis sur la croissance spirituelle des parents, en plus de celle de l’enfant, se poursuit à tous les niveaux du nouveau programme. Le guide « Vivant en Jésus » des élèves présentent de nombreuses autres nouveautés, notamment le fait que le niveau Berceau dispose désormais d’une histoire biblique hebdomadaire à lire chaque jour, au lieu d’une histoire par mois. À partir du Jardin d’enfants, toutes les leçons comportent des lectures quotidiennes, et les mêmes histoires sont partagées dans la classe du Jardin d’enfants et du Primaire, afin de faciliter la tâche des parents qui ont des enfants dans les deux groupes, ou des petites églises qui souhaitent combiner ces classes. Chaque jour, une histoire attrayante est racontée aux enfants alors qu’on incite les enfants à ouvrir leur Bible. Cette histoire est suivie de riches questions desquelles les familles

peuvent discuter ensemble, d’incitations à la prière, et d’activités qui encouragent l’application du message biblique. Chaque semaine, les enfants peuvent attendre avec impatience un élément spécial du sabbat, tel qu’une leçon sur la nature, une histoire sur l’histoire adventiste, une activité familiale, ou une histoire missionnaire. Un enregistrement audio des leçons peut être écouté sur l’appli Vivant en Jésus, et les familles peuvent écouter une liste trimestrielle de chants bibliques pour aider les enfants à se souvenir des versets qu’ils ont mémorisés. De nouvelles illustrations sur chaque page font revivre les histoires et les messages bibliques dans l’esprit des enfants de nouvelles manières, alors que les enfants du monde entier se reconnaissent dans la diversité des images.

Enfin, nous voulons qu’il soit facile pour les parents d’amener leurs enfants aux pieds de Jésus tous les jours par le biais d’une variété d’approches attrayantes.

QUOI DE NEUF POUR LES

MONITEURS/TRICES DE L’ÉCOLE DU SABBAT ?

Si vous êtes un moniteur/une monitrice de l’École du sabbat, vous pouvez vous attendre à un programme facile à suivre qui s’adresse d’abord à votre croissance spirituelle avant que vous ne vous prépariez à enseigner. Vous trouverez à la fois un programme simple et un programme détaillé, ainsi que des stratégies de narration, des bricolages, des chants nouveaux et des chants familiers (disponibles en téléchargement sur notre site Web et notre appli), et la philosophie des nouvelles leçons intégrée à chaque programme. À partir du Jardin d’enfants, vous trouverez des leçons sur la nature, des histoires missionnaires alignées sur les idées principales de chaque semaine, des cartes à collectionner, et des stratégies pour partager et aussi approfondir l’histoire biblique qui a été explorée pendant la semaine. Pour vous aider à vous préparer à ce nouveau programme, vous trouverez des vidéos de formation sur notre site Web Alive in Jesus2

Voici les niveaux de Vivant en Jésus et les dates du lancement mondial :

2025 Bébés (de la naissance à 12 mois)

Débutant (1-3 ans)

2026 Jardin (4-6 ans)

Primaire (7-9 ans)

2027 Junior (10-12 ans)

Ados (13-14 ans)

2028 Jeunes (15-18 ans)

PRIEZ AVEC NOUS

Vivant en Jésus reflète un caractère distinctement adventiste, et montre que la Bible est la source de la vérité et de la paix dans un monde en constante évolution. Son approche d’ensemble de la grâce, du caractère et de la mission développe un amour pour Jésus et pour son message. Mais Vivant en Jésus s’adresse aussi à vous, parents, grands-parents, tuteurs et dirigeants. Nous avons la conviction que ce programme renforcera votre marche avec Dieu. Priez Dieu de diriger le développement de ce nouveau programme, et priez pour les enfants qui se trouvent dans vos églises et vos sphères d’influence. En vérité, « ce qui sera resté [de nos enfants] poussera encore des racines par-dessous, et portera du fruit par-dessus ». (Es 37.31)

1 Veuillez vous adresser au directeur du Ministère des enfants de votre division pour obtenir des informations sur le lancement de Vivant en Jésus dans votre division.

2 Pour une présentation plus détaillée du programme, des exemples de leçons, des vidéos de formation, et pour d’autres infos sur le nouveau programme de l’École du sabbat, visitez le site www.aliveinjesus.info.

Nina Atcheson habite à Melbourne, en Australie. Elle est directrice du nouveau programme de l’École du sabbat et rédactrice en chef pour le Département de l’École du sabbat et des Ministères personnels de la Conférence générale.

La Bible répond

Réveil, conversion, persévérance

RQL’accent mis sur le réveil de l’Église implique-t-il que l’Église est spirituellement morte ?

Non, l’Église n’est pas morte. Elle a fait l’expérience de la venue de l’Esprit lors de la Pentecôte, et depuis lors, l’Esprit est resté avec elle et continuera d’être avec elle jusqu’à la fin. Tous les croyants devraient toujours poursuivre l’objectif suivant : avoir une vie spirituelle forte, vibrante, et constamment entretenue. Je suggérerai que, de façon très précise, le réveil spirituel (du latin revivere, « revivre ») est initié lors de la conversion, qu’il est menacé au cours de notre vie chrétienne, et qu’il doit être constamment renforcé.

LA MORT SPIRITUELLE EN TANT

QUE CONDITION HUMAINE

La condition de l’humanité après la chute est décrite dans la Bible comme un état de mort émotionnelle, spirituelle, sociale et morale, conduisant à la mort physique éternelle (Rm 1.21-22 ; 5.12 ; 6.23*). Nous sommes morts par nature dans nos offenses et nos péchés, sous la domination asservissante du péché (Ep 2.1-2). Ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’un réveil spirituel, c’est-à-dire de la restauration de la vie spirituelle que nous avons perdue. Le psalmiste savait que seul Dieu pouvait lui redonner la vie (Ps 71.20, BFC). Jésus est venu annoncer le don gratuit de la vie en abondance (Jn 10.10, NBS). La restauration de la vie n’est possible que par la mort sacrificielle du Fils de Dieu. Toute discussion sur le réveil au sein de l’Église devrait commencer par la prise de conscience que nous sommes spirituellement morts par nature, et que nous sommes ranimés par la foi en la puissance salvatrice du Christ. Cette restauration de la vie est décrite comme une nouvelle naissance venant d’en haut (Jn 3.5) par laquelle nous devenons partie intégrante de la nouvelle création de Dieu (2 Co 5.17). Une fois ravivés, les croyants ne marchent pas selon la chair, mais selon l’Esprit (Rm 8.45), en nouveauté de vie (6.4). La nouvelle vie est modelée et façonnée selon la vie de Christ (Mt 11.28-30).

LA MENACE DE LA MORT SPIRITUELLE

Dans un monde spirituellement mort, le croyant n’est pas à l’abri des tentations, ni de la pression exercée par l’attrait du péché. Conscients de cette menace constante, nous sommes exhortés à vivre la nouvelle vie dans un état de veille ou d’alerte (Mt 24.42 ; 1 Co 10.12 ; 1 P 5.8). Le lien vital avec le Seigneur ressuscité établi lors de la conversion doit être constamment maintenu et entretenu (Col 1.21-23). Sinon, la nouvelle vie se mettra à perdre sa vitalité et à s’étioler, tandis que le virus du péché, lui, prendra le dessus dans notre vie, de sorte que nous deviendrons des chrétiens spirituellement malades. Concrètement, cela signifie que notre lien avec Christ est endommagé par l’absence de communion quotidienne avec lui par la prière, la méditation et l’étude de sa Parole, ainsi que par l’absence de communion fraternelle avec d’autres croyants et d’implication dans la mission de l’Église. Lorsque cela se produit, c’est alors qu’il nous faut un réveil spirituel.

RAVIVE-NOUS ENCORE !

L’une des choses les plus importantes dans la vie chrétienne, c’est la prise de conscience de notre besoin constant de Jésus et du Saint-Esprit. Le réveil signifie que nous devons fixer à nouveau nos yeux sur Christ, nous souvenant avec gratitude de son sacrifice, et méditant sur l’ampleur de celui-ci (2 P 1.9 ; He 12.1-2). Ensuite, par la puissance du Saint-Esprit, nous devons fortifier les mains languissantes et les genoux affaiblis, et suivre « avec [nos] pieds des voies droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse » (He 12.12-13). La persévérance dans notre dépendance, notre communion et notre soumission au Sauveur crucifié est l’antidote contre une vie spirituelle malade (Ph 2.12-13 ; Ga 5.22-24 ; Ap 14.12).

* Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.

Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite après avoir servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.

& bien-être

La colère chronique

Ses effets profonds sur le corps

Mes accès de colère sont de plus en plus fréquents et s’aggravent. Cela peut-il nuire à mon état de santé général ?

La colère, comme toute émotion, est une réponse naturelle à certains stimuli. Cependant, lorsqu’elle devient une force dominante dans la vie d’une personne, elle peut avoir des effets négatifs importants sur la santé physique et mentale. Les conséquences physiologiques et psychologiques d’une colère chronique peuvent être profondes et affecter non seulement la personne qui la ressent, mais aussi son entourage.

Une colère prolongée peut avoir des effets négatifs sur la santé cardiovasculaire. Lorsque nous sommes en colère, notre corps libère des hormones de stress comme l’adrénaline et le cortisol, lesquelles peuvent élever la tension artérielle et le rythme cardiaque. Au fil du temps, cette activation chronique du système de réponse au stress de l’organisme peut entraîner de l’hypertension, un risque accru de maladie cardiaque, voire d’accident vasculaire cérébral.

La colère peut affaiblir le système immunitaire*. L’état d’agitation constant associé à la colère peut supprimer la réponse immunitaire, rendant les individus plus sensibles aux infections et aux maladies. Des études ont montré que les personnes qui souffrent de colère chronique sont davantage susceptibles de souffrir plus fréquemment de rhumes, d’infections et d’autres problèmes de santé.

Une colère non résolue affecte la santé mentale. La colère chronique peut contribuer au développement de troubles de l’humeur tels que la dépression et l’anxiété. Les pensées et les émotions négatives persistantes associées à la colère peuvent éroder le sentiment de bien-être et conduire à des sentiments de désespoir. La colère peut mettre à mal les relations avec les amis, la famille et les collègues, ce qui conduit à l’isolement social et à la solitude.

La colère peut aussi altérer le jugement et les capacités de prise de décision. Sous l’emprise de la colère, les individus peuvent agir de manière impulsive et irrationnelle, entraînant des conséquences qu’ils regrettent par la suite. Les relations personnelles et professionnelles peuvent être endommagées, même de façon irréparable.

Voici quatre stratégies aidant à surmonter la colère : Méditation et prière. La méditation sur la Parole et les voies de Dieu peut aider les individus à devenir plus conscients de leurs émotions et mieux équipés pour les gérer. On peut apprendre à reconnaître la colère sans se laisser envahir par elle, ce qui permet de mieux la maîtriser.

Expression saine de la colère. Il faut trouver des moyens sains d’exprimer sa colère, par exemple parler à un ami de confiance ou à un thérapeute, tenir un journal, ou pratiquer une activité physique pour évacuer l’énergie et la tension refoulées.

Gestion du stress. La colère étant étroitement liée au stress, l’adoption de techniques de gestion du stress peut contribuer à en réduire l’intensité et la fréquence. Il peut s’agir de pratiques telles que des exercices de respiration profonde, ou un passe-temps et des activités qui favorisent la détente et donnent du contentement. Compétences en matière de résolution des conflits. L’apprentissage d’une communication efficace et de techniques de résolution des conflits peut aider à éviter que la colère ne dégénère en conflits destructeurs. En écoutant attentivement le point de vue des autres, les individus peuvent gérer les désaccords de manière constructive. La colère est une émotion naturelle et inévitable, mais son expression chronique et non gérée peut avoir des effets négatifs profonds sur la santé physique et mentale. Grâce à des approches intentionnelles et ciblées et, surtout, par la grâce de Dieu, les individus peuvent surmonter la colère et cultiver un plus grand bien-être et une plus grande résilience dans leur vie. Gardez ce texte à l’esprit : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Ph 4.13).

* Brod, Samuel, Lorenza Rattazzi, Giuseppa Piras, et Fulvio D’Acquisto. « “As above, so below” Examining the Interplay between Emotion and the Immune System », Immunology, 143, n° 3, 2 octobre 2014, p. 311-318, https://doi. org/10.1111/imm.12341.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Santé

Continuez à choisir la bonté

D« Je vais vous raconter… »

es cris aigus et insistants. Des hurlements. Des sons qui racontent que la vie d’une femme s’effondre, que celle-ci est désespérée. Au bout du fil, une autre femme écoute attentivement, malgré l’ébranlement du moment. Elle parle calmement, lentement et gentiment, prenant note du nom et du lieu de résidence de l’autre femme dont la vie explose de douleur. Esther Birungi dirige l’Unité de lutte contre la violence conjugale pour Ourganda – une petite organisation à but non lucratif située dans les montagnes Rwenzori, en Ouganda. Son travail, la vie qu’elle a délibérément choisie, consiste à sauver les femmes des maris qui les battent. Son deuxième prénom devait être « Espérance », car c’est là ce qu’elle apporte sur les hauts plateaux. « Non, vous dira-t-elle rapidement. Je ne suis pas là pour sauver les femmes. Je suis ici pour sauver les familles en aidant les hommes à devenir de meilleurs maris. Avec de l’aide, ils seront de bons maris et traiteront leurs femmes avec considération. »

Sauver les familles, Esther a ça dans le sang – un choix illogique qu’elle a fait en voyant son père battre sa mère au point de presque la tuer. Esther était alors une ado désespérée de 17 ans, déterminée à échapper à la violence de son père, courant avec sa jeune sœur vers un espoir insaisissable.

Aujourd’hui, Esther a 37 ans. Elle est l’épouse d’un mari aimant et la mère de quatre enfants. Elle est aussi le cœur de l’espoir pour des centaines de femmes maltraitées en Ouganda.

« Je suis une Babwisi », dit-elle avec fierté, en référence à son groupe ethnique. « Ça veut dire que je comprends la plupart des langues des collines, que je connais la maltraitance, et que je connais aussi la réponse. »

APPELER ESTHER

Le téléphone d’Esther sonne souvent. « Trop souvent », dit-elle. Chaque sonnerie est un appel à l’aide strident. Chaque fois qu’elle répond, Esther entend une femme qui hurle – une femme qui tente d’échapper à la rage de son mari ivre, ou une voisine qui lui demande de « venir vite avant qu’il ne la tue ».

« Ce ne sont pas de mauvais hommes, ditelle. Ce sont plutôt des hommes qui doivent apprendre qu’il n’est jamais acceptable de frapper sa femme – des hommes qui doivent choisir la bonté pour devenir de bons maris. »

Pas facile de vivre dans les montagnes Rwenzori. Elles sont escarpées, et leurs pistes, étroites et venteuses. L’eau potable doit être transportée depuis des kilomètres. Les maisons, construites en terre battue, s’effondrent lorsque les nuages pleurent. Personne ne possède de bicyclette. L’alcool est bon marché, et le bonheur, rare. Les cris ? Ils font partie du quotidien.

Lorsqu’une femme est battue, elle n’a que peu d’options – et aucune d’entre elles n’est bonne. Si elle s’enfuit, elle sera battue encore plus durement à son retour. Si elle rentre chez son père et sa mère, ils la renverront au mari qui l’a achetée au prix de la dot. Et les coups continueront. Si elle décide d’appeler la police, il se peut qu’il n’y ait même pas de numéro de téléphone à composer. Les autorités disposent de peu de ressources et exigent une somme de 45 000 shillings pour couvrir les frais de taxi nécessaires pour répondre à son appel de détresse. Mais personne ne dispose d’une telle somme !

Aujourd’hui, il existe une meilleure option : appeler Esther. Il y a au moins un petit téléphone dans le village et tout le monde a le numéro d’Esther.

« Appelez-moi, dit-elle. Je viendrai. Je vais confronter votre mari. S’il refuse d’arrêter de vous battre, je paierai la police pour qu’elle l’emmène. Je paierai ensuite les frais de prison, pour que vous puissiez être en paix chez vous. »

LE CONTRAT DE LA BONTÉ

Au début, personne ne croit Esther –enfin, jusqu’au jour où elle arrive chez

Esther Birungi

Marta et confronte Jonas, le mari au poing ensanglanté.

« Allez-vous cesser de battre votre femme ? »

« Qui êtes-vous pour me parler de ma vie et de ma femme ? Elle est MA propriété et je la battrai si j’en ai envie. Vous ne pouvez pas m’arrêter. »

« Justement, je vous arrête tout de suite, poursuit Esther calmement. Arrêtez de battre votre femme, sinon vous serez en prison ce soir ! » Jonas pousse bruyamment un juron. Non qu’il la croit vraiment, mais se demandant tout de même si cette femme qui ne s’occupe pas que de ses oignons n’aurait pas de connexions avec les dirigeants de la prison. Plus tard en soirée, la police arrive à bord d’un mototaxi boda-boda et emmène l’homme.

Le lendemain matin, Esther se rend à la prison. Elle sourit gentiment et demande à voir Jonas.

« Voici un “Contrat d’humanité” que vous devez signer, dit Esther en tendant le papier à Jonas. Signez-le et promettez d’être gentil avec votre femme. Promettez de ne plus la battre et de la traiter avec bonté. Signez le contrat et je vous ramènerai chez vous. »

Jonas est le premier à signer le Contrat de bonté et à se joindre au nouveau club ManKind. Près de deux ans plus tard, le club ManKind s’est agrandi et compte aujourd’hui plus de 50 hommes. Dans les villages de montagne, la violence conjugale a diminué de 50 pour cent. « Personne ne pensait que ce serait possible », affirment les dirigeants d’Ourganda, l’organisation à but non lucratif qui emploie Esther. « Mais la bonté, ça change tout. »

PLUS QU’UNE INTERVENTION

Les membres du ManKind Club, soit 50 maris qui ont signé l’engagement, ont aidé Esther à affronter 630 maris violents. Ils rendent aussi visite aux hommes qui ont été incarcérés, leur apportant de la nourriture, des couvertures, de l’eau, des vêtements propres, et tout ce dont ils ont besoin. Là, ils leur parlent du contrat, offrent le pardon, des prières, du soutien pour vaincre la dépendance, et une nouvelle chance pour ces hommes de rentrer chez eux et d’apprendre à devenir

de meilleurs maris.

« Continuez à choisir la bonté », disent-ils.

De retour chez elles sur la montagne, les 50 femmes du Club des âmes sœurs fournissent de la nourriture, de l’eau et un encouragement émotionnel aux femmes battues.

« Continuez à choisir la bonté », disent-elles.

Esther, et d’autres dirigeants d’Ourganda, offrent bien plus qu’une intervention. Ils veillent à ce que chaque village ait accès à de l’eau pure à proximité. Ils dispensent les premiers soins et donnent une éducation sanitaire. Ils ont même couvert les frais médicaux de 60 opérations chirurgicales d’importance vitale.

« Ceux qui n’ont pas de sens à leur vie sombrent souvent dans l’alcool et la violence, explique un dirigeant d’Ourganda. C’est pourquoi nous proposons des options de microfinancement et aidons les familles et les communautés à développer des petites entreprises qui donnent aux hommes et aux femmes un nouveau sens de leur valeur personnelle ».

Consciente qu’elle pousse les gens à faire des changements majeurs, Esther anime aussi des séminaires de trois jours sur l’amour et la responsabilité envers les ados. Ces séminaires ont été si bien accueillis qu’elle a commencé à inviter des adultes à y assister !

« Dès le début, ça a été un succès, écrit le journaliste Bruce Benway. En trois semaines, 12 000 personnes se sont présentées – des femmes, battues et meurtries, assises à côté des hommes qui les ont battues et meurtries. Tout le monde attendait d’entendre ce qu’Esther avait à dire sur l’amour et le respect, la bonté et la courtoisie, bref, sur toutes les choses dont elle parle lors de ses visites à domicile. »

« Le changement commence avec chacun d’entre nous, lance Esther. Si nous voulons passer de la maltraitance à la liberté, nous devons tous prendre position aujourd’hui ! »

Les maisons sont toujours en terre battue, mais le bonheur, lui, est là. Alors, continuez à choisir la bonté !

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis

Éditeur

Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division

Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur.

Éditeur/Directeur de

Adventist Review Ministries

Justin Kim

Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan

Comité de coordination de Adventist World

Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu

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Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada

Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique

Vol. 20, n° 7-8

Le chien « tueur »

Dieu agit de manières surprenantes !

Cette histoire s’est passée alors que j’avais 14 ans. « Bon, c’est ta dernière rue. Y a pas beaucoup de maisons ici. Il fait presque nuit, on devrait avoir bientôt fini. Je viendrai te chercher dans quelques minutes. » Je passais mon été à vendre des livres chrétiens de maison en maison. En tout cas, ce n’était vraiment pas l’idée que je me faisais du « plaisir ». Je préférais de loin passer du temps avec mes amis ! Je croyais en Jésus. Je l’aimais et je savais qu’il m’aimait. Mais j’étais extrêmement timide et n’avais pas encore développé l’envie de partager ma foi. J’ai deux sœurs plus âgées. Tu sais ce que ça veut dire ? Simplement que les sœurs plus âgées poussent souvent les plus jeunes à faire des choses que normalement, ils ne feraient pas ! Ça a été exactement le cas pour moi cette année-là. Je me suis retrouvée, moi, la fille timide, à frapper à la porte d’inconnus toute la journée, dans la chaleur de l’été. Dès l’abord, j’étais loin d’être convaincue que c’était « amusant ». Un soir, cependant, Dieu allait me donner un aperçu de ce qu’il désirait que j’apprenne

à travers cette expérience.

Mon chef venait juste de me déposer sur une route de campagne tranquille, bordée de quelques maisons seulement. Qu’est-ce que j’avais hâte de rentrer chez moi après une autre journée longue et chaude ! Alors que je croyais avoir terminé, j’ai aperçu une lumière briller à travers les arbres. Hmm… On dirait qu’il y a une autre maison derrière. Si je n’y vais pas, personne ne le saura. En plus, je ne suis même pas sûre qu’elle soit SUR la route qu’on m’a assignée. Soudain, quelque chose en moi m’a poussée, vraiment poussée, à aller frapper à la porte. À contrecœur, j’ai fait demi-tour et me suis dirigée vers la maison. Alors que je m’en rapprochais, un gros chien s’est interposé entre moi et la porte avant. Je me suis arrêtée un instant, puis me suis souvenue de ce qu’on nous avait appris lors de notre formation de représentant évangélique. Un chien se pointe ? Alors, prudence ! Y aller doucement, et ne jamais oublier de demander à Dieu de nous protéger. J’ai grandi avec des chiens toute ma vie. Pour moi, plus le chien est gros, mieux

c’est ! Même si je n’ai pas peur des chiens, j’ai incliné la tête et fait rapidement une prière. Ensuite, je suis passée devant le chien en lui parlant gentiment. À ma surprise, il s’est écarté tout bonnement du chemin et s’est contenté de me regarder fixement alors que je m’approchais du porche et que je frappais à la porte.

Quelques instants plus tard, une femme a jeté un coup d’œil par la fenêtre de la porte, l’air perplexe. Elle regardait dans la cour comme si elle était à la recherche de quelque chose … Mais de quoi ? Je n’en étais pas vraiment sûre. Elle a finalement ouvert prudemment la porte et m’a lancé d’un ton sévère :

« QUI es-tu ? Et COMMENT es-tu arrivée ici ? » Pour être franche, je ne savais vraiment pas où elle voulait en venir ! Je lui ai répondu :

« Ben, je suis venue à pied ».

J’ai alors commencé ma présentation en lui expliquant qui j’étais et pourquoi j’étais là, mais elle m’a coupé brutalement la parole.

« NON, c’est pas ça que je veux dire ! Comment est-ce que t’as fait pour passer devant mon chien ? »

« Votre chien ? Celui-là ? » Et j’ai pointé du doigt le gros chien qui

se tenait non loin de nous. « Oui, CE chien-là ! Je ne comprends pas. C’est mon chien de garde et il fait toujours bien son travail. Depuis que je l’ai, personne n’a réussi à franchir cette porte d’entrée. La dernière personne qui a essayé a perdu un bras. Mon chien n’aime pas les inconnus, et pourtant, je ne l’ai même pas entendu aboyer après toi ! » Hum, j’aurais peut-être dû me stresser un peu plus devant ce chien… Mais le chien de garde « tueur » n’avait pas du tout l’air impressionné par ma présence. J’ai essayé de nouveau de lui expliquer que j’étais une représentante évangélique et que je vendais des livres pour financer mes études. J’ai ajouté que j’étais chrétienne et lui ai parlé de la prière que j’ai faite avant de me présenter chez elle. Mon ange gardien avait dû faire savoir au chien à quel point j’étais gentille ! Sur ce, la femme m’a ouvert sa porte toute grande et m’a dit : « Eh bien, je ne connais pas ces livres-là. Mais une chose est sûre : quelqu’un est avec toi, sinon tu ne serais pas là en ce moment. Je pense que j’ai besoin de savoir ce que tu as à m’offrir. Entre s’il te plaît ! »

Pendant plusieurs minutes, la dame et moi avons discuté des différents livres que j’avais à vendre : des livres de cuisine saine, des livres d’histoires bibliques pour les enfants, et des livres pour les adultes sur la façon dont Dieu veut transformer leur vie. Enthousiasmée par chacun de ces livres, la dame a décidé de m’en acheter plusieurs.

Et alors, elle s’est mise à me parler des difficultés qu’elle rencontrait dans sa vie et m’a demandé si je pouvais prier pour elle. À ce moment précis, j’ai prié pour une femme que je ne connaissais même pas ! J’ai prié pour une femme que je n’aurais jamais rencontrée si je n’avais pas obéi à la voix de Dieu – moi qui voulais rentrer chez moi ! – et si, en voyant le gros chien, je n’avais pas demandé la protection divine ! Alors que je retournais vers la route (en passant devant le même chien qui, une fois de plus, est resté tout le temps immobile comme une statue), des pensées ont commencé à affluer dans mon esprit. Je savais que j’étais naturellement égoïste et que j’avais beaucoup à apprendre. Il

Perle biblique :

« Tu es mon abri, tu me protèges du malheur, tu m’entoures de cris de victoire. »

Psaumes 32.7, Parole de Vie

était évident que Dieu m’aimait et voulait m’utiliser même si je ne lui étais pas toujours fidèle. Il avait certainement un plan pour ma vie et pour celle de cette femme.

Cet été-là, Dieu est intervenu plusieurs fois dans ma vie de façon miraculeuse. Je l’ai vu agir d’une manière qu’aucun être humain ne pourrait jamais expliquer. J’avais encore des tas choses à apprendre. Mais j’ai appris une chose pour sûr : Dieu est VRAI, et il veut être dans ma vie et dans la vie des autres. J’ai aussi appris que lorsque Dieu nous demande de faire quelque chose, l’obéissance est toujours le meilleur choix. Si tu ne me crois pas, tu n’as qu’à repenser à mon ami le chien « tueur » !

Marion Peppers habite dans le Tennessee avec son mari et ses deux enfants. Cette famille passe le plus clair de son temps à parcourir le monde dans le cadre du ministère.

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