Adventist World - October 2024 (French)

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La mission

C’est notre passion. C’est ce que nous faisons.

10/2024

Un héritage de la mission

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Des outils entre les mains du Maître Page 18

Répondre à l’appel Page 20

20 Perspective mondiale

Répondre à l’appel

Ted N. C. Wilson

22 À la découverte de l’Esprit de prophétie

Des porteurs d’espérance

Merlin D. Burt

24 Foi en action

Quand les rêves deviennent réalité

Jeff Reich

26 La Bible répond Dieu, la sagesse, et les êtres humains

27 Santé & bien-être

Une menace silencieuse

28 Je vais vous raconter…

Un artiste pour Dieu

30 Foi en herbe Laddie, le chien missionnaire

Les mains en prière

Une anecdote chrétienne intéressante concerne la famille Dürer. Entourés de 16 autres frères et sœurs, deux frères se rendirent compte que leur pauvre père, un orfèvre, n’avait vraiment pas les moyens de financer leur rêve d’une éducation artistique. Ils conclurent alors un pacte à pile ou face. L’un irait à l’académie, tandis que l’autre travaillerait dans les mines. Et à la fin des études, ils échangeraient leurs rôles.

Le sort désigna Albrecht Dürer, lequel partit étudier l’art à Nuremberg pendant quatre ans. Son frère Albert se chargea des frais de scolarité grâce à son travail dans les mines. Au retour du futur célèbre artiste, la famille et le village organisèrent un dîner en son honneur. C’est à ce moment-là qu’Albrecht voulut échanger les rôles pour réaliser leur double ambition. Il irait à son tour dans les mines, et Albert, lui, à l’académie.

Qu’il s’agisse de sacrifier sa jeunesse pour un membre de sa famille, sa fortune pour une organisation, ses meilleures années pour les missions outre-mer, ses plus grandes énergies pour l’Évangile, ou sa vie pour la cause de l’adventisme, sachez que nous le faisons par mimétisme, par imitation, en l’honneur et à la suite du Fils de Dieu, dont les mains sont jointes, en cet instant même, dans une prière en notre faveur. 10 Faire de la mission une priorité

Après quelques instants de silence, Albert déclina l’offre, le visage baigné de larmes et les deux mains levées. Apparemment, le travail dans les mines avait ruiné ses doigts en raison de l’arthrite. Il avait perdu toute dextérité artistique. Heureux de la réussite de son frère, il vécut par procuration la notoriété d’Albrecht. En hommage à l’altruisme et au sacrifice de son frère, Albrecht modela les mains de ce dernier dans ce qui est aujourd’hui un dessin célèbre, intitulé « Mains en prière », et conservé dans un musée de Vienne, en Autriche. Vous ne le connaissez peut-être pas. Mais après l’avoir regardé, vous vous souviendrez l’avoir déjà vu quelque part. Nombreux sont ceux qui en ont une reproduction accrochée chez eux, dans leur bureau, ou sur un objet provenant d’une librairie chrétienne. On ne sait pas si les détails de ce récit sont véridiques. Mais ces mains en prière symbolisent la perte, le sacrifice de soi et la charité généreuse de l’amour fraternel. On pourrait rétorquer que les Écritures disent que l’obéissance vaut mieux que le sacrifice (1 S 15.22). Mais notez que l’obéissance sacrificielle intérieure est meilleure que le sacrifice désobéissant extérieur. En d’autres termes, c’est l’humilité et l’obéissance de Jésus qui ont abouti à une mort désintéressée et sacrificielle, et même à la mort sur une croix (Ph 2.8).

Comme il a été parfait de reproduire ces sentiments sous la forme de mains en prière ! La monnaie circulante du royaume de Dieu, c’est le sacrifice. C’est le sacrifice qui distingue le vrai chrétien du chrétien nominal. C’est le sacrifice qui a lancé le mouvement, et c’est le sacrifice qui y mettra fin.

Gilbert M. Valentine
Un héritage de la mission
David Trim 14 Le soutien : l’élément crucial
Amy Whitsett
Couverture : Lightstock / Brown Bag Photography
Photo : Albrecht Dürer, Praying Hands, 1508, Google Art Project 18 Des outils entre les mains du Maître
Marcos Paseggi

Rex Shepherd, directeur des Explorateurs de la Fédération de l’Oklahoma, célèbre le baptême d’un Explorateur pendant le Camporee international des Explorateurs à Gillette, dans le Wyoming. Le vendredi 9 août en après-midi, les Explos qui ont choisi de suivre l’exemple du Christ ont eu l’occasion de se faire baptiser.

Photo : Kelly Coe, Union des fédérations de Columbia
« Nous sommes ici pour retrouver notre chemin

vers l’autel. Dieu nous a

choisis

pour diriger notre peuple, nos églises et nos districts en ces temps difficiles où la technologie peut nous distraire de nos responsabilités, de nos familles, et de notre spiritualité ».

— Wendell Mandolang, secrétaire de la Division Asie-Pacifique Sud, pendant les deuxième et troisième conférences lors de l’initiative « Retour à l’autel », à laquelle ont participé plus de 1 400 pasteurs adventistes dans toute la division. L’événement avait pour but d’encourager et d’équiper les ouvriers de l’Église aux influences culturelles distinctes et animés d’un zèle spirituel pour s’occuper des membres de leur église et les enseigner. L’initiative « Retour à l’autel » est un appel mondial visant à encourager le culte personnel quotidien et la communion avec Dieu. Reconnaissant les distractions et les occupations de la vie moderne, l’initiative souligne l’importance de revenir à une pratique spirituelle fondamentale – soit consacrer du temps de qualité à la prière et à l’étude de la Bible.

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À quelle fréquence les pasteurs parlent-ils aux membres de la mission de l’Église adventiste?

On a demandé aux membres de l’Église à quelle fréquence ils entendent parler de la mission de l’Église adventiste dans les sermons.

Très souvent – 35 %

Souvent – 46 %

Rarement – 16 %

Jamais – 3 %

Scannez le QR pour voir l’intégralité du sondage.

N=140,462

Source : Sondage de 2022-23 de l’Église mondiale auprès des membres

Données fournies par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale

« Lorsque j’ai entendu parler pour la première fois du voyage de STORMCo au Laos, j’ai été ravie ! […] J’ai tout aimé du voyage : l’accueil chaleureux des gens, les enfants joyeux, ma merveilleuse équipe et, bien sûr, la succulente nourriture. Cette aventure inoubliable a touché mon cœur et m’a montré la beauté de se brancher sur les autres. »

— Eh Tha Yu Soe, participante au voyage missionnaire Service to Others Really Matters (STROMCo) de l’Union des fédérations australiennes (AUC), à propos de son expérience. Ce voyage missionnaire fait partie de l’initiative annuelle de l’AUC dans le cadre de son programme de partenariat de Mission globale avec l’Union des missions de l’Asie du Sud-Est et la Mission du Timor oriental de l’Église.

« Jésus a raconté des paraboles pour révéler les vérités et les mystères de son royaume. Les histoires racontées à travers les films ont pour objectif de transmettre ces mêmes vérités et mystères. […] C’est pourquoi ces espaces sont faits pour que les membres mettent leurs dons et leurs talents au service de Dieu. »

— Uriel Castellanos, directeur des communications de l’Union des fédérations mexicaines du Chiapas, à propos du premier festival de cinéma organisé dans cette région. Outre les films projetés, l’événement comprenait des présentations, des causeries, et une séance de questions-réponses sur la cinématographie et l’évangélisation, ainsi que sur les expériences que vivent les équipes de production pendant le tournage. Les jeunes créateurs ont été mis au défi de continuer à grandir et à produire des contenus chrétiens qui ont un impact sur les gens.

Plus de 100

Le nombre de jeunes bénévoles qui se sont réunis à Cusco, au Pérou, dans le cadre du Projet Mission Caleb. Ils ont participé à la récupération des espaces publics dans le quartier historique de San Blas, dans la capitale de l’ancien Empire Inca. Le Projet Mission Caleb est un service social bénévole et un programme d’évangélisation qui encourage les jeunes adventistes à consacrer leurs vacances au renforcement des petites congrégations et à des initiatives pour atteindre de nouvelles personnes. L’objectif est de mobiliser des milliers de jeunes en Amérique du Sud pour faire de l’évangélisation dans des endroits où il n’y a aucune présence adventiste. Ce mouvement – le plus important ces derniers temps – implique les jeunes dans l’évangélisation en mettant l’accent sur l’engagement envers Dieu, envers l’Église et la communauté.

« ExpoBiblia s’est révélée être un outil très précieux pour sensibiliser des milliers d’Espagnols à l’importance de la Parole de Dieu pour la société. Une exposition récente a attiré environ 1 000 visiteurs sous la tente d’ExpoBiblia, où ils ont pu se familiariser avec les histoires bibliques, réfléchir à l’importance de la Bible, et poser des questions aux bénévoles membres de l’Église adventiste. »

— Gabriel Diaz, directeur de l’évangélisation de l’Union des fédérations espagnoles, au sujet de l’impact de l’événement ExpoBiblia. Depuis plusieurs années maintenant, les adventistes en Espagne utilisent ExpoBiblia pour souligner le rôle historique de la Bible et attirer l’attention des gens sur la Parole de Dieu. Il s’agit d’une méthode privilégiée pour atteindre une société où la plupart des gens se disent religieux, mais où presque personne ne lit la Bible régulièrement.

Photo : Union des fédérations mexicaines du Chiapas

L’Université Andrews a tenu le Congrès annuel sur la recherche sur la famille adventiste

Le Congrès adventiste annuel sur la recherche et la pratique familiales s’est tenu du 18 au 20 juillet au Séminaire adventiste de théologie de l’Université Andrews (UA) à Berrien Springs, dans le Michigan, aux États-Unis. Cette année, il avait pour thème « Comprendre la diversité des familles », et ses orateurs principaux étaient Elaine et Willie Oliver, ainsi qu’Arlyn Drew.

Cette année, le congrès s’est tenu en présentiel pour la première fois depuis la pandémie de COVID-19, avec des participants du monde entier qui ont assisté à la fois sur le campus et en ligne.

C’est au cours de l’été 1975 que John et Millie Youngberg, professeurs à la faculté de l’Éducation de l’Université Andrews, ont créé ce congrès. Ils l’ont lancé dans l’intention de construire des familles plus fortes et plus saines dans le contexte de l’Église, en offrant aux professionnels « l’occasion d’être exposés aux meilleures stratégies pratiques et à la recherche dans les domaines du Ministère de la famille, des études sur la famille, du counseling/de la thérapie familiale, du travail social et de la psychologie, afin d’améliorer le Ministère de la famille dans l’Église adventiste et au-delà ».

La première série de présentations a été donnée par Elaine et Willie Oliver, directeurs du Ministère de la famille de la Conférence générale. Les Oliver

ont partagé leur expérience en animant des conférences sur le mariage et des séminaires sur les relations, et en tenant des conférences de formation pour les dirigeants du Ministère de la famille dans le monde entier.

Willie Oliver est titulaire d’un diplôme en théologie, en counseling pastoral et en sociologie. Elaine, elle, est titulaire des diplômes suivants : counseling clinique en santé mentale, psychologie du counseling, éducation supérieure, et psychologie de l’éducation. Leur présentation, intitulée

« La démographie de la différence : défis et occasions pour le Ministère de la famille », a abordé la réalité mondiale de l’Église adventiste et la démographie de la différence entre les familles au sein de l’Église, ce qui pose des défis pour un ministère efficace, car il n’y existe pas de taille unique et il est nécessaire d’être attentif à ces différences.

Ils ont aussi noté que si l’idéal de Dieu pour le mariage et les relations familiales n’a pas changé, les types et structures de la famille dans le monde moderne, elles, sont en constante évolution – y compris les taux croissants de mariages interculturels, de familles monoparentales, de familles recomposées, de couples sans enfants, de familles multigénérationnelles, d’immigration et de familles transnationales, de partenariats entre personnes de

Cet événement avait pour thème  « Comprendre la diversité des familles »

même sexe, de familles aux prises avec la neurodivergence, et de variations dues à des facteurs socio-économiques. Les Oliver ont souligné la nécessité de tenir compte de l’« approche à deux mains » au Ministère de la famille de l’Église adventiste. Cette approche se base sur « la compréhension que les Écritures mettent en tension les idéaux divins de Dieu d’une part, et la réalité de la fragilité humaine d’autre part », a expliqué Elaine Oliver. Elle a souligné que les expériences uniques de chaque individu ou famille contribuent à ce qu’ils sont aujourd’hui. Par ailleurs, elle a plaidé en faveur d’une approche du Ministère de la famille empreinte de compréhension, de grâce et de compassion, sans pour autant mettre de côté les idéaux que Dieu a établis en Éden. L’après-midi a été consacré à des sessions en petits groupes. Au nombre des sujets de discussion figuraient le développement des façons de penser quant à la croissance des enfants, les défis et les possibilités des familles multigénérationnelles, les modèles de communication familiale et la santé mentale des jeunes, la théorie de l’attachement divin, le discipulat narratif, l’éducation prénuptiale, les mariages d’amour et les mariages arrangés dans les contextes bibliques et socioculturels, et la communication informée sur les traumatismes dans la pratique familiale.

Arlyn Drew, professeur adjoint de théologie systématique et de philosophie chrétienne au séminaire, s’est chargée de la deuxième série de présentations. Ses sujets ont abordé les différentes structures familiales que l’on trouve tant aujourd’hui que dans l’Ancien Testament.

Le prochain Congrès adventiste sur la recherche et la pratique familiales se tiendra du 17 au 19 juillet 2025.

Sara Hamstra, Université Andrews
On aperçoit ici Willie Oliver (à gauche), directeur du Ministère de la famille de la Conférence générale, et Elaine Oliver, directrice adjointe.
Photo : Manuel Monchon, Université Andrews
La campagne d’évangélisation à Juba est le premier événement ayant eu lieu dans le stade rénové

Dans le Soudan du Sud, le stade de football de Juba a été l’hôte de la campagne Homecoming

Le 13 juillet dernier, le soleil brûlant n’a pas empêché des centaines de membres de l’Église adventiste, des invités et des personnes intéressées par l’étude de la Bible de s’asseoir dans les gradins du stade de football à Juba, dans le Soudan du Sud. Prévu de 7h à 11h pour éviter les heures les plus chaudes de la journée, le programme de culte du sabbat comprenait des chants de l’assemblée, des offrandes, un concert donné par plusieurs chorales de l’Église, une discussion sur la leçon de l’École du sabbat, et la prédication de la Parole de Dieu. Le stade de football de Juba a été choisi pour la première semaine de la campagne d’évangélisation Homecoming à Juba. Ce stade, construit dans les années 1960, a récemment fait l’objet d’importants travaux de rénovation après la décision de la Fédération internationale de football association (FIFA) de financer le projet dans le cadre de son initiative Aller de l’avant, laquelle vise à soutenir et à développer le football dans des lieux non traditionnels.

Moins d’un mois avant le début de la campagne d’évangélisation, le stade a été officiellement inauguré en présence de Gianni Infantino, président de la FIFA. L’idée était d’utiliser le stade pour des matchs de football internationaux officiels et

des événements d’envergure. Ce fut donc une surprise lorsque, grâce au soutien des représentants du gouvernement du Soudan du Sud, y compris de Salva Kiir Mayardit, président du pays, l’Église adventiste a été autorisée à l’utiliser pour la campagne Homecoming, selon les dirigeants de l’Église régionale. « En fait, ça a été le premier événement à avoir lieu dans le nouveau stade », ont-ils dit.

Le service du 13 juillet a été traduit en arabe. Si l’anglais est la langue véhiculaire de la plupart des Sud-Soudanais, nombreux sont ceux qui parlent l’arabe, y compris ses variantes de Juba et soudanaises. Par ailleurs, le Soudan du Sud compte environ 60 langues autochtones, dont celles représentant les principaux groupes autochtones tels que les Dinkas et les Nuers.

Un concert a été donné par des chorales d’églises et des ensembles musicaux. Un chœur d’enfants a aussi souhaité la bienvenue aux membres et aux invités au Soudan du Sud et à la campagne d’évangélisation. Un groupe d’hommes a chanté un chant disant d’être fidèle à Dieu à l’instar de Shadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, tandis que les chorales ont rappelé aux participants l’espérance que les croyants ont en Jésus et en son retour imminent.

Le message de Ted Wilson s’est adressé une fois de plus aux différents groupes présents dans les gradins. Tous ceux qui étaient prêts pour leur baptême quelques heures plus tard ont été invités pour une prière spéciale. En même temps, le pasteur Wilson a tenu à s’adresser à ceux qui ne s’étaient pas encore engagés envers Jésus. « Si vous sentez que Dieu vous appelle, venez afin que je puisse prier pour vous, a-t-il dit à la foule. Dites au Seigneur que vous êtes prêts à vous mettre à l’étude de sa Parole. Dites-lui que vous voulez vous préparer à faire partie de son Église. Donnez-lui votre vie dès aujourd’hui ! »

En fin de soirée, la campagne

Homecoming s’est déplacée vers le complexe adventiste, où sont domiciliées plusieurs institutions ecclésiastiques, notamment le siège régional de l’Église, ADRA, une station de radio, et deux écoles. Là, les membres et les dirigeants de l’Église ont accueilli les quelque 200 personnes qui avaient été baptisées quelques heures plus tôt et ont prié pour qu’elles restent fidèles et connectées à Jésus. Une fois de plus, Ted Wilson a lancé un appel à ceux qui luttaient encore avec leur décision de suivre Jésus. Des dizaines de personnes ont répondu à son appel.

Photo : Marcos Paseggi, Adventist World
Marcos Paseggi, Adventist World
Le 13 juillet dernier, des femmes adventistes ont offert leurs meilleures salutations à l’Église mondiale à Juba, dans le Soudan du Sud.

Des adventistes ont participé aux Jeux olympiques de 2024 en tant qu’aumôniers

Département des communications de l’Union des fédérations franco-belges, et Adventist World

Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Fédération protestante de France (FPF) a mis en place une aumônerie consacrée aux athlètes et à leur entourage. L’Église adventiste y a donc été représentée, ont rapporté les dirigeants des églises régionales.

L’aumônerie protestante, située en plein cœur du village olympique, avait pour mission d’offrir un soutien spirituel à environ 15 000 athlètes, dont 4 500 pour les Jeux paralympiques. Une chapelle interconfessionnelle a servi d’espace d’accueil où les aumôniers écoutaient les athlètes et leurs équipes et conversaient avec eux. Cette présence spirituelle a répondu à divers besoins : gestion du stress, questions éthiques, pression de la compétition, ou simplement besoin d’une oreille attentive dans un contexte de haute performance, ont rapporté les dirigeants.

CONTRIBUTION ADVENTISTE

L’Église adventiste était représentée par Pascal Rodet, pasteur et secrétaire de l’Association pastorale de l’Union des fédérations franco-belges. Fort de son expérience d’ancien directeur du Département de la jeunesse adventiste, il a apporté son expertise en matière de soutien de personnes.

Joël Abati, ancien champion olympique de handball, a apporté un regard unique en tant qu’ancien sportif de haut niveau.

Pascal Rodet : « En tant qu’aumônier des Jeux de Paris, je suis au service des athlètes et du staff pour les accueillir dans leurs attentes spirituelles. C’est là une grande responsabilité pour moi et j’en suis heureux. » Selon les dirigeants, cette participation adventiste visait à apporter une sensibilité spécifique à l’aumônerie, enrichissant ainsi l’approche globale de l’accompagnement spirituel proposé.

UN SERVICE ESSENTIEL

Bien que certaines délégations soient venues avec leurs propres aumôniers, il n’en a pas été ainsi pour tous les athlètes, en particulier les francophones. L’aumônerie protestante, y compris la présence adventiste, ont donc joué un rôle crucial pour ces athlètes en quête de soutien spirituel.

Les aumôniers, sélectionnés et formés par la FPF, doivent naviguer dans un environnement complexe, en tenant compte des dimensions géopolitiques et culturelles des Jeux Olympiques. Leur formation comprend des éléments de l’histoire des Jeux et une conscience de leur impact social et humain.

Ils y ont joué un rôle important en accompagnant les athlètes en quête de soutien spirituel

ENGAGEMENT ENVERS LES VISITEURS

En outre, l’Église adventiste s’est mobilisée pour accueillir et soutenir le public. Cette initiative aux facettes multiples comprenait l’organisation d’expositions sur la santé et des concerts.

La distribution d’imprimés chrétiens a cherché à répondre aux questions spirituelles que l’événement aurait pu soulever. Plusieurs églises adventistes ont ouvert leurs portes, créant des havres de paix au cœur de l’effervescence olympique. Des pasteurs spécialement formés en aumônerie ont été présents pour écouter et conseiller. Enfin, une présence renforcée sur les médias sociaux a permis de toucher un public plus large, et de répondre en temps réel aux besoins spirituels des visiteurs. « Cette approche globale témoigne de la volonté de l’Église adventiste d’être pleinement présente et accessible lors de cet événement mondial, conformément à sa mission d’accompagnement spirituel et de service à la communauté », ont déclaré les responsables de l’Église.

Au-delà du village olympique, toutes les églises chrétiennes de la région parisienne ont accueilli et soutenu le public lors des Jeux olympiques. Un réseau de paroisses et d’églises s’est constitué pour répondre aux besoins psychologiques et spirituels des visiteurs. La participation de l’Église adventiste s’est inscrite dans une démarche plus large, laquelle visait à offrir un accompagnement spirituel adapté à la diversité des athlètes et des spectateurs, ont expliqué les dirigeants de l’Église. « Cette initiative souligne l’importance accordée à la dimension spirituelle dans le sport de haut niveau et les grands événements internationaux », ont-ils conclu.

Pascal Rodet (à gauche), pasteur et secrétaire de l’Association pastorale, a accompagné les athlètes olympiques en quête de soutien spirituel.
Photos : courtoisie de Pascal Rodet

Gros plan sur la mission

À La Havane, le secrétariat de la GC combine mission et service

Le projet de Cuba aide les visiteurs à se connecter aux membres, à atteindre amis et voisins

C’est en milieu de matinée et sous un soleil déjà radieux qu’une équipe de bénévoles est arrivée à l’église adventiste du quartier de Mantilla, à La Havane (Cuba), le 31 juillet dernier. Ces bénévoles sont sortis rapidement de trois camionnettes et sont entrés dans le sanctuaire, où les attendaient les dirigeants de l’église locale et d’autres personnes.

Le groupe de bénévoles de tous âges provenait du secrétariat de la Conférence générale (GC) du siège de l’Église adventiste à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis. Dirigés par Erton Köhler, secrétaire exécutif de la GC, ils étaient à Cuba pour une initiative visant à atteindre les gens à travers plusieurs églises de La Havane, en partenariat avec Maranatha Volunteers International – un ministère de soutien de l’Église adventiste.

« Rassemblons-nous pour organiser le travail d’aujourd’hui », a lancé John D. Thomas, un dirigeant à la retraite qui a consacré sa carrière au service de l’Église en tant que missionnaire

à l’étranger et secrétaire adjoint de la Conférence générale au siège de l’Église. John Thomas, lequel est né dans le champ missionnaire de parents missionnaires, est sans doute l’un des bénévoles missionnaires les plus chevronnés. Même à la retraite, il continue à soutenir des initiatives de sensibilisation et d’évangélisation partout où le besoin s’en fait sentir. John Thomas : « J’avais décidé de continuer à participer à deux initiatives missionnaires par an. Cette année, je pense qu’on parlera davantage de cinq projets pour moi ! »

À l’autre bout du spectre se trouve Reiko Davis, laquelle travaille au Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la GC. À l’exception d’un bref voyage à San Diego lorsqu’elle était enfant, elle n’est jamais sortie des ÉtatsUnis. En fait, elle a dû précipiter une demande pour obtenir son passeport à temps afin de participer au voyage.

Reiko Davis : « Ce voyage missionnaire est mon premier, mais certainement pas mon dernier ! Il a un grand impact sur moi. Je constate que ce séjour à Cuba me transforme de manière imprévue. Je repartirai avec des expériences qui auront transformé ma vie, et avec un désir plus fort de servir mes semblables. »

L’église de Mantilla est l’une des plus grandes congrégations adventistes de La Havane. Construite par Maranatha en 1996-1997, elle avait grandement besoin de réparations mineures et d’être repeinte. La plupart des ventilateurs à l’intérieur

de l’église ne fonctionnaient pas correctement. Maranatha a donc aussi fourni de nouveaux ventilateurs pour aider les membres à supporter les conditions étouffantes de l’été. Dirigée par une équipe locale de Maranatha et des dirigeants d’églises locales, l’équipe du secrétariat de la GC a gratté les murs et repeint non seulement le sanctuaire et le coin du baptistère, mais aussi plusieurs salles adjacentes où les enfants et les jeunes se réunissent habituellement. Un autre groupe a affronté la chaleur extrême par une journée sans nuage pour peindre l’entrée principale de l’église. « Nous faisons de notre mieux pour laisser ce bâtiment aussi beau que possible, a dit un bénévole. Nous voulons que les membres et les visiteurs se souviennent que Dieu mérite le meilleur de nous-mêmes. Et un bâtiment d’église bien entretenu est toujours un témoin silencieux dans le voisinage. »

Ce projet à Cuba a mis en évidence l’importance des partenariats pour créer une synergie dans le champ missionnaire. Maranatha est présente à Cuba depuis 1996 et est experte dans la gestion de la logistique nécessaire dans un territoire aussi difficile. Le secrétariat général, quant à lui, a mis à disposition sa main-d’œuvre et a investi des fonds pour soutenir la mission adventiste à Cuba.

« Servir les autres est toujours une joie, a dit un bénévole. Servir à Cuba est une expérience qui transforme la vie. »

Photo : Marcos Paseggi, Adventist Review
Marcos Paseggi, et Adventist Review
Le 31 juillet, les membres de l’équipe du secrétariat général et les dirigeants de Maranatha Volunteers International ont posé pour une photo de groupe à l’extérieur de l’église adventiste de Mantilla, à La Havane, à Cuba.

Faire de la mission une priorité

Le lancement d’une mission à l’étranger ne s’est pas fait sans difficultés
GILBERT M. VALENTINE

John Andrews et son Église furent confrontés à des défis de taille lorsque les dirigeants de celle-ci décidèrent de l’envoyer en tant que premier missionnaire outre-mer à la fin du mois d’août 1874. Les ajournements retardèrent à plusieurs reprises la décision finale alors que les dirigeants se débattaient dans diverses appréhensions. John était sur le point de partir de lui-même en Europe, encouragé à le faire, certes, mais sans mesure officielle. Les missions outre-mer devaient-elles être une priorité pour l’Église américaine à cette époque ? Avait-elle choisi le bon candidat ? Était-il prêt ? Pouvait-elle se permettre de se passer de ses compétences exceptionnelles ? Pourquoi la messagère du Seigneur n’avait-elle pas reçu de directives spécifiques à ce sujet ? Disposait-on de suffisamment de ressources ? Finalement, lors de la toute dernière réunion de l’assemblée administrative de la Conférence générale de 1874, dans une conclusion plutôt maladroite du débat, les délégués fatigués votèrent « d’instruire » le comité de la Conférence générale d’envoyer John Andrews dès que possible. La mission dans le monde devait devenir une priorité.

DÉMARRAGE

Ainsi, le 15 septembre – soit moins d’un mois plus tard – John N. Andrews quitta Boston avec sa famille. Mais, signe avant-coureur des ambiguïtés et des contraintes financières à venir, il dut payer luimême le trajet de ses deux enfants à charge, le fret de sa bibliothèque, et en cours de route, les frais des arrêts de l’œuvre missionnaire.

De plus en plus consciente de la nécessité d’atteindre les groupes de langue étrangère, l’Église s’efforça à partir de 1870 de préparer des tracts simples, adaptés à la traduction en langue étrangère, et ensuite – ce qui était un peu plus difficile – de trouver des traducteurs compétents. Le projet avait traîné en longueur parce que d’autres priorités locales apparemment plus importantes étaient intervenues, comme de graves conflits au sein de l’équipe dirigeante, ainsi qu’une demande non satisfaite de projets d’évangélisation locaux.

Dès son arrivée en Suisse, John vit que le manque de personnel menaçait de faire dérailler sa mission. Le prédicateur expatrié, lequel devait apprendre immédiatement à converser dans la langue locale, avait prévu l’aide de deux ouvriers suisses à plein temps (l’un francophone et l’autre germanophone).

Malheureusement, il ne put compter sur eux. Vite découragé par la difficulté de l’évangélisation, son assistant francophone se retira et retourna à l’horlogerie. Quant à son assistant germanophone, Jakob Erzberger, il s’éloigna de sa communauté de foi en raison d’un conflit. Il quitta la ville et se mit à travailler dans le privé. Pendant plusieurs mois, John dut travailler d’arrache-pied pour réhabiliter son collègue germanophone, pour réparer la rupture avec les observateurs du sabbat et remettre la mission sur les rails. Il ne réussit jamais à faire entrer son autre candidat suisse dans le service à plein temps.

DES DÉFIS À RELEVER

D’autres défis attendaient John Andrews. Dans une tentative de relancer leur entreprise d’horlogerie juste avant l’arrivée de ce dernier, les observateurs du sabbat suisses qui devaient financer la mission se retrouvèrent lourdement endettés. Des obligations familiales apparemment plus importantes devinrent prioritaires. Ces croyants aidaient aussi généreusement qu’ils le pouvaient, mais les ressources de la mission locale étaient insuffisantes. John constata aussi, à son grand désarroi, que l’évangélisation en Europe coûtait cher. La location d’une salle pour les

John Andrews
Centre pour la recherche adventiste

réunions, par exemple, coûtait jusqu’à trois fois plus cher qu’en Amérique !

Dans un élan courageux, John lança un journal pour surmonter les barrières culturelles et géographiques – une initiative qui coûtait cher, elle aussi. Les dirigeants de Battle Creek avaient cru que la mission deviendrait complètement autonome en peu de temps. Mais cela prit près d’une décennie. Entre-temps, les dirigeants de Battle Creek devinrent frustrés à un point tel que John dut faire face à des critiques injustes et à des malentendus. Avec des ressources limitées, il eut du mal à rester focalisé sur l’évangélisation et la croissance en tant que priorité.

Il apprit à parler français – ce qui lui prit beaucoup plus de temps qu’il ne l’avait prévu au départ, et fut beaucoup plus difficile qu’il ne l’avait imaginé pour son cerveau de 45 ans. Mais il persévéra ! C’était essentiel à sa réussite – c’était une priorité. Et effectivement, avec le temps, il réussit ! Il apprit à la dure à faire face au choc culturel, lutta contre le découragement et la perte de ses repères, et tira des leçons de ses erreurs.

La menace la plus sérieuse pour le succès de son entreprise missionnaire fut la profonde dépression financière qui avait commencé à submerger l’Europe et l’Amérique au moment où il arriva en Suisse en 1874. Cette dépression dura jusqu’en 1879. Les économistes l’appelèrent « la première crise véritablement internationale » –une crise qui compliqua énormément la tâche de John Andrews alors qu’il s’apprêtait à lancer sa revue missionnaire intitulée Les Signes des temps, 18 mois après son arrivée.

Ce que les économistes appellent la « Grande Dépression » commença avec l’effondrement de la Bourse de Vienne en 1873. Cette contagion financière se propagea à travers l’Europe et infecta l’Amérique, ce qui conduisit le pays à adopter « l’étalon-or » pour sa monnaie. Et la panique s’ensuivit – les banques fermèrent leurs portes ; à travers l’Amérique, 18 000 entreprises et 289 entreprises de chemins de fer firent faillite. Le chômage explosa et le revenu des ménages diminua. En conséquence, les finances de l’Église en prirent un coup

INNOVER POUR LA MISSION

En 1879, les temps devinrent « parfaitement terribles ». James White constata qu’il n’y avait « pas d’argent dans le pays ». La crise conduisit à une période d’incertitude, de confusion et de panique. Des ouvriers de la Conférence générale furent licenciés. Pour rester à flot, la maison d’édition Review and Herald coupa les salaires de 17 pour cent et contracta d’énormes prêts auprès des assureurs de la côte est. La direction ajouta une entreprise de tricotage de laine pour occuper l’espace vacant et essaya de générer des revenus supplémentaires. Ellen White voyait la maison d’édition Pacific Press se diriger vers la faillite. Le grand projet de construction d’une nouvelle église à Oakland, en Californie, devint un embarras financier, et l’énorme dette restant à payer pour la nouvelle église de 3 000 places à Battle Creek semblait écrasante. Ellen White déplora que l’Église s’était « trop impliquée » dans les nombreux nouveaux projets qu’elle avait entrepris.

Au début, elle lui conseilla de ne pas entraver les « missions étrangères ». Celles-ci constituaient une priorité. Mais alors que la crise s’aggravait, elle aussi demanda des réductions et une pause de l’œuvre à l’étranger. « Les moyens sont plus nécessaires à l’heure actuelle » au cœur de l’œuvre, insista-t-elle. La mission à l’étranger glissa au bas de la liste des priorités. L’achat d’une nouvelle presse d’imprimerie pour la Suisse fut reporté. Puis on conseilla de fermer l’œuvre suisse et de la relocaliser en Angleterre où elle pourrait être consolidée avec l’œuvre de Loughborough. Cela serait moins coûteux et les gens d’expression anglaise répondraient, en théorie, plus rapidement au message adventiste. Et si les Britanniques finissaient par développer une assemblée constituante suffisamment importante, on pourrait y construire n’importe quelle nouvelle presse d’imprimerie. Cette nouvelle planification porta un coup dur à John Andrews*. Les dirigeants de l’Église avaient-ils oublié que c’était la Providence qui avait ouvert les portes de l’œuvre en Suisse ? Pendant ces temps de confusion,

John s’accrocha à sa foi que la mission pouvait être accomplie en langues étrangères. Il pria et travailla pour son œuvre en Europe. John et Stephen Haskell entreprirent l’année 1879 en organisant une réunion le jour même du Nouvel An dans la nouvelle église de Battle Creek, se focalisant sur la prière et l’économat. Les deux dirigeants présentèrent de nouveaux plans pour le financement de l’Église. La dîme devait remplacer le plan inadéquat de bienfaisance systématique, un changement majeur rendu urgent en raison de la crise financière – une lueur d’espoir. Les membres de l’Église répondirent avec sacrifice en faisant des dons importants. Au fil des mois de 1879, la crise financière commença à s’essouffler.

Lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale de mars 1879, John Andrews proposa à la fin de son rapport sur la mission européenne une autre initiative révolutionnaire, juste avant son retour en Suisse. Un nouvel « officier » devait être nommé au sein du leadership de la Conférence générale pour s’occuper spécifiquement de « l’œuvre à l’étranger ». Ce nouveau rôle permettrait d’« accélérer la correspondance » pour éviter les retards et les malentendus frustrants rencontrés auparavant et, plus important encore, contribuerait à faire de la mission une véritable priorité. Sa proposition fut approuvée et adoptée quelques mois plus tard. L’Église allait devoir faire face à d’autres difficultés alors qu’elle s’efforçait de continuer à apprendre comment mener à bien la mission à l’étranger et de faire en sorte qu’elle demeure une priorité. Et elle réussit dans sa tâche – une tâche qui, à chaque nouvelle génération, présente de nouveaux défis.

* Pour des sources et davantage de détails sur cette période difficile mais rassurante du développement de la mission adventiste, voir Gilbert M. Valentine, J. N. Andrews: Mission Pioneer, Evangelist and Thought Leader, Nampa, Idaho, Pacific Press Pub. Assn., 2019, p. 630-638.

Gilbert M. Valentine, titulaire d’un doctorat, a pris sa retraite de la faculté de l’Éducation de l’Université La Sierra. Actuellement, il enseigne occasionnellement à la faculté de théologie H.M.S. Richards en tant que professeur adjoint.

Un héritage de la mission

Histoires de courage et d’abnégation

John Nevins Andrews et ses enfants Charles et Mary furent les premiers missionnaires officiels de l’Église adventiste, mais leur départ pour la Suisse ne fut certainement pas le dernier ! En décembre 1875, Daniel Bourdeau, un pasteur adventiste canadien, et sa femme Marion furent envoyés en Suisse pour aider John Andrews. En 1877, John Matteson, un pasteur américain d’origine danoise et Anna, sa femme, furent les premiers missionnaires adventistes envoyés en Scandinavie. En 1878, John Loughborough et sa femme Maggie partirent en tant que premiers missionnaires en Grande-Bretagne. Entre-temps, en novembre 1877, William et Jennie Ings, ainsi que Maud Sisley, une autre missionnaire, furent envoyés en Suisse pour prêter main-forte à John Andrews. D’autres missionnaires suivirent – en Suisse, en Scandinavie, et en Grande-Bretagne. En 1878, Herbert Ribton, un ouvrier indépendant, se rendit en Égypte avec sa femme Adelaide et leur fille Nina. Malheureusement, Herbert fut assassiné en 1882, ce qui mit un terme à la mission en Égypte. En 1885, les premiers missionnaires officiellement envoyés par l’Église au-delà de l’Europe quittèrent l’Amérique pour l’Australie. Ce grand groupe avait pour dirigeant Stephen Haskell. Deux ans plus tard, un autre grand groupe suivit, naviguant vers l’Afrique du Sud, sous la conduite de Dores Robinson et de sa femme Edna.

Les adventistes étaient désormais présents sur quatre continents ! Mais dans les années 1890, des difficultés administratives et financières ralentirent le rythme de l’expansion missionnaire. Une réorganisation majeure de l’Église, en vue de la mission, eut lieu lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale de 1901, et fut conclue lors de l’assemblée de 1903. Par la suite, le nombre de missionnaires envoyés chaque année augmenta de façon spectaculaire, et en général, continua à augmenter au

DAVID TRIM
Ellen G. White Estate
On aperçoit ici des missionnaires devant la British Mission House, Ravenswood, Shirley Road, Southhampton, 19 mai 1882 : (rangée arrière, de gauche à droite) Jennie Ings, Miss Thayer, Mrs. Gardner, Delmar Loughborough, Mary Jane Loughborough, Anna Loughborough, H. L. Jones (derrière l’arche métallique) ; (rangée avant, de gauche à droite) William Ings, Mr. Gardner, Stephen Haskell, John Loughborough.

cours des 70 années suivantes – sauf pendant les deux guerres mondiales et la Grande Dépression.

Cependant, à mesure qu’un nombre croissant de missionnaires partait, les histoires de tragédies se multipliaient. La mission mondiale au début du 20 e siècle impliquait, en effet, de travailler dans des endroits où toutes sortes de maladies tropicales étaient endémiques, et pour lesquelles il n’existait pas de remède, du moins au début du 20 e siècle. De nombreux missionnaires y laissèrent leur vie – la plupart étant oubliés aujourd’hui, mais pas par notre Père céleste. Ce qui est remarquable, c’est qu’il n’y eut jamais de pénurie de nouveaux missionnaires pour remplacer ceux qui étaient tombés dans l’exercice de leurs fonctions. Ce qui est aussi extraordinaire, c’est que ce qui préoccupait souvent les missionnaires mourants ou leurs proches, c’était le besoin de nouveaux missionnaires venant se joindre à l’œuvre.

Par exemple, en juin 1903, Joseph Watson, sa femme Mabel et leur fils Romaine arrivèrent à la station missionnaire de Malamulo, dans ce qui était alors le Nyassaland (aujourd’hui le Malawi). Malheureusement, peu de temps après, Joseph contracta le paludisme cérébral et mourut le 11 décembre 1903. Il fut enterré à Malamulo où, aujourd’hui encore, il repose en paix. Joseph n’avait servi en tant que missionnaire que pendant six mois seulement.

Dans une lettre écrite peu avant sa mort, il dit : « Je suis convaincu qu’en l’absence d’un travail acharné et de véritables sacrifices, ce grand continent d’Afrique ne peut être averti de la venue du Seigneur. Il semble pourtant que bien des croyants pensent que le

Seigneur accomplira de merveilleux miracles pendant qu’ils resteront là, eux, en spectateurs, se contentant de voir les résultats1 »

En 1905, Charles Enoch, sa femme, infirmière, et un jeune enfant, se rendirent aux Antilles en tant que missionnaires médicaux. La famille Enoch débarqua à la Barbade en novembre 1905 et ouvrit des salles de traitement à Bridgetown. En 1906, les Enoch se déplacèrent à 320 kilomètres au sud-ouest, à Port d’Espagne, à Trinité-et-Tobago, où George, le frère de Charles, servait depuis 1901. Les Enoch ouvrirent une nouvelle salle de traitement. Quelques années plus tard, le 1er février 1907, Charles contracta la fièvre jaune et mourut le 5 février. Il n’avait été dans les Caraïbes que depuis un peu plus de 14 mois2

Voici ce que George Enoch écrivit à son sujet : « Je suis reconnaissant qu’il soit mort à son poste de service. […] Nous n’avons aucun regret à exprimer, mais nous considérons ce deuil comme un lien supplémentaire qui lie nos vies à l’autel de l’effort missionnaire. » Il ajouta : « Nos cœurs sont courbés de tristesse » ; mais sa véritable inquiétude est évidente dans ces mots : « Cette pensée nous pèse toujours : cette branche de l’œuvre aux Antilles, pour laquelle nous avons tant lutté pour la mettre sur pied, va-t-elle maintenant dépérir par manque d’ouvriers consacrés ? »

Le Dr Maude Amelia Thompson était une camarade de classe du Dr Harry W. Miller à l’American Medical Missionary College. Tous deux obtinrent leur diplôme en 1902. Maude n’avait alors que 22 ans. Les deux médecins se marièrent le 2 juillet 1902. En 1903, ils furent appelés à servir en Chine en tant que missionnaires. Selon ses collègues,

Maude préférait porter des vêtements chinois. Elle « travaillait avec énergie à maîtriser la langue et à enseigner l’Évangile, ainsi qu’à prendre soin du grand nombre d’enfants et de femmes malades » qui venaient « chaque jour » se faire soigner.

Au cours de l’hiver 1904-1905, Maude contracta la sprue – une maladie tropicale aux symptômes horribles. Ses compagnons de mission écrivirent avec émerveillement sa réaction à cette maladie : « Pendant sa maladie, son espoir et son courage ont trouvé de nombreuses expressions que nous chérissons pour notre réconfort. […] Bien que nous n’en comprenions pas la raison, nous savons que les voies de Dieu sont […] au-dessus de nos voies. Que la semence d’une vie consacrée à l’accomplissement du devoir dans l’abnégation soit arrosée par Dieu, en vue d’une glorieuse moisson d’âmes en Chine avant la prochaine venue de notre Roi3 ! »

Ces exemples et sentiments sont empreints d’humilité. Puisse l’esprit de courage et de sacrifice de soi qui caractérisait les premiers missionnaires adventistes être bien vivant au sein de l’Église adventiste aujourd’hui, afin que le message des trois anges soit proclamé avec audace dans le monde entier !

1 Michael W. Campbell, « Watson, Joseph H. (1869–1903) et Mabel Edith (Aldrich – plus tard Bailey), 1876-1964 », Encyclopedia of Seventh-day Adventists: https://encyclopedia.adventist.org/article?id=7JA1 2 L’histoire des Enoch est tirée de D. J. B. Trim, A Living Sacrifice: Unsung Heroes of Adventist Mission, Nampa, Idaho, Pacific Press, 2019, p. 50, 51.

3 Ibid., p. 58, 59.

David Trim, titulaire d’un doctorat, est le directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale, laquelle est domiciliée à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis.

GC Archives
Centre pour la recherche adventiste
Archives de la Conférence Générale des adventistes du septième jour
Joseph Watson, sa femme Mabel, et leur fils Romaine
John Matteson
Dr Maude Miller et Dr Harry W. Miller, peu après leur mariage

Le soutien : l’élément crucial

Créer un réseau de soutien pour les missionnaires à l’étranger

Àminuit, pendant la veille du Nouvel An à Bangkok, en Thaïlande, mes fils ont commencé à installer avec enthousiasme une série de feux d’artifice. Des semaines auparavant, ils avaient convaincu mon mari de les aider à en acheter au marché chinois. Mais ce qui devait être une soirée amusante avec des camarades d’école a tourné au cauchemar. Le grand feu d’artifice final – un obus de feu d’artifice de près de 12,7 centimètres, a explosé en plein visage de l’un de nos fils. Les minutes qui ont suivi sont floues dans ma mémoire. Ce dont je me souviens, c’est d’avoir été entourée par les camarades de nos fils ; d’avoir chassé les braises brûlantes du visage, des cheveux et des oreilles de notre fils blessé ; et d’avoir essayé d’évaluer ses blessures physiques dans l’obscurité de minuit. Quelques minutes plus tard, nous l’avons déposé sur le siège arrière de notre voiture. Je caressais sa tête pendant que nous foncions vers l’hôpital le plus proche. On l’a brièvement examiné, puis admis aux soins intensifs. Pour mon mari et moi, laisser notre fils de 15 ans aux soins intensifs sans avoir encore la moindre idée de l’étendue de ses blessures a été l’une des choses les plus difficiles à vivre. Le sommeil nous fuyait ; des centaines de questions sans réponse se bousculaient dans nos têtes. Avions-nous été négligents en laissant notre fils allumer les feux d’artifice ? Si nous avions été plus attentifs, aurait-il évité d’être blessé ? Jusqu’à quel point était-il blessé ? Avait-il perdu un œil ? Et si l’accident l’avait rendu aveugle ? Son visage serait-il défiguré à vie ? Avait-il des lésions cérébrales ? L’explosion avait certainement fait des dégâts, oui, mais jusqu’à quel point ? Aurait-il besoin d’une opération d’urgence pour soulager la pression intracrânienne ? Et s’il survivait à l’impact initial seulement pour subir les effets dévastateurs du traumatisme et des lésions cérébraux ?

Et son état émotionnel ? Il était seul, environné de bips et de bourdonnements étranges, ne comprenant que très peu la langue. Avait-il peur ?

Quelles questions le tenaient éveillé ? Pleurait-il ? À quel point souffrait-il ? Pouvait-il se faire comprendre ? Ou essayait-il simplement de tenir le coup jusqu’au matin, lorsqu’il pourrait à nouveau entendre nos voix et sentir notre contact ? Ces questions m’ont submergée encore plus que les questions médicales. Je voulais tellement être aux soins intensifs avec lui, lui tenir la main pour qu’il sache qu’il n’était pas seul

Les larmes aux yeux, dans les bras l’un de l’autre, mon mari et moi avons prié pour notre fils et pour le personnel médical qui s’occupait de lui. Malgré les questions qui nous tourmentaient, nous avons fini par sombrer dans un sommeil agité.

Au cours des jours suivants, il s’est passé des tas de choses. Mais plusieurs jours et quelques opérations plus tard, notre fils a enfin pu quitter l’hôpital.

Au cours des semaines suivantes, il s’est complètement rétabli. Sa guérison

tenait du miracle ! En fait, c’était tellement miraculeux qu’en le voyant, personne n’aurait pu imaginer qu’un obus de feu d’artifice de 12,7 cm lui avait explosé en plein visage. Dieu a vraiment été bon envers nous !

UN RISQUE LOIN

D’ÊTRE BANAL

Notre histoire est unique. À vrai dire, tous les missionnaires ont leur propre histoire à raconter. Si certains ne rencontrent sans doute pas ce type de traumatisme, d’autres, en revanche, peuvent vivre des expériences bien pires encore.

Chose certaine, tous les missionnaires sont confrontés à des situations difficiles et éprouvantes qui les affectent profondément, certaines leur laissant même des cicatrices à vie. Nous reconnaissons que ce risque fait partie du prix à payer pour être un missionnaire interculturel.

L’apôtre Paul était un habitué de la souffrance. Dans 2 Corinthiens, ce missionnaire courageux énuméra les épreuves qu’il avait endurées jusqu’alors : passages à tabac nombreux ; tentatives de lapidation ; plusieurs naufrages ; un jour et une nuit dans la mer [S21] ; en danger sur les fleuves, en danger de la part des brigands, en danger de la part de ses compatriotes, en danger parmi les prétendus frères – autant de choses pour lesquelles les missionnaires d’aujourd’hui recevraient un compte rendu spécial et même des conseils dans le cadre du processus de rétablissement. Mais si Paul avait appris à se réjouir de ses infirmités (2 Co 12.9) et à être content quelles que fussent les circonstances (Ph 4.11-13), il avait aussi compris la valeur d’un réseau de soutien. Ses écrits révèlent qu’il demanda par huit fois à ses lecteurs de prier pour lui. Parfois, il demandait aux croyants de prier pour l’efficacité de son ministère. Mais en d’autres circonstances, ses demandes étaient beaucoup plus personnelles – par exemple, une protection contre le danger ou une délivrance de prison.

La prière n’était pas la seule chose que Paul désirait désespérément. Peu avant sa mort, il écrivit depuis sa prison, exhortant Timothée à venir le voir rapidement, et à amener Marc avec lui (2 Tm 4.9,11).

Tous les autres étaient partis. Même si sa

confiance et sa foi en Dieu n’avaient jamais faibli, il connaissait la grande valeur d’être en compagnie dans les moments difficiles. Ecclésiaste 4.9-10 dit : « Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever ! » Paul, j’en suis sûre, l’avait compris. Il était suffisamment clairvoyant et confiant pour demander de l’aide quand il en avait le plus besoin.

DÉFINITION DU SOUTIEN

Bien que peu de nos missionnaires d’aujourd’hui soient confrontés à des naufrages ou à des lapidations à l’instar de Paul, et que les communications et les transports facilitent davantage le maintien du contact avec la famille et les amis restés chez eux qu’à l’époque de John N. Andrews, les réalités de la vie missionnaire ne sont pas moins difficiles, ni moins éprouvantes. En plus des embûches difficiles qui surviennent du fait que nous vivons dans un monde pécheur, nos missionnaires luttent véritablement « contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Ep 6.12). Alors qu’ils s’engagent dans une guerre spirituelle contre l’ennemi en territoire ennemi, Satan redouble d’efforts pour stopper les progrès de l’Évangile. Et il fait tout ce qui est en son pouvoir pour priver ne serait-ce qu’un seul pécheur de l’espoir et de la liberté, ciblant souvent de ses attaques les missionnaires et les autres ouvriers de l’Évangile.

À la lumière de ce qui précède, la Conférence générale a reconnu la nécessité d’améliorer le système de soutien aux missionnaires, en particulier dans le cadre du Recentrage de l’approche des missions – une initiative dans laquelle les appels et les budgets des missions sont réalignés pour se focaliser davantage sur les efforts pour atteindre ceux qui ne l’ont pas encore été, et pour établir des groupes d’adoration là où il n’y en a pas actuellement. Consciente

que ces ouvriers de première ligne travailleront dans des conditions plus isolées et plus difficiles, un nouveau poste, intitulé Gestionnaire des soins et de l’assistance aux employés des services internationaux (ISE), a été créé pour développer un système de soutien complet aux missionnaires de la GC travaillant à l’extérieur de leurs propres divisions. Mais à quoi ressemble un tel soutien ?

Harry Hoffman, un chef de file dans le domaine du soutien aux membres d’église ou aux missionnaires, dit que le soutien aux missionnaires consiste à fournir des soins complets répondant aux besoins physiques, émotionnels, spirituels et relationnels des personnes et des familles engagées dans un travail interculturel. L’objectif, lequel consiste à assurer leur bien-être et leur efficacité dans leurs rôles, comprend divers services tels que des conseils, des soins médicaux, des comptes rendus, des formations, et un soutien continu pour les aider à s’épanouir dans leurs environnements difficiles. Alors que nous explorons encore à quoi tout ça correspond dans le contexte de notre programme missionnaire, nous nous engageons ensemble à faire tout ce que nous pouvons pour aider nos missionnaires non seulement à survivre, mais aussi à s’épanouir dans le champ missionnaire.

UN SYSTÈME DE SOUTIEN

Quand je repense à notre propre expérience dans le champ missionnaire, y compris à l’accident de notre fils, je reconnais que nous avons surmonté nos situations difficiles parce que nous avions une équipe de soutien qui nous a accompagnés dans nos « sommets » et nos « vallées ». Lorsque notre fils a été blessé, l’équipe des Services internationaux de ressources en personnel de la Conférence générale a travaillé avec nous pour s’assurer que les factures d’hôpital étaient payées et qu’un plan était en place au cas où notre fils aurait besoin d’être transféré à un meilleur hôpital. Ils ont prié avec nous et sont restés en contact avec nous pendant toute la durée de son hospitalisation.

Les dirigeants de l’église locale nous ont rendu visite à l’hôpital et, autour du lit de notre fils, ils ont prié pour sa guérison. Les professeurs et les élèves de son école lui ont fait un poster de prompt rétablissement qu’il a conservé pendant des années. Des membres de l’église locale nous ont visités chez nous, apportant de la nourriture et priant avec nous pour le rétablissement de notre fils. La famille et les amis dans notre pays ont mobilisé des chaînes de prière afin que nous soyons couverts de prières 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Et ma mère a pris des jours de congé pour nous rejoindre en Chine et être avec nous pour aider notre fils à se rétablir. Nous avons découvert que notre communauté de soutien était une communauté mondiale ! Sans elle, notre expérience aurait pu être très différente.

Alors, que pouvez-vous faire pour aider nos missionnaires ?

Priez sincèrement. Contactez le siège de votre division pour en découvrir davantage sur les missionnaires qui servent dans cette dernière, et priez pour eux. Vous pouvez choisir une famille par jour, par semaine, ou par mois. Ou vous pouvez prier pour les missionnaires qui servent dans un pays ou une division spécifique. Vous pouvez aussi choisir de prier pour les missionnaires qui travaillent dans l’un de nos nombreux établissements médicaux ou éducatifs. Si possible, contactez les familles missionnaires et demandez-leur comment vous pouvez prier pour elles. Si vous ne pouvez pas les contacter, priez pour que Dieu leur donne un objectif à atteindre, leur fasse vivre une expérience spirituelle avec lui, et les remplisse de courage face à l’adversité. Les missionnaires ont aussi besoin de force, de santé et de mariages résilients. Priez pour leur vie personnelle. Certains apprennent comment élever des enfants dans une culture différente, tandis que d’autres sont séparés de leurs enfants parce que ceux-ci vont à l’école dans un autre pays. D’autres encore négocient la prise en charge de parents âgés. Demandez à Dieu de les bénir, de les remplir d’un esprit de sagesse et d’un sentiment de paix découlant de sa

présence alors qu’ils relèvent les défis du service missionnaire. Et surtout, priez pour qu’ils éprouvent de la joie dans le périple du service.

Envoyez-leur un colis. Rien n’est plus agréable que d’ouvrir un colis provenant de « chez soi ». Je vois encore nos garçons se battre pour savoir qui ouvrirait les colis envoyés par leurs grands-parents ! C’était important pour eux car le gagnant pouvait profiter des bouffées fugaces de leur « chez eux » dès l’ouverture du colis. Si l’odeur ne durait que quelques instants, en revanche, l’amour qu’ils ressentaient en voyant les jouets, les livres et les t-shirts soigneusement emballés, durait longtemps. Et les cadeaux pour mon mari et moi nous permettaient de passer des mini-vacances divertissantes et relaxantes pendant que nous profitions des saveurs et des plaisirs de « chez nous ». Peut-être y a-t-il des missionnaires originaires de votre pays ou de votre division qui bénéficieraient d’une « saveur de chez eux » !

Investissez dans un mariage missionnaire. La vie dans le champ missionnaire est chargée et stressante. Non seulement il y a les pressions régulières du travail, mais aussi les pressions qui découlent du fait de voir tant de besoins et de sentir le devoir d’y répondre. La vie missionnaire, c’est une activité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ça veut souvent dire que les missionnaires n’ont pas beaucoup de temps à investir dans leur mariage.

Leur envoyer une carte-cadeau pour une soirée en amoureux, ou parrainer un couple missionnaire pour une retraite conjugale pendant son congé annuel peut faire une grande différence et lui faire sentir que nous nous intéressons vraiment à lui !

Adoptez un enfant de missionnaires. Être un enfant de missionnaires est une expérience passionnante, certes, mais aussi bourrée de défis. L’un d’entre eux consiste à quitter les siens pour aller à l’école secondaire ou commencer ses études supérieures. Si vous habitez près d’une école secondaire ou d’un institut d’enseignement supérieur, vérifiez s’il n’y aurait pas des enfants de missionnaires avec lesquels vos enfants pourraient se lier d’amitié. Des études montrent que les expériences négatives de l’enfance, y compris la perte qui accompagne les déménagements internationaux, peuvent être compensées par des expériences positives telles que la possibilité d’exprimer leurs émotions dans un environnement favorable, et par la présence d’adultes (autres que leurs parents) qui s’intéressent à leur bien-être et s’y investissent. Pourquoi ne pas devenir le mentor d’un ado ou d’un jeune adulte ? En tant que parent d’enfants de missionnaires, je peux vous assurer que vos efforts seront appréciés et pourront faire une grande différence dans la vie d’un enfant de missionnaires.

Il y a beaucoup d’autres choses que vous pouvez faire pour encourager et soutenir les missionnaires. Peut-être avez-vous déjà quelques idées. Peut-être avez-vous besoin d’autres suggestions. Ou peut-être que vous n’êtes pas sûr d’avoir le temps ou les ressources nécessaires pour vous impliquer dans cette démarche. Priez là-dessus et demandez à Dieu de vous montrer ce que vous pouvez faire pour que les missionnaires se sentent soutenus.

Je me souviens d’un membre de l’Église à la retraite, aux revenus limités À chacun de nos congés annuels, il nous donnait un sac de pépites de chocolat pour que nous fassions des biscuits pour nos garçons. C’était un geste tout simple, j’en conviens ! Mais grâce à un tel geste, nous nous sentions aimés, et ressentions que l’on s’occupait de nous. Alors, croyez-moi : peu importe ce que vous choisissez de faire, que ce soit une grande ou une petite chose, vous pouvez avoir un impact positif ! Ensemble, nous pouvons apporter les soins et le soutien dont nos missionnaires ont besoin non seulement pour survivre dans le champ missionnaire, mais aussi pour s’épanouir dans leur appel missionnaire !

Amy Whitsett occupe actuellement le poste de Gestionnaire des soins et de l’assistance aux employés des services internationaux de la Conférence générale.

Ensemble, nous pouvons apporter les soins et le soutien dont nos missionnaires ont besoin non seulement pour survivre dans le champ missionnaire, mais aussi pour s’épanouir dans leur appel missionnaire !

Des outils entre les mains du Maître

Pourquoi les initiatives d’évangélisation à l’échelle mondiale sont-elles essentielles pour le mouvement adventiste ?

MARCOS PASEGGI

Il était clair que cette vieille femme incroyablement grande et svelte, coiffée d’un foulard bleu, voulait me dire quelque chose. Munie de sa Bible, elle s’apprêtait à joindre les mains comme pour prier, tout en prononçant quelques mots dans une langue que je ne comprenais absolument pas. Puis, elle a levé les bras vers le ciel tout en tenant fermement sa Bible, ses dents blanches se démarquant de la peau sombre et chatoyante de son visage sous un soleil brûlant de midi. Je lui ai souri en retour, pas sûr du tout de comprendre ce qu’elle essayait de me dire ! En mission pour Adventist Review en juillet 2024, je couvrais les réunions qui se tenaient à Juba, au Soudan du Sud, dans le cadre de la campagne d’évangélisation

Homecoming qui se tenait à travers la Division Afrique centre-est. Le service de culte du sabbat venait de se terminer, dirigé par Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale. Des centaines de personnes s’étaient rendues sur l’estrade dressée au centre du stade de football de Juba, lequel avait été récemment rénové, pour une prière de consécration spéciale. Beaucoup d’entre elles allaient être baptisées quelques heures plus tard dans un des bras du Nil. Des dizaines d’autres avaient répondu à un appel à l’autel pour la première fois, signalant leur engagement à commencer des études bibliques en vue d’un futur baptême. Alors que le service touchait à son terme, il était temps de saluer les gens, de prendre des photos, et de profiter de la communion incomparable de la famille adventiste mondiale.

Cette scène à Juba était aussi réussie et originale que possible. En même temps, c’était une autre répétition de scènes semblables dans d’autres lieux et avec d’autres frères et sœurs à travers le monde. En communiant avec des membres adventistes engagés qui se consacrent à tendre la main à leurs semblables pour Jésus partout dans le monde, je suis arrivé à maintes reprises à la même conclusion logique : il n’y a probablement rien qui motive

davantage les adventistes que de se mobiliser ensemble en vue d’un objectif missionnaire commun. Et les adventistes ne peuvent avoir meilleure allure que lorsqu’ils consacrent leur temps, leurs énergies et leurs fonds à la mission.

UNE INITIATIVE À L’ÉCHELLE MONDIALE

Dans ce contexte, l’initiative à long terme de la Conférence générale (GC) visant à soutenir des efforts d’évangélisation régionaux massifs dans le monde entier a souvent aidé les dirigeants et les membres de l’Église à sortir de leur zone de confort pour aller vers les autres. En même temps, chez les milliers – voire les millions –d’individus touchés, elle a insufflé le désir de prendre la Bible au sérieux et de l’étudier dans le but de découvrir la volonté de Dieu pour leur vie.

Ces initiatives à travers le monde nécessitent une coordination logistique incroyablement complexe et font appel, entre autres, au soutien de la Radio adventiste mondiale, de Hope Channel, de Adventist Review, des départements de la GC. Elles nécessitent aussi l’adhésion d’églises régionales du monde entier, sans laquelle aucun effort d’évangélisation localisé ne pourrait réussir.

Si le rôle de la GC en tant que facilitatrice comprend une approche

plutôt structurée de l’évangélisation, le système, lui, est suffisamment flexible pour permettre des adaptations régionales selon les réalités sur le terrain. Des campagnes d’évangélisation ont lieu dans des stades, des salles publiques, des églises locales, et même dans des locaux d’entreprises privées et à domicile. Elles inclut des campagnes échelonnées sur plusieurs semaines, de brèves campagnes de moisson après des mois d’efforts de petits groupes, des Expos santé et des cliniques gratuites, des contacts individuels ou de maison en maison dans les rues et les quartiers, et bien plus encore. Et elles donnent lieu à des baptêmes de masse dans des océans, des fleuves, des lacs, des piscines, mais aussi à des cérémonies plus petites dans des églises, des écoles, et même des prisons. Ces campagnes contribuent même à semer et à arroser des semences de foi ; Dieu seul sait quand elles germeront, croîtront et mûriront pour la moisson.

Quel que soit le continent ou la taille de l’initiative, l’évangélisation est un catalyseur de tout ce qui est positif en ce qui concerne l’Église adventiste. Cette dernière motive ses dirigeants. Elle enflamme ses ouvriers et les bénévoles qui s’impliquent. Elle aide Dieu à transformer ceux qui ont été atteints. Elle entraîne des défis redoutables, mais en même temps une profonde satisfaction à l’Église dans son ensemble. En bref, c’est ce qui distingue un club social d’un mouvement dirigé par Dieu.

IL N’Y A PAS DE JOIE PLUS GRANDE

Dans ce contexte, je peux affirmer avec confiance qu’il n’y a probablement pas de joie plus grande que celle qu’éprouve une personne transformée par l’Esprit de Dieu. À maintes reprises, j’ai été témoin de ce sourire serein et confiant qui transcendait tous les fuseaux horaires et tous les lieux géographiques. De l’étudiante en soins infirmiers au Japon qui a découvert

la vérité divine dans la ville de Tokyo, au détenu étranger touché par le Ministère envers les prisonniers alors qu’il purgeait une peine à Madrid, en passant par le pasteur évangélique qui est devenu agriculteur et habite dans les hautes terres isolées de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la réaction est la même : le sourire d’une personne profondément reconnaissante d’avoir trouvé « un avenir et de l’espérance » (Jr 29.11). C’est le sourire de quelqu’un qui a désormais confiance en son présent et son avenir, parce qu’il est enraciné dans celui qui détient cet avenir.

Les initiatives missionnaires adventistes dans le monde entier nous rappellent une fois de plus que l’Esprit de Dieu ne connaît pas de frontières. De la vieille femme indienne qui a connu les adventistes pour la première fois lorsqu’elle a subi gratuitement une opération de la cataracte dans une clinique adventiste de fortune, à l’entraîneur personnel agnostique dans une salle de sport de Prague, en passant par un couple en quête de vérité dans un coin isolé d’une île d’Écosse, l’Esprit de Dieu continue à œuvrer pour attirer « ceux qui doivent hériter du salut » (He 1.14). Et les membres adventistes engagés partout dans le monde estiment qu’il n’y a pas de plus grand privilège que d’être les mains et les pieds de Jésus pour faciliter ces expériences.

Chaque fois que quelqu’un remet en question la logique ou la pertinence de financer et de doter en personnel ces efforts d’évangélisation massifs, je vois l’un de ces visages souriants sortir des eaux baptismales – je vois des visages qui n’auraient probablement pas été là sans un fils ou une fille de Dieu qui a accepté de servir d’outil entre les mains du Maître. Quand je les vois sortir des eaux pour une nouvelle vie en Jésus, je me permets d’imaginer combien de diacres, de pasteurs et de futurs dirigeants de l’Église de Dieu sont potentiellement là. Et je pense aux dirigeants actuels de l’Église dans le

Quel que soit le continent ou la taille de l’initiative, l’évangélisation est un catalyseur de tout ce qui est positif en ce qui concerne l’Église adventiste.

monde, dont beaucoup peuvent retracer leurs débuts dans le leadership à un moment similaire.

ANIMÉS DE LA MÊME ESPÉRANCE

Ce sabbat-là au Soudan du Sud, je me suis rappelé un autre élément clé qui lie la mission adventiste : la puissance d’une espérance constante. Tandis que la sœur de Juba, grande et mince, ne cessait de faire des gestes et de me sourire, elle m’a montré sa Bible ouverte. C’était, comme je l’ai appris plus tard, un Nouveau Testament en dinka – l’une des principales langues indigènes du Soudan du Sud. Bien que je ne comprenne pas la langue écrite, j’ai deviné que « Mathayo », c’était l’Évangile de Matthieu, et j’ai vu qu’elle l’avait ouvert aux chapitres 24 et 25.

Quelques minutes plus tard, j’ai finalement réussi à obtenir l’aide d’une jeune interprète. La vieille femme n’arrêtait pas de faire des gestes, levant les bras au ciel tout en parlant, cette fois, à l’interprète.

« Qu’est-ce qu’elle dit ? » lui ai-je demandé avec empressement.

L’interprète m’a regardé comme si je ratais l’évidence.

« Elle dit : “Nous nous reverrons”. Elle dit : “Je vous retrouverai au paradis.” »

Marcos Paseggi est le correspondant aux Nouvelles en chef de Adventist World. Cintia, sa femme, et lui transmettent à leurs deux fils ados la foi adventiste avec passion.

Tout commença avec un petit livret de T. M. Preble, au titre très long, publié en 1845 : « Tract montrant que le septième jour doit être observé en tant que sabbat, au lieu du premier jour ; “selon le commandement” ».

Personne ne sait exactement comment ce tract de 12 pages se retrouva chez Edward et Sarah Andrews à Paris, dans le Maine. Mais d’une façon ou d’une autre, Marian Stowell, 15 ans, le découvrit et commença à le lire. Comme les Stowell avaient vendu leur ferme en prévision de la seconde venue du Christ, ils avaient été accueillis par la famille Andrews après la grande déception du 22 octobre 1844.

Impressionnée par ce qu’elle avait lu, Marian partagea le tract de Preble avec Oswald, son frère aîné, lequel fut convaincu, lui aussi, par la vérité. Ensemble, Marian et Oswald observèrent le sabbat suivant au meilleur de leur connaissance. Le lundi suivant, Marian offrit le tract à John Andrews, âgé de 17 ans.

Après avoir lu le tract, John demanda à Marian si ses parents l’avaient lu eux aussi. « Non, répondit Marian, mais moi, oui. Veux-tu

Perspective mondiale

observer le vrai sabbat, John ? » Le week-end suivant, les deux familles, jeunes et parents ensemble, observèrent le sabbat et tinrent un service dans l’une des pièces de leur maison1

UNE VIE REMARQUABLE

Ce fut le début d’une vie de service remarquable pour John Nevins Andrews. Plongeant profondément dans le sujet du sabbat du septième jour, il finit par écrire ce qui devint l’ouvrage fondateur de cet enseignement biblique fondamental : History of the Sabbath: and First Day of the Week—Its Old Testament Origins, and Observance at the Time of Christ, in the Early Christian Church, and in the Middle Ages. Ce livre, publié pour la première fois en 1859, est encore vendu sur Amazon aujourd’hui. Connu pour son sérieux, son honnêteté et sa piété dès son jeune âge, John N. Andrews était toujours prêt à accepter l’appel à servir Dieu et son Église de manière désintéressée. Son esprit vif, sa plume adroite et ses qualités de dirigeant l’amenèrent à donner des conseils précieux dans la formation de l’Église adventiste. Que ce soit en tant qu’évangéliste itinérant bénévole dans le nord de la Nouvelle-Angleterre, en

Répondre

à l’appel

Un héritage de la mission

tant que rédacteur en chef de la Review and Herald, en tant que membre des comités qui votèrent le nom « adventiste du septième jour » en 1860 et organisèrent la Conférence générale en 1863, ou en tant que troisième président de la Conférence générale (1867-1869), John Andrews se consacra de tout son cœur à la mission de Dieu.

DISPOSÉ À SERVIR

Rien de surprenant alors à ce que le 14 août 1874, lors d’une assemblée administrative de la Conférence générale, les délégués eussent voté de « demander au comité exécutif d’envoyer frère John N. Andrews en Suisse dès que possible »2. Les croyants en Suisse avaient demandé qu’un missionnaire des États-Unis vienne les aider à établir l’œuvre adventiste dans leur pays John Andrews répondit à l’appel, accompagné de ses enfants, Mary, 12 ans, et Charles, 17 ans.

Le 15 septembre, la famille Andrews monta à bord du paquebot Atlas de la flotte Cunard, en direction de Liverpool, en Angleterre, puis de la Suisse. Malheureusement, Angeline Andrews, femme de John et mère de leurs deux enfants, ne fut pas du voyage, car elle était décédée en mars 1872.

UNE CONSÉCRATION TOTALE

Dès son arrivée, John Andrews se plongea dans son travail. Il s’activa à organiser les croyants observateurs du sabbat et plaça une annonce dans le journal invitant tous ceux qui souhaitaient venir et se joindre à eux. Mais le plus grand fardeau pesant sur son cœur était sans doute son désir de publier une version française de la revue Signs of the Times (Signes des

temps). Pour y parvenir, lui et ses enfants étaient déterminés à bien apprendre la langue française. Ils s’engagèrent à ne parler à la maison que le français, ou l’allemand à titre exceptionnel. L’anglais était réservé aux urgences ou aux moments spécialement prévus à cet effet. Le travail accompli par la petite famille était, sans exagérer, phénoménal. John rédigeait des articles originaux en français ou traduisait fidèlement des articles de la Review et de Signs. Charles composait les caractères typographiques, et Mary, laquelle parlait maintenant aussi bien le français qu’une Française, révisait les épreuves. La revue Signes des temps passa d’un tirage de 500 à 5 000 exemplaires. Elle fut distribuée dans 50 des 62 départements de la France, dans toute la Suisse, et dans de nombreux autres pays européens de l’époque, dont la Suède, l’Autriche, la Hongrie, la Prusse, la Saxe, l’Alsace, la Belgique, la Hollande, l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse, l’Italie, et l’Espagne. Au-delà de l’Europe centrale, Signes des temps se rendit même jusqu’en

Russie, en Inde, en Égypte, ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud3 !

FIDÈLE JUSQU’ À LA MORT

En vérité, cette famille répondit à l’appel de Dieu à la mission et le servit fidèlement, dont certains de ses membres jusqu’à la mort (voir Ap 2.10). Ayant contracté la tuberculose, Mary Andrews mourut en 1878, à l’âge de 17 ans. John refusa de quitter le chevet de sa fille mourante, de sorte qu’il l’attrapa à son tour. Il s’éteignit le 21 octobre 1883, à l’âge de 54 ans. Après la mort de son père, Charles retourna aux États-Unis. Plus tard, il épousa Marie Ann Dietschy, qu’il avait rencontrée en Suisse. Il prit un emploi à la maison d’édition Review and Herald, emploi qu’il conserva jusqu’à sa mort le 11 juillet 1927.

UN BEL EXEMPLE

La famille Andrews est un bel exemple de ce que signifie répondre à l’appel de Dieu. Aujourd’hui encore, certains sont invités à quitter leur maison et leurs proches pour se rendre dans un pays étranger. Ils y apprennent une nouvelle langue afin d’atteindre les gens qui y habitent. Et certains, aujourd’hui encore, donnent leur vie pendant leur service missionnaire. Nombre d’entre eux sont des missionnaires médicaux, des professeurs, et d’autres ouvriers de première ligne. D’autres sont appelés à aller de l’autre côté de la rue pour partager l’amour de Dieu et la bonne nouvelle avec leurs voisins. Beaucoup diffusent la parole de Dieu par

le biais des imprimés, d’Internet, des médias sociaux ou d’autres moyens. Tous sont appelés à participer à la mission de Dieu.

Inspirée par Dieu, Ellen White a écrit : « L’œuvre de Dieu sur cette terre ne sera pas achevée à moins que les hommes et les femmes qui composent nos églises ne se mettent au travail et unissent leurs efforts à ceux des prédicateurs et des membres officiants de l’Église.

« Le salut des pécheurs exige un travail sérieux et personnel. Nous devons leur apporter la Parole de vie, et non attendre qu’ils viennent à nous. Oh, si je pouvais adresser aux hommes et aux femmes des paroles qui les incitent à agir avec diligence ! Les moments qui nous sont accordés sont peu nombreux. Nous nous trouvons aux frontières du monde éternel. Nous n’avons pas de temps à perdre. Chaque instant est d’or et bien trop précieux pour être consacré à l’intérêt personnel. Qui cherchera Dieu sincèrement et puisera de lui la force et la grâce pour être son ouvrier fidèle dans le champ missionnaire4 ? » Répondrez-vous à l’appel de Dieu en disant « J’irai » ? Serez-vous un missionnaire pour lui aujourd’hui par le biais de l’initiative Implication totale des membres à l’échelle mondiale alors que nous élevons Christ, sa justice, le message des trois anges, le message du sanctuaire, le message de la santé, et le message de son retour imminent ?

1 Maxwell, C. Mervyn, Tell It To The World: The Story of Seventh-day Adventists, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1977, p. 167.

2 General Conference Session Minutes, 15 août 1874, 7:30 p.m., p. 84, https://documents.adventistarchives.org/Periodicals/ GCSessionBulletins/GCB1863-88.pdf.

3 Maxwell, p. 172, 173.

4 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 9, Nampa, Idaho, Pacific Press Pub. Assn., 2002, p. 117 (c’est nous qui soulignons).

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Vous pouvez le suivre sur X (anciennement Twitter) : @ pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

John Nevins Andrews et Angeline, sa femme, ainsi que Mary et Charles, leurs deux enfants.
Photo : Leonard von Bibra
Ellen G. White Estate

À la découverte de l’Esprit de prophétie

Des porteurs d’espérance

L’héritage missionnaire adventiste en Afrique du Sud

Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles […] qui publie le salut ! » (Es 52.7) Cette année, l’Église adventiste se remémore l’envoi il y a 150 ans de John N. Andrews en tant que premier missionnaire étranger officiel en Europe. Toutefois, 1874 ne marqua pas pour autant le début de l’œuvre missionnaire à l’étranger.

Avant cette date, en Afrique du Sud, un adventiste nouvellement converti du nom de William Hunt prépara le terrain pour l’établissement de l’œuvre missionnaire dans ce pays. William Hunt était prospecteur et creuseur de mines originaire du Pays

de Galles, au Royaume-Uni. Il s’installa d’abord au Canada, puis aux ÉtatsUnis, pays duquel il devint citoyen en 1856. En 1869, il apprit l’existence des adventistes par le biais d’un article critiquant l’Église. Il prit contact avec J. N. Loughborough et, par correspondance, acheta des livres adventistes et d’autres imprimés.

Alors qu’il creusait pour trouver de l’or à Gold Hill, dans le Nevada, William se rendit à Bloomfield, en Californie, et assista pendant deux semaines à une campagne d’évangélisation dirigée par Loughborough entre décembre 1870 et janvier 1871. Il accepta pleinement le message adventiste et fut baptisé. Il s’intéressait aussi à tout ce qui était

écrit par les adventistes. Il acheta les cartes d’évangélisation personnelles de Loughborough, divers livres dont Testimonies for the Church d’Ellen White, et un abonnement à la Review and Herald1 Quelques semaines plus tard, il se rendit aux mines de diamants de Kimberly, en Afrique du Sud, en passant par la Nouvelle-Zélande et l’Australie, où il arriva vers la fin de l’année 1871. Il apporta avec lui une bonne quantité d’imprimés adventistes. Tandis qu’il partageait ces imprimés, il continua à commander de nouvelles fournitures de l’Amérique. Vers 1878, Hunt mit les imprimés adventistes entre les mains de J. H. C. Wilson, un chef méthodiste wesleyen et prédicateur laïc. Wilson écrivit à la Review and Herald et décrivit sa conversion et celle de sa femme à la foi adventiste. Il mentionna avoir partagé le message avec plusieurs autres personnes, lesquelles devinrent, elles aussi, croyantes2.

L’ ŒUVRE S ’ ÉTEND

Vers 1885, indépendamment de l’influence de William Hunt, George J. Van Druten et Peter J. D. Wessels, membres de l’Église réformée hollandaise, devinrent des observateurs du sabbat du septième jour. Un sabbat aprèsmidi suivant leur décision, George et sa femme, Mary Van Druten, passèrent devant la cabane de William Hunt et le virent en train de lire sa Bible, vêtu de ses plus beaux habits. Ils firent sa connaissance et apprirent l’existence de l’Église adventiste. Ils furent stupéfaits de découvrir qu’environ 30 000 membres adventistes observaient le sabbat aux États-Unis ! Vers la fin de l’année 1885, Mary Van Druten présenta Peter Wessels à William Hunt. Peu de temps après, les deux hommes demandèrent à William Hunt d’écrire à l’Église en Amérique pour demander l’envoi d’un missionnaire néerlandais en Afrique du Sud. Ils joignirent à cette lettre la somme substantielle de 50 livres. Lors de l’assemblée administrative de

Foyer de bienfaisance Diamond Fields, à Kimberley, en Afrique du Sud

la Conférence générale de 1886, G. I. Butler prit la parole avec étonnement : « Pensez-y ! Une telle somme d’argent envoyée dans un pays lointain, à des étrangers, pour les amener à la vérité divine !3 » En entendant cet « appel macédonien », les délégués assemblés se levèrent et chantèrent la doxologie. L’année suivante, soit en juillet 1887, C. L. Boyd et D. A. Robinson, avec leurs familles et quatre autres ouvriers bibliques et colporteurs, arrivèrent au Cap, en Afrique du Sud, pour commencer leur oeuvre. Boyd se rendit jusqu’à Kimberley et y trouva une douzaine de croyants. Avant la fin de l’année 1887, l’Église adventiste du septième jour de Beaconsfield à Kimberley fut organisée et comptait 21 membres4. En 1890, une église fut érigée. Elle reste la plus ancienne église adventiste de l’Afrique du Sud, et probablement de tout le continent africain. En 1967, cette église a été classée monument national en Afrique du Sud, mais a aujourd’hui le statut d’un monument provincial. En octobre 1894, S. N. Haskell arriva pour la deuxième fois en Afrique du Sud et y joua un rôle important dans la poursuite de l’œuvre adventiste5. Il se focalisa sur les ministères personnels, notamment la création d’une école à Beaconsfield avec Sarah Peck comme professeur, et d’un établissement de santé appelé « Kimberley Bath and Benevolent Society for Miners » situé à l’est de la mine de diamants du « Big Hole ». George Van Druten tint aussi un magasin au nord du « Big Hole ». Un ministère autochtone fut aussi mis en place. L’église nouvellement établie et les différents ministères suscitèrent un intérêt accru parmi les habitants de la région, de sorte que l’œuvre commença à s’étendre.

ÉTABLISSEMENT DE DIRIGEANTS INDIGÈNES

Entre 1892 et 1895, Richard Moko, premier Africain converti, se joignit à

l’église de Kimberley. Descendant des chefs suprêmes de la tribu Gaika, il devint aussi le premier missionnaire autochtone et le premier pasteur consacré. Le pasteur Moko était un évangéliste et un prédicateur efficace. Outre sa langue maternelle, il parlait couramment l’anglais et le néerlandais. Son ministère empreint d’un esprit de sacrifice entraîna la conversion de nombreux autochtones. Il servit fidèlement le Seigneur jusqu’à son décès le 7 janvier 19326

Ellen White s’intéressa particulièrement à la mission sud-africaine. Les équipes missionnaires Boyd et Robinson rejoignirent Ellen White à Moss, en Norvège, au cours de l’été 1887, alors qu’ils se rendaient en Afrique du Sud. Lorsque les Wessel visitèrent Battle Creek en 1889, ils firent sa connaissance. Entre 1890 et 1908, Ellen White écrivit à maintes reprises aux différents membres de cette famille. Elle reçut aussi de nombreux messages divins pour ceux qui travaillaient en Afrique du Sud. Dieu accorda une attention particulière à cet important champ missionnaire et à ceux qui en étaient les dirigeants7

PREMIERS SITES HISTORIQUES

En 2023, Markus Kutzschbach, directeur exécutif du Ministère du patrimoine adventiste, en coopération avec Michael Sokupa, directeur adjoint du White Estate, a redécou-

vert la tombe anonyme de William Hunt dans le cimetière de Dutoitspan, à l’extérieur de Kimberley, en Afrique du Sud, près de ce qui était autrefois la mine de diamants de Wesselton. Bientôt, l’Église d’Afrique du Sud fournira une pierre tombale pour commémorer le rôle de William Hunt en tant que premier pionnier adventiste en Afrique. Des travaux de restauration de l’église de Beaconsfield sont également prévus.

Ce site historique nous rappelle l’œuvre puissante de Dieu consistant à établir l’Église sur le continent africain, où elle compte aujourd’hui plus de 10 millions de membres. Dans un psaume de louanges, David s’écrie : « Que chaque génération célèbre tes œuvres, et publie tes hauts faits ! »

1 J. N. Loughborough, « California », Review and Herald, 7 février 1871, pl 62 ; J. N. Loughborough, « The Church, Present Truth on the Pacific Coast XXVIII », Pacific Union Recorder, 9 août 1908, p. 1.

2 J. H. C. Wilson, « A Letter from Africa », Review and Herald, 6 juin 1878, p. 183.

3 G. I. Butler, « Important Plans and Issues Contemplated by the General Conference », Review and Herald, 7 décembre 1886, p. 760.

4 C. L. Boyd, « Sabbath-Keepers in Africa », Review and Herald, 11 octobre 1887, p. 634.

5 S. N. Haskell, « The Work in Africa », Bible Echo, janvier 1888, p. 12.

6 J. L Robison, « The Passing of Richard Moko », Review and Herald, 7 avril 1932, p. 331 ; voir aussi M. E. Olsen, A History of the Origin and Progress of Seventh-day Adventists, Takoma Park, Review and Herald, 1925, p. 488.

7 Voir « The Ellen G. White Africa Collection »

Merlin D. Burt est directeur du Ellen G. White Estate à Silver Spring, dans le Maryland.

Richard Moko, en haut, à gauche, dernière rangée

Quand les rêves deviennent réalité

Apporter la joie et Jésus aux orphelins de l’Inde
JEFF REICH

Mareeswaran a toujours rêvé de faire du vélo, mais n’a jamais pensé qu’il en aurait l’occasion. Son père est mort alors qu’il n’était qu’un bébé. Sans père, extrêmement pauvre, avec une mère qui ne pouvait pas s’occuper de lui, l’espoir de faire du vélo lui paraissait hors de portée. Il rêvait pourtant d’une expérience aussi merveilleuse. Comme pour tant d’enfants abandonnés en Inde, un tel rêve, lequel pourrait sembler banal, était totalement inaccessible. Heureusement, Mareeswaran a été accueilli dans notre Foyer pour enfants du Ministère des laïcs en Inde. Moses Samuel, directeur de l’orphelinat, a apporté sa bicyclette à l’orphelinat pour que le jeune garçon puisse apprendre à la conduire. Et celui-ci, à sa grande surprise, y est arrivé en un seul jour ! Mareeswaran a remercié Dieu pour cette occasion extraordinaire. Plus important encore, il a beaucoup appris sur Jésus et son amour pendant son séjour dans notre foyer. « Je lui abandonne ma vie. J’aimerais le suivre et hériter de la vie éternelle », a-t-il dit.

Quelque chose d’aussi simple que de faire du vélo apporte de la joie à ces garçons orphelins. Notre objectif est de faire en sorte que le Foyer pour enfants soit un véritable foyer – un endroit sûr où ils sont aimés, encouragés, éduqués, et où on leur enseigne de bonnes valeurs.

UN PEU D’HISTOIRE

Géré par des adventistes, le Ministère des laïcs est une organisation missionnaire de soutien. Depuis 1985, nous avons produit des revues axées sur la mission, avec des articles stimulants conçus pour les laïcs et traitant de questions d’actualité et d’expériences pratiques. Ce qui était une infolettre au début est devenu une brochure trimestrielle, et aujourd’hui, une revue en couleur. Nous soutenons des projets missionnaires et des missionnaires dans le monde entier. Nous travaillons actuellement dans sept pays différents avec un large éventail de projets missionnaires, tels que la construction d’écoles pour les enfants indigènes dans divers pays, la gestion d’un orphelinat en Inde, l’enseignement de la santé et de l’hygiène avec le message de l’Évangile aux habitants du Népal ; nous dirigeons le Ministère envers les prisonniers en Roumanie et aux Philippines,

et nous produisons du matériel télévisuel en Inde et ici aux États-Unis. En 2017, le Ministère des laïcs en Inde a obtenu de la Division Asie du Sud un bâtiment et un terrain à l’extrême sud-est de l’Inde, dans l’État du Tamil-Nadu. Le bâtiment était vide depuis quelques années. Il avait été conçu pour être utilisé comme centre de sensibilisation communautaire afin de former les habitants des villages locaux – les jeunes aux technologies informatiques, et les femmes à la couture et à la confection – ce qui leur permettrait de subvenir à leurs besoins. Les personnes qui avaient ce rêve n’ont jamais pu lancer le centre, et le sponsor du projet est décédé. Le bâtiment et le terrain ont alors été offerts au Ministère des laïcs en Inde. Nous avons immédiatement transformé l’établissement en orphelinat pour garçons. Moses Samuel, le directeur, a lui-même été élevé en tant qu’orphelin. Il a fait son chemin à l’école et à l’université, obtenant un diplôme de gestion d’entreprise. Il souhaitait aider les orphelins comme lui-même l’avait été. Il avait 25 ans d’expérience en tant que directeur

Ce garçon orphelin apprécie grandement la possibilité de vivre dans notre « maison ».

Les garçons, dès leur plus jeune âge, apprennent à étudier la Bible par eux-mêmes !

d’orphelinat avant de venir travailler avec nous. Lui et sa femme, Sonna, ainsi que quelques aides rémunérés, ont entrepris de faire de cet orphelinat un modèle dans l’État du Tamil-Nadu – et c’est ce qu’il est aujourd’hui. Mais nous nous sommes heurtés à un problème. Même si ce foyer n’était destiné qu’aux garçons, nous recevions de nombreuses demandes pour accueillir des orphelines. Le gouvernement a exigé que nous disposions d’un espace de vie séparé pour les filles, lesquelles ne partagent que la salle à manger et la salle d’étude. Nous avons donc immédiatement entrepris d’agrandir les quartiers des garçons, mais aussi d’ajouter les chambres et le dortoir nécessaires pour les filles, afin de nous conformer aux réglementations gouvernementales. Il s’agissait bien sûr d’un investissement considérable, mais grâce à nos fidèles donateurs, Dieu nous a gracieusement fourni ce qui était nécessaire, de sorte que nous avons aujourd’hui tout le personnel pour accueillir des orphelins et des orphelines. Et par la grâce de Dieu, nous avons aussi une action communautaire auprès des villageois locaux, offrant des cours de couture et d’informatique, comme l’avaient envisagé les propriétaires d’origine.

LA PATIENCE, ÇA RAPPORTE !

Joseph n’avait que 15 ans, mais son ventre gonflé le faisait paraître beaucoup plus âgé. Son état résultait de la consommation d’alcool et de tabac. Joseph avait perdu son père lors d’une dispute familiale et avait vécu chez un parent, où il avait appris à consommer de l’alcool et du tabac. Plus tard, il a vécu dans un orphelinat où on le faisait dormir dans le couloir du dortoir parce qu’il faisait pipi au lit. Un jour, son grand-père maternel l’a trouvé misérablement allongé sur le sol sous une pluie battante. Il a rapidement informé les autorités gouvernementales de la situation et, par conséquent, le gouvernement nous a envoyé Joseph. Certaines personnes s’opposaient à son admission dans notre foyer en raison de son état physique, mais Joseph n’avait pas d’autre endroit où vivre. Jésus dit : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi. » Nous avons donc accueilli Joseph chez nous. Au début, il était difficile de l’atteindre. Il se coupait et se meurtrissait intentionnellement les bras et les jambes. Il désobéissait délibérément. Mais lentement, au fur et à mesure qu’il recevait de l’amour et de l’acceptation, il a commencé à changer par la grâce de Dieu. Le garçon qui ne s’intéressait pas à ses études a main-

Aujourd’hui, les enfants qui auparavant dormaient sous les ponts, mangeaient ce qu’ils trouvaient dans les ordures, ou étaient issus de situations de maltraitance, ont des possibilités.

tenant des projets pour ses études supérieures. Il est actuellement en 10 e année et son premier examen d’État est pour bientôt. Nous donnons à Joseph un professeur chevronné pour l’aider à se préparer. Veuillez prier Dieu de bénir ce jeune homme ! Ce ne sont là que deux exemples du genre de situations dont s’occupe notre Foyer pour enfants. Nous accueillons des enfants de tous horizons. Au moment où j’écris ces lignes, nous avons sept filles et 15 garçons, et d’autres s’ajouteront bientôt. Les histoires que nous pourrions raconter sur l’origine de certains de ces enfants sont un bien triste témoignage ! Mais aujourd’hui, les enfants qui auparavant dormaient sous les ponts, mangeaient de ce qu’ils trouvaient dans les ordures, ou étaient issus de situations de maltraitance, ont la possibilité de recevoir une bonne éducation chrétienne, de la nourriture saine, un environnement propre et, plus que tout, un foyer aimant centré sur Christ. Du fond du cœur, merci de prier pour notre Foyer pour enfants !

Jeff Reich est le président du Ministère des laïcs, domicilié en Idaho, aux États-Unis.

Dieu, la sagesse, et les êtres humains

J’ai remarqué que Job, les Proverbes et l’Ecclésiaste sont différents des autres livres de la Bible. Quel est donc l’objectif de chacun d’entre eux ?

RSelon les érudits, les livres de Job, des Proverbes et de l’Ecclésiaste sont un type de littérature traitant de la sagesse, en partie parce que le terme « sagesse » et d’autres termes similaires y sont courants. En tant que tel, ces livres présentent des caractéristiques communes (par ex. dictons, dialogues, énigmes, récits didactiques). La sagesse, c’est aussi une façon de penser. Les sages pensaient que le monde dans lequel on vit a un sens, même s’ils ne pouvaient pas en comprendre toutes les subtilités. Ils observaient le comportement humain et les expériences humaines ainsi que le monde naturel, et tiraient de leurs observations des informations fiables et des principes de comportement utiles. En général, le contenu des livres sapientiaux s’articule autour de trois grands domaines.

LA SAGESSE DE LA NATURE

Guidé par l’Esprit, Salomon a observé le monde naturel et a écrit sur la vie végétale, ainsi que « sur les animaux, sur les oiseaux, sur les reptiles et sur les poissons » (1 R 4.33). Cette capacité à observer, à organiser, à tirer des conclusions et à les appliquer à la conduite humaine était un don divin accordé à Salomon (3.12,13). Les cas suivants illustrent comment l’observation de la nature est ensuite appliquée à la conduite humaine. « Va vers la fourmi, paresseux, considère ses voies, et deviens sage. Elle n’a ni chef, ni inspecteur, ni maître, elle prépare en été sa nourriture, elle amasse pendant la moisson de quoi manger. » (Pr 6.6) Ici, les Proverbes dévoilent la connaissance du monde naturel et en tirent des enseignements éthiques.

SAGESSE PRATIQUE

La sagesse pratique se focalise sur les relations humaines dans une société ordonnée, et donne des instructions sur la façon d’agir pour favoriser des relations pacifiques. La sagesse pratique est fonctionnelle, dynamique, et ne se

limite pas à la curiosité intellectuelle. Dans de nombreux cas, elle est nécessaire pour prendre de bonnes décisions (1 R 3.16-28). La plupart des Proverbes traitent de la sagesse pratique : « L’insensé même, quand il se tait, passe pour sage » (17.28a) ; « Les lèvres justes gagnent la faveur des rois, et ils aiment celui qui parle avec droiture » (16.13). Seuls ceux qui se comportent correctement sont sages et vivent en paix avec les autres.

SAGESSE THÉOLOGIQUE

Ce type de sagesse souligne les limites de la sagesse humaine et identifie Dieu comme étant la source de la vraie sagesse (Pr 8). La sagesse est considérée comme un médiateur de la révélation. Le sens ultime du monde de la nature et de l’expérience humaine se trouve dans la sagesse de Dieu. La sagesse théologique tente, entre autres choses, de comprendre la façon – ou du moins en discute ! – dont Dieu peut être un Dieu bon et aimant en présence de la souffrance humaine. Job et l’Ecclésiaste sont de bons exemples de la sagesse théologique. Ce type de sagesse se base sur le fait que « le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel » (Pr 9.10). Les sages ont commencé leur tâche avec la présupposition qu’il existe un Dieu d’amour qui a créé tout ce qui existe et qui a trouvé de la joie à l’honorer. La sagesse théologique, elle, fournit le fondement de la sagesse de la nature et de la sagesse pratique. La manière dont les choses fonctionnent est généralement perçue comme incluant des expressions de la sagesse divine. Par conséquent, l’étude du comportement humain et du monde naturel est une exploration de la sagesse divine, laquelle a atteint, selon le Nouveau Testament, son point culminant dans l’incarnation de la sagesse en Christ. On pourrait dire que la sagesse est une quête pragmatique pour comprendre la création de Dieu en termes de notre relation avec la nature, avec nos semblables et avec Dieu, et qu’elle utilise des formes littéraires spécifiques pour communiquer ses découvertes. Ce sont là les trois niveaux de relations au sein desquels nous existons. Apprendre à les explorer ajoutera paix et années supplémentaires à votre vie.

Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite après avoir servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.

Une menace silencieuse

L’impact de la pollution plastique sur notre santé

L’Église adventiste diffuse des infos complètes sur la santé. Par contre, elle ne parle que bien peu des effets négatifs de la pollution mondiale sur la santé, notamment de la dégradation environnementale des produits en plastique. Devrions-nous nous préoccuper de cette question ?

Absolument ! Et c’est bien ce que nous faisons ! En 2002, le Département du Ministère de la santé de la Conférence générale a lancé une ressource sur la santé intitulée CELEBRATIONS®1, laquelle développe les huit lois naturelles de la santé2 et comprend un chapitre sur l’importance de l’environnement. L’augmentation mondiale de l’utilisation du plastique a entraîné une contamination environnementale à grande échelle, laquelle a un impact négatif sur notre santé en raison de la dégradation des produits. Il s’agit notamment de microplastiques, d’additifs toxiques et de sous-produits nocifs qui présentent des risques réels et potentiels pour la santé en s’infiltrant dans les écosystèmes, les chaînes alimentaires et les réserves d’eau.

Les microplastiques – de minuscules particules de plastique de moins de 5 mm de diamètre – ont été détectés dans les océans, les fleuves, le sol et l’air. Elles proviennent de débris de plastique provenant de la décomposition. Les êtres humains sont exposés aux microplastiques par le biais d’aliments et d’eau contaminés, et par inhalation. Des études suggèrent que les microplastiques peuvent provoquer de l’inflammation, un stress oxydatif, et endommager l’information génétique dans les cellules – autant de facteurs liés au cancer, aux maladies cardiovasculaires, et aux affections neurodégénératives. La capacité des microplastiques à absorber et à concentrer les produits chimiques toxiques, y compris les polluants organiques persistants (POP) et les métaux lourds, accroît leurs effets nocifs lorsqu’ils sont ingérés. Les plastiques contiennent des additifs tels que des plastifiants (phtalates), des retardateurs de flamme (polybromodiphényléthers, PBDE) et des stabilisateurs (bisphénols). Au fil du temps, ces additifs peuvent se dissoudre dans les produits en plastique, en particulier lorsqu’ils sont exposés à la chaleur, à la lumière du soleil, ou à des contraintes mécaniques. L’homme est exposé par contact direct, par ingestion d’aliments et de boissons contaminés, et par inhalation de particules de poussière. Les phtalates et le bisphénol A (BPA), par exemple, sont des perturbateurs endocriniens connus, lesquels interfèrent avec la fonction hormonale et entraînent des problèmes de reproduction, des problèmes développementaux chez les enfants, et des risques accrus de certains cancers. Les PBDE peuvent être associés à des dysfonctionnements de la thyroïde, à des déficits du développement neurologique, et à une altération des réponses immunitaires. Les sous-produits de dégradation des plastiques ingérés et inhalés peuvent contribuer à la toxicité systémique, y compris les lésions hépatiques et rénales, les problèmes respiratoires, et les perturbations du système endocrinien. Les plastiques et leurs produits de dégradation peuvent se concentrer dans les organismes vivants (l’ingestion dépasse l’excrétion) et augmenter

leur concentration (bioamplification) tout au long de la chaîne alimentaire. Les poissons et les crustacés ingèrent souvent des microplastiques, les prenant pour de la nourriture. Les êtres humains qui consomment des produits marins contaminés risquent d’ingérer des toxines accumulées. Cette bioaccumulation peut conduire à des concentrations plus élevées de substances toxiques dans les tissus humains, entraînant des problèmes de santé chroniques tels que l’immunotoxicité, la stérilité, et les troubles métaboliques.

La pollution plastique a aussi été détectée dans les sources d’eau potable du monde entier. Les microplastiques et les produits chimiques qui y sont associés peuvent s’infiltrer dans les réserves d’eau par le ruissellement de surface, le rejet des eaux usées, et les dépôts atmosphériques. Ces contaminants présentent un risque direct pour la santé dans les régions dépourvues d’installations avancées de traitement de l’eau.

Les produits de dégradation environnementale du plastique représentent une menace croissante pour la santé humaine à l’échelle mondiale. Nous savons que lorsque Jésus reviendra, il renouvellera cette planète brisée. Nous avons néanmoins été désignés intendants de la terre et de des riches ressources qui soutiennent la vie. La Bible dit qu’à la fin, la colère de Dieu viendra et détruira ceux qui détruisent la terre (Ap 11.18). Nous avons le devoir d’éduquer nos communautés, de recycler, et de nous efforcer de garantir des ressources en eau sûres, tout en partageant l’amour de Jésus, la véritable eau de la vie !

1 Tiré de https://www.healthministries.com/celebrations/.

2 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, « Remèdes naturels », p. 102.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Photo: Sansert Sangsakawrat / iStock / Getty Images Plus / Getty Images

Un artiste pour Dieu

DJe vais vous raconter… »

ans quelques semaines, je retournerai au Vietnam où je donnerai des conférences à des étudiants en art dans cinq universités différentes. Je parlerai de la manière dont l’art a été donné par le Créateur pour montrer comment nous pouvons faire l’expérience de la plénitude et de la guérison dans nos vies. J’utiliserai mes propres œuvres d’art pour illustrer les conférences et je répondrai à de nombreuses questions. »

Le pasteur Cuong Ngo est né en 1970 dans le sud du Vietnam, où sa famille a connu la guerre, la violence, la famine et la peur. C’était une époque terrifiante. Ils avaient souvent faim, se cachaient et fuyaient le danger. Cuong n’a pas beaucoup de bons souvenirs de ces années-là.

Le père du pasteur Cuong était un artiste. Le gouvernement l’avait chargé de peindre des fresques murales de la victoire et des portraits de Ho Chi Minh dans toute la ville. Il avait besoin d’aide pour ce travail, et Cuong avait obtenu le poste.

« J’ai appris rapidement ! J’ai peint des murs entiers de fresques de victoire et tellement de portraits que je pouvais presque les faire dans mon sommeil. »

Lorsque l’armée américaine a quitté le Vietnam, elle a organisé un sauvetage pour les Vietnamiens qui avaient travaillé avec leur armée, et pour les enfants vietnamiens dont les pères étaient des soldats américains. Cuong ayant un frère adoptif à demi américain, toute sa famille a été emmenée dans un camp de réfugiés aux Philippines. Dans le camp, les soldats américains ont essayé d’enseigner l’anglais aux réfugiés

et de leur apprendre à quoi s’attendre lorsqu’ils débarqueraient en Amérique.

« Douglas Kellum, un soldat américain devenu pasteur chrétien, est venu dans notre camp pour nous parler de Jésus. Je ne voulais rien savoir de lui. Je l’ai rejeté à maintes reprises, refusant d’écouter ses paroles bibliques. Je me suis détourné de lui, j’ai refusé d’écouter ce qu’il disait. »

Le pasteur Kellum parlait couramment le vietnamien et était capable d’expliquer clairement les versets de la Bible. La mère de Cuong aimait entendre les histoires sur Jésus, l’amour, la grâce et l’espérance. Chaque jour, souvent plusieurs fois par jour, elle exhortait Cuong à se joindre à elle et à devenir un disciple de Jésus par le baptême. Il a refusé à maintes reprises, mais après presque six mois, l’amour de sa mère a finalement eu raison de son cœur en colère. Cuong a accepté d’écouter, et finalement, de se faire baptiser dans la rivière boueuse près du camp.

ENTENDRE LA VOIX DE DIEU

Cuong et sa famille ont finalement été libérés du camp et envoyés dans leur nouveau foyer en Oregon, aux États-Unis. À l’atterrissage à l’aéroport international de Portland, ils n’avaient que très peu de bagages et ne parlaient pas suffisamment l’anglais pour lire les panneaux de l’aéroport.

« À l’aéroport, nous avons été accueillis par un pasteur adventiste vietnamien qui parlait anglais et vietnamien. Il nous a amenés à son église, et rapidement, nous a tous fait asseoir sur les bancs pour chanter des cantiques. »

Pourtant, Cuong n’était pas heureux. Il se tenait souvent seul, observant, peignant, le cœur vide, ne voyant nulle part où aller. Finalement, mécontent de son cœur instable et sachant qu’il avait besoin de se trouver, il s’est échappé de chez lui et s’est rendu à San Francisco, en quête de quelque chose pour combler le vide dans sa vie.

« Je l’ai trouvé là-bas, raconte-t-il en souriant. Pas dans les magasins, ni dans les bâtiments, ni dans la culture, mais dans les fleurs, les arbres et les plages. Ils me parlaient de Jésus, et plus j’écoutais, plus je sentais que Dieu me parlait, qu’il m’aimait et me donnait des raisons de l’accepter pleinement. »

Photo : courtoisie

De retour chez lui avec sa famille, il a développé un engagement passionné envers Jésus et a voulu en découvrir davantage sur lui. Il rêvait qu’un jour, peut-être, il pourrait même être capable de ressembler à Jésus, d’apporter la guérison et la transformation aux âmes perdues. « Je dessinais toujours, explique-t-il. Et je décrivais par mon art la façon dont j’entendais la voix de Dieu. »

SERVICE À LA MAISON ET À L’ÉTRANGER

Cuong a obtenu des diplômes en théologie et en art à l’Institut d’enseignement supérieur de Walla Walla, et à l’Université Andrews. Après avoir terminé sa maîtrise en pastorale à cette dernière, il est retourné en Oregon pour servir en tant que pasteur de sa propre église vietnamienne à Portland – un poste qu’il occupe depuis 22 ans. En 2015, il a rédigé sa thèse de doctorat en ministère de la prédication.

« Les sept années que j’ai passées à exercer mon ministère dans un pénitencier à sécurité maximale ont une valeur particulière pour moi. Ces visites hebdomadaires et ces études bibliques ont inspiré mon amour pour Jésus et ont donné une nouvelle profondeur à ma prédication, à mon écriture, et à mon art. »

En 2010, le Vietnam a autorisé le pasteur Cuong à organiser une série de sept sermons lors d’une campagne d’évangélisation dans le vieux Saigon. Il s’agissait de la première évangélisation adventiste publique depuis la fin de la guerre. Au cours des années suivantes, il a prêché lors de plusieurs autres campagnes, et en 2023, l’Université de Hue et l’Université de Saigon l’ont invité à donner des conférences aux étudiants en art. Les pavillons étaient pleins à craquer, avec la présence d’étudiants, de professeurs et d’administrateurs. Tout le monde est resté plus longtemps que prévu et les professeurs en ont été très satisfaits.

« Le président de l’Université de Hue ayant parlé de notre expérience à d’autres universités, on m’a invité à donner des conférences professionnelles dans cinq universités de mon pays d’origine. On m’a aussi demandé d’organiser

une exposition d’œuvres d’art pendant que je serai là-bas. »

Le ministère du pasteur Cuong Ngo comprend quatre programmes hebdomadaires par Zoom auxquels participent chaque semaine plus de 1 000 abonnés du monde entier. Ses cours portent souvent sur la beauté des sept jours de la création de Dieu, et enseignent aux étudiants comment utiliser l’art-thérapie pour aider à guérir les cœurs, et pour amener les auditeurs à suivre la carte de Dieu vers la plénitude.

« J’enseigne comment on peut avoir la liberté dans le cœur, la liberté en matière de conscience, la liberté de devenir pleinement épanoui et de prospérer. Les gens sont avides d’apprendre ! Des foules me suivent pour entendre parler de mon art et pour découvrir davantage le message de Dieu. »

Les détails soigneusement peints dans les portraits du pasteur Cuong racontent des histoires, révélant des vérités sur les choix, les défis et les espoirs des gens. Regardez-le profondément dans les yeux et vous y verrez l’amour transformateur de Dieu.

« Malgré tous les problèmes ici-bas, je suis très optimiste quant à la vie d’aujourd’hui, dit-il. Je vois la vie comme quelque chose de beau. Chaque fois que je me sens découragé, je marche dans la nature de Dieu et c’est là que mon créateur me remet sur pied. C’est comme si les fleurs, l’herbe et les oiseaux me parlaient tous de son amour. Cela me donne espoir et me remplit à nouveau de plénitude. »

« Je veux aller au ciel ! » lance le pasteur Ngo en s’adossant à sa chaise, à côté de ses peintures et de ses pinceaux. Pendant un moment, il laisse son esprit voyager au loin. « Mais pendant que je suis ici, je veux prendre soin de mes frères et sœurs dans le monde entier, les aider à voir la beauté que Dieu a placée tout autour d’eux. En voyant cette beauté, ils verront comment Dieu fait grandir sa plénitude en eux. »

Éditeur

Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division

Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur.

Éditeur/Directeur de

Adventist Review Ministries

Justin Kim

Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan

Comité de coordination de

Adventist World

Yo Han Kim, président ; Tae Seung Kim ; Hiroshi Yamaji ; Myung Kwan Hong ; Seong Jun Byun ; Dong Jin Lyu

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Sikhululekile Daco, John Peckham, Greg Scott

Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis)

Enno Müller, Beth Thomas, Jonathan Walter

Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun

Gestionnaire de la plateformes numérique

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Directeur de l’intégration des systèmes et de l’innovation

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Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique

Vol. 20, n° 10

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis

Laddie, le chien missionnaire

As-tu déjà entendu parler d’un chien missionnaire ?

Quand j’étais petite, nous avions un chien nommé Laddie. Nous avons sauvé ce chien qui avait été maltraité et abandonné, et l’avons ramené à la maison. Nous aimions Laddie et en prenions bien soin. Quel plaisir c’était de brosser sa longue fourrure dorée ! Laddie remuait alors joyeusement la queue parce qu’il aimait toute marque d’attention qu’on lui donnait.

Mais Laddie avait une mauvaise habitude. On ne savait vraiment pas comment la lui faire perdre. Quand on était dehors et qu’on jouait avec lui, il suffisait qu’on se retourne pendant une petite minute pour qu’il s’échappe. Et où est-ce qu’il allait ? Chez les voisins ! C’est que, vois-tu, Laddie aimait beaucoup les gens. Eh bien, c’est grâce à lui que nous avons appris à bien connaître nos voisins !

Un jour, Laddie s’est échappé de nouveau. On a eu beau l’appeler plusieurs fois, il n’est pas revenu en courant. Peu après, une gentille dame que nous ne connaissions pas nous a téléphoné pour nous dire que Laddie était venu lui rendre visite. Nous sommes tout de suite partis en voiture pour aller le chercher.

À notre arrivée chez la dame, nous avons trouvé un Laddie heureux ! Les membres de cette famille où il était « en visite » le caressaient avec amour. Nous n’avions jamais rencontré ces gens-là parce que jusqu’ici, Laddie n’était jamais allé aussi loin de chez nous. La dame s’appelait Mme Smith. En conversant avec elle et les membres de sa famille, nous avons appris à mieux les connaître. Mme Smith nous a parlé d’elle. Cette femme si gentille avait pourtant le regard triste. Elle avait des problèmes de santé et ne savait pas quoi faire. Elle a dit à mes parents qu’elle voulait être en meilleure santé. Ils l’ont alors invitée à suivre un programme à l’église où elle pourrait découvrir un mode de vie sain : bien manger, faire de l’exercice, boire plus d’eau, etc. Mme Smith a dit qu’elle serait vraiment contente de participer à ce programme ! Toute sa famille a décidé de s’y inscrire. Alors que le programme se déroulait, elle a vu à quel point les enfants jouaient bien ensemble et comment ils faisaient en sorte d’inclure ses enfants. Elle a aussi appris l’importance de manger des fruits, des légumes, d’éviter la viande, en particulier le porc et les crustacés.

Elle a découvert combien il était bienfaisant de boire de l’eau et a vu l’importance de renoncer à l’alcool et au café. Mais surtout, elle a appris à faire confiance à Dieu. Alors qu’elle mettait graduellement en pratique ce qu’elle découvrait, elle s’est mise à se sentir beaucoup mieux. Elle était moins triste, avait plus d’énergie, pouvait penser plus clairement. Et elle a commencé à lire davantage sa Bible. Après le programme, nous sommes restés amis avec elle et avons commencé à étudier la Bible ensemble.

SI UN CHIEN PEUT LE FAIRE…

Tout ça est arrivé grâce à quoi ? Grâce à un chien qui aimait passer du temps avec les gens. Notre Laddie était un chien missionnaire sans le savoir ! Si un chien peut être missionnaire, tu peux l’être toi aussi, n’est-ce pas ? Laddie ne pouvait pas parler, mais il pouvait rendre visite aux gens. Et ça, tu peux le faire aussi ! Trouve quelqu’un qui a besoin de réconfort et rends-lui visite, comme l’a fait Laddie. Peut-être as-tu un voisin âgé qui aimerait être visité, ou un ami qui se sent triste. Tu peux même demander à ton directeur de l’École du sabbat ou à ton pasteur si tu peux l’aider à organiser

Si un chien peut être missionnaire, tu peux l’être toi aussi, n’est-ce pas ?

un programme dans une maison de retraite de ta localité.

Comme Laddie, tu peux rendre visite à tes voisins ! Prépare-leur des friandises maison ou fais une carte que tu leur offriras pour leur faire plaisir. N’oublie pas de te faire accompagner d’un membre de ta famille. Si les gens que tu visites ont des enfants, invite-les à jouer, à bricoler ou à faire une petite fête. C’est une façon amusante de se faire des amis et de faire du travail missionnaire. Demande à tes parents si tu peux montrer à tes voisins que tu t’intéresses à eux en faisant du jardinage ou en faisant le ménage pour eux.

Laddie ne pouvait pas aller à l’école, mais s’il l’avait pu, je sais qu’il aurait aimé y aller et apprendre des tas de bonnes choses ! Toi, tu peux être missionnaire en étant un étudiant assidu et en apprenant mille et une bonnes choses ! Proverbes 22.29 (Parole de Vie) dit : « Regarde celui qui travaille bien. Il pourra se présenter au service du roi, au lieu de rester parmi les ouvriers qu’on ne connaît pas. » Et Proverbes 4.5 (Parole de Vie) ajoute : « Deviens un sage, deviens intelligent. »

En travaillant dur et en apprenant de nouvelles choses, tu gagneras des compétences qui t’aideront en

tant que missionnaire, tant à l’école que dans le champ missionnaire. Comme le prophète Daniel, tu peux montrer la puissance de Dieu aux autres en faisant confiance à ton créateur et en lui obéissant. Tes amis le verront et seront inspirés par ton exemple.

Laddie ne pouvait pas prier pour les gens, mais toi, si ! Demande à tes amis s’ils voudraient que tu pries pour eux, pour quelque chose qu’ils ont à cœur. Bien des gens ont des choses pour lesquelles ils aimeraient que quelqu’un prie. Quand tu pries pour les autres, tu montres que tu te soucies d’eux et qu’ils sont importants pour toi et pour Dieu. Peux-tu aussi être un missionnaire à l’église ? Mais bien sûr que oui ! Il n’y a qu’à saluer les gens et à les inviter à l’École du sabbat. Si Laddie avait pu aller à l’église, je suis sûre qu’il aurait aimé être à l’accueil ! Pour que les nouveaux visiteurs se sentent les bienvenus, dis-leur bonjour, joue gentiment avec les nouveaux enfants, présente-les à tes amis, et fais-leur visiter les lieux.

Laddie ne pouvait pas raconter d’histoires bibliques, mais toi, si ! Lis les histoires de la Bible et raconte-les à tes amis qui ne les connaissent peut-être pas. Tu

peux même mettre ces histoires en scène avec eux, ou utiliser tes jouets préférés pour les raconter de manière amusante.

ET MADAME SMITH ?

À un moment donné, nous avons invité Mme Smith à un séminaire biblique spécial où elle a appris à se confier à Dieu. À la fin du séminaire, elle a décidé de donner sa vie à Jésus par le baptême. Dire que tout a commencé quand Laddie « a vadrouillé » pour rencontrer de nouveaux amis !

Comme Laddie, tu peux être un missionnaire chaque jour en accomplissant des petits actes de gentillesse, en partageant l’amour de Dieu, et en étant amical avec les autres. Oui, tu peux faire une grande différence dans la vie de quelqu’un… exactement comme Laddie l’a fait !

Ruthie Reeves est la directrice exécutive de Starting With Jesus – un ministère visant à aider les enfants à développer une relation quotidienne avec Jésus.

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