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Revue internationale des adventistes du septième jour

Ja nv i e r 2 01 6

ésus J tout est

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pour moi

La justification par la foi

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Un parcours de grâce

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Un amour transformateur


Ja nv ie r 2016

Revue internationale des adventistes du septième jour

Jésus tout est

E N

C O U V E R T U R E

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Ja nv ie r 2016

Jésus est tout pour moi

L’histoire du salut commence et termine avec Jésus.

pour moi

14 Un parcours de grâce P A T R I M O I N E

Gluder Quispe

Comment l’Église a-t-elle grandi dans sa compréhension de l’Évangile ?

21 « Fascinés par le Christ » D I A L O G U E

A D V E N T I S T E

10

La justification par la foi

14

Un parcours de grâce

24

Un amour transformateur

8 Christ, notre justice P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

24 Un amour transformateur T É M O I G N A G E

Ted N. C. Wilson

Un don aussi généreux s’accompagne d’une seule condition.

10 La justification par la foi

William G. Johnsson

Simple et à la portée de tous.

Cheyenne Francis

Le long – et parfois tortueux – parcours pour découvrir l’acceptation divine.

M É D I T A T I O N

Lael Caesar, rédacteur en chef adjoint, interviewe Shawn Brace et Bogdan Scur sur les implications de Christ, notre justice.

ATTEINDRE LE MONDE

D É PA RT E M E N T S

Christ, notre justice

3 R A P P O R T

M O N D I A L

7 S A N T É Du sang qui sauve

26 L A B I B L E R É P O N D La gloire du Seigneur

13 E S P R I T

27 É T U D E B I B L I Q U E Abraham L’épreuve de la foi

28 D E S

D E P R O P H É T I E

Christ, notre justice

À

I D É E S PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues

Au cours des cinq prochaines années, Adventist World va présenter des articles liés aux trois champs d’intérêt sur lesquels l’Église adventiste désire mettre l’accent : Christ, notre justice ; la fidélité ; l’implication totale des membres. Dans notre désir de partager notre message et d’atteindre le monde pour Christ, nous avons développé ce logo, que vous verrez occasionnellement. Il représente les trois champs d’intérêt en question.

Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Janvier 2016

C O U V E R T U R E :

A N J A

O S E N B E R G


Une prédiction accomplie

1 Ellen G. White, « Be Zealous and Repent », Review and Herald, 23 décembre 1890. 2 Idem., Premiers écrits, p. 51.

R apport mondial Andrew McChesney

À Hong Kong, un hôpital ultramoderne ouvre ses portes

: T W A H

Un afflux de naissances contribue à un agrandissement s’élevant à 219 millions de dollars US

P H O T O S

« Un sujet d’intérêt va dominer et submerger tous les autres : Christ, notre justice1… » Pour autant que nous aimions l’idée, il n’y a pas de prophétie qui provoque sa réalisation. Les circonstances que nous décrivons en utilisant cette idée peuvent tout aussi bien être décrites comme étant « la puissance d’une idée propice pour son époque ». Imprégnant l’histoire et l’expérience humaine, le don de prophétie invite néanmoins à la participation humaine, et parfois même, l’exige. Le prophète entend et accepte l’appel de Dieu : il y répond fidèlement, et le message divin est prêché et enseigné. Les auditeurs reconnaissent la source divine des paroles proclamées, et collaborent dans la mise en place de réveils et de réformes qui changent le cours des nations, remodèlent les institutions, et propagent l’Évangile dans des lieux où il n’a encore jamais été entendu – tel que prédit dans la prophétie. Il y a 125 ans, Ellen White – la messagère du Seigneur – a prédit avec passion le thème qui dominerait les propos du reste de Dieu du temps de la fin. Et tandis que le Seigneur a toujours eu parmi nous des témoins qui ont élevé bien haut la lumière rayonnant de la croix, nul doute que les dernières décennies de notre histoire en tant que peuple ont été marquées par un spot toujours plus lumineux braqué sur la justice du Christ. Depuis la chaire, dans nos campagnes d’évangélisation, dans nos conversations et nos correspondances personnelles, un intérêt a, en fait, commencé à prévaloir – la toute-suffisance de Jésus, ce qu’Ellen White appelle fréquemment « la beauté de Jésus »2. Votre Église a décidé de donner à ce thème la plus grande importance pendant ce quinquennat. Par conséquent, ce numéro de Adventist World se focalise spécialement sur ce « sujet qui éclipsera tous les autres ». Ouvrez votre cœur à la lecture de ce numéro. Et attendez-vous au meilleur tandis que vous vous replongez dans la plus grande nouvelle jamais annoncée.

À gauche : DU VIEUX ET DU NEUF : On aperçoit ici l’ancien hôpital adventiste de cinq étages, juste devant le nouvel hôpital de 25 étages. À droite : OUVERTURE OFFICIELLE : Les dirigeants de l’hôpital, de l’Église, et du gouvernement ont assisté à la grande ouverture du nouveau bâtiment de l’Hôpital adventiste de Hong Kong, Tsuen Wan.

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uché sur une colline de Hong Kong, un nouvel hôpital adventiste de 25 étages, que les dirigeants de l’Église adventiste qualifient ni plus ni moins de « miracle », vient d’ouvrir ses portes. Ce bâtiment d’une valeur de 219 millions de dollars US élargira considérablement l’offre de soins de santé adventistes dans cette métropole sécularisée. L’Église a découvert que l’œuvre médicale de ses deux hôpitaux locaux constitue le moyen le plus efficace de parler de l’amour de Jésus. « Pour s’assurer que ce projet soit un succès, Dieu a placé les bonnes personnes aux bons postes et au bon moment », a dit Robert Folkenberg Jr., président des deux hôpitaux, et président de l’Union des missions de l’Église adventiste en Chine. Le nouveau bâtiment est, en fait, un agrandissement de l’Hôpital adventiste de Hong Kong, Tsuen Wan, domicilié dans un bâtiment voisin de cinq étages depuis sa fondation en 1964 par Harry Miller, un éminent médecin adventiste. L’hôpital, qui a connu des débuts difficiles, a prospéré au cours de la Suite e n p age 4

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R apport mondial dernière décennie, particulièrement pendant une période d’environ sept ans, alors que le gouvernement de Hong Kong a permis aux mères de la Chine continentale d’accoucher à Hong Kong. Robert Folkenberg Jr. : « Cette porte ouverte a permis à nos hôpitaux, dont les services de maternité se sont immédiatement remplis, de servir des milliers de familles de la Chine tout en générant des fonds indispensables pour ce projet d’agrandissement. » Des fonds provenant d’autres services aux patients et de dons ont aussi contribué pour une large part aux frais de ce projet de 1,7 milliard de dollars de Hong Kong. Un quart des frais a nécessité un prêt bancaire. L’Hôpital adventiste de Hong Kong, Tsuen Wan, est le seul hôpital privé desservant un district de 1,5 million de personnes. Cet agrandissement permettra de prendre soin de 1 000 patients en consultation externe, par rapport aux 300 à 400 précédents. Le nombre de lits passera de 120 à 470, dont 20 pour cent seront réservés aux patients à faibles revenus référés par les hôpitaux publics. Ko Wing-man, le plus haut responsable du système de la santé de Hong Kong, a fait l’éloge du nouvel agrandissement grâce auquel on fournira des soins de santé de haute qualité dans une ville où le besoin d’un plus grand nombre d’hôpitaux privés se fait sentir. « Hong Kong affronte un défi sans précédent à l’égard de notre système de santé », a-t-il dit aux 400 invités réunis dans un jardin au sixième étage du nouveau bâtiment, lors d’une cérémonie d’ouverture à la mi-novembre. « Nous faisons face au vieillissement de la population… et à une montée en flèche des attentes des gens à l’égard de la qualité des services médicaux. » L’hôpital vise bien davantage que de traiter la maladie. Se focalisant principalement sur la médecine préventive, il aide les patients à adopter un style de vie sain à l’aide d’un régime alimentaire amélioré, du repos, et de l’exercice. Les

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orateurs invités à la cérémonie d’ouverture ont souligné les statistiques de la santé publique selon lesquelles la plupart des maladies non transmissibles sont liées à un mauvais style de vie. Ella Simmons, vice-présidente de l’Église adventiste mondiale : « Nous devons faire plus. C’est un grand pas dans cette direction. » Peter N. Landless, directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale : « Ce grand hôpital […] disposera d’installations ultramodernes non seulement pour diagnostiquer et traiter les maladies, mais aussi pour créer un environnement favorisant la promotion de la santé. » La construction de cet hôpital de 56 412 mètres carrés a commencé en 2011. On prévoit la fin des travaux en 2016. En plus des chambres, le bâtiment contient 10 salles d’opération, quatre salles

d’endoscopie, et un jardin sur un toit, où la cérémonie d’ouverture s’est déroulée. Robert Folkenberg a dit que l’hôpital récemment agrandi rayonnerait, tel un phare, l’amour du Christ qui guérit, dans une métropole surpeuplée. À l’échelle mondiale, Hong Kong est la ville comptant le plus grand nombre de bâtiments d’une hauteur de plus de 35 mètres, et de gratte-ciels de plus de 150 mètres. Le nouvel hôpital fait 110 mètres de hauteur. Robert Folkenberg : « Nous sommes situés en plein cœur d’une métropole urbaine sécularisée et matérialiste où l’on trouve plus de gratte-ciels qu’ailleurs dans le monde ! Nous allons continuer à fournir un excellent ministère de guérison christocentrique à cette population non chrétienne. Comme le dit notre devise, nous sommes là « pour élargir le ministère de guérison de Jésus ». n

Andrew McChesney

Asie du Nord :

en quête d’un million de membres Jairyong Lee dévoile une initiative ambitieuse

L

a Division Asie-Pacifique Nord de l’Église adventiste a présenté une initiative ambitieuse pour faire grimper l’effectif de son territoire à au moins un million de membres au cours des cinq prochaines années. L’initiative a été présentée au siège de la division près de Séoul, en Corée du Sud, lors d’un blitz de réunions de fin d’année des 13 divisions de l’Église et d’autres entités, au cours desquelles les dirigeants ont dévoilé leurs plans de cinq ans pour annoncer le retour de Jésus. Cet objectif de la Division AsiePacifique Nord est formidable pour un

territoire de 1,6 milliard d’habitants – le plus grand de l’Église en termes de population, mais aussi l’un des moins atteints par l’Évangile. En effet, seulement trois pour cent de la population se dit chrétienne. Bouddhistes, shintoïstes, musulmans, shamans, et athées se partagent les 97 pour cent restants. « Tandis que nous commençons un autre quinquennat, ne nous contentons pas de poursuivre ce que nous avons fait au cours des cinq dernières années », a dit Jairyong Lee, président de la Division Asie-Pacifique Nord, tandis qu’il dévoilait l’initiative « Vision un million 2020 » lors de ces réunions de fin d’année. « Nous


J apon d u f é d é rat i ons d es U n i on

UNE CROISSANCE CONSTANTE : Le pasteur Masuya Yasui (à droite) baptise un nouveau membre lors d’un camp-meeting à Fujikawaguchiko, au Japon, en 2013.

devons prendre un nouveau départ par un engagement renouvelé et une consécration sans précédent envers la mission de l’Église. » La Division Asie-Pacifique Nord, laquelle comprend la Chine, le Japon, la Mongolie, la Corée du Nord, la Corée du Sud, et Taïwan, compte actuellement 702 081 membres. Au cours des cinq dernières années, elle s’est enrichie de 77 841 membres et a établi plus de 100 nouvelles congrégations. En revanche, l’Église adventiste mondiale ajoute environ un million de membres par année. En juillet dernier, son effectif se chiffrait à 18,7 millions de membres. Trois divisions mondiales – la Division interaméricaine, la Division Afrique australe/Océan indien, et la Division Afrique centre-est – comptent plus de trois millions de membres dans leurs territoires. Pour atteindre son objectif, la Division Asie-Pacifique Nord prévoit conjuguer ses efforts d’évangélisation avec des initiatives dont l’Église adventiste mondiale fait la promotion, dont « Opération métropoles », « Le Ministère global de la santé », et « L’implication totale des

membres ». Elle s’appuiera aussi sur des programmes maison tels que le mouvement missionnaire « His Hands », lequel prépare et envoie des missionnaires dans leurs propres pays, le mouvement « 1 000 missionnaires », et le mouvement « Pionniers missionnaires », lequel envoie des missionnaires sur tout le territoire. D’autres divisions ont fait des plans semblables lors de leurs réunions de fin d’année. Daniel R. Jackson, président de la Division nord-américaine, a annoncé 11 objectifs pour les cinq prochaines années, dont 1 000 nouvelles congrégations, et l’implication de chacun des 1,2 million de membres d’église de son territoire dans la préparation de leurs collectivités pour le retour de Jésus. Les dirigeants de la Division interaméricaine ont dit que leurs congrégations faisaient plus encore pour atteindre les

anciens membres grâce à une vérification de l’effectif en cours, dans laquelle 690 000 membres ont été rayés jusqu’ici du registre des membres. En Corée du Sud, Jairyong Lee a prévenu les membres qu’il ne reste que peu de temps pour partager le message adventiste. Jairyong Lee : « Nous avons encore de nombreuses possibilités missionnaires dans notre territoire. Cependant, elles ne sont pas éternelles. Bientôt, il sera beaucoup plus difficile d’évangéliser. Avec le temps, les gens deviennent de plus en plus humanistes, matérialistes, et égocentriques. Dans une société hautement compétitive, ils se focalisent de plus en plus sur la survie. » Citant Jésus, il a ajouté : « Il nous faut travailler, tant qu’il fait jour, aux œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient où personne ne peut travailler. » [Jn 9.4] n

Andrew McChesney

Vous ne parlez pas anglais ?

On fait le culte quand même ! L’Église en Corée du Sud change sa culture avec succès

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usqu’où êtes-vous prêt à aller pour attirer des croyants à votre église ? En Corée du Sud, les huit membres d’une église qui se débat pour survivre ont pris une décision drastique : tenir le service de culte uniquement en anglais… même si personne ne le parle. À leur grande joie, l’église a accueilli 38 personnes le sabbat suivant cette décision, et depuis, l’assistance demeure constante. « Quelle différence en une semaine seulement ! » a dit Kwon JohngHaeng, pasteur et planteur d’églises de longue date. C’est lui qui a d’abord suggéré que l’église de Pangsung tienne ses services en anglais.

Toute cette histoire a commencé après que Kim Soongi, nouveau pasteur à temps partiel de l’église de Pangsung, ait appelé Kwon JohngHaeng à son bureau, au siège de la Division Asie-Pacifique Nord situé non loin de Séoul. Au cours de leur brève conversation, Kwon JohngHaeng a appris que l’église, laquelle avait ouvert ses portes 20 ans auparavant, était située à seulement cinq minutes de marche du Camp Humphreys – une garnison de l’armée américaine qui, en 2016, deviendra la plus importante en Asie. Le lendemain, Kwon JohngHaeng a assisté au service de culte à cette église. Il a

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R apport mondial ensuite convoqué les huit membres et leurs trois jeunes enfants à une réunion spéciale. Kwon JohngHaeng : « Vous avez tout fait pendant 20 ans, et ça n’a rien donné. Pourquoi ciblez-vous seulement les Coréens locaux ? Nous avons une base de l’armée américaine à cinq minutes de marche d’ici. Il s’y trouve peut-être des soldats adventistes que nous pouvons servir. » Kwon JohngHaeng, qui a raconté le déroulement de cette réunion lors d’une entrevue à son bureau de la division, a dit que les membres ont accueilli sa proposition avec enthousiasme, et ce, même en apprenant que les services devraient se tenir en anglais seulement. Une adventiste, laquelle a contribué à l’établissement de l’église avec son mari il y a 20 ans, a serré Kwon JohngHaeng dans ses bras et, les larmes aux yeux, a dit combien elle espérait que cette idée fonctionne. Kwon JohngHaeng a précisé que tandis qu’il travaillait avec d’autres églises internationales, il a constaté que des services tenus uniquement en anglais semblent plus efficaces que l’interprétation consécutive, où une personne parle et s’arrête pour la traduction. Si l’on a besoin d’interprétation, il est préférable de recourir à la traduction simultanée avec des écouteurs, a-t-il expliqué. Les membres de l’église de Pangsung ont décidé de commencer les services en anglais dès le sabbat suivant.

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150 membres à 300, et plus encore. « En changeant leur culture, les églises locales emploient différentes méthodes, ce qui leur permet de grandir », a-t-il expliqué.

:

K won

J ohng H aeng

La langue des migrants Kwon JohngHaeng, lequel a servi en tant que directeur de Mission adventiste et de l’économat au sein de la division, a dit qu’au cours de son ministère de planteur d’église qui a duré 13 ans, l’adoption d’une langue étrangère est un concept qui a bien marché pour de nombreuses églises en Asie. En effet, nombre de pays de ce continent comportent de grandes communautés de migrants. Il a ajouté que la Corée du Sud compte, à elle seule, 1,7 million de travailleurs migrants, la plupart habitant dans les villes. Pour satisfaire leurs besoins, il a contribué à l’établissement d’églises cambodgiennes, indiennes, et philippines. L’église de Pangsung prie pour que l’assistance croisse davantage tandis que la nouvelle de ses services de culte en anglais se répand, et que les derniers 28 500 militaires américains s’installent au Camp Humphreys. La Fédération centre-ouest de l’Église adventiste en Corée a récemment voté de troquer le nom de l’église de Pangsung contre celui de l’église internationale de Pyeongtaek. n

P H O T O S

Nouvelles idées, nouvelles directions Kwon JohngHaeng a contacté Moe Zonke, un professeur d’anglais local originaire de l’Afrique du Sud, et a obtenu son aide pour transformer l’église de Pangsung en une église internationale. Par ailleurs, l’église a publié sur Facebook la nouvelle de ses services en anglais. Le sabbat, cinq soldats américains et 13 membres de leur famille sont venus adorer Dieu. Parmi eux, Candice Roelofs a dit à l’assemblée que pendant deux ans, elle avait cherché en vain une congrégation adventiste parlant anglais. Candice Roelofs :

« C’est une église comme ça que je cherchais. Je suis vraiment très contente ! » Les membres d’église étaient enthousiastes, eux aussi, a dit Kwon JohngHaeng. Non seulement l’assistance a plus que triplé, mais ils ont pu aussi comprendre le service de culte grâce à un membre du personnel de soutien de la base militaire. Cet homme est un ancien pasteur adventiste qui se débrouille très bien en coréen. Il s’est chargé de la traduction simultanée depuis l’arrière de la salle. Dans sa providence, Dieu a permis à l’église de Pangsung de profiter de cette grande base américaine à proximité, a dit Ytaka Inada, le tout dernier secrétaire exécutif élu de la Division Asie-Pacifique Nord. D’autres églises en difficulté devront prier avec ferveur pour trouver des moyens créatifs d’atteindre leurs collectivités, a-t-il spécifié. Kwon JohngHaeng a observé qu’au sein de la division – laquelle comprend la Chine, le Japon, la Mongolie, la Corée du Nord, la Corée du Sud, et Taïwan – l’effectif des églises en zones rurales enregistre une tendance à la baisse, contrairement à celui des églises établies dans les villes. David Ripley, secrétaire de l’Association pastorale de la division de 2011 à 2015, a dit qu’il a vu l’effectif des églises qui ont changé de culture passer de

À gauche : PRÊTS POUR LE CULTE : Le bâtiment où l’église adventiste internationale de Pyeongtaek nouvellement renommée se réunit affiche les lettres « SDA » sur une fenêtre de l’étage médian. À droite : UN CULTE BILINGUE : Candice Roelofs prend la parole, et Kwon JohngHaeng l’enregistre depuis un banc. On aperçoit l’interprète dans un coin en arrière de la salle.


S anté

Peter N. Landless et Allan R. Handysides

qui

sauve

D’ici quelques mois, je devrai subir une opération importante, mais non urgente. Il se peut que j’aie besoin d’une transfusion sanguine. Les adventistes sont-ils d’accord avec les transfusions sanguines ? Sont-elles sûres ?

L

es adventistes sont en faveur des transfusions sanguines parce que le sang sauve des vies. Du coup, nous encourageons nos membres à donner régulièrement de leur sang selon leur capacité. Les méthodes de dépistage modernes permettent des transfusions sanguines sûres et bénéfiques. Toute intervention comporte un risque, certes, mais les avantages des transfusions utilisées de façon appropriée l’emportent nettement sur ce risque. Le sang fait partie du système circulatoire, lequel non seulement procure l’oxygène et les nutriments à nos tissus, mais retourne aussi le dioxyde de carbone aux poumons et les déchets aux reins. Le sang joue un rôle dans la régulation de la température corporelle et distribue des hormones aux différents organes cibles. Le sang se compose d’un liquide riche en protéines – le plasma – dans lequel sont suspendus les éléments cellulaires du sang, à savoir les globules rouges, les globules blancs, et les plaquettes, entre autres. Le plasma transporte aussi des protéines qui luttent contre l’infection (anticorps), des vitamines, et d’autres protéines, lesquelles interviennent dans la coagulation du sang lors d’un trauma. Le système circulatoire contient approximativement 5,5 litres de sang. La constance de ce volume assure une pression sanguine adéquate, ce qui permet au sang d’atteindre l’ensemble des tissus et des cellules, et garantit un fonctionnement et un métabolisme énergétique

normaux tout au long de la vie. Le corps est très sensible aux changements de volume sanguin (principalement aux changements dans le plasma) qu’entraîne la déshydratation, ou bien une perte de sang suite à un trauma ou à une intervention chirurgicale importante. Les services de transfusion sanguine ont développé des systèmes de dépistage et des banques de sang très fiables. Le sang se divise en différents groupes sanguins, à partir des substances d’hydrates de carbone particulières présentes ou non dans les globules rouges. Les mieux connues sont les antigènes A et B. Ces antigènes sont tous héréditaires. En termes plus généraux, les groupes sanguins sont divisés comme suit : A, B, AB, et O (groupe O – donneurs universels ; groupe AB – receveurs universels). Le facteur Rh (rhésus) constitue un important sous-groupe supplémentaire. Lorsqu’un patient a besoin d’une transfusion, on envoie avec la réquisition un échantillon de sang du patient à la banque de sang pour trouver du sang compatible avec le sien. On évite ainsi des réactions néfastes provoquées par du sang non compatible en raison de différents antigènes. Pour prévenir la transmission de maladies virales, spécialement l’hépatite B, l’hépatite C, et le VIH, on soumet les dons de sang à des tests de dépistage. Une personne ayant séjourné dans un secteur où la malaria sévit ne peut donner de sang pendant une certaine période de temps donnée après

Le corps est très sensible aux changements de volume sanguin. avoir quitté ce secteur, période déterminée par chaque service de transfusion. Demandez à votre chirurgien s’il est possible de donner de votre propre sang à l’avance, de sorte que si vous avez besoin d’une transfusion sanguine lors de votre chirurgie, il n’aura qu’à procéder à une autotransfusion (transfusion de votre sang). Nous sommes des créatures si merveilleuses ! Quelle bénédiction de savoir que le sang de Jésus-Christ, répandu généreusement en notre faveur, nous couvre et garantit notre santé spirituelle ! n

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

U

ne nouvelle année commence ! C’est un moment idéal pour considérer un aspect fondamental du salut – Christ et sa justice. Dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre 22, on trouve une parabole fascinante de Jésus traitant d’un mariage et des vêtements appropriés pour l’occasion. Un jour, un roi prépara le mariage de son fils – un mariage somptueux. L’atmosphère entourant les préparatifs était électrisante ! Au verset 3, nous lisons : « Il envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui étaient invités aux noces ». Malheureusement, ceux qui reçurent l’invitation se montrèrent moins qu’enthousiastes. Quoi ? Un roi invite des gens à un mariage, et ils ne veulent pas venir ? C’est inimaginable ! Gardons à l’esprit que cette parabole a une signification pour nous aujourd’hui – Jésus nous invite à son repas de noces. Allons-nous accepter son invitation ? La réception Organiser une réception n’est pas une mince affaire ! Si vous en avez déjà préparé une, vous savez ce que c’est. Nous avons organisé deux réceptions de mariage chez nous, et une à l’église. J’ai été très heureux de ce que nos invités soient venus aux réceptions de mariage de nos filles. Mais dans cette parabole, les invités non seulement ne se présentèrent pas, mais encore dédaignèrent l’invitation royale. Ils la traitèrent à la légère et s’en allèrent à leurs affaires (voir Mt 22.5). Aujourd’hui, sommes-nous pris par nos affaires, par le rythme effréné du 21e siècle au point d’être trop occupés pour participer à l’un des repas les plus importants jamais servis par Dieu ? Un roi bafoué Dans la parabole, les invités au mariage saisirent les serviteurs du roi, les traitèrent cruellement, et les tuèrent. De même, tandis que accomplissez votre mission en tant que collaborateurs de Dieu, attendez-vous à ce que certains vous rejettent, vous tourmentent, vous

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hrist , C notre justice

Ted N. C. Wilson

Qu’allez-vous porter au repas de noces ? fuient, et peut-être même, vous tuent. L’histoire révèle que l’Église chrétienne dans l’ensemble et l’Église adventiste spécifiquement ont eu leur lot de martyrs. Ne tremblez pas devant l’avenir. Ne craignez pas le déroulement prophétique de ce qui nous a été annoncé. Christ promet d’être à nos côtés jusqu’à la toute fin des temps (voir Mt 28.20). Et quiconque observe les événements actuels saura que la prophétie est en train de s’accomplir – exactement comme Dieu l’a prédit. Nous ne vivons pas dans des temps ordinaires. Lorsque le roi apprit la façon dont on avait traité ses serviteurs, il se mit en colère. Il envoya ses armées, fit périr les meurtriers, et brûla leur ville (Mt 22.7). De nouvelles invitations Alors, le roi recommença à zéro. Il dit à ses serviteurs : « Les noces sont prêtes, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez. » (v. 8,9) Et ces invités affluèrent – bons et mauvais – dans la salle de noces qui, enfin, fut remplie de convives (v. 11). Aujourd’hui, tandis que nous proclamons le message de Dieu, il se glissera parmi nous des gens qui ne se conforment pas à la sainte Parole de Dieu. Le bon et le mauvais, le blé et l’ivraie croîtront ensemble jusqu’à la toute fin des temps. De même, le monde s’est glissé subtilement dans l’Église. Mais Dieu nous a prévenus qu’un crible

se produira, et, à vrai dire, je crois que ce crible a déjà commencé. Nous pouvons, vous et moi, prévenir d’être balayés par des idées erronées, par des travers culturels, et par un virage qui peut nous amener à nous dresser contre la Parole de Dieu. Pour ne pas être criblés, nous devons nous appuyer entièrement sur la justice de JésusChrist. Il n’y a pas d’autre moyen. Nous devons recevoir la puissance justifiante et sanctifiante du Christ en vue d’un réveil et d’une réforme. Se réclamer de ses promesses La Bible est remplie de magnifiques promesses qui nous révèlent ce que Jésus peut faire et fera pour tous ceux qui acceptent sa robe de justice. « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1.12). Philippiens 2.5 nous encourage : « Ayez en vous la pensée qui était en ChristJésus ». Apocalypse 3.18 nous révèle sans ambages notre condition, puis nous recommande un traitement contre la terrible malédiction de l’égocentrisme : « Je te conseille d’acheter chez moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je corrige tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle et repens-toi ! »


L’habit de noces Revenons à notre parabole. Ce qui se produit ensuite constitue, en fait, une explication fascinante du ministère du Christ. Tandis que le roi passait ses invités en revue, nous dit le verset 11, il remarqua un homme qui ne portait pas l’habit de noces. « Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? » (v. 12) L’homme resta le bec cloué.

L’habit de noces représente le caractère pur et sans tache des vrais disciples du Christ. Cet invité avait reçu un habit parfait ! Et pourtant, il refusa de le porter. Le roi non seulement invita des étrangers – c’est-à-dire vous et moi – au mariage de son fils, mais leur fit aussi don de la tenue vestimentaire appropriée. Christ nous donne sa robe de justice ! Cette robe nous sied à merveille et convient à tous. Il n’y a qu’à l’accepter et à la porter. Une analyse plus poussée L’excellent livre Les paraboles de Jésus sonde plus en profondeur les paraboles du Christ, jetant ainsi un éclairage supplémentaire sur les nombreuses et précieuses leçons qui s’en dégagent. Ainsi, il nous est dit que l’habit de noces représente « le caractère pur et sans tache des vrais disciples du Christ » (p. 270). Notez bien qu’il ne s’agit pas de notre caractère, mais de celui du Christ. « C’est la justice du Christ, son caractère irréprochable qui est communiqué par la foi

à tous ceux qui le reçoivent comme leur Sauveur personnel. » (p. 270) Croyezvous vraiment ceci ? À la page suivante, nous lisons cette merveilleuse promesse : « Seuls les vêtements qui ont été préparés par le Seigneur nous permettront de nous présenter devant lui. Le Christ enveloppera de sa robe de justice tous ceux qui se repentent et qui croient. […] Tissée sur les métiers du ciel, cette robe n’a pas un seul fil de la sagesse d’ici-bas. Dans son humanité, le Christ a formé un caractère parfait qu’il veut bien nous communiquer. “Toute notre justice est comme un vêtement souillé”. Par son obéissance parfaite, il a rendu possible pour tous les hommes l’observation des commandements de Dieu. » (p. 271) Ne tombez pas dans le piège que certains vous tendent en disant : « Garder les commandements, vivre une vie parfaite ? Allons donc, c’est impossible ! » Il est vrai que nous ne pouvons vivre une vie parfaite de nous-mêmes. Mais celui qui revêt la robe de justice du Christ paraît devant le Père céleste comme n’ayant jamais péché. La sanctification à la rescousse Et alors, quelque chose se produit. La sanctification – la justice du Christ – vient à notre rescousse. « Quand nous nous soumettons au Christ, notre cœur est uni au sien, notre volonté se confond avec la sienne, notre esprit s’identifie au sien, nos pensées sont captives de sa volonté. Nous vivons de sa vie. Voilà ce que signifie être revêtu du vêtement de sa justice. […] Cela revient à pratiquer ce qui est juste. C’est par ses actes que chacun sera jugé ; ce sont nos œuvres qui mettent en évidence notre caractère et l’authenticité de notre foi. » (Les paraboles de Jésus, p. 271, 272) Et plus loin : « Celui qui est entré dans la salle du festin sans l’habit de noces représente la majorité de nos contemporains, qui se disent chrétiens et se réclament des bénédictions et des privilèges de l’Évangile, mais n’éprouvent aucun besoin d’une transformation de

caractère. Ils ne se sont jamais vraiment repentis de leurs péchés. Ils ne réalisent pas la nécessité d’un Sauveur et ne mettent pas leur confiance en Jésus. Ils n’ont pas vaincu leurs tendances au mal, héréditaires ou cultivées. Cependant, ils ont une bonne opinion d’eux-mêmes et se fient à leurs mérites au lieu de se reposer sur le Seigneur. Auditeurs de la parole, ils viennent au banquet sans porter le vêtement de la justice du Christ. » (Ibid., p. 274) Puissent les adventistes n’avoir jamais la réputation de se confier dans leurs propres mérites ! Puisse-t-on plutôt dire d’eux qu’ils s’appuient uniquement sur les mérites de Jésus-Christ ! « C’est dans cette vie qu’il faut revêtir la robe de justice du Christ. L’occasion actuelle est la seule que nous ayons pour former des caractères qui nous donneront accès à la demeure préparée par Jésus pour ceux qui gardent ses commandements. […] Ne vous laissez pas surprendre. Ne courez pas le risque de paraître au banquet royal sans l’habit de noces. » (Ibid., p. 277) Accepter le don Tandis que nous allons de l’avant, voulez-vous recevoir du Christ ce vêtement de justice qui vous permettra de collaborer avec le ciel ? Pour devenir un disciple du Christ, il est primordial d’accepter le magnifique don qu’est sa robe de justice, laquelle nous couvre et nous transforme à son image. Puisse chacun de nous être tellement rempli de la puissance du Saint-Esprit que les gens diront : « Ces adventistes, ils connaissent Jésus. Celui-ci habite vraiment dans leur cœur. Ils sont les champions de la proclamation de la justice du Christ. » n

Ted N. C. Wilson

est le président de l’Église adventiste du septième jour.

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La

justification par la

foi

William G. Johnsson

Simple, facile, accessible

N

uit et jour, un jeune homme sincère lutte de toutes ses forces pour trouver la paix avec Dieu. Il torture son corps, jeûne, prie, et s’évertue à confesser ses péchés. Mais rien ne marche. Après des heures passées dans la confession, il se réveille en pleine nuit avec une pensée terrifiante : qu’en est-il des péchés dont il ne se souvient pas, de ces péchés qui restent là, non confessés, et signent son arrêt de mort devant un Dieu en colère ? Cette âme en proie aux luttes, c’est celle du moine Martin Luther. Sa quête pour obtenir la justice – une question de vie ou de mort – donna le jour à la Réforme protestante. Luther emprunta tous les chemins menant à la paix qu’offrait l’Église de son époque, mais en vain. Enfin, il découvrit ce dont il avait désespérément besoin à travers l’étude de l’épître de Paul aux Romains. « Nuit et jour, écrivit-il plus tard, je méditais, jusqu’à ce que je fisse le lien entre la justice divine et la déclaration “le juste vivra par la foi”. Ensuite, je compris que la justice de Dieu est cette justice qui, au moyen de la grâce et de la miséricorde pure et simple de Dieu, nous justifie par la foi. Aussitôt, je me sentis renaître, et il me sembla être entré, par des portes largement ouvertes, au paradis même1. » À cette époque, cette découverte libératrice de Luther était une idée totalement étrangère à la pensée humaine. Nous n’obtenons pas la justification de nos péchés par nos propres

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luttes ; c’est Dieu qui nous impute gratuitement sa justice en retour de notre confiance. Nous sommes justifiés non par nos efforts, mais par le don de Dieu ; non par nos bonnes œuvres, mais par le moyen divin de la foi. L’épître aux Romains fait retentir cette affirmation glorieuse. C’est vraiment l’Évangile, la bonne nouvelle. « En effet la justice de Dieu s’y révèle par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi. » (Rm 1.17) « Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, attestée dans la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en JésusChrist pour tous ceux qui croient. » (Rm 3.21,22) Les enseignements de Jésus Bien avant que Luther ne découvre la nouvelle libératrice de la justification par la foi, Jésus souligna ce concept. Au lieu d’utiliser des raisonnements pointus comme Paul le fit plus tard, il se servit plutôt d’illustrations et de paraboles désarmantes par leur simplicité et leur profondeur. À l’époque de Jésus, les dirigeants religieux avaient inventé de toutes pièces une théologie centrée sur la loi. Ils relevèrent 613 commandements dans le Pentateuque, autour desquels ils dressèrent, telle une haie, toute une gamme de traditions orales. Ainsi, au commandement clair du sabbat dans le décalogue, ils ajoutèrent une longue liste d’activités permises ou interdites en ce saint jour. P H O T O

:

G er d

A l t m an


M éditation

Jésus se montra carrément en désaccord avec leur vision de la religion. Lors du sermon sur la montagne, il dit à ses auditeurs : « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » (Mt 5.20) Alors qu’ils le talonnaient avec leurs règles à l’égard de la pureté cérémonielle, il répliqua : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour garder votre tradition. » (Mc 7.9) Jésus éleva la barre de la justice tellement haute que tout le système consistant à plaire à Dieu par une observation scrupuleuse de leurs lois détaillées s’écroula en raison de sa propre lourdeur. Il enseigna qu’aux yeux de Dieu, la justice, c’est beaucoup plus que de ne pas commettre de meurtre, d’adultère, et ainsi de suite. Même nos pensées et nos mobiles n’échappent pas à la justice divine. Par conséquent, la haine et la convoitise font tout autant de nous des transgresseurs de la loi (voir Mt 5.21-47). Jésus leur présenta une justice d’un ordre tout à fait nouveau, une justice surpassant l’accomplissement humain, une justice tellement exigeante qu’il est impossible aux êtres humains de l’atteindre, une justice que seul Dieu peut nous procurer en tant que don. Les paraboles de Jésus ne cessent de surprendre le lecteur, de le choquer même. Elles renversent le mode de fonctionnement de notre monde. Ici, un ouvrier travaille seulement une heure mais reçoit le même salaire que celui qui travaille toute la journée (Mt 20.1-16). Là, deux hommes vont au temple pour prier. L’un est un pharisien qui consacre sa vie à l’observation stricte de la loi ; l’autre, un collecteur d’impôts, un être méprisé parce qu’il sert les intérêts des Romains détestés et s’enrichit par des pratiques frauduleuses. Élevant la voix, le pharisien remercie le Seigneur de ce qu’il n’est pas comme les autres, et certainement pas comme ce minable publicain ; le publicain, lui, incline la tête et dit : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. » (Lc 18.13, LSG) Et, surprise ! Dieu accepte la prière du publicain, et rejette celle du pharisien. Dans une autre parabole, Jésus parle d’un roi qui prépare un grand repas de noces. Sa liste d’invités est impressionnante. Malheureusement, ceux-ci présentent de piètres excuses et refusent de venir. Alors, le roi ordonne à ses serviteurs d’aller dans les chemins et les carrefours et d’amener tous ceux qu’ils y trouveront. Ces nouveaux invités formant un groupe disparate, le roi fournit à chacun d’eux un habit de noces. Peu après, alors qu’il accueille les invités, le roi aperçoit un homme qui n’a pas revêtu l’habit de noces. Et il donne l’ordre de le jeter dehors (Mt 22.1-14, LSG). Si le type d’enseignement de Jésus diffère de celui de Paul, en revanche, les idées sont les mêmes : nous ne méritons pas la

justice de Dieu. Celui-ci nous l’offre gracieusement. Notre part consiste à lui faire confiance et à accepter son don. Dans l’Ancien Testament Certains chrétiens tirent une grosse ligne entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Pour eux, l’Ancien Testament n’est autre que l’ère des œuvres, et le Nouveau, celle de la grâce. Mais il n’en est pas ainsi : la justification par la foi apparaît en filigrane depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse. Nous lisons : « Abram eut confiance en l’Éternel, qui le lui imputa à justice. » (Gn 15.6, LSG) L’apôtre Paul cite ce passage dans Romains (4.1-4) et dans Galates (3.6-9). Jérémie appelle Yahvé « l’Éternel notre justice » (Jr 23.6) – un nom merveilleux, porteur d’espérance pour les pécheurs désespérés. Dans le livre de Zacharie, le prophète voit en vision Josué, le souverain sacrificateur, revêtu de vêtements souillés. Josué représente les enfants d’Israël dans leurs grands besoins. Mais ensuite, une parole réconfortante se fait entendre du ciel : « Ôtez-lui les vêtements sales ! Puis il lui dit : Vois, je t’enlève ta faute pour te revêtir d’habits précieux. » (Za 3.4) L’Ancien Testament foisonne d’exemples supplémentaires de la justification par la foi. Un passage, toutefois, est tellement remarquable qu’on ne peut le passer sous silence. Ésaïe 52.13 à 53.12 nous donne une description puissante du Serviteur souffrant qui « a porté les péchés de beaucoup d’hommes, et […] a intercédé pour les coupables ». « Méprisé et abandonné des hommes, […] ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé […]. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. […] Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (v. 3-6, LSG). Dans ce texte, écrit environ 700 ans avant la naissance de Jésus, se trouve encapsulé le ministère de notre sauveur. Nous plongeons au cœur même du plan de Dieu pour sauver un monde perdu : Jésus, le Fils unique de Dieu, le Serviteur souffrant, se charge de notre culpabilité et de notre honte. Dans l’histoire adventiste À toutes les époques, l’Évangile a semblé être trop beau pour être vrai. Chaque fois qu’il a été proclamé, il a suscité l’opposition, exactement comme cela se produisit lorsque Paul le présenta aux Galates. Il n’est pas étonnant, par conséquent, que l’histoire adventiste présente une image mitigée à l’égard de la justification par la foi. Se sentant appelés à proclamer l’importance du sabbat, les premiers prédicateurs adventistes avaient tendance à se focaliser sur la loi plutôt que sur l’Évangile. Ils prêchèrent la loi à un point tel qu’Ellen White déclara un jour que leurs sermons

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M éditation

Nous ne méritons pas la justice de Dieu. Celui-ci nous l’offre gracieusement. Notre part consiste à lui faire confiance et à accepter son don. étaient « aussi arides que les montagnes de Guilboa »2. Ces questions atteignirent leur point culminant lors de la session de la Conférence générale de 1888, laquelle se tint à Minneapolis, au Minnesota. Deux jeunes pasteurs, Ellet J. Waggoner et Alonzo T. Jones, proclamèrent le thème de la justification par la foi seule. Pensant que cette insistance affaiblirait les arguments en faveur de la loi et du sabbat, les dirigeants de l’Église s’opposèrent farouchement à eux. Waggoner et Jones se tinrent seuls devant George I. Butler, président de la Conférence générale, Uriah Smith, éditeur de la Review and Herald, de même que d’autres croyants. Seuls ? Pas tout à fait ! Ellen G. White, une dirigeante, épousa publiquement cette cause. Une triste tournure des événements entraîna, hélas, le rejet de ses conseils. Mais comme ce fut le cas à toutes les époques, rien ne put arrêter l’Évangile. Suite à la session de la Conférence générale de 1888, spécialement par la plume et la voix d’Ellen White, le message de la justification par la foi avança petit à petit, de plus en plus loin, jusqu’à devenir un enseignement établi de l’Église adventiste du septième jour. On trouve dans les écrits de la messagère du Seigneur certaines des plus belles expressions de l’Évangile. Faisant écho à la prophétie d’Ésaïe sur le Serviteur souffrant, elle écrivit : « Le Christ a été traité selon nos mérites afin que nous puissions être traités selon ses mérites. Il a été condamné pour

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nos péchés, auxquels il n’avait pas participé, afin que nous puissions être justifiés par sa justice, à laquelle nous n’avions pas participé. Il a souffert la mort qui était la nôtre, afin que nous puissions recevoir la vie qui est la sienne. “C’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison3.” » Commentant la parabole de l’homme qui n’avait pas revêtu l’habit de noces, elle observa : « Seuls les vêtements qui ont été préparés par le Seigneur nous permettront de nous présenter devant lui. Le Christ enveloppera de sa robe de justice tous ceux qui se repentent et qui croient. “Je te conseille, dit-il, d’acheter de moi... des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas.” (Ap 3.18) « Tissée sur les métiers du ciel, cette robe n’a pas un seul fil de la sagesse d’ici-bas4. » C’est à cette époque qu’Uriah Smith publia une série d’éditoriaux dans la Review, dans lesquels il avança que nous sommes justifiés par Christ, certes, mais qu’après notre acceptation du Christ, nous devons développer une justice qui nous est propre en observant la loi. Ellen White le réprimanda sévèrement dans une lettre. Elle lui dit qu’elle avait lu son éditorial, et qu’un « noble personnage » s’était tenu à ses côtés. Il lui dit : « Uriah Smith marche, tel un aveugle, dans le filet préparé par l’ennemi, mais il ne sent pas le danger parce que la lumière devient pour lui ténèbres, et les ténèbres, lumière5. » De toutes les perles d’Ellen White sur la justification par la foi, voici ma préférée : « À celui qui se satisfait de recevoir sans mériter, qui sent qu’il ne pourra jamais récompenser un tel amour, qui met tous les doutes et l’incrédulité de côté, et qui vient comme un petit enfant aux pieds de Jésus, tous les trésors de l’amour éternel constituent un don gratuit, éternel6. » Une question Ami lecteur, je vous laisse avec les questions suivantes : Êtes-vous satisfait de recevoir sans mériter ? Êtes-vous disposé à admettre que toute votre justice – toutes vos œuvres, votre service, votre bonne vie – ne vaut rien devant la sainteté de Dieu, qu’elle n’est qu’un vêtement souillé ? Allez-vous, en laissant de côté tout orgueil, toute arrogance, simplement accepter la justice de Dieu comme le don gratuit de sa grâce étonnante ? n 1 Roland

Bainton, Here I Stand: A Life of Martin Luther, Abingdon Press, Nashville, 1940, p. 68. Review and Herald, 11 mars 1890. G. White, Jésus-Christ, p. 15. 4 Idem., Les paraboles de Jésus, p. 271. 5 Lettre 55, 1889, dans The Ellen G. White 1888 Materials, Ellen G. White Estate, Washington, D.C., 1987, p. 336. 6 Lettre 19, 1892, dans Ellen G. White, Manuscript Releases, Ellen G. White Estate, Silver Spring, MD, 1990, vol. 8, p. 186. 2 Dans 3 Ellen

William G. Johnsson, ancien éditeur de Adventist World, est retraité. Noelene, sa femme, et lui, habitent à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis.


E sprit

de

prophétie

, C hrist notre justice Ellen White « répond » à nos questions sur ce sujet « Christ est notre justice. » Qu’est-ce que cela veut dire ? Pas de mérite, pas de justice en dehors du Christ. Notre état de péché, notre faiblesse nous placent dans l’impossibilité de paraître devant Dieu, à moins d’être revêtus de la justice immaculée du Christ. Il faut que nous soyons trouvés en lui ayant non pas notre propre justice, mais celle qui existe en Christ. […] Le Christ est appelé « le Seigneur de la justice » ; chacun devrait dire avec foi : « Le Seigneur ma justice ». Aucun pécheur ne peut sauver son âme par ses œuvres. Tous se doivent d’obéir au Créateur, car celui-ci dote l’homme de qualités pour son service. Bien que Dieu exige que nous accomplissions de bonnes œuvres, nul ne peut gagner le salut par ses bonnes œuvres, nul ne peut se sauver lui-même.

C’est là un tableau fort sombre… Certes, mais il y a de l’espoir pour chacun, car « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16, LSG). Quand la foi aura saisi ce don de Dieu, nous louerons Dieu et pourrons dire à d’autres : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jn 1.29) Nous pourrons parler du plan du salut à ceux qui sont perdus, leur dire : alors que le monde gisait sous la malédiction du péché, le Seigneur a

fait une offre de grâce au pécheur tombé et désespéré ; nous pourrons leur faire connaître la valeur et la signification de sa grâce. La grâce est une faveur non méritée.

Mais de quelle façon Christ prend-il notre place ? Dans son humanité, Christ subit des tentations infiniment plus grandes que les nôtres. Elles furent d’autant plus violentes que son caractère était supérieur au nôtre. C’est là une vérité profonde, mystérieuse : Christ est lié à l’humanité par la plus tendre sympathie. Les œuvres, pensées et paroles mauvaises de chaque fils et fille d’Adam accablent son âme divine. […] Christ vint ici-bas chercher et sauver ce qui était perdu. Telle fut son œuvre. Bien que devant passer d’abord par le baptême de sang, bien que devant porter les péchés du monde, bien que l’ombre d’un malheur indicible planât constamment sur lui, il ne perdit jamais de vue le résultat de sa mission. En vue de la joie qui lui était réservée, il endura la croix et méprisa l’ignominie. Il supporta tout pour que l’humanité coupable puisse être sauvée, élevée, ennoblie, et avoir une place avec lui sur son trône.

Est-ce à dire qu’une fois sauvé, on ne peut perdre le salut ? Si l’amour de Dieu n’est pas apprécié, s’il ne devient pas un principe éternel dans le cœur de pierre pour adoucir et

soumettre l’âme, alors, nous serons totalement perdus. Le Seigneur ne dispose d’aucune autre puissance pour influencer l’homme. Aucune manifestation de son amour ne saurait surpasser celle qu’il a déjà donnée. Le don le plus riche du ciel a été gratuitement offert afin que vous l’acceptiez. Si une telle manifestation de l’amour de Jésus ne fait pas fondre votre cœur et ne le soumet pas, alors par quel autre moyen le Seigneur vous atteindra-t-il ? L’amour du Christ va-t-il échouer dans sa tentative d’éveiller votre amour et votre gratitude ? […] Puisse le Christ ne pas dire de vous : « Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! » […] Aucune possibilité pour l’homme de se sauver. Il peut se tromper à cet égard, mais il ne peut se sauver. Seule la justice du Christ est valable pour son salut ; elle est un don de Dieu. C’est le vêtement de noces qui vous permettra de figurer comme un hôte bienvenu au souper de noces de l’Agneau. Saisissez le Christ par la foi, sans délai ; vous serez alors une nouvelle créature en Christ, lumière du monde. n

Ce dialogue est une adaptation de l’article « Christ Our Hope », publié dans Review and Herald le 20 décembre 1892. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

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P atrimoine

L

es adventistes ont toujours cru que nous sommes sauvés et délivrés du péché par Christ, et par Christ seul. William Miller, un baptiste dont la prédication suscita le mouvement duquel notre Église est née, a rédigé un « credo » en 1822 incluant ses croyances personnelles sur le sujet de Christ, notre justice. Il écrivit : « Je crois que JésusChrist constitue le sacrifice pour le péché que la justice exige, et que tous ceux qui confessent leurs péchés sur la tête de cette victime expiatoire peuvent s’attendre au pardon de leurs péchés par le sang de l’expiation en Jésus-Christ, le Souverain sacrificateur dans le lieu très saint. »

1844-1863

Christ, notre justice : une vérité présente ? L’adventisme sabbatique mettait avant tout l’accent sur d’autres questions, telles que « la vérité présente », dont le sabbat et le sanctuaire céleste, grâce à l’influence de Joseph Bates. Cependant, le sujet du sanctuaire aida les adventistes à mieux comprendre que l’œuvre du Christ dans le sanctuaire céleste procure l’espérance aux pécheurs. En 1847, Joseph Bates relia le sabbat au sanctuaire céleste. Il déclara que la porte donnant sur le lieu très saint dans Apocalypse 11.19 révélait les 10 commandements. Tandis que cette conclusion amena les pionniers adventistes à se focaliser davantage sur l’observation des commandements de Dieu que sur l’œuvre du Christ sur la croix, James White et John N. Andrews virent que la loi morale dirigeait les regards vers Jésus1. En 1854, dans sa brochure traitant de la loi dans Galates, J. H. Waggoner déclara que la loi dans Galates 3.24, 25 se référait à la loi morale. Il conclut sa brochure avec un appel clair aux lecteurs à accepter la justice du Christ2. La brochure de Waggoner ne convainquit pas tout le monde. Trois années plus tard, Stephen Pierce réagit à l’opinion de Waggoner : « Nous n’avons aucune preuve que la loi morale soit notre unique pédagogue pour nous conduire à Christ ». C’était plutôt les types et les ombres de la dispensation de la loi, dont Christ est le corps, qui conduisaient vers Christ3.

Un

parcours

de

grâce

Une meilleure compréhension au fil du temps

George Butler

Uriah Smith

Alonzo Jones

1863-1888

Une focalisation sur la justification humaine Pour de nombreux adventistes, la position de Stephen Pierce plaçait la loi au-dessus de l’Évangile et aiguisait leur opposition envers les critiques qui désiraient se débarrasser du sabbat. Ceci devint la position de nos pionniers pendant les 30 années suivantes après la publication de l’œuvre de Waggoner. Nos organisateurs de l’Église ne voulaient pas de credo. « La Bible est notre credo », clamaient-ils. Mais ils adoptèrent une « alliance de l’Église », soulignant leur engagement « à observer les commandements de Dieu, et [à avoir] la foi de Jésus-Christ »4. En 1872, Uriah Smith produisit notre première déclaration de croyance. Son second point stipule : « Il y a un seul Seigneur, Jésus-Christ… [lequel] nous a donné l’exemple, est mort en tant que sacrifice, est ressuscité pour notre justification, est monté au ciel en tant que seul médiateur dans le sanctuaire céleste où, avec

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Gluder Quispe

Ellet Waggoner

Francis D. Nichol LeRoy E. Froom P H O T O S : C E N T R E D E R E C H E R C H E A D V E N T I S T E


son propre sang, il fait l’expiation de nos péchés. Cette expiation, faite jusqu’ici sur la croix, laquelle n’était que l’offrande du sacrifice, constitue la toute dernière portion de son œuvre en tant que sacrificateur. » Cependant, cette déclaration d’Uriah Smith n’empêcha pas de nombreux pionniers de se focaliser, consciemment ou non, sur leur propre bon comportement.

1888-1931

La justification par la foi La session de la Conférence générale de 1888 constitua l’un des points tournants de l’histoire adventiste. La lutte à Minneapolis portait essentiellement sur deux questions fondamentales : Comment sommes-nous sauvés ? Quel est le rôle des œuvres dans ce salut ? Un groupe, dirigé par Uriah Smith et George Bulter, insistait sur « l’effort humain », « les œuvres », « l’obéissance », « la loi », « les commandements », « notre justice », et « la justification par les œuvres ». L’autre groupe, dirigé par Ellet Waggoner et Alonzo Jones, se focalisait sur « Christ », « la foi », « la justification par la foi », et sur des termes se rapportant à la justice du Christ. À la fin, Ellen White joignit son témoignage à celui de Waggoner et de Jones : « La beauté de la vérité se dégage de la présentation de la justice du Christ en relation avec la loi, tel que le docteur [Waggoner] nous l’a présentée5. » « Il ne s’agissait pas d’une nouvelle lumière pour moi, parce qu’elle m’était venue d’une autorité plus élevée au cours des 44 dernières années6. » Les 27 dernières années de sa vie, Ellen White se concentra sur Christ et les thèmes du salut. Cette période inclut les livres suivants : Steps to Christ (1892) (Vers Jésus), Thoughts From the Mount of Blessing (1896) (Heureux ceux qui), The Desire of Ages (1898) (Jésus-Christ), Christ’s Object Lessons (1900) (Les paraboles de Jésus), entre autres.

1931-1957

Notre justification/sa justice En 1931, une nouvelle déclaration des « Croyances fondamentales des adventistes du septième jour » fut publiée. La déclaration n° 3 allait comme suit : « Tout en conservant sa nature divine, [Christ] revêtit la nature humaine, vécut sur la terre comme un simple homme, nous donna par sa vie l’exemple des principes de la justice, attesta sa relation avec Dieu par des miracles puissants et nombreux, mourut pour nos péchés sur la croix […] Il vit à tout jamais pour intercéder en notre faveur7. » Six années plus tard, on publia un ouvrage de M. L. Andreasen intitulé The Sanctuary Service. Ce livre devint un objet de discorde au sein de l’adventisme. M. L. Andreasen présenta une position hautement perfectionniste qui lui gagna de nombreux adeptes au fil des années. Son chapitre « The Last Generation » (La dernière génération) traite avec force de la justification finale du caractère de Dieu par la dernière génération des saints ayant atteint la perfection8. Aujourd’hui, l’adventisme ne peut être compris sans une appréciation convenable de la lutte qui s’ensuivit depuis M. L. Andreasen, lutte qui s’intensifia particulièrement lors de la publication du livre Questions on Doctrine, en 1957.

1957-1980

Le perfectionnisme/sa justice Comme en 1888, deux positions contrastantes – en fait, opposées – atteignirent un point critique. Au perfectionnisme de M. L. Andreasen s’opposa l’attention que LeRoy E. Froom et Francis D. Nichol portaient à la justice du Christ. En 1975, le livre Perfection: The Impossible Possibility fut publié. Dans ce livre, Herbert E. Douglass et C. Mervyn Maxwell croient que Christ revêtit une nature déchue, tandis qu’Edward Heppenstall et Hans K. LaRondelle soulignent sa nature sans tache9.

1980-2015

Se focaliser sur Christ, notre justice La session de la Conférence générale de 1980, à Dallas, au Texas, a approuvé une nouvelle déclaration officielle dans les « Croyances fondamentales des adventistes du septième jour ». Durant les années de maturation spirituelle et théologique qui suivirent, de nombreuses études bibliques approfondies sur le thème de Christ, notre justice, se sont poursuivies. Plusieurs mises à jour de nos croyances fondamentales ont été publiées par la Conférence générale. Par ailleurs, des érudits ont publié à titre personnel des ouvrages sur ce sujet, dont, par exemple, Norman Gulley (Christ Our Substitute, 1982), et le livre Christology (1984), édité par Raoul Dederen. En tant que confession, nous avons aussi publié un manuel intitulé Handbook of Seventh-day Adventist Theology, lequel inclut deux chapitres s’y rapportant aussi : « Christ: His Person and Work » et « Salvation ». Aujourd’hui, les adventistes, en tant que corps et en tant que membres individuels, se réjouissent de l’amour infini et de la miséricorde par lesquels Dieu a « fait devenir [Christ] péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ». (2 Co 5.21, LSG) n 1 [James White], « Justified by the Law », Review and Herald, 10 juin 1952, p. 24 ; John N. Andrews, Thoughts on the Sabbath, and the Perpetuity of the Law of God, James White, Paris, Maine, 1851, p. 22. 2 J. H. Waggoner, The Law of God: An Examination of the Testimony of Both Testaments, Review and Herald, Rochester, N.Y., 1854, p. 120. 3 Stephen Pierce, « Answer to Bro. Merriam’s Question Respecting the Law of Gal. III », Review and Herald, 8 octobre 1857, p. 180, 181. 4 « Doings of the Battle Creek Conference », 5 et 6 octobre 1861, Review and Herald, 8, octobre 1861, p. 148. 5 Ellen G. White, « A Call to a Deeper Study of the Word », manuscript 15, 1888, dans The Ellen G. White 1888 Materials, Ellen G. White Estate, Washington, D.C., 1987, p. 164. 6 Ellen G. White, Selected Messages, Review and Herald, Washington, D.C., 1958, 1980, vol. 3, p. 168. 7 « Fundamental Beliefs of Seventh-day Adventists », dans 1931 Year Book of the Seventh-day Adventist Denomination, Review and Herald, Washington, D.C., 1931, p. 377. 8 M. L. Andreasen, The Sanctuary Service, Review and Herald, Washington, D.C., 1937, p. 279-297. 9 Herbert E. Douglass et coll., Perfection: The Impossible Possibility, Southern Pub. Assn., Nashville, 1975.

Gluder Quispe est directeur des études de troisième cycle de la faculté de théologie de l’Université de l’Union péruvienne. Silvana, sa femme, et lui, ont deux enfants : Yerling et Harley. Janvier 2016 | Adventist World

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E n couverture

ésus J est tout pour moi

P hoto

E

n 1904, Will Lamartine Thompson, un compositeur américain, parla de son amour pour Jésus dans le cantique « Jesus Is All the World to Me » (Jésus est tout pour moi). C’est ainsi qu’il exprima en paroles et musique les précieux sentiments partagés par des millions de chrétiens depuis que le Christ ressuscité a commencé son ministère d’intercession en notre faveur, lequel consiste à nous imputer ses mérites inestimables pour que nous puissions mener une vie céleste – même au cœur des défis redoutables de la terre (He 7.25). Les témoignages suivants proviennent d’adventistes du monde entier. L’intérêt puissant de ces témoignages vient

Sicelicile Ndlovu

D

À l’église – sans Jésus À l’âge de 15 ans, je me fais baptiser. En plongeant dans les eaux baptismales,

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Adventist World | Janvier 2016

A nja

O senberg

de la façon dont ces chrétiens manifestent la vie du Christ quotidiennement, et ce, dans des circonstances largement différentes. Ici, nous avons les paroles sincères d’un ado au secondaire qui aime Jésus ; là, l’histoire (deux, en fait) de la façon dont une épouse découvre, à travers une perte amère, combien il est précieux de savoir que la justice du Christ est réelle et personnelle. Ces témoignages nous aident à apprécier de plus grandes dimensions spirituelles, émotionnelles, et morales qui appartiennent au « message du troisième ange en vérité » (voir Ellen G. White, Événements des derniers jours, p. 150, 151). – Les éditeurs.

Sa grâce me suffit ès l’enfance, mes parents nous encouragent à aller à l’église chaque sabbat, bien qu’euxmêmes n’y aillent jamais.

:

je m’attends à ce que quelque changement magique se produise dans ma vie. Je pense que le baptême me fera passer automatiquement de l’état de pécheur à celui de saint. Mais rien de tel ne se produit. Je fréquente l’église les 20 premières années de ma vie. Mais je n’ai aucune relation avec le Dieu de l’église. Je sers

dans la maison de Dieu sans connaître le Dieu que je sers ! La repentance et le pardon des péchés ne font absolument pas partie de mon expérience chrétienne. À mon entrée à l’université, je n’ai toujours pas de relation avec Dieu. Avec le temps, je deviens de plus en plus accro à la mode et aux fêtes. Mon apparence m’obsède à un point tel que je suis prête à dépenser des sommes folles pour « décorer » mon corps. Je sais bien que c’est contraire à la foi, mais que voulez-vous, c’est plus fort que moi ! Extérieurement, je parais animée et heureuse. Mais en réalité, la culpabilité


me dévore. Je me sens tellement vide, tellement désespérée ! Dans l’espoir de trouver la paix et la justification, je décide de m’impliquer à fond dans l’église. Cette paix !… Combien j’en ai besoin ! Mais plus je peine, plus mon vide intérieur s’accroît. Mes bonnes œuvres ne peuvent expier ma culpabilité, ni m’acheter la justification. Enfin justifiée ! En octobre 2008, un prédicateur est invité à notre église. Il nous parle de la justice du Christ. Pour la première fois de ma vie, je découvre que Christ peut me justifier, peu importe mon passé. Oh, la joie de savoir qu’il m’est possible de me repentir et de paraître devant Dieu

comme si je n’avais jamais péché ! Ma lutte et ma culpabilité sont enfin terminées ! Pour la première fois de ma vie, je rentre chez moi heureuse, et en paix avec Dieu. Peu après, je commence à lire Vers Jésus. Ce livre me ramène à l’étude des Écritures. Mon âme se délecte des paroles rassurantes de l’apôtre Paul dans Romains 8.1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus » ! Mon plus grand désir, c’est d’être en Christ-Jésus. Grâce à Vers Jésus, je comprends que Christ pardonne non seulement mes péchés passés, mais me donne aussi un cœur pur et la puissance de mener une vie d’obéissance.

Jésus et mon dossier Alareece Collie

D

ans le sketch « Le compteur de bonnes œuvres »,* des gens font la file et s’approchent de deux anges. Chacun leur tour, ils tendent leur dossier dans lequel sont consignés tous les actes de leur vie. Beaucoup d’entre eux ont dans leur dossier des feuilles de papier rouges symbolisant leurs péchés. Après une révision rapide, l’ange demande à chacun de monter sur le plateau de la balance. Au mur, se trouve un cadran à aiguille gradué de « bon » à « comme ci comme ça » à « mauvais ». Peu importe les bonnes œuvres accomplies, l’aiguille pointe sur « mauvais », et l’un après l’autre sont rejetés. Un opportuniste essaie même d’acheter son salut avec une carte de crédit ! Enfin, quelqu’un tend un dossier bourré de feuilles rouges. Soudain, Jésus apparaît et tend un autre dossier sur lequel est écrit « Enfant de Dieu ». Étonné, l’ange déclare à l’homme : « Toutes mes excuses, Monsieur ; je ne savais pas qu’il était avec vous. » Jésus monte sur le plateau à la place de l’homme, et le « compteur de bonnes

œuvres » pointe immédiatement sur « bon ». Alors, Jésus et cet « enfant de Dieu » vont joyeusement s’asseoir dans la section « Justifiés ». La justification illustrée Ce sketch est une interprétation simplifiée du concept de la justification. Parfois, il est facile pour des concepts ou des textes bibliques de demeurer unidimensionnels et de ne jamais avoir d’impact sur le style de vie d’une personne. Pour moi, la justification implique une relation, et de ce fait, influence la vie quotidienne. Nous lisons dans 2 Corinthiens 5.17 (LSG) un passage clé : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » Alors, être « en Christ », qu’est-ce que ça signifie ? Les versets 14 et 15 (LSG) fournissent un éclairage plus important encore : « Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus

Aujourd’hui, je remercie Dieu de m’avoir délivrée de mon esclavage de la mode et des fêtes, lesquelles ne peuvent satisfaire l’âme. Jour après jour, il m’apprend à m’abandonner à Jésus. Il arrive que ma foi soit éprouvée par les soucis de la vie. Comme c’est difficile ! Mais quand je chute, je sais en qui j’ai cru, je sais que je peux toujours revenir à mon sauveur. Sa grâce me suffit ! Il me donne la force d’accomplir toutes choses, et me comble de sa paix qui surpasse toute intelligence. n

Sicelicile Ndlovu est une restauratrice

végétalienne à Harare, au Zimbabwe. Elle aime faire la cuisine et jouer du piano.

pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » En d’autres termes, à la mort de Jésus, nous sommes tous morts. Or, si nous sommes morts symboliquement parce que nous étions « en » lui, alors nous sommes aussi ressuscités symboliquement à sa résurrection, et sommes devenus de nouvelles créatures. Ce que Jésus a fait pour nous n’est pas qu’un événement secondaire, mais plutôt une partie essentielle découlant de notre relation avec lui. Être « en » Christ nous permet de pousser un grand soupir de soulagement, parce qu’aucune de nos bonnes œuvres ne peut faire le poids. Par conséquent, la nouvelle créature que je suis s’appuie entièrement sur sa relation avec celui qui est bon au lieu de chercher à être justifiée par ses bonnes œuvres. Cependant, en ce 21e siècle, on pense encore qu’un travail acharné garantit le succès. Mais moi, je suis heureuse de céder ma place à Jésus qui, alors, ouvre son propre dossier, monte sur le plateau, et m’impute sa justice. Quel immense bonheur ! n * Central Films, “The Good-O-Meter,” YouTube. Vidéo clip en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=XrLzYw6ULYw (consulté le 6 octobre 2015).

Alareece Collie aime Jésus et aspire à travailler pour lui à plein temps. Elle est de Nassau, aux Bahamas. Janvier 2016 | Adventist World

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E n couverture

Une justice paisible La Verne Tavarez

J

’ai grandi à Antigua. Là, sur la plage, combien j’aimais regarder les vagues limpides de la mer caresser le rivage ! On nous a appris, toutefois, à craindre les plages pendant la saison des ouragans, parce que la mer, tel un monstre, peut engloutir quiconque s’aventure en dehors des terrains surélevés.

Noyée de peur Enfant, il m’est arrivé à maintes reprises d’imaginer qu’on me tirait dans les eaux tumultueuses, et que je me noyais désespérément dans un océan de soufre. Selon la tradition anglicane, ceux qui ne mènent pas une vie vertueuse finissent en enfer. J’ai appris que Jésus est Dieu et habite au ciel. Mais rien qu’à l’idée qu’il participerait à l’exécution du châtiment, je tremblais d’effroi. Chaque dimanche, je sentais que le prêtre me parlait personnellement et me convainquait de mon impiété. On aurait dit qu’il connaissait tous mes péchés. Mais moi, je ne voulais pas être jetée dans l’étang de feu ! Oh, pourquoi avaisje toujours le sentiment affreux que

j’avais un rendez-vous avec l’enfer ? L’école catholique ne m’a procuré aucun réconfort. L’idée qu’à ma mort je brûlerais pendant l’éternité me hantait. À cette école, on nous apprenait des credo, on nous faisait répéter la liturgie, et on nous racontait des histoires bibliques. Cependant, je n’y ai jamais appris de textes bibliques spécifiques. Au fond de moi, j’ai toujours su que notre vie doit se centrer sur Christ, mais les « vagues menaçantes » qui m’entouraient m’empêchaient de trouver cette paix dont j’avais tant besoin. Un changement étonnant Plus tard, je me suis établie à New York. Là, j’ai fait la connaissance d’un adventiste. Un jour, il m’a invitée à son église. Et c’est là que j’ai découvert la justification par la foi. En apprenant que j’avais été trompée au sujet du caractère de Dieu, j’ai été bouleversée, et en colère. Dire que pendant toutes ces années, j’avais vécu dans un système basé sur la peur ! J’ai décidé d’accepter la vérité de la justification par la foi. Je n’étais pas encore prête, mais en

Dieu a sauvé ma vie et mon mariage Craig Bardo

U

n jour, un ami d’enfance m’a fait découvrir la Bible. J’ai alors compris que si la Bible était la base de la doctrine, alors l’adventisme avait intellectuellement du sens. Lorsque je me suis joint à l’Église adventiste, j’ai apporté avec moi une série d’échecs et de déceptions. Voici la suite de mon histoire.

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Adventist World | Janvier 2016

Un combat stérile Malgré ma nouvelle foi, les échecs et les déceptions me talonnent. J’attends le sabbat avec impatience, mais suis incapable de réconcilier mes pensées et mon comportement avec ma foi. Si le christianisme est censé être un combat pour ressembler à Christ, alors

même temps, je me sentais submergée par la joie. Les mots sont impuissants pour décrire l’émotion qui m’a saisie quand j’ai ressenti la justice du Christ. Par la suite, j’ai rencontré des adventistes dont la vie m’a rendue confuse pendant un certain temps. J’ai pleinement accepté la justice de Jésus. Je m’attendais à ce que la vie de certaines personnes soit transformée par cette justice. Malheureusement, cela ne s’est pas produit, et le découragement m’a saisie. Quand j’ai pris la décision de me faire baptiser, je savais que c’était la bonne chose à faire. C’était l’expression publique de mon acceptation du salut en Jésus-Christ. J’ai dû prendre cette décision malgré des expériences négatives avec des gens de mon entourage. Je devais faire mon choix : « En ce qui me concerne, je vais suivre Jésus. » À ce moment-là, j’ai eu l’impression de mourir avec Christ, et d’être en sécurité avec lui pour l’éternité. Sa justice est si parfaite ! J’ai eu le sentiment d’être assise sur la plage et de contempler un coucher de soleil magnifique, paisible. La luminosité des rayons du soleil et l’ambiance chaleureuse m’ont procuré la paix, et rappelé la promesse d’une mer de verre sur la nouvelle terre. n

La Verne Tavarez est comptable. Depuis le décès de son mari, un pilote, lors d’un accident survenu en 2012, elle habite avec ses deux filles à Miami, en Floride.

pourquoi mes efforts ne sont-ils pas récompensés ? Pourquoi est-ce que je me dispute constamment avec ma femme, pourquoi est-ce que ma relation avec mes enfants est aussi pourrie ? Le christianisme, ça ne marche franchement pas pour moi, et encore moins pour ma famille. Ma femme n’en peut plus. Elle veut divorcer. Alors, l’équipe pastorale de mon église entreprend avec nous l’étude de Romains 5. Tandis que j’écoute et lis, je constate que l’homme que Paul décrit, c’est moi : sans force, impie, pécheur et ennemi de Dieu (v. 6,8,10). Mais Christ


Paul déclare sans ambages que même sans confession, même sans repentance, même sans aller à Dieu du tout, je suis réconcilié avec Dieu par la mort de son Fils, et que la vie de Jésus me sauve. a tout pris sur lui ! Paul déclare sans ambages que même sans confession, même sans repentance, même sans aller à Dieu du tout, je suis réconcilié avec Dieu par la mort de son Fils, et que la vie de Jésus me sauve (v. 10). Une différence stupéfiante Ces paroles me stupéfient. Soudain, je vois la Bible sous un nouveau jour. Mais il y a plus : Paul expose qu’en Adam, nous sommes tous condamnés (v. 18), mais que Jésus est venu régler le dossier (v. 19) en justifiant toute l’humanité. Cette notion que tous sont justifiés gratuitement poursuit une discussion commencée dans Romains 3.24. Tout à coup, je me sens beaucoup plus léger. C’est comme si on venait d’enlever un poids terrible de mes épaules.

Jésus n’a pas attendu que je vienne à lui, mais est venu tout le long vers moi ! Au fil de mon étude, un modèle scripturaire se dégage clairement. Dieu nous sauve et nous délivre de la condamnation du péché avant même que nous nous confessions, nous repentions, ou même croyions. Ensuite, il nous libère de l’emprise du péché dès que nous croyons en lui et lui confessons nos fautes (Rm 5.19 ; 1 Jn 1.9). Il nous libère de la domination du péché et de l’asservissement à celui-ci par ce que Paul décrit comme étant les sentiments du Christ (Ph 2.5), et à travers notre foi en Jésus (Ga 2.20). Les exigences et les pénalités des Écritures sont tombées sur Jésus, et les bienfaits de son sacrifice sont nôtres, tant et aussi longtemps que nous croyons. Je ne stresse plus au sujet de la

Christ, mon rocher Sharon Pergerson

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on mari, William C. Pergerson II, un évangéliste adventiste, est mort lors d’un accident d’avion le 27 août 2015. Mes deux ados et moi avons eu le privilège d’être présents lors de sa dernière série de sermons ayant pour thème la justice du Christ, qu’il a présentée à Tobago, aux Antilles, environ deux semaines avant ce tragique accident. À son insu, il nous a préparés par chacun de ses sermons à ce qui allait se produire sous peu. Et je me souviens de m’être dit : Ouah ! Il prêche avec une telle puissance, une telle clarté, et une telle urgence !

Préparés pour l’épreuve Sans aucun doute, Dieu nous parlait et nous administrait une forte dose de son esprit et de son médicament apaisant l’âme : la justification par la foi. Il connaissait la dose qui nous permettrait de supporter cette expérience traumatisante et de continuer à nous appuyer sur lui. Dans ses sermons, mon mari a souligné un point qui m’est devenu beaucoup plus personnel depuis sa mort : la proximité de Christ. Hébreux 7.26 (LSG) dit : « Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui ». Jésus-Christ est venu

réconciliation de mes pensées et de mes comportements avec ma profession de foi. La croissance dans la grâce bannit le stress généré par nos insuffisances personnelles. « Notre capacité vient de Dieu. » (2 Co 3.5) Mes sabbats se caractérisent maintenant par l’adoration envers Dieu et le service envers les autres. Le ciel remplit mon cœur d’amour pour ma femme et mes enfants. Je prie de tout mon cœur pour que mes activités glorifient Dieu. Je me repose dans l’assurance que ce n’est pas ma vie qui me sauve, mais celle de Jésus. n

Craig Bardo est directeur principal d’une firme d’investissement à New York, et membre du comité de GospelNet Global Ministries – un ministère de soutien de l’Église adventiste.

beaucoup plus près de nous qu’on ne nous l’a enseigné. Il a jugé convenable de devenir un avec nous, d’être même plus proche que des jumeaux siamois. Mes enfants et moi apprécions Proverbes 18.24 : « Mais il est tel ami plus attaché qu’un frère. » Christ est devenu un avec nous et nous donne l’occasion de recevoir tout ce qui est à lui, y compris sa justice. C’est pourquoi Ésaïe 54.17 dit : « Tel est l’héritage des serviteurs de l’Éternel, telle est la justice qui leur vient de moi ». Il partage ma souffrance Dieu est si bon ! Je ne peux m’empêcher d’aimer ce Dieu Ami qui a condescendu à partager étroitement ma douleur. Je suis attirée vers ce grand Frère qui ressent ma perte parce que c’est également la sienne. Je chéris ce Dieu « Je suis » qui accompagnait mon mari dans ce petit avion, cet Aide qui ne

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E n couverture lui a jamais fait faux bond, qui l’a serré dans ses bras, lui rappelant son amour tandis qu’à l’aéroport de Battle Creek, au Michigan, il faisait des circuits dans une tentative d’atterrissage d’urgence, peu après le décollage. Pourquoi l’avion a-t-il soudain plongé vers le sol, tuant instantanément Will, le seul à bord ? Dieu nous expliquera tout ça quand, très bientôt, il réveillera mon mari. Je suis redevable à ce Dieu, à ce Père céleste parce qu’il a secouru mes enfants privés de leur père en leur accordant la résilience, la joie, et une détermination de l’honorer par leur vie. Ma vie appartient à ce Dieu sauveur qui a transformé et rempli notre âme

par la contemplation de sa divine personne. Satan sait Satan déteste le message de la justification par la foi en Christ. Il a lu les paroles d’Ellen White : « Un sujet d’intérêt va dominer et submerger tous les autres : Christ, notre justice » (Sons and Daughters of God, p. 259). Il a pris bonne note de Romains 9.28 : « Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole sur la terre. » Il sait que la révélation de la justice parfaite du Christ et son acceptation dans les cœurs anéantira l’emprise qu’il exerce sur le peuple de Dieu. Il est parfaitement conscient que ce message nous permettra de gagner en

Une relation authentique Jorge Mendoza Alvir

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ieu utilise des circonstances difficiles pour se révéler à nous. Lorsque les humains pensent qu’il n’existe aucune autre réponse que les leurs, Dieu manifeste sa puissance pour qu’ils apprennent à le connaître et à se connaître eux-mêmes. Certains demandent souvent : Si Dieu existe, pourquoi ne se montre-t-il pas à nous ? Si Dieu existe, pourquoi le mal est-il aussi répandu dans le monde ? Mais l’une des questions les plus fréquemment posées, c’est la suivante : Pourquoi Dieu ne me répond-il pas quand je prie ? Auparavant, je pensais que l’exaucement de mes prières prouvait que Dieu était avec moi. Ceci a été le départ de ma relation personnelle avec Jésus-Christ. Dieu est mon ami Une relation personnelle avec Jésus implique l’amitié. Je suis son ami, et j’ai l’assurance qu’il me conserve son amitié en toutes circonstances. D’un bout à l’autre de la Bible, on voit des gens dont

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la foi est mise à l’épreuve. Bien souvent, ce sont eux que Dieu bénit après la tribulation. Il est parfois nécessaire de sortir de notre zone de confort pour discerner la présence de Dieu. Ça a été mon cas. Je pensais que j’avais une bonne relation avec lui. Mais un jour, je me suis rendu compte à quel point Dieu m’a aidé dans la vie, et c’est là que j’ai compris qu’en réalité, je ne savais pas comment construire une relation optimale avec lui. Et Jésus a cheminé à mes côtés ! Il m’a appris à l’aimer davantage et à croître en lui. Avant, je priais cinq minutes à mon réveil, puis avant les repas, et enfin, avant de me mettre au lit. Je pensais que c’était ça une relation étroite et personnelle avec Dieu. C’est par les épreuves que le Seigneur m’a réveillé et m’a fait comprendre que j’étais loin de le connaître. Ces épreuves m’ont appris qu’une relation personnelle avec Dieu ne se résume pas à prier cinq minutes trois fois par jour. La prière est l’une des

maturité en vue des derniers jours, alors qu’il nous faudra rester debout, même en face de la persécution et de la mort. Je ne peux parler pour les autres, mais moi, j’ai choisi de répondre à Christ et à sa justice avec amour, gratitude, repentance, foi, humilité, et abandon. Je lui ouvre toute grande la porte de mon cœur. Je lui appartiens entièrement et suis à son service. À l’instar de Paul et de mon mari, je dis aussi : « Car je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon JésusChrist, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Co 2.2) Christ est le rocher sur lequel je me tiens. n

Sharon Pergerson habite avec ses deux enfants à Berrien Springs, au Michigan.

choses les plus importantes pour entretenir une bonne relation avec Dieu. Une telle relation consiste à lui parler et à le remercier de ce qu’il a fait pour nous, à croire que quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, tout concourt à notre bien. Je n’ai compris cela que lorsque j’ai commencé à le mettre en pratique. Je me suis mis à étudier davantage la Parole de Dieu. Depuis, je saisis de plus en plus de choses qui m’échappaient auparavant. J’apprends à écouter sa voix, et bien qu’au début il m’était vraiment difficile de prier sans recevoir de réponse directe de sa part, j’ai compris qu’à l’instar des relations humaines, ma relation avec Dieu nécessite du temps. Oui, une relation où je peux entendre Dieu exige consécration et temps. Aujourd’hui, j’apprécie le silence de Dieu quand il m’arrive de lui adresser des requêtes égoïstes, et sa réponse quand je prie pour les autres, et pour que sa volonté soit faite. Cette relation personnelle avec le Seigneur m’a appris à apprécier la sollicitude de Dieu envers moi. Chaque jour, je lui donne la première place dans ma vie, et il pourvoit fidèlement à mes besoins. n

Jorge Mendoza Alvir est en 12e année.

Il étudie à London, en Ontario, au Canada.


D I A L O G U E

A D V E N T I S T E

ascinés F par le

Christ Lael Caesar, avec Bogdan Scur et Shawn Brace

Bogdan Scur et Shawn Brace, deux pasteurs adventistes, se réjouissent de la présence de Jésus dans leur vie. Dans cette entrevue, ils désirent partager leur enthousiasme avec vous. Vous pouvez également écouter le podcast1 où Bogdan Scur, Shawn Brace, et Elizabeth Talbot [jesus101.tv] discutent de ce même sujet ensemble. Dans un premier temps, Shawn Brace et Bogdan Scur ont expliqué pourquoi, dans un monde foisonnant de gurus, ils sont tellement fascinés par Jésus-Christ.

Shawn Brace : Si je suis tellement fasciné par Jésus-Christ, c’est parce qu’il est tout autant fasciné par moi ! Il éprouve un amour suprême pour tous les êtres humains, moi y compris. Il nous estime davantage que sa propre personne. Nous lui devons l’existence – par la création et la rédemption. Celui qui goûte à un tel amour ne peut s’empêcher d’être fasciné et attiré par Jésus. Bogdan Scur : Jésus est infiniment supérieur à tout autre guide moral. Il est l’unique être humain parfait, sans tache, l’unique guide moral sans défaut. Sa sagesse procède de lui, tandis que celle des autres guides moraux vient de l’extérieur. Mais ce qui me fascine davantage, c’est l’être que Jésus était et est. Il est à la fois le véritable Dieu et un véritable être humain. Il est le bien-aimé Fils de Dieu et le Sauveur du monde. Quel rôle la lecture de la Bible joue-t-elle dans votre foi en Jésus ? Shawn Brace : La Bible, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, révèle le cœur du Christ et le cœur de la divinité dans son ensemble – un cœur rempli d’amour. La lecture de la Bible m’aide donc à comprendre cet amour et à mieux y répondre. Paul dit que « c’est avec le cœur que l’on croit » (Rm 10.10, S21). Lorsque je rencontre Christ dans sa Parole, je suis profondément touché ! Je me sens poussé à répondre à son amour par la foi. Grâce à la Bible, je suis continuellement en contact avec l’amour du Christ, et cet amour me presse ! Bogdan Scur : Jésus lui-même déclare que les Écritures témoignent de lui. Ce principe clé me permet de considérer la totalité des Écritures comme une préparation à l’Évangile de Jésus-Christ, ou comme l’Évangile même de Jésus-Christ, ou comme des allusions à l’Évangile de Jésus-Christ.

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D I A L O G U E

A D V E N T I S T E

L’acceptation du salut est-elle indispensable ? En ce qui a trait à la justice du Christ, qu’en est-il de toutes les bonnes personnes qui, manifestement, ont consacré leur vie à de bonnes causes, telles que la paix, par exemple, mais ne s’occupent pas de Jésus ? Ne sont-elles pas dans le même camp que les chrétiens ? Jésus est le Prince de paix, non ? Bogdan Scur : Oui, en effet. Par conséquent, lui seul peut définir ce qu’est la paix. Sans lui, nous ne savons ce qu’est la vie, nous ne savons comment aimer Dieu et comment nous aimer les uns les autres. Sans lui, nous ne comprenons pas ce qu’est la paix, ni ce qu’il faut faire pour l’obtenir. Shawn Brace : Au lieu de penser à ce qu’il « faut faire » ou « ne faut pas faire », demandons-nous plutôt ce qui nous procure l’épanouissement et le vrai bonheur. Au ciel, il y aura des gens qui n’ont jamais entendu parler de l’amour du Christ, et qui pourtant, y ont répondu (Rm 2.12-15) ! Pourquoi seraient-ils privés de l’occasion de vivre l’immense joie, la paix, et l’épanouissement que procurent une rencontre avec Christ qui nous aime tant et une entière soumission à celui-ci ? Évidemment, ce n’est pas à moi de décider qui est converti ou ne l’est pas. Mais je peux partager l’espérance qui m’anime et prier pour que quiconque entend l’Évangile désire rencontrer le Christ, apprendre à mieux le connaître, et sonder ses voies.

Une fois, j’ai entendu un membre de l’une de mes églises dire : « Je me suis joint à cette Église par inclination naturelle. » Peut-on venir de soi-même à Dieu ? Qu’en pensez-vous ? Shawn Brace : Je pense simplement que nous sommes des êtres déchus, et que dans cette condition, nous n’avons pas un iota d’inclination naturelle pour Dieu. Nous ne savons même pas comment venir à lui. Bogdan Scur : Nous sommes bien trop occupés à poursuivre nos intérêts égoïstes et à construire notre propre royaume. L’inclination pour Dieu et la foi sont un don de la grâce, et l’œuvre de Dieu dans notre vie. Par conséquent, c’est Dieu qui nous incite à nous joindre à l’Église, et non pas nous. Shawn Brace : John Wesley, à qui les adventistes doivent beaucoup sur le plan de la compréhension théologique, appelle ça « la grâce prévenante ». Un tel enseignement – profondément biblique – dit que l’être humain livré à lui-même n’aura jamais l’idée ou l’inclination naturelle de chercher Dieu, et encore moins de se joindre à l’Église. Remarquez ce qu’Ellen White dit à ce sujet : « Le Sauveur nous enseigne que nous ne sommes pas sauvés parce que nous avons cherché Dieu, mais parce que Dieu nous a cherchés2. » Bogdan Scur : Très souvent, Dieu utilise d’autres personnes pour nous conduire à la foi. Nous voyons quelqu’un qui, de façon extraordinaire, mais non parfaite, exemplifie la vie d’un disciple de Jésus, et du coup, nous désirons nous aussi vivre une telle vie.

Grâce à la Bible, je suis continuellement en contact avec l’amour du Christ, et cet amour me presse ! – Shawn Brace

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Jésus-Christ remet de l’ordre dans mes pensées, ma communication, mes attitudes, mes sentiments, et dans tout ce qui touche à mes relations. – Bogdan Scur

Ainsi, le salut est une initiative entièrement divine ! Les êtres humains ne peuvent pas l’obtenir par eux-mêmes. Mon membre d’église fervent était sans doute sincèrement dans l’erreur. Il ne faut ni nous vanter, ni nous inquiéter, parce que sur la croix, Jésus a fait jaillir la lumière du salut, de sorte que tous y ont accès. Shawn Brace : Le mot « céder » et d’autres mots similaires tels que « laisser », « permettre », « s’abandonner », etc., sont des mots qu’Ellen White utilise beaucoup. Notre part se résume à « céder », si je puis m’exprimer ainsi. Notre « travail » consiste à ne pas résister à ce que Christ a déjà commencé pour nous à la croix. Par la croix, Christ nous a justifiés (la mort aurait déjà dû nous frapper à cause de nos péchés) et nous attire à lui (Jn 12.32). Si nous ne « résistons pas, [nous nous] laisserons attirer par Jésus » et serons amenés à la repentance3. À mon avis, il est plus difficile de fuir Dieu que de se laisser attirer par lui. En définitive, beaucoup seront perdus en raison de leur décision de résister à la puissance d’attraction de la grâce et de la rejeter. Bogdan Scur : Bien que nous ne puissions nous sauver nous-mêmes, nous avons pourtant une chose à faire : accepter ou rejeter l’intervention de Dieu pour nous sauver. Le choix nous appartient ! Le salut n’est pas automatique. Même si Jésus a tout fait pour nous sauver, il ne nous forcera pas la main. Avoir confiance en Christ, qu’est-ce que cela vous donne ? Shawn Brace : Ma confiance en Christ fait tout pour moi ! En comprenant que la foi est agissante par l’amour (Ga 5.6), et que « l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5.14, LSG), je reconnais que l’amour du Christ et la foi sont le carburant de mes actes. Dès lors, j’exprime ma gratitude, mon amour pour lui et ma foi en lui par une collaboration sans limite imprégnée d’obéissance, conformément à sa volonté.

Bogdan Scur : La confiance en Christ transforme mon mariage, ma parentalité, ma relation avec mes collègues, et de nombreux autres aspects de ma vie. Jésus-Christ remet de l’ordre dans mes pensées, ma communication, mes attitudes, mes sentiments, et dans tout ce qui touche à mes relations. Une dernière question : où croyez-vous que cette passion pour Christ qui vous anime vous conduira ? Bogdan Scur : Je m’attends totalement à ce que cette passion m’amène à sonder davantage le mystère de Jésus-Christ. Jésus est un sauveur trop bon et un Seigneur trop bienveillant pour ne pas me rapprocher de lui. Shawn Brace : Le fait de croire en Christ ne constitue pas une bonne police d’assurance sur la vie. J’aimerais penser – tout comme Moïse, Paul, et Jésus lui-même – que j’irais jusqu’à renoncer à la vie éternelle afin qu’une autre personne l’obtienne. Je suis Jésus non pour ce qu’il peut me donner dans l’avenir, mais à cause de mon immense reconnaissance pour tout ce qu’il m’a déjà donné par le passé. Comme je ne mérite rien, je ne convoite pas la récompense finale ni même la sûreté présente. Où cette passion va-t-elle me conduire ? Je n’en ai pas la moindre idée… Mais au fond, c’est captivant ! n 1 Soundcloud.com/adventistworld/fascinated. 2 Ellen

G. White, Les paraboles de Jésus, p. 159. Jésus, p. 43.

3 Idem., Vers

Lael Caesar est rédacteur en chef adjoint de la revue Adventist World. Shawn Brace, auteur

de trois livres, est pasteur dans le Maine, aux États-Unis, et publie des articles sur le blogue newenglandpastor.net. Bogdan Scur est un spécialiste de la Bible hébraïque à l’Université adventiste de Washington, au Maryland, aux États-Unis.

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T É M O I G N A G E

D

En quête de l’amour de Dieu Selon les histoires de la Bible que Maman nous lit à l’heure du coucher, Dieu aime les êtres humains. C’est bien beau, mais en matière de châtiment, je trouve qu’il n’y va pas de main morte ! Il n’y a qu’à penser aux histoires de Jonas, du Déluge, de Sodome et Gomorrhe où sa colère se déchaîne sur les impies… Bien que mon moniteur de l’École du sabbat nous parle de l’amour de Dieu et que nous chantions « Jésus m’aime », certaines choses m’échappent encore. Et je me dis que malgré toutes ses déclarations d’amour, Dieu a certainement des règles strictes. Je suis censée lui obéir parce que je l’aime, mais en toute franchise, mon amour pour lui n’est pas assez fort pour m’empêcher de commettre les péchés les plus classiques, comme, par exemple, me chamailler avec mon frère ! En dehors de l’École du sabbat et des livres d’enfants, l’amour semble souvent ignoré dans mon cercle d’amis et ma famille adventistes. Ils sont au courant de l’amour de Dieu, certes, mais pensent que ceux qui nous rebattent les oreilles avec l’amour ont étrangement tendance à minimiser l’importance de l’obéissance. Du coup, pour ne pas se rendre coupables d’un tel péché, ils se focalisent sur des sujets pertinents de « la vérité présente »,

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C o

Cheyenne Francis

P I X A B A Y / Foun d ry

ehors, l’orage gronde. La pluie qui fouette la cime des arbres martèle le toit en tôle et les murs de notre maison. Un éclair foudroyant projette des ombres squelettiques sur le mur de ma chambre. Tandis que le tonnerre retentit, je tremble et m’enfouis sous mes couvertures. Dieu doit être en colère ce soir. Et je suis sûre que c’est à cause de moi. « Dieu, vas-y, prends-moi comme Jonas pour que ma famille ne meure pas ! » Longtemps après que l’orage se soit calmé, je frémis encore. Et si une tornade avait balayé notre maison ? Et si j’avais été frappée par la foudre ? Je suis sûre que je me réveillerais non à la première, mais à la seconde résurrection, la mauvaise, et brûlerais en enfer. N’est-ce pas ce qui arrive à ceux qui n’obéissent pas à Dieu ? Et dire que je n’ai même pas encore trouvé le moyen de ne pas lui désobéir !

tels que les signes des temps qui nous aident à nous mettre en règle avec Dieu. Et l’amour ? Ils ne consacrent que fort peu de temps à un sujet aussi « élémentaire ». Découvrir l’amour de Dieu Au cours de mon adolescence, je décide de lire le livre My Life Today, d’Ellen White, et m’abonne à une revue pour ados appelée Young Disciple. Ces imprimés révolutionnent littéralement ma vie. Grâce à eux, je commence à comprendre le salut et à discerner les véritables intentions de Dieu à mon endroit. La vie des héros bibliques, des réformateurs, des martyrs, et des missionnaires dépeint le vrai bonheur réservé à ceux qui suivent Dieu. Je découvre la nécessité de soumettre ma volonté à la sienne, et la puissance qu’il m’accorde pour y arriver. Et à ma grande surprise, cela fonctionne au quotidien ! J’apprends comment étudier ma Bible afin de découvrir le véritable caractère de Dieu. Tandis que je songe à la croix et à la vie terrestre du Christ, je saisis enfin pourquoi nous chantions « Jésus m’aime ». Petit à petit, Dieu se révèle lui-même

à moi, et je lui cède progressivement mon cœur. Armée de cette nouvelle perspective de l’amour et de l’obéissance, je me mets à croire que je peux être sauvée. Maintenant que ma vision de Dieu a changé, je me retrouve même à désirer plaire à mon créateur. De toute ma vie je n’ai jamais été aussi heureuse ! Bientôt, je me rends compte que Dieu manifeste son amour dans ma vie de tous les jours. Je distingue cet amour dans la nature, les prières exaucées, les petites bénédictions quotidiennes. Maintenant que j’ai compris que Jésus ne me demande rien qui me soit impossible, qu’il a vaincu pour moi et me donne la puissance de vivre victorieusement, son amour me semble plus pertinent, et franchement, plus authentique. L’amour fondamental Mais l’écho de ce qu’on m’a enseigné se répercute encore dans mon esprit. L’amour ? Quel sujet élémentaire ! Il faut passer à quelque chose de plus complexe, de plus stimulant ! Tout à coup, l’idée me vient qu’« élémentaire » signifie aussi « fondamental ». L’amour, loin de n’être


L’amour loin de n’être que du matériel de débutant, ,

est d’abord et avant tout le fondement qui procure une stabilité, un sens, et un objectif à chaque aspect de la vie.

renverser les barrières qui retiennent mon âme captive ! Dans ma quête d’approbation, d’acceptation, et de bien-être, il m’arrive souvent de puiser à des sources secondaires. En errant de la sorte, je me déprécie et me sabote moi-même, alors que je pourrais faire l’expérience de la valeur et de la stabilité édifiées sur le fondement le plus solide qu’on puisse imaginer…

que du matériel de débutant, est d’abord et avant tout le fondement qui procure une stabilité, un sens, et un objectif à chaque aspect de la vie. L’amour est l’agent ultime qui nous rend capable de comprendre Dieu et de devenir semblables à lui. Ellen White a écrit : « Le premier pas vers le salut consiste à se laisser attirer par l’amour du Christ. […] C’est pour que les hommes [et les femmes] puissent éprouver la joie du pardon, la paix de Dieu, que le Christ les attire par la manifestation de son amour. S’ils se laissent attirer, soumettant leurs cœurs à l’action de sa grâce, il les conduira pas à pas vers une pleine connaissance de lui-même, et ceci est la vie éternelle1. » Elle a aussi écrit : « Enfants du Roi céleste ! Précieuse promesse ! Thème inépuisable de méditation ! Amour insondable de Dieu pour un monde qui ne l’aimait pas ! Un tel amour est sans exemple. Il surpasse celui d’une mère pour son enfant égaré. Sa contemplation subjugue l’âme et rend les pensées captives de la volonté divine2. » Et cependant, qu’il m’est difficile de laisser l’amour incomparable de Dieu

Tenir bon Je ne reconnais ce gouffre dans mon cœur qu’en vivant une expérience qui ébranle mes piliers intérieurs. Par des événements qui n’ont rien d’inhabituel (mais sont traumatisants pour moi), Dieu me montre que je ne m’appuie pas sur lui, mais sur les autres. Cette année-là, je mets un terme à une relation sérieuse. Je quitte mon travail après huit années de service, m’établis ailleurs, et commence à passer mon enfance en revue de façon objective. Mes amis et les membres de ma famille d’église sont maintenant à des centaines de kilomètres de moi, et je suis en brouille avec les miens. Un sentiment d’éparpillement m’habite, et une confusion douloureuse me serre la gorge ! Mon âme n’est plus qu’une épave. Je me débats de toutes mes forces pour retrouver la paix et la stabilité. Alors que je supplie le Christ de me secourir, un thème éblouissant jaillit avec force des Écritures. Il a toujours été là, sauf que maintenant, je m’y arrête pour la première fois : la nouvelle la meilleure, la plus insondable du Livre, c’est que je n’ai pas de prix pour Dieu ! Cette valeur inestimable se base non sur mes performances, mes talents, ou les circonstances, mais sur l’amour fidèle, constant et inébranlable de Dieu. « Je tiens beaucoup à toi, tu es précieux et je t’aime. » (Es 43.4, PDV) « L’Éternel trouve son plaisir en toi » (Es 62.4). Devant une révélation aussi lumineuse, rien d’autre ne compte ! Stupéfaite et reconnaissante, je décide de souligner en rose, comme des petites notes d’amour, chaque verset biblique dévoilant l’amour de Dieu et révélant ma valeur à ses yeux. De vieux passages familiers se démarquent

soudain dans une éclatante beauté. Il m’aura fallu plus d’une décennie pour assimiler cette révélation. Aujourd’hui, je sais que je ne comprendrai jamais pourquoi j’ai tant de valeur à ses yeux ; cependant, je peux y croire et bâtir ma vie sur ce précieux fondement. « Vivez en communion avec le Christ et il vous tiendra fermement, d’une main sûre et inébranlable, a écrit Ellen White. Apprenez à connaître l’amour de Dieu à votre égard, ayez confiance en cet amour et vous serez en sécurité, car il sera pour vous une forteresse qui résiste à toutes les ruses et à tous les assauts de Satan3. » Aujourd’hui, quand le découragement me saisit, quand je suis tentée ou me sens seule, j’ouvre ma Bible et cherche les textes soulignés en rose, ou de nouveaux versets à souligner. Je m’appuie davantage sur ces promesses que sur mes sentiments, mes circonstances, ou toute autre chose dans le monde. Je sais sans l’ombre d’un doute que mon créateur me chérit. C’est là le message que nous sommes appelés à vivre. Même si nous ne pouvons expliquer l’amour de Dieu, même s’il nous est impossible d’en décrire l’étendue et la tendresse, nous pouvons montrer à nos semblables – à nos familles, à nos amis, à nos collègues de travail, et même à ceux que nous croisons dans les magasins et les entreprises – combien Dieu les aime. L’amour jaillit du cœur de Christ, fait fondre l’indifférence, et donne une valeur inestimable à toute chose ! L’amour étonnant de Dieu est le message le plus puissant que nous puissions partager avec les autres. Et la meilleure façon de le partager, c’est de le vivre. n 1 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 380. 2 Idem., Vers 3 Idem.,

Jésus, p. 23. Heureux ceux qui, p. 98.

Cheyenne Francis est un

écrivain pigiste qui aime partager l’amour de Dieu avec les ados et les jeunes adultes.

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L A

B I B L E

R É P O N D

La

Moïse demanda à Dieu de lui faire voir sa gloire, mais ne put le voir que par derrière (Ex 33.18-23). Qu’est-ce que cela signifie ? Que vit donc Moïse ?

gloire du

Voilà un récit pour le moins intrigant, mais pas nécessairement difficile à comprendre. Il combine les capacités humaines de voir et d’entendre avec la volonté de Dieu d’être entendu et vu. Il parle de la certitude de la présence de Dieu avec Moïse et, par extension, avec nous. Nous examinerons d’abord le contexte, puis commenterons ce qui a été vu et entendu. 1. Le contexte. Cette histoire a pour contexte le culte du veau d’or auquel les Israélites se livrèrent au mont Sinaï – une grave violation de l’alliance contractée entre eux et Dieu. En face d’un tel péché, le Seigneur était prêt à abandonner son peuple dans le désert. Grâce à l’intercession de Moïse, il promit de les amener à la terre promise par l’intermédiaire de son ange. Cependant, Moïse insista pour que le Seigneur lui-même les accompagne. Dieu accéda finalement à sa requête. La suite du récit montre que Moïse voulait que le Seigneur lui donne l’assurance qu’il les accompagnerait vraiment. 2. La requête de Moïse : voir Dieu. Ce passage souligne le désir de Moïse de voir Dieu. Dans la Bible, la réalité ou la création est comprise par les yeux. Les humains sont conscients du caractère concret de la réalité et du fait qu’ils peuvent y accéder et la comprendre par la vue. La vaste création de Dieu s’offre à l’œil humain, ce qui nous permet de profiter de ses mystères et de les sonder. Les livres de sagesse sont, dans une certaine mesure, fondés sur cette conviction incluant l’observation, l’analyse, et le fait de tirer des conclusions sur ce qu’on observe. Mais qu’en est-il de ce qui n’appartient pas à la création, à savoir, le Créateur ? N’étant pas un être créé, il n’est pas, par nature, visible à l’œil nu. Parfaitement conscient de l’altérité de Dieu, Moïse formula sa demande avec soin : « Fais-moi voir [har‘eni, « fais que je vois », « permets que je vois »] ta gloire ! » (Ex 33.18). L’œil humain ne peut voir Dieu que lorsque celui-ci le permet. Moïse désirait spécifiquement et avant tout voir la « gloire » (kabod, « poids », « gloire ») de Dieu – une demande que le Créateur rejeta pour la raison suivante : « L’homme ne peut me voir et vivre » (v. 20). Moïse et les Israélites avaient vu

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Seigneur

précédemment la gloire du Seigneur, et cependant, ils n’étaient pas morts. Ceci suggère que Moïse désirait faire une expérience allant au-delà de ces manifestations de la gloire de Dieu sans écran. Il voulait voir la gloire de Dieu non modifiée ; voir Dieu dans la majesté, la puissance, et l’éclat de son être. Moïse semblait demander au Seigneur d’entrer dans le monde tel qu’il était en lui-même, ce qui garantirait vraiment sa présence au milieu de son peuple en route vers Canaan. Mais des créatures finies ne peuvent observer la plénitude de l’Infini et survivre à cette expérience. 3. Voir à travers l’écoute. Moïse vit donc la « bonté » de Dieu non par ses yeux, mais par ses oreilles. Oui, le Seigneur descendit dans la gloire de sa majesté pour parler à Moïse. Il lui donna ce dont il avait besoin, c’est à-dire une proclamation de son nom, de son caractère, en tant que Yahvé/le Seigneur. Le problème du péché ne serait pas résolu par un étalage écrasant de la gloire de Dieu, mais par la révélation de son caractère. Il est un Dieu miséricordieux, compatissant (v. 19), toujours prêt à pardonner « la faute, le crime et le péché » (Ex 34.7). Voilà ce qu’il est ! Et c’est ce que « vit » Moïse. Le récit revêt un caractère intime au moment où Dieu demanda à Moïse de se tenir sur le rocher, probablement le mont Sinaï. Au bon moment, il protégea son serviteur de la majesté de sa gloire en le cachant « dans un creux du rocher » et en le couvrant de sa main. Moïse fit l’expérience de la réalité de la présence de Dieu, mais ne vit celui-ci que « par derrière » (Ex 33.12,23, SEM). Moïse ne vit que les dernières lueurs de la présence éblouissante de Dieu après que sa gloire eût passé. Le message semble clair : nous discernons davantage la présence de Dieu après son action salvatrice en notre faveur. Pour l’heure, nous ne pouvons le voir que par derrière. n

Après une carrière fructueuse au service de l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien, Ángel Manuel Rodríguez a pris sa retraite. Il habite au Texas, aux États-Unis.


É tude

biblique

Mark A. Finley

S te m i er

Abraham L

’histoire d’Abraham est, en un sens, la vôtre et la mienne. C’est l’histoire d’un homme engagé envers Dieu, mais dont la foi vacilla à l’occasion. Abraham fit des erreurs, mais dans chaque cas, il reconnut son manque de foi et continua de grandir à travers chaque expérience de la vie. Sa vie était caractérisée par un engagement inflexible à faire la volonté de Dieu. Bien que chutant parfois en raison de sa condition humaine, jamais il ne tourna le dos au Dieu qu’il aimait et servait. Dans cette leçon, nous allons étudier la foi croissante d’Abraham au cœur de circonstances extrêmement difficiles.

1

Quelle vision guidait la vie d’Abraham ? Lisez Hébreux 11.8-10 pour découvrir pourquoi Abraham resta fidèle à Dieu en face des défis de la vie. Alors que des défis se dressaient devant lui, Abraham regarda à Dieu. Il fixa les yeux sur le divin dirigeant de l’univers qui avait préparé une cité éternelle pour sa famille et lui. « On peut endurer presque n’importe quoi quand on sait qu’un avenir lumineux nous attend », dit-on. Le cœur d’Abraham était rempli d’une telle espérance.

2

Lorsque Abraham comprit qu’Ismaël n’était pas l’héritier promis, il fut profondément déçu. Quelle nouvelle assurance Dieu lui donna-t-il ? Lisez Genèse 17.18, 19.

3 Que nous révèle Genèse 18.1-8 sur le caractère d’Abraham ? Comparez ce passage avec Hébreux 13.1, 2. Le cœur d’Abraham était rempli de bienveillance. Il accueillit les trois étrangers avec la plus grande courtoisie et pourvut à leurs besoins physiques et émotionnels. Ce geste d’hospitalité nous appelle à exercer une bonté spontanée par des actes satisfaisant les besoins de ceux avec qui nous entrons en contact.

4 Au fil du temps, la foi d’Abraham et de Sara continua d’être mise à l’épreuve. L’enfant de la promesse n’était pas encore né, et le couple avançait en âge. Comment Dieu répondit-il à leur manque de foi ? Lisez Genèse 18.11-14, 16-19.

O . A .

L’épreuve de la foi Ce qui semblait impossible à Abraham et à Sara n’était pas impossible à Dieu. La question de Dieu à Abraham : « Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Éternel ? » (v. 14) se répercute au fil des siècles. Elle nous parle d’un Dieu puissant, d’un Dieu parfaitement capable de résoudre nos problèmes et de nous faire triompher des plus grandes difficultés de la vie.

5 De quelle façon Abraham révéla-t-il son vrai caractère dans Genèse 18.20-26 ? Dans sa discussion avec Dieu, Abraham montra combien il désirait sauver Sodome. Le patriarche discuta respectueusement avec Dieu comme s’il faisait appel à un ami. Dans 2 Chroniques 20.7, Abraham est appelé l’ami de Dieu pour toujours. Il n’existe pas d’appel plus élevé que l’appel à être un ami de Dieu.

6 À la naissance d’Isaac, Dieu utilisa une expression semblable à celle décrivant la naissance de Jésus. De quelle expression s’agit-il ? Comparez Genèse 21.1-3 avec Galates 4.4. Dans les événements significatifs de l’histoire du salut, Dieu accomplit sa volonté suprême conformément au calendrier divin. Soyons infiniment reconnaissants de ce que le plan du salut ne repose pas entre des mains humaines, sujettes aux changements ; il repose entre les mains d’un Dieu qui ne change pas.

7 Quel fut le test le plus éprouvant qu’Abraham dut subir ? Comment la solution divine s’appliquet-elle à chacun de nous personnellement ? Lisez Genèse 22.1-14, et comparez ce passage avec Jean 1.29 et Apocalypse 5.1-6. La foi d’Abraham fut mise à rude épreuve. Allait-il accepter d’offrir Isaac en sacrifice ? Par ce suprême acte de foi, Abraham manifesta sa confiance absolue en Dieu. Et alors, Dieu lui fournit un sacrifice substitutif. Nous venons, nous aussi, à l’autel de Dieu par la foi, tremblants, ne sachant pas si nous subsisterons en sa présence. Mais Dieu a déjà fourni le sacrifice par l’intermédiaire de Jésus. Louons Dieu pour l’Agneau sacrifié à notre place ! Jésus est tout ce dont nous avons besoin. n

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DES IDÉES À PARTAGER P I X A B AY

Il y a bien des années, Ellen White ne s’est pas limitée à la question de la santé. Je pense, par exemple, à ses écrits sur les enfants et l’éducation. Des psychologues confirment aujourd’hui ses déclarations là-dessus. La prophétie soutient, encore et toujours, notre foi. Carlos Olguín Quiroz Santiago, Chili

Courrier

Les adventistes invités à revoir leur régime Je vous écris au sujet de l’article d’Andrew McChesney intitulé « Les adventistes invités à revoir leur régime » (décembre 2015). Cet article m’a fait sourire. Par le passé, nous avons mis cette question sur le tapis à notre église locale, et on nous a accusés de présenter de faux enseignements… J’espère qu’un grand nombre d’adventistes écouteront maintenant le rapport de l’OMS ! Eric Eyaru Soroti, Ouganda

Merci pour cet article fort pertinent ! Notre message de la santé renferme une merveilleuse espérance et une grande bénédiction. Ne manquons pas d’être proactifs dans la prévention du cancer et de nombreuses autres maladies. Josephine Kelley Rogue River, Oregon, États-Unis

Prièrew

L’influence d’Ellen White Un grand merci pour l’article intitulé « Pleins feux sur l’arrière-arrière-arrièrepetit-fils d’Ellen White », de Cárolyn Azo (décembre 2015). Ellen White a prophétisé des événements futurs. Ses prophéties se sont accomplies et continueront de s’accomplir. J’aime ses livres, particulièrement La tragédie des siècles. George Koromo Dar es Salaam, Tanzanie

Justin Torossian [un parent d’Ellen White] nous donne un conseil judicieux ! Personnellement, j’ai lu deux livres d’Ellen White en 2015, et j’en lis actuellement un troisième. Bien qu’étant adventiste depuis toujours, jamais je n’ai eu autant de plaisir à lire ses écrits. Eunice Gregory-Richard Tucson, Arizona, États-Unis Les écrits d’Ellen White foisonnent d’excellents conseils. Ils ne doivent pas remplacer la Bible, toutefois. La messa-

gère du Seigneur dit clairement que nous devons donner la priorité à la Bible. J’aime ses livres et les lis chaque jour. Je lis tout d’abord ma Bible. En janvier 2016, je vais commencer à la lire en entier pour la 50e fois. Et puis, je vais lire les écrits d’Ellen White. Ils sont une réelle bénédiction ! Mon livre préféré, c’est Jésus-Christ. Patriarches et prophètes vient au second rang. Illana Goodwin Portland, Oregon, États-Unis Quand Dieu surprend La méthode du Seigneur est la seule qui réussisse. Jésus se mêlait aux hommes pour leur faire du bien, leur témoignant sa sympathie, les soulageant et gagnant leur confiance. Puis il leur disait : « Suivez-moi. » J’ai beaucoup apprécié l’article intitulé « Quand Dieu surprend », de Mark A. Finley (août 2015), au sujet du ministère de Paul. J’ai vécu des expériences amères au sein de plusieurs églises que j’ai fréquentées. Mais jamais je ne quitterai l’Église et la vérité que j’ai trouvées après avoir vécu l’enfer sur cette terre. Je loue Dieu de tout mon cœur parce qu’il m’a ouvert les yeux pour que je vois la vérité ! N’importe qui peut « briller » depuis la chaire. Mais souvenons-nous de prendre soin des pauvres, des maltraités, et des parias de la société. Moni Dominic Par courriel

LOUANGE

S’il vous plaît, priez pour ma mère. Elle éprouve des difficultés financières. Elle doit de l’argent à beaucoup de gens. Felicia, Afrique du Sud

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Je vous demande de prier pour ma famille, pour que je me confie en Dieu jusqu’à la fin des temps et tienne bon jusqu’à son retour. Priez aussi Dieu pour que mon fiancé et moi trouvions du travail. Nous pourrons alors nous marier et nous conformer aux plans de Dieu. Withney, Martinique

Veuillez prier Dieu de m’accorder la patience. Je ne suis pas sûre de ce que je dois faire de ma vie. Reprendre mes études ? Trouver un emploi plus valorisant ? Commencer une relation ? Dieu est mon appui ! J’ai vraiment besoin de ses directives. Rashel, Jamaïque


Une

médaille

bien méritée

Merci ! La plupart de mes problèmes ont été réglés grâce à Adventist World. Cette revue a révolutionné ma vie ! On dirait qu’elle a été écrite juste pour moi. Puisse Dieu bénir les auteurs et le personnel de Adventist World ! Daniels Muteesa Kampala, Ouganda

Lilya Wagner, directrice des Services philanthropiques pour les institutions (PSI) à la Division nord-américaine, a récemment reçu la médaille Henry A. Rosso pour l’ensemble de ses réalisations dans le cadre de la collecte de fonds de l’École de philanthropie Lilly Family de l’Université de l’Indiana, aux États-Unis. Au cours des 25 dernières années, il s’agit de la deuxième adventiste seulement à remporter ce prix (le premier récipiendaire ayant été Milton J. Murray, en 1992). Le prix Henry A. Rosso reconnaît les professionnels en collecte de fonds qui adhèrent aux normes les plus élevées de l’éthique de la collecte de fonds, et servent de modèle parmi les professionnels de la philanthropie.

J’aime beaucoup la revue Adventist World. Dieu vous bénisse ! Ir Tuyishime Hiti John R épublique démocratique du Congo

Faites le plein de

Merci à Adventist World ! Puisse Dieu nous bénir tous tandis que nous continuons à répandre l’Évangile. Lokasasa « Craig » Kalzii Honiara, Îles Salomon Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

fibres pommes

Nul besoin de mourir de faim pour perdre du poids ! Les huit aliments suivants fournissent des fibres alimentaires, des protéines, et des nutriments essentiels :

légumineuses (toutes les sortes)

grains de blé

figues

pommes de terre yaourt grec

avoine

œufs

Source : Women’s Health

Je veux remercier Dieu pour ma vie et pour ma famille. Priez le Seigneur de me trouver un mari selon sa volonté ! Grace, Zambie J’ai repris mes études à l’âge de 53 ans. J’en suis à mon premier semestre à plein temps. Mais je me sens dépassée !

Demandez à Dieu de m’aider à équilibrer mes responsabilités et de m’accorder des notes suffisamment hautes pour que je sois admise au programme de deux ans en soins infirmiers. Jeanne, États-Unis

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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DES IDÉES À PARTAGER N ews

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P H O T O S

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e 1er janvier 1907, ce qui est aujourd’hui l’Université Burman ouvrit ses portes dans des locaux temporaires à Leduc, une ville de l’Alberta, au Canada. Les inscriptions de départ, soit neuf étudiants, grimpèrent à 27 avant la fin de la session de trois mois. Lors de la session de la Conférence générale de 1901, laquelle se tint à Battle Creek, au Michigan (États-Unis), J. W. Boynton, du Nebraska, fut affecté en Alberta, alors un champ missionnaire (l’Alberta devint une province canadienne en 1905). Sur les 50 membres qu’il y trouva à son arrivée, 35 étaient des croyants d’origine allemande. Ils se réunissaient dans une église à Leduc, à 100 kilomètres au nord du site actuel de l’université. En 1906, lors d’un camp-meeting à Red Deer, la Fédération de l’Alberta fut organisée. C. A. Burman en fut le premier président. À cette époque, trois écoles d’église avaient ouvert leurs portes dans cette province. Le nombre croissant des familles adventistes entraîna une demande de niveaux plus élevés d’éducation. Sur la recommandation du comité de la fédération, C. A. Burman se chargea de la nouvelle entreprise éducative. Situé aujourd’hui près de Lacombe, en Alberta, cet établissement porta, au fil des années, le nom de Canadian Union College, et ensuite de Canadian University College. Cette université porte aujourd’hui le nom d’Université Burman, en l’honneur de l’équipe fondatrice de l’institution : Charles Burman et Leona, sa femme. Charles servit en tant que premier et troisième président de l’établissement. Quant à Leona, en plus de servir en tant qu’infirmière de l’école, elle enseigna l’anglais, les sciences, la géographie, et la physiologie.

Le

tour de la terre

3 milliards

Plus de de mètres de denim sont tissés chaque année – de quoi faire . le tour de la terre Source : USA Today

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De précieux

mentors

Les mentors et les adultes en dehors de la famille jouent souvent un rôle essentiel dans le développement optimal des enfants. Selon une étude nationale effectuée aux États-Unis en 2013, deux tiers des enfants issus de familles financièrement à l’aise ont des mentors en dehors de leurs familles étendues. Par contre, deux tiers des enfants issus de familles pauvres n’en ont pas. Ceux-ci ont exprimé près de deux fois plus que les autres combien ils auraient aimé avoir un mentor à une certaine étape de leur vie, mais n’ont pas eu ce privilège. Vous êtes en quête de mentors ? Ne cherchez pas plus loin que l’École du sabbat locale, les clubs des Aventuriers, des Explorateurs, ou des ambassadeurs, la jeunesse adventiste. Pour vous inscrire à titre de mentor bénévole, ou pour toute information à ce sujet, visitez le site GCYouthMinistries.org. Oui, les mentors sont précieux !

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moustaches En Chine, des artistes utilisent des moustaches d’animaux en guise de pinceaux. Ils se servent de moustaches de chatons pour dessiner… des moustaches de chaton, et pour effectuer d’autres travaux délicats au pinceau. D’autres types de poils leurs sont également utiles : poils de loup, moustaches de souris et de rat, poils de blaireau, fourrure d’écureuil, crinières de cheval, et plumes sous le bec des martins-pêcheurs. Source : National Geographic


Faites plus

« Oui, je viens bientôt... »

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

avec moins

Avez-vous un programme d’exercices ? (De nos jours, qui n’en a pas ?) Avez-vous 15 minutes ? Maximisez votre routine grâce à la méthode EMOM (Chaque minute pendant une minute). Voici comment ça fonctionne : programmez un minuteur et faites une série d’exercices (tractions, pompes, redressements, flexions, etc.), par exemple, une série de trois, de cinq, ou de 10. Dès que vous aurez terminé cette série, reposez-vous pendant les secondes qui restent à la minute. Au début d’une nouvelle minute, commencez une nouvelle série. Ce bref repos va vous aider à gérer la fatigue et à faire plus de séries. Développez une routine qui vous permet de passer rapidement d’un exercice à l’autre, et répétez-la pendant 15 minutes (soit cinq exercices de trois minutes chacun, ou trois exercices de cinq minutes chacun, etc.). Source : Men’s Health

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Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Gui Mo Sung Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun,Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Yutaka Inada, German Lust, Ray Wahlen, D’office : Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Geoffrey G. Mbwana, Paul S. Ratsara, Blasious M. Ruguri, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 12, nº 1

Janvier 2016 | Adventist World

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RÉPONSE : Des ados de l’église Stanborough Park, à Watford, en Angleterre, aident à servir un repas indien de trois services, dans le cadre d’une collecte de fonds pour Save the Orphans Please International (STOP), un organisme caritatif fondé en 2000 par Kish Poddar, professeur de la faculté des sciences de Stanborough. Plus de 2 000 £ ont été données grâce à la vente d’aliments et d’articles lors d’un encan. Les projets STOP en 2015 incluaient un nouveau puits pour un orphelinat, l’achèvement d’un mur d’enceinte pour le Love Home, la peinture de Way of Life Home, et la construction d’un mur d’enceinte pour le Centre de formation vocationnelle.



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