Revue internationale des adventistes du septième jour
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Dialogue
interconfessionnel et œcuménisme
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Notre plus grande
force
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Daniel : Les bénédictions de l’obéissance
Av r il 2016
E N
C O U V E R T U R E
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Dialogue interconfessionnel et œcuménisme
Ganoune Diop
L e dialogue nous aide à comprendre et à être compris.
8 Jésus est notre exemple P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
14 Notre plus grande force C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S
Jordan Stephan
Certains parlent de l’unité, d’autres la vivent.
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V I E
A D V E N T I S T E
L’implantation d’églises en 10 leçons
Júlio César Leal
Quand la pluie d’en haut et le zèle s’unissent.
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P A T R I M O I N E
Ted N. C. Wilson
La meilleure façon de partager notre foi consiste à refléter le caractère du Christ.
Un pionnier de l’éducation chrétienne
Gibson Caesar et Lael Caesar
Il est toujours gratifiant de voir à quel point Dieu a dirigé toutes choses.
12 Une histoire à raconter M É D I T A T I O N
Ty Gibson
Une histoire épique en sept actes.
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour
11 S A N T É Le virus Zika 26 L A B I B L E R É P O N D Une question d’esclavage
27 É T U D E B I B L I Q U E Daniel Les bénédictions de l’obéissance 28 D E S À
I D É E S PA R TA G E R
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Avril 2016
C O U V E R T U R E :
B a n a n a S toc k / T h i n k stoc k
R apport mond i a l Carolina Félix, Division sud-américaine
Le joueur de l’année du Brésil refuse de
jouer le sabbat Au foot, un gardien de but étonne
:
J a i m e
C ost a
le monde sportif de son pays
P h otos
Le jeune couple entre moi et le hublot de l’avion sourit tandis que je me glisse sur mon siège près de l’allée. Dès que j’ai bouclé ma ceinture, le mari se penche vers moi. « Bonjour ! Je suis Jim, et voici Amy, me dit-il en me tendant la main. Heureux de voyager en votre compagnie ! » Inaccoutumé à une telle bienveillance de la part de voisins de sièges, je lui retourne son sourire, et leur demande la raison de ce vol. « Nous travaillons pour InterVarsity Christian Fellowship. Nous nous rendons à un congrès, dit Amy avec chaleur. Et vous ? » D’un ton las, je lui réponds : « Eh bien, à une réunion où je dois prendre la parole. » Je ne suis pas chaud à l’idée de me lancer dans une conversation théologique. Je suis fatigué, et ne souhaite qu’une chose : dormir. En quelques instants, ils arrivent adroitement à me faire révéler mon identité de pasteur et d’éditeur adventiste, et découvrent que je vais prêcher dans le cadre d’un camp-meeting, à trois heures d’avion du Maryland – de chez moi. « Vraiment ? » répondent-ils, les yeux écarquillés d’un plaisir évident. « Nous permettez-vous de vous poser quelques questions sur votre foi ? C’est que, voyez-vous, nous n’avons jamais rencontré un adventiste en chair et en os. Il y a des tas de choses que nous aimerions savoir. » Et s’ensuit ma conversation aérienne que je préfère entre toutes – un échange profond couvrant le sabbat du septième jour jusqu’au retour de Jésus, en passant par le style de vie adventiste. Nous parlons même de l’Esprit de prophétie – après qu’un passager âgé de 20 ans installé deux rangées derrière nous (et qui a évidemment suivi notre conversation) ait lancé, tout sourire, à Jim et à Amy : « Interrogez-le sur Ellen White ! » Trois heures plus tard, après de nombreuses questions et une prière fervente, nous nous séparons à l’aéroport, sentant que nous avons fait quelque chose que Jésus voulait absolument que nous fassions. Là dehors, il existe des millions de Jim et d’Amy – des disciples consacrés de Jésus qui, pour l’instant, font partie d’autres confessions, mais demeurent entièrement attentifs à la voix du grand Berger. « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène ; elles entendront ma voix » (Jn 10.16), dit Jésus. Mais comment entendront-elles si nous ne commençons pas de conversations, ne forgeons pas des amitiés, ne partageons pas notre foi ? Tandis que vous lisez l’article présentant la façon dont l’Église adventiste s’entretient avec d’autres confessions dans le monde, priez pour ceux que l’Esprit conduit, en cet instant même, dans une conversation avec vous.
À gauche : Carlos Vitor da Costa Ressurreição, 30 ans, dit que n’eût été de Dieu, il ne jouerait même pas au foot. À droite : Carlos Vitor da Costa Ressurreição, en pleine session d’étirements lors d’une pratique avec son équipe, le Longrina Esporte Clube.
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u foot, un gardien de but plein d’avenir a créé tout un émoi dans le monde sportif du Brésil en annonçant que désormais, il ne participera plus aux matchs de foot prévus du coucher du soleil le vendredi au coucher du soleil le samedi. Carlos Vitor da Costa Ressurreição, 30 ans, a été baptisé au sein de l’Église adventiste en décembre dernier. Sa décision, dévoilée lors d’une conférence de presse, a déclenché une vague de surprise, de sympathie, et même de colère chez ses fans et certains commentateurs sportifs qui s’efforcent d’en comprendre la raison. La grogne est attribuable en grande partie au fait que Carlos Vitor da Costa Ressurreição, une étoile montante du foot, a effectué de nombreux arrêts clés au cours de la dernière année – ce qui a permis à son équipe, le Londrina Esporte Clube, de passer de la série C à la série B dans le Championnat national brésilien, principal championnat de la ligue de foot au pays. Carlos a été nommé joueur de l’année, ce qui lui a valu une offre d’un club de la série A, le Chapecoense, où son salaire aurait doublé. Suite e n p age 4
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R apport mond i a l Selon le journal Lance!, Carlos a refusé cette offre parce qu’il lui aurait été impossible d’observer le sabbat du septième jour, conformément au quatrième commandement. Par ailleurs, son avenir sportif est incertain, puisque de nombreux matchs de la série B se tiennent les vendredis et samedis soir. Son équipe a annoncé qu’elle ne renouvellera pas son contrat, lequel prendra fin en mai. Mais Carlos demeure fidèle à ses convictions. Lors de la conférence de presse du 20 janvier dernier, il a dit que n’eût été de Dieu, il ne jouerait même pas au foot. Une année avant son baptême, a-t-il raconté, il a passé quatre longs mois chez lui, au Salvador, dans l’État de Bahia, sans aucun contrat signé avec une équipe. Au cours de cette période, Gabriela, sa femme, a été approchée par une amie à un salon de coiffure, laquelle lui a proposé un partenariat dans la production de sacs à main. Par la suite, les deux femmes ont créé leur propre marque et lancé une entreprise qui s’est rapidement développée, a ajouté Carlos
Vitor da Costa Ressurreição. « En peu de temps, le profit a de loin dépassé mon salaire au sein du club de foot, a-t-il expliqué. J’ai alors compris que Dieu disposait de plusieurs moyens de prendre soin de ma famille. » Après cette constatation, Carlos a mis de côté ses craintes de ne pouvoir décrocher un contrat au foot. Il s’est mis à étudier la Bible et à prier tous les jours – un processus qu’il appelle « intimité avec Dieu ». Carlos Vitor da Costa Ressurreição : « Ma foi ne se fonde pas sur des paroles sortant de la bouche d’un pasteur ou quelque chose du genre. Mon étude personnelle de la Bible m’a fait comprendre que je dois croître spirituellement. » Tandis qu’il étudiait, Carlos a acquis la conviction que sa belle-mère, Tânia Rocha, une adventiste, avait eu raison de lui parler du sabbat 12 années plus tôt. Il a été baptisé le 27 décembre. Les incertitudes actuelles de Carlos peuvent être aussi décourageantes que celles qui l’assaillaient alors qu’il était sans contrat il y a un an. Mais lorsqu’un
Andrew McChesney
Prêts à
mourir pour leur foi
Un couple marié raconte pourquoi il s’est établi au Moyen-Orient
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es yeux de Juanita s’embuent de larmes. Elle serre sa petite fille sur son cœur. Même s’il est possible qu’elle meure pour sa foi au MoyenOrient, le ton de sa voix demeure résolu. « Quand on est sûr de l’appel de
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Dieu et de celui de l’Église, il est plus facile d’aller à des endroits dangereux, parce qu’on sait que Dieu sera avec soi, dit Juanita. Il nous aidera. » Carlos, son mari, secoue solennellement la tête. Il dit qu’il a longuement réfléchi
reporter lui a demandé lors de la conférence de presse s’il était prêt à choisir entre sa foi et sa carrière, il a répondu avec calme. « Je choisis ma foi sans l’ombre d’un doute. De nombreux autres ont fait ce choix avant moi. Ils ont été une source d’inspiration pour moi. » Mais Carlos ne reste pas oisif. Tandis que les dernières heures de son contrat actuel s’écoulent, il a débuté un groupe d’études bibliques avec ses coéquipiers. « Je suis en paix parce que ma vie est entre les mains de Dieu, a-t-il lancé. Tant et aussi longtemps qu’il y aura des équipes qui respectent mes croyances, le sport restera une option. Sinon, le Seigneur m’a déjà montré par le passé qu’il prendra soin de moi. » La position de Carlos gagne l’admiration de certains commentateurs sportifs. « Je ne suis pas religieux, mais le choix de Carlos me touche », a dit Ayrton Baptista Jr., un blogueur sportif du site Web Globo Esporte – l’un des sites les plus connus au Brésil. « Il exprime fièrement sa foi. » n
à ces arabes faisant la une parce qu’ils donnent leur vie pour une cause en laquelle ils croient, peu importe à quel point elle est erronée. « Pourquoi ne pourrions-nous pas, nous aussi, croire en notre cause au point d’être prêts à donner notre vie ? a-t-il observé. C’est la cause de Jésus – la vraie cause. » Carlos, Juanita, et leur fille sont au nombre des 17 familles adventistes ayant quitté l’Amérique du Sud en février 2015 pour se rendre au MoyenOrient. Ces professionnels hautement qualifiés ont quitté des emplois satisfaisants dans leur pays pour passer les cinq prochaines années dans l’une des parties du monde où il est extrêmement difficile de partager l’Évangile. Au cours de la dernière année, ils
A R / Mc C h es n e y A n d re w
Juanita et sa fille se tiennent par la main et tiennent la main de la poupée de celle-ci.
ont pris des leçons d’arabe, se sont livrés à une planification intensive, et ont rempli une paperasse complexe alors qu’ils étaient sur le point d’obtenir des emplois dans ces pays à l’accès limité. Ils veulent, en effet, servir en tant que « faiseurs de tentes », c’est-à-dire, œuvrer en tant qu’adventistes de première ligne, autonomes, qui partagent leur foi sur les lieux du travail. Dans une entrevue sur le vif, Juanita et Carlos nous ont parlé de leurs efforts. Ici, Adventist World utilise des noms fictifs, histoire de ne pas divulguer l’endroit où ils se trouvent en raison de la nature délicate de leur travail. Lorsqu’on demande à Juanita comment elle a pesé les risques en tant que mère, son regard s’embue de nouveau. Avant de quitter l’Amérique du Sud, dit-elle, Carlos et elle ont signé un document d’octroi de garde de leur fille à ses grands-parents maternels au cas où quelque chose leur arriverait. Juanita dit qu’elle est convaincue que Dieu a appelé non seulement Carlos et elle à servir au
Moyen-Orient, mais aussi leur fille. « Dieu nous a appelés nous trois en tant qu’équipe », précise-t-elle en tenant sur ses genoux sa petite fille enjouée. « Cet appel s’adresse aussi à elle, même si elle ne le sait pas. » La petite a déjà aidé ses parents à faire une percée dans une culture où il est difficile pour des étrangers de se lier d’amitié avec les arabes. Non seulement les hommes et les femmes vivent séparés, mais les arabes et les étrangers vivent souvent dans leur propre monde, eux aussi. L’autre jour, Carlos jouait avec sa fille à un parc. Les cabrioles de la petite ont attiré l’attention d’un père arabe qui avait un enfant du même âge. Les hommes ont commencé à converser et ont terminé en s’échangeant leurs numéros de téléphone. Bientôt, le nouvel ami de Carlos a invité ce dernier à jouer à la balle. « Ma fille est experte dans l’art de faire des contacts », dit Carlos.
Dans le monde arabe, où la représentation évangélique, les réunions publiques, et autres efforts d’évangélisation courants ailleurs sont bannis, les relations personnelles sont particulièrement importantes, ont dit les dirigeants de l’Église. De mémoire récente, aucun adventiste n’a été tué au Moyen-Orient, a dit Homer Trecartin, président de l’Union des missions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. « Quelques-uns ont été en danger, mais à ce que je sache, personne n’y a laissé sa vie. » Par contre, il dit ouvertement aux bénévoles potentiels qu’ils doivent être prêts à mourir s’ils acceptent un appel à servir au Moyen-Orient. « Je ne veux pas que les gens viennent nous aider par soif d’aventures et de sensations fortes, a-t-il précisé. Je veux qu’ils viennent parce qu’ils croient vraiment que Dieu les a appelés, parce qu’ils sont disposés à y aller, même au risque de ne jamais rentrer chez eux. » Toutes les familles de soutien arrivées au Moyen-Orient l’année dernière ont été sélectionnées lors d’un processus impliquant une enquête de la Division sud-américaine et l’approbation de l’Union des missions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. La Division sudaméricaine couvre une bonne partie de leurs dépenses liées à l’installation. Entre-temps, Carlos explique qu’il ne savait pas si Dieu les appellerait, lui et sa femme, à faire le sacrifice ultime. Étaient-ils prêts à mourir ? Il ne savait pas. Mais il a cru que si cela devait se produire, Dieu les y préparerait. « Nous savons que Dieu nous donnera la force de faire face à n’importe quelle difficulté », dit-il tandis que sa petite fille quitte les genoux de sa mère et gambade dans la pièce. « S’il nous appelle à ce sacrifice, ce sera un honneur, bien entendu. Nous sommes en paix. Quand on sert Dieu et qu’on accomplit sa volonté, on est heureux. » n
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ary Roberts, un pilote missionnaire, a piloté des avions depuis les États-Unis jusqu’à différentes destinations aux Philippines, en Angola, et en Amérique du Sud. Une fois, il a même transporté par pont aérien un éléphanteau malade jusqu’au Tchad pour qu’il y reçoive un traitement médical. Toutes ces expériences ont outillé Gary Roberts, le rendant apte à livrer un avion missionnaire depuis l’Autriche jusqu’à l’organisation Avion adventiste Indonésie, en Papouasie. Dans le cadre de ce voyage complexe de plus de 80 heures de vol, Gary a dû obtenir des permis de 17 pays, et faire escale dans près d’une douzaine de pays. Pour Gary, ce vol avait quelque chose de personnel : il a piloté l’avion devant remplacer celui qui s’est écrasé 20 mois plus tôt. Le pilote missionnaire a péri lors de l’accident. Or, ce pilote n’était autre que Bob Roberts, son père. Ce n’est pas seulement l’héritage paternel qui a poussé Gary à entreprendre ce vol de 16 335 kilomètres au-dessus du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, de ces pays situés dans la fenêtre 10/40 (cette région située entre le 10ème et le 40ème degré au nord de l’Équateur) où l’on trouve le niveau de défis socioéconomiques le plus élevé, et où l’accès à l’Évangile est le plus difficile. « Dans de nombreux pays, un grand besoin se fait toujours sentir », a dit Gary Roberts au sujet des pays qu’il a survolés et pour lesquels il a prié pendant son voyage. « Je vous demande simplement de continuer à prier pour ces populations et pour l’administration de notre Église dans cette région. » Il a aussi exprimé sa gratitude envers les croyants du monde entier qui ont prié pour lui au cours de ce vol parfois périlleux, rempli de contretemps mais aussi d’occasions de parler de Dieu. L’avion Pilatus PC-6 Porter sera utilisé dans le cadre des efforts d’évangélisation dans la fenêtre 10/40 de l’Asie du Sud-Est.
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Teresa Costello, Division Asie-Pacifique Sud
Le trajet remarquable de
16 335 kilomètres
d’un pilote missionnaire
En effectuant un vol de l’Autriche à l’Indonésie, il poursuit l’œuvre de son père Acquisition de l’avion Il semble que les obstacles n’épargnent jamais les voyages importants. Pour Gary, le premier a surgi à Vienne, lors de l’inspection initiale de l’avion : on a découvert de la rouille dans le moteur. « C’était tellement sérieux que nous nous sommes dit qu’il faudrait envoyer le moteur à un atelier où on l’ouvrirait, le nettoierait, et l’inspecterait avant de pouvoir livrer l’avion ici », a dit Wendy, sa femme, qui a suivi de près le vol depuis leur demeure en Papouasie. Dès qu’il a appris l’existence de la rouille, le propriétaire de l’avion, un résidant de la Jordanie, a annulé la vente. Des mois plus tard, il a contacté les adventistes et leur a offert l’avion à un prix nettement plus bas, compte tenu du coût des réparations estimé à 150 000 $. Puis, les adventistes ont appris que les papiers officiels de l’avion n’étaient pas à jour. Ils ont mis des heures à régler ce problème. Une fois ce travail terminé, Gary Roberts s’est rendu chez le propriétaire en Jordanie pour conclure la vente. Après l’achat, Gary a décidé de piloter cet avion de fabrication suisse jusqu’à l’usine en Suisse pour qu’on règle le problème du moteur. Et c’est là qu’un miracle extraordinaire s’est produit. « Dès son arrivée, ils ont commencé l’inspection. Ils ont inséré la caméra dans le moteur, et ont constaté que la rouille
avait disparu ! » a dit Wendy Roberts. L’inspecteur de l’usine avait vu les photos du moteur de l’avion qu’on lui avait envoyées plus tôt. Étonné, il a demandé à Gary : « Êtes-vous sûr qu’il s’agit du même moteur ? » « Nous croyons que Dieu a guéri le moteur ! » s’est exclamée Wendy. Haut et loin Pendant plusieurs mois, les adventistes se sont occupés de la paperasse et ont fait le nécessaire pour obtenir le permis d’importation qui leur permettrait de faire entrer l’avion en Indonésie. Gary s’est finalement rendu à Vienne à la mi-novembre pour prendre possession de l’avion. Il devait y rencontrer son copilote, Dwayne Harris, des Services d’aviation médicale adventiste des Philippines, et quitter Vienne le 19 novembre 2015. Cependant, Dwayne Harris a appris que le vol Manille-Vienne avait été retardé en raison d’un passager malade. Gary et lui ont donc décidé de se rencontrer plutôt à Athènes, en Grèce. Dwayne est arrivé à Athènes le 20 novembre. Mais finalement, Gary n’est arrivé que le 22 parce qu’il avait reçu son visa pour l’Inde avec du retard. Le respect du plan de vol était essentiel. En février 2015, Gary a commencé à planifier l’itinéraire et à faire les démarches nécessaires pour l’obtention des permis
À gauche : Gary Roberts s’apprête à faire atterrir un nouvel avion missionnaire en Papouasie, en Indonésie, après un vol de 16 335 kilomètres. À droite : Gary Roberts est accueilli par Wendy, sa femme, et par Cherise, leur fille, au siège d’Aviation adventiste Indonésie, le 8 décembre.
requis. Certains permis n’étaient valides que pour une certaine période de temps. Par conséquent, tout retard imprévu pourrait l’obliger à soumettre une nouvelle demande de permis. Gary a atterri tel que prévu le 22 novembre. Cependant, des vents violents l’ont forcé à reprendre le vol le lendemain seulement, soit le 23 novembre, à destination de l’Égypte, prochaine escale prévue sur l’itinéraire. Le 23 novembre, Gary et Dwayne se sont envolés très tôt à destination de l’Égypte, sans complication notable. À un aéroport sur la rive méditerranéenne, une jeune femme qui aidait Gary à faire le plein lui a demandé à quoi cet avion servait. Il lui a répondu qu’il travaillait pour Dieu. « Dieu ? a-t-elle répliqué, étonnée. Existe-t-il même un Dieu ? » Gary s’est alors souvenu que les chrétiens ont le devoir de partager leur foi, où qu’ils aillent. « Il nous reste encore beaucoup de travail à faire, même dans les pays modernes », a-t-il précisé. Le 24 novembre, alors que nos deux pilotes survolaient l’Arabie saoudite pour se rendre depuis l’Égypte jusqu’à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, un autre obstacle a surgi : la glace. « On pourrait penser qu’il fait beau au-dessus d’une zone désertique, a dit Dwayne, mais ça a été tout le contraire. Nous y
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avons été en butte aux pires conditions atmosphériques de tout le trajet. » L’avion a commencé à accumuler de la glace alors qu’il volait à une altitude de 3 050 mètres. Gary et Dwayne ont demandé la permission de changer de route pour pouvoir descendre à une altitude d’environ 2 750 mètres. À cause des mauvaises conditions, ils ont atterri plusieurs heures après le coucher du soleil. Dernière étape À Abou Dhabi, les deux pilotes se sont séparés. Dwayne, qui n’avait pas de visa pour l’Inde, a tenté de l’obtenir à l’ambassade indienne. Quant à Gary, il a pris un vol commercial vers l’Indonésie pour assister aux réunions de fin d’année de l’Union des fédérations de l’Indonésie, en tant que délégué. Malheureusement, Dwayne n’a pu obtenir de visa. Il est donc rentré chez lui, aux Philippines. Gary, lui, est retourné à Abou Dhabi quatre jours plus tard. Des problèmes techniques ont retardé son départ d’un jour. De là, il a volé pendant près de neuf heures vers l’Inde dans des conditions favorables, fort heureusement. Ensuite, il s’est envolé à destination de Chittagong, au Bangladesh. Soutenu par les prières de nombreux croyants du monde entier, Gary a poursuivi son trajet vers la Thaïlande. Après
plusieurs escales en Indonésie, il est arrivé le 8 décembre au siège d’Aviation adventiste Indonésie. Gary est devenu le premier pilote missionnaire adventiste à voler longitudinalement autour du monde dans un petit avion. À la piste d’atterrissage, Wendy, sa femme, et Cherise, leur fille, étaient là pour l’accueillir. Après la mort de son père, Gary et sa famille se sont établis en Indonésie pour poursuivre son œuvre au sein d’Aviation adventiste Indonésie. Gary sillonne maintenant les mêmes régions desservies auparavant par son père. L’arrivée du nouvel avion signifie qu’Aviation adventiste Indonésie pourra étendre de façon pratique son œuvre, laquelle consiste à répandre l’Évangile. L’avion servira à transporter des pasteurs, des ouvriers bibliques, des missionnaires et des imprimés dans des régions inaccessibles par voie terrestre. Il servira aussi à transporter les malades des endroits reculés à des institutions médicales établies dans de plus grandes villes. Wendy Roberts : « Notre prière, c’est que de nombreuses âmes soient sauvées grâce à cet outil que Dieu nous a donné pour atteindre les habitants des endroits reculés. » Pour contacter Gary Roberts : medical aviation@gmail.com. n
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’un des versets les plus importants de la Bible se trouve dans 1 Jean 4.8 – « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. » Au cours de son ministère terrestre, Jésus souligna à maintes reprises l’importance de l’amour. Lorsqu’on lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? » (Mc 12.28), il répondit en citant un passage bien connu du Deutéronome : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » (Mc 12.30,31) Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus leur dit : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimezvous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13.34,35) Jean, l’apôtre bien-aimé, répète ce thème important dans 1 Jean 4.7, 8 : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. » Il poursuit au verset 16 : « Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Voici comment l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement : tel il est lui, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment, et celui qui craint n’est point parfait dans l’amour. Pour nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. » (v. 16-19) Un magnifique diamant Tel un magnifique diamant, Dieu a de nombreuses facettes. Le Dieu d’amour est aussi le Dieu de vérité.
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est ésus J Dire la vérité avec amour
Nous lisons dans Deutéronome : « Il est le Rocher ; son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont équitables ; c’est un Dieu fidèle et sans injustice, c’est lui qui est juste et droit. » (Dt 32.4). L’immuabilité de l’amour de Dieu est équilibrée par l’immuabilité de sa vérité. « Car je suis l’Éternel, je ne change pas », dit-il dans Malachie 3.6 (LSG). Dieu ne change pas, par conséquent, sa vérité reste la même. Dans sa prière au Père, Christ déclara : « Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. » (Jn 17.16-18) La Parole de Dieu – la Bible – est la vérité divine, et par conséquent, est immuable. Jésus ordonne à ses disciples de partager sa vérité. Mais comme elle va à l’encontre du monde, elle se heurte souvent à l’hostilité et au rejet. Néanmoins, « l’amour est patient, l’amour est serviable, il n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité » (1 Co 13.4-6). Dire la vérité avec amour Jésus donne de nombreux exemples de la façon de dire la vérité avec amour. L’un des mieux connus se trouve dans Jean 4, où il s’adresse à une Samaritaine au puits de Jacob. Les Juifs évitaient toute relation avec les Samaritains parce qu’ils considéraient
la forme de leur religion comme impure, tordue. Mais Jésus allait vers tout le monde ! Ayant une œuvre à faire en Samarie, il avait l’assurance que Dieu le conduirait. En outre, il voulait établir un exemple pour ses disciples, et leur montrer que leur œuvre s’étendrait bien au-delà d’Israël. Lorsque Jésus rencontra la Samaritaine au puits, il n’avait pas seulement soif d’eau – mais aussi de guérir l’âme de cette femme. Parce qu’il n’avait pas peur de dire la vérité avec amour, une rencontre qui commença par une simple requête se transforma en une campagne d’évangélisation fructueuse de deux jours. Une conversation difficile La conversation entre Jésus et la femme au puits n’était pas facile. Jésus devait lui dire des choses dures à avaler. Il voulait qu’elle se rende compte de son besoin de l’eau vive qu’il avait à offrir, et que son style de vie l’avait empêchée de venir à lui. Dès que la Samaritaine exprima son désir de boire de cette eau vive, Jésus amena doucement son besoin à l’avantplan. « Va, lui dit-il, appelle ton mari et reviens ici. » (Jn 4.16) Alors, elle avoua qu’elle n’avait pas de mari. Jésus lui répondit : « Tu as bien fait de dire : Je n’ai pas de mari. Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. » (v. 17,18) Cette vérité blessa la femme. Elle ne voulait surtout pas parler de ce qu’elle souhaitait garder secret. Cherchant à détourner la conversation, elle mit sur le tapis une controverse théologique de longue date : « Seigneur, lui dit la femme,
Ted N. C. Wilson
notre exemple
je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne ; et vous dites, vous, que l’endroit où il faut adorer est à Jérusalem. » (v. 19.20) Jésus n’écarta pas immédiatement cette diversion, mais resta plutôt à l’affût d’une occasion de ramener la vérité à son cœur. « Femme, lui dit Jésus, croismoi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. » (v. 21) Mais il ne s’arrêta pas là : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. » (v. 22) Quelle dure vérité pour une Samaritaine ! Dure, mais ô combien IMA G E
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L D S
Me d i a
importante ! Paul reconnut cette vérité dans Romains 3.1, 2 : « Quel est donc le privilège du Juif, ou quelle est l’utilité de la circoncision ? Considérables de toute manière. Tout d’abord les oracles de Dieu ont été confiés aux Juifs. » En esprit et en vérité Au fur et à mesure de cette conversation avec la Samaritaine, Jésus s’efforça d’élever ses pensées au-dessus de la forme, des cérémonies, et de la controverse. Il chercha à l’affranchir de l’esclavage du péché et des préjugés. « Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ;
car ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. » (Jn 4.23,24) La véritable adoration, dit Jésus, est en esprit et en vérité – nous ne pouvons avoir uniquement l’esprit ou uniquement la vérité. Il nous faut les deux. « En esprit » signifie être en harmonie avec l’esprit d’amour de Dieu et suivre ses instructions. La vérité est toujours conforme à sa Parole, puisque sa Parole la définit. Ceux qui adorent Dieu en esprit et en vérité sont les adorateurs que le Père recherche. Le point central, c’est Dieu – il est la source de la vérité, et c’est son Esprit qui nous pousse à l’adorer, à le connaître, et à l’aimer. Pas un homme ordinaire Soudain, la Samaritaine comprit que celui avec qui elle s’entretenait n’était pas un homme ordinaire. Même s’il lui avait dit des vérités difficiles à entendre, « elle [sentit] qu’elle [avait] en lui un ami compatissant, plein d’amour. Bien que la pureté de sa présence [suffît] à condamner son péché, il [n’avait] prononcé aucune parole de condamnation ; au contraire, il lui [avait] parlé de sa grâce, capable de renouveler son âme1. » Sentant la chaleur et l’acceptation du Christ, elle osa lui poser la question qui la préoccupait : « Je sais que le Messie vient – celui qu’on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout. » (v. 25) Jésus lui répondit aussitôt : « Je le suis, moi qui te parle. » (v. 26) Il nous est dit : « Ces paroles déclenchèrent la foi dans le cœur de cette femme. Elle accepta, des lèvres du divin Maître, cette déclaration étonnante. » Le cœur débordant de joie, « elle se [hâta] de communiquer à d’autres la précieuse lumière qu’elle [avait] reçue »2. La vérité telle qu’elle est en Jésus Aujourd’hui, Dieu a révélé la vérité pour ces derniers jours – la vérité telle qu’elle est en Jésus, sa justice, son salut,
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Une
P E R S P E C T I V E M O N D I A L E
1 Ellen 2 Ibid.,
G. White, Jésus-Christ, p. 170. p. 171, 172.
Ted N. C. Wilson est
le président de l’Église adventiste du septième jour.
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église en un jour Carrie Purkeypile, Maranatha Volunteers International
I n ter n a t i o n a l
Une réponse en un jour
M a r a n a t h a V olu n teers
le message des trois anges, le service du sanctuaire, le message de la santé, et son retour imminent. En tant qu’adventistes, ne gardons pas ces vérités pour nous. Ce n’est pas notre vérité, mais celle de Dieu. Il veut que nous la partagions avec nos semblables en vue de leur salut. Nous sommes appelés – même entre nous – à dire la vérité avec amour, même lorsqu’elle va à l’encontre de la culture, de la sagesse ou des valeurs mondaines. Nos paroles et nos convictions doivent toujours s’accompagner de compassion pour ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, qu’ils soient dans l’Église ou non. Partageons nos convictions avec amour et compassion, en nous appuyant sur la sainte Parole de Dieu et la direction du Saint-Esprit, et en manifestant l’amour éternel du Christ agissant en nous. Le message que Dieu a confié à son peuple du reste transcende la culture et le temps, comme le dit l’Apocalypse au chapitre 14 : « Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel ; il avait un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple. » (v. 6) Ce message est aussi pertinent aujourd’hui que lorsqu’il fut présenté dans les années 1840 ; en fait, il l’est plus encore parce que le retour de Jésus est imminent. L’heure est venue pour les membres de s’impliquer totalement et d’être entièrement fidèles à la Parole de Dieu. L’heure est venue pour nous de dire « la vérité avec amour », afin que croissions « à tous égards en celui qui est le chef, Christ. De lui, le corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes les jointures qui le soutiennent fortement, tire son accroissement dans la mesure qui convient à chaque partie, et s’édifie lui-même dans l’amour. » (Ep 4.15,16) n
Les membres d’église sont là pour regarder la construction de leur église en un jour. Ils préparent le repas pour les ouvriers (encadré). Plus tard, ils construisent les murs du bâtiment en quelques mois. Au début des années 2000, les adventistes de Godzo, au Zimbabwe, décident qu’il leur faut leur propre lieu de culte. Ils mettent donc leurs ressources en commun et entreprennent la construction de quatre murs. Mais comme c’est fréquemment le cas dans les zones rurales de l’Afrique du Sud, le projet tombe au point mort quand vient le temps d’acheter la tôle, les poutres de soutien, et les matériaux de couverture. Ces murs construits en 2002 avec consécration et enthousiasme se dessèchent et se désagrègent, hélas, en raison du soleil, du vent, et de la pluie. Ils ne seront jamais complétés, n’auront jamais de toit, et tout ça, parce que les membres n’ont plus de fonds. La congrégation continue de se réunir là où elle le peut, et plus récemment dans une salle de classe louée de l’école publique. Une douzaine d’années après avoir commencé la construction de leur bâtiment, une réponse leur arrive sous la forme d’une « église en un jour ». Lorsque l’équipe de Maranatha arrive à Godzo et décharge la structure d’acier et les panneaux en aluminium solide pour le toit, des années de prières sont enfin exaucées. Les membres d’église débordent de joie ! Tout le monde est là : on regarde, ou on aide, ou on prépare un repas festif pour l’équipe de Maranatha. Ayant maintenant le bonheur de disposer d’une structure et d’un toit solides, les membres s’empressent d’en construire les murs. Une année plus tard seulement, l’église adventiste de Godzo – cette église pour laquelle la congrégation a prié pendant plus d’une décennie – a des bancs taillés à la main, des fenêtres, et de belles portes qui donnent envie d’y entrer. Bref, elle est magnifique ! ASI et Maranatha Volunteers International collaborent pour financer et réaliser les projets « Une église en un jour » et « Une école en un jour ». Depuis le lancement du projet en août 2009, plus de 4 500 églises ont été construites dans le monde entier.
S anté
Peter N. Landless et Allan R. Handysides
le
P i x a b ay
virus Zika
La prévention fait-elle vraiment la différence ? Ma fille est enceinte. Je dois dire que les nouvelles au sujet du virus Zika et des microcéphalies chez les bébés m’inquiètent beaucoup. Que conseillez-vous ?
L
e virus Zika a été isolé en 1947 chez un singe rhésus dans la forêt Zika, près d’Entebbe, en Ouganda. Récemment au Brésil, la flambée explosive de l’infection à virus Zika, de même que le pic temporairement lié à l’incidence de cas de microcéphalie et du syndrome GuillainBarré (un trouble paralytique) ont causé énormément d’anxiété et d’inquiétude. Les épidémies ont souvent un « point de bascule » – où le taux historique d’une infection est plus élevé que la norme. En ce qui concerne l’épidémie de Zika, ceci correspond sans doute à un nombre accru de moustiques infectés, et par conséquent, d’humains. Ce virus appartient aux arbovirus, ou maladies transmises par arthropodes, telle que la dengue. Ce qui est inquiétant, c’est que le virus peut également se transmettre par contact sexuel. Étant donné qu’un grand nombre d’individus infectés demeurent asymptomatiques, et qu’on manque ainsi de documentation sur le progrès de la maladie au sein d’une communauté, le contrôle de ce virus devient encore plus difficile. Les symptômes sont ceux d’une infection virale – fièvre, urticaire, douleurs articulaires – de sorte que l’infection peut être mal diagnostiquée. Une association avec le syndrome Guillain-Barré (paralysie) suscite d’importantes inquiétudes. Les risques potentiels pour les bébés (tératogènes) ont attiré l’attention mondiale. En effet, le virus Zika est associé au développement anormal du cerveau (microcéphalie) chez le fœtus, ce qui
peut entraîner plus tard des convulsions et des troubles d’apprentissage. De nombreuses questions restent encore sans réponse. Par exemple, l’infection doit-elle se produire à un moment spécifique de la grossesse pour être liée au dommage fœtal ? Quel est le pourcentage des mères infectées à ce moment spécifique qui accouchent de bébés affectés ? Les infections antérieures offrent-elles une protection durable, et si oui, pour combien de temps ? Maintenant que l’association du Zika avec des problèmes de taille a été décrite, nous en apprendrons beaucoup sur ce virus. Mais pour l’instant, que peut-on faire ? En premier lieu, éviter les piqûres de moustique. Ceci est particulièrement vrai pour quiconque envisage une grossesse. Mieux vaut remettre à plus tard un voyage en des lieux où l’on sait que les moustiques sont porteurs du virus. Le problème actuel, cependant, c’est que les moustiques locaux peuvent transporter le virus. Pour réduire la population des moustiques, il faut donc établir des mesures de santé publique visant à nettoyer l’environnement et à enlever même de petites quantités d’eau suffisantes pour la reproduction. Les propriétaires peuvent pulvériser de perméthrine les murs intérieurs et extérieurs de leur maison pour tuer les moustiques. Les moustiquaires doivent être vérifiées et réparées. Des programmes incluant la pulvérisation, ou même l’introduction de moustiques mâles génétiquement modifiés engendrant des larves non viables, doivent être considérés par les autorités sanitaires régionales. L’expérience avec la malaria a démontré combien il est difficile de contrôler
les moustiques. Une stratégie importante consiste donc à éviter de se faire piquer. On recommande les insectifuges, surtout ceux qui contiennent du DEET. Une femme enceinte, cependant, désirera éventuellement appliquer de l’insectifuge sur ses vêtements plutôt que sur une grande partie de sa peau. Les moustiquaires traitées à la perméthrine pourraient constituer un élément de base même dans les secteurs où il n’y pas de malaria. L’inquiétude des femmes enceintes affecte aussi leurs partenaires en raison du potentiel de transmission sexuelle. Le ministre de la Santé du Brésil a suggéré aux couples de remettre à plus tard leur décision d’avoir des enfants en raison de l’incertitude actuelle. La microcéphalie peut être associée à un handicap cognitif, ce qui représente un défi permanent. À long terme, un vaccin peut devenir disponible et aider à maîtriser l’épidémie ; à court terme, les inquiétudes dont nous avons discuté sont loin d’être banales. Certains estiment qu’on exagère l’ampleur et l’importance du problème ; cependant, « deux précautions valent mieux qu’une ». n
Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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M éditation
Une
à raconter
Ty Gibson Ty Gibson
Q
u’est-ce que la Bible ? Un manuel de théologie systématique ? Un ouvrage débordant de textespreuves ? Un livre de conseils moraux ? Non. C’est plutôt une histoire. La Bible, c’est un récit grandiose – un récit foisonnant de personnages qui se croisent dans le déroulement d’une aventure épique où se suivent l’amour infini, une perte atroce, et enfin, une restauration glorieuse. Au cœur de cette histoire, on trouve une figure singulière, dominante. Chaque prophétie, parabole, chant et symbole, chaque prière pour obtenir justice, chaque supplication arrosée de larmes pour recevoir la miséricorde, chaque appel à l’aide, chaque aspiration à l’amour, chaque épisode et acte de l’histoire murmurent son nom. L’Ancien Testament dit fondamentalement « Il vient », et le Nouveau Testament, « Il est venu ». En un mot, la Bible – toute la Bible, toute l’histoire – c’est une promesse faite et une promesse tenue !
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Dans l’Ancien Testament, Dieu nous dit : Je te conserverai mon amour à n’importe quel prix. Peu importe ton attitude envers moi, jamais je ne cesserai de t’aimer. Je viendrai dans ton monde et partagerai ta souffrance. Je prendrai ta honte sur moi. Mon amour engloutira ton péché et vaincra son pouvoir de te détruire. Dans le Nouveau Testament, Dieu nous dit : Regarde bien, me voici ! J’accomplirai l’intégralité de ma promesse envers toi. Je t’aimerai jusqu’aux limites de moi-même. Toute la rage et la haine que tu peux déverser sur moi ne vaincront ni même n’affaibliront mon amour pour toi. Et lorsque que je serai élevé sur la croix en sacrifice pour toi, alors, je t’attirerai à moi. Dans un résumé sublime de la relation entre les deux testaments, Paul observa brillamment ce qui suit : « Toutes les promesses de Dieu sont ce oui en lui. C’est donc aussi par lui que nous disons à Dieu l’amen pour sa gloire. » (2 Co 1.20) En Christ, Dieu prouva la fidélité et l’authenticité de son amour en accomplissant chaque promesse prononcée par la bouche de ses prophètes.
L’alliance est, à travers ses différentes formes, un engagement de Dieu à continuer l’humanité déchue en dépit de sa rébellion.
d ’aimer
L’histoire biblique se déroule en sept actes épiques. La pré-création. Il était une fois l’éternité, et Dieu. Avant la création, Dieu existait de toute éternité en tant qu’expression d’un amour centré sur l’autre : Père, Fils, et Esprit – l’éternel Trois en Un. Le Dieu de l’histoire biblique n’est pas une solitude, mais plutôt une amitié qui se donne, une unité sociale d’une extraversion constante. L’abnégation définit Dieu et constitue le fondement de la réalité. La création. L’univers physique, ainsi que tous ses êtres doués de raison, de réflexion, et du libre arbitre, naquirent de l’amour divin. La création est l’expression même du caractère de Dieu, la démonstration concrète de l’amour du Créateur. Nous existons parce que Dieu est amour. Nous existons aussi pour aimer comme il aime. Ainsi, les êtres humains furent conçus physiquement, émotionnellement, et spirituellement pour refléter l’amour divin qui se donne, et pour le retourner à Dieu et aux autres. La chute. Hélas, le péché – ce désir de vivre pour soi, de se mettre au-dessus des autres et de les précéder – entra en scène. Il généra la défiance, la défiance entraîna l’isolement, et l’isolement, la mort. À quoi peut-on attribuer cette terrible chute de l’humanité ? Essentiellement à un désamour envers Dieu et nos semblables. Le péché, ce n’est pas la transgression de lois arbitraires imposées par un Dieu épris de contrôle, mais plutôt l’anti-amour entraînant la rupture des relations. L’alliance. Suite à la chute, Dieu resta fidèle à son caractère. Le concept clé de l’histoire biblique, c’est la fidélité de Dieu. L’histoire génésiaque révèle de quelle façon la relation de Dieu avec son peuple se résume dans le mot alliance. L’alliance est, à travers ses différentes formes, un engagement de Dieu à continuer d’aimer l’humanité déchue en dépit de sa rébellion. De ce fait, le Créateur poursuivit son plan de salut – quel qu’en soit le prix. Il établit en Israël la lignée biologique et théologique par laquelle il accomplirait son plan. Les prophètes d’Israël devinrent le canal par lequel il proclama une série de promesses et de prophéties liées à l’alliance, chacune d’elles dirigeant les regards vers Jésus. Le Messie. L’avènement du Christ – sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection, et son ascension – accomplit entièrement la promesse de l’alliance divine. Jésus est l’amour de Dieu fait chair. En lui, l’alliance est conservée du côté divin et du côté humain de la relation. Jésus Dieu manifesta sa fidé-
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lité envers l’humanité. Jésus homme manifesta sa fidélité envers Dieu. Ainsi, Christ accomplit historiquement, objectivement, et intégralement le salut et l’alliance. L’Église. Le corps du Christ n’est autre que la communauté de l’alliance divine. Sa mission consiste à témoigner en paroles et en actes de la réalité transformatrice de l’amour de Dieu. Tandis que la bonne nouvelle de la fidélité divine est communiquée au monde, le salut, la libération et la guérison se produisent pour quiconque dit « oui » au message. Dire « oui », c’est ce que la Bible appelle « la foi », laquelle s’exerce dès qu’on s’identifie au Christ et qu’on vit pour lui. C’est, en d’autres termes, l’expérience subjective de la rédemption en Jésus-Christ. La recréation. Lorsque l’histoire biblique atteindra son apogée, tout ce qui est contraire à l’amour de Dieu sera éradiqué. Seul ce qui est bon et beau subsistera pendant l’éternité. L’histoire promet la suppression finale du mal et la restauration de toutes choses selon l’idéal divin. L’humanité rachetée entrera finalement dans le bonheur éternel de l’intégration sociale centrée sur l’autre, selon le plan originel de Dieu. L’amour de Dieu régnera en maître dans chaque cœur et sera l’unique mobile de chaque pensée, sentiment, et acte. C’est là la Bible en un coup d’œil, c’est là le message devant être proclamé au monde entier par le mouvement adventiste suscité par Dieu. Notre compréhension de la Bible atteint son but seulement lorsque nous racontons cette histoire. C’est l’histoire la plus merveilleuse, touchante, et incroyable qu’on puisse raconter, parce qu’elle parle d’un Dieu qui nous aime tous plus que sa propre existence – d’un Dieu qui préférerait mourir plutôt que de vivre sans nous. Si nous racontons cette histoire, notre propre peuple et ceux que nous essayons d’atteindre plongeront spontanément dans le récit pour y jouer leur rôle. n
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Ty Gibson est pasteur en chef de l’église adventiste Storyline, à Eugene, en Oregon, aux États-Unis. Il est l’auteur de huit livres, et codirecteur de Light Bearers, un ministère international des publications, de l’enseignement, et des médias. Avril 2016 | Adventist World
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C royances
fondamentales
Notre plus
Jordan Stephan
grande
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force
(que nous considérons souvent comme une faiblesse)
À
l’Université Walla Walla, au centre du vestibule du dortoir des hommes, on aperçoit une statue sur laquelle est gravé un verset biblique : « Voici, oh ! qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! » (Ps133.1, LSG) Les adventistes s’opposeraient farouchement à une congrégation qui n’observe pas le sabbat. Ils protesteraient vivement contre une église qui prêche une vision erronée de l’état des morts. Mais qu’en est-il d’une église désunie ? Chose sûre, cette nouvelle ne ferait certainement pas la une sur le site Web de Adventist Review… Puisque l’unité en Christ constitue une croyance fondamentale de notre Église, comment se fait-il que nous soyons si indifférents quand elle est menacée ?
Une illustration africaine Peu de gens voyagent en Afrique sans prendre le temps d’observer la faune unique de cette partie du monde. Personnellement, tandis que j’habitais au Kenya, j’ai eu la chance de voir de nombreux animaux – depuis les lions majestueux jusqu’aux énormes rhinocéros. Les zèbres et les autruches – deux animaux africains – nous aident à souligner un point important. Pourquoi ? Parce qu’ils sont les superstars des safaris africains ? Loin de là ! En fait, on s’empresse de les supprimer de la mémoire de l’appareil photo, question de garder l’espace pour prendre davantage de photos d’éléphants et de lions. Les zèbres ne sont rien de plus que de jolis ânes. Quant aux autruches, eh bien, elles ne sont pas terrifiantes, nous dit la science. Par contre, la façon dont ces deux espèces interagissent est absolument remarquable. Les zèbres ne jouissent pas d’une bonne vue. Ils compensent cette faiblesse par un odorat et une ouïe extraordinaires. Les autruches, elles, entendent et sentent moins bien,
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mais leurs gros yeux leur procurent une vision exceptionnelle. Les deux animaux broutent souvent dans les mêmes secteurs et se protègent les uns les autres des prédateurs en s’appuyant mutuellement sur leurs forces respectives. Ainsi, ces animaux unissent leurs forces. Voilà un comportement digne d’être imité ! Nous pouvons, nous aussi, rechercher les forces chez les autres pour consolider l’ensemble de notre église. Mais le faisons-nous ? S’il existait une carrière consistant à relever les faiblesses des autres, je vous assure que de nombreuses personnes rapporteraient chez elle un chèque de paie substantiel. (Si en lisant ces mots vous pensez à quelqu’un en particulier, il se pourrait bien que vous encaissiez, vous aussi, un joli chèque…) Dans nos églises, comment percevons-nous les membres ? Considère-t-on telle femme comme étant la meilleure pour organiser des projets liés au service, ou comme celle qui dirige la pire équipe de louange chaque mois ? L’adolescent est-il encouragé à amener ses amis à l’église ? Le rabrouons-nous parce que ces amis sont tatoués et portent des boucles d’oreilles ? Comme les critiques de films et les collectionneurs en quête d’originaux, nous sommes passés experts dans « l’art » de déceler les imperfections. Ce qui nous unit le plus Dans son épître aux Romains, Paul y va d’une comparaison sans égale sur ce à quoi l’unité de l’Église devrait ressembler : « Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. » (Rm 12.4,5, LSG) Regardons bien le cercle de croyants de notre église locale. Nous reconnaissons ceux qui sont les jambes, prêts à aller là
L’unité du corps
du Christ
L’Église est un corps composé de nombreux membres, issus de toute nation, de toute tribu, de toute langue, et de tout peuple. En Christ, nous sommes une nouvelle création ; les distinctions de race, de culture, d’instruction, de nationalité, les différences de niveau social, économique, ou de genre, ne doivent pas être une cause de division parmi nous. Nous sommes tous égaux en Christ qui, par son Esprit, nous a unis dans une même communion avec lui et les uns avec les autres ; aussi devons-nous servir et être servis sans parti pris ni arrière-pensée. Grâce à la révélation de Jésus-Christ dans les Écritures, nous partageons la même foi et la même espérance, et rendons un témoignage unanime devant tous les hommes. Cette unité trouve sa source dans l’unité du Dieu trinitaire qui nous a adoptés comme ses enfants. (Ps 133.1 ; Mt 28.19,20 ; Jn 17.20-23 ; Ac 17.26,27 ; Rm 12.4,5 ; 1 Co 12.12-14 ; 2 Co 5.16,17 ; Ga 3.27,29 ; Ep 2.13-16 ; 4.36,11-16 ;4.14-16 ; Col 3.10-15)
où Dieu le demande. Certains sont choisis, assurément, pour être les yeux. Ils ont, en effet, la capacité de discerner ceux qui sont dans le besoin. D’autres sont les oreilles : ils sont capables de tenir leur langue et de simplement écouter. D’autres encore sont les mains, capables de réparer et de guérir. Et nous avons tous un ami qui déclare fièrement être la bouche. L’unité christocentrique ne peut se produire dans une église où règne une mentalité unique, et où l’on ne trouve qu’un seul don. Seule la diversité de dons produit une croissance saine et unifiée. Ce qui nous lie est souvent la chose même qui, pensons-nous, nous divise : les différences. Votre opinion Pensez-vous que l’Église adventiste est unie ? Oui ou non ? De nombreux adventistes, spécialement ceux de ma génération, diraient que non. J’aurais moi-même dit non avant de rédiger cet article. Mais dernièrement, j’ai eu une conversation avec un étudiant catholique ici même, à l’Académie Maxwell. Et cette conversation a changé complètement ma perspective. Nous avons discuté des pratiques catholiques que je trouve intéressantes. Curieux, j’ai alors voulu savoir ce qu’il pensait de l’adventisme. Comme il fréquente une école adventiste, il doit étudier notre programme et assister à nos services du sabbat. Je lui ai demandé ce qui suscitait son admiration au sein de l’adventisme. Sa réponse m’a surpris : « Vous, les adventistes, semblez vraiment proches les uns des autres. On dirait une famille. » Cette conversation m’a ouvert les yeux. Il nous arrive souvent d’être inconscients d’un aspect de nous-mêmes jusqu’à ce que quelqu’un le souligne. Est-il possible qu’en tant qu’Église, nous soyons plus unis que nous ne le pensons ? L’unité de notre Église a été considérablement attaquée au cours des deux dernières années. Les sujets les plus conflictuels s’accompagnent des opposants les plus ardents animés de puissantes (pour ne par dire extrêmes) convictions. J’ai toujours considéré ceci comme un signe de faiblesse au sein de l’Église. Mais cette conversation m’a amené à revoir ma
position. Si peu de choses sont secouées plus violemment que notre unité, et si Satan vise les secteurs où il se sent le plus menacé, alors, qu’est-ce que ceci révèle au sujet de l’unité de notre Église ? Est-il possible que Satan en fasse sa cible parce qu’elle est justement sur le point d’être notre plus grande force (lire Jn 17.20-23) ? Cette idée est difficile à imaginer parce que nous tendons à nous focaliser sur les mauvaises choses. L’unité chrétienne, ce n’est pas être d’accord les uns les autres en tout, ou penser exactement de la même manière. Nous pouvons être unis même si nous ne sommes pas d’accord. Au chapitre de l’unité, l’essentiel n’est pas d’être unis les uns avec les autres, mais plutôt d’être unis en Christ. Ellen White aborda cette question dans un commentaire sur les disciples de Jésus : « Ils connaîtraient les épreuves, les diversités d’opinions suscitant parfois des griefs, mais toute dissension serait évitée aussi longtemps que le Christ habiterait dans leurs cœurs. Son amour les ferait s’entr’aimer ; les instructions du Maître établiraient l’harmonie entre eux, ramenant les disciples à l’unité, tant et si bien qu’ils finiraient par être d’un même esprit et à n’avoir qu’un même jugement. Le Christ étant le grand centre, ils se rapprocheraient mutuellement, dans la mesure même où ils se rapprocheraient du centre1. » Les choses qui nous divisent aujourd’hui disparaîtront bientôt tandis que nous regardons à Christ. C’est là la véritable unité, laquelle peut être la plus grande force de notre Église. Cela sera, en vérité, ô combien doux et agréable ! n 1 Ellen
G. White, Jésus-Christ, p. 284.
Jordan Stephan est étudiant de 4e année en théologie à
l’Université Walla Walla. Il fait actuellement une pause d’un an pour servir à titre d’étudiant missionnaire au Kenya, à l’Académie adventiste Maxwell, où il remplit les fonctions de professeur et de doyen des garçons.
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E n couverture
Dialogue et
interconfe
ナ田umテゥni Dialogue + libertテゥ tテゥmoignage
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L
ssionnel
nisme religieuse = unique
IMA G E
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B a n a n a S toc k / T h i n k stoc k
Ganoune Diop
orsque les adventistes apprennent que je représente l’Église adventiste lors de réunions tenues par des organisations chrétiennes œcuméniques, ils me bombardent de questions. « Qu’est-ce que les adventistes pensent au juste de l’unité chrétienne, des relations inter confessionnelles, et de l’œcuménisme ? » « Pourquoi les adventistes choisissentils d’accepter et de garder uniquement le statut d’observateur et non celui de membre au sein des organisations chrétiennes œcuméniques ? » Ma réponse est simple : pour sauver et protéger des vies, pour attester l’importance et le sacré de la vie, il est tout à fait normal que des gens de bonne volonté s’unissent. Il est même urgent que tous agissent en partenariat pour faire de ce monde un endroit meilleur, que tous contribuent, en toute dignité, liberté, justice, paix, et fraternité, à l’amélioration de la santé, de l’éducation, et de l’œuvre humanitaire. Tous les services et toutes les activités de l’Église adventiste visent à promouvoir la vie – la vie en abondance. Dans l’accomplissement de la mission de l’Église, les adventistes se mêlent à d’autres organisations chrétiennes. Quant à sa position dans les organisations chrétiennes mondiales, l’Église adventiste a tenu le statut d’observateur lors des réunions et s’est montrée ouverte à établir un partenariat avec d’autres Églises dans des secteurs ne compromettant pas son identité, sa mission, et son message. La règle empirique, c’est d’éviter d’être membre de tout corps œcuménique éradiquant ou effaçant la voix adventiste distinctive se rapportant à la souveraineté du Créateur, au sabbat, et au retour de Jésus. En principe, les adventistes ne contractent pas d’alliances doctrinales avec d’autres Églises en raison de leur adhésion à une approche globale et intégrée aux doctrines bibliques, et de leur soutien des doctrines qui, selon eux, ont été écartées, changées, ou oubliées au cours de l’histoire de l’Église. Ceci dit, « l’unité » n’est pas un
mot inapproprié. Tout comme Dieu, les adventistes tiennent à l’unité. L’unité s’enracine dans l’existence même de Dieu le Père, de Dieu le Fils, et de Dieu le SaintEsprit. Les adventistes promeuvent l’unité en vue de la mission, laquelle consiste à faire connaître Christ à tous les peuples, à toutes les langues, à toutes les tribus, et à toutes les nations. Les chrétiens peuvent aussi s’unir pour rendre ce monde meilleur par la promotion de la santé, de l’éducation, de l’œuvre humanitaire, ainsi que par la promotion et la protection des droits de la personne. Toutefois, les chrétiens doivent garder à l’esprit qu’ils vont passer à côté de leur appel principal s’ils ne s’unissent pas pour soutenir et modeler les valeurs spirituelles enracinées dans l’Évangile éternel. Les vertus théologiques que sont la foi, l’espérance, et l’amour sont primordiales dans le mandat évangélique et l’apport des chrétiens au monde. Or, c’est dans le cadre de la liberté religieuse que ces vertus peuvent le mieux s’épanouir. Pour les adventistes, la liberté religieuse constitue l’antidote contre le syncrétisme œcuménique, ainsi qu’un appel à embrasser la vérité avec l’inaliénable liberté de conscience, la liberté de religion ou de croyance, la liberté d’exprimer publiquement ses croyances, la liberté d’inviter ses semblables à partager ses convictions ou à se joindre à une communauté de foi. L’œcuménisme examiné à la loupe Dans l’arène des relations interÉglises et interconfessionnelles, la question de l’unité, de l’unité visible, et de l’œcuménisme entre dans un groupe subtil de sujets étroitement liés requérant une grande précision. Parfois, d’autres mots sont introduits dans la conversation, comme s’ils signifiaient la même chose. Il s’agit des mots « collaboration », « partenariat », et « dialogue inter-Églises (ou interconfessionnel) ». On utilise le terme « œcuménisme » différemment, en fonction du contexte. Ce terme peut se référer à l’unité parmi
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On aperçoit ici les délégués du troisième Forum international sur la religion et la paix – un rassemblement des dirigeants des quatre coins de l’éventail religieux et politique de la Russie. Ce forum, lequel s’est tenu en octobre dans le grand hall de l’Hôtel du président, à Moscou, a réuni des érudits, des dignitaires publics, et des dirigeants religieux représentant les communautés orthodoxes, protestantes, juives, catholiques, et islamiques. Ganoune Diop (extrême-gauche), directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Conférence générale, représentait l’Église adventiste.
les Églises chrétiennes du monde entier ; mais habituellement, on l’utilise pour décrire, au sens général, des relations cordiales, un dialogue, ou un partenariat dans un projet. Historiquement, les premiers conciles de l’Église furent appelés œcuméniques en ce sens que de nombreuses Églises interagissaient pour définir l’orthodoxie. Ce n’est pas le sens qu’on lui donne aujourd’hui. Certaines confessions, telles que l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, l’utilisent dans ce sens parce qu’elles croient être les garantes de l’orthodoxie. Mais étiqueter d’œcuménisme doctrinal tout partenariat parmi les chrétiens signale qu’on est mal informé, mal éduqué, et illogique. Dans l’identification et l’évaluation du contenu réel des relations inter-Églises, l’honnêteté spirituelle est également nécessaire. Définir l’unité Le concept de l’unité repose sur un fondement biblique et théologique solide. La bénédiction que Dieu voulait
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déverser à travers Abraham et ses descendants était destinée à toutes les familles de la terre. Dieu veut que son peuple fasse l’expérience de l’unité doctrinale. Malheureusement, ce désir ne se concrétisa jamais au sein d’Israël, le peuple de l’alliance. La croyance à la résurrection des morts, par exemple, n’était pas partagée par tous les Israélites. Selon le Nouveau Testament, les sadducéens n’y croyaient pas. Aujourd’hui, les différentes Églises chrétiennes comprennent l’unité autrement. Pour les catholiques, par exemple, l’unité inclut le concept de la communion des saints – tant vivants que morts. La Catholic Encyclopedia donne de la communion des saints la définition suivante : « Solidarité spirituelle qui lie les fidèles ici-bas, les âmes au purgatoire, et les saints au ciel dans l’unité organique du même corps mystique sous Christ, sa tête. […] Les participants à cette solidarité sont appelés saints en raison de leur destination [ciel] et du partage
des fruits de la rédemption. » Avec cet exemple à l’esprit, l’unité de l’Église à l’échelle mondiale pourrait constituer une réalité seulement si tous les chrétiens adoptaient la vision du monde de l’Église catholique ou sa compréhension de la réalité, ou encore si tous les catholiques abandonnaient les croyances auxquelles ils tiennent profondément. Néanmoins, beaucoup de choses unissent les chrétiens, en commençant par le fondement même de l’unité. Pour Dieu, l’unité est précieuse. Le plan du salut tout entier montre combien il est déterminé à unir sa famille divisée, dispersée, mais créée à son image. L’unité s’enracine dans l’essence même du Dieu trin : une unité dans la Trinité. La mort de Jésus avait pour mission de rassembler les êtres humains en un seul corps. Dans Jean 17, Jésus pria pour l’unité dans l’intérêt de la mission, afin que le monde croie. Le Saint-Esprit fut accordé pour sceller l’unité dans la mission. P H O T O S :
B ett i n a
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Les adventistes et l’unité Les adventistes se joignent à Dieu dans tout ce qu’il fait ici-bas pour sauver le monde. Dieu évangélise (Ga 3.8), et nous aussi. Dieu fait tout pour unir le monde entier sous la seigneurie de Jésus-Christ, notre sauveur. Nous nous joignons à lui pour exalter Dieu le Fils, afin que le monde soit sauvé. Les adventistes s’engagent à appeler tous les peuples à fixer les yeux sur Jésus (He 12.1,2). Ils rappellent à tous les chrétiens en quoi consiste une croyance centrale depuis les temps apostoliques, croyance que l’on retrouve également dans le premier credo chrétien : le retour de Jésus. Le principe influençant les relations adventistes avec d’autres chrétiens compte deux aspects inséparables : la vérité et la liberté religieuse. Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste, souligne ce point dans Conquérants pacifiques : « La bannière de la vérité et de la liberté religieuse, élevée bien haut par les fondateurs de la religion chrétienne et les témoins de Dieu au cours
des siècles, a été remise entre nos mains alors que nous sommes sur le point de participer aux derniers combats. La responsabilité pour ce grand don repose sur ceux que Dieu a bénis en leur donnant la connaissance de sa Parole. Il nous faut recevoir cette dernière comme une autorité suprême. Nous devons reconnaître les gouvernements humains comme étant d’institution divine, et enseigner que leur obéir est un devoir sacré, pour autant qu’ils restent dans les limites de leurs sphères légitimes. Mais dès que leurs ordres entrent en conflit avec ceux d’en haut, obéissons à Dieu plutôt qu’aux hommes1. » Plus fondamentalement, les adventistes comprennent que leur mission, comme leur nom le laisse entendre, consiste à faire briller la vérité du retour de Jésus, vérité qui fait naître l’espérance, garantit l’affranchissement de la mort et du mal, et procure la justice et la paix. Voilà pourquoi les adventistes soulignent le retour de Jésus et le message de la guérison. Ils comprennent que les
mots « sel » et « lumière » que Jésus a appliqués à ses disciples (Mt 5.13-17) s’appliquent aussi à eux. Chaque aspect de l’engagement adventiste envers toute institution, agence, ou organisation, qu’elle soit ecclésiale ou politique, implique essentiellement la raison d’être de l’Église : apporter l’espérance à l’humanité empêtrée dans toutes sortes de maux. Pour accomplir cette mission, les adventistes participent à la méthode de Jésus telle qu’exprimée par Ellen White : « La méthode du Christ pour sauver les âmes est la seule qui réussisse. Il se mêlait aux hommes pour leur faire du bien, leur témoignant sa sympathie, les soulageant et gagnant leur confiance. Puis il leur disait : “Suivez-moi2.” » Jésus servait, guérissait et nourrissait les gens sans rien demander en retour. Il leur disait et leur faisait sentir qu’ils étaient libres de choisir leur avenir avec ou sans lui. La liberté de conscience compte pour lui. Sans cette liberté, aucune alliance n’est authentique, car l’amour ne peut être forcé.
Comment
ınteragır avec les autres Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste, offre des conseils pratiques dans l’art et la science de l’interaction avec les chrétiens d’autres confessions. Voici trois extraits de ces conseils. « Lorsque ceux qui sont dépourvus de l’Esprit et de la puissance de Dieu pénètrent dans un nouveau champ, ils commencent par dénoncer les autres confessions. Ils pensent réussir à convaincre les gens de la vérité en présentant les inconsistances des Églises populaires. S’il est parfois nécessaire de parler de ces choses, en général, cela ne fait que susciter des préjugés à l’égard de notre œuvre et fermer les oreilles de nombreux individus qui, autrement, auraient écouté la vérité. Si ces enseignants étaient en étroite relation avec Christ, Dieu leur donnerait la sagesse de savoir comment aborder les gens1. » « Lorsque nous pénétrons dans une localité, nous ne devrions pas dresser sans raison des barrières entre nous et les autres confessions chrétiennes, notamment l’Église catholique, ce qui
leur ferait supposer que nous sommes leurs ennemis jurés. Nous ne devrions pas faire naître inutilement dans leur esprit des préjugés, en menant campagne contre eux. Parmi les catholiques, il y a beaucoup de personnes qui vivent conformément à la lumière qu’elles ont reçue, et souvent, bien mieux que bon nombre de ceux qui professent croire à la vérité présente ; et Dieu les mettra à l’épreuve aussi sûrement qu’il nous a mis, nous, à l’épreuve2. » « Nous croyons posséder plus de vérité qu’aucune autre confession religieuse, mais si cela ne nous donne pas une plus grande consécration, une vie plus pure et plus sainte, quel bénéfice en retirons-nous ? Il serait préférable que nous n’ayons jamais connu la vérité plutôt que de nous déclarer ses adeptes et ne pas être sanctifiés par elle3. » 1 Ellen
G. White, Testimonies for the Church, Pacific Press Pub. Assn., Mountain View, Calif., 1948, vol. 4, p. 536. Évangéliser, p. 136. 3 Idem., Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 310. 2 Idem.,
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Relations inter-Églises Les adventistes considèrent les autres chrétiens comme des membres authentiques du corps du Christ. Par contre, ils ne détiennent aucun statut de membre officiel au sein des organisations œcuméniques principalement à cause de la liberté religieuse. En effet, un tel statut limiterait la liberté de partager des convictions avec autrui, et par conséquent, mettrait à risque la mission universelle du temps de la fin telle qu’ils la comprennent. Les adventistes ne font pas partie d’organisations œcuméniques exigeant le statut de membre. Cependant, ils apprécient leur statut d’invité ou d’observateur lors des réunions. Le partenariat avec d’autres confessions chrétiennes est conforme à la vision de l’Église adventiste des autres chrétiens. Alors qu’elle écrivait sur le sujet de la tempérance, Ellen White dit ceci au sujet des
Les chrétiens doivent garder à l’esprit qu’ils vont passer à côté de leur appel principal s’ils ne s’unissent pas pour soutenir et modeler les valeurs spirituelles enracinées dans l’Évangile éternel. dirigeants d’autres confessions : « Dans d’autres Églises se trouvent des chrétiens qui sont à l’avant-garde pour défendre les principes de la tempérance. Nous devrions entrer en relation avec eux et leur permettre de collaborer avec nous. Nous devrions inviter des hommes de bien, des hommes éminents à seconder nos efforts en faveur de ceux qui périssent3. »
À la rencontre des
En référence à la prière, elle écrivit : « Nos prédicateurs devraient chercher à se rapprocher des pasteurs des autres confessions. Priez pour eux et avec eux, car le Christ intercède en leur faveur. Une solennelle responsabilité repose sur eux. En tant que messagers du Christ, nous devrions manifester un profond intérêt à l’égard de ces bergers du troupeau4. »
William G. Johnsson
dirigeants musulmans Lorsque j’ai pris ma retraite en tant qu’éditeur de Adventist World, ma vie a pris un tournant inattendu. Jan Paulsen, alors président de la Conférence générale, m’a demandé de devenir son assistant personnel pour développer des relations avec des dirigeants des religions du monde. L’objectif ? Les familiariser avec les adventistes du septième jour – avec notre identité, notre mission, et nos valeurs. Cette nouvelle mission, pour laquelle il n’y avait aucune description des tâches, m’a conduit à voyager fréquemment au Moyen-Orient, spécialement au royaume hachémite de la Jordanie. Là, au cours de maintes visites, j’ai eu des conversations avec des dirigeants importants de l’État et de la religion. Certains de ces éminents individus sont devenus des amis proches. L’interaction avec ces dirigeants musulmans m’a profondément impressionné. J’ai eu beaucoup à apprendre, et beaucoup à désapprendre. Je les ai trouvés faciles d’approche, mais totalement ignorants de notre existence. N’ayant pas entendu parler de nous, ils ont été étonnés d’apprendre qu’il existe des chrétiens ne mangeant pas de porc et ne consommant pas
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d’alcool. Leur croyance en une seconde venue de Jésus offre une occasion intéressante de discuter. Ces conversations de haut niveau ont accompli beaucoup de bien. Finalement, elles ont abouti à l’organisation d’un symposium intitulé « Enseigner le respect envers les religions ». Ce symposium, lequel s’est tenu à une université d’Amman, a reçu des présentateurs et de l’islam et du christianisme. Des sommités du pays y ont participé. Ces expériences m’ont amené à accorder une grande valeur au dialogue interconfessionnel. Le dialogue est essentiel – surtout en ces temps de bigoterie, de haine et de désinformation religieuses. Le Maître a dit : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » (Mt 5.9)
William G. Johnsson a été l’éditeur fondateur de Adventist World, et a participé à de nombreux dialogues interconfessionnels de 2007 à 2011.
Conformément au conseil susmentionné, la Conférence générale – le corps administratif de l’Église adventiste mondiale – a inscrit dans Les règlements de travail de la Conférence générale que les dirigeants de l’Église « reconnaissent toute organisation qui exalte le Christ devant les hommes comme faisant partie du plan divin pour l’évangélisation du monde, et […] tiennent en haute estime les chrétiens et les chrétiennes d’autres confessions qui s’engagent à gagner des âmes au Christ. » L’œcuménisme rejeté L’unité, bien que clairement voulue de Dieu, ne constitue pas la valeur suprême. La loyauté envers la vérité divine l’emporte sur elle. L’Église adventiste et plusieurs autres confessions qui ne se sont pas jointes à des corps œcuméniques organisés s’opposent à l’œcuménisme en tant que doctrine, ou à son objectif de fusionner des Églises chrétiennes en une seule Église mondiale. C’est tout à fait compréhensible, parce qu’un tel œcuménisme mène à la perte de l’identité confessionnelle distinctive. En outre, les adventistes et d’autres croyants n’adhèrent pas à des alliances syncrétiques qui diminuent l’importance et le poids de la vérité, surtout lorsque les croyances de certaines Églises ne sont pas en harmonie avec les vérités bibliques révélées. L’inquiétude principale des adventistes, c’est qu’on en vienne à les empêcher de partager leurs convictions avec leurs semblables, peu importe leurs croyances religieuses ou philosophiques. C’est fondamentalement une question de liberté religieuse. Les chrétiens ne peuvent remettre en question le droit à la liberté de religion ou de croyance alors que même le monde séculier a accepté cette valeur et ce droit humain fondamentaux. Le fond du problème Bien que nous considérions les autres chrétiens en tant que frères et sœurs en Christ, le principe de la liberté religieuse interdit à notre Église adventiste
mondiale d’être membre d’une union organisée d’Églises, tel que le Concile mondial des Églises. La liberté religieuse implique le droit illimité de partager ses convictions religieuses, et le droit d’inviter ses semblables à se joindre à sa propre Église sans être accusé de prosélytisme. Les adventistes soutiennent l’unité chrétienne tandis qu’ils se joignent au Dieu trin, lequel est déterminé à rassembler ceux qu’il a créés à son image. Le plan du salut a pour objectif la restauration à l’image de Dieu des rachetés et leur rassemblement. L’unité s’enracine en Dieu. C’est pour cette raison que Jésus-Christ vint ici-bas pour unir toutes les familles de la terre. L’unité doctrinale parmi les Églises chrétiennes est illusoire et inatteignable – à moins que les Églises ne renoncent à leurs croyances distinctives et ne se joignent à l’une des Églises traditionnelles – catholique, orthodoxe, anglicane, réformée, évangélique, pentecôtiste, etc. La liberté de religion ou de croyance est un don divin non négociable devant caractériser la liberté de tout chrétien ou de toute communauté chrétienne de partager ses convictions avec ses semblables, de les inviter à se joindre à sa propre Église. Évidemment, dans l’intérêt de la mission, les chrétiens peuvent s’unir pour témoigner du Christ à un monde qui a désespérément besoin de lui. n 1 Ellen
G. White, Conquérants pacifiques, p. 60. Le ministère de la guérison, p. 118. p. 169. 4 Idem, Évangéliser, p. 504. 2 Idem.,
3 Idem, Tempérance,
Ganoune Diop a été élu directeur du Département des Affaires publiques et de la liberté religieuse de la Conférence générale lors de la session de la Conférence générale de 2015. En 2011, il est devenu le directeur adjoint du département, ainsi que le représentant de l’Église adventiste pour les relations interconfessionnelles et l’agent de liaison aux Nations Unies.
On peut encourager de
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l’unité
10 façons : par la vision chrétienne d’un Dieu d’amour en trois personnes ; par une nouvelle humanité partagée, recréée à l’image de Jésus-Christ et ayant la pensée du Christ ; par la compréhension de notre appel commun à aimer Dieu de tout notre être et notre prochain comme nous-mêmes ; par la reconnaissance de la réelle controverse spirituelle entre le bien et le mal, entre Christ et Satan ; par l’engagement à la non violence, à la paix, à la pacification, ainsi qu’à la dignité et à l’intégrité de la personnalité individuelle ; par le service pour soulager la souffrance, surtout envers ceux qui éprouvent des difficultés économiques, physiques, sociales, et autres difficultés semblables ; par la promotion d’un style de vie équilibré, sain, propre à recréer ; par la promotion de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, et du bon voisinage ; par la proclamation de la bonne nouvelle des enseignements de Jésus (l’Évangile, les Béatitudes) ; par l’exaltation de Jésus-Christ devant le monde.
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l y a de nombreuses années, lors de ma première visite en Europe, j’ai tendu une brochure à une personne dans le métro. Mais elle l’a refusée. Ça a été un choc pour moi, car dans mon pays, cette réaction est plutôt rare ! Il semble bien que les Européens ne soient pas aussi réceptifs à l’Évangile. Je me suis alors demandé : Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour renverser les barrières culturelles et toucher le cœur des gens ? Peu après, au cours d’un voyage en train, ma petite fille de deux ans a ouvert son livre sur la création du monde et le Déluge. Un couple était assis à côté d’elle. L’homme et la femme étaient ravis de son enthousiasme ! Ils l’ont écoutée attentivement tandis qu’elle leur montrait les images et les commentait. Arrivés à destination, nous avons salué ce couple d’un sourire affectueux et spontané – ce qu’en d’autres circonstances, nous n’aurions probablement pas fait. Cette occasion m’a permis de comprendre qu’il est possible d’atteindre ceux dont le cœur semble « fermé » au message de l’Évangile – à condition d’utiliser la bonne « clé ».
Une église voit le jour En 2011, je me rends à Madrid, en Espagne, pour y poursuivre mes études de troisième cycle. Je me joins à un petit groupe d’adventistes d’expression portugaise – des Brésiliens pour la plupart. Ce groupe, organisé depuis 2008, grandit lentement. Combien ses membres rêvent d’avoir leur propre église ! Pourquoi ne pas les y aider ? Nous commençons nos recherches par des prières ferventes que Dieu ne tarde pas à exaucer. Le Conseil européen portugais (EPA) (Conselho Europeu de Lingua Portuguesa, en portugais), un ministère de soutien dont la mission consiste à coordonner et à favoriser la création d’églises d’immigrants portugais en Europe, se lance dans un dialogue avec des dirigeants et des pasteurs de l’Union des fédérations espagnoles (SUCC) pour explorer les avenues possibles. La Division eurafricaine (aujourd’hui la Division intereuropéenne) publie des imprimés du projet His Hands* pour faciliter la fondation de la toute première église adventiste portugaise en Espagne.
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L’implantation d’églises en leçons Júlio César Leal
Un petit groupe établit la première église adventiste portugaise en Espagne Une église et une mission Et le Seigneur bénit nos efforts ! On nous accorde – gratuitement – une petite installation pour nos réunions ainsi que pour nos services le sabbat. Notre foi en la direction divine en étant grandement fortifiée, nous continuons à aller de l’avant. L’inauguration officielle du petit groupe se tient le 23 mars 2012. Des représentants de l’EPA venant de Londres et de la Suisse, de même que des dirigeants de la SUCC, y assistent. Au début, nous comptons une assistance d’environ 30 personnes. Cependant, les membres embrassent leur mission avec enthousiasme, laquelle
consiste à atteindre les 20 000 Brésiliens et autres habitants de Madrid d’expression portugaise. Le sabbat, ils saluent joyeusement les visiteurs et les accueillent chaleureusement dans leur groupe. La clé du succès Outre leurs besoins spirituels, tous les êtres humains ont besoin d’une communion fraternelle. Un groupe chrétien sincère, vibrant, bibliquement orienté, peut contribuer à satisfaire ces besoins. Une communauté d’immigrants telle que la nôtre peut offrir de l’assistance pratique : procurer de la nourriture aux nécessiteux, les aider à se trouver du P H O T O S :
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À gauche : DE JOYEUX MEMBRES : On aperçoit ici les membres de l’église adventiste portugaise de Madrid. Ci-dessous : UN SERVICE DE SAINTE CÈNE : Deux membres de l’église adventiste portugaise de Madrid participent à la sainte Cène.
travail, chercher des établissements où ils peuvent poursuivre leurs études ou apprendre une seconde langue, etc. Grâce aux réunions de petits groupes chez les membres, nous mettons sur pied un réseau de soutien. Nous décidons de former quatre petites cellules pour prier ensemble, pour partager nos joies, nos peines, et nos rêves. Nous forgeons des liens d’amitié et partageons notre foi avec des voisins, des parents, entre autres. Les repas en commun engendrent une belle communion fraternelle. La spontanéité et la joie qui caractérisent nos rencontres sociales et nos services religieux constituent un environnement accueillant pour les visiteurs. Un rêve réalisé Les petits groupes, les visites aux membres, les appels téléphoniques fréquents, les études bibliques, et la vie quotidienne de l’église favorisent l’amitié et la confiance. Lorsque je visite d’autres congrégations, je leur raconte l’histoire de notre jeune congrégation. Finalement, la nouvelle se répand tant et si bien dans la région que beaucoup prient pour nous et nous envoient
des messages d’encouragement. Bientôt, des adventistes d’autres églises se mettent à migrer vers notre congrégation. D’anciens adventistes et des gens intéressés à découvrir l’Évangile se mettent aussi à venir. Notre local est maintenant trop petit ! Nous nous mettons en quête de quelque chose de plus grand. Un jour, tandis que je m’entretiens avec un frère à son garage de mécanicien, je l’informe de notre recherche d’un nouveau local. Il me montre alors un bâtiment à louer là, juste en face de son garage. C’est exactement la taille qu’il nous faut ! En plus, sa situation géographique est idéale : près d’une station de métro et dans un quartier d’immigrants brésiliens. Dieu, à coup sûr, nous guide ! Nous signons le bail en octobre 2012. Ce nouveau lieu de réunion a grand besoin d’être rénové et aménagé. Les membres d’église donnent généreusement de leur temps et de leur argent. Il y a beaucoup à faire : construire un deuxième W.-C., acheter de nouvelles chaises, organiser une salle pour les enfants, mettre à jour le système de chauffage et, bien entendu, nettoyer et peindre. Le 13 novembre, la SUCC donne son approbation, et l’inauguration officielle de l’église se déroule le 19 janvier 2013. Tous ces mois initiaux où nous avons peiné, sué, pleuré, sont finalement couronnés du développement lent mais durable de la première église adventiste portugaise en Espagne. L’implantation d’églises… en 10 leçons En contribuant à implanter cette nouvelle congrégation, j’ai appris les 10 choses suivantes. 1. Le succès d’un tel projet dépend de la pluie céleste et du zèle de ceux qui s’y investissent. 2. Si les négociations et les formalités administratives sont parfois arides, lentes, et éprouvantes, elles constituent néanmoins le moyen inévitable d’implanter une nouvelle église. 3. Sans chercher à plaire à tout le monde, il faut garder à l’esprit que le respect des différentes opinions constitue un signe de maturité et de sagesse, et
permet d’éviter une kyrielle de problèmes. 4. Des mots d’encouragement soulagent l’âme épuisée et fortifient sa foi. 5. Dieu utilise souvent des gens humbles, faibles, et non qualifiés pour nous enseigner à nous appuyer sur lui. 6. Brandir l’excuse facile du manque d’argent pour ne rien faire, c’est prouver que nous ne comprenons pas que Dieu contrôle vraiment toutes choses. 7. Pour pouvoir partager notre connaissance et notre expérience de Dieu avec nos semblables, il est essentiel de passer du temps avec eux, de nous rapprocher d’eux, et de les aimer. 8. Le ministère pastoral surpasse la capacité humaine. Mais avec Dieu, toutes choses sont possibles. 9. La miséricorde et l’amour de Dieu pour les âmes perdues nous permettent d’être des instruments de salut, et ce, indépendamment de nos forces et de nos faiblesses personnelles. 10. Parfois, il nous faut désapprendre avant de pouvoir comprendre certaines leçons que Dieu veut nous enseigner. L’amour pratique L’amour pratique constitue le message central de l’Évangile. Après avoir franchi les nombreuses barrières artificielles et culturelles que les gens ont dressées en guise de protection, nous découvrons des cœurs qui ont soif d’amour et de compréhension. Les chrétiens sincères ont le privilège de forger une amitié authentique par laquelle leurs semblables peuvent faire l’expérience d’une véritable rencontre avec Dieu. n * His Hands est une initiative de l’Église adventiste. Pour plus d’information, consultez le site www.adventistvolunteers.org/ HisHands/.
Júlio César Leal, titulaire d’un doctorat, pasteur et traducteur, sert au sein d’un ministère de soutien envers les prisonniers, à Madrid. Il est également orateur pour 7dayradio (www. sevendayradio.com) et 7Day Media Group. Enfin, il fait partie du comité de la branche brésilienne de la Société de théologie adventiste, domiciliée à l’Institut d’enseignement supérieur du nord-est du Brésil. Avril 2016 | Adventist World
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P atrimoine
Un
pionnier
Gibson Caesar (avec Lael Caesar)
de l’éducation chrétienne Il existe plus d’un moyen de devenir pionnier
U
n petit garçon passe les 10 premières années de sa vie dans un petit village niché dans les grandes et magnifiques plaines de Gran Sabana, au Venezuela, dans la région nord de l’Amérique du Sud. Un pays magnifique Ce petit garçon, c’est moi ! Je m’appelle Gibson Caesar. Je suis un descendant des premiers habitants de Taurepan, dans la région d’Akawaio. Les Amérindiens parlant le pemon habitent dans une contrée splendide qu’ils partagent avec des Vénézuéliens parlant l’espagnol, des Guyanais parlant l’anglais, et des Brésiliens parlant le portugais. Beaucoup parmi nous s’expriment dans toutes ces langues européennes, de même que dans plusieurs de nos langues. Notre paysage se compose d’anciennes formations rocheuses qu’on appelle tepuis (ou tepuys – des reliefs au sommet plat bordés par d’immenses falaises). Isolés les uns des autres, s’élevant abruptement du sol de la savane, ces reliefs tabulaires résiduels sont impressionnants. On y retrouve des chutes spectaculaires, dont la chute « Salto Angel », ou « Saut de l’ange », au sommet de l’Auyan Tepuy. Il s’agit de la chute la plus haute avec ses 807 mètres de hauteur sans interruption et ses 979 mètres en cumulé. Gauja, sa rivière, est au nombre des courants tumultueux qui se terminent en chutes. Le mot indigène « Guayana » (« Guyana ») – lequel signifie « terre d’eaux abondantes » – explique la profusion luxuriante de cet intérieur (parfois) inaccessible. Il décrit la fertilité de l’arrière-pays du Guyana, du Surinam, de Cayenne, du Venezuela, et du
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Brésil. De nombreux zoos de par le monde doivent leur flore et leur faune exotiques aux jungles profondes de ces territoires. Les membres de ma parenté qui s’expriment en taurepan traversent encore librement les frontières internationales fluides au pied du mont Roraima, où les frontières du Brésil et du Venezuela se croisent. À l’âge de 10 ans, je quitte mon pays d’origine pour me rendre au Guyana. Je me retrouve dans un nouveau pays, avec une nouvelle langue, un nouveau nom, et une nouvelle vie. Paruima, Waramadong, Georgetown Paruima est un village indigène amérindien de l’autre côté de la frontière guyanaise. On y trouve une école adventiste. Riley Caesar en est le professeur. C’est pour aller à l’école que je viens dans ce village. Mais bientôt, Riley et Lucy, sa femme, me prennent sous leurs ailes. Ils m’amènent chez eux et m’adoptent. À ce moment-là, je suis loin de me douter de l’ampleur de cette étape de ma vie dans l’avenir que Dieu me réserve. Deux années plus tard, soit en 1948, nous nous établissons dans le village de Waramadong. Mon père adoptif travaille comme professeur à l’école de ce village. Mais il se rend vite compte que son premier-né a besoin d’une instruction plus poussée que celle dispensée dans les villages akawaios de l’arrière-pays. Par conséquent, après deux années environ à Waramadong, il m’envoie à Georgetown, capitale du Guyana. À ce moment-là, il n’est plus seul comme lors de mon adoption. Nous sommes quatre maintenant : moi, 14 ans ;
Val, 4 ans. Theron et Lael suivent derrière. Bien qu’il n’y ait aucune école adventiste à Georgetown en 1950, il y a cependant un directeur adventiste. Mon père me confie aux bons soins de Bruce Dummett. Faire son chemin À Georgetown, ma soif d’apprendre ne s’assouvit pas, et les rêves de mon père pour moi ne peuvent s’y réaliser. Après trois mois seulement dans cette ville, je plie bagage et fait voile vers l’Institut d’enseignement professionnel caribéen de la Trinité. C’est là que mes parentsprofesseurs, Riley et Lucy Caesar, ont été eux-mêmes formés. À cette école, je marche sur les traces de mon père pendant trois ans. Le Seigneur veut, en effet, que je retourne chez moi afin d’ajouter une page dans l’histoire de mon peuple. Lorsque mon père est transféré à la côte Essequibo du Guyana pour y assumer des tâches pastorales, je prends sa place à Waramadong. À l’âge de 17 ans seulement, je deviens le premier enseignant indigène dans l’histoire de l’adventisme au sein de mon peuple au Guyana. Mais revenons aux jours de Waramadong – à l’école de mon père. Anita, une camarade de classe, a un an de moins que moi. William Frederick Kenswil, son père, doit voyager souvent. Pour lui assurer une certaine stabilité, il la confie au pasteur Roy Brooks et à sa femme – deux missionnaires habitant et enseignant dans le village de Paruima – et lui rend visite une fois par semaine. Mais un jour, alors qu’elle a 13 ans, il fait le nécessaire pour qu’elle vienne le visiter. « Tu grandis, ma fille, dit-il. Il faut que tu te trouves un bon mari […] Gibson,
Gibson (portant une casquette), avec des membres de la famille.
Je quitte mon pays d’origine pour me rendre au Guyana. Je me retrouve dans un nouveau pays, avec une nouvelle langue, un nouveau nom, et une nouvelle vie. peut-être, ou quelqu’un comme lui. » C’est la seule conversation père-fille de ce genre qu’elle aura jamais avec son père. En effet, il meurt au cours de cette même semaine. Au loin, à la Trinité, je suis plongé dans mes réflexions. Je n’ai personne. La solution, c’est d’écrire à madame Brooks. Je lui écris, et lui dis de me réserver Anita. Mais la vie n’est pas aussi simple que ça. Après être rentré chez moi pour enseigner, je fais la connaissance de plusieurs jeunes femmes chrétiennes charmantes. Je ne cesse de penser à Esther, qui m’aime beaucoup, mais ne peux oublier Anita, laquelle vit toujours chez les Brooks, à Georgetown. Un jour, je décide d’aller voir Anita. Il n’en faut pas davantage. La semaine suivante, le pasteur Brooks amène Anita à Waramadong. Le 18 mars 1954, nous nous unissons par les liens sacrés du mariage ! J’épouse mon ancienne camarade de classe – P H O T O :
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L’A U T E U R
celle que son père avait encouragée à penser à moi alors qu’elle avait 13 ans, quelques jours seulement avant qu’il ne meure, et que sœur Brooks m’avait réservée. N’est-il pas étonnant, ou du moins, amusant, que personne d’entre nous n’ait pensé à demander à la principale intéressée ce qu’elle pensait de tout ceci ?… Heureusement pour moi, elle a accepté de me prendre pour compagnon de vie. La vie à deux Au cours des sept années suivantes, j’enseigne à Waramadong, les six dernières avec Anita, ma tendre femme et professeur à mes côtés. Plus tard, nous nous établissons à Kako, à quelque huit heures de route, pour ouvrir une nouvelle école. À cette école, mes capacités de dirigeant sont mises à l’épreuve. Dieu m’aide à persuader les villageois de joindre leurs forces aux miennes. Nous construisons tout : l’école, le mobilier scolaire, et même le tableau noir.
La vie après Kako Après Kako, je touche à plusieurs domaines : exploitation minière, exploitation forestière. Je fais aussi de l’agriculture pendant de nombreuses années. Les années de préparation que mon père et ma mère m’ont données, plus mes années à Waramadong et à Kako, m’ont bien servi. En 1973, je sers en tant qu’éducateur en orientation, tout d’abord à l’École d’agriculture Mon repos. J’enseigne dans huit des collectivités de mon peuple, dans des localités aux noms amérindiens qui chantent : Paruima, Waramadong, Kamarang, Kako, Jawalla [dans la région supérieure du Mazaruni], Imbaimadai, Chinauyen, et Philippi. Anita quitte l’enseignement pour suivre la formation de sagefemme certifiée. Travaillant à Waramadong de 1973 à 2001, elle pulvérise un record incroyable : lors de ses 28 années de profession de sage-femme dans l’arrière-pays du Guyana, elle n’a pas perdu un seul bébé ! Jamais je n’oublierai mes années ayant marqué l’histoire à Waramadong et à Kako. Dieu a été bon pour moi – pour le petit garçon qui a traversé une frontière internationale afin de trouver une famille et un but dans la vie. Ma vie a été ponctuée de joies et de peines. Mais je suis reconnaissant de ce que Dieu nous ait donné le privilège de voir sept de nos enfants – trois filles et quatre garçons – atteindre l’âge adulte et réussir dans la vie. Considérant leur succès, la croissance de l’éducation adventiste chez la collectivité historique indienne Davis du Guyana, et la façon dont Dieu m’a conduit, je serai toujours reconnaissant du privilège qu’il m’a accordé d’être le pionnier de l’éducation chrétienne de mon peuple. De l’autre côté de la frontière de la terre céleste promise, mes enfants, mes étudiants et moi apprendrons à l’école de l’éternité, aux pieds de Jésus. n
Gibson Caesar, maintenant à la retraite, habite à Santa Elena de Uairén, sa ville natale, dans l’État de Bolívar, au Venezuela. Avril 2016 | Adventist World
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L A
B I B L E
R É P O N D
Une question Pourriez-vous clarifier la loi de l’esclavage dans Exode 21.2-6 ? Dieu ne s’oppose-t-il pas à l’esclavage ?
d’esclavage
Dans l’Ancien Testament, on trouve de nombreuses lois réglementant le traitement des esclaves israélites et étrangers. Tout d’abord, permettez-moi de fournir une vue d’ensemble de l’esclavage en Israël. Ensuite, nous discuterons de la législation à laquelle vous vous référez. 1. L’esclavage dans l’Ancien Testament. L’esclavage n’était pas une institution sociale établie par Dieu, mais plutôt une institution courante pratiquée dans tout l’ancien Proche-Orient, y compris en Israël. Au lieu de le proscrire, Dieu le réglementa pour protéger les esclaves contre la maltraitance et l’exploitation. Le Créateur ne nous déracine pas de notre culture, mais nous prend là où nous sommes et nous rend meilleurs. En fait, certaines de ses lois indiquaient un temps où il n’y aurait plus d’esclaves (la loi du jubilé). Ebed, le terme hébreu traduit par « esclave », signifie « serviteur, travailleur, conseiller, esclave », etc. La plupart des esclaves étaient des prisonniers de guerre au service de leurs vainqueurs, probablement à vie. En Israël, certains devenaient esclaves en raison de la pauvreté (Lv 25.35-39) ou d’un crime (Ex 22.3). Dans de tels cas, ils n’étaient pas méprisés, mais toujours considérés comme des frères hébreux (Dt 15.12). La maltraitance physique entraînant la perte d’un membre (par ex. un œil ou une dent) était compensée par l’affranchissement de l’esclave (Ex 21.26,27). Les esclaves ne travaillaient pas le sabbat. En ce jour, ils étaient libres de servir Dieu (Ex 20.10). Pour les pauvres, l’esclavage n’était pas aussi négatif que ça, compte tenu qu’il leur assurait le vivre et le couvert. Cela explique pourquoi ils décidaient souvent de payer leurs dettes en devenant esclaves. 2. Un cas juridique. Exode 21.2-6 fait jurisprudence concernant la façon de traiter un individu devenu esclave en raison d’une dette : « Lorsque tu achèteras un esclave hébreu […] ». De tels individus devaient travailler jusqu’à la liquidation de leur dette. Ils travaillaient six années ; mais la septième, ils redevenaient libres, « sans rien payer » (v. 2). Deux scénarios sont mentionnés et réglementés. 1) Les individus endettés qui, au moment de devenir esclaves, avaient une famille, repartaient avec elle. 2) Si, n’ayant pas de famille, le propriétaire leur avait donné une femme et qu’ils
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avaient eu des enfants, ils devaient repartir sans eux. Dans ce cas, ils pouvaient choisir de rester esclaves en se joignant à la maison de leur maître en permanence. Pour sceller leur décision, ils s’engageaient par vœu devant le Seigneur et se faisait percer l’oreille, indiquant ainsi qu’ils faisaient désormais partie de la maison. 3. Signification de la législation. Dans le contexte plus large de l’Ancien Testament, cette législation concerne le bienêtre des esclaves. Premièrement, le Seigneur ne voulait pas que l’esclavage demeure une condition permanente. Il était donc limité à six ans. Si l’année sabbatique arrivait au cours de cette période (Dt 15.1-6) ou du jubilé (Lv 25.10), la dette de l’esclave hébreu était remise et il repartait affranchi. Par ailleurs, un rédempteur pouvait affranchir les esclaves en payant leur dette. Deuxièmement, le maître prenait soin de la famille de ceux qui étaient mariés au moment où ils s’étaient vendus euxmêmes comme esclaves. Ce service, loin d’être gratuit, était payé par le travail des membres de la famille. Troisièmement, après les six années, le propriétaire avait une obligation : « Lorsque tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras pas les mains vides ; tu le pourvoiras de présents pris sur ton menu bétail, sur ton aire, sur ton pressoir ; tu lui donneras des biens dont l’Éternel, ton Dieu, t’aura béni. » (Dt 15.13,14) Les anciens esclaves pouvaient ainsi repartir à zéro. Quatrièmement, comme celui qui était venu sans famille à l’esclavage ne pouvait partir avec sa femme et ses enfants, il avait le droit de les racheter – chose difficile, toutefois, pour un pauvre. Il existait donc une seconde option légale : cet esclave pouvait se joindre à la maison de son maître. Un tel arrangement éliminait tout souci pour la subsistance de sa famille. Assurément, l’esclavage était loin d’être l’idéal. Mais dans un monde imparfait, le Seigneur le réglementa pour le rendre le plus humain possible, tout en annonçant la venue d’un jubilé final où l’esclavage, dont celui du péché, prendrait fin (Lc 4.17-19). n
Ángel Manuel Rodríguez est retraité.
Il a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.
É tude
biblique
Mark A. Finley
B . P r a tt
Daniel
Les bénédictions de l’obéissance
U
ne relation de confiance en la bonté divine est au nombre des caractéristiques clés des héros de la foi. Une telle relation entraîne l’obéissance à la volonté de Dieu. L’obéissance, loin d’être du légalisme, est plutôt le fruit de la foi. La vie de Daniel révèle les bénédictions d’un enfant de Dieu dont la foi l’a conduit à obéir aux commandements divins, et ce, au péril même de sa vie. Dans la leçon de ce mois-ci, nous trouverons des leçons de l’un des héros de la foi. Ces leçons, nous pouvons les appliquer chaque jour afin de recevoir, nous aussi, les riches bénédictions que Dieu réserve à chaque croyant.
1
Dans Daniel 1, quel événement tragique se produisit à Jérusalem ? Lisez Daniel 1.1, 2. Daniel 1 commence par une défaite pour le vrai Dieu. Nebucadnetsar, roi de Babylone, attaqua Jérusalem, vainquit Juda, et pilla le temple.
2
Quelle instruction Nebucadnetsar, roi de Babylone, donna-t-il à Aschpenaz, l’un de ses princes ? Lisez Daniel 1.3, 4. Nebucadnetsar utilisa une stratégie courante en temps de guerre. Après sa victoire sur Jérusalem, il instruisit Aschpenaz, l’un de ses chefs, d’emmener captifs quelques-uns des jeunes hommes les plus beaux, intelligents, et doués, afin qu’ils étudient à l’Université de Babylone. Il avait l’intention de leur administrer un « lavage de cerveau » et d’en faire ses « dirigeants pantins » pour qu’ils représentent Babylone à Jérusalem.
3 De quelle façon Nebucadnetsar tenta-t-il de modeler les pensées de ces jeunes Hébreux ? Découvrez sa stratégie dans Daniel 1.5-7. La stratégie de Nebucadnetsar était simple : changer le nom de ces jeunes Hébreux, les éblouir par la splendeur de Babylone, les inviter à un banquet en l’honneur des dieux babyloniens, et les instruire dans l’université la plus prestigieuse du pays.
4 Comment Daniel réagit-il à l’invitation de manger les mets du roi et de boire son vin ? Lisez Daniel 1.8,11-15. Daniel « résolut » de servir Dieu. Le mot « résolut » signifie « décida », « détermina », ou « choisit ». Le sage dit : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Pr 4.23)
5
Quel fut le résultat de la fidélité de Daniel ? Lisez Daniel 1.18-20.
6 Comment Daniel se retrouva-t-il en face d’une épreuve semblable à la fin de sa vie ? Lisez Daniel 6.5-9. L’intrigue des princes montre que la jalousie mène à l’envie, l’envie au mensonge, et le mensonge au désir de mettre un innocent à mort. Un péché caressé étouffe toute bonté. Il conduit les gens à faire ce qu’ils n’auraient jamais imaginé.
7 Quelle fut la réaction de Daniel ? Lisez Daniel 6.10. Pour Daniel, la prière était un style de vie. Il savait que s’il négligeait sa vie de prière, il perdrait sa force spirituelle.
8 Comment Dieu honora-t-il la fidélité de Daniel ? Trouvez la réponse dans Daniel 6.21, 22, 25-27. En conséquence de la fidélité de Daniel, Dieu ferma la bouche des lions, délivra Daniel de la fosse aux lions, et exerça une influence certaine sur la nation entière à l’égard du royaume des cieux. La fidélité envers Dieu, laquelle mène à l’obéissance, s’accompagne des bénédictions célestes. Ce fut vrai pour Daniel, et c’est également vrai pour chacun de nous. n
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D ES I D ÉES À P A RT A G ER
Combien il est nécessaire de nous rappeler que par sa mort, Christ non seulement nous a arrachés à l’emprise de Satan, mais nous a aussi rendu la vie ! – Shirley Mathieu, Australie
Courrier
Mieux qu’un frère Merci beaucoup pour l’article magnifique, réconfortant et édifiant d’Ángel Manuel Rodríguez, intitulé « Mieux qu’un frère » (décembre 2015). Combien il est nécessaire de nous rappeler que par sa mort, Christ non seulement nous a arrachés à l’emprise de Satan, mais nous a aussi rendu la vie ! Nous ne sommes désormais plus des êtres désespérés, mais des enfants du Dieu vivant. Bientôt, nous passerons l’éternité avec notre bien-aimé Jésus. Shirley Mathieu Australie
Prièrew
Un mot de la part du lecteur Je lis avec plaisir les mises à jour mensuelles de Adventist World. Je remercie Dieu de ce que vous faites. De nombreux Éthiopiens lisent tout comme moi Adventist World chaque mois. Jusqu’à récemment, nous avions l’habitude de recevoir la revue à temps. Mais je ne veux pas être uniquement un lecteur. En effet, je prévois, si Dieu le veut, vous envoyer un article. Bereket Feleke Addis-Abeba, Éthiopie Une revue qui ravive et encourage Je vous salue dans le merveilleux nom de notre Seigneur Jésus-Christ ! Je travaille comme infirmier dans une prison. Adventist World me ravive constamment
et m’encourage à accomplir mes tâches quotidiennes. Musa Sibisi Par courriel Légalisme… ou hypocrisie ? Je vous remercie pour l’article intitulé « Légalisme… ou hypocrisie ? » (novembre 2015). Cet article souligne ce dont tous les chrétiens devraient être conscients. J’aimerais me procurer une copie PDF de cet article. Matthew Alexandra Australie Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
LOUANGE
Je prie Dieu de m’aider et de renforcer ma relation avec lui, afin que j’aie le sentiment de sa présence et l’aime davantage. Ronnie Autriche
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S’il vous plaît, priez le Seigneur de me donner un bon emploi où je n’aurai pas à travailler le sabbat. Enid Ouganda
Priez s’il vous plaît pour que je passe mes examens. Clotilde France Je vous demande de prier pour que mes petitsenfants se consacrent de nouveau à Dieu. Agatha Jamaïque
P i x a b ay / a rs h
i br a h i m / L i s a
La marche –
R e d f er n
avec ou sans
sac à dos ?
La marche est un excellent exercice. Par contre, la marche avec un sac à dos chargé comme à l’armée brûle davantage de calories et améliore la posture. Une marche de 30 minutes brûle environ 125 calories. Mais trois marches de 30 minutes par semaine avec un sac à dos chargé peuvent brûler jusqu’à 31 200 calories de plus par année – l’équivalent de 4 kilos de gras. Un sac à dos pesant améliore aussi la posture parce qu’il oblige à marcher en se tenant droit, de sorte que les muscles du dos ne sont pas obligés de travailler aussi fort. Commencez par y mettre l’équivalent de 10 pour cent de votre poids corporel (7 kilos pour une personne pesant 70 kilos). Utilisez des poids, des briques, des sacs de sable. Dès que vous vous sentirez confortable, augmentez la charge. Ne dépassez pas 14 kilos. Évidemment, vos muscles seront sensibles au début de cette nouvelle routine. Mais n’abandonnez pas, marchez régulièrement – au moins trois fois par semaine – avec un sac à dos. Avant longtemps, vous jouirez des bienfaits qui en découlent. Source : MensHealth.com
Définition d’un
saınt
Les grands saints, les vrais saints – ceux qui doivent certainement occuper une place spéciale au ciel – sont souvent des hommes et des femmes ordinaires, inconnus, non décorés, qui reflètent l’amour de Jésus beaucoup plus en actes qu’en paroles. – Larry R. Valorozo, Terre-Neuve, Canada
P i x a b a y / G er a r d o
Je remercie Dieu car il exauce nos prières. Actuellement, nous travaillons très fort pour construire notre église. S’il vous plaît, priez pour que nous puissions la terminer bientôt. Chikunda Namibie
S’il vous plaît, priez pour moi. Mon mari s’apprête à rendre visite à mes parents, et je veux revoir mon fils. Eva Ouganda
R oj a s
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
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Vous êtes
couvert !
Le 14 avril 1962, le ministre iranien de l’Éducation signa un document permettant aux adventistes de diriger leur école secondaire sous son nouveau nom, l’Académie adventiste de l’Iran. En 1965, on décerna pour la première fois un diplôme aux étudiants de 12e année. L’Académie adventiste de l’Iran ouvrit ses portes en tant que pensionnat pour les garçons de niveau secondaire. Sise sur une propriété de trois hectares, à environ 13 kilomètres au nord de Téhéran, au pied des montagnes de l’Alborz, cette école fut tout d’abord dirigée par la Mission de l’Iran. À l’exception du cours de religion, son programme scolaire était prescrit par le ministre de l’Éducation de l’Iran. Paul C. Boynton fonda cette école à Darband en 1946. Elle s’appelait alors l’École de formation de l’Iran. Elle fonctionnait à titre d’école secondaire coéducative, sans permis du gouvernement. Après deux années de fonctionnement à Darband, l’école dut s’établir à la Mission de Téhéran en raison d’un loyer élevé, entre autres facteurs. Lorsque Paul Boynton partit en congé, les dirigeants de la Mission de l’Iran assumèrent la direction de l’école jusqu’à l’arrivée de C. L. Gemmell. Il s’acquitta de ses fonctions dans des conditions politiques adverses jusqu’à ce que finalement, l’école soit forcée de fermer ses portes. Quelques étudiants furent transférés à l’Institut d’enseignement supérieur du Moyen-Orient, à Beyrouth, au Liban. En 1955, M. E. Adams rouvrit une école secondaire professionnelle de premier cycle avec l’approbation du gouvernement, jusqu’à ce qu’elle devienne une école secondaire complète. Plus tard, le gouvernement s’appropria l’académie.
E ntendu
par
h asard
Impossible d’avoir une place pour Dieu quand on n’a pas de place pour son prochain. – Thomas Hoffman, Maryland, États-Unis
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Source : A Natural History of the Senses
Finie la polio ! H a r n e i s
54 ans
Fl i c k r / J ul i e n
il y a
Notre peau pèse jusqu’à 16 pour cent de notre poids corporel (2,7 à 4,5 kilos) et couvre deux mètres carrés. De plus, le corps moyen compte environ 5 millions de cheveux.
L’année dernière, le Nigeria est devenu le dernier pays sans un seul cas de polio rapporté pendant 12 mois. Il ne reste donc que deux pays où cette maladie autrefois redoutée n’a pas été complètement éradiquée : l’Afghanistan et le Pakistan. Au cours des 30 dernières années, plus de un milliard de dollars US ont été recueillis pour fournir un vaccin oral contre la polio à des millions d’enfants dans le monde. Source : The Rotarian
Traiter un rhume de façon
naturelle
Techniquement, le rhume ne se traite pas. Mais on peut en minimiser les symptômes et s’en débarrasser plus rapidement grâce aux remèdes naturels suivants.
Le kiwi : Les micronutriments du kiwi améliorent la concentration des érythrocytes immunostimulants dans les globules rouges.
Le yaourt : Les microorganismes probiotiques peuvent calmer la réaction inflammatoire du corps. Recherchez les marques affichant « cultures vivantes et actives ».
Les amandes : Les polyphénols – ces composés (présents dans la peau des amandes) qui luttent contre la maladie – peuvent augmenter la sensibilité des globules blancs connus sous le nom de cellules T auxiliaires, lesquelles interviennent dans la lutte contre les virus.
Le miel : Selon une étude publiée dans Pediatrics, les enfants qui ont pris deux cuillères à thé de miel 30 minutes avant d’aller au lit ont réduit la fréquence et la gravité de la toux nocturne.
L’ail : L’allicine, un composé abondant dans l’ail, bloque les enzymes qui jouent un rôle dans les infections bactériennes et virales. Pour ceux qui préfèrent ne pas utiliser l’ail dans sa forme naturelle, on trouve de l’extrait d’ail âgé dans la plupart des boutiques d’alimentation naturelle ou des pharmacies. Source : EatThis.com
« Oui, je viens bientôt... »
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Gui Mo Sung Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun,Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Yutaka Inada, German Lust, Ray Wahlen, D’office : Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Geoffrey G. Mbwana, Paul S. Ratsara, Blasious M. Ruguri, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.
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