AW Français -Novembre 2016

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Revue internationale des adventistes du septième jour

O c tob re 2 01 6

11 Les adventistes et les médicaments sur ordonnance 22 Guérir de son chagrin 26 « Tu seras avec moi dans le paradis »

Briser le

sortilège

Jésus dissipe une malédiction centenaire chez des animistes


O c tob re 2016

E N

C O U V E R T U R E

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Briser la malédiction

Sandra Blackmer

Au Bénin, des stratégies à long terme donnent des résultats.

14 « Et la mort ne sera plus » C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

Frank M. Hasel

La Bible a beaucoup à dire sur la mort.

22 Guérir de son chagrin D I A L O G U E

A D V E N T I S T E

8 Prêt à vous défendre P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Kathleen et Jonathan Kuntaraf

Survivre à la perte de son enfant.

24 Quoi de neuf sur la mort ? E N J E U

P R É S E N T

Ted N. C. Wilson

Les adventistes n’ont rien à craindre. Nous vivons dans l’espérance.

12 Une souffrance partagée M É D I T A T I O N

Merling Alomía

Les philosophies du Nouvel Âge ne peuvent nous en dire davantage que ce que nous savons déjà.

Gerald A. Klingbeil

Jésus n’avait pas peur de la mort.

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour

11 S A N T É Les adventistes et les médicaments sur ordonnance 26 L A B I B L E R É P O N D « Tu seras avec moi dans le paradis »

27 É T U D E B I B L I Q U E Une question de vie ou de mort D E S 28 À

I D É E S P A R T A G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Octobre 2016

C O U V E R T U R E :

H E N R Y

S T O B E R


Espoir dans la nuit « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière semblable y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et de délivrer tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l’esclavage. » (He 2.14,15)

RAPPORT MONDIAL

ITM : ASI et l’Église

font équipe

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eux heures du matin. À l’unité de pédiatrie, nous nous asseyons silencieusement dans la salle d’attente des parents. De temps en temps, des bruits propres à la routine de cette unité nous parviennent. C’est une autre nuit de crise : affligée d’une maladie auto-immune, une petite fille de deux ans semble sur le point de perdre la bataille. Les médecins et le personnel infirmier luttent de toutes leurs forces pour que cette vie fragile ne leur échappe pas. Pendant des mois, l’hôpital a été le second foyer des parents éprouvés de cette petite fille – leur tout premier enfant – tandis qu’elle livrait un combat acharné contre cette maladie insidieuse. Dans la vie, les choses ne sont pas censées se terminer ainsi : les enfants ne devraient pas précéder leurs parents dans la tombe ! Le visage de ce père et de cette mère assis devant moi trahit le chagrin et la crainte. Conscients du vide de l’absence qui se profile dans leur vie, ils reculent devant l’avenir, se demandant si leur existence pourra encore avoir un sens. Éprouveront-ils de nouveau quelque joie ? Existera-t-il des jours heureux ? C’est à des moments aussi affreux mais familiers que celui-ci que l’histoire de Jésus triomphant de la mort est porteuse d’une puissance infinie, d’une promesse extraordinaire. Et parce que la Bible répond à la terrible énigme de la fragilité humaine et de la peur, la foi de Jésus continue à remuer le cœur de je ne sais combien de millions aux quatre coins du globe – même en plein milieu de la nuit. Ce mois-ci, Adventist World aborde spécialement le thème de la mort. Au fil de votre lecture, priez Dieu de vous disposer à partager ce que vous savez sur l’espérance de la résurrection, et sur la vie éternelle par la victoire de Jésus sur la mort.

Andrew McChesney

Des présidents de division assistent au congrès d’ASI pour la toute première fois

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lors que les dirigeants de l’Église intensifient leurs efforts pour encourager chaque membre d’église à partager activement l’Évangile dans le cadre de l’Implication totale des membres (ITM – TMI en anglais), presque tous les présidents À partir de la gauche : Glenn Townend, président de division de l’Église de la Division Pacifique Sud, Ezras Lakra, et adventiste ont assisté au Saw Samuel ont participé à une session Q&R lors congrès annuel d’ASI pour du Congrès d’ASI à Phoenix, en Arizona. la toute première fois. Douze des 13 présiM Y L O N M E D L E Y / A N N dents de division ainsi que Rick McEdward, président de l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, se sont rendus en Arizona pour participer au congrès annuel de l’Association des entrepreneurs adventistes, ou ASI – une association composée de propriétaires d’entreprises, de professionnels, et de ministères de soutien. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, a invité les dirigeants de l’Église mondiale à venir à Phoenix du 3 au 6 août pour avoir une meilleure compréhension d’ASI et pour voir des laïcs qui font bouger l’évangélisation. Ted Wilson, à Adventist World : « Les présidents de division ont été fort impressionnés ! Ils repartiront avec une grande appréciation des différentes activités missionnaires de ces laïcs. Ils rentreront chez eux chargés à bloc pour combiner les efforts des laïcs à ceux des ouvriers de l’Église dans le cadre de l’Implication totale des membres. Ils quitteront ce congrès avec une approche unifiée pour achever l’œuvre dans leur territoire, par la puissance du Saint-Esprit. » Steve Dickman, président d’ASI, a dit qu’il a trouvé formidable de voir l’Église préparée à travailler main dans la main avec les laïcs pour achever la mission, laquelle consiste à répandre l’Évangile dans le monde. Steve Dickman, dans une entrevue : « Les laïcs sont l’élément clé du ministère et doivent être entièrement utilisés. Et ça, l’Église commence à s’en rendre compte. Loué soit Dieu pour cela ! ASI et l’Église essaient maintenant de faire ressortir le tout de façon concertée et positive. » Dans certaines parties du monde, a-t-il ajouté, les croyants adventistes ont eu la vie dure par le passé, le ministère laïc n’étant pas accepté par un pasteur, un ancien, ou tout autre dirigeant de l’église locale. « Ceci sera un encouragement pour les laïcs qui désirent faire quelque Suite e n p age 4

Octobre 2016 | Adventist World

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chose de bien », a-t-il dit. Les présidents de division, dont la plupart assistaient à une convention d’ASI pour la première fois, ont rencontré les dirigeants d’ASI et d’organisations partenaires. Grâce à cette rencontre, ils ont mieux compris comment les ministères de soutien établis, comme les Ministères ASAP, par exemple, collaborent avec l’Église adventiste pour former des croyants locaux en tant que missionnaires chez eux, en Asie, ou encore comment les membres d’ASI financent la publication des livres d’Ellen G. White en arabe, en farsi, et en turc pour l’Union du MoyenOrient et de l’Afrique du Nord. Cette expérience a été fort révélatrice pour certains d’entre eux. « C’était très instructif – il y a eu beaucoup d’interactions », a dit Ezras Lakra, président de la Division Asie du Sud, dont le territoire comprend le Bhoutan, l’Inde, et le Népal. « Je suis très heureux d’avoir été ici avec ces laïcs que je n’aurais pu rencontrer autrement. » Ezras Lakra, lequel participait lui aussi à un congrès d’ASI pour la première fois, a dit qu’il discutait déjà avec des collègues de sa division pour savoir comment établir une branche ASI dans sa division. Saw Samuel, président de la Division Asie-Pacifique Sud (domiciliée aux Philippines), et pour qui la présence à ce congrès était aussi une première, a dit que six branches ASI sont déjà opérationnelles au sein de sa division. Cependant, il a remarqué que leur travail diffère légèrement de ce qu’il a observé à Phoenix. « Chez nous, nous avons des laïcs qui organisent des levées de fonds, mais ici, les gens viennent pour donner, a-t-il dit. Nous devons donc nous ajuster quelque peu. » Le sabbat après-midi, les présidents de division ont participé à une session questions-réponses télévisée dans la salle principale du congrès. Après quoi, Ted Wilson a rassemblé les dirigeants sur l’estrade et demandé aux administrateurs d’ASI qu’ils lui permettent de leur imposer les mains pour une prière de consécration. n

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Adventist World | Octobre 2016

S A D

RAPPORT MONDIAL

Plus de 60 détenus rendent un culte à Dieu dans une nouvelle église adventiste dans une prison à Sorocaba, au Brésil.

L’Église adventiste

Andrew McChesney

franchit le cap des

19,5 millions de membres Un bond de 2,3 pour cent en six mois

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ans la première moitié de 2016, l’effectif officiel de l’Église adventiste a franchi le cap des 19,5 millions de membres. Ce chiffre est en partie imputable au record de 100 000 baptêmes au Rwanda. « Loué soit Dieu ! Notre Église compte plus de 19,5 millions d’adventistes à travers le monde ! » a dit le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de l’Église adventiste, dans son annonce sur Twitter. Au 30 juin, l’Église comptait 19 578 942 membres – une augmentation nette de 452 495 personnes, soit une hausse de 2,37 pour cent par rapport au 31 décembre dernier. Ted N. C. Wilson, sur sa page Facebook : « Quelle bénédiction ! Nous louons Dieu pour ces 19,5 millions de frères et sœurs baptisés. Le Seigneur continuera d’utiliser tous ceux qui sont disposés à atteindre, dans le cadre de l’“Implication totale des membres”, les 7,5 milliards d’habitants du globe, et à leur faire découvrir le Christ, sa justice, son salut, et son retour imminent. » En mai dernier, 100 777 personnes ont été baptisées après une campagne d’évangélisation de deux semaines au Rwanda. Il

s’agit, dans les 153 années d’existence de l’Église adventiste, de la cérémonie de baptême la plus importante résultant d’une campagne d’évangélisation. Cette croissance s’est produite alors même que l’Église, fondée en 1863 avec seulement 3 500 membres, passe par une vérification mondiale de son effectif pour s’assurer que les statistiques rapportées reflètent la réalité sur le terrain. Selon David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche, il est difficile, en raison de la vérification des pertes, de prédire si l’effectif franchira le cap des 20 millions de membres à la fin de l’année. David Trim : « Je ne doute pas que les adhésions nettes dépasseront de nouveau le million, mais suis tout de même conscient que les pertes affectent également la croissance de l’effectif. » Depuis les 12 dernières années, l’effectif de l’Église grandit de plus de un million de membres annuellement. Selon un rapport récent du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche, l’Église a atteint un record sans précédent en 2015. Cette année-là, 1,26 million d’âmes se sont jointes à l’Église adventiste. n


P H O T O S

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J O H N

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B E C K E T T

Andrew McChesney

Une nouvelle génération d’outils de

témoignage

Une carte USB en papier pliée contenant Heroes (Les héros de la Bible).

L’Église unit ses forces avec l’inventeur de la clé USB en papier

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ans un avion, l’inventeur Andrew DePaula s’assied à côté d’un jeune en fin d’adolescence ou en début de vingtaine. Ce jeune semble plus intéressé à regarder par le hublot de l’avion qu’à converser – enfin, jusqu’à ce qu’Andrew DePaula sorte un papier de la taille d’une carte d’affaires. Andrew lui montre que ce morceau de papier, très ordinaire en apparence, se plie, ce qui en fait la première et unique clé USB en papier au monde. « Trop cool ! s’exclame le jeune homme, et il saisit la carte des mains d’Andrew. Comme Andrew lui dit qu’il peut la garder, le jeune homme sort son portefeuille relié à une chaîne, et y glisse la clé USB en papier.

Ici, Andrew DePaula tient une clé USB ordinaire dans une main, et dans l’autre, une carte USB en papier.

« Je vais montrer ça à tous mes copains ! » lance-t-il. Sans mentionner sa religion, Andrew DePaula vient juste de donner à son voisin de siège un exemplaire de La tragédie des siècles d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste. « Jamais je n’aurais pu lui refiler un livre, a dit Andrew DePaula, alors qu’il racontait l’incident à Adventist World. Il n’en aurait pas voulu. Mais je suis à peu près sûr qu’il a apporté la carte chez lui et l’a montrée à ses amis. Qui sait ce que le Saint-Esprit fera avec ça. » L’Église adventiste fait équipe avec Andrew DePaula et sa compagnie intelliPaper, domiciliée à Spokane, à Washington, pour produire une nouvelle génération d’outils de témoignage sur des cartes USB en papier. Ces cartes, agrémentées d’images en couleur des deux côtés, sont disponibles – pour aussi peu qu’un dollar US – en cinq titres, y compris The Great Hope (Le grand espoir) – une version abrégée de The Great Controversy (La tragédie des siècles), et Steps to Jesus (Vers Jésus) – une version en anglais moderne de Steps to Christ (Vers Jésus). The Great Hope est aussi disponible en espagnol. D’autres traductions sont actuellement en cours. Pour Nancy Lamoreaux, cheffe des services informatiques, ces cartes USB en papier constituent la prochaine étape en matière de partage de la foi adventiste. « Aujourd’hui, The Great Hope et d’autres titres sont disponibles sous forme de cartes intelliPaper bon marché. Il s’agit-là d’un moyen fort efficace

pour transmettre notre message à des personnes qui, autrement, ne seraient pas intéressées », a-t-elle écrit dans l’édition été/automne de la revue Inside ASI. L’origine de la carte USB en papier remonte au début des années 2000, alors qu’Andrew DePaula travaillait en tant que directeur adjoint du ministère Bibleinfo. com de la Fédération Upper Columbia, à Spokane. Cherchant un moyen abordable de partager sa foi, il a mis le site Web Bibleinfo. com, la Bible en quatre langues, et d’autres informations sur un mini CD vendu au prix d’un dollar l’unité. Plus de 100 000 mini CD ont été distribués avant qu’un litige portant sur un brevet, et n’ayant aucun rapport avec le travail d’Andrew DePaula, ne vienne brusquement en stopper la production. Ne se tenant pas pour battu, Andrew s’est alors demandé s’il pourrait créer une clé USB pour moins d’un dollar. En quête d’une solution, il a assisté au Salon Consumer Electronics, à Las Vegas, en 2008. À ce salon, il a découvert qu’il ne pourrait s’en tirer en dessous de trois dollars – ce qui était trop élevé pour une distribution en masse. Découragé, Andrew est revenu à sa chambre d’hôtel. Manipulant machinalement son badge du Salon de l’électronique, il y a soudain remarqué une bosse. Intrigué, il a ouvert le badge et y a trouvé un dispositif d’identification par radiofréquence (RFID) permettant au Salon de l’électronique de suivre ses déplacements. « À ce moment-là, ça a fait tilt, a dit Andrew. C’était comme si mon cerveau avait été divinement illuminé… Je me suis Suite e n p age 6

Octobre 2016 | Adventist World

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RAPPORT MONDIAL dit : “S’ils peuvent faire ça avec une puce et une antenne, pourquoi ne pourrais-je pas faire une clé USB en papier ? » Il a fallu trois années à Andrew pour développer un prototype fonctionnel, et trois autres années encore pour concevoir un processus de fabrication. La carte USB en papier, laquelle est dotée d’applications pour le ministère et d’applications commerciales, contient une petite puce en silicone capable d’emmagasiner des livres, des études bibliques, des liens et des sites Web. Les cartes produites avec l’Église adventiste contiennent moins d’un mégaoctet de mémoire et sont en lecture seule. Elles sont disponibles en paquets de 10 sur le site Web Adventist. cards. Dans ce paquet, une 11e carte permet à l’acheteur d’enregistrer les cartes et de télécharger une photo et un message personnel pour les destinataires. Lorsqu’un destinataire insère la carte dans un port USB, la photo et le message apparaissent simultanément, doublés d’une invitation à se connecter avec l’expéditeur de la carte. Mais ce n’est pas tout ! « La carte mémorise qu’elle a été branchée et où elle l’a été », a dit John R. Beckett, directeur du Bureau du logiciel et de l’Internet à la Conférence Générale, lequel a travaillé étroitement avec Andrew DePaula sur ce projet. « On distribue les cartes et on reçoit un feedback, ce qui montre que le jeu en vaut la chandelle. Les gens insèrent ces cartes dans un port USB et en regardent le contenu. » Bien qu’Andrew travaille à petite échelle avec des compagnies telles que FedEx, la Société américaine de chimie, et Malwarebytes, il cherche d’abord et avant tout à dénicher des applications de son invention pour le ministère. « J’ai le ministère dans le sang », a-til dit, lui qui a grandi en tant qu’enfant de missionnaires en Afrique de l’Ouest. « Cette clé pourrait non seulement faciliter le ministère, mais aussi se révéler une bonne entreprise en matière de financement du ministère. » n

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Adventist World | Octobre 2016

Dans une chambre d’Alfa-Nik, un orphelinat situé à Mykolaiv, en Ukraine, Denis rit tandis qu’il tient un hamster. Ruslan, ainsi qu’Ilyusha (sur le lit) observent attentivement la scène.

En Ukraine, des

Andrew McChesney

orphelins trouvent un foyer adventiste

Alfa-Nik : bien plus qu’un orphelinat

A

près le culte du sabbat, le petit Roma sort précipitamment de l’église ukrainienne et se dirige directement vers une grand-mère qui joue avec son jeune enfant dans un terrain de jeu en face de l’église. « Êtes-vous croyante ? » demande-t-il. La vieille femme le regarde, surprise qu’une telle question sorte de la bouche d’un petit garçon de sept ans aux cheveux blonds et à l’air sérieux. Oui, elle croit en Jésus. « Alors pourquoi n’étiez-vous pas à l’église ce matin ? » réplique Roma. Alors que, décontenancée, elle cherche une réponse, Roma l’invite à venir le sabbat suivant. « C’est notre petit évangéliste ! » explique Evgeniy Tkachishin, le père adoptif de Roma. Tandis qu’il raconte cette histoire, un sourire illumine son visage. Mais Roma est plus qu’un petit évangéliste. Il représente la réalisation du rêve de son père : partager l’Évangile dans le sud de l’Ukraine et ailleurs.

Evgeniy Tkachishin, pasteur adventiste et père de neuf enfants adoptés ou biologiques, est cofondateur d’un centre d’influence unique en son genre en Ukraine. Alfa-Nik, son organisation, dirige un orphelinat, une école maternelle, et un centre de services à la communauté dans un complexe sécurisé à Mykolaiv – une ville portuaire d’un demi-million d’habitants, non loin de la mer Noire. Dans ce complexe, on trouve également une église adventiste. « Grâce à nos programmes, nous rencontrons des gens et nous lions d’amitié avec eux. Nous croyons qu’avec le temps, ils ouvriront leur cœur à Dieu », a dit Evgeniy Tkachishin à Adventist World. Dans ce complexe, vingt-neuf enfants habitent avec cinq couples mariés adventistes dans de spacieux appartements, pour lesquels Evgeniy a payé 200 000 dollars US en 2010. Depuis, 500 000 dollars ont été investis pour améliorer la propriété, dont une somme provenant de la Fédération du sud de l’Ukraine, laquelle a alloué 800

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dollars pour 2016. Mais la plupart des fonds sont venus de donateurs privés. Dans ce bâtiment de trois étages où logent les enfants, on achève la construction d’appartements de type studio pour de nouvelles mères et leurs bébés. Ces mères – certaines étant célibataires, et d’autres, victimes de maltraitance ou d’un conjoint alcoolique – pourront rester jusqu’à 6 mois. Pendant cette période, elles bénéficieront de cours sur le rôle

Evgeniy Tkachishin, cofondateur d’Alfa-Nik et pasteur adventiste, montre des plans pour le complexe.

parental donnés par un psychologue. L’église adventiste de Mykolaiv n° 7 occupe un bâtiment voisin. Un sabbat de l’été dernier, la salle de culte était pleine à craquer. Il y avait 35 membres d’église et 25 enfants. Dans ce bâtiment, les enfants ont leurs propres classes de l’École du sabbat. On dispose également d’une autre salle réservée à l’école maternelle pour les enfants du quartier. Le terrain de jeu où se trouvait la vieille dame à qui Roma s’est adressé est situé directement en face l’église. Avec ses modules de jeux aux couleurs vives, il s’agit de l’unique terrain de jeu dans un rayon de deux kilomètres, ce qui attire des

enfants de toute taille. Evgeniy Tkachishin y organise des activités éducatives tout au long de l’année. Chaque fois, des centaines d’enfants du voisinage y participent. Une visite du complexe en 2014 et cette année a permis de voir l’étendue et la progression des travaux. Une vieille pièce grise d’un bâtiment a été transformée en salle à manger attrayante. On l’a meublée de tables et de chaises assorties, et dotée d’une cuisine spacieuse et bien éclairée. Le bâtiment est polyvalent : on y trouve une cafétéria pour l’école maternelle, une école de cuisine pour la collectivité, une salle pour les fêtes d’anniversaire, et une salle de réunion pour les femmes et la jeunesse adventistes, a dit Evgeniy Tkachishin lors d’une visite guidée. Bien que le complexe réponde à de nombreux besoins de la collectivité, la priorité demeure l’orphelinat et les enfants abandonnés. « La famille s’agrandit », a dit Anatoly Gurduiala, cofondateur d’Alfa-Nik avec Evgeniy Tkachishin, son cousin. Anatoly est actuellement pasteur de l’église adventiste russe à Glendale, en Californie. Il vient plusieurs fois par année à l’orphelinat. Son église recueille annuellement des dizaines de milliers de dollars pour Alfa-Nik. « Il s’agit d’un gros projet missionnaire, dit-il. Je crois que les enfants deviendront de bons membres d’église. » La vie des ces enfants est déjà en train de changer, observe Evgeniy, lequel a également la responsabilité de deux autres églises. Seryozha, un garçon, a perdu sa mère célibataire alors qu’il n’avait que 10 ans. Il a été confié, hélas, à des membres de la famille qui étaient alcooliques. Négligé par sa famille d’accueil, le garçon mendiait de la nourriture à ses voisins et regardait la télévision à travers les fenêtres de leurs appartements. L’an dernier, les autorités ont retiré Seryozha de cette famille et l’ont envoyé à Alfa-Nik. « Aujourd’hui, Seryozha a 12 ans. Il

participe à nos activités d’évangélisation et recueille les offrandes à l’église, a dit Evgeniy. Dieu a opéré un grand miracle dans sa vie ! Il l’a tiré d’une situation de famine où personne ne voulait de lui. Aujourd’hui, Seryozha a tout ce dont il a besoin – et il a Dieu. » Dima, un autre garçon, est aussi arrivé à Alfa-Nik l’an dernier. Sa mère s’est établie en Italie pour y travailler, mais n’est jamais revenue. Elle a renoncé à ses droits parentaux et confié Dima à son père. Plus tard, le père de Dima est décédé. Comme celui-ci n’avait aucun parent, on l’a placé dans un orphelinat de l’État. Dima, âgé maintenant de 11 ans, prie régulièrement et chante avec les autres enfants sur l’estrade de l’église, lors du service de culte. « Vous avez entendu ces enfants chanter ? » dit Evgeniy après un service de culte un vendredi soir. « Personne ne les y force. Ils chantent parce qu’ils le veulent. » Alfa-Nik ne cesse de grandir. On fait actuellement des plans pour la construction d’un bâtiment pouvant loger jusqu’à 50 orphelins. Un jour, on établira même une école primaire adventiste. Côté financement, Evgeniy ne s’inquiète pas, car ces six dernières années, Dieu a pourvu au-delà de ses espérances. « Notre projet est un projet de foi, a-t-il dit. Nous ne savons quand ni comment viendra l’argent. Nous nous bornons à croire, tout simplement. » Le complexe accueille régulièrement des visiteurs étrangers, lesquels ne manquent pas de manifester leur étonnement. « Le plus triste, c’est qu’Alfa-Nik n’atteint qu’une poignée des millions d’enfants qui ont besoin d’aide, a dit Esme Ross. Cette femme a visité le complexe deux fois avec son mari, Robert Ross, pasteur de l’Église adventiste de Triadelphia, au Maryland, dans le cadre d’une campagne d’évangélisation qui s’est tenue en Ukraine en 2012 et 2013. « J’espère que beaucoup, beaucoup d’autres imiteront ce qu’ils font. » n

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P E R S P E C T I V E

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écemment, l’un de mes amis a été approché par son voisin. « Tu sais, je pensais que le monde irait de mieux en mieux – mais ce n’est pas le cas, a-t-il commencé. Je ne sais pas ce qui se passe, mais il se pourrait bien que toi, tu le saches ! J’aimerais que nous en discutions tous les deux. » Au fil des années, mon ami a développé une belle amitié avec son voisin. De temps à autre, le sujet de la religion surgissait dans leurs conversations. Et chaque fois, le voisin l’a repoussé en disant : « Bah, si on est honnête et qu’on travaille fort, on aura la bonne vie ! » Mais cette fois, les choses étaient différentes. Inquiet de la forte hausse du terrorisme, d’une économie instable, des bouleversements sociaux et des événements politiques, ce voisin était enfin prêt à écouter, et mon ami, prêt à lui présenter les événements actuels à la lumière de la grande controverse, de la prophétie, et de la vérité biblique. La Bible nous dit : « Sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 P 3.15). Êtes-vous prêt à vous défendre si quelqu’un vous demande raison de l’espérance qui est en vous ? L’établissement de nos doctrines bibliques Le numéro de Adventist World de ce mois-ci traite des enseignements bibliques sur la mort. Sujet plutôt sombre, dirait-on, si ce n’était du fait

que, nous adventistes, nous ne nous affligeons pas « comme les autres qui n’ont point d’espérance » (1 Th 4.13b). En voici les deux raisons principales : 1) nous comprenons, selon la Bible, que la mort est un sommeil (voir 1 Th 4.13a ; Jn 11.11-14 ; Dn 12.2 ; Mt 27.52 ; Ac 13.36 ; etc.), et 2) nous avons la merveilleuse espérance qu’au retour de Jésus, nous retrouverons nos êtres chers et passerons l’éternité avec eux (voir 1 Th 4.16,17 ; Jn 11.23,24 ; etc.). Notre compréhension de la mort – c’est-à-dire de l’état des morts, ou mortalité de l’âme – a été l’une des premières doctrines bibliques établies par les adventistes après la grande déception du 22 octobre 1844. Cette doctrine, de même que d’autres doctrines (y compris la purification

du sanctuaire céleste, le sabbat du septième jour, et le message des trois anges d’Apocalypse 14) ayant la Bible pour fondement, furent qualifiées plus tard d’« anciennes bornes » par Ellen White1. C’est la consécration à la Parole de Dieu ainsi que la vérité qu’elle recèle qui guidèrent nos pionniers vers une compréhension approfondie de la prophétie biblique, et vers son importante application au peuple des derniers jours, lequel attend le retour du Christ. Ces pionniers découvrirent que les enseignements de la Parole de Dieu définissent : n  notre identité (Ap 12.17) ; n  ce qu’est notre mission (Mt 28.19,20) ; n  le message du temps de la fin que nous devons proclamer (Ap 14.6-12).

Prêt à vous

Ted N. C. Wilson

défendre

Partager l’espérance avec tous ceux qui posent des questions


L’importance de la doctrine La Bible affirme l’importance de la doctrine et souligne que toute doctrine véritable procède de Dieu. « Car je vous donne une bonne doctrine, n’abandonnez pas mon enseignement. » (Pr 4.2, DRB) Et Jésus dit : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. » (Jn 7.16,17, LSG) Après la résurrection de Jésus, le souverain sacrificateur, rempli de rage, rétorqua aux apôtres : « Nous vous avions formellement interdit […] d’enseigner ce nom-là, et voilà que vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine » (Ac 5.28, TOB). Dans sa lettre d’instructions à Timothée, Paul mentionne la doctrine [ou enseignement] trois fois. « En exposant cela aux frères, tu seras un bon serviteur du Christ-Jésus, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie. […] Applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. […] Veille sur toi-même et sur ton enseignement, avec persévérance. Car en agissant ainsi, tu sauveras et toi-même et ceux qui t’écoutent. » (1 Tm 4.6,13,16) Les Écritures tout entières sont utiles Dans sa seconde lettre à Timothée, Paul déclare : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice » (3.16). Il nous donne aussi cet avertissement : « Il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais au gré de leurs propres désirs, […] ils se donneront maîtres sur maîtres ; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. » (4.3,4) Dans sa lettre à Tite, il enseigne que l’on peut « être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs » de la fidèle Parole de Dieu – la Bible (1.9). Une fausse dichotomie ? Étant donné l’importance de la saine doctrine (les enseignements bibliques), P H O T O

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P O O D A R

C H U

Les doctrines bibliques nous enseignent ce qu’il nous faut savoir. Elles nous apprennent qui nous sommes et qui est Dieu. n’est-il pas étrange que certains tentent de séparer Jésus de la doctrine, et posent des questions telles que « Qu’est-ce qui importe le plus – les doctrines ou Jésus ? La grâce ou la vérité ? » Comme nous le voyons dans les Écritures, ce sont là de fausses dichotomies. La grâce et la vérité vont de pair ; les véritables doctrines procèdent de Dieu lui-même. Elles font partie de son identité. Jean écrit : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » – c’est-à-dire Jésus-Christ (Jn 1.1). Et le psalmiste déclare : « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier » (Ps 119.105), se référant clairement à l’Écriture inspirée. Jésus est la Parole, et ses enseignements (doctrines) se trouvent dans sa Parole – la Bible. La Parole vivante de Dieu La Bible n’est pas qu’un document imprimé ; c’est la Parole vivante, le souffle divin qui, par les directives du Saint-Esprit, nous parle aujourd’hui aussi clairement que lorsqu’elle fut rédigée. Mais alors, pourquoi insiste-t-on sur la doctrine ? Parce que les doctrines bibliques nous enseignent ce qu’il nous faut savoir. Elles nous apprennent qui nous sommes et qui est Dieu. Elles définissent le problème du péché et en révèlent le remède. Elles dévoilent l’avenir et nous donnent des aperçus de l’éternité. Elles déterminent la vérité de l’erreur et nous aident à devenir le peuple que Dieu désire que nous soyons. Les doctrines bibliques nous enseignent la grâce. Ellen White commente : « La grande connaissance, la connaissance essentielle, c’est celle de Dieu et de sa Parole. […] Le chrétien croîtra en grâce dans la mesure

où il dépend des enseignements de la Parole de Dieu, les apprécie, et s’habitue à méditer sur les choses divines2. » Prêt à se défendre Deux jeunes ados adventistes que je connais travaillent comme sauveteurs à une piscine publique non loin des bureaux de la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland. En juillet dernier, par une chaude journée, un de leurs collègues s’est évanoui subitement et est tombé dans la piscine. On l’a rapidement sorti de l’eau. Pas de pouls, pas de respiration. Faisant l’impossible pour sauver sa vie, les sauveteurs ont poussé un soupir de soulagement lorsqu’il a enfin repris conscience. Ce jeune est passé à deux doigts de la mort ! Après que l’ambulance l’ait amené à l’hôpital, une conversation animée s’est déroulée dans le bureau des sauveteurs : « Que se passe-t-il à la mort ? » « Dieu existe-t-il ? » « Pourquoi de mauvaises choses se produisent-elles ? » Parce qu’ils savent ce en quoi ils croient et pourquoi ils y croient, les deux sauveteurs adventistes ont pu donner des réponses bibliques ayant du sens pour leurs collègues. Ils étaient disposés et prêts à partager leurs croyances de façon naturelle, pertinente et opportune, bref, ce que nous croyons nous, adventistes, au sujet de l’état des morts, de l’existence de Dieu, de la grande controverse, et plus encore. L’heure est venue Qu’en est-il de vous ? Si votre voisin, ami, collègue de travail, membre de la famille, ou quelqu’un d’autre vous disait : « Je ne sais pas ce qui se passe, mais il se pourrait bien que toi, tu le saches !

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P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Une

J’aimerais que nous en discutions tous les deux », seriez-vous prêt à donner une réponse biblique satisfaisante ? L’heure est venue d’étudier notre Bible. L’heure est venue de connaître et de comprendre vraiment les magnifiques enseignements bibliques dont nous, adventistes, sommes les dépositaires. Imprégnons-nous de nos doctrines bibliques – non pour prouver que nous avons raison et que les autres ont tort, mais pour pouvoir partager la vérité que nous y avons découverte, et pour donner à nos semblables l’espérance et l’assurance que procure la vérité. Cela dit, « une connaissance intellectuelle de la vérité ne suffit pas […] La Parole doit pénétrer en nous. Elle doit s’ancrer dans le cœur par la puissance du Saint-Esprit. La volonté doit être amenée à se conformer à ses exigences. Non seulement l’intelligence, mais aussi le cœur et la conscience doivent accepter la vérité3. » Quelque chose d’inhabituel se passe dans le monde. Les gens cherchent des réponses ! Votre cœur et votre conscience s’harmonisent-ils avec votre acceptation intellectuelle de la vérité ? Êtes-vous prêt à défendre l’espérance qui est en vous ? Si vous désirez en savoir davantage sur les croyances adventistes, ou réviser nos doctrines édifiées sur la Bible, je vous invite à télécharger un exemplaire gratuit des 28 croyances fondamentales de l’Église adventiste du septième jour – édition 2015. En voici le lien : http://bit.ly/BibleBeliefs. n 1 Ellen G. White, The Ellen G. White 1888 Materials, Ellen G. White Estate, Washington, D.C., 1987, p. 518. 2 Ellen G. White, dans Review and Herald, 17 avril 1888. 3 Ellen G. White, dans Review and Herald, 25 septembre 1883.

Ted N. C. Wilson est

le président de l’Église adventiste du septième jour.

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église en un jour Une prière longue de 45 ans

Carrie Purkeypile

À gauche : Cette église à Mjena, au Zimbabwe, a été construite et reconstruite maintes fois parce que les conditions climatiques extrêmes détruisaient périodiquement les matériaux naturels. À droite : Sharon Khumalo (robe rouge) et Esina Dube (blouse blanche, jupe verte), fondatrices de l’église adventiste de Mjena, ont toutes deux 87 ans. Elles ont prié pendant 45 ans pour avoir enfin une église en dur.. Sharon Khumalo et Esina Dube établissent l’église adventiste de Mjena, au Zimbabwe, en 1971. Au début, les deux amies tiennent les réunions dans leur propre maison. Les familles se rencontrent deux fois par semaine, à quatre heures du matin, pour supplier Dieu de les diriger et de leur donner une église. Tandis que le groupe se développe, elles commencent à tenir les réunions sous un arbre. Malheureusement, en raison de conditions climatiques extrêmes, elles manquent de nombreux sabbats. Cependant, elles ne cessent de prier. Les deux femmes ont perdu leur mari il y a environ 15 ans. Elles se sont retrouvées livrées à elles-mêmes, non seulement à la maison, mais aussi en tant que dirigeantes d’une église entièrement composée de femmes et d’enfants. La congrégation prie ardemment Dieu de lui donner une église. Le Seigneur leur fournit un champ. Les membres décident alors de construire leur propre église et de la couvrir d’un toit de chaume. C’est magnifique ! Hélas, les termites détruisent bientôt les poteaux en bois et le toit de chaume. Quant aux murs, eh bien la pluie n’en épargne aucun… Les membres n’ont d’autre choix que de reconstruire périodiquement leur petite église. Cette année, Sharon et Esina ont eu 87 ans. Mais cela ne les empêche pas d’inviter tous les membres d’église à camper à l’extérieur de leur église lorsqu’elles apprennent que Maranatha Volunteers International viendra bientôt dans leur district. Les membres d’église prient, chantent, cuisinent, dorment, et prient encore. Les bénévoles de Maranatha arrivent finalement en avril 2016. Au grand étonnement de Sharon, l’équipe construit la structure de l’église en moins de quatre heures. « Nous ne pouvions le croire ! C’était comme un rêve », s’écrie-t-elle plus tard. Sharon et Esina s’engagent toutes deux à vendre leurs meilleures vaches pour financer la construction des murs de leur nouvelle église construite en un jour. Elles louent Dieu de ce que cette église-là durera très longtemps !


Peter N. Landless et Allan R. Handysides

S A N T É

adventistes et les médicaments sur ordonnance

Les

Où se trouve l’équilibre entre la pratique du message de la santé adventiste et l’usage de médicaments et d’injections sur ordonnance ? Étant diabétique, je me pique à l’insuline et prend des comprimés de metformine.

T

out d’abord, un peu d’histoire. Au début du 19e siècle, le chaos dominait les soins médicaux. À cette époque, l’espérance de vie était au plus bas. On pratiquait couramment la saignée, sans parler de l’utilisation tout aussi courante de dérivés de métaux lourds (mercure), de l’arsenic, de l’alcool dans différentes concoctions, du tabac, et de l’opium. Dans le cas de nombreuses maladies, dont la fièvre jaune, on se servait régulièrement de calomel – un composé de mercure. On l’administrait aux patients sous forme de purgatif et de cathartique. Il arrivait souvent que ces malheureux perdent leurs dents et leurs cheveux suite à un empoisonnement au mercure. C’était, en vérité, l’époque de la médecine dite « héroïque » en raison de pratiques et de traitements médicaux agressifs largement utilisés au 19e siècle. Le corps du malade, déjà affaibli, subissait ces traitements dangereux et non testés, traitements qui, il faut bien le dire, faisaient plus de mal que de bien… Dans son ouvrage intitulé The Story of Our Health Message, D. E. Robinson qualifie ces années, à juste titre, de « temps d’ignorance »1. Il raconte l’expérience de George Washington (premier président des États-Unis) qui, lors de sa maladie, envoya chercher un « saigneur », et non un médecin. Le lendemain, on appela le médecin de famille, lequel ordonna une seconde saignée. En plus de tout ce sang perdu, l’infortuné président se fit administrer du calomel (carthartique/ P H O T O

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G E O R G E

H O D A N

purgatif), un vomitif (émétique), et des inhalations de vinaigre et d’eau. Cet « assaut » dévastateur à l’existence déjà défaillante du président se termina par la dernière requête de celui-ci : qu’on le laisse mourir en paix ! C’était en décembre 1799. Il y eut des débats au sein de la « fraternité médicale » britannique, européenne, et nord-américaine sur l’efficacité de ces différents « traitements ». Le pendule oscillait entre les tentatives de la médecine dite « héroïque » pour diminuer la vitalité excessive se manifestant éventuellement par de la fièvre (par les saignées, les émétiques, et les cathartiques) et l’utilisation de stimulants et d’alcool pour la retrouver (alors qu’au départ, on la croyait responsable de la fièvre !). On ignorait l’importance du régime, du style de vie et de l’hygiène pour le bien-être du patient et la restauration de sa santé. Au cœur de cette « tourmente thérapeutique », Ellen White y alla de cette mise en garde contre les médicaments de l’époque : « Beaucoup de maladies chroniques sont dues à l’usage de médicaments toxiques. C’est ainsi qu’un bon nombre de vies humaines ont été fauchées qui auraient pu être préservées grâce à des traitements naturels. Les poisons contenus dans beaucoup de prétendus remèdes créent des besoins qui ruinent le corps et l’âme2. » Il est très clair que les avertissements d’Ellen White se rapportent aux drogues composées de métaux lourds toxiques, aux opiacés, au tabac, et à l’alcool utilisés à son époque. La quinine faisait largement partie de cette liste, parce que les gens en chiquaient l’écorce sans discernement, dans l’espoir d’en tirer quelque bienfait. On rapporte, cependant, qu’elle en encouragea l’utilisation contre la

malaria. De nos jours, on l’utilise encore contre cette maladie parce qu’en dépit de ses effets secondaires connus, elle peut sauver la vie. Ellen White s’est aussi faite vacciner contre la variole et a encouragé les autres à faire de même. Quelle bénédiction de vivre à une époque où l’on a accès à des médicaments efficaces, testés, et sûrs pour le traitement de nombreuses maladies, incluant l’insuline et la metformine ! Tous les médicaments devraient être utilisés avec prudence et selon de justes indications, en surveillant étroitement les effets secondaires. Les modifications du style de vie et les interventions médicales devraient toujours faire partie de nos approches et interventions sanitaires, tout en s’appuyant sur des traitements médicaux de pointe, éprouvés, et sûrs. Soyez sans inquiétude : utilisez l’insuline et la metformine – mais n’oubliez pas de marcher, de boire beaucoup d’eau pure, de vous reposer, de manger sainement, d’être tempérant, et par-dessus tout, de faire confiance à Dieu, l’Auteur et le Consommateur de notre foi. n 1

D. E. Robinson, The Story of Our Health Message, Southern Pub. Assn., Nashville, 1965, p. 13. 2 Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 101.

Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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M É D I T A T I O N

Une

Gerald A. Klingbeil

souffrance partagée L D S

M E D I A

La mort n’a pas de place dans le cœur de Dieu

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es gémissements des chanteurs et les notes plaintives s’échappant des flûtes rompent le silence du jour. À Naïn, ce matin-là, la mort est dans l’air. Jésus entre dans ce village situé à environ 32 kilomètres au sud-ouest de Capernaüm et à 10 kilomètres au sud-est de Nazareth. Luc, le médecin, l’appelle « ville » (Lc 7.11). Mais il s’agit sans doute de quelques humbles maisons galiléennes en pierres brutes et au toit plat en bois. Les habitants de Naïn n’appartiennent pas à l’élite de la société juive. Comme tant d’autres habitants de la Palestine au 1er siècle apr. J.-C., ils luttent pour joindre les deux bouts. Sous la férule impitoyable des occupants romains, ils suffoquent. Décidément, l’espérance est loin de régner à Naïn. Mais en ce matin particulier, l’espérance décide de visiter Naïn dans le cadre le plus invraisemblable : un cortège funèbre. Le Dieu que l’on peut toucher Le ministère terrestre de Jésus est caractérisé par un fait saisissant : la Parole vivante, le Dieu qui a amené l’univers et les galaxies à l’existence par sa parole, est devenu l’un de nous. Après plus de 30 ans ici-bas, Jésus comprend les luttes quoti-

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diennes de son entourage. Il les a partagées alors qu’il travaillait à l’échoppe de charpentier, à Nazareth. Maintenant, il partage le deuil et la souffrance de ceux qu’il est venu sauver. Jésus n’entre pas seul dans Naïn. Ses disciples, ainsi qu’une grande foule, le suivent. Ils l’ont vu guérir les malades, ils l’ont entendu enseigner la Parole comme il ne leur a jamais été donné de l’entendre. Ils sont accueillis par un cortège funèbre assez important qui sort du village pour se rendre au cimetière (Lc 7.11,12). Au 1er siècle apr. J.-C., il est obligatoire, selon les rites funèbres juifs, d’enterrer un défunt le jour même du décès. Souvent, le corps est oint et enveloppé d’un linceul. Ensuite, on le dépose sur une planche et on l’apporte au caveau funéraire situé en dehors de la ville. Généralement, les membres de la famille portent le deuil pendant 30 jours. Mais la mort n’a rien de normal. Pour Satan, elle est une façon cruelle de se réclamer de la seigneurie de la terre. Chaque fois que nous luttons corps à corps avec la mort, nous comprenons que nous vivons dans un monde coupable, déchu – dans un monde ayant désespérément besoin de rédemption. Nos larmes témoignent de la douleur et de la perte que nous


Le Créateur ne peut être insensible à la souffrance de ses créatures. ressentons chaque fois que nous fermons les yeux d’un être cher pour la dernière fois. Avant son passage à Naïn, Jésus a certainement fait l’expérience de la dévastation et du deuil qu’entraîne la mort. L’absence de Joseph – son père terrestre – du récit suggère une mort précoce après leur retour d’Égypte, nous dit l’Évangile, laissant Jésus sans père1. Il est même possible que Jésus connaisse le défunt et sa famille, compte tenu de la faible distance séparant Naïn de Nazareth. Si Jésus sait ce qu’est la mort et la perte, en revanche, il ne se montre pas indifférent quand la mort frappe l’humanité. Le Créateur ne peut être insensible à la souffrance de ses créatures. Sur le chemin menant au lieu du dernier repos du défunt, Jésus croise donc le cortège funèbre. D’un regard, il embrasse la scène. Son cœur se gonfle de compassion. Et alors, nous dit Luc, il ouvre la bouche : « Ne pleure pas » (v. 13). Comment peut-il adresser de telles paroles à une veuve endeuillée ? Les paroles s’envolent, comme on dit, et les gens peuvent rester perplexes à l’ouïe d’une telle déclaration. En face de la mort, ne pleurons-nous tous pas – même Jésus (Jn 11.35) ? Mais le Seigneur ne se borne pas à parler – il agit. Le Dieu qui agit Tandis que Jésus s’approche du cadavre, la foule retient son souffle. Il touche le jeune homme, « fils unique de sa mère » (Lc 7.12), et à l’instant, tout s’arrête. La loi mosaïque interdit, en effet, de toucher un cadavre de crainte d’être spirituellement souillé (Nb 19.11,16) : celui qui touche un corps mort ne peut entrer en présence de Dieu. Non seulement Jésus le touche, mais il lui parle – avec autorité et conviction : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (v. 14) Pendant un moment, personne n’ose ni respirer, ni émettre un son. J’imagine le silence suivant cet ordre de Jésus. Et alors, quelque chose se produit – imperceptiblement d’abord, puis plus clairement. La voix mélodieuse de Jésus peut ressusciter un mort ! La voix qui a dit : « Que la lumière soit ! » luit dans les ténèbres épaisses d’un cortège funèbre ! Le jeune homme s’assied et commence à parler. Jésus le prend par la main, le relève, et le conduit à sa mère en pleurs. Et ici s’arrête l’histoire. Les étreintes joyeuses et les accents de louanges passent sous silence. Le bref récit de Luc ne nous donne pas tous les détails – et cependant, en un tel moment, le divin s’est manifesté à un point tel qu’une impossibilité absolue s’est transformée en réalité tangible. Lorsque Dieu affronte la mort, celle-ci n’a d’autre choix que de battre en retraite. Lorsque Dieu voit la perte et la souffrance, il nous dit tendrement, tel un murmure : « Ne pleure pas. » La foule est stupéfaite devant un tel miracle. L’étonnement et la crainte remplissent le cœur des témoins de cette scène puissante, et ils glorifient Dieu. Tous ont le sen-

timent qu’un grand prophète s’est levé parmi eux et que Dieu a visité son peuple (v. 16) ! Le premier se réfère à deux grands prophètes de l’Ancien Testament, Élie et Élisée, lesquels rendirent, eux aussi, deux enfants bien-aimés à leurs mères (1 R 17.21-23 ; 2 R 4.31-35). Le second est plus près de la vérité – même si personne n’a encore compris que Dieu, loin de se contenter d’une courte visite à l’humanité, s’engage envers elle pour l’éternité. Le Dieu qui ressent notre souffrance Pendant son bref ministère ici-bas, Jésus a ressuscité des morts plus d’une personne. Ces miracles illustrent de façon tangible son pouvoir sur les ténèbres. Ils témoignent du Créateur dont les paroles sont vie. Porteurs d’importantes leçons théologiques, ils nous montrent aussi le Dieu qui non seulement triomphe de notre souffrance, mais encore la ressent. J’aime ce qu’Ellen White dit sur cette histoire : « Il se tient près du cercueil avec chaque affligé, celui qui consola la mère éplorée aux portes de Naïn. Notre douleur éveille sa sympathie. Son cœur déborde d’une tendresse inaltérable. Sa parole, qui rappela le mort à la vie, n’a pas moins d’efficace aujourd’hui qu’au moment où elle fut adressée au jeune homme de Naïn. Il dit : “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.” (Mt 28.18) Cette puissance n’est ni diminuée par le nombre des années écoulées, ni épuisée par l’activité incessante de sa grâce débordante. Il est toujours un Sauveur vivant pour tous ceux qui croient en lui2. » Dieu porte le deuil avec chaque mère et chaque père endeuillés. Dieu pleure avec chaque mari, chaque femme. Dieu connaît le cœur meurtri de chaque frère, sœur, oncle, tante, grand-père, ou grand-mère à qui la mort a ravi un être cher. Oui, Dieu pleure, Dieu connaît, et ensuite, se tient prêt à l’impossible. La vie éternelle, née le matin de la résurrection, n’est pas trop grande pour lui. Demandez à la mère qui chante ses louanges à l’entrée de Naïn. Écoutez Marthe et Marie tandis qu’elles étreignent Lazare… Le jour de la résurrection s’en vient. Il est là, à la porte. Pouvez-vous imaginer un temps où « la mort ne sera plus » (Ap 21.4), et où les larmes et le chagrin seront désormais chose du passé ? n 1 Joseph n’était pas le père physique de Jésus. Mais il fut appelé par Dieu, le Père céleste, à protéger Jésus Dieu-homme, et à en prendre soin alors qu’il entrait dans notre monde. 2 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 309.

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint

de Adventist World. Il attend avec impatience le matin de la résurrection.

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C R O Y A N C E S

F O N D A M E N T A L E S

NUMÉRO 26 Frank M. Hasel

Et la

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a mort… Elle hante tous les êtres humains et étend son ombre funeste sur eux. Ici-bas, tout le monde – Rouges et Jaunes, Noirs et Blancs – est affecté par elle. Hommes et femmes, riches et pauvres, jeunes et vieux en subissent les sinistres conséquences. La mort appartient à l’histoire humaine depuis toujours. Elle viendra certainement – tôt ou tard. Nul ne peut y échapper ! La mort est inévitable.

Le côté sombre de la mort Ainsi, nous avons tous rendez-vous avec la mort. Elle est terriblement redoutable parce que terriblement définitive. Ce renversement de la vie est, pour nous, quelque chose d’absolument permanent et irrévocable. Malgré nos connaissances médicales actuelles et nos progrès scientifiques, nous sommes incapables d’échapper à la mort ou de la renverser. Son irréversibilité nous laisse impuissants, vulnérables, désespérément seuls. La mort entraîne une douloureuse séparation. Sur le plan relationnel, elle est perturbation et violence. C’est sans doute la raison pour laquelle elle constitue l’expérience la plus effrayante à laquelle les êtres humains sont inéluctablement soumis. Pour les jeunes, la mort peut sembler très lointaine ; et cependant, elle nous attend au prochain tournant – nous ne savons simplement pas quand la fin de nos jours viendra. Après l’amour, il n’existe aucun sentiment aussi intense que le deuil. Rien d’étonnant à ce que la mort, ainsi que la douleur, le chagrin et la perte qui l’accompagnent, soient un thème important dans la littérature, les films, et la musique ! La réalité de la mort nous cause une tristesse sans nom. Si nous éprouvons une telle tristesse, c’est parce que la mort est la cessation de la vie. Notre corps devient insensible, froid, et finalement, se désintègre. Nous retournons à la poussière – la matière même que Dieu utilisa pour former le corps des premiers êtres humains (Gn 2.7). Le roi Salomon a écrit, inspiré par l’Esprit, que dans cet état inanimé, « il n’y a ni activité, ni raison, ni science, ni sagesse » (Ec 9.10).

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mort ne sera plus Imaginer la puissance et la gloire du matin de la résurrection

Le caractère de Dieu et la mort La mort est dépourvue de tout ce qui caractérise et définit la vie. En fait, elle est la destruction de la vie et par conséquent, la fin de toute relation d’amour. Elle coupe court à la vie que nous désirons mener. Dieu a créé les êtres humains pour qu’ils vivent et jouissent de la vie en communion avec leurs semblables et avec lui. Ainsi, pour le Dieu trin qui a la vie et la communion fraternelle en lui-même, la mort est le « dernier ennemi » (1 Co 15.26). La mort n’est absolument pas un mécanisme divin de création. Elle s’oppose à la nature même de Dieu. La mort n’est pas un principe divin que Dieu utilise pour laisser la vie évoluer grâce à la disparition de groupes entiers d’espèces vivantes ! Une procédure aussi cruelle, loin de cadrer avec sa personnalité tendre et compatissante, dénaturerait totalement sa nature aimante et son caractère. Dieu sait que l’expérience de la mort est terrifiante. Il comprend la tristesse et le deuil qu’elle provoque. En fait, il a lui-même consenti, en son propre Fils, Jésus-Christ, à faire


Alors que nous étions nés pour vivre, Jésus, lui, naquit pour mourir pour nous. l’expérience des conséquences douloureuses de la mort, c’est-à-dire de la séparation qui s’est produite au moment où Jésus a expié nos péchés à la croix. Alors que nous étions nés pour vivre, Jésus, lui, naquit pour mourir pour nous. Sans sa mort sur la croix, il ne pourrait être le Messie promis des Écritures (voir 1 Co 15.3), et la Bible aurait tort. Mais aussi cruciale et centrale que soit la mort volontaire du Christ sur la croix pour notre salut, sa mort seule ne pouvait suffire. Pour vaincre la mort, Jésus « [ressuscita] le troisième jour, selon les Écritures » (v. 4). La splendeur et la gloire de sa résurrection vainquirent la puissance de la mort. Sans la résurrection du Christ, notre salut serait incomplet. « Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. » (v. 17,18) Le temps passe La résurrection du Christ marque le renversement de la mort et de toutes ses conséquences négatives. Si la mort est l’expérience humaine la plus terrifiante, en revanche, la résurrection de Jésus constituera notre expérience la plus joyeuse.

La

mort résurrection et la

Le salaire du péché, c’est la mort. Mais Dieu, qui seul est

Ce que la mort a séparé à cause du péché, la résurrection le réunira. La mort interrompt nos relations, mais la résurrection restaurera la communion fraternelle. La mort met un terme à la vie et sème le désespoir, mais la résurrection créera une vie nouvelle et rétablira l’espérance. La mort met un terme à notre existence corporelle, mais la résurrection restaurera un corps nouveau, lequel nous sera donné lors du retour en puissance et en gloire de Jésus (v. 42,44 ; 1 Th 4.14-18). Par la résurrection du Christ, Dieu triomphe de la mort, le dernier ennemi. « La mort a été engloutie dans la victoire. » (1 Co 15.54) Grâce à la résurrection, l’autorité de l’amour de Dieu est de loin plus grande que la puissance de la mort. On pourrait dire que la résurrection est le couronnement de l’amour divin. Le Dieu qui est amour (1 Jn 4.8,16) est aussi immortel (1 Tm 6.16). Il vit éternellement. Il ne meurt jamais. Par conséquent, l’amour manifesté à la résurrection de Jésus nous laisse un héritage qui n’aura pas de fin, un héritage plus durable que la mort : la vie éternelle. Cette vie sera exempte de la corruption du péché et de ses funestes conséquences, exempte de larmes, de chagrin, et de douleur (Ap 21.4). Nous déborderons d’une joie jubilante pour ce que Dieu a fait en notre faveur et pour ce que lui seul pouvait faire. Les ressuscités exprimeront leur immense gratitude envers Jésus-Christ, leur Sauveur. Ils s’émerveilleront de ce que Jésus, au lieu d’être resté captif de la mort, est sorti du tombeau le troisième jour. Ils loueront Dieu de ce que quiconque croit en Jésus-Christ a la vie éternelle. La résurrection est aussi glorieuse et magnifique que Dieu lui-même. n

immortel, accordera la vie éternelle à ses rachetés. En attendant, la mort est un état d’inconscience pour tous. Quand le Christ – qui est notre vie – paraîtra, les justes ressuscités et les justes encore vivants lors de sa venue seront glorifiés et enlevés pour aller à la rencontre du Seigneur. La seconde résurrection, celle des méchants, aura lieu mille ans plus tard. (Jb 19.25-27 ; Ps 146.3,4 ; Ec 9.5,6,10 ;

Frank M. Hasel a été élu récemment directeur adjoint de l’Institut de recherche biblique à la Conférence générale, à Silver Springs, aux États-Unis. Auparavant, il a travaillé en tant que pasteur, professeur, et doyen du Département de théologie au Séminaire Bogenhofen, en Autriche.

Dn 12.2,13 ; Es 25.8 ; Jn 5.28,29 ; 11.11-14 ; Rm 6.23 ; 16 ; 1 Co 15.51-54 ; Col 3.4 ; 1 Th 4.13-17 ;1 Tm 6.15 ; Ap 20.1-10)

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E N C O U V E RT U R E

DANSE FUNÈBRE : Une rare photo d’une danse tribale lors de funérailles dans un village du Bénin.

Briser

Sandra Blackmer

la

Présenter Jésus aux animistes tribaux en Afrique de l’Ouest 16

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P H O T O S

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C O U R T O I S I E

D ’ H E N R Y

S T O B E R


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e cœur lourd, le père s’agenouille devant l’autel familial et offre un sacrifice à l’esprit de son ancêtre. « Toi qui nous a donné des enfants, sauve-les des voies de l’homme blanc ! plaide-t-il. Vois le malheur qui s’est abattu sur eux. Un vent puissant souffle contre eux. Les colons français forcent nos enfants à combattre dans une guerre qui n’a rien à voir avec notre peuple. Et les missionnaires nous poussent à les envoyer à l’école, loin de chez nous, où ils apprennent des choses inutiles alors que nous avons besoin d’eux dans nos champs pour avoir de quoi manger. Nos enfants n’apprendront rien de leur propre culture, ou ne pratiqueront pas nos traditions tribales. « Toi qui es proche de Dieu, ne vas-tu pas intervenir ? Je te supplie d’agir ! Fais en sorte que nos enfants soient inutiles aux yeux de leurs ravisseurs en les privant de leur connaissance et de leur capacité. Sers-toi du vent des quatre directions pour brouiller leur esprit. Si tu agis en notre faveur, nous t’offrirons continuellement de nombreux sacrifices. Considère ce premier sacrifice comme un acompte sur ce contrat signé que je dépose devant toi. Ne reste pas indifférent ! Agis dès maintenant et ramène-nous nos enfants ! » C’est vers 1915 (peu après le début de la Première Guerre mondiale) qu’une malédiction a été prononcée sur la tribu Otammari, dans la région de Natitingou, au Bénin, en Afrique de l’Ouest.

Le Briseur de malédiction « C’est en vain que les Otammaris ont essayé de briser cette malédiction vieille d’un siècle », explique Jason Harral, un ouvrier de Adventist Frontier Missions (AFM*). Originaire du Wyoming, aux États-Unis, Jason a servi dans la région de Natitingou, dans l’ouest du Bénin, depuis 2011. « Ils sont désespérés. » Selon des ouvriers d’AFM œuvrant au Bénin, les Otammaris croient que la malédiction les empêche toujours d’avancer et de réussir dans la société – une constatation que les statistiques confirment : la plupart des Otammaris occupent, en effet, des postes subalternes. « À cause de cette malédiction, les Otammaris n’ont aucune ambition », dit Ulrike (Uli) Baur-Kouato, une ouvrière d’AFM d’origine allemande. Uli a servi dans la région pendant 17 ans. « Pour eux, il est inutile de poursuivre ses études après le primaire. “C’est du temps perdu, disent-ils. La malédiction est sur nous ! Elle nous empêche d’aller plus loin”. Ils n’essaient même pas de décrocher des postes plus importants dans la société. La plupart vivent au jour le jour. Ils travaillent dans leurs champs et en tirent à peine de quoi subsister. » Les dirigeants spirituels de la tribu, ou féticheurs, ont été incapables de briser la malédiction, explique Uli, parce que celui qui l’a prononcée est mort, et que personne ne sait exactement ce qu’il a dit, ou quel sacrifice il a offert. Selon

les croyances tribales, la malédiction ne peut donc être brisée. « C’est ici que nos évangélistes entrent en scène, dit Jason. Ils leur disent : “Écoutez, nous connaissons quelqu’un qui était là. Son nom est Jésus ! Il sait comment briser cette malédiction. Son histoire se trouve dans la Bible. Si vous le voulez, nous allons vous la raconter.” » Il ajoute : « Nous leur parlons de Jésus et leur expliquons qu’il est devenu malédiction pour nous en étant pendu au bois. Sa mort a brisé la malédiction originale qui a frappé l’humanité dans le jardin d’Éden. Cette grande malédiction étant brisée, il peut aussi briser cette petite malédiction prononcée sur leur tribu. Une telle approche constitue un outil très puissant pour susciter leur intérêt envers l’étude de la Bible. » Préparer le terrain Jason et Magnhild (Maggi), sa femme, de la Norvège, ont trois enfants – Reuben, 7 ans, Kaia, 5 ans, Petra, 3 ans – et travaillent au sein d’AFM depuis 2009. Ils ont servi au Bénin pendant cinq ans

Ci-dessus : MISSIONNAIRE DE LONGUE DATE : Ulrike (Uli) BaurKouato, une ouvrière d’AFM originaire de l’Allemagne, a servi au Bénin pendant 17 ans. Ici, elle est assise devant la porte de sa maison. À gauche : CHEF : On aperçoit ici le chef de Kounitchangou – un village du Bénin – où Jean et Charles, deux évangélistes locaux d’AFM, donnent chaque semaine des études bibliques.

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et s’y sentent vraiment chez eux. « Au début, j’avoue que nous avons eu un choc culturel ! Je vous assure que nous en avons vu de toutes les couleurs. Mais aujourd’hui, nous appartenons à ce peuple, nous en faisons partie », explique Jason. Avant l’arrivée de Jason à Natitingou – une ville de quelque 100 000 habitants – Suzie Baldwin, une ouvrière d’AFM, et Uli ont servi au Bénin pendant près de deux décennies. Ces deux femmes y sont venues en 1999. Elles ont d’abord travaillé avec une autre famille missionnaire, laquelle a quitté ce pays en 2003. En 2007, Uli a épousé Toussaint, un Béninois. Ils n’étaient donc que trois avant que n’arrive la famille Harral. Ils se sont appliqués à connaître les gens, à se familiariser avec leur culture, à satisfaire les besoins de la collectivité, à consolider l’église locale, et à gagner la confiance des habitants. « Toussaint et moi nous sommes vraiment investis dans le service envers notre entourage, explique Uli. Nous avons surtout essayé d’aider les enfants et les jeunes à se développer, à étudier, et à progresser dans leur éducation. Nous avons tenté principalement d’établir une relation avec les gens et de subvenir à leurs besoins individuels. »

À droite : CLASSE EN PLEIN AIR : Jean Akolim (chemise bleue), assisté de Charles Korrobessaga (chemise rouge), parle de Jésus aux villageois sous « l’arbre des réunions » officiel, à Kounitchangou. Les deux hommes sont des évangélistes locaux d’AFM.

Ci-dessus : ÉVANGÉLISTES D’AFM : Jason Harral (au centre), un ouvrier d’AFM, en compagnie de deux évangélistes locaux à qui il a donné la formation en évangélisation : Charles Korrobessaga, et (à droite) Jean Akolim.

Une approche qui tient compte de la culture Lorsque Jason et Maggi sont arrivés, celle-ci s’est immédiatement impliquée dans le service à la communauté. Comme une bonne partie du travail relationnel avait déjà été accomplie, Jason s’est focalisé sur l’évangélisation. Son principal objectif ? Donner à des indigènes adventistes une formation d’évangéliste. Les villageois, en effet, n’acceptent pas facilement des ouvriers d’AFM – des étrangers. Seuls des gens de leur propre culture, des gens capables de s’exprimer dans leurs propres dialectes sont favorablement reçus. Jason a donc commencé à donner des sessions de formation chaque semaine. Environ huit à 10 personnes, surtout des hommes, y ont assisté, y compris des ouvriers d’AFM, des dirigeants de Ci-dessus : Hyacinthe Tianati l’église locale, et d’autres intéressés. À droite : Une femme « Habituellement, il y a plus de puise de l’eau pour sa femmes qui assistent à cette formation famille à un puits local. et s’impliquent, précise Jason. Il faut

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et l’alcoolisme. Enfin, ils passent au développement du leadership.

dire qu’ici, la vie des femmes est bien remplie. J’aimerais qu’il y ait davantage de femmes. » Sensibles à la culture des Otammaris, les ouvriers d’AFM ont développé des études bibliques qui présentent l’Évangile de façon pertinente pour cette tribu. Ces études se basent sur la malédiction qui pèse encore sur la collectivité. Les ouvriers commencent par des histoires de la Bible : d’abord la création, puis la chute, l’origine du mal, la guerre dans le ciel, le Déluge, Abraham, etc. Ils abordent ensuite des sujets plus thématiques, dont nombre traitent de questions sociales telles que la polygamie

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Des évangélistes locaux Trois Béninois – Hyacinthe Tianati, Jean Akolim, et Charles Korrobessaga – ont reçu cette formation en évangélisation. Les trois hommes jouent un rôle de premier plan dans la propagation de l’Évangile dans les villages environnants. Hyacinthe habite à Boukoumbé, à environ 50 kilomètres de Natitingou. Il a servi en tant qu’évangéliste pendant de nombreuses années. Il dirige l’église de Boukoumbé et coordonne les campagnes d’évangélisation d’AFM dans plusieurs villages environnants. Jean, lui, habite à Kouaba, à environ 25 kilomètres de Natitingou. Il travaille dans les villages de Katayinka et de Kounitchangou. Quant à Charles, il habite à Natitingou. Il donne des études bibliques aux habitants de cette ville, assiste Jean dans son ministère évangélique, et dirige la librairie adventiste du secteur. « Hyacinthe se rend aux villages en tant qu’Otammari, poursuit Jason. “J’ai grandi dans cette culture et sous cette malédiction, dit Hyacinthe. Je veux que mon peuple en soit affranchi. Si je le suis

La République du Bénin

itué à la frontière du Niger, du Burkina Faso, du Nigeria, et du Togo, le Bénin fait 112 622 kilomètres carrés. Il compte environ 10 millions d’habitants. Près de la moitié de la population a moins de 15 ans, et la plupart habitent dans les régions sud et centre du pays. Le Bénin possède un climat tropical, avec une saison des pluies et une saison sèche. Porto-Novo, la capitale, se trouve dans le sud-est du pays, mais le siège du gouvernement, lui, se trouve à Cotonou, une ville voisine, laquelle est la plus grande ville du Bénin. Bien que la langue nationale soit le français, plus de 50 langues et dialectes y sont également parlés. La cuisine se fait principalement dehors, même dans les régions urbaines. De nombreuses maisons n’ont pas de réfrigérateur. Les repas de base consistent en des féculents – ignames, riz, ou maïs préparés en bouillie – accompagnés d’une sauce composée de légumes et de viande ou de poisson. On trouve également une grande variété de fruits tropicaux. Bien que le manque de routes praticables dans les secteurs ruraux complique le transport des produits agricoles jusqu’au

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moi-même aujourd’hui, c’est grâce à ce que Jésus a fait pour moi.” Ses auditeurs peuvent difficilement résister à un tel témoignage ! Chaque fois que Hyacinthe raconte cette histoire, il démarre immanquablement un groupe de villageois désireux de se réunir chaque semaine et d’étudier la Bible. Quelle approche puissante ! Actuellement, il forme des jeunes hommes qui l’accompagnent et apprennent à faire de l’évangélisation, à raconter cette même histoire. C’est tout simplement merveilleux ! » Jean est originaire du Togo. Il a fait ses études secondaires à Boukoumbé et appris la langue locale. Il habite maintenant à Kouaba, dans une petite maison en terre. Toutes les semaines, il donne des études bibliques et tient le service du sabbat chez lui, mais aussi sous des arbres dans deux villages non loin de là. La première fois que Jason a assisté à une étude biblique de Jean, il a été à la fois étonné et enthousiasmé. « Quelle récompense de voir Jean enseigner et de sentir son énergie ! Là, assis devant 40 ou 50 personnes, il leur expliquait l’origine du mal. Tandis que je l’observais, je me suis dit : “Il a ça dans le sang !” Cette image restera gravée dans ma mémoire jusqu’à la fin de mes jours. »

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marché, environ la moitié de la population vit de l’agriculture. Les hommes s’acquittent des tâches agricoles les plus difficiles, telles que le défrichage. Les femmes, elles, participent aux semailles, à la moisson, et préparent les aliments. Outre les tâches ménagères, elles transportent du bois et de l’eau. Les femmes ont reçu le statut d’égalité juridique en 1977 – un fait souvent ignoré dans la pratique. Environ 24 pour cent des femmes savent lire et écrire. Bien que les familles arrangent la plupart des mariages, il est de plus en plus courant de voir des individus choisir leur propre femme. La polygamie constitue toujours une pratique acceptable. Environ 27 pour cent de la population est chrétienne (principalement catholique), et 25 pour cent, musulmane. Le reste suit les systèmes de croyances indigènes dans lesquels les ancêtres sont considérés comme faisant partie de la communauté après la mort. Dans cette région cependant, les croyances musulmanes et chrétiennes se mélangent, dans une certaine mesure, avec l’animisme*. * Cet encadré est tiré des informations provenant des sites suivants : http://www.beninembassy.us/ about-benin.html, http://www.everyculture.com/A-Bo/Benin.html, et http://www.iexplore.com/ articles/travel-guides/africa/benin/history-and-culture.

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Ci-dessus : LES ENFANTS AUSSI : Daniel, un évangéliste laïc local, raconte des histoires de la Bible aux enfants à l’aide d’un rouleau d’images. « Les villages où Jean a travaillé depuis environ un an montrent de la réticence à l’égard des autres religions, note Uli. Comme les églises établies par d’autres confessions étaient maintenant fermées ou abandonnées, les villageois étaient convaincus que les réunions de Jean ne tiendraient que quelques mois. Mais un an plus tard, le groupe se porte très bien. Le Seigneur le bénit vraiment ! »

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Les chefs d’abord Grâce à leur connaissance de la culture et à leur perspicacité, les évangélistes adventistes locaux ont réussi à prêcher l’Évangile de village en village. Ils se sont d’abord adressés aux chefs de ces villages. Jason explique : « Ils ont dit : “Nous permettez-vous de nous adresser aux habitants de votre village ? Nous aimerions leur dire quelque chose.” Et

Qu’est-ce que l’animisme ?

dward B. Tylor, un anthropologue britannique, a introduit le terme « animisme » dans l’usage courant en 1873. L’animisme, selon sa définition, c’est la « doctrine des êtres spirituels » qui, « dans son plein développement, inclut la croyance à une âme et à un état futur par le contrôle des déités et des esprits subalternes […] ce qui résulte en une sorte de culte actif »1. Ces êtres spirituels peuvent être des ancêtres dont l’existence consciente continue après la mort, ainsi que d’autres esprits pouvant se hisser jusqu’au rang de déités. Selon les animistes, ces esprits habitent tant dans les objets que les êtres vivants. Tout est conscient et possède une âme2. Autre définition de l’animisme : « Croyance que des êtres spirituels personnels et des forces spirituelles impersonnelles exercent une influence sur les affaires humaines, et, que par conséquent, les êtres humains doivent découvrir quels êtres et quelles forces ont un impact sur eux pour déterminer une action future et, fréquemment, pour manipuler leur puissance3. » En d’autres termes, les animistes croient que l’esprit d’un ancêtre peut ruiner une récolte, provoquer la maladie, guérir un enfant, procurer la richesse, ou réduire un revenu. Les animistes vivent dans la crainte constante de ces puissances et tentent d’apaiser les esprits. Lorsque quelque chose de « mauvais »

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les chefs leur ont donné leur accord ! Les évangélistes ont pris la parole devant les villageois réunis. Ils leur ont d’abord parlé de la malédiction, puis leur ont annoncé que la Parole de Dieu révèle comment on peut la briser. Ils ont réellement captivé leur auditoire ! Personne ne pouvait leur dire “Ne faites pas ça dans notre village” parce que le chef les avait acceptés et assistait lui-même aux réunions.

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UN BREF APERÇU

arrive, ils se mettent en quête d’un « intermédiaire » spirituel pour qu’il leur révèle la cause du problème et leur suggère des solutions. Différentes méthodes – y compris les augures, l’astrologie, et les rêves – sont utilisées pour déterminer les puissances impliquées. L’animisme n’implique pas une relation personnelle avec les puissances spirituelles. Il se base plutôt sur leur manipulation pour arriver à ses fins, tel que maudire un individu que l’on considère comme son ennemi. Cette manipulation s’exerce par le biais de rites animistes, tels que les sacrifices, et par des objets, tels que les porte-bonheur et les talismans. L’animisme n’est pas uniquement pratiqué dans les tribus africaines reculées. Même dans les pays occidentaux, le nombre de gens qui se rapprochent de l’animisme augmente. « Ceux qui consultent leur horoscope, un chiromancien, ou tout autre devin se tournent, en fait, vers la pratique animiste pour obtenir des réponses aux problèmes de la vie4. » Selon certaines estimations, 40 pour cent de la population mondiale est animiste5. 1

http://missiology.org/old/folkreligion/chapter1.htm. http://www.newworldencyclopedia.org/entry/Animism. http://missiology.org/old/folkreligion/chapter1.htm. 4 www.marketfaith.org/animism-in-todays-world-2/. 5 Ibid. 2 3


« Au début, ces évangélistes se sont heurtés à quelque résistance, parce que les villageois craignaient qu’ils ne détruisent leur culture, ajoute Jason. Mais Hyacinthe, avec beaucoup de tact, leur a dit : “Nous ne voulons pas détruire ce qui est bon dans votre culture. Et nous n’allons forcer personne à faire quoi que ce soit. Nous n’allons pas briser les autels. Vous êtes tous libres de choisir. Nous ne faisons que présenter un message ; il vous appartient de l’accepter ou non.” Ces paroles les ont rassurés. » La religion : un sujet facile Chez les Otammaris, il n’est pas vraiment difficile d’aborder la question religieuse, observe Uli. Ce peuple est « ouvert, amical, et joyeux ». Il est rare, ajoute-t-elle, de trouver des athées en Afrique. « Même ceux qui ne sont pas chrétiens savent que Dieu existe, dit-elle. C’est un peuple très religieux. Au Bénin, certains sont musulmans, d’autres, chrétiens, et la plupart, animistes. Un grand nombre mélangent leurs croyances avec leur propre système. Il n’est donc pas difficile de parler de la foi. Par contre, quand il s’agit des doctrines bibliques adventistes, ils éprouvent une extrême difficulté à adopter certains aspects de notre style de vie, comme, par exemple, l’abstinence d’alcool. L’alcool est, en effet, un gros problème au Bénin. » L’animisme exerce une forte emprise sur la région. En effet, les Otammaris croient que tout ce qui les entoure a une âme vivante – non seulement les gens P H O T O S

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et les animaux, mais aussi les lieux, les pierres, et tout ce qui se trouve dans la nature. Selon eux, l’âme continue de vivre après la mort et influence, dans une certaine mesure, la vie quotidienne. « Pour eux, tout ce qui se produit a une raison dans le monde spirituel, ou invisible, poursuit Uli – maladie, mort, mauvaise récolte, échec, etc. Il faut donc chercher ce qui cloche dans le monde spirituel, et par conséquent, provoque la maladie ou entraîne l’échec au travail. Pour ce faire, on consulte un devin, un intermédiaire spirituel. Ce devin évoque ensuite les esprits pour trouver quel esprit des ancêtres est en rogne contre son client, et quel sacrifice s’impose, quelle cérémonie doit être tenue pour remédier à la situation. C’est, évidemment, très différent du christianisme. » Cependant, Uli croit qu’en dépit des différentes croyances religieuses, le Seigneur bénit les efforts de l’équipe d’AFM et que celle-ci fait bouger les choses. « Lorsque les missionnaires d’AFM vont dans un pays, on leur demande d’abord de vivre avec les gens, de les observer, d’apprendre leur langue, leur culture, leurs traditions et leur religion, dit-elle. Une fois qu’ils ont acquis cette connaissance, qu’ils ont établi des liens d’amitié et gagné leur confiance, alors ils peuvent trouver les meilleurs moyens de toucher leur cœur. » D’autres projets en vue Le projet d’AFM au Bénin est presque terminé, dit Uli. Il prendra fin

progressivement au cours des deux prochaines années. Les évangélistes locaux à plein temps continueront leur travail, supervisés par le pasteur local et le siège de la mission. Mais Uli et son mari resteront en Afrique. « Je suis tombée amoureuse de l’Afrique, des Africains – et d’un Africain en particulier ! s’exclame Uli. Toussaint et moi avons décidé de continuer à mettre nos talents au service des enfants et des jeunes à Natitingou. » Au nombre de leurs objectifs, ils projettent de construire un orphelinat sur un terrain qui leur appartient. Suzie a épousé Fidel, lui aussi béninois. Elle a été transférée de Natitingou à Tanguiéta en 2014, où ils ont lancé un nouveau projet AFM. Suite aux entrevues pour cet article, Jason et sa famille ont quitté le Bénin pour s’établir en Norvège. Ils se préparent à retourner bientôt dans une région différente de l’Afrique de l’Ouest – une décision qui n’a pas été facile à prendre. « D’une certaine manière, nous pourrions rester ici jusqu’à la fin de nos jours, explique Jason. Mais le projet tire à sa fin. Nous devons donc partir. Ce n’est pas ce que nous désirons, mais le temps est venu de laisser l’œuvre à d’autres. » Jason et Maggi prient toutefois le Seigneur de continuer à bénir le peuple du Bénin, et de toucher leur cœur par son message d’amour. « Peut-on faire davantage que de laisser cette œuvre entre les mains du Seigneur et aux bons soins du Saint-Esprit ? dit-il. Tandis que les ouvriers et les gens continuent de chercher le Seigneur Jésus, je prie pour qu’ils reçoivent une révélation inoubliable de lui. » n

Sandra Blackmer est assistante de rédaction de Adventist World. Cet article est tiré de différentes entrevues effectuées par Sandra, ainsi que d’enregistrements vidéo et d’entrevues d’Henry Stober, un vidéographe et photographe professionnel habitant en Allemagne. Octobre 2016 | Adventist World

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V I E

A D V E N T I S T E

L

e 6 avril 2013, nous recevons le type de coup de fil que tout parent espère ne jamais recevoir : Andrew Oey Kuntaraf, notre seul fils, est mort dans un tragique accident de moto. Selon le rapport de police, il a respecté le code de la route et les limites de vitesse. C’est un autre conducteur qui, omettant de céder le passage, a provoqué cet accident mortel. Cette terrible nouvelle nous foudroie. Dévastés, nous pleurons toutes les larmes de notre corps. Andrew, 33 ans, était dans la force de l’âge ! Alors qu’il était directeur adjoint de l’équipe de SunPlus Adventist Accounting Software de la Conférence générale, il se rendait dans différentes parties du monde et travaillait avec les trésoriers de division, d’union, et de fédération. À l’âge de 32 ans, il avait été nommé directeur de Membership Accounting Software de la Conférence générale, collaborant étroitement avec les secrétaires de division de l’Église mondiale. Nous sommes extrêmement fiers d’Andrew. Cet enfant avait si bien tourné ! Leader-né, orateur de talent, non seulement il parlait plusieurs langues et dialectes, mais jouait aussi de différents instruments de musique. Aimant Dieu par-dessus tout, il le glorifiait par ses dons en prêchant et en jouant de la musique chaque fois qu’on le lui demandait. Notre Andrew était heureux, sérieux, et aimable ! Chaque fois que nous nous voyions, nous nous étreignions tendrement. La mort, nous en sommes conscients, peut frapper n’importe qui, n’importe quand, et n’importe où. Mais la réalité de sa mort est accablante. Le deuil d’un être cher peut s’étendre sur des années, peut-être même sur toute une vie. Nous croyons, toutefois, que le Seigneur nous accorde le miracle de la guérison. Il nous guérit par sa Parole, par ceux qui nous soutiennent, et par l’occasion qui nous est donnée de tourner cet événement tragique en bénédiction pour les autres. La Parole de Dieu Par le biais de sa Parole, de la méditation et de la prière, Dieu ne cesse de nous révéler que ses promesses sont certaines et que sa fidélité se renouvelle chaque matin. La Bible nous élève et nous fortifie. Ce monde n’est pas notre demeure. Jésus reviendra bientôt ! Par conséquent, nous nous rappelons que la mort d’Andrew n’est que temporaire, et que la vie est un don de Dieu. Comme le dit Job 1.21, « l’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » Dieu nous a fait don d’Andrew. Nous le remercions de l’avoir confié à nos soins pendant 25 ans, jusqu’à son mariage. Nous le louons de nous avoir bénis de sa présence pendant 33 ans et 7 mois. Andrew a été pour nous une source de joie intarissable. Ses étreintes nous manquent terriblement. Mais nous

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Guérir de son Des parents racontent leur parcours attendons le retour de Jésus où, de nouveau, nous le serrerons très fort dans nos bras et lui dirons : « Je t’aime, Andrew ». En ce jour-là, il n’y aura plus de séparation. Oui, l’espérance du retour de Jésus nous guérit de notre chagrin. La communauté de foi Dans ce processus de guérison, le Seigneur utilise la communauté de foi pour nous consoler. Alors que la tristesse nous accable, nous recevons de partout mille et un témoignages extraordinaires d’amour et de sympathie : messages de condoléances par cartes, courriels, textos, coups de fil, Facebook. Un grand nombre de frères et sœurs vinrent des quatre coins du monde pour assister aux funérailles d’Andrew. Plus tard, Israel Leito, président de la Division interaméricaine, dira : « Le départ d’Andrew est une perte non seulement pour la famille, mais aussi


La famille Kuntaraf, en des jours plus heureux.

Kathleen et Jonathan Kuntaraf

chagrin de guérison après la mort de leur fils pour l’Église mondiale. » C’est, pour nous, une leçon d’humilité. Nos frères et sœurs de l’Église sont les mains de Dieu. Quel réconfort nous apportent leurs larmes et leurs prières ! Cette communauté de foi nous enlace et nous aide à guérir. Quand une tragédie devient bénédiction Avec le temps, nous nous rendons compte que même un événement aussi tragique que la mort peut devenir une occasion d’encourager nos semblables à se rapprocher du Christ. Hébreux 11.4 dit : « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn ; […] et […], quoique mort, il parle encore. » Par sa vie d’obéissance, Abel, quoique mort, nous parle encore. Qu’il est consolant de savoir que le Seigneur a utilisé notre fils pour toucher autant de vies ! De nombreuses personnes

nous disent combien l’esprit, les paroles et les actes d’Andrew les ont encouragées et incitées à faire des changements dans leur vie – des changements durables, même après sa mort. Plusieurs services commémoratifs se tiennent en son honneur et deviennent une plateforme de réconciliation, de pardon, et de réévaluation des priorités. Nous louons Dieu de ce que la vie d’Andrew, et même sa mort, aient servi de catalyseur pour rapprocher les gens les uns des autres et de Dieu. Quand l’épreuve frappe, nous demandons souvent : « Que peut-il en sortir de bon ? » Mais si nous sommes à l’écoute du Saint-Esprit, nous comprendrons que Dieu parle au sein même de la tragédie, et que par elle, nous pouvons témoigner et être en bénédiction pour nos semblables. La mort d’Andrew nous a poussés à créer une bourse d’étude en son honneur. Grâce aux dons généreux reçus lors des différents services commémoratifs, cette bourse vient en aide à de nombreux orphelins, enfants nécessiteux, et jeunes en quête d’une formation supérieure en Indonésie. Nous louons Dieu de ce que d’autres jeunes puissent marcher sur les pas d’Andrew et adopter sa vision de service envers autrui. Quand on utilise une tragédie pour établir une relation avec les autres et les aider, on accélère la guérison de son chagrin. Dieu a vraiment la puissance de guérir notre chagrin par sa Parole, par les nombreux croyants qui nous fortifient, et par les occasions d’être en bénédiction aux autres, même dans l’épreuve. Andrew nous manque beaucoup… Pas un jour ne passe sans que nous pensions à lui d’une manière ou d’une autre. Notre guérison survient le jour où nous acceptons ce que nous ne pouvons changer, le jour où nous pardonnons au conducteur négligent, et où nous prenons conscience de ce que nous n’avons pas perdu. Nous chérissons les doux souvenirs que nous avons d’Andrew, mais aussi les membres de notre famille qui nous restent : notre fille, notre gendre, et nos petits-enfants. Quelle consolation pour nous ! Elle nous permet, tandis que nous vivons encore, d’apprécier plus profondément la vie et les occasions de servir. Nous attendons impatiemment le retour de Jésus, car en ce jour glorieux, jamais plus nous ne serons séparés de nos êtres chers. n

Kathleen Kuntaraf, retraitée depuis peu, a servi en tant que

directrice adjointe du Département du Ministère de la santé de la Conférence générale. Jonathan Kuntaraf, lui aussi à la retraite depuis peu, a occupé le poste de directeur du Département de l’École du sabbat et des Ministères personnels de la Conférence générale.

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E N J E U

P R É S E N T

Quoi de neuf sur la Merling Alomía

mort ?

Est-elle toujours la mort ?

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ous vivons dans un monde où chaque jour, l’implacable réalité de la maladie, de la détresse, et de la mort – cette terrible tragédie – nous frappe. Le flot de larmes qu’entraînent la douleur et le deuil est aussi abondant que le Déluge dévastateur aux jours de Noé. La souffrance et le chagrin, les pleurs et les funérailles foisonnent, nous rappelant le sort qui nous est à tous réservé : la mort. Mais qu’est-ce que la mort ? Et pourquoi fait-elle obligatoirement partie de notre existence ? Peut-on espérer qu’un jour, il en sera autrement ? Un vieux mensonge Notre situation actuelle a commencé lorsque nos premiers parents, Adam et Ève, doutèrent de la bonté du Créateur au point d’abandonner leur foi en sa parole. Rejetant ouvertement son autorité, ils mangèrent du fruit défendu (Gn 3.6). Ce faisant, ils choisirent de croire et de suivre Satan, le « meurtrier » et le « père du mensonge » (Jn 8.44), lequel leur avait déclaré : « Vous ne mourrez pas du tout ! » (Gn 3.4) Dès lors, leur vie se transforma en véritable tragédie. Leurs yeux s’ouvrirent : ils comprirent qu’une misère sans fin succéderait à leur désobéissance. Chaque jour, ils avaient salué avec joie l’approche du Créateur. Mais maintenant, la honte et la peur – des émotions jusqu’alors inconnues d’eux – les assaillirent et les incitèrent à mentir et à se justifier. Ces émotions submergeaient leur comportement et leurs sentiments tandis qu’ils

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étaient forcés d’affronter l’horrible réalité : ils étaient maintenant assujettis au péché et à ses conséquences. Ayant rejeté la bénédiction divine de la vie éternelle et accepté la proposition du trompeur, leur destinée devint stigmatisée par la souffrance et la mort. Désormais pécheurs et mortels, ils durent quitter leur foyer édénique, apportant avec eux la sentence divine : « Le sol sera maudit à cause de toi ; c’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie […] Il te produira des chardons et des broussailles, et tu mangeras l’herbe de la campagne. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans le sol, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » (v. 17-19) Ainsi, en conséquence du péché de nos premiers parents, la mort devint le lot tragique de l’humanité. Autres temps, même mensonge Au fil des siècles, cette malédiction n’a nullement perdue de sa force. Et les mensonges de Satan non plus. Il s’est arrangé pour introduire dans toutes les cultures la croyance de l’immortalité naturelle de l’âme. Tant chez les peuples primitifs que dans des philosophies issues de gens instruits, la révélation divine est encore rejetée, et le mensonge, accepté : « Vous ne mourrez pas du tout ! » Notre nouveau millénaire n’échappe pas à cette dérive. Sous un déguisement moderne sophistiqué, l’humanité s’agrippe à ce mensonge avec la bénédiction du mouvement du Nouvel P H O T O

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S T E F A N

S C H W E I H O F E R


Âge. Or, ce mouvement n’est rien de plus qu’une mise à jour du vieux spiritisme introduit d’abord dans le jardin d’Éden, puis reformulé en termes modernes. Depuis la moitié du 19e siècle, ce mensonge a été présenté de mille et une façons subtiles, et auréolé de promesses et d’images. Les adeptes du Nouvel Âge ont baptisé le nouveau millénaire l’Ère du Verseau. Depuis les années 1960, les apôtres du Nouvel Âge ont utilisé avec succès le cinéma, la télévision, la presse, d’innombrables livres et revues, ainsi que des découvertes soidisant scientifiques pour répandre les doctrines du spiritisme. L’industrie cinématographique s’est établie elle-même porteparole principal du mensonge du Nouvel Âge. Pour répandre les doctrines du mouvement, on a utilisé d’innombrables supports : films, séminaires, techniques, exercices, musique, écologie mystique, conférences, miracles, tourisme ésotérique, méditation transcendantale, énergie thérapeutique, sorcellerie, etc. De plus en plus d’Églises flirtent avec l’occultisme sous prétexte de faire des expériences mystiques agréables et de se livrer à la prière transcendantale. C’est le « Christ cosmique » et non « le Christ du Calvaire » qui vit en eux. Démasquer le mensonge Tandis que Satan répand sa supercherie, il est bon de tenir compte de l’avertissement de l’apôtre Paul à cet égard : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démon » (1 Tm 4.1). Des forces sataniques multiplieront leurs activités trompeuses pour insuffler l’apostasie dans les rangs mêmes du peuple de Dieu. Parallèlement, Jésus nous met en garde contre un étalage inouï de faux Christs et de faux prophètes qui, dans les jours précédant son retour, agiront de concert pour séduire, si possible, « même les élus » (Mt 24.24). Jean prédit que la cohorte de Satan, ou Babylone, deviendra « un repaire de tout esprit impur » (Ap 18.2). Complotant avec les rois de la terre, le spiritisme plon-

gera le monde dans une supercherie et une détresse finales (v. 3). En ces derniers jours de l’histoire de la terre, Satan utilisera sa première supercherie, le mensonge de « l’immortalité de l’âme », pour entraîner l’humanité dans son filet diabolique1. Il utilisera le spiritisme dans le cadre d’une triple alliance avec la bête romaine et le faux prophète américain pour chercher à ensevelir le monde dans un chaos final2. L’enseignement du Nouvel Âge au sujet de l’âme s’oppose directement au message de salut de l’Évangile de Jésus-Christ. Le tableau comparatif ci-dessous nous procure un contraste frappant sur le sujet. Éternellement sauvés L’Évangile éternel fait partie du message des trois anges – point central de la proclamation par l’Église du reste. Ce message doit être proclamé tant et aussi longtemps que nous jouissons de la liberté religieuse et de la grâce miséricordieuse découlant du sanctuaire. Jésus-Christ est venu dans notre monde « afin de détruire les œuvres du diable » (1 Jn 3.8), d’affranchir de la prison de la mort les captifs de la tromperie diabolique. Il est venu pour nous donner la vie éternelle et nous sauver. Il nous rappelle encore et toujours : « La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6.40, LSG) n 1 2

Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 637. Ibid.

Merling Alomía, éducateur et administrateur

adventiste à la retraite, a servi pendant de nombreuses années à l’Université de l’Union péruvienne, près de la ville de Lima, au Pérou.

La Bible et son Évangile

Le Nouvel Âge et le spiritisme

L’être humain, ou âme, est mortel.

Les êtres humains ont une âme immortelle. Nous ne mourons pas.

La mort est notre ennemie.

La mort est notre amie.

À la mort, il est impossible de communiquer avec les vivants.

À la mort, le défunt peut communiquer avec les vivants.

Seul Christ peut nous donner la vie éternelle.

La vie éternelle en Christ n’est qu’un mythe.

La résurrection est la seule façon de revenir à la vie. À la résurrection, nous recevrons l’immortalité tout en conservant notre identité actuelle.

À la mort, nous nous réincarnons pour vivre dans un corps différent, avec une identité différente (même un animal, qu’il s’agisse d’un insecte, d’un animal à quatre pattes, ou d’un oiseau).

La résurrection est un événement unique. Une fois ressuscités, nous recevrons une perfection incorruptible et l’immortalité, sans imperfections morales ou physiques.

La réincarnation est répétitive puisqu’un mort peut se réincarner des millions de fois, répétant ses fautes et ses erreurs morales.

Le but, c’est que toute personne soit sauvée par Jésus-Christ, lequel nous assure qu’il est « la résurrection et la vie » et qu’il ressuscitera tous ceux qui croient en lui lors de son retour.

Le but, c’est que toute personne soit perdue en croyant le mensonge de l’immortalité de l’âme imaginé par Satan, que Jésus qualifie de « meurtrier » et de « père du mensonge » (Jn 8.44).

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L A

B I B L E

R É P O N D

Qu’est-ce que Jésus a promis au brigand sur la croix ? Qu’une fois mort, son âme continuerait de vivre (Lc 23.42-43) ?

« Tu seras avec moi

dans le paradis »

L’histoire du brigand sur la croix révèle l’empressement de Christ à se soumettre au plan divin à son égard ainsi que son pouvoir de sauver. Jésus, que la multitude accusait d’être incapable de se sauver lui-même, était tout disposé à sauver le brigand. Or, c’est justement parce qu’il refusa de descendre de la croix qu’il put le sauver. Cela dit, il est malheureux que ce passage ait été utilisé pour indiquer qu’à leur mort, les justes vont au paradis. 1. Le paradis. Le brigand et Jésus avaient une place, une destination commune appelée « paradis » – un mot d’origine perse signifiant « enceinte, parc, jardin ». La version grecque de Genèse 2.8-10, 16 (LXX) utilise ce même mot (paradeisos) pour le jardin d’Éden. On le retrouve deux fois dans le Nouveau Testament. Dans 2 Corinthiens 12.2, Paul dit qu’en vision, il a été ravi jusqu’au troisième ciel, qu’il situe comme étant le « paradis » (v. 4) – l’endroit même où Dieu habite. Dans Apocalypse 2.7, le « paradis » est le lieu où se trouve l’arbre de vie. Ceux qui vaincront auront accès à cet endroit, et donc, à l’arbre de vie. La Bible n’indique nulle part que les justes vont au « paradis » immédiatement après la mort. Il s’agit clairement d’un endroit où les justes ressuscités iront pour être avec Christ et le Père, un endroit où ils auront accès à l’arbre de vie. 2. Jésus et le paradis. Selon le récit biblique, Jésus n’alla pas au paradis après sa mort (Ac 2.31 ; Mt 12.40). Il fut enseveli et resta dans la tombe jusqu’à sa résurrection, temps auquel il apparut à Marie. Il lui déclara : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père. […] [Je] monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jn 20.17 ; voir 28.9) L’implication de cette déclaration est évidente : Jésus n’aurait pu promettre au brigand d’être avec lui dans le paradis le vendredi. En outre, Jésus et le brigand ne moururent pas en même temps. Le récit biblique rapporte que le Seigneur mourut le vendredi avant le coucher du soleil (Jn 19.33). Lorsque Jésus expira, le brigand était encore en vie. Les soldats lui brisèrent alors les jambes. Habituellement, les crucifiés mettaient

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plusieurs jours à mourir. Par conséquent, le « aujourd’hui » auquel Jésus se référait ne pouvait être le vendredi, et le brigand ne pouvait être avec Christ dans le paradis ce même jour. 3. La signification d’« aujourd’hui ». En général, l’interprétation de ce texte est liée à la question de la virgule : devrait-on la placer avant « aujourd’hui » (« En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi […] »), ou après « aujourd’hui » (« En vérité, je te le dis aujourd’hui, tu seras avec moi […] ») ? La première lecture est la plus courante parmi les interprètes qui croient en l’immortalité de l’âme. L’idée, c’est que l’âme du brigand serait, dès la mort de celui-ci, immédiatement avec Christ au paradis. C’est au 15e siècle apr. J.-C que les virgules furent ajoutées au texte grec. Luc n’a donc pas utilisé de virgule. Par conséquent, il aurait pu vouloir dire : « Je te dis aujourd’hui que tu seras avec moi dans le paradis ». Cette suggestion est soutenue par une utilisation similaire du terme « aujourd’hui » dans l’Ancien Testament, dans le contexte de promesses solennelles : « Car je te commande aujourd’hui […] » (Dt 30.16) ; « Je vous annonce aujourd’hui que vous périrez » (30.18). « Aujourd’hui » introduit une déclaration solennelle. Ceci correspond au fait que Jésus ne fut pas immédiatement dans le paradis après sa mort. Il promit solennellement au brigand qu’il jouirait du salut avec lui dans le paradis après la résurrection des morts. Cette interprétation provient aussi de l’utilisation de l’adverbe « aujourd’hui » dans l’Évangile de Luc. Jésus l’utilise pour indiquer que le salut en Christ est déjà disponible aujourd’hui (2.11 ; 4.21 ; 5.26 ; 19.9). C’est le « aujourd’hui » du salut. Dans ce cas, Jésus disait au brigand que le moment de la croix est celui du salut, et qu’il en serait participant au paradis. Le texte traite non de l’état intermédiaire, mais plutôt de la puissance de salut de la croix. n

Maintenant à la retraite, Ángel Manuel Rodríguez a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.


É T U D E

B I B L I Q U E

Une

question de

vie ou de mort

Mark A. Finley

D

ans la parabole de l’homme riche et de Lazare (Lc 16.19-31), l’homme riche va immédiatement en enfer, et Lazare, au ciel (le sein d’Abraham). Comment expliquez-vous cette parabole puisque ceux qui sont morts reposent dans un état inconscient jusqu’au retour du Seigneur ? Il est important de noter qu’il s’agit ici d’une parabole – la cinquième d’une série de paraboles : la brebis perdue, la pièce perdue, le fils perdu (Lc 15), et l’intendant infidèle (Lc 16.1-11). Les paraboles sont conçues pour enseigner de grands principes moraux, et non destinées à être prises en détail de façon littérale. Par exemple, même si le Berger doit nous chercher, nous ne sommes pas pour autant revêtus de laine et n’avons pas quatre pattes comme les brebis ! Nous ne sommes pas, comme une pièce d’argent, en métal ! À chaque parabole, nous devons nous poser la question suivante : Quelles grandes leçons morales s’en dégagent ? Si nous tentons de comprendre littéralement chaque détail de la parabole plutôt que de saisir la leçon que Jésus essaie de nous enseigner, nous nous heurterons à de grandes difficultés. Supposons, par exemple, que la parabole de l’homme riche et de Lazare doive être prise de façon littérale. Est-il possible d’avoir des conversations entre le ciel et l’enfer ? Ceux qui sont au ciel peuvent-ils voir les rebelles brûler en enfer ? Peuvent-ils entendre leurs hurlements de douleur ? Et que dire du sein d’Abraham ? Il doit être immense pour contenir tous les rachetés ! Voyez-vous l’énormité des problèmes qu’engendre une compréhension littérale de cette parabole ? Le ciel serait un lieu terrible si nous étions témoins de la souffrance constante et éternelle de nos amis !

1

Pourquoi Jésus raconta-t-il cette histoire ? Quelles leçons voulait-il enseigner aux Juifs ? Une des traditions juives décrivait la mort comme un passage à travers la vallée de l’ombre de la mort. Ce passage aboutissait soit à la perdition et à la destruction éternelles, soit à la vie éternelle dans le sein d’Abraham.

2

Dans cette parabole, Jésus se proposait de communiquer trois leçons. Quelles sont-elles ? Premièrement, les Juifs croyaient que les richesses étaient un signe de la faveur de Dieu, et la pauvreté, un signe de son déplaisir. Dans la parabole, l’homme riche, que les Juifs croyaient être béni de Dieu, se retrouva en enfer, et le pauvre homme, I L L U S T R AT I O N

:

J O H N

E V E R E T T

M I L L A I S

au ciel. Par cette conclusion inattendue de la parabole, Jésus démontra que les richesses acquises par l’avarice, la malhonnêteté ou l’oppression ne sont pas un signe de la faveur divine. Deuxièmement, la parabole décrit un grand gouffre (NBS). Jésus dit clairement qu’il n’existe pas de seconde chance après la mort. Les décisions que nous prenons de notre vivant déterminent notre destinée éternelle. Troisièmement, Jésus prévint les pharisiens : s’ils rejetaient les clairs enseignements de la Parole de Dieu à l’égard du salut, ils rejetteraient aussi un miracle surnaturel, spectaculaire, tel qu’une personne ressuscitant des morts.

3 Les Juifs demandaient constamment un signe à Jésus. Quel signe de sa puissance leur donna-t-il un peu plus tard ? Lisez Jean 11.11, 14, 43, 44. Après la résurrection de Lazare, frère de Marthe et de Marie, les Juifs décidèrent de tuer celui-ci (Jn 12.10). Ils étaient tellement aveugles qu’ils complotèrent aussi d’éliminer Jésus. Lisant la Bible avec un voile devant leurs yeux (2 Co 3.14-16), ils ne comprirent pas que les Écritures rendaient témoignage de Jésus (Jn 5.39). Lorsque Jésus ressuscita Lazare des morts, ils se cramponnèrent à leur incrédulité. Les paroles de Jésus étaient prophétiques : « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts. » (Lc 16.31) Quel appel ! Quel avertissement pressant ! Les Écritures constituent notre autorité suprême. Jésus utilisa une tradition juive populaire pour illustrer sa puissante vérité. La Bible entière est un tout magnifiquement harmonieux. n

W W W. H A R VA R D A R T M U S E U M . O R G

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DES IDÉES À PARTAGER

Courrier

Une revue admirable Je suis un journaliste de la PapouasieNouvelle-Guinée. À un moment où je n’avais rien à faire, on m’a donné un exemplaire de Adventist World. Cette revue m’a beaucoup touché. Elle m’a fait prendre conscience de l’amour de Dieu, de cet amour qui a touché tant de gens comme moi dans le monde. Je suis chrétien parce que mon pays croit au Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob. Mais je suis au petit lait en termes de relation personnelle avec Dieu. J’aimerais beaucoup recevoir votre revue parce qu’elle m’a profondément édifié. Puisse Dieu continuer de bénir cette grande œuvre que vous accomplissez pour lui ! Omae Koake Papouasie-Nouvelle-Guinée

PrièreW

Profondément touché Le ministère de Leonardo Asoy (« Un président de division succombe à une maladie rare », mars 2016) m’a profondément touché. Il est certes guidé par le Saint-Esprit. En octobre 2015, j’ai assisté à un événement national à l’Institut d’enseignement supérieur Mountain View. Notre entreprise étant alors au bord de la faillite, nous avons décidé de rencontrer Ted Wilson. Malheureusement, il était déjà parti. Nous sommes donc allés voir le pasteur Asoy. Aucunement distrait par la foule qui passait près de nous, il a prononcé une prière fort émouvante en notre faveur. Merci ! John-Eric Taburada Cebu City, Philippines De magnifiques témoignages J’aime lire Adventist World. J’apprécie particulièrement les magnifiques témoignages qui parlent de la puissance de Dieu agissant dans la vie de ses fidèles enfants du monde entier. Mireya Lopez Alaña Guayaquil, Équateur Du début à la fin Je suis tombé récemment sur un numéro de Adventist World. Je l’ai lu du début à la fin. Quelle revue impressionnante ! Scott Carmell Tennessee, États-Unis

Aucunement distrait par la foule qui passait près de nous, il a prononcé une prière fort émouvante en notre faveur. – John-Eric Taburada Cebu City, Philippines

Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

LOUANGE

S’il vous plaît, priez pour que je sois exempte de cours le sabbat pendant ma troisième année d’étude en pharmacie. Priez Dieu de fortifier ma foi et celle de ma famille, et pour que mes frères reviennent à l’Église. T eereinah, Papouasie-Nouvelle-Guinée

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Priez pour moi tandis que j’entre dans le ministère pastoral. Demandez à Dieu de me soutenir dans cette noble tâche, comme il l’a fait pendant mes études. Elie, Cameroun J’ai un urgent besoin de vos prières et de votre soutien pour entrer à l’université. Andrew, Ouganda

S’il vous plaît, priez pour qu’une paix durable s’instaure dans mon pays en guerre. B yayi, République démocratique du Congo Je m’efforce de trouver un emploi qui me permette de ne pas travailler le sabbat. Priez pour moi ! Shemfred, Kenya


Le nom le plus long

du monde

Taumatawhakatangihangakoauauotamateaturipukakapikimaungahoronukupokaiwhenuakitanatahu détient le record de la toponymie la plus longue du monde. C’est le nom d’une colline en Nouvelle-Zélande. En voici la signification : « Le sommet où Tamatea, l’homme aux gros genoux qui dévalait, avalait et grimpait des montagnes, le marcheur invétéré, joua de sa flûte à un être cher. » Source: Hemispheres

et merveilleuse L ’eau pure est essentielle à la propreté tant intérieure qu’extérieure de notre corps. Mais en maintes parties du monde, l’accès à de l’eau potable constitue un réel défi. l’échelle mondiale, À une personne sur 10 n’a pas accès à de l’eau potable. Une personne sur trois n’a pas accès à des toilettes.

S’il vous plaît, priez pour que ma famille vienne à Jésus, et pour que mon petit-fils se débarrasse de sa dépression. Sarah, États-Unis Ayez la bonté de prier pour que mes enfants se tournent vers Jésus. Mederie, Martinique

I l y a plus de gens qui ont un cellulaire que des toilettes. T outes les 90 secondes, un enfant meurt d’une maladie imputable à de l’eau non potable. n tiers de toutes les U écoles n’a pas accès à de l’eau potable et à des installations sanitaires. femmes et les filles Les passent souvent jusqu’à six heures chaque jour à recueillir de l’eau (ce

Je vous demande de prier pour la santé de ma femme. Bien qu’elle ait subi une intervention il y a deux ans, elle n’est toujours pas guérie. Elle éprouve une douleur constante. Godfrey, Kenya

qui représente 125 millions d’heures par jour). haque dollar US investi C dans l’eau potable et les installations sanitaires fournit un rendement économique de quatre dollars. L’implication des femmes peut rendre les projets liés à l’eau potable six à sept fois plus efficaces. Source : Water.org I M A G E

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P I X E L S Q U I D

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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DES IDÉES À PARTAGER G. F. Jones

Cecile F. Guiot

Il y a ans

91

L

e 23 octobre 1925, le capitaine G. F. Jones et sa femme firent voile depuis Sydney jusqu’à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Ils furent les premiers missionnaires adventistes à travailler dans les îles de la NouvelleCalédonie et de Loyalty. Le 30 novembre 1926, C. F. Guiot, un laïc adventiste français, débarqua en Nouvelle-Calédonie afin d’assister les Jones. Un an plus tard, l’Union des fédérations australasiennes l’affecta en tant qu’ouvrier biblique. En 1926, G. F. Jones visita les îles Loyalty et y distribua des imprimés en français. Sarah, membre de la famille du chef, fut la première convertie indigène dans ces îles. Après sa conversion, elle présenta G. F. Jones à Ada Peyras, en NouvelleCalédonie. G. F. Jones donna des études bibliques à cette femme qui, plus tard, se joignit à l’Église adventiste, devenant ainsi la première convertie adventiste en Nouvelle-Calédonie. Par la suite, plusieurs familles protestantes tenant des rôles de dirigeants embrassèrent le message adventiste. Des opposants découvrirent que l’Église adventiste n’était pas enregistrée sur le territoire. G. F. Jones quitta la région en 1927, laissant derrière lui 20 membres baptisés et 25 membres de l’École du sabbat. Quant à C. F. Guiot, un citoyen français, il servit en NouvelleCalédonie en tant que missionnaire pendant plus de 20 ans, soit jusqu’à ce que l’Église reçoive un statut juridique.

top Le top trois des langues qu’apprennent les touristes :

2

Espagnol 24 pour cent

3

Italien 17 pour cent

1 Anglais 37 pour cent

(Autre) 22 pour cent

Source : USA Today I M A G E

Soyons brefs

Les enfants de la classe Primaire de l’École du sabbat devaient présenter quelque chose de spécial à la classe adulte de l’École du sabbat la semaine prochaine. Les monitrices se sont donc réunies pour discuter d’une adaptation raisonnable de leur programme, puisque le temps habituellement alloué serait raccourci. « Quelle est l’histoire biblique de la semaine prochaine ? » a demandé une monitrice. « Zachée », a répondu une autre. « Bon, au moins, c’est une histoire courte. » – S cott Wegener, Castle Hill church, Nouvelle-Galles du Sud, Australie

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:

P I X E L S Q U I D

La parole est à vous ! La rubrique « Des idées à partager » est à la recherche de soumissions qui reflètent les couleurs de la famille adventiste mondiale. Il nous faut : n des photos haute résolution (avec légendes et références) n des expériences profondes ou humoristiques n de brèves leçons spirituelles n de courts poèmes n des citations intéressantes Faites-nous parvenir vos plus belles perles à : Letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Des idées à partager ».


« Oui, je viens bientôt... »

Un

témoignage de deux minutes J

e lutte contre un cancer du poumon depuis deux ans. Mon mari a 62 ans et travaille encore à temps partiel. Comme nos familles habitent à des centaines de kilomètres de chez nous et sont très occupées, je suis souvent seule. Parfois, je souffre tellement physiquement et moralement que je suis tentée de baisser les bras. Un jour, alors que je passais un mauvais quart d’heure, j’ai crié à Dieu : « Seigneur, si tu m’aimes et prends soin de moi, fais en sorte que quelqu’un passe par chez moi d’ici peu. » Peu après, mon mari est rentré à la maison. Il m’a tout de suite demandé si quelqu’un avait frappé à la porte. Non, je n’avais rien entendu. Imaginez ma surprise en le voyant ramasser un grand sac que quelqu’un avait laissé à côté de la porte ! Dans ce sac joli comme tout, il y avait toutes sortes de fruits – ananas, fraises, poires – et une plante, une magnifique orchidée. J’y ai aussi trouvé une carte fort touchante, signée par deux amies (la mère et sa fille) à qui je n’avais pas parlé depuis des mois. Les larmes aux yeux, je leur ai téléphoné sur-le-champ et leur ai dit qu’elles étaient une réponse à ma prière. Si elles n’avaient pas frappé, m’ont-elles expliqué, c’est qu’elles étaient en retard à un rendez-vous. Elles avaient fait des courses pour moi au moment même où je priais Dieu. On ne sait jamais quand on peut être l’exaucement d’une prière fervente ! – Anonyme

Des purificateurs

d’air

Les arbres absorbent

pour cent des émissions de carbone. Source : The Nature Conservancy I M A G E

:

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Andrew McChesney Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Geoffrey G. Mbwana, Paul S. Ratsara, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 12, nº 10

P I X E L S Q U I D

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