Revue internationale des adventistes du septième jour
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grâce La
est là où on la découvre
11 Reconnaissance et transition 14 Comment devons-nous prier ? 26 En sûreté entre ses mains
Déc e m b re 2016
The International Paper for Seventh-day Adventists
D ec e mb e r 2016
Grace
11 Gratitude and Transition 14 How Shall We Pray? 26 Safe in His Hands
is Where You Find It
E N
C O U V E R T U R E
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Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « grâce étonnante ».
22 De victimes à vainqueurs
8 Se souvenir du plan de Dieu P E R S P E C T I V E
Frank A. Campbell
ous savons ce que nous voulons. Mais N savons-nous ce qu’il y a de mieux pour nous ? V I E
A D V E N T I S T E
Albert Kazako
Dieu utilise des gens pour guider ses enfants.
M O N D I A L E
Ted N. C. Wilson
Où que nous soyons, Dieu nous guide. Il y a de quoi le remercier !
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P A T R I M O I N E
Un ange en uniforme de KGB, 2e partie
M É D I T A T I O N
La grâce est là où on la découvre Lael Caesar
14 Comment devons-nous prier ?
24 La bonne histoire de Dieu C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S
Lael Caesar
Une histoire dans laquelle nous ne nous sommes pas engagés, mais dans laquelle nous sommes quand même impliqués.
Pavel Liberanskiy
Les chrétiens réussirent rarement aussi bien dans la Russie soviétique.
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
20 E S P R I T
3 Nouvelles en bref 6 Reportage
Un sauveur vous est donné
M O N D I A L
27 É T U D E B I B L I Q U E Bible et santé
D E P R O P H É T I E
28 D E S À
11 S A N T É Reconnaissance et transition
I D É E S P A R T A G E R
26 L A B I B L E R É P O N D En sûreté entre ses mains
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Décembre 2016
C O U V E R T U R E
:
G I N O S P H O T O S / I S T O C K / T H I N K S T O C K
Au-delà des mots
Le premier ministre des îles Salomon Kent Kingston
souligne un événement marquant A D V E N T I S T
R E C O R D
Il rend hommage à des missionnaires assassinés et cite Ellen White
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Que Dieu annonce du haut de son trône céleste qu’il commue nos sentences et ouvre toutes les portes de la prison aurait déjà été une grâce suffisante – la définition même d’une faveur inimaginable et imméritée. Mais que son Fils condescende à demeurer dans nos masures, à être l’un de nous, à vivre dans notre saleté, à subir notre souffrance, et à goûter au pire de la faiblesse et de la cruauté, c’est plus que nous n’osons même demander ou penser. La grâce s’est revêtue de chair et d’os, elle a accepté tout le labeur et le mystère liés à l’incarnation, dans l’espoir de nous attacher à tout jamais au Père. Jésus était la grâce de Dieu incarnée, car la grâce va invariablement vers ceux qui se blessent, souffrent, et pèchent. Christ a traversé notre dernier portail – la mort – pour nous ouvrir la porte donnant sur la salle du trône immortel. Maintenant, il est assis de nouveau à la droite du Père, attendant le dernier chapitre de la grâce, quand il dit que nous partagerons sa gloire et son trône. Tandis que vous lisez les pages de cette édition de Adventist World débordant de grâce, arrêtez-vous, juste le temps d’une pause, pour vous émerveiller, pour fléchir le genou en reconnaissance de cette grâce qui a pénétré votre histoire et est venue là où vous habitez. Par la grâce divine, vous avez été appelé à être enfant, ami de Dieu. Par la grâce divine, vous avez découvert une communauté de frères et de sœurs où chacun a une histoire unique sur la bonté imméritée de Dieu. Par la grâce divine, vous pouvez avoir une merveilleuse destinée avec Jésus dans son royaume éternel – une destinée tellement plus heureuse et épanouie que tout ce que vous ayez jamais connu, et que les mots sont toujours impuissants à exprimer (1 Co 2.9). Par conséquent, demeurez dans la grâce.
RAPPORT MONDIAL
K I N G S T O N
n ce monde, rien ne nous prépare à comprendre pleinement, clairement, la grâce de Dieu. Lorsque nous découvrons une bonté dans toute sa plénitude et un amour aussi persistant, nous atteignons les limites mêmes du langage : les mots sont, en effet, impuissants à les exprimer. La Parole qui s’est faite chair est, dans le véritable sens du terme, toujours hors de portée de notre vocabulaire.
K E N T
E
Des participants à la célébration visitent le lieu de sépulture de Mary Semi, une missionnaire adventiste qui a été assassinée.
L
e premier ministre des îles Salomon a rendu un vibrant hommage aux missionnaires adventistes assassinés aux îles Salomon. Par ailleurs, il a cité Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste, dans un discours célébrant le 50e anniversaire d’un hôpital adventiste d’un secteur reculé. Manasseh Sogovare, premier ministre, s’est joint à des centaines de personnes lors des trois jours de célébrations qui se sont tenues à l’Hôpital adventiste d’Atoifi, sur le côté est de l’île de Malaita – un endroit atteignable que par bateau ou avion. Honiara, capitale du pays, est située à 40 minutes de vol. Manasseh Sogovare a dit que la politique gouvernementale a été fortement influencée par l’hôpital, ainsi que par une école de soins infirmiers gérée sur son campus par l’Université adventiste du Pacifique, domiciliée en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Manasseh Sogovare : « Je puis témoigner de la contribution de cette Église au développement du potentiel des îles Salomon, a-t-il dit. Des modèles développés par l’Hôpital d’Atoifi et l’école de soins infirmiers montrent qu’on peut les appliquer adéquatement dans des zones rurales. […] Il s’agit de l’un des meilleurs hôpitaux des îles Salomon – l’un des plus respectés et des mieux équipés. » À la surprise de certains, Manasseh Sogovare a incorporé à son discours des thèmes spirituels percutants, allant jusqu’à citer largement Ellen White. Suite e n p age 4
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RAPPORT MONDIAL « En jetant un coup d’œil sur notre passé, après avoir fait chaque pas en avant avec notre mouvement, je puis m’écrier : Loué soit Dieu ! », a dit Manasseh Sogovare, lisant un passage de Life Sketches (p. 196). « Lorsque je vois ce que le Seigneur a opéré en notre faveur, je suis remplie d’admiration et de confiance en notre chef, Jésus-Christ. Nous n’avons rien à craindre de l’avenir, si ce n’est d’oublier les enseignements du Seigneur et la manière dont il nous a conduits dans le passé*. » Manasseh Sogovare a aussi parlé des pionniers adventistes qui ont sacrifié beaucoup pour apporter l’Évangile et une meilleure santé aux Kwaios, avant et après l’établissement officiel de l’hôpital de 91 lits, en 1966. C’est saisi d’émotion qu’il a mentionné ceux qui ont tant donné, étant allés « jusqu’au sacrifice suprême », en référence à des missionnaires tels que Lens Larwood (décédé lors d’un accident de tracteur en 1979), ainsi qu’à Mary Semi (1929), à Brian Dunn (1965), et à Lance Gersbach (2003) – ces trois derniers ayant été assassinés par ceux-là mêmes qu’ils étaient venus aider. Plus tard, des invités ont pris le bateau pour se rendre de l’autre côté d’Uru Harbor. Ils sont ensuite montés au sommet d’une colline escarpée et se sont rendus au tombeau de Mary Semi, une missionnaire adventiste des îles Salomon occidentales. Cette femme est morte brutalement lors d’une querelle portant sur la façon dont la dot d’une fiancée locale devrait être payée. Des histoires orales locales rappellent invariablement que Semi Pukekera, l’époux de Mary, également de Ranongga dans les îles Salomon occidentales, a dévalé la colline escarpée pour éviter de devenir la seconde victime. Il a sauté et a été transporté miraculeusement dans les airs, atterrissant sain et sauf dans la mer, où il a été recueilli par un bateau venant de la rive opposée. Chester Kuma, directeur du Ministère de la santé de la Division Pacifique Sud, dont le territoire inclut les îles Salomon,
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et médecin à l’Hôpital d’Atoifi de 1988 à 1999, a rappelé pendant son discours un exemple spécifique de l’évidente direction divine à Atoifi. En 1994, les dirigeants de l’hôpital et ceux de l’Église adventiste se sont rencontrés pour discuter de la fermeture de l’établissement alors en butte à de graves difficultés financières. Après une réunion qui a duré toute la journée, où différentes stratégies ultimes ont été considérées puis rejetées, et où de ferventes sessions de prière ont eu lieu, la fermeture semblait inévitable. Mais avant le vote final, l’un des participants a été demandé au téléphone, à l’extérieur de la salle de réunion. Il est revenu en larmes. Après avoir
pris quelques instants pour se ressaisir, il a annoncé avec émotion que le gouvernement de la Nouvelle-Zélande leur accordait une subvention assez importante – exactement la somme dont ils avaient besoin pour éviter la fermeture de l’Hôpital d’Atoifi. Le rappel de cette histoire a suscité les applaudissements de la foule. La joie était visible sur le visage de Marion Crawshaw, ambassadeur de la NouvelleZélande aux îles Salomon, lequel prenait place sur une estrade spécialement aménagée pour les VIP, avec Andrew Byrne, ambassadeur de l’Australie. n * Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 525.
Andrew McChesney
L’aide aux réfugiés :
aussi importante que la prédication Le directeur d’ADRA Serbie partage des leçons de première ligne
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gor Mitrović, un pasteur adventiste, croyait auparavant que l’appel prophétique de l’Église consistait à proclamer le retour de Jésus. Mais après avoir travaillé l’année dernière aux premières lignes de la crise des réfugiés de l’Europe, il discerne un second appel prophétique tout aussi important : aider les démunis. Les deux appels ne sont pas sans rapport l’un avec l’autre, a dit Igor Mitrović dans une entrevue à un centre pour réfugiés situé à Belgrade, capitale de la Serbie. En atteignant ceux qui ne peuvent s’aider eux-mêmes, les adventistes partagent l’Évangile avec autant de puissance que lors d’une campagne d’évangélisation. « Chaque fois que l’on trouve un
étranger, un être humain désespéré, on est appelé à élever la voix et à le protéger », a dit Igor Mitrović, citant le prophète Amos de l’Ancien Testament et ses dénonciations musclées de l’exploitation des plus faibles dans des passages tels qu’Amos 2.6-8 et 8.4-7. Igor Mitrović, lequel a travaillé en tant que directeur d’ADRA Serbie depuis les cinq dernières années, considère maintenant les personnages bibliques qui étaient réfugiés sous un nouveau jour. Selon lui, l’œuvre de première ligne en faveur des réfugiés permet de faire connaître l’Évangile aux réfugiés et aux partenaires non adventistes. Il a raconté comment un interprète a commencé récemment à fréquenter une église adventiste. Outre l’œuvre d’ADRA envers les
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Igor Mitrovic´ converse avec un journaliste à l’extérieur du Centre d’accueil et d’information d’ADRA pour les réfugiés, à Belgrade, en Serbie. réfugiés en Serbie, nombre des 6 000 adventistes de ce petit pays des Balkans se sont retroussé les manches alors que les réfugiés déferlaient dans le pays l’année dernière. Ils ont recueilli de la nourriture, des vêtements, de l’eau, et ont ensuite distribué le tout. Les membres d’église voulaient aussi ouvrir leurs demeures, mais les autorités le leur ont interdit, disant que pour garder la trace des réfugiés, ils devaient les loger dans des installations désignées par l’État, a précisé Djordjija Trajkovski, président de l’Union des églises adventistes du sud-est de l’Europe, laquelle inclut la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, et le Monténégro. Djordjija Trajkovski : « Les membres d’église ont eu une attitude très positive envers les réfugiés affluant en Serbie. Nous sommes surpris de la vitesse à laquelle certaines églises se sont organisées pour les soutenir. De nombreux jeunes se sont portés volontaires là où les réfugiés avaient besoin d’une aide de départ, surtout au début, alors que d’autres ONG n’étaient pas encore intervenues. En juillet 2015, juste au moment où la crise des réfugiés de l’Europe est devenue hors de contrôle, ADRA a pris les devants en ouvrant, en collaboration avec quatre autres organisations, une cellule de crise pour les réfugiés près de la gare ferroviaire principale de Belgrade. Jonathan Duffy, président d’ADRA International : « ADRA a investi de façon
significative dans l’établissement d’une unité d’intervention d’urgence au niveau international et national. La situation en Serbie constitue un bon exemple du plan qui fonctionne là où il est possible de nous mobiliser et de répondre rapidement. » Ces jours-ci, environ 5 000 réfugiés habitent en Serbie – une diminution par rapport aux pics atteints il y a un an, alors que des réfugiés affluaient par milliers aux frontières du pays, a dit Igor Mitrović. Nombre de ces réfugiés se sont arrêtés au Centre d’accueil et d’information d’ADRA pour les réfugiés, situé à l’étage supérieur. Ce centre qu’Igor aide à gérer fournit de la nourriture et d’autres fournitures, du soutien psychologique, des activités pour les enfants, et de l’information aux parents et aux ados. Une autre organisation occupe le rez-de-chaussée. Elle offre du soutien juridique et un accès à Internet gratuitement. Le Centre d’accueil et d’information d’ADRA pour les réfugiés est ouvert 24 heures sur 24, et ADRA compte sept employés rémunérés travaillant chaque jour auprès de 50 à 70 mineurs non accompagnés ou de familles. Igor Mitrović a dit que la crise actuelle des réfugiés est un appel aux adventistes à ne pas se limiter à porter de « beaux vêtements » et à proclamer l’Évangile aux étrangers dans « de beaux endroits », mais aussi à s’engager envers les étrangers qui n’ont plus rien. Sa position est facilement justifiée par
le ministère terrestre de Jésus. Le Seigneur, en effet, passait beaucoup plus de temps à guérir les malades et à s’occuper des marginalisés qu’à prêcher. Cette œuvre en faveur des réfugiés à permis à Igor Mitrović de considérer des personnages bibliques, tels que Jésus, sous un nouveau jour. « Tous les principaux personnages bibliques ont été des réfugiés : Adam et Ève, Abraham, Jésus », a expliqué Igor Mitrović, un homme plein de bon sens, au physique musclé, à la tête rasée, et à la voix déterminée. « Quand on fait une expérience de première main, on se met à apprécier les histoires bibliques un peu différemment. » À l’instar de certains personnages bibliques, les réfugiés d’aujourd’hui ont perdu leur foyer et ont été déracinés de différentes manières, a-t-il ajouté. Tout ce qu’ils ont, ce sont leurs effets personnels alors qu’ils cherchent un endroit pour s’établir. « C’est pour eux une occasion formidable de découvrir de quelle façon Dieu peut les aider, a-t-il souligné. La plupart d’entre eux ont un passé religieux convenable. Je pense que s’ils tombent sur une communauté chrétienne authentique, ils se montreront très ouverts à l’appel divin. » Igor Mitrović a vu une telle ouverture à l’appel de Dieu chez des non adventistes collaborant avec ADRA en tant qu’interprètes et travailleurs sociaux. Bien qu’ADRA ait un petit bureau en Serbie, la crise des réfugiés l’a mise dans une position où elle attire des professionnels hautement qualifiés et disposés à aider. En conséquence, les premières personnes à voir l’Évangile en action ont été ces partenaires non adventistes. Igor Mitrović a dit que sa foi n’était pas un sujet de discussion au bureau. Par contre, des collègues lui ont dit qu’ils écoutent en ligne les sermons à l’église prononcés par lui et d’autres membres du personnel d’ADRA. « C’est en s’associant à ces gens pour atteindre nos semblables qu’on collabore avec succès avec Dieu. Les premières personnes qu’il nous faut atteindre sont celles avec lesquelles nous collaborons chaque jour. C’est là mon expérience », a-t-il conclu. n
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RAPPORT MONDIAL Andrew McChesney
Évangéliste
par accident
Dariusz Ginda est connu pour son observation du sabbat
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ariusz Ginda s’est fait traiter de fou, et pire même, pour avoir refusé de signer, en Pologne, un contrat de foot d’un an d’une valeur de près de 500 000 dollars. Dariusz Ginda, un adventiste de toujours, a dit qu’il ne tombe pas dans la controverse quant à sa décision d’observer le sabbat plutôt que de jouer au sein de la première ligue. « Je sais que vous ne comprenez pas, a-t-il expliqué aux recruteurs de joueurs de foot, mais c’est ce que je crois. Dieu a toujours été ma priorité, pas l’argent. Je vous demande d’essayer de comprendre ça. » La décision de Dariusz de donner la priorité à Dieu lui a coûté l’occasion en or de devenir une star du foot international. Mais il est, pour beaucoup, un héros dans cette Pologne qui raffole de ce sport – un pays à prédominance catholique romaine, avec ses 38,5 millions d’habitants et seulement 5 800 adventistes. Il reçoit des lettres presque tous les jours de la part de gens qui lui expriment leur gratitude pour son exemple de fidélité. Ainsi, Dariusz est un joueur de foot évangéliste par accident ! « Il ne faut pas s’arrêter à ce que le monde offre », a dit Dariusz Ginda, 46 ans, lors d’une entrevue à Varsovie, capitale de la Pologne. « Ces choses, on ne les a que quelques secondes, et ensuite, elles disparaissent. On doit se focaliser sur Dieu et avoir une bonne relation avec lui. Une telle relation dure éternellement. » Dariusz Ginda, que ses amis et ses admirateurs appellent Darek, n’est pas seulement un joueur de foot, mais aussi un musicien chrétien et le directeur de
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l’École du sabbat à l’église adventiste près de Chojnów, sa ville natale, dans le sud-ouest de la Pologne. Il travaille à plein temps en tant que chauffeur, et trois jours par semaine à titre d’entraîneur et de joueur au sein de Skora Jadwisin – une équipe de la cinquième ligue. C’est en 1989 que Dariusz est devenu joueur de foot professionnel, à l’âge de 19 ans. En Pologne, il est connu pour avoir refusé de jouer le sabbat. « Dariusz est un adventiste très consacré, a dit Jaroslaw Dziegielewski, président de l’Église adventiste en Pologne. Il aurait pu jouir d’une grande carrière de foot. » De gros sous Dariusz Ginda – un homme à la voix douce et au visage bienveillant – a été élevé par une mère adventiste. Il était, a-t-il dit, un enfant obéissant, et passait des heures sur le terrain de foot. « J’aurais pu me diriger vers une autre carrière, mais j’ai vite compris que le foot était ma passion », a-t-il ajouté. Le premier contrat de Dariusz avec Chojnowianka – une équipe de la quatrième ligue – stipulait qu’on ne lui exigerait pas de jouer pendant les heures du sabbat, soit du coucher du soleil le vendredi soir au coucher du soleil le samedi soir. Cette équipe a fait cette remarquable exception pour le jeune buteur, juste un mois avant que le gouvernement communiste de la Pologne ne s’effondre lors des élections parlementaires en juin 1989. « J’ai été baptisé quand j’avais 16 ans. Et j’ai décidé que je ne briserais jamais la
Encadré : Dariusz Ginda, revêtu des couleurs de son équipe, en 2012.
loi du sabbat », a expliqué Dariusz. En 1993, des recruteurs de futurs grands joueurs de l’équipe de haut niveau Zaglebie Lubin ont approché Dariusz Ginda, alors âgé de 23 ans. Des neuf joueurs invités à des épreuves de sélection, seulement lui et un autre ont reçu une offre. À la base, le contrat offrait 20 000 dollars par mois, et au moins 16 000 dollars en prime pour les buts comptés et les parties gagnées. Cette somme, fort importante, était particulièrement impressionnante à une époque de grand bouleversement économique au sein de la nouvelle Pologne démocratique. Dariusz Ginda a admis qu’il est passé à un cheveu de signer le contrat. « J’ai pris le stylo, mais ensuite, j’ai regardé le contrat, et je n’ai pas signé », a-t-il raconté. Interloqués, les gérants de l’équipe lui ont demandé ce qui n’allait pas. Dariusz a répliqué : « Je suis adventiste du septième jour. Je ne travaille pas le sabbat. Quand il y aura des matchs ce jour-là, je ne pourrai pas jouer. Je veux me conformer aux dix commandements. » Les gérants ont alors exprimé leurs regrets et se sont retirés. Une couverture médiatique surprise Dariusz est donc retourné au sein de l’équipe Chojnowianka. Son salaire n’étant pas très élevé au sein de cette quatrième ligue, il a aussi travaillé dans une usine de fabrication de pompes hydrauliques. Cinq ans après, soit en 1998, un célèbre journaliste sportif polonais lui a
Andrew McChesney
Ci-dessus : Dariusz Ginda, joueur et entraîneur de foot surnommé « Darek », s’entretient avec Adventist World, à Varsovie, en Pologne.
Trois cents Explorateurs changent des cœurs en Lettonie
F A C E B O O K
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n juillet dernier, la pluie a bien failli gâcher le plus grand jour de l’année pour les Explorateurs de la Lettonie. Il ne restait, en effet, que 15 minutes avant la cérémonie d’ouverture – en grande pompe – du camporee annuel des Explorateurs. Sur le site du camporee détrempé par une pluie torrentielle, les Explos se blottissaient les uns contre les autres sous des tentes, avec des amis non adventistes. « Nous nous sommes mis à prier ainsi : “Seigneur, toi qui as créé la pluie, tu peux l’arrêter !” » a dit Guna Rimane, directeur des Explorateurs pour la Lettonie. À peine cette prière prononcée, le talkie-walkie de Guna a retenti. C’était un dirigeant des Explos de l’autre côté du site. « Nous allons commencer. Guna, prie pour nous s’il te plaît ! » Tous les enfants ont écouté tandis que Guna priait dans le haut-parleur. Ensuite, les joueurs de tambour se sont mis en marche. Alors qu’ils entraient dans la partie centrale, la pluie s’est abruptement arrêtée ! « C’était deux minutes avant le début de la cérémonie d’ouverture, a raconté Guna Rimane. Et la pluie n’est pas revenue ! » Ébahis, les enfants – et leurs parents – ne parlaient que de ça. « Pour les enfants, c’était quelque chose, a dit Guna. Des parents présents ont dit : “Mais qu’est-ce qui se passe ? Dieu est vraiment réel !” » Personne ne sait combien de cœurs ont été touchés en ce jour de pluie. Mais les dirigeants de l’Église ont dit que l’histoire montre à quel point Dieu fait des Explos un outil de témoignage puissant
en Lettonie – un petit pays balte de deux millions d’habitants qui ne compte que 4 000 adventistes. Vilnis Latgalis, président de l’Église adventiste en Lettonie : « Les Explos sont de très bons missionnaires. Ils sont animés d’une grande passion. » Lors de concerts, les Explos distribuent des cadeaux fournis par ADRA aux enfants de familles à faibles revenus. Ils font des biscuits en pain d’épice. Ils invitent des amis non adventistes à entrer dans le club des Explorateurs et à se joindre à eux au camporee. « Le camporee soude vraiment notre club. Il nous donne un sentiment d’unité », a dit Maija Paulina, 22 ans, et dirigeante des Explos à Riga. « Pendant l’année scolaire, des enfants viennent, d’autres non. Mais tous participent au camporee. » n R I M A N E
demandé de lui accorder une entrevue. Cette entrevue, laquelle portait sur son rejet du fameux contrat, a été publiée dans l’un des plus grands journaux du pays. Et quel impact elle a eu ! Quinze autres journaux et plusieurs chaînes de télévision se sont approprié l’histoire. « Je n’avais aucune idée de ce que Dieu avait planifié pour moi, a dit Dariusz. Ça a été l’occasion de parler de l’Église adventiste, de nos croyances, et de ce qui importe le plus pour moi : ma relation avec Dieu. » C’est à ce moment-là que Dariusz a compris qu’il était devenu un joueur de foot-évangéliste. « Je pense que Dieu désirait non que je devienne un joueur de foot célèbre, mais que je donne ces entrevues pour que mes semblables le découvrent. » Les nouvelles et les émissions télévisées à son sujet sont toujours en ligne. Dariusz reçoit presque tous les jours des lettres de gens qu’il ne connaît pas. « Je reçois régulièrement du courrier ou des courriels où l’on me pose des questions sur Dieu et me demande pourquoi je n’ai pas fait ceci ou cela. C’est là une occasion formidable pour moi de raconter mon histoire. » Des gens qui, au début, traitaient Dariusz de fou, ont bien vite changé d’avis. « Lorsque tous ces articles ont été publiés, les gens ont commencé à penser qu’il y avait quelque chose d’important là-dedans, a-t-il expliqué. Même ceux qui ne sont pas dans l’Église m’écrivent et me disent : “Tu as fait une bonne chose, parce qu’au lieu de dire oui à l’argent, tu es resté fidèle à ce que tu crois.” » n
G U N A
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prière
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foi
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D A R I U S Z
Le mauvais temps déjoué par la et la
C’est sous la pluie que les Explorateurs ont attendu la cérémonie d’ouverture du camporee à Salacgri-va, en Lettonie, en juillet dernier.
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M O N D I A L E
Se souvenir du de
Ted N. C. Wilson
plan Dieu
Dans l’Église et dans
Note de la rédaction : Ce qui suit est une version abrégée du sermon intitulé « Se souvenir du plan de Dieu » du pasteur Wilson, donné lors du Concile annuel du 8 octobre 2016. Ce sermon a été prononcé à la fin d’une réunion sur l’importance de l’éducation adventiste. Nous avons conservé des éléments du style oratoire. Pour la version intégrale, consultez le site www.adventistreview.org.
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a mémoire est une merveilleuse faculté. Cependant, il arrive, même au meilleur d’entre nous, d’oublier de temps à autre. Sachant cela, Dieu nous a exhortés dans sa Parole à nous « souvenir ». L’exemple le plus remarquable de cette exhortation est, certes, le quatrième commandement, lequel nous prescrit de nous souvenir du jour du sabbat pour le sanctifier. En voici un second : « Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse ». Dieu veut que nous nous souvenions qu’il s’occupe de tout et que
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pendant notre jeunesse, il est capable de prendre notre vie en main. Malheureusement, les Israélites oubliaient constamment l’orientation et les bénédictions divines. Après avoir traversé la mer Rouge et s’être dirigés vers le désert du Sinaï, ils furent rapidement atteints d’amnésie. Ils se plaignirent du manque de nourriture et prononcèrent ces étranges paroles : « Que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel dans le pays d’Égypte, quand nous étions assis près des pots de viande, quand nous mangions du pain à satiété ? » (Ex 16.3, LSG) Ils oublièrent comment Dieu les avait conduits à travers la mer Rouge, comment il avait adouci l’eau à Mara. Décidément, nous avons la mémoire courte ! Ne jamais oublier Ellen White décrit cette expérience en ces termes : « S’ils avaient eu foi en Dieu, en se souvenant de tout ce qu’il avait fait pour eux, c’est avec joie qu’ils auraient enduré des ennuis, des privations et
même de réelles souffrances. Mais ne se confiant en Dieu que dans la mesure où ils avaient sous les yeux les signes visibles de sa puissance, ils oubliaient la longue suite de miracles éclatants auxquels ils avaient assisté, pour ne voir et ne sentir que les désagréments de l’heure présente. Au lieu de se dire : “Dieu a fait de grandes choses pour nous : nous étions des esclaves et nous voici devenus un grand peuple libre”, ils ne parlaient que des fatigues de la route, et se demandaient quand ce voyage allait prendre fin1. » Selon ce texte, ils oubliaient, et oubliaient encore. N’oublions jamais que Dieu, dans sa miséricorde, agit dans son mouvement adventiste et nous révèle son précieux modèle éducatif. N’oublions jamais de nous appuyer entièrement sur les directives du Saint-Esprit dans notre œuvre pour l’éducation adventiste. Il nous est dit que « l’histoire des vicissitudes d’Israël à travers le désert a été conservée à l’intention de l’Israël de Dieu
notre vie
jusqu’aux derniers temps »2. Quand nous regardons à nousmêmes et au monde au lieu de nous appuyer entièrement sur Jésus, nous oublions Dieu et la façon dont il nous conduit. C’est là un problème parfois constant. Nous appuyant trop sur notre propre compréhension, nous nous mettons à penser que nous sommes suffisamment sages pour nous passer du modèle divin. Un étrange cas d’amnésie On trouve dans 2 Chroniques 26 un étrange cas d’amnésie. Ozias n’avait que 16 ans lorsqu’il devint roi de Juda. Il régna pendant 52 ans. « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (2 Ch 26.4). Le verset 5 ajoute que « tant qu’il rechercha l’Éternel, Dieu lui donna du succès ». Quelle leçon pour nous en tant que dirigeants de l’éducation adventiste et de l’Église en général ! Si nous cherchons le Seigneur dans tout ce que nous faisons, Dieu fera prospérer son Église dans
[Ozias] oublia de rendre gloire à Dieu et s’arrogea l’autorité d’établir ses propres règles. sa grande mission, laquelle consiste à proclamer le message des trois anges. Selon les versets 6 à 8, Ozias vainquit les Philistins, les Arabes, les Maonites, les Ammonites, et sa renommée se répandit au loin. Les versets suivants font mention de sa puissance – construction de tours, excavation de citernes, agriculteurs à son service, armée de 307 500 soldats « capables de faire la guerre avec force et courage », équipement de combat efficace et machines de guerres lançant des flèches et de grosses pierres. Le verset 15 (LSG) ajoute : « Sa renommée s’étendit au loin, car il fut merveilleusement soutenu jusqu’à ce qu’il devînt puissant. » Maintenant, souvenez-vous du verset 5 : « Tant qu’il rechercha l’Éternel, Dieu lui donna du succès ». Un système mondial Notre système d’éducation adventiste, à partir d’un humble commencement à Battle Creek, est devenu un système mondial composé de 5 705 écoles primaires, 2 336 écoles secondaires, 54 écoles de formation d’ouvriers, 114 instituts d’enseignement supérieur et universités, six facultés de médecine. Son corps professoral foisonne d’enseignants et de professeurs consacrés, brillants, bien formés. Notre système d’éducation est devenu le système d’éducation protestant le plus
important au monde. Nos éducateurs consacrés sont fort compétents dans maintes disciplines. Et le monde l’a remarqué. Nos écoles ont produit des milliers de professionnels dans de nombreux domaines d’études. Nous sommes devenus forts ! Dieu nous a bénis tant que nous l’avons cherché et avons gardé bien en vue son modèle éducatif. Orgueil, quand tu nous tiens… Mais qu’arriva-t-il à Ozias ? Dans 2 Chroniques 26.16 (LSG), nous lisons un avertissement pour chacun de nous à rester humbles et à nous appuyer sur Dieu en toutes choses. « Mais lorsqu’il fut puissant, son cœur s’éleva pour le perdre. Il pécha contre l’Éternel, son Dieu : il entra dans le temple de l’Éternel pour brûler des parfums sur l’autel des parfums. » Azaria, le sacrificateur, entra après lui dans le temple et s’opposa à lui. « Tu n’as pas le droit, Ozias, d’offrir des parfums à l’Éternel ! […] Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ! Et cela ne tournera pas à ton honneur devant l’Éternel Dieu. » (v. 18, LSG) Le roi Ozias avait oublié à qui il devait sa puissance. S’étant attribué la gloire, il avait eu la hardiesse impie de s’assigner un rôle qui ne lui appartenait pas. Il oublia les normes et les règlements divins. Il oublia de rendre gloire à Dieu et s’arrogea l’autorité d’établir ses propres règles. Bref, il oublia
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le modèle divin. À l’ouïe des reproches des sacrificateurs, Ozias, qui tenait un encensoir à la main, se mit en colère. « Et comme il s’irritait contre les sacrificateurs, la lèpre éclata sur son front » (v. 19, LSG). Le roi qui avait fait ce qui est droit aux yeux du Seigneur et avait prospéré grâce à sa relation avec Dieu devint si sûr de lui, si rempli de lui-même, qu’il quitta le sentier et le modèle divins pour s’exalter lui-même – ce qui lui attira le châtiment divin. N’étant pas un sacrificateur, il n’était pas censé entrer dans le temple. Voyant qu’il avait la lèpre au front, les sacrificateurs « le mirent précipitamment dehors, et lui-même se hâta de sortir, parce que l’Éternel l’avait frappé » (v. 20, LSG). Si seulement Ozias s’était souvenu d’où il venait et de la façon dont il avait gravi les échelons du succès, si seulement il avait rendu gloire à Dieu dans un respect empreint d’humilité, la fin du chapitre 26 n’aurait été qu’une répétition de son commencement : « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel ». Christ, le centre Dans le livre Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, nous recevons l’exhortation suivante : « Le Christ est au cœur de toute véritable doctrine. Sa Parole et la nature témoignent de la vraie religion. Il est celui vers qui convergent nos espoirs de vie éternelle. L’éducateur qui apprend de lui trouve un ancrage sûr3. » L’éducation adventiste est au cœur même de la transmission d’un sentiment d’urgence aux étudiants et au personnel enseignant tandis que nous comprenons les importants sujets devant être partagés à travers l’éducation, et ensuite, au monde. Nous louons le Seigneur pour ces fidèles professeurs qui ont été en bénédiction pour nous et grâce à qui nous sommes ici aujourd’hui, et pour ceux qui enseignent actuellement à des milliers de jeunes au sein de notre système scolaire adventiste mondial. Dépendons humblement et
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constamment de Dieu, de ses directives, et de son modèle. Ne pensons jamais que nous sommes meilleurs que Dieu, que notre jugement est supérieur à ses saintes instructions. Dans notre œuvre éducative selon le modèle divin, ne nous cramponnons pas à une indépendance obstinée, ne recherchons pas une liberté académique qui nous éloigne de la responsabilité élevée et sacrée de former des étudiants en tant que participants de la grande proclamation finale de la vérité biblique et de la compréhension prophétique. Résistons à toute pression pour utiliser la haute critique et la méthode historico-critique dans notre enseignement et notre relation avec la Bible, car de telles approches ne font que nous aliéner Dieu et exalter le moi au lieu de Jésus. La Bible, notre fondement Le monde est en train de neutraliser la Bible et la vérité biblique. L’année prochaine, nous soulignerons le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Lors de cette réforme, des gens qui croyaient en la Bible et craignaient Dieu proclamèrent que la Bible, et la Bible seule, constitue l’unique règle de foi, que nous sommes uniquement sauvés par grâce, et que nous plaçons notre confiance et notre foi en la justice du Christ qui nous est si généreusement offerte. Pasteurs, professeurs, administrateurs adventistes et membres d’église, défendez énergiquement les principes célestes qui ont guidé la Réforme protestante il y a près de 500 ans ! Ces principes bibliques nous guideront dans les derniers jours de l’histoire de la terre et nous donneront la force de proclamer Christ et ses vérités prophétiques. N’oubliez jamais ce que Dieu a fait pour son Église et pour son peuple ! Alors qu’une grande partie du monde religieux mélange actuellement la vérité à l’erreur, alors qu’elle retourne à la tradition, au sentimentalisme, et à l’œcuménisme, tenez ferme pour la puissante Parole de Dieu ! Ne permettez pas à la
neutralisation et à la déconstruction de la vérité de se glisser dans nos écoles, nos églises, ou dans votre vie personnelle. Jamais démodée Dieu instruisit son mouvement adventiste par l’intermédiaire d’Ellen G. White. L’Esprit de prophétie est l’un des plus grands dons de Dieu accordés à l’Église adventiste. Malheureusement, certains pensent qu’ils n’ont pas besoin de la Bible et de l’Esprit de prophétie, que d’une façon ou d’une autre, nous avons atteint un niveau de compréhension plus élevé que celui que ces instructeurs célestes peuvent nous donner. Permettez-moi de vous dire en toute humilité et conviction que les Écritures et les écrits de l’Esprit de prophétie sont tout aussi valables aujourd’hui qu’à l’époque où ils furent rédigés ! La vérité divine, loin d’être démodée, est tout aussi pertinente aujourd’hui et le sera jusqu’au retour de Jésus. Un jour, très bientôt, nous verrons apparaître vers l’orient une petite nuée noire, grande comme la moitié d’une main d’homme. Elle deviendra de plus en plus grande, et de plus en plus lumineuse. Au point culminant de l’histoire de la terre, le ciel s’ouvrira. Et là, au milieu de cette nuée étincelante, nous verrons celui que nous avons attendu, notre Seigneur et sauveur, le grand Maître, Jésus-Christ. Nous nous joindrons à lui dans les airs et serons toujours avec lui – par sa grâce et sa justice – tandis que nous nous dirigeons vers la salle de classe céleste éternelle, pour apprendre, l’éternité durant, aux pieds mêmes du grand Maître. n 1 Ellen
G. White, Patriarches et prophètes, p. 264.
2 Ibid., p. 264. 3 Idem., Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 365.
Ted N. C. Wilson est
le président de l’Église adventiste du septième jour. Vous pouvez le suivre sur Facebook et Twitter.
S A N T É
Reconnaissance et transition
Dr Allan Handysides
Peter N. Landless Dr Zeno Charles-Marcel
L
a rubrique Santé a paru dans Adventist World depuis l’impression du premier numéro de cette revue en septembre 2005. La rubrique Ask the Doctors (Demandez aux médecins) a paru, elle, dans sa publication sœur, Adventist Review, pendant 14 ans. À la fin de 2001, alors que Bill Johnsson était éditeur de Adventist Review, il a approché le Dr Allan Handysides et moi-même pour que nous rédigions de façon régulière des articles répondant aux questions des lecteurs et abordant les tendances en matière de santé. Si cette idée l’enthousiasmait, en revanche, il était parfaitement conscient de l’engagement qu’une telle initiative impliquait pour nous. Jusqu’à présent, près de 180 articles sous la rubrique Ask the Doctors et près de 140 articles sous la rubrique Santé ont paru dans les revues Adventist Review et Adventist World, respectivement. Cela a été, sans contredit, un plaisir et un privilège ! Les réactions ont été nombreuses – certaines acrimonieuses, certes, mais la plupart extrêmement positives. Quelle joie de répondre aux questions des lecteurs et de donner des conseils pour une vie saine pendant toutes ces années ! Où en sommes-nous maintenant ? Depuis le départ à la retraite du Dr Handysides et la session de la Conférence générale qui s’est tenue à San Antonio, au Texas, aux États-Unis, l’équipe à plein temps du Ministère de la santé de la Conférence générale a été reconstituée. C’est avec plaisir que nous accueillons le Dr Zeno Charles-Marcel en tant que nouveau membre du duo Santé/Ask
the Doctors. Interniste, et spécialiste en médecine liée au style de vie, le Dr Charles-Marcel jouit d’une riche expérience en médecine universitaire. En effet, il a été doyen de la faculté de médecine de l’Université de Montemorelos, et a travaillé pendant d’heureuses années à des centres de style de vie à travers les États-Unis. Disciple profondément engagé de Jésus, il favorise une approche équilibrée et mesurée de la vie, et est doté d’un sens de l’humour agréable et raffiné. Bienvenu à bord, Zeno ! Le Ministère de la santé a été abondamment béni à l’échelle mondiale par le leadership visionnaire, consacré, novateur et énergique du Dr Allan Handysides tout au long de sa carrière de médecin, de pasteur consacré, et de champion d’un ministère de la santé équilibré, pratique, basé sur la Bible, conforme aux conseils de l’Esprit de prophétie, et fondé sur des données solides. Le Dr Handysides a aidé l’Église à comprendre que le message adventiste de la santé est une bénédiction empreinte de grâce – une bénédiction qu’elle doit saisir, pratiquer, et partager avec la communauté qu’elle sert. En outre, il a exposé le concept selon lequel chaque congrégation de l’Église est un centre d’espérance et de santé, et chaque membre, un promoteur de la santé. Ce concept a engendré au cours des six dernières années les initiatives suivantes : le Ministère global de la santé (MGS) et l’Implication totale des membres (ITM). Allan et Janet Handysides profitent maintenant d’une retraite bien méritée.
Ils habitent six mois par année sur la rive magnifique du lac Pigeon, au Canada, et en Floride pendant l’hiver. Ils continuent de s’impliquer activement dans l’évangélisation par la santé dans les différentes facettes de la vie de l’église, et dans des missions spéciales pour le Ministère de la santé à travers le monde. Plus récemment, le Dr Handysides a prononcé le discours d’ouverture au Congrès mondial de l’Union des femmes chrétiennes pour la tempérance, lequel s’est tenu à Ottawa, en Ontario, au Canada. Personnellement, j’ai une immense dette de reconnaissance envers le Dr Handysides pour le rôle qu’il a joué dans ma vie en tant que dirigeant, modèle, mentor, administrateur, confident, et ami précieux depuis plus de 36 ans. Merci, Allan, de pratiquer ce que tu prêches – de joindre le geste à la parole. Merci d’avoir partagé inlassablement, tout au long d’une longue carrière de service, l’amour et la grâce de Jésus au chevet d’un patient, au sein de l’Église mondiale, dans des cabinets et des salles des organisations de santé et des bureaux gouvernementaux du monde entier ! Nous t’apprécions beaucoup et te portons dans notre coeur. Tes efforts ne cessent de porter du fruit. n
Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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Pavel Liberanskiy
UN Dans la première partie, Pavel s’inscrit au service militaire obligatoire en Moldavie. Un officier du KGB lui manifeste de l’intérêt.
C
’est dans la chambre Lénine que je passe mon premier sabbat au sein de l’armée. Quelle ironie étrange ! Avant mon service militaire, je passais mes sabbats à l’église avec des jeunes, des frères et des sœurs. Maintenant, je me retrouve entouré de portraits de dirigeants communistes et de responsables militaires, et de tout un arsenal de propagande. Chaque fois qu’un sergent vient me trouver et me demande de travailler le sabbat, je dois lui expliquer que je ne travaille pas ce jour-là. Le lundi, le commandant du KGB m’invite à son bureau. Il me demande si j’ai un permis de conduire pour la moto. Oui, j’en ai un, chez mes parents. Il m’annonce alors qu’on ne me transférera pas. Toutes les questions du sabbat et de la nourriture seront résolues. Mais je ne désire vraiment pas travailler avec un représentant du KGB après tout ce que les membres de ce service de renseignements ont fait aux croyants ! Je soulève toutes les objections possibles. Rien n’y fait. Je suis pris avec le KGB. J’envoie un télégramme à mes parents pour qu’ils me fassent parvenir mon permis de conduire. J’ai peine à y croire : ce doit être une stratégie sophistiquée du KGB pour me faire entrer dans sa « prison ». Je prie et m’inquiète constamment. Heureusement, des êtres chers et des membres d’église m’envoient des lettres de soutien, lesquelles sont pour moi une grande bénédiction. La vie militaire Dans les baraques, les soldats aguerris maltraitent les nouveaux conscrits. Ainsi, en plus de la pression qu’ils exercent sur moi pour que je fasse des compromis avec ma foi, je suis en butte à leur harcèlement. Mais Dieu m’aide à rester inébranlable
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EN DE À Dieu, tout est possible 2E P A R T I E tout en développant une bonne relation avec tous. Le soir, je joue de la guitare (celle d’un autre soldat) et chante des chansons sur la vie, les mères, l’amitié, et l’amour chrétien. Ces moments musicaux m’aident à gagner le respect de mes pairs. Un jour, au début de mon service militaire, le commandant du KGB me demande de l’accompagner à la cafétéria. À notre entrée, tout le monde se lève. Le commandant se dirige ensuite vers le cuisinier. « Quel menu sers-tu aux soldats ? Y a-t-il du porc dans la nourriture ? » La réponse étant affirmative, il lui ordonne de faire désormais la cuisine sans porc ni gras. Le cuisinier et tous ceux qui ont entendu cet ordre en sont interloqués ! Alla Serdyukova, la femme du commandant, travaille en tant que chef cuisinière à la station balnéaire Neptune. En reconnaissance de mes services de chauffeur, on me sert d’excellents repas. Dans sa bonté, le commandant me permet de jouir des retraites familiales à la mer Noire. Pour éviter qu’on me presse de travailler le sabbat, il m’offre son bureau : « Le sabbat, viens dans mon bureau dès ton réveil. Tu pourras lire, dormir ou prier en paix ici ; personne ne viendra te déranger. » Plus tard, il me fournit quelques douzaines de passes de congé en blanc portant sa signature et son cachet. Ces passes me permettront d’aller partout à l’extérieur de l’unité militaire. Je n’ai qu’à y écrire mon nom.
Ainsi, pour la première fois, je vais à l’église de Sukhumi ! Je m’asseye dans la première rangée et bois littéralement chaque parole prononcée. J’ai tellement soif de participer au culte et d’entendre des choses spirituelles ! Être de nouveau à l’église est un don merveilleux. Néanmoins, le sabbat, je reste habituellement dans le bureau du commandant. S’il arrive après moi à son bureau, il frappe, j’ouvre la porte, et il me dit en entrant : « Je t’en prie, étudie, lis, repose-toi ! » Lorsque nous voyageons le vendredi, le commandant m’accorde toujours amplement de temps pour que je termine ma préparation du sabbat avant le coucher du soleil. Il ne fait jamais appel à mes services le sabbat. La Bible Un jour, le commandant m’offre une étagère vide, histoire d’y ranger mon matériel d’étude et de lecture. Je demande donc à mes parents de m’envoyer une Bible, la précieuse Bible dont ils m’ont fait cadeau lors de mon 12e anniversaire. Je revois encore le sabbat soir où mon père m’a envoyé chez l’ancien de l’église avec un sac à provisions. La maison de frère Vasiliy se trouve dans notre village. Les communistes ont l’œil sur lui pour découvrir comment il arrive à fournir des Bibles et d’autres imprimés aux membres d’église. Je lui remets le message de mon père, et il m’invite à attendre dans la maison. Il sort et revient P H O T O
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S TA F F
S G T.
D .
M Y L E S
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L’A U T E U R D E C O U R T O I S I E
L’auteur, en tant que conscrit dans l’armée soviétique.
avec un petit paquet humide qui sent mauvais et le met dans mon sac. Il prie avec moi et me demande de me rendre directement chez moi, sans parler à personne ni montrer à quiconque le paquet. À la maison, mon père le déballe. Il y trouve une petite Bible neuve, humide et quelque peu abîmée parce que, comme nous l’apprenons plus tard, frère Vasiliy enterre les Bibles dans sa cour. Elles prennent un peu l’humidité, mais au moins, elles ne risquent pas d’être confisquées. Tout compte fait, je n’apporterai pas ma Bible dans le bureau du commandant. C’est un article de contrebande : la page de garde indique qu’elle est publiée par la « Société biblique ». L’URSS n’a pas une telle société. Un jour, le pasteur Aleksey Sitnik me rend visite avec une revue que les autorités de Moscou viennent de permettre aux adventistes de publier. J’ouvre sa Bible et lis la date et l’endroit de publication : « Moscou, 1968 ». Quel coup ! Nous échangeons des Bibles. Maintenant, je vais pouvoir apporter une Bible dans le bureau du commandant du KGB ainsi que ma revue Adventist Minister’s Desk Calendar officiellement imprimée – non seulement le sabbat, mais
aussi dans mes autres temps libres. J’ai un endroit où je peux enfin passer du temps avec Dieu et avec sa Parole ! Voyant que le commandant remarque mes livres, je les lui tends. Il constate qu’il s’agit de livres autorisés, imprimés à Moscou. Qui sait, son encouragement à apporter dans son bureau tout ce que mes frères me donnent à lire provient peut-être de son désir de mettre la main sur des samizdats (des livres clandestins tapés sur du papier à cigarette)… Je lui suggère de commencer à lire la Bible. Vers la fin de mon service militaire, il en a presque terminé la lecture ! Un sabbat, alors que je lis ma Bible, le commandant vient dans son bureau et donne un coup de fil au cours duquel il parle très fort. Une fois le silence revenu, je lève les yeux et vois qu’il me regarde. Avec un grand respect, il me demande : « Est-ce que je perturbe ta lecture ? » Je lui réponds qu’il n’y a pas de problème. Je me sens embarrassé. Pourquoi me manifeste-t-il un tel respect ? Des vacances à la maison Seuls les meilleurs soldats dans l’endoctrinement militaire et politique de
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L’A U T E U R
L’auteur célèbre la bonté de Dieu avec sa femme (à sa gauche), ses deux filles, et son gendre.
mon unité ont la permission de passer les vacances chez eux. Quelle n’est pas ma surprise lorsqu’on m’accorde deux semaines de vacances chez moi, avec de l’argent de poche ! Mon commandant y est pour quelque chose. Bien qu’il ne connaisse pas personnellement mes parents, il éprouve pour eux admiration et respect. Je suis si heureux de retrouver les miens et mon église natale ! Mon service militaire terminé, je rentre enfin chez moi pour de bon. Je m’occupe du ministère de la jeunesse et de l’œuvre missionnaire. Plus tard, j’entreprends des études de trois ans dans un séminaire de théologie moldave clandestin. Ensuite, je fais du bénévolat, me marie, et gagne de l’expérience dans le ministère pastoral et l’administration de l’Église. Les années filent. Mais jamais je n’oublierai mon ange du KGB. En 2011, soit 30 ans après mon service militaire, je retrouve la famille Serdyukova et lui téléphone. Alla ne reconnaît pas ma voix mais n’a pas oublié mon nom. « Oui, je me souviens, dit-elle. Oleg me disait toujours de ne pas donner de porc à Pavel ! » Bien qu’ils habitent loin de chez moi, j’essaie de leur rendre visite au moins une fois par année. Je leur offre des imprimés chrétiens, prie pour eux et les soutiens de mon mieux. Je prie tous les jours le Seigneur de leur révéler son caractère et de les conduire dans une relation plus intime avec lui. Je remercie Dieu de les avoir mis sur mon chemin. Comme ses voies sont bonnes et mystérieuses ! Je lui rends grâce de tout ce qu’il a fait pour moi. n
Pavel Liberanskiy est directeur du Ministère
des publications, de l’économat, et des services fiduciaires de la Division eurasienne.
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Frank A. Campbell
Comment devons-nous Notre foi, ou sa volonté ?
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dafih Campbell, ma fille, a 20 ans. Bientôt, elle obtiendra son diplôme en science de l’Université McGill à Montréal, au Canada. Elle aime les gens, les animaux, et veut être médecin ou vétérinaire. Mais un jour, son plan d’avenir est bouleversé : elle ne pourra pas poursuivre ses études. Après un diagnostic qui révèle un cancer du cerveau, Adafih se retrouve alitée pendant des mois. Conte de deux textes Admirateurs, amis et membres de la famille de nombreux pays prient pour elle. Beaucoup viennent à son chevet à l’hôpital ou à son appartement. Une sœur de l’église a la conviction que si, par la foi, elle fait lever la malade, Dieu va répondre immédiatement à sa prière. La guérison, hélas, ne se produit pas. Et cette sœur en est profondément déçue. Des années plus tard, alors qu’elle se meurt elle-même d’un cancer, il semble qu’elle n’a pas retrouvé suffisamment de foi pour prier intensément pour son propre rétablissement. Se pourrait-il que les instructions de Jésus au sujet de la prière soient contradictoires ? Dans Matthieu 6.10, le Seigneur nous enseigne à nous soumettre au plan céleste : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Mais dans Marc 11.24, il encourage une foi qui « émet des reçus d’exaucement » avant même que nos requêtes ne nous soient accordées : « Tout
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ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé. » Sur quoi alors se brancher ? La soumission s’oppose-t-elle à la foi ? Quelle somme de soumission à la souveraineté de Dieu nous faut-il – de cette pieuse réserve au cas où l’emploi n’est pas obtenu, où la guérison n’est pas accordée ; quelle somme d’intercession prudente nous faut-il pour une guérison, si c’est la volonté de Dieu, si Dieu en décide ainsi dans sa sagesse, si, si, si… ? Quelle somme de cette supplication presque timide peut-on vraiment qualifier de foi ? Je connais un jeune prédicateur qui, une fois, a entendu un « si » qui lui a paru de trop dans les requêtes des anciens. Il les a donc interrompus et a terminé lui-même la prière. Il a intercédé avec la sainte audace que seul un ado peut rassembler. Il a prononcé ce qu’il considérait être la « prière de la foi » que l’apôtre Jacques avait à l’esprit dans Jacques 5.15. Et le malade pour lequel il priait a vécu de nombreuses années supplémentaires ! Alors, qui a fait « bouger » le bras de Dieu ? Ce jeune ou les anciens ? Laquelle de ces deux prières Dieu a-t-il vraiment entendue ? Quand Dieu ne guérit pas Lorsque les médecins ont annoncé au pasteur Charles D. Brooks qu’il perdrait la bataille contre le cancer du pancréas, cet évangéliste adventiste distingué, comme un autre évangéliste P H O T O
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distingué avant lui, a déclaré : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » (2 Tm 4.7) Contrairement au roi Ézéchias, Charles Brooks a résisté à la tentation de demander à Dieu quelques années de plus, ou même quelques jours de plus. Bien que d’innombrables personnes de nombreux pays et de plusieurs continents aient prié pour la guérison de cet évangéliste de 85 ans – lequel a conduit plus de 20 000 personnes sur six continents au baptême par le biais de son ministère – il est quand même décédé… Une distinction sans une différence ? En sondant les Écritures sur cette question, on découvre que la dichotomie entre la foi et la soumission est une fausse dichotomie, une distinction sans une différence. Ce qui justifie notre foi en Dieu, c’est notre croyance qu’il est Dieu, le Roi des rois, le Souverain. Dans ce contexte, la foi et la soumission ne constituent pas des approches alternatives, mais plutôt des parties d’un même processus rationnel : si Dieu n’était pas digne de notre soumission, il ne serait pas digne de notre foi non plus. À Gethsémané, Jésus reconnut la cohérence entre la foi et la soumission. Il pria ainsi : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe. Toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite. » (Lc 22.42) Et Hébreux 11.6 dit clairement que nous devons faire autant preuve de foi que de soumission dans nos prières. Car « sans la foi, il est impossible de lui plaire ; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent ». Qui a compris ou exprimé mieux cela que Schadrac, Méschac et Abed-Négo ? Leur réponse au roi Nebucadnetsar démontre de façon palpable l’intersection entre la foi et la soumission. Les trois amis savaient que leur Dieu pouvait les délivrer de la fournaise (Dn 3.16,17). Mais ils savaient aussi qu’il n’était pas tenu de le faire, ce qui ne leur faisait aucune différence, comme ils en informèrent Nebucadnetsar : « Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée. » (v. 18, LSG) Une nouvelle prière Après être devenu familier avec l’histoire des « trois jeunes Hébreux », je commence à prier pour le rétablissement de ma fille « dans l’esprit de Daniel 3 ». Je dis à Dieu que je crois et sais qu’il peut guérir et guérira ma fille. Dans mon esprit ne plane aucun doute : d’une manière ou d’une autre, Adafih guérira et reprendra ses cours à McGill. Et je commence à lui dire, avec autant de conviction, que même s’il ne le fait pas, je ne me prosternerai pas devant de faux dieux ni n’adorerai la statue. Par sa grâce, je développe la foi et la fidélité, la certitude
Dieu est-il digne de ma soumission ? et la soumission, en égale mesure, d’une manière que je n’ai pas souvent faite avant, et ne ferai sûrement pas souvent après. Un sabbat avec Adafih Un sabbat, je décide de passer pratiquement toute la journée seul avec Adafih. Cela donnera une pause aux autres membres de la famille. Le progrès de la maladie a entraîné un trouble de la parole. Étant à Ottawa, je n’ai pu converser avec elle ces derniers jours. Que dois-je lui dire ? Elle ne s’intéresse pas profondément aux choses spirituelles. Et en ce qui me concerne, je ne suis de nouveau qu’un bébé chrétien, étant revenu à la foi après quelque trois décennies de désert spirituel. Je décide de lui lire un passage de l’Ancien Testament. Soudain, Adafih me dit, aussi clairement que je ne l’ai entendue s’exprimer depuis un bon moment : « Je veux voir Jésus quand il reviendra. » Sa déclaration de foi me réjouit et m’étonne. Par la suite, j’apprends que pendant mon absence à Ottawa, elle a donné son cœur à Christ. Sa déclaration de foi du sabbat matin est la dernière que je l’entendrai faire de ce côté de l’éternité. Je retourne à Ottawa. Plus tard, sa tante me téléphone. « Adafih vient d’expirer. » Immédiatement, je tombe à genoux et demande à Dieu de m’aider à être fidèle à la seconde partie de ma prière. J’ai eu foi qu’il la guérirait. Mais bien qu’il n’ait pas exaucé ma prière tel que prévu, je suis déterminé, par sa grâce, à respecter sa seigneurie. Je sais maintenant que la réponse adéquate à la question de la foi ou de la souveraineté n’est pas « ou », mais « et ». Nul ne doit craindre d’exercer sa foi, ou être trop fier pour reconnaître les prérogatives souveraines d’un Dieu bon. n
Frank Campbell est président de ARISE!
Ses écrits ont paru dans le Washington Post et dans différentes autres publications, tant adventistes que sécularisées.
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E N C O U V E RT U R E
grâce La
Lael Caesar
est là où on la déco
couvre
grâce
Car c’est par la que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu1. (Ep 2.8)
Q
u’est-ce que la grâce ? De prime abord, c’est, semble-t-il, quelque chose de très abstrait. Et surtout, pour beaucoup d’entre nous, une théorie à laquelle croire. Mais la grâce, c’est aussi quelque chose dont il faut faire l’expérience. La formatrice de Chuck Colson’s Prison Fellowship [un ministère envers les détenus] m’a aidé à voir combien de simples pommes de terre peuvent illustrer la grâce. J’ai su, bien avant cette femme, que Dieu aime le monde, que je ne peux survivre sans sa grâce, et que Jésus est au centre de tout. Mais jusqu’ici, je n’avais suivi aucune formation sur la façon de partager cette nouvelle avec mes frères et sœurs derrière les barreaux. C’est par le biais de « la leçon des pommes de terre » présentée dans cette formation que j’ai découvert une nouvelle facette de l’amour de Dieu. Après avoir déposé plusieurs pommes de terre sur une table, notre formatrice nous a dit d’en prendre chacun une. Peu après, elle nous a demandé de les remettre sur la table. Quelques minutes plus tard, et à ma grande consternation, elle nous a demandé de reprendre exactement la même pomme de terre ! Mes camarades de classe ont reconnu leurs propres tubercules – peut-être en raison d’un meilleur esprit d’observation, ou de leur grande confiance… ou d’un amour supérieur pour les pommes de terre ! Ce que notre formatrice a voulu souligner ici, c’est l’amour – l’amour empreint de sollicitude, l’amour essentiel pour servir ceux que la société méprise ; l’amour divin qui voit tout ce qui nous échappe ; l’amour qui nous permet de reconnaître nos frères et sœurs pour ce qu’ils sont ; l’amour d’une mère qui enseigne à une autre mère comment
I N T E L L E C T U A L
R E S E R V E ,
I N C .
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distinguer le cri de son propre bébé au milieu du babillage, des cris et des pleurs d’autres bébés ; l’amour d’un Père qui compte soigneusement tous ses enfants, qui remarque qu’il en manque un, qui sait où il a tendance à errer, qui ne se donnera aucun repos aussi longtemps qu’il ne l’aura pas secouru dans le désert (Lc 15.3-7). L’apparition de la grâce Cette « séance de formation en pommes de terre » a été la leçon de choses dont j’avais besoin pour comprendre comment Dieu aime chacun d’entre nous, de façon unique selon chacune de nos circonstances. La déclaration « la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée » (Tt 2.11) indique au moins deux choses plutôt opposées. Premièrement, la grâce sauve tout le monde, peu importe les différences que nous relevons – peu importe nos conceptions de l’orgueil ou de l’humilité, de la grandeur ou de la petitesse. Le Dieu de la grâce porteuse de salut aime, d’emblée, le monde entier (Jn 3.16). Deuxièmement, Dieu nous aime de façon individuelle, conformément aux distinctions mêmes que nous faisons parmi nous. Il aime tout le monde et accorde sa grâce à tous selon le caractère distinctif de chaque être humain, qu’il soit prétentieux ou contrit, ou qu’il saisisse simplement et clairement la vérité selon laquelle Dieu nous offre sa grâce précisément parce que nous sommes pécheurs. « Cela prouve que s’il n’y avait eu sur la terre qu’une seule âme à sauver, Jésus serait mort pour elle »2. Uniquement pour cette âme, et pour toute l’humanité, la grâce de Dieu est notre miracle. Or, ce miracle n’attend pas pour se produire. Il s’est déjà produit, avant
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même que nous puissions crier à Dieu ou implorer sa grâce. Dieu a déjà « brillé » sur l’humanité entière. C’est là le message du terme grec epifainō. Il a brillé de mille feux, comme lors de cette nuit paisible, inattendue, tandis que des bergers faisaient paître leurs troupeaux. Soudain, « ils furent saisis d’une grande crainte » (Lc 2.9) en apercevant un glorieux messager – un seul, parce que dans ses compassions inépuisables, Dieu désire non nous consumer (Lm 3.22), mais nous assurer de l’abondance de sa grâce. La grâce, loin d’être distribuée de façon parcimonieuse, est toujours abondante (Rm 5.20). Ainsi en fut-il dès que les bergers se fussent ajustés à la lumière de la grâce perçant leurs ténèbres. Alors, une « multitude de l’armée céleste » (Lc 2.13) remplit le ciel de ses chants et l’inonda d’une lumière plus grande encore, laquelle montra et enseigna bien davantage l’étonnante façon dont la grâce abonde. Dieu a brillé dans la modestie constante et invariable de la providence qui se manifeste de façon ponctuelle envers toute la création, laquelle attend de lui son pain au moment voulu (Ps 145.15). Il a brillé sur le bien et le mal, et fait pleuvoir sur les justes et les injustes (Mt 5.45). Et ce, pour que l’insensé puisse profiter des dons divins de la vie, de l’intelligence, du pain, de la pluie et du soleil alors même qu’il déclare : « Il n’y a point de Dieu ! » (Ps 14.1) Là encore, ce n’est que l’abondance de la grâce qui apparaît. Car qui peut dire à quel point ces insensés – avec leur engagement aux apparences (1 S 16.7) et leur grande foi en une attitude digne et posée – auraient pu résister cette nuit-là à l’éclat de cette seule apparition du messager à d’humbles bergers au-dessus d’un pâturage de Bethléhem ? L’Évangile de ce messager céleste en une nuit qui restera unique, et la voix de la providence à travers les nuits et les jours de l’humanité déchue, de son souffle et de son être, sont, purement et simplement l’apparition de la grâce, de la grâce pour tous, de la grâce pour chacun, appliquée aussi distinctement et aussi incroyablement que la spécificité des pommes de terre irlandaises.
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Une plus grande sollicitude Aujourd’hui, je me rends compte qu’une meilleure connaissance de ma pomme de terre dépendait, en fait, de ma sollicitude envers celle-ci. Si j’avais éprouvé davantage de sollicitude pour elle, je lui aurais accordé mon attention : j’aurais compté ses yeux, mémorisé ses vallées et ses contours, sa forme et sa taille. Je me serais rappelé la place qu’elle avait occupée dans ma main. Je me serais souvenu de sa position sur la table, de la façon dont elle se différenciait de toutes les pommes de terre que j’aie jamais connues ! Au lieu d’être une pomme de terre X dans un sac de 20, ma pomme de terre aurait eu pour moi sa propre identité. Or, mon Père céleste prend soin de vous et de moi de cette manière et pour cette raison. Et comment manifeste-t-il sa sollicitude ? De façon totale. Il sait tout du moineau qui vient de tomber, raide mort, à mes pieds. Mais il veut que je sache que je vaux beaucoup plus que les oiseaux (Mt 6.26). Il prend soin de moi selon les détails particuliers de mon existence individuelle (v. 25-32). Et pourquoi me manifeste-t-il sa sollicitude de façon aussi particulière ? Parce qu’elle est l’expression de sa nature d’amour (1 Jn 4.8). Et bien qu’il aime le monde (Jn 3.16), bien que les êtres humains de toutes les races soient l’objet de son affection (Ac 17.28), bien que sa grâce vise la restauration de la création tout entière – y compris la flore et la faune (Rm 8.19-23) – il aime néanmoins chacun de nous qui habitons dans ce monde, indépendamment de nos relations avec n’importe quel autre de ses habitants (Es 49.15). C’est donc grâce à ma « séance de pommes de terre » que j’ai découvert l’insuffisance de mon amour. Si, à tout le moins, j’avais aimé davantage ma pomme de terre, j’aurais eu beaucoup moins de difficulté à la distinguer des autres. Mon Père, lui, n’a aucune difficulté à distinguer ses enfants. Son attention minutieuse ne constitue pas une preuve de sa nature critique. Elle garantit plutôt que sa grâce va s’occuper parfaitement de mon cas. Son amour pour moi l’amène à s’occuper
de chaque complication subtile de mon extrême indignité. Dieu peut me secourir parfaitement parce qu’il me connaît : il sait combien de cheveux j’ai déjà eus, il connaît les problèmes spécifiques qui me harcèlent à 3 heures du matin, et sait quelles stratégies utiliser pour s’occuper convenablement de ma paix unique, distincte de la vôtre. La grâce et Noé Comment distinguons-nous l’influence à salut et l’énergie divines de toutes nos faiblesses ou forces, de notre activité ou inactivité, de nos caprices ou de notre calcul qui semblent gouverner et diriger la réalité de chaque instant de notre vie ? Au milieu « du jeu des intérêts, des pouvoirs, des passions des hommes »3 qui ne dorment jamais et auxquels nous nous réveillons chaque fois que nous agissons, que signifie porter l’étiquette « Dieu », ou « salut », ou « grâce » ? La réponse est à la fois vague et indubitable. La grâce, la grâce divine qui sauve, peut sembler floue, parce que « le Seigneur Jésus fait des expériences sur le cœur humain par la démonstration de sa miséricorde et de sa grâce abondante »4. Ces expériences peuvent sembler déroutantes tandis que la grâce sanctifiante nous fait croître et progresser, même si Satan et ses suppôts condamnent notre Dieu et contestent sa grâce en montrant du doigt toutes les faiblesses qu’ils peuvent encore voir en nous (Ap 12.10 ; Za 3.1-5). Sans doute ne le savent-ils pas toujours, mais le Dieu dont la grâce procure le salut sait parfaitement comment sa grâce fonctionne. Il n’est pas désespéré à la vue du mélange déroutant entre le péché et la justice. Il sait qu’à la fin, nous serons « parfaits et accomplis, sans faillir en rien » (Jc 1.4, LSG). Entre-temps, la grâce porteuse de salut demeure aussi évidente et aussi vague que la bonté célébrée d’un Gédéon en proie au doute, d’un Jephté qui sacrifie son enfant, et d’un Samson empêtré dans la luxure (He 11.34) ; aussi incontestable et aussi opaque qu’un Abraham qui ment à l’occasion (Gn 12.10-20 ; 20.1,2) sans
Presque tous ont reconnu leur propre pomme de terre. Dieu ne confond jamais ses enfants.
cesser pour autant d’être le père des croyants (He 11.8-12 ; Rm 4.11) ; aussi claire et aussi obscure que la vertu inconstante de Noé – cet homme qui, selon les Écritures, est le premier individu cité comme recevant ses prodiges. La grâce doit sembler vague, du moins pour l’analyse objective, parce que Noé en est la première illustration citée (Gn 6.8,9). À la suite de plus d’un siècle de prédication, pas un seul converti ne s’est joint à lui dans l’arche du salut qu’il avait construite selon les instructions divines – personne, sauf les membres de sa famille immédiate, et des animaux. Ensuite, dans les années postdiluviennes, nous nous rappelons de lui surtout en raison de son moment d’ébriété et de la honte qu’il entraîna (Gn 9.20-25). Cependant, nous devons croire qu’il y a de la bonté dans cet homme, une bonté qui l’a distingué de sa génération, et qui justifie que nous le célébrions en tant que « juste et intègre parmi ses contemporains » (Gn 6.9). Et sur quel fondement ? Je veux, à coup sûr, le savoir. Car si le Noé fervent, mais improductif et intempérant peut être béni pour cette raison, alors, je veux me ranger de son côté. Et si vous, ami lecteur, êtes suffisamment conscient
de vos propres faiblesses, vous pouvez, vous aussi, vous ranger du côté de Noé et du mien. L’épître aux Hébreux connaît le fondement de la position de Noé : c’est « la justice qui s’obtient par la foi » (He 11.7). Il est dépendant de la bonté, non de l’effort, mais de la croyance. C’est croire la Parole du messager de gloire en dépit de la terreur qu’il nous inspire, et comprendre que notre intimidation, bien que compréhensible, est inutile, inappropriée, et contraire à l’ultime réalité de l’univers. Nous devrions accueillir ce messager, parce qu’il « annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2.10,11). Quelle bonne nouvelle, en effet, que celle de l’apparition de la grâce salvatrice ! C’est une nouvelle pour tous. La grâce pour tous La grâce salvatrice est apparue pour tous, aussi diffuse et pourtant aussi concrète que le souffle de vie dans nos narines, et l’électricité dans notre système nerveux.
La grâce salvatrice qui apparaît dans l’innocence d’une vierge, la fragilité de la grossesse, l’étrangeté d’une étable, la vie longue de 33½ ans d’un certain homme, le sacrifice dépouillé sur la croix du calvaire, le miracle indéniable de la résurrection, et la puissante promesse de Jean 14.1-3, cette grâce est le don divin par excellence, crucial pour toute l’humanité. Mais la grâce ne fonctionne que lorsque nous avouons notre besoin, notre vide que Dieu connaît et comprend – un vide que lui seul peut combler. Si, aussi pauvres, humbles et indigents que nous soyons, nous sommes désireux de recevoir ce don infini, celui-ci fera à chacun d’entre nous un bien éternel. n 1 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 2 Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 157. 3 Idem., Éducation, p. 199. 4 Idem., Testimonies to Ministers and Gospel Workers, Pacific Press Pub. Assn., Mountain View, Calif., 1923, p. 18.
Lael Caesar, rédacteur
adjoint de Adventist World, ne cesse jamais de s’émerveiller du miracle incessant de la grâce étonnante.
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vous est donné Ellen G. White
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e Roi de gloire s’abaissa profondément pour revêtir l’humanité et vivre au milieu d’êtres souvent grossiers et repoussants. Il dut voiler sa gloire pour que la majesté de sa forme extérieure n’attirât pas les regards. Il évita tout déploiement extérieur. Ni les richesses, ni les honneurs mondains, ni la grandeur humaine ne peuvent sauver une âme de la mort ; Jésus voulut que rien dans sa nature terrestre n’attirât les hommes à ses côtés. Seule la beauté de la vérité céleste doit captiver ceux qui désirent le suivre. Longtemps à l’avance le caractère du Messie avait été décrit dans la prophétie, et il voulait être accepté des hommes sur le simple témoignage de la Parole de Dieu. Un plan étonnant Les anges, extasiés devant le glorieux plan du salut, étaient impatients de voir comment le peuple de Dieu allait accueillir son Fils, caché sous le voile de l’humanité. Des anges vinrent visiter le pays du peuple élu. Les autres nations
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ne se rendait pas compte de l’imminente venue du Sauveur. Le sacrifice quotidien annonçait, matin et soir, dans le temple, l’Agneau de Dieu ; même ici cependant, aucun préparatif n’était fait pour le recevoir. Les prêtres et les docteurs ne comprenaient pas que le plus grand événement des âges était sur le point de se produire. Ils répétaient leurs vaines prières, et accomplissaient les rites du culte pour être vus des hommes ; mais à cause de leur soif de richesses et d’honneurs mondains, ils étaient peu préparés à recevoir la révélation du Messie. Même indifférence dans le pays d’Israël, où les cœurs égoïstes et profanes étaient étrangers à la joie dont tressaillait le ciel tout entier. Quelques-uns seulement soupiraient après l’Invisible. C’est à ceuxci qu’une ambassade céleste fut envoyée. Des anges accompagnent Joseph et Marie, de Nazareth, leur lieu de séjour, à la cité de David. […] Mais Joseph et Marie ne sont ni reconnus, ni honorés dans leur cité royale. Las et sans abri,
étaient absorbées par des fables et par l’adoration des faux dieux. Les anges vinrent donc dans le pays où la gloire de Dieu s’était manifestée, où la lumière de la prophétie avait brillé. Ils vinrent, invisibles, à Jérusalem, auprès des ministres de la maison de Dieu chargés d’expliquer les oracles sacrés. Déjà, le prêtre Zacharie, tandis qu’il officiait devant l’autel, avait appris que la venue du Christ était imminente. Déjà, le précurseur était né, sa mission attestée par le miracle et par la prophétie. La nouvelle de cette naissance et la signification étonnante de la mission du Baptiste s’étaient répandues aux alentours. Mais Jérusalem ne se préparait pas à accueillir son Rédempteur. C’est avec étonnement que les messagers célestes constatèrent l’indifférence du peuple appelé par Dieu à communiquer au monde la lumière de la vérité sainte. La nation juive avait été conservée comme une preuve du fait que le Christ devait naître de la semence d’Abraham et de la lignée de David ; et voici qu’elle P H O T O
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C’est avec une telle hérédité qu’il vint partager nos douleurs et nos tentations, et nous donner l’exemple d’une vie exempte de péché. ils parcourent la longue rue étroite, depuis la porte de la cité jusqu’à son extrémité orientale, cherchant en vain un lieu de repos pour la nuit. Il n’y a pas de place pour eux dans l’auberge encombrée. Sous un grossier hangar servant d’abri au bétail, ils trouvent enfin un refuge, et c’est là que naîtra le Rédempteur du monde. Les hommes n’en savent rien, mais les cieux s’emplissent de joie. Un intérêt plus profond et plus tendre attire vers la terre les saints êtres qui peuplent le monde de la lumière. L’univers tout entier est illuminé de sa présence. Des foules d’anges se rassemblent sur les collines de Bethléhem. Ils attendent un signal pour annoncer au monde la bonne nouvelle. Si les conducteurs d’Israël avaient été fidèles à leur mandat, ils auraient eu le bonheur de participer à l’annonciation de la naissance de Jésus. Mais maintenant ils sont mis de côté. […] D’humbles témoins Dans les champs où le jeune David avait conduit ses troupeaux, des bergers veillaient la nuit. Ils rompaient le silence des heures en s’entretenant du Sauveur promis, et priaient pour que le Roi montât sur le trône de David. « Un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit : Soyez sans crainte ; car je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Ces paroles remplissent l’esprit des bergers de visions de gloire. Le Libérateur est venu en Israël ! On a coutume d’associer à sa venue l’idée de puissance, de grandeur, de triomphe. Mais l’ange doit les préparer à reconnaître leur Sauveur dans la pauvreté et l’humiliation. « Et ceci sera pour vous un signe : vous
trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche. » Le céleste messager avait dissipé leurs craintes. Il leur avait dit comment ils trouveraient Jésus. Avec de tendres égards pour la faiblesse humaine, il leur avait donné le temps de s’accoutumer à l’éclat divin. Maintenant la joie et la gloire ne pouvaient pas rester cachées plus longtemps. Toute la plaine fut illuminée par le resplendissement des armées divines. La terre fit silence, et le ciel se pencha pour écouter le chant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! » […] Un chant céleste La distance qui sépare le ciel de la terre n’est pas plus grande aujourd’hui qu’au moment où les bergers entendirent le chant des anges. Tout autant qu’autrefois, quand des hommes d’humble origine et de modeste situation rencontraient des anges, à midi, et s’entretenaient avec des messagers célestes dans les vignes et les champs, l’humanité reste l’objet de la sollicitude céleste. Le ciel peut être très près de nous qui cheminons dans les sentiers difficiles de la vie. Des anges descendant des parvis célestes suivront les pas de ceux qui obéissent aux ordres de Dieu. L’histoire de Bethléhem est un thème inépuisable. On y découvre la « profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ». (Rm 11.33) Nous nous étonnons devant le sacrifice du Sauveur qui échangea le trône du ciel contre la crèche, la société des anges qui l’adoraient contre la compagnie des bêtes de l’étable. Sa présence confond notre orgueil humain et notre propre suffisance. Et cependant, ceci n’était que le commencement de son étonnante condescendance. C’eût été pour le Fils de Dieu une humiliation presque infinie de revêtir la
nature humaine, même alors qu’Adam résidait en Éden dans son innocence. Jésus accepta l’humanité alors qu’elle était affaiblie par quatre millénaires de péché. Comme tout enfant d’Adam, il a accepté les résultats de la grande loi de l’hérédité. Ces résultats, on peut les connaître en consultant l’histoire de ses ancêtres terrestres. C’est avec une telle hérédité qu’il vint partager nos douleurs et nos tentations, et nous donner l’exemple d’une vie exempte de péché. Satan avait éprouvé de la haine pour le Christ à cause de la position que celui-ci occupait dans les parvis de Dieu. Quand il se vit détrôné, sa haine s’accrut envers celui qui avait pris l’engagement de racheter les pécheurs. Néanmoins, Dieu permit à son Fils de venir dans un monde dont Satan se prétendait le maître, et d’y venir sous la forme d’un faible petit enfant, sujet aux infirmités humaines. Il lui permit d’encourir les dangers de la vie en commun avec tous les autres hommes, de livrer bataille comme tout enfant de l’humanité, au risque d’un échec et d’une perdition éternelle. Le cœur d’un père humain s’attendrit sur son fils. Il considère le visage du petit enfant, et tremble à la pensée des dangers que la vie lui réserve. Il désire protéger cet être chéri contre la puissance de Satan, et le préserver des tentations et des luttes. Dieu consentit à donner son Fils unique en vue d’un conflit plus redoutable et d’un risque plus effrayant, et cela, afin que le sentier de la vie devînt plus sûr pour nos enfants. « Voici en quoi consiste l’amour ! » Admirez, ô cieux ! et sois étonnée, ô terre ! n
Ce qui précède est un extrait tiré du livre Jésus-Christ, p. 30-34. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.
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VICTIMES À
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Albert Kazako
VAINQUEURS Un parcours de foi incroyable
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es 34 premières années de ma vie se déroulent au Malawi, un pays pauvre de l’Afrique. C’est là que j’épouse Eunice, et que mes deux fils, Albert Jr. et Davis viennent au monde. Nous survivons grâce à une petite clinique médicale que nous dirigeons, enfin, jusqu’à ce qu’un événement traumatisant bouleverse notre existence. Cependant, à travers cette expérience où notre vie est en danger, où aucun rayon de lumière ne semble percer le nuage sombre au-dessus de notre tête, Dieu me montre que son plan pour ma famille et moi ne fait que commencer. Terreur dans la nuit En mars 2001, ma famille et moi rentrons à la maison le cœur joyeux après un « Grand sabbat » – un événement périodique où plusieurs églises adventistes du secteur se réunissent dans un parc ou dans un stade pour rendre un culte à Dieu. Peu après nous être endormis, nous sommes subitement réveillés par des cris de plus en plus forts suivis de coups de feu. Une bande de voleurs vient d’enfoncer la porte avant ! Je saute du lit et me retrouve face à face avec eux – huit en tout – dans la cuisine. Ces scélérats sont armés non seulement d’un fusil, mais aussi de haches et de couteaux. Essayant de rester calme, je leur demande ce qu’ils veulent. Je suis prêt à leur donner le peu que nous avons, tant et aussi
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longtemps qu’ils ne nous touchent pas. D’un ton agressif, ils me demandent de leur donner de l’argent. Mais, en toute honnêteté, je n’en ai pas ! L’homme qui tient le fusil l’appuie alors sur mon front et lance, d’un ton menaçant : « Tu penses que c’est un jouet, ça ? » Il commence alors à me battre et me somme de lui donner mon argent. Sa demande n’étant pas satisfaite, il m’attache les mains. Les huit se dirigent alors vers ma chambre à coucher. Ils saisissent ma femme et se mettent à la battre sans pitié, même si elle doit accoucher dans deux semaines de notre second fils. C’est le pire moment de ma vie ! Impuissant, je les supplie de prendre tout ce qu’ils veulent dans la maison, et de cesser de la battre. Finalement, ils laissent tomber et prennent tout ce qu’ils peuvent, y compris les fournitures de la clinique médicale. Nous perdons presque tous nos biens, mais sommes reconnaissants envers Dieu qui nous a épargné la vie. Deux semaines plus tard, Davis, notre second fils, naît en parfaite santé. Devant une telle grâce, nous sommes profondément émus. Une nouvelle direction Ce vol me montre clairement que ma famille et moi ne sommes pas en sécurité ici, et que notre avenir au Malawi est loin de s’annoncer brillant. Je rêve alors d’emmener les miens en Amérique.
DE VRAIS AMIS : Albert Kazako (au milieu), en compagnie de Dee et de Kevin Horn, que Dieu a utilisés pour qu’Albert et les siens puissent s’établir aux États-Unis.
Mais comment ? Je n’ai même pas l’argent nécessaire pour me payer un billet d’avion ! Et que dire des obstacles liés à l’immigration aux États-Unis… Mon parcours miraculeux vers l’Amérique commence le jour où je m’achète un billet d’avion grâce à un emprunt. Tôt le matin, je prends un taxi et file vers l’aéroport. L’auto – un vrai tacot – tremble violemment. Nous roulons à 25 kilomètres/heure de peine et de misère, si bien que je rate mon vol. Quelle déception ! Je me résigne à prendre le vol suivant. Mais plus tard, il devient clair que ce contretemps entre dans le plan de Dieu. L’une des escales s’effectue à Amsterdam. De là, je repars pour Détroit. Tandis que je m’enfonce dans mon siège, je remarque l’en-tête d’une page du livre que lit mon voisin. On y voit le mot sabbat – ce qui éveille ma curiosité, étant moi-même adventiste. Je me présente et découvre que lui aussi est adventiste ! Il s’appelle Kevin Horn, et rentre au Michigan après un voyage d’affaires en Angleterre. Avant de nous séparer à Détroit, il me tend sa carte d’affaires et me dit de le contacter si jamais j’ai besoin de quoi que ce soit. Je poursuis ensuite mon voyage à destination d’Atlanta, en Géorgie. Une intervention continuelle À Atlanta, je me rends chez un parent où je prévois demeurer jusqu’à mon inscription à un programme de soins
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ajoutent que des membres d’église vont veiller sur moi.
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FAMILLE KAZAKO (à partir de la gauche) : Albert Kazako, Albert Jr., Eunice, sa femme, et Davis posent ensemble lors de la cérémonie de remise de diplôme du secondaire, en juin 2015, où Albert a reçu son diplôme.
infirmiers. Au Malawi, j’étais assistant médical. J’ai entendu dire qu’il est facile de s’inscrire dans une école en Amérique. Malheureusement, c’est exactement le contraire ! Trois semaines après mon arrivée, je ne suis toujours pas inscrit, et ne puis rester plus longtemps chez mon parent. N’ayant nulle part où aller, je contacte la seule autre personne que je connaisse en Amérique : mon ami de l’avion. J’informe Kevin de la situation et lui demande si je peux lui rendre visite pendant environ une semaine avant de retourner au Malawi. Une heure plus tard, il me dit de prendre un bus pour Saginaw, au Michigan. Après un voyage de près de 24 heures, j’arrive à destination tard en soirée. Kevin et Dee, sa femme, m’accueillent à la station de bus. Nous arrivons chez eux vers minuit. Jeff, Kristi, Katie, et Josh – leurs quatre enfants – sont restés éveillés pour me saluer.
Je me réveille frais et dispos après une bonne nuit de sommeil. Josh, le plus jeune, m’apporte des fleurs qu’il a cueillies dehors. Je me sens tellement accueilli chez ces gens ! Plus tard dans la journée, Dee m’annonce que dans deux jours, ils vont partir en vacances, et me permettent de rester chez eux pendant leur absence. « Vous voulez dire que je peux rester tout seul chez vous ? » « Oui ! Pourriez-vous prendre soin de nos animaux de compagnie pendant nos vacances ? » Je n’arrive pas à croire à la confiance qu’ils m’accordent après un si court laps de temps. Je leur offre de leur laisser mon passeport, mais Dee répond : « Non, Albert, si nous ne faisons pas confiance à nos semblables, la vie perd son sens. » Ils me laissent les clés de leur camionnette, me donnent les directives routières pour me rendre à l’église adventiste de Midland, et
Un dossier qui progresse Lorsque les Horn rentrent de vacances, nous discutons de mon projet de m’établir en Amérique. Je leur fais part de mon désir de m’inscrire en soins infirmiers, et finalement, de faire venir ma famille ici. Kevin et Dee m’aident alors à atteindre mon premier objectif. Ils entreprennent les démarches pour l’obtention d’un visa étudiant en tant que sponsors, et bientôt, je suis inscrit à l’Institut d’enseignement supérieur local ! Larry Butcher, père de Dee, m’emploie à sa ferme, ce qui me donne de l’argent pour vivre et me permet de commencer à épargner pour faire venir les miens. Cependant, les membres de l’église de Midland recueillent l’argent nécessaire pour payer les billets d’avion de ma famille. Bientôt, Eunice et nos deux fils arrivent au Michigan ! Ma famille et moi habitons dans une maison à la ferme de Larry, lequel ne nous demande qu’un loyer minimal. Les membres de l’église de Midland et d’autres encore nous soutiennent en nous apportant de la nourriture et d’autres fournitures. Nous leur sommes tellement reconnaissants ! Le programme de soins infirmiers est difficile. Je demande à Dieu de m’aider à réussir. En 2005, j’obtiens mon baccalauréat en soins infirmiers ! Aujourd’hui, je travaille en tant qu’infirmier à l’Hôpital Johns Hopkins à Baltimore, au Maryland. Ma femme travaille également en tant qu’infirmière. Au cours de cet incroyable parcours, Dieu m’a enseigné de nombreuses leçons. La plus importante, c’est de nous rappeler que lorsque tout nous semble désespéré, et qu’il nous paraît impossible de nous en sortir, Dieu nous dit : « Mon plan pour toi ne fait que commencer ! » n
Albert Kazako et sa famille habitent au Maryland depuis 2007. Ils continuent à louer Dieu pour ses nombreuses bénédictions. Décembre 2016 | Adventist World
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aring for Words in a Culture of Lies [Du bon usage des mots dans une culture de mensonges] : c’est là le titre accablant d’un livre de Marilyn Chandler McEntyre. Dans ce livre, elle envoie un vibrant appel aux armes à quiconque parmi nous « se soucie du langage et des histoires »1. L’auteur se lamente en ces termes : « Nous vivons dans une culture où différentes formes de supercheries sont non seulement pratiquées, mais encore acceptées2. » Ce qui rend la tragédie plus terrible encore, c’est l’ancienneté de la supercherie. Car bien avant Marilyn Chandler McEntyre, bien avant que les mesures du temps ne se chiffrent en siècles et en millénaires, les supercheries utilisaient déjà abusivement le langage de Dieu et gâchaient son histoire. Des êtres rationnels, produits de son amour créateur, étaient déjà séduits par la croyance que leur créateur n’était pas vraiment le bon Dieu de l’univers.
Le premier trompeur Il faut être juste : le trompeur original n’était pas facile à cerner. Le fait de savoir qu’il s’agit de Lucifer, le « porte-lumière », nous aide à apprécier la dignité du personnage : « N’est-il pas aimé et vénéré par l’armée céleste ? Les anges ne sont-ils pas ravis d’exécuter ses ordres ? Ne les surpasse-t-il pas tous en honneurs et en sagesse3 ? » À son nom et à ses dons s’ajoutaient ses conversations sérieuses dans lesquelles il « prétendait combattre la discorde et affermir l’ordre établi »4, n’ayant « d’autre désir que de maintenir la loyauté, l’harmonie et la paix »5. Quelle histoire empreinte de sollicitude leur raconta-t-il ! Et dans le contexte de la grande réunion récente que le Père avait convoquée pour exalter Jésus en tant qu’Être unique doté des prérogatives divines6, on comprend très bien l’histoire de Lucifer : quelque chose de discriminatoire se déroulait au ciel, favorisant l’un au détriment de l’autre. Et bien que Lucifer lui-même ne fût pas personnellement affecté ou troublé par cela – il « avait opéré de façon à rester en dehors du débat »7 – il était
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bonne histoire NUMÉRO 8
Lael Caesar
de Dieu Préférer la meilleure histoire
clair que ces rumeurs circulant dans un tel esprit étaient parfaites pour forger une mauvaise histoire. Aucun ange intéressé à une bonne histoire ne pouvait consciencieusement ignorer ces développements, lesquels exigeaient l’attention. Il semblait facile et approprié d’être d’accord avec Lucifer. Se joindre à sa cause, n’était-ce pas soutenir le bien et les droits ? En outre, cette histoire n’était pas tant la sienne que la leur8, car ils voyaient bien, tandis qu’il clarifiait la situation, que « la condition des anges avait besoin d’être améliorée »9. Le commerçant La description qu’Ézékiel nous donne de Lucifer et de son histoire nous entraîne vers une métaphore du monde des affaires : « Par la grandeur de ton commerce tu as été rempli de violence » (Ez 28.16, LSG)10. Nous avons là un éclairage surprenant du sentier menant à la violence. Lucifer devint « rempli de violence » par l’abondance de son commerce – à savoir les commérages, parfaits pour des histoires croustillantes et une indignation croissante, avec leur surpoids d’insinuations, de complica-
tions inutiles, de flatterie, de duperie, de falsification de la Parole de Dieu. Lucifer élabora une longue liste de stratégies narratives étrangères à Dieu11 qu’il concocta en ce qui devint la première histoire aussi mauvaise que durable, l’histoire d’un conflit qui engendra d’autres conflits. Cette histoire n’aurait pourtant jamais commencé si l’indulgente patience d’un Dieu et Père rempli d’amour avait obtenu gain de cause. Ces épisodes multiples où Dieu tenta d’avertir Lucifer ne donnaient aucune indication des confrontations détonantes qui, finalement, entacheraient la création de Dieu. Et les commérages de Lucifer en faveur des anges ne donnaient aucune idée des assauts qui aboutiraient finalement à son expulsion du ciel, prendraient la vie d’Abel, et inspireraient les paroles meurtrières du chant de Lémec (Gn 4.23,24), Auschwitz, les goulags, et les EEI (engins explosifs improvisés). Aussi exaltée qu’eût pu sembler son histoire, la mort et les mensonges furent, dès le commencement, présents dans les distorsions malveillantes que Lucifer en était venu à chérir comme ses propres
vérités originales (Jn 8.44). Cohérent avec son caractère d’amour, Dieu « supporta longtemps la cabale de Lucifer », s’efforçant de l’aider à se rendre compte de l’impact finalement désastreux des suggestions qu’il estimait si admirables12. Mais tenant mordicus à son propre récit, Lucifer refusa d’être aidé, même lorsqu’il engendra des querelles avec ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui. Il n’accepta aucun conseil, même lorsque ces querelles firent naître des camps rivaux parmi les célestes phalanges. Il s’entêta dans sa résistance, même lorsque la confrontation entre ces camps tourna en une histoire de guerre décisive entre les esprits occupant la salle de contrôle de l’univers. Lucifer, le porte-lumière, devenu Satan, l’adversaire de Dieu, dut être chassé du ciel avec ses suppôts (Ap 12.7,8), car il n’aurait pas été « sage de permettre à ceux qui avaient fait sécession avec Satan de demeurer dans le ciel »13. La guerre sur la terre Chose tragique, le récit de Lucifer trouva une oreille attentive sur la terre : les premiers intendants de la planète ouvrirent leur cœur à son conte tordu au sujet du gouvernement de Dieu. Ils participèrent à son histoire aberrante et à son dernier chapitre de ruine, car, en Adam, tous meurent (1 Co 15.22). Mais Dieu soit loué, bientôt, l’affreuse histoire de Satan ne sera plus racontée, et ne sera pas le dernier chapitre de la vie dans l’univers de Dieu. Et parce que cette supercherie originale a fait son chemin à coup de calomnies sur la nature et le caractère de Dieu, la conclusion finale de la grande controverse sera la reconnaissance enthousiaste par toute la création que le portrait que Lucifer a donné de Dieu n’est qu’une tricherie manipulatrice et discriminative. Seul l’amour patient de Dieu peut entraîner un tel dénouement. Certains, enchaînés à la calomnie, trouvent encore des motifs de mépris : Dieu est un mou qui prédit des menaces mais ne les accomplit jamais (2 P 3.9). D’autres trouvent des preuves de la méchanceté de son omnipotence dans
le fléau de chaque malformation congénitale, de chaque écrasement d’avion, de chaque guerre barbare. Réunis à ces preuves, les « Pourquoi ? » angoissés de la vie devant les catastrophes révoltantes de la terre prouvent soit la froideur de sa tyrannie, soit les profondeurs de son incompétence. Entre-temps, d’autres soi-disant représentants du camp de Dieu renforcent la cause de l’ennemi en prétendant que la venue de Dieu sur terre était en quelque sorte un changement de règles du jeu et une excuse pour avoir imposé des lois que ses créatures ne pouvaient observer. Conclusion En dépit des distorsions de Lucifer, le glas de son règne satanique a déjà sonné. Satan connaît la fin de l’histoire parce qu’il était là, au calvaire, lorsque le sacrifice désintéressé du Fils de Dieu réduisit au silence tous les arguments qu’il pouvait brandir contre l’amour de Dieu. Il sait pertinemment que bientôt, lorsque les habitants de l’univers tout entier auront été débarrassés de sa
présence et de son péché, ils chanteront, sur un même rythme, « par la voie de leur beauté incomparable et de leur joie sans mélange, un cantique d’allégresse proclamant que Dieu est amour »14. n 1 Marilyn Chandler McEntyre, Caring for Words in a Culture of Lies, Eerdmans, Grand Rapids, 2009, p. xii. 2 Ibid., p. 56. 3 Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 13. 4 Ibid., p. 14. 5 Ibid. 6 Ibid., p. 12. 7 Ibid., p. 16. 8 Ibid. : « Il mettait ses propres agissements au compte des anges ». 9 Idem., L’histoire de la rédemption, p. 18. 10 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 11 Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 18 : « Satan, par la flatterie et la fraude, avait falsifié la parole de Dieu et dénaturé ses méthodes de gouvernement. […] En revanche, Dieu ne pouvait employer que des moyens conformes à la vérité et à la justice. » 12 Ibid., p. 15. 13 Idem., L’histoire de la rédemption, p. 15. 14 Idem., La tragédie des siècles, p. 737.
Lael Caesar est rédacteur adjoint de Adventist World.
Le
grand conflit L’humanité tout entière est actuellement impliquée dans un conflit sans merci entre le Christ et Satan, concernant le caractère de Dieu, sa loi et sa souveraineté sur l’univers. Ce conflit éclata dans le ciel lorsqu’un être créé, doté du libre arbitre, devint, par une exaltation de soi, Satan, l’ennemi de Dieu, entraînant dans sa révolte une partie des anges. Il introduisit un esprit de rébellion dans ce monde lorsqu’il entraîna Adam et Ève dans le péché. Ce péché de l’homme eut pour conséquence l’altération de l’image de Dieu dans l’humanité, la perturbation du monde créé et sa destruction lors du déluge universel. Au regard de toute la création, ce monde est devenu le théâtre du conflit universel dont, en fin de compte, le Dieu d’amour sortira réhabilité. Afin de prêter main-forte à son peuple dans ce conflit, le Christ envoie le Saint-Esprit et les anges fidèles pour le guider, le protéger et le soutenir sur le chemin du salut. (Gn 3 ; 6-8 ; Jb 1.6-12 ; Es 14.12-14 ; Ez 28.12-18 ; Rm 1.19-32 ; 3.4 ; 5.12-21 ; 8.19,22 ; 1 Co 4.9 ; He 1.14 ; 1 P 5.8 ; 2 P 3.6 ; Ap 12.4-9)
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L A
B I B L E
R É P O N D
En
Quelle preuve biblique a-t-on d’un temps de détresse pour l’Église à la fin des temps ?
sûreté mains entre ses
Dans la Bible, la période du « temps de détresse » se réfère à l’expérience de Jacob la nuit précédant sa rencontre avec Ésaü, son frère. Cette expérience de l’Ancien Testament est utilisée pour préfigurer l’expérience du peuple de Dieu peu avant l’établissement du royaume de Dieu sur la terre. J’examinerai l’expérience de Jacob et des passages bibliques qui s’y rapportent. 1. L’expérience de Jacob. Avant de rencontrer Ésaü, Jacob éprouva un sentiment de culpabilité puissant en raison de ce qu’il avait fait à son frère, et de sa peur de la mort (Gn 32.11). Il fut « saisi d’angoisse » (v. 7, LSG). Ce sentiment de culpabilité l’amena à chercher le pardon de son frère par le biais de cadeaux pour l’apaiser (v. 4,5,20). Cette nuit-là, en proie à une angoisse indescriptible, Jacob s’éloigna pour prier, luttant devant le Seigneur avec son sentiment de culpabilité et sa peur. Plus tard, tandis qu’il évoquait cette expérience, il dit : « Nous nous lèverons et nous monterons à Béthel ; là je dresserai un autel au Dieu qui m’a répondu au jour de ma détresse [tsarah, « détresse, anxiété, trouble »] (Gn 35.3). Le temps de détresse de Jacob et sa délivrance devinrent un symbole d’espérance pour ceux qui, plus tard, se retrouvèrent dans des situations semblables (Ps 20.2). 2. Applications du temps de la fin dans Jérémie et Daniel. Jérémie annonce au peuple de Dieu une expérience future semblable à celle de Jacob. Ici, le contexte du passage est la proclamation du retour du peuple de l’exil (30.1-3), cette proclamation étant interrompue par un message du Seigneur qui ne concerne pas leur retour de l’exil mais un temps de détresse futur des enfants de Dieu duquel il les délivrera aussi (30.4-9). Après cette parenthèse, le prophète revient à l’espérance de leur retour de l’exil (30.10,11). Le temps de détresse annoncé est un jour de panique et de terreur, de visages livides, et d’absence de shalom (v. 5,6). L’image d’hommes qui souffrent comme une femme en travail est utilisée pour indiquer leur peur et leur incapacité à vaincre l’ennemi par eux-mêmes. C’est un grand jour dans le sens où il n’y en a pas eu de semblable avant (v. 7). Il est spécifiquement appelé « un temps de détresse [tsarah] pour Jacob » (v. 7, NBS), c’est-à-dire pour
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le peuple de Dieu. Mais Dieu interviendra et les en délivrera. Ils ne seront plus jamais sous le pouvoir de leurs ennemis. Le royaume de Dieu sera établi et ils ne serviront que leur roi et Seigneur messianique (v. 8,9). Daniel 12.1-3 se réfère aussi à un temps de détresse pour le peuple de Dieu. Comme dans Jérémie, ce sera « un temps de détresse » [tsarah] (v. 1, SEM) sans précédent. Daniel suggère que cette détresse atteint tous les êtres humains. Tandis que le peuple de Dieu passe par cette angoisse, Dieu intervient et l’en délivre (v. 1). Cette expérience terrifiante est associée à la tentative du roi du Nord de les exterminer, et de laquelle Dieu les délivrera (45.44,45). Le temps d’angoisse prend place lorsque Micaël se lève pour les délivrer, peu avant la résurrection des morts (12.2, LSG). Il s’agit donc d’un événement du temps de la fin. 3. Le temps de détresse dans l’Apocalypse. L’Apocalypse parle d’un temps de détresse pour le peuple de Dieu au temps de la fin, que Jean appelle « l’heure de l’épreuve [thlipsis, trouble, détresse] » (Ap 3.10). C’est une tribulation mondiale, mais elle ne détruira pas la foi des enfants de Dieu. Ils sont décrits comme étant « ceux qui viennent de la grande tribulation [thlipsis]. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. » (Ap 7.14) Ils passent par cette expérience après le déchaînement des quatre vents de la destruction et peu avant le retour de Jésus (6.17-7.3). Apocalypse 13.11-17 clarifie que pendant ce temps, comme dans Daniel, Satan tentera d’exterminer les enfants de Dieu, mais le Seigneur les délivrera. Comme Jacob, ils feront l’expérience de la peur de la mort et d’un sentiment profond de leur indignité. Mais la référence au sang de l’Agneau indique qu’ils se confieront entièrement en la puissance de salut de Dieu et qu’aucun d’eux ne périra. Dieu leur permettra de passer à travers cette expérience difficile parce qu’ils seront en sûreté entre ses mains (Ap 22.11). n
Ángel Manuel Rodríguez est à la retraite. Il a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.
É T U D E
B I B L I Q U E
Bible et
santé Mark A. Finley
D
e nombreux individus croient que la façon dont ils traitent leur corps ne concerne qu’eux. Ils se disent : C’est mon corps, non ? Par conséquent, personne n’a le droit de me dicter ce que je dois manger, boire, ou quoi que ce soit quant à mes choix personnels. On trouve même des chrétiens nourrissant l’étrange idée que le christianisme ne traite strictement que de la dimension spirituelle de notre vie. Dans notre leçon de ce mois-ci, nous explorerons ce que la Bible a à dire sur la santé physique.
1
Quel appel passionné l’apôtre Paul lance-t-il en ce qui concerne la façon dont les chrétiens devraient traiter leur corps ? Lisez Romains 12.1 (DRB). Ce passage commence par les mots « Je vous exhorte ». « Exhorter » signifie conseiller vivement, encourager fortement, ou appeler à. Il indique à la fois l’urgence et la priorité. Dans le Nouveau Testament, le mot grec pour « corps » signifie « entier, collectif, somme des parties ». Dans la version Semeur, la dernière portion de phrase « service intelligent » est rendue par « culte spirituel ». Traduit littéralement et précisément, ce verset pourrait se lire comme suit : « Frères et sœurs, je vous exhorte de toutes mes forces, par les compassions de Dieu, à vous offrir [personne d’autre ne peut le faire pour vous] physiquement, mentalement, émotionnellement, et spirituellement à Dieu en tant qu’acte d’adoration. Le soin que vous prenez de votre corps est, dans un sens, un acte d’adoration envers Dieu. »
2 En quoi le concept disant que le soin apporté à notre corps est un acte d’adoration se rapporte-t-il au dernier message de Dieu pour son Église dans Apocalypse 14.7 ? Le message de Dieu des derniers jours pour le monde est un appel à adorer le Créateur. Si nous adorons sincèrement Dieu en tant que Créateur, allons-nous coopérer avec lui pour construire ce qu’il a créé, ou travailler contre lui pour le détruire ? De tout ce qu’il a créé, le corps humain est l’une des plus grandes merveilles.
3 Quelle prière Paul fit-il au sujet de la santé à la lumière du retour de Jésus ? Lisez 1 Thessaloniciens 5.23. 4
Quelle question significative Paul pose-t-il dans 1 Corinthiens 6.19 ? Et comment l’apôtre répond-il à sa propre question dans 1 Corinthiens 6.20 ? L’apôtre souligne que nous ne nous appartenons pas à nousmêmes. Ce que nous mettons dans notre corps et notre façon de le traiter comptent, parce que nous avons été rachetés par le sang précieux de Jésus. Nous devons lui rendre compte de la façon dont nous traitons ce corps qu’il nous a si gracieusement donné.
5 Pourquoi nous semble-t-il parfois aussi difficile de changer nos habitudes physiques ? Comparez les textes suivants : Romains 7.18, Galates 5.17, et Éphésiens 6.14. Nous sommes au cœur d’une guerre spirituelle entre les forces du bien et celles du mal. Nous ne pouvons livrer cette guerre par nos propres forces.
6 Comment sortir victorieux de cette bataille qui fait rage dans notre esprit et notre corps ? Résumez les textes suivants qui traitent de notre assurance de la victoire sur le mal : Philippiens 4.13, 2 Corinthiens 5.17, et Romains 8.3-6. Nous ne pouvons remporter la victoire par nos propres forces. Mais grâce à Jésus, la victoire est nôtre ! Le Seigneur n’a jamais perdu de bataille contre Satan et les forces du mal. La bonne nouvelle, c’est qu’en lui, nous pouvons, nous aussi, remporter la victoire. n
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DES IDÉES À PARTAGER
Mon
S
psaume 23
eigneur, tandis que nous escaladons « l’arrière-pays » intime de nos vies, rappelle-nous continuellement que tu « gardes un œil » sur nous de la manière dont les bergers s’occupent de leurs brebis, et que parce que tu nous aimes, nous ne manquons de rien de ce qui a une importance éternelle. Les fleurs sauvages poussant le long d’un sentier de montagne rocailleux racontent que tu es l’Auteur de la beauté. Les prairies et les lacs aux eaux calmes et limpides nous parlent de la paix et de la tranquillité de ton esprit. Les pics enneigés proclament ton intégrité et ta justice salvatrice. Les ravins, aussi ténébreux que la mort, ne sont pas terrifiants, parce que nous pouvons lever les yeux et voir le bleu éclatant de ton ciel infini.
Des antilopes
Nous sommes réconfortés parce que nous sommes munis de ton bâton de la confiance et de ta boussole de la foi. Nos tentes sont ta puissance protectrice. Sous ces tentes, nous déjeunons pendant que la foudre, la grêle, et le vent violent d’un orage s’abattent sur nous. Nous nous endormons joyeusement sous les étoiles, sachant que nous approchons des portes célestes. Ta compassion et ton amour fidèle nous environnent. Nous soupirons après le jour où, notre parcours terrestre terminé, nous nous retrouverons devant la porte de ta maison, y frapperons, te verrons face à face, et vivrons en ta présence à tout jamais. – A ndrew Hanson Chico, Californie, États-Unis
en Amérique ? Les antilopes d’Amérique, une espèce apparentée à l’antilope d’Afrique, sont des animaux indigènes du premier parc national du monde, soit le parc national de Yellowstone, dans le Wyoming, aux États-Unis. Ces antilopes peuvent courir jusqu’à 48 kilomètres à l’heure sur de longues distances, et sprinter aussi vite que 96 kilomètres à l’heure.
PrièreW
Source : Smithsonian
LOUANGE
S’il vous plaît, priez pour que ma famille puisse s’acheter une maison, pour que ma sœur trouve un emploi, pour que le plus jeune réussisse à l’école, et pour que les besoins de ma mère soient comblés. Patrick, Rwanda
Souvenez-vous de moi dans vos prières ! Je n’ai pas réussi mes examens. Je dois les reprendre dans un an. Peut-être que Dieu a un plan différent pour moi. Merci de vos prières. Jenson, Inde Ma femme a perdu notre bébé alors qu’elle avait six mois de grossesse. Nous
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avons de grosses dettes et manquons d’argent pour couvrir nos dépenses. Priez pour nous ! Mutundi, Ouganda Je vous demande de prier Dieu pour que je puisse m’inscrire à ma seconde année en théologie. Daniel, Cameroun
p Nos meilleurs vœux de
Plus tôt cette année, le personnel de la revue Adventist World s’est livré à une session de planification à long terme. On aperçoit ici toute l’équipe, lors de la pause (de gauche à droite) : Mark Kellner, Stephen Chavez, Sharon Tennyson, Wilona Karimabadi, Marvene Thorpe-Baptiste, Gaspar Colón, Kim Brown, Kristina Penny, Jared Thurmon, Andrew McChesney, Lael Caesar, Merle Poirier, Gerald Klingbeil, Sandra Blackmer (sur le smartphone de Gerald), Bill Knott, André Brink.
Je suis un pasteur en formation à l’Université de l’Afrique de l’Est. J’ai besoin de vos prières concernant la santé de ma famille. Je dois payer des frais d’hôpitaux, les frais de scolarité de mes filles, et d’autres besoins de base. Je n’ai jamais eu la paix jusqu’à ce que je trouve le Prince de paix et l’accepte comme sauveur personnel. Mohamed, Somalie
paix et de grâce en ce temps des Fêtes et tout au long de l’année
Priez Dieu de nous montrer à nous, adventistes, comment atteindre les réfugiés qui sont arrivés en Allemagne au cours de l’année dernière, afin que nous puissions leur faire découvrir Jésus. Jakob, Allemagne
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
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DES IDÉES À PARTAGER E N
Q U E L Q U E S
C H I F F R E S
Il y a
167 ans
B I B L I O T H È Q U E
L
A D V E N T I S T E
N U M É R I Q U E
e 20 décembre 1849, William Miller décéda à Low Hampton, dans l’État de New York. Fermier et prédicateur baptiste, largement autodidacte, William Miller annonça le retour imminent du Christ et établit le mouvement appelé communément mouvement millérite. Habitant avec sa femme d’abord à Poultney, au Vermont, William Miller fut élu à maintes fonctions civiques. Lors de la guerre de 1812 contre l’Angleterre, il servit en tant que lieutenant et capitaine. Une fois la guerre terminée, il s’établit à Low Hampton, dans l’État de New York, pour y vivre paisiblement en tant que fermier. En 1816, il se convertit. Plus tard, il écrivit : « Voyant que les Écritures nous révèlent exactement le Sauveur dont j’avais besoin, je me demandai, avec un certain embarras, comment un livre non inspiré pouvait présenter des principes si bien adaptés aux besoins de l’homme déchu, et je fus obligé d’admettre que la Bible devait être inspirée de Dieu. Ce livre devint mes délices et Jésus, mon unique et meilleur ami. » En 1818, alors qu’il étudiait la Bible de la Genèse à l’Apocalypse, il interpréta Daniel 8.14 (LSG) – « Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié » – et en tira la conclusion suivante : « Dans 25 ans environ [1843 approximativement] […] toutes les affaires de notre condition présente seront réglées ». William utilisait généralement l’expression « vers l’année 1843 environ » pour montrer qu’il croyait que le retour de Jésus se produirait en ce temps-là. Après le 22 octobre 1844 – une date que William n’avait pas fixée, mais qu’il accepta au dernier moment – il écrivit à Joshua Himes : « Bien que j’aie été déçu deux fois, je ne suis ni abattu, ni découragé […] Mon espérance du retour du Christ est toujours aussi forte […] J’ai arrêté mon esprit sur un autre temps, et j’ai la ferme intention de persévérer jusqu’à ce que Dieu me donne davantage de lumière. Et c’est aujourd’hui, aujourd’hui, et AUJOURD’HUI, jusqu’à ce qu’il vienne, que je fixe les yeux sur CELUI après lequel mon âme soupire. »
Le nombre de personnes souffrant de malnutrition à l’échelle mondiale. Source : The Rotarian
Le nombre de terminaisons nerveuses par pouce carré de la main humaine. Source : Smithsonian
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DITES-LE EN
5O M O T S . . .
Ma
promesse biblique... préférée
« Pour moi, je regarderai vers l’Éternel, je mettrai mon espérance dans le Dieu de mon salut ; mon Dieu m’exaucera. » (Mi 7.7) Devant la corruption morale d’Israël, le prophète encouragea son peuple à regarder vers le Seigneur et à attendre son salut. Il sera attentif à notre cri.
n
– Lucimagna Aguiar, Brésil
Ma promesse biblique préférée, c’est Jean 14.3 : « Je reviendrai et je vous prendrai avec moi ».
n
– Flavio Silva, par courriel
« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 23.4). J’ai réclamé cette promesse lors d’un accident presque mortel, tandis que je travaillais à titre d’ambulancier, à Singapour.
n
– Rudy Yap, Jr., Leeds, Angleterre
Ma promesse biblique préférée se trouve dans Apocalyse 21.4 : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus ». Ce verset me rappelle qu’il y aura une fin aux chagrins que nous éprouvons ici-bas.
n
– Abi, Iligan City, Philippines La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre cantique préféré. Envoyez-nous votre commentaire à letters@AdventistWorld.org. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ».
« Oui, je viens bientôt... »
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.
Vol. 12, nº 11
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