AW Français -Février 2017

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Revue internationale des adventistes du septième jour

F év r i e r 2 01 7

12 Unis dans la mission 22 L’éducation la plus élevée 26 L’odeur agréable du salut

L’éducation adventiste :

redécouvrir notre mission


Fév r ie r 2017

E N

Revue internationale des adventistes du septième jour

Fév r ie r 2017

12 Unis dans la mission 22 L’éducation la plus élevée 26 L’odeur agréable du salut

C O U V E R T U R E

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L’éducation adventiste : redécouvrir notre mission Lisa Beardsley-Hardy

L’éducation adventiste :

Regard sur la situation actuelle de l’éducation adventiste.

redécouvrir notre mission

8 Mon rêve

P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

Découvrir Dieu est le fondement même de l’éducation adventiste.

12 Unis dans la mission

F O N DA M E N TA L E S

M É D I TAT I O N

Tom L. Evans

Dieu nous a donné le mandat de nous occuper de ceux qui sont laissés pour compte.

20 Atteindre le monde A U

P R E M I E R

P L A N

Adam Fenner

L’accès à l’éducation adventiste n’est désormais plus une question de géographie.

24 Abandonné – mais pas par Dieu V I E

Michael G. Hasel

C R OYA N C E S

14 Dieu et les nécessiteux

A DV E N T I S T E

Kyle Griffith et Albert Reyna

Une initiative missionnaire au Pérou refuse d’abandonner.

Shawn Brace

Qu’est-ce que l’Église offre à ceux qui la croient dépassée ?

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 7 Reportage 10 Chat éclair

11 S A N T É Davantage de facultés de médecine !

22 E S P R I T D E P R O P H É T I E 27 É T U D E B I B L I Q U E L’éducation Une ferme assurance, la plus élevée ou une fausse espérance ? 26 L A B I B L E R É P O N D L’odeur agréable 28 D E S I D É E S À PA R TA G E R du salut

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Février 2017

C O U V E R T U R E :

L A R R Y

B L A C K M E R


Un engagement inébranlable

P

RAPPORT MONDIAL

ermettez-moi d’être tout à fait transparent : je ne suis pas du tout neutre au sujet de l’éducation adventiste.

Gustavo Sidral, division sud-américaine

Un joueur de foot décroche un contrat qui lui

accorde le sabbat

C O S TA

Un adventiste prépare la voie pour Carlos Vitor da Costa Ressurreição

J A I M E

Étant donné mon héritage familial – et mes engagements personnels – cela n’a rien de surprenant ! Il y a 100 ans, mes grands-parents, l’un et l’autre n’ayant qu’une huitième année d’éducation, se sont établis sur une terre de 24 hectares de roc recouvert d’une fine couche de terre, dans les monts Berkshire (dans l’ouest du Massachusetts), pour y élever une famille. De leur union, cinq enfants ont vu le jour, dont mon père, le plus jeune de la famille. Cet arbre généalogique, planté comme un jeune arbre au bout d’une route non goudronnée, a produit un fruit remarquable pour l’éducation adventiste. Selon mes derniers chiffres – et les données continuent de s’accumuler dans la génération actuelle – les trois générations de ma famille sorties de cette simple maison à charpente de bois ont maintenant contribué à près de 350 ans d’enseignement pour les écoles adventistes – en Amérique du Nord, en Afrique, et en Asie. Dans des écoles n’ayant qu’une salle de classe seulement, dans des pensionnats, et dans des salles de conférence universitaires, les membres de ma famille étendue ont modelé la vie de dizaines de milliers d’enfants et d’adultes par le ministère persévérant, difficile, et peu prestigieux de l’enseignement. Où que je voyage dans le monde – en Europe, dans le Pacifique Sud, en Afrique, et partout en Amérique du Nord – la question la plus fréquente à laquelle je réponds après un sermon de camp-meeting ou un service de culte, c’est : « Seriez-vous par hasard le fils de David Knott ? » Les 50 années d’enseignement de mon père au sein d’écoles adventistes ont laissé une marque dans la vie d’innombrables personnes – dont je ne rencontrerai la plupart que dans le royaume des cieux. Par conséquent, ne vous attendez surtout pas à ce que je réponde de façon équivoque quand on en vient à la valeur de l’éducation adventiste. Si elle est accessible pour des parents adventistes, il faut la saisir, s’y cramponner, la chérir, et la soutenir. Car ce sont les écoles adventistes qui, plus que toute autre caractéristique mondiale de notre expérience confessionnelle, ont construit ce mouvement du reste. Tandis que vous lisez dans ce numéro de Adventist World l’assortiment spécial d’articles au sujet de l’éducation adventiste, priez pour tous ceux qui enseignent, pour tous ceux qui apprennent, pour tous ceux qui servent, et pour tous ceux qui sont discipulés à travers un système que notre sauveur a conçu pour restaurer en nous l’image de notre créateur.

U

n physiothérapeute adventiste, lequel travaille pour un club de foot dans l’État brésilien du Paraná, a préparé, par inadvertance, la voie pour que Carlos Vitor da Costa Ressurreição, un gardien de but professionnel récemment baptisé au sein de l’Église adventiste, retourne sur le terrain de foot avec un contrat qui lui accorde le sabbat. Le Centre technique de foot du Paraná (PSTC), domicilié à Cornélio Des mois après que son ancienne Procópio, dans le Paraná – un État équipe ait choisi de ne pas dans le sud du Brésil – a contacté Carrenouveler son contrat, Carlos los Vitor da Costa Ressurreição avec Vitor da Costa Ressurreição, une proposition toute faite, laquelle adventiste et gardien de but de comporte une clause spéciale lui permettant de prendre congé le samedi. foot professionnel, lequel avait dit Carlos Vitor da Costa Ressurreição, qu’il ne s’entraînerait ni ne joue31 ans, a fait la une des journaux rait le sabbat, est de retour dans brésiliens quand, après avoir découvert la compétition professionnelle. et accepté l’enseignement biblique du sabbat du septième jour, il a choisi de cesser de s’entraîner ou de jouer le samedi. En effet, les adventistes du monde entier s’abstiennent, à l’exemple de Jésus, de s’adonner à des activités séculières le septième jour de la semaine. Pendant les heures sacrées du sabbat, ils rendent un culte à Dieu et entretiennent les relations avec leurs semblables. La décision du gardien de but a poussé le Londrina Esporte Clube, l’équipe de foot dans laquelle il jouait, à ne pas renouveler son contrat, lequel se terminait en mai 2016. « Avec ce qui s’est passé avec mon ancien club, j’étais loin de m’attendre à revenir aussi rapidement sur le terrain de foot, a dit Carlos Vitor da Costa Ressurreição lors d’une entrevue avec l’agence de nouvelles ASN de la Division sud-américaine. « En fait, je me disais qu’il était impossible qu’on m’offre de nouveau de jouer au foot au sein d’une équipe professionnelle. » Cependant, Carlos Vitor da Costa Ressurreição a tout de même décidé de faire de ce rêve irréalisable un sujet de prière. Carlos Vitor da Costa Suite e n p age 4

Février 2017 | Adventist World

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RAPPORT MONDIAL Ressurreição : « J’ai senti que je pourrais être un athlète adventiste fidèle, et en même temps, une lumière dans le milieu du foot. Mais je ne suis entré en contact avec aucun club pour trouver du travail. Je n’ai contacté aucun agent, ni parlé à personne. J’ai prié, c’est tout. » Carlos Vitor da Costa Ressurreição n’aurait jamais pu imaginer de quelle façon et à quelle vitesse ses prières seraient exaucées. Pour ce gardien de but, il est clair qu’il a reçu une réponse certaine de Dieu. « Il y a quelques jours, a-t-il raconté, j’ai reçu un coup de fil. C’était le président de la PSTC ! Il m’a proposé un contrat dans lequel une clause stipule que tous mes sabbats sont libres. J’ai accepté immédiatement. » Pour Carlos, un tel dénouement est un témoignage à la puissance de la prière. « Je n’ai rien fait, à part prier, pour que ça arrive. Le physiothérapeute du club est aussi adventiste. Le club savait donc ce à quoi il s’engageait. » Carlos Vitor da Costa Ressurreição est impatient de faire de son temps au sein de la PSTC une occasion d’atteindre ses coéquipiers. « Mon talent, c’est mon ministère. Dieu m’ouvre peut-être cette porte pour que de nombreux autres puissent découvrir le message de l’Évangile et les dix commandements. Si je marche par la foi, il n’y a aucune limite à ce que Dieu peut faire. »

Un dirigeant de l’Église offre ses condoléances aux familles des victimes d’une tragédie aérienne ■■ Un dirigeant de l’Église adventiste en Amérique du Sud a exprimé ses condoléances après qu’un avion transportant une équipe de foot brésilienne et un nombre considérable de journalistes se soit écrasé dans une région montagneuse au sud de Medellin, une ville colom-

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Adventist World | Février 2017

Erton Köhler Des adventistes se joignent à des milliers de gens réunis au stade Chapecoense pour pleurer la perte des victimes de l’écrasement d’un avion transportant une équipe de foot, et pour partager leur espoir dans la résurrection. Après avoir défilé dans les rues de la ville, des dizaines de cercueils sont arrivés au stade à domicile, à Chapeco. Les adventistes ont distribué des exemplaires du livre The Only Hope, de l’évangéliste Alejandro Bullón, de même que des bouteilles d’eau et des cartes où l’on pouvait lire la promesse d’Apocalypse 21.4 : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »

bienne, le 28 novembre 2016. Erton Köhler, président de l’Église adventiste en Amérique du Sud, a exprimé son profond regret au sujet de ce tragique accident qui, selon différents médias, a fauché la vie de 71 personnes. La plupart des passagers de ce vol nolisé étaient des joueurs et des gérants de l’équipe de foot brésilienne Chapecoense, en route pour jouer le premier match de la finale de la Coupe sud-américaine contre une équipe colombienne. Erton Köhler : « La famille adventiste en Amérique du Sud prie pour les familles affectées par cette horrible tragédie. Nous prions sincèrement pour que la paix et l’espérance que seul Dieu peut donner puissent fortifier les familles des joueurs, des journalistes, et des autres passagers à bord de l’avion qui s’est écrasé en Colombie. » Dans un développement stupéfiant, la revue Adventist Review avait rapporté

en janvier que Carlos Vítor da Costa Ressurreição, un gardien de but professionnel qui s’était fait baptiser une année plus tôt, avait rejeté l’offre de l’équipe Chapecoense de la série A parce qu’elle refusait d’y inclure une clause qui lui aurait permis de ne pas s’entraîner et de ne pas participer aux matchs le samedi, le sabbat biblique. Si Carlos avait décidé d’accepter l’offre, il est probable qu’il aurait été parmi ceux qui ont perdu la vie lors de la tragédie. Des enquêteurs ont, depuis, conclu que l’écrasement était imputable à une panne sèche. La Division sud-américaine, domiciliée à Brasilia, au Brésil, se compose des huit nations les plus au sud en Amérique du Sud, ainsi que du Brésil, lequel, avec ses près de 1,7 millions d’adventistes, est le pays comptant le plus grand nombre de membres adventistes dans le monde. – Marcos Paseggi, pour Adventist World


Bangladesh : des adventistes offrent une formation de sensibilisation à la protection de l’enfance

B I P L O B

R A H A M E N

■■ À l’échelle mondiale, le Bangladesh – un pays de 160 millions d’habitants situé dans le golfe du Bengale, en Asie du Sud – a le taux le plus élevé de mariage des enfants pour les filles âgées en dessous de 15 ans. Un rapport de 2016 de l’organisme Human Rights Watch a qualifié la situation d’« épidémique ». En général, 65 pour cent des filles bangladaises sont déjà mariées à l’âge de 18 ans. Un groupe d’adventistes fait partie des organisations non gouvernementales clés (ONG) qui abordent constamment cette question troublante. L’unité des Droits et de la protection des enfants (CRP) de l’Église adventiste au Bangladesh offre des formations de sensibilisation et d’éducation pour les enfants et les adultes, afin de prévenir le mariage et la maltraitance des enfants dans le pays. Cette équipe fait des progrès au sein des pensionnats et des églises adventistes. L’unité CRP a donné dernièrement une formation aux directeurs des pensionnats adventistes de l’Union des missions adventistes du Bangladesh, domiciliée à

Dhaka. Cette formation, laquelle se focalisait sur la prévention de la maltraitance des enfants et du mariage des enfants, avait pour objectif d’aider les directeurs à répandre par la suite ces messages et ces méthodes de prévention aux membres du personnel, de même qu’aux dirigeants de la collectivité. Elle fait partie d’un plan stratégique pour atteindre les collectivités par le biais des écoles. Depuis 2014, l’unité CRP, soutenue par les adventistes, a tracé tranquillement un chemin grâce à sa formation approfondie et ses ressources. Ofelia Raksham, coordinatrice, ainsi que Rancy Biswas et Rony Sircar, ses deux collègues, ont travaillé diligemment en vue d’une sensibilisation. Forte de son expérience passée dans l’éducation et la défense des enfants, Ofelia jouit d’une riche expertise dans ce domaine, et a à cœur de faire des changements durables pour les enfants au Bangladesh. Rancy Biswas, qui a été pensionnaire pendant 12 ans, donne au groupe un éclairage sur les défis et les mentalités des étudiantes en pensionnat, surtout les petites filles. Quant à Rony Sircar, seul homme de l’équipe, il joue un rôle vital. En plus de fournir une présence masculine pendant la formation et les voyages en milieux ruraux, où des femmes non

accompagnées sont reçues avec scepticisme et sont à risque de représailles, il explique les lois à l’égard du mariage au Bangladesh. Son expérience de travail passée dans le secteur juridique ajoute de la crédibilité lorsqu’il a affaire à des dirigeants masculins dans des collectivités particulières. Cette excellente équipe fait des percées dans les pensionnats et les églises adventistes, surtout dans les zones rurales où les taux élevés de pauvreté et les puissantes traditions culturelles contribuent à une plus grande incidence de maltraitance et de mariage des enfants. En raison de la haute considération de la collectivité pour l’éducation adventiste, les pensionnats de l’Église ont une occasion unique d’utiliser leur influence pour sensibiliser et éduquer la population à l’égard des questions liées aux enfants. L’unité CRP fait partie des Services de parrainage des enfants du Bangladesh (BCSS), et est chapeautée par l’Union des missions adventistes du Bangladesh (BAUM) par le biais de l’agence donatrice Asian Aid Australia. Le Bangladesh est l’un des 14 pays de la Division AsiePacifique Sud. L’Union des missions adventistes du Bangladesh compte près de 29 000 membres dans cette nation à majorité musulmane. – Teresa Costello, Division Asie-Pacifique Sud

Au Bangladesh, des adventistes travaillent en collaboration avec d’autres organisations non gouvernementales pour diminuer le pourcentage des filles forcées de se marier avant l’âge de 18 ans.

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RAPPORT MONDIAL

■■ Le gouvernement du Nigeria a approuvé l’ouverture d’une nouvelle université adventiste, nommée en l’honneur de Jesse Clifford, premier missionnaire à apporter le message adventiste dans la partie inférieure du Niger, en 1923. En novembre 2016, l’Université Clifford, laquelle sera la seconde université adventiste au Nigeria, s’est vue accorder une autorisation avec sept autres universités lors d’une réunion du Conseil exécutif fédéral à Abuja, capitale du pays, a rapporté le Premium Times, journal du pays. Située dans la ville d’Ihie, dans l’est du Nigeria, l’Université Clifford sera établie sur un terrain qui appartenait à une école adventiste jusqu’à ce qu’elle soit saisie par le gouvernement suite à la guerre civile de 1967-1970. Le gouvernement a finalement rendu le terrain à l’Église en 2013. « Dieu a agi en notre faveur par le biais de l’influence de certaines personnes en 2013, lorsque le gouvernement de l’État d’Abia, sous la gouvernance de Theodore A. Orji, a retourné l’école et la totalité de la propriété à l’Église adventiste », a dit Uzoma Nwosi, directeur des communications pour l’Union des fédérations de l’est du Nigeria. Ce n’est que trois ans plus tard que le gouvernement a approuvé l’établissement de l’université. L’Université Babcock – première université adventiste au Nigeria – a été fondée en 1959. Elle se situe entre les villes d’Ibadan et de Lagos. – La rédaction de Adventist World

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Adventist World | Février 2017

P H O T O S : T E D N E W S

Nigeria : le gouvernement approuve une nouvelle université adventiste

Lauréat : Des membres du personnel et des amis de la maison d’édition adventiste Preporod, en Serbie, montrent le prix qui lui a été décerné pour le livre Mihajlo Pupin – the Greatest Christian Among Scientists.

Une maison d’édition reçoit un prix lors du Salon international du livre de Belgrade ■■ Quiconque reçoit un prix en est gratifié, les éditeurs inclus. Mais lorsque l’éditeur représente une communauté de foi minoritaire dans son pays, c’est là un honneur particulier. Tel a été l’heureux sort de Preporod, la maison d’édition adventiste serbe, laquelle a reçu un prix spécial lors du récent Salon international du livre, à Belgrade. Le volume Mihajlo Pupin – the Greatest Christian Among Scientists a été reconnu pour ses contributions à la science. « La littérature de votre stand est tout à fait différente de celle des autres, a dit l’un des juges. Je découvre ici de nombreux livres intéressants. » Dragan Pejovski, directeur de Preporod : « Au sein d’une concurrence de haut niveau parmi des centaines

d’éditeurs, notre parution a été reconnue parce que [l’histoire de] Mihajlo Pupin souligne clairement qu’en dehors de la spiritualité et de la foi en Dieu, il n’existe pas de vraie science. » Le Salon international du livre de Belgrade est un événement culturel qui attire quelque 150 000 visiteurs. Pour l’Église adventiste, c’est là une excellente occasion de partager des valeurs bibliques. Preporod, qui y participe traditionnellement, a constaté au fil des années une augmentation significative des ventes, de même qu’une ouverture chez les visiteurs pour des conversations à caractère spirituel. Comme il est devenu de plus en plus difficile au cours des dernières années de se procurer des imprimés adventistes dans les librairies sécularisées, l’intérêt que suscite le Salon est particulièrement important. – Nikola Gruji, Division transeuropéenne


C O R P O R AT E

I M A G E

U P E U

FIDÈLES AU SABBAT : Des athlètes de l’Université adventiste péruvienne de l’Union se sont classés au second rang du 4 x 100 mètres aux jeux universitaires nationaux, après avoir gardé le sabbat biblique. De gauche à droite : Nilton Gil, entraîneur ; Patricio Córdova, Lucas Pérez, Percy Ordinola, Axel Vásquez ; Jose Nole, professeur.

Des étudiants adventistes honorent le sabbat lors des

jeux péruviens Ils raflent l’argent

D

Un impact spirituel : Dragan Pejovski, directeur de Preporod, a dit que le prix soutient le message de la vie de Pupin, lequel « souligne clairement que sans la spiritualité et la foi en Dieu, il n’existe pas de vraie science ».

ans un geste évoquant des images du film « Les chariots de feu » (1981), lequel se focalise sur le refus d’un athlète olympique de courir en son jour de repos, des étudiants de l’Université adventiste péruvienne de l’Union (UPeU), une propriété de l’Église adventiste, se sont retirés de la compétition de samedi lors des récents Jeux universitaires nationaux à Chiclayo, au Pérou. Cet événement annuel est organisé par la Fédération du sport universitaire du Pérou (Federación Deportiva Universitaria del Perú, FEDUP). Leur décision a surpris les responsables de l’équipe, de même que ceux des 34 autres équipes participant à cet événement annuel. Deux coureurs adventistes s’étaient qualifiés pour les finales dans le 100 mètres, l’un d’eux ayant fracassé le record national. Tandis que les organisateurs des jeux tentaient d’accommoder les étudiants adventistes – un geste gracieux de leur part – le règlement a imposé de procéder aux épreuves selon l’horaire prévu. L’observation du sabbat biblique signifiait qu’ils ne pourraient courir

les 100 mètres prévus le samedi. Se cramponnant à leurs croyances, ces deux étudiants ont fraternisé avec des membres de l’église adventiste San Carlos, à Chiclayo, au lieu de courir pour une médaille. La nouvelle provenant du stand de l’équipe d’UPeU a rapidement circulé chez les adventistes dans la ville. Le jour suivant, l’équipe adventiste s’est présentée pour participer aux 4 x 100 mètres. Fortifiés spirituellement et encouragés par des jeunes adventistes locaux dans les gradins, les étudiants sont arrivés au second rang, se méritant ainsi la médaille d’argent – une conclusion honorable pour UPeU. UPeU participe aux sports d’hiver de FEDUP dans d’autres catégories et disciplines. Les étudiants font toujours preuve d’un bon esprit sportif et restent fidèles à leurs valeurs. Ils ont terminé la récente compétition la tête haute, se réjouissant d’avoir été de fidèles témoins pour Dieu, de même que pour l’Université adventiste péruvienne de l’Union qu’ils représentent. – Le-Roy Alomía, Université péruvienne de l’Union

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Michael G. Hasel

Mon F A U S T I N T U YA M B A Z E

rêve pour l’éducation adventiste

En octobre dernier, une conférence ayant pour thème l’éducation adventiste s’est tenue au siège de l’Église mondiale, à Silver Spring, au Maryland. Des dirigeants du monde entier y ont assisté. Pendant mon sermon « Se souvenir du plan de Dieu », j’ai invité Michael G. Hasel à partager avec nous sa perspective à l’égard de l’éducation adventiste. Je l’ai également invité à partager son message dans cette rubrique. – Ted N. C. Wilson

I

l y a quelques années, Calvin Miller, un théologien baptiste, est venu présenter les causeries Staley à l’Université adventiste Southern, où j’enseigne à la faculté de religion. Notre campus l’a impressionné ! Dans une recherche au sujet de notre Église, il a appris que les adventistes sont bien connus pour leur système d’éducation. En 160 ans seulement, nous avons grandi de façon exponentielle en un mouvement mondial qui dirige 8 200 écoles, instituts d’enseignement supérieur, et universités. Notre système d’éducation se classe au second rang, après l’Église catholique. Tandis que nous nous attablions pour le déjeuner, il nous a posé une question : « À quoi attribuez-vous cette croissance et ce succès formidables ? » Jack Blanco, un ancien doyen de la faculté de religion, a répondu : « C’est tout à fait simple. Nous croyons que Jésus revient bientôt. Ce sentiment d’urgence dirige notre mission et notre message. » Ainsi, notre mission est alimentée par notre compréhension et notre appréciation des précieuses vérités bibliques.

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Adventist World | Février 2017

Une attaque sans précédent Cependant, au cours des deux derniers siècles, tandis que notre Église grandissait, l’adversaire n’est pas resté oisif. Avec la montée du modernisme et du postmodernisme dans le monde occidental, la Bible et son autorité ont été la cible d’une attaque sans précédent. Depuis la Révolution française à la fin du 18e siècle, une nouvelle philosophie a cherché à abolir l’institution de l’Église, et avec elle, la Bible, la Parole vivante de Dieu. Les philosophes ont établi à sa place la raison autonome, caractérisée par la critique et le scepticisme ; l’expérience humaine, et sa concentration sur le présent en tant qu’interprète du passé ; et le naturalisme philosophique, lequel soutient que l’humanité devrait fonctionner sans référence aucune aux œuvres de Dieu. En 1844, alors que nos fondateurs venaient de passer par la grande déception, le livre populaire Vestiges of the Natural History of Creation – une promotion ouverte du concept de l’évolution – fut publié anonymement par Robert Chambers. Cette même année, Charles Darwin compléta son manuscrit initial De l’origine des espèces. Chambers et Darwin rédigèrent leurs écrits dans un contexte précis. Des érudits de la Bible avaient commencé à déconstruire les Écritures en donnant à son contenu une nouvelle datation et en reniant le tissu même de son histoire. La nature unique de la Bible en tant qu’œuvre élaborée dans l’histoire fut effacée. Aujourd’hui, les approches littéraires postmodernes ont divorcé la

Bible de l’histoire et l’ont reléguée à être interprétée selon les sables mouvants de l’histoire. Une bonne partie de la Bible ayant été réinterprétée pour cadrer dans ces nouvelles suppositions philosophiques, son histoire réelle fut déconstruite, et la prophétie, par conséquent, jugée impossible. On se mit à étudier la Bible comme n’importe quel ouvrage littéraire. Ces érudits en vinrent à croire que Dieu n’a pas inspiré ses auteurs par une révélation directe, et que par conséquent, les auteurs bibliques ne pouvaient prédire l’avenir. Et l’histoire et la prophétie furent éliminées et limitées à des interprétations métaphoriques et idéalistes. La Parole prophétique, laquelle engendra la Réforme et donna son identité à notre Église du reste, a été réinterprétée aujourd’hui, si bien que les adventistes sont presque les seuls à enseigner encore les livres de Daniel et de l’Apocalypse à partir d’une perspective historiciste. L’occultation de la lumière Dans ma bibliothèque, j’ai un ouvrage de plus de 850 pages intitulé The Dying of the Light (L’occultation de la lumière). Il décrit comment de grandes universités telles qu’Harvard, Yale, et Princeton furent fondées par des réformateurs protestants, lesquels en firent les bastions de l’éducation biblique et de l’interprétation historiciste de la prophétie. Leurs premiers présidents écrivirent abondamment sur le retour imminent de Jésus. Mais aujourd’hui, tous les vestiges de cette histoire ont disparu. Tant la société que notre Église ont


P E R S P E C T I V E

été malmenées et rouées de coups par le modernisme et ses défis lancés aux vérités bibliques. Survivrons-nous à la déconstruction morale, sociale, politique, et religieuse qui nous entoure ? Comment neutralisons-nous cette influence en tant qu’Église ? Comment suscitons-nous le réveil et la réforme dans nos écoles ? Dans ce monde brisé, nos étudiants cherchent désespérément une mission, un objectif, une signification. Mais il s’est creusé un écart toujours plus grand entre la mission et le message biblique et son message prophétique d’où nous sont pourtant venues cette signification et cette mission. Comment devons-nous insuffler cette identité à une génération sur laquelle la puissance de l’Esprit se déversera pour achever l’œuvre ? L’apôtre Pierre écrit : « Désirez comme des enfants nouveau-nés le lait non frelaté de la parole […]. Approchez-vous de lui, pierre vivante […] et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, en vue d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ » (1 P 2.2-5). Jésus est la Pierre angulaire. Et pour Jésus, la Bible était le fondement. En tant qu’archéologue, je passe une bonne partie de mon temps à Jérusalem. Dans la vieille ville se trouve le temple de la montagne, le lieu où se trouvait autrefois le temple. Il s’agit de la structure la plus grande du genre jamais construite dans l’Empire romain, avec une superficie six fois plus grande que celle du Colisée à Rome. Sur le coin

sud-ouest du temple de la montagne se trouve la pierre angulaire, placée là il y a plus de 2 000 ans. Cette énorme pierre pèse entre 80 et 100 tonnes. Tout le projet de construction qu’Hérode lança, et qui s’étira pendant près d’un siècle, repose sur l’alignement de cette seule pierre angulaire. Mes frères et sœurs qui formez les pierres vivantes de cet édifice spirituel, je vous le demande : comment nous alignons-nous aujourd’hui sur la Parole vivante de Dieu ? Nos écoles, lesquelles forment cette génération de jeunes pour achever l’œuvre, sont-elles alignées sur la mission ? Sommes-nous alignés sur Jésus, la Pierre angulaire ? Mon rêve Mon rêve, c’est que notre programme éducatif tout entier s’appuie sur un fondement biblique ; que nos cours de psychologie, d’histoire, de biologie, d’administration des affaires, et de littérature soient enseignés à partir du fondement même de la pensée et de la vision du monde bibliques ; que nous fassions plus que simplement prier au début d’un cours et continuer à répéter les théories de Freud, de Darwin, et du « ruissellement économique » ; que nos étudiants soient formés non seulement pour Harvard, mais aussi pour le ciel. Mon rêve, c’est que nos étudiants s’imprègnent de la Parole de Dieu, non 12 heures sur 130 d’éducation universitaire, mais que dans chaque cours ils rencontrent la Parole vivante ; qu’ils ne quittent pas nos campus l’esprit plus confus au sujet de la vie que lorsqu’ils y sont arrivés, mais qu’ils en repartent avec un sens plus grand de notre mission, et un zèle accru pour l’œuvre à laquelle Dieu a appelé chacun de nous en ces derniers moments de l’histoire de la terre. Mon rêve, c’est que nos jeunes, lorsqu’ils quitteront nos campus, non seulement acceptent la Parole, mais qu’une, cinq, et 10 années après avoir quitté nos institutions, ils soient aussi ces pierres vivantes qui obéissent à la Parole et vivent par elle.

M O N D I A L E

Mon rêve, c’est que nous les éduquions en tant qu’adventistes du septième jour. Notre nom décrit un peuple qui croit en la Bible et l’enseigne, de la Genèse à l’Apocalypse. Le septième jour que l’on trouve dans notre nom nous ramène à Jésus, lequel était la Parole au commencement : « Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. » (Jn 1.3, LSG) Nous sommes un mouvement appelé à élever Jésus et sa création en six jours littéraux. Jésus a dit : « Car, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit à mon sujet. » (Jn 5.46) Le mot adventiste dans notre nom pointe vers une voix prophétique appelée à proclamer le message des trois anges pour notre temps. Nous sommes un mouvement qui proclame les paroles de Jésus : « Voici : je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! » (Ap 22.7) Mon rêve, c’est que les paroles suivantes d’Ellen White s’accomplissent : « Dieu aura cependant sur la terre un peuple qui s’attachera à sa Parole et qui en fera la pierre de touche de toute doctrine et le fondement de toute réforme. Ni l’opinion des savants, ni les déductions de la science, ni les credo, ni les décisions des conciles et assemblées ecclésiastiques – aussi discordants que nombreux – ne doivent être pris en considération sur un point de foi religieuse. Avant d’accepter une doctrine quelconque, il faut s’assurer qu’elle a en sa faveur un clair et précis : “Ainsi a dit l’Éternel*.” » n * Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 645.

Michael G. Hasel est professeur d’études sur le Proche-Orient, professeur d’archéologie, directeur de l’Institut de l’archéologie, et conservateur du Musée archéologique Lynn H. Wood, à l’Université adventiste Southern, à Collegedale, au Tennessee. Février 2017 | Adventist World

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CHAT ÉCLAIR

Destination santé CHAT ÉCLAIR est une chronique/entrevue mensuelle sur les ministères, pour Adventist World.

Ce mois-ci, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Don Otis, fondateur et directeur général de Heritage Health Food – une compagnie domiciliée aux États-Unis. – La rédaction.

HERITAGE HEALTH FOOD Don, vous êtes un passionné de l’alimentation saine et de son impact possible dans le monde. Parlez-nous un peu de l’histoire et de la vision d’Heritage. Le nom Heritage me tient à cœur ! Il a joué, en effet, un grand rôle dans ma carrière. Le Dr John Harvey Kellogg, un champion de la santé de renommée mondiale de la fin des années 1800, a été le premier à commercialiser des substituts de viande végétariens. Ayant été moi-même élevé végétarien, l’œuvre de Kellogg m’était familière. J’ai finalement travaillé pour la compagnie Kellogg en tant que directeur des produits naturels et des spécialités, avec des marques d’aliments végétariens telles que MorningStar Farms, Worthington, et Garden Burger. Constatant à quel point l’héritage de Kellogg était devenu solide, j’ai désiré continuer sa mission à travers le développement de ma propre compagnie, soit Heritage Health Food. Dès le début, mon but et celui de ma compagnie a été de poursuivre cet héritage de santé et de me joindre aux chefs de file dans le mouvement de la santé. Nous avons pour vision non seulement de nous joindre à eux, mais aussi de faire de nouvelles percées dans ce champ en développement constant.

Heritage, est-ce seulement la création d’aliments, ou plus encore ? Pour moi, Heritage signifie revenir aux fondements de la nutrition et d’une saine alimentation, revitaliser le message de la santé original, et unifier les marques historiques en matière de santé qui appartiennent maintenant à notre compagnie.

Selon vos observations, quelles tendances se dessinent dans la sphère des aliments sains ? Pour en découvrir davantage sur Heritage Health Food, consultez le site HeritageHealthfood.com.

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Nous avons remarqué que les tendances chez les consommateurs ont changé – il ne s’agit plus seulement de végétarisme, mais d’organismes génétiquement non modifiés (OGM), d’aliments sans gluten, biologiques,

naturels, à base de végétaux, etc. Nous avons donc profité des occasions qui s’offraient à nous. Nous créons actuellement un nouveau portfolio de marques qui aborde ces besoins de santé émergents. Nos saucisses surgelées Corn Dogs et nos saucisses végétariennes sont deux de nos produits 100 pour cent végétariens, entièrement naturels, et sans OGM.

Quelles marques font partie de la famille Heritage Health Food ? Heritage, Worthington, Cedar Lake, et Kim’s Simple Meals. Nous avons plus de 100 variétés de viandes végétales. Mais notre marque phare, c’est Kim’s Simple Meals. Nos aliments se conservent longtemps, sont sans gluten, biologiques, sans OGM, et à base de végétaux. Oh, en passant, ces produits présentent tous la même caractéristique : il n’y a qu’à ajouter de l’eau !

Qu’est-ce qui vous stimule le matin ? Quelle est la force motrice de la mission de votre compagnie ? Heritage Health Food a une mission à deux volets. Premièrement, nous produisons des produits végétariens sains, savoureux, et de grande qualité : « Les meilleurs au monde ! » Nous nous focalisons sur les consommateurs végétariens traditionnels et cherchons à élargir notre éventail de choix pour ceux qui sont en quête d’un style de vie végétarien à plein temps ou à temps partiel. Le deuxième volet de notre mission est notre passion pour le développement dans le monde entier. Une partie de chaque achat est remis à Heritage Wells, un partenariat avec Frontline Builders – une organisation à but non lucratif qui se consacre à améliorer la vie des habitants de l’Afrique. Nous veillons à ce que 100 pour cent de ces fonds alloués aillent directement dans le forage de puits d’eau potable pour les populations africaines, de même qu’au soutien médical, éducatif, et agricole.


U N I V E R S I T É

B A B C O C K

S A N T É

Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel

Davantage de de médecine ! facultés L’investissement en vaut-il vraiment la peine ?

J’ai lu avec intérêt qu’au-delà même des prévisions, le nombre de facultés adventistes de médecine est en hausse dans le monde entier. Devrions-nous investir de l’argent dans des initiatives aussi coûteuses, alors que les institutions d’enseignement établies sont souvent plus abordables pour nos jeunes ? La Conférence générale a-t-elle les moyens de payer pour ces institutions ?

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’est avec enthousiasme et impatience que nous attendons l’établissement de notre septième faculté de médecine confessionnelle (SOM) à Kigali, au Rwanda. La levée de fonds de la Division Afrique centre-est bat son plein ! Travaillant d’arrache-pied pour construire les installations, cette division s’efforce tout autant de recruter du personnel pour réaliser son rêve : une nouvelle faculté de médecine dans la région – la seconde sur le continent africain. Autre nouvelle tout aussi enthousiasmante : la faculté de médecine Benjamin S. Carson tiendra sa première cérémonie de remise de diplômes en juin 2017. C’est là un merveilleux accomplissement ! Nous louons le Seigneur pour les professeurs et les dirigeants consacrés de cette faculté. La faculté de médecine de l’Université adventiste aux Philippines, elle, a tenu récemment la cérémonie du Sarrau blanc pour sa deuxième promotion d’étudiants, et progresse bien. Nos facultés de médecine au Pérou (Université de l’Union péruvienne), en Argentine (Université adventiste de la Plata), au Mexique (Université de Montemorelos), et en Californie (Université de Loma Linda) prospèrent et s’efforcent de

former des cliniciens compétents. Toutes nos facultés jouissent d’une excellente réputation dans les régions qu’elles desservent. Il est vrai qu’on prévoit davantage de facultés adventistes de médecine, et il est formidable de voir les divisions se lancer dans la création d’institutions pour encourager et enseigner le ministère intégré. La Conférence générale a-t-elle les moyens de payer de telles institutions ? Elle ne les a pas, et ne le fait pas. Chaque division reçoit ses dotations et œuvre avec ces fonds selon ses plans stratégiques et ses besoins. Lorsqu’un projet tel qu’une faculté de médecine est envisagé, une division peut choisir de faire de cette initiative la bénéficiaire de l’Offrande du 13e sabbat (comme la Division Afrique centre-est vient juste de faire avec la nouvelle faculté de médecine planifiée de l’Université adventiste de l’Afrique centrale). Pourquoi, en tant qu’Église, établissons-nous et dirigeons-nous des facultés de médecine ? Devrions-nous le faire ? La mission de l’Église adventiste s’appuie sur quatre piliers : la prédication, l’enseignement, la guérison, et le discipulat. Selon les Écritures et les écrits d’Ellen G. White, nous comprenons que Christ passa plus de temps à guérir qu’à prêcher. Il est notre

grand exemple, le Maître prédicateur, le Maître enseignant, et le grand Médecin. Nous devons étendre le ministère de guérison de Jésus-Christ à travers le ministère intégré de missionnaires médicaux chrétiens bien formés. Chaque année, ces missionnaires touchent le cœur de millions de patients dans le monde entier. En tant qu’Église, nous ne sommes pas une franchise dans l’entreprise de l’éducation médicale. Nous nous proposons de former des médecins qui vont traiter l’être tout entier, et répondre aux besoins physiques, mentaux, émotionnels, sociaux, et spirituels de l’humanité souffrante. Ellen White écrit : « Le médecin doit révéler l’éducation supérieure dans sa capacité de diriger les regards vers le Sauveur du monde – vers celui-là seul qui peut guérir et sauver l’âme et le corps. Ceci donnera aux affligés un encouragement de la plus haute valeur. Les soins apportés au corps et à l’âme doivent s’harmoniser et conduire le patient à avoir confiance dans le pouvoir du Médecin céleste. Ceux qui, tout en donnant les traitements appropriés, prient également pour la guérison par la grâce du Christ, insuffleront courage et confiance aux patients. L’évolution de l’état de ceux-ci sera une inspiration pour ceux qui pensaient que leurs cas étaient désespérés*. » Donc, oui, par sa grâce nous devons encourager – et continuerons à le faire ! – l’établissement de facultés de médecine pour former des professionnels de la santé, jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Maranatha ! n * Ellen G. White, Medical Ministry, Pacific Press Pub. Assn., Mountain View, Calif., 1932, p. 248.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est

directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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C R O Y A N C E S

F O N D A M E N T A L E S

NUMÉRO 12

Shawn Brace

Unis dans la

Dieu n’est pas trop

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ous sommes au cœur même d’un virage sismique au niveau ecclésiologique. L’Église, telle que nous l’avons connue pendant les 1 800 dernières années, peut ne pas présenter une grande ressemblance avec l’Église de l’avenir. Des choses à considérer Au cours de la dernière décennie, le nombre d’adultes aux États-Unis qui vont toutes les semaines à une église de maison est passé de 1 à 9 pour cent1. À l’échelle mondiale, 394 millions de personnes soutiennent les principes de la foi chrétienne et cherchent à se focaliser sur Jésus, tout en rejetant le confessionnalisme et l’organisation historiques, et en se regroupant en communautés de différentes tailles. En 2025, on estime qu’à l’échelle mondiale, ce chiffre atteindra 581 millions de personnes, soit à peu près 120 millions de plus que toutes les confessions protestantes combinées2. Mais en même temps, certains pays sont devenus de plus en plus sécularisés. Selon un sondage effectué en 2007 au Royaume-Uni, près de 70 pour cent de la population n’a nullement l’intention d’assister à un service religieux peu importe le moment3. Aux États-Unis, seulement 4 pour cent de la génération Y (ceux qui sont nés à peu près entre 1980 et 2000) assistent à un service religieux à n’importe quel weekend donné4. Interprétation des chiffres Pour certains, ces statistiques sont terrifiantes et cause d’une grande inquiétude. D’autres, cependant, les considèrent comme une occasion de ramener l’Église à la simplicité et à l’authenticité de ses racines néotestamentaires, de la débarrasser du bagage encombrant et superflu que le christianisme a accumulé depuis les jours de Constantin. Lorsque Mao, président de la Chine, accéda au pouvoir en 1945, il « mit en branle l’une des persécutions des chrétiens les plus cruelles enregistrées dans l’histoire »5. Lorsque cette purge

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a commencé, on comptait environ 2 millions de chrétiens en Chine. Mais lorsque l’interdiction a été levée 40 ans plus tard, ils sont passés à 60 millions ! À l’heure actuelle, des érudits estiment qu’il y a quelque 120 millions de chrétiens en Chine. Aujourd’hui, le christianisme en Chine peut accomplir sa destinée prophétique en ramenant la foi chrétienne à ses éléments les plus fondamentaux et les plus essentiels. Le contexte de l’adventisme Tandis que le monde devient de plus en plus irréligieux et, paradoxalement, de plus en plus spirituel, les adventistes ont une occasion unique de parler au cœur des gens en étant ce que Dieu les a destinés à être, soit « la communauté des croyants qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur » (croyance fondamentale n° 12). La clé, c’est que l’Église est une « communauté de croyants ». C’est là l’approche missionnaire divine depuis le commencement : travailler au sein d’un groupe de gens engagés envers le caractère et les voies de Dieu, pour eux et par eux. Paul dévoile cette mission stupéfiante et éternelle, « afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu » (Ep 3.10)6. Pour faire connaître sa sagesse par l’Église, Dieu cherche simplement un groupe de personnes vivantes, vibrantes, dynamiques qui, pressées par son amour, se soumettent à lui et mettent en pratique cet amour ; des personnes soumises qui sont disposées à poursuivre une communauté authentique, biblique, semblable à la divinité, et à discipuler « toutes les nations » (Mt 28.19). « L’Église, explique Ellen White, est le moyen que Dieu a choisi pour faire connaître le salut aux hommes. Établie pour servir, elle a pour mission de proclamer l’Évangile. Dès le commencement, Dieu a formé le dessein de révéler par elle sa puissance et sa plénitude7. »


mission

exigeant

Une tâche à terminer Ceci s’accomplira lorsque cette communauté comprendra la largeur, la profondeur et la hauteur de l’Évangile, et ses exigences pour notre vie, tant personnellement que collectivement ; lorsqu’elle reconnaîtra que la sagesse et l’amour de Dieu sont principalement proclamés par l’intégrité relationnelle – le fruit de l’Esprit (Ga 5.22-24) – envers les gens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la communauté ; lorsqu’elle comprendra que Christ désire que tous soient ses disciples dans chaque aspect de leur vie. Terence E. Fretheim note que Dieu choisit une communauté en tant « que démarche initialement exclusive mais dont le but est, au bout du compte, maximalement inclusif »8. En d’autres termes, Dieu met toute son attention sur son épouse, l’Église, afin d’œuvrer en elle et par elle pour atteindre le maximum de personnes par son amour, afin que tous puissent voir sa grâce, en faire personnellement l’expérience à travers une communauté vibrante de disciples, et être invités à se joindre à la famille.

Bientôt, Christ reviendra chercher l’Église, son épouse, et la présentera à l’univers « glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut » (Ep 5.27). n 1 Cité

dans Alan Hirsch, The Forgotten Ways, BrazosPress, Grand Rapids, 2016, p. 65.

2 Ibid., p. 67. 3 Tim

Chester et Steve Timmis, Everyday Church: Gospel Communities on Mission, Crossway, Wheaton, Ill., 2012, p. 17. 4 Mike Breen et Alex Absolom, Launching Missional Communities, 3DM, Pawleys Island, N.C., 2010, « Introduction ». 5 Hirsch, p. 6. 6 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 7 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 11. 8 Terence E. Fretheim, God and World in the Old Testament, Abingdon Press, Nashville, 2005, p. 19.

Shawn Brace est pasteur dans l’État du Maine, aux États-Unis.

L’Église L’Église est la communauté des croyants qui confessent Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur. À l’instar du peuple de Dieu de l’Ancien Testament, nous sommes appelés à sortir du monde ; nous nous assemblons pour adorer, pour fraterniser, pour nous instruire de la Parole de Dieu, célébrer la sainte Cène, venir en aide à nos semblables, et proclamer l’Évangile au monde entier. L’autorité de l’Église émane du Christ, qui est la Parole incarnée, et des Écritures, qui sont la Parole écrite. L’Église est la famille de Dieu ; adoptés par le Seigneur comme ses enfants, ses membres vivent selon les statuts de la nouvelle alliance. L’Église est le corps du Christ, une communauté de foi dont il est lui-même la tête. L’Église est l’épouse pour laquelle le Christ est mort afin de la sanctifier et de la purifier. À son retour triomphal, il la fera paraître devant lui comme une Église glorieuse, fidèle à travers les âges, rachetée par son sang, sans tache, ni ride, mais sainte et irrépréhensible. (Gn 12.1-3 ; Ex 19.3-7 ; Mt 16.13-20 ; 18.18 ; 28.19,20 ; Ac 2.38-42 ; 7.38 ; 1 Co 1.2 ; Ep 1.22,23 ; 2.19-22 ; 3.8-11 ; 5.23-27 ; Col 1.17,18 ; 1 P 2.9)

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M É D I T A T I O N

Tom L. Evans

Dieu

D

ans Deutéronome 10.18 (LSG), on découvre la passion divine pour un trio spécial dont Dieu se soucie intensément : « [Il] fait droit à l’orphelin et à la veuve, [… et] aime l’étranger1. »

et les

S’occuper du trio de Dieu De quelle façon Dieu accorde-t-il à l’orphelin, à la veuve, et à l’étranger tout ce qu’il leur faut ? La réponse à cette question implique chacun de nous. Au verset précédemment cité, on dirait que Dieu leur donne luimême « de la nourriture et des vêtements » (v. 18). Mais si on pousse la lecture plus loin, on remarque 11 circonstances de ce trio qui montrent que Dieu s’attend à ce que nous nous impliquions directement et intentionnellement dans la providence au service des membres de son trio. Deutéronome 14 expose non seulement son attente, mais aussi les grandes lignes du programme par lequel ses enfants devraient pourvoir aux besoins des nécessiteux : « Tu ne délaisseras point le Lévite qui sera dans tes portes […] recommande-til. Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant la troisième année, et tu la déposeras dans tes portes. Alors viendront le Lévite, qui n’a ni part ni héritage avec toi, l’étranger, l’orphelin et la veuve, qui seront dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront » (Dt 14.27-29, LSG). Ainsi, Dieu liait directement sa bénédiction à la façon dont les Israélites, en tant qu’agents de sa providence, agissaient envers son trio spécial, de même qu’envers d’autres – les lévites, en l’occurrence. L’instruction de Dieu à l’égard du traitement de ce trio spécial composé d’étrangers, d’orphelins, et de veuves, était tout à fait spécifique. Les Israélites ne devaient pas profiter d’eux, comme, par exemple, porter atteinte au droit de l’étranger et de l’orphelin, ou prendre en gage le vêtement de la veuve (Dt 24.17, LSG). Au temps de la moisson, ils devaient laisser des olives, des raisins, et du blé que viendraient glaner les étrangers, les orphelins, et les veuves (v. 19-21). « Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l’aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. » (Lv 19.34) Un dixième de la récolte devait être donné aux lévites en tant que dîme spéciale, avec laquelle on devait aussi prendre soin des étrangers, des orphelins, et des veuves (Dt 26.12). La préoccupation de Dieu pour son trio spécial s’oppose à l’idée que les marginalisés sont des gens à qui la providence ne sourit pas. Car Dieu a ordonné que le sourire de sa providence se manifeste par le soin que nous leur prodiguons. Ils sont, eux aussi, ses enfants, et par conséquent, nos propres frères et sœurs.

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S P R AT T

Les étrangers, les orphelins et les veuves : le trio spécial de Dieu

A N N I E

Un exemple : les orphelins Le terme orphelins – ce groupe « sans père » – apparaît 18 fois dans l’Ancien Testament en tant qu’élément de la trilogie des étrangers, des orphelins, et des veuves, et 23 autres fois dans l’Ancien Testament. Psaumes 68.6 (LSG) en est, sans

nécessiteux


doute, la meilleure référence : « Le père des orphelins, le défenseur des veuves, c’est Dieu dans sa demeure sainte. » Le passage du psaume 27.10 (LSG), lui, jette un éclairage supplémentaire sur la passion de Dieu pour les orphelins : « Car mon père et ma mère m’abandonnent, mais l’Éternel me recueillera. » Dans l’ancien Proche-Orient, les pères étaient le soutien économique principal de la famille. Quand un père décédait (guerre, accident, maladie), ses enfants et sa veuve pouvaient se retrouver dans une situation économique terrifiante. Une situation financière aussi désespérée est soulignée dans 2 Rois 4.1-7. Une femme, ayant perdu son mari, se retrouva seule devant les créanciers impitoyables de son mari. Ses voisins ne lui vinrent pas ou ne purent lui venir suffisamment en aide. Si elle ne payait pas la dette du défunt, lui dirent les créanciers, ils prendraient ses enfants et en feraient leurs esclaves. La pauvre femme fut obligée d’en appeler à Dieu lui-même pour faire ce que ses voisins n’avaient pas fait. Et il intervint en sa faveur. Ce à quoi le ciel s’attend Dieu indique clairement ce qu’il attend de ses disciples aujourd’hui : « La religion pure et sans tache, devant Dieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions » (Jc 1.27). Selon l’Alliance chrétienne pour les orphelins, 17,6 millions d’enfants sont « deux fois orphelins », ayant perdu leurs deux parents ; 150 millions d’enfants ont perdu un parent ou les deux. Ces chiffres n’incluent pas les enfants habitant dans des institutions (orphelinats) ou dans les rues. Ceux-ci sont considérés comme « des orphelins sociaux »2. Le Dieu du ciel s’attend à ce que la bienveillance de son Église envers son prochain enseigne au monde comment la providence divine fonctionne pour satisfaire les besoins de tous ses enfants. Un témoignage personnel À Noël 2014, notre famille a décidé d’accueillir deux frères orphelins par le biais d’une organisation appelée Projet 143. Depuis lors, nous les avons accueillis quatre fois et avons aussi visité leur orphelinat en Europe de l’Est. Ils ont appris l’anglais, et l’un de nos fils biologiques communique avec eux dans leur propre langue. Nous sommes en processus pour les adopter. En passant du temps avec eux, j’en suis venu à me demander comment deux garçons aussi extraordinaires pouvaient être abandonnés par leurs parents. Ils sont tellement prometteurs ! Mais pour pouvoir faire bouger les choses ici-bas pour Dieu, ils ont désespérément besoin d’une famille qui les aime et les élève. Ils viennent de ce qu’on considère comme la partie plus sécularisée du monde. La prière, les services à l’église, le culte familial, et même le nom de Jésus sont de tout nouveaux concepts pour eux. Il est formidable de voir la transformation qui s’est opérée dans leur vie pendant leurs courts séjours parmi nous. L’aîné, lequel avait sept ans à l’époque, est venu me voir

Dieu a ordonné que le sourire de sa providence se manifeste par le soin que nous leur prodiguons. un sabbat après m’avoir entendu prêcher, et m’a dit dans un anglais hésitant : « J’aide pour Dieu. » Il va sans dire que j’ai été submergé d’émotion. Notre expérience ne montre que l’une des myriades de façons par lesquelles nous pouvons servir les nécessiteux. Vous pouvez demander à Dieu de vous montrer ceux de votre entourage. Ellen White a pris de façon très personnelle l’ordre d’assister les orphelins. Elle commente son expérience : « Après mon mariage, il m’a été montré que je devais m’intéresser tout particulièrement à des orphelins de mère et de père, prenant quelques-uns à ma charge pour un temps, puis leur procurant un foyer. C’est ainsi qu’il m’était donné d’être en exemple3. » Appelée à voyager fréquemment, elle a recueilli néanmoins des enfants de trois à cinq ans pour en prendre soin, les éduquer, et les former. Ceci montre à quel point nous pouvons tous servir au nom de la providence divine ceux qui font toujours partie de son trio spécial – les étrangers, les orphelins, et les veuves. Elle sentait qu’il était de son devoir de « [présenter] ce travail à nos membres », une question au sujet de laquelle toutes « nos églises […] devraient être conscientes de leur responsabilité »4. Pour Jésus, cela est suffisamment significatif pour guider son verdict au jour de la rétribution finale, étant personnellement affecté par notre coopération avec sa providence : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez recueilli ; nu et vous m’avez vêtu, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. » (Mt 25.35,36) n 1 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 2 https://cafo.org/wp-content/uploads/2015/06/Christian-Alliance-for-Orphans-_OnUnderstanding-Orphan-Statistics_.pdf. 3 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 38. 4 Ibid.

Tom Evans est directeur adjoint de l’Institut d’évangélisation nord-américaine, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). Février 2017 | Adventist World

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E N C O U V E RT U R E

S

ans données, dit-on, vous n’êtes qu’une personne de plus avec une opinion. À l’échelle mondiale, l’éducation adventiste fonctionne mieux parce que nous avons affaire à de bonnes données.

Lisa Beardsley-Hardy

L’éducation

Chiffres et objectif Au 31 décembre 2015, l’Église adventiste dirigeait 5 705 écoles primaires, 2 336 écoles secondaires, 53 écoles professionnelles – telles que des hôpitaux offrant des programmes de soins infirmiers, ainsi que des écoles de formation pastorale ne menant pas au diplôme – et 114 instituts d’enseignement supérieur et universités. Dans nos 8 208 établissements d’enseignement répartis dans le monde entier, on compte 102 779 professeurs enseignant près de 2 millions d’étudiants (1 922 990 plus précisément). Quelle est donc la mission de ces écoles ? Ou, dans les termes de George Knight, un historien de l’Église, « L’éducation pour quoi1 ? » L’existence de l’Église adventiste et son objectif se fondent sur la Bible. L’éducation adventiste a pour devoir de développer les dimensions physique, mentale, sociale, et professionnelle des étudiants – un objectif que partagent les établissements d’enseignement confessionnels ou publics. Par contre, l’éducation chrétienne vise plus haut, cherchant à restaurer l’image de Dieu chez les étudiants et à les préparer pour le service ici-bas et dans la vie future. Elle vise à revenir au dessein original de Dieu lors de la création des êtres humains. L’éducation adventiste partage ce but spirituel et rédempteur avec d’autres écoles chrétiennes. Mais un troisième aspect de l’éducation adventiste rend celle-ci unique : la mission de l’Église pour le monde, en rapport avec l’Apocalypse. George Knight observe que l’Église adventiste comptait deux écoles d’église en 1880 ; en 1890, ce chiffre passa à 16, et rapidement à 254 en 1900, à 844 en 1910, et à 2 178 en 1930. La mission adventiste, dit-il, a grandi exactement de la même façon, dessinant « une courbe de croissance presque verticale à partir des années 1890 […], stimulée par le carburant explosif de la mission apocalyptique tandis que l’Église cherchait à éduquer la génération à venir, non seulement au sujet de cette mission apocalyptique, mais aussi pour qu’elle y consacre sa vie »2. Aujourd’hui, plus de 140 ans plus tard, nous croyons toujours que la mission et l’éducation ne font qu’un, que l’œuvre de la rédemption et de l’éducation ne font qu’un, et que l’Église adventiste est un mouvement de la prophétie doté d’une mission du temps de la fin pour le monde entier. Ceci dit, nos modèles d’inscription posent un défi de taille à une telle croyance. Au 31 décembre 2015, l’effectif de l’Église adventiste dépassait le cap des 19 millions de membres. Cependant, moins de la moitié d’entre eux (47 pour cent) avaient reçu quelque éducation adventiste, et 52 pour cent, aucune. Le taux d’inscription varie, bien enten-

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adventiste : redécouvrir notre

mission


du, selon les divisions. Prenons, par exemple, la Division nordaméricaine (NAD) : seulement 29 pour cent des membres n’ont jamais été à une école adventiste ; mais au sein de la Division Afrique australe/Océan indien (SID), 76 pour cent des membres n’ont jamais eu d’éducation adventiste. Au sein de la Division interaméricaine (IAD) et de la Division Afrique centre-ouest (WAD), 66 pour cent disent n’avoir reçu aucune éducation adventiste. Ceci s’explique en partie par le nombre d’adultes qui se joignent à l’Église dans ces régions. Nous pourrions espérer que les enfants de ces adultes bénéficient d’une éducation adventiste, laquelle les prépare pour le service et la mission. Ce serait là une occasion d’augmenter le taux des inscriptions. Et les pasteurs adventistes ? Trente-six pour cent ont dit qu’ils n’ont que cinq à huit années d’éducation adventiste à leur actif. Seulement 14 pour cent ont rapporté avoir complété 13 années ou plus d’éducation adventiste. Chose étonnante, huit pour cent des pasteurs adventistes ont rapporté n’avoir jamais eu d’éducation adventiste… Mais alors, d’où tiennentils donc leur éducation pastorale ? Y a-t-il eu autant de pasteurs protestants que ça qui sont devenus adventistes ? Par ailleurs, la plupart des pasteurs adventistes comptent moins de huit années d’éducation adventiste3 – un facteur pouvant expliquer la diversité d’opinions croissante de nos membres au sujet des croyances fondamentales… Bref, un trop grand nombre de pasteurs adventistes n’ont pas bénéficié d’une éducation distinctement adventiste.

47

%

Fortifier l’identité et la

mission adventistes Pourcentage des Le Département de l’éducation de membres d’église à la Conférence générale a mis l’identité l’échelle mondiale et la mission adventistes en priorité ayant une certaine pour le quinquennat de 2015 à 2020. éducation Elles sont l’une des quatre priorités conçues pour assurer la protection de la adventiste

focalisation de l’éducation sur la mission. Par « identité et mission adventistes », nous entendons par là que l’éducation fonctionne manifestement à l’intérieur d’une vision du monde biblique, et qu’elle poursuit une intégration de foi et d’apprentissage significative dans toutes les disciplines et à tous les niveaux. Ceci veut dire que dans le fonctionnement de l’école, les professeurs et les administrateurs donnent à la Bible et à l’Esprit de prophétie leur rôle fondamental. Ainsi, nous éduquons non seulement l’esprit, mais encore la personne tout entière dans un cadre équilibré et rédempteur, lequel développe la capacité de penser et d’agir. Nous sommes nous-mêmes responsables de l’identité et de la mission adventistes à travers des processus tels que l’Association adventiste d’accréditation (AAA), par laquelle nous procédons à des vérifications de nos écoles, fournissons des recommandations en matière d’amélioration, et donnons nos félicitations quand tout va très bien. Par le biais du Conseil d’administration interL A R R Y

B L A C K M E R

national de l’éducation (IBE), nous établissons les directives générales du programme d’éducation de l’Église. En partenariat avec les divisions mondiales, le Conseil d’administration international de l’éducation pastorale et théologique (IBMTE) fournit des directives et des normes générales pour la formation professionnelle de pasteurs, de théologiens, de professeurs de Bible et religion, d’aumôniers, et d’autres employés de l’Église impliqués dans une formation pastorale et religieuse. Au-delà de la promotion et de la protection des notions adventistes essentielles à tous les niveaux de l’éducation, nous nous sommes récemment focalisés sur des programmes d’études universitaires et professionnelles, parce que c’est là que la croissance se produit. Au cours du dernier quinquennat, nous avons établi trois facultés de médecine et deux écoles dentaires dans les pays suivants : Nigeria, Pérou, Philippines, Argentine, et Brésil, respectivement. Côté technologie, notre défi consiste à adhérer à la philosophie de l’éducation adventiste dans l’apprentissage à distance. Comment arriver à donner une éducation adventiste alors qu’on ne voit jamais les étudiants ? Alors qu’ils sont chez eux, au sein de leur collectivité ? Alors qu’ils ne viennent que pour un cours intensif, font partie d’une cohorte, ou fréquentent un campus urbain tout en habitant en milieu urbain ? Pour favoriser l’excellence universitaire, se focaliser sur des objectifs mesurables en matière de culture de qualité ne suffit pas. Il faut aussi intégrer la mission avec des mesures traditionnelles d’excellence universitaire. L’Université Andrews est à la pointe du développement de l’éducation à distance – une éducation distinctement adventiste. Mais dans chaque école, la technologie doit être au service de nos objectifs. Nous évaluons nos écoles selon leur mise en œuvre d’un plan directeur spirituel approprié à chaque niveau et type d’étudiant. Au nombre des indicateurs clés du rendement, il y a la preuve que ces étudiants étudient leur Bible, ou utilisent des manuels en harmonie avec la philosophie adventiste de l’éducation. Si nous utilisons les mêmes livres que ceux des autres écoles, nous n’atteindrons pas nos objectifs. Nos manuels intègrent la vision du monde biblique et se basent sur elle. Ce sont là des exemples de ce que signifie aujourd’hui le renforcement de l’identité et de la mission adventistes au sein de l’éducation. Accès aux étudiants Notre seconde priorité consiste à augmenter l’accès à l’éducation adventiste. Les parents conviennent que l’éducation adventiste est souhaitable, mais beaucoup d’entre eux doivent faire d’énormes sacrifices pour en faire bénéficier leurs enfants. L’éducation adventiste doit être non seulement abordable, mais encore, viable. Pas de marge de profit, pas de mission ! Nous devons faire équipe avec d’autres départements et avec les divisions pour accroître l’accès de l’éducation adventiste aux étudiants. Il faut identifier les barrières qui empêchent les jeunes de s’inscrire à nos écoles, et ensuite les abaisser ou les éliminer. Autant que nous sachions, 30 à 31 pour cent de nos membres sont âgés de 16 à 30 ans. De ces 6 millions de membres, 74 000, ou 1 pour cent, étudient à une institution tertiaire adventiste. Nous avons, de toute évidence, un problème !

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E N C O U V E RT U R E Bien entendu, ce ne sont pas tous les jeunes dans cette catégorie d’âge qui vont à l’école. Certains travaillent, d’autres sont à la maison ; d’autres font partie des populations rurales qui plantent des fèves ou prennent soin d’une famille. Cependant, si on applique à ce 6 millions le taux d’inscription aux études supérieures de 26 pour cent provenant de l’UNESCO, environ 1,5 million d’entre eux qui pourraient fréquenter nos universités étudient ailleurs. Nous estimons actuellement que 5 pour cent de tous ces adventistes aux études supérieures fréquentent l’une de nos écoles. Nos écoles ne peuvent évidemment offrir tous les diplômes, mais il nous faut tout de même un meilleur taux d’inscriptions. Des professeurs focalisés sur la mission Il nous faut des professeurs focalisés sur la mission. C’est là notre troisième priorité. Selon le rapport des statistiques annuel, il s’agit du secteur le plus préoccupant. Tous les professeurs doivent développer leur potentiel pour accomplir le dessein rédempteur de l’éducation adventiste, et Professeurs pour modeler les valeurs et le style de vie adventistes. Ces données révèlent qu’il nous faut aussi adventistes à des systèmes et un effort délibéré pour augmenter, l’échelle mondiale là où c’est nécessaire, le pourcentage de professeurs adventistes dans nos institutions scolaires. Les 14 dernières années montrent une nette tendance à la baisse de tels professeurs aux niveaux primaire, secondaire, et tertiaire. Nous employons de plus en plus d’éducateurs d’autres confessions, ou ne professant aucune religion. En 2014, près de 30 pour cent des professeurs n’étaient pas adventistes. Et on rapporte, en moyenne, une baisse de 1 pour cent par année, et parfois plus. Ainsi, sur nos 100 000 professeurs adventistes, nous en avons échangé 1 000 chaque année pour 1 000 professeurs qui ne sont pas engagés envers notre foi par le baptême. Comme le dit George Knight, « Sans professeurs chrétiens, de secteurs – a exigé l’embauche de professeurs titulaires de qu’est-ce que l’éducation chrétienne ? » « Sans professeurs adven- diplômes spécialisés. Mais hélas, nous n’avons pas trouvé suffitistes, qu’est-ce que l’éducation adventiste ? » Enseigner est un samment d’adventistes qualifiés pour répondre à ce besoin. processus d’incarnation. Il ne s’agit pas seulement d’enseigner à Le Réseau des professionnels adventistes (APN) est une calculer, mais aussi de montrer comment mener une vie de foi initiative visant à suivre de près la préparation des futurs proet s’acquitter de l’unique mission de l’éducation adventiste. fesseurs, et un outil pour recruter des professeurs et d’autres Par ailleurs, les pourcentages d’étudiants adventistes inscrits membres du personnel. Il invite tous les adventistes titulaires à nos écoles diminuent ; moins de la moitié sont adventistes. d’au moins un baccalauréat à prendre 10 minutes pour s’enrePourquoi ne pas célébrer cette réalité comme une occasion gistrer dans la base de données APN.adventist.org. Cette base d’évangéliser ? Mais les deux tendances diminuent ensemble. nous donne un moyen de les trouver et de les accompagner Certains disent que les professeurs non adventistes sont plus dans leur propre développement professionnel. Les professeurs attentionnés ou de meilleurs modèles que les professeurs focalisés sur la mission forment un groupe où les murs sont adventistes. Ils peuvent être réellement dotés de qualifications renversés, et les barrières, brûlées. Mais vous pouvez nous aider universitaires supérieures et être efficaces dans leur discipline. à redoubler nos efforts pour que l’éducation adventiste puisse Ils peuvent même être des chrétiens chaleureux qui partagent accomplir son dessein prophétique unique. l’amour du Christ avec leurs étudiants. Mais comment ces professeurs peuvent-ils partager l’unique vision et mission de Le leadership éducationnel l’éducation adventiste s’ils n’y souscrivent pas eux-mêmes ? Notre quatrième et dernière priorité consiste à renforcer le La prolifération étendue des offres de diplômes – médeleadership éducationnel. Les directeurs, présidents d’institucine, pharmacie, doctorats en théologie et toute une variété tions d’enseignement supérieur et d’universités, et les

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1922 990

Atteindre les villes par l’éducation Enfin, on ne peut exagérer le rôle de l’éducation en tant qu’outil dans notre mission envers les grandes étudiants fréquentent villes. Sur la population urbaine mondiale, approximades écoles adventistes tivement 1,7 milliard de personnes habitent dans des (depuis le primaire jusqu’à villes. Trois millions d’entre eux sont adventistes. Dans l’institut d’enseignement les villes, on compte un adventiste sur 547 habitants4. supérieur /l’université) Vu sur une carte, il existe une corrélation entre les institutions éducatives et les endroits où l’effectif est de 20 000 adventistes ou plus. Deux caractéristiques se dégagent de la distribution démographique de l’effectif. Les concentrations les plus fortes sont situées sur les côtes, reflétant les premiers efforts des pionniers missionnaires qui ne voyageaient pas en avion à leur époque, mais plutôt par bateau, établissant ainsi l’œuvre dans les secteurs côtiers. Là où l’œuvre de l’éducation a été établie, l’Église est forte. Des effectifs de 20 000 membres ou plus constituent virtuellement une carte de notre système éducatif. L’éducation a prouvé qu’elle est un fondement stable sur lequel l’œuvre adventiste a grandi avec une ampleur croissante. Dans les nombreux endroits en Europe et dans la fenêtre 10/40 où l’effectif se range entre 0 et 125 membres, on devrait considérer l’éducation adventiste comme une approche majeure pour l’œuvre dans ces endroits difficiles. Ce faisant, nous continuerons l’œuvre du maître Enseignant et accomplirons la mission adventiste apocalyptique pour le monde. n 1 George R. Knight, « Education for what? Thoughts on the purpose and identity of Adventist education », The Journal of Adventist Education, octobre/décembre 2016, p. 6-12. 2 Ibid., p. 11, 12. 3 https://www.adventist.org/en/information/statistics/article/go/-/seventh-day-adventist-worldchurch-statistics-2015/. 4 Mes remerciements à Jerry Chase, à Rick McEdwards, à David Trim, et au Bureau des archives, des statistiques et de la recherche, à Silver Spring, au Maryland, pour les données, les cartes, et les tableaux utilisés dans ce rapport.

conseils d’administration ont la responsabilité locale de superviser plus de 8 000 écoles, instituts d’enseignement supérieur, et universités dans le monde entier. Dans un sondage à main levée du comité exécutif de la Conférence générale, environ 20 pour cent étaient nouveaux dans leur poste. Pour cette raison, nous tenons un congrès annuel sur le leadership pour équiper les nouveaux officiers afin qu’ils s’acquittent de leurs nouvelles responsabilités dans le champ. Au palier institutionnel, la responsabilité et une gouvernance efficace exigent des processus et des structures solides de prise de décisions. À ce chapitre, nous offrons notre soutien par des articles de journaux, des formations du conseil, le congrès LEAD 2016 de la Conférence générale sur l’éducation, et des séances de réflexion. Les moyens d’expression officiels incluent une formation des diplômés pour le leadership de l’Église à l’Université Andrews, à l’Institut adventiste international d’études avancées (AIIAS), et à l’Université de l’Afrique (AUA), laquelle célèbre son 10e anniversaire cette année. Au cours de l’année passée, le manuel IBMTE a été mis à jour pour renforcer l’éducation pastorale et théologique. Les congrès régionaux de LEAD sur l’éducation figurent au calendrier de 2017, mais il faut faire davantage pour développer le leadership, particulièrement pour les niveaux pré-scolaire/ maternelle, primaire, et secondaire. P H O T O S

:

L A R R Y

B L A C K M E R

Lisa Beardley-Hardy est directrice du Département de l’éducation au siège de la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).

Relever le niveau

Voici quatre recommandations qui contribueront de façon significative à atteindre les idéaux divins pour votre établissement scolaire. Faites-en un endroit à l’accueil sincère. Faites-en un foyer où l’on apprécie l’histoire de chaque membre, qu’il soit étudiant, employé, ou administrateur. Faites-en un établissement d’enseignement connu pour sa créativité et son caractère novateur. Faites-en un endroit où la participation procède d’un engagement spirituel personnel. – Tiré du discours inaugural d’Andrea Luxton, le 25 octobre 2016, en tant que sixième président de l’Université Andrews, une institution phare de l’Église adventiste.

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P R E M I E R

P L A N

L’augmentation de la connaissance Approximativement 90 pour cent des données du monde entier ont été créées au cours des deux dernières années. Autrement dit, il y a trois ans, seul un dixième de la connaissance de l’humanité au sujet de l’univers existait1. Selon certaines estimations, la connaissance humaine double tous les 13 mois – ce qui veut dire que n’importe quel diplôme sophistiqué perd sa valeur à un rythme toujours croissant2. Dans l’ère moderne, la somme de données disponibles est stupéfiante. Selon une estimation, chaque minute, 150 millions de courriels sont envoyés, près de 70 000 heures de vidéo Netflix sont diffusées, 2,78 millions de vidéos YouTube sont visionnées, et 347 222 tweets sont envoyés3. Ce que cela signifie L’extrême quantité d’information disponible et l’incroyable volume croissant de données ont un impact profond sur notre pensée culturelle et sociale. En tant qu’individus, il peut nous être difficile de remarquer combien notre pensée a changé. Mais quand on songe à la vitesse à laquelle la société, elle, a changé, l’importance des données et la vitesse de cette différence est plus apparente. Considérez, par exemple, combien la pensée sociale a changé ces dernières années. Au cours de la dernière décennie seulement, la culture occidentale est passée par plusieurs phases, ou perspectives, sur plusieurs questions. Au nombre des changements historiques, mentionnons les pensées collectives de la société à l’égard du mariage gay, de la race, de la politique, de l’éducation supérieure, de l’immigration, de la religion, et peut-être de quelque

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C O M PA G N I E

F O U N D R Y

N

ous vivons à une époque de changement rapide et d’échange d’information presque inimaginable. L’éducation chrétienne doit être attentive au rythme du changement, se montrer aussi flexible qu’il le faut dans cet environnement dynamique, et aussi solide que le roc dans le maintien de ses principes, lesquels sont aussi bons pour notre monde en constante évolution qu’ils le sont pour l’éternité de Dieu.

L A

A U

Adam Fenner

Atteindre le

monde

Comment la technologie peut-elle faire avancer l’Évangile ?

autre sujet qu’on pourrait nommer. La question que les dirigeants de toute organisation devraient poser est la suivante : comment arriveront-ils à conserver leur pertinence et leur agilité, afin de s’adapter à un monde évoluant aussi rapidement que le nôtre ? Il existe de nombreuses réponses potentielles à cette question, mais si elles ne réussissent pas à inclure une croissance personnelle constante, elles seront de peu de conséquence. Si la connaissance du monde grandit à un taux exponentiel et a un impact direct sur la société, nous devons être constamment conscients des changements les plus significatifs de la connaissance et de la façon dont ils influencent ceux qui nous entourent. Nous ne devons jamais cesser d’apprendre ! Dès que nous nous sentons confortables et cessons de développer n’importe quelle partie de notre vie, nous risquons de prendre du retard et de perdre notre pertinence dans ce domaine particulier. Si elles ne

connaissent pas ceux qu’elles servent ou comment il faut les servir, les organisations individuelles et celles de l’Église risquent de passer à côté des besoins de ceux qu’elles se proposent de servir. La norme biblique Selon la Bible, on mesure un professionnel par son aspiration à s’améliorer continuellement. Les Écritures soutiennent indubitablement une éducation permanente. Proverbes 1.5 déclare : « Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, et celui qui est intelligent acquerra l’art de se conduire »4. S’adressant directement aux pasteurs, Pierre déclare : « En effet, si ces choses existent en vous et s’y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 P 1.8). Dans ces deux textes, la Bible expose la nécessité de chercher continuellement la connaissance et l’amélioration personnelle.


En utilisant la technologie de l’enseignement à distance, notre Église peut rapidement et aisément communiquer au-delà de grandes distances et à travers les frontières propres aux structures organisationnelles.

Ellen White commente ce principe biblique : « Ceux que Dieu choisit pour être ses ministres devront […] chercher par tous les moyens à devenir des serviteurs capables5. » Dans un commentaire qui exprime clairement la question de la formation continue pour les pasteurs, elle écrit : « L’Évangile n’est pas enseigné et représenté adéquatement […] par ceux qui ont cessé d’être des étudiants6. » Et l’Église doit les aider dans cet effort. « Alors [que les pasteurs] feront valoir avec zèle les talents qui leur ont été départis, l’Église les soutiendra par son aide éclairée7. » Notre église a donc la responsabilité de communiquer abondamment une vision, une stratégie, de nouveaux règlements et de nouvelles procédures. Pour pouvoir fonctionner de façon solidaire et atteindre nos objectifs, nous devons être capables d’exposer notre vision à tous nos croyants, et de partager les stratégies, règlements et procédures nécessaires pour réaliser cette mission. Les dirigeants de l’Église d’aujourd’hui ont la responsabilité d’encourager les nouveaux dirigeants pour le discipulat, de soutenir des méthodes novatrices en matière de service, et de gérer de façon créative les nouveaux défis au fur et à mesure qu’ils surgissent. Nous devons faire toutes ces choses de nouveau, et en abondance. Dans le cas contraire, nous ne réaliserons pas le plein potentiel de nos membres quant à l’avancement du mandat évangélique. Équiper abondamment de nouveaux pasteurs et de nouveaux disciples avec les compétences nécessaires

pour accomplir efficacement le mandat évangélique devrait être une priorité absolue de notre Église. Avec plus de 19 millions de membres éparpillés dans des centaines de pays, et avec des dizaines de langues parlées, nous devons trouver de nouvelles avenues pour catalyser notre potentiel inexploité par des moyens efficaces et rentables. Plutôt que de fonctionner dans les fameux silos et de ne pas utiliser chaque outil à notre disposition, nous devons collaborer, partager, et constamment innover, afin de catalyser le plein potentiel de notre Église. La technologie à distance En utilisant la technologie de l’enseignement à distance, notre Église peut rapidement et aisément communiquer au-delà de grandes distances et à travers les frontières propres aux structures organisationnelles. Si une personne désire servir Christ, l’Église doit lui fournir les ressources et la formation nécessaire, et ce, sans égard à l’endroit où elle habite, à sa position sociale, ou à sa capacité de payer pour s’instruire. Grâce à des cours gratuits en ligne, notre Église peut communiquer sa vision et sa stratégie, encourager les nouveaux dirigeants, et équiper abondamment les gens pour le ministère avec relativement peu d’investissement. La Communauté adventiste d’apprentissage (ALC) de la Division nord-américaine offre plus de 60 cours gratuits aux professeurs, aux pasteurs, aux administrateurs, aux croyants, et à ceux qui cherchent Christ.

La connaissance au sujet du Christ et de la façon de le servir au moyen du service devrait être ouverte et facilement disponible pour tous ceux qui le désirent. C’est la raison pour laquelle ALC offre des cours gratuits tels qu’une formation en matière de service à la communauté, une formation sur le témoignage efficace auprès de la génération Y, et une formation sur la philosophie de l’éducation adventiste. En construisant un cours en ligne disponible pour quiconque est désireux de le suivre, nous pouvons, en tant qu’organisation de l’Église, reproduire cette réussite en dépit de grandes distances et d’importants obstacles structurels. Il est tout aussi possible de partager une formation gratuite en ligne avec une seule personne qu’avec 10 000. Les ressources numériques de ALC sont aussi hautement modifiables parce qu’elles n’existent pas sur support papier. La mise à jour et les modifications rédactionnelles se font instantanément pour le monde entier et n’exigent aucune presse d’imprimerie. Ceci signifie que tandis que de nouveaux développements surgissent, l’Église peut répondre avec une agilité auparavant impossible. Et plus important encore, la démocratisation des ressources pastorales à travers des cours ouverts et gratuits en ligne signifie que quiconque désire servir le Seigneur peut le faire de façon compétente. La formation pastorale ne se limite désormais plus à une poignée de nantis. Aujourd’hui, elle peut être partagée avec tous. n 1 https://www-01.ibm.com/software/data/bigdata/what-is-bigdata.html. 2 http://www.industrytap.com/knowledge-doubling-every-12months-soon-to-be-every-12-hours/3950. 3 http://www.visualcapitalist.com/what-happens-internetminute-2016/. 4 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 5 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 313. 6 Idem., Pastoral Ministry, Association pastorale de la Conférence générale des adventistes du septième jour, Silver Spring, 1995, p. 48. 7 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 313.

Adam Fenner est le directeur de la Communauté adventiste d’apprentissage (ALC), un service d’enseignement à distance. Il enseigne en ligne l’histoire du monde pour l’Université Andrews. Février 2017 | Adventist World

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E S P R I T

D E

P R O P H É T I E

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’éducation adventiste doit beaucoup aux conseils d’Ellen G. White. Nous avons imaginé ce à quoi une entrevue sur cet important sujet aurait pu ressembler. – La rédaction.

Quel est le but de la véritable éducation ? La véritable éducation implique bien plus que la poursuite de certaines études. Elle implique bien plus qu’une préparation à la vie présente. Elle intéresse l’être tout entier, et toute la durée de l’existence qui s’offre à l’homme. C’est le développement harmonieux des facultés physiques, mentales et spirituelles. Elle prépare l’étudiant à la joie du service qui sera le sien dans ce monde, et à la joie plus grande encore du vaste service qui l’attend dans le monde à venir. […] Si nous voulons embrasser le champ d’action de l’éducation, nous devons considérer […] la nature de l’homme et l’intention de Dieu en le créant […]. Quand Adam sortit des mains de son Créateur, il lui ressemblait, physiquement, mentalement et spirituellement. […] S’il était resté fidèle à Dieu, tout cela lui aurait appartenu pour toujours. À travers l’éternité, il n’aurait cessé d’amasser des trésors constamment renouvelés de connaissances […]. Restaurer en l’homme l’image de son Créateur, le rendre à la perfection pour laquelle il avait été créé, assurer le développement de son corps, de sa pensée, de son âme, pour que le plan divin de la création soit réalisé, devaient être l’œuvre de la rédemption. C’est le but de l’éducation, l’objet grandiose de la vie. Selon vous, quelle est la relation entre l’éducation et la rédemption ? Par le péché, l’homme s’était séparé de Dieu. Sans le plan de la rédemption, cette séparation aurait été éternelle ; nous aurions été pour toujours plongés dans les ténèbres d’une nuit sans fin. Mais grâce au sacrifice du Sauveur, nous pouvons à nouveau communier avec Dieu. Nous ne pouvons l’approcher en personne ; nous ne pouvons, dans notre péché, contempler sa face ; mais nous pouvons le contempler et communier avec lui en Jésus, le Sauveur. […] Tandis que le Christ ouvre le royaume des cieux à l’homme, la vie qu’il nous donne ouvre le cœur de l’homme au royaume des cieux. Si l’on y réfléchit profondément, on comprend qu’éducation et rédemption sont une seule et même chose, car pour l’une comme pour l’autre, « personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ ». […] Les grands principes d’éducation n’ont pas changé. […] Ils sont […] les principes du caractère de Dieu. L’effort fondamental, l’objectif constant du maître devraient être d’aider l’élève à les appréhender et à engager avec le Christ une relation qui fera de ces principes une force de vie.

Ellen G. White

L’éducation

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la plus élevée Regard sur les principes fondamentaux de l’éducation adventiste L A R R Y

B L A C K M E R


Et « l’école de l’Éden » ? Quels étaient les plans et attentes de Dieu ? La méthode d’éducation établie au commencement du monde devait servir de modèle à [l’humanité] à travers la suite des temps. Pour en illustrer les principes, une école-pilote fut ouverte en Éden, demeure de nos premiers parents. Le jardin

vantes, se révélait être un manuel inépuisable et merveilleux. […] La gloire de Dieu dans les cieux, les mondes innombrables aux révolutions ordonnées, « les nuages [...] en équilibre » (Jb 37.16), les mystères de la lumière et du son, du jour et de la nuit – tout s’offrait à l’étude des élèves de la première école terrestre. Comment les parents peuvent-ils utiliser la nature pour enseigner à leurs tout-petits ? Pour les tout-petits, lesquels ne savent pas encore lire ou ne peuvent aller à l’école, la nature est là, source inépuisable d’enseignements et de délices. Le cœur qui n’est pas encore endurci par le contact avec le mal reconnaît vite la présence de Dieu dans toute création. L’oreille qui n’est pas assourdie par le bruit du monde est attentive à la voix de la nature. Aux plus grands, qui ont sans cesse besoin qu’elle les ramène en silence aux choses spirituelles et éternelles, la nature ne dispensera pas moins plaisir et connaissances. Les enfants d’aujourd’hui, tout comme les habitants de l’Éden qui étudiaient le livre de la nature, […] ont à apprendre de Dieu. Autant que possible, mettons l’enfant, dès son plus jeune âge, en contact avec ce livre merveilleux. Qu’il contemple les paysages magnifiques que le plus grand des artistes a mis au front mouvant des cieux, qu’il se familiarise avec les merveilles de la terre et de la mer, qu’il admire les mystères de la ronde des saisons, qu’il connaisse son créateur dans toutes ses œuvres. C’est ainsi, et pas autrement, que peuvent être posées solidement les bases d’une éducation authentique.

L’idéal que Dieu propose à ses enfants dépasse de beaucoup tout ce qu’ils peuvent imaginer de meilleur. Le but à atteindre, c’est l’amour de Dieu – la ressemblance avec Dieu. d’Éden était la salle de classe ; la nature, le manuel d’études ; le Créateur lui-même, le maître ; et les parents de la race humaine, les élèves. Créés pour être « l’image et la gloire de Dieu » (1 Co 11.7), Adam et Ève avaient reçu des dons à la mesure de leur haute destinée. […] Chacune des facettes de leur esprit et de leur âme reflétait la gloire de Dieu. Dotés de hautes qualités intellectuelles et spirituelles, ils n’étaient qu’« un peu inférieur[s] aux anges » (He 2.7) ; aussi pouvaient-ils non seulement reconnaître les merveilles manifestes de l’univers, mais aussi saisir les responsabilités et les engagements moraux qui leur incombaient. […] Plein d’intérêt pour ses enfants, notre Père céleste avait lui-même pris en main cette éducation. Souvent, Adam et Ève recevaient la visite des messagers divins, les saints anges, qui leur apportaient conseils et instructions. Souvent, alors qu’ils se promenaient dans le jardin à la fraîcheur du jour, ils entendaient la voix de Dieu et communiquaient avec lui face à face. Les desseins de l’Éternel à leur égard étaient des « desseins de paix et non de malheur » (Je 29.11). Chacun de ses projets visait leur plus grand bien. À Adam et Ève avait été confié le soin du jardin […] Une tâche utile leur avait été confiée, véritable bénédiction, pour fortifier leur corps, développer leur esprit, former leur caractère. Le livre de la nature, qui leur prodiguait des leçons vi-

Quel concept unique décrit l’éducation telle que vous la connaissez ? L’idéal que Dieu propose à ses enfants dépasse de beaucoup tout ce qu’ils peuvent imaginer de meilleur. Le but à atteindre, c’est l’amour de Dieu – la ressemblance avec Dieu. n Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public. Ces extraits sont tirés de son livre Éducation, p. 17, 33, 35, 23, 24,112, 113. 21.

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V I E

A D V E N T I S T E

T

andis que je sers en tant qu’étudiant missionnaire à Pucallpa, au Pérou, je m’étonne des façons dont Dieu peut utiliser autant de personnes différentes de différentes manières pour atteindre ceux qui ont soif de l’Évangile. De septembre 2015 à juillet 2016, par le biais de l’Université adventiste Southern, j’ai eu l’occasion de m’impliquer à plein temps dans l’évangélisation médicale, éducative, et spirituelle à une clinique adventiste à but non lucratif appelée Projets AMOR. Tandis que j’étais là, j’ai vu la main de Dieu agir par moi et par mes collègues. Au nombre des faits saillants de mon service missionnaire, j’ai contribué à la tenue d’une campagne d’évangélisation intitulée Mil voces más (Mille voix de plus), organisée par l’Union du sud du Pérou. Au terme de cette campagne, plus de 4 000 personnes ont donné leur vie à Christ et ont été baptisées. Des mois avant la campagne, des ouvriers bibliques et des missionnaires sont allés de maison en maison pour enseigner aux gens un style de vie sain, et pour étudier la Bible avec les intéressés. Ils leur ont aussi offert un traitement médical gratuit. Une semaine avant le début officiel de la campagne, j’ai prêché lors d’un séminaire de réveil pour motiver les adventistes à s’impliquer dans la campagne à venir. Dès le début des réunions – lesquelles se sont tenues pendant une semaine en différents lieux dans tout le district – les semences que nous avons répandues au cours des mois précédant la campagne étaient mûres pour la moisson. Dix personnes dans notre district ont donné leur vie à Dieu, et de nombreuses autres se sont dites intéressées à commencer des études bibliques en préparation au baptême.

Kyle Griffith et Albert Reyna

Un étudiant missionnaire au Pérou voit Dieu à l’œuvre

Je vous présente Josue Cette campagne a foisonné de témoignages puissants. Cependant, l’histoire de Josue Miyanaga est particulièrement

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ABANDONNÉ MAIS PAS PARDieu fascinante. Josue s’est présenté à notre clinique médicale pour que nous traitions son hypertension artérielle. Étant étudiant d’année préparatoire au doctorat en médecine, je faisais souvent du bénévolat à la clinique. C’est là que j’ai fait la connaissance de cet homme. J’ai pris sa pression artérielle : elle était dangereusement élevée ! Ce jour-là, de tous les cas que j’ai vus à la clinique, celui de Josue était le pire. Nous nous sommes occupés de lui en continu, ce qui l’a amené à suivre des études bibliques et à donner sa vie à Christ. Albert Reyna, un ouvrier biblique, a étudié la Bible avec Josue et appris à bien le connaître. Ce


qui suit est donc le témoignage de Josue, tel que raconté par Albert.

LA FAMILLE MIYANAGA : Josue Miyanaga et sa famille. LA FAMILLE DE L’ORPHELINAT : Kyle Griffith pose ici en compagnie de deux enfants de l’orphelinat Refugio de Esperanza, au Pérou, où lui et d’autres collègues de la clinique prodiguent des soins médicaux.

MOMENT EN FAMILLE : Albert Reyna et Joel, son fils, en promenade à vélo.

L’histoire de Josue Josue Miyanaga Sanchez a vu le jour à Pucallpa, au Pérou. Son père l’abandonne alors qu’il est tout petit. Josue ne le connaîtra jamais. Sa mère, elle, prend soin de lui jusqu’à l’âge de huit ans. Malheureusement, sa santé mentale se détériore à une vitesse telle qu’elle abandonne Josue à son tour. Le pauvre garçon se retrouve tout seul à lutter pour survivre. Ne sachant que faire, il se rend finalement à l’orphelinat San Juan, à Yarinacocha, un district de Pucallpa. Il y habite pendant le reste de son enfance. Il va aussi à l’école primaire et secondaire de l’endroit. À l’âge de 16 ans, Josue s’enrôle dans l’armée péruvienne. Comme l’entraînement est rude ! Après son service militaire, il devient agent de sécurité privé – un emploi qu’il occupe jusqu’à ce jour. Josue fait la connaissance de Brigida, et ils décident tous deux de cohabiter. De cette union naissent trois magnifiques enfants. Lorsque Kasandra, leur fille aînée, a 15 ans, Brigida abandonne les siens. C’est Kasandra qui prend alors soin de ses deux jeunes frères – Rayto et Kento – lorsque Josue travaille. À cause de la charge de travail à la maison, Kasandra ne peut même pas aller à l’école primaire. Finalement, elle quitte la maison pour aller vivre avec son petit ami. En plus d’élever ses fils, Josue essaie aussi d’aider une sans-abri – sa propre mère. Ne reconnaissant pas son fils, elle rejette, hélas, toute tentative d’aide de sa part. Une vie transformée Ainsi, à la mi-trentaine seulement, Josue éprouve non seulement des problèmes de santé, mais aussi des problèmes familiaux. C’est dans cette

P H O T O S :

C O U R T O I S I E

D E S

A U T E U R S

situation qu’il se présente à la clinique adventiste gratuite et que nous commençons à traiter son hypertension artérielle extrêmement élevée. Il fume, mais n’arrive pas à abandonner cette mauvaise habitude. Voulant désespérément cesser de fumer, il nous demande de l’aide. Je lui dis que par-dessus tout, c’est de l’aide divine dont il a besoin. À ces paroles, il se met à pleurer. Il accepte Jésus dans son cœur et s’inscrit à des études bibliques. Après des mois d’études bibliques et d’instructions relatives à une vie saine et à la victoire sur ses mauvaises habitudes – victoire qu’il peut obtenir par la puissance de Jésus – on voit de nombreux changements positifs s’effectuer dans sa vie. Le 24 juin 2016, soit lors de la dernière réunion de la campagne d’évangélisation Mil voces más, Josue se fait baptiser au sein de l’Église adventiste. Son parcours, toutefois, ne fait que commencer… En butte à ses nombreuses luttes et difficultés, il aura besoin de nos prières et de notre soutien continuel. Sa famille est également sur notre liste de prière. Ce que le Seigneur a fait – et fait – dans la vie de Josue est incroyable. Seul Jésus peut adoucir ses souffrances et effacer ses cicatrices émotionnelles. Seul Jésus peut lui donner un avenir victorieux, un avenir rempli d’espérance. Projets AMOR est une organisation à but non lucratif à Pucallpa, au Pérou. Elle fonctionne sous les auspices de ACT Peru, un organisme également à but non lucratif. Pour découvrir d’autres témoignages, d’autres projets actuels, et la façon d’aider ACT Peru, visitez son site Web au www.actperu.org, ou écrivez à l’adresse courriel suivante : kyle@actperu.org. n

Kyle Griffith est un étudiant d’année

préparatoire au doctorat en médecine, à l’Université adventiste Southern. Albert Reyna est un ouvrier biblique travaillant actuellement pour Projets AMOR.

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L A

B I B L E

R É P O N D

L’odeur agréable Pourquoi brûlait-on de l’encens dans le sanctuaire israélite ?

du

salut

Les Israélites faisaient brûler de l’encens dans le tabernacle pour plusieurs raisons. L’encens étant principalement une poudre, il fallait le brûler pour en relâcher le parfum. C’est sur l’autel des parfums, placé devant le voile séparant le lieu saint du lieu très saint, qu’on brûlait l’encens. Cet autel mesurait approximativement un demi-mètre de largeur par un demi-mètre de profondeur, et par un mètre de hauteur (Ex 30.1-10). Il y avait une corne à chacun de ses quatre coins. C’est sur le dessus de l’autel qu’on brûlait sans doute l’encens. 1. Raisons d’ordre pratique. D’un bout à l’autre de l’ancien Proche-Orient, il était courant de brûler de l’encens, même dans un contexte non religieux. Par exemple, la plupart des gens gardaient souvent des animaux à proximité de leur maison. Pour neutraliser une partie des odeurs désagréables qu’ils dégageaient, on brûlait de l’encens dans la maison. Le sanctuaire était la résidence de Dieu parmi les Israélites. L’aspersion de sang et l’abattage des animaux sacrificiels généraient sûrement des odeurs désagréables. Le respect pour la présence de Dieu dans le sanctuaire exigeait le contrôle de cette pollution. Ceci aurait été accompli par, entre autres choses, de l’encens brûlant sur l’autel des parfums dans le lieu saint. Bien que le texte biblique n’aborde pas explicitement cette fonction pratique, il souligne toutefois la signification symbolique de ce rituel. 2. Des services quotidiens. Le prêtre pénétrait dans le lieu saint pour y brûler chaque jour de l’encens. « Aaron y fera brûler du parfum odoriférant ; il en fera brûler chaque matin, lorsqu’il préparera les lampes ; il en fera brûler aussi entre les deux soirs, lorsqu’il arrangera les lampes. » (Ex 30.7,8, LSG) Aucune raison particulière n’est explicitement donnée pour ce rituel. Cependant, le contexte fournit quelques éclairages sur sa signification. L’encens utilisé dans le tabernacle était fait à partir d’une recette que le Seigneur avait donnée à Moïse. Les Israélites ne devaient pas faire de parfum de même composition pour leur usage personnel (Ex. 30.34-38). Par conséquent, leur expliqua Dieu, « ce sera pour vous une chose très sainte » (v. 36). Nous avons ici un produit qui, étant d’origine divine, et donc saint, pouvait servir de moyen d’approcher le Seigneur : il se tenait entre Dieu et le prêtre. Il pouvait servir d’intermédiaire à la présence d’Aaron, en tant que représentant

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du peuple, devant le Seigneur. En brûlant l’encens, Aaron se rapprochait du Seigneur plus que par tout autre service quotidien, parce que derrière le voile, devant lequel était l’autel, se trouvait l’arche de l’alliance (Ex 40.26). Il est alors tout naturel pour la Bible d’associer l’encens à la prière – l’encens étant une façon d’accéder au Seigneur et de rendre nos prières acceptables à ses yeux (Ps 141.2 ; Lc 1.10 ; Ap 5.8 ; 8.3). Dans l’encens, les chrétiens discernent un symbole des mérites du Christ, mérites qui rendent leurs prières et eux-mêmes acceptables à Dieu (Jn 16.23,24). 3. Expression de la compassion divine. Le rôle médiateur de l’encens atteignait son point culminant durant le jour des expiations, lorsque, avant de pénétrer dans le lieu très saint du sanctuaire, le souverain sacrificateur prenait un encensoir et y plaçait des charbons ardents pour brûler l’encens (Lv 16.12,13). Dans ce cas, la signification du rituel est donnée : « Il mettra le parfum sur le feu devant l’Éternel, afin que la nuée du parfum couvre le propitiatoire qui est sur le témoignage, et il ne mourra pas. » (v. 13) La gloire de Dieu était révélée sur le propitiatoire de l’arche de l’alliance/du témoignage ; comme tel, elle était menaçante pour les êtres humains. Dans ce cas particulier, la nuée d’encens avait deux fonctions principales : elle était le lieu où le Seigneur apparaissait « dans la nuée sur le propitiatoire » (v. 2). Mais elle enveloppait aussi Aaron pour le protéger de la colère divine. L’encens touchait la sphère divine et la sphère humaine, de sorte que Dieu et son serviteur pouvaient entrer en contact l’un avec l’autre dans une atmosphère d’amour préservant la vie, ce qui permettait à Aaron de servir le Seigneur. Le symbolisme du rituel trouve son ultime expression dans l’œuvre du Christ. Il est l’encens divin qui nous fait entrer en contact avec Dieu, tout en nous sauvant de la colère du Seigneur (voir Ep 2.3,4). Il est l’encens/médiateur divin pour nous. Ceux qui sont imprégnés de l’encens salvateur du Christ deviennent, eu aussi, une expression du « parfum de Christ, parmi ceux qui sont sauvés » (2 Co 2.15). n

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant retraité, habite au Texas. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.


É T U D E

B I B L I Q U E

Mark A. Finley

Une ferme assurance,

fausse espérance ?

ou une

B E N

P

eut-on avoir l’assurance du salut ? Peut-on savoir si l’on est sauvé, ou doit-on vivre constamment dans le doute, en se demandant où l’on en est avec Dieu ? S’il est possible d’avoir l’assurance du salut maintenant, est-ce une garantie qu’on l’aura toujours ? À ces questions qui touchent au cœur même du christianisme, la Bible fournit de solides réponses. Jetons un coup d’œil sur ce que les Écritures nous révèlent quant à l’assurance du salut.

1 Lisez la promesse divine à l’égard du salut dans 1 Jean 2.25. Peut-on imaginer plus grande promesse ? La promesse divine de la vie éternelle donne à chaque croyant l’assurance qu’en lui, le salut est garanti.

2

Où trouver la vie éternelle ? Comment la recevoir ? Peut-on avoir l’assurance de la vie éternelle ? Lisez attentivement 1 Jean 5.11-13. Comparez ce texte avec Jean 3.16. L’épître de Jean est trop claire pour être mal comprise. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jn 5.12). Si nous acceptons Jésus et lui consacrons notre vie, le don de la vie éternelle sera nôtre. Jean a écrit : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (v. 13, LSG) La vie éternelle est un don qui nous est offert en Christ. Si nous recevons Christ, nous recevrons aussi ce don.

3

Quelle assurance de notre héritage en Christ trouvons-nous dans l’Évangile de Jean ? Lisez Jean 1.12. Lorsque nous recevons Christ, nous devenons fils et filles de Dieu, membres de la famille royale céleste. Ce titre de propriété pour ce glorieux héritage en Christ sera nôtre pendant l’éternité.

4

Comment la Bible décrit-elle ce que Dieu a fait pour nous en Christ afin que nous puissions recevoir ce glorieux héritage ? Lisez Éphésiens 2.4-8.

W H I T E

5 Ce don du salut, ce glorieux héritage, peut-on le perdre une fois qu’on l’a reçu ? Lisez les passages suivants pour découvrir la réponse : Hébreux 2.3 ; 3.6, 12, 14. L’épître aux Hébreux insiste sur la nécessité de persévérer dans la grâce qui nous est si généreusement offerte en Christ. Elle exhorte chaque croyant à ne pas « négliger un si grand salut », à le « conserver », et à le « retenir jusqu’à la fin ». Dieu respecte notre liberté de choix. En acceptant le don de la vie éternelle, nous ne renonçons pas à une telle liberté.

6 Dès que nous recevons le don de la vie éternelle, nos noms sont écrits dans le livre de vie (Ph 4.3). Peuvent-ils être effacés de ce livre par nos propres choix ? Lisez Apocalypse 3.5. 7 Quels avertissements Pierre et Paul donnent-ils à tous les chrétiens ? Lisez 2 Pierre 2.20-22, et 1 Corinthiens 9.27. Pierre mentionne des gens qui se sont « retirés des souillures du monde » (2 P 2.20). Manifestement sauvés par grâce, ils se sont pourtant détournés du grand salut de Dieu. Paul priait sincèrement pour que lui-même ne se « disqualifie » jamais. Dans le grec original, ce mot signifie rejeté ou exclu. Les écrivains bibliques nous avertissent de ne pas accepter la fausse idée qu’une fois que nous avons fait l’expérience du salut, nous sommes toujours sauvés. Ils nous exhortent à vivre dans la grâce jour après jour.

8 Quelle promesse rassurante Jésus nous donnet-il pour que nous puissions rester dans sa grâce et maintenir l’assurance de la vie éternelle ? Lisez Jean 10.27-30. Quelle assurance de savoir qu’en Christ, nous sommes en sécurité ! En dehors de lui, il n’y a pas de sécurité. Mais en lui, nous avons la garantie de la vie éternelle. n

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DES IDÉES À PARTAGER Tout le monde peut rendre visite à quelqu’un. Le partage de la Parole de Dieu est la conséquence du temps passé avec nos semblables. – Werner Prandstatter, Allemagne

Courrier Une clarification toujours appréciée Dans la nouvelle intitulée « ITM : ASI et l’Église font équipe » (octobre 2016), les acronymes ITM, ASI, et ASAP apparaissent. Mais seul l’acronyme ITM est exprimé dans sa forme longue. Les autres ? Eh bien, il faut que le lecteur devine ce qu’ils veulent dire… ASAP serait-il l’acronyme de « As soon as possible » (Aussitôt que possible) ? Et ASI, de « Australian Students Institute » (Institut des étudiants australiens) ? Une telle omission constitue, à mon avis, une lacune dans des articles autrement intéressants. Erwin Webner Canberra, Australie

Tous nos remerciements pour ce rappel relatif à l’utilisation de notre jargon qui peut être non familier pour nos lecteurs.

PrièreW

ASI est l’acronyme de l’Association des entrepreneurs adventistes, et ASAP, celui des Défenseurs des Asiatiques du sud-est et des persécutés. – La rédaction. La religion pure et sans tache En rapport avec « Un témoignage de deux minutes » (rubrique Des idées à partager, octobre 2016), j’ai visité récemment une amie qui était un peu triste. Elle a dit qu’elle a apprécié ma visite. Sur le chemin du retour, j’ai réfléchi au texte suivant : « La religion pure et sans tache, devant Dieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se garder des souillures du monde. » (Jc 1.27) Où est-il écrit que nous devons donner des études bibliques aux orphelins et aux veuves, ou les inviter à écouter des sermons, ou les guérir ? Toutes ces choses peuvent résulter du simple fait de leur rendre visite. Tout le monde peut rendre visite à quelqu’un. Le partage de la Parole de Dieu est la conséquence du temps passé avec nos semblables. Presque tout le monde a des contacts : personnes âgées, personnes seules, personnes sans amis.

C’est ça, la religion pure et sans tache ! J’ai toujours pensé que faire la volonté de Dieu était trop compliqué, mais maintenant, j’ai trouvé un moyen de m’y conformer. Werner Prandstatter Allemagne Matière à réflexion Je vous écris concernant l’article intitulé « “Tu seras avec moi dans le paradis” » (octobre 2016). J’ai trouvé une autre explication tout à fait acceptable des paroles du Christ au brigand repentant. Dans son excellent article intitulé « La résurrection des corps et la vie éternelle », Stephen Perks observe que dans Genèse 2.17, Adam est averti que le jour où il mangera du fruit de l’arbre défendu, il mourra. Cependant, on constate, en lisant les trois chapitres suivants, qu’il a encore vécu 900 ans ! Pourtant, soutient Stephen Perks, lorsqu’Adam a mangé du fruit défendu et s’est vu par la suite refuser l’accès à l’arbre de vie, la mort s’est emparée de lui ! De même, lorsque le brigand a reconnu Jésus en tant que Messie promis et a confessé son état de pécheur, on peut

LOUANGE

Ayez la bonté de prier pour notre ville ; on ne s’y sent pas en sécurité. Nous demandons aussi à Dieu de nous accorder du beau temps pour un programme à venir. M irenge, République démocratique du Congo

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Priez pour mon ancien petit ami. Il souffre de dépression. Il a bon cœur, et je veux qu’il soit heureux. Andrea, Allemagne

Bien que je sois mariée depuis trois ans, je n’ai toujours pas d’enfant. S’il vous plaît, priez Dieu de m’accorder un enfant. Sylvia, Papouasie-Nouvelle-Guinée J’ai besoin d’aide financière pour pouvoir faire mes études secondaires. Issah, Ghana


La puissance du pardon J’ai été touchée par l’article « De victimes à vainqueurs » (août 2016). La puissance du pardon est si profonde, si intense ! Il est étonnant qu’elle se manifeste si peu dans notre société, et même au sein de l’Église. Jésus nous a avertis spécifiquement que si nous ne pardonnons pas aux autres, nous ne pouvons nous attendre à ce que Dieu nous pardonne. Quelle pensée solennelle ! Beatrice Keya Amsterdam, Pays-Bas Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

S’il vous plaît, priez pour mon amie Ofelia. Son mari ne la traite pas bien. Priez aussi pour qu’elle se trouve un emploi. Joan, Philippines

H O R S T T I N N E S

dire que ce jour-là, le paradis s’est emparé de lui. Même s’il n’ira au ciel qu’au jour de la résurrection, le paradis est devenu sien par son exercice de foi alors que tout autour de lui semblait dire le contraire. Non seulement Stephen Perks établit une vision biblique de la mortalité, mais il condamne aussi ce qu’il appelle « la récupération d’idées païennes » pour combler les vides. J’ai trouvé que c’était là un matériel d’enseignement tellement bon que lorsqu’un ami de confession baptiste m’a posé des questions sur nos croyances, j’ai transcrit les deux articles et les lui ai envoyés. Il avait lu John Stott et Gordon Wenham sur ce même sujet. Barry Gowland Royaume-Uni

Voilà ce que

j’en pense Un sabbat, alors que je me chargeais de l’accueil à la porte

avant de l’église, une petite fille aux cheveux retenus par des barrettes en forme de papillon m’a demandé si elle pouvait se rendre utile. « Bien sûr ! » lui ai-je répondu. Quel âge avait-elle ? Cinq ans. Elle pouvait tenir les bulletins de la main gauche, et serrer la main des gens de la main droite. Vous auriez dû la voir en train de tendre sa petite main avant même que les gens n’aient grimpé les marches ! Elle raffolait de son rôle. Quant à ceux qui venaient à l’église, qu’est-ce qu’ils aimaient cette petite ! Une fois, j’ai demandé à une ado de m’aider. Elle a accepté avec plaisir. À peine avions-nous commencé qu’elle a arrêté une amie au passage et m’a demandé avec enthousiasme : « Peut-elle se joindre à nous ? » « Mais bien sûr que oui ! » Une autre amie est venue, et les deux filles se sont chargées de la mettre, elle aussi, dans le coup. L’une d’entre elles ouvrait la porte, l’autre tendait les bulletins, et la troisième serrait les mains. Quand j’ai fait l’erreur de serrer la main d’une personne, celle-ci s’est empressée de me rappeler que c’était le travail des filles, pas le mien ! À l’accueil, nous avons donc des jeunes allant de 5 ans à l’adolescence, garçons et filles. C’est tôt dans l’enfance que nos jeunes se font une idée de ce qu’ils pensent de l’église et de ce que l’église pense d’eux. S’ils s’impliquent activement au sein de notre communauté de foi, s’ils y forgent des amitiés durables, ils seront plus à même de sentir combien ils sont précieux, aimés, et appréciés. Les églises adventistes devraient être les lieux les plus amicaux de la terre ! Reconnaissons nos enfants et nos jeunes en leur confiant des responsabilités. Assaisonnons le tout d’un sourire, d’un bonjour, d’une poignée de main, et si cela convient, d’une étreinte. « Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour leurs pareils. » (Mt 19.14) – Richard Speight, Takoma Park, Maryland, États-Unis

Nous avons deux filles qui ne peuvent aller à l’université à cause d’un manque de fonds. Nous mangeons à peine trois repas par jour, et maintenant, nous avons été chassés de notre foyer. Nous passons par des moments difficiles, mais nous bénissons Dieu pour cela. Charles, Nigeria

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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DES IDÉES À PARTAGER

Il y a

68

ans

Le 13 février 1949, la clinique Good Hope (Cliníca Good Hope) ouvrit officiellement ses portes dans une banlieue de Lima, au Pérou. C’est en octobre 1946 que le comité de l’Union des missions incas vota de louer une grande maison dans le quartier Miraflores de San Antonio, et de la transformer en une institution de cinq lits. Ainsi commença la clinique Good Hope, sous la direction du Dr C. R. Potts. En mars 1948, on décida de déménager la clinique dans un bâtiment – auparavant une résidence de l’ambassade allemande. Ce bâtiment fut acheté grâce à 20 000 dollars US provenant de la Conférence générale, à un prêt de 5 000 dollars US, et à une petite affectation de fonds provenant de sources locales. La même année, on le remodela pour en faire un hôpital, lequel ouvrit officiellement le 13 février 1949. Des années plus tard, on ajouta à un côté de ce bâtiment une construction de quatre étages en vue d’une cuisine, d’une salle à manger, et de deux salles. En 1970, on lui donna le nom de Clinique adventiste de Miraflores (Cliníca Adventista de Miraflores). Vers le milieu de l’an 2000, on changea ce nom pour celui de Good Hope Clinic.

Le nombre de langues vivantes dans le monde. Source : Smithsonian I M A G E

:

N A L I

W I K E

Dormezvous ? Un sommeil de qualité, ininterrompu, est essentiel pour une bonne santé physique, émotionnelle, et spirituelle. Voici les aliments – les meilleurs et les pires – favorisant et défavorisant un sommeil profond. LES MEILLEURS n

liments riches en mélatonine A (cerises acidulées, noix [du noyer])

n

Boissons chaudes (lait, tisanes)

n

lucides à index glycémique élevé (riz, G bananes, granola)

n

roduits laitiers riches en caséine (froP mage cottage, yaourt grec)

LES PIRES n

Alcool

n

Aliments frits ou gras

n

Caféine (chocolat, café)

n

Aliments épicés

Source: MyFitnessPal.com I M A G E :

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F I L I P

K R U C H L I K

/

M A S S D R E A M


Bon anniversaire,

« Oui, je viens bientôt... »

ET T R B

George Frideric Handel, compositeur de l’oratorio Le Messie, naquit à Halle, en Allemagne, le 23 février 1685. Son père voulait qu’il embrasse la carrière d’avocat. Mais George ne l’entendait pas de cette oreille ! Le soir, cet enfant attendait que son père dorme. Puis, il montait au grenier pour s’exercer à ses instruments. À l’âge de 12 ans, il était déjà un excellent instrumentiste (clavecin et orgue à tuyau). En 1741, George décida d’écrire un nouvel oratorio pour un concert bénéfice à Dublin. Il y travailla avec zèle, au point d’oublier fréquemment de manger et de dormir. Il acheva la partition du Messie (composée de 50 sections séparées) en 25 jours seulement. Lorsqu’il eut terminé, il dit : « Dieu m’a visité. »

M E L I T I

George !

Pour rester Notre style de vie moderne fait en sorte qu’il est de plus en plus difficile de rester mince et en forme. Essayez ces trucs pour rester en forme physiquement, émotionnellement, et spirituellement. n

R éveillez-vous en douceur : au lieu d’utiliser un réveille-matin conventionnel, procurez-vous-en un dont la sonnerie et/ou la lumière s’intensifient graduellement.

n

n

É vitez les courriels et les appareils électroniques jusqu’à ce que vous vous sentiez mentalement bien posé. I gnorez la balance. Ne vous laissez pas démoraliser par des fluctuations mineures de votre poids.

L isez/écoutez quelque chose de spirituel chaque jour. nP renez un solide petit-déjeuner. nÉ vitez les hydrates de carbone le matin, concentrez-vous plutôt sur n

les protéines.

R espirez profondément : prenez 10 respirations profondes trois fois par jour. nM archez, marchez, marchez pour prévenir la prise de poids et pour

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Argentine, Autriche, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 13, nº 2

n

augmenter la clarté mentale. Source : Eatthis.com I M A G E

:

V I D M I R

R A I C

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