10/2020 Éternel, immuable, et toujours important Page 10 Il est temps de protéger vos tomates Page 20 Une musique angélique Page 28
Messages récents Le premier ange
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Le second ange
1843
Le troisième ange
1844
Craignez Dieu, et donnez-lui gloire...
Elle est tombée, elle est tombée, Babylone...
Si quelqu’un adore la…
10 Éternel, immuable, et toujours important Gerald A. Klingbeil et Angel Manuel Rodríguez
14 Trois messages, trois groupes
16 Messagers du jugement de Dieu
Jared Thurmon
Alberto R. Timm
13 Place aux jeunes Entretenez le feu ! Beersheba Jacob 18 Perspective mondiale Notre véritable mission Ted N. C. Wilson 20 Méditation Il est temps de protéger vos tomates Emily Gibbs 22 Le sabbat de la création Nous… et nous Timothy G. Standish 24 Foi en action Tagaytay Central : une église bouillante Christian Dumitrescu 26 La Bible répond La gloire de Dieu révélée 27 Santé & bien-être Un mode de vie végétarien 28 « Je vais vous raconter… » Une musique angélique 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Tes pièces d’or
Un appel à un culte plus profond BILL KNOTT
Dans le sanctuaire de la présence de Dieu, caché dans un creux du rocher, Moïse plaide pour une révélation de la gloire de Dieu (Ex 33.18-21). Dans la violence d’une tempête, tremblant au sommet d’une montagne, le psalmiste voit le sanctuaire céleste et s’émerveille : « Dans son palais tout s’écrie : Gloire ! » (Ps. 29.9) Dans le temple construit par Salomon, le jeune prophète entend les séraphins s’appeler l’un l’autre : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Es 6.3) Et lorsque le peuple de Dieu, préfiguré par trois anges volant au milieu du ciel – apportant la bonne nouvelle du sanctuaire et du jugement – commence sa proclamation, il annonce : « Craignez Dieu, et donnez-lui gloire » (Ap 14.7). Ces passages, et bien d’autres des Écritures, arrivent à une inévitable conclusion : la mission essentielle du reste fidèle de Dieu – de ceux « qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (v. 12) – consiste à rendre gloire à Dieu, en particulier dans son culte. C’est là un appel retentissant – fort et insistant – à approfondir et à renforcer notre perception « de celui à qui nous devons rendre compte » (He 4.13), à renouveler le culte adventiste avec un enseignement clair et une riche expérience de la magnificence, de la sainteté, et de la bonté de Dieu. Dans une culture mondiale obsédée par une familiarité à bon marché, tweetant sa voie vers l’oubli insouciant, nous avons la tâche commune de proclamer l’étonnante « altérité » de Dieu, et l’étonnante proximité de Jésus. Nous annonçons l’ampleur du fossé entre le pécheur et le Père, mais montrons aussi l’abondance du plan du Père en envoyant Jésus pour qu’il soit l’un des nôtres. Le Seigneur a vécu dans notre sueur et notre douleur ; il est mort pour notre gain éternel ; il est ressuscité pour que nous puissions jouir d’une grande communion avec lui maintenant et à tout jamais. L’appel à « donner gloire » doit commencer par la maison de la foi – que nous nous réunissions dans la chaleur ombragée d’un toit de feuilles de palmier, ou dans un sanctuaire lumineux, entièrement éclairé et climatisé. Lorsque nous aurons reproduit l’histoire que raconte le jeune Ésaïe – lorsque nous aurons entrevu la profonde sainteté du Père, ainsi que la profonde et indulgente tendresse du Sauveur – alors à l’instar du prophète il y a fort longtemps, nous serons prêts à répondre de tout notre cœur : « Me voici, envoie-moi. » (Es 6.8) La mission – et le message – est une question d’adoration. En lisant cette collection spéciale d’articles traitant de la mission centrale du mouvement adventiste, commencez d’abord par incliner votre cœur et fléchir vos genoux – puis donnez gloire à Dieu.
Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2
Octobre 2020 AdventistWorld.org
Sur le vif
Rob Folkenberg, pasteur et fondateur d’églises, habite en Colombie-Britannique, au Canada. Rob est un mordu de l’escalade ! Et il se sert de cette passion pour entrer en contact avec les gens de sa ville. « En tant que fondateur d’églises, un aspect de mon travail consiste à connaître les gens de ma collectivité, à me faire des amis, et à chercher des moyens de présenter Jésus. » Pour lui, l’escalade avec d’autres personnes est devenue un moyen créatif pour justement y arriver. Photo : Rob Folkenberg, Canadian Adventist Messenger
AdventistWorld.org Octobre 2020
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En bref
100 + 100 Le nombre de familles de l’île de SaintMartin, dans les Caraïbes, qui ont reçu chaque mois un sac de produits frais provenant de l’agriculture biologique – laitue, bok choy, bettes à carde, chou vert, fruit à pain, plantain, radis, et bien d’autres choses. Une centaine d’autres familles ont reçu un 100 Grow Bag – soit un sac contenant des graines, des semis, une plante et un terreau de démarrage, histoire de les encourager à cultiver leurs propres fruits et légumes, à manger plus sainement, et à devenir plus indépendantes financièrement.
« Nous allons vers les communautés qui n’ont reçu aucune aide jusqu’à présent. Beaucoup sont impuissantes. J’ai entendu dire que certaines d’entre elles resteront sans électricité pendant les deux prochains mois. C’est ça leur réalité. » – W. Derrick Lea, directeur de Adventist Community Services Disaster Response (ACS DR) de la Division nord-américaine. Il a parlé des efforts d’ACS DR pour fournir les dons de première nécessité par des unités de distribution mobiles aux personnes déplacées dans les zones les plus touchées de la Louisiane, aux États-Unis, suite à l’ouragan Laura (catégorie 4) le 27 août 2020.
Sommes-nous sur la bonne voie ? Lors du camporee international des Explorateurs qui s’est déroulé en 2019 à Oshkosh, au Wisconsin (États-Unis), les chercheurs ont demandé à 993 Explos leur opinion sur le salut. Les réponses contradictoires aux deux questions suivantes nous incitent à mieux présenter le concept biblique du salut par grâce. Source : Équipe de recherche et d’évaluation de l’ASTR, en collaboration avec l’Institut du ministère de l’Église, n = 993
Je sais que Dieu m’aime, quoi que je fasse.
Fortement d’accord (77,5 %) D’accord (19,0 %) Incertain (2,5 %) En désaccord (0,4 %) Fortement en désaccord (0,6 %) 4
Octobre 2020 AdventistWorld.org
Je sais que pour être sauvé, je dois vivre selon les règles de Dieu.
Fortement d’accord (55,5 %) D’accord (29,5 %) Incertain (5,5 %) En désaccord (5,5 %) Fortement en désaccord (4,0 %)
30 000 Le nombre d’os de dinosaures découverts dans le cadre du projet de recherche Dinoraur Excavation, dirigé par les adventistes au cours des 20 dernières années dans le lit osseux de la formation de Lance, dans l’est du Wyoming, aux États-Unis. Des recherches importantes, basées sur le paradigme de la création biblique, offrant des idées alternatives quant à l’extinction des dinosaures, ont été publiées dans des revues universitaires évaluées par les pairs, remettant ainsi en question la théorie traditionnelle de l’évolution.
«La communauté adventiste de Bozeman a le cœur brisé par cette perte tragique. Tom a une longue histoire de service dévoué ici en tant que dirigeant adventiste dans le Montana et le Nord-Ouest. Nous le regretterons profondément. » – Elden Ramirez, président de la Fédération du Montana, dans un commentaire sur la mort de Tom Duffy, un pilote d’hélicoptère adventiste âgé de 40 ans. L’hélicoptère de Tom s’est écrasé alors qu’il aidait à combattre un incendie dans la forêt nationale du mont Hood, en Oregon, aux États-Unis.
En bref
« Ce nouvel alignement réunit la médecine clinique aiguë fondée sur des données probantes et la médecine du mode de vie, en s’appuyant à la fois sur le riche héritage d’Adventist HealthCare et sur l’innovation d’ELIA Wellness dans le domaine de la santé et du bien-être. L’objectif : créer une plate-forme plus solide pour apporter santé, espoir et guérison à la communauté. » – Geraldine Przybylko, directrice exécutive d’ELIA Wellness, domiciliée en Australie, dans un commentaire sur le partenariat nouvellement établi avec Adventist HealthCare et l’Hôpital adventiste de Sydney. Fondée en 2016, ELIA Wellness s’est concentrée sur la médecine du mode de vie, offrant des ressources proactives en matière de santé et de bien-être. Grâce à ce partenariat, on servira potentiellement 175 000 patients par an.
6 000
La valeur en dollars australiens des meubles vendus en une semaine après l’ouverture d’un nouveau magasin de meubles d’occasion appartenant à l’église adventiste de Bourke, une ville au nord-ouest de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Il a fallu 12 mois à la petite congrégation pour rénover le magasin et un café adjacent, lesquels servent de centre de service adventiste situé bien en vue sur la rue principale.
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Le nombre de directeurs municipaux et provinciaux du travail social en Colombie qui ont suivi le programme I Want to Live Healthy. Ce programme de neuf semaines offre des cours vidéo d’apprentissage en ligne, lesquels se focalisent sur la promotion d’un mode de vie plus sain.
« ADRA nous a donné des cours de fabrication de savon. Nous avons maintenant tout le savon dont nous avons besoin pour assurer notre sécurité et celle de nos foyers. Comme nous savons maintenant comment fabriquer du savon, nous avons l’occasion d’augmenter notre revenu ! Je me vois déjà en train de fabriquer beaucoup de savon que je peux vendre à profit. » – Maria, une réfugiée de la République démocratique du Congo, habitant maintenant en Ouganda, à propos d’un atelier de fabrication de savon offert par ADRA Ouganda aux personnes vivant dans l’installation des réfugiés de Rwamwanja. (->) Photo : ADRA Canada AdventistWorld.org Octobre 2020
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Actualités
Des dons, des chants, et de nombreux baptêmes
Les écoles adventistes des îles du Pacifique Sud célèbrent la Semaine de l’éducation
Adventist Record et Adventist World
Les écoles de l’Union des missions transpacifique (TPUM) de la Division Pacifique Sud (SPD) ont célébré la Semaine de l’éducation adventiste avec des dons, des chants, et des dizaines de baptêmes. Des centaines d’étudiants, de professeurs et de membres de la grande communauté ont participé aux programmes de la semaine, laquelle avait pour thème « Looking Beyond » [« Voir au-delà »]. Une campagne d’évangélisation à l’Institut secondaire adventiste de Navesau, aux Fidji, a abouti au baptême de 40 élèves le 15 août 2020. À l’école primaire adventiste Funafuti de Tuvalu, les activités se sont déroulées pendant deux semaines. La première semaine a été conçue pour l’enrichissement des professeurs. Pendant la deuxième semaine, ceux-ci ont dirigé des présentations en soirée et les élèves ont chanté à l’intention de la collectivité. Kima Pedro, directeur de l’école, a déclaré que l’église était pleine à craquer tous les soirs, et que bon nombre de parents d’autres confessions étaient présents. Les élèves ont également rendu visite à des professeurs retraités et leur ont offert des cadeaux. L’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Betikama, dans les îles Salomon, a conclu la
Semaine de l’éducation adventiste avec le baptême de 19 jeunes le 22 août. Selon le principal Partinson Bekala, les conférences bibliques de la semaine ont contribué à renforcer la décision des étudiants de se faire baptiser. On compte, cette année, 69 baptêmes à cet institut. Le 22 août, l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Samoa a organisé un sabbat combiné de l’éducation adventiste. Plus de 200 parents ont participé à la célébration, la plupart d’entre eux étant d’autres religions. Tepora Fuimaono, directrice, a déclaré que les parents y sont allés de nombreux commentaires positifs. Aux Fidji, une enseignante de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Suva a organisé la Semaine de prière pour l’éducation dans son église locale. Elle commente : « De toute ma vie chrétienne, je ne me suis jamais sentie aussi bénie, aussi édifiée, aussi impressionnée ! Veuillez transmettre nos sincères remerciements à la directrice, Encie Donie, et à son équipe de l’école secondaire adventiste de BekaBeka pour les conférences. Elles ont été une véritable source d’inspiration. » Le 29 août, l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de Beulah a tenu son sabbat de l’éducation adventiste dans toutes les églises locales des
Cérémonie baptismale à l’école secondaire adventiste de Navesau, aux Fidji Photo : Adventist Record 6
Octobre 2020 AdventistWorld.org
Tonga. Professeurs et étudiants ont partagé la Parole de Dieu, puis ont recueilli une offrande spéciale pour le fonctionnement de cet établissement scolaire. Fatongia Hopoate, directeur de l’éducation missionnaire : « L’école […] a reçu plus d’offrandes que d’habitude. Dieu agit vraiment de façon mystérieuse pendant cette pandémie… À lui soit la gloire ! » Deux semaines plus tôt, 24 étudiants et deux professeurs ont été baptisés. Plus de 60 pour cent des étudiants de l’Institut d’enseignement supérieur de Beulah sont issus de foyers d’autres confessions. Le 18 août, le personnel et les élèves de l’école primaire adventiste de Naha ont visité l’école primaire adventiste Sunrise. Cette école est entourée d’églises d’autres confessions chrétiennes. Presque tous les enfants qui fréquentent l’école Sunrise sont issus de familles d’autres Églises. Les élèves ont été encouragés à témoigner dans leur collectivité. Ils ont rencontré des résidents, dont Iro, un homme âgé. Alors qu’ils chantaient des chansons ayant pour thème l’amour de Dieu, les joues du vieillard se sont inondées de larmes. « Vous êtes le premier groupe qui me rend visite et m’offre des cadeaux, a-t-il dit. Je désire me joindre au petit groupe qui adore Dieu chaque sabbat à l’école. » Mele Vaihola, assistante-directrice de l’éducation de la TPUM : « L’éducation adventiste vise à préparer les étudiants à la joie de servir dans cette œuvre, et à la joie plus grande encore d’un service plus étendu dans le monde à venir. Son rôle consiste donc à semer les graines du service dans le cœur de nos étudiants et de la grande communauté. Dieu se chargera d’amener ces graines à maturité. »
Actualités
En Allemagne, la maison d’édition adventiste a 125 ans
Advent-Verlag continue à servir les populations germanophones du monde entier
Adventistischer Pressedienst et Adventist World
Advent-Verlag, la maison d’édition adventiste fondée par Ludwig Richard Conradi à Hambourg, en Allemagne, a 125 ans cette année. Advent-Verlag a ouvert ses portes en 1895 pour diffuser les imprimés adventistes aux germanophones du monde entier depuis le port de Hambourg. Aujourd’hui, Advent-Verlag GmbH est une maison d’édition moderne qui emploie 16 personnes et possède une filiale, Wartberg-Verlag GmbH. Advent-Verlag GmbH, une société enregistrée, se tourne vers l’avenir. Johannes Naether, représentant des actionnaires d’Advent-Verlag : « Récemment, nous avons délibérément provoqué un changement de génération dans la maison d’édition. Nous avons transmis la gestion à une nouvelle génération en toute confiance. Il était important pour nous que la nouvelle équipe soit soutenue par l’expertise des collaborateurs de longue date, afin que la maison d’édition soit positionnée de manière optimale et que son histoire riche en traditions puisse se poursuivre. » DES MOTS QUI TRAVERSENT LE TEMPS
Selon Jessica Schultka, directrice des publications, la devise de la maison d’édition « Des mots qui traversent le temps » n’est pas qu’un slogan. « C’est l’ADN même de cette maison d’édition adventiste depuis 125 ans, a-t-elle souligné. Bien que l’éventail des tâches ait changé ces dernières années, la compétence principale de la maison d’édition demeure toujours la publication de livres, de revues et de matériel d’étude adventistes qui, aujourd’hui comme à l’époque, visent à encourager les gens à réfléchir sur Dieu », a-t-elle ajouté.
On aperçoit ici le numéro de septembre 2020 de Adventisten Heute – la revue pour les adventistes en Allemagne. Cette revue est l’une des nombreuses ressources produites par Advent-Verlag tout au long de ses 125 ans d’histoire. Photo : Advent-Verlag
Tout en s’efforçant de garantir cela pour l’avenir, les membres de la rédaction travaillent à la publication de livres sur des sujets tels que la théologie, la cure d’âme, et la foi vécue. Ils publient également des livres de méditation, des livres d’étude, des journaux et des revues qui promeuvent, approfondissent et accompagnent la foi, ont expliqué les dirigeants. Dans le cadre de cet anniversaire, la Chambre de commerce et d’industrie de Lunebourg-Wolfsbourg a été invitée à la maison d’édition. En cette occasion spéciale, Sönke Feldhusen, directeur général adjoint de la Chambre de commerce, a remis un certificat honorifique à Advent-Verlag. Dieter Neef, directeur général, lors de la cérémonie : « Nous sommes fiers et reconnaissants de notre passé riche en traditions, car la maison d’édition Advent-Verlag est un élément essentiel de l’histoire adventiste en Allemagne. » Advent-Verlag a des employés de la région de Lunebourg, où elle assure des emplois depuis 1994. C’est la raison pour
laquelle les dirigeants ont déclaré se sentir honorés par la reconnaissance de la Chambre de l’industrie et du commerce. UNE CÉRÉMONIE REPORTÉE
Comme l’ont expliqué les dirigeants, la maison d’édition Advent-Verlag de Lunebourg a offert à ses lecteurs une orientation et un sens à la vie en intervenant de manière globale entre les générations. Advent-Verlag veut inciter ses lecteurs à réfléchir sur Dieu et à vivre une foi biblique authentique dans la vie quotidienne en la promouvant, en l’approfondissant, et en l’accompagnant de manière durable. En raison de la pandémie de COVID19, la célébration de l’anniversaire prévue en 2020 a dû être reportée à 2021, ont déclaré les dirigeants. Ceux qui souhaitent en découvrir davantage sur l’œuvre et le quotidien d’Advent-Verlag de Lunebourg peuvent en visiter le site web : advent-verlag. de/wir-feiern, et regarder une vidéo sur youtu.be/VGdTzIPaJGQ. AdventistWorld.org Octobre 2020
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Coup d’œil sur… la Division eurasienne (ESD)
105 317 Effectif de la Division eurasienne (ESD) au 30 juin 2020
1 600 000 Le nombre de litres d’eau potable donnés aux habitants de la région de Donetsk grâce aux efforts d’ADRA Ukraine et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Ce projet fournit de l’eau aux populations les plus vulnérables habitant dans 25 localités des districts suivants : Avdeevsky, Mariinsky, Volnovakhsky et Nikolskyi, en raison des dommages causés à la canalisation d’approvisionnement en eau.
« La bonne nouvelle – laquelle ne permet à personne de rester indifférent – est la façon dont l’Église a répondu aux défis de la pandémie de COVID-19 en gardant un œil sur les nouvelles occasions de servir. Le fait que notre Église soit, malgré tout, vivante, active, et qu’elle a un énorme potentiel pour servir ce monde, insuffle un grand optimisme. » – Mikhail F. Kaminskiy, président de la Division eurasienne (ESD), lors d’une réunion de leadership se focalisant sur la planification stratégique de l’Église pour l’avenir.
Nous sommes ensemble – Irina V. Protasevich, vice-présidente adjointe pour le travail spirituel et éducatif à l’Université adventiste de Zaoksky, a été récipiendaire d’un certificat honorifique et d’une médaille commémorative. On l’a honorée ainsi en raison de sa contribution désintéressée à l’organisation de l’assistance aux personnes âgées et à celles en difficulté lors du confinement dans le district de Zaoksky et dans la région de Toula, lors de l’effort d’assistance mutuelle russe We Are Together.
423 Le nombre de tonnes d’aide alimentaire distribuées par l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) sur le territoire de l’ESD parmi 31 406 des personnes les plus vulnérables habitant en Ouzbékistan, en Géorgie, en Azerbaïdjan, en Afghanistan, et au Kirghizistan. (^-)
85 255 Le nombre de masques faciaux, de désinfectants et autres équipements de protection individuelle donnés à 55 établissements de soins de santé en Russie, et à 29 entités en Ukraine. Ce programme a permis d’employer des couturières locales, lesquelles ont ainsi pu gagner leur vie pendant le confinement.
Photo : Division eurasienne 8
Octobre 2020 AdventistWorld.org
Point de vue
Maja Ahac, ADRA Europe
Photo : Tyler Nix
La joie du service Quel genre de conseils Joseph, Moïse et Esther auraient-ils pour moi ? L’une des décisions les plus importantes que nous prenons dans notre vie a trait au bonheur et à la joie. Le bonheur est traditionnellement lié à l’environnement extérieur et aux circonstances qui échappent parfois à notre contrôle. Comme l’influence du soleil ou de la pluie sur notre humeur, ou les week-ends par rapport aux jours de travail, le bonheur est souvent quelque chose sur lequel nous n’avons que très peu ou pas d’influence. Dans notre quête du bonheur, nous nous concentrons sur les week-ends et vivons pour les vacances. Nous pouvons même nous sentir vides et tristes lorsqu’une personne spécifique n’est pas là ; il se peut même que notre estime de soi dépende de la bonne évaluation venant de nos supérieurs. Ce type de bonheur conduit à l’insécurité, à la peur, et au vide. De l’autre côté, il y a la joie. Et, chose surprenante, nous pouvons choisir la joie. Comme nous le rappellent les experts : « Le bonheur est une destination, la joie, un état d’esprit. » Nous choisissons d’être joyeux quels que soient l’environnement extérieur, les personnes ou les circonstances. C’est quelque chose que nous pouvons faire lorsque nous reconnaissons que Dieu contrôle tous les détails de notre vie, et que nous sommes déterminés à le louer – quoi qu’il arrive.
CHOISIR DE SERVIR
PLUS GRAND QUE SOI
Pour certaines personnes, le vrai bonheur, la joie et la satisfaction de la vie proviennent d’une vie fondée sur des valeurs et des objectifs clairs. Ces personnes éprouvent de la joie, quelles que soient les circonstances. L’une d’entre elles a récemment partagé l’expérience suivante avec moi. « Au cours des dix dernières années, ma vie professionnelle a beaucoup changé. Le but de Dieu pour ma vie est devenu plus clair ; les événements qui ont suivi m’ont transformée. J’ai décidé de ne laisser aucune circonstance extérieure ni personne me façonner en ce que je ne choisis pas d’être. J’ai décidé d’incorporer la joie dans ma vie. « Je rêvais de vivre une vie plus remplie avec Dieu. Ce qui m’a aidé en cours de route, ce sont les panneaux de signalisation dans la forme de mes valeurs fondamentales : amour, sagesse, inspiration, courage, et bonté. Ces valeurs me maintiennent sur la bonne route et m’orientent dans la bonne direction. J’ai choisi la vie courageuse du service envers l’humanité plutôt que le confort que procure la recherche de faux plaisirs. Ça me fait sortir de ma zone de confort, évidemment, mais je fais l’expérience du vrai sens, de l’objectif, et de la joie. » Prendre la décision courageuse de vivre pleinement dans la joie n’est que le début d’un chemin moins fréquenté. Dès que nous aurons emprunté ce chemin, nous ne voudrons plus retourner à notre ancienne et sécuritaire existence.
Dans notre monde, le confort est tellement surestimé que la décision pour une vie plus grande que soi-même est considérée comme un acte naïf de rêveurs désespérés. Mais ce n’est que là, et seulement là, que l’on peut trouver la vraie joie et la maintenir. Lorsque Dieu passe à l’action, c’est rarement sans danger, mais c’est toujours juste. Il se peut même qu’à prime abord, ce ne soit pas considéré comme une joie. Joseph a été vendu comme esclave. Moïse a affronté Pharaon. Esther a été menacée par un génocide. Aussi difficile que ça puisse paraître, lorsque nous faisons un pas dans la foi pour éprouver de la joie, nous pouvons avoir l’assurance que la voie de Dieu est meilleure que la nôtre. À des moments cruciaux de l’histoire humaine, les héros bibliques ont été souvent appelés à vivre une vie extraordinaire au service de l’humanité. L’appel divin n’était pourtant pas sûr, et encore moins confortable. Je me demande quel genre de conseils Joseph, Moïse et Esther auraient pour moi... M’encourageraient-ils à rester dans ma zone de confort ? À garder le silence devant l’injustice, la pauvreté, les exclusions systématiques ? Ou me conseilleraient-ils de parler et d’agir avec gentillesse et amour ? J’ai pris ma décision il y a longtemps déjà. J’ai choisi la joie. Maja Ahac est responsable de plaidoyer à ADRA Europe.
AdventistWorld.org Octobre 2020
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Sous les projecteurs
Éternel, immuable, et toujours important
Conversation sur le message des trois anges Gerald Klingbeil, rédacteur en chef adjoint de Gerald
Gerald A. Klingbeil, rédacteur en chef adjoint de Adventist World, s’est entretenu via Zoom avec Ángel Manuel Rodríguez, ancien directeur de l’Institut de recherche biblique, sur le contenu, la signification, la pertinence et l’actualité du message des trois anges dans le contexte plus large de la théologie adventiste.
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Octobre 2020 AdventistWorld.org
« Le message des trois anges » est une expression très familière pour les adventistes. Mais d’autres chrétiens peuvent se demander ce qu’elle signifie. À quoi cette expression se réfère-t-elle, et pourquoi est-elle importante ? Pour les adventistes, cette expression est très importante, parce que nos racines se trouvent dans la prophétie apocalyptique. D’autres chrétiens, peut-être pas si bien informés des prophéties apocalyptiques, peuvent se sentir désorientés en entendant la terminologie du message des trois anges. Mais pour nous, le message des trois anges d’Apocalypse 14.6-12 est un passage important et significatif contenant le dernier avertissement de Dieu pour la race humaine. Force est de constater que le message des trois anges fait l’objet d’une emphase renouvelée. Est-ce à dire que nous faisons quelque chose que nous n’avons jamais fait auparavant ? Pourquoi cette focalisation est-elle aussi importante actuellement ?
Il est bon de relire la Bible. Ce faisant, on peut rencontrer de nouvelles idées et trouver de nouvelles façons d’exprimer la même vérité. Ainsi, nous revenons à notre passage pour que, en tant qu’Église, nous le gardions frais dans notre esprit collectif. Le message des trois anges est d’une importance telle que nous devons en parler presque constamment. Sinon, il perdra sa signification. Nous sommes, voyez-vous, des pèlerins, et à ce titre, nous partageons ce que nous avons avec nos semblables. Nous ne pouvons donc nous permettre de laisser au bord de la route cette partie importante de notre message et de notre vie. Par conséquent, parlons-en le plus souvent possible ! En considérant la théologie adventiste dans son ensemble, où situeriez-vous le message des trois anges en termes d’importance ? Le message des trois anges fait partie des enseignements de l’Église, et ces enseignements sont globaux. Comme il s’agit d’une seule entité, il est difficile de laisser certains de ses éléments en périphérie. Nous croyons que Jésus est au centre de la doctrine adventiste et de la pensée théologique. C’est comme ça. L’étude des doctrines bibliques nous permet d’obtenir de nouvelles perceptions quant à l’identité de Jésus et à son plan pour nous. Lorsqu’on se penche sur Apocalypse 14.6-12, on remarque que bon nombre de nos doctrines y sont directement ou indirectement présentes. Prenez, par exemple, le verset 6. Voici la première chose qu’il dit : l’ange proclame l’Évangile. On parle ici du cœur de la question. C’est le centre du message des trois anges, placé au début même du passage. Et ça, ça oriente le reste du passage. Cet Évangile est-il différent de celui que Jésus a prêché, de celui que les apôtres – ou qui que ce soit d’autre – ont prêché ? Le fait qu’on l’appelle « l’Évangile éternel » dit en réalité que cet Évangile a été, si je puis dire, conceptualisé dans l’esprit de Dieu dans l’éternité. C’est ce que Dieu appelle aussi le
« grand mystère » – le mystère caché pendant des siècles et qui nous a été révélé maintenant par Jésus. C’est cet Évangile que Dieu avait à l’esprit ; c’est cet Évangile qu’il désire graver dans notre esprit et notre vie. Cet Évangile est éternel, étant son plan depuis toujours pour nous. Cet Évangile unique est éternel, immuable, et toujours important. J’apprécie beaucoup ce que vous venez de dire ! L’Évangile est immuable et toujours important. Pourriez-vous nous résumer chaque message des trois anges en un petit paragraphe ? Quel serait le concept clé de chacun d’eux ? Le Seigneur invite chaque personne confrontée à l’Évangile du salut à craindre Dieu – à faire une alliance avec lui – à lui donner gloire, à se repentir, à le reconnaître comme un juge juste, et à l’adorer en tant que Créateur dans un monde apostat, laïque, et athée. Le second message est également une bonne nouvelle, car il traite de la chute de l’ennemi. Ici, la Babylone qui est tombée, c’est l’unification des pouvoirs politiques et religieux qui s’opposent à Dieu. Le dernier message est merveilleux, lui aussi. C’est le cœur de Dieu qui s’ouvre à nous, disant : « Choisissez-moi, choisissez-moi ! Si vous devenez loyaux aux forces du mal, vous passerez par la mort éternelle. Ne le faites donc pas ! » Voilà un langage musclé, et pour cause : nous sommes, pour ainsi dire, au bord de l’abîme. Par conséquent, Dieu crie : « Ne faites pas un pas de plus ! Rebroussez chemin ! » Ángel, je pense que vous avez dû être aussi un évangéliste ! Effectivement ! [Gerald et Ángel sourient] D’abord par les millérites, nos ancêtres spirituels, et ensuite par nos pionniers adventistes, nous avons prêché le message des trois anges pendant plus de 175 ans. À votre avis, notre prédication a-t-elle changé ? Des chrétiens ont pris connaissance du message des trois anges bien avant nous. Certains l’ont appliqué à
l’œuvre de Luther ou de Calvin. Les millérites, eux, l’ont appliqué à leur propre expérience. En étudiant les Écritures, nos pionniers adventistes ont découvert dans ce message leur propre identité, leur propre mission, lesquelles sont restées une partie intégrante de notre message et de notre mission pour le monde. Serait-ce à dire que nous sommes dans la même tradition ? Que nous prêchons le même message que ces pionniers adventistes prêchaient ? Cela ne fait aucun doute. Les adventistes, comme d’autres confessions chrétiennes, s’efforcent d’engager les jeunes adultes qui quittent souvent l’Église dès la fin de leurs études secondaires ou supérieures. De quelle façon pouvons-nous communiquer au mieux cet élément important de la théologie adventiste à cette génération ? Voilà une question complexe ! Permettez-moi de revenir sur le concept avec lequel nous avons commencé. Nous devons parler du message des trois anges. Nous devons le porter à l’attention des jeunes, pas une fois, mais constamment, aussi souvent que possible. Il faut les sensibiliser au contenu et à la signification de ce message. Je suggère également que nous présentions le sujet comme faisant partie d’un conflit cosmique. S’il y a quelque chose que je crois que les êtres humains – et en particulier les jeunes – peuvent comprendre, c’est bien les histoires ! Nous aimons tous les histoires. Eh bien, il se trouve que nous avons la plus belle histoire à raconter. Par contre, nous avons décomposé cette histoire en doctrines – et c’est peut-être là l’un des problèmes. Dans certains cas, nous n’avons pas réussi à les rassembler en un récit, en une histoire. Il me semble que si nous développions une façon de raconter toute l’histoire aux jeunes, ils seraient touchés par elle. Montrons-leur que le message des trois anges fait partie du conflit cosmique. Mettons-les au défi et disons-leur : « C’est une histoire AdventistWorld.org Octobre 2020
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S’il y a quelque chose que je crois que les êtres humains – et en particulier les jeunes – peuvent comprendre, c’est bien les histoires ! Nous aimons tous les histoires. magnifique, une histoire vraie ! Vous avez un rôle à y jouer. Vous êtes des acteurs de cette histoire. » Je crois que si nous racontons cette histoire de façon dynamique, enthousiaste et cohérente, les jeunes diront : « Ouah, c’est extraordinaire ! » Pour eux, l’histoire du conflit cosmique répond à la question à la signification existentielle : « Que faisons-nous ici ? » Les récits et les histoires fonctionnent dans de nombreuses cultures différentes. « Intéressant » est un autre mot clé. Pour cette génération et pour la plupart d’entre nous, si quelque chose n’est pas intéressant, nous avons tendance à l’ignorer. Pouvez-vous nous aider à saisir quel est l’intérêt du message des trois anges pour le 21e siècle ? Je ne peux mentionner ici que quelques éléments. Je suppose que « pertinent » signifie significatif. Cela veut donc dire que l’on doit en parler d’une manière ou d’une autre avec les jeunes pour identifier leurs besoins réels. Ils ont leurs propres besoins perçus, mais il y a des besoins nichés dans le cœur de chaque être humain. Notre tâche consiste alors à leur montrer comment le message des trois anges satisfait le mieux leurs vrais besoins. La question Pourquoi suis-je ici ? est une question que beaucoup de jeunes ne posent pas. Ils savent seulement 12
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qu’ils sont ici, c’est tout. Pourquoi sommes-nous ici ? C’est là une grande question à laquelle le message des trois anges aide à répondre. Nous devons également placer cette question dans leur contexte de vie, qui est, en particulier dans l’hémisphère occidental, un monde sécularisé. Où est Dieu au sein de cette carte intellectuelle ? Le message des trois anges nous révèle où il se trouve. Je suis ici. Je suis le Créateur. C’est grâce à lui que vous pouvez respirer à chaque seconde de votre vie. Ce qui veut dire que si Dieu retire le souffle, nous mourons. Ce message est puissant lorsqu’il est lié, tel qu’il est, au concept et à l’expérience de l’espérance. Lorsque les gens sont désorientés, ils ont besoin de s’accrocher à quelque chose – à quelque chose qui donnera un sens à leur vie. Il faut commencer par leur parler, leur ouvrir notre cœur alors que nous leur racontons avec tendresse l’histoire la plus glorieuse de l’amour cosmique jaillissant du cœur de Dieu et se déversant dans le nôtre. Vous dites que l’espérance est un élément très important, et que notre âme la désire ardemment. J’aime bien cette idée. Elle concerne les jeunes, mais aussi, je pense, vous et moi. Tout le monde ! Un regard sur notre monde actuel montre combien nous avons besoin d’une plus grande dose d’espérance. Le message des trois anges est-il vraiment un message d’espérance ? Absolument. On cherche l’espérance, et on se demande d’où elle vient. Et soudain, on se rend compte qu’elle est presque le premier mot du message du premier ange : « l’Évangile éternel ». Après la chute, les êtres humains n’avaient aucun avenir. C’est alors que l’Évangile est venu et a rempli leur cœur d’espérance. Cette espérance est au cœur même du message des trois anges. Ce message introduit l’espérance du salut, un salut déjà réalisé dans l’œuvre du Christ proclamée dans l’Évangile. Il signale la consommation
de l’espérance dans le retour du Christ. Pour l’instant, cette espérance est nôtre sous la forme d’une promesse, mais bientôt, elle deviendra une réalité concrète. Comment le message des trois anges s’insère-t-il dans le tableau d’ensemble de la théologie adventiste ? Pour faire de la théologie, il faut un point de départ. Le point de départ, c’est la Bible, bien évidemment. Mais là, on creuse dans la Bible et on en tire le message de Dieu pour nous. Les adventistes se sont tournés vers la Bible. Ils ont réuni ces merveilleux joyaux. Et ils ont compris qu’ils devaient être proclamés à la fin du conflit cosmique. Les Écritures leur ont fourni, et à nous aussi, un point de référence. Dans la théologie adventiste, on trouve deux éléments intégrateurs clés. Le premier, c’est la doctrine du sanctuaire [céleste]. Il s’agit, sans l’ombre d’un doute, d’une doctrine biblique extrêmement importante, car elle parle de Jésus, de sa nature, de son rôle, de sa mort sur la croix, et de son ministère de médiateur. Si cela n’intègre pas notre système de croyances, quoi d’autre peut y parvenir ? Le deuxième élément que je suggère, c’est le message des trois Sous les projecteurs anges. Ce message et la doctrine du sanctuaire lient les éléments en un message pour les derniers jours encadré, pour ainsi dire, par le conflit cosmique. Maintenant, si je fais de la théologie en tant que théologien adventiste, je le fais à partir de la perspective adventiste. Je dois emporter ces éléments avec moi dans mon périple théologique. Ángel, merci beaucoup pour cette conversation. Merci pour votre passion, et pour votre dynamisme évangélique. Ça a été un plaisir. Merci pour l’invitation ! Pour une vidéo de la version intégrale de cette entrevue, il n’y a qu’à cliquer sur le lien suivant : vimeo.com/454016252
Place aux jeunes
Entretenez le feu !
É
numérez trois choses que vous aimeriez faire quand vous arriverez au ciel. » C’est avec cette activité simple, focalisée sur les événements succédant au retour de Jésus et au millenium, que nous concluons notre culte familial. Sept d’entre nous écrivent leurs trois souhaits les plus importants et les placent sur la table. Ensuite, chacun doit prendre une liste de souhait au hasard, puis deviner qui en est l’auteur. Et la pièce se remplit de surprises et de rires ! Nous apprécions cette activité. Nous avons de quoi nous réjouir. Nos listes contiennent une grande variété de vœux – voler avec les anges, visiter d’autres mondes, faire un tour à dos de lion ou de loup, demander à Jésus comment nous avons réussi, le remercier pour son amour infini, etc. Ces vœux expriment notre désir de faire partie du glorieux royaume de Dieu. En plein milieu d’une pandémie, la bienheureuse espérance – rencontrer Jésus et avoir part à son royaume – continue de brûler en nous. La COVID-19 a inévitablement ralenti la vie et nous a ramenés à l’essentiel. Nous sommes passés en mode survie. Alors qu’une nouvelle normalité prend forme, nous sommes amenés à réfléchir aux temps dans lesquels nous vivons. Alors que certains cherchent des adaptations temporaires et que d’autres essaient de joindre les deux bouts, beaucoup sont simplement reconnaissants d’avoir de quoi manger et de pouvoir encore travailler. Récemment, mon mari a dit : « Dieu nous a amenés là où il veut que nous soyons : chez nous. » C’est chez soi qu’on entretient le culte, les valeurs et les relations. C’est chez soi qu’on construit le courage et qu’on cultive l’amour. Depuis bien trop longtemps, Satan a réussi à remplir notre vie avec des horaires chargés et des tas de distractions, limitant ainsi le temps de qualité en famille. Nous avons maintenant l’occasion de repartir à zéro, de nous réorganiser, de reconstruire nos familles sur un fondement centré sur Christ. Dieu a ses façons bien à lui d’attirer notre attention. Lorsque nous l’adorons, il y a d’abord une étincelle, puis une flamme qui brûle en nous mais ne nous consume jamais. Le culte familial est un moyen de groupe pour parler à Dieu et pour écouter sa voix. Pendant le confinement, le culte
familial nous aide à nous reconnecter et à nous rapprocher de notre sauveur. Cette période d’incertitude m’a aidé à comprendre mon besoin humain d’un sauveur divin. Lorsque je lis les descriptions de Jean de la salle du trône céleste (Ap 5.11) remplie de myriades d’anges et d’êtres célestes qui honorent l’Agneau de Dieu, je me rends compte que Dieu, notre créateur, est digne de notre adoration et de toute louange. Lorsque nous l’adorons, notre désir ardent est satisfait, et notre vide intérieur, comblé. Nous trouvons notre valeur en lui, en celui que nous adorons. Ne passons-nous pas souvent notre vie à nous réchauffer au feu des histoires et des expériences spirituelles des autres ? Eh bien, l’heure est venue de faire l’expérience de Dieu pour nous-mêmes – personnellement et de tout notre cœur ! Aussi froid et brisé que l’alléluia puisse être, la Bible promet que « les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Rm 8.18). Ellen White écrit : « S’il y eut jamais un temps où chaque maison devrait être une maison de prière, c’est bien maintenant*. » Nous redécouvrons l’importance spirituelle de la cellule familiale – fondement même de la société, de l’Église, et de la nation. C’est ce que nous constatons également ici, sur le campus de l’Institut d’enseignement supérieur Lowry Memorial. Tous les soirs, nous entendons nos voisins chanter et adorer Dieu. Leurs chants et leurs prières nous encouragent et nous rappellent que Dieu est à l’œuvre. Lorsque les membres de la famille font le culte ensemble, au nom de Jésus, les puissances des ténèbres tremblent ; les liens familiaux se renforcent, et alors, Dieu peut les utiliser pour bénir le monde. * Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 104.
Beersheba Jacob est coordinatrice des ressources humaines et assistante auprès du vice-président de l’Institut d’enseignement supérieur Lowry Memorial, à Bangalore, en Inde. Elle est l’épouse d’Andrew Jacob.
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Trois messages, trois groupes Construire sur une plate-forme d’espérance
es adventistes et le message des trois anges d’Apocalypse 14 sont souvent considérés comme étant synonymes. Pendant des années, le logo même du mouvement représentait trois anges volant au milieu du ciel avec un message pour le monde entier. Historiquement, nous avons cru que le message du premier ange était destiné aux premiers croyants adventistes des années 1800 ; que le message du second ange est un appel à sortir de Babylone, c’est-à-dire des religions confuses du monde. Quant au message du troisième ange, nous estimons qu’il a commencé à se faire entendre dans différentes parties de la terre, mais que son impact le plus étendu a été, en quelque sorte, limité jusqu’à l’avenir. Mais que se passerait-il si nous pouvions considérer ces messages d’une manière entièrement nouvelle, dans un contexte futur où chacun d’eux revêtirait une signification nouvelle ? Nul besoin de regarder loin pour voir un moment futur pour ces messages. Dans le livre Premiers écrits, nous lisons : « Lorsque les trois messages revêtent de nouveau devant le monde une grande importance, immédiatement avant le retour du Christ, l’ange d’Apocalypse 18 se joint à la proclamation du second ange, dans le message “Babylone est tombée. Sortez du milieu d’elle, mon peuple*.” » Les adventistes trouvent leurs racines et leur sens dans l’histoire. Bien que je ne sois pas ici pour débattre de cette question, je suggère néanmoins qu’il nous arrive parfois de perdre notre importance prophétique en gardant dans le passé des choses qui devraient avoir une nouvelle application dans notre réalité actuelle. Ces trois messages doivent être entendus collectivement et successivement. Ils soulignent que
Dieu demande à tous de choisir qui ils adoreront avant que le jugement ne soit prononcé sur le monde entier.
qui s’identifient au mouvement, et qui, dans l’amour et la miséricorde, le transmettent par l’exemple, la plume, et la voix.
LE PREMIER ANGE
« Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux. » (Ap 14.6,7) Ce message est un appel à craindre Dieu. Salomon a écrit : « La crainte de l’Éternel, c’est la haine du mal » (Pr 8.13). Ce message est aussi un appel à donner gloire à Dieu. Et comment lui donner gloire ? « Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié », a dit Jésus (Jn 15.8). Le fruit de l’Esprit vient de notre abandon complet au Saint-Esprit, résultat de l’adhésion à ce message. Ensuite, il indique clairement qui comprendrait ce message – ceux qui croient au jugement et au Créateur des cieux et de la terre. Je ne connais aucun groupe dans le monde qui comprenne mieux ce message que les adventistes. Il est également logique qu’un message transmis incite les gens à rejoindre un mouvement qui se développe et passe à la seconde étape. Aucun autre groupe religieux ne croit au message de l’heure du jugement ; aucun autre groupe n’appelle les gens à donner gloire à Dieu et à le célébrer chaque septième jour en tant que Créateur du ciel et de la terre. Ce message du premier ange a été pris au sérieux par l’Église adventiste du septième jour, tandis que nous cherchons à éviter le mal et à honorer le Créateur en lui donnant gloire – faisant tout cela dans le contexte que le temps ne s’éternisera pas, et croyant au jugement des vivants en cours. Qui donne ce message dans le monde entier ? Ceux qui l’ont reçu,
Illustration : Brett Meliti
LE SECOND ANGE
« Et un autre, un second ange suivit, en disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité ! » (Ap 14.8) Ce message solennel annonce clairement que la religion est devenue corrompue, et que Dieu ne tolérera plus longtemps la fausse religion. Il constitue son appel à ceux qui ont été réveillés par le premier ange, à ceux qui ont accepté son message. Ils sortent et le proclament à leurs amis dans Babylone – historiquement identifiés comme les Églises déchues de la chrétienté – à savoir ceux qui ont rejeté le message de l’Évangile éternel. Dans sa miséricorde, Dieu leur donne un autre avertissement ; ce message leur est donc adressé. Nombreux sont ceux qui entendront le message selon lequel leur système de croyance est corrompu. Au fond d’eux-mêmes, ils ont peutêtre senti que quelque chose ne va pas. Aujourd’hui, et plus que jamais, ils en ont la certitude. LE TROISIÈME ANGE
Ce dernier message au monde entier commence par « Si quelqu’un […] ». C’est presque comme si on disait à ceux qui n’ont pas compris le message du premier ange ou qui n’ont pas répondu à l’appel du second : « Ce dernier message est pour vous. Dieu, dans sa miséricorde, s’adresse à vous. » Le troisième ange commence par un avertissement d’une urgence inégalée. C’est un appel soit à permettre à Dieu de nous sauver, soit à essayer de nous sauver nous-mêmes. Dieu est clair : le salut est une question d’adoration. Grâce à l’appel fidèle de leurs amis et de leur famille, nombreux parmi ceux qui entendent l’appel quitteront les
Églises déchues ainsi que leur culte erroné, se joindront au mouvement adventiste, et sortiront ensemble pour proclamer le dernier message au monde. Ce message du troisième ange est intensifié par l’appel d’un quatrième ange, lequel répète avec force le cri du second ange et ajoute l’avertissement des sept derniers fléaux imminents : « Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité ; et la terre fut éclairée de sa gloire. Il cria d’une voix forte, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! […] Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. » (Ap 18.1-5) Le message s’adresse à tous ceux qui ont professé être des disciples du Christ ; à tous ceux qui ont entendu le murmure du Saint-Esprit et y ont résisté ; à tous ceux qui, partout, font encore partie de la confusion religieuse, idéologique et spirituelle qu’est Babylone ; à tous ceux qui ne professent aucune foi, ou qui professent une foi qui n’a rien à voir avec le Dieu de la Bible. Dans sa miséricorde, Dieu donne à tous les êtres humains vivants une dernière chance d’entendre et de voir le message en technicolor. Alors, ils choisiront de se tenir aux côtés du peuple de Dieu, ou s’acharneront à se sauver par eux-mêmes. Vous et moi avons la possibilité de participer à l’action. Jésus nous lance l’invitation suivante : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3.20) * Ellen G. White, Premiers écrits, p. 305.
Jared Thurmon est pasteur laïque à l’église adventiste d’Adairsville, dans l’État américain de Géorgie.
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Messagers du jugement de Dieu L
a première moitié du 19e siècle a vu le rationalisme moderne intensifier ses attaques contre la foi chrétienne. Alors que les vents de la Révolution française déifiaient la raison humaine, la biologie évolutionniste, elle, considérait la nature comme étant son propre créateur. Quant aux déistes, ils dépeignaient Dieu comme un être qui n’intervient pas dans les affaires humaines. Pour les critiques historiques, la Bible était pleine de mythes religieux et d’inexactitudes ; ses prophéties n’étaient qu’un style littéraire n’ayant aucun rapport avec le présent. Les post-millénaristes, eux, suggéraient que Dieu établirait son règne sur terre par le biais des réformes sociales. Dieu et sa Parole étaient totalement remis en question. C’est dans ce contexte difficile que l’archéologie biblique commença son périple pour confirmer l’historicité de la Bible. Le message des trois anges d’Apocalypse 14.6-12 attira alors l’attention, avertissant le monde des jugements imminents de Dieu et de son offre de salut. Cet article donne une brève vue d’ensemble de la compréhension adventiste de ces messages et des améliorations ultérieures de cette compréhension. PREMIÈRES PERSPECTIVES ADVENTISTES
Les interprètes protestants de la fin du 18e et du début du 19e siècle avaient tendance à considérer les trois anges d’Apocalypse 14 comme « les hérauts emblématiques de la réforme progressive de la papauté »1. Alors que certains auteurs considéraient la mission de ces anges comme étant déjà accomplie, d’autres la considéraient comme étant toujours en cours. William Miller et ses disciples étaient de plus en plus convaincus que le grand mouvement du second avènement proclamait le message du premier ange en avertissant le monde de « l’heure de son jugement » (Ap 14.7). Certains millérites croyaient que la prédication du message du deuxième ange avait commencé à l’été 1843 avec le célèbre sermon de Charles Fitch intitulé « Sortez du milieu d’elle, mon peuple » (Ap 18.4 ; voir Ap 14.8). Par contre, les millérites ne prêtaient guère attention au message du troisième ange. Après la grande déception d’octobre 1844, les adventistes observateurs du sabbat supposèrent que le message du premier et du second ange s’était déjà accompli par le mouvement millérite, et que leur propre mouvement naissant ne devait prêcher que le message du troisième ange (Ap 14.9-12). Dans sa brochure intitulée Second Advent Way Marks and High Heaps (1847), Joseph Bates montra comment la prédication séquentielle de ces messages avait permis de déployer les composantes doctrinales de base du message adventiste2. Dans 16
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Les adventistes ont toujours été le peuple de la prophétie
les années qui suivirent, les adventistes observateurs du sabbat révisèrent et renforcèrent leur système doctrinal tel qu’intégré par les thèmes fondateurs du sanctuaire de Daniel 8.14 et du message des trois anges d’Apocalypse 14.6-123. En 1858, Ellen White décrivit ces messages comme étant les trois étapes pour accéder au fondement solide de la vérité présente, ainsi que deux groupes distincts gravissant un escalier. Le premier groupe se composait de ceux qui avaient vécu la période millérite ainsi que les premières expériences adventistes de l’observation du sabbat, et qui avaient accepté les messages tels que prêchés à l’origine. Le second groupe se composait d’individus gravissant plus tard l’escalier alors qu’ils n’avaient pas fait partie de la proclamation initiale des messages4. Cette illustration contribua à consolider l’idée que, bien que le message des trois anges eût commencé à être prêché dans l’ordre séquentiel, il devait aussi être prêché simultanément. PERFECTIONNEMENTS ADVENTISTES ULTÉRIEURS
Les adventistes observateurs du sabbat virent dans la proclamation du message des trois anges le déploiement de tout le système de la vérité présente. Dans les premiers jours du mouvement, deux expressions de ces messages firent l’objet d’une attention Illustration : Brett Meliti
particulière. L’une était « l’heure de son jugement est venue » (Ap 14.7) – ce qui était considéré comme une allusion à la phase postérieure à 1844 du ministère sacerdotal du Christ dans le sanctuaire céleste (voir Dn 7.9-14 ; 8.14). L’autre expression était « les commandements de Dieu » (Ap 14.12), avec son accent sur la nature permanente du décalogue et du sabbat du septième jour. Ce point de vue se fondait sur la conviction que la foi justificatrice n’abolit pas la loi de Dieu (Rm 3.31). Au fil des ans, les adventistes se considérèrent comme étant les « saints » obéissants « qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (Ap 14.12). Ils relièrent même plusieurs de leurs croyances à ces deux sujets doctrinaux. Par exemple, après la vision de la réforme sanitaire d’Ellen White en 1863, les principes fondamentaux de la santé furent considérés comme des expressions de ces commandements. Après la session de la Conférence générale de 1888 à Minneapolis, la doctrine de la justification par la foi fut considérée comme un élément crucial de la « foi de Jésus ». Cette perception favorisa une approche plus christocentrique pour la prédication de « l’Évangile éternel » dans le contexte de « l’heure de son jugement » (Ap 14.6,7). Lors de la Conférence biblique de 1952 à Takoma Park, au Maryland,
F. D. Nichol a présenté un document fort instructif : « The Increasing Timeliness of the Threefold Message » [« La pertinence croissante du triple message »]5. Ce document fournit une liste utile de doctrines et de prévisions prophétiques énoncées dans ces messages. Plus récemment, des auteurs et des prédicateurs adventistes ont mis un accent renouvelé sur l’insistance créationniste du message du premier ange (Ap 14.7). Des érudits adventistes ont reconnu que l’expression « adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux » (Ap 14.7) ne reflète pas principalement le récit de la création de la Genèse, mais plutôt le quatrième commandement du décalogue, qui se lit comme suit : « l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu » (Ex 20.11). Le message des trois anges d’Apocalypse 14 est probablement l’ensemble le plus riche et le plus complet des aperçus doctrinaux dans l’Apocalypse de Jean, et même dans toute la Bible. Rien d’étonnant alors à ce qu’en 1903, Ellen White ait parlé de ces messages comme étant les « vérités […] les plus solennelles qui aient jamais été confiées à des mortels », et de leur proclamation comme étant une « tâche […] d’une importance capitale »6. La mission de l’Église adventiste consiste à « faire des disciples de
Jésus-Christ, lesquels vivent comme ses témoins aimants et proclament à tous les peuples l’Évangile éternel du message des trois anges en préparation au retour imminent de Jésus (Mt 28.18-20 ; Ac 1.8 ; Ap 14.6-12) »7. Si le message des trois anges d’Apocalypse 14 était aussi pertinent pour les premiers adventistes observateurs du sabbat et les générations adventistes suivantes, ne devrait-il pas l’être davantage pour nous qui sommes beaucoup plus proches du retour du Christ ? Alors, croyons et proclamons avec audace cet important message au monde entier ! Thomas Scott, The New Testament of Our Lord and Saviour Jesus Christ: Translated From the Original Greek, With Original Notes, and Practical Observations, Londres, Bellamy and Robarts, 1791, sur Apocalypse 14.6,7. 2 Joseph Bates, Second Advent Way Marks and High Heaps, or a Connected View, of the Fulfilment of Prophecy, by God’s Peculiar People, From the Year 1840 to 1847, New Bedford, Mass., Benjamin Lindsey, 1847. 3 Alberto R. Timm, The Sanctuary and the Three Angels’ Messages: Integrating Factors in the Development of Seventh-day Adventist Doctrines, Berrien Springs, Mich., Adventist Theological Society Publications, 1995. 4 Ellen G. White, Spiritual Gifts, Battle Creek, Mich., Review and Herald Pub. Assn., 1858, vol. 1, p. 168, 169. 5 F. D. Nichol, « The Increasing Timeliness of the Threefold Message », dans Our Firm Foundation, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1953, vol. 1, p. 543-622. 6 Ellen G. White, Évangéliser, p. 119, 120. 7 Tiré du lien suivant : www.adventist.org/articles/mission-statement-of-the-seventh-day-adventist-church/, affiché le 15 octobre 2018. 1
Alberto Timm est directeur adjoint du Ellen G. White Estate de la Conférence Générale.
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n ces temps angoissants, chaotiques et incertains, dans un monde aux prises avec une crise sanitaire mondiale, des tensions raciales, des relations humaines difficiles, une économie volatile, le rejet d’un mode de vie moral biblique, des catastrophes naturelles généralisées, et plus encore, nous sommes confrontés à une question urgente : Quelle mission de la plus haute importance Dieu nous a-t-il appelés, nous qui sommes son Église, à accomplir pendant ce temps de la fin tumultueux ? Les adventistes ont été appelés à accomplir une œuvre spéciale : exalter le Christ et sa Parole, sa justice, son message du sanctuaire, son message de la santé, sa puissance salvatrice dans l’Évangile, son message des trois anges, et son retour imminent. Nous devons contribuer à l’œuvre du Saint-Esprit en montrant à nos semblables la croix du Christ, et son intercession pour nous dans le lieu très saint du sanctuaire céleste. Nous devons le faire comme Jésus l’a fait, en touchant directement la vie des gens de manière pratique et spirituelle. LA DÉCLARATION DE MISSION DE JÉSUS
Perspective mondiale
Notre véritable mission Atteindre le monde pour Christ
Dans l’Évangile de Luc, nous voyons Jésus adorer à la synagogue de Nazareth le jour du sabbat, « selon sa coutume » (Lc 4.16). On lui demande de lire les Écritures, et à cette fin, on lui tend le rouleau du prophète Ésaïe. Ouvrant le parchemin, il lit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. » (v. 18,19) En lisant ce passage, Christ s’est identifié clairement comme étant « l’Oint », le Messie, et a exposé sa mission. Voici ce que le commentaire adventiste de la Bible déclare sur ce passage : « L’Évangile de Jésus signifie consolation pour les pauvres, lumière pour les ignorants, soulagement de la détresse pour les souffrants, émancipation pour les esclaves du péché1. » UN MINISTÈRE ÉQUILIBRÉ
Le ministère du Christ était un ministère équilibré. Jésus soulageait les souffrances temporaires, mais toujours avec des résultats spirituels éternels à l’esprit. Il est venu pour libérer non pas les captifs politiques, mais les captifs de Satan. Il a offert une libération spirituelle de l’esclavage du péché. Aujourd’hui, il y a tellement de captifs du péché ! L’immoralité abonde ; beaucoup sont sous l’emprise abjecte de la drogue, de l’alcool, et du tabac. La pornographie, l’envie, la colère, la haine, le sectarisme Photo : Vladimir Fedotov
enchaînent les âmes dans le péché et le chagrin. Jésus est venu pour libérer les êtres humains du lourd fardeau du péché, pour ouvrir les yeux non seulement de ceux qui sont littéralement aveugles, mais plus encore de ceux qui le sont spirituellement, et pour libérer les opprimés ou « meurtris » au sens spirituel du terme – les découragés (voir Es 58.6 ; 42.4). Dieu nous appelle à atteindre de tels individus avec l’espoir et la guérison, et à les orienter vers le Sauveur qui seul peut guérir, qui seul peut transformer les cœurs. Jésus faisait preuve de compassion et d’amour pour les pauvres. Il ne les considérait pas comme maudits de Dieu, contrairement à la pensée générale de l’époque. Nous devons, nous aussi, suivre l’exemple du Christ en nous occupant des pauvres, en soulageant les souffrances – aussi bien temporelles que spirituelles – et en aidant les captifs spirituels à trouver la vraie liberté en Christ. RESTAURER, ET NON SE VENGER
Il est intéressant de noter que Jésus, alors qu’il lisait dans Ésaïe ce jour-là à Nazareth, a terminé sa lecture par la phrase « pour publier une année de grâce du Seigneur », s’arrêtant ainsi avant le reste du verset – « et le jour de la vengeance de notre Dieu » (Es 61.2). Voilà qui est significatif, car la fin de ce verset résume la conception que les Juifs avaient du Messie : un libérateur de l’oppression et de la tyrannie romaines, un libérateur apportant des réformes et la justice sociales. Telle était leur vision du Messie. Le Christ a été clair sur sa mission : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu » (Jn 18.36). Ellen White nous donne un aperçu plus détaillé de la véritable mission du Christ : « Jésus vivait sous un gouvernement corrompu et tyrannique ; on voyait partout des abus criants, des extorsions, de l’intolérance, d’horribles cruautés. Cependant le Sauveur ne tenta aucune réforme politique. Il n’attaqua pas les abus nationaux, il ne condamna pas les ennemis de sa nation. Il ne s’ingéra pas dans les affaires de l’autorité et de l’administration du pouvoir en exercice. Celui qui est notre modèle se tint à l’écart des gouvernements terrestres. Non qu’il fût indifférent aux maux des hommes, mais parce que le remède ne résidait pas uniquement dans des mesures humaines et externes. Pour réussir, il convient d’atteindre les individus et de régénérer les cœurs2. » C’était là la focalisation de la mission du Christ. Jésus savait qu’aucun programme politique, aucune réforme sociale, aucune justice terrestre ne pouvait résoudre le vrai problème ; lui seul pouvait opérer le changement de cœur nécessaire pour amener la réforme sociale dont le peuple avait désespérément besoin. Il en va de même aujourd’hui. NOTRE MISSION
Notre mission est clairement identifiée par l’inspiration divine : « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des porte-lumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié.
Jésus savait qu’aucun programme politique, aucune réforme sociale, aucune justice terrestre ne pouvait résoudre le vrai problème.
La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éclatante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation du message des trois anges. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention3. » Ces messages centrés sur le Christ fournissent ce dont le monde a le plus besoin – l’Évangile éternel : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. » (Ap 14.6) Ce message est inclusif – personne, aucune race, aucune nationalité, aucun pays, ne doit être laissé de côté. Il s’agit d’un message important pour tous. Et nous sommes mandatés par Dieu pour le transmettre. Ces messages illustrent la substance de la déclaration de mission de Jésus soulignée dans Luc 4 : apporter l’Évangile éternel aux pauvres, guérir les cœurs brisés et contrits, apporter la liberté aux captifs du péché, rendre la vue à ceux qui sont spirituellement aveugles, et la liberté à ceux qu’opprime le péché. Le message des trois anges est rempli d’espérance car il conduit à la restauration de l’image de Dieu chez les êtres humains, la justice du Christ étant au cœur même de ce message. Il nous dirige vers le vrai culte et une vie juste, tout ça par la puissance du Christ qui habite en nous par le Saint-Esprit. Le message des trois anges est l’incarnation du réveil et de la réforme, ravivant l’espérance dans nos cœurs et la réforme dans nos vies. Alors que nous tendons la main à un monde en souffrance, répondant aujourd’hui à de nombreux besoins grâce à l’implication totale des membres, gardons toujours, comme Jésus, ce qui est éternel en vue, comprenant que lui seul peut régénérer les cœurs. 1 2 3
The Seventh-day Adventist Bible Commentary, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn, 1978, vol. 5, p. 728. Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 506. Idem., Évangéliser, p. 115.
Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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Méditation
Il est temps de protéger vos tomates Être à l’affût du retour imminent de Jésus
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h 30 du matin. Le vent souffle si fort qu’il nous réveille. Ses rafales, qui atteignent près de 100 kilomètres à l’heure, fouettent les branches des arbres et sifflent à travers les fenêtres ouvertes. Ballotés de tous côtés, les stores se heurtent aux cadres en bois. Des éclairs projettent des taches brillantes à travers les lamelles de plastique. Les feuilles sèches bruissent dans l’allée, et la pluie tambourine contre les vitres. Allongée dans mon lit – entre somnolence et éveil – je ne pense qu’à mon jardin. Je devrais sans doute me préoccuper davantage du gros arbre situé à cinq mètres de la fenêtre de ma chambre ; ou de la vieille cheminée qui, en raison du lierre qui l’emprisonne, est fissurée et vulnérable depuis longtemps ; ou des portes de la serre qui sont encore ouvertes dans notre cour ; ou de ma voiture garée à l’extérieur du garage et qui risque d’être endommagée par la grêle qui approche. Mais ce n’est pas comme ça qu’un esprit fatigué fonctionne. Ce n’est pas l’une de ces choses – ni les choux frisés, les brocolis, les choux, le maïs, ou même les poivrons qui m’inquiètent. Ce sont mes 40 plants de tomates en fleurs. UNE IMPRESSION
Plus tôt dans la soirée, ne sachant pas qu’un orage allait éclater dans la nuit, j’ai arrosé mon jardin après cette journée torride – nous avons tapé les 32°C. Alors que je m’enorgueillissais des rangées soignées présageant un garde-manger et un congélateur abondamment garnis pour l’hiver, j’ai eu soudain l’impression qu’il fallait que je protège mes tomates par des tuteurs. Trois mois plus tôt, j’avais moi-même planté ces graines-là. Les plants s’ornent maintenant
de fleurs jaunes en forme d’étoile, et certains sont déjà garnis de tomates vertes qui alourdissent leurs petites branches. Cela se remarque davantage lorsque, sous le poids du faux orage sortant de mon tuyau d’arrosage, chaque plant se balance, se courbe, et s’affaisse. Le temps est venu de leur apporter un soutien supplémentaire ! J’ai jeté un coup d’œil sur ma montre – il était presque 21 heures. Bah, ça peut attendre, me suis-je dit en haussant les épaules. Je le ferai bientôt. Mes plants ont l’air assez forts, assez solides. Un petit délai ne les fera pas mourir ! Cependant, quelques heures plus tard, en écoutant la tempête hurler autour de notre maison, je regrette à fond ma décision. Pourquoi n’ai-je pas vérifié la météo ? Pourquoi n’ai-je pas écouté l’impression que Dieu m’a donnée alors que j’arrosais mon jardin ? Pourquoi ne me suis-je pas déjà préparée à cette éventualité avant même de constater qu’il y avait un besoin ? LA PRÉPARATION DU CŒUR
Malgré mon inquiétude, la tempête se poursuit, entraînant avec elle une insomnie persistante. Et, comme il m’est arrivé souvent, je me rends compte de l’impuissance de mon anxiété. Je décide alors de me réclamer de plusieurs des promesses divines qui sont devenues spéciales pour moi au cours de ces dernières années de jardinage : Proverbes 3.9,10 ; Malachie 3.10-12, et Deutéronome 11.13-15. Puis, alors que mon cœur est préparé à être davantage reconnaissant, obéissant, et réceptif à la volonté de Dieu, un thème spirituel plus profond encore commence à faire surface tandis que je réfléchis à ma situation actuelle, à la lumière de la condition du monde qui m’entoure.
Photos : Anaya Katlego
NOUVELLE LEÇON TIRÉE D’UN VIEUX VERSET
Enfant, j’ai mémorisé comme probablement beaucoup d’entre nous – pour un projet de la classe primaire de l’École de sabbat, ou peut-être dans ma classe de Bible à l’école primaire adventiste locale – Matthieu 25.13 (OST) : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure où le Fils de l’homme viendra ». Au fil des ans, j’ai parfois cité ou médité sur ce verset en pensant aux derniers jours. Bref, je le « connais » bien. Je connais aussi la parabole des vierges sages et des vierges folles qui le précède. J’ai lu tout le passage et l’ai approfondi davantage grâce au livre Les paraboles de Jésus. J’ai partagé des réflexions sur ce passage lors du culte avec mes étudiants. Mais ai-je vraiment vécu ce verset dans ma vie de tous les jours ? Ai-je, en fait, veillé sérieusement ? Est-ce que j’utilise le temps qui m’a été donné au mieux de mes capacités ? Ou est-ce que je repousse les questions spirituelles plus importantes pour « un meilleur moment », comme je l’ai fait avec mes tomates – pour un moment qui, au cœur de mes activités mondaines ou habituelles, me convient mieux ? Alors que je suis dans mon lit avec ces questions qui tourbillonnent dans ma tête aussi bruyamment que l’orage, je suis tout à fait consciente qu’il serait insensé d’aller dans mon jardin à ce moment-là pour protéger mes tomates. De même, et dans un sens spirituel, il est trop tard pour penser à la préparation à l’orage alors que celui-ci fond déjà sur nous. C’est maintenant qu’il faut s’y préparer – même si nous ne le voyons pas venir à l’horizon.
Mais ai-je vraiment vécu ce verset dans ma vie de tous les jours ? Aije, en fait, veillé sérieusement ? UN OBJECTIF RENOUVELÉ
Nous, adventistes, voyons qu’un orage se profile à l’horizon. Nous avons été confrontés à des orages au cours des derniers mois – des orages centrés sur les questions de santé, de race, de politique – mais il ne s’agit pas encore de la tempête qui, nous le savons, se prépare. À quoi ressemblera-t-elle exactement ? Nous ne le savons pas. Et nous ne savons même pas précisément quand elle s’abattra sur nous. Mais nous devons veiller, attendre, et nous y préparer dès maintenant. Nous devons « protéger nos tomates par des tuteurs », c’est-à-dire édifier et renforcer notre foi, fortifier notre cœur, stocker les promesses de Dieu dans notre esprit, rechercher profondément le Seigneur, et écouter les directives de son Saint-Esprit. Et alors, quand le moment viendra, par la grâce de Dieu, nos sarments seront prêts à la supporter parce qu’ils sont solidement attachés à la vigne de sa force.
Emily Gibbs habite à Cedar Lake, au Michigan (États-Unis), où elle enseigne à la Great Lakes Adventist Academy. Emily et Jacob, son mari, attendent leur premier enfant, une fille, qui naîtra au début de novembre.
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Le sabbat de la création
Nous… et nous Parfois, nous pouvons aider ; parfois, nous avons besoin d’aide
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n jour, en passant devant le supermarché, j’aperçois une vieille femme chargée de sacs de provisions, titubant sur le trottoir. Et alors que j’immobilise ma voiture au feu rouge, je suis consterné en la voyant tomber dans les buissons bordant le chemin. Je me gare rapidement et me précipite pour voir si elle a besoin d’aide. Une fois auprès d’elle, je remarque que ses sacs se sont déchirés. La voyant là, assise et tout étourdie, la question « Est-ce que ça va ? » me semble raisonnable. Mais sa réponse est incompréhensible. Peut-être qu’elle ne parle pas l’anglais. En y regardant de plus près, je constate qu’elle ne semble pas plus âgée que moi. « Madame, est-ce que je peux vous aider ? » Cette fois-ci, d’une voix étouffée, elle articule suffisamment pour que je la comprenne – en anglais : « Je ne me sens pas bien. » En repensant à tout ce que j’ai entendu sur les personnes ayant subi un AVC, je mets ma main sur son épaule pour stabiliser son corps vacillant et lui demande la permission d’appeler une ambulance. Cette question semble l’embrouiller. Elle se retourne et me regarde les yeux grands ouverts. L’odeur de son haleine me dit tout ce qu’il me faut savoir. Pourtant, son « haleine qui empeste l’alcool » signifie peut-être qu’elle souffre d’acidocétose diabétique. « Dites-moi, avez-vous bu ? » Pendant un moment, c’est le silence. Puis, elle fait « oui » de la tête. Comme je me suis trompé ! Je n’ai pas affaire à une vieille femme souffrant des infirmités de l’âge, mais à une femme d’âge moyen qui a bu et n’arrive pas à marcher en ligne droite. Dans la bulle qui me protège, je ne rencontre pas beaucoup de gens comme ça, et j’ai du mal à savoir ce qu’il faut faire. Mais je ne peux pas la laisser là, dans le caniveau au bord de la route ; c’est bien trop dangereux ! Dois-je 22
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appeler la police et lui demander de prendre cette situation en main ? C’est peut-être la solution la plus facile – peut-être la plus intelligente aussi – mais, d’une manière ou d’une autre, elle ne me semble pas juste. Je lui dis de rester là, puis retourne à ma voiture pour y prendre des sacs. Pendant que j’y mets son gâteau au séré congelé, un gallon* de lait, des chips et autre malbouffe, il m’est difficile de ne pas porter de jugement. J’ai là, devant moi, un être humain qui ne fait clairement pas les meilleurs choix pour sa vie. Tandis que je m’affaire à ramasser ses denrées, elle me dit qu’elle habite à un pâté de maisons plus loin, mais ne se souvient pas de l’adresse. Je lui demande si je peux la ramener chez elle, une offre qu’elle accepte. C’est ainsi que je me retrouve à marcher, en plein milieu de ma ville, main dans la main avec une femme trop chancelante pour se déplacer toute
seule. Et je me dis : Eh ben, qu’est-ce que les membres de mon église vont penser s’ils me voient ? Alors que nous avançons lentement, je lui demande son nom. Après plusieurs tentatives embrouillées, je finis par comprendre que c’est Sharon**, du moins, c’est ce que je pense ; ça pourrait tout aussi bien être Shannon, Susan, ou un Rebecca très flou. Soudain, elle me dit quelque chose avec clarté et pathos : sa meilleure amie vient de mourir. Qui sait si c’est vrai ? Il s’agit peut-être de l’excuse habituelle qu’elle utilise chaque fois qu’elle est ivre en public… En tout cas, ça marche avec moi. C’est un être humain, quelqu’un avec un nom, quelqu’un qui comprend la signification de l’amour et se rend compte de la douleur de la perte. MINUTE PAPILLON !
Après une accolade publique maladroite et une déclaration bruyante selon laquelle je suis la meilleure personne qu’elle ait jamais rencontrée, je retourne à ma voiture, songeur. La vie de Sharon m’est complètement étrangère, et je ne peux imaginer la série d’événements qui ont conduit un être humain ivre à rentrer tard un matin en titubant– avec un gâteau au séré congelé, du lait et des frites. Il est facile d’écarter les gens dont la vie est aussi différente de la nôtre… Il est presque automatique de penser en termes d’« eux » et non de « nous ». D’une certaine manière, « eux » ont moins de valeur que ceux d’entre nous qui vivent le message de la réforme sanitaire, qui comprennent les prophéties bibliques, et qui, étant de la classe moyenne, jouissent généralement d’une vie sobre et confortable. Rencontrer l’humanité de ceux que nous ne comprenons pas est une véritable confrontation. Chacun d’eux ressent l’amour, la perte, le chagrin et la joie, tout comme nous. L’égalité sans compromis révélée dans les Écritures nous encourage à le constater. Lorsque nous commençons à nous Photo : Remi Walle
sentir meilleurs, en quelque sorte, que les autres, la Bible nous ramène à l’ordre : « Car il n’y a pas de distinction : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3.22, SER). En fait, les Écritures révèlent cela avec une clarté saisissante. Nous célébrons les héros de la foi à cause des grandes choses qu’ils ont faites. Mais Noé a bu à l’excès (Gn 9.21) ; Salomon dit qu’il a « décidé de goûter au plaisir du vin » (Ec 2.3, BFC). Tout a échoué. La réalité a au moins quatre dimensions, et la Bible brise les schémas de pensée qui placent les êtres humains dans un moule à une dimension seulement, « nous » et « eux ». Le début même des Écritures révèle clairement que notre ascendance remonte à Adam et Ève. Nos premiers parents n’ont pas réussi, tout comme nous, mais toute l’humanité est liée à travers ce couple. Dans sa généalogie de Jésus, Luc souligne une signification profonde à cela lorsqu’il énumère, pour finir, « Adam, fils de Dieu » (Lc 3.38). Adam, le père de l’humanité, avait un Père, le Créateur de toutes choses. Le péché d’Adam a séparé l’humanité de Dieu, mais Jésus-Christ, le Fils de l’homme, nous a restaurés en tant qu’« enfants de Dieu » (1 Jn 3.1). Le sabbat de la création, soit le quatrième sabbat d’octobre, réexaminons notre compréhension de la création biblique. Avons-nous fait de beaux discours tout en continuant à entretenir des idées non bibliques sur nos semblables créés à l’image de Dieu, peut-être même sur nos coreligionnaires ? La création mène logiquement à un égalitarisme radical et humble. Le Dieu créateur apprécie tellement chacun de nous – chaque être humain, notre prochain, auquel nous nous croyons supérieurs, chaque personne que nous méprisons en raison de ses ancêtres, chaque toxicomane sans-abri, chaque réfugié désespéré qui lutte pour survivre, chaque meurtrier dans le couloir de
Réexaminons notre compréhension de la création biblique.
la mort – qu’il a donné sa propre vie pour nous sauver. Pour nous sauver, pas « nous » et « eux ». Chaque être humain, peu importe qui il est ou ce qu’il a fait, a été créé à l’image de Dieu, et à ce titre, il jouit d’une revendication identique sur la grâce de notre créateur. Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Mt. 5.45). Le sabbat de la création est pour nous l’occasion de partager cet Évangile de grâce non seulement en paroles, mais aussi en actes, et en particulier avec les « Sharon » et tous ceux parmi nous qui luttent, qui ont soif d’espoir et d’amour. « Je vous donne un commandement nouveau, a dit Jésus : Aimezvous les uns les autres » (Jn 13.34). * 1 gallon = 3,78 litres ** Ce nom n’est pas véritablement celui qu’elle a donné, ou du moins, que je pense qu’elle a donné.
Timothy G. Standish, titulaire d’un doctorat, est biologiste et le scientifique en chef à l’Institut de recherche Geoscience. AdventistWorld.org Octobre 2020
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Les membres de l’église adventiste Tagaytay Central tiennent une école biblique de vacances dans la collectivité.
Tagaytay Central : une église bouillante Tant physiquement que spirituellement
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’église adventiste Tagaytay Central ne ressemble en rien aux églises adventistes que j’ai connues jusqu’ici. Entourée par la végétation tropicale luxuriante de l’île de Luçon, aux Philippines, elle se trouve sur le volcan Taal, surplombant le grand lac qui entoure le cône volcanique. Elle est donc « bouillante » – non seulement physiquement mais aussi spirituellement. Outre les discussions animées de l’École du sabbat et les différentes activités pour les enfants et les jeunes, cette église participe activement à la mission dans la ville. PETITE, MAIS Ô COMBIEN ACTIVE !
L’église Tagaytay Central, laquelle compte moins de 100 membres, a célébré il y a quelque temps son septième anniversaire. Bien que petite en nombre, elle a baptisé 120 personnes suite à un programme d’évangélisation dans le barangay 24
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de San Jose. Ses membres ont répondu de façon régulière aux nombreuses invitations à soutenir des projets missionnaires dans des églises du même district, et aussi loin qu’à Manille, la capitale (à 65 kilomètres environ). L’église Tagaytay Central a un taux de roulement élevé de ses membres, car elle constitue un lieu d’accueil à court terme pour de nombreuses personnes qui se sont trouvées un travail temporaire en ville. Aux Philippines, il n’est pas difficile de baptiser les gens. Le vrai défi consiste à les former et à les aider à atteindre la maturité chrétienne. L’église Tagaytay Central envisage de devenir un centre d’influence dans sa collectivité. Les membres ont discuté avec prière de l’ouverture possible d’un restaurant végétarien ; finalement, ils ont plutôt ouvert une boulangerie et une pâtisserie qui fonctionne actuellement à temps partiel, sur demande. Par ailleurs, ils se proposent de
lancer une cantine végétarienne mobile à Tagaytay – une ville touristique en pleine expansion et en pleine effervescence, où une nourriture saine serait accompagnée d’imprimés spirituels. UN DÉFI SE TRANSFORME EN BÉNÉDICTION
Il y a environ cinq ans, les responsables de l’église Tagaytay Central ont été surpris de découvrir qu’ils ne disposaient pas des documents appropriés relatifs à la propriété de l’église. Bref, elle ne leur appartenait pas. Malheureusement, cette propriété a été transférée à de nouveaux propriétaires, lesquels ont demandé aux membres de l’église de quitter les lieux. Comme les terrains coûtent extrêmement cher à Tagaytay, ils n’avaient pas les moyens d’acheter une autre propriété. Par conséquent, ils ont supplié Dieu de trouver une solution à leur problème. Le bâtiment de l’église est entouré de quartiers résidentiels clôturés, de terrains de golf, d’hôtels, de restaurants et de parcs d’attractions exclusifs, tous se disputant la vue sur le lac et le volcan. Malgré cette situation, les nouveaux propriétaires ont finalement accepté de permettre aux adventistes de poursuivre leurs activités à leur emplacement actuel, si bien que l’église est toujours là aujourd’hui*. Par contre, ils savent qu’on peut leur ordonner
de partir à tout moment. Ce défi s’est toutefois transformé en bénédiction. Les membres ont décidé d’utiliser le temps qu’il leur reste à cet endroit pour maximiser leur efficacité missionnaire. Ils ont travaillé comme s’ils allaient y rester à long terme, mais en même temps, ils étaient prêts à partir n’importe quand. Ils ont découvert une communauté de gens déplacés qui habitent dans un ravin escarpé du barangay de San José. Ils ont commencé à rendre visite à ces gens et à pourvoir à leurs besoins. Ces visites aux familles dans le ravin leur faisaient faire beaucoup d’exercice – on descend au ravin, puis on en remonte jusqu’à la route principale ! En raison de l’arthrite et d’autres problèmes de mobilité, certaines personnes sont condamnées à vivre dans le ravin de façon permanente, en particulier celles qui sont en chaise roulante. Dans le ravin, pas de système d’égouts ; des glissements de terrain se produisent lors des pluies abondantes, des tempêtes tropicales et des typhons. Comme les ambulances ne peuvent accéder à cette communauté, les patients doivent être soulevés et transportés vers la route principale par des amis ou des membres de leur famille. Un homme en chaise roulante a accepté Jésus et a été baptisé. Il n’avait aucune source de revenus et dépendait des autres pour survivre. Des membres de l’église lui ont appris à tisser des paillassons à partir de chiffons, et un homme d’affaires lui a proposé de lui en acheter. Les écoles voisines lui en achètent aussi régulièrement, surtout pendant la saison
des pluies. Avec le temps, de petites boutiques ont vu le jour dans le ravin, offrant de la nourriture et d’autres articles de première nécessité. RÉPONDRE AUX BESOINS DE LA COLLECTIVITÉ
Comme la majeure partie de la population de Tagaytay est jeune, les membres de l’église adventiste ont décidé d’organiser des écoles bibliques de vacances (EBV) pour les enfants. Ils ont commencé par organiser une EBV chaque année dans un lieu différent. Mais en 2019, l’Église tout entière s’est impliquée dans des EBV qui se sont tenues dans cinq barangays simultanément. Non seulement les adultes, mais aussi les jeunes et même les enfants ont aidé les participants à découvrir Dieu ainsi que son appel à être des missionnaires pour lui. Au terme de l’EBV, tous étaient épuisés, mais très heureux et bénis devant les merveilleux résultats. Par la grâce de Dieu, l’implication totale des membres a été une réalité. Déterminés à satisfaire les besoins de leur collectivité, les membres de l’église ont découvert un grand nombre de mères célibataires n’ayant aucun revenu ou soutien pour leur famille. Une nouvelle idée est née : apprendre à ces mères à coudre et à vendre des vêtements pour assurer un revenu à leur famille. Un abri délabré près de l’église a été entièrement rénové et aménagé pour accueillir le Livelihood Project. Hilkie Dogwe, diaconesse de l’église, a consacré son temps et ses compétences à ces femmes en leur apprenant à coudre.
Des adventistes montrent à des jeunes mères célibataires de la collectivité à coudre et à fabriquer des vêtements qu’elles pourront ensuite vendre.
Photos : Cristian Dumitrescu
Avec l’aide d’un groupe de laïcs adventistes appelé Working in God’s Service (WINGS), à Manille, ainsi que de bienfaiteurs venus d’aussi loin que de l’Australie et des ÉtatsUnis, ils ont acheté des machines à coudre et le projet a démarré. Chaque matin commence par une lecture de la Bible. Après la leçon de couture, des membres de l’église montrent aux femmes comment cuisiner des aliments sains, puis tout le monde déjeune ensemble. Le Livelihood Project a permis non seulement de former des gens à générer des revenus pour eux-mêmes et leur famille, mais aussi de faire connaître Jésus à plusieurs des jeunes mères et à d’autres encore, et de les baptiser. L’enthousiasme des membres de l’église Tagaytay Central est contagieux ! S’il ne s’agit pas d’une grande église disposant de ressources importantes, en revanche, grâce aux bénédictions de Dieu et à l’aide des autres, les membres font bouger les choses dans leur collectivité en utilisant les talents que Dieu leur a donnés pour servir leurs semblables. Ils prient le Seigneur de continuer à les utiliser en tant qu’influence pour la gloire de Dieu. *Note : Après l’éruption du volcan Taal le 12 janvier 2020, suivie du début de la pandémie de coronavirus en mars, les membres de l’église Tagaytay Central ont été forcés d’interrompre leurs visites aux gens qu’ils aidaient et leurs activités de sensibilisation. Mais ils continuent de faire ce qu’ils peuvent, comme, par exemple, demander aux policiers de livrer des sacs de riz aux habitants du ravin, ainsi que des couches et du lait maternisé à certaines des femmes qui ont participé aux cours de couture. Priez s’il vous plaît le Seigneur de fournir aux membres de cette église des moyens d’atteindre leurs semblables dans le besoin et de partager avec eux le message de l’amour de Jésus. – La rédaction
Cristian Dumitrescu enseigne la missiologie à l’Institut international adventiste des études avancées, aux Philippines, et est pasteur de l’église adventiste Tagaytay Central.
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La Bible répond
La gloire de Dieu révélée Q
Quel était le but de Dieu lorsqu’il apparut aux Israélites sur le mont Sinaï ?
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Exode 19.16-20, 20.18-21 et Deutéronome 5.22-27 contiennent une description de ce que l’on appelle une théophanie (du grec theos, « Dieu », et phaino, « apparaître/être visible). La théophanie au mont Sinaï – la plus glorieuse manifestation de Dieu dans l’Ancien Testament – avait certainement un but central. 1. LA THÉOPHANIE
Cette manifestation de Dieu était accompagnée de phénomènes naturels. Un nuage épais ou dense recouvrait la montagne, rendant impossible de voir ce qui se produisait (Ex 19.16 ; 24.15,16 ; Dt 4.11 ; 5.22). Il y avait des éclairs, du tonnerre (Ex 19.16 ; 20.18), et le son puissant d’une trompette (Ex 19.16,19). Le Seigneur descendit « dans le feu » et la montagne se couvrit d’une fumée qui montait « comme la fumée d’une fournaise » (Ex 19.18 ; 20.18). On aurait dit que la montagne brûlait (Dt 4.11 ; 5.23) car l’Éternel avait permis aux Israélites de voir « son grand feu » (Dt 4.36). Ces phénomènes surnaturels véhiculaient quelque chose qui dépassait la compréhension humaine : « L’aspect de la gloire de l’Éternel était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne, aux yeux des enfants d’Israël. » (Ex 24.17 ; voir Dt 4.24) Ainsi, les Israélites observaient l’éclat majestueux et magnifique de la gloire de Dieu qui, pour eux, ressemblait à un feu inaccessible (Dt 5.24). Ils tremblaient et gardaient leurs distances (Ex 20.18). 2. LA VOIX DE DIEU
Les phénomènes sonores et visuels avaient pour but d’identifier le lieu où Dieu se trouvait à l’intérieur de la création. Les Israélites savaient que Dieu était présent sur la montagne, mais ils ne voyaient que sa gloire, pas sa forme (Dt 4.12, NBS)*. Dieu affichait la gloire de 26
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sa présence au peuple – une gloire ne devant pas être confondue avec les phénomènes naturels puisqu’il leur parlait ; il était une personne (Dt 4.12 ; 5.22-24). Les Israélites entendirent les dix commandements de la voix même du Seigneur (Dt 4.12,13 ; 5.5 ; 9.10). Pour eux, le vrai Dieu était principalement reconnaissable par sa parole, et non par une forme physique. Dans la théophanie, c’est la parole parlée qui prédomine, qui est déterminante – pas le visuel, mais la parole parlée, bien que les deux aient été présents. 3. L’INTENTION DIVINE
C’est par sa parole que Dieu voulait les « mettre à l’épreuve » (Ex 20.20) ou les « éduquer » (Dt 4.36, PDV), dans le sens de les instruire surtout par rapport à son identité. Nous découvrons ici le but de la théophanie. Dieu dit aux Israélites : « Je vous prendrai pour mon peuple, je serai votre Dieu » (Ex 6.7). Cette déclaration constitue le fondement même de l’alliance. Lorsque le peuple arriva au Sinaï pour rencontrer Dieu (Ex 19.17), ce dernier, dans son amour infini, l’avait déjà choisi pour en faire son peuple en le faisant sortir du pays d’Égypte (Dt 4.37). Maintenant, il les mettait à l’épreuve en les laissant décider s’ils voulaient qu’il soit leur Dieu ou non. Il vint à eux dans un étalage glorieux de sa majesté pour se présenter personnellement (Dt 5.32,33). Sa théophanie, en particulier son discours qu’il leur adressa sans médiation, leur révéla que « l’Éternel est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre, et qu’il n’y en a point d’autre » (Dt 4.39). Les Israélites lui répondirent positivement et l’acceptèrent comme leur Dieu (Dt 5.27). La théophanie au Sinaï présageait la théophanie de Dieu à Golgotha, où Dieu manifesta la gloire de son amour sacrificiel infini pour l’humanité pécheresse (1 Jn 4.9-12). Sommes-nous prêts à l’accepter comme notre sauveur et Seigneur ? Là est toute la question. * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, est l’ancien directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.
Santé & bien-être
Un mode de vie végétarien La science l’appuie-t-elle ? J’ai 30 ans, et j’ai décidé de revenir à l’Église adventiste. Enfant, j’ai beaucoup entendu parler de la valeur d’un mode de vie sans viande/végétarien, basée sur la recherche faite par des adventistes. Y a-t-il d’autres études crédibles qui vont dans ce sens?
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ui, il existe un grand nombre d’études scientifiques solides, évaluées par des pairs, sur les bienfaits d’un régime alimentaire à base de végétaux, qui soutiennent le message de la santé et le mode de vie adventistes. Ces études sont récentes et s’accroissent de semaine en semaine. Les recherches portant sur nous, les adventistes, sur notre mode de vie et notre régime alimentaire, sont également solides et reconnues au niveau international. Elles sont conformes au travail effectué dans d’autres cadres que celui de l’Église adventiste. Ces informations peuvent être utiles pour guider des populations aux cultures et aux habitudes alimentaires différentes dans le monde entier. C’est ce que confirment des estimations selon lesquelles – alors que 5 pour cent des adultes aux États-Unis sont végétariens – environ 38 pour cent des adultes en Inde (le deuxième pays le plus peuplé au monde) affirment être végétariens. De vastes études sont nécessaires pour montrer les avantages de divers régimes alimentaires, ainsi que la reproductibilité de tels avantages dans différentes populations, régions, et territoires. Dans des études récentes figurent des données selon lesquelles une consommation plus élevée de tofu (un produit de soja condensé) est associée à des risques plus faibles de maladies coronariennes, de crises cardiaques, et de décès1. Une autre étude de grande envergure a confirmé que les régimes alimentaires à base de végétaux, en particulier ceux qui mettent l’accent sur l’utilisation de sources végétales saines telles que les fruits, les légumes, les céréales complètes, les légumineuses et les noix, peuvent être bénéfiques dans la prévention primaire du diabète de type 22. Ce bénéfice n’est pas démontré par l’utilisation prédominante d’aliments végétaux malsains tels que les céréales raffinées, les amidons et les sucres, lesquels sont systématiquement associés à un risque accru de diabète de type 2. Cependant, une autre étude importante a montré que le passage de sources de protéines animales à des sources de protéines végétales améliore la longévité ; l’amélioration la plus marquée étant le passage de Photo : Julian Hanslmaier
la viande rouge et des œufs à des sources de protéines végétales3. Évidemment, ces informations sont utiles à condition de nous y conformer ! Nous sommes souvent confrontés à un décalage entre la connaissance et le comportement – nous savons que quelque chose est vrai, mais nous ne le mettons pas en pratique. Par exemple, la plupart des gens savent qu’il est sain de faire de l’exercice physique tous les jours ; pourtant, tous ne font pas forcément de l’exercice. Nous avons une occasion en or d’apprendre et de mettre en œuvre – même virtuellement, sous forme de webinaires – des techniques d’entraînement qui encourageront et permettront de modifier les comportements. Nous avons besoin de soutien et de responsabilisation pour garantir des changements sains. Il est passionnant et encourageant de constater que des recherches actuelles et solides confirment les conclusions des études sur la santé des adventistes, et pas seulement en ce qui concerne la nutrition, mais aussi les bienfaits de l’exercice physique, d’un sommeil et d’un repos adéquats, d’une exposition raisonnable au soleil, à l’air frais et à l’eau potable, de la confiance en Dieu, de la pratique de la gratitude, et de relations solides qui soutiennent et construisent la résilience. Nous sommes, en effet, bénis de vivre à une époque où la science continue de confirmer les instructions données dans la Bible et l’Esprit de prophétie. « Confiez-vous en l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. » (2 Ch 20.20) L. Ma, G. Liu, M. Ding, et al., « Isoflavone Intake and the Risk of Coronary Heart Disease in U.S. Men and Women; Results From Three Prospective Cohort Studies », Circulation 141, 2020, 1127-1137, doi: 10:10.1161/CIRCULATIONAHA.119.041306. 2 Frank Qian, M.P.H., Gang Liu, Ph.D., Frank B. Hu, M.D., et al., « Association Between Plant-based Dietary Patterns and Risk of Type 2 Diabetes », JAMA Intern Med. 179, n°10, 2019, 1335-1344, doi:10.1001/jamainternmed2019.2195, publié en ligne le 22 juillet 2019. 3 Jiaqi Huang, Ph.D., Linda M. Liao, Ph.D., Stephanie J. Weinstein, Ph.D., et al., « Association Between Plant and Animal Protein Intake and Overall and Cause-specific Mortality », JAMA Intern Med., doi:10.1001/jamainternmed.2020.2790, publié en ligne le 13 juillet 2020. 1
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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Une musique angélique D « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN
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ick, il reste encore une bande d’Explorateurs hispanophones au bout de la vallée. Ils doivent se rendre à la gare de Denver. » Ce rapport qui me parvient me fait l’effet d’une mauvaise nouvelle. Je sens la frustration m’envahir. Le camporee des Explorateurs de 1985 – le tout premier camp international pour les Explorateurs – à Camp Hale s’est terminé la veille. Tous les clubs ont bouclé leurs valises et pris le chemin du retour. Les tipis d’accueil ont été démontés. La forge, elle aussi démontée, a été placée dans le camion qui va la ramener à son lieu d’entreposage. Même l’imposante réplique du Washington Monument, pièce maîtresse du terrain de camping, a disparu. Ses différentes pièces ont été dévissées, emballées, pliées, et transportées dans le conteneur d’un camion rentrant à Washington D.C. À titre de coordinateur des installations du camporee, je parcours la vallée à bord de ma vieille jeep et m’assure que tous les vestiges de l’événement aient disparu. Notre permis du Service forestier stipule, en effet, que nous devons laisser la vallée telle qu’elle était avant notre arrivée, et qu’il ne doit « rester aucune marque de notre passage ». Cela comprend la grande estrade et les écrans vidéo, les tentes du quartier général, les canalisations d’eau, les ponts que nous avons construits au-dessus de la rivière
Eagle, le drapeau que nous avons accroché sur la butte à l’Est, tous les camping-cars (plus de 50) que nous avons loués en guise de chambres de motel temporaires pour les invités spéciaux, et chaque piquet de tente que les Explos ont enfoncé dans le sol de Camp Hale. Le camporee a remporté un succès impressionnant. « Il s’agit du meilleur programme d’évangélisation que l’Église ait jamais donné à ses jeunes », a lancé un responsable. « C’est la plus belle expérience de ma vie », m’a dit un jeune Explo. *** Ainsi, le camporee à Camp Hale est terminé. Tout le monde a emprunté le chemin du retour – sauf quelques ouvriers et un club d’Explorateurs de 35 jeunes venus de Mexico, au Mexique. En voyant la vallée se vider rapidement, je souris, satisfait. C’est alors que Carl me parle du club des Explos de Mexico. Je lui demande où ils en sont. « Est-ce que ces jeunes attendent qu’un bus vienne les prendre ? » « Je pense que tu ferais mieux d’aller leur parler », me répond-il. Puis il s’éloigne à bord de son pick-up poussiéreux. Je démarre la jeep, descends la route en passant devant une petite colline où la tente du quartier général avait été dressée, et me rends jusqu’à l’endroit où cette bande d’Explos attend.
Et je marmonne : C’est dingue, ça ! alors qu’un nuage gris foncé annonçant l’orage se glisse dans la vallée. Pourquoi personne ne m’a dit que ces jeunes étaient encore là ? Ça fait des heures qu’ils auraient dû être partis ! Les Explos sont assis là, au bord de la route, chantant Más allá del sol et me saluant de la main. « Besoin d’aide ? » Je redoute la réponse du directeur. « Non. Je pense que ça va, me dit-il dans un anglais hésitant. Nous attendons un bus rouge vif. » « Un bus rouge vif ? » dis-je, incrédule. Du coin de l’œil, je remarque que l’orage n’est plus très loin. « Oui ! Nous avons demandé à Dieu de nous prendre dans un bus rouge vif et de nous emmener à la gare de Denver. Nous y prendrons le train de minuit. » Je calcule rapidement le temps qu’il faudrait, même avec un « bus rouge vif » rapide, pour se rendre à la gare. Probablement cinq heures, compte tenu de la circulation. Ce qui veut dire que le bus doit absolument arriver dans les 30 prochaines minutes. « Avec quelle compagnie de bus avezvous fait affaire ? » « Seulement avec celle de Dieu, répond-il en haussant les épaules. Dieu sait que nous n’avions pas assez d’argent pour louer un bus. Nous lui avons demandé de nous envoyer l’un de ses bus rouge vif. » *** Dire que quelques heures plus tôt, ces jeunes auraient pu partir à bord des camping-cars loués ! Mais ceux-ci sont tous partis. J’aurais pu aussi les faire monter dans des bus à moitié vides avec plusieurs autres clubs. Ils sont partis, eux aussi. Il est tard, sur le point de pleuvoir, et il n’y a pas de bus, pas de camping-cars, pas même un camion semi-remorque vide dans la vallée. Il n’y a rien. Nada. Juste ma jeep et le pick-up de Carl. « Voulez-vous prier avec nous ? » demande le directeur. Je me joins à eux, et tous, nous prions pour que le « bus rouge vif » de Dieu se pointe – rapidement. Je retourne ensuite dans la vallée pour m’assurer que toutes les douches ont été enlevées. Mon esprit
bouillonne de questions. Pourquoi n’ont-ils pas mieux planifié leur affaire ? Pourquoi ne m’ont-ils pas parlé de leur problème plus tôt – alors que j’aurais pu les aider ? N’est-ce pas de la présomption plutôt que de la foi de s’attendre à ce que Dieu fasse un miracle dans la planification du temps ? Et alors, je dis à voix haute : « Seigneur, ils sont à toi. Je ne peux pas les aider maintenant. Je t’en prie, envoieleur ton bus – rouge vif, si tu en as un de disponible. » J’aimerais que ma prière soit plus sincère. Je continue à rouler, vérifiant ceci et cela, et m’inquiétant pour mes amis du Mexique. Si par chance l’orage ne les rattrape pas, où vont-ils dormir cette nuit ? Soudain, un étrange nuage de poussière se met à tourbillonner en ma direction. Quelques instants plus tard, un véhicule ralentit, puis s’arrête là, juste à côté de ma jeep. C’est un bus. Un bus rouge vif. Vide. « Salut ! crie le chauffeur de sa fenêtre. Désolé d’être en retard. Je devais aller chercher un groupe d’Explos venus de Pennsylvanie, mais un problème de moteur m’a retardé. » Le groupe venant de Pennsylvanie ? Oui, je m’en souviens. Je dis au chauffeur que nous avons pu les faire partir avec un autre club. «O. K., dit-il. Mais puisque je suis ici, y a-t-il autre chose que je puisse faire pour vous ? Je vais à Denver, et le kilométrage est déjà payé. » « Oh oui ! » Et dans un sourire, je lui indique au loin le chemin où se trouvent les 35 Explos du Mexique, lesquels sont déjà en train de prendre leurs sacs à dos. « Un bus entier d’Explos vous attend. Vous tombez pile. » Le chauffeur sourit. « Extra ! J’espérais justement trouver des jeunes dans la vallée. » Alors que le bus rouge vif s’éloigne, le chauffeur y va de longs et puissants coups de klaxon… C’est, à mes oreilles, une musique angélique !
Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 16, n° 10
Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis.
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Foi en herbe
Pages amusantes pour les plus jeunes
Tes pièces d’or
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uels sont tes points forts ? Est-ce que tu sautes très haut ? Est-ce que tu cours très vite ? Tu sais comment cuisiner de bons petits plats ? Est-ce qu’on vient te chercher pour aider ? Tu dessines bien ? Tu chantes bien ? Si tu es comme moi, c’est écrire qui est ton point fort. J’aime beaucoup écrire. Quand je ne sais pas quoi dire, j’écris d’abord. À l’église, chaque fois qu’il y avait une journée jeunesse, on me choisissait pour que je lise ce que j’avais écrit. Et quand j’étais très jeune, il m’arrivait même d’inventer des histoires avec des personnages supers que j’imaginais dans ma tête, ou même avec 30
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mes amis (et je fais ça encore !). Nous avons tous des talents différents. Certains jouent d’un instrument de musique. D’autres ont la capacité d’aider les autres à se sentir mieux quand ils sont tristes. Les talents réunis de tous ceux qui travaillent ensemble font de nous un corps bien équilibré au service de Jésus. Et la Bible est d’accord avec ça ! L’apôtre Paul a écrit : « Nous avons un seul corps, mais avec plusieurs parties qui ont toutes des fonctions différentes. De même, bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps dans l’union avec le Christ et nous sommes tous unis les uns
aux autres comme les parties d’un même corps. Nous avons des dons différents à utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun. Si l’un de nous a le don de transmettre des messages reçus de Dieu, il doit le faire selon la foi. Si un autre a le don de servir, qu’il serve. Celui qui a le don d’enseigner doit enseigner. Celui qui a le don d’encourager les autres doit les encourager. Que celui qui donne ses biens le fasse avec une entière générosité. Que celui qui dirige le fasse avec soin. Que celui qui aide les malheureux le fasse avec joie. » (Rm 12.4-8, BFC) Dieu nous a accordés des talents que nous devrions utiliser pour l’hoIllustration : Xuan Le
KAREE-ANNE ROGERS
Perle biblique « En effet, c’est Dieu qui nous a formés ; il nous a créés, dans notre union avec Jésus-Christ, pour que nous menions une vie riche en actions bonnes, celles qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2.10, BFC)
norer. Aucun talent n’est supérieur à un autre, tout comme aucune partie du corps n’est supérieure à une autre. Tous sont importants. Moi, je trouve que ce serait vraiment ennuyeux si nous étions tous doués pour la même chose… Jésus a raconté l’histoire de trois serviteurs qui avaient des « talents » (dans ce cas, des pièces d’or). Ils étaient censés s’en occuper pour leur maître pendant son voyage (Mt 25.14-30, BFC ). Une fois le maître parti, le serviteur qui avait reçu 500 pièces d’or en a tellement fait bon usage qu’il a réussi à en obtenir 500 de plus. Le serviteur qui avait reçu 200 pièces d’or a fini par en avoir 200
de plus. Mais le serviteur auquel le maître avait donné 100 pièces d’or seulement les a enterrées dans le sol au lieu d’en faire bon usage. Au retour du maître, les serviteurs qui avaient reçus les 500 et 200 pièces ont pu lui montrer leurs nouvelles pièces d’or. Mais le serviteur qui avait reçu 100 pièces n’avait rien à montrer. Le maître s’est mis en colère contre ce serviteur paresseux et a donné ses 100 pièces d’or au serviteur qui en avait 1 000. Il a ensuite congédié ce mauvais serviteur qui n’avait rien fait avec sa part de « talents ». De même que le maître s’attendait à ce que les serviteurs fassent fructifier les pièces d’or
qu’il leur avait confiées, notre maître veut que nous utilisions les talents qu’il nous a donnés pour aider les autres. Quels sont tes talents ? Dessine trois pièces d’or et écris un talent que tu as sur chacune d’elles. Cette semaine, essaie d’utiliser tes trois talents pour aider quelqu’un à passer une meilleure journée.
Cet article a d’abord paru dans KidsView dans le numéro d’octobre 2017.
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JOURS DE JEÛNE ET DE PRIÈRE DE L’ÉGLISE MONDIALE 2 janvier 2021 3 avril 2021 3 juillet 2021 2 octobre 2021
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