Adventist World French - April 2021

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04/2021 Au-delà des mains et des cœurs engourdis Page 10 À vos pommes de terre ! Page 23 Le pneu volant de Dieu Page 28

Joie


10 Au-delà des mains et des cœurs engourdis Gerald A. Klingbeil

12 Une joie imparfaite

14 Facettes de la joie

Wilona Karimabadi

Auteurs variés

16 Perspective mondiale Le secret de la joie Ted. N. C. Wilson 18 Méditation Je te louerai, Seigneur… même quand ça va mal Tom Ogal 20 Foi en action Remettons-les sur les rails ! S. Joseph Kidder et Natalie Dorland 23 Place aux jeunes À vos pommes de terre ! Frederick Kimani 24 À la découverte de l’Esprit de prophétie « Je vis alors l’adorable Jésus » Merlin D. Burt

26 La Bible répond La résurrection et le retour de Jésus 27 Santé & bien-être Une crise de santé émotionnelle 28 « Je vais vous raconter… » Le pneu volant de Dieu 30 Foi en herbe – Le coin des enfants La boîte aux bonnes actions

Couverture : Arrière-plan : Maryna Yazbeck ; Papier déchiré : Marat Musabirov / iStock Getty Images Plus / Getty Images

La maison de la grâce BILL KNOTT

« Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne ! » (Ps 51.14) Quelque part dans ce brouillard où souvenirs d’enfance, cultes familiaux et Écritures se croisent, ces mots du psaume pénitentiel que mon père nous lisait souvent résonnent encore. Mais quand on a 5 ans, tout n’est pas clair : comment prier pour que la joie soit rendue quand, au départ, on ne sait pas trop ce qu’est la joie ? Du coup, j’ai assigné le couplet anormal du psaume 51 à une catégorie de « choses que je comprendrai quand je serai plus grand ». Même alors, je saisissais la persistance dévorante d’une culpabilité méritée : je m’étais disputé avec mon frère ; j’avais refusé de partager mes jouets ; je ne m’étais pas acquitté des quelques tâches qu’on m’avait assignées. Étant en faute, tout dans mon cœur d’enfant aspirait à la connaissance du pardon. Mais la joie – apparemment une condition stable qui peut nous être « rendue » – semblait lointaine et inaccessible. C’est ce qu’ont ressenti des millions de croyants sincères au cours des siècles qui se sont écoulés depuis la croix. Nous avons supposé que dès qu’on a l’assurance du pardon divin, la joie vient tout naturellement – comme si la joie du salut de Dieu n’était qu’un tableau noir duquel tous nos misérables gribouillis ont été effacés. Mais le vide et l’effacement ne sont pas en eux-mêmes les choses de la joie ! Le cycle familier du péché – remords, confession, et pardon – ne nous amène qu’au seuil du don pour lequel le psalmiste a prié. Trop peu d’entre nous ont encore habité l’espace joyeux qui nous a été préparé. Nous tournons sans fin autour de la maison où Jésus souhaite que nous vivions au quotidien, car il a clairement exprimé ses intentions : « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15.11). Le pardon, aussi crucial (et rempli de croix) soitil, ne nous conduit pas tout droit à la joie. Nous pouvons entrer dans la maison de la grâce, construite sur une compréhension nouvelle et vitale de la bienveillance fondamentale du Père à notre égard. Le Dieu qui aspire à ce que nous vivions un jour pleinement dans la lumière de sa présence nous invite à une demeure où nous sommes plus que jamais assurés de sa profonde affection pour nous – où nous apprenons à faire confiance à son cœur rempli d’amour, et à découvrir à quel point il aime guérir. Les mots avec lesquels Ellen White commence et termine sa superbe série de cinq volumes intitulée La grande controverse sont, encore et toujours, la signature de la joie : « Dieu est amour ». Jusqu’au jour où nous en arrivons à croire la déclaration du Père sur lui-même, souvent répétée, nous vivons comme des vagabonds plutôt que comme des prodigues qui rentrent chez eux. La joie du chrétien – une foi mature dans le don de la justice qui nous a été fait en Jésus – ne sera pas pleinement saisie à 5, 15, ou parfois même 50 ans. Elle contient l’étreinte incessante d’un amour sans réserve, et l’assurance de savoir que le Père remplit toujours notre coupe de bonheur. Alors que vous explorez l’édition de ce mois-ci, priez pour des réveils – et une joie – au-delà de ce que vous avez connu. Et restez dans la grâce.

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu.

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Sur le vif

Kaitlyn Mamora, en arrière-plan, et Caitlyn Pang, toutes deux étudiantes en biologie, alors qu’elles travaillent dans le laboratoire de virologie de l’Université La Sierra au début de l’année scolaire 2020-2021. Sous la direction d’Arturo Diaz, virologue, cette université adventiste a renforcé ses efforts pour détecter la COVID-19 grâce au déploiement d’un nouvel équipement de test rapide. Photo : Natan Vigna, Université La Sierra

AdventistWorld.org Avril 2021

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En bref

«Aucun étudiant ne devrait aller à l’école le ventre vide. Les étudiants ne doivent pas s’asseoir en classe avec l’estomac qui gargouille. Quel meilleur groupe de personnes pour aider que nos étudiants, lesquels font de leur mieux et s’efforcent de s’améliorer ? » – Judy Miles, professeur adjoint de commerce à l’Université Southwestern (SWAU), à Keene, au Texas (ÉtatsUnis). Judy, qui a pris sa retraite depuis peu, a créé et gère toujours une réserve alimentaire pour les étudiants de SWAU qui éprouvent des difficultés financières.

Comment allez-vous actuellement ? Dans le Sondage 2017-2018 sur les membres de l’Église adventiste mondiale, les chercheurs ont posé la question suivante : « Imaginez une échelle qui représente votre vie du meilleur au pire sur une échelle de 10 à 0. Sur quel échelon sentez-vous que vous êtes en ce moment ? Comment répondriez-vous aujourd’hui ? Source : Sondage sur les membres de l’Église adventiste mondiale 2017-2018, ASTR et Université Andrews, n = 53,599

Ça va très bien 12,90 %

10,48 %

Le 26 janvier 2021, le comité consultatif exécutif du Camporee international de 2024 a voté un changement de lieu. Le Camporee international des Explorateurs se déroulera non à Oshkosh, au Wisconsin, mais plutôt à Gillette, dans le Wyoming, aux États-Unis, du 5 au 11 août 2024. Ce camporee aura pour thème « Croire en la promesse ». 4

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Nom d’un nouveau projet de loi du gouvernement australien. Il propose que les grandes entreprises technologiques paient les entreprises de médias pour un contenu de nouvelles. En réponse à ce projet de loi, le géant des médias sociaux Facebook a bloqué, le 18 février 2021, le contenu en Australie pouvant être considéré comme des nouvelles, y compris des entités telles que le Bureau de météorologie, le Centre australien des médias scientifiques, entre autres, ainsi que le contenu des médias adventistes impliquant Adventist Record et Signs of the Times. Les négociations entre Facebook et le gouvernement australien sont en cours.

21,10 %

19,98 %

11,50 %

13,28 %

4,63 %

Du Wisconsin au Wyoming

Projet de loi sur les négociations avec les médias

2,67 %

1,19 %

0,86 %

1.41% Ça va très mal

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Le nombre d’enfants de 6 à 9 ans de niveau primaire auxquels Lili Pimentel, une étudiante de troisième année à l’Université de Montemorelos, et ses parents enseignent depuis juillet 2020, dans leur quartier de Tuxtla Gutiérrez, dans l’État de Chiapas, au Mexique. En raison du manque d’accès à Internet, de nombreux élèves ont abandonné l’école publique lorsque les écoles sont passées à l’enseignement virtuel. Lili étudie en sciences de la communication et des médias à l’Université de Montemorelos, tandis que ses parents travaillent pour l’Université Linda Vista, dirigée par les adventistes.


En bref

« Ce qui m’a le plus touché, c’est qu’après tant de mois loin de chez moi, j’ai trouvé l’argent et le dentifrice tels que je les avais laissés. C’est ce qui m’a donné envie de rejoindre l’église de “24”. » – Tito Carlos Lineha, un ancien officier de l’armée angolaise, devenu adventiste grâce au témoignage silencieux de l’un de ses gardes du corps – une recrue adventiste du nom d’Abraão, qu’on surnomme aussi « 24 ».

600

Le nombre de femmes qui ont reçu de l’aide médicale depuis 2013 au « Centre des fleurs du désert » de l’hôpital Waldfriede. Ce centre – une propriété adventiste située à Berlin, en Allemagne – traite les conséquences médicales et psychologiques subies en raison des mutilations génitales féminines.

Une image de Dieu Nom d’une ressource en ligne gratuite de Adventist Information Ministry – un centre de contact évangélique de la Division nord-américaine. Ce site Web, lequel se focalise sur le caractère de Dieu, propose 16 leçons en ligne faciles à faire, conçues de manière attrayante, et disponibles aussi sous forme de podcasts. Le matériel est disponible en anglais à l’adresse suivante : www.apictureofgod.com.

Chasse au trésor en voiture [NAD] Une activité amusante entreprise par les responsables de l’École du sabbat des enfants de l’église adventiste Pioneer Memorial, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis), pour entrer en contact avec les membres d’église pendant la pandémie, pour impliquer les familles, pour les aider à établir des liens avec les pionniers adventistes et profiter d’une fraternisation à distance. Cette chasse au trésor a fourni par textos des indices aux unités familiales dans les voitures (dans des conditions de froid glacial), et a donné vie à l’histoire adventiste. Les familles ont également pu faire des activités de service avec leurs enfants. Photo : Lake Union Herald AdventistWorld.org Avril 2021

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Actualités

L’Église adventiste déplace la session de la Conférence générale à St. Louis, au Missouri

Indianapolis ayant déclaré qu’il n’y a plus de place disponible, la session de 2022 change de lieu

Adventist News Network

Le 17 février 2021, le comité exécutif (EXCO) de l’Église adventiste a voté de déplacer la session de la Conférence générale (GC) de 2022 – la réunion administrative quinquennale de la confession. La session se tiendra à St. Louis, au Missouri (États-Unis), plutôt qu’à Indianapolis, en Indiana (États-Unis). Ce vote a été pris après que la ville d’Indianapolis ait informé, de façon inattendue d’ailleurs, les dirigeants de la GC que l’espace réservé du 6 au 11 juin 2022 n’était plus disponible. Toutefois, ces dates, votées par le Comité exécutif de la Conférence générale, ne changeront pas. Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste : « L’annonce que les dates retenues pour Indianapolis n’étaient plus disponibles nous a complètement pris par surprise, puisque nous avions informé le comité exécutif de la GC de ces dates. « Les dirigeants à Indianapolis ont été aimables, mais ont constaté qu’ils n’étaient pas en mesure de fournir les dates confirmées verbalement. Nous nous sommes sentis mal de ne plus pouvoir continuer la merveilleuse collaboration avec l’Union des fédérations des Lacs, la Fédération des Lacs,

et la Fédération de l’Indiana. « Cependant, Dieu avait déjà prévu le coup ! Grâce à des contacts utiles avec les gestionnaires du Centre des congrès de St. Louis, nous avons pu réserver exactement les mêmes dates, soit du 6 au 11 juin 2022. Dieu nous précède toujours pour nous ouvrir la voie », a-t-il déclaré. Lors du Concile annuel de 2016, le Comité exécutif de l’Église adventiste avait initialement voté de retourner à St. Louis pour la session de la GC de 2025. Ce nouveau développement intervient après que les membres de l’EXCO aient voté le 12 janvier dernier de reporter une seconde fois la session de la Conférence générale d’abord prévue pour la fin juin 2020, en raison des défis constants posés par la pandémie de COVID-19. Bien que la session de la GC se tienne désormais à St. Louis, soit dans la région de l’Union des fédérations midaméricaines plutôt que dans la région de l’Union des fédérations des Lacs, ces deux unions uniront leurs efforts pour collaborer à l’évangélisation et à la mission en amont des rencontres de la session.

Une vue panoramique de la ligne d’horizon de St. Louis, dominée par l’arche passerelle, laquelle fait 190 mètres. Photo : Sean Pavone / iStock / Getty Images Plus / Getty Images 6

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Gary Thurber, président de l’Union des fédérations midaméricaines, a exprimé son désir de travailler ensemble lors de la prochaine session de la GC. Gary Thurber : « Lorsque nous avons appris cette nouvelle extraordinaire concernant la session de la Conférence générale, nos pensées se sont tournées vers la région du Grand St. Louis, laquelle est divisée par le Mississippi. En réalité, deux unions et quatre fédérations couvrent ce territoire : l’Union des fédérations midaméricaines avec la Fédération des États centraux et de l’Iowa-Missouri, ainsi que l’Union des fédérations des Lacs avec la Fédération de l’Illinois. » Il a poursuivi : « C’est pourquoi nous sommes heureux d’inviter l’Union des fédérations des Lacs à organiser de concert avec nous la session de la Conférence générale. Comme l’Union des fédérations des Lacs s’est déjà préparée à fond pour la session devant se tenir à Indianapolis, elle apportera beaucoup d’expérience et d’aide à l’entreprise. Nous sommes reconnaissants de ce que les dirigeants de l’union sont prêts à travailler avec nous pour que le message des trois anges ait un impact sur l’ensemble de la population du Grand St. Louis. C’est toujours un privilège et un honneur d’accueillir une session de la Conférence générale ! » Ted Wilson s’est aussi dit confiant que les adventistes pourront, en 2022, se réunir pour partager Jésus avec le monde. Ted Wilson : « Quel privilège de proclamer ensemble le message des trois anges et l’imminent retour de Christ, par le biais de l’implication totale des membres ! Comme le dit le thème de la session de la Conférence générale de 2022 : « Jésus revient ! Impliquez-vous ! »


Actualités

En 2021, la mission exige de la créativité

Lors du Concile sur le leadership, les dirigeants ont discuté des façons d’aller de l’avant en période de pandémie

Andrew McChesney, Mission adventiste

L’Église adventiste devrait-elle acheter un satellite pour être sûre de pouvoir annoncer l’Évangile dans les derniers jours ? Alors que nous sommes en plein cœur de la pandémie de COVID-19, se pourrait-il que les vidéoconférences Zoom constituent l’avenir de la mission ? Les adventistes devraient-ils télécharger plus intentionnellement des vidéos sur YouTube, sachant que leurs voix peuvent être entendues dans le monde entier pendant qu’ils dorment la nuit – et même après leur mort ? Ce sont là quelques-unes des questions soulevées par les dirigeants de l’Église mondiale lors d’une conférence de deux jours se focalisant sur la façon de mettre en œuvre le plan stratégique de l’Église « J’IRAI », alors que nous sommes en pleine pandémie. Le premier Concile du leadership de l’Église mondiale, lequel s’est tenu sur Zoom les 9 et 10 février 2021, a conclu que l’innovation et la créativité, avec la puissance du Saint-Esprit, sont essentielles pour remplir la mission de l’Église, laquelle consiste à préparer les gens au retour de Jésus. « Nous sommes confrontés à des défis incroyables pour l’avenir », a déclaré Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, aux près de 70 dirigeants représentant la Conférence générale, les divisions mondiales, les établissements d’enseignement, et d’autres organisations de l’Église. « C’est là une occasion pour nous d’être créatifs et de permettre au Saint-Esprit de nous inspirer cette créativité. » Tout en réaffirmant l’engagement de l’Église à proclamer le message des trois anges selon lequel Jésus revient bientôt, Ted Wilson a dit qu’il nous faut de nouvelles méthodes pour le transmettre. « Le message n’a pas changé, mais les méthodes, si », a-t-il dit.

Photo : muchomor / iStock / Getty Images Plus / Getty Images

ZOOM PREND DE L’AMPLEUR

Les orateurs du concile ont parlé des nouvelles possibilités d’atteindre les enfants, les jeunes, et les adultes qui ont émergé dans un monde radicalement modifié par la pandémie. L’une de ces nouvelles possibilités a été présentée en détail lors du concile : Zoom. « Avec la COVID, regardez ce qui s’est passé avec Zoom », a dit Geoffrey Mbwana, vice-président de l’Église mondiale, lors de sa présentation sur Zoom portant sur le rôle vital du Saint-Esprit dans la propagation de l’Évangile. « Nous avions l’habitude de voyager énormément. Eh bien maintenant, nous nous sommes aperçus qu’on peut accomplir pas mal de choses via Zoom. » Artur Stele, un autre vice-président de la Conférence générale, s’est dit absolument étonné de voir le nombre de personnes qui peuvent assister à des conférences bibliques par Zoom. Alors que plusieurs centaines de personnes auraient pu se rendre à une campagne d’évangélisation avant la pandémie, la participation en ligne aux récentes campagnes d’évangélisation de la Division Eurasienne et de la Division Asie-Pacifique Sud s’est chiffrée par milliers. « Cela ne serait jamais arrivé en présentiel », a-t-il souligné. FAIRE PREUVE DE CRÉATIVITÉ EN LIGNE

Artur Stele, lequel a fait une présentation sur l’utilisation d’Internet

et des médias sociaux pour mettre en œuvre le plan « J’IRAI », a suggéré que la diffusion de l’Évangile en ligne a un fondement biblique même si le mot « Internet » n’apparaît jamais dans les Écritures. Il a observé que la Bible dépeint Christ à travers de nombreux genres, y compris la prophétie, la poésie, et la littérature de sagesse. David, a-t-il ajouté, a écrit des psaumes dans lesquels chaque ligne commence successivement par une lettre de l’alphabet hébreu. « Cela nous montre que nous devons être créatifs dans la présentation de notre message », a-t-il déclaré. Dans une mise en garde contre les limites d’Internet, il a dit que si Internet est un bon outil pour proclamer l’Évangile, en revanche, il n’est pas forcément l’outil idéal pour s’occuper de nos semblables. Par contre, dans un exemple de son formidable potentiel, il a indiqué qu’un membre d’une église à l’autre bout du monde l’avait récemment remercié pour un sermon en ligne qui avait été une bénédiction pour lui, alors qu’il traversait une période de profond découragement. Artur Stele s’est émerveillé de ce que ce membre regardait la vidéo alors que lui, il dormait ! « C’est dire que lorsque nous dormons, nous travaillons encore, et que lorsque nous mourrons, nous travaillerons encore », a-t-il conclu. AdventistWorld.org Avril 2021

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Coup d’œil sur… la Division sud-américaine (SAD)

2 568 201 Effectif de la Division sud-américaine (SAD) au 31 décembre 2020

7me Nom de l’appli officielle pour smartphone de l’Église adventiste en Amérique du Sud. Sortie en février, la nouvelle version 2021 comprend de nouvelles sections sur les requêtes de prières partagées, la façon de créer des petits groupes, des nouvelles, la procédure à suivre pour remettre la dîme et les offrandes par voie électronique, des informations pertinentes sur les églises locales (y compris les heures et les lieux de culte), ainsi que du matériel pour le culte personnel (y compris des guides d’étude biblique). Cette appli est disponible pour iOS et Android.

« Notre plus grand défi, cependant, a été d’apprendre à être reconnaissant en toute circonstance. Malgré les églises fermées, les personnes infectées et les vies perdues, nos cœurs sont reconnaissants parce que “si nous savions ce que Dieu sait, nous lui demanderions exactement ce qu’il nous donne” (Timothy Keller). Lorsque nous étions sur une montagne et que nous avons fait l’expérience des bénédictions de Dieu, nous avons reconnu sa fidélité. Pourquoi douterions-nous de lui aujourd’hui, alors que nous devons traverser une vallée de chagrin et de souffrance ? – Erton Köhler, président de la Division sud-américaine, dans sa chronique publiée dans le numéro de janvier de Revista Adventista, la revue mensuelle de la division.

3 000 Le nombre de jeunes bénévoles adventistes qui ont participé au Projet Mission Caleb, dans l’État brésilien de Sergipe, en janvier et février de cette année. Parmi les activités offertes, il y a eu l’organisation d’expos santé virtuelles, l’offre de coupes de cheveux gratuites, des conseils de mise en forme, la distribution de nourriture, et des séminaires gratuits sur l’alimentation saine.

16 584 Le nombre de familles vulnérables ayant reçu une aide alimentaire de l’Agence de développement et de secours adventiste en Équateur, en raison de la pandémie de COVID-19.

« Nous avons présenté Jésus à ceux qui cherchaient des offres, parce qu’il est la plus grande offre de tous les temps. » – Rubén Freitas, pasteur en poste à Brasilia, capitale du Brésil, à propos de l’Expo Santuário – une exposition itinérante sur le tabernacle d’Israël. Elle a été présentée aux milliers de clients qui faisaient leurs courses au centre commercial de Santa Maria les 28 et 29 novembre 2020.

Photo : Service des nouvelles de la Division sud-américaine 8

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Point de vue

Marcos Paseggi, Adventist World

Photo : Sébastien Marchand

Des fleurs au milieu de l’enfer Le désespoir actuel et la gloire future ne sont qu’une partie de l’histoire En ce monde, nous marchons sur le toit de l’enfer en regardant les fleurs. À travers ces quelques syllabes, le poète japonais Kobayashi Issa (17631828) a magistralement réfléchi sur l’ambivalence de l’existence humaine. Écrit il y a plus de 200 ans, cet exquis poème haïku d’Issa est néanmoins très actuel. Le péché a fait de notre planète autrefois parfaite un enfer vivant, comme le soulignent régulièrement les bulletins d’information en soirée. Cependant, on nous rappelle souvent que la beauté est tout autour de nous. PROPHÈTES DE MALHEUR, LES ADVENTISTES ?

Depuis ses débuts, l’Église adventiste affirme que la période précédant le retour de Jésus en sera une de bouleversements sociaux et politiques constants. Jésus a parlé de « guerres et de bruits de guerres ». Il a ajouté : « Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. » (Mt 24.6-8) Les paroles de Jésus et la confirmation qu’en donnent les prophéties bibliques convergentes fournissent un contexte précieux à notre fil d’informations quotidien. Les choses ne

vont pas bien du tout et ne s’amélioreront pas, nous explique-t-on, parce qu’elles ne sont pas censées le faire. Et parce que les prophéties bibliques sont fiables, ces choses vont, sans l’ombre d’un doute, empirer. De façon presque insupportable. En même temps, notre désir ardent de voir Jésus accomplir ses promesses et revenir pour mettre fin à la misère ici-bas pourrait devenir une épée à deux tranchants. Parce que les adventistes et d’autres encore aspirent à la fin à venir, ils trouvent souvent que les catastrophes naturelles ou causées par l’homme sont un moyen utile d’atteindre la fin souhaitée. C’est quelque chose qui, parfois, peut donner une focalisation malsaine à leurs efforts quotidiens. Les disciples de Jésus qui croient aux prophéties peuvent finir par mettre l’accent sur les étapes sombres de l’accomplissement plutôt que sur l’espérance de la promesse – mettre, en quelque sorte, la charrue avant les bœufs. CONTEMPLER LES FLEURS

Existe-t-il un antidote efficace contre les événements malheureux qui nous assaillent souvent dans notre fil d’informations ? Oui ! Et il consiste, pour reprendre les termes d’Issa, à contempler les fleurs. La capacité humaine que Dieu nous a donnée de « créer », de contempler, et de partager la beauté nous aide à nous rappeler que nous sommes les créatures d’un puissant créateur et soutien qui « tient le monde entier dans ses mains ». La contemplation des fleurs n’atténue peut-être pas les résultats lamentables du péché et de ses

conséquences. Elle ne nourrit pas de faux espoirs selon lesquels les êtres humains finiront par se reprendre en main et, par pure volonté, feront de cette terre un monde meilleur. Cependant, « la contemplation des fleurs » peut construire notre espérance et notre confiance de façons qu’aucune nouvelle de dernière heure nous informant d’une catastrophe ne peut le faire. Elle renouvelle notre esprit et nous aide à répandre non pas le malheur, mais l’espérance. Certains lecteurs ont fait remarquer que le poème d’Issa pourrait permettre une lecture alternative. Dans ce monde, pourrait-on dire, les êtres humains peuvent passer leur vie à contempler les fleurs, totalement inconscients de la douleur et de la souffrance qui menacent de les étouffer. Mais les chrétiens qui croient en la Bible se gardent bien d’agir ainsi. Ils ne vivent pas dans un vide, car non seulement ils reconnaissent la souffrance, mais aussi s’efforcent activement d’aimer leur prochain en l’atténuant. Ils se souviennent cependant que « tout n’est pas tristesse et souffrance en ce monde »1. En fait, le monde en général et la nature en particulier témoignent « de la tendre et paternelle sollicitude de notre Dieu et de son désir de faire le bonheur de ses enfants »2. En ce sens, la contemplation des fleurs, loin d’être un exercice d’évasion, est plutôt un acte d’adoration. Elle annonce, entre autres, l’arrivée d’un jardin intact et éternel. Comment allez-vous vous saisir de la beauté aujourd’hui ? 1 2

Ellen G. White, Vers Jésus, p. 14. Ibid., p. 15.

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Sous les projecteurs

La joie vient le matin

Au-delà des mains et des cœurs engourdis

J

ohn Nevins Andrews est le premier missionnaire interculturel officiel de l’Église adventiste. Il s’est rendu à Bâle, en Suisse, avec ses deux enfants adolescents. Son histoire constitue un élément précieux de l’histoire adventiste. John Andrews était un érudit, un auteur et un administrateur bien connu. Nous, adventistes, chérissons son ouvrage sur l’histoire du sabbat. Nous apprécions ses compétences en matière d’écriture et son leadership. Mais ce qui ressort le plus de ce personnage, c’est sa volonté de s’accrocher à Jésus au cœur de la souffrance et des pertes qu’il a subies. Il a enterré sa seule fille, victime de la même maladie redoutable qui avait emporté sa femme six ans plus tôt. Surmené, sous-alimenté, et confronté à de constants défis, John Nevins Andrews a parlé franchement de ce que la pression et l’accumulation de chagrin lui ont fait : « Frère Kinne, il semble que je me sois accroché à Dieu d’une main engourdie1. » Or, mains et cœurs engourdis n’ont, semble-t-il, aucun lien avec la joie. QU’EST-CE QUE LA JOIE ?

La joie comporte une grande variété de sentiments et d’états. Si elle implique des émotions, en revanche, elle est aussi un état d’être, ou peut devenir une source de délices. La joie nous apparaît souvent comme étant quelque chose de fragile, ou comme une bulle qui se dissipe rapidement. Cependant, il y a, on dirait, quelque chose de plus profond à l’œuvre. La joie, c’est plus qu’un ciel bleu, qu’un

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soleil radieux, que des nuages blancs pelucheux. Si les circonstances extérieures affectent notre être et nos émotions, la joie, elle, va bien au-delà des sentiments chaleureux ou des solutions éclair. Les auteurs bibliques ont parlé abondamment de la joie qui pousse les êtres humains à faire davantage confiance à Dieu et à l’adorer (voir, par exemple, Jb 33.26 ; Ps. 21.2 ; 42.5 ; 51.14 ; 105.43). Lorsque nous adorons Dieu et reconnaissons qu’il a tout donné pour nous, nous sommes alors remplis d’une joie profonde – de la joie de savoir que dans ses bras, nous n’avons rien à craindre. JOIE ET ADVERSITÉ

Dans les Écritures, la joie apparaît dans des endroits inattendus. Jacques 1.2 nous dit : « Mes frères, regardez

Image : Lovely Shots


« Il est ressuscité » change tout. L’obscurité devient lumière, le désespoir se transforme en reconnaissance, et la reconnaissance devient enfin joie.

comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés ». Comment la Bible peut-elle, du même souffle, parler de joie et d’épreuves (ou de « dures épreuves », comme le suggère le grec) ? Le concept biblique de la joie fait voler en éclats notre concept de la joie. En reliant la joie au Dieu qui agit dans l’histoire (et dans notre vie), on nous rappelle que foi et joie doivent être étroitement liées. Jacques encourage ses lecteurs « à accepter leurs épreuves non pas pour ce qu’elles [sont] mais pour ce que Dieu [peut] accomplir à travers elles »2. Il veut nous tourner vers une victoire divine potentielle sur la réalité humaine – vers une foi qui va bien au-delà des limites de la vision humaine. Cette même attitude semble avoir fait partie de la motivation de Jésus alors qu’il subissait l’ultime épreuve ou test de la croix. L’auteur de l’épître aux Hébreux décrit ainsi la situation alors qu’il nous encourage à fixer les yeux sur Jésus qui, « en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (He 12.2)3. La joie de sauver sa création a aidé Jésus à endurer les ténèbres de la croix – même lorsqu’il a crié au Père : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » (Lc 22.42) Cette douleur et ce désespoir que l’on entend dans cette prière parlent aussi d’abandon et d’engagement. À son heure la plus sombre, Jésus a pu voir au-delà de la douleur de la croix, et considérer la joie que le salut apporterait aux millions

et milliards de personnes que Satan, le grand trompeur, réclame. Jésus a vu notre libération des ténèbres et des mensonges incessants de Satan. LA CROIX – ET AU-DELÀ

Obscurité… Désespoir… Nous avons là des arrière-plans appropriés pour la croix. À la suite d’un simulacre de procès devant un sanhédrin qui faisait fi de ses propres règles, Jésus est cloué sur une croix que les soldats plantent ensuite entre deux autres. Le message des autorités est clair : sur cette croix est suspendu un pécheur parmi d’autres pécheurs. Au sein de la multitude qui regarde Jésus souffrir, nombreux sont ceux qui se moquent de lui (Mt 27.39-44). Un petit groupe de femmes qui l’ont suivi pleurent et se lamentent (Lc 23.27 ; Mc 15.40,41). Au bout d’un certain temps, une étrange obscurité recouvre le pays tout entier pendant trois heures (Mc 15.33, SEM). Soudain, au moment où Jésus rend l’âme, le voile du temple qui sépare le lieu saint du lieu très saint se déchire de haut en bas ; un tremblement de terre secoue Jérusalem ; des tombes s’ouvrent (Mt 27.5153). La création est en deuil, et la joie semble aussi lointaine que l’orient de l’occident. Jésus repose maintenant dans la tombe. Mais dimanche matin, l’impensable se produit ! Lorsque Marie, Marie de Magdala et les disciples se rendent au tombeau pour embaumer Jésus, ils le trouvent vide. Dieu a ressuscité son Fils ! Avec des mots empreints de tendresse, Jean décrit le moment où Marie de Magdala pleure à la vue du tombeau vide, après avoir vu deux anges assis à l’endroit où Jésus a été

déposé. Soudain, elle entend derrière elle une voix douce : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » (Jn 20.15) Marie ne reconnaît la voix de Jésus que lorsqu’il prononce son nom (verset 16) – car ce qui ne peut être ne peut être. Au fil des siècles, « Il est ressuscité » a constitué le message traditionnel de Pâques des chrétiens. Et ce message change tout. L’obscurité devient lumière, le désespoir se transforme en reconnaissance, et la reconnaissance devient enfin joie. La joie vient vraiment le matin – après une nuit remplie de ténèbres, de mort, de culpabilité, et de découragement. Le matin de la résurrection nous offre un aperçu de ce que Dieu a prévu pour ceux qui se sont endormis en lui tout au long de l’histoire. Le matin de la résurrection nous rappelle que Satan n’a pas le dernier mot. Le matin de la résurrection offre l’espérance et infuse la foi. David avait raison quand il a écrit ces lignes 1 000 ans avant la croix : « Car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie ; le soir arrivent les pleurs, et le matin l’allégresse. » (Ps 30.6) « Il est ressuscité »… Avez-vous entendu ce cri dans votre cœur ? Sentez-vous la force de cette joie s’infiltrer dans votre vie ? D’après les souvenirs de John Vuilleumier, « Early Days of the Message in Europe-n° 3 », Advent Review and Sabbath Herald, 11 avril 1929, p. 11. Je suis redevable à Jim Nix, lequel a partagé cette citation lors d’une visite du patrimoine adventiste en 2013. 2 Kurt A. Richardson, James, New American Commentary, Nashville, Broadman & Holman, 1997, vol. 36, p. 58. 3 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 1

Gerald A. Klingbeil est rédacteur adjoint de Adventist World.

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Sous les projecteurs

Une joie imparfaite Dieu est toujours là – même dans les pires circonstances

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n Birmanie, il y a près de 80 ans, une famille de six – le père, la mère, et quatre enfants, mènent une bonne vie. L’aînée apprend à lire et, au goûter après l’école, elle déguste des « fraises et de la crème ». Le plus jeune est encore aux couches. La vie de cette famille est bien remplie. Le père, impeccablement vêtu, possède des compétences en secrétariat, en organisation, et maîtrise la sténographie. Il travaille en tant qu’employé de bureau à Rangoon, une ville sous administration britannique. Sa jeune épouse s’occupe de leurs enfants. Avec sa machine à coudre (en Birmanie, ceux qui en possèdent une sont rares), elle confectionne des vêtements pour la famille, laquelle grandit rapidement. Dans quelques jours, ce sera Noël. En ville, c’est l’effervescence ! La période des Fêtes est importante pour cette famille chrétienne – enfin, jusqu’à ce qu’un après-midi, des bombes tombent sur Rangoon. Aucun avertissement n’a été donné. Personne n’a le temps de rassembler les enfants et de s’enfuir. L’aînée voit sa petite sœur mourir à cause des éclats de bombe. Son petit frère dit qu’il a du mal à respirer. Des camions finissent par passer pour rassembler blessés et mourants. On emmène le jeune garçon à l’hôpital. Il ne reverra plus jamais sa sœur.

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Le père, lui, fait l’impossible pour traverser la ville. Une fois chez lui, il rassemble ce qui reste de sa famille. Mais où aller ? Le seul endroit possible, c’est en Inde. Certains partent par bateau ; mais pour la plupart, ce n’est pas une option. Ainsi commence l’une des plus grandes migrations de masse à pied de l’histoire. La petite famille, maintenant réduite à quatre personnes, marche depuis la Birmanie jusqu’à l’Inde – un trajet long de 450 kilomètres. UN TRAJET INDESCRIPTIBLE

Machine à coudre, harmonium (un instrument de musique indien dont le père joue), jouets et livres – tout est resté derrière. Le père a fermé et verrouillé la porte. La vie de cette famille à Rangoon n’est plus qu’un souvenir. Ils n’ont apporté avec eux que ce qu’ils peuvent porter. Une écolière, un bébé, un père qui protège sa famille et une mère (laquelle n’a même pas le temps de porter le deuil) commencent leur périple à pied. Bientôt, le bébé meurt à son tour. Il ne reste que la fille aînée. Elle se fraie un chemin dans la jungle, forcée à enjamber les morts et les mourants, s’accrochant à la main de son père ou au sari de sa mère alors qu’ils avancent vers un avenir inconnu. La nourriture se fait rare ; personne n’est en sécurité pour bien longtemps. Cette famille – qui est passée de six à trois membres en quelques jours – avance péniblement dans la chaleur, la pluie, l’obscurité, et le froid. Les trois continuent à marcher, et de petits miracles les accompagnent. En chemin, la petite attrape la malaria. Elle a très soif et demande à boire. Sur le sentier, les parents trouvent un petit étang entouré d’arbres touffus. Le père enlève l’écume à la surface et donne à son enfant l’eau qu’elle réclame en pleurant. Et bientôt, à leur grand soulagement, la fièvre tombe. La fillette doit la vie à la quinine. Ces arbres touffus entourant l’étang contiennent, en effet, de la quinine, et celle-ci s’est infiltrée dans l’eau. La jeune mère déjà en deuil n’a pas perdu sa dernière enfant. Tous trois atteignent des collines apparemment infranchissables. Les habitants de ce secteur acceptent de transporter les passagers dans de grands paniers contre de l’argent. Le père peut payer. Ils s’installent donc dans les paniers, et ainsi, ménagent un peu leurs forces. Quand l’eau est impropre à la consommation, ils trouvent, d’une manière ou d’une autre, de l’eau potable. La maigre nourriture qu’ils consomment leur permet d’aller un peu plus loin. À la saison de la mousson, les rivières gonflent et emportent des victimes. Cette famille, heureusement, n’en fait pas partie. Dans la confusion et la panique de sa fuite, elle n’est jamais séparée, et personne n’a été laissé au bord du chemin. Pendant des semaines, le père, la mère et l’enfant font du trekking, jusqu’à ce qu’ils franchissent enfin la frontière de l’Inde. On estime que lors de cette migration de masse, près de 40 000 personnes d’origine indienne ont péri en chemin.

Image : Nazreen Banu

RENOUVEAU

La famille s’installe dans le sud de l’Inde. Il faudra encore un an avant que la petite soit assez forte pour retourner à l’école, pour se faire des amis, et jouer comme les autres enfants. Avant longtemps, un bébé voit le jour. C’est une petite fille ! On la surnomme pour l’enfant qu’ils ont perdue, née la veille de Noël – presque jour pour jour où les premières bombes ont été larguées. Ce bébé, quel cadeau sublime ! Ainsi, les membres de cette famille se reconstruisent lentement, douloureusement. Comment peut-on aller de l’avant après un tel traumatisme ? Dans la sûreté de leur nouveau foyer, ils découvrent bientôt le message adventiste et l’acceptent rapidement. Leur pays d’après-guerre va enfin s’éveiller à l’indépendance et à un nouveau départ. Au cours de cette première année d’indépendance, un autre bébé verra le jour. La famille continue de s’agrandir. Le temps file. De nouveau, Noël approche. Enceinte, la mère sent le déclenchement du travail. Sa fille, maintenant une jeune femme, suit une formation de sage-femme. Elle assiste à l’accouchement de sa mère. Mais au lieu d’un frère ou d’une sœur, ce sont des jumeaux qui voient le jour. Quelle surprise ! On leur donne pour deuxièmes prénoms Aaron et Moïse, comme les frères bibliques. Lorsque le père découvre qu’il a deux bébés plutôt qu’un, le choc initial cède le pas à une nouvelle conviction : « Nous avons perdu un fils, et maintenant Dieu nous en a donné deux ! » Ce qui a été perdu est récupéré. La famille se fait connaître par son engagement dans la foi, l’éducation, et le travail. La survie miraculeuse de ses membres forge un lien inébranlable entre eux. Tout le long de leur fuite, ils ont été l’objet de miracles et de bénédictions. Et en dépit de cette tragédie absolument impensable, ils ont retrouvé la joie. Aujourd’hui, 15 petits-enfants, 15 arrière-petits-enfants, et un arrière-arrière-petit-enfant témoignent de ce que Dieu peut faire. Grâce à la miséricorde et à l’amour d’un sauveur au cœur tendre, une petite famille qui a tant perdu a reçu plus encore que ce dont elle rêvait. Cette histoire de survie, c’est celle de mes grands-parents et de ma tante. Elle me rappelle la joie que l’on peut trouver dans le pire des voyages, car ces chemins-là, on ne les parcourt pas seul. Notre Dieu est fidèle. « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent. » (Ps 23.4)

Wilona Karimabadi est rédactrice adjointe de Adventist World.

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Facettes de la joie Nous avons demandé à quatre adventistes du monde entier de partager ce qui leur procure de la joie au milieu des défis et des difficultés de la vie. Voici leurs réponses. – La rédaction

« Je suis la résurrection et la vie » Pourquoi louons-nous le Seigneur ? En ce qui me concerne, je dois dire que l’année 2020 a complètement changé ma perception de la bonté de Dieu. La pandémie destructrice a révélé non seulement le « Dieu qui permet les calamités », mais aussi, et peut-être plus encore, le « Dieu qui préserve la vie au milieu des calamités ». Bien que la COVID-19 semble exposer l’incertitude de cette vie présente, elle valide aussi la résurrection de notre Seigneur JésusChrist. Nous sommes convaincus que même nos prières non exaucées pour ceux qui sont malades et pour qui la mort est inévitable ne sont pas hors du contrôle de Dieu. Dieu veut nous préparer à une manifestation plus grande encore de sa puissance, lors de son retour. En ce jour, il ressuscitera ses fidèles enfants. La pandémie actuelle a causé une immense tristesse. La mort est une réalité présente, certes, mais elle est supplantée par la bienheureuse espérance du retour de Jésus. Bien que nous souffrions, nous ne doutons pas de la providence de Dieu dans notre vie. Je reconnais que la délivrance ne se réalisera jamais sans la survenue d’événements terribles. J’ai aussi observé que l’on ne comprendra l’épaisseur des ténèbres de la nuit la plus sombre que lors de l’apparition de la lumière éblouissante du matin. La profondeur de notre tristesse nous offre un aperçu de la joie qui nous est réservée. Nous pouvons trouver un refuge sous les ailes de Dieu (Ps 91.4). La providence divine nous couvrira jusqu’à ce que la joie vienne enfin au matin.

Sakhile Nxumalo étudie en théologie à l’Institut d’enseignement supérieur Helderberg, et est originaire de KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud.

Allumez la lumière ! Je pense que nous avons tous été soulagés de laisser derrière nous l’année ténébreuse de 2020. Mais pour beaucoup d’entre nous, 2021 semble avoir commencé avec des ténèbres plus abondantes encore. C’est comme la question d’Ésaïe où quelqu’un demande sans cesse : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La sentinelle répond : Le matin vient, et la nuit aussi. » (Es 21.11,12) Ce texte nous laisse avec une question difficile : « Comment trouver la joie au milieu des ténèbres qu’il me faut encore traverser ? » Ça me rappelle une expérience que j’ai vécue en tant que missionnaire au sein de Adventist Volunteer Service, en Indonésie. Une inondation soudaine a dévasté notre campus, et la semaine suivante, des pluies torrentielles menaçaient de l’endommager davantage encore. Le pire, c’était la nuit. Sans électricité, le campus devenait un endroit effrayant chaque fois que la nuit tombait et que la pluie se mettait à tomber. Je me souviens encore du moment où des membres du personnel ont réussi à rebrancher le courant à l’approche de la nuit. Les lumières se sont allumées. Ça a été le moment le plus heureux d’une affreuse semaine ! Nous avions encore un long chemin à parcourir pour nous remettre sur pied. Mais le fait de pouvoir allumer les lumières a fait toute la différence. La lumière génère l’espérance. L’espérance apporte la joie. Le recueil des promesses bibliques est un moyen pratique d’« allumer les lumières ». Chaque fois que je lis quelque chose d’encourageant, je l’enregistre. Lorsque quelque chose me dérange pendant la journée, je me répète ces promesses. Les défis ne disparaissent pas, mais les lumières, elles, reviennent, et me donnent le courage dont j’ai besoin pour continuer. « Ils se rassasient de l’abondance de ta maison, et tu les abreuves au torrent de tes délices. Car auprès de toi est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière. » (Ps. 36.9,10)

Michael Lombart étudie la religion à l’Institut d’enseignement supérieur de Weimar. Il travaille actuellement comme instructeur de vol dans le nord de la Californie, aux États-Unis.

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La joie dans la création de Dieu En ces temps troublés, c’est dans la nature que je trouve la joie. Dieu nous offre l’occasion de changer de perspective grâce aux merveilles de sa création, et aux détails minutieux de la nature. Le bruit du vent à travers les arbres, les appels lointains des oiseaux, le grondement des vagues de l’océan sur le rivage : tout ça étouffe le vacarme des discours discordants qui nous entourent chaque jour. Ils sont une invitation à détourner le regard de cette sombre période, à acquérir une compréhension plus profonde, à se plonger dans une nouvelle perspective que l’on trouve en se focalisant sur Dieu. Ce changement de perspective me rappelle la situation dans son ensemble. La vue de ma fenêtre est celle du désespoir et de l’espoir qui s’effrite, mais la vue dans la nature, sous les étoiles ou sur le rivage de l’océan, me rappelle combien je suis petit, insignifiant, et cependant, combien Dieu m’aime. Il m’aime si fort qu’il m’a offert le salut ! Dans cette immensité, je vois le gigantesque plan d’un Dieu rempli d’amour. Mon âme s’incline humblement, et mon espérance est restaurée. « Nous pouvons réussir à ignorer le plaisir. Mais la douleur exige qu’on s’occupe d’elle, et elle insiste. Dans nos plaisirs, Dieu chuchote ; il parle à notre conscience ; mais dans nos douleurs, il crie : c’est son mégaphone pour réveiller un monde souffrant de surdité. » (C.S. Lewis, « The Problem of Pain »)

O. Archbold est ingénieur en mécanique. Il écrit de la Floride, aux États-Unis.

Réjouissez-vous ! Une maison de sondage bien connue a posé la question suivante à des Coréens et des Coréennes dans la cinquantaine et la soixantaine : « En ce moment même, qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? » La santé a raflé la première place, et l’argent, la deuxième. Les hommes ont donné la troisième place aux épouses, et les épouses, la septième place aux maris. Mais quelle devrait être la première chose qu’un chrétien souhaite le plus dans sa vie ? C’est la joie ! Parce que la joie est un don de Dieu. À cause de la COVID-19 et des événements inattendus qui en découlent, les gens souffrent de stress et de dépression. Comment peut-on arriver à se réjouir dans pareils moments ? L’apôtre Paul nous rappelle de toujours nous réjouir malgré les situations difficiles (être en prison, par exemple). Les difficultés financières ou la perte de santé peuvent nous attrister. Mais souvenons-nous toujours de l’ordre du Seigneur de nous réjouir. Nous pouvons nous réjouir parce que notre citoyenneté est au ciel. C’est l’exemple que Paul nous a donné à suivre. Je crois que la joie est un don accordé à ceux qui sont en quête de la vie chrétienne. Cette joie est plus grande et plus durable que les plaisirs de ce monde. « La joie de l’Éternel sera votre force » (Ne 8.10). Comme le dit la Bible, se réjouir en Dieu devrait être la force motrice des croyants qui vivent dans des temps difficiles. Selon un proverbe coréen, le rire est porteur de bénédictions. Puissions-nous tous nous souvenir de la bénédiction d’un sourire malgré les difficultés actuelles ! « Car le figuier ne fleurira pas, la vigne ne produira rien, le fruit de l’olivier manquera, les champs ne donneront pas de nourriture ; les brebis disparaîtront du pâturage, et il n’y aura plus de bœufs dans les étables. Toutefois, je veux me réjouir en l’Éternel, je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut. » (Ha 3.17,18)

Hae Seong Kim est rédacteur en chef de Sijo, la version coréenne de Signes des temps.

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Perspective mondiale

Le secret de la joie Pour que votre joie soit parfaite

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a nuit est sombre, et le sol en pierre, froid. On jette les prisonniers enchaînés dans la partie la plus profonde et la plus sombre de la prison. On met leurs pieds nus dans les fers. Le corps de ces hommes, qu’on vient de battre de verges, saigne. Peu à peu, les yeux des deux prisonniers s’adaptent à l’environnement obscur de la prison intérieure. Tout commença lorsque Paul et Silas, alors qu’ils se trouvaient à Philippes – une ville de la Macédoine – prêchaient l’Évangile. Une jeune fille possédée d’un démon se mit à les suivre, criant et semant le trouble partout où ils allaient. Excédé, Paul réprimanda le mauvais esprit par ces paroles : « Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d’elle. Et il sortit à l’heure même. Les maîtres de la servante, voyant disparaître l’espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats. » (Ac 16.18,19) Il n’y eut pas de procès ; seulement une foule en délire, des mensonges, et des fonctionnaires corrompus. Mus par la cupidité et la jalousie, les maîtres de cette jeune esclave tournèrent leur colère contre les deux missionnaires qui venaient de libérer la pauvre jeune femme d’une vie de possession démoniaque et de servitude. Allongés sur le sol, meurtris et ensanglantés, Paul et Silas se plaignent-ils de leurs terribles circonstances et de leur traitement manifestement injuste ? Non ! Leur cœur est rempli de joie alors qu’ils prient et chantent des cantiques à Dieu (Ac 16.25). Ce n’est pas la première fois que nous voyons des disciples de Christ se réjouir dans l’épreuve ! Un jour, Pierre et d’autres apôtres témoignèrent avec audace devant le sanhédrin, composé du souverain sacrificateur « et [de] tous les anciens des fils d’Israël » (Ac 5.21). Le témoignage des

Image : Joel Mott


disciples déboussola complètement les dirigeants. Ils devinrent furieux ! Sans l’intervention du vénérable Gamaliel, un docteur de la loi estimé de tout le peuple, les disciples auraient sans doute été tués sur le champ. Au lieu de cela, « ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent » (v. 40). Comment réagirent les apôtres ? Ils « se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ. » (v. 41,42) L’apôtre Jacques exprime cette joie dans le premier chapitre de son épître. « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jc 1.2-4) NI PATIENCE, NI JOIE

En ce vendredi fatidique où leur Seigneur avait été crucifié, deux choses manquaient aux disciples : la patience et la joie. Terrassés par le découragement, accablés jusqu’au plus profond de leur âme, le monde ne leur parut jamais aussi sombre. C’est qu’ils avaient oublié les paroles que Jésus leur avait adressées seulement quelques jours auparavant : « Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir ; et, trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10.33,34) Après la résurrection, la joie revint lentement dans le cœur des apôtres. Lorsque les femmes sortirent du tombeau avec la nouvelle étonnante de la résurrection de Christ, ils « tinrent ces discours pour des rêveries, et

ils ne crurent pas ces femmes » (Lc 24.11). Ce n’est que lorsqu’ils virent le Seigneur de leurs propres yeux qu’ils laissèrent la joie remplir leur cœur. Jésus rappela doucement aux disciples son instruction précédente : « C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. » (v. 44) Puis il leur donna une étude biblique extraordinaire, leur ouvrant l’esprit, « afin qu’ils comprennent les Écritures » (v. 45). Il confirma leur mission de prêcher en son nom « à toutes les nations » (v. 47) et la promesse selon laquelle il leur enverrait une « puissance d’en haut » (v. 49). Leur cœur brûlait au-dedans d’eux (v. 32) et continua de brûler de joie 40 jours plus tard, à l’ascension de Christ. Et « après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie » (v. 52). LE SECRET DE LA JOIE

La Bible nous enseigne le secret de la vraie joie. Une telle joie ne se trouve pas dans les sentiments ou les circonstances, lesquels peuvent changer d’un instant à l’autre, d’un jour à l’autre. Le psalmiste nous révèle où se trouve la seule joie réelle et durable : « Je bénis l’Éternel, mon conseiller ; la nuit même mon cœur m’exhorte. J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux ; quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. […] Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. » (Ps 16.7-11) Ainsi, c’est dans la présence de Christ que se trouve la vraie joie ! Mais aujourd’hui, comment faire l’expérience de sa présence puisqu’il ne marche plus physiquement sur la terre ? Par ses paroles, telles que consignées dans la Bible, et par la communion avec lui dans la prière. Après avoir instruit les disciples la nuit précédant sa crucifixion, Jésus leur dit : « Je vous ai dit ces choses,

afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15.11) Des décennies plus tard, Jean, l’apôtre bien-aimé, souligna l’importance des Écritures dans sa première épître, « concernant la parole de vie […] – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils JésusChrist. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite. » (1 Jn 1.1-4) Quand on pense aux nombreux chagrins et épreuves que tant de gens ont subi dernièrement, on pourrait croire qu’il n’y a pas de quoi se réjouir. Mais en regardant à Christ ressuscité, en buvant chacune de ses précieuses paroles, en construisant notre espoir et notre but sur ses promesses, nous ferons, nous aussi, l’expérience de la joie dont parle l’apôtre Pierre : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir […]. C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. » (1 P 1.3-9)

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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st-il possible de louer Dieu lorsque les circonstances sont menaçantes ? Posons cette question autrement : Où peut-on trouver la motivation de louer Dieu dans les moments de crise ? Louer le nom du Seigneur, qu’est-ce que ça signifie réellement ? Psaumes 113.3 offre un point de départ utile : « Du lever du soleil jusqu’à son couchant, que le nom de l’Éternel soit célébré ! » Une compréhension de ce psaume répond à la question de savoir s’il est possible de louer Dieu en situations de crise. LES TYPES DE PSAUMES

Avant de discuter du psaume 113.3, notons quelques faits généraux sur les psaumes, ce qui nous sera bien utile : 1) les érudits de la Bible désignent les psaumes par type ou catégorie ; 2) en général, ils s’accordent sur au moins cinq types, soit les psaumes de louange (Hallel), les psaumes de sagesse, les psaumes à caractère royal, les psaumes d’action de grâces, et les psaumes de lamentation1. Les psaumes de louange (ou Hallel) se concentrent sur la nature de Dieu et non sur des choses spécifiques qu’il a faites. Les psaumes de louange parlent des attributs de Dieu et encouragent les croyants à le louer pour ce qu’il est plutôt que pour ce qu’il a fait. Dans les psaumes de louange, le psalmiste loue Dieu pour sa fidélité, sa bonté, sa justice, ses jugements, et sa sagesse. Les psaumes 113 à 118 sont généralement identifiés en tant que psaumes du Hallel. Les psaumes de sagesse définissent ce qui différencie les justes des méchants. Le psaume 14, par exemple, définit le sage comme étant « quelqu’un qui soit intelligent, qui cherche Dieu » (v. 2). Les psaumes à caractère royal célèbrent la royauté de Dieu : « Celui qui siège dans les cieux » (Ps 2.4). Il règne, « revêtu de majesté, […] ceint de force, […] plus [puissant]

Méditation

Je te louerai, Seigneur… même quand ça va mal 18

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Image : Kyle Cotrell


que la voix des grandes, des puissantes eaux » (Ps 93.1-4). Les psaumes à caractère royal soulignent également le rôle des rois d’Israël : « Il jugera ton peuple avec justice, et tes malheureux avec équité. […] Il fera droit aux malheureux du peuple, il sauvera les enfants du pauvre » (Ps 72.2-4). Les psaumes d’action de grâces louent Dieu pour ses actes miséricordieux. Ces psaumes exhortent le croyant à rendre grâces à Dieu, ou encore expriment la gratitude du psalmiste. Si on retrouve souvent le thème de l’action de grâces dans les psaumes, le psaume 136, cependant, constitue un exemple classique des psaumes d’action de grâces. Enfin, les psaumes de lamentation sont des prières de délivrance, surtout dans les moments de désespoir. Ils expriment une profonde tristesse visà-vis des souffrances de la nation et de l’individu. Dans ce type de psaumes, le psalmiste révèle les luttes humaines et supplie Dieu d’intervenir. Les psaumes de lamentation sont des prières de douleur inspirées par la souffrance (voir, par exemple, Ps 12.2,3 ; 13.3,4 ; 22). PARTOUT, EN TOUT TEMPS

Sur cette toile de fond, essayons maintenant de comprendre davantage Psaumes 113.3. Concentrons-nous d’abord sur la signification de l’expression suivante : « Du lever du soleil jusqu’à son couchant ». Cette expression peut être comprise comme désignant l’espace et pas seulement le temps. Elle suggère une géographie de louange, englobant l’orient (où le soleil se lève) et s’étendant jusqu’à l’occident (où le soleil se couche) : « Du lieu où le soleil se lève jusque là-bas où il se couche » (BFC). Mais il est également bibliquement correct de comprendre cette expression comme désignant le temps du matin jusqu’au soir. Dans le récit de la création, l’expression souvent répétée « il y eut un soir, et il y eut un matin » définit un cycle de 24 heures. Le soleil sépare le jour de la nuit ; il sert

de signe « pour marquer les époques, les jours et les années » (Gn 1.14). Par conséquent, Psaumes 113.3 nous appelle à louer le nom du Seigneur partout et en tout temps. Les enfants de Dieu de tous les coins du monde doivent louer le Créateur. Ni le lieu, ni les circonstances ne doivent nous dicter de louer ou de ne pas louer le nom du Seigneur. Dans Philippiens 4.4, l’apôtre Paul exhorte les croyants en ces termes : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ». Il est facile de se réjouir quand tout va bien. Mais lorsque les choses tournent mal, la joie semble tellement être contre nature… Et pourtant, Paul nous appelle à toujours nous réjouir. L’appel à nous réjouir dans le Seigneur n’aura de sens que si nous comprenons la louange comme étant un acte de foi. L’épisode suivant impliquant le roi Josaphat nous en donne un excellent exemple : « C’est avec des chants de louange que les armées d’Israël se levèrent pour délivrer le peuple d’une guerre qui menaçait, sous le règne de Josaphat. […] Devant l’armée marchaient des chantres, qui élevaient leurs voix pour remercier Dieu – le remercier de la victoire promise. « Le quatrième jour, l’armée rentra à Jérusalem, chargée de butin, chantant sa reconnaissance pour la victoire remportée2. » Louer le nom du Seigneur, c’est honorer et exalter Yahvé et son caractère, lesquels sont représentés par son nom. C’est démontrer un esprit de confiance, d’obéissance et de joie en Dieu. C’est rendre gloire à son nom. Louer le nom du Seigneur implique de se souvenir de sa fidélité. Nous louons le nom du Seigneur lorsque nos vies sont remplies de la justice de Dieu. Nous louons le nom du Seigneur lorsqu’elles sont caractérisées par une foi qui défie les circonstances – une foi qui manifeste la confiance même lorsque les circonstances sont menaçantes. Nous louons le nom du Seigneur

L’appel à nous réjouir dans le Seigneur n’aura de sens que si nous comprenons la louange comme étant un acte de foi. lorsque nous nous entretenons les uns les autres « par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout [notre] cœur les louanges du Seigneur » (Ep 5.19). Ainsi, la louange est bien plus qu’une activité que nous faisons ! Elle doit être l’atmosphère dans laquelle nous vivons et constituer notre mode de vie. « Le chant de louange, a écrit Ellen White, c’est l’atmosphère du ciel ; quand le ciel rejoint la terre, on entend de la musique et des mélodies, “les chœurs et le chant des psaumes”3. » (Es 51.3) « Enseignons donc à nos cœurs et à nos lèvres à louer le Seigneur pour son amour incomparable. Enseignons à nos âmes à avoir l’espérance et à vivre à la lumière de la croix du Calvaire. N’oublions jamais que nous sommes les enfants du Roi des cieux, des fils et des filles de l’Éternel des armées. C’est notre privilège de rester calmes en Dieu4. » J’aime beaucoup la façon dont Ellen White résume le tout : « Louez le Seigneur même lorsque vous tombez dans les ténèbres. Louez-le même au sein de la tentation. “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, s’écrie l’apôtre ; je le répète, réjouissez-vous5.” » Voir, par exemple, Steven J. Lawson, Holman Old Testament Commentary—Psalms 1-75, Nashville, B&H Publishing Group, 2003, p. 5. 2 Ellen G. White, Éducation, p. 185, 186. 3 Ibid., p. 184. 4 Idem., Le ministère de la guérison, p. 217. 5 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 2, p. 593. 1

Tom Ogal est secrétaire exécutif adjoint de la Division Afrique centreest. Il habite près de Nairobi, au Kenya.

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Foi en action

Remettons-les sur les rails ! Pourquoi certains jeunes hommes restent-ils dans l’Église, et d’autres pas ?

L

’église est un endroit solitaire, résume Matt. Personne ne veut entrer tout seul dans une église, s’y asseoir seul, puis en sortir sans que personne ne lui ait dit un seul mot. Pourquoi ? Parce que ce ne sera pas une expérience spirituellement enrichissante. » Ma conversation avec Matt a porté sur ce à quoi ressemblent les services religieux hebdomadaires pour les quelques jeunes hommes adultes célibataires qui y assistent. De tels services peuvent être une expérience profondément isolante. « Tu sais quoi ? J’étais là, et personne ne s’en est vraiment occupé. Et je parie que si je ne revenais pas, personne ne le remarquerait vraiment ! » L’expérience de Matt est-elle unique ? Malheureusement, non1. Elle reflète les nombreuses conversations que nous avons eues avec des jeunes hommes quant à leurs perspectives de participation à l’église. De nombreux articles, livres et recherches expliquent pourquoi les jeunes adultes des deux groupes démographiques (génération du millénaire et génération Z) quittent l’église, et révèlent les traits de caractère des églises saines qui attirent les jeunes hommes. POURQUOI EN AVONS-NOUS PERDUS AUTANT ?

Dans le cadre de notre recherche, nous avons découvert que dans de nombreuses églises adventistes, 55 à 65 pour cent des participants sont des femmes2. Selon un sondage du Centre de recherche Pew, aux États-Unis, 60 pour cent des femmes ont dit que la religion était « très importante » dans leur vie, contre seulement 47 pour cent des hommes3. Comme expliquer une telle disparité ? Selon l’une des raisons proposées, les activités chrétiennes et les pratiques religieuses touchent souvent plus les femmes que les hommes. Le Centre de recherche Pew a constaté que les femmes ont des niveaux plus élevés de religiosité et d’intérêt pour les activités traditionnelles de l’église. On peut attribuer cela aux influences de la nature et de l’éducation4. Nos entrevues ont abouti, elles aussi, à la même conclusion. Les traits de caractère et l’intérêt pour des types d’activités spécifiques peuvent 20

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être semblables pour les deux sexes. Par contre, les types d’activités promus dans une église locale peuvent souvent faire appel à des traits plus féminins sur le plan traditionnel5. Par exemple, les chants d’adoration célèbrent l’amour que l’on éprouve pour Jésus, ainsi que la bonté et la douceur de ce dernier. Les sermons, eux, parlent souvent de la nature attentionnée et de la puissance guérissante de Jésus, ainsi que de notre besoin d’imiter de telles qualités. Les petits groupes, eux, valorisent la vulnérabilité, et lors des agapes et des retraites bibliques annuelles, ils s’attendent à ce que les participants expriment ouvertement leurs émotions. L’action de l’Église est souvent centrée sur des activités de soutien tels que le soin apporté aux nécessiteux en leur fournissant nourriture et vêtements. Les listes d’activités que la plupart des églises proposent à leurs membres reflètent souvent ce que les mères feraient pour s’occuper de leurs enfants. L’église est donc la mère qui prend soin de la communauté. Mais qu’en est-il des caractéristiques paternelles de Dieu ? Qu’en est-il des traits Image : Chuttersnap


« masculins » de Jésus ? Comment l’église peut-elle aussi refléter ces traits de façon efficace ? Notre recherche s’est basée sur des entrevues avec des jeunes hommes, lesquels ont dit que pour tout individu ayant des activités traditionnellement masculines, les éléments de l’église mentionnés ci-dessus n’ont guère de quoi l’interpeller. Les sujets auxquels les jeunes hommes s’intéressent souvent sont variés. On intègre rarement dans la vie de l’église la réussite professionnelle, le fait d’avoir de l’influence, le fait d’être un bon père, le développement du leadership, et le discipulat professionnel. On met peu de ministères en place pour aborder les problèmes des hommes et répondre à leurs questions d’une façon qui les interpelle. Les jeunes hommes adultes sont, au contraire, souvent dépeints comme des consommateurs de porno, des joueurs de jeux vidéo, et comme la tranche de population immature de la société. On critique souvent ces sujets négatifs du haut de la chaire – mais sans donner de solutions, sans même prendre le temps de découvrir quels autres sujets positifs piquent vraiment l’intérêt des jeunes hommes ! Cet état de choses peut expliquer pourquoi les jeunes préuniversitaires ne reviennent pas à l’église après avoir obtenu leur diplôme, et pourquoi les rares jeunes hommes qui restent dans la congrégation se sentent encore plus isolés et seuls. Les jeunes hommes d’aujourd’hui ont grandi avec les médias sociaux, et ils en comprennent vraiment le pouvoir. L’évolution de la société est un sujet qui les passionne. Ils forment une génération plus diversifiée que jamais et ont une influence sociale absolument incroyable. La génération Z a des opinions bien arrêtées sur les questions de justice sociale, de relations raciales, de genre, et d’identité, et veut participer à l’évolution positive de la société6. En raison de ce profond sentiment d’appel à la justice dans le monde, ils s’attendent à davantage de la part de l’église.

UN PLAN DE MATCH QUI MARCHE

Après de nombreux entretiens avec des pasteurs, des dirigeants d’église, et des jeunes hommes qui ne quittent pas l’église, nous avons remarqué une tendance dans les types de communautés de foi qui maintiennent l’engagement de leurs jeunes hommes. Mentorat. La solution par excellence que nous avons trouvée est simple : les jeunes hommes ont besoin de mentors masculins plus âgés7. Si vous voulez voir un plus grand nombre de jeunes hommes s’engager dans la fréquentation de l’église, trouvez des hommes dévoués dans votre congrégation qui peuvent encadrer intentionnellement les préados pendant leurs années de jeune adulte. Chez tous les jeunes hommes interrogés encore engagés dans l’église, on a découvert un dénominateur commun : le mentorat. Les jeunes hommes ont besoin d’une personne de confiance à qui parler lorsqu’ils ont des questions sur une relation amoureuse, lorsqu’ils sont découragés, ou lorsque des choix de carrière se profilent à l’horizon. Dans les églises saines, le mentorat est un mode de vie. Pensez donc à quelques moyens que votre église pourrait développer en matière de mentorat envers les jeunes hommes. Les hommes adultes peuvent enseigner aux jeunes hommes comment établir une relation avec Dieu, et comment, sur le plan pratique, ils peuvent faire bouger les choses dans le monde et dans la mission du royaume de Dieu. Ministères axés sur des objectifs. Les jeunes hommes apprécient les ministères axés sur des projets qui ont un sens et une date butoir claire. Il est important pour un jeune homme d’avoir un but dans la vie, et cela peut être réalisé grâce à des projets à court terme qui font une différence tangible. En voici un excellent exemple. Marcus, qui a dû déménager dans une nouvelle ville en raison de son emploi, fréquente une église de cette

ville. Il lui est venu l’idée de moderniser la technologie de son église, sauf qu’un tel projet implique des milliers de dollars, des heures de planification et de recherche, et l’engagement du comité d’église. Randy, un retraité passionné des jeunes, s’est lié d’amitié avec Marcus. Ensemble, ils se sont attaqués au rêve – Marcus avec la vision, et Randy, avec ses relations d’église. Grâce à leur relation authentique et à leur projet clair, l’église s’est ralliée à la vision, a collecté les fonds nécessaires, et a installé les mises à jour indispensables pour son système. Ce projet s’est soldé par un franc succès grâce à son objectif clair, au soutien d’une relation de mentorat, et aux implications considérables par rapport aux ministères de l’église. La recherche Growing Young8 montre que ce qui maintient les jeunes dans l’église, c’est le service9. Nommez un ado dans votre comité d’église, écoutez ses idées, et guidez-le dans son potentiel de leader. Confiez à des jeunes hommes la direction de voyages missionnaires et planifiez des projets d’évangélisation pour construire leur foi. Demandez à un jeune homme de diriger une classe de l’École du sabbat, ou trouvez d’autres moyens pratiques d’aider votre communauté. Arrêtez de pourchasser la petite bête et cultivez un partenariat avec eux. Laissez-les faire des erreurs ; encouragez-les à continuer jusqu’à ce qu’ils atteignent leurs objectifs. Chaque église devrait s’efforcer d’inclure les jeunes hommes dans des postes de direction dans le service. Ministère de plein air. Pour de nombreux jeunes hommes, les activités de plein air sont à la fois amusantes et profondément enrichissantes. Du camping jusqu’au rafting en eaux vives, en passant par l’escalade et la randonnée, et plus encore, les jeunes hommes peuvent explorer la vie sauvage et leur propre relation avec Dieu10. Après une longue journée consacrée à la randonnée, un bon feu de camp est un cadre naturel idéal pour parler de leurs expériences personnelles avec Dieu. Jésus lui-même s’est aussi connecté avec ses disciples dans un cadre naturel. AdventistWorld.org Avril 2021

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Organisez un voyage de camping de type « passage à l’âge adulte » pour les préados et leurs pères ou autres mentors pour qu’ils explorent la nature et soient discipulés. Laissez les jeunes hommes diriger une activité de plein air du sabbat au moins une fois par mois et invitez les familles à s’y joindre. Ambiance de l’église. Pour que les jeunes hommes restent activement impliqués dans la vie de l’église, il faut d’abord que l’ambiance de l’église soit bonne. Votre église estelle remplie de grâce ? Accepte-t-elle et aime-t-elle tous ceux qui franchissent ses portes ? S’abstient-elle de les juger ? Si vous voulez que les jeunes hommes fréquentent votre église, alors, sachez que ces éléments de caractère et la personnalité de l’église ne sont pas négociables ! Dans le cadre de notre propre recherche, nous avons découvert que les églises se croient plus chaleureuses et plus accueillantes qu’elles ne le sont en réalité. Certaines églises désirant évaluer leur efficacité à atteindre les visiteurs, elles choisissent des personnes des quartiers environnants et leur demandent de fréquenter l’église sous le couvert de l’anonymat. Elles leur demandent ensuite de remplir un questionnaire sur leur expérience en tant que visiteur11. Dans la grande majorité des cas, les congrégations ne sont pas aussi sympathiques et accueillantes que les dirigeants de l’église veulent bien le penser. Voici l’une des raisons les plus courantes pour lesquelles les jeunes adultes affirment avoir quitté l’église : « Les membres de l’église semblent hypocrites, ou prompts à critiquer »12. Les jeunes ont besoin d’explorer leurs croyances dans un environnement 22

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sûr où ils ne se sentent pas constamment jugés. Une église saine, prête à se développer, sera ouverte aux questions. Si vos ados ou vos jeunes adultes s’interrogent sur le cœur et le contenu de leur foi, ne paniquez pas. Étudiez ensemble, discutez ouvertement de leur crise de foi, reconnaissez que vous avez des questions, vous aussi, et accompagnez-les dans leur cheminement spirituel. Pour que les jeunes hommes restent engagés dans votre église, la culture de celle-ci doit être empreinte de grâce et d’authenticité. CONCLUSION

Voulez-vous voir davantage de jeunes hommes engagés dans votre congrégation locale ? Dans l’affirmative, changez la culture de votre église, développez un programme de mentorat, et mettez sur pied des ministères qui correspondent à leurs intérêts ! Matt, notre ami solitaire dont nous avons parlé au début de cet article, est maintenant pasteur en Amérique du Nord. À travers les difficultés auxquelles il s’est heurté en tant que jeune homme adulte célibataire dans l’église, il a tenu le coup grâce à Jeff, lequel l’a encadré pendant son adolescence. Jeff l’appelle encore régulièrement pour parler de sa relation avec Dieu et d’autres sujets de la vie. Grâce à Jeff qui s’est investi dans une amitié à long terme avec lui, Matt sait que sa vie a de la valeur, et que son aboutissement spirituel compte pour quelqu’un. Ainsi, gardez espoir ! Il existe une solution pour que nos jeunes hommes absents reviennent remplir les bancs de l’église. Dieu vous donnera l’inspiration et l’énergie nécessaires pour lancer ces initiatives

dans votre propre église. L’investissement dans les jeunes hommes peut représenter, certes, beaucoup de travail. Il faudra peut-être des années avant de voir une croissance significative, mais les résultats en valent largement la peine. Passez maintenant un peu de temps en prière alors que vous réfléchissez à la façon dont votre église peut atteindre davantage de jeunes hommes pour Christ. David Pullinger, « Where Are All the Men? », Single Friendly Church, 24 mars 2017, https://www.singlefriendlychurch.com/what-do-you-saywhen/awhere-are-all-the-mena, consulté le 24 février 2021. 2 Cette statistique représente le pourcentage moyen de participants hebdomadaires réguliers dans de nombreuses églises adventistes. Nous avons interrogé plus de 60 pasteurs, jeunes hommes, dirigeants de fédérations et d’unions, et membres d’église d’origines culturelles et linguistiques différentes dans le monde entier. Ces personnes étaient issues des divisions suivantes : Division nord-américaine, Division intereuropéenne, Division transeuropéenne, Division sud-américaine, Division Afrique australe/Océan Indien, Division interaméricaine, Division Asie-Pacifique Sud. 3 Pew Research Center, « The Gender Gap in Religion Around the World », 22 mars 2016, https://www.pewforum.org/2016/03/22/ the-gender-gap-in-religion-around-the-world/#fn-25285-2, consulté le 24 février 2021. 4 Travis Mitchell, « Theories Explaining Gender Differences in Religion », Pew Research Center, 22 mars 2016, https://www.pewforum. org/2016/03/22/theories-explaining-gender-differences-in-religion/, consulté le 24 février 2021. 5 Chaque individu est unique. De nombreux membres d’église n’entrent pas dans les cases stéréotypées de ce que les femmes ou les hommes peuvent apprécier dans la vie. Mais nous nous sommes concentrés, dans ce cas, sur les jeunes hommes qui n’ont pas le sentiment de pouvoir exprimer pleinement leur masculinité au sein de l’église. 6 Tim Alford, « What Every Christian Needs to Know About Generation Z », Premier Christianity, 2019 octobre https://www.premierchristianity. com/Past-Issues/2019/October-2019/What-every-Christian-needs-toknow-about-Generation-Z, consulté le 24 février 2021. 7 S. Joseph Kidder, « Mentoring: A Way of Life », Ministry, mars 2017, https://www.ministrymagazine.org/archive/2017/03/Mentoring-Away-of-life, consulté le 24 février 2021. 8 Kara Powell, Jake Mulder, et Brad M. Griffin, Growing Young, Grand Rapids, Baker Books, 2016, p. 50-87. 9 Le 7 octobre 2020, un entretien avec Steve Case, spécialiste du Ministère de la jeunesse et des jeunes adultes, a confirmé que le même principe s’applique à l’Église adventiste. Les recherches adventistes, telles que celles de ValueGenesis effectuées en 1990, 2000, et 2010, en sont arrivées aux mêmes conclusions. 10 Toutes les activités de plein air doivent être approuvées par le comité d’église approprié, aux fins d’assurances. 11 Ce travail est réalisé par Joseph Kidder dans le cadre de sa consultation sur l’Église. 12 Aaron Earls, « 8 Reasons Young Adults Leave Your Church (and 8 Reasons They Stay) », Facts & Trends, 23 janvier 2019, https:// factsandtrends.net/2019/01/23/8-reasons-young-adults-leave-yourchurch-and-8-reasons-they-stay/, consulté le 24 février 2021. 1

S. Joseph Kidder est professeur de ministère chrétien au Séminaire adventiste de théologie, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). Natalie Dorland est pasteur de la Fédération de Washington, aux États-Unis.

Image: Freely


Place aux jeunes

À vos pommes de terre !

C

héri, j’ai eu une journée de travail vraiment épuisante aujourd’hui, soupire ma femme alors qu’elle rentre chez nous et se dirige tout droit vers la chambre à coucher. Pèle-moi s’il te plaît cinq pommes de terre pour que je puisse cuisiner ce soir. » Peler cinq pommes de terre ? Je ferme les rideaux en ronchonnant, remarquant à peine les couleurs orange du crépuscule, belles à couper le souffle, qui se profilent à l’horizon de Nairobi. Ne voit-elle pas que je suis au beau milieu d’un travail sur mon portable et qu’elle m’interrompt ? Que je suis épuisé, moi aussi, après une journée éreintante ? C’est simple, pourtant ! Pourquoi est-ce qu’elle ne me sert pas ? Moi, je n’ai pas envie du tout de la servir ce soir. À cet instant même, je sais que j’arrive à une intersection, avec deux chemins possibles à prendre. Je peux bouder et me plaindre du fait qu’en tant qu’homme nouvellement marié qui travaille à plein temps, je ne me suis pas engagé à faire du travail supplémentaire le soir dans la cuisine. Est-ce à ça que le mariage rime ? Ou alors, je peux ravaler ma « fierté masculine », aller dans la cuisine, et m’attaquer joyeusement aux cinq pommes de terre. Après tout, ça ne me retardera que de quelques minutes ! C’est alors que j’entends ce murmure doux et léger… Il touche mes cordes sensibles, et me rappelle certains passages que j’ai lus lors de mon culte personnel plus tôt cette semaine. « Celui qui aime sa femme, s’aime lui-même. […] En tout cas, chacun de vous, pour sa part, doit aimer [grec : agape, en référence à l’amour inconditionnel] sa femme comme lui-même, et la femme, respecter son mari. » (Ep 5.28-33, TOB*) « L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour […] ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas » (1 Co 13.4,5, S21). Soudain, un sentiment de culpabilité m’envahit alors que je demande

pardon au Seigneur d’avoir hébergé ces pensées égoïstes. La voix du Saint-Esprit est claire comme de l’eau de roche quant à ce qu’il pense que je dois faire. Tu dois l’aimer [agape]. Ce n’est pas une suggestion. Aucune option ouverte à la négociation ; aucun compromis ; aucune condition. Cet amour inconditionnel est un ordre de Dieu luimême, car il m’a demandé de refléter sa nature même. Et l’amour chrétien auquel il s’attend de ma part envers elle est indépendant des sentiments que j’éprouve à ce moment-là. Après tout, est-ce que je ne me réveille pas tous les lundis matin pour aller travailler, que j’en aie envie ou pas ? De même, Christ ne m’a pas montré son amour seulement quand il en avait envie. En vérité, il l’a fait alors que nous méritions le moins son amour, « alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5.8, NBS). Plus tard, je m’assieds pour manger les délicieuses pommes de terre sautées que ma femme m’a servies. « Chéri, merci d’avoir épluché les pommes de terre », me dit-elle respectueusement, les yeux pétillants, alors que je déguste le savoureux repas qu’elle a cuisiné. L’amour que je lui ai manifesté est récompensé par le respect qu’elle me témoigne – ce respect même que j’ai d’abord désiré en maugréant ! Ce sentiment d’être respecté me pousse à l’aimer encore plus, tout comme Paul l’a suggéré dans son exhortation (Ep 5.28-33). Et tout à coup, j’ai envie de me lever pour éplucher encore plus de pommes de terre, pour faire quoi que ce soit qui puisse aider ma femme. Jésus nous a dit qu’en nous voyant nous aimer les uns les autres, de la même manière qu’il nous a aimés, le monde saura que nous sommes ses disciples (voir Jn 13.34,35 ; 15.12). Cet amour va bien au-delà de la capacité humaine – que nous obtenions ou non quelque chose en retour. Alors, de qui Dieu vous appelle-t-il à éplucher les pommes de terre aujourd’hui ? * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.

Frederick Kimani est médecin consultant à Nairobi, au Kenya. AdventistWorld.org Avril 2021

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À la découverte de l’Esprit de prophétie

« Je vis alors l’adorable Jésus » C

eux qui sont appelés au ministère prophétique reçoivent le plus souvent une révélation divine directe par le biais de visions et de rêves. Les visions et les rêves prophétiques sont, en quelque sorte, une réalité virtuelle dans laquelle Dieu communique plus directement avec l’esprit de son messager, tel que décrit dans Daniel 10.7-9, Ésaïe 1.1, et Habakuk 2.1,2. Les adventistes du septième jour pensent qu’Ellen White (1827-1915) a exercé le don biblique de prophétie pendant plus de 70 ans de ministère public. Bien que n’étant pas un auteur des Écritures, Ellen White a reçu des communications divinement initiées par le biais de visions et de rêves prophétiques. Lors de ces révélations, elle a eu le grand privilège de voir et d’entendre Jésus – et même, d’être touchée par lui. Cette expérience a eu un profond impact sur sa vie et ses écrits. En tant que messagère du Seigneur, elle s’est efforcée toute sa vie d’amener ses semblables à la Bible et de les brancher sur Jésus. « NE CRAINS POINT »

Ellen White a vu Jésus pour la première fois dans un rêve surnaturel vers l’âge d’environ 15 ans. Bien qu’ayant été baptisée, elle luttait encore contre un sentiment intense de culpabilité et d’indignité par rapport au salut. Dans son rêve, un « guide » l’a conduite dans une pièce, et là, elle a vu Jésus. 24

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Elle raconte : « Impossible de se tromper. Cette expression de bienveillante majesté ne pouvait être que la sienne. Dès que son regard se posa sur moi, je sentis qu’il connaissait toutes les circonstances de ma vie, ainsi que mes pensées et mes sentiments les plus secrets. » Accablée, elle a essayé de se soustraire à « ses regards scrutateurs ». Puis, la chose la plus extraordinaire s’est produite. « [S’]approchant de moi, a-t-elle écrit, il posa la main sur ma tête, et me dit en souriant : “Ne crains point.” » Cette expression de pitié et d’acceptation affectueuse l’a complètement submergée. « Les accents de cette douce voix firent tressaillir mon cœur d’une joie inconnue jusqu’alors. Cette joie m’ôta l’usage de la parole ; vaincue par un bonheur ineffable, je tombai prosternée à ses pieds. » Au bout d’un moment, alors que se poursuivait son rêve, ses forces lui sont revenues. Elle s’est levée, et voici ce qu’elle a vu, alors qu’elle s’apprêtait à quitter cet endroit : « Les regards aimants de Jésus se posaient encore sur moi, et son sourire me remplissait d’allégresse. Sa présence m’inspirait à la fois un saint respect et un amour indicible1. » Ce rêve inaugural qu’Ellen White a eu sur Jésus a été suivi de nombreux autres après que Dieu l’ait appelée au ministère prophétique en décembre 1844. Dans les premières années de son ministère, elle a mis par écrit ses visions et ses rêves : « J’ai souvent vu l’adorable Jésus, et remarqué sa personne2. » Ellen ne cessait de se référer à Image : leolintang / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


« l’adorable Jésus ». Les expressions faciales de celui-ci, en particulier ses yeux et le son de sa voix, ont eu un impact profond sur elle. LE PLAN DU SALUT

Les témoignages et les messages qu’Ellen White a reçus en vision décrivaient des événements passés, présents, et futurs. Dans ces visions, elle a été ramenée au jardin d’Éden lorsqu’Adam et Eve ont désobéi à Dieu et ont mangé de l’arbre interdit. Il lui a été montré une représentation visuelle de la rencontre entre Dieu le Père et Dieu le Fils alors qu’ils confirmaient leur plan pour la rédemption de l’humanité. « Je vis alors [l’adorable] Jésus ; sur son visage se lisait une expression de sympathie et de tristesse. Je le vis s’approcher de la lumière éblouissante qui entourait le Père. L’ange qui m’accompagnait me dit : “Il a un entretien secret avec son Père.” L’anxiété des anges était alors intense. Trois fois Jésus pénétra dans cette lumière éclatante ; la troisième fois qu’il se sépara du Père, nous pûmes voir sa personne. Son visage était calme, ne reflétant aucune anxiété, aucun souci, aucune affliction. Il s’en dégageait une expression de bonté impossible à décrire. Il fit alors savoir aux armées angéliques qu’il y avait un moyen de salut » pour l’humanité perdue. Ensuite, elle a révélé le message de Jésus : « Il avait plaidé auprès du Père, et obtenu la permission de donner sa vie en rançon pour la race perdue. Il se chargerait de ses péchés, il mourrait pour elle, afin d’ouvrir la voie par laquelle les hommes pourraient, par les mérites de son sang, trouver le pardon de leurs transgressions, et par l’obéissance être réintégrés dans le jardin d’où ils avaient été chassés3. » JÉSUS-CHRIST

Ellen White a particulièrement souligné la vie terrestre du Christ dans ses écrits. Certaines scènes qu’on lui présentait étaient « agréables à contempler », mais d’autres, « douloureuses » à son cœur4. Dans une lettre, elle s’est exclamée : « Oh, combien je me sens impuissante, combien je me sens incapable d’exprimer les choses qui brûlent dans mon âme quand je songe à la mission du Christ ! […] Les mots me manquent pour présenter les sujets de la façon puissante et vivifiante dont elles m’ont été présentées5. » Jésus-Christ, son magnifique livre sur la vie de Jésus, a aidé des millions de personnes à connaître Jésus en tant que Sauveur et Ami, et à tomber amoureux de lui. Ellen White a vu Jésus exerçant son ministère sacerdotal dans le sanctuaire céleste. « Je fus transportée en vision dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, et là je vis Jésus qui intercédait encore pour Israël. […] Jésus était revêtu de ses habits sacerdotaux. Il regarda avec compassion les élus (le reste fidèle), éleva les mains, et s’écria d’une voix émue : “Mon sang, Père, mon sang, mon sang, mon sang6 !” » Elle a « vu le tendre amour que Dieu a pour son peuple, et […] il est incommensurable7. »

Les écrits d’Ellen White nous attirent vers Jésus en tant que Sauveur et Ami vivant. Ellen a aussi été transportée en vision dans l’avenir, lorsque les rachetés entrent dans la Nouvelle Jérusalem. « Les portes de perle de la nouvelle Jérusalem s’ouvrent et se rabattent sur leurs charnières scintillantes. On entend la voix joyeuse de l’adorable Jésus – plus riche que toute musique que jamais oreille mortelle n’a entendue – nous invitant à entrer8. » L’AMOUR DE DIEU

La manière personnelle et puissante dont ses visions l’ont influencée est décrite dans ce récit personnel qu’elle a écrit à une amie : « Hier […] nous avons passé un moment doux et glorieux. […] L’amour de Dieu s’est répandu dans mon cœur ; la gloire de Dieu a saisi tout mon être, et j’ai été ravie en vision. J’ai vu l’excessive beauté et la gloire de Jésus. Sa personne était plus brillante que le soleil à midi. Sa robe était plus blanche que le blanc le plus éclatant. Chère sœur, comment vous décrire les gloires du ciel ? […] Chère sœur, le ciel n’est-il pas bon marché9 ? » Les écrits d’Ellen White nous attirent à Jésus en tant que Sauveur et Ami vivant. Nous sommes appelés à faire l’expérience de son amour et de ses soins jour après jour. Nous pouvons nous réjouir de son retour imminent ! Nous verrons alors Jésus avec des yeux glorifiés et entendrons sa belle voix nous accueillir dans le ciel, chez nous. Dans l’attente de ce jour, pourquoi ne pas lire les écrits d’Ellen White ? Pourquoi ne pas nous laisser attirer par la Bible, ainsi que par notre Dieu merveilleux et rempli d’amour ? En Jésus « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9), et c’est lui « qui remplit tout en tous » (Ep 1.23). Il est notre joie, notre bienheureuse espérance, et notre salut. Bientôt, très bientôt, nous verrons notre sauveur « face à face » (1 Co 13.12). Ellen G. White, Premiers écrits, p. 80. Ibid., p. 77. Ibid., p. 126. 4 Ellen G. White, manuscrit 93, 1900. 5 Ellen G. White, lettre 40, 1892 ; voir aussi Ellen G. White, Selected Messages, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1958, 1980, vol. 3, p. 115. 6 Idem., Premiers écrits, p. 36,37. 7 Ibid., p. 39. 8 Ellen G. White, lettre 3, 1851. 9 Ibid. 1 2 3

Merlin D. Burt, titulaire d’un doctorat, est directeur du Ellen G. White Estate domicilié à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). AdventistWorld.org Avril 2021

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La Bible répond

La résurrection et le retour de Jésus

Q

R

Que veut dire Paul quand, dans 1 Thessaloniciens 4.14, il dit qu’au retour de Christ, ceux qui se sont endormis viendront avec lui ? Permettez-moi de citer intégralement ce passage biblique : « Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. » (1 Th 4.14) Le grec permet des traductions légèrement différentes. 1. JÉSUS RAMÈNE AVEC LUI L’ÂME DES JUSTES

Certains utilisent ce verset biblique pour soutenir l’idée de l’immortalité de l’âme. Ils affirment que lorsqu’un croyant meurt, son âme monte au ciel, et qu’au retour de Jésus, Dieu la fait descendre « avec lui [Jésus] » pour rejoindre le corps ressuscité. Cette interprétation doit être écartée pour plusieurs raisons. Premièrement, elle suppose ce qu’elle tente de démontrer, c’est-à-dire que l’âme est immortelle. En d’autres termes, comme ces interprètes croient déjà que l’âme est au ciel, ils introduisent cette idée préconçue dans notre texte et soutiennent qu’au retour de Jésus, celui-ci ramènera l’âme avec lui. Deuxièmement, le concept d’une âme immortelle vivant dans un corps mortel n’est pas biblique. Il résulte plutôt de l’influence de la pensée grecque sur le christianisme ; par conséquent, il ne se trouve pas dans le contexte du passage. Troisièmement, pour que cette interprétation ait du sens dans son contexte, il aurait fallu que Paul, pour réconforter les Thessaloniciens, leur dise de ne pas se soucier des morts en Christ car ils sont déjà avec Jésus au ciel ! Ce qu’il leur a plutôt dit, c’est qu’à la venue de Christ, les morts ressusciteront, 26

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et qu’alors – et pas avant – ils seront avec Christ (v. 17). Quatrièmement, la réunion avec Christ sera vécue par tous les croyants – morts ou vivants – en même temps, c’est-à-dire au retour de Jésus (v. 15,16). 2. UNE INTERPRÉTATION CONTEXTUELLE

On pourrait toujours traduire le texte grec de façon légèrement différente, comme l’indiquerait une comparaison entre les traductions de la Bible ; cependant, son sens fondamental est tout à fait clair. Voici une traduction littérale peu élégante : « Car si nous croyons que Jésus est mort et est ressuscité, ainsi Dieu ramènera avec lui ceux qui se sont endormis en Christ ». Le point fondamental est le suivant : puisque Jésus est mort et est ressuscité, nous pouvons également affirmer que ceux qui sont morts apparaîtront avec lui. On peut améliorer cette traduction de deux façons différentes. 1) « Puisque nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, par conséquent, Dieu ramènera avec Jésus ceux qui sont morts en lui. » 2) « Puisque nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, c’est aussi par Jésus que Dieu ramènera avec lui ceux qui se sont endormis. » La seconde traduction est meilleure, mais pour notre objectif, ce qui compte, c’est l’expression « avec Jésus ». Puisque le verset et son contexte traitent de la résurrection des croyants au retour de Christ, le passage déclare donc que lorsque Christ reviendra, Dieu ramènera ceux qui se sont endormis en Jésus par leur résurrection. En d’autres termes, le retour de Jésus et leur résurrection sont inséparables. L’apparition du Seigneur et l’apparition des croyants morts ont lieu en même temps par la puissance du Christ. Cela indique que, bien que le verbe « ramener » (grec : agō) ne signifie pas ramener à la vie, il l’implique ici (ce verbe est parfois associé à la mort – voir, par exemple, Pr 24.11 et Es 53.8, Septante). Cela montre que la deuxième traduction fournie ci-dessus exprime mieux la pensée de l’apôtre.

Avant sa retraite, Ángel Manuel Rodríguez a été directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.


Santé & bien-être

Une crise de santé émotionnelle Cherchons de l’aide pour nos jeunes J’étudie à l’université. La pandémie cause des difficultés sur tous les plans : santé, finances, études, culte, travail. Je lutte contre un sentiment de désespoir. La vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue ? Mon église se préoccupe-t-elle de ce que nous, les jeunes, ressentons en ce moment ?

À

vos deux questions, nous répondons haut et fort « Oui » ! Par la grâce de Dieu, et avec sa présence dans notre vie, la vie vaut la peine d’être vécue ! Et oui, notre église se soucie profondément de ce que nos jeunes et les jeunes du monde entier éprouvent en ce moment. Au cours de 2020, toute notre existence a été bouleversée par la pandémie de COVID-19. On a observé à travers toutes les tranches d’âge une augmentation considérable de la détresse psychologique. Nombreux sont ceux qui, souffrant déjà d’un problème de santé mentale, voient leur situation s’aggraver et leur capacité à fonctionner se réduire. Cette situation, vécue à l’échelle mondiale, constitue un défi particulier alors que les services de santé mentale sont généralement insuffisamment financés et ne disposent pas de ressources suffisantes. Le message adventiste sur la santé est un tout comprenant le corps et l’esprit, ce qui inclut le bien-être spirituel, social, émotionnel, et relationnel. Le Ministère adventiste de la santé a intentionnellement sensibilisé les membres de nos églises et les communautés à ce propos, et les a appelés à faire quelque chose pour la santé mentale et le bienêtre émotionnel. En septembre 2014, nous avons eu le privilège d’être le seul groupe confessionnel protestant présent lors du lancement du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la prévention du suicide, à Genève. Lors de cet événement marquant, on a souligné le fait que toutes les 40 secondes, quelqu’un se suicide quelque part dans le monde – le groupe d’âge le plus vulnérable étant celui des 15 à 29 ans ! Au nombre des outils présentés pour prévenir le suicide, il y avait l’espoir, la compassion, et la sollicitude – outils qui nous sont tous familiers en tant que méthodes éprouvées du ministère du Christ pour atteindre les gens. « La prévention peut également être renforcée par la promotion des facteurs de protection comme les relations personnelles Image : Siviwe Kapteyn

solides, les croyances personnelles et les stratégies d’adaptation positives1. » Le stress économique, l’isolement social, les possibilités réduites de fraterniser, et l’anxiété provoquée par la surcharge d’informations ont tous contribué à aggraver la situation. En 2020, les rapports mondiaux et les appels à l’action ont souligné l’augmentation flagrante des cas de dépression, d’anxiété, de troubles liés au stress et aux traumatismes, de toxicomanie, et d’idées suicidaires (par rapport à 2018 et 2019). Les jeunes de 18 à 24 ans restent les plus vulnérables, un jeune sur quatre interrogés ayant sérieusement envisagé le suicide au cours des 30 derniers jours2. L’Église adventiste a été chargée de la mission et du ministère de la santé globale. Nous devons non seulement partager le bien-être physique, mais aussi favoriser la santé mentale et émotionnelle, surtout maintenant, alors que les problèmes de santé mentale constituent la principale cause d’invalidité dans le monde. Nous devons agir ! À l’exemple de Jésus, nous devons entourer nos semblables et nous abstenir de les juger. L’« Initiative COVID-19 sur la santé mentale3 » – une initiative interdépartementale de la Conférence générale – a été lancée pour contribuer à répondre à ces besoins. Quelle occasion, et quelle responsabilité : partager l’intégrité et servir tout le monde – pour l’instant physiquement éloigné, mais socialement très lié ! Ensemble, et par la grâce de Dieu, nous pouvons changer les choses ! Pour en savoir plus, consultez le site https:// youthaliveportal.org/mentalhealth/ https:// www.adventistreview.org/church-news/adventisthealth-leader-praises-who-for-tackling-suicides, et https://www.adventistreview.org/1701-19. OMS, « Prévention du suicide », septembre 2014, p. 08, https://apps.who.int/ iris/bitstream/handle/10665/131801/9789242564778_fre.pdf;jsessionid=C2F4AA12723D77FF6AE6D91FF82EB555?sequence=1. 2 Ibid. Voir aussi 1) Nations Unies, « United Nations Policy Brief: Covid-19 and the Need for Action on Mental Health », Nations Unies, 13 mai 2020, https://www. un.org/sites/un2.un.org/files/un_policy_brief-covid_and_mental_health_final. pdf ; 2) M. É. Czeisler, R. I. Lane, et E. Petrosky, « Mental Health, Substance Use, and Suicidal Ideation During the COVID-19 Pandemic—United States, June 24–30, 2020 », MMWR. Morbidity and Mortality Weekly Report 69, 2020, p. 1049-1057, https://doi.org/10.15585/mmwr.mm6932a1. 3 https://youthaliveportal.org/mentalhealth/. 1

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale. AdventistWorld.org Avril 2021

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Le pneu volant de Dieu P « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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our atteindre l’apôtre Paul, Dieu y est allé de moyens fort créatifs. Tout d’abord, sur le chemin de Damas, il a attiré son attention en se servant d’un éclair aveuglant et en lui parlant d’une voix puissante. Peu après, il a utilisé la voix rassurante et le toucher guérissant d’Ananias. En une autre circonstance, il a fait trembler la terre alors que Paul et Silas étaient enchaînés dans une prison. Et que dire de la vipère sur l’île de Malte, et du songe donné à Paul à Troas ! Lorsque Dieu voulait confier une tâche particulière à Paul, il attirait d’abord son attention, puis le lançait dans une nouvelle aventure. Et aujourd’hui, il fait exactement la même chose ! Lorsqu’il a besoin de nous, il attire notre attention et nous lance dans une aventure menant à la conversion de ceux qu’il a déjà préparés à accepter son amour. L’histoire du pneu volant de Dieu nous rappelle que celui-ci sait quand – et comment – nous trouver. Cette histoire s’est déroulée à Chozo – une communauté zambienne située à environ 100 kilomètres de la frontière séparant la Zambie de l’Angola. En 2014, l’année où l’Union des fédérations de la Zambie a franchi le cap du million de membres, le pasteur Harrington Akombwa était président de l’Union des fédérations de la Zambie. « Alors que le rapport entre les adventistes et la population de la Zambie était à

l’époque de 1 adventiste sur 14 habitants, raconte Harrington Akombwa, on comptait dans la région du nord-ouest environ 1 adventiste sur 100 habitants. On pouvait rouler pendant 120 kilomètres sans même voir une seule église adventiste. » Bien que l’Église adventiste soit arrivée dans cette province en 1980, l’œuvre ne s’est développée que lentement. D’autres églises chrétiennes sont venues ici il y a de nombreuses années. Or, les habitants conservateurs du nord-ouest se méfient des Églises qui sont venues plus tard. Une seule exception à cette règle : celles qui viennent construire des institutions, telles que des écoles et des cliniques. « Cette année-là, dit le pasteur Akombwa, je me suis senti appelé à visiter les églises de la province du nord-ouest en compagnie du président de la fédération locale. À bord de mon Land Cruiser VX, nous avons entrepris avec nos conjoints (nous étions quatre en tout) une visite de 10 jours de la Fédération de la province du Copperbelt – l’une des huit fédérations et champs composant l’Union des fédérations de la Zambie. » *** Les 10 jours s’écoulent rapidement. Le périple comprend une visite au point le plus éloigné de la fédération, près de la frontière de l’Angola. Le groupe quitte Chavuma et rentre chez lui, à Lusaka, lorsque soudain, Dieu l’appelle.

Nuage de poussière : Devon Janse Van Rensburg ; pneu : LiptonCNX / iStock / Getty Images Plus / Getty Images


« Alors que nous traversons un pont à Chozo, raconte le pasteur Akombwa, nous voyons soudain un pneu de voiture voler au-dessus de la rivière. Et nous nous demandons d’où il peut bien venir. Juste à ce moment-là, notre véhicule penche du côté gauche. Nous comprenons alors que le pneu que nous venons de voir s’envoler au-dessus de la rivière, c’est notre pneu ! Mon collègue, le président de la fédération, est au volant. Pour empêcher le véhicule de tomber du pont et de plonger dans la rivière, il donne un coup de volant à droite. Le véhicule fait une embardée ; il en faut de peu qu’il plonge dans la rivière. Il fait un demi-tour complet, se retrouve face à l’endroit d’où nous venons, et finalement s’immobilise. Tout s’est passé en une seconde. Un lourd nuage de poussière nous entoure. « En un rien de temps, des dizaines d’habitants du coin se précipitent vers le véhicule pour tenter de nous secourir. À leur grande surprise, aucun de nous n’est blessé ! Ils se rassemblent autour du véhicule et nous demandent d’en sortir, tendant les bras pour que nous le fassions sans danger. Étonnés de voir que nous sommes sortis sains et saufs de cet accident, ils se mettent à chanter joyeusement en luvale, leur langue maternelle : « Njambi njikwate kuli boko, Njambi njikahetee » (« Ô Dieu, prends-moi par la main jusqu’à ce que j’arrive à la maison » [c’est-à-dire au ciel]). Après ce chant joyeux, plusieurs d’entre eux s’exclament : « C’est vraiment la main de Dieu qui a pu accomplir un tel miracle, et nous, nous avons été témoin de ce miracle ! » L’un des hommes plus âgés, manifestement le chef du village, nous demande qui nous sommes. « Nous sommes des ministres de l’Évangile », répond le pasteur Akombwa. « De quelle Église ? » « Nous sommes des adventistes du septième jour, des disciples de Jésus-Christ. » À l’ouïe de cette réponse, tous font la queue et demandent à devenir membres de l’Église adventiste – car dans cette

Église, Dieu sauve son peuple de terribles accidents. *** Le pasteur Akombwa acquiesce à la demande des habitants de Chozo. Cependant, il précise qu’ils ne pourront être acceptés en tant que membres d’église qu’après avoir étudié les doctrines bibliques adventistes et avoir été baptisés. «O. K. On peut faire ça. S’il vous plaît, enseignez-nous », répond le chef. Les pasteurs et le chef font ensemble des plans pour la tenue d’une campagne d’évangélisation. Elle aura lieu deux mois plus tard. Le pasteur Akombwa raconte la suite. « Après nous être mis d’accord sur cette campagne, nous nous concentrons sur notre véhicule. Nos nouveaux amis localisent le « pneu prodigue » et nous le rapportent. Nous n’en croyons pas nos yeux : il est parfaitement intact, et donc, utilisable ! Après bien des efforts, nous réussissons à le remettre sur l’essieu. Et nous poursuivons notre voyage de retour à Lusaka. » Fidèle à sa parole, l’équipe d’évangélisation retourne à Chozo deux mois plus tard et y tient une campagne d’évangélisation de trois semaines. Même si le message adventiste est complètement nouveau à Chozo, plus de 100 personnes l’acceptent. Quatre-vingt-deux personnes, dont le chef de la région, sont baptisées, et une nouvelle église est établie. Les pasteurs, leurs épouses et les habitants de Chozo sont convaincus que cet accident était un appel macédonien des temps modernes. « Venez à Chozo et aidez-nous », a dit Dieu alors que le pneu s’envolait du véhicule. En vérité, Dieu cherche encore des gens à sauver. Il sait exactement comment attirer l’attention de ceux qui s’abandonnent à lui pour les lancer dans une aventure qui aboutira à la conversion des âmes qu’il a préparées !

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 17, n° 4

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

La boîte aux bonnes actions

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lors qu’un autre mois passe et que le monde est toujours confronté à la pandémie, je suis presque sûre que tu en as marre. J’en ai marre, moi aussi. C’est une période vraiment difficile. Tu connais peut-être des gens qui ont eu la COVID-19 (peut-être même que des membres de ta parenté l’ont eue). Certains s’en rétablissent bien, d’autres, non. Les enfants, comme les adultes, ont beaucoup de tristesse à assumer ces temps-ci. Il se peut que tu ne sois pas allé à l’église depuis longtemps, et que le sabbat, ta famille fasse encore le culte à la maison. L’école n’est certainement plus la même ! Même si tu n’aimais pas l’école avant, je pense que maintenant, tu as bien envie de retrouver ta salle de classe. On ne peut plus courir les magasins, se rendre dans des lieux de divertissement, ni même aller à la bibliothèque… Quand tout va de travers et que la tentation d’être triste est très forte, l’une des meilleures choses à faire pour se sentir mieux, c’est de faire du bien aux autres. « Mais nous sommes en pleine pandémie ! Je ne peux même pas sortir ! » dis-tu. Je sais. Mais tu peux quand même être en bénédiction aux autres d’une façon inattendue – et sans danger. Je te propose l’activité suivante. * Implique tes parents ou tes tuteurs dans chacune des étapes de cette activité. 30

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Il te faut : ■

une petite boîte (ou un petit contenant) et son couvercle

plusieurs morceaux de papier de couleur

un marqueur ou un stylo

des ciseaux

Illustration : Xuan Le


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « Donnez aux autres et Dieu vous donnera : on versera dans la grande poche de votre vêtement une bonne mesure, bien serrée et secouée, débordante. Dieu mesurera ses dons envers vous avec la mesure même que vous employez pour les autres. » (Luc 6.38, BFC)

■ Coupe

ton papier de couleur en bandes de la longueur de ta paume ou de ta main. ■ Sur un côté, écris une bonne action (B. A.) que tu peux faire sans contact. Exemples : déposer des fruits sur le porche d’un voisin ; nettoyer la cour de quelqu’un dans ta rue ; faire une friandise et la livrer à quelqu’un en voiture (demande à un adulte de conduire !) Trouve autant d’idées que tu peux. Et demande à un adulte de t’aider. ■ Plie les bandes de papier en deux pour que chaque tâche spéciale ne soit pas visible. Mets toutes les bandes dans ta boîte. Ferme le couvercle.

■ Tu

as maintenant ta propre « Boîte aux bonnes actions ». Tu peux l’utiliser tous les jours, tous les deux jours, ou tous les week-ends. À toi de décider ! ■ Dès que tu te sentiras prêt à accomplir ta B. A. du jour, secoue ta boîte, puis ouvre-la. Ferme les yeux et pige une bande de papier. ■ Maintenant, il ne te reste plus qu’à faire ta B. A. ! N’oublie pas de porter ton masque dès que tu sors de la maison, et à ton retour, de te laver soigneusement les mains (le temps de chanter deux fois « Joyeux anniversaire »), ou éventuellement, de prendre une douche. AdventistWorld.org Avril 2021

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CROYEZ EN SES PROPHÈTES OFFERT PAR RÉVEIL ET RÉFORME

EN 2021, LISEZ LE NOUVEAU TESTAMENT On commence le 29 avril !

Inscrivez-vous sur le site suivant : revivalandreformation.org/BHP Disponible en anglais, espagnol, français, portugais

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